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La croisière s'amuse [PV : Silenda] [RP Abandonné: Absence de réponse depuis plus de 6 mois] Empty La croisière s'amuse [PV : Silenda] [RP Abandonné: Absence de réponse depuis plus de 6 mois]

Dim 22 Déc - 20:04
« And I find it kinda funny, I find it kinda sad
The dreams in which I’m dying are the best I’ve ever had…
Je vois que tu es encore de bonne humeur, 2B. »

Le droïde interrompit sa chansonnette, presque surpris par l’intervention de To’Maz.

« Je n’ai pas l’habitude de te voir traîner dans tes quartiers pendant les festivités. Tout le beau monde est sur le pont ; d’habitude, tu ne manques aucune occasion d’aller discuter mondanités et armes de destruction massives autour d’un ponch à assommer un Wampa. »

Le tas de ferraille réussit à lui arracher un petit rire. Il était vrai que les petits fours et les gros canons, c’était précisément la raison de sa présence ici, sur ce yacht stellaire de grande envergure tout en dorures et en courbures, cheminant discrètement sur ce qu’était l’ancienne route commerciale de Triellus, quelque part entre Gamorr et Syvris.

Un itinéraire dangereux de prime abord, du fait de sa proximité immédiate avec les territoires de la nouvelle Apex. Dangereux, du moins, si l’Apex était une entité que l’on fuyait, mais ce n’était pas le cas des gens à bord. Politiciens conciliants, industriels peu scrupuleux, milliardaires excentriques : tous avaient pris place à bord de cette croisière dantesque dans ce qui s’ouvrirait sous peu comme étant une séance d’enchères peu commune.

Le client principal ? Ni plus ni moins qu’un haut-gradé d’Apex. Ses droïdes personnels et soldats d'élite organiques étaient en partie à bord ; en partie dans des frégates escortant le bâtiment le long de son trajet que l’on avait cherché par-dessus tout à maintenir secret. Après tout, ledit chef entretenait quelques… inimités avec certains collègues ; le bruit courait même qu’il comptait se servir de ses futures acquisitions pour régler certaines dissensions internes et asseoir son autorité. Vérité ou mensonge ? Quelles que soient ses raisons, grand bien lui en fasse ; l’on jetait un voile pudique sur tout ce qui se passait en dehors des frontières républicaines avec les armes de la maison.

Cet itinéraire secret, il n’était connu que de quelques personnes triées sur le volet, dont la capitainerie de l’Outrecuidant – et To’Maz, car le temps où il s’autorisait à monter à bord d’un vaisseau sans connaître un minimum de choses à propos du voyage était désormais bien loin. En vérité, du voyage, il en savait presque tout, sans en avoir rien demandé – les données en question s’étant avérées bien moindrement cryptées que ce qu’il aurait fallu pour décourager le commandeur. Comme il avait pu s’en douter, toutes les personnalités à bord étaient considérées comme « à risque » par les services républicains, indulgents dans une certaine mesure vis-à-vis des avantages financiers que présentaient ces échanges peu licites, mais peu enthousiastes à l’idée d’armer des mercenaires dont la fiabilité oscillait avec les cours de la bourse galactique.

Parmi eux ? Ken’loq, un Turian que To’Maz connaissait bien. Recherché dans plusieurs secteurs pour toutes sortes de trafics, le retrouver dans un coup fourré de ce genre-là relevait de l’évidence. Mais l’homme-reptile n’était pas là pour arrêter son comparse ; davantage pour lui rendre quelques faveurs. En tant que commandeur du renseignement, il était de son devoir d’entretenir son carnet d’adresses, et cette mission était l’occasion parfaite de croiser les effluves. Un exercice habituel pour quelqu’un dont la sphère privée et la sphère professionnelle ne cessaient de s’entrecroiser.

Les riches passagers du yacht avaient également conservé leur propre service d’ordre et vaisseaux d’escorte – le mercenaire, un client déjà fidèle, n’avait officiellement aucune raison de les trahir, mais la prudence était de mise. Cet ensemble de frégates donnait à leur flottille une allure assez imposante, qui, somme toute, détonnait avec la volonté première de discrétion des différents protagonistes. A l’intérieur, l’ambiance était toute aussi charmante : les uns étaient en tenue de soirée, les autres en armure de guerre. Coupes de mousseux en mains, blasters aux ceintures, l’on festoyait dans une fausse insouciance. Tout le monde ici avait au moins le goût du risque, et au mieux, le talent pour s’attirer des ennuis. To’Maz n’était pas en reste : quelle que soit la raison pour laquelle les uns ou les autres pouvaient le connaître à bord, ce n’était pas pour les aspects les plus reluisants ni les plus légaux de sa carrière atypique. C’était précisément en cela qu’il avait été le bienvenu.

« As-tu du nouveau sur la recherche que j’ai lancée ? »

Une avarie les avait poussés à se poser pour de courtes réparations il y a deux jours. Plusieurs nouveaux membres d’équipage et passagers les avaient rejoints, ce que To'Maz n'avait pas prévu. Or, s'il savait une chose, c’est que l’on n’était jamais trop prudent dans son milieu.

« Cela irait beaucoup plus rapidement si nous étions à bord de ta frégate de service. L’on pourrait directement utiliser ton transpondeur holonet sécurisé. Mais relayer des informations jusqu’à ton vaisseau est une vraie purge. Certes, il nous suit de près, camouflé derrière les autres, mais les ondes courte portée sont saturées des communications cryptées de tout un chacun. Enfin, cryptées, cela dépend. Veux-tu savoir qui portera des sous-vêtements en Boga ce soir ?
2B…
Ou qui ne portera pas de sous-vêtements du tout ?
2B…
Oh, j’avais oublié. Tu as le cœur endurci par mille souffrances depuis que ta chère et tendre a été pulvérisée. La lingerie ne t’affriolera plus jamais. »

Sa voix synthétique laissa place à quelques notes larmoyantes d’instrument à corde. L’homme-reptile roula des yeux.

« Tu aimerais vraiment que je te désactive, n’est-ce pas ?
La dernière fois que je me suis jeté d’une falaise, tu as pris trois jours à récupérer méticuleusement chacun de mes boulons. Lorsqu’il a fallu me remettre d’aplomb, tu as veillé à me réactiver d’abord, puis à commencer à me réparer, forçant mes pauvres petits capteurs optiques à voir mes boyaux de cuivre et de câbles, disséminés à travers ton atelier, se faire soudre et recoudre. C’était de la torture. J’ai ressenti ce qu’il y avait de plus proche de la douleur pour un droïde.
C’est-à-dire ?
Ah, hélas ! Pas grand-chose. Un éclat à l’égo, peut-être. Je me suis fait à l’idée que la mort était un concept que je n’aurais jamais la chance de connaître par moi-même. Dire qu’il fut un temps où j’étais programmé pour la propager… »

Son canon d’épaule s’articula dans la foulée pour appuyer son propos. C’est à ce moment qu’on toqua à la porte. 2B alla ouvrir : Ken’loq, en tenue de service, s’affichait dans l’embrasure.

« Bonsoir, s’enhardit le droïde en pointant le nouveau venu de son arme désactivée. Être en un seul morceau vous va à ravir. Puis-je prendre votre manteau ?
Qu’est-ce que c’est que cette connerie ? s’exclama le Turian à To’Maz en pointant du doigt le robot, mi-étonné, mi-amusé.
Pointer du doigt est considéré comme impoli dans environ dix sept millions de cultures, nota 2B. Cela peut aussi servir à désigner une cible pour un bombardement orbital, avec une précision relative d’environ…
Ken’loq, je te présente 2B-N2.b, mon droïde de protocole. Avant toute question : non, il n’est plus armé. Et non, il n’est pas à vendre. »

Son invité sembla déçu. Il s’avança dans la pièce, alla s’affaler sur le premier canapé venu.

« T’es bien mieux loti que moi » dit-il en agitant les mains pour désigner la salle : grande, spacieuse, tout confort – dans la mesure du possible, pour un vaisseau civil dont l’ensemble des hôtes de prestige pouvaient se targuer de suites similaires. Ken’loq s’était joint au voyage en intégrant les petites mains de l’équipage ; sa chambre, devina le commandeur, devait-être bien moins généreuse.

« Je demeure le fils de notre suzerain. Sois chanceux que je ne te demande pas de t’agenouiller. »

Ils se regardèrent un instant.

Puis éclatèrent de rire.

L’espace de quelques secondes, du moins. Revint ensuite un silence gênant.

« Je suppose que tu ne pouvais pas me donner rendez-vous dans un endroit plus tranquille, reprit To’Maz en faisant un signe à 2B, qui leur sortit deux verres.
L’Outrecuidant, pas tranquille ? s’offusqua son invité. De quoi te plains-tu ? Je sais que les frivolités, ça n’a jamais vraiment été ton truc, mais bon, l’un dans l’autre, ici, c’pas si mal. Et puis, la bouffe est divine.
Tu es sensé la préparer ; pas la manger.
Et tu es sensé être le prince d’Eqazz, pas un éclopé dans un repère de criminels en cols blancs.
Parce que le prince d’Eqazz n’est pas un criminel en col blanc, peut-être ?
Tu as toujours été contrariant » se renfrogna Ken’loq en allongeant ses jambes écailleuses sur la table basse qui se trouvait devant lui.

Les verres arrivèrent ; Ken’loq engloutit le sien sans attendre, s’allumant dans la foulée un épais cigare.

« Je peux jamais rien te cacher, concéda Ken’loq après une bouffée de fumée. Ce vaisseau est un peu une poudrière. Et vu qu’tu peux jamais t’empêcher de fouiner ton nez partout, je suppose que j’ai pas grand-chose à t’apprendre sur c’qui se passe ici.
2B se charge déjà des ragots. Viens-en au fait. »

Grande inspiration du truand.

« J’ai trouvé un flingue. »

To’Maz roula des yeux, but une gorgée d’alcool.

« A la bonne heure. Encore une antiquité hors de prix et moins performante que du matériel militaire standard d’aujourd’hui ?
Précisément ! » jappa Ken’loq.

Ce dernier aspira une nouvelle bouffée de son cigare.

« Je te vois faire la moue, le pointa-t-il du doigt en se redressant sur le canapé, ignorant les réprobations de 2B. C’pas ma faute si collectionner des calibres, c'est mon hobby. Toi aussi, tu dois bien carburer à quelque chose d’un peu bizarre. T’es plus sénateur, t’es plus dans l’armée, et j’pense pas que les affaires du clan soient ce qui te prenne le plus de temps. Si t’as pas bronché à venir te perdre ici avec moi, c’est bien que d’une manière ou d’une autre, tu peux y trouver ton compte. Et ici, on donne pas dans le dejarik édition familiale pour petits et grands, si tu vois c’que je veux dire. »

Ken’loq était peut-être rude et indélicat, mais il n’était certainement pas stupide.

« Je suis surtout venu parce que j’ai des principes, et que je te dois une faveur, se justifia le commandeur. C’est comme ça depuis plus de vingt ans.
Ouais ; à se demander, d’ailleurs, pourquoi tu me demandes encore des infos. »

Nouveau regard désapprobateur de la part du commandeur.

« Ok ! abdiqua-t-il avec un grand sourire en prenant son cigare entre ses doigts. T’as tes secrets, j’ai les miens. On vient de la même planète, on est à peu près de la même engeance. On s’refait pas. »

Le cadet de la famille Ken avait certes pu connaître l’opulence du palais d’Hexag, mais il ne s’était jamais attaché à s’enticher des protocoles qui allaient de pair. Cela se ressentait par bien des égards : leur façon de parler, leur sens des affaires, et la taille de leurs chambres respectives au sein du vaisseau.

« Ton arme, le coupa To’Maz avec impatience. Qu’est-ce qui justifie que j’ai parcouru la moitié de la galaxie pour un tromblon ?
C’est pas un tromblon ! se révolta-t-il. C’est une merveille de balistique comme on en fait plus. Rien de très sophistiqué, pas de chambre magnétique nouvelle génération ou ce genre de conneries, mais le mécanisme est un travail d’orfèvre, et le tir, d’une précision…
Je ne t’ai pas demandé ce que c’était. Je t’ai demandé pourquoi je devais t’aider. »

La réponse serait forcément absurde. Il regretta presque d’avoir posé la question.

« Disons que… j’ai merdé. »

To’Maz haussa ce qu’aurait été un sourcil chez un Turian.

« Ce flingue, ça fait plusieurs mois que je l’ai dans le collimateur, expliqua son comparse. Je braconnais du gros gibier, quand je suis tombé sur un cadavre d’animal abattu d’une manière que je n’avais encore jamais vue. Un trou fin, chirurgical, élégant si je puis dire. Il avait à peine brûlé la chair au point d’impact. C’était pas du blaster, de l’électrique, de la fusion. La dispersion au sein des tissus musculaires était quasi nulle ; mais le projectile a percé comme ça sur quatre mètres. Oui, c'était du très gros gibier. Mais bref. Des dégâts aussi contrôlés, c’est du jamais vu, de nos jours. J’ai passé tout le catalogue en revue, mais j’ai rien trouvé. J’étais comme un dingue. Alors, tu me connais : j’ai enquêté jour et nuit, et j’ai fini par trouver ce que je cherchais.
Je n’en attendais pas moins d’un expert comme toi » l’amadoua le commandeur.

Ken’loq porta à nouveau son cigare à sa bouche, aspirant une bouffée de fumée encore plus grande que les précédentes. Il en toussa presque.

« Le problème, c’est que l’arme… Elle appartient à la fille du capitaine. »

To’Maz avala de travers sa gorgée d’alcool.

« Je suis un gentleman. Avant d’essayer de la lui voler, j’ai essayé de la charmer. Sous mon meilleur jour, tu penses bien. Elle est humaine, mais ça ne semblait pas la déranger. Elle m’a fait un très beau sourire… Mais il s’avère qu’elle a déjà quelqu’un. »

Nouveau nuage de fumée.

« Quelqu’un à bord ? s’enquit To’Maz.
J’en sais rien, dit-il avec les mains. On se connait, toi et moi. Ton truc à toi, ça a toujours été les gens, les courbettes, les bonjours au revoir. Moi, je parle à la poudre. Et aux cellules énergétiques. Et à tout ce qui fait des trous plus ou moins gros. »

Il écrasa les cendres de son cigare à même la table. To’Maz sollicita 2B pour servir à leur hôte un nouveau verre.

« Le capitaine tient particulièrement à sa fille. Sa chambre est gardée nuit et jour par deux colosses.
Tu fais partie du personnel. De nous deux, tu es le plus susceptible d’y entrer.
Ça a toutes les chances de mal tourner. J’ai besoin de quelqu’un pour couvrir mes arrières. Et tu me sembles être le mieux placé pour ça. Et avant que tu ne grognes, c’est aussi le moment où je te rappelle que oui, tu me dois une faveur. »

To’Maz soupira, vida son verre. Ken’loq en fit de même.

« Allons bon. Cela devrait être à ma portée.
Je savais que je pouvais compter sur toi ! On se recontacte. »

Une tape amicale sur l’épaule, et il disparut aussitôt.

Après ce passage aussi expéditif que tempétueux, la chambre semblait presque calme. Le bruit diffus de la musique diffusée sur le pont mit un moment à revenir à ses oreilles. To’Maz regarda le fond de son verre d’un air désabusé.

« Tabasser des vigiles, cela devrait être à ta portée, railla le droïde.
Avec ce gus ? Je ne suis jamais au bout de mes peines. C’est un vrai moteur à entropie. Talentueux, mais chaotique dans le sens le plus littéral. 2B, je sens que cette croisière ne va pas être de tout repos. »


Dernière édition par To'Maz le Lun 23 Déc - 4:07, édité 1 fois
Silenda
Silenda
Commandant de l'Imperial Intelligence
Commandant des Renseignements Chiss
Commandant de l'Imperial Intelligence  Commandant des Renseignements Chiss

La croisière s'amuse [PV : Silenda] [RP Abandonné: Absence de réponse depuis plus de 6 mois] Empty Re: La croisière s'amuse [PV : Silenda] [RP Abandonné: Absence de réponse depuis plus de 6 mois]

Dim 22 Déc - 23:06
Pour briser une chaine, il faut toujours viser le maillon le plus faible. Entre la République Galactique qui dispose de services de renseignements dignes de ce nom et l’APEX qui se défend admirablement bien mais pas forcément assez bien, les effets prévisibles d’une structure aussi particulière, il avait été bien plus facile d’infiltrer les rangs des criminels pour ensuite se mêler au reste. Pourquoi est-ce que Silenda se retrouvait-elle à bord d’un bâtiment républicain, à faire semblant de servir dans l’entourage d’un chef de guerre quelconque? Parce qu’il avait été porté à son attention qu’un officier impérial des plus imprudents, entretenant une relation avec une femme bien trop belle pour lui, était tombé dans le plus vieux piège du monde : la demoiselle qui en vérité n’est avec vous que parce que vous avez quelque chose d’intéressant. Spécifiquement…

Une liste de cibles républicaines à attaquer. Oui bien sûr, les deux factions étaient en guerre mais quand l’ennemi sait où vous allez frapper et que certains individus sont trop obtus pour comprendre la nécessité de changer un plan, elle s’était retrouvée devant deux choix : ne rien faire et rapporter à l’Impératrice que la catastrophe à venir était les résultats de l’indiscrétion de l’officier imprudent ou elle s’assurait que cette liste ne tomberait pas entre des mais ennemies. Sa seule consolation était que les données n’avaient pas encore été décryptées. Quel manque de prévoyance de la part des voleurs… De l’APEX, dans ce cas-ci. Elle n’allait certainement pas s’en plaindre, en tout cas. Cela lui laisserait du temps pour enquêter. Enfin. Dans la mesure du possible. Son déguisement holographique n’était pas fait pour lui fournir rapidement une apparence de ce qui avait été configuré d’avance.

L’on pourrait être tenté de dire : mais Silenda, amène un deuxième déguisement… Si ce n’était du fait que l’exemplaire en sa possession avait été payé de sa poche et coûtait plus cher à produire que certains paient pour un speeder de sport grand luxe… Neuf. Il était hors de question de A) Faire cette dépense avec l’argent de l’Imperial Intelligence et accessoirement de l’Empire Galactique et B) Le faire avec ses propres fonds. Manquer de se ruiner une fois avait largement suffit. Elle devrait donc conserver cette apparence pour toute la durée de sa mission ou abandonner le déguisement pour reprendre son apparence d’origine. Naturellement, elle avait choisi quelque chose d’absolument ravissant et d’hypnotisant pour pouvoir s’approcher de virtuellement n’importe quelle cible. Il fallait trouver à qui le chef de guerre comptait vendre les informations. Et bien sûr…


La croisière s'amuse [PV : Silenda] [RP Abandonné: Absence de réponse depuis plus de 6 mois] 7654310

Nouvelle mission, nouveau « costume ».

S’assurer qu’il ne recommence plus. Naturellement, Silenda ne tuait jamais de sa propre mains. Mais… Elle pouvait s’assurer que quelqu’un d’autre le fasse pour elle ou qu’un malencontreux accident se produise. Elle était loin de se douter, par contre, que cette mission bien qu’importante et au demeurant ennuyeuse allait l’amener à croiser la route d’un vieux rival et qu’elle se retrouverait au cœur de beaucoup plus d’action que certains membres de l’Imperial Intelligence n’en vivent en une année. Forcément, les analystes ne sont pas connus pour aller sur le terrain… Pour l’heure elle évolue dans la foule de gens importants, son tatouage l’identifiant comme membre de l’entourage du chef de guerre et les républicains sont subjugués par sa grande beauté et la présence importante d’alcool fait que certains en disent plus voire trop et elle commence à voir des liens où il n’y avait rien avant. Fascinant…


"Ne me pose pas de question et je ne te dirai pas de mensonge."
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La croisière s'amuse [PV : Silenda] [RP Abandonné: Absence de réponse depuis plus de 6 mois] Empty Re: La croisière s'amuse [PV : Silenda] [RP Abandonné: Absence de réponse depuis plus de 6 mois]

Lun 23 Déc - 13:56
La porte de la chambre du Turian s’ouvrit quelques minutes plus tard sur la silhouette de To’Maz, impeccable dans l’une de ses tenues de soirée habituelles. L’on ne devinait pas, sous ses vêtements, la fine couche défensive qu’il portait sur lui en permanence, et qui lui apportait les protections d’usage dont il ne se défaisait jamais – avec un blindage bien moindre qu’une armure lourde, bien entendu. L’on devinait en revanche son DC-17x à sa ceinture, qu’il se permettait d’afficher car les autres invités ne se privaient pas de montrer leurs propres armes de poing : il s’agissait ni plus ni moins de faire bonne impression en respectant les usages de la soirée. Sa vibrodague, elle, était soigneusement rangée dans un repli de sa veste.

Comlink clipsé à l’intérieur du col de sa chemise, lien vidéo établi sur un canal sécurisé, retour son en place, il murmura à l’intention de 2B :

« Tu vois ce que je vois ?
Pour l’instant, rien ne brouille la communication.
Verrouille la porte de la chambre. Enclenche tes protocoles de veille active. Informe-moi dès que tu as des retours sur nos petites recherches. »

Et le commandeur s’avança plus avant dans les couloirs menant au pont central.

L’Outrecuidant était aménagé pour le luxe ; toute l’énergie qui n’était pas destinée à la navigation, aux boucliers ou à la propulsion, alimentait projecteurs holographiques, sonorisateurs, fontaines de liqueurs et d’autres délices en libre-service pour les convives du bord. Un épais lustre en cristal à stabilisation gravitique renvoyait l’éclat de mille couleurs sur l’ensemble sans que les vibrations du voyage n’entravent sa nutation hypnotique. Sous ses pendeloques, l’opulence : des buffets d’agapes venant des quatre coins de la galaxie s’étendaient de manière presque obscène contre des barrières basses en macles entrelacées, qui séparaient sans couper les différents secteurs de la grande salle ; l’on trouvait d’un côté un simulacre de piste de danse – l’espace du pont n’étant pas extensible à merci – ; de l’autre, un bar achalandé pour les goûts de tous les amateurs de spiritueux.

Lorsque le regard suivait les épaisses baies vitrées blindées tout le long de la salle jusqu’à l’autre bout du pont, l’on ne pouvait manquer le double escalier monumental menant jusqu’au poste de pilotage, d’où le capitaine venait de temps à autre toiser ses ouailles et administrer quelques sourires. De cette saillie aménagée partait une coursive qui cerclait la pièce en hauteur, comme posée sur le vide galactique qui béait par les grandes vitres ; elle menait, à l’opposé de la cabine, aux quartiers du chef de bord. Plusieurs gardes du vaisseau, ainsi que certains mercenaires du gradé d’Apex, s’étaient établis sur ce perchoir pour veiller au grain quant au bon déroulement des festivités.

Directement sous le balcon du capitaine, encadrée par les escaliers, une autre porte menait aux quartiers des membres d’équipages : cuisines, réserves, cellules de couchage. D’autres accès disséminés à travers la pièce menaient à des dépendances ou à des boxes privatifs pour toutes sortes d’usages, qu’ils soient d’ordre professionnel ou… personnel.

La fille du capitaine était logée dans l’un des deux compartiments réservés aux invités de marque et qui se trouvaient à l’arrière du vaisseau ; compartiments séparés par diverses salles des machines et dont le point d’accès commun demeurait cette pièce. Précisément, il s’agissait du compartiment opposé à celui où logeait To’Maz. Traverser cette salle, et la foule, était donc nécessaire.

Les barrières minérales, loin de couper la ligne de vue des différents invités, forçaient l’établissement d’une sorte de courant de circulation en cela qu’un invité désirant passer d’un compartiment à l’autre devait parcourir une grande partie de la pièce ; cela forçait à contempler la profusion de richesses des lieux, d’une part, et d’autre part encourageait les rencontres "fortuites", souvent riches en retombées économiques. Le passage était également rallongé du fait que l’espace séparant les deux accès aux compartiments des invités était une sorte d’enclave au sein de la pièce, un accès aux organes vitaux du vaisseau gardé en permanence par les propres soldats du capitaine, desquels on veillait soigneusement à ne pas s’approcher à moins de quelques pas pour éviter les regards désapprobateurs.

Un projecteur holographique disposé sous le lustre, et entouré de coupelles de vin mousseux, laissait défiler toutes sortes d’informations boursières que les plus hardis consultaient minutieusement. Ici, les mains oscillaient entre les mignardises et les datapads. Du côté de la piste de danse, la concentration était aussi intense, mais la raison, toute autre : des femmes Twi’Lek ne manquaient pas de se faire remarquer dans leurs danses lascives. Cela aurait probablement été banal dans un lupanar tenu par des Hutts, mais l’hégémonie des Hutts n’était plus ; certaines choses, cependant, avaient plus d’inertie à changer que d’autres. Restait le comptoir du bar, où les personnalités les plus normales semblaient s’affairer autour de toutes sortes de cocktails bigarrés, servis dans des verres tout aussi exotiques.

« Avant que tu ne commettes une quelconque action répréhensible, mon devoir de droïde de protocole est de te rappeler tous les bénéfices qu’une sociabilisation active avec ton environnement pourraient apporter à ta mission.
Et que te dit ton passif de droïde de combat ?
Il attend patiemment ton premier faux pas pour sortir les friandises. »

To’Maz regretta d’avoir demandé.

« Peux-tu me rappeler le déroulement planifié de la soirée ?
Le capitaine est censé faire un discours introductif dans une heure quarante-deux minutes et dix-sept secondes environ. Après quoi s’ouvriront les enchères, où tout le gratin essaiera de vendre armes, actions, contacts, dans un caquètement qui n’aura rien à envier au sénat républicain. Le chef mercenaire est bien décidé à mettre le prix pour se procurer tout ce qui lui permettra de gagner du galon chez les siens. On dit qu’il a des comptes pleins de crédits, et deux ou trois "arguments" pour arrondir les chiffres sur ses futurs chèques. »

Il s’assit au comptoir dans une posture qui laissait suggérer qu’il était libre à la discussion, sans forcément inviter les gens à venir à lui.

« Tu me rappelles une bonne blague, commenta 2B. C’est un sénateur, un officier et un espion qui rentrent dans un bar…
Pas maintenant, 2B. »

Il embrassa de nouveau la pièce d’un regard rapide.

« Est-ce que tu vois la fille du capitaine ?
Pas vraiment. L’une des potiches affiliées aux mercenaires détourne une grande partie des regards. Cheveux longs, noirs et bouclés, décolleté plongeant, et un tatouage sans équivoque. »

To’Maz ne mit pas beaucoup de temps à repérer cette dernière : il lui suffisait de regarder où convergeaient les mires de la majorité de l’audience masculine pour trouver la personne en question.

« Belles femmes et gros calibres. L’attirail parfait de l’homme de pouvoir.
Tu connais bien la recette, minauda le droïde. De la jalousie ? Des regrets ?
Tu sais bien que ce n’est pas mon genre, protesta le commandeur. On a un dossier sur elle ?
Pas encore. Mais je croyais que ce n'était pas ton genre.
Reste concentré sur l'objectif. Je ne veux pas perdre de temps avec ces bagatelles. L’idéal serait de s’emparer de l’arme au plus fort des enchères, pour polariser l’attention ailleurs ; s’assurer, donc, que la fille du capitaine sera bien loin de ses quartiers. J’ai besoin de quelques minutes pour potasser un début de plan.
Juste le temps de raconter ma blague. »

To’Maz soupira, commanda un verre au barman. Ken’loq n’était pas en vue, et c’était tant mieux : se concentrer au milieu des frivolités du vaisseau était une chose ; réfléchir auprès du contrebandier Turian en était une autre.
Silenda
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Commandant de l'Imperial Intelligence
Commandant des Renseignements Chiss
Commandant de l'Imperial Intelligence  Commandant des Renseignements Chiss

La croisière s'amuse [PV : Silenda] [RP Abandonné: Absence de réponse depuis plus de 6 mois] Empty Re: La croisière s'amuse [PV : Silenda] [RP Abandonné: Absence de réponse depuis plus de 6 mois]

Lun 23 Déc - 23:25
Certains vous diront qu’être le centre de l’attention limite considérablement vos options. Vous êtes reconnaissable et si vous faites quelque chose d’inhabituel, ce sera vite remarqué. Silenda concède le point sans une once d’hésitation. Cependant, à l’inverse, être le centre de l’attention fait que vous n’avez pas à courir après l’information. L’information vient à vous. Elle en apprend énormément sur les petits détails que même les meilleurs services de renseignements ne vont pas forcément collecter. Est-ce que tout est pertinent? Non. Certainement pas. Mais cela permet d’avoir une meilleure vue d’ensemble, par contre. Les détails les plus « inutiles » peuvent vous amener à découvrir les secrets les mieux gardés. En obtenant des informations au demeurant anecdotiques, elle sait faire pression sur qui avec quel scandale pour obtenir ce qu’elle veut.

Une longue chaine de dominos qui va l’amener plus près du but. En tant que membre de l’entourage du chef de guerre de l’APEX, elle n’est pas « affiliée » à un individu ou un autre dans la République et tous viennent lui parler, tentant de faire pencher la balance en leur faveur. Après tout, avoir dans ses relations un membre de la plus grosse organisation criminelle de la galaxie semble avoir son attrait auprès de ces gens. Dommage pour eux, par contre, qu’elle ne soit pas qui ils pensent qu’elle est. C’est le propre d’un rôle bien joué : ils croiront ce que vous leur dites de croire et non pas ce que leurs yeux leurs présentent. Et naturellement, ces personnages riches et influents tentent de tirer la couverture de leur côté, tentant d’avoir une primeur sur les ententes, vilipendant toute compétition. Silenda répond sur le même ton, promettant sans promettre à ces gens.

Et bien sûr, elle s’est assurée pour entrer dans les bonnes grâces du capitaine et de son propre entourage pour s’assurer qu’en cas de problème, elle ait dans sa poche les personnes les plus à même de permettre une évacuation efficace. La fille du capitaine semble presque hypnotisée par les récits qu’elle lui raconte, d’aventures, de mystères et d’intrigues. C’est que bon, on peut avoir l’air moins intelligent qu’on l’est et en fait être extrêmement malin. Quand son père ne regarde pas, la fille pose des questions moins… Dignes de son rang et demande même si elle pourrait avoir un tatouage elle aussi. L’espace d’un instant, elle aurait bien été tentée d’essayer de pousser la fille du capitaine à fuir mais… Trop de variables pourraient cause un problème inattendu. Subtiliser quelque chose de précieux ou s’en servir pour obtenir quelque chose pour semer la discorde, voilà qui est plus intéressant.

Tel est le jeu de Silenda. Psychologique et assurément complexe. Elle bouge ses pions, place se pièces et ses pièges et tel une marionnettiste, fait danser ses victimes, réelles ou potentielles. Comme il est attendu d’elle, elle va d’une personne importante à une autre, discute, sourit, séduit, promets, change de personne… Et ainsi de suite, se promenant un peu partout avec toute la grâce de celle qui connait son affaire et qui est parfaitement dans son élément. Ce qui, inévitablement, devrait l’amener à croiser la route de son rival des renseignements républicains, à moins que quelque chose d’inattendu se passe. À ce stade-ci des choses, par contre, ni un ni l’autre ne sont au courant de leur présence respective. Pour Silenda, ce n’est que pimenter le jeu davantage. Elle qui déplore trop souvent de n’avoir que rarement des adversaires à sa mesure. Où est le plaisir quand c’est trop facile?


