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Alerte HNN People: Bal huppé sur Coruscant ! Comme toujours, le Moff von Rosenhart a su s'entourer du gratin de la haute société impériale mais qui est la mystérieuse beauté au bras de l'amiral Reige ?
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Cordélia Traeda
Cordélia Traeda
Sergent Commando de Marine
Sergent Commando de Marine

Au Fil de l’Épée [PV Aerys Fel] Empty Au Fil de l’Épée [PV Aerys Fel]

Mer 6 Avr - 17:36
Parmi la multitude de mondes de l’espace impérial que l’officier Traeda avait pu parcourir au grès des opérations militaires et lors de rares permissions, Bastion occupait une place toute particulière dans son appréciation. Loin des paysages préservés voire sauvages de certaines planètes plus isolées et moins développées de la périphérie, aux frontières avec les Régions Inconnues, Bastion était le cœur palpitant et fortifié de l’Empire. C’était comme une citadelle presque imprenable, tout comme un vivier démographique et culturel. En majesté y trônait le palais où l’Impératrice Fel siégeait une grande partie de son temps à l’année. Le monde, et en particulier sa capitale Ravelin, était très urbanisé et densément peuplé, chaque rue et chaque quartier dénotant la classe sociale prédominante qui y résidait, dans ses diverses nuances. Si les artères principales et touristiques étaient généralement bien éclairées et bien sécurisées, il perdurait ici et là des boulevards, des faubourgs, des quartiers et des ruelles qui n’étaient pas très sûres le soir venu, voire même en journée. Tel était le lot, souvent, des capitales et des métropoles. Mais il y avait une autre raison, personnelle, de son attrait pour Bastion : c’était son monde natal. Elle y avait passé toute son enfance et une partie de son adolescence, parfois au Manoir des Reige aux côtés de Sera, Lukan, Galen et leur père le Moff Valin Reige, plus souvent dans la maison pavillonnaire de son père Wilhelm et son parrain Jan et, quelques fois, dans la maison des plaisirs très réputée et courue que dirigeait encore sa mère Danaé, courtisane de son état et tenancière de son commerce. Pour ainsi dire, la proche humaine avait pu entrevoir autant les ombres que l’éclat de Bastion. Ce n’était pourtant pas le palais impérial ou le siège du Conseil des Moffs qui l’intéressaient, nichés dans les beaux quartiers. Les quartiers citadins et militaires avaient sa préférence. Elle s’y sentait plus à sa place, s’intéressant peu aux arcanes politiques où elle n’excellait pas en dépit de sa formation académique, au-delà des seules bases qu’elle avait apprises auparavant.

Les permissions étaient plutôt rares et le temps précieux, puisqu’elles pouvaient durer entre quelques jours seulement jusqu’à environ deux ou trois semaines selon la maintenance du vaisseau, l’état du personnel et le ravitaillement. En l’occurrence, présentement, c’était une permission assez longue puisque sa durée était prévue pour une petite dizaine de jours. Heureux hasard de calendrier, c’était l’une des rares fois où les permissions de ses proches avaient pu se rejoindre partiellement : son parrain amiral et son père commodore étaient encore présents sur Bastion pour deux jours alors que son ami d’enfance et amiral Lukan ainsi qu’elle-même commençait leur repos. Ils avaient célébré l’occasion au Manoir Reige, sous l’invitation du Moff, avec un repas convivial et chaleureux qui avait été l’occasion de se retrouver et de prendre des nouvelles des uns et des autres. Cordélia avait eu ainsi l’opportunité de prendre du temps pour sa meilleure amie et amie d’enfance Sera, devenue une fonctionnaire impériale appliquée, ainsi que de discuter en privé avec Lukan. S’ils officiaient sur le même navire, ils tenaient tous deux à leur professionnalisme et Cordélia maintenait une distance et responsabilité professionnelles à son égard quand ils étaient sur le Chimaera. Ces moments donc où ils pouvaient laisser tomber le masque d’amiral et de commando-marine pour s’exprimer et passer du temps en tant qu’amis d’enfance étaient rares et d’autant plus précieux.

Les jours qui s’en étaient suivis, Cordélia avait pris grand soin à organiser ses journées afin d’optimiser le temps dont elle disposait, comme elle l’aurait d’ailleurs fait d’ordinaire au travail. Elle avait passé quelques jours avec Jan et son père vers la fin de leur permission, tout en parvenant à caler quelques heures pour prendre un café et passer du temps avec une amie d’école devenue depuis diplomate, Emilia, qui l’avait traînée bien malgré elle dans les allées commerçantes. Elle s’arrangea également pour maintenir son rythme constant d’entraînement et d’exercice physique. Elle avait cependant eu plus de difficultés à trouver du temps pour sa mère, qui se retrouvait avec visiblement un planning très chargé dans ses propres activités. Cela désolait cette dernière autant que la sergente, mais chaque potentiel créneau disponible avait été réquisitionné pour une urgence du côté de la maquerelle. Ainsi, elles avaient prévu de déjeuner et de passer l’après-midi ensemble ce jour-là, mais Danaé avait dû annuler à la dernière minute en raison d’une urgence liée à la gestion de son commerce. Traeda ne s’en était pas vexée, connaissant assez sa mère pour savoir ce que celle-ci devait ne pas avoir eu d’autres choix. Elles reprogrammèrent donc pour le lendemain.

Cela laissait donc, pour une fois, Cordélia totalement libre pour le repas et pour l’après-midi.

