Une nouvelle fois face à face [PV Wrath, Félinë & Plo]

Debout, un pas de coté et un pas en arrière de Darth Wrath sa maitresse, Félinë écoutait le briefing avec toute l'attention d'élève sérieuse qui la caractérisait. Il y avait de cela quelques jours, Félinë avait assisté à des briefings similaires, donnés par des capitaines ou à la rigueur des commandants. Maintenant, c'était Darth Ziran, commandante en chef des efforts du consortium éternel sur ce trou perdu qu'était Kashyyk qui le donnait, et elle l'écoutait en toute discrétion au coté de sa maitresse Sith et des plus grands commadants du consortium sur la planête Était ce en quelque sorte une monté en grade ?  En tout cas, cela se ressentait sur la qualité du contenu.

Sans surprise, les rebelles de la république galactique résistaient, mais les services secrets du consortium travaillaient à les débusquer par la ruse. A l'aide d'un agent double, Darth Ziran avait pu localiser une de leur bases, et souhaitait l'infiltrer discrètement pour capturer ou éliminer les officiers, avant que la cavalerie n'intervienne pour nettoyer ce qui aurait le mauvais goût de rester.

Du point de vue de Félinë, une mission taillé sur mesure pour les redoutables commandos des forces spéciales. Des assassins cybernétisés, l'élite de l'élite. C'était pour cette raison que Darth Ziran y allait personnellement, et qu'elle les y amenait, entre autre, Darth Wrath et.. Elle?

En plus d'un intérêt renouvelé pour les détails de la mission, Félinë avait aussitôt senti son cœur battre plus fort. D'inquiétude certes, mais surtout d'excitation. Une partie non négligeable de son esprit listait les raisons pour lesquelles elle n'avait aucune qualification ni aucune compétence adéquate pour l'opération. Son regard se posé sur le beau profil de Darth Wrath et elle se demanda si cette dernière était mieux taillée pour l'infiltration et la capture.

Elle avait un doute. Le meurtre masse, clairement plus, mais qui était elle pour supposer des compétences de la hapienne parfaite ? Une étincelle d'inspiration traversé l'esprit de Félinë, qui haussa un sourcil, conclut intérieurement avec un peu trop d'enthousiasme à son goût qu'elle allait probablement crever, puis sourit. Toute cette affaire C'était dangereux, suicidaire, excitant. De toute façon elle n'avait pas vraiment le choix, aussi autant se laisser aller à profiter pleinement de l'expérience.

Un officier Trandoshan, croyant probablement que son sourire lui était adressé, lui adressa ce qui ressemblait fortement à un clin d'œil de connivence. Félinë hésita, interdite, puis, constatant que Darth Ziran attendait des questions, préféra se saisir de l'occasion pour esquiver ce moment gênant.

Alors, elle se plongea un instant dans ses notes, et se lança, bien droite.
"Darth Ziran, Maîtresse d'Armes des Sith, Matriarche de Kashyyyk, Sabre de la Déesse, quels sont les moyens d'infiltration à notre disposition? En plus des plans du complexe, l'agent double a-t-il pu nous donner des informations sur les patrouilles, ou leurs codes ? Serait-il possible que certains d'entre nous puisse se faire passer pour un autre vaisseau rebelle endommagé afin de nous poser dans la base, et d'éviter complétement le périmètre extérieur?" Félinë réfléchit un instant. "Ils ont probablement des fichiers sur vous, Matriarche, mais c'est assez peu probable qu'ils aient eu le temps de les mettre à jour pour repérer Darth Wrath, et dans mon cas c'est une certitude que je ne suis pas dedans."

Elle allait s'arrêter quand une idée surgit dans son esprit et s'insinua jusqu'à sa bouche avant qu'elle ne l'arrête. "Aussi… pardonner cette question, Darth Ziran, mais existe-t-il des risques que l'agent ait pu être compromis?" Le problème des agents doubles et des traîtres, c'était qu'on ne savait jamais s'ils ne risquaient pas de trahir. Ou d'être pris et utilisés pour diffuser de fausses informations. Félinë ne doutait pas que Darth Ziran ait prévu toutes les éventualités, mais la curiosité était la plus forte. Rougissant de plus en plus, elle continua. "Ombre de guerre, si c'est le cas, quelles sont nos options? Je veux dire… Il est connu que vous vous impliquez sur le terrain, et si les informations laissent à penser que des jedis sont dans cette base, il est impossible que vous n'y veniez pas en personne. Si j'étais eux j'essaierais de diffuser exactement ce genre d'information pour vous attirer dans un piège et vous éliminer… Peut-être à l'aide d'une montagne d'explosif. C'est la seule façon d'être sûre, Ô Mort implacable… Je pense."

