Quand elle était revenue de sa première réelle mission dans le Consortium Eternel, qui était une toute autre histoire d’ailleurs, Isïana ne s’était pas attendue à devoir repartir aussi vite, mais pour l’espace de Zeltros cette fois-ci. Cela l’avait pour le moins intriguée, jusqu’à ce qu’elle ait l’explication du pourquoi du comment par le Triumvirat au complet.

Au final, entre Zarseen qui trouvait simplement une occasion de créer un peu plus de chaos entre les trois superpuissances galactiques, Hope qui ne devait plus dormir la nuit à l’idée d’avoir cette technologie en main et Venom qui … eh bien, là-dessus, la Twi’lek était un peu indécise, mais elle supposait que comprendre les autres factions allaient tenter de s’approprier l’objet tant convoité était une raison amplement suffisante pour l’avoir convié et confier cette mission.

Si elle n’était au courant d’aucunes autres personnes des renseignements d’APEX sur cette mission ô combien vitale, elle avait du mal à croire qu’elle soit la seule qui poserait les pieds sur le monde de Zeltros. Elle se demanda si Dezira serait de la partie, également. Une petite voix dans sa tête lui chuchotait que non, sans réellement avoir de consistance à une telle pensée. Dans tous les cas, elle serait toute seule, ça, c’était évident.

Pourquoi ? Tout simplement, déjà, parce qu’il n’y aurait pas une étiquette APEX collée sur son front. Ou épinglée sur sa culotte. Non, l’Agent Malva allait pour une durée indéterminée, Manae Querassa. Une délégataire de HoloVoyage Extérieure, une compagnie créée de toute pièce avec une fausse adresse sur Bespin, plusieurs docks d’un chantier naval orbital de Rothana en sa possession, et une fusion récente avec plusieurs petites sociétés de moindres importances dans le milieu, le tout avec un dirigeant riche à la tête de tout cela. Le crédo était de pouvoir recréer du tourisme partout dans la galaxie, passant outre les forteresses stellaires. Une idée folle, par un PDG tout aussi fou, ou visionnaire, tout dépendait le point de vue. Le profil qui ne choquerait pas dans une telle assemblée, sans qu’on s’y attarde plus que cela.

Même si Isïana n’était pas dupe, elle savait pertinemment que le moindre petit détail serait étudié et analysé sous tous les angles. C’est pour cela que la jeune Togruta qui lui faisait aujourd’hui de secrétaire, répondant au joli nom, au moins pour la Twi’lek, d’Alershaa Phaal n’était même pas au courant de la réelle présence de la Twi’lek sur Zeltros. La jolie Togruta à la peau orangée et aux longues tentacules crâniennes blanches et bleues ne connaissait Isïana en effet que depuis quelques jours. Les deux jeunes femmes s’étaient rencontrées sur Rothana, justement. Cela avait permis à la jolie mauve de se faire une idée plus générale de la personnalité d’Alershaa, mais surtout de donner l’impression une fois sur Zeltros que le duo n’avait pas été créé la veille pour le lendemain. Ce n’était évidemment pas tout à fait fluide dans leur relation professionnelle, mais c’était amplement suffisant pour donner le change aux yeux de la Twi’lek. Et surtout, si jamais pour une raison improbable, on remontait jusqu’à la véritable identité de l’Agent Malva … eh bien ils pourraient s’amuser à torturer la pauvre Togruta autant qu’ils le désireraient, ils n’obtiendraient aucune information. Quant à Isïana ? Aucune chance qu’elle se fasse attraper. Vivante, tout du moins.

« Je dois reconnaître que la vue est sublime.
- Vous parlez du quartier ? Ou de moi ? demanda Isïana, dans un petit sourire en coin, qui valut quelques couleurs apparaître sur les joues de la jeune Togruta.
- De la tour Paxton, bien sûr, Madame ! Je ne me permettrais pas de juger votre physique.
- Vous auriez pu. »

Isïana eut un petit ricanement alors qu’elle utilisait un petit datapad pour fermer à clé son vaisseau personnel, ou comme la Twi’lek s’amusait à le décrire parmi les renseignements d’APEX, son « véhicule de fonction ». Elle remit en place un bracelet en or à son poignet gauche, vérifia que le pendentif en forme d’étoile composé d’un magnifique cristal du collier en argent qu’elle portait était bien centré et que le voile léger et noir recouvrant l’intégralité de ses lekkus, dont un ensemble semi-transparent, n’était pas froissé. Déjà qu’Isïana était plutôt maniaque en temps normal, Manae était sensée l’être encore plus …

Un petit courant d’air sur la plate-forme d’atterrissage fit claquer un pan de sa robe de soirée fondue au décolleté plongeant, au tissu doux, luxeux et de couleur noire et bleu nuit. Somme toute simple et sobre, par rapport à ce que pouvait porter habituellement la jolie mauve, mais qui lui donnait un air de femme fatale. Il ne lui aurait manqué qu’un blaster et une vibrolame pour avoir le cliché de l’espionne d’holofilm à grand budget. Sauf que ce n’était pas ici le but. C’était la raison pour laquelle, aussi bien Isïana qu’Alershaa, étaient totalement désarmées. La Twi’lek se demandait bien si la Togruta aurait su se servir d’un pistolet ou encore pire un fusil d’assaut si on lui en avait mis un dans les mains.

« Nous sommes convenablement en avance, Querassa, par rapport à l’horaire d’ouverture.
- C’est parfait, allons-y. »

Elle passa le contrôle de sécurité de routine. Isïana n’en était pas aux premiers Zeltrons qu’elle croisait, loin de là, et resta pour le moins assez insensible à la beauté du personnel de l’astroport. On ne pouvait pas en dire autant d’Alershaa, qui se reprit rapidement en voyant le regard sévère de la Twi’lek.

La raison de leur venue donnée, les contrôles d’identités réalisés ; les taxes, l’entretien et le plein de carburants payés, et enfin, on laissa les deux jeunes femmes arpentées librement les lieux. Oh, et Isïana fit tout de même attention à prévenir que son droïde astromécano avait un comportement … singulier, restant vague. Une forte tête, en quelque sorte, mais qu’il ne fallait pas s’en inquiéter outre mesure.

Elle laissa très vite de côté ce détail pour se concentrer sur la suite. La fameuse tour Paxton. La Twi’lek faisait comme si de rien n’était, suivant les indications d’Alershaa d’une démarche lente et le visage fermé, mais elle observait la ville avec une curiosité qui aurait pu être enfantine si elle s’était laissée aller. Elle n’était jamais venue sur Zeltros, contrairement à ce qu’indiquer sa fausse biographie trouvable sur Holonet et bidonnée de A à Z, cela allait de soi. La jolie mauve était impressionnée à quel point Venom arrivait à prendre une somme considérable de détails négligeables dont tout le monde se désintéressaient pour former une fausse vie crédible à souhait. Cela allait de soi qu’elle avait dû apprendre par cœur la plupart de ces petits détails avant d’arriver sur la planète. Du moins, elle avait complété le tableau après avoir fait la rencontre d’Alershaa. Donner une anecdote banale et tout le monde n’y verrait que du feu. Une pensée qui aurait fait rire Dezira, sans doute.

« Nous y voilà. »

La Twi’lek sortit de ses songes, et de son observation de l’environnement, au demeurant très festif comme elle s’y attendait. Effectivement, l’immense tour sortait clairement du lot. En tout cas, de leur champ de vision. Isïana avait pu apercevoir d’autres gratte-ciels ici et là pendant la descente dans l’atmosphère.

Cependant, l’adjectif festif perdit vite de consistance quand Isïana et Alershaa purent accéder au grand-hall du rez-de-chaussée. Déjà, rien que voir le cordon de sécurité des gardes en face, donnait tout de suite le ton. La Twi’lek allait pour présenter son carton d’invitation, et celui d’Alershaa au passage, mais comprit vite que ce n’était pas la peine pour le moment. Sans doute cela viendrait-il en se dirigeant vers les ascenseurs que semblaient bloquer tous ces gardes de Zeltros.

La jolie mauve n’avait pas d’ailleurs répondu à la Togruta quand celle-ci lui avait demandé combien cela avait coûté, la première fois. Un investissement pour l’avenir avait-elle simplement répondu. C’était bien, cela sonnait énigmatique et sure de soi. Dans la pratique, Isïana n’avait aucune fichu idée de la quantité de crédits que le Triumvirat avait dû sortir, d’on ne sait où, pour avoir accès à un tel carton d’invitation. Et l’avantage qu’Alershaa n’était strictement au courant de rien ? Ce fut que s’il devait y avoir une personne stressée qu’au dernier moment, l’invitation ne soit pas valable, ça aurait été Isïana. Autant dire que ce ne fut certainement pas le cas, et c’est fut le plus naturellement du monde que les deux femmes se retrouvèrent donc au milieu de cette assemblée. Et quelle assemblée !

