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Alerte HNN People: Bal huppé sur Coruscant ! Comme toujours, le Moff von Rosenhart a su s'entourer du gratin de la haute société impériale mais qui est la mystérieuse beauté au bras de l'amiral Reige ?

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Aerys H. Fel
Aerys H. Fel
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Mar 24 Juil - 21:58

   
   

   

Équipement :


   
En tant qu’Impératrice et membre illustre de l’Ordre des Chevaliers Impériaux, il parait assez évident que je possède tout un arsenal à ma disposition dont je m’apprête à vous révéler la teneur d’ici quelques instants.  Bien que de multiples objets soient sur le point de vous être présentés, je tiens à vous rassurer en vous précisant que je ne porte pas nécessairement toute cette instrumentation sur moi. A vrai dire, il me serait bien impossible de le faire et ce pour des raisons évidentes.  Qui plus est, je tenais à vous faire savoir que cet équipement peut être amené à évoluer voire à changer en fonction des offices que ma charge m’impose.

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"An elegant weapon for a more civilized time."

- Sabre-Laser :Cette merveille de technologie est mon arme de prédilection. Cette dernière, ne se distingue aucunement de celles des autres Chevaliers impériaux. En effet, le choix de cette absence de différenciation a été fait, il y a de cela plusieurs décennies, afin de marquer l’unité de notre ordre. Ainsi, les gardes de nos sabre-lasers sont toutes grises et cylindriques. Elles détiennent toutes, également, des crêtes noires qui recouvrent environ la moitié de la surface incurvée du pommeau de cette arme. Le bouton d’activation de cette dernière, quant-à lui, est situé à proximité de l’émetteur de la lame, qui, comme pour la plupart des sabres de notre ordre, est alimenté par un cristal synthétique  qui produit une lame de couleur blanche pouvant fonctionner sans aucun problème sous l’eau. Bien évidemment, cette arme est constamment accrochée à mon ceinturon ! Toutefois contrairement à certains de mes frères d’armes, je  manie souvent cette arme d’une seule main à l’instar du fleuret, bien qu’il me faille parfois, face à certains adversaires particulièrement talentueux, apposer mes deux mains sur le pommeau.

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"J'avais eu un différent avec une Stormtrooper une fois. On était à couteaux tirés toutes les deux. On nous a proposé de régler ça sur un ring.. J'avais une bonne allonge, mais elle était incroyablement souple."

- Pique-Laser : De par sa forme, cette arme évoque, à ne pas en douter, les instruments utilisés par l’illustre Garde Royale de Palpatine. Dotée d’un cristal synthétique  capable de produire une longue lame blanche fonctionnant, une fois de plus, sous l’eau, cette lance est constituée d’une hampe noire en Phrik lui permettant ainsi de résister à une rencontre avec un sabre-laser.  Cette merveille de technologie, presque aussi grande que moi, a été conceptualisée pour faire en sorte de conserver son opposant à distance, me dotant par la même occasion d’une plus longue allonge. Bien que l’apprentissage du maniement de cette splendeur ne fut guère aisée, j’ai su surmonter ces difficultés et peux désormais l’employer en cas de négociations musclées...même si cela n’arrivera probablement jamais pour la raison suivante : Au sein de notre Ordre, la Pique Laser, au vu de la noblesse qu’elle insuffle en tant qu’instrument de pouvoir, n’est usitée qu’en cas de cérémonies officielles telles que les obsèques de l’Empereur Roan Fel. Toutefois, si durant l’une de ces célébrations, ma vie venait à être en danger, je saurais faire face à mes opposants, l’arme à la main, sans le moindre problème.


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"We are Imperial Knights. We do our duty by the Emperor and by the Force—no matter the cost."

- Armure de Chevalier Impérial : A l’instar de tous les membres de la caste des Chevaliers Impériaux, je dispose d’une armure écarlate. Cette dernière s’inspire grandement de la cuirasse qu’avait du revêtir mon lointain ancêtre, le Seigneur Vader, suite à son altercation avec le Jedi Obi-Wan Kenobi sur Mustafar. Recouvrant mon torse et mes épaules, cet élément, constitutif de mon identité de Chevalière Impériale, est élaboré à partir d’un alliage composé de Duracier et de fils de Phrik. Cette combinaison a été conçue afin de fournir à son détenteur une protection supplémentaire contre les attaques de sabre-laser. Outre ces différents accessoires caparaçonnés, cette armure est dotée d’une longue cape noire en Armorweawe, rendant ainsi celle-ci résistante à quelques tirs de Blaster. Enfin, sous ce costume qui a été ajusté par rapport à ma corpulence mais également à mon style de combat, vous noterez la présence d’une combinaison noire, pour le moins moulante, en Zesium.

Bien évidemment, il ne s’agit pas des seuls atouts de cette armure. En effet, celle-ci comporte, également, des gantelets écarlates élaborés à partir de cortosis pur. Ces derniers incarnent, de par leur alliage, ma dernière ligne de défense contre les sabre-lasers et ce car ces armes nobles, représentantes d’une époque civilisée, deviendront inopérantes pendant plusieurs minutes, si elles ne détiennent pas de régulateur de puissance de lame, dès lors qu’elles entreront en contact avec ces merveilles de l’artisanat impérial. En revanche, si mes ennemis détenaient des sabres améliorés, ces gants ne me seraient, hélas, d’aucune utilité et n’empêcheraient nullement mon trépas...raison pour laquelle j’affectionne assez peu le fait que mon dernier atout reposasse sur un élément aussi hasardeux.

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"Pro Gloria et Patria."

- Uniformes :

Comme n’importe quel grand dirigeant au sein de cette galaxie, je dispose de ma propre garde-robe même si, contrairement à d’autres, la mienne n’est guère très fournie. En effet, à l’inverse de la Reine Mère de Hapès, je ne porte jamais de robe ou de tenue, soi-disant à la mode et ce car, à l’inverse de mon éternel ennemi, je n’éprouve aucune forme d’intérêt en ce qui concerne le paraitre et ne me montre, par conséquent, guère « fantaisiste » dans le choix de mes vêtements.  Cela ne veut pas dire pour autant que je sois incapable de revêtir une tenue correcte en toutes circonstances ! Certains pourraient m’accuser de ne pas prendre soin de ma personne et donc à travers moi de l’Empire...de ne pas lui donner l’apparence d’un régime rayonnant et ce car j’ai fait le choix, de porter la plupart du temps un uniforme somme toute assez sobre et assez banal. Cependant, ceux qui oseraient émettre une telle critique, ne sauraient encore plus se leurrer tant, à travers leur postulat erroné, ils auraient fait table rase dans leurs esprits, de l’essence même de l’Empire à savoir un régime militariste dédié à la guerre...à l’instauration de l’ordre et de la sécurité au sein même de ce chaos qu’est la galaxie.

C’est au nom de cela mais aussi peut être par attrait personnel...à moins que ce ne soit pour d’autres raisons, que je choisis d’enfiler, la plupart du temps, un tel uniforme que je vais vous présenter succinctement tant il n’y a rien à dire à son sujet. Celui-ci, se compose d’un pantalon et d’une vareuse, tout deux de noirs. Cette dernière, comme n’importe quel uniforme d’officier, dispose de liserés d’or sur ses manches ainsi que sur son col, qui par ailleurs comporte mes galons à savoir quatre étoile. De plus, il comporte également une barrette sur mon poitrail mettant en avant mes décoration et mon grade, ainsi que des pattes d’épaules dorés et rouges. Enfin pour finir, les manches de ce vêtement possèdent des insignes indiquant le bâtiment sur lequel je sers et le régime auquel j’appartiens.

En revanche, en ce qui concerne les grandes occasions ou les grandes célébrations, en tant que dirigeant du non moins célèbre Empire Galactique, je  troque mon vêtement par un uniforme d’apparat vert foncé qui, par bien des aspects, est quelque peu clinquant. En effet, la vareuse possède des liserés d’or plus prononcés sur les manche et sur le col, ainsi que des pattes d’épaules beaucoup plus stylisées. De plus, elle affiche, de manière ostensible, sur mon poitrail et autour de mon cou, mes médailles et autres décorations que j’ai pu recevoir au cours de ma si courte vie. Elle comporte, également, une barrette beaucoup moins discrète que celle de mon autre uniforme. Je ne vous mentionnerais pas, non plus les quelques bouton comportant cette dernière et ayant tous reçu l’insigne impérial en guise de décoration. En outre, cet uniforme s’est vue doté d’un ceinturon auquel est accroché un couteau d’exception dont le pommeau fut finement ouvragé afin de ressembler à la tête d’un aigle...symbole de puissance, de prestige et de Force.

Bien évidemment, ces deux uniformes s’accompagnent de bottes noires parfaitement cirées.

               
   

Description physique :


   

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"Ce n'est pas la beauté de la femme qui ensorcelle, mais sa noblesse."

Certaines sociétés accordent de l’importance à la physiologie d’une personne à tel point que celle-ci peut devenir, parfois, le fondement d’une idéologie. En effet, au cours de l’Histoire, nombreuses furent les cultures à envisager le corps humain sous différentes perspectives. Ainsi par exemple, le corps, sur Hapès, est une composante ô combien primordiale pour ses habitants qui se définissent en fonction de cette notion subjective qu’est la beauté. Pire encore, cette beauté sert, dans cette région les intérêts de la monarchie, qui utilise cet atout pour insister sur le statut quasi divin de leur dirigeante. Pour la République, en revanche, les perceptions varient en fonction du monde sur lequel l’on s’attarde tant ce régime n’est qu’un agglomérat de sociétés, et par extension, de cultures différentes. Aussi, à la vue d’une telle donnée, je ne puis qu’avancer le fait que ces rebelles sont libres de considérer cette notion comme bon leurs semble. Mais qu’en est-il pour le régime impérial que je dirige et par extension pour moi-même ?

A l’instar de certains de mes prédécesseurs, je pourrais avancer le fait que je trouve ces questions futiles et ô combien dépassées à tel point que je serais prête à refuser de ne serait-ce que de me décrire physiquement. Cependant, j’y accorde une certaine forme d’intérêt due à mon éducation..à moins que ce ne soit à cause d’autres facteurs beaucoup plus subtils tels que l’importance de l’influence de la culture Echani dans la société Impériale. En effet, je considère que le corps d’un être vivant au sein même de l’Empire est une donnée à ne pas négliger car elle est révélatrice de beaucoup de choses concernant certaines personnes.

Appartenant à un régime profondément militariste, et incarnant celui-ci, je considère que le corps d’un être vivant se doit d’être sculpté pour le combat et ce afin que l’être le possédant puisse être capable de faire face à l’adversité et d’endurer les pires épreuves qui soit. Après tous, les fantassins ne sont pas les seuls à devoir donner de leurs personnes. Les pilotes de chasse doivent parvenir, même s’il existe des compensateurs inertiels, à encaisser les G quand ils combattent. Les officiers et membres de la Marine Impériale doivent être particulièrement endurants et résistants dans le cas où une bataille durerait des heures si ce n’est des jours. Enfin, chaque membre de la société impériale se doit d’être capable de prendre les armes et d’être en mesure de résister aux affres de la guerre si jamais une situation venait à l’imposer. En revanche, j’accorde le plus grand des mépris envers les personnes avec de l’embonpoint ayant obtenu des postes importants au sein de la gens militaire tant elle démontre qu’elles n’ont jamais fait le moindre effort pour parvenir à ces postes prestigieux. Cette conception que j’énonce est bien évidemment une chose que j’applique à moi même. Qui plus est n’est-ce pas un grand philosophe qui disait : « Il faut exercer et gouverner le corps de manière qu'il puisse obéir à la raison, soit pour exécuter tout ce qui est à faire, soit pour supporter le travail ». L’on pourrait presque affirmer, sans trop se tromper, que je crois en ces paroles, issues d’un autre temps.

Aussi vous comprendrez, que la beauté artificielle d’un corps n’est pas une notion à laquelle mon Empire accorde de l’importance même si nous savons l’apprécier à sa juste valeur. Ainsi, contrairement à Hapès, nous éprouvons le plus grand des respects pour les hommes et les femmes ayant décidé de sacrifier leurs corps pour le bien de l’État. Mieux, encore, nous louons et n’oublions pas ceux dont la guerre a fait d’eux des Gueules Cassées car cet état de fait témoigne de l’abnégation de ces personnes qui ont connu véritablement l’enfer ! En cela, ils méritent d’être honorés et de pouvoir se reconstruire !  Mais qu’en est-il de mon propre corps ? Telle est la question que vous devez très certainement vous poser en cet instant ?

Comme vous l’aurez très certainement constaté, je suis une femme dont l’apparence peut se révéler être fort charmante aux yeux de certains même s’il s’agit, pour être tout à fait honnête avec vous du cadet de mes soucis. Quand bien même j’eusse été un laideron, je n’aurais ressenti aucun complexe tant ces jugements de valeurs sont pour le moins superficiels...du moins à mon humble avis. Après tout, Vador, suite à son combat contre Kenobi, ne disposait pas d’un physique d’Apollon. Pourtant, cela ne l’empêchait pas d’être efficace sur le terrain, ni d’obtenir de grandes victoires sur le champ de bataille. En dehors de mon sexe, je pourrais vous signaler que je mesure environ 1 mètre 77 ce qui est bien au dessus de la moyenne. Cette donnée, qui n’a rien de très extraordinaire à mes yeux, se révèle être particulièrement utile au vu des fonctions que j’occupe.

En effet, étant la dirigeante d’une nation, il me faut être dans la capacité de m’imposer quand la situation l’exige. Or cet atout me le permet dans une certaine mesure quand je dois asseoir mon autorité, quand bien même il ne s’agit que d’un simple détail ne permettant pas nécessairement à cette dernière de s’affirmer pleinement. Toutefois, je dois reconnaitre qu’elle m’est fort utile lorsque je dois assurer le commandement de mes troupes sur le terrain. Cela me permet d’incarner en cela une sorte de figure de proue, de phare permettant de guider mes hommes à l’assaut. En outre, si l’on associe les divers artifices dont je puis disposer pour jouer sur cette taille, je surplombe tel un aigle une bonne partie de mon entourage, à l’exception notable du maître des Chevaliers Impériaux, ce qui me permet d’incarner à la perfection ma fonction de dirigeante bien qu’au fond cela n’est que de la poudre au yeux tant cela est artificiel.

En ce qui concerne mon physique en général, je pense qu’il est notable de signaler mon port altier qui indique, de manière indéniable, la fierté impérieuse faisant partie intégrante de mon caractère, mais il s’agit là d’une toute autre question. En revanche, ce qu’il serait approprié de vous révéler serait ma démarche qui n’a rien à voir avec celle de mon éternelle ennemie. En effet, contrairement à de nombreux nobles, je ne cherche pas à calculer mes gestes pour les rendre le plus gracieux possible, ni à me mouvoir avec une quelconque forme de noblesse. Je recherche, en toutes circonstances l’efficacité. Aussi mes gestes sont-ils directs et précis ! Quant-à ma démarche, elle n’a rien à envier à celles de mes officiers tant elle est martiale ! Je demeure, en dépit de mon statut de dirigeante, une militaire ! Ne vous attendez donc pas à me voir charmer mon auditoire avec mon corps ou mes courbes, qui aux yeux d’une certaine Echani, seraient absolument irrésistibles.

Ce statut de militaire ou de femme d’action que je revendique, à tout instant, se ressent quelque peu lorsque l’on s’attarde pleinement sur ma physiologie. En effet, je puis vous notifier que je dispose d’épaules carrées par exemple et ce à cause des heures d’entrainement quotidiennes que je m’impose depuis mon plus tendre âge afin de rester dans une forme olympique ! Après tout, il n’est jamais très bon de se reposer sur ses acquis ! De par ce quotidien mouvementé, vous ne serez guère étonné d’apprendre que mes mains sont particulièrement calleuses ce qui n’est pas du tout au goût de tout le monde tant elles paraissent rugueuses. En parlant de mes mains, je pourrais souligner leurs singularités...du moins sur l’une d’entre elles. En effet, si j’excepte le fait que je dispose de longs doigts fins, vous remarquerez qu’en temps normal, je ne dispose que de trois doigts sur ma main gauche étant donné que l’annulaire et l’auriculaire, sans compter une partie de la main, me furent retirés suite à des évènements pour le moins fâcheux. Il m’arrive, bien évidemment, de porter une prothèse afin, non pas de camoufler cette séquelle, mais pour pouvoir combattre et assurer une prise solide sur la garde de mon arme de prédilection.

Outre cette légère difformité, mon corps illustre parfaitement mon quotidien. En effet, si vous avez eu l’opportunité de me voir nue, vous avez sans doute remarqué que de nombreuses cicatrices bardent celui-ci. Faire un descriptif exhaustif de ces dernières serait rébarbatif bien entendu tant il s’agit d’éléments secondaires de ma physiologie.  Ce sont, à vrai dire les meilleurs témoins de ce que ma morphologie a pu enduré au cours des décennies passées tant je donnais le meilleur de moi même au cours de mes différents entrainements...au point même d’insister pour qu’on n’y aille pas de main morte avec ma personne sous prétexte que j’étais l’une des descendantes de la famille impériale. Ajoutez à cela les conflits que j’ai connu ainsi que les fronts que lesquels je me suis rendue et vous avez une idée assez précise concernant l’origine de ces marques pour lesquelles je n’éprouve aucune forme de complexe et ce même si l’une d’entre elles est visible sur mon visage, lorsque l’on prend le temps de s’attarder sur mon arcade sourcilière gauche.

Pourquoi les conserver me direz-vous ? Il est vrai qu’en tant qu’Impératrice, je dispose de moyens me permettant de faire de ma peau, devenue glabre à cause d’une certaine Echani, une véritable œuvre d’art n’ayant jamais été entachée par les affres de la Guerre.  Cela me serait possible...mais encore faudrait-il que j’en éprouvasse le désir ! Or ce n’est guère le cas tant chacun de ces stigmates représente un souvenir précieux. En effet, ces derniers me rappellent les erreurs que j’ai pu commettre au cours de ma si courte vie et donc d’en tirer une leçon. Qui plus est, je dois reconnaitre que je tire une certaine forme de fierté tant elles affirment ce que j’ai toujours voulu incarner à savoir une guerrière dont la vie se caractérise par une succession de combats. J’y vois presque une forme de décorations ce qui n’est pas pour me déplaire.  Si je voulais user de propagande, je pourrais sans nul doute affirmer que ces marques indiquent clairement que contrairement à certains de mes prédécesseurs j’ai vécu aux côtés de mes soldats et connu les mêmes conditions de vie que ceux-ci.

Bien entendu ces scarifications ne sont les seuls témoins de mon mode de vie particulièrement tumultueux. En effet, bien que cela ne soit non plus exagéré tant cela ne saurait convenir à ma morphologie, je suis une personne relativement bien musclée comme l’indique notamment les abdominaux présents sur mon ventre plat ou encore la musculature de mes jambes galbées. Il en va de même pour mes bras. Après tout en tant que bretteuse, il était impératif que je sois dans la capacité de pouvoir faire jeu égal avec mes différents adversaires. Aussi était-il nécessaire que je puisse résister à la force de frappe d’une tierce personne sans avoir à recourir à la Force même si, sans cette dernière, il m’est bien évidemment impossible de pouvoir faire jeu égal avec des Cyborgs en terme de force brute.

Outre ces aspects de ma physiologie , je pourrais m’attarder sur mes formes, qui seraient, selon un avis extérieur, qui m’est très proche, particulièrement voluptueuses. En effet, au yeux de certains ce corps, pourtant si souvent malmené, possèderait des atouts non négligeables. Encore faudrait-il que je veuille m’en servir ou que j’y accorde une forme d’importance...ce qui n’est guère le cas tant ma prétendue beauté m’indiffère. Un souverain beau n’est pas nécessairement plus compétent qu’un autocrate disgracieux. Aussi, que l’on puisse s’attarder sur ce point, aussi longuement, m’exaspère quelque peu. Je me contenterais donc, pour en finir le plus rapidement possible avec cela, que la nature ou la Force m’a bien dotée de ce côté là. En effet, outre une poitrine particulièrement fournie, je me suis vue octroyée un fessier pour le moins rebondi... Fort heureusement, hormis pour une seule personne qui trouve un certain intérêt à tout ceci, je ne cherche jamais à mettre en avant ces « détails » de ma physiologie et je dois reconnaitre pour le coup que mon uniforme est fort pratique pour cela tant cela me rend plutôt quelconque ! Cela m’ évite ainsi d’avoir l’impression d’être considérée comme un simple bout de viande tout juste bon à contenter les désirs de quelques êtres libidineux ou pire encore comme un colifichet, tout comme cela m’offre la possibilité d’être prise au sérieux en tant que dirigeante !

Abordons, désormais, la question du visage si vous le voulez bien ! Celui-ci, comme vous pouvez aisément le noter, est particulièrement harmonieux et forme un ovale parfait à tel point que par bien des aspects, il m’arrive parfois de m’étonner de la quasi perfection de ce visage qui me semble tout sauf naturel. Pourtant, la Force m’en est témoin, je n’ai jamais usé d’un quelconque artifice pour rehausser la beauté de mon corps ce qui me pousse à m’interroger sur mes origines lointaines qui pour une part d’entre elles, sont très certainement hapiennes pour mon plus grand déplaisir. Qui d’autre si ce n’est une hapienne aurait pu me léguer des lèvres pulpeuses et un nez dont la finesse complète de manière harmonieuse ce visage si...parfait ? Je vous le demande.  Outre cela, ce dernier se caractérise par deux yeux d’une couleur bleu azur et d’une clarté digne d’un cristal Kyber. A l’instar de l’arme alimentée par celui-ci, mon regard se montre particulièrement acéré voir intense ce qui n’est pas sans mettre mal à l’aise mon entourage. Pour autant, ces yeux qui se montrent bien souvent intransigeants et aussi durs que l’acier savent auprès de certains se montrer plus doux voire plus chaleureux.  Pour ainsi dire, ce regard est le miroir de mon âme et bien peu ont eu la chance de pouvoir s’y plonger et de me mettre...à nue.

Pour terminer enfin cette description, je puis souligner que ma crinière noires aux mèches naturellement écarlates forme une sorte de carré strict entourant mon visage de manière harmonieuse. Bien que rehaussant mon charme, cette coupe fut choisie pour son aspect pratique autant que symbolique. En effet, en tant que bretteuse, il aurait été malvenu qu’un problème capillaire puisse conduire  l’impératrice à connaitre un décès prématuré. Il était impératif que je sois libre de mes mouvements ! Aussi par pur pragmatisme, j’ai choisi d’opter pour cette coupe de cheveux ce qui a, à l’époque, scandalisé plus d’un dont ma mère qui n’acceptait pas que je puisse sacrifier ainsi, sur un coup de tête selon elle, ma chevelure qui était auparavant si longue et si magnifique et pour laquelle je n’éprouvais aucune forme d’affection tant l’entretenir était infernal et fastidieux. En outre, j’ai fait ce choix afin de coller aux standards esthétiques militaires classiques.  En effet, malgré les privilèges que mon nom pouvaient m’octroyer, je désirais, dès mon plus jeune âge, respecter le règlement en vigueur pour tous les volontaires ayant fait le choix de s’enrôler. Je ne voulais pas et ne veux toujours pas bénéficier d’un quelconque traitement de faveur. Après tout en tant que dirigeante, il est de mon devoir de donner l’exemple et d’appliquer, quand bien même cela peut parfois me déplaire, la loi impériale !

Pour conclure, je me contenterais de vous affirmer que par bien des aspects mon corps illustre très bien certains de mes traits de caractères voir carrément certaines de mes convictions. J’irais même jusqu’à dire qu’il démontre le fossé culturel qui me sépare de mes ennemis !

                 
   

Description mentale :


   

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"L'épée est l'axe de l'Univers et la Grandeur ne se divise pas."

Certains trouveront de l’intérêt à aborder ma description physique pour diverses raisons, d’autres, en revanche, s’intéresseront plus en détail à ma psyché. Pour quels motifs, me demanderez-vous. Si l’on excepte, le regard que les historiens porteront sur mes actes et sur ma personne au travers de ce que je m’apprête à vous dévoiler, il demeure tout à fait probable que mes contemporains, et ce peu importe leur affiliation, s’attardent sur ma personne pour répondre à certaines questions d’ordre politiques mais également militaires. En effet, de par mon poste de dirigeante, ma psyché, ou devrais-je mes conceptions, peuvent influencer grandement la politique intérieure et extérieure de l’Empire et ce quand bien même je ne puis, contrairement à Palpatine régner telle une autocrate au pouvoir absolu. Aussi avec certaines de mes révélations, mes concitoyens, mes ennemis, qu’ils soient d’ordre politiques ou non, et mes proches pourront comprendre sans trop de difficultés la position de l’Empire sur quantités de sujets.

De plus, dévoiler ces pans de ma personnalité pourraient permettre à certains tacticiens d’anticiper certaines de mes réactions au combat voire même de déceler des faiblesses dans ma manière de conceptualiser l’art même de la guerre. En soi, cette donnée pourrait se révéler être quelque peu problématique pour ma personne mais pour être tout à fait franche je ne m’en soucie guère. Non pas que j’en vienne à douter qu’une personne puisse réussir à me battre sur le champ de batailles, mais j’y vois surtout un moyen pour une personne ennemie de me causer du fil à retordre ce qui ne saurait me déplaire pour être honnête, bien au contraire. N’est-il pas du devoir d’un guerrier ou d’un militaire que de combattre un ennemi particulièrement talentueux ? Il s’agit là, très certainement, d’une vision très dangereuse que ce soit pour ma personne ou pour mon régime mais je ne saurais m’en défaire. Est-ce là ce qu’on appelle la nature incorrigible des tacticiens ? Ou est-ce plutôt une démonstration que la société que j’incarne et par extension que mon être lui même ont été influencés par ce fier peuple que sont les Echanis ? Je ne saurais le dire... En revanche, il est clair que les informations que je m’apprête à consigner sauront se révéler utiles pour plus d’une personne ce qui me rend un minimum curieuse concernant mon avenir... Mais je m’égare ! Il serait de bon ton qu’après autant de digressions, j’acceptasse de vous délivrer ce que vous attendez de moi.

Pour commencer, je pourrais très certainement vous révéler que je suis une personne très fière. Il s’agit, à ne pas en douter, de ma plus grande qualité mais aussi de mon plus grand défaut. En tant qu’individu, j’ai toujours été amenée à penser qu’un homme se devait d’avoir un peu de fierté afin qu’il n’évite d’accepter l’intolérable.  Si je devais me cantonner à mon être et seulement à lui, je dirais que c’est ce trait de caractère qui, de manière indéniable, cimente mon âme. Expliquer d’où provient ce sentiment ne serait pas très compliqué tant il a des origines multiples. En effet, tout d’abord, je pourrais souligner le fait que j’ai conscience que j’appartiens à une lignée fort prestigieuse. Or, même si jamais au grand jamais, je n’oserais m’approprier les actes de mes prédécesseurs pour ma seule gloire personnelle, je ne saurais non plus les ignorer. Je retire par conséquent une grande fierté de ce que certains de mes ancêtres ont pu accomplir par le passé et c’est sans doute, cette même émotion, couplée à une autre conception, qui me pousse à vouloir me montrer digne d’eux mais aussi digne de diriger l’Empire si ce n’est la galaxie. En un sens, cette conduite pourrait presque paraitre étrange tant l’on pourrait y voir un désir ardent de s’illustrer...de briller...comme si je voulais démontrer que je demeurais l’une des meilleures...comme si c’était pour moi le seul et unique moyen d’assurer mon existence voire de l’affirmer haut et fort...ce qui ne serait pas totalement faux vu mon incapacité à pouvoir obtenir une descendance...

Bien entendu, cette propension que j’ai à avoir de l’amour propre pour ma personne est également due au fait que je sais ce que je vaux non pas en tant que personne issue de la noblesse mais en tant que chef militaire. Bien que je ne sois guère la plus compétente dans le domaine terrestre, à tel point que je n’hésite pas à déléguer mon autorité et à passer sous les ordres de plus apte que moi dans ce genre de théâtre d’opérations, je demeure un officier des plus talentueux lorsqu’il est question de la Flotte. Quand bien même, je n’ai guère eu l’opportunité de m’illustrer au cours d’une glorieuse bataille mobilisant des effectifs pléthoriques, j’ai pu obtenir quelques victoires au cours de quelques escarmouches qui, parfois, étaient en ma défaveur. Aussi, ai-je appris à me montrer particulièrement satisfaite de mes accomplissement qui sont le fruit, non pas de ma lignée, mais de mes propres efforts...de ma propre force de caractère...du moins dans certains cas car je ne saurais m’approprier le mérite d’autres qui ont pu s’illustrer à mes côtés.

Ce sentiment est, par ailleurs, une arme à double tranchant chez moi. En effet, de la par la confiance que j’ai en moi, m’assure une assurance que l’on pourrait m’envier. Même s’il m’arrive d’éprouver des doutes à l’instar de n’importe quel être de cette galaxie et qu’en certaines occasions, selon la nature même de mes hésitations, il m’arrive de les partager avec ceux qui sont le plus proche de ma personne, cette force de caractère me permet d’avoir du poids lorsque je m’exprime...m’offrant ainsi la possibilité d’incarner une figure derrière laquelle il est possible de se rallier. Telle une sorte de déesse de la Victoire, je suis une sorte de phare qui indique à ses hommes et à la société à laquelle je commande, la direction à suivre...

Cependant, malheureusement pour moi, comme j’ai pu l’indiquer, cette émotion est source de problèmes également...du moins dans une certaine mesure. En effet, celle-ci, de par sa nature, me pousse à relever les défis que le destin ou mes ennemis oseraient m’imposer. Je ne saurais tolérer qu’un obstacle soit insurmontable tant je ne puis accepter l’idée qu’un élément extérieur puisse me contraindre à l’inaction et à la non réalisation des objectifs que je me suis fixée. Pour un commandant, il s’agit là d’une conduite dangereuse qui peut le pousser à conduire son armée au massacre. Pire encore, cette démarche est capable d’aveugler la personne qui en est la victime. Aussi, j’essaie, tant bien que mal, de refreiner mes ardeurs ce qui n’est pas sans difficultés et de réfléchir posément au challenge qui m’est posé. Si cela ne tenait qu’à moi et ne concernait que ma petite personne, il m’apparait, très clairement, que je préfèrerais combattre et le regretter ensuite que ne pas me battre et en éprouver de l’amertume.

Hélas, bien que mon esprit sache que la galaxie toute entière ne peut, en aucun cas, s’assujettir à mes désirs et que fatalement, il me faudra faire face à de multiples contraintes, j’éprouve la plus grande des difficultés à accepter cette réalité quand celle-ci se présente à moi de manière totalement imprévue au point de me mettre en échec. Même si j’essaie de demeurer calme auprès de mes subordonnés et de ne rien laisser transparaitre, je ne saurais vous étonner en vous affirmant qu’intérieurement, il m’arrive de bouillir de rage tant la frustration que j’éprouve atteint des sommets. En dépit du fait que j’essaie, aussi souvent que faire se peut, d’éviter que mes hommes soient la cible de mon mécontentement, je ne puis m’empêcher de laisser certains de mes sentiments éclater en privé afin de pouvoir subir une véritable cartharsis ce qui ne doit pas être au gout de ma compagne, qui étrangement, ne prend pas ombrage de mes réactions qui peuvent paraitre, pour une Echani, bien trop disproportionnées.


Le plus étrange avec cette manière de réagir c’est qu’elle demeure paradoxale. En effet, je demeure une personne en quête d’ennemis particulièrement talentueux, qui parviendraient à me barrer la route au point que j’en viendrais à  vouloir les rencontrer en privé afin de conserver plus longuement avec eux, mais je ne saurais guère accepter que l’on m’empêche de remporter une bataille suite à un élément imprévu que je n’aurais su anticiper. En soi, une telle donnée est ironique tant elle illustre bien le fait que je suis sans doute dans l’incapacité de pardonner et surtout d’accepter les erreurs qu’il m’arrive pourtant de commettre à l’instar de n’importe quel être humain. Qui plus est, cette attitude est d’autant plus surprenante lorsque l’on tient compte de deux éléments propres à ma personnalité.

Assurément, à l’instar de n’importe quel grand militaire, j’éprouve le désir de conquérir cette galaxie afin d’y instaurer un nouvel ordre et d’acquérir par extension, pourrait-on dire plus de pouvoir bien que cette composante ne soit guère adaptée en ce qui me concerne.  Or, même si je veux accomplir cet objectif, qui est, quand j’y repense ma seule raison de vivre en ce bas monde, je ne saurais éprouver ne serait-ce qu’une once de joie une fois que celui-ci sera accompli tant il ne me restera plus personne à combattre. Il me serait impossible d’être enthousiaste à l’idée de combattre pour maintenir mon pouvoir en place une fois que mes Némésis seront vaincus. C’est sans doute pour cela, si une telle issue venait à se concrétiser et que ma vie aurait été, malheureusement, épargnée, que j’abdiquerais, une fois la situation stabilisée et m’éloignerais des affaires galactiques ce qui n’est pas totalement illogique lorsque l’on prend en compte le fait que je suis plus un chef de guerre...une militaire qu’une véritable administratrice. Ma vie...mon existence étant dédiée au combat, je ne puis m’imaginer diriger en temps de paix. Il me faudra trouver un moyen de rengainer mon sabre et d’apprendre à vivre même si au vu de ma situation j’en ai très certainement une qui n’est autre qu’une certaine Echani...mais encore faudrait-il qu’elle veuille, elle aussi, vivre une telle réalité...ce que je ne saurais lui imposer, raison pour laquelle je n’évoquerais sans doute jamais ce sujet jusqu’au jour fatidique si tant est qu’il arrive un jour et que nous y survivions...ce que j’espère pour elle mais pas pour moi. Un guerrier n’est rien d’autre qu’un chien de garde enchainé en temps de paix... Il ne fait que pourrir lentement dans la paresse et l’ennui.

De ma fierté, découle d’autres traits de caractère que j’ai déjà eu sans doute l’occasion de vous présenter auquel cas je ne saurais trop m’excuser pour le côté répétitif de ma diatribe. En effet, ce sentiment est la source même d’une volonté de fer qui s’exprime en toutes circonstances que ce soit au travers de ma voix, dont le ton est bien souvent péremptoire, ou de mes décisions et mes actes.  Pire encore, chez moi il s’agit même d’un défaut tant cette détermination se mue bien souvent en obsession si ce n’est en entêtement parfois ce qui n’est pas sans poser problème tant je refuse d’entendre raison tant que je juge que l’on ne m’a pas présenté des arguments tangibles et valides auquel cas je n’hésiterais pas à revoir mon jugement. Mais n’est-ce pas là la preuve que je demeure, en dépit de mon titre, quelqu’un de profondément humain ? N’est-ce pas là la démonstration, qu’à l’instar de n’importe quel quidam dans cette galaxie, je puis me montrer faillible à cause de certitudes bien ancrées ?

Ce trait psychologique en cache un autre qui pourrait être quelque peu préoccupant pour ma compagne. En effet, de par cette volonté de fer qui me caractérise, je serais prête à commettre tous les sacrifices pour accomplir mon objectif...quand bien même cela me conduirait à être l’instigatrice d’un véritable charnier. Je ne suis pas quelqu’un qui accorde de l’importance à la notion même d’honneur contrairement à Ymir. Je suis prête à me salir les mains si la situation l’impose. Toutefois, contrairement à Tarkin, avant d’envisager une mesure aussi radicale, je chercherais à creuser les différentes opportunités qui se présentent à moi et à les observer sous tous les angles possibles afin d’en connaitre chaque tenant et aboutissants afin de pouvoir prendre la décision, que je jugerais être la plus bénéfique pour l’Empire. Cette manière de procéder n’est certainement pas en accord avec les desiderata de ma compagne mais elle ne saurait me changer à ce sujet tant je pense que la fin justifie amplement les moyens. Aussi, quand bien même, j’éprouve beaucoup d’affection pour elle, ses conceptions, ses protestations ou même son départ ne sauraient m’empêcher de faire ce qui doit être fait. Je suis en guerre contre la Reine Eternelle, l’Ordre Jedi et les Rebelles, je ne saurais accepter que l’on interfère au nom de préceptes désuets qui n’ont aucune place sur le champ de bataille. Oui, il peut donc m’arriver de me montrer froide si ce n’est glaciale dans certains cas lorsque l’on m’excède ! Qui plus est, pour en revenir au sujet, n’est-ce pas manquer d’honneur que de combattre un ennemi en refusant d’utiliser toutes les armes à sa disposition ?

Fort heureusement, en dépit de ce léger petit défaut avec lequel mon entourage doit composer, je ne suis pas aveuglée par mon propre égo, ni par mes certitudes. J’essaie de demeurer ouverte d’esprit sur quantités de sujets et ce pour de multiples motifs. Assurément, bien que j’ai reçu une solide éducation quand j’étais plus jeune, je ne suis pas, pour autant, une référence dans tous les domaines. J’ai connaissance de quantité de champs d’études pour réussir à bien gouverner et je sais me débrouiller quand il est question de tactique spatiale mais je n’ai pas réponse à tout. Pire encore, ma nature même d’être humain m’empêche de pouvoir envisager toutes les solutions que ce bas monde pourraient m’offrir. Aussi, quand une personne se montre plus compétente que moi dans un domaine, j’accepte avec joie ses conseils, si tant est qu’ils soient sensés et servent les intérêts de l’Empire. J’irais même jusqu’à dire que je n’hésite pas à récompenser ce genre de personne en les nommant à des postes importants si cela m’est possible étant donné qu’il me faut dans certains cas composer avec le conseil des Moffs. En dépit de cet élément, je dois reconnaitre que m’entourer de personnes plus compétentes que moi, me rend presque....joyeuse tant j’éprouve une grande satisfaction à m’abreuver de savoir même si ce dernier ne demeurera, sans doute, que d’ordre général.

On retrouve cette dimension dans ma manière d’aborder le commandement. Je vous ai dit précédemment que pour tout ce qui touchait au domaine terrestre, je n’hésitais pas à déléguer mon autorité à une personne plus compétente que moi et à me mettre sous son commandement et ce car je ne suis sans doute pas une spécialiste en la matière. Mais qu’en est-il au niveau spatial ? Bien que cette discipline soit mon violon d’Ingres, je n’éprouve aucune honte à ce que mes subalternes puissent avoir de meilleures idées que les miennes. A vrai dire, je les encourage même à s’exprimer, à développer leur créativité et leur inventivité tant qu’ils se basent sur un raisonnement tangible. Aussi, même s’ils peuvent échouer dans leur tentative, je saurais les récompenser pour avoir voulu sortir des terrains battus. Quand bien même le résultat n’est pas là, l’acte en lui même ne saurait être ignoré...de même que leur loyauté à mon égard ! Toutefois, bien que je sois très tolérante, j’éprouve le plus grand des mépris envers l’incompétence et la bêtise crasse au point qu’il m’arrive de prendre des mesures particulièrement dissuasives...même si je ne puis à l’instar d’un de mes ancêtres pouvoir régler ce problème moi même à l’aide de la Force. Je puis mettre aux arrêts un militaire servant sous mes ordres, ou l’accuser de haute trahison mais je ne saurais ignorer la Loi Impériale en ne lui accordant pas une Cour Martiale. Rares sont les cas nécessitant de ne pas tenir compte de la Loi, toutefois.

Ironiquement, je viens de vous révéler, en vous faisant cette confession, l’autre conception qui cimente mon être tout entier et qui n’est autre que l’importance que j’accorde à la notion même de méritocratie. Ce mot constitue l’essence même de mon âme tant il a façonné ma manière de conceptualiser mon existence, mon héritage, mon entourage et mon environnement. A mon sens, il n’existe rien de plus noble même si à mon grand regret une partie de ma vie ne saurait être conforme à ce que cette notion aurait exigé...du moins à mon sens. En effet, bien ironiquement, je considère que ceux qui ont obtenu le pouvoir, la richesse et la gloire, non pas par leurs propres moyens mais grâce à leur héritage, n’ont aucune voix au chapitre. Ils ne méritent pas de se plaindre et n’ont aucun mérite. Que de telles personnes puissent exister m’irritent au plus haut point. Le pouvoir ne devrait être que la propriété d’une seule et unique génération. Il ne devrait pas être possible d’en hériter. Au contraire, il faut être capable de s’en saisir ! Il faut le mériter.

