HNN News
Alerte HNN People: Bal huppé sur Coruscant ! Comme toujours, le Moff von Rosenhart a su s'entourer du gratin de la haute société impériale mais qui est la mystérieuse beauté au bras de l'amiral Reige ?
Le Deal du moment : -45%
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre ...
Voir le deal
339 €

Aller en bas
Ymir König
Ymir König
Impératrice Consort / Générale de la 501ème Légion
Impératrice Consort / Générale de la 501ème Légion

We are One [PV Aerys H.Fel] Empty We are One [PV Aerys H.Fel]

Mar 31 Mar - 20:32
« Out of the Darkness we will Rise
Into the Light we will dwell
We came to rule the Galaxy with muse in arms »


Plusieurs mois s'étaient écoulée depuis la tentative avortée de coup d'état contre l'Impératrice. Après plusieurs semaines de chaos, Ymir avait retrouver le monde des vivants changée a jamais. L'Echani ressemblait parfois a un simple fantôme, une imitation de ce que fut sa gloire alors qu'elle traversait encore la galaxie en tant qu'être de chair et de sang. Pourtant, même en ayant transcender les frontières entre l'existence spirituelle et celle numérique, elle n'avait guère perdu ses habitudes : rapidement, son esprit professionnel avait repris le dessus, et personne ne songea a contester son ultime promotion avant de rencontrer son terrible destin. Peut-être parce qu'en cet instant, nul ne semblait vouloir endosser le fardeau de diriger la plus prestigieuse légion de l'armée impériale. Peut-être aussi parce que les survivants ivre de vengeance avait préférer profiter de la crise de succession et du flottement qui s'en était suivit pour régler leur compte. L'armée, sorte d'état dans l'état, n'appréciait guère l'idée d'avoir des traîtres, et si certains conspirateurs furent effectivement arrêter et juger, la plupart furent simplement abattu comme des chiens par des êtres trahi ivre de vengeance. Les cas de meurtres dans des bars, a domicile, voire en pleine rue s'étaient multiplier durant la vacance du pouvoir, loyaliste et traître réglant leurs comptes sans aucun ménagement.

« We are the Clouds in the Sky
We are the Storm and the Tides
We are the Wind and the Rain »


L'Echani,qui avait pourtant tant perdu, s'était toutefois éloignée de cette purge violente. Pourquoi ? Parce que même envers des traîtres, l'idée de tourner son arme contre un frère d'arme lui semblait tout simplement trop détestable. Elle s'était un temps isolée auprès des siens, retrouvant un équilibre de vie lui permettant de retrouver la civilisation sereinement, puis s'était attelé a la tâche de réorganiser les rangs de la Légion saignée par cette campagne vaine conçu pour l'exterminer. Il s'agissait a ses yeux de la plus belle revanche qu'elle pouvait prendre sur les traîtres : prouver que malgré leur schèmes, ils n'étaient pas parvenu a briser l’indéboulonnable et la seule légitime 501ème Légion de la galaxie. Les héritiers de Darth Vader avaient une fois de plus survécu. Elle avait bien rapidement réaliser qu'avec toutes les modifications cybernétique qu'elle avait subit, elle s'était rapprochée involontairement du père spirituel de la Légion, la propagande allait sans doute en tirer avantage, mais tant qu'elle serait incapable d'étrangler quelqu'un simplement parce que son cerveau numérique était capable d'imaginer cette idée, elle était convaincu qu'il n'y avait aucun lieu de s'inquiéter. Pour reconstruire la légion, elle avait utiliser les mêmes méthodes que ses prédécesseurs : miser sur une émulation entre le sang neuf sortant de l'académie et montrant des prédispositions étonnante pour l'art de la guerre avec des vétérans de légions détruite au combat sans affectation ayant fait preuve de bravoure sur de multiple front.

La tâche ne fut pas si facile : l'aura de la légion restait grande, mais elle sentait que sa propre nature inquiétait certains aspirants potentiels. Elle essuya des refus, particulièrement de sous officiers et officiers, certains réellement motivé par l'idée qu'ils n'étaient pas encore digne d'entrer dans la légion, mais d'autre dissimulant derrière des paroles mielleuses un dégoûts pour la femme devenue machine. L'Empire n'appréciait pas les Cyborgs, l'on trouvait peu de personnalité de ce type dans les rangs, encore mois parmi les hauts gradés de l'armée. Mais alors qu'elle aurait dû se sentir insulter par un tel comportement, Ymir passa l'éponge : il était préférable qu'ils refusent plutôt qu'ils minent la cohésion opérationnel de la légion. Elle parvint tout de même a atteindre de nouveau l'effectif théorique et programma plusieurs semaines de stages afin de permettre a chaque escouades, chaque compagnies et chaque bataillon de pouvoir atteindre une réelle coordination opérationnelle. Lorsqu'elle fut convaincu qu'ils étaient prêt, elle se décida a envoyer au commandement le signal comme quoi tout le monde était de nouveau prêt pour le service. Mais, alors qu'elle n'était pas spécialement adepte des symboles, il lui avait soudainement sembler nécessaire de marquer la renaissance de la Légion par un véritable événement, quelque chose qui marquerait les esprits et remontrait le moral des troupes comme de la population.


« We are the Sun and the Moon
And the End of all Time »


Pour cette raison, elle avait demander a Aerys de faire un impair au dédain qu'elle éprouvait pour les cérémonies officielles et le protocole afin de pouvoir faire une nouvelle cérémonie de serment de fidélité et ainsi réunir toute la légion devant le palais impérial de Bastion. C'était pour cette raison qu'aujourd'hui, la voix de dix mille homme et femme tonnait devant le palais, chantant la gloire de la légion, la gloire de la guerre, la gloire de l'Empire et sa légitime ascendance dans l'univers. Ymir avait trouver ce texte parmi le répertoire des musiques militaires impérial et s'il n'était pas son favoris, il lui semblait parfait pour gonfler le moral des troupes et soulever une fierté patriotique dans les rangs. Aurait-elle fait le même choix si elle était encore de chair et de sang ? Elle ne pouvait arriver a cette conclusion elle-même, mais son esprit numérique n'était guère guidé par ce genre de considération lorsqu'elle prenait des décisions, c'était lorsqu'elle était seule, sans aucune tâche a accomplir, qu'elle était hantée par ce genre de pensée parasite, alors que l'on pourrait croire qu'une telle œuvre de la technologie ne soit pas en proie a ce genre de considération purement humaine.

« We are the Guard of the New Order
We are the Soldiers, the Legion of Light
We are the Center, the death of the Sun
Fire and Flame, we are One ! »


Dix mille botte claquèrent alors que chacun se plaça au garde a vous, présentant les armes alors qu'Ymir avait tirer son sabre-laser afin de l’allumer dans une position de salut, sa cape holographique et son armure de cyborg lui permettant de se détacher naturellement du rang. Dix mille hommes et femmes prêt a mourir sur l'ordre de la seule impératrice légitime de la galaxie, dix milles âmes choisit parmi les meilleurs guerriers de la galaxie pour former la garde de l'Impératrice, les héritiers du Poing de Darth Vader qui a conquis l'univers. Si Aerys lui demandait de partir immédiatement au combat, Ymir ne reculerait guère devant cet ordre : après tout, elle avait choisit les meilleurs et elle était certaine que si on lui confiait la tâche de conquérir l'univers, elle ne pourrait le faire de la meilleure façon qu'en prenant la tête de ses dix milles hommes. Que son destin la mène a la gloire ou a la mort, elle ne pouvait de toute façon pas faire mieux, restait a espérer que l'impératrice, elle, soit satisfaite face au spectacle d'une légion entière en ordre de bataille.


We are One [PV Aerys H.Fel] 1537109880-signature1
Aerys H. Fel
Aerys H. Fel
Administrateur
Impératrice
AdministrateurImpératrice
https://swtls.forumactif.com/

We are One [PV Aerys H.Fel] Empty Re: We are One [PV Aerys H.Fel]

Ven 22 Jan - 19:04
Plusieurs mois s’étaient écoulés depuis les évènements qui avaient conduit à mon accession au Trône. Ce laps de temps m’avait permis de familiariser avec ma nouvelle fonction, quand bien même j’avais encore des difficultés quant à imposer mon style. En effet, n’ayant jamais eu une grande affection pour le protocole, je ne manquais pas d’en faire quelque peu à ma tête ce qui n’était pas au gout de mon chambellan. Il est vrai qu’au regard du pouvoir que je détenais, désormais, entre mes mains, la mise en scène de ce dernier demeurait cruciale si ce n’est vital. Pourtant, à l’exception de quelques occasions, je continuais à considérer que ce n’était qu’une perte de temps et préférais me comporter avec beaucoup plus de sobriété. Ce que l’on me reprochait d’ailleurs. Contrairement à ma sœur et à mes prédécesseurs, je n’avais par exemple aucune affinité avec les bals et autres cérémonies propres à la haute noblesse. Aussi, leur nombre avait fortement réduit depuis ma nomination. Pire encore, le palais paraissait presque être vide tant mon mode de vie se réduisait au strict minimum. J’étais une militaire après tout. Je n’avais donc que faire d’une armada de majordomes et de serviteurs dont le coût était tout simplement exorbitant.

À l’inverse de mes ancêtres et des membres de ma famille, je n’oubliais pas que nous étions en guerre et que celle-ci s’éternisait depuis déjà un long moment. Le pouvoir ainsi que le Conseil des Moffs semblaient l’avoir oublié au point de se complaire dans le luxe et la décadence. Or, je comptais bien changer cela d’une manière ou d’une autre. Toutefois, afin de ménager les subtilités, j’allais devoir agir avec précautions afin d’éviter qu’ils ne conspirent contre moi. Même si cela faisait plusieurs mois que j’avais récupéré le trône, il n’en demeurait pas moins que mon assise était fragile.  La noblesse continuait à se méfier de moi, voire même à me craindre ce qui me gênait quelque peu dans mon entreprise. Même s’ils n’étaient pas d’accord avec moi, j’avais besoin de leur soutien. Je devais faire en sorte qu’ils firent corps autour de moi afin d’opposer un Empire uni à nos ennemis sinon nous n’avions aucune chance de l’emporter. Par conséquent, j’essayais de me montrer quelque peu conciliante sur certains sujets et faisais quelques menus sacrifices quitte à devoir donner de ma personne. Cela m’agaçait à plus d’un titre, mais je n’avais pas le choix. Hélas !

Si je désirais réformer le régime impérial, j’allais devoir en passer par là ce qui ne me réjouissait guère. Étant une militaire avant tout, je n’aimais guère devoir transiger dans mon approche. Je valorisais l’efficacité et la rapidité. Or, la politique était un domaine fort différent. Afin d’être efficace, il me fallait me montrer patiente ce qui mettait mes nerfs à rude épreuve. En plus d’une occurrence, j’avais dû m’enfermer dans mes quartiers afin de laisser libre cours à ma colère tant je ne parvenais pas à accepter que l’on puisse perdre du temps sur de menus détails. Nous étions en guerre, que diable ! En ces circonstances, cette ressource aussi précieuse ne pouvait être bêtement gaspillée. Au contraire ! Parfois, c’était cette bête notion qui pouvait changer le cours d’une bataille. Malheureusement, les Moffs ne semblaient pas en tenir compte et prenaient soin, du moins était-ce le sentiment que j’en avais, de me mettre des bâtons dans les roues. Comment pouvait-on arriver à un tel niveau au sein de la hiérarchie impériale et se montrer aussi peu responsable ? Cela me dépassait.

Fort heureusement, d’autres domaines étaient sous ma juridiction directe ce qui me permettait d’agir selon mon bon plaisir. Ainsi, en tant que commandeur suprême des forces impériales, j’avais toute autorité en la matière pour décider des affectations, des nominations, mais aussi de la stratégie à adopter face à notre ennemi. Au début, afin de consolider mon pouvoir, j’avais privilégié une posture défensive. Nous ne pouvions nous permettre de mener des offensives de grand style si le gouvernement central n’était pas stable. C’eût été suicidaire et aurait pu donner lieu à des tentatives de putsch qui auraient pu aboutir à une véritable guerre civile. Or au vu du contexte galactique, nous ne pouvions nous permettre cela. Même si Hélène avait déjà agi en ce sens, j’avais pris soin d’ordonner aux Chevaliers Impériaux ainsi qu’aux Renseignements Impériaux de mener l’enquête. Il était, à mes yeux, impératif de neutraliser les traitres qui avaient osé conspirer contre l’État. À moins que le cas ne fût trop sensible pour être géré, nul ne devait survivre au courroux de l’Empire. En revanche, j’avais laissé toute latitude à ces mêmes Renseignements pour continuer leurs opérations. N’étant guère à l’aise avec le monde de l’espionnage, je ne pouvais pas décemment intervenir tant je savais que cette guerre qu’ils menaient en mon nom n’avait rien à voir avec celle que je menais avec mes flottes et mes légions de Stormtroopers.

Bien évidemment, même dans le domaine militaire, j’avais dû accepter de me montrer conciliante avec des personnes que je qualifiais, encore aujourd’hui, d’incapables. Incarnant désormais la plus haute autorité qui soit en la matière, il me fallait parfois arbitrer les débats entre les différents membres éminents de l’État Major, ce qui était quelque peu compliqué tant il me fallait me mordre la langue pour ne pas pester de rage devant les représentants de la Jeune École. Mais quand bien même, j’eus été en désaccord avec eux,  il était de mon devoir d’écouter leurs doléances et leurs remarques qui n’étaient pas toutes infondées, et ce pour mon plus grand regret. Quoi qu’il en soit, j’avais pu opérer certains changements qui me tenaient à cœur et procéder à la nomination d’une certaine Echani, chère à mon cœur, au grade de général. Je ne doutais pas que cette promotion risquait de faire jaser la haute société impériale, mais je n’en avais cure. Son sacrifice et ses exploits méritaient d’être reconnus à leur juste titre, quand bien même elle était ma compagne.

À ce titre, je lui avais donné toute latitude pour bâtir une nouvelle 501e Légion. Au regard des pertes que cette dernière avait subies lors de la débâcle de Cato Nemoïdia, il était impératif de la rebâtir entièrement. Plus qu’une division, il s’agissait d’un véritable symbole. Cette armée incarnait aux yeux de tous y compris aux miens, même si je tâchais de ne rien en dire à ma compagne, l’âme de l’Empire. Cette donnée était bien trop importante pour être négligée, ne serait-ce pour exalter les cœurs et les esprits de nos citoyens par le biais de la propagande. Quand bien même, j’avais attendu non sans une certaine impatience sa réponse à une question qui, désormais, me tourmentait, je lui avais laissé du temps. Je désirais non seulement, qu’elle puisse se remettre de ce qu’elle avait subi quitte à s’éloigner de moi, mais aussi qu’elle ait l’opportunité de constituer correctement cette légion. Bien que nos domaines d’expertises fussent fort différents, la logique demeurait similaire. En effet, si à son instar, je venais à devoir regrouper une force de combat, j’allais réfléchir à sa composition  autant en termes d’hommes qu’en termes d’équipements. De même, je prendrais soin de les entrainer durant plusieurs mois afin qu’elle soit capable d’agir de concert. Il fallait, à tout prix, éviter que la logique de ce groupe soit brisée auquel cas cela pouvait entrainer des dysfonctionnements pouvant couter à un officier la bataille.

J’avais donc fait preuve de patience jusqu’à ce qu’Ymir fût prête à assumer son commandement, au cours d’une cérémonie qui serait retransmise sur l’holonet. Bien évidemment, étant la nature de l’évènement, nous avions dû voir les choses en grand pour mon plus grand désespoir. Même si j’affectionnais les défilés militaires, l’idée de devoir assumer un protocole particulièrement lourd ne me séduisait guère. Hélas ! J’allais une fois de plus me « sacrifier » pour le bien de la nation. C’était, d'ailleurs, pour cette raison que je me trouvais, en cet instant, à l’un des balcons du Palais impérial en compagnie de plusieurs nobles et des membres du Conseil des Moffs en train de contempler le spectacle qui se déroulait sous mes yeux et auquel la foule pouvait assister, depuis des gradins situés de part et d’autre de cette avenue que certains nommaient la Mese et qui était l’artère principale de Bastion. Elle partait du palais, traversait l’allée des Reines et les principaux quartiers de l’Empire afin d’aboutir à l’Astroport militaire d’où décollait, les troupes.

Dire que je n’appréciais pas ce que j’avais sous les yeux était un mensonge, même si je n’aimais pas particulièrement me déguiser. Hélas ! Pour l’évènement, il m’avait fallu quitter les vêtements que je préférais pour devoir enfiler ce que je ne supportais guère. En effet, eut égard au protocole militaire, j’avais pris soin de revêtir mon uniforme officiel de commandeur suprême des forces impériales. Outre le fait que j’avais le sentiment de ne point être à mon aise dans ce costume, je le trouvais terriblement clinquant au regard du nombre de décorations qui étaient affichées sur mon poitrail et qui me causaient, parfois, quelques tourments. Malheureusement, ne m’intéressant guère aux questions de stylisme, je n’avais jamais pris soin de corriger ce léger problème. Peut-être était-il temps que je le fasse ?

En dépit de mes considérations vestimentaires, mon attention restait focalisée sur les dix mille hommes et femmes, que je surplombais en cet instant en tâchant de garder une expression neutre. Quand bien même, je n’avais guère d’affection pour l’infanterie et préférais très largement la flotte, je devais reconnaitre que voir une telle organisation me laissait tout simplement sans voix. J’avais certes donné mon autorisation pour cette cérémonie, mais je ne m’étais guère intéressée véritablement aux détails, sauf pour la partie qui m’incombait. Aussi, il y avait une certaine surprise à voir ce serment d’allégeance qui en un sens touchait mon âme. Il évoquait par bien des aspects les évènements qui nous avaient touchés très récemment, mais également la réalité de notre condition actuelle que ce soit la sienne, celle de ses hommes ou même la mienne. Il s’agissait d’une véritable ode à ce qu’était initialement l’Empire.

Pourtant, je ne pus m’empêcher d’avoir un petit pincement au cœur lorsque j’entendis certaines stances de ce serment. Non sans une certaine ironie, je ne pouvais m’empêcher de me dire qu’elle était la Lune et moi le Soleil. Deux astres qui en dépit de leurs différences, guidaient les hommes et qui, parfois, parvenaient à se rejoindre dans les étoiles. C’en était presque poétique et sous bien des aspects, cela m’émut. Devais-je y voir un signe ? Un espoir que notre relation continuerait ? Je l’ignorais. Mais il n’en demeurait pas moins que j’y voyais une touche de romantisme à laquelle j’étais particulièrement sensible. Il y avait également une certaine forme de tragédie que je ne pouvais ignorer.

En effet, son serment prit soin de souligner que la 501e légion, mais plus largement elle et moi incarnions les gardiens de ce Nouvel Ordre que nous cherchions tant à instaurer. Pire encore ! De par notre nature de militaire et par la puissance que nous pouvions déchainer, nous pouvions précipiter cette galaxie dans une apocalypse telle que ses citoyens penseraient connaître la fin de temps. Était-ce une mise en garde ? Un rappel du sang que nous avions sur les mains ? Ou bien était-ce un moyen de caractériser l’impétuosité de nos âmes qui, dans leur folie ou dans leur courage, parvenaient à plier les étoiles à leurs volontés ? Je l’ignorais, mais il n’en demeurait pas moins que ce texte, pourtant court, avait plusieurs niveaux de lecture et semblait des plus adaptés à la situation.

Soudainement, sans qu’il n’y ait une seule fausse note, dix mille bottes claquèrent et autant d’hommes et de femmes se mirent au garde-à-vous alors que leur général levait son sabre laser afin de me saluer de manière gracieuse telle la duelliste qu’elle était. Pourtant, mon cœur ne put s’empêcher de se serrer en la contemplant ainsi dans cette tenue que je n’affectionnais guère. Celle-ci me rappelait combien j’avais été proche de la perdre et combien désormais un fossé s’était, sans doute, creusé entre nous. Me pardonnait-elle de l’avoir privée d’une mort au champ d’honneur ? M’absoudrait-elle de l'avoir transformée en un être qui tenait plus de la machine que de la femme désormais même s’il n’en était rien pour moi ? Il est vrai qu’elle aurait tous les droits de me reprocher l’égoïsme dont j’avais fait preuve en refusant qu’elle puisse rejoindre la Force. Mais, même maintenant, même après avoir fait ce terrible choix, je savais en mon for intérieur que j’étais prête à le refaire quand bien même elle me haïrait. Je ne pouvais me résoudre à vivre sans elle et ne pouvais imaginer l’avenir glorieux qui s’annonçait sans cette Echani à mes côtés. Était-ce un caprice ? Sans nul doute…mais je tenais profondément à elle.

Bien que je demeure quelque peu mortifiée par l’apparence de celle que je considérais comme mon âme sœur, une autre part de moi se réjouissait de cette mise en scène au point qu’un sourire apparût sur mes lèvres. Ma véritable nature ne pouvait occulter ce qui se présentait à moi en cet instant. Qu’importe le protocole, les Moffs et la réalité. Ymir ou plutôt la Générale König, en cet instant, n’était pas ma compagne ou même ma subordonnée. Non. Elle incarnait, par la noblesse de son geste et par la minutie de sa cérémonie, une promesse ou plutôt une main qui m’était tendue et qu’il n’appartenait qu’à moi de saisir tant elle reflétait ce que mon âme réclamait à grands cris : une nouvelle conquête et l’ivresse même de la bataille. Même si dorénavant je disposais d’un pouvoir quasiment absolu, je ne pouvais dérober à l’essence même de ma personne. Derrière cette apparence de chair et de sang se cachait un esprit qui n’exigeait qu’un seul souhait : conquérir l’univers. Le reste n’était que broutilles en comparaison.

Sur le moment, tandis que mon sourire s’élargissait, je fus tentée de céder à la tentation et de succomber aux murmures de gloire et de victoire en donnant un ordre qui mettrait en branle une machine de guerre face à laquelle nos ennemis ne pourraient s'opposer. Je désirais arracher ses médailles et rejoindre les hommes et les femmes qui étaient devant moi afin de les emmener dans mon sillage dans ce qui serait la campagne la plus illustre qui soit. Heureusement ou malheureusement, je sus résister à cet appel et pus me reconcentrer sur l’instant présent non sans serrer très fortement les trois doigts qui composaient ma main gauche de frustration. Malgré tout le pouvoir que m’offrait ma fonction, je n’étais pas libre pour autant et devais m’abstenir, comme me l’avait appris Catherine, de me laisser dompter par mes desiderata. Le bien-être de l’Empire en dépendait.

Aussi, je fermais brièvement les yeux, avant de les rouvrir et de m’avancer en direction des micros situés devant moi sur ce balcon afin de prendre la parole. Bien évidemment, je m’étais interrogée, malgré mon désamour pour le protocole, au discours qu’il me faudrait prononcer en ces circonstances. Comme chaque gouvernant dans cette galaxie, j’avais une plume à mon service qui s’était empressée de me rédiger un texte somme toute assez classique dans sa forme. Pour autant, par respect envers la 501e légion et pour ses membres, j’estimais qu’il était de mon devoir de répondre à leurs attentes. Après tout, ne venaient-ils pas de prononcer un serment d’allégeance et d’ainsi mettre leur vie entre mes mains ? En tant que commandant, je me devais de montrer l’exemple. Aussi user d’une proclamation quelque peu aseptisée ne me semblait pas le meilleur moyen d’obtenir la direction de ces hommes. Ils méritaient mieux que ça. À défaut d’être, comme Hélène, particulièrement éloquente, je comptais parler avec mon cœur. Je désirais exprimer mon ressenti vis-à-vis de leur démarche. Au diable les convenances et la bienséance.

Durant un court moment je demeurais silencieuse puis, après m’être raclé la gorge, je pris finalement la parole d’une voix ferme, telle la dirigeante que j’étais sensée incarner aux yeux de tous, et qui en cet instant, devait être en direct sur l’holonet.


« Soldats, le gouvernement, votre Impératrice et l’Empire vous doivent beaucoup ! Or, il ne vous a rien donné jusqu’à très récemment. Votre patience, le courage que vous avez pu montrer au milieu du champ de bataille sont admirable et digne de louanges ! Mais il ne vous procure aucune gloire. Aucun éclat ne rejaillit sur vous ! Ce n’est pas normal. Ce n’est pas acceptable ! Vous vous étiez jusqu’ici battus pour des rochers stériles dans la galaxie au nom d’ambitions personnelles d’hommes si vils qui, alors que vous vous versiez votre sang au champ d’honneur, conspiraient contre l’État…contre votre Impératrice légitime. Et pourtant dénués de tout, vous avez suppléé à tout. Vous avez gagné des batailles sans canons, passés des rivières sans ponts, traversées des parsecs sans navires pour vous protéger, et plus inacceptables, vous avez tenu vos positions sans le moindre ravitaillement. Les phalanges impériales, les soldats de l’Ordre et de la Justice étaient seuls capables de souffrir ce que vous avez souffert. » Je fis une brève pause afin de les contempler de mon regard et de reprendre mon souffle. « Mais quoique fussent vos sacrifices, soldats de la 501e Légion, vous n’avez rien fait puisqu’il vous reste encore tant à faire. Ni Hapes, ni Naboo ne sont à vous. L’Empire a droit d’attendre de vous de grandes choses : justifierez-vous son attente ? Mon attente ? Vous avez encore des combats à livrer et des planètes à prendre : tous brûlent de porter au loin la gloire du peuple impérial. Tous veulent dicter une paix glorieuse, tous veulent en rentrant dans leurs confins pouvoir dire avec fierté « j’étais de la 501e légion, je faisais partie de l’armée impériale ! » »

Faisant venir à ma main gauche discrètement mon sabre laser, je continuais mon discours comme si de rien n’était :

« Soldats, je vous promets cette conquête. Tant que j’aurais un souffle de vie, je fais le serment de vous accompagner au front et de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour tenir cet engagement, mais à une seule condition. » J’allumais mon sabre laser et le pointais en l’air. « Suivrez-vous votre Impératrice et votre Générale jusqu’aux confins de la galaxie si elles vous en donnaient l’ordre ? »

Non sans une certaine surprise, j’entendis, instantanément, dix mille bottes claquées à nouveau et une clameur surgir des rangs, par trois fois. Cette réaction, à laquelle je ne m’attendais absolument pas, fit apparaitre un sourire radieux sur mon visage et me donna l’illusion qu’avec de tels hommes à mes côtés, je pouvais accomplir l’impossible, conquérir l’univers et faire ployer les étoiles sous la bannière impériale. Bien que nous n’eûmes encore rien accompli, j’étais déjà fière de ces hommes, mais aussi un peu honteuse tant j’avais été la source de leurs maux sur Cato Nemoïdia. J’espérais bien naïvement que l’avenir me permettrait de me montrer digne d’une telle loyauté même si j’en doutais.

Conformément au protocole, après avoir rengainé mon sabre laser, une plateforme disposée, sous ma personne, m’éleva au-dessus du sol afin de me permettre de rejoindre, au cours d’une longue descente, Ymir, mais également les hommes de la 501e légion. Durant ce laps de temps, une musique grandiose, composée pour l’occasion par un orchestre symphonique combla le silence afin de souligner la majesté de ce moment qui incarnait le commencement d’une nouvelle ère à savoir celle d’une époque de batailles spatiales et terrestres épiques au cours de laquelle nous reprendrions, enfin, notre revanche sur nos adversaires et nous nous illustrerions tellement que devant une telle gloire personne n’y survivrait une seconde fois. Tout commençait maintenant, du moins à mes yeux, et j’espérais que l’Histoire le verrait ainsi.



Mettant pied à terre, je m’approchais avec toute la solennité dont j’étais capable de ma générale qui, demeurait au garde-à-vous. Je pris soin de calquer mon allure sur le rythme de la musique afin que celle-ci se termine au moment où je me retrouverais face à elle et lui octroierais, officiellement, son commandement. Même si, j’étais la responsable de cette nomination, je ne pouvais m’empêcher d’avoir le cœur empli de fierté à la voir ainsi sous les projecteurs. Telle que je la connaissais, je la suspectais d’apprécier le moment bien qu’elle eût voulu sans doute que je lui exprime un ordre tel qu’elle n’aurait pas d’autres choix que de partir au combat pourfendre nos ennemis. M’arrêtant à deux pas d’elle, je la fixais un court moment avant de prendre la parole une nouvelle fois d’une voix claire, mais autoritaire :


« Ymir König, par la présente, je vous élève, à nouveau, au grade de général. »

Un homme s’approcha de moi et me présenta un objet déposé sur un coussinet dont je me saisis avec délicatesse avant de le présenter, avec mes deux mains, à ma compagne qui le prit à son tour. Il s’agissait d’un bâton de maréchal finement décoré, en métal, dont l’embout était en forme d’aigle. Je reculais d’un pas.

« Je vous confie officiellement la garde de ce symbole ainsi que le commandement de la 501e Légion. Sachez par votre valeur et votre discipline conduire ces hommes sur le chemin de l’honneur et de la gloire pour votre patrie, l’Empire. ». Je fis une nouvelle pause avant de reprendre. « Combattez nos ennemis sur tous les fronts. Ne leur laissez aucun répit ! Montrez-leur que la réputation du poing de Vader n’est pas usurpée, et qu’en dépit de son âge, l’Empire n’a rien perdu de sa vigueur et surtout de sa force. Le temps l’incertitude est désormais terminée, désormais, est venue d’accomplir ce que nous savons faire de mieux : Contre-attaquer ! »

À ce dernier mot, de nouvelles clameurs surgirent des rangs, mais aussi des gradins ce qui fit apparaitre encore un sourire sur mes lèvres. J’étais tout simplement ravie et un peu jalouse tant j’aurais voulu avoir l’opportunité d’emmener ces hommes aux combats. Au moins, conformément au protocole, j’avais l’occasion de connaitre certains de ces soldats par le biais d’une brève revue des troupes organisée, avant le défilé, par ma compagne à qui j’avais fait un signe de tête afin qu’elle puisse se mettre au repos. Je notais d’ailleurs, non loin de sa position, la présence d’un objet quelque peu clinquant qui me fit sourciller momentanément. Son droïde avait été nettoyé pour l’occasion et semblait être devenu la mascotte de la Légion ce qui me fît, quelque peu grincer des dents même si sur le coup je dus reconnaitre qu’il savait se comporter. Pire encore ! J’estimais le choix d’un tel objet légitime tant les vétérans de la 501e avaient pu s’attacher à ce petit être au caractère capricieux. Je supputais qu’il allait être aux côtés de sa maitresse lors de la suite de la cérémonie. J’espérais qu’elle savait ce qu’elle faisait…

Soupirant intérieurement, je pris soin, néanmoins, de rassurer celle qui était, en cet instant, ma subordonnée :


« Félicitations pour votre sens de l’organisation général. L’esthétisme dont vous faites preuve lors du combat ne semble pas vous faire défaut en ce genre d’occasions. Bien au contraire. Puis-je m’enquérir de ce que vous m’avez réservé pour la suite ? J'admets trépigner d’impatience tant vos soldats m’ont déjà fait forte impression.»



We are One [PV Aerys H.Fel] 15243310
Ymir König
Ymir König
Impératrice Consort / Générale de la 501ème Légion
Impératrice Consort / Générale de la 501ème Légion

We are One [PV Aerys H.Fel] Empty Re: We are One [PV Aerys H.Fel]

Sam 30 Jan - 4:48
Avoir affronter l’enfer pour finalement devoir tout recommencer… C’était en effet quelque peu la situation actuelle de la légion. Comme n’importe quel unité prestigieuse, elle faisait sans cesse face a son lot de gloire, mais aussi d’infamie. Par des trahisons, par l’incompétence de certains dirigeants, ou la mauvaise fortune qu’apportait parfois la guerre, la 501ème Légion fut détruite plus d’une fois dans la longue histoire de l’Empire, mais elle était un symbole bien trop puissant pour que le régime renonce a ses service très longtemps : elle était toujours reformée, toujours confier a ceux que l’on considérait comme les plus méritant, afin de pouvoir mener de nouveaux combats glorieux au nom de l’Ordre Nouveau. Aujourd’hui, Ymir ajoutait officiellement son nom a celui d’une longue liste d’officier ayant eu l’honneur de commander la légion et devenait l’héritière d’une tradition martiale millénaire, un poids qu’il lui faudrait assumer et honorer. Mais elle ne s’en inquiétait pas particulièrement, elle portait déjà l’héritage encore plus ancien de son peuple Echani et elle faisait confiance en son jugement d’avoir choisit les meilleurs éléments. Leur réponse face a la demande de l’Impératrice en fut la preuve, la motivation et l’envie d’en découdre habitait chacun de ses soldats, laver l’affront de la guerre civile et tourner la page de la purge des traîtres par de nouvelles victoires glorieuses contre les ennemis de l’Empire était une idée qui occupait la tête de nombreux soldats, la générale avait déjà eue l’occasion de s’en rendre compte lors de ses inspections durant l’entraînement des troupes.

La descente de la plate-forme, accompagné d’une musique grandiose, eu le mérite d’offrir davantage de solennité a la mise en scène, même si pour le coup, le sens de l’esthétique Echani d’Ymir lui aurait fait préférer sans hésitation un magnifique saut périlleux assisté par la Force. Lorsque sa compagne fut en face d’elle, elle rangea son sabre-laser alors que l’on prononçait sa nomination officielle en tant que générale, validant la décision de ce qu’il restait de l’état-major de la légion lors du désastre de Cato Nemoïdia. Aerys avait fait une entorse a ses habitudes en portant son uniforme de parade, qui contenait de nombreuses médailles associée a sa fonction, mais elle avait également choisit un acte symbolique en lui offrant un bâton de maréchal, un honneur aussi rare que ne l’était les matériaux qui avait servit pour fabriquer l’objet. Elle s’en empara avec délicatesse, veillant a ne pas l’écraser sous une force trop importante, et le contempla un instant avec attention, particulièrement l’aigle si fier trônant en son sommet, ses ailes déployées invitant son porteur a porter le combat chez l’ennemi. Elle n’aurait put choisir de symbole plus adapté, et l’espace d’un instant, un sourire de satisfaction se dessina sur les lèvres artificielles de la Cyborg, qui disposait ici de l’accessoire qui lui manquait dans sa mise en scène. A vrai dire, elle se surpris même a regretter les bannières de jadis flottant au vent, symbole de fierté des unités militaires.