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Jeu 26 Déc - 12:38
Le verre arriva prestement. Whiskey corellien, avec un glaçon. Impossible, cependant, d’apprécier le bourbon avec 2B qui bourdonnait à son oreille.

« 2B, coupa le commandeur, dis-moi plutôt quelque chose qui m’intéresse.
J’allais raconter la chute ! se plaint le droïde. Soit, parlons des choses ennuyeuses : les nouveaux venus ont été scannés à 74%. Rien de plus douteux que le passager lambda du vaisseau.
Autant dire que tout le monde est une bombe à retardement.
Je te trouve bien pessimiste. Sinon, je n’ai toujours rien pour la mercenaire.
Elle se rapproche du bar avec une meute à ses pieds. Je vais probablement devoir bouger vers un endroit plus calme.
J’ai tenté d’installer une backdoor sur les commandes des capsules de sauvetage du vaisseau selon tes instructions, mais il me faudrait un accès depuis un terminal central. De cette manière, nous pourrions te verrouiller l’accès à au moins une capsule en cas de retraite forcée.
Le terminal boursier est au moins connecté aux antennes. Je pense que le reste des systèmes doit être accessible depuis l’endroit en fouillant un peu. Je dois pouvoir m’y connecter. »

To’Maz profita d’un éclat de rire de l’autre côté de la pièce pour se retourner d’un mouvement naturel. Faisant mine d’essayer de trouver sa provenance, il laissa ses yeux s’appesantir sur le dispositif qui trônait au centre de la pièce, afin d’analyser la machine plus en détail.

« Vous recherchez quelqu’un, M. To ? »

La voix était familière ; les yeux, bridés de base, presque fermés par cet éclat rieur qui illuminait le visage de l’homme.

« Capitaine Orochi » annoça To’Maz en cachant sa surprise.

S’ensuivit une accolade chaleureuse.

« Ici, ce sera seulement "M. Orochi", reprit l’intéressé. Un capitaine ne l’est plus vraiment à bord du bâtiment d’un autre. Et puis, j’ai cru comprendre que l’état-major n’apprécie pas fortement ces petites becquetances interlopes. Carabistouilles ! Nous ne volerions point si c’était vraiment le cas.
Probablement.
Notre bon amiral Sharef vous passerait probablement ses plus sincères salutations s’il savait que vous partagiez ma compagnie ; mais diantre, ce n’est pas vous faire honneur que de discutailler le verre vide. »

Et il apostropha le serveur pour se faire servir, de sa tonalité toute veloutée qui lui allait d’autant mieux depuis que ses cheveux avaient viré au blanc.

« Je crois apercevoir la fille du capitaine Johnson parmi la foule des poursuivants de madame » indiqua 2B.

To’Maz jeta un coup d’œil vers la masse de personnes qui s’approchait naturellement, guidée comme par un instinct grégaire tandis que la mercenaire les menait à la baguette. Veillant ensuite à avoir toute la scène dans son champ de vision – le bar, son interlocuteur, la femme d’Apex et ses soupirants – il commença à tapoter discrètement contre son verre, en langage codé :

« 2B, je vais avoir besoin de toi pour me sortir de là. »

Tout en répondant très chaleureusement à son interlocuteur :

« Je ne vous savais plus dans le circuit. Vos actions dans le secteur de Kashyyyk ont été mémorables ; mais beaucoup auraient, après coup, rendu les armes, et profité d’une retraite bien méritée.
Allons, M. To. L’éméritat n’est point fait pour moi ; l’Outrecuidant est, à mon sens, ce qui se rapproche au mieux des meilleures thébaïdes. Et si vous m’objectez que l’endroit n’a rien de calme ni d’isolé, je répondrai que c’est précisément le sens de mon propos. La mort aura tôt fait de nous faire vivre en ermites, alors profitons !
Loin de moi l’idée de remettre vos dires en question.
Et puis, de nous deux, c’est vous qui êtes hors circuit si je ne m’abuse. Fichtre, rappelez-le-moi avant que l’alcool ne me tourne, s’ébaudit-il dans un rire presque gras. Je ne voudrais pas me risquer à vous communiquer des secrets trop gênants.
N’ayez crainte. J’ai un poste de consultant spécial auprès de l’amirauté, avec toutes les accréditations adéquates. »

Lors de son entrée au renseignement, To’Maz avait veillé à ce que l’armée ne lui ferme pas totalement ses portes, et l’intelligence républicaine l’avait aidé à consolider sa position. Son personnage de consultant était l’une des nombreuses identités qu’il pouvait utiliser lors de ses missions ; en particulier lorsqu’il enquêtait sur l’intégrité des membres de l’état-major. Une ritournelle dont il avait fait usage, après avoir été blanchi de tout soupçon, durant les derniers mois de l’affaire "M", afin de débusquer certaines taupes du directeur corrompu. De fait, un officier qui se savait scruté par un représentant du renseignement avait tôt fait de se tenir à carreau ; mais un auditeur ? Qu’ils soient mandatés par des sociétés privées ou par une commission rogatoire du sénat, cela représentait une menace bien moindre : il s’agissait au mieux d’un représentant de lobby privé que l’argent saurait faire plier, et au pire, d’un fonctionnaire laxiste et léthargique qui prendrait six mois à retranscrire deux semaines de poste en un rapport long et pompeux.

« Il y a une fenêtre pour contourner le gros de la foule en bousculant un minimum de gens » l’alerta le droïde.

Quelques personnes s’étaient en effet détachées du groupe en approche, libérant un couloir que son HUD mettait en valeur en surimpression sur son champ de vision.

« Les caméras ? demanda silencieusement To’Maz. Une vue d’ensemble serait la bienvenue.
Je n’ai pas accès aux images les plus récentes. Les protocoles ont dû être réinitialisés lors de notre dernière escale. Notre mouchard est toujours en place ; un accès au terminal me permettrait de relancer notre monitorage en un rien de temps. »

Cela faisait maintenant deux bonnes raisons de changer d’endroit au plus vite. Attiré par le bruit de la foule qui se séparait, le capitaine Orochi se tourna un instant vers la mercenaire.

« Drôle de bout de femme, commenta-t-il en regardant à nouveau le commandeur. En ce qui me concerne, cela ne m'intéresse plus. J’ai été marié trois fois ; entre tarasconnades et rodomontades, l’exercice m’a passé l’envie de réessayer. Nous sommes des hommes d’action, M. To. Les épousailles, pompons et fanfreluches, cela ne nous réussit jamais.
Vous ne croyez pas si bien dire. »

A son oreille, 2B pépiait :

« Il serait convenable de terminer la conversation à la fin de votre verre. Prétexte une envie pressante ; c’est l’une des excuses les moins vexantes d’après mes bases de données, avec la réception de la nouvelle de la mort d’un proche, et l’imminence d’une frappe de missile. »

Mais son interlocuteur reprenait de plus belle :

« Êtes-vous ici pour acheter ou pour vendre ? Peut-être seulement pour reluquer ; je ne vous jugerais pas.
Je suis un homme d’opportunités. Je verrai, selon ce qui me tombe dessus. »

Il veilla à ne pas lui retourner sa question ; il eut néanmoins droit à une réponse.

« Personnellement, je trouve dans l’import-export une seconde nature. Ne me regardez pas comme ça, je n’implique dans mes affaires privées aucun élément financé par les impôts de nos concitoyens. Voyez-moi plutôt comme un boursicoteur un peu trop riche pour son propre bien. »

Le passage se refermait de nouveau, au grand dam du Turian.

« Et comment je vais traverser tout ça, maintenant ? grinça To’Maz en tapotant contre son verre.
Avec les coudes, je le crains, répondit 2B. Cependant, ne t'épanche pas trop en excuses : le jeu de cette mercenaire est caractéristique de l’archétype de la femme fatale. Lui adresser durablement la parole, c’est perdre instantanément toute chance de susciter son intérêt.
Ça m’arrangerait personnellement, mais elle a l’air de s’être entichée de la fille du capitaine Johnson. Elle pourrait être un bon vecteur d’approche.
Dans ce cas, je n’ai pas besoin de te rappeler le meilleur moyen d’attirer une telle femme. »

L’ignorer.

Le plan était donc tout trouvé. Il finit son whiskey et s’excusa auprès de son interlocuteur.

« Veuillez m’excuser, M. Orochi. Je n’en suis pas à mon premier verre, et ma vessie commence à me le faire sentir.  
La vieillesse prend son dû sur nous tous. Je me souviens de soirées avec Sharef où vous finissez par nous border tous.
Vous savez comment me contacter. Invitez-moi à l’occasion, et je vous montrerai qu’il me reste un grand nombre de mes capacités. »

Ce faisant, il se leva et commença à fendre la foule qui avait commencé à gagner le bar. A l’approche de la femme mercenaire, il se fendit d’un simple « pardon » tandis qu’il se faufilait par-delà, et commença à continuer sa route jusqu’à l'holotable centrale.
Silenda
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Commandant de l'Imperial Intelligence
Commandant des Renseignements Chiss
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Jeu 26 Déc - 19:02
Intéressant. Certains ne semblent pas vouloir se mêler à la masse et ce sont en général les cas les plus fascinants à étudier. Normal, donc, qu’elle se dirige vers les « réfractaires », peu importe le troupeau qui la suit. L’essentiel étant, bien sûr, de toujours conserver les apparences. De ne pas avoir l’air trop curieuse. Chose difficile parfois pour la Chiss dont l’esprit curieux veut toujours comprendre davantage. Et comme elle aime considérer de multiples options… Mieux vaut rencontrer le plus de personnes possibles. Cela étant, le moins humains des deux en train de discuter semble, bien qu’un œil moins attentif cela ne se voit pas, vouloir s’en aller. Il cherche à éviter la foule. Ce qui est automatiquement suspect… Et donc intriguant. Et donc cela ne peut que la mettre de bonne humeur! Turian, si sa mémoire ne lui fait pas défaut. Pas très commun dans l’Empire.

Pour en apprendre plus sur cet individu, elle décide de faire la conversation à son « compagnon », l’homme d’âge avancé à qui il parlait. Elle en apprend un peu, moins qu’elle voudrait mais suffisamment pour déduire que cette envie pressante était un prétexte pour éviter une… Confrontation. De plus en plus intéressant. Cet individu semble être plus qu’initialement anticipé, ce qui ne fait que rendre le jeu plus captivant. Dans cas, il faut trouver un moyen de le faire venir à elle volontairement. Pour le moment, par contre, elle retourne se mêler aux riches et influents. Elle remarque, au fil de la soirée, un second Turian qui semble regarder le premier avec beaucoup d’attention. Naturellement, pour un œil entrainé comme le sien, ce sont des choses qui se remarquent aisément. Et il regarde aussi souvent en direction de la fille du capitaine. Hum. Voilà qui est curieux. Très curieux.

Le plus simple est encore de le mentionner, subtilement, dans une conversation avec la demoiselle. Ce lui qui n’était pas au bard semble avoir un léger historique avec elle pour une histoire d’arme. Voilà une idée amusante. Admettons que les deux Turians soient de mèche pour… Une raison pour le moment purement théorique, ayant pour seul point commun une arme antique. Pour forcer l’un ou l’autre à devoir jouer selon ses termes, il va falloir s’assurer d’avoir suffisamment de cartes dans son jeu pour prétendre à une main gagnante. Convaincre la demoiselle de lui « prêter » l’arme en question est plus simple que prévu, Silenda ayant l’habitude de la manipulation d’une part et la fille du capitaine n’est pas immunisée à ses charmes. Le précieuse fille de son papa aurait-elle un côté moins… Sage? Modérément intéressant, bien moins que son « prix ». Elle laisse quand même une note dans le coffre-fort, sait-on jamais. Ne serait-ce que pour attirer l’attention du Turian.

Un morceau de papier avec un « baiser » en rouge à lèvres. Rien qui puisse laisser de quoi faire une analyse ADN ou assimilable, naturellement mais s’ils sont un minimum malin, il n’y a pas trente-six possibilités quant à un « coupable potentiel. Et elle ne fait pas forcément d’effort pour dissimuler l’arme puisqu’elle va la présenter à son patron. Le chef de guerre, probablement un abonné aux abus de substances, ne semble pas vraiment commenter sur qui elle est mais chose certaine, il a trouvé ce qu’il veut acheter désormais. Tel un enfant devant un jouet, note mentalement Silenda en se disant que c’est une chose de tenter de manipuler la fille du capitaine pour obtenir l’arme, ce sera un tout autre jeu de l’enlever au chef de guerre ou plus précisément, à celle qui l’a en sa possession en ce moment et qui ne quitte plus le chevet de son supérieur. Voilà comment on rebrasse les cartes et on rend le jeu plus intéressant…


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Ven 27 Déc - 7:41
To’Maz se faufila jusqu’au terminal boursier sans anicroche. Faisant mine de se saisir d’un holopad libre de sa main gauche, il palpa de la droite sous la table jusqu’à trouver un accès physique à l’holotable, où il y plugga son interface de connexion. Déjouant sans difficulté les protections qu’il avait déjà bypassées plusieurs fois depuis le début de son séjour, il retrouva très vite les traces de sa précédente intrusion – des petits cailloux qu’il avait semé à sa propre intention, difficilement repérables pour un œil averti, indécelables pour les autres – et remonta jusqu’aux systèmes de surveillance.

« 2B, marmonna le commandeur, donne-moi des bonnes nouvelles.
Il semblerait que la mercenaire t’ait repéré.
Ton sixième sens de droïde de protocole ?
Oui. Et le fait qu’elle discute avec le capitaine Orochi, et que ce dernier ne se prive pas de regarder dans ta direction. »

L’extrait vidéo vint se coller en surimpression sur son champ de vision. L’appât avait mordu à l’hameçon et s’intéressait à lui. L’épiait-elle déjà au bar, lors de sa discussion, pour avoir su que le vieil officier le connaissait ? Intriguant. De toute façon, le vieillard ne connaissait à son propos rien de compromettant, si ce n’était des histoires de beuveries à tire-larigot. Pour l’instant, il restait bénéficiaire de ces échanges.

« Peux-tu profiter de l’antenne pour amplifier la puissance de ton signal et accélérer tes recherches ?
C’est dans le domaine du possible. Le cryptage du canal ?
Le dispositif est fait pour supporter des transactions bancaires. Cela devrait faire l’affaire. »

Cela rappelait à To’Maz une mission d’infiltration dans un casino, où il devait prendre sur le fait un sénateur haut-placé soupçonné de collusion avec l’ennemi. Son meilleur moyen de communiquer avec l’extérieur demeurait alors par l’intermédiaire de virements de fonds, encryptant l’information utile tant sur la valeur des sommes et l’identité des destinataires que sur la fréquence des transactions.

S’aménageant une plage de fréquences dégagée sur le canal crypté du terminal boursier, en s’assurant qu’aucun mouchard étranger ne demeure dans le système, le commandeur termina d’établir le lien-relai entre 2B et sa frégate camouflée.

« Cette séance sera fructueuse, l’interpella un Zabrak dont la cravate, aux nœuds tressés de nombreux motifs complexes, se terminait en sept branches qui tombaient élégamment sur son veston de velours.
Assurément, s’enthousiasma To’Maz en recommençant à tapoter sur la table. 2B, combien de temps ?
Une bonne minute. Peut-être deux. »

To’Maz profita de sa connexion à l’antenne pour rechercher les dernières nouvelles des marchés galactiques.

« SolarStream Motors gagnera 4 points d’ici la clôture de la session, parole d’expert.
Leur partenariat avec Rothana Heavy Engineering était un pari risqué, mais réussi, débita aisément To’Maz en réaction tandis que les fils holonews défilaient sous son regard bionique. Assurément, les DuCade tirent peut-être davantage d’avantages de cet accord bilatéral ; mais cela a sauvé SSM d’une OPA agressive de la part de Hammer Corporations, a contrario de MPE Inc.
Je pense qu’un conglomérat Hammer-MPE-SSM aurait redynamisé le marché des prestataires d’équipement de vaisseaux, et peut-être, pourquoi pas, donné un coup de pied dans la fourmilière en forçant des renégociations de contrats de haut vol. Personnellement, je vois d’un mauvais œil le quasi-monopole de Rothana. Ce n’est pas bon pour les affaires. Et ce n’est pas Rendili SD ni les manufactures de Naboo qui suffiront à changer cet état de fait.
J’ai terminé les scans, intervint 2B.
A la bonne heure, tapota To’Maz, tout en répondant à son interlocuteur de fortune. Je vous conseille de regarder du côté de SDA Weaponry. Une licorne que les grands auront tôt fait de s’arracher.
Un conseil avisé, mais je vous ai devancé. J’ai déjà posé une option pour dix mille de leurs actions. Si vous voulez bien m’excuser. »

Et le Zabrak retourna à ses chiffres, au grand soulagement du commandeur. Se déconnectant du terminal, il dissimula une puce à onde courte sous le moniteur pour conserver son accès aux différents systèmes qu’il avait piratés jusqu’alors, emportant avec lui l’un des datapads en libre accès.

« Du nouveau sur la mercenaire, 2B ?
J’ai deux mauvaises nouvelles. La première : elle n’est plus au bar. La seconde : elle n’est pas dans nos bases de données.
Tu as bien tout fouillé ? Recensements des orphelinats ? Registres d’esclaves affranchis ?
Loin de moi l’idée d’affirmer que les services de renseignements républicains n’ont pas réussi à ficher l’intégralité de la galaxie, mais il semblerait qu’elle fasse partie des individus ayant passé au travers des mailles du filet. »

Cela faisait d’elle la plus dangereuse des bombes à retardement.

« Ouvre grands tes récepteurs, asséna To’Maz en suivant le flux imposé par les barrières de cristal jusqu’à la piste de danse. Je veux que tout ce qui se dise à propos d’elle sur ce vaisseau me soit retranscrit.
Mais comment savoir qu’on parle d’"elle" ? Je peux opérer une recherche par mots-clés, mais je doute de l’efficacité de la démarche.
Propose toujours.
"Femme" "bonne" "décolleté" "plongeant", commença à lister le droïde en chantonnant.
En effet, c’est une description assez générique de l’escort girl lambda, comme il y en a des dizaines à bord » soupira le commandeur.

C’était à peu près le pire moment pour que Ken’loq vienne lui parler ; et ce fut précisément celui que le contrebandier choisit pour l’aborder.

« La fille du capitaine, l'agressa-t-il presque, quoi qu'il ait au moins eu la décence de parler à voix basse. J’l’ai vue aller dans sa chambre avec une autre meuf.
Une… "autre meuf" ?
La donzelle tatouée que tout le monde reluque depuis tout à l’heure, et qui traîne avec les mercenaires. »

To’Maz visionnait en simultané les extraits de surveillance des dernières minutes, remontant au moment où la femme mercenaire quittait le bar, suivie de la fille du capitaine, pour se diriger vers les quartiers de cette dernière.

« Je savais qu’c’était pas mon charme qui faisait défaut, enragea le contrebandier. Madame a déjà quelqu’un ? Mon cul ! La gosse à Johnson, c’est une brouteuse de cha…
Ne va pas trop vite en conclusions, tempéra To’Maz qui désirait éviter une hausse de ton et les milliards d’incidents diplomatiques qui s’ensuivraient. La fille du capitaine a l’air d’apprécier la compagnie de cette bande de mercenaires ; c’est tout ce que l’on peut affirmer pour le moment.
Les v’la qui reviennent ! »

Ils se dissimulèrent dans la foule – To’Maz avec une aisance plus naturelle que son compagnon d’infortune –, laissant passer les deux femmes, dont le langage corporel trahissait une profonde complicité. Le commandeur ne put s’empêcher de remarquer l’arme étrange qu’elle arborait à ses côtés.

« C’est…
J’ai vu, le coupa le commandeur. Évite de crier ou d’hyperventiler, c’est peut-être un leurre. Il n’y a qu’une seule manière d’en avoir la certitude. »

Qu’est-ce que la mercenaire cherchait en se procurant cet objet, ou une copie de ce dernier ? Si cela avait rapport avec To’Maz et son affaire, c’était qu’il y avait eu fuite ; et la fuite ne venait certainement pas de lui. Ken’loq était de fait le coupable idéal. Après tout, il lui avait bien parlé de ses tentatives d’approche de la fille du capitaine ; peut-être en avait-il trop dit ; peut-être avait-il, par la suite, manqué de subtilité dans son rôle de personnel de bord, car le commandeur, de son côté, avait veillé à ce que peu de liens transparaissent entre lui et son comparse. S’ils s’étaient entrevus, cela avait jusqu’alors été seulement en privé – la conversation qui venait d’avoir lieu faisant office d’exception. Restait la ressemblance raciale : un élément qui les rapprochait naturellement, mais qui ne laissait pas deviner la complexion de leurs rapports. Seul un esprit aiguisé, ou du moins averti, pouvait relier les points.

Il fallait cerner au plus vite la nature de l’objet que la mercenaire avait désormais en sa possession. Cela ne pourrait probablement pas attendre les enchères, car les cartes semblaient pouvoir être rebattues en un claquement de doigts. Conséquemment, To’Maz devrait avoir recours à son attirail pour écourter la chose. Commandant son comparse comme un homme de son rang devait commander son valet, ils s’éclipsèrent en bonne et due forme de la pièce centrale, s’aventurant vers le compartiment où devait se trouver l’arme. Devant la chambre, les deux gardes étaient toujours en poste, stoïques.

« Va leur demander s’ils ont vu la fille du capitaine récemment.
Et toi ?
Ne t’occupe pas de moi. »

Profitant de la distraction apportée par l’autre Turian, il se mit en disposition d’utiliser son module de camouflage et pirata l’accès à la chambre en quelques instants. Lorsque le ton monta, il ouvrit la porte dans un bruit qui se perdit au milieu des éclats de voix.

A l’intérieur, le désordre relatif n’avait rien d’inhabituel pour une pièce de vie régulièrement usitée. Pas de trace particulière suggérant des mouvements intenses et récents : luttes et ébats pouvaient être rayés de la liste des possibles. Finissant de balayer la chambre du regard, il repéra rapidement le coffre-fort qu’il déverrouilla sans davantage de difficulté, trouvant au sein de ce dernier, en lieu et place de l’arme convoitée, la note efféminée.

« Effectivement : elle nous a roulés » grommela To’Maz en attrapant le papier de sa main prothétique et en effaçant les traces de son passage, retournant jusqu’à l’angle du couloir, et réajustant sa tenue civile après avoir désactivé son champ d’invisibilité.

Analysant de manière sommaire le papier, il ne décela aucun indice supplémentaire : pas d’empreinte, pas de matière organique visible. Une analyse plus poussée le mettrait peut-être en tort, mais prendrait du temps. Du temps qu’il n’avait plus.

« La mercenaire montre l’arme au chef de guerre d’Apex. Ce dernier a l’air intéressé, mais il ne tient pas très droit ; je dirais qu’il est… enfariné.
Très bien, grinça To’Maz en gardant son calme. On passe au plan B.
Parce qu’on avait un plan A ? »

Ken’loq arriva devant lui en chancelant, avec en toile de fond les silhouettes des vigiles qui retournaient à leur garde.

« T'aurais pu... v'nir m'aider, se plaignit-il, effectivement mal en point.
Je t'ai aidé. C'est juste que tu ne m'as pas vu. Regarde ton état. Combien j'ai de doigts ?
J’crois que j’ai la lèvre fendue, balbutia-t-il
Tu es un Turian. Tu n’as pas vraiment de lèvre.
Ah oui… C’est vrai. »

Il fallait agir vite. La priorité ? Trouver l’identité de la mercenaire inconnue. La paranoïa du commandeur refaisait surface, passant au crible les différents scénarios possibles. L’histoire de l’arme devenait un prétexte pour quelque chose de bien plus intense, probablement tout aussi intéressant. Elle se savait pistée, avait testé le Turian avec cette note ; probablement qu’elle n’aurait pas souhaité rentrer en contact avec lui s’il ne l’avait pas débusquée. A l’archétype de la femme fatale se greffait un jeu plus subtil, une sorte de séduction par la ruse, par l’intelligence.

To’Maz saisit Ken’loq par les épaules, dissimulant par là-même un mouchard dans le repli arrière du col de sa tenue, que seul un œil entraîné pourrait détecter. Au mieux, le commandeur obtiendrait davantage d'informations sur la situation ; au pire, il saurait qui dans le vaisseau était formé au contre-espionnage avancé – un autre petit caillou de son cru. A ce titre, la fréquence du mouchard n'était pas la fréquence principale qu'utilisait To'Maz, mais restait au demeurant une ligne sécurisée.

« Tu vas reprendre tes esprits et aller servir du champagne à ces messieurs les mercenaires, le somma-t-il d’une voix calme mais impérieuse. Au gradé d’Apex, tu iras donner la drogue la plus dure que l’on peut trouver dans les réserves personnelles du capitaine Johnson, en lui signifiant que c’est un cadeau de la maison. Pas d’entourloupe, je veux vraiment la came la plus puissante que tu trouves, quelque chose qui convienne à un invité de marque de sa trempe. Pour être franc, je veux qu’il soit dans les pommes avant le début des enchères. Ce n’est pas une vraie fête sans une petite overdose.
Eh, j’suis pas ton larbin, objecta le Turian en tenue de serveur.
Tu veux ton arme ? Alors fais ce que je te dis. Sinon, retourne te gaver comme une oie. »

Il y eut un silence. Puis le contrebandier acquiesça mollement, épousseta sa tenue, et commença à se remettre en route. Il fut cependant arrêté une nouvelle fois par le commandeur.

« Si d’aventure la mercenaire tatouée traîne dans les parages du chef de guerre, tends-lui ça de ma part. »

Et il lui rendit le papier marqué d’un baiser ; cependant, To’Maz avait griffonné au dos de ce dernier les caractères "I9" ; c’était le numéro de l’un des boxes isolés à disposition des invités. Si d’aventure la demoiselle désirait procéder à un échange, ce serait sans doute l’endroit le plus civilisé pour le faire, puisqu’il semblait désormais que leurs curiosités mutuelles aient été piquées au vif..


Dernière édition par To'Maz le Ven 27 Déc - 13:02, édité 1 fois
Silenda
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Commandant des Renseignements Chiss
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Ven 27 Déc - 12:59
Silenda avait bougé ses pièces et maintenant, il fallait attendre la suite. En bonne subordonnée attentive aux besoins de son patron, elle ne le quittait plus vraiment et s’assurait qu’il ne consomme pas trop, le réprimandant sur un ton espiègle pour ses excès. Le cerveau embrumé par la trop forte consommation d’alcool et de drogues du chef de guerre ne semblait pas trouver étrange qu’une superbe femme s’occupe de lui et en bon pantin, car il n’était qu’un accessoire à ses projets, il faisait ce qu’elle disait de faire. Toute en sourire et en charme, l’espionne continuait de jouer à un jeu dangereux où les amateurs perdent rapidement, à commencer souvent par leur vie. Le manque de subtilité du second Turian était presque amusant en tout cas. Définitivement, l’autre par contre était d’un autre calibre. Un autre espion? Si oui… Le jeu n’en devenait que plus excitant. Pourquoi jouer, autrement, ce serait vide de sens…

Le serveur Turian se pointa avec une forte quantité de drogue qu’il tendit au chef de guerre qui tendit la main pour la prendre mais elle lui attrapa délicatement le poignet et à son expression furieuse, lui murmura d’un ton espiègle à l’oreille comme qui il devait être en pleine possession de ses moyens pour les négociations à venir. Ne pouvant passer sa frustration sur cette superbe femme, il la passa alors sur le pauvre serveur, le poussant violemment par terre avant de l’insulter copieusement, attirant plus d’attention que le pauvre alien en aurait voulu. Maintenant qu’il était dans le collimateur de l’APEX et que le capitaine de ce bâtiment était en train de fendre la foule de curieux avec ses propres forces de sécurité, il serait beaucoup plus difficile pour quiconque se servait du serveur de le faire…Efficacement. Si elle voulait forcer la confrontation, elle devrait le faire avec un désavantage théorique, après tout. Donc…

La fille du capitaine s’approcha de Silenda, regardant d’un air dédaigneux le Turian comme si c’était la première fois de sa vie qu’elle le voyait. Intéressante réaction. Le serveur tenta de tendre dans la direction de Silenda un papier qu’elle reconnut. Donc… Lui ou son comparse avait été dans le coffre-fort. De plus en plus intrigant. Une idée malicieuse lui passant par la tête, elle ramassa le papier et le donna à la fille du capitaine en lui disant que non seulement le Turian n’avait pas de manière face aux invités, en plus, il avait fouillé dans sa chambre. Tout bas, dans le creux de l’oreille et quand la fille du capitaine voulu manifester sa colère, elle fut réduite au silence par une étreinte réconfortante et protectrice… Et une suggestion. Silenda avait bien vu le rajout à la note. Mais elle ne comptait pas aller où elle serait désavantagée. Les meilleures idées qu’on a étant celles que d’autres nous mettent dans la tête, la Chiss décida de jouer.

Sans doute est-ce un admirateur, avait-elle murmuré avant de convaincre la fille d’aller au box I9. Et lors de l’étreinte, elle avait habilement posé un mouchard quelque part dans un pli de cette tenue fort travaillée et dégoulinant de luxe. Pas le genre de chose qu’on trouvera facilement et quand bien même… Technologie de la branche « renseignements » de l’APEX. Qui l’attendrait dans le fameux box? Mystère. Mystère. Autrement, le meilleur moment suivant serait pendant la danse d’ouverture qui précéderait nécessairement le discours du capitaine. Parce que du reste, à part des commentaires passés sur son physique et un jeu élaboré, elle restait de façon ô combien frustrante une variable complètement inconnue. Il y avait quelque chose de particulier avec le second Turian. Déjà, un intellect aiguisé, ce qui n’est pas donné à tous. Ensuite, la faculté d’entrer dans la même danse qu’elle et se débrouiller admirablement bien. Quel fascinant individu… Le repérant, légèrement en retrait, elle lui fit un clin d’œil séducteur.


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Lun 30 Déc - 18:11
Comme prévu, Ken’loq se rapprocha des mercenaires, flûtes de champagne et poudre blanche disposées sur son plateau. Cependant, lorsque la proie s’apprêta à foncer tête baissée vers l’appât, la mercenaire l’envoûta pour arrêter son geste, probablement pour ne pas aggraver son état déjà douteux – la façon dont elle lui avait saisi le poignet et ses susurrements ne laissant que peu de doute à ce sujet. Chez le chef de guerre, l’incompréhension se transforma en rage aveugle tandis qu’il renversa brutalement le serveur, envoyant valser alcool et drogue, le fracas des verres ne manquant pas d’attirer l’attention de toute la pièce.

Écoutant d’une oreille distraite le mouchard posé sur son collègue Turian, il ne put capter le nom de la femme ; mais il entendit bien distinctement une ribambelle d’insultes dont certaines vinrent enrichir son vocabulaire.

« Votre collègue semble s’être fait de nouveaux ennemis, s’attrista le droïde.
Il est assez grand pour s’en faire tout seul, balaya To’Maz sans s’émouvoir davantage. Un peu plus, un peu moins… »

Mais tandis que la mercenaire et la fille du capitaine recommençaient leurs messes basses, To’Maz nota un fait intéressant : les cinq gardes au pied desquels Ken’loq avait atterri, sous couvert d’évacuer manu militari le Turian qui avait visiblement déplu à leur supérieur, avaient subtilisé les nombreuses barrettes de drogue tombées à terre et commencé à les consommer de concert, à l’abri des regards indiscrets.