Bien évidemment, je ne préconise pas d’instaurer une société anarchique, contrairement à ce que vous pourriez croire. Je ne suis pas républicaine après tout et ne serais m’inspirer du régime de ces Rebelles qui ne constituent en aucun cas un idéal à atteindre tant il est l’antithèse de ce que j’essaie d’instaurer à savoir une société harmonieuse basée sur l’Ordre, la sécurité et le mérite ! J’estime tout simplement qu’il faudrait faire en sorte qu’aucune dynastie ne puisse se constituer au sein de la société impériale. Seuls les plus méritants, les plus compétents se doivent de diriger et de jouir de certains privilèges qui feront rougir d’envie les générations suivantes qui à leurs tours essayeront de donner le meilleur d’elles mêmes pour se hisser à des postes prestigieux qui pourront influencer et faire évoluer la société impériale vers un avenir radieux et prospère. Il est nécessaire, également de mettre fin aux lignées car leurs membres, qui bien souvent obtiennent des postes d’importance, n’ont aucun sens des réalités ! Pire encore, ils n’hésitent pas, hélas, à se rendre service en se cooptant pour certaines charges ou en se couvrant les uns les autres. Un tel comportement est inacceptable et je pense qu’au contraire, dans mon cas, que mon influence se doit de servir un intérêt plus grand et plus désintéressé. Pour cette raison, je n’hésite pas à user de mon pouvoir d’Impératrice pour mettre sur le devant de la scène des illustres inconnus qui sont, parfois, de basses extractions mais qui ont le mérite d’être des pontes dans leurs domaines.

C’est pour ces raisons, que je viens de vous évoquer, que je considère qu’ironiquement je ne mérite pas mon titre d’Impératrice étant donné que je ne suis que la représentante d’un lignage dans le fond. Toutefois, en parvenant sur le trône, j’ai su, grâce au pouvoir que m’octroie, ma fonction entreprendre un grand chantier visant à écarter la dynastie Fel du trône impérial pour qu’à la place il me soit possible de mon vivant ou via mon testament de nommer la personne que je juge être le plus capable pour prendre ma succession. C’est, également, sans doute pour ces motifs, qu’il m’arrive d’être particulièrement intransigeante notamment vis à vis des personnes incompétentes qui refusent d’assumer leur part de responsabilités dans leurs échecs...et qui n’hésitent pas une seule seconde à accuser leurs subordonnés ou leurs supérieurs pour se couvrir. Je vous prie de croire que lorsque je fais face à ce genre de personnages, il m’arrive de rentrer dans des colères homériques que mon entourage a bien du mal à calmer parfois tant certains comportements me hérissent le poil.

Il est vrai que je puis me montrer particulièrement intolérante concernant certaines attitudes. Je n’attends pas que mes subalternes puissent accomplir l’impossible. Je n’exige d’eux que le meilleur d’eux même en toutes circonstances, ni plus ni moins. Je leur demande de se consacrer pleinement et entièrement à la cause impériale que nous avons tous juré de défendre...moi la première ! Aussi, j’accorde beaucoup d’importance à la notion d’exemple. En effet, en tant que dirigeante, j’ai conscience qu’il est impératif que je fasse preuve d’exemplarité. Je ne puis exiger de mes hommes quelque chose que je serais dans l’incapacité de faire moi-même. Je ne peux leurs demander d’être irréprochable, si je ne le suis pas également. Par conséquent, je tâche d’incarner une forme d’idéal qui donne de sa personne en toutes circonstances. Bien que de par mon titre et de par ma spécialisation, je ne puis me montrer proche de mes subalternes, je n’hésite pas à me salir les mains au sens littéral du terme s’il y en a besoin. Quand bien même je suis un officier de la flotte qui donne l’impression, sans doute, d’être enfermé dans un vaisseau, à défaut d’une tour, d’ivoire, j’essaie de démontrer, quand je le peux, que je ne suis pas une personne au dessus des autres qui peut se permettre d’ignorer le dur labeur de son entourage. Je n’éprouve aucune réticence donc à faire ma part, quand bien même cela semblerait être superflu ! Cependant, n’y voyez pas une volonté de ma part de me mettre en scène ou de rendre service à la propagande...bien au contraire, il s’agit là d’une démarche volontaire et sincère...

...comme l’est d’ailleurs ma propension à vouloir à tout prix aller en première ligne lorsque je combats, ce qui n’est guère au gout de mes chevaliers impériaux. En tant que leader militaire, j’estime qu’il est de mon devoir d’aller en première ligne pour inspirer mes troupes mais pour démontrer qu’en aucune façon ma position ne m’assure le moindre privilège. En aucun cas, à mes yeux, le dirigeant d’une puissance militaire telle que l’Empire Galactique, ne se doit de rester derrière ses troupes caché dans un palais tel un vulgaire lâche. Il se doit de prouver son statut de leader, son courage ainsi que la confiance qu’il peut avoir en ses troupes et en leur compétence en présentant son dos à ses alliés et sa poitrine à ses ennemis. Après tout n’ai-je pas juré en entrant en fonction de protéger mes sujets ? Quand bien même mon entourage pourrait me reprocher cette conduite qui, de par sa nature, se révèle être des plus dangereuses, je ne changerais pas d’avis sur la question et continuerais à le faire et ce quitte à passer de vie à trépas. Peut être est-ce ici, encore une fois, la démonstration d’à quel point, ce sentiment qu’est la fierté façonne mon être...à moins qu’il ne s’agisse purement et simplement que de l’exposition de l’audace qui me caractérise...

En effet, bien que je connaisses les vertus de la patience en terme de commandement, et bien que je tâche de conserver mon sang froid lorsque je commande, j’apprécie tout particulièrement prendre l’initiative lors d’un combat afin d’imposer mes conditions à l’adversaire et non l’inverse...si du moins, bien évidemment, la situation me le permet auquel cas je devrais prendre mon mal en patience. En revanche, en dehors du cadre militaire, je ne suis pas une personne qui s’illustre par son stoïcisme. Assurément, je déteste que l’on me fasse perdre inutilement du temps. Je tiens à ce que les sujets que l’on me présente soient clairs, précis et concis ! Je n’affectionne guère qu’une tierce personne se permette de tourner autour du pot en ma compagnie à moins de désirer être la victime de mon ire. Je préfère que l’on se montre franc. Aussi, ne vous étonnez pas, si vous me voyez taper du doigt sur une table ou taper du pied... Ces tics illustrent à quel point ma patience est mise à rude épreuve dans certains cas... Pourtant ce n’est pas faute d’essayer de demeurer calme et imperturbable à l’instar d’Ymir. Que voulez-vous ? En dépit de mon titre, je demeure profondément humaine et n’accepte pas l’absence de productivité chez une personne, qu’elle soit de mon entourage ou non.

Suite & Fin dans le 8ème post

   

             
   
         
   

   

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Histoire :



Prologue


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Tôt ou tard la mort arrive à tout homme sur cette terre.
Et comment mourir mieux
Qu’en affrontant un danger terrible,
Pour les cendres de ses pères
Et l’autel de ses dieux ?

En ces heures sombres, alors que la vie de celle que j’aime le plus dans cet univers est en jeu, ces vers ne cessent de hanter mes pensées. Ils m’évoquent bien des thèmes. Mais, surtout, ils m’obligent à me regarder en face. N’aurais-je pas dû accepter de la laisser partir ? Elle qui avait vécu par l’épée, avait finalement péri par l’épée. Ymir avait obtenu, sans doute, ce qu’elle désirait : une mort honorable, dans le feu de l’action avec ses hommes à ses côtés. Pour autant, je ne pouvais me résoudre à laisser son existence rejoindre le néant sans rien faire. Je devais la sauver. Mais pourquoi ? Car elle était compétente ? Il est vrai qu’en tant que générale et en tant qu’individu, elle était particulièrement capable. Mieux encore, cette echani était digne de confiance. Je pouvais remettre ma vie entre ses mains sans éprouver la moindre crainte. Me passer d’elle, à une époque aussi mouvementée que la nôtre, risquait fortement de handicaper mon objectif. Trouver un autre général de cette envergure promettait d’être quelque peu compliqué. Pourtant, en mon for intérieur, je savais que je disposais de candidats tout à fait valables pour occuper son poste. Alors pourquoi est-ce que je me conduisais comme si je n’étais qu’une petite princesse capricieuse pour sauver sa vie ? Par opportunisme peut-être. Ce n’était pas totalement faux. Si comme me l’a annoncé le docteur, Ymir était presque totalement cybernétisé, elle deviendrait alors immortelle. Elle pourrait dès lors veiller sur mon héritage si nous parvenions à remporter cette guerre.

Pourtant encore une fois, je me mentais à moi-même. Jamais Ymir n’accepterait d’endosser les fonctions que j’envisagerais de lui confier lorsque je viendrai à trépasser. Je me demande même si elle ne serait pas capable de me rejoindre dans la tombe. En dépit de son intégrité et de sa loyauté à toute épreuve, elle ne sera jamais disposée à devenir une sorte de garde-fou. Quand bien même ce serait pour le bien de cet Empire que je voudrais tant réformer. Elle ne serait pas une bonne candidate. Alors quelle raison animait ma démarche ? Je ne pouvais guère affirmer que je cherchais à la maintenir en vie pour les besoins de la propagande impériale et pour conserver le moral de nos troupes et de notre population au plus haut.  J’avais fait ce choix ô combien égoïste, car je tenais à elle plus que je ne le voulais. Moi qui avais toujours éprouvé du mépris envers les personnes se laissant guider par leurs sentiments en politique comme sur le champ de bataille, je les imitais désormais. Pas que cela me fit plaisir. Hélas ! Cette Echani, qui osait affirmer la supériorité de l’Infanterie sur la Flotte, était la seule à avoir su trouver le chemin menant jusqu’à mon cœur. Je ne pouvais me passer d’elle. Même si d’autres motifs animaient ma démarche, je ne pouvais envisager de mener cette conquête toute seule. Je la voulais à mes côtés. Bien que ce fût faux, ne pas être avec elle durant cet évènement qui conditionnerait ma vie entière lui faisait perdre du sens voire même de l’importance. À quoi bon conquérir l’Univers, et construire un nouveau régime, si je n’avais personne avec qui partager ces moments. Je l’aimais. C’était un fait que je ne pouvais plus nier. Personne ne saurait la remplacer à mes yeux même si cette opération que j’avais ordonnée la défigurait. En un sens, elle était mon roc ou mon phare dans ce vaste univers. Elle m’empêchait, sans doute, de me perdre moi-même en prenant certaines décisions regrettables. Elle était la gardienne de mon âme ainsi que celle de mon cœur. Peut-être me maudira-t-elle pour cette décision que j’ai prise sans son consentement. À vrai dire, je l’ignore. J’aviserais sans doute en temps voulu.

Ces vers ainsi que cet évènement me poussent, durant cette attente interminable, à faire également le point sur moi-même et sur mon existence. Écrire ces lignes est le seul moyen que j’ai trouvé pour parvenir à mettre des mots sur ce que je ressens. Peut-être seront-ils publiés un jour. Je l’ignore. Je n’ai rien d’une grande écrivaine après tout. En revanche, ces mots m’offrent une opportunité à laquelle je n’avais pas songé. Si Ymir survit, je la laisserais examiner ces modestes pages. Peut-être lui sont-elles même exclusivement adressées tant j’ignore où cet exercice me mènera. À défaut de savoir quel mot employé quand je suis en sa compagnie, j’ose espérer que ces notes l’aideront à me comprendre et, pourquoi pas, à y trouver du réconfort, si ce n’est des excuses que je formule ici. En effet, si un jour tu venais à parcourir ces lignes, je voudrais que tu saches que je suis désolé d’avoir modifié le cours de ta glorieuse destinée. Je ne cherche pas à quémander ton pardon. Si ces évènements venaient à se reproduire, je serais prête de nouveau à faire ce choix qui te prive d’un repos éternel que tu aurais, pourtant, bien mérité. Tu n’aurais pu rêver plus belle mort. Pourtant je t’en ai privé pour des raisons que j’ai déjà exposées alors que, à ton instar, j’aimerais tant rencontrer cette douce amie qu’est la Mort sur un champ de bataille. Dans le fond, que ce soit toi ou moi, nos existences sont rythmées par le cycle de la vie et de la mort.  

Pourtant, tu ignores sans doute à quel point ma vie peut l’être. Et c’est là que j’en arrive à faire le point sur mon existence, alors que je viens de devenir Impératrice. Curieux non ? Moi qui, durant des années, avais aspiré à obtenir le pouvoir et à célébrer cette « victoire » en ta compagnie, me retrouve seule dans mon bureau à écrire ces lignes. Le destin a parfois un drôle de sens de l’humour. Me remémorer d’une manière, aussi déplaisante,  ma propre destinée est cruelle. Ne crois-tu pas ? Car oui au-delà même du fait que tu sois sans doute devenue immortelle désormais, contrairement à moi, ce fâcheux évènement me rappelle le but que je me suis fixé et le peu de temps dont je bénéficie pour l’accomplir. Ma vie ne saurait trouver un sens sans cet objectif et sans cette longue et terrible guerre. Instaurer un nouveau régime dans toute la galaxie est le but que je me suis fixé. Mais pourquoi ? Il s’agit autant d’une démarche sincère que d’un moyen de prouver que j’existe. Contrairement à de nombreux hommes ou à de nombreuses femmes, je n’ai aucun talent pour tout ce qui a attrait à l’art. À vrai dire, je suis même bien en peine de l’apprécier. Mon nom ne traversera aucunement les âges de cette manière. De même, pour mon plus grand malheur, car c’était là sans doute le plus beau cadeau que j’aurais pu te faire, je suis dans l’incapacité de procréer. Mes gênes, mon sang ainsi que mon sens des valeurs ne sauraient être transmis à un enfant. Au regard même du règne animal, je suis une aberration. Je ne puis remplir la fonction essentielle permettant la perpétuation de notre espèce, mais surtout de mon existence.

Je suis incapable de donner la vie et je ne puis m’illustrer par le biais de l’art. Quel sens donné à ma vie dans ce cas ? Qu’est-ce qui prouvera que j’ai existé ? Qu’est-ce qui me différenciera, moi, du reste de la galaxie ? Rien. Aussi, pour éviter une telle issue, pour savoir au crépuscule même de mon existence si celle-ci fut bien jouée,  une seule solution s’offrait à moi. Celle d’inscrire mon nom dans l’Histoire à l’instar de certains de mes ancêtres. Même si l’on m’a éduqué pour, potentiellement, régner un jour sur cette galaxie en guerre, je ne saurais nier que ce que l’on attend de moi n’est pas intrinsèquement lié à ce que je ressens. On m’a appris que je devais défendre l’Empire et ses intérêts, que je devais tout faire pour faire en sorte qu’il triomphe et soit la seule et unique puissance à survivre dans cette galaxie en quête d’ordre et de sécurité. En résumé, voici ce que l’on attend de moi et je m’y dédie corps et âme avec sans doute bien trop de zèle pour une raison simple que tu as déjà deviné. Cette quête m’offre la possibilité de me réaliser en tant que femme. À défaut de donner la vie et de sublimer la galaxie avec des œuvres mémorables, je deviendrais une sorte de messager de la mort emportant alliés et ennemis sur son passage. Je croiserais le fer autant de fois qu’il le faudra. Je marquerais de mon empreinte cette ère de batailles terrestres et spatiales épiques, de troubles politiques et de révoltes généralisées. Je compte marquer cette époque, quitte à devenir une figure guerrière légendaire. Mieux encore ! À mon accession, j’ai trouvé une Bastion en brique. Sache qu’à mon trépas je laisserais une Bastion en marbre ! À moins de mourir sur-le-champ de bataille ou d’être déposée par une personne plus compétente que moi, je laisserais derrière moi un héritage politique qui prendra la forme d’un Empire réformé destiné à traverser les âges. Je parviendrais à transformer ce dont j’ai hérité et je purgerais toutes ses imperfections afin que le régime de mes ancêtres devienne ce qu’il aurait toujours de l’être : un modèle et une source d’inspiration. De cette façon et uniquement de cette manière, ma vie aura trouvé un sens et mon nom son chemin à travers les méandres de l’Histoire.

Il ne faut pas, cependant, occulter la sincérité de ma démarche. Je crois dur comme fer que l’Empire est le seul régime capable d’offrir un avenir à cette galaxie contrairement aux autres. Le modèle républicain est bien trop imparfait de par sa nature pour pouvoir prétendre guider les populations de cet univers. En ce qui concerne le régime Hapien, il est bien trop corrompu et trop sectaire pour être qualifié de modèle. Il s’agit même d’un exemple à éviter. Comment peut-on prétendre être digne de régner sur l’univers quand on sait que les actes de ce Consortium ne sont dédiés qu’à la gloire et au plaisir d’une seule personne qu’il élève au rang de déesse ? Ce n’est pas le bien commun qui anime cette sinistre harpie et ses sbires, mais seulement une envie capricieuse. Elle pense disposer de cette galaxie comme d’un jouet qui lui appartient et qui se doit de lui rendre hommage jusqu’au jour où comme n’importe quel enfant, elle finira par s’en lasser et passera à autre chose, laissant ainsi cette même galaxie connaitre une fois de plus les affres du chaos. Je ne saurais laisser une telle éventualité se produire. Mon but est d’offrir à tous une société basée sur l’ordre et la sécurité dans laquelle tous pourront se réaliser en fonction de leur compétence et de leur mérite. Aussi, au nom de cet objectif, je réformerais l’Empire pour qu’il puisse parfaitement incarner cet idéal d’universalité. Chose qu’il ne peut faire à l’heure actuelle tant il est imparfait sur de nombreux points. Il est gangréné par une société de privilégié qui n’a que faire de certaines notions comme le mérite. Je changerais cela, d’une manière ou d’une autre. Dus-je en mourir.

On pourrait se demander comment j’en suis venu à penser ainsi, moi qui ai été élevé dans un milieu privilégié, et je me doute que toi aussi, ma chère Echani, tu te demandes quels évènements ont bien pu forger non seulement ma personne, mais aussi, ces convictions qui m’animent et qui font la femme que je suis aujourd’hui. Certains d’entre eux te seront familiers, mais d’autres te sont complètement inconnus pour la simple et bonne raison que je n’ai jamais fait le récit complet de ma vie à qui que ce soit jusqu’à présent.  J’espère que ces brèves pages te permettront de me comprendre, mais surtout de comprendre les choix que j’ai faits tout au long de mon existence, y compris celui qui t’a condamné à vivre à mes côtés.


Chapitre I : La princesse de Bastion
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Le temps de l’enfance est court. Il ne se rattrape pas.


En 1472, alors que la galaxie était plongée dans une insoluble guerre de position depuis 1435, l’Empire célébra un évènement d’importance : la naissance d’une nouvelle princesse. Comme à l’accoutumée, cette nouvelle fut, temporairement, source de joie et de célébration. Pour la venue au monde de sa première fille, l’Empereur Hadrien Fel, mon père, organisa de grandes réjouissances, qui durèrent plus d’une semaine ! Je serais bien en peine de les décrire tant je suis dans l’impossibilité de me souvenir de ces moments, pour des raisons évidentes. À vrai dire, je pense que tu serais même en mesure de les décrire à ma place, si tant est que tu t’en souviennes ou que tu ne te réveilles. De telles festivités n’étaient pas anormales pour un régime comme l’Empire. De par sa nature monarchique, il est de coutume que l’on commémore la naissance d’un nouveau membre de la famille impériale. Je n’ai pas échappé à cette règle et suis dans le fond assez heureuse de ne pas me souvenir de ces moments-là. Tu connais mon amour pour ce genre de cérémonies même si en un sens elles sont nécessaires. Après tout la venue au monde d’un enfant n’est-elle pas la promesse d’une nouvelle aube ? Surtout dans une galaxie en proie aux ténèbres d’une guerre totale, ne durant que depuis trop longtemps ? Que ce soit ma naissance ou bien celles antérieures de mes frères, elles étaient synonymes d’espoir. Peut-être que l’un de nous pouvait, potentiellement, devenir cet être providentiel qui accorderait la victoire à l’Empire sur ses ennemis et mettrait un terme à ce cycle de violence et de haine.

À peine née que déjà, l’on avait de grandes aspirations pour moi. Pourtant, à cette époque, rien ne laissait indiquer que je finirais par devenir l’héritière de ce régime. Ma destinée était encore plus ou moins incertaine. Que ce soit mes frères ou bien moi-même, il était impossible de déterminer lequel de nous trois finirait par diriger l’Empire. Seul celui qui pourra s’en montrer digne pourra, comme le disait mon père, prétendre obtenir la couronne impériale. Toutefois, je demeurais une princesse impériale. Aussi, je reçus, durant ma jeunesse, une certaine instruction. À vrai dire, je devrais plutôt dire que mes précepteurs et ma mère essayèrent tant bien que mal de m’élever. Il est vrai que je n’étais pas une enfant facile, contrairement à mes frères.  Dès mon plus jeune âge, je n’aspirais qu’à mener ma vie comme je l’entendais. J’étais la maîtresse de mon destin et n’acceptais pas que l’on puisse m’empêcher de commettre certains actes sous prétexte que j’étais une princesse impériale. En somme, tu l’auras compris, j’étais une enfant quelque peu turbulente. Je ne pouvais pas rester une seule seconde tranquille. Il fallait à tout prix que je me mette en quête d’une occupation. Je n’avais que faire des leçons que l’on pouvait me donner sur le protocole, la bienséance et que sais-je encore. Je m’imaginais déjà à la tête des légions impériales combattant je ne sais quel ennemi dans la galaxie.

Aussi souvent que je le pouvais, je faisais l’école buissonnière. Il m’était certes impossible de quitter le palais impérial pour des raisons évidentes, mais cela ne me posait pas de problème. J’avais tout ce que je désirais à portée de mains. Bien qu’étant la résidence de la maison impériale, cette bâtisse comptait une section réservée aux chevaliers impériaux. Ils avaient, par conséquent, leur propre salle d’entrainement. Je m’y rendais dès que je le pouvais ou, devrais-je dire plutôt, dès que ma mère avait le dos tourné. Ainsi, durant des heures, je regardais ces hommes et ces femmes s’entrainer. Bien que n’ayant jamais aimé faire usage de mon sabre-laser, j’ai toujours trouvé ces chorégraphies martiales fascinantes. Pour des yeux d’enfants, elles étaient spectaculaires. Mieux encore, elles me poussaient à assimiler les chevaliers impériaux à des héros mythologiques. Plus que pour ces séances d’entrainement, j’y allais pour satisfaire ma curiosité. En effet, certains chevaliers, amusés par ma conduite, n’hésitaient pas à prendre de leur temps pour me conter certaines de leurs aventures ou pour me faire part de certaines légendes entourant cet univers. Ces récits avaient le don de stimuler mon imagination. Hélas ! Ces « expéditions » finissaient presque toujours de la même façon. Ma mère, prénommée Catherine, parvenait toujours à me mettre la main dessus et m’obligeait à retourner travailler pour mon plus grand désespoir.  

Cette éducation et ces leçons, que je recevais, n’étaient pas toutes horribles. Loin de là même. Seulement certaines d’entre elles ! Comme je te l’ai dit, je n’avais aucune affection pour les questions de protocole et de bienséance. Je ne te parlerais même pas des quelques cours de langue que j’ai dû subir. Outre du Kuati, j’ai dû apprendre à employer le haut galactique sous prétexte qu’un membre de la famille impériale se devait d’avoir un certain standing. Tu t’en doutes : ce n’était pas très passionnant. Néanmoins, certains cours étaient plaisants ! Ceux surtout dédiés à l’Histoire et à la Géographie. Apprendre le passé de la Galaxie, mais aussi de l’Empire fut fascinant. Quant aux leçons que je recevais sur les sociétés de nos ennemis, elles avaient le don de me captiver. Même si j’étais encore qu’une jeune enfant, je devais commencer à comprendre le monde qui m’entourait. Je devais connaitre  nos ennemis, mais aussi mon peuple. À l’instar d’Aurélien et d'Alexander, mes frères, je dus, moi aussi, assister à de nombreuses cérémonies officielles pour les besoins de la propagande impériale notamment. La plupart de ces évènements m’ennuyaient terriblement. Les bals, les spectacles et les inaugurations ne m’intéressaient pas. Je ne te parlerais même pas de la naissance de ma plus jeune sœur qui fut un véritable calvaire à vivre. J’eus droit à une semaine complète de festivité. Ce fut un véritable enfer.

Certaines célébrations trouvaient pourtant grâce à mes yeux et je n’hésitais pas à accompagner mon père. En effet, dès mes plus jeunes années, j’adorais me rendre aux défilées militaires et aux baptêmes de certains navires de la flotte impériale. Voir ces hommes et ces femmes ainsi que ces tanks et ces vaisseaux défiler sous mes yeux en rang et en ordre me subjuguait. La vue de ces légions de stormtroopers et de ces escadres de Star Destroyer me laissait sans voix. J’avais le sentiment de pouvoir toucher du doigt la puissance impériale. Mieux encore, je parvenais à saisir l’importance de ces moments. La société impériale, dont nous faisions partie, avait les yeux tournés vers ses soldats qui défendaient vaillamment l’Empire. Nous étions tous tournés vers la réalisation d’un objectif : l’établissement d’un régime basé sur l’ordre et la sécurité. C’était dans ce genre de moments que je savais que nous formions une nation. Une nation qui n’accepterait pas de capituler face à l’adversité. Une nation qui parviendrait à triompher de ses ennemis, qu’ils soient de l’extérieur ou bien de l’intérieur.

Car oui, nos ennemis étaient nombreux et ils le sont toujours même si depuis certains évènements, dont tu prendras connaissance plus tard, je pense en avoir réduit considérablement la liste. Bien que je sois née avec une cuillère en argent, mon enfance ne fut pas totalement un long fleuve tranquille. Bien au contraire. Je te parle pas ici des bagarres que j’avais avec mes frères et que j’initiais, car je prenais facilement la mouche ce qui me valait quelques remontrances. Je fais référence aux multiples tentatives d’assassinat dont j’étais la cible et qui devinrent une composante de ma vie. En tant que membre de la famille impériale et probable héritier, il paraissait normal que l’on veuille mettre un terme à ma vie, à celle de mes parents et de mes frères. Malgré cette logique, je t’avouerais ne m’y être toujours pas habituée. C’est une réalité difficilement supportable. Pas que je craigne de mourir. En revanche, l’idée que ma vie puisse se terminer par le biais d’un vulgaire assassinat me semble difficilement supportable. Qu’un être vivant puisse mourir de manière aussi absurde  et hasardeuse me déplait au plus haut point. Toi, plus que quiconque devrait être capable de me comprendre. Si je devais mourir, je voudrais que ce soit les armes à la main sur le champ de bataille et/ou face à une personne plus compétente que moi. C’est là tout ce que je demande et je prie les Dieux pour qu’il en soit ainsi.

Pourtant j’ai bien failli mourir, en plus d’une occasion alors que je n’étais encore qu’une enfant. Le monde qui m’entourait était loin d’être idyllique, bien au contraire. Ce n’est que lorsque ma vie fut menacée pour la première fois par une tierce personne que je compris à quel point l’univers était dangereux et à quel point ma vie pouvait prendre fin d’un claquement de doigts. C’est là, alors que je n’avais encore que 8 ans, que l’enfant que j’étais alors mourut. Je m’en souviens encore comme si c’était hier. Il s’agissait à la base d’une journée comme les autres. Mère et mes précepteurs m’avaient dispensé de nombreuses leçons au cours de la journée sur la politique, la vie au sein de l’Empire, etc. Comme à l’accoutumée, en début de soirée, j’avais voulu me rendre sur le toit du palais accompagné de mon redoutable doudou star destroyer, afin de pouvoir y admirer les étoiles en toute quiétude. Bien souvent, on m’avait défendu de grimper là haut tant cela pouvait être dangereux. Mais comme à mon habitude, je n’en avais fait qu’à ma tête et avais décidé de fausser compagnie à ceux qui me surveillaient. En quelque sorte, braver cette interdiction avait quelque chose de grisant. Je mettais, certes, ma vie en danger en me permettant certaines acrobaties sur le toit d’un tel édifice, mais je n’en avais que faire. J’avais, durant ces instants de solitude au grand air, l’impression que je pouvais réussir l’impossible. J’éprouvais même un sentiment de conquête tant je surplombais mon environnement.

J’étais loin de me douter qu’en cette occasion, je finirais par être la cible d’un sniper. Aussi, alors que j’arrivais finalement sur le toit et que je me profitais de la vue, le sourire aux lèvres, j’entendis un bruit tonitruant au loin. Sur le moment, je n’y prêtais pas plus d’attention, jusqu’à ce que même pas quelques secondes après, la perception même de mon environnement ne soit brutalement altérée.  Retranscrire cette expérience de manière assez juste serait sans doute impossible tant mes différents sens furent agressés par différents stimulus. J’avais la sensation que quelque chose de très lourd avait percuté mon torse. Mon odorat me faisait percevoir une odeur, pour le moins nauséabonde dont je n’arrivais pas à identifier la provenance. Mon crâne me faisait également souffrir suite à sa rencontre avec le sol. Je me sentais également nauséeuse et faible. Mais le pire, c’était cette douleur sourde qui irradiait depuis ma poitrine. Cette souffrance éclipsait tout le reste. Je n’avais plus conscience de mon environnement immédiat ni de mon identité. Tout ce qui m’importait était cette désagréable sensation de brûlure. J’avais l’impression que mon corps brûlait.  Pourtant, alors que j’avais l’impression qu’une éternité s’était écoulée depuis la perception de ce bruit, seules quelques secondes s’étaient égrainées. Sans même avoir véritablement conscience de ce qui m’arrivait, en un aussi court laps de temps, mon être tout entier sombrait dans l’inconscience…

Mon réveil fut, sans l’ombre d’un doute, moins chaotique. Hélas, il n’en demeura pas moins désagréable tant mes sens  étaient agressés. J’entendais des appareils électroniques tout autour de moi. Je percevais également différentes conversations. Ces bruits m’ennuyaient tant ils perturbaient mon sommeil. En cet instant, je désirais retourner dans les bras de Morphée. Hélas, mon environnement ne se montrait pas très coopératif.  Cette cacophonie ne voulait pas s’arrêter pour mon plus grand désespoir.  Pourtant, bien que ce tumulte m’irritât au plus haut point, mon esprit se focalisa sur d’autres données tout aussi importantes : où étais-je ? Que s’était-il passé ? Pourquoi avais-je l’impression d’avoir comme une sorte d’enclume sur le torse ?  Je n’avais que des bribes de souvenirs. Je savais que j’étais montée sur le toit et que j’étais tombé sur le sol. Au-delà de ça, ma mémoire demeurait quelque peu confuse. Elle ne me renvoyait que des images fugaces et des sensations quelque peu désagréables. Afin de répondre à mes interrogations, j’essayais d’ouvrir les yeux pour examiner les lieux. Cette « tâche » me demanda un effort surhumain tant mes paupières étaient lourdes. Au bout de plusieurs minutes, j’y parvins. Hélas, cet exploit ne dura pas près d’une seconde. La luminosité de l’endroit dans lequel je me trouvais me brûlait la rétine. J’allais devoir me montrer plus précautionneuse et prendre mon temps pour parvenir à habituer mes globes oculaires à mon environnement.

Le mouvement de mes paupières n’avait pas dû, à l’époque, être particulièrement discret tant je sentis une personne me prendre délicatement de moi et approcher son visage du mien afin de me murmurer des paroles rassurantes et me caresser le front. Au son de sa voix, j’identifiais mon père. Rouvrant avec difficulté les yeux, je voulus l’interroger, lui demander tout ce que ceci signifiait. Hélas, je ne parvenais pas à émettre des sons cohérents. Dans mon esprit, je savais ce que je voulais lui dire, mais mon corps n’y parvenait pas. Cette constatation me fit encore plus enrager. Ce ne fut pas pourtant le pire, tant s’en faut. Je ne parvenais pas à faire le moindre mouvement. Non pas que mon corps était paralysé. Mes membres étaient simplement trop lourds. Je n’avais pas l’énergie nécessaire pour les faire bouger. Hadrien avait dû bien voir ce que j’essayais de faire. Elle avait dû lire dans mes yeux ou dans mon âme, par le biais de la Force les pensées qui agitaient mon esprit. Elle me demanda ou plutôt, devrais-je dire, m’ordonna de me reposer, car j’en avais besoin. Elle n’eut nul besoin d’insister tant ce simple « réveil »m’avait épuisé. Je replongeais donc aussitôt dans l’inconscience la plus totale.

Les jours qui suivirent cet évènement ne furent pas des plus agréables. J’avais beau ne ressentir aucune souffrance grâce aux antidouleurs que l’on m’avait prescrits, il n’en demeurait pas moins que j’avais le sentiment d’être prisonnier de mon propre corps tant il m’était impossible de me mouvoir comme je l’entendais. D’après ce que j’avais cru comprendre, j’avais subi une procédure assez lourde. Mon corps avait subi un choc assez conséquent et mettrait du temps à se remettre complètement pour mon plus grand désespoir. J’eus droit, au cours de ce repos forcé, à de nombreuses visites. Que ce soit mes frères, mon père, ma lointaine famille, ou bien ma petite sœur, tous vinrent à mon chevet afin de s’enquérir de ma santé. Seule Catherine demeurait absente. Cette séparation ne me plaisait guère. Mue par mon instinct, je souhaitais à ce moment là de ma vie que ma mère soit à mes côtés et qu’elle me console. Je désirais qu’elle me prenne dans ses bras et me rassure. Mais, hélas, durant le temps de ma convalescence jamais elle ne vint. Je lui en ai beaucoup voulu au début jusqu’à ce que je comprenne les raisons de sa démarche.

Au début, mon entourage demeurait quelque peu discret sur les circonstances qui m’avaient conduite à finir sur un lit d’hôpital. Pourtant, même si ma mémoire me faisait défaut, je n’étais pas totalement idiote et me doutais qu’il y avait un problème. J’avais remarqué que je n’étais jamais seule dans ma chambre. Deux chevaliers impériaux demeuraient en faction 24 heures sur 24. Au début, j’avais cru que c’était tout simplement, car j’étais loin du palais impérial. Mais, comme on me le révéla plus tard, une fois que l’on jugea que je m’étais assez remise, on avait tenté de m’assassiner. Plus exactement, des agents Bothans de la République avaient tenté de mettre fin à mon existence et avaient bien failli réussir. Ils n’avaient manqué leur coup que de très peu. Mère s’était chargée d’enquêter sur le sujet avec les Renseignements Impériaux et certains Chevaliers Impériaux. Au cours de leurs investigations, qui avaient pris un certain temps, ils avaient découvert que plusieurs agents Bothans se trouvaient sur Bastion. Ils avaient infiltré la société impériale afin de pouvoir assassiner certains membres de la famille impériale. Il est vrai que mes frères, qui étaient bien plus âgés que moi, avaient déjà été la cible de plusieurs terroristes. Mais, au regard de leur âge avancé soit 16 ans pour l’un et 13 ans pour l’autre, ils avaient commencé à apprendre à se défendre plus ou moins seuls. Ce n’était guère mon cas et encore moins celui de ma sœur. Nous étions, surtout dans son cas, encore jeune.

Ce projet ou, devrais-je dire, cette conspiration qui avait été permise par l’acquisition de certains renseignements auprès de personnalités impériales visait un but assez simple : Ces rebelles désiraient mettre fin à la dynastie Fel ou du moins à la dynastie principale. En parvenant à abattre les potentiels héritiers, ils espéraient déstabiliser le régime en place. Si les chevaliers impériaux et le couple impérial ne parvenaient pas à nous protéger, comment pouvaient-ils espérer défendre l’Empire ? Que ce soit le Conseil des Moffs ou bien la population impériale, tous perdraient foi en leurs dirigeants qui pourraient alors être amenés à abdiquer, à moins qu’eux aussi n’aient été assassinés. Dès lors, une régence serait probablement mise en place. Mais qui aurait bien pu reprendre le flambeau ? Comment aurait été désigné ce nouveau dirigeant ? Dans le meilleur des cas, cette crise politique aurait paralysé l’Empire durant un certain temps, le rendant incapable de mener une quelconque opération à l’extérieur de ses frontières. Dans le pire des cas, cette crise se serait transformée en guerre de succession ou plutôt en guerre civile qui aurait vu l’ancien régime de Palpatine disparaitre tant nos ennemis n’auraient pas hésité à profiter d’une telle opportunité. Fort heureusement, Catherine sut démanteler ce réseau afin d’annihiler cette menace qui pesait sur sa famille.

Ces évènements eurent des répercussions bien évidemment. Tout d’abord sur mon être. Suite à cette tentative d’assassinat, je conservais non loin de mon cœur une cicatrice qui jamais ne disparaitrait. Cette marque, pourtant anodine, eut pourtant des conséquences fâcheuses. Elle m’apprit à quel point ma vie pouvait était fragile. Elle était un témoin de ma mortalité. Contrairement à ce que mon âme d’enfant aurait pu croire, l’existence n’était pas un long fleuve tranquille, mais plutôt un chemin semé d’embûches qui, si l’on ne prenait pas garde, pouvait vous emporter à tout moment. Pire encore, cette balafre signalait la faiblesse et l’insouciance dont j’avais fait preuve au cours de ma vie. Dès cet instant, je me jurais de ne plus connaitre une telle situation, de ne plus être en mesure d’être dans l’incapacité de me défendre face à l’adversité. Je ne comptais pas laisser la galaxie ou mes ennemis décider de ma vie ou de ma mort. Je ne laisserais personne décider de mes actes. En revanche, je parviendrais à imposer ma volonté à mon entourage et à donner du sens à ce chaos environnant qu’on nommait l’existence.

Plusieurs sentiments m’animaient alors à ce moment : de la peur bien évidemment, tant je redoutais qu’un autre évènement de ce type ne se produise sans que je ne puisse rien y faire. De la colère, que ce soit envers moi-même pour ma faiblesse ou envers mes ennemis pour avoir osé commettre un acte aussi lâche. Et enfin, un profond sentiment de revanche si ce n’est de vengeance. Même si Catherine avait réglé le problème, je désirais obtenir réparation pour ce qu’on avait osé me faire. Je voulais que justice soit faite. Et cela avait été le cas, en un sens. Mais mon âme d’enfant, qui avait été fort éprouvée, n’estimait pas que ce fût suffisant. J’en ressentais une grande frustration qui me rendait quelque peu odieuse avec mon entourage. J’avais les nerfs à fleur de peau et ignorais totalement comment me calmer. Pourtant ce ne fut pas faute d’essayer. Mon père tenta même de rester à mes côtés aussi souvent qu’il le pouvait afin de me changer les idées. Hélas ! Rien n’y fit !

Ces évènements eurent également des conséquences sur ma vie quotidienne. Pour commencer, si l’on excepte que j’avais reçu la visite de mon entourage lorsque j’étais hospitalisée, mon environnement quotidien changea du tout au tout. On attribua deux chevaliers impériaux à ma surveillance ce qui n’était pas sans me faire grincer des dents. Il n’était plus question pour moi de faire l’école buissonnière.  Je devais me conformer aux instructions que l’on me donnait et ne devais plus prendre de risques inconsidérés. En d’autres termes, je pouvais dire adieu à mes petites virées nocturnes sur le toit. De même, je ne devais plus m’échapper comme je le faisais auparavant pour rejoindre la partie du palais réservée aux chevaliers Impériaux. Si je désirais me rendre dans cet endroit, je devais être accompagné afin de prévenir toute tentative d’assassinat. En somme, comme me l’affirma Catherine, tant que je ne serais pas en mesure de me protéger moi-même, des mesures de sécurité drastiques seraient appliquées à mon encontre. Cela ne m’enchanta guère. Toutefois, je ne protestais pas et ne tentais pas d’échapper à cette surveillance constante. J’avais appris ma leçon, d’une cruelle manière.

Outre ces décisions pour le moins zélées concernant ma sécurité, je dus, pour mon plus grand déplaisir, accompagner mon père lors de cérémonies protocolaires voire même d’interviews. Le but de cette manœuvre était multiple. Tout d’abord, il s’agissait d’apaiser les craintes que j’avais pu ressentir suite à cette tentative d’assassinat. Après tout, je ne pouvais pas décemment rester cloitré dans le palais impérial pour l’éternité. Même si j’étais dans l’incapacité de me protéger, je me devais d’affronter ma peur et de me relever de cette épreuve. Il fallait que je me reconstruise, que je fasse face de nouveau au monde qui m’entourait. Qui plus est, cette démarche servait les besoins de la propagande impériale. Elle montrait non seulement à nos ennemis qu’ils avaient échoué et que nous n’avions pas peur d’eux, mais elle démontrait aussi à nos concitoyens que je me portais comme un charme et que par conséquent il n’y avait absolument rien à craindre. Aussi, pendant ce qui me parut durer une éternité, je dus subir en silence cette « mascarade ».

