Sorcière et Prophète (PV Akara)

Le vaisseau progressait à grande vitesse à travers l'hyper espace, un voyage qui pouvait sembler lent pour les ignorant, mais se déplaçant en réalité à des vitesses incroyables. Toutefois, les déplacements à travers ce phénomène si particulier pris fin lorsque la destination ciblée fut atteinte. Ainsi, le vaisseau sith quitta l'hyper espace, surgissant dans le système stellaire de Dathomir. Dathomir, l'une des diverses planètes siths du Consortium Éternel. Le monde qui vit naître l'ordre des Sœurs de la Nuit, ces femmes connus comme des sorcières aux pouvoirs mystiques étranges. Le mysticisme pouvait cependant être exagéré aux yeux d'utilisateurs de la Force, car il était possible de comprendre sans mal que cette sorcellerie n'était qu'une utilisation différente de la Force, du côté obscur plus précisément. Quoi qu'il en soit, les Sœurs de la Nuit défendaient férocement ce monde depuis leur création, on ne pouvait se poser sur cette planète aussi facilement qu'on entre dans une cantina. Cependant, même les plus extrémistes de cet ordre savait qu'il y avait des individus qu'on ne pouvait empêcher de venir sur leur monde, même avec les menaces les plus explicites. Il n'empêche, mieux valait avoir reçut une autorisation ou alors une invitation.

Justement, sur le vaisseau sith se trouvait un individu ayant obtenu une autorisation de venir sur ce monde. Ce n'était pas n'importe qui, de plus. Ni plus ni moins qu'un membre du conseil noir, Darth Kairos, prophète suprême du côté obscur. Le vaisseau du seigneur sith se plaça en orbite autour de Dathomir, puis une navette de transport quitta l'un des hangars du vaisseau, escorté par deux chasseurs. Pendant la descente, le membre du conseil noir réfléchissait à ce qui l'amenait à venir en ce jour sur ce monde reculé.

Cela remontait à presque deux semaines galactiques standards. Comme n'importe quel membre du conseil noir, Darth Kairos disposait de son réseau d'informateur/espion. Ce dernier était chargé de trouver et collecter toutes informations ou objets pouvant intéresser le sith. Hors, l'un des membres de ce réseau avait trouvé une information des plus intéressantes. Il avait croisé la route d'un contrebandier dévaronien, qui affirmait posséder des objets et artefacts lié à la Force. L'espion avait ensuite mené son enquête et découvert que la marchandise du contrebandier était sith et en avait donc informé sa hiérarchie. Les choses avaient ensuite été très rapide. Darth Kairos avait envoyés quelques subalternes de confiance pour capturer le contrebandier, qui fut finalement attrapé alors qu'il prenait un verre dans une cantina d'Onderon. Le dévaronien et son vaisseau avait été ramené au membre du conseil noir, sur Dromund Kaas. Un interrogatoire musclé avait permis de répondre à quelques questions. Tout d'abord, le contrebandier n'avait aucune allégeance particulière, un simple indépendant. Ensuite, il avait obtenu la marchandise en éliminant un concurrent, il n'avait aucune idée comment sa victime avait obtenu ces artefacts et objets siths. Finalement, son intention avait été de trouver un sith à qui il pourrait revendre le tout, sans se faire tuer.

Au départ, Darth Kairos avait pensé avoir obtenu quelques récompenses du côté obscur, pour ses diverses actions à travers les années. Cela allant du meurtre aux complots. Toutefois, une inspection de la marchandise lui apporta quelques déceptions, car rien n'était exploitable par lui. Darth Kairos n'avait eu aucun mal à reconnaître que certains de ces objets nécessitaient l'usage de la magie sith. Le membre du conseil noir ne possédait pas ce don, malheureusement. Certes, comme n'importe qui, il était capable d'apprendre quelques mots en noir parlé, mais cela ne changeait rien au fait. Une recherche plus approfondit lui permit de comprendre que tout cela appartenait en réalité aux Sœurs de la Nuit. Plusieurs possibilités c'étaient présenté à Darth Kairos. Il aurait pu conserver le tout, mais cela n'aurait fait que prendre de la place. Les revendre auraient pu être une autre possibilités, mais c'était prendre le risque qu'on remonte jusqu'à lui et qu'il s'attire la colère de l'ordre des sorcières. La destruction aurait été un gaspillage flagrant. Ne restait donc que la restitution. En plus, il pourrait peut-être obtenir quelques avantages en échanges. La Grande Matriarche ayant été injoignable, le sith c'était rabattu sur les matriarches. Darth Kairos n'en avait recherché aucune en particulier. Il savait bien que n'importe laquelle d'entre eux se servirait du retour des artefacts pour renforcer sa position. La question était de savoir la quelle agirait en premier. La première réponse fut finalement envoyés par le clan de la montagne dormante.

Le lieu de rendez-vous avait été convenu, la navette traversant l'atmosphère de la planète dans sa direction. Elle se posa sans mal sur une piste situé sur un petit plateau montagneux, disposant d'une épaisse végétation. Le clan de la montagne dormante devait avoir établit ses quartiers quelques part dans cette région. Lorsque la passerelle de la navette s'abaissa, ce furent d'abord un groupe de dix soldats siths en armure qui en sortit. Les hommes prirent place devant la navette, formant une haie d'honneur. Vint ensuite Koran Arrist, serviteur le zélé de Darth Kairos, disposant d'une terrible réputation sur Dromund Kaas. Puis, sortirent Darth Kairos lui-même, suivit de près par ses deux gardes du corps ecchani. Il n'y avait cependant personne pour attendre l'arrivée du membre du conseil noir. Koran s'exprima le premier.

-Personne pour vous accueillir, maître. Les Soeurs de la Nuit semblent manqué d'étiquette.

-Considérant que c'est nous qui somme en avance, ce n'est pas bien grave.

" Mère ? Le vaisseau du prophète est en orbite. "

La jeune sœur venait d'ouvrir la porte de son bureau le plus silencieusement possible et s'était adressée à la Matriarche à voix basse, de façon à ne pas troubler la quiétude du lieu. Penchée sur la table en pierre qui trônait au milieu de la pièce, les mains posées à plat sur la surface froide, Akara tourna son regard vers la nouvelle arrivante. Quelques mèches barraient son regard volcanique.

" Prophète suprême. Avec ce genre d'individus, il est préférable de ne pas écorcher le nom de leur fonction. "

La femme se redressa et s'approcha de la porte, où la très jeune sœur lui céda le passage. Toutefois, avant de sortir, Akara s'arrêta et leva doucement la main, qu'elle posa sur la joue de la fille.

" Va prévenir les autres, veux-tu ? "

Ces quelques mots étaient un ordre dans la bouche de la changeforme, et cette jeune fille le savait, mais Akara n'avait pas besoin d'étaler son autorité sur le clan à outrance. Temps qu'elle se montrait digne et que sa force prévalait sur celles des autres femmes du clan, les sœurs de la Montagne Dormante étaient obéissantes.

Lorsqu'elle fut seule, Akara referma la porte derrière elle et se dirigea vers l'extérieur. Comme toujours, la Matriarche portait une tenue sombre sobrement composée d'un pantalon et de bottes en cuir de rancor, d'une tunique blanc cassé et, par-dessus, d'un manteau qui descendait jusqu'au pied. Fermé au niveau du buste et resserré à la taille par une ceinture à laquelle était fixé le sabre de la Matriarche, les pans du vêtement s'ouvraient sur ses jambes pour ne pas gêner ses mouvements.

À l'extérieur, une quinzaine de sœurs se préparaient au départ. Il y avait également là 3 rancors déjà harnachés. D'un bond précis, Akara grimpa sur le dos du premier, une femelle qu'elle avait l'habitude de monter. À genoux sur le dessus de sa tête, Akara posa doucement sa main contre la peau cuirassée et en caressa les aspérités.

" Heya Nardhiti. " salua la Matriarche dans la langue des sorcières, une variante du Noir Parlé des Sith.

Les rancors étaient des créatures puissantes et terrifiantes pour le commun des mortels. Mais pour les sœurs de la nuit, ils étaient des compagnons agréables et utiles. Bien nourri et bien traité, ils avaient de belles couleurs et une cuirasse étendue sur une grande partie du corps. Nardhiti, par exemple, pouvait se fondre dans la forêt avec sa peau aux teintes brunes et mousse.

Lorsqu'Akara se redressa après une dernière caresse sur le dos de sa campagne, elle avisa les autres sœurs qui étaient prête à partir. Les rancors serviraient aussi bien au transport de la cargaison qu'à la protection du convoi. Une partie des sœurs allaient suivre à pied et l'autre, par l'entremise des esprits, saurait demeurer invisible.

*
**

La traversée du territoire de la Montagne Dormante se fit dans le silence le plus complet. Assise en tailleur sur le sommet du crâne de Nardhiti, Akara avait fermé les yeux depuis longtemps, ses sens lancés aux alentours.

Ils sont en avance... songea t-elle lorsque sa conscience effleura celles des Sith sortis de leur engin de métal. Les artefacts, quant à eux, libéraient dans l'air une aura bien particulière qui pouvait, sans doute, attirer des clans rivaux ou même des créatures dangereuses et sensibles à l'énergie spirituelle. D'une pensée, Akara ordonna à ses filles d'être doublement sur leur garde.

Quelques minutes supplémentaire furent nécessaire pour que les trois rancors sortent du bois - tout trois montés -, suivi par cinq autres sœurs.

Depuis le dos de Nardhiti, Akara n'eu aucune difficulté à reconnaître le Prophète Suprême dont elle avait déjà vu le visage au sein du Consortium. De réputation, elle connaissait également son second. Elle le savait également accompagné par deux gardes du corps d'une race guerrière à ne pas sous-estimer et dont la teinte des cheveux rappelait très certainement la crinière de la Matriarche.

Akara fut la première à descendre du dos de son rancor, à quelques mètres à peine du groupe Sith. Elle s'avança seule, bien que l'immense créature voulue suivre sa maîtresse au départ, faisant trembler le sol sous ses pattes griffues avant que la changeforme l'empêche de faire un pas de plus d'un geste de la main.

" Salutations, Seigneur Kairos. " Avec respect, comme elle l'avait fait pour la Reine Éternelle, Akara s'inclina face au Prophète Suprême - sans le quitter des yeux - mais n'attendit pas pour se redresser, les mains jointes dans le dos. Son regard volcanique balaya ensuite l'ensemble des suivants du Prophète. " Je suis Akara. En tant que Matriarche du clan de la Montagne Dormante, je vous souhaite la bienvenue sur Dathomir. "

Darth Kairos et sa suite attendaient l'arrivée des sœurs de la nuit. Pendant ce temps, le membre du conseil noir observait et ressentait la planète à travers la Force. À sa façon, Dathomir ressemblait et différait fortement de Yavin IV. Deux mondes recouverts de jungle, mais ayant de forte différence. Un bon exemple était la présence du côté obscur. Il était dispersé à travers tout Dathomir, tandis que sur Yavin IV, le côté obscur était fortement concentré sur les anciens temples massassi. Les observations du sith prirent cependant fin alors qu'il ressentit des présences en approches. Les non-sensitifs l'accompagnant purent à leur tour prendre conscience de l'approche d'individus, par de forts bruits de pas, les pas d'une créature massive. Peu de temps après, trois rancors émergèrent de la jungle, disposant chacun d'un cavalier. Les hommes du prophète suprême c'étaient préparé à combattre dès que les rancors avaient fait leur apparition. Les soldats avaient mit les créatures en jout, Koran avait dégainé une lame et un pistolet blaster. Finalement, les deux gardes du corps ecchani c'étaient positionné près de leur maître en position de combat. Toutefois, Darth Kairos les calma d'un simple geste de la main. Les hommes se détendirent, les soldats reprenant leur position de haie d'honneur et Koran faisant rapidement disparaître ses armes.

Les rancors s'arrêtèrent à quelques mètres du groupe, les cavalières en descendant, accompagnés également par cinq autres sœurs de la nuit. Toutefois, le sith ressentait également la présence d'autres personnes personnes, encore dissimulée dans la forêt, le reste du groupe. La chef de leur groupe se dirigea vers lui. Cheveux blancs, yeux jaunes, tenue sombre, tunique blanche, à cela s'ajoutait un manteau ainsi que des bottes en cuir de rancor. D'ailleurs, la monture de la femme voulu la suivre, mais fut arrêté d'un geste de la main, une bête bien dressé en somme. La matriarche vint le saluer en s'inclinant devant lui. Suite à quoi, elle s'identifia comme la matriarche Akara, du clan de la montagne dormante.

-Merci bien, matriarche, Dathomir est une planète bien particulière. Cela fait changement de Dromund Kaas ou encore Yavin IV.

Le prophète suprême passa à côté de la matriarche pour aller voir de plus près la monture de cette dernière. Le rancor ne bougea pas à son approche, contrairement à ses deux congénères qui reculèrent légèrement à son approche. Comme tous les animaux, les rancors avaient leur instinct qui les guidait. Hors, la plupart des bêtes avaient tendances à craindre les siths quand ils atteignaient un certain niveau de puissance. Sûrement que leur instinct animal leur dictait que ce genre de forme de vie pouvait les anéantir sans la moindre difficulté. Un prédateur bien plus dangereux qu'eux, en somme. La monture d'Akara n'avait cependant pas bougé. Le sith resta à une distance respectable de la créature, l'observant avec attention.

-Je dois dire que c'est un des détails que je trouve si intéressant avec votre peuple, matriarche Akara. Cette aptitude qu'on développé les sœurs de la nuit pour dompter ces créatures me fascinait grandement quand je n'étais encore qu'un simple initié... Enfin, ce n'est bien sûr pas la raison de ma venue ici. Koran.

Le membre du conseil noir avait prononcé ces deux dernières phrases en retournant près de la matriarche des sœurs de la nuit. En entendant son maître prononcer son nom, Koran c'était rapproché rapidement en se tenant bien droit.

-Je m'en occupe immédiatement, monseigneur.

L'homme se retourna en progressant rapidement vers la navette, il interpella quelques-uns des soldats en passant devant eux. Quatre soldats rompirent les rangs de la haie d'honneur et suivirent leur supérieur dans la navette. Koran en ressortit au bout d'une minute, un datapad en main. Derrière lui, les soldats ressortaient. Les deux premiers transportaient chacun une caisse de transport verrouillé. Derrière eux, les deux autres soldats déplaçaient ensemble un conteneur à l'aide de poignée prévu à cet effet. Il était possible de voir sans difficulté les verrous sur les caisses. Quant au conteneur, sa composition démontrait sans mal qu'il était conçu pour résister à des impacts violents et que son niveau de verrouillages était beaucoup plus complexes que les caisses. N'importe quel idiot pourrait déterminer dans lequel de ces trois objets se trouvait la cargaison la plus importante. Koran vint prendre place à proximité de son seigneur, mais légèrement en retrait. Les soldats arrivèrent à leur tour déposant les deux caisses à droite du sith et le conteneur à gauche. Ensuite de quoi, les soldats reprirent leur place. Koran s'approcha à une distance raisonnable de la matriarche avant de s'incliner et de lui tendre le datapad qu'il avait en main.

-Voici l'inventaire complet et les codes des verrous de sécurité, matriarche.

Ensuite de quoi Koran recula, avant de porter son regard vers la navette avec un regard visiblement contrarié.

-Qu'est-ce que vous attendez pour le faire sortir, bande d'abruti!!!!

Quelques bruits d'objets renversé se firent entendre provenant de la navette, avant que ne se dévoile un dévaronien et deux soldats resté dans le vaisseau jusqu'ici. Le dévaronien avait d'épaisse menotte magnétique aux poignets et un collier autour du coup. Les deux soldats le tenaient fermement pour l'obliger à avancée. Comme le dévaronien résistait, les deux gardes le poussaient ou encore le frappaient dans le dos en poussant des grognements irrités. Même sans la Force, on pouvait voir que ce type était terrifié. Quand il fut à mi-chemin entre la navette et Darth Kairos, le dévaronien se jeta au sol à genoux en s'adressant au prophète suprême.

-Je vous en prie, je suis sûr qu'on peut trouver un arrangement, monsieur.

Darth Kairos haussa légèrement un sourcil devant les propos de l'alien. Pour sa part, Koran fit sortir une petite commande d'une poche intérieure de sa veste et appuya. Instantanément, le dévaronien reçut une puissante décharge électrique qui le jeta au sol de douleur.

-Tu t'adresses à un seigneur sith, vermine. À un membre du conseil noir, qui plus est. Montre le respect qui est dû à mon maître.

-Pardon, seigneur Kairos... Pitié, ne me livrez pas à ces espèces de sorcières timbrées.

Nouvelle décharge pour le dévaronien.

-Qu'est-ce que je viens de dire sur le respect?!

-Je... Je voulais dire... ces nobles dames.

Darth Kairos se détourna légèrement de cette scène qui ne l'intéressait pas de toute manière.

-Pour en revenir à nos affaires, matriarche. Voici donc comme discuté, les biens de votre peuple qui vous ont été dérobés. Quant à ce minable petit contrebandier dévaronien, c'est lui qui avait tout cela en sa possession. Par contre, il s'est contenté de la voler à un autre contrebandier, sans vraiment l'interrogé sur la question. Difficile de savoir entre combien de mains cela a bien pu passer entre Dathomir et lui, avant d'être intercepté. Je l'ai ramené lui aussi pour laisser les sœurs de la nuit décidé de son sort.

L'arrivée des sœurs de la nuit n'avait pas manqué d'inquiéter quelque peu les soldats sith. Mais ces derniers avaient vite été rappelés à l'ordre par leur maître et avaient repris leur position, reformant une petite haie d'honneur. Sur ceux-là, le regard d'Akara s'attarda davantage. Des non-sensitifs sur Dathomir, il lui semblait que cela devenait rare. Puis, les remerciements du prophète suprême firent doucement sourire la Matriarche, qui opina doucement en hochant la tête. En effet, Dathomir étaient très différentes des deux planètes mentionnées. Tout aussi sombres, mais indomptées, remplies de mystères.

Akara ne bougea pas lorsque le Sith la dépassa pour s'approcher de Nardhiti. Elle se contenta de tourner très légèrement la tête pour observer l'homme. La rancor ne bougea pas d'un pouce, contrairement à ces deux congénères. Mais, là où le Sith vit l'instinct animal, Akara reconnut l'entraînement. Faire un pas en arrière pour mieux pouvoir bondir sur sa proie, pour mieux l'appréhender. Les Esprits inondaient Dathomir de leur force, une puissance que les rancors et toutes créatures vivantes étaient capable de ressentir. L'obscurité du prophète s'y mélangeait. Peut-être brillait-il un peu plus, un peu comme un phare, mais les créatures qui lui faisaient face avaient l'habitude de côtoyer des utilisateurs de la Force, comme les profanes aimaient nommer le pouvoir des esprits.

" Dompter est un abu de langage, Votre Excellence. Nous nous rapprochons davantage d'une symbiose que d'un simple dressage. Nous n'aurions pas les mêmes résultats sans cela. "

Mais il était vrai que les sœurs de la nuit pouvaient tirer de leur rancor bien davantage que n'importe qui d'autres.

Le Sith était de retour à ses côtés et Akara observa, en silence, l'homme de main s'engouffrer dans la navette. Les mains toujours jointes dans le dos, elle attendit patiemment que Koran descende du petit vaisseau, un datapad à la main. Derrière lui, les soldats déplaçaient des caisses de tailles importantes, fort heureusement sans effort grâce à l'anti-gravité des dites caisses métalliques.

Toujours sans un mot, Akara accepta le datapad, non sans dévisager rapidement Koran de ses yeux volcanique. Là ou les iris des Sith étaient mordorés, ceux de la Matriarcha avaient la couleur du soleil couchant. Si la sorcière versait dans les arts sombres, elle n'était pas complètement corrompue visiblement. À moins que cela fut un artifice comme on en trouvait beaucoup sur Hapès.

Plongée dans la lecture des données, la changeforme fut surprise par l'éclat de voix de Koran, qui s'impatientait visiblement. Akara, curieuse, ne put que relever la tête pour observer deux soldats escorter un dévanorien hors de la navette. Le contrebandier, sans doute possible. Visiblement terrifié, d'ailleurs. Et sa terreur le poussa à ouvrir la bouche, une grossière erreur qui lui valut d'être projeté en sol par l'intensité du courant électrique qui le traversa instantanément lorsque Koran appuya sur le bouton de sa petite commande. Le collier n'était pas sans rappeler celui utilisé sur les esclaves, nota Akara.

Celle-ci haussa un sourcil bien haut au terme utilisé pour la décrire, elle ainsi que ses sœurs. Soit l'alien était suicidaire, soit il était complètement stupide. Quoi qu'il en soit, Akara tendit le datapad à l'une de ses enfants et s'approcha d'un pas.

" Je vous remercie pour votre aide, seigneur Kairos. Les Esprits seront heureux de retrouver ces artefacts. Quant au trafic auquel notre invité a visiblement pris part, je suis certaine que nous saurons trouver un arrangement pour qu'il nous en parle de lui-même. "

Le regard orangé se posa sur le dévanorien, qui baissa rapidement la tête. Akara ne comptait pas le tuer séance tenante, ni même le torturer. Elle avait d'autres idées, d'autres façons de faire pour le faire parler. Briser son esprit et y pénétrer de force était toujours, évidemment, une possibilité… mais elle ne laissait pas grand-chose derrière, généralement.

" Teik honon. " prononça soudainement la matriarche dans la langue de Dathomir, une variante du noir parlé Sith. Aussitôt, les sœurs de la nuit s'approchèrent pour prendre les caisses et les emmener près des deux rancors restées en arrière.

" Les bons comptes font les bons amis, seigneur Kairos. Et je n'aime pas conserver des dettes. Auriez-vous besoin des services des sœurs de la nuit ? "

Darth Kairos observait en silence le déroulement des événements. Il considérait qu'une bonne capacité d'observation était essentielle pour la survie. Après tout, cela permettait d'apercevoir les signes avant coureur d'une attaque, de découvrir des faiblesses subtiles chez un ennemi et bien d'autres éléments. Un petit élément chez la matriarche qui avait attiré l'attention du sith fut ces yeux. Après tout, cette dernière avait des yeux d'un couleur se rapprochant du orange, là où la plupart des utilisateurs du côté obscur possédaient des yeux jaunes. Cela devait sans aucun doute être dû à la manière si particulière qu'avait les sœurs de la nuit d'utiliser le côté obscur. Darth Kairos n'était pas cependant en position de leur faire des remarques sur la question, le prophète arborant des yeux verts, sans la moindre trace de jaune. Encore une fois, c'était une question de maîtrise et d'utilisation du côté obscur. C'était un trait qu'on retrouvait chez les meilleurs éléments des prophètes du côté obscur. La recherche de l'avenir nécessitait un esprit clair et avisé. Ainsi, les prophètes apprenaient à maîtriser leurs émotions, raison pour laquelle leurs yeux n'étaient pas jaune en permanence. Évidemment, cela ne signifiait pas qu'ils n'étaient jamais jaune, bien au contraire. Comme ses confrères, Darth Kairos voyait ses yeux virés aux jaunes lorsque des émotions plus fortes le submergeait, comme la colère.

Le sith s'interrogea un instant sur ce que les soeurs de la nuit comptait bien faire du contrebandier dévaronien. Probablement l'interroger par diverses méthodes peu plaisantes. Puis, elles en finiraient, peut-être en le livrant en pâture à leurs rancors, pour leur donner un peu de viande fraîche à se mettre sous la dent. Les soupçons de Darth Kairos se confirmèrent partiellement alors que la matriarche Akara le remercierait pour avoir retourner ces artefacts à leurs propriétaires légitimes. Enfin, cette dernière pouvait être contestable, car le sith ignorait de quels clans provenaient ces objets, mais ce n'était pas son problème. Quant au dévaronien, les sœurs de la nuit s'occuperaient bel et bien de lui faire avouer tout ce qu'il savait. La matriarche s'adressa à ses consœurs et ces dernières vinrent chercher les caisses, pour les ramener à proximité de leurs rancors. Ensuite de quoi, Akara lui fit savoir qu'elle n'aimait pas garder de dettes et désirait donc savoir s'il avait besoin des sœurs de la nuit.

-Oui et non, matriarche Akara. Dans les débuts de ma formation, j'ai quelque peu étudié sur votre ordre et sur ses capacités. Certaines pouvant s'avérer extrêmement utile. Je sais que je finirai par faire appel à vos aptitudes uniques pour régler un problème. C'est plutôt qui et quand qui reste un mystère pour l'heure. Cela viendra toutefois, après tout, on n'occupe pas une position comme la mienne sans avoir son lot d'ennemi.

Darth Kairos se tut un moment, observant les sœurs de la nuit œuvrer autour de leurs rancors, préparant les sangles pour faire monter les caisses sur le dos de leurs montures. La première fois dans l'histoire de la galaxie qu'une armée avait vu des rancors les charger avait dû donner lieu à un moment traumatisant et surtout à un gigantesque massacre.

-Vraiment, des créatures intéressantes. Je me souviens de mes débuts en tant que sith. J'étais naïf et comme la plupart des apprentis je m'imaginais des choses. Je me souviens comment après avoir lut quelques ouvrages sur les sœurs de la nuit, je m'imaginais pouvoir utiliser vos aptitudes. Évidemment, j'ai rapidement réalisé que c'était aussi réaliste que de faire comprendre les subtilités du sens du goût à un droïde... Puis, ironiquement, quand j'ai eu ma fille et qu'elle a dévoilée ses aptitudes pour manier la Force, les sœurs de la nuit sont revenu sur le tapis. Ma compagne insistant que si notre fille avait hérité de mon don, qu'elle devienne prophète. Mais que si ce n'était pas le cas, que je l'envois devenir une sœur de la nuit... Elle avait dû mal à comprendre que ce n'est pas comme rentrer dans une vulgaire cantina.

Cela aurait pu avoir l'air d'une faiblesse pour un sith aussi haut placé de dévoiler l'existence d'une enfant. Après tout, un rival aurait pu l'utiliser pour atteindre le membre du conseil noir. Toutefois pas dans les circonstances actuelles. En effet, pendant les 15 dernières années, personne ne savait que le prophète suprême était père. C'était un secret extrêmement bien gardé. Ce n'est qu'une fois que sa fille eu terminé sa formation à l'académie sith que son lien refit surface. Ensuite de quoi, comme n'importe quel sith dans sa situation, Darth Kairos avait pris son enfant sous sa tutelle comme apprentie, la mettant hors de portée de ses ennemis.

Lentement, les sœurs de la nuit prirent possession des caisses. Malgré son air fermé, il était certain qu'Akara était satisfaite de cette 'prise'. Les commissures de ses lèvres s'étiraient légèrement vers le haut et n'échappaient pas à un œil averti. Ce que la Matriarche allait en faire restait un mystère, y compris pour ses sœurs. Cette dernière avait quelques idées, mais il restait encore de nombreux points à peaufiner. Ces artefacts, sans surprise, allaient être utiles pour atteindre le but qu'elle s'était fixé.

Quant au trafiquant, son sort était plus qu'incertain. Sa survie prochaine dépendait de lui, sa vie était entre ses mains. Les sœurs de la nuit pouvaient être cruelles, ça oui. Mais elles savaient également saluer le potentiel lorsqu'elles en trouvaient. Si ce dévanorien en avait et savait se vendre, il était probable qu'Akara le laisse vivre un jour de plus. Il n'échappaerait pas à la punition, bien sûr, pour avoir dérobé ces artefacts Dathomirien… Mais il n'était pas encore mort.

Après avoir chargé les caisses, le trafiquants fut saisi vigoureusement par deux femmes du clan. Malgré ses suppliques, il fut emmené près d'un rancor, assommé, ligoté et chargé comme un vulgaire objet sur le dos d'une des créatures.

Akara, pour sa part, détourna ses yeux volcaniques de la scène pour les poser sur le prophète. Comme de nombreux Sith, il était au fait des capacités uniques des sœurs et, sans surprise, révéla son désir de s'en servir le moment venu. Quand ? Ou ? Impossible de le savoir mais cela ne semblait pas déranger la matriarche qui, les mains jointes dans le dos, inclina légèrement la tête sans un mot, quelques mèches blanches venant masquer un instant son regard orangé. Les contrats de ce genre étaient monnaie courante, il s'agissait même d'un des principaux moyens utilisé par les sœurs pour subvenir à leur besoin. Dans la sphère des chasseurs de primes et des assassins, les dathomiriennes avaient une réputation qui les précédait.

Par la suite, que Kairos parle de sa famille, de sa fille, vint surprendre la matriarche. Celle-ci haussa un sourcil et apprécia que le prophète soit au fait, plus ou moins, des façons de faire des sœurs. En effet, en devenir une n'était pas si simple. C'étaient les sœurs qui choisissaient leur membre, pas l'inverse.

« En effet, être une sœur de la nuit est bien plus qu'appartenir à un ordre. Vous avez une famille, » Akara se tourna un instant vers ses semblables. « Celle-ci est la mienne. Peut-être suis-je biaisé par les histoires dont j'entends parler, mais il me semble que les Sith ne sont pas particulièrement fiables. La confiance est une denrée rare. Ici, c'est un pilier de notre mode de vie. »

Et il n'était pas question, ici, de pouvoir avoir confiance en Kairos ou non. Akara ne le connaissait pas et demeurait sur ses gardes. Comme elle était restée prête à répliquer lors de la venue de la Reine Éternelle sur sa planète. Mais en ses sœurs, Akara avait pleinement confiance. Elle savait pouvoir mettre sa vie entre leurs mains tout comme elle était prête à risquer gros pour chacune d'entre elles. Ce lien fort était l'une des différences fondamentales avec les Sith et pouvait même faire figure d'ovni.

« En vous écoutant, je suis attristée de constater que les Soeurs de la nuit soient si méconnus par nos… Semblables. Nos pratiques sont très différentes mais mériteraient d'être davantage connues et comprises. Cela éviterait bien des malentendus. »

Darth Kairos observait en silence tandis que les soeurs de la nuit venaient prendre possession des diverses caisses contenant leurs artefacts. Du coin de l'œil, il put sans mal apercevoir ce début de sourire sur le visage de la matriarche Akara. Aucun doute qu'elle devait avoir des projets pour ces objets. Peut-être même des ambitions grandissantes. Le prophète suprême ne comptait pas s'en mêler, sauf si bien sûr elle tentait quelque chose contre lui. Si elle venait à tenter de renverser la grande matriarche et prendre sa place au conseil noir, cela pourrait jouer en sa faveur dans l'avenir peut-être. Seul le temps le dirait. Difficile cependant de savoir comment ces artefacts seraient utile à la matriarche, leur fonction n'ayant pas été véritablement découvert par Darth Kairos.

Puis arriva le tour du trafiquant de se faire emmener par les femmes. Sans surprise, il se débattit, mais c'était complètement inutile. Il était en infériorité numérique et ces femmes possédaient une forme physique supérieure à la sienne. Le dévaronien semblait même trembler davantage de peur alors qu'on le rapprochait d'un des rancors, craignant probablement qu'on le donne en dîner à la bête. Le coup qui assomma le contrebandier mit un terme à ses jérémiades. De son côté, le serviteur du prophète, Koran, s'approcha d'une des sœurs de la nuit, les deux se regardant avec froideur. L'homme finit par tendre la télécommande utilisé plus tôt pour électrocuter le prisonnier. La sœur de la nuit la prit, sans que les regards glaciaux ne cessent. Une chose était sûr, c'était pas le grand amour entre eux. En même temps, Koran n'était pas reconnu comme un être très chaleureux.

Pour en revenir à la matriarche, cette dernière s'inclina légèrement devant le prophète suprême, les mains dans le dos après qu'il eut fait connaître son intention de demander un service à son clan, dans un avenir proche. La femme réagit avec une légère surprise quand le prophète mentionna le cas de sa famille, avant de s'exprimer à son tour. Kairos l'écouta attentivement. Les principes de la femme sur les sœurs de la nuit formant une grande famille l'amusa légèrement intérieurement. Surtout quand elle évoqua les conflits entre les siths et de confiance. Le prophète suprême avait bien entendu parler de rumeur concernant ces sorcières. Comment de l'autre côté de la planète vivait les hommes, connus sous le titre de frère de la nuit. Leur situation était apparemment proche de l'esclavage. De plus selon certaines rumeurs que Kairos avait entendu, les sœurs de la nuit avait tendance à éliminer un frère de la nuit, si le premier né qu'il enfantait était un garçon. Toutefois, le prophète suprême se garderait de questionner la matriarche sur cette question.

-Il est vrai que les conflits entre nos confrères et consœurs sont assez constants. Cela n'a rien de bien surprenant, chacun convoite beaucoup de chose et craint de perdre ce qu'il possède. Cela a toutefois ses avantages, cela oblige chacun à devenir plus fort. Que ce soit pour prendre ce qu'il veut ou le conserver. De base, c'était ce que Darth Bane recherchait en créant la règle des deux. Un maître obligé de devenir toujours plus puissant pour ne pas être tuer par son apprenti et un apprenti devenant plus puissant pour surpasser son maître. Comme le disait mon père, il y a du bon et du mauvais en toute chose. C'était un grand optimiste.

Un cours silence.

-Et puis bon, comme le côté obscur se nourrit d'émotion négative, nombreux sont ceux s'y dévouant totalement. Mon ordre ne suis cependant pas cette pratique. Un esprit clair, c'est essentiel pour percer les voiles de l'avenir. Il faut donc savoir se contrôler.

La mention de contrôler était un trait pouvant d'ailleurs se voir chez Darth Kairos. En effet, contrairement à la majorité des siths, lui n'avait nullement les yeux jaunes. Le côté obscur demeurait cependant bien perceptible en lui.

-Pour ce qui est de votre ordre, matriarche Akara, il n'est guère étonnant que de nombreuses mauvaises interprétations le vise. Après tout, les sœurs de la nuit restent assez secrète. Cela mène inévitablement les étrangers à croire et imaginer des choses. Toutefois, vous vous trompez sur un léger point, ma compagne n'est pas l'une de nos semblables. Elle n'a aucune aptitude dans la Force.

Sorcière et Prophète (PV Akara)

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