Une verte et une violette [PV Occultus/Dezira) (Terminé)

S’installer dans son nouveau chez elle, ne lui avait pas pris tant de temps que cela à vrai dire. Il n’y avait pas grand-chose, il fallait dire. Elle avait pris le temps de tout réaménager aussi. Cela lui avait pris plus de temps, minutieuse et maniaque comme elle était. Mais après deux bonnes journées à parfois carrément demander à des droïdes passant dehors pour bouger un meuble de place, elle était enfin satisfaite. Entre deux, elle avait commencé à se renseigner sur la haute-société sith et hapienne du Consortium Eternel. Oui, elle était supposée prendre du repos ! Sauf que non, ce n’était pas dans son ADN, dès qu’elle avait un objectif en vue. Et puis, il fallait bien qu’elle pense à autre chose entre deux cartons à vider ou meuble à bouger.

Le lendemain, elle alla se faire plaisir pour renflouer sa garde-robe. Une belle garde-robe. Déjà parce qu’elle pouvait enfin se le permettre. Bon, cela lui rappela un instant les robes et autres tenues diverses et variées que John Ester « offrait à sa femme ». Elle eut envie d’étrangler quelqu’un en y repensant. Sauf qu’il n’y avait personne pour cela à portée de mains. Et qu’en regardant dehors par la fenêtre, il n’y avait que des droïdes. D’ailleurs, elle fit en sorte de poser des rideaux ensuite assez rapidement. Non pas qu’elle était particulièrement pudique. Inutile de compter le nombre de personnes qui avaient pu la voir dévêtue. Mais elle tenait surtout à ce que son appartement, ça soit sa petite bulle d’intimité, et se couper de l’extérieur.

Elle s’accorda finalement une journée de repos. Enfin, elle continua à plancher sur sa future mission, mine de rien, à s’intéresser à la géopolitique du Consortium, un bref historique de sa création et son évolution, les personnes influentes du passé et contemporaines. Bref, la base qu’elle devrait maîtriser pour la suite. Elle s’était même amusée une petite heure à enfiler une robe à la mode là-bas, qu’elle avait acheté surtout pour cela, même si à vrai dire, elle lui plaisait tout court quand même. Une petite heure, donc, à essayer d’imiter une noble de la Cour Éternelle. Même si elle comptait espionner plus du côté Sith, elle ne savait pas du tout utiliser la Force. Inutile de se prétendre ce qu’elle ne pouvait de toute façon pas être.

Le surlendemain, d’une bonne humeur, d’une excellente humeur même, elle se décida finalement à utiliser les coordonnées de l’agent Dezira que Zarseen lui avait laissé la dernière fois. Elle prit le temps de se maquiller, se parfumer un peu de senteurs florales exotiques, des bijoux aux lekkus, un collier, un bracelet, une robe chic mais légère. Et, son pendentif de détresse, elle se forçait à le porter en permanence, pour que ça devienne un réflexe et qu’elle n’y pense même plus, n’y jette plus un regard de temps en temps par réflexe pour un objet porté récemment auquel on n’est pas encore habitué. Et puis, il est joli, donc pourquoi s’en priver ?

Et voilà donc qu’Isïana quittait finalement son appartement en fin d’après-midi pour aller à la rencontre de Dezira. Elle aurait pu se renseigner un peu sur elle en amont, mais, finalement, après avoir pesé un peu le pour et le contre, elle se décida d’y aller à l’inconnu total. Ce serait d’autant plus amusant de découvrir pleinement sa personnalité, non ?

Ce fut donc dans cet état d’esprit que la Twi’lek vint sonner chez Dezira, ou en tout cas, dans un lieu où elle pourrait la rencontrer. En privé, ou pas, d’ailleurs.

« Bonjour, c’est Isïana. Ou Agent Malva, au choix. Ce serait pour discuter un peu, si vous avez cinq minutes, et que ne vous dérange pas. »

Bon, il ne restait plus qu’à attendre la réponse de l’intéressée, pour Isïana …

Elle l’attendait ? Isïana leva un sourcil circonspect à la réponse de Dezira. Elle ne sut trop comment comprendre cela. Une remarque simple liée au fait que Zarseen avait probablement dû la prévenir que la Twi’lek allait passer lui rendre visite ? Le fait qu’elle était épiée par les droïdes qui avait pu prévenir Dezira qu’Isïana était en chemin vers elle ? Rien à voir.

Bref, elle entra donc dans l’immeuble. Et vue que l’appartement était au dernier étage, non, elle n’allait pas s’embêter à prendre les escaliers. Et encore, encore heureux qu’elle ne soit pas décidée à venir en talon ! Elle entra donc tranquillement dans l’ascenseur et sélectionna l’étage où résidait Dezira. Elle avait largement eu le temps de se demander si ce nom de code, car pour la Twi’lek ça ne pouvait être que cela, avait un lien avec le mot désir ou non. Oui, elle aurait très pu facilement le savoir en cherchant. Mais, elle avait envie de se garder la surprise. Et elle savait l’essentiel de ce que Zarseen lui avait raconté lors de l’installation d’Isïana chez elle : faire attention à ce que son joli minois ne finisse par sur l’Holonet. Oui, ça, elle l’avait retenu. Et nécessairement, ça faisait naître quelques interrogations.

Elle cessa d’y repenser, quand la porte de l’ascenseur s’ouvrit, pour que rapidement ensuite, ce fût celle de l’appartement de Dezira. La Twi’lek resta au moins deux ou trois bonnes secondes à observer, oui, bon mater, soyons précis, la maîtresse des lieux. Elle avait toujours été facilement attirée par le regard, la beauté des yeux. Et, Dezira en avait deux sublimes, ce doré ressortant bien avec sa peau verte. Mais bon, on ne va pas se mentir, Isïana appréciait tout autant les courbes de son interlocutrice, si ce n’est plus. Et ce n’était pas la combinaison moulante noire qui allait arranger les choses. Oh, non ! Tandis qu’elle rendait la salutation d’un sourire, la Twi’lek s’imaginait déjà mille et une choses qui nécessiteraient une certaine intimité…

« Enchantée également ! Je vais très bien, oui, merci … Et Zarseen m’a également parlé de toi, oui. »

Elle entra donc, d’un sourire régulièrement amusé ensuite en entendant Dezira. Un vrai moulin à paroles, dit donc ! Elle observa la décoration avec une curiosité à la fois stupéfaite et intéressée. Ce n’était pas le type de décoration qu’elle aurait choisi pour chez elle, mais elle devait avouer que cela créait une certaine prestance. Elle aurait pu s’en mal s’y faire, à un tel lieu de vie. Elle s’installa donc, venant s’asseoir là où Dezira l’invita. Entre deux paroles de cette dernière, Isïana lui demanda un verre d’alcool léger, laissant à la maîtresse des lieux le soin du choix. La Twi’lek n’était guère difficile en la matière.

« En effet, je n’ai pas lu ton dossier. Je préfère découvrir mes … collègues en me faisant mon propre avis, et pas par l’intermédiaire de quelqu’un d’autres. Et, cela ne me surprendrait pas venant de Zarseen, qu’elle ait pu dire cela de moi. Je ne pense pas qu’elle serait venue me recruter en allant dans une cantina banale à souhait, sinon … »

Isïana se contenta ensuite de hausse les épaules. Après tout, c’était presque textuellement ce que la géante mandalienne lui avait dit, non ? Enfin, peu importe. La Twi’lek accepta le verre que lui aura apporté Dezira, d’un hochement de tête, croisant les jambes qui firent onduler un instant le tissu de sa robe, qui était rouge d’ailleurs, puis, eut un sourire en coin avant d’enchainer.

« Et, donc, oui. Une visite sociale. Je pense qu’on pourrait cataloguer cela ainsi. Zarseen m’a conseillé de profiter un peu de mon nouveau statut. Je lui ai demandé où je pouvais faire de nouvelles rencontres. Ce n’est pas comme si je ne connaissais strictement personne ici, pour le moment. Elle m’a du coup conseillé de passer par toi.

D’où ma visite. Après, je ne vais pas te mentir. Je n’ai pas spécialement le profil de la gentille nana qui fait amie-amie pour la vie. Certes, si on se base sur mon physique, on pourrait penser que j’adore les Tauntauns en peluche taille réelle, que j’adore porter des robes de princesses impériales roses et boire du thé. Si, ces points pourraient être en partie vrai, j’ai pas non plus de soucis à verser du thé bouillant sur le visage d’une princesse impériale après lui avoir déchirer sa robe rose et essayer de lui enfoncer la dite peluche dans le fondement juste avant. »

Sur ces mots, Isïana eut un grand sourire innocent. Qui n’en avait bien entendu, rien du tout. Elle prit une gorgée, comme si elle venait de parler de la pluie et du beau temps, croisant les jambes dans l’autre sens, tandis que son regard se perdait à nouveau sur la combinaison de Dezira, surtout au niveau de sa poitrine. Difficile de passer à côté, il fallait dire. Cela dit, l’inverse était tout aussi vrai pour Isïana. Si le rouge de sa robe se fondait assez bien avec le mauve de sa peau, le décolleté de sa tenue mettait plutôt bien en valeur ce qui s’y trouvait en-dessous.

« Enfin, je pense que tu aurais compris l’idée. Cela ne veut pas pour autant dire que je suis fermée à la discussion, liée des amitiés, et tout ce qui va avec, bien entendu. Enfin, peut-être es-tu déjà au courant de ça, si tu as lu mon dossier. Ce qui ne me surprendrait au final pas trop, vue ton enthousiasme à me voir arriver.

Mais, comme tu le dis, en effet. Il n’y a pas que le boulot, même si ça a été souvent le moteur de ma vie, jusqu’ici. C’est bien aussi, de prendre du temps pour soi. Je suis assez satisfaite de mon emménagement, d’ailleurs. Même si vu qu’on ne peut pas inviter les gens d’en haut, ça limite grandement les visites. Et d’ailleurs, avant de parler autre chose que du boulot. C’est quoi ton profil à toi ? »

Elle ne serait pas attendue à un tel goût, il fallait l’avouer. Ce n’était pas nécessairement une boisson qu’elle allait redemander particulièrement, loin de là, elle n’était pas une grande amatrice d’alimentation acidulé, mais elle devait avouer que ça se mélangeait relativement bien avec les arômes.

Bref, ce qu’elle préférait davantage, c’est la vue que lui offrit Dezira. La Twi’lek dut se retenir de ne pas rire en l’ayant vu faire. Évidemment qu’elle l’avait remarqué, et ça l’amusait beaucoup, en témoignait son sourire, d’ailleurs. Elle avait d’ailleurs hoché de la tête à la remarque de la prothèse, la Twi’lek ayant passé une main sur celle-ci. Ah ça, elle en était bien contente ! Elle avait l’impression d’enfin revivre. C’était tellement un poids en moins !

« J’avais bien compris que tu avais regardé mon dossier, oui, à ta remarque précédente que moi je ne l’avais pas fait sur toi. Pour moi, ça me semble assez évident. »

Elle ponctua sa remarque d’un haussement d’épaules, puis reprit une gorgée. Décidément trop acidulé pour son goût. Elle observa le reste de son verre un instant, puis reporta son regard vers Dezira. Enfin, sa poitrine tentatrice, puis, son regard. Il faut dire qu’avec une telle entrée en matière, il y avait de quoi regarder plus dans cet ordre-là, que l’inverse, non ? Son petit sourire s’étira. Alors comme ça on aime bien l’exotisme comme les Twi’leks mauves. Tiens donc, comme c’est étonnant !

« Tant mieux si l’exemple te plait. Et je pensais en effet d’un point de vue professionnel, oui, en effet. Cela étant, c’est bien, je n’aurai pas besoin de demander pour la partie non-professionnelle, ajouta-t-elle d’un petit sourire malicieux, reprenant une gorgée à nouveau. Pour cette partie-là, je ne peux qu’approuver l’image de la plante verte … commença-t-elle avant de laisser un blanc en fixant Dezira. Heureusement que là je discute avec une jolie fleur, et non une plante verte. Je note aussi pour l’exotisme, j’approuve tout à fait. Enfin, disons, il faut savoir élargir ses horizons. N’empêche que je m’interroge, du coup … tu es aussi dominatrice avec les femmes ? »

Elle eut un petit sourire en coin. Cela sonnait comme une plaisanterie, mais ça se voyait dans le regard qu’elle était tout de même curieuse. Quoi ? C’est bien normal de se poser la question, vue comment Dezira l’avait abordé, non ?

« Quant au côté professionnel, je vois. C’est un profil assez proche du mien, au final. Superviser les investissements en moins, cela dit. Cela ne m’a jamais réellement intéressé. Je m’intéresse pas suffisant aux autres pour ça, sans doute. On me dit quoi faire, j’exécute. Très simple comme concept, voir simplet, mais ça me convient parfaitement. Pas de prise de tête.

D’ailleurs, si tu as lu mon dossier, tu as du voir j’imagine, que ma première affectation sera au sein du Consortium. À tout hasard, tu n’aurais pas quelques conseils à me donner ? Je ne sais pas, les petites astuces à savoir, ou comment se comporter convenablement, satisfaire au lit … ce genre de choses …

Et, j’imagine sans mal que tu as de nombreux atouts. Je prendrais le temps de les observer chez moi. Enfin, sauf si certains ne sont pas marqués sur datapad ? »

Isïana eut un petit sourire en coin, alors qu’elle décroisait les jambes. Oh, elle ne révélait rien. Pour cela, il aurait fallu que par le plus incroyable des hasards, Dezira se penche pour observer sous sa robe. Eh ! Dezira l’a provoqué, la Twi’lek se devait bien de riposter. La moindre des politesses !

Isïana se laissa à aller à sourire de plus en plus. Cette Dezira lui plaisait beaucoup. Sa répartie sur la jolie fleur, notamment. Elle espérait une réponse de ce genre, et n’en fut pas déçue ! Oh ça non ! Ce fut tentant pour la Twi’lek de répondre qu’elle ne voyait pas en quoi la précision d’assassiner ses partenaires de lit la concernait, mais elle trouva au final plus amusant de ponctuer cela d’un petit sourire en coin. Elle nota tout autant la précision suivante, du moins, si on pouvait qualifier cela ainsi.

Elle reprit un air bien plus sérieux, et concentré, quand Dezira répondit aux astuces pour sa prochaine mission. Elle n’avait pas nécessairement pensé à l’inutilité de s’infiltrer comme esclave. Et surtout, elle s'était surtout suffisamment renseigner déjà pour savoir que ce n'était pas la meilleure idée qui soit. Sachant que, tout simplement, c’était hors de question pour elle de jouer ce rôle, par principe. Mais cela, elle soupçonnait la jolie créature à la peau verte face à elle de le savoir pertinemment. Mais, dans le cas où elle se serait posée la question, sans doute serait-elle arrivée à la même conclusion.

Elle nota avec un intérêt l’information sur l’assurance chez les Siths. Cela rejoignait l’impression qu’elle avait eue de ses lectures jusqu’ici. Et de ce qu’on avait pu lui raconter aussi. Isïana était sure d’elle. En règle générale. Ce n’était pas non plus une science exacte. Si cela suffirait largement pour le menu fretin, elle prit note de faire attention pour les gros poissons. Un jeu complexe, mais qui ne faisait que davantage intéresser la Twi’lek. La simplicité n'allait de toute façon pas de paire avec sa vie, de toute manière.

Il restait la question de l’instinct. Ce n’était pas son fort, à être très, voir trop calculatrice. Peut-être qu’après tout, les hapiennes seraient le mieux ? Elle élimina rapidement cette idée. Ses lectures lui faisaient clairement pensées qu'elle était encore un peu trop amatrice en manigance et intrigue pour être crédible. Encore plus après la manière dont Dezira semblait le décrire. Au moins chez les Siths, elle serait bien plus dans son élément. Si on pouvait décrire cela ainsi.