Dire que la Togruta se sentait intimidée était un euphémisme. Même pour la Twi’lek, ce n’était pas quelque chose qu’elle était habituée à voir, et son esprit ne sut pas trop l’espace d’une seconde comment réagir. Voir tous les profils de la haute société galactique, civils ou militaires d’ailleurs, réunis au même endroit, sans chercher à s’égorger … c’était quelque chose d’atypique. Isïana n’osait imaginer le chaos que ça créerait de faire exploser une bombe ici, à cet instant. Cela aurait beaucoup plus à Zarseen dans le principe, tiens. La Twi’lek aussi. Mais certainement pas avec elle au milieu, ça, non.

Relativement discrète, elle observa également les présents. Même si à l’inverse, elle ne put éviter bien évidemment quelques regards curieux sur elle, soit parce qu’elle était une illustre inconnue pour beaucoup, soit pour son physique qui était quelque chose de plus classique, soit pour son trait jeune, à elle et Alershaa. Il fallait dire que les deux femmes semblaient assez dénoter par rapport à l’âge moyen de l’assemblée.

En tout cas, du côté d’Isïana, elle reconnaissait quelques têtes connus ici et là. Dit autrement, elle avait remarqué quelques profils qu’on lui avait indiqué de surveiller en priorité. Il n’y avait pas tout le monde, sans doute arriveraient-ils plus tard, et à l’inverse, elle notait des profils intéressants dont on ne l’avait pas spécialement briefé au préalable. En somme, que du beau monde à espionner. Isïana aurait été comme au paradis. Même si l’enfer aurait été plus judicieux comme terme, pour une personne extérieure aux renseignements.

La Twi’lek sortit de ses pensées en entendant une voix très singulière. Sauf que déjà qu’en général, cela ne se remarquait que peu ce changement subtil d’attitude, elle était comme un glaçon depuis l’extérieur. Une âme de glace dans un corps qui ne promettait que chaleur. Une dualité qui pouvait parfois faire tourner les têtes, ou en tout cas donner envie aux forts caractères d’adoucir la jolie mauve. Oh, non pas que ça serait sans doute la préoccupation des personnes présentes qui aurait les yeux rivés rapidement sur bien d’autres choses.

Et dans l’immédiat sur ce Zeltron qui dénotait vraiment de tout ce qu’Isïana avait pu voir jusqu’ici. Elle devina sans mal qu’il devait s’agir du commissaire-priseur, avant même qu’il ne se présente. Alec Hunnigan. Le briefing qu’on avait donné à la Twi’lek pronostiqué avec une faible marge d’erreur qu’il s’agirait de cette personne en particulier qui allait s’en occuper. À le voir et à l’entendre, la jolie mauve comprenait très bien pourquoi. Il se dégageait d’Alec un sentiment d’assurance, de confiance et de charisme. Isïana tourna la tête furtivement vers Alershaa. Oui, le genre d’homme où une jeune Togruta pourrait dire « Oui Monsieur ! » à tout et n’importe quoi. Cette dernière sembla malgré tout capter le regard de sa supérieure et se reprit comme si de rien n’était. Dans le fond, la mauve commençait à l’apprécier cette petite.

L’une comme l’autre, nouvelles venues, écoutèrent donc avec attention les propos du Zeltron. Les instructions étaient somme toutes assez claires. La Twi’lek aurait pu interpeller un employé pour le principe mais elle préféra s’en abstenir. A la place, elle fit signe d’un mouvement de tête à son assistante de prendre la direction des ascenseurs, ce que la Togruta fit d’un hochement tout autant silencieux qu’Isïana.

C’était finalement le moment de montrer leurs cartons d’invitation. Comme prévu, le duo féminin put passer comme beaucoup. Ou tout le monde ? De rapides regards à gauche à droite, sans compter les personnes déjà passées avant elles, lui permirent d’émettre un doute sur cette impression. Personne n’avait l’air d’être refoulé. En tout cas, si c’était le cas, cela ne protestait pas le moins du monde. D’un autre côté, qui aurait été assez idiot pour tenter de s’incruster dans une telle vente aux enchères ? En réalité, Isïana avait eu immédiatement une liste bien trop longue en tête pour s’y attarder. Non, idiot mais en mesure de pouvoir essayer, aurait été plus juste. Et là, tout de suite, il n’y avait plus grand monde qu’elle avait en tête…

« Oh …
- Moi également, je ne m’attendais pas à un tel choix décoratif. »

Pour le coup, le contraste donnait plus l’impression d’avoir fait un saut en hyperespace et être arrivé sur une autre planète, que d’être monté dans un ascenseur. Mais Isïana ne pouvait que reconnaître que c’était sublime. Et très certainement très cher, cela allait de soi. Elle ne préférait pas non plus essayer de chiffrer ce qui se trouvait dans les vitrines, que le contenu soit physiquement là, ou par hologramme. Elle en aurait eu le tournis, à n’en pas douter.

Elle s’attarda sur l’ensemble. C’était diversifié, il fallait l’admettre. Elle ne put s’empêcher de contempler plusieurs exemplaires de garde-robe d’anciennes reines de Naboo. Il y avait de quoi faire, mine de rien, si elles étaient réellement bien conservées. Elle s’étonna de voir des droïdes de combats de la Fédération du Commerce. Qui pouvait encore s’intéresser à ses abominables antiquités ? Des collectionneurs, peut-être ? …

En réalité, ce qui était le plus frustrant dans une mission pareil pour la Twi’lek. C’était de se dire qu’elle ne venait que pour regarder. Elle l’aurait bien prise, par exemple, cette magnifique robe semi-transparente d’une ancienne sénatrice de l’Ancienne République. Ou ce magnifique collier en cristal Luxum qui appartenait à un ancien Maître Sith dont le nom n’aura pas survécu aux millénaires. Mais d’une part elle n’était pas là pour cela, d’autre part … eh bien … elle n’avait pas les crédits pour. Il ne fallait pas croire que la jolie mauve était là pour se faire ses propres emplettes.

Il ne restait plus qu’à attendre la suite en continuant à faire semblant de se montrer intéresser. Et déprimer intérieurement le temps que ça passe …

Zeltros était une belle planète, connu pour bien des choses et loisirs et dont les locaux étaient portés vers la fête, entre autre, et le lieu où il se rendait avait une réputation certaines dans le domaine des loisirs pour fortunes: Les enchères.

Kyllen posa les yeux sur le datapad qu’il possédait encore, avec ses paramètres de mission.
Deux alliés d’importance au milieu des représentants standards a ce genre d'événement: un amiral et un membre des renseignements. Il saurait se faire connaître une fois souhaite, car oui, actuellement, il n'était pas en toge sobre, mais en une tenue un peu plus “haut de gamme” sans être dans les excès de chic. Bien sur, avec son air habituel, il était possible de penser à un jeune flambeur, pourri gâté, c'était d’ailleurs officiellement le cas. Assez officiel pour que des recherches en moins d’une semaine ne puissent mener nul part sauf si de trop hautes personnes s’en mêlaient. Mais dans l'immédiat, nul besoin de s'inquiéter.

Étrangement, l'idée de se déguiser venait de Maître Sarkandiel, il ne l’avait pas vue en toge et en y repensant, surement lui emprunterait-il l'idée pour les prochaines années, jusqu'à peut être, la transmettre à son tour un jour. Il espérait le plus tardivement possible.

Il n’avait pas grand choses, quelques informations sur un certain Amiral, quelques membres de la république et.. Naturellement, un nom de code en guise de contact des renseignements: Phoenix. Il sourit en repensant à ce moment ou on lui avait communiqué le nom. Il savait aussi que son nom était transmis, malgré une relative discrétion, a certaines personnes, afin qu’en cas de soucis, il serait reconnu et ses alliés pourraient savoir vers qui se tourner. Enfin certains le sauraient, pas tous, après tout, il était une ombre, il n’avait pas envie de se dévoiler. Lui de son côté, à quelques exceptions, il savait a qui se fier, seul “Phoenix” l'embêtait par sa discrétion légendaire.

Seul soucis, faire entrer de quoi se défendre au besoin. Mais cela, il y avait pourvu. Le seul point de son plan qui l’avait longtemps embêté avant qu’il ne finisse par se résoudre à faire démonter le sabre et demande à la république de le faire s’introduire par une équipe locale. Son katana, lui avait dû rester au temple. Mais voilà, quelques pièces détachés, rien qui ne pouvait pas passer inaperçu et qu’il ne pourrait pas reconstruire rapidement. Le cristal devenant alors un simple collier très chic certains diraient. Très rapidement à grand renfort de télékinésie au besoin et l’avantage de la force. Sur cette dernière, il se ferait discret. Très discret, comme une ombre à moins que le besoin s’en fasse sentir.

Il effaça les dernières informations de son datapad, détruisit et réduisit les stockage de la tablette presque en poussière et il fit disparaître le tout puis il se mit en route. Le speeder qu’il avait était à la hauteur du déguisement.