Après avoir déjeuné dans l’une des cantines populaires qui s’était fait son nom par le bouche-à-oreille et où les soldats se retrouvaient régulièrement, elle décida de se mettre en marche vers la base militaire. Elle était certes en permission, mais le complexe était le lieu le plus à même de lui fournir ce qu’elle cherchait : d’un une salle où elle pourrait s’exercer dans de bonnes conditions, et de l’autre trouver un équipier pour l’exercice. En effet, un peu d’escrime traditionnelle ne lui ferait pas de mal. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas pu s’adonner à ce sport en dehors du cadre opérationnel, et elle estimait qu’il ne serait pas mauvais qu’elle affûte son tranchant et entraîne également sa technique. L’escrime n’était pas qu’une question de force, de rapidité et de précision. Si elle englobait ces trois aspects dans les différentes écoles, formes et pratiques selon le type d’arme manié, elle comprenait aussi une grande part de tactique, d’adaptabilité et de sang-froid. C’était un art et comme toute science, il exigeait une pratique régulière pour ne pas s’émousser. Elle avait cependant du mal à trouver des personnes avec lesquelles s’entraîner : rares étaient les femmes qui pratiquaient l’escrime dans les cercles militaires de sa connaissance, plusieurs hommes refusaient de s’entraîner contre elle, soit par sexisme, soit pour éviter selon eux d’avoir une victoire trop facile, des irréductibles en raison de son état de métisse, et d’autres pour éviter l’humiliation d’avoir été vaincu par une femme en cas de défaite. Des mentalités ne changeaient guère, bien hélas. Au sein de l’Escouade Delta, si tous connaissaient au moins les bases du maniement de l’arme blanche, Cordélia était la seule à avoir développé une expertise poussée avec la vibroépée au poing. Elle aimait bien entendu pratiquer avec eux lors des séances d’entraînement, face à des vibrolames, mais elle aimait aussi de temps à autres faire face à un duelliste accompli, qu’il fût aussi bon voire meilleur qu’elle. La défaite écornait un peu sa fierté parfois bien sûr, mais elle était riche en enseignement et pouvait être autant un indicateur de son niveau qu’une marche pour progresser. Or, elle savait que Lukan était rentré sur Yaga Minor pour des affaires d’ordre privé et il était l’un des rares partenaires d’escrime qui fût à la fois très talentueux et ouvert à croiser le fer pour s’entraîner. Son père Wilhelm, s’il excellait en technique et était un bretteur aguerri à la vibroépée – il avait été notamment son professeur et lui avait transmis sa passion pour l’escrime – n’allait pas en rajeunissant de son propre aveu, sa force physique déclinait légèrement avec les années. C’était un adversaire que Cordélia avait l’habitude de confronter, même s’il parvenait encore à la surprendre. Outre que sa permission s’était terminée la veille, son père et elle se connaissaient trop bien au fer.  Quant à son parrain Jan Reige, celui-ci avait aussi terminé sa permission et était donc indisponible.

Il ne lui restait donc guère que l’option de la base militaire, où elle se rendait présentement.

Elle eut le plaisir de croiser l’un de ses anciens collègues, son premier supérieur Nathan Darklighter qui avait été grièvement blessé lors d’une opération sur Viis des années plus tôt et avait été retiré du service actif pour agir désormais en tant qu’instructeur à l’Académie militaire de Bastion. Cordélia avait de l’estime pour l’ancien commando, puisqu’il l’avait aidée à devenir la marine qu’elle était désormais et l’avait familiarisée avec les fonctions et les ficelles du rôle de sergente-commando. Elle le voyait assez peu, puisqu’elle était la plupart du temps en service sur le Chimaera et lui à l’Académie militaire, mais ils prenaient parfois des nouvelles et restaient en très bons termes. Ils échangèrent quelques minutes autour d’un café autour des nouvelles du front impérial dans l’espace et des actualités propres à l’Empire Galactique avant de se quitter puisqu’il devait se rendre à une réunion de formateurs militaires qui allait l’occuper quasiment toute la journée qu’il leur restait. Cordélia déclina avec politesse sa proposition de l’aiguiller dans le bâtiment : elle le connaissait assez pour se repérer, et d’autant mieux le chemin qui menait aux ailes réservées à l’exercice. La sergente se rendit donc du pas de l’habituée jusqu’aux vestiaires féminins de l’aile pour l’entraînement.

Elle n’avait pas emmené sa tenue d’entraînement puisqu’elle n’avait pas prévu initialement de s’y exercer, mais estima que son tenue civile sombre ferait l’affaire avec un uniforme noir liseré d’argent pourvu d’un col noir, complété par une longue et épaisse jupe noire recouvrant ses jambes, juste assez fendue à mi-cuisse pour lui permettre de se mouvoir et de se battre sans difficulté, tandis qu’elle portait à ses pieds de hautes et solides bottes noires avec un épais et léger talon compensé. Quant à son arme, elle portait couramment la vibroépée à sa taille, ceinte dans son fourreau de cuir, avec au moins un de ses blasters. On ne savait pas quand il pourrait falloir intervenir, même en civil. La militaire se contenta simplement d’attacher ses longs cheveux blancs en un rapide chignon serré et de laisser le reste de ses effets dans le casier sécurisé du vestiaire, dont elle mémorisa le numéro. Elle revint ensuite vers les salles adaptées à la pratique de l’escrime, observant de ses yeux cybernétiques artificiels les pièces en recherche d’un équipier d’entraînement. Elle ne croisa pas beaucoup de monde, sinon des personnes de passage et les salles qui étaient déjà occupées étaient déjà complètes. Visiblement, la chance n’était pas de son côté ce jour-là. Néanmoins, afin d’en avoir le cœur net, la sergente décida de se rendre jusqu’aux salles les plus éloignées de l’entrée. C’était en général les pièces les plus calmes et les plus appréciées des habitués voulant s’exercer en paix.

Son oreille attentive – déformation professionnelle oblige – perçut alors le son diffus de déplacements agités dans la salle qui se trouvait sur sa gauche et dont la porte semblait ouverte. Intriguée, Cordélia s’arrêta et s’avança vers la salle d’où émanait les bruits précipités. S’arrêtant sur le pas de la porte, la sergente porta ses yeux azurés vers la provenance des bruits et remarqua une silhouette qui lui tournait le dos, seule. Il s’agissait d’une humaine et d’une femme, un petit peu plus petite qu’elle – ce qui n’était pas difficile en soit puisque Cordélia mesurait 1m80 –   à première vue, mais il ne fallut que quelques instants à la commando pour lui trouver un air familier, puis l’identifier. Cela devait sans doute être l’une des dernières personnes qu’elle aurait pensé trouver ici, surtout seule. Où était donc sa garde rapprochée ? Traeda était certaine de n’avoir croisé personne d’autre.

Le commando-marine esquissa un bref salut militaire en signe de respect avant de prendre la parole.


– Mes salutations, Madame. Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu l’honneur de vous croiser, depuis la campagne de Viis me semble-t-il. Vous semblez bien vous porter.


