[Azure] A la pêche aux informations [PV Occultus] - Terminé

Azure. C’était un monde du Consortium Éternel uniquement composé d’océans. C’était une colonie comme il y en avait des milliards dans la galaxie, c’est à dire inconnue de la majorité de la population galactique. Elle n’avait pas de soleil proche, aucune lune, et n’était même pas située sur la moindre route commerciale, même mineure. Le secteur auquel elle appartenait, Truum, n’avait aucun intérêt particulier non plus. Au mieux pouvait-on voir son nom apparaître dans les lignes de planètes occupées pendant tel ou tel conflit au cours des derniers millénaires.

La dernière en date avait son annexion rapide à la formation du Consortium Éternel, dans les mois ayant suivi le début des hostilités avec ce qui s’appelait à l’époque encore l’Alliance Galactique. Depuis trois siècles, Azure était redevenue une colonie ignorée de tous une fois que la coalition d’Hapes, des Sith et des autres groupuscules opposés à l’Empire et la République s’était pleinement installée. De ce fait, cela en faisait un lieu idéal pour magouiller à l’abri des regards.

Il y avait plus d’un monde du Consortium Éternel qui entrait dans cette catégorie, au final, mais en l'occurrence, Azure abritait suite aux fantasmes de la Matriarche Elramanne une petite cité artificielle formée comme une immense serre où on trouvait le summum de la technologie du Secteur Corporatif. Sa construction avait démarré, il y a quelques années de cela, après  l’opération Lord_Over, où elle avait perdu bon nombre de ses possessions sur des planètes aujourd’hui sous contrôle de la république.

Le luxe était présent, également, mais, si cela pouvait impressionner le tout venant, c’était tout de même de loin des crans inférieurs à de ce qu’on pouvait retrouver au cœur de l’Amas de Hapes, et témoignaient de sa chute après la reconquête républicaine qui l’avait privé aussi bien de ressources que de pouvoir.

De nombreuses soirées mondaines avaient pourtant lieu, attirant la noblesse qui ne pouvait se permettre de prétendre à être conviée à des évènements bien plus importants, et espéraient vainement que se montrer sur Azure serait un tremplin pour leur avenir. Mais c’était au moins un lieu où on pouvait aisément récolter des informations où faire des rencontres singulières.

C’était encore un monde dont Isïana n’aurait jamais connu l’existence si elle n’y avait pas été envoyée en mission. Cette fois-ci elle était accompagnée de Diva et Sabacc. Une composition de l’équipe Malva qu’elle n’aurait pas songé formée de si tôt. Néanmoins, il fallait bien faire tourner les agentes d’autant plus que Diva était la plus adaptée à participer à une soirée mondaine en compagnie de la Mauve et que Sabacc était la plus à même de profiter de la soirée du jour pour glaner des informations que les deux belles femmes n’obtiendraient pas par leur charme.

Le contraste des tenues des trois agentes de l’équipe Malva à bord du vaisseau du Consortium, qu’elles avaient loué un peu plus tôt durant leur trajet entre Nar Shaddaa et Azure, étaient d’ailleurs saisissant, pour ne pas dire comique.

Isïana avait opté pour une robe de soirée légère bleutée et, pour une fois, n’avait pas opté pour les talons. Elle voulait être à la fois chic pour accompagner Diva mais tout en étant maîtresse de ses mouvements pour aisément rejoindre Sabacc si le besoin se faisait sentir. Elle portait un sac à main d’une grande marque de Hapes, acquis au marché noir d’APEX peu avant la mission, où elle y avait glissé tout objet qui lui serait utile. Même si elle était un peu stressée, surtout si elle commençait à compter le nombre de missions qui avaient dérapé, bien que rattrapées sur la fin, elle se sentait pleinement prête.

Elle observa la cité flottante qui apparut une fois une bande de nuages pluvieux traversé par leur vaisseau du jour. Ce dernier était en pilotage automatique, la Mauve n’ayant eu qu’à transmettre son code d’identification, son faux nom du jour qui était Alamava et la raison de sa visite, à savoir, participer bien sûr à la soirée mondaine du jour.

Elle jeta un court regard vers Diva et Sabacc alors que deux chasseurs Djafs avaient décollé pour venir les escorter jusqu’à leur atterrissage sur la piste d'atterrissage qui leur avait été attribuée.

« On va bientôt arriver. Aucune d’entre vous n’a de questions de dernière minute ? »

Le fait que Sabacc était aussi sympathique qu’une porte de prison de sécurité impériale indifférait assez l’Agent Malva. Il y avait bien ce profil dans le Consortium Éternel. A vrai dire, la Twi’lek songeait même que cela pouvait même être plus courant qu’on ne le pensait. Être froide et distante avec tout le monde était une forme de sécurité où l’on renvoyait au reste du monde qu’il ne vallait mieux pas venir s’approcher d’elle.