« Tous n’attendent que l’ordre de marche pour partir au combat votre altesse. Indiquez nous une cible, et nous lui apporterons le prix de la fureur de l’Empire. »

Gardant le bâton en main, elle fit un pas en arrière avant d’inviter l’Impératrice a la suivre d’un signe de main élégant de sa main libre. Ymir avait aussi fait ses devoirs, et demander l’approbation de l’état-major pour récompenser plusieurs vétérans de Cato Nemoïdia de médaille particulière. De façon générale, les membres de la Légion recevrait également la médaille pour la participation a cette bataille, qu’ils y aient eux-mêmes participer ou pas, une façon d’encourager les nouveaux a se montrer a la hauteur des anciens et d’en faire les héritiers spirituels. S’approchant des rangs, Ymir fut rejoint par son aide de camp et énuméra les exploits de plusieurs hommes et femmes s’étant trouver dans l’enfer du chaudron de la planète. Tel homme s’était emparé d’une mitrailleuse en surchauffe pour couvrir ses frères d’armes, telle femme avait couru sous le feu ennemi pour porter secours a un autre soldat en mauvaise posture, une médaille adapté a chaque comportement héroïque, un mot d’encouragement et de félicitation, c’était aussi l’assurance d’une retraite plus confortable, ou, en cas de décès au champ d’honneur, d’une pension plus importante pour la famille. Certes, cet aspect de la remise des médailles était moins glorieux, mais les soldats étaient rarement des gens riches, et la reconnaissance de leur mérite avait beaucoup de valeur pour eux.

Il lui restait a répondre toutefois sur la question de la suite du programme. Ymir y avait bien entendu travailler et savait que tout se déroulerait sans fausse note : les différents bataillons allaient tous défiler devant les gradins, saluant la foules et les officiels avant de faire marche arrière afin de pouvoir rejoindre les transports pour partir vers leur prochaine affectation, toutefois, ses derniers ne seraient pas laisser en dehors du défilé, ils feraient un passage au-dessus des gradins, escorté par quelques chasseurs, pour que la fête soit complète et que personne ne soit oublié. Viendrait ensuite les blindés anti-gravité et enfin les marcheurs de combat, d’abord de reconnaissance, puis les lourds quadripodes. Le protocole strict exigeait que les deux femmes se tiennent sur la plate-forme afin de pouvoir saluer les troupes, Ymir ne pourrait rejoindre ses hommes que lorsque le défilé serait terminé. Toutefois, il était évident que tout ne se déroulerait pas exactement comme prévu, K-M -7 trouva le moyen de se faufiler entre les soldats, sans doute couvert par leur complicité amicale, afin de pouvoir se glisser sur la plate-forme et accueillir avec fierté sa maîtresse. Ymir poussa un soupir lasse, plus amusée que réellement contrariée en l’observant, puis laissa Aerys monter sur la plate-forme la première avant de la rejoindre.


« Nous allons saluer un par un tous les bataillons de la légion, puis défilera dans l’ordre la logistique, les blindés et les Walkers. Nos transports et leurs escortes feront également un passage au-dessus de nous, une bonne occasion pour permettre a notre public de pouvoir profiter du talent de nos pilotes. Ainsi, chaque homme et chaque femme de la légion pourra saluer le peuple de l’Empire et ses dirigeants avant de rejoindre la flotte pour la prochaine affectation. J’espère que tu appréciera le spectacle. »

Elle avait prononcé cette phrase sur un timbre de voix bien plus bas, et ses lèvres n’avaient même pas remuée, afin de s’assurer qu’Aerys soit la seule a pouvoir l’entendre. L’avantage d’être une machine, elle pouvait s’exprimer de façon bien plus discrète et contrôler en permanence la hauteur de sa voix bien plus facilement qu’un être vivant normal. La plate forme pris un peu de hauteur pour permettre aux deux femmes de pouvoir prendre place en face des troupes et de pouvoir saluer chaque bataillon qui passerait d’un garde a vous. A chaque formation, l’on trouvait d’abord l’officier commandant le bataillon, avec son escouade de commandement ensuite, puis les Capitaines dirigeants les compagnies composant le bataillon défilant et enfin les troupes marchants au pas. Une autre chanson était désormais au programme, une chanson plus guerrière, même si elle restait symbolique et sur le même ton. Ymir avait choisit un registre clairement guerrier afin de pouvoir montrer la motivation de la troupe et personne n’y avait rien trouver a redire. Les voix reprirent alors en chœur, de façon puissante, couvrant même les pas pesant des Marcheurs que l’on pouvait commencer a distinguer en queue de cortège.

« This is my Kingdom
This is my Silver Sun
This is my Mother
Of Ascension and Decline

This is my Empire
This is where heroes die
This is my mistress
So bold and so divine

This is the Empire
My innermost Sun
My state of redemption
Of Fire and Water to comme
Legion are rising
In time of Expand
This is the Empire
Where all will come to an End ! »


We are One [PV Aerys H.Fel] 1537109880-signature1
Aerys H. Fel
Aerys H. Fel
Administrateur
Impératrice
AdministrateurImpératrice
https://swtls.forumactif.com/

We are One [PV Aerys H.Fel] Empty Re: We are One [PV Aerys H.Fel]

Mer 24 Fév - 17:43
Attendre l’ordre de marche et apporter à nos ennemis le prix de la fureur de l’Empire ? Voilà qui était tentant. Je ne pouvais le nier tant toute cette cérémonie me mettait face à un désir que j’avais bien du mal à tenir en laisse. Même si nous étions déjà en guerre, je voulais partir au combat. J’espérais lancer une nouvelle croisade, que je dirigerais, au cours de laquelle, par le biais de manœuvres de grand style, nous ferions tâter à nos ennemis  toute la puissance de feu de la machine de guerre impériale. Hélas ! Pour des raisons tactiques, je ne pouvais m’y résoudre pour mon plus grand malheur. Avant de pouvoir conceptualiser la moindre campagne d’envergure, j’allais devoir trouver une solution au problème posé par les Forteresses Stellaires. Bien évidemment, je pouvais toujours demander son opinion à Ymir, qui se trouvait à mes côtés, pour déterminer une cible sur laquelle nous aurions pu nous concentrer « en toute sécurité ». Cependant, je n’ignorais pas que cette légion ainsi que leur général avait à cœur, non pas de participer à une escarmouche, mais à une véritable campagne. A mon instar, ils voulaient se couvrir de gloire et faire triompher l’Empire. Tout comme moi, ils n’avaient qu’un seul but : défaire nos ennemis de la manière la plus spectaculaire qui soit. Or, cela nous était impossible pour le moment… Aussi, fallait-il que j’évite de laisser ma véritable nature prendre le dessus pour l’instant en me disant, en mon fort intérieur, que ce n’était que partie remise.

Accompagnant l’Echani, je la laissais me présenter certains éléments de sa Légion qui ne m’étaient pas totalement inconnus. Tout comme moi, lors du Coup d’Etat, les survivants de Cato Nemoidia avaient trouvé refuge sur Kuat auprès de ma chère sœur. Aussi, même si pour des raisons pratiques, Hélène m’avait empêché de rejoindre ces hommes et ce pour des motifs évidents, j’avais pris soin de les identifier afin d’être en mesure de pouvoir les féliciter, les décorer et de les remercier pour m’avoir ramené, en dépit de son état critique au moment des faits, ma compagne. Néanmoins, je la laissais me décrire les actions de ces soldats d’exception, qui alors que tout était perdu, avaient réussi à accomplir l’impossible. J’avais veillé, bien évidemment, à ce que les survivants mais aussi les morts soient récompensés une fois sur le trône. En un certain sens, je me sentais responsable de ce qu’il était advenu sur cette planète. Si je n’avais pas autant dédaigné certains domaines de la politique et si je n’avais pas naïvement cru qu’une fois ma nomination de princesse héritière actée, la compétition serait terminée, peut –être que tout ceci ne serait jamais arrivé. Ymir n’aurait pas eu à subir un tel sort et Mère aurait survécu à la bataille.

J’avais failli dans ma tâche. Sans Hélène et son soutien, je n’aurais jamais pu espérer reprendre le trône et rendre justice à ceux qui étaient tombés. Pourtant, cela demeurait insuffisant à mes yeux. Pouvais-je apaiser la conscience des survivants et des morts en fournissant de simples citations et en assurant  aux familles des défunts la reconnaissant de l’Empire ? J’en doutais fortement. Après tout, je n’arrivais pas déjà à me pardonner et même si ces personnes ne m’en tenaient pas rigueur, je savais de quoi il en retournait réellement quoiqu’on en dise. J’avais du sang sur les mains et ce à cause de ma propre incompétente. C’était d’ailleurs pour ce motif que j’estimais ne pas mériter véritablement ma place ainsi que la loyauté de ces grognards. Qu’ils puissent me rendre hommage en participant à cette cérémonie me mettait quelque peu mal à l’aise. C’est moi et l’Empire tout entier qui leur était redevable. Pas l’inverse. Bien que cette manifestation servait à les célébrer, il n’en demeurait pas moins qu’une partie du protocole en place consistait à mettre en scène mon pouvoir ce qui de facto dans ce cas précis me gênait terriblement. Néanmoins, je tâchais de faire bonne figure. Peut-être était-ce ma punition ? Peut-être fallait-il que je fasse « semblant » d’être à ma place vis-à-vis de ces hommes pour qu’un jour j’acceptasse d’être Impératrice ? Je n’en avais aucune idée.

Malgré les sombres pensées qui s’agitaient dans mon esprit, je suivais de bonne grâce ma compagne et discutais avec certains de ces hommes. J’échangeais des poignées de mains si ce n’est parfois des paroles anodines alors qu’ils étaient une nouvelles fois récompensés. Si Ymir fut surprise que je me souvienne des noms de certains de ses subordonnés, elle ne le montra pas. A mes yeux, c’était bien la moindre des choses même si j’aurais aimé faire plus. Mais quoi ? Telle était la question qui me hantait. Pourtant ironiquement, ces soldats semblaient, si j’en croyais ce que me susurrait la Force, reconnaissants et surtout motivés. Ils brûlaient d’un feu ardent que rien n’aurait su arrêté. C’en était presque revigorant.  Peut-être était-ce là la raison pour laquelle l’Echani avait voulu me confronter à ces hommes après tant de mois d’entrainement. Peut-être voulait-elle me montrer que malgré les épreuves, ces grognards qui avaient connu l’enfer, tenaient toujours les rangs et demeuraient loyaux à l’Empire et à moi. Peut-être désirait-elle me démontrer que tout était rentré dans l’ordre en un sens et que même si certains avaient tentés de nous couper l’herbe sous le pied, la marche de l’Histoire demeurait inéluctable.

Alors que nous finîmes par rejoindre la plateforme afin d’assister aux suites des réjouissances, je ne manquais pas de sourciller en apercevant le tas de ferrailles d’Ymir  venir à notre rencontre comme si de rien n’était. Décidemment, ce droide ne respectait rien, ni personne. Ma compagne lui autorisait bien de liberté au point qu’il en venait à prendre ses aises devant l’holonet tout entier. Si j’en avais eu l’occasion et que tous les regards n’avaient pas été braqués sur moi, j’en aurais sans doute profité pour me débarrasser de lui à l’aide d’un savant coup de pied si ce n’est de la Force. Cette machine était une plaie et je n’arrivais vraiment pas à comprendre comment Ymir avait pu non seulement s’attacher à lui au point de se refuser à purger sa mémoire. Pendant toutes ces années, j’avais essayé à de multiples reprises de lui proposer de le changer mais rien n’y faisait elle se contentait de faire la sourde oreille en le caressant de manière affectueuse sous mes yeux. Il avait, véritablement, toujours le chic pour s’immiscer entre nous deux alors que je ne désirais qu’une seule chose : un peu d’intimité avec MON echani. C’était trop demandé à ce tas de boulons ?! Vraisemblablement oui. Aussi sur le coup, alors que nous prenions place toutes les deux sur la plateforme avec KM-7 à nos pieds, je me jurais d’avoir recours à un boulon de contention pour être sûre d’avoir la paix ne serait-ce qu’une journée ! Je dus également faire preuve de toute ma retenue pour ne pas lui flanquer un coup de pied qui aurait pu le faire tomber au sol alors que la plateforme s’élevait. Non que je me souciasse de son sort, mais ceci était une cérémonie. Aussi me devais-je d’avoir un peu de tenue ce qui était heureux pour lui.

Ironiquement, le sens du timing d’Ymir fut des plus parfaits car elle en profita pour m’annoncer la suite des réjouissances ce qui me permit d’occulter la présence de cette horreur technologique qui en profitait pour se frotter contre les jambes de sa maîtresse légitime. Elle me décrivit l’ordre de passages des différentes composantes de sa légion le plus naturellement du monde bien que je fus quelque peu surprise d’apprendre que les transports de troupes ainsi que leurs escortes seraient mis à l’honneur également. Sachant à quel point elle n’affectionnait pas la flotte et à quel point cela aurait pu paraitre déplacer pour ces hommes issus de l’infanterie, je n’avais pas cherché à mobiliser de Star Destroyers pour l’occasion. Mieux encore ! J’avais formellement interdit aux pilotes de la Chasse de s’adonner à quelques pirouettes dont ils avaient le secret pour épater la galerie.  J’avais tout fait pour que ce soit l’Infanterie et l’Infanterie seule qui soit mise en avant contrairement à la plupart de nos célébrations militaires.

Aussi avoir des pilotes me surprit dans un premier temps. Cependant, je me rendis bien rapidement compte qu’en un sens c’était plutôt logique. C’était ces hommes et ces femmes qui débarquaient les troupes sur le champ de bataille et ce au péril de leur vie. Jusqu’à ce qu’ils puissent mettre pied à terre, le sort des stormtroopers dépendait autant des pilotes de transport que celles de leurs escortes. C’était grâce à leurs actions et à leur notion de pilotages qu’ils arrivaient en un seul morceau sur un terrain d’opération. Il n’était d’ailleurs pas rare que certains, en essayant d’accomplir leur mission, en payent chèrement le prix. D’ailleurs, c’était également eux qui répondaient aux demandes d’extractions des troupes au sol au point, parfois, de ne point hésiter à mettre leur appareil en danger pour ne pas abandonner des hommes en terrain hostile. Une confiance inébranlable les unissait et, en dépit parfois de certaines réflexions, une forme de camaraderie et de respect existaient entre eux au point qu’il arrivait parfois que certaines escouades allaient jusqu’à sauver les pilotes dont les appareils s’étaient écrasés chez l’ennemi. Dans le fond, même si on sous estimait leur rôle, c’était leur rendre hommage et rappeler à tous que sans eux, aucun retour à la maison ne serait possible. Bien que n’étant pas du même corps d’armée à l’origine, j’appréciais ce geste que je trouvais tout simplement merveilleux. C’était sans doute là la plus belle démonstration de l’esprit de corps qu’Ymir aurait pu me faire de manière indéniable.

Outre cette présence à laquelle je ne m’attendais absolument pas, la générale de la 501ème Légion sut me stupéfier à la fin de sa présentation en me soulignant ouvertement, sans prendre la peine d’ouvrir la bouche, qu’elle espérait que j’apprécierais le spectacle qu’elle avait organisé. Qu’elle puisse faire un aparté ainsi, en pleine cérémonie fut étonnant mais aussi déroutant. Elle qui était généralement si stoïque et si  respectueuse d’habitude au point que je m’en voulais de la mettre bien souvent dans ce genre de situations à cause de ma fonction… Voilà qu’elle se permettait de faire un commentaire comme si de rien n’était en usant de manière particulièrement ingénieuse son nouveau corps. Etait-ce un moyen subtil de me souligner quelle s’y était habituée ? Ou bien considérait-elle cette célébration comme une sorte de cadeau fait à mon égard ? Vraisemblablement, elle désirait mon approbation. Peut-être pour se rassurer et vérifier qu’elle avait fait mouche avec son orchestration. C’était difficile à dire.

En revanche ma réponse à sa déclaration était facile à formuler. Pour l’instant, même si je n’acceptais que très difficilement l’uniforme que je portais ainsi que certaines parties du cérémoniel, je devais bien admettre que j’étais tout simplement subjuguée. Hélas ! Contrairement à mon âme sœur, je ne pouvais me montrer aussi subtile avec ma voix. En temps normal, j’aurais fait usage de la Force pour toucher son esprit…mais là… cela ne m’était plus permis ce qui me rappela de la plus cruelle des manières ce que je lui avais fait subir mais aussi que je ne pouvais plus communier avec elle. Nous étions enfermés dans une forme de solitude au sein de laquelle je n’avais, à ma disposition, aucun moyen d’y remédier. C’était cruel pour elle comme pour moi. J’avais espérer pouvoir unir mon esprit au sien et lui partager le fil de mes pensées et la rassurer. Cela m’était impossible avec la Force désormais. Je me sentais impuissante et éprouvais une certaine forme de détestation à cet égard. Les Etoiles Jumelles n’étaient en cette occasion plus aussi coordonnées qu’elles ne l’avaient pu l’être dans le passé. J’en éprouvais du chagrin mais préférais le garder pour moi.

Peut-être que tout n’était pas perdu. Peut-être fallait-il simplement un temps d’adaptation pour que nous puissions finalement nous redécouvrir ? C’’était une possibilité que je ne pouvais ignorer. Après tout, s’il n’y avait eu aucun espoir et si Ymir n’avait pas accepté sa condition, elle ne se trouverait certainement pas à mes côtés en cet instant. Quand bien même, elle avait toujours été dévouée envers la cause Impériale, j’étais dans l’incapacité de croire qu’elle continuerait à se battre en mon nom si elle n’était pas convaincue d’être à sa place. Du moins c’est ce que j’espérais. Je ne tenais pas à ce qu’elle ait le sentiment d’avoir contractée une dette envers moi. Cela aurait été déplaisant à plus d’un titre. J’avais fait ce qui me paraissait être juste. Elle avait toute latitude pour faire ce que bon lui semblait désormais quand bien même cela me blesserait. Elle était libre de ses choix. Elle n’avait nul serment à honorer, pas après ce que je lui avais fait et pas après avoir sacrifié ainsi délibérément sa vie une première fois. Elle avait ma bénédiction.

Alors que nous nous apprêtions à saluer le premier bataillon qui se présentait à nous, un nouveau chant s’éleva dans les rangs. Curieuse mais aussi étonnée par ce soudain changement, je tendais l’oreille afin d’en percevoir les notes mais surtout les paroles qui, ironiquement, parvenaient à couvrir les bruits de pas des Marcheurs Lourds que l’on pouvait apercevoir au loin. M’imprégnant de ces mots, je ne manquais pas de hausser un sourcil et de jeter un regard en coin à ma compagne. Encore une fois, elle était parvenue à faire mouche. Contrairement, à ce qu’elle aurait pu m’affirmer, elle était particulièrement douée en la matière. Sans doute avais-je devant moi une autre démonstration de l’essence même de la culture Echani. Quand bien même ne s’agissait-il que de musique, Ymir avait laissé son sens de l’esthétisme et du détail s’exprimer une nouvelle fois et ce pour ma plus grande surprise mais surtout pour ma plus grande joie.


« Vous avez un don certain pour organiser un défilé, Générale, et ce dans ses moindres détails. Peut-être devrais-je un jour vous demander votre avis quant aux questions qui entourent le protocole propre à ma personne. Je serais prête à parier que vous parviendriez à le rendre non seulement supportable mais aussi tout à fait unique. J’en viendrais presque à croire que rien ne saurait être hors de votre portée. »

Je laissais un doux sourire s’afficher sur mon visage et me concentrais un tantinet à travers la Force pour essayer de lui faire entrapercevoir que je tentais de lui serrer la main tendrement. A défaut de pouvoir pleinement communiquer avec elle par le biais de la télépathie, je devais être en mesure de lui prouver par ce simple geste, que tout ce défilé me convenait mais aussi que je désirais encore et toujours sa présence à mes côtés. Son choix, malgré la solennité de cette cérémonie, m’avait touchée plus que de raison tant j’avais, une fois de plus, le sentiment qu’il s’agissait d’une ode à l’essence même de nos existences. Par la blancheur de sa chevelure et par son nouveau grade, elle était indéniablement ce soleil argenté qui telle une mère couvait et guider ses hommes dans la vie comme dans la mort. Quant-à moi, j’étais leur maîtresse qui à défaut d’être divine, contrairement à ce que prétendait la propagande impériale, était très certainement beaucoup trop audacieuse pour son propre bien. Il est vrai que j’avais amusé, lorsque je n’étais encore qu’une princesse, amuser les subordonnées d’Ymir quand je tentais de prendre les devants sur le champ de bataille.

Qu’ils rendent ainsi grâce à Ymir, puis à moi puis à l’Empire était terriblement gratifiant. Ma compagne avait, elle aussi, pensé, sans que l’on ne se soit concerté sur un tel sujet, que cette cérémonie devait marquer le début d’une nouvelle ère. Ce défile incarnait le réveil de l’Empire qui, comptait bien, déployer ses multiples escadres de Star Destroyer à travers la galaxie et lever d’innombrables légions qui fouleraient de leurs pas les mondes de nos adversaires. Dès cet instant, nous devions devenir celles et ceux qui par leurs actions et leurs sacrifices, mettraient fin à ces éons de conflit.

Continuant de saluer les troupes qui passaient devant nous, je profitais des quelques instants de répit que nous avions entre deux passages pour prendre la parole.


« J’admets, Général, que je n’avais pas connaissance des chants que vous avez choisi pour l’occasion. Est-ce une découverte récente ?  Je serais curieuse de savoir en quelles circonstances, ils furent composés. Quoiqu’il en soit, vous n’auriez pu faire meilleur choix. Mieux encore ! Je suis tout simplement conquise. Si j’avais 20 ans de moins, en contemplant tel spectacle, j’aurais sans nul doute voulu m’engager dans l’Infanterie Impériale et non dans la Flotte lorsque j’aurais eu l’âge de le faire. J’en connais certains, qui en cette heure, doivent très certainement vous jalouser vous et vos hommes depuis l’Espace. A ce propos, vous avez eu une excellente idée en intégrant vos transports et leurs escortes. Trop nombreux sont les personnes qui sous estiment l’importance de leur tâche sur un champ de bataille. Ils ne se rendent pas compte d’à quel point l’action de ces soldats se montrent tout aussi cruciale si ce n’est plus que celle d’un servant derrière un turbolaser sur un navire capital. Il serait sans doute approprié, à l’avenir, de les mettre un peu plus en avant. Cela ne serait que leur rendre justice.»

De longues minutes s’écoulèrent au cours desquelles je pus contempler et rendre hommage à chaque corps d’armée de la 501ème Légion comme le requérait le cérémonial. J’échangeais, bien évidemment quelques banalités avec Ymir même si je ne pouvais m’empêcher parfois d’être quelque peu gênée par la présence de KM-7 qui n’hésita pas à un moment à se frotter contre mes jambes sans que je ne puisse faire quoique ce soit. Je comptais bien me venger. Tôt ou tard. Mais là, à moins de vouloir me ridiculiser, je devais prendre sur moi. Soupirant, je regardais un Juggernaut pourpre et argenté, conceptualisé pour l’occasion, s’arrêter à la hauteur de notre plateforme pour que celle-ci aille se déposer sur celui-ci en douceur. Nous approchions de la fin du défilé. Ce véhicule devait nous faire le tour de la Mese, sous les acclamations de la foule, avant de nous ramener au Palais Impérial afin d’y être interviewée pour l’occasion. Non que cette entrevue m’enchantât outre mesure. Je n’aimais pas beaucoup les journalistes tant ils avaient tendance à transformer les propos d’une personne ou à les interpréter d’une manière que je jugeais totalement alambiquée. Pourtant, je devais me plier à cet exercice. Tout comme Ymir, qui était, avec sa légion, à l’honneur aujourd’hui. Je me demandais d’ailleurs comment elle appréhendait cet exercice. Après tout, elle s’exprimait bien mieux en combattant avec son prochain. Or c’était une méthode qu’elle ne pouvait usiter. Notre interview était, malheureusement, retransmise dans toute la galaxie.

Alors que le Juggernaut démarrait et que nous saluions la foule, une autre musique se lança afin de rythmer notre parade. Ironiquement, le destin ou plutôt une ligne de code défectueuse, voulût que le tas de ferrailles d’Ymir suive le rythme de la musique en faisant des mouvements de tête ce qui ne manqua pas de m’arracher un soupir une nouvelle fois.


Spoiler:

« Je suppute que je me dois me réjouir de savoir que notre compagnon apprécie le répertoire musical ? » Je fis une pause et repris le plus sérieusement du monde «  En revanche, j’admets avoir été surprise par le choix de l’une de vos unités Générale. J’aurais cru que l’utilisation de marcheurs lourds vous répugnerait tant, malheureusement, leur design n’a jamais été actualisé ou véritablement repensé. Quand bien même, ils permettent de protéger les troupes au sol et apportent une sacré puissance de feu, leur lenteur, inhérent à leur conceptualisation, les rend bien trop vulnérables. Non que je veuille intervenir dans votre commandement. Juste qu’un tel choix de votre part m’étonne quelque peu. A moins que vous n’ayez eu une idée derrière la tête ? Je ne peux décemment croire que seul la symbolique de ces machines de guerre vous ait poussé à incorporer à votre unité et à ce défilé. J’imagine que vous aurez sans doute énormément à me dire sur le sujet. »

Il est vrai que j’étais curieuse de son choix. En tant que tacticienne, même si je n’étais guère à l’aise avec l’art de la guerre terrestre que je trouvais bien trop limité, je trouvais ces engins bien trop encombrants malgré leur puissance de feu. A vrai dire, je n’avais jamais réellement compris pourquoi la galaxie s’était entichée de telles machines dans ses multiples doctrines de guerre. A choisir, je leur préférais personnellement les Chars traditionnels, bien plus rapides, ainsi que les Juggernauts dont la vitesse et la puissance de feu les rendaient bien plus redoutables. Pourtant, connaissant Ymir, je savais qu’elle n’avait pas fait cela au hasard. Voulait-elle moderniser directement sur le champ de bataille la doctrine en place ? Ou voulait-elle carrément éprouver un tel design sur le terrain pour en conceptualiser un autre qui serait bien plus adapté à l’ère actuelle ? Vraisemblablement, elle semblait sûre de son choix. Mais Pourquoi ?

Sans doute me fournirait-elle une réponse plus détaillée, à tête reposée, lorsque nous en aurions fini avec cette journée qui promettait d’être épuisante. Alors que je le Juggernaut retournait vers le palais impérial, toujours sous les vivats de la foules, je me retournais brièvement vers Ymir.


« J’espère que vous prête pour ce qui vous attend Général. Vous verrez que certains exercices propres à des personnes de notre rang sont plus périlleux et désagréables que d’avoir un Eweb pointé sur soi. J’aurais aimé vous épargner cela mais les conditions de cet évènement et votre retour à la capitale m’en empêchent. » Je pointais mon regard discrètement vers KM-7. « Peut-être que votre compagnon pourra nous accompagner pour l’occasion. Je suis sûre qu’il s’en fera une joie et que les holojournalistes adoreront sa présence.»

Quitte à devoir supporter cet animal, j’espérais bien me servir de son comportement plus qu’incommodant à mon avantage. S’ils pouvaient déstabiliser ou ennuyer les personnes qui devaient nous interroger, cela serait toujours cela de gagné. L’on essayait de remporter des petites victoires là où on avait l’occasion. Et qui sait. Peut-être cette abomination me permettra-il de détourner l’attention et de ne pas avoir à répondre à certaines questions que je trouvais particulièrement gênantes. A ce sujet, bien que j’essayasse de ne pas trop intervenir dans le milieu de la presse afin de ne pas donner du grain à moudre à nos ennemis, j’avais pris soin d’indiquer que je ne tolèrerais aucune question quant-à la situation présente d’Ymir. Je tenais à ce qu’une certaine dimension de notre relation demeurât privé jusqu’à ce qu’elle eût fait un choix qu’il me tardait de connaître. Il fallait absolument éviter qu’elle ait le sentiment qu’on voulût lui forcer la main ou, pire encore, qu’on la considérât comme un simple jouet destiné à satisfaire tous mes désirs.

[….]

ENFIN ! Nous en avions terminé ! C’est avec un sentiment de libération mais aussi de fatigue que je poussais les portes de mes quartiers dans le palais. Cette journée avait été des plus harassantes quand bien même j’eusse apprécié le défilé militaire. Le reste, en revanche, avait été des plus pénibles. Outre une interview qui n’avait pas manqué de m’agacer tant l’un des journalistes n’avaient pu s’empêcher d’utiliser à de multiples reprises un adage que je qualifierais des plus populistes en vociférant que les Impériaux voulaient savoir les réponses aux questions qu’il me posait, j’avais manqué de laisser ma frustration s’exprimer lorsque, après cela, il me fallût participer à une sorte de garden party organisé par les services du Grand Chambellan conformément à la tradition. J’avais espéré me passer d’un tel évènement mais hélas, j’avais du entendre raison à ce sujet. Bien que je jugeasse qu’une telle fête était synonyme de gaspillage, faire disparaitre totalement ces somptueux galas n’était pas des plus approprié. Non pas que je me souciasse de l’opinion que l’on avait de ma personne. Non. C’était tout simplement qu’au regard des derniers évènements de ces derniers mois, me couper de la noblesse impériale et l’empêcher de se réunir au sein de ma cour n’était peut être pas la meilleure idée qui soit. Réduire le faste était une chose, se couper de la base de son « pouvoir » et s’aliéner toute la classe politique en était une autre. J’allais devoir faire avec.

Déboutonnant la veste de mon uniforme, je la laissais retomber au sol sans y prêter un seul instant attention. J’en fis de même avec mon ceinturon, mes gants et mon sabre-laser. Je n’aspirais qu’à me détendre et à me reposer. Je l’avais bien mérité même si je n’appréciais guère cette lassitude tant j’avais le sentiment de n’avoir rien accompli de notoire de ma journée. Parfois, j’en venais même à me dire que si l’un de mes frères avait eu les mêmes conceptions que moi quant-à la forme que devait prendre l’Empire, je lui aurais laissé avec joie les rênes du pouvoir et me serais entièrement dévouée à l’art militaire. Malheureusement, la Force en avait décidé autrement. J’en venais presque à maudire l’esprit étriqué de mes citoyens et de la noblesse qui ne juraient que par ces cérémonies et ces luttes d’influence que je trouvais tout bonnement interminables. Pire encore ! J’en venais presque à envier Mandalore qui, au regard des us et coutumes de son peuple, n’avait très certainement pas besoin de se soucier de ce genre ce considérations. Qu’est ce que je ne donnerais pas pour avoir un peuple tout entier réellement dédié à la guerre ? Tout serait tellement plus facile.

Ne me souciant guère de mon environnement, je poussais la porte de ma chambre qui était toujours aussi pauvrement décorée, du moins si l’on exceptait la présence d’une peluche en forme de Star Destroyer sur le lit qui était des plus spartiates. Sans attendre un seul instant, je m’asseyais dessus et lissais par habitude les draps, puis, non sans difficultés, j’enlevais mes bottes que je jetais plus loin dans la pièce. C’est à ce moment précis, alors que je tentais de me réinstaller afin de m’allonger que Scipio se jeta sur moi pour réclamer de l’attention. Il est vrai que contrairement à Ymir, je n’avais pas emmené avec moi mon fidèle compagnon. Aussi avais-je du le délaisser pour l’occasion. Non sans un sourire fatigué, alors que je reposais ma tête contre un oreiller afin de somnoler temporairement, je le caressais tendrement et longuement comme j’en avais l’habitude ce qui le fît ronronner de plaisir. Je m’interrompis au bout de quelques m
inutes ce qui le poussa à poser sa patte sur ma main mutilée afin de me signaler qu’il voulait que je continue ce qui me fît doucement rire.

« Décidemment, tu n’éprouves pas une once de pitié pour ta maîtresse qui est si fatiguée ? L’on n’a pas tous le loisir de passer sa journée à ne rien faire… Enfin soit, vil chenapan…je capitule. »


We are One [PV Aerys H.Fel] 15243310
Ymir König
Ymir König
Impératrice Consort / Générale de la 501ème Légion
Impératrice Consort / Générale de la 501ème Légion

We are One [PV Aerys H.Fel] Empty Re: We are One [PV Aerys H.Fel]

Lun 13 Sep - 2:18
« J’ai pris la liberté de fouiller l’historique des défilés de la légion et les traditions anciennes depuis sa fondation. Plus d’un millénaire d’histoire ma laisser du choix, mais il m’a sembler qu’il s’agissait des plus appropriés. Et mettre a l’honneur les transports de troupes également tombait sous l’évidence : ce sont nos anges gardiens, sans eux, nous ne pourrions pas faire grand-chose… Ils méritent amplement leurs place ici. »

Elle s’était exprimée sincèrement, jamais il ne lui serait venu a l’idée de mettre a l’écart les transports et leurs pilotes, d’autant plus que sans eux, elle ne serait guère présente aujourd’hui pour diriger ce défilé. Savoir s’il s’agissait d’une bonne ou une mauvaise chose serait une leçon de l’histoire, mais elle ne pouvait que témoigner de la gratitude a ceux qui avaient pris tous les risques pour leurs permettre d’obtenir leur revanche et de continuer a faire vivre le pouvoir impérial légitime, ainsi que prolonger sa propre existence, d’autant plus que tous n’étaient pas revenu indemne de Cato Nemoïdia. Ymir suivit l’impératrice sur le Juggernaut d’apparat et écouta son commentaire sur les Marcheurs Lourds. Il était vrai qu’elle n’appréciait pas particulièrement ce type de monstre pesant, dont le design très ancien illustrait les mutations de la guerre, mais il fallait toutefois se rendre a l’évidence : la guerre de mouvement s’était stopper depuis longtemps et même au sol, les fortifications et la puissance de feu progressaient de plus en plus de façon exponentielle et il lui fallait autant de la protection supplémentaire qu’une puissance brute plus forte. Certaines situation, malgré tout le génie tactique dont elle pouvait faire preuve, ne lui laissait pas d’autre choix que de faire appel a l’épreuve de force.