Après une brève hésitation sur le protocole à utiliser, Traeda avait choisi d’opter pour la salutation militaire, qui lui semblait plus discrète que la salutation officielle impériale. La sergente était intriguée par l’absence de gardes auprès de Sa Majesté, même si cette dernière ne semblait pas alarmée par ce fait. Sur ces mots, la commando attendit, ses yeux azurés attentifs.
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Au Fil de l’Épée [PV Aerys Fel] Empty Re: Au Fil de l’Épée [PV Aerys Fel]

Mar 26 Déc - 23:00
Bastion. Le monde-capitale de l’Empire. Une planète qui se devait d’incarner les idéaux du régime auquel j’appartenais. Pour autant, je n’avais jamais su éprouver une quelconque forme d’attachement à l’égard de cet astre. À vrai dire, je ne m’y étais jamais senti pleinement à mon aise. Peut-être, avait-ce un lien avec cette tentative d’assassinat effectuée sur ma personne par certains Rebelles alors que je n’étais encore qu’un enfant ? Possible. Quoique. Cela n’aurait été qu’une simple partie de la vérité. La symphonie discordante qui caractérisait cet endroit me hérissait le poil. Pire encore ! J’avais le sentiment d’être sous une chape de plomb. C’était comme mon corps éprouvait la plus grande des difficultés dès qu’il s’agissait de se mouvoir ce qui était des plus désagréables. Pour être tout à fait honnête, j’avais le sentiment que la gravité de ce monde cherchait à compresser mes poumons ainsi que toute ma physiologie pour la maintenir plaquée au sol. La Force savait, pourtant, que la pesanteur de nos vaisseaux était similaire à celle de Bastion.

Hélas ! Rien n’y faisait ! Mon corps continuait de protester chaque jour ce qui contribuait à mon désir de quitter très rapidement cet endroit, une fois de plus. Malheureusement, je n’avais aucune excuse à ma disposition et devais remplir mes obligations sur ce monde qui agressait le moindre de mes sens. Si j’avais pu délocaliser la capitale sur Eshan, que je trouvais bien plus accueillante, je l’aurais fait en un claquement de doigts même si en vérité, je préférais de loin demeurer dans l’espace. Il n’y avait rien de plus agréable à mes yeux. Je m’y sentais comme un poisson dans l’eau… Du moins, c’était encore le cas jusqu’à très récemment même si Maze avait réussi quelque peu à calmer mes peurs les plus profondes à ce sujet. Mon désamour pour cet astre était également relié au fait qu’à l’exception de ma fonction, plus rien ne contribuait au fait qu’il puisse s’agir de ma demeure familiale. Je n’avais, certes, jamais apprécier le Palais Impérial plus que de raison sauf durant mon enfance. Cependant, depuis les évènements de l’année 1499, cette infrastructure, rappelant à tous dans le paysage urbain mon autorité, me semblait bien peu accueillante. La section de ce monument dédiée à la famille impériale me paraissait froide et dénuée de vie.

Certes mes neveux y séjournaient en certaines occurrences, mais cela ne suffisait guère à raviver l’âme, désormais absente, de cette demeure qui avait vu une partie de ses occupants passer de vie à trépas pendant que l’autre moitié s’écharpait pour obtenir un tant soit peu de pouvoir. Pouvoir qui, au passage, me revenait de droit et n’aurait dû souffrir d’aucune forme de contestation. Le Destin ainsi que mon incompétence en avaient décidé autrement. Désormais, j’étais seule à parcourir les couloirs de cette antique bâtisse qui me servait exclusivement de lieu de travail et d’entrainement. Si les apparences n’avaient pas été si importantes du fait de ma fonction, j’avais pleinement conscience du fait que j’aurais probablement quitté cette construction depuis fort longtemps pour le Dauntless qui était actuellement en orbite autour de la planète.

Quoi qu’il en soit, actuellement, je me devais d’être ici. En un sens, c’était sans doute mieux. Mon séjour sur Valrar, au cours duquel j’avais pu renouer avec Maze, m’avait non seulement fait le plus grand bien, mais m’avait aussi permise de prendre compte de certaines réalités que j’avais pris soin de masquer depuis le Coup d’État. Je me laissais dépérir. Lentement mais sûrement. Tout d’abord, n'importe quelle personne habituée à me côtoyer tel Ymir voire même Basca, avait pu noter que la réduction draconienne d’apport calorique avait entrainé des conséquences pour le moins fâcheuses sur ma physiologie. J’affectionnais assez peu les plaisirs de la table, mais depuis 1499, ce désamour s’était considérablement accentué au point que j’en étais venue parfois à oublier de m’alimenter. Un tel comportement avait entrainé, de ce fait, une perte de poids significative. Mes muscles, qui étaient autrefois bien dessinés, étaient, pour l’heure, bien moins définis et moins toniques.

Mon épiderme, pour sa part, avait vu sa couleur évoluée. Certes, il n’était pas devenu diaphane, mais une certaine pâleur était à souligner. Cette « particularité », associée au manque de sommeil chronique, avait eu des effets « remarquables » sur ma personne. Cet épuisement s’était manifesté par des cernes sous les yeux ainsi que par des yeux vitreux. En un sens, cela avait également déteint sur mon attitude. Non que je fusse dénuée de toutes formes de défauts, mais en l’occurrence, j’étais devenue bien moins patiente et énergique et bien plus irascible que quelques mois auparavant. Ne parlons même pas des migraines qui m’accablaient et n’avaient rien fait pour améliorer mon humeur. En somme, l’ensemble de ma physionomie s’était caractérisé par une apparence émaciée, voire possiblement décharnée en certains endroits. En effet, notamment au niveau de mes épaules et de mes avant-bras, j’avais constaté grâce à l’entêtement de Maze quant à ce sujet, que les contours osseux étaient plus prononcés du fait de la perte de graisse corporelle. En clair, je faisais peur à voir et avais décidé de me mentir à moi-même pour ne pas avoir à affronter les raisons de cette déchéance.

Pour me pousser à céder, il avait fallu que trois personnes, à savoir « Edelweiss », Ymir et la Grande Amirale Basca, se coalisent contre moi pour fracturer toutes mes défenses et m’acculer afin qu’enfin je daigne enfin essayer de me relever et de me reconstruire après toutes ces épreuves qui avaient laissé des cicatrices indélébiles dans ma chair autant qu’à l’intérieur du simulacre d’âme que je conservais. Cela avait été douloureux, mais nécessaire. Sans le savoir, j’avais eu besoin de cet électrochoc pour surmonter ces épreuves. Ne restait plus qu’à se reconstruire. Il est vrai que d’autres afflictions continuaient de me miner quelque peu, mais à l’exception de deux d’entre elles, dont une était au fondement même de la personne que j’avais choisi de devenir, les autres étaient bénignes.