Par contre ce qui ne l’avait pas laissé indifférente, c’était le fait que l’ambiance sur Azure était bien trop “hapienne” à son goût. Elle avait clairement sous-estimé la rancœur de toutes ces Hapiennes de seconde zone, ainsi que leur entourage proche, qui exacerbaient ici tout leur racisme vis-à-vis des autres espèces de la galaxie. Alors, certes, Isïana restait une Twi’lek exquise et exotique mais cela ne suffisait pas. Elle l’avait bien compris à peine le trio avait-il posé le pied sur la plate-forme d'atterrissage baignant dans l’air marin.

Cela impliquait donc une autre approche, et surtout, de laisser Diva mener la danse. Là-dessus, ce n’était pas foncièrement dérangeant pour la Twi’lek. Chaque agente de l’équipe Malva était apte à s’autogérer seule et Isïana était prête à laisser deux personnes prendre le contrôle d’une opération si cela s’avérait nécessaire : Arsenal dans le cadre d’une mission impliquant un affrontement armé et Diva dans le cadre d’une mission “diplomatique”. Elle aurait simplement préféré s’organiser un peu plus en amont là-dessus, mais c’était aussi ce qui faisait tout le piquant des missions de l’équipe Malva : l’improvisation en temps réel.

« Changement de plan. Diva tu joues l’Hapienne excentrique et amatrice d’art. Cela ne devrait pas t’être trop difficile pour toi. Je serai l’une de tes “acquisitions” préférées. Je te laisse improviser si tu veux faire de moi ta concubine ou ton … esclave.  »

Elle grimaça au dernier mot. C’était probablement le mot qui se rapprochait le plus de la pire insulte pour elle. Elle préférait encore être traitée de prostituée ou d’autres mots tout aussi peu charmant qu’esclave. Cela lui rappelait trop de très mauvais souvenirs. Mais elle avait été prête à tout, même les pires situations, en acceptant de travailler directement pour le Triumvirat. Certains diront que c’était le revers de la médaille, mais dans tous les cas, cela ne dérangeait pas la Mauve. En tout cas, pas jusqu’à présent, et elle espérait que cela durerait encore pendant longtemps …

« Sabacc, de ton côté, tu feras passer pour son assistante en quête de nouvelle acquisition pendant que Diva pavanera dans la soirée mondaine. Cela devrait suffire pour qu’on te laisse tranquille. Pas de questions ? »

Elle regrettait déjà cette mission. Elle ne s’inquiétait pas trop de ce que Diva lui ordonnerait, ou non, de faire. Enfin, elle préférait éviter de s’en inquiéter. Non, elle se demandait surtout ce que les Hapiennes qu’elles croiseraient pourraient inciter Diva à lui faire. Enfin, elle verrait bien le moment venu …

Heureusement que l’Agent Malva savait rester impassible. Elle avait dû apprendre à le faire très tôt dans son existence. Parce que sinon, elle n’aurait pu se retenir d’afficher un sourire narquois à la réceptionniste. A la place, elle se contenta de suivre docilement et silencieusement “sa Matriarche hapienne”, la fameuse Glorifica. Isïana trouva que Diva en faisait bien trop, au niveau de son nom d’emprunt, mais elle se garda d’en faire la remarque à voix haute. Ce n’était ni le lieu ni le moment.

Elle observa furtivement qui étaient présents, par rapport aux connaissances qu’elle avait, tout en évitant de paraître trop insistante. Elles attiraient bien trop les regards pour se permettre de le faire. Si Diva avait toute l’attention des Hapiennes, qu’elles la dévorent du regard ou la jalousent, Isïana elle ne laissait pas indifférentes les non-Hapiens. Quant à Sabacc, elle attisait la curiosité également. Ou plus exactement, son masque intriguait, bien que cela sembla plaire. La Mauve devait reconnaître qu’il allait bien à l’humaine.

Elle avisa avec un sourire poli la matriarche qui s’approcha d’elles. Elle resta parfaitement maîtresse d’elle-même tandis que Diva prenait la situation en main. Alamava, comme l’introduisit Diva, prit une pose sensuelle digne d’une statue hapienne lorsqu’elle fut comparée à une œuvre d’art. Elle restait malgré tout sage, après tout, elle était habillée convenablement. Elle aurait portée une tenue d’esclave comme celles qu’affectionnaient les Hutts avant leur chute, cela aurait été toute autre chose.

Et, autant une partie d’elle était clairement flattée de tous les compliments de Diva sur son physique - qui mettait bien trop d’emphase selon Isïana pour ne faire que de l’acting -, autant une autre finissait par en être même gênée. Ce fut là où la gifle providentielle fit détourner à nouveau l’attention de l’auditoire.

« Bien sûr, Madame. »

Elle se pencha ensuite et partit récupérer quelques petits fours auprès des différentes tables du buffet, mises à disposition des Hapiennes ou toutes personnes influentes du Consortium venues pour la soirée mondaine. Enfin, plus exactement, pour les différents serviteurs qui les accompagnaient.

Elle profita de cette petite ellipse pour constater l’ambiance parmi ceux-là, aviser si des remarques se disaient. Il y en avait toujours au moins une servante pour, soit maudire de travailler pour une Hapienne, soit l’encenser. Ce qui pouvait en dire long.