« Hm. Je prends note pour les fétichismes bizarres … commenta-t-elle, ponctuant d’une petite grimace alors que quelques souvenirs lui revenait en tête de son passé, encore un peu trop récent à son goût. Ce n'est pas comme si je n'y avais pas déjà eu droit ... Je sais bien que je n’y couperai pas, si l’approche je te mets dans mon lit est nécessaire, comme tu dis. Je dois avouer être un peu surprise sur le fait que les hapiennes puissent être au niveau des Siths, même si sur l'aspect de la coucherie, je ne devrais pas l'être tant que cela … mais je tâcherai de m’en souvenir. »

Elle ne commenta pas forcément pour la réponse de Dezira qui la concernait, elle. Isïana acquiesça simplement, pour le moins amusée des tournures. En dire, sans en dire trop. Inciter la Twi’lek à demander plus. Lui laisser planer le doute si elle disait vrai ou non. La mauve aurait pu se laisser tenter à continuer à jouer ainsi. Mais ce n’était pas forcément l’envie d’Isïana. Dezira avait été malgré tout trop claire sur ses règles. Cela n’avait plus la même saveur aux yeux de la jolie mauve, que de continuer ce jeu-là. Ce qui ne l’empêchait pas de continuer à observer les courbes de sa comparse verte, bien entendu. Là-dessus, aucune raison que cela change !

« Je pense que pour plus de questions, en effet, je n’aurai qu’à remonter jusqu’à la source. »

Son petit sourire en coin en disait long sur le sous-entendu. Elle recroisa et décroisa ses jambes, et fit exprès, bien entendu, de révéler un bout de la culotte qu’elle portait. Le jeu d’ombre n’en révélait pas grand-chose, mais révélait qu’au moins, elle portait des sous-vêtements.

« D’ailleurs … c’est vrai ? Ou c'est une légende urbaine, sur le fait que la noblesse hapienne, et l’équivalent sith féminin, se balade tout le temps à moitié nue, sans porter de sous-vêtements ? »

Non, parce que, blague à part, petit jeu de séduction mis de côté, Isïana doutait que ce type détail soit nécessairement précisé quelque part dans ses lectures pour faire d’elle une candidate crédible à la haute-noblesse du Consortium. Bon, peut-être une note en bas de page, éventuellement. Et, donc, autant éviter pour sa mission, si ça finit dans un lit, de passer pour une prude ou une coincée juste pour ça. Quoi, c’est vrai ! Bon, elle n'allait pas non plus demander une liste exhaustive des choses à savoir à Dezira non plus ... encore que ?

Isïana acquiesça à l’explication. Elle ne put retenir un sourire en coin. Comme le disait Dezira, quoi de mieux qu’aller directement à la source ? Elle n’avait pas lu une seule ligne du dossier de la jolie verte qu’elle savait déjà son profil de mission, ce qu’elle pouvait aimer ou non là-dessus, une anecdote de mission qui confirmait qu’elle était déjà allée semer le chaos dans le territoire républicain, et en prime, qu’elle avait été suffisamment longtemps sur le territoire du Consortium pour avoir accès à ces informations. Et pas plus tard que l’an dernier, même si ce n’était que pour de courtes missions, visiblement. C’était tout de même plus agréable d’apprendre ça avec une jolie vue sur la demoiselle, qu’en lisant un bête datapad insipide, non ?

« J’espère que je vais bien m’amuser là-bas, oui ! Et amusante anecdote, je l’avoue. Qui ne me surprend pas vraiment, pour être franche, ajouta-t-elle d’un petit sourire en coin. Quant à moi ? Hm. C’est une bonne question. Ce n’est pas exactement de ce style, en tout cas. J’avais surtout pour tâche de m’approcher de certaines personnes pour récupérer des informations. Simplement, pour certaines, ça impliquait que ça devienne une relation assez intime.

C’est un peu un grand classique de la littérature érotique, et pour le coup, c’était aussi chez les Républicains, mais avec un guide de musée. Farar, celle pour qui je bossais avant, avait besoin de savoir quand une antiquité vendue aux enchères chez nous, allait être déplacée chez les républicains. En l’occurrence, ça devait transiter par Bothawui. Et pour le coup, le dit guide était un humain. Non pas que ça m’aurait dérangé si c’était un Bothan, mais les poils, ce n’est pas trop mon truc … dit-elle en laissant trainer sa phrase, avant de préciser. Du coup, même si ça peut faire fantasmer certaines, non, moi les Wookies, ce n’est clairement pas ma tasse de thé.

Enfin bref. Du coup, comme Farar savait qu’ils allaient récupérer la dite antiquité … J’ai oublié ce que c’était précisément, d’ailleurs, mais c’était un artefact d’une vieille civilisation disparue d’un monde de la République qu’un Hutt avait acheté il y a plus de deux mille ans. Bref. Donc, pendant plusieurs semaines, je me suis faite passée pour une étudiante en art qui voulait en savoir toujours plus. »

Elle s’interrompit, se regardant un instant, et se désigna d’un mouvement de la main, décroisant les jambes pour révéler un peu plus ce qui se cachait sous sa robe rouge.

« Une jupe courte, un tailleur avec un décolleté, des talons, des lunettes de secrétaire clichés d’un holoporno. Bref, le cliché de l’étudiante qui s’habille sérieusement mais a le feu au derrière. Il n’a pas fallu trop longtemps pour qu’il se laisse séduire. Et, étonnant, hein, mais il fantasmait totalement sur les Twi’leks. C’était assez amusant d’ailleurs. En public, il faisait timide à souhait. Tu vois le professeur asocial coincé au possible qui s’excuse pour un rien ? C’était tout à fait ça ! Mais alors au lit, quel dominateur ! J’en étais même surprise, la première fois. Mais ce n’était pas désagréable, je ne vais pas m’en plaindre. Et ça, ce n’est pas notée non plus sur mon dossier, cette partie, ponctua-t-elle d’un clin d’œil à Dezira, tout en recroisant un peu les jambes.

J’en viens donc à l’anecdote proprement dite. Une fois que j’ai pu avoir l’information proprement dite, il fallait bien que je m’en aille. Oh pas le jour-même, ça aurait été bien trop voyant, tu t’en doutes. Mais l’avantage, c’est qu’avec son profil, il n’osait pas dire à ses collègues et son entourage qu’il sortait avec moi. Qui l’aurait pris au sérieux, de toute façon ? Surtout que niveau beauté physique, on repassera. Mais au moins, c’est comme si je n’existais pas dans sa vie.

J’ai fait donc en sorte un soir de le faire bien boire. Peut-être même un peu trop. Je ne pensais pas qu’il me demanderait à ce que je le prenne avec un jouet à la ceinture … commenta-t-elle en laissant un blanc, ponctuant d’un haussement d’épaules. Mais bref, on fait notre affaire, et je le menotte. Oui, il avait évidemment une paire de menottes coquines pour ça. Enfin, il l’utilisait surtout sur moi, mais pour le coup, c’était inversé. Je n’ai plus qu’à laisser un mot à un agent républicain dont Farar m’avait donné les coordonnées, en faisant passer mon cher amant comme un traître à la solde du Consortium, vue qu’elle m’avait donné quelques petites infos, sans importance pour ma mission, mais suffisamment sensible pour que les renseignements républicains prennent quand même le temps d’y jeter un œil. J’ai fait en sorte de rendre sa chambre de façon à laisser penser qu’il s’était tapée une prostituée qui en avait profité qu’il soit ivre pour lui voler ses biens de valeurs. Et il en avait des crédits en liquide, en plus !

Depuis … eh bien … je ne sais pas. Soit il est enfermé dans une prison de haute sécurité républicaine à clamer son innocence et à me maudire sur dix générations. Soit il a repris son boulot. Soit je l’ai brisé. L’un dans l’autre, je m’en fiche royalement. »

Son haussement d’épaules valait toute une explication, même si sa dernière phrase résumait parfaitement la situation. Tout en discutant, elle avait observé Dezira pour voir sa réaction. Au final, la Twi’lek se demandait si c’était une bonne idée d’avoir été aussi précise dans son anecdote. Si elle jouait jusqu’ici, quelques flashbacks lui revinrent et lui donnèrent quelques envies. Et ça, Isïana avait beau savoir le cacher à la plupart, elle se doutait bien que sa jolie interlocutrice avait dû le remarquer …

Isïana leva un sourcil face à la seconde anecdote de Dezira, se demandant tout d’abord bien où la jolie verte voulait en venir. Elle comprit rapidement pourquoi face à la description de la nuit avec la hapienne. Ce n’était pas pour calmer son envie qui montait, loin de là. Son esprit imagina sans mal à la scène, même si la Twi’lek fit comme si de rien n’était, acquiesçant d’un petit sourire en coin certains détails, elle finit même par lâcher un petit rire à la conclusion de l’histoire de Dezira. C’était le genre de situation qu’Isïana adorerait pouvoir raconter, tiens ! Peut-être aura-t-elle une occasion du genre qui se présentera à elle, dans un futur plus ou moins lointain ? L’idée même … Elle se pinça légèrement la lèvre alors que son esprit s’évadait à nouveau dans une vision charnelle.

« Hm ? lâcha-t-elle dans un moment de confusion, très court, ayant une seconde décrochée des propos de la jolie verte. Ha, oui, je veux bien quelque chose de frais, oui. Il faut croire que l’alcool me monte un peu à la tête, aujourd’hui. »

Admettre qu’elle avait pu rougir à cause d’un souvenir un peu trop intense ? Certainement pas ! Bon, avec Dezira, elle aurait pu. Mais elle préférait laisser à la propriétaire du lieu le soin de se faire une idée ou non de la question. Elle suivit d’ailleurs du regard la concernée allait lui chercher un verre d’eau frais, recroisant les jambes au passage, après lui avoir tendu son verre d’alcool vide depuis le temps.

« Mais sinon, je verrais bien. J’ai l’habitude de discuter avec des collègues, oui. Ou avec différentes personnes. Je suis bien obligée avec mon passé, commenta-t-elle en haussant les épaules. De là à dire si j’aime ça … J’imagine que oui, sinon, je serai déjà partie d’ici, non ? »

Elle eut un petit sourire amusé, remerciant Dezira d’un hochement de tête, tout en récupérant le verre. Le peu de coloration de ses joues avait déjà commencé à disparaître tandis que la Twi’lek pensait à autre chose qu’une nuit torride, ou les belles courbes de la jolie verte face à elle. Même si du coup, celles-ci revenaient dans son champ de vision. Allez, une bonne gorgée !

« Quant à faire s’effondrer les structures fragiles de nos ennemis, comme tu le dis si bien … J’aurais l’occasion de découvrir par moi-même si ça m’enthousiasme autant que toi. C’est un monde vraiment nouveau pour moi. Comme je sais que tu as déjà lu mon dossier, inutile de faire comme si de rien n’était. J’ai passé ma courte vie à ne pas pouvoir décider ce que je voulais et pouvais faire, et quand la situation s’est enfin présentée à moi, je n’avais plus qu’une obsession, c’était que cette prothèse soit invisible. »

Elle ponctua sa phrase en passant son verre de sa main droite à celle de gauche, pour pouvoir passer délicatement ses doigts sur le bout de son lekku, d’un sourire satisfait. Ah oui, ça, elle en était bien contente de sa nouvelle prothèse, il n’y avait pas à dire ! Elle prit une gorgée d’eau de sa main gauche, y arrivant sans trop de mal, puis reprit sa position précédente, verre dans l’autre main.

« D’ailleurs, Zax est un sacré … spécimen. Mais passons. Donc, cela fait à peine quelques jours que je peux … décider vraiment ce que je veux faire. Et, j’ai vraiment envie de changer d’air un temps. Après m’être un minimum acclimatée avec tout ceci … précisa-t-elle d’un mouvement large de la main gauche pour désigner globalement le QG secret de l’APEX. Et de toute manière, je suis encore loin d’encore tout maîtriser sur la culture du Consortium. Enfin, j’énonce une évidence, vues mes questions précédentes. »

Isïana haussa les épaules, et termina son verre d’eau fraiche d’une traite. Le rouge aux joues mauves de la Twi’lek ? Quel rouge ? Celle-ci d’ailleurs, le jeu de séduction passé, reporta à nouveau son regard sur la décoration.

« En tout cas, c’est joli chez toi. Non pas que j’irai décorer mon nouveau chez moi ainsi, bien trop de technologie à mon goût. Mais je dois avouer que c’est très classieux, et surtout très harmonieux. Mais cela dit, ça s’accorde bien avec la maîtresse des lieux. »

Oui, bon. Une dernière petite drague pour la route, quand même ! La Twi’lek eut un petit sourire, reposant le verre d’eau vide là où elle pouvait.

« Maîtresse des lieux que je ne pense pas déranger plus longtemps, d’ailleurs. Merci pour la conversation et les conseils, en tout cas.»

Isïana leva un sourcil alors qu’elle s’apprêtait à se lever. Rester plus longtemps parce que Dezira appréciait la vue ? Si ce n’était que ça, la jolie verte n’avait qu’à prendre une holophoto de la Twi’lek, et elle pourrait le faire autant de temps qu’elle le désirerait. Cela aurait été très tentant de répondre cela, mais la mauve se doutait qu’il n’y avait évidemment pas que ceci. Sinon, Dezira l’aurait dit très clairement. Isïana croisa donc les bras sous sa poitrine, se réinstallant confortablement, écoutant la suite…

Oui, certes, l’idée qui venait de Zarseen surtout d’ailleurs, à y repenser, était qu’Isïana s’amuse bien et se détente avant de partir pour sa première mission. Périlleuse, ça, la Twi’lek ne savait pas trop si c’était nécessaire de le préciser. Elle se doutait bien que si l’une des trois du Triumvirat avait fait appel à ses services, ce n’était pas pour se la couler douce en …

« Maillot de bain ? répéta Isïana en entendant Dezira, sortant immédiatement de ses pensées. Un centre de détention et de relaxation ? ajouta-t-elle encore ensuite, fronçant légèrement les sourcils, d’un air intrigué. … Mais sinon, oui, bien sûr que j’ai des maillots de bain, oui. Il faut juste que je passe chez moi en récupérer un. »

Elle avait une vague idée de ce à quoi penser Dezira, mais elle s’amusa à jouer l’innocente ne sachant pas de quoi elle parlait. Elle demanda donc un peu plus détails, mimant de réfléchir un instant, tout en observant la jolie verte. Elle eut un petit sourire en coin. À se demander qui allait le plus appréciée de voir l’autre en tenue minimaliste. Ou en tout cas, qui allait réussir à mieux cacher à l’autre qu’elle allait adorer voir sa comparse en maillot de bain. Étrangement, ou peut-être pas, la Twi’lek imaginait bien que Dezira était une adepte à motiver plus d’un et d’une à accepter une telle invitation.

Quant à Isïana ? Oh, elle aurait pu refuser, et sans remords en plus. Mais c’est vrai qu’entre rentrer chez soi et se replonger dans l’histoire barbante du Consortium Éternel, bien que très utile elle ne pouvait le nier, et passait du bon temps avec une superbe créature … eh bien, elle devait avouer plutôt préférer la seconde option. À moins de détester la plastique d’une femme humanoïde, qui ne l’aurait pas fait, franchement ?

« Je dois avouer être flattée qu’on s’intéresse autant à moi. Enfin, qu’une personne de ton calibre, veuille faire plus ample connaissance, pour être davantage précise. Et, sinon, de toute façon, je n’ai d’ordres à recevoir que du Triumvirat … »

Elle laissa sa phrase en suspens, dans un petit sourire en coin. Quoi ? Sur le papier, Zarseen avait été très claire là-dessus. Elle dépendait de Venom en priorité, ensuite de la géante mandalienne proprement dite, et ensuite donc si nécessaire de Hope pour compléter le Triumvirat. Oh bien sûr, la Twi’lek n’était pas dupe, elle se doutait bien qu’à l’occasion, elle aurait des ordres reçus soient directement, soit indirectement, par des échelons intermédiaires. Comme devait l’être Dezira, supposait Isïana. Mais dans l’immédiat, ce petit jeu de provocations l’amusait beaucoup.

