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Mazekeen Farron
Mazekeen Farron
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6 jours et 7 nuits (PV : Aerys) Empty 6 jours et 7 nuits (PV : Aerys)

Ven 4 Aoû - 3:31
Mazekeen avait toujours fait preuve d'une exemplarité sans faille, mettant toujours son devoir avant tout le reste, s'oubliant souvent au profit de l'Empire. Elle n'avait jamais exprimé de plainte, considérant cela comme une simple norme. Cependant, pour la première fois, l'Echani raisonnait différemment, ce qui lui laissait une étrange et désagréable impression, bien qu'elle en ressentait le besoin.

Une année s'était écoulée depuis sa dernière rencontre avec Aerys. Et même le terme "croisé" semblait trop fort pour décrire les quelques instants où le regard argenté de Mazekeen s'était posé sur l'Impératrice, assise sur son trône. Il était temps que cela change et que les deux femmes aient une véritable discussion. Et puisqu'Aerys n'était certainement pas celle qui provoquerait une rencontre, l'Echani avait pris les choses en main.

Valrar, une planète sans importance et aux infrastructures peu développées, offrait un environnement paisible, idéal pour la retraite et les discussions. Mazekeen ne savait pas exactement comment Aerys allait réagir, mais elle savait qu'il était nécessaire de quitter Bastion pour aborder les sujets importants.

Cette planète, avec ses forêts, rappelait à Mazekeen l'environnement dans lequel elle avait en partie grandi. La comparaison s'arrêtait toutefois là, car le relief était plat et la canopée si dense que le soleil n'arrivait pas à percer à travers les feuilles. Il n'y avait pas non plus de plaines, mais de nombreux cours d'eau plus ou moins larges serpentaient parmi les troncs. L'air était humide et lourd et les vêtements de l'Echani lui collaient à la peau, tant et si bien qu'elle avait rapidement retiré son haut pour ne rester qu'en brassière de sport en attendant l'arrivée d'Aerys.

Cet environnement un peu rude, quoique magnifique, n'était pas exempt de confort. Mazekeen comptait forcer Aerys à lever le pied et elle s'était donc assurée de bénéficier de tout le confort moderne. Au milieu de la canopée, perchée sur pilotis, se dressait une magnifique maison. Bâtie sur quatre étages, ses immenses baies vitrées offraient une vue incroyable sur la forêt et laissait entrer un maximum de lumière. Plusieurs ponts permettaient de passer d'un niveau à l'autre par l'extérieur tandis que chaque niveau était encerclé par une terrasse aménagée. Les murs végétaux retenaient la fraîcheur à l'intérieur des murs et  l'humidité et la chaleur d'entrer dans la maison. L'intérieur de celle-ci était résolument moderne et épuré. Les espaces étaient particulièrement grands et haut de plafond et les fenêtres donnaient l'impression qu'il n'y avait pas de mur. Mazekeen n'était pas censé le savoir, mais via son lien empathique avec Aerys, elle avait bien saisi les angoisses de cette dernière vis à vis des lieux clos et espérait que cet endroit saurait l'apaiser.


Il était évident que la maison était bien approvisionnée en vivres, garantissant qu'il ne manquerait de rien pendant ce séjour d'une semaine. Cependant, Maze avait aussi quelques missions à accomplir, dont l'une la divertissait particulièrement et commençait par les caisses de rangement soigneusement disposées dans l'une des pièces. À l'intérieur, des dizaines de robes ainsi que les accessoires assortis. Si tout se passait bien, Mazekeen avait prévu de profiter de cette semaine pour aider l'Impératrice à trouver sa robe de mariée. Ironique, quelque part, que d'aider celle qu'elle aimait à se préparer pour ce jour où elle en épouserait une autre. Mais Maze ne le voyait pas tout à fait de cette façon : si son amie était heureuse, elle l'était aussi.

L'Echani remarqua un soudain changement dans l'air en cette soirée. Un an avait passé, mais elle reconnut immédiatement la sensation particulière qu'elle éprouvait lorsqu'elle était proche de l'Impératrice : leur lien dans la Force semblait vibrer légèrement. Une sensation similaire existait également avec Ymir avant son tragique accident.

Le signal était clair pour Mazekeen, qui abandonna immédiatement ses haltères pour se réfugier dans la douche. Elle était couverte de sueur, à la fois à cause de ses exercices intenses et de la chaleur ainsi que de l'atmosphère humide. Le jet d'eau tiède lui fit un bien fou, et comme à son habitude, elle ne perdit pas de temps pour se savonner, y compris ses cheveux, avant de sortir de la douche après deux minutes seulement. Une serviette nouée autour de la poitrine, elle déméla ses cheveux courts puis se sécha avant de passer des vêtements propres.

Comme elle n'était pas en service, Mazekeen avait laissé son armure de côté bien qu'elle l'ait emmenée avec elle. La chaleur ne la dérangeait pas, alors elle opta pour une chemise blanche légèrement ample, les deux premiers boutons ouverts, et un pantalon noir remonté sur ses chevilles. Elle préféra également rester pieds nus pour savourer la sensation de l'herbe humide contre sa peau. La seule constante dans cette tenue - Maze n'était pas certaine de s'être un jour montrée aussi casual devant Aerys - était le collier et le pendentif partiellement dissimulé par les pans de sa chemise.


L'Echani sortit de la maison au moment où la navette se posait devant celle-ci, soufflant l'herbe tout autour d'elle. Elle descendit les ponts suspendus tandis que la rampe d'accès s'abaissait et s'amusa de l'agacement qu'elle ressentait déjà venant d'Aerys, avant de s'approcher de l'ouverture au moment où l'Impératrice en sortait.

Un frisson lui parcouru l'échine. Selon le protocole, Maze devait mettre un genou à terre. Toutefois, elle était encore trop en colère, sans parler du fait qu'elle souhaitait parler à son amie avant tout. Et elle ne s'agenouillait que devant l'Impératrice.

« Ça faisait longtemps », lui dit-elle alors qu'elle remarquait que le visage d'Aerys était plus creusé qu'auparavant.

Malgré sa colère et sa peine accumulées au cours de l'année, le ton de Maze ne laissait rien transparaître de ses émotions. Au contraire, elle affichait simplement un léger sourire, heureuse de revoir l'Impératrice. Elle savait, par ailleurs, que commencer par des reproches ne ferait qu'éloigner Aerys, sans aucun doute déjà agacée par son pilote qui l'avait trompée.

« Pardonne ce pauvre pilote pour le tour qu'il vient de te jouer, il n'a pas eu le choix. Si tu dois blâmer quelqu'un, c'est moi », poursuivit l'Echani en s'approchant doucement, les mains dans les poches. Bien qu'elle ait envie de la prendre dans ses bras, elle n'initia pas ce contact, sachant trop bien comment Aerys réagirait. « J'espère, malgré tout, que le voyage fut agréable et que tu vas bien. Nous sommes sur Valrar. », précisa-t-elle. « Pour la semaine. », finit-elle par annoncer, prête à en subir les conséquences.


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6 jours et 7 nuits (PV : Aerys) Empty Re: 6 jours et 7 nuits (PV : Aerys)

Sam 12 Aoû - 17:40
Pourquoi avait-il encore fallu que je me retrouve à bord d’une navette de classe Alpha ? Pourquoi fallait-il que je sois encore enfermé dans ce qui à mes yeux était devenue l’incarnation d’un cercueil volant ? La réponse à ces questions tenait en un mot : Basca. En effet, cette dernière avait glissé un mot à mon intendant pour que j’aille la rejoindre sur le chantier naval de Bilbringi et ce le plus rapidement possible. D’après sa « note », elle comptait me présenter un outil indispensable pour l’avenir de la flotte impériale. Bien que le motif soit légitime, j’eusse préféré en savoir plus sur ce fameux « outil ». Qui plus est, cela me paraissait quelque peu étrange. A l’inverse de l’infanterie, je suivais de très près les affaires et projets de l’Amirauté. Aussi, que je n’eusse aucun écho concernant un nouvel instrument naval était non seulement curieux mais aussi ô combien suspect. Hélas ! Indépendamment de mon intuition, je ne savais que trop bien qu’à l’instar de Silenda, la Grande Amirale était des plus excentriques ce qui n’était pas nécessairement à mon goût. Je devais composer avec même si je regrettais que tous n’ait pas le professionnalisme d’Agrippa en la matière.

C’était pour cette raison que j’avais emprunté la navette que la Zeltronne avait apprêté pour moi, non sans maugréer quelque peu. Je ne me souvenais que trop bien du dernier vaisseau de cette classe à bord duquel j’avais voyagé. Dire que cette « excursion » avait été mouvementée était un euphémisme. Et encore… La rencontre des « locaux » avait été encore plus tumultueuse. Qui aurait eu idée qu’un acte de sabotage m’aurait permis de faire la rencontre de la Maîtresse de l’Ordre Jedi, Arsenicia Ombrelune et de la Maîtresse Modeleuse et membre du Conseil Noir, Darth Yenna. Bien que j’eusse pu faire leurs connaissances et profiter de quelques soins, je ne savais toujours que penser de ces deux personnes. Il est vrai que je ne portais pas les Jedi dans mon cœur depuis les évènements de 1499 mais, plus encore, je me méfiais comme de la peste des utilisateurs du Côté Obscur qui maniait la magie Sith et parvenait à plier la nature à leur volonté. Pire encore, des rapports que j’avais parcourus à son sujet, je savais qu’elle usait des mêmes pratiques que les Yuuzhan Vongs. Ce fut d’ailleurs pour ce motif que lors de mon retour, je m’étais empressé de passer une visite médicale et ce fin de vérifier que cette brune n’avait altérer en rien mon corps. Fort heureusement cela n’avait pas été le cas.

Au moins, je savais que cette fois-ci, ce voyage, au vu notamment des voies hyperspatiales traversées, seraient bien moins périlleux et désagréable que le dernier. Quand bien même Basca me semblait être parfois un peu extatique, il n’en demeurait pas moins qu’elle était une experte dès qu’il était question d’art de la guerre navale. Ce n’était pas pour rien que cela avait été une de mes enseignantes à l’Académie. Aussi, cette visite sur Bilbringi s’avèrerait être particulièrement passionnante. En vérité, j’étais même curieuse de savoir de quoi il en retournait. Maudite Basca ! Pourquoi avait-il fallu qu’elle soit si avare en détails dans sa note ? J’eusse au moins mérité un indice sur le sujet ! Cela m’aurait donné du grain à moudre surtout à bord de cette boite de conserve qui me servait de moyen de transport et à bord duquel je faisais les cent pas. Au moins, cette fois-ci y avait-il un pilote à bord et pouvais donc, de ce fait, demeurer seule en soute sans avoir à me soucier d’un quelconque incident comme la dernière fois.

En revanche, un détail était similaire à la dernière occurrence et celui n’était nul autre que cette « claustrophobie » dont je n’arrivais nullement à me défaire et qui m’empoisonnait la vie. En premier lieu, j’avais déboutonné le col de mon veston afin de ne plus ressentir cette sensation d’étouffement. J’avais, pour l’occasion même pris place sur l’un des sièges de la rangée et avait ô combien surprise de noter combien ils étaient ergonomiques. A vrai dire, ils étaient même rembourrés et ajustables au point que j’en venais à regretter de ne point en avoir de similaires derrière mon bureau. Cependant, même si des systèmes de climatisation et d’éclairage étaient présents et ajustables afin de garantir des conditions ambiantes agréables, tout cet attirail n’avait su calmer mon angoisse.

J’étais tout bonnement anxieuse tant cet espace me semblait être étroit. J’éprouvais même un sentiment d’enfermement. Pourtant, je savais que les portes pour rejoindre le poste de pilotage étaient ouvertes, rien n’y faisait ! La claustration. C’était tout ce que mon esprit était capable d’assimiler en cet instant en dépit de ma logique. Claustrer et Impuissante. Voici les notions qui revenaient en boucle au point que ma respiration, devant ce simple, constat s’était considérablement accélérée. Malgré cela, j’avais l’impression que l’air ne parvenait pas à alimenter mes poumons et que chacune de mes inspirations frénétiques ne faisaient que rapprocher les murs de la coque de ma personne et ce dans le but avoué de m’enterrer vivante dans l’espace pour l’éternité.

Pour ponctuer le tout, j’étais inquiète. Non pas vis-à-vis de ma propre santé mais vis-à-vis du pilote. Avait-il conscience de ce qui se passait à bord ? Entendait-il son impératrice être dans tous ses états au cours d’un simple voyage spatial ? En dépit de l’état dans lequel je me trouvais, je parvenais, je ne savais trop comment, à éprouver du tracas quant à l’idée que mon compagnon de route puisse prendre conscience de mon état mental et le communique à ses pairs qui le communiqueront à leur tour au point que l’entièreté du conseil des Moffs et de la société l’apprendrait. Dès lors, cela serait une catastrophe. Qui accepterait pour dirigeante, une personne qui est effrayé à l’idée de se retrouver entre quatre murs ? Qui serait assez fou pour suivre au combat une femme qui manquait de ne pas pouvoir retenir sa vessie du fait de la terreur qu’elle ressentait à l’idée d’être sur une passerelle ? Personne. Et je ne pouvais leur en vouloir. Ironiquement, ce raisonnement ô combien biaisé fit naître également de la colère en moi. Une fureur dirigée vers moi-même, vers ma propre faiblesse mais aussi vers le destin qui m’imposait de composer avec cette phobie qui n’était pas de mon fait. Cela m’était tout bonnement insupportable.