Une fois cette observation terminée, et les petits fours disposaient sur un petit plateau en bois finement ouvragé, elle retourna auprès de Diva, après l’avoir retrouvé sans grand mal. Il fallait dire qu’après tout son numéro, elle ne laissait plus personne indifférente. C’était probablement le meilleur moment pour Sabacc de s'éclipser d’ailleurs, quand la Mauve revint à leur niveau, lui tendant le petit plateau.

« Voici ce que vous m’aviez demandé, Madame. »

La Mauve prenait note de ce qui parvenait à ses oreilles, faisant le tri entre les éléments intéressants et ceux superficiels. Dans un autre contexte, sans doute se serait-elle laissée tenter à se faire embaucher par la Matriarche en recherche de domestiques. Mais au final, celle qui avait renvoyé tout son personnel sembla être un bien meilleur filon à ses yeux, surtout quand elle put entendre parmi les autres serviteurs ce qui se disait sur ses fréquentations.

La question maintenant allait être de savoir comment elle allait réussir à faire. Car outre l’étape d’approcher cette Matriarche, ce qui consistait donc à profiter d’un moment où Diva arrêterait de la faire rougir par tous ces compliments divins pour ne plus avoir totalement l’attention à elle, il faudrait ensuite arriver la convaincre d’être à son service. Ce qui, cela étant, changeait un peu l’esprit de la mission derrière.

Si en temps normal, elle ne s’en serait pas souciée, c’était parce qu’elle travaillait en solo et pouvait aisément sauter d’une cible à l’autre. Mais désormais, elle avait une équipe derrière elle et elle ne pouvait plus opérer ainsi aussi librement qu’avant.

Elle tâcha donc de rapporter à Diva, une fois les deux femmes tranquillement dans un coin, ses commentaires sur le sujet et aviser de la suite. Déjà, avant de réfléchir à l’idée de s’infiltrer dans le cercle de cette Matriarche, peut-être aussi que Diva ou Sabacc pourrait récupérer des informations de leur côté. La première en allant directement la confronter, la seconde en cherchant des données liées à cette Matriarche qui pourraient les aider dans la mission. Déjà, de quelle planète elle était, sa fréquence dans les visites sur Azure ou toute information utile.

Et puis après tout, si cela ne menait à rien il y aurait toujours le plan B auquel elle avait songé ...

La Mauve se rendit compte qu’il y avait eu un malentendu. Elle avait proposé de se faire engager par la cible, que, si la soirée mondaine n’apportait rien. Elle savait très bien les risques encourues, surtout quand on voyait le racisme profond qui régnait parmi les Hapiennes présentes, et elle ne comptait le faire qu’en dernier recours.

A vrai dire, elle se sentait surtout désespérément inutile pour le moment. Elle n’avait rien à faire, à part suivre bêtement les propos de Diva, à sourire ou être silencieuse, et simplement tendre l’oreille. Elle n’avait pas imaginé que ce serait passé comme cela, mais il était trop tard pour s’en plaindre ou faire machine arrière. Au moins, cela lui permettait de voir comment son équipe s’en sortait en tant que spectatrice. Mais clairement, ça serait sans doute la dernière fois qu’elle opérerait ainsi. Après tout, elle n’avait jamais fait de missions avec Dezira, non ? Sa mentore lui donnait des conseils, la motivait, la rassurait, lisait les comptes-rendus mais elle n’était jamais venue avec elle.

Elle sortit de ses sombres pensées quand elle entendit l’appel de Sabacc. Ah, enfin les choses allaient avancer ! Elle dut faire de grands efforts pour rester impassible face aux informations qui lui parvenaient. Comment ça, le système informatique local était fait pour être facilement piraté ? Tout comme l’humaine, la Mauve trouva cela étrange. Elle prit le temps de réfléchir à comment réagir à ce nouvel aléa. On était au Consortium Éternel, la terre des IA et de la cybernétisation. Et le système informatique d’Azure était fait pour ne pas laisser échapper ce qui s’y trouvait ? C’était bien trop louche pour ne pas laisser passer cela. C’était possiblement quelque chose d'autre, mais Isïana sentait au fond de ses tripes que cela avait un rapport avec la mission.

« Vas-y Sabacc, concentre-toi sur ce que tu as trouvé. Je veux en savoir plus. »

Il restait à savoir maintenant si c’était une variable qui était maîtrisée ou non par la Matriarche. Elle devinait que Diva et Sabacc avaient dû arriver au même raisonnement qu’elle. Elle eut un frisson qui lui parcourut l’échine. Pourquoi avait-elle subitement le sentiment de s’être jetée dans la gueule du loup ?

La première chose qu’elle fit après ce sentiment, se fut d’observer l’attitude de la maîtresse de la soirée. Est-ce que la Matriarche semblait se comporter d’une façon inhabituelle ? Enfin, autant que pouvait l’être une Hapienne de base excentrique ? Difficile à dire. Elle oublia donc rapidement son observation - sans parler du fait qu’elle n’avait pas envie qu’on lui reproche trop le fait qu’elle ait pu fixer une Matriarche Hapienne et que cela puisse être prise comme une insulte - et se concentra sur les autres personnes présentes. Y avait-il quelqu’un qui semblait mal à l’aise ? Ou plutôt qui avait l’air de jubiler à un évènement proche ?