Aussi, depuis mon retour sur Bastion, j’avais entrepris de faire des efforts visant à redevenir celle que j’étais juste avant le coup d’État. Ce programme de remise en forme passait par l’établissement d’un « emploi du temps » que je suivais scrupuleusement à un détail près : l’entrainement physique. Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, j’avais préféré m’adonner corps et âme à cet exercice. Je savais que ce n’était pas prudent, mais j’avais assez perdu de temps comme cela. Je ne pouvais me permettre de demeurer aussi vulnérable. Il en allait de la survie de l’Empire. Si Maze avait pu me vaincre avec autant de facilité, il était évident que je ne ferais pas le poids contre la reine éternelle ou certains cyborgs. Par conséquent, je comptais remédier à ce problème en faisant preuve d’un maximum de célérité.

Ce retour en selle était passé, notamment, par l’installation d’une toute nouvelle prothèse à ma main gauche pour remplacer celle qui avait été détruite sur la planète de Darth Yenna et qui, en l’occurrence, était pour le moins défectueuse selon ma douce et tendre. Cette dernière, suite à notre rencontre avec la Grande Amirale, avait d’ailleurs pris soin d’en commander une nouvelle, bien plus robuste, qui, à la différence de l’ancienne, ne pouvait être retirée à moins, bien évidemment de devoir la changer. Celle-ci était donc fixée solidement à la partie organique restante et avait été revêtue d’une couche de peau synthétique pour des raisons esthétiques.

En revanche, celle-ci pressentait un problème commun à toutes les prothèses : il fallait un temps d’adaptation. Or, au regard de la partie du corps concernée, il me fallait faire particulièrement attention. Même si cela ne concernait qu’une partie de la paume et deux doigts, je me devais d’être vigilante quant à la force que j’exerçais sur les objets que j’empoignais. Un accident était si vite arrivé, si je ne prenais pas garde. Pour être tout à fait honnête, j’avais déjà malencontreusement détruit quelques verres, quelques datapads ainsi que quelques poignées de porte. Autant dire que je ne risquais pas de pouvoir faire usage de mon sabre-laser de manière efficiente avant un long moment. Néanmoins, à défaut d’user d’une telle arme, en utiliser une autre ne serait pas un problème. Après tout, j’étais l’impératrice. J’avais à ma disposition tout l’équipement possible et inimaginable. Il me suffisait de le demander. Ironiquement, je n’avais eu nul besoin de me montrer extravagante en la matière étant donné que j’avais désiré me doter d’une vibrolame pour les besoins de mon entrainement. Quand bien même, le poids et le potentiel létal de cette épée n’étaient pas les mêmes que ceux de mon instrument habituel, il n’en demeurait pas moins qu’il m’aiderait à fortifier ce corps malingre qui était désormais le mien.

Aussi, au départ, j’avais envisagé de m’entrainer au sein du Palais Impérial puis j’avais fait machine arrière pour diverses raisons. Bien que mes chevaliers soient à ma disposition, je ne tenais aucunement à les accaparer pour m’aider à contrebalancer ces mois d’inactivités. Ils avaient d’autres gizkas à fouetter. Qui plus est, j’avais besoin d’installations disposant de droïdes singeant les cyborgs du Consortium. Ces derniers étaient tout à fait capables d’utiliser les différentes formes d’un sabre laser et se caractérisaient par une force colossale capable de pousser dans ses retranchements un être humain tel que moi. Je savais, par avance, que l’idée d’affronter un tel ennemi, même durant un simple exercice, pousserait Ymir et Maze à me mettre une claque derrière la tête. Et elles auraient eu raison. Mais l’attente ne m’était plus permise. Je devais me remettre en forme.

Dans cette optique, j’avais épluché les différents lieux de la capitale ayant à leur disposition ce que je recherchais et mon choix se porta très vite sur une caserne située non loin du palais impérial et qui avait, entre autres, le mérite de posséder des secteurs dédiés à l’escrime. C’était pour ainsi dire parfait. Après tout, je ne cherchais aucunement à travailler mes capacités de sensitive. Je voulais une approche physique et plus pragmatique. Si pour redevenir celle que j’étais, il me fallait offrir du sang, de la sueur et des larmes en guise de tribut, j’étais prête à le faire. Qui plus est, cette petite excursion permettrait de compenser certaines rumeurs qui, d’après Maze, courraient à mon sujet. Depuis mon couronnement, tous avaient remarqué à quel point je me laissais dépérir. Aussi était-il impératif pour le moral autant que pour la pérennité de mon règne et celle de l’Empire que l’on puisse me voir m’entrainer et retrouver, pour ainsi dire, du poil de la bête. Je n’avais aucun doute quant au fait que les soldats d’une caserne voire même les officiers auraient tôt fait de véhiculer le spectacle dont ils auraient été les témoins. Je n’affectionnais qu’assez peu d’user de tels artifices, mais au vu de mes errements passés, c’était nécessaire. Je n’en avais qu’à m’en prendre à moi-même.

Ma démarche n’avait pas été sans me causer quelques tracas. Nombreux furent les chevaliers impériaux à protester à ce sujet. Selon eux, je me montrais irresponsable et mettais ma vie en danger. J’en avais conscience. Cependant, vivre dans la peur n’était pas une option pour moi. Que ce fût ici ou même sur-le-champ de bataille, je savais que comme nombre de mes ancêtres, je ne mourrais pas de vieillesse. Un assassinat, un simple incident ou tout bêtement une parade manquée face à un adversaire zélé… Ma vie serait brève. Je le savais. Quand bien même Ymir serait à mes côtés, la réalité des faits était là. Aussi, préférais-je ne pas me terrer dans mon palais, loin des citoyens qui constituaient la société impériale, loin des soldats qui défendaient au péril de leur vie l’Empire sur le front. Non. Je mènerais mon Star Destroyer comme je l’entendrais, sans faillir ni faiblir. Néanmoins, pour ne pas froisser mes subordonnés, j’acceptais d’avoir à mes côtés un seul et unique garde dont la tâche serait de manœuvrer la navette jusqu’à la caserne et de la surveiller.