« Cela ne va pas bien se finir » lâcha le commandeur en assistant à la scène.

La carte du baiser fut échangée une première fois. Puis une seconde. Visiblement, la mercenaire avait convaincu sa complice de se rendre au rendez-vous à sa place. Encore un escamotage douteux ; l’accolade qu’elles s’échangèrent étant au demeurant très fusionnelle.

« 2B, demanda To’Maz, qu’est-ce que la fille du capitaine peut espérer d’un morceau de papier avec du rouge à lèvre féminin déposé dessus en guise de paraphe ?
Ma nature de droïde de protocole et mon passif de droïde de combat semblent s’accorder sur le point le plus probable : Ken’loq avait probablement raison.
Ken’loq ? Avoir raison ?
Eh bien, disons que c’est probablement une, euh, ouvrez les guillemets, "brouteuse de cha…"
Une minute. »

Comme si cela ne suffisait pas, la femme mystérieuse l’avait repéré dans la masse, et lui fit un clin d’œil plutôt osé. Une prise de contact directe qu’il n’espérait plus, quoi qu’il ne la comprît pas vraiment. Elle avait au moins l’avantage de lever toute ambiguïté sur leur connaissance mutuelle du fait qu’ils étaient entrés dans la même danse. To’Maz roula des yeux et retourna se fondre dans la foule.

« Je crois que tu as une touche, fanfaronna 2B.
Je suis réjoui, je suis extatique, je trépigne de joie » soupira le commandeur en révisant ses plans.

Les motivations de la femme n’avaient, à son sens, rien de logique. Pourquoi tout ce cérémonial, pourquoi toutes ces passes d’armes ? Elle jouait avec lui, désirait se jouer de lui. Mais To’Maz n’avait pas bravé l’ombre et la flamme à travers la galaxie pour se retrouver mis à mal sur son propre terrain d’opération. Le peu de fierté qui lui restait, il l’avait en travers de sa gorge ; ça, mais aussi une légère étincelle dans les yeux, celle de la curiosité. Lui qui avait saboté des complexes de robotique secrets, fait passer à table des taupes profondément enracinées au sein de l’organigramme républicain, dérouté des escadrilles ennemies entières grâce à des ordres falsifiés, trouvait dans cette mission, comparativement simple, une résistance, un challenge auquel il ne s’attendait pas. Un défi inédit, sous les traits d’un ennemi trouble aux desideratas incongrus. Quelque chose qui n’obéissait à aucun schème classique ; de chaotique, dirait-il même. Certes, le commandeur s’en serait volontiers passé, mais il ne pouvait renier le fait accompli : "il avait une touche". Et vraisemblablement pas des moindres.

« 2B, progression de la fille du capitaine vers le box ?
A la vitesse de son pas et la fréquence de ses arrêts pour répondre aux apostrophes de l’assistance, j’estime qu’elle y sera d’ici une dizaine de minutes, clama le droïde.
Et le capitaine Johnson ?
Elle l’évite, et ça la ralentit, car papa Johnson prend tout son temps. Il semble néanmoins se diriger vers ses quartiers, où il devrait se préparer pour le bal ; après quoi il remontera au balcon du poste de pilotage pour son discours.
Un ETA des évènements ?
Quarante-deux minutes et vingt-trois secondes avant le bal d’ouverture, Cinquante-sept minutes et autant de secondes avant le discours du capitaine. Si tout se passe bien.
Et si tout ne se passe pas bien ?
Pourquoi cette question ? Tu as un mauvais pressentiment ? »

En analysant les caméras, il retrouva la trace de Ken’loq en route vers les cuisines – c’était sur le chemin des boxes. Attrapant un verre d’alcool sur une table de sa main prothétique, il se déplaça avec célérité – mais non sans classe – à sa rencontre, doublant au passage la VIP, de sorte qu’il intercepta l’autre Turian dans un couloir peu fréquenté ; celui-ci fut d’ailleurs presque surpris de le revoir si tôt.

« Ta gueuse, râla le contrebandier. Elle a tout fait capoter. Pire que lorsqu’on a servi des moules avariées, l’autre jour.
J’ai vu, concéda le commandeur. En fait, je pense que la moitié du vaisseau a dû le voir, et l’autre a dû l’entendre. On va devoir improviser.
Et t’as une idée de génie, je suppose ?
Il te reste de la poudre ?
Les salauds m’ont tout pris. »

To’Maz le regarda d’un air qui se passait de commentaires. Ken’loq finit par rouler des yeux et sortit une barrette de drogue de sa poche, qu’il lui tendit dans un chiffon.

« J’croyais que t’avais arrêté, s’amusa le faux serveur.
Ne t’occupe pas de moi, balaya To’Maz. Tu vas avoir du mal à continuer ton rôle après l’affiche que tu viens de te payer. Je peux te faire confiance pour remédier à ça ?
J’en prends p’tet plein la gueule, mais j’suis pas le dernier des nazes, s’enorgueillit le contrebandier. Quand ça chauffe pour moi, j’sais prendre la tangente.
Je compte sur toi pour me retrouver dans de meilleures dispositions.
T’inquiète, s’enflamma Ken’loq en bombant le torse. De nous deux, j’ai toujours été l’plus débrouillard. Mais j’dois bien r’connaître que tu t’es amélioré avec le temps. »

Nouvelle accolade amicale ; et l’autre Turian s’éloigna en direction des soutes.

Une fois celui-ci hors de vue, To’Maz reprit rapidement sa route. Le box I9 n’avait pas été choisi par hasard : l’endroit avait précédemment été utilisé par de nombreux membres d’Apex pour leurs affaires préliminaires aux enchères. To’Maz avait pensé qu’un terrain familier pourrait amadouer la mercenaire, mais elle n’avait visiblement pas pris cette main tendue – peu étonnant, au final, de la part de quelqu’un qui n’était probablement pas la personne qu’elle voulait faire croire.

Soit.

Tout d'abord, To'Maz utilisa son lien avec le système de surveillance pour faire boucler les caméras sur des images de couloir vide, afin de pouvoir faire ses préparatifs au calme. Se positionnant dans le box I9, To’Maz utilisa l’éclairage intelligent pour donner au fond de la salle une atmosphère tamisée ; après quoi il sortit des lieux et se positionna dans le box en face. Il humidifia le chiffon à l’aide de l’alcool, et vint y écraser une grande partie de la poudre. Se dissimulant à nouveau, il afficha grâce à son projecteur holographique sa silhouette, de dos, dans la pièce qu’il venait de préparer : la faible luminosité ne laissait entrevoir qu’une ombre humanoïde. Lorsque son invitée finit par arriver dans la salle – il avait continué à épier ses mouvements grâce aux caméras – elle se trouva quelque peu surprise par cette vue. Deux pas en avant de sa part, et il était derrière elle, appliquant délicatement, mais non moins fermement, le chiffon drogué contre son visage, l’empêchant de crier ou de se débattre.

Respirer autant de poudre et de vapeurs d’alcool en si peu de temps, par surprise qui plus est, eut tôt fait de rendre sa victime inconsciente. Vérifiant ses constantes vitales, il alla ensuite l’asseoir près de la table, maquillant la scène en une séance de shoot qui aurait mal tourné, scénario d'overdose qu’il rendit plausible grâce au verre d’alcool vide et au reste de poudre. Il veilla également à la fouiller, attrapant son pass et son comlink personnel. Ceci fait, il verrouilla l’accès à la pièce derrière lui grâce à un cryptage de son cru que des amateurs ne casseraient pas de sitôt.

« L’oiseau est dans le nid, se réjouit To’Maz après s'être éloigné des lieux.
L’interroger avant aurait pu s’avérer bénéfique, nota 2B. Non pas que je n’apprécie pas tes accès de violence et d’injustice gratuite, loin de moi l’idée, mais c’était tout de même un accueil un peu rude.
Connaître les mensonges que notre inconnue a pu lui débiter ne m’intéresse pas, asséna To’Maz en franchissant un couloir. Elle me mène en bateau. Elle mène tous les intrigants des lieux en bateau. Il n’y a pas de raison qu’elle n’en fasse pas de même avec les gens de sa clique, ou avec sa prétendue amie. Son comportement n’est pas raccord avec un scénario contraire : la complicité avec la fille du capitaine, l’arme, la protection du chef de guerre. Rappelle-toi qu’on n’a rien sur elle, si ce n’est qu’elle m’a dans le collimateur.
C’était tout de même légèrement expéditif.
La fille du capitaine n’avait plus l’arme, trancha To’Maz. Dès lors, elle n’avait plus d’utilité pour nous. La mettre hors-jeu et la protéger d’elle-même restait la meilleure option. »

Grâce à sa puce à ondes courtes implantée sur le terminal central, il accéda rapidement aux images de surveillance des douze dernières heures, et dévia le flux d’informations vers le datapad qu’il avait emprunté plus tôt. Ses compétences d’agent lui permirent de recomposer la bande vidéo relativement facilement, et de manipuler les faits en accord avec la nouvelle version qu’il avait en tête : la femme du capitaine qui rentrait dans la salle, puis, très peu de temps après, certains membres d’Apex qui étaient en fait venus quelques heures plus tôt. Il s’agissait maintenant d’être raccord avec les caméras alentours, opérant des retouches rapides et vagues qui sauraient tromper l’œil inaverti. Les angles de vue les plus avantageux permettaient de rendre les visages méconnaissables, et tout recoupement avec la vraie chronologie, d’une certaine complication. Quelques détails, et voilà : la fille du capitaine se retrouvait à rentrer dans la salle peu de temps avant les membres de l’Apex pour consommer des substances ; les mercenaires finissaient par sortir de la salle plusieurs dizaines de minutes plus tard, sans elle.

Tant qu'il était dans la correction de réalité, il en profita également pour couper certains passages où on pouvait le voir traîner de manière trop proche de Ken'loq en vidéo. Pure précaution. Mais c'était un luxe qu'il pouvait s'accorder dans sa situation. Certaines des nouvelles transitions avaient quelque chose de faux, mais il s'agissait purement de gagner du temps.

Les bandes originales furent remplacées en bonne et due forme, et la supercherie mettrait un certain temps à être subodorée.

« Je ne comprends pas tout le mal que tu te donnes, commenta 2B. Tout le monde a vu la fille du capitaine dans la grande salle quelques minutes plus tôt.
Tout le monde a vu quelqu’un ressemblant à la fille du capitaine discuter dans la grande salle quelques minutes plus tôt, le corrigea To’Maz. D’ici une heure, la moitié de l’assemblée sera en train de comater, ne sachant pas aligner un chiffre devant l’autre ; l’autre aura été trop absorbée par ses deniers et l’imminence des enchères pour vraiment profiter de la fête. Dans ces circonstances, quels témoignages pourront être considérés comme valides ?
Ceux des soldats.
Les soldats, s’amusa le commandeur. Tu parles des mercenaires d’Apex qui sautent sur la première poussière pour la renifler, ou de ceux de papa Johnson, qui font mine de ne pas voir madame fricoter dangereusement avec ces derniers, craignant tant le père que la fille ? »

Si 2B avait pu soupirer, il l’aurait probablement fait.

« Dans tous les cas, son père risque d’être inquiet de ne plus la voir.
Probablement, mais il n’enquêtera pas davantage. Sinon, il s’y serait déjà mis. J’ai passé au crible son dossier ; il ne cautionnerait pas le dixième de ce que sa fille a pu faire ce soir lorsqu’il avait le dos tourné. Elle l’a fui jusqu’à maintenant ; qu’elle ne soit plus visible du plus grand nombre reste parfaitement cohérent.
Et sa garde personnelle ?
A leur poste devant la chambre, sauf si elle en venait à courir un grave danger et à les en alerter. C’est ce que j’ai retenu de son journal de bord. »

Il faisait nonchalamment demi-tour vers la pièce centrale où l’agitation se faisait croissante, l’alcool ayant coulé à flots et les opiacées commençant à monter à la tête des consommateurs. En recoupant les données de toutes les caméras, il parvenait à avoir une très bonne vue d’ensemble de l’endroit, lui permettant de demeurer relativement discret dans ses déplacements successifs et contrôlant lorsqu’il se mettait en valeur, s’arrêtant parfois pour saluer une vieille connaissance, prenant une bouchée de ci, une brochette de ça, en parfait aristocrate débauché. Sans oublier, bien sûr, de chercher de temps à autre sa rivale des yeux. Percer ses motivations devenait une priorité, tout comme il était urgent de déterminer son niveau réel de menace. Il devait avoir raté quelque chose.

Profitant d’une nouvelle escale à l’holotable centrale, il consulta plus en détail, sur son HUD, la liste des éléments proposés aux enchères ce soir : quelques objets d’art à forte valeur marchande, des prototypes obtenus de manière discutable, un core crypté, des clés contenant des coordonnées spatiales d’intérêts divers…

« Tout objet physique mis à la vente ce soir est entreposé dans la chambre forte du vaisseau, se sentit obligé de souligner le droïde. Gardé conjointement par des hommes d’Apex et du capitaine Johnson.
Je note. J’aimerais tout de même tenter une nouvelle communication avec la mercenaire.
Et si tu l’invitais à boire un verre ?
Tu veux absolument que je lui rentre dedans, hein ? s’amusa To’Maz.
Dans au moins vingt-quatre millions de cultures sexuées comportant un archétype male et un archétype femelle, c’est à l’homme de faire le premier pas.
Si elle avait envie d’un brandy, je gage qu’elle me l’aurait fait savoir, grommela le commandeur.
Il paraît aussi qu'avoir un gros canon aide beaucoup ; mais je ne suis pas autant expert en balistique que ton camarade.
J’accède aux sonorisateurs ; mets dans la playlist du jukebox quelque chose qui saura lui faire comprendre que je veux toujours négocier en tête à tête.
Ne m’en dis pas plus, j’ai ce qu’il te faut. »

A l’air taquin qu’avait pris le droïde, il sut immédiatement qu’il venait de faire une monumentale erreur ; sentiment renforcé lorsque les premiers mots d’une voix féminine rauque se firent entendre à la suite de la précédente chanson.

« There's a fire starting in my heart
Reaching a fever pitch and it's bringing me out the dark
Finally I can see you crystal clear
Go 'head and sell me out and I'll lay your ship bare
See how I leave with every piece of you
Don't underestimate the things that I will do
There's a fire starting in my heart
Reaching a fever pitch and it's bringing me out the dark »
Silenda
Silenda
Commandant de l'Imperial Intelligence
Commandant des Renseignements Chiss
Commandant de l'Imperial Intelligence  Commandant des Renseignements Chiss

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Lun 30 Déc - 20:54
C’était inevitable. La rencontre de deux prédateurs se tournant autour. Silenda savait qu’il y avait plus au Turian qui n’était pas un serveur et elle avait bien quelques idées en tête et si ce qu’elle suspectait était réel… Alors cette mission deviendrait bien plus intéressante. Dans ses adversaires, il n’y avait pas un million de Turians. Il n’y en avait qu’un en fait et ils ne s’étaient jusqu’alors jamais rencontrés en face à face mais souvent par l’intermédiaire de missions d’espionnage et de contre-espionnage. Elle pouvait se tromper bien sur mais… Si c’était bien lui, la note aurait dû davantage lui mettre la puce à l’oreille. En même temps… C’était il y a longtemps. Très longtemps. Trop longtemps? Mais cela avait été un duel mené de main d’expert malgré tout. La victoire de l’un avait été aigre-douce et la défaite de l’autre moins amère qu’elle aurait pu être.

Elle avait perdu cette manche, malheureusement, à l’époque. En même temps, certes, le scientifique impliqué dans l’histoire n’était pas passé du côté de l’Empire. Il était par contre passé de vie à trépas quand les soldats de la République Galactique avaient ouvert le feu sur lui, pensant qu’il agressait sa nouvelle assistante qui avait découvert son intention de changer de camp. Elle avait laissé la note dans la poche du défunt scientifique, sa façon de dire « à une prochaine fois ». Même avec du recul, il n’était plus tout à fait certaine du pourquoi elle avait posé ce geste. L’ivresse du moment? Non, ce n’était pas genre. Probablement juste pour laisser sa marque? Ses nombreux adversaires des autres services de renseignements avaient tous droit à un petit quelque chose de personnalisé quand elle pouvait confirmer que c’étaient bien eux aux commandes de la mission adverse.

Le petit gadget qu’elle avait placé sur les vêtements de la fille du capitaine pu lui en apprendre un peu mais évidemment, un peu ce n’est pas toute la vue d’ensemble. Intéressant. Très intéressant. Et définitivement, il était de mèche avec l’autre Turian… Mais dans une ligue à part. Définitivement dans le même genre de domaine qu’elle. Soit. Elle décida qu’il était plus que temps pour une rencontre en face à face. Le comment restait encore à déterminer. Ah qu’elle aurait aimé qu’il lui demande la première danse… Mais un coup d’œil à l’horloge lui révéla que ce serait hélas dans trop longtemps encore… Ou pas. À moins d’être une extraordinaire coïncidence, ce en croit n’avait jamais cru Silenda, c’était un message. Original, à n’en pas douter. De plus en plus intéressant, s’il fallait dire la vérité. D’accord. Finalement, elle aurait sa danse. Pas exactement comme prévu…

Mais c’était quand même une chanson et elle se rendit quand même sur la piste de danse, signalant clairement son intention. S’ils devaient se confronter, ce serait en pleine lumière. À eux de faire en sorte, par contre, de garder leurs secrets malgré tout. Pour sa part, Silenda relevait le défi sans une once d’hésitation. La curiosité peut pousser à l’imprudence… Si c’est bien sûr l’impression que vous désirez donner. Or, dans le contexte actuel, il aurait été impoli de ne pas répondre à cette… Invitation… Mais dans sa posture, il était claire que ce n’était pas un abandon ou une soumission. Elle garderait la tête haute et ne concèderait rien sans rien en retour. Commencerait alors la partie la plus intéressante de toute rencontre entre espion : tenter de discerner le vrai du faux et tenter de prouver ce qui ne saurait être prouvé. Elle pourrait l’accuser d’être un espion et lui de même… Mais qui les croiraient?

Et puis du reste, ce ne serait pas professionnel…


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Sam 4 Jan - 15:28
Le message était passé. En quelques sortes. La mercenaire s’était dirigée vers la piste de danse, signifiant sa réceptivité au message du commandeur ; mais la piste de danse, ce n’était pas vraiment l’endroit le plus calme pour une entrevue qu’il aurait préférée secrète et en tête à tête. Soit ; les doubles discours avaient bercé l’enfance de To’Maz à la cour, et il n’avait pas eu l’occasion de perdre la main depuis – bien qu’il ne puisse en affirmer de même pour sa patience.

Il accrocha le datapad à sa ceinture de sorte qu’il ne gêne pas ses futurs mouvements, puis se saisit d’une coupe d’alcool posée sur le plateau d’un serveur qui passait par là. Le commandeur se déplaça ensuite sans hâte à travers la foule, longeant les barrières cristallines et les buffets aux nappes tachées, évitant les gestes brusques et intempestifs des convives alcoolisés ou sous substances. S’il avait pris son temps en sortant du boxe I9, il arriva en revanche à destination en moins d’une minute, juste à côté de la mercenaire. Une proximité qu’il avait fuie il n’y avait pas une heure… Mais les choses avaient beaucoup changé depuis.

« Ce n’est pas la meilleure musique pour danser, ne put-il s’empêcher de dire pour détendre l’atmosphère aussitôt arrivé. Les paroles sont pleines de sens, mais le rythme n’est pas vraiment fait pour animer les corps. Je ne félicite pas la personne responsable du mixage sonore.
La personne responsable du mixage sonore te trouve extrêmement ingrat » grésilla 2B dans son comlink.

Il but une gorgée, s’informa sur l’heure en jetant un coup d’œil à l’holoprojecteur central.

« Le bal aura lieu d’ici une quinzaine de minutes. J’ai entendu dire qu’un vrai orchestre prendrait le relais des sonorisateurs. Cela ne nous empêche pas d’échanger ici et maintenant quelques pas d’échauffement. Je trouve qu'il est toujours bénéfique de jauger sa future cavalière. »

Une obséquiosité qui l’importunait quelque peu, même si le commandeur s’appliquait à n’en laisser rien transparaître ; après tout, To’Maz avait toujours eu du mal à être conciliateur avec ses rivaux. Les collusions, les demi-mesures et autres convictions à taux variables, ce n’était pas fait pour lui. Il en avait fait les frais dans chacune de ses carrières, avec ceci de paradoxal qu’il tenait néanmoins particulièrement à se faire une idée, à chaque fois, des motivations précises de ses ennemis. Un soubresaut d’empathie, d’une part. Une volonté boulimique de comprendre les choses, d’autre part – car même si comprendre l’ennemi était le premier pas pour lui donner raison, c’était également la clé pour entrer dans sa tête.

En l’occurrence, sa rivale du moment… Avait quelque chose de particulier. Plus la soirée avait avancé, et plus son aura avait effleuré sa mémoire sans qu’il ne sache vraiment resituer pourquoi – car il y avait eu autre chose que l’évident désagrément que ses manigances avaient pu causer. Il aurait été hasardeux, mais pas impossible, que leurs routes se soient déjà croisées par le passé… Était-ce le cas ?

Son visage ne lui disait rien, mais cela n’était pas très significatif dans le milieu de l’espionnage. Lui-même avait déjà eu recours à des droïdes médicaux pour certaines missions à tête découverte, et les miracles de la technologie avaient su abonder dans bien des domaines liés à toutes sortes de techniques de dissimulation. Sans parler des changeformes. Bien sûr, il ne pouvait s’empêcher d’utiliser ses implants pour l’analyser une nouvelle fois. La proximité qu’il avait désormais avec elle lui permettait, grâce à sa vision thermique, de constater de légères différences entre le spectre de chaleur que dégageait la mercenaire, et celui qu’aurait dû présenter le physique qu’elle arborait. A peine plus marquées qu’une erreur des capteurs, mais assez marquées tout de même : dix fois pas grand-chose n’était pas grand-chose, mais restait au demeurant un gain d’ordre de grandeur. C’était subtile, surtout visible lorsqu’elle tournait la tête, au niveau des cartilages du nez et des oreilles. Qu’elle arborât un camouflage élaboré ne l’aurait guère étonné ; il avait de toute façon déjà déduit de ses recherches qu’elle n’était probablement pas la personne qu’elle prétendait être, et il ne savait, somme toute, toujours pas qui se cachait derrière le masque.

La capacité de la fausse mercenaire à se jouer des uns et des autres traduisait une intelligence sociale et fonctionnelle élevée. Quelque part, elle avait gagné du terrain en le forçant à la contacter. Qu’elle ait répondu à son invitation était bienvenu, mais n’était pas pour autant un signe de faiblesse : l’allure fière et affirmée qu’elle irradiait dénotait sans ambages qu’elle ne considérait pas leur entrevue comme une concession de sa part, ou du moins, voulait le lui faire comprendre ainsi. Une bataille mentale qui continuerait donc, et que la moitié des convives ici présents avait déjà perdue en s’ouvrant à elle comme des livres ouverts. Savoir étudier les besoins des uns et des autres pour se rendre indispensable dans leurs quotidiens, se substituer au rôle du confident pour apprendre leurs secrets par la manière douce… Voilà des qualités très recherchées dans le domaine du renseignement ; pour autant, il n’y avait pas équivalence, en cela qu’il ne fallait pas être espion pour disposer de ces talents. Dès lors, la femme aurait pu seulement être une cambrioleuse de haut vol doublée d’une dominatrice possédant une furieuse envie de jouer… Mais cela ne coïncidait pas avec les éléments précédents.

La carte avait représenté, en soi, le meilleur indice. Une fantaisie épistolaire qui pouvait être courante dans les espaces nobiliaires, mais qui l’était clairement moins dans le mercenariat. Sans parler du milieu de l’espionnage, probablement le moins m’as-tu-vu de tous. Des circonstances qui imposaient donc une diminution des potentialités, et une plongée plusieurs années en arrière, dans les détails inexplicables d’une affaire de transfuge qui, au demeurant, s’était achevée de manière tragique. Un scientifique doublé d’un traître qui n’avait pas pu achever son projet de fuite… Son décès, bien que regrettable, avait fait les comptes de la hiérarchie : mieux valait un génie mort qu’un génie à la solde de l’ennemi. Discours officieux, évidemment : il ne s’agissait pas de vexer les unionistes, ni certains sages Jedi qui, ancrés dans leurs temples et leurs théories, oubliaient volontiers qu’une guerre faisait rage dehors, avec son lot de victimes injustes. Discours officieux, donc, mais qui avait parfaitement convenu à To’Maz, dont la naturelle affliction pour l’Empire, qu’il héritait tant de la culture de son peuple que de ses propres déboires personnels, s’accordait volontiers avec un tel point de vue ; mais sa curiosité quant aux étrangetés de l’affaire en elle-même, considérées par beaucoup comme du bruit et des fausses pistes, était restée lettre morte… Jusqu’à maintenant, peut-être. Car parmi ces "fausses pistes" s'était aussi trouvée une carte. Un lien qu'il n'aurait pas osé établir sans l'accumulation de charges qu'il venait ainsi de lister.

Car si c’était bien elle… Alors ils avaient des comptes à régler. Civilement, bien sûr, car le cadre ne se prêtait pas dans l’immédiat à une alternative plus musclée, et To’Maz n’était pas autant amateur de gros calibres que Ken’loq. Sa présence en tant qu’aristocrate limitait sa légitimité en tant que meneur de troupes et donneur d’ordres, d’autant plus qu’il était, officiellement, dans une sorte de retraite bureaucratique en sa qualité de consultant auprès de l’armée. Aurait-il crié au loup que les soldats du capitaine Johnson auraient éventuellement levé un sourcil. Les hommes d’Apex, en revanche, seraient probablement plus réactifs si sa rivale faisait de même. Une éventualité à laquelle il se préparait d’ailleurs toujours.

Dans tous les cas, aucun de ces scénarios ne finissait bien, et cela ne l’enchantait guère, car le commandeur n’était pas du genre à partir perdant. La mise à découvert suivie de la capture de celle qu’il pensait désormais être une espionne impériale était pourtant un but qu’il était tenu de considérer et de tenter d’atteindre envers et contre tout, ce qui voulait dire qu’il en était probablement de même pour elle – car si capturer To'Maz avait été la volonté initiale de la dame, il gageait qu'elle s'y serait prise différemment, et en déduisait donc qu'elle non plus n'avait pas prévu la présence d'un tiers rival sur les lieux, bien que cela l'appelât probablement de fait à reconsidérer ses ordres de mission. Des objectifs nouveaux et, en définitive, difficilement accomplissables, étant donné leur situation délicate et l’absence de preuves tangibles pour appuyer un tel propos : pour lui, quelques dixièmes de degrés de différence sur de fines bandes de peau, une analyse comportementale et un très lointain souvenir ; pour elle... quoi qu'il ait pu laisser comme trace, bien qu'il se soit appliqué à en semer le moins possible ; et le milieu du vaisseau, volatile par essence et terriblement entropique, n’autoriserait pas des accusations en l’air sans un potentiel emballement qu’ils pourraient tous payer très cher.

Et voilà qu’ils s’apprêtaient à danser ensemble, sans avoir fait connaissance en bonne et due forme. Un impair qu’il convenait de corriger, tant que l’occasion leur en était donnée.

« Au fait, je m’appelle To’Maz. Je gage que vous le saviez déjà : beaucoup d’invités à bord me connaissent, et je ne fais, de toute façon, pas grand mystère de mon identité. Je ne peux, en revanche, pas en dire de même de vous. »
Silenda
Silenda
Commandant de l'Imperial Intelligence
Commandant des Renseignements Chiss
Commandant de l'Imperial Intelligence  Commandant des Renseignements Chiss

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Sam 4 Jan - 17:20
Ah enfin. Face à face. L’espionne se faisant passer pour une séduisante mercenaire et celui qu’elle devinait faire partie de la même profession qu’elle bien que dans une faction différente. S’il s’était agit d’un agent de l’Imperial Intelligence, elle l’aurait su. Elle aurait été un très mauvais commandant si elle n’était pas capable de savoir ce que font les autres divisions ou éléments de sa faction. Or Silenda excellait dans son travail. Elle n’aurait pas manqué un tel détail, certainement pas au sein du même terrain de jeu qu’elle. Définitivement, donc, un rival. Cela dit, contrairement à bien des gens, elle ne gardait pas vraiment de rancune face aux professionnels des autres factions œuvrant dans le même domaine qu’elle. Après tout, c’était là toute la beauté du jeu, de la chasse et de la traque. Si elle échouait dans sa mission, c’est qu’elle avait manqué de vigilance.

Du coup, la seule personne à blâmer, c’était elle, pas les autres. Pourquoi haïr quelqu’un qui vous permet de vous améliorer? Cela ne ferait que bien peu de sens… Dans sa logique à elle, il va de soi. Au contraire, en fait, elle avait du respect pour la plupart de ceux qui l’affrontaient dans le merveilleux monde de l’espionnage. Quel dommage de ne pas avoir la chance de pouvoir davantage prendre le temps de congratuler ceux qui vous forcent à user de tout votre talent pour mener à bien vos opérations… L’espionnage devrait permettre davantage d’occasions de socialiser, en fait. Pas simplement dans le cadre du travail, il va de soi. C’est que trouver es gens capables de vous déjouer n’est pas forcément très commun non plus. Pendant que le dénommé To’Maz l’observe, elle fait de même, cherchant tout indicateur qu’il pourrait trop en savoir ou constituer une menace réellement dangereuse.

Il semble doté d’un grand sens logique et d’un rationalisme exceptionnel. Oh bien sûr, s’il suspecte quelque chose à son sujet, le plus simple ce serait encore de choisir une solution physique et de la neutraliser mais il y a quelque chose dans ce regard qui lui indique que ce ne sera pas le cas. Il veut savoir. Comprendre. Aller au fond des choses pour établir qui elle est et ce qu’elle fait ici. Une méthodologie qui l’honore, naturellement, considérant que tout espion qui veut espérer vivre vieux se doit de ne jamais sauter aux conclusions hâtives La précipitation, plus souvent qu’autrement, risque de vous faire passer de vie à trépas. Rien n’est jamais exactement comme il semble l’être quand cela implique des professionnels passés maitres dans ce qu’ils font. Il sera un excellent partenaire de danse, oui. Au sens propre et au sens figuré. On pourrait difficilement demander mieux.


« Ravie de faire votre connaissance. Je dois avouer que je ne m’attendais pas à rencontrer quelqu’un de si fascinant dans une soirée autrement fade et fort peu riche en saveurs. Tout ce qui se trouve autour de nous n’est qu’apparences, après tout. Grattez un peu le vernis et vous vous rendrez vite compte que l’occasion n’a de civile que le mot. Ironiquement, APEX est le plus honnête en conservant ses vraies couleurs, ici.

Mais je parle, je parle et j’oublie de me présenter. Velia. Juste Velia. Après tout, un nom n’est qu’une étiquette, n’est-ce pas? Je peux porter le nom qui vous plait, To’Maz. Je n’ai jamais vraiment été attachée à mon étiquette. Alors dites-moi, était-ce vraiment nécessaire de faire ce que vous avez fait à la fille du capitaine? La pauvre ne voulait que rendre service… Comme vous d’ailleurs, concernant une certaine arme, pour votre ami, n’est-ce pas? »


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Dim 5 Jan - 15:01
Velia. Ce n’était certainement pas son vrai nom – elle n’avait aucune raison de lui communiquer le vrai, au contraire de To’Maz, connu de manière publique en ces lieux – mais cela ferait l’affaire.

