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Arsenicia Ombrelune
Arsenicia Ombrelune
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Mar 31 Oct - 19:09
Juste après Décisions difficiles

La réunion venait de se conclure, et Arsenicia devait admettre qu'elle avait été plus rapide que ce à quoi elle s'attendait initialement. Même l'intervention de la Chancelière ne posa aucun problème, la politicienne reconnaissant d'emblée qu'elle n'avait pas l'intention de discuter de la question de la stratégie militaire en raison de son manque d'expérience dans ce domaine. Cependant, sa lecture du Sénat avait ouvert de nouvelles possibilités, notamment en ce qui concerne les Trandoshans, bien que cette question ait suscité quelques controverses.

Chacun des participants se leva dès la fin de la réunion. Quitter la flotte n'était pas encore d'actualité, et l'arrivée d'un droïde protocolaire mis tout le monde d'accord sur un repas réconfortant dans le carré des officiers. Seuls Arsenicia, Orféo et Cyrène restèrent en arrière.

La Maîtresse de l'Ordre ferma alors la porte d'un geste vague de la main, puis la verrouilla de la même manière. Au moins, elle pouvait être certaine de ne pas être dérangée dans les prochaines minutes. Ensuite, elle fit pivoter son siège sur sa gauche et, les deux mains sur les accoudoirs, se pencha vers son épouse. Depuis l'instant où son regard s'était posé sur elle en descendant du Morning Mist, elle mourait d'envie de l'embrasser, et enfin, elle pouvait le faire. La présence de l'Épée des Jedi, un ami qui avait assisté à leur mariage, n'était guère dérangeante aux yeux d'Arsenicia.

Loin d'être un baiser tout à fait chaste, Arsenicia se recula beaucoup trop tôt à son goût.

— Ce n'est qu'un avant goût, glissa-t-elle à l'oreille de Cyrène avant de laisser aller son dos contre le dossier du fauteuil, qui s'inclina légèrement sous son poid.

Les jambes croisées, elle posa alors son regard sur Orféo. L'Épée des Jedi avait brillé par son impatience pendant la réunion, allant à l'encontre de la position très claire du Conseil vis-à-vis de la conduite à tenir concernant Ruusan et Kashyyyk. Même s'il s'était ravisé, il avait tout de même attiser l'espoir de l'Amiral Tani'th avant de l'écraser du talon de sa botte, mettant, dans les deux cas, Arsenicia dans une position très inconfortable en tant que Maître de l'Ordre.  Toutefois, le demi Epixcanthix avait également soulevé des points importants, quoique sans doute nébuleux pour Cyrène, sur ce que représentait un Jedi pour la République. Et puisqu'il avait lui-même soulevé le besoin de discuter après cette rencontre, la Fay n'était pas le genre de femme à le lui refuser.

Lâchant un soupir, l'air soudainement las, la Fay ferma brièvement les yeux en passant une main sur son visage. La fatigue accumulée depuis Kashyyyk revenait au galop, tout comme les soucis qui l'accompagnaient. La petite pause sur Corellia semblait bien lointaine à présent.

— Je mets ma peau de Maître de l'Ordre de côté pour le moment, dit-elle en mimant le geste d'ôter un masque et de le jeter sur le côté, ses prunelles turquoise se posant sur le Jedi. Parle-moi, Vieil Ours.


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Ven 3 Nov - 0:04
Un piège à loup.

Voilà ce qu’évoquèrent à Orfeo les portes de la salle de conseil du Helios Ascendant, lorsqu’elles se refermèrent en chuintant. Véritables mâchoires d’acier, elles lui laissèrent l’impression d’être enfermé, d’être à la merci de prédateurs bien plus dangereux que lui, des chasseurs aux talents multiples, supérieurs aux siens. Ou, du moins, dans des domaines contre lesquels il n’avait guère de parade.

Arsenicia Ombrelune, au mot juste, médical, chirurgical. La Maîtresse de l’Ordre, et une de ses plus proches amies. Non. Pas une de ses plus proches amies. Sa meilleure amie. La personne qu’il connaissait depuis le plus longtemps. Celle qui ne s’était pas encore lassée de son impulsivité, aussi. Pourtant, il y avait de quoi. S’il avait très naturellement gagné en sagesse et en calme cette dernière décennie, l’Ours de Tython restait tout de même un bonhomme des plus bouillonnants.

Cyrène Solaris, au protocole exemplaire, à l’esprit incisif. Une Amirale de prestige, malgré le handicap que représentait  son sang parfait d’Hapienne mis au service de la République galactique. Une amie, également, bien qu’il ait moins eu l’occasion de la fréquenter qu’Arsenicia. Orfeo ne l’avouerait ni ne se l’avouerait jamais vraiment, mais elle l’effrayait un peu. Pas de crainte qu’elle trahisse, oh non. Cyrène l’intimidait. Et il aimait ça, se sentir en situation de tension.

Même si ici, là, en ce moment, cela le crispait plus qu’autre chose, comme un grand garçon sur le point de se faire enguirlander par ses parents. Un grand garçon borgne, barbu et musculeux.

- Qu’il est terrible d’être à la fois si vieux à tes yeux et tellement plus jeune que toi…

Cela aurait pu être une pure touche d'humour, mais pas cette fois. L'âge d'Orfeo faisait de lui un vétéran, un ancien, un vieux de la vieille par rapport à la majorité de ses consœurs et de ses confrères, mais en étant encore jeune dans sa cinquième décennie, il n'avait pas encore touché   du doigt la moitié de son espérance de vie. Vieux, oui, mais en toute relativité. Comme, dans une moindre mesure, Arsenicia. Bien que de vingt ans son aînée, il lui restait encore des siècles à vivre. Une situation difficile à appréhender, pour nouer de belles relations avec autrui. Quand toute personne autour de soi tenait plus du mort en sursis que du compagnon de vie, il y avait de quoi déprimer.

La noirceur d'Orfeo, elle, venait d'ailleurs.

- Je pensais que c’était toi qui voulait me parler.

Les regards et expressions de la Fay lui avaient semblé clairs comme de l'eau de roche. Mais peut-être étaient-ils nés de ses propres réactions, de ses propres mimiques ? Contrairement à beaucoup de Jedi, son visage tenait plus du livre ouvert que de la stèle antique, après tout. Une fierté en temps normal, une nuisance dans ce genre de situation. Surtout quand parler de ce qui dormait au fond de son coeur était aussi difficile.