C'est à cet instant précis qu'elle réalisa pleinement que tous les regards s'étaient tournés sur elle. Le reste de son visage pris une belle couleur rouge, elle fut certaine que le Trandoshan lui adressait un nouveau clin d'œil. Elle fut certaine qu'il allait lui demander son contact. Subrepticement, Félinë fit un pas en arrière et déglutit, le regard droit.

Elle allait vraiment crever.

Les semaines s’étaient enchaînées à un Rythme effréné pour certains, mais autrement trop lent pour la jeune et impatiente Matriarche. La Guerre de conquête était terminée, ne restait que déploiement de force d’occupation et broyait les rares îlots de résistance… Trop rare selon Wrath. Son duel contre Dalek n’était pas terminé, ce dernier avait trouvé la fuite avant la conclusion de leur combat. Cela avait fait naître une grande frustration chez la Hapienne qui n’avait qu’une envie, se battre de nouveau au cœur d’un duel prodigieux, ou d’une bataille sanglante…

Le souvenir de la guerre sur Kashyyk avait un effet narcotique chez Wrath qui en désirait encore, mais devait apprendre la patience. Patience qui risquait de ne pas être une de ses vertus. Heureusement pour elle, ou malheureusement pour Félinë, elle avait reçu la charge d’une apprentie, apprentie qu’elle ne ménageait aucunement et qu’elle faisait crouler sous les exercices et les entraînements. Il s’avérait que l’ancienne pilote trouvait parfois d’étonnantes ressources quand elle était poussée à bout, un phénomène que la Matriarche comptait bien exploiter au mieux.

Mais aujourd’hui il s’agissait d’une réunion, encore une, mais qui, contrairement aux précédentes, avait un caractère singulier. On ne parlait pas de traque supposée, ou de rapport sur les accrochages du jour, mais bien de la préparation d’une offensive sur l’une des basses arrière de la république. L’impatience et le sourire carnassier de Darth Wrath ne dissimulent aucunement son désir d’en découdre enfin. Ce désir n’en est que plus grand encore quand la présence de Jedi est évoqué, que ce serait bon d’en affronter un de nouveau ! Elle pourrait sans conteste le tuer et prouver sa valeur à Darth Ziran ! Elle verrait alors qu’elle fille exceptionnelle elle ferait !

Puis, un son étrange capte l’attention de la Matriarche, une voix… celle… De son apprentie ? Se retournant intriguée elle fixe la jeune Hapienne, ne dissimulant aucunement sa surprise, mais aussi un certain… Intérêt ? Elle était curieuse de ce qu’allait exprimer la pilote, elle fronça des sourcils. Une infiltration en faisant de nouveau le coup de l’attaque risque d’être prévisible. Mais en même temps, cette insurrection n’a pas le choix. Elle s’apprête également à balayer la remarque sur le piège de Félinë, si c’était le cas leur puissance incroyable devrait amplement suffit à éradiquer une telle tentative.

Mais elle parle alors d’une montagne d’explosif et… Wrath est soudainement outrée ! Comment… mais cela pourrait être possible ! Ce serait un acte d’une lâcheté innommable ! Mais également le seul moyen pour ces faibles de s’en prendre à la grande Maîtresse d’arme des Sith ! Ces maudits républicains ne payaient rien pour attendre, elle n’avait qu’un désir, c’était celui de serrer le cou d’un de ces misérables entre ses mains et de lui briser la nuque ! Ses avants bras sont contractés comme si elle s’imaginait le faire d’ailleurs, et elle se tourne alors vers Ziran.

« Si des Jedis sont présents, je demande à m’en occuper, je le retiendrais et l’abattrais le temps que vous puissiez récupérer l’officier et que nous nous éloignons de leur base au cas où ces lâches auraient vraiment placé des explosifs. »

La détermination et la fureur prédatrice perlaient des lèvres de Wrath comme un rosé traîtresse sur les pétales de ses lèvres sensuels. Si un Jedi était dans ce camp, elle le réduirait à néant pour la gloire de la Reine éternelle et la grandeur de Darth Ziran, Matriarche de Kashyyk et sa future mère.