Ah décidément sa paranoïa avait tendance à être bien exacerbée dans ces moments. Elle espérait que Diva verrait quelque chose ou que Sabacc lui en dirait plus…

Isïana se figea un instant à la voix autoritaire qui lui parvint dans son dos. Une dizaine de pensées lui traversa l’esprit en un instant et elle sut les éjecter aussi vite pour rester concentrée et naturelle. Elle se retourna donc vers la sentinelle et opina docilement à l’ordre. Ce n’était pas comme si elle avait réellement le choix de toute façon !

Pour le coup, elle était bien contente d’avoir poussé le rôle à son maximum et qu’elle n’avait rien de compromettant sur elle. Enfin, techniquement, il y avait bien l’implant de son bout de lekku qui lui permettait de communiquer avec Diva et Sabacc à distance comme un écouteur. Mais encore fallait-il que la sentinelle songe à lui tripoter le lekku et se rendre compte que son extrémité n’était pas vraie. Plus qu'improbable …

« Tout ira bien Madame. »

Isïana s’était inclinée vers Diva d’un ton rassurant, lorsque la fausse Hapienne fut ainsi menacée, continuant encore et toujours son rôle de servante. C’était aussi une façon pour la Mauve d’éviter qu’on ne s’attarde trop sur Diva au passage, ou en tout cas elle espérait que cela serait le cas. A vrai dire, c’était davantage le silence soudain de Sabacc qui ne la rassurait pas trop.

Mais elle allait devoir se concentrer sur elle avant le reste de l’équipe. Cela ne servait à rien de s’inquiéter pour les autres si c’était au final elle qui finissait dans un merdier pas possible. Vigilante à son environnement, au final surtout encore plus que tout à l’heure, elle constata que le sentinelle avait bien dit vrai et que d’autres servantes étaient déplacées dans un recoin, loin de l’activité principale. Déjà que cela ne lui disait décidément rien qui vaille, le changement soudain de décoration - ou plutôt son absence - mit tous ses sens en alerte. Il y avait vraiment quelque chose qui clochait ici ! D’une certaine façon, cela confirmait qu’elles n’étaient pas venues ici pour rien, et cela remonta un bref instant le moral de la Mauve.

Celui-ci retomba instantanément lorsqu’elle vit une servante tuée. Aucune des servantes emmenées avec la Mauve ne sembla s’en émouvoir. Il fallait dire que sans aller jusqu’à dire que c’était monnaie courante dans le Consortium, toujours était-il que ça n’était pas non plus des cas isolés.

Une insulte lui traversa l’esprit quand elle entendit la sentinelle indiquer qu’il y avait une conspiratrice parmi elles. Son premier réflexe fut légitimement de se dire qu’il s’agissait d’elle. Elle était prête à bondir, pour prendre une des servantes comme bouclier humain. Mais elle fut devancée par celle qui se suicida en se faisant exploser.

« Putain d’merde. »

Ce coup-ci l’insulte quitta ses lèvres, couverte par le bruit de l’explosion. Elle ne fut que partiellement blessée. Elle pouvait remercier le fait qu’elle avait probablement été parmi les dernières interpellées grâce aux louanges de Diva sur la beauté de la Mauve !

Toujours fut-il qu’elle sauta sur l’occasion pour récupérer l’arme d’un des deux sentinelles morts et élimina celui qui fut sonnée et fit en sorte d’achever le dernier qui était blessé. Une bonne chose de faite pour la Mauve. Et cela élimina au passage une bonne dose de frustration qui l’accompagnait depuis son arrivée sur Azure.

Bon, maintenant le souci pour la Mauve, c’était qu’un tel vacarme allait attirer l’attention. Sans parler que l’absence des gardes allaient vite se remarquer parmi leurs collègues. Elle ne se faisait pas d’illusions, même si couverture n’était pas encore grillée, elle ne pouvait pas se permettre de retourner dans la fête l’air de rien. Cela tiendrait un temps, sans doute, peut-être un peu plus qu’elle ne pourrait l’imaginer, peut-être. Mais elle avait une occasion de pouvoir explorer plus tranquillement ce qui tramait dans “l’envers du décor” ! Restait à savoir ce qu’elle allait faire des autres servantes …

« Je serai vous, je prendrais leurs armes et je tâcherai de me carapater vers le vaisseau le plus proche avant que d’autres ne rappliquent. »

Et elle ne chercha même pas à savoir si les servantes survivantes allaient faire ce qu’elles disaient. Elles pouvaient s’entretuer, s’amuser à tirer sur tout ce qui bougeait dans la fête ou chercher à fuir et attirer des sentinelles sur elles, la Mauve s’en fichait royalement. Bon, elle ne pouvait pas nier que certaines opportunités pouvaient entraîner des avantages différents en fonction de l’évolution de la situation, mais elle préféra éviter de trop y songer.

