[À bord du Helios Ascendant] Lueur à travers la nuit [PV Dalek Zar, Arsenicia Ombrelune, et Cyrène Solaris]

Le lendemain du rp Décisions difficiles

Bon, ce ne fût pas la réunion la plus longue à laquelle j’ai assisté, mais FoutreForce, je n’étais pas fâchée d’en sortir. Elle eût au moins le mérite d’être productive, nous n’avons ainsi pas perdu notre temps. J’eus tôt fait de m’excuser et d’accepter volontiers la proposition de l’Amiral Solaris d’aller prendre du repos dans les quartiers des officiers. J’étais fatiguée, tant par la route que par les échanges passés. Pas fâchée de dérouiller un peu mes jambes, j’ai entraîné Dalek à ma suite pour qu’on aille s’improviser un entraînement dans une salle d’exercice à bord du vaisseau qui nous accueillait. J’aurais bien proposé à Orfeo de se joindre à nous, mais vu le regard que lui avait tiré Arsenicia, je pense qu’ils veulent causer un peu, en privé, avec l’Amirale Solaris. C’est sans doute en raison de son intervention lors de la réunion et de son souhait ardent de retourner sur la planète des Wookies, à l’encontre de l’avis du Haut-Conseil. Bah, une discussion à trois en off ne sera pas une mauvaise chose, tant que ça ne finit pas en plan à trois… après moi, ça ne me regarde pas. Ils peuvent bien faire ce qu’ils veulent, je dirais bien que c’est de leur âge, après tout ils ne sont pas encore grabataires malgré l’âge vénérable de deux d’entre eux.

Le remontage de bretelles ne me concerne pas. Ce sont les affaires de Tython, et donc je laisse à Arsenicia et à Dante toute préséance pour en causer avec Orfeo. Après tout, je ne suis que l’ambassadrice de l’Ordre des Jedi Corelliens en ma qualité de Maître des Jedi Verts. Qu’ils fassent leur tambouille entre eux, nous ferons notre propre cuisine entre nous ! J’embarque donc Dalek avec moi, tout en ayant à l’esprit de débriefer avec lui de la réunion et de préparer notre rapport au Conseil Vert. Car nul doute que peu après notre prochain retour sur Corellia, une réunion du Conseil sera de rigueur. La rencontre qui s’est déroulée ici suscitait de nombreuses discussions, parfois assez houleuses. Nous allions sans doute repartir d’ici le lendemain ou dans les jours prochains, et de ce que nous avons entendu au cours de cette réunion, spatialement parlant, le Haut-Conseil allait se voir plutôt scindé. Arsenicia resterait à bord d’un vaisseau amiral, le « Hélios Ascendant », au sein de la 9e flotte qui défendrait Ruusaan et ses alentours, aux côtés, on l’espérait, des Seigneurs Jedi volontaires. Pour ma part, ce serait une raison de plus de demeurer sur mon monde-mère de Corellia, afin de coordonner non seulement les actions avec l’Ordre Vert mais aussi vis-à-vis de la CorSec et de la Guilde Corellienne. Technologiquement, j’aurais pu faire la prise de contact à distance mais entre Corelliens, le direct, c’est quand même mieux et plus respectueux. Je continuerai d’être assidue aux réunions du Haut-Conseil, mais principalement à distance à moins qu’un motif impérieux me contraigne à me rendre sur Tython. C’est aussi, personnellement, un moyen de s’assurer que je ne prenne pas trop de risques avec ma grossesse qui avance. Plus le temps va s’écouler, plus je vais devoir me ménager. Autant les y préparer. Dante, pour sa part et tant que Grand Maître, resterait sur Tython pour gérer l’Ordre Jedi de Tython. Aussi distants, nous allons devoir nous coordonner, tant pour la contre-attaque que la coopération.  

Et plus personnellement, ça allait complexifier l’organisation d’un « petit projet » que j’avais l’intention de mener avec Dalek et pour lequel au moins quatre participants se trouvaient à bord du vaisseau actuel – à savoir, Dante, Orfeo, Arsenicia et, par dérivation, l’Amirale Solaris. Un petit projet qui, dans sa première version, devait avoir lieu sur Corellia au sein du Temple des Jedi Verts de Corellia. Vous voyez le problème ? Ils vont être aux quatre coins de l’espace républicain de la galaxie. J’en ai discuté avec Dalek une fois que nous avons eu quartier libre de rejoindre la cabine qui nous a été assignée, que nous partageons avec ce cher Hapien de mon cœur. Plus au calme, nous avons pu en converser également sur l’oreiller, pesant le pour et le contre de chaque option d’organisation. La possibilité d’organiser l’événement à bord du vaisseau tant qu’on était encore tous là ou presque vint assez vite dans nos échanges, mais il me faudrait auquel cas vérifier la faisabilité de la chose et obtenir l’accord de l’officier à la tête du bâtiment. Dans les deux cas, je devrais consulter l’Amiral Cyrène Solaris. Il me faut aussi voir avec Arsenicia pour le côté Jedi de la chose, et surtout pour résoudre un épineux problème et nous éviter un différend diplomatique entre l’Ordre Vert et l’Ordre de Tython. Autant les Verts sont plutôt très ouverts d’esprit et capables de s’adapter d’improviser, autant les quelques traditions qui nous caractérisent spécifiquement leur tiennent particulièrement à cœur. Je connais mes Corelliens, et je sais que plusieurs, dont Maître Sato, ne verrait pas d’un bon œil que je fasse notre projet hors de Corellia, et sous la supervision d’une autorité Jedi qui ne soit pas un Jedi Vert. Une remarque très avisée de Dalek m’a amenée à envisager une alternative : faire ce petit projet en deux fois, sa partie principale ici, à bord du vaisseau, et une deuxième partie sur le sol corellien. Après tout, j’ai ouïe dire que certaines cultures permettaient ce genre de chose lorsque les principaux intéressés étaient issus de deux ethnies très différentes. Nous allions devoir être quelque peu roublards. Mais, avant toute chose, nous devions impérativement obtenir l’accord de l’Amirale Solaris.