Enfin le comportement de ma famille à mon égard changea quelque peu. Si l’on excepte mes frères dont j’aborderais le comportement plus tard, mes parents eurent des réactions totalement différentes. Malgré l’ampleur de son « travail », Hadrien tenta de me changer les idées, de m’égayer et de passer du temps en ma compagnie. Il désirait, sans aucun doute, me rassurer. Il n’hésitait pas à m’écouter lorsque je lui faisais part de mes doutes, mais aussi des cauchemars qu’il m’arrivait d’avoir. Il se montra très proche de moi et en cela je l’en remercie. En ce qui concerne Catherine, sa réaction fut plus curieuse. Bien qu’aujourd’hui je sois en mesure de la comprendre, car je suis faite dans le même bois qu’elle, à l’époque j’avais le sentiment qu’elle ne savait pas trop comment réagir avec moi. Elle maintenait une certaine barrière qui me gardait à distance. Nulle parole réconfortante ne vint de sa part. Nul soutien. Elle semblait rester de marbre face à ce qui m’était arrivé. C’était là sans doute le seul moyen qu’elle avait d’affronter cette réalité.  Pourtant, elle n’était pas insensible comme on aurait pu le croire. Pendant des jours et des jours, elle travailla sur un projet qu’elle ne nous présenta qu’une fois qu’elle le jugea terminé. Elle ne comptait pas laisser son enfant sans protection. Elle allait remédier à cette situation de la manière la plus surprenante qui soit : elle allait superviser elle-même mon entrainement malgré mon jeune âge. Il était hors de question à ses yeux qu’une situation similaire à celle que j’avais déjà subie se reproduise.

Celle qui eut la réaction la plus excessive fut à ne pas en douter ma jeune sœur. Cette petite peste ne voulut plus me lâcher une fois que je fus remise sur pieds. Elle m’accompagnait partout même lors de mes leçons ce qui avait le don de m’agacer. Même si quatre ans nous séparaient, elle semblait avoir compris que quelque chose de grave avait eu lieu et que j’avais bien failli disparaitre. En un sens, j’aurais pu trouver cela touchant si elle n’avait pas été aussi envahissante. J’avais besoin d’avoir quelques moments de solitudes pour faire le point sur moi-même. Hélas ! Elle ne voulait rien entendre. Pire ! Elle n’hésitait pas à venir squatter mon lit pour passer la nuit à mes côtés avec son armée de peluches ce qui, je dois le reconnaitre, me rendait folle de rage. J’aspirais à un peu de tranquillité et je récoltais une petite ewok surexcitée. On ne peut pas vraiment dire qu’elle ait changé aujourd’hui… Mes seuls instants de répit furent lorsque mère se décida à m’entrainer, une fois qu’elle fût sûre de mon état de santé.


Chapitre II : La Voie du Guerrier

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"D'une façon générale, la voie du guerrier est l'acceptation de la mort."


Depuis la refondation de l’Empire par la dynastie Fel, il était coutume de former ses membres à l’art de la guerre. Le régime étant de nature militariste, il aurait été inconcevable que ses représentants ne soient pas en mesure de se débrouiller sur un champ de bataille.  Je n’échappais pas à cette règle, bien entendu. Rien ne me prédisposait encore, à ce moment-là, à devenir l’héritière de ce régime. C’était même l’inverse. Je n’avais que 8 ans et n’avais pas encore pleinement conscience des enjeux. J’étais bien trop jeune pour me soucier de ce sujet ô combien épineux. Aujourd’hui, je dois reconnaitre que mon ignorance d’alors m’amuse quelque peu. Malgré ce qui m’était arrivé, je vivais encore dans une sorte de doux rêve et étais loin de me douter dans quel bourbier j’étais tombée en venant au monde au sein même de la famille dirigeant l’Empire. Parfois, j’en viens même à me demander ce qu’aurait été ma destinée, si je n’étais pas une Fel. Non pas que je regrette ma position, cela serait bien sot de ma part, mais je ne puis m’empêcher de m’interroger.  Il me parait indéniable que j’aurais embrassé une carrière au sein même de la Flotte. Mais que serait-il advenu de moi ? Je l’ignore totalement.

Au regard d’un certain évènement, Mère avait décidé de s’occuper de ma formation qui, comme elle me l’affirma, ne serait pas de tout repos. Elle n’avait à m’offrir que du sang, de la sueur et des larmes. Loin de me décourager, ces propos titillèrent ma curiosité en plus de me rassurer. Contrairement à mon père qui avait essayé de me murmurer des paroles réconfortantes et de me changer les idées afin que je puisse me reconstruire, Catherine m’offrait quelque chose de bien plus précieux : Elle me promettait de m’octroyer les armes qui me permettraient de prendre ma revanche sur cette galaxie. Elle m’offrait la possibilité de décider moi-même de ma destinée. Ce merveilleux « cadeau » m’offrait la possibilité de mourir debout et non de vivre à genoux. En clair, sa proposition était accueillie avec une certaine forme d’enthousiasme de ma part. Avait-elle décelé les sentiments qui m’animaient suite à la tentative d’assassinat ?  Sans aucun doute. Mais, je pense qu’elle n’avait pas mesuré à quel point je comptais m’y consacrer corps et âme.

Et encore, par le biais de ces quelques lignes, je ne fais que brosser le sommet de l’iceberg ! Cette formation comprenait de nombreux domaines. Tout n’était pas dédié à l’art de la guerre même si de près ou de loin l’on pouvait se servir de certaines de ces connaissances pour en faire usage lors d’un combat. Étant issue de la haute noblesse, je devais savoir me débrouiller sur quantité de sujets. Ainsi, mes précepteurs ainsi que mes parents approfondirent mes cours sur la géopolitique, la géostratégie et l’Histoire, mais pas seulement.  Si l’on excepte cette horreur que furent mes leçons sur le protocole impérial, je reçus, également, des cours de droit et d’économie ainsi que des conférences sur l’organisation politique et administrative de l’État. Pour la plupart de ces leçons, Hadrien se chargea lui-même de mon instruction tant il était expert dans ces domaines. Même le Conseil des Moffs reconnaissait en lui un grand administrateur. Le but de cette démarche n’était pas de faire de moi une érudite. Que je sois nommée Héritière ou non, il fallait que je sois en mesure de gouverner un régime ou bien une planète. Je devais savoir gérer un patrimoine et faire fructifier mes affaires. C’était impératif. Il fallait que je devienne une personne capable qui dans le pire des cas, soit un bon parti.

Bien que très exigeants, ces cours ne manquaient pas d’intérêt, bien au contraire. Certains avaient beau être théoriques, ils n’étaient pas dépourvus d’exemples concrets. Mieux encore ! En faisant preuve de logique, il était possible de comprendre quantité d’entre eux. Notre père avait même pour habitude de nous exposer certains cas de figure, puis d’attendre nos réactions. Les miennes ne manquaient pas de virulence tant certains principes ne manquaient pas de m’interloquer. Dans certains cas, je les trouvais même injustes ou incohérents. Par exemple, je ne parvenais pas à comprendre pourquoi certaines familles parvenaient à avoir des passe-droits si ce n’est des privilèges alors que leurs membres n’avaient rien fait pour mériter cela. Cela me contrariait au plus haut point tant je trouvais ça illogique. En d’autres circonstances, nos précepteurs ou notre père nous soumettaient des cas concrets où nous nous devions de prendre une décision. Bien évidemment, ces situations se complexifiaient au fur et à mesure. Le but de cette manœuvre était de nous démontrer que le moindre de nos actes ou de nos paroles avait des conséquences, mais aussi que nous n’étions pas infaillibles.

Pire encore, même si nous pouvions être amenés à le regretter, nous devions tenir compte de certaines données et être prêts à nous montrer injustes dans notre jugement.  Seuls des intérêts supérieurs devaient nous guider : le bien-être de l’Empire, de la population impériale, etc. En aucun cas, nous ne devions avoir une approche égoïste du pouvoir à l’instar de Palpatine. Nous devions aspirer à mieux. Nous devions faire mieux. En clair, nous nous devions d’améliorer l’Empire par tous les moyens possible, raison pour laquelle on nous enseignait ces matières. Elles constituaient le cœur de l’administration de cette société. Nous avions pour mission de nous familiariser avec et de les comprendre. Alexander, ma sœur et moi-même parvenions à nous distinguer. Nous n’abordions pas ces questions de la même façon ni n’avions les mêmes réactions. Mon frère, par exemple, faisait preuve d’une intelligence particulièrement retorse. Il savait se débrouiller, mais chacune de ses décisions ou réflexions cachait un tout autre but. Il savait se montrer subtil dans son approche et était malin. Il comprenait parfaitement les rouages du pouvoir et savait, dans une situation donnée, sur quel levier il pouvait se reposer. Pour ma part, j’étais plus directe dans mon approche, ce qui me compliquait quelque peu la tâche tant je n’étais pas habituée à devoir faire des compromis sur certains sujets. Pour autant, je n’hésitais pas dans ces exercices pratiques à me reposer sur l’expertise de personnes plus compétentes que moi pour parvenir à mes fins ou à faire usage du lien privilégié qu’un membre de la famille Fel pouvait entretenir avec le peuple pour faire pression sur le Conseil des Moffs.  Bien entendu, ces exercices étant virtuels, ils n’avaient aucune valeur, mais ils nous permettaient de nous améliorer. Par mon comportement, je démontrais que je cherchais à restructurer l’Empire, à le réformer. Toutefois, ce n’était pas sans causer quelques problèmes de stabilité d’après l’ordinateur.

Ces leçons, où Alexander et ma sœur me rejoignaient, s’accompagnaient de digressions sur la culture générale. En tant que noble, je devais savoir m’exprimer sur certains sujets afin de démontrer que je bénéficiais d’un certain bagage. Mieux encore ! Je devais connaitre l’actualité relative à ces fameux thèmes qu’étaient la littérature, la Musique, la Peinture, l’Architecture et les Sciences et Techniques.  En un sens, il fallait que je montre que j’étais une personne raffinée capable de captiver son auditoire avec ses connaissances et de suivre ces conversations de salons. Ma cadette ainsi que mon jeune frère semblaient réellement apprécier ces leçons, allant même jusqu’à se documenter plus que nécessaire et à discuter avec notre père. Pour ma part, j’arrivais à suivre à grand-peine. Cela ne m’intéressait pas ou plutôt cela ne me stimulait pas. Je comprenais aisément pourquoi des nobles et des dirigeants misaient autant sur ces thèmes tant ils pouvaient servir leur cause. Mais au-delà de cette compréhension, je ne parvenais pas à m’extasier devant une peinture ni à accepter que l’on puisse perdre son temps à écouter longuement quelqu’un jouer de la musique. J’avais, à cette époque, le plus grand mal à rester en place au cours de ces fameux cours. L’on pourrait dire que j’avais un trop-plein d’énergie à dépenser et, en un sens, c’était le cas. Je m’ennuyais au point qu’il m’arrivait de m’endormir ! Et encore, ce n’était pas le pire.

En effet, durant ces moments-là, il était courant de nous encourager à développer nos talents. À l’exception de ma plus jeune sœur qui n’était pas destinée à hériter du trône impérial, car elle n’était pas sensible à la Force, nous étions tous plus ou moins en compétition.  Nous devions être capables de remplir certaines tâches, mais nous devions aussi nous distinguer les uns des autres.  Nous devions être en mesure de nous réaliser en tant qu’individu et de travailler nos talents. Certains de ces dons ne nous seraient d’aucune utilité selon les postes que nous finirions par occuper, mais au-delà même de la cruauté de notre destinée, qui dans le fond nous était imposée sans qu’il nous vienne à l’esprit de la remettre en question, nos parents, ou du moins notre père, avaient à cœur que nous nous développions et trouvions un domaine dans lequel nous aurions pu prendre du plaisir. Ma sœur, par exemple, démontra très tôt ses dons pour le Piano. Alexander, pour sa part, était également doué pour la musique, mais pas seulement ! Il savait charmer son auditoire en composant des poèmes jugés magnifiques ! Je ne parlerais pas non plus de son don pour conter l’Histoire ou pour danser. Il semblait aussi s’intéresser de près à la peinture. Pour ce qui concerne mon frère ainé, Aurélien, il n’assistait pas à nos leçons du fait de son âge plus avancé. Mais d’après ce que j’avais cru comprendre, il avait un certain gout pour les sciences et techniques ainsi que pour l’architecture. Il s’agissait également d’un excellent chanteur.

Qu’en était-il de moi, dois-tu te demander ? J’étais le vilain petit canard au sein de cette famille si parfaite. Pour te résumer très simplement ma situation, je n’avais aucun attrait pour les arts dits nobles. Je ne comprenais pas ce que l’on attendait de moi. Je ne savais pas faire preuve de la moindre créativité étant donné que je ne parvenais pas à m’investir dans ces différents domaines. Pourtant ce ne fut pas faute d’essayer afin de faire plaisir à Hadrien. Hélas ! Rien n’y fit. Au mieux, je chantais très mal et dans le pire des cas tout ce que je parvenais à faire s’était prouvé que je n’avais aucun sens de l’esthétisme, du moins si j’en croyais ce qu’affirmait Alexander. Devant l’absence évidente de résultat, au bout d’un certain temps, l’on me dispensa de ces « cours » pour ma plus grande joie.  Même si ces leçons étaient un véritable échec, mon père continua à me proposer diverses activités. Au début, cela m’agaça quelque peu, mais je compris qu’il ne désirait que mon bonheur. D’ailleurs, il m’avoua lui-même avoir une passion qui n’avait rien à voir avec ce que l’on nous enseignait. En effet, il affectionnait tout particulièrement l’architecture du paysage, ce qui le poussait notamment à passer des heures dans les Jardins Pellaeon. Aussi, il continua jusqu’à ce qu’une des activités qu’il me proposa attira mon attention : la photographie.

Étonnant n’est-ce pas ? Il est vrai que je ne t’ai jamais fait part de ce détail. Sans doute me suis-je dit que tu ne comprendrais pas pourquoi une telle occupation pouvait me passionner. Même si cela fait plusieurs années que nous nous connaissons et que nous vivons ensemble, un fossé d’ordre culturel demeure entre nous. Je ne le sais que trop bien. Certaines de mes réflexions ou de mes décisions te semblent incompréhensibles ou bien détestables. De même que certains de tes actes titillent ma curiosité. Pourtant n’est-ce pas faute de m’être intéressée à la culture de ton peuple. J’aurais aimé pouvoir pleinement te comprendre, mais tu ne me facilites pas la tâche. Enfin, là n’est pas la question. Revenons-en au dit sujet. Pourquoi la photographie a-t-elle pu attirer mon attention ? La réponse à cette question est très simple et très complexe à la fois.  À l’instar d’une bataille, un cliché, dans de nombreux cas, se doit d’être longuement préparé. Il s’agit de créer un environnement favorable en termes d’éclairage, d’angle de prise vue, de paysage, de position, afin de laisser transparaitre une émotion ou un message. Bien que cela me répugne de devoir l’avouer, je ne sais que trop bien qu’une photographie, tout comme une vidéo, puisse se révéler être une arme plus puissante qu’un turbolaser ou un Star Destroyer. Ce n’est pas pour rien que l’on dit de la presse qu’elle est un quatrième pouvoir même si ce n’est pas aussi simple.

Bien évidemment, ce n’est pas la seule explication. Il faut être aussi capable, et c’est là sans doute le plus dur dans ce domaine, de capturer un instantané. Comme lors d’une guerre, il est impératif de savoir saisir les opportunités qui se présentent à soi. Dans le cas présent, cette conduite présente bien moins de risque je te l’accorde. Cette vivacité est parfois essentielle et permet de faire en sorte qu’un moment fugace et exceptionnel puisse être éternel. Outre le potentiel qu’offre encore une fois ce genre de cliché sur la scène politique, ces photos permettent non seulement de prouver que certaines situations, certaines personnes, certains environnements ont réellement existé. À moins, qu’elles ne disparaissent, ces derniers existeront pour toujours. Ils seront pour ainsi dire immortels. De plus, ces photographies permettent à un être mortel de se remémorer certains épisodes de sa vie qu’il juge précieux. Ainsi dans mon cas par exemple, je t’avouerais t’avoir prise en photo lorsque tu dormais paisiblement. C’est certes banal, je te l’accorde et tu n’y trouveras aucune forme d’intérêt. Mais pour ma part, cela m’aide à me remémorer de la quiétude de ces moments-là. J’oserais même dire que cela me permet de me recentrer sur moi-même quand j’en ressens le besoin. Bien entendu, cela me rappelle aussi certains autres détails que la décence m’empêche d’évoquer et qui me vaudraient  un regard courroucé de ta part.

Ce que je viens de dépeindre n’est en revanche qu’une partie infime de l’éducation que j’ai reçue jusqu’à mes 16 ans et elle n’est clairement pas la plus importante si tu désires me comprendre. Comme je l’ai souligné auparavant, la tentative d’assassinat sur ma personne m’a laissé des séquelles. Certaines plus douloureuses que d’autres. Mais cet évènement a surtout précipité le début de ma formation militaire. Aux yeux de Catherine, il était impératif d’éviter qu’une telle situation puisse se reproduire. Elle comptait me donner les armes qui me permettraient, à l’avenir, de me défendre le temps que l’on puisse me venir en aide. Cette nouvelle m’avait réjoui au plus haut point et m’avait surtout rassuré. Vivre avec la peur au ventre quand on a 8 ans, car l’on découvre, de la plus sordide des façons, que la galaxie vous est hostile et que vous êtes dans l’incapacité de vous défendre est un sentiment détestable. J’avais besoin d’apprendre à me débrouiller seule en cas de besoin. Je voulais me défendre par moi-même. Ainsi commencèrent donc mes leçons sous l’œil avisé de ma mère.

Commencer aussi tôt un entrainement militaire ne fut pas une partie de plaisir. Bien au contraire. Pourtant, par bien des aspects, j’en viens à penser aujourd’hui que ce fut bénéfique. Sous d’autres, en revanche, l’on pourrait dire que j’ai subi un véritable bourrage de crâne. Plus que mes frères et ma sœur, j’ai été éduquée en vue d’être une militaire, une guerrière. Contrairement au reste de ma famille, le but premier n’était pas de faire de moi une impériale pure et dure ce qui est assez ironique en soi. Tôt ou tard, j’aurais été initié au maniement des armes. Cela ne fait aucun doute. Toutefois, je présume que l’on aurait sans doute pu insister sur les droits et devoirs d’un membre de la société impériale. Chacun devait, après tout, être capable de faire sa part au cours de cette guerre. N’étant que l’un des trois potentiels héritiers, Alexander, Aurélien et moi devions connaitre ce vaste sujet qu’était l’art de la Guerre. Si l’un de nous devait devenir Empereur, savoir guider des flottes et des hommes au combat et discuter des plans de bataille seraient une nécessité. Pourtant, j’étais différente dans mon approche.

En effet, là où ils avaient probablement conscience de leur devoir en tant que membre de la maison impériale et du fardeau qui reposait sur leurs épaules, j’avais une tout autre vision : celle d’une galaxie qui ne me ferait pas de cadeau. J’avais le sentiment que ma vie ne serait qu’un combat perpétuel pour pouvoir tout simplement exister. Si je désirais survivre, imposer ma volonté serait une nécessité. Le reste n’était que secondaire au début de ma formation. Rien dans cette galaxie dépourvue de sens ne se mettrait en travers de ma route. Dit comme cela, il ne fait aucun doute qu’une telle réflexion semble ridicule. Et elle l’est par bien des aspects. Mais que veux-tu, à 8 ans, je ne brillais pas par ma maturité. Vivre était mon souhait le plus cher. Ça et faire payer ceux qui avaient voulu me tuer. Dans un coin de ma tête, j’avais déjà compris que ces hommes envoyés pour me tuer ne faisaient qu’exécuter les ordres d’une organisation appartenant à la République. Peut-être est-ce pour cela qu’aujourd’hui encore, je me montre quelque peu hargneuse dès qu’il est question de ces Rebelles… Enfin je m’égare.

Au début, Catherine commença par m’imposer des exercices physiques qui avaient pour but de me rendre plus robuste et plus endurante. C’était capital, si je désirais combattre. Un soldat ou un guerrier, selon elle, ne se reposait pas sur son équipement. N’importe quel idiot dans cet univers est capable d’utiliser un blaster. Ce n’est pas pour autant qu’il parviendra à se défendre correctement surtout si la personne qu’il affronte est bien plus expérimentée et plus compétente. Ainsi, durant des mois entiers, ma mère m’obligea à me lever aux aurores pour m’obliger à effectuer de nombreux exercices qui furent loin d’être plaisant au début. Chaque jour, je souffrais de courbatures ! Pire encore, j’en venais à ressentir de la douleur à des endroits où je n’aurais jamais cru cela possible. Catherine me fit ainsi travailler mon endurance par le biais de tours de piste, de séances d’escalade et de parcours d’obstacles. Certaines de ces pratiques avaient également pour but d’améliorer mon agilité ainsi que ma réactivité. Sur un champ de bataille, il fallait être préparée à faire face à l’imprévisible. Aussi, elle n’hésitait pas à faire usage de la Force, lors de certaines séances, afin de propulser divers objets pour entraver ma progression. Cela se solda par plusieurs échecs de ma part.

Je crois bien n’avoir jamais autant ressenti de frustration qu’à cette époque-là. Pourtant, malgré cela, je ne me plaignais pas ni ne daignais demander à ma mère une pause. Je me relevais à chaque fois, si du moins je le pouvais et recommençais l’exercice, encore et encore. Mes émotions parvenaient à me donner la force nécessaire pour continuer. Je désirais m’améliorer. Il fallait que je m’améliore sinon jamais je ne pourrais me débrouiller par moi-même. Ces émotions, liées à ce que j’avais subi, n’étaient pas les seules. Bien au contraire. D’autres sentiments commençaient à émerger. Petit à petit, au fil des exercices, je tentais d’obtenir l’approbation de ma mère que je voyais sous un jour nouveau. Cette femme, ô combien exigeante, titillait ma curiosité. Elle avait beau être ma génitrice, je ne la connaissais pas aussi bien que mon père. Elle demeurait distante, voire même froide. D’un point de vue extérieur, l’on aurait même pu croire qu’elle n’éprouvait rien vis-à-vis de ses enfants. C’était, pourtant, loin d’être le cas. La  façon dont elle nous regardait sa progéniture ne pouvait tromper personne. Elle nous aimait profondément à l’instar de notre père qui, pour a part, n’hésitait pas à nous témoigner son affection de diverses manières. Pour quelle raison se comportait-elle ainsi ? Je l’ignore encore aujourd’hui. Peut-être n’était-elle pas à l’aise avec ses propres émotions ou peut-être s’en méfiait-elle. Si tel était le cas, je ne pourrais sans doute jamais la blâmer tant j’arrive parfois à ne pas contrôler certaines de mes émotions.  Peut-être voulait-elle nous imposer une barrière ? Je l’ignore. Même aujourd’hui, quand j’y repense, certains pans de sa vie me demeurent inconnus. Qui était-elle ? À quoi aspirait-elle ? Pourquoi se comportait-elle ainsi ?



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Histoire :





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"Ne pas vaciller devant l'adversaire et son épée est l'essence de l'homme d'épée."

Toutes ces questions n’auront sans doute aucune réponse définitive. Pour les troupes impériales, elle était une figure de proue. Un roc auquel les soldats se rattachaient lorsqu’ils étaient dans la tourmente. Plus que leur impératrice, elle était leur générale. Celle qui prenait soin d’eux en toutes circonstances. Celle qui les motivait et les invitait à se dépasser. Celle qui se souciait des vétérans et des invalides. En somme, elle était presque une sorte de déesse de la Guerre si ce n’est de la Victoire. Pour la société impériale, elle a incarné différentes images. Celle d’une femme adultère, d’un martyr, mais aussi celle d’un bouclier les protégeant des attaques ennemies. Ce fut aussi l’image d’une étrangère, par bien des aspects, tant son action se concentrait sur l’extérieur et non sur l’intérieur contrairement à Hadrien. À vrai dire, ma sœur et mon frère pourraient mieux en parler que moi tant ils ont coutume d’évoluer dans cette même société impériale. Pour notre famille, différentes réponses sont envisageables. Je ne m’avancerais pas pour mon père dont la « trahison » de ma mère lui a brisé le cœur ni pour mes frères et Hélène. En revanche, en ce qui me concerne, elle fut un modèle d’inspiration.

En effet, du fait qu’elle titilla ma curiosité, je profitais de mes quelques instants de repos entre deux entrainements pour obtenir des renseignements à son sujet auprès de certains chevaliers impériaux qui avaient combattu à ses côtés. Le portrait qu’ils me livrèrent ne manqua pas de me stupéfier au point que j’en venais à me demander comment cette femme, que je fréquentais, avait réussi autant d’exploits et parvenait à susciter autant de respect et d’affection de la part de ses hommes. En un sens, on peut dire que je l’ai quelque peu idolâtré. J’avais en mémoire, à cet instant précis de ma vie, l’image d’une guerrière de légende dont la seule présence sur le terrain parvenait à changer le cours d’une bataille. Mieux encore, j’avais le sentiment qu’elle était l’âme de l’Empire, ni plus ni moins. Par bien des aspects, elle l’était même si je me rends compte aujourd’hui à quel point je pouvais vraiment être sotte à l’époque. Étant donné ses exploits et le temps qu’elle m’accordait en vue de me former, je ne désirais qu’une seule chose : faire sa fierté et obtenir son approbation. Si une personne aussi compétente et redoutable que Catherine reconnaissait ma valeur, j’avais le sentiment non seulement, que je pourrais dès lors me débrouiller seul, mais aussi que je serais digne d’être à ses côtés, d’être sa fille. Hélas, jamais elle ne me félicita ouvertement. Encore aujourd’hui, j’ignore ce que cette femme, ô combien stoïque et avare en parole, pensait de moi. Parfois, j’en viens à me demander si la personne ne l’ayant pas le mieux connu fut son amant… Enfin je m’égare, revenons-en à mon entrainement.

Ces séances de sport se compliquèrent au fur et à mesure de ma progression, de même que les exercices que m’imposa Catherine changèrent, et ce jusqu’à l’âge de mes 16 ans. Je devais apprendre à me battre. N’ayant pas nécessairement le temps de m’apprendre toutes les subtilités du combat, elle eut recours à plusieurs précepteurs pour m’enseigner certaines matières. Ainsi, pour commencer, elle fit appel à un vétéran de la 501e Légion pour m’apprendre ce qu’il savait. M’apprendre est sans doute un mot un brin trop exagéré, tant il me fit vivre un véritable enfer. Ce cher sergent instructeur du nom de Hartman n’hésita pas à employer les grands moyens avec moi, quitte à devoir me réveiller avec un seau d’eau glacé. Je ne te mentirais pas en disant que ce fut éprouvant. Il prenait à cœur la mission que lui avait donnée Catherine : faire de moi un soldat, malgré mon jeune âge. Ainsi, j’eus droit des exercices sur le maniement des blaster, à des parcours du combattant au cours desquels je subissais des tirs de mortier, à blanc je te rassure.  J’appris, également, à monter et démonter un blaster ainsi qu’à l’entretenir. Mais ce ne fut pas le pire. J’étais bien loin de me douter ce qui m’attendrait lorsque mon cher précepteur commença à m’initier des cours théoriques sur la topographie. Selon lui, la géographie « cela servait avant tout à faire la guerre. » Outre apprendre à me servir d’une carte et d’une boussole, je devais, au cours de simulation, être capable de me servir du terrain pour prendre un objectif ou pour me défendre. Ce fut, en quelque sorte, mes premiers cours de tactique. Je ne m’en sortais pas si mal même si j’étais clairement inexpérimentée.

Afin de me « mettre du plomb  dans la tête » comme il l’affirmait, ce capo eut la merveilleuse idée d’organiser un exercice pratique sur ce rocher qu’était Ilum et ce avec l’accord de ma mère. Le déroulement et son but étaient très simples : j’allais être largué avec une carte, une boussole et quelques fournitures de survie quelque part sur la planète. Une fois débarquée, je devais rejoindre le camp de base en un laps de temps pour le moins limité. Comme tu t’en doutes, la perspective d’être largué sur une planète gelée toute seule ne me réjouissait pas le moins du monde même si je ne protestais pas. Cet exercice qui fut le premier d’une longue série à cette époque fut stimulant à bien des égards. Il s’agissait véritablement de la première fois que l’on me demandait de me débrouiller par moi-même. Je devais montrer de quoi j’étais capable. En un sens, c’était un défi que je comptais bien relever pour me prouver à moi-même que je n’étais plus cette enfant impuissante qui avait bien failli mourir.

Te faire le récit complet de cet exercice serait quelque peu pénible. Sache tout simplement qu’il fut bien plus exigeant qu’il n’y paraissait. Bien que j’ignorais que j’étais supervisée afin d’éviter que je ne meure bêtement, j’eus la désagréable surprise au moment de mon largage de constater qu’Hartman avait délibérément repoussé l’exercice pour que celui-ci se déroulât en pleine tempête de neige. Ma visibilité était totalement réduite.  Je n’avais aucune idée où est ce que j’avais débarqué. Tout ce que j’avais en face de moi, c’était de la neige. À défaut de pouvoir remplir mon objectif, je devais me trouver rapidement un abri. Je ne désirais pas mourir de froid ni encore tomber dans une crevasse. Fort heureusement, alors que je me démenais contre les éléments, je constatais la présence d’un massif montagneux et me dirigeais aussitôt vers lui. Il s’agissait non seulement d’un point de repère, mais aussi d’un potentiel abri s’il possédait des grottes ! Et il y en avait ! Pour mon plus grand soulagement, la caverne que je rejoignis n’était pas occupée. Je pus donc m’y installer et me réchauffer tant bien que mal pendant que la tempête faisait son œuvre au-dehors.

Pendant des heures, je restais coincée à l’intérieur jusqu’à ce que finalement le temps ne finisse par se calmer. Ma mission pouvait dès lors véritablement commencer. La première étape fut de repérer les lieux afin de pouvoir déterminer ma position approximative sur la carte. Autant dire que cela ne fut pas facile tant toutes les montagnes se ressemblaient sur ce foutu rocher. Je ne parlerais même pas de la neige qui ne facilitait pas mes déplacements. Pourtant, je pus finalement grâce à la présence d’un canyon me repérer sur cette carte et me mettre en marche lentement mais surement. Je ne tenais pas à m’éterniser sur cette planète plus longtemps que nécessaire.  J’avais une mission à remplir, mais j’avais aussi une partie de la faune locale qui semblait me trouver appétissante. En effet, durant ma lente et douloureuse progression, j’eus la désagréable surprise de tomber sur des Gorgodons qui me prirent pour leur diner. Étant armée d’un blaster, je croyais être à l’abri de ce genre de créatures. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je découvris, non sans une certaine stupeur, que leur physiologie les rendait insensibles aux tirs de Blasters à moins de réussir à toucher leur tête.  J’avais beau avoir été formé au maniement des armes, cette information ne fut pas des plus plaisantes. Je n’étais pas un tireur d’élite, que diable ! Afin de ne pas gaspiller inutilement le peu de munitions que j’avais à ma disposition, je tentais, non sans difficultés, d’abattre ces monstruosités. Ce ne fut pas facile, mais je te prie de croire que ma précision avec une arme s’améliora grandement après cette rencontre déplaisante.

Ce ne fut pas la seule mauvaise surprise qui m’attendait. En effet, après des heures si ce n’est des jours à affronter le froid et la neige, je parvins à rejoindre le camp de base. Cependant, alors que je m’en rapprochais, mon instinct me disait que quelque chose clochait. Connaissant mon cher sergent instructeur, je m’attendais à un cadeau de dernière minute. Étant donné mon jeune âge, j’avais déjà accompli l’impossible et ne devais pas rencontrer d’autres obstacles sur le chemin. C’était impensable. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de me dire que la fin de cette épreuve ne pouvait pas être aussi facile. Hartman m’avait appris à ne pas me reposer sur ce que je savais lors d’un « Briefing », car sur le terrain, une situation pouvait évoluer à vitesse Grand V. Je pouvais, sans aucun doute, appliquer ce raisonnement à ce cas bien précis. Après tout, selon cet exercice, je devais rejoindre un camp allié dans un délai imparti pour une raison que j’ignorais. Si on appliquait ces circonstances et ces conditions à un champ de bataille, cela pouvait donner lieu à de multiples interprétations. L’une d’entre elles étant que l’ennemi avait pu prendre possession du camp rapidement. Aussi, par mesure de précaution, je me rapprochais le plus discrètement possible du camp.

Quelle ne fut pas ma surprise lorsqu’en m’approchant, j’entendis des Stormtroopers converser de ma personne durant une de leurs patrouilles de routine. D’après ce que je crus comprendre, ils avaient pour mission de me paralyser s’ils me tombaient dessus. Ordre du sergent instructeur Hartman. Autant te dire que cela me fît grincer des dents. Moi qui espérais retourner au chaud et quitter ce rocher rapidement, je me retrouvais à devoir me faufiler dans un camp « ennemi » pour pouvoir pénétrer à bord d’un vaisseau que je ne parviendrais même pas à piloter. Néanmoins, l’idée de devoir m’infiltrer dans ce camp au nez et à la barbe de ses gardiens m’amusait quelque peu. Et c’est ce que je fis après avoir longuement étudié les chemins de ronde. Grâce à ma petite taille, je pus pénétrer à bord du vaisseau, par le biais de son train d’atterrissage. Tu te demandes sans doute pourquoi j’ai fait ce choix. La raison est très simple. À défaut de savoir piloter et de pouvoir gagner cette manche, j’espérais mettre la main sur l’officier commandant ou sur Hartman et le menacer de mon arme. Je n’étais pas un membre des commandos et ne pouvais décemment pas vaincre toute une escouade à moi toute seule. En revanche, je pouvais mettre un terme à cet exercice en « menaçant » la vie de l’homme qui devait les diriger.

Pour mon plus grand déplaisir, alors que je me faufilais dans les coursives de la navette discrètement pour rejoindre le poste de pilotage, je constatais que la personne les dirigeant n’était pas un gratte papier ou un officier de la flotte, mais un capitaine d’infanterie. Pire encore, si j’en croyais la couleur de ses cheveux, il pouvait s’agir d’une Echani. Fort heureusement, comme je l’appris bien plus tard, ce n’était pas le cas. Techniquement, étant armée, j’avais l’avantage et je bénéficiais de l’effet de surprise. Aussi, je n’hésitais pas à me rapprocher et à ouvrir le feu afin de paralyser mon ennemi. Sans perdre une seconde, je rejoignis l’avant du vaisseau où se trouvait le pilote et fis de même avant qu’il n’ait la possibilité de réagir. Désormais maitresse du vaisseau, je pouvais, si je le désirais, quitter ce caillou. Hélas ! A cette époque, j’ignorais encore les subtilités du pilotage ! Décoller n’était pas une option envisageable. Il fallait, pourtant, que je mette un terme à cet exercice d’une manière ou d’une autre. Comme tu t’en doutes, j’avais ma petite idée sur la question.

Sans tarder, j’actionnais la fermeture de la passerelle d’accès de la navette afin d’éviter qu’un invité indésirable ne monte à bord, puis j’activais l’alimentation du vaisseau afin de pouvoir prendre le contrôle des commandes de tir. Eh oui, j’étais déjà très subtile malgré mon jeune âge dans mon approche du combat ! Pour ma défense, je me contenterais de dire que ces commandes étaient simples d’utilisation. Même un enfant comprendrait leur fonctionnement ! Je n’eus donc aucun mal à manœuvrer ces canons. Ne perdant pas de temps et savourant chaque instant de cette situation, j’allumais les haut-parleurs et ordonnais à ces hommes et à ces femmes de se rendre, après avoir pris soin d’effectuer un tir de sommation. Même si ces hommes et ces femmes servaient l’Empire et qu’il s’agissait ni plus ni moins que d’un simple exercice, je ne demeurais qu’une petite princesse privilégiée qui n’avait aucune expérience du combat. Il fallait que l’on me prenne au sérieux et c’était là le seul moyen que j’avais à ma disposition pour accomplir un tel objectif.

Pour être honnête, je crois qu’ils furent surpris de voir une enfant se comporter de la sorte. Ils acceptèrent de se rendre de bonne grâce même si certains d’entre eux étaient quelque peu bougons de s’être fait avoir par une enfant. Je n’osais imaginer le savon que leur passerait leur supérieur quand il aurait connaissance de cette histoire. Hartman fit son apparition quelques instants plus tard, accompagné de Catherine, et mit un terme à l’exercice. Vraisemblablement, il semblait satisfait. Ma mère, en revanche, ne montra aucune émotion et se contenta, durant le trajet qui nous ramenait sur Bastion, de me débriefer et de me conseiller, car, à ses yeux, j’avais fait bien trop d’erreurs qui, dans une situation normale, auraient pu conduire à me capture. Bien que cela ne me plaisait guère, je l’écoutais avec attention et buvais chacune de ses paroles comme si elles étaient parole d’évangile. En dépit de ses critiques, elle prit soin de me révéler que j’avais malgré tout réussi la première phase de mon entrainement et que d’ici peu, j’amorcerais la seconde phase qui promettait d’être, selon elle, beaucoup plus compliquée. Cette décision ne signifiait pas pour autant que plus jamais je ne pratiquerais de séance de tirs ou d’autres exercices similaires à ceux que subissent les Stormtroopers. Mon quotidien continuait d’être réglé comme une horloge. Je bénéficiais de mes cours habituels, qui au fil des années et de mon avancement se complexifiaient, et de diverses séances d’entrainement.

Pour cette seconde partie de ma formation, j’eus droit à deux instructeurs : Catherine et une Guerrière Echani. La première désirait m’initier à l’usage de la Force. La deuxième, en revanche, devait m’apprendre votre art du combat. À l’époque, cette nouvelle m’avait fait froncer des sourcils. Je pensais savoir me battre au vu des différentes leçons que m’avait prodiguées Hartman.  Aussi, devoir me faire subir un autre entrainement pour apprendre un quelconque style de combat n’était qu’une perte de temps. C’est ce que je croyais. Je ne te surprendrais pas en te disant que j’ai très vite changé d’avis. Ma préceptrice n’avait guère dû l’apprécier mes propos, car, sans que je ne puisse rien y comprendre et sans que ma mère ne réagisse, elle parvint en un éclair à me mettre au sol. Ma réaction fut, tu t’en doutes, quelque peu explosive. Je ne comptais pas me laisser faire et j’allais démontrer à cette albinos de quel bois je me chauffais. Du moins était-ce là mon intention de départ avant que je ne finisse encore une fois au sol. Mère ne commenta guère cet échange et préféra nous quitter afin de nous permettre de faire plus ample connaissance. Pendant des heures, je continuais ainsi à m’évertuer à tenter de la combattre afin de lui prouver ma supériorité. Mais rien  n’y fit. Je dus me résoudre, de mauvaise grâce, au fait qu’elle était bien plus capable que moi. En l’état actuel des choses, je ne pouvais espérer la battre.

En dépit de ma réaction quelque peu disproportionnée, cette journée n’avait pas été une perte de temps contrairement à ce que j’aurais pu croire. Cette Echani était parvenue à me cerner. Je n’avais plus aucun secret pour elle. Elle me prouva cet état de fait, pendant que je tentais de reprendre mon souffle, en décrivant de manière assez succincte, mais juste mon caractère. À vrai dire, elle se livra à une véritable critique de ma personne et de ma technique. Selon ta compatriote, j’avais assimilé à la perfection les techniques de combat Stormtroopers. Elle considérait cela comme louable, mais elle pensait également que c’était très insuffisant. Jamais au grand jamais, je ne pourrais survivre dans cette galaxie en étant aussi peu capable. À ses yeux, ce que j’avais appris jusqu’à présent n’était utile qu’en deux occurrences : sur le champ de bataille face à un soldat lambda ou encore au cours d’une rixe dans un bar corellien. En somme, selon elle, mes talents martiaux n’étaient que de l’esbroufe. Pire encore, je demeurais une enfant qui se laissait dominer par ses émotions. Je n’avais aucune patience. J’avais bien trop de colère en moi et étais, par bien des aspects, insouciante. En somme, j’étais loin d’être prête à aller au combat.  Si je désirais apprendre, de multiples changements s’imposaient. Un véritable guerrier se devait d’avoir un engagement des plus profonds et un esprit des plus sérieux.