Tout en entretenant naturellement la discussion, il tapotait discrètement sur son verre d’alcool, faisant passer à 2B le message suivant :

« Accède aux dossiers sur l’affaire du scientifique Dunkan. Fais également une recherche croisée sur le mot Velia. Pseudonymes, onomastique, noms de missions, la totale. »

Il devait savoir si c’était elle. Ses méthodes étranges. Et, dans une certaine mesure, sa façon de parler. Rien qu’il n’arrivât à identifier clairement pour l’instant, mais la piste se réchauffait. Quant au nom, véritable ou pas, il pourrait peut-être ressurgir ailleurs, et lui permettre d’effectuer des croisements de données.

L’allusion à la fille du capitaine fit hausser un sourcil au commandeur républicain. Elle semblait en savoir assez pour lui en faire mention, sans en savoir suffisamment pour aller plus avant dans ses insinuations. A la connaissance de To’Maz, pourtant, elle n’avait pas bougé de la salle principale, ni accédé aux systèmes de surveillance pendant qu’il les trafiquait. Aucun mercenaire, non plus, ne traînait dans les couloirs adjacents au boxe I9 à ce moment. Sauf s’il avait manqué quelque chose, la prise d’information s’était faite autrement. Peut-être avait-elle posé un mouchard sur sa messagère infortunée ? Après tout, To’Maz avait fait de même sur Ken’loq. L’hypothèse n’était pas improbable, et expliquerait les connaissances partielles de la fausse mercenaire quant au sort de la malheureuse.

« La fille du capitaine est saine et sauve, se dédouana To’Maz après avoir rapidement vérifié que personne ne prêtait trop attention à leur conversation. Elle n’aurait rien pu m’apprendre, et tout ce que je lui aurais dit aurait fini dans vos oreilles, d’une manière ou d’une autre. »

Rester vague et ambigu lui permettrait de tester les réactions de son interlocutrice, et de voir si son intuition était exacte.

« Mais si vous désirez m’entendre, allez-y, je vous en prie : je suis là à présent. »

A la mention de l’arme, il réprima une moue contrite.

« Puisque vous savez que l’arme m’intéresse, et que vous l’avez en votre possession, vous êtes effectivement pour moi une interlocutrice de choix, expliqua-t-il très calmement. En revanche, la manière dont vous l’exhibez, et le mot que vous avez laissé à mon intention plus tôt dans la soirée, montrent très clairement que vous accaparer de cet objet avait au moins pour but de me faire passer un message. Alors, oui, de fait, vous avez attiré mon attention. »

Il but une nouvelle gorgée d’alcool.

« Cela étant dit, la logique m’empêche de penser que vous n’êtes qu’une amatrice d’armes de chasse, en cela que vous vous êtes approprié l’arme après notre première "rencontre", et toute sa fugacité. Aurait-ce été votre objectif premier que bien d’autres occasions auraient été meilleures pour vous, et que choisir cet instant précis était beaucoup trop fortuit pour être une coïncidence. »

Le commandeur finit son verre et l'explicitation de sa pensée.

« Il me semble ainsi adapté de conclure que l’arme n’était pas votre objectif premier. Je dois donc deviner la véritable raison de votre présence ici. »

Le républicain sourit légèrement.

« S’agirait-il d’une mission sur ma personne, capture ou élimination, que je serais obligé de vous opposer poliment une fin de non-recevoir. Entre nous soit dit, ce ne serait pas le meilleur endroit pour effectuer ce genre d’opération. Je mets donc cette hypothèse de côté, sauf si bien sûr, vous teniez à me contredire. »

Une mission mystérieuse qu'il était tenu d'identifier au plus vite ; car ce qui intéressait ses rivaux l'intéressait forcément. Posant son verre sur une table attenante, To’Maz approcha les mains de celle qui se désignait sous le nom de Velia, paumes grandes ouvertes, pour commencer l’échauffement.

« Je vais vous tendre cette main, et poser doucement l’autre au niveau de votre hanche. Prenez votre temps pour les scruter, il n’y a pas d’entourloupe. »

D’un air amusé, il ajouta :

« Il ne vous échappera pas qu’en effectuant l’action symétrique de votre côté, et en posant votre main au niveau de ma hanche, vous serez à quelques doigts de la crosse de mon arme. Vous pourriez la dégainer aisément, c’est là tout le principe ; mais l’arme serait orientée pour ma convenance, et non la vôtre. La retourner prendrait un temps supérieur à mon temps de réflexe pour vous empêcher de faire ce genre de bêtise. Je désirais juste clarifier cela. »
Silenda
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Commandant des Renseignements Chiss
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Dim 5 Jan - 22:54
Velia. Le nom utilisé était pure provocation. Une recherche sur la question indiquerait que le nom est inspiré d’un mot voulant dire « caché », « dissimulé ». Silenda ne reprenant jamais le même alias, il était possible qu’il existe d’autres entités, réelles ou commerciales, par exemple, avec le même nom mais rien qui pourrait vraiment dire : bonjour, je suis Silenda, Commandant de l’.Imperial Intelligence. Oh oui, il y avait un certain nombre d’indices bien présent qu’elle avait laissé derrière elle pour tester To’Maxz mais quand bien même il aurait son identité, il n’aurait pas la raison de sa présence ici. Très franchement, il faut bien laisser un peu de mystère, où est le plaisir de la chose, sinon? Ceci dit, elle fut scandalisée quand il suggéra qu’elle pourrait tenter de prendre son arme et de l’utiliser contre lui. Son air estomaqué devait valoir cher.

« Moi? Essayer de vous éliminer avec votre propre arme? Allons mon cher To’Maz, vous n’y pensez pas sérieusement. Ce serait presque insultant, même. Je ne tue pas de mes propres mains. Le sang ne s’enlève jamais vraiment, prétend-on. Non. Nous sommes ici pour discuter, après tout. Difficile de le faire au milieu d’une fusillade. Et vous avez raison. C’est vous qui avez attiré mon attention, d’abord en m’évitant. Simple, non?

Ce qui, logiquement, veut dire que notre rencontre est fortuite. Vous avez correctement déduit que je ne suis pas ici pour l’arme et je viens de vous dire que je ne tue jamais de mes propres mains, ce qui rend la thèse de l’assassinat fort peu probable. La logique voudrait que je sois après quelque chose… Mais quoi? Les choses les plus précieuses ne sont pas forcément celles avec une étiquette de prix, vous serez d’accord avec moi. »


Un autre indice? Peut-être. N’importe qui ayant entendu ne serait-ce qu’une rumeur sur Silenda sait une chose : contrairement à vous agents des renseignements classiques, souvent obligés de réduire une menace au silence, pour dire les choses de façon poétique, jamais Silenda n’aurait posé ce geste. Elle a ordonné des assassinats, la République et le Consortium doivent bien s’en douter mais sa méthode favorite reste de pousser quelque à commettre le meurtre à sa place… Ou pousser sa victime au suicide. Si le jeu n’est pas intellectuel, il n’intéresse pas la Chiss. Tout simplement. Un trait de caractère très distinctif mais encore là, To’Maz pourrait sauter à une conclusion hâtive… Ou tenter de récolter davantage d’indice. Chose certaine, la demoiselle sait danser! Le duo attire les regards, dont celui du capitaine qui semble appréciatif de la situation.

« Et vous, mon cher To’Maz? Est-ce vous ou un subordonné qui est derrière cette splendide infiltration des systèmes de surveillance du vaisseau? Pourquoi pensez-vous que j’ai envoyé la fille du capitaine à ma place? Soyez gentil et félicitez pour moi votre acolyte. On a rarement la chance d’admirer un travail si… Artistiquement mené. Je suppose qu’il nous entend, je me trompe? Bien sûr qu’il peut nous entendre.

Vous jouez également à un jeu et vous êtes bien plus que vous ne le laissez paraitre. Naturellement, n’ayant pas les mêmes ressources que vous à ma disposition, je miserais sur renseignements républicains. Une intuition, comme ça. Nonobstant cela, votre mission est aussi nébuleuse que la mienne. Assurément l’on pourrait supposer que vous désirer quelque chose aux enchères… Mais ce serait tellement… Prosaïque. »



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Mar 14 Jan - 20:00
Les informations qu’il recevait des recherches de 2B défilaient à toute allure. Noms de dossiers, patronymes, étymologie. Très vite, Velia apparut comme un cryptonyme attribué à toutes sortes de projets, lieux confidentiels et individus divers à travers les factions et les époques, avec pour seul point commun leur caractère dissimulé et secret aux yeux du monde. Rien d’étonnant, de fait, que le nom soit ressorti dans la discussion ; To’Maz n’était pas déçu, mais il n’était pas vraiment surpris non plus.

L’affirmation de Velia quant à ses méthodes d’exécution, ou plutôt, de non-exécution, fut davantage de nature à l’étonner. Chercher à ne pas tuer pouvait s’avérer être un dogme tout à fait respectable ; l’apanage du citoyen parfait, mais certainement pas d’un soldat, d’un mercenaire ou d’un espion – et la dame ne semblait pas particulièrement dévote non plus pour justifier ce zèle de manière spirituelle. Le commandeur catégorisait donc cela comme une fantaisie de plus propre à son interlocutrice ; rien qui, par ailleurs, ne rentrât en contradiction avec les éléments dont il disposait sur l'affaire Dunkan, ce qui, à défaut de resserrer cette piste, l'empêchait de diverger.

« Ne pas tuer est louable » commença ainsi à réagir To’Maz.

Mais ses propos précisaient bien, par deux fois, qu'elle ne le faisait pas "de ses propres mains". Donc elle le faisait certainement d'une autre manière, sans doute par le biais des mains d’un tiers. Les soupçons du républicain quant à son rôle d’espionne se consolidaient. Pour donner ainsi des ordres d'exécution, elle occupait surement un poste hiérarchique de responsabilité ; probablement quelque chose d’équivalent à ses propres fonctions. Mais cette ardeur à ne pas tuer d'elle-même allait également dans le sens de ces rumeurs sur une membre de l'intelligence impériale aux méthodes peu orthodoxes. Était-ce donc réellement sa rivale de l'époque ? Le faisceau de preuves convergeait dangereusement.

« Mais s’il est seulement question de vous donner bonne conscience, l’ordre de tuer est à mon sens tout aussi salissant que l’acte lui-même, continua-t-il tout en poursuivant la danse avec le brio d’une technique irréprochable. Par ces temps troublés, les deux sont nécessaires, mais au moins, appuyer sur la gâchette ou enfoncer la lame ont cela de réconfortant qu’il s’agit d’un choix de tous les instants sur lequel notre impact est direct ; là où la mort par procuration, décidée d’ailleurs, télécommandée par injonction, présente un double inconvénient : le plus pragmatique demeure souvent la nécessité d’utiliser des intermédiaires ; le plus retors est la dette psychologique qu’il vous en coûte, à enfouir le poids de ses doutes et de ses remords sous le proxy d’un autre. La conscience fait crédit, mais ses taux d’intérêt ne sont pas avantageux. »

Certes, l'on pouvait forcer quelqu'un au suicide. Mais sans artifice Sith capable de retourner la volonté d'un être contre elle-même, cela demeurait un travail de sape qui nécessitait de modeler l'environnement de la cible : isolation affective, pression sociale, prise de dépendance à certaines drogues… Ruiner tous les aspects de la vie d'une personne nécessitait presque autant de complices et de temps pour bien faire qu'une véritable mission d'exécution.

Le fait qu’elle demeurât mystérieuse quant à ses motivations à bord du vaisseau ne suscita pas non plus chez lui de désarroi particulier. Qu’elle ait remarqué ou déduit qu’il ne travaillait pas seul le dérangea davantage, bien qu’il n’en laissât rien paraître. Son mot d’esprit quant à sa supposée appartenance aux renseignements républicains ne manqua pas de le faire légèrement sourire.

« Ainsi vous pensez que mon jeu se fait pour le compte des renseignements de la République. Une supposition basée sur le fait que je fasse partie du gratin au sein d’un vaisseau républicain, peut-être. Ou bien, que ceux de ma race vivent essentiellement au sein des frontières républicaines. Vous savez, je peux également jouer au jeu des devinettes. »

La danse captivait les regards, mais la musique masquait suffisamment leurs mots pour que leur discussion prenne la tournure vers laquelle elle avait dévié.

« Premièrement, vous supposez que j’ai les ressources d’un agent des renseignements républicains en exposant le fait par contraste avec vos propres ressources. Auriez-vous été agent d’Apex que vous n’auriez pas à déplorer un quelconque manque de moyens dans la situation qui est la nôtre, avec Apex comme hôte de marque de l'Outrecuidant. Compréhensible, car vous n’êtes pas réellement d’Apex : sinon, pourquoi auriez vous utilisé, durant votre présence à bord, ce savant camouflage que vous arborez encore à présent ?

Deuxièmement, la présence de ce camouflage me laisse penser que vous n’êtes pas non plus du Consortium. Une droïde réplica-humaine n'aurait probablement pas à se dissimuler de la sorte. De même, je pense que les Hapiennes se vantent bien trop de leur beauté naturelle pour ne serait-ce que songer à prendre les traits d’une femme plantureuse mais non moins chimérique. A cela, j'ajoute le fait que vous discutiez depuis un certain temps avec un individu mâle, à qui vous apportez des marques de respect qui, sans nul doute, coûteraient à l’égo de la plupart d’entre elles.

Restent comme principaux suspects les républicains et les impériaux. Et puisque vous me supposez républicain, je vous supposerai impériale. Une intuition, comme ça » ne manqua-t-il pas de l’imiter, presque malicieux.

Un coup d’œil rapide au projecteur holographique l’informa que l’heure du bal viendrait sous peu, bien que les convives, attirés par leur propre ouverture informelle, avaient déjà commencé à prendre place.

« Quant à l’élément que vous cherchez ici, et puisque vous affirmez qu'il ne s'agit en rien d'une action sur ma personne, ni, logiquement, sur une quelconque autre personne… je gage que vous l’auriez obtenu s’il ne s’agissait que d’informations pendues aux lèvres d’un industriel véreux ou d’un vieillard milliardaire, énonça-t-il sobrement. Mais vu que vous me questionnez quant à mon intérêt sur les enchères, je serais tenté de penser qu’elles vous intéressent plus que vous ne le laissiez personnellement entendre ; car les choses qui s’y vendront étaient jusque-là dans un coffre très fortement gardé – car gardé conjointement par des membres d'Apex et de l'équipage – d’une part ; et qu’il n’est pas, d’autre part, de meilleure occasion en cet instant pour récolter des choses sans "étiquette de prix"… Donc potentiellement "précieuses", pour qui fait monter les mises. »
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Mer 15 Jan - 0:13
« Alors là mon cher, laissez moi vous dire ceci. C’est précisément parce que je n’y prendrais aucun plaisir que je ne voudrais pas avoir à tuer de mes propres mains. J’adore l’art, vous savez, c’est tellement révélateur des êtres. Oui on peut apprécier un détail spécifique d’une toile. Je préfère et de loin la vue d’ensemble. D’où ce penchant pour quelque chose de plus élaboré mais certainement pas moins impersonnel. »

Sont-ils vraiment en train d’échanger sur les « mérites » d’éliminer une cible soit même versus grâce à un intermédiaire, que ce soit un individu ou un ensemble de circonstances? Il semblerait que oui. Et personne ne peut entendre leur discussion donc personne ne peut trouver cela étrange ou passer de commentaire. Force est d’admettre qu’il est un excellent danseur mais la Chiss est loin d’être une néophyte dans le domaine. Sans donner quelque indication qu’il met dans le mille ou non, ce jeu subtil d’affirmations, de spéculations et d’accusations se poursuit. Certainement, ils sont ennemis de par leur affiliation différente. Mais cela ne veut pas dire systématiquement se tirer dessus ou à chercher à s’éliminer l’un et l’autre. Certains adversaires sont bien trop fascinants pour être éliminés de façon si peu digne. Non… Ce serait un immonde gaspillage, ultimement.

Un bon adversaire est si difficile à trouver. Et une des choses qui apporte le plus de satisfaction à Silenda, c’est encore d’avoir l’occasion de rencontrer en face à face ceux qui en général l’affrontent sur cet échiquier de machinations et de planifications pour permettre à un service d’espionnage de marquer des points contre son rival. Ah, si seulement le Chume’doro n’était pas composé que de fanatiques… Mais bon. C’est une des réalités avec lesquelles elle doit composer au quotidien. Cela dit, la dernière analyse du Turian l’intéresse tout spécialement et elle décide de se prêter au jeu. Pourquoi pas, après tout. N’est-ce pas là le but de cet échange, de tenter de déterminer quelles cartes seront jouées, comment et quand? Comment résister à ce jeu de l’esprit? Impossible, tout simplement. La tentation est trop forte de toute façon. Elle vit pour ce genre de traits d’esprit.


« En admettant que je sois une impériale. Supposons. Qu’allez-vous faire alors? Me livrer aux autorités? Me violenter? Me torturer, peut-être? Imaginons que je sois effectivement à bord illégalement. Poussons l’exercice un peu plus loin. Conjecturons qu’effectivement je veuille récupérer quelque chose de précis. Où serait votre intérêt à vous impliquer? La curiosité? L’orgueil? Le sens du devoir? Ou autre chose? Alors quoi?

Si vous me laissez faire, vous prenez le risque de perdre un avantage stratégique théorique mais paradoxalement, vous pourriez techniquement gagner plus que perdre. Qui pourrait dire si un jour nos positions ne se retrouveraient pas inversées? Vous sur un vaisseau de plaisance de l’Empire? Et alors collecter paiement d’une dette serait à votre avantage. Si j’étais impériale. Mais je pourrais aussi appartenir au Consortium. Pourquoi?

Les Siths. Ils ont leurs assassins, leur équivalent du côté obscur dans cette faction divisée en deux branches distinctes. Ou je pourrais appartenir au Chume’doro dont le fanatisme à la Reine Éternelle les pousse à tout sacrifice jugé utile ou nécessaire. Ou peut-être suis-je bel et bien républicaine et que tout ceci est un test élaboré. Ah que les jeux de l’esprit se font rares, en notre galaxie, mon cher… C’est tellement plus facile de presser sur un bouton et de faire disparaitre une ville! »


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Jeu 16 Jan - 19:25
Derrière ses questions, ses interrogations provocatrices, l’espionne tentait de prendre plus qu’elle ne donnait. C’était légitime. Il ne ferait pas de faux pas pour autant. Ni dans ses paroles, ni dans ses gestes, en cela que la danse continuait toujours tandis que les membres de l’orchestre arrivaient au compte-goutte. Le capitaine était parti se changer pour enfiler sa tenue de gala.

« Vous faites passer cela pour de l’art, s’amusa-t-il. Grand bien vous en fasse. Il ne me coûte rien d’affirmer que l’art a fait partie très tôt de mon train de vie. Tout a valeur dans la chose, parfois l’intention, parfois l’exécution ; qu’il s’agisse de la technique ou du message, de leur négatif, de leur combinaison, ou de leur fusion, il vous échappera toujours quelque chose.

La multiplicité des degrés de lecture d’une œuvre peut refléter par certains égards la vie que nous menons et les choix qui sont les nôtres, mais n’oubliez jamais : la grande toile de nos actions reste et demeure un tissu de fatalités où notre essence se noie et se dissout. Vous pouvez agir sur les détails, mais l’inertie et l’ineptie du monde se chargent du reste. Il n’y a peut-être rien d’élaboré à être pragmatique – en cela, peut-être, sommes-nous différents. Mais n’oubliez jamais que qui que vous soyez, vous resterez toujours le pion de quelqu’un d’autre, ou de quelque chose d’autre. »

Son expérience de pensée quant à l'appartenance de "Velia" à l’Empire ne le transporta pas vraiment. Toujours flegmatique, il répondait calmement, au milieu des virevoltes, tenant à lui démontrer qu’au petit jeu des pertes en conjectures, il n’était pas en reste.

« Si j’étais un espion républicain et que vous étiez impériale, ce que vous voudriez récupérer serait trivialement un atout pour moi, qu’il s’agît d’un élément prompt à nuire à ma faction, ou d’un élément qui apporte du bénéfice à une faction concurrente. Le reste suit logiquement. Vous capturer et vous livrer aux autorités serait ma prérogative, en cela que je serais l’autorité, d’une part, et que vous représenteriez vous-même un asset d’importance, d’autre part. Vous violenter ? Seulement si vous résistiez. Vous torturer ? Ce n’est pas dans mes préférences personnelles, ni dans ce que la maison accepterait officiellement. Cela étant dit, je me débrouille honorablement pour arriver à mes fins.

Pourquoi donc ne pas faire un pari et miser sur l’avenir, me demandez-vous ? La proposition semble malhonnête pour quelqu’un cherchant à noyer autant le poisson que vous. Ne vous méprenez pas : je ne vous en tiens par rigueur, car nous sommes des miroirs. Mais puisque nous sommes dans les suppositions, voyez également que je pourrais très bien être un esclave à la solde d’un Sith, agissant contre ma volonté propre à cause de leurs pouvoirs impies ; ou être en servitude d'une agente du Chume’doro, sous la menace de mille supplices qui pourraient être infligés à des gens qui me seraient chers. Je pourrais aussi être un vétéran républicain, désormais indépendant, agissant sous contrat pour Apex, et enquêter après avoir reçu un tuyau sur une brèche de sécurité importante auprès d’un chef de guerre. Vous en avez peut-être entendu parler, d’ailleurs. Il s’agirait d’une grande et belle femme selon les standards galactiques des humains. Cheveux sombres, yeux de pourpre, et un tatouage très judicieusement placé.

D’ailleurs, vous n’avez pas insisté, dans votre réquisitoire, sur votre potentiellement réelle appartenance à Apex, la taquina-t-il. Dois-je y voir que vous me concédez du terrain ? Une faveur à votre cavalier, un plaisir coupable ? Est-ce donc là la fameuse passion des Siths, ou la traduction de votre prétendu fanatisme de Hapienne ? Oh, j'ai manqué de mentionner votre possible allégeance à la République, car elle est aussi probable que ma propre appartenance à l’Empire. »

A savoir : nulle. Il était impensable que To’Maz agisse sur un terrain d’opération sans avoir la connaissance d’agents du service dans le secteur ; ne serait-ce que parce qu’il avait passé au crible les dossiers de la plupart d’entre eux dans le sillage de l’affaire "M", et que débusquer des taupes était resté l’une de ses principales attributions depuis, avec le niveau d’accréditation adéquat. Si l’espionne avait autant de galons que lui, comme il le pensait, alors il s’agissait presque d’une insulte. Il n’avait pas besoin d’une démonstration d’égo pour autant ; son regard traduisait bien assez sa pensée.

« Voyez comme de facto, il est facile d’échafauder des théories. En cela, la théorie d’une dette future que vous honoreriez si vous m’échappiez ne resterait hélas qu’une théorie parmi tant d’autres. La dernière fois que j’ai vu vos compatriotes répondre à un appel à l’aide, tout s’est très mal fini pour tout le monde. Je n’ai pas autant de preuves pour plaider en faveur de votre fiabilité, que l’inverse. »

Car à mesure que le temps avançait et que les résultats de 2B convergeaient, une chose s’imprimait dans les certitudes de To’Maz.

C’était elle.
Silenda
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Commandant de l'Imperial Intelligence
Commandant des Renseignements Chiss
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Jeu 16 Jan - 23:24
« Et ultimement, cela nous ramène où nous avons commencé. Un républicain d’une certaine importance dansant avec une membre de l’Apex. Nous ne pouvons être sûr de rien d’autre si ce n’est qu’il y a plus à l’histoire. Appelez cela une intuition mais je suis convaincue que nous repartirons d’ici en bons termes. Certainement pas en amis, mon optimisme est tempéré d’une bonne dose de pragmatisme, par contre.

Cela dit, il serait tragique de repartir chacun de son côté en arborant de sombres pensées pour l’autre. Vous êtes quelqu’un dont l’intellect aiguisé rend particulièrement séduisant. Homme comme femme, j’ai toujours apprécié les gens ayant de l’esprit. Mais ce sera notre petit secret, n’est-ce pas? Rares sont ceux capables d’apprécier un tel niveau de discernement. Prenez le comme de la flatterie si vous voulez. J’énonce un fait. »


Il peut extrapoler tant qu’il veut, elle ne révélera rien, ne dira rien qui puisse confirmer ou non sa nature d’impériale. Il le suspecte et s’il le suspecte c’est parce qu’ils ont déjà dû croiser le fer par le passé. Certainement pas en face à face. Elle s’en souviendrait sinon. Mais au nombre d’opérations qu’elle autorise, certaines qu’elle supervise personnellement, son esprit aime parfois à loisir lui jouer des tours. De toute façon, même si elle voulait agir, il est encore trop tôt pour ce faire. Autant profiter du temps qui passe avec quelqu’un qui soit capable d’apprécier une discussion civilisée sans demander au serveur qu’on lui remplisse à nouveau son verre. Pour des gens qui se vantent d’être une partie du gratin et de l’élite de la République, ils sont étonnamment…

Comment dire… Simples. La haute société impériale, bien sûr, comporte son lot de ragots mais les officiers, scientifiques et fonctionnaires veulent toujours mettre de l’avant leurs réalisations, rivalisant les uns avec les autres pour voir qui, des invités de marque, a le meilleur portefolio. L’importance des grandes familles, le prestige, ce genre de choses, voyez-vous. Beaucoup moins festif et beaucoup plus… Stérile, également. Mais bon. Deux Factions, Deux approches. Et elle n’est pas ici pour profiter du divertissement de toute façon. Bien qu’elle soit tout sourire et attitude agréable, il ne saurait manque ce regard calculateur, dissimulé derrière les apparences. Elle aime cette danse. Elle n’a même pas eu à mentir, en fait. Ils parlent, échangent, échafaudent des théories mais personne ne pose la question la plus évidente parce que ce serait tellement… Simple? Exempt de raffinement?

Si l’un ou l’autre veut réellement une réponse, et réponse ne veut pas forcément dire vérité, le plus facile c’est encore de dire : es-tu un espion républicain ou es-tu une espionne impériale. Mais le risque de mensonge est grand, si l’on utilise une telle approche. Est-ce quelque chose que l’on voudrait alors risquer? Mais d’un autre côté, si la vérité est aussi improbable que le mensonge, serait-on alors capable de la discerner? Si le républicain veut tenter cette approche, libre à lui. Pour le moment, Silenda danse, échange, participe à un grand jeu de l’esprit. Quel dommage. En d’autres circonstances, ils auraient pu manger en tête à tête et comparer tellement de choses, à commencer par leur approche du métier d’espion… Qu’il est rare de pouvoir avoir une conversation intelligente avec un homologue d’une faction techniquement ennemie… La mode est plus à tirer d’abord est questionner ensuite en ce moment…


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Lun 27 Jan - 20:00
Il n’aurait jamais soupçonné que cette conversation durerait autant, et pourtant ils continuaient, s’échangeant passes et pas de danse dans une étonnante courtoisie. Bien sûr, elle essayait de l’égarer, mais il gardait son calme et restait concentré sur ses objectifs. Il n’avait pas oublié l’arme, mais la perspective d’appréhender cet élément d’une faction ennemie, et son propre objectif, quel qu’il fût, le laissaient en ébullition. L’effet involontaire – mais très appréciable – de ces traverses inhabituelles était qu’il avait gagné du temps pour sa petite enquête : les recherches qu’il avait lancées se faisaient plus précises, les recoupements, plus parlants. Les flux d’informations quant à l’identité probable de l’agente continuaient de défiler sous ses yeux. La piste du pseudonyme, l’affaire Dunkan, le phrasé qu’elle employait… Autant de cailloux disparates qui partaient pourtant d’une même provenance. Les filtres statistiques permettaient un premier tri sur les données qu’il avait à sa disposition ; une analyse comportementale poussée lui permettait d’éliminer les faux positifs ; après quoi il ne restait plus grand-chose qui ne laissait de place au doute.

Son intuition, elle, avait déjà depuis longtemps rendu son verdict.

« Vous êtes convaincue que nous repartirons en bons termes, dites-vous… Amusant, ne manqua-t-il pas de noter. Est-ce là votre personnage de femme fatale qui reprend le dessus ? Car si la perspective de vous retrouver bâillonnée et ligotée au fond d’une cale vous sied autant, alors vous nous facilitez la tâche à tous les deux. »

Le ton était badin, voire charmeur, comme pour édulcorer le propos. Son poste justifiait la nécessité de savoir jouer certains rôles, d’adopter certaines attitudes, et le jeu de la drague faisait partie de cet attirail, bien qu’il s’agît de celui qu’il exécutait avec le plus de mauvaise grâce… en général. Mais ce soir… Ce soir, To’Maz ne savait pas vraiment pourquoi, avec elle, il poursuivait bon gré mal gré cette ligne. Il savait, rationnellement, pourquoi il l’avait adoptée, car le personnage de son interlocutrice se prêtait au jeu : femme plantureuse, lascive, à la fois abordable et inaccessible. Mais le masque était tombé très vite… Alors, pourquoi persister ? Après tout, le commandeur n’avait plus le goût de la séduction et des bagatelles associées depuis l’attentat ; de fait, il ne l’avait pas non plus ce soir, il en était certain. Loin de lui l’idée de faire comme ces héros de fiction, à se mettre – littéralement – dans de beaux draps à la première occasion venue, aussi cocasse soit-elle. Et puis, elle lui rendait la pareille. Était-ce leur manière à tous les deux de garder un semblant de consistance face à l’absurdité de la situation ? C’était certainement celle du commandeur, mais pour l’impériale…

Le fond de son regard… trahissait quelque chose. Une rémanence de ses ardeurs manipulatrices ; la proie se voulait immanquablement prédatrice en cet environnement qui, sous ses parures flagorneuses, demeurait pour le néophyte un coupe-jarret de haute voltige. To’Maz avait beau lui adresser ses sourires les plus respectueux – c’est-à-dire, d’apparence plutôt guindés pour les non-avertis – il ne lui rendrait pas la tâche plus facile pour autant ; au moins n’était-il pas obséquieux à outrance comme les autres convives, qui, en abusant de tout, brouillaient définitivement les lignes entre la désinhibition servile et le calcul machiavélien.

« Si votre amour des faits est l’égal du mien au moins pour moitié, alors il est quelque peu surprenant que vous mainteniez votre ligne de défense. Certes, vous ne pouvez pas vous ouvrir à moi aussi facilement que j’ai pu me présenter à vous, mais votre résistance n’en reste pas moins tout aussi louable que futile. Ne vous méprenez-pas, si cela demeure un fait, j’aimerais qu’à votre tour vous le preniez pour de la flatterie ; toutefois, si nous partageons, parmi tout ce que nous semblons partager, un certain sens du travail bien fait, alors vous saurez que je ne saurais m’arrêter à des "peut-être". Ce n’est pas parce que la souris se refuse à voir le chat que l’inverse est vrai. »

L’orchestre au complet, le bal commencerait incessamment sous peu.

Le temps pour eux d’échanger une passe ou deux de plus, avant que les hostilités ne commencent officiellement.