Une flambée d'emportement poussa l'Ours à réagir, un peu brusquement.

- Que veux-tu que je te dise, enfin ?!

Mais cette impulsion s'apaisa vite, très vite, pour laisser place au silence. Un long silence, d'abord renfermé, puis petit à petit pensif. Bien sûr qu'il savait ce que le couple voulait l'entendre dire. Ce qu'il ressentait, ce qui l'agitait, bien des choses en somme.

Mais avait-t-il seulement envie de les voir jaillir à la surface ?

En avait-t-il seulement la force ?

Avoir le courage d'exprimer ses sentiments, ce n'était pas pour tout le monde. Sans être un macho roulant des mécaniques et jurant à qui voulait l'entendre qu'il ne ressentait rien, Orfeo avait une pudeur très personnelle, une forme d'élégance émotionnelle venue tout droit de l'éducation fournie par feu Dion d'Erep, son grand-père. Un gentleman se devait de garder pour lui ce qui relevait de la sphère privée, et rien n'était plus intime que les courants de l'âme.

Et malgré cela, parce qu'il aimait son amie, parce qu'il estimait Cyrène, la grande Epée des Jedi, indomptable, imparable... s'ouvrit. Un peu. Un début prometteur.

- J’ai honte, Nicia...

Son iris marron s'embuait à vue d'œil. Le bon gaillard avait gros sur le cœur.
Ouvrir un peu les vannes ne pouvait que mener à la libération du flux, de la pression. Depuis ces deux dernières années, le maître accumulait, accumulait, accumulait sans cesse. L'impression de ne pas être à la hauteur, d'être minable, incapable de protéger autrui, ses amis, les innocents, cela le hantait. Et faisait grandir chez lui, comme une plante vivace gorgée de vie, cette fameuse honte.


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Cyrène Solaris
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Ven 3 Nov - 17:48
Dans le fond, Cyrène était loin d’être mécontente du résultat de la réunion : elle avait obtenu ce qu’elle désirait le plus, c’est-a-dire le commandement de la défense de Ruusan. Elle allait pouvoir enfin savoir si ses théories avaient une chance de prouver leur valeur ou si au contraire elle était dans l’erreur depuis le départ. Cela pouvait sembler horrible, car elle savait que des centaines de milliers, voire des millions de personnes allaient périr dans les combats qui embraseraient ce secteur de l’espace, mais elle restait un officier supérieur pour qui la guerre était une raison de vivre. Cela ne l’empêcherait guère de rechercher la meilleure façon de gagner en limitant le plus possible ses pertes, mais il lui fallait d’abord considérer les femmes et les hommes sous son commandement comme des ressources précieuses plutôt que des vies. Quelque part, il restait une trace de l’ancienne Cyrène, héritière d’une Matriarche, qui avait appris a mentir, manipuler, dominer et s’imposer par tous les moyens possible sous l’éducation de sa mère comme de ses tuteurs. Sa mauvaise conscience et sa volonté de changer était réelle, mais elle savait qu’au fond d’elle-même, une partie de ce qu’elle fut était toujours présent et que parfois, elle faisait encore appel a ses compétences pour s’imposer.

Son épouse connaissait bien entendu cet aspect de sa personnalité, elle l’avait sonder au plus profond de son âme, mais la Jedi semblait avoir trouver cela… Séduisant. Mais combien d’autre était d’accord avec elle ? Il lui arrivait de ce demander combien de Jedi avait-elle intimidée, ou plutôt repoussée sur la simple pensée qu’elle ne serait jamais capable de vaincre « sa nature profonde » ? Sans doute un certain nombres, peut-être même la majorité de ceux qu’elle avait rencontrer. Mais alors que les derniers invités présent partait pour un repas dans le mess des officiers, Arsenicia ferma la porte d’un geste de la main pour les isoler elle et Orfeo avant de tourner son siège pour lui offrir un baiser des plus torride. Cyrène si abandonna sans gêne, et fut aussi frustrée que son épouse lorsqu’il cessa. Au moins, l’affirmation fut pleine de promesse et le sourire que lui rendit l’Hapienne signifiait quelque chose du genre « tu ne paye rien pour attendre ». Cela avait eue le mérite de chasser les pensées parasites de l’Amirale, mais elle n’allait pas pouvoir célébrer et savourer le triomphe d’avoir obtenu le commandement tout de suite, car son épouse avait quelque chose a régler.

Il fallait dire qu’Orfeo s’était laissé emporter par sa fougue dans son obstination a vouloir rejoindre Kashyyyk. Non pas que Cyrène n’était pas capable de le comprendre, mais il était nécessaire de garder la tête froide : Plo avait déjà fait l’erreur de tomber dans ce piège, perdre l’épée des Jedi en la coinçant sur Kashyyyk n’avait proprement aucun sens. Son plaidoyer était juste, mais un moment ou un autre, le pragmatisme devait l’emporter sur l’idéologie. C’était souvent une chose difficile a expliquer a un jeune Jedi en formation, mais Orfeo était bien plus âgé que ne l’était l’Hapienne et cela ne devrait pas être un problème avec lui. Il avait garder une âme idéaliste, ce qui était tout a son honneur, mais le plaçait en ce moment dans une position très inconfortable. L’espace d’un instant, Cyrène se demanda si elle était vraiment a sa place : c’était une affaire entre Jedi ou elle n’avait pas son mot a dire en théorie. Même si elle avait exprimée son opposition a l’idée, elle n’avait aucune autorité pour lui interdire d’y aller et l’avait bien signifier. Elle croisa les bras sous sa poitrine et soupira, la tout de suite, elle aurait bien bu une gorgée d’un alcool fort, mais il n’y avait guère de bouteille a proximité malheureusement pour elle.