Pour le reste, j’avais pleinement confiance dans le personnel de cette dernière pour assurer ma sécurité. Après tout, il aurait fallu être un idiot pour tenter un acte terroriste sur ma personne, et ce alors que j’étais au sein d’une caserne militaire située sur le monde capital de l’Empire. Silenda m’aurait sans doute opposé le fait qu’au sein d’une société, une part non négligeable d’inconscient parcourait les rues et qu’en temps de guerre, les agents doubles étaient légion, et ce au sein de tous les échelons d’une société… Mais je m’en moquais. J’en avais décidé ainsi et personne n’aurait su me faire revenir sur ma décision si ce n’est Maze, Ymir ou encore une attaque en bonne et due forme de la part d’une flotte ennemie sur le front. Ainsi, pour cette tâche, j’avais désigné Anniah. Du fait de l’absence d’Edelweiss, elle était la seule à véritablement se conformer à mes lubies tout en veillant à ma sécurité. Bien évidemment, pour une telle entreprise, il m’avait fallu prévenir le personnel de la caserne. Cela m’avait demandé un certain temps. Pourtant j’étais parvenue à un accord, non sans avoir dû au passage visiter les locaux en compagnie du responsable des lieux : la vie de cet endroit ne devait pas être troublée par ma présence en ces lieux même si je savais que tôt ou tard certains soldats ainsi que d’autres personnes se presseraient pour me voir m’entrainer.

Bien que je ne pusse empêcher cet état de fait, je tenais néanmoins à ce que l’on n’ébruite en aucune façon un tel déplacement, et ce, autant pour mon entrainement que pour ma sécurité. J’acceptais même, de bonne grâce, d’accorder quelques passes avec certains soldats si le cœur le leur en disait. Même si je fis quelques concessions, les quelques exigences que je formulais furent satisfaites pour mon plus grand plaisir. Ainsi, pour plus de tranquillité, fut-il décidé que je m’entrainerais dans l’une des salles du fond de la caserne et que celle-ci se verrait dotée d’un des derniers modèles de droïdes d’entrainement. Sur ces entrefaites, j’obtins, dès lors, l’opportunité de m’exercer…
Et c’est ce que je faisais déjà depuis sans doute un certain nombre d’heures. Pour cette occasion, j’avais troqué mon habituel uniforme militaire pour une combinaison de combat Echani bleutée dotée d’une ceinture autour de laquelle mon sabre-laser était accroché. En revanche, je ne m’étais pas encombrée de chaussures ni même d’apporter ma vibrolame, car la salle que l’on m’avait attribuée détenait tout ce dont j’avais besoin. Elle avait été spécifiquement conçue pour la pratique de l’escrime et de certains arts martiaux. Ce détail m’avait arraché un sourire, lors de mon arrivée, et ce, pour une raison très simple : le peuple de ma douce et tendre avait su, sous de nombreux aspects, influencer la culture impériale. Il paraissait évident que cet endroit avait été conceptualisé par un Echani ou un architecte épris par leur civilisation.

Contrairement à ce que l’on aurait pu attendre d’une structure aussi moderne, le sol de la salle était recouvert d’un bois stratifié ce qui offrait une surface solide et légèrement élastique ce qui était idéal lorsque l’on désirait effectuer des mouvements rapides. Les murs, pour leur part, étaient en partie lambrissés de bois foncé ce qui contribuait à faire de cet endroit un dojo. Je notais même d’un regard que des étagères accueillaient des armes d’escrimes dont certaines étaient peu communes et auraient eu, davantage, leur place dans un musée. Pour plus de confort, les luminaires du plafond diffusaient une lumière tamisée afin de créer une atmosphère propice à la concentration et à l’introspection. Tout était fait pour que les utilisateurs de ce local puissent se consacrer exclusivement à l’art du combat. Au-delà des armoires dédiées aux rangements des équipements, cette pièce était dotée de quelques gradins afin qu’escrimeurs et instructeurs suivent, sans problèmes, les séances d’entrainement.

Enfin, si on exceptait les divers aménagements électroniques permettant d’enregistrer avec précision les touches lors des duels, certaines parois s’illustraient par la présence de miroirs muraux devant permettre aux escrimeurs de surveiller et d’améliorer leur posture, leur technique et leur stratégie. Je ne doutais pas un seul instant que ce choix décoratif me serait fort utile après tant de mois d’inactivités. Pourtant, ce qui suscita le plus mon attention fut le droïde situé au centre de la salle. Bien qu’étant qu’un simple exosquelette recouvert de métal, celui-ci semblait être suffisamment solide et surtout agile. L’on m’avait même assuré que l’intelligence artificielle de cette machine était capable d’imiter les mouvements et les stratégies d’un adversaire qu’il fût humain, cyborg ou sensitif. En soi, c’était un plus. Ne restait plus qu’à mettre son programme à l’épreuve, ce que je fis sans plus tarder en me saisissant d’une vibrolame pour le moins classique et en lançant une session d’entrainement pour escrimeur confirmé.

Celle-ci démarra par l’entremise d’un signal sonore qui me vrilla les oreilles. Sans attendre ne serait-ce qu’une seconde, vibrolame en main, j’engageais mon adversaire rapidement. Celui-ci, pour ma plus grande surprise, sut se mouvoir avec une grâce inhumaine et parvint à esquiver mes attaques avec une facilité ô combien déconcertante. Chacun de nos mouvements était précis. Chacune de nos parades donnait l’impression que nous participions non pas à un duel, mais à un ballet d’une indicible grâce. C’était véritablement plaisant même si mon frêle corps n’acceptait qu’assez peu le traitement que mon adversaire et moi-même lui infligions. En effet, même si je ne parvenais pas à trouver une faille, pour l’heure, dans la défense de mon ennemi métallique et que je devais me contenir de simples estocades, je reconnaissais sans peine que j’avais du mal à suivre. Non pas au niveau de l’agilité et de la rapidité, mais au niveau de la force brute.

À chaque fois que nos lames s’entrechoquaient, je pouvais sentir le métal caractérisant mon épée vibrer. La violence de ces coups allait même jusqu’à se répercuter dans mes membres supérieurs. Cette pression exercée sur mes bras était pour le moins significative. Ressentir cela n’était guère plaisant, mais je persistais dans mon entreprise. Pour me refaire une santé, il était impératif que je subisse un traitement de choc. Je n’osais imaginer dans quel état serait mon corps à la fin de ma journée et je n’en avais cure. Si pour continuer et me tonifier, il me fallait en passer par là et utiliser la Force pour tenir la cadence, j’étais résolue à le faire.