Félinë aurait du se taire. Ce n'était pas la première fois qu'elle se faisait cette remarque. D'ailleurs, la dernière fois, celle qui avait eu lieu quelques jours plus tôt, l'avait menée à la situation présente. A sa droite, Wrath débordait d'un mélange d'enthousiasme et d'outrage pour l'idée que son apprentie venait d'émettre. Un outrage si communicatif que Félinë se surprit un instant à le partager - comment osaient-ils?!?- avant de se rappeler deux choses:

D'une part ce n'était qu'une hypothèse, il était probable que les républicains n'aient rien prévu de tel, et que leur arrivée soit une surprise totale, exactement comme elles l'avaient prévu. D'autre part si c'était son idée, c'était aussi parce qu'elle, Félinë, apprentie de Darth Wrath, aurait tenté quelque chose de ce genre à la place de leurs ennemis. Elle aurait tenté quelque chose qui l'outrait profondément, et ce mélange se transformait en honte liquide qui coulait à cet instant le long de son cerveau comme un jus sirupeux, froid et détestable pour se condenser en des questions auxquelles elle n'avait pas vraiment de réponse : Comment pouvait-elle être aussi fourbe? Et pourquoi l'idée que Darth Wrath le découvre l'inquiétait-elle autant?

-  Je ne pense pas que leurs pièges suffiront à vous ralentir beaucoup, Maitresse.dit-elle finalement. Il suffisait que Darth Wrath tombe dedans avec suffisamment de puissance de feu, faillit-elle ajouter avant de se reprendre in extremis.

Félinë ne se pencha pas plus longtemps sur la question parce qu'à son plus grand et délicieux effroi, Darth Ziran semblait n'avoir pas entièrement pris à la légère ses remarques audacieuses. Elle aurait pu l'étrangler un petit peu et passer à autre chose, mais non, l'apprentie s'était faite remarquée suffisamment pour que la puissante Sith se penche sur elle. Félinë adorait cela. Félinë détestait cela. Les deux à la fois, en même temps, car jamais rien de bien ne sortait de l'attention d'une Sith telle que celle-là.

Félinë hocha la tête à ses paroles censées, du moins jusqu'à ce que vienne la question naturelle qu'elle redoutait. Que dirait-elle aux républicains si elle devait infiltrer leur base? Elle savait qu'elle serait capable d'improviser quelque chose, et c'est ce qu'elle aurait fait en temps normal, parce que parmi les choses qu'elle avait appris à la dur figurait en très haute place "ne pas réfléchir à pourquoi je pourrais trahir le consortium". Félinë avait peur de trouver trop de bonnes raisons ici.

Elle pouvait ne pas être crédible et passer pour une débile. Félinë passait assez souvent pour une idiote, et même si cela provoquait parfois en elle un mélange de sensations honteusement plaisant, Darth Ziran n'était pas du genre à la mettre dans l'état d'esprit adéquat. Non, elle ne pouvait pas ne pas donner le meilleur d'elle. C'était impossible. Aussi, elle assembla ses idées, prit une profonde inspiration, et… s'arrêta.

"Je ne suis pas sû… Devant le regard des Siths, elle s'interrompit avant d'élaborer pourquoi elle n'avait pas vraiment envie de se lancer dans ce genre de tirade avec ce public,  se racla la gorge, jeta un œil à Wrath, et finalement se lança dans le vide.

"J'ai.. Plusieurs options. Je leur dirais que Je ne suis pas une fanatique, que je ne peux plus rester. Elle réfléchit un instant et poursuivit. "Je leur dirais que les Sith sont des psychopathes, violentes, instables et colériques, qu'elles ont décidé que j'allais les rejoindre, mais je ne le veux pas. Que je ne peux pas, que je ne désire pas à ce point le pouvoir, parce… Les marques de violences qui parsemaient sa peau appuieraient sans peine son discours. On la regardait attentivement, surtout le chef de guerre Trandoshan. Pourquoi serait-elle avec lui? Et soudain une particule d'inspiration frappa bien trop vite pour que le reste de son cerveau puisse l'empêcher de se transformer en mots.
"Parce que j'ai rencontré ce Trandoshan, que ce fut le coup de foudre,  et, après avoir vu ce que Darth Ziran fait à la population de la planète, des femmes, des enfants aux poils soyeux… On est censé protéger les femmes de l'oppression masculine, et on ne vaut pas mieux! Alors on a choisi de changer de camp. On n'a pas d'autre choix. Le consortium, cette violence, cette peur, ce n'est plus pour nous, on veut un monde meilleur. Une mort lente et abominable nous attend certainement si on reste." Sauf si c'était Darth Wrath qui s'en chargeait, auquel cas Félinë soupçonnait que ce serait extrêmement rapide, mais ce n'était pas la peine de le souligner.

Évidement, Darth Ziran avait réponse à toutes les interrogations de son apprentie, il était impossible qu’il en soit autrement ! Après tout, la maîtresse d’arme était l’une des seules femmes dignes d’être sa mère, il était donc impensable qu’elle ne soit pas à la hauteur de la Hapienne parfaite ! C’était d’ailleurs pour cela que Wrath n’avait, à l’origine, aucune interrogation, une forme étrange de dévotion et d’admiration pour cette femme qui avait conquis un monde important pour la seule gloire de la Reine Éternelle. Quelle glorieuse famille elles allaient constituer ! Mais son regard reste sur son apprentie, qui serait-elle dans cet étonnant schéma ?

