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Dante Garvan
Dante Garvan
Grand Maître Jedi
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Ven 18 Fév - 17:47
Dans ce monde, dans la Galaxie et même dans une vie entière une seule chose est immuable. Le temps. Cela étant, certaines choses ne peuvent pourtant pas changer. Tels que le sont les souvenirs et les désirs. Ils peuvent évoluer, se muer en quelque chose d'autre, mais ils sont toujours présent quelque part. Pour moi, qui dans l'instant, je ferme les yeux et je prends le temps d'entrer en méditation. Mon corps est lourd, pourtant j'entends mon cœur battre dans mon corps, mon sang qui coule dans mes veines, la moindre petite chose qui parcourt mon corps, la plus infime vibration, tout est présent. Je suis conscient de ce qui m'entoure. Au travers de la Force, je ressens celles et ceux qui se trouvent dans le Temple Jedi. Aliana est présente, ainsi que les autres membres du Conseil, quelques absences, mais rien de notable. Anya s'entraîne avec le Maître d'armes, je ressens sa fougue, sa volonté de vaincre et de réussir. Néanmoins, autre chose marque mon esprit. La Force fluctue. Elle bouge, semble vouloir se mouvoir dans un cube translucide, comme si elle y était enfermée. La Force est actuellement un liquide qui glisse contre des murs invisibles… Et au milieu de cela, une pointe rougeoyante, une colère, de la haine même… Elle ?!

Mes paupières s'ouvrent, laissant se dévoiler mes pupilles dilatées par l'étonnement. Depuis quand n'avais-je plus ressenti sa présence ? Bien longtemps. Pas assez peut-être. Sa présence était bien trop précise, bien trop simple à ressentir. Un piège ? Peut-être. Alors pourquoi me suis-je levé ? Pourquoi ais-je cette envie de me rendre sur cette planète en plein territoire ennemi ? Je l'ignore. Torse nu, je prends le temps de peser le pour et le contre. Depuis qu'elle a disparu, depuis le temps que je la cherche… Comment a-t-elle fait pour se laisser distinguer dans la Force ? Cette marque, même différente, même remplie de haine et de folie, lui appartient… Je dois en avoir le cœur net. Me baissant, je ramasse mon manteau. Les sangles accrochées sur mon torse, mon esprit divague. Si je la retrouve, que vais-je lui dire ? Si tant est qu'elle accepte de me parler. Trop de questions, si peu de réponses.

Le temps semblait être venu. Maintenant je ne pouvais faire marche arrière… Au fil de la journée qui s'écoulait, et tandis que la lumière du jour périclitait, je terminais les préparatifs. Après une seconde méditation, je percevais plus précisément son emplacement. Les marécages de Drongar… Afin de protéger mes compagnons, et surtout ma Padawan, j'utilisais un autre vaisseau que l'Aile Grise. Aliana n'était pas encore prête à affronter une telle violence. La planète était connue pour être la base d'une poignée de Sith… J'avais déjà perdu bien trop de monde, d'amis, d'alliés, de connaissances pour pas grand-chose… Il était hors de question qu'Aliana perde la vie par ma faute. Mes compagnons tentèrent de me faire changer d'avis. Sauf Unshra qui, d'un haussement de sourcil, me tourna le dos. Sans doute vexé. Ils avaient réussi à me retrouver, et voulaient me suivre… Mon refus était plus que catégorique. Cette histoire n'engageait que moi. Ils n'étaient pas les raisons de ce choix, seule leur survie m'importait…

Je montais dans le vaisseau civil, dénué de toute marque Jedi. Depuis le cockpit, je percevais les visages de mes compagnons. Je pouvais y lire un mélange de dépit et de colère. Excusez-moi… Je vous promets que je reviendrais… Vous en avez ma parole…

* *
*

Drongar se trouvait être une planète à l'extrémité de la Bordure extérieure, en plein territoire du Consortium. Ce fut grâce à plusieurs sauts dans l'hyper espace que j'arrivais ici. Entre les astéroïdes et quelques chasseurs Sith, le voyage ne fut guère de tout repos. A peine avais-je touché le sol, que je recherchais les marques pouvant être ressenties à travers la Force. Le Côté Obscur baignait les lieux dans son linceul sombre. Mon intuition était la bonne, Aliana risquait de succomber au Côté Obscur en restant ici trop longtemps. Moi-même je ne pouvais faire autrement que de garder en tête que tout n'était qu'un paradoxe. Tout est bon ou mauvais par comparaison… Un pas à la fois, je m'avançais à travers les marécages, mes pieds s'enfonçant dans les tourbières, et mon katana en main, me permettais de trancher les lianes qui m'empêchaient d'avancer. Quelques animaux s'approchaient parfois, sans même les voir je ressentais leur présence. Une marque dans la Force, étrangement commune semblait s'approcher… Des Sith ? Bien… Combien étaient-ils ? Trois… Je n'étais pas le meilleur bretteur de l'Ordre, toutefois, je ne pouvais abandonner si près du but. Mais une chose m'empêchait de les affronter directement… Le faire, et risquer d'en laisser un s'enfuir, passerait pour une déclaration de guerre ouverte entre le Consortium et l'Ordre… Dissimulant ma présence dans la Force, je les laissais passer. De l'autre côté, la présence se rapprochait… Dégainant mon arme, je la projetais dans la direction de celui ou celle qui venait à moi. Au vu de mon instinct, ma lame se trouvait au niveau de sa gorge.

A voix basse, je m'adressais à mon nouveau comparse…


- Il serait de bon ton de ne pas faire le moindre geste brusque. Si un seul s'enfui, la Galaxie sera mise à feu et à sang…


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Allana Fern
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Ven 18 Fév - 21:30

[Drongar] Le souvenir fait d'améthyste et d'argent [PV Allana Fern] Banrpa10

Passer du temps avec Dalek m’a fait un bien fou et m’a un peu rassérénée. Je me sens bien plus détendue maintenant que je suis de retour dans les mondes corelliens, sur Corellia et dans l’enceinte de l’enclave des Jedi Verts proche de Coronet-city. Mes rêves étaient cependant moins paisibles ces derniers jours, alors que je repensais aux divers rapports qui m’étaient parvenus concernant une vieille enquête que j’avais en partie enterrée, essentiellement par manque de temps et par manque d’indice. Je ne savais pas par où commencer, ni où chercher. Figurez-vous que j’ai même essayé de méditer pour accroître mes perceptions et essayer de trouver des traces, des échos dans la Force de cette présence qui hante mon passé et mon présent. Cette absence, cette disparition, cette présence dont la disparition m’avait fait horriblement souffrir par le passé, cette première blessure dans la Force qui m’avait aussi fait réaliser ma plus grande faille. La souffrance pure que j’avais ressentie en tant que Padawan Vert ne m’avait jamais tout à fait quittée.

Cette ombre, ce vide qui nous hante, Corran et moi, qui nous rapproche autant qu’il ne nous divise.

Je n’ai jamais oublié Lord_Over, que j’avais connu tout personnellement puisque j’étais sur le terrain. J’ai vu les atrocités qui s’étaient déroulées, j’ai tutoyé la mort à plusieurs reprises et vu trop de défunts, torturés, déformés, désarticulés, ou de vivants abîmés, défigurés, amputés ou sombrés dans la folie. J’avais dû être rapatriée peu après car je commençais à devenir folle de douleur dans la Force, j’avais besoin de calme, j’avais besoin de paix pour comprendre ce qu’il était arrivé et ce qu’il m’arrivait. Á date, je n’ai jamais autant souffert du Don d’Empathie que ce jour-là, pourtant j’ai beaucoup baroudé. Je n’ai pas les mains toutes blanches, j’ai versé du sang, j’ai éteint des vies… pour la bonne cause, certes, mais je sais que je ne suis pas innocente. Je ne l’ai jamais été au final, car je suis humaine. Je suis vivante, j’accepte de m’ouvrir à la Force Vivante de l’instant présent, plutôt qu’au passé ou futur.

En pleine nuit j’ai ouvert les yeux, et je me suis redressée en position assise, tendue, aux aguets.

Une sensation étrange m’avait saisie, provenant d’un lien qui aurait dû être brisé depuis des lustres. C’était un écho dans la Force, comme un appel silencieux, un son distant dans la Force. Fermant les yeux une fois ma respiration calmée, je me concentre sur cet étrange écho à travers les réseaux qui se tissent sous le voile de la Force. Non, il n’y a plus de doute possible. En tout cas, plus assez pour que j’écarte du revers d’une main ce que j’ai perçu. Je n’ai pas rêvé… c’était sa présence. J’en suis sûre. Cette présence semblait m’appeler, dans des nuées obscures que j’avais peine à discerner. Des brumes sombres familières et étrangères, desquelles j’ai veillé depuis plus de dix ans à me tenir éloignée. Je ne peux pas ignorer cet Appel de Force… même si le lien associé s’est affiné et, semble-t-il, bien terni.

Du mouvement sur ma droite, accompagné d’une respiration calme et régulière, attire mon attention. Attendris, mes yeux gris-bleus se posent sur la silhouette paisiblement endormie à mes côtés. Avec affection, j’effleure la joue de mon compagnon qui dormait à poings fermés et dépose un tendre baiser sur son front. Je pouvais sentir dans la Force que Dalek était tout à fait détendu, et s’autorisait un véritable repos qu’il avait bien mérité. Cela avait pris beaucoup d’années avant qu’il ne se sente assez en confiance pour dormir de la sorte. Pas la peine de l’inquiéter, il a besoin de repos et je peux gérer cette enquête seule. Le risque de s’y rendre ensemble ne vaut pas le gain que l’on peut espérer en obtenir. Je préfère qu’il reste en sûreté. S’il venait à m’arriver quelque chose… il pourrait encore vivre. S’il meurt, je trépasse derechef à mon tour. Ces dernières nuits ont été torrides et apaisantes à la fois, en ne pensant qu’à l’instant présent. Cependant, pour l’avenir de l’Ordre Vert comme pour notre avenir, je dois y aller. Avoir le cœur net. Je ne préviendrai pas non plus Corran et Hal. Pour toute l’affection que je porte à mes frères, je ne suis pas sûre qu’ils soient prêts à confronter ce qui m’appelle là-bas. Ils y sont trop liés. Quant à moi… je ne peux pas dire que ça me laisse de marbre, mais je pense que je pourrais faire ce qu’il faut, s’il le faut.

Des lointaines nuées obscures, de vastes marécages, au cœur des ombres, un Maître Jedi Vert perdu m’appelait.

Avec assez de délicatesse pour ne pas réveiller mon compagnon de vie, je m’extirpe de notre lit et je m’apprête le plus silencieusement possible, des traits inhabituellement graves sur mon visage. Plutôt que mes robes vert émeraude, c’est une tout autre tenue que je sors, éprouvée par les batailles. Je m’équipe des pièces de mon armure de combat intermédiaire en duracier d’un vert si sombre qu’il en paraissait noir accompagnée de protections écarlates, incluant un court manteau noir à capuchon. Bien évidemment, j’attrape mes fidèles blasters corelliens DL-44, ainsi que mon sabre-laser simple de rechange, pour accompagner mon loyal sabre-laser double-lame, neuvième épée forgée à mon actif. Au cas où, je prends aussi tout mon attirail complet de mission. Autant être préparée à tout.  Je quitte la pièce après avoir laissé un mot à son attention pour le prévenir qu’un impératif urgent me retiendrait quelques jours et que je reviendrai vers lui dans tous les cas, et qu’on garde le contact à distance. Je le prie de faire attention à lui en mon absence et d’en profiter pour se changer un peu les esprits.

Il était temps de rouvrir cette affaire classée. Il était temps d’éclaircir ce qui était arrivé au Maître Fern troisième du nom lors de l’opération Lord_Over. Il était plus que temps que je conclue cette enquête.

La Force avait été claire. Si je voulais avoir mes réponses, je devrais me rendre derechef sur Drongar. Et je compte bien que cette foutue planète ne soit pas mon tombeau. Je le jure, au nom des Fern.

[***]

Bien sûr, je n’ai pas emprunté le Netreselv. J’ai plutôt réquisitionné un vaisseau civil auprès du Temple, j’ai laissé un message à mes pairs du Conseil Vert pour les informer de ma courte absence pour quelques jours en raison d’un impératif impérieux. Heureusement, vu l’heure précoce, je pus partir relativement discrètement. Je n’ai embarqué avec moi que mon droïde, le fidèle R7, comme copilote et gardien du vaisseau civil une fois que je serais en exploration sur terre ferme. L’escapade serait périlleuse puisqu’en plein territoire ennemi, mais ma résolution était ferme. Je serais fixée. Je saurais enfin s’il est mort ou vivant, et auquel cas si je peux le sauver ou s’il est devenu une menace à éliminer. Dans ce dernier cas… je m’occuperai de Gilad moi-même. Je lui dois bien ça, c’est une affaire de famille. On lave le linge sale en famille, question d’honneur corellien. Je ne peux pas infliger ça à Corran.

Je risque de bien me faire engueuler quand je serais de retour, mais ce n’est pas grave, j’ai l’habitude !

Au bout de quelques jours de voyage pas très reposant – vous savez, éviter de se faire repérer par des patrouilles, gérer des chasseurs Sith, tout ça – je finis par atteindre les coordonnées de Drongar. Ça fait une paye que je ne me suis pas rendue sur ce monde presque sauvage de climat tropical.  Au moins, la météo est plutôt clémente, en tout cas on n’est pas en pleine tempête électrique. Le seul truc à faire gaffe sur ce monde, enfin le principal, ce sont les foutues spores aériennes létales. Dalek m’avait prévenue de leur existence, du temps de notre service chez les Sith quand on avait dû récupérer une cargaison ici pour l’amener sur Dromund Kaas, histoire que je ne meure pas connement.

Comme je me rend en plein cœur de la fourmilière, sur un monde où je sais que se trouve une base secondaire de la Secte Sith où je m’étais infiltrée il y a plusieurs années de cela, pendant cinq ans, je suis prudente. J’ai légèrement altéré mon apparence en teignant mes cheveux auburn en brun, certaines mèches tressées, et en ajoutant des mèches brunes afin de les rallonger plus que leur coupe habituelle, tandis que mes yeux bleus-gris sont dissimulés sous des lentilles de contact de couleur simplement grisée. Je n’ai pas spécialement envie d’être identifiée comme la traîtresse Eri’ana. Quant à mon armure, je me suis permise de la repeindre totalement en anthracite et noir, plus neutre, tout en retirant le moindre élément qui pourrait m’identifier, que j’ai laissés à la garde de T7 au cargo civil. En outre, j’ai aussi prévu le masque avec filtre d’air que j’équipe sur mon visage, une fois qu’on a atterri un peu plus loin de la région marécageuse d’où la présence de Gilad semble vaguement provenir.


- Je compte sur toi, R7. Veille à ce que personne n’approche le vaisseau jusqu’à ce que je revienne. Contacte-moi par comlink uniquement en cas d’urgence, ok ? Á tout à l’heure !


La bonne humeur que j’affiche s’estompe dès que je pose le pied dehors et que R7 referme les portes du cargo civil derrière moi. Je craque les jointures de mes doigts et m’étire quelques instants avant de me mettre en chemin. Ça ne va pas être facile, même si je ne suis pas tout à fait en terrain inconnu… même si je suis sur un terrain miné et empli de dangers. Je ne parle même pas de la forte présence du côté obscur sur ces lieux, qui me tente comme une drogue qui veut me refaire sombrer dans son addiction. Fort heureusement, je suis assez têtue et solide pour ne pas lui prêter plus d’attention. Oh, je croise bien quelques Sith isolés sur le chemin. Je ne suis pas douée avec la discrétion donc j’essaye de les contourner pour ne pas me faire remarquer, mais quand il le faut, je les abats avant qu’ils ne puissent s’enfuir et donner l’alerte, puis je les fais disparaître. Mon petit talent méconnu pour la Persuasion Animale m’a été bien utile d’ailleurs pour supprimer des corps embêtants et leur donner l’apparence d’une mort naturelle :  il y a toujours quelques carnivores heureux de faire le travail. C’est cruel, me direz-vous ? C’est une question de point de vue : je ne dois pas me faire repérer, et c’est tué ou être tué en territoire Sith. Je suis désormais trop avancée pour accepter de reculer en chemin.

Il y a plein de choses charmantes dans le coin : des fruits délicieux, des poulpes au contact paralysant qui peuvent tuer et noyer, des carnivores, des insectes anthropophages et de belles plantes mortelles. Oh j’oubliais le Bota aussi, qui était très apprécié comme drogue avant une fâcheuse mutation.

Avant d’entrer dans la nouvelle zone marécageuse alors qu’il me reste encore une bonne trotte, je prends le temps pour sonder mes alentours avec la Force. Afin de couvrir un maximum de portée, je me plonge tout d’abord dans le Réseau de Vie, ce qui me permet de ressentir et de localiser relativement précisément les présences qui m’entourent, ainsi que leur nature hostile, neutre ou non. C’est en recourant à cette précaution qu’une présence pas très lointaine se détache du lot. Elle n’est pas obscure comme les autres… mais lumineuse. Bordel, un confrère ou une consœur dans le coin ? Je n’ai pas souvenir pourtant qu’un Jedi Vert ait à faire dans le coin… et c’est moi qui leur assigne des missions, alors je sais de quoi je parle et je suis bien placée pour le savoir. Je ne me souviens pas qu’on ait parlé d’envoyer quelqu’un sur place lors de la dernière réunion du Haut-Conseil non plus, d’ailleurs. Ce n’est pas prudent mais… ça pique ma curiosité. Je dois voir ce qu’il fout dans les parages et puis Foutreforce, solidarité oblige, je dois aller voir s’il a besoin d’un coup de main, s’il ne s’est pas perdu ou crashé dans le coin. On ne sait jamais. Ce serait sympa de ma part, et sans doute plus responsable. Et puis, je doute qu’il s’agisse d’une Ombre car ils ne sont pas franchement discrets pour le moment.

Se sont-ils rendus compte d’ailleurs qu’ils se rendaient tout droit vers trois guerriers Sith ?

Je m’approche donc aussi vite et discrètement que je le puisse de la position de cette présence particulière, recourant cette fois davantage à l’appui de la Poursuite de Force. Oh, je ne perds pas les Sith du coin tout à fait de vue, hein. Je ne suis pas bête non plus. Allons voir de quoi il retourne. J’ai à peine le temps de m’approcher que la présence tente de se voiler tout à coup… assez pour que les Sith ne la débusquent pas, mais pas assez pour s’effacer totalement des sens de la Poursuite de Force. Á quoi joue-t-elle, cette mystérieuse présence plutôt claire alors qu’elle doit bien sentir ma présence, vu à quel point je suis très douée – rayez la mention inutile – en discrétion de Force et furtivité tout court. C’est alors qu’une menace surgit, droit vers ma gorge. Instinctivement, je lève la crosse de mon sabre-laser double-lame afin de la parer à quelques centimètres de mon cou, réflexes aiguisés obligent.


- Il serait de bon ton de ne pas faire le moindre geste brusque. Si un seul s'enfuit, la Galaxie sera mise à feu et à sang…


J’allais gronder contre cette agression non méritée quand je reconnais aussitôt la voix puis les traits de mon interlocuteur. Mais que fait notre cher Maître Archiviste dans les parages, si loin des terres républicaines, tout seul et loin de sa Bibliothèque ou de l’enclave ? Je repousse donc sa lame à l’aide de ma crosse de sabre-laser éteint d’un simple geste du poignet, un sourire intrigué aux lèvres. Mes yeux se rivent toutefois sur les Sith qui rôdaient dans les environs plus ou moins proches. Je finis par lui répliquer en murmurant, sans prendre la peine de dissimuler mon léger accent corellien.


- Eh bien mon ami, je ne pensais pas te croiser par ici. Ce n’est pas un coin très bucolique et ça pullule de Sith. Je respecte ton courage, mais c’est un peu risqué pour une escapade en solo. Ah et prends-ça, y a des spores pas très gentilles sur ce monde. On va éviter de se faire tuer, hein ? Les réunions seront tellement plus longues et bien moins marrantes sinon. Puis je ne sais pas toi, mais moi, ça me tente pas d’avoir de la paperasse et des emmerdes en plus à gérer.


Je lui tends un masque à air filtré de réserve que je gardais dans mes poches utilitaires. Il devrait me reconnaître, avec ma présence et ma façon de parler en dépit de mes traits grimés et de mon armure. J’ajoute ensuite d’un ton à la fois amical et toujours plus sérieux qu’à mon ordinaire :


- Bon, tu veux qu’on fasse un bout de chemin ensemble ? Je ne dis jamais non à de la bonne compagnie, et je ne tourne jamais le dos à un allié. Ca te tente, une virée à deux ?


Au diable le protocole et le vouvoiement en extérieur, c'est pas discret et c'est franchement lourd. Sauf s'il insiste vraiment, mais perso, je me sens toute de suite plus authentique et plus naturelle avec le tutoiement.
Dante Garvan
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Grand Maître Jedi
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Mar 15 Mar - 18:47
La lame de mon arme se vit bloquée par quelque chose d'argenté et de connu. Bien trop connu pour être innocent devant mon regard. Comment et pourquoi un Jedi pouvait avoir eu l'idée de se trouver ici ? Diantre… C'en était presque compliqué que de vouloir régler un problème seul ? Toutefois, sa voix, ainsi que ses manières me permirent de mettre un nom sur ce visage grimé à la va-vite. Tout du moins pour moi qui, croisant régulièrement les Ombres Jedi, était bien plus habitué à des déguisements plus… Concrets. Son ton, assez peu incisif mais prompt à une certaine familiarité, me poussa à baisser ma lame. Accompagné par un mouvement de son poignet, je retournais ma lame, pointe vers le bas, afin de garder mon arme prête à être utilisée en cas de soucis majeur. Le masque qu'elle me tendit me fis remarquer que, depuis mon arrivée, j'utilisais la Guérison de Force presque instinctivement, ce qui expliquait pourquoi je n'avais pas ressenti sa présence dans la Force. Non sans un certain calme, j'enfilais le dit masque et la Guérison de Force disparue presque aussitôt.

Ses paroles me tirèrent un sourire. Le Maître Fern, Allana de son prénom, se trouvait aux antipodes de ma personnalité. Là où je restais souvent silencieux, elle, se targuait de parler à voix haute, portant même sur celles des autres membres du Conseil Jedi. Ironiquement, jamais je n'aurais pu espérer meilleur compagnon en un pareil lieu. Même si cette dernière était aussi discrète qu'un Wampa affamé. Bref… Je restais silencieux quelques secondes, attendant que les deux Sith ne nous laisse en paix entre les plantes et autres arbres sur lesquels courraient des créatures qui, au détour d'un saut mal calculé, se faisaient happer par une plante carnivore aux dents plus acérées que certaines Zeltronnes.


- Tu devrais te douter que les seules escapades que j'apprécie sont celles faites dans mes archives… J'ajouterai même que Dalek ne serait guère content d'apprendre que tu es retournée à la Force… Allana…

Si tutoiement il devait y avoir, alors autant l'appeler par son prénom n'est-ce pas ? J'opinais du chef afin de lui faire comprendre que j'appréciais sa sollicitude et sa proposition. Même si, d'un autre côté, si Elle se trouvait ici, ce ne serait pas de tout repos et… Je préférais que ma consoeur ne fasse sa rencontre. Et encore moins qu'elle ne me voit agir tel que j'aurais du le faire il y a bien longtemps. D'un mouvement rapide de la main, je projetais plusieurs dards Jedi qui passèrent non loin du visage de la Corellienne. A quelques millimètres près, ces derniers se seraient plantés dans sa joue, son œil, et lui aurait tranché l'oreille. Heureusement pour elle, ce n'était pas ma cible. Ces deniers fininrent leur course dans la mâchoire béante d'une plante qui tomba sur le sol, une de ses têtes poussant un râle de douleur autant que de colère. Si les Sith étaient encore dans les parages… Ils ne tarderaient pas à venir voir ce qu'il se passait…[/i][/color]

- Tu m'excuseras d'être aussi cavalier mais…

La prenant par la main, je la tirais à mes côtés, mon katana tranchant net la tige principale de la plante qui tomba sur le sol, inerte. Bon, s'ils venaient jusqu'ici et la trouverai… Nous étions bons pour être pourchassés jusqu'à l'aube du prochain millénaire. Afin d'éviter ça, je devais réfléchir vite… Prendre une décision sur le vif, voilà une notion qui m'échappait encore. Tant pis, autant faire les choses le plus précisément possible. Si les Sith marchaient vers le Nord, ce ne pouvait être que pour deux raisons. La première, ils rentraient à la base, la seconde, ils venaient de la quitter et faisaient une ronde – potentiellement inutile – sur Drongar… Les créatures qui peuplaient cette planète n'étaient pas connues pour leur bonté d'âme, pas plus que pour la délicatesse de leur morsure.

La Force m'aidant, je pris la décision, peut-être hâtive de me diriger vers le Nord. De plus, la marque, Sa marque m'appelait dans cette direction. Tout en restant à bonne distance des Sith qui venaient de passer à quelques mètres à peine de nous, je me baissais, intimant Allana de m'imiter. Autant limiter les dégâts autant que faire se peu. Connaissait ses manières, je ne doutais pas que ces deux-là ne seraient pas les premiers à passer de vie à trépas depuis son arrivée… Tout en avançant avec précaution, vérifiant toujours que nous n'étions pas suivi, je fini par ressentir quelque chose qui ne me manquait pas… Son odeur. Me figeant d'un coup, il me fallu quelques secondes pour reprendre mes esprits.

Lorsque nous fûmes assez éloignés de nos compagnons du Côté Obscur de la Force, je m'adressais à Allana, non sans toujours garder une certaine forme de respect dus à nos rangs respectifs.


- Cette tenue… Ce n'est pas le genre de chose que tu es censée réserver à Dalek ? (Un petit sourire en coin, je repris.) Si tu es ici, c'est que tu as toi aussi ressenti quelque chose dans la Force… Tu sens cette odeur ? Elle appartient à une femme bien… Particulière. Si tu la croises, fuis s'il te plaît. Je n'ai pas envie de perdre quelqu'un une nouvelle fois par sa faute…

Mon visage s'assombrit d'un coup, je me souvenais de ses coups, de la douleur ressentie, des monceaux de cadavres qu'elle avait laissé derrière elle… L'odeur des corps calcinés et surtout… De ceux qui marchaient encore alors qu'ils n'étaient plus de ce monde… Elle avait marqué ma vie plus que je ne l'avais cru ; et malgré les années, elle était encore là, quelque part dans mon cœur… Profondément ancrée dans mon esprit. Faisant le vide, les yeux fermés, je respirais profondément à plusieurs reprises.