Néanmoins, elle sut reconnaitre mes mérites. J’étais, dès cet âge-là, quelqu’un de passionné. Bien canalisé et dirigé, ce sentiment pouvait avoir son utilité et me pousser à me surpasser. Mieux encore, je n’étais pas dénuée d’une certaine détermination ce qui, selon elle, m’aiderait grandement dans ma formation. Mais encore fallait-il que j’accepte son enseignement. Ce que je fis après avoir dû accepter ma propre impuissance face à elle. Ainsi commença, durant de longues années, mon entrainement auprès de cette Echani qui portait le doux nom d’Aldering. Peut-être la connais-tu. Elle se révéla être une tutrice pour le moins exigeante. Chaque jour était pire que le précédent. Pourtant en un sens, c’était extrêmement gratifiant. Malgré la difficulté de cette tâche, j’y trouvais une forme d’exutoire. J’avais besoin de me dépenser et cette formation m’y aidait pleinement. Mieux ! Je pense y avoir pris du plaisir. Apprendre à maitriser mon corps fut quelque peu douloureux et frustrant. En revanche, distiller mes émotions, une fois canalisées, pour pleinement combattre fut, comme je l’ai déjà dit, plaisant. Je ne puis, même aujourd’hui, être capable d’affirmer que je sois en mesure de comprendre totalement mon ennemi lors de ces joutes. Je ne suis pas une Echani après tout. Toutefois, je sais m’exprimer par le biais de cet art ancestral.

Ces séances de Sparing eurent tôt fait de révéler ma véritable nature. Cette découverte qui ravit quelque peu Aldéring ne fut pas totalement au gout de Catherine qui en tint compte lorsqu’elle se chargea de ma supervision. En effet, ces multiples entrainements révélèrent à quel point, non seulement je prenais du plaisir lors d’un combat, mais surtout à quel point j’appréciais la difficulté. Devoir échanger des coups face à un adversaire particulièrement talentueux durant des heures était stimulant. En un sens, je combattais pour le plaisir de combattre. Si cette conduite ne concernait que moi et moi seulement, cela n’avait aucun problème. Malheureusement, ce n’était pas le cas. En tant que princesse impériale, je serais dans l’obligation de mener des troupes au combat. Or, l’exercice du commandement ne devait pas être traité avec autant de « légèreté. » Au cours des futures batailles que je mènerais, j’allais avoir entre mes mains le sort de l’Empire, mais aussi celui de milliers de femmes et d’hommes qui seraient placés sous mon commandement. Je ne pouvais pas, selon elle, me permettre de me battre, car simplement j’en éprouvais le désir. Je ne devais pas m’engager dans un combat pour contenter ma propre personne. C’était là une conduite fort dangereuse et fort inconvenante pour un officier en temps de guerre. Mais là n'était pas la question...pas encore du moins.

Apprendre les trois tiers de cet art martial me prit de nombreuses années. Calibrer son corps et son esprit pour ne faire qu’un au cours d’un combat qui doit s’apparenter à une œuvre d’art n’est guère aisé. Le pire fut de devoir désapprendre tout ce que j’avais appris jusqu’à présent. Les techniques des Stormtroopers n’avaient rien à voir avec celles de ton peuple. Or, parfois, par pur automatisme, il m’arrivait d’en exécuter certaines. Il fallait que je me dévoue corps et âme dans cette formation. Réussir à mettre de côté ce que l’on m’avait enseigné ainsi que mes habitudes était une nécessité. Ce n’était qu’en agissant de la sorte que je pouvais prétendre devenir une combattante digne de ce nom. Lors d’un duel, je pouvais choisir mon style en fonction de la situation et de mon adversaire. En somme, je pouvais utiliser la somme de mes expériences. Cependant, il fallait à tout prix que j’évite les erreurs grossières ou même les habitudes, car elles pouvaient s’avérer fatales.

Je reconnais aujourd’hui qu’Aldéring m’a beaucoup appris. Elle m’a aussi sans doute influencée par bien des aspects. Elle n’était pas très bavarde, tu t’en doutes, mais parfois il n’y a nul besoin de mots pour comprendre une personne. J’ignore toujours ce qui a poussé Catherine à la choisir. De même, je ne sais pas pourquoi ta compatriote a décidé de s’occuper de moi. En revanche, je sais qu’elle est devenue par certains aspects une sorte de seconde mère. Du fait de ses fonctions, l’épouse d’Hadrien ne pouvait se permettre de demeurer à mes côtés. Je n’étais pas le seul héritier au sein de cette famille. Certes, de nombreux tuteurs s’occupaient de notre éducation, mais certains domaines nécessitaient sa présence. De plus, elle avait aussi à s’occuper du front.  Je savais que cette guerre de position lui était insupportable et qu’elle tentait par tous les moyens d’y mettre un terme. Peut-être espérait-elle terminer cette guerre avant que nous ne soyons en âge de risquer nos vies sur le champ de bataille ? Je l’ignore.

Bien qu’avare en paroles, cette Echani avait le mérite d’être là et de m’écouter lorsque je ressentais le besoin de parler. Je n’hésitais pas à partager avec elle mes craintes ainsi que mes envies. Malgré mon titre, je demeurais dans le fond une enfant. Une enfant à qui l’on avait volé son insouciance et qui n’avait que bien trop conscience de ce qu’était réellement la galaxie. Dire qu’elle me réconforta serait un peu fort. En revanche, elle réussit à écarter de manière définitive mes peurs ou du moins certaines d’entre elles. En tant que guerrière, je ne devais pas craindre la mort. Être apeuré à l’idée même que l’on puisse être tué était un non-sens à ses yeux. D’une manière ou d’une autre, l’on finissait toujours par trépasser.  Il n’appartenait qu’à nous de décider comment mener notre vie. Du fait de ma fonction, que je devienne Impératrice ou non, l’on tenterait durant toute mon existence de m’assassiner. J’avais donc le choix. Soit, j’acceptais cette triste réalité et décidais d’y faire face en faisant en sorte d’être prête le moment venu. Soit, encore, je me résignais et laissais ces hypothétiques cauchemars me dominer au point que l’idée de vivre me serait insupportable. Autant te dire que je n’ai pas hésité une seule seconde.

Par le biais de nos exercices et de votre art, j’ai pu renforcer mon mental ainsi que ma volonté. Elle n’hésita pas, au vu de mes craintes, à organiser des attaques «-surprises » lors de nos séances d’entrainement sans que je me doutasse de rien afin de mettre en pratique ce que j’avais appris. Il s’agissait aussi de me démontrer que je pouvais désormais faire face à l’adversité. À défaut de compter sur des notions comme la chance, la Force ou même le destin, je pouvais décider moi-même de comment mener ma barque. Parfois même, elle n’hésita pas à me blesser pour me pousser dans mes retranchements. Comme je te l’ai dit, cet entrainement ne fut pas de tout repos. Elle a eu une influence certaine sur la personne que je suis devenu aujourd’hui. Sa vision du combat et du monde a quelque peu déteint sur moi. Certes, je n’ai jamais pu comprendre cette importance que vous accordiez à l’honneur, mais je suppose qu’il s’agit là d’une déformation professionnelle.

Outre cet art martial, cette seconde partie de ma formation comportait un autre enseignement : l’usage de la Force. Catherine ainsi que d’autres chevaliers Impériaux se chargèrent de ce point précis. Mon jeune âge fut, aux yeux de ma mère, un avantage. Contrairement à mes frères qui avaient commencé leur formation de manière plus tardive, mon esprit demeurait encore malléable, du moins au début de ces leçons. Aussi, je pus avec une certaine facilité convoquer la Force par le biais d’exercices qui n’étaient pas sans rappeler ceux des Novices de l’Ordre Jedi à la différence près que je n’eus pas de séances de méditations. Le but était de faire de moi un Chevalier Impérial, non une Jedi. Ce qu’eux passaient en heures de méditations et de palabres inutiles sur la Force, je le passais à me familiariser avec l’univers de cet ordre qui protégeait l’Empire ainsi que la famille impériale. Ces enseignements comportaient de nombreux domaines parfois de près ou de loin liés à l’art même de la guerre. Il n’était pas encore question de me former à l’art du sabre-laser, du moins au début. En revanche, je dus me familiariser avec les autres armes de l’arsenal impérial. Fort heureusement, du fait que je savais me servir d’une bonne partie de ce matériel grâce à l’entrainement du Sergent Hartman, je pus passer très rapidement à d’autres leçons qui se compliquèrent avec le temps.

Je passais mon adolescence à assimiler les protocoles de combat et d’engagement de l’Empire. En tant que membre de l’Ordre des Chevaliers Impériaux, que je devienne Impératrice ou non, je devais être capable d’exécuter toutes les missions que l’on me confierait ou dont je devrais me charger. Cela passait tant par la direction de troupes armées au combat que par la protection d’objectif.  Durant cette période, il n’était pas rare que je sois envoyée en différents lieux afin de parfaire ma formation, et ce en compagnie d’Aldéring qui continuait de m’entrainer, ainsi qu’un Céleste. Contrairement aux membres ayant rejoint de cet Ordre, je n’avais pas fait de carrière militaire. Aussi, il me fallait emmagasiner de nombreux savoirs en un temps record. Au départ, je fus envoyée sur le planétoïde du système de Carida afin de parfaire mes connaissances dans l’art de la guerre terrestre. Ayant déjà subi un entrainement physique, mes cours se limitèrent au pilotage d’engins mécanisés, à la familiarisation de leurs performances et à ceux de l’École de Guerre. En somme, je devais savoir mener des hommes et des femmes au combat, en les déployant de manière judicieuse et en donnant des ordres adaptés dans une situation donnée avec des effectifs limités en vue d’obtenir la victoire sur mon ennemi. En clair, je dus passer de nombreuses heures sur des simulateurs en compagnie de jeunes officiers bien plus âgés que moi. Je te passerais les détails concernant mon quotidien en ces lieux tant cela n’a pas d’importance et serait rébarbatif. En revanche, ce que je peux te révéler c’est que je n’étais pas un stratège des plus émérites. Je savais me débrouiller en ce qui concerne la tactique, mais je trouvais cette manière de combattre trop statique, trop limitée. Pour faire simple, je n’étais pas à mon aise en tant que « générale » des forces Stormtroopers. Je comprenais ce que j’avais sous les yeux et tirais parti de mes échecs ainsi que de mes succès. Mais je ne saurais t’expliquer avec des mots justes ce que je ressentais. On pourrait dire que je ne me sentais pas à mon aise. Peut-être était-ce à cause de la dimension trop théorique de mes cours ? Je ne saurais l’affirmer.

L’autre partie de cette formation se déroula sur Anaxes, à l’Académie Navale où je passais de longs mois. Je crois bien n’avoir jamais été aussi surexcitée de toute ma vie. Malgré un certain évènement passé, je conservais une certaine forme d’admiration pour la flotte et pour les Star Destroyer. Aldering dut littéralement me décrocher du hublot tant j’étais absorbée dans la contemplation de ces géants d’acier. Mon passage en ces lieux fut des plus productifs. J’ai ainsi pu apprendre à piloter, domaine dans lequel, je me suis avérée pour le moins douée à l’image de nombreux héritiers de la lignée de Vador. Aussi, sans trop de mal, je parvins assez rapidement à dépasser mes instructeurs une fois que je saisis les bases et acquis un peu d’expérience. Je n’étais pas la meilleure, mais je savais me défendre. Le reste ne viendrait qu’à force de pratiques. Bien que l’expérience fût grisante, mon intérêt se porta sur mes autres cours qui s’avérèrent bien plus difficiles. L’art de la guerre spatiale demandait de nombreuses connaissances. Aussi, avant de m’enseigner les subtilités de ce champ d’études, il fallut me familiariser avec les performances de chaque classe de vaisseaux, avec l’astronavigation, le calcul de vecteurs, la cartographie spatiale, les procédures d’identification et d’engagement et l’art du commandement. Tout ceci peut te sembler barbant, mais au contraire, à mes yeux, c’était terriblement passionnant pour une raison simple : chaque détail, chacun de ces domaines bien précis était primordial pour la mise au point d’un plan de bataille. Il s’agit d’une mécanique où chacun des rouages que je viens de te présenter devait interagir à la perfection. Il fallait savoir faire preuve de précision pour obtenir le résultat attendu.

Et encore, ce n’est là qu’une infime partie de ce qu’est l’art de la guerre spatiale ! En effet, une fois ces notions acquises, l’on entrait enfin dans le vif du sujet : les cours de tactique et de stratégie découpés en trois étapes. Il y avait les cours introductifs, puis les cours normaux et enfin les cours avancés. Chacun d’eux correspondait à un type de bâtiment donné, mais aussi à un certain type de commandement. La vision du combat n’était pas la même en fonction du grade que l’on occupe. Pour ma part, la familiarisation avec le moindre des aspects de cet art était une obligation. Après tout, en tant que princesse impériale, la direction d’une flotte faisait partie de mes attributions. Ces cours furent une vraie partie de plaisir ! Il ne s’agissait que de leçons théoriques et de simulations, je te rassure tout de suite. Ils ne m’ont pas confié un commandement alors que je n’étais encore une adolescente. Je sus pleinement m’épanouir dans ce domaine pour lequel j’éprouvais déjà un attrait.  

Cet art, qui ne te plait guère, me séduisit par ses possibilités. Contrairement à l’Infanterie, la flotte n’est pas restreinte dans ses mouvements. Il s’agit de conceptualiser un combat dans un environnement qui ne connait presque aucune limite, dans lequel la gravité n’a aucune prise, à moins d’être à proximité d’un planétoïde. C’est ce qui me frappa, d’ailleurs, en premiers durant mes différents cours. Le combat spatial offre une infinité de possibilités. Il suffit de se montrer imaginatif et se baser sur les domaines que j’ai cités auparavant pour pouvoir faire des merveilles. C’est tout simplement prodigieux.  Ces leçons et autres simulations me permirent de saisir toute la subtilité de l’art de la guerre. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la loi du nombre n’est pas forcément la plus importante. De même qu’un plan parfaitement huilé n’est pas suffisant pour garantir la victoire. En effet, une guerre ne se gagne tout d’abord qu’en économisant ses propres ressources, mais pas seulement. Un combat peut être remporté si d’un côté l’on sait se montrer prévoyant et imaginatif, mais si aussi d’un autre côté l’on sait s’adapter. Un tel duel est gagné si l’on comprend son adversaire et que l’on anticipe ou contre ses réactions. Dans l’espace, il faut être capable, avant une bataille, d’établir une ligne de conduite, un plan auquel l’adversaire n’aura pas pensé. Il s’agit de rentrer dans la tête de l’ennemi, de le cerner et de mettre ensuite sur pied ce qui semble le plus judicieux. Mais ce n’est pas tout ! Parfois, certains ennemis sont pour le moins talentueux et parviennent à déjouer un plan par leur talent. De même, une tactique peut être tenue en échec à cause de plusieurs éléments qui sont de l’ordre du hasard. Jamais au grand jamais, un officier ne doit s’en tenir absolument à son plan, car aucune bataille ne permet d’exécuter ce dernier dans ses moindres détails.

C’est là qu’il est question de prévision voire d’adaptation si ce n’est d’imagination. Savoir qu’une stratégie peut être tenue en échec et opter pour une solution de rechange convenu durant un débriefing est un moyen de se voir obtenir la victoire. De même, affronter un officier si talentueux qu’il arrive lui-même à anticiper les autres surprises que lui réserve son ennemi, oblige un commandant à s’adapter et à réfléchir à la situation afin d’en tirer partie, et ce en temps réel. Ce défi entre deux volontés, mais aussi deux intellects est sans aucun doute ce qu’il y a de plus passionnant dans l’art de la guerre spatial. Plus que des batailles ou une guerre, il s’agit de livrer un véritable duel si ce n’est une danse mortelle ou seul le meilleur des deux parviendra à s’en sortir. Je ne doute pas que ma vision est quelque peu romantique, mais je ne saurais m’en défaire. Te connaissant, tu dirais que l’art de la guerre terrestre possède également cette dimension. C’est vrai. Cependant, contrairement à la flotte, le milieu dans lequel vous évoluez possède des conditions d’engagements bien trop limitées. C’est malheureux, mais c’est ainsi. Or, je n’apprécie guère ce carcan qui me freine. Quoi qu’il en soit, j’ai su me faire un nom dans l’Académie au fur et à mesure de ma progression, au point que je devins l’une de leurs meilleures élèves. J’aurais pu être major de promotion, c’est te dire à quel point je m’y sentais à mon aise !

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"Celui qui vit par l'épée, périra par l'épée"

La dernière partie de ma formation fut dirigée par Catherine en personne ! Elle avait attendu que je finisse mes classes et que je perfectionne mon usage de la Force. Ayant commencé assez tôt dans ce domaine, j’avais eu beaucoup plus de facilité à apprendre à m’en servir. J’étais certes dans l’incapacité d’utiliser certains pouvoirs, car ils étaient bien trop avancés pour mon âge ou, car il m’était impossible de les apprendre. Néanmoins, j’arrivais à savoir faire preuve d’un certain talent notamment dans le domaine de la télékinésie. J’avais compris comment utiliser mes dons et c’était là le principal même si cela m’avait demandé de nombreuses heures de pratiques. Bien qu’ayant débuté dès l’enfance, certains pouvoirs m’ont demandé des heures et des heures d’entrainement tant je n’arrivais pas à les utiliser ce qui, entre nous, me frustrait grandement. Parfois, j’avais littéralement le sentiment de perdre mon temps. Quoi qu’il en soit, j’avais acquis les bases nécessaires à l’étape finale de ma formation.

Au cours de celle-ci, Catherine comptait me former à l’art du sabre-laser d’une manière à laquelle je ne m’attendais pas. Contrairement aux Novices de l’Ordre Jedi qui apprenaient à utiliser leur arme à l’aide d’appareil électronique, j’allais devoir combattre des droïdes, mais aussi ma propre mère ! Pire encore ! L’enseignement qu’elle me prodiguait servait autant à m’enseigner à user d’un sabre-laser qu’à user de certains pouvoirs reliés à la Force. En effet, au contraire de l’Ordre Jedi, l’ordre des chevaliers impériaux n’offrait pas une multitude de profils. Nous étions un ordre de guerrier d’élite avant tout. Aussi, notre conception même de l’usage de la Force était en adéquation avec la nature de notre Ordre. Nos pouvoirs devaient nous aider sur le champ de bataille. Ils nous permettaient de nous protéger, de lutter contre le côté obscur, mais aussi de renforcer nos capacités martiales. Mieux encore ! Ils pouvaient nous permettre de bénéficier de certains avantages offensifs. Pour pouvoir utiliser ces différents pouvoirs, il me fallait non seulement les découvrir, mais aussi les comprendre. Or aux yeux de Catherine, le meilleur moyen d’y parvenir était de le faire en condition réelle. Je n’apprendrais à utiliser certaines formes et certaines capacités que si je la défiais.

Qu’elle ait pu décider de se consacrer à cette partie de mon éducation en dernier lieu peut sans doute te sembler surprenant.  Pourtant, il y avait une certaine logique dans sa démarche. Catherine voulait que je sois capable d’user de ce que j’avais appris auparavant. De même, elle désirait que je sois en mesure de comprendre et de cerner mon adversaire en le combattant afin de changer de stratégie pour obtenir la victoire. Enfin, l’impératrice avait procédé ainsi, car elle avait remarqué que mes frères se basaient bien trop sur l’usage du sabre-laser au combat ce qui les rendait bien trop prévisibles dans leurs approches. Même s’ils avaient reçu la même éducation que moi, les étapes de notre apprentissage étaient foncièrement différentes. J’avais déjà compris qu’il était nécessaire de s’adapter lors d’un duel et qu’il ne fallait pas hésiter à utiliser des bottes empreintes à d’autres styles si ce n’est à notre propre expérience. C’était l’essence même d’un duelliste de se comporter ainsi. Mieux, c’était là le seul moyen qu’une personne avait de surprendre son adversaire. Il y avait également une question de maitrise, mais au vu de nos opposants, Catherine pensait que cela ne suffisait pas. Il ne fallait pas hésiter à innover et à aller de l’avant.

Cette ultime étape ne fut guère facile. Bien au contraire. J’ai vécu un véritable enfer et ai souffert de multiples courbatures durant des jours entiers. J’ai même eu droit à mon lot de cicatrices. Catherine ne prenait pas de gants avec moi. J’avais beau être sa propre enfant et ne pas être à son niveau, elle ne retenait pas ses coups. Il n’appartenait qu’à moi de lui résister et de travailler dur. Comme durant mes plus jeunes années, je ne désirais que faire sa fierté. Aussi m’appliquais-je durant chaque séance d’entrainement. Pourtant, encore une fois, jamais elle ne montra ses émotions du moins de manière expressive. À défaut de sentir de la fierté dans nos échanges quelque peu musclés, il me semblait lire dans son style, parfois, une certaine forme de satisfaction vis-à-vis de mes progrès. Au début, il m’était difficile de juger de ma progression tant il m’était impossible de résister plus de quelques secondes à ma mère. Au fil des mois, pourtant, je parvins à lui tenir tête en apprenant à faire usage du Makashi que j’avais choisi comme forme de prédilection.

Encore une fois, Aldering, qui n’hésitait pas à donner de sa personne pour m’entrainer, eut de l’influence quant au choix de ma forme de combat. Comme tu le sais, le Makashi est un style dédié aux duellistes. Il a bien évidemment ses limites, mais il s’agit de la forme la plus noble si ce n’est la plus artistique. En tant que membre de la société impériale et en tant que militaire, je considère l’art de la guerre et celui du combat comme étant un genre noble. J’y vois véritablement de l’art, là où d’autres n’y voient que de la barbarie et la preuve même que l’humain peut être un véritable monstre. Aussi est-il nécessaire d’avoir un certain standing. Il faut savoir charmer son auditoire ou ici en l’occurrence ses hommes pour réussir à les inspirer au point que vous êtes un modèle pour eux. Bien évidemment, ce n’est pas la raison principale de mon choix. Cela aurait été stupide de ma part que de raisonner en ces termes. J’ai beau avoir connaissance de mon rang social, je n’étais pas du genre à me laisser subjuguer par une notion telle que la beauté dès qu’il était question de combat. Ma décision s’explique tout simplement à cause de ma morphologie, de mon utilisation de la Force et surtout de l’art de ton peuple.

N’étant guère une personne portée sur la défensive, je ne pouvais pas faire le choix du Soresu en forme de prédilection. L’Ataru, pour sa part, reposait bien trop sur l’utilisation de la Force pour que je puisse m’en servir. Le Djem So, qui est devenu ma forme secondaire, n’était pas un choix sage. Tu connais ma nature passionnée dès qu’il est question d’un combat. Ce style correspond profondément à mon identité. Cette technique est née du besoin de pouvoir exprimer plus librement une certaine volonté de surpasser ses adversaires. C’est à cause de cette corrélation avec mon être que je ne l’ai pas choisi. Ma passion a besoin d’être canalisée, d’être guidée. J’y arrive beaucoup mieux aujourd’hui qu’à l’époque, c’est un fait. Ainsi faire le choix, d’entrée de jeu, d’user d’une forme qui aurait laissé libre cours à cette émotion aurait été une monumentale erreur. J’aurais eu du mal à me maitriser ce qui, en situation réelle, aurait pu me conduire à la mort. Ce n’est qu’après avoir acquis suffisamment d’expérience, que j’ai fait le choix d’apprendre le Djem So.

Le Niman quant à lui était un style bien trop polyvalent. Il est vrai qu’un bon utilisateur de cette forme peut s’avérer redoutable, mais il demeure bien trop prévisible par certains aspects. Si je devais rencontrer un adversaire talentueux, me reposer sur un tel style pourrait s’avérer problématique. Ce n’est que des années plus tard que j’ai choisi d’apprendre cette forme. Le Juyo aurait pu aussi me correspondre tant un praticien de cette technique s’abandonne totalement à son amour du combat. Encore une fois, cela aurait été dangereux d’opter pour un tel choix. Qui plus est, la nature erratique de ses enchainements m’a toujours semblé incompréhensible. Mon esprit est bien trop carré, bien trop « ordonné » pour réussir à maitriser cette forme.  Le Makashi, bien qu’inutile face aux Blasters et au Djem So, repose sur des engagements rapides et puissants.  En somme, il faut être un véritable virtuose pour pouvoir en user pleinement. C’est là que l’art de ton peuple a su jouer sur ma démarche. J’étais, grâce à Aldéring, déjà habituée à raisonner ainsi. L’art du combat Echani repose notamment sur des engagements brefs, mais précis. Les deux styles ne sont pas si éloignés l’un de l’autre dans leur logique. Il s’agit de comprendre son adversaire pour pouvoir mieux le contrer. Il n’est nullement question de s’épuiser en vain pour faire vaciller la défense de son ennemi. Il s’agirait là de la manière d’agir d’un idiot. Au cours d’un duel, il est nécessaire d’être capable de jauger son adversaire et de lire dans son jeu. Les utilisateurs de la Force ne sont pas plus différents en cela que les épéistes. Seules les formes et les possibilités changent.

Mère ne fit aucun commentaire quant à mon choix. En revanche, elle me mit aussitôt à l’épreuve une fois que je parvins à bien user de cette forme. Afin de me pousser à voir les limites du Makashi, mais aussi afin que je puisse réfléchir à un moyen d’y faire face, elle n’hésita pas à utiliser son style de prédilection qui était le Djem So et face auquel la forme II n’était guère adaptée. Pourtant, même si elle me battait très souvent, cela me poussait à redoubler d’efforts. Je devais la comprendre, elle et son style pour être en mesure de lui résister. Ce que je parvins à faire au bout d’un certain temps même si je ressentais très clairement à quel point mon style était inadapté face à la forme V. Cela me limitait dans mes engagements et cela m’obligeait à conceptualiser chacune de mes actions. C’était très dangereux,  mais également très stimulant. D’ailleurs, à chaque fois que je tentais d’apprendre une nouvelle forme, elle n’hésitait pas à procéder ainsi pour mon propre bien. Que ce soit pour le Djem So ou pour le Soresu, elle ne me fit pas de cadeaux. En dépit de cela, je suis fière de pouvoir dire que j’ai réussi parfois à la mettre en difficulté. Comment ? Tout simplement en m’appliquant à reprendre l’un de ses adages que je te livre ici : « Le meilleur escrimeur du monde ne craint pas son dauphin, il craint le pire escrimeur parce qu’il ne peut pas deviner ce que ce crétin va faire. »

Et c’est ce que je dis en un sens ! À défaut d’avoir l’expérience de Catherine, je n’hésitais pas à prendre des risques ou à faire le contraire de ce qu’un duelliste confirmé ferait pour la prendre par surprise. Parfois cela avait du succès et parfois… Disons simplement que j’échangeais un bon équilibre contre un coup mortel ce qui me causait quelques problèmes notamment lors d’une occurrence où Catherine nous avait fait combattre sur de la glace. Ce jour-là, j’ai bien cru mourir de froid. Tel fut le quotidien qui ponctua mon enfance ainsi que mon adolescence, et ce jusqu’à mon seizième anniversaire. Cette période, comme tu le constates, ne fut qu’une succession d’entrainement aussi divers que variés et de leçons dont le contenu devait faire de moi une militaire et une politicienne.

Car oui, pour mon plus grand désespoir, ces différents cursus ne me dispensèrent pas de devoir tenir mon rang. Je demeurais une princesse impériale. En tant que tel, et ce que ce soit sur la Station de Carida, sur Anaxes ou même sur Bastion, je devais participer à certains évènements. Parfois, il me fallait même les organiser ! C’était abominable ! Je crois bien n’avoir jamais autant ressenti la sensation de perdre mon temps que durant ces instants de célébration durant lesquels tout n’était que faux semblant et hypocrisie. Je ne sais que trop bien qu’il s’agit de traits inhérents au monde auquel j’appartiens, mais ce n’est pas pour autant qu’il me faille les apprécier. Que ce soit en compagnie de ma famille, ou seule, je participais ainsi à de nombreuses cérémonies que la propagande n’hésitait pas à mettre en scène. Ces multiples occasions eurent pour conséquence de me confronter à un point essentiel de ma fonction : la représentation. En dehors des fonctions militaires qu’il me fallait occuper et des uniformes que je devais revêtir lors de mes classes, je demeurais un membre de la famille la plus importante de l’Empire. Aussi, mon comportement et ma tenue vestimentaire devaient être irréprochables. Je devais donner le ton et le tempo durant chaque festivités, du moins en théorie.

Je n’avais aucun problème avec cette dimension. J’étais même capable dans une certaine mesure de me débrouiller si ce n’est de m’imposer par ma simple présence ou par ma voix. En revanche, contrairement à Hélène qui sait y faire en la matière, je n’étais guère à l’aise dès qu’il était question d’esthétisme et de stylisme. Tu le sais très bien, l’idée même de devoir perdre du temps afin de parfaire mon apparence m’est insupportable. Pire, encore je n’y connais rien. Certes, à l’instar de n’importe quel noble, je disposais, dès lors, de personnes chargées de m’aider dans ce domaine bien précis. Coiffeuse, maquilleuse, styliste, etc. J’avais la panoplie la plus totale. Toutefois, j’étais bien incapable de les guider dans leur entreprise. En soi, c’était une faute de ma part. Non que je la regrette. Il n’est question ici que de coquetterie. Néanmoins, je n’ai jamais été capable de jouer sur ma prétendue beauté ou sur un style vestimentaire quelconque. En cela, c’est un tort, car là où pour nous, sur le champ de bataille, turbolasers, blaster et barrage d’artillerie font des ravages et nous permettent de triompher, ici, pour obtenir une victoire, des armes telles que le maquillage, la démarche, la tenue vestimentaire et quantités d’autres détails sont nécessaires. Ainsi, jamais je n’ai su éblouir la cour impériale d’une quelconque façon à l’inverse d’Hélène et d’Alexander.

Je pense avoir beaucoup appris sur la Politique durant ces quelques années. Durant les rares occasions, où je pouvais être aux côtés d’Hadrien qui me prodigua moult conseils, je pus constater à quel point le monde dans lequel j’étais évolué n’était composé que de requins prêts à me dévorer au moindre faux pas.  J’ai mis du temps à le réaliser tant j’étais obnubilée par d’autres tâches. Ce n’est qu’en grandissant que j’ai commencé à le comprendre et que j’ai saisi ma situation. En un sens, on pourrait dire que j’ai remis en perspective tout ce que je savais, ce que je n’avais guère fait durant mon enfance. Ma vie ne m’appartenait pas. Du moins pas totalement. Je n’étais pas libre. J’étais une Fel. Par conséquent, j’avais des devoirs à remplir. À défaut de vivre pour moi-même, je devais vivre pour l’Empire. J’étais l’Empire ou du moins une partie de lui à cette époque. Le défendre était ma raison de vivre. Le faire triompher mon but. Cette réalisation ne m’a, pourtant, guère posé de problèmes. Est-ce dû à une quelconque forme de bourrage de crâne effectuée depuis l’enfance ? Je l’ignore. En revanche, tout ceci me semblait normal si ce n’est logique. J’étais une impériale et tant qu’une des représentantes de cette société, je comprenais que certains sacrifices devaient être faits pour le bien commun.

Même si je ne remis pas en cause mon environnement, je ne manquais pas de l’observer. Ce qui me frappa en premier, durant mon adolescence, fut la comparaison que certains faisaient entre mes frères et moi. À première vue, cela peut sembler normal. Pourtant, ce comportement indiquait une réalité propre aux enfants de la famille Fel, à l’exception d’Hélène qui n’était pas sensible à la Force. Nous étions tous les trois en lice pour devenir l’Héritier de l’Empire. La coutume voulait que seul le meilleur parmi nous puisse un jour régner parmi les étoiles. Aussi, petit à petit, cette quête pour le pouvoir finit par empoisonner nos relations. Non que cela change quelque chose vis-à-vis de mon frère ainé que je ne parvenais guère à supporter en vieillissant pour des raisons que j’évoquerais plus tard. Alexander, pour sa part, se montra bien moins sincère dans ses actes et ses paroles. Nous avions tous conscience que les fruits de cette course ne sauraient être partagés.  Aussi, tous les coups étaient permis à l’exception d’un : en aucun cas, l’un de nous ne devait mourir par la main de l’autre. Tu te doutes bien que cette règle pouvait être brisée très facilement. Quantité de descendants de la famille impériale moururent dans des circonstances pour le moins troublantes.

Des jeux d’alliance ainsi que d’influence commencèrent à se mettre en place au sein même de la cour impériale. Chaque personne avait ses préférences bien entendu. Certains courtisaient déjà Aurélien. En tant qu’ainé de la famille, il avait déjà pu commencer à faire ses preuves. Mais surtout, il représentait une valeur sûre pour une partie de la cour impériale. C’était un traditionaliste convaincu qui savait se battre. Alexander, quant à lui, avait une toute autre approche. Son intellect était son arme principale. Il n’hésitait pas à user de l’influence qui lui offrait son nom pour favoriser certains nobles. De même, il était en bon terme avec le Moff des Renseignements Impériaux de l’époque pour une raison que j’ignore. Peut-être les deux avaient-ils des objectifs communs ? Cependant, en se rapprochant ainsi de ce sinistre personnage, il avait su avoir accès à certains secrets qu’il utilisait afin de prendre l’avantage. Non qu’il en ait eu besoin si tu veux mon avis. Il savait si bien charmer son auditoire que les femmes de la cour n’hésitaient pas à lui faire des confidences. Cet échange constant d’informations lui permettait de tisser sa toile lentement mais surement. Pourtant, cela ne l’empêche pas de conserver une relation sincère avec notre plus jeune sœur qu’il semblait véritablement apprécier. Je mettrais d’ailleurs ma main à couper qu’il a eu une mauvaise influence sur elle ce qui expliquerait pourquoi depuis toutes ces années elle m’ennuie prodigieusement !

Quand fut-il de moi ? À ne pas en douter, je fus la moins entreprenante des trois. Je comprenais que nous étions en lisse pour obtenir le pouvoir suprême. Pourtant, cela ne m’intéressait pas. Mes désirs étaient simples, voire peut-être un peu naïfs. Je voulais faire de mon mieux afin que ma mère soit fière de moi, mais surtout je voulais me faire un nom par moi-même et prouver que j’étais capable de défendre l’Empire contre ses ennemis. Seul le bien du régime me semblait important. Le reste ne me concernait guère. Perdre mon temps en technique de séduction et en jeux d’influence ne m’intéressait pas. Du moins pas totalement. En tant que tacticienne en herbe, je trouvais tout ceci remarquable et n’hésitais pas essayer de me mettre dans la tête de mes adversaires, mais aussi de mes compatriotes pour les comprendre et saisir leur véritable intention. C’était un passe-temps quelque peu amusant. Néanmoins, je ne pris pas part à cette lutte. Du moins pas de manière active. Quand bien même, le poste d’Empereur ne m’attirait guère au début, je demeurais une ennemie. À moins d’être coupée de la Force ou de succomber au côté obscur, je n’avais aucun moyen d’être disqualifiée.

Cela ne changea guère mon comportement au sein de la cour, tu t’en doutes. Hadrien nous avait conseillé d’être nous-mêmes, de créer notre propre style. Il ne fallait pas hésiter à affirmer son individualité et se laisser enfermer par notre condition. C’est ce que je fis. Aussi, je n’hésitais pas à m’immiscer dans certaines conversations d’ordre militaire. Ce n’était guère au gout d’Aurélien, mais je n’en avais que faire. Contrairement à lui, je ne cherchais pas des soutiens, je souhaitais tout simplement échanger sur le sujet. Rien de plus. Certains de ses hommes avaient de l’expérience. Ce n’était pas mon cas. Aussi, il me semblait logique d’écouter ce qu’ils avaient à dire sur la question. Ce fut au cours de ses échanges et du temps que je passais sur Anaxes, que je pris pleinement conscience du débat qui existait au sein de l’Amirauté. Je ne te parle pas ici de l’éternelle opposition entre la flotte et la chasse.

Non, il était question ici d’un courant de pensée navale nommée « la Jeune École ». Cette dernière était en rupture avec l’idéologie traditionnelle impériale, nommée l’École Historique reposant sur l’utilisation de lourds navires de guerre considérablement armés. Ils privilégiaient des tactiques défensives, une meilleure division des tâches entre la Flotte et la Chasse et misaient sur la conception de navires de plus petit tonnage beaucoup plus rapide. Mieux, ils considéraient que l’amélioration constante de la technologie et l’apparition de nouvelles armes parviendraient à révolutionner l’art de la guerre. En somme des illuminés ! Je sais que tu ne comprends rien à l’art de la guerre navale, mais crois moi, à côté des membres de cette école, tu passerais aisément pour un officier compétent ! Je te passerais le détail des nombreuses joutes verbales, mais je puis te dire une chose : j’étais loin de me douter que cette école de pensée me causerait tant de tracas.

Ironiquement par mes prises de position à l’Académie comme au sein de la cour Impériale, je parvins à m’attirer la sympathie de quelques nobles. Je réussis même à me rapprocher de certains étudiants d’Anaxes, qui à mes yeux, avaient du mérite et étaient intéressants. Certains étaient des nobles, d’autres, des gens de basse extraction. Leur milieu social m’importait peu. Seuls leurs réussites, leurs échecs et leurs individualités m’intéressaient. Le reste était au mieux secondaire. Je n’hésitais pas d’ailleurs à conserver dans un coin de ma tête certains de leurs patronymes. Je ne comptais nullement favoriser leur carrière, comme l’auraient fait mes frères. Je désirais tout simplement m’enquérir de leurs progrès, mais aussi être capable de faire appel à des personnes que je jugeais compétentes lorsqu’il me faudrait à mon tour m’élancer dans les étoiles. Garder un œil sur les personnes prometteuses me semblait alors être une bonne idée. Cela me paraissait être, également une nécessité.

En effet, durant mon long séjour à l’Académie Navale, mais aussi durant les multiples festivités et autres réunions auxquelles je devais assister je fus le témoin de scènes qui me révoltèrent. Je ne parle pas ici du faste de certaines cérémonies. Je puis comprendre que dans certaines d’entre elles, il faille mettre en scène le pouvoir impérial ainsi que la richesse de notre glorieux régime. Toutefois, dès cette époque, j’en venais à penser que certaines largesses pouvaient être évitées. Je n’y voyais et n’y vois encore qu’une preuve de mauvais gout. Tant de débauche et de décadence me dégoutait. L’heure n’était certainement pas à ce genre de considérations. Nous étions en guerre, que diable ! Mais ce n’était pas le pire ! Tant s’en faut. En tant que jeune princesse, je me devais d’avoir certaines fréquentations. En clair, je devais côtoyer ceux qui étaient de mon rang ce qui n’était pas sans me navrer. Ces personnes n’étaient pas toutes désagréables ou insupportables. Mais, quantité d’entre eux s’avéraient suffisants. Certains s’enorgueillissaient du prestige que leur offrait leur nom alors qu’ils n’avaient jamais rien fait de leur vie.  D’autres considéraient que cette guerre serait plus vite gagnée si les soldats n’étaient pas aussi mous et aussi incompétents. Enfin, certains avouaient même qu’ils avaient obtenu certains postes grâce à l’influence que leur offrait leur nom ou le poste de leurs parents.

Je pourrais te citer quantité d’exemples similaires. Il y avait même le cas d’un homme dont le père avait payé une famille pour que leur fils le remplace sur le champ de bataille. Le pire concernant ces personnes était qu’ils briguaient de hautes fonctions d’ordre politique si ce n’est parfois militaire. Fort heureusement, l’Empire n’était pas constitué que d’êtres aussi méprisables. Néanmoins, c’est ce qui m’a surtout frappé durant mes jeunes années. Savoir que certains postes étaient obtenus par des personnages aussi peu méritants me rendait malade. Ils étaient le cancer qui rongeait notre société et qui, si nous ne faisions rien, finirait par condamner l’Empire à sa perte. Ils ne voyaient pas plus loin que le bout de leurs privilèges et considéraient ces derniers comme acquis et comme leur appartenant de droit. Leurs ancêtres avaient peut-être réussi à conquérir ces pouvoirs par leur mérite, mais ce n’était certainement pas le cas de leurs descendants. Il en allait d’ailleurs de même au sein de ma propre famille. Par bien des aspects, Aurélien avait la même conduite. Il avait du mérite, mais il contribuait à entretenir ce système qui me donnait la nausée. C’est entre autres pour cette raison que j’ai donc conservé les noms de certaines personnes que j’avais croisé à l’Académie.