Toutefois, elle n’aurait guère le temps pour l’instant de commenter ses choix, car il fallait rester parfait pour l’image et se préparer pour autre chose : l’affrontement avec les journalistes. Un léger sourire se dessina même sur ses lèvres a l’évocation de ses derniers : le droïde allait sans doute se faire remarquer et Aerys ne manquerait pas de se montrer la plus sèche possible… Dans ce genre de moment, elle pouvait croire que rien n’avait changer, que tout était toujours comme avant et il y avait quelque chose de rassurant dans cette pensée, comme dans cette caresse dans la Force, que ses capteurs avaient bien entendu remarquer sans être capable d’en déceler réellement la source. Les questions n’allaient pas manquer, et certaines seraient sans doute désagréable pour elle, mais elle ne craignait pas de les affronter. Elle avait eue le temps de se préparer et donc d’avoir des réponses prêtes pour rassurer les citoyens et les assurer qu’elle était prête a combattre, peut-être même de façon plus intensive qu’autrefois. Elle savait également qu’elle ne parviendrait pas a convaincre tout le monde, il y avait une forme de technophobie dans l’élite impériale qui détestait les cyborg, mais elle ne pouvait réussir a convaincre tout le monde sur ce sujet, mieux valait rassurer les autres pour marginaliser cette pensée. Aussi, avant de descendre dans cette arène aux Lions, elle repris


« Je ne crains pas vraiment ses requins, ils sont davantage dangereux pour eux-mêmes, car ils n’ont aucune idée de ce que K-M-7 est capable de leurs faire vivre... »

[…]

Affronter les journalistes ne fut pas si terrible : certaines questions furent plus retorses que d’autre, mais lorsqu’on lui adressa la parole, Ymir se contenta simplement de réponse diplomatique faite pour rassurer sans vraiment rentrer dans les détails. Le plus tenace et irrévérencieux d’entre eux subit un assaut des plus direct et affectueux du droïde avec lequel il eu toutes les peines du monde a se défaire sans prendre le risque de mettre en colère sa propriétaire en le frappant, puis la Garden Party vint. Ymir s’éclipsa au départ, le temps de pouvoir changer de corps et pouvoir adopter celui fait pour la vie de tous les jours : un défilé était une démonstration de puissance qui nécessitait qu’elle soit en arme, mais pour une réception, il lui fallait son corps civil afin de pouvoir s’adresser le plus naturellement possible aux autres et ne pas se faire remarquer par l’assistance. Ce changement passait toutefois par une machinerie lourde, ou elle devait se brancher a des dizaines de câble afin de pouvoir en même temps recharger les batteries du corps qu’elle n’utilisait pas. La machinerie veillait a la maintenance des deux corps en alternance, et transférait la puce centrale, celle qui contenait sa personnalité, son « âme numérique », vers l’autre corps. Ce n’était pas une vision agréable, surtout que la boite crânienne s’ouvrait a chaque fois pour permettre le voyage de la puce, mais ce n’était pas aussi long que l’on pouvait l’imaginer.

Une fois le transfert terminé, Ymir quitta la structure aussi naturellement qu’elle y était entrée avec son corps précédent et s’habilla sans hésitation de son uniforme de parade afin de pouvoir se joindre a la cérémonie. Il ne fallait pas lui demander d’effort surhumain, même en machine : elle était ici en sa qualité de générale et l’Empire restait un régime mettant en valeur les traditions militaires, faire honneur au protocole signifiait porter l’uniforme et pour cela, elle ferait la paire avec son âme sœur sans aucun problème ! Les Garden Party n’avait jamais vraiment été sa tasse de thé, et maintenant qu’elle ne pouvait même plus réellement s’occuper juste en faisant mine de n’avoir d’intérêt que pour la nourriture, puisqu’elle n’avait même plus réellement besoin de cette dernière, elle sentait bien que l’ennui allait sans doute la dominer et cela ne fut malheureusement pas une surprise : fort heureusement, elle disposait tout de même d’un moyen de pouvoir s’occuper en remerciant en même temps ses troupes pour la parfaite tenue du défilé et en supervisant le retour dans les vaisseaux pour le casernement avant la prochaine affectation qui ne tarderait sans doute pas : la 501ème Légion ne serait que très rarement au repos complet, il y avait toujours un secteur du front ou l’on avait besoin d’elle.

Une fois cela terminé, la jeune femme alla enfin se changer afin d’abandonner l’uniforme pour une tenue moins protocolaire, mais qui était comme une seconde peau pour elle, a savoir une combinaison de combat Echani, aussi moulante d’immaculée, idéale pour pratiquer l’art martial en toute sécurité, mais aussi la tenue dans laquelle les membres de son peuple se sentait le mieux. Elle se dirigea vers les appartements de l’Impératrice en sachant très bien que cette dernière risquait fort d’être fatiguée, mais elle espérait pouvoir au moins parler un peu avec elle seule a seule maintenant que toutes les obligations de la journée était enfin remplie. Lorsqu’elle entra dans ses appartements, elle constata qu’il ne serait guère difficile de la suivre : cette dernière avait abandonner derrière elle la plupart des pièces de son uniforme, y compris son sabre-laser, ce qui n’était pas très prudent. Avec délicatesse malgré le nouveau poids de son corps, l’Echani s’empara de se dernier pour le poser sur un meuble en hauteur afin que les pauvres domestiques qui seraient chargé de faire le ménage le lendemain n’ai guère besoin de risquer de ce blesser avec lui, même si Aerys l’aurait sans doute repris avant, au moins, elle n’aurait pas besoin de se baisser pour le faire. De cette façon, Ymir était certaine d’avoir été utile d’une façon ou d’une autre.

Suivant donc les vêtements tel des flèches, elle fini dans la chambre ou elle trouva l’Impératrice entrain de flatter son chat qui en redemandait et se tourna vers elle pour lui lancer un regard qui signifiait sans doute « tu n’a pas ta place ici », ou quelque chose de ce genre… Les chats étaient toujours particulièrement possessif et agressif en même temps. L’Echani laissa un soupir plus amusé que lasse s’échapper de ses lèvres, signalant en même temps sa position si Aerys ne l’avait pas encore remarquée. C’était la première fois depuis Cato Nemoïdia qu’elle se retrouvait seule a seule avec elle, ce qui avait quelque chose d’aussi inespéré qu’étrange. Même avec une âme numérique, elle sembla un instant perdu, recherchant a mettre de l’ordre dans ses pensées pour savoir quel sujet était le plus pertinent a évoquer en premier. La générale croisa les bras sous sa poitrine, comme elle le faisait souvent lorsqu’elle réfléchissait a une question précise, mais pris la parole plus rapidement qu’elle ne le faisait lorsqu’elle était encore de chair et de sang : après tout, sa vitesse de traitement des informations avaient drastiquement accélérée en devenant totalement cyborg, même s’il était évident qu’elle conservait des traits de caractère très humains, elle affichait des performances qui étaient clairement inhumaine dans d’autres domaines.


« Comme d’habitude, il m’a devancé, il ne changera jamais… Mais il triche, il n’a pas besoin de se changer lui ! Au moins, je n’ai aucune difficulté a te retrouver, tu sait laisser des indices de façon efficace. »

Une petite boutade pour lui rappeler que malgré toutes les fois ou elle avait insisté pour qu’elle range mieux ses affaires lorsqu’Aerys était sous ses ordres, cette dernière était restée assez négligée dans le fond dans ce domaine… Il y avait des choses qui ne changerait jamais.

« Je suis désolée d’être restée loin de toi aussi longtemps, mais après être revenue d’entre les morts, j’avais besoin de temps pour prendre possession de ce corps et aussi faire le point. Je ne voulais pas te faire souffrir, mais comme tu t’en doute, tout ceci est très nouveau pour moi et je ne suis pas encore totalement accommodée a toutes ses nouveautés, même si je ne casse plus le moindre verre que je prend dans les mains. »

Elle laissa un petit rire nerveux s’échapper de ses lèvres, puis vint s’asseoir sur le lit a côté d’elle après avoir décroiser les bras, posant sur son âme sœur un regard qui se voulait tendre.

« Enfin, tu dois me prendre pour quelqu’un de bien égoïste pour me plaindre ainsi alors que tu a sans doute traverser des épreuves encore plus éprouvante que les miennes. Je regrette sincèrement de ne pas avoir été là pour sauver ta mère, nous l’admirions tous, l’annonce de sa perte fut un vrai coup dur pour tout les survivants de Nemoïdia qui étaient pourtant déjà bien éprouvé. »

Se penchant vers son visage, Ymir écarta une mèche de cheveux d’Aerys d’un revers de la main avant de caresser sa joue dans le même mouvement dans un geste qui se voulait tendre et amoureux. Puis avec ses deux mains, elle pris la main libre d'Aerys, celle qui ne s’occupait pas du chat, jouant avec les lignes située dans le creux de celle ci avant de reprendre la parole, elle geste qu’elle faisait machinalement pour chasser le stress lorsqu’elle devait exprimer quelque chose par la parole et non avec l’art martial Echani.

« Mais je sais que tu attend avant tout une réponse a ta demande, c’est légitime. J’aurais préférer te l’offrir dans la tradition de mon peuple, mais tu semble définitivement trop épuisée pour cela, une sensation qui est désormais hors de ma portée. J’y ai réfléchit longuement durant mon séjour chez mes parents, mais en réalité, la réponse était aussi claire que de l’eau de roche. Si tu veux toujours de moi, même ainsi, et malgré tout les inconvénients qu’épouser une femme machine va te procurer a la cour impériale, refuser serait faire preuve autant d’égoïsme que de cruauté. J’ai prêter serment de te suivre jusqu’au centre de l’univers, de t’être fidèle jusqu’à la mort, mais je suis également prête a t’offrir mon âme, même si elle n’est plus que des lignes de codes désormais, pour l’éternité. Je t’aime, et cela, même un canon a accélération magnétique et une nature numérique ne pourra jamais le changer. »


We are One [PV Aerys H.Fel] 1537109880-signature1
Aerys H. Fel
Aerys H. Fel
Administrateur
Impératrice
AdministrateurImpératrice
https://swtls.forumactif.com/

We are One [PV Aerys H.Fel] Empty Re: We are One [PV Aerys H.Fel]

Ven 18 Fév - 20:12
Continuant de caresser Scipio, non sans afficher un sourire en coin, je laissais mes pensées vagabonder et fermais temporairement les yeux. J’étais si éreintée qu’à en croire mon corps, je serais probablement en mesure de succomber aux bras de Morphée durant une année entière. Pourtant, aussi déraisonnable que cela fût, mon esprit tentait d’y résister. Etait-ce par devoir ou par fierté ? Je n’aurais su le dire. En revanche, ce que je pouvais affirmer, sans l’ombre d’un doute, était qu’au cours d’une partie de cette journée, je n’avais su rentabiliser mon temps comme un dirigeant digne de ce nom aurait été capable de le faire. Assister au défile militaire organisé par Ymir en l’honneur des troupes de la 501e Légion ne m’avait guère dérangé. Bien au contraire ! Outre l’affection que je lui portais, je savais que le peuple de Bastion, soit mon peuple, avait besoin de savoir qu’en dépit des récents évènements, l’Empire demeurait inébranlable. De même, je devais bien ça à ceux qui m’étaient demeurés fidèles jusqu’à la mort et avaient tant perdus.

Cependant, l’organisation d’une garden-party qui s’était bien trop éternisée à mon goût et les diverses interviews qui l’avaient caractérisées m’avaient laissé quelque peu dubitative tant j’avais eu le sentiment de perdre inutilement mon temps. Or, c’était une émotion que je détestais par-dessus tout. Eut égard à mes talents quasi-inexistants de politicienne et à mes ambitions, j’avais parfois l’impression qu’il me fallait accomplir le triple si ce n’est le quadruple d’effort pour être digne de mon poste et pour être en mesure d’avoir bonne conscience tant l’idée que mes ennemis pussent profiter de mes rares instants de repos m’était insupportable. Quand, bien même le système des rebelles était défaillant, je n’étais pas nécessairement à l’abri d’une quelconque machination comme me l’avait douloureusement appris mon enfance. Quant à la Reine éternelle, j’en savais si peu à son sujet que j’en venais presque à me demander si les spécificités propres à son être ne l’affranchissaient pas de certaines affres propres aux êtres mortels. Aussi, devais être prête à toute éventualité ! Mais encore fallait-il que mon corps soit en mesure de coopérer avec mes aspirations…

A l’idée qu’il puisse me faire défaut en cet instant, j’en venais à caresser l’idée d’avoir recours à diverses substances capable de me maintenir éveillé. Il est vrai que certains stimulants auraient pu m’être d’un grand secours mais, pour des raisons évidentes, je préférais m’en abstenir. Ne restait que le caffa à proprement parler ou l’utilisation de la Stase de Force ce qui, dans ce dernier cas, n’était guère pratique tant elle mettait du temps à s’avérer efficace. De même, encore me fallait-il être capable d’avoir recours à cette forme de méditation ce qui n’était pas sans me poser quelques problèmes tant c’était un exercice dans lequel je n’avais jamais excellé. J’avais un esprit bien trop agité pour ne serait-ce que l’utiliser convenablement.

Soupirant longuement, j’actionnais à l’aide de la Force l’interrupteur d’un intercom et réclamais au droide devant me servir de majordome de me préparer beaucoup de caffa. Ne restait désormais plus qu’à attendre l’arrivée de ce « précieux renfort » pendant que je monopolisais mes dernières forces dans ce « périlleux » combat qui s’annonçait afin de gagner les précieuses minutes qui me permettraient d’échapper à ce terrible ennemi qu’était le sommeil. En cela, ironiquement, Scipio m’y aida tant il chercha à monopoliser mon « attention » et ce en réclamant à coup de pattes sur ma main mutilée des caresses ce qui ne manqua pas de me faire sourire tant j’eus l’impression d’avoir à mes côtés un second similaire à Agrippa tant il semblait « soucieux » de me porter assistance dans ce moment de « péril ».

Laissant mes paupières fermées pendant ce temps, ma main continuait donc de caresser mon « nouveau subalterne » à l’aspect de félin et en profitait également pour lui gratouiller les oreilles avec mon doigt ce qui lui arracha de longs ronronnements ce qui n’était pas sans m’amuser. Ce chat était, sans le savoir, le véritable maître de l’Empire en cet instant tant il pouvait, selon son bon vouloir, s’opposer à ma prise de repos. Il avait toute autorité en la matière que je le voulusse ou non ! Au moins prenait-il du plaisir à la chose même si c’était à mes dépends. J’en venais presque à me demander ce que mes ennemis et les Moffs penseraient de moi à l’idée que je sois dans l’incapacité la plus totale de résister à ses caprices !

Soudainement, je fus arrachée à mes pensées, si pertinentes, lorsque j’entendis une personne, dont j’ignorais l’identité sur le moment, soupirer longuement. Même si je me savais en sécurité, je ne pus m’empêcher de m’admonester à l’idée qu’une tierce personne ait pu ainsi se faufiler dans cette partie du palais à mon insu et qu’elle ait pu ainsi me surprendre dans un tel moment de vulnérabilité. A l’idée que ce mystérieux inconnu ne soit là que pour mettre un terme à mon existence, mon cerveau libéra, dans mon organisme, un afflux d’adrénaline qui eût le mérite de me réveiller quelque peu et me faire ouvrir les yeux avant de les poser en direction de cet intrus. Avant de ne serait-ce pouvoir identifier ce dernier, je m’admonestais mentalement tant j’étais dans l’incapacité de me défendre correctement. Mue par ma fatigue et ma lassitude, je m’étais délestée de mon sabre-laser et ne pouvais y avoir recours pour le moment. Certes, je pouvais toujours activer un bouton, prévu à cet effet, dans ma chambre afin d’alerter mes chevaliers impériaux d’une tentative d’assassinat sur ma personne. Hélas, le temps ne jouait pas en ma faveur ! J’aurais du me montrer plus prudente.

Alors que mon regard se posait enfin sur cette mystérieuse personne, j’eus soudainement le souffle coupé bien que mon cœur continua de battre la chamade. Il ne s’agissait ni d’un intrus, ni d’un quidam et encore moins d’un assassin mais tout simplement…d’Ymir. Cela aurait pourtant du me sembler évident sur le moment. Elle seule avait le privilège de pouvoir se mouvoir dans cette partie du palais sans qu’aucune mesure ne sécurité ne se déclenche. Elle était, désormais, l’unique personne capable de se rendre dans mes quartiers où elle serait, éternellement, la bienvenue. Sur le moment, je ne pus m’empêcher de m’interroger sur sa présence en ces lieux. Non qu’elle m’indisposât. Cependant, je me demandais si, par inadvertance, mon esprit n’avait pas, en réalité, capitulé.

En effet, depuis presque un an, nous ne nous étions plus jamais retrouvées ainsi toutes les deux seules dans une pièce. Je n’avais guère pris ombrage de sa retraite provisoire. Je comprenais aisément qu’elle avait besoin de temps pour se faire à sa nouvelle condition. A vrai dire, j’aurais même saisi qu’elle ne pût supporter l’idée de demeurer à mes côtés tant, par égoïsme et par amour, je n’avais su la laisser rejoindre la Force et avais été jusqu’à ordonné qu’on la sauve et ce quoi qu’il en coutât. Aussi, n’aurais-je pas été surpris qu’elle m’en veuille tant le repos, qu’elle avait bien mérité, lui avait été arraché et ce pour l’éternité par ma personne. En un sens, j’éprouvais presque de la honte à cette idée. Pour autant, si l’occasion se présentait à nouveau, je savais que je ferais le même choix quitte à sacrifier l’Empire ou mon corps pour y parvenir. Quoi qu’il en soit, il n’en demeurait pas moins que je n’avais plus l’habitude de la voir à mes côtés dans mes anciens appartements de princesse impériale.

Que cela fût un songe ou une réalité, au fond, cela m’importait peu tant la voir me mettait du baume au cœur. Je me contentais de la contempler et cela me suffisait amplement. Le reste était secondaire. La galaxie aurait pu brûler en cet instant que je n’en aurais cure. Mon être tout entier était captivé par la vision sublime qui se trouvait dans l’encadrure de ma porte. Je laissais mon regard balayer son corps dont la combinaison, des plus moulantes, me rappelait avec délice la présence d’une musculature certaine qui m’avait toujours fasciné et vis-à-vis de laquelle je n’avais jamais m’empêcher de dessiner les contours avec mes mains tant une impression de perfection s’en dégageait. J’admirais l’arrogance de ses formes qui, couplé à la vigueur de sa chair, ne faisait qu’accentuer l’impression devant laquelle je faisais face à une véritable déesse de la victoire. Je m’extasiais devant sa longue chevelure blanche dans laquelle j’avais pris tant de plaisir à y laisser parcourir mes doigts. Je contemplais, non sans une certaine avidité au point que je m’en mordillais la bouche, ses lèvres charnues dont je n’avais pas oublié la douceur et la délicatesse. Je visualisais son nez fin qui s’il eut été plus long aurait très certainement changé la face de la galaxie. Et enfin, je m’attardais sur ses yeux désormais d’un bleu profond et dans lesquels, je me plongeais sans hésiter afin de communiquer, de manière silencieuse, avec celle que je considérais comme étant mon âme sœur…

Bien entendu, je notais également quelques petites imperfections qui me chagrinait non pas pour moi tant je la trouvais splendide mais pour elle. Contrairement à ce que j’aurais cru de la part des ingénieurs impériaux, ils n’avaient guère respecté certains de mes desideras lorsque je leur avais expressément demandé de reproduire à l’identique le corps de l’Echani afin qu’elle puisse s’y identifier plus facilement. Que ce soit la couleur de ses yeux ou bien de celle de sa peau qui étaient différents, je ne pus m’empêcher de tiquer sur ces détails. Non qu’ils eussent de l’importance à mes yeux, tant la simple présence de ma compagne à mes côtés me réjouissait. Mais elle devait en avoir pour elle et cela me chagrinait que les personnes en charge de sa « résurrection » n’ait pas tenu compte de son équilibre mental et de son bien être. Tel que je la connaissais, elle n’avait sans doute pas voulu s’en plaindre. Cependant, je ne pus m’empêcher de trouver cela terriblement insultant pour elle et m’admonestais une nouvelle fois devant mon incapacité à me soucier correctement de mes proches. J’aurais du faire plus attention à ces détails et véritablement veiller sur elle au lieu de la laisser partir en partant du principe que mes subalternes feraient le travail que je leurs avais demandé d’accomplir. Il me fallait absolument corriger cet impair pour qu’Ymir puisse avoir le sentiment d’évoluer dans un corps similaire au sien et qui soit respectueuse de son identité d’Echani que l’on avait, vraisemblablement, voulu effacer ce qui m’exaspérait au plus haut point. Pourquoi fallait-il  qu’il subsiste encore, au sein de mes régimes, des personnes xénophobes ? Cela me dépassait tant ce genre d’idéologies était totalement absurdes et passées de mode. Nous n’étions plus l’Empire de Palpatine que diable !

Comme si rien n’avait changé, je la vis croiser les bras sous sa poitrine ce qui eût le don d’atténuer quelque peu ma colère mais aussi de m’amuser. A croire que rien n’avait changé. Quand bien même, elle n’était plus un être organique, elle avait conservé les mimiques de son ancienne vie ce qui était autant rassurant qu’attendrissant. Visiblement quelque la tracassait et à l’instar des membres de son espèce, elle se battait en son for intérieur pour trouver les mots adaptés pour exprimer son ressenti. Aussi, lui laissais-je le temps nécessaire pour cela et continuait de caresser Scipio comme si de rien n’était. Je me doutais que ce qu’elle souhaitait me dire ne serait pas facile à aborder. Après tout, nous n’avions jamais discuté de sa si « soudaine » résurrection ni de ma demande en mariage car je souhaitais qu’elle prenne avant tout du temps pour elle. Elle avait dû probablement réfléchir à toutes ces questions depuis notre dernière rencontre et désirait, possiblement, confronter certains propos si ce n’est certaines émotions avec mes propres pensées.

Pour entamer sa diatribe, elle commença par se plaindre gentiment de mon chat ce qui me fit, bien évidemment arquer un sourcil lourd de sens alors que j’essayais, aussi bien que faire se peut depuis ma position, de déterminer la présence ou l’absence du fidèle compagnon mécanique de mon Echani afin de pouvoir lui rendre la pareille. Cependant, pour ma plus grand joie mais aussi mon plus grand désespoir tant, cela me privait d’un argument en ces circonstances, la boite de boulons n’accompagnait pas sa maitresse, ce qui eût tout de même pour effet de m’arracher un soupir de soulagement. Elle en profita également pour rappeler certaines de mes mauvaises habitudes ce qui ne manqua pas de me faire quelque peu rougir. Il est vrai que je n’avais jamais été très soucieuse de mes affaires à l’exception d’un objet bien précis.

A l’époque, un tel comportement avait agacé Ymir alors que je n’étais encore que princesse impériale au point qu’en chef d’escouade consciencieux, elle me forçait à tout ranger correctement et à nettoyer mon armure car selon elle, bataille ou non, lorsque l’on représentait « l’Empire » l’on devait toujours être propre et ordonné ! Cependant, même si j’adhérais à ses conceptions, je n’arrivais pas à mettre en application par moi –même ces considérations tant lorsque j’avais quelques instants de tranquillité, je n’avais qu’un seul souhait : me reposer. Aussi perdre inutilement mon temps de cette manière alors qu’un droide pouvait se charger de tout ceci en un temps record me semblait totalement exclu. C’était sans doute là l’un de mes rares caprices de membre de la noblesse et elle le savait raison pour laquelle elle me taquinait sur un tel sujet. Néanmoins, cela n’enlevait rien au fait qu’elle était dans son droit. Au moins n’avait-elle pas fait mention de mon insouciance concernant l’abandon de mon sabre-laser.

Une fois cette petite remontrance faite, elle prît un air plus grave qui me poussa à pleinement focaliser mon attention sur elle car je me doutais d’à quel point la suite de son propos lui tenait à cœur et surtout à quel point elle avait des difficultés pour pleinement l’exprimer. Aussi comptais-je la laisser parler sans l’interrompre une seule fois et luttais de manière active contre le sentiment de fatigue qui se manifestait une fois de plus à moi. A croire que le droide devant me préparer mon caffa s’était perdu dans les couloirs du Palais ! A moins que le compagnon de mon âme-sœur ne fut le seul responsable de ce retard inopiné.  Si c’était le cas, je jurais de m’occuper de son cas une fois de plus ! Ne comprenait-il pas que j’avais besoin de cette substance en cet instant ?! Hélas ! Le maudire ne servirait à rien en ces instants et quand bien-même cela le serait, je n’avais pas le cœur à le faire tant j’attendais, non sans une certaines impatience, la suite de la tirade de mon echani…

…qui ne tarda pas et ne m’étonna pas sous certains aspects. Tout d’abord, conformément à ce qu’elle était, elle s’excusa pour son éloignement ce à quoi je répondis d’un simple geste de la main pour lui indiquer brièvement qu’elle n’avait pas à le faire et que je comprenais aisément pourquoi elle l’avait fait. Après tout, ce n’était pas tous les jours que l’on revenait d’entre les morts et que l’on héritait d’un corps entièrement cybernétique qui changeait, de manière irrémédiable, la définition même du verbe « exister ». Il était évident, qu’après une telle transformation, elle aurait eu besoin de temps pour elle-même ! Ne serait-ce que la réappropriation de son corps et la rééducation qui l’accompagnait nécessitaient d’y consacrer une certaine durée. Bien que cela ne fut en aucun cas comparable, j’admets entraperçu en recevant une prothèse pour ma main à quel point cela pouvait être pénible que de devoir réapprendre à tout manipuler convenablement. Alors dans le cadre d’un changement complet de corps, je n’osais imaginer la quantité de frustration qu’elle avait du ressentir et m’en voulais en un sens pour l’avoir obligé à endurer tout ceci. Elle ne l’avait jamais choisie et avait du surmonter toutes ces épreuves SEULE ce qui, devant une telle considération, ne manqua pas de me briser le cœur. Bien que je fusse prête à commettre un tel acte à nouveau pour la sauver de la mort, j’en venais aussi à me haïr pour la monstruosité de mes décisions et de mon être. Il y avait, de manière irrémédiable, une partie de mon semblant d’âme qui ne méritait pas sa place dans cette galaxie.

Même si elle tenta d’alléger le sérieux de la situation en mentionnant le fait qu’elle ne cassait presque plus aucun verre, je ne pus m’empêcher d’avoir un tic nerveux. Encore une fois, alors qu’elle avait ABSOLUMENT tout perdu, elle se souciait de mes émotions. En un sens, cela m’indiquait qu’elle tenait encore toujours à moi et me mettait du baume au cœur. De l’autre côté, cela me poussait à m’inquiéter davantage tant, en dépit des récents évènements, elle en venait à penser aux autres et à moi avant de songer à son propre bien-être. Elle était définitivement irrécupérable et ne je ne pouvais lui faire la leçon à ce sujet car il s’agissait d’une partie qui cimentait son être même si en l’occurrence, pour le sujet qui nous touchait tous les deux, je n’aurais pas pris ombrage qu’elle puisse se montrer un tantinet égoïste. A croire que nous étions deux personnes dysfonctionnelles.

Néanmoins, ses confidences eurent surtout un autre effet sur moi. Conformément à ce que j’avais pressenti en la voyant, elle avait encore du mal à s’accommoder à toutes ces nouveautés. Sur le moment, je ne pus de serrer le poing et de maudire, une fois encore, les ingénieurs qui avaient conceptualisé son nouveau corps et s’étaient permis, contre ma volonté, de faire quelques écarts afin de la rendre plus humaine et moins « alien ». Peut-être aurait-elle eu moins de problèmes à s’identifier à sa nouvelle réalité si sa morphologie ressemblait exactement à celle qu’elle possédait autrefois. Peut-être aurait-elle pu traverser plus facilement cette épreuve si ces hommes & femmes ne s’étaient pas aussi montré xénophobes dans leurs approches ? La simple idée que cette « occasion » lui ait été arrachée et qu’elle ait du faire des efforts surhumains pour ne serait-ce que commencer à accepter ce qu’elle était à cause de ce corps si différent de l’ancien me faisait enrager tant le but de la manœuvre aurait du être de l’aider à s’acclimater à tous ces changements. Cela m’énervait au plus haut point. Je n’étais décidemment entouré que d’idiots et d’incapables ! En cet instant, j’aurais presque voulu purger ces personnes qui au fond n’étaient qu’un cancer qui rongeait l’Empire avec leurs idées préconçues ! Après tout ce qu’elle avait sacrifié pour moi… Après tout ce qu’elle avait enduré pour l’Empire, Ymir n’avait-elle pas droit à un minimum de considérations ? N’avait-elle pas droit à un minimum de respect et de considérations ? Pourquoi fallait-il que de telles mentalités persistent après tout ce temps ? C’était hors de ma portée en termes de compréhension et le simple fait que tant de bêtises n’aient pu être annihilés après tant de siècles passés à pratiquer une politique d’ouverture m’horripilait.

Ymir dût apercevoir la tempête qui faisait rage en moi et décida de s’asseoir à mes côtés sur le lit au point que Scipio changea quelque peu de place et tenta d’attirer à lui ma main gauche mutilée pour que mon attention ainsi que cette extension de moi se focalisent exclusivement sur lui. Cependant malheureusement pour lui, même si je continuais à le caresser, j’étais tout simplement captivée par le regard que me jetait l’Echani au point que j’en venais presque à oublier de respirer. Du fait que nous ne nous étions pas vue ainsi depuis quasiment une année, je savourais cet instant à sa juste valeur et ne faisait rien qui puisse le briser. De même, je savais, par habitude, que ma compagne ne m’avait pas encore tout dit.

La suite de son discours provoqua, encore une fois, un froncement de sourcils. Non. En aucun cas. Après tout ce qu’elle avait fait pour moi ! Après tout ce qu’elle avait enduré ! Je n’aurais JAMAIS pu la qualifier d’égoïste bien au contraire. Qu’elle pût croire cela d’elle-même me plongeait dans une certaine forme de désarroi tant j’estimais qu’elle se flagellait pour rien. De nous deux, l’égocentrique n’était  ni plus ni moins que ma propre personne. J’étais celle qui avait décidé de la ramener d’entre les morts car j’estimais être dans l’incapacité de vivre sans elle. J’étais celle qui avait ordonné qu’on la cybernétise et que l’on change à jamais les tenants et aboutissant de son existence car je tenais énormément à elle. J’avais ignoré délibérément la notion même de consentement, qu’elle fût d’elle ou de la part de sa famille, car à l’instant où ces évènements avaient eu lieu, j’en avais eu l’opportunité et surtout les moyens ! C’était à cause de mes désirs que certains qualifieraient à raison de caprice qu’elle se tenait, en cet instant, à mes côtés dans un corps entièrement fait de métal. En somme, moi SEULE était RESPONSABLE de son état et elle le savait tout aussi bien que moi car je le lui avais avoué dans les quelques pages que je lui avais adressé alors qu’elle était encore convalescente. Pourtant, elle continuait de s’accuser de tous les maux de la galaxie ce qui m’agaçait un tantinet.

Pire encore ! Elle estimait que les épreuves que j’avais subies étaient bien plus éprouvantes que les siennes ! Or, si l’on devait être honnête, ce n’était pas le cas. Certes, en son « absence, j’avais connu la saveur de la victoire, vécu les affres d’un coup d’Etat, perdu ma mère, été isolée de mes soutiens et « exilée » sur une planète d’où je n’avais rien pu faire tant ma sœur avait préféré menée par elle-même ma « reconquête » du trône impérial. J’avais même connu le désespoir  au point que la moitié de mon âme m’avait été tout bonnement arraché et j’avais tenté de me suicider mais en aucun cas, contrairement à elle, je n’étais « morte » et n’avais pas du réapprendre à manipuler mon corps ou à accepter ma nouvelle réalité. Tout ce que j’avais vécu était tout simplement dérisoire en comparaison. Aussi, pourquoi cherchait-elle à tant s’admonester de la sorte ? Pourquoi désirait-elle tant affirmer que mes malheurs étaient bien pires que les siens ? Quelle était la raison qui la poussait presque à sous entendre que j’étais un meilleur être humain qu’elle n’était ? Cela m’échappait totalement mais même si je ne la comprenais pas, j’éprouvais un sentiment de révolte ainsi que de honte tant j’estimais que son jugement se leurrait.