C’est dans cet esprit que, reposés, frais et dispos après une excellente nuit à la fois très relaxante et très plaisante, une fois prêts et habillés, nous avons gagné le bureau de l'Amirale au sein du vaisseau pour rejoindre Arsenicia et Cyrène. Je suis clairement à l’aise à circuler aux côtés d’autres militaires, même si je suis davantage rattachée à l’infanterie terrestre républicaine qu’à la Marine. Bien que je sois une Jedi, cela ne m’empêche en rien de faire preuve d’amabilité et de respect envers le personnel. Pour ma part, j’ai choisi de laisser dans ma cantine mon décorum officiel de Maître des Jedi Verts pour revêtir mes habituelles tuniques de Maître Jedi Corellien, assez sobres et teinté d’un vert émeraude. Par coutume, je porte mon sabre-laser double-lame, mon sabre-laser simple et mes deux blasters. Je toque à la porte du bureau et, une fois notre entrée permise, je rentre dans la pièce avec Dalek. Celles que je cherche s'y trouvent bel et bien, l'Amirale étant bien affairée avec une bonne dizaine de communications holo ouvertes pour sans doute des histoires de logistique. Je ne l'envie pas, je dois bien l'admettre, mais c'est un mal nécessaire.


- Bonjour à vous deux ! Vous avez bien dormi ? Nous, oui ! Merci pour votre hospitalité, Amirale Solaris. J’espère que nous ne tombons pas à un trop mauvais moment.


Ma voix, dépourvue de la majorité de son ton plus sérieux de la réunion, laisse entrevoir ma bonne humeur et mon entrain sempiternels.


- Si ça ne vous dérange pas, on peut laisser le côté officiel de côté ? Au moins quelques minutes. Dalek et moi, on aimerait bien discuter de quelque chose avec vous. Rien de grave, mais un petit projet qu’on aurait et vu comment tournent les choses, on préfère ne pas le remettre à plus tard.


Le suspense est intenable ! D’autant plus que pour éviter que la Jedi présente ici ne puisse tricher, j’ai placé des boucliers mentaux autour de mon esprit barricadant l’accès à mes pensées, et ne laissant entrevoir qu’une grosse dose de bonne humeur, un zeste d’expectative et une pincée de nervosité. Dès que nous avons le feu vert de l'épouse d'Arsenicia, et que l'on peut discuter en toute privauté, je reprends la parole.


- Bon, j’ai jamais été trop douée avec les grandes annonces, aussi vous m’excuserez, mais Dalek et moi avons pour projet de nous marier. Et il va de soit qu’on voulait vous inviter, ainsi que Dante et Orfeo.


Le pavé est lancé dans la mare. Reste à voir maintenant comment ils vont réagir, à leur manière, et comment je vais pouvoir amener le reste des détails à voir, justement, avec l’aide de Dalek.

S’étant levé plus tôt qu’Allana, Dalek avait profité du temps imparti pour faire son jogging matinal à bord de l’Hélios Ascendant. Vêtu d’un pantalon ample, d’un T-shirt portant le logo du groupe Corellyptica au dos et d’une paire de baskets blanches, le Hapien de naissance avait repéré un couloir utilisé par d’autres coureurs aussi matinaux que lui, des clones qui le regardèrent avec curiosité mais sans hostilité. Il avait pris soin de porter son badge d’accès de façon visible autour du cou, qui cliquetait parfois au contact de la chaîne forçat en aurodium au bout de laquelle pendait le crédit corellien que lui avait offert Allana bien des années auparavant.

Tout en courant, le maître Vert repensa aux évènements qui s’étaient produits depuis leur réunion de la veille. Comme souvent dans ce genre de circonstances, sa compagne bouillonnait d’idées et de questions qu’elle lui avait partagées avec le débit d’une pluie kaminienne pendant la saison des orages. En dehors des problématiques propres au Haut Conseil Jedi, c’était un projet plus personnel qui avait occupé l’essentiel de leurs discussions de fin de soirée. Les protagonistes principaux - et surtout les plus difficiles à réunir dans un endroit autre que la planète Jedi la plus rustique de la Galaxie - étant présents à bord de ce fleuron de la flotte républicaine, pour la dernière fois avant sans doute un bon moment. Zar n’était pas un expert en matière de protocole mais de façon pratique, le lieu se prêtait à une cérémonie qui pourrait très bien être la première partie de quelque chose qui pourrait être dupliqué en plus grand comité sur cette bonne vieille Corellia.

Après leur effort de réflexion commun était venu le réconfort. S’envoyer en l’air à bord d’un bâtiment de guerre de la République est quelque chose qu’il n’aurait jamais imaginé quand il appartenait à l’Ordre Sith. Il avait déjà imaginé devoir monter à bord s’il avait la malchance de se voir ordonné de participer à un assaut kamikaze avec d’autres guerriers Sith sacrifiables mais n’étant pas du genre à se leurrer quant à ses chances de survie dans ce genre de cas et n’étant pas non plus du genre à se livrer à des actes de guerre tels que des viols, la simple idée de coucher à bord d’un vaisseau de guerre républicain ne lui serait jamais venue à l’esprit. Après avoir rejoint la République, l’occasion ne s’était tout simplement pas présentée. Il n’appartenait pas aux forces navales corelliennes et il avait toujours fait usage d’un vaisseau personnel comme son bon vieux Shyrack ou l’épave d’Allana mais sa première véritable action à bord d’un bâtiment de guerre républicain avait été sur le Vaillant. Aux côtés de l’amiral Tan’ith et face à l’invasion du Consortium dans le système de Kashyyyk, autant dire que la bagatelle avait été la dernière de ses préoccupations et ce d’autant plus qu’Allana se battait pour sa vie à la surface.

Revenant à la réalité, Dalek mit terme à son jogging après avoir couru 25 tours sans recourir à la Force. Son T-shirt préféré était bien trempé de sueur et il devait bien reconnaître que ces bougres de soldats étaient dans une forme excellente. Saluant ceux avec qui il avait couru d’un signe de tête, le Jedi Vert regagna les quartiers qu’il partageait avec Allana pour prendre une douche bien méritée. Une fois propre, il revêtit une tenue Jedi corellienne classique ainsi que sa ceinture utilitaire à laquelle étaient accrochés l’un de ses sabres lasers dans son dos et ses blasters TX-11 dans des holsters positionnés au niveau de ses cuisses. Il revêtit également un long manteau Jedi d’un vert émeraude doublé, parmi les plus chauds qu’il possédait. Ce n’était pas que l’atmosphère de ce vaisseau était glaciale… mais si en fait. En dehors des quartiers où les thermostats étaient réglables jusqu’à un certain point, les couloirs et certaines salles de réunion semblaient à peine chauffées. Le Corellien ne savait pas si c’était une façon pour éviter que les gens ne tapent la causette de façon statique dans les couloirs mais ça l’enjoignait à se couvrir. Certes, il aurait pu recourir à la Chaleur de Force mais cela lui serait apparu comme un usage plutôt futile de ses pouvoirs dans ces circonstances et s’il y avait bien une chose que le Cornu lui avait rentré dans le crâne – littéralement parfois, paix à son âme de Zabrak têtu – c’était qu’il ne devait pas considérer ses dons comme quelque chose d’acquis, ni comme une béquille.

Après avoir pris leur petit déjeuner, ils avaient rejoint ensemble le bureau de l’amirale Solaris, dans lequel ils furent admis. Dalek emboîta le pas d’Allana et salua tour à tour une Arsenicia visiblement très détendue et une amirale qui croulait sous les communications holos. Le Jedi Vert esquissa un sourire amusé et haussa les sourcils d’un air entendu quand Arsenicia leur fit comprendre qu’elle et son épouse hapienne avaient passé une excellente nuit.

Le nez du Hapien fut chatouillé par une délicieuse odeur de chocolat chaud, qu’il suivit tout naturellement en allant s’installer sur le canapé vers lequel la Maître de l’Ordre les invita à s’asseoir. Il accepta la tasse de chocolat chaud avec gratitude et huma le fumet de ce nectar des dieux qu’il n’avait pas cru trouver ici. Le caf était utile pour se réveiller, le thé était parfait pour se détendre mais le chocolat chaud était une boisson de confort et de réconfort, une forme de rituel toute particulière qui pouvait apaiser quelque peu le cœur meurtri d’un enfant autant que susciter la joie qui ceux qui s’en abreuvaient.

D’un air tout à fait concentré et appréciateur, le maître Vert sirota une gorgée de chocolat chaud en laissant le soin à Allana d’expliquer la raison de leur petite visite. Elle ne mit qu’un instant avant de mettre les pieds dans le plat mais après tout, pourquoi tourner autour du pot en petit comité ? L’essentiel du message était passé et visiblement la nouvelle fut bien accueillie à en juger par les félicitations qu’Arsenicia et Cyrène leur adressèrent. Sans surprise, toutes deux avaient des questions tout à fait pertinentes relatives aux modalités d’organisation du mariage.

Dalek exerça un effort de volonté suprême pour éloigner la tasse fumante et la poser sur la table basse avant de prendre la parole à son tour. D’un commun accord non verbal avec Allana, il se proposa de répondre à ces questions.

- Merci Nicia, merci Cyrène. Ce n’est sans doute pas trop tôt en effet mais heureusement pas trop tard non plus. Comme vous l’imaginez peut-être, l’immigré que je suis a dû potasser les coutumes corelliennes en long, en large et en travers depuis plus de dix ans pour m’intégrer à cette culture magnifiquement contradictoire qui tient autant à ses traditions qu’à son autonomie et sans oublier son glorieux passif de membre fondateur de la République… Fort heureusement pour nous, les Corelliens sont d’un pragmatisme et d’une flexibilité à toutes épreuves. Sillonnant la Galaxie en tant qu’aventuriers, Jedi, contrebandiers et autres vauriens, les unions de cultures mixtes ne sont pas rares et c’est là que nous avons trouvé une solution , s’exclama-t-il avec entrain.

Dalek avait effectivement lu un nombre certes pas incalculable mais tout de même conséquent d’hololivres relatifs à l’histoire corellienne. Nombre de ses personnages illustres avaient épousé des non-Corelliens, par exemple Han Solo qui s’était marié avec la princesse Leia Organa d’Alderaan.

- Nous allons évidemment organiser une cérémonie sur Corellia, qui est la planète d’appartenance d’Allana et qui permettra de ne vexer personne. Cependant, la coutume des mariages mixtes veut qu’il soit tout à fait accepté d’organiser une autre cérémonie, avant ou après, relative à la coutume ou aux proches de l’époux non-corellien de naissance. Étant Hapien et persona non grata sur mon monde d’origine, il est là encore tout à fait concevable que cette autre cérémonie puisse se dérouler dans l’espace… et nous en venons précisément à la supposition perspicace de Cyrène , termina Dalek avec un sourire.

Le maître Vert fit glisser sa main jusqu’à celle d’Allana et la saisit délicatement, cherchant simplement à lui manifester son affection par ce petit geste. Il ne s’agissait que de choses dont ils avaient déjà discuté ensemble mais jusque-là, il ne s’agissait que de projets. Aujourd’hui, le projet devenait réalité et cette idée, aussi invraisemblable avait-elle pu lui paraître, lui réchauffait le cœur aujourd’hui.

- Nous avons la chance aujourd’hui de vous avoir tous avec nous à bord de ce vaisseau, Dante, Orfeo et vous deux. Nous ne savons pas quand une telle opportunité se reproduira par la suite… et nous voulons que vous soyez présents, avec quelques invités que nous aimerions faire venir si c’est possible. Je n’ignore pas qu’un commandant de vaisseau possède l’autorité d’officier à une union en droit républicain et en plus, tu es également Hapienne de naissance, Cyrène donc cela cocherait aussi la case « culture du marié » pour les plus traditionnalistes sur Corellia… Bref, nous serions honorés de pouvoir nous marier à bord de l’Helios Ascendant en votre présence, si ça ne dérange pas l’organisation du vaisseau et son équipage. On ne dirait pas non plus non à un coup de main sur l’organisation, nous n’avions pas nécessairement prévu que ça se fasse dans des délais aussi courts, avoua Dalek en toute transparence avec un sourire d’excuse.

De sa main libre, il porta de nouveau sa tasse de chocolat chaud à ses lèvres, soucieux de savourer le breuvage avant qu’il ne refroidisse.

Le lendemain du rp Décisions difficiles

Bon, l’annonce est faite, place aux choses sérieuses ! Enfin, plus sérieuses qu’elles ne l’étaient déjà. Je saisis volontiers la tasse de chocolat chaud, que je prends le temps de savourer. Arsenicia a bien repéré ma dernière habitude de remplacer le verre d’alcool que j’apprécie d’ordinaire par ce nectar cacaoté, pour lequel je développe un certain penchant compensatoire car il est moins nocif pour ma grossesse. Je vois que les deux dames que nous sommes venues rencontrer en privé semblent contentes d’apprendre la nouvelle, chacune réagissant à sa manière. Pour l’une, celle dont nous sommes le plus familiers, c’est sous la forme d’un regard complice à sa comparse, d’un sourire aux lèvres et des félicitations qui sont exprimées et sous le prisme de la Force, je ressens aisément sa bienveillance et quelque chose de maternel, ce genre de sentiment que pouvaient ressentir Ellie et Corran envers Kayla. Tandis qu’Arsenicia accepte notre invitation avec joie, Cyrène ajoute pour sa part une petite pique amicale qui m’amuse franchement – le fait que nous ayons tardé à nous marier, comparativement au nombre d’années que nous avons partagées en vie commune, entre autres choses. La Hapienne est bien consciente toutefois des difficultés organisationnelles que représente ce projet personnel, et qu’elle nous rappelle de manière fort cadrée et précise, notamment s’il était organisé sur Corellia. Nous sommes tous quatre bien conscients de cette difficulté, et à quatre cerveaux, nous allons la dépasser.