Le temps pour lui de lever une première partie de l’ombre de polichinelle qui flottait à l’orée de ses doutes, et de régler, somme toute, ce questionnement qui était allé crescendo dans son esprit en effervescence.

« Restez, si vous le voulez, la membre de l’Apex que vous avez si savamment créé pour duper le reste du bouquet de l’intellectif douteux des mondes républicains. Restez Velia, restez une étiquette. Mais les mots n’ont aucun pouvoir si personne ne les fait vivre, et les noms ne dérogent pas à la règle. Que seraient un génie quelconque, un tyran anonyme, un héros qui ne rime pas ? Nous ne sommes que des spectres, les imbéciles utiles des causes que nous servons. Nous connaissons les règles. Nous les appliquons dans le maigre espoir de sauver les meubles ; mais tout le monde nous oubliera dans ce conflit sans but. Notre égo a la même taille dans la tombe : ayons au moins la décence de nous accorder, entre nous, le luxe de la mémoire, puisqu’il nous en est donné l’occasion, et puisque je prends les indices de vos indécisions comme autant d’actes manqués que vous avez distillés. Ainsi donc, cela m’aura pris du temps, mais j’aurai fini par vous percer à jour.

Silenda. »
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Lun 27 Jan - 21:14
Que son identité soit révélée est en générale la pire chose qui puisse arriver à un espion qui compte, naturellement, sur son anonymat et son talent d’infiltrateur pour mener à bien sa mission. To’Maz vient de deviner dans le mille son identité. La logique voudrait qu’elle soit paniquée, qu’elle cherche à fuir ou à le réduire au silence. Un mort ne parle pas. Mais pourtant, Silenda reste étonnamment calme, son sourire se faisant simplement un peu plus malicieux. Pourquoi n’est-elle pas inquiète? Elle devrait être terrifiée. Les républicains vont vouloir sa tête et l’APEX, si elle est convaincue de sa véritable nature, va également vouloir régler des comptes. Ce qui veut dire que Silenda avait envisagé cette éventualité? Comment peut-on se mettre dans pareil situation, dans un tel danger, sans alliés ni renforts à proximité? Est-ce que le républicain aurait osé le faire?

Bien joué, commandeur, dit-elle dans le creux de son oreille. Même si près de lui, l’illusion de son déguisement est parfaite. Mais une telle perfection a un prix. Elle ne peut pas changer d’apparence, plutôt l’apparence de ce déguisement holographique sans au strict minimum une heure pour configurer une nouvelle apparence, fut-elle enregistrée dans les banques mémorielles du stupéfiant gadget. La perfection, comme le répète souvent Silenda, ne saurait être précipitée. Derrière cette plastique si agréable se cache la peau bleue d’une chiss et leurs mystérieux et insondables yeux rouges. Et si Silenda a réussi à s’infiltrer même chez des sensitifs pour certaines missions jusqu’où vont les prodigieuses compétences de cette pièce d’équipement? Mystère. Mais ce n’est guère important car la Chiss reprend la parole et cette fois, cette espièglerie est de retour, assurément.


« Vous me voyez agréablement surprise, commandeur. Je m’attendais à ce que vous soyez un redoutable adversaire mais de découvrir si brillamment mon identité… Si vous saviez les frissons que cela me donne. Quel dommage que nous servions des intérêts différents… Et je ne vous ferai pas l’insulte de tenter de vous convaincre de changer de camp. Enfin. Si jamais… Je devrais peut-être vous laisser ma carte de visite.

Plus sérieusement, je crains fort que vous avez commis une faute stratégique grave. N’avez-vous pas remarqué que depuis que nous dansons, je nous attire dans un coin précis. Ne vous êtes-vous pas demandé pourquoi je suis ici avec l’APEX et pas sous les traits d’une républicaine? Vous le découvrirez assez tôt. Je vais vous faire une fleur. Je vais vous sauver la vie, cher To’Maz. À votre place je me jetterais au sol… Maintenant! »


L’énorme gâteau près de l’orchestre explose, tuant et mutilant tout ce qui se trouve à proximité, c’est-à-dire des républicains et curieusement aucunes forces de l’APEX. Forces de l’APEX qui sont en train d’attaquer les gardes pendant que leur chef, moins défoncé qu’initialement anticipé, beugle des ordres de tuer tous ceux qui résistent mais de faire un maximum d’otages. Le temps que To’Maz se relève, il aura constaté que Silenda n’est plus là. Doit-il tenter de sauver des vies républicaines ou courir après l’espionne? Est-ce que son devoir à la République est de sauver tous ces corrompus personnages, tenter de reprendre le contrôle du bâtiment ou capturer voire éliminer un membre d’une puissance rivale, responsable de dizaines d’opérations qui ont fait de nombreux morts?

Que peut vouloir Silenda à ce point pour avoir fait un pari si risqué?


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Dim 2 Fév - 20:42
« Me faire changer de camp ? ricanna To’Maz. Ce serait effectivement ambitieux de votre part. Ma loyauté ira toujours à mon peuple, et la loyauté de mon peuple n’ira jamais à l’Empire. »

Certes, du temps s’était écoulé depuis l’attentat. Le palais avait été réparé, les cicatrices s’étaient refermées, et les morts avaient été pleurés. Un évènement déconsidéré par leurs alliés républicains, ce que beaucoup des leurs avaient gardé, probablement à raison, en travers de la gorge ; mais l’Empire n’en demeurait pas moins un ennemi historique, dont les affronts accumulés au fil des siècles avaient gravé dans le marbre de nombreuses rancunes.

La mention d’une erreur stratégique de sa part lui fit toutefois hausser un sourcil. La piste de danse n’était pas grande : ils étaient demeurés dans son périmètre. Certes, ils s’étaient éloignés de l’endroit où se préparait l’orchestre, mais il n’y avait rien de mal à cela…

Ce qui suivit, en revanche, le prit en effet quelque peu au dépourvu. Un mot, un regard, un bruit, et il allait à terre tandis qu’un déferlement de feu et de tirs envahissait la pièce.

La déflagration l’aurait probablement aveuglé si ses yeux n’avaient pas été prothétiques. Bien que n’ayant pas directement regardé en sa direction, il ne put s’empêcher de voir, dans son mouvement de descente, l’orbe de flammes consumer son écrin de sucre et aspirer les malheureux qui se tenaient trop proches de lui. Le spectre de l’orchestre disparut derrière un rideau de lumière qui ondoya rapidement à travers la pièce, faisant gicler les fontaines, crisser les vitraux et exploser les flûtes, dans un chaos de concertation et de synchronicité.

« To’Maz ? » fit la voix synthétique de 2B, comme lointaine.

Tandis qu’il touchait le sol, des bris de verre ruisselèrent de la table qui le surplombait, arrosant les alentours d’alcools divers, de monceaux de nourriture fauchés à l’aveugle au milieu des exclamations et des cris. Un léger goût de sang en bouche, il resta sonné, dodelinant légèrement de la tête pour contempler les alentours. Et il les vit : les blessés et les morts en tenue de gala, les perles déchâssées de leurs colliers qui roulaient au sol. Et un désagréable sentiment de déjà-vu.

« To’Maz ? »

Les marbrures et les dorures se teintaient de rouge, réfléchissant dans leur lustre poli le rubicond de la danse des flammes, agrémentée de l’éclat soudain et irrégulier des traits énergétiques s’échangeant en tous sens. Une fièvre de réverbérations qui saturait l’espace, faisant des éclats cristallins qui jonchaient le sol un millier d’yeux amorphes qui l’hypnotisaient.

« To’Maz ? »

La fête partait en ruines dans une mélodie qui ne lui était que trop familière. Il était, pour ainsi dire, incroyable que des évènements si distants, tant dans les lieux que dans le temps, ravivent en son corps meurtri des sensations aussi similaires. La vision des lambeaux de satin et de velours, l’odeur de fumée et de chair brûlée, figuraient comme autant de réminiscences qui le clouaient au sol dans une contemplation torpide et lancinante, un souvenir vivant où il se figurait presque, ici, une colonne de marbre, là, un autel en poussière, là encore, une estrade écroulée où…

« To’Maz ! »



« Constantes vitales en berne. Injection. »

L’afflux de substances chimiques de son injecteur civil le tira de sa rêverie d’un brutal coup de fouet. Le temps pour lui de retrouver l’intégralité de ses réflexes, et il se positionna proprement derrière sa table en guise de couvert de fortune.

« Bon retour parmi vous, réagit le droïde.
2B, dit le commandeur comme si rien ne venait de se produire, je… je vais avoir besoin d'un rapport sur la situation. »

Évidemment, Silenda avait disparu. Si elle pensait que son "sauvetage" lui vaudrait un quelconque traitement de faveur, alors elle se fourvoyait grandement.

Profitant de sa cachette de fortune, il reprit son monitorage des services de surveillance, traquant l’espionne sans succès immédiat. Il put cependant constater dans l’intégralité du vaisseau des scènes similaires à la pagaille de la grande salle. A la lutte vaillante des gardes s’ajoutait le tir soutenu de ceux qui avaient repris leurs esprits et leur prêtaient main forte – la plupart de ces roublards en col blanc n’en étaient pas à leur première fusillade – mais la situation finirait probablement par tourner en leur désavantage, en cela que les mercenaires étaient supérieurs en termes de coordination et d’équipement. Il ne s’agissait pas tant des armes, que des armures : une tenue signée par un grand couturier, ça n’arrête par les tirs, seulement les pauvres.

« Les fréquences se retrouvent saturées d’appels à l’aide, indiqua 2B.
S’ils veulent que cette prise d’otage se déroule dans de bonnes conditions, ils auront probablement trouvé un moyen de filtrer les communications sortantes. Les boucliers de l’Outrecuidant sont performants, mais un déluge de tirs croisés entre frégates de l’Apex et vaisseaux d’escorte républicains aurait tôt fait de les mettre à rude épreuve. Essaie de t’aligner sur leurs plages de communications ; s’ils laissent passer des messages vers l’extérieur, ce sera bien les leurs.
Je vais faire mon possible.
Le coffre ? continua à lister le commandeur.
Les gardes de Johnson ne sont pas tous morts… Mais ils sont en difficulté.
Les pauvrets savaient pourquoi ils signaient. Fais ce que tu peux pour retarder son ouverture. Les capsules de sauvetage ?
Conformément à tes premières instructions, j’en ai verrouillé une.
Verrouille les toutes. Personne ne sort d’ici tant que je n’ai pas tiré cette affaire au clair.
Va-t-on tous mourir ? » s'interrogea le droïde avec comme une pointe d'excitation dans la voix.

La décision, somme toute, risquait en effet de condamner l’intégralité des membres du bord. Mais il s’agissait pour moitié de mercenaires, et pour moitié, de traîtres à retardement. Dans le cadre d’une hécatombe généralisée, la République serait officiellement en deuil, affichant sur ses réseaux holonews des gros titres larmoyants tout en se frottant les mains dans l’ombre. Si To’Maz devait sauver des convives, ce serait en priorité ses indics ; certains étaient aussi au rang de ses amis, mais il ne pouvait consentir à risquer l’échec de sa mission et l’intégrité de sa faction pour quelques sentiments mal placés. La décision n’était pas gratuite : après tout, n’était-il pas lui-même à bord et en danger ?

Silenda… Pourquoi était-elle venue ici avec l’Apex en premier lieu ? "Parce qu’elle n’aurait jamais pu embarquer sous identité républicaine sans que je ne m’en rende compte" se dit tout d'abord To’Maz. Certainement, mais elle ne savait pas, a priori, qu’il était à bord. La raison était vraisemblablement autre.

Si ce qu’elle cherchait était un objet mis à la vente par l’Apex, elle aurait probablement pu s’en accaparer avant d’embarquer. Et si ce qu’elle cherchait était une possession républicaine, sans doute aurait-elle su user de ses charmes pour se procurer la chose en un rien de temps. Du reste, la prise d’otages était-elle de son fait, ou la subissait-elle elle aussi ? Une impériale manipulant des mercenaires pour faire tomber des industriels républicains, c’était plausible. Et pourtant, elle jouait également gros à ce petit jeu de masques : si sa mission était autre, et que les mercenaires se rendaient compte qu’elle s’était servie d’eux, ou bien si son identité véritable n’était pas connue de ses confrères mercenaires, et que rien de tout ceci n’était prévu… Mais cela ne servait à rien de tirer des plans sur la comète. L’équation comportait trop d’inconnues à son goût : il avait besoin de réponses factuelles.

L’accès aux salles des machines demeurait pour l'instant infranchissable. La chambre du capitaine, en haut des passerelles, était assiégée. Si les mercenaires l’attrapaient et le forçaient à ordonner un cessez-le-feu à ses troupes, c’en serait fini des maigres poches de résistance au sein du vaisseau. Usant de son dispositif de camouflage, il sortit de son abri en position accroupie, longeant les murets de vitrail et passant de table en table en profitant de la confusion générale. Direction les soutes : s’il pouvait y neutraliser un groupe de mercenaires inavertis, peut-être en apprendrait-il davantage.
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Dim 2 Fév - 22:59
Quand elle avait sur pour la Liste, il avait d’abord fallu confirmer qu’effectivement, elle était bien en possession de l’APEX, d’où cette infiltration. Pourquoi ne pas faire d’une pierre deux coup, avait-elle raisonné. En volant la liste ici, elle pouvait non seulement laisser un chef de guerre se berçant d’illusions faire ce que bon lui semble tout en profitant de l’occasion pour que plusieurs personnalités avec des appuis importants au sein de la République Galactique trépasse. Dans toute cette confusion, si un document venait à disparaitre, soit on se dirait qu’il n’a jamais été là, soit avec tous les dommages à anticiper, il aurait été détruit dans les nombreuses fusillades. Accessoirement, ce défi additionnel, cette prise de risques presque inconsidérée venait donner un attrait tout spécial à cette opération. Sans défi, un travail reste un simple travail… Donc ennuyeux.

Faire des dommages à deux ennemis de l’Empire en même temps… Voilà un plan bien plus intéressant et chacun blâmerait naturellement l’autre. En coulisse, les serviteurs de l’Impératrice tenteront alors de se rapprocher des criminels en promettant rétribution contre la République. Ce serait insuffisant pour faire en sorte que l’APEX refuse toute collaboration avec les républicains mais plusieurs chefs de guerre voudraient faire couler le sang en guise de représailles et bien sûr, plusieurs convois civils importants verraient alors leur plan de vol soudainement en possession de pirates et d’égorgeurs n’attendant qu’une occasion de passer aux actes. Naturellement, la présence de To’Maz faisait partie de ces nombreux impondérables… Mais il faudrait vivre avec. Et elle n’avait certainement pas de temps à perdre si elle voulait arriver à son objectif. Ce qui voulait dire…

Sortant d’une poche secrète de la robe un petit dispositif, elle appuya sur un bouton et quelque chose qu’elle avait introduit dans le système et qui dormait loin des yeux vigilants de quiconque pourrait activement chercher un virus ou assimilable se réveilla, quitta un système non protégé (personne ne pense jamais à protéger le régulateur automatique pour la température du grand aquarium) et s’attaqua sans douceur aux systèmes de surveillance. Dit autrement, panne complète et potentiellement irrémédiable des systèmes de surveillance. Difficile de trouver ce qu’on ne peut pas voir. Assurément que To’Maz était déjà lancé à sa poursuite. Il y avait fort à parier qu’il soit incapable de reconnaitre quand on faisait un beau geste à votre égard. Une autre pression sur un bouton et le coffre passa en mode manuel. Les gardes en place procédèrent à son ouverture… Comme prévu.

Forcément, avec un groupe de vigiles DANS le coffre, si ce dernier était resté fermé, comment profiter de renforts gratuits? Restait alors à mettre la main sur le butin avant la compétition. Ce serait presque trop facile… Mais naturellement, jamais Silenda ne se serait fié à une analyse aussi simple. Rien ne se passe jamais comme prévu. Par exemple, elle qui se fait tirer dessus par un des gardes du capitaine. Plus de peur que de mal, pas de blessure… Mais plusieurs alertes apparurent sur son appareil. Son déguisement holographique allait flancher. C’était une affaire de minutes, désormais. Une telle œuvre d’art peut hélas être fragile sous certaines conditions… Voilà qui compliquerait définitivement sa tâche. Mais elle tenterait quand même de s’en acquitter. Sinon il y avait toujours le plan D… Mais ce serait presque suicidaire considérant qu’elle était encore à bord.

Et de penser qu’elle pourrait être encore en train de danser avec son rival des renseignements… Que cruelle déception.


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Dim 16 Fév - 20:59
Les tirs continuaient dans le lointain, se faisaient plus épars. Lorsqu’il se sentit loin du gros de l’activité des mercenaires, To’Maz s’autorisa à désactiver son camouflage, tendant l’oreille, longeant les boxes à pas feutrés. La plupart demeuraient vides. D’autres affichaient des scènes de massacre. D’autres encore étaient verrouillés – notamment le I9. Un groupe d’Apex faisait le tour et ramenait les moutons égarés vers la salle centrale sans ménagement, forçant une par une les portes récalcitrantes. Que la fille du capitaine soit demeurée hors d’attente était pour l’heure la meilleure des nouvelles : ce serait une monnaie d’échange qui ferait plier la combattivité de Johnson à coup sûr. Mais ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne soit découverte : il fallait s’adapter.

Un cadavre armé se trouvait dans le couloir attenant. Déverrouillant le boxe, il s’approcha du corps encore inconscient de la fille. Elle tenait encore le carton d’invitation. Il le saisit, accrocha à sa ceinture l’arme du macchabée, de sorte qu’elle puisse se défendre une fois revenue à elle. Il n’était pas pertinent de la tirer de sa torpeur maintenant : s’il avait confiance en ses capacités de tireuse – c’était, après tout, une grande amatrice de chasse et d’armes exotiques – leurs deux personnes ne suffiraient pas pour faire front face aux mercenaires et à leur organisation. Du reste, il doutait de ses compétences en furtivité, et ce qu’il s’apprêtait à faire en demanderait certainement.

Pour l’heure, il fallait ruser pour qu’elle soit découverte le plus tard possible. Les mercenaires feraient un appel, verraient que la fille n’était ni morte, ni retrouvée. Une deuxième vague de fouilles suivrait la première, exhaustive mais sans minutie, qui se déroulait à l’instant. Il mit donc son corps à l’écart, à la verticale dans un placard qu’il referma sans verrou. En lieu et place de l’emplacement où elle gisait, il déposa plutôt le corps précédemment pillé, maquillant la pièce pour qu’elle ait l’air d’avoir déjà été visitée. En ce sens, il fit le pari de laisser la porte ouverte : il était psychologiquement difficilement concevable de chercher quelqu’un de caché dans une salle ouverte.

Il y avait encore beaucoup d’activité et de cris vers les cuisines. Les soutes présentaient également leur lot d’agitation – car la bataille pour le coffre de l’Outrecuidant s’y déroulait toujours – mais c’était sa destination, et il ne comptait pas se défiler. Avec une extrême prudence, il s’engagea sur ce chemin.

« On a un problème, coupa la voix numérique de 2B tandis qu’il passait furtivement plusieurs portes de service.
On est à bord d’un vaisseau se faisant détourner par une armée de mercenaires. Tout va pour le mieux. »

Le problème parmi les problèmes, ergo celui dont parlait probablement 2B, s’imposa rapidement de lui-même, tandis que les écrans des caméras commençaient à disparaître les uns après les autres de son interface visuelle.

« Il semblerait que le système de surveillance ait été piraté. »

Les mercenaires n’avaient aucun intérêt à se priver d’un tel outil pour s’assurer de leur plein contrôle du vaisseau. Ce n’était donc logiquement pas de leur fait, et restreignait drastiquement le nombre de potentiels coupables.

« Comment est-ce qu’elle s’y est pris ? dit-il en jetant un œil discret à la carte imprégnée du baiser de l’impériale.
Je retrace le signal depuis le régulateur thermique du grand aquarium du capitaine.
Est-ce qu’il ne s’agirait pas de la vulnérabilité que j’ai fait remonter il y a six mois dans un rapport à destination des groupes d’audit du sénat ? soupira To'Maz.
Il semblerait que ton compte-rendu ait effectivement été transféré jusqu’au bureau du Comité Interculturel de Régulation, Certification et Unification des Systèmes, qui a émis une circulaire à la commission rogatoire associée, et a organisé une consultation avec les groupes de réflexion sur l’économie de l’aérospatiale de croisière, ainsi qu’un sondage universitaire quant à la mise à niveau des corollaires métrologiques de la norme CISO-9001 sur la connectivité des équipements de loisirs.
…mais ? »

Car il y avait toujours un "mais".

« Mais face aux groupes de pression écologistes et au communiqué public du Conglomérat de l’Holonet Idéel dans l’Espace Républicain sur l’inquiétude d’une possible perte de liberté individuelle qu’imposerait un contrôle plus accru du droit à l’accès aux objets connectés, ainsi que les préoccupations des analystes quant à la manière dont une telle remise en question du système affecterait le marché actuel des machineries nomades de volume inférieur à un décimètre cube, et plus généralement, le droit à la concurrence économique dans un contexte de guerre, sans oublier les trois semaines de tapage médiatique qui s’en sont suivies, avec leurs lots de débats, contre-débats, consultations et éditoriaux d’opinion, le CIRCUS a dû rétropédaler et a finalement convenu qu’une période de transition de trois ans, reconductible étant donné la stagflation actuelle, serait nécessaire pour assurer la totale mise aux normes des matériels essentielle à l’application des changements désirés.
En voilà qui voulaient littéralement inventer l'eau tiède…
Un projet de "contribution solidaire à la sauvegarde et à la restauration des fonds marins galactiques sur le matériel connecté", dit "taxe aquarium" a cependant vu le jour pour subventionner cette transition. Il est porté par un sénateur du nom de Fudge. Une connaissance ?
En quelques sortes, grinça To’Maz en roulant des yeux. C'est le chef de file de l’Entente des Nationalistes, Conservateurs, Unionistes et Libéraux pour une Éthique Sociétale.
Ma base de données ne semble pas à jour. Je ne connais pas ce groupe parlementaire.
C’est une sorte de colloque secret, plaisanta le commandeur. Il suffit d’avoir un siège à Naboo pour être encarté. »

Il s’aventura plus avant vers les cales par un escalier dont il s’assura qu’il était vide. Les mercenaires ne cherchaient pas spécialement à cacher leur présence : ils parlaient fort, fouillaient les salles, intimaient aux derniers résistants de se rendre. De fait, on les entendait aller et venir d’assez loin, et To’Maz, tous les sens en alerte, réussissait à se déplacer en conséquence.

« Je vais bientôt devoir passer en fonctionnement ralenti, afin de me camoufler d'éventuels gêneurs qui seraient tentés de forcer ta chambre.
J'espère que tu auras le temps de faire des miracles d'ici là.
J’ai réussi à arrêter la propagation du virus, affirma 2B. La panne est sérieuse. Si le système peut être remis en état, cela prendra du temps.
Je te fais confiance pour cela. Est-ce que tu avances sur la communication avec notre frégate ?
Lentement mais sûrement.
Et pour la porte du coffre ?
Il semblerait qu’ils aient enclenché une sécurité d’ouverture manuelle. »

Le commandeur réfréna un grognement.

« Donne-moi une meilleure nouvelle.
Les capteurs de fret sont toujours opérationnels. »

Il s’agissait d’un ensemble de capteurs de poids, de température et de mouvement placés en soute, quadrillant la zone de stockage pour vérifier les conditions d’arrimage des marchandises : un cargo ayant du jeu, voire totalement détaché de son support, aurait tôt fait d’être détecté par ce biais. Une marchandise devant être conservée au froid et sous pression émettrait également une alerte si ces conditions venaient à être dérangées. En général, ce genre de capteurs étaient surtout équipés sur des vaisseaux cargos. L’Outrecuidant était avant tout un bâtiment de loisir ; mais puisque ses cales contenaient souvent des objets d’art et de la nourriture de luxe très délicate à transporter, il était également légitime d’y retrouve de tels équipements.

« Quelles informations peux-tu en tirer ?
C’est très partiel, car ce n’est pas fait pour ça. Mais j’estime la quantité d’individus présents dans la pièce de la salle du coffre à… entre une douzaine et une vingtaine, gardes de Johnson inclus. Et environ trois personnes dans la salle juste en face de toi. »

La salle en face de lui, c’était l’unique point d’accès vers les soutes. Il n’était plus possible d’éviter la confrontation. To’Maz fronça ce qui aurait dû être ses sourcils, usa de ses implants oculaires avancés pour sonder la pièce adjacente et se faire une idée de la position des individus qui, somme toute, ne semblaient pas spécialement l’attendre.

Il n’avait pas beaucoup de temps pour agir.

Le commandeur dégaina sa vibrolame et ouvrit nonchalamment la porte. En lieu et place de sa personne, il fit plutôt rentrer un premier hologramme. Pour ceux qui se trouvaient de l’autre côté, il n’y avait a priori pas de différence : les voix qui s’exclamèrent très vite en lui intimant de lever les mains et de se jeter au sol lui indiquèrent qu’il avait réussi à accaparer l’attention d’au moins deux des potentiels trois individus. Il fit donc coopérer son illusion, attendit que l’un des mercenaires vienne vers cette dernière… et fit apparaître un deuxième hologramme à ses côtés.

Afin de générer davantage de confusion, il fit se relever et courir ses clones dans des directions opposées. Qu’importe qu’ils se traversent, qu’importe que leurs mouvements semblent désormais plus brouillons ; les observateurs de la scène n’eurent pas le temps de se poser ce genre de questions, car dans le même temps, il se jetait dans la salle et assénait un coup chirurgical dans la nuque du soldat directement à sa portée. Le deuxième mercenaire s’était aussitôt repris et avait commencé à le braquer, mais se vit transpercé par une salve avant de pouvoir réagir davantage. Le bruit des tirs fit écho à celui, très proche, provenant de la salle du coffre. Quelques secondes passèrent, sans qu’il ne semblât y avoir d’émoi particulier à ce propos.

C’était sans compter le troisième soldat.

Il était penché au-dessus d’un corps, et semblait occupé à le dépouiller de ses biens jusqu’à ce que To’Maz débarque. Leurs regards avaient fini par se croiser – le commandeur venait de le remarquer, tandis que lui le dévisageait depuis quelques secondes déjà. Considérant son arme, puis une porte annexe, il préféra s’élancer vers cette dernière sans autre forme de procès. Aussitôt, To’Maz se jeta à sa poursuite, le rattrapa et le plaqua au sol, appliquant la pointe de sa lame contre la jointure de son casque.

« Un cri, un geste brusque, et tout sera fini. »

D’ordinaire, les mercenaires n’étaient pas aussi peureux. Lâches, probablement. Cupides. Fainéants. Sanguins. Mais la perspective d’un combat ne les rebutait presque jamais.

« C’est moi ! » prononça une voix paniquée derrière le casque.

La visière se releva, révélant la tête ahurie d’un homme-reptile.

« C’est ton pote… Tu r’connais pas ton pote ? »

To’Maz accentua la pression de la lame.

« Quel est ton nom ?
Ken’loq !
La première fille que t’as essayé de chopper ?
Ta femme ! Mais… mais c’était pas encore ta femme, et pis t’avais treize ans ! se sentit-il obligé de préciser après que la lame se fut rapprochée encore plus dangereusement.
La marque du cigare que t’as fumé dans ma chambre ?
Mais j’en sais rien moi, et en plus il était dégueulasse ! »

To’Maz le fixa un instant, puis relâcha la pression sur l’autre Turian sans douceur. Ce dernier se mit à gémir et à tousser, rampant au sol jusqu’au mur attenant.

« T’es vachement flippant quand tu veux, finit-il par dire.
Aurais-tu l’obligeance de me dire ce que tu fais dans une combinaison de mercenaire d’Apex ? demanda-t-il en hachant clairement sa phrase, d’une intonation sans ambages. Ces individus viennent de détourner le vaisseau et de prendre ses voyageurs en otage.
Ouais ouais, ça m’a pas échappé, râla Ken’loq en se relevant. Mais après m’être pris une rouste et avoir grillé ma couverture, j’ai pensé qu’enfiler ces trucs serait la meilleure chose qu’il me restait à faire. Pis quand ça a commencé à merdoyer, ça a renforcé mon idée, genre, j’me suis dit que c’était la meilleure garantie que j’avais de rester en vie vu le contexte. Enfin, jusqu’à ce que je te vois dézinguer les deux gus, là.
Tu dois ta survie à la chance, certainement pas à tes idées suicidaires.
De quoi ? Enfiler l’uniforme de l’armée ennemie pour passer incognito, une idée suicidaire ? C’est plutôt une idée de génie. Un truc de contrebandier, quoi. J’t’apprendrai, un jour. »

To’Maz le plaqua contre le mur, énonça de sa voix la plus calme, mais non moins péremptoire :

« Tu crois peut-être que je vais relever le casque de ces deux charognes ? Non, je me contrefiche de qui ils étaient. Par conséquent, j’aurais tout aussi bien pu te tuer toi, et ne jamais le savoir. Le genre d’incident dont je me passerais bien, mais je te rassure, ma conscience a vécu pire et saurait s’en remettre ; aussi, je vivrais bien avec. Toi, probablement moins.  »

La mise au point avait eu le mérite d'être faite.

« Et puis d’abord, pourquoi t’es-tu enfui ?
Mais mec, t’as pas vu ta tronche ! tenta-t-il de se justifier. Déjà, de base, t’es pas spécialement un canon de beauté. Ok, tu fais des efforts, ça vaut bien un 6/10. Mais quand tu passes en mode chasseur… »

Il ne jugea pas pertinent de terminer sa phrase, à raison.

Le commandeur soupira, considéra les deux soldats qu’il venait de refroidir. Leurs combinaisons ne lui iraient certainement pas, et étaient endommagées à des degrés divers.

« Ta tenue, demanda To’Maz. Où l’as-tu dégotée ?
Dans le caisson, là-bas. Je rêve, ou tu comptes me voler l’idée que tu viens de passer cinq minutes à critiquer ?
S’il te plaît : tais-toi et suis-moi. »

Le commandeur attrapa les comlinks des cadavres, camoufla les corps des deux mercenaires dans un chariot de maintenance ; puis il enfila un agglomérat de pièces d’armure qui pouvaient le faire passer pour l’un des membres d’Apex. L’équipement était disparate mais d’assez bonne qualité ; le plus important étant que toutes ses écailles se retrouvaient ainsi recouvertes.

Avec le comlink d’un des mercenaires morts, To’Maz calqua la fréquence courte utilisée pour les communications à l'intérieur du vaisseau afin de pouvoir espionner Apex sur son propre canal privé. Puis, il utilisa le comlink de la fille de Johnson et en changea la fréquence pour qu’il émette et reçoive également sur son canal interne, avant de le tendre à son comparse.

« Je suis en communication avec 2B. Tu suis les instructions à la lettre. Pas de trait d’esprit, pas d’inspiration soudaine, pas d’acte héroïque. Les victimes de ce bâtiment étaient des crapules, mais auront le droit à des funérailles en grande pompe. Ce ne sera pas le cas pour toi, alors débrouille-toi pour ne pas mourir. »

Sur ces bonnes paroles, il alla plus avant dans la soute, talonné de près par Ken’loq. En ouvrant la prochaine porte, il surprit un garde de Johnson, qui pensait vraisemblablement avoir verrouillé l'accès et bénéficier d'une couverture en conséquence. La seconde d’après, et le garde se ruait vers lui, probablement pour s'échapper. Sans réfléchir, To'Maz lui tira dans le genou, prêt à le blesser plus sérieusement si cette sommation ne suffisait pas. Heureusement pour lui, elle suffit.