La Disciple de la futur main du Consortium serait déjà un tremplin incroyable pour celle qui n’était, il y a encore quelques jours, qu’une pilote de seconde zone. Son avenir serait tout tracé, c’était une obligation, sa maîtresse était parfaite, il ne pouvait donc en être autrement ! Forte de cette conviction, elle écoute la réponse de sa future mère avec attention. Il était évident que l’équipe était plus taillée pour un assaut frontal, ou, un sabotage brutal en plein territoire ennemi avant de battre en retraite. Ce qui était partiellement le plan originel. Mais, de façon étonnante, la proposition de Félinë suscita une forme… de curiosité chez la Maîtresse d’arme ?

L’apprentie se faisait passer au gril, comment allait-elle s’en sortir ? C’était une sorte d’épreuve, de bizutage en fait. Elle eut presque l’impression de deviner le petit sourire de Ziran intérieurement, une façon de pousser à bout une jeune arrivante. Elle nota que la Maitresse d’arme ne lui avait pas réservé une telle situation, leur rencontre s’était faite sabre à la main et était autrement plus satisfaisante. Quoi de plus logique pour la Hapienne pure après tout ? La suite de la déclaration enthousiasme cependant tellement la Sith qu’elle en oublie brièvement ce qui se passe autours, brièvement seulement.

« Je les exterminerais sans aucune hésitation Maitresse d’arme »

Même si elle espérait tout de même qu’il reste quelques forces vives intéressantes dans ce camp. Si, comme spéculait Ziran, seul de faibles créatures se trouvaient encore dans ce camps, alors elle serait vite d’ésoeuvrer à « jouer » avec des miettes. Cette idée la rendrait presque boudeuse en réalité… pourvu qu’il y ait encore un Jedi puissant parmi eux ! Et si cela pouvait être Dalek lui-même, ce serait encore plus satisfaisant comme affrontement !

Puis, son esprit capte soudainement l’idée de Félinë à propos de… de fuite en amoureux ?? La cuve ne semblait pas avoir jugé bon de l’instruire dans le domaine des holo à l’eau de rose, si bien que cette idée lui parait tellement saugrenue qu’elle… qu’elle la déstabilise. Elle ne sait pas si elle doit être furieuse et tancée sévèrement son apprentie, ou la félicitée pour une idée aussi inattendue qui ne manquera pas de surprendre l’ennemie. Du coup, son superbe visage tourne ses yeux en amande vers la jeune Hapienne pour afficher un simple… qu’est-ce que quoi ?

Alors qu'elle se tenait au garde à vous devant Darth Ziran à attendre son verdict, dire que Félinë avait été tendu était un euphémisme. Mais pourquoi avait-elle conçu ce plan exactement ? Pour ne pas paraitre incompétente devant la meilleure guerrière Sith du consortium et très probablement de la galaxie? Pour avoir le dernier mot ? Ou juste parce qu'elle était toujours incapable de se taire… Auquel cas venait elle de dire ce qu'elle avait sur le cœur ? Non impossible, car très clairement ce n'était pas de l'amour que suscitait en elle le regard du lézard. Et de toute manière, quelle importance, car il était évident que Darth Ziran lui rirait très bientôt au nez.

Le regard de la redoutable Sith était aussi dur qu'il semblait capable de perçer son âme, de déceler la vérité qui s'y cacher -elle n'était pas à la hauteur, crut-elle entendre, ce qui la poussa à se redresser mieux encore, sa silhouette fine et d'apparence bien trop frêle plus à sa place dans une chambre à couchée que sur un champ de bataille. Au moins si jamais Darth Ziran acceptait ce plan, pour une fois ne pas être prise au sérieux lui serait utile.

Si Darth Ziran acceptait ce plan? Comme si c'était quelque chose de souhaitable. Pourtant l'idée était excitante. Ce serait dangereux, elle pourrait prouver qu'elle en était capable! Capable de profiter de la bonté de leurs ennemis pour mieux les faire tuer, lui chuchota intérieurement sa propre voix avec un cynisme consumé. Félinë serra les dents en retour, plus droite que jamais et se forca à regarder Darth Ziran dans les yeux. Pourquoi en serait-elle incapable? Parce que c'est ce qu'on disait ? La jeune femme laissa la colère grandir dans sa gorge, une boule dure et amère, et ne bougea pas d'un pouce.

Et alors finalement, en l'observant comme si elle n'avait été qu'une poussière inconséquente, Ziran valida le plan, avant de porter une estocade verbale purement gratuite à sa Maitresse et de finalement annoncer la fin du briefing dans la foulée.