- Il doit y avoir un Temple Sith non loin. Essayons de nous en approcher sans nous faire repérer… Et au vu des lieux, ça ne doit pas être le genre d'endroit où j'aimerai disparaître…


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Mer 30 Mar - 17:18

[Drongar] Le souvenir fait d'améthyste et d'argent [PV Allana Fern] Banrpa10


Bon, je ne suis pas une reine du déguisement je sais, il n’y a pas marqué « Ombre Jedi » sur mon front car sinon, clairement, j’aurai loupé ma vocation et ma profession sinon ! Je n’ai jamais été très discrète, la furtivité n’est pas mon forte et c’est sans doute une des raisons qui expliquent mon manque d’affinité complet avec la Discrétion de Force, contrairement à mon cher ancien mentor et élève quand il ne se plaît pas à générer ici et là quelque explosion pour faire honneur à l’un de ses cognomens. Et je ne fais vraiment pas d’effort en sa compagnie, puisque c’est un Jedi que j’estime qui se trouve ici.  Bon, il a l’air de me reconnaître avec mon ton de voix habituel et accepte de saisir le masque que je lui tends. Le laissant l’installer, j’en profite pour étirer un peu mes bras et détendre mes articulations. Je n’ai pas exactement pris le chemin tranquille jusqu’ici, mais je n’ai laissé aucune trace dans mon sillage, je m’en suis bien assurée. Les Sith ici m’indiffèrent, je n’ai qu’une personne à l’esprit pour l’heure, mon seul et unique objectif. Tant qu’il ne cherche pas à m’en empêcher, tout ira bien. Contrairement à ce qu’on persifle parfois à mon égard, je réfléchis avant de tirer au clair mon sabre-laser ou de braquer l’un de mes blasters corelliens. Si, si, je vous l’assure. Je réfléchis au moins un tant soit peu avant d’agir.

Ah bah enfin il accepte de se dérider un peu, ce cher Maître des Archives ! Ce n’est pas trop tôt, il n’y a pas besoin d’autant de formalités entre nous quand on n’est pas le cul assis sur un siège du Conseil. Bon, j’ai quand même des doutes qu’il accepte de se détendre complètement, mais on peut toujours espérer. L’espoir fait vivre, dit-on. Pas un gars très loquace en réunion, il parle peu mais il parle bien. C’est vrai que j’ai tendance à pas mal faire entendre ma voix quand j’ai quelque chose de sérieux à dire, surtout pour défendre les intérêts corelliens et surtout l’Ordre Vert, mais faut bien se faire entendre des plus durs d’oreilles parmi les Conseillers ! Certains ne sont pas tout jeunes, après tout.  Mon corps reste tendu et prêt à agir alors que je ne quitte pas de mes yeux bleus-gris les Sith qui passent non-loin de notre position, mais puisqu’ils ne nous repèrent pas, je ne vais pas aller les traquer. Je ne suis pas de ces personnes qui s’en prennent aux Sith sans motif, encore moins quand j’ai d’autres priorités. Je ne suis pas venue ici pour chasser du Sith, je ne suis pas assez conne pour cela. Non, je viens juste chercher une personne, m’enquérir de son sort et voir si on peut la sortir de là ou pas.


- Tu devrais te douter que les seules escapades que j'apprécie sont celles faites dans mes archives… J'ajouterai même que Dalek ne serait guère content d'apprendre que tu es retournée à la Force… Allana…

- Bah, il a l’habitude. Je lui ai laissé un mot avant de me mettre en route, et il sait que je retourne toujours au bercail. Tant que je fais gaffe à rentrer saine et sauve, tout ira bien !


Mon ton peut sembler jovial et léger, mais je suis sérieuse sur le fait de faire gaffe à ma peau. Je ne suis pas venue là pour me faire tuer et connaissant ce cher hapien, il vaut mieux qu’il ne m’arrive rien en effet. Dalek avait été très clair à ce propos à plus d’une reprise, donc une qui ne datait guère plus que quelques mois plus tôt quand je m’étais mise une murge avec un alcool tellement fort qu’il est normalement interdit à la consommation pour un concours de boisson avec une mandalorienne afin d’éviter une fusillade en pleine cantina. Je me souviens très bien de ses propos lorsque nous avions discuté – enfin discuté, c’est un bien grand mot vu mon état enivré d’alors – via l’Appel de Force.


« Je sais que tu en es capable, mais je m’inquiète pour toi. Et puis, s’il venait à t’arriver quelque chose, non seulement je m’en voudrais mais en plus il faudrait que je fasse un malheur sur place. Le fait que tu puisses être blessée réveille chez moi une envie, des pulsions de destruction. Tu sais, tous ces dégâts matériels et humains si regrettables. »


Il exagérait sans doute un peu… sans doute. Peut-être ? Mais il était sérieux et il a tant insisté pour me faire arrêter ce défi de bouteille qu’il m’a volontairement déconcentrée jusqu’à ce que j’abandonne. Ça avait froissé ma fierté de corellienne sur le moment, mais bon, ce n’était sans doute pas une mauvaise idée quand j’y pense. Ça aurait été la honte absolue que le p’tit frère me voit dans cet état. Le Lien de Force qui nous lie, Dalek et moi, est particulièrement puissant et il est sans aucun doute le plus profond lien qui m’associe à un autre être, qui plus est renforcé par mon Don de Force que je prends soin de ne pas ébruiter, même au sein de mon entourage proche tant il me rend vulnérable : si Dalek meurt, je meurs littéralement dans la foulée tandis que si je meurs, il survivra mais je n’ose pas imaginer la douleur qu’il va ressentir dans la Force. Ouais, on va éviter de réveiller le Démolisseur qui dort. Je n’ai pas envie ni qu’il lui arrive des ennuis, ni de le faire souffrir d’une façon ou d’une autre. Le souvenir récent de son passage sur Tython et de la discussion que nous y avions eue, avant des retrouvailles plus... animées, me revient à l’esprit.

Par ailleurs, c’est vrai que Maître Garvan ne pointe pas très souvent le bout de son nez en dehors des salles d’Archives ou de la salle du Conseil. Là-dessus, nous sommes comme le jour et la nuit vu que je ne tiens pas en place personnellement et si je ne joue pas à l’absentéiste aux réunions du Conseil, je ne suis que trop heureuse de pouvoir bouger ensuite. J’admets que je ne suis pas une usagère régulière des Archives, encore moins celles de Tython, puisque je ne m’y rends que lorsque j’en ai un réel besoin, pratique. Je n’ai jamais été un rat des Archives, même si ces derniers temps je suis un peu plus assidue depuis ma prise de poste et surtout la découverte de deux holocrons Verts. Je n’ai d’ailleurs pas manqué d’être charriée par notre Maître des Archives de Coronet, dont la voix piquante a commenté qu’il valait mieux tard que jamais, même et surtout pour les causes perdues. Bien entendu, je ne me suis pas privée de lui rendre la faveur en commentant qu’il n’était pas non plus trop tard s’il voulait enrichir de ses lumières les jeunes esprits de notre enclave « tant qu’il en est encore temps ». Il en a fait mine de s’en vexer et m’a chassée de ses archives, une ombre de sourire furtif aux coin des lèvres.

Je distingue les dards Jedi qui passent très près de moi, mais je n’ai pas senti de menace se dégager de lui alors j’ai fait confiance tant à la Force qu’à mon intuition et je n’ai pas bougé d’un millimètre. Bien m’en pris vu que la direction du jet sembla calculée pour m’éviter tout en frappant la véritable cible, à savoir la gueule béante d’une plante carnivore locale. Ah, la charmante faune et flore planétaire… d’un côté, il a évité que je me fasse bouffer ou au moins croquer et de l’autre, ça risque d’attiser des Siths.


- Tu m'excuseras d'être aussi cavalier mais…


Je n’ai pas le temps de dire quoi que ce soit que le Maître des Archivistes saisit ma main dans la sienne et me tire à ses côtés, tandis que son katana Jedi tranche la tige principale de la plante qui voulait me manger, au même instant où je m’occupais de découper des tiges annexes qui voulaient me saisir. Bon ça, ça va être un peu chiant à faire disparaître par contre. Je m’occupe du sort d’une copine de la plante carnivore qui s’est dit qu’elle pouvait tenter sa chance face à nous alors que je lui réplique.


- Pas de souci, c’est pour la bonne cause. Faut juste éviter de s’attarder dans les parages, ou on va avoir de la bien mauvaise compagnie encore un bon bout de temps.


Et je n’ai aucune envie de m’attarder dans les environs, si je ne veux pas manquer la personne dont je suis venue m’enquérir du sort. Il a l’air tendu Maître Garvan, plus que d’ordinaire d’après ce que je ressens, faisant preuve d’une hâte qui ne lui ressemble guère. Ce ne sont quand même pas les Sith qui le mettent dans un pareil état… je veux dire, on est dans un vivier de Sith mais quand même ! Bon, si je peux éviter des combats aussi vains, inintéressants qu’inutiles, je ne dis pas non alors je ne proteste pas quand il m’enjoint en silence de me baisser.  Après, je ne m’en prends qu’aux ennemis qui viennent m’emmerder si je n’ai pas de raisons ou de mandats pour le faire, je ne fais pas d’excès de zèle. Bon, j’en ai tué certains inévitablement en cours de route, mais les bougres ne m’ont pas laissée d’autres options. Il était hors de question qu’ils puissent donner l’alarme et amener ainsi de gros emmerdes. Je reste inhabituellement silencieuse, mes yeux gris-bleus attentifs alors que je maintiens mon contrôle sur mon talent au Réseau de Vie dans la Force afin de détecter d’éventuels ingratas dans nos alentours. Je suis aussi focalisée sur la présence qui m’a attirée jusqu’ici, qui m’Appelait encore un peu plus tôt. Plus je m’approche, plus sa présence semble à la fois se préciser et se troubler, même si cela ne peut être que Lui. Je ne peux pas me tromper sur ce point. Il m’appelle, et je suis venue le chercher. J’ai déjà préparer mon esprit à ce que je vais potentiellement devoir faire, s’il venait à me forcer la main même si bien évidemment, j’essaye d’espérer toujours un dénouement heureux… faut bien un peu d’espoir.

Heureusement, sa présence émane du même endroit où Dante semble nous mener, alors je n’ai pas à lui fausser compagnie… c’est alors que le Maître Jedi se fige devant moi, sans crier garde. Ne remarquant rien de plus qu’une présence sombre distante, je pose une main sur son épaule et la serre brièvement avant de lui demander en recourant simplement à la télépathie, avec mon tact habituel.


« Tu as l’air troublé. Quelque chose ne va pas ? »


Il finit par reprendre ses esprits heureusement et nous nous remettons en route. Je constate qu’il nous éloigne des présences des Sith que nous pouvons ressentir et localiser à l’aide des sens de la Force. J’espère qu’il va bien, il a eu l’air un peu secoué pendant un instant. Est-ce lié à l’autre présence sombre que j’ai perçue au loin, de laquelle nous nous rapprochons d’ailleurs et qui éclipse en partie la présence de celui que je cherche dans les alentours lointains. Derrière le respect dont il n’arrive pas à tout à fait se départir, je ressens autant que j’entends sa tentative d’humour comme un arbre masquant la forêt.


- Cette tenue… Ce n'est pas le genre de chose que tu es censée réserver à Dalek ?


Un sourire franchement amusé se dessine sur mes lèvres. Il doit sans doute parler de mon armure de combat. Il est vrai que mes pairs conseillers ne sont pas habitués à me voir la porter, pour ceux qui n’ont jamais fait de missions à risque avec moi oui qui n’ont pas participé aux batailles de Lord_Over, surtout comme je l’ai repeinte présentement. Il est vrai qu’elle est faite sur mesure et comme il s’agit d’une armure intermédiaire, elle ne cache pas totalement ma silhouette et n’obstrue pas mes gestes. Je ne peux pas m’empêcher de le taquiner avec bonhommie ainsi qu’un petit clin d’œil espiègle.


- C’est vrai qu’elle dessine plutôt bien la silhouette, mais non. Il la connaît trop bien celle-là, il en faudrait plus pour l’émoustiller… ou moins. Ça dépend du point de vue.


Comptez sur moi pour détourner des formulations célèbres quand je suis d’humeur taquine, surtout quand j’ai envie de dérider et de faire rire un collègue. Certains diraient que j’ai été trop brusque mais bon, on parle de Dante là. Je veux dire, les gens peuvent vivre comme ils veulent, perso je considère que cela ne me regarde pas, et je sais que certains voient ma relation avec Dalek d’un mauvais œil, Dante n’en faisant pas partie, mais j’ai aussi envie de mieux le connaître et c’est une forme de test. Ça me donnera une idée de sa personnalité et de l’approche que je dois endosser en sa compagnie. Au pire, je n’en serais pas au premier collègue de Tython que j’aurais choqué par mon humour corellien.

Cet instant de légèreté ne dure cependant pas longtemps puisque l’expression de Dante s’assombrit à nouveau. Je ne le connais pas assez pour le déchiffrer aussi bien que Dalek, Hal ou Corran, mais je sais quand même observer et vu la tête qu’il tire, il ne doit pas avoir des pensées très joyeuses. C’est rare de le voir aussi déstabilisé. Je lui laisse un peu d’espace, mais je l’observe avec attention et sollicitude. Son attitude me fait penser à la tronche que je tire personnellement quand je me rappelle Lord_Over et ses horreurs, y compris la perte de l’homme que je suis venue en personne chercher aujourd’hui.  


- Si tu es ici, c'est que tu as toi aussi ressenti quelque chose dans la Force… Tu sens cette odeur ? Elle appartient à une femme bien… Particulière. Si tu la croises, fuis s'il te plaît. Je n'ai pas envie de perdre quelqu'un une nouvelle fois par sa faute…


« Odeur » ? Ah, il doit parler de la présence obscure qui rôde dans les alentours lointains. Mon air perplexe s’éclaire avant de reprendre plus de gravité, approuvant en silence tout en l’observant. Je hausse l’un de mes sourcils, mains croisées sur mes hanches. D’un côté, ma fierté voudrait le rassurer qu’il n’a pas à s’inquiéter, je saurais très bien me défendre et que je n’en suis pas à mon premier adversaire obscur – et pas que, si on compte mon « escapade » des années plus tôt – loin s’en faut. Je ne suis pas l’Épée de l’Ordre Jedi, mais je compte parmi les meilleures bretteuses des deux Ordres. Quant à mon esprit… à moins de tirer sur certaines cordes loin de la portée des menaces, je ne suis pas si facile à briser, et encore moins à tuer. J’ai confiance en mes capacités et dans les siennes. Pourtant, quelque chose dans sa voix et dans sa présence m’empêche de m’agacer alors que je perçois quelque chose de peu familier dans sa présence… de la peur ? Mm, ça ne doit pas être n’importe qui s’il est terrifié à ce point-là. Il parle d’une dame en plus, on ne cherche pas la même personne. Ça m’arrange.

Bon, je ne sais pas comment il va le prendre mais allons-y ! Je m’avance et pose une main sur son bras, afin d’attirer son attention. Arborant un sourire confiant, je lui réplique d’une voix posée mais ferme.


- Ne t’inquiète pas. J’ai le cuir bien tanné. Je ne baisserai pas ma garde si on venait à la croiser, mais ce n’est pas dans mes habitudes de tourner le dos à un allié. Si combat il y a, alors tu devras compter sur moi pour te prêter main-forte. Je ne te laisserai pas là, ne serait-ce que pour la gamine et les proches qui t’attendent de pied-ferme, Dante. On doit rentrer, toi et moi.


Faut que le message passe, et croyez-moi, ce n’est pas que pour ma tendance à préférer les combats et mon fichu caractère qu’on me compare parfois à un rancor. Je suis très têtue, voire butée. Quand j’ai une cible, ou là une idée en tête, bon courage et bonne patience à vous pour m’y faire renoncer.


- Il doit y avoir un Temple Sith non loin. Essayons de nous en approcher sans nous faire repérer… Et au vu des lieux, ça ne doit pas être le genre d'endroit où j'aimerai disparaître…

- Ca me va. Á vrai dire, je cherche quelqu’un aussi mais pas le même que toi. Aussi si tu vois un typé humain, dans les 60 ans, brun, armé d’un sabre-laser vert et avec une trogne de corellien, tu me laisses lui causer. Il a l’air d’être vers le Temple... tout comme elle, je suppose ?  


Je suis sérieuse dans les deux cas. Je dois trouver Gilad, vérifier que c’est lui et aviser selon ses réactions car honnêtement, sa présence dans la Force ne me dit rien de bon pour l’heure. Ce que je ne dis pas c’est que ça ne va pas être de la tarte pour moi, même si je suis capable de le vaincre à mon niveau. C’est un combat psychologique aussi, et mon Empathie de Force m’emmerdera dans tous les cas. Elle ne me tuera pas heureusement – pas comme si c’était Dalek – mais ça me blessera dans tous les cas. Si c’est lui… c’est un Maître Jedi Vert, c’est un Fern, c’est mon père. C’est ma responsabilité.
Dante Garvan
Dante Garvan
Grand Maître Jedi
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Ven 6 Mai - 15:49
Tout semblait se passer comme cela était écrit. Un peu trop bien même. Je la connaissais, connaissais sa manière de faire les choses, elle étudiait, observait, apprenait même. Et n'agissait qu'en temps voulu. Pour ainsi dire, nous étions pareils sur ce point. Autrement, pourquoi me trouverais-je aussi intrigué par cette femme. Outre le fait qu'elle m'a troublé de bien d'autres manières, et que, qui plus est, a fait de moi – en partie tout du moins –, l'homme que je suis désormais. Et celui qui marche aujourd'hui, n'est plus celui qu'elle a croisé il y a bien longtemps. Des lunes se sont levées sur des planètes, des enfants ont poussés des cris lors de leur naissance et… L'amour est né dans le cœur des êtres vivants qui le souhaitait. Quand à elle… Pourquoi devais-je lui en vouloir ? Directement ou non, elle ne faisait qu'obéir à des ordres donnés, ni plus ni moins, ce n'était peut-être qu'une machine de guerre, une femme née pour devenir une arme, une création, modelée dans la glaise et la haine. La rédemption se pouvait-elle être acceptable ? Sans doute…

Nous marchions lentement, faisant tout autant attention aux plantes carnivores qui tentaient par moment de se servir de nous comme d'un repas frugal, qu'aux créatures qui, quand à elles, semblaient bien trop désireuses de garder une certaine distance. L'instinct de survie prenait le pas sur la faim apparemment… Chose utile en temps de disette. Sans compter que ces dernières n'étaient pas assez affamées pour s'en prendre à nous directement. Pensaient-elles que les spores nous tueraient ? Cela reste à voir… Mais mon esprit était ailleurs. Allana me parlait, décrivant l'homme qu'elle cherchait. Un Jedi apparemment. Seulement, la manière dont elle le décrit ne me donna qu'assez peu d'informations pour que je puisse savoir de qui il s'agissait. Pour être franc, j'ignorais que les Corelliens possédaient un physique marqué… L'ensemble des représentants de cette planète n'étaient en rien différents des humains lambda. A quelques points près bien entendu. Elle supposait bien… J'opinais du chef, validant sa question par la même occasion. Pourquoi parler inutilement ? sa question n'était que purement rhétorique, et l'un et l'autre, nous en avions conscience, sinon pourquoi m'étais-je rendu ici ?

Au bout de quelques minutes de marche, esquivant les troncs arrachés du sol, les racines qui y serpentaient et quelques plantes carnivores tranchées plus tard… Le temple d'où provenait son parfum et sa marque nous apparu. Au milieu des marais qui l'entourait, il lançait sa flèche arrondie vers un ciel qui me paru prendre des teintes verdâtres. Des marques d'un temps passé, preuve que nous n'étions pas les premiers à venir ici, ni même à fouler le sol de nos pas, gisaient hors du sol, créant parfois même des cercles autour d'eux, de la mousse remontait le long de ces pylônes de pierre brisés. Quelques cordages indiquaient que, dans un temps bien révolu, s'y trouvaient des ponts, très certainement utilisés pour relier de potentielles tours d'observation. D'autres cordages perlaient tout autour du temple, preuve que les Sith s'y étaient installés. Un pont flottant avait même été posé sur la surface du marécage. Un escalier semblait être la seule entrée, ce dernier menait vers une avancée, donc les lumières bleutées qui émanaient des murs, juraient avec le vert émeraude des lieux. Quelque part, ce spectacle me sembla tout autant familier que magique… Presque hypnotique.

Tout en restant en retrait, camouflés dans les fourrées qui entouraient le temple, j'indiquais à Allana l'entrée d'un mouvement du bras. Deux choix s'offraient à nous pour y arriver. Le pont, ou la nage… Personnellement, je n'étais guère motivé à mettre le moindre orteil dans cette falque de déjections et de cadavres en décomposition… Car oui, de ce que mon regard acéré pouvait percevoir, les marais n'étaient pas du genre à accepter les visiteurs… Preuve en est du tentacule qui attrapa un des gardes qui s'était un peu trop approché du bord. Si quelqu'un se posait encore la question concernant la hauteur des rebords du pont… La réponse se trouvait désormais devant nos yeux. Tout en restant à bonne distance, je pris une pierre et voulu faire un test… Fermant les yeux, je me concentrais, et tout en faisant flotter la pierre au dessus de l'eau, je la fis tomber dedans… Deux… Trois… Quatre… Cinq… Cinq tentacules se trouvaient sous les eaux opaques. Brunes, gigantesques et dotés de dards à leurs extrémités, préhensiles et dangereuses. Bien, au moins, nous savions à quoi nous en tenir de ce côté-là. Tout en gardant les yeux rivés sur le pont, et sur le dernier garde qui tenait en respect les tentacules avec sa pique de force, ma voix s'éleva légèrement, juste assez pour que ma consoeur puisse m'entendre.


- Il me semble que la nage ne serait guère utile si nous voulons rester entier… Une idée pour traverser sans attirer l'attention ?

Plusieurs choix s'offraient à nous, de prime abord, nous pourrions foncer tête baissée, et profiter du moment d'hésitation du garde pour l'envoyer par le fond, apprendre à nager avec son nouvel ami tentaculaire ; sinon, utiliser la Force pour passer de l'autre côté d'un bond… Mais une seconde chose posait soucis, les tourelles qui tiraient à vue sur toute chose volante qui s'approchaient un peu trop près du temple. Bien, les Sith ne faisaient vraiment pas les choses à moitié ici, plus j'y pensais, plus je me disais que quelque chose n'allait pas. Comme si… Ce n'était pas le Côté Obscur qui se trouvait au cœur de ce temple, mais quelque chose de bien plus ancien, et potentiellement plus dangereux. A moins bien entendu que mon instinct me jouais des tours… Ce qui serait une première, je dois bien l'avouer…


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Allana Fern
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Maître des Jedi Verts
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Dim 8 Mai - 17:16

[Drongar] Le souvenir fait d'améthyste et d'argent [PV Allana Fern] Banrpa10


Pas très loquace, l’ami Dante… bah, cela ne me surprend guère. J’admets que je ne le connais pas beaucoup en dehors du seul cadre des réunions au Haut Conseil mais ça colle assez avec l’image que j’en avais de lui dans ce cadre. Avare en paroles, mais très souvent avec des propos très… à propos. Je suppose qu’on est très différents lui et moi là-dessus, puisque je suis généreuse en plaisanterie, généralement très extravertie et que je me comporte volontiers d’une façon débonnaire et détendue. Bon ça c’est en temps normal. Je peux aussi bien tirer la gueule que les autres, je peux être triste comme je peux me mettre dans des colères sonores et ressenties. J’assume tout à fait mon humanité. J’ai clairement fait la tronche quand j’ai appris le décès de Jaylen, et tout au long de ses funérailles.

Après, je peux très bien m’accommoder du silence hein. J’ai eu l’habitude au cours des différentes missions et des différentes enquêtes auxquelles j’ai été confrontée à différents caractères d’associés et d’équipiers. Puis bon, vu là où on se trouve… le silence et la discrétion sont plus que recommandés. Je n’insiste donc pas davantage. S’il ne souhaite pas me répondre ou prolonger la conversation, je ferai avec et je ne développerai pas plus de mon côté non plus. Nous avons beaucoup à penser de notre côté, et nous portons nos propres fardeaux sur nos propres épaules. Je respecterai cette distance.

Au moins, cela me permet d’être attentive à mes sens de Force alors que je puise de temps à autres dans la Détection de Force pour ressentir les présences qui nous entourent, animales comme humaines ou d’êtres pensants. Je ressens toujours plus nettement celle qui m’évoque clairement Gilad, de plus en plus proche. Je vais devoir passer du Réseau de Vie à la Poursuite de Force, puisque nous nous en rapprochons clairement, si je veux avoir une meilleure idée de la position où il se trouverait. Bon, j’aurai pu être plus précise dans la description de la personne que je recherche, mais bon, une tête de corellien, ça se reconnait à des parsecs à la ronde ! Puis bon, vu ma propre trogne, je ne doute pas qu’il saura faire le rapprochement. Il est vrai que de la fratrie, c’est plus Corran qui a reprit de notre père entre Hal, lui et moi. Le hic, c’est que je doute que Maître Garvan ait déjà croisé l’un ou l’autre de mes frangins. Corran est très souvent sur le front ou en mission quand il n’est pas en famille sur Corellia. Quant à Hal… il vadrouille comme ma mère au gré des contrats, au service de la vaste APEX.

Ce n’est pas un coin où j’aurai emmené ma nièce Adea, pour sûr. Vu la façon dont le Côté Obscur imprègne les lieux, je ne lui donne pas longtemps avant qu’elle n’en soit affectée et comme j’adore la gamine, je n’ai aucune intention de lui faire courrir de tels risques. Même Hal, je n’aurais pas été partante. Corran est une tête de mule patentée alors il aurait pu faire l’affaire, mais vu la personne que je traque aujourd’hui, cela aurait été à mon sens une mauvaise idée. Si j’avais été moins réticente à l’idée d’embarquer quelqu’un dans ce qui ressemble de plus en plus à un beau lisier, j’aurai peut-être demandé à Dalek. Il est habitué comme moi à barouder dans les terres associées aux Sith, il sait comment je fonctionne… et je suppose qu’il sait aussi me gérer. Je me débrouillerai seule cette fois. Et je ne suis pas assez irresponsable pour embarquer un de mes pairs Jedi Verts au cœur de la fourmilière sombre, pas quand je n’ai pas assez de certitude… et quand cela concerne une affaire aussi familiale.