« Mais je dois avouer que c’est un programme intéressant, et je suis assez d’accord là-dessus. Même si mon dossier montrera que je ne suis pas une grande amatrice de drogues, de toute façon. L’alcool et le sexe, ça par contre, c’est une autre histoire. »

Elle eut un petit sourire. Si on l’observait à ce point-là … d’ailleurs, elle nota mentalement de songer à consulter ce qu’on disait sur elle, à l’occasion. Donc, si on l’observait à ce point-là, ça ne devait pas être un secret pour Dezira. Même si, Isïana avait un peu de mal à croire que la jolie verte ait pu décortiquer à ce point-là son profil.

« Du coup … on procède comment ? Je rentre chez moi, j’enfile un maillot de bain et on se retrouve là-bas en me donnant l’adresse ? Ou tu m’accompagnes jusqu’à chez moi, et on y va ensuite directement ? »

Les interrogations étaient purement pratiques, sans arrière-pensées ni petit jeu, pour le coup. Cela se voyait au ton neutre employé par la Twi’lek. Celle-ci fronça d’ailleurs légèrement les sourcils, reportant son regard sur la poitrine de Dezira.

« D’ailleurs, tu en portes déjà un sur toi, ou pas ? »

Isïana aurait surtout été étonnée si la réponse avait été affirmative. Cela étant, elle n’avait que la parole de Dezira. Mais ça lui suffisait amplement. En soit, elle s’en fichait totalement de savoir si la jolie verte portait ou non un bikini sous sa combinaison. Ou rien du tout, tout court, d’ailleurs. Mais cela lui confirmait simplement que c’était une idée, ou une envie, spontanée. Oh, la Twi’lek imaginait bien que Dezira avait pu y songer auparavant à ce programme, mais rien de bien absolu. Cela convenait parfaitement à la jolie mauve.

Elle prit donc l’adresse et après avoir salué sa collègue à peau verte, lui souhaitant à tout à l’heure, indiquant un horaire vague pour son heure d’arrivée au centre de détente et relaxation. Et non de détention, comme elle l’avait dit un peu plus tôt par lapsus. Quoi ? Les centres de détente, c’étaient les noms qu’utilisait son ex-mari non voulu pour désigner les chambres d’hôtels luxueuses où il s’amusait à la violer. Forcément que dans son esprit, ça faisait plus détention, du coup !

Mais trêve de plaisanteries. Ou de mauvais souvenirs, pour le coup. Elle quitta donc ensuite l’appartement de Dezira, redescendit l’immeuble mais à pieds ce coup-ci, pour finalement en sortir et retourner chez elle tranquillement.

Sur le trajet entre chez Dezira à chez elle, la Twi’lek ne put que repenser à sa conversation. Non pas que c’était quelque chose d’exceptionnel, Isïana faisait régulièrement cela, c’était comme une seconde nature pour elle. Cela lui permettrait de faire le tri à tête un peu plus reposé entre les éléments qu’elle devait garder d’une discussion, et les autres qu’elle aurait pu juger pertinents sur le moment, mais qu’elle ne trouvait pas si nécessaire que cela par la suite.

De celle-ci ? Eh bien, Isïana avait de quoi retenir pas mal d’éléments. Tous les petits détails que Dezira lui avaient raconté de ses expériences passées au cœur du Consortium Éternel, déjà. Bon, il y en avait certains, c’était surtout pour jouer avec la jolie verte, mais la mauve les garderait tout de même dans un coin de l’esprit. Cela pourrait peut-être servir un jour, le moment venu.

Quant à Dezira tout court … Isïana devait bien avouer que pour l’instant, elle l’appréciait plutôt bien. Elle avait été amicale tout le long, au début par réflexe et automatisme de jouer sans arrêt la gentille Twi’lek adorable et charmante. Mais cela avait été plus franc par la suite. Oui, elle pourrait probablement très bien s’entendre, toutes les deux, si elles étaient vouées à se revoir. Une autre fois, bien entendu. Isïana ne pensait pas nécessairement là, tout de suite, puisqu’elle n’avait fait que se changer chez elle rapidement et enfiler un maillot de bain. Il s’agissait d’un bikini de plage somme tout assez classique, d’un turquoise qui se mariait parfaitement avec la robe légère qu’elle décida de porter, à la place de celle rouge. Cet ensemble complexe de tissus turquoise soyeux agrémentés d’un léger voilage de dentelle semi-transparent aux motifs floraux était clairement le préféré de sa garde-robe. Elle portait cette robe courte, que certains qualifieraient clairement d’osée. Il fallait dire qu’on voyait clairement sa poitrine à travers le voilage. Cela lui arrivait du coup de porter un petit soutien-gorge en plus, quand elle ne sortait pas juste pour attirer le regard spécialement sur elle. Ou un maillot de bain, comme c’était le cas ici. Il fallait dire qu’elle savait très bien comment porter cette tenue, puis qu’elle l’a portait assez régulièrement, quand elle n’avait pas un rôle précis à jouer. Ce qui était souvent le cas juste chez elle, au final, avant son arrivée à la Citadelle. C’était tout de même plus joli que simplement « QG très secret souterrain de l’APEX ». Et Isïana adorait la beauté, aussi bien physique que des mots.

Un sac à main acheté dans la semaine, pour emporter quelques affaires, et la Twi’lek prenait enfin la route vers l’adresse que lui avait laissé Dezira plus tôt. Elle en avait profité pour regarder rapidement le profil de l’établissement. Ce fut sans surprise qu’Isïana put lire qu’il s’agissait d’un lieu chic et réservé de surcroît à une certaine élite. La Twi’lek avait très bien saisi qu’elle avait affaire au haut du panier avec Dezira, et elle ne voyait pas pourquoi cette dernière l’aurait convié à la piscine lugubre du coin. Si tant est qu’il y ait pu en avoir une par ici …

Elle fut tentée de prendre également le temps de zyeuter sur le dossier de Dezira avant de partir, mais elle serait alors juste sur l’horaire qu’elle avait donné. Non pas qu’elle aurait pu trouver une excuse basique telle que « Désolée, je me suis perdue en cours de route ! ». Elle n’avait même jamais osé sortir ça lors d’une mission d’espionnage ou pour repousser un rendez-vous galant lorsqu’elle travaillé avec Farar. Et puis, elle détestait les personnes en retard, elle n’allait pas l’être.

Elle loua donc les services d’un taxi, et qu’est-ce qu’elle allait adorer pouvoir le faire sans se penser à être dans le rouge à la fin du mois ! Elle passa outre le regard que le conducteur lui jeta à la vue de sa tenue, et celui-ci se fit ensuite tout petit en entendant la destination que lui indiqua Isïana. Ce qui valut un petit sourire en coin de la part de celle-ci tandis qu’elle observait le paysage souterrain qui défilait. Installer aussi des écrans muraux ou équivalents pour afficher des paysages de surface. Oui, elle allait devoir penser à faire cela, si elle ne voulait pas déprimer en rentrant de missions pour l’APEX.

Mais elle aurait le temps de voir cela par la suite. Elle reporta ses pensées sur le présent. Ou du moins, sur un passé proche. L’avertissement de Zarseen sur Dezira, si on pouvait qualifier cela ainsi, lui revenait à l’esprit depuis quelques instants en boucle. Elle avait trouvait la jolie verte bien trop … sage ? Oui, ou une notion proche, en tout cas, aux yeux de la Twi’lek. Elle s’attendait à ce qu’elle lui fasse un mauvais tour sur place. De quelle manière ? Oh ça, Isïana n’en avait aucune idée. Ou plutôt elle en avait bien trop en tête pour arriver à sortir une du lot. Et ce n’était pas les anecdotes que Dezira lui avait raconté qui allait apaiser l’esprit de la mauve là-dessus. Même si bon, sur le papier, sa collègue verte n’avait aucune raison de lui faire un coup trop tordu. Non ?

Elle verrait bien de toute façon. Ce fut sur cette pensée que le conducteur du taxi la ramena à la réalité, alors qu’il arrêtait le véhicule sur le parking de l’établissement de détente et relaxation. Un terme bien trop long, d’ailleurs. Bref, elle paya le taxi, puis se présenta à l’entrée. Si elle nota d’abord la réaction des employés à l’accueil à son approche, elle n’eut qu’à dire qu’elle avait été invitée ici par Dezira, pour que l’ambiance change du tout au tout. Si elle se contenta d’un sourire poli en entrant, elle aurait très bien pu lever un sourcil perplexe. Elle ne s’en formalisa pas plus que cela, et suivit donc les indications données, pour atteindre les vestiaires féminins. Elle aurait pu le faire toute seule comme une grande vue les indications, de toute façon. Cependant, cela la fit tiquer. Aux vestiaires ? Comme si Dezira n’avait pas déjà eu le temps de se changer ? Elle lâcha un petit rire, ce qui valut sans doute un regard surpris ou de travers de l’un des employés ou clients qui la croisa, en secouant doucement la tête. Sur quoi elle allait pouvoir tomber en entrant ?

Dezira totalement nue. Ha. Isïana leva un sourcil perplexe et ne put retenir un petit rire en voyant l’air surpris de la jolie verte sans le moindre vêtement. Ou maillot de bain, du coup, puisqu’elle venait de le prendre. La Twi’lek secoua la tête alors qu’elle s’avançait un peu plus loin dans le vestiaire, après avoir bien entendu bien pris le temps de reluquer sa comparse le temps de la « surprise », cela allait de soi !

« Tu parles d’un timing…
- Quel incroyable, hasard, oui ! rétorqua la mauve, dont le ton sous-entendait clairement qu’elle ne croyait pas une seule seconde à une coïncidence.
- Tu n’as pas eu trop de misère à trouver l’endroit ?
- Non, j’ai fait appel à un taxi pour venir, et l’accueil m’a directement indiqué ici. Même s’il fallait être aveugle pour manquer les holo-panneaux de direction … Mais … j’ai comme l’intuition que je ne t’apprends rien. »

D’un sourire en coin, ayant laissé Dezira enfiler son maillot de bain à l’abri des regards, ou de celui d’Isïana tout court puisqu’elles étaient que toutes les deux dans l’immédiat, elle commença à retirer sa robe légère. Quoi ? Mater sa collègue un peu plus ? Venir la tripoter l’air de rien ? Allons. Comme si la Twi’lek allait tomber là-dedans !

« A vrai dire, je suis même plutôt déçue. Je m’attendais à mieux, comme accueil. »

Un petit ricanement suivant, et voilà qu’Isïana était fin prête uniquement en bikini turquoise, sans rien d’autres. Sans bijoux, donc. Elle avait pris soin de tout ranger dans un casier, retenant le code indiqué. Elle réalisa d’ailleurs qu’elle était bien moins musclée que Dezira. Et un peu moins de poitrine et de fessier aussi. Même si ce point, elle l’avait déjà remarqué à l’appartement de la concernée. En être jalouse ? Pour cela il aurait fallu que la Twi’lek n’ait pas un énorme égo par rapport à sa beauté. Et autant dire que depuis que le bout de son lekku coupé avait été remplacé par cette magnifique prothèse cybernétique, l’égo d’Isïana était à son plus haut.

« Bon. Je te propose de commencer par faire trempette. Cela fait des mois que je n’ai pas pu profiter d’une plage ou d’une piscine. Ou d’un jacuzzi par exemple. Et d’un bon massage … C’est bien les massages. Enfin, cela dit, c’est toi qui m’as invité à sortir, je te laisserai choisir pour la suite. Mais pour l’heure, à l’eau ! »

Sur ces mots, elle quitta le vestiaire d’une démarche chaloupée pour taquiner Dezira. Oui, une vengeance, tout à fait ! Même si c’était purement pour le principe. Elle se doutait bien que la jolie verte n’allait pas réagir plus que cela. Du moins, Isïana en était totalement convaincue.

Elle suivit les indications que donna Dezira, appréciant en effet le caractère chic et luxueux de l’établissement. Il n’y avait pas à dire, Isïana allait sans doute repasser par ici à l’avenir, entre deux missions. Du moins, une fois qu’elle se serait faite suffisamment d’économie et de liquidités pour prendre le temps de profiter d’elle-même de tels services.

« Je dois reconnaître qu’il y a un certain standing. Pour un tel établissement, je veux dire. »

Disant cela, elle observa la partie piscine de l’établissement. Il y avait un peu de monde, forcément. De toute race et tout sexe. Forcément aussi. Une chose qui lui plaisait nécessairement beaucoup dans l’espace d’APEX, par rapport à ce qu’elle avait pu voir chez les autres. Il n’y avait pas des humains, ou proches-humains, partout au point où on remarquait plus facilement ceux qui ne l’étaient pas. Bon. Elle ne voyait pas de droïdes dans l’eau. Et même s’il existait des modèles capables de se baigner … elle imaginait mal l’un d’entre eux s’amuser à le faire. Un droïde maitre-nageur, peut-être ? Isïana n’y avait jamais réellement pensé jusqu’ici. Il fallait dire que ce n’était qu’encore tout récemment qu’elle prenait vraiment la peine de remarquer leur présence. Et il y en avait, oui, nécessairement, sur les bords de la piscine. Ou croisés dans les couloirs. Bref. Ils étaient bien partout, qu’on y fasse ou non attention.

Puis, finalement, elle se décida à s’avancer vers cette surface liquide si tentante ! On ne sentait presque pas les produits chimiques pour la rendre propre. Décidément, la Twi’lek allait bien aimer cet endroit. Elle se glissa délicatement dans l’eau, à la limite de la sensualité. Isïana courir vers le rebord et sauter ? Oh pour un pari ou pour jouer le rôle de la petite hystérique, sans doute. Mais d’elle-même, non, jamais de la vie !

Elle étira un large sourire ravi, une fois immergée. La température était juste parfaite pour elle. Ni trop froide, ni trop chaude. Elle prit même le temps de mettre entièrement même la tête sous l’eau. Elle regarda si Dezira allait faire la même chose, une fois celle-ci à son tour dans la piscine. Isïana pouvait le faire sans soucis, et sans que ça la gêne. L’avantage des lekkus. Et aussi d’une prothèse étanche.

Et c’était pour cette raison qu’elle prenait un malin plaisir à toujours observer les races ayant des cheveux. Ou des poils. Ou des plumes. Bref, tout ce qui réagissait d’une manière ou d’une autre à un milieu aqueux. Car elle adorait voir ces derniers partir dans tous les sens et coller au corps de ses propriétaires. Bon. La Twi’lek devait l’admettre, elle aimait bien le toucher des cheveux ou des plumes et ça lui arrivait même parfois de prendre un réel plaisir à y glisser ses doigts dans les longues chevelures, généralement féminines. Elle arrivait même à faire des tresses pas si mauvaises que cela ! Par contre, les cheveux mouillés, alors ça, ça la répugnait au possible !

« Je ne suis pas déçue d’être venue ! Et j’espère que ça montera crescendo. »

D’un sourire en coin, elle vint s’installer contre le rebord de la piscine, à l’écart des autres clients et notamment de ceux qui faisaient quelques brasses. Autant pour ne pas déranger, que surtout être tranquille. Elle calla ses lekkus le long du bord en céramique, en évitant que quelqu’un marche dessus quand même. Cela dit, il fallait vraiment le faire exprès ou être aveugle pour ne pas remarquer les deux gros tentacules craniens mauves d’Isïana sur le sol blanc. Et, pour finir, elle bomba légèrement le torse. Quoi ? Elle avait bien droit de taquiner un peu Dezira, non ?

Isïana eut un petit sourire en voyant Dezira l’imiter. Cela étant, elle n’aurait pas été surprise si la jolie verte aurait fait spontanément la même chose la première. Cela étant, la Twi’lek n’allait pas se priver de la vue. Pas plus que sa collègue semblait le faire de son côté. Elle l’écouta, d’un sourire tout de même flattée face à tant de compliments. Elle étira le dit sourire, mais plus malicieusement cette fois-ci rapidement. Elle ? Exotique ? Cela lui convenait parfaitement. Si elle pouvait sortir du lot de ses futurs camarades par son physique, clairement, elle n’allait pas s’en plaindre, loin de là. Elle lâcha même un petit rire face à l’évocation qu’elle pouvait être une arme utile entre des mains expertes, tout en acquiesçant. Après tout, n’était-ce pas pour cela que Zarseen l’avait recruté dans les renseignements de l’APEX ?

« Superbe offrande ? répéta ensuite Isïana en observant les autres clients qui pour certains observaient en effet le duo féminin. Je peux te retourner le propos, puisque tu as la même posture que moi, rétorqua-t-elle ensuite avec un petit sourire en coin. Et si j’avais vraiment eu envie qu’un téméraire vienne, là, tout de suite, j’aurais simplement fait en sorte de mal attacher le haut de mon bikini. Un nœud qui se défait et des jolis seins qui voient la lumière du soleil est si vite arrivé ! … Ou la lumière artificielle, vu qu’on est sous terre. »

Elle haussa doucement les épaules. Elle savait bien que Dezira aurait compris ce qu’elle voulait sous-entendre. Non, clairement, la Twi’lek n’était pas venue pour épater la galerie. Enfin, pas consciemment, du moins, c’était une seconde nature chez elle. Elle n’était surtout pas venue pour se faire accoster par quelqu’un. Elle était suffisamment bien avec sa jolie comparse verte pour le moment. Cela étant, c’était prendre ses désirs pour des réalités.

Une ombre de plus en plus marquée attira l’attention de la Twi’lek, outre le regard de Dezira qui s’était levé. Isïana leva donc la tête, gardant cette même posture, tendant un peu les jambes pour éviter de se casser inutilement le dos. Un Devaronien ? Et plutôt mignon, de surcroît. Qui avait une vue imprenable sur le décolleté de la mauve de son côté. Elle aurait pu enlever son haut de bikini que ça n’aurait pas changé grand-chose à part les relâcher plus librement…

« Oui ?
- Salut. J’ai pas souvenir de t’avoir déjà vu ici, nouvelle ? lança-t-il d’un sourire charmeur, après avoir salué Dezira.
- En effet. Agent Malva, enchantée, répondit la concernée du même sourire charmeur, bien que plus sensuellement que pouvait l’être le Devaronien.
- Moi c’est Dock, ravi de te rencontrer Malva … ça te va bien.
- Merci… On peut t’aider ? demanda Isïana d’un sourire amusé, qui prit de court Dock l’espace d’un instant.
- Ah ! Non, non, t’inquiètes pas. C’était plus pour proposer l’inverse, tu vois …
- Oh ! Merci, c’est gentil. Je prends note, Dock. Mais pour l’instant ça va, Dezira me fait visiter les lieux …
- Ah … oui forcément …
- Et me visitera peut-être, si affinité … coupa Isïana d’un grand sourire riche en sous-entendu.
- Ah … oui forcé … »

Il s’interrompit en réagissant après coup au nouveau sous-entendu de la Twi’lek, coupé ainsi dans son élan de rebondir. Malgré elle, Isïana ne put que se mettre à rire face à la réaction du Dévaronien. Dock avait vraiment l’air totalement dépité. Ce qui se remarqua facilement, l’éclat de rire de la jolie mauve ayant attiré un minimum l’attention. A minima. La Twi’lek ne voyait pas Dezira dans cette position, mais elle imaginait bien que ça ne devait pas la laisser indifférente. Quel que soit le type de réaction, d’ailleurs.

« Bon … bah … profitez bien les filles, lâcha-t-il finalement en les saluant et s’éloignant déjà du duo féminin.
- Merci ! A la prochaine Dock ! »

Elle adressa un grand sourire, se recalant un peu mieux, tournant même, dos à Dezira du coup, pour le saluer de la main. Puis, elle détacha du rebord pour s’approcher de la jolie verte après quelques mouvements dans l’eau. Elle lui adressa un petit sourire malicieux, suivi d’un « Bah quoi ? » muet. Tout était dans le regard. Elle resta à une relative distance de Dezira. Suffisamment loin pour qu’elle ne se touche pas. Suffisamment proche en comparaison par rapport à leur entrée dans l’eau pour que Dock, et rapidement sa bande qui ricanait en le voyant venir bredouille aussi vite, se fasse des idées. Quand bien même la jolie verte ait pu dire explicitement qu’Isïana plaisantait.

« Où en étions-nous déjà ? … Oh, oui, le sauna ! … Moi ça me va très bien. Je vais sans doute te surprendre, encore, mais je n’en ai encore jamais fait. Et oui ! John détestait ça. Et ensuite … je n’ai jamais eu les moyens, ni l’opportunité de m’y faire inviter. Jusqu’à aujourd’hui. Donc … »

Elle sourit, profitant encore un peu de l’eau de la piscine. Dire qu’elle était comme un poisson dans l’eau aurait été sacrément exagéré, mais elle devait avouer que ça lui faisait du bien, de se vider l’esprit. Même si quelque chose la démangeait, malgré tout. Comme si quelque chose sonnait faux depuis le début, sans qu’elle puisse mettre la main dessus.

Finalement, après quelques minutes, plus ou moins longues selon l’appréciation de chacun, Isïana finit par sortir de l’eau, pour se rincer rapidement sous une douche, s’éloignant un instant de Dezira. Elle observa la réaction des autres membres des renseignements, et très probablement de Dock qui avait dû la suivre du regard. Sans que Dezira lui dise, la Twi’lek avait bien saisi que le Devaronien était un coureur de jupons. Ou de maillots de bain, dans le cas présent. Ricanant intérieurement, elle fit un petit clin d’œil à Dock quand elle capta son regard, avant de vite passer à autre chose.

« Je te suis pour le sauna, indiqua ensuite Isïana en revenant à hauteur de Dezira, en souriant. Et je me demandais. Cela se voit déjà facilement, mais vu le choix du maillot de bain, ça me fait me demander. Tu fais beaucoup de sports ? Dont la natation, peut-être ? »

Écoutant la réponse de Dezira tout en la suivant vers le sauna, Isïana mit finalement le doigt sur ce qui la dérangeait depuis quelques instants dans la piscine. Cela la fit froncer subitement les sourcils, dans une réflexion intense. Elle se reprit rapidement, pour ne pas rater une phrase de la jolie verte.

Elle observa celle-ci un instant. Mais pas spécialement pour mater, ce coup-ci. Davantage sur sa démarche, sa posture. Certains auraient même pu dire son aura. Dezira était clairement une femelle alpha. Sure d’elle. N’ayant pas peur de se faire détrôner par quiconque. Exactement comme pouvait l’être Isïana. Elle avait toujours eu le profil de la femelle alpha. Elle n’avait jamais eu l’occasion de le montrer pleinement. Jusqu’ici du moins. Elle vint à se dire que c’était exactement ça qui avait attiré l’œil de Zarseen sur elle. S’il y avait une chose que la Twi’lek avait saisi sur la géante mandalienne, c’est que cette dernière était une chasseuse née.

Isïana avait toujours été intriguée, malgré tout, que Zarseen se soit intéressée à elle. Mais en mettant en relief avec Dezira … Est-ce que le but n’était-il pas au fond de pousser la jolie verte dans ses retranchements ? La Twi’lek ne connaissait pas encore les autres membres des renseignements qui auraient le même profil qu’elle ou Dezira. Mais cela se sentait clairement que Dezira était la « reine » en la matière. Isïana trouvait que ça concordait trop bien avec le fait que la géante mandalienne lui avait parlé directement de la plus petite verte, en comparaison, quand la mauve avait évoqué le fait de faire des rencontres. Outre le fait que Dezira n’arrêtait pas de trouver Isïana étonnante et intéressante.

En soit, peu lui importait, à vrai dire. Mais c’était bien connu, quand eux alphas se rencontraient, cela finissait en guerre territoriale, avec deux issus possibles. Soit l’une mangeait l’autre – sans que ça soit forcément au sens premier de la définition – soit cela finissait en cohabitation et les deux en ressortaient encore plus forte. Est-ce à ça que Zarseen jouait avec Isïana ? Voir si la jolie mauve arriverait à survivre dans ce monde de requins ?

Dans tous les cas, c’était l’objectif de la Twi’lek. Elle avait beau être une bleue, enfin, une nouvelle, dans le milieu des renseignements de l’APEX, elle aussi avait son vécu, et elle n’allait clairement pas se laisser marcher sur les pieds. Si elle s’entendait avec tout le monde, tant mieux. Si ce n’était pas le cas, tant pis, mais il n’allait clairement pas falloir lui chercher des noises !

« Hm ? lâcha Isïana, réalisant que Dezira venait de l’inviter à entrer dans un sauna où il n’y aurait rien qu’elles. Oui, pardon. »

Elle retrouva un sourire de façade, mais un sourire quand même. Elle aurait bien le temps de repenser à cela une autre fois. Pour l’heure, elle était uniquement là pour prendre du bon temps avec une magnifique créature. Le boulot, elle s’en occupera ensuite.

Elle entra donc avec curiosité à l’intérieur du sauna, suivant les indications de Dezira, et notamment de prendre une serviette pour s’asseoir dessus. Il y avait en tout cas une chose qu’Isïana savait, puisqu’on lui en avait forcément déjà parlé. Pour bien en profiter, il fallait être nu. La Twi’lek se mit donc dos à la jolie verte et retira d’abord son bas de bikini, lentement, très lentement. Puis elle détacha le haut. Posant le tout sur le banc à côté d’où elle s’asseyait finalement, face à Dezira.

D’un petit rictus, elle prit soin de bien écarter ses jambes, offrant une vue sans pareil à la jolie verte, pour décider de s’asseoir en tailleur. Au final, seule sa poitrine restait visible, qu’elle ne prit cette fois-ci pas soin de la mettre plus en valeur que ça.

Le message était clair : « Tu as vu Dezira, mais tu ne toucheras pas pour le moment ».

Isïana écouta attentivement la longue réponse de Dezira. Il fallait dire qu’au final, il y avait de quoi parler. Elle observa donc la jolie verte pendant ce temps-là, arrêtant de toucher ses lekkus, croisant simplement ses bras sur sa poitrine.

Elle eut un petit sourire en coin. Isïana était le genre de personnes qu’appréciait Dezira ? Pourquoi ça ne le surprenait pas plus que cela ! Elle leva ensuite un sourcil à la précision sur le potentiel. Un mot qu’elle avait bien trop entendu de la bouche de Zarseen, d’ailleurs. Elle en était bien consciente de cela. Elle aurait pu en jouer, d’ailleurs, se montrer même exigeante et capricieuse. Mais pour cela, il aurait fallu qu’elle soit née ailleurs que dans l’espace d’APEX. Elle imaginait très bien qu’ici, il valait mieux éviter. Et de toute façon, ça tombait bien, ce n’était pas dans son caractère.

Elle eut un nouveau petit sourire en coin. Une Dezira en début de carrière ? Tiens donc … Elle n’eut guère l’occasion d’y réfléchir car la jolie verte parla de mentor. Elle plissa le regard. Il était donc bien question d’une formation, d’une façon ou d’une autre. De qui pouvait-il bien s’agir ? Elle n’eut même pas besoin de l’entendre de la bouche de Dezira. Isïana l’avait compris d’elle-même à peine s’était-elle posée la question. Intéressant. Très, intéressant.

Elle écouta la suite, sur comment la jolie verte s’auto-jugeait. C’était tout autant intéressant pour la mauve. Encore plus, si elle devait être son mentor. Elle ne savait pas encore quoi en penser. Mais elle aurait tout le loisir de le faire par la suite. Un point la fit tiquer par la suite. Elle aurait bien pu le lire plus tard dans le dossier de Dezira, mais quitte à y être autant lui demander directement. Même si elle avait déjà une bonne idée là-dessus. Et avant de répondre aux questions qu’elle lui posa, elle. Oh, Isïana se doutait qu’elle y allait y avoir droit. Elle aurait pu même être déçue, dans le cas contraire.

« Comme tu dis, je n’ai pas lu ton dossier. Encore. Qu’est-ce que cela signifie, devoir récompenser quelqu’un ? demanda-t-elle directement, tout en se remémorant ensuite les différentes questions de Dezira pour formuler ça simplement, le temps que cette dernière lui explique.

Sinon, donc, qu’est-ce que moi je pense de toi ? Hm. Pour ce qui est d’aimer. De ce que j’ai vu pour l’instant, ton sens de la répartie, ton air confiant. Comme si rien ni personne ne pouvait t’atteindre. Une prestance qui s’accompagne avec un physique avantageux que je n’évoquerai que rapidement, du coup, appuya-t-elle d’un petit sourire amusé.

C’est ce qui me viendrait à l’esprit, là tout de suite. Pour ce que je n’aime pas, maintenant ? Hm … laissa-t-elle traîner, son regard faisant de même sur Dezira. Tes seins. Trop goût à mon goût. Et je ne parle pas nécessairement par jalousie, bien entendu. Je n’ai pas à me plaindre de mon côté. Si on parle purement du mental. Hm … Je ne sais pas encore. Je n’ai rien vu jusqu’ici qui me déplaise réellement. Et ne va pas croire que je continue à te draguer, pour le principe, ou non. Je ne vois vraiment pas quoi dire de négatif.

C’est pour ça d’ailleurs que je suis pour le moins flattée d’être ton élève, du coup. Même si, je n’aurai pas acceptée de l’être par une personne moins qualifiée que toi, pour être honnête. Je l’aurai mal pris, je pense. Quant au futur de notre relation ? Hm … Tu es bien pressée pour me demander cela aussi rapidement, d’un sourire en coin avant d’enchaine rapidement.

Mais elle est légitime. Et je m’attendais à ce qu’on me la pose, dès le lendemain de ma rencontre avec Zarseen, pour être tout à fait honnête. Il est normal de se demander si je serai si fiable et fidèle que cela. Je me serai presque inquiétée, le cas échéant. Donc, est-ce qu’il y aura une néo Isïana ? C’est une bonne question. Je t’épargnerai l’insupportable réponse à base de : seule l’avenir nous le dira.

Déjà, il y a une chose à bien comprendre avec moi, qui n’est peut-être pas visible dans mon dossier. Cela ne saute pas aux yeux forcément dans mon attitude jusqu’ici, mais à juste titre. Je sais apprécier les personnes qui méritent d’être à ma hauteur. C’est probablement très hautain de ma part, je ne saurai dire, mais j’ai toujours été ainsi, commenta-t-elle en haussant les épaules. La seule que je respectais vraiment, c’était Farar. Dommage pour elle qu’elle ait trahit APEX. J’ai simplement saisi l’opportunité qui m’était tendue. Donc, est-ce que je vais t’utiliser à terme ? Est-ce que je vais faire de même pour le Triumvirat ? Hm.

A priori, non, il n’y a pas de raison à cela. Je ne cherche pas le pouvoir, pour le pouvoir. Je ne suis pas non plus du genre à exploiter les gens, pour le plaisir de le faire. Tu dois t’en douter, vue d’où je viens. Si je dois le faire, si j’en ai l’utilité, je le ferai sans sourcilier, bien entendu.

Mais une chose est sure. Sans même parler du fait que je suis suffisamment intelligente pour savoir que ce serait une bêtise sans nom de me mettre à dos les hautes instances d’APEX, et Farar est aussi là pour me le rappeler, j’apprécie la mentalité de notre gouvernement. Je n’ai pas de raison d’aller voir ailleurs. Et l’argent ne m’intéresse pas. Enfin, ne m’intéresse plus, précisa-t-elle en tapotant doucement le bout de son lekku.

Donc m’acheter, risque d’être compliqué, en soi. Ensuite à quoi j’aspire ? Est-ce que je le sais moi-même, dans le fond ? À partir de là, oui, on pourrait éventuellement parler d’une Néo-Isïana. Je n’ai pas de but précis dans la vie. Je veux dire par là, on m’en verra où il faudra selon les missions qui me seront confiées. Mais en dehors de cela ? Je ne suis pas matérialiste ni attiré par l’argent. Je ne cherche pas le grand amour. Je ne cherche pas le pouvoir. Qu’est-ce qui me reste d’autres que servir ma nation ? Oui, bon, passer du moment entre amis, travailler, le sexe, tu pourrais me citer par exemple.

Je n’ai pas d’amis pour l’instant. Bon, j’ai un mentor, désormais, c’est déjà un bon début, tu me diras. Le travail ? Lié à servir APEX. Le sexe ? Dans le fond, c’est un peu affilié aussi. Il ne faut pas croire, je pourrais très bien m’en passer si nécessaire, d’un air très sérieux.

J’apprécie quand je pratique, bien entendu. Enfin … depuis que je suis libre du choix de mes partenaires, je m’entends. Mais je ne serai clairement pas en manque si on devait m’enfermer dans le noir pendant des semaines … bon là, un peu quand même, mais tu m’auras compris.

Et j’anticipe une possible question, maintenant que j’y pense. Où je situerai mes limites ? Difficile à dire. Si on met de côté l’aspect purement limite physique, je ne risque pas de mettre un Wookie au tapis, tu t’en doutes bien, je pense que les adeptes de la Force seraient ma plus grande crainte, si je me retrouvais en situation de faiblesse à cause de cela. Pour le reste … Alors là … Je pense que Zarseen venait me voir disons … d’ici quelques mois pour me dire que je devais me marier avec l’impératrice impériale pour des accords diplomatiques poussées à faire tout ce qu’elle veut sur moi, ou même autre exemple me faire engrosser par un gros sénateur Twi’lek corrompu pour créer un scandale en allant jusqu’à faire naître … je pense que ça me ferait à peine sourcilier une seconde. C’est écrit sur mon dossier, j’imagine. Je n’ai aucun scrupule de ce genre. »

Elle sourit et s’étira à nouveau, bougeant un peu au passage. C’est qu’elle commençait à s’engourdir un peu, à rester ainsi immobile. Elle finit même par se redresser entièrement, pour s’asseoir plus classiquement, abandonnant la position en tailleur. Elle respira plus lourdement. C’est que la chaleur du sauna commençait à se faire sentir. Et Isïana n’était clairement pas aussi sportive que Dezira qui ne devait pas être plus dérangée que cela, supposa-t-elle.

« D’autres questions, ma très chère mentor ? demanda-t-elle d’un sourire en coin. Sinon, c’est sympathique. Le sauna. Tu as prévu qu’on fasse autre chose, ensuite ? »

Isïana avait donc vu juste pour les récompenses que devaient fournir Dezira. C’était plus une confirmation, donc, qu’une réelle information. Elle avait du coup acquiescé à la notion de sacrifices. On ne peut qu’en faire avec une telle profession, de toute façon. La Twi’lek était très lucide là-dessus.

Elle se demanda après coup, comment la jolie verte avait d’ailleurs pu prendre sa longue explication. Pour une fois, elle avait répondu très spontanément, sans être forcément calculatrice. Enfin, si, d’une certaine manière. Elle savait pertinemment qu’être ainsi franche avait dû surprendre au moins un peu son interlocutrice. Mais il y avait une raison très simple à cela, après tout.

Avant tout le reste, Isïana était avant tout très pragmatique. Elle savait désormais pertinemment que Dezira était capable, à court ou long terme, de vraiment cerner les motivations et ce qu’elle était réellement. À partir de là, quel intérêt de partir sur une base de mensonges ? Au contraire, révéler directement ses cartes à sa toute récente formatrice, c’était montrer qu’elle savait très bien la situation et comptait en jouer. De sa petite expérience, elle avait remarqué qu’ironiquement, dire la vérité à des personnes qui s’attendaient à des mensonges avaient plus tendance à les faire douter et créer une réelle confusion qu’autre chose …

Elle se mit à rire à la première remarque de Dezira ensuite, puis le rire laissa place à la curiosité. Un défi ? Tiens donc. Elle fut d’autant plus intriguée que la jolie verte évoqua la possibilité pour la mauve de refuser en faisant référence avec le travail. À quoi pouvait-elle donc penser ? Elle s'amusa avant à prendre la question rhétorique au premier degré ...

« Alors, tout d’abord, pour que vous ne m’ayez pas recruté plus tôt. Ce n’est pas à moi qu’il faut poser la question, non ? commença-t-elle d’un sourire en coin, presque moqueur. J’y ai cependant réfléchi, bien entendu. Je dirai qu’il y a deux possibilités.

Soit Farar a fait en sorte que je sois sur de l’espionnage soit trop faible pour que vous ne vous intéressiez pas, surtout que j’ai toujours été en électron libre par rapport à leur gang. À partir de là, difficile pour vous de vraiment voir mon … potentiel.

Soit Zarseen et Venom en étaient totalement conscients depuis le début. Mais ils devaient avoir des doutes sur la fiabilité de Farar, soit depuis le début, soit au fur et à mesure. Et avec sa manie d’ignorer les droïdes … soit dit en passant, là-dessus, je ne me ferais plus avoir non plus … donc, sa manie d’ignorer les droïdes, elle a très bien pu lâcher des commentaires compromettants pour elle. J’ai bien saisi que le fait que je balance Farar était une sorte d’entretien d’embauche. Cela ne me surprendrait pas que plutôt que perdre son temps à infiltrer quelqu’un dans le gang de Farar, Zarseen a pu simplement attendre le bon moment pour venir me voir.

Tu n’auras qu’à lui demander à l’occasion, s’amusa à ajouter la Twi’lek d’un clin d’œil, avant de reprendre un air plus sérieux. Et donc, un défi ? J’ai toujours trouvé cela très enfantin. Aussi bien d’en proposer, que d’en faire. Mais après tout, je serai l’élève, je peux bien faire un écart et être un peu enfantine, lâcha-t-elle d’un ricanement ironique. Admettons donc que je relève le défi. En quoi consiste-t-il au juste ? »

Oh. Ce. Genre de défi. Hm. Pourquoi pas ? Isïana devait avouer être assez neutre à l’idée. Clairement, elle n’allait pas sauter au plafond à l’idée. Quand bien même le fond était plus que séduisant. Pour le coup, elle comprenait mieux la notion de défi. Elle se mit en effet à supposer que l’idée venait sans doute de Dezira directement, et pas nécessairement de plus haut. Même si elle imaginait bien que ça ne leur dérangerait pas au Triumvirat comme situation.

Mais elle ne voyait pas de raison particulière de refuser non plus. Elle pouvait bien mettre quelques jours de côté son apprentissage de la haute-société des consortieux pour faire cela. Mais cela laissait une marge de manœuvre assez faible. Et de quoi trouver de quoi paraître humaine, aussi. Ce qui n’était pas un détail des plus négligeables, très clairement. Et elle ne risquait pas de devenir albinos, se sectionner les deux lekkus et se faire greffer des cheveux. Ne restaient plus que l’illusion, comme les hologrammes, qui lui sembla le plus simple et évident.

Et pourquoi il fallut que sa première pensée fût Zax, du coup ? Isïana soupira intérieurement. Elle n’avait clairement pas prévu de la recroiser de sitôt, celle-là ! Ni encore moins l’envie, d’ailleurs. Elle l’imaginait en plus déjà la harcelait de questions techniques pour savoir si tout se passait bien avec son implant. Pour ensuite dire que ça ne pouvait qu’être bien, vue que c’était elle qui l’avait fait … Mais, bref, elle voyait très bien où la jolie verte voulait en venir. La Twi’lek acquiesça une fois le discours de Dezira terminé.

« Je vois. On a connu plus gentil, comme premier défi. Directement dans le vif du sujet. En soit, ça me plait. Je prendrais le temps de me renseigner plus en détails sur ce monsieur, bien entendu, ponctua-t-elle d’un sourire en coin. Et de trouver un défi en retour, par vengeance, ça va de soi. Mais comme tu as dit, j’ai au minimum soixante-douze heures. Donc, ça me laisse encore un peu de marge pour profiter d’un peu de temps avec mon mentor, non ? »

Isïana se releva ensuite, restant debout devant Dezira, ne cachant rien. Oh, oui, elle n’avait pas raté une miette de la vue que lui avait offerte la jolie verte suite à son murmure. Ni le court contact physique. Mais ce n’était pas pour cela que la Twi’lek n’était plus assise. A la place elle vint remettre son maillot de bain tranquillement. C’est presque si elle n’aurait pas siffloté pendant. Sauf que ça ne correspondait pas vraiment à son caractère.

« Du coup, j’ai assez profité du sauna, de mon côté. Une petite douche s’impose. Une dernière envie, du coup ? demanda-t-elle une fois revêtue de son bikini turquoise. Ou le mentor renvoie son élève au travail ? »

Elle eut un petit sourire en coin. Elle avait évoqué un massage un peu plus tôt. Mais elle devait avouer que finalement, l’envie n’était plus là. Elle repasserait en profiter une fois le défi passé. Qu’elle le réussisse ou non, d’ailleurs. Cela étant, elle était plus que confiante là-dessus. Si elle devait s’inquiéter d’une chose, c’était uniquement d’arriver à être prête dans les temps et de pouvoir le faire, ce défi, c’était tout.

À partir de là, cela se voyait bien qu’Isïana s’en fichait un peu, dans le fond. Que les jolies vertes et mauves arrêtent là leur petit moment de détente, ou au contraire le prolonge. Même si elle devait avouer que le sauna lui avait ouvert l’appétit …

Isïana ne put s’empêcher d’avoir un petit sourire en coin. Oh, oui, ça qu’elle avait du potentiel, elle l’avait bien entendu. Et dans le fond, elle l’avait toujours su, de toute façon. Si ce n’était pas le cas, ça aurait fait longtemps qu’on aurait arrêté de l’exploiter, d’une façon ou d’une autre. Elle aura haussé les épaules à la remarque sur la complexité de la tâche et levé un sourcil au fait que c’était avant tout le fait d’avoir accepté le défi qui satisfaisait le plus Dezira. Que devait-elle en déduire ? Oh, elle aurait bien le temps de le comprendre par la suite …

En parlant de la suite. Quelle suite ! Nous parlons de la douche, bien entendu. Et oui, bien entendu que ce ne fut pas des plus calmes. Car, déjà, encore une fois, Isïana remarqua qu’il n’y avait qu’elle et Dezira. Cela faisait un peu trop de coïncidence pour la mauve qui finit par bien comprendre que la jolie verte était suffisamment connue, et reconnue, dans le spa, pour faire en sorte que quand elle allait quelque part, personne ne vienne la déranger. Un détail très intéressant que l’élève garda dans un coin de son esprit. Parce que pour un tel vestiaire banal, il n’y avait pas de raisons à ce qu’il n’y ait que toutes les deux.

Elle comprit rapidement pourquoi. Elle prit soin de vérifier qu’il n’y avait pas d’appareils d’écoute ou d’enregistrements dans le vestiaire. Quoi ? Elle avait toujours cette remarque de Zarseen en tête. Et vue ce qui allait se passer, il y avait de quoi finir en tête des visionnages sur les sites pour adultes de l’Holonet. Alors qu’au moins, là … cela laisserait le soin à chacun de se faire ses propres films, en ne sachant jamais le fin mot de l’histoire. Sauf si Isïana ou Dezira souhaitaient le raconter, bien entendu.

Enfin, peu importe, c’est avec un grand sourire satisfait que la belle Twi’lek, qui au moins n’avait pas le problème de sortir totalement décoiffée, et pas qu’à cause de la douche, pour le coup, se laissa sécher pour ensuite retourner au vestiaire et se rhabiller de sa robe légère et turquoise, accompagnée de Dezira. Oui, Isïana allait donc se rendre au restaurant avec un bikini en guise de sous-vêtements visibles. Et alors ?

Comme si la tenue de son mentor n’était pas plus provocante que cela ? Car, oui, clairement, après ce qui s’était passée sous la douche, la Twi’lek n’allait pas être indifférente à une telle vue. Disons, qu’elle le serait un peu moins qu’avant !

Isïana se remémorait justement un ou deux petits détails croustillants, quand elle sentit le pied de Dezira caresser la jambe nue de la Twi’lek, rendue possible grâce à la robe fondue que portait la mauve. Elle eut un court frisson. De surprise tout d’abord, mais d’appréciation également. Elle leva la tête du menu qu’elle lisait, ou faisait semblant de lire, puisqu’elle avait eu un ou deux flashbacks aqueux très récents, pour avoir un sourire en coin.

« L’apéritif ne t’as pas suffi ? Tu voudras le digestif après le repas ? »

Une phrase somme toute banale qui collait parfaitement au contexte du restaurant, pour une Twi’lek qui lisait la carte du menu. Mais Isïana ne doutait pas une seule seconde que Dezira ait compris le véritable sens de ses propos.

Elle interpella la serveuse. La Twi’lek avait déjà choisi. Un plat classique et sucrée typique de Ryloth. Non pas qu’elle accordait beaucoup d’attention à ce qui venait de la planète de ses lointains ancêtres, mais elle avait déjà gouté et apprécié beaucoup. De la viande proche du poulet, des épices, du caramel et une farandole de légumes croquants verts, jaunes et rouges, le tout conclut avec des pâtes d’une colonie de la Bordure Extérieure à la couleur bleue, pour sublimer le mélange de couleurs. Une petite salade coruscantii en entrée. Et pour le dessert … elle verrait plus tard, si elle avait encore faim.

« Je te fais confiance pour le choix du vin, indiqua-t-elle ensuite à Dezira, déviant un instant son regard de la serveuse. Et je prendrais un jus de fruits naboo, aussi. Sans alcool. »

Quitte à se faire inviter, autant en profiter. Et encore, Isïana n’avait pas joué le coup de regarder les plats et boissons les plus chères de la carte. D’une part elle savait que Dezira aurait pu payer sans aucun problème, d’autre part, elle n’avait pas envie de passer pour la lourde de soirée. Et l’avantage de ne pas demander de dessert ? Cela laissait l’opportunité à la jolie verte d’inviter Isïana à choisir sans compter. Et c’était là, où la Twi’lek pourrait se faire bien plaisir. Dans le cas contraire ? C’était un signe de personnalité de son interlocutrice. Quoi ? Bien évidemment que la jolie mauve fonctionnait ainsi depuis des années ! Et elle n’allait pas changer ses habitudes, bonnes ou mauvaises, tout dépend où on se place dans l’histoire, pour autant.

« Bon, et sinon. Si tu me parlais un peu plus de toi et ta rencontre avec Zarseen, tiens. Je suis curieuse d’entendre ta vision des choses. »

Car oui, c’était bien beau les anecdotes des missions de Dezira, mais la mauve avait aussi bien envie de savoir le commencement de ce qui était maintenant son mentor. Interrogation qu’Isïana estimait légitime, en tout cas !

Cela aurait été quelqu’un d’autre que Dezira …

Oui, clairement, Isïana aurait pris ça pour pur fantasme mythomane. Le genre qu’adore sortir les contrebandiers en herbe, car en général, quand c’étaient les vétérans, ils avaient autre chose à faire que fanfaronner pour draguer de jeunes demoiselles amatrices d’histoire. Non, dans ces cas-là, il y avait au moins un fond de vérité.

Peut-être que Dezira enjolivait un peu la réalité, romançant un peu sa rencontre avec Zarseen, et le reste du Triumvirat, à la réflexion. Mais dans l’ensemble, vu ce qu’elle savait désormais de la jolie verte assise face à elle, elle voulait bien croire que sa mentor disait la vérité. Dans le cas contraire ? Eh bien, elle mentait excellemment bien pour qu’Isïana se fasse avoir, et la hiérarchie mentor et élève avait toute sa légitimité.

« Merci. »

Elle acquiesça au serveur qui leur apportait déjà leur boisson et leur entrée. La Twi’lek observa le verre de vin local. Elle savait qu’il y avait des vignobles sur plusieurs mondes de l’APEX. Mais de là à ce que ça soit considéré comme du bon vin concurrentiel ? Elle l’ignorait totalement. Sans doute y goûterait-elle à l’occasion.

« C’est certain qu’en comparaison, mon recrutement par Zarseen est banal à souhait, commenta-t-elle finalement vers Dezira en prenant une gorgée de son jus de fruits naboo, la Twi’lek adorant ce mélange très sucré. Quant à d’autres questions personnelles ? » répéta-t-elle, amusée du clin d’œil de la jolie verte.

Isïana fit mine de réfléchir en piochant dans la nourriture d’un bout de sa fourchette. En réalité, elle avait fait un peu le tour. De ce qui l’intéressait à savoir, tout du moins. Elle pouvait très bien poser des questions plus futiles comme le style de musiques qu’aimait Dezira, sa couleur préférée, la dernière série qu’elle a pu regarder. Ce genre de choses. Dont la Twi’lek n’en avait que faire, en soi.

« Hmmm …, fit-elle en s’attaquant plus franchement à l’entrée, car après tout, elle avait faim ! Au sens propre. Pour le sens figuré, elle avait été bien rassasiée. Pour le moment, du moins. Pas spécialement à vrai dire, mais j’ai toujours quelques questions en stock, oui, indiqua-t-elle d’un sourire en coin, entre deux bouchées. Par exemple, est-ce que malgré ton travail qui complique la chose, quelqu’un qui te plaise vraiment ? Est-ce que tu as pu avoir des équipiers lors de missions, même si ce fut qu’une seule fois ? Est-ce que tu regrettes un acte passé ? Qu’est-ce que tu penses de ma performance dans les vestiaires ? Tu ne trouves pas Zarseen un peu … trop directe parfois ? demanda-t-elle d’une traite, prenant une gorgée ensuite d’un sourire amusée. Je ne t’en voudrais pas si tu as oublié une question … »
Elle lâcha un petit rire, puis reprit la dégustation de son entrée, qu’elle avait quasiment terminée, d’ailleurs. Il fallait dire que c’était plus joli que quantitatif. Elle imaginait cependant que le plat ensuite serait bien garni. Et, oui, elle avait glissé l’air de rien de noter sa performance sexuelle récente. En soi, la réponse lui importait peu. Elle était simplement curieuse de voir ce qu’elle allait lui répondre. Bien qu’elle n’aurait pas été surprise que Dezira réponde une bêtise, ou fasse comme si elle n’avait rien entendu, pour y répondre au moment où Isïana s’y attendrait le moins. En tout cas, c’est ce qu’aurait fait la Twi’lek à sa place !

« Et sinon … Hm ... Non, rien d’autres qui me vienne à l’esprit. Il faut dire, on a déjà bien discuté, à force. Mais si toi tu en as à me poser en retour, écoute, fais-toi plaisir. »

Elle reposa délicatement ses couverts sur la table, s’essuyant la bouche de sa serviette, pour prendre une nouvelle gorgée de son jus de fruits. Tout en écoutant les réponses de Dezira, elle prit le temps d’observer les clients proches. Non, personne n’avait relevé sa remarque. Ou du moins, personne ne le montrait.

Il faudrait qu’elles se fassent une sortie hors de la Citadelle à l’occasion, d’ailleurs. Là à la Citadelle, elle avait l’impression qu’il y avait des espions partout. Cela dit … ça ne changeait pas beaucoup par rapport à sa méthode de pensée actuelle. Mais quand même, un peu de ciel, de la verdure, un soleil naturel … ça donne une toute autre ambiance de restaurant.

Isïana leva un sourcil. Alors comme ça, la jolie mauve plaisait à la jolie verte ? Rien de bien étonnant, ce n’était pas comme si la Twi’lek ne l’avait pas déjà compris. Mais … ça faisait tout de même plaisir à entendre, elle ne pouvait pas vraiment le nier. Elle manqua de recracher une gorgée de son jus de fruits en entendant la remarque sur la codru-ji. Elle-même n’en avait jamais croisé, jusqu’ici. Mais elle avait très bien compris le sous-entendu, ce qui ne la surprenait pas plus que la phrase précédente, à vrai dire.

« Avec plaisir. Je suppose que les amis de mon mentor, sont mes amis, non ? »

Isïana ponctua la remarque d’un clin d’œil, terminant ensuite sa dernière bouchée d’entrée. Elle prit son verre ensuite à nouveau en main, s’amusant à le faire tourner un peu, regardant le fond du contenu coloré suivre le même mouvement. Elle acquiesça pour la suite. Une liste bien fournie, mine de rien. Elle-même aurait été bien incapable d’en dire autant. Ou, même de faire une liste tout court, à vrai dire. Oh, bien sûr, elle avait eu des partenaires d’un soir, ou de plusieurs soirs d’ailleurs, avec qui elle avait passé de très agréables nuits, et n’aurait pas hésité à les recroiser. Mais rien de bien exceptionnel aux yeux, certes très exigeants, de la Twi’lek. Jusqu’à rencontrer Dezira en tout cas. Elle avait décidément un je-ne-sais-quoi qui plaisait énormément à Isïana, et …

« Un droïde ? s’étonna  la jolie mauve qui, là, pour le coup, était prise de court. Je dois t’avouer que même si je suis très ouverte d’esprit sur l’autre, j’ai un peu de mal avec les droïdes. Même si je reconnais sans mal que certains sont bien plus intelligents que la moyenne organique, ponctua-t-elle d’un petit ricanement moqueur. Mais … bon …. Je ne sais pas. Sans doute que j’apprécie trop le contact de la chair. C’est là où tu pourrais me rétorquer qu’un droïde ayant un corps synthétique mais avec un simuli de peaux ou de chairs pourrait me plaire. Peut-être. J’avoue que je n’en sais rien. Je n’y ai jamais été confronté jusqu’ici, donc, je n’y ai jamais réfléchi, au final … »

Elle conclut sa phrase par un haussement d’épaules, alors qu’on venait débarrasser leur assiette finalement vide, en prévision du plat principal. Avant cela, la Twi’lek interrompit simplement le serveur pour lui demander également un vin local, désignant le verre de Dezira.

« Pardon, je t’ai interrompu. Les équipiers donc … »

Elle fit un petit sourire en coin, et écouta à nouveau la jolie verte, le temps de terminer son jus de fruits. Bon, c’était bon, mais tout de même un peu trop sucré à son goût au final. Elle acquiesça ensuite, pour la précision sur les regrets. Oui, elle parlait bien entendu d’un regret sur un choix, pas si elle aurait fait les choses différemment. Elle-même aurait fait certaines choses d’une autre manière, si elle avait toutes les données nécessaires quand une situation donnée s’était présentée. Et elle ne fut pas étonnée quand Dezira lui retourna la question, un peu après.

« Je n’oublie jamais de répondre à une question, rétorqua Isïana en soufflant un petit rire. Par contre, je ne répondrais peut-être pas dans l’ordre, on ne peut pas tout avoir, avec moi, ajouta-t-elle d’un petit sourire malicieux, tandis que sous la table, la Twi’lek rendait l’accueil de Dezira, glissant son pied le long de la jambe de son interlocutrice. Du coup, je commencerai par les regrets. À vrai dire, j’en ai eu un. J’utilise bien le passé, car je ne le considère plus ainsi. Comme tu l’as dit, certains choix négatifs peuvent entrainer à terme du positif. En l’occurrence, et je ne t’apprends rien, je pense, j’ai toujours regretté d’avoir mal préparé ma … libération. En a suivi mon lekku légèrement sectionné. »

Elle ponctua sa phrase en passant une main sur la prothèse cybernétique, juste au moment où le serveur revenait apporter leur plat à Isïana et Dezira, ainsi que le verre de vin d’APEX, pour repartir avec celui de jus de fruits vide de la Twi’lek. Elle prit directement une gorgée ensuite, curieuse. Pas mauvais, c’est vrai.

« Et donc, ça m’a frustré pendant de longs mois. Je me suis faite et refaite la scène des centaines de fois, à m’imaginer ce que j’aurai pu préparer différemment pour que ça n’arrive pas. Mais si ça n’avait pas été arrivé, je n’aurai pas galérer pour des crédits, je n’aurai pas rencontré Farar, et je n’aurai pas fini ici. Donc est-ce que je regrette maintenant ? Non, plus du tout. Je n’aurai jamais rencontré une si belle créature, sinon. »

Le petit sourire charmeur de la Twi’lek était clairement de trop, mais il était apparu tout seul. À croire que certains réflexes de dragues quand elle jouait un rôle commençaient à déteindre sur elle. Elle s’attaqua à son plat riche en couleurs ensuite. Elle avait tout le temps de répondre aux questions, après tout !

« Sinon, concernant le sacrifice ou non. Je dirai que ça serait circonstanciel. Tout dépendra si j’estime que parler est moins préjudiciable que ma mort. Je peux remercier Zarseen pour deux choses. Avoir réparé mon erreur du passé, ma prothèse cybernétique, donc. Et m’avoir donné un véritable but. Si je devais imager, je me vois comme un capitaine de cuirassé expérimental. Qu’est-ce qui préférable entre l’autodétruire et définitivement les technologies mises en place ? Ou le laisser aux mains de l’ennemi, en se disant qu’on pourra le lui reprendre avant qu’il puisse en tirer un bénéfice ? Si le second cas est impossible, ou trop risqué, l’autodestruction sera préférable. Le Triumvirat est au courant de ma position là-dessus, précisa-t-elle en haussant les épaules.

C’est assez simpliste comme méthode de pensées, j’en conviens, mais je trouve inutile de complexifier pour le principe de le faire. Ce qui du coup me refait penser à Zarseen. En réalité, je ne la trouve pas si directe que ça, j’ai juste tendu un appât pour voir si tu allais mordre, précisa-t-elle d’un sourire amusé. Ma véritable opinion là-dessus, pour le peu que je l’ai fréquenté, c’est qu’elle cache très bien son jeu, elle aussi. Sous ses airs très rentre-dedans, je la trouve très subtile. J’ai pris le temps de lire un peu son monde, sa culture, et je pourrais même ajouter sournoise comme descriptif. De toute façon, on ne peut pas être tout au sommet de l’échelle d’APEX sans l’être un minimum. Je veux bien admettre que nos trois chefs ont une bonne synergie et que ça donne le sentiment qu’il s’agit de trois personnalités totalement différentes alliées en une seule, sous la forme du Triumvirat. Oui, elles sont bien différentes, j’en conviens. Mais on ne me fera pas croire que Zarseen est uniquement une bourrine, que Venom est uniquement calculatrice et pragmatique …

Enfin, bref, je crois avoir répondu à la question, de toute façon. Qu’est-ce qui me restait ? … Ha oui. La réévaluation. Eh bien, si tu estimes qu’on a oublié quelque chose à évoluer, écoute, on trouvera bien le temps avant mon départ pour ma première mission officielle, quitte à faire appel à un autre examinateur, si besoin, conclut-elle d’un sourire en coin.

Et enfin, la chose la plus incroyable que j’ai faite, que personne n’arriverait à croire ? Alors là, tu sais, tu m’en demandes beaucoup. Je n’ai pas un palmarès semblable au tien. Pas pour le moment, du moins. Cela étant, j’imagine qu’il y a bien cette fois-là où j’ai participé à une orgie avec une dizaine de wookies … Non, je plaisante, évidemment, ajouta-t-elle ensuite d’un sourire. Ils étaient douze. Bref, non, plus sérieusement, je pensais à cette première fois avec Farar, justement … Quoi ? Mais, non, je ne parlais pas de coucherie, je parle de mission qu’elle m’avait donné. Elle n’a jamais su la vérité là-dessus. Enfin, elle a su le début, et la fin. Pas ce qui s’était passé au milieu. En l’occurrence, que le contrebandier que je devais draguer était paranoïaque à souhait, il s’était douté de quelque chose. Enfin, comme il était parano, il se doutait de chose qui n’existait pas, cela étant.

Bref, il a essayé de me piéger en faisant en sorte de m’arranger un rencard, indirectement, avec un rodien qui bavait sur moi. Sauf que ce contrebandier, avait des dettes et une prime sur sa tête. Donc, pendant que j’essayais de me dépatouiller pour qu’il évite de poser ses mains sur mes seins, et plus si affinité ça va de soi, on a eu deux Wookies armés jusqu’aux dents avec un … Mirialan je crois ? En tout cas, surprise, et les autres en face n’étaient pas là pour faire dans la dentelle. Le contraire de ce que je portais d’ailleurs à ce moment-là, d’ailleurs. Bref, alors que ce pauvre rodien bafouillait, je m’éloignais en éteignant subitement la pièce. Je te laisse imaginer le bazar ensuite, et la course-poursuite qui en a suivi, une fois qu’ils avaient compris que j’étais passée par la fenêtre ouverte … sur le vide. Quelle idée aussi de s’installer au vingt-deuxième étage, aussi … grogna la Twi’lek en roulant des yeux, tout en savourant le repas qu’elle appréciait, très clairement.

Heureusement, j’avais remarqué qu’il y avait une piscine privée, sur un balcon, trois étages plus bas. Bon, je n’avais pas du tout de marge, mais j’ai pu tomber dans l’eau et amortir la chute sans rien me casser. J’ai cassé la baie vitrée, heureusement, personne à l’intérieur, et j’ai piqué en vitesse un bikini, trop petit pour moi, et une robe légère de plage. Tout en ayant activé du coup l’alarme de l’appartement en cassant la vitre. Donc, j’ai dû vite trouver un double de clé pour partir avant que la sécurité arrive. En étant trempée à cause de ma chute dans la piscine. Bref, je prends l’ascenseur l’air de rien … pour croiser la sécurité qui montait à ce moment-là. Et les deux Wookies à l’entrée de l’immeuble.

L’air de rien, je fais demi-tour, je me faufile dans le service ménagerie, après avoir assommée une employée que j’ai planqué dans un placard, je me change en tenue de femme de ménage, et sort de l’immeuble en passant les deux Wookies. Sauf que le Mirilian, lui, ne s’est pas fait berner. Je m’enfuis dans une ruelle, poursuivie par les deux gros poilus. Puis une autre. Et une autre. Je me perds, pour tomber sur un vieux barbu assis dans un coin, une grande partie du visage dissimulé, dans un cul-de-sac, entre deux poubelles. Le clochard typique, en somme. Je me retourne, et à part me foutre nue en espérant que me faire violer éviterait que je me fasse tuer, je ne vois pas de solutions … »

Elle laisse durer un instant le suspens. Histoire de laisser à Dezira le soin de se faire sa propre histoire. Et le temps pour la Twi’lek de boire une gorgée et reprendre une bouchée de son plat qui avait quasiment disparu. Elle avait autant parlé que ça ?

« Sauf que le clochard, c’était un Jedi. Et pas le premier venu. Avant que je comprenne ce qui se passe, il n’y avait plus que lui et moi en vie. Je n’ai jamais su ce qu’il fichait là. Je l’ai regardé, son sabrelaser à la main, alors qu’il était devant moi. Et je n’ai pas attendu plus longtemps pour détaler. Je l’ai remercié en repartant, quand même, je ne suis pas une sauvage, précisa-t-elle en haussant les épaules. La fin de l’histoire ? Je suis allée dans une piscine, puis j’ai fait des boutiques me changer et je suis revenue voir mon petit contrebandier parano. Étant toujours en vie, alors que le rodien était mort. A priori aucun lien avec moi. Il m’a fait totalement confiance. Je l’ai poussé dans un compacteur à ordure le lendemain, quand j’ai eu les informations que je voulais. »

Elle conclut d’un petit sourire satisfait. Bon … le dessert. Est-ce qu’elle allait se laisser tenter, du coup ? Elle n’avait plus faim, à vrai dire. Mais elle n’aurait pas dit non à céder à la gourmandise. Surtout après se rappeler cette histoire si croustillante. Quoi ? Ce n’était parce qu’Isïana avait toujours dit à Farar que ses petites missions s’étaient passées sans accrocs, que ça avait été la vérité !

« Voilà, je pense avoir fait le tour ! »

Isïana éclata de rire, un bon rire franc comme elle n’en avait que rarement, lorsque Dezira nota aussi bien les desserts que sa performance dans les vestiaires. Ce serait mentir qu’elle n’était pas sure si la jolie verte allait faire trainer ça pour une autre fois ou avant la fin du repas. Ou de la journée. Et, si elle s’attendait à une remarque du style « C’est la cerise sur le gâteau », quelque chose du genre, elle n’avait clairement pas vu venir une notation, au sens premier du terme. Neuf sur dix ? Eh bien … la Twi’lek pouvait s’estimer très flattée, et répondre qu’elle essaierait de faire onze, la prochaine fois.

Tandis qu’elle s’attaquait avec délicatesse, et énormément de gourmandise, à une pâtisserie aussi bien épicée que sucrée, à base de caramel, pâte à chou et de crème, elle écouta la nouvelle question de son mentor. Pour lever un sourcil, posant un instant sa cuillère sur la petite assiette contenant son dessert, un air songeur dans le regard.

« Tu es bien la première à me poser une telle question … commença-t-elle, d’un air amusé. D’un autre côté, il n’y aurait bien que toi, et quelques rares personnes dans la galaxie, pour avoir ce type d’interrogation. Et je peux répondre, ce n’est pas comme si j’avais un quelconque tabou là-dessus. Mon dossier parle pour moi, là-dessus, j’en suis certaine. Maintenant, quelle fois je pourrais choisir ? Oh ! Si … bien sûr … »

D’un petit sourire malicieux, elle reprit sa cuillère pour reprendre une bouchée de son dessert. Quoi ? Il était bon, elle avait bien droit de profiter, non ? Oui, il y avait aussi un peu pour faire mariner Dezira. Pour la forme. Isïana savait bien désormais que la jolie verte n’allait pas être impatiente pour si peu. Si déjà elle avait sourcillé, ça aurait été pas mal aux yeux de la Twi’lek.

« Celle-là, je ne sais pas si elle est quelque part dans mon dossier. En tout cas, rien à voir avec ma précédente employeuse. C’était plus … personnel, ponctua-t-elle d’un sourire un brin carnassier. Trois personnes que je voulais voir mortes. Une femme, son mari, et un autre homme. J’ai couché avec un, j’ai joué l’amoureuse prête à le suivre partout. Une grosse brute, ça va de soi. Mon postérieur s’en rappelle encore … Bref. À côté de ça, j’ai drogué la femme après l’avoir espionné plusieurs fois, dans une cantina. J’ai entre autre apprise qu’elle trompait son mari depuis longtemps, sans qu’il le sache. Autant dire que l’un et l’autre, ça a  terminé en une chaude nuit, elle et moi. Je dirai sept sur dix, ajouta-t-elle d’un clin d’œil.

Bien entendu, j’ai tout holofilmé. En gardant les passages qui m’intéressent. De là, je me suis arrangée pour que tout ce petit monde se retrouve au même endroit. Je ne sais plus qui a tiré en premier. Peut-être le mari sur sa femme ? Ou l’autre a voulu me tirer dessus, s’est loupé et a blessé le mari qui a riposté ? Je t’avoue que j’ai un peu oublié quel a été le rapport de police. Oh ? Et moi ? Eh bien … je me suis vite cachée dans la penderie de madame le temps qu’ils s’entretuent. Avec l’amant caché de madame. Collé l’un à l’autre. Je me suis mise à genoux. Le temps que ça se calme … »

Elle laissa sa phrase en suspens, laissant Dezira s’imaginer la suite. À y repenser, c’était vraiment une situation étrange. Enfin, ce n’était ni la première ni la dernière qu’elle rencontrerait, à n’en pas douter. La Twi’lek ne pouvait pas avoir une vie normale, c’était contre-nature chez elle. A vrai dire, elle s’inquièterait, si ça commençait à le devenir.

« Je l’ai tué lui aussi, ça va de soi. Il était hors de question d’avoir un témoin. Et tu n’auras je pense pas trop de mal à savoir qui étaient les personnes concernées. Je pense que ça peut coller à la plus dangereuse et inusitée. Pour la plus excitante, cela dit … Je pense qu’il me reste encore à améliorer ma performance d’évaluation, pour en avoir une. »

Elle eut un petit sourire en coin, terminant son dessert, et croisa les bras sous sa poitrine, croisant les jambes. En tout cas, un excellent restaurant, elle retiendrait l’adresse, à n’en pas douter. Ce qui ne l’empêcherait pas de se chercher d’autres lieux de restaurations pour autant, cela dit.

« Du coup, tu m’invites ? Ou je dois sortir ma carte de crédits ? ... Oh. Et je tâcherai de trouver comme une grande, quelle aurait été ta réponse à cette question. Il faut bien que l'élève s'entraîne, non ? »

« La suite ? »

Isïana leva un sourcil, après un sourire satisfait de leur petit jeu. Bien entendu, l’une comme l’autre pouvait payer le restaurant. Autant quelques semaines en arrière, la Twi’lek aurait demandé cela avec un intérêt évident. Autant là, ce n’était qu’une question de principe. Et c’était plus amusant aux yeux de la jolie mauve que l’une, ou l’autre, paye tout, que séparé. Et elle fonctionnait comme ça, de toute façon.

Par contre, elle n’en avait pas vraiment prévu une, de suite, cela dit. Pour dire vrai, à l’origine, elle avait quitté son appartement que pour aller rencontrer Dezira, comme l’avait suggéré Zarseen quelques jours plus tôt. Une proposition calculée, comme l’avait bien compris Isïana désormais. Mais c’était tout. Elle n’avait pas anticipé toute la suite des évènements. Du coup, alors qu’elle regardait l’heure indiquée sur un mur du restaurant, constatant que cela faisait mine de rien un bon petit moment que les deux allaient d’un bâtiment à un autre, elle fit une petite moue.

« Elle risque d’être chez moi, je pense. Je n’ai pas vue l’heure passer, il faut dire que mon regard était porté ailleurs, précisa-t-elle d’un petit sourire en coin. Et avant que tu ne me fasses la remarque, non, ce n’est pas pour une demande de réévaluation. Je suis sensée être contacter bientôt pour qu’on me fournisse mon vaisseau de transport. Ou en tout cas, me le présenter. Pour ma première mission. Bien entendu, je n’ai pas oublié notre défi. Cela va soi. »

Elle ponctua son propos d’un clin d’œil et une fois que Dezira avait payé pour toutes les deux, et que les deux femmes avaient quitté la table, sans que plus ne se déroule sous la nappe, elle invita la jolie verte à l’accompagner jusqu’à chez elle.

« Après tout, ça te permettra de voir à quoi ça ressemble. Bon, je te préviens tout de suite, ça manque encore de … personnalité. Mais ça viendra. »

Le trajet fut semblable à l’allée. Au détail près pour la Twi’lek qu’elle était cette fois-ci accompagnée, et non seule. Et elle constata mine de rien la différence. Seule, elle était encore une inconnue pour tous ici. Ou presque. Pour Dezira, ça semblait être l’extrême inverse. À moins qu’Isïana se fasse des idées …

« Mon chez moi, donc. »

Isïana tapa le code à l’entrée de son appartement, une fois qu’elles furent finalement arrivées à destination. Si la Twi’lek avait dit que le lieu manquait de personnalité, eh bien, cela restait assez suggestif. Elle avait tout de même un peu changé le design de l’appartement, qui lui donnait une apparence propre, bien loin d’ailleurs du style de celui de Dezira.

Si les meubles d’origine, dans des teintes blanches et gris clair, étaient toujours présents, les tapis avaient été totalement enlevés pour laisser place à une moquette blanche et un parquet blanc, donnant une vive luminosité, qui contrastaient avec des murs sombres, d’une teinte proche du duracier. La couleur venait des coussins, draps et nappes dans des teintes bleutées, rouges et pourpres, mais également des nombreux, très nombreux pots de fleurs suffisamment larges et lourds pour être difficilement porter à deux mains, même pour un Wookie. En leur sein, des fleurs exotiques de différents mondes aux couleurs arcs-en-ciel, qui accueillir les deux femmes de différentes odeurs fleuries et enivrantes, pour qui sauraient les apprécier.

En outre, le sentiment immédiat qui transpirait en entrant, c’était le rangement. Tout était à sa place, bien ordonné. Même les quelques livres et datapads étaient rangés par ordre alphabétique visibles sur une étagère. Par contre, il n’y avait encore peu de souvenirs personnels mis en avant. Tout au plus Dezira put voir un hologramme d’Isïana plus jeune, à peine adolescente, dans un coin de la pièce, ainsi qu’une petite peluche de bantha très usée sur un canapé.

« Fais comme chez toi. Tu veux que j’aille chercher quelque chose à boire ? »

Isïana s’était attendue à la remarque de Dezira sur l’idée d’un rendez-vous galant dans d’autres circonstances, ce qui la fit sourire, plus que rire. Quant à l’idée de la séduction ? La Twi’lek laissa un simple silence en guise de commentaires.

Elle ne réagit pas plus que cela non plus à la réaction de son mentor sur ce qu’elle pouvait faire chez elle. A la place un sourire en coin s’étira sur le visage de la jolie mauve. Une erreur ? Non, non, c’était tout à fait calculé, bien au contraire. De toute façon, elle ne s’inquiétait que peu sur la sécurité du mobilier. Elle avait eu le temps de voir l’appartement de Dezira, après tout. On n’avait pas une telle décoration si on avait des pulsions destructrices et étranges…

« D’accord, je reviens, dans ce cas. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. La Twi’lek disparut dans la pièce dédiée à la cuisine, aussi bien rangée et aménagée que le reste. Elle pouvait sembler petite pour certains, mais cela devait être cinq fois plus grand que tout ce qu’elle avait pu avoir avant. On ne se marchait pas dessus, et il y avait même une table pour manger directement, si l’envie l’en prenait. Dans la pratique, elle s’en servait surtout comme plan de travail, soit pour cuisiner, soit pour lire sur un datapad, le temps de cuisiner, justement.

Pour l’heure, il n’y avait qu’un petit plateau avec justement un datapad qui trainait par-là, visiblement éteint. Dezira choisit le parfait timing, car en effet, Isïana fut de dos à l’entrée de la pièce quand elle arriva. La Twi’lek était en train de terminer un cocktail de fruits, comme en pouvait en témoigner un petit bol contenant épluchures de fruits variés et un petit mixeur silencieux. Les beautés de la technologie !

Même s’il ne l’était sans doute pas autant que la jolie verte, qui put voir un visage sincèrement surpris de son homologue mauve, qui s’était retournée après avoir glissé quelques subtiles gouttes d’alcool forts et fruités.

« Je n’ai pas dit le contraire, rétorqua Isïana d’un ricanement, une fois remise, très rapidement de sa surprise. Cocktail de la danseuse Twi’lek, je me suis dit que ça te plairait, ajouta-t-elle d’un petit sourire en coin. Si tu ne connais pas, c’est très fruité et doux, sucré. Jusqu’à tomber sur les petites gouttes d’alcool, où tu es subitement prise d’une très forte chaleur. Rien de désagréable. Enfin, pas pour nos races respectives, en tout cas. Je sais que chez les rodiens, ça les fait éternuer, précisa-t-elle d’un haussement d’épaules. Mais c’est mignon à voir. Bref, tiens. »

Elle tendit un des verres, tout en fixant Dezira ainsi en sous-vêtements. Chacun réagissait différemment à la chose, mais pour la Twi’lek, elle devait avouer avoir toujours plus trouvée une femme désirable en lingerie fine, que totalement nue. Totalement déshabillée, il y avait toujours chez elle ce sentiment que le jeu était fini, la mission était terminée. Alors qu’en sous-vêtements ? Il restait toujours cet ultime petit rempart à passer. Ce sentiment que malgré la réussite évidente, l’échec restait envisageable, de quoi la pousser à toujours s’améliorer. Enfin, l’esprit de la Twi’lek s’égarait un peu. Autant que son regard.

Elle se mit à rougir très légèrement. Isïana devait l’avouer. Dezira était forte, très forte. Elle n’était pas son mentor pour rien, après tout. Il était excessivement rare de surprendre Isïana ainsi, déjà, et en plus de la mettre en situation passive. Car, elle devait bien l’avouer, la Twi’lek ne savait pas trop sur l’instant comment trop réagir. Encore, elle aurait entendu la jolie verte arriver, elle aurait pu en quelques secondes trouver de quoi donner le change. Mais là …

« Si je veux vérifier ? Eh bien … proposer si généreusement, pourquoi pas ? Mais laisse-moi me mettre à l’aise aussi dans ce cas. »

Elle prit une gorgée de son cocktail, d’un sourire en coin, et tendit le verre à Dezira, et lui passant autour avec agilité, quitta la cuisine pour retourner à la pièce centrale. De là, elle se dirigea vers ce qui correspondait à la partie chambre de l’appartement. Sans pudeur, après tout, ce n’était pas comme si Dezira avait pu voir la moindre partie de la peau mauve de la Twi’lek, Isïana se mit totalement nue, posant avec délicatesse tout ce qu’elle portait sur le lit. Elle déplaça ensuite deux portes de placard coulissantes des deux mains pour révéler une partie de sa garde-robe. Oui, elle aurait pu demander à les rendre automatiques, mais Isïana préférait le faire elle-même. Bref, elle fit une petite moue, puis opta pour une longue nuisette turquoise aux motifs de petits nuages. Non, elle n’était pas transparente, celle-ci. Enfin, à part au niveau du ventre et tout le long du dos. Après tout, elle était sensée recevoir un appel …

« Donc, nous disions ? »

Isïana souffla un rire. Décidément, passer du temps avec Dezira était vraiment rafraichissant pour la Twi’lek. Un terme qui aurait surpris plus d’un. En général, on penserait plus à chauffer l’atmosphère. Il y avait nécessairement un peu de cela. Elle n’aurait pas rougit un peu plus tôt, sinon. Mais quand même bien, c’était agréable de pouvoir être … naturelle. C’était le mot. Sans doute l’une des rares fois, si ce n’était la seule, qu’elle l’était avec quelqu’un d’autre. C’était un poil euphorisant également. D’où sans doute, son excellente humeur.

Qui aurait pu être mise à mal par la question subite de Dezira après la réponse à la question de la jolie mauve, qui était venue s’asseoir sur le canapé, prenant son cocktail pour en boire une gorgée. Mais il n’en fut rien, c’était une question légitime, qu’elle s’attendait à ce que son mentor lui demande. Peut-être pas là tout de suite, aussi subitement, elle devait le concéder. Elle aurait pu faire mine de réfléchir à quoi répondre, mais il n’en était rien. La réponse était déjà toute faite depuis sa rencontre avec Zarseen et la promesse de l’emploi qu’elle occupait désormais.

« La liberté totale est utopiste, elle n’existe pas, énonça-t-elle comme une maxime. Les Hutts l’ont appris à leur dépend, à croire qu’ils avaient une liberté totale sur leur ancien territoire »

Elle eut un petit sourire un brin carnassier après cette remarque, pour prendre une petite gorgée à nouveau, ses joues reprenant quelques courtes couleurs quand elle tombait sur une goutte ou doux du chaud alcool du cocktail. Elle enchaîna ensuite, le plus naturellement du monde.

« Quant à cette question pratique, dans l’immédiat, me faire transporter me suffit amplement, dans le sens où j’ai l’esprit suffisamment occupé ailleurs, sans me disperser à apprendre à piloter que ça soit un véhicule terrestre ou un vaisseau spatial pour voyager à travers la galaxie. Venom et Zarseen m’ont déjà dit que j’aurai une navette privée avec un droïde navigateur, quand je devrais me déplacer d’une planète à une autre.

Dans l’immédiat, je suis donc les ordres, et je vais en effet d’un point A à un point B, sans avoir de marge de manœuvre, il est vrai. Mais je ne t’apprends rien que ça sera aussi en faisant davantage mes preuves, que les cheffes me laisseront sans doute plus librement choisir mon trajet.

Mais, oui, à terme, quand tout sera en place pour moi, que j’aurai pris mes marques, que la machine sera huilée, je pense qu’en effet j’apprendrais à piloter. J’ai toujours été une jeune femme autonome, je compte bien continuer à l’être le plus possible. Bien entendu, la collaboration reste toujours utile. Et agréable, fonction de la compagnie. »

La Twi’lek fit un petit clin d’œil à Dezira. Le jeu n’était toujours pas fini, après tout. Elle reprit une nouvelle gorgée, son regard se perdant à nouveau, ou une énième fois, plutôt, sur le corps de la jolie verte. Qui était bien trop mise en valeur avec de tels dessous sexys. D’autant plus qu’elle avait comme une image rémanente de la vue de Dezira proche d’elle quand elle l’avait surprise dans la cuisine. Et elle risquait de la garder en tête pendant longtemps …

« De toute façon, je serai toujours dépendante du Triumvirat, et de toi en tant que mentor, tant que vous ne me laisserez pas totalement décider de mes choix. Je ne m’inquiète pas, ça viendra un jour, ponctua-t-elle d’un sourire malicieux.

« Et je pense avoir fait le tour de la question. Et j’anticipe une potentielle suivante. Non, je ne pense pas que je serai dérangée à l’idée de mener à long terme des missions en binôme, mais pour ça, il faudrait que j’ai vraiment une confiance absolue en mon partenaire. Ou ma partenaire. Autant dire, que ça n’est pas prêt d’arriver.

D’autres interrogations ?»

Isïana hocha la tête machinalement. Oui, c’était certain qu’être une disciple avait ses avantages. Elle sourit en coin à la remarque de passer du temps avec elle. C’était vrai. Elle devait avouer qu’elle appréciait également cette rencontre avec Dezira. Sinon, elle aurait décliné l’invitation au restaurant un peu plus tôt, et elle n’aurait par élimination pas accueilli la jolie verte chez elle, avec un cocktail, et n’aurait pas été remerciée en retour avec une vue sur une poitrine rebondie dissimulée partiellement par des dessous affriolants. Ce qui aurait été dommage, tout de même.

La Twi’lek aurait pu également s’amuser à préciser que tous ses mentors, jusqu’ici, avaient fini morts. Soit directement de la main de la jolie mauve, ou d’un tir de blaster, bref. Soit indirectement comme cela avait été indirectement le cas avec Farar qu’Isïana avait livré à Zarseen. Mais, cela aurait été une note un brin négatif dans ce moment de complicité naissant, non ?

Elle se mit en tout cas rire, aussi bien au côté surjoué de Dezira qui aurait sans doute trompé une autre, mais certainement pas Isïana, qu’au malentendu qu’elle avait créé, vue la remarque de son mentor.

« En réalité, je parlais de toi. Mais effectivement, la galaxie n’est sans doute pas encore prête, de toute façon, ajouta-t-elle d’un sourire amusé. Mais oui, j’accorde difficilement ma confiance. Mais ça, tu le savais déjà en lisant mon rapport, commenta-t-elle en haussant les épaules, pour ensuite lever un sourcil interrogateur. Hm. Bonne question, à vrai dire. Si c’est dans le sens très gênée, il y en aurait à la pelle avant que … je vole de mes propres ailes »

La Twi’lek resta volontairement évasive. Elle se doutait qu’en lisant son dossier, elle devait connaître son parcours d’esclave préparée à être une bonne femme à marier docile comme un bantha, ce qu’elle avait fini par être jusqu’à réussir à tuer son mari qu’on lui avait forcé à épouser. Mais Isïana n’aimait pas en parler. Avec qui que ce soit. Même Farar, ce qui se rapprochait le plus de la personne proche pour elle ses derniers mois, n’en savait strictement rien. Peut-être que la jolie mauve l’évoquerait un jour à Dezira. Mais certainement pas le premier jour de leur rencontre, loin de là. Un restaurant. Oui. Une piscine. Oui. Du sexe torride. Oui. Parler de ça. Non.

« Maintenant, ensuite. Pour gênée, très honnêtement, je ne pense pas que je puisse en citer une. Il y a bien des moments où j’ai dû faire des tâches ingrates que j’aurai préféré éviter et disparaître sous le plancher, oui. Mais ça reste très léger, pour que j’en tienne vraiment compte.

Si maintenant c’est une situation, où il aurait mieux fallut que je ne sois pas là. Hm, j’imagine une rixe de cantina que j’ai déclenché malgré moi. Oui, la problématique de s’habiller juste avec un soutien-gorge et une jupe pour chauffer une cible, sauf que c’est quelqu’un d’autre qui commence à vouloir te tripoter, et que la cible le prend mal. Et que ça tourne à la vibrolame et au blaster. Bon, j’ai eu de la chance, j’ai juste écopé d’un bleu sur le crâne, et lui a fini seulement un mois dans une cuve à bacta. Bien entendu, le plus compliqué a été de filer avant que la sécurité ne s’en mêle.

Donc, voilà. Rien de bien exceptionnel. Car je ne considère pas que faire une fellation à un humain dans une ruelle sombre et être surprise compte réellement. »

La Twi’lek conclut sa réponse d’un haussement d’épaules et invita ensuite Dezira à lui raconter son incroyable anecdote. Elle prit également ensuite une nouvelle gorgée de son cocktail, presque terminé à force, et observa rapidement l’heure. Non, il y avait encore un peu le temps avant qu’elle reçoive cet appel, logiquement.

Le haussement de sourcil d’Isïana se fit de plus en plus marqué, au fur et à mesure que Dezira racontait son anecdote. Elle ne put retenir un petit rire au passage sur le conducteur de taxi. Non, ce n’était pas le genre de petite histoire que la jolie mauve pouvait raconter. Mais par contre, ça aurait très bien pu lui arriver, ça, c’était certain. Et vues les conséquences que ça entrainaient, elle espérait tout de même que ça reste à l’état d’hypothétique.

« Heureusement, qu’on ne vit pas ça tous les jours, non. La vie serait bien morne, sinon, ajouta-t-elle d’un petit sourire. Cela étant, ça sonne tout de même comme un vieux scénario de nanar érotique de la Bordure Extérieure … peut-être que j’étais déjà tombée sur une scène de sexe qui commençait comme ça … »

Elle fit semblant de puiser dans ses souvenirs, se tapotant nonchalamment la joue. Quoi ? C’était tout de même vrai que les scénaristes d’holofilms érotiques, si on pouvait les désigner ainsi en tout cas, débordait d’imaginations en la matière. Beaucoup trop, parfois, quand ça rentrait dans le vif du sujet. Mais c’était un autre débat. Et oui, on lui avait déjà proposé des choses … peu ordinaires à faire, parfois. Mais c’était là encore, encore un autre débat.

« Cela étant, le fait de me retrouver nue, sans que ça soit prévue, oui, ça m’est déjà arrivée plusieurs fois. Typiquement, la soirée chic, où prise d’inadvertance, elle se coince là où il ne faut pas, et se déchire. Forcément, c’était la robe de soirée sans soutien-gorge. Et, comme je devais coucher avec une cible précise ensuite, histoire que ça aille vite, et exciter la cible rapidement, je n’avais rien en-dessous.

Je ne te dis pas que la réputation que je me suis faite derrière. Enfin, la réputation de la commerçante de start-up Twi’lek à la peau bleu, aux yeux violets et aux tatouages de roses qui recouvre son dos. Bref, peu de chances que les personnes présentes remontent jusqu’à moi.

Et comme tu vas me poser la question. Oui, j’ai eu ce que je voulais, ma cible s’est empressée de voler à mon secours pour m’amener dans une chambre du riche hôtel loué pour un séminaire, le temps qu’on me trouve une tenue de remplacement. Largement de quoi faire ce que j’avais prévu. Et comme ainsi grimée, je correspondais exactement à son fantasme … autant dire que ça n’a pas été très difficile de le convaincre, précisa la jolie mauve d’un sourire malicieux.

Mais, typiquement, je ne le considère pas réellement comme une honte, parce que d’une part, je ne suis pas vraiment pudique, donc ça ne me gêne pas d’être dénudée devant quelqu’un. Et surtout, j’ai pu mener mon objectif à bien, sans de réelles conséquences désastreuses pour moi.

C’est certain que si j’y avais été sans être déguisée, que j’aurai été fichée femme facile dans le milieu, et que ma cible m’aurait regardé de travers … je l’aurai clairement pas prise aussi bien. »

Elle ponctua finalement son propos d’un haussement d’épaules. Elle termina son cocktail de son côté ensuite, le reposant sur la table basse du salon. Si on lui avait dit qu’elle raconterait un jour cette anecdote, elle n’y aurait pas pensé. À vrai dire, il fallait déjà se retrouver dans un contexte où en parler. Et comme Isïana n’était pas du genre à raconter sa vie, la vraie, au premier venu. C’est ce qui continuait de l’intriguer, d’ailleurs. La facilité à laquelle Dezira arrivait à la faire parler d’elle. Bon, se confier, ça serait largement exagéré dans l’immédiat. Très largement exagéré. Ce dont la Twi’lek racontait depuis le début d’après-midi à la jolie verte, elle aurait pu potentiellement en parler à d’autres. Pas à n’importe qui, cela étant.

« Bon … »

Elle lâcha simplement ça, en s’étirant doucement, changeant de position pour s’asseoir en lotus, tirant sur le tissu de sa nuisette pour qu’elle recouvre bien ses jambes, puis fixa Dezira.

« Ce n’est pas tout ça. Mais on fait quoi, maintenant ? Tiens d’ailleurs, tu comptes passer la nuit chez moi, ou rentrer plus tard ? »

Elle ponctua sa question d’un petit sourire malicieux. Oui, c’était bien de papoter, mais Isïana en avait eu sa dose pour la journée, au final. Et elle continua à fixer la jolie verte après son interrogation. Quoi ? Le jeu n’était-il toujours pas en cours ? De ce qu’elle savait, elle n’avait toujours pas reçu son appel pour permettre tout ceci à l’arrêt. Ou, en pause, en tout cas …

Isïana roula des yeux à la réponse de Dezira sur le fait de rester dormir chez elle. Et plus si affinité. Et bien entendu, l’affinité était tellement présente qu’elle en aurait pu être palpable, et ça aussi bien la jolie mauve que la jolie verte en étaient conscientes. Très bien conscience.

Dans tous les cas, elle secoua lentement la tête, ses deux lekkus se balançant paresseusement dans le mouvement, pour signifier que la border et lui raconter une histoire n’était pas nécessaire. Enfin, pour l’histoire, c’était déjà fait, d’une certaine façon. Et il n’y en avait eu plus qu’une.

Elle allait proposer à Dezira un nouveau verre, ou quelque chose à manger éventuellement, malgré l’heure tardive. Enfin, Isïana n’était pas réellement fatiguée mais l’hologramme indiquant l’heure dans un coin de son bureau lui le confirmait. Sauf que ce fut l’instant que choisit son comlink pour sonner. Ha ! Enfin !

« Oh. Deux secondes, appel important. »

Sans en ajouter plus que cela, la Twi’lek se dirigea vers son bureau, quittant sa position assise pour se lever, plissant un court instant sa nuisette. Elle ne fit donc pas attention particulièrement à la réaction de son invitée sur l’instant, allant décrocher.

Pourquoi un comlink, d’ailleurs, alors que la conversation par implant neural avait tout ce qu’il y avait de banals de nos jours ? Une préférence d’Isïana. Ce n’était même pas une question de faire vieux jeu, ce n’était clairement pas le profil de la Twi’lek. Non, non, elle n’appréciait tout simplement pas discuter en présence de quelqu’un qui n’avait que la moitié de la conversation. Bon, elle soupçonnait Dezira, et probablement beaucoup de résidents de la Citadelle, d’être en mesure de capter la communication par leurs propres implants neuraux. Mais c’était une habitude qu’elle avait gardé. Autant dire que Dezira n’avait pas besoin de réels efforts pour arriver à suivre l’essentiel de la conversation.

« Oui, oui, c’est moi. Agent Malva. C’est un appel assez tardif, Chalii, vous savez ?
- Ha ? lâcha-t-elle, sa voix accompagnait de plusieurs bruits métalliques rebondissant sur le sol. Hé merde ! … Ouais bon, certes. Bref. Votre vaisseau de transport est prêt, Zarseen et Venom m’ont mise au courant de votre situation.
- Oui, je ne sais pas piloter. Du moins, c’est préférable que quelqu’un de plus compétent là-dessus s’en charge.
- Oui, oui, on m’a prévenu. Le droïde pilote est déjà prêt.
- Un droïde pilote … répéta la Twi’lek d’une petite moue blasée … ça ne se laissait pas séduire un droïde ! Je vois …
- Bref, du coup, je vous attends au hangar D-17. Je vous envoie la position.
- Ha, merci … »

La jolie mauve allait ajouter autre chose, jusqu’à voir la réaction de Dezira face à la discussion. Il fallut toute l’expertise de la Twi’lek en maîtrise de soi, pour ne pas éclater de rire. Le type de rire qui sortait du plus profond de son être, comme l’était cet air incrédule de son mentor. Isïana ignorait si Dezira continuait à jouer, et était dans la réaction exagérée, ou si elle était naturelle, mais en tout cas, elle allait garder cette tête de la jolie verte en mémoire.

« … Mais le soucis, c’est que vous avez mis un peu de temps, et je suis actuellement un peu occupée.
- Occupée ? Comment ça ? À cette heure-ci ?
- Oui. Déjà je suis en nuisette, donc le temps de m’ha ...
- Je n’ai pas besoin de ces détails !
- … de m’habiller donc. Et puis, visiblement l’Agent Dezira semble, si j’en crois ses signes, suggérait qu’on pourrait reporter ma visite à demain ? suggéra-t-elle d’un ton malicieux, faisant un clin d’œil complice à la concernée, alors qu’un petit silence s’était créée à l’autre bout du fil.
- Ah. Oui. Je vois. Nuit. Dezira. Je vois, je vois. Bon, à demain alors. Et ne tardez pas trop, j’ai pas que ça à foutre moi !
- Promis, je passerai le plus tôt possible. »

Un petit raccrochage de comlink ensuite, la Twi’lek observa Dezira d’un petit sourire en coin, pour ne pas dire provocateur. Elle lui fit un petit signe de l’index de la rejoindre, pour ensuite reposer son comlink sur le bureau.

« Donc, nous disions ? Ha non, fin de la conversation ... »