Son arrivée se fit simplement, sans aucun soucis. Dans un premier temps, il eut le droit au discours du commissaire priseur. Les règles étaient enregistrées, c'était simple, il avait lu le nécessaire, apprendrai à faire avec le reste. Il en profita pour balayer la salle du regard, s’essayant à repérer ses alliés potentiels. Certains étaient plus difficiles à trouver que d’autres sans utiliser la force, dans laquelle il diminuait autant que faire se pouvait sa présence, inutile de briller tel un feu dans l'obscurité. Seul bon point, au milieu de toutes ces personnes, il serait peut être plus difficile de le retrouver si un autre être sensible à la force s'était joint aux opposants de la république ou à tout autre groupe neutre présent ce soir.

Il finit par prendre un ascenseur. Les voix des personnes derrière lui discutaient calmement de certaines pièces. Il fit mine de s’y intéresser, se servant de quelques connaissances rapidement obtenues après avoir découvert une partie de la liste des objets mis aux enchères. La conversation continua quelques courtes secondes avant que la vue ne change. Effectivement, il fallait dire que leur hôte savait surprendre.

Kyllen sortir de l’ascenseur, continuant de discuter un peu, se fit même présenté à une ou deux autres personnes, c'était toujours enrichissant, mais il était temps pour lui de se fondre dans la masse. Il s'éloigna du groupe initia, puis il se dirigea vers quelques pièces.Appliquant le résultat de ses longues années d'expériences, disparaissent sauf pour des yeux experts. Il repéra différentes personnalités sur lesquelles garder un œil en même temps qu’il observait les futures produits qu’il y aurait aux enchères. Chacune des factions semblait avoir envoyé des officiels, mais ce qui intéressait Kyllen était plus  les agents non visibles, l'équivalent des “phoenix” de son camp, voir et il ne l'espérait pas, des siths.

Au bout de quelques longues minutes, il finit pas très loin d’un Kel’dor qui aux galons laissait deviner un amiral républicain, comme il avait pu le repérer un peu plus tôt. Il se mit pas loin et continua son repérage discret, la soirée venait tout juste de commencer.

Isïana lâcha un petit rictus moqueur en voyant l’attroupement de Hapiennes. Encore, si ce n’était qu’elles, voir, que les Matriarches du Consortium. Peu importe. Mais leurs cortèges de mâles dociles. À ne pas se méprendre, dans l’absolu la Twi’lek s’en fichait royalement, si les Hapiennes adoraient avoir des toutous. Elle-même ne pourrait pas, ça la gonflerait trop à gérer, mais elle comprenait l’idée. Non, le problème, c’est de les ramener dans une telle vente aux enchères. Elle et Alershaa ne seraient pas directement allées voir la partie concernant la haute-couture, elles n’y verraient rien. Bien que le terme de haute-couture pouvait être sujet à débat, quand on ne voyait parfois guère plus que ce qui pourrait constituer un bikini. Sérieusement. Qui dépenserait des fortunes pour une soi-disant tenue d’esclave qu’aurait porté une princesse alderaane chez un Hutt durant la lointaine période de la Rébellion contre l’Empire galactique ?

« Ils n’ont pas mis un ou deux zéros de trop ? demanda finalement la Togruta à Isïana, en voyant le nombre de chiffres qui précédait le symbole du crédit.
- Du tout. Bienvenue dans le monde de la mode, dans les enchères galactiques privées. »

Il n’aurait manqué qu’un ricanement ironique pour accompagner les paroles de la Twi’lek. Elle aurait pu après tout. Cela aurait été bien le genre de réaction de Manae Querassa. Mais l’envie n’était pas là pour Isïana, et ce fut pourquoi un silence suivit sa remarque, tandis qu’Alershaa semblait commencer à intégrer enfin dans quoi elle venait de mettre les pieds.

Tout en gardant cette robe semi-transparente qui ne la laissait pas indifférente, ayant déjà une idée bien en tête de quand et pourquoi s’en servir, qui impliquait la présence de sa mentor, Isïana en profita pour observer les autres présents, et surtout, qui regardaient quoi. Autant dire que la Twi’lek fut pour le moins intriguée de voir un officier républicain s’approcher de la petite masse amatrice, ou non, de mode. Puis, elle remarqua rapidement le pendentif en forme d’ancre. Elle dut faire une rapide réflexion mentale avant de resituer qui elle avait en face d’elle. Et ce fut l’évidence quand l’humain se présenta directement à Alershaa.

Celle-ci, d’ailleurs, fut pour le moins surprise sur l’instant mais clairement ravie de croiser Jonathan DuCade ici-même. Sans doute qu’un visage connu et amical, y était pour beaucoup. Et plus que cela ? Isïana remarqua sans mal le petit rougissement de la Togruta face au baiser chaste sur sa main. Autant on l’avait averti qu’elle n’était pas à l’abri qu’un membre de la famille DuCade participe à la vente aux enchères – à vrai dire, Isïana aurait trouvé le contraire plutôt étonnant – autant nulle part il était question d’un lien entre Alershaa et un membre de la noblesse de Rothana.

Il faut se préparer à toute éventualité. Oui, elle n’avait pas eu besoin de la remarque du Triumvirat pour le savoir. Et, elle avait envisagé ce cas de figure. Mais certainement pas sous cet angle d’approche. Sur le moment, la Twi’lek ne sut trop quoi en penser. Elle fixa plutôt le droïde en forme d’ampoule. Drôle de design, d’ailleurs, mais elle se demandait surtout qu’elle était sa fonction. Dans tous les cas, elle allait s’en méfier. Parfois, ça la faisait rire jaune, de se rendre compte qu’elle était devenue paranoïaque plus sur les êtres de métal que de chairs.

« Oh, ce serait un peu cavalier de ma part de dire ça, Jonathan, répondit la Togruta d’un sourire timide. J’accompagne Madame Manae Querassa à sa demande. Je travaille pour elle depuis peu, pour la société HoloVoyage Extérieure, comme secrétaire, pour mes connaissances poussées en composants aérospatiaux, vous devez vous en douter. Querassa, je vous présente Jonathan DuCade, un … très bon ami.
- Nous ne nous sommes jamais rencontrés, mais je sais qui est Monsieur DuCade oui. Enchantée de faire votre connaissance, commenta la Twi’lek d’un ton poli, s’inclinant avec souplesse. Et navrée de vous avoir voler mademoiselle Phaal, ajouta-t-elle d’un petit sourire en coin, qui valut un rougissement plus marqué de la concerné.
- Oh, vous n’avez pas à l’être, Madame, je suis ravie d’être sous vos ordres. Nous nous côtoyons Jonathan et moi dans un cadre essentiellement non-professionnelle, même si le travail est bien sûr un sujet de conversation récurrent, cela va de soi.
- Je vois. Même si ce n’est pas dans cette partie de la galerie que vous risquez de parler vaisseaux spatiaux, indiqua Isïana, regardant un instant à nouveau les sublimes robes présentées. Entre nous, je dois vous avouer que la courbe d’une robe sur une belle femme trouve autant son charme que la courbure du métal poli sur un yacht nubian, vous ne trouvez pas ? lança-t-elle à Jonathan, avant d’enchainer son propos. Par exemple, cette robe de l’ancienne sénatrice Twi’lek Taraa Vala me fait clairement de l’œil, précisa-t-elle en montrant la tenue concernée monopolisée du regard par cette fameuse Matriarche qui semblait déjà prendre les mesures pour son postérieur. Et celle-ci serait presque pensée pour être portée par mademoiselle Phaal. »

Cette fois-ci, Isïana désigna une tenue exposée un peu en arrière-plan, et qui visiblement ne susciter qu’un intérêt modéré. En tout cas, chez les Hapiennes. Il fallait dire que c’était une robe avec décolleté et dos nu pensé spécialement pour une Togruta. On pouvait même y lire qu’elle avait appartenue à une célèbre chanteuse d’opéra d’avant-guerre. La Twi’lek n’en avait strictement aucune idée, et faisait confiance à la description holographique, en tout cas.

De son côté, Alershaa sembla enfin remarquer la dite robe. Il fallait dire qu’il fallait pouvoir l’apercevoir entre deux Hapiennes montaient sur échasses – enfin, il paraitrait qu’on appelait ça des talons hauts chez les consortieux – et leur troupeau. Autant dire que la jeune Togruta bredouilla quelque chose allant entre le fait que ça lui irait sans doute bien, mais qu’elle était vraiment très chère pour ce que c’était, et ne le méritait donc probablement pas.

Isïana se contenta alors de commenter d’un petit sourire amusé. Il y avait bien des manières de se comporter quand on est membre des renseignements. Et la Twi’lek était lucide sur une chose. S’il fallait se faire des ennemis, il fallait aussi se faire des alliés. Semer ce soir quelques petites graines pour qu’Alershaa lui soit redevable dans un futur plus ou moins lointain et permettre un jour d’en récolter des fruits, était une bonne chose à faire. Et même si les fruits étaient au final pourris ou pas encore assez murs à la récolte ? Ce n’était pas bien grave, le seul effort aura été de planter les graines.