Avait-elle choisi son plan parce qu'elle y croyait, ou bien juste pour voir si Félinë échouerait lamentablement ? Elle en resta bouche bée, et, tournant la tête vers Darth Wrath, s'aperçut qu'elle la regardait en arborant la même expression.

"Qu'est-ce qu'il y a ? C'est plutôt un bon plan." Plus précisément c'était un plan débile, mais tellement qu'il avait une bonne chance de réussir. Et puis s'il échouait, il ne resterait plus qu'à improviser.

Avait-elle des questions pour Ziran ? Bien sûr qu'elle en avait, mais toutes celles qui lui venaient à l'esprit appartenaient à deux catégories : Celles dont elle ne voulait pas avoir la réponse, et celles qui la feraient tuer. Aussi s'abstint-elle de les poser, et s'esquiva avec Darth Wrath.

Si Félinë avait osé espérer pouvoir échapper au chef de guerre Trandoshan, cet espoir fut douché dés la sortie de la pièce, car le lézard l'y attendait. Jusqu'à présent, la hapienne ne l'avait vu que de loin, mais la proximité ne lui était pas vraiment plus clémente. C'était peut-être un préjugé, mais Félinë pensait pouvoir affirmer que les Trandoshan étaient tous laids, même si elle était prête à concéder que certains l'étaient plus que d'autre. Celui qui la détaillait présentement d'une manière appuyée aurait été dans la moyenne si une vilaine cicatrice n'avait pas jugé bon de s'installer sur ce qui lui tenait lieu de visage. Ou de museau.

Un silence inconfortable commença à s'installer, et Félinë tritura des mèches de sa longue tresse. Il était moche, c'était vrai, mais ce n'était peut-être pas la seule chose à considérer….

Quoi?!?

Avant que cette pensée n'aille plus loin, la Sith toussota et se tendit, impassible, pour le regarder dans les yeux.
"Allons nous trouver un endroit tranqu… Une salle de réunion disponible. Pour préparer la mission."

Sur ces mots et parce qu'elle avait déjà prononcé bien trop de mots qu'elle regrettait déjà, elle se retourna pour mettre ses paroles à exécution avec grâce. Le chef de guerre, en lézard pragmatique, contempla un instant le dos charmant de la belle sans écailles, et la suivit, satisfait.

Ziran avait… accepter le plan. C’était à la fois inattendu, et signe évident que Félinë avait sûrement souligné des éléments probants ! Étonnement, Wrath ne percevait pas le plein potentiel de cette situation, mais la perfection de sa force étant évidente, ce n’est sûrement que parce qu’il lui manquait un peu d’expérience. Aussi, la Matriarche opine doucement devant l’approbation final de la Maîtresse d’arme et se raidit, imperceptiblement, quand elle lui lance un ultimatum. Peut-être n’était-ce pas une menace, mais le simple fait de souligner une nécessité de réussite pour la Sith la mettait sur la défensive.

Pas pour combattre non, mais elle reçut la comme une indication claire de la maîtresse d’arme que ce serait une bonne preuve de sa compétence pour la considérer comme sa fille. Oui, elle impressionnerait Darth Ziran, cela ne pourrait en être autrement ! Elle était la Hapienne parfaite après tout. Elle s’incline douce délicatement, espérant que la force lui donnerait un adversaire, et jurant de le tailler en pièces de façon si spectaculaire que la membre du conseil noir serait satisfaite. Oui, cela ne pouvait pas se passer autrement.

Sortant de la salle de réunion elle pose sa main sur l’épaule de Félinë alors qu’elle s’apprêtait à chercher une salle de réunion pour discuter de son plan avec son… « camarade ». Le fait qu’il soit laid aux yeux de l’apprentie n’était pas partagé par sa Maîtresse. Ho, elle ne trouvait rien de séduisant chez un vulgaire et inférieur Xénos couvert d’écailles, mais, un trandoshan était, par nature, taillée pour la chasse et la guerre, et en ça, Darth Wrath y voyait une forme…. D’élégance, de praticité, de la même manière qu’elle pourrait apprécier une belle arme.

Bien sur, cette arme ne serait rien sans un bon manieur, et pour elle, ce serait forcément son apprentie qui aller devoir diriger correctement cette arme. Une Hapienne ne pourrait en aucun cas être inférieur à un allié. Aussi, elle plante son regard brûlant dans celui de l’ancienne pilote impériale, lâchant une simple phrase avec sa voix au ton de brasier destructeur.