Ma volonté de réformer l’Empire et de me montrer digne de lui prend sans doute source ici, dans ces évènements pourtant anodins à première vue. J’en fis bien évidemment part à mon père. Je ne parvenais pas à comprendre pourquoi ils toléraient de tels comportements dans sa cour. Pourquoi ne faisait-il rien pour l’en empêcher ? Il me répondit que gouverner un régime aussi étendu que le nôtre n’était pas aussi simple et qu’il était parfois nécessaire de faire des concessions pour que ledit régime soit stable. Je ne parvenais pas à l’accepter et en vins même à lui dire qu’il faudrait rénover l’intégralité de notre régime afin de se prémunir de ce genre de comportement. Pire encore que certains membres de notre famille n’hésitaient pas à entretenir ce mode de pensée et ne faisaient rien pour arranger la situation. Ils pensaient que le trône impérial leur revenait de droit à cause de leur simple nom et s’imaginaient que leurs privilèges étaient des droits acquis dès leur naissance. Ils ne méritaient pas le trône impérial. Je ne le méritais pas non plus. Je ne voulais pas du pouvoir, mais je ne pouvais ignorer ce qui se tramait sous mes yeux. Je ne pouvais pas laisser l’Empire dans un tel état. Imaginer l’un de mes frères sur le trône m’était insupportable tant je me doutais au vu de leur comportement que ce genre de situations perdureraient.



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Mar 10 Déc - 18:39

Histoire :




Aussi, suite à cette conversation, je me jurais d’obtenir le pouvoir. Non pas en me comportant comme Aurélien ou Alexander en manipulant la cour pour qu’elle me soit loyale. Non. Je parviendrais à obtenir le titre d’Impératrice par mes actes et mon comportement. Je mériterais ce titre, car j’aurais démontré à tous ma valeur et pour cela je n’avais qu’un seul moyen : j’allais devoir me forger un nom et cela allait passer par le champ de bataille. Après tout, on m’avait entrainé de base pour être une guerrière, pour être capable de me protéger et de me battre. Mon éducation s’était faite durant une guerre qui n’en finissait pas et qui se rappelait sans cesse à moi par les mots de mes différents instructeurs si ce n’est de ma mère. Dès le départ, je savais que ma vie ne serait pas un long fleuve tranquille. Comme semblaient l’oublier certains membres de ma famille, mais aussi certains nobles, la survie de l’Empire n’était pas assurée tant que nos ennemis étaient là. Cette impasse dans laquelle se trouvaient les régimes galactiques ne serait pas éternelle. Elle finirait bien par prendre fin. Encore fallait-il s’y préparer ou l’initier. On m’avait élevé dans ce but d’une certaine façon et je comptais bien l’accomplir d’une manière ou d’une autre. Au diable, le cercle fermé de la cour. Au Diable, mes frères et leurs machinations. Je comptais bien faire en sorte que l’Empire survive et pour cela, j’allais devoir mériter ses rênes en agissant comme une vraie Fel devrait le faire, en trouvant des alliés et surtout en inspirant sa population.  

Ce fut sur ces entrefaites que j’en vins à discuter avec ma mère. Je savais pertinemment que ma formation n’était pas finie même si j’avais beaucoup appris. Néanmoins, je ne pouvais plus ou ne voulais plus attendre. Je voulais faire ma part et participer au combat. Elle écouta les raisons qui me poussaient à me montrer aussi vindicative, mais elle ne les commenta pas. En revanche, elle accepta ma demande, mais à une condition : j’allais devoir l’accompagner. Elle en avait terminé avec l’éducation de mes frères et n’avait plus rien à leur apprendre. Ce n’était pas mon cas. Certains détails restaient à régler selon elle.  Toutefois, Catherine semblait être d’accord sur un point : j’avais bien assez travaillé la théorie. Il était temps que je me mette à la pratique ! Étant donné qu’elle se rendait bien souvent sur le champ de bataille, j’aurais dès lors l’occasion de continuer mon apprentissage, mais aussi de me faire un nom si tant est que j’en fusse capable.



Chapire III: Pour l'Honneur de l'Empire

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"Le meilleur escrimeur du monde ne craint pas son dauphin,
il craint le pire escrimeur parce qu'il ne peut pas deviner ce que ce crétin va faire."


Deux évènements contrarièrent cependant mes plans et ceux de Catherine. Le premier me concernait. En tant que princesse impériale, tu ne seras guère surprise d’apprendre que j’avais de multiples prétendants. De nombreux nobles me faisaient la cour et espéraient obtenir ma main. Certains n’hésitaient pas à converser avec mon père à ce sujet. En tant que fin administrateur, il était celui qui avait su négocier, pour mes frères, des mariages avantageux. Il n’était nulle question de sentiment ici. Il était question de trouver un bon parti afin que cette union fortifie l’Empire, mais surtout la maison impériale. En somme, tout n’était que calcul politique. Du fait que l’un de nous trois constituait potentiellement l’héritier de la couronne, les différentes familles de l’Empire tentaient de placer leur pion afin d’obtenir la faveur impériale. Je te laisse imaginer les avantages que pouvait procurer une union avec un membre de la famille impériale. Mes frères, ayant déjà été marié, il ne restait plus qu’Hélène et moi.

Du fait de mon âge pour le moins avancé, j’étais la source de toutes les attentions désormais ce qui n’était pas sans me déplaire. Tu me connais. Je ne suis pas une personne patiente en dehors du champ de bataille. J’ai horreur que l’on tourne autour du pot et j’ai horreur de l’hypocrisie. Aussi, je dus me résoudre à conduire de nombreux nobles. Afin de mettre les choses au clair, je n’hésitais pas parfois à me montrer un peu trop persuasive si tu vois ce que je veux dire. Ces histoires de mariages et d’alliances ne m’intéressaient pas. À vrai dire, je les trouvais même futiles. Pourquoi devais-je me soucier d’un sujet aussi trivial alors que nous étions en guerre ? C’était tout simplement incompréhensible. Du moins en partie. Je n’étais pas idiote au point de ne pas saisir l’importance de ce jeu ô combien désagréable. Hadrien était disposé à m’entendre sur le sujet. Même s’il avait le fin mot dans ce domaine, il prenait soin d’écouter les desiderata de ses enfants. Il ne désirait que notre bien-être après tout. Même si ces unions ne nous enchantaient pas, il ne tenait pas à nous marier à des personnes que nous haïssions au point de vouloir les tuer.

Pour ma part, lorsqu’il en discuta avec moi, il eut bien du mal à aborder la question. J’éconduisais la plupart des hommes qui s’intéressaient à moi et je ne prenais pas la peine de creuser ce sujet. À mes yeux, à cette époque, le choix ne m’appartenait pas et comme je l’ai dit, ces questions me semblaient secondaires surtout au vu de ma récente décision. Je ne voulais pas perdre de temps avec cela. Il pouvait me marier avec qui il voulait.Cela m’importait peu. Pourtant, j’avais bel et bien des préférences, mais elles n’avaient rien à voir avec ce genre de problématique. Il s’agissait surtout d’affinités. J’aimais passer du temps avec certains officiers voire même avec l’ancien Grand Amiral, car leur carrière et leur esprit tactique me fascinaient. Je pouvais converser avec ces personnes durant des heures sans en éprouver la moindre lassitude. Pour autant, ce n’était pas pour autant que j’éprouvais une attirance physique pour eux ou que j’avais envie de passer le reste de ma vie à leurs côtés. En un sens, l’on pourrait dire qu’à cette époque-là, j’étais une personne frigide. Pour être tout à fait honnête, malgré mes hormones, je n’avais jamais réfléchi à l’aspect intime qu’induisait ce genre de questions. Je n’étais pas ignare en la matière. Juste, indifférente.

N’ayant guère été d’une grande aide sur ce sujet, Hadrien demanda à ce que l’on procède aux analyses médicales d’usage pendant qu’il réfléchissait à la question. La préparation d’un mariage impérial prenait énormément de temps. Même s’il était grand temps que l’on me trouvât un prétendant, une telle union n’aurait pas lieu avant quelques années étant donné les projets que je devais mener à terme. C’était ce qui était prévu à la base. Les résultats desdites analyses ne manquèrent pas bouleverser ses plans ainsi que mon existence. Il s’avéra que j’étais tout simplement stérile. Jamais au grand jamais je ne pourrais porter un enfant. La procréation était une chose qui m’était interdite.

La réception de cette nouvelle fut différente selon les personnes chez qui l’on s’attarde. Catherine et Hadrien semblèrent attrister de cet état de fait. La cour, quant à elle, en fit son sujet de conversation durant un court instant avant l’émergence d’une autre nouvelle encore plus explosive sur laquelle je m’attarderais plus tard. Les nobles eurent des réactions aussi diverses que nombreuses. Certains se montrèrent sincèrement compatissants, d’autres firent preuve d’hypocrisie en simulant des mines choquées. Suite à cette annonce, le flot de prétendants se tarit quelque peu. Pour certaines maisons nobles, je n’étais qu’un emballage vide. Mon accession au trône leur semblait compromise. De même, l’influence qu’ils auraient à gagner d’une princesse impériale dans l’incapacité de concevoir leur paraissait limitée. Certains, toutefois, persistèrent dans leur démarche, mais je continuais de les éconduire, mais cette fois-ci sans doute avec plus de virulence tant je n’étais pas d’humeur. Je ne te ferais pas l’affront de revenir sur ce que je pense de ma condition. J’ai fait le tour de la question précédemment. Quant à ma perception de cette nouvelle, encore aujourd’hui, j’ignore comment l’aborder.

Pour être honnête, je ne saurais pas qualifier mon état d’esprit suite à cette annonce. Comment est-on censé se sentir après avoir appris que votre corps ne vous permettrait pas de donner naissance à un enfant ? De cet évènement, je n’en retiens qu’un maelstrom d’émotions contradictoires. De l’incompréhension, du désespoir, de la tristesse, du chagrin, de la colère voire de la haine, de la souffrance. J’ai éprouvé tout ce qu’il est possible d’éprouver. Pourtant, j’essayais de donner le change, de faire comme si tout allait bien. C’était loin d’être le cas. J’avais horreur des regards, parfois empreints de pitié, que l’on me jetait. On m’assimilait à un être dont le corps était brisé et ça m’était tout bonnement insupportable. Cette étiquette me restait en travers de la gorge. L’on tenta, bien entendu, de me faire parler auprès d’un professionnel, mais je m’y refusais. J’avais le sentiment de perdre pied. J’avais l’impression que l’on m’avait tout pris. Comme d’autres, je pensais que je n’étais plus capable d’assurer l’héritage de l’Empire. Mon objectif se retrouvait sapé par quelque chose sur lequel je n’avais encore une fois aucune maitrise. À l’instar de la tentative d’assassinat qui m’avait prise pour cible, j’étais impuissante. J’avais horreur de cela. Ironiquement, je trouvais du réconfort auprès de la personne la moins expressive de mon univers : Aldéring. Elle m’écouta, mais surtout elle m’offrit un moyen d’exécuter une véritable catharsis en me proposant un duel.

Cette nouvelle, qui fit également la une des holo de la galaxie, poussa Hadrien à prendre une décision à laquelle je ne m’attendais pas. Même si je n’étais pas capable de donner naissance à un enfant, il confirma, auprès de la cour, que je demeurais l’un des potentiels successeurs.  Certains Moffs protestèrent au regard de ma stérilité, mais il souligna que si jamais je devenais Impératrice, il me faudrait procéder à un choix parmi les enfants de mes frères et de ma sœur lorsque l’heure viendra de choisir à mon tour un digne successeur. Qui plus est, il mit en avant le fait qu’un remède à ma condition pouvait être trouvé à l’instar de ce qui était arrivé à l’une des dernières Reines-Mères de la dynastie Djo. Mon père alla même plus loin ! Au cours de cette même annonce, il souligna que le choix de mon conjoint n’appartenait qu’à moi. À défaut d’éprouver la liesse de devenir parent et de donner la vie, il pensait qu’il était bien normal que je puisse être heureuse malgré tout. Cet édit ne fut pas au gout des plus traditionalistes, mais il n’en avait cure. J’avais déjà bien assez souffert. M’imposer un mariage dont je savais pertinemment qu’il ne donnerait rien, serait absurde et ne ferait que me rappeler ma condition. Cet acte ne me réconforta guère, mais il eut le mérite de me soulager quelque peu. Ce n’est véritablement qu’aujourd’hui que je me rends compte à quel point il m’a rendu service. Sans cela, je n’aurais sans doute jamais fait ta connaissance.

Cette « découverte » eut des répercussions insoupçonnées. Par mesure de précaution, des analyses  assez poussées avaient été menées chez Hélène. Elles rapportèrent qu’elle était en bonne santé, en plus d’être fertile, mais surtout qu’elle n’était pas la fille d’Hadrien. En clair, elle était une bâtarde. Cette nouvelle fit grand bruit au sein de l’Empire. La cour impériale fut choquée et mon père tout simplement estomaqué. Catherine, pour sa part, demeura imperturbable même si je crus voir une faille dans son armure. Elle ne chercha pas à nier les résultats. Comme l’on se serait attendu à une telle conduite de sa part, elle a assumé ses actes ce qui lui a couté très cher. Suite à de nombreuses tractations dont je n’évoquerais pas la nature, il fut décidé qu’elle devrait abdiquer une fois que ma formation serait terminée. Étant donné la nature de ce scandale, c’était le choix le plus judicieux. Tant qu’elle serait à mes côtés, elle pourrait commander des troupes et se rendre sur le champ de bataille. En revanche, en dehors de cela, elle n’exercerait plus la moindre fonction. Elle était tout simplement mise à pied. Hadrien était désormais le seul à régner dans l’espace impérial.

Malgré tout, il reconnut Hélène comme sa fille. Même si aucun lien sanguin ne la reliait à elle, il l’aimait profondément. Par bien des aspects, je me dis que c’était sans doute sa préférée. La cour ne se montra pas aussi complaisante que ce soit envers Catherine ou envers celle qui était, désormais, ma demi-sœur. Sur son sillage, il n’était pas rare d’entendre des mots pour le moins injurieux tels que bâtarde ou encore, dans le cas de ma mère, de coureuse de Star Destroyer. À titre personnel, cette révélation ne changea pas la nature de mes rapports avec les membres incriminés de ma famille. Je n’étais pas la personne la plus appropriée pour les réconforter ou écouter leurs griefs. J’avais déjà du mal à digérer une certaine nouvelle et n’étais pas vraiment à l’aise avec mes propres émotions. Néanmoins, j’essayais d’être présente. Quoi qu’on en dise, à mes yeux Catherine et Hélène demeuraient des membres de ma famille que j’appréciais. Je te prierais d’ailleurs de ne rien révéler à la Kuati, elle en ferait tout un fromage.  Déjà qu’elle n’a de cesse de me rappeler mon acte lors de ce fameux évènement…

Je suppose que tu as du en entendre parler. Suite à une remarque pour le moins injurieuse envers Hélène, de la part de l’unique descendant de la famille Trump, j’ai donné un soufflet à cet impudent. Ce geste estomaqua tout le monde. Qui aurait pu croire qu’une adolescente de 16 ans, princesse impériale de surcroit, irait, dans un accès de colère, provoquer en duel le descendant d’une des maisons nobles les plus importantes de l’Empire ? Pourtant, c’est ce que je fis en proclamant haut et fort que je comptais bien le combattre en personne. On tenta, bien évidemment, de m’en dissuader. En vain. J’avais fait mon choix. Je ne comptais pas revenir dessus. Il avait offensé des membres de ma famille. J’étais dans mon droit. Au diable, le protocole, la bienséance et le sens des convenances. Il avait franchi une ligne. Il devait en payer le prix. Une partie de la noblesse traditionaliste fut scandalisée par ma conduite. Cela ne me fit ni chaud ni froid. Je savais qu’en agissant ainsi, je me passais de l’appui d’un nombre négligeable de famille, mais je n’en avais cure. Ce n’était pas en me reposant sur une quelconque alliance, que je parviendrais à hériter du titre d’Impératrice.

L’offensé avait le choix de la date, du lieu et des armes. Celui-ci opta pour un duel au pistolet dans l’Allée des Reines dans un mois. Toutefois, étant donné que nous ne trouvions pas d’accord, cette rencontre se conclurait au premier sang versé. Le choix de l’arme ne m’étonna pas en revanche. Faire le choix de l’escrime aurait été idiot tant cela m’aurait donné l’avantage. Celle du pistolet était bien plus pertinente en revanche. Contrairement à la plupart des armes de poing en vigueur dans les armées galactiques, les armes employées durant un duel étaient bien plus lourdes et bénéficiaient d’une précision bien plus hasardeuse. Elles n’étaient efficaces qu’à courte distance également. Malgré mes années d’entrainement, je n’avais jamais eu une telle arme entre les mains. Aussi, durant le mois qui s’écoula et durant lequel Catherine et Hadrien durent régler leur différend, je m’entrainais dans la salle d’armes du palais impérial afin de maitriser ladite arme, ce qui n’était pas bien difficile une fois que l’on s’habituait à son poids et à sa précision pour le moins hasardeuse.

Le jour du duel finit par arriver. De nombreux nobles ainsi que quelques citoyens impériaux étaient présents afin d’assister au combat. Des Stormtroopers étaient également là ainsi que des chevaliers impériaux afin d’assurer la sécurité des lieux. Nul ne devait intervenir au cours de cette rencontre. Il en allait de l’honneur des participants. Tout comme mon opposant, j’avais à ma disposition deux témoins. Nous fûmes réunis au centre de l’Allée par l’arbitre qui n’était autre qu’un Chiss. Il fallait, après tout, que ce duel soit impartial. Il nous demanda, comme la coutume le lui obligeait, si notre litige était résolu. Je lui répondis par la négative malgré le regard quelque peu suppliant que me lançait l’héritier de la famille Trump. Il n’était guère dans son assiette et semblait redouter le pire. Ce duel n’était pourtant pas à mort. Il n’avait donc rien à craindre, pour mon plus grand désespoir. Toutefois, la simple idée de devoir affronter quelqu’un par ses propres moyens semblait le terrifier à tel point qu’il suait à grosses gouttes. L’ignorant délibérément, je laissais mes témoins et les siens examiner les armes qui seraient utilisées durant ce combat. Elles étaient en état de fonctionnement. Nous pouvions donc nous battre.

Une fois les armes en notre possession, l’arbitre nous demanda de nous tenir dos à dos puis nous rappela les conditions d’engagement. Nous devions effectuer dix pas, qu’il compterait lui-même, puis nous retourner avant de pouvoir ouvrir le feu. Si le sang n’avait pas été versé ou qu’aucun participant n’était mort, il demanderait une nouvelle fois si les deux partis voulaient continuer ou non. Si oui, nous faisions dix pas de plus et recommencions. Dans le cas inverse, le duel prenait fin. Le Chiss nous laissa quelques minutes, le temps de vérifier que tout fut en ordre. Un silence de plomb régnait dans l’Allée des reines. Le public attendait, non sans une certaine impatience, le résultat de ce match qui avait été  la source de nombreux paris au sein de la cour impériale. Étant donné que j’étais une personnalité, il était même retransmis en holo. Cela n’était pas sans me navrer, mais, hélas, je n’avais pu empêcher cela. C’était bien la première fois qu’un membre aussi jeune de la maison impériale décidait de participer à un duel.

Je te mentirais en te disant que je n’éprouvais pas un peu de stress. Je savais que ce duel n’était pas un combat à mort. Toutefois, quantité de points pouvaient mal tourner. Nous allions nous affronter par le biais d’armes létales. Un risque demeurait. Qui plus est, j’éprouvais une certaine forme d’appréhension, car j’avais peur de perdre. Une défaite face à un personnage aussi peu reluisant et aussi couard condamnerait sans nul doute mes aspirations, mais surtout une défaite signifierait qu’il avait eu raison de se comporter ainsi. Je ne pouvais pas laisser passer ça. Je devais absolument gagner, pour moi, pour ma sœur et pour ma mère. Une froide détermination m’animait dès lors. Ainsi, je n’hésitais pas ni ne flanchais lorsqu’à l’issue de ces quelques minutes d’attente, l’arbitre décréta le début du duel et compta le nombre de pas que nous effectuions.

Concentrée sur la tâche qui m’attendait, je fus quelque peu surprise de ressentir, alors que nous n’avions fait que 7 pas, une douleur sourde à mon épaule gauche. J’entendis également au même moment des hurlements de protestation au  même instant. Mon esprit, focalisé sur le combat, comprit aussitôt de quoi il en retournait. Mon adversaire avait paniqué et avait brisé les règles d’engagement en me tirant dans le dos avant d’avoir effectué 10 pas. L’heure n’était pas aux considérations politiques, mais à ma propre survie. Ainsi, sans perdre une seule seconde, je me retournais également, pointais mon arme vers son cœur et ouvrais le feu une première fois, puis une seconde fois tout en me rapprochant de lui, avant qu’il ne puisse faire de même. Dans un coin de mon esprit, je notais que l’arbitre avait, lui aussi, sorti son arme et avait ouvert le feu sur lui. Alors qu’il lui restait encore un souffle de vie et qu’il était à genoux devant moi, je le toisais du regard et n’hésitais pas à appuyer sur la gâchette, une ultime fois, sans éprouver la moindre hésitation. Devant toute la cour et une partie de la population de Bastion, pour son geste, je n’avais pas hésité à l’abattre tel le chien qu’il était. J’étais dans mon droit même si je n’y trouvais aucune forme de satisfaction. À vrai dire, la lâcheté de son acte avait provoqué mon ire. Je n'étais pas folle furieuse, non, mais plus dangereuse encore, car le "tueur" en moi avait pris les commandes, avec sa logique inhumaine plus cruelle qu'un hiver de la planète Hoth.

Des chevaliers Impériaux, ma famille ainsi que l’arbitre vinrent s’enquérir de ma santé. Après tout, j’avais été blessée. Mue par l’adrénaline, la douleur que j’avais ressentie sur le coup avait été quelque peu atténuée. Mais, celle-ci se rappelait désormais à mon bon souvenir lorsque je constatais la gravité de la blessure. Elle n’était pas mortelle, mais par son tir avait réussi à toucher l’os. L’odeur de chair brulée ainsi que le côté impacté par cette blessure me rappelèrent certains souvenirs que j’aurais préféré oublier, alimentant ainsi une nouvelle fois le brasier qu’était ma colère. Alors que l’on m’emmenait à l’intérieur du palais afin de me soigner, des journalistes tentèrent de m’interroger afin de connaitre mon état d’esprit suite à ce duel pour le moins rocambolesque. Sans grand succès. Bien qu’étant prête à faire une allocution, Catherine jugeât que ce n’était ni l’heure ni le moment pour moi de commenter ce qu’il venait de se passer. Elle notait très clairement par le biais de mon regard, quelle fureur animait mon esprit. Si j’avais pris la parole dans cet état, j’ignore quelles auraient pu être les répercussions tant la colère obscurcissait mon jugement.

Ainsi pendant un peu plus d’une semaine, on me força à prendre du repos le temps que mon épaule guérisse complètement et que je puisse, enfin, rejoindre le front pour ce qui serait les dernières expéditions menées par ma mère. Bien entendu, ma sœur me remercia pour mon geste. Mes proches quant à eux me reprochèrent mon manque de prudence. Les Chevaliers Impériaux avaient failli avoir une syncope alors que cet homme qui était l’ultime héritier de la maison Trump essayait de m’assassiner sous leurs yeux.  Comme tu le sais, mon comportement n’a pas changé depuis et continue de donner des cheveux blancs à mon service de sécurité. La fortune de la maison Trump quant à elle fut reversée, à ma demande, à l’établissement qui s’occupait des soins des invalides de nos armées. L’héritier Trump n’avait pas été digne de sa fortune et de son rang. En revanche, nos soldats, par leurs sacrifices, avaient mérité les meilleurs soins de la part de la Nation. C’était là, la bien moindre des choses, que nous pouvions faire en leur honneur.

Une fois remise d’aplomb, je pus enfin partir sur le front en compagnie de Catherine, laissant ainsi derrière moi la cour impériale et ses scandales. Ce n’était pas sans me réjouir au vu des derniers évènements. Je n’éprouvais guère l’envie d’entendre les commentaires insipides d’une partie de la noblesse qui ne tolérait ni l’ascendance de ma sœur ni mes actes. Qui plus est, j’avais d’autres chats à fouetter. Je ne nierais pas avoir éprouvé une certaine excitation. Après toutes ces années de formation et d’entrainement, j’allais pouvoir prouver ma valeur. Mieux encore ! J’allais prendre ma revanche sur ceux qui, jadis, avaient tenté de m’assassiner. En un sens, l’on pourrait dire que je suis partie la fleur au fusil. Même si je n’en laissais rien paraitre, ma tête était pleine de rêves de gloire et de conquête. Croyais-je que ma simple présence renverserait le cours de cette guerre ? Sans doute pas, je n’avais pas et n’ai toujours pas cette prétention quand bien même je parviendrais à faire plier cette galaxie. Peut-être me comportais-je ainsi à cause de l’éducation que m’avait prodiguée Aldering pendant toutes ces années. Il est vrai que la perspective d’un combat, ou devrais-je dire d’un duel, est le plus beau cadeau que l’on puisse faire à une Echani. Après tout, on avait voulu faire de moi, en premier lieu, une guerrière.

Je n’aurais sans doute pas pu me tromper plus lourdement. Au moment précis où l’on est confronté pour de bon au devoir et à la mort, on se retrouve seul. Et cela, comme tu le sais si bien, c’est un instant auquel aucun entrainement ni aucun professeur ne peut vous préparer. Le tout est alors de réussir à faire taire sa peur et ses appréhensions et de compter sur le soutien de ses camarades. Au-delà même du régime ou des rêves pour lesquels nous nous battons, une jeune recrue, telle que moi à cette époque, découvre que l’on combat pour deux raisons. La première est très simple : en tant que soldat, on tente de défendre ses camarades avant tout. La seconde en revanche est inhérente à la guerre et au genre humain : l’ennemi a tout autant envie de vivre que nous et, à notre instar, le moyen pour lui d’y arriver consiste à tuer ceux qui s’efforcent de l’éliminer. Autrement dire nous. Mieux encore, le front m’a permis de me décrasser l’esprit, une bonne fois pour toutes, si je puis dire. Au fin fond d’une tranchée, dans la boue et le froid, les privilèges ont bien peu d’importance. Ils paraissent même futiles. Pourquoi vouloir faire jouer son rang dans une telle situation ? Même aujourd’hui, en tant qu’Impératrice, je suis dans l’incapacité de comprendre une telle conduite.

Comme tu le sais, de 16 à 19 ans, je fus affectée sous le commandement de ma mère à bord d’un Star Destroyer. Notre mission était simple : patrouiller le long des frontières impériales et intervenir en cas de nécessité. Il n’était nullement question de relancer la guerre par une offensive de grand style. Du moins pas pour l’instant. Le but de cette mission était double : d’un côté, nous rappelions à nos ennemis notre présence. De l’autre, ces conflits de basse intensité, par leur diversité, devaient me permettre d’achever ma formation une bonne fois pour toutes. De même, cette affectation était un moyen pour moi de me démarquer, de prouver ce dont j’étais capable aux yeux de tous. Comment pouvais-je espérer devenir Impératrice et Commandeur Suprême des forces impériales si je ne le méritais ? Comment pouvais-je prétendre diriger les armées impériales si je m’évertuais à me cacher derrière eux ? C’était tout bonnement impensable. À défaut de bénéficier des mêmes atouts que mes frères, je comptais, comme je te l’ai dit mériter mon rang et mon poste.

Aussi est-ce moi qui ai explicitement demandé à Catherine d’être traité comme n’importe quel membre d’équipage. Les chevaliers impériaux pouvaient toujours me surveiller, mais il était hors de question que je pusse acquérir une quelconque forme de commandement ou de titre sans avoir démontré que je le méritais. Malgré mon nom, je n’étais qu’un soldat parmi tant d’autres. Rien de plus. Mère comprit, bien évidemment, les raisons qui me poussaient à agir de la sorte. Elle me donna aussitôt son consentement, me laissant ainsi prendre place parmi les hommes du rang. J’ignore quelle fut ta réaction à cet instant précis, mais je me souviens très clairement du nombre de personnes qui furent surprises de voir un membre de la famille impériale établir ses quartiers dans un dortoir.

À vrai dire, cela fut sans doute perçu comme une attraction je suppute. Certains ne voyaient dans ce comportement qu’une jeune fille en train de jouer au soldat. Si seulement, ils savaient à quel point ils se trompaient. À l’instar de n’importe quel membre d’équipage, j’ai pris mes tours de garde et ai réalisé mes corvées du mieux que je le pouvais. Étant une noble, je dois reconnaitre que mon acclimatation fut quelque peu difficile au début. Après tout, j’étais habitué à ce que tout me soit servi sur un plateau. Aussi, fallait-il que j’apprenne les comportements les plus simples. Cela doit te faire sourire, j’imagine. Rien que faire mon lit au carré fut une épreuve ! Je ne te parlerais pas non plus des corvées en cuisine. Ma première rencontre entre une pomme de terre et un épluche-légume fut mémorable. J’en viens encore à me demander comment je suis parvenue à ne pas me délester de mes doigts durant cette simple opération qui nécessita toute ma concentration !

Petit à petit, malgré l’étrangeté d’un tel comportement, je sus me faire une place au sein de l’équipage de ce vaisseau. Malgré mon nom, je mangeais en leur compagnie, je dormais avec eux et mieux encore, je me douchais parmi eux. Obtenir le respect de l’équipage fut par contre une autre paire de manches. En un sens, l’on aurait pu dire que je souffrais de la comparaison avec Catherine qui était présente à bord. Elle les fascinait et c’était bien normal au regard de ses exploits. D’ailleurs, elle supervisa en personne mon entrainement. Il n’était pas rare que nous nous battions au sabre-laser dans la salle de gymnastique du vaisseau. Quand bien même, je savais utiliser mon arme, il me restait beaucoup à apprendre. Si je voulais espérer me mesurer à des maîtres Jedi ou à Darth Ankh, il fallait que je sois en mesure de battre ma propre mère ce qui me prit quelques années. Elle profita aussi du temps libre que nous offraient certaines de nos patrouilles pour façonner ou parfaire mon esprit tactique. Cela passait autant par des conversations que par des simulations voire même de simples parties d’échecs. Elle profita de ses moments pour me donner des conseils, mais aussi m’enseigner ce que son expérience lui avait appris, parfois à ses dépens.

Ces séances, que je trouvais pour le moins stimulantes, lui permirent aussi de s’attarder sur un point de mon caractère qui lui posait problème et dont elle avait connaissance grâce à Aldéring. Comme tu le sais, j’adore me battre. Or, cet amour pour l’art de la guerre peut s’avérer être une tare chez un commandant. Il est normal de s’extasier de la compétence de ses ennemies. Mais en aucun cas, je ne devais, selon elle, laisser mon amour du combat prendre le pas sur ma raison. À moins qu’un combat ne concerne que ma seule personne et que l’Empire ne soit pas en danger, je ne devais pas mener, durant des heures entières en tant que commandant, un duel ou une joute avec une force ennemie sous prétexte qu’elle était talentueuse et que j’y prenais, par conséquent du plaisir. Se conduire ainsi était une erreur si ce n’est une bêtise innommable. En tant qu’officiers, nous devions veiller à ne pas gaspiller la vie de nos soldats inutilement. De même, il était préférable d’économiser ses ressources pour des raisons évidentes. Comme elle me l’avait affirmé jadis : les tacticiens ont, bien souvent, une nature incorrigible. Or, malheureusement, cela semble être aussi mon cas. Même si ma nature profonde ne pouvait être changée, elle sut l’altérer quelque peu afin de m’empêcher de commettre l’irréparable. Je l’en remercie pour cela. Mais si tu savais à quel point je regrette de ne pas pouvoir laisser ma véritable nature s’exprimer. Tu es la seule personne à pouvoir comprendre ce que je ressens. Si je n’avais pas toutes ses obligations envers la Couronne Impériale et si la population galactique n’était pas aussi obtuse d’esprit, j’aurais tant aimé mener une croisade glorieuse, qui resterait dans les Annales de l’Empire contre des ennemis talentueux. L’issue m’importe peu. La simple possibilité d’un tel duel, d’une telle joute entre militaires ou guerriers appréciant l’art de la guerre m’emplit de liesse. Hélas, la vie n’est pas aussi simple… Enfin, je m’éloigne du sujet.

Te faire le récit des postes que j’ai occupés durant ces trois années, ainsi que les combats que j’ai menés ne seraient guère intéressants. Tu étais à mes côtés tout du long. Tu ne connais que trop bien les enfers que nous avons dû parcourir durant ce laps de temps. Il est vrai que ma première bataille terrestre fut particulière étant donné que je n’avais pas encore de grade. Je n’étais qu’un simple soldat qui devait respect et obéissance à ses supérieurs hiérarchiques. Étant donné la compétence de la 501e légion, je n’eus aucun problème de ce côté-là, ou du moins presque aucun problème. J’ai encore le souvenir lors de mon premier déploiement d’une personne quelque peu particulière. J’ignore si tu t’en souviens encore. Il s’agissait d’une femme aux cheveux blancs qui passait sa vie en première ligne et qui n’était jamais en manque d’idée dès qu’il s’agissait de faire du bruit. Ne faisons pas mention de son côté grande-gueule. Tu ne vois pas de qui je parle. Cette femme était une vraie tête brulée et insistait toujours pour que chacune des actions de son escouade soit à la fois spectaculaire, esthétique et surtout bruyante. Et dire que Catherine m’avait placé entre ses mains sous prétexte qu’elle était Echani. Croyait-elle vraiment que j’allais pouvoir m’entendre avec une telle personne sous prétexte qu’un membre de ce peuple fier et noble avait été, pour moi, une sorte de seconde mère ? Je l’ignore.

En revanche, ce dont je me souviens très clairement, ce fut la nature même de nos rapports au début. Dire que nous n’éprouvions aucune forme d’affection l’une envers l’autre serait sans doute un euphémisme tant la relation que j’entretenais avec cette fameuse personne, dont je tairais le nom par politesse, était pour le moins orageuse. Elle me voyait sans doute comme un fardeau alors que, sous bien des aspects, je la considérais comme étant une personne têtue incapable de faire preuve de bon sens. Ce fut une relation quelque peu compliquée, dans laquelle je n’avais pas mon mot à dire, car, malheureusement, cet être avait un grade supérieur au mien. Ainsi au cours de multiples engagements sur le terrain, je dus la suivre, elle et son escouade sur le front. J’admets avoir été quelque peu déstabilisée lors de notre premier débarquement. Malgré tous les cours que l’on peut recevoir à l’Académie, aucun ne vous prépare à prendre place dans un bus qui doit rentrer dans une atmosphère saturée par des tirs de DCA. Et encore, c’est sans compter sur les troupes ennemies qui vous attendent de pied ferme, parfois, à l’endroit où vous atterrissez. Toutefois, je n’étais pas à plaindre. Contrairement à vous autres Stormtroopers, je bénéficiais d’un avantage non négligeable : mon sabre-laser. Aussi, m’étais-je placée en première ligne afin de défendre ladite escouade pendant que celle-ci débarquait. Cette tâche ne fut guère aisée au regard des forces en présence, mais nous pûmes  sortir du vaisseau et riposter.

Ce baptême du feu se passa très bien. Certes, nous eûmes des pertes, mais nous en sortîmes victorieux. J’admets ne pas me souvenir avec précision de chaque élément de cet engagement. Tout était encore si nouveau pour moi. J’étais restée concentrée tout du long et avait fait ce que l’on m’avait ordonné même si je ne partageais pas le gout de ma supérieure pour ses solutions parfois explosives. Parfois, elle n’hésitait pas à se mettre délibérément en danger pour accomplir son objectif. En soi, cela aurait pu être louable. Mais ici, ce n’était pas le cas. En effet, je me souviens très bien qu’un bombardement orbital aurait été largement suffisant pour régler le problème. Hélas, elle écarta cette option en prétextant une excuse douteuse. Ce ne fut d’ailleurs pas la seule occurrence où ce problème s’est posé. Cette Echani ne semblait pas accepter l’idée que la flotte pouvait intervenir et nous ôter parfois une épine du pied. Tactiquement, cela aurait été la meilleure solution. Je n’en démords pas !

Au-delà de cette situation abracadabrantesque, cette tête brulée  était compétente malgré tout. Pire, nous avions de nombreuses valeurs en communs. En certaines occurrences, je crois même que nous en venions à jouer à un jeu dangereux sur le champ de bataille. Nous ne comptions pas le nombre de morts. Non. Cela aurait été faire preuve de mauvais gout et aurait entretenu une compétition qui tôt ou tard aurait conduit l’une d’entre nous à la mort. De manière inconsciente, je suppute que nous étions si absorbés par cet art sublime qu’est celui de la guerre, que nous nous disputions la première ligne.  Il est vrai que je n’ai jamais aimé être derrière mes soldats. À mes yeux, un dirigeant se doit de montrer sa poitrine à ses ennemis et son dos à ses alliés. Aussi, j’avais pour coutume de prendre l’initiative en me servant notamment de l’avantage certain que me procurait mon sabre-laser. Pourtant, d’une manière ou d’une autre, cette Echani parvenait toujours à me ravir cette place !

Nous étions vraiment deux têtes brulées un brin trop audacieuses. Et nous avons fini par le payer, hélas. Quoi qu’il en soit, malgré mes réserves, j’ai fini par respecter les compétences de ma supérieure hiérarchique et ait définitivement beaucoup appris grâce à elle. Encore aujourd’hui, je remettrais ma vie entre ses mains sans éprouver la moindre hésitation. Qui plus est, même si je ne lui ai jamais dit en face, elle est bien plus capable que moi dès qu’il est question de mener des hommes au combat lors d’un engagement terrestre. Pour cette raison, je n’hésitais pas, même aujourd’hui, à me mettre sous son commandement malgré mon rang. L’art de la guerre terrestre est un domaine dans lequel j’éprouve de nombreuses difficultés à cause de la nature même du terrain. L’espace offre bien plus de flexibilité. Crois-moi. Enfin, le fait est qu’il s’agit d’une personne plus douée que je ne le saurais jamais dans ce champ d’expertise à tel point que me passer d’elle sur le Front serait comme m’amputer d’un bras.


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"Plus grand est l'obstacle, et plus grande est la gloire de le surmonter."


J’ai tout de même su me faire un nom sur le champ de bataille, que ce soit par mon comportement ou bien par mes faits d’armes. Ce sont ces derniers, ainsi que les risques que je prenais pour mes camarades, qui m’ont sans aucun doute permis d’obtenir leur respect. Si je devais parler de mes exploits, je n’en choisirais que deux. Après tout, tu les as tous connus, mais ceux que j’ai en tête ont une résonnance particulière. L’un constitue ma toute première action prestigieuse. Je me demande si tu t’en souviens encore, tant je m’étais montrée un brin trop audacieuse ce jour-là. Enfin, rien à la base ne me prédestinait à me couvrir de gloire me diras-tu. Bien que le nom de l’astre sur lequel s’est joué ce combat ne me revienne plus, je me souviens très clairement que notre débarquement sur la planète fut quelque peu difficile à tel point que l’on a dû passer la moitié de la nuit à se regrouper. Ce fut tout sauf une partie de plaisir ! J’en viens encore à me demander quel idiot avait supervisé notre « parachutage ».

Le fait est qu’une fois réunie, Catherine nous a fait savoir par le biais d’un intermédiaire que des batteries de turbolaser bombardaient certaines de nos positions au point que nos troupes ne pouvaient avancer. Nous avions pour mission de détruire ces armes. Cependant, nous avions un problème de taille : nous n’avions aucun autre renseignement. Nous allions devoir nous débrouiller par nous-mêmes.  Afin de ne pas mettre en danger l’escouade et au regard de certaines de mes capacités, je me portais volontaire pour effectuer une reconnaissance qui porta ses fruits. Nos ennemis, qui n’étaient nul autre que des troupes du Consortium, s’étaient installés non loin d’un manoir et avaient su aménager une véritable position défensive. Les batteries, pour leur part, étaient derrière des haies. En soi, ce n’était guère un problème sauf si l’on comptait les effectifs qui composaient cette base. Nous avions une vingtaine d’hommes alors qu’en face ils en comptaient 60. Gagner semblait impensable. Et pourtant, nous devions le faire ! À vrai dire, nous n’avions pas le choix. Ma mère comptait sur nous.
Pour prendre une telle position, il allait falloir se montrer rapide et surtout jouer sur l’effet de surprise. Et j’avais une petite idée derrière la tête. Après tout, étant sensible à la Force, je n’étais pas soumise aux mêmes limitations physiques que mes camarades. Je demandais donc à prendre le commandement pour cette occasion, ce qui ne te posa aucun problème. Malgré ton grade, tu avais tendance à écouter tes subordonnées et au vu de la confiance qui émanait de moi en cet instant, sans compter les divers arguments qui faisaient de moi la personne la plus capable en ces circonstances, tu acceptas. J’ordonnais alors à la troupe de se placer au sud de l’objectif afin de se rapprocher un maximum de ces haies pour bénéficier d’un meilleur angle de vue sur la position ennemie. De là, nous pûmes constater la présence de 4 turbolasers situés  à l’est, mais aussi de mitrailleuses, à l’ouest qui défendait notre objectif. Cela n’allait pas rendre notre opération plus facile, loin de là.

Nous allions devoir non seulement les submerger, mais aussi leur donner l’impression d’être encerclés. J’ordonnais le déploiement de deux de nos E-Web, en face de la haie où étaient posés les canons et demandais à d’autres hommes de se placer au nord de cette position pour pouvoir être mesure d’arroser le secteur. Pendant ce temps, d’autres soldats devaient s’approcher du nid de mitrailleuses le plus excentré afin de le prendre, mais aussi d’avoir accès au réseau de tranchées en plus d’une zone de couverture supplémentaire. Mes pions étaient désormais en place. La partie avait pu dès lors commencer. Un feu nourri s’abattit sur nos ennemies pendant que nous longions la zone où se situaient nos E-Webs. Puis, dans un accès de folie pourrait-on dire, je menais la charge en traversant la zone à découvert en face des canons pour pouvoir m’introduire dans la tranchée. Je dois reconnaitre que l’art du Soresu ainsi que mes talents dans la Force furent bien pratiques ce jour-là. Cela me sauva sans doute la vie et permit aussi aux troupes qui me suivaient d’atteindre la tranchée en vie.

Commença alors la réalisation de notre objectif. Nous n’eûmes aucun problème pour submerger les troupes du Consortium qui se replièrent aussitôt sur le second turbolaser, nous laissant ainsi l’opportunité de détruire le premier. Ne perdant guère de temps, et ce alors que nos adversaires ripostaient depuis leurs positions de mitrailleuses et grâce au second tubolaser, je progressais dans la tranchée et fis ce que j’avais à faire. Bien que l’espace fût réduit, je pouvais me défendre aisément, ce qui ne laissait aucune chance à ces suppôts de la Reine Eternelle. Nous parvînmes, ainsi, au second canon où, si mes souvenirs ne me trompent pas, tu découvris une carte répertoriant l’emplacement de toutes les batteries d’artillerie positionnées dans la région, ce qui après coup, nous fut fort utile ! Je demandais à nos E-Web de nous rejoindre dans la tranchée afin d’ouvrir le feu sur les mitrailleuses ennemies restantes. Nous ne pouvions laisser le temps à l’ennemi de pouvoir se ressaisir. Il fallait continuer notre assaut coute que coute ! Aussi, je menais de nouveau la charge de manière similaire vers le troisième canon, que nous parvînmes à détruire. Le Quatrième canon, quant à lui, fut détruit par tes soins. Tu n’hésitas pas une seule seconde à t’exposer avec tes hommes au feu ennemi afin de détruire le quatrième canon. J’ignore encore par quel miracle tu as survécu ! Mais tu y es parvenue ! Notre mission fut accomplie. Je pus même « montée en grade » en quelque sorte… Malheureusement, cet exploit s’assortit d’un tir perdu qui me prit totalement par surprise et heurta mon pied. La douleur que je ressentis est sans doute impossible à décrire, mais pour la première fois de ma vie, je ne manquais pas de jurer, n’hésitant pas à faire appel à d’autres langues, ce qui ne manqua pas de tenir mon auditoire totalement coi. Le fou rire qui s’ensuivit ne fut pas à mon gout étant donné le mal de chien que je ressentais, mais du fait qu’il s’agissait d’une blessure assez secondaire, il y avait eu plus de peur que de mal. Tu pris soin, bien évidemment de convoquer un infirmier pour me soigner. Le pauvre, il fut la cible de mon ire tant retirer ma botte pour traiter la blessure fut délicat. Quoi qu’il en soit ce succès me permit d’acquérir ton respect, ainsi que celui de tes troupes. Mieux, je pus commencer à me forger un nom !

La seconde occurrence qui me vient à l’esprit fut en soi une importante leçon. Elle fut la preuve que l’on pouvait obtenir une victoire stratégique tout en ayant une défaite tactique. Cette leçon fut quelque peu difficile à accepter tant tu sais à quel point, je désire remporter toutes mes batailles. Le gout de la défaite m’est totalement insupportable même si elle parvient à nous octroyer la victoire. Parfois, je me demande si en ces circonstances, j’aurais pu faire mieux, si en procédant d’une tout autre manière, j’aurais pu obtenir la victoire. En cette occasion, tu ne fus d’ailleurs pas à mes côtés, malheureusement ou du moins pas totalement. Tu étais située sur un autre point de la planète si je ne me trompe pas.


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"La Garde meurt mais ne se rend pas."


Alors que j’atteignais mes 18 ans nous mire le cap pour un planétoïde républicain qui était situé non loin de Commenor. Cet astre, aride, qui tenait plus d’une lune qu’autre chose contenait une garnison avancée que nous avions pour ordre d’anéantir. De par sa proximité avec notre frontière, nous n’avions pas besoin de mener une offensive à grande échelle. Nous ne devions attaquer qu’une base secondaire après tout. Pourtant, cette zone allait s’avérer être un véritable enfer. Afin de ne pas alerter nos ennemis, nous dûmes procéder avec de multiples précautions et prendre des voies hyperspatiales bien plus dangereuses. Mais finalement, nous y parvînmes ! Le but de cette opération était d’éradiquer toute présence républicaine. Il fallait envoyer un message fort aux rebelles : nous ne dormions pas sur nos lauriers et nous ne laisserons pas nos mondes être menacés par cette vermine.

Une fois, en orbite autour de cet endroit, je montais à bord d’une navette dans laquelle se trouvaient plusieurs hommes. La pénétration dans l’atmosphère de la « planète » ne se fit pas sans heurts pour la simple et bonne raison que les soldats clones de cette pathétique rébellion avaient anticipé notre arrivée et avaient décidé de nous accueillir à coup de tirs de DCA. Ces tirs, en plus de causer, la destruction de plusieurs navettes, en endommagea sérieusement plusieurs, dont la mienne qui alla s’écraser dans le désert. Bien évidemment, j’ordonnais, alors que nous nous écrasions, que toutes les navettes s’écrasant dans les alentours me rejoignent à une position que j’avais repérée et qui ressemblait à une plaine dotée d’une oasis.

Une fois remise du crash, je rassemblais mes hommes ainsi que le matériel et les véhicules utilisables afin de les déplacer à l’endroit convenu ce qui ne se fit pas sans mal au vu des conditions locales, mais nous y parvînmes dans la nuit. Nous fûmes, bien évidemment, rejoints par d’autres hommes qui avaient décidé de nous imiter et nous dûmes, également, tuer les quelques patrouilles clones qui avaient été envoyés à notre rencontre.

Au vu de notre position, qui était située en plein territoire ennemi, j’ordonnais à mes troupes de prendre position. Du fait que la zone, dans laquelle nous nous trouvions, ne disposait pas d’obstacles naturels si ce n’était quelques dunes et les restes de ce qui devait être un village abandonné, je divisais mes hommes en trois bataillons et notre position en trois secteurs. Le 1er bataillon s’occupait de la façade Est, le troisième formait la réserve, et ce, car il était composé de canons et de véhicules. Le dernier bataillon pour sa part devait défendre la façade Ouest. J’ordonnais, également, que l’on dispose un marais de mine tout autour de notre position, et ce afin d’être sûre de ralentir l’ennemi. Enfin, j’ordonnais aux hommes de creuser au pic et à la barre à mines, dans le sol, des abris à un mètre de profondeur et tout un réseau de tranchées afin de mettre quelque peu à l’abri mes hommes, mais également notre matériel. Je participais, à l’effort bien évidemment. Ce ne fut guère une partie de plaisir, crois-moi !

...puis nous dûmes attendre...attendre de recevoir des communications...attendre l’ennemi qui finit par se présenter à nous, en premier lieu, par le biais de chars qui furent très vite détruits par l’artillerie, que j’avais divisée, également, en deux, mais aussi par le champ de mines. Les jours qui suivirent ne furent guère mieux pour leur part, car nous dûmes subir des bombardements aériens ainsi que des tirs d’artillerie ennemie qui causèrent quelques morts et détruisirent quelques mines. Nus fûmes, dès lors, dans l’obligation de remettre en place notre périmètre de défense.

Au vu de la menace que nous représentions, les officiers de l’Armée clone décidèrent, d’abord, de nous encercler puis de nous attaquer continuellement nuit et jour, en envoyant des chars, mais aussi des fantassins nous combattre. Ces combats étaient d’ailleurs précédés par des bombardements et des tirs d’artillerie. Du fait que nous étions constamment attaqués, nous demeurions sur le qui-vive et j’organisais  4 sections de reconnaissance. Les deux premières devaient rétablir les communications avec le reste de nos forces et traverser les lignes ennemies alors que les deux autres devaient repérer les positions et les troupes ennemies.  Une fois en possession de ces données, je pus ordonner à mes artilleurs de bombarder, nos ennemis qui durent subirent de lourds dégâts. Je dus recourir plus d’une fois à ce stratagème et dus aller même, parfois, jusqu’à faire croire aux chars ennemis que nous n’avions plus d’artillerie afin qu’une fois clairement avancés dans notre périmètre, nos canons puissent les détruire sans trop de difficultés.

Ce petit manège dura des jours et des jours à tel point que nos ennemis cherchèrent à obtenir notre reddition...ce à quoi je leur répondais par des tirs d’artillerie bien placés. Finalement, nous pûmes, grâce à l’action de mes sections, entrer en communication avec le reste de la 501e qui nous envoya par le biais de navettes de quoi nous permettre de tenir encore un peu...car, selon nos infos, notre position permettait à nos alliés de renforcer leurs défenses en attendant, du fait que nous occupions l'ennemi.

Ainsi nous tînmes...nous combattîmes dans le sang et dans le sable, tout en étant au bord de l'épuisement, jusqu’au moment où Catherine nous ordonna de rompre le combat. Son plan avait fonctionné. L’ennemi comptait envoyer un contingent s’occuper de nous et au vu des effectifs qu’il me restait je n’aurais pas pu faire face à l'enfer qui allait se déchainer sur mes troupes. Qui plus est, il y avait une faille dans leurs défenses. Durant la nuit, j’ordonnais, donc, le repli général et demandais à mes troupes d’abandonner le matériel s’il y avait besoin et de rejoindre la position alliée pendant qu’il était encore temps.

Pour ma part, je restais encore en position, en compagnie de quelques volontaires des troupes du Génie et ce afin de réserver une petite surprise à nos adversaires. Au matin, les troupes ennemies traversèrent, non sans dégâts, notre champ de mines et parvinrent finalement à pénétrer dans notre camp de fortune. Alors qu’ils célébraient, de toute évidence, leur victoire, j’ordonnais de déchainer sur eux toute la puissance de feu que nous leur avions réservée... Nos ennemies se retrouvèrent donc, en plein milieu d’un véritable feu d’artifice qui, j’espère, leur aura appris qu’il ne fallait pas sous-estimer l’Empire.

Le retour au camp fut quelque peu morose, car  bien trop d’hommes étaient morts sous mon commandement et car, malgré tout, nous avions perdu. Cette défaite me restait en travers de la gorge et j’eus extrêmement de mal à me calmer. Si seulement, le hasard ne s’était pas montré aussi traitre. J’aurais certainement pu remporter cette bataille haut la main ! Nous avions tout de même réussi à tenir 14 jours face à une force supérieure en nombre ! Ce n’est que quelques jours plus tard ou mois, je ne sais plus, que nous apprîmes que notre sacrifice avait donné suffisamment de temps aux troupes de se réunir et d’établir une position défensive qui arrêta la progression républicaine. Les ressources qu’ils avaient mobilisées pour nous détruire leur avaient manqué pour nous vaincre. Nous pûmes dès lors contre-attaquer et les déloger une bonne fois pour toutes de ce planétoïde sur lequel nous prîmes soin d’installer une station relais afin de nous avertir en cas de nouvelle agression républicaine.  Par ma résilience et mon comportement, j’avais définitivement pu obtenir le soutien de nos soldats qui voyaient clairement en moi le digne successeur de Catherine. Bien que cette défaite me fît enrager, cette nouvelle ferveur me mît du baume au cœur et contribua sans doute à forger ma légende.

En ce qui concerne le domaine spatial, je ne puis me targuer d’avoir réalisé quelque chose de similaire pour une raison simple : ma mère était responsable du commandement. Aussi, je n’avais pas mon mot à dire. Du moins pas totalement. Même si sous sa supervision, je pus me familiariser avec quantité de postes au sein d’un Star Destroyer et qu’à l’instar de mes ancêtres, je pus réaliser des merveilles avec mon chasseur, dès qu’il était question de mettre sur pied une tactique ou un plan, c’était elle qui avait le dernier mot. Toutefois, elle prenait soin de m’inclure lors des réunions d’état-major afin que je puisse y faire des remarques et des suggestions dont elle tenait compte ou qu’elle n’hésitait pas à critiquer. Cela mettait mon cerveau à rude épreuve, mais je dois reconnaitre que c’était plaisant. J’ai beaucoup appris à ses côtés, au point que je n’étais pas démunie lorsque l’on m’a confié mon premier commandement des années plus tard. Qui plus est, elle mettait mon talent à rude épreuve au cours de simulations au cours desquelles, elle n’hésitait pas à participer.


Même si je ne pouvais pas remettre en question ses ordres, je faisais office de conseiller et n’hésitais pas parfois à m’occuper de certains points secondaires afin de les régler. Ces années, passées dans l’espace, achevèrent ma formation de militaire une bonne fois pour toutes. En partant, je n’étais qu’une bleue, en revenant, j’avais l’aura d’un vétéran dont les faits d’armes ne sauraient lui faire honte. J’étais très loin d’avoir celle de Catherine, mais je fus malgré tout portée en triomphe à notre retour sur Bastion. La propagande ainsi que les rumeurs entre soldats avaient sans doute fait de moi un officier qui combattait avec ses hommes, se salissait les mains et n’hésitait pas à prendre des risques.  En clair, l’on me présentait sous un joug favorable ce qui était vrai bien que la propagande, contrairement aux soldats, prit soin de taire mes quelques incartades avec le protocole dès qu’il était question de langage et de bienséance. D’après ce que l’on m’a rapporté, il semblerait qu’encore aujourd’hui circule un holo de cette fameuse bataille où un tir m’a atteint au pied. Cela ne me rend que plus humaine, je suppose.

Cette période, qui s’étala jusqu’à mes 19 ans, fut l’occasion pour moi de me rapprocher de cette même Echani avec laquelle, au départ, je m’entendais si mal. Nul besoin de le dire autrement, tu as dû comprendre depuis le temps. Je parle de toi. À l’époque si l’on m’avait dit que je finirais par tomber amoureuse l’une de l’autre, je ne l’aurais certainement pas cru. Suite à certaines révélations et au regard de ce que je comptais accomplir, j’admets volontiers que je n’avais jamais réfléchi à la perspective de pouvoir tisser une relation avec une personne. À vrai dire, je pense que sous bien des aspects, je n’y accordais aucune importance. Après tout, la plupart des relations que j’entretenais avec les gens de mon âge étaient teintées d’hypocrisie. Elles étaient factices. Ils ne voyaient en moi qu’un membre de la famille impériale. Ils ne pensaient qu’à leurs intérêts égoïstes et aux bénéfices qu’ils pouvaient obtenir en obtenant ma main, quand bien même je demeurais stérile.

Les affaires de cœur n’ont jamais été une priorité. Pire encore, je n’avais jamais expérimenté la chose. À quoi bon songer au bonheur et à l’amour que l’on peut éprouver envers une autre personne, lorsque, comme moi, l’on se destine à hériter de l’Empire ? Le trône impérial ainsi que la survie de notre régime me semblaient bien plus importants en comparaison. Et encore, c’est un euphémisme. Qui plus est, en tant que membre de la noblesse, l’on attendait de moi que je me conforme aux usages malgré mes soucis de santé. En somme, il m’aurait fallu épouser un homme. Je n’ai jamais remis en question cette vision, tu t’en doutes bien. C’était pour ainsi dire « normal » de penser ainsi. J’étais loin de me douter que je balaierais d’un revers de la main la « tradition ».



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Histoire :




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"Talent, honneur, discipline... et joli minois ! "


Expliciter comment nous avons pu finir par nous aimer ne serait guère aisée. Pour être honnête, j’ignore par où commencer tant différents moments me reviennent en mémoire en pensant à toi et au début de notre relation. Ce fut sans nul doute le fruit d’un long processus. Malgré nos désaccords, j’ai très vite admiré ton professionnalisme ainsi que tes talents martiaux. Tu étais…pardon…tu es un soldat d’exception. La manière que tu avais de partir au combat, les cheveux au vent, alors que tu étais en première ligne me laissait bien souvent sans voix. J’avais le sentiment d’avoir la déesse de la Victoire sous mes yeux. Il y avait quelque chose de fascinant dans ton aura, dans ta démarche que je ne saurais pleinement expliciter pour être tout à fait honnête. Tu étais extraordinaire, voilà tout.

Je ne dis pas que je connus un véritable coup de foudre dès l’instant de notre rencontre. Non. Tu étais particulière et digne d’intérêt. Une certaine forme de charisme semblait irradier de ta personne tel un soleil à tel point que l’on aurait aimé s’y bruler les ailes. Notre relation au départ fut quelque peu compliquée. Nous n’avons pas la même vision de la guerre, il est vrai. J’ai une affection particulière pour la flotte et n’apprécie guère l’art de la guerre terrestre alors que dans ton cas, tu ne jures que par l’Infanterie. Tu éprouves une véritable aversion pour la flotte. Cette différence d’opinions nous poussait à nous écharper, encore aujourd’hui d’ailleurs. Malgré cela, malgré le fait qu’avoir ma garde devait te sembler détestable, tu fus l’une des premières, en dehors de ma famille, à me traiter pour qui j’étais et non ce que j’étais. Cette différence d’approche fut une véritable bouffée d’air frais. Je demeurais certes un membre de la famille impériale, mais cela ne t’empêchait pas de te comporter avec moi comme tu l’aurais fait avec n’importe quel Stormtrooper. Pour une fois dans ma vie, j’ai eu le sentiment d’être quelqu’un d’unique. C’est idiot, je ne le sais que trop bien, mais cela représentait beaucoup pour moi. Tu ne m’as pas épargné en dépit de mon rang et pour cela je t’en remercie.

De par les batailles que nous avons menées, nous nous sommes rapprochées, ce qui était bien normal. J’étais l’une des seules à pouvoir pleinement « discuter » avec toi dans une certaine mesure. Même si je n’étais pas une Echani, je connaissais l’art de ton peuple et l’appréciais à sa juste valeur. Tu as d’ailleurs prouvé, en de multiples occurrences, que, malgré mon entrainement, il me restait encore beaucoup à apprendre. Je suis, certes, parvenu à te vaincre en quelques occurrences, mais globalement tu étais la meilleure de nous deux. Ces séances d’entrainement ou de dialogue étaient revigorantes. En revanche, leur issue l’était beaucoup moins. J’ai horreur de perdre ! Je veux bien d’ailleurs te l’admettre ici, oui je faisais la moue suite à tes victoires ! Tu étais juste plus chanceuse que moi, raison pour laquelle tu étais meilleure ! Je persiste à le dire et je continuerais à l’affirmer jusqu’à l’heure de mon trépas! Même ton fichu droïde est d’accord avec moi ! Il a analysé tous nos combats !

Au-delà même de ces considérations, il est vrai que notre relation était sans doute quelque peu atypique. À l’instar des membres de ton peuple, tu n’es pas douée avec les mots alors pour ma part je ne suis guère à l’aise avec mes sentiments. Bien qu’en public je parviens à conserver un masque, tu sais à quel point en privé je puis avoir des réactions pour le moins excessives. Aborder ce sujet, aborder la nature de notre entente fut un véritable casse-tête. Il est vrai qu’en dehors de nos heures de services, au fur et à mesure du temps que dura cette affectation, je me sentais à l’aise en ta compagnie et appréciais passer du temps avec toi. Je pensais, au départ, qu’il s’agissait de simple camaraderie. Tu ne parlais pas beaucoup, mais je n’en avais cure. Nos duels, ainsi que les quelques simulations de combat terrestre que nous effectuions, m’apaisaient et oserais-je le dire m’égayaient.

Nous découvrîmes très vite que nous partagions des valeurs communes, notamment en ce qui concernait la guerre et le combat. Nous étions toutes les deux des personnes pour qui cette guerre, ces escarmouches, ces batailles étaient un moyen de vivre et d’exister. Nous avions, et avons toujours, une vision quelque peu romantique de ce que ces conflits sont réellement. Bien que nous ne le criions pas sur tous les toits, nous prenons, toutes les deux, beaucoup de plaisir à affronter un ennemi talentueux. Cela nous a indéniablement rapprochés. Sur le champ de bataille, nous n’hésitions pas à prendre des risques pour nos hommes et à nous mettre en première ligne, et ce au mépris du danger. Cette conduite, pour le moins dangereuse, me plut tout particulièrement, car j’avais le sentiment d’avoir trouvé mon alter ego. Nous étions faites du même bois sous de nombreux aspects.

En revanche, il est vrai que d’autres sujets provoquèrent une forme de mésentente entre nous. Contrairement à toi, même si j’accorde beaucoup d’importance avec la notion de mérite, j’admets avoir plus de mal avec la notion d’honneur. En tant que politicienne, il est vrai que certaines de mes décisions doivent te paraitre quelque peu douteuses quand bien même elles ont un but clairement défini. Mais je te pose la question suivante, libre à toi d’y répondre si le cœur t’en dit : N’est-ce pas qu’avoir de l’honneur que de combattre un ennemi digne de ce nom avec tous les moyens à sa disposition ? Ne serait-ce pas insulter son ennemi ainsi que son talent que se refuser a employés certains stratagèmes ? J’imagine que la réponse à cette question sera le fruit de « négociations musclées »… Mais que veux-tu ? Je suis ainsi faite. Tu ne peux me changer. Pour le bien de l’Empire, je fais ce qui doit être fait. Je n’ai pas le luxe de me complaire dans ce genre de considérations. Je ne cherche pas à t’insulter, mais certains impératifs m’empêchent de raisonner comme tu le fais hélas ! J’en viendrais pourtant presque à t’envier…

Cette amitié se transforma en toute autre chose, sans que nous nous en rendions compte. Du moins, j’ignorais que l’affection que j’éprouvais envers toi était un tout autre sentiment. Après coup, j’admets que j’étais bien sotte tant c’était voyant comme le nez en plein milieu du visage. Je ne passais pas une minute de mon temps à ne pas t’admirer quand je le pouvais ! Pire ! Ta longue chevelure blanche me fascinait au point que j’eusse aimé, à cette époque, approcher ma main afin de pouvoir les toucher. Il est vrai que je te trouvais fort belle et que j’éprouvais de l’inquiétude quand tu devais mettre ta vie en danger sans que je ne sois présente à tes côtés. Pourtant quand tu revenais, saine et sauve, je ressentais du soulagement, mais surtout de la joie, car je te retrouvais enfin. J’avais pleinement confiance en toi et savourais chaque instant en ta présence au point, parfois, de me retrouver dans certaines situations quelque peu ridicules. Te souviens-tu de la fois, où lorsque nous étions dans une tranchée, je me suis endormie sans m’apercevoir à tes côtés, allant jusqu’à poser ma tête sur ton épaule. Je crois n’avoir jamais autant rougi qu’en cette occurrence, lorsque je me suis réveillée et ai pris connaissance de ce détail.

Bien que cette danse que nous effectuions sans en prendre conscience ravissait nos âmes, ma rencontre avec ton droïde fut quelque peu problématique. Je ne l’aimais pas et n’éprouve toujours aucune affection pour lui. Il était bien trop bruyant ce qui le rendait quelque peu insupportable. Rien qu’à l’idée de l’entendre encore  son fichu vocabulateur, je m’arrache les cheveux. Pire, il te collait en permanence et se mettait sans arrêt entre mes pattes. Ce n’est pas faute de m’être servie de la Force ou de lui avoir placé quelques bons coups quand il m’énervait pour l’éloigner. Il n’y avait rien à faire. Il restait avec toi et croyait que je me montrais aimante envers lui alors que je n’éprouvais que du mépris…et sans doute une pointe de jalousie. Il obtenait toute ton attention après tout ! Il ne voulait pas nous laisser seule un seul instant ! Je voulais profiter de ta présence en toute quiétude, et non avoir un tas de boulons que l’on prétendait être mignon, être au centre de toutes les attentions, et entre nous qui plus est ! Je finirais bien par me débarrasser de lui un beau jour crois moi.

À force de te côtoyer, je pus décerner une autre facette de ta personnalité, à laquelle je ne me serais pas attendue à l’époque. Malgré cette froideur qui semblait te caractériser, tu étais quelqu’un d’affectueux et de généreux. L’on aurait pu dire que tu avais le cœur sur la main, même si vu les circonstances tu n’appréciais pas cette formulation. Cela avait son charme. Tes hommes s’en rendirent compte et allèrent jusqu’à nous enfermer dans le gymnase du Star Destroyer de ma mère pour que nous mettions les choses au clair. J’admets ne pas trop avoir compris ce qu’ils attendaient de nous, mais je leurs serais éternellement reconnaissante d’avoir réussi à écarter le droide ! Il aurait tout gâché ! Le fait est que nous nous sommes interrogés sur les raisons de leur démarche durant un certain temps jusqu’à ce que nous nous décidions à combattre l’une contre l’autre comme nous avions l’habitude de le faire. Ce duel fut un déclic. Nous avons laissé nos émotions s’exprimer pleinement et avons pu mesurer l’attachement et l’affection mutuels que nous ressentions l’une pour l’autre. Là où des mots nous empêchaient de nous exprimer clairement, un combat sut nous rapprocher. Je ne te ferais pas l’affront de te remémorer les instants qui ont suivi cette découverte, mais je te ferais tout de même une confidence. Il s’agissait de mon tout premier baiser.

Je ne te cacherais point que cette relation fut la source de quelques troubles au sein de la Cour Impérial et de certaines nouvelles holographiques. Pour les milieux les plus traditionalistes de l’Empire, nous étions deux aberrations qui commettaient l’impensable. Nous étions, selon eux, des êtres corrompus, dépourvus de décence et de morale. Pire, nous incarnions la décadence du régime ainsi que la déliquescence de ses valeurs. La nature même de notre relation acheva de valider la piètre opinion qu’entretenaient à mon égard certaines personnes. Je fus même dans l’obligation de communiquer par holo avec Hadrien. Certains nobles avaient insisté pour qu’il me fasse changer d’avis. Malheureusement pour lui, je n’en avais cure. Comme je le lui avais dit, je ne comptais pas t’abandonner sous prétexte qu’une partie de la noblesse impériale bien trop étroite d’esprit ne parvenait pas à nous tolérer. Il était hors de question que je ne mène pas vie en fonction de leurs desiderata. Ils ne représentaient aucunement l’Empire à mes yeux. Ils n’étaient que des parasites.  Ces hommes et ces femmes n’étaient qu’un cancer qui gangrénait l’Empire par leur indolence. Je n’avais pas de leçons à recevoir d’eux. Qui plus est, je lui rappelais qu’il m’avait laissé toute autorité en la matière pour faire mes propres choix. Si cela ne lui plaisait pas, il n’avait qu’à s’en prendre à lui-même.  Je ne comptais pas revenir sur ce point. Et puis entre nous, je ne comprends pas pourquoi tout le monde s’intéressait à la personne que je daignais accepter dans ma couche. Que diable, cette question me concerne exclusivement et non la galaxie tout entière quand bien même je devais finir par devenir Impératrice ! Je te plains quelque peu. Devoir me supporter en ces moments-là ne fut sans doute guère aisée. Mes accès de colère devaient te paraitre quelque peu exagérés, je suppose.

Jamais je n’ai regretté d’entretenir une relation avec toi, quand bien même elle me fit perdre quelques soutiens et m’obligea à cohabiter avec un tas de ferraille dont je te saurais gré de te débarrasser. Très rapidement, tu étais devenue le centre de ma vie en un sens. Cette conquête que je comptais mener seule au départ était devenue une course à deux où nous étions complémentaires. Tu étais l’élue de mon cœur. Tu m’étais tout simplement indispensable. Je ne pouvais me passer de toi. Tu demeurais mon âme-sœur malgré les différends qui pouvaient parfois nous opposer. J’ai fini par me rendre compte de tout ceci alors que notre relation s’approfondissait. Nous devions certainement former un couple atypique, je n’en doute pas. Et pourtant, à l’époque, tout comme aujourd’hui, rien que la perspective de passer du temps en ta compagnie à contempler les étoiles ou l’horizon m’emplit de liesse.

Hélas, ces jours heureux où je montais au front avec toi, où nous combattions côte à côte, ne durèrent pas. Peu de temps après mon 19e anniversaire, je fus rappelée sur Bastion en compagnie de Catherine. Ma formation militaire était désormais complète. Elle m’avait enseigné tout ce qu’elle savait. Comme cela avait été convenu des années auparavant, elle abdiqua et abandonna son commandement. Pour l’occasion, ses hommes lui rendirent un dernier hommage auquel, malheureusement, je ne pus assister. En effet, Hadrien avait eu tôt fait de me dévoiler la suite de mon programme. Même si j’avais fait mes preuves dernièrement, les prérogatives d’un Empereur ou des membres de sa famille ne s’arrêtaient pas qu’aux affaires militaires. Il fallait être capable de gérer des questions politiques, économiques et sociales. En somme, il fallait savoir administrer des planètes, et ce tout en travaillant de concert avec le Conseil des Moffs. Or, contrairement à mes frères et à ma sœur qui s’y connaissait déjà en la matière, je demeurais une novice. Je savais ce qu’il y avait à connaitre sur le sujet, mais jamais je n’avais dû me retrouver dans une situation où il me faudrait mettre en pratique ce que l’on m’avait enseigné. Si je désirais devenir l’héritière de l’Empire, j’allais devoir montrer à Hadrien, mais aussi au reste de notre régime, que j’étais capable de régner.

Afin d’être en mesure d’établir mon savoir-faire en la matière, Hadrien me chargea d’administrer, en collaboration avec les autorités locales, la planète Viis sur laquelle une colonie impériale s’était établie peu. Cette affectation dans les Régions Inconnues durerait, d’après ses estimations, une année entière suite à laquelle un bilan sera dressé. Ce dernier, de ce que j’en savais, serait comparé à celui de mes frères qui avaient déjà eu l’occasion d’occuper ce genre de postes. Pour faire simple, ces résultats aideraient l’Empereur à faire son choix sur celui ou celle qui deviendrait l’héritier de l’Empire. Pour mener à bien ma tâche, il m’accorda le commandement d’une Corvette Praefectus qui assurerait la relève des forces en place sur cet astre. Partir aussi loin du champ de bataille et de toi ne m’enchantait guère, je l’admets. Toutefois, je me pliais aux « ordres » que l’on m’avait donnés de bonne grâce. Malgré mes sentiments, je désirais toujours devenir Impératrice et étais prête à tous les sacrifices pour y parvenir. Cette affection n’était qu’une épreuve de plus, une marche de plus vers le pouvoir. J’étais loin de me douter que cette affectation serait loin d’être de tout repos, en revanche.


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"Viis, un véritable enfer vert et un monde paradisiaque..."


En dépit de la dangerosité de certaines voies hyperspatiale, l’Intrépide, à savoir mon vaisseau, arriva à bon port et demeura en orbite géosynchrone avec la planète durant les premiers jours, le temps que je puisse me familiariser avec mon nouvel environnement. Cette planète était loin d’être détestable avec son climat tropical, ses forêts, ses plages et ses palmiers. C’était même un véritable petit coin de paradis. La colonie que j’avais à ma charge n’avait été installée que depuis très récemment et rencontrait, de ce fait, de multiples problèmes que j’allais devoir résoudre.  Certains d’entre eux étaient bien plus urgents que d’autres. En effet, malgré la beauté du paysage, Viis n’en demeurait pas moins mortel comme je l’appris bien plus tard. D’après les informations en notre possession, cet astre avait été, il y a fort longtemps, le siège d’un Empire. Celui-ci, ainsi que ses sujets et ses esclaves avaient fini par disparaitre à la suite d’une guerre contre une autre espèce, ou d’un cataclysme. Les rares données que j’avais sur le sujet n’étaient pas très claires.

Pour commencer, je fis débarquer les stormtroopers sur la planète. Les laisser à bord n’avait pas grand intérêt. Même si la planète était dépourvue d’ennemis, certaines tâches devaient être effectuées. Il fallait mener des patrouilles autour de la colonie, éloigner les prédateurs s’il y en avait et aider à la consolidation de cette installation. Après tout, dans leurs rangs, il y avait des troupes du Génie. Leur savoir-faire en la matière serait des plus utiles. Hadrien ne m’avait donné aucun ordre précis si ce n’est le suivant : aider au développement et à la prospérité de cette planète. J’avais carte blanche. Mais encore fallait-il que je sache comment m’y prendre. En cela, le Moff local fut d’une aide précieuse. Titus Antoninus, tel était son nom si mes souvenirs ne se trompent pas, était un homme plutôt jeune, mais plein de bonne volonté. Lui aussi désirait le bien-être de sa planète et désespérait jusqu’à présent  de voir des officiers assez peu soucieux de cette dernière être affectés en ces lieux. Mon arrivée et les quelques décisions que j’avais prises avaient eu le don de le réjouir au plus haut point. N’étant guère au fait des différents dossiers en souffrance, je l’ai laissé me faire un topo complet de la situation. Celui-ci n’était guère reluisant. De nombreux problèmes, parfois d’ordres structurels, existaient encore.

Si nous voulions que la colonie puisse se développer pleinement et devienne attractive, nous allions devoir travailler de concert et nous concentrer sur les problèmes les plus pressants. Nous allions, aussi, devoir nous partager la tâche. Dès lors, nous serions en moyen de régler ces complications beaucoup plus rapidement. Aussi, pour que notre effort commun se passe dans les meilleures conditions, j’insistais sur deux points : la communication et le partage de l’autorité que l’on m’avait conféré. Si chaque difficulté réclamait mon attention ou mon accord pour être surmontée, cela ne ferait que nous ralentir. Nous ne pouvions pas nous permettre cela, si nous voulions être efficaces. Je lui permettais donc de prendre des initiatives et de réquisitionner les soldats présents s’il en avait besoin pour mener à bien sa tâche. De même, connaitre l’avancée des travaux, nos succès et nos échecs nous permettrait d’avoir une meilleure coordination sur le terrain ! Ne restait plus qu’à s’entendre sur le partage de nos tâches ! Ce ne fut pas bien difficile pour être tout à fait honnête. Au regard de ses études, Antoninus s’y connaissait en économie et en droit. Ce secteur lui redevenait. Pour ma part, en tant que membre honoraire de l’Infanterie Impériale et militaire, je m’y connaissais quelque peu en bâti et en destructi…hm… aménagement du territoire. La géographie, ça servait avant tout à faire la guerre après tout !

Mon attention se porta dès lors sur le spatioport. Quelque peu excentrée par rapport à la colonie, il fallait qu’il soit agrandi pour accueillir de multiples navires dotés de tonnage différent. De même, selon les richesses que produirait la planète, il fallait être en mesure de les acheminer sans encombre jusqu’à cette zone de fret. Pour le moment, il n’existait qu’une seule voie. Ce n’était guère suffisant. Pire, cela finirait par poser problème sur le long terme. Afin d’avoir une idée globale de la situation, j’avais demandé à l’Intrépide de faire une analyse topographique des lieux. Ce qu’il révéla fut quelque peu surprenant : un important gisement d’Ardanium était présent sur la planète. C’était inespéré ! Ce minerai était nécessaire à la conception même des moteurs de Star Destroyer. Il était extrêmement prisé et pouvait permettre à la colonie de s’enrichir et de s’agrandir. Encore fallait-il construire une structure capable de l’exploiter. En somme, j’allais devoir, en même temps, développer l’industrie et les voies de communication de cette planète.

Je n’hésitais pas à faire des demandes de matériel par holo afin de mener à bien ce projet qui allait s’avérer colossal. Pour ce qui concernait les travaux, j’avais suffisamment de main-d’œuvre à ma disposition. Et c’était sans compter sur l’aide inestimable des droïdes ! Malgré mon rang et mes fonctions, je n’hésitais pas à donner un coup de main même si, entre nous, je n’avais rien d’un ouvrier. Toutefois, si je voulais mener à bien la réalisation d’une telle entreprise, il me fallait, également, faire des sacrifices. Nous avions, après tout, besoin de tous les bras à notre disposition et cela me permettait de suivre en temps réel le déroulement des opérations. Ce n’est pas parce que j’avais voulu agrandir les voies de communication, développer une excavation minière ainsi qu’une voie ferrée, que cela allait suivre son cours sans le moindre problème. Or, afin d’éviter tout retard, je préférais demeurer sur place par mesure de précaution. Si un souci se présentait, cela me permettait, dès lors, de m’en charger prestement sans qu’il ne devienne véritablement épineux. Cela m’obligeait de traiter la question des salaires, celles des ressources, etc. Je ne savais où donner de la tête tant il y avait à faire. Fort heureusement, l’intendant du Moff fut d’une aide précieuse en la matière.

Une partie de cette politique de grands travaux t’aurait certainement séduite. Au cours de multiples occurrences, j’eus recours aux troupes du Génie qui prirent un malin plaisir à user de leurs explosifs.  Rien qu’à l’idée de ce souvenir, j’en ai encore mal à la tête. J’admets, en cette occasion, avoir dû jouer du sabre-laser et parfois même du lance-flammes afin de pouvoir me débarrasser des quelques traces de végétation qui parfois freinaient notre progression.  Et dire que les Jedi font usage d’un pouvoir avec la Nature. Quel plaisir peut-on trouver à se retrouver dans une forêt luxuriante ?  Cela me dépasse. Rien ne saura égaler la beauté de l’espace, si tu me demandes mon avis. Mais je m’égare. Ces constructions nous demandèrent huit bons mois au total, et ce alors que c’était le travail d’une année complète. N’y vois pas là un quelconque exploit. Nous avons seulement bénéficié d’un afflux de mains-d’œuvre pour le moins important, et ce à cause de la présence de ce fameux minerai dont je t’ai parlé avant. Cette aide, bien que précieuse, fut la source de quelques frictions entre employés ce qui ‘obligea quelque peu à sévir. L’excavation appartenait avant tout à l’Empire. Elle n’était pas soumise aux intérêts de quelques particuliers. Le Moff avait pris soin de prendre des dispositions légales pour que le fruit de cette entreprise revienne à la planète et à son économie afin qu’elle puisse prospérer. Sa décision, je dois le reconnaitre, m’avait enchantée tant elle était pleine de bon sens et surtout étonnante ! Les Moffs n’ont souvent tendance qu’à penser à leur enrichissement personnel, ce n’était pas son cas ce qui était appréciable.

Si la vente de minerai en provenance de cette gigantesque excavation revenait à la planète et par extension à l’Empire, il n’en demeurait pas moins possible de s’enrichir en mettant sur pied des entreprises de fret ou en prospectant afin de trouver d’autres mines. De même, il fallait songer également à se servir des fruits de ce labeur pour diversifier l’activité de Viis. Ces six bons mois furent dédiés également à mon commandement lorsque je pouvais me rendre dans l’espace. En effet, malgré les ordres que j’avais reçus, je ne comptais pas abandonner mon commandement pour autant. Aussi, lorsque je ne participais pas aux travaux aux sols, je me rendais à bord de l’Intrépide. Ce dernier était un vaisseau magnifique. Cela avait beau être une simple corvette, j’en étais fière ! Hélas ! Il avait une imperfection ! Une partie de son armement avait été cannibalisé au profit d’un énième réacteur, et ce au nom d’une théorie farfelue mise au point par la Jeune École ! Ils estimaient sur le papier qu’une corvette, avec plus de rapidité, pouvait faire bien plus de dégâts de par sa maniabilité qu’une corvette classique surarmée. Balivernes ! Leur bêtise a bien failli me couter cher ! Je me suis retrouvée privée de la moitié de mes doubles canons laser lourds et de deux lanceurs de missiles à protons. Et tout ça pour quoi ? Pour aller plus vite. Si je tenais l’idiot qui avait eu cette idée, je te jure que…

Durant le temps que je passais dans l’espace, j’en profitais pour organiser des entrainements afin de préparer l’équipage au combat. De même, je menais des patrouilles pour cartographier le système qui était composé d’un certain nombre d’astéroïdes. J’ai dû larguer pour quelques millions de crédits de sonde de reconnaissance pour couvrir le système intérieur tout entier.J’en profitais même pour analyser certains d’entre eux qui étaient également riches en minerais. Je prenais note de ces informations et les envoyais au Moff. Cette planète avait vraisemblablement un certain potentiel. Une station spatiale pouvait y voir le jour au regard des possibilités offertes. Je mentionnais tout ceci dans mes rapports, bien évidemment. Ces courtes échappées spatiales me permirent aussi d’arraisonner les navires qui se présentaient à nos portes et qui cherchaient à atterrir sur la planète. Nous faisions, en quelque sorte, office de polices des douanes. Eh oui, je n’ai pas hésité à mettre sur pied un système de contrôle du trafic spatial. Nous contrôlâmes quantité de transports et de marchandises et eûmes parfois quelques belles surprises.

De par son éloignement avec le reste de l’Empire, les Régions Inconnues étaient un véritable paradis pour les Pirates et les contrebandiers. Aussi, il n’était pas rare de découvrir certaines marchandises pour le moins frauduleuses à bord de transports tenus soi-disant par des gens honnêtes ! Tu te doutes bien que je n’ai pas laissé passer ça. La loi est la même partout sur le territoire impérial. Je rédigeais des amendes, arrêtais parfois certains capitaines et n’hésitais pas à saisir la marchandise. Ce dernier détail avait son importance ceci dit. En effet, au sein de la flotte, une vieille coutume ou législation, je ne saurais te dire, est encore en vigueur aujourd’hui. Chaque saisie de contrebande offre à son capitaine et à son équipage un demi-pour cent de la valeur de cette même contrebande. Mais si en plus, l’Amirauté jugeait ce matériel illégal, l’équipage toucherait dès lors une somme bien plus importante. Et ce n’est qu’en partant du principe que ces contrebandiers n’aient à payer qu’une simple amende. Si leur bâtiment était aussi confisqué, c’était une tout autre histoire, car 70% de la valeur même du vaisseau était à rajouter à la récompense de l’équipage et du capitaine. Le plus risible dans tout ceci était le point suivant : ces primes étaient nettes d’impôts ! Étant donné le nombre de vaisseaux avec une marchandise douteuse que nous avons arraisonnés, je ne doute pas que mes hommes ont eu une récompense juteuse. Je leur laissais même ma part. Après tout, je n’en avais pas besoin même s’ils tentèrent d’insister pour que je conserve ce qui me revenait de droit.

Même si j’étais loin du front, j’affectionnais ces rares moments que je passais dans l’espace et prenais un malin plaisir à ennuyer ces « honnêtes » marchands dont certains appartenaient à de grandes entreprises comme Kuat Drive Yards. Mon frère ainé tenta de me contacter afin de me sermonner sur le sujet, mais je coupais court à la conversation et n’hésitais pas à lui raccrocher au nez. Je savais que certains de ses « clients » se plaignaient de ma conduite auprès de lui en espérant qu’il puisse y faire quelque chose. Malheureusement pour lui, il était dans l’incapacité de me faire changer d’avis. Je faisais respecter la loi. Si cela impactait certains Moffs et certains hommes d’entreprise « proches » d’Aurélien, je n’en avais cure. Ce n’était pas mon problème !

Ces huit premiers mois mirent mon physique à rude épreuve. Je rognais sur mes heures de sommeil et tenais à la fois à assurer mes fonctions sur la planète, mais aussi mes fonctions à bord de l’Intrépide. Je ne pouvais être partout.  Je dus apprendre à déléguer mes responsabilités ce qui me déplaisait quelque peu tant je voulais tout réaliser par moi-même. Parfois, il m’arrivait même de sauter les repas. C’est dire ! Fort heureusement, mon second, le lieutenant Agrippa était quelqu’un de compétent au point qu’il réalisait certaines tâches afin de m’éviter de les faire sans que je ne le sache. Pourtant même si j’étais loin de toi et que je ne pouvais vraiment communiquer avec toi et bien que je fus loin des zones de combat, j’avais le sentiment de m’être fait une place, de participer à un projet concret qui avait non seulement son importance, mais qui en plus me permettrait de gravir les marches du pouvoir. L’on aurait pu dire que je m’y plaisais même si j’avais hâte de retourner au combat. C’est d’ailleurs de cette époque-là que date ma plus célèbre mauvaise habitude. Tu dois bien te douter de laquelle je parle non ? Du fait de ma fatigue et des courbatures que j’avais, j’avais décidé, dans mes quartiers, de désactiver la gravité. Je crois n’avoir jamais aussi bien dormi de toute ma vie ! Depuis cette révélation que fut ce moment là, sans compter le repos que cela m’a procuré, il était hors de question que je renonce à un tel confort !

Les quatre mois restants furent tout aussi prenants. À vrai dire, nous rencontrâmes des problèmes quelque peu surprenants. Le premier d’entre eux et non des moindres concerna l’apparition soudaine de plusieurs cadavres putréfiés. Il s’agissait des corps d’hommes que j’avais envoyés mener des travaux non loin de la colonie afin que celle-ci puisse bénéficier de larges champs agricoles. Étant donné, qu’ils étaient proches d’un point d’eau, cela me semblait être une bonne idée. Je me trompais. Au départ, nous songeâmes à un empoisonnement à l’eau, mais l’autopsie des corps nous révéla qu’à l’exception même de l’épiderme et de la peau, il n’y avait plus aucun organe ni trace de sang à l’intérieur des corps. Cela semblait impossible.  Y avait-il donc une espèce de microbe ou d’insecte qui nous dévorait depuis l’intérieur ? C’était surréaliste ! Qui plus est, il devait forcément y avoir des symptômes.

Afin d’y voir plus clair, nous dûmes procéder à une mise en quarantaine de la population afin de déceler des traces de contamination. Et nous parvînmes à en découvrir, lorsque nous dûmes recourir à la force pour arrêter certains « fuyards ».  Les soldats présents n’hésitèrent pas à faire usage de leur blaster, ce qui nous permit de comprendre ce à quoi nous avions à faire. Des corps qui avaient été abattus, nous vîmes une substance grise huileuse sortir de leur corps et tenter de ramper vers nous. Par réflexe, certains Stormtroopers ouvrirent le feu, mais les tirs de Blaster ne semblaient avoir aucun effet. Même mon sabre-laser ne semblait être efficace. Un de mes subordonnés décida alors d’employer une tout autre méthode et utilisa un lance-flammes qui eut raison de notre « ennemi ». Les personnes contaminées par un tel parasite ne semblaient pas pouvoir être soignées. Pire, elles semblaient se transformer en être perfide et cruel au point que l’on ne les reconnaissait pas. Aussi, même si cela me déplaisait, j’ordonnais la mise à mort des personnes contaminées et la recherche du foyer d’infection.  

Ce dernier ne fut pas difficile à trouver. En effet, ce qui avait semblé être une étendue d’eau était en fait un lac peuplé par ce fluide gris et huileux. Préférant éviter tout problème, j’ordonnais sa destruction et n’hésitais pas à acheminer à mes troupes au sol du matériel incendiaire pour qu’ils puissent éradiquer définitivement la menace.Afin de me prémunir d’un tel problème, j’instituais des tours de garde réguliers tout autour de la colonie et ordonnais de bâtir des murs  et de défraichir les alentours de la bourgade afin de prévenir toute intrusion. Je fis également surveiller nos réserves d’eaux pour être sûre qu’aucune de ces créatures ne put tous nous infester. Enfin, j’ordonnais à chaque soldat et à chaque employé devant sortir de l’enceinte des murs de bien vouloir être soumis à un contrôle de santé. Je ne voulais prendre aucun risque. J’avais pris soin également de rédiger un rapport mentionnant l’incident et demandant l’envoi de xénobiologistes afin de savoir à quoi nous avions affaire.


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"L'Intrépide n'était qu'un glacier, une machine de glace et de pierre qui se dirigeait implacablement vers la fin que je lui avais fixée. Comme le glacier, rien ne parviendrait à l'arrêter... et il ne resterait rien de lui à la fin du voyage..."


L’autre problème fut tout aussi épineux. Alors que j’étais à bord de l’Intrépide, les sondes que j’avais mises en place après mon arrivée repérèrent un vaisseau non identifié dans le système de Viis. Alors que nous étions en train de patrouiller autour du système, celui-ci s’était approché trop près du champ d’astéroïdes et de ce fait de nos capteurs. D’après son profil, il s’agissait d’une frégate. Nous approchant, nous tentâmes d’entrer en communication avec eux, afin de les sommer de s’identifier ce qu’ils firent en ouvrant le feu et en rallumant les moteurs à toute vitesse. De toute évidence, nous avions affaire à des ennemis. L’alerte fut donnée dans tout le vaisseau et tous les membres d’équipage allèrent au poste de combat. Étant déjà sur la passerelle, j’ordonnais à Agrippa de bien vouloir contacter la surface afin de donner l’alerte et de se préparer à évacuer le cas échéant, et ce avec l’aide des Stormtroopers que j’avais laissés à la surface. Ces derniers pouvaient toujours disposer leur armement et abattre des barges de débarquement si jamais l’ennemi triomphait. De même, je précisais que le Moff se devait d’appeler des renforts le plus vite possible quitte à envoyer un messager en express. Pourquoi étais-je si négative ? Tout simplement parce que j’avais une corvette sous armée face à une frégate.

Il est vrai que le modèle que j’avais sous les yeux n’avait rien de militaire et s’apparentait à un modèle civil. Néanmoins, une importante différence de tonnage demeurait. J’ignorais l’armement qui composait le navire adverse, mais en toute logique il devait être supérieur au nôtre. Pourquoi l’affronter alors ? Je n’avais pas le choix. Vraisemblablement, ce vaisseau faisait du repérage dans le système depuis peu de temps et s’intéressait à la planète.  Il ignorait tout de ses défenses ainsi que des vaisseaux la protégeant. C’était du moins la seule supposition à sa soudaine fuite. Non seulement il ne bénéficiait plus de l’élément de surprise, mais en plus il redoutait que nous ne puissions appeler des renforts. Le poursuivre ne pouvait ajouter que du crédit à une telle théorie. En revanche, une position statique aurait pu lui mettre la puce à l’oreille. Un repli quant à lui s’avérait impossible. Je ne pouvais décemment pas abandonner ces civils, qui étaient sous ma responsabilité, à une mort certaine. Je me devais de les défendre.

La poursuite s’engagea ainsi que les échanges de tirs. La Frégate tentait, par tous les moyens, de quitter le système afin de rejoindre l’hyperespace sans se douter un seul instant que nous étions en train de bluffer.  Afin de ne pas les pousser dans leurs derniers retranchements et afin d’éviter un affrontement en bonne et due forme, je demandais au navigateur d’éviter nos réacteurs à leur pleine puissance. Je ne voulais pas les rattraper, mais en même temps je voulais rester à portée de tirs afin de faire usage des quelques moyens de défense que la Jeune École avait laissés à ma disposition.  Au départ, avec cette tactique, nous tînmes bon. Du fait que nous demeurions dans le village de la frégate, elle ne pouvait faire pleinement usage de sa puissance de feu contrairement à nous. Nous parvînmes à lui mettre plusieurs coups au but sans que pour autant cela ne change grand-chose au début. Ce bâtiment était doté de bien meilleurs boucliers que nous même si nous parvînmes à les affaiblir grandement.

Cet acharnement poussa le capitaine adverse à virer de bord par rapport à notre position afin que son blanc bâbord puisse nous cibler. Cela lui demandait d’établir un nouveau cap lui permettant d’atteindre la limite du système pour pouvoir entrer en hyperespace. Un tel comportement semblait logique et il l’était. Cependant, il s’avérait être dangereux pour nous. Jusqu’à présent, nous avions l’avantage de la puissance de feu. Désormais, ce n’était plus le cas. Un seul de ses flancs mobilisait à lui seul, comme je l’appris plus tard, plus de puissance de feu que mon propre armement. Par mesure de précaution, j’avais également demandé à virer de bord, présentant ainsi à mon ennemi tribord avant.

La riposte ne se fit guère attendre et provoqua quelques avaries sans pour autant détruire nos boucliers. Aussi nous continuâmes à ouvrir le feu sans faiblir jusqu’à parvenir à détruire ses boucliers et à infliger quelques dégâts sur sa coque. Hélas ! Ils ne s’arrêtèrent pas de riposter pour autant et leur puissance de feu eut tôt fait de détruire nos écrans de protection, au bout de quelques bordées. Nous n’étions pas restés sans rien faire. J’avais ordonné que nos torpilles ciblent en priorité l’armement adverse afin de soulager quelque peu la pression que nous subissions. Cela avait plus ou moins bien fonctionné. Nous avions fait taire certains de leurs turbo lasers, mais d’autres étaient encore en état de fonctionner et nous causèrent quelques soucis.

Malheureusement, le capitaine ennemi sembla capter mon petit jeu, lorsqu’une navette quitta rapidement la planète et entra aussitôt en hyperespace. Il fit demi-tour afin de nous faire payer le prix de notre arrogance. J’ignorais s’il comptait nous aborder ou nous détruire, mais je savais que nous ne risquions pas de lui tenir tête bien longtemps. Néanmoins, je refusais de me rendre ou de fuir. À vrai dire, je demeurais calme. Mes ordres étaient clairs et limpides. Je demeurais tout simplement concentrée au point que l’on aurait pu croire que ce duel durait depuis des heures. Or ce n’était pas le cas, il n’avait pas duré plus de vingt minutes. Du fait que son flanc tribord était pleinement opérationnel, il n’hésita pas en faire usage. Préférant garder certains atouts dans ma manche, je continuais à avancer vers lui en tâchant de conserver le tribord avant de mon vaisseau comme cible de son pilonnage. Ce dernier eut tôt fait de nous causer des dégâts considérables. Des tirs de laser lacérèrent la coque ouvrant ainsi des cloisons entières vers le vide spatial, condamnant ainsi des hommes et des femmes que j’avais sous mon commandement. Des servants de turbolasers furent vaporisés à leurs postes alors qu’un tir parvint à atteindre l’un de nos lanceurs tribord causant ainsi une explosion qui éventra une bonne partie du vaisseau.

La structure gémissait. Elle se tordait, mais elle tenait bon. L’Intrépide, malgré son piètre état, continuait fièrement son avancée et continuait d’échanger des tirs avec son gigantesque rival. Malgré mon second qui m’admonesta d’évacuer le navire, je restais à mon poste. Mon sort ne serait pas différent de celui de mes hommes. Mon rang, mon nom ne m’absolvait pas de mes responsabilités. J’avais engagé ce combat, je le mènerais ce combat. Une partie de moi-même prenait même du plaisir à affronter ce mastodonte de fer et d’acier. Personne, je dis bien personne, ne devait se mettre entre le capitaine Achab et sa baleine. C’était ma partie de chasse et je comptais bien embrocher cette frégate d’une manière ou d’une autre.  Cet échange de tirs, qui furent des plus meurtriers, continua durant encore de longues minutes jusqu’au moment où j’estimais que le capitaine ne pût changer de cap à nouveau.  Ne m’attardant pas sur l’état du vaisseau, j’ordonnais à Agrippa de bien vouloir pousser les moteurs au maximum de leur possibilité. Le capitaine ennemi ne connaissait pas les capacités réelles de mon bâtiment. Je lui avais fait croire que la vitesse de ce dernier était plus limitée qu’il n’en était en apparence. Il risquait d’être surpris.

Dans le même temps, je demandais au timonier de bien vouloir nous diriger vers l’avant tribord de leur vaisseau, puis de présenter au dernier moment, notre flanc bâbord qui était encore en état. Je réservais une petite surprise à notre adversaire et il risquait de ne pas l’apprécier. Je lui indiquais qu’il était crucial que le flanc bâbord de notre corvette soit le plus proche de notre ennemi, quitte à devoir rayer la peinture. Les ordres furent donnés et un silence de plomb, rythmé par les tirs de lasers et de torpilles à protons et les tremblements du vaisseau qui, bien que surclassé, parvenait encore à avancer. Puis, au moment opportun, je prononçais l’ordre qui signait l’arrêt de mort de nos ennemis, mais aussi probablement le nôtre. Les deux lanceurs de torpilles que j’avais encore à ma disposition ainsi que le canon lourd et le turbolaser ouvrirent le feu à pleine puissance sur ma cible qui avait été bien amoché. Étant donné que certaines parties du blindage étaient manquantes et qu’à l’exception des torpilles, le ciblage était manuel, notre tir de suppression, si je puis le nommer ainsi, pénétra aisément dans les coursives du vaisseau et des explosions secondaires commencèrent à l’agiter.

Bien évidemment, le capitaine ennemi répondu à nos sollicitations avec le peu d’armement qu’il pouvait mobiliser de ce côté ce qui provoqua tout un tas de nouvelles avaries. Mais lui, comme moi, savions que j’avais réussi à l’emmener là où je le voulais : dans une telle situation, avec nos vaisseaux si proches, j’avais l’avantage en termes de bordées, car un des flancs de mon bâtiment était resté opérationnel contrairement au sien. Alors que les structures des deux vaisseaux se heurtaient et que des amabilités étaient échangées au point de provoquer mort et désolation sur leurs passages, une des torpilles parvint à faire mouche provoquant une nouvelle explosion de proximité qui manqua tous nous tuer. La frégate ennemie explosa. L’onde de choc qui s’ensuivit fit trembler le vaisseau et nous poussa à quitter en urgence la passerelle. Étant donné le nombre de débris et l’absence de nos boucliers, seules des vitres nous séparaient du vide spatial. Et nous eûmes raison de procéder ainsi, car quelques instants plus tard, le navire fut purement et simplement décapité et son flanc bâbord fut tout simplement éventré.  À cause de l’onde de choc, le vaisseau continuait de trembler et les feux issus des avaries que nous avions subies continuaient de ravager ce dernier. Les générateurs s’étaient tout simplement coupés. En somme nous étions livrés à nous même et pouvions encore mourir à tout moment.

Pourtant malgré notre situation, notre dernière heure n’était pas encore arrivée. En effet, quelques heures plus tard alors que nous luttions encore pour notre survie, un Star Destroyer de classe Princeps entra dans le système. Il s’agissait des renforts que le Moff avait fait quérir. Ce bâtiment nous stabilisa avec ses rayons tracteurs puis envoya des hommes afin de nous rapatrier à son bord. Je mis un point d’honneur à partir la dernière de ce qui avait été mon premier commandement, vérifiant dans chaque coursive, chaque partie du vaisseau encore accessible, que je ne laissais aucun membre de mon équipage derrière moi, qu’il fût mort ou vivant. Ce n’est que depuis le pont du Princeps, accompagné par Agrippa alors que le capitaine nous demandait des détails sur ce qui s’était passé, que je compris non seulement à quel point j’étais passée prêt de la mort, mais aussi à quel point le combat avait été âpre. À l’exception des réacteurs, rien n’aurait pu indiquer que la carcasse métallique que j’avais sous les yeux avait été un vaisseau. L’on aurait cru voir une vieille épave qui aurait été cannibalisée par des Jawas. Cela me fît un pincement au cœur. J’avais aimé ce vaisseau de toutes les fibres de mon être. Le voir réduit ainsi me faisait mal au cœur.

L’équipage quant à lui était quasiment dans le même état. Sur les 150 hommes qui le composaient, 47 étaient blessées et 68 étaient morts au combat. Seules 35 personnes, dont moi, étaient encore en vie. Nous fûmes accueillis sur Viis comme des héros même si le cœur n’y était pas. Pour ma part, je dus me retirer en privé afin de laisser libre cours à ma rage. La Jeune École avait bien failli provoquer ma perte et celle de mon équipage. Avec ses canons et ses lanceurs que l’on m’avait retirés, j’aurais pu affronter une telle frégate bien plus facilement et lui infliger bien plus de dégâts. Cela m’aurait sans doute évité de devoir choisir une tactique aussi hasardeuse et d’avoir autant de mes hommes tués. Leur incompétence n’avait-elle donc pas de limites ?! Peut-être comprends-tu désormais pourquoi je voue une haine farouche à certains représentants de cette pensée. Sans leur bêtise, je n’aurais jamais eu à commettre un tel sacrifice !

Cette bataille marqua la fin de ma présence sur Viis et mon retour en fanfare sur Bastion à bord d’un autre Star Destroyer. L’Amirauté avait jugé préférable de laisser des forces sur place juste au cas où. Ils parvinrent, d’après ce que j’en sus, à récupérer des données de l’épave du vaisseau pirate et les laissèrent quelque peu dubitatives sans que je ne pusse en savoir plus. Les rumeurs, à ce propos, indiquaient que cette « rencontre » n’avait pas été due au hasard. Pour ma part, je ne connus jamais le fin mot de l’Histoire. Peut-être parviendrais-je enfin, un beau jour, à faire la lumière sur cette affaire qui encore aujourd’hui m’obsède. Enfin, je m’égare. Ce retour fut l’occasion pour moi de te retrouver après plus d’un d’absence. Ta présence sut me mettre du baume au cœur. Elle me fit même oublier jusqu’à mon propre avenir même si elle ne sut faire taire certaines de mes velléités. Te rappelles-tu encore de la réponse que j’ai formulée au Grand Amiral lorsque celui-ci m’avait demandé, en compagnie d’autres officiers et d’Hélène, me semble-t-il, mon avis au sujet des changements que la Jeune École voulait apporté aux corvettes Praefectus ?  De tête, il me semble avoir très clairement affirmé qu’un stormtrooper serait bien meilleur tacticien et officier de la flotte qu’un officier de la Jeune École, quand bien même ledit stormtrooper se contenterait d’éperonner ses ennemis tout en ouvrant le feu. 'en rigole encore aujourd'hui. Rien qu'à l'idée de la mine atterrée d'Hélène, je me dis que le jeu en valait très largement la chandelle.


Chapitre IV: L'Héritier de l'Empire
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""L'Histoire est en marche. Ceux qui ne pourront suivre seront laissés derrière, à regarder de loin. Et ceux qui se dresseront sur notre chemin ne verront plus jamais."


Ce retour sur Bastion, alors que je n’avais encore que 21 ans, fut les prémices d’un évènement quelque peu extraordinaire. En effet, à l’instar de mes frères, j’avais achevé définitivement ma formation et j’avais mis en application ce que l’on m’avait enseigné sur le terrain. L’heure était désormais au jugement. Lequel de nous trois allait devenir l’héritier d’Hadrien ?  Cette question, que je te pose, était sur toutes les lèvres au sein de la Cour Impériale. Certains avaient leur petite idée sur la question, bien évidemment. D’autres préféraient éviter de s’exprimer en public afin de pouvoir s’accorder une certaine marge de manœuvre. En soi, ce n’était pas idiot. Après tout, qui prendrait au sérieux un homme dont l’avis changerait constamment en fonction des aléas de la compétition ? Personne. Cette agitation, quelque peu pénible, se ressentait également dans la société impériale. Même si notre système n’était pas démocratique, les hommes et les femmes, qui composaient l’Empire, avaient aussi leur petit avis sur la question. J’imagine que cela devait être également le cas au sein du Corps des Stormtroopers.

À l’instar de mes frères, j’étais impatiente de connaitre la réponse à cette question. J’avais fait tout ce qui était en mon pouvoir pour me montrer digne de cette charge que je désirais ardemment. Hélas ! La concurrence avait été rude. Je savais, d’après les échos que j’en avais eus, que mes frères avaient su, dans certains domaines, se montrer bien plus doués que je ne l’étais. Dans d’autres en revanche, j’avais vraisemblablement tiré mon épingle du jeu. Seul Père savait de quoi il en retournait très exactement. Qui plus est, de ce que j’en savais, d’autres paramètres étaient également pris en compte dans le choix de son héritier. Pour cette raison, il n’hésitait pas à écouter les propos du Conseil des Moffs sur certains points. Même si l’Empereur ne laissait rien paraitre quant à sa décision, les paroles des autorités officielles de l’Empire, ainsi que celles du peuple et des journaux, l’intéressaient grandement. Il préférait les écouter afin d’être sûr d’avoir envisagé toutes les éventualités.

Cette attente fut un véritable enfer. Autant le reconnaitre. Devoir rester sur Bastion sans ne pouvoir rien faire, si ce n’est côtoyer la Cour Impériale, ne m’enchantait guère. Je voulais retourner sur le front et me battre. À la place, l’on me demandait de « bien vouloir » patienter le temps que l’Empereur puisse arrêter sa décision. N’ayant aucune affection pour la Cour et ses intrigues, j’ai préféré aller m’entrainer en compagnie des Chevaliers Impériaux et participer à quelques simulations tactiques à l’Académie de Bastion. À défaut de pouvoir être utile, je préférais occuper mon temps de manière rentable. Je n’étais pas comme tous ces prétendus nobliaux qui se pavanaient en belle robe dans des soirées mondaines.  J’en ai également profité pour aller rendre hommage aux hommes et aux femmes qui avaient sacrifié leur vie pour l’Empire au cimetière de Bastion.

Certaines de ses tombes, vides, appartenaient même à quelques membres de mon équipage dont j’avais du mal à digérer le trépas. Suite à cette visite, j’avais tenté, d’ailleurs, de mettre un frein aux pseudo-réformes de la Jeune École, mais ça n’eut pas un franc succès. Même si, de par mon intervention, les corvettes de classe Praefectus ne voyaient plus leur armement être cannibalisé, il demeurait d’autres problèmes vis-à-vis d’autres classes de vaisseaux comme la Frégate de classe centurion. Les évènements de Viis et leur issue avaient provoqué un certain chambard dans l’Académie Navale et je n’y étais pas étrangère. Désormais, j’étais clairement identité comme un membre de l’École Historique et un farouche ennemi de la Jeune École. Hélène tenta de me faire entendre raison sur le sujet en affirmant qu’ils n’avaient pas totalement tort.

Mais, elle ne pouvait pas comprendre mon aversion pour ces théories. Elle ne s’était jamais retrouvée sur un champ de bataille avec un équipement défectueux. Ma cadette n’avait pas eu à défier le destin comme j’avais dû le faire, au point d’opter pour une tactique suicidaire pour espérer obtenir une victoire. Elle était incapable de savoir ce que l’on pouvait ressentir dans ce genre de situations. Elle ne savait pas ce que c’était, tout simplement. Aussi, ses leçons sur ma prétendue incapacité à écouter les arguments de cette école de pensée me paraissaient bien hypocrites. Je le lui ai dit d’ailleurs. Elle n’a pas apprécié.  Tant qu’elle n’avait pas vécu ce que j’avais traversé, elle pouvait très bien se les garder ses leçons de morale. Qu’elle se retrouve aux commandes d’une corvette, dont la moitié de l’armement, n’est pas disponible à cause d’une théorie stupide face à une frégate et on en reparlera. N’es-tu pas de mon avis ?

Finalement, Père nous communiqua sa décision. Elle fut quelque peu surprenante. D’après lui, nous avions tous réussi à nous illustrer dans un domaine bien précis. Mais, malgré les résultats de nos diverses actions, il souhaitait juger lui-même, avec le soutien du peuple, de l’armée et des Moffs, de nos performances. Aussi, il comptait organiser un tournoi divisé en trois épreuves de son choix. La première d’entre elles nous fut révélée en cette occasion et était assez simple dans son intitulé. En effet, nous devions tout simplement démontrer nos talents martiaux, et ce en nous combattant mes frères et moi. Pour faire simple, cette « querelle », qui allait nous opposer, n’allait certainement pas se régler simplement sur notre maitrise de l’art Echani ou même de la Force, mais bien sur celle du sabre-laser à la main. Hadrien nous laissa une semaine pour nous préparer complètement. Étant quelque peu rouillé, suite à mes pérégrinations sur Viis, ce laps de temps fut le bienvenu. Je profitais des quelques jours à ma disposition pour m’entrainer de manière intensive. Je n’hésitais pas à mettre à profit quelques chevaliers impériaux, mais également quelques droïdes d’entrainements. Il fallait que je sois prête. J’évitais cependant de me surmener. Il fallait à tout prix éviter que je sois dans l’incapacité de me battre correctement sous prétexte que j’étais bien trop éreintée à cause de mon entrainement. Aussi sur les 7 jours que j’avais à ma disposition, seuls 5 furent mis à profit.

Contrairement à mes frères, j’étais quelque peu désavantagée. Non pas à cause de mon jeune âge. Tout comme moi, tu sais très bien que cela ne veut rien dire même s’il est vrai que l’expérience peut parfois s’avérer utile. Non. Ici, je fais référence à un tout autre désavantage. Je n’avais jamais vu mes frères s’entrainer. J’ignorais ce dont ils étaient capables. D’après les échos que j’en avais eus, Aurélien était le plus doué. En revanche, l’inverse n’était pas vrai. Mes deux ainés avaient déjà pu me voir m’entrainer. Ils avaient pu visualiser mon style de combat. Certes, depuis ce qu’ils avaient contemplé, de nombreuses années s’étaient écoulées. J’avais beaucoup appris et m’étais considérablement améliorée. Cependant, ils avaient quelques indices sur mes performances. Ils avaient donc un avantage sur moi. Ténu, mais bien réel.

Au bout de la semaine écoulée, nous fûmes, tous les trois, convoqués devant notre Père. Celui-ci nous délivra alors les modalités de l’épreuve qui s’étalerait sur quelques jours afin de laisser pleinement le temps à chaque combattant de récupérer. Ces duels, comme il les nomma, ne concerneraient que deux personnes à la fois et auraient lieu dans l’Allée des Reines. Le peuple, les Moffs, la Cour Impériale et une partie de l’Armée y assisteraient en personne, bien entendu, mais en plus il nous révéla que cette épreuve serait retransmise en direct sur l’holonet. Il alla d’ailleurs jusqu’à nous dévoiler, non un certain amusement, que ces duels étaient déjà la source de paris dans toute la société. J’admets avoir quelque peu sourcillé à cette information. Il était question de l’avenir de l’Empire à travers ces épreuves et non d’un quelconque bête jeu d’argent destiné à amuser la société. J’ose espérer que tu n’as jamais émis le moindre pari lorsque l’occasion s’est présentée. D’ailleurs, pendant que j’y pense, suite à la conclusion de ce tournoi, j’ai appris, au détour d’un couloir, qu’un droïde dont le caractère pouvait s’apparenter à celui d’un chien avait réussi à empocher une jolie somme. J’ose espérer qu’il ne s’agissait pas du tien…

Mon premier duel se déroula lors du deuxième jour. Je devais affronter Alexander qui, le jour précédent, avait été battu à plate couture par Aurélien. Je savais, d’après certains propos tenus au sein de la Cour, que mon plus jeune frère n’était guère doué pour la chose martiale. Cependant, j’évitais de le sous-estimer. Je savais qu’il prenait un malin plaisir à leurrer son entourage. Aussi, pouvait-il très bien avoir fait croire à tous qu’il était véritablement un incapable. J’avais pu admirer son comportement, en plus d’une occurrence. J’avais été toujours surprise de constater à quel point il pouvait se montrer aussi retors et prévoyant. L’on aurait dit qu’il avait toujours un coup d’avance sur tout le monde. Il savait manipuler les gens, mais en plus il parvenait à l’image d’un Bon Prince qui était quelque peu troublant. Pour ma part, je m’en méfiais comme de la peste tant son intelligence était acérée et lui permettait parfois à mettre sur pied des projets dont la complexité était tout simplement étonnante !

Pourtant, à ma grande surprise, ce combat s’avéra être une formalité. Il n’était guère un bretteur d’exception même si sa maitrise du Niman lui permit de résister un certain temps. Il avait fait le choix de cette forme pour pouvoir s’opposer, sans trop de risques, à n’importe quel adversaire. Cependant, la polyvalence caractérisant cette forme, couplée à son absence d’imagination en terme martial, rendait sa défense quelque peu fragile. Sans doute espérait-il compter sur l’aide de Chevaliers Impériaux pour le défendre ? A moins qu’en dépit de ses aspirations, souhaitait-il ne jamais avoir affaire aux Sith et aux Jedi ? Il est vrai qu’il n’avait aucun amour pour l’art de la guerre. De nous trois, c’était celui qui avait passé le moins de temps au front. En fait, il me semble même aujourd’hui qu’il s’est contenté du strict minimum en la matière. Au regard de ses performances, c’était sage, je suppose, bien que je n’admets pas qu’un représentant de la maison impériale ne soit pas en première ligne avec nos troupes. Enfin, je m’égare. J’avais éliminé mon frère en usant de ma maitrise du Makashi. Cette victoire avait été propre et nette. Néanmoins, je n’en retirais aucun mérite ni aucune gloire.

Mon second et dernier duel qui eut lieu, deux jours plus tard, fut en revanche bien plus difficile. J’admets qu’à l’instar du tout Bastion, je l’ai attendu avec une certaine impatience. Bien que je désirasse remporter la victoire sur mon « ennemi », j’étais curieuse de voir son savoir-faire. Les échos que j’avais eus quant aux performances d’Aurélien laissaient entrevoir un combat palpitant. J’allais enfin rencontrer un autre bretteur talentueux et « dialoguer » avec lui, même si je n’éprouvais aucune forme d’amour pour cet homme. En effet, il s’agissait de quelqu’un de particulièrement arrogant. Pire encore. Même s’il était compétent dans certains domaines, il incarnait à lui seul l’immobilisme qui gangrénait l’Empire. Il considérait que les privilèges de notre famille, ainsi que celles de certaines autres maisons nobles, nous étaient dus de par notre naissance. Le mérite n’avait rien à faire là. Grâce à notre nom, nous étions de facto supérieurs à notre entourage. Aussi, considérait-il, les hommes qui l’entouraient en fonction de leur naissance. Concernant les femmes, je dois admettre qu’il était quelque peu arriéré sur le sujet. À ses yeux, elles ne méritaient aucune fonction militaire. Nous n’étions que des incapables gouvernées par nos émotions. Nous devions nous contenter d’être de bonnes épouses et de bonnes mères. En somme, nous devions être de parfaites domina et laisser les affaires sérieuses comme la guerre ou la direction du pays aux mains des hommes qui étaient les seuls à savoir se montrer compétents. Tu te doutes que je n’avais qu’une seule envie : lui rabattre son caquet.



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Histoire :




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"La guerre n'est rien d'autre qu'un duel à une plus vaste échelle."

Hélas ! Je ne sus parvenir à accomplir cet exploit. Contrairement à Alexander, il était d’une tout autre trempe. Il savait se battre correctement et avait suffisamment d’expérience pour me réserver quelques surprises. Nous étions tous deux des praticiens du Makashi. Cependant, et cela me fait mal de l’avouer, sa technique était supérieure à la mienne. Pour réussir à l’égaler, j’ai dû recourir à la forme V et me donner corps et âme à ma passion du combat. Bien que l’utilisation du Djem So ne fût guère esthétique, son choix me permit de pallier certaines difficultés. Si sa technique s’avérait être supérieure à la mienne concernant le Makashi, je pouvais l’acculer en usant d’un style considéré comme plus efficace contre la forme II. Cela paya. Durant un temps, il fut sur la défensive au point qu’il dût rompre le combat quelques fois pour s’éloigner suffisamment de moi. C’était encourageant, mais je préférais me montrer prudente. Me reposer exclusivement sur l’agressivité et la force brute de cette forme avait ses limites et, vraisemblablement, Aurélien comptait là-dessus.  Le Djem So demeurait exigeant et pouvait épuiser son utilisateur. Il fallait que j’en use avec parcimonie afin de pouvoir tenir la distance. Ce que je fis. Dès lors le combat, qui dura plus d’une heure, fut une succession d’escarmouches courtes. Pourtant, chacune d’entre elles occasionnait à l’un des opposants une blessure, ou devrais-je dire des brûlures. Après tout, nous utilisions des sabres d’entrainement.

Aucun de nous deux ne voulait laisser l’avantage à l’autre. Aussi, nous en étions venus à compter les points. C’était sans doute grotesque, mais c’était là le seul moyen que nous avions trouvé pour affirmer notre supériorité sur l’autre. Le public, quant à lui, restait tout simplement coi. Ils en avaient pour leur argent. Je suppute que ce duel devait être palpitant à suivre. Peut-être l’as-tu même suivi ? Pourtant, il fallait bien un vainqueur. Nous étions tous les deux épuisés. Seuls notre orgueil ou dans mon cas ma fierté et ma volonté de vaincre nous maintenaient debout. Étrangement, Hadrien interrompit le duel et décréta qu’il s’agissait d’un match nul. Nous avions tous deux démontré à la cour qu’elles étaient nos forces et nos faiblesses. Ainsi, Aurélien avait une meilleure maitrise du Makashi et du sabre-laser alors que pour ma part, j’avais une meilleure vision de ce qu’était l’escrime au point que je parvenais à m’adapter à mon adversaire par mes tactiques. Nous avions chacun du mérite et étions les deux grands vainqueurs de cette épreuve. Cela ne nous fît guère plaisir, mais nous dûmes respecter la décision de l’Empereur.

Quelques jours plus tard vint la seconde épreuve. Celle-ci, contrairement à la précédente, se déroula au sein même du palais impérial et demandait bien moins d’organisation. Nous devions tous les trois participer à une simulation tactique et vaincre, à nous trois, un seul et même ennemi dont l’identité nous fut tout simplement cachée. Aujourd’hui, j’en vins à penser que cette mystérieuse personne n’était autre que Catherine. Certains mouvements et choix effectués durant cette épreuve correspondaient à son style ou du moins à ce que j’avais pu en entrapercevoir. Peut-être me trompais-je ? Je l’ignore. Cette simulation tactique concernait une bataille spatiale. Chacun d’entre nous avait à sa charge une escadre. Le but était de trouver l’ennemi et de le vaincre. Facile dit comme cela n’est-ce pas ? Pourtant, ce simple exercice faillit tourner à la catastrophe.

En effet, cette simulation opposa nos diverses individualités et nos manières de procéder. Alors que celle-ci venait de se lancer. Je proposais à mes frères d’unir nos forces afin de balayer notre ennemi. Après tout, nous n’avions aucune idée du nombre de vaisseaux qu’il possédait et ignorons jusqu’à sa position ! Aussi par prudence, il me semblait logique et judicieux de rassembler nos flottes. Dès lors, nous pouvions affronter la menace et éviter les pièges que notre adversaire ne manquerait pas de poser sur notre sillage. Hélas ! Rien n’y fit. Mes frères ignorèrent délibérément mes conseils. Les deux étaient si obnubilés par l’issue de ces épreuves qu’ils en venaient à oublier la réalité de ce combat virtuel. Même si je désirais devenir l’Héritière de l’Empire, tout comme eux, je ne me laissais pas aveugler pour autant par mon ego et mes desiderata. Si nous voulions remporter la victoire, il fallait faire cause commune.

Afin de ne plus m’entendre sur le sujet, mes frères coupèrent les « communications » et partirent chacun de leur côté. L’ainé, sûr de lui, avançait fièrement sur le champ de bataille suivi de sa flotte. Alexander, pour sa part, disparut des écrans en positionnant ses flottes derrière une lune. Vraisemblablement, Aurélien comptait user de la force brute pour abattre notre ennemi, alors que mon plus jeune frère comptait sur le fait que nous finirions probablement par affaiblir l’ennemi, et ce même si nous perdions. Dès lors, il aurait pu, selon les conditions tactiques, prendre l’avantage sur cet adversaire et le vaincre facilement. Ce n’était pas un mauvais plan à ceci prêt que si l’on partait du principe que nous fussions alliés à la base, il était tout simplement stupide. C’était un gâchis d’hommes, de munitions et de ressources. Or en temps de guerre, ces denrées étaient vitales. Hélas, ils considéraient tous deux qu’ils pouvaient ignorer cette réalité, car nous étions en train d’effectuer une simulation.