Ainsi, les minutes s’écoulèrent alors que je résistais du mieux possible et que je tentais d’acculer mon adversaire. Chaque parade me demandait un effort physique considérable ce qui n’était pas sans douleur. En dépit de mon utilisation de la Force, la fatigue s’installait progressivement ce qui rendait chaque mouvement plus difficile au fil du combat. Pourtant, je ne me laissais aucunement distraire par toutes ces informations. J’avais les yeux rivés sur ma cible. Je scrutais avec la plus grande attention chaque détail, chaque mouvement et chaque fluctuation de sa lame, et ce, dans l’optique de prévoir ses attaques que je parvenais, encore, à contenir malgré tout ce qui n’était pas sans m’emplir de satisfaction. À défaut de pouvoir user pleinement de ma force d’être humain, je tentais d’user de feintes reposant essentiellement sur l’astuce en bonne utilisatrice du Makashi.

Ma némésis m’opposa à cela des parades calculées. Aussi, en vins-je à essayer d’exploiter la vitesse de celui-ci afin de créer des ouvertures dans son armure métallique. À défaut de contrer le mouvement, l’objectif était de l’accompagner pour mieux le neutraliser ou mieux profiter des failles qu’il pouvait générer. Hélas ! Chaque tentative me rappela la puissance de ce droïde. Et dire qu’il ne s’agissait que d’un modèle d’entrainement ! Je n’osais imaginer ce qu’une telle séance aurait donné face à un cyborg du calibre d’Ymir ! Malgré la difficulté, nos lames continuèrent de se croiser dans une chorégraphie effrénée qui semblait n’avoir qu’une issue possible à mesure que le temps s’écoulait. Aussi, en vins-je à tenter d'avoir recours au Djem So. Bien que ma condition physique actuelle ne fût pas des plus extraordinaires, j’espérais qu’avec l’aide de la Force, je parviendrais à changer la donne.

Ironiquement, ma frappe eut l’effet escompté et ébranla momentanément le robot. Hélas ! Celui-ci ajusta rapidement sa stratégie aussitôt et me poussa dans mes retranchements. Notre duel atteignit sa fin ainsi que son apogée dans une série d’échanges rapides qui permirent à mon adversaire d’exploiter une faille dans ma défense, du fait de ma fatigue ce qui marqua, au moment où il toucha ma poitrine, la fin de notre ballet. Je m’effondrais automatiquement au sol. J’étais tout simplement exténuée et essoufflée. Ma respiration était, du fait des efforts que j’avais fournis, erratique. Mon corps tentait de récupérer l’oxygène nécessaire à l’apaisement de mes muscles fatigués et endoloris. J’avais véritablement l’impression d’être sous une chape de plomb. Chacun de mes membres me lançait. Mes mains et mes bras étaient pour ainsi dire en feu et se remémoraient, sans peine, les impacts de la lame de mon adversaire. Pire encore ! Je ne parvenais pas à me défaire de cette sensation de picotement que je ressentais dans mes mains. Mes doigts étaient, quant à eux, tout simplement engourdis. Je n’osais imaginer l’état dans lequel je me retrouverais demain après une telle séance et ne préférais pas y penser. Néanmoins, je me fis la promesse d’utiliser du bacta en rentrant afin de soulager ces douleurs. Je ne tenais absolument pas à recevoir les reproches de Basca ou de Maze. Après quelques instants au sol, je me relevais, épongeais d’un revers de la main les gouttes de sueur qui perlaient sur mon front et fis quelques étirements afin de soulager mes muscles endoloris jusqu’à ce que j’entende un bruit de pas.

Me retournant, je fus pour le moins surprise de croiser le regard d’une personne qui m’était familière même si, désormais, elle n’était plus sous mon commandement. Cordélia Traeda, sergent de son état et survivante de l’Intrépide, était juste devant moi et semblait se porter comme un charme. Celle-ci, malgré le côté incongru de la situation, me salua comme le voulait le protocole militaire ce qui n’était pas pour me déplaire étant donné que j’avais horreur du protocole associé à ma fonction d’Impératrice. L’étiquette de la flotte s’embarrassait moins des détails et se voulait fonctionnelle avant tout. Aussi, lui rendis-je son salut dans la plus parfaite tradition militaire impériale avant de lui répondre d’un ton cordial.


« Pas aussi bien que je le voudrais pour l’heure. »

Je grimaçais quelque peu de douleur et pointais du doigt le droïde situé derrière moi pour qu’elle puisse saisir les raisons de mon inconfort… même si celui-ci n’était pas uniquement relié à cette machine, mais également aux conséquences de mes choix depuis l’année 1499 et dont elle n’avait pas à avoir connaissance même si je lui reconnaissais, sans peine, son professionnalisme.

« En revanche, Sergent Traeda, vous semblez vous porter comme un charme. Toujours affectée aux commandos-marine, je suppose ?»

Je la regardais quelque instant et notais, grâce à la Force, qu’elle était intriguée ce qui m’amusa. Vraisemblablement, l’absence de service de sécurité à mes côtés la dérangeait, elle aussi. Si tel était le cas, cela revêtait un aspect des plus cocasses. Qui aurait pu croire qu’un commando marine se soucierait de la sécurité de sa dirigeante dans des circonstances pareilles, et ce alors, que ladite dirigeante n’était guère offusquée par l’absence de prétoriens pour veiller sur elle ? J’entendais déjà Maze me qualifier d’irresponsable ce qui en un sens aurait pu être vrai si je ne m’étais pas retrouvée à l’intérieur d’une caserne. Le sourire aux lèvres, je lui fis signe d’approcher.

« Rassérénez-vous, Sergent. Vous ne commettez nul impair en entrant en ces lieux. C’est votre caserne après tout. Je ne suis qu’une simple visiteuse qui a décidé de profiter de vos installations pendant quelques jours. L’officier responsable de cet endroit est au fait de ma présence même si me savoir aussi peu protégée doit lui donner des sueurs froides. La sûreté de ma personne est garantie par un chevalier impérial familiarisé à mes excentricités. Et puis, entre nous, quelle personne saine d’esprit éprouverait le désir d’attenter à ma personne en ces lieux ? Il faudrait pour cela forcer l’entrée et ensuite triompher des soldats présents dans cette caserne. Ce n’est certes pas impossible, mais, étant donné que personne ne sait que je suis ici, c’est quelque peu improbable, ne croyez-vous pas ? »

Ironiquement, cela aurait pu constituer un bon exercice d’entrainement. Peut-être à l’avenir n’hésiterais-je pas à en faire un. Après tout, ce n’était pas parce que nous étions sur Bastion, que nous devions nous reposer sur nos lauriers même si je ne tenais pas à faire subir cette épreuve à l’officier responsable de ces locaux. Quand bien même, cela aurait pu donner lieu à un exercice des plus intéressants, il aurait été pour le moins déraisonnable de se montrer aussi odieux envers un subalterne qui avait accepté, au mépris de sa santé mentale, d’exécuter mes ordres aussi dangereux soient-ils.