Renforcés par des troupes qui provenaient vraisemblablement de l’intérieur même du coffre, les mercenaires avaient fini par triompher de leurs anciens collègues, et alignaient contre un mur les miliciens, désormais otages, qui avaient survécu à l’altercation. To’Maz et Ken’loq ajoutèrent leur victime à cette triste procession. Ce faisant, le commandeur repérait silencieusement les différents soldats qu’il devrait affronter si les choses tournaient au vinaigre : leur équipement, leurs positions respectives, les couverts associés à leurs champs de visions, leurs angles morts. Le commandeur n’avait pas encore vu l’espionne impériale, mais si le contenu du coffre l’intéressait un temps soit peu, et au vu de l'agencement des accès menant aux cales, ce ne serait qu’une question de temps avant qu’elle ne finisse par se manifester. Et peut-être qu’enfin, alors, il aurait une idée plus précise de ce qui se tramait à bord.
Silenda
Silenda
Commandant de l'Imperial Intelligence
Commandant des Renseignements Chiss
Commandant de l'Imperial Intelligence  Commandant des Renseignements Chiss

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Dim 16 Fév - 23:50
La mission s’était écartée de ses paramètres d’origine mais, pour rendre la chose plus frustrante encore pour son rival, non seulement Silenda avait elle réussi à le battre au « trésor »… Elle avait déjà fait ce qu’elle avait à faire. Comment? Ah mais un professionnel ne révèle jamais ses secrets. Elle l’avait fait, tout simplement, avec son déguisement encore fonctionnel… Mais plus pour longtemps. Une victoire pour l’Empire, un succès face aux renseignements républicains, il est temps de plier bagage et de rentrer, non? Non. Elle avait bien trop apprécié cet échange sur la piste de danse pour prendre le risque de laisser ce fascinant adversaire se faire éliminer par les mercenaires de l’APEX. Statistiquement, le risque était inférieur à 5% mais pourquoi se fier aux statistiques quand on peut se faire sa propre idée? Et quand bien même son déguisement flancherait…

Elle serait capable de leur causer bien des mots de tête avec une belle course poursuite dans les couloirs du vaisseau. To’Maz, d’ailleurs, pu entendre une conversation de deux gardes, à voix basse, comme quoi ils ne s’étaient pas attendus à ce que « la nana avec des pastèques dans le soutif » descende superviser l’ouverture et l’inspection du coffre. Évidemment, si elle était passé aux actes si rapidement, les chances qu’elle soit encore ici étaient plutôt grandes… Mais tous les mercenaires portant armure et casque, il serait logique qu’elle ait cherché à se déguiser… Et une bien désagréable pensée dû passer par la tête de l’espion. Elle pouvait désormais être n’importe où puisqu’à moins de retirer son casque, elle serait impossible à différencier des autres gardes. Et trouver une raison pour les forcer à les retirer serait suicidaire… Car cela inclurait To’Maz et son complice. À éviter, donc, logiquement.

En même temps, l’espion avait pu se tenir très proche de sa rivale et il avait clairement pu voir qu’elle ne tenait pas à ce qu’il lui arrive du mal donc si cela se trouvait, elle chercherait probablement… À l’aider? Ce qui serait complétement illogique en y pensant bien : tout rival qui survit est une menace immédiate ou future pour l’Empire Galactique. Éliminer To’Maz est naturellement l’option qui serait le plus à l’avantage de l’Empire. Mais en même temps, Silenda a clairement prouvé que sa logique et celle de ses « maitres » n’est pas la même. D’ailleurs, peut-être vient-elle-même de lui faire une fleur. Dans tout le vaisseau, l’ordre est donné à tous les mercenaires d’être en armure intégrale avec casque verrouillé au cas où un imbécile voudrai jouer au héros, causant une dépressurisation. Une raison logique faisant appel à l’instinct de survie : ils vont tous obéir. Toutefois…

L’ordre a été donné… De cette pièce. Et à moins que ses oreilles ne lui jouent soudainement des tours… Près de lui. Coïncidence? Peut-être que oui. Peut-être que non. Hallucination auditive? Ce serait étonnant mais pas impossible. Dans le grand ordre des choses, peut-on avoir un « ange gardien » d’une faction adverse qui semble plus intéressée par l’idée de vous aider à quitter les lieux en un morceau que d’assurer sa propre sécurité? En admettant que c’est possible… Faut-il être reconnaissant ou profondément déstabilisé? Ou un mélange des deux? Rien dans cette histoire ne semble se dérouler comme la normalité le demanderait. Donc, adopter un schéma de pensée logique est-il là le meilleur des choix? Tant de questions, si peu de réponses… Mais heureusement, To’Maz n’est pas du genre à perdre la tête si facilement. Quelle que soit l’explication… Il la trouvera… Ou amènera l’espionne impériale à la lui fournir.


"Ne me pose pas de question et je ne te dirai pas de mensonge."
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Dim 29 Mar - 13:55
Laisser traîner ses yeux et ses oreilles dans les soutes purent le renseigner de manière effective sur plusieurs choses : premièrement, il avait décompté treize mercenaires d’Apex (eux compris) et sept soldats de Johnson encore vivants ; ensuite, il semblait bien ambitieux d’imaginer engager un combat dans la situation actuelle, même en songeant à réarmer les otages ; enfin, et surtout, Silenda était effectivement passée par ici et avait supervisé la toute récente sécurisation des contenus du coffre ; si quelque chose d’intérêt pour elle, et donc pour lui, s’y était trouvé, elle devait donc déjà l’avoir récupéré ; et si To’Maz avait rattrapé de son retard sur elle, cela n’avait pas été totalement suffisant, ce qui entamait quelque peu son humeur déjà passablement maussade.

Cela étant dit, le coffre devait avoir été inspecté pendant qu’il se battait dans la pièce adjacente, puisque la bataille faisait toujours rage lorsqu’il avait été ouvert, et qu’elle faisait également rage lorsqu’il était descendu jusqu’ici. Sachant que personne n’était sorti de l’endroit – il n’avait cessé de regarder l’unique sas d’accès – il était facile d’en déduire que l’impériale se trouvait toujours dans la pièce. Une analyse rationnelle du déroulé des évènements était donc de mise :

Si les soldats ayant laissé l’impériale faire l’inventaire du coffre l’avaient désignée plus tard, dans leurs conversations, par son sexe et la prépondérance de ses charmes, elle ne portait alors vraisemblablement pas d’armure ; pourtant, tous ceux présents dans la pièce étaient couverts intégralement de leurs tenues de protection. Elle avait donc enfilé une armure après coup, et couvert ses traces pour ce faire : l’ordre de bon sens d’enfiler un équipement adapté en cas de dépressurisation – ce qui permettrait d’anonymiser les soldats qui ne l’étaient pas déjà – allait en ce sens, et il avait émané d’une voix féminine qu’il jurerait avoir entendue tant via son comlink qu’en écho dans son environnement proche.

La question qu’il était donc légitime de se poser demeurait : pourquoi avait-elle fait ça ? Sa couverture avec les mercenaires n’avait pas, pour l’instant, été percée à jour, sinon quoi elle n’aurait pas pu faire l’inventaire du coffre ; et si l’on avait repéré son larcin sur les biens présents à l’intérieur, les gardes auraient tôt fait de l’avoir mentionné dans leurs messes basses… et n’auraient, surtout, pas manqué de la capturer – et elle se serait laissée faire, sinon quoi la salle serait davantage emplie de cadavres, en dépit des beaux mots qu’ils avaient pu s’échanger plus tôt. Oui, elle aurait été capturée ; or, aucun des soldats de Johnson ne possédaient une morphologie similaire à celle de l’espionne ; impensable, donc, qu’elle figure parmi ces prises de guerre.

Se serait-elle donc dissimulée car elle savait qu’il arrivait ? Invraisemblable : il était arrivé lui-même camouflé. Changer d’identités à foison était certes un jeu de dupes courant lors de missions d’infiltration, mais quand bien même, cela se serait exécuté avec un timing beaucoup trop minutieux. Un timing qui aurait notamment supposé qu’elle ait accès aux caméras, mais puisqu’elle les avait momentanément grillées… ce n’était pas possible. Quand bien même elle aurait entendu les tirs dans l’autre pièce, cela lui aurait laissé une marge de manœuvre extrêmement courte.

En réalité, la question de sa présence ici ou non ne faisait pas débat : aurait-il débarqué ici en dévoilant son vrai visage, ou n’aurait-il pas débarqué du tout, qu’elle serait restée une mercenaire d’Apex tenue en haute estime par le chef des mercenaires, avec une dizaine de sbires pour la protéger. En ce sens, garder son identité connue était tout à son avantage, là où se grimer comme l’un de ses faux confrères diminuait logiquement son aura et son pouvoir officieux de commandement. Certains chefs de guerre ne bravaient-il pas, après tout, la raison, pour dévoiler leur visage sur le champ de bataille, réhaussant le moral des troupes et suscitant la peur dans les rangs ennemis ? Si elle avait effectivement rempli son objectif en soutirant du coffre le précieux objet qu’elle était venue chercher – comme il avait pu le deviner lors de leurs entretiens dansants – elle aurait eu tout intérêt à garder un maximum de ses privilèges pour qu’on continue de la questionner au minimum sur ses aléas, jusqu’à ce qu’elle puisse s’extraire du site de sa mission. Et malgré tout le respect qu’il devait à son intellect, et pour l’avoir observée agir… il avait pu dénoter qu’une grande partie de son autorité auprès de ses semblables résidait de facto dans sa plastique.

La réponse la plus logique qu’il trouvait à répondre à ces incohérences devenait limpide : sa couverture n’était pas encore découverte, mais elle savait qu’elle ne tarderait pas à l’être, et avait agi selon cet agenda-là, et non selon l’arrivée – par ailleurs, passée plutôt inaperçue – de To’Maz et son comparse dans la pièce. Des agendas rendus synchrones par la force des choses, à savoir, par la proximité temporelle de leur départ de la salle principale. Et si cela n’avait rien à voir avec sa présence ici, cela avait donc à voir avec un facteur extérieur à lui. Mais les soldats ne semblaient pas particulièrement disposés à rechercher un traître dans leurs rangs, aucune consigne n’avait donc été encore donnée en ce sens-là ; cela n’était donc pas lié aux variables d’environnement.

Par élimination, si la couverture de Silenda ne serait grillée ni par lui, ni par les autres, ne restait plus qu’une responsable à cela : elle-même.

Elle-même… ou du moins son équipement, car il venait de théoriser que cette anonymisation allait contre sa volonté et la desservait. Ce camouflage holographique sophistiqué qu’elle arborait serait donc arrivé au bout de sa batterie ? Quel que soit le dysfonctionnement qu’il ait pu subir, il était assez grave pour qu’elle n’ait pas pu le réparer. Et son vrai visage, révélé aux yeux de tous, suffirait probablement au néophyte à savoir qu’elle était, sans équivoque, une intruse parmi leurs rangs. Une perspective qui remettait toutes les pièces du puzzle à leur place.

Elle avait cependant commis une erreur.

Cette arme, qu’elle s’était entichée à rafler des mains des hommes-reptiles… Elle l’arborait encore comme un trophée. Portée derrière son dos, dépassant de ses épaules du bout du canon ; mais un canon reconnaissable entre mille. Elle avait eu beau s’éloigner de tous ses comparses – de tous sans exception, car elle ne savait pas qui parmi eux pouvait être lui, ni même s’il était vraiment présent en ce moment-même – cela demeurait l’élément distinctif le plus flagrant de son accoutrement.

Aurait-elle pu la confier à l’un de ses comparses pour faire de ce dernier un leurre ? Il en doutait. Loin d’égaler les Mandaloriens, la plupart des mercenaires d’élite possédaient tout de même un certain amour pour leurs propres armes, et n’en changeaient pas si facilement, connaissant intimement tous leurs détails techniques, le poids de leurs composants, leurs points de surchauffe. Ils savaient se servir de nombreux fusils en tous genre et entendaient à raison les différents arguments que l’on pouvait émettre sur les améliorations de la technologie de tel ou tel mécanisme, mais revenaient souvent à leurs instruments de prédilection, ceux qu’ils associaient à certains de leurs hauts-faits ou qui les avaient accompagnés durant des épreuves particulières. Accepter le fusil d’un étranger, qui plus est ce fusil, ô combien particulier, n’était pas une transaction triviale. Et n’importe qui se trouvant dans la salle du bal plus tôt aurait pu constater combien Silenda n’était pas prête, non plus, à se délester de sa propre arme avec une telle facilité. La voir proposer soudainement un échange aurait été bien étrange. Encore une fois, on aurait jasé ; or, les conversations n’en faisaient nullement mention.

To’Maz avait donc toutes les raisons de penser que le porteur de l’arme était bel et bien Silenda. Une information qui, dans l’immédiat, ne lui servait pas : l’accuser devant les autres reviendrait à mettre sa parole en branle contre celle de sa rivale, et elle aurait tôt fait, par son simple timbre de voix, de retourner les autres contre lui. Qu’importe la chronologie réelle des faits, elle aurait prétexté avoir mis son armure parce que l’ordre d’en faire ainsi avait été donné, passant de suspecte sur le point d’être débusquée à soldat chevronné montrant l’exemple à ses subordonnés. De la même manière, un affrontement direct était impensable en l’état, car sa puissance de feu ne saurait égaler celle des dix autres soldats. Et s’il commençait à les éliminer dans la pièce, un par un, lorsque les autres ne regardaient pas… Non, c’était une opération de très longue haleine, avec une chance de succès nulle. Jamais il ne pourrait soustraire plus de trois de ses opposants ainsi avant que la salle n'entre en panique et en alerte, et que les choses échappent totalement à son contrôle. Aussi, dans son comportement, il veilla à ne laisser transparaître nul indice qui put lui montrer qu'il savait. Il eut bien un léger mouvement de réflexe vers la carte au baiser qu'il avait cachée dans un compartiment de son armure, mais rien qui ne puisse être décrypté comme tel par un regard extérieur : il n'était qu'un soldat fouillant dans ses poches parmi d'autres soldats fouillant dans leurs poches.

« Busard gris à l’Épave, allô ? grésilla son canal de communication personnel.
Bon retour parmi nous, 2B, murmura To’Maz. Des nouvelles ?
Les mercenaires ont quitté ta chambre. J'avais déverrouillé la porte pour qu'ils baissent leur garde et n'y aillent pas comme des bourrins. Tu seras extrêmement surpris et heureux de savoir qu'ils ne t’ont pas trouvé.
Certes, renifla l’homme-reptile.
Ils ne m’ont pas trouvé non plus. Cependant, ils ont volé ta bouteille de quinze ans d’âge.
Les risques du métier.
Puisque tu manques à l’appel, ainsi que certains autres convives, ils exécuteront bientôt la phase deux de leur plan de recherche.
C’était attendu, acquiesça To’Maz tandis que des ordres abondaient en ce sens sur la fréquence des mercenaires ; on avait même énoncé son nom, aux côtés de celui de Ken'loq, de la fille du capitaine, et de quelques autres personnalités introuvables.
L’un des invités a réussi à s’extirper de la surveillance des mercenaires et à atteindre les capsules de sauvetage. C’est en tout cas ce que j’ai déduit des logs d’accès actualisés du secteur des modules de survie. Mais le verrouillage biométrique établi fait que tu es le seul à pouvoir déverrouiller les nacelles. Autant dire que son escapade aura été infructueuse.
Bien.
Il aura peut-être succombé à une patrouille le trouvant à cet endroit en dépit des circonstances, alors qu’il aurait pu être sauvé.
Je ne saurais être tenu responsable des élans d’héroïsme et de pleutrerie individuels des uns et des autres, grommela To’Maz qui s’était rapproché de la porte du sas en s’étant assuré que personne n’était sorti. C’est une prise d’otages. Des pertes, il y en avait dès le t0. Il faut aller de l’avant. Si je veux qu'ils soient jugés pour leurs crimes plutôt qu'enterrés comme des héros, j'ai tout intérêt à en sauver le plus grand nombre ; et c'est une opération qui prendra certainement du temps, avec des dégâts collatéraux. Qu’en est-il du lien avec notre frégate ?
Il est établi, opérationnel, et crypté de manière adéquate. Les canaux ne sont plus saturés ; la liaison devrait être assez claire. »

Son vaisseau d’opération, toujours camouflé, demeurait à leur suite. Fort bien, puisqu’il avait beaucoup à dire à ses hommes, et qu’ils pourraient jouer un rôle pivot dans le sauvetage qui allait venir. Il fit à nouveau comprendre à Ken'loq de se tenir à carreau, ce qui sembla rentrer étonnamment plus facilement dans sa tête brûlée qu'à l'accoutumée. Arrivé nonchalamment au niveau de la porte, le commandeur en bloqua discrètement le mécanisme, s’assurant que ce qui se passerait ici se déroulerait bien à huis clos. Ses deux objectifs principaux et immédiats demeuraient dans la pièce : l’arme, et l’espionne. L’on ne se rendrait pas immédiatement compte du blocage, mais lorsque ce serait le cas… La question de qui est un allié dans la pièce, et qui ne l’est pas, ne saurait plus aller d’elle-même. Un doute qui pourrait se répandre comme une traînée de poudre au sein des rangs d'Apex ; un doute qui serait légitime tant qu'ils seraient tous en armure avec un casque opaque et tant que des invités manqueraient à l'appel des preneurs d'otage ; un doute qui subsisterait même si la porte venait finalement à être fracturée – à grands renforts de puissance de feu, puisqu'il s'agissait d'un sas sécurisé – ; mais une explosion dans les soutes, cela mettrait en danger l'intégrité structurelle du vaisseau de plaisance, et menacerait potentiellement leur vie à tous ici présents, armures ou pas.
Silenda
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Commandant de l'Imperial Intelligence
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Dim 29 Mar - 19:29
L’ordre qu’elle ne voulait pas entendre fut donné par le chef de guerre. Il y a un traitre dans nos rangs, que tout le monde enlève son casque pour être identifié. Cela était doublement problématique. Pour elle, bien sûr, mais également pour le républicain qu’elle supposa user d’un subterfuge similaire au sien. Bon. Dans ce cas, il faudrait jouer d’une carte toute spéciale et montrer que l’Empire Galactique ne formait pas des incompétents en guise d’espions. Elle avait accédé au trésor en premier et elle avait piégé ce dernier. Cela aurait dû être la grande finale mais… Si elle n’intervenait pas, To’Maz serait découvert et exécuté. Non, non, non. Cela ne lui convenait pas du tout. Les adversaires dignes de ce nom étaient bien trop rares. Et puis bon, mettre sa vie en danger faisait partie des risques du métier. Si le jeu en vaut la chandelle, c’est encore mieux!

Donc… Elle appuya sur le détonateur. Tous les explosifs n’agissant pas de la même façon, celui-ci était fait pour dégager une chaleur extrêmement élevée pour détruire quelque chose de spécifique sur une petite superficie. Très répandu au sein de l’Imperial Intelligence pour le sabotage de systèmes critiques. Aucun risque structurel pour le vaisseau mais le contenu de la voûte serait irrémédiablement détruit et irrécupérable. La vive lumière, la forte chaleur et le grésillement très prononcé de la réaction chimique ne manqua pas de semer la confusion chez les membres de l’APEX et elle en profita pour leur tirer dessus. Charges paralysantes, naturellement. Par contre, la riposte, elle, était faite pour tuer et Silenda fut touchée à l’abdomen à au moins deux reprises, malgré l’armure. Ce qui ne l’empêcha pas de continuer à tirer, profitant de la confusion. Mais cela lui coûterait cher et elle le savait.

Pendant l’altercation, elle avait été touchée à la jambe également. C’était plus problématique mais au moins, elle n’avait pas été touchée au bras. Cela aurait été positivement catastrophique. Son réflexe avait été de tenter de quitter la pièce pour attirer avec elle des poursuivants, pour laisser une meilleure chance à To’Maz de s’en sortir. La voie étant barrée, elle décida de passer au plan B soit la position la plus facile à défendre : la voûte. Les explosifs brûlaient vite et bien. Impossible de refermer le coffre et elle pourrait se servir des caisses désormais ruinées pour se mettre à couvert. À tout problème, une solution mais rester confinée n’était pas celle qui était la plus stratégiquement intéressante pour elle. L’avantage avait clairement changé de main. Il était évident que cette porte ne s’était pas fermée par hasard. Peut-être aurait-elle une agréable surprise.

Mais dans la situation actuelle, elle n’aurait pas cette chance. Elle avait accompli sa mission, ce qui était techniquement une victoire mais non. C’était en fait une défaite car elle se retrouvait coincée ici sans avoir la certitude que To’Maz en avait réchappé vivant. Il devait survivre, voyons. Elle lui devait bien une danse, non? Comment pourrait-elle s’acquitter de sa dette si le républicain était mort? Elle retint un rire amusé tout en finissant de constater les dégâts. Hum… Un stimpak ou deux ne suffiraient peut-être pas. Elle aurait potentiellement besoin d’un court séjour dans le bacta. Ses blessures au niveau de l’abdomen l’embêtaient moins que celle à la jambe. La cuisse avait été touchée et bien qu’elle soit habituée à la douleur, ce n’était pas pour autant agréable et au mieux, elle pourrait boiter. Voilà qui était considérablement plus problématique…


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Sam 18 Avr - 7:17
Si To’Maz avait prévu de nombreux scénarios, force était d’admettre que celui qui allait se dérouler n’était pas de ceux-là.

Le contrordre donné par le chef des mercenaires ? Il était attendu, ce n’était qu’une question de temps. Le fait qu’il manquait des convives à l’appel, couplé à l’ordre d’anonymisation des troupes, menait à cette issue logique de manière indubitable. Si l’homme-reptile pouvait aisément le concevoir, il n’avait aucun doute qu’il en serait de même pour Silenda.

Et pourtant, il y eut la bombe.

Cela ne pouvait être qu’elle. La réaction chimique, provenant de l’intérieur du coffre, inonda les soutes d’une vague de son, de lumière et de chaleur. Qui d’autre ruinerait autant de crédits potentiels ? Pas les vendeurs, pas les acheteurs. Ne restaient que les éléments étrangers à cette transaction interlope ; et comme il n’y était mêlé en rien…

To’Maz se mit à l’abri, intima à Ken’loq de faire de même à force de mouvements vifs et peu discrets – le grésillement induit par la charge plastique était étourdissant, ses stridulations agressant les tympans de tous ceux présents dans la salle. Le mercenaire à l’arme de chasse s’était mis à tirer sur ses comparses avec ce que le républicain identifia très vite comme des charges paralysantes.

« 2B ! cria To’Maz dès qu’il put. Brouille la fréquence des mercenaires immédiatement ! »

La réponse ne se fit pas entendre. Le raffut ambiant n’aidait pas, les tirs de réplique avaient commencé à fuser. Silenda s’approcha de la porte qu’il avait bloqué pour s’enfuir, se retira aussitôt vers la fournaise du coffre en constatant qu’elle était bloquée. L’homme-reptile fut persuadé de la voir se faire toucher par plusieurs tirs avant qu’elle ne réussisse à se mettre à couvert, même s'il ne saurait évaluer précisément les blessures qu'elle en retirerait. Tout s'était passé si vite. A présent, sa position, certes fortifiée, était arrosée d’un tir de suppression soutenu.

Que lui était-il passé par la tête ?

Si elle vivait à la hauteur de sa réputation, Silenda n’était certainement pas le genre d’agent à se laisser guetter par la panique… et cette réaction avait tout d’un acte désespéré. Elle aurait certainement pu gagner du temps, par un biais ou un autre, pour délayer le moment fatidique où sa duplicité serait révélée aux yeux de ses compères mercenaires. L’approche frontale avait une faible chance de succès, et elle le savait pertinemment. Pourquoi commettre sciemment un acte absurde ? Cela lui échappait… mais il aurait tout le temps d’y penser plus tard, tandis que l’occasion, elle, ne se représenterait pas de sitôt.

Puisque la plupart des soldats qui n’étaient pas paralysés lui tournaient à présent le dos pour porter leur attention vers le coffre, et que le chaos était total, il prit à cœur d’abattre les mercenaires qui représentaient une menace directe, profitant d’abord du renfort de Ken’loq, puis de celui des gardes de Johnson qui s’étaient libérés et avaient commencé à ramasser les armes de leurs tortionnaires ; lorsque le combat atteint son pic d'intensité, la multitude de tirs en tous sens dans l'environnement vicié par les stigmates de l'explosion rendait cette lecture quasiment impossible. Dans la mêlée, il s’était bien pris quelques coups – tant des membres de l’Apex que des gardes du vaisseau – mais son armure, combinée à ses renforts prothétiques, lui permirent d’encaisser le plus gros des dégâts.

La fin des échanges de tirs ne signifia pas pour autant un début d’accalmie. Il se retrouva très vite encerclé de gardes hostiles lui intimant de poser ses armes et de se rendre.

S’exécutant, il posa son arme à terre et retira son casque, imité par son compagnon d’infortune.

« Restez calmes. Je suis avec vous.
Deux mercenaires mutins n’en restent pas moins deux pourritures à abattre » le harassa l’un des gardes.

Vraisemblablement, personne ne l'avait reconnu comme étant l'un des convives. Il roula des yeux : il n’avait certainement de temps à perdre à expliquer le fond du problème, ses préliminaires et ses circonvolutions.

« Je vais vous présenter les choses d’une autre manière. Dans la pièce d’à côté convergera bientôt un nombre de soldats quatre fois supérieur à celui qui vous a défait ici, alors que vous étiez plus nombreux, non blessés et armés à votre convenance. Dans cette situation, vous passer de personnes sachant tenir un fusil par le bon bout me semble… malavisé. Et ils n’attendront pas que vous ayez pris une décision pour frapper. »

Il y eut un moment de silence, de concertation tacite. Les armes s’abaissèrent sans hâte, mais elles s’abaissèrent. To’Maz dut s’y reprendre à deux fois avant de pouvoir récupérer son arme sans craindre de se faire abattre.

« Ces mercenaires-là sont encore vivants. Regroupez-les, attachez-les et bâillonnez-les. »

Hostiles au fait de se faire donner des ordres par un sombre inconnu, ils les appliquèrent néanmoins, car ils auraient probablement fait la même chose par eux-mêmes. S’approchant du plus proche d’entre eux, le commandeur retira son casque sans ménagement et appuya le bout de son canon sur sa tempe.

« Le code de fausse alerte, ou un joli trou dans ton crâne.
Ziggourat… Fantôme… Octave… Petrichor…
Dis leur » lui intima To’Maz en signalant à 2B de lever le brouillage des communications.

Il s’exécuta. La fréquence était anormalement silencieuse. Au bout d’un moment, il entendit un simple « bien reçu ». Le mercenaire avait un léger sourire.

« Qu’est-ce que tu leur as dit ? s’endêva l’homme-reptile.
Devine… » lâcha l’autre en lui crachant une glaire de sang au visage.

Le tir ne s’était pas fait attendre ; le commandeur n’avait plus de temps à perdre avec la diplomatie. Déverrouillant la porte de la cale, il enjoint les autres gardes à s’équiper avec tout l’équipement qu’ils pourraient trouver, et à fortifier leur position. Ils en auraient bien besoin : les survivants se comptaient sur les doigts d'une main, et étaient en piteux état.

« 2B, ils sont probablement passés sur une autre fréquence. Trouve-la. Je n’ai pas grand espoir sur la levée de l’alerte, et j’aimerais savoir ce qu’ils vont entreprendre. »

Il était maintenant l’heure de confronter le point de confluence de toute cette affaire, celle par qui tout ce qui avait pu empirer… avait empiré.

« Silenda, s’annonça-t-il en pénétrant prudemment dans la région du coffre, l’arme au poing, couvert par Ken’loq, je vais m’approcher de vous. Pour vous comme pour moi, il vaudrait mieux que vous ne songiez pas à vous défendre. Je ne compte pas encore vous tuer, ne me faites pas changer d’avis. »
Silenda
Silenda
Commandant de l'Imperial Intelligence
Commandant des Renseignements Chiss
Commandant de l'Imperial Intelligence  Commandant des Renseignements Chiss

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Sam 18 Avr - 11:52
« Vous êtes vivant! Excellent! Cette prise de risque aura donc porté ses fruits, vous m’en voyez ravie! Je ne voulais pas qu’ils vous tuent. Les bons adversaires sont tellement rares, il fallait que je vous garde en vie. Ceci dit, il faut que je vous réprimande. Avoir barré la porte! Mon but était d’entrainer les mercenaires le plus loin possible de vous! N’avez-vous donc aucun sens stratégique? Décevant, vraiment.

Mais bon. Ce qui est fait est fait. Oh et vous excuserez ma pâleur et mon état lamentable, j’ai perdu plus de sang que je ne le pensais. Mais… Cela en valait la peine, non? Vous êtes en vie! Et oui, je le redis! Et c’est profondément amusant, non? J’ai accompli ma mission mais c’est quand même une défaite pour moi et une victoire pour vous. En toute honnêteté, je ne suis pas en état de me mouvoir facilement… Mon utilité est discutable. »


Silenda ne semblait pas le moins du monde incommodé par le fait que s’il lui en prenait l’envie, son adversaire pourrait aisément l’exécuter. Non, non, non. Ce serait… Simplement mesquin. Et contre-productif, également. Savoir qu’on a des rivaux dignes de ce nom force au dépassement de soi pour toujours conserver une longueur d’avance. Autrement, on finit par saboter sa propre efficacité. Et ça, ce n’était pas dans ses principes ou dans son éducation. Les Chiss n’avaient pas une vision très favorable de l’échec par définition. L’Empire Galactique non plus. Elle continuait donc à se maintenir le plus possible au sommet de son art. C’était ainsi qu’elle avait survécu aussi longtemps dans un métier souvent plus risqué que celui du simple soldat. Pourquoi, se demande-t-on.

Parce que le simple soldat, en général, ne sait rien. Il sera exécuté, pas affreusement torturé pour lui arracher ses secrets. L’espion oui. Et de façon générale, le soldat fait partie d’un groupe, d’une équipe, d’un ensemble. Le métier d’espion en est un de solitude. Et souvent, d’anonymat. Silenda passait plus de temps à porter un masque, à prétendre être quelqu’un d’autre qu’à être elle-même. Et encore là, c’était un mensonge car elle était véritablement commandant des renseignements chiss avant tout. Mais bon. Elle ne fit aucun geste brusque, aucune action hostile et son déguisement holographique n’étant plus fonctionnel, le turian pourrait la voir sous l’apparence que la nature lui avait donnée. Cela ne la dérangeait pas en tant que tel. Simplement, si elle avait eu son mot à dire, elle aurait préféré choisir de montrer ou non son apparence réelle. Mais bon. Elle avait plus préoccupant.

Ses blessures, par exemple. Elle était encore consciente et lucide, ce qui était un bon signe. Elle pouvait techniquement encore se servir d’une arme mais ses performances ne seraient pas les plus impressionnantes. Et considérant qu’elle ne pouvait plus utiliser de son identité d’emprunt pour tenter de semer la confusion dans les rangs de l’ennemi, cet avantage n’était hélas plus dans les plans. Clairement, la suite des opérations serait entre les mains du républicain. Mais malgré la douleur, ses blessures et sa position de faiblesse, elle continua de lui sourire comme s’ils étaient sur le pont principale en train de manger des petits fours. Et dire que non seulement elle avait accompli sa mission mais non contente de la chose elle avait tout risqué pour s’assurer que son rival vive. Comment fonctionnait un tel esprit? Y avait-il un agenda caché? Manifestement pas… Donc… Pourquoi?


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Mar 21 Avr - 18:45
Avancer dans la fournaise des ruines du coffre était désagréable ; pour un être entièrement organique, cela devait être d’une pénibilité conséquente. En dépit des protections qu’offrait sa seconde peau et son armure, le différentiel de température était perceptible au niveau de toutes les parties non-prothétiques de son corps. La chaleur avait eu le temps de se disperser en grande partie au travers du reste de la pièce ; en cela, il progressait dans un four ouvert. Que Silenda aille se réfugier là dénotait un mélange de précipitation, d’improvisation et d’esprit pratique. Mettre au-devant de la non-viabilité manifeste de la gueule de métal infernale sa capacité de couverture était un calcul de survivaliste, totalement incohérent avec l’action première de se mettre à faire feu sur les mercenaires de manière quasi-impulsive. Il ne savait pas si cela devait l’impressionner ou l’effrayer, ni ce que cela révélait de la psyché de l’impériale. Si elle était rationnelle… sa raison obéissait à des lois bien différentes des siennes.

Cela transparaissait notamment dans ses propos, qui laissèrent l’homme-reptile quelque peu circonspect. Totalement, à vrai dire. Et puisqu’il fallait réagir, il ne savait pas vraiment par où commencer… aussi, autant le faire par le début.

« Barrer la porte ? Une erreur stratégique ? se froissa-t-il. Disons plutôt que je misais sur le facteur psychologique du huis clos pour augmenter la méfiance au sein des rangs des mercenaires. La désunion aurait diminué leur avantage numérique et rendu leurs réactions plus brouillonnes. L’ordre de lever les visières, bien que plus rapidement donné que je ne l’aurais pensé, vous aurait poussée – tout autant que moi, certes – à révéler votre véritable identité aux yeux des autres… Car j’ai cru lire, dans la suite des évènements que j’ai théorisée comme la plus probable possible, que votre camouflage holographique vous avait quelque peu fait défaut. Ainsi, je comptais bien sur le fait que cela vous fasse réagir, mais que ce fût de la sorte fut quelque peu… déroutant. »

Il avait continué à s’approcher, à l’affût du moindre signe de réaction hostile. Mais il n’y eut rien de la sorte. Était-ce soulageant, ou décevant ?

« Si vous me reprochez de ne pas avoir prévu cela, eh bien, allez-y, je suis un habitué des vexations. Cela dit, j’interprète vos propos extravagants comme un symptôme parmi n autres reflétant l’état déplorable dans lequel vous êtes, et dont vous avez, somme toute, déjà conscience. »

Le commandeur mettait également sur ce compte sa joie manifeste à l'idée de le savoir en vie ; déjà, parce qu'il ne jugeait pas qu'il devait sa survie à l'impériale ; ensuite, parce qu'il ne comprenait pas cette manie qu'elle semblait avoir de copiner avec l'ennemi. Il avait bien souvenir de bouteilles de whisky suspectes parties au labo sans ne jamais revenir, déduisant systématiquement de ces absences qu'elles contenaient du poison et que les rapports, triviaux, ne méritaient pas d'être édités et de lui être adressés. Le spectre de Silenda se trouvait bien souvent derrière, or il avait fini par entendre, au détour de rumeurs interposées de collègues, que certains breuvages qu'ils avaient eux-mêmes reçus s'étaient finalement avérés non seulement sains de toute substance nuisible – dérivés éthyliques mis à part – mais également d'excellente qualité. Des histoires d'espions qu'il avait préféré ignorer pour se concentrer sur la réalité de la gravité du conflit galactique, mais voilà qu'il devait de nouveau y être confronté, forcé de trouver une logique invisible… et le regret latent de ces potentiels millésimes subtilisés sous son nez par des laborantins peu scrupuleux.

Il se pencha vers elle, inspecta les blessures qui béaient de l’armure, essentiellement à la jambe et sur toute la partie abdominale. La chaleur du coffre et des armes énergétiques avait cautérisé certaines des plaies, mais l’aspect suintant des autres trahissait une hémorragie qui était peut-être encore en cours.

« Un état qui fait de vous ma prisonnière, préféra-t-il rappeler en continuant son auscultation, appliqué à focaliser son sens pratique aux premiers secours plutôt qu'à se laisser divaguer dans les méandres de ses pensées confuses. Rien qui ne vous surprendra, c’est de bonne guerre. »

La question de savoir si elle avait de quoi se terminer une fois aux mains de l’ennemi se posait en demi-teinte. Probablement que oui, en cela qu’il disposait lui-même de ce genre de pilule du non-lendemain. Aussi, il s’attendait à tout instant à la voir commencer à écumer de la bouche, mais ne s’attarda pas outre-mesure sur cette pensée : si elle avait initié le processus, il était déjà trop tard ; si non, il pourrait toujours l’assommer, mais la maintenir en vie pour arriver à lui soutirer des informations se révélerait potentiellement plus compliqué par la suite, dans la mesure où il n'était pas certain de pouvoir immédiatement la stabiliser au bacta. Non pas qu’il se souciât particulièrement de sa vie… Mais la perspective de l’interroger avait infiniment plus de valeur que celle de l’éliminer directement.

Il rapprocha doucement ses mains de sa visière où il crut voir une fissure. S’était-elle cognée en rappliquant ici ? Ce n’était pas impossible à imaginer. Avait-elle subi une commotion ? Cela expliquerait beaucoup de choses. Attentif autant à ses propres mouvements qu’à ceux de l’impériale, il commença son inspection des potentielles blessures à la tête. Relevant doucement la lune semi-opaque du casque, il se heurta au regard austère de deux yeux rouges caractéristiques, et à un sourire étrangement bienveillant.

« Quant à votre pâleur… Je pense avoir, dans ma vie, fréquenté autant de Chiss que vous n’avez fréquenté de Turians. Aussi, je vous fais confiance au sujet de votre appréciation de la pigmentation de votre carnation. »

L’identité réelle de Silenda était une sorte d’anguille caméléonne au sein des tuyaux des renseignements républicains. Certains savaient, d’autres non, d’autres répandaient à ce propos de fausses informations, à dessein ou pas. Le cercle d’agents ayant pu croiser la route de l’espionne était assez fermé, mais les spéculateurs qui s’amassaient autour allaient bon train, dans ce que l’homme-reptile sentait davantage comme une quête de gloire, de prestige et de renommée personnelle, qu’une volonté réelle de rentrer dans la tête de l’impériale à coup d’ingénierie sociale. Dans cette foire à la désinformation, To’Maz s’était bien gardé d’être partisan d’une théorie plutôt qu’une autre… Et à présent qu’il avait plus d’éléments à sa disposition, il ne savait pas très bien, en vérité, à quoi tout cela l’avançait vraiment.

« Je vais vous demander de me donner l’arme de chasse. Je vais également vous fouiller afin d’être certain que vous ne me cachiez rien. Je ne sais pas ce que vous entendez par "votre défaite" et "ma victoire", mais cela n’endormira pas ma vigilance. Quant à votre utilité, j’en jugerai bien assez vite. »

Qu'il s'agisse d'un sourire de courtoisie ou d'un rictus nerveux avant-coureur d'une quelconque crasse, To'Maz n'était pas en confiance. Si ses gestes n'étaient pas foncièrement brusques, il était toutefois sur les rotules. Un désarroi qu'il essayait au mieux de ne pas laisser transparaître, utilisant ses connaissances en psychologie pour se défendre face à cette attaque insidieuse qu'il ne comprenait pas encore.
Silenda
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Mar 21 Avr - 19:26
« Vous ne comprenez donc rien? Comme c’est triste… Il va falloir vous expliquer, je suppose. J’ai accompli ma mission. Que dis-je, j’ai dépassé les objectifs de ma mission. En cela, c’est une victoire personnelle car quiconque voulait quelque chose de ce coffre ne pourra absolument rien en tirer et vous ne savez pas davantage ce qui m’intéressait dans ce dernier. Qu’est-ce que j’ai détruit, exactement? Hum? Quoi, To’Maz?

Vous l’ignorez et je ne vous le dirai pas. Mais… C’est également une cruelle défaite! Me voilà à votre merci. Blessée, donc, avec peu de chance de fuir et mon joli minois exposé à la vue de tous. Cruel sort pour quelqu’un habitué à tirer sa révérence une fois la pièce terminée, vous ne pensez pas. Mes chances de survie dépendent de votre bonne volonté La douleur ou la mort sont deux dangers qui me guettent. Clairement pas une victoire.

Et je maintiens que votre stratégie était au mieux douteuse. Au moins, j’ai agi, moi. Et je vous ai évité de vous faire descendre au moment où votre casque aurait quitté votre tête. Niez le si ça vous aide à mieux dormir. Les faits me donnent raison. Mais ultimement, c’est sans importance. Le vaisseau est toujours aux mains de l’APEX et je n’ai nullement l’intention de collaborer à libérer des otages. Je ne négocie pas avec les terroristes.

Règles de la maison. Je n’aide pas mes ennemis non plus. Juste les éléments intéressants. Si vous saviez comme les vies des otages m’indiffèrent… Je suis Chiss. Si vous n’êtes pas assez fort pour survivre, vous n’êtes pas utile. Je vous plains. Voilà une prisonnière fort peu coopérative, n’est-ce pas? Mais c’est de bonne guerre, mon cher. Prenez l’arme et fouillez-moi si cela vous chante. Vous allez être cruellement déçu. »


Cherchait-elle à le piquer, à le faire réagir? Que d’insolence… Mais en même temps, Silenda n’était pas du genre à agir de façon aléatoire. Ce qui voulait dire que tout ceci obéissait à une logique particulière qui pour le moment échappait à To’Maz. Elle se réjouissait qu’il soit en vie, déplorait son incapacité à pouvoir tirer sa révérence avec tout le panache dont elle avait l’habitude et elle refusait de coopérer à toute action « militaire » qui pourrait survenir. Et si… Et si c’était un prétexte pour garder le turian loin des combats? En y pensant bien, s’il restait avec une prisonnière blessée dans un secteur « reconquis », il ne risquait rien! Était-ce un autre stratagème dans cet objectif incongru de s’assurer qu’il vive? Pouvait-on mettre un gramme de foi dans ce qu’elle avait dit jusqu’à présent? Quel que soit le chemin utilisé, il ramenait à l’impensable. À l’inconcevable.

Et si, tout simplement, elle avait dit toute la vérité et rien que la vérité en sachant qu’elle enverrait l’esprit de To’Maz faire de sacrées cabrioles? Si elle maniait la vérité encore mieux que le mensonge? Le mensonge fait mal sur le coup. Quelques années, tout au plus. La vérité peut vous détruire petit à petit sur une vie entière. Et de la voir là, assise par terre… Vulnérable et pourtant souriante avec même un léger air de défi… Qui était réellement cette femme? Il pourrait la torturer, l’exécute, lui faire subir mille choses mais elle le regardait de la même façon que juste avant que la bombe n’explose. Avec amusement. Elle semblait tellement… Certaine. Comme si elle avait le pouvoir de décider quand la mort viendrait la chercher. À voir son attitude? Ce ne serait pas aujourd’hui… Ce qui ramenait à la question de départ, à un mystère pour les renseignements républicains :

Qui était Silenda?


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Mar 5 Mai - 9:28
To’Maz soupira.

« Lorsque je disais que je ne savais pas ce que vous entendiez par ces termes, je ne m’attendais pas à ce que vous me fassiez un résumé si vide et engourdissant. S’il y a bien quelque chose qui vous avez réussi à détruire dans ce coffre, c’est une partie de l’estime que j’avais pour vous. »

Le commandeur prit l’arme de chasse, la tendit à Ken’loq et ses yeux ébahis. La poursuite de la fouille se fit énergique et au corps ; rien qui ne suscita, cependant, d’émoi particulier chez le Turian. Il fut une époque où laisser ses mains dans la vicinité d’un corps si nubile l’aurait autrement plus émoustillé, mais il n’était plus cette personne-là. Dans ses mouvements à la limite de l’impudique, il n’y avait rien de lubrique ; au pire, un brin de nostalgie inconsciente dans la délicatesse qu’il employait presque malgré lui autour des zones de peau mutilée, comme une réminiscence de leurs pas de danse quelques instants plus tôt.

« La victoire et la défaite sont les deux facettes d’une même pièce, continua-t-il comme fatigué. Pour connaître intimement l’une, on finit par se frotter à l’autre en égale proportion. A tel point que les deux se mêlent en un marasme indistinguable. Vous m’avez l’air d’être quelqu’un qui pense gagner en boucle. Je vais vous faire une faveur et vous révéler un secret : à notre place de pion, et ce qu’importe notre position sur l’échelle ou le nombre de tapes vigoureuses que l’on reçoit sur l’épaule lorsque le travail est accompli… la vérité, c’est que quelle que soit l’issue de nos missions, le fruit de nos succès, le lustre de nos médailles… nous sommes toujours perdants au bout du compte. »

Si elle avait prélevé quelque chose de ce coffre avant de le détruire, elle l’avait très judicieusement dissimulé. Il faudrait qu’il la passe au scanner une fois à bord de sa frégate pour compléter la minutie de sa fouille.

« L’on ne gagne jamais vraiment. Concept difficile à entrevoir pour une impériale, je l’entends. Pour vous… encore plus, sans doute. Je ne suis pas dans votre tête et vous n’êtes pas dans la mienne. Je sais que les Chiss ont un sens tactique aiguisé et un égo qui n’est pas en reste ; de fait, quiconque ne pense pas comme vous pense nécessairement en deçà, n’est-ce pas ? Soit, ma stratégie était déplorable, et le seul fait qui vous donne raison, c’est votre peau bleue et vos yeux rouges ; dites-moi que je me trompe. »

Les propos ne transpiraient pas de haine ; plutôt d’un déplaisir triste, d’une lassitude non feinte.

« Et puis, écoutez-vous un peu. Vous vous faites une joie de me savoir en vie en pensant que c’est de votre fait, mais vous abhorrez la faiblesse ; ceux qui vous sont utiles sont ceux qui savent survivre, dites-vous ? Alors, quelle utilité trouviez-vous à risquer votre vie pour que je garde la mienne ? Vous ne me jugiez pas capable de survivre par moi-même, donc vous êtes intervenue ; mais si je ne suis pas capable de rester en vie, quelle utilité ai-je à vos yeux ? »

Ses yeux bioniques la fixaient avec attention ; ce sourire indescriptible, ces mires rouges inquisitrices, ce corps blessé qui luttait par fierté.

« Ah, oui. Notre rivalité. Vous pensez peut-être cultiver un certain style à flatter vos opposants dans le sens du poil, à leur envoyer des cadeaux, des félicitations, contre toute étiquette et toute logique. A manquer de vous faire tuer pour eux, puis à les défaire derrière pour prouver, pour vous prouver qu’ils sont effectivement vos égaux, moins un epsilon. Une approche ludique de la guerre à grande échelle. Qu’importe les dégâts collatéraux, puisqu’ils n’ont pas su survivre, et que leur faiblesse ne vous apportait rien. »

La valeur relative qu’il retenait de ses propres rivaux demeurait simplement dans le fait qu’il leur avait survécu ; car ses rivaux ne l’étaient souvent que par la force des choses. Les tuer ne lui apportait nulle victoire, nulle satisfaction, nul sentiment de supériorité. Seulement l’occasion de survivre un jour de plus au sein de cette lutte idéelle non idéale. Les principes tuent autant que les armes.

« C’est probablement plus supportable comme ça, admit-il. Les luttes d’idées, totales, fractricides et génocidaires, n’ont pas de sens, et il est assez tangible et intelligible de chercher à leur en donner un, pour que notre participation y soit plus supportable. »

Et pourtant…

« Et pourtant, votre attitude presque mutine aurait tendance à vous tirer vers le bas en termes de performances. Un jour viendra où votre adversaire ne sera pas d’humeur à palabrer et vous logera une balle dans la tête. Vous serez alors l’égale d’une ruine, poussière stellaire parmi les autres. C’est inévitable, par les lois de l’entropie, mais vous continuez, comme une joueuse de sabacc à une table no-limit. »

Il en serrait les poings.

« Toutes ces incohérences irréconciliables torturent et détruisent l’esprit rationnel. Étonnez-vous que je considère le moindre de vos propos avec méfiance, la moindre de vos actions, comme un acte de duplicité. Ce n’est pas la propagande républicaine anti-impériale qui parle ; juste le constat désabusé d’une épave à bord d’une épave en proie à une immense dérive mélancolique. »

Dans la salle d’à côté, les soldats de Johnson s’agitaient en terminant leurs barricades de fortune, entre éclats de voix et ramdam métallique. Mais le reste du vaisseau paraissait étonnamment silencieux.

« De nous deux, je suis probablement le plus conscient de sa nature dispensable. A vous entendre, il semblerait que vous teniez plus à ma vie que je n’y tiens moi-même. C’est dommage, parce que je compte bien libérer ce vaisseau et sauver ses occupants. Des traîtres finis que je remettrai à la justice et qui seront emprisonnés avec sursis et moult tapage médiatique, avant que leurs peines ne soient commuées en assignation à résidence sur leur planète de vacances préférée. Une cause assez digne pour que je me sacrifie pour elle. »

Un instant, les lumières de la salle clignotèrent.

« 2B, qu’est-ce qu’il se passe ?
Les mercenaires sont en train de modifier la répartition énergétique des boucliers. But de la manœuvre inconnu.
Informe la frégate. J’ai un mauvais pressentiment. »

Se relevant, il tendit la main qui ne tenait pas son arme à Silenda pour l’aider à s’extirper de là. L’invitation, polie, n’en était pas vraiment une.
Silenda
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Mar 5 Mai - 20:30
Ce qu’il est amusant dans cette condescendance qu’il a de penser ne serait-ce que commencer à comprendre comment elle fonctionne, comment elle pense. Que d’arrogance de penser démonter sa logique et ses arguments par quelque chose d’aussi… Fade. Non, non, non, cela ne va pas du tout au personnage. Ce rôle de cynique désabusé… Peut-être que c’est ce qu’il est réellement. Mais ce rôle ne lui va pas bien du tout. Silenda ne dit rien. Elle écoute. Et elle sourit. Et plus le turian parle, plus son sourire devient grand. Oh… Si seulement il savait… Quelle rhétorique délicieusement pleine de sophismes… Ne réalise-t-il vraiment pas sa propre valeur? Pourquoi lui et pas un autre? Pourquoi est-ce que Silenda ne le considère pas comme faible? Ah… Quel dommage… Mais bon, même les plus grands peuvent être aveugles face à l’évidence, hélas…

Clairement, il ne sera jamais un adversaire de la trempe de Ruusaan. Ah, Ruusaan… Probablement sa plus grande rivale! Celle qui fait battre son cœur et monter son adrénaline! Celle qui fait qu’elle se réveille la nuit pour noter de façon maniaque une idée d’opération pour mettre des bâtons dans les roues de celle qui la comprend sans même la connaitre… Quand ils ont fait Ruusaan, ils ont brisé le moule. Clairement qu’il n’y en aura pas d’autres, comme elle. To’Maz est un autre type de curiosité pour elle. C’est un personnage tragique mais en même temps... Il pouvait encore avoir une vie. Certes, il n’aurait pas ce qu’il avait perdu. Ce qu’elle devinait qu’il avait perdu. Mais reconstruire était possible. La question qui la fascinait était pourquoi. Si ses valeurs étaient vraisemblablement intactes, s’il était encore capable de croire… Pourquoi pas en lui et en un vrai futur? Bonne question.

Par contre, s’il pense pouvoir utiliser de subterfuge et de psychologie pour qu’elle l’aide à aider les otages… Il sera déçu. Certainement qu’elle voudrait qu’il reste en vie. Mais s’il se met inutilement en danger, sa contribution s’arrête là. Elle secoue la tête et sourit tristement. S’il pouvait déchiffre ce regard… Toutes ces choses cruelles qu’il lui a dits… Alors que depuis le début elle a été honnête avec lui. Elle n’a pas menti, elle n’a pas besoin de le faire. Si seulement elle avait l’occasion de pouvoir parler avec lui, seul à seul, apprendre à mieux connaitre cet intrigant adversaire qui semblait tributaire de tant de blessures… Quand il lui tendit la main, elle se releva seule, en fait, malgré la douleur de ses blessures. Elle esquissa une légère révérence dans sa direction. Non, elle n’était pas exactement en état de se battre. C’était de soins dont elle avait besoin, pas d’une bataille.


« Un jour, cher adversaire, nous aurons la chance de s’asseoir en face à face. Seul à seul. Et vous vous rendrez compte de toute l’énormité des mensonges dans lesquels vous vous drapez à mon sujet. Si seulement vous saviez… Mais non. Vous ne savez pas. Pas encore. Permettez-moi une question, vous pouvez bien m’accorder cela avant d’aller risquer votre peau. Courtoisie professionnelle, à défaut de dire par respect.

Vous. Moi. Un petit restaurant tranquille. Pas d’uniforme, pas d’allégeance. Juste le fascinant spécimen que vous êtes et moi. Statistiquement, quelles sont les chances? Vous voyez ce que vous voulez voir. Pas ce qui est devant vous. Vous suivez une logique car elle est plus rassurante que l’inconnue et c’est un réflexe louable. Et vous comme moi nageons dans une condescendance prétentieuse navrante sans vraiment distinctement ce qui est évident et juste sous notre nez. Un beau duo d’imbéciles… »


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Mer 3 Juin - 20:51
La main tendue fut ignorée, et l’espionne se redressa toute seule. La douleur se devinait aux légers spasmes qu’elle n’avait pas pu réprimer en se contorsionnant. Encore son égo ? Non, sinon la révérence – aussi brève qu’elle puisse avoir été – n’aurait pas eue lieu. Des signaux contradictoires, à ajouter à la longue liste des bizarreries de Silenda. Ça, et probablement le fait qu’il poursuivait des chimères entrevues et devinées dans ses paroles nébuleuses, cherchant des réponses là où il n’y avait pas de question.

La proposition qui suivit fut aussi étonnante que prévisible. Une invitation au restaurant. Tout simplement. Une rencontre en terrain neutre, sans les désagréments de la hiérarchie, sans les mains liées par la guerre froide galactique et l’inimité pluriséculaire de leurs factions respectives, reprise en écho par les griefs plus personnels qu’il entretenait à l’égard des impériaux ; sans contrainte aucune, en vérité, autre que celle d’apparaître sous leur véritable identité – si cela était bien possible dans le cas de figure d’un espion de carrière. Tout cela, dans un restaurant… Un lieu où elle pourrait recourir aisément à des poisons en tous genres, réputés comme des armes de femme dans de nombreuses cultures. Et même si elle ne le tuait pas – elle semblait tenir à ce trait de son personnage – elle pourrait très bien le paralyser, le capturer et l’envoyer paître dans une geôle impériale pour interrogation ; et il y irait « comme ça », sans couverture, peut-être même sans arme, en espérant passer un bon moment ? Le réflexe évident était de flairer le piège, crier au loup et prendre les jambes à son cou.

Mais Silenda allait à l’encontre des évidences, ou tenait si bien la comédie de sa ligne de pensée exotique qu’il ne pouvait que saluer sa performance, parachèvement de l’art de la tromperie et de la théâtralisation. La proposition se pouvait-elle être honnête ? Et pourquoi pas ? Pourquoi, sinon, irait-elle commencer à se dénigrer, elle, la Chiss impériale, à se traiter de condescendante et d’imbécile en se mettant dans le même panier que lui ? Cela détonnait beaucoup trop avec le portrait qu’il développait d’elle depuis leur rencontre, et il ne pensait pas que son état de santé actuel était favorable à ce qu’elle ait des soubresauts de machiavélisme. En général, c’était plutôt l’inverse. Cela tendait donc à rendre sa parole… sincère ?

L’espace d’un instant, il ne put réprimer un léger début de sourire, à repenser à leur danse et leurs charmes simulés là-haut, au milieu des flatteries, des gâteries et des fontaines magiques. Certains éléments plus volages des renseignements auraient vu dans cette invitation une prolongation de cet état de grâce, la continuation de leur travail au corps dans un environnement plus romantique ou intimiste, bref, un flirt poussé et prolongé ; et c’en était peut-être vraiment un, d’ailleurs. Mais un flirt d’esprit. Et à s’être rongé le sien sur tous les stades de l’incompréhension quant aux faits et gestes de la dame, il devait bien admettre que sa curiosité avait grandi crescendo.

« Je vous rappelle que vous êtes ma prisonnière, lui glissa-t-il presque bienveillant. Accepter votre invitation reviendrait à reconnaître que vous vous échapperiez de ma garde, ou de l’endroit sordide où vous seriez emprisonnée une fois restituée aux autorités républicaines pour que l’on puisse vous interroger. Dans un cas, vous me sous-estimez grandement, et cela m’attriste. Dans l’autre, vous vous surestimez grandement, eu égard de votre état… et cela m’attriste aussi. »

Petit rire grinçant.

« Enfin, oui, je peux aussi mourir de manière stupide en défendant ce en quoi je travestis mes idéaux. Auquel cas je ne serais plus très causant pour discuter petits fours et antipasti. »

Il se pinça ce qui aurait dû être sa lèvre.

« Néanmoins… Admettons qu’il existe un futur alternatif ne relevant d’aucune de ces propositions, et qui nous laisse tous deux pleinement maîtres de nos dispositions… Eh bien, ma foi, pourquoi pas, puisque c’est si gentiment proposé. »

Ce qui était d’autant plus improbable, en vérité, n’était pas le bien-fondé de la proposition de l’espionne, mais bien sa réalisabilité. La réponse de To’Maz était donc un engagement de peu de risque. Toutefois, dussent les choses évoluer en sa défaveur, et puisse-t-il y survivre… Il ne reviendrait pas sur sa parole pour autant.

Était-ce une entorse au règlement ?

Bien entendu, mais il n’avait jamais été le plus procédurier de ses confrères – fait probablement étonnant pour un noble de sang, mais son habitude des protocoles n’était pas en désaccord avec un désamour de ces derniers.

Un impair de sa part ?

Peut-être. Mais que sa vie soit devenue tellement périlleuse qu’une invitation au restaurant devienne la source de tant de questionnements était en soi un triste constat quant à la rigueur qu’il appliquait usuellement au respect de son agenda. Un agenda qui ne le protégeait en rien du danger, et sa présence sur l’Outrecuidant en cet instant était un cas d’école.

Une véritable erreur ?

Il était trop tôt pour le dire.

Et puis, évoquer cette invitation sous le seul angle de la forme qu’elle prenait passait le vrai problème sous silence. Il n’avait jamais été totalement privé de permissions et de loisirs personnels, bien qu’une vie publique, puis militaire, puis d’espion aient souvent cadenassé ou réduit ses libertés individuelles. Il aurait pu s’agir d’une balade en forêt comme d’une virée au casino ; le bât blessait car il s’agissait avant tout d’une rencontre programmée et assumée avec l’ennemi. Un ennemi sous pavillon neutre, mais un ennemi tout de même. Et s’il pouvait se demander à quel point cela questionnait l’intégrité de son allégeance, nul doute que les enquêtes internes – qu’il connaissait bien, pour les avoir aidées sur la fin de l’affaire de l’agent M – y verraient autant de raisons de le suspecter de tremper dans des arrangements douteux. Si elles l’apprenaient, évidemment… ce qui ne serait pas le cas.

Il était pourtant encore difficilement concevable d’imaginer les Turians et les impériaux discuter en bons termes de manière générale. Pourtant, il suffisait de visiter Eqazz pour voir les ressemblances systémiques qui les rapprochaient de facto : un gouvernement autocratique, un certain sens de la hiérarchie, une éducation militaire… Auraient-ils tenté d’annexer Eqazz pacifiquement que les impériaux auraient peut-être réussi. Dans cette réalité parallèle, il servirait sous le même drapeau que son adversaire. Une réalité qu’il retrouvait à chaque fois qu’il repensait aux ennemis qu’il avait rencontrés et éventuellement vaincus. En l’occurrence, cette réalité-là était morte le jour où l’Empire avait commencé à raider sa planète, attisant la flamme d’une haine qui n’avait cessé de flamber depuis.

Et lui, grand benêt défenseur de la liberté de penser, qui s’estimait heureux car il avait le droit de clamer qu’il était manipulé là où d’autres l’ignoraient ou étaient contraints de se taire… Il était à présent tiraillé – à juste titre – entre sa curiosité d’être vivant et conscient, et son devoir mécanique de loyauté aveugle. Car il était évident que la Chiss avait causé bien des torts à la République : c’était son travail, et sa réputation la poursuivait. Mais il en avait fait de même à l’égard de l’Empire. Et par leurs actions à l’encontre des factions tierces, ils avaient éventuellement pu aider le camp opposé par ricochet indirect. Sans la qualifier de façade ou de factice, leur adversité demeurait une opposition d’étiquette et de principe. Et puis, avait-elle eu la moindre implication dans les invasions de jadis, ou dans l’attentat de son mariage ? Probablement que oui pour les faits les plus récents, par les conséquences intangibles de l’effet papillon. Et probablement que non : à l’échelle galactique, si peu d’individus y avaient été directement mêlés, que cela donnait une perspective risible aux hostilités qui avaient découlé de ces évènements… Aussi, la méfiance qu’il lui adressait restait une réaction légitime et normale. Mais qu’on lui offre la possibilité de voir plus loin, au-delà de tous les cadenas qu’il imaginait verrouillés autour des ficelles qui régissaient le monde… C’était une situation inédite et quelque peu désarmante.

Pour sûr, il avait connaissance de nombreux cas de traîtres, transfuges, et autres agents doubles séduits par l’idéologie qu’ils avaient tenté d’infiltrer. Sa planète natale n’était-elle pas la plaque tournante des tournes-casaque à la frontière impériale ? Il n’était pas question de trahir la République en acceptant cette invitation : il était plutôt question de pourquoi il ne la trahirait pas, même en s’exposant aux prémices d’une tentation ; de cet échange, il ne souhaitait que s’enrichir d’un nouveau point de vue, et comprendre un peu mieux le monde. Une argutie, protesteraient les plus pointilleux, car le meilleur moyen d’éviter le danger d’une séduction fatale était justement de ne pas s’y exposer en premier lieu. Mais l’on ne retient jamais mieux la morsure du feu qu’en s’y brûlant d’abord… Et pour l’indécis refoulé qu’il était, il s’agissait somme toute d’un plan qui lui semblait tenir debout. Un plan sur la comète, au demeurant : il avait présentement des préoccupations beaucoup plus immédiates, à une dizaine contre une armée surentrainée et surnuméraire, avec une blessée non-coopérative en guise de fardeau.

« Et en parlant de votre état… reprit-il en reprenant ses pensées, j’ai de quoi vous stabiliser dans mon attirail. Mais cela requiert un espace calme et du temps, et nous n’avons rien de tout cela. Pensez-bien que cela me peine : morte, vous n’aurez plus aucune valeur pour moi autre que sentimentale ; autant dire pas grand-chose à mettre sous la dent de mon état-major. »

Nouveau clignotement, et un silence définitivement suspect qui s’éternisait sur la fréquence d’Apex.