Avant que je ne pusse ne serait-ce que m’insurger pour lui signifier mon désaccord, elle poursuivit sa diatribe en mentionnant la disparition de Catherine. L’évocation eût quelques effets auquel je ne m’attendais pas tant en un instant, je n’étais plus sur Bastion dans ma chambre de princesse impériale mais à bord de mon Star Destroyer face aux restes de la flotte Ssi-Ruuvi. Je ressentis, sans que je ne me l’expliquasse, les tremblements et roulements de mon ancien bâtiment du fait des explosions qui l’avait sécoué. Je visualisais, une nouvelle fois, avec une clarté qui me bouleversait, la scène. Mes hommes essayaient de comprendre les origines des nombreux rapports d’erreurs qu’ils réceptionnaient. Je les voyais s’agiter autour de moi alors qu’ils n’étaient plus désormais que des fantômes qui, de temps en temps, continuaient de peupler mes rêves.

J’avais la respiration coupée et étais complètement figée. Je savais que ces évènements avaient déjà eu lieu mais je ne parvenais pas à m’en défaire tant j’étais angoissée si ce n’est terrifiée par ce que mon esprit avait décidé de convoquer sous mes yeux ébahis. En un éclair, sans que cela n’ait grand sens, je revis ma mère en face de moi, un sourire triste aux lèvres. J’entendis ces dernières paroles, visualisais sa dernière action qui permît ma survit et la regardais soudainement disparaitre dans un torrent de flammes et un éclair aveuglant. Ce n’était pas la réalité. Ou du moins, cela n’était plus la réalité. Catherine était, malheureusement morte, et j’étais sur Bastion. Pour autant, mon esprit ne parvenait pas à se soustraire de ce souvenir. C’était comme si, sur le coup, j’étais prisonnière de ma propre mémoire et que mon corps était en pilote automatique.

Ma perception du temps en fut quelque peu altérée au point que j’estimais qu’une éternité s’était écoulée alors qu’au demeurant il n’en était rien. J’étais profondément troublée. Ironiquement, une fois encore, ce fut Ymir qui me sauva de cet enfer dont les tenants et aboutissants m’échappaient. Avait-elle remarqué mon désarroi ? Avait-elle vu un quelconque changement ? Je l’ignorais. Quoiqu’il en soit, ma compagne sût me ramener vers elle sur Bastion et ce en écartant tout simplement l’une de mes mèches de cheveux et en caressant tendrement ma joue. Par instinct et un besoin irrépressible de réconfort, j’appuyais, tel un chat, ma tête contre la paume de sa main afin de pouvoir pleinement savourer  ce geste qui, aux yeux de certains, était sans doute anodin, mais qui pour moi était bien plus éloquent qu’un long discours. Mieux encore ! J’avais, en cet instant, un besoin vital de contact humain surtout au vu de ce que je venais de ressentir et que je ne parvenais pas à expliquer même si je préférais le conserver pour moi. Je tenais à éviter à inquiéter l’Echani plus que de raison.

Néanmoins, je ne sus empêcher une larme de perler le long de ma joue ni de laisser miroiter mes yeux. Mon âme, ou ce qu’il en restait, était non seulement amoindrie mais était aussi meurtrie. Même si je ne me l’avouais pas. J’avais besoin d’aide. Or que ma compagne fut là en cet instant à mes côtés parvenait, par bien des aspects, à m’apaiser. En effet, pour la première fois depuis presque un an, malgré mon état de fatigue avancée, j’avais le sentiment d’être entière et surtout de ne plus être seule face à un banc de requins. J’avais enfin quelqu’un avec qui je pouvais partager ce que je désirais. J’avais une personne avec qui je pouvais je pouvais me montrer vulnérable et avec qui je n’avais pas à porter un masque en permanence de peur de conduire à la ruine le régime pour lequel j’éprouvais tant d’affection et que j’avais juré de défendre. Aussi, je fermais temporairement les yeux et savourais la chaleur de sa main d’albâtre contre ma peau et soupirais d’aise.

Telle une simple poupée de porcelaine tant, en cet instant, j’étais exténuée et à sa merci, je la laissais se saisir de ma main droite et la regardais, comme à son habitude, jouer avec les lignes de ma paume. Le contact de ses doigts avec ma peau eut le don de me faire frémir et de me donner la chair de poule tant j’avais le sentiment qu’un courant électrique parcourait mon corps dans son ensemble. J’avais beau être habituée à ces mimiques, ce contact si « soudain » me rappelait à quel point Ymir m’avait manqué. C’était comme si, malgré mon état avancée de fatigue, elle était parvenue à me tirer de ma torpeur. C’était comme si sa proximité libérait en moi quantité de sentiments et d’émotions qui jusque là avaient été emprisonné au sein d’une gangue de glace dont je n’avais su me défaire seule. En somme, j’avais l’impression de respirer…A son approche, je vivais à nouveau et n’étais plus en train de simplement survivre au sein de cet univers qui m’avait toujours été hostile.

Un point semblait la tracasser. C’était évident. Aussi, malgré le nombre conséquents de protestations que je voulus lui adresser, je me mordis la langue et la laissais continuer de jouer ainsi avec ma paume comme si de rien n’était. J’espérais, secrètement, au regard de la tension qui semblait la parcourir, qu’aucune alerte ne serait donnée ni qu’aucune crise galactique n’émergerait de façon aussi soudaine tant je craignais que cela ne l’empêche de pleinement s’exprimer et ne l’oblige à remiser dans un coin de son âme le désarroi qui semblait soudainement la frapper et avec lequel elle semblait se battre.

Finalement, au bout de ce qui me sembla être plusieurs minutes, elle parvint à trouver ses mots et à s’exprimer sur un sujet que j’avais totalement occulté au vu des circonstances tant j’étais heureuse de tout simplement la retrouver à mes côtés. Vraisemblablement, elle semblait prête à me fournir une réponse. A cette idée et étant pour le moins dans l’expectative tant ce sujet m’importait, j’en vins à retenir ma respiration alors que mon cœur battait la chamade. Aussi absurde cela pouvait-il paraitre, l’avenir de l’Empire était sur le point de se jouer. Sans elle, je savais pertinemment que je n’aurais pas la force de continuer ce combat pour lequel on m’avait, pourtant, préparé toute ma vie. Je désirais tout partager avec elle, y compris la gloire que nous retirerions au cours de cette guerre que certains qualifiaient d’éternelle.

Si Ymir désirait se séparer de moi suite à mes actes, j’étais cependant prête à respecter sa décision et à l’accepter. J’y perdrais sans nul doute de ma superbe ainsi que le peu d’âme qui me restait mais j’étais prête à me sacrifier moi, ainsi que le reste de l’Empire, si cela pouvait lui permettre de connaître la paix et le bonheur. Le reste n’avait aucune importance. Seule sa vie en avait. Aussi, si elle venait à faire ce choix, je sais que je me contenterais de parcourir chaque champ de bataille telle une âme en peine afin, non pas de mourir, mais d’expérimenter la seule joie qu’il me resterait tant je serais devenue, dès lors, une coquille vide dont le seul leitmotiv aurait été de mettre en pratique ses prédispositions tactiques. Mais l’heure n’était pas encore à ce genre de considérations même si je ne pus m’empêchée d’éprouver de l’angoisse. Pire ! J’étais terrifiée. D’un côté, j’avais peur de sa réponse. De l’autre, je désirais ardemment la connaitre. En d’autres circonstances, cette contradiction m’aurait profondément amusée mais pas là.

D’après ce qu’elle m’affirma en premier lieu, elle aurait tenu à me présenter la réponse à ma question dans la tradition de son peuple soit par l’entremise d’un combat. Cette idée, en soi, avait un certain charme et fît naître un sourire sur mon visage fatigué. J’aurais adoré vivre un tel moment tant je me demandais par quels prodiges, elle exprimerait une réponse à une demande en mariage.  Sur le moment, je voulus presque protester et lui rétorquer que je n’étais pas si épuisée que cela et que pour elle je pouvais faire un effort et me battre. Hélas ! C’eut été mentir. Mes forces m’avaient quelque peu abandonnées depuis longtemps. Quand bien même, j’eusse pu me relever je n’aurais pu lui fournir une prouesse martiale digne de ce nom. En une telle circonstance, je tenais à lui faire honneur. Bien que j’ignorais tout des mariages Echani et de leurs demandes, je tenais à respecter sa culture envers laquelle j’éprouvais un certain attrait tant elle me permettait de m’exprimer bien plus facilement qu’à l’oral. Aussi, un combat de cette envergure devait se dérouler dans les meilleures conditions possibles. Ce qui n’était pas possible pour le moment. De ce fait, c’était tout à son honneur que de vouloir, malgré tout, répondre à ma requête et ce même si elle éprouvait des difficultés à le faire par l’entremise des mots du langage courant. Cela avait quelque chose de touchant. Et dire qu’après elle osait se qualifier d’égoïste…

Je l’écoutais donc attentivement et mon cœur manqua un battement lorsque je l’entendis me fournir sa réponse ou du moins une partie d’entre elle. Elle m’aimait toujours ! La nature de ses sentiments à mon égard, malgré tout ce que j’avais fait, n’avaient pas changé d’un iota ! Elle… m’A I M A IT ! A cette simple déclaration, un sourire éclatant apparût sur mon visage et je cessais automatiquement de caresser Scipio avec ma main mutilée pour aller caresser la joue de mon âme-sœur et effleurer du doigt ses lèves qui avaient prononcées ces mots si magiques. Pour la première fois, depuis de longs mois, j’étais aux anges et ne savais trop quoi répondre tant justement il y avait à dire ! J’étais bouche bée et en même temps comblée ! J’essayais vainement à plusieurs reprises d’ouvrir la bouche pour commenter son choix mais à chaque fois, je me retrouvais à la refermer tant je ne parvenais pas à trouver la formulation adéquate pour ce que j’avais à lui dire. C’était horriblement frustrant ! J’éprouvais également l’irrépressible besoin de l’enlacer et de l’embrasser mais ne pouvais m’y résoudre suite à certaines de ces déclarations.

Aussi, par habitude lorsque je peinais à trouver des mots pour pleinement exprimer ma pensée, je penchais ma tête légèrement sur le côté, fronçais légèrement des sourcils et laissais mon regard errer de gauche à droite comme si j’étais en train de lire. Néanmoins, je laissais ma main mutilée parcourir la douce chevelure de mon amante, qui me fascinait toujours autant et jouer avec ses mèches. Cela avait toujours eu le don de me détendre. J’admettais d’ailleurs volontiers que c’était le seul changement physique que j’appréciais chez elle. J’avais toujours regretté qu’elle conserve une coupe règlementaire et avais toujours souhaité la voir avec de longs cheveux. C’était désormais chose faite même si je ne me leurrais pas sur le fait qu’elle risquait tôt ou tard de s’en débarrasser.

Faisant en sorte que mon autre main entrelace ses doigts avec celle que mon cœur j’avais choisi, j’en profitais pour m’éclaircir la gorge et me redresser quelque peu sur le lit. Je désirais, malgré mon état de fatigue avancée, lui faire pleinement face. Elle méritait que je fasse un effort que diable quand bien même mon corps tout entier protesta suite à ces mouvements. Cessant mes caresses capillaires, je laissais descendre mes doigts le long de sa joue pour mieux saisir, en délicatesse, son menton afin de pouvoir pleinement nous fixer et pris la parole, non sans éprouver quelques hésitations.


« Comme je l’ai dis dans ma lettre, qu’importe les transformations que tu as pu connaître, mes sentiments envers toi n’ont pas changé d’un pouce. Je t’aime. Je tiens tellement à toi que je ne saurais vivre sans toi. Tu es et tu demeuras, et ce pour l’éternité, l’echani pour laquelle je serais prête à renoncer à tout. Même s’il n’en reste pas grand-chose, je t’offre mon âme ainsi que mon corps et ma vie. Quelque soient tes désirs, je m’engage à les exaucer séance tenante. Voudrais-tu l’Empire, que je t’en ferais cadeau sans hésiter une seule seconde. Si j’avais été à tes côtés sur cette maudite planète, j’aurais offert volontiers ce corps si imparfait, me serait même ouverte la poitrine avec mon propre sabre-laser pour t’octroyer mon cœur si cela signifiait ta survie. Tu es importante à mes yeux et ça rien ne saurait le changé dans cette galaxie. Je serais prête à tout pour toi, à endurer milles tourments s’il le fallait pour te voir ne serait-ce que sourire une nouvelle fois. Mes flottes, mes titres de noblesses, mes légions de stormtroopers et mon régime ne sont rien en comparaison de toi. Tu es le centre de mon univers. » Je saisissais sa main et le posais contre mon sein « Tu es celle pour qui mon cœur bat ! Que tu sois ici en chair et en os ou en métal ne change rien pour moi ! Tu es Ymir Koenig, echani de son état, combattante émérite, tacticienne talentueuse, déesse de la guerre terrestre, générale de la 501e légion, future impératrice-consort, et surtout mon âme-sœur. Tu es celle que je veux choisir pour femme…pour compagne ! »

Je fis une pause dans mon discours et lui serrais la main tout en continuant à me servir de l’autre pour maintenir un contact visuel avec elle. J’avais bien d’autre choses à lui dire suite à sa déclaration tant certains propos me pesaient sur le cœur. Même si cela signifiait renoncer à mon bonheur, je voulais lui signifier qu’elle avait le choix si elle le voulait. Elle pouvait encore s’éloigner de moi. Elle était, contrairement à ce que j’avais cru comprendre, toujours dotée d’un libre arbitre ! Je ne voulais pas l’entraver au travers d’un quelconque serment ou à cause d’une quelconque dette qu’elle sentait avoir à mon égard. Je désirais que tout ceci se fasse de son plein gré auquel cas j’étais prête à mettre un terme à cette entrevue et ce même si cela me peinerait grandement.

« Bien que mes sentiments à ton égard soient clairs et que je regrette le temps que j’ai perdu, par le passé, à transiger avec eux tant j’ignorais comment les exprimer, je voudrais que tu considères avec attention ce que je m’apprête à te dire. Aussi excuse-moi si mes déclamations sont maladroites. Le but n’est pas de t’offenser. » Je fis une pause délibérée et repris avec sérieux « Premièrement, je t’affirmerais ceci. La cour impériale peut bien garder ses considérations d’antan pour elle ! Je ne laisserais pas mon bonheur et ma conduite être dictées par des coutumes désuètes qui n’ont jamais eu beaucoup de sens à mes yeux. Ma condition de militaire provoquait déjà quelques frictions au sein de la cour et je ne te rappellerais pas à quel point la décision de mon père de me maintenir en tant qu’héritière potentielle alors que ma stérilité avait été rendue publique avait été mal accueillie par ces mêmes personnes. Quant-à mes tendances aux pratiques saphiques, que j’ignorais jusqu’à ce que je fasse ta rencontre, elles ont déjà été largement critiquées si ce n’est caricaturées par ces mêmes personnes. Que tu sois un être augmenté ne changera rien quant à leur absence d’égards à mon sujet. Certains me méprisent déjà cordialement et considèrent que mon existence n’est qu’une aberration tant même, et tu m’excuseras pour la rusticité de mon langage, en écartant les cuisses, je suis dans l’incapacité de remplir ma fonction première de simple « femme » à savoir avoir des enfants. Ce changement ne fera que conforter ces êtres dans leur opinion. Ne t’en soucie pas, j’en fais déjà mon affaire. »

Je soupirais longuement et fermais les yeux temporairement avant de reprendre.

« Ensuite, je te prierais de bien vouloir cesser de te torturer ainsi. Tu n’es ni cruelle ni égoïste ! De nous deux, tu le sais très bien, c’est moi qui correspond à ces qualificatifs. Oh ! Je n’en prends nullement ombrage. Mais, quoi qu’il en soit, tu ne corresponds nullement aux sens de ces mots. Qu tu puisses ainsi penser cela de toi me brise le cœur et ronge mon âme. Si quelqu’un a fait preuve de cruauté et d’égocentrisme ici, c’est moi. Je t’ai arraché à la mort et t’es transformé à jamais car j’en avais l’OPPORTUNITE mais surtout le POUVOIR car je ne POUVAIS PAS VIVRE sans TOI ! J’ai fait fi de la notion même de consentement, qu’il fût de ta part ou de ta famille, pour t’enlever aux bras de la Force pour te ramener parmi nous et aussi horrible cela puisse-t-il te paraitre, je referais ce choix encore et encore, tel le monstre égocentrique que je suis, et ce même si cela signifierait que tu me repousses car…tu en vaux la peine tout simplement ! Sans toi, je NE suis RIEN ! Sans toi, je ne veux même pas EXISTER dans ce monde. Pour te dire à quel point, ton existence m’est précieuse, je n’ai pas hésité à plonger mon sabre-laser dans ce corps incapable de porter la vie dans l’espoir de te rejoindre lorsque j’ai appris ta MORT ! J’ai besoin de TOI !»

Je laissais quelques larmes rouler le long de mes joues et la fixais avec un sourire triste

« Alors s’il te plait…arrête de t’admonester pour des choix dont je suis la seule responsable. Il n’y avait rien de cruel ou d’égoiste dans ta démarche comme le fait de te refuser à moi. Il est vrai que j’en souffrirais mais je respecterais ta décision. Je serais bien en peine de savoir ce que tu penses de toi-même désormais et m’excuse pour certains changement physiques auxquels ont procédé mes ingénieurs et ce en dépit de mes ordres. Je me doute que tout ceci n’a pas du être facile à vivre. Cependant, j’aimerais que tu comprennes une chose. Tu n’es pas un objet, une machine ou un esclave. Tu ne me dois rien. Ton serment, à mon égard, ne concerne que la notion même de devoir… notion à laquelle je suis également liée à plus d’un titre. Tu as une âme et est dotée d’un libre-arbitre ! Même si tu m’aimes et que ces sentiments sont réciproques, tu es libre de refuser cette demande en mariage. Tu es libre de t’éloigner du monstre que je suis. Nul serment, nulle dette ne t’impose de demeurer à mes côtés. Tu es libre de tes choix et je tiens à ce que tu le sois. Aussi je te fais une demande, qui va sans doute te paraitre incongrue mais qui à mes yeux est importante car je ne désire que ton bonheur et ton bien être. Je te demande d’y réfléchir et de tenir compte de tous ce que je t’ai dis avant de prendre ta décision.»

Je relâchais ses mains, repoussais délicatement Scipio qui émit un miaulement de protestation et tentais de me lever du lit, non sans difficultés afin de faire face à Ymir. Puis, je posais mon genou droit au sol, me saisis de ses mains afin d’y déposer mes lèvres et la regardais ensuite droit dans les yeux, non sans continuer à caresser ses paumes, avec tout le sérieux dont j’’étais capable avant de prendre la parole d’un air solennel.

« Ymir Koenig. Souhaites-tu devenir ma femme ? Désires-tu, de ton plein gré, m’accompagner sur les divers champs de bataille de cette galaxie ? Veux-tu devenir ma partenaire de danse et m’accompagner dans ce glorieux ballet dont le péril ne saurait éclipser ton irrésistible beauté ? Acceptes-tu de communier ton âme avec la mienne et ce pour l’éternité ? »


We are One [PV Aerys H.Fel] 15243310
Ymir König
Ymir König
Impératrice Consort / Générale de la 501ème Légion
Impératrice Consort / Générale de la 501ème Légion

We are One [PV Aerys H.Fel] Empty Re: We are One [PV Aerys H.Fel]

Lun 28 Mar - 17:24
Avoir la mémoire de sa propre mort n’était sans doute pas l’expérience la plus agréable que puisse vivre un être humain et cela, Ymir en avait parfaitement conscience : le souvenir du sol froid, de cette douleur provoquée par la perte de la moitié de son corps, du sang s’échappant de ses lèvres alors qu’elle essayait de se concentrer sur ce qui était réellement important pour elle restait dans son esprit numérique, il s’était traduit, comme toutes ses connaissances, en ligne de code qu’elle pouvait certes effacer, mais qu’elle avait conserver afin de ne pas oublier. Elle pouvait revivre cela sans cesse, et pourtant, s’en détacher également totalement, c’était une information comme une autre, comme ses émotions qui se traduisait également en ligne de compte. La générale s’interrogeait toujours sur sa nature véritable et généralement, mettait ses doutes de côté au nom de la lutte pour la victoire. Le métier de soldat avait ceci de pratique qu’il imposait un sens du devoir permanent qui pouvait occuper l’esprit sans problème. Toutefois, dans la situation présente et face a une décision aussi importante, l’Echani ne pouvait que se retrouver face a ses questions, faire face a ses propres doutes. Pourtant, il lui sembla évident qu’elle ne pouvait se permettre de les exprimer librement pour le moment.

Parce qu’il était évident que sa compagne, assaillit par ses propres cauchemars, n’était pas capable de l’aider a répondre a ses terribles questions. Pire encore, connaître le doute animant sa moitié sur sa nature profonde ne pouvait qu’accroître son sentiment de culpabilité. Quelque chose que l’Echani ne désirait certainement pas, bien au contraire.

Ainsi, au lieu d’exprimer ses tourments, elle afficha un sourire qui se voulait rassurant. C’était celui qu’elle arborait alors qu’elles partaient ensemble a l’assaut d’une tranchée pourtant difficile, celui qui signifiait qu’elle était certaine de s’en sortir sans aucune blessure, parce qu’elle était certaine des compétences de son escouade ainsi que fière de sa tradition guerrière Echani. Peut-être que c’était avec ce sourire qu’elle l’avait séduite, mais elle l’affichait toujours quand elle en ressentait le besoin. Ses doigts glissaient lentement sur les mains de sa compagne, ils se voulaient aussi rassurant que possible. Peut-être qu’elle était le centre de son univers, mais la réciproque était juste, encore plus aujourd’hui alors que même la vie lui avait été arrachée avant de revenir sous une forme artificielle. Sa dernière pensée vivante fut pour elle, et elle avait échouée a transmettre le message qu’elle souhaitait, son retour a la vie le prouvant. Car ce qu’elle avait rechercher a transmettre, c’était que sa mort ne changeait rien aux sentiments qu’elle pouvait lui porter, et que vivante comme morte, elle veillerait toujours sur elle et l’aimerait toujours. Elle aurait certes l’occasion de tenir sa promesse, mais en même temps, elle ne s’était pas fait comprendre, puisque sa compagne avait même rechercher a s’ôter la vie pour la rejoindre avant finalement de choisir de l’arracher a l’étreinte de la mort.

Par une cruelle ironie de l’histoire, alors que le défilé fut construit pour offrir une image de puissance inébranlable du couple impérial, incarnant la puissance militaire indestructible du régime, ce moment d’intimité ne faisait que refléter a quel points ses deux guerrières étaient brisées et en avait déjà sans doute trop vécu dans une période trop courte. Pourtant, Ymir pressentait que tout ceci n’était rien d’autre qu’un commencement, que les choses sérieuses et les pires difficultés étaient devant elle. Voir Aerys s’accuser d’être égoïste lui faisait mal, avait-elle le droit de lui imposer sa propre mort si l’impératrice avait la possibilité de la délivrer de son étreinte ? Les questions pouvaient être retournée, et les considérations morales ou éthiques n’offraient pas toujours les meilleures réponses, la logique le pragmatisme, la passion, tant de notions pouvait venir les contredire… Elle trouverait un jour les réponses a ses questions, mais aujourd’hui, elle savait très bien ce qu’elle souhaitait répondre a la femme qui s’était agenouillée devant elle pour lui demander de devenir sa femme. Elle aurait put contre-argumenter sur certains points du long exposé de sa compagne, qu’elle avait laisser se poursuivre jusqu’au bout, mais l’instant serait fort mal choisit et elle ne souhaitait pas torturer son cœur plus longtemps en la faisant attendre.


« Oui, je le veux. »

Cela pouvait sembler très cliché, mais c’était aussi l’inconvénient de pouvoir faire tant de chose a la fois et de baser son jugement sur des données. Ymir n’étant guère a l’aise avec le langage normal, elle avait rechercher simplement a trouver ce que les « gens normaux » faisait dans ce genre de situation. Ses recherches sur l’holonet, l’affaire d’une petite seconde afin de parcourir des milliards de données, l’avait naturellement conduit dans les clichés d’holofilm romantique a l’eau de rose ou cette réplique se trouvait très souvent dans ce genre de situation, et elle l’avait choisit parce qu’elle avait l’impression qu’il s’agissait de la formule consacrée, même si elles étaient deux femmes blessées et que voir l’impératrice agenouillée devant elle avait quelque chose de très gênant. Il y avait tout de même des choses dont il fallait qu’elle parle, elle ne pouvait pas la laisser dans une telle situation de détresse sans essayer de lui fournir un peu de réconfort, c’était au-dessus de ses forces. Alors, elle l’imita, venant s’agenouiller devant elle, serrant ses mains dans les siennes délicatement, sans forcer, afin de pouvoir lui témoigner de l’affection et montrer qu’elle voulait faire preuve de tendresse. Puis elle repris la parole, lentement, en chuchotant, comme si elle craignait que quelqu’un ne puisse l’entendre.

« Lorsque nous avons avouer nos sentiments l’une pour l’autre, nous avons accepter que notre univers serait chambouler a jamais. Tu affirme n’être rien sans moi, que tu serait prête a m’offrir l’Empire si je le désirais. Mais jamais il me viendrais a l’esprit de te le demander, car je n’ai jamais désirer un tel pouvoir et une telle responsabilité, mais tu dois également comprendre que la réciproque est vraie. Je donnerais tout ce que je possède pour m’assurer que tu soit heureuse et en sécurité et je comptais bien trouver le moyen de continuer a veillez sur toi, même dans la mort. C’était le sens de ma dernière pensée, mais je n’avais pas tes dons, j’imagine que tu n’a pas reçu le message en entier. Savoir que tu a essayer de mettre fin a tes jours m’a fait beaucoup de peine, car ce n’est pas ce que je souhaitais, je voulais juste que tu sache que vivante comme morte, je t’aimerais toujours et je veillerais sur toi, parce que nous avons besoin l’une de l’autre pour être complète, et que même la mort ne saurait être un obstacle nous séparant. »

C’était sa propre conviction, une conviction forte. Pourtant, Ymir n’était pas spécialement une mystique, elle respectait les traditions de son peuple par amour du combat et un patriotisme certains, mais elle n’était pas superstitieuse ou croyante, la Force et son fonctionnement la dépassait sur beaucoup d’aspect. Mais a l’image de son épouse, elle partageait une partie de son romantisme et lorsqu’elle s’engageait dans une relation amoureuse sérieuse, elle était passionnée et investie. Elle ramena ses mains sur ses joues et vint les caresser avec tendresse, écartant avec moult précautions les larmes qui avaient couler sur ses dernières. Elle ne savait pas si le contact de sa peau artificiel était absolument le même que celui de son ancienne peau, seule Aerys pouvait réellement lui dire, mais elle essayait d’être la plus douce et protectrice possible. Ses mois d’isolement lui avait permis d’apprendre a dompter ce corps, et même si elle avait encore des choses a apprendre, elle pensait bien réussir a assurer sur ce genre d’instant, c’était peut-être ceux pour lequel elle avait fait le plus d’efforts pour se préparer, avec beaucoup de casse et de frustration face a un corps artificiel bien plus puissant que son ancien enveloppe charnel, mais qui pouvait également représenter un danger bien plus grand pour son entourage. Combien de fois avait-elle craint de blesser ses parents juste en les touchants ? Bien trop a son goût.

« Si tu pensais qu’il était plus juste pour toi de me retenir dans la galaxie, alors c’était qu’il s’agissait de la meilleure décision a prendre pour nous, et je ne te le reprocherais jamais. Et même si beaucoup me trouverons répugnante ainsi, je serais bien ingrate de t’en vouloir : jamais je ne me suis senti aussi forte qu’aujourd’hui, et c’est a toi que je dois cette force. Elle est parfois handicapante, mais tu a fait de voir cette déesse de la guerre que tu a toujours imaginer depuis que nous combattions ensemble et je veillerais a faire honneur a ce don en menant des glorieux combats qui seront des déclarations d’amour passionnée a la gloire de notre union. Alors oui, marions nous, offrons a tout ceux qui nous dénigre une vision de leur impuissance face a notre union, faisons la promesse éternelle de rester ensemble, quoi qu’il arrive aux yeux de tous, car nous savons toi comme moi que nous avons déjà accompli ce serment depuis bien plus longtemps que l’instant ou nous serons devant l’autel. »

Sans plus attendre, elle réduisit l’espace séparant son visage du sien pour lui offrir un baiser tendre et passionné. Il était peut-être un peu maladroit, la preuve qu’elle ne contrôlait pas encore totalement ses gestes, mais l’attention qu’elle lui accordait était réelle et nul ne pouvait douter des sentiments qui l’animaient en cet instant. Elle s’était focalisée sur ce qui lui semblait le plus essentiel et avait insisté afin de s’assurer que son message serait bien compris par sa moitiés, même si elle doutait d’avoir été parfaitement claire : elle s’exprimait trop mal par la parole… Alors peut-être que le geste serait lui plus convainquant.


We are One [PV Aerys H.Fel] 1537109880-signature1
Aerys H. Fel
Aerys H. Fel
Administrateur
Impératrice
AdministrateurImpératrice
https://swtls.forumactif.com/

We are One [PV Aerys H.Fel] Empty Re: We are One [PV Aerys H.Fel]

Sam 24 Déc - 17:49
Bien que je susse qu’elle m’aimait toujours, ce n’était pas sans une certaine appréhension que j’attendais la réponse à la question que je venais de lui formuler. Toutefois, je pris soin de ne pas la brusquer. L’interrogation que je lui avais soumise demandait un certain temps de réflexion. En effet, il ne s’agissait pas d’un simple mariage entre deux personnes qui éprouvaient de profonds sentiments l’une pour l’autre. Il était sujet, ici, d’une union avec la dirigeante d’un régime politique. En tant que telle, Ymir savait qu’en acceptant de prendre ma main, elle deviendrait l’impératrice consort. À mon instar, elle aurait différentes charges à assumer même si au vu de la nature quelque peu « spéciale » de notre couple, elle ne disposerait pas des pouvoirs dont avait hérité mon père en épousant ma mère. Elle aurait à assumer des fonctions de représentations et à s’exprimer en certaines occasions. De même, elle serait dans l’obligation de vivoter dans certains milieux politiques et de côtoyer certains Moffs.

En d’autres termes, au-delà de tout l’amour qu’elle me portait, je n’ignorais pas qu’accepter ma demande serait faire un lourd sacrifice…surtout pour elle qui avait déjà fait tant pour moi. Je ne désirais pas l’accabler plus que nécessaire et avais connaissance de ses difficultés à s’exprimer à l’oral. Or, dans ce monde qu’elle serait obligée de côtoyer, elle devra, dans une certaine mesure, se conformer à cet usage qu’elle n’affectionnait qu’assez peu, tout comme moi. Et encore, c’était sans mesurer, également, le fait qu’elle serait, désormais, d’autant plus, la cible de plusieurs tentatives d’assassinat. Étant donné les évènements qui avaient conduit à sa « mort prématurée », Ymir était totalement en droit de refuser de devenir ma femme pour cette raison. Et je l’aurais comprise.

Pour autant, même si j’acceptais que mon âme sœur pût prendre le temps de murir sa décision, je retenais ma respiration. J’étais quelque peu angoissée par la réponse qu’elle fournirait à ma requête. J’avais beau avoir confiance dans la réciprocité de nos sentiments, j’étais anxieuse. Et encore, c’était un euphémisme tant je sentais un nœud se former dans mon estomac et tant, par instinct, je déglutissais. Chaque seconde qui passait me donnait l’impression qu’une éternité s’était écoulée. Pour autant, je ne flanchais pas et demeurais droite dans mes bottes. Je continuais de l’observer avec dévouement même si mon appréhension me dévorait de l’intérieur. J’avais beau tenté de me rassurer, rien n’y faisait jusqu’à ce que…

…j’aperçus dans un premier temps son sourire qui n’était pas sans me rappeler celui qu’elle affichait alors que je n’étais encore qu’une princesse impériale et que nous montions à l’assaut. Par réflexe, je ne pus m’empêcher de sourire à mon tour. J’attendais certes ma réponse, mais par ce simple geste, je savais que tout irait pour le mieux, et ce en dépit de tous les défis que nous aurions à affronter. Par cette mimique, pourtant ô combien familière, je me sentais irradiée de tout mon être et avais, de nouveau, le sentiment d’être pleine et entière et de vivre un véritable rêve. À vrai dire, bien que je retinsse mon souffle, mon cœur manqua un battement en voyant celle que j’aimais irradier de la sorte. J’en pinçais pour elle et cette expression me rappelait à quel point j’étais profondément amoureuse d’elle.

Alors que j’étais plongée dans l’océan bleuté de ses yeux, j’entendis finalement ses mots. LA réponse à LA question qui m’avait tourmenté ces derniers mois. Mon cœur, une nouvelle fois, manqua un autre battement puis s’accéléra. Je repris mon souffle et manquais de bondir pour sauter à son cou pour l’embrasser passionnément. Avec ces quatre simples mots, elle aurait réussi, en un instant, à faire de moi la plus heureuse de toutes les femmes de cette galaxie. Malgré toutes les épreuves que nous avions déjà affrontées, en dépit du fardeau que représenterait une union avec une personne de la maison impériale, Ymir acceptait cette union. J’avais du mal à le concevoir tant après les malheurs qui s’étaient abattus sur nous au cours de l’année 1499, cela semblait irréel. Pourtant, c’était vrai. Tout ce qu’il y avait de plus vrai. Nous allions nous marier. Cette Echani, pour laquelle je serais prête à tout, allait demeurer à mes côtés pour l’éternité et je veillerais à la combler du mieux que je le pouvais.