« Bon … Où vais-je maintenant ? »

Elle avait murmuré cela après s’être suffisamment éloignée du lieu précédent, tout en s’assurant qu’une quelconque domestique n’avait pas eu la mauvaise inspiration de se dire que la Mauve serait sa sauveuse et la suivrait comme un pot de colle. Elle prit le temps de se poser quelques secondes pour reprendre son souffle, chasser son adrénaline et communiquer avec Diva et Sabacc.

« J’ai pu m’échapper des sentinelles. Une s’est faite sautée et dans la confusion j’ai pu récupérer un blaster et m’éclipser. Je vais fouiner derrière la fête, qui est complètement artificielle. Il n’a rien de riche ici à part là où on a été reçu. Tu aurais une cible à me donner Sabacc ? »

Elle ignorait si la citée allait lui répondre. Elle n’avait pas oublié le silence qui avait précédé sa “mise à l’écart” avec d’autres servantes, mais elle préféra demander au cas où. Le cas échéant … eh bien, elle verra bien où son excursion pourra la mener… en un seul morceau de préférence, d'ailleurs.

« Bon, cette histoire sent clairement le sapin »

Sabacc ne pouvait pas communiquer. Isïana n’était pas surprise par cela. Elle voulait juste se l’assurer. Elle n’était pas déçue, même si pour le coup, elle l’aurait bien aimé. Et même si ses propos avaient été murmurés, elle décida rapidement de garder ses pensées pour elle-même. Autant éviter que le simple son de sa voix, même bas, n’attire l’attention. Elle faisait déjà d’énormes efforts pour ne pas faire de bruits et avait même retiré ses chaussures pour marcher pieds nus. L’avantage c’était qu’on ne risquait pas de l’entendre ainsi. Le désavantage …

« Brrr … il fait froid ici. C’est sensé être l’hiver à cette période de l’année, ou quoi ? Ils n’ont même pas chauffé ? J’aurai su, j’aurais pris un vêtement chaud … »

Cette plainte chuchotée lui avait échappé des lèvres. Mais elle commençait à en avoir marre que tout partait en vrille dans cette mission depuis le début, et elle eut besoin de relâcher sa frustration ainsi. Et elle regretta subitement de n’être qu’en tenue légère de servante, quand bien même c’était l’objectif de la mission initiale. Et ce froid humide n’était pas pour l’aider. Elle frissonna sans s'en rendre compte et se stoppa quand elle trouva une couverture abandonnée. Au moins ça ferait l’affaire pour le moment ! Elle s'entoura donc rapidement avec pour se réchauffer un peu comme elle pouvait.

Elle pressa ensuite légèrement le pas en entendant les murmures des voix projetés par les gardes qui venaient de la “soirée”. Et rapidement, elle commença à entendre d’autres voix … qui parlaient en huttese. Elle qui avait froid senti soudainement bouillir de rage. Ils étaient donc bien actifs ici, ces limaces baveuses, qu’elles soient là en personne ou non !

Elle resserra sa prise sur son blaster tout en continuant à avancer prudemment. Si elle avait pu, elle l’aurait fait encore plus, mais à moindre de se rendre invisible subitement, elle ne voyait guère comment elle pouvait y arriver. Oh. Un implant de module d’invisibilité … ça, ça serait un ajout intéressant pour le futur … Enfin, elle aurait l’occasion d’y repenser plus tard. Bien plus tard.

Elle passa la tête du couloir - toujours aussi tristement vide digne d’un chantier en cours - pour essayer de voir ce que faisaient les deux mâles. Malgré ses bases dans la langue des Hutts, elle fut clairement dans l’incompréhension la plus totale au vu du débit rapide de celui qui était joyeux. Elle avisa le second et son chèque de paie.

Il n’en fallut guère plus pour que l’Agent Malva tente de se représenter la situation. On avait probablement ici à faire à un duo de mercenaires, à la solde des Vestiges des Hutts, qui avait dû passer un contrat quelconque avec la Matriarche Hapienne, ou tout du moins, quelqu’un de suffisamment haut placé dans son entourage pour les embaucher discrètement et les payer grassement. Enfin, elle supposait que c’était le cas. Elle s’imaginait la pipelette baragouiner à son comparse tout ce qu’ils pourraient se payer avec l’argent qu’ils avaient gagné en faisant le coup du siècle.

Ou peut-être rien de tout cela. Mais, elle allait vite le savoir. Ce qui l’inquiétait le plus, c’était leur armement, et surtout la posture de l’homme blasé. Ils n’avaient pas l’air d’être des débutants. A vrai dire, rien dans cette mission ne lui donnait le sentiment qu’elle avait affaire à des amateurs. Certes, elle avait pu profiter du suicide de l’autre servante pour s’enfuir. Mais elle avait pu profiter de l’effet de surprise.

Là … Oui elle l’aurait aussi contre l’un des deux … mais elle n’était pas assurée qu’elle viendrait à bout du second. Mais même sans cela. Tirer, cela voulait dire signaler sa position aux restes des gardes qui devaient avoir commencé à fouiller toutes les pièces vides. Elle avait plus intérêt à jouer la carte du charme. Qui lui résisterait après tout ?

Elle prit une profonde inspiration et posa son blaster récupéré dans un angle hors de vue, le cachant au passage avec la couverture trouvée, puis s’avança timidement dans la pièce occupée par les deux hommes et toussa pour se manifester, prenant un air ingénu tout en se penchant doucement pour mettre en avant ses arguments.