« Soit à la hauteur, ma jeune apprentie. »

Et sans un mot de plus, Wrath s’éloigne, désireuse de se baigner dans les énergies sombres du côté obscur. Elle allait pleinement se préparer à affronter un Jedi, et quand elle déferlerait sur lui avec toute la force de sa colère, il ne pourrait rien faire.

Ziran avait fait irruption dans la navette alors que Félinë tentait de se concentrer sur sa check list de décollage. C'était une check list fort inhabituelle, elle l'avait conçue elle-même. En effet, avec l'aide de quelques mécaniciens et de canons blaster de plusieurs calibres, elle avait auparavant privé leur guimbarde de la plupart de ses systèmes non vitaux, et de quelques uns qui l'étaient. La centrale de guidage et l'ordinateur de bord étaient hors service, tout comme les armements et la majeure partie des systèmes. Elle serait forcé de voler entièrement en manuel. Un tir un peu trop enthousiasme à son goût les avait débarrassé d'une partie du cockpit et avait ainsi transformé l'appareil en décapotable. Idéal pour des amoureux sur le départ de leur lune de miel, eux et leur guitare. Elle l'avait enguirlandé bien sûr, mais le mal était fait. D'une certaine façon, ce n'était pas plus mal, cela ne rendrait leur récit que plus véridique. Personne ne censé ne s'envolerait là dedans de son plein gré.  Les connaissances qu'elle avait acquises lorsque, enfant, sa mère avait tenté de la priver de vaisseau s'étaient révélées utiles pour allumer l'appareil sans en avoir l'autorisation. C'était un travail improvisé et assez dégueulasse, mais tel était le principe du déguisement. Depuis le début le Trandoshan contemplait ses fesses à chaque fois qu'il en avait l'occasion, et elle s'était surprise à plusieurs reprise à adopter des postures alanguies alors même qu'elle n'avait absolument pas l'intention de l'aguicher, et ces désirs incontrôlés suscitaient autant son agacement que sa gêne.

« Tâchez de ne pas trop montrer vos réels sentiments. Si Jedi il y a, il saura percer rapidement la supercherie. »

Elle se redressa brusquement et faillit percuter le dessous du tableau de bord. Sa tenue partiellement déchirée et la suie qui maculait son visage complétait le déguisement et les mots de la Sith sanguinaire la firent rougir malgré elle.

Non, elle n'avait aucune envie de le faire,  mais elle le pouvait. Avec sa guigne, elle tomberait effectivement sur des satanés jedis, et l'idée d'être percée à jour par ces fanatiques ne l'enchantait guère non plus. A bien choisir, il y avait une solution largement préférable à l'autre, car Félinë était de ceux qui pensaient, peut-être à tort, qu'il fallait mieux vivre avec ses souvenirs que ne plus vivre du tout.

"Hmm... je pense que... je pense que je peux faire quelque chose pour ca, Ô Darth Ziran.  Ziran la vit fermer les yeux, souffler lentement, ses lèvres entrouvertes en une expression qu'elle aurait volontiers qualifié de courge. Il suffisait de se laisser aller, elle savait faire ca, elle l'avait déjà fait. Puis ce serait beaucoup plus agréable, et essayer d'oublier la tronche du sac à main. Il y avait en réalité quelque chose d'étrangement excitant dans cette situation. D'humiliant surtout, se corrigea-t-elle, avant de devoir reconnaitre que peut-être était ce exactement ca. Elle sentit quelque chose de chaud, une lueur chaude, délicieuse et aiguisée. Elle s'en saisit en son sein, et regretta aussitôt.

Elle rouvrit les yeux en prenant une profonde inspiration. Elle avait très envie. Très envie du sac à main. Elle lui aurait bien sauté dessus immédiatement si cela avait été possible. Et terriblement honte également, aussi elle redoubla d'activité.

"Je crois.... " Félinë déglutit. "Je crois qu'il est temps de partir... Tout de suite... On a embarqué les cadavres des deux guignols ?!? Les munitions aussi, histoire d'être sûr que si on s'écrase personne ne puisse retrouver nos morceaux ?" Elle n'avait pas aimé quand on avait parlé des munitions. Car s'il fallait être désespéré pour voler  avec une navette dans cet état, le faire avec cette cargaison tenait plutôt de la folie furieuse. Mais il fallait bien admettre que c'était également particulièrement stimulant.

Alors que Ziran s'éloignait avec la dignité et la magnificence dont seules les Siths de sa puissance son capable, la navette décolla brusquement, puis prit aussitôt de la vitesse en rasant les arbres en abandonnant plusieurs morceaux de taille assez respectable derrière elle.