M’apprêtant à me relever pour aller cueillir ses lèvres et lui témoigner toute ma reconnaissance ainsi que mon amour, je la vis, pour ma plus grande surprise, s’agenouiller devant moi. Aussi je demeurais en position même si j’éprouvais la plus grande des difficultés tant je ne tenais plus en place. Cette simple annonce avait su balayer ma fatigue ainsi que mes inquiétudes. En vérité, j’étais si extatique que j’eusse été capable d’aller affronter tous les membres de tous les clans mandaloriens de cette galaxie ainsi que la reine éternelle en personne. Je n’avais plus qu’une seule idée en tête : ne plus perdre mon temps en tergiversation et lui démontre, avec toutes les fibres de mon être, la profondeur et l’ardeur de mes sentiments pour elle. Cependant, je tâchais de faire preuve de patience, car si j’en croyais son regard, ma moitié désirait aborder un autre point qui semblait lui tenir à cœur. Ainsi, je m’admonestais mentalement et me contentais d’offrir à ma compagne un sourire béat. Quoiqu’au vu de ce qui m’animait en cet instant, j’étais prête à croire que des étoiles illuminaient dorénavant mes yeux, en plus des larmes de joie qui roulaient le long de mes joues.

Je ne manquais pas de frissonner, sur le moment, en sentant Ymir apposer ses mains sur les miennes et les serrer tendrement. Ce simple contact me fit l’effet d’une décharge électrique et manqua de faire céder tout le self-control que j’essayais de maintenir non sans une certaine difficulté. Je continuais de la contempler telle la déesse de la guerre qu’elle incarnait à mes yeux et me laissais bercer par la douceur de ses chuchotements. Elle était tellement proche que cela en devenait enivrant. J’essayais, toutefois, d’être attentive à ses propos sachant à quel point mon épouse était assez peu à l’aise à l’oral.

La première partie de son propos ne m’étonna qu’assez peu même si j’éprouvais, un court instant, le besoin de la corriger. Je savais qu’elle ne souhaitait pas d’un tel pouvoir et d’une telle responsabilité. Moi-même, par instant, je maudissais ce fardeau qui me limitait parfois dans mes actions. Cependant, la force de mes sentiments résidait dans le fait que j’étais prête à lui décrocher les étoiles et à lui offrir tout ce que je possédais quand bien même je me serais battue pour l’obtenir. Il s’agissait d’une vérité immuable, à mes yeux, et bien qu’elle ne semblait pas vouloir d’un tel cadeau, j’étais prête à satisfaire la moindre de ses demandes et à me plier en quatre, dus-ai-je revêtir une armure de Stormtrooper pour son bon plaisir et ne combattre qu’au sol pour combler ses desiderata. Néanmoins, je sus m’abstenir de toutes formes de protestations, pour ma plus grande surprise et la laissa poursuivre.

La suite ne m’étonna qu’assez peu et ne fit que raviver mon désir de l’étreindre dans mes bras et de la chérir pour l’éternité. En vérité, je crois qu’en cet instant, je me suis mise à rougir tant entendre de vive voix la réciprocité de ses sentiments me faisait chaud au cœur. Je savais qu’elle ne désirait que mon bien et qu’en dépit de certaines de mes prestations, elle se sentait l’obligation de veiller sur moi tel un ange gardien. Elle me rappela d’ailleurs cet état de fait en soulignant qu’apprendre que j’avais tenté d’abréger ma propre existence à l’annonce de sa mort lui avait fait de la peine.
Sur le coup, je me sentis quelque peu penaude et baissais la tête tant j’éprouvais de la honte et un zeste de chagrin à l’idée de l’avoir déçue. Inconsciemment, j’avais toujours su qu’elle aurait désapprouvé mon geste et qu’elle n’aurait jamais voulu que je la rejoigne dans la mort. Toutefois, je ne pouvais me résoudre à lui donner raison sur ce point. Je me souvenais encore de la douleur que j’avais ressentie lorsque j’avais appris sa mort. Je me remémorais encore très bien que j’avais littéralement eu l’impression qu’un sabre-laser avait perforé mon âme et en avait retiré une bonne moitié. J’avais eu le sentiment de mourir. Même aujourd’hui, alors qu’Ymir était bel et bien vivante, en face de moi, je savais que je n’avais jamais récupéré des évènements de l’année 1499. J’étais amoindrie, je ne pouvais pas le nier. Ces séquelles m’accompagneraient jusqu’à mon trépas, que je le veuille ou non. Même si, ma chère et tendre pouvait accomplir l’impossible, elle ne saurait me redonner l’éclat que j’avais auparavant. Il y avait une faille béante en moi.

Quand bien même, m’assurait-elle que la mort ne saurait être un obstacle, je ne pouvais être d’accord. C’était un doux rêve. Un rêve que j’aimerais partager. Un rêve qui me séduisait tant je l’imaginais bien, sous forme spectrale, affronter celles et ceux qui gardent l’au-delà afin de pouvoir me rejoindre et m’accompagner sur le champ de bataille. Hélas ! Il ne s’agissait que d’un rêve que je savais impossible pour mon plus grand désespoir. En un sens, ironiquement, alors qu’elle était dépourvue de toute forme de sensibilité à la Force, ma compagne semblait être plus « pieuse » que moi. Visiblement, les croyances des Jedi s’étaient répercutées sur certains membres de ce noble peuple. Hélas ! Bien que je sois dotée de la Force, je ne partageais aucunement cette foi en une « vie après la mort ». Cette dernière représentait un obstacle impossible à franchir. Quand bien même, nous avions besoin l’une de l’autre pour être complète, ce avec quoi nous étions en adéquation, cette conviction ne saurait modifier la réalité de certains concepts.

Aussi, même si je n’étais pas d’accord et même si je préférais me taire pour ne pas la blesser, en dépit de la honte que j’éprouvais, je ne savais que trop bien à quel point depuis ce funeste jour je n’étais plus qu’un ange déchu à qui l’on avait arraché les ailes et qui jamais plus ne pourrait contempler la lueur des cieux sans avoir le soutien d’une tierce personne qui ne pouvait être qu’Ymir. Elle incarnait mon roc. Elle représentait le port d’attache de l’épave qu’était devenue mon âme. Elle était le phare de mon existence et sans elle, je savais que je plongerais à nouveau dans les ténèbres, et ce pour l’éternité. C’était une vérité à laquelle je croyais fermement et qu’elle ne saurait remettre en question. Par conséquent, je me contentais de lui sourire tristement et de laisser rouler encore quelques larmes qui symbolisaient à elle seules la joie entourant notre union prochaine, mais aussi le désespoir que j’avais pu ressentir au moment de sa disparition.

Presque par instinct, Ymir vint caresser délicatement mes joues et effacer, non sans une certaine tendresse, les quelques larmes présentes sur mon visage. Devant un tel geste, je fermais les yeux et savourais le contact de sa peau, si douce, sur la mienne et lâchais un soupir d’aise avant de la contempler à nouveau. Sur le moment, j’eus presque le sentiment d’être encore une enfant que l’on tentait de réconforter, de rassurer et de protéger. Ce qui fut un succès, je dus le reconnaitre tant elle parvint à écarter, comme à son habitude, les diverses préoccupations qui tourmentaient mon âme. C’était comme si rien ne pouvait plus m’atteindre, comme si les simples actes et mots prononcés par mon âme sœur pouvaient me protéger des épreuves qui m’attendaient et du fardeau que j’avais dû endosser depuis peu. Dès lors, je n’avais plus qu’un désir en tête : étreindre cette personne pour qui l’impossible était vraisemblablement possible. Je souhaitais, ardemment, me blottir contre elle, et ce pour l’éternité. J’aspirais à ce que rien ne vienne troubler ce moment dont j’essayais de graver les moindres aspects dans ma mémoire.

Hélas ! Tout avait malheureusement une fin, même si je me sentais bien plus apaisée et en sécurité que quelques instants auparavant. Je plongeais à nouveau mon regard dans les yeux de ma douce et tendre et écoutais attentivement ses dernières paroles qui, en certains sens, parvinrent à adoucir la culpabilité que je ressentais à son égard. Pour mon plus grand soulagement, bien qu’une part de moi-même demeurait convaincue de l’égoïsme de mes actes, mon âme sœur ne semblait me tenir rigueur de sa transformation. Oh ! Elle n’avait aucun doute quant à la manière dont elle serait perçue par certains, et ce pour mon plus grand regret ce qui me poussa, d’ailleurs, à formuler une promesse silencieuse afin de veiller à ce que les mentalités à ce sujet ne changent. Cependant, en dépit de cela, elle y voyait une opportunité à laquelle je n’avais jamais véritablement songé tant mon seul désir avait été de la maintenir en vie. Elle se sentait plus forte. C’était un fait indéniable. En vérité, il était même fort probable qu’elle soit devenue encore plus robuste et agile qu’elle ne l’était auparavant, ce qui allait rendre nos « échanges » encore plus palpitants. Je n’avais sans doute aucune chance de la vaincre, mais cela m’importait assez peu tant je désirais, encore, dialoguer avec elle.

Le reste de sa déclaration, en revanche, ne manqua pas de m’épater au point que j’en devins rouge écrevisse. Pour une personne qui semblait aussi peu à l’aise avec ses mots, elle parvint pourtant à m’exprimer toute la passion qui l’animait à mon égard ce qui me rendit quelque peu rêveuse un court instant. En effet, sans trop de mal, je parvins à nous imaginer sur un champ de bataille au cours duquel nous combattrions côte à côte et où chacune de nos passes d’armes ne serait qu’un moyen de danser et de démontrer la réciprocité ainsi que l’ardeur des sentiments qui animaient nos êtres. Il s’agirait d’un ballet savamment orchestré pendant lequel rien ni personne ne parviendrait à s’interposer autour de nous. En somme, nous deviendrons un idéal d’un couple que tout unissait et pour qui rien n’était impossible… En dépit du peu d’âme qu’il me restait, cette proclamation me fit, une nouvelle fois, réaliser que nous étions les deux faces d’une seule et même pièce. Je savais qu’en dehors de cette femme, jamais je n’en aimerais une autre. Que jamais je ne voudrais la perdre. Que je ferais tout pour elle y compris me rendre en Enfer s’il le fallait.

Ce témoignage de son affection s’accompagna, pour mon plus grand plaisir, d’un baiser auquel je ne m’attendais pas tant ses murmures m’avaient semblé être une douce mélopée. Ainsi, l’Echani avait déposé ses douces lèvres sur les miennes. Des lèvres qui m’avaient terriblement manqué. Porté par mon instinct, j’enroulais mes bras autour de son cou, n’hésitant pas d’ailleurs comme à mon accoutumée à jouer avec mes doigts dans sa chevelure immaculée. J’étais tout simplement aux anges et rien, en cet instant, n’aurait pu me faire redescendre sur Bastion. Pourtant, je me fis violence pour rompre ce baiser et la regarder droit dans les yeux afin de lui proclamer ses quelques mots d’un ton suave :


« Je t’aime. »

Puis, mue par mon désir, je retournais cueillir ses lèvres avec toute la passion dont je pouvais faire preuve. À l’inverse du premier, je l’accentuais un tantinet afin de lui donner plus de profondeur, entrouvrant ainsi ses lèvres pour caresser sa langue. Cette sensation de communion avec celle que j’affectionnais le plus dans cette galaxie m’avait tant manqué. Bien que je susse que cela était impossible, je tâchais de témoigner, par le biais de cette étreinte langoureuse tout mon amour, toute ma reconnaissance et tout mon attachement pour cette déesse aux cheveux de neige. Je me laissais tout bêtement emportée par la passion qui m’animait et m’accrochais à mon épouse comme si je craignais, à nouveau, de la perdre. Par habitude et comme si j’éprouvais le besoin de vérifier que tout ceci n’était pas un rêve, je laissais l’une de mes mains parcourir délicatement son flanc afin de la caresser. Puis, après ce qui me sembla tête qu’un court instant, je rompis ce baiser et repris ma respiration, non sans sourire et me jetais à son cou afin de l’enserrer dans mes bras pour lui démontrer une nouvelle fois toute la profondeur de mes sentiments. J’en profitais également pour lui tenir ses quelques mots dans un murmure.

« Tu m’as terriblement manquée… ma douce et tendre Valkyrie »

M’écartant à nouveau je la regardais avec un petit sourire en coin. J’étais comblée d’être avec elle ici, en ces lieux. Et encore, c’était un euphémisme tant je devais réfréner mes ardeurs pour ne pas laisser pleinement mon désir s’exprimer. Après tout, cela faisait bien trop longtemps que nous n’avions pu être ensemble. Cependant, je tenais, en premier lieu à lui octroyer un présent que j’avais préparé en prévision de son retour et qui, je l’espérais, lui plairait. Ainsi, je me redressais et me saisis délicatement de sa main pour l’aider à en faire de même et lui intimais tout doucement, après avoir posé mon index sur ses lèvres, de bien vouloir s’asseoir sur mon lit, le tout non sans afficher une certaine fébrilité tant j’étais curieuse de voir sa réaction.

Je me retournais et commençais à fouiller dans un des meubles de ma chambre en quête d’un objet. Du coin de l’œil, je vis le droïde devant m’apporter mon cafa faire son apparition, je lui intimais d’un signe de la main de bien vouloir partir et continuer ma minutieuse petite recherche jusqu’à parvenir à sortir un simple petit coffret en bois de Kashyyk doté de quelques dorures. Je l’entrouvrais, très brièvement, et vérifiais son contenu avant de le refermer et de me diriger vers ma compagne. Avant de me rasseoir à ses côtés, j’éloignais, encore une fois, d’un geste Scipio qui espérait, à nouveau, être la cible de toutes mes attentions ce qui le poussa à miauler d’indignation pour mon plus grand amusement.


« Désolé, mais ce soir, tu devras te passer de mes services que cela te plaise ou non ».

Je m’asseyais aux côtés d’Ymir et posais, durant un court instant ma tête sur son épaule afin de savourer sa présence et serrais délicatement l’une de ses mains avec les trois derniers doigts de ma main gauche et me laissais bercer un court instant par le rythme de sa respiration. Je restais ainsi sans rien dire pendant quelques secondes avant de me redresser quelque peu, de poser le coffret sur mes genoux et de l’ouvrir non sans éprouver une certaine impatience. J’ignorais ce qu’elle penserait de ce que je m’apprêtais à faire, mais j’osais espérer que cela témoignerait de toute l’affection que j’avais pour elle. Je déglutis quelque peu avant de prendre la parole, le rouge m’étant soudainement monté aux joues.

« J’aurais aimé pouvoir, en cette soirée, te témoigner toute ma reconnaissance et mon amour pour toi dans la pure tradition de ton peuple. Hélas ! Je crains que si je devais me livrer à une telle prestation, je ne sache te rendre grâce. Aussi, excuse-moi par avance d’avoir recours à tels artifices pour t’exprimer la profondeur de mes sentiments envers toi.»

Je l’embrassais délicatement sur la joue, puis me saisis de sa main gauche pour glisser un anneau que j’avais pris soin de dissimuler en le sortant de mon coffret. Bien qu’il ne s’agisse aucunement d’une alliance, je tenais à célébrer nos fiançailles en lui offrant un anneau aussi immaculé que sa chevelure et doté, sur le dessus, d’un éclat de cristal kyber récupéré sur Ilum. A peine eus-je effectué ce geste que je déposais mes lèvres sur sa main non sans sourire et sans laisser une larme de joie rouler le long de l’une de mes joues. Je n’avais, pour autant pas encore totalement fini. En effet, au vu de sa nature de guerrière et de ses modifications, je savais qu’elle était en mesure d’utiliser, à mon instar, un sabre-laser. Sans doute était-elle bien plus à l’aise avec cet objet que moi. Néanmoins, même si je savais qu’elle en détenait un, je voulais lui offrir un que j’avais personnellement choisi.

Ainsi, je soulevais, religieusement, cet objet cylindrique, enveloppé délicatement dans du tissu, et le déposais dans les mains de ma chère et tendre qui s’affaira, dès lors, à dépaqueter lentement. Cette mimique, ainsi que la concentration qu’elle affichait, ne manqua pas de me faire sourire tant un simple emballage faisait ressortir son sérieux ainsi que sa volonté de bien faire. C’en était presque amusant même si, pour ma part, je trouvais le tout terriblement touchant. Une fois ce petit cadeau dévoilé, Ymir put ainsi découvrir la garde d’un tout nouveau sabre-laser. Cette dernière, d’un blanc immaculée tels les cheveux de mon âme-sœur, était en phrik et était composé d’un large filigrane en or. Quant à la lame, elle était dorée afin qu’elle puisse démontrer à tous, sur le champ de bataille, la flamme qui animait son être ainsi que sa détermination en tant que déesse de la guerre impériale. En même temps, par ce modeste présent, je souhaitais lui prouver qu’à tout instant je serais à ses côtés et que mes pensées continueraient à l’accompagner quand bien même je passerais de vie à trépas.


« J’espère qu’il te conviendra. Je voulais te faire un présent qui te présente… qui incarne ta noblesse, ta beauté ainsi que tes prouesses martiales. Nous pourrons l’essayer ensemble si tu le désires. Voilà bien trop longtemps que je n’ai pu m’entretenir intimement avec toi. »

Ce n’est qu'après avoir prononcé ses paroles que le rouge monta de nouveau à mes joues et que je manquais balbutier tant je me rendais compte à quel point mes mots pouvaient être terriblement mal interprétés. Même si en un sens, je me languissais des étreintes passionnées que je partageais avec mon Echani, je désirais tout simplement lui proposer de bien vouloir m’affronter en privé comme nous avions si souvent coutume de le faire par le passé pour nous entretenir. Néanmoins, afin d’échapper à l’embarras que je ressentais, j’en profitais pour retirer du coffret, l’avant-dernier présent que je lui avais réservé. Il s’agissait en soi du plus risqué et du plus « original ». À vrai dire, je craignais qu’elle pût mal percevoir mes intentions. Aussi pris-je le temps de bien réfléchir aux mots que je prononcerais, avant de me lancer d’un ton quelque peu hésitant tout en profitant pour caresser sa joue.

« Je sais que ton nouvel état n’est pas sans te causer quelques tracas et je m’en excuse, car je suis l’entière responsable des maux qui t’accablent. » Je posais un doigt sur ses lèvres afin de l’intimer de se taire, car je savais qu’elle ne serait pas d’accord. « J’ai connaissance de certains changements et même si je ne puis trouver une solution pour chacun d’entre eux, je dispose, depuis très récemment, d’un remède pour l’un d’entre eux. »

Je lui montrais ce que j’avais entre les mains à savoir un long câble doté de deux ports, puis, je tournais légèrement la tête et relevais mes cheveux pour lui montrer l’interface neurale, de qualité militaire, que l’on m’avait apposé suite à une opération il’ y a de cela très récemment.

« Afin que tu puisses ne jamais être seule lorsque nous sommes ensemble et que je suis, du fait de ma condition, dans l’obligation de me reposer en certaines occurrences, j’ai demandé à mes médecins de m’opérer pour y installer cette interface. Ainsi, tu pourras, dès lors, toi aussi si tel est ton désir, me rejoindre dans les bras de Morphée et communier avec moi. »

Je me saisis d’un bout de ce câble et tâchais de le connecter à l’un des ports situés à la base de mon cou et lui tendis l’autre moitié, dont elle se saisit assez rapidement.

« Si tu le veux, nous pouvons essayer de partager cette connexion qui, sous une autre forme, existait déjà entre nous. » Je la regardais l’air quelque peu gêné. « En revanche, il faudra, une fois le moment venu, quelque peu me guider. C’est un peu la première fois que je m’apprête à vivre une telle expérience. Pour être tout à fait honnête, j’ignore même ce à quoi cela ressemblera. Néanmoins, je suis prête à en prendre le risque, pour toi, pour que nos pensées les plus intimes puissent s’entremêler les unes aux autres et que nos âmes respectives ne puissent plus qu’en forme qu’une. À défaut de m’exprimer clairement avec des mots, j’espère que cette technologie me permettra de te démontrer l’ardeur de mes sentiments pour toi ainsi que toute l’affection que je te porte et que je n’ai jamais pu, jusqu’à présent, te manifester dans toutes ses formes à cause de ma lâcheté… J’espère que tu me pardonneras. »

Je lui tendis le coffret et en profitais ensuite pour m’allonger correctement sur le lit.

« Le contenu de ce coffret est également pour toi. Ce sont toutes les photographies que j’ai pu prendre, parfois, à ton insu de toi. Je n’avais jamais pu te les montrer jusqu’à ta disparition ce qui m’a fait prendre conscience de mon erreur. J’espère que tu ne m’en voudras pas que d’avoir su, parfois, profiter de ton sommeil pour t’immortaliser sur ses modestes clichés. »

Je lui fis, ensuite, signe de m’imiter et de venir se coucher, après pris soin de connecter son câble. Du fait de son nouveau corps, elle tâcha de vérifier que le lit sur lequel je me trouvais était suffisamment résistant pour la soutenir ce qui me poussa à la rassurer non sans plaisanter.

« Ne t’inquiète pas pour le mobilier. Il devrait être capable de supporter de multiples usages. Nous pourrions échanger quelques passes d'armes ensemble qu’il ne céderait pas. »

Se montrant malgré tout précautionneuse, Ymir me rejoignit aussitôt. J’en profitais, dès lors, pour me blottir contre elle et déposer un chaste baiser sur ses lèvres avant de fermer les yeux vers l’inconnu. Car oui ! J’ignorais totalement ce qui allait m’arriver dorénavant. Je ne connaissais pas véritablement la procédure, et encore moins comment cet échange devait se contrôler. En vérité, je ne savais même pas comment mon esprit pouvait ensuite émerger de tout ceci, mais je n'en avais cure. Aussi, me contentais-je de me laisser guider par mon instinct, quelque peu ensommeillé. Ces pérégrinations mentales m’amenèrent, sans que je ne sache trop comment, sur le pont d’un Star Destroyer ce qui me figea un court instant tant la passerelle de ce vaisseau ne m’était pas inconnue. En effet, à s’y méprendre il ressemblait à celui du navire à bord duquel ma mère avait rejoint la Force et où j’avais bien failli périr également. Éprouvant une angoisse certaine, je tâchais d’éviter de me rapprocher des hublots » pour confirmer cette hypothèse et essayais, malgré le côté incongru de la situation, de calmer ma respiration et à me focaliser sur le reste de mon environnement.

Celui-ci, pour ma plus grande surprise, était vide. Nul membre d’équipage n’était présent ce qui m’obligea à m’interroger sur la nature du décor qui m’entourait. Était-ce un simple construct ? Était-ce l’illustration d’un cadre familier que j’avais reconstitué instinctivement je n’aurais su le dire tant tout m’échappait. Par acquit de conscience, et pour essayer de voir de quoi il en retournait, je regardais mes mains et constatais, avec stupeur, que ma main mutilée ne l’était plus. Que voulait donc signifier cette donnée ? Et plus important encore, où était donc passée Ymir ? A peine me posais-je la question qu’elle fît son apparition devant moi ce qui contribua à me rassurer.


« Désolé pour ce paysage. Il semblerait que le modèle « flotte » soit celui par défaut. »
Garde du sabre-laser:


We are One [PV Aerys H.Fel] 15243310
Ymir König
Ymir König
Impératrice Consort / Générale de la 501ème Légion
Impératrice Consort / Générale de la 501ème Légion

We are One [PV Aerys H.Fel] Empty Re: We are One [PV Aerys H.Fel]

Sam 28 Jan - 16:57
Il y avait toujours une question lancinante qui agitait les sous programmes d’Ymir : était-elle toujours elle ou une simple copie numérique de ce qu’elle fut jadis ? C’était une question complexe auquel chaque individu entretenait un rapport différents. Elle sentait bien dans les regards hostiles de certain qu’elle n’était a leurs yeux rien de plus qu’une excentricité de l’Impératrice, un caprice qui n’aurait jamais du exister. D’autre l’admirait au contraire, mais pas toujours pour de bonnes raisons : chez certains militaires, elle voyait le même regard qu’elle avait elle-même porter jadis sur une arme d’excellente facture qui serait capable de dominer sans efforts les champs de batailles… Venant d’un peuple guerrier, elle était parfaitement capable de reconnaître ce genre de regard et cela ne jouais pas en la faveur d’être restée elle-même et d’avoir réellement prolonger son existence par ce biais. Dans le fond, elle devait répondre a une question précise : le Côté Obscur de la Force avait offert a ses plus illustres utilisateurs la possibilité de tricher avec la mort en préservant leur âme de la mort, la technologie et le miracle du transhumanisme était-il capable a son tour de reproduire cette prouesse ou au contraire ne faisait-il que créer des programmes émulant le modèle, mais sans préserver son âme ? C’était une question a laquelle elle était incapable de répondre, d’autant plus dans des moments présents.

Car la tendresse dont les deux femmes faisaient preuve l’une pour l’autre, cette façon de prendre soin l’une de l’autre, d’exprimer ses sentiments de la façon la plus sincère, y compris de façon maladroite, d’hésiter, de se frôler, de pleurer ou de rougir, de profiter de chaque étreinte ou contact, de savourer l’instant présent pleinement sans rechercher autre chose que cette présence rassurante de l’être aimée avait-elle quelque chose de froid et de rationnel ? Elle ne doutait pas que les droïdes Réplica-humains soient capable de reproduire certains de ses comportements, mais elle était convaincu qu’ils leurs manqueraient toujours quelque chose, c’était la raison pour laquelle les business les plus sordides ne s’étaient pas contenté de remplacer leurs esclaves prostitués par des robots assurant la même fonction : même dans les instincts les plus bas, l’on recherchait toujours quelque chose d’authentique et l’on avait besoin de cette étincelle vivante pour le trouver. Alors pour l’amour et la tendresse, elle n’imaginait pas qu’une intelligence artificielle, aussi abouti soit-elle, serait capable de l’exprimer de façon aussi juste et sincère. Il y aurait toujours un problème, quelque chose de trop parfait, qui trahirait l’artifice et finirait par rendre la chose décevante.

Alors, ses instants qu’elles partageaient actuellement avec Aerys ne pouvaient-ils être que des simples illusions ? Il était difficile d’y croire rien qu’en observant la sincérité de l’impératrice dans chacun de ses gestes comme chacune de ses paroles. Il était évident qu’aux yeux de la brune, la question ne se posait même pas et que l’âme de l’Echani fut préservée par l’opération. Et jamais Ymir ne s’était senti plus vivante depuis cette funeste journée qu’actuellement. Elle pouvait même presque croire que sa propre respiration avait quelque chose de naturel, ressentir la gène que cela provoquait dans son « esprit » numérique, ce qui définissait bien une âme non ? Une machine n’aurait traiter cela que comme une simple information en la désactivant pour s’assurer de ne pas connaître cette faiblesse, mais en cet instant, la générale embrassait pleinement ses sentiments, avec ce qu’ils apportaient de bénéfique pour elle comme les fragilités qu’ils lui apportaient. Dans ce contexte, elle fut très touchée par le cadeau de l’anneau et l’observa avec attention une fois qu’il fut sur son doigt. Bien entendu, ses senseurs étaient capable de lui parler de chaque matériaux qui le composait, mais elle ignora ses informations pour se concentrer sur le symbole qu’il représentait, une preuve que bientôt, elles seraient mariées, pour le meilleur et pour le pire.

Mais Aerys n’avait visiblement pas juger cela suffisant : elle apporta un second cadeau enveloppé avec précaution dans un morceau de tissu que la guerrière ouvrit avec un soin que l’on pouvait difficilement imaginer de sa part si l’on ne la connaissait que sur un champ de bataille, mais qui était en revanche bien connu de ceux la côtoyant en privé. En découvrant la poignée de sabre-laser, Ymir la mania avec la précaution des initiés des armes découvrant une lame d’exception, une gestuelle témoignant de l’admiration et du respect qu’il fallait entretenir pour les matériaux les plus nobles, même lorsqu’ils étaient tournée vers la destruction. Ce sabre était aussi éloigné du modèle des Chevaliers Impériaux, conçu pour incarner l’unité du corps des gardes du corps de l’impératrice, que de celui qu’elle utilisait depuis qu’elle était prête au combat, dont la nature technologique ne faisait aucun doute. Sa structure en phrik ajouté a la finition Electrum des lanières dorée recouvrant la garde, facilitant ainsi la prise en main de la poignée, en faisait une arme conçu pour un bretteur accompli qui saurait en tirer la quintessence. Incapable de résister a la tentation de l’admirer, Ymir activa la lame afin de pouvoir admirer sa lueur dorée. Elle ne se mariait guère avec le bleu dominant son armure, mais elle avait quelque chose qui attirait l’œil et ne faisait que clore avec brio ce chef d’œuvre, lui donnant, de façon ironique, bien davantage l’allure d’une arme de Jedi.


« Il me tarde de pouvoir tester son équilibre… Elle va aussi me permettre de tester des nouvelles techniques de combat en la mariant avec celui que l’on m’a confier pour un combat a deux armes. J’imagine que sa construction a du te prendre de nombreuses heures, j’y ferais honneur du mieux que je le pourrais. »

Bien entendu, la maladresse des mots de sa future épouse ne lui avait guère échappée, mais elle avait choisie de ne pas la relever pour ne pas briser la magie de l’instant, ni prendre le risque de relever que l’instant n’était pas parfait alors qu’il n’avait pas a l’être, il devait être authentique et cette petite erreur ne faisait que le signifier davantage. Mais cette dernière ne dura guère, car Aerys évoqua une nouvelle idée qui l’avait poussée jusqu’à prendre le risque de subir une opération pour se faire poser une interface neuronale afin d’être capable de traduire en langage informatique ses propres pensées pour pouvoir les transmettre a sa future épouse. C’était très dangereux sur de nombreux aspects, mais Ymir ne put s’empêcher de lever la main gauche afin de toucher du bout des doigts la prise de cette interface, qui les rapprochaient physiquement dans un sens symbolique, en faisant cela, Aerys avait accepter de partager une partie de son sort et de combler le fossé que l’opération avait construit entre les deux femmes, l’une de chair et de sang, l’autre de métal et d’énergie. C’était très prévenant et touchant de sa part et Ymir en fut très émue. Bien entendu, elle allait accepter ce partage, ainsi que la guider dans ce monde informatique qu’elle connaissait bien plus qu’elle désormais, puisqu’elle en faisait partie. Ayant déjà pratiquer cela dans des simulations, y compris avant même d’être devenue ce qu’elle était aujourd’hui, elle afficha un sourire rassurant avant de reprendre la parole.

« Rassure toi, cela n’a rien de complexe. L’essentiel est de comprendre que l’interface traduit tes propres pensées en donnée. Tu peut donc l’influencer en te concentrant sur quelque chose de précis. Par défaut, c’est ton inconscient qui sera modélisée, mais rien ne t’empêchera d’y exercer une influence. »

Bon, c’était dans la pratique plus complexe qu’exposer ainsi, mais elle espérait être capable de l’aider a surmonter ses peurs. Un dernier cadeau vint et celui-ci laissa une sensation étrange a Ymir : c’était un coffret rempli de cliché de sa propre personne qu’Aerys avait pris a divers instant sans jamais oser lui parler. Bien entendu, sa future épouse connaissait sa passion pour la photographie, il était même souvent arriver qu’elle lui demande de prendre en photo leur groupe de combat avant une opération, ou juste après pour pouvoir célébrer cet instant ou l’on ressent le soulagement et le bonheur d’avoir survécu a l’épreuve et d’être resté en vie, mais elle ne s’était jamais dit qu’Aerys la prendrait en photo a son insu. Cela ne la dérangeait pas plus que cela, mais elle hésitait a ouvrir le coffret pour y découvrir son reflet a l’époque ou elle était encore de chair et de sang : y voir aussi clairement les différences avec son corps d’aujourd’hui, même si a cet instant, elle était dans son corps le plus proche de son ancienne condition… Ce n’était pas le meilleur moment pour cela. Toutefois, l’impératrice lui offrit la possibilité d’échapper au dilemme de l’ouvrir tout de suite a l’invitant a prendre place avec elle pour aller découvrir son esprit et, par excès de prudence, ayant casser trop de chose depuis son opération, elle laissa ses censeurs l’assurer que le mobilier serait assez résistant avant de prendre place a ses côtés.

Elle brancha a son tour le câble dans son cou, au niveau de la nuque, et après un dernier baiser, elle fut transportée dans l’image mental d’Aerys durant son sommeil. Un sourire amusée se dessina sur ses lèvres tant cet environnement semblait aussi évident que l’idée de voir un poisson dans l’eau. Le pont d’un Star Destroyer, plus précisément le même modèle que celui de sa mère, le lieu qui devait incarner a ses yeux l’endroit le plus rassurant qu’elle n’avait jamais connu. Dans cet univers, les deux femmes n’étaient plus qu’un flot de donnée qui prenait forme en se traduisant en image pouvant être analysée par le cerveau d’Aerys, là ou Ymir n’avait qu’à lire les lignes de code pour savoir ce que son épouse pensait et influencer quelque peu sa propre apparence. Avec ses sous programmes, cette série immense de un et de zéro fini par prendre une image proche de celle qu’Aerys voyait : ici, elle avait toujours les cinq doigts de sa main, et en s’observant elle-même, Ymir put constater qu’elle avait désormais l’apparence d’une sorte de divinité stellaire de légende ancienne, un esprit indestructible disposant d’une puissance phénoménale. Elle croisa les bras sous sa poitrine, enfin, imita la mimique de façon numérique, avant de reprendre la « parole » pour s’exprimer.


« C’est donc ainsi que tu m’imagine, c’est amusant, je n’aurais jamais cru cela, même si je crains de ne jamais être a la hauteur de cette image, je dois admettre que c’est flatteur. Pourtant, je suis persuadée que cette image te conviendrait mieux avec les atouts dont tu dispose. Ne t’inquiète pas pour l’environnement, il n’est pas rare que l’inconscient choisisse par défaut le lieu ou l’on se considère le plus en sécurité. Dans le sens inverse, tu aurait sans doute découvert mon propre foyer lorsque j’étais enfant, entouré de ma famille avec quelques années de moins. »

Ymir s’approcha de sa future épouse et posa, toujours de façon artificielle, ses deux mains sur ses épaules. Grâce a l’échange de code entre les deux femmes, Aerys pourrait ressentir la sensation comme s’il s’agissait de vrai mains apaisantes qui étaient venu se poser sur ses épaules pour lui donner de la force, et l’Echani repris la parole afin de lui rappeler ce qu’elle lui avait dit avant qu’elles ne fassent toute deux le grand plongeon.