D’un commun accord et soucieuse de l’impliquer dans les discussions, en tant que mon égal, je laisse Dalek prendre la parole et apporter quelques réponses à leurs interrogations tout à fait légitimes.


- Merci Nicia, merci Cyrène. Ce n’est sans doute pas trop tôt en effet mais heureusement pas trop tard non plus. Comme vous l’imaginez peut-être, l’immigré que je suis a dû potasser les coutumes corelliennes en long, en large et en travers depuis plus de dix ans pour m’intégrer à cette culture magnifiquement contradictoire qui tient autant à ses traditions qu’à son autonomie et sans oublier son glorieux passif de membre fondateur de la République… Fort heureusement pour nous, les Corelliens sont d’un pragmatisme et d’une flexibilité à toutes épreuves. Sillonnant la Galaxie en tant qu’aventuriers, Jedi, contrebandiers et autres vauriens, les unions de cultures mixtes ne sont pas rares et c’est là que nous avons trouvé une solution.


Un sourire franchement amusé et enthousiaste se glisse sur mes lèvres. En tant que native de Corellia, je n’ai pas connu personnellement les procédures d’immigration, sinon indirectement par Dalek lorsqu’il nous avait rejoint. Il s’était acquitté avec les honneurs de ses devoirs d’acquisition et d’intégration de la culture, des langages et des traditions des cinq peuples corelliens. Et même en tant que fille de Corellia, je suis tout à fait consciente des paradoxes et de l’ambivalence qui nous définit. Nous sommes fiers de notre identité républicaine, mais nous tenons encore plus à nos racines corelliennes. Nous nous reconnaissons comme membres de l’Ordre Jedi tel que défini sur Tython, mais nous tenons encore plus à conserver nos valeurs et nos traditions millénaires de notre cher Ordre Vert. Nous sommes souvent sur les premières lignes au combat, mais notre loyauté va d’abord à Corellia. Nous faisons partie des fers de lance dans la lutte contre la criminalité à l’échelle galactique, et nous sommes aussi un important carrefour de la contrebande et de la criminalité dans le Secteur Bleu. Á mes yeux, ces paradoxes et ces contradictions représentent, précisément, ce qui fait notre richesse.


- Nous allons évidemment organiser une cérémonie sur Corellia, qui est la planète d’appartenance d’Allana et qui permettra de ne vexer personne. Cependant, la coutume des mariages mixtes veut qu’il soit tout à fait accepté d’organiser une autre cérémonie, avant ou après, relative à la coutume ou aux proches de l’époux non-corellien de naissance. Étant Hapien et persona non grata sur mon monde d’origine, il est là encore tout à fait concevable que cette autre cérémonie puisse se dérouler dans l’espace… et nous en venons précisément à la supposition perspicace de Cyrène.


L’entrain de Dalek me réchauffe le cœur dans ces temps en partie difficiles qui s’annoncent, de même que sa bonne humeur et son sempiternel humour.  J’acquiesce à ses propos. C’est le compromis que nous avons trouvé, après de nombreuses discussions entre nous ou bien avec d’autres Corelliens. J’ai mené pas mal de négociations en amont pour éviter l’esclandre pour si peu. Cela nous laissera du temps pour préparer la « grande » cérémonie sur mon monde natal, que nous avions d’ailleurs bien commencé à concevoir. Nous ne partions pas tout à fait de zéro, ici. Je laisse volontiers Dalek glisser l’une de ses mains vers l’une des miennes, qu’il saisit avec délicatesse, en marque d’affection. Clairement, la perspective de ce projet me met également de très bonne humeur, très détendue.


- Nous avons la chance aujourd’hui de vous avoir tous avec nous à bord de ce vaisseau, Dante, Orfeo et vous deux. Nous ne savons pas quand une telle opportunité se reproduira par la suite… et nous voulons que vous soyez présents, avec quelques invités que nous aimerions faire venir si c’est possible. Je n’ignore pas qu’un commandant de vaisseau possède l’autorité d’officier à une union en droit républicain et en plus, tu es également Hapienne de naissance, Cyrène donc cela cocherait aussi la case « culture du marié » pour les plus traditionnalistes sur Corellia… Bref, nous serions honorés de pouvoir nous marier à bord de l’Helios Ascendant en votre présence, si ça ne dérange pas l’organisation du vaisseau et son équipage. On ne dirait pas non plus non à un coup de main sur l’organisation, nous n’avions pas nécessairement prévu que ça se fasse dans des délais aussi courts.

Je ne l’aurais pas mieux exposé, aussi j’attends de voir les réactions de nos deux interlocutrices tout en savourant aussi ma tasse de chocolat-chaud, avec un même sourire d’excuse quelque peu gêné. La discussion était informelle, nous sommes tous quatre détendus et les deux dames viennent s’asseoir sur le bureau de l’Amirale, tandis que nous savourons nos boissons et que Cyrène reprend la parole.


- Je peux effectivement organiser la cérémonie et vous marier moi-même, légalement, c’est tout à fait valable au sein de la République. J’ai mon grand uniforme, les officiers de ponts pourront m’assister et l’on pourra se servir du mess des officiers pour le vin d’honneur, ce qui est déjà un bon début. Mais un mariage, c’est comme une bataille, c’est toute une logistique et une organisation, on en sort à peine, alors on s’en souvient encore. Et je n’aimerais pas être à votre place, car vous allez devoir répondre à des tas de questions en quelques heures à peine au maximum alors que nous avions eue bien plus de temps pour y réfléchir. Bien, je propose qu’on ne perde pas plus de temps que cela et qu’on entre directement dans le vif du sujet, histoire de pouvoir rapidement préparer tout ce qui sera nécessaire.

- Je sais à quoi tu penses. Quatre cerveaux pour penser à la logistique plutôt que deux, ça va aller. En plus, toi et moi savons comment ça marche.