Félinë maintenant l'altitude la plus basse dont elle était capable, à quelques mètres tout au plus des arbres, Elle changea de trajectoire à plusieurs reprises, un grand sourire aux lèvres, concentrée sur les commandes. Voler. Plus vite. Elle se faufila entre des collines, rasa le fleuve, au point de sentir les embruns, le vent violent soulevant sa longue chevelure de jaie. Elle se faufilait dans un canyon lorsque le moteur numéro 2 choisit de rendre l'âme fort inopportunément. Mais ce n'était pas très grave, elles n'étaient pas très loin.

Mayday Mayday Mayday, ceci est une navette du consortium volée! Nous sommes en fuite ! panne de moteur. Oh.. hu oh. baisse de pression hydraulique. Quelqu'un nous entend ? A l'aide! C'était en effet un déguisement bien meilleur que ce qu'elle avait souhaité, car elle était certaine d'avoir demandé que personne n'abime ces systèmes là.

Les jours se faisaient de plus en plus longs aux yeux de l’amiral Tan’ith. Mis à part quelques escarmouches ici et là, pour l’heure rien ne semblait vraiment bouger, la République économisait ses forces et parvenait à garder sa position secrète. De surcroit les forces du Consortium bien que toujours actives dans leurs traques semblaient ne pas déployer davantage de moyens pour le rechercher. Sous-estimaient-ils la menace ? Ou préféraient-ils se concentrer sur la prochaine offensive qu’ils mèneraient contre la République comme le craignait Plo ? Peut-être était-ce un peu des deux, quoiqu’il en soit le vieil amiral était déterminé à leur rendre la monnaie de leur pièce, et si possible à intensifier ses efforts en dépit du danger pour les amener à reconsidérer leurs décisions. Oui, cela pouvait signifier très certainement son trépas, mais cela n’effrayait plus le kel’dor qui s’attendait pas à profiter d’une retraite méritée loin de Kashyyyk.
Chaque jour que la Force faisait le convainquait davantage que son cadavre finirait par pourrir ici et nourrir l’écosystème de ce monde. En un sens, cette pensée avait fini par lui apporter une certaine sérénité : des cendres aux cendres, il y avait là un cycle, une harmonie à accepter son sort… Une lucidité qui lui faisait presque du bien, surtout depuis que le problème des blessés avait été traité. Au final ce léger répit avait été une bénédiction et permis aux unités d’enterrer les morts, et finir de traiter les blessés avec les fournitures.

Son état-major était constitué de deux généraux wookies, Krrokic un vétéran affecté aux opérations spéciales et Wrrit chargé d’une armée ayant combattu dans l’archipel ayant réussi à battre en retraite juste à temps. Un officier wookiee Mravv, de moindre rang avait pu évacuer juste à temps des terres d’ombres et avait la charge des éclaireurs de son peuple. Bien entendu, il avait aussi intégré le Maître Jedi Layli, une sélonienne qui était restée sur place et n’avait pas pu être exfiltrée par l’Ordre lors de la retraite. Elle avait la charge et la responsabilité de gérer l’ensemble des Jedi n’ayant pas pu quitter Kashyyyk, mais aussi quelques unités de clones. Du côté des clones, l’amiral était entouré du commandant Talos, son aide de camp et garde du corps envers lequel il avait une confiance aveugle. Anciennement capitaine, Plo l’avait promu au rang de commandant une fois débarqué sur Kashyyyk après la bataille, et depuis Talos l’assistait l’ensemble de ses tâches.  
Mais au-delà de Talos, se trouvaient également trois commandants clones ; Riley, Korman et Rensir affectés respectivement à la reconnaissance globale, la logistique et approvisionnement, ainsi que le combat pour le dernier d’entre eux. L’amiral était toujours éreinté mais parvenait à prendre le pli de ce nouveau rythme, gagnant un peu plus chaque jour du terrain sur la fatigue et la nervosité des premiers jours. Kashyyyk le métamorphosait, le façonnait davantage en soldat qu’il ne l’avait été jusque là. Loin de sa passerelle de commandement, de ses bureaux et cabines, mais aussi éloigné des faux-semblants des politiques et autres gratte-papiers de la République, il retrouvait une certaine jeunesse dans cette rusticité et l’austérité de ces lieux. Ses interlocuteurs étaient quasiment tous des soldats, chacun spécialisé dans un ou deux domaines certes à côté de leurs compétences martiales, mais au moins cela avait l’avantage de rendre les conversations plus directes et efficaces, moins policées.