Je préfère rester concentrée pour le moment. Nous sommes en territoire obscur, mais surtout hostile.  Nous ne sommes pas les bienvenus ici, tant pour ses habitants que sa faune et sa flore… et ses espaces. La tourbe dissimule bien des pièges, je ne compte plus les plantes carnivores qui tentent leur chance pour nous bouffer… même si, je remarque que les prédateurs carnivores se tiennent à distance. Nous arrivons bientôt à l’endroit qui semble réunir ceux que nous cherchons tous deux, respectivement.


[Drongar] Le souvenir fait d'améthyste et d'argent [PV Allana Fern] Dronga10


Un temple s’offrait à nos yeux et son apparence n’était clairement pas très engageante et assez rudimentaire. Pour autant, il ne m’était pas tout à fait inconnu et plus nous nous approchons discrètement dans les fourrés, plus mon sentiment se renforce. J’ai l’impression de reconnaître celui où Dalek et moi, en d’autres temps et en une autre vie, nous étions rendus pour une livraison entre Temple Sith pour le compte de la secte Sith de Dromund Kass où nous étions alors tous deux affiliés. Par contre, je n’ai pas un bon pressentiment et cela aussi se renforce alors que nous en approchons. C’est comme si la Force essayait de me mettre en garde, sans que je ne réussisse à savoir pourquoi. Je suis moins contemplative sans doute que mon confrère car plus habituée à ce paysage, mes yeux bleus-gris étant plus affairés à observer les alentours de la bâtisse. Je me souviens que Dalek et moi, du temps où nous étions respectivement Guerrier Sith et Acolyte, avions pu nous approcher du sanctuaire obscur sans trop de difficulté puisque nous étions « alliés » des habitants des lieux. Je gage que notre avancée sera ici plus compliquée. Je me souviens de la présence de tourelles aux alentours, outre les barrières naturelles que sont les marécages qui entourent la place-forte et sa charmante nature.

J’en vins à la conclusion que nous n’aurions pas d’autre choix que de prendre l’entrée principale, celle qui culmine au-dessus des vieilles marches. Les cordages sectionnés ne m’ont pas l’air praticables à vue d’œil, et ceux qui sont encore d’actualité ne me paraissent pas être à portée de main ou de Force. Cela ne nous laisse donc à première vue que deux options de traversée : la nage – aussi répugnante puisse-t-elle être – et à pied par le pont qui flottait sur la surface putride du vaste marécage. La surface liquide n’était guère engageante et Force merci, le respirateur sur notre nez nous en épargnait le pire, mais des yeux déjà je remarquai la présence de cadavres ainsi que des déjections. Si je passe là-dedans, je vais en suer pour récupérer mon armure tant elle sera embaumée du fumet putride des lieux. Et si je me souviens bien de la faune de Drongar, il n’y a pas de très gentilles créatures dans ces marécages.

Dante semble être parvenu à une conclusion similaire, si j’en crois son test avec une pierre qu’il fit léviter et tomber dans le marécage. Aussitôt cinq tentacules répondent à l’appel, dont l’aspect n’était pas invitant : elles étaient énormes, brunâtres, avec des cils et des dards à leurs extrémités. Non, assurément ce n’est pas très sûr comme passage. Je ne suis pas habituée à me battre dans les profondeurs et mon sabre-laser n’est pas équipé pour protéger ses circuits de l’eau croupie. La surface est si épaisse qu’on distingue mal sa profondeur et son contenu, alors me battre là-dedans… ça ne me paraît pas être une bonne option. La discrétion c’est bien, rester en vie c’est mieux. C’est alors que Dante reprend la parole dans un murmure juste assez audible pour que je puisse l’entendre.


- Il me semble que la nage ne serait guère utile si nous voulons rester entier… Une idée pour traverser sans attirer l'attention ?


Je ne réponds pas tout de suite, mes yeux gris-bleus observant les alentours, le garde et la surface croupie, puis jetant un coup d’œil plus attentif sur les tourelles. Nos options sont assez minces, même si elles avaient le mérite d’exister. La distance entre le marécage et la terre ferme est assez réduite pour que nous nous hasardions à enjamber l’obstacle liquide par un Saut de Force bien calculé. Cependant, plusieurs problèmes se présentaient : les deux tourelles qui gardaient le passage, et qui devaient être équipées pour abattre toute personne ou chose volante qui voudraient passer. En l’air, nous n’aurions guère de moyens de nous défendre, surtout face à des tirs puissants et soutenus. Par l’eau croupie, je ne donne pas cher de notre peau avec la ou les bestioles qui grouillent dedans. Par la terre, enfin le pont, nous aurions moins de risques avec l’environnement naturel et nous pourrions prendre de court le garde, l’envoyer à la flotte et passer en force. Cependant, des éléments sont à prendre en considération : les tourelles, qui pourraient être alarmées si le garde donne l’alerte, et les bestioles qui n’attendraient qu’un instant d’inattention pour nous choper au passage et nous occire. Nous pourrions gérer une menace à la fois, mais pas toutes en même temps si j’estime correctement.

Même si la perspective de faire face à un tel défi séduit la corellienne en moi, je réfléchis avec soin. J’ai bien envie d’aller défier la notion d’impossible de la défense Sith, mais je compte le faire bien. Je réfléchis avec les armes dont je dispose, mes aptitudes, mes limites et les arts de la Force que je connais. Il faudra aussi que je prenne en compte ceux de Dante, que j’ignore hélas pour le moment. Je peux m’avancer néanmoins à quelques pistes de suggestions, que je lui partage dans un murmure.


- Trois grandes options, selon ce qu’on a sous le coude. La nage, mais je la déconseille. Mobilité très réduite, vision très amoindrie, oxygène limité, et faune létale. Notre seul point fort serait l’usage de la Lumière de Force pour aveugler la bestiole, dont les yeux doivent être très sensibles pour se repérer dans une telle bouillasse. Par les airs, les tourelles sont un problème majeur et le garde pourrait venir en renfort. En outre, notre défense et notre mobilité seraient très réduites. Elle ne retient pas ma préférence tant qu’il y a ces fichues tourelles. Par la terre, enfin le pont, il faudrait frapper le garde sans attirer l’attention et sans qu’il ne donne l’alarme, sans se faire choper non plus par les appendices de la bestiole des profondeurs. Difficile en tant que tel, mais pas impossible.  


Je marque une courte pause, mon regard se portant une nouvelle fois sur les tourelles. Je n’ai pas de faune locale pour nous aider pour le coup, mais elles n’ont pas l’air des plus solides. C’est dans ce moment là où la présence de Dalek aurait été très utile, car il est doué pour repérer les failles avec sa maîtrise des Lignes de Fracture. J’hésite. Un coup de Projection de Force bien placé, concentré, pourrait abîmer assez leur structure primitive si je vise au bon endroit. Si la structure tombe, nous aurions quelques secondes pour s’en servir comme plateforme improvisée, pourvu qu’on fasse une distraction de l’autre côté pour attirer la bestiole. Avec une Poussée de Force sur la surface de l’eau, on pourrait faire tomber à la flotte le garde. Moi, je ne suis pas discrète, mais quelqu’un de furtif, lui…


- On peut combiner des options, se répartir les rôles et les menaces, en quelque sorte. La bestiole va être chiante à abattre, pour sûr. Admettons, on arrive à foutre à la flotte une tourelle. Ça attire l’attention du garde et de l’autre tourelle dessus. Le plus furtif passe par le pont pour s’occuper du garde surpris, et ça en fait un hameçon pour la bestiole. Ça libère la voie de l’autre, qui se sera occupé de la tourelle numéro deux en assommant ses gardes avant de rejoindre le premier. On peut faire passer ça sur la connerie des gardes, qui ont excité la bestiole qui s’est acharnée sur une des tourelles, laquelle s’est effondrée sous les coups et ils ont tous finis comme en cas de la bête ?


Ce plan n’est pas parfait et j’en suis bien consciente, le problème majeur étant qu’on ne se connaît pas sur le terrain, que je ne sais pas ce dont il est capable en termes d’aptitudes de Force et martiales, et je me doute que la réciproque doit être vraie aussi. Il est impératif que nous parvenions à communiquer et à coopérer. Je reprends donc toujours dans un murmure afin que seul lui l’entende.


- Qu’est-ce que tu en penses ? Est-ce que tu aurais d’autres suggestions ou des éléments que tu voudrais m’indiquer, genre des talents de Force qui pourraient nous aider ? La discrétion n’est pas mon fort, mais j’ai confiance en ma puissance de frappe, Force incluse.


Et encore, je pense que ce n’est qu’une épreuve parmi toutes celles qui doivent nous attendre dans ce Temple Sith, où se trouvent d’après nos Sens de Force les deux êtres que nous recherchons.
Dante Garvan
Dante Garvan
Grand Maître Jedi
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Dim 22 Mai - 12:38
Nous n'avions effectivement qu'assez peu de choix devant nous. Tout ici n'était fait que pour laisser passer celles et ceux ayant les autorisations nécessaires. Intimement, je considérais que le lieu se trouvait si bien gardé que ce ne pouvait être qu'une mine d'informations. Trop bien gardé pour n'être qu'un simple temple perdu au milieu de cette planète. Bien trop de choses ne collaient pas entre elles. Rien que le positionnement stratégique du lieu n'augurait rien de bon pour la suite. Quelque chose ou quelqu'un se trouvait là-dessous. Bien plus puissant qu'elle ou lui. Ce devait être assez puissant pour attiser la curiosité des Sith, et surtout, leurs craintes au vu du dispositif prévu. Car, il ne fallait pas se leurrer, les tourelles n'étaient pas simplement là pour éviter les entrées impromptues… Mais aussi pour éviter que quelqu'un, voir quelque chose ne vienne à sortir. S'échapper d'ici me paru tout aussi compliqué qu'y rentrer, peut-être même plus d'ailleurs. Avant même d'avoir réussi à entrer je réfléchissais déjà à comment ressortir d'ici, indemne, au maximum. Je doutais que les forgerons Jedi accepteraient de remonter une nouvelle fois ma prothèse. Pas en apprenant que je l'avais brisée après avoir brisé un mur à mains nues… Bon, nous devions donc trouver une solution…

Chose qu'Allana fit rapidement. Elle m'expliqua son plan. C'était presque aussi suicidaire que de tenter la traversée à la nage. Pragmatisme mit de côté, sa proposition était intelligente. Profiter du moment de surprise du garde pour entrer. Quand aux tourelles… Elles ne pouvaient tirer que sur ce qu'elles étaient capables de voir n'est-ce pas ? Sans me dépareiller de mon habituel sourire amusé, j'acquiesçais. Une chose nous échappait encore, les capacités de l'autre. Nous nous connaissions depuis quelques temps déjà, mais aucun de nous deux d'avait eu la possibilité de partir en mission avec le second, et donc, nous ignorions tout du second, que ce soit en terme de capacités primaires et physiques, tout autant qu'en la puissance de la Force entre nos mains. Nous devions nous faire confiance. Aveuglément confiance. Par pure franchise, la seule et unique fois où j'eu la mauvaise idée de le faire… Ce fut pour me faire trahir. Mon Maître me répétait souvent une vieille phrase, ce n'est pas parce qu'une rose t'a piqué que tu dois toutes les considérer comme dangereuses…

Allana s'était trouvée honnête envers moi. Je me devais de faire de même. Elle s'occuperait donc de la tourelle, moi du garde… Quand à la créature, cette dernière serait bien trop occupée pour faire attention à nous. Liant le geste à la parole, je me relevais et tout en m'approchant d'une ouverture dans les broussailles dangereusement animales, je m'adressais à ma consoeur Jedi.


- Je te fais donc confiance… Pour ma part, nous dirons que le garde a trébuché…

La Force, voilà une puissance infinie qui attise bien des convoitises, et des envies. Que ceux qui la critique le pensent ou non, la Force est bel et bien présente en chacun de nous, elle existe, vit et évolue au fil du temps. Grâce à elle, un Voile me dissimula aux yeux des profanes. Comme je l'espérais, les tourelles ne purent me voir à une telle distance, et sans doute n'étaient-elles pas assez avancées technologiquement pour remarquer le changement de température qui se fit lors de mon arrivée. Mes pas se trouvaient lents et précis, le moindre bruit aurait attiré le regard du garde, et sans doute les tentacules de la créature marine. A peine avais-je mis le pied sur le pont que celui-ci se mit en mouvement. Lentement, très lentement, puis, d'un bond je rejoignais le garde. Ce dernier n'eu que peu le temps de réagir que, la Force m'aidant, je le soulevais, le projetant par-dessus la balustrade qui tenait la créature à distance. Son cri déchira le silence tout relatif, empalé par un des tentacules, son sang se mit à jaillir dans les airs.

De son côté, je faisais confiance à Allana pour qu'elle fasse sa part du stratagème. Non sans bien faire attention aux tirs de feu nourri d'une des tourelles, je rejoignais les escaliers qui montaient vers l'unique entrée du Temple. Involontairement, ma main se posa contre la porte, comme une force qui m'y obligeait, je la poussais, l'ouvrant ainsi, et dévoilant l'immensité de la pièce qui me faisait face. Depuis l'extérieur, et à la distance où nous nous trouvions jusqu'à présent, le temple ne nous paraissait guère si grand, et pourtant… Il l'était bien plus que ce qu'il paraissait être depuis l'extérieur. Sous un promontoire, offrant un angle mort parfait pour nous protéger de la vue de la tourelle restante, je laissais le Voile de Force se dissiper. A peine avais-je fait cela que je dus sauter sur le côté, des gardes sortirent alors en trombe, tous armés de piques de Force, désireux de pouvoir, une bonne fois pour toute, régler son compte à la créature. Idée ô combien ironique car, cette dernière leur servait tout autant de protection que de garde involontaire…

Dans la cohue et les cris, aucun ne fit attention à notre entrée dans le Temple. Tous étaient bien trop occupés à s'affairer contre leur cible mobile et tentaculaire. J'ignorais comment Allana avait réussi l'exploit d'arriver jusqu'ici, mais elle était bel et bien là. Bien. Nous devions profiter du combat qui se déroulait à l'extérieur pour avancer rapidement. A croire que le temple venait de nous avaler, la preuve était faite que les portes se fermèrent derrière nous, laissant le spectacle des gardes en plein combat dans un silence de cathédrale. Mes yeux mirent quelques secondes à s'habituer à la semi obscurité. Une lumière bleutée provenait du plafond, depuis une sorte de puit qui, au travers des ombres dansantes, ajoutait à la beauté des lieux, tout à sa dangerosité. Un visage stylisé, gravé à même la pierre me confortait dans ma première idée, quelque chose se trouvait au fond de ce temple… Néanmoins, nous n'avions pas de temps à perdre en étude de terrain, qui plus est, en études architecturales.



[Drongar] Le souvenir fait d'améthyste et d'argent [PV Allana Fern] Temple10

Ironie du sort, la gueule de la créature de pierre me paru être le meilleur passage, et surtout, celui dont provenait l'appel que je ressentais un peu plus fort à chacun de mes pas. Mais avant d'entreprendre noter avancée, je fis signe à Allana, tout en restant silencieux, de la main. Sur les contreforts de la pièce, dans un chemin de surveillance allaient et venaient d'autres gardes. Nous devions donc avancer sans nous faire repérer. Ce temple semblait recéler de bien des secrets. Devant nous, la gueule se ferma, et une voix s'éleva… Tonitruante, puissante, et surtout… Connue… Chaque voix entendue se gravait dans mon esprit. Et celle-ci, je l'avais bien trop souvent entendue dans mes cauchemars. Comment se pouvait-il qu'il soit ici ? Il était mort depuis bien des années… Et où était passée Allana ? Le temple m'apparu soudainement vide. Etait-ce une illusion ? Un souvenir ? Je ne pouvais obtenir de réponse… J'entendis ses pas, la forme de son physique se détacher des ombres et enfin, son visage encapuchonné, seul un sourire amusé, sadique brillait dans les ténèbres que le tissu lui offrait. Je devais donc l'affronter une nouvelle fois… Reculant de quelques pas, non pas par peur, mais par étonnement…

Car ce n'était pas lui qui se trouvait face à moi… Mais quelqu'un que je connaissais mieux que quiconque… C'était moi-même…

Avant même que la lueur de son sabre n'éclaire mon visage, mon esprit me fit voir un visage, celui de la femme qui avait ravi mon cœur… Ses cheveux blancs flottaient au vent, son casque sous le bras, elle me souriait, ses yeux brillaient, sa main était tendue. Elle me dit quelques mots… Sa main brillait, tout autant que la mienne, nous étions un…


- Notre pire ennemi n'est autre que nous-même… (J'activais mon sabre.) Il n'y a pas d'émotions, il y a la paix. Il n'y a pas d'ignorance, il y a la connaissance. Il n'y a pas de passion, il y a la sérénité. Il n'y a pas de chaos, il y a l'harmonie. Il n'y a pas la mort, il y a la Force…

Je fermais les yeux, me concentrant sur l'instant présent… Ici et maintenant, j'affrontais mon pire ennemi dans la Galaxie. Moi-même… Qu'en était-il d'Allana ? Ce temple possédait une puissance étrange, hypnotique… Etait-ce un test ou la vérité ? Je ne pouvais en être certain… Levant mon sabre argenté devant mon visage, mes paupières dévoilèrent mon regard bleuté, laissant alors mes lèvres fines perdent leur sourire… J'étais déterminé, conscient des choses et surtout… En paix avec moi-même…


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Allana Fern
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Mer 25 Mai - 19:13

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Je suis une experte des plans risqués pour des situations compliquées. J’ai l’habitude, comme j’ai beaucoup baroudé sur des terrains sensibles depuis les dernières années de mon Apprentissage Vert. Je n’ai pas un grand esprit stratégique sans doute, mais je sais analyser une situation et je m’efforce de remarquer dans mon entourage et mon environnement les éléments que je pourrais exploiter à notre avantage. Quand tu es en solitaire en mission, il faut bien apprendre à se débrouiller non seulement avec ce que tu as, mais aussi avec ce que tes alentours peuvent t’apporter. Tu ne seras pas toujours sur un monde civilisé, et encore moins allié. Il faut faire avec ce que tu as et ce qui se présente.

Je n’aime guère l’impression qui me parvient de ce Temple Sith, mais nous n’avons pas le choix. Je m’étonne d’un tel dispositif de sécurité, surtout pour un Temple qui semble plutôt « annexe ». Est-ce pour défendre le lieu d’éventuelles intrusions non désirées… ou pour empêcher quelque chose ou quelqu’un de s’en échapper ? Je ne saurais le dire pour le moment. Je ne suis pas restée assez longtemps sur Drongar en tant qu’Eriana Darvik, ni chez les Sith d’ailleurs, pour le savoir. Le but de notre quête respective semble s’y trouver. Je sens que c’est un point dont nous ne pouvons nous dérober, chacun pour nos raisons respectives. J’espère bien entendu y trouver ce que je cherche, enfin celui que je cherche, mais dans tous les cas, il est impératif que nous revenions tous deux vifs d’ici.

C’est juste une question de confiance donc… et une vaste question que voilà ! Je sais que je ne laisse pas les Jedi de Tython indifférents. Je sais que ma personnalité, ma philosophie et ma présence dérangent certains esprits étroits chez nos cousins de là-bas, tout comme mon positionnement clair et limpide pour une approche bien moins traditionnelle de la culture Jedi… et je refuse de me laisser faire. Je ne suis de même pas arrivée depuis très longtemps au Haut Conseil Jedi et au Conseil Vert. Certaines parties de mon dossier dans les Archives Jedi ne sont pas accessibles, entourant une mystérieuse affectation que j’ai rempli pour le compte du Conseil Vert depuis près de cinq années consécutives. Quand nos relations seront meilleures avec les Ombres Jedi, je pourrais envisager de lever le secret mais pour l’heure… je respecterai la volonté de Jaylen et de mes aînés au sein du Conseil Vert. Je resterai sur la version officielle d’un départ de l’Ordre Jedi pendant ces cinq années, puis d’un retour après une longue période de réhabilitation en tant que Jedi… pour ceux qui ne sont pas dans le secret.

Me ferez-donc vous confiance, chez Maître des Archives ? Ou en tout cas, assez confiance pour ça ? Je crois Dante assez responsable et pragmatique pour cela, mais je serai de toute façon bien vite fixée. Son sourire amusé – Foutreforce que c’est sympathique de le voir sourire un peu ! – était de bon augure, mais j’en suis bien vite assurée lorsqu’il reprend la parole tout en se relavant.


- Je te fais donc confiance… Pour ma part, nous dirons que le garde a trébuché…

- Entendu, je vais te couvrir. Rendez-vous donc de l’autre côté.  


Si Dante s’éclipse bientôt sous le voile de la Force, je n’en reste pas moins active pour autant. Observant avec attention les deux tourelles, déduisant de mon mieux leur champ de vision et donc des éclaireurs qui doivent les actionner, je tâche de repérer leur angle-mort, dissimulée dans les fourrés. Une fois bien placée et toujours cachée, mon attention se porte intégralement sur la tourelle qui va être ma première victime. Elles sont bâties de manières assez primitives, avec des matériaux solides et épais. En revanche, leur proximité immédiate avec le marécage les rend sensibles à l’érosion du métal. Il me faut bien plusieurs minutes, plus longues que quelqu’un qui pourrait voir les Lignes de Fracture -oui je sais, j’aurai dû laisser Dalek venir avec moi mais ce qui est fait est fait et je me débrouillerai par mes propres moyens - mais je finis par repérer un endroit qui est plus fragile. Ceci fait, je fixe mon regard sur cet endroit-précis et tend l’une de mes mains, concentrant l’énergie de la Force entre mes doigts. Une Poussée de Force ne suffira pas. J’ai besoin de la force de frappe de la Vague de Force, mais de façon très localisée. Une seule et unique poussée, une frappe de Force chirurgicale, mais une force de frappe conséquente. On va passer au niveau supérieur, avec un arcane de la Force que j’ai appris ces dernières années. On va y aller directement avec la Projection de Force.

Je relâche la Force que j’ai concentrée et la projette droit vers le petit point faible que j’ai tant bien que mal repéré au moment opportun. On va voir rapidement si mes estimations étaient correctes.  

La tour qui porte la tourelle ne résiste pas face à la puissance localisée de la Projection de Force et s’effondre, comme je l’avais espéré, tout droit dans les eaux croupies du vaste marécage. Cela a le mérite de distraire un instant le garde du pont avant qu’il ne soit à son tour projeté dans l’eau – sans doute par les soins de mon collègue invisible aux yeux de nos ennemis. Bon, l’engeance va être occupée. J’ai encore du grain à moudre de mon côté pour honorer ma propre part du contrat tacite ! Sans hésiter un instant plus, j’accoure dans l’angle mort de la tourelle restante. D’un Saut de Force bien calculé, je profite de leur stupeur pour bondir sur le sommet de la tour de garde qui la porte.

L’éclaireur qui la gère a les yeux rivés vers l’incident plus bas, occupé à tirer alors que je pose le pied sur la tour. Pour son mérite, il ressent ma présence et s’apprête à se retourner … mais c’est trop tard. Pris de court, il ne peut rien faire face au canon de mon pistolet-blaster DL-44 posé contre son crâne, profitant du vacarme apporté par les eaux agitées du marécage et les mouvements de l’engeance.

Sans l’ombre d’une hésitation, je presse la détente, laissant mon DL-44 s’exprimer en mon nom.  

Bon, je vous rassure, je n’ai pas réglé le tir sur un tir létal. Je ne suis pas idiote non plus. C’est réglé sur le mode paralysant par défaut, donc il est vivant quand il s’effondre face à moi. Enfin, pour le moment. Bon mon gars, ce n’est rien de personnel contre toi. Tu as juste été au mauvais endroit, au mauvais moment. Je ne peux pas te laisser en vie car je sais que tu vas crier aux abois dès que tu seras réveillé. Et c’est normal, j’aurais probablement fait la même chose dans tes bottes, si les rôles avaient été inversés. Je n’ai pas de soif de sang en général, et pas particulièrement envers les Sith… mais je ne peux pas laisser un témoin comme toi révéler notre présence ici. Ce que je peux te promettre par contre, c’est que tu ne souffriras pas. Vu le réglage de mon tir paralysant, tu es assommé un bon bout de temps donc quand la créature… s’occupera de toi, tu ne sentiras rien. Elle te tuera immédiatement. Usant de la Force pour soulever le Sith inconscient, je le projette à mon tour dans le marécage, près de ses infortunés compagnons. Je n’éprouve pas de réel remord, mais je n’en ressens aucune joie. Si j’avais pu faire autrement… je l’aurais fait. Mais je n’ai pas le choix ici. C’était risqué. Une erreur de ma part, et il aurait pu donner l’alerte. La Force était avec nous… et pas avec eux, il semblerait bien. Je ne m’attarde pas davantage, me contentant d’endommager juste assez la tourelle et un pan des rebords de la tour qui la supporte pour rendre crédible l’hypothèse qu’elle ait été la cible de l’ire de l’engeance des marécages, créature qui aurait abîmé la tourelle et emporté avec elle son malheureux propriétaire.

Sans plus attendre, je retourne au sol à l’aide d’un Saut de Force en veillant à l’effectuer de façon à atterrir dans l’ombre de la tour esseulée. Puis, ceci fait, je me précipite vers le Temple Sith, rejoignant aussi vite que je l’avais pu la présence de Dante que je traque à l’aide de la Poursuite de Force, en puisant dans mes aptitudes physiques naturelles et avec un petit coup de pouce de la Force. J’ai à peine le temps de m’interroger sur le pourquoi du comment il avait réussi à ouvrir la porte arrière de ce sanctuaire du côté obscur que je suis obligée d’interrompre ma course et de me dissimuler en toute urgence alors que des gardes Sith émergent des portes du Temple et se ruent tout droit vers les marécages. Merci les broussailles hautes du coin… je n’aurais pas donné cher de ma peau sinon… et heureusement aussi qu’ils étaient obnubilés sur l’incident du marécage, j’aurais été grillée très vite.