« Ne pense pas que nous ne comprenons pas ta frustration. J’ai vécu Kashyyyk dans l’angoisse d’un rapport qui m’annoncerait l’irréparable et lorsque j’ai appris la défaite, l’idée de simplement partir contre attaquer sans attendre en profitant de l’effet de surprise m’a traversée l’esprit. Mais le mieux est parfois l’ennemi du bien, si nous ne nous préparons pas convenablement et si nous ne prenons pas les décisions les plus pragmatique, nous offrirons simplement davantage d’opportunité a l’ennemi. Tu a entendu la Chancelière, le Sénat est déjà bien occuper a rechercher a nous diviser pour servir des intérêts privés, n’ajoutons pas nos rêves de gloire ou de justice a cette équation a multiple perdant. »

Elle poussa un soupir en reposant sa tête contre le dossier de son siège, bien entendu tout ceci ne lui plaisait pas, mais que pouvait-elle y faire ? Maintenant, elle avait la possibilité d’agir afin de bloquer l’ennemi le plus haut possible et ainsi pouvoir préparer le chemin de la contre-attaque. C’était ce qui pouvait actuellement le plus rendre service a Kashyyyk. Un Jedi de plus ou de moins, même l’épée, ne changerait pas grand-chose dans une guérilla.


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Arsenicia Ombrelune
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Ven 3 Nov - 21:50
Arsenicia soupira, joignant ses mains sur son ventre. Que devait-elle dire à Orfeo qu'il ne savait pas déjà ? Deux ans à peine qu'elle avait pris ses nouvelles fonctions et, de temps en temps, elle se demandait encore si elle avait les épaules pour cela. N'aurait-elle pas été mieux à parcourir les étoiles, comme autrefois, ou à demeurer aux côtés de la 9ème flotte pour les appuyer de son Don ?

L'éclat soudain de sa voix fit relever les yeux à la Fay, dont le regard se durcit pendant une fraction de seconde avant de se radoucir. Elle voulait qu'il lui parle de son propre chef, pas lui tirer les vers du nez. Toute cette réunion avait été éprouvante et Arsenicia préférait que le vieil ours s'ouvre plutôt que de devoir l'y contraindre. C'était pour cette raison qu'en cet instant elle n'était que Nicia, et pas la 'vénérable maître de l'Ordre'.

— Je t'ai connu dans des moments plus difficiles que celui-ci. Tu sais que tu peux tout me dire.

C'était vrai. Orfeo était son plus vieux compagnon d'arme encore en vie. Ils avaient connu Lord_Over ensemble et cela n'était pas rien. Les combats contre les troupes du Consortium et contre les Sith puis la corruption jusqu'à la déchéance de l'un des leurs… À cette époque pas si lointaine, Arsenicia s'était souvent confiée au demi-Epicanthix sur ce qu'elle ressentait, sur ses doutes et ses faiblesses plutôt que sur ses réussites.

Après un long silence, le Vieil Ours s'exprima enfin. Deux mots et un surnom qui firent tristement sourire la Fay. Celle-ci connaissait le passif d'Orfeo. Elle savait qu'il avait 'échoué' par deux fois à protéger un apprenti et qu'il s'agissait sans doute du catalyseur de sa prise de parole, un peu plus tôt. Ne pouvoir défendre ceux qui étaient dans le besoin allait à l'encontre de l'idéologie du Jedi. Arsenicia, pour sa part, avait depuis longtemps revu son point de vue sur la question.

Ce fut finalement Cyrène qui s'exprima la première, bien qu'inconfortable à l'idée d'être présente. Nicia tourna son regard vers elle, accueillant ses propos d'un hochement de tête approbateur. Elle avait senti son soulagement lorsque le Morning Mist s'était posé un peu plus tôt dans le hangar et imaginait donc sans difficulté à quel point devoir rester les bras croisés avait été difficile.

— Cyrène a raison, reprit la Fay. J'ai laissé l'Amiral Tani'th se jeter dans la gueule du loup car il ne comptait pas m'écouter. Mais toi, je te connais. Je sais ce qui t'anime et à quel point tu te sens coupable en ce moment de ne pas avoir été là. Mais même si tu l'avais été, cela n'aurait peut-être rien changé. Et s'y précipiter maintenant n'y changera rien, c'est une certitude.

Attirant à elle sa tasse de thé devenue tiède, Arsenicia le termina en deux gorgées. Elle fit ensuite doucement léviter l'objet au-dessus de sa main, quelque peu pensive, quelques gouttes restantes au fond de la tasse flottant avec elle.

— En tant que Jedi, nous avons à cœur d'aider tout le monde. Mais c'est une pensée idéaliste et dangereuse. Nous ne pouvons être partout et encore moins réussir à chaque coup. Cela, gardons-le pour les jeunes novices que nous souhaitons encore préserver un peu, fit-elle tristement. Nous sommes en guerre et dans une guerre, il y a des morts et des sacrifiés, poursuivit-elle en jetant un coup d'œil vers Cyrène. Cette idée a pris tout son sens pour moi lorsque j'exerçais en tant qu'Amiral. Je devais décider quel navire sacrifier pour que le reste de la flotte puisse remporter la victoire et sauver une planète ou un sytème entier.

Le bien du plus grand nombre prévalait toujours aux yeux d'Arsenicia.

— C'est un raisonnement difficile à appréhender pour un Jedi, aussi je ne m'attends pas à ce que ce soit simple pour toi ou qui que ce soit d'autre. Nous sommes ainsi faits et nous aurons toujours à cœur d'être le bouclier de tout un chacun.

Un bouclier, c'était là une belle image. Arsenicia s'était incluse dans le 'nous' de toute évidence, mais dans la Force comme dans son non-verbal, elle s'en détachait.


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Ven 10 Nov - 4:07
- Nos rêves de justice, hé ?

Le ton d'Orfeo se fit quelque peu aigu, comme pour suivre le haussement de sourcils circonspect qui suivit la question. Cela trahissait sans le moindre essai de les cacher une touche d'agacement et d'amertume. Constater à quel point le monde autour de lui perdait toujours plus foi en de grands principes le secouait. Fort. Trop, apparemment, pour ses confrères et consœurs du Conseil. Ce qu'il peinait à comprendre, à dire vrai.

- La justice, Cyrène, devrait être ce qui nous guide. Comme le respect, l'honneur et le courage.

Des points importants de ce que devraient être les Jedi aux yeux de Proche-Humain. Des boucliers, comme dit plus tôt, mais aussi des parangons du bien. Hors de question d'exiger une réussite constante, attention; il s'agissait surtout d'un modèle à suivre, d'un idéal vers lequel tendre pour devenir une personne meilleure. Personne n'était parfait, et surtout pas Orfeo.