La Twi’lek laissa donc son employée Togruta dans l’embarras de la situation qu’elle venait de créer en tendant une perche à Jonathan pour faire plaisir à la jeune femme. Elle avait beau ne pas connaître particulièrement l’humain en particulier, elle s’était suffisamment documentée sur les manières de la noblesse DuCade pour comprendre qu’il en pinçait un minimum pour Alershaa et que toute occasion serait bonne pour séduire la timide Togruta.

A la place, Isïana observa à nouveau les autres personnes présentes, d’un air détaché. Ne pas se montrer par un profil en particulier. C’était simple sur le papier, mais dans la pratique c’était un effort de tous les instants. Déjà … elle n’avait vu aucune Sith qui aurait potentiellement pu la reconnaître de sa première mission pour APEX. C’était en soi plutôt bon signe, non ?

Tandis que la soirée avançait doucement, Kyllen avait trouvé le gant. Intrigué, il s’en était approché tout en prenant soin de le faire comme si le gant n'était qu’un des objets ayant attiré son attention dans une petite liste.

Ses instincts lui dictaient de le détruire et il n’aurait pas tort, mais il faudrait pour cela mettre la main dessus en dehors du bâtiment ou si la vente aux enchères partait en cacahuète, a ce moment la. Qui sait, peut être pourrait-il même demander de l’aide à l’amiral et a Phoenix pour le détruire. Cela dit, il resta un court moment avant d’entendre la conversation entre la hapienne et ses “conseillers”. Lui non plus, n’avait pas de tête de solution à proposer pour identifier l’objet, et à vrai dire, il pensait plus a comment le détruire au plus tôt et le plus efficacement possible.
Mais avant cela, il fallait acquérir l’objet convoité par la hapienne et être sur d'être celui qui l’obtiendrait et cela, c'était une autre pair de manche, pas sur que l’ordre accepte de payer des sommes folles pour mettre la main dessus se dit-il, un mince sourire se dessinant sur ses lèvres. Non, mais phoenix pourrait l’aider si les services de renseignements de la république avaient moyen d’agir ici.

Il s’approcha cependant du trio qui regardait l’objet sans trop se coller à eux, comme si il venait inspecter le gant de plus près, puis après avoir feint de la curiosité, il prit la parole comme se parlant à lui même, mais suffisamment audible pour que le trio et une ou deux personnes intéressées par le gantelet puissent entendre, le tout d’une voix amusée.

- Pauvre hère qui serait fou au point de penser pouvoir acquérir cela sans se retrouver avec des siths a dos. Pas sur qu’il ait le temps de rejoindre son monde natale en un seul morceau.

Il patienta un peu, comme intéressé une dernière fois, puis, secouant la tête négativement, il fit un pas ou deux pour s'éloigner, vers un autre objet de la collection. Avec un peu de chance, ce serait assez simple et dissuasif, sinon, tant pis. Il avait au moins eu la bonne conscience de les prévenir de faire attentions aux sith, un peu moins aux jedi, mais cela etait une autre histoire..

Mais il commençait à manquer de temps selon ses termes, et il était temps pour lui de se présenter un peu à l’amiral et à son troisième ou sa troisième comparse.

Après quelques minutes à feindre un intérêt pour les pièces exposés tout en se rapprochant de l’amiral doucement mais surement, il s'arrêta à quelques pas de distance, n'osant interrompre ce dernier avec une jolie rousse qu’il avait trouvé en cours de route.

Il s’attarda sur l’œuvre d’art un peu abstraite, la mine perplexe, curieux, mais il était aisé pour les personnes l’entourant de deviner qu’il n’était pas très connaisseur sur ce sujet la.
De l’autre côté, il se disait au moins qu’ainsi, si une personne souhaitait retrouver un miraluka avec qui ils avaient rendez vous, se mettre dans le champs de vision de la personne avec un air perplexe sans qu’il fasse lui le premier pas, c'était un bon moyen, si ses “comparses” avaient fait leurs devoirs. Bien sur, il pouvait lui faire le premier pas, mais il n’avait pas le souhait de le faire.

Finalement, Kyllen poussa un petit soupir comme vaincu par sa non capacité à comprendre ce qu’il avait devant lui ou ce que cela représentait, le second plus que le premier, mais c'était l’art, les goûts et les couleurs pouvaient varier d’un individu à un autre, peut être cela trouverait un acheteur.

« Mademoiselle Querassa, comme le disait un peu plus tôt Mademoiselle Phaal. Et que voulez-vous, Monsieur DuCade, la notoriété familiale possède ses avantages, et ses inconvénients. Et ne vous en faites pas, je sais tout à fait que le nom ne fait pas tout. Je ne serai pas ici, le cas échéant. Je suis issue d’une famille très modeste de Tatooïne, j’ai fait mon petit bonhomme de chemin, dirons-nous. »

Elle ponctua sa remarque d’un sourire entendu. Elle préférait ne pas trop s’étaler sur le sujet, Manae ne l’aurait pas fait. Et quant à Isïana en tant que telle, cela lui donnait de quoi prolonger la conversation si le besoin se faisait sentir. Il n’y avait rien de pire que balancer toutes ses anecdotes d’agent double dès le début et se trouver à court de commentaires spontanés par la suite. Cela, la Twi’lek l’avait appris à la dure. Et pas nécessairement que dans de bonnes conditions …

Mais pour le coup, après son court échange avec Alershaa, Jonathan s’était mêlé naturellement à la conversation. Dire qu’il n’avait d’yeux que pour la Togruta aurait été un euphémisme, mais l’attitude entre les deux intrigua un instant la Twi’lek. Ils donnaient le sentiment à celle-ci que le duo se connaissait depuis bien plus longtemps que l’impression qu’ils donnaient. Probablement qu’Isïana en apprendrait un peu plus au fil de la discussion, cela dit.

« Je vois que nous nous comprenons, commenta-t-elle, d’un petit sourire en coin, à la réaction de celui-ci à la comparaison initiale de la Twi’lek entre vaisseau et femme. Je ne peux qu’approuver, d’ailleurs. J’apprécie aussi bien le physique musclé d’un homme, que la courbe gracieuse d’une femme. »

Isïana ponctua sa phrase d’un second petit sourire en coin à l’adresse de Jonathan. De son côté, Alershaa ne savait plus vraiment où se mettre. Il n’y avait pas besoin de remarquer le rouge à ses joues pour s’en rendre compte. La Twi’lek soupçonnait même la prude Togruta de passer à côté des quelques sous-entendus échangés entre elle et l’humain. Cela étant, la robe désignée par Isïana permit à Alershaa de détourner son regard sans qu’on ne le remarque spécialement. Enfin, il y avait bien le regard moqueur d’une Matriarche Hapienne qui passait par là, avec sa petite troupe masculine, mais cela comptait-il vraiment ?

Dans tous les cas, ce fut un réconfort de courte durée. La Togruta ne semblait pas du tout s’attendre à une telle proposition. Ou du moins, Isïana songea plutôt qu’elle ne l’espérait pas. La Twi’lek dut retenir un soupir silencieux en voyant l’air ingénu de son employée provisoire, qui s’était mise à bredouiller. Elle n’allait pas devoir s’y mêler, tout de même, si ?

« La concurrence sera rude, dans tous les cas, commenta-t-elle finalement, laissant à Alershaa le temps de reprendre ses esprits. Et donc, pour une autre raison ? Je dois vous avouer que vous titillez ma curiosité, Monsieur DuCade. Qu’est-ce qui vous amène donc par ici, dans ce cas ? Je veux dire mise à part retrouver mademoiselle Phaal, cela va de soi. »

L’air de rien, ou presque, Isïana commença à s’éloigner des présentoirs des tenues proposées à l’enchère. D’une part parce qu’il commençait à y avoir trop de monde, et d’autre part parce qu’elle ne servirait à rien pour sa mission si elle se contentait à discuter avec Jonathan dans un coin. Même si l’évolution de la conversation lui plaisait de plus en plus.

Le plus naturel pour elle était, selon son rôle, de se tourner vers les autres républicains présents. Un Kel’Dor portant un uniforme d’amiral, par exemple. Cela passait difficilement inaperçu. Isïana était certaine d’avoir déjà vu son nom et son visage dans un quelconque dossier des renseignements de l’APEX, mais sur l’instant, ça ne lui revenait pas. De toute façon, elle ne comptait pas se présenter directement, mais passer simplement non loin, jetait un coup d’œil vague sur ce qui était présenté à l’enchère par ici. Avec un peu de chance, Jonathan le ferait pour elle. Encore faudrait-il qu’il détourne un instant le regard d’Alershaa pour cela, cela dit.

Mais à dire vrai, la Twi’lek était plutôt intriguée par la jeune femme rousse. On aurait pu croire à une Matriarche Hapienne excentrique, cela avait été le premier réflexe d’Isïana en ayant vu l’humaine aussi peu vêtue du coin de l’œil un peu plus tôt. Mais d’une part, il manquait aussi la petite troupe d’hommes qui accompagne généralement une telle femme. Même si la Twi’lek savait très bien qu’il ne fallait pas se fier qu’à cela. Non, c’était surtout qu’elle imaginait mal un amiral républicain se faire la causette avec un tel profil ainsi, surtout devant une arme aussi étrange. Et probablement inutile en soi, d’ailleurs.

D’ailleurs, à s’y attarder un peu plus, elle ne voyait pas de mélange. En tout cas, des trois grandes factions, et qui portaient les couleurs respectives de chaque camp. Elle imaginait sans mal indépendants ou membres de l’APEX aller et venir fonction de leurs envies. Après tout, il devait bien y avoir des marchands en tout genre qui fricotaient avec plusieurs camps, qui étaient là non pas pour ce qui poussait Isïana à être ici aujourd’hui, mais pour les autres articles présentées. La Twi’lek se mit même à se demander si elle n’était pas au final la seule membre de l’APEX présente aux enchères. En tout cas, jusqu’ici, elle n’avait reconnu aucun visage familier …

« Je suis désolée …
- Hm ? lâcha simplement Isïana sur le moment, un instant surprise du murmure soudain d’Alershaa qui venait de sortir la Twi’lek de ses pensées, réalisant que Jonathan s’était éclipsé un très court instant avec une connaissance à lui, supposa la jolie mauve. De quoi donc ?
- Eh bien. Du tracas que je vous cause avec Jonathan, répondit-elle d’un air embarrassé.
- Du tracas ? Parce qu’il essaye désespérément de vous séduire ?
- Oh ! … eh bien … je …
- Vous l’aimez, j’imagine ? l’interrompit-elle d’un levage de sourcils.
- Eh bien … il est très charmant, élégant, adorable …
- Donc oui.
- Je … Désolée, je ne voulais pas vous embêter avec ça, Madame, commenta rapidement la Togruta en voyant Jonathan revenir, justement.
- Vous me ferez le plaisir de porter cette robe, si Monsieur DuCade l’achète.
- Mais …
- Et de lui avouer vos sentiments, avant que nous repartions après la fin de ces enchères, coupa-t-elle d’un ton un brin sévère, mais toujours à voix basse.
- Je …
- Sinon, vous êtes virée … »

Isïana montra un air curieux face à la réponse évasive de Jonathan, bien que source de promesses d’explications. Un objet historique de la famille DuCade ? Cela pouvait être tout et n’importe quoi, pour l’instant. Mentalement, la Twi’lek se mit à sourire, à défaut que celui-ci ne s’affiche sur son joli visage. Non, clairement Manae Querassa n’en aurait rien à faire. L’Agent Malva, par contre, c’était une toute autre histoire. L’idée d’acquérir, ou en tout cas, de créer la discorde au sein de la famille détenant l’un des plus gros chantiers spatiaux républicains était … plus que séduisante.

Dans tous les cas, ça serait un sujet de réflexion à moyen terme. Pour le court terme, malgré cette courte absence de Jonathan pour saluer sa connaissance, Isïana avait déjà réussi son petit jeu, et elle se retrouvait donc face à l’Amiral. Tan’ith ! Oui, voilà ! Cela lui revenait. Sacrée pointure, de ce qu’elle s’en souvenait. S’il devait y avoir bien un républicain dans le coin, intéressé par la technologie de calcul hyperspatiale Chiss, c’était bien lui.

Elle passa outre le petit côté mal à l’aise d’Alershaa, faisant comme si de rien n’était. Après tout, Jonathan pourrait sans mal prendre cela pour le fait que la timide Togruta se retrouvait face à un prestigieux amiral et ne savait encore moins où se mettre. De son côté, Isïana joua en tout cas la femme d’affaire impressionnée, s’inclinant respectueusement face à lui, Alershaa suivant le pas.

« Amiral Tan’ith ! Quel honneur de vous rencontrer, ici. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut se vanter de croiser une telle pointure de guerre. »

Elle n’ajouta pas grand-chose de plus. Dans l’immédiat du moins. Déjà parce qu’elle préférait désormais être davantage celle qui écoute, que celle qui parle, laissant à Jonathan le bon rôle. Et ensuite, parce qu’elle attendait que Plo présente l’humaine à ses côtés. Elle détourna d’ailleurs un instant son regard de celle-ci, sans trop de difficulté pour une femme pourtant intéressée par les deux sexes, pour observer l’arme à l’extravagance indéniable.

Elle était certaine de l’avoir vu quelque part. Oui, encore quelque chose qu’elle avait sur le bout de la langue. Sauf que contrairement au fait de reconnaître Plo, cette fois-ci, ça n’avait rien avoir son statut actuel. C’était plus … ancien. Oh ! Bien sûr ! Cet holofilm ringard qu’un contrebandier lui avait montré chez lui pour la draguer, il y a deux ans ! Clairement, il était vraiment idiot pour avoir cru aussi bien qu’Isïana était intéressée par lui, que par l’holofilm. Sauf que pour le coup, la Twi’lek découvrait qu’il y avait bien eu un vrai exemplaire.

Ce qui pour Isïana, ne pouvait signifier que deux choses. Soit Plo était un amateur d’armes loufoques, ce qui ne collait pas trop aux yeux de la Twi’lek par rapport aux maigres souvenirs qu’elle avait pu lire sur le dossier de l’amiral républicain. Soit Plo était surtout là pour discuter avec l’humaine. Et Isïana penchait plus pour cette seconde hypothèse. Donc, qui était-elle ?

A l’inverse de Jonathan, Isïana montra un air légèrement étonné face à la modestie de l’Amiral, mais se contenta finalement d’un sourire, le détaillant un court instant, comme si elle pouvait donner l’impression de lire dans son esprit, ou en tout cas déchiffrait une quelconque attitude secrète, puis s’attarda finalement bien plus sur Alicia une fois que Plo l’ait présenté.

« Enchantée également, madame Dallas, indiqua-t-elle en s’inclinant poliment, tandis que la Togruta faisait de même. Et, j’en conviens Amiral. Mais je suis de celles qui pensent que les souvenirs du passé ont toute leur importance que la fraiche actualité. Il suffit d’observer les alentours pour s’en rendre compte. »

Sa remarque certes sobre laissait tout de fois transpirait l’ironie, pour qui connaissait le gros lot de l’enchère. Elle en aurait presque soupçonnait les Zeltrons de s’être amusés à procéder ainsi. Présenter des babioles diverses et variées de tout âge, quand toutes les factions étaient en réalité là pour une technologie moderne. Ha ça … Isïana en aurait été presque impatiente d’aller le raconter à Dezira à son retour dans le territoire de l’APEX.

Mais c’était encore un peu tôt pour ça. Bien trop tôt. Pour l’heure, elle détourna son regard sur Jonathan, ou plus exactement l’antique chasseur Naboo. Un peu trop jaune à son goût. Mais elle devait avouer que, même sans parler du personnage qu’elle incarnait, les courbes et le design de l’appareil lui plaisait beaucoup. Au moins, sa réaction avait été véritablement franche, sur le coup.

« Oui, c’est vrai, je l’avais presque oublié. »

Elle ponctua sa remarque d’un sourire, suivant donc Jonathan suite à son invitation. Ainsi qu’Asherdaal, qui s’était avancée à son niveau. La Twi’lek dut réprimer un nouveau sourire, qui aurait été davantage sournois, en voyant la jeune Togruta essayait de mettre à exécution l’ordre de sa fausse supérieure. Bon, clairement, ça n’allait pas être pour tout de suite, mais au moins, elle semblait avoir repris ses esprits. Suffisamment pour tenir une conversation normale sans être rouge comme une pivoine.

Et de toute façon, les deux objets suscitèrent suffisamment la curiosité de la Togruta pour que celle-ci pense enfin à autre chose que le bel humain, se plaçant à côté d’Alicia, sans être trop proche non plus. Difficile à dire si c’était pour conserver sa bulle d’intimité, pour ne pas déranger Alicia dans son observation des reliques ou si tout simplement le choix vestimentaire de sa voisine la mettait un peu trop mal à l’aise.

Dans tous les cas, Isïana de son côté écouta l’explication de Jonathan d’une attitude intéressée. Bien entendu, ce n’était qu’un intérêt de façade. Du moins, c’était plus subtil que ça. Querassa, n’en avait vraiment rien à faire, ça, c’était certain. Elle écoutait donc poliment, plus qu’autre chose. L’Agent Malva, elle, par contre, était bien curieuse de découvrir pourquoi une personne telle que Jonathan pouvait s’intéresser à cela.

« Oh, je comprends mieux. »

Ce fut le seul commentaire que prononça la Twi’lek suite à l’échange entre Jonathan et Dallas. Ce qui amena à Isïana deux nouvelles interrogations. D’une part, en quoi la famille DuCade était si intéressée que ça par de si vieux artefacts Jedi ? Même si ça ne la concernait absolument pas, c’était le genre d’éléments qui ne pouvaient qu’intriguer la Twi’lek. Même si elle doutait d’une quelconque réelle utilité, plus elle en apprendrait, plus ça étofferait son rapport à son retour à Nar Shaddaa.

Et ensuite, qui était donc cette fameuse Dallas ? Isïana n’avait apporté que peu d’intérêt à cette humaine et son accoutrement jusqu’ici. Du moins, elle n’avait pas éveillé la curiosité de l’Agent Malva. Mais désormais, entre son intérêt pour cette arme et désormais ces reliques … Isïana avait l’impression de voir une énième personne au caractère … spécial … que comptait l’APEX. Sauf qu’à moins que Venom lui ait fait une mauvaise blague, on ne lui avait absolument rien dit sur cette Dallas. La Twi’lek penchait donc pour quelqu’un d’extérieur. Et l’approchait pour voir si elle serait tentée de travailler pour l’APEX, ça pourrait être intéressant …

Mais l’Agent Malva s’égarait, et l’appel soudain du commissaire-priseur fut de bon ton pour la faire retourner à la réalité. Elle détourna ainsi son regard de la vitrine, ne s’étant elle-même pas rendue compte qu’elle la fixait depuis quelques instants. Elle en avait même raté la remarque d’Alershaal à Jonathan pour l’encourager dans l’enchère, étant certaine qu’il obtiendrait le heaume et l’épée.

« Les choses sérieuses commencent, donc. »

Isïana proposa d’accompagner Jonathan jusqu’à la salle des ventes, bien entendu, surtout pour forcer Alershaal à rester à proximité. À vrai dire, elle ne prêtait même plus ce qui se passait entre les deux. L’Agent Malva avait placé ses pions, désormais, elle n’avait qu’à attendre de voir ce que ça donnerait. Continuant son élan de politesse diplomate, elle invita également Plo et Dallas à les suivre. Il devait bien y avoir assez de place pour tous les cinq quelque part, après tout, non ?

Choix d'enchères:

Isïana devait reconnaître aux Zeltrons qu’ils maîtrisaient l’art du divertissement. Enfin, ça, elle le savait déjà depuis longtemps. L’art de pousser tout le gratin de la galaxie présent pour les inciter à dépenser le plus de crédits, ça, ce n’était pas donné à tout le monde. Spontanément, elle aurait bien pensé aux Hutts pour les surclasser dans ce domaine-là. Mais ce n’était désormais plus que de l’histoire ancienne. Ou en tout cas, encore une bonne décennie avant que ça soit le cas. Elle faisait parfaitement confiance à l’APEX pour s’occuper de cas-là, et ça n’allait pas être pour la déplaire, loin de là !

Pour l’heure, elle était toujours au milieu de son petit noyau républicain, et la Twi’lek faisait tout pour continuer à donner le change. Jusqu’ici, personne ne semblait douter une seule seconde de sa véritable identité. En tout cas, pas parmi le petit groupe qu’elle avait formé. Pour le coup, être tombée sur Jonathan DuCade en compagnie d’Alershaa était la meilleure chose qui pouvait lui arriver dans cette mission.

Elle s’installa à une place, observant les autres présents un instant le temps que tout se mette en place, puis les enchères commencèrent proprement dites, à l’appel du commissaire-priseur et de la présentation aussi bien physique qu’holographique de l’ordre des enchères.

La Twi’lek se fit un rapide rappel mental des objets qui pouvaient l’intéresser. Il fallait dire qu’entre ses envies personnelles, l’objectif principal de sa mission, continuer à donner le change en tant que PDG républicaine et avoir un intérêt à acquérir des objets pour le Consortium Eternel pour se faire bien voir pour une prochaine mission là-bas … il y avait de quoi perdre le fil. Surtout, avec son budget que l’on pouvait facilement qualifier de limité avec les personnes présentes.

Mais pour l’heure, elle n’avait pas besoin de chercher loin. La robe de l’ancienne sénatrice républicaine. Son seul intérêt personnel, elle n’allait pas la laisser passer ! Du moins, c’était ce que pensa l’Agent Malva au début de l’enchère. Bien entendu, pas grand monde n’était intéressé par une telle marchandise. C’était pourquoi, la Twi’lek se pensa sure d’elle dans son acquisition. Une coquette somme d’entrée de jeu, de quoi couper court à celles qui envisageraient d’y mettre un petit paquet de crédits comme mise de départ. Elle n’avait cependant pas prévu que cette satanée Matriarche Haspout s’en mêle et fasse monter l’enchère beaucoup trop haute pour qu’Isïana puisse suivre sans que cela semble étrange.

Une série de descriptifs féminins très insultants traversèrent l’esprit de la Twi’lek qui fit en sorte de bien retenir le nom et le physique d’Haspout. À son prochain passage au Consortium Eternel, il y aurait probablement un étonnant "accident" de la Matriarche. En tout cas, elle ferait en sorte que ça soit le cas. Et elle ne se faisait aucune illusion sur le fait qu’elle trouverait bien des personnes motivées à voir Haspout disparaître.

Et bien qu’elle ruminait intérieurement, extérieurement elle était toujours aussi impassible. Elle fit tout de même en sorte de paraître un brin déçu et de commenter sa défaite.

« Autant je suis bonne perdante, autant ça me fait mal au cœur que de me dire qu’une telle création d’une ancienne grande couturière républicaine finisse entre les mains d’une telle personne … commenta-t-elle, avec la pointe d’acidité que se devait d’avoir toute personne critiquant son ennemi.
- C’est vrai que c’est bien dommage. »

La belle Togruta acquiesça, jetant un regard désolé à Isïana, et fronça les sourcils vers la Matriarche qui devait probablement fanfaronner depuis sa première place. La Twi’lek put sentir que même la gentille Alershaa aurait bien été tentée de frapper Haspout. Ou au moins la gifler.

Cependant, elles n’eurent guère l’occasion d’y penser très longtemps car déjà c’était déjà au tour du chasseur N1 de Naboo. Après tout ce qu’avait dit la Twi’lek, elle se devait pour respecter son personnage, faire en sorte de l’acquérir. En outre, c’était aussi une façon pour elle de faire croire qu’elle possédait un budget suffisamment important pour se permettre de monter très haut. Cela aurait été déjà plus crédible que pour la robe. À vrai dire, elle avait enchéri aussi bien ce qu’elle avait prévu pour le chasseur proprement dit que pour la robe raflée par la Matriarche. Autant dire qu’après une passe interminable de surenchère avec Jonathan et Tan’ith, ainsi qu’une personne qui ne lui disait rien, elle réussit enfin à gagner l’enchère. Un petit sourire victorieux se dessina sur son visage.

« Merci, énonça tout d’abord Isïana, inclinant la tête pour Jonathan avec un plus grand sourire sur les lèvres. Et vous m’avez donné du mal, Amiral, continua ensuite la Twi’lek en inclinant la tête vers Plo. Mais si jamais vous passez un jour nous voir au siège, peut-être que je vous autoriserais à faire un petit tour avec. »

Une promesse qui n’était bien sûr que du vent. Mais qui à part elle pour le savoir ? Déjà, elle ne savait même pas ce qu’elle allait en faire de ce chasseur. Sans doute qu’elle pourrait arriver à faire en sorte de le faire amener jusqu’à Nar Shaddaa. Et puis, ça lui ferait une belle pièce de collection pour se venter auprès de Dezira. Même si elle soupçonnait son mentor d’avoir une autre définition si Isïana lui proposait de s’envoyer en l’air …

Pendant qu’elle s’égarait dans ses pensées futures, elle fut rappelée au présent par la nouvelle enchère. L’uniforme de Gilad Pellaeon. Un très ancien officier impérial, de ce qu’elle savait. Si elle pouvait prétendre vouloir l’acquérir parce qu’elle respectait l’homme, dans l’absolu, c’était plus pour taquiner la Matriarche Haspout qui avait lancé l’enchère. Oui, Isïana en faisait une affaire personnelle ! Mais dans la pratique, elle n’insista guère longtemps, laissant sa désormais ennemie numéro un acquérir l’uniforme. La Twi’lek avait déjà un peu exagéré sur le chasseur N1, il valait mieux pour elle qu’elle se réserve pour la suite.

Et pour le coup, le prochain objet, elle n’en avait rien à faire. Ce qui ne fut pas le cas de la pauvre Alicia. Si Isïana ne réagit pas plus que ça à la défaite de l’étudiante, l’empathique Alershaa elle essaya comme elle put, aussi timidement qu’à son habitude, de redonner le moral à la pauvre rousse en voyant son air déconfit.

Il restait encore beaucoup d’objets avant que le petit bijou du spectacle n’arrive. La Twi’lek fit une petite moue songeuse en se remémorant à plus ou moins mi-parcours ce qu’il restait comme enchères. Plus vraiment grand-chose, qui puisse l’intéresser, mais elle allait quand même enchérir sur quelques objets, après tout, sur un malentendu, qui sait ce qui pouvait se passer ?

Choix d'enchères:

Et les enchères continuaient. Isïana fut au final presque déçue de ne pas voir Haspout se vantait de ses nouvelles acquisitions, mais d’un autre côté, c’était tout autant intéressant de constater que la Matriarche hapienne s’estimait au-dessus de tout ça. Cela serait un challenge intéressant de lui reprendre la robe que la Twi’lek avait perdu au premier tiers de l’enchère. Un jour. Quand, elle l’ignorait, mais ça arriverait. Peut-être. Quitte à passer par une connaissance ...

Ses pensées de voleuse s’envolèrent rapidement quand le prochain lot fut présenté. La Twi’lek n’en ayant cure, elle profita d’avoir l’esprit tranquille pour observer les autres présents. Personne ne semblait faire réellement attention à elle, ce qui était au final plutôt bon signe pour elle. Elle n’avait pas non plus l’impression que certaines personnes se regardaient de travers. Enfin, du moins, rien qui ne sorte de l’ordinaire.

Elle fit un simple petit hochement de tête pour Plo quand celui-ci perdit de justesse le Disrupteur Tenloss. Elle ne voyait pas vraiment quoi dire, de toute façon, et au final, ce fut Alershaal qui s’en occupa, disant d’une douce voix que l’amiral aurait sans doute sa chance qui tournerait. Isïana aurait pu dire de son côté, jamais deux sans trois, mais elle s’en abstint. Et puis, le karma se serait bien moqué d’elle.

En effet, le gantelet sith de Darth Ânkh entrait en piste. Isïana fut pour le moins étonnée que Haspout ait cédé aussi rapidement à l’enchère de l’objet. Ne resta au final plus que la Twi’lek, Plo et une personne qu’Isïana n’avait pas encore vu enchérir. Pour que seul un tel objet l’intéresse, elle supposa qu’il ne pouvait s’agir que d’un Sith, un Jedi ou un bien collectionneur d’art lié à la Force. Même si les légendes urbaines racontaient que c’était une espèce souvent liée à rapidement disparaître, soit à cause des premiers, soit à cause des seconds. Dans tous les cas, Isïana essaya de monter aussi haut que sa couverture le lui permettait sans que cela paraisse louche. Elle connaissait une personne, et même plusieurs à vrai dire, qui aurait beaucoup aimé l’acquérir.

« Vous aviez raison, Amiral. Vous avez très bien su vous remettre de cette partie, je m’avoue vaincue sur cette manche. Je n’aurai pas songé qu’un tel objet vous intéresserait autant. Qui sait, peut-être aurons-nous l’occasion d’une troisième manche pour nous départager ? »

La phrase était sur le ton de la plaisanterie, mais elle faisait tout à fait confiance à l’intelligence de l’amiral pour bien comprendre qu’elle n’était là que pour les éléments affichés jusqu’ici en enchères. Enfin, avant d’en arriver là, il y avait déjà d’autres éléments qui arriveraient. Elle comptait enchérir un peu sur la robe de la cantatrice togruta, plus pour forcer Jonathan à surenchérir que par réel désir personnel. Mais elle imaginait mal l’amiral prendre la peine de jouer à ce jeu-là. Quant aux autres articles, il n’y avait plus rien qui l’intéressait. Peut-être qu’elle mettrait quelques crédits sur la table pour le tableau de la bataille de Ruusan. Au final, ne pas gagner l’enchère du gantelet sith lui avait fait certaines économies, ça rattrapait le coup du chasseur naboo.

Pour le coup, l’acquisition de la robe par Jonathan se fit très rapidement, en comparaison de la bataille acharnée précédente. Et au moins, Haspout ne la rafla pas non plus, même si Isïana imaginait mal la Hapienne mettre autant d’effort pour une seconde robe, surtout avec la forte volonté de Jonathan de l’acquérir.

« Bien joué, Monsieur DuCade. Je suis certaine que cela fera une heureuse. »

Elle ne prit pas la peine de regarder Alershaal. Elle savait pertinemment que celle-ci devait rougir comme pas possible, et regarder Jonathan avec un regard brillant d’émotion. La Twi’lek se demanda si elle devait titiller un peu plus le probable futur couple en demandant à l’humain à qui il comptait offrir la robe, mais elle préféra s’abstenir et laisser les deux discuter à voix basse désormais. La Togruta s’était en effet approchée un peu plus de l’humain pour n’échanger plus quelques mots en privé. Ha ! Alershaal allait enfin faire sa déclaration à Jonathan. Même sans les entendre, Isïana en était certaine, surtout vues les couleurs vives des joues de son assistante qui restaient toujours là quelques minutes après le regard riche en sous-entendu de Jonathan à son encontre.

Après tout, ils avaient encore un peu le temps, avant que les artefacts jedi qui intéressaient tant Jonathan ne soient sujet aux enchères…

Choix d'enchères:

L’amiral perdit sur le disrupteur Tenloss, cependant il put sauver la face en raflant le gantelet ayant potentiellement appartenu à Darth Ankh. Un mystérieux individu avait cependant pu acquérir le disrupteur et il éveilla l’attention de l’amiral qui s’interrogea à son sujet. C’était le même qui avait récupéré l’ensemble des armes présentées au cours de cette enchère, peut-être était-il à la tête d’une corporation de mercenaires ou un simple collectionneur comme pouvait l’être Alicia Dallas, dans un domaine plus large et moins restreint qu’un évènement particulier de l’histoire.
Restait désormais à faire identifier et expertiser le gantelet par un spécialiste, et l’amiral comptait bien faire appel à sa fille cadette pour cette affaire. Cette enchère fut des plus délicates et compliquées à gérer, en un sens l’amiral avait du jouer des coudes pour mettre la main sur ce gantelet qu’il convoitait. La matriarche Hapsout avait été curieusement moins mordante que précédemment dans cette nouvelle joute aux enchères. L’acquisition du gantelet avait cependant été coûteuse pour Plo qui se demanda s’il n’aurait pas du moins miser afin de rester concentré sur l’objectif principal de sa mission.

- Vous savez, je pense que je saurais lui trouver une belle utilité dans les jours à venir… Reste à voir qui remportera la troisième manche mademoiselle.

Avait-il répondu d’un air assez égal et satisfait de son achat. Il n’avait pas été dupe et commençait lentement à nourrir un début de suspicion à l’égard de la twi’lek qui semblait être ici pour autre chose. Seriat-elle de la partie pour l’hyperdrive ? Il l’ignorait, mais le fait de la voir tenter sa chance pour l’un des articles du lot suivant freina les présomptions de l’amiral. Le complot visant l’intérieur de la République était toujours menaçant, et Plo avait estimé que se doter de ce gantelet lui serait probablement utile afin d’avoir un coup d’avance sur ses opposants qui ne s’attendraient pas à le voir disposer de cette technologie. Le kel’dor posa son regard sur la matriarche Hapsout qui avait su se montrer assez claire dans ce qu’elle voulait et sa stratégie : elle n’avait cure des rumeurs sur son compte, elle se focalisait sur l’essentiel. Il était évident qu’elle se dévoilerait et donnerait sans doute tout pour acquérir l’hyperdrive des chiss pour le compte de l’Empire, à moins que ses objectifs fussent moins prévisibles et plus flous afin de garder l’avantage de la surprise.

Le dernier jeu d’articles n’était pas le plus intéressant, et Plo préféra jouer la carte de la prudence et de l'économie de ses deniers.

Choix d'enchères:

Jet de dé des enchères :

Peinture Sith "Pulsion obscure" :
Matriarche Haspout / To'Maz

Tableau "Bataille de Ruusan" :
Jonathan DuCade / Matriarche Haspout / Isïana Nym / To'Maz

Heaume et Katana Jedi d'Iyanna Arienal :
Pas de jet, Jonathan DuCade perd automatiquement 3 de budget pour l'obtenir, étant le seul a avoir de l'intérêt pour cette enchère ce tour.

Isïana avait acquiescé à la réponse de l’amiral, son visage se complétant d’un petit sourire amusé à la mention de l’utilité qu’il trouverait sans doute à l’objet qu’il avait acquis. Oh, là-dessus, la Twi’lek ne songeait pas l’espace d’un instant au contraire. Un tel artefact sith, dans le pire des cas, ça servait de pièce de collections dans une vitrine.

Elle continua à jouer son rôle, l’air de rien. Ce n’était pas maintenant que le dessert allait bientôt être servie que sa couverture de Manae devait sauter. Cela aurait été fortement dommage, en tout cas. Elle jeta du coup un regard curieux vers To’Maz, quand celui s’approcha de leur groupe, invité poliment par Jonathan à les rejoindre pour de bon. Le collectionneur d’armes, reconnut la Twi’lek. Isïana inclina poliment de la tête, une fois les présentations faites. La candide Togruta sourit timidement, les joues encore bien colorées de ses messes basses avec Jonathan.

« Bonsoir, monsieur, enchantée également. »

Alershaa se décala un peu, ce qui fut pour elle une encore meilleure excuse de se coller un peu plus contre Jonathan, et put laisser ainsi le nouvel arrivant être à portée de voix de l’ensemble du petit groupe. Isïana écouta les propos de To’Maz, et si elle releva mentalement l’absence de présentations de celui-ci, elle se garda de faire la remarque à haute voix. Cela étant, même si elle se garda de trop le montrer, elle se mit à l’observer un peu plus attentivement. Qui était-il donc ?

Elle lâcha un petit rire, se forçant à suivre la conversation malgré tout. Autant il était naturel pour l’Agent Malva de s’interroger sur les présents, autant Manae n’en avait que faire, n’étant là que pour profiter des enchères en bonne compagnie, non ? Et lorsque le nouvel arrivant évoqua l’idée de rester parmi eux, Alershaa lui assura qu’il pouvait être à leur côté, en plus des propos de Jonathan. La mignonne Togruta songea ensuite qu’Alicia n’allait probablement pas appréciée de son côté, mais si ce fut le cas, elle n’en montra pas signe.

« Je dois reconnaître que vous aviez bien raison, monsieur, répondit la Twi’lek de son côté sur les propos de To’Maz. On se croirait presque sur un champ de bataille. Mais au lieu de turbolaser et blasters, nos armes ici sont nos voix et la grosseur de notre compte en banque. Cela étant, visiblement, votre centre d’intérêt semble porter sur les armes. Collectionneur en la matière ? »

Sa question était toute innocente, à première vue, mais Isïana voulait tester un peu To’Maz, voir ce qu’il répondrait spontanément à cela. La suite de l’enchère lui donnerait tort, mais un peu de conversation ne faisait pas de mal après tout, entre deux enchères.

Cela étant, parmi leur petit groupe, de plus en plus étoffée cela dit au fil de l’avancée de la soirée, il y avait toujours au moins quelqu’un pour miser sur un article. Une fois, il s’agissait de To’Maz pour une peinture Sith, valant les applaudissements côté républicain qui avait su l’arracher des mains de la Matriache Haspout. La fois suivante, ils durent s’y mettre à trois, Jonathan et la Twi’lek entrant dans la danse, mais la noble Hapienne le voulait, décidément, ce tableau, quitte à dépenser une petite fortune après qu’Isïana ait repoussé au maximum les limites que lui accordait son budget. Au final, le dernier objet de la liste d’enchères fut acquis sans la moindre difficulté par Jonathan, en comparaison, faisant retomber la tension dans la salle. Soit les artefacts Jedi n’intéressaient vraiment pas grand monde parmi les présents, au contraire de ceux du Côté Obscur, soit des petites folies avaient déjà été faites et il était temps pour beaucoup de s’arrêter.

Au final, Isïana ne s’en sortait pas si mal, après ses différents échecs successifs aux enchères. Elle avait probablement pu marquer les esprits par ses nombreuses interventions, ici et là, signe d’une certaine richesse, et d’un intérêt culturel varié. Ce qui était pour le moins ironique, au final, quand on connaissait réellement l’Agent Malva. Mais au bout du compte, elle avait encore des réserves suffisantes pour réellement être en course pour la véritable enchère, là où elle pensait il y avait encore peu, n’être qu’une spectatrice pour la fin de la soirée.

Prise d’ailleurs par le jeu des enchères, bien malgré elle au final, Isïana ne remarqua que quand le calme revint que de nombreux sièges étaient désormais vacants. Ce qui était tout aussi un bon signe, qu’un mauvais signe. Moins d’acheteurs potentiels pour le clou du spectacle. Mais à l’inverse, cela signifiait que tous ceux qui étaient restés étaient là pour la même chose que la Twi’lek. Et au final, il y en avait du monde. Dont, tout son petit groupe, ce qui n’était pas nécessairement pour faciliter la vie de l’Agent Malva. Douce ironie que ce qui l’avait aidé tout au long de la soirée, se retournait maintenant contre elle. Et tandis que son cerveau réfléchissait à toute allure, le commissaire-priseur refit son apparition, attirant sur lui l’attention de tout le monde, elle inclue. Isïana devait reconnaître au moins une chose au Zeltron, il savait comment attirer le regard sur lui.

Isïana fixa le datapad soigneusement protégé. Dire que là encore, des sommes astronomiques de crédits allaient passer d’un compte à un autre, pour un objet si petit et banal à première vue. L’information c’est le nerf de la guerre. Oh, pour ça, la Twi’lek le savait très bien, et cette soirée dont elle n’était qu’un mince fil qu’était l’immense toile de la géopolitique galactique, en était l’extrême exemple.

« Eh bien … bonne chance à tous ? »

Isïana avait adressé un sourire au reste du groupe. Que pouvait-elle faire d’autres au final ? Elle ne connaissait pas To’Maz, et n’avait guère eu l’occasion de faire ami-ami avec lui. Elle ne le voyait pas l’aider à acquérir le datapad. L’amiral ? Elle ne jouait pas sur le même tableau que lui, et elle suspectait le Kel’Dor de préférait voir de tels plans finirent chez les ingénieurs chargés de la flotte républicaine, que dans une société civile récemment créée.

Il restait le potentiel appui de DuCade. Utiliser Alershaa pour suggérer à Jonathan de lui donner un coup de pouce financier ? Oh que c’était terrible tentant pour la Twi’lek, et même Manae, le rôle de patronne qu’elle jouait, en aurait été capable. Mais à double-tranchant. Or, Isïana ne jouait que si elle avait une plus grande chance de gagner, que de perdre. Ce qui n’était pas nécessairement le cas.

Cela étant, qui sait ? L’amour rendait fou, parait-il ? Peut-être que Jonathan serait prêt à non pas aider Manae Querassa, patronne d’HoloVoyage Extérieur, mais Manae, la supérieure de sa future promise ? Isïana espéra que les nouveaux murmures qu’échangèrent la mignonne Togruta et Jonathan étaient dans ce sens, en tout cas !

Gestion de l’enchère finale:

L’homme ayant acheté et obtenu le disrupteur Tenloss s’avança du reste du groupe et Plo Tan’ith fut très vigilant en le voyant arriver et se raidit quelque peu au niveau des épaules. Il avait l’air fortuné pour participer à ces enchères et son goût pour les armes permit à l’amiral de le considérer au mieux comme un acheteur représentant une industrie d’armement ou un collectionneur richissime, ou au pire comme un seigneur de guerre à la tête d’une armée de mercenaires et souhaitant trouver de nouveaux moyens d’éliminer des cibles.  L’amiral s’approcha toutefois de lui tout en lui tendant une main ferme et forte lorsque vint le moment de le saluer. Il s’exprima d’une voix neutre mais polie.

- Bonsoir monsieur. Tout le plaisir est pour moi, mais je ne me souviens pas avoir entendu votre nom.

Fit-il remarquer poliment afin de savoir comment le nommer et s’il ne l’avait pas déjà vu quelque part. Cet homme ressemblait à celui l’ayant bousculé et donné un comlink dans sa poche lors de son arrivée aux enchères, mais l’amiral n’en n’était absolument pas certain et par précaution restait méfiant. Le kel’dor était convaincu d’une seule chose, son seul allié présent était le miraluka Jedi envoyé par l’Ordre pour l’épauler, pour l’heure il n’avait encore vu aucune trace de l’agent Phoenix, aussi si c’était bien ce mystérieux Collectionneur d’armes, le moment était peut-être bien choisi d’attraper la perche tendue par l’amiral pour s’identifier en tant qu’allié de confiance. L’officier resta attentif au reste du déroulement de l’enchère sans participer à celle-ci afin d’économiser ses ressources pour le dernier round.  Un choix avisé selon lui, même si cela révélait l’objet de sa venue ici, s’il y avait d’autres espions présents ici en même temps, sans doute que ceux-ci savaient déjà pourquoi l’amiral Tan’ith était présent à cette enchère. Autant jouer cartes sur tables.  Visiblement le mystérieux acheteur d’armes semblait aussi être un amateur d’art puisqu’il ravit la peinture Sith Pulsion Obscure à la Matriarche, cette dernière obtint un tableau tandis que Jonathan DuCade quant lui fut l’acheteur bienheureux du Heaume et du Katana Jedi d’Iyanna Arienal.

Lorsque le zeltron revint présenter l’objet, il entendit la twi’lek souhaiter bonne chance à tout le monde sur ce dernier item. Il hocha simplement la tête avant de pivoter celle-ci vers le miraluka Jedi : il était impératif qu’ils coopèrent pour s’assurer que le datapad revienne à la République et non à une tierce partie. Trouvant le Mirluka il le fixa quelques instants et fit un léger signe de tête : tous les deux allaient devoir mettre leurs budgets en commun pour obtenir les secrets de cet hyperdrive. Espérant que le Jedi comprenne là ou l’amiral voulait en venir, Plo Tan’ith hésita une seconde avant d’investir l’intégralité de son budget restant pour acquérir l’objet de toutes les convoitises des rares individus encore présents dans la salle aux enchères. Désormais à moins de réfléchir à un plan B plus risqué en cas d’échec à obtenir le datapad, l’amiral trépignait d’impatience de voir enfin la conclusion de cette mission en espérant que les choses ne dégénèrent pas sur le chemin du retour, auquel cas son gantelet récemment acquis pourrait s’avérer très utile pour assurer sa survie.

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