Je me hâte donc dès que je suis sûre qu’il n’y plus d’autre mauvaise surprise de cet acabit et me rue à la suite de l’endroit où je ressens la présence de Maître Garvan… bon, va falloir que je récupère mon souffle. Je franchis à mon tour le parvis du Temple et pénètre dans la gueule du loup pour rejoindre mon coéquipier d’infortune et collègue du Haut-Conseil… les portes se refermant juste derrière moi.



[Drongar] Le souvenir fait d'améthyste et d'argent [PV Allana Fern] Temple11



Oh, je sens que ce n’était peut-être pas l’idée la plus judicieuse du siècle, surtout en aussi petit nombre… mais bon, je ne peux pas repartir sans lui… et sans avoir trouvé de trace de celui que je cherche. Je n’ai jamais été une férue des livres et des vieilles ruines. J’admets ne pas être une grande connaisseuse des embranchements annexes de l’histoire des Sith et des Jedi, en dehors des traditions liées aux Jedi Verts. Cela ne m’a jamais intéressée, au contraire des faits du présents, l’instant présent. La lueur bleutée qui éclaire la pièce vient sans doute d’une ouverture laissant passer la lumière naturelle, cela me semblait le plus logique en tout cas… ou sinon d’une surface vitrée en hauteur. Je remarque la présence – assez visible, il faut dire – d’un grand visage gravé dans la pierre qui ne me dit absolument rien. Il faudrait sans doute que je demande à Dante, des fois qu’il en sache davantage. Je me tourne donc vers Maître Garvan dans l’intention de lui poser la question et voir avec lui ce que nous faisons désormais lorsque ce dernier me fait signe de la main, tout en observant un silence d’or. J’avoue que là, je suis un peu en terra incognita. Je veux dire, ce n’est pas le premier sanctuaire Sith que je foule, j’ai bien connu celui de Dromund Kaas ainsi que d’autres Temples Sith annexes. Mais celui-là… je ne suis pas certaine de m’y être déjà rendue. Je m’en serais souvenue. Il faut dire que pour la course qui nous avait menés ici, Dalek et moi, en d’autres vies, nous ne nous étions pas attardés.  Mais bon, faisons confiance à l’érudit de nous deux. Sans doute le Maître Archiviste saura nous aider. Je ne parle pas, contrairement à mon habitude au Temple. Je suis très sérieuse et concentrée, donc silencieuse. Après tout, il y a un chemin de surveillance où des gardes Sith patrouillent. Prudence donc.

Nous nous jetons alors dans la gueule du loup… pardon, droit dans la gueule de la sculpture de pierre, dont la mâchoire minérale se referme derrière nous, nous coupant donc de toute porte de sortie.

Les ténèbres commencent à nous draper, alors que le Côté Obscur se fait toujours plus fort alors que nous avançons. C’est alors que la silhouette de Dante se trouble jusqu’à se noyer dans l’obscurité, sous mes yeux. Surprise et aussitôt sur mes gardes, j’entends une voix âgée et masculine que je n’avais pas entendue depuis quinze ans, une voix agréable, mais qui était aussi sournoise qu’un goupil. Merde, il est ici ce vieux bougre ? Bordel, ce n’est pas bon ! S’il sait que je suis ici, si c’est lui, alors Dalek et moi… Je n’ai pas le temps de m’interroger alors qu’un réflexe de prudence me fait douter de ce que je perçois. Même si… Foutreforce, c’est que j’en viendrais à douter moi, Allana Fern, l’Éclair Vert !

Pourtant, alors que mes alentours semblent endosser les traits du Temple Sith totalement dépourvu d’autre présences, je vois une silhouette s’approcher… mais dont les pas ne correspondent pas à lui. Cette foulée-là, elle m’est familière. C’est une ombre d’assez petite taille, qui a l’air plutôt humanoïde, encapuchonnée de noir, qui tenait avec une fausse nonchalance une poignée d’un sabre double-lame. Cette poignée… bordel, elle me dit quelque chose. Je connais cette poignée de sabre-laser, mieux que quiconque d’ailleurs, puisque c’est moi-même qui l’ait forgée. Que fiche-t-elle ici, par contre ? J’avais pris soin de l’abandonner dans la base aux côtés de l’ancien sabre de Dalek, ils auraient dû exploser… Quelqu’un l’aurait ramassée ? Cela n’a aucun sens. Il n’aurait dû en rester aucun morceau. C’est alors qu’avec une lenteur délibérée, un sourire arrogant et défiant aux lèvres, l’ombre retire son capuchon.


[Drongar] Le souvenir fait d'améthyste et d'argent [PV Allana Fern] Allana18


Ah, voilà qui est intéressant. En effet, c’est normal que ce sabre-laser me soit familier, tout comme la démarche de la silhouette. Si on omet son regard mordoré et mes yeux bleus-gris, nos cheveux auburn sont les mêmes, les traits sont similaires, un vrai reflet dans un miroir. C’est assez déroutant, j’avoue.

Dante m’aurait prise pour une folle s’il avait entendu mon éclat de rire, sourire goguenard aux lèvres.


- Tiens, ça fait une paye dis-moi. Tu te rappelles à mon bon souvenir, Eri ?  


Je n’ai pas peur pour autant. En fait, ça m’amuse plus qu’autre chose alors que ma main vient attraper mon sabre-laser double-lame, celui que j’ai forgé après mon retour au sein des Jedi Verts. La lueur vert viridien de mes lames jumelles d’énergie semble défier l’éclat pourpre de mon étrange adversaire. Je reconnais sans difficulté la posture du Djem So qu’elle endosse… je connais la Forme V comme ma poche. Sereinement, je décide de répondre à sa posture offensive par une attitude neutre défensive. Soyons prudente, mais ne soyons pas craintive. Il y a sans doute une logique derrière cette incohérence. Paniquer me desservira plus qu’autre chose. Rappelle-toi des leçons de ce vieux Jaylen. Oh, on va tester différentes choses. Déjà, si elle est bien moi, ou inspirée de moi, ça devrait marcher.


- Allez, montre-moi ce que tu as dans le ventre. Sauf si tu as peur, bien sûr.


Ah, je me délecterai presque de voir ses yeux mordorés s’étrécir et ses joues rougir de colère si la situation n’était pas aussi sérieuse. Je n’ai aucune intention de m’épuiser dans cette petite passe d’armes, tout comme je n’ai pas la moindre envie de paniquer. Je la prends un peu au sérieux, je ne dois pas y rester après tout. Elle veut ferrailler ? Elle aura ce qu’elle veut… le temps que je la perce à jour. On verra jusqu’où le reflet peut se rendre… et ce que cache cette ombre que j’avais enterrée.

Il y a toujours une raison. Et s’il y a une raison… il y a un moyen de déceler le vrai du faux. Quoi qu’il arrive, j’écouterai toujours mon instinct… tout comme j’écouterai avec attention la Force.
Dante Garvan
Dante Garvan
Grand Maître Jedi
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Mar 7 Juin - 18:46
C'est donc ainsi que les choses doivent se faire ? Affronter son propre double, à moins qu'il ne s'agisse là d'une simple illusion ; quoique particulièrement réaliste. Pourtant je ressens sa présence dans la Force, la mienne. Mais quelque chose est différent. Comme une ombre qui s'enroule autour de mon âme, un tentacule préhensile qui entreprend, inlassablement, de se glisser en moi à travers la Force. Nos sabres se font face, l'un et l'autre nous attendons, calmement, nos respirations communes s'essoufflent en chœur. Nous ne faisons qu'un. Je ne suis guère le meilleur duelliste du Temple, mais je sais manier le sabre assez bien pour affronter la plupart de mes adversaires, et surtout, m'en sortir sans trop de dommages. Mon double me sourit, son regard est sombre, et au travers de ses pupilles dilatées je perçois une chose. La marque des ténèbres. Je n'avais vu cette chose qu'une fois, et c'était… Il y a bien longtemps. Telle une fumée qui flotte dans l'immensité de la galaxie, éclipsant la lumière des étoiles, et se nourrissant de l'espoir… Tout comme moi, il ne me semble guère motivé à frapper le premier. Chacun de mes mouvements semble être copié avec quelques secondes de retard. Je baisse un bras, il m'imite, mon pied gauche se recule légèrement, afin de prendre une meilleure position d'attaque, mon doppelgänger fait de même. S'il est réellement moi, alors il doit avoir les mêmes faiblesses. Je souris. Mon sabre manque de tomber sur le sol, ou plutôt le fais-je croire… Son temps de latence me permet de reprendre ma lame argentée en main et, d'un mouvement circulaire, de le frapper, usant de mes connaissances en anatomie, je vise les points vitaux. Ce combat ne peut durer, le temps est précieux dans une vie.

Comme je l'avais escompté, le coup est imité, toutefois, à l'instant même où la chaleur de ma lame s'approche de ses côtes, j'esquive le contrecoup. Manqué. Mais pas totalement. S'il est moi, alors la douleur se doit d'être commune. Je perçois une légère brûlure, ainsi qu'une odeur de chair calcinée, parfum dont je me serais bien passé une fois de plus. Ma veste de cuir flotte derrière moi. Ironiquement, ce semblant d'armure m'a sauvé la vie une fois de plus. Je dois penser à remercier Unshra de m'avoir poussé à la faire fabriquer… Plusieurs échanges s'avèrent inutiles. Chaque coup, chaque esquive, la plus petite attaque me revient de droit. Vaincre son propre double, alors que celui-ci n'est autre qu'une projection d'un miroir déformant. Voilà donc une notion bien troublante. Seulement, je ne peux abandonner. Trop de choses, trop de gens comptent sur moi. Et tant que je n'en aurais pas le cœur net, tant qu'Elle ne m'aura pas donner de réponse… Je ne pourrais quitter ce monde. Elle est la raison pour laquelle je suis ici, alors je ne peux partir de cette manière. Changement de technique. Je me mets à lui parler. Je m'adresse à moi-même, d'une voix monocorde, calme, sereine…


- Qui es-tu ?

Aucune réponse ne vint, les lèvres restent scellées. Puis, je les vois s'entrouvrirent, elles répètent mes mots. La voix qui émane de mon doppelgänger est lourde, caverneuse et surtout… Semble provenir d'ailleurs. Son torse se lève et se baisse au fil de ses respirations, toutefois, il ne semble pas vivre réellement. Je me dois de réussir à le vaincre, pour moi. Contre moi, il n'y a qu'une chose qui fonctionne, s'il s'avère que je suis un duelliste plutôt convenable, je suis un excellent diplomate. Et même peut-être l'un des meilleurs de l'Ordre en toute modestie… Ma main s'abaisse, mon sabre s'éteint. Je le range à sa place. Je ne saurais dire si ce que je vois est un non sens ou pas. Mon double continue de me fixer, le sabre en main. L'ensemble de mes gestes, de mes attaques est copié, mes mots, ma gestuelle est imitée. Qu'en est-il de mon savoir ? De mes connaissances ? Et surtout… De qui je suis vraiment ?

- Qu'est-ce qui nous différencie des autres Anya ? Je me souviens de sa réponse… Personne d'autre n'est nous… Nous sommes unique dans la Galaxie, dans la Force, à travers elle et pour elle.

Ce sourire amusé, propre à mon visage revient, je ferme les yeux, Anya… Lorsque je t'ai rencontrée, tu n'étais qu'une Novice nerveuse et agaçante, tu espérais affronter des Sith à peine sortie de l'académie. Tu voulais croiser le fer, combattre, et protéger ceux qui te sont cher… Puis tu devins Chevalier, tu as survécu, combattu à mes côtés comme la sœur d'arme que j'ai toujours espéré avoir.

- Par ailleurs que sais-tu vraiment de toi Aliana ? Aliana, tu es bien plus que ce que tu penses être, que ce que tu crois être. Voilà ce que je voulais qu'elle comprenne. Nous sommes plus que ce que nous paraissons êtres.

Je jouais sur les mots, m'approchant petit à petit? Un pas après l'autre. Quelque chose m'apparu alors. Une chose que j'avais manqué de percevoir car, pour une fois, j'avais eu l'audace d'oublier ce que mon Maître m'avait apprit. Nous apprenons chaque jour, et chaque nuit, nous y repensons involontairement. Nous sommes des êtres qui ne cessent d'apprendre. D'évoluer. Auprès de mes pairs, j'évoluais. Que ce soit Lucius, Allana, Dalek, Aliana, Unshra, ou même Elle… Le savoir est une force, le savoir est la Force. Mon double m'imitait, il s'approchait de moi. Je lui tendis la main, il fit de même. Que pouvais-je faire d'autre que de lui souhaiter de connaître un jour ce que je ressentais aujourd'hui ? Ma main enserra la sienne. J'étais en paix avec moi-même, ou tout du moins, l'espérais-je…

- Je l'aime… Et toi qui n'est qu'une projection d'un monde qui n'existe pas, qui n'est rien d'autre qu'une flaque qui reflète ce que j'aurais pu être, sais-tu ressentir ce sentiment ?

Il me répéta la dernière question. Je souris, fermant les yeux je lui fis ressentir tout le poids de l'amour qu'elle me portait. Celui-là même que jamais encore je n'avais réellement ressenti. Elle me donnais des ailes, m'offrait ce qui dans ce monde manquait à celles et ceux qui n'osaient se le permettre… Je me devais d'accepter cette part de ténèbres qui vivaient dans chaque être. Même dans le plus pur des Jedi. Ouvrant les yeux, je me dis face. Néanmoins, ce n'était plus moi. Ce miroir s'était mué en un être nourri par les ténèbres. Complètement dénué de l'amour. Peut-être serais-je devenu celui qui me fais face si, lors de son départ, la Force s'était éteinte en moi, devenant une flamme incandescente, de fureur, de colère et surtout de haine… La souffrance pouvait se lire dans ce regard devenu aussi sombre que le ciel nocturne. Quelque part, je comprenais sa souffrance. Cet être n'existait que parce que moi, j'existais à la base.

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*…Je ne suis que l'Ombre de le Force…*

Pouvais me décider à le tuer ? A me tuer ? Ou devais-je m'accepter totalement ? Le prenant dans mes bras, m'enserrant moi-même, je sentis ses doigts, devenus griffes, se plonger dans la chair de mon dos. Mes larmes finirent par couler le long de mes joues. Moi, le Maître Archiviste Jedi, je me laissais aller à de telles simagrées ? Voilà qui aurait troublé le plus stoïque des Maîtres de l'Ordre. Parfois, on ne peut vaincre un adversaire par la force, mais pas l'esprit. Je sentis sa présence disparaître petit à petit. Ce dernier s'effaça alors complètement. Et je me retrouvais face à moi-même, enfant. Mes cheveux argentés et courts, mes mains tremblaient comme lorsque je découvris mes pouvoirs pour la première fois. Me prenant par la main, je me mis à marcher dans une direction qui semblait être la bonne. L'enfant me tenant par la main, me regarda.

- Rassure-toi, là où nous allons, je te promets qu'Elle t'aime. Car elle est plus froide que la glace, plus dangereuse qu'un dragon, mais elle possède une chose qu'aucune ne pourra jamais t'offrir Dante… Son amour…

Son visage se dessinait alors dans mon esprit, ses traits fins, ses cheveux blancs comme les neiges éternelles de Coyn et surtout… Les symboles de son armure qui brillaient à la lueur de la lune…

* *
*

Mon corps était lourd, et je me sentais particulièrement fatigué. Cet affrontement s'était-il vraiment déroulé ou tout cela n'était qu'une facette de mon esprit qui s'était vu embrumé dans une quelconque magie Sith ? Je me relevais, sans avoir de réponse. Endoloris, mes muscles mirent quelques instants à revenir à leur plein potentiel. Regardant autour de moi, je remarquais que j'étais encore seul. Où était donc passée Aliana ? Je ne m'inquiétais nullement pour elle, la Corellienne avait démontré des capacités bien personnelles et surtout, en tant que Maître, ce n'était pas une simple illusion qui réussirait à avoir raison de son caractère. Et puis… Elle aussi avait une raison de combattre, une raison qui avait un appétit aussi important que sa verbe.

Ouvrant les mains, je créais une petite sphère de lumière de Force. Quelque chose sembla la ressentir car, devant moi, le mur commença à bouger. Plus je m'approchais, plus les pierres s'écartaient pour me laisser passer. Ouvrant une porte immense dans un mur qui n'était pas là avant que je ne tombe dans les limbes. Etais-je simplement encore dans le temple ou non ? La notion de temps, et même celle d'espace s'échappaient dans un amas d'illogismes tous plus troublants les uns que les autres. Alors que je m'apprêtais à passer le portail qui venait de s'ouvrir, ce dernier se referma presque aussitôt devant moi. Une écriture apparue alors. Cette langue, je la connaissais… Du Corellien. Allana n'est jamais là lorsque l'on a besoin d'elle. Je me devais de prendre mon mal en patience. M'asseyant sur le sol, croisant les jambes, je me mis à méditer. Elle ne tarderai pas à arriver. J'en avais conscience. Il ne me restais plus qu'à attendre.


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Dim 26 Juin - 23:40

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Cette ombre qui se met en travers de ma route est un contre-temps, le genre de choses qui tend à m’agacer plus vite qu’autre chose quand je ne dois pas perdre de temps. Pourtant, ici, je ne peux pas m’empêcher de trouver cet imprévu des plus intéressants, piquant mon intérêt et ma curiosité malgré mon impatience. Plutôt que de l’énervement, je préfère me montrer débonnaire et attentive. Qui es-tu, ou plutôt, qu’es-tu ? On dirait que tu n’as pas l’intention de m’éclairer sur ce point, si j’en crois tes traits tiraillés par la colère et tes yeux mordorés qui sont fixés sur les miens de manière prédatrice.

J’accuse sa rage dévastatrice avec sérénité, ne cherchant pas à bloquer ses assauts coûte que coûte. Plutôt que de me draper de la brutalité et de l’immobilisme d’un arbre de Kashyyyk, je préfère être souple comme un roseau. Plutôt que de chercher à briser ou à bloquer l’attaque quoi qu’il advienne, je préfère l’accompagner ou l’esquiver sans contre-coups, l’accompagnant comme pour une danse. Bon, un peu endiablée et un peu mortelle comme valse, mais c’est sans doute la passion qui parle ! Je suis quelqu’un de passionné, je le resterai et je l’ai toujours été. Cela fait partie intimement de moi.

Les flammes énergétiques de son arme s’opposent aux lueurs vert clair de la mienne, dans une chorégraphie aussi rapide, complexe que parfaitement exécutée. Oh, je suis loin d’être totalement sérieuse. Mes yeux gris-bleus sont dépourvus de la lueur féroce qui peuvent être la leur quand je suis vraiment énervée ou quand j’avais soif de sang du côté Sith. En silence, j’observe le ballet de ses lames. S’il y a bien une chose des embruns que nous connaissons de la philosophie échani qui me parle, c’est l’affirmation que le combat est un langage, et que les échanges de coups peuvent être bien plus explicites et clairs que n’importe quelle autre langue. C’est un dialogue plus ou moins silencieux, muet sous le grésillement des lames énergétiques qui s’entrechoquent, se caressent et se tutoient par moment, mais oh combien limpide. J’ai beau être une piètre diplomate, mon amour pour les arcanes et la philosophie des épéistes et autres combattants m’aide à comprendre ce type de dialecte muet. Je ne sais pas lire beaucoup entre les lignes, je ne sais pas construire de belles phrases, qui sonnent bien et qui plaisent aux esprits bien-pensants, mais je sais déchiffrer le non-dit des actions et réactions. Un sourire un brin espiègle et joyeux aux lèvres, j’interpelle ce curieux reflet avec enthousiasme.


- Pourquoi être aussi sérieuse ?


Je ne suis pas l’Épée des Jedi, et je doute malgré ma dévotion à l’esprit atteindre un jour l’excellence, l’exigence et le dévouement requis pour prétendre à cette fonction. J’ai désormais trop de responsabilités pour m’y engager. Je resterai néanmoins la maîtresse d’armes que je suis, je prendrai toujours plaisir à me battre, que ce soit sérieusement, pour l’amusement ou bien pour l’enseignement. J’aime me battre, quoi que puissent en penser mes consœurs et mes confrères de l’Ordre Jedi. Ils devront faire avec cet aspect de ma personnalité, car je ne compte pas y renoncer de sitôt. Plus que l’agacement de la perte de temps et de la perte de vue du Maître Archiviste, je ressens une grande joie ainsi qu’une grande excitation face à cette danse acérée, tranchante et brûlante des corps, des lames.

Cette symétrie m’amuse, tout comme ce reflet inversé. Á sa colère je réponds avec l’enthousiasme, à sa frustration je réponds avec l’amusement, à sa rage je réponds avec la joie. Pour autant, je n’estime pas faire face à une némésis au sens propre du terme, mais plutôt à un alter-ego que j’ai été et que j’aurais pu entériner si j’étais restée du côté des Sith. Une « autre » moi… et malgré tout, moi-même. C’est face à moi-même que je me trouvais, une ombre dans le sens d’un reflet à travers le miroir, peut-être un miroir de la Force obscure qui imprègne ces lieux pour mieux refléter les abysses de mon âme. Oui, j’ai du plaisir à la confronter, à faire danser mes lames jumelles avec les siennes, nos pas glissant au fil des bottes et des techniques auxquelles nous recourrons, nos corps se rapprochant tantôt pour mieux s’éloigner, s’attirer et se repousser, dans une curieuse alchimie et coordination inversée. Bon, peut-être que je mets un peu trop d’enthousiasme dans ce duel, que j’ai un peu trop d’allant de me porter à la rencontre de cette autre moi-même. Je n’ai aucune haine, aucun dégoût, aucun mépris envers cette part obscure de mon être reflétée par cette apparition à la fois tangible et évanescente.

Je finis par constater au fil de nos échanges – somme toute encore « amicaux » quand on sait comment je me bats quand je suis réellement sérieuse – une dynamique qui perdure : elle semble toujours faire l’inverse de ce que je fais. Quand je suis sur la défensive, elle passe à l’offensive, et quand c’est moi qui passe à l’offensive, elle revient aussitôt à la défensive. Où est le problème, me direz-vous ? Eh bien, dans le détail mes chers amis ! Elle reste cantonnée dans la stricte défensive ou la stricte offensive. Elle ne cherche jamais à me surprendre, elle ne se risque jamais dans une tentative plus nuancée. Elle ne vient jamais chercher de contre-attaque vicieuse… enfin, rien de trop vicelard. Par contre, mes attaques ne portent pas non plus, mes lames n’atteignent jamais leur cible, elle leur échappe toujours. Bon, à ce rythme on va y être encore demain. Je tente alors des variations, glissant fluidement du Djem So au Soresu, essayant de perturber mon imperturbable reflet. J’essaye de surprendre mon adversaire, et m’engouffre dans l’une des rares ouvertures qu’elle me propose, rompant notre curieuse symétrie. Une mauvaise surprise vient cependant me cueillir en plein vol alors qu’elle se recule juste assez pour que ma lame viridiane vienne effleurer le bas de son épaule. Au même instant où elle gronde de mécontentement de douleur, ma mâchoire se crispe de surprise et je grommelle des jurons corelliens.

La douleur me revient comme en miroir. Si je la meurtris, on dirait que c’est moi-même que je meurtris.

Je ne peux pas m’empêcher de considérer cela avec une certaine ironie ou même une ironie certaine. C’est comme le reflet de la sensation qui me parvient lorsque mes alliés et surtout mes proches sont meurtris… cette douleur, cet écho, cette vibration n’est pas sans me rappeler mon Don d’Empathie. Je ne peux pas donc la blesser, on va donc éviter de la tuer. J’ai encore trop de boulot qui m’attend ! Je ne sais pas en effet quelles conséquences cela aurait sur moi, comme un ricochet imprévisible.


- On a quelques points communs, toi et moi. Je veux dire, on aime se battre, clairement. On arrive toujours à se retrouver dans des pétrins pas possibles… et on s’en sort. On y laisse des plumes, c’est sûr, mais on s’en sort. On sait ce qu’on veut… et qui on veut.


Mes mots sonnent vrais. Je ne cherche pas à jouer sur les mots, tout comme je ne m’attends pas forcément à avoir de réponse. Elle ne parle pas, mais ses yeux mordorés me jaugent et me jugent. Sans un mot, je pourrais presque l’entendre me dire : est-ce que ça en valait la peine, d’être enchaînée ? D’être prisonnière de mes engagements, de ceux de ma patrie, d’être entravée par mes loyautés ? Mon sourire reste serein, empli d’aplomb alors que nous reprenons notre duel. Je dois trouver un autre moyen de la vaincre, autre que par la mutilation, la diplomatie que je n’ai pas ou bien par la mort. Je ne peux pas jouer avec les mots comme le font si bien Dante et Arsenicia, notre Maître de l’Ordre. Je ne peux pas dire que la décision que j’ai prise il y a près de dix ans ne s’est pas faite sans souffrances, sans sacrifices et n’a pas été sans conséquences sur celle que j’étais et celle que je suis désormais. Je ne regrette rien sur ce point. Pour autant, cela n’efface pas le passé et ce n’est pas une mauvaise chose.

Je ne baisse pas les yeux face à mon reflet. Je l’observe droit dans les yeux, sans honte et sans peur. Mes yeux bleus-gris ne reflètent aucun rejet, aucun mépris. Je nous accepte comme nous sommes.


- Je ne te ferai pas l’affront de demander qui tu es. Nous le savons mieux que personne, toi et moi, et… lui aussi, c’est vrai. Tu sais, notre clé de voûte.


Que ce soit pour elle ou pour moi, « Il » est notre point perturbateur, notre point de bascule… et notre point de non-retour, aussi. Cela ne nous fait pas peur cependant. Nous l’avons accepté. Nous l’avons laissé, dans tous les cas, percer notre armure autour de notre cœur et s’y enraciner. Notre plus grande force, et notre plus grande faiblesse, quelle que soit la faction que nous avons décidé de servir. Je sens au contact de l’une de ses lames qu’elle hésite, qu’elle perd de son tranchant, que sa colère frémit comme la flamme d’une bougie face à un courant d’air soudain. Elle voudrait que je sois en colère sans doute, que je la haïsse… mais je ne la honnis pas. Cela ne veut pas dire que je ne dois pas avancer. Je ne dois pas rester ici. Notre clé de voûte est l’une des raisons pour lesquelles je dois gagner ce duel.


- Tu sais pourquoi nous nous battons. Tu sais ce qui nous remets sur nos pieds quand nous tombons, ce qui nous fait brandir notre sabre-laser, malgré les obstacles et les difficultés. Tu sais ce qui nous pousse à vouloir vivre, toujours plus fort, aussi longtemps qu’on le pourra.


Elle hésite, une fois de plus. Ce n’est pas dans nos différences que je trouverai de quoi renverser le rapport de forces dans ce duel étrangement symétrique, mais bien dans nos ressemblances. La solution ne se trouve pas ici dans ce qui nous divise, mais bien dans ce qui nous lie. Je n’ai jamais été partisane d’une vision manichéenne de la Force. Il n’y pas d’ombre sans lumière, tout comme il n’y a pas de lumière sans ombre. Nous avons nos lumières et nos ombres, entremêlées en nous.

Je repars à l’assaut, dans le plus grand calme, sans la moindre once de colère. Je me prends au jeu du duel, j’accepte la passion qui nous unit, ce goût intarissable pour les belles et redoutables passes de maîtres épéistes, je saisis la seule ouverture qu’elle m’apporte et perce sa défense en puisant d’abord dans les contre-attaques du Soresu, avant le coup décisif qui vient écarter sa lame et lui faire lâcher son arme, que je n’hésite pas un instant à trancher en deux au niveau du manche. Avant qu’elle ne réagisse, je pivote mon sabre-laser pour que l’une de mes lames se retrouve plaquée contre son cou, pour achever ce duel. J’attends, avant qu’un sourire sincère n’étire mes lèvres et que j’écarte ma lame de son cou, éteignant mon sabre-laser avant de tendre une main amicale dans sa direction :


- On s’est bien amusées, hein. Allez, viens par ici. Je ne t’ai jamais oubliée, Eri.


Avant qu’elle ne puisse faire quoi que ce soit, je la relève de la force de mes bras et l’attire près de moi dans l’une de ces étreintes vigoureuses que je réserve à mes proches et à ma famille. Elle essaye bien de me donner des coups de poings et de se débattre, et ça fait un peu mal, mais je ne cède pas une once de terrain. Elle rechigne encore mais je la saisis par l’avant-bras et l’entraîne à ma suite, écoutant la Force tandis que celle-ci semblait m’indiquer une direction, guidant mes pas à travers l’obscurité.

Je tombe lourdement au sol quand je reprends pleinement connaissance. Je suis de nouveau seule et si je ne suis pas complètement vidée d’énergie, je me sens quand même assez fatiguée. Il n’y a pas de trace de blessure cela étant dit… était-ce un rêve ? L’illusion semblait pourtant bien véridique… au moins, je suis en vie. Et minute après minute, l’engourdissement qui m’avait saisie se dissipe peu à peu. Instinctivement, je sonde avec la Force mes alentours, faisant appel tour à tour aux différents Sens de ma connaissance apportés par la Force. La Poursuite de Force m’indique la présence proche de Maître Garvan, me permettant de connaître sa localisation proche assez précise. Je me relève en grommelant, époussetant la poussière qui s’était imposée sur mon armure. Une porte avait été ouverte à travers le mur, dans laquelle je m’engouffre tout en éclairant mes pas d’une petite sphère de lumière engendrée par la Lumière de Force. Je finis par tomber sur la silhouette de Dante, assis en tailleurs, qui semble à la fois méditer et me tourner le dos. Je m’avance d’un pas assuré vers lui.


- Désolée, j’ai eu comme qui dirait un léger contretemps mais me voici ! J’ai fait une rencontre fort… intéressante en cours de route, et toi ? Tu m’attends depuis longtemps ?
Dante Garvan
Dante Garvan
Grand Maître Jedi
Grand Maître Jedi

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Mar 26 Juil - 11:28
La méditation, la meilleure manière de rejoindre la Force, de communier avec elle, de pouvoir réellement ressentir ses fluctuations et surtout, comprendre les messages qu'elle souhaite nous faire comprendre. Il me fallu plusieurs minutes avant de réussir à rentrer en complète méditation, tout aussi m'en empêchait. Les ondes négatives, le Côté Obscur, trop de choses désireuses de me faire chuter dans l'obscurité la plus totale. Pourtant, à travers mes paupières closes, je percevais toujours la lumière de la sphère qui flottait devant moi. Eclairant la pièce d'un léger halo bleuté, elle servait tout autant à rassurer les Padawans qui craignaient encore les ténèbres, qu'elle pouvait être un guide dans les méandres de l'esprit. Je reprenais pied, tandis que mon cerveau, quand à lui, repensais encore et encore à celui que j'avais croisé, moi-même. Une facette de moi qui dormais dans les profondeurs de mon esprit, peut-être même une marque dans la Force dont j'ignorais l'existence. A moins que, finalement, ce ne soit qu'un être provenant d'ailleurs, celui que je fus si ce n'était pas mon Maître qui était arrivé, mais un Sith…

Les questions me firent comprendre que, dans ce monde, dans cette galaxie rien n'est acquis. Pas même ce que nous sommes. Tout n'est qu'éphémère. Notre existence même, aussi longue puisse t'elle être, n'est qu'une infime partie du temps qui s'écoule autour de nous. Dans mon dos, une voix s'élève. Tout comme moi, je perçois un changement dans la Force. La lumière qui brille au milieu de la nuit, l'amour qu'elle porte à Dalek… Tout cela semble briller encore plus fort, plus vivement encore que lorsque nous furent séparés. Je me relève, les yeux fermés, prenant le temps de distinguer si la démarche est la même, si l'odeur est pareille… J'écoute mon instinct, la Force… C'est bien elle.


- L'attente est un paradoxe que le temps nous offre Allana. Je suppose que nous avons du, à notre manière faire cette "rencontre inopinée" dont nous avions besoin pour avancer.

Cette phrase possédait plusieurs sens. Oui, nous n'avions pas été seuls durant ce laps de temps où nous fûmes séparés, néanmoins, il ne s'agissait là que de la face visible du Destroyer. Le reste… Nous regardait, et serait sans doute un secret que seuls les gardiens de nos cœurs seraient apte à comprendre, à entendre. Me retournant, je distinguais à nouveau ses traits. Aucune marque de blessures, ou tout du moins, aucunes ne semblant être visible à l'œil nu. Si nous étions arrivés ici, ce n'était pas sans raison. Encore moins face à une porte où seule une Corellienne pouvait en comprendre les inscriptions.

Après lui avoir indiqué la porte, et quelques rapides explications, je m'approchais de la porte. Ou tout du moins de ce qui s'en rapprochait le plus. Porte ou portail… Voilà donc un euphémisme atypique. Ce qui se trouvait là, devait sans doute nous permettre d'obtenir d'autres réponses. Si tant est que nous sachions déjà quelles étaient nos questions. Je ne pouvais nier ressentir un peu plus à chacun instant, au moindre pas que je faisais, sa présence se rapprocher. Son regard pénétrait encore ma chair, tandis que son sourire brisait le peu d'espoir que je gardais pour elle, pour sa rédemption… Posant une main contre une dalle qui entourait ce qui se trouvait être ici, avant qu'il ne se referme, un portail, je repris la parole.


- Mes connaissances en Corellien sont assez peu importantes. J'espère que tu seras plus à même de comprendre ce que nous devons faire pour passer.

Je connaissais plusieurs Jedi qui, face à ce genre de choses, auraient prit le pli de dégainer leur sabre, tentant sans doute en vain, d'ouvrir d'une quelconque ce qui se trouvait devant eux. Toutefois, nous devions parfois utiliser notre esprit stratégique et non combatif afin de réussir à avancer. Ironiquement, le fait de toucher le mauvais – je le constatais bien malgré moi –  symbole, fit déclencher quelque chose. Pas de bruit de mécanisme rouillé, par de cri ni d'ouverture… Juste le sol qui nous apparu beaucoup plus meuble, presque liquide ; par endroits, quelque chose d'extirpait du sol. Des cadavres. Rejets de la vie, ramené ici par une magie Sith quelconque… Ce n'était pas la première fois que je me retrouvais à affronter de telles créatures, s'extirpant de leur charnier, n'obéissant qu'à leur Maître, sans volonté propre, des pantins mués par la haine et la colère… Prenant le fourreau de mon katana en main, appuyant légèrement sur la garde avec mon pouce, prêt à l'utiliser, je le dégainais en une fraction de seconde, tranchant plusieurs crânes qui roulèrent sur le sol. Cela ne semblait nullement les empêcher de continuer d'avancer. Après l'affrontement que nous venions de vivre, les créatures du Côté Obscur venaient directement à nous… Serrant les dents, et rempli d'une ironie bien personnelle, je La remerciait, sacré comité d'accueil.

- Je te fais confiance, ouvre le portail. Pour ma part… Je pense qu'un peu d'exercice ne fera pas de mal.

Loin de moi de me considérer comme étant un excellent bretteur, seulement, en de pareils cas, il m'incombait de faire ce qu'il fallait pour protéger Allana. Si au moins l'un de nous deux réussissait à sortir d'ici, à obtenir les réponses à ses questions, c'est tout ce qui importait. Et puis… Il est temps pour moi de démontrer que le savoir est une arme…


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Mar 27 Sep - 22:32

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Je laisse briller la petite sphère de Lumière de Force que j’ai créée, à l’instar d’une petite lanterne qui nous apporterait autant son éclat que sa chaleur rassurante dans cet étouffant manteau de ténèbres. Je veux dire que même nous, en tant que Maître Jedi et Maître Vert expérimentés, nous ne sommes pas tout à fait indifférents et impassibles aux émanations des arts sombres qui imprègnent ces lieux. Je ne sais pas grand-chose du passé de Dante, tout comme je doute qu’il se soit réellement penché sur le mien. Après tout, je ne suis pas une Jedi exceptionnelle, surtout une férue du sabre-laser et une heureuse excentrique épanouie et qui s’assume parfaitement. Rien, à vrai dire, ne prédisait mon élection au rang de Maître des Jedi Verts. Même mon ancien lien d’apprentissage avec mon prédécesseur, Maître Jaylen Korr, et l’amitié qui s’en était suivie n’étaient une garantie absolue. Mon parcours chaotique et atypique faisait en partie ma particularité, mais c’était une succession d’événements, de hasards, de malchance et de sentiment du devoir qui m’avaient amenée jusqu’ici. J’aurai pu refuser d’endosser ces responsabilités quand j’avais été appelée, j’aurai pu refuser l’héritage de feu le Cornu et décevoir la confiance de mes pairs… mais je n’ai pas fui mes responsabilités. J’ai choisi de sacrifier en partie mon enivrante et relative liberté, pour le bien des miens et de ma patrie.

Nos parcours respectifs, pourtant, semblent nous apporter une résistance sensiblement accrue à ces lieux imprégnés du côté obscur et nous devons nous faire confiance afin de nous tirer d’affaire. Je ne suis pas autant ébranlée que je ne l’aurais cru après avoir fait face à la part d’ombre dans mon cœur. Eri’ana… je ne pensais pas qu’elle referait surface de la sorte, mais je l’accepte comme une part de moi-même. Je ne détourne pas les yeux de celle que j’ai été, car elle fait partie de celle que je suis.


- L'attente est un paradoxe que le temps nous offre Allana. Je suppose que nous avons dû, à notre manière faire cette "rencontre inopinée" dont nous avions besoin pour avancer.


Ses propos m’arrachent un sourire mélancolique puisque, quelque part, ils me rappellent un peu ceux de Jaylen au cours de mon enfance, de mon adolescence et de mes jeunes années en tant que Chevalier Vert puis Maître Jedi Vert. Il est vrai que je n’ai jamais été quelqu’un de très patient et que sauf raison pragmatique, je n’aime guère attendre. C’est quelque chose que je dois apprendre encore, et c’est aussi quelque chose sur laquelle je ne serais jamais douée. Cela fait partie de mon caractère. Au moins, de ce que je comprends, cela lui a donné du grain à moudre et matière à réfléchir. Pour l’heure, de mon côté, je préfère laisser cette expérience de côté et me focaliser sur l’instant présent. Je hausse des épaules, mon sourire se faisant mystérieux et bon-enfant. Il peut être difficile de me lire derrière l’expression débonnaire, assurée et légère que j’exprime la plupart du temps. Pour ma part, on s’est exprimées par nos sabres-laser. C’est que ce qui nous réussit le mieux, à Eri’ana et à moi. Á ses propos, je comprends qu’il a dû traverser une épreuve similaire à la mienne, mais je ne presse pas le sujet tout comme je ne donne pas de précisions de mon côté. Cela ne regarde que nous, en effet.

Je suis son regard et nous nous dirigeons tous deux ensuite vers la porte qu’il m’a indiquée. Enfin, porte est un petit mot pour définir le curieux portail qui se présente sous nos yeux. Où que cela puisse nous mener, j’ai le sentiment que nous nous rapprocherons de ce que nous cherchons respectivement, ou au moins sinon d’une issue de secours. Mes yeux bleus-gris sont aussitôt attirés par des caractères familiers gravés dans la pierre. Sans plus de cérémonie et de manières, je me précipite vers eux avec un rare enthousiasme et une réelle curiosité. Si je ne suis pas une érudite, loin s’en faut, mon amour et mon attachement à la littérature, à la langue et à la culture corelliennes sont bel et bien réels.


- Mes connaissances en Corellien sont assez peu importantes. J'espère que tu seras plus à même de comprendre ce que nous devons faire pour passer.

– Du corellien, et pas n’importe lequel ! C’est de l’Olys Corellisi comme on dit par chez moi, ou le Vieux Corellien comme on dit chez vous. C’est encore plus pur que le corellien moderne que vous autres pouvez apprendre. Tu le vois aux caractères, leur forme et aussi par le choix de ces caractères qui a été fait. Je me demande bien comment il a pu arriver ici. En tout cas, tu es tombé sur la bonne personne. Je peux m’occuper de déchiffrer tout ça, si bien sûr tu m’en laisse le temps.


Oui, je discute de ma langue ancestrale et maternelle avec le même enthousiasme et la même passion qu’un excellent millésime de brandy corellien ou qu’un exceptionnellement rare cristal de sabre-laser. C’est alors que ma joie à la perspective de ce petit travail de déchiffrage s’effrite un peu lorsqu’une tentative de mon collègue d’enclencher un bouton résulte non pas dans un bruit de mécanisme rouillé ou d’ouverture de porte… mais par une modulation de la texture du sol. Pour embellir ce joli tableau grotesque, des cadavres apparaissent du sol et se lèvent, visiblement pour venir nous saluer. Bon, ça ne sent pas la rose mais plutôt la pestilence et ils n’ont pas une belle gueule mais plutôt une gueule cassée, mais je ne vais pas m’évanouir pour si peu. J’en ai vu des vertes et des pas mûres sur les différents champs de bataille que j’ai pu rencontrer, et Lord Over le premier. Pas des choses très belles.

Sans mauvais jeu de mots, ça pue la charogne et ça pue la magie Sith. Je ne suis pas une experte de la question, mais j’en ai vu suffisamment de manifestations du temps de mon infiltration d’une secte Sith sur Dromund Kaas pour en reconnaître une. En dehors de quelques pouvoirs tels que la Lumière de Force ou la Chaleur de Force, je n’ai guère de connaissances et d’aptitudes pour nous débarrasser de ces choses autrement que par la débrouillardise et le recours éventuel à notre environnement… ou tout simplement en les réduisant tellement en charpie et en poussière pour qu’ils ne se recréent pas. Du coin de l’œil, je remarque que Dante dispose d’une arme fort utile dans ce cas de figure : un Katana Jedi. Je ne me suis pas spécialisée dans ces arts, aussi suis-je contente que ce soit le cas pour lui. En tout cas, tout ce comité d’accueil ne me motive que davantage à déchiffrer ce mystérieux message.


- Je te fais confiance, ouvre le portail. Pour ma part… Je pense qu'un peu d'exercice ne fera pas de mal.

- Loin de moi de te refuser ce plaisir, c’est excellent pour les nerfs. Plaisantai-je d’un ton léger avant de reprendre avec plus de sérieux - Je te les laisse, je m’occupe de l’Olys Corellisi !


Un petit échange de rôles inhabituel, mais après tout pourquoi pas. Dante ne serait pas devenu Maître Jedi, et encore moins un Maître au Conseil Jedi, s’il ne savait pas se défendre seul contre ce genre de menaces. Et je vais lui montrer pour ma part que je ne suis pas qu’une brute sans cervelle et que quand je le veux bien, je sais parfaitement mobiliser mes connaissances et m’en servir. Je ne serais pas non plus devenue Maître Vert puis Maître des Jedi Verts sans cela. Je vais nous débloquer cette situation. La fierté c’est bien mignon deux minutes, mais moi, dans ces cas-là, je suis partisane de l’efficacité. Mais revenons à notre énigme. Si c’est bien un corellien ou une corellienne qui l’a mise en place, ça peut être quelque chose de tordu, quelque chose où il ne faut pas penser comme la majorité des gens le feraient. Il faut penser comme un corellien et penser que l’impossible ne fait pas partie de notre vocabulaire. Il doit y avoir des logiques que seul un enfant de Corell saurait percevoir, sans quoi Maître Garvan serait parvenu à trouver la solution par lui-même, avec le temps. Voyons-voir, si j’étais une corellienne un peu vicieuse et qui avait envie de faire chier son monde, comment procéderais-je ?


- Kas tulisha abia al port.  Commentais-je avec bonne humeur et amusement, pour une fois qu’une énigme ne me rendait pas trop impatiente.


C’est un proverbe corellien qui stipule que le chaos ouvre la porte à l’opportunité. Je résumerai assez bien de la sorte le petit jeu de caractères corellien qui a été mis en place sur ce curieux portail. Un chaos de caractères et de figures, de dialectes différents d’une même langue, sans logique apparente mais pourtant avec un petit fil rouge difficile à tracer. Mais bon, je divague. Revenons à ce casse-tête. Si j’avais envie d’embêter un érudit ou autre spécialiste du genre, je serais sans doute un peu joueuse et je procéderais d’une façon qui les déstabiliserait, qui va contre leurs habitudes et ce d’autant plus que je ne veux m’adresser qu’à un corellien ou un individu comprenant vraiment ce que c’est que d’être corellien. Il y a, outre la logique du message qu’il faut déduire, une complexité due à la langue corellienne elle-même et en particulier à l’Olys Corellisi : l’idiome est vieux de plusieurs millénaires, et lui-même scindé en différents dialectes selon les époques et les classes sociales. Cela peut donc être autant inspiré du Hoodish que du Vulanish, sans oublier non plus le High Tongue, si chéri de l’élite corellienne de l’époque et en particulier des Corelliens-dits Enstérites. En gros, avant même qu’on en vienne à notre Corellien Moderne qui est ma langue maternelle et que je parle aussi bien voire mieux que le Basic, c’est un joli pêle-mêle qui a joyeusement évolué au fil des époques. Et encore, ce n’est que la première étape : ici, je réfléchis encore comme une linguiste. Ce n’est que le début du décodage. Si le type qui est à l’origine de ce truc a voulu mettre du Vieux Corellien, ce n’est pas pour rien, outre de taquiner tout nouveau visiteur qui viendrait fourrer son nez un peu trop loin dans ses affaires. Ce qu’il faut comprendre ici, c’est que le Vieux Corellien nous sert encore de code de communication secrète entre nous autres corelliens, en particulier lors de situations périlleuses. C’est une autre clé.

Plus j’étudie le code, plus je commence à en comprendre les complexes et multiples rouages, un sourire joueur se glissant sur mes lèvres alors que j’apprécie de plus en plus le sens de l’humour du graveur. Cela me prend un petit moment pour être sûre de mon hypothèse, mais plus je cogite et je réfléchis pour une fois aux mécanismes et clés de lecture, plus j’y reconnais la patte d’un véritable corellien. Et pour cela, même s’il s’agit sans doute d’un Sith, je ressens une once de respect et de fierté. Comme quoi, mon mode de vie épicurien nous sert en ce moment, j’ai beaucoup joué au Sabacc dans ma jeunesse et en particulier quand je devais me faire passer pour une contrebandière ou une chasseuse de primes. Ma mère et mon mentor m’en avaient appris les règles et différentes variantes. Là pour le coup, certains éléments me rappellent sur le ton de la plaisanterie un peu le principe d’une variante toute corellienne de ce jeu, que l’on appelle la Pique Corellienne. Outre un nombre de cartes de jeu différent du Sabacc habituel avec soixante-deux cartes plutôt que soixante-seize, on y ajoute aussi un petit dé à six faces pour pimenter le jeu et ajouter des imprévus. Un peu du genre de ceux que Dante a malencontreusement amené en appuyant sur la mauvaise touche. Le but du jeu, dans cette variante, c’est d’obtenir une main, un jeu de cartes aussi proche que possible de la valeur de zéro. Cela ne me laisse donc qu’avec une vingtaine de résultats possibles, que je réduis à deux options potentielles : La Prime Sabacc, la première qui vient à l’esprit, et une autre plus rare encore.


- Chakta Sai Kae ! Je l’ai, Dante ! Je l’ai !


Si c’est celle à laquelle je pense, notre interlocuteur a un sens de l’humour que je ne peux qu’applaudir. Alors que je survole de quelques millimètres de mes mains deux symboles spécifique, je lance à Dante.


- Tu as dû déjà jouer au Sabacc, mais connais-tu la Pique Corellienne ? Tu as déjà joué à cette variante ? Moi, sans doute plus que je ne pourrai jamais me rappeler.  


Mon commentaire doit sembler quelque peu hors de propos quand on considère notre situation au cœur des ombres, entourés par des cadavres que doit repousser mon cher camarade archiviste.


- Contrairement au Sabacc courant, tu dois avoir un jeu égal ou proche de zéro pour gagner. Tu n’as que soixante-deux cartes, mais tu as surtout un dé à six faces pour pimenter la partie. Quand il fait un double, ça force chaque joueur à se défausser de sa main et à la replacer avec des cartes face cachée de la pioche. Ça peut autant pourrir qu’améliorer ton jeu. Tu as bien sûr plusieurs combinaisons possibles, mais sais-tu quelle est la meilleure main ?  


Un sourire clairement amusé s’est étiré sur mes lèvres, alors que je garde une partie de mon attention sur mon confrère de Tython. Je lui explique, par cette métaphore, une partie des pièges présents dans cet ingénieux système, les combinaisons de touches qu’il ne fallait pas faire par exemple.


- Ce n’est pas la Prime Sabacc, même si elle est très robuste. Non, les vrais le savent mais la meilleure des mains…    


Mon sourire se fait un peu plus féroce alors que sans aucune hésitation, mes mains appuient sur trois caractères en particulier, dans un ordre bien particulier des trois idiomes du Vieux Corellien : un issu du Hoodish, un issu du Vulanish, et le dernier, aussi le plus essentiel, dans le Langage Noble.


- C’est l’Arsenal de l’Idiot !  


Mes mains ont appuyé sur un caractère signifiant le chiffre deux, un représentant le chiffre trois, et le dernier, qui est aussi le plus amusant de tous, symbolisant le chiffre zéro. Je complète avec satisfaction alors que je sens dans la Force qu’avoir pris la peine de faire chauffer mes méninges a fonctionné.


- Le chiffre « zéro » s’appelle d’ailleurs le sylop dans la Pique Corellienne.  En Basic, on traduirait ça par « idiot ». Qui voudrait appuyer sur la touche où il est inscrit « idiot » ?    


En même temps, j’ai envie de dire, il n’y a que des idiots qui risqueraient leur cou à faire une promenade de santé dans le coin sans être soi-même Sith. Vraiment, je valide cette blague corellienne. Je ne sais pas qui tu es, cher corellien ou chère corellienne, mais tu as eu le mérite de me faire éclater de rire quelques instants malgré la gravité des faits qui m’ont amenée jusqu’ici, au cœur du danger. J’attends, mes yeux bleus-gris rivés sur les mécanismes du portail qui commencent à s’enclencher.
Dante Garvan
Dante Garvan
Grand Maître Jedi
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Jeu 30 Mar - 19:02
Dussé-je devoir attendre encore un peu de temps, mais l'amusement du combat m'avait quitté il y a bien longtemps, je ne pouvais nier le fait que toutes ces années passées enfermés dans les archives avaient eues quelque peu raison de mon savoir. Toutefois, je n'en restais pas moins formé par une Ombre Jedi, et une des meilleures qui plus est. Voilà donc ce que je savais faire, au fond de moi, quelque part, les souvenirs revenaient, comme l'instinct du prédateur qui traque sa proie. Les créatures, mélange entre des golems et des non-morts avançaient sans ciller. Leurs têtes pouvaient rouler sur le sol, leurs membres tranchés tombant sur le sol, rien ne les empêchaient de continuer leur route dans notre direction. Quelque part, je me considérais comme étant fautif sur leur présence, il fallait bien l'avouer, c'était le cas. Plus j'en tranchais, plus il en venait, c'en était… Agaçant. Elle serait là, cette histoire se serait vue réglée en une fraction de seconde, une grenade sans doute, ou une flamme jaillissant de ses poignets et… Des petits tas de cendres fumants se trouveraient juste devant nous. La lame de mon arme se ficha dans le corps d'un des leurs qui me fixa avant de tenter de me mordre. Etrange sensation que celle d'être, il faut bien l'avouer, la nourriture et non le consommateur. Mon poing gauche se lança vers sa mâchoire, et dans un fracas d'ossements déjà bien abîmés, elle se détacha. Je ne pouvais continuer à combattre inutilement ainsi, c'était une perte de temps, et une fatigue inutile.

Je me devais d'agir différemment, trancher dans le vif n'avançait à guère peu de chose. Pour ainsi dire, à rien de bien concret, ils n'étaient pas nombreux, et aucun ne revenait, s'ajoutant à une vague déjà bien compliquée à gérer. Faites contre mauvaise fortune bon cœur parait-il… Alors je leur offrirais ici et maintenant, le repos qu'ils ne pouvais obtenir. La magie Sith possédait un défaut majeur… Elle est faible face à la lumière qui vit dans le cœur de chacun.


- Parmi les ténèbres, seule la lumière peut dévoiler ce qui est invisible à celui qui n'ose regarder le monde en face…

Ces paroles me revinrent soudainement, un fin sourire se dessina sur mon visage, ces paroles n'étaient pas les miennes, elles venaient d'une personne qui avait marqué mon enfance, ma vie, et m'avait permis de devenir celui que je suis aujourd'hui. Tandis que ma main attrapait le crâne d'une des créatures, la Lumière de Force jailli de mes doigts. De fins fils de lumière bleutée le transpercèrent, des flammes de cette même teinte jaillirent alors de ses orbites vides, rapidement suivit d'un râle qui le vit tomber sur le sol. Bien… Reprenons notre entraînement sportif, délaissé durant bien trop de temps. Des balles de lumières apparurent dans mes mains, et, à la manière d'un lanceur de balle je visais mes cibles d'une main, tandis que de l'autre, katana serré entre mes doigts, j'empêchais l'avancée de plusieurs créatures qui, bien malgré moi, tenaient encore et toujours de s'approcher d'Allana. Par ailleurs, sa voix s'éleva dans un ton des plus enjoué. Elle avait donc trouvé la solution à ce léger contretemps.

Voilà une nouvelle qui m'enchanta assez pour que je réponde à une de ses phrases par une pointe d'humour des plus atypiques de ma part. Elle parlait de main ? Grand bien lui en face. La meilleure des mains, n'était-elle pas celle que je venais de trancher à l'invocation de la magie Sith ? La jetant par-dessus mon épaule, non sans faire attention à l'endroit où cette dernière atterrirait, je me permis, à mon tour, une légère pointe d'humour.


- Si tu as besoin d'un coup de main… Utilise celle-ci, le propriétaire n'en a plus besoin.

Dans mon dos, j'entendais des cliquetis, la voix de ma collègue Verte m'indiquant que tout avançait pour le mieux. A sa question, Unshra aurait sans doute répondu "un Sith", pour ma part, je préférais garder le silence sur la rhétorique. Me contentant de me servir de mon arme à la manière d'un fouet géant repoussant les attaques qui se voulaient de plus en plus violente. Peut-être n'était-ce qu'une impression, néanmoins, plus j'y regardais, et plus je constatais les faits… Ils devenaient vraiment coriaces et rapides, à croire que la seule volonté qu'ils avaient n'était pas de nous tuer, mais plutôt… De nous empêcher d'ouvrir la porte. A peine avais-je compris cela qu'une lumière aveuglante rempli la pièce, emportant avec son souffle lumineux les créatures qui poussèrent des hurlements muets. Leurs bouches ouvertes, béantes, n'ayant aucunes capacités à créer le moindre son… Le sol, toujours aussi meuble, y voyait mes pieds s'enfoncer lentement. Mauvais souvenirs que ceux qui remontent à ma rencontre avec des sables mouvants durant une mission en tant que Padawan inexpérimenté. M'extirpant de cette désagréable sensation, je rejoignis Allana. Passant la porte qui, pour n'importe qui un tant soit peu connaisseur, l'aurait vue se refermer derrière lui, resta pourtant ouverte. Telle la gueule béante d'une créature laissant entrer ses proies pour mieux l'enfermer.

- Ces créatures… Elles me semblaient vouloir nous empêcher d'ouvrir la porte… J'ignore ce qu'on va trouver en continuant nos recherches, mais ça risque de ne pas être de tout repos.

Ouvrant la main, je créais une nouvelle sphère bleutée qui éclairait la pièce… Ou plutôt, l'endroit magnifique qui se présentait devant nos yeux. C'en était à peine croyable. Comment une telle chose pouvait-elle être possible ? Nous étions pourtant bien dans un temple Sith non ? Leur magie est certes puissante… Toutefois, je doutais que c'était à ce point… Quelque chose d'autre était ici, et quoi que cela puisse être, sa puissance devait être sans égales…

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Un monde bien étrange pour un temple abandonné…

- Si tu dois prévenir Dalek que tu ne rentres pas pour le dîner, je te conseille de le faire dès maintenant…

Au loin, une voix monta jusqu'à nos oreilles, à la fois féminine et masculine, un mélange d'intonations, de rires et de plaintes… Elle nous invitait à avancer. Ou était-ce plutôt un ordre ? La question se posait !


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Allana Fern
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Maître des Jedi Verts
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Lun 24 Avr - 10:32

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C’est bien, on dirait que notre cher Maître des Archives se décante un peu ! Je ris et souris avec amusement de bon cœur face à sa plaisanterie, observant du coin de l’œil la main d’un mort-vivant qu’il venait de trancher et de jeter au sol non-loin de là où je me trouvais. Vous allez trouver ça sans doute un peu noir comme humour, mais il faut bien vu la situation délicate dans laquelle nous nous trouvons. Je veux dire, regardez un peu autour de vous quoi ! On est entourés de morts-vivants et de golems animés sans nul doute par de la magie Sith. Pas que cela m’inquiète outre mesure, en soi. J’ai déjà vu pire et sans doute mon estimé collègue aussi, pour ma part lors de la campagne Lord_Over.

Je ne m’attendais pas nécessairement à ce qu’il réponde à mes questions, qui étaient essentiellement rhétoriques. Je ne sais pas ce qu’il fera de ce que je lui apprends en termes de culture corellienne, peut-être estimera-t-il que ce ne sont que des connaissances assez basiques, peu dignes d’intérêt. Je m’en moque, au final. Tout ce qui m’importe pour ma part est que je puisse nous sortir de ce pétrin.

Personnellement, je ne me pose pas trop de questions concernant ces macchabées et ces créations artificielles. Le sort m’importe peu, aussi froid que soit ce constat. Je ne suis sans doute pas assez bonne et assez altruiste pour cela, et sûrement aussi un peu trop pressée par le temps. Je ne veux pas que l’homme que je cherche puisse me glisser entre les doigts, après tant d’années de disparition. Je veux être fixée sur son sort et aussi vrai que les lames de mon sabre-laser sont d’un vert viridian, je ne succomberai pas ici ! J’ai déjà beaucoup trop de travail qui m’attend une fois de retour sur Corellia, et je ne compte pas laisser tomber Dalek ou les membres de ma famille proche, ou encore l’Ordre Vert. Je veux juste avoir le cœur net sur ce que j’ai ressenti, sur l’Appel de Force que j’ai clairement entendu. Sur ce que sont ces créatures et ce que représente ce temple… j’estime que ce n’est pas de ma compétence. Je ne suis pas une érudite, je ne l’ai jamais été et je n’ai jamais prétendu que je l’étais.

Une fois l’énigme du mécanisme résolu, je tourne une partie de mon attention vers mon collègue Jedi. Est-ce qu’il s’en sort, de son côté ? Par réflexe, l’une de mes mains se pose sur le manche de mon sabre-laser double-lame, prête à intervenir s’il le fallait. J’ai l’impression qu’il n’est pas encore submergé, et qu’il s’appuie beaucoup sur les arcanes du côté clair de la Force pour les repousser. La Lumière, la Chaleur et l’Aura de Force peuvent être de solides alliées au cœur des ombres, c’est vrai. Mes yeux bleus-gris se fixent sur le sol alors qu’une sensation de danger sourde et imminente m’emplit, tandis que je constate que des sortes de sables-mouvants apparaissent dans le sol au même moment où les créatures se volatilisent suite à l’activation du mécanisme. Je n’ai pas le temps d’en aviser ce cher cousin de Tython que ce dernier se ressaisit de lui-même et s’extirpe tout seul du piège.

Bon, ce n’est pas tout. Notre affaire est loin d’être terminée, et nous ne sommes pas tirés d’affaire. Cette porte ne m’inspire rien de bon, tout comme toutes les pièces de ce Temple que je ne connaissais pas sur cette planète que je n’appréciais guère déjà du temps où j’ai servi et infiltré l’Ordre Sith. Nous n’avons cependant guère le choix : nous ne pouvons aller que de l’avant, désormais. C’est sur cette résolution que j’emboîte le pas au Maître Archiviste et que nous plongeons droit vers l’inconnu. Je n’ai aucune idée d’où cela nous mènera, mes connaissances sont bien insuffisantes en la matière. En tant que Sith, je n’ai jamais été au-delà du rang d’Acolyte et tant que Jedi, je n’ai jamais été assez assidue sur les connaissances théoriques pour me pencher sur ce genre de savoirs bien trop érudits pour moi.

Nous n’avons pas le luxe d’hésiter. Nous n’avons pas le luxe de reculer. Il faut avancer. Nous le faisons.


[Drongar] Le souvenir fait d'améthyste et d'argent [PV Allana Fern] Temple11


Je contemple sans mot dire l’étrange panorama qui nous fait face, défiant toute logique et toute expérience que j’ai pu rencontrer auparavant. C’est comme si on était dans une autre dimension, un lieu où l’espace est complètement contorsionné et où le sol avait été dévoré par des cieux sans fin et tourmentés, menaçants. Je n’arrive pas à faire sens de ce que je vois et ressens à travers la Force. Fût-il encore des nôtres, Jaylen m’aurait surement gueulée de me tirer de là sans plus attendre. Mon instinct me hurle quelque chose d’approchant, d’ailleurs. Mais mon intuition, elle, me souffle que si je veux mettre la main sur celui que je cherche, il me faudra passer par là. Je n’abandonnerai pas mon père une deuxième fois, je ne le laisserai pas hanter davantage mon frère. Et dans tous les cas, ni Dante ni moi n’avons intérêt à périr ici, ce serait un trop grand service que nous rendrions aux Sith.


- Ces créatures… Elles me semblaient vouloir nous empêcher d'ouvrir la porte… J'ignore ce qu'on va trouver en continuant nos recherches, mais ça risque de ne pas être de tout repos.


Je tourne la tête vers mon compagnon d’infortune du jour, et hausse des épaules. Je ne sais pas quoi lui répondre, je n’ai malheureusement pas de réponse à ses questions, sinon un simple constat résigné.


- Quoi qu’il en soit, il est trop tard pour reculer. On fera ce qu’il faut.


Ma réponse est bien éloignée de mon verbe habituel, mais mon esprit est préoccupé par une sensation, diffuse mais bien présente, qui me glace au sein de la Force. Je ne saurais dire ce qu’il se trouve ici, je l’ignore, mais au fond, je partage le constat de mon éminent collègue. Ça ne sent pas bon.

Ce n’est pas mon genre de dire ça, mais là on va vraiment devoir compter sur la Force pour nous guider.


- Si tu dois prévenir Dalek que tu ne rentres pas pour le dîner, je te conseille de le faire dès maintenant…


La voix que j’entends au loin, curieusement androgyne, me donne des frissons. Je n’arrive pas à la cerner ni à en comprendre la nature, mais instinctivement, je sens la menace qu’elle sous-entend. Intonations, rires, plaines, féminine, masculine… une véritable confusion de sons et de propos. Comme si elle nous invitait à nous porter à sa rencontre, ou presque nous l’ordonnait d’ailleurs. Étrange et peu rassurant, et c’est quelqu’un comme moi qui vous le dit ! J’empoigne mon courage à deux mains.


- Je lui ai laissé un mot avant de partir, que je m’absentais de Corellia quelques jours. Raison de plus pour trouver ceux qu’on cherche et ne pas nous attarder dans le coin.  


Que cela nous plaise ou non, au point où on en était, cela serait un passage obligé. Tâchons de rester en vie et de nous sortir d’ici, dans l’idéal en ayant fait ce pour quoi nous étions venus par ici.


- On doit être attendus dans le bâtiment qu’on voit là-bas. Je ne vois que ça comme option viable dans cet espace pour le moins distordu. Tu suggères qu’on s’y rende comment ?
Dante Garvan
Dante Garvan
Grand Maître Jedi
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Mar 27 Juin - 16:16
Devant nous se trouvait un monde, ou plutôt un univers qui dépassait tout ce auquel je croyais, ou connaissait. Ce n'était en rien quelque chose de palpable, tout ne semblait, paraissait qu'être le résultat d'un rêve éveillé. Comment un tel endroit pouvait-il exister dans un temple Sith ? A moins que tout cela ne soit qu'une infâme ironie, un jeu mit en place par un Magicien Noir… Non, quelque chose n'allait pas. Nul Côté Obscur ne nous parvenait. Rien. Pas même une once de colère ou de peur. Juste… Un sentiment de lassitude frôlait mon visage, soulevait mes cheveux argentés. Bizarrement, je ressentais ce qu'il en était. Ce dont nous faisions face nous appelait au travers de la Force. Une telle… Entité ? Comment pouvait-elle être aussi puissante ? J'ignorais si Allana l'avait aussi ressenti, mais ce sentiment commençait à monter en moi. Une fatigue lancinante, un dégoût pour sa propre existence… Une fatigue qui ne cessait de vouloir marcher sur notre volonté. Fermant les yeux, je repensais à mon enfance, à mes premières années en tant que Padawan, à tout le chemin que j'avais fait pour porter la tenue du Maître Archiviste, la perte de mon bras, la décision que j'avais prise de fermer mon cœur aux sentiments… Puis son arrivée dans ma vie. Son corps sous mes doigts, et enfin… Son amour.

Le sol sur lequel nous nous tenions vint à se décrocher. Nous flottions alors ainsi dans les airs, sans même pouvoir comprendre où se situaient les points cardinaux. Avions-nous la tête en bas ? Ou peut-être même n'étions nous plus totalement dans un monde qui suivait une logique fidèle. Tout être vivant, bon gré mal gré se voit d'imposer une compréhension euclidienne à ce qui l'entoure, mais mon cerveau ne pouvait concevoir ce qui se trouvait face à nous. Etait-ce ne serait-ce qu'une forme tangible ou plutôt quelque chose… D'autre ? Une voix monta à nos oreilles. Nous n'avions pas besoin d'armes ici. Tout était scellé. L'existence même l'était ? Bien malgré moi, je perdais petit à petit conscience de ce qui se passait devant nous. Autour de nous ? Moi, dont les connaissances ne cessaient de croître, j'en perdais mon savoir.


- Où sommes nous ?

Ma voix résonna alors dans le vide. L'écho se fit plus lointain. Durant plusieurs secondes de silence, je restais ainsi, face à ce château, cette bâtisse qui perdait sa forme avant de la reprendre, et répétait l'acte inlassablement. Une voix revint jusqu'à nous. Ma question me revint alors. Ou plutôt une reprise de cette dernière, mais différente. Quand sommes nous ? Devrait donc être la question ? Je perdais la notion du temps qui s'écoulait dehors, car oui, pour moi, nous n'étions plus présent dans ce temps qui est le nôtre. Nous étions… Ailleurs. Me tournant vers Allana, je ne pu dire le moindre mot. Ma bouche désireuse de rester scellée. Mon esprit vogua alors jusqu'à elle à travers la Force.

*Qu'en penses-tu ? Je commence à sérieusement douter du bien fondé de ce lieu… Est-ce de la Magie Sith d'après toi ?*

Sur le moment, je regrettais amèrement l'absence du Maître des Ombres, ce dernier connaissant bien plus que moi les arcanes de cette magie impie… Le rocher sur lequel nous nous tenions commençait à se désagréger, des morceaux tombaient, tandis que d'autres, paradoxe d'une logique quelconque, s'élevaient au dessus de nos tête. D'un bond, je rejoignais l'immense bâtisse qui cessait alors de troubler mon esprit. Par delà l'ouverture, une Lumière. Eblouissante… Mes yeux mirent quelques secondes à s'habituer avant que mon cerveau ne comprenne ce qui se trouvait devant nous. La perception même de ce qui se trouvait là me dépassa… Je ne pouvais décrire l'endroit où nous nous trouvions. Tout était… Blanc, immaculé comme les neiges éternelles… Néanmoins, peut-être n'était-ce finalement que mon esprit qui divaguait devant ce qui nous était apparu.

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Être


- Je suis l'Être. Ni homme, ni femme, je suis Lumière sans Obscurité.

Ses mots, même dans un ordre quelconque ne donnaient aucunes informations sur ce qu'il s'agissait. Ce n'était là aucune forme de vie connue ou commune. Etait-ce un Céleste ? Cette race oubliée ? Non, ce n'était pas possible, ce devait être… Autre chose… Pouvait-elle au moins nous voir ? Sans regard, il m'était impossible de discerner le moindre sentiment, les visages, à moins que ce ne soit des masques, flottaient de part et d'autre de sa tête. Les fleurs poussaient et fanaient à un rythme précis, suivant une quelconque logique qui m'échappait encore. Dans une de ses mains flottait une sphère noire et dorée. De sa main libre, elle pointa Allana du doigt et prononça un seul et unique mot.

- Être.

Instinctivement, je me tournais vers Allana. Prêt à intervenir si quoique ce soit venait à se passer… Mais apparemment, seule ma comparse semblait l'intéresser. Car ce n'était pas l'Être qui pointa vers moi, mais la seconde main, celle qui tenait la sphère… Un des visages ouvrit la bouche à son tour.

- Sagesse.

Ces deux mots furent les seules choses que j'entendis. Je voyais que, quelque part, Allana et l'Être parlait, mais aucun son ne parvenait à mes oreilles. Etait-ce frustrant ? Pas le moins du monde. La sagesse des hommes, celle des Jedi… De quelle sagesse parlait donc cet Être ? Etait-ce… L'avenir ? Je ne pouvais en être sûr. Je regardais Allana, sans même savoir si elle me voyait aussi. Calmement, silencieusement, j'attendais.


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Allana Fern
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Maître des Jedi Verts
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Lun 24 Juil - 13:51

[Drongar] Le souvenir fait d'améthyste et d'argent [PV Allana Fern] Banrpa10


J’avoue que j’en perds mon Vieux Corellien ! Pas moyen de décrire ce qui nous entoure, ni d’y rattacher quelque logique qui d’ordinaire guide un tant soit peu ma réflexion. Tout semble… distordu. Incompréhensible. Ça me perturbe, moi d’habitude assez imperturbable. Je ne peux pas m’empêcher de ressentir une certaine curiosité mêlée à une méfiance naturelle. Que ce soit par Corell ou par la barbe des anciens Sith, je ne saurais expliquer l’endroit où nous nous trouvions. Un tel espace ne devrait pas pouvoir exister dans les abysses d’un Temple Sith, du peu que j’en sache en tant que Maître Jedi Vert et ancienne acolyte Sith. Cela dépasse mon entendement, je dois admettre mes limites. Est-ce une illusion générée par la Force ? Auquel cas, elle est sacrément bien foutue et le type qui a dû la créer est notoirement costaud. Naturellement, j’éprouve ce que je perçois autant par mes sensations physiques que par mes sens dans la Force, cherchant dans ce double prisme où se trouve la vérité.

C’est… perturbant à dire, mais je ne ressens aucune émanation du côté obscur ici, contrairement à la surface de Drongar ou dans l’enceinte du Temple Sith. Je sens une présence, oui, mais je ne saurais pas du tout la qualifier, caractériser ce qu’elle est. Je suis plutôt habile pourtant au Réseau de Force et à la Poursuite de Force, plutôt douée pour déceler et identifier les présences qui nous entoure… mais ici, je reste sans réponse. Je perçois à peine le mince écho de la présence de celui que je cherche, comme un fil rouge dans un labyrinthe incompréhensible, proche mais encore hors de ma portée.  J’ai du mal à définir ce qui semble nous appeler à travers la Force, ce qui paraît nous attirer vers « elle », mais des échos d’émotions me parviennent naturellement, portés par ma fichue Empathie de Force qui me rend d’autant plus sensible à ces circonvolutions dans la Force. Plus on avançait, plus je me sentais fatiguée, lasse, dégoûtée par ma propre existence. Fatiguée ? Je m’arrête un instant, secouant mentalement ma tête pour me ressaisir. Allons bon, Fern ! Depuis quand te laisses-tu être influencée par les perceptions d’autrui, quoi que puisse être cet « autre » que je ne saurais encore voir ? Cela fait des années que je ne me suis pas laissée aller à une telle mégarde, Jaylen et mes frères et sœurs Jedi Verts m’avaient appris à y faire face quand j’étais Padawan Verte, des temps sombres de Lord_Over. D’où venaient ces sensations ? Provenaient-elles de celui que je traque, ou de celle que je cerne mal ? Je ne saurais le dire. Mon esprit s’égare quelques instants, se perd dans le temple de ses souvenirs. La joie de vivre et l’indiscipline d’une Novice Verte et fille de Corellia me reviennent, infatigable, optimiste et insouciante, avec cette présence rassurante puis de plus en plus absente au fil du temps. Cette partie de mon cœur violemment déchirée dans les ombres de Lord_Over, alors que cette présence m’est arrachée brusquement, parmi toutes ces présences qui nous ont quittés dans le sang et la douleur. Cette blessure réveillée à vif lorsque la présence de celui qui était devenu un père spirituel m’a également été arrachée, sans que je ne puisse encore mettre la main sur ses meurtriers… encore. Je repense au chemin aventureux mais chaotique de la Chevalier Vert que j’étais, baroudant dans la pénombre, à la frontière entre la lumière rassurante et stricte, et les ombres, intrigantes et enivrantes.  Quelque part, Eri vit toujours en moi, j’ai accepté son existence et la trace qu’elle a laissé sur mon âme. Après tout, c’est lors de cette chute plus ou moins contrôlée que mon chemin a croisé le sien, et qu’il a lié son destin au mien. Je n’ai pas honte du chemin que j’ai parcouru, c’est même lui qui me définit. En silence, je me concentre sur sa présence lointaine, mais chaleureuse, qui fait tant vibrer mon cœur, chassant les incertitudes et les sentiments qui me parviennent et qui ne m’appartiennent pas.

Je dois rester concentrée, et ne pas perdre de vue celui que je cherche, celui qui m’a menée jusque-là.


- Où sommes-nous ?


La voix de mon confrère du Haut-Conseil m’aide à revenir au temps présent et à notre préoccupation présente. Elle sonne bizarrement, comme une sorte d’écho alors que nous sommes côte à côte.  


– Excellente question, à laquelle je n’ai malheureusement pas d’excellente réponse. Je pensais à une Illusion dans un premier temps, mais je ne suis pas sûre. Ça dépasse mes connaissances, on est en terrain inconnu pour moi. Ça ne te dit rien non plus, à toi ?


Ma propre voix porte aussi en écho, ce qui m’intrigue assez. Je ne parviens pas à définir les lois qui régissent cet espace et cette… temporalité ? J’en viens même à douter de ces principes essentiels. La matière elle-même a l’air d’être bousculée, si j’en crois la façon dont se tord et se détord la bâtisse que nous voyons à l’horizon. Il n’est pas logique que cette plateforme improvisée parvienne à flotter de la sorte, de ce que j’en sais. Si même le Maître des Archives donne sa langue au chat, on n’est pas rendus et ça commence à vraiment me préoccuper. Je n’ai pas l’impression de pouvoir contacter qui que ce soit, même avec l’Appel de Force, pas pour le moment en tout cas. Je perçois toujours les présences, et les Liens de Force qui se sont tissés avec mes proches, mais ils paraissent tous très lointains. En était-il de même de leur côté, où n’était-ce qu’une impression faussée de mon côté ? Je ne saurais le dire.


*Qu'en penses-tu ? Je commence à sérieusement douter du bien fondé de ce lieu… Est-ce de la Magie Sith d'après toi ?*


Je n’arrive pas à faire sens, et de fait je suis méfiante. Pas besoin d’armes ici, tout était scellé ? J’ai peine à le croire, cela va à l’encontre de mes convictions et de tout ce que l’on m’a appris. Pour le moment, je ne vois pas d’adversaire à trancher, c’est vrai, mais qui sait ce que l’on nous réserve ? Où sommes-nous ? Quand sommes-nous ? Que faisons-nous ici ? Pourquoi sommes-nous ici ? Qui sommes-nous, qui cherchons-nous ? Que cherchons-nous ? Comment sommes-nous arrivés ici, comment pouvons-nous en sortir ? Je peux répondre à une partie de ces questions essentielles, mais clairement pas à toutes. Je ne sais pas où nous sommes, et je questionnerai presque la temporalité. Je sais qui je suis, je sais qu’il est, je sais ce que je cherche et j’ai une vague idée de ce qu’il cherche lui. Nous sommes arrivés ici par les tréfonds d’un Temple Sith sur Drongar, planète du Consortium. Je ne sais pas – encore – comment l’on se tire d’ici, mais je vais chercher. Je reprends calmement par la télépathie, puisque mes lèvres refusent de se mouvoir et que cela semble fonctionner avec lui.


*Concentrons-nous sur ce que nous savons, ce sera un bon point de départ. Il ne manquerait plus qu’en plus de nos repères, on perde trace de qui on est, de ce qu’on fout là et de ceux qui nous ont amenés jusque-là. Dans les moments de doute, mieux vaut revenir à l’essentiel. Ça te donne une base solide pour affronter ce que tu ne comprends pas sans perdre la boule. Je ne sais pas pour la Magie Sith. Je ne suis pas experte et je n’ai pas l’impression de percevoir des arts obscurs, mais je sais que des sens peuvent être faussés par des illusionnistes de talent. Surtout qu’il n’y a nul besoin d’être versé dans le côté obscur pour nous être hostile, la Force ne se limite pas à nos conceptions limitées voire manichéennes de ses arts. Mais ça, tu le sais autant voire mieux que moi. *


Jaylen m’avait invitée à la prudence par le passé, à bien réfléchir avant d’être sûre de la pertinence d’une information, de ce que je perçois et de ce que je ressens. Je n’arrive pas à savoir si la présence étrange qui nous attire nous est hostile ou non. Le Maître des Ombres aurait peut-être été mieux versé que nous, puisque Dante semblait pour une rare fois ne pas avoir de réponse. Ou même l’un de nos archivistes au Temple Vert. Ça me tue de l’admettre, mais la question est hors de mon périmètre.

Un juron corellien m’échappe dans mes pensées alors qu’un éclat aussi soudain qu’intense nous aveugle. Je ne suis pas rassurée en distinguant les alentours profondément modifiés et altérés, réduits à l’état d’une blancheur infinie et immaculée. Force, si ce n’est pas une illusion je ne sais pas ce que c’est et ça ne me rassure pas des masses. Et par Corell, qu’est-ce que cette apparition face à nous ?


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Être


- Je suis l'Être. Ni homme, ni femme, je suis Lumière sans Obscurité.


Je ne sais pas ce à quoi j’ai affaire, c’est officiel. Cette entité ne ressemble à rien de ce que j’ai pu voir dans les hololivres et les Holocrons que j’ai pu consulter jusqu’à date. On ne m’en a jamais parlé, et je n’ai clairement pas assez d’imagination pour que mon esprit puisse concevoir ce genre de truc. J’ai bien pensé quelques instants à un Céleste, ces créatures mythiques qui, dit-on, ont fondé les Cinq Frères de Corell et laissé de bien maigres vestiges que nos esprits ne peuvent pas comprendre. Mais non, ça ne colle pas avec le peu que j’en sache, et quand bien même, que foutrait-il ici ? Ça n’a pas de sens. Peut-être était-ce, plus qu’une entité, une créature, mais plutôt un concept ? « L’Être » … cela ne voulait à la fois rien dire et beaucoup dire. Il aurait pu être androgyne, mais ses propos me laissent plutôt à penser qu’il est asexué. « Lumière sans Obscurité » … bizarre, pour moi, ça n’existe pas. Il n’y a jamais de lumière sans obscurité, et d’obscurité sans lumière, il s’agit d’un primordial équilibre de la nature. Sans même implanter notre manichéisme de mortels, ce sont des concepts siamois, jumeaux. Dans le doute, partons sur une entité inconnue, puisque toutes nos pistes actuelles ont été explorées. Je ne sais pas ce que c’est. Je ne comprends pas la logique qui régit ces lieux et les caractéristiques de cet « Être », cette apparition aux milles visages mais sans visage, s’exprimant à travers des masques. Je remarque bien la présence de la sphère noire et dorée dans l’une de ses mains, mais avant que je ne puisse m’interroger sur sa nature, l’entité me pointe du doigt de sa main libre et prononce.


- Être.


Cela ne m’éclaire pas davantage, mais elle n’a pas l’air de vouloir réellement se mouvoir pour l’heure. C’est un peu impoli de pointer du doigt quelqu’un, mais je suppose que le savoir-vivre n’est pas un terme présent dans le vocabulaire des entités étranges. Alors que je réfléchis sur ce qu’elle peut bien me vouloir, je l’entends avec distance, par l’un de ses masques, interpeller mon estimé collègue.


- Sagesse.


J’avoue que c’est un peu frustrant pour moi de ne rien y comprendre, mais je fais un effort et ne laisse pas la frustration prendre le pas sur moi. Je suis un Maître Jedi Vert maintenant, je dois faire preuve d’un semblant de maturité et de sagacité derrière mes nombreux grains de folie.


– C’est assez impoli de pointer quelqu’un du doigt, mais soit. Comme tu t’es présenté, je vais en faire de même. Je suis Allana Fern, corellienne de mon état. Qu’entends-tu par « Être » ? Au-delà du « j’existe, donc je suis », j’entends. Parles-tu de ce que je suis, un être mortel qui existe en cet instant présent ? Ou évoques-tu plutôt ce qui m’amène ici, à savoir l’être que je cherche ?


Sur ces quelques questions, j’attends en silence. Ma posture n’est pas encore hostile et je n’ai pas encore posé une main sur mon sabre-laser ou concentré la Force autour de moi, mais je suis attentive. Je guette la réaction et la réponse de l’entité pour décider de ce que je vais faire. Puisqu’on a l’air d’être dans une impasse pour le moment, pourquoi ne pas tenter d’en savoir un petit peu plus ?
Dante Garvan
Dante Garvan
Grand Maître Jedi
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Sam 23 Sep - 20:25
Je ne pouvais que percevoir les fluctuations dans la Force, les discussions qui se faisaient loin de moi, de mon esprit, et de ma compréhension. L'Être car tel était le nom par lequel il (elle ?) s'était présenté, ne semblait nullement avoir d'existence propre, comme une enveloppe charnelle créée de toute pièces par une volonté qui n'était pas la sienne. Etrangement, je pouvais comprendre son existence, ce qu'elle pouvait ressentir, voir même comment elle semblait exister dans ce semblant de monde que moi-même je percevais à peine à comprendre. Dans cet univers où tout me paraissait aller à l'encontre ses logiques de la galaxie, bien au-delà de mon savoir, je ne pu me restreindre à rester ainsi, devant attendre qu'une chose se passe, ou pire encore, qu'une catastrophe puisse arriver. Non sans prendre en compte un possible défaitisme de ma part, chose rare s'il en est, je considérais cette rencontre comme… Convenue par quelque chose qui nous dépassait. L'Être, tout en continuant de parler à Allana, se tourna vers moi, son visage, ou ce qui semblait l'être vibrait, tremblait si vite que je cru que ce dernier pouvait disparaître à tout moment. Le regard vide me contemplait. Etait-ce un sourire que je vis se dessiner sur cet étrange représentation d'un visage émacié par le temps et l'existence ? Quelque part, je considérais l'Être à la manière d'une représentation tangible de la Force pure et vivante. Telle que, moi-même, je l'aurais imaginée dans mes songes.

- Blanc.

Le sol se recouvrit de roses à l'éclat merveilleusement éclatant. Tel un parterre de neige qui remontait jusqu'à mes pieds. Je ne pouvais prononcer le moindre mot, ma voix, coincée dans ma gorge, ne pouvait que s'égarer dans d'étranges borborygmes insipides. Sans aucunes craintes, sans peurs, sans la moindre pointe d'inquiétude, je me contentais d'observer le spectacle. Il me rappelait les plaines enneigées de Coyn, ainsi que les lointaines contrées de Hoth. L'Être continuait de me regarder, calmement, si tant est qu'il (elle ?) en soit capable. Mon esprit divagua ainsi pendant un court instant. Je vis de nombreuses choses, Elle, entre autre, le Temple Jedi, une Sith – dont j'ignorais l'existence au vu de son visage dissimulé –, de nombreux Jedi et surtout… Une femme aux cheveux d'ange, les yeux fermés qui descendait du ciel, comme si la Force lui avait offert des ailes. Les ailes de la connaissance ? Ou bien peut-être n'était-ce finalement qu'une interprétation de mon subconscient ? Je ne pouvais le dire… Mes yeux se fermèrent. Contemplant une nouvelle fois la Force à travers ce qui m'entourait, je commençais à entendre les paroles, les échanges, et une voix me traversa, tel un cri de joie… Je souris.

- Être existant en nous. Être pur. Être disparu. Être impie. Tout n'est que l'Être.

Ses paroles me firent trembler, non pas de peur, mais plutôt par leur portée. Si ce qu'elle venait de dire était vrai. Ce qui se tenait devant nous n'était rien de tout ce que nous aurions pu connaître, ou même comprendre de notre vivant. Il y avait autre chose derrière l'Être, une chose qui percevait le monde avec des yeux auxquels nous ne pouvions nous confronter. Ce regard voyait à travers la Force, à travers le monde, à travers nous. Je m'approchais d'Allana, et, comme à mon habitude je souriais. Un sourire franc, amical, presque amusé.

- La violence n'est d'aucunes manières une solution pour l'Être. (Je me tournais vers l'Être, toujours aussi calme.) Nous sommes notre propre recherche de l'Être. Nous sommes l'Être. Est-ce cela ?

Pour quelqu'un n'ayant guère eu le nez dans les holocrons depuis des décennies, cette phrase ne pouvait avoir qu'un sens incompréhensible. Mais je savais qu'Allana comprendrait sans problèmes où je voulais en venir. Nous n'étions pas ici pour trouver ce que nous cherchions, mais pour nous trouver nous-même. Il me fallu du temps pour percevoir les mots par delà l'existence même de l'Être. Pour ainsi dire, je ne comprenais pas encore tout. La Sagesse, l'Être, tout cela me paraissait si… Abstrait que je me perdais moi-même dans ce qui aurait pu être une question sans réelle réponse autre que celle que l'on voulait lui donner. Peut-être même aurions-nous pu comprendre ses mots en lui donnant comme réponse le nombre 42… Peut-être pas. L'Être nous regardait, les fleurs sur le sol s'étendaient tout autour de nous, tandis que je perçu des branches s'étendrent sous nos pieds. Si ce monde fantasmé et fantasmagorique existait vraiment, pourquoi devrions-nous partir ? Nous étions si bien ici… Je m'allongeais alors sur le sol… Apaisé…

Je me sentais partir, loin de mon esprit, de mon corps… Quelque chose n'allait pas… Une présence semblait vouloir se nourrir de mon… Être ? Mon sabre s'alluma sans même que je ne m'en rende compte, et je me mis à trancher les branches qui s'enroulaient autour de moi… Me relevant d'un bond, je ne sus ce qu'Allana venait de vivre ; mon esprit encore embrouillé par une toxine que j'eu du mal à extraire à l'aide de la Guérison de Force m'avait passablement assommé. Cet Être n'était pas la Lumière sans Obscurité, elle était l'Obscurité la plus pur… Les Sith étaient doués, c'est un fait… Mais cette… Chose venait d'ailleurs. De bien plus loin dans le temps. Comme quoi, même les Holocrons ont leurs limites en termes de connaissances.


- Je crains de ne pouvoir savoir comment agir face à ça… Si tu as une idée…

L'Être se mit à changer, à muter presque, il me rappelait une très vielle histoire contée par ma mère étant enfant, narrant les exploits d'un voyageur galactique qui tomba sur une créature dont la voix hypnotisait les voyageurs, et, ainsi fait, elle les dévoraient… Mais tout cela n'était qu'un conte n'est-ce pas ? Serrant les dents, ainsi que le manche de mon sabre, je commençais à me demander où nous étions tombés… Pour une fois, mes connaissances ne me serais d'aucune aide. Je comptais réellement sur Allana, elle qui était connue pour être une des meilleurs bretteur de l'Ordre, avait toute ma confiance.


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Allana Fern
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Lun 9 Oct - 13:02

[Drongar] Le souvenir fait d'améthyste et d'argent [PV Allana Fern] Banrpa10

L’Être, la chose, l’entité, ce je-ne-sais-quoi, ne daigne pas répondre clairement à ma question. Cela ne me plaît pas des masses, pour être franche et naturellement, cela n’apaise en rien ma prudence. Cela attise, bien au contraire, les braises et la cendre de ma méfiance et, disons-le, de ma défiance innée. Je suis quelqu’un de profondément logique derrière mes apparences de chaos. Je suis un chaos organisé, une tornade difficile à contenir mais, derrière sa tourmente, je suis l’œil du cyclone. Mon esprit doit rester ce centre inébranlable dans la confusion qui nous entoure, cet insaisissable. Je dois le reconnaître, cet espace qui se muait sans cesse ne m’inspirait pas confiance. Je ne confierais pas ma vie à ce qui ressemble, de plus en plus dans mon esprit, à une aberration qui ne devrait pas être.


- Être existant en nous. Être pur. Être disparu. Être impie. Tout n'est que l'Être.


Mes sourcils se froncent et ma main se referme sur la poignée de mon sabre-laser double-lame. Je ne suis pas quelqu’un de philosophique, je ne suis pas une penseuse. Je n’en ai pas le caractère, ni l’inclination. Je suis un limier, je suis une agissante, je suis une coordinatrice, je suis une protectrice. Je ne laisserai rien, ni personne, me dicter ce que je dois être, ni affirmer tyranniquement ce qu’il doit être pour moi. Je n’aime pas du tout cette abstraction absolue qui se dégage de ses réponses et de son environnement. Ce n’est pas le sentiment de paix que j’avais ressenti dans la Grotte aux Cristaux de Corellia, les nombreuses fois où je m’y suis rendue pour forger un sabre-laser, remplacer celui que j’avais brisé. Je ne sais pas ce que c’est, mais je sais ce que ce n’est pas. Ce que cela ne peut être.


–Je ne comprends pas ce que tu racontes. C’est beaucoup trop abstrait. Rien ne peut représenter la totalité, ce serait occulter ses nuances. Même la Force, même Corell ne sont pas l’être. Il y a toujours du non-être. Tout comme pour toute lumière, il y a une part d’obscurité et pour toute obscurité, il y a une part de lumière. Rien n’est absolu. Je te le redemande. Qu’es-tu ?  


Je vais paraître irrespectueuse, irrévérencieuse, insolente… mais je m’en moque. Peut-être est-ce mon vécu, peut-être est-ce mon expérience, peut-être est-ce mon rôle. Je ne m’incline que face à la Force et face à Corell, je ne suis que les préceptes de la Force Vivante, et je me reconnais peu dans ceux de la Force Unificatrice. Ses propos ne trouvent ainsi guère d’échos dans mon cœur, et dans mon esprit. Je ne suis pas venue ici pour perdre mon temps. Je ne crois pas en ces visions trop belles pour être vraies. Je ne veux pas y croire. Je suis un électron libre de nature, je refuse de me plier de ma sorte. Je me tourne vers Dante pour trouver des réponses, en tout cas là où je ressens sa présence éclatante dans la Force, mais ce dernier semble… transporté, par un sens qui semble m’échapper tout à fait. La malédiction du sachant, et la bénédiction de l’ignorante, peut-être ? Je ne saurais bien l’affirmer.


- La violence n'est d'aucunes manières une solution pour l'Être. Nous sommes notre propre recherche de l'Être. Nous sommes l'Être. Est-ce cela ?


Force que j’ai envie de le secouer sur le moment, et je ne dissimule clairement pas ma grande méfiance et un brin d’insoumission de ma part. Peut-être qu’il n’a pas tort, mais la soumission n’est pas non plus la solution, pas plus que l’admiration béate face à ce qui est, ni plus ni moins, qu’une énigme. Une énigme a toujours une solution et une clarification. Elle a toujours une origine, une raison d’être.


– Je ne suis pas l’Être. Je suis qui je suis, et je ne laisserai personne me dicter ce que je dois être. Rappelles-toi, Dante. « Le cristal est le cœur de la lame. Le cœur est le cristal du Jedi. Le Jedi est le cristal de la Force. La Force est la lame du cœur. Tous sont entremêlés : le cristal, la lame, le Jedi. Nous sommes un ». Nous ne sommes pas l’Être. L’Être n’est pas la Force, pas plus que Corell. Une lumière qui se prétend être dépourvue d'obscurité n’est pas la vraie lumière. C’est un éclat mensonger.


Après, qui suis-je pour contredire notre Maître des Archivistes, moi qui ait tant fui la connaissance et les Archives dans ma jeunesse ? Je suis une guerrière, justement. Je n’ai pas la connaissance, j’ai l’instinct. Je n’ai pas de vision sur le grand ensemble, j’ai une vue très précise de l’instant présent. Je porte plus de poids dans le Bon Sens que dans la foi, mais je n’ai ni la vérité absolue, ni l’absolu savoir. Je suis arrogante, je suis fière, je suis impétueuse, je suis téméraire, je suis patriotique, je suis excentrique, je suis rancunière, je suis indisciplinée, je suis imprévisible. Je ne suis pas une lumière sans ombre, je ne suis qu’une pénombre. Je ne sais pas si Dante m’a entendue, mais il trouvera sa réponse de lui-même. Moi, j’ai trouvé la mienne, et j’en assumerai les conséquences, jusque devant Corell. Pourquoi suis-je venue ici ? Certainement pas pour recevoir un cours de philosophie et d’abstraction. Je suis venue pour chercher une ombre de mon passé, pour traquer cet simple être et le secourir, quelle que soit la forme que revêtira cette salvation, pour mettre fin à la tourmente qui le dévore.

Je ferme les yeux, refusant d’observer ces paysages idylliques qui ne m’inspirent pas confiance. S’il s’agit d’illusions, je ne peux pas faire confiance à mes sens physiques, à mes perceptions d’être vivant. Je dois me fier à une abstraction, mais qui a un réel ancrage dans le réel, qui a des preuves de son existence, dont l’essence a été scientifiquement, rationnellement prouvée. Je me fierai donc à la Force. Dans le doute, fies-toi à ton instinct et à la Force, me disait souvent ce bon vieux Jaylen. Je me plonge alors dans la Détection de Force, afin de mieux ressentir mon environnement et ce qui nous entoure. Je me drape dans le voile familier de la Force, ce tissu à la fois clair-obscur dans lequel je m’identifie. Une inspiration plus tard, j’étends mes perceptions en les laissant glisser sur les fils de la toile du Réseau de Vie, cherchant à ressentir, bien qu’à forte distance, les liens tissés entre les présences qui me sont les plus familières, les plus proches, les plus aimées, et celles qui me sont les plus hostiles. Je me reconnecte à leurs présences, comme un compas pour tenter de naviguer dans ces claires brumes. Je ne sais pas si cela va fonctionner, mais cela me rassure, me ramène sur un terrain plus connu, l’un des rares bons points de ma foutue malédiction qu’est l’Empathie de Force. Rassurée, je quitte ces perceptions pour réaffirmer mon aura dans la Force, réaffirmer mon identité face à ce non-sens. J’affirme haut-et-fort, éhontée, bravache, mon individualité face à cette entité qui veut nous intégrer. Cet ancrage réaffirmé, je me laisse ensuite glisser dans le côté clair de la Force, le manipulant aussi bien que je le puisse avec mon profil affirmé de bretteuse, pour laisser la Chaleur de Force me draper. Je ne suis pas une érudite. Je ne suis pas une philosophe. Je suis une soldate, je suis une sentinelle. Je suis l’une des protecteurs des peuples Corelliens. Je reviendrai auprès des miens. Je refuse son dictat. Cela me demande beaucoup de concentration et d’énergie, mais je tente d’étendre la portée de ma Chaleur de Force pour qu’elle puisse atteindre, ou au moins effleurer, mon éminent et sagace collègue. Il doit revenir à la raison. Il doit être notre puit de savoir, de raison et de sagacité, face à ma témérité.


- Je crains de ne pouvoir savoir comment agir face à ça… Si tu as une idée…


Bien ce que je craignais, c’est une abomination, une entité qui n’a pas de raison d’être et qui ne devrait pas exister. C’est une incohérence, et je crains de plus en plus fortement qu’il s’agisse d’une création proche d’une illusion de très haut niveau. Les ombres essayaient de nous duper et de nous capturer. J’ai déjà activé mes deux lames laser de couleur dorée et fauche toute branche qui ose s’approcher.


– Je ne sais pas, mais on va en créer. Tu as raison sur le fait que la violence n’est pas une réponse face à cette chose, pas seule. Il va falloir qu’on soit deux pour cette danse. Je peux l’atteindre, si cette chose est physique, mais il va falloir que tu nous protège de ses illusions et tente de la meurtrir, ou de trouver un point faible via la Force. Je peux aussi aider sur le plan de la Force, même si je suis bien moins adepte que toi. Je compte sur toi. « Le cristal est le cœur de la lame. Le cœur est le cristal du Jedi. Le Jedi est le cristal de la Force. La Force est la lame du cœur. Tous sont entremêlés : le cristal, la lame, le Jedi. Nous sommes un ! »  


Puisant dans ce vieux mantra, que l’on utilise d’ordinaire dans les grottes de cristaux pour maintenir un état de méditation éveillée, je me précipite vers notre cible, sabre-laser au poing. Je me focalise uniquement sur cette chose et les obstacles qu’elle veut nous imposer, laissant l’Esprit de Bataille me gagner, couplé à la Protection de Force. Je serais la cible et le bouclier de Dante, le temps que nous puissions concocter la clé qui nous permettra de nous tirer hors de ce lisier et poursuivre notre traque. Je vais gagner du temps, j’espère que je lui en donnerai assez pour parvenir à nos propres fins.
Dante Garvan
Dante Garvan
Grand Maître Jedi
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Jeu 30 Nov - 19:26
Fermer les yeux. Respirer lentement. Observer le monde en dehors de nos cinq sens. Laisser l'instinct prendre le dessus sur la conscience et les ressentis corporels. Tout n'est qu'illusion, le monde entier n'est qu'une infime parcelle d'une chose bien plus grande. La Vie. La Force, tout n'est en fait qu'un amas de cellules qui ne sont en rien d'une existence réelle. Nous donnons aux choses une forme, notre esprit ne désire que comprendre ce qui nous entoure. Rationaliser les choses. Mon pouls se fait plus lent, et j'entends les paroles d'Allana résonner dans mes oreilles. Elle combat, elle défend ce qui lui est le plus cher dans ce monde. Bien plus que ce que tout Jedi pourrait espérer avoir un jour. La Maître de Corellia n'est en rien stupide, bien au contraire, elle sait, elle a compris là où d'autres ont échoués. L'être qui nous fait face, est-il réel ou non ? Peut-être. Nous l'ignorons. Mon arme a quitté son fourreau, lentement, elle s'abat sur les branches qui tentent de venir à moi, tranchant juste qu'à leur existence. Toutefois, rien ne semble dépasser la logique, ni même l'existence de la créature qui semble se muer de plus en plus. Quel est son désir ? Que veut-elle ? Attend-elle quelque chose de nous ? Je sens que la lame de mon katana tranche le vide, pourtant, l'odeur du sang monte jusqu'à mes sens. Je ne dois pas être troublé par ces impressions. Je perçois alors le monde à travers la Force. La Force est vivante, elle existe. Je me dois de l'écouter, de puiser en elle, de lui faire confiance comme tous les Jedi avant moi, et tels que le feront ceux qui me survivront. Ma main libre se lève devant moi, je tente de percevoir quelque chose, une once de pensée, un soupir, peut-être même juste un souffle qui ferait que je pourrais percevoir bien plus loin que ce qui est devant nous. Ces formes se distinguent des autres. Elles vont et viennent, nous quittent et reviennent. Inlassablement.

Puis ce sont des couleurs qui flottent autour de ma main, je sens que l'on tente de me briser de l'intérieur. Je souffre. Ou tout du moins, mes sens en semi éveil me le font croire. Allana est proche, elle me protège, je cherche, creusant dans l'esprit obscur et torturé d'un monde qui ne souhaite que s'écrouler. Puis c'est une lueur. Une petite sphère de lumière verte qui s'allume devant moi. Elle flotte, brillante de sa si belle teinte émeraude, une chaleur agréable me recouvre, je n'ai pas de mot pour décrire ce que je ressens. Elle semble prendre une forme… Souriant, comprenant ce qu'il en est… Une fois de plus, mon arme tranche dans le vide, tel un aveugle dardant une canne devant lui, prenant le temps de savoir si un obstacle se trouve devant ses pas. L'un après l'autre, mes pas me guident. Mes yeux sont clos, et je ne saurais dire si j'avance ou non. Pour le profane, je ne serais qu'un fou qui tente désespérément de trouver un chemin dans une pièce entièrement fermée. Seulement, le monde qui nous entoure n'est rien. Ni illusion, ni existence tangible, il n'est que le fruit d'une croyance millénaire. Un songe, un souvenir. Suivre la lumière, voilà la seule chose que mon instinct me dit de faire. Et, comme un enfant tenant la main de ses parents, entre eux, souriant, riant aux éclats, j'avance. Réconforté par ce qui se trouve devant moi.


- Est-ce ainsi que tu perçois le monde ?

Nul réponse ne me parvint, juste un étrange bruissement, tel un corps se mouvant dans l'eau. Une respiration se fait entendre. Un battement de cœur… Lointain. Trancher l'espace et le temps, trancher jusqu'à percevoir le monde qui nous entoure comme le seule moyen de comprendre ce qui n'est pas visible à nos yeux. Voilà donc d'où provient ce savoir Coynite… La Force me guide, je sens qu'un fil me tire vers l'avant, le Réseau de Vie. Le lien qui uni tout être dans ce monde, qui perçoit les choses à travers l'espace. Bien lointain esprit qui divague dans des songes qui ne sont plus les siens depuis bien longtemps… Les battements se font plus proches, plus fort. Puis mon esprit voit. Qu'elle est cette chose sombre et difforme qui se trouve devant moi ? Serait-ce la solution à toute chose ? La réponse que toutes les connaissances de l'univers souhaitent connaître ? Non. Je ne dois pas réfléchir à cela, je me dois juste me concentrer et trancher. Tout n'est qu'une illusion me disait Allana… Si toute chose possède un début, elle possède aussi, et surtout, une fin… A travers la Force, je m'adresse à Allana, nous devons agir ensemble… Au même moment…

- Tranche la tête… Ne réfléchit pas. Fais-le.

La masse noire tremble, se trouve traversée de spasmes. Je peux ressentir la douleur. Mon arme s'enfonce. Une résistance s'offre à moi. Il me faut rester calme. Juste trancher. Offrir à ce début une fin. Simplement un départ digne d'elle. D'un coup, mon katana remonte et ouvre la masse en deux, la déchirant dans un bruit sinistre, mélange de liquide s'éclatant au sol et de peau s'arrachant à vif. Puis le monde qui nous entoure s'estompe. Disparaissant petit à petit. Mes yeux, toujours clos, attendent que la lumière réapparaisse. Quelque chose ou quelqu'un, un bruit, une voix lointaine. Je ne saurais dire si elle vient d'en face, ou de partout à la fois. Mais je ne peux me résigner à faire autrement qu'à lui répondre. Elle nous remercie, nous offrant un salut que nous ne pouvions imaginer autrement. Souffrance. Tristesse. Agonie. Tout s'entremêle. Puis se fige. S'arrête. J'ouvre les yeux.

- Adieu.

Je me tiens ainsi là, au milieu d'une immense pièce entièrement vide. Dont les murs me paraissent sales, abandonnés par des milliers d'années sans avoir vu la moindre lumière. Puis des chaînes sur le sol, des fers immenses. Je patauge dans un flot de liquide grisâtre, collant. Du sang impur ? La présence d'Allana est là, tout à côté de moi, la lueur de ses sabres éclairent alors son visage, elle semble… Usée. Et si toute cette histoire n'était qu'un rêve ? Que la Force elle-même n'est qu'un songe dans lequel nous sommes tous plongés ? La lame de mon arme laisse s'écouler un peu de liquide sur le sol, les gouttes qui en tombent crépitent alors, brisant le silence à peine dérangé par nos respirations respectives. Je me baisse, et, proprement, faisant bien attention de ne pas toucher directement le liquide, j'en récupère un peu dans une des fioles toujours attachées à ma ceinture. Relevé, je m'approche d'Allana. Sourire aux lèvres, calme olympien dans mon esprit. Je m'arrête devant elle, et, presque amusé, je lui adresse quelques mots.

- Tous sont entremêlés : le cristal, la lame, le Jedi. Nous sommes un ! Ce sont bien tes mots n'est-ce pas ? (Je fis une pause.) L'épée et la Force sont deux formes distinctes de notre Ordre. Pourtant, l'un n'est rien sans l'autre…

Faisant face à la pièce immense et désormais vide, considérant que ni l'un ni l'autre n'aurions à parler de ce qu'il venait de se passer à l'avenir, je me contentais de prendre ce qui nous était apparu comme existant. Tout ne pouvait avoir d'explications scientifiques. Le savoir est une chose qui, parfois, n'a pas encore besoin de réponse. Etait-ce peut-être une créature invoquée par un puissant Mage Sith, ou quelque chose provenant d'un monde inconnu ou oublié… Moi-même je ne pouvais donner de réponse valable à ce qui nous était arrivés. Rangeant mon arme dans son fourreau, je croisais les bras sur mon torse. Nous devrions sortir d'ici. Elle était attendue, quand à moi… J'avais aussi à faire. Cette mission, cette histoire nous avait amenée jusqu'ici, nous avions voulu suivre une piste, celle d'une personne que l'on espérait revoir… Pour nous venger, pour avoir des explications, ou pour une raison que nous préférions ne pas connaître… Néanmoins, ces questionnements resteraient ainsi, fermés de toute réponse définitive. Mis à part cette créature, rien ni personne ne semblait être ici. Ou tout du moins, elle ne l'était pas. Mon cerveau me fit comprendre un point, ou plutôt, il s'agissait de l'explication la plus probable qui soit : cette créature, si tant est que son existence soit réelle, nous avait appelé afin de lui offrir le salut… Nous, Jedi, avions fait ce pour quoi nous avions offert nos vies : protéger la Paix dans la Galaxie. Qu'importe ce que les Sith auraient pu faire de ce que nous venions de vaincre, elle n'était plus une menace…

- J'ai un thé d'une très grande finesse au Temple, si le cœur t'en dis, tu es la bienvenue.


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Allana Fern
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Maître des Jedi Verts
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Lun 4 Déc - 12:03

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Il faut que je tienne bon. Plutôt qu’une épée, je dois me faire bouclier. Plutôt qu’assaillante, je dois être une défenseuse. Je serai le rempart entre Dante et ces branches surnaturelles qui nous assaillent, dans ce monde étrange que je ne saurais comprendre, sinon qu’il est tissé par des illusions. Mes lames viridianes crépitent et dansent autour de ma petite silhouette, tels des feux-follets chatoyants qui valsaient dans l’air du soir. Je dois lui laisser le temps de se ressaisir, je dois lui laisser le temps de comprendre. Cela dépasse mes compétences, donc je dois lui déléguer l’élucidation de ce mystère. On peut dire, en quelque sorte, qu’ici je suis les bras qui agissent en réaction aux conseils d’une tête.

« Quand tu ne peux plus te fier à tes sens, remets-en toi à ton bon sens et à la Force »

Dalek m’avait dit quelque chose dans ce sens-là, d’autant plus que j’étais – et je suis encore – très sensible aux Illusions de Force, notoirement à cause des liens de Force profonds qui me lient avec mes proches. J’y travaille, bien entendu, et je tente de m’appuyer sur la rationalité pour m’y opposer, en suivant l’exemple de Jaylen et, bien que je ne l’admettrai jamais à voix haute, de mon père. Même si je parle très peu de lui de nos jours, cela ne veut pas dire que j’ai oublié les jours lointains que nous avons partagés ensemble, tels les fragments d’un miroir brisé qui glisseraient sur les flots du temps. Je garde précieusement ces souvenirs, qu’ils puissent scintiller de tout leur éclat, ou qu’ils puissent encore m’écorcher les doigts quand j’essaye de les saisir. Guidée par les sens et l’instinct de la Force, implacable, j’abats toute branche qui voudrait s’approcher trop près de mon collègue ou de moi. J’ignore les tiraillements et les élancements que je ressens quand ma garde est mise à mal par les engeances, mais aucune ne passe mon bouclier. Je donnerai à Dante le temps dont il aura besoin.

Là où mes sabre-laser cherchent à meurtrir ce qui est corporel, le katana de Dante cible le spirituel.

Je ne juge pas ses actions, les miennes ne doivent pas briller non plus, et ma concentration est trop sollicitée par la Force pour le moment. Je dois lui confier mes arrières, comme il me confie les siens. Nos cultures sont différentes, nos Ordres sont sensiblement différents – je suis une Jedi Vert, il est un Jedi – nos valeurs et nos traditions diffèrent aussi, tout comme nos forces et nos failles. Á l’instar de chaque membre du Haut-Conseil et du Conseil Vert, nous cherchons à nous complémenter pour l’intérêt de ceux et de celles que nous voulons protéger et guider. Nous n’y parvenons pas toujours, il y aura toujours des moments de tensions et d’incompréhensions, nous sommes mortels et faillibles. Mais nous sommes perfectibles. Nous sommes vivants, nous pouvons être nous-mêmes. En cet instant, nous sommes tels deux aveugles liés par une corde intangible et nous devons frayer un chemin. Nous devons danser dans le noir, portés par les courants de la Force, tels un vent arrière et un vent contraire.


- Est-ce ainsi que tu perçois le monde ?

Je ne pense pas que la question me soit adressée, aussi je ne réponds pas et reste concentrée sur ma tâche. Cela me donne néanmoins un embrun d’espoir : notre ami aurait-il réussi à comprendre, même partiellement, ce à quoi nous avons affaire ? Nous confrontons-nous à un semblant de conscience ? Je ne saurais le dire. Je ne suis pas assez érudite et portée sur ces questions, je n’en ai pas la patience. Je reste concentrée sur le Réseau de Vie et sur la défense, cherchant à gagner du temps le temps que je parvienne à ressentir où se trouve ce qui nous fait face. Nonobstant la fatigue qui commence à poindre, je commence à m’habituer au rythme et aux variations d’attaque de notre opposant et forte de cette connaissance, je m’y adapte et lui oppose la sérénité tranquille de la Forme III, du Soresu, nous drapant d’une solide défense avec mon sabre-laser double-lame. Cela me permet d’affiner encore mes perceptions dans la Force, et enfin, enfin ! Je commence à distinguer vaguement les traits confus de la chose qui nous assaille, sombre et difforme, perdue dans la nuée obscure. Telle une sirène des temps passés, son chant continue et menace de nous charmer une fois de plus, mais nous résistons encore. Nous devons juste nous concentrer et trancher ce qui se trouve derrière ces draperies d’illusions. Nous devons nous coordonner pour lui porter un coup décisif et concerté, alors que la fatigue se fait sentir.


- Tranche la tête… Ne réfléchis pas. Fais-le.


Voilà le signal que j’attendais, depuis tout ce temps. Je ne me fais donc pas prier et sans perdre de temps à lui formuler une réponse, mon corps bondit avant que mon esprit ne réfléchisse. J’étais comme la corde tendue d’un arc, bandée, qui était prête à laisser filer sa flèche, droit vers sa cible. Ma mes mains sont fermement maintenues sur mon sabre-laser aux lames jumelles d’un vert chaleureux, mon bras n’hésite pas un seul instant. Je fais ce que je sais mieux faire : je cible, j’agis, et je frappe. Sans l’ombre d’une hésitation, mes lames-laser s’abattent implacablement sur l’entité que je distingue juste assez pour la cibler à travers de la Force, la Poursuite de Force m’aidant bien à cet égard. Elles viennent mordre ce qui lui sert de col, pourfendent sa corporalité, avant de lui trancher net la tête. Là-dessus, la part plus obscure de mon être et moi-même nous accordons parfaitement : nous n’avons aucune hésitation à avoir face à une menace qui veut notre peau. Nous n’avons aucune hésitation.


- Adieu.


Je ne m’émeus pas du son du liquide s’échappant de la chair meurtrie, de l’odeur de la chair brûlée et du son diffus de la chair qui sombre. Ces perceptions, j’y ai déjà fait face sur le champ de bataille, elles m’accompagnent en particulier depuis Lord_Over et lors de mes cinq ans auprès d’un culte Sith. Elles ne m’émeuvent plus, quand elles ne concernent pas l’un de mes proches. J’ouvre les yeux, je laisse mon contrôle sur la Force se dissiper, ne gardant qu’une certaine vigilance sur nos alentours proches. Le monde lumineux, étrange, où nous nous trouvions s’était dissipé. Un écho de voix nous parvient, avec peine et distance, nous remerciant d’avoir mis fin à son calvaire, à sa souffrance sans fin. Souffrance, tristesse, agonie… que ces sentiments me sont péniblement familiers, bien hélas connus. Avec la froideur de l’acier, mes yeux bleus-gris observent l’immense pièce vide dans laquelle nous nous trouvons, dépourvue de la moindre once de lumière et sentant très fort le renfermé. Je remarque la présence de chaînes au sol, d’immenses fers. Qu’est-ce qui avait bien pu se trouver là, face à nous ? Je décide de ne pas chercher à savoir ce qu’est exactement ce flot grisâtre qui s’écoule de la masse noire, de la monstruosité que nous avons abattue… et qui semblait avoir eu un sursaut de conscience final. Force, je suis fatiguée. Cela ne fait pas sens… mais après tout, on parle sans doute de Magie Sith. Un domaine que je connais mal. Était-ce juste un songe ? Non, j’en ai le sentiment. Nous avons été aveuglés par des illusions, mais je sais que j’ai frappé quelque chose de tangible, d’existant, de concret. Je prends le temps de retrouver son souffle, de laisser les émotions de l’Autre s’estomper dans la Force, avant de laisser un soupir de soulagement échapper à mes lèvres. Éteignant mon double-lame, que je garde quand même dans une main, j’étire mes muscles fortement tendus par l’étrange affrontement. J’entends des pas s’approcher et tourne ma tête vers Dante, lui accordant un sourire fatigué mais satisfait en réponse du sien. Je ne peux pas me targuer de son calme, mais j’ai vu pire il y a vingt ans. Rien ne pourrait décrire avec justesse les horreurs Sith que j’avais pu voir sur les fronts de Lord_Over. Cela ne pas dire pour autant que c’est une vision très plaisante et que c’était une partie de plaisir.


- Tous sont entremêlés : le cristal, la lame, le Jedi. Nous sommes un ! Reprit Dante, marquant une courte pause avant de poursuivre, - Ce sont bien tes mots n'est-ce pas ? L'épée et la Force sont deux formes distinctes de notre Ordre. Pourtant, l'un n'est rien sans l'autre…

– Les explications compliquées, ce n’est pas mon fort. Je préfère revenir à l’essentiel, quand je suis assaillie par le doute. Mais oui, l’Épée et la Force sont les deux faces de cette pièce qu’est l’Ordre Jedi. Elles peuvent s’appuyer l’une sur l’autre, et ne saurait être l’une sans l’autre.


Je suis fatiguée, mais j’ai le sentiment que ma chasse ici n’est pas terminée. Nous avons fait un détour mais aussi, paradoxalement, cela m’a rapprochée de ma véritable cible. Je ressens nettement sa présence, pas si loin du Temple. Une fois de plus, je ressens l’Appel dans la Force qu’il m’adresse, Appel auquel la chose que nous avons achevée s’est greffée, désespérée d’en finir avec ses souffrances. Je pourrais poser mille et une questions à notre Maître Archiviste. Ma curiosité en serait sans doute contentée, même si je ne pourrais pas retenir autant d’informations, mais je n’en ai pas le cœur, là. Mon esprit est ailleurs, attiré par le Lien de Force vibrant de désespoir et de douleur qui me parvient. Parlerons-nous à nos pairs de ce que nous avons rencontré ici ? Peut-être, si mon collègue se sent le courage et assez armé d’amener sur le sujet sur la table. Pour ma part, je n’arriverai pas à l’expliquer. Je le laisserai mener les recherches sur ce sujet, cela dépasse tout particulièrement mes expertises. Tous deux, nous ne pouvons pas nous attarder ici. Nous sommes en pleine terre Sith, après tout. Il ne me pose pas de questions, je n’en pose pas non plus. Le reste nous regarde, et ne regarde pas l’autre. Je sais qu’il n’approuverait pas nécessairement ce que je vais faire, ce pourquoi je suis venue ici à la base, mais c’est un problème que je dois régler moi-même, en tant que Fern et Maître Jedi Vert.
Cette chose… quoi que les Sith aient pu expérimenter sur elle, elle n’était plus une menace, pour les autres et pour elle-même. Elle pourrait se reposer et retrouver la paix. Je l’espérais, tout du moins.


- J'ai un thé d'une très grande finesse au Temple, si le cœur t'en dit, tu es la bienvenue.


Je n’arrive pas à arborer mon habituel sourire flamboyant. Je compte officiellement faire passer cela sur le compte de la fatigue. En vérité, c’est parce que j’ai une petite idée de ce qui risque de m’attendre après, un bout de chemin que je ferai seule. Son offre me fait chaud au cœur. C’est une attention appréciée. Aussi je lui réponds avec amabilité, veillant à avoir mon timbre habituel de voix.


–  Je vais passer mon tour cette fois, mais avec plaisir à mon prochain passage sur Tython. Je te ramènerai un truc de chez moi en retour. Pars devant, si tu veux bien. Je ne tarderai pas à décoller de ce coin, mais je dois finir un truc avant ça. Que la Force soit avec toi, Dante !


Une fois qu’il eût repris sa propre route, une fois sortis hors du Temple, et que je fus sûre qu’il s’était assez éloigné, je me focalise sur la présence que j’étais venue chercher à la base, alternant entre le Réseau de Vie et la Poursuite de Force. Je m’éloigne de sa présence lumineuse pour m’engouffrer dans les ténèbres ambiantes de cette planète, armée de mon masque respiratoire dont je surveille avec attention les réserves d’oxygène. Mes traits s’aiguisent, deviennent bien plus graves et sérieux. Je suis en chasse. Mes pas finissent par me mener dans un complexe abandonné, où m’attend celui qui m’a appelée jusqu’ici. Était-ce le fil du destin qui nous avait réunis, comme le sang coulant dans nos veines ? Je ne sais pas. Il fait une bonne tête de plus que moi, sa carrure n’a guère changé en vingt ans, mais je ne peux pas en dire autant de ses traits. Le temps a laissé ses marques, et sans doute aussi des cicatrices que je ne peux pas forcément voir. Sa présence dans la Force ne peut pas me mentir. Les cheveux bruns dont j’avais le souvenir, attachés en catogan, s’étaient ternis de mèches gris cendre. La barbe soigneusement taillée était devenue ébouriffée, voire hirsute, comme celle d’un ermite perdu.


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Je retirai mon masque à oxygène, économisant mon air pour le retour, et pose une main sur mon double-lame alors qu’il active sa lame, bleue comme dans mon souvenir de Lord_Over. Rapidement, mes deux lames jumelles de couleur vert clair se joignent à la danse. Affermissant ma résignation, je barricade mon esprit et l’isole au maximum de ce Lien de Force aux trois-quarts érodé par le temps. Nous n’avons jamais été vraiment proches, comme deux animaux qui n’arrivaient pas à communiquer entre eux. La rancœur que je lui vouais s’était apaisée avec les années, laissant place à la distance.

Nous n’avons échangé aucun mot, contrairement à tout bon cliché de duel au sabre-laser à l’ancienne. Ce sont nos lames de lumière, nos poings, nos pieds et la Force qui se sont exprimés à notre place. Il n’y avait pas de place pour les mots. En un échange de regards, j’ai compris : je ne pourrais pas le ramener. Contrairement à moi, il était déjà bien trop engagé dans les abysses et perdu dans ses abîmes. Au-delà de la vision manichéenne du bien et du mal, de la lumière et des ombres, dans ma propre pénombre persistante et entachant ma présence, je sais que mon géniteur n’est plus. Ils l’ont brisé. Qu’avait-il vécu pour en arriver là ? Qu’avait-il enduré pour se retrouver dans cet état ? Je ne sais pas.

Il ne me laisse pas le temps d’en placer une, aussi !

Pourtant, je suis lucide sur le fait que mon tranchant est encore émoussé. Je ne suis pas aussi indifférente et résolue que je ne voudrais l’être. Si je le voulais vraiment, l’affaire aurait été réglée en un éclair. Piètre Éclair Vert que je fais en cet instant ! L’animal me connaît bien, au moins sur mes deux styles principaux que sont le Djem So et le Soresu ; Ma forme la plus offensive, et ma forme la plus défensive. J’endurcis ma volonté en constatant que lui, par contre, ne retient absolument pas ses coups. Il n’y a pas de retour en arrière possible : cela se finira dans la sueur et le sang, et un seul debout.

Nous avons combattu assez longtemps. Je tiens bien malgré tout, utilisant ma petite carrure contre lui pour lui échapper et contre-attaquer, moins par la force pure, qu’en lui opposant une pure technique. Sur le plan de la technicité, je sais que je l’ai surpassé. Celle que l’on surnomme affectueusement le « Rancor Vert » parfois ne se laissera pas être domptée, encore moins sur mon style de prédilection ! Je n’ai un sursaut que lorsqu’il parvient, par je ne sais quelle chance, à atteindre mon sabre-laser double-lame en me contraignant à une parade d’urgence face à une fente plus puissante que prévue. La lame d’azur percute le métal particulier de mon manche de sabre-laser double-lame. Pas de bol pour lui, c’est un alliage de cortose. Sa propre lame céleste se désactive pendant quelques instants. J’en profite pour m’extraire de la situation de verrouillage, il puise alors plus dans la Rage de Force. Je lui oppose mon Esprit de Bataille, n’étant que trop familière avec ce pouvoir Sith que j’avais autrefois manié, du temps où j’étais une Initiée Sith puis une Acolyte Sith au sein d’un culte sur Dromund Kaas. Ce que je connais aussi intimement, je sais comment je peux le contrer, ou en tout cas lui résister. C’est alors qu’il sort une deuxième lame-laser, plus courte, cette fois de lame verte. Tiens ? Je ne savais pas qu’il était un manieur de deux sabres-laser ! Je sais désormais d’où Corran tient sa maîtrise. Le bougre, il aurait pu me le dire ! Pestant entre mes dents, je me replie sur la défensive alors que j’analyse son style, par ses mouvements, sa posture, les enchaînements qu’il m’oppose. Que sais-je sur lui, au final ?

Peu de choses.

Je ne laisse pas ce constat m’abattre. Je comprends vite qu’en dehors du Djem So, Forme V que je reconnais fort bien, il emploie le Shien, et je soupçonne aussi de l’inspiration sur de l’Ataru.  La Rage de Force lui confère beaucoup de puissance brute à son Djem So, ce qui me fait confronter un déluge de coups puissants, et me contraint de temps à autres à me replier dans les bras du Soresu. Il me reste des cartes à abattre. Quand il m’oppose un pouvoir obscur qui me transit, mais que je reconnais comme l’Aura Angoissante, je me ressaisir et réaffirme fermement mon Aura de Force en retour. Il profite de ma défense brièvement écornée pour presser sur une nouvelle vague d’assauts inspirés de la technique de la Cascade, et suite à un malheureux embrun d’hésitation causé par mon Empathie, parvient à m’obliger à lâcher mon sabre-laser double-lame pour ne pas y laisser littéralement la main, puisqu’il arrive, avec sa deuxième lame, à briser en deux morceaux mon manche d’arme Jedi. Kriff, son sabre-laser d’appui est doté d’un régulateur de puissance ! Longtemps contrainte à l’esquive, je recoure au Saut de Force pour bondir en arrière et mettre de la distance entre nous. Sans mot dire, j’active alors le sabre-laser que je n’utilise d’ordinaire qu’en cas d’urgence ou pour enseigner.

Sa lame solitaire éclaire d’une lueur cuivrée la salle plongée dans la pénombre où nous ferraillons.

Une lame orangée… il a dû la connaître, s’il s’en souvient encore. Mon tout premier sabre-laser.

Allez mon vieil ami. Je réaffirme ma posture de Forme V, et suis prête à le recevoir lorsqu’il se précipite vers moi. Plus résolue, je contre ou j’esquive chacun de ses coups, économisant mes forces. Il est temps de lui montrer que si j’utilise mon ancienne arme, je ne suis plus la Padawan Verte qu’il a connue. Je ne suis plus l’élève de son défunt ami, je ne suis plus l’enfant terrorisé par son propre Don à Lord_Over. Je ne suis plus simplement sa fille difficile à gérer, cherchant sa place dans l’ombre de son fils aîné. Je suis Allana Fern. Je suis l’ancienne élève et l’héritière spirituelle de Maître Jaylen Korr. Je suis l’Éclair Vert. Je suis Maître Jedi Verte, récemment élevée Maître des Jedi Verts. J’ai appris et j’ai à mon tour enseigné à d’autres Novices Verts, j’ai formé un apprenti devenu Chevalier Vert, je finis de former une Padawan Verte qui fera, je n’en ai aucun doute, une excellente Chevalier Vert et Corellienne. Et au nom de ces responsabilités, je me dois de veiller à la sécurité de Corellia et des Jedi Corelliens. Je dois éliminer toute menace potentielle, si je ne peux pas le ramener, s’il ne peut revoir l’éclat de Corell.

S’il veut qu’on joue à qui est le plus bourrin, je peux aussi être très bonne joueuse en la matière.

Changeant brièvement ma posture, je pars à l’assaut, avec une brute honnêteté. Puisant autant dans les Arts de la Force pour renforcer mes aptitudes de bretteuse que dans mes connaissances de combat, je presse mon attaque. J’avais juré à Jaylen de n’y recourir qu’en cas de réelle nécessité. Ça compte. N’est-ce pas le meilleur hommage que je puisse lui rendre, en me battant franchement ? Mes gestes, jusque-là maîtrisés, se font beaucoup plus erratiques et imprévisibles alors que j’abandonne la posture défensive qu’il m’a vu renforcer aux côtés de Jaylen. C’est un visage plus sombre de moi, qu’il ne connaît pas. Qu’il n’a jamais connu, et qu’il n’a pas vocation à connaître au-delà de cette confrontation. J’accepte la Sith que j’ai été, j’accepte ma part d’ombres, j’assume qui je suis afin de le submerger. Bien sûr, ma défense étant amoindrie, je me récolte des entailles, des brûlures, des ecchymoses. Je n’en reste pas moins au contrôle, dans cet équilibre intérieur un peu plus instable où je navigue. Ça le désarçonne, enfin. Il ne s’y attendait sans doute pas de ma part, que Jaylen consente à me l’enseigner. Je deviens un Vaapad, dans ma façon de me battre. Je fais pleuvoir sur lui des coups rapides et mortels, à une fréquence pire encore que la Cascade, pour asseoir ma domination sur cette confrontation. Je ne lâcherai pas ma cible avant qu’elle ne soit à terre et mise hors d’état de nuire pour toujours.

Dès lors, le combat s’inverse. Il n’arrive pas à suivre la cadence effreinée que je lui impose, même avec un seul sabre-laser à la lame unique, beaucoup plus mobile et imprévisible qu’au double-lame, même si je le maîtrise moins bien en termes de technicité pure. Il n’arrive plus à anticiper et à prévoir… jusqu’à ce qu’il ne voit pas le coup venir, cloué au sol. Sans l’ombre d’une hésitation, la lame orangée profite d’une faille dans sa défense pour la perforer et le trancher net à la taille, sans s’arrêter un seul instant.

Pas de pitié. Il n’en aurait pas voulu. Nous sommes bâtis du même bois, nous autres qui avons tant une tête de bois à défaut d’avoir une gueule de bois en cet instant décisif. Je bois ma victoire, qui laisse un arrière-goût aigre sur mon palais. Peut-être boira-t-il avec Jaylen, une fois auprès de la Force.

Mon acte commis, son corps, scindé, s’effondre au sol dans la poussière. Mon souffle est encore rapide, saccadé, alors que je recule contre le mur le plus proche, enserrant mes tempes de douleur. Ce n’est pas agréable, mais c’était nécessaire. Il fallait que je le fasse. Il aurait voulu que je le fasse. Je sais. Crénom de Corell, je ne pensais pas qu’il m’emmerderait encore une fois post-mortem, le vieux Fern ! En silence, dissimulant de mon mieux ma présence dans la Force, je me laisse quelques instants contre une paroi, tâchant de juguler une douleur très vive dans la Force malgré l’état très érodé de notre Lien de Force, qui se brise. La douleur de perdre Jaylen était pire. Cela m’aide à mieux la canaliser, tout en l’acceptant aussi. Son esprit s’était éteint lors de Lord_Over. Il n’avait plus qu’une carcasse qui déambulait, qui enfermait un esprit souffrant et mourant, suppliant qu’on abrège enfin son agonie.

Malgré moi, des larmes serpentent sur mes traits. Merde, ce n’est pas mon genre de pleurer ! Ce n’est pas le lieu, c’est pas le moment ! Je commence à m’éloigner vers la sortie du complexe installé dans une grotte, m’arrête, me retourne. Sans mot dire, je tends une main vers la paroi rocheuse et concentre la Force entre mes doigts. Seule, je ne peux pas le ramener. Cela fera affaire de sépulture. Utilisant la Projection de Force sur la roche, je fais volontairement s’écrouler la grotte afin que le corps puisse revenir à la terre et, qu’à défaut du feu, l’âme puisse revenir à la Force et à Corell pour le repos. Sachant cela va faire un joli boucan, je ne m’attarde pas et m’échappe, ne ramenant avec moi que ses sabres-laser et ce qu’il reste de mon double-lame en vestiges de ce qu’il vient de se produire.

La Force m’aidant, je parviens à rejoindre non sans peine et non sans détour mon bon vieux Netreselv, et nous décollons sans plus attendre pour rejoindre nos pénates. Déléguant le pilotage à mon astromech, je me rends dans l’espèce de kitchenette aménagée que nous avons et sort une bouteille de brandy corellien. Pas du très haut de gamme, je ne suis pas d’humeur à la dégustation mais à boire jusqu’à saturation, jusqu’à ce que les vapeurs de l’alcool fort n’allègent temporairement ma peine et la douleur vive et sourde que je ressens dans la Force, émanant du Lien affaibli qui vient de se briser. Je m’enivre autant que la Force me le permette, laissant mon esprit s’assoupir dans les nuées alcoolisées. Je m’en fous si je me saoule, il n’y a personne pour m’emmerder et surtout me faire chier.

Je ne veux pas penser à toute la paperasse et la douleur lancinante qui m’attendent une fois sortie du doux cocon du nectar engourdissant que j’ai absorbé. Je ferme les yeux, épuisée physiquement mais surtout mentalement et psychiquement. Affalée sur une table, ma tête dodelinant comme plongée dans du coton jusqu’à tomber sur mes bras croisés, une bouteille à moitié vide face à moi. Les emmerdes et les rapports attendront que je sois rentrée et que l’Empathe soit à peu près en état.

[Fin du RP]
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