« N’oublie pas, c’est avant tout tes pensées qui détermine l’apparence de tout ce qui se trouve ici, tu peut même y faire apparaître ce que tu veux. Si tu le désire, je dois pouvoir l’influencer également étant donné ma nature, mais j’imagine que tu ne m’a pas fait plonger dans ton âme pour me voir la remodeler selon mes désirs pas vrai ? »


We are One [PV Aerys H.Fel] 1537109880-signature1
Aerys H. Fel
Aerys H. Fel
Administrateur
Impératrice
AdministrateurImpératrice
https://swtls.forumactif.com/

We are One [PV Aerys H.Fel] Empty Re: We are One [PV Aerys H.Fel]

Jeu 3 Aoû - 23:17
La tirade d’Ymir, suite à son apparition sur la passerelle de mon « bâtiment » ne manqua pas de me faire rougir. Il est vrai qu’à mes yeux, et ce depuis aussi longtemps que je la connaissais, elle incarnait une sorte de divinité guerrière, aussi belle que mortelle et gracieuse, face à laquelle nul ne pouvait résister. Elle incarnait en quelque sorte un idéal, un modèle qui n’était en aucun cas fantasmée mais qui, au contraire, était bel et bien réel. Par réflexe mais aussi par émerveillement, je fus tentée de laisser glisser mes doigts dans cette somptueuse chevelure dont on aurait dit qu’elle était tissée d’aurodium mais je sus m’en abstenir bien que je ne pus m’empêcher de mordiller ma lèvre inférieure. Elle était tout simplement radieuse et une partie de mon être éprouvait même le désir d’échanger plus longuement avec elle dans une passe d’arme. Quoiqu’il en soit, je pressentais que cette apparence, que mon subconscient avait sans doute choisie, ne la mettait pas nécessairement à son aise. Aussi, me fallait-il opérer quelques changements même si j’ignorais comment. Néanmoins, je pris soin de répondre à son commentaire tout en caressant du bout des doigts l’une de ces joues.

« Pourtant, mon imagination ne saurait te rendre justice. Quoique tu en dises ou en penses, tu es largement à la hauteur de cette représentation. J’irais même jusqu’à affirmer, sans l’ombre d’une hésitation, que tu la surpasses. Jamais au grand jamais, je ne serais en mesure d’égaler tes prouesses sur le champ de bataille. Tu es ma muse. Tu sais triompher de l’adversité, l’arme à la main comme nul autre dans cette galaxie. Pour ton escouade comme pour moi-même, tu es un phare qui nous guide et nous inspire. Ton regard azurée nous donne le courage nécessaire pour continuer et nous met du baume au cœur. Mieux encore, tes prunelles céruléennes promettent à nos ennemis milles tourments alors qu’à moi, elles certifient la flamme qui anime ton être ainsi que la fougue de tes sentiments. Ta chevelure de neige témoigne de ta pureté ainsi que de l’éclat de ton être. Ton audace et ta vaillance nous exhorte à te suivre où que tu iras. Ta grâce et ta beauté ne font qu’illustrer ta proximité avec ces êtres légendaires que l’on nomme les Valkyries. Tu es une déesse… »

Je rougissais un peu.

« Ma déesse. »

Je saisissais une de ses mains et déposait délicatement mes lèves dessus, puis je me redressais.

« Cela dit, j’eus été curieuse de te voir quand tu étais enfant entouré de ta famille. Je suis certaine que tu étais déjà très mignonne et sans doute un brin casse-cou. Est-ce que je me trompe ? »

Je ponctuais ma question d’un sourire malicieux avant de lui tourner le dos pour faire face pleinement à cette passerelle ô combien vide, ce qui, devant cette constatation ne manqua pas d’amoindrir quelque peu la joie que je ressentais en étant aux côtés d’Ymir. Ma chère et tendre avait beau m’assurer que cet endroit incarnait l’un des endroits où je me sentais le plus en sécurité, je ne m’y sentais pas à mon aise. Au-delà même de ce qui me semblait être une claustrophobie passagère que je ne préférais pas mentionner pour le moment, cet endroit avait perdu de son attrait désormais. Ce pont n’était que le vestige d’un monde désormais disparu et enfoui sur une géante gazeuse. C’était le monde qu’avait dirigé ma mère pendant des décennies. Hélas ! Elle n’était plus de ce monde et son absence me pesait cruellement. Aussi, revoir cet endroit me chagrinait quelque peu. Quoiqu’en dise mon subconscient, cette sécurité n’existait que lorsque ma mère arpentait de long en large ce pont. Ce n’était plus le cas. Aussi, n’éprouvais-je plus aucune affection vis-à-vis de celui-ci, je n’avais plus que des regrets. De ce fait, je comptais bien essayer de changer ce décor même si je ne savais trop comment procéder.

Ymir dût ressentir mon hésitation ainsi que mon malaise car elle n’hésita pas à se rapprocher de moi et à déposer ses mains sur mes épaules afin d’apaiser mon tumulte intérieur. Par réflexe, ma main se saisit de l’une des siennes et mon pouce en profita pour la caresser. Je fermais les yeux et régulais ma respiration comme ma douce et tendre avait pu me l’apprendre par le passé et tentais de visualiser l’objet de mes desideratas à l’instar des préconisations de l’Echani. Selon elle, je pouvais faire apparaitre ce que je désirais. Je la croyais sans peine mais ce qui me dérangeait était l’aspect non souhaité de l’exercice. De ce que j’avais expérimenté, il semblait que mon subconscient pouvait également influer sur la nature des représentations de cet espace. Or, j’ignorais ce que celui-ci risquait de faire surgir. En vérité, j’avais même peur. Peur de faire face à des démons récents. Terrifiée d’invoquer des fantômes de ce passé pas si lointain qui n’auraient de cesser de me tourmenter avec mes échecs. Pire, j’éprouvais de la crainte à l’idée de convoquer une vision cauchemardesque d’Ymir. Un spectre qui m’était apparu en cauchemar alors que je l’avais cru morte et enterrée.

Quelque peu angoissée, je me raccrochais à la main de mon âme sœur et essayais, autant que faire se peut d’occulter mes doutes et mes appréhensions pour me concentrer sur mon objectif. Néanmoins, je me sentis quelque peu obligée de commenter les propos d’Ymir sur le sujet dans un souffle qui s’apparentait plus à un murmure.


« Même si je suis la maîtresse de mon destin, tu es la capitaine de mon âme ou du moins de ce qu’il en reste. Tu es la personne qui me donne une raison d’être dans cet univers. Sans toi à mes côtés, cette âme qui anime ce corps ô combien dysfonctionnel n’est rien. Sans toi, je n’existerais pas. Seule une coquille vide demeurerait. Mon âme ainsi que mon cœur t’appartiennent et ce pour l’éternité. Tu en es la gardienne mais aussi la détentrice. Tu peux, par conséquent, la remodeler si tel est ton souhait. J’ignore quels sont tes désirs en ce domaine mais j’aimerais beaucoup que tu les partages avec moi. Après tout, nous ne formons plus qu’un en ces lieux. Et puis… » Je baissais un peu la tête. « Je ne crains que cet ersatz  d’âme défaillante ne puisse te donner entière satisfaction en l’état. Elle est irrémédiablement brisée du fait de ma folie et j’ignore comment la réparer… » Je fis une petite pause. « Si j’ai décidé  de te faire plonger dans mon âme c’est pour que nous puissions continuer à échanger l’une avec l’autre malgré mes limites physiques… C’est pour que nous ne puissions former plus qu’un, pour éviter que tu ne puisses éprouver de la solitude, pour me connecter à toi et surtout pour pouvoir te témoigner de mon amour en demeurant à tes côtés et essayer d’incarner un refuge qui saurait d’apporter de la quiétude ainsi que du soutien quand tu en éprouverais le besoin. Je désirais faire en sorte qu’en dépit des évènements et de nos conditions, rien ne puisse nous séparer et se mettre en travers de nos émotions, ma douce ».

Je laissais, sans le savoir une larme rouler le long de ma joue et tentais de me concentrer à nouveau. D’abord, afin de permettre à Ymir de se sentir plus à son aise, je me représentais son apparence lorsqu’elle était encore de chair et de sang. Je me représentais sans peine un corps d’albâtre aux formes arrogantes et prononcées, des muscles bien dessinées, des lèvres douces, un nez fin, une longue chevelure blanche ainsi qu’un regard argenté. Bien évidemment, je pris soin de revêtir ce corps, que je me représentais, d’une combinaison moulante de combat Echani qui, à l’époque, lui arrivait souvent de revêtir. Une pensée parasite me fit également songer à son droide ô combien insurmontable qui l’accompagnait à chaque instant et qui avait veillé sur elle lorsque je n’avais pu le faire. Par acquis de conscience, j’essayais également de modifier mon apparence pour adopter la même tenue qu’elle afin de pouvoir « échanger » avec ma douce et tendre si elle en éprouvait le besoin.

Vint ensuite, la conception de l’environnement. C’était là, sans nul doute, l’aspect le plus compliqué de cet exercice. Tout d’abord, il me fallait déterminer l’apparence du lieu que je désirais convoquer. Après tout, je n’éprouvais aucune envie de demeurer à bord de ce vaisseau qui n’existait plus et qui n’avait plus de sens du fait de l’absence d’une personne à son bord. Il m’en fallait un autre. Hélas ! Il n’y avait qu’assez peu d’endroits dans cette galaxie où je m’étais sentie à mon aise. Je ne pouvais décemment nous projeter dans l’espace. Cela n’aurait eu aucun sens quand bien même je m’y sentais comme chez moi. Qui plus est, me connaissant, je risquais de reproduire les conditions propres à cet environnement ce qui ne serait guère pratique. J’aurais pu tenter de me remémorer Viis. Cependant, bien que disposant de paysages magnifiques, cette planète s’était avérée être mortelle. Or, je désirais un cadre intimiste. J’éliminais automatiquement Bastion pour laquelle je n’éprouvais aucune affection. Je ne m’étais jamais sentie chez moi sur cette planète et ce palais s’apparentait plus à une prison ou à un tombeau. J’écartais également Kuat qui était le domaine de ma demi-sœur et dont les inégalités de richesse m’horrifiaient. Je faisais, enfin, une crois sur Anaxes pour la simple et bonne raison qu’il s’agissait d’une planète affiliée à la flotte. Or je souhaitais que ma partenaire se sente bien.

Au final, une seule planète correspondit à ce que je recherchais. Elle offrait des paysages magnifiques, un cadre intimiste et nous convenaient à toutes les deux même s’il était indéniable que nous n’avions pas les mêmes rapports vis-à-vis de cet astre. Il ne s’agissait ni plus ni moins que d’Eshan que je convoquais sans peine dans mon esprit. Plus précisément, je me représentais le village où était née Ymir et où j’avais eu le plaisir de me rendre à de multiples reprises. Ainsi, je me dépeignais une nuit étoilée, où l’on pouvait apercevoir des aurores boréales qui illuminaient de leurs éclats, un petit village enneigé composé de préfabriqué. Je me remémorais au loin les pics montagneux sur lesquels des flocons tombaient sans compter la présence, autour du village de quelques lacs gelés. Je tentais aussi de reproduire les différents sentiers qui composaient ce paysage bucolique entourés de sapins que j’avais eu le plaisir de contempler, en certaines occasions, depuis la passerelle de mon propre vaisseau.

Alors que j’essayais de rendre justice à la planète de naissance d’Ymir, je me mis soudainement à greloter de froid et ne pus m’empêcher, par réflexe de frotter mes bras ainsi que mes épaules nues. Cet acte ô combien simple, eut le don de briser ma concentration en me faisant ouvrir les yeux sur ce qui m’entourait soudainement. Vraisemblablement, j’avais réussi cet exercice car un village semblable à celui dont je me souvenais était présent, juste devant nos yeux. Je notais, également, pour ma plus grande surprise, la présence d’un antique navire impérial échouée sur le flanc d’une montagne et recouvert de neige. Sa présence m’interpella et m’inquiéta quelque peu même si j’essayais de ne point y accorder d’importance. Fort heureusement des bruits rapides eurent tôt fait de me rappeler que je n’étais pas seule et remarquais, non sans hausser un sourcil, que j’avais « réussi » à invoquer le droide d’Ymir dans cette représentation. Celui-ci ne pouvait s’empêcher de tourner tout autour de nous et de se rouler dans la neige.


Je me tournais dès lors vers Ymir qui, avait retrouvé son apparence d’autrefois avec la mine contrite.

« Satisfaite ? Je crains de ne pouvoir faire mieux pour le moment. J’admets que je me serais passée de sa présence mais il semblerait que mon propre esprit soit d’humeur à me jouer des tours comme en témoigne d’ailleurs cet antique navire de guerre. J’ose espérer, toutefois, avoir retranscrits correctement les caractéristiques de ton village natal même si sans ses habitants et ta famille, il doit te sembler bien morne. N’hésite pas à corriger cela si tel est ton désir ou à nous emmener ailleurs si tu le préfères, chérie. Après tout, peut-être souhaitais-tu voir une autre planète après avoir passé 6 mois sur Eshan ? »

Je me rapprochais d’elle et me blottissais contre elle autant pour profiter de la chaleur que lui octroyait ce corps « de chair et de sang » que je lui avais imaginé mais aussi pour qu’elle puisse profiter de la mienne. Quand bien même, était-elle habituée à ces climats rudes, j’aspirais à ce qu’elle puisse, en ressentant ces différentes sensations, s’estimer vivante. C’était sans doute maladroit de ma part de souligner ce qu’elle avait perdu mais je craignais qu’en faisant l’inverse, je ne la poussa à considérer qu’elle n’était qu’une machine, un objet, ce qui n’était pas vrai à mes yeux. Elle était aussi vivante que je l’étais, voire même plus.

Grelotant toujours quelque peu, je laissais échapper de la buée à chacune de mes respirations et regardais attentivement mon Echani alors qu’elle semblait bien songeuse et que j’eus déposée ma tête sur son épaule et caressais de ma main son dos pour l’aider à se détendre. En cet instant, j'étais la femme la plus comblée de cette galaxie. Chaque pore de mon être exultait de joie et de bonheur à l'idée de pouvoir être accompagnée de sa chère et tendre sur sa planète natale, aussi factice soit cette balade. Pour rien au monde, je n'aurais voulu remplacé cet instant et en venais à espérer, bien naïvement, que celui-ci dure éternellement.


«  Que dirais-tu d’une petite ballade nocturne dans ton village ? Cela te permettrait de me dire ce que je peux améliorer dans cet échange numérique… Et puis qui sait, peut-être apprendrais-je de nouveaux secrets au sujet de ton adorable personne, que j’ignorais encore…comme le fait que certaines de tes mèches sont ébouriffées le matin ce qui te donne un petit air mignon de sauvageonne. »

Je lui adressais un petit sourire narquois avant de contempler à nouveau ce paysage qui bien que dépourvue de vie me séduisait énormément au point que j’en vins à prendre un air sérieux et à avoir ces paroles.

« J’ignore de quoi l’avenir sera fait mais ce dont je suis certaines c’est qu’une fois cette guerre terminée, c’est avec joie que j’abdiquerais et que j'accepterais de passer le reste de ma vie ici, avec toi à mes côtés. » Je resserrais mon étreinte. « C’est le seul endroit que je connaisse où j’ai le sentiment d’être la bienvenue… Cela te conviendrait-il ? »


We are One [PV Aerys H.Fel] 15243310
Ymir König
Ymir König
Impératrice Consort / Générale de la 501ème Légion
Impératrice Consort / Générale de la 501ème Légion

We are One [PV Aerys H.Fel] Empty Re: We are One [PV Aerys H.Fel]

Sam 12 Aoû - 18:40
« Nous nous battions parfois c’est vrai, plus souvent qu’on ne pourrait le croire. Mais c’était davantage un jeu qu’autre chose : l’on voulait mesurer nos progrès respectifs, et l’on s’exprimait déjà mieux de cette façon. Mère nous grondait, mais elle se contentait la plupart du temps de surveiller pour les choses ne dégénèrent pas, car elle savait qu’au fond de nous, nous avions besoin de nous exprimer de cette façon. C’est une famille Echani comme une autre en quelque sorte. »

Un sourire amusée traversa les lèvres d’Ymir en fouillant dans sa mémoire pour retrouver ses souvenirs. La mémoire humaine avait du mal a former des images, l’on était simplement capable de former des phrases, mais maintenant qu’elle était numérique, elle pouvait se remémorer parfaitement chaque détails. Pourtant, dans ce monde, même les émotions, les ressentis, pouvaient se transformer en information et être parfaitement traduite. Aerys avait fait un choix judicieux en utilisant cette option, jamais elle ne s’était sentie plus proche de sa « vie d’avant » que maintenant. Il n’y avait que peu de doute que les sentiments très fort qui l’unissait a sa future épouse jouait dans cette sensation, être avec elle lui procurait toujours une sensation particulière, mais le cadre jouait également en sa faveur : ici, les données semblaient se synchroniser davantage et représenter mieux les sensations de son corps de chair et de sang. Elle aurait sans doute put l’expliquer de façon rationnelle si elle l’avait souhaitée, mais elle n’en avait guère envie en cet instant, la seule chose qui l’intéressait, c’était de pouvoir profiter de l’instant présent, sans rechercher pour autant a y trouver la vérité la plus dure et froide. Un moment de faiblesse ? Sans doute, mais au vu des questions torturant son esprit numérique, qui pourrait lui en vouloir de rechercher a préserver une sensation rassurante, même composée de un et de zéro ?

Mais la façon dont elle la percevait l’amusait davantage alors qu’elle se souvenait elle-même des difficultés qu’elle avait ressentie pour rester au niveau. Ymir avait disposer de l’avantage de l’expérience : elle connaissait le champ de bataille, se reposait sur une équipe fiable et solide et savait presque de façon instinctive comment se comporter. Mais Aerys apprenait vite, elle était aidée par la Force, un pouvoir qui échapperait définitivement a la compréhension de sa future épouse, et qui lui permettait de composer nombre de ses handicaps. Elle était convaincu qu’avec quelque mois de plus, l’Impératrice l’aurait sans doute surclassée, car au bout d’un moment, les avantages dont elle disposait se seraient montrer plus puissant que l’expérience et le flair de la guerrière Echani. Mais visiblement, elle avait représentée un véritable défi qui avait sembler a la hauteur de l’impératrice, qui avait finalement elle-même eue la sensation de ne pas être capable de l’atteindre. L’on disait que l’amour rendait aveugle, c’était sans doute vrai dans ce cas, mais c’était tout de même flatteur. Elle aurait aimée être capable d’être réellement une divinité guerrière, elle aurait put sauver plus de soldat ce jour là, et ne pas commettre l’erreur de trop en recherchant a trop en faire. Mais il était trop tard pour faire machine arrière et maintenant, plus que jamais durant son existence, elle avait une chance d’être capable de faire honneur a cette image.

Ici, elles étaient reliée par un lien qui ne pourrait plus jamais être aussi fort dans le monde réel, peu importe la façon dont elle souhaitait le construire. Ymir ressentait bien le mal-être de sa compagne, et cela jouait en partie sur son propre moral. Mais elle devait être un modèle et un exemple. Elle semblait prête a la laisser remodeler jusqu’à son âme, mais l’Echani secoua la tête, tout en glissant sa main libre sur sa joue pour venir ramasser la larme qui y coulait. Lorsque l’on aimait réellement quelqu’un, on l’acceptait avec ses qualités et ses défauts. Essayer de changer quelqu’un pour qu’il corresponde davantage a sa propre vision de la perfection n’était tout simplement pas digne d’être nommé « l’amour », cela, la jeune femme en était convaincu. Elle pouvait en revanche essayer de l’aider a réparer cette âme blessée qui la tourmentait tant, mais cela ne signifiait pas qu’elle pourrait, telle une divinité, être capable de tout arranger en faisant usage de son nouvel esprit numérique. Aerys allait devoir, elle aussi, faire du chemin pour retrouver la confiance et savoir ce qu’elle désirait réellement faire. Après tout, pour la première fois, elle était privée de repère sur lequel se reposer. C’était peut-être pour cela qu’elle était prête a la laisser faire sans discuter, afin de conserver au moins un repère.


« Blessée ou conquérante, hésitante ou assurée, admirable comme en plein doute, je t’aime comme tu est et cela ne changera jamais. Si j’essayais de te remodeler de la façon qui me semble le plus juste, peut-être serais-je capable de t’apporter un peu de repos, et de te faire correspondre davantage a mes désirs, mais alors, je ne serais plus digne d’affirmer que je t’aime, car seul les indignes changent ceux qu’ils aiment pour les faire correspondre a leurs désirs. Cela ne signifie pas que je refuse de t’aider a réparer ton âme, bien au contraire, mais que la première personne a devoir faire cet effort, cela ne peut être nul autre que toi. Mais soit certaine que je serais toujours derrière toi pour t’encourager ou t’inspirer, pour t’aider a te relever a chaque fois que tu trébuche, pour te protéger a chaque fois que quelque chose te menacera, peu importe la nature de cette menace. Pourquoi ? Parce que je t’aime, et rien ni personne dans cette galaxie ne pourra jamais changer cela, soit en certaine. »

Finalement, Aerys trouva la force de se concentrer pour imaginer un décors plus agréable pour le couple, quelque chose qui n’évoquerait réellement aucun mauvais souvenirs ou regret. Et ce fut le village d’enfance d’Ymir qui remporta le choix de l’Impératrice, avec le froid et ses pré-fabriqué fonctionnel, ainsi que les magnifiques aurore boréale que l’on pouvait y observer. Ce n’était pas vraiment le cadre le plus idyllique que beaucoup imagineraient, le romantisme étant bien plus souvent associé a la plage et au soleil qu’à la glace et la nuit sur le planète froide, mais les deux femmes avaient toujours trouver le cadre simple et honnête d’Eshan magnifique, un véritable havre de paix loin de la guerre, de la politique impériale et des intrigues, des insultes et des résistances diverses. Pour l’occasion, Ymir retrouva l’apparence qu’elle avait de son vivant et même le droïde fini par faire une apparition, ce qui ne manqua guère d’arracher un sourire amusée a la générale face a son comportement toujours enjoué. La seule chose qui fut une surprise dans le décors fut l’antique silhouette d’un Star Destroyer d’un âge que les deux femmes n’avaient jamais connu échoué derrière le village. Il serait accessible si les deux femmes souhaitaient s’y rendre, mais le moment n’était sans doute pas encore venu. L’épave venait sans doute d’une pensée résiduelle, peut-être un modèle admirée par l’impératrice durant son enfance, ce qui expliquerait sa présence dans le cadre.

Aerys, qui ressentait le froid et se mis a trembler, repris la parole en s’excusant si elle avait manquer certains détails. Certes, il manquait les habitants, mais elle ne connaissait sans doute pas tout le monde et elle avait déjà fournit un effort pour retranscrire tout ceci de la façon plus juste possible. D’une certaine façon, Ymir pouvait l’aider a compléter sa vision, après tout, c’était son village de naissance et elle venait d’y passer plusieurs mois en rééducation. Cela lui ferait sans aucun doute du bien de pouvoir raconter toutes ses anecdotes d’enfance, une façon de pouvoir se reconnecter avec ses propres souvenirs, de se les réapproprier après avoir subit tant de changements en si peu de temps. Elle n’avait jamais écarter de son esprit que la guerre pouvait lui faire tout perdre, que la mort était toujours très proche sur un champ de bataille et pouvait la frapper du jour au lendemain, mais elle n’y pensais jamais réellement trop non plus, car au combat, la peur paralysait rapidement et son enfance lui avait appris a la mettre de côté. Mais elle avait réalisée tout ce qu’elle avait perdu durant sa rééducation, un travail qu’elle n’aurait jamais avoir a faire sans la cybernétique… Oui, Aerys était peut-être blessée, mais pour elle aussi, cette expérience avait quelque chose de réconfortante.

Lorsqu’elle vint se blottir contre elle, la générale enlaça avec douceur sa future femme, laissant une main douce caresser tendrement sa chevelure. Rien ne pressait ici, même le passage du temps pouvait être relatif, et se reconnecter ainsi leurs faisaient a toute deux énormément de bien. Comme si elle lisait dans son esprit, elle lui proposa de faire une balade dans le village pour pouvoir en apprendre plus, ajoutant qu’elle souhaitait, une fois la conquête de la galaxie terminée, abdiquer pour pouvoir finir son existence ici a ses côtés. Oui, c’était une perspective agréable, même si après trois siècles de guerre, il semblait très optimiste et peu probable que la fin de la guerre et la victoire finale se réalise de leurs vivants. Mais Ymir souhaitait la rendre plus solennelle encore, faire de ce lieu un lien indestructible entre elle, le symbole que leur union était réelle et éternelle. Elle saisit ses joues délicatement afin de ramener son visage devant le sien, lui offrant un sourire tendre et sincère, avant de reprendre la parole.


« Faisons nous simplement la promesse : quoi qu’il arrive, si nous devons être séparée par quoi que ce soit, retrouvons nous ici. Ce sera notre refuge, celui ou personne ne pourra nous atteindre et nous vivrons heureuse, peu importe les obstacles que nous pourrions affronter, qu’en dit-tu ? »

Elle déposa un tendre baiser sur ses lèvres, juste parce qu’elle en avait envie et que le moment semblait s’y prêter, puis la laissa répondre de la façon dont elle le souhaitait. A regret, elle desserra l’étreinte et s’éloigna, mais garda la main dans la sienne afin de pouvoir démarrer la visite guidé du village. Celui-ci n’était pas si grand, mais a chaque carrefour ou coin de rue, Ymir raconta une anecdote, qu’elle soit de son enfance, quand elle avait du courir pour échapper au courroux d’un père de famille peu ravi d’avoir vu sa fille perdre en duel contre l’aînée pour une raison futile, ou encore parler des fêtes folklorique du village durant les journées les plus froide, avec des défis aussi idiot qu’aller se baigner dans l’eau gelé par exemple. Chaque anecdote s’accompagnait d’une représentation en image du passé, ou Aerys pouvait donc voir Ymir enfant ou adolescente avec sa famille, dans les moments drôles, joyeux, ou plus sombre. Il y eu aussi les cérémonies d’hommage après les décès, la façon de rendre les corps a la terre d’Eshan ou a la mer pour ceux qui se sentaient davantage connecter a cette dernières, les discussions animées, les formes de salutation particulière ou l’on croisait le poing pour se dire bonjour, tout ce qui faisait le charme de la communauté, mais aussi des moments plus intime, ou elle se montra seule observer les aurores boréales, rêvant a partir dans l’espace pour prouver que les Echani étaient toujours les plus grand guerrier de la galaxie.

Elle se stoppa devant sa propre maison, illustrant son départ. Elle savait que sa mère en serait blessée, mais son désir d’aventure et de conflit, le besoin de s’affirmer et le désir de suivre les pas de sa mère qu’elle aimait tant avait pris le dessus sur le fait de suivre ses conseils sur le fait de se tenir éloignée de l’armée. Elle pouvait dire qu’elle avait pris la bonne décision, sans cela, elle n’aurait jamais rencontrer Aerys, mais elle n’aurait jamais croiser la mort non plus… Pourtant, elle n’avait aucun regret, elle était toujours convaincue d’avoir pris la bonne décision et tout ce qu’elle avait vécu en valait la peine. Elle fini toutefois par se retourner vers la silhouette du vieux Destroyer et le pointer du doigt tout en sentant le droïde, qui l’avait suivi tout du long, venir gratter son pied. Elle l’ignora, pour l’instant, avant de reprendre la parole.


« Ce modèle, c’était l’un des préférés de ton enfance ? Pourquoi l’on irait pas y jeter un œil ? »


We are One [PV Aerys H.Fel] 1537109880-signature1
Aerys H. Fel
Aerys H. Fel
Administrateur
Impératrice
AdministrateurImpératrice
https://swtls.forumactif.com/

We are One [PV Aerys H.Fel] Empty Re: We are One [PV Aerys H.Fel]

Dim 20 Aoû - 20:39
Attendant patiemment sa réponse, je fermais les yeux et poussais un soupir d’aise alors qu’Ymir caressait tendrement ma chevelure. Tel Scipio, j’eusse appréciée de demeurer ainsi pendant des heures blottie contre celle que j’aimerais pour l’éternité. Pour la première fois, depuis bien longtemps, je me sentais en sécurité. Mieux ! Je me sentais en paix et surtout heureuse. Rien dans cette galaxie n’aurait su me faire plus plaisir que ce que j’étais en train d’éprouver en cet instant qui me rappelait ô combien cette Echani m’était indispensable. Cette simple présence à mes côtés, qu’elle fût de chair et de sang ou de métal et de fil ou même de données comme c’était le cas actuellement, suffisait amplement à m’emplir de volupté. Même si plus rien ne serait comme avant, même si Catherine était décédé, que mes frères m’avaient trahis, que j’avais tenté de mettre fin à mes jours et que surtout Ymir avait failli mourir, j’étais convaincue que tant que nous demeurerions ensemble, telles deux étoiles jumelles, rien ne saurait constitue un obstacle. Ce petit bout de femme parvenait à elle seule à incarner diverses notions.

En effet, elle était mon roc c’est-à-dire celle qui veillerait à ce que je demeure, malgré mes difficultés, ancrer dans cette réalité et qui veillerait à ce que mes angoisses ne prennent pas le pas sur ma sanité mentale et physique. Cette Valkyrie incarnait à la fois la lame qui pourfendait mes ennemis mais également le bouclier qui me protégeait de leurs représailles. Elle symbolisait un phare qui guidait les armées vers la victoire mais aussi celui qui parvenait sans le moindre effort à éclairer mes doutes et à me ramener sur le bon chemin. Elle personnifiait une muse…ma muse qui m’inspirait dès lors que j’essayais de m’entrainer ou que j’échafaudais un plan de bataille. Mais surtout, Ymir était mon âme sœur. Celle pour qui j’étais prête à mettre la galaxie à feu et à sang ne serait-ce que pour la voire sourire. Celle pour qui j’étais déterminée à abdiquer si elle en formulait le vœu. Celle pour qui j’irais jusqu’à décrocher les étoiles dus-ai-je me brûler dans la procédure. Elle était tout pour moi…

Comme j’étais tout pour elle alors que je saisissais pleinement le sens des paroles qu’elle avait prononcé quelques instants auparavant. Ces dernières me touchaient profondément et m’avaient fait rougir comme jamais auparavant. En dépit de mes doutes, de mes erreurs et de mes imperfections, elle ne cessait de m’assurer de son amour pour moi…la simple petite humaine qu’elle avait connue comme étant la princesse de Bastion. Bien qu’elle eut des désirs et le pouvoir de me remodeler selon son bon plaisir, elle ne voulait pas franchir le pas car elle m’affectionnait telle que j’étais et non telle que je pourrais être. A ses yeux, une telle modification de sa personne aurait été contraire à la nature des sentiments qu’elle éprouvait à mon égard. Pire ! Un tel acte aurait trahi l’essence même de notre relation.

Et encore…ce qui m’avait le plus stupéfié avait été son dévouement inconditionnel envers moi quand bien même actuellement je n’étais plus au top de ma forme et que mon ersatz d’âme ne cessait d’être tourmenté par des fantômes que je ne savais trop comment affronté et qui, en plus, me terrorisait. Elle ne souhaitait pas régler, en un claquement de doigt, ce problème qui obscurcissait mes journées mais, au contraire, elle émettait le désir de me soutenir… de me tendre la main quand j’avais le sentiment de chuter dans d’indicibles ténèbres. En somme, elle me faisait la promesse d’être toujours là pour moi. Cette simple proclamation avait suffi à balayer toutes mes incertitudes et à m’émouvoir comme jamais auparavant. Bien que je n’eusse préféré rien dire de peur de ruiner cet instant, je lui fis la promesse silencieuse de toujours veiller sur elle quand bien même ce fut au prix de ma vie. Par ces simples mots, elle me démontrait encore une fois que non seulement, elle avait toujours une âme et qu’elle était par conséquent un être vivant contrairement à ce que certaines mauvaises langues prétendaient mais qu’en plus cette âme qui avait manqué disparaitre sur Cato Nemoidia méritait d’être préservée tant elle était pure et innocente.

Perdue dans mes pensées, je sursautais et rougissais quelque peu lorsque ma future épouse se saisit de mes joues et me fixa avec ses yeux argentés et me sourit avant de me faire une proposition à laquelle je ne m’attendais pas. Ymir me suggérait l’idée que ce petit village devienne un sanctuaire…un lieu où nous pourrions nous retrouver toutes les deux si jamais le destin venait à nous séparer. Mieux, elle mit en avant le fait que ce lieu puisse incarner un refuge où nous pourrions vivre heureuses. Bien que ce souhait me semblait fort charmant et me prenait quelque peu au dépourvu tant cette localité incarnait le jardin secret d’Ymir, je ne manquais pas, par instinct, d’enserrer l’Echani avec mes bras tel une enfant avec sa peluche favorite. Il était absolument exclu que le destin nous sépare à nouveau ! Je m’y refusais ! Je ne voulais pas la perdre. PAS ENCORE. Jamais je ne laisserais quiconque m’arracher Ymir. Pas les Moffs, pas l’Empire, pas Darth Ankh, pas les Jedi, pas la République…pas même la Force ! Quoiqu’en dise l’Echani, je refusais qu’une telle réalité puisse voir le jour. Je l’en empêcherais… Dus-je finir comme mon ancêtre Anakin Skywalker. Je ne pouvais pas l’accepter. Mon esprit ne parvenait pas à le conceptualiser. Néanmoins, je gardais tout ceci pour moi-même même si j’affermis quelque peu ma prise sur ma Valkyrie.