- En restant ici, à attendre, je trahis ces quatre valeurs, les piliers de ce que devraient être les Jedi.

Il se prit le visage dans une de ses grosses mains, comme pour y noyer ses émotions les plus intenses. Par pudeur, presque. Paix. Calme. Caaaaalme. Il ne servait à rien ni de s'emporter, ni de causer uniquement de ses fantasmes de "novice", selon ce que comprenait l'Ours des propos de son amie fay.

Il lui fallait aussi déployer les tenants et aboutissants de sa pensée, plutôt que de seulement en exprimer la subjectivité. Construire sur des émotions était une tâche autrement plus ardue que sur des faits, ou du moins des explications un tantinet plus élaborées. Alors, en se redressant, le regard quelque peu plus ferme, il se lança dans une grande réflexion à laquelle il n'avait pas lui-même la réponse.

- En quoi ma vie vaut-elle plus que celle d'un combattant de la liberté Wookiee ? Ou de sa mère ? Ou de n'importe quel autre membre de son peuple, du boulanger porteur d'espoir avec ses petits pains au diplomate en charge des relations entre clans ? Stratégiquement, je peux apporter davantage à ce conflit, j'entends, j'entends. Ma place se trouve là où je saurais être le plus utile. Et vous savez où est cette place. Mais je déteste cette manière de penser. Sans doute est-ce pour cela que je ne pourrais jamais être général, ou amiral. Sans offense, Cyrène. Tu es sûrement beaucoup plus courageuse que moi, à faire de tels choix chaque jour qui passe.

Il ne s'agissait en aucun cas d'une tentative d'apaiser la discussion avant qu'elle ne s'envenime. Le maître d'armes ressentait un profond et véritable respect pour l'amirale de talent, sur laquelle reposait tant de responsabilités en cette période intense de conflits. Surtout en prenant pareille position contre son ancienne faction, au sein du gouvernement le plus hostile à sa personne. Être capable d'autant d'abnégation, voilà qui impressionnait le Jedi.

Il prit ensuite le temps d'écouter sa plus ancienne amie. Bien sûr, comme ce à quoi il s'attendait, son avis rejoignait celui de sa conjointe. Assez peu surprenant. Les deux femmes partageaient beaucoup, notamment cette espèce de pragmatisme qui hérissait Orfeo. Il fallait des gens terre-à-terre, surtout qui, comme elles, avaient fait le choix de l'être. Lui ne pouvait pas l'être. Heureusement qu'il était bien entouré, alors.

- Non seulement c'est un raisonnement difficile, Nicia... mais c'est aussi un raisonnement que je ne veux pas avoir. Oublier que l'on a été ces novices, des étoiles plein les yeux, ouvre la porte au plus mortel des cynismes.

Après tout, voir le monde par les yeux d'un enfant, dans le sens le plus noble du terme, permettait de ne pas trop perdre cette magie inhérente à toute chose. Même si, à trop diluer la réalité, cette dernière perdait au final du sens et pouvait mener à de véritables catastrophes. Surtout que, dans le cas présent, Orfeo ne jouait pas au buté de service. Pas trop.

- Je ne suis pas un sauveur. Ma présence n'aurait pas sauvé la planète. Je le sais. Y aller maintenant... serait dangereux pour moi. Terriblement dangereux. Pour quiconque d'ailleurs. Pourtant, nous demandons bien à des gens de courir ce risque, sans nous, alors que nous sommes plus à même de survivre qu'eux. La Force est notre alliée. Elle est avec nous. Ce qui n'est pas le cas de l'Amiral Tan'ith et de ses hommes.

Un petit silence revint, brisé par la réplique exprimée par l'Ours. Il était perdu sur la marche à suivre, entre son coeur et son esprit, qui demandaient deux choses bien distinctes à accomplir.

- Dis moi que tu comprends, s'il te plaît. Dis moi que j'ai raison, au moins dans le fond. Parce que si ce n'est pas le cas... je n'ai aucune idée de ce que je fais là.


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Cyrène Solaris
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Sam 11 Nov - 14:33
L’idéalisme… Voilà bien quelque chose qu’elle n’avait jamais connu sur Hapès, du moins, pas sous cette forme. Il y avait un idéal dans la société Hapienne, mais c’était un idéal de perfection et de pureté génétique, un eugénisme forcené et assumé plaçant la femme au-dessus de tout et permettant ainsi de savoir quoi faire et comment s’adapter sans jamais faire face a un cas de conscience. La doctrine Jedi était tournée vers le fait de préserver la lumière. Elle restait nébuleuse pour Cyrène, qui ne maniait pas la Force, mais a force de côtoyer son épouse et de l’écouter parfois évoquer sa frustration face aux défis qui leurs faisaient face, elle avait fini par en saisir quelques grands principes. De toute manière, même sans rentrer dans la philosophie Jedi, la République défendait la liberté, des valeurs morales universelle et l’idée du caractère sacré de la vie, des choses qu’elle n’avait jamais connu dans toute la propagande du Consortium durant son enfance et son adolescence. Essayer de convaincre le Jedi n’était pas la marche a suivre, c’était impossible, il était trop ancré dans ses convictions : insister risquer juste de le briser, et ce n’était pas non plus ce que la brune voulait faire… Mais elle avait peut-être un axe de réflexion a exploiter.

Orfeo était l’Épée des Jedi, ce qui signifiait, si elle en croyait l’explication qu’on lui en avait fournit, qu’il était le bretteur le plus talentueux de l’ordre, un combattant exceptionnel, un symbole et une lumière dans les ténèbres. Elle imaginait volontiers le poids que cette charge représentait sur ses épaules. Mais il y avait une autre façon de voir cette incarnation, une idée qui ne lui plairait sans doute pas, mais qui pouvait peut-être l’aider a faire face a sa conscience et l’apaiser au moins un peu. Une épée était une arme, l’une des plus anciennes, souvent associée a la noblesse, a un idéal d’un passé aussi mystifier que désuet. Mais l’on ne demande pas a une épée de réfléchir, elle reste un outil : l’on peut la décorer pour lui faire symboliser une idée, l’on peut également améliorer sa fabrication pour la rendre plus résistante ou mortelle, mais a la fin, la valeur morale de ses actions ne dépendra que d’une seule chose : celle de l’individu qui la manie. C’était la seule forme de raisonnement qui lui semblait valable sur l’instant, peut-être faisait-elle fausse route, mais elle était certaine de pouvoir, si ce n’était lui faire réellement changer d’avis, lui faire accepter qu’il devait jouer son rôle et pas rechercher la solution semblant idéale, mais pourtant inaccessible.


« Tu a raison, nous avons a faire des choix difficile a chaque instant de notre travail. Nous prenons toutes les précautions, mais nous savons que certaines positions sont plus exposée que d’autre, que certains objectifs coûterons plus que d’autre, c’est une équation d’équilibriste entre la préservation de nos ressources et la nécessité de faire progresser nos objectifs pour remporter la bataille. Mais nous ne te demandons pas de comprendre ni de cautionner pourquoi nous le faisons, c’est une tâche qui est de notre responsabilité. Et la justice viendra un jour, si nous remportons la guerre : il y aura des commissions d’enquête parlementaire, ceux qui ont fait des erreurs trop coûteuse devrons répondre de leurs actes devant le sénat et la justice. Mais il y a un facteur important dans cette situation que tu semble avoir négliger depuis le début. »

Cyrène se leva de son siège pour tirer l’un des tiroirs de la grande table ou elle pris un fourreau très ornementé, le genre que l’on ne trouvait jamais dans la République. Elle pris la garde et tira la lame et découvrit une épée d’une facture magnifique, une vibro-lame de manufacture Hapienne, c’était la Lame Cérémonielle des Matriarches de la Maison Solaris, qu’elle avait emporter avec elle. Elle n’était bien entendu pas adaptée a l’usage de la guerre, et portait le blason de la maison Solaris et celui du Consortium de Hapès. La brune n’avait pas eue le cœur de l’abandonner derrière elle, et Arsenicia avait fini par lui rendre en comprenant la valeur qu’elle lui accordait, mais surtout ce qu’elle comptait en faire. Mais ici, ce n’était pas le sujet du jour : la lame avait une fonction symbolique, faire réaliser a Orfeo sa place dans le grand échiquier, et Cyrène la pointa vers la carte holographique qu’elle avait rallumer sur l’occasion, pile sur Kashyyyk, puis vers Ruusan avant de reprendre la parole afin d’exprimer son point de vue.

« Les Jedi ont fait de toi une épée, ils ont reconnu tes mérites et ton talent dans le maniement du sabre-laser, mais une épée reste avant tout une arme. Cette lame, je l’ai emportée avec moi lorsque j’ai fui le Consortium, c’est l’épée Cérémonielle de la maison Solaris. Elle porte toujours les symboles du Consortium, je ne les aient jamais fait effacer, mais cela n’a aucune importance, car c’est une arme, un outil. La moralité de cette arme ne dépend que de celle de la personne qui la manie. Tant que je suis certaine d’agir pour le bien de tous et que je prend des décisions en lien avec cet objectif, je peut manier cette épée, même si elle porte le symbole de l’ennemi, elle accomplira l’objectif que je lui détermine, pas celui que l’artisan Hapien l’ayant forgé lui avait imaginer. »

Elle marqua une pause, puis repris le fourreau afin de pouvoir ranger la lame tout en reprenant la parole.

« Nous ne te demandons pas d’adopter notre point de vue : ce serait chimérique et contre-productif, car une pensée stratégique doit se nourrir de pensée contradictoire et l’idéalisme peut être utile. En revanche, nous te demandons d’avoir foi en nous, foi dans notre conviction d’agir de la façon la plus juste possible pour gagner cette guerre. Cela peut paraître contraignant ou contradictoire, mais répond aussi a notre objectif de préserver ta conscience : si nous commettons une erreur, nous seront les seules a en porter la responsabilité. Tu est le forgeron de ta propre lame, mais tu reste une épée, une arme. Acceptera-tu de nous laisser employer cette arme de la façon la plus perfectionnée possible ? »


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Arsenicia Ombrelune
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Lun 13 Nov - 4:06
Arsenicia se savait en train de délivrer un discours délicat, surtout pour Orfeo, dont l'idéalisme et les valeurs étaient diamétralement opposés à la vision pragmatique qui composait désormais les motivations de la Fay. L'expérience, l'âge, et l'influence de son épouse avaient transformé sa perspective, notamment sur la politique républicaine, la guerre et la stratégie militaire.

Face aux paroles de son ami, elle aurait pu répondre avec une froide sincérité, mais elle doutait que ce soit ce qu'il avait besoin d'entendre. Il n'était pas prêt pour une telle franchise. Pour Arsenicia, la vie d'Orfeo, ainsi que ses capacités par extension, avaient une valeur supérieure à celle d'un simple clone. Bien sûr, toutes les vies étaient sacrées et méritaient d'être reconnues, mais lorsqu'il fallait prendre une décision, ces paramètres entraient inévitablement en compte. Si elle devait choisir entre sauver Orfeo ou quelques clones, son choix était déjà fait. Elle était prête à affronter la colère du Vieil Ours si cela en valait la peine.

Cependant, les paroles d'Orfeo ne semblaient pas nécessiter une réponse immédiate. Arsenicia préféra éviter de s'engager sur ce terrain délicat. Néanmoins, elle tenait à rappeler à Orfeo de ne pas sous-estimer l'Amiral Tani'th et ses soldats simplement parce qu'ils n'étaient pas des sensitifs. Des Jedi étaient encore sur Kashyyyk, dont l'ancien apprenti d'Arsenicia. Avec un sourire teinté de tristesse, elle souligna :

— La Force est présente en toute chose. Elle ne les guide pas de la même manière, mais elle est avec eux autant qu'elle est avec nous. Ne sous-estime pas ces hommes parce qu'ils ne possèdent pas nos pouvoirs, Orfeo. Ils sont formés pour survivre dans ce genre de situations, sans doute même mieux que nous.

Cependant, malgré sa compréhension des arguments d'Orfeo, Arsenicia avait évolué et partageait désormais une perspective différente.

Un nouveau silence s'installa, mais il fut de courte durée. Cyrène prit la parole, exposant de manière clinique la nature de son travail, le comparant à celui d'un équilibriste. Arsenicia comprenait bien, car cela rejoignait ce qu'elle avait tenté d'expliquer un peu plus tôt.

Et tandis que la tasse continuait de flotter au-dessus de la table, Arsenicia noua ses doigts sur son ventre, son regard suivant attentivement la silhouette de son épouse qui se levait pour une démonstration plus que équivoque.

L'épée de la maison Solaris, une lame que la Jedi avait eue entre les mains à quelques reprises. Tout d'abord, pour en admirer la beauté sur Nanth'ri, où les quelques possessions de Cyrène avaient été confisquées. Puis, plus tard, à bord du Helios Ascendant, lorsque la Jedi avait restitué à la jeune femme l'héritage de sa famille, n'y voyant là aucun mal. Comme l'Amiral venait de l'énoncer, la lame était avant tout un outil. Même si l'artisan qui l'avait forgée avait envisagé un destin différent pour cet outil, c'était bel et bien Cyrène qui en était maîtresse.

Mais Cyrène, par sa démonstration, faisait d'Orfeo un simple outil. Quelque part, c'était la vérité. Mais en tant qu'Épée, en tant que membre du Haut Conseil, le Vieil Ours  était aussi plus que cela.

— Aussi certainement que cette épée est un outil, c'est également un objet qui a inspiré ses sujets. En bien ou en mal n'est pas la question. En tant qu'Épée de l'Ordre, en tant que membre du Haut Conseil, tu es dotée de ce même pouvoir. Il ne te permettra pas de souffler un bataillon ennemi entier d'un simple revers de la main, mais pourrait s'avérer encore plus puissant, reprit Arsenicia juste après son épouse. Et cela peut être utile dès à présent : j'aimerais beaucoup que tu m'aides à rassembler le plus de Seigneurs et Dames Jedi possible. Je pensais commencer par Arya.


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Orfeo d'Erep
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Epée des Jedi
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Dim 19 Nov - 11:54
Orfeo se tut.

Il se tut, il regarda et il écouta.

Les gestes de Cyrène, et ses paroles.

Tout cela lui déplut, et le hérissa terriblement.

Il eut l'impression qu'on lui demandait d'être un bon petit objet, une arme entre les mains de ses maîtres, qui devait éteindre son esprit, sa moralité son âme afin de servir un objectif "qui le dépassait". Cette pensée niait tout ce en quoi en il croyait, tout ce qu'il trouvait de merveilleux au sein de l'Ordre Jedi. Elle avait tapé en plein coeur du système de l'Ours de Tython. Cela fit naître une envie féroce de répondre, de répliquer, de faire connaître le fond de sa pensée. Avec plus d'aigreur et de colère qu'il ne devrait. Avec trop d'émotions, ce qui serait dangereux... et indigne.

Indigne de Cyrène, qui avait toujours été bonne avec lui, et une bonne amie. Indigne de Nicia, qui partageait toute son affection avec cette femme extraordinaire. Indigne de lui, le Jedi, que l'on considérait parfois grosse brute physique et mentale, mais qui n'était au final que sensible, très sensible. Trop, peut-être.

Pour lui comme pour tous ceux qui le jugeaient, et certains le faisaient au sein même du Temple de Tython, il garda silence, alors que ses lèvres le brûlaient affreusement. Il se tut, et attendit que la fournaise passe. Peut-être regretterait-il de ne pas avoir parlé, mais au moins il ne serait pas perclus de remords. Mieux valait cela que risquer d'affaiblir une belle relation sur un mot violent.

Il lui fallut passer une main lasse sur son visage, et se frotter les yeux, pour reprendre assez d'assurance afin de continuer. Les derniers jours avaient été difficiles pour lui. Malgré de beaux moments sur Corellia, avec Nicia, Petit éclair et le Fringant ouistiti, il se voyait dévoré par la culpabilité. Il ne devrait pas, bien sûr. Mais lui, le fer de lance de l'Ordre Jedi, n'avait pas été là pour la première grande offensive Sith depuis des années. Il n'avait pas été là pour défendre ses amis les Wookiees. L'échec subséquent l'aurait fait souffrir, également, mais différemment. Echouer malgré l'action était difficile, mais supportable. Constater l'échec sans avoir pu participer... l'âme s'en remettait moins. C'était idiot, car cela n'aurait sûrement rien changé, mais Orfeo devait lutter avec cela.

Enfin, rasséréné, il reprit:

- Vous êtes parmi les personnes en qui j'ai le plus confiance dans toute cette galaxie. Mais ce que tu me demandes, encore une fois, c'est d'agir en tant que soldat. Tu ne m'as pas écouté. Je suis un Jedi. Un Jedi n'agit pas en aveugle, sauf pour suivre les voies de la Force. Ou sauf si c'est un Miraluka, mais c'est une autre question ça, hu hu.

Petite tentative d'humour pour apaiser ce qui pouvait l'être.

- Être l'Epée des Jedi, c'est infiniment plus que devenir l'arme du Conseil. Auquel cas elle n'en ferait pas partie, et devrait se soumettre à ses décisions sans broncher. Tel n'est pas le cas. Heureusement d'ailleurs. Et si cela venait à le devenir, je ne sais pas si ma place serait toujours sur Tython.

Une pensée qu'il lui arrivait de nourrir. Explorer le secteur républicain pendant ces dix années lui avait plu, terriblement plu. Parfois, quand la frustration des procédures et du décorum le saisissait, il se perdait dans des rêveries de chevalier errant, de Jedi voyageur qui ne répondrait à rien ni personne hormis la Force et son code moral d'acier. Un code moral qu'il devait aujourd'hui plier, et il détestait cela, selon les besoins de la guerre.

Les derniers mots de Nicia l'arrachèrent de ses pensées. Alors qu'il souhaitait jusqu'alors lui réaffirmer sa foi en les hommes de Plo pour survivre, et sa simple volonté de les aider à cela, la Maîtresse de l'Ordre le sécha net. Oh, sa proposition était pleine de bon sens. Aller regrouper les Seigneurs Jedi locaux et au-delà pour défendre Ruusan, voilà une excellente idée. Cela fit sourire Orfeo. Un sourire qui s'effaça bien vite, pour laisser place à... de la gêne ? Un léger malaise, mais pas si négatif. Un malaise rosissant brièvement ses joues, agitant ses lèvres, faisant trembler ses grosses paluches d'ours.