Tremblant quelque peu, j’essayais d’apposer mon front couvert de sueur contre l’une des parois en duracier qui était quelque peu glacée. J’espérais, bien naïvement reprendre pleinement contact avec la réalité et évacuer ce sentiment de crainte. Quelle erreur ! Ce geste n’eut guère l’effet escompté ! En effet, bien que la soute soit insonorisé pour qu’aucun passager ne puisse entendre les bruits du moteur ni sentir les vibrations de ce dernier afin que les voyages à bord soient une expérience paisible, je crus percevoir des grincements ô combien sinistre, qui je le savais n’appartenaient pas à ce vaisseau mais à un autre navire…sur une autre planète…dans d’autres circonstances. Je discernais même des sifflements ainsi que des bruits d’éclatement comme si certains pans de la structures se rompait et s’effondrait ensuite du fait de leur masse. J’étais épouvanté alors que j’appréhendais les râles d’agonie de mes anciens hommes d’équipage. Non ! Cela suffisait ! Je refusais de me laisser emporter une fois de plus vers cette partie de ma mémoire qui me pétrifiait. Aussi, je serrais ma main gauche, celle comportant 3 doigts, le plus fortement possible et portais un coup à la surface rigide de la carlingue du vaisseau comme si c’eut été un ennemi que je défiais en duel.

Ce mouvement ne me permit pas de triompher de cette phobie mais sut me ramener à la réalité alors qu’un bruit sourd résonnait dans la coque et qu’une indicible douleur ainsi que des vibrations se manifestait tout le long de mon bras me poussant à me mordre la lèvre jusqu’au sang pour ne pas pousser un cri de souffrance qui alerterait le pilote. Me redressant, je détaillais du regard ma main et constatais les conséquences de mon action, alors que le pilote prit la parole grâce aux hauts parleurs du vaisseau pour s’adresser à moi.


« Nous sommes arrivés sur Bilbringi, votre Majesté. Nous entamons notre descente dans l’atmosphère et de devrions atterrir d’ici quelques minutes aux coordonnées prévues. »

Ignorant sa déclaration, bien qu’une partie de moi-même éprouvât du soulagement qui se manifesta par le biais d’un soupir, j’examinais cette main ô combien maltraitée et qui, d’ici peu recevrait une toute nouvelle prothèse. Outre quelques ecchymoses et contusions, je notais des rougeurs mais aussi des éraflures au niveau des jointures ainsi qu’un léger gonflement qui m’empêchait de déplier, replier correctement mes doigts. Non seulement, elle était devenue plus sensible et mes mouvements étaient plus limités, mais en plus j’éprouvais quelques élans de douleur… Au moins rien n’était cassé, même si j’ignorais comment j’allais justifier l’état de cette partie de mon corps à Basca. C’était une vraie fouineuse, parfois, et rien ne lui échappais. Si tel était le cas, je me contenterais de la rassurer en lui indiquant que je comptais utiliser la Force pour me défaire de ce petit désagrément. Oui c’était une bonne idée.

Ce fut à ce moment précis que la navette atteint le sol et que la passerelle s’ouvrit dans un bruit hydraulique ô combien caractéristique et que de la fumée issu notamment des liquides de refroidissement du navire s’échappait sur les côtés. Sans attendre mon reste, je reboutonnais mon veston, descendit d’un pas vif la passerelle, mis pied à terre et m’arrêtais soudainement alors que mon regard se déposait sur mon environnement. Ce n’était pas Bilbringi. Cet endroit n’avait même rien d’un astéroide depuis lequel l’on pouvait apercevoir un chantier naval. Au contraire ! Tout était bien trop vert ! Où avais-je bien pu atterrir ? Quel était cette planète ? Je fis quelque pas en dehors de la navette et levais les yeux au ciel pour mieux contempler l’horizon.

Très rapidement, mes sens furent frappés par la diverses sensations. Tout d’abord, du fait de la luminosité ambiante, je plissais les yeux tant celle-ci m’agressait quelque peu après avoir passé autant d’heures dans l’obscurité. Mon odorat fut assailli par divers parfum que je ne sus totalement reconnaître bien que je pus identifier, non sans difficulté, les arômes de l’humus en décomposition. Le bruit n’était pas non plus le même. Mon ouïe fut aussi monopolisée par des cris d’animaux, des chants d’oiseaux et ce qui devait être des bourdonnements d’insecte au point que j’en vins à regretter la quiétude de la soute de la navette. Tous ce que mes sens percevaient n’étaient rien en comparaison d’une réalité qui me mît profondément mal à l’aise du fait de mon voyage. Effectivement, la chaleur et l’humidité de cet endroit créait une atmosphère moite mais surtout suffocante. J’avais presque le sentiment de ne pas pouvoir respirer. Je fus tentée de défaire encore une fois mon col et dus me faire violence pour m’en abstenir. Pire je souhaitais du fait de cette humidité me mettre à mon aise tant ma peau, en l’espace de quelques instants, était moite et tant mes vêtements me collaient à la peau. Or, j’avais horreur de cela !

Il me fallut quelques instants pour pleinement reprendre mes esprits et déposer mon regard sur la seule et unique personne présente en ces lieux : Mazekeen Farron. Ma meilleure amie. Ma confidente. Ma doublure et ange gardien. Une chevalière impériale que j’essayais d’éviter depuis mon retour sur le trône tant je craignais de me retrouver face à face avec elle pour certaines raisons qui ne me regardaient que moi. Cette Echani était donc là, juste devant moi. Elle m’attendait non pas comme un sujet envers son impératrice mais plutôt comme une connaissance. Je pouvais déduire cela car contrairement à ce que dictait le protocole, elle n’avait pas ployé le genou ce qui pour le coup me fît tiquer et m’exaspéra quelque peu et ce pour deux motifs. Premièrement, nous n’étions pas seules sur cette planète. Le pilote pouvait encore observer notre échange à travers le hublot du poste de pilotage. Or, je n’appréciais qu’assez peu l’idée que l’on puisse colporter le fait que l’on pouvait s’abstenir de me témoigner le respect dû à mon rang. Moi seul pouvais décider de cela. Personne d’autres ! De même, elle ne le savait que trop bien, seules circonstances lui permettaient de pouvoir prendre certaines latitudes avec moi. Ce n’était pas le cas. De ce fait, je comptais bien lui remonter les bretelles.

Le second élément que je notais était plus prosaïque et fît hausser un sourcil alors que je me rapprochais. Outre me manquer de respect, Maze avait opté pour une tenue décontractée soit une simple chemise blanche à moitié déboutonnée et un simple pantalon noir. Ni uniforme, ni chaussures ni quoique ce soit d’officiel. Elle me recevait comme si je n’étais qu’un vulgaire quidam et ce sous les yeux de mon pilote. Il est vrai que j’avais des excentriques comme Basca ou même Silenda dans mon entourage mais je commençais à en avoir assez qu’un tel relâchement puisse devenir la norme. Aussi je m’arrêtais à seulement quelque pas d’elle, adoptais un air sévère et croisais les bras en attendant de savoir ce qu’elle me voulait et surtout qu’elle m’explicite les raisons pour lesquelles ma navette avait encore été détournée.

Ses premiers mots furent pour le moins dépourvus d’émotions et ne firent que souligner une réalité dont je n’avais que trop bien conscience. Croyait-elle m’apprendre cet état de fait ? Ou désirait-elle me faire un reproche ? Je l’ignorais. Aussi me contentais-je de rouler des yeux devant cette assertion et me mordis la langue pour ne pas lui répondre de manière acerbe. Savoir que cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas vues m’indifférait totalement. Pour l’heure, j’avais rendez-vous avec Basca sur Bilbringi. En comparaison, les états d’âme d’une Echani qui se comportait comme une adolescente vraisemblablement capricieuse n’était pas ma priorité. Si elle souhaitait se changer les idées, elle n’avait qu’à aller au front ou mieux encore s’encanailler avec la troupe dans une cantina sordide. Au moins, cela lui permettrait d’évacuer sa frustration.

Hélas ! Je ne fus pas au bout de mes peines. En effet, mon interlocutrice m’avoua que cette fameuse rencontre avec la Grande Amirale sur Bilbringi n’était qu’un leurre destiné à m’emmener ici et échafaudé par elle. Ces aveux me mirent tout simplement hors de moi et fronçais d’autant plus les sourcils. Je n’étais pas un pion qu’elle pouvait déplacer à sa guise sous prétexte que cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas retrouvés en face à face. Contrairement à elle, j’avais énormément de travail. J’avais un empire à diriger moi ! Aussi n’avais pas de temps à perdre sur Valrar ou quoi que fusse le véritable nom de cet astre…. Je devais…

Mes pensées se stoppèrent nets lorsque j’entendis que nous étions sur cette planète…pour la semaine. LA SEMAINE ?! 7 jours ICI ? Mais que croyait-elle ? Que j’allais accepter docilement de rester dans cette jungle pendant ce laps de temps ? S’imaginait-elle que je pouvais disposer de mon temps comme je l’entendais ?! Maze était devenue tout simplement FOLLE. Je ne POUVAIS PAS me permettre de perdre plus de temps que je n’avais perdu. Aussi, je me retournais et m’apprêtais à remonter à bord lorsque sous mes yeux ébahis, la passerelle de la navette de classe Alpha se replia et que cette dernière amorça la procédure de décollage, s’élevant ainsi rapidement parmi les cieux et quittant l’atmosphère avant que je n’ai même eu le temps de réagir.

Folle de rage, mon attention se porta aussitôt sur Mazekeen. Je comblais l’écart qui nous séparait d’un pas vif et l’empoignait des deux mains par le col de sa chemise avant de laissé éclater ma fureur au point de m'en briser la voix.


« Je ne sais pas ce qui vous est passé par la tête chevalière Farron, mais vous allez me faire le plaisir de rappeler cette navette SUR LE CHAMP ! IL EST EXCLU QUE JE PASSE, NE SERAIT-CE QU’UNE MINUTE DE PLUS DANS CE TROU BOUEUX ET VISQUEUX QUI VOUS SERT DE DEMEURE. VOUS SOUHAITEZ AVOIR DU REPOS ? SOIT C’EST VOTRE DROIT ! VOUS SOUHAITEZ AVOIR UN PEU DE COMPAGNIE ? AVEC CE QUE L’EMPIRE VOUS VERSE, VOUS DEVRIEZ POUVOIR TROUVER QUELQU’UN OU QUELQUE CHOSE QUI PUISSE VOUS DONNER ENTIERE SATISFACTION ! EN CE QUI ME CONCERNE, APRES UN TEL IRRESPECT ET UN TEL ACTE DE MUTINERIE, JE VOUS RADIE DE L’ORDRE ! JE N’AI QUE FAIRE D’UNE ECHANI EN MAL DE RECONNAISSANCEE ET D’AFFECTION INCAPABLE D’OBEIR AUX ORDRES ET AYANT PLUS DE POINT COMMUN AVEC UN REBELLE QU’AVEC UN VERITABLE MILITAIRE ! NOUS NE POUVONS PAS TOUS VIVRE D’AMOUR ET D’EAU FRAICHE. CERTAINS ONT DES DECISIONS A PRENDRE ET SURTOUT UNE GUERRRE A MENER ! JE N’AI PAS LE LUXE DE PERDRE AINSI MON TEMPS. VOUS LE POUVEZ ? TANT MIEUX POUR VOUS ! MAIS NE FAITES PAS TRINQUER LES AUTRES PAR VOTRE IMMATURITE ! A MES YEUX, VOUS NE VALEZ PAS MIEUX QUE L’USURPATEUR ! AU MOINS LUI, COMPTAIT-IL FAIRE SON DEVOIR CONTRAIREMENT A CERTAINES MECREANTS SUR LESQUELS MON REGARD SE POSE EN CET INSTANT ET POUR LESQUELS JE N’EPROUVE QUE DU DEGOUT ET DU MEPRIS ! VOTRE EXISTENCE MEME M’INDIFFERE DESORMAIS ET VOUS FAIT MES ADIEUX, MADEMOISELLE FARRON. PUISSIEZ-VOUS, DANS VOTRE NOUVELLE VIE, CESSER D’IMPORTUNER VOTRE ENTOURAGE AVEC VOTRE EGOISME ET VOS CONSIDERATION PROSAIQUES. POUR MA PART, JE N’AURAIS AUCUNE DIFFICULTE A VOUS TROUVER UN REMPLACANT BIEN PLUS COMPETENT ET SURTOUT INDISPENSABLE.»

A peine eu-je terminer de « parler », que je la giflais sans ménagement, la relâchais puis la bousculais d’un coup d’épaule pour me diriger vers sa maison afin de faire main basse sur un appareil de communication non sans serrer les poings. Je n’avais désormais plus qu’un seul objectif en tête : quitter cette planète pour de bon.


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Mazekeen Farron
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6 jours et 7 nuits (PV : Aerys) Empty Re: 6 jours et 7 nuits (PV : Aerys)

Sam 12 Aoû - 23:03
L'anxiété et la panique avaient envahi Mazekeen bien avant que la navette n'atteigne la terre ferme. Ces sentiments avaient enserré son être d'une main glacée, comme si elle en était la victime, jusqu'à ce que la Chevalière Impériale se serve des enseignements fournis par Basca pour réduire au minimum le flot de sensations transmis par le lien profondément enraciné entre elle et Aerys. Cette phobie ne lui appartenait pas, mais c'était un travail constant que de devoir filtrer ses émotions de celles qui lui parvenaient, en écho, de l'impératrice elle-même. Mais l'empathie n'avait pas que des aspects négatifs. Ce pouvoir faisait certainement de l'Echani la meilleure garde du corps possible, ainsi que la candidate idéale pour être la doublure d'Aerys. Elle pouvait anticiper les besoins de la Souveraine avant même qu'elle ne les exprime, et la comprendre mieux que quiconque, à l'exception peut-être de Ymir. Par conséquent, elle pouvait remplir son rôle avec une précision telle qu'elle était capable de duper même les collaborateurs les plus proches de l'Impératrice.

Du moins, c'était le cas auparavant. Au cours de l'année écoulée, Maze n'avait guère eu l'occasion de jouer son rôle de doublure, et ses contacts avec Aerys avaient été inexistants. Même sa promotion au rang de Maître Chevalier avait été faite par l'intermédiaire d'un vulgaire bout de papier. Cela pesait énormément sur l'Échani, d'autant plus qu'elle en connaissait les raisons. À travers la Force, elle percevait nettement la crainte lorsque l'Impératrice pensait à elle. La peur d'affronter ses démons et de confronter ses actions. Mazekeen était comme un miroir dans lequel Aerys ne supportait pas de voir son reflet. Pourtant, Maze avait toujours fait l'effort de garder pour elle ce que l'Empathie révélait, poussant la jeune femme à s'ouvrir volontairement plutôt qu'à lui arracher des informations. L'Échani n'avait jamais mis en avant ce que la Force lui transmettait. Elle avait toujours été très discrète à ce sujet. Cependant, au milieu de ce flot de sensations, elle percevait également la honte. Aerys savait que Mazekeen savait. Bien que cela n'affecte en rien la perception que la chevalière impériale avait de son amie, l'Impératrice n'était pas prête à faire face à ces vérités.

Cependant, par-delà la crainte et la honte, s'était ajoutée la fureur. À peine avait-elle fait deux pas à l'extérieur de la navette qu'Aerys réalisait qu'elle avait été trompée pour être attirée ici. Mazekeen avait anticipé cette réaction, c'est pourquoi elle ne fit pas le moindre mouvement envers son amie. Bien que s'agenouiller pourrait apaiser la colère de la jeune Impératrice, Mazekeen évita de le faire ici. Elle ne souhaitait pas instaurer de dynamique hiérarchique entre elles. Malheureusement, le fait de ne pas ployer le genou en présence d'un témoin - le pilote - ne faisait qu'accroître l'agacement de la Souveraine. Bien qu'elle se retienne de prononcer des paroles acerbes, Mazekeen n'avait pas besoin de les entendre pour les comprendre. De plus, le langage corporel d'Aerys était particulièrement explicite.

La tempête grondait. À travers le fil invisible qui reliait Mazekeen à Aerys, l'Echani le sentait. C'était comme tirer sur une corde à laquelle elle était attachée : cela donnait rapidement le tournis. Une fois de plus, l'empathe s'efforça de réduire au maximum les sensations et les émotions qui lui parvenaient. Il était évident qu'elle n'avait pas besoin de ce don pour décrypter l'Impératrice. D'ailleurs, celle-ci n'était que rarement difficile à lire. C'était une qualité selon l'Echani, qui appréciait son honnêteté, mais un défaut pour beaucoup d'autres. Ainsi, à l'annonce des sept jours que Aerys allait passer sur la planète, Maze vit son visage se déformer. Elle capta la compréhension de ce qu'elle venait de lui dire, le rejet de cette "sentence", et tout ce que ce temps "perdu" impliquait. Et bien sûr, il y avait la colère. Une colère si intense et si glaciale que Maze ne tenta même pas de se dérober à la poigne d'Aerys sur le col de sa chemise. Elles étaient si proches que l'Echani pouvait discerner l'hystérie profonde dans les yeux bleus qui étaient pourtant habituellement beaucoup plus doux.

La rage devait s'exprimer et Maze s'y prépara. Cependant, à aucun moment elle ne baissa les yeux. Au contraire, ses prunelles argentées restèrent fixées dans celles d'Aerys tandis que la rage débordait en un flot de paroles de plus en plus violent, le ton si élevé que sa voix finit par s'enrouer. Quant au vouvoiement, il n'était qu'une autre manière de maintenir ses distances, maintenant que Maze avait réduit au maximum celle qu'Aerys avait tenté de maintenir pendant un an.

La gifle, en revanche, n'avait pas été anticipée par Mazekeen. Bien au contraire. Elle s'était attendue à se faire crier dessus, à se faire bousculer ou frapper… Mais certainement pas à se faire giffler. La claque sembla raisonner anormalement fort sous la canopée, la tête de l'Echani partant sur la gauche, ses yeux trahissant son hébétement. Même les chants des nombreux oiseaux semblaient avoir soudainement cessé, le temps s'étant suspendu alors que l'Impératrice bousculait l'Echani d'un coup d'épaule.

Le temps de sortir de sa torpeur, Aerys s'était éloignée de quelques mètres. Cependant, elle n'était pas suffisamment loin pour ne pas entendre la réponse de sa Doublure, qui se retourna.

— Incapable d'obéir aux ordres ? Répéta-t-elle d'un ton sans joie, sans bouger alors qu'elle voyait déjà son amie s'enfuir. Cela fait un an que j'obéis bien sagement en essayant d'occulter ce qui, pourtant, saute aux yeux. Six mois à veiller sur Ymir comme à la prunelle de mes yeux, bien plus assidûment que n'importe quel autre Chevalier l'aurait fait. Puis encore six mois à me balader d'un bout à l'autre de l'Empire, car telle était ta volonté. Je n'ai jamais failli, je ne me suis jamais plainte et j'ai fait bien plus que mon simple devoir envers toi, votre majesté !

En quelques pas, l'Echani avait rattrapé l'Impératrice. Sa main fut lourde lorsqu'elle la posa sur l'épaule droite d'Aerys, puis elle utilisa toute la force de sa prothèse pour la forcer à se retourner. La brune put voir l'éclat argenté dans les yeux de Mazekeen, mélange de colère et de blessure, avant que celle-ci ne lève son poing et le précipite en direction du visage de sa meilleure amie. Que le nez ait été fracturé sur le coup ou non, elle n'en avait cure pour l'instant.

— Tu veux me frapper ? Alors frappe correctement ! Ne me fais pas l'affront d'une gifle ! Lui cracha-t-elle au visage. Comment oses-tu me comparer à l'Usurpateur ?! S'écria-t-elle ensuite en avançant de nouveau vers Aerys, retroussant déjà les manches de sa chemise, prête à en découdre. Alors que j'étais là, coincée sur Bastion, tandis que tout le monde te croyait MORTE !

Aerys blessée tant physiquement - le nez en sang - que dans son ego, Mazekeen bloqua un coup de pied de sa main gauche et asséna un nouveau coup de poing de la droite, faisant tomber l'Impératrice sur le sol couvert d'herbe et de mousse. Elle lui laissa le temps de se relever et continua.

— ET JE NE POUVAIS RIEN FAIRE ! ALORS QUE JE SAVAIS QUE TU ÉTAIS EN VIE ! S'écria-t-elle dans un sursaut de colère en envoyant son pied dans l'abdomen de son amie après avoir esquivé un coup. Lorsque j'ai tenté de te venir en aide, il a envoyé son plus proche Chevalier pour me tuer, et tu sais quoi ? Il a bien failli réussir !

Un talon percuta soudainement Mazekeen à l'arcade, faisant aussitôt jaillir le sang, et l'Echani vit rouge. Étaient-elles réellement en train de s'entredéchirer ? Cela ne l'empêcha pas de poursuivre, Maze réalisant dans un éclair de lucidité que c'était bien la première fois qu'elle vidait son sac de cette façon. L'Echani était, d'ordinaire, celle qui écoutait.

— Je t'ai laissé une année au cours de laquelle j'ai vu mon Impératrice décliner. Au cours de laquelle ma meilleure amie m'a repoussée de la plus blessante des façons. Tu as du travail à faire ? Tu veux que tes sujets partent au combat la fleur au fusil ? Comment peuvent-ils le faire lorsqu'à chaque apparition, leur Impératrice a les joues plus creuses et la taille plus fine ? Lorsqu'elle-même ne fait pas face à ses propres démons, comment peuvent-ils, eux, affronter l'adversaire ?

Mazekeen avait touché un point extrêmement sensible. Esquivant un nouveau coup de pied, elle saisit ensuite le bras d'Aerys de sa main gauche et le tordit derrière son dos. Dans un geste fluide et précis, elle fit basculer les jambes de l'Impératrice en appuyant sur l'arrière de ses genoux, la forçant à fléchir. Poursuivant son mouvement, elle appuya son pied nu dans le dos de la jeune femme jusqu'à ce que sa joue touche l'herbe humide.

La clé de bras était parfaitement exécutée et Maze ne comptait pas relâcher avant que la fureur qu'elle percevait ne s'amenuise.

— Il y a deux ans, tu m'aurais tenue tête avec une main dans le dos. Regarde-toi maintenant ! Tu n'es que l'ombre de toi-même. Tu veux diriger cet Empire et je SAIS depuis longtemps que tu es celle qu'il faut… Je n'en ai même jamais douté…, lui dit-elle plus doucement, mais sans relâcher la pression, ni sur le bras qu'elle tenait fermement, ni sur le dos d'Aerys. Mais tu n'as pas à le faire seule et encore moins à te bousiller pour y parvenir, poursuivit-elle. Tu peux me radier de l'Ordre si tu le veux, je l'accepte. Je n'ai pas besoin de ce titre pour vouloir sincèrement veiller sur toi et te soutenir, parce que c'est ce que les amis font.


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6 jours et 7 nuits (PV : Aerys) Empty Re: 6 jours et 7 nuits (PV : Aerys)

Mer 1 Nov - 18:55
J’étais tout simplement sur les nerfs. Et encore, une telle description était loin de dépeindre correctement la tempête qui faisait rage en moi. Pourquoi étais-je aussi bouleversée ? La réponse à cette question était très simple. J’avais le sentiment d’avoir été trahie…trahie par mon entourage immédiat. Connaissant Maze, je l’imaginais assez mal être en mesure de mettre sur pied un tel plan. Non. Une autre personne était impliquée… Une zeltronne plus particulièrement qui avait le don de fouiner dans mes affaires comme l’aurait fait une mère ou une tante un peu envahissante. Or, quand bien même, j’ignorais comment qualifier la relation qui me reliait à cette Grande Amirale, je ne tolérais pas que l’on puisse se mêler de mes affaires. Car oui, je ne doutais pas un seul instant que cette rencontre était de son fait. L’Echani n’aurait jamais osé faire usage de son nom pour m’attirer ici, dans cet endroit…dans ce trou. En revanche, Basca n’aurait eu aucun scrupule à utiliser son nom ainsi qu’un motif pour le moins fallacieux...

Une telle démarche me rendait folle de rage ! J’avais la désagréable sensation qu’une fois encore, mon destin m’échappait…que je n’avais pas le contrôle de la situation…que je n’étais qu’un pion sur un échiquier. C’était tout bonnement intolérable ! Bien évidemment, je n’excluais pas qu’elle m’avait « trahie ». Certes, je savais pertinemment que je ne pourrais la faire passer en cour martiale même si ce n’était pas l’envie qui manquait. Cette fichue bonne femme, ne pouvait-elle pas comprendre que j’avais besoin d’être seule ? Qu’il me fallait du TEMPS pour reprendre pied avec cette réalité dans laquelle je peinais à évoluer ? J’avais déjà du mal à me faire à mes nouvelles fonctions… J’essayais, depuis les évènements de l’année 1499, de me reconstruire tant bien que mal… mais…à l’exception d’Ymir, personne ne me laissait le temps de le faire correctement. C’était comme si l’univers éprouvait un malin plaisir à tenter de vouloir m’abattre alors que j’étais déjà au sol.

Sur le moment, je ne pus m’empêcher de faire le parallèle entre cette femme et une vulgaire sangsue… Ne pouvait-elle pas me laisser en paix ? Pourquoi fallait-il qu’elle se sente dans l’obligation d’arracher au peu d’âme qui me restait ses derniers secrets et ses dernières craintes ? Pourquoi faisait-elle tant d’efforts pour me mettre dos au mur en m’obligeant à me confronter à des sujets ou des personnes qui me terrifiaient ? Cela me dépassait…et en un sens, je n’en avais cure. Je ne cherchais pas à comprendre Basca, ni même Maze à vrai dire. Je m’en moquais éperdument. Elles étaient au mieux des ennemis qu’il me fallait terrasser ou au pire des nuisances qu’il me fallait éviter. En cet instant, la rouge à l’uniforme immaculé était bien loin. Je n’avais pas à me soucier d’elle-même si je me jurais de lui retourner la monnaie de sa pièce d’une manière ou d’une autre pour qu’elle cesse de se mêler de mon prétendu bien-être. Je n’étais plus une enfant. J’étais en mesure de me débrouiller par moi-même sans que l’on ne me tienne la main.

En ce qui concernait Maze, c’était différent. Elle était présente sur cette planète…juste à quelques pas de moi. J’avais été dans l’obligation de lui faire face, mais d’ici peu, elle ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Plus jamais, je n’aurais à me soucier de sa présence. Elle avait dépassé les bornes en participant à cette machination. Aussi, je ne comptais pas revenir sur ma décision. Elle serait bannie à tout jamais du palais impérial et n’exercerait plus aucune fonction parmi les chevaliers impériaux. Elle n’était plus qu’un visage parmi tant d’autres. Son existence, dorénavant, ne m’importait plus. Elle pouvait très bien se faire empaler par le sabre de la reine éternelle que je n’en aurais ressenti aucune émotion si ce n’est de la satisfaction d’assister à la disparition d’un nuisible qui croyait, visiblement, que nous avions élevé les banthas ensemble.
Serrant les poings et continuant d’adopter un visage fermé, j’essayais de me rapprocher de la maison de Maze d’un pas rapide non sans avoir du mal à calmer ma respiration qui demeurait pour le moins agitée. Celle-ci, d’ailleurs, s’emballa, lorsque je sursautais en sentant une main enserrer soudainement mon épaule droite et à me poser instinctivement le simuli de question suivante alors que l’on me forçait à me retourner : quoi enc… Ces quelques mots, formulés dans mon esprit, disparurent aussitôt dans un torrent de douleur à l’instant même où je reconnus le visage furieux de Maze. Alors qu’un craquement se faisait entendre au moment où le poing de l’Echani venait à ma rencontre, une souffrance aiguë irradia depuis mon nez vers tout mon visage. Durant un court laps de temps, le monde sembla même tourbillonner autour de moi comme si j’avais été projeté dans un vortex de douleur.

Mon premier instinct, du fait des informations que me renvoyait mon cerveau, fut de porter les mains à la source de ce mal qui affligeait mon corps. Un éclair de douleur me traversa lorsque j’apposais ces dernières sur mon nez ce qui m’obligea, très rapidement, à les retirer et à les contempler pendant que je me redressais. Comme, je m’en doutais du fait de la soudaine « chaleur » que je ressentais sur mes paumes, celles-ci étaient recouvertes de sang…de mon sang. Maze n’y avait pas été de main morte. La douleur au niveau de mon nez était dévorante. Cette sensation de brisure et de pression intense aurait pu me faire vaciller si je n’avais pas été habituée à encaisser des coups. Durant un bref instant, mes yeux se remplirent de larmes, non seulement à cause de la douleur, mais aussi de la confusion et du choc ! Je n’en revenais pas qu’elle ait pu ainsi me prendre en traitre et de lever la main sur moi. J’étais tout simplement bouche bée quand même bien je sentais le sang s’écouler de mon nez tel un filet chaud et poisseux recouvrant mes lèvres.

Respirer était devenu un véritable défi. Chaque inspiration provoquait une sensation de brûlure dans mes narines. Je ne doutais pas que mon nez, à l’heure actuelle, devait avoir un bien piètre aspect. Il était probablement écrasé et déformé. Mais cela n’avait pas d’importance. L’étourdissement, la désorientation, le goût métallique du sang dans ma bouche, mon malaise et ma peine…rien de tout ceci n’avait d’importance. Ce moment de choc et de douleur intense, qui m’avait semblé durer une éternité, m’empêchait de percevoir avec clarté mon environnement qui était devenu plus brumeux. J’en avais conscience…mais cela aussi me paraissait être dérisoire. Seul un détail, à l’exception de la souffrance, retenait toute mon attention désormais : Maze. Cette femme était la source de tous les maux qui m’affligeaient en cet instant. Elle était responsable de ma présence en ces lieux. Elle était celle qui m’avait attiré dans ce piège. Pire ! Elle avait levé la main sur moi en se jetant sur moi telle une barbare, faisant fi de toutes les règles d’engagement de son âme. Elle était la cause de cette douleur qui me vrillait le crâne et qui, à chaque inspiration, me donnait le sentiment qu’un millier d’aiguilles laser me perçait le cerveau.

Ironiquement, les conséquences de son geste eurent des bienfaits insoupçonnés sur ma personne au vu de la situation. Tel un torrent déchainé, la colère…la haine…la frustration montèrent en moi. Et cette fois-ci, rien ne saurait les retenir. En effet, la douleur lancinante qui pulsait à travers mon visage alimenta ma fureur. Mon cœur, quant à lui, se mit à battre plus rapidement comme un tambour de guerre, annonçant mon courroux imminent. Mes yeux, embués de larmes de douleur quelques instants auparavant, s’emplirent d’une indicible colère et se portèrent aussitôt vers mon agresseur afin de le défier. Ma mâchoire ainsi que mes poings se serrèrent au poing que mes ongles s’enfoncèrent dans ma paume. En ce moment, la colère déformait mes traits et muait mon visage, en une expression féroce qui indiquait très clairement à mon « interlocutrice » le fond de ma pensée. Sans y prêter véritablement attention et sachant à quel point Maze était sensible à la nature de mes émotions, je lui transmettais, par le biais de la Force, et ce avec la subtilité d’un tir de turbolaser, ma colère, qui sur le moment, était assimilable à une force puissante, brûlante comme un incendie et prête à tout consumer sur son passage. J’étais déterminée à ne pas la laisser s’en tirer aussi impunément et comptais bien riposter.

Pourtant bien au fait de mes intentions, Maze s’évertua à répondre aux propos que j’avais tenu quelques instants auparavant. Malheureusement, ils tombèrent littéralement dans l’oreille d’une sourde. J’entendais distinctement chaque mot qu’elle prononçait. Cependant, ils glissèrent sur moi comme s’ils n’avaient jamais été formulés. L’heure n’était plus aux palabres. Le sang avait été versé. Ma colère ne s’estomperait que lorsque mon ennemie serait brisée et vaincue. Pas avant. Aussi, l’Echani pouvait-elle bien énoncer ce qu’elle désirait, cela ne me faisait ni chaud ni froid en cet instant même si je retirais une certaine satisfaction malsaine à l’idée de l’avoir troublé en la comparant à mon traitre de frère.

Sachant pertinemment que je ne pouvais user de ma main gauche correctement, je décidais instinctivement d’adapter mon style en conséquence et d’utiliser mes jambes pour contre attaquer. Ainsi, sans prononcer le moindre mot, mais en ne laissant aucun doute, dans la Force, quant aux émotions qui m’animaient, je me rapprochais de Maze et tentais, en guise d’ouverture de lui porter un coup de pied à destination du visage, qu’elle sut malheureusement parer pour mieux m’asséner un coup de poing vers mon flanc gauche qui était bien plus exposé du fait de mon handicap ce qui me fit chanceler et tomber violemment au sol, et ce même si cette chute fut quelque peu adoucit par la présence d’herbe et de mousse.

Allongée sur le sol, je ressentis un mélange de colère, de frustration et de colère. Cette douleur au visage…le sang que je voyais sur l’herbe…mon sang…ainsi que cette image de Mazekeen juste au-dessus de moi, triomphante, me poussèrent à me relever rapidement. Malgré ce petit contretemps et cette « humiliation », je ne comptais pas me laisser abattre si facilement. Si elle désirait obtenir la victoire sur ma propre personne, elle doit devoir briser mon corps ainsi que mon esprit. Et encore, ce n’était pas gagné. Essuyant le sang qui coulait de mon nez d’un revers de la main, je fixais Maze. Croyait-elle m’intimider en agissant ainsi ? C’était bien mal me connaître. Ma colère, ma détermination et mon esprit combatif étaient intacts. Bien que blessée, j’étais prête à continuer ce combat toute la journée avec une ferveur qui ferait pâlir n’importe quel Sith assistant à la scène. Aussi, j’attendis qu’elle porte le prochain coup ce qu’elle finit par faire en visant mon abdomen qu’elle sût atteindre sans trop de mal. Ce geste provoqua une nouvelle vague de douleur aiguë et instantanée qu’une sensation de brûlure intense persistait à l’endroit de l’impact. Pour autant, cela n’eut pour conséquence que d’alimenter ma colère et de m’offrir l’ouverture que je désirais tant dans la défense de Maze et dont je profitais sans plus attendre. Ainsi, par automatisme, je pris un peu d’élan et portais ma jambe droite à son visage afin de la sonner. Hélas, bien que je parvins à l’atteindre et à lui ouvrir l’arcade sourcilière, l’Echani resta debout comme si de rien n’était.

M’attendant à une contre-offensive de sa part, je mis un peu d’espace entre nous, mais celle-ci ne vient pas sous la forme à laquelle je m’attendais, bien au contraire. Mazekeen décida d’aborder, par des moyens détournés, un sujet qu’elle savait par essence tabou. Un sujet dont seule Ymir connaissait les détails et que j’avais décrit dans une lettre et non autrement… Les mots acerbes de l’Echani résonnèrent durant ce qui me parut être une éternité dans mes oreilles. Cependant, ils n’eurent pas l’effet escompté. Bien au contraire. Une furie brûlante s’empara de moi. Ma colère monta en moi comme une tempête déchainée, balayant tout sur son passage. Les paroles de celle que, jadis, je considérais comme étant mon amie, avaient touché une corde sensible. La réaction à ces paroles fut, par conséquent, instantanée. Ma haine et ma colère avaient pris le pas sur ma raison. Elles m’aveuglaient. Mes yeux s’emplirent de fureur et mon visage se déforma sous l’effet de cette puissance émotion. Je ressentis une impulsion irrépressible de riposter. Il fallait que je la fasse taire. Quitte à la rouer de coups. Quitte à lui enfoncer mes mains dans sa bouche et à lui en arracher la langue. Quitte à la tuer afin que plus jamais elle ne puisse me tenir ce langage.

Chacun de mes muscles se tendit et je repartis à l’assaut, sans stratégie, sans rien en tête si ce n’est un seul but : faire taire Maze. Malheureusement pour moi, à peine avais-je tenté de lui porter un coup, qu’elle parvint à esquiver et en profita pour se saisir de mon bras et à le tordre derrière mon bras en même temps qu’elle réussit à faire fléchir mes jambes par une manœuvre qu’en temps normal j’aurais su empêché. Ainsi, en un quart de seconde, je me retrouvais au sol, le visage contre l’herbe humide ainsi que la boue qui semblait caractériser cet endroit. Cette tactique, quelque peu cavalière, eut le don d’intensifier la douleur que je ressentais au visage étant donné la pression exercée sur mon nez. Néanmoins, cette simple information, bien que désagréable, n’était pas ce qui retenait mon attention en cet instant. En effet, Mazekeen, ayant effectué une clé de bras, j’étais désormais plus ou moins immobile ce qui me faisait enrager. L’idée d’avoir été ainsi piégée me rendait folle. Me défaire de son étreinte et rouer de coups son visage étaient les seules idées qui m’obnubilaient. Aussi, je me débattais pour non seulement satisfaire mes desiderata, mais aussi combler ce sentiment de frustration qui m’avait envahi.

Plus que de la frustration, il s’agissait encore une fois de colère. Envers Maze…mais aussi envers moi-même. En temps normal, jamais cette petite insolente n’aurait été en mesure de me battre. Cette simple constatation associée aux propos de mon adversaire qui soulignait cet état de fait ne fit que remuer le couteau dans la plaie ce qui m’énervait au plus haut point. Être ainsi humilié était extrêmement déplaisant. Mais le pire, dans tout cela, était de savoir que la responsable de cette situation n’était nul autre que moi. Si j’avais été plus soucieuse de ma condition physique, peut-être ne me serais-je pas trouvée ainsi prise au dépourvu. Il m’appartenait donc de prendre mes responsabilités et de corriger mes torts…d’une manière ou d’une autre… Or, j’avais ma petite idée sur comment procéder. Croyait-elle vraiment m’avoir vaincu ? Espérait-elle vraiment que j’allais capituler ? Ignorant mon inconfort physique, je mobilisais toute ma force pour me défaire sa prise qu’elle resserra aussitôt. Grognant quelque peu de douleur, je décidais, dès lors, d’avoir recours à la seule solution qui se présentait à moi. À défaut de pouvoir pleinement user ce bras, je m’en passerais quitte à devoir souffrir le martyre. Ainsi, je luttais à nouveau et n’hésitais pas à plier le plus possible celui-ci ce qui m’envoyait, automatiquement, différents signaux de douleur qui allaient en s’intensifiant. Mais, je n’en avais cure. J’étais prête à me fracturer le bras pour échapper à cette impasse et vaincre Maze.

Cette dernière dut lire en moi, car elle s’adapta aussitôt en relâchant mon bras et en s’asseyant littéralement sur moi pour continuer à me clouer au sol. C’était assez surprenant, mais aussi très efficace. En effet, j’avais eu beau avoir retrouvé ma liberté de mouvement, je n’en demeurais pas moins coincée. Pourtant, je ne comptais pas capituler. Je me libèrerais d’une manière ou d’une autre et reprendrais le combat afin de lui asséner une correction qu’elle n’était pas prête d’oublier. Mon être tout entier réclamait vengeance et mon sang continuait de bourdonner à mes oreilles. Ce brasier qu’avait allumé Maze ne se calmerait que lorsqu’elle serait à terre. Pas avant. Laissant encore cette fureur prendre le contrôle de ma personne, j’apposais mes deux mains sur le sol et tentais de me relever. Au début, je me retrouvais très vite confronté à un obstacle ce qui était vrai étant donné qu’un poids lourd était sur mon dos. Cependant, j’estimais qu’avec suffisamment de force, je me dégagerais et me redresserais pour reprendre les hostilités.

Serrant douloureusement la mâchoire, j’entrepris d’insister en mobilisant chaque muscle de mon corps. Peu m’importait cet obstacle ou les signaux que m’envoyait mon corps. Je les ignorais. La douleur n’était qu’une simple information qui ne faisait pas le poids face à la fureur qui consumait mon être tout entier. Je continuais à essayer de déloger l’indésirable situé sur mon dos en donnant tout ce que j’avais. J’en vins même à convoquer, sans que je ne le sache la Force pour qu’elle me vienne en aide pour améliorer ma condition physique. Hélas ! Alors que je tentais, une nouvelle fois, de me redresser en mobilisant toutes mes ressources physiques, un craquement sinistre dans le bas de mon dos se fit clairement entendre et en un instant un autre éclair de douleur me traversa au point que j’en eu les larmes aux yeux. Ignorant ce détail, je fis un nouvel essai, mais celui-ci ne fut guère concluant. Ou du moins, il le fut, mais pas dans le sens où je l’espérais. Effectivement, en sollicitant à nouveau mes jambes pour me redresser, ma colonne vertébrale protesta en me renvoyant des signaux qui anéantirent non seulement ma colère, mais aussi toute velléité de recommencer cette manœuvre.

Pour l’heure, mon corps était à moitié brisé. J’en prenais conscience ce qui me fît d’autant plus enrager. Lui aussi me trahissait. Une fois de plus. Mon âme ou le peu qu’il en restait n’était-elle qu’un pion destiné à se confronter au bon vouloir de l’univers ? C’était inacceptable ! Je refusais d’accorder la victoire à Maze. Je refusais de l’écouter. Je mettrais un terme à son petit jeu. Cette dernière, devant ce changement inopiné, relâcha quelque peu sa pression sur mon dos. Sans une, ni deux, je me retournais pour lui faire face, tâchant d’ignorer les signaux de mon dos. Par réflexe, mais aussi par colère, je serrais mon « poing » gauche et lui décochais un crochet dans la mâchoire…qui eut pour résultat de réveiller la blessure de cette paume qui avait été malmenée dans le vaisseau. La fusillant du regard, je laissais encore la haine déformer mon visage et me servis de ma main droite pour la frapper à nouveau. Ce coup-ci, elle ne se laissa pas faire et s’empressa de saisir mon poignet puis l’autre afin de les mettre au-dessus de ma tête.

Prisonnière. J’étais désormais sa prisonnière. Je tentais de me débattre, mais au regard de mon état, mes jambes étaient inutilisables tant mouvoir une partie de mon corps me provoquait mille tourments. Il ne me restait plus que mes dents pour me défendre. Malheureusement, lui sauter à la gorge pour lui arracher la jugulaire était impossible. J’étais cantonnée à faire usage de la dernière arme qu’il me restait : ma langue. Si mon anatomie me faisait défaut, mon esprit lui demeurait indompté. Elle avait cherché à converser avec moi. À me dire mes « quatre vérités ». Et bien, je comptais lui rendre la monnaie de sa pièce, et ce avec l’efficacité d’un tir de turbolaser. Elle m’avait vaincu physiquement ? Soit ! Je réduirais son âme en cendres.


« Une amie ? Une amie ?! Laisse-moi rire. Un ami est une personne sur qui l’on peut compter lorsqu’on en a besoin. Un ami est une personne qui ne vous prend pas en traitre. Un ami est là pour vous soutenir et vous protéger le moment venu. Toi où étais-tu ? Hmm ? »

Je la toisais du regard d’un air féroce et fit claquer ma langue tel un serpent s’apprêtant à nouveau à empoisonner sa proie.

« Ah oui. Je sais. Tu étais aux abonnés absents. La seule et unique fois où j’aurais eu besoin de l’aide d’une amie…il n’y avait P E R S O N N E. Mais c’est curieux. Cette prétendue amie vient me voir avec sa bouche en cœur pour me tenir le langage suivant. » Je la singeais. « Par la Force, j’ai failli mourir ! »

Je fis une pause et la regardais droit dans les yeux alors que j’adoptais un ton glacial.

« Je prends note de ta réclamation. Mais que devrais-je dire à cette petite Echani qui semble-t-il connait toutes les peines de la galaxie ? Je devrais la plaindre ? M’excuser ? Peut-être est ce qu’il faut que je fasse… »

Je laissais cette fois-ci toute ma fureur prendre le dessus et s’exprimer clairement sur mon visage.

« Ce n’est pas comme si à côté mes frères avaient décidé de trahir l’Empire ainsi que toute ma famille ! Ce n’est pas comme si mon père avait été assassiné. Ce n’est pas comme si ma mère était morte sous mes yeux sans que je ne puisse rien faire pour l’en empêcher. Ce n’est pas comme si Ymir avait bien failli mourir sur Cato Nemoidia. Ce n’est pas comme si, j’avais perdu mes hommes ainsi que mon bâtiment ! Ce n’est pas comme si j’avais dû abandonner une partie des survivants à la mort dans une épave après que l’on m’ait assommé pour m’obliger à les laisser trépasser d’une manière si horrible que j’en fais encore des cauchemars ! Ce n’est pas comme si j’avais moi-même failli mourir…seule, loin de tout en démontrant que mon existence, telle l’abomination de la nature que je suis, n’avait été qu’une parenthèse dans l’Histoire Impériale. Non ce n’est pas grand-chose. Je suis d’accord. Tu as toutes les raisons d’être à plaindre Mazekeen. Tu es mon « amie » et en tant que tel, je me dois d’être à ton chevet lorsque cela ne va pas pas. Mais, dis-moi, ma « chère et douce amie », où étais-tu pendant que je manquais d’agoniser dans les restes d’un Star Destroyer dont le blindage était progressivement attaqué par la corrosion ? Que faisais-tu pendant que mes frères me trahissaient et que les personnes les plus chères à mon cœur mourraient les unes après les autres ? hm ? Tu es une chevalière impériale non ? Ta mission est bel et bien de protéger la famille impériale, que je sache. Visiblement c’est un succès, je te félicite. Tu as su bien veiller sur moi. C’est indéniable. »

Je ponctuais le tout avec un sourire carnassier.

« Merci pour tout…mon amie. Sans toi, j’ignore ce qu’il aurait pu m’arriver. »


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Jeu 2 Nov - 15:48
Existait t-il un mot plus fort que la fureur pour décrire l'état émotionnel dans lequel Aerys se trouvait ? Le tourbillon d'émotion qui émanait d'elle était un cocktail dangereux que Mazekeen recevait en pleine figure, incapable de complètement s'en détacher. Ce poison s'était insinué par les quelques brèches qu'elle restait incapable de combler, innodant sa psychée d'une rage qui n'était pas la sienne et qu'elle parvenait à ignorer avec difficulté.
Une douleur sourde s'était installée près de son coeur, occultant même celle - bien réelle - de son arcade où le sang continuait de perler en dehors de son corps, tachant peu à peu sa chemise blanche au même titre que celle de l'Impératrice, qu'elle tenait immobilisé d'une poigne de fer. Mazekeen ne savait plus quoi ressentir, les sentiments si violents d'Aerys prenant le pas sur les siens. Il lui semblait se sentir triste plus que en colère, mais elle n'en était plus tout à fait certaine tandis que les secondes s'égrainaient. Au moins était-elle sûre que cette envie de meurtre à son encontre ne venait pas d'elle-même.

Attentive au moindre changement chez sa 'proie', Mazekeen sentit l'idée germer dans l'esprit complètement embrumé d'Aerys avant même que cette dernière ne commence à bouger. Qu'elle fut en colère au point d'essayer de briser son propre bras pour échapper à la poigne de l'Echani ne laissait pas cette dernière indifférente, mais il lui fallait aussi agir vite.
En une seconde, Maze poussa l'Impératrice sur le ventre et s'assit sur son dos, usant d'une bonne partie de son poids pour complètement bloquer Aerys. Il y avait bien au moins un avantage à porter trois lourdes prothèses cybernétiques.
Désormais, la souveraine de l'Empire ne ressemblait plus qu'à une tortue coincée sur le dos, gesticulant sans réussir à retourner la situation à son avantage ou, dans le cas du reptile, à redevenir libre de ses mouvements. C'en était presque pathétique, mais Mazekeen tenait trop à la jeune femme pour ressentir cela à son encontre.

Qu'elle essaie de se relever par la suite, après s'être rendue compte que gesticuler ne servait à rien, n'apporta que plus de douleur. Mazekeen ne comptait pas se relever, même si Aerys risquait de se briser le dos en essayant de s'échapper. Cela, tel que prédit, ne manqua pas. Le craquement, très sinistre, n'étonna guère la Chevalière Impériale. Mais face à la douleur qu'elle ressentait tout en sachant que ce n'était pas la sienne, l'Echani relâcha quelque peu son attention, permettant à Aerys de se glisser sur le dos et lui faire face.

Voilà un retournement de situation, littéralement, auquel Maze ne s'attendait pas. Grimaçant face à cette douleur sourde qui émanait de ses reins, quoique sans doute moins intense que ce que l'Impératrice ressentait réellement, le regard de l'Echani rencontra celui, furieux, d'Aerys, puis perdit le contact visuel tandis que sa tête basculait sur le côté. Le crochet n'était pas aussi violent qu'il aurait pu l'être, mais une douleur sourde irradia dans la mâchoire de Mazekeen, qui y porta la main par réflexe. Un coup d'œil vers le bas lui permit d'éviter un nouveau coup en saisissant les poignées de la souveraine pour les plaquer au-dessus de sa tête, la bloquant complètement en tentant d'ignorer la chaleur de sa mâchoire.

Dans une autre vie, ou un autre contexte, cette position aurait été amusante pour Mazekeen, voire davantage que cela. Mais c'était loin d'être le cas et cela la forçait à se pencher dangereusement au-dessus d'Aerys pour être capable de la maintenir ainsi étant donné qu'elle faisait la même taille. Au moins était-elle certaine que l'Impératrice n'allait pas se servir de ses jambes. L'autre conséquence de cette position était que leurs regards se trouvaient au même niveau. Elles étaient forcés, en quelque sorte, de se regarder dans le blanc des yeux. Et c'était la première fois que cela rendait Mazekeen mal à l'aise sans trop savoir pourquoi.

La réponse vint dans les paroles acerbes et les mots cruels. Aerys avait toujours eu une verve redoutable et voilà qu'elle en faisait les frais. Toute la haine qu'elle ressentait venant de l'Impératrice se retrouvait 'sublimer' par ces mots qu'elle lui crachait au visage tel un venin. Où était-elle, effectivement, lorsqu'Aerys avait eu besoin de soutien ? Mazekeen le savait : elle n'était pas à ses côtés. Sans doute n'aurait-elle rien fait et sans doute serait-elle même morte. Cela, toutefois, aurait été moins terrible que d'être sur Bastion au moment où son amie avait eu le plus besoin d'aide, là où le frère Usurpateur avait réduit sa voix au silence pour que personne n'essaie de venir en aide à sa sœur.
De cela, Maze s'en voulait terriblement et de façon complètement irrationnelle. Sa présence sur Bastion, à l'époque, n'était pas de son fait. Elle n'avait jamais été maître de son propre agenda. Mais cela ne l'empêchait pas de s'en vouloir terriblement, de se sentir responsable. Et Aerys, par ces mots, venait de frapper au bon endroit pour ébranler l'Echani.
La suite n'était qu'une longue liste de regrets et de remords pour Mazekeen. irrationnels, encore une fois, mais elle n'arrivait pas à se pardonner tout comme elle savait déjà ce que son amie avait ressenti à cette époque. Elle s'en souvenait encore, comme si la douleur engendrée par ces pertes était la sienne.

La douleur menait à la colère et, naturellement, la guerrière sentit cette dernière embraser chaque fibre de son être. La cruauté des paroles d'Aerys à son encontre n'était qu'une succession d'abominations et de mauvaise fois. L'Impératrice voulait frapper fort ? Elle était tombée sur la mauvaise personne. Mazekeen ne comptait pas se laisser faire aussi facilement.

En tant qu'empathe, transmettre ses émotions était aussi facile que de ressentir celles de ses proches. De rage, l'Echani empoigna la mâchoire douloureuse d'Aerys et la força à la regarder droit dans les yeux, ses prunelles argentées trahissant toute sa colère.

— Où est-ce que j'étais ? Tu veux le savoir ? Avec plaisir.

Mazekeen avait l'intention d'enfoncer ses propres émotions et tout ce qui s'était passé, depuis la tentative d'Usurpation du trône jusqu'à cet instant précis, dans son esprit de la manière la plus vive et la plus nette possible, sans omettre le moindre détail. Elle voulait que chaque nuance de douleur, de trahison et de colère pénètre profondément dans l'âme d'Aerys, que chaque image de ces événements tourmenteurs soit gravée dans sa mémoire d'une manière indélébile. C'était une confrontation brutale, une confrontation émotionnelle qui allait mettre à nu les cicatrices de leur passé commun et exiger des réponses.

Les souvenirs de Mazekeen n'étaient pas de simples éclairs, mais des images d'une netteté poignante, figées dans son esprit d'une manière indélébile, comme des tableaux qui se dessinaient avec une clarté terrifiante. Aerys pouvait fermer les yeux, mais cela ne pouvait la soustraire à leur emprise cruelle. Ces moments d'agonie, malgré la distance physique, étaient transmis de manière tangible. Elle revivait ces instants où Maze essayait de tendre la main à une Aerys en détresse, une Aerys qu'elle savait piégée et perdue. Puis venaient les moments de désillusion, lorsque l'Usurpateur usait de son pouvoir pour réduire Maze au silence, allant même jusqu'à lancer à ses trousses un assassin vêtu d'une armure rouge.
Cet assassin, un chevalier impérial, avait failli transpercer Mazekeen de sa lame blanche. Étrangement, elle avait ressenti la menace de la lame non pas dans sa chair, mais dans son cœur, comme si le métal glacé avait frôlé son âme. Ce n'était qu'un instant plus tard qu'elle avait compris que la douleur n'était pas infligée par l'envoyé de l'Usurpateur, mais par Aerys elle-même. Sans le savoir, à des années-lumière l'une de l'autre, les deux amies s'effondraient simultanément. La même lame transperçait leur poitrine, réduisant leur cœur en miettes.

Pourtant, malgré sa colère, Mazekeen décida de protéger son Impératrice des ravages de cette douleur partagée. Elle choisit de ne pas refaire vivre à Aerys la douleur lancinante suite à la perte d'Ymir, consciente que cela aurait des conséquences dévastatrices, tout comme cela avait été le cas la première fois.

Revenant à la réalité, Mazekeen avait lâché la mâchoire d'Aerys pour la saisir fermement par sa chemise. Le tissu, déjà humide et souillé, n'avait pas résisté à sa prise. Il avait cédé, se déchirant sans pitié, révélant sans aucune retenue la poitrine de l'Impératrice, là où le métal glacé du sabre laser de l'Echani avait trouvé sa marque. Sur la gauche, à proximité de son cœur, là où la douleur fantôme se réveillait de temps à autre, laissant une trace invisible d'un passé douloureux.

Mazekeen serra encore davantage ce qui restait de la chemise d'Aerys dans sa main, ses yeux la transperçant d'un regard empli de frustration et de désespoir.

— Si tu cessais de t'intéresser uniquement à toi-même, tu réaliserais à quel point tu as tort, à quel point tu es cruelle, répliqua-t-elle d'une voix pleine d'amertume. Mais non, je suppose que cela, tu le sais déjà très bien. Qu'aurais-je pu faire de plus en étant à tes côtés à ce moment-là ? Mourir avec toi ? Est-ce cela que tu souhaites ? C'est cela que tu me dis ?

Son ton était empreint d'une combinaison de colère contenue et de tristesse profonde, exprimant à la fois son exaspération face à l'attitude d'Aerys et sa propre douleur face à l'impuissance de la situation.

— Je ne prétends pas connaître toute la douleur de la galaxie, mais je partage la tienne, dit-elle d'une voix plus douce, essayant de calmer sa colère, car il semblait nécessaire qu'au moins l'une d'entre elles reste lucide.

Lâchant le pan de chemise d'Aerys, Mazekeen se redressa légèrement. Le sabre laser dans sa main gauche, elle récupéra celui de l'Impératrice et le retourna contre elle-même, déposant l'émetteur glacé à un endroit qu'Aerys connaissait très bien : à peine un peu trop bas, sous son sein gauche.


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6 jours et 7 nuits (PV : Aerys) Empty Re: 6 jours et 7 nuits (PV : Aerys)

Jeu 2 Nov - 23:35
« Alors ? N’as-tu rien à ajouter Maze ? Te connaissant, j’aurais pensé que tu aurais voulu te montrer plus humble quant au fait de recevoir tant de louanges de ma part. Quoi que… il est vrai que tu sais garder la tête froide…et ce même lorsque l’on étale au grand jour tes faits d’armes comme je viens de le faire…mon amie. »

Je ponctuais cette phrase d’un nouveau sourire malsain. Cette longue tirade, comme je l’avais espéré, avait porté ses fruits. Maze était blessée. Son long silence me l’indiquait. Elle était probablement aux prises avec sa culpabilité ce qui n’était que justice après ce qu’elle m’avait fait subir. Elle avait brisé mon corps. En échange, je réduirais son esprit en cendres. J’en savourais, d’ailleurs, déjà les prémices tant je sentais poindre une odeur de victoire dans l’air. Cette Echani avait osé me défier. Elle avait osé me trahir. Elle n’avait, en retour, que ce qu’elle méritait. Et encore, tout ceci n’était qu’une simple entrée en matière. Je disposais de suffisamment de munitions pour arriver à mes fins. En vérité, j’allais persister à retourner le couteau dans la plaie en faisant fi de toute forme de décence. A ce petit jeu, j’avais conscience d’avoir l’avantage. Elle était issue d’un peuple qui maniait très mal les mots. Certes, je n’étais pas différent d’elle dans ce domaine tant il m’arrivait d’être maladroite lorsque je désirais exprimer mes sentiments…mais là…c’était une toute autre histoire ! La colère...la haine…je savais comment en faire usage !

Soudainement, alors que je notais, non sans satisfaction, que Maze se laissait emportée par sa fureur, cette dernière se saisit de ma mâchoire avec sa main ce qui m’arracha un grognement de douleur. Par réflexe, devant cette agression quelque peu inattendue, j’en vins à user de la dernière arme à ma disposition et ouvrit la bouche afin de planter mes dents dans sa main…ce qui n’eut aucun effet. Aussi, j’exerçais davantage de pression au point de sentir un liquide chaud humecter le bout des mes lèvres et pénétrer à l’intérieur de ma bouche. C’était du sang. Je reconnaissais son goût poisseux, métallique et ô combien désagréable. Pourtant, cela ne m’arrêta pas et je persistais dans ma manœuvre…sans que celle-ci n’ait du succès… En fait, cette « riposte » raviva, sans nul doute, ce brasier de colère qu’était mon interlocutrice en cet instant. Celle-ci en vint d’ailleurs à se pencher sur moi pour me susurrer des mots…

…mots qui me poussèrent à arrêter ma manœuvre et à tenter en vitesse d’empêcher ce que l’Echani voulait, de toute évidence, me faire subir. Cette perspective me faisait froid dans le dos en plus de me révolter. J’essayais, aussi vite que possible, de barricader mon esprit à toute tentative d’intrusion. Hélas ! Mes sentiments étaient bien trop chaotiques et mon corps bien trop mal en point pour que je parvinsse à me concentrer suffisamment pour user ainsi de la Force. En vérité, celle-ci était même hors de ma portée. Elle se refusait à moi. Cette constatation m’ennuya. Cette réalité me força à me débattre une nouvelle fois. Je refusais que mon âme soit envahie par une présence étrangère ! Je refusais d’être ainsi vulnérable ! Je rejetais que l’on puisse m’emprisonner de cette manière et m’imposer une décision qui n’était pas de mon fait. Mon âme était mon dernier bastion…le seul endroit où personne, à l’exception d’Ymir, n’avait pu pénétrer. C’était mon sanctuaire. C’était le seul domaine où rien, ni personne n’avait de prise si ce n’est moi…

Que Maze, avec une brutalité que je ne lui connaissais pas, fasse fi de mes desiderata et s’adonnent à une tentative de manipulation aussi grotesque me rendait folle de rage…et me terrifiait. Elle s’en prenait directement à mon libre arbitre ! J’essayais, bien naivement, de me replier mentalement devant cette soudaine intrusion…de créer une barrière psychique mais rien n’y fit. Cette Echani agrippait avec ses deux mains le peu d’âme qu’il me restait et s’apprêtait à ce que je considérais être un viol. Ni plus. Ni moins.  Ma colère, bien que présente, fut supplantée par une recherche de liberté. Il me fallait un moyen de m’échapper…un moyen de récupérer le contrôle de mon esprit…un moyen de…

Mes sentiments, mes pensées furent brutalement interrompus par des visions d’un passé qui n’était pas le mien…ou du moins pas totalement. Je ressentais une partie de mes anciennes émotions au travers de Maze…mais surtout je percevais les siennes. Alors que nous étions séparées par un océan d’étoiles…alors que je luttais pour ma survie, cette Echani avait bataillé pour faire entendre sa voix…et par extension la mienne auprès de la Cour Impériale alors que tous la regardait de haut ou mettait en doute ses paroles étant donné les faits. J’endurais son désespoir…son impuissance à l’idée que son amie…à savoir moi…puisse mourir ainsi dans l’indifférence. Je goûtais à sa fureur et au sentiment d’injustice qui l’étreignait alors qu’elle tentait par tous les moyens possible de me venir en aide. Je la visualisais, seule, en pleine nuit en train de verser des larmes recroquevillée dans son lit…les cheveux en bataille…. Je ressentis, devant ce spectacle de la peine. Mais était-ce seulement mes émotions ? Ou était-ce les siennes ? Je l’ignorais. Tout était si chaotique…si entremêlée que j’ignorais où commençait le peu « d’âme » qu’il me restait  et où celle de Maze commençait.

…En un sens, une partie de moi craignait pour Maze… Je redoutais que son être tout entier ne soit diminué par son contact avec moi tant depuis ces évènements, je n’étais plus vraiment entière. Mais ces émotions s’envolèrent très vite alors que j’assistais au combat de Maze face à ce qui était de toute évidence un autre chevalier impérial dont le visage ne m’était pas totalement inconnu. Il s’agissait du plus proche Chevalier de l’Usurpateur. Sous mes yeux, ou plutôt aux travers de ceux de l’Echani, je la vis combattre cet homme en ayant recours à toutes les armes à sa disposition. Elle luttait avec une certaine forme de grâce commune aux personnes de son peuple même si, tout comme Ymir, ses mouvements avaient quelque chose d’unique et de magnifique. Elle sût, en dépit des apparences, le tenir à distance. A vrai dire, elle semblait même être en mesure de pouvoir le vaincre. Je ne faisais tellement plus qu’un avec celle qui fut mon amie, que je me réjouis au moment où la victoire semblait à portée de mains…pour que celle-ci me soit brutalement arraché des mains par une douleur dont je ne parvenais pas à saisir la provenance.

Pourquoi Maze avait-elle flanchée ? Pourquoi courbait-elle l’échine ? Elle avait l’avantage ! Elle allait triompher ! Elle pourfendrait ce traitre et tout ce qu’il incarnait ! Pourquoi ? Pourquoi ? Je ne saisissais pas. Enfin pas totalement. Je crus percevoir le nom d’Ymir parmi ses pensées mais je n’en étais pas sûre. C’était comme si un barrage s’était soudainement dressée entre mon âme et les émotions de cette Maze du passé. Je ne parvenais pas à saisir. Que lui était-il arrivé ? Son ennemi n’avait pas su la frapper. C’était incompréhensible ! Pour autant, elle n’était pas vaincue. Elle pouvait toujours se battre. Elle avait encore une chance ! Après tout, elle ne pouvait que gagner. Sinon, comment se serait-elle retrouvée devant moi ? Tout allait bien se pa… Mazekeen s’effondra alors au sol après que j’eusse entraperçu une sensation au niveau de son cœur…comme si…comme si…un sabre l’avait touché à cet endroit…comme si…

Respirant de manière erratique, je ne remarquais pas que nous étions de retour dans le monde réel. J’étais trop obnubilée par ce que je venais de voir. Ma colère n’était plus qu’un lointain souvenir. J’étais tout simplement paralysée. Je n’arrivais pas à assimiler ce que j’avais vu…les intrications de ce que Maze m’avait montré. Se pourrait-il que ? Je secouais la tête de manière énergique et laissais échapper ces quelques mots dans un murmure étranglé.

« Non… Non….Non… »

Cela n’avait pas pu arriver. C’était impossible. C’était une machination. Elle était à des années lumières de ma position à ce moment là. Non. Non. Non. Je n’avais pas…. Elle n’avait pas failli mourir à cause… NON ! Mon esprit était comme bloqué. Je ne parvenais pas à formuler clairement la suite de mon propos.  Je ne l’acceptais pas. Cela n’avait aucune logique. Aucun sens. Pourquoi ? Comment ? Etait-ce moi ? Une coïncidence ? Tout s’enchevêtrait dans mon esprit. Rien n’avait plus de sens. Mes mots. Mes pensées. Les concepts. Tout n’était que chaos. Sur mon visage, mes yeux effectuaient des mouvements erratiques comme pour témoigner de mon incapacité à saisir mon environnement. J’étais perdue. Mes deux mains étaient saisies de tremblement et soulignaient, de ce fait, mon agitation intérieure. En cet instant, je n’aurais su dire qui j’étais ni où j’étais. J’étais confrontée à un mur que je ne parvenais pas à abattre malgré ses multiples brèches. J’avais la désagréable sensation que les fondations de mon âme s’effondraient tout autour de moi. Chaque inspiration laissait présager qu’un pilier s’était effrité. Chaque expiration annonçait un affaissement de cette structure mentale que j’avais pris soin de construire pendant presque trois décennies. Pourtant, en dépit des apparences, elle résistait. Ce bunker qu’était mon esprit, était certes endommagé mais pas encore détruit. Quelques irréductibles pans de permabéton continuaient de résister face à cette pensée envahissante qui me restait en travers de la gorge et qui menaçait mon être tout entier.

J’étais en état de choc. Je crus entendre des sons…mais…ils étaient lointains et ne revêtaient aucun sens. Pourtant, la voix qui les avait prononcés me semblait terriblement familière. Mon intuition me murmurait que ce ton de soprano avait un lien avec ce qui m’arrivait. Une partie de moi était attirée par cette voix comme si elle était synonyme d’espoir, comme si elle était en mesure de m’offrir la salvation et de m’aider. L’autre en revanche la rejetait avec force tant elle pressentait que ce son annonçait un malheur tel qu’il me terrasserait dès que celui-ci me serait formulé. Hélas ! Alors que tout se troublait en moi, cette brusque, froide et violente réalité s’imposa de nouveau à moi de la plus cruelle des manières. D’abord, mes yeux se portèrent vers Maze que je parvins, enfin, à reconnaitre. Elle avait adopté une expression grave qui n’était pas dénuée de douceur mais également de tristesse…. Puis la douleur se manifesta à moi. Ma main gauche d’abord…puis mon nez…mon visage…et enfin mon dos. Mon corps entier me semblait être en feu tant il irradiait de souffrance. Pourtant…je tremblais de froid. L’air ambiant parcourait ma peau.

Peut-être était-ce dû à la fatigue…mais je frissonnais notamment au niveau de la poitrine ce qui m’amena à froncer des sourcils. Par automatisme, je braquais mon regard automatiquement vers mon torse…et je me figeais à nouveau. A l’inverse de ce que le commun des mortels aurait pu croire, mon attention ne se focalisa aucunement sur mes seins, désormais apparents, ou sur ma chemise déchirée…mais sur cette main tenant un objet familier juste en dessous de mon sein gauche. Je remontais le regard pour voir que la personne, à qui appartenait cette main, avait elle aussi positionné un autre objet cylindrique au même endroit sur sa propre poitrine. Au début, je ne comprenais pas de quoi il était question tant mon esprit éprouvait la plus grande des peines à se remémorer les derniers évènements. Aussi, pendant quelques secondes, qui durent sembler une éternité à Maze, mon regard continua de faire le va et bien entre la poitrine de Maze et la mienne…jusqu’à ce que je ressente une douleur rapide mais aigue me saisir juste en dessous de mon seins et que je saisisse que cet objet était ni plus ni moins qu’un sabre-laser dont l’émetteur glacé était située pile à l’endroit où…..

Mon teint devint tout simplement livide. Maze SAVAIT. Maze avait CONSCIENCE de TOUT ce que j’avais traversé….tout ce que j’avais ressenti…tout ce que j’avais fait…ou manqué de faire sans avoir idée des conséquences derrière… Mes yeux s’écarquillèrent. Ma respiration s’accéléra à un rythme frénétique au point que les battements de mon cœur résonnèrent dans mes oreilles. Chacun de ces mouvements incarnait l’inéluctable fuite du temps qui me mettrait devant le fait accompli. Ma poitrine, douloureuse, se soulevait de plus en plus vite…Mes narines se distendirent. J’étais terrifiée. Ce n’était pas Maze que j’avais sous mes yeux. C’était moi. Nous n’étions plus dans la jungle, ni même sur Bastion mais sur Kuat. Je n’étais pas impératrice mais une princesse déchue. Je n’étais pas quasiment nue à l’inverse de mon âme.

Passé et présent s’étaient à nouveau entremêlés sans que je ne puisse rien y faire. Non que cela fût important. Je me retrouvais soudainement projetée sur le chantier naval de Kuat. J’étais seule dans une pièce constituée de murs en duracier… Je reconnaissais  cet endroit…et l’air recyclé qui le constituait. Je me souvenais de chaque poutre, chaque rayure, chaque interstice de cette pièce car c’était là que… Non. Je refusais de revoir cela. Je ne voulais pas. Non. Hélas ! J’eus beau me révolter en mon for intérieure, être terrifiée… J’étais prisonnière de mon propre corps…de mon propre passé…de mon âme. Aussi, je me retrouvais à faire face à l’inévitable…à revivre cet instant maudit qui avait changé, un petit moment, le court de mon existence ainsi que celui de Maze. J’étais en train de vaquer à mes occupations jusqu’à ce qu’une perturbation dans la Force dont l’ampleur ne manqua pas de me couper le souffle. A l’inverse de mon moi passé, je comprenais ce dont il était question mais je me refusais une nouvelle fois à le formuler…à m’y confronter tant ce qui allait suivre me faisait peur et soulignait à quel point j’avais failli…à quel point j’avais préféré me montrer lâche et abandonner…à quel point j’avais failli avoir les mains recouvertes du sang de Maze.

Quoiqu’il en soit, je me tenais là…seule. Dans l’obscurité d’une pièce froide et métallique. Je prenais conscience…une nouvelle fois qu’Ymir était morte. Je savais que ce n’était pas vrai. Que tout ceci était passé. Qu’Ymir avait survécu…mais rien n’y fit. Je restais prisonnière du souvenir que mon âme et Maze me forçaient à affronter…de ce fantôme que j’avais essayé de fuir depuis plus d’un an. Ainsi, comme par le passé, je restais immobile et incrédule. Je n’arrivais pas à croire que la personne la plus importante de ma vie avait pu périr… Cette simple vérité me fit à nouveau défaillir et me poussa à nier à ces faits alors qu’une tristesse écrasante m’accablait et qu’un vide immense envahissait mon cœur. J’eus, bien évidemment, une nouvelle fois peur, durant un bref instant, de conceptualiser cette pensée afin d’éviter qu’elle ne devienne réelle. Pourtant, je dus le faire pour mon plus grand désespoir : Ymir était morte. J’ignorais comment, j’ignorais où, mais elle était décédée. Son existence avait rejoint les étoiles. Celle que j’aimais plus que tout au monde avait disparu à son tour et je n’avais pas été à ses côtés. Je n’avais pu lui dire à quel point je tenais à elle. Je n’avais pu lui révéler que je souhaitais qu’elle pût partager mon existence. Hélas ! Je n’en avais jamais eu le courage et désormais je le regrettais.  J’avais tout perdu et j’étais toute seule désormais.

Cette « nouvelle » réalisation eut un effet pour le moins pervers alors que je laissais des torrents de larmes rouler le long de mon visage et que je laissais éclater une longue plainte. En plus d’une profonde tristesse, j’étais en colère. J’en voulais au destin. J’en voulais à moi-même. J’en voulais à la galaxie toute entière ! Je n’avais su empêché sa mort ! Elle m’avait été arrachée. Et c’était ma faute. MA faute. Tout ça parce qu’elle était l’âme sœur de la princesse héritière ! Cela me hérissait le poil et me révoltait. Tant d’absurdités… tout cela parce que cette merveilleuse Echani était la personne avec qui je voulais passer le reste de ma vie. Immédiatement, cette colère laissa place à de la culpabilité. Aurais-je pu faire quelque chose pour l’en empêcher ? Probablement. Si je n’avais pas cru que tout se passerait bien, peut-être n’aurais-je pas perdu mon père, ma mère, Ymir…et peut-être ne me serais pas éloignée de Maze. Si j’avais pris mes responsabilités à temps, je n’aurais pas eu à subir ces conséquences. J’étais la seule fautive ! Encore une fois.  Cette tragédie était de mon fait… je le savais… Cette culpabilité m’avait dévoré à l’époque et elle continuait de le faire maintenant.  Les « si » tournoyaient de mon esprit s’ajoutant à la détresse que je ressentais.


Que ce fut mon moi présent ou mon moi passé. J’étais perdue, sans espoir…incapable d’imaginer l’avenir. J’étais seule. J’étais isolée. Un nouvel abîme insurmontable se dressait devant moi. J’étais tout simplement désespérée et déconnectée du monde…déconnectée du temps. J’eus encore le déplaisir, au cours d’une longue plainte déchirante, d’avoir l’impression qu’une partie de mon âme m’était arrachée. Mon monde s’était définitivement effondré. Je n’étais plus capable de fonctionner ou du moins c’était le ressenti que j’avais à cet instant. Les derniers pans qui cimentaient la forteresse qu’était devenue mon âme s’effondrèrent pour de bon. La « mort » d’Ymir…la « mort » de Maze m’obsédaient et le torrent de larmes que je versais, ainsi que mes plaintes, n’aurait su retranscrire toute la souffrance que j’éprouvais tant j’éprouvais de l’affection pour ces deux personnes.


Ainsi, comme par le passé, je regardais « mes mains » se « saisir » de « mon sabre ». Avec l’annihilation d’une partie de mon âme, un profond sentiment de vide si ce n’est de manque s’installa. Les pensées que j’avais eu à l’époque revinrent m’assaillirent. Rien ne pouvait le combler à l’exception d’une chose qu’il m’était désormais impossible de faire. À quoi bon conquérir l’Univers si l’on est tout seul ? Il est vrai que je souhaitais inscrire mon nom dans l’Histoire et que je voulais réformer l’Empire, mais je n’en avais plus la possibilité. On m’avait déposé. Je n’avais plus aucun soutien. Ma mère était morte. Père était mort. Ymir était morte. Je ne pouvais prendre les armes sans condamner l’Empire à la nuit pour des raisons évidentes. Or, je ne le désirais guère. Quel choix me restait-il ? Mon existence était désormais vite de sens. Je pris donc la seule solution qui me paraissait logique. Avec le peu de dignité qu’il me restait, je voulus mettre un terme à ma vie. Qui pouvait bien se soucier de ma disparition désormais ? J’étais officiellement morte après tout. Je n’éprouvais plus qu’un seul désir : celui de rejoindre Ymir et de mettre un terme à cette douleur insoutenable qui ne cessait d’assaillir mon cœur et mon âme. Ainsi, mue par mes émotions, sans prendre la peine de réfléchir plus que cela, je pris mon sabre laser, l’apposais en dessous de mon sein gauche et activais la lame avant de m’effondrer et de tomber dans une forme d’inconscience que j’espérais éternelle cette fois-ci… Pourtant…cela ne s’arrêta pas là. Bien au contraire. Par une facétie de la Force, je revis les conséquences de mes actes sur Maze. Je ressentis ce que j’avais cru infliger à mon seul corps. Je la revis plonger dans l’inconscience alors qu’une terrible douleur similaire à un brasier traversait son corps de part en part pendant ce qui me sembla durer une éternité avant de s’éteindre…


C’est à ce moment précis que je repris contact avec la réalité…J’ignorais si Maze avait ressenti mes émotions…et je m’en fichais. Je me contentais de prononcer ses quelques mots d’une voix étranglée par le chagrin.


« Par la Force….Qu’ai-je fait ?! »


J’avais failli tuer Maze par mes actes sans en avoir la moindre idée. En condamnant mon existence, j’avais été sur le point de mettre un terme à la vie de la seule autre personne pour laquelle j’étais prête à faire des mains et des pieds afin que rien ne lui arrive. J’étais responsable de ce qui lui était arrivé alors qu’elle tentait de me venir en aide. J’avais été cruelle… J’avais été un monstre d’égoisme. Comment lui faire face désormais ? Par ma faute, elle était condamnée à connaître les mêmes souffrances que moi. A cause de moi, elle mourrait très probablement. Je n’avais jamais pris la pleine mesure de la force de ce lien qui nous unissait. J’étais encore la seule coupable et cette culpabilité menaçait de me submerger. J’avais froid. J’étais fatiguée…mais surtout…j’avais peur ! Peur de sa réaction…peur de moi…peur de l’avenir. Quelle alternative s’offrait à moi ? à nous ? Son destin était lié au mien pour le meilleur comme pour le pire. Que ce soit dans mes joies ou mes peines, dans mes moments d’extase ou de doute, elle serait mon ombre…la face cachée de mon âme. Avais-je été en droit d’imposer cela à autrui ? Sans doute pas…


…mais je comprenais à présent à quel point Maze m’était fidèle…à quel point elle tenait à moi…et à quel point j’avais été injuste à son égard. En un sens, j’étais elle et elle était moi. J’ignorais ce que cela signifierait pour notre avenir à toutes les deux…si tant est que nous ayons encore un avenir après cette altercation. Je ne savais pas. Je ne savais plus. Après tout ce qu’il était advenu, je ne souhaitais pas lui imposer quoi que ce fut. En vérité, j’espérais même trouver un moyen de rompre ce lien tant j’estimais ne pas mériter un tel sacrifice…tant je n’affectionnais pas l’idée que son destin soit dépendant du mien. Elle aussi avait le droit de faire ses propres choix, d’avoir sa propre vie. Mais avais-je le droit de me prononcer à ce sujet ? Aucune idée. Peut-être que oui…peut-être que non.


Quoi qu’il en soit, j’étais effondrée…et pour la première fois depuis bien longtemps… je regardais véritablement mon amie. Je pouvais lire sur son visage toute les souffrances que je lui avais infligé par mes gestes…par mes paroles. Je lui avais fait subir pire que pendre et pourtant…elle était restée et avait tout fait pour que je me confronte à la réalité…pour que j’abatte ce mur que j’avais moi-même construit pour m’isoler…pour tenter, le croyais-je, de me reconstruire. L’Echani, au regard des émotions qui m’agitait, chercha à s’éloigner de moi, sans doute afin de m’offrir l’opportunité de réfléchir calmement à tout ceci… Mais tel n’était pas mon désir. Indépendamment de la douleur que m’infligeait ce corps qui était dorénavant tout aussi brisé que mon âme, je me redressais et m’agrippais désespérément aux pans de sa chemise déchirée avant de déposer ma tête dans le creux de sa poitrine et sangloter longuement tout en l’enserrant de mes bras comme si je craignais qu’elle ne disparaisse à son tour.

Je savais que le fait que mon visage soit apposé contre sa chemise ne risquait pas d’améliorer son état mais je m’en fichais…tout comme je me moquais des impulsions de douleur véhiculées par mon nez, qui, à chacune de mes inspirations frénétiques du fait de mes sanglots, se rappelait à mon bon souvenir. Tout ceci était secondaire comparée à la chaleur du corps de Maze contre le mien…à la quiétude qui se dégageait de sa respiration et de sa présence. Elle était encore là. C’était tout ce qui comptait. Je restais ainsi, pendant de longues minutes, avant de lever la tête vers elle d’un air chagriné.

« Je suis désolé…pour tout. Désolé te d’avoir insulté. Désolé de t’avoir ignorée pendant si longtemps. Désolé de m’être battu contre toi. Désolé de te faire souffrir tous les jours à cause de cette contrefaçon qui me sert de corps. Désolé d’avoir failli de tuer en…voulant m’ôter la vie et disparaitre de la surface de cette galaxie pour de bon. Si j’avais su… peut-être que je n’aurais pas été si..idiote…si lâche… si égoïste… Pardonne-moi… »

J’enfouis une nouvelle fois ma tête dans le creux de sa poitrine et laissait pleinement mes sentiment s’exprimer alors qu’un torrent de larme continuait de se déverser. J’étais vaincue. Il ne restait de ma personne plus qu’un champ de ruines. Basca et Ymir étaient parvenus, il y a de cela très peu de temps, à faire une brèche non négligeable dans mon armure. Maze l’avait tout simplement oblitéré… J’étais désormais pleinement vulnérable et n’étais plus en mesure de masquer mes véritables sentiments ainsi que mes craintes. La lame que j’avais été, était irrémédiablement brisée et il me fallait désormais l’accepter.


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Mazekeen Farron
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Ven 3 Nov - 17:52
En tant qu'empathe, Mazekeen avait une perception aiguë de la fragilité de l'esprit humain, un dernier bastion souvent confronté à une galaxie brutale et impitoyable. C'était le sanctuaire des rêves et des espoirs, mais aussi l'antre des hontes et des faiblesses les plus intimes. Depuis qu'elle avait maîtrisé son don, Maze avait toujours été extrêmement prudente, veillant à ne jamais franchir les limites qu'elle s'était imposées. L'une de ces limites était de ne jamais violer l'intimité de l'esprit d'autrui.

Pourtant, avec Aerys, elle venait de transgresser sa propre règle sacrée. Dans cet instant crucial, alors que leurs regards se perdaient dans l'abîme de leurs émotions tumultueuses, Mazekeen avait osé pénétrer l'esprit d'Aerys, un lieu autrefois inviolable. L'Impératrice refusait d'écouter, et la Chevalière Impériale ne pouvait se résigner à cet état de fait. Il lui fallait trouver un moyen de mettre un terme à cette éruption de haine et d'instaurer un début de dialogue. Si pour cela elle devait lui montrer la vérité, puisqu'Aerys refusait de l'entendre, alors soit.

Avec une détermination silencieuse, Mazekeen décida de dévoiler à Aerys tout ce qui c'était passé depuis l'instant où elle avait été déclaré morte, lui offrant un aperçu brutal et honnête de ce qu'elle avait ressenti, des tourments qu'elle avait endurés en sachant la vérité en plus profond de son être et sans que personne ne veuille y croire. Sa propre peur d'alors se mêlait à celle qu'Aerys ressentait en cet instant précis. Sa colère et sa tristesse se fusionnaient avec les siens, devenant un tourbillon émotionnel indissociable. Au cœur du chaos ordonné de ses souvenirs, Mazekeen parvenait à saisir l'inquiétude profonde d'Aerys pour elle, alors qu'elle se battait vaillamment contre l'assassin envoyé par l'Usurpateur. Elle ressentait la fierté et l'admiration sincères d'Aerys, puis son incompréhension face à sa chute, jusqu'à l'effroyable réalisation de ce qui venait de se passer.

S'extirpant des méandres de l'esprit d'Aerys, elles revinrent brutalement à la réalité. La fureur d'Aerys avait cédé la place à un mélange de peur et de tristesse, alors qu'elle prenait enfin conscience de tout ce qui s'était déroulé, depuis sa propre disparition jusqu'aux conséquences de son geste ultime envers elle-même. Le sabre laser que Mazekeen avait appuyé contre la poitrine d'Aerys était là pour lui rappeler ce drame, tandis que celui de l'Impératrice, posé contre la sienne, était une manière symbolique de signifier qu'elles partageaient désormais le même fardeau. Leur lien était devenu trop puissant pour qu'il en soit autrement.

Après la panique, la réalisation illumina brièvement le regard de l'Impératrice. Elle comprenait enfin et réalisait que Mazekeen savait. Elle savait, désormais, à quel point tenir l'Echani à l'écart avait été aussi inutile que douloureux, avant de replonger dans ses souvenirs douloureux, la réalité se confondant avec le passé. Maze, dont l'esprit était encore attaché à celui d'Aerys, sentit la panique l'envahir avant de la chasser, sachant qu'il ne s'agissait pas de la sienne. Puis, bien incapable d'empêcher son amie de revivre cet instant traumatisant, elle l'accompagna.

Désormais, si Aerys connaissait l'histoire du point de vue de Mazekeen, Maze découvrait à son tour cette période à travers les yeux de son amie. Sentir Aerys si seule et vulnérable provoquait en elle une colère sourde, une rage qu'elle peinait à contenir. Une envie irrépressible de retrouver l'Usurpateur pour lui arracher la tête naissait en elle, une soif de vengeance viscérale. Elle en voulait au monde entier pour ne pas l'avoir cru, ni écouté, et pour l'avoir forcée à laisser Aerys seule, loin d'elle. Maze était persuadée que sa présence aux côtés de la Princesse d'alors aurait pu changer le cours de son destin jusqu'à ce que l'instant fatidique se dessine sous ses yeux et que la lame blanche transperce la poitrine de son amie dont le desespoir raisonnait si fort et si vif que Maze n'arrivait plus à différencier du sien.

L'Echani, habituellement forte et impassible, sentait ses propres limites atteintes. Quelques larmes naquirent aux coins de ses yeux, puis perlèrent sur ses joues meurtries. Devant elle, Aerys commençait à réaliser son égoïsme et sa cruauté passés. Mais Mazekeen ne lui en voulait plus. Comment aurait-elle pu continuer à lui reprocher quoi que ce soit après avoir été témoin, littéralement, des tourments de son amie ? L'Impératrice avait raison : elles étaient liées, indissociables pour le meilleur et pour le pire. Pourtant, là où la brune se questionnait sur la légitimité de cette amitié, il ne faisait aucun doute dans l'esprit de Mazekeen qu'elle demeurerait aux côtés d'Aerys jusqu'à la fin. Cette altercation avait mis à plat tout ce qui devait l'être, offrant un éclairage cru sur leurs failles et leurs peurs partagées.

Face aux émotions qui tourmentaient Aerys, Mazekeen eut l'envie instinctive de se relever et de s'éloigner, lui laissant ainsi l'espace nécessaire pour comprendre ses émotions. Cependant, la poigne ferme d'Aerys sur sa chemise, malgré ses blessures, poussa l'Echani à interrompre tout geste. Avec précaution, elle se décala juste assez pour permettre à l'Impératrice de se redresser, mais demeura suffisamment proche pour que celle-ci n'ait pas à faire trop d'effort pour l'atteindre. Son regard était empreint de compréhension et de compassion tandis qu'elle acceuillait la jeune femme en sanglot dans ses bras sans se soucier un instant de leur tenue respective, ni même du sang et de la crasse qui maculaient leurs vêtements.

Une main posée doucement dans le creux de son dos, l'autre glissée tendrement dans ses cheveux, Mazekeen la laissa s'appuyer contre sa poitrine, bougeant à peine, seulement pour s'asseoir dans l'herbe humide. Tant pis pour le reste, que ce soit la chaleur collante sur sa peau ou l'inconfort persistant au niveau de son arcade blessée. Tout cela semblait insignifiant en comparaison du petit corps brisé qu'elle avait entre les bras, et dont elle vint apaiser les tourments en puisant dans la Force. Au moins, elle pouvait faire cela pour Aerys.

De longues minutes s'écoulèrent dans un silence presque complet. Les sanglots d'Aerys se transformèrent en pleurs, puis les pleurs se tarirent à leur tour, sans que Maze ne bouge, si ce n'était la main qui continuait de caresser les cheveux sombres dans un geste qui se voulait réconfortant. Mazekeen s'était faite la gardienne silencieuse des tourments d'Aerys. Elle offrait à son amie un espace où elle pouvait laisser libre cours à ses émotions, sans jugement ni précipitation. La douleur et le chagrin trouvaient un écho dans le cœur de l'Echani, mais elle restait stoïque. Son toucher était doux, mais chargé d'une chaleur apaisante.

Jusqu'à ce qu'elle sente Aerys bouger et se redresser légèrement pour pouvoir la regarder, Mazekeen cessa de bouger et baissa le regard vers la jeune femme. Un sourire triste naquit sur les lèvres de Maze, qui ne répondit pas immédiatement afin de ne pas couper son amie. Cela n'était déjà pas facile, alors elle préférait lui laisser toute la place nécessaire pour s'exprimer.

Quand les pleurs reprirent de plus belle, Mazekeen serra de nouveau le petit corps contre elle, maintenant qu'il était un peu moins cabossé grâce à l'utilisation de la Force. Elle resta silencieuse, continuant de caresser les cheveux d'Aerys, jusqu'à ce qu'elle saisisse une pensée particulière qui flottait à la surface des pensées de l'Impératrice.

— Tu as tort, une épée peut-être reforgée.

La voix légèrement éraillée, Maze posa doucement son menton sur le sommet du crâne d'Aerys.

— Je sais qu'en ce moment précis, tu n'y crois pas, reprit-elle doucement. Et je ne te demande pas d'y croire tout de suite.

Une main toujours dans son dos, Maze fit glisser celle quelle avait dans les cheveux d'Aerys jusqu'à son menton. L'écartant doucement de son corps, elle fit en sorte que leurs regards se croisent.

— Il y a d'autres étapes avant, petite fleur.

Sans un mot, Mazekeen fit glisser la main située dans le dos d'Aerys jusqu'à ses genoux tandis que l'autre prit la place de la première. Avec une infinie précaution, l'Echani la prit dans ses bras, la pressant contre sa poitrine, et se redressa comme si la jeune femme ne pesait pas plus lourd qu'une plume. L'avantage d'être dotée de prothèses cybernétiques était évident dans ce geste, sa force métallique combinée à une délicatesse humaine, offrant un soutien solide et tendre en même temps.

Non sans oublier de récupérer leurs sabres, les pas de Maze dans l'herbe humide étaient assurés, de même que sa prise sur le corps d'Aerys. Elle ne comptait pas tomber, ni la laisser tomber. La porte de la maison s'ouvrit comme par magie et se referma sans un bruit, tandis que Mazekeen grimpait aussitôt les escaliers de la mezzanine, ignorant le confort du salon ainsi que le feu crépitant dans la cheminée. L'air, au moins, était beaucoup moins lourd et plus frais ici, leur offrant enfin un peu de répit.

Ignorant la porte ouverte de sa chambre, Maze ouvrit la porte de la pièce suivante en s'aidant de ses pouvoirs. C'était une salle de bain résolument moderne, dont les pans de mur entier étaient vitrés, offrant une vue imprenable sur les arbres à l'extérieur. La lumière naturelle inondait la pièce, créant un jeu d'ombres et de reflets sur les carreaux brillants du plancher. Mazekeen avança doucement à l'intérieur. Les carreaux sous ses pieds étaient froids mais lisses, créant une sensation apaisante après la terre de l'extérieur. La salle de bain était spacieuse, avec une grande baignoire moderne et, à côté, une douche suffisamment spacieuse pour s'y tenir à deux sans se gêner mutuellement.

— Assieds-toi là, fit doucement Mazekeen en aidant Aerys à se remettre debout. Je vais m'occuper de ton nez.

Voyant que la jeune femme ne bougeait pas, l'Echani croisa son regard. Elle sentit nettement son inquiétude et sourit tendrement.

— Je reste avec toi, c'est promis.

Mazekeen n'avait jamais vue Aerys si vulnérable. En temps normal, elle aurait trouvé cela attendrissant. Mais étant donné les circonstances, il était impossible de s'en réjouir. Une fois l'Impératrice assise sur le rebord de la baignoire, la chevalière se pencha vers elle et inspecta les dégâts qu'elle avait elle-même causés.

Avec une habileté précise, Mazekeen prit doucement le visage d'Aerys entre ses mains, examinant attentivement la blessure. Son toucher était doux, mais ferme, un mélange parfait de délicatesse et de compétence médicale. Elle prit une profonde inspiration, se concentrant sur l'utilisation de la Force pour guider ses gestes.

— Ça va faire mal, prévint-elle doucement avant de remettre l'os en place, utilisant la Force pour accélérer le processus de guérison et minimiser la douleur au maximum. Je suis vraiment désolée, je n'aurais jamais dû te frapper, même en colère.

Sur l'instant, frapper lui avait semblé légitime. Aerys lui avait fait l'affront de la gifler, elle, une guerrière. Mais à présent, elle s'en voulait. Elle n'avait fait qu'abîmer un peu plus le corps déjà mal en point de son amie. Elle aurait dû rester stoïque face à ses attaques et ne pas répliquer comme elle l'avait fait.

— Bon, une bonne douche maintenant.

S'éloignant de quelques pas, Mazekeen alluma l'eau chaude. Aussitôt, des dizaines de petits jets éclaboussèrent le sol carrelés. Elle revint ensuite auprès d'Aerys tandis qu'une léger nuage de vapeur emplissait l'atmosphère. Après un regard vers son amie, l'Echani décida de l'aider à ôter ses vêtements sale et déchiré.

Ce n'était pas la première fois que Mazekeen voyait Aerys nue. La première fois remontait à bien des années, lorsque la jeune princesse avait rejoint les hommes de la 501e légion. Même son rang, alors, ne lui avait pas permis de se soustraire aux douches communes. Mais cette fois-ci, dans la salle de bain moderne, il y avait quelque chose de différent. Leur amitié avait évolué, passant des liens d'armée à une connexion plus profonde. Et en aidant la jeune femme comme une enfant, Mazekeen était consciente de l'importance de la confiance que lui accordait Aerys en se montrant vulnérable de cette manière.

— Je te mets une serviette ici, commença Mazekeen, et je ne reste pas bien loin.

"Reste avec moi... s'il te plaît", répondit aussitôt Aerys, faisant se tourner l'Echani. Les prunelles argentées se tintèrent de quelque chose de nouveau, d'attendrissant, le temps que Maze pèse le pour et le contre et acquiesce finalement en déboutant sa propre chemise, qu'elle laissa choir sur le carrelage, suivi du reste de ses vêtements.

Elle fut la première à entrer sous l'eau, guidant l'Impératrice de sa main dans la sienne. Fermant les yeux, l'Echani utilisa de nouveau ses pouvoirs pour refermer son arcade sourcilière désormais lavée de toute souillure, puis se tourna naturellement vers Aerys. Apercevant sa main blessée et ressentant encore toute sa douleur à travers leur lien, elle l'aida notamment à se savonner le dos, puis demeura sur le qui-vive le temps que la jeune femme termine de se laver, ne faisant aucun commentaire sur le corps amaigrie et faible qu'elle avait sous les yeux. Cela fait, Maze usa de nouveau de ses pouvoirs pour commencer à remplir la baignoire d'une eau délicieusement chaude, puis guida de nouveau la brune en saisissant sa main valide.

Tout cela se fit dans le silence. Un silence empreint de douceur et de délicatesse, loin d'être gênant. L'empathie de Mazekeen lui permettait de se passer de mots et d'agir pour le bien-être de son amie avant même que cette dernière ne formule un quelconque besoin, rendant le moment particulièrement paisible malgré tout.

Aidant Aerys à se glisser dans le bain recouvert d'une couche de mousse blanche, Mazekeen vint ensuite s'asseoir à l'opposé en soupirant d'aise. Après le sang et la sueur, tout cela était particulièrement agréable.

— Je suis désolée, fit Maze après quelques secondes de silence, son regard se perdant vers la forêt de l'autre côté des vitres. Je sais que ma présence n'aurait rien changé, mais… mais je voulais être avec toi, sache-le. Être si loin alors que je sentais ta détresse à chaque instant… J'ai cru devenir folle, expliqua-t-elle. Personne ne voulait m'écouter et j'avais tellement envie de tous les massacrer… J'ai toujours placé mon devoir devant tout le reste et ne pouvoir l'accomplir et faillir de la sorte… Je t'ai déçue et je me suis déçue moi-même.

De honte cette fois-ci, Mazekeen baissa la tête, ses mèches folles masquant une bonne partie de son visage.

— Mais pour ce que tu as dit tout à l'heure… Je te pardonne et j'espère que tu me pardonneras aussi, fit-elle en relevant ses prunelles vers Aerys. Quant à ce lien qui nous lie à travers la Force, sache que je ne le regrette en rien. Il fait partie de moi et sans lui, je ne serais plus tout à fait moi-même. Quant au fait qu'il soit si puissant… Ne t'en veux pas, car je ne t'ai jamais laissé en mesurer la portée avant aujourd'hui. Tu ne pouvais pas deviner. Et n'essaie pas de trouver une façon de te porter responsable de ce lien, ni même d'espérer que nous ne soyons jamais devenues amies.


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