Bon, cela nous confirme ce point. Il me semblait bien que des officiers pouvaient présider une cérémonie, mais c’est bon de se le faire confirmer et de voir qu’on peut le mettre en place potentiellement ici. Mes yeux bleus-gris se portent vers un hologramme que fait afficher l’officier d’entre nous. Cela me rappelle un schéma que m’avait proposé Ellen quand je leur avais annoncé notre intention de nous marier, bien que très détaillé, plus encore que celui déjà bien fourni de ma belle-sœur quand elle s’était mariée avec mon frère Corran. J’avoue que nos parents ne se sont pas fait chier, ils ne se sont pas mariés et n’ont jamais, techniquement parlant, vécu officiellement ensemble. Ce n’est jamais très agréable de se faire pointer ses défauts et ses limites, mais c’est aussi nécessaire, d’autant plus que je ne suis pas la personne la plus organisée de la galaxie sur un plan personnel.


- Bien, il nous faut donc prévoir le nombre d’invités afin d’avoir assez de couverts. Est-ce que vous avez déjà la robe et le costume pour monsieur ? Une idée de musique pour l’ouverture de bal ? Des animations à prévoir ? Et sans doute le plus important, les alliances ? Tout cela pour combien de budget maximum ? Je peux faire jouer la logistique sur certaines choses, mais le commandement réalisera qu’il y a quelque chose de louche si je fais passer l’achat d’une robe de mariée dans les préparatifs de la campagne...  

- Ah, notre plan de bataille. Ou bien liste ? Au moins n'ont-ils pas à gérer l'agenda. Nous n'avions pas beaucoup d'invités, mais cela avait été un casse-tête de trouver une date où tout le monde était libre. Je comptais faire venir Ashara à bord, je ne peux pas la laisser indéfiniment sur Tython, la pauvre, et je suis certaine qu'elle sera ravie de vous ramener ce dont vous avez besoin… dans la mesure du raisonnable et de ses capacités. Pour la tenue de monsieur… À moins que tu préfères tes bures Jedi, mon cher, je suis certaine qu'il y a à bord une panoplie d'uniformes disponibles. Et à moins que toi aussi, tu ne préfères tes bures émeraude, Allana... pour la robe, si tu ne l'as pas déjà, penses au fait que tu devras sans doute l'ajuster et continuer à le faire jusqu'au jour J. Certainement pas aussi souvent que si tu étais en fin de grossesse, mais ce n'est pas à négliger si tu veux éviter une mauvaise surprise. Pense au confort, surtout si tu ne te changes pas au cours de la journée pour quelque chose de plus confortable. Enfin… Si vous avez besoin de quelque chose de particulier à trouver, je peux faire jouer mes relations. Quant aux coûts… Nous savons tous qu'un mariage, encore plus de dernière minute, n'est pas donné. Au vu des circonstances, je n'aurais jamais l'occasion de vous trouver un cadeau digne de ce nom. Alors si je peux participer aux coûts, ce sera avec plaisir. Je suis assez vieille pour avoir économisé pour au moins deux vies.  


Oui, notre sens du timing n’est pas optimal, mais il aurait pu être pire. Au moins, ce n’est pas arrivé dans la foulée du décès de Jaylen et de la passation indirecte tant que Maître des Jedi Verts. L’espièglerie d’Arsenicia – ou Nicia en privé – n’est pas feinte ou masquée alors qu’elle commente à son tour et nous apporte ses propres suggestions, soulignant aussi le grand sérieux de sa compagne. Je n’ai pas d’opposition à ce qu’Ashara vienne à la cérémonie, la gamine n’est pas une mauvaise bougresse et je sais que Dalek l’a à la bonne, cela lui fera plaisir qu’elle participe aux festivités et pas uniquement sur la logistique. Après tout, nous avons aussi un peu d’aide sur Corellia de mon côté. Pour les chiffres, ça, nous avons déjà défini un document pour recenser le budget prévu, les sous-budgets à prévoir, les dépenses moyennes – selon des recherches sur Holonet et des renseignements pris – et les dépenses effectives, les notes sur la réalisation de telle ou telle tâche, la liste des invités prévus, les prestataires que nous avions repérés et contactés, etc. Ce sont de bons conseils qu’elles nous apportent. Vu que Dalek a répondu à la première salve de questions, je me permets de m’occuper de la seconde et de la troisième. Ce n’était pas comme si nous partions de loin, après tout. Déposant la tasse de chocolat chaud aux deux-tiers vides sur un reposoir proche, je prends la parole à mon tour.


- Merci Nicia, Cyrène. Nous avons pris notre temps, mais au moins nous sommes prêts ! Heureusement, ce n’est pas une décision qu’on a prise hier, sinon effectivement ce serait compliqué. Alors pour le nombre d’invités, Dalek me corrigera si je me trompe mais côté famille on serait sept en nous excluant tous deux : mes deux frères, Corran et Hal, ma belle-sœur Ellen, ma mère Karen, et mes deux nièces, Kayla et Adea ; côté Jedi, on serait cinq en incluant Dante, Orfeo et vos deux jeunes apprenties, Ashara et Viviane. Cela donne donc, pour les proches et amis, treize invités extérieurs. – Commentais-je avec sérieux avant de poursuivre en me tournant vers Dalek, mes yeux bleu-gris espiègles et un sourire à la fois amusé et attendri aux lèvres – Monsieur n’a pas l’air très motivé à l’idée de porter un costume, je crois que vous feriez un heureux en lui prêtant un uniforme militaire. En ce qui me concerne, ma belle-sœur m’a déjà traînée de force pour faire les boutiques ensemble, donc nous l’avons trouvée et commandée. Je vais jouer le jeu, pour marquer le coup. Dalek ne l’a pas vue, et Corran non plus. Nous avons justement pris en compte ma grossesse quand nous l’avons choisie, on ira voir la couturière pour les ajustements quand la robe sera faite. Au cas où, j’ai aussi pris une robe plus fluide et agréable à porter pour la danse, et des chaussures de danse. Ellen m’avait donné ce conseil car ça lui a manqué, à son propre mariage avec Corran. Nous avons aussi trouvé et commandé les alliances récemment avec Dalek. Pour la musique, je suis ouverte à pas mal de styles dont le rock, et Dalek a un petit faible pour le groupe Corellyptica, que j'aime bien également. En ce qui concerne le budget, voici les éléments que nous avons relevés et où nous en sommes actuellement.


Á vrai dire, je vois cette première cérémonie comme une bonne opportunité de test, bien moins stressante que ne le sera la plus grande cérémonie ensuite sur notre mère-patrie. Je suis clairement touchée par la proposition d’Arsenicia, soutenue par Cyrène. Nous avons prévu de la marge sur le budget, pour parer aux imprévus, mais toute aide est appréciée considérant les délais courts qui nous attendent. Je n’aurais peut-être pas tous les prestataires que j’avais repéré, et nous aurons moins de temps pour négocier les tarifs. Ce sera un cadeau très apprécié, pour rendre ce jour mémorable.