- A-arya ? Ah. Hrm. Oui, d'accord. Maintenant ?


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Cyrène Solaris
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Amiral de la République
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Ven 8 Déc - 14:35
L’argumentaire ne semblait pas avoir viser juste : Orfeo ne souhaitait pas confier a qui que ce soit le fardeau des décisions et de la moralité. En un sens, elle pouvait le comprendre, mais de l’autre, c’était tout de même un problème : l’on accordait aux Jedi un grade dans l’armée, avec des responsabilités : du simple homme de troupe jusqu’au commandeur suprême, chaque membre de l’armée restait un soldat soumis aux mêmes devoirs, et pouvant tous faire face a une prise de décision difficile. Cyrène le savait fort bien et devait vivre avec cela, c’était plus difficile certains jours que d’autres, mais la victoire aurait un prix et elle s’y était préparé. Malgré son âge et ses responsabilités, Orfeo semblait avoir encore une partie de son âme capable de croire qu’il pourrait tout avoir sans sacrifice, ou peut-être qu’il savait qu’il s’agissait d’une chimère, mais recherchait a préserver une partie de la naïveté de sa jeunesse, que pouvait-elle en savoir ? Qui était-elle pour juger après tout ? En tout cas, il n’avait pas renier son code et avait éviter d’entrer dans une diatribe qu’il aurait peut-être regretté, même si son non verbal avait bien traduit son malaise : c’était tout a son honneur et dans le fond, la brune ne pouvait guère le blâmer pour cela.

Mais son épouse trouva des arguments plus juste, il était vrai qu’une arme, encore plus aussi cérémonielle que l’épée qu’elle avait elle-même brandit, pouvait aussi devenir un symbole capable de soulever les foules. Après tout, même si les plus pacifistes considéraient les armes comme naturellement mauvaise, elles étaient parfois nécessaire : une galaxie sans violence était sans doute un rêve aussi pieu qu’utopique, et il était nécessaire d’avoir des armes pour être capable de se défendre : l’on disait parfois des sabres-lasers qu’ils étaient une « arme noble d’un passé révolu », ce qui illustrait bien cette dualité, entre crainte et fascination, destruction et défense, il était parfois difficile de placer les frontières. Arsenicia demanda a Orfeo de se servir de la puissance du symbole qu’il représentait afin de rallier le plus de Seigneur Jedi possible et c’était une idée intéressante : en tant qu’épée, il était celui qui serait toujours sur le champ de bataille, et les Seigneurs Jedi avaient accepter leur charge car ils étaient convaincu qu’il était nécessaire d’adopter une approche plus guerrière face au Consortium. Ils ne devraient pas discuter trop longtemps face aux arguments de l’épée des Jedi, pour qui il devait entretenir un respect digne de ce nom.

Un point la laissait perplexe toutefois, la position du Conseil des Jedi. Certes, il avait toujours le droit de s’exprimer au conseil, mais élever quelqu’un au titre d’épée était tout de même lourdement chargé en symbolique et il s’agissait d’un détail qui ne pouvait échapper a Orfeo. Peut-être était-elle trop pragmatique, mais elle n’arrivait pas a voir quelque chose ou il était avant tout une arme au service de l’Ordre, après tout, il incarnait la perfection martiale de celui-ci et cette mise en valeur de son talent avait forcément un sens, elle en était persuadée. L’Amirale ne fit toutefois pas de commentaire, car il semblait répondre positivement a la proposition de son épouse, demandant même s’il devait s’y rendre de suite. Il semblait avant tout rechercher a faire quelque chose, sans doute pour apaiser son sentiment de culpabilité d’avoir manquer Kashyyyk, et c’était quelque chose qu’elle pouvait tout a fait comprendre, puisqu’il lui avait fallut trouver de nombreuses occupations a l’équipage dans l’espoir de les empêcher un maximum de réfléchir aux fait qu’ils « auraient dû y être ». Elle repris donc la parole afin de clarifier les choses.


« Tu pourrait au moins essayer d’entrer en contact avec eux en utilisant les canaux de communication officiels pour prendre rendez-vous : je vais devoir aller préparer un plan de vol pour permettre a la flotte d’entrer dans le secteur de Ruusan afin d’en préparer la défense, et comme nous sauterons le plus vite possible, il ne sera pas possible de quitter le vaisseau dans l’immédiat. Profitons de cette accalmie pour nous vider la tête afin d’être prêt pour la bataille qui approche. »


Elle se leva de son siège, il fallait qu’elle retourne un peu sur le pont afin de pouvoir préparer le plan de vol avec Dantius et les autres, mais elle vint se positionner derrière le siège de son épouse et se baisser quelque peu afin de rapprocher ses lèvres de ses oreilles effilée et de lui glisser.

« Je vais sur le pont, je dois préparer le plan de vol, puis je retourne dans mes quartiers. Je t’y attendrais avec une surprise, alors ne me fait pas trop attendre d’accord ? »

Elle glissa un baiser dans son cou, puis se redressa, fit un signe de tête a Orfeo et quitta la pièce pour se rendre vers le pont…


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Arsenicia Ombrelune
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Sam 9 Déc - 2:45
Arsenicia n'était pas certaine de trouver les mots justes pour Orfeo. Pas ceux qu'il souhaitait entendre, en tout cas. Sans doute était-il préférable, d'ailleurs, de ne pas s'étendre davantage sur le sujet et par conséquent d'y revenir un peu plus tard, dans un lieu plus propice. Après tout, cette salle de réunion n'avait rien de chaleureux pour une conversation qui touchait des cordes si sensibles chez l'Ours de Tython.

Ce fut la raison pour laquelle la Jedi évoqua finalement Arya. Elle connaissait la nature des sentiments d'Orfeo pour la Dame de Nanth'ri, que tous connaissaient dans cette salle. La blonde était sans doute, par ailleurs, la seule à ignorer l'attirance de l'Épée pour elle. Mais l'inverse était également véridique, le natif d'Erep étant bien incapable de voir les signes évidents qui émanaient de la Vahla lorsqu'il était dans les parages. Ces deux-là avaient sans conteste besoin d'un coup de pouce pour finalement s'ouvrir l'un à l'autre. Mais en attendant ce jour, Arsenicia savait qu'Arya était un sujet sensible qui allait couper court à cette déplaisante conversation et, par la même occasion, mettre Orfeo de meilleure humeur. Une manipulation éhontée que même Cyrène ne sembla pas saisir, elle qui était pourtant sans doute la mieux placée pour s'en rendre compte. Mais ce n'était pas important et la Jedi, aux côtés de son épouse, ne chercha pas à argumenter davantage.

Cyrène, pour sa part, reprit la parole et indiqua qu'en premier lieu, Orfeo pouvait commencer à prendre contact avec les Seigneurs Jedi en passant par les canaux officiels. Elle rajouta ensuite que très bientôt, la flotte allait se déplacer et qu'il était par conséquent impossible de quitter le vaisseau jusqu'à ce qu'ils soient près de Ruusan.

« Nous allons nous occuper de ça ensemble. » approuva Arsenicia d'un hochement de tête. « Je te laisserais le plaisir d'envoyer un message à notre Vahla préférée. » ajouta-t-elle avec familiarité. Cela n'avait toutefois rien de surprenant en sachant qu'Arya était la meilleure amie de la Maîtresse de l'Ordre.

L'Amirale se leva alors son siège. Mais avant de quitter la salle de conférence pour le pont, elle se pencha près de l'oreille de la Fay afin que cette dernière soit la seule à l'entendre. Cependant, la rougeur qui apparut soudainement sur les joues de la Jedi ne trompait personne, et surtout pas Orfeo, tandis qu'Arsenicia dévorait littéralement sa femme du regard. Elle ne détourna la tête vers l'Épée des Jedi qu'au moment où la magnifique Hapienne ne fut plus dans son champ de vision.

La Fay se racla alors la gorge pour retrouver un minimum de contenance, puis ferma brièvement les yeux afin de calmer la rougeur de ses joues autant que son esprit en ébullition qui imaginait déjà tout ce qu'elle voulait faire avec Cyrène lorsqu'elles seront enfin seules.

« Est-ce qu'on ne reprendrait pas toute cette conversation plus tard, dans un lieu plus sympathique que celui-ci, avec l'estomac plein et une nuit de sommeil en plus ? » demanda-t-elle à Orfeo tout en se levant.

Rasséréné par la réunion autant que la discussion avec son ami, Arsenicia s'étira tel un chat tout en s'approchant de ce dernier.

« De mémoire, le mess des officiers n'est pas si mal. »


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Lun 18 Déc - 2:00
La situation échappait quelque peu à ce grand gaillard d'Orfeo. Bien qu'il n'ait jamais été un grand amateur de contrôle, être malmené entre les paroles difficiles mais emplies d'expérience de Cyrène et le petit jeu de manipulation que Nicia semblait maîtriser à merveille le plaçait dans une position inconfortable. Inconfortable, oui, mais pourquoi s'était-ils mis à sourire, alors ? Peut-être parce que la mention d'une Dame Jedi en particulier égayait son âme, et réjouissait son coeur. Un coeur meurtri par les pertes, par la colère, par le deuil. Cela ne pourrait qu'aller mieux, avec un peu de temps, un peu de paix et un entourage propice. Il n'avait que le dernier à sa disposition, sous la forme d'un Conseil Jedi souvent partiel mais à qui il accordait toute son importance.

Un Conseil qui devrait d'ailleurs bientôt se réunir (encore...) pour parler des sujets les plus vifs du moment. Orfeo en serait, bien entendu, mais il lui faudra beaucoup de courage - ou une délicieuse tarte aux fruits - pour tenir le coup. Autant de courage que celui dont il fit preuve, en chassant la merveilleuse Arya de son esprit, afin de se reconcentrer sur le moment présent. Tant bien que mal. Avec une touche de rouge aux joues.

- Je... oui. Partageons nous cette tâche. Plus nous pourrons atteindre de Seigneurs Jedi, plus nous pourrons renvoyer le Consortium dans ses cordes. Opposons leur une force de résistance comme ils n'en ont encore jamais vu, par la Force, et ils y réfléchiront à deux fois avant de remettre les pieds sur le territoire de la République.

Loin de ses émois sentimentaux, l'Ours de Tython avait le vrai espoir de profiter de la situation pour contre-attaquer et reprendre Kashyyyk dans la foulée. Une victoire puissante, massive pouvait assez déstabiliser les forces ténébreuses de l'Est pour qu'une percée républicaine soit inarrêtable. Ou du moins concluante. Si cela venait à se faire, Orfeo serait sur le front, cette fois, même sous les ordres d'un général ou d'un amiral. Tout plutôt que de laisser passer pareille opportunité. Mais ils n'en étaient pas encore à ce point, loin de là, et bien des jours passeraient avant d'envisager la moindre petite ébauche de plan.

Des jours et, comme l'évoquait si bien Nicia l'amoureuse, Nicia la passionnée, des nuits.

Un sourire taquin naquit sur les lèvres de son ami, alors qu'il se penchait vers elle pour l'étreindre, en remerciement du temps dépensé pour l'aider à se remettre d'aplomb. En temps de crise, ce n'était pas toujours chose aisée, alors le maître d'armes appréciait l'attention à sa juste valeur. Même s'il ne se gêna pas pour murmurer à l'oreille pointue de sa sœur d'armes et de cœur:

- Une nuit de sommeil, tu es sûre ?

Avec une petite tape ô combien amicale dans le dos, il libéra la Jedi, l'amie, la philosophe, la soigneuse, la femme, avant de l'enjoindre à cavaler à la suite de Cyrène, sortie quelques secondes auparavant. Elles formaient un si joli couple, libre, amoureux, heureux, que c'est sans la moindre malice que le borgne fit un petit geste de tête vers la sortie de la salle de réunion.

- Allez, file polissonne. Et de tout cœur, merci.

Un merci profond, sincère, venu du fin fond des tripes de cette triple buse de bougre d'âne de guerrier incapable de se battre au sein d'une armée sans ressentir des états d'âme préoccupants. Peut-être apprendrait-il un jour à se libérer de ces limites pour travailler au nom du bien commun, supérieur ? Ou peut-être pas ? Après tout, il fallait de tout pour faire un monde, et il restait si peu d'idéalisme dans les hautes sphères de l'Ordre Jedi qu'un vieux ronchon comme lui ne pouvait pas faire de mal, si ?


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