Celle-ci dût sentir mon appréhension car elle déposa un tendre baiser sur mes lèvres. Le contact si doux et pourtant si froid de sa bouche contre la mienne me fît frissonner de plaisir et me poussa à l’accentuer. Ce contraste thermique faisait partie de son charme et soulignait à quel point sa présence m’avait manqué. Je luttais avec moi-même pour ne pas me laisser emporter par la flamme du désir que j’éprouvais pour cette femme pour la faire tomber dans la neige et lui démontrer toute l’affection que je ressentais pour elle et combien j’étais attachée à elle. Le moment n’était guère bien choisi. Qui plus est, je ne voulais pas brusquer la situation. Nous avions toutes les deux changé… et nous ne retrouvions qu’à peine. Nous devions nous redécouvrir…nous réapprivoiser… quand bien même mon corps se languissait de ses caresses. Je me fis donc violence pour réprimer le feu qui avait pris naissance dans mon bas-ventre ainsi que les frissonnements du fait de ma fébrilité.

Reprenant mon souffle non sans prendre la peine de glisser une de mes mains le long de la joue d’Ymir et d’afficher un sourire éclatant et surtout ravi, j’essayais de mettre de l’ordre dans mes pensées pour pouvoir répondre à sa demande tout en évitant de lui souligner ma détermination à faire en sorte que cette réalité qu’elle évoquait ne puisse jamais voir le jour tant elle m’était insupportable. Fixant ses yeux du regard et adoptant un air sérieux, je me saisis de ses deux mains, déposais un baiser sur chacune d’entre elle et lui répondit de manière solennelle.


« Je suis bouleversée et très honorée à l’idée que tu veuilles partager cet endroit…ton sanctuaire…ce lieu qui signifie tant pour toi, où tu as d’ailleurs fait tes premiers pas, avec moi. » Je souris tristement. « J’aurais aimé pouvoir en faire de même. Mais… oui ! Je te fais cette promesse : si pour une raison que j’ignore, nous devions être séparées, que ce soit dans cette vie ou dans une autre, je m’engage à te rejoindre ici et à t’attendre le temps qu’il faudra dans ce petit paradis. D’une manière ou d’une autre, je m’assurerais de pouvoir revenir vers toi, ici. Sois-en certaine ! Rien ne m’en empêchera que ce soit la Force ou même ton droide ! J’emporterais toujours cette promesse avec moi. »

Eprouvant une forme de regret alors qu’elle desserait son étreinte, Ymir me prît par la main et m’emmena visiter son village. Le spectacle hivernal que celui-ci m’offrait, m’enchantait au plus haut point. La neige recouvrait chaque surface, transformant le paysage en un monde de blanc étincelant. Les flocons virevoltaient lentement du ciel, créant une sorte de danse douce et silencieuse qui semblait suspendre le temps et inscrire ce village dans une forme d’éternité. Les toits des maisons étaient coiffés d’un épais manteau neigeux, tandis que les branches des quelques arbres que nous apercevions ployaient sous le poids de ce voile neigeux ce qui n’était pas pour me déplaire. En un sens, tout me paraissait être emplis d’une magie qui, pour le spectateur, promettait milles merveilles. Mieux ! Cette fine couche de neige sur les toits, ces gouttières gelées ainsi le léger craquement qui suivait chacun de nos pas parvenait à m’apaiser, de pleinement laisser tomber le masque…d’accepter d’être vulnérable…de n’être qu’Aerys et non une Impératrice ou un Commandeur suprême. A chaque foulée, je me délestais un peu plus du fardeau que je trainais sur les épaules tel un boulet à mes pieds. Chaque bouffée de cet air glacé me donnait le sentiment d’être purifiée. Chaque expiration générait un nuage de vapeur blanche ce qui contribuait à me faire retomber en enfance tant je ne pouvais m’abstenir de répéter cet exercice et d’éclater de rire. J’étais tout simplement aux anges.

Nous pénétrâmes dans ce village ensemble et laissais ma moitié me guidait alors que nous parcourions les quelques rues présentes en ces lieux. Ces dernières formaient des sentiers sinueux qui n’étaient pas dénués de charme. Bien que je n’aie su reproduire les habitants de cet endroit au sein de cette simulation, les fenêtres de chaque maison dévoilaient un intérieur chaleureux et douillet au sein duquel toute la famille pouvait se retrouver et partager ainsi des moments précieux qui constitueraient des souvenirs inestimables. J’avais beau savoir que rien de tout ceci n’était réel. Et pourtant je les enviais. Je n’avais jamais eu l’occasion de connaître de tels instants empreints de simplicité, de sérénité et de sincérité. J’eusse aimé au moins, une fois dans ma vie, vivre de telles circonstances. Je levais mes yeux vers Ymir quelque instants. Peut-être le pourrais-je. Avec cette femme. Ici. Peut-être la Force pourrait-elle-même finir par me permettre d’avoir une descendance avec laquelle nous séjournerions ici, tous ensemble dans la joie. C’était une illusion. Je n’en avais que trop conscience… et pourtant ! Pourtant mon cœur ne manquait pas de caresser ce doux rêve et d’espérer que celui-ci devienne réalité…ce qui ironiquement berçait également mon âme d’une langueur monotone.

Pourtant, malgré cette « présence », ce village était voilé par un silence ô combien apaisant seulement troublé par les quelques oiseaux qui tentaient de s’abriter sous les toitures. Ce silence fût accompagné par la douce voix de ma compagne qui, comme si elle eut perçu le fil de mes pensées, évitait de parler trop fort. Celle-ci me confia quelques anecdotes qui furent accompagnées, pour ma plus grande stupeur et ma plus grande joie, par la matérialisation des souvenirs associés à ces histoires. Moi qui croyais jusqu’à présent que seul l’espace incarnait un océan de promesses infinies ! Quelle idiote je faisais ! Certes, je savais que tout ceci n’était pas réel…pourtant que l’on puisse user de cet univers virtuel pour donner vie à ses souvenirs et à des personnes disparues le temps d’un moment me semblait presque tenir du miracle. Oh, je n’ignorais pas que je ne devais pas laisser mon âme et mes désirs prendre racine en ces lieux au point d’en oublier tout sens des réalités… Connaissant Ymir, elle risquait même de me prévenir d’éviter de trop verser dans la nostalgie de peur que je m’y perde et je ne choisisse la voie de la facilité au lieu de faire face à mes démons… Mais le temps d’un instant…céder à la tentation me paraissait être judicieux… Pas maintenant mais…un jour…peut-être.

Voir mon Echani aussi jeune s’enfuir pour échapper au courroux d’un père de famille me fit rire aux éclats et me poussa à déposer ses lèvres sur sa joue pour signifier à quel point j’étais fière d’elle en un sens. Je reconnaissais bien là la femme que je comptais épouser. Toujours à vouloir affronter quelqu’un afin de s’améliorer. Tant d’innocence et de fougue m’amusaient. Mieux ! Elles me firent regretter de ne pas être née sur cette planète et ne pas avoir connu une vie aussi simple. Au regard de l’âge qu’elle avait, j’avais dû suivre de multiples leçons auprès de divers précepteurs … Certes j’affectionnais beaucoup les cours prodigués par ma tutrice Echani mais j’avais eu en horreur ceux dédiés à l’étiquette. Fut un temps, j’avais été aussi spontanée que cet enfant mais…le fait d’appartenir à la dynastie régnante avait eut tôt fait de m’arracher mon innocence et d’apposer une marque indélébile sur mon corps.

Je vis également ma petite Valkyrie prendre part à quantité de défis pour le moins idiot qui me rappelèrent mes propres excursions lorsque j’étais enfant et que je tentais d’échapper à mes tuteurs en rejoignant la salle d’arme des chevaliers impériaux. La contempler en train de se baigner dans l’eau malgré la température fît battre d’autant plus fort mon cœur qui fondait devant un tel tableau. Effectivement, sous la lumière argentée de la pleine lune, émergeait, devant moi une vision de pureté et de grâce comme je n’en avais jamais vu. L’eau sombre et froide semblait caresser les délicieuses courbes de ma future épouse avec une tendresse presque mystique. Chaque goutte d’eau qui parsemait sa peau d’albâtre ressemblait, à s’y méprendre, à une étoile fugace. Ses délicieuses formes, quant à elle, étaient moulées par les reflets lunaires et laissaient à penser qu’une déesse avait pu les sculpter…comme si mon âme sœur eut été une magnifique sculpture. La lueur douce de la lune, caressait ses épaules et dessinait des ombres subtiles dans les creux des clavicules, que je me retenais à grand peine de vouloir dévorer en cet instant.

Bien que ses courbes délicates et le nacre de sa peau faisait d’Ymir une véritable nymphe, ses bras doucement déployés faisait d’elle un ange…mon ange ! Mais ce qui me captiva le plus fut son regard. Les reflets dansants dans ses yeux argentés, pareils à des étincelles étoilées, révélaient le mystère de son âme soit celui d’une beauté intérieure dont l’esprit brillait avec une intensité fascinante. Cette splendide peinture me faisait rester coi…jusqu’à ce que je me tournasse vers Ymir, quelque peu gênée et rougissante…


« Je sais que tout ceci n’est pas réel…mais accepteras-tu de relever à nouveau un tel défi ? Pas maintenant mais…ultérieurement…»

Nous continuâmes notre petite promenade qui fût ponctué par l’apparition d’autres souvenirs. Certains étaient joyeux, d’autres étaient drôles et certains étaient plus sombre. Du fait qu’il s’agissait de la mémoire de ma compagne, je ne manquais pas de lui serrer la main afin de lui témoigner mon soutien quand bien même tout ceci appartenait au passé. J’eus même l’opportunité d’assister aux cérémonies funéraires qui me rendirent quelque peu curieuse. Autant, je savais que la plupart des cultures galactique pratiquent la mise en terre des dépouilles, autant j’ignorais totalement que les Echani pouvaient laisser les restes de leur proche être emportés par la mer. Il y avait une sorte de beauté dans cet acte en dépit de la tragédie que je parvenais moi-même à comprendre. Après tout, il n’était pas rare que certains officiers ou personnel de la flotte préfèrent que leurs corps soient déposés dans l’espace afin que ceux-ci puissent naviguer parmi les étoiles et ce pour l’éternité. Bien que sa nature ait irrémédiablement changer et ne désirant pas manquer de tact, je me demandais quelle aurait été la préférence d’Ymir à ce sujet et prenait véritablement conscience de la portée de mes actes.

Certes, je lui avais permis d’échapper à la mort et lui avais offert la possibilité de demeurer à mes côtés…mais je l’avais aussi condamné à l’immortalité. Elle devait le savoir et pourtant elle ne m’en avait rien dit. J’ignorais totalement ce qu’elle ressentait ni ne parvenais à pleinement saisir les intrications que revêtait une telle éternité. L’avait-elle seulement souhaitée ? Si nous parvenions à la victoire, que se passerait-il pour elle ? Que lui arriverait-il dès lors que je disparaitrais ? Après tout, contrairement à mon Echani, j’étais mortelle. Tôt ou tard, je finirais par rejoindre la Force. Un jour, je mourrais et, par la même occasion, l’abandonnerait. Or la pensée de la savoir seule et isolée m’angoissait. La connaissant, je savais qu’elle me rétorquerait que sa famille serait toujours là pour la soutenir mais c’était une illusion. Tout comme moi, ils finiraient par périr… Chaque personne de cette galaxie, qu’elle aurait côtoyée et choyée, disparaitrait… et elle perdurerait…seule…perdue dans un océan de noirceur sans personne pour la soutenir excepté ce droide qui la suivait.

Cette pensée…cet avenir qui deviendrait bien trop rapidement le présent, me faisait horreur. La laisser ainsi isolée pour l’éternité était, à mes yeux inacceptables. Par conséquent, comment pouvais-je procéder pour que ce ne soit pas le cas ? Je pouvais très probablement essayer d’arracher les secrets de Darth Ankh. Elle se métamorphosait assez « souvent » mais elle demeurait vivante et bien portante. Même si cela m’exaspérait de devoir le reconnaître, elle était bien éternelle. C’était une solution mais je doutais que ma compagne apprécie que je fasse usage d’un tel procédé sans nul doute relié à la pratique obscure de la Force. Pour ma part, je n’avais que faire que la solution ait attrait au côté obscur ! Tant que cela me permettait de veiller sur elle, j’étais prête à faire ce sacrifice ! Sinon, il y avait bien une autre solution mais elle me faisait peur…Subir le même traitement qu’Ymir et numériser mon âme étaient tout à fait à ma portée. Cependant, j’ignorais ce qu’elle penserait d’un tel acte ? M’en voudrait-elle d’abandonner ainsi, un jour, mon enveloppe charnelle pour devenir comme elle ? Ne cherchera-t-elle pas à m’empêcher de commettre un tel acte ? Je ne le savais pas…et pourtant il fallait que j’agisse. C’était impératif !

Je me fis donc la promesse silencieuse de prendre les mesures nécessaires pour « préserver » mon existence afin de ne jamais l’abandonner et de la condamner pour ainsi dire à l’oubli. Et puis peut-être qu’une telle transformation me permettrait d’accomplir les objectif que je me suis fixée vis-à-vis de l’Empire. Bien qu’il était totalement exclu que je règne ad vitam aeternam, je savais que certaines réformes nécessiteraient beaucoup de temps…bien plus que mon espérance de vie ne le permettrait même avec la Force ! Et encore…je partais du principe qu’en vieillissant, je ne sois pas atteint de sénilité. Peut-être pouvais-je converser de ce sujet avec Basca. Après tout, si mon père l’avait nommé à ce poste c’est qu’elle devait être digne de confiance… J’ignorais cela dit qu’elles étaient les procédures qu’il fallait suivre. En revanche, je savais qu’il me faudrait renoncer à la Force… Non que ce fut dérangeant en soi. Même si j’essayais de demeurer droit dans mes bottes, j’affectionnais assez peu l’idée qu’elle puisse me dénaturer ou déterminer quelle serait ma destinée. Abandonner ces pouvoirs ne serait qu’un maigre sacrifice en comparaison de ce que je cherchais à préserver.

Un autre souvenir se manifesta et m’amusa quelque peu tant il s’avérait particulièrement familier à mes yeux même si je n’en disais rien afin de ne pas briser le silence ambiant et de savourer cet instant ô combien poétique. En effet, sous mon regard, une version d’Ymir, plus jeune, était là isolée. Son attention était tournée vers le ciel et plus précisément vers le spectaculaire tableau qui s’étendait au-dessus d’elle. Les aurores boréales dansaient dans un ballet céleste, des trainées de couleurs chatoyantes qui semblaient peindre des rêves éphémères teintés de gloire sur la voûte céleste. C’était une image digne d’une peinture devant laquelle magie et harmonie s’entremêlaient pour former un tout qui me laissait tout simplement sous le charme. Chaque reflet de ces aurores semblait dévoiler un monde caché, une réalité où cette future guerrière pourrait réaliser ses rêves les plus fous. Celle-ci était d’ailleurs totalement hypnotisée par leur beauté sauvage et insaisissable, comme j’avais pu l’être lors de ma première visite en ces lieux. Je parvenais, sans peine, à percevoir les pensées de cette vision du passé. Elle rêvait d’aventures au-delà des horizons, de voyages interstellaires à travers les confins de la galaxie où elle pourrait livrer de magnifiques combats telle une ode à la gloire du peuple Echani. Ses rêves étaient tissés dans les lumières du ciel et en cet instant, elle devait se faire une promesse à elle-même : celle de les réaliser un jour.

Dans le fond, dans cette solitude contemplative que je ne comprenais que trop bien, alors que les aurores boréales continuaient leur ballet céleste, elle était à la fois une observatrice émerveillée et une guerrière nourrissant des aspirations pour le moins audacieuse . Nous étions les seules à être les témoins silencieux de cette communion.

Enfin, nous arrivâmes devant sa maison puis Ymir s’arrêta ce qui me poussa à lever la tête vers elle d’un air interrogateur alors que son fidèle compagnon trouvait le moyen de heurter l’une de mes jambes avec sa maladresse coutumière. Alors que j’étais persuadée que nous allions rentrer à l’intérieur de sa demeure, ma douce et tendre Echani préféra m’illustrer son départ ce qui me frappa. Je pus voir ma Valkyrie quitter le cocon familial et ce dans l’objectif de rejoindre les rangs de l’armée impériale. Je pouvais noter la fougue qui habitait son regard. Pourtant, un soupçon de tristesse semblait également poindre le bout de son nez comme si elle savait qu’elle ferait de la peine à ses proches… Voir un tel moment de sa vie me remua quelque peu. Si Ymir n’avait jamais fait ce choix, jamais je n’aurais eu la chance de faire sa connaissance…mais jamais elle n’aurait eu à subir le cauchemar de Cato Nemoidia et ainsi passer prêt de la mort. Elle serait demeurée intacte…moins soucieuse aussi et surtout plus innocente. En un sens, j’étais prête à sacrifier mon bonheur et aller à la rencontre de cette jeune Echani qui ignorait de quoi serait fait son avenir. Je voulais la prévenir…la sauver en un sens et lui éviter de connaître mille tourments… ce qui aurait été inutile. Même en ayant connaissance de l’avenir, je ne connaissais que trop bien le sens que revêtait l’expression de son visage. Elle était déterminée. Rien n’y personne ne l’aurait déviée de sa route. Et je la respectais pour cela. Je l’aimais pour cela. Et, je savais qu’en dépit de toutes mes considérations, je me refuserais à lui ôter son libre arbitre….Aussi, devant cette mémoire d’outre-tombe, je fis la chose qui s’imposait et j’exerçais un peu plus de pression pour lui assurer de mon soutien dans ce qui était une épreuve pour elle avant de lui glisser ses quelques mots et de déposer très chastement mes lèvres sur les siennes.


« Merci…d’avoir partagé ces instants avec moi. »

Nous restâmes ainsi, un court moment, devant sa demeure avant qu’Ymir ne choisisse de se retourner, de pointer du doigt la superstructure du Star Destroyer et de me proposer d’aller le visiter. Cette demande me surprit quelque peu. Souhaitait-elle vraiment pénétrer à l’intérieur de cette relique d’un passé que je n’avais jamais connu ? Elle qui, à l’exception de ma petite personne, n’appréciait guère la flotte, désirait-elle vraiment perdre son « temps » en explorant un antique navire de guerre ? Ma tête se pencha sur le côté et la regarda d’un air intrigué.

« Tu veux vraiment parcourir les coursives d’un bâtiment ayant incarné l’image d’Epinal de la flotte impériale ? Tu es sûre ? Nous pourrions tout à fait rester ici. Ne te sens pas obligée de te conformer à ce qui est sans nul doute une excentricité de mon âme. »

J’aimais beaucoup l’atmosphère qui imprégnait ce lieu. C’était reposant et surtout magique ! Mieux ! Cela permettait sans doute à Ymir de renouer avec ses racines et d’être à son aise. Je ne désirais nullement la priver de ceci. Mais, comme en témoigna sa réponse, elle éprouvait une réelle curiosité vis-à-vis de ce navire échoué. Je me voyais mal ne pas la satisfaire. Il est vrai que sa présence en ces lieux était pour le moins étonnante. Néanmoins, il n’enlaidissait pas le paysage, bien au contraire. Cet antique bâtiment reposait là, sous le voile obscur d’une nuit étoilée. Tel un monument dédié à une antique légende galactique, il était échoué dans un silence sacré que personne n’osait troublait. Nulle impression macabre ne s’en dégageait. Là où un vaisseau échoué évoquait la défaite et la mort, lui incarnait une sorte de sanctuaire dont la structure était recouvert et caressée par des flocons de neige. Cet édifice était la personnification même des conquérants d’autrefois qui, une fois leur geste accompli, trouvaient le repos dans un humble recoin de la galaxie.

Du fait de la blancheur immaculé, les étoiles qui scintillaient au ciel se reflétaient quelque peu à sa surface créant ainsi une toile d’argent qui l’enrobait d’une aura de mystère…qui pousserait n’importe qui à vouloir l’explorer. Peut-être était-ce ce qui avait poussé ma future épouse à émettre un tel souhait. De notre position, l’on pouvait même observer qu’il y avait de la lumière à bord ce qui participait à diffuser, aux alentours, une lueur douce…le genre de lueur que l’on ne retrouvait lors des longues veillées d’hiver en famille et où il était question de contes et de légendes et où chaque enfant était suspendu aux lèvres du conteur. Et en un sens c’est ce que promettait cet ancien navire. Du fait du silence presque sacré qui enveloppait cet endroit, l’on pouvait presque, en tendant l’oreille, entendre les murmures de l’Histoire qui résonnaient dans les vents glacés. Le temps semblait même avoir suspendu son vol pour nous faire contempler un tableau où la grandeur interstellaire avait cédé la place à la délicate beauté des éléments naturels. Ce fier bâtiment de guerre avait laissé derrière lui le tumulte des batailles intergalactiques pour s’intégrer harmonieusement dans le doux écrin de cette planète enneigée comme si cette neige, en recouvrant ce vaisseau, lui garantissait une forme de pureté quasi virginal.

Cette vue, qui pourtant me séduisait par bien des aspects, faisait naître aussi une angoisse en moi. Je craignais de savoir ce que nous y trouverions. Je redoutais que certains souvenirs reliés à une toute autre épave se manifestent… ce que je ne désirais point. Je n’aspirais qu’à la paix avec ma chère compagne. Celle-ci me soutiendrait si jamais cette réalité venait à devenir déplaisante. Je n’avais aucun doute là-dessus. Je désirais juste…lui éviter ceci afin qu’elle puisse pleinement profiter cette accalmie dans nos vies ô combien tumultueuse. Ne restait donc qu’à attendre et à espérer. Toujours blottie contre elle du fait des frissons qui m’agitaient par moment, et quelque peu tendue à l’idée de ce que nous rencontrerions, je mis en marche en direction du Star Destroyer, non sans répondre à ma guerrière.


« Ce modèle incarne le rêve d’une enfant un peu candide pour qui la galaxie n’était qu’un vaste mystère regorgeant de trésors insoupçonnées dont elle trouverait un jour la clé. »

J’eus un sourire triste.

« Ce rêve s’est brisé en chemin après que le tir d’un assassin ait pourfendu son corps et anéanti son innocence. De ses cendres est née une guerrière qui fît le serment de ne plus être dans l’incapacité de se défendre face à l’adversité. Cette future duelliste ne comptait pas laisser la galaxie ou ses ennemis décider de sa vie ou de sa mort. Elle ne laisserait personne décider de ses actes. En revanche, cette petite conquérante en herbe parviendrait à imposer sa volonté à son entourage et à donner du sens à ce chaos environnant qu’on nommait l’existence… »

Je regardais le ciel d’un air songeur et laisser planer un silence de quelques minutes.

« Mais je m’égare… Bref, répondre à ta question risque de me prendre un peu de temps. A vrai dire, je ne sais pas même par où commencer. Si je devais demeurer factuelle, oui, cette classe de vaisseau est l’une de mes préférées. Des lignes épurées et agressives, une puissance de feu dévastatrice, une silhouette triangulaire aisément reconnaissable pouvant faire face à tout type de menace sur le champ de bataille… Un modèle pensé pour faire face à un conflit de grande ampleur entre vaisseau capitaux et une vitesse de pointe que seuls des vaisseaux corelliens pouvaient égaler. Que dire de plus ? Pour beaucoup ce modèle, surtout si chez les rebelles, évoque un régime de terreur…un régime d’oppression…celui de l’Empereur Palpatine. Pas pour moi. Petite…et encore aujourd’hui, il m’évoque un accomplissement…il incarne la promesse d’un meilleur lendemain…il personnifie le rêve impérial et surtout la geste épique que fut la vie de deux grands amiraux à savoir Gilad Pealleon et Mitth'raw'nuruodo. Ces Imperial II me permettaient de me représenter une époque où des hommes combattaient pour rétablir l’Empire dans la galaxie, une époque où des hommes ont pu mené des batailles éclatantes de par leurs talents avant de disparaitre alors qu’ils étaient au sommet de leur gloire. Ces vaisseaux étaient leurs montures et eux incarnaient des modèles à égaler. »

J’eus un petit rire.

« A défaut de pouvoir en visiter un, même si je sais de source sûre que certains modèles existent encore et servent de musée, Catherine m’avait offert une peluche à l’effigie de ce navire qui est, d’ailleurs, situé sur le fauteuil juste en face du lit sur lequel nous nous trouvons. C’est ironiquement l’un de mes biens les plus précieux…comme si une petite parcelle de la petite fille que j’étais continuait à exister en moi… Ceci dit, si l’on excepte cette vision quelque peu romancée du passé, c’est une légende qui m’a fasciné…celle du Chimaera. Oui ce Chimaera, celui qui servait de vaisseau pavillon au grand Amiral Thrawn. Cette légende contait les évènements qu’auraient connu ce vaisseau et se concluraient par sa disparition dans l’immensité de l’espace. Certaines versions prétendent que ce navire ferait sa réapparition lorsque le besoin s’en ferait sentir. D’autres affirment qu’il regorge de trésors et que seuls ceux qui s’en montreraient digne pourraient s’emparer de ces derniers mais aussi du vaisseau... Autant dire que pour une enfant, cela représentait une forme d’aventure avec un trésor mythique à la clé…même si ce n’est pas tant la conclusion d’une telle quête qui l’intéressait, mais plus les soubresauts, les péripéties et les périls qu’une telle expédition revêtait.

Je haussais doucement les épaules.

« Mais comme je te l’ai dit… ce rêve s’est brisé, il y a fort longtemps. Cette enfant ne pouvait survivre dans une galaxie comme la nôtre…malheureusement. Peut-être en d’autres temps et d’autres mœurs auraient-eu une chance. Quoi qu’il en soit, la guerrière née de ses cendres s’est promis d’instaurer des lendemains meilleurs que ce qu’elle a connu… ».

Le temps que je lui expliquasse les raisons pour lesquelles j’affectionnais ce navire, nous arrivâmes devant l’un des sas bâbord du vaisseau. Je notais sur le côté la présence d’une commande dédiée sans nul doute à son ouverture. M’éloignant non sans regret d’Ymir, je levais la main pour actionner le mécanisme mais m’arrêtais en chemin éprise d’un doute. J’ignorais encore si pénétrer à l’intérieur était une bonne idée. Une part de moi-même était même terrifiée. Je me retournais donc le temps d’un instant pour contempler mon Echani, puis fermais les yeux avant de soupirer et d’apposer ma main sur le cadran commandant ainsi l’ouverture du navire. Le sort en était désormais jeté et quoi que ce bâtiment abritait, il me faudrait l’affronter. Me rapprochant à nouveau de ma future épouse, je passais mon bras sous son épaule et me laissais à nouveau aller avec délice conte son corps chaud, puis nous entrâmes toutes deux à l’intérieur.

« Mais…qu’est ce que… »

Telles furent les paroles qui m’échappèrent alors que je j’observais, d’un air pantois, les « coursives » du navire à l’intérieur duquel nous étions sensées être… Sensé, tel était justement le mot approprié tant les alentours n’évoquaient en rien le fait que nous avions pénétrer à bord d’un bâtiment de guerre. A s’y méprendre l’on aurait plutôt cru que nous faisions la visite d’une antique bâtisse. En effet, les couloirs, qui en temps normal, étaient austères et froid de par leur couleur métallique, étaient dans ce cas précis, ornés de chandeliers sur lesquels étaient disposés des cierges qui brûlaient. Ces derniers créaient une ambiance chaleureuse et accueillante au point que les murs se paraient de nuances de couleurs douces et apaisantes. Une odeur d’encens venait même nous chatouiller les narines et participais à m’apaiser. Le plafond quant à lui était purement et simplement inexistant, ou du moins, tel était mon impression à ce sujet étant donné qu’il nous était possible de continuer à contempler la voûte céleste. Peut-être ne s’agissait-il que d’un écran… à moins que tout ceci n’échappe à une quelconque forme de logique. Après tout, il s’agissait de mon âme.

Je regardais alors ma compagne et grimaçais quelque peu pour bien lui signaler que j’ignorais de quoi il était question mais surtout que je n’avais eu aucun contrôle conscient quant à ce que mon « âme » avait choisi de nous montrer. Néanmoins, j’étais rassurée tant le cadre qui nous entourait n’était pas dénué de charme. Ce regain de confiance me poussa à avancer d’un pas plus assuré et à m’engager, accompagné d’Ymir plus en avant. Ce couloir, par lequel nous venions d’entrer, devait bien mener quelque part au sein de cette vaste architecture quand bien même celle-ci n’avait rien en commun avec la structure d’un vaisseau de guerre ce qui me poussa à faire un trait d’humour.


«Il ne manquerait plus que nous nous perdions dans ma propre âme. Cela dit, même si je trouve tout ceci fort charmant, je ne m’explique pas un tel décorum. Une idée ? »

Ecoutant la réponse de ma future épouse, je poursuivais mon exploration jusqu’à ce que le couloir s’ouvre sur ce qui aurait pu correspondre à une salle commune au sein d’un vaisseau spatial sauf que celle-ci n’avait absolument rien de règlementaire. Cet endroit ô combien gigantesque était dotés de jardins suspendus où des plantes exotiques dont certaines provenaient de Viis poussait en harmonie tout autour de la structure. A s’y méprendre l’on aurait pu se croire au sein des Jardins Pellaens sur Bastion. Bien que ce contraste entre nature et science était pour le moins époustouflant, ce qui attira mon attention fût le centre de la pièce où était disposé une fontaine majestueuse au sommet de laquelle trônait deux statues sculptées dans le marbre blanc. Ces deux sculptures représentaient deux vierges guerrières et incarnaient la fusion parfaite de la bravoure et de la beauté.

De par et d’autre de la fontaine, les deux combattantes se tenaient en position d’alerte, prête à en découdre, comme si elles s’attendaient à ce qu’à un moment ou à un autre, une menace ne surgisse. Leurs formes délicates et arrogantes étaient contrastées par la force virile que semblait véhiculer leur regard fiers et résolus. Leurs armures étaient pour le moins élaborées et se paraient de détails fins. Chaque gravure et chaque encoque racontaient une succession de batailles et de victoires. Les étoffes, disposées sur ces statues, flottaient légèrement autour d’elles capturant l’essence du mouvement et de la grâce. Chacune d’elles tenaient dans leur main, une épée finement ouvragée dont la lame brillait du fait des reflets de l’eau qui s’écoulait, tel des cascades scintillantes, en un doux murmure.

Leur visage était…le plus surprenant. Non pas leur expression mais pas leurs traits. Chacune de ces deux femmes étaient une de mes proches. L’une était Catherine…l’autre n’était autre qu’Ymir. Le rouge me vint aux joues. Des larmes firent également leur apparition. J’étais bouleversée par cette vision. Cette sculpture était à la fois un lieu de méditation, de contemplation mais aussi de célébration. Ce monument, à l’image du navire qui l’abritait, était un sanctuaire sur lequel veillaient ces deux vierges incarnant le courage, la dévotion et le devoir. C’était un hommage aux guerrières éternelles que j’avais eu l’occasion de côtoyer et qui avaient marqué l’histoire et les cœurs avec leur héritage et leur fait d’armes. Cet édifice était tout simplement renversant. Le construire au sein de l’Allée des Reines me tenta mais je doutais retranscrire avec justesse une telle vision.


« Je crains que mon âme n’en ait encore trop fait. M’en voudrais-tu si un tel ouvrage venait à être construit sur Bastion sur l’Allée des Reines ? Je sais que t’afficher ainsi n’est pas nécessairement à ton goût…mais… un tel monument ne laisse pas indifférent. »

Avant qu’Ymir n’ait pu me répondre, je m’éloignais d’elle, m’approchais de la fontaine, m’asseyais sur l’un des rebords et laissait glisser mes doigts dans l’eau comme si je ne voulais éviter de troubler la quiétude que m’inspirait ce sanctuaire. Je restais là immobile, le regard tourné vers Catherine, un long moment, le temps de prononcer une prière en sa mémoire. Elle me manquait tant. Sa mise à pied me laissait un goût amer en bouche… Son trépas inopiné était en revanche un crime et une insulte qu’il me fallait toujours corriger étant donné que le responsable n’avait toujours pas été jugé. Rassemblant un peu d’eau dans le creux de mes mains, je me rafraichissais le visage et arrangeais certaines de mes mèches de cheveux, jusqu’à ce que soudainement un bruit de pas pressé se fasse entendre et qu’un petit être revêtu d’un casque de stormtrooper ne jaillisse de l’un des jardins avant de se précipiter vers le droide d’Ymir et de sauter sur lui comme si elle tentait de l’attraper, perdant par la même occasion son casque. Celui-ci, surprit, fit un bond en arrière et alla se cacher vers sa maîtresse alors que je me relevais, l’air quelque peu inquiète, et que je me dirigeais vers la source de ce vacarme.

A peine eussé-je fais un pas, que l’enfant, car il s’agissait bien d’un enfant, se redressa et retenta sa chance comme si de rien n’était, ignorant tout de son environnement si ce n’est le droide qui, visiblement, ne savait pas quelle conduite adopter avec ce petit bout d’humaine qui cherchait visiblement à le capturer…bien que celle-ci semblait attiser sa curiosité si j’en croyais la façon qu’il avait de l’observer. Ne sachant quoi penser de tout ceci, je me rapprochais, les sens en alerte…avant de tomber des nues en voyant que cet enfant n’était autre que moi… Enfin… ma version passée quand j’avais…8 ans. Cette fille avait les mêmes yeux que moi, les mêmes cheveux même si ceux-ci étaient sensiblement plus longs et était doté d’une joie de vivre que je n’avais plus. A son visage, l’on sentait à quel point elle pouvait se montrer mutine et à quel point un rien semblait attiser sa curiosité qui n’avait, je ne le savais que trop bien, aucune limite. Tel que je me connaissais, cet enfant incarnait sans nul doute l’une des occurrences où j’avais fait l’école buissonnière afin de mettre sur pied une expédition dont moi seul avait alors le secret !