L’avant-poste B7-R, renommé par l’amiral sous le nom « Bravo Sierra Roméo ». C’était de là que l’officier coordonnait l’ensemble de la résistance de la République contre l’ignoble envahisseur. Plo avait d’abord rassemblé l’ensemble des forces républicaines en ce lieu quelques temps avant de disperser ses homes et ressources à travers Kashyyyk en plusieurs groupes de combat en effectifs réduits. Tissant une toile à travers les terres d’ombres et la jungle, il tenait à surveiller l’ensemble du secteur qu’il tenait et à éliminer les éclaireurs ou traqueurs qu’ils soient du consortium ou trandoshans. Ces groupes étaient mobiles, diversifiés entre clones, volontaires et wookiees dont les derniers étaient très importants pour leurs frères d’armes infortunés puisque connaissant très bien le terrain, la flore et la faune locale évitant de nombreux ennuis.
Certains groupes étaient chargés d’établir des relais de communication dissimulés, et des capteurs de mouvement camouflés couplés à des dispositifs de surveillance visuelle et de détection aérienne et terrestre efficaces dans un certain champ d’action limité géographiquement à quelques dizaines de kilomètres carrés. Certains avaient été déjà présents dans les stocks de B-7R, d’autres bricolés à partir de quelques pièces détachées ou converties à cet usage. Aussi quand une navette du Consortium envoya un message sur une fréquence ouverte, cela surprit quelques peu l’un des groupes chargés de la surveillance d’un secteur qui conserva le silence pendant de longues minutes mais prit soin de relayer l’information à la base.
Ce fut le commandant Riley qui reçut la communication et fit venir immédiatement l’amiral Tan’ith.

- Nous n’attendions pas de livraison aujourd’hui commandant.

Résonna la voix du vieil officier quand il arriva devant le clone. Riley était un clone mûr, cheveux bruns et en bataille avec une barbe de sept jours sur le visage. Il salua l’officier et répondit.

- Je sais. Mais j’ai pensé que ceci pourrait vous intéresser.
- Nous n’avons rien sur eux ?
- Rancor 3 l’a détecté il y a quelques minutes. La navette du consortium a été volée par une femme inconnue qui n’a transmis aucun code d’identification et a émit sur une fréquence non sécurisée.

Pour Plo cela semblait étrange. Il se passa la main sous le menton en réécoutant le message.

- Personne de chez nous en somme.
- Exact.
- Un transfuge ?
- Probablement. En fuite. Nous avons détecté quelques chasseurs du consortium dériver de leur cap au préalable sans explication. Il est possible qu’ils aient été déroutés pour intercepter cette navette.

Le commandant semblait croire à ceci mais restait sur la réserve, il était tout aussi perplexe que l’amiral sur cette situation.

- Quoiqu’il en soit nous ne pouvons pas faire poser cette navette sur B7-R si elle est pourchassée. Cela révèlerait la base.
- Vous pensez qu’il s’agit d’un piège ?
- Possible. Mais s’il s’agit de transfuges, peut-être ont-ils du matériel, des hommes et du renseignement à nous communiquer. Nous leur feront suivre la procédure avec du personnel ennemi. Appréhension, fouille, interrogatoire, isolement le temps que nous prenons une décision.

Riley hocha la tête.

- Je fais préparer des cellules. Pour la navette ?
- Renvoyez-leur un message. Ils doivent se poser pour qu’on puisse les récupérer, ou du moins nous donner les coordonnées de leur crash. On enverra une équipe les récupérer. Commandant Talos, prévenez le colonel Mravv de préparer une équipe d’exfiltration avec deux appareils. Qu’ils se tiennent prêts à décoller. Tenez-moi au courant de toute mise à jour sur ce sujet. On va devoir intervenir rapidement pour les tirer de là s’ils sont bien ceux qu’ils prétendent être.
- Et s’il s’agit d’ennemis ?

Plo garda le silence et croisa le regard du commandant tout en espérant ne pas prendre de mauvaise décision. Sa voix se fit brève, expéditive.

- Procédure habituelle.
- A vos ordres amiral.

Le colonel Mravv ayant reçu l’information prépara trois équipes légères ainsi que deux Raddaugh Gnasp jet escortant un Oevvaor catamaran. Ces airspeeders wookiees étaient légers, rapides et légèrement équipés mais pratiques à dissimuler et à déployer rapidement pour faire de la patrouille et de l’appui au sol le cas échéant. Leur coque en bois les rendait difficiles à accrocher par les missiles ennemis et à apparaitre sur les radars sans être indétectables pour autant. Un message relayé et passé par une fréquence empêchant de remonter la source du signal car trop diffus fut envoyé.

- Navette. Nous vous entendons. Impossible de vous prêter assistance dans l’immédiat. Faites atterrir votre navette et transmettez-nous vos coordonnées atterrissage pour exfiltration. Combien de poursuivants avez-vous à vos trousses ?

Le commandant Riley ne pouvait rien faire dans l’immédiat si ce n’est définir un lieu de rencontre afin de les récupérer. Dévoiler la position de B7-R par radio était inconcevable. Mieux valait être prudent.