Détaillant du regard Traeda, je remarquais sa tenue. Elle était en civile. Elle devait être probablement en permission pendant quelques jours… Du moins, si elle bénéficiait d’une affectation ce dont je ne me souvenais guère sur le moment. Néanmoins, cela me semblait fort peu probable que cela ne soit pas le cas. À bord de l’Intrépide, elle avait été irréprochable. Il aurait été dommage pour l’Empire que de se passer d’un soldat aussi efficace et aussi compétent. Ainsi, mue par ma curiosité, je lui posais ces simples questions :


« Je suppose que vous êtes en permission, sergent ? À bord de quel bâtiment servez-vous désormais ? Agrippa me l’aurait mentionné, si vous étiez à bord du Dauntless… Cela nous aurait permis de nous retrouver et de croiser le fer en toutes amitiés, comme par le passé lorsque nous étions sur Viis avec l’Intrépide. »

PS: Désolé pour cet énoooooooooorme retard et merci pour ta patience !


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Cordélia Traeda
Cordélia Traeda
Sergent Commando de Marine
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Dim 31 Déc - 19:31
Traeda observait avec attention la monarque qui se trouvait face à elle, et sans en comprendre les raisons, la trouvait plus fatiguée, peut-être aussi plus mince et plus pâle que dans son souvenir, daté d’il y a près de dix ou onze ans sur Viis. La cyborg suivit de ses yeux cybernétiques l’objet indiqué par son ancienne cheffe de bâtiment : un droïde d’entraînement au combat. Un modèle que connaissait bien la métisse, pour s’être souvent exercé contre et qui l’avait aidée à retrouver ses performances suite aux fâcheux événements sur l’Espadon. Elle avait envoyé l’un de ses cadets, Auric, s’entraîner aussi avec afin de s’accoutumer à sa cybernétisation plus avancée que la sienne et maîtriser autant ses prothèses que ses augmentations. Son interlocutrice n’avait pas l’air cependant de vouloir s’étendre sur le sujet et retourna la question.


– En revanche, Sergent Traeda, vous semblez vous porter comme un charme. Toujours affectée aux commandos-marine, je suppose ?


Il serait impoli de ne pas lui répondre, tout comme d’insister sur des motifs qui pouvaient être d’ordre privé. Le plus important était le constat que leur souveraine ne semblait pas aux portes de la mort, même si elle ne paraissait pas être au meilleur de sa forme. Elle estimait que les Chevaliers Impériaux devaient garder un œil sur leur Impératrice, et seraient plus à même d’aborder le sujet avec la concernée, ou plus encore son entourage proche comme son Impératrice-Consort. Si elle était résolument loyale au monarque, elle suivait d’un œil distant les intrigues de la cour impériale, y goûtant tout aussi peu que son propre père, le Commodore Wilhelm Traeda. Elle en était davantage informée par sa mère courtisane de renom, par son parrain, l’Amiral Jan Reige, par le Moff Valin Reige – père adoptif de Lukan – et par Lukan lui-même, plus au fait en raison de leur rang militaire. C’est pourquoi Cordélia préféra respecter la discrétion de l’Impératrice et lui apporter des précisions.


– En effet. J’ai toujours l’honneur de servir en tant que Commando Marine. J’ai été promue sergente commando peu après la Bataille de Viis. Je dirige l’Escouade Delta.


L’Escouade Delta était déjà présente lors de son service à bord de « l’Intrépide », sous le commandement de l’Impératrice Aerys Fel, alors encore princesse-héritière. C’était le recruteur et mentor de Cordélia, le sergent-commando Nathan Darklighter, qui était à sa tête et qui supervisait alors une équipe de huit commandos, dont elle avait été la plus jeune recrue de l’époque. Elle avait fait ses armes sous la férule de Darklighter et aux côtés de Jefferson Palin, un commando vétéran. L’escouade avait malheureusement été en majeure partie décimée au cours de la Bataille de Viis, en observant leur devoir et au combat, puisque seuls trois de ses membres avaient survécu à la mêlée. Jefferson et elle, plus légèrement blessés, étaient parvenus à sauver leur sergent, grièvement blessé. Si Jefferson avait refusé toute promotion, récalcitrant à devoir diriger une équipe et à endosser les responsabilités qui allaient avec le rang, Cordélia l’avait acceptée avec humilité pour reformer l’escouade. Fusionnée ensuite avec une autre escouade, elle avait été amoindrie à cause des piètres conditions de travail présentes à bord de leurs affectations suivantes à bord du Destroyer « L’Immortel » puis leur relégation au sein d’une corvette subordonnée, « L’Espadon », pendant près de quatre ans jusqu’en 1496. Subissant de plein fouet les conséquences de l’opération « Frégate Fantôme », initiée par l’orgueil et l’ambition d’un officier véreux, l’Amiral Motti et qu’ils avaient désamorcée avec les autres escouades de Commandos en exercice, l’escouade avait été réduite à deux membres, Jeff et elle, avant qu’elle ne recrute ses membres cadets, Auric Dorja et Cian Teradoc. Telle était la composition actuelle de l’Escouade, désormais en service auprès du « Chimaera ».


– Rassérénez-vous, Sergent. Vous ne commettez nul impair en entrant en ces lieux. C’est votre caserne après tout. Je ne suis qu’une simple visiteuse qui a décidé de profiter de vos installations pendant quelques jours. L’officier responsable de cet endroit est au fait de ma présence même si me savoir aussi peu protégée doit lui donner des sueurs froides. La sûreté de ma personne est garantie par un chevalier impérial familiarisé à mes excentricités. Et puis, entre nous, quelle personne saine d’esprit éprouverait le désir d’attenter à ma personne en ces lieux ? Il faudrait pour cela forcer l’entrée et ensuite triompher des soldats présents dans cette caserne. Ce n’est certes pas impossible, mais, étant donné que personne ne sait que je suis ici, c’est quelque peu improbable, ne croyez-vous pas ?