« Ex-excusez-moi. C’est bien vous les deux hommes que je devais rejoindre ? Il fait froid ici … qu’est-ce … qu’est-ce que vous faites à attendre ici ? Ce serait bien plus agréable au chaud ... »

La Mauve dut réprimer un sourire satisfait à son hameçon posé. En quelques phrases, elle venait de se vendre comme une servante prête à offrir son corps, histoire de relâcher leur vigilance à ces deux-là, tout en glissant un contexte naturel pour qu’ils se justifient quant à leur présence ici. Alors elle imaginait mal monsieur chèque lui répondre, mais elle misait sur l’excité de service pour le faire à sa place.

Et si ça ne se passait vraiment pas comme elle le voulait ? … Eh bien, elle improviserait comme elle l’a toujours fait jusqu’ici !

Isïana savait qu’elle faisait tourner des têtes, pouvait rendre fou ceux qui succombaient à sa beauté. Mais il y avait toujours un sentiment étrange que le sens propre prenait le pas au sens figuré. Heureusement pour elle, elle avait déjà vu et vécu son lot d’horreurs. Elle ne fut donc pas tétanisée mais simplement surprise et interdite de la tournure de la scène. Ce qui d’une certaine façon, pouvait parfaitement convenir parfaitement au profil de la servante choquée. Mais un œil attentif aurait remarqué qu’au lieu d’être tremblante et apeurée, l’Agent Malva était simplement alerte. Elle avait bien saisi qu’elle avait face à elle une personne instable. Mais l’avantage, c’était qu’il était complètement sous son charme. Un rictus mauvais commença à perler sur le visage de la Twi’lek, que le mercenaire à la solde ne vit pas, le regard vers le bas et bien trop concentré à essayer défaire la boucle de cette ceinture qui sembla lui résister. La Mauve eut une moue de dégoût en voyant la bosse déjà bien visible de l’homme.

« Dommage … tu n’en profiteras pas plus que ton collègue. »

Elle avait subtilisé sans la moindre difficulté l’un des blasters quand celui-ci avait négligemment retiré ses armes. Elle eut un sourire moqueur quand il vit les yeux ronds du mercenaire une fois son regard relevé et qu’il vit sa propre arme pointée dans sa direction. Mais contrairement à celui-ci, l’Agent Malva était une professionnelle. La décharge de blaster partit à peine avait-elle dit le premier mot, ne laissant aucune chance à son adversaire de pouvoir esquiver. Il s’effondra sans un mot, la tête trouée et fumante.

« Fais chier, le bruit alertera les gardes. »

Elle ignorait combien de temps elle aurait devant elle, mais elle prit malgré tout l’effort de camoufler la scène en un règlement de compte entre les deux qui s’était soldé par un match nul. Ou plutôt un mort partout. Elle déplaça le cadavre à la tête encore fumante proche de son collègue déjà refroidi, reprit le couteau nettoyé pour l’enfoncer approximativement au lieu de la blessure mortelle initiale et prit le blaster du premier pour lui mettre dans les mains. En temps normal, elle aurait pris le temps de se poser quelques instants pour s’assurer que la scène déguisée était très crédible. Mais là, elle n’avait clairement pas ce luxe et elle jugea même après coup qu’elle y avait déjà passé trop de temps.

Gardant le blaster fraîchement acquis en main, elle décida enfin de s’intéresser à la raison de tout cela : franchir cette porte. Elle ne prit même pas la peine de l’ouvrir discrètement. S’il y avait eu quelqu’un de l’autre côté, nul doute qu’il serait intervenu bien plus tôt. Non, elle s’attendait plutôt à un entrepôt secret, un laboratoire obscur au bout d’un bien trop long couloir ou peut-être une prison dorée pour un otage des vestiges des Hutts. Des bribes de mots en Huttese qu’elle avait pu saisir, elle avait pu avoir confirmation que c’étaient bien eux derrière tout cela, et qu’ils avaient simplement l’appui de la matriarche hapienne d’Azure pour occuper les lieux, sans qu’il y ait une coopération plus profonde entre les deux. L’Agent Malva n’allait pas s’en plaindre, au contraire.

« Bon … qu’est-ce que vous nous cachez donc ici … »

Elle murmura ses propos alors qu’elle poussait la porte, prête à tirer et à se planquer contre le mur au moindre signe hostile.

S’il y avait bien une chose que l’Agent Malva détestait pendant une mission, c’était bien quand la réponse à une question en faisait apparaître plus d’une ensuite. Et là, pour celle-ci, c’était totalement le cas. Plus d’une aurait paniqué à la place de la Mauve, et elle ne pouvait pas nier que son rythme cardiaque avait drastiquement monté quand elle découvrit que l’objectif du jour pour la Matriarche était de faire tout exploser.

Tandis que son cerveau cogité à toute vitesse, le temps pressant au final bien plus qu’elle ne l’aurait imaginé avant d’atterrir dans ce centre de commandement temporaire, elle mena donc sa petite enquête. Des explosifs du Consortium Éternel ? Les Hutts, la matriarche … et le clan Lone ? Des expériences ? Une société hapienne dénommée Saruna LLC ? Le nom parlait vaguement à la Mauve bien que sur le moment, ça ne lui parla pas plus que cela. En tout cas, elle n’allait pas l’oublier dans sans rapport à Venom … si elle sortait vivante d’ici, déjà.

Elle sursauta - la faute au stress - entendant le comlink d’un des deux cadavres bipait. Elle pesta une flopée d’insultes à voix basse et l’attrapa. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien en faire ? Ne pas répondre allait forcément attirer l’attention, dans tous les cas. Ils étaient censés être après elle, après tout. Elle lâcha un petit rire nerveux à l’idée qui lui traversa l’esprit. Et pourquoi pas ? Elle prit le comlink et répondit à l’appel.

« Bonjour. Vous saviez que la maîtresse des lieux a prévu de faire sauter toute l’installation dans … »

Et elle conclut sa phrase en vérifiant le temps restant indiqué dans le minuteur. Mais maintenant, elle allait devoir vite déguerpir d’ici. Elle espérait que Sabacc aurait intercepté la communication et comprendrait qu’il était temps de dégager d’ici. Dans tous les cas, elle l’indiqua clairement en utilisant leur propre comlink. Après tout, elle devait bien prévenir Diva.

« Il faut qu’on dégage. On en rediscutera plus tard en détail. »

Mais elle avait encore un petit quelque chose d’intéressant à faire avant de partir. Si elle n’était pas experte en informatique comme Sabacc, la Mauve avait tout de même des bases. Et faire apparaître des hologrammes dans la salle de fête pour indiquer l’emplacement des explosifs à la vue de tout le monde, à partir d’un ordinateur déjà à portée de main … ça par contre, c’était dans ses cordes !

Et ce fut une fois cela fait, toujours vêtue aussi légèrement mais armée cette fois-ci, qu’elle s’empressa de rebrousser chemin, ou en tout cas, de trouver un autre chemin tout en n’hésitant pas à se dissimuler si elle croisait des gardes au passage. Elle espérait en tout cas que le chaos qu’elle allait engendrer lui simplifierait la tâche.

Car clairement, cela ne semblait pas du tout dans l’optique de la Mauve de désamorcer les explosifs. Elle ne savait même pas si elle en aurait été capable. Peut-être Sabacc si elle passait par l’électronique ? Mais même si c’était le cas, cela n’empêcherait pas tous les gros bras du coin de leur faire passer ensuite un mauvais quart d’heure si elles se faisaient attraper …

Était-elle satisfaite du chaos qu’elle avait généré ? Elle ne pouvait pas nier. Elle jubilait intérieurement. C’était comme ça qu’elle s’était imaginée avoir du pouvoir : d’une flamme créer un incendie sans nom. Elle n’était pas devenue administratrice de l’APEX pour rien, après tout ! Alors, bien sûr, si le côté émotionnel était aux anges, la partie rationnelle elle se disait que le chaos s’était génial quand on était pas au milieu de l'œil du cyclone !

Elle ne pouvait donc pas donner tort à la remarque de Diva alors qu’elle accourait vers le cœur du spectacle tandis qu’elle faisait le tri des options à sa disposition, entre celles qui lui venaient spontanément à l’esprit et celles suggérées par Sabacc. Et non, elle ne cachait pas de lance-roquettes sous sa robe de soirée. Et elle en aurait bien piqué aux mercenaires des vestiges Hutts si elle en trouvait un, mais elle doutait que cette possibilité puisse arriver.

« … La prochaine fois Diva, tu seras priée d’éviter ce type de remarque, merci ! Et très bien Sabacc. »

Entendant les bruits du combat de plus en plus fort, et l’odeur désagréable et oppressante d’ozone quand les fusillades à coup de tirs de blaster devenaient trop importantes, l’Agent Malva continuait à faire du tri dans ses idées. Ce qui était le pire quand on avait beaucoup de choix, c’était qu’on finissait par en avoir trop et ne pas réussir à se décider. Mais à vrai dire la Mauve se focalisa rapidement sur le fait d’exfiltrer Diva de la boucherie - si on pouvait appeler ça une exfiltration. L’avantage c’était que la brume et l’aveuglement des tirs, les cris dans tous les sens, lui permettait de se faufiler sans trop de mal avec son expérience. Et pourquoi pas d’éliminer un ou deux adversaires dans le tas au passage. L’intérêt ? Filer une arme à Diva quand elle lui tomberait dessus !

« Ah te voilà ! »

Elle n’attendit même pas une réaction de la part de Diva lorsqu’elle l’aperçut - et s’être assurée que c’était bien elle et pas quelqu’un qui lui ressemblait - et la sortit de sa planque pour courir loin du carnage.