« Au nom de l’Empire, je revendique cette monture ! Bastion est en danger ! Une vieille sorcière me cherche ! Il me faut l’aide de mes chevaliers pour la battre et ainsi échapper à ses sortilèges de plotrocolaire ! »

Il n’y avait nul doute possible. C’était bien moi à 8 ans même si je ne me souvenais pas d’avoir porté, en guise de vêtement, un simple jean, un débardeur et surtout un casque de stormtrooper. Je regardais ma compagne l’air à moitié amusé mais aussi dépité. Si cette gamine était notre comité d’accueil, nous ne risquions rien de méchant. En revanche, la supporter allait être une autre paire de manches même si sa présence m’intriguait. Que faisait-elle ici ? Pourquoi mon âme avait-elle cherché à matérialiser cette autre version de moi-même ! Je l’ignorais. Je me pinçais l’arrête du nez et retournais aux côtés de ma compagne.

« Oui… avant que tu ne poses la question, cette petite boule d’énergie, c’est bien moi quand j’avais 8 ans… Et j’ignore ce qu’elle fait là. »

La petite n’eut que faire de notre échange. Elle réajusta son casque et se mît à quatre patte devant le droide qui était aux aguets. Elle le jaugea un long moment puis, tel un chat se remit à le poursuivre un court moment ce qui m’arracha un long soupir. J’étais vraiment très entêtée à cette époque et passablement idiote également. C’était à se demander comment j’avais pu survivre jusqu’à 8 ans. La réponse m’échappait. Finalement, cette enfant, avec son casque à moitié relevée au dessus de sa tête, revint vers nous et plus précisément vers Ymir dont elle chercha à capter l’attention en tirant sur sa manche.

« Tu veux bien m’aider à échapper à la vilaine sorcière et m’escorter vers mes chevaliers ? J’ai perdu ma monture et je ne retrouve plus mon épée… » Elle la regarda droit dans les yeux en adoptant un air angélique. « S’il te plait… Si tu le fais, je te promets de faire de toi ma princesse et de te montrer plein de choses en chemin !» Elle tendit ses deux bras vers l’Echani « Allllllezzzzzz s’il te plait ! »

Ma compagne, visiblement amusée ou attendrie par cette projection de mon esprit, accepta sa proposition et la souleva pour la mettre sur ses épaules ce qui me fît hausser un sourcil. L’enfant, pour sa part, semblait satisfaite comme en témoignait son sourire éclatant. Je grinçais des dents inconsciemment. Cette version de moi-même me gênait quelque peu. Nous étions, si l’on exceptait le droide, seule…et il avait fallu que ce double se manifeste pour troubler la quiétude de cet endroit. Hélas ! L’empêcher m’était impossible. Cela dit, je fus frappée par le naturel avec lequel Ymir s’occupa de cet enfant qui n’était pourtant pas réel. Ce détail ainsi que son visage si apaisée et rayonnant m’arrachèrent un demi sourire triste en même temps qu’ils transpercèrent mon cœur. Inconsciemment, ma main se porta vers mon bassin. Maudit soit ce corps ô combien défectueux. La peste soit de cette vision qui reflétait ce que je ne pouvais offrir à ma compagne et qui confirmait ce que je pensais déjà à ce sujet à savoir qu’elle ferait une excellente mère. Pourquoi ? Pourquoi avait-il fallu que mon esprit me joue des tours ?

Des cris de joie m’arrachèrent à ma morosité et notais l’enfant gesticuler puis pointer du doigt une porte située de l’autre côté de la fontaine.


« Ouuaaiiiiiiiiiiiis ! C’est sûr ! Tu seras ma princesse des neiges ! En avaaaaaaaant ! »

Soupirant une nouvelle fois, je me remis en marche en compagnie d’Ymir et de cette projection qui était bien trop énergique à mon goût. Nous rapprochant de la sortie, les portes s’ouvrirent devant nous pour nous faire atterrir dans ce qui était une salle d’entrainement…et plus exactement une salle d’entrainement appartenant au palais impérial de Bastion. Celle-ci était abondamment fournie en ustensiles divers et variés. Deux personnes s’y trouvaient. Une femme et une fille. Elles ne nous calculèrent même pas comme si nous n’existions pas…comme si nous n’appartenions pas à la même réalité. C’est alors que je compris ce que j’avais sous les yeux et poussa l’environnement qui nous entourait à se concrétiser de manière plus nette. Nous étions à l’une des séances d’entrainement de Catherine quand j’avais 8 ans ! Cette vue me poussa à courir, sans que je ne m’en rende compte et à tendre le bras pour enserrer ma mère... En vain…. Ma main traversa du vide…pour mon plus grand regret. Je demeurais un court instant devant cette apparition en combinaison de chevalier impérial et contemplais son visage avant de fermer les yeux et de m’éloigner et de retourner quelque peu abattue vers ma compagne et mon double qui m’observait d’un air interloquée. Sans doute ne comprenait-elle pas mon expression ainsi que les raisons de ma démarche.

Aussi, afin de ne pas m’appesantir sur ce sujet, je pris la parole.


« Rien qu’un souvenir…» Je soupirais « C’est l’une des premières leçons que me fît Catherine lorsqu’elle décida de prendre en main mon entrainement après certaines évènements. Elle avait commencé par m’imposer des exercices physiques qui avaient pour but de me rendre plus robuste et plus endurante. C’était capital, selon elle, si je désirais combattre. »

Je fus brutalement interrompue par la voix de ma mère qui énonçait une maxime, que je ne connaissais que trop bien depuis, à ma version passée.

« Un soldat ne se repose pas sur son équipement ! N’importe quel idiot dans cet univers est capable d’appuyer sur la détente d’un Blaster. Ce n’est pas pour autant qu’il parviendra à se défendre correctement surtout si la personne qu’il affronte est bien plus expérimentée et plus compétent ! »

Combien de fois l’avais-je entendu dire cela ? Un certain nombre, sans nul doute. Pourtant ce ton péremptoire me motivait, encore maintenant, à vouloir donner le meilleur de moi-même…à vouloir imiter cette version de mon passé, qui buvait chacune de ses paroles et exécutais la moindre de ses demandes. Ainsi l’on pût me voir successivement, Catherine m’accompagner aux aurores dans cette salle pour m’obliger à effectuer de nombreux exercices qui furent loin d’être plaisant au début comme en témoignèrent certaines de mes grimaces. Il est vrai que je souffrais de courbatures à cette époque ! De mémoire, j’en étais même venue à ressentir de la douleur à des endroits où je n’aurais jamais cru cela possible. L’on eût l’honneur de contempler Catherine me faire travailler mon endurance par le biais de tours de piste, de séances d’escalade et de parcours d’obstacles.

« Sur un champ de bataille, il faut savoir faire face à l’imprévisible ! Tout n’est que chaos ! »

Je me maudis d’avoir oublié cette leçon qui aurait été cruciale durant une certaine occurrence. Revenir sur le passé était, hélas, impossible. Je devais simplement me contenter de ces souvenirs qui m’étaient précieux bien qu’ils me blessaient aussi tant ils me rappelaient la perte d’une personne que j’aimais et qui incarnait à mes yeux l’âme de l’Empire ce qui fît couler quelques larmes.

« Maman est sévère…Elle me laisse jamais gagner ! C’est pas juste ! La dernière fois, elle m’a même jeté une balle en mousse dans la figure alors que je montais sur une corde ! »

Ce commentaire de l’enfant qui siégeait sur les épaules d’Ymir m’arrache un rire alors que la scène se jouait sous nos yeux.

« Il est vrai que Catherine me compliquait toujours la tâche, dès qu’elle en avait l’occasion, pour mon propre bien. Même si j’étais frustrée de ne pas triompher, jamais je ne me suis découragée… » Ma voix se brisa. « Je désirais faire sa fierté et obtenir son approbation. Je savais que si Mère reconnaissait mes mérites, je saurais me débrouiller seule mais qu’en plus je serais digne d’être à ses côtés…d’être sa fille. Hélas ! Jamais elle ne me félicita ouvertement… et jamais plus elle ne pourra le faire… Encore aujourd’hui, j’ignore ce que cette femme pensait de moi… Qui était-elle vraiment ? »

Un léger murmure, appartenant à un autre souvenir, plus récent mais aussi plus douloureux, se fît soudainement entendre à nos oreilles sans que pour autant la scène sous nos yeux n’évolue.

« Je t’aime…et t’aimerais toujours. Sois forte à présent…ma fille ».

Mon cœur manqua un battement lorsque je perçus cette voix. Je me retournais, tout comme l’enfant pour déterminer la source de ces paroles, mais à l’exception de nous et de la matérialisation des entités de mon souvenir, il n’y avait personne dans cette salle d’entrainement…

« Maman me manque… »

« Moi aussi… Moi aussi… »

Une autre sortie se matérialisa dans la salle d’entrainement et me hâtais de la rejoindre suivi par ma compagne, non sans tourner la tête une dernière fois vers Catherine alors que les portes se clôturèrent derrière nous. Nous avions rejoins, désormais, un dojo Echani et pas n’importe lequel : celui aménagé spécialement sur Bastion à la demande de ma tutrice. Celle-ci était déjà présente et jaugeait une autre version de moi-même d’un air sévère alors que je tentais vainement de l’acculer et de la battre. A mes mouvements, je reconnaissais sans peine les techniques de combats des Stormtroopers. Il s’agissait par conséquent de ma toute première initiation à l’art Echani. Ce souvenir, contrairement au précédent n’avait nul besoin d’interaction pour « démarrer » et nous pûmes allègrement contempler ce combat que l’enfant sur les épaules d’Ymir tentait vainement de singer.

« A l’époque, après avoir subi un entrainement de la part d’un ancien de la 501e Légion nommé Hartman, ma mère voulait que je maîtrise l’art du combat Echani. »

A cette déclaration, l’enfant fît la moue.

« C’est qu’une perte de temps ! Je suis déjà très forte ! J’ai battu des stormtroopers sur Ilum. Je pourrais même battre Darth Ankh ! Et puis, Maman va m’apprendre à utiliser la Force ! »

Cette phrase m’arracha un autre rire plus doux. Finalement, ce spectre de mon passé n’était pas si désagréable. Je regardais Ymir non sans rougir.

« Oui, j’admets avoir été d’accord avec elle à l’époque et Aldéring ici présent » Je la montrais d’un signe de tête. « a eu tôt fait de me faire changer d’avis. Il est vrai que dire ceci devant elle n’avait pas été une idée très brillante… » En effet, l’on put voir l’Echani me mettre au sol en un éclair sans que je ne puisse rien y comprendre. « Ma réaction a été un peu explosive. Je ne voulais pas me laisser faire et encore moins perdre… Enfin, c’était mon intention jusqu’à ce que cette mégère que je qualifiais d’albinos à l’époque, et qui est devenue une seconde mère pour moi me projette à nouveau au sol. Je crois bien m’être entêtée pendant des heures durant cette journée… sans grand succès. Ironiquement, cela n’avait pas été une perte de temps…pas pour elle. Elle avait su me cerner, comme tu as su le faire ».

Une voix froide, qui n’aurait rien à envier au climat de Hoth, et sévère résonna :

« Tu maîtrises les techniques des Stormtroopers. C’est bien… mais insuffisant à moins que tu ne te destines à te battre contre de simples soldats ou plus redoutables encore, contre des soudards corelliens sur Coronet. Tu ignores ce que le mot combat signifie réellement et tu n’es pas prête de le savoir à moins de recevoir mon enseignement. Le combat est un art et un dialogue. Il ne s’agit pas de faire bêtement étalage de tes émotions comme tu le fais. Un véritable guerrier se doit d’avoir un engagement des plus profonds et un esprit des plus sérieux. Toi tu n’as aucune de ces qualités. Tu es colériques, insouciante, impatiente. Tu te laisses aveugler par tes émotions…pour l’instant. » Elle fît une pause. « Mais. Tu n’es pas totalement inapte. Tu es passionnée et déterminée… Peut-être pourrais-je faire de toi une véritable duelliste comme ta mère semble le croire. »


Les souvenirs de ces entrainements s’enchainèrent alors que je me les remémorais.

« Elle était exigeante. Encore plus que Catherine. »

« C’est possible ? »

« Chaque jour était pire que le précédent…et pourtant…cela me plaisait. C’était gratifiant. C’était même un exutoire tant je pouvais me dépenser et avais le sentiment d’accomplir quelque chose de concret. En somme j’y prenais du plaisir même si ce fut douloureux. Je parie qu’il a dû en être de même pour toi. J’avais trouvé, grâce à son enseignement, une manière de m’exprimer mais aussi de me confier. Ces séances de Sparing eurent tôt fait de révéler ma véritable nature selon Aldéring. Ces multiples entrainements révélèrent à quel point, non seulement je prenais du plaisir lors d’un combat, mais surtout à quel point j’appréciais la difficulté. Devoir échanger des coups face à un adversaire particulièrement talentueux durant des heures était stimulant. En un sens, je combattais pour le plaisir de combattre. Par le biais de nos exercices et de votre art, j’ai pu renforcer mon mental ainsi que ma volonté. Elle n’hésita pas d’ailleurs à organiser des attaques «-surprises » lors de nos séances d’entrainement sans que je me doutasse de rien afin de mettre en pratique ce que j’avais appris. Il s’agissait aussi de me démontrer que je pouvais désormais faire face à l’adversité. À défaut de compter sur des notions comme la chance, la Force ou même le destin, je pouvais décider moi-même de comment mener ma barque. Parfois même, elle n’hésita pas à me blesser pour me pousser dans mes retranchements. Comme je te l’ai dit, cet entrainement ne fut pas de tout repos. Elle a eu une influence certaine sur la personne que je suis devenu aujourd’hui »

Je souriais à nouveau.

« Bien qu’avare en paroles, cette Echani avait le mérite d’être là et de m’écouter lorsque je ressentais le besoin de parler. Je n’hésitais pas à partager avec elle mes craintes ainsi que mes envies. Elle réussit à écarter de manière définitive mes peurs ou du moins certaines d’entre elles. »

« En tant que guerrière, une belle mort est une récompense. Il ne faut pas en avoir peur mais l’accueillir comme une vieille amie. En ce bas monde, rien n’est éternel. On finit toujours par trépasser. Il n’appartient qu’à nous de décider comment mener notre vie. »

Ces mots, que je croyais avoir oublié, me firent forte impression étant donné les évènements récents. Du fait de ma fonction, l’on tenterait durant toute mon existence de m’assassiner. J’avais donc le choix. Soit, j’acceptais cette triste réalité et décidais d’y faire face en faisant en sorte d’être prête le moment venu. Soit, encore, je me résignais et laissais ces hypothétiques cauchemars me dominer au point que l’idée de vivre me serait insupportable… Peut-être était-il temps que j’arrête de laisser mes doutes et mes regrets prendre le dessus sur moi. Peut-être était-il temps pour moi de faire mon deuil et de partir au combat, sabre au clair, sans avoir à redouter l’issue des rencontres qu’il me faudrait affronter…

« J’aime bien sa coupe de cheveux. Je veux la même ! D’ailleurs… » Elle me regarda avec des yeux ronds. « Tu l’as copié ! »

Cette simple phrase m’arracha à mes pensées et me fît monter le rouge aux joues. Il est vrai que tout comme Aldering, j’avais les cheveux courts même si les siens étaient bien plus rebelles que les miens. Néanmoins, ils étaient assez courts sur les côtés et l’arrière ce qui créait une base nette et structurée. Cet aspect permettait de mettre en évidence nos visages et donnaient une impression de propreté et de fraicheur. Le sommet de la tête, dans les deux cas, se dénotait pas des mèches plus longues et un poil plus désordonnés ajoutant du mouvement et de la dimension à la coiffure. Cette remarque pourtant innocente me fît bafouiller.


« Nnnn.. Non ! Je ne vois pas de quoi tu parles ! C’est juste plus pratique pour se battre ! Tu n’y connais rien ! »

Je me dirigeais vers la sortie qui s’était soudainement matérialisé pour attirer…sur le toit du palais impérial de Bastion. Il y faisait nuit…et une peluche était sur le sol.

« Mon doudou ! Je le cherchais partout ! Je peux descendre et le récupérer ? »

Ymir se plia aux caprices de l’enfant et je la vis courir pour récupérer cette peluche que je possédais encore et la serrer contre elle un long moment, avant de s’approcher d’un des rebords pour s’y asseoir. Balançant ses jambes dans le vide, elle leva alors la tête vers les cieux et tendis les bras avec l’espoir insensé de parvenir à capturer l’une des étoiles avec ses mains.

« J’aime venir ici. Je sais que c’est interdit mais c’est si beau ! Un jour, moi aussi j’irais dans les étoiles et j’en visiterais plein ! Je ferais comme Maman avec ses vaisseaux et je battrais les méchants ! » Elle


We are One [PV Aerys H.Fel] 15243310
Aerys H. Fel
Aerys H. Fel
Administrateur
Impératrice
AdministrateurImpératrice
https://swtls.forumactif.com/

We are One [PV Aerys H.Fel] Empty Re: We are One [PV Aerys H.Fel]

Mar 10 Oct - 20:29
[Vu que FA a mangé la fin]

Elle se tourna vers nous. « Allez, venez ! C’est super jolie vue d’ici ».


Regardant avec tristesse cette enfant et baissais légèrement la tête en serrant le poing, je m’approchais d’elle, m’asseyais à ses côtés, la soulevais pour la déposer sur mes genoux. Puis sans rien dire, je fis comme elle et levais la tête vers les cieux, non sans me balancer de droite à gauche afin de la bercer. Cette autre version de moi-même finit par s’endormir et par disparaitre dans un léger scintillement alors que je contemplais la voûte céleste dans un silence presque religieux.


We are One [PV Aerys H.Fel] 15243310
Ymir König
Ymir König
Impératrice Consort / Générale de la 501ème Légion
Impératrice Consort / Générale de la 501ème Légion

We are One [PV Aerys H.Fel] Empty Re: We are One [PV Aerys H.Fel]

Jeu 7 Déc - 17:45
Elle avait acceptée la promesse… Au moins maintenant, en cas de très gros problèmes, elles avaient un point de rendez-vous, un endroit ou se retrouver si elles ne pouvaient le faire directement. Cela pouvait paraître inutile, mais pour Ymir, il s’agissait de quelque chose de réellement important : une vie ne pouvait se construire sans repère, et elle comme Aerys avaient perdu la plupart de ceux qui structuraient leur existence durant la tentative de coup d’état. Les deux femmes devaient reconstruire une vie qui s’était brisée en mille morceau, et l’Echani pensait que disposer d’une promesse, même symbolique, serait un élément déterminant pour pouvoir reconstruire, petit a petit, tous ses repères perdu, pas tout a fait les mêmes, mais des nouveaux a l’image de son corps métallique. De ce fait, lorsqu’Aerys lui avait demander si elle était toujours capable de plonger dans l’eau glacée, la question lui avait d’abord paru saugrenue : c’était un test de volonté et de résistance, et avec son corps actuel, elle n’avait plus rien a craindre de ce genre d’exercice… Mais elle fini par comprendre la vraie raison qui guidait la volonté de sa future épouse, et elle lui adressa un sourire amusée avec un signe de tête, si c’était pour le spectacle, alors elle trouverait une occasion de refaire… Même si Aerys n’y couperait guère non plus !

Mais lorsque l’Echani évoqua la possibilité d’aller visiter le bâtiment de guerre échouée, Aerys sembla hésiter. Les arguments qu’elle avança étaient certes pertinent, mais Ymir n’était pas dupe et savait fort bien ce qu’ils étaient : des arguments destiné a se dérober a cette réalité. Cette dimension numérique était a l’image de son âme et de ce fait, Ymir pensait qu’il était important de s’y confronter : ce vaisseau incarnait quelque chose pour l’Impératrice, elle était bien placée pour le savoir puisqu’elle était celle qui partageait sa vie de la façon la plus intime, et elle avait déjà vu cette peluche en forme de Star Destroyer qui ressemblait fort a ce vaisseau. Et puis, rester dans son village ? Elle venait d’y passer plus de six mois de repos, elle avait bien besoin de changer d’air, et même les coursives d’un navire de guerre, ce qui n’était d’habitude pas franchement sa destination favorite, lui semblait ici des plus intéressantes. Elle repris la parole d’un ton mi-amusée, mi-sérieuse, mais ferme, il était évident qu’elle ne changerait pas d’avis.


« Tu sait, je vient d’y passer pas mal de temps en convalescence, alors même si je l’adore et j’adore ma famille, parfois, il faut aussi savoir passer a autre chose. Et il t’attire comme un aimant, même si tu craint naturellement le contact. Allons y ensemble, il y aurait-il un danger que nous ne pourrions surmonter toutes les deux ? »

Elle lui adressa un sourire, elles avaient longtemps combattu ensemble et alors, rien ne semblait être capable de les stopper. Les deux femmes avaient autant collaborer qu’elles ne s’étaient livrées a une intense compétition pour rester la maîtresse du champ de bataille. Ironiquement, en rencontrant son destin sur Cato Nemoïdia, Ymir venait de faire un retour en force dans cette compétition qu’elle avait été a un cheveu, malgré sa créativité et ses efforts, de perdre face a une héritière disposant de la Force et donc d’avantage naturelle sur une simple soldate vétérane, même Echani. Aerys se résigna alors et le couple se dirigea vers le vaisseau, dont les hublots dégageait de la lumière et qui, davantage qu’accidenté, semblait être venu ici pour connaître une dernière demeure apaisé, bordant de son ombre le village et le paysage comme un rempart rassurant autant que le souvenir de temps plus troublée. Elle gardait sa future épouse dans ses bras pour lui éviter d’avoir trop froid, même si c’était un geste futile dans une dimension composée simplement de zéro et de un, mais le geste lui semblait important et il était instinctif : ici, Ymir se sentait plus qu’un programme dans un corps métallique, elle retrouvait des réflexes naturel d’être vivant, ou du moins la sensation de ses derniers… Et cela lui semblait agréable, de la façon dont elle pouvait elle-même le traduire dans sa nouvelle âme numérique.

Aerys fini par faire une longue explication sur la nature du destroyer stellaire, qui datait de l’époque de Palpatine, et ce qu’il représentait pour elle, notamment sur la légendaire épopée du Grand Amiral Thrawn et de son second, Gilad Pellaeon. Bien entendu, elle connaissait cet histoire, et elle comprenait bien pourquoi sa future épouse était incapable d’y voir le symbole de terreur qu’il incarnait dans bien des endroits de la galaxie : elle fut élevée dans le respect de tradition martial ou les épopées guerrières étaient importante et avait un sens, et c’était peut-être l’une des plus éclatante de talent de la galaxie, même si elle s’était mal terminée pour le Grand Amiral Chiss. Ironiquement, l’une des rares armes aussi controversée qui lui vint en tête, aussi crainte qu’admirer, fut le droïde de guerre Basilisk des Mandaloriens, dont la réputation et l’épopée était encore aujourd’hui aussi détesté par certain que révérer par d’autres. Il y en avait sans doute d’autre, mais l’Echani ne tenait pas vraiment a rechercher car ce n’était pas nécessaire : outre la confirmation qu’il s’agissait bien du modèle du vaisseau en peluche qu’elle conservait depuis tout ce temps, elle comprenait bien que ce navire était un symbole de son passé, de ses aspirations brisées lorsque l’on avait essayer de l’assassiner la première fois, lorsqu’elle avait compris que son existence ne serait pas cette épopée héroïque qu’elle avait tant fantasmée.


« Cette sensation, je l’ai vécu dans un sens, même si c’était de façon différente : lorsque j’ai fait mes classes, puis après mon premier combat. J’ai compris que les rêves de gloires et de conquête que j’entretenais depuis mon enfance étaient vain : les amiraux se moquent pas mal de la merde dans laquelle on patauge tant que l’on fait ce qu’ils attendent de nous… Mais j’étais dans cette merde jusqu’au cou, alors j’ai fait comme toi, j’ai serrer les dents, et je suis devenue plus forte. »

Aerys pris les devant a regret pour aller ouvrir le vaisseau, mais hésita au dernier moment. D’un regard, Ymir l’encouragea a avancer et l’Impératrice appuya finalement sur le bouton, mais en entrant, les deux femmes découvrirent un decorum bien différent de ce qu’elle pouvait imaginer : elles avaient fait leur entrée dans ce qui ressemblait a un château très ancien, d’une période précédent le voyage dans l’espace. Aerys avait-elle intérioriser trop les évènements rocambolesque de Zeltros ? Peu probable, elle était certaine qu’il s’agissait d’une représentation de son univers d’enfant, de la façon dont elle imaginait le palais impérial lorsqu’elle s’y déplaçait en étant petite, de la même façon que la vision qu’Ymir entretenait d’un champ de bataille était bien différence de ceux a quoi il ressemblait en réalité. Elle avança l’argument, mais constata qu’elle avait peut-être était un peu vite en conclusion après la traversée d’une sorte de jardin menant a une fontaine surplombé de deux statues se tenant dos a dos, prête a affronter des menaces venant de tous les côtés. Ymir l’observa également, et se reconnu dans l’une d’entre elle, reconnaissant également la mère de sa future épouse dans l’autre.

Sans grande surprise, la vision ému la brune qui lui demanda si elle accepterait de faire construire cette statue dans l’allée des reines. Elle soupesa le pour et le contre : effectivement, c’était une belle réalisation et elle comprenait l’émotion qu’elle faisait naître chez sa compagne. Le public pouvait également l’apprécier et y trouver une source d’inspiration et un hommage, mais il y avait deux choses qui clochaient : la première était qu’Ymir n’avait guère envie de voir sa propre statue se retrouver en compagnie des harpies souveraine du Consortium de Hapès. La seconde était qu’à priori, elle n’était pas encore morte, et qu’elle avait l’impression que ses statues incarnait une façon de rendre la vie a des personnes défunte, peut-être a cause de Catherine, ou l’idée de les construire dans l’allée des Reines… Mais elle ne voulait pas décevoir Aerys, est qu’est-ce que l’on ne ferait pas par amour ? Alors elle coupa la poire en deux et repris la parole pour expliquer son point de vue.


« Je peut veillez a conserver cette image gravée dans ma mémoire afin de la retrouver lorsque nous serons de retour dans la chambre. Mais s’il-te-plaît, ne la fait pas construire dans l’allée des Reines, trouve une autre place : j’aimerais épargner a ma statue une compagnie aussi désagréable que celle des vipères ayant diriger le Consortium de Hapès. »

Mais alors que le « vaisseau » fut désert jusqu’ici, voilà qu’une autre personne, un enfant qui ne semblait pas plus grand que huit ans, fit soudainement son apparition en tentant maladroitement de s’emparer du droïde : celui-ci semblait fuir la compagnie de l’enfant qui perdit son casque a la première tentative et se révéla être nul autre qu’Aerys petite, ce que cette dernière confirma avec un mélange assez comique d’amusement et de gêne. L’enfant tenta de nouveau sa chance, mais vint finalement s’approcher de l’Echani en la suppliant de lui venir en aide pour échapper a une vilaine sorcière qui, si elle remettait les lettres en place, était sans aucun doute la préceptrice charger de lui apprendre le protocole. Ymir afficha un sourire amusée, elle se doutait bien qu’Aerys était du genre a fuir toute émanation protocolaire, elle en avait une nouvelle preuve puisqu’une part non négligeable de ses devoirs lui revenait désormais en tant qu’Impératrice Consort. Mais l’Echani avait toujours eue certaine facilité avec le jeune public, parce qu’elle comprenait sa fougue et sa soif de découverte. Elle avait beau savoir que la galaxie n’était pas aussi belle qu’on ne pouvait l’imaginer, elle ne souhaitait guère briser le rêve pour autant.

« Tu a perdu ton épée ? C’est ennuyeux en effet, comment se défend-t-on sans une bonne lame ? Allons la retrouver d’accord ? Je vais t’offrir un point de vue idéal pour que tu soit certaine de ne pas la manquer ! »

Elle se baissa pour soulever l’enfant sans difficulté afin de pouvoir l’installer sur ses épaules et cette dernière montra la direction. Ymir compris rapidement qu’à son instar quelques instants plutôt, elle allait découvrir des scènes différentes de la vie de sa future épouse, de son enfance, de ses espoirs et de ses rêves, et bien entendu, sa mère occupait l’une des places les plus importante, elle était un modèle et une icône aux yeux de la brune, c’était quelque chose qu’Ymir savait depuis l’époque ou elle avait eue l’héritière au sein de son escouade. Au départ, elle s’était même attendu a devoir faire face a souvent a des reproches du genre « ma mère aurait fait comme cela » sous entendu qu’elle avait toujours raisons, mais que cela soit par pur respect de la hiérarchie ou par le fait qu’elle avait rapidement fait ses preuves, l’Echani n’eut jamais le droit a ce spectacle. C’était peut-être aussi car quelque part, elle comprenait fort bien l’admiration d’Aerys pour sa mère, qui était l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur officier supérieur qu’elle n’avait jamais connu. Sa perte, désormais définitive, serait une perte pour les forces impériales, mais si l’on exceptait la Reine éternelle, personne ne vivait éternellement après tout.

La seconde personne était une Echani qu’Ymir ne connaissait pas du nom d’Aldéring, que la mère d’Aerys avait sans doute embaucher pour lui servir d’instructrice. C’était donc elle qui avait appris le langage corporel Echani a Aerys ainsi qu’assurer une formation plus complète au combat en dehors de sa formation de chevalier Impérial bien entendu. A vrai dire, Ymir n’était pas vraiment surprise de découvrir une compatriote, elle s’était rapidement rendu compte qu’Aerys pratiquait l’art Echani, mais pas aussi bien qu’elle : la soldate n’avait pratiquement fait que cela là ou l’héritière fut elle contrainte d’apprendre des tas de choses. Ymir avait donc en quelque sorte aider a peaufiner l’enseignement de cette femme, en permettant a Aerys de mieux appréhender le combat Echani et d’apprendre a mieux lire le langage musculaire, aussi important en terme de symbolique que d’efficacité. Un sourire se dessina sur ses lèvres, elle aimait ce qu’elle voyait et y reconnaissait même certains enseignements de sa mère. Aldéring fut sans doute plus dure et plus cruelle que ne l’avait été la mère d’Ymir, mais elle enseignait a une princesse, quelqu’un dont la vie serait constamment en danger et cela exigeait des aménagements plus particulier. Lorsque l’enfant remarqua que l’impératrice avait copiée la coiffure de son instructrice, elle ajouta.


« Il n’y a rien de mal a imiter un style qui fonctionne, un carré permet de ne jamais être dérangé par sa chevelure en combat et c’est important, une mèche de cheveux obstruant la vue au pire moment peut faire la différence entre une victoire glorieuse et une défaite humiliante. Et puis, c’est élégant et agréable a regarder, ce qui ne gâche rien. »

Elle adressa un clin d’œil a Aerys, c’était une façon de valider le choix dans tous les domaines. Si cette femme était encore vivante, peut-être que la future consort aurait l’occasion de la rencontrer, sans aucun doute même car elle imaginait qu’avec la place si importante qu’elle semblait occuper dans le cœur de la brune, elle serait invitée au mariage. Mais elle n’eut guère le temps d’y réfléchir plus longtemps, la sortie se matérialisa et Aerys s’y dirigea, sans doute pour chasser la gêne d’avoir été percée a jour par l’enfant. Elles étaient maintenant sur le toit du palais et les étoiles brillaient de mille feu dans la nuit. Une peluche se trouvait sur le sol, celle en forme du vaisseau spatial et l’enfant réclama de pouvoir aller la rechercher, alors Ymir se mis a genou pour lui permettre de quitter ses épaules sans difficulté. La petite Aerys pris la peluche, puis alla s’asseoir sur le rebord en essayant d’attraper les étoiles. Comme Ymir dans sa jeunesse allant la nuit contempler les aurores boréales, elle avait elle aussi rêver d’aller dans les étoiles afin d’imiter sa mère. Aerys alla saisir l’enfant, semblant pris d’un sentiment mélancolique, et l’aida a s’endormir avant qu’elle ne disparaisse dans une forme évoquant une poussière d’étoile, les souvenirs d’une enfance heureuse et insouciante s’étant brisé depuis trop longtemps.

« Nous rêvons tous des étoiles sans savoir ce qu’elle nous apporterons. »

La jeune femme se rapprocha, vint s’asseoir derrière Aerys et la serra contre elle, écrasant sa poitrine contre son dos et reposant sa tête sur son épaule, fermant les yeux simplement pour profiter de sa chaleur et la garder contre elle. Elle avait envie de ressentir encore sa présence, comme si elle était toujours de chair et de sang grâce a la connexion numérique permettant une conversion directe de ses sensations. Elle savait bien qu’une fois cette connexion si particulière, il faudrait tout réapprendre et que les sensations ne seraient plus les mêmes, elle devrait faire attention a contrôler sa force et son poids, mais ici, elles n’avaient aucun de ses désagréments. Gardant ses mains uni sur le ventre de sa futur épouse, elle lui murmura.

« Ce n’est pas la fin. Nous retournerons dans les étoiles ensemble, et nous rendrons ta mère fière de tes accomplissements. Lorsque tu retournera a la Force, tu pourra aller la voir la tête haute et lui dire ‘J’ai réussi !’ et elle te dira a quel point elle a toujours été fière de toi. Cette Aldéring, tu va l’inviter a notre mariage ? »


We are One [PV Aerys H.Fel] 1537109880-signature1
Contenu sponsorisé

We are One [PV Aerys H.Fel] Empty Re: We are One [PV Aerys H.Fel]

Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum