Politique dathomirienne (PV Akara) [RP Abandonné: Absence de réponse depuis plus de 6 mois]

La journée ne faisait que commencer. Les premiers rayons du soleil traversaient à peine les grands arbres qui bordaient la Montagne Dormante lorsque le convoi se mit en marche, la jeune Matriarche à sa tête. Perchée sur le dos d'un rancor qu'elle guidait par l'entremise de l'esprit, elle était suivie de près par deux autres sœurs, elles aussi sur le dos des grandes créatures. Enfin, permis les frondaisons, d'autres soeurs suivaient discrètement leur Matriarche et veillaient à la sécurité de cette dernière et des deux dompteuses de rancor.

Le territoire du clan Blood Venom n'était guère proche, mais le chemin qui y conduisait permis à Akara de rendre visite à quelques alliés, ce qui l'arrangeait. L'occasion de faire d'une pierre deux coups ne se refusait pas.

Pour ce déplacement, Akara avait revêtu une tenue avant tout pratique. Dans des tons sombres, comme à l'ordinaire, elle se constituait d'un pantalon, de bottes en cuir de rancor, d'une chemise blanc cassé et, par-dessus, d'un long manteau sombre dont l'extrémité flirtait avec ses pieds. Fermé au niveau du buste et tenu a taille par une ceinture, son sabre laser y était d'ailleurs fixé.

Le clan Blood Venom avait une réputation à faire froid dans le dos. Le poison était une arme redoutable entre les mains de ses membres, souvent indétectable, ou trop tard en tout cas. À cause de cela, Akara était sur ses gardes - plus que d'habitude -, l'esprit ouvert et les sens aux aguets. Il en était de même pour celles qui la suivaient, toutes choisies spécialement pour leur sens de l'observation, leur sensibilité aux voies des Esprits et leur force. En cas de problème pendant l'entrevue entre les deux Matriarches de clan, elles sauraient quoi faire.

Nous arrivons, commenta gravement la soeur sur sa droite, dont les pas du rancor ne pouvait masquer la voix de son esprit.

Devant elle, Akara opina, les yeux grands ouverts, les cheveux relevés en un chignon rapide.

Quelques minutes de plus et les trois bêtes s'immobilisèrent. D'un bond agile, les trois soeurs descendirent de leur dos, mais seule Akara s'avança. Le garde qui vint à sa rencontre, alors qu'un autre allait l'annoncer, tourna la tête lorsque deux sorcières passèrent non loin en traînant un cadavre à bout de bras.

Charmant accueil, songe la Matriarche en joignant les mains dans son dos.

Emboitant le pas lorsqu'on lui indiqua que la Mère de Clan l'attendait, Akara découvrit rapidement le visage de cette dernière. Elle lui trouva tout de suite une beauté certaine, avec cet impressionnant tatouage de serpent qui n'avait définitivement rien à envier aux simples runes que le corps de la changeforme arborait. Celle-ci inclina brièvement la tête, sans lâcher son interlocutrice du regard.

" Très. La route fut longue mais le trajet m'a permis de rendre visite à quelques alliés. "

Des clans avec lesquels elle avait formé une Coalition peu après être devenue Matriarche. Des clans qui avaient assisté le sien dans un long combat, voilà des mois.

" À en juger par le spectacle auquel je viens d'assister, vous êtes encore et toujours la plus puissante sorcière de ce clan. " Elle fit une courte pause suite à ce compliment caché. " Étant donné que je n'aime pas passer par quatre chemins, laissez moi vous expliquer le but de ma venue. J'ai le souhait de réunir tous les clans sous une même bannière pour que cesse les guerres fratricides qui gangrènent Dathomir. Ces clans que j'ai visités en venant ici, mes alliés... Je souhaite vous compter parmi eux. "

Droit au but, comme souvent. Et c'était aussi, semblait-il, le cas de Maeva. Sa première réponse fit sourire, très légèrement, la Matriarche du clan de la Montagne Dormante. Celle-ci inclina la tête, signe qu'elle avait compris.

" Tu, dans ce cas. C'est parfait. " répondit Akara.

Les gardes disparus, la jeune Matriarche se détendit légèrement. Ses épaules s'affaissèrent de quelques centimètres. Elle observa, sans un mot, Meva servir deux tasses de thé. Il était évident que refuser l'invitation était impossible. Cela compromettrait absolument tout. Et ce n'était définitivement pas le but de la changeforme. De plus, pour le moment, sa vis à vis n'avait rien fait qui nécessitait qu'Akara se méfie plus que nécessaire. Certes, elle avait croisé un cadavre, mais tout de même…

Puisque Maeva était assise, Akara vint se mettre sur ses genoux, juste devant elle, ne laissant que la table pour les séparer. Puis elle saisit délicatement la tasse, l'entourant de ses deux mains pour profiter de la chaleur bienfaitrice. La matriarche leva ensuite son regard volcanique vers sa vis à vis, qui but une gorgée de son breuvage sans sourcilier. Bien sûr, il était toujours possible qu'elle ait discrètement empoisonné la tasse d'Akara, mais… Celle-ci n'avait pas le choix.

" Je crois en bien des choses, Chère Hôte… Mais le destin… " Le regard volcanique se fit pensif. " Je préfère penser que je suis maître de ma destinée plutôt que d'avoir un chemin tout tracé face à moi. Et vous, qu'en dites-vous ? "

Devenir la grande matriarche était son souhait, mais certainement pas le fruit du destin. Les esprits guidaient sa vie, mais Akara demeurait libre de suivre leur voie ou non. Ce fut donc son propre choix que de porter la tasse à ses lèvres et, précautionneusement afin de ne pas se brûler, avaler une gorgée du thé qui lui avait été offert.

La réponse de la matriarche du clan Blood Venom fit doucement sourire Akara. Le destin… C'était une notion qui avait trop souvent été mise en avant pour justifier des actes terribles. Pour justifier des erreurs. Ou pour justifier n'importe quelles actions, comme venait de le déclarer Maeva. À cela, la change forme approuva en hochant la tête, soulagée, quelque part, que sa réponse ait convenue à sa vis-à-vis. L'impression de marcher sur un fil, avec cette rencontre, était bien ancrée en elle.

Continuer à boire son thé semblait donc être la meilleure chose à faire, ne serait-ce que pour conserver une certaine contenance. Un thé délicieux, une fois passé les premières secondes de flottement, de doute, quant à une mort à venir.

De tous les clans qu'Akara avait visités, celui de Maeva était le plus… différent. Les traditions des sœurs de la nuit, d'un clan à l'autre, se ressemblaient. Bien entendu, chaque clan finissait par avoir une discipline dans laquelle il excellait, mais… le poison, cela sortait du lot. Et il y avait tant de façon d'employer de telles connaissances que la change forme se devait de rallier les Blood Venom à elle.

Lorsque Maeva fini par dire que, en effet, une alliance pouvait être intéressante, les deux femmes partagèrent un sourire. Puis, la matriarche empoisonneuse s'approcha de quelques pas, entrant dans l'espace personnel d'Akara qui se fit violence pour ne pas s'éloigner, pour rester immobile. Encore un test, songea t-elle en gardant à l'œil le moindre geste de la jeune femme au tatouage de serpent. Mais celle-ci s'éloigna, pensive, et fit face à une grande armoire remplie de plantes. La changeforme l'observa, un sourcil haussé d'incompréhension.

" La matriarche est inspirée. Par vous. "

Une jeune adolescente venait d'arriver, sans doute pour le service. À ses propos, la change forme acquiesça. Toutefois, cela ne répondait pas tout à fait à ses questions : inspirée pour quoi faire ? La réponse vint rapidement tandis que la matriarche de la Montagne Dormante demeurait calme.

Celle-ci saisit délicatement la fiole et en huma le contenu, approuvant d'un signe de tête. L'odeur était délicieuse, au moins à ses yeux.

" De la force et de la volonté, voici bien deux choses dont je vais avoir besoin, en effet. "

Elle déposa sa tasse vide.

" Dathomir a était unie par le passé. Mais ceci est de l'histoire ancienne, hélas. Je ne le cache pas : je souhaite prendre la place de Grande Matriarche. Mais je ne peux accomplir cet objectif seule. J'ai besoin d'alliés, de clans sur lesquels je peux compter et qui partage la même vision que mon clan. Celle d'une Dathomir unie. Les sœurs de la nuit pourraient faire de grandes choses si nous arrêtions de nous battre. C'est dans cette optique que je suis venue te voir aujourd'hui, "