« J’ai récupéré Diva. On va tenter de voler le bombardier. S’ils comptent raser l’endroit, les autres solutions sont trop risquées à long terme. Et ils vont probablement essayer de descendre tous vaisseaux qui ne sont pas affiliés à la matriarche. »

C’était un pari, c’était certain. Mais l’Agent Malva n’était plus à un près. Elle avait la désagréable sensation de ne faire que ça depuis qu’elle était descendue sur cette fichue planète. Elle espérait au moins que les informations qu’elles avaient pu récupérer vaudraient le coup ! … Si elles s’en sortaient vivantes, tout du moins. Et cela, Isïana allait tâcher de s’en assurer.

Elle suivit donc les instructions de Sabacc pour d’une part qu’elle puisse enfin se réunir toutes les trois, puis ensuite voir leurs options pour réussir le tour de force de s’emparer du bombardier dans de bonnes conditions.

Isïana devait avouer qu’elle était impressionnée par le sang-froid de Diva. Sa bonne humeur apparente ne la trompait pas, mais la Mauve reconnaissait que la belle humaine ne se laissait pas faire par la situation. Un point qu’elle mettrait en avant dans le rapport qu’elle ferait à Dezira. Car oui, on pouvait oublier qu’il y avait toujours sa mentore incroyable toujours au-dessus d’elle ! Même s’il arrivait qu’elle finisse en dessous. Mais pour des raisons différentes. Ce n’était pas le moment de penser à ça !

Elle zyeuta un coup d'œil de Sabacc qui … était fidèle à elle-même, en fait. C’était dans ce genre de situation où une Arsenal n’aurait pas été de trop, tiens ! Mais bon. On ne choisissait pas toujours comment se terminait une mission. Et c’était à elle, l’Agent Malva, de la diriger vers cette fin, justement. Et mine de rien, même si elle n’en fut pas surprise, c’était soulageant de voir que Diva comme Sabacc suivaient ses directives sans rechigner. Enfin, ce dernier point était peut-être de trop vu le contexte, mais en tout cas, il n’y avait pas d’opposition. Elles obéissaient et c’était tout ce que demandait Isïana pour le moment !

« Nous y voilà …  »

La phrase avait été lâchée à voix basse, plus pour elle-même que pour ses coéquipières, lorsque le trio arriva enfin à hauteur du bombardier. Elle s’était attendue à plus d’oppositions, mais il fallait croire qu’ils n’avaient même pas envisagé que quelqu’un cherche à détourner leur bombardier. Qui de censé le ferait, après tout ? Et c’était typiquement avec ce genre de raisonnement qu’APEX était là où il en était aujourd’hui. Braver l’impossible. L’Agent Malva pourrait choisir cette phrase comme symbole de son équipe, tiens ! Elle en parlerait à Dezira ou Venom à son retour.

Car avant cette étape, il fallait encore le prendre ce bombardier ! Alors qu’elle réfléchissait à comment opérer, elle fut prise de court par l’initiative de Diva. Elle voyait très bien sa stratégie mais est-ce que ça allait vraiment marcher ? Cela dit, vu tout ce qui s’était passé depuis leur arrivée, elle n’en aurait pas été étonnée.

« Très bien, faisons ça. »

Il fallait aussi faire confiance aux idées des femmes sous ses ordres ! Pour l’Agent Malva, elle devait être à double sens. Elle approuva donc d’un hochement de tête en complément de ses paroles, attendant que Diva face son petit show, blaster en main.

« Très efficace … »

La Twi’lek ne cesserait jamais d’être étonnée par l’efficacité que pouvait avoir une paire de seins nus sur autrui. Elle avait beau le savoir, puisque c’était l’un de ses atouts, elle était toujours impressionnée quand c’était autrui qui réussissait cet exploit. Surtout dans un contexte pareil.

Elle ne se fit donc pas prier et élimina les deux pilotes, s’assurant que la ligne de mire utilisée ne risquerait pas d’abimer quoi que ce soit d’utile pour leur fuite. Une fois devenus des cadavres, elle ne se gêna pas de les faire rouler jusqu’à la rampe baissée après avoir récupéré tout ce qui pouvait être utile, quitte à ce que Sabacc l’aide pendant que Diva remontait le haut de sa robe. Non pas que la vue dérangerait Isïana, loin de là, mais ce n’était plus nécessaire de le faire.

« Bon, maintenant, décoller. »

La mission aurait eu lieu l’an dernier, Isïana se serait dit que c’était mission impossible. Mais entretemps, la Twi’lek avait pris des cours de pilotage sur Nar Shaddaa - entre deux missions, soit très peu - mais aussi appris la théorie. Dans le cadre de la préparation de ses sorties hors du territoire de l’APEX, elle avait également pris le temps d’étudier un minimum les commandes de vol des différents chasseurs ou navettes que ça soit de la République, de l’Empire et du Consortium. Au moins de quoi pouvoir décoller, voler à peu près droit, activer des boucliers et lancer l’hyperpropulsion.

Sauf qu’ici, il fallait être deux pour pouvoir piloter un bombardier Prakth. Elle imaginait mal Diva avoir ce type d’expertise et se fut donc vers Sabacc que le regard de l’Agent Malva se tourna alors qu’elle s’installait sur le siège de pilote.

« Tu saurais m'aider à piloter ce machin ? S’il faut, je te donnerais les indications à suivre. Et attachez-vous, ça risque de secouer. »