- C’est très généreux à vous deux. Nous avons prévu assez de marge pour anticiper des dépenses imprévues ou plus conséquentes qu’anticipé, nous avons bien économisé de notre côté. Cela dit, comme vous le disiez, le délai court n’est pas en notre faveur alors je serais prête à accepter votre aide en ce qui me concerne. On pourrait rendre ce jour encore plus mémorable. Qu’en penses-tu, Dalek ? Est-ce qu’il y a des choses à prendre en compte spécifiquement à l’organisation de la cérémonie et du repas sur le vaisseau, Cyrène, en termes de réglementation, en dehors du nombre de couverts ? J’admets que mes connaissances militaires se résument à l’armée de terre.


Je n’ai cependant pas l’intention que cette participation soit excessive, cela irait contre mes principes et ma propre dignité. L’aide sera néanmoins, pragmatiquement, précieuse pour les questions de prestataires disponibles dans le temps imparti : le traiteur, les décorations adaptées au lieu, la location éventuelle de matériel nécessaire, les animations, le DJ qui pourrait se déplacer, et cætera. Il faut admettre son ignorance parfois, si cela permettait de réussir les préparatifs et donc l’occasion.

Dalek pouvait presque voir les rouages tourner dans l’esprit de l’amirale Solaris et à en juger par le soupir qu’elle laissa échapper, le mariage était une complication dans ses plans. Pour autant, elle confirma qu’elle était en mesure d’officier pour célébrer leur cérémonie et que son bâtiment pouvait accueillir le mariage. Plus que cela, la Hapienne proposa de passer directement à l’organisation, démontrant d’une façon grognonne mais volontaire qu’elle acceptait de les aider. Les questions ne tardèrent pas à fuser sur les invités, les vêtements des mariés et bien évidemment le budget.

Arsenicia répondit à une partie de ces questions ou plus exactement, elle leur partagea sa propre expérience issue de son mariage avec Cyrène. Il l’écouta avec attention, ayant sorti de sa poche son datapad sur lequel il nota plusieurs idées, qu’il compara d’un coup d’œil avec celles qu’il avait lui-même déjà écrites numériquement depuis le jour où Allana et lui avaient commencé à discuter de leur future union. Le penchant – pour ne pas dire l’obsession – du Corellien pour la préparation n’était pas un secret, ce pourquoi les deux Jedi verts ne partaient pas de zéro. Cela étant dit, il n’avait pas tout anticipé et notamment que le mariage aurait lieu si tôt.

Le Hapien de naissance laissa la parole à Allana qui leur partagea les personnes que tous ceux souhaitaient inviter au mariage, ainsi que les préparatifs dont ils s’étaient déjà occupés tels que les alliances, la robe de la mariée et, point non négligeable, le budget nécessaire à toute cette petite sauterie ! Heureusement, ils avaient suffisamment mis de côté pour la cérémonie improvisée qui serait organisée à bord du vaisseau, avec probablement un reliquat qui servirait à financer les secondes noces sur Corellia.

Il n’était pas insensible à leur proposition de les aider, que ce soit pour l’organisation du mariage, son financement et surtout le détail essentiel d’officier à la cérémonie. Zar s’exprima avec moins de fioriture cette fois-ci mais toujours avec la même sincérité.

- Merci encore une fois à toutes les deux, cette fois-ci pour l’aide que vous nous proposez. En dépit de ma réputation disons… explosive, je suis également un adepte de l’organisation et de la préparation méticuleuse. J’aimerais pouvoir dire que j’ai acquis ces traits sur Corellia mais en réalité, j’en ai eu besoin très jeune et ça m’a été bien utile par la suite, pour la bonne réussite de mes missions, pour éviter d’être emporté par mes propres explosifs et pour ma survie en général. Allana a déjà bien résumé nos préparatifs, je peux apporter quelques idées et détails complémentaires.

En l’occurrence, être minutieux lui avait permis d’éviter un trop grand nombre de coups de fouets et de bastonnade à l’époque où il était esclave. Cela lui avait aussi permis de parvenir à tuer la vieille dame Galney avant qu’elle ne le tue ou ne le réduise à l’ombre de lui-même. La même attention au détail lui avait servi chez les Sith où chaque faiblesse, fusse-t-elle mentale ou physique, était systématiquement repérée, exploitée et retournée contre celui qui la cultivait. Par exemple, le garçon qui avait essayé de s’introduire une nuit dans sa chambre d’initié au temple de Korriban avait découvert à son grand malheur qu’un piège très simple, dénué de tout système électronique, pouvait être redoutablement efficace. Le gamin d’un an son aîné avait perdu trois doigts cette nuit-là mais certainement appris une leçon qui lui aurait servi si seulement il avait survécu au reste de son apprentissage.

Enfin, l’heure n’était pas aux souvenirs d’école. Dalek activa le système de projection holographique de son datapad pour partager de manière alignée la liste des invités déjà identifiés ainsi que les éléments budgétaires évoqués par Allana, présentés ici en lignes et en colonnes comptables. Jamais, au grand jamais, le Hapien ne raconterait la manière dont il était devenu si bien formé dans l’art obscur de la comptabilité. Cela ne regardait que son défunt maître Sith qui dépensait beaucoup plus qu’il ne gagnait et le seigneur Umbra qui n’avait probablement aucun intérêt à ce que certaines transactions voient la lumière du jour, notamment lorsqu’elles avaient été faites depuis les comptes de matriarches qui n’avaient jamais remarquées qu’elles se faisaient plumer. Bref, pas l’heure des souvenirs, disait-il !

- La liste est correcte. J’aurais voulu inviter également une classe d’initiés verts dont je m’occupe mais la logistique et l’acquisition de l’accord parental seraient trop compliqués pour une cérémonie à l’extérieur du système corellien. Si cela vaut la peine d’être précisé, il n’y aura pas de Sith parmi les invités. Il y en a bien un avec qui je suis resté techniquement en bons termes à l’époque même si nous n’avons plus eu de communications depuis ma défection. Je m’imagine mal lui envoyer un faire-part au vu de la guerre ouverte et puis… ce serait un peu l’éléphant dans la pièce, si sa venue ne constituerait pas en soi une forme de trahison. Je vous confirme que les alliances et leur support de présentation seront livrés dans les prochains jours. En ce qui concerne le costume de marié, je préférerais éviter les bures Jedi pour un jour aussi spécial et je vous serais très reconnaissant de pouvoir emprunter un uniforme militaire. S’il y a besoin de le justifier, je crois me souvenir que ma participation à l’opération sur Kashyyyk m’avait octroyé une habilitation d’officier temporaire à bord du Vaillant, peut-être que cela suffirait pour l’uniforme ?