Avait-elle deviné son interrogation de quelque manière que Traeda n’était pas en mesure de voir ? Rien n’était sûr avec cette « Force » – que personnellement, Cordélia refuser de rester béate et de lui vouer une admiration ou quelque croyance, méfiante envers les dérives sectaires et ésotériques qui peuvent dériver d’une énergie aussi irrationnelle par nature, mais elle garda pour elle son opinion. Elle n’apporterait dans cette discussion rien de réellement constructif, et de là, de pertinent. Au moins fût-elle rassurée d’entendre qu’elle n’avait pas commis d’impair par quelque ordre dont elle n’aurait pas eu la connaissance, étant rentrée depuis peu sur Bastion pour une courte permission. Elle considéra cependant avec grand sérieux la question presque rhétorique de l’Impératrice :


– J’ai toute confiance en vos capacités, pour en avoir été témoin, mais je suis rassurée de savoir qu’un chevalier impérial est en mesure d’assurer vos arrières. Les probabilités d’une attaque ici sont faibles, mais il demeure toujours des inconnues. Il serait malavisé de sous-estimer le potentiel de nuisance de l’intelligence de l’ennemi. Je ne peux pas affirmer que tous nos ennemis soient sains d’esprit et ne puissent vouloir défier les probabilités. Néanmoins, je gage que toutes les options ont été considérées pour garantir votre sécurité, Madame, et je suis convaincue que tout soldat impérial digne de ce nom donnerait sa vie pour assurer votre protection. Cela étant dit, cela constituerait un exercice intéressant à mettre en place pour tester notre défense. En conditions réelles, ou même déjà en tant que scénario d’entraînement en réalité virtuelle.  


Ce serait en tout cas un scénario d’exercice qu’elle trouverait intéressant dans le cadre d’une mission d’escorte d’une personnalité royale au sein d’un bâtiment de la Marine. Il lui semblait d’ailleurs, si ses souvenirs étaient bons, que le cas de figure leur avait été soumis puis présenté lors de leurs examens à l’Académie militaire d’Anaxes. Remarquant le regard alerte de l’Impératrice focalisé sur sa personne, Cordélia quitta ses réflexions et porta toute son attention sur sa régale interlocutrice. Il est vrai que l’Impératrice n’avait guère eu l’occasion de la croiser ainsi revêtue d’une tenue civile tout au long de ses deux années de service à bord de « l’Intrépide », aussi sa question ne la surprit guère.


– Je suppose que vous êtes en permission, sergent ? À bord de quel bâtiment servez-vous désormais ?  Agrippa me l’aurait mentionné, si vous étiez à bord du Dauntless… Cela nous aurait permis de nous retrouver et de croiser le fer en toutes amitiés, comme par le passé lorsque nous étions sur Viis avec l’Intrépide. [


C’était bien une curiosité que Cordélia pouvait satisfaite, il n’y avait rien de privé sur le sujet, elle saurait aisément retrouver l’information si telle était sa volonté dans les bases de données militaires. Un mince sourire éclaira ses traits austères, maîtrisés, alors que ses yeux bleu artificiel l’observaient.


– C’est exact, le temps d’une opération de maintenance de notre bâtiment et ce pour une dizaine de jours environ.  Je sers depuis environ quatre ans sur le « Chimaera », Star Dreadnought de modèle Legatus dirigé par l’Amiral Lukan Reige, qui nous a recrutés après la fin quelque peu abrupte de notre service de quatre ans sous le pavillon de l’Amiral Motti.  


Derrière ses traits maîtrisés et son sang-froid, la voix de la sergente s’était faite légèrement plus dure à la mention de ce dernier officier. Il ne serait guère difficile d’en déduire les potentielles raisons, si l’on n’en avait pas la connaissance. L’affaire avait fait scandale au sein de l’Amirauté de la Marine en 1496, menant à un procès qui avait vu la condamnation dudit Amiral pour ses exactions, aussi multiples que préoccupantes, dans la suite de l’opération « Frégate Fantôme » dont l’objectif assumé, et bien documenté, était l’élimination du personnel refusant de se soumettre aux désirs pervers et personnels de l’Amiral – de l’ordre d’avances sexuelles, de corruption, de racisme, de misogynie, de services sexuels et de trafics d’influences. Cordélia elle-même avait refusé les avances sexuelles de l’Amiral et refusé de se souiller à s’adonner à des services sexuels, ce qui lui avait valu ainsi que son escouade d’être rétrogradés dans leur affection du bâtiment principal – le Destroyer « l’Invincible » - à un bâtiment tertiaire, archaïque et mal entretenu de la flotte, la frégate « L’Espadon » en 1494, soit deux ans après le début de leur service au sein de l’armada. Cette opération – trahison d’un haut-gradé – avait coûté la vie à de trop nombreux pilotes et commandos loyaux à l’Impératrice, et avait bien failli emporter la sienne et celle d’Auric dans son sillage. Elle ne devait d’avoir la vie sauve qu’au dévouement de Jefferson, respectueux du code tacite des Marines de ne laisser aucun camarade derrière si cela pouvait être évité, tout comme elle avait sauvé Auric.


– Je ne peux pas me plaindre de nos conditions de travail à bord du « Chimaera ». L’Amiral Reige traite bien son personnel, militaire et opérationnel, il est respectueux à leur égard.  Il m’est cependant en effet plus difficile de m’exercer à l’escrime en dehors des permissions. Il n’y a guère de bretteurs de votre trempe, et ce d’autant moins de disponibles pour s’exercer.  


Cordélia observa une discrétion certaine concernant sa relation amicale envers Reige. Lukan était certes un ami d’enfance, en tant que neveu de son parrain – et « deuxième père », puisque Jan Reige l’avait élevée au même titre que son propre père Wilhelm Traeda – qu’elle connaissait depuis l’enfance et aux côtés de qui elle avait en grande partie grandi, aux côtés aussi de sa sœur Sera Reige. Toutefois, Lukan et elle tenaient à garder une distance entre leurs sphères professionnelles et personnelles, aussi veillaient-ils scrupuleusement à faire preuve de formalité dans le cadre militaire. Tous deux tenaient à ce que cela n’ait pas d’influence sur la conduite de leur travail respectif. Elle était cependant honnête concernant le dernier point : Lukan n’était pas toujours disponible, très affairé également, et son propre père non-plus, qui plus est rattrapé par son âge. Ce dernier lui avait tout appris et ils s’exerçaient de temps à autres, mais il était moins en forme que dans sa jeunesse.


– Puis-je vous proposer que nous nous exercions ensemble, comme sur Viis ? Je serais honorée de croiser le fer contre vous, et je ne souhaite pas que mon tranchant puisse rouiller faute d’exercice suffisant. Est-ce que cela vous conviendrait, Madame ?  
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