« 2B, tiens-moi au courant de l’avancement de la procédure d’amarrage. »
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Jeu 4 Juin - 9:27
Ils iraient manger au restaurant ensemble, de cela elle n’avait aucun doute. Un comme l’autre, ils avaient besoin de cette distraction, de ce changement d’idée. Ce ne serait rien de plus que cela, un diner au restaurant. L’occasion de socialiser avec autrui. Et elle ne comptait pas parler boulot. Il y avait des centaines, des milliers de sujets largement plus intéressants. Des choses qu’elle pourrait lui faire découvrir, s’il ne connaissait pas déjà. Un individu tel que lui devait avoir tellement de chose qu’il pouvait apprendre aux autres, par réciprocité… Au travers de ses paroles, le désir d’échapper ne serait-ce qu’un instant aux obligations de l’espionnage et au poids de cette guerre froide était parfaitement perceptible. À moins qu’elle ne projette sur lui ce dont elle avait envie? Ce n’était pas impossible en soi. Parfois, elle avait l’impression de se perdre Eh oui.

Elle lui offrit un nouveau sourire sincère. Elle mentait si elle avait besoin de mentir. On pourrait penser qu’une experte de son calibre dans la manipulation y prendrait un plaisir presque orgasmique à s’insinuer dans l’esprit de ses victimes et à les influencer avec d’habiles mensonges. La réalité était toute autre. Non. Ce qu’adorait réellement Silenda, c’était d’entrer dans la tête de ses victimes, oui, et d’utiliser la vérité comme son instrument de travail. Certains diraient de torture mais c’était sans doute une question de point de vue. Elle ne se percevait certainement pas comme une tortionnaire. L’était-elle? L’histoire, écrite de la main du vainqueur, lui dirait. Si elle était encore en vie pour le voir, bien entendu. Rien n’indiquait que ce serait le cas. Et bien qu’elle aurait préféré continuer à discuter avec lui, malheureusement, pour sa survie, elle devait le laisser jouer au héros.

Car c’est de cela dont il était question, au fond. Les forces « loyales » à la République étaient désorganisées. Sans chef. Et lui avait su les empêcher de céder à la panique et il allait mener un vaste effort pour aller sauver les otages et autres victimes de ces individus de l’APEX. C’est pour cette raison qu’elle refusa poliment quelque traitement qu’il pourrait avoir pour elle. La douleur est parfois utile, fit-elle savoir. Elle me permet de savoir que je suis encore en vie et ses divers degrés permettent de savoir avec une précision chirurgicale jusqu’où je peux pousser mon corps dans mon état actuel. Je vous proposerais bien d’attendre ici, poursuivit-elle, mais je doute très fortement que vous seriez d’accord. En même temps, quelle serait l’autre option? Faire en sorte qu’elle le suive? Elle risquait d’être un fardeau à cause de ses blessures. Et morte, elle ne lui servirait à rien. Stratégiquement…

Une menace impériale de moins, oui. Mais combien d’informations seraient perdues en même temps? Allez sauver la République, cher To’Maz. Je saurai donner une prestation convaincante, dit-elle avec un clin d’œil complice. S’essuyant le front, elle se redressa comme si de rien n’était mais l’espion républicain pouvait voir au fond de ce regard la douleur qu’elle endurait. Elle lui sourit à nouveau. Ces hommes ont besoin d’un héros. Et vous aurez bien plus de « grandiose » à leurs yeux si vous capturez une prisonnière qui n’est pas handicapée par la douleur ou par ses blessures. Une analyse qui était loin d’être fausse. Les mercenaires qu’ils allaient affrontés étaient habitués à tuer car c’était leur gagne-pain. Ils n’allaient certainement pas se rendre. Ce n’était pas dans leur philosophie. Elle lui adressa un regard malicieux, un éclat d’amusement visible dans son regard rouge, malgré la douleur.


« Si je promets d’être sage, est-ce que cela va m’éviter les menottes? Ce n’est pas très esthétique comme accessoire et si vous ne faites pas attention, vous allez vous retrouver avec de vilaines rumeurs sur vos préférences sexuelles. Je dis cela pour votre bien, naturellement. Nous sommes des espions, nous nageons constamment dans des eaux infestées de prédateurs. Certes la réputation ne fait pas tout mais elle a son importance dans notre domaine… »


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Sam 20 Juin - 10:14
To’Maz eut un léger rictus.

« Il n’est pas question d’avoir l’air grandiose, s’expliqua-t-il. J’ai blessé les hommes que je m’apprête à commander pour notre simple survie. Je me suis servi d’eux, sans me soucier de précipiter leur perte en faisant cela. Que certains aient survécu n’a rien à voir avec mon action ; c’est presque le contraire. Il y a plus éclatant comme manière de procéder à un sauvetage, vous en conviendrez, toussota-t-il. Il n’est pas non plus question de préserver ce qui reste de ma réputation. Si vous ne le savez pas déjà, vous apprendrez sans doute très vite que je ne vous ai pas attendue pour traîner un certain nombre de casseroles, dit-il en faisant notamment allusion aux racontars le faisant passer pour un junkie fini ; ce qui n'était pas forcément faux, considérant sa consommation de médicaments. Menottes ou pas, pour peu que je sorte d’ici vivant, il ne fait aucun doute que j’aurai une petite discussion avec les enquêtes internes ; ne serait-ce que pour les éclairer un peu quant aux circonstances de la présente cacophonie. Alors, charger mon cas un peu plus, un peu moins… »

Sa tête se tourna un bref instant vers les mercenaires qu’ils avaient attachés et bâillonnés.

« Et puis, est-ce à eux que vous voulez donner votre "prestation convaincante" ? Car en restant "sagement" ici, la liste de vos interlocuteurs potentiels demeurera fortement limitée. Si je charge là-haut avec les hommes de Johnson, j’aurai besoin d’arrières fiables, et je pense l’attrait de ces mercenaires pour votre poitrine comparable à celui que vous me prêtez pour les cordes et les fouets. » Intérêt jamais reconnu ni dénié, ce n’était pas la question. « Même si vous êtes bleue et blessée, qui sait quelles promesses vous pourriez leur chanter pour leur redonner du poil de la bête. Et quand bien même vous ne chercheriez pas à m’abattre par ce biais, cela me mettrait dans une posture fâcheuse. »

Le vaisseau fut parcouru d’un léger tremblement.

« Je vais vous dire ce qu’il va se passer. D’ici deux minutes, ma frégate furtive abordera ce bâtiment par la porte des soutes près de laquelle nous nous trouvons présentement. Vous serez mise à l’abri et soignée dans des conditions qui vous feraient presque oublier votre statut de prisonnière, pendant que le reste de mes troupes aideront à la charge. L’opération devrait être suffisamment rapide pour que nous connaissions un minimum de pertes, et que le plus de monde possible s’en sorte vivant à la fin. Vous n’aurez même pas à bouger d’ici pour venir m’aider, ce qui devrait vous satisfaire.
En fait, ça risque d’être plus compliqué que ça » le refroidit 2B.

Le résumé de ce qui allait suivre fait par son compagnon droïde avait de quoi déconfire sa mine déjà grave, tandis qu’un nouveau tremblement, accompagné de grincements, purent être perçus.

« Changement de circonstances. D’ici deux minutes, un vaisseau d’Apex abordera ce bâtiment par la porte des soutes près de laquelle nous nous trouvons présentement. Avec les troupes présentes à l’étage, ils vont faire étau et nettoyer tout ce qui est au milieu. Nos otages pensent qu’il s’agit d’une opération de secours pour leurs miches – c’est en tout cas le sens du code qu’ils ont passé à la radio – mais ils se fourrent le doigt dans l’œil jusqu’au rectum. Puisque les gradés savent qu’un traître est dans leurs rangs au niveau des cales et qu’ils semblent légèrement rancuniers, le mot d’ordre est : pas de prisonniers, pas de survivants. Dans ces circonstances… Je vous encourage fortement à me suivre. Sauf si votre instinct de survie est plus bas que le mien. »

Des voyants s’allumèrent autour de la porte de cale, signifiant le début d’une procédure d’amarrage. A destination de son compagnon métallique, il ajouta :

« 2B, contacte la frégate : feu vert pour le plan B. »
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Sam 20 Juin - 13:10
« Oh… Je vois. La République Galactique ne négocie pas avec les terroristes. Et pourquoi ne pas me laisser tenter de leur parler? Nous sommes espions vous et moi. L’information est notre arme. Et c’est une monnaie d’échange fort utile. Peut-être est-il possible de négocier notre survie et celle de quelques individus triés sur le volet? Ne me dites pas que vous n’avez jamais traité avec l’APEX dans votre carrière… »

Évidemment, elle ne résista pas à l’envie de lui glisser à l’oreille, au passage, qu’il y avait certaines rumeurs qu’elle ne serait pas contre de valider concernant son rival des renseignements républicains. Flirt? Séduction? Ou simplement une autre des particularités de cette Chiss clairement atypique? Avec Silenda, c’était difficile à savoir. Ou peut-être était-ce attribuable à ses blessures, aussi. La douleur affectait peut-être son raisonnement. Chose certaine, le républicain avait le don d’être… Divertissant. Sa hiérarchie ne serait pas du même avis mais sa hiérarchie n’était pas là en ce moment donc… Elle avait plus de latitude pour penser et agir que si elle avait été au QG, n’est-ce pas? Elle préférait tenter de négocier avec l’APEX que de faire confiance à la République Galactique dans le traitement des prisonniers. Statistiquement, ses chances étaient meilleures. Donc…

Il restait à voir ce que To'Maz comptait faire. C’est d’un traitre dont la faction criminelle voulait se venger. Avec la bonne rhétorique, avec les bons arguments, il serait possible de les convaincre. En théorie. Elle ne se souvenait pas d’un cas particulier où elle n’avait pas été capable de retourner une situation de ce genre à son avantage. Évidemment, n’étant pas en position de faire plus que de suggérer, elle attendait de voir quelle serait la suite du programme. Mais une chose était certaine. La capture ne faisait pas partie du plan. Plus spécifiquement, l’incarcération subséquente, en fait. Elle savait très bien ce qui l’attendait et bien que la République soit en apparence la plus libre avec son système démocratique, elle n’en était pas moins monstrueuse que les autres et la torture ne faisait pas partie des choses qu’elle aimait faire subir ou subir. Si inefficace et franchement, tellement dépassé.

Cela étant par contre, elle était disposée à suivre To’Maz. Cela serait plus productif que de rester ici et attendre, tout bien considéré. Si elle voulait avoir un jour l’occasion de la faire, cette rencontre au restaurant, ils devaient être en vie tous les deux, non? Sinon la conversation promettait d’être… Particulière. Elle en profita pour remettre son casque et s’assurer de masquer le plus possible son apparence. To’Maz savait, soit. Le reste du vaisseau n’avait pas ce même besoin. Et puis si on lui demandait, elle dirait qu’une femme a bien le droit à ses petits secrets. Comment va cette expression qu’elle avait lu ou entendu dans une œuvre de fiction? Ah oui. A secret makes a woman, woman. Clairement, les hommes de Johnson et les mercenaires de l’APEX n’avaient pas besoin de la voir sous sa « forme naturelle ». Quel dommage, le déguisement avait été si bien fait…


« Et j’espère que vous comprendrez que je puisse vouloir garder mon apparence secrète un minimum. Nous avons tous nos… Particularités, si j’ose dire. Et admettons que nous ne négocions pas avec l’APEX, comment allez-vous sauver tous ces gens? Nous étions déjà inférieurs en nombre et mal équipés AVANT qu’ils arrivent et je doute que leur tirer dessus va nous fournir un avantage tangible. Corrigez-moi si je me trompe. »


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Sam 4 Juil - 17:05
« Oh non, ce n’est pas ma soupe de prétendre que la République est exemplaire en tout point. Nous négocions avec les terroristes… De temps en temps. Si ça nous arrange. Et si le responsable de mission est bien luné. Mettre le sénat devant le fait accompli ne mènerait à rien ; les interrogés, poussés dans leurs derniers retranchements, répondraient en y mettant les formes, arguant à raison que de nos jours, il est difficile de définir ce qu’est un terroriste dans notre galaxie ; que les terroristes d’ailleurs sont les exilés politiques d’ici ; que certaines choses sont justifiables avec la circonstance atténuante du prisme culturel. Sur les bancs de l’assemblée, on en entend des belles. L’Empire doit probablement être plus rigoureux à ce propos ; enfin, je parie que dans le dictionnaire impérial, la République entière est un état terroriste. La relativité… »

Factuellement, l’histoire commune de l’Empire et de la République n’était qu’une succession de coups d’états, guerre civiles et rébellions ; l’illégitimité de l’une par rapport à l’autre était une querelle de dates et de points de vue. Et de gros canons.

« Mais oui, j’ai effectivement traité avec Apex dans ma carrière. Mais la nature même de la faction, sa structure éclatée, la multiplicité de ses combats, rendent la tâche malaisée. Je n'entends parler que rarement de négociations avec le Triumvirat lui-même, davantage avec certains individus ou certains groupes renommés ou spécialisés dont l'on pense qu’ils pourront servir nos intérêts du moment dans un cadre précis. L’ennemi d’hier est l’allié de demain, et inversement ; l’un veut venger ses soldats, l’autre désire un vaisseau de collection, le dernier convoite le luxe d’une vie de stupre et d’opium. Décoder les desiderata précis d’un interlocuteur "classique", savoir ce qu’il veut avant même qu’il ne le sache lui-même, bref, entrer dans son esprit pour être certain de partir vivant et victorieux de la table des négociations, est un travail long et minutieux – en cela je gage que je ne vous apprends rien. Mais j’ai juste tendance à penser que ça l’est deux fois plus pour un chef de guerre mercenaire. Et nous n’avons ni le temps ni la capacité de faire cela ici et maintenant. »

Il leva les yeux un instant, estimant à l’état des voyants lumineux et des signaux sonores la progression de la procédure d’abordage.

« Bien sûr, il y a le postulat de base. Un mercenaire aime l’argent et le pouvoir. Soit. Si votre plan est de leur balancer que nous sommes des espions, attendez-vous à ce qu’ils acceptent de nous laisser en vie. Pour nous emprisonner et nous torturer à mort, entendons-nous bien, pressant nos citrons de cerveaux comme sur une planche à billets. L’information est effectivement notre arme, mais pensez-vous avoir de quoi satisfaire leur satiété ? Du menu fretin ne les intéressera pas ; et si vous pouvez leur donner du gros, ils s’attendront à ce que vous en ayez davantage sous le coude, donc, ne vous relâcheront pas non plus. En bref, tendez-leur la main, et ils vous boufferont le bras. Si nos hôtes et leurs nouveaux alliés étaient intéressés par des échanges honnêtes et sans entourloupe, ils n’auraient pas pris en otage ce bâtiment en premier lieu. Je n’ai pas besoin de les psychanalyser pour être certain de ce fait-là. »

Insensible aux rumeurs dont Silenda fit mention tout bas – il n’était pas encore temps de se déconcentrer à penser à cela maintenant – il prépara leur sortie. La graine du problème demeurait la même : il serait préférable qu’ils s’en sortent tous deux en vie en premier lieu, et ce n’était pas gagné.

« Quant à votre carnation, soit, faites ce que vous voulez. Dans la situation où nous sommes, votre bleuté vous apporterait surement plus d’ennuis qu’autre chose. Comme des tirs de blaster, par exemple. Et je vous rappelle que vous ne valez rien pour moi morte. Par contre, faites attention à votre casque. Vous devez le remarquer en l’ajustant, mais j’ai des doutes quant à son étanchéité après tout le raffut de tout à l’heure. »

Mais puisqu’elle était enfin disposée à le suivre, il n’allait pas se faire prier pour commencer à bouger. Allant vers Ken’loq, il lui demanda de détacher certains des mercenaires. Puisque ces derniers demeuraient désarmés et sous le joug de leurs canons, ils n’affichèrent pas de résistance malencontreuse ; seulement de larges sourires traduisant ce qu’ils pensaient aller dans leur sens. Après quoi ils entrèrent dans la salle où s’étaient barricadés les soldats de Johnson, refermant la porte des soutes derrière eux sur la vision des otages d'Apex finissant de se libérer les uns les autres.

« Eh, Maz, intervint l’autre Turian. Pourquoi on s’est fait chier à les ligoter, si c’était pour les libérer derrière ?
Le code d’alerte donné par les mercenaires faisait état d’une opération de secours. S’ils veulent purger les traîtres en leurs rangs, quelle est la situation la plus étrange qu’ils puissent rencontrer en débarquant à considérer sous cet angle de vue ? Une pièce remplie des leurs ligotés et bâillonnés, ou bien une pièce remplie des leurs en pleine possession de leurs moyens ? »

L’abordage était terminé. Par le hublot blindé de la porte, To’Maz vit au moins une dizaine de soldats s’emparer du périmètre en un rien de temps, braquant aussitôt leurs collègues désarmés. Il y eut des éclats de voix dans les deux sens. Côté escalier, du bruit put également commencer à se faire entendre.

« Admettons que le plan A soit votre idée, dit-il à Silenda. Nous ouvrons la porte, et leur proposons de négocier. C’est ambitieux, sachant que nous sommes clairement en position d’infériorité, et je vous ai déjà exposé mon avis, mais soit, vous avez l’air confiante… »

Quand bien même ils survivraient à tout cela, il n'y aurait aucune garantie pour les autres otages du vaisseau. C'était un gros désavantage à ce plan selon son point de vue, et elle devait bien le deviner. Tournant les yeux vers Ken’loq, qui s’éloignait l’air de rien vers l’un des côtés de la pièce, il continua sa phrase.

« Le plan B que je propose est le suivant, indiqua-t-il en pointant du doigt son confrère : on emprunte le conduit du monte-charge de service, et on prend par surprise les assaillants des escaliers afin de donner de l’air aux soldats de Johnson ; après tout, les renforts arrivant des soutes ne tarderont pas à trouver un moyen de faire sauter le verrou de la porte et noyer cette pièce sous leur nombre. Quelle que soit la quantité de soldats que l’on neutralisera de cette manière – le plus possible sera dans notre intérêt, mais rien ne présage de ce qu’on trouvera là-haut – cela sera toujours cela de gagné. Je ne m’attends évidemment pas à user l’ensemble de leurs effectifs à la longue de cette manière ; il s’agit juste de survivre le temps que puissent arriver mes propres forces d’intervention. »
Silenda
Silenda
Commandant de l'Imperial Intelligence
Commandant des Renseignements Chiss
Commandant de l'Imperial Intelligence  Commandant des Renseignements Chiss

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Sam 4 Juil - 22:07
« Ce que vous êtes désespérant parfois, mon cher… Ces membres de l’APEX ont été envoyés pour éliminer, principalement, les forces déjà présentes pour acte de trahison, je me trompe? Bon. Pour rester en vie, que peut-on proposer? De l’argent. Ou de contracter une dette auprès de l’APEX. C’est le genre de chose dont ils raffolent! Mais nous ferons comme vous voulez. En vous rappelant que je suis blessée. »

Quel dommage. Silenda aimait une résolution moins violente et plus efficace. Négocier était plus dans les cordes d’un espion que de tirer sur tout ce qui bouge, nécessairement. Qui plus est, ne désirant ni blesser (bien qu’elle y soit contrainte pour des cas de légitime défense) ni tuer (directement de sa main, elle n’aurait jamais de problème à ordonner une exécution), elle avait tendance à favoriser les situations qui lui permettait de s’en sortir avec les meilleures chances de succès. Mais bon. Elle n’avait pas le choix : elle devait suivre To’Maz et… Advienne que pourra, en un sens. Ce n’était pas pour lui plaire, bien sûr que non, mais elle n’était pas en position avantageuse pour tenir un long argumentaire avec l’espion républicain. Il y avait à espérer que tout se passe sans accrocs. Rien de moins certain à ses yeux mais… Encore une fois… Le rapport de force. Eh oui.

Après une énième vérification de son matériel, elle commença à suivre le turian dans ce plan douteux pour sauver des gens qui ne méritaient pas que l’on se donne ce mal. Mais vraiment pas. Dans la société chiss, on ne se serait pas cassé la tête : un vaisseau de l’ascendance serait débarqué pour détruire celui tombé aux mains des mercenaires. Aucune chance de survie de l’ennemi et neutralisation de la menace. Et en plus, ceux qui avaient échoués à garder le vaisseau entre des mains chiss étaient punis par la même occasion. La mort est un châtiment acceptable. Mais… Ce n’était pas un vaisseau de l’ascendance, c’était un vaisseau de la République et une notion d’héroïsme mal placé ou d’ego à satisfaire, car il ne pouvait s’agir que de cela, elle avait arrêté de croire à de plus nobles idéaux depuis longtemps, risquait de leur coûter la vie. Elle soupira à nouveau.


« Je ne mentirai pas, vous me décevez cruellement. Peut-être ai-je mal évalué votre niveau d’intérêt. Aucune subtilité. Des risques inutiles. De morts et des blessés de part et d’autre dans l’espoir que vos renforts vont arriver… Et ensuite quoi? On espère qu’ils n’ont pas d’autre renfort dans les parages? Ruusaan n’aurait jamais agit ainsi, elle. Ah… Une vraie de vraie adversaire à ma mesure. Ma Némésis. À savoir si je suis la sienne… »

Il était évident qu’elle ne pouvait faire autrement que de comparer une des rares personnes en cette galaxie capable de faire battre son cœur (tellement d’adrénaline à l’idée de l’affronter sur ce vaste échiquier galactique) à To’Maz qui servait la même organisation. Non. Ruusaan aurait trouvé un plan absolument brillant. Elle aurait même probablement réussi à faire se rendre les renégats et s’en sortir avec une main gagnante face à l’APEX. C’était une femme extraordinaire. Quand elle était venue au monde, le moule qui lui avait donné forme avait été détruit pour toujours. Il n’y en aurait jamais une autre comme elle. Silenda quitta sa rêverie du moment car elle s’était arrêtée et son regard s’était perdu dans le vide en repensant à tous ces plans contrecarrés par le génie et l’Extrême compétence de sa rivale… Vous savez, confia-t-elle, parfois je me dis que je devrais faire défection à la République… Avant de me rappeler que ce serait la fin de notre rivalité…

Ce qui serait pour Silenda une terrible tragédie!


Dernière édition par Silenda le Dim 24 Jan - 18:27, édité 1 fois


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Dim 24 Jan - 18:21
To’Maz avait commencé ses préparatifs, bien décidé à grimper par le monte-charge pour libérer la voie de l’escalier. Peut-être arriverait-il à éliminer deux ou trois mercenaires par ce biais. Peut-être même quatre ou cinq ; avec l’appui feu de Ken’loq, ils pourraient faire leur aller-retour sans trop de casse, et gagner un peu de temps par là-même. Son camouflage optique serait également utile… Demanderait-il à 2B de pirater les luminaires ? Il n’en excluait pas la possibilité.

Même si l’exécution de son projet d'expédition était encore un peu brouillonne dans sa tête, se concentrer sur le plan qu’il appliquerait une fois là-haut lui permettait de filtrer les inanités de la Chiss : pourquoi les mercenaires se contenteraient-ils d’un argent hypothétique, simplement gagé par leur sainte parole d’espion ? Garder sous leur coupe deux agents, de factions ennemies qui plus est, pour les restituer à la superpuissance la plus offrante serait l’une des enchères les plus spectaculaires de l’année à n’en point douter ; probablement que les sommes mises en jeu pour leur récupération seraient bien plus juteuses que celles qui pourraient être évoquées dans un simple accord de principe réalisé à l’amiable sur le pont de l’Outrecuidant. En plus de quoi, leur appartenance à des camps adverses rendrait beaucoup plus délicate la réalisation d’une mission d’élimination à leur encontre… Il ne s’agirait plus seulement de neutraliser un élément tombé entre des mains ennemies, mais de supprimer par la même occasion un agent adverse qui aurait pu être exfiltré. Un casse-tête bien pervers pour toute agence de renseignements qui aurait à mesurer très précautionneusement les risques et récompenses de chaque approche, tout en tenant compte du fait que l’Intelligence des autres factions ferait exactement le même calcul.

Toutefois, lorsque la Chiss commença à dévier et à déblatérer sur Ruusaan, il ne put s’empêcher d’observer un instant de pause, de se retourner vers elle.

« Vous semblez penser connaître beaucoup de choses sur Ruusaan. Laissez-moi enrichir votre répertoire : c’est elle qui m’a recruté et qui m’a formé. Insulter mes méthodes, c’est aussi, en quelques sortes, insulter les siennes. Je ne serais pas resté si proche d’elle si elle avait vu en moi un cas désespéré. Elle n’est pas du genre à ressentir de la pitié pour ceux qui mettraient en péril la sécurité de la République. C'est même plutôt l'inverse. »

Il ne doutait pas que l'affaire de l'agent M avait eu des échos jusque dans les services voisins. Le Turian vérifia une nouvelle fois son arme par acquit de conscience, tendant l’oreille à ce qui se déroulait dans le hangar.

« Peut-être a-t-elle vu en moi quelque chose d’elle. Après tout, nous sommes deux êtres en ruines, maintenus en vie par des prothèses de pointe et des idéaux bafoués. À nous mentir à nous-même, à penser que sauver la République accordera une quelconque rédemption à nos corps et à nos âmes en loques. »

Chaque seconde qui passait les rapprochait à la fois de l’intervention de sa frégate, mais aussi, plus imminemment, à leur prise en étau par les mercenaires de l’APEX. Si les choses devaient tourner au vinaigre plus qu’elles ne l’avaient déjà fait…

« Ce qu’elle fait pour la République, sa loyauté, son talent, sont indéniablement accompagnés de sacrifices admirables. Elle arrive encore à donner d’elle-même, à trouver une lichette de matière en raclant le bord d'une carcasse déjà trois fois raclée. Là où j’ai le sentiment que vous prenez ce que vous faites comme un jeu, elle y voit… beaucoup plus, avec beaucoup plus de gravité. De nous trois, elle sera sûrement celle qui y laissera sa peau en premier. Enfin, si on sort d’ici vivants, bien entendu. »

Une salve de tirs, feutrée par le blindage qui les séparait de la soute, put se faire entendre. Courte, rapide, sans anicroche.

« Vous êtes convaincue que je veux vous coffrer pour des idéaux partisans. Pour une haine de l’Empire que je pense avoir suffisamment laissé transparaître. Mais vous êtes Chiss. Je pense savoir que les rapports de votre peuple avec l’Empire sont… complexes. De même qu'on pourrait qualifier de complexes les relations entre les Turians et le reste de la République. »

Dans le hangar, un sillage de silence s’était établi. On entendait toujours quelques cliquetis du côté de l’escalier.

« Plus que la vie des criminels en col blanc qui habitent ce rafiot, plus que les secrets qui habitent votre tête, et dont la véracité sera invalidée dès que la nouvelle de votre capture se fera connaître, je souhaite trouver une échappatoire au non-sens de ce conflit. Une alternative qui impliquerait notre survie mutuelle serait évidemment plus propice, mais vous savez comme moi que l’on ne signe pas pour ce métier dans l’espoir de pouvoir bénéficier d’une retraite calme et paisible après une carrière sans vague. » Il considéra le temps dont ils disposaient, fit une moue contrite. « Je me trompe sûrement sur beaucoup de choses, et ne reviendrai pas sur la parole que je vous ai donnée auparavant quant à mon intention de vous revoir. Dans tous les cas, j’ai besoin de nous faire gagner du temps. Si je survis à mon escapade, je vous exposerai une troisième option. Sinon quoi… Eh bien, je n’ai pas à vous apprendre votre métier. »
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Dim 24 Jan - 19:53
« La prochaine fois que vous avez l’arrogance d’insinuer être ne serait que le centième de l’égal de Ruusaan, je vous tue. Vous serez la première personne à périr de mes mains. Je peux plaisanter sur bien des sujets et tourner en dérision n’importe quoi ou presque. Mais ma Némésis est la seule personne à qui je voues un respect quasiment religieux. Vous pouvez le dire à l’Impératrice si ça vous chante. »

Tout ton joueur ou autrement plein d’esprit venait de disparaitre et ce dernier était désormais glacial. Clairement, pour l’impériale, Ruusaan était un sujet très sérieux duquel on ne parlait pas à la légère. Et face à qui on ne se comparait pas sans bonne raison. Et à ses yeux, le turians n’était pas, ne serait JAMAIS l’égal de sa Némésis. Elle l’avait formé, et alors? Elle avait investi temps et énergie, et alors? Une fois l’éducation faites, qui indiquait qu’il s’en rendait encore digne? Cette écœurante présomption… S’il fallait juger leurs interactions avec des points, si ceux du turian n’étaient pas dans les négatifs, ils gravitaient sinon autour de zéro. Il avait trouvé un sujet à ne jamais aborder, une direction à ne jamais prendre. Pour que Silenda soit prête à tuer, personnellement, c’était plus qu’un sacrilège, surtout quand on connaissait un minimum le personnage…

Elle restait loyale à elle-même et techniquement à l’Ascendance et à l’Empire. Mais aucun chef d’état chiss ou impératrice impériale n’avait réussi à pousser autant Silenda à se dépasser pour continuer d’enchainer des victoires contre sa Némésis. Aerys Helena Fel était probablement une personne capable d’inspirer, c’était encore une question de point de vue, elle s’en sortait relativement bien dans son rôle mais Silenda ne la vénérait pas. Oh oui, elle restait respectueuse et en tout point conforme au protocole impérial. Mais il serait étonnant que l’impératrice arrive un jour à avoir autant d’importance aux yeux de la chiss. Aerys ne savait pas challenger son intellect. Celle qui commande à l’empire manquait hélas d’imagination, à ses yeux. Pour gagner la guerre, ce serait le travail des espions et non des armées et des flottes qui ferait le travail. Comme dans toutes les guerres. C’était certain.

Les forteresses stellaires, dernier joujou à la mode, étaient simplement d’autres cibles à saboter, dotées de systèmes à déjouer et de vulnérabilités à exploiter. Enfin. Clairement moins encline à collaborer maintenant que cette faute impardonnable avait été commise, Silenda commençait à étudier la situation pour trouver le meilleur moyen pour s’éclipser. Elle retournerait dans l’empire par ses propres moyens. To’Maz avait commis l’équivalent d’une hérésie et elle ne pardonnerait pas facilement. Pas sans des excuses sincères qui probablement ne viendraient jamais. Elle n’avait jamais prétendue être mentalement stable non plus. Comme tout le monde, elle pouvait faire une fixation sur quelque chose. Cela dit, le danger n’étant pas passé, elle pourrait garder son venin pour plus tard. L’urgence était encore de repartir d’ici en vie et peu importe si tous les otages républicains y passaient.

Après tout, au moins un des deux espions avait accompli sa mission…


« Mais je suppose que dans les circonstances, je suis forcée de concéder que votre plan en vaut un autre et que si vous insistez en ce sens, je n’ai pas d’autre choix que de suivre. Si je puis faire une proposition… Vous pourriez vouloir utiliser cette fréquence. Disons simplement que c’est pratique de pouvoir entendre ce que vos ennemis disent. Quoi? Vous ne pensiez quand même pas que mes connaissances de l’APEX se limitaient à une unique infiltration? »

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