Dalek ne souhaitait pas usurper l’uniforme des militaires des forces républicaines, et ce d’autant moins qu’il s’était battu à leur côté en orbite et à la surface de la planète mère des Wookiees. Il espérait que Cyrène pourrait le renseigner là-dessus, le Jedi n’ayant pas prêté énormément attention à la paperasse administrative qu’il avait eu à signer pour monter à bord du Valliant, dès l’instant où celle-ci ne l’obligeait pas à s’engager pour une période de service, ni à passer par la case de rapportage au Sénat.

Ses pensées dérivèrent un temps sur Lord Umbra. Ce vieux briscard de la politique du Consortium était toujours vivant du peu qu’il avait pu glaner des informations publiques qui filtraient jusqu’à la République. Sans doute se souvenait-il du gamin à qui il avait évité la peine capitale jadis et qui l’avait servi pour un certain nombre de missions mais comment le considérait-il désormais ? Le vieil homme était tellement imprévisible qu’il aurait tout aussi bien pu lui planter son sabre laser dans le dos que l’accueillir les bras grands ouverts en le félicitant pour son opportunisme, voire les deux à la fois.

- Par rapport aux questions en suspens, le meilleur des frères d’Allana, j’entends par là son petit frère Hal, qui a d’excellents goûts musicaux, s’était proposé de nous servir de DJ dans le cas où nous ne trouverions pas un professionnel dans les temps impartis. Je confirme que je considère que le blaster rock fait partie des pépites culturelles corelliennes, qui m’a honnêtement beaucoup changé après la musique de chambre dont raffolait la dame Hapienne que j’ai servi et les musiques d’orgue certes impressionnantes mais parfois aussi très glauques au temple Sith. Si la République avait besoin d’une raison pour justifier son existence, c’est qu’elle a permis à des musiques extraordinaires de voir le jour… bon, de sacrées daubes aussi à côté de ça mais ce sont les goûts et les couleurs.

S’il devait confier la musique à Corran, tout le monde s’ennuierait à mourir. En revanche, Hal connaissait son affaire et il avait fréquenté assez de clubs branchés à Coronet City et ailleurs pour animer une soirée, ce qu’il avait d’ailleurs déjà fait de ses propres dires.

L’argent n’était pas un problème, tous deux ayant mis suffisamment de côté. Dalek ne s’était pas uniquement reposé sur son salaire de Jedi Vert cela dit. Les lois républicaines encadraient strictement les jeux d’argent à la surface des planètes mais il existait un certain nombre de tournois privés organisés par de riches individus qui disposaient de licences particulières. Le maître Jedi avait acquis au fil du temps des gains au Sabacc qui pris individuellement étaient suffisamment faibles pour n’alarmer aucune institution mais qui lui avaient permis de cumuler un sacré pécule au cours des dix dernières années. Il ne pourrait sans doute pas entretenir une petite armée à l’année mais il était en mesure d’en louer une, pour un temps. En l’occurrence, c’était surtout une armée de prestataires à qui ces fonds seraient destinés.

A l’origine, cet argent devait lui servir de filet de sécurité si les Jedi Verts ne l’acceptaient pas. Puis il avait imaginé des projets d’achats de terrain et de maison sur Corellia, au fur et à mesure qu’il prenait plaisir à la vie sur le monde natal d’Allana. Désormais, ces fonds serviraient à financer le mariage ainsi qu’à pourvoir aux besoins de leur enfant à naître. Force que cela lui semblait surréaliste ! Non seulement il allait se marier mais il allait aussi devenir père d’une petite fille.

Se secouant mentalement, le Corellien se recentra sur les questions soulevées par Allana.

- Je pense que cela va sans dire mais je suis tout à fait ouvert à toutes les suggestions et tous les conseils que vous pourrez nous faire, aussi bien en matière d’idées que de types de prestataires. En ce qui concerne le repas et la décoration, sauf erreur de ma part, le plus simple consisterait peut-être à régler directement l’addition à la flotte ? Il me semble que les bâtiments de ce type sont habilités à recevoir toutes sortes de banquets et de cérémonies militaires, depuis la visite d’un comité sénatorial jusqu’à des remises de médailles. Si les tables, chaises, nappes, assiettes et divers couverts de cérémonie sont déjà disponibles, il serait plus simple de louer tous les éléments qui peuvent l’être à l’amirauté. Si c’est possible, cela nous permettrait de nous concentrer sur la décoration de salle et le matériel lumineux et sonore. Concernant le traiteur, j’en avais déjà contacté un sur Corellia mais je ne sais pas s’il officie en dehors du système corellien. Si nous pouvions également recourir aux chefs présents à bord contre rémunération de leur service et l’achat par nos soins des denrées alimentaires, cela faciliterait également la logistique. Qu'en pensez-vous ?

Arsenicia et Cyrène avaient une bien plus grande expérience des bâtiments républicains qu’il n’en aurait jamais. Cependant, Dalek avait eu à supporter les palabres interminables d’un sénateur qu’il avait escorté depuis Corellia jusqu’à Naboo il y a quelques années et malheureusement, il n’avait jamais pu oublier ses vantardises au sujet du nombre de banquets auxquels il avait assisté à bord de différents bâtiments de la flotte, sous prétexte de passer en revue l’état de préparation de tel croiseur ou tel Star dreadnaught. Il ne lui restait plus qu’à espérer qu’il y avait un fond de vérité dans tout ce qu’il lui avait raconté.

Le lendemain du rp Décisions difficiles

Cela ne me dérange pas que nous nous relayions avec Dalek, bien au contraire. Je connais le goût du détail et la méticulosité de mon compagnon, qui complètent bien ma créativité et mon impulsivité. Un sourire connaisseur m’échappe quand il mentionne la provenance de ses aptitudes de préparateur. Oui, j’en sais quelque chose en effet, mais ça, ce n’est pas quelque chose que je mentionnerai ici.

La classe de Novices Verts… oui, je vois très bien de laquelle il s’agit. Il y a une classe dont il s’occupe régulièrement et avec laquelle il a tissé de bons liens mais comme je lui avais expliqué, je n’y suis pas fermée, sauf que c’est une cascade de paperasses à anticiper pour la logistique, l’accord parental et leur déplacement sécuritaire jusqu’ici. J’ai ainsi suggéré qu’il serait plus judicieux de les convier pour la deuxième cérémonie, plus traditionnelle, que nous ferons plus tard sur Corellia, quand nous pourrons. Elle va être autrement plus délicate à préparer avec tout le décorum traditionnel qui va avec… mais à chaque jour sa peine, nous verrons cela dans le temps imparti ! On est sur la première. Je ne réagis pas particulièrement quand il mentionne un certain Sith de notre connaissance. J’admets que je préfère que Darth Umbra ne soit pas présent. Le vieil homme est très intelligent, mais aussi très fourbe et imprévisible. Ne tentons pas le Diable en ne l’invitant pas au pas de notre porte, je pense.

Le DJ oui, on peut compter sur Hal. Je connais mon petit frère, il n’a pas son pareil pour « ambiancer » une salle, comme les jeunes aiment dire de nos jours. Sa profession et ses propres goûts artistiques l’ont amené à fréquenter régulièrement des boîtes de nuit, avec ses différentes fréquentations. Ne voyant rien à rajouter pour l’heure aux remarques de Dalek, je garde le silence et attend d’entendre les réactions et commentaires d’Arsenicia et Cyrène avant de renchérir à mon tour le cas échéant.

Je souris avec compassion à la remarque de Cyrène sur la vérification de la concordance des emplois du temps de chacun. C’est l’avantage, je présume, que la majorité de ma famille soit composée de civils corelliens ou de Jedi, et que les autres soient des indépendants plus maîtres de leur emploi du temps. Ce problème-là, par contre, on le rencontrera quasiment pour sûr lors de la « grande cérémonie » et comme le trahit ma légère grimace, je ne me fais pas une joie d’y penser car, vu mes responsabilités de Maître des Jedi Verts, c’est moi qui vais devoir m’y coller « dans la joie et la bonne humeur ». C’est vraiment l’inconvénient de se marier en tant que Jedi et leader d’une faction Jedi, toute cette pompe.

D’accord, ça c’est un point que je ne savais pas. Je ne suis pas encore tout à fait au fait de l’ensemble des règles de l’armée, et ce encore moins de la Marine. J’aurai appris quelque chose. Nous adapterons le budget en conséquence. J’acquiesce donc, attentive, avant d’apporter quelques précisions.


- D’accord, nous ajusterons la liste des invités en conséquence. Cela représenterait à peu près combien de personnes, que nous puissions anticiper ?


Je me tourne alors brièvement vers Dalek, commentant avec un amusement taquin non-dissimulé.


- Ah ça, monsieur n’est pas joueur alors que je daigne même porter une robe de mariée ! Dommage, ça aurait été amusant de te voir en costume. Enfin, je suis sûre que l’uniforme t’ira bien. Merci en tout cas Cirène de nous arranger cela, Dalek sera plus à l’aise. C’est l’essentiel.  


Après, clairement, il fait ce qu’il veut. Ce n’est pas aujourd’hui que je vais lui dicter quoi que ce soit, à l’exception bien sûr des affaires de l’Ordre Vert. Et je n’ai aucune envie de le faire, par ailleurs.


- Oui, là on parle bien du mariage au nom de la Loi. Le mariage au nom de la Force se fera sur Corellia, plus tard. Vu la lourdeur du protocole et du décorum, ça va être autrement plus coton à organiser, pour de toutes autres raisons. Je ne préfère pas y penser pour le moment.  


Je suis déjà fatiguée d’avance en pensant aux immenses ressources de diplomatie que je vais devoir déployer, en tout cas autant que j’en sois capable avec mes ressources limitées. Y a tout plein de considérations politiques à envisager, au sein de l’Ordre Jedi – comme le fait qu’il serait très mal vu qu’un Jedi de Tython, tout Maître de l’Ordre fût-il, préside à une cérémonie corellienne, ce pourquoi je ne l’ai pas proposé à Arsenicia – et des sphères corelliennes, en tant que Maître des Jedi Verts. Je préfère prendre un problème à la fois, et penser à cette cérémonie bien plus simple à mettre en place.


Nous resterons donc sur la proposition de mon petit frère, Hal. J’ai toute confiance en lui, il faudra juste qu’on le prévienne assez tôt pour qu’il ne prenne pas de contrat de chasse de primes au même moment. J’entends les arguments de la compagne d’Arsenicia, en sa qualité d’officier. J’apprécie en tout cas beaucoup leurs suggestions d’améliorations ou de simplifications, adaptées au contexte.


- Ce sont de bonnes idées, c’est très apprécié. On va peaufiner nos idées de décorations en prenant en compte ces éléments. Entre les fleurs fraîches et les fausses fleurs, faudra voir. Avec les techniques actuelles, selon ma belle-sœur, la différence est vraiment minime. Ce sera avec plaisir pour le service de couverts, cela fera quelque chose en moins à apporter, et nous serions ravis de pouvoir bénéficier du talent de vos cuisiniers. Nous pourrons fournir les ingrédients oui, nous avions déjà une bonne idée du type de menu que l’on souhaitait. Mm, disons si nous répartissons les tâches, je pense qu’Orfeo serait peiné qu’on n’ait pas pensé à lui, et surtout que nous pouvons tous nous porter garants pour la qualité de sa cuisine, au Conseil ou sur Tython. Il faudra lui en toucher un mot, oui. Peut-être pourrait-il, s’il le souhaite bien sûr, s’occuper du gâteau ?


J’essaye de penser méthodiquement, surtout par rapport aux quantités qui devront être servies entre l’apéritif, l’entrée, le plat principal, les fromages, les desserts et le gâteau principal. Je suis néanmoins ouverte aux commentaires et aux suggestions, je ne suis pas une « organisatrice de mariage » innée. C’est comme pour mes responsabilités de Maître des Jedi Verts, j’apprends sur le tas par l’expérience et je peux aussi compter sur l’aide de mon cher et tendre, bien plus organisé que je ne le serais jamais.

Je ris à mon tour de bon cœur, mes yeux bleus-gris scintillants d’espièglerie et de détermination. J’adore les défis, je ne m’en cache pas et je ne m’en suis jamais cachée, alors quand on me provoque de la sorte et que j’ai un excellent cavalier avec qui danser, je ne suis nullement inquiète d’en relever. Un large sourire amusé et chaleureux se tisse sur mes lèvres alors que je commente avec entrain.


- On compte bien en mettre plein les yeux, surtout sur nos styles de prédilection, n’est-ce pas Dalek ? Voyons jusqu’où nous pouvons mettre la barre pour cette ouverture de bal.


Je ne suis pas une danseuse émérite, mais pardi, je sais danser quand même ! C’était bien utile parfois pour des mondanités corelliennes ou pour d’autres missions plus underground, et tant que c’est dynamique, j’aime bien ! Quand un défi me plaît, je mets toujours plus d’efforts pour le relever.