Ce qui devait arriver arriva. Sans que je ne puisse d’ailleurs récolter aucune donnée, la flotte sous le commandement d’Aurélien disparut des écrans suite à une altercation avec l’ennemi. Il avait été purement et simplement balayé par un ennemi bien plus doué qu’il ne l’était. Il paraissait évident, dès lors, que cet adversaire allait se diriger vers moi ou partir en quête d’Alexander. Aussi, durant de longues minutes, je préparais ma flotte au combat en tâchant d’avancer de manière prudente sur le champ de bataille. J’essayais d’anticiper la suite des évènements ce qui n’était pas aisé tant je devais tenir compte de plusieurs variables. Au regard de la vitesse à laquelle la flotte d’Aurélien avait été détruite, je présumais que les forces adverses devaient être à peine plus nombreuses que les miennes. Aussi, selon comment je les disposais, j’avais peut-être une chance de remporter la bataille. Tenant compte de ce léger détail, je mettais au point plusieurs directives et plusieurs plans. Chacun d’entre eux devait correspondre à une situation précise.

Au bout de plusieurs minutes, la flotte ennemie se présenta en face de la mienne. Comme prévu, elle ne semblait pas vraiment plus importante que la mienne. Comme n’importe quel commandant, j’ordonnais d’ouvrir le feu sur les bâtiments ennemis qui firent de même.  Nous étions partis sur un duel des plus classiques au début.  Quelques minutes plus tard, je changeais de tactiques et ordonnais à chaque vaisseau de se concentrer sur un seul et unique navire ennemi. Pourquoi ? Je voulais tout simplement donner le sentiment à l’ennemi que je cherchais une guerre d’usure, dont il ne pourrait sortir indemne. Ce choix n’était pas très imaginatif et pouvait, sur le long terme, me conduire à ma perte, mais je savais que mon ennemi réagirait. Jamais celui-ci ne laisserait ses vaisseaux être détruits un par un. Et en effet, il procéda à un changement majeur dans sa tactique. Par bien des aspects, mon adversaire mit sur pied un plan que je n’aurais pas renié tant il aurait été conforme à ma manière de me battre.

Après avoir pris soin de faire en sorte que sa flotte prenne la forme d’un fuseau, l’ennemi chargea sur ma flotte afin de pouvoir enfoncer mes lignes et à terme détruire tout ce qui se présenterait sur son passage. C’était le moyen le plus rapide qu’il avait de vaincre ma flotte en la désorganisant, et ce en perdant le moins d’unités possible. C’était un excellent plan. Toutefois, malheureusement pour mon ennemi, j’avais songé à cette éventualité en premier. Les percées étaient un domaine dans lequel je m’y connaissais grâce à Catherine, mais surtout de par mon caractère. Je savais également comment les contrer. Ainsi, pendant que la flotte ennemie pénétrait dans mes lignes, j’ordonnais à mes vaisseaux de se diviser en deux groupes tout en faisant croire à mon adversaire qu’il était parvenu à ses fins. Ce n’est non sans avoir le sourire aux lèvres que je demandais à mes bâtiments de pousser les moteurs à pleine puissance, une fois la flotte ennemie bien avancée dans la nôtre. Les deux groupes, ainsi écartés, purent survivre à la percée adverse, dépasser la flotte et virer de bord pour la prendre à revers en formant une seule et même entité.

Mon adversaire était tombé tout droit dans mon piège. Il ne me restait plus qu’à profiter de ma position pour abattre ses vaisseaux les uns après les autres sans qu’il ne puisse faire demi-tour auquel cas les dégâts que je risquais d’infliger à ses bâtiments seraient bien plus importants. Pourtant, ce mystérieux tacticien ne perdit pas ses moyens. Bien au contraire. Il adopta la seule solution sensée qu’il lui restait : il poussa lui aussi ses moteurs et commença à virer de bord avec nos vaisseaux pour pouvoir, lui aussi, nous prendre à revers. Nos deux flottes donnaient désormais l’image d’un serpent qui se mordait la queue. Notre bataille s’était transformée en guerre d’usure où aucun de nous deux ne pouvait espérer gagner. Ce choix eut le don de m’amuser. Même si je n’avais pas remporté la victoire, j’avais fait face à une personne de talent qui avait su m’offrir un duel des plus appréciables. Hélas ! Jamais je ne connus vraiment son identité. Cette «bataille » s’acheva par nos deux flottes cessant le feu et rompant la formation pour retourner sur leur position initiale. C’était en quelque sorte un match nul même si j’avais su éviter le désastre.

Au sortir de cette épreuve, je fus désignée comme le seul et unique vainqueur. Mes frères, pour leur part, eurent droit à de nombreux reproches dont la majorité était fondée. Sans que nous le sachions, Hadrien avait écouté nos communications et visualisé nos réactions durant tout le long de l’exercice. Aussi pouvait-il nous juger sur notre prestation. Il me donna raison sur toute la ligne. Ce n’est non sans une certaine fierté que je regardais Aurélien et Alexander être réprimandés. Le premier fut accusé d’être aussi arrogant que stupide alors que le second fut comparé à une plante tant son action sur le champ de bataille avait été inexistante. Il avait raisonné comme un politicien et avait perdu. J’étais la seule du lot à mériter les lauriers de la victoire et j’en savourais chaque instant. Moi qui avais voulu démontrer à Aurélien que je pouvais lui être supérieure, j’étais parvenu à mes fins en triomphant d’un adversaire qui l’avait battu à plate couture. Je tentais d’ailleurs d’en savoir plus sur ce dernier, mais Père n’en pipa mot, prétextant que cela ne devait être qu’une machine derrière cette simulation. Cependant, je n’étais pas dupe. La manière dont il avait réagi à ma question était bien trop grossière. Il mentait. C’était évident.

Vint ensuite la troisième épreuve. Celle-ci était divisée en deux parties et se déroulait sur Kuat. Tu dois probablement t’en souvenir étant donné que tu étais présente à mes côtés. À ne pas en douter, ce fut la pire expérience que j’eus à vivre. Nous devions, tous les trois, prendre part à un ballet royal organisé par ma sœur. J’admets, sur le coup, avoir cru à une mauvaise blague. Il était question de diriger l’Empire, que diable ! Pourquoi vouloir, à tout prix, nous imposer une épreuve aussi saugrenue ? Et surtout, pourquoi désirer perdre notre temps de la sorte ? Nous étions en guerre. Les bals et autres représentations costumés n’étaient pas vraiment à mon ordre du jour. Hélas ! Si je désirais obtenir la couronne impériale, j’allais devoir me plier aux exigences d’Hadrien qui, je le soupçonne, avait reçu le concours de ma jeune sœur. Pour imaginer une telle épreuve, il n’y avait qu’elle !

Ces grandes festivités seraient, d’après Hadrien, un moyen de juger de nos performances en termes de politique intérieure. En effet, ces célébrations avaient bien souvent un double objectif. Le premier était d’assurer une fonction de représentation. En tant que premier citoyen de l’Empire, il était impératif d’assister à ces évènements. Mieux ! Il fallait incarner le régime. Aussi, à cet égard, une certaine prestance était attendue. Ces occasions étaient un moyen de démontrer à la noblesse, mais également à nos ennemis que l’Empire n’avait rien perdu de sa superbe. Cela passait autant par la richesse des atours de la famille impériale que par leurs raffinements. En somme, nous devions éclipser nos convives et la galaxie tout entière par notre apparence et notre charisme. En un sens, cela indiquait pour certains la bonne santé économique du régime.

Pour ma part, tu sais très bien ce que j’en pense. J’ai toujours considéré que ces célébrations étaient des inepties synonymes de mauvais gout. Bien souvent, les crédits impériaux, bien mal employés, tu en conviendras, servent à payer cette débauche de victuailles. Et tout ça pour quoi ? Il s’agit, tout simplement, de nourrir l’égo de la vieille rombière ou du vieux gâteux qui a organisé tout ce tralala.  Qui plus est, je dois reconnaitre que je trouvais quelque peu douteux d’organiser de telles célébrations sur Kuat. Se complaire dans le luxe et dans la débauche sur un monde « paradisiaque » alors qu’en orbite des hommes et des femmes avaient, à l’époque, des conditions de vie déplorables au point que l’on aurait pu les qualifier d’esclaves était un non-sens complet. Si cela n’avait tenu qu’à moi, je serais resté avec eux. De par leur travail et leur acharnement à nous construire nos Star Destroyers, ils me semblaient bien plus dignes de louanges que les personnes avec qui j’allais devoir passer cette soirée. Ils avaient bien plus de mérite et pour cela je les estimais !

L’autre objectif de ces célébrations était bien plus pernicieux. Ces évènements permettaient bien souvent de réunir au sein d’une même salle les membres les plus puissants et les plus influents de l’Empire.  Ainsi, il était monnaie courante de tisser des alliances ou de nouvelles amitiés durant ces occasions. Mieux, des plans de bataille d’ordre politique ainsi que des complots pouvaient naitre de cette débauche. Dans un tout autre registre, ces festivités permettaient à l’Empereur de surveiller ses sujets, mais également d’avancer sur certaines affaires en souffrance. C’est assez étrange quand on y pense. Comment de tels évènements peuvent-ils permettre à un dirigeant d’influer sur des sujets politiques majeurs sur lesquels le Conseil des Moffs débat ?  Il est vrai que le cadre offre plus de flexibilité ainsi que plus d’opacité quant au déroulé de certaines tractations. Néanmoins, je ne peux m’empêcher de trouver tout ceci absurde. Le bien de l’Empire ne devrait pas faire l’objet de marchandages. Je trouve cela tout simplement révoltant. Ces comportements sont la preuve même qu’il est impératif de réformer l’Empire.

Tu l’auras compris, le but de cette épreuve était de parvenir à s’illustrer sur ces deux tableaux. Nous devions à la fois réussir à tisser des alliances ou du moins faire avancer notre cause, mais il fallait également subjuguer la Cour au cours de ce ballet. En somme, j’allais devoir opérer sur un terrain qui n’était pas le mien et pour lequel je n’avais que du mépris. J’étais clairement désavantagée contrairement à mes frères. La simple idée de devoir perdre ainsi mon temps me frustrait au plus haut point. J’étais dans une colère noire. Hélas ! Je ne pouvais rien y faire. À l’instar d’Aurélien et d’Alexander, il me faudrait obéir aux ordres de mon Empereur ou alors refuser de participer plus longuement à cette quête que nous menions tous pour nous emparer du pouvoir impérial. Aussi détestable soit la tâche qui m’incombait, il était hors de question que je renonce. Je préférais mille fois mieux mourir que de laisser le trône à l’un de mes deux frères. Le bien de l’Empire était en jeu ! Parfois, j’en viens à me demander comment j’aurais agi si Hélène avait pu, elle aussi, participer. Il est vrai que nous avons nos divergences d’opinions, mais je pense que par bien des aspects, elle aurait sans doute constitué un souverain plus capable que je ne le saurais jamais. Du moins en ce qui concerne la politique intérieure de l’Empire.

Ainsi, nous nous rendîmes sur Kuat ou Hélène nous reçut, pour mon plus grand malheur, en grande pompe. Pour l’arrivée de l’Empereur et de ses trois potentiels héritiers, la petite dernière de la maison Fel avait vu les choses en grand et avait tenu à respecter le protocole, et ce dans ses moindres détails. L’enfer aurait été un lieu plus plaisant en comparaison. Encore aujourd’hui, j’admets que je lui en veux un peu. À croire qu’elle prenait un malin plaisir à m’asticoter avec ces questions de protocoles et d’étiquette. Elle ne m’a même pas laissé le temps de visiter les chantiers navals, prétextant qu’en vue du bal, de nombreux préparatifs devaient être faits. Tu te doutes que sur le moment, je ne comprenais pas ce qu’elle disait. L’organisation d’un tel évènement ne me concernait pas. Je n’aurais pas pu plus me tromper. Quand bien même je n’étais qu’une invitée de marque, en tant qu’une des représentantes de l’Empire, je devais connaitre, sur le bout des doigts, les étapes de cette cérémonie dont chaque minute avait été minutieusement préparée. Hélène ne comptait accepter aucune fausse note. Aussi, elle ne me quitta pas d’une semelle durant quelques jours afin de vérifier que j’eusse connaissance de ses préparatifs. Je crois bien n’avoir jamais autant perdu mon temps que durant cette semaine-là.

Hélas ! Le plan de table, la place des invités et les musiques jouées n’étaient pas les seuls éléments à prendre en compte. En effet demeurait la question de tout ce qui touchait à l’esthétique d’une personne. Or, dans ce domaine bien précis, j’ignorais totalement comment il fallait procéder. Mes frères, ayant l’habitude de ce genre de célébrations, connaissaient le monde de la noblesse de robe ainsi que ses armes. Même si certains détails devaient leur paraitre superflus, ils avaient suffisamment d’expérience en la matière pour aiguillonner leurs serviteurs sur leurs desiderata. Ce n’était guère mon cas. Depuis ma plus tendre jeunesse, je n’avais plus fait usage de ce genre d’artifices. Ayant passé ces dernières années sur le front, je ne m’étais pas encombrée des services d’une suite à l’instar de n’importe quelle princesse. Pour être tout à fait honnête, cela m’était même totalement sorti de la tête. Catherine n’en avait jamais fait mention. Il est vrai qu’enfant, j’avais reçu quelques leçons sur le paraitre, mais je n’y avais jamais accordé d’importance. En fait, même aujourd’hui, je serais dans l’incapacité de m’en souvenir.

Ainsi, devant tant d’ignorance, tu ne seras guère surprise d’apprendre que lorsqu’Hélène m’a interrogé sur ce sujet, je lui ai répondu que je me contenterais de porter un uniforme de la flotte. Je crois bien l’avoir horrifiée avec ma réponse. Il est vrai qu’elle reflétait ma méconnaissance des usages ainsi que mon peu d’intérêt pour ce sujet. Qu’a-t-il de plus à dire ? Connaitre mon tour de taille ou savoir quel rouge à lèvres me mettrait en valeur n’était pas vraiment des points qui m’étaient utiles ou que je jugeais importants. Après tout, ces détails étaient anodins ou futiles lorsque l’on passait sa vie sur le front. Il était bien plus vital de connaitre quel type de calibre pouvait traverser l’armure d’un chevalier impérial et lequel ne le pouvait pas. De même, savoir quel type de manœuvre était envisageable, selon les bâtiments que l’on avait à sa disposition, pour forcer un blocus était bien plus primordial ! Hélène, devant ce genre de réflexions, ne manqua pas de soupirer et d’affirmer que pour me préparer convenablement pour cet évènement, il lui faudrait énormément de travail.

Travail, au regard de ce qu’elle m’a fait subir n’était certainement pas le terme le plus adapté. En revanche, celui de torture ou de cauchemar correspondrait. As-tu idée de ce que ma propre sœur m’a fait ? Étant donné que tu fus présente, je suppute que tu es passé par le même traitement.  A-t-on idée d’être aussi sadique ? J’étais loin de me douter qu’il me faudrait passer par autant d’étapes pour assister à un ballet royal. Si je me souviens bien, il fut question de manucure, d’épilation, de maquillage, de coiffure, de parfum, d’huiles, de bijoux, de vêtements, de sous-vêtements, de chaussures et même de sacs ! Fort heureusement, je pus faire l’impasse sur ce dernier détail. En revanche, je ne pus échapper au reste. Et dire qu’elle espère, à l’avenir, s’occuper d’un tout autre évènement nous concernant toutes les deux. Je crains le pire. Enfin, là n’est pas la question. Pas encore. Il faudrait déjà qu’Hélène parvienne à te sauver. Je suppose que tu ne verras pas mon acte sous cet angle…

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"Une armure quand on en a pris l’habitude devient aussi confortable qu’une robe."


Je te passerais les détails concernant les autres préparatifs ainsi que le début des festivités. Comme je te l’ai dit, Hélène avait vu les choses en grand. Finalement, le grand soir arriva et comme le préconisait le protocole, nous fîmes notre entrée à tour de rôle une fois les convives réunis. J’admets que malgré les répétitions imposées par Hélène, j’ai bien failli laisser libre cours à ma frustration tant cette mise en scène me pesait. Enfin, je m’égare. J’apparus à la suite de mes frères dans une robe écarlate. Par bien des aspects, la tenue que je portais n’était pas très élaborée même si d’après ma sœur elle me mettait définitivement en valeur. C’était loin d’être le cadet de mes soucis tant je n’avais qu’une hâte : quitter cette planète. Hélas ! Elle ne faisait que commencer et mes frères semblaient déjà avoir pris de l’avance sur le « programme ». En effet, sans que je ne m’en aperçoive, ils avaient déjà réussi à aller à la rencontre de certains groupes de convives. Pire, de ce que je pouvais entendre, ils avaient déjà ouvert les « hostilités » en conversant de politique ainsi que de ce qui me paraissait être des « promesses électorales ». Au regard du nombre de personnes qui les entouraient, Alexander était le plus doué.

Qu’en était-il de moi dois-tu te demander ? Pour être tout à fait honnête, j’étais quelque peu perplexe et ignorais totalement comment aborder ce problème. Je n’étais définitivement pas dans mon milieu naturel. Il est vrai que quelques personnes m’abordèrent, et ce à cause de mon rang, mais j’ignorais totalement quoi faire. Comment pouvais-je me distinguer au cours de cette épreuve ? Comment pouvais-je obtenir des alliés ou tisser des liens de clientèle ? Faire des promesses pour obtenir des soutiens n’était guère une démarche que j’affectionnais. J’étais sans doute bien trop honnête dans mes actions et mes paroles. Hélène dut percevoir mon malaise, car elle s’approcha de moi et me présenta un membre de la noblesse kuati. Elle se prénommait Lawrence de Medici. Te dire qu’elles étaient ses fonctions sur Kuat à cet instant précis de ma vie me serait impossible. Mais, si mes souvenirs ne me trompent pas, sa famille occupait des fonctions similaires à celle des Blissex.

Au début, nous échangeâmes des mondanités sans importance. Puis, elle admit qu’elle éprouvait de la curiosité vis-à-vis de ma personne, car nous partagions quelques points communs. À mon instar, et contrairement à nos compatriotes féminines de la noblesse, elle n’avait été guère intéressée par les courses de chevaux, les bijoux et les robes. Elle affectionnait beaucoup plus les sciences politiques ainsi que l’art de la guerre. Bien que novice dans ce dernier domaine, elle s’avérait être redoutable dès qu’il était question d’affaires publiques. Par bien des aspects, son intelligence et sa manière de parler me rappelaient Alexander. Néanmoins, il existait des différences flagrantes entre les deux. Sans m’en apercevoir, et ce de fil en aiguille, elle sut acquérir ma « confiance » au point que publiquement, j’abordais mon projet concernant l’Empire. Là où Alexander et Aurélien usaient de stratagèmes et camouflaient leurs véritables intentions, je n’hésitais pas à parler avec mon cœur. Je savais qu’une partie de la noblesse ne m’aimait guère.

Aussi mentionner mes idées et mes conceptions ne me posait aucun problème. Cela ne ferait que conforter leurs idées au sujet de ma personne. Qui plus est, à mes yeux, il me paraissait primordial d’assumer ses actes ainsi que ses propos. J’avais une opinion bien tranchée sur quantité de sujets. Pourquoi chercherais-je à me cacher ? Comment pouvait-on avoir foi en des dirigeants qui, au nom de la politique et d’intérêts particuliers, refusaient d’émettre un avis personnel ? Comment peut-on inspirer son peuple et aspirer à établir le meilleur des régimes possibles, si en tant qu’empereur l’on s’abaissait à faire du marchandage et à changer d’opinions comme l’on pouvait changer de chemise ? C’était incompréhensible. Certes, en proclamant ses idées comme je le préconisais, un dirigeant risquait de s’aliéner une partie de son gouvernement et il pouvait très bien être dans l’erreur. Mais n’est-ce pas le propre de l’humain que de commettre des fautes ? N’est-ce pas le rôle des conseillers et du gouvernement que de démontrer que cet Empereur se trompe ? Quand bien même, cet homme ou cette femme s’égarerait, il assumerait ses impairs et prendrait ses responsabilités.

Ainsi, quand Dame de Medici me demanda de lui dévoiler mes plans, je n’hésitais pas une seule seconde à les lui révéler pleinement. Je comptais réformer l’Empire dans sa globalité et établir une méritocratie. Du moins, j’allais tout faire pour que nous puissions tendre vers un système plus juste qu’il ne l’était actuellement. En effet, notre doctrine ne faisait qu’entretenir des élites qui n’avaient rien fait pour mériter leur place. Leur poste, leur richesse, leur pouvoir n’étaient dus qu’à leurs parents ou à leurs noms. Jamais au grand jamais, ils n’avaient eu besoin de faire leurs preuves. Tout comme mon frère ainé, ils pensaient que les privilèges que leur accordait leur rang leur étaient dus. La naissance justifiait cet état de fait. Ce n’était pas mon avis. Pour que notre société soit plus juste, pour triompher de nos ennemis, nous devions introduire du sang neuf dans nos rangs. Il fallait non seulement ouvrir les rangs de la noblesse, mais aussi récompenser ceux qui par leurs actes avaient prouvé qu’ils étaient dignes de recevoir une distinction. Il fallait mettre fin à la corruption qui gangrénait nos rangs. Mieux ! Il ne fallait pas hésiter à déchoir certaines familles de leurs privilèges et de leurs rangs tant leur comportement n’avait rien de noble. En clair, il fallait mettre un terme au système d’héritage en vigueur dans l’Empire qui paralysait le régime dans son ensemble et le conduisait lentement mais surement vers sa chute et vers la décadence.

Bien évidemment, ces changements pour le moins « brutaux » se retrouveraient dans l’esprit des lois que j’édicterais. Pour bénéficier d’un poste, il fallait avoir fait ses preuves.  Aussi, au regard de la nature militaire de notre régime, il me paraissait essentiel que chaque homme ou femme dût avoir fait ses classes et avoir été au combat, du moins s’il désirait obtenir une charge importante au sein de l’Empire. Des exceptions existeraient selon la nature du poste. Mais, globalement, pour devenir Moff par exemple, il me paraissait normal de démontrer son attachement sincère au régime ainsi que sa compétence dans certains sujets. L’on ne gouverne pas Kuat comme l’on gouverne Carida par exemple. De même, il paraissait inconcevable que certaines maisons nobles puissent obtenir des charges militaires prestigieuses alors qu’elles n’avaient plus tenu en main le moindre blaster depuis des siècles. Une certaine transparence ainsi qu’une exemplarité me semblait de mise !  Ceux qui refuseraient de se plier à ses exigences seraient purement et simplement balayés par le vent du changement.

Je comptais également élaborer une loi qui concernait les Empereurs et les Impératrices. Ces mauvais comportements que l’on trouvait actuellement au sein de la noblesse impériale se retrouvaient également chez certains membres de la maison Fel. Aussi, je comptais édicter une loi qui prendrait la forme d’une liste. Cette dernière mentionnerait très clairement les droits, mais surtout les devoirs du dirigeant de l’Empire. Mieux, elle soulignerait également les actes, les paroles et les comportements qui lui seront prohibés. Cette liste serait, à chaque fois, mise à jour après la fin de chaque règne. Après tout, je ne pouvais songer qu’à certains errements. Je ne pouvais décemment pas les mettre tous par écrits.

Je tenais à ce que la Loi dans son ensemble soit respectée et soit la même pour tous les membres de l’Empire. Un Moff, un général voire même un Empereur devait répondre de ses manquements à la loi, de la même façon que le ferait un simple citoyen. Nul passe-droit ne serait accepté. Nous étions les représentants de l’Empire. Aussi, nous devions nous conduire dignement, et non prétendre que notre rang nous dispensait de respecter l’essence même de ce qui constituait notre régime et qui nous différenciait, par bien des aspects, du Consortium Eternel.  Certaines lois mériteraient sans doute d’être réformées également, mais je verrais cela le moment venu. Si du moins je devenais Impératrice. Au regard de ce que je lui avais dit, Lawrence me posa une question à laquelle, je dois te l’admettre, je ne m’attendais pas. Après tout, vu que je comptais permettre aux plus méritants de s’élever socialement, qu’en était-il concernant le poste d’Empereur ? Il est vrai que je n’avais jamais vraiment songé à cette question. Pourtant, la réponse me paraissait être simple. Le système actuel, même s’il ne faisait que choisir le meilleur héritier, reposait sur la même logique qui gangrénait l’Empire. Nous ne faisions que reproduire des élites issues d’une seule et même famille. Seule, au fond, notre appartenance à la famille Fel justifiait notre position sociale. Aussi modifier cela serait aussi nécessaire. Nous pouvions, en cela, nous inspirer des Chiss qui n’hésitaient pas à avoir recours à l’adoption en fonction des capacités de la personne.  Songer que l’on peut mettre un terme à la dynastie du sang des Fel, pour octroyer le pouvoir à la personne la plus capable de l’Empire me semblait légitime, voire même judicieux. Seules la survie et la gloire de l’Empire importaient et non le nom de celui qui le dirigeait.  Mon avis ne manqua pas de stupéfier certains convives, dont Aurélien qui grommela dans sa barbe et alla même jusqu’à me traiter d’irresponsable.

Concernant la diplomatie, j’avais également un avis pour le moins tranché. Comme je le lui révélais, je ne comptais pas faire la paix avec le Consortium Eternel ou avec les Rebelles dont je ne reconnaissais nullement le régime. Si je le pouvais, j’espérais mettre un terme à la guerre de position que nous menions et en revenir à la guerre de mouvement qui, jadis, avait fait la gloire de la flotte impériale. J’ignorais encore vers quel ennemi je me dirigerais en priorité, mais j’avais une opinion sur chacun d’entre eux. L’Apex n’était qu’un territoire de criminels sans foi ni loi dont le leitmotiv était le Chaos. Nous ne pouvions nous permettre de leur laisser le moindre territoire étant donné que leurs valeurs étaient à l’opposé des nôtres. Ses représentants ne valaient pas mieux que les Hutts. Ils n’étaient que des animaux où seule la loi du plus fort régnait.

Le Consortium Eternel était, pour sa part, un régime corrompu où régnaient le stupre et la luxure. Le côté obscur ainsi que les us et coutumes de la société hapienne gangrénaient ce système qui n’était dédié qu’à la gloire d’une seule et unique personne. Il n’avait rien d’idéal dans un tel régime. C’était, par bien des aspects, un système d’esclaves qui ne disait pas son nom. Je comptais bien balayer ce régime et récupérer ce qui me revenait de droit étant donné que l’une de mes ancêtres était de la famille Djo. Les rebelles, pour leur part, étaient si l’on peut dire nos ennemis héréditaires. Ils se complaisaient dans un système qui avait démontré à moult reprises qu’il ne fonctionnait pas. Leur régime démocratique ne menait qu’à la corruption, au Chaos et à l’inaction. C’était un idéal qu’il était impossible d’atteindre et qui ne parvenait à contenter personne. Un tel régime ne saurait faire régner la justice et l’ordre dans la galaxie. Aussi fallait-il aussi le détruire afin de l’empêcher de commettre, une nouvelle fois, des erreurs qui couteraient cher à la population galactique.  

Demeurait la question des Mandaloriens. Un sujet qui doit t’intéresser, je suppose. Concernant Mandalore, je ne comptais pas partir en guerre contre eux. Après tout, ils demeuraient non alignés. Aussi les attaquer ne ferait que rendre service aux autres régimes galactiques. Qui plus est, j’admets que j’ignore quoi penser des Mandaloriens. Leur système a démontré ses vertus et quand bien même ils connurent quelques errements au cours de leur passé, les valeurs qu’ils cherchaient à véhiculer n’avaient rien de détestable, bien au contraire. Par bien des aspects, les Protectorats Mandaloriens étaient le seul système politique qui ne me posait aucun problème. Ils représentaient une alternative possible. En outre, si nous devions remporter cette guerre, avoir un ennemi redoutable à notre porte me semblait être le meilleur moyen d’éviter que l’Empire ne se reposât sur ses lauriers et sombrât dans les affres de la décadence. Tels furent les propos que je tins à Lawrence. Te concernant en revanche, j’aimerais rajouter une précision. En tant que guerrières, les Mandaloriens sont la seule entité dans cette galaxie avec laquelle j’éprouve le désir de croiser le fer. Ce sont les seuls qui méritent mon respect. Les autres ne sont que du menu-fretin. Partir en guerre contre eux avec toi à mes côtés est un rêve que je caresse avec espoir. Ils nous offriraient un combat digne de ce nom. Mieux ! Nous pourrions mener une campagne glorieuse qui nous ferait rentrer dans l’Histoire ! J’espère que la vie ou la Force me permettra de vivre un tel évènement. Toi tu en auras sans doute l’occasion désormais...

Bien évidemment, nous abordâmes d’autres sujets, notamment d’ordre économique. Je lui expliquais que je n’étais pas pour une libéralisation du marché. En revanche, je ne désirais pas non plus que l’État intervienne sans cesse. Celui-ci pouvait avoir des entreprises et pouvait les gérer, mais nous ne devions pas empêcher nos citoyens de s’enrichir. Aussi, je comptais tout simplement édicter quelques lois afin de réguler le marché et éviter ainsi certains phénomènes, tels que la spéculation. Nous ne pouvions nous permettre de payer les pots cassés et d’entrer en crise si ce n’est en récession sous prétexte qu’une minorité désirait s’enrichir à l’aide de moyens douteux.  

Alors que mon interlocutrice s’apprêtait à me répondre sur le sujet, nous fûmes brutalement interrompus par certains éclats de voix dont certains n’étaient pas sans me rappeler Aurélien. Certains convives semblaient choqués ou abasourdis. Vraisemblablement, le peu d’alcool qu’il avait ingurgité ne lui avait pas fait du bien. Je soupçonnais Alexander d’y être pour quelque chose. Cela lui aurait bien ressemblé. Tendre un piège à son frère afin qu’il se discrédite aurait été digne de lui.

D’après ce que je compris, mon frère ainé avait tenu des propos révisionnistes qui, lorsque je les entendis en détail bien plus tard, n’étaient pas dignes d’un futur Empereur. De telles paroles n’étaient acceptées que par la frange la plus traditionaliste de l’Empire, soit une infime partie de notre société. Il avait soutenu mordicus que les évènements d’Alderaan n’avaient jamais eu lieu et que la planète avait été détruite à cause d’une catastrophe naturelle. De même, il avait souligné que les Jedi avaient bels et bien conspiré contre le Chancelier Palpatine. D’autres commentaires de ce genre sortirent de sa bouche, dont certains, lorsque je les appris, ne manquèrent pas de m’énerver quelque peu. Si cela n’avait pas été mon frère, je te jure que je l’aurais défié en duel ce jour-là.

Hélène, afin de ne pas envenimer la situation, claqua des mains et annonça la suite du programme à savoir le bal. Chaque personne avait un cavalier ou s’apprêtait à en avoir un. Dans mon cas, ma sœur m’avait affirmé qu’elle s’était occupée de tout. Quelle ne fut pas ma surprise de te voir apparaitre ! J’étais tout simplement stupéfaite au point que j’en suis venu à croire que je rêvais. Par je ne sais quel miracle, tu étais présente sur Kuat. Je n’aurais jamais cru que la petite dernière de la famille Fel serait parvenue à accomplir un tel tour de force. Réussir à te faire venir sur cette planète pour participer à un ballet royal, c’était surréaliste ! J’admets volontiers avoir songé à l’époque à te convoquer pour que tu puisses m’accompagner pour cette épreuve, car toi seule étais digne d’être à mes côtés. Mais je me suis ravisée. Je me suis dit que t’imposer un tel « caprice » aurait été cruel quand bien même t’avoir près de moi m’aurait fait plaisir.

Tu étais d’ailleurs tout simplement éblouissante dans ta robe. Je me doute que tu n’as sans doute guère apprécié les étapes de ta transformation et que tu avais le sentiment d’être un animal de foire. Pourtant, dans tes mouvements,  dans tes gestes et dans ta démarche, tu n’étais pas dénuée de grâce. Tu étais resplendissante et je pèse mes mots. Te voir ainsi vêtue était un ravissement pour les yeux. À s’y méprendre, l’on aurait pu te confondre avec l’une des sculptures présentes sur l’Allée des Reines sur Bastion. J’ignore par quel miracle ma sœur a su accomplir ce tour de force, mais elle était parvenue à te mettre en valeur. J’étais sans voix. Qui aurait pu croire qu’un officier de la 501e légion se trouvait parmi nous ? Si mes prérogatives ne m’avaient pas retenu au cours de cette soirée, j’aurais très certainement pu te dévorer des yeux sous le ciel étoilé de Kuat. J’espère que ton droïde aura immortalisé ce moment tant il est cher à mon cœur.

Je me souviens encore très bien avoir posé délicatement ma main sur ta joue tant je n’arrivais pas à admettre que tu pouvais être présente sur cette planète. Durant un bref instant, qui me parut durer une éternité, je me suis laissé captiver par l’éclat de tes yeux. Le monde aurait pu s’effondrer, je ne l’aurais pas remarqué. Cette robe ainsi que le travail effectué par ma sœur dévoilait une autre facette de ta personne qui, par bien des aspects, était à l’opposé de la personne que je connaissais sur le champ de bataille. Je retrouvais certains traits communs, bien évidemment. Cependant, ici, je n’avais pas le sentiment de me retrouver en face de la Déesse de la Guerre ni de celle de la Victoire. Non. Je contemplais une nymphe. J’admirais une femme qui aurait pu prétendre être Impératrice si ce n’est une allégorie de l’Empire par son existence ! En somme, j’étais sous le charme. J’ai dû avoir l’air bien bête, je suppute. J’espère d’ailleurs ne pas trop t’avoir gênée en te fixant ainsi et en osant te qualifier de huitième merveille du monde. Si j’en avais eu le courage, ce jour-là, je t’aurais certainement demandée en mariage. Si tu savais, comme je regrette de ne pas l’avoir fait aujourd’hui... Il est vrai que je désirais t’épargner l’inconfort d’une charge politique. Pourtant, ta soudaine apparition avait fini de conforter mon opinion à ton sujet : je t’aimais plus que je n’aurais su le dire au point que tu étais la seule personne avec qui je voulais passer le reste de ma vie. Toi seule étais digne d’être à mes côtés.

Je fus brutalement ramenée sur terre par les commentaires de certains convives. Ces derniers ne manquèrent pas de déclencher ma colère, même si je dus me contenir au regard des circonstances. À vrai dire, je pense que si tu n’avais pas été là, mes gestes auraient très certainement dépassé ma pensée. Cependant, je n’ai pu m’empêcher de souligner, très clairement, que si quelqu’un avait un commentaire à faire sur la nature même de notre relation, j’étais prête à l’entendre et à en discuter à l’endroit même où j’avais jadis conversé avec l’héritier de la famille Trump. Cette remarque ne fut guère au gout d’Hélène, mais elle eut le mérite de mettre un terme aux propos pour le moins détestables de certains. Nous étions certes deux femmes. Mais en quoi cela pouvait-il être un problème ? Cela n’affectait nullement nos compétences ni notre savoir-faire. Cela ne changeait pas non plus notre véritable identité. Mon cœur avait fait son choix et pour rien au monde, je ne comptais le changer. Au-delà même de ta superbe plastique, tu étais une personne admirable avec qui je partageais certaines valeurs. Tes défauts, quant à eux, ne te rendaient que plus désirable encore même si je me serais sans doute bien passée de ton affection pour une certaine machine. Si la galaxie avait connu la paix, j’aurais très certainement passé le plus clair de mon temps, aussi court soit-il, à tes côtés sans rien demander en retour.

Sur ces entrefaites, le bal put enfin commencer. Ce ne fut pas sans appréhension que je pris ta main ce soir-là. Je n’avais jamais été très douée dans ce domaine. Contrairement à Alexander et Hélène, il m’arrivait très fréquemment, plus jeune, de marcher sur les pieds de mon partenaire. Je n’avais pas peur de te faire mal ni de me rendre ridicule. Non. Je voulais éviter tout simplement de te mettre dans l’embarras. Cela n’aurait pas été juste envers toi. Pourtant, tu sus faire taire mes appréhensions en me poussant à aborder cette chorégraphie comme une sorte d’échange basé sur l’art de ton peuple. Il était vrai que le style de combat des Echani avait une dimension esthétique qui n’avait rien à envier à la danse.  Cependant, jusqu’à ce fameux jour, jamais je n’avais considéré que l’on puisse y avoir recours pour une telle occasion.

Ainsi, guidées par tes soins, nous commençâmes à nous déplacer sur la piste en ignorant notre environnement. Seuls comptaient nos mouvements. Ou devrais-je dire notre échange ? Notre passion commune du combat mais également nos sentiments respectifs rythma nos pas et le positionnement de nos mains. Il n’était plus question de participer à une épreuve pour moi, ni même d’être à un bal. Tu étais dans mes bras et j’étais dans les tiens. Nous ne parvenions pas à nous quitter du regard tant nous étions subjuguées par la profondeur des émotions qui nous animaient. Notre silence, qui devait paraitre quelque peu pesant pour les autres convives, était, pour nous, éloquent. C’est sans doute là toute la singularité de notre relation. Nous n’avions pas besoin de mots pour nous comprendre. Chaque geste, chaque expression faciale, chaque pas avait une signification. Certains pouvaient trouver cela étrange. Pour ma part, cela ne faisait que souligner à quel point notre connexion était forte. Nous étions des âmes sœurs. Du moins, c’est ce que je pense. J’ignore ce qu’il en fut pour toi, mais je puis te révéler que ce cadeau, cette opportunité que tu m’as offerte était magique.

Finalement, au bout de plusieurs minutes, nous nous arrêtâmes de danser et constatâmes que les convives avaient les yeux rivés sur nous pour une raison qui m’échappait. Imaginant encore une fois le pire, je m’apprêtais à ouvrir la bouche pour demander des explications quand je fus brutalement interrompue par des applaudissements tonitruants. Nous avions tout simplement subjugué notre public par notre spectacle. C’était quelque peu flatteur, mais le mérite t’en revenait entièrement. Ce fut pour cette raison que je n’ai pas hésite à dire que tu étais la reine du bal.  Cela t’a quelque peu gênée et mise dans une position inconfortable. Je ne le sais que trop bien. Pourtant, tu le méritais. Il fallait rendre à César ce qui était à César. Néanmoins, afin de t’épargner, je te proposais de m’accompagner dans les jardins de la propriété de ma sœur afin que nous y soyons seules. Je n’avais que faire de l’épreuve. Seule ta présence m’importait. Ce que j’avais discerné en toi durant notre chorégraphie, ainsi que grâce à la Force, m’avait quelque peu prise au dépourvu. J’étais toutefois sous le charme et n’hésitais pas à t’embrasser sous le clair de lune de Kuat, sans me soucier un seul instant de ce que me réserverait l’avenir. Quant au reste de la soirée, seules les étoiles pourraient en révéler les détails. Te la décrire, à nouveau, serait enlaidir ces moments qui furent si parfaits et qui bercent aujourd’hui mon cœur d’une langueur monotone.

Les jours qui suivirent furent, pour leur part, quelque peu mouvementés. En effet, c’est depuis Kuat et en présence d’Hélène qu’Hadrien dévoila lequel de nous trois deviendrait l’héritier de l’Empire. Il commença par dévoiler les mérites de chacun. Par exemple, Aurélien et moi étions doués pour l’art de la guerre même si j’étais, au regard d’une certaine épreuve, bien plus compétente que lui. Il en allait de même pour l’art du sabre-laser à ceci prêt que pour le coup Aurélien était plus capable que je ne l’étais. En revanche, en ce qui concernait l’administration de l’Empire ainsi que sa politique, Alexander tirait son épingle du jeu en nous surclassant totalement.  Puis, il aborda nos défauts. Aurélien aurait pu devenir Empereur si son comportement en tant qu’homme n’était pas aussi détestable. Son point de vue rétrograde sur quantité de sujets ainsi que le révisionnisme dont il n’hésitait pas à faire preuve le rendait incapable de diriger l’Empire. Il fallait une personne qui puisse fédérer le régime et non quelqu’un dont la trop grande confiance en soi causerait sa perte et dont le comportement et les déclarations provoqueraient des divisions qui pourraient couter cher à notre société. Même si une partie de la noblesse l’appréciait, il n’en allait pas de même de l’armée et du peuple.

Alexander, quant à lui, aurait pu faire un excellent Empereur. Son intelligence le rendait redoutable. La politique n’avait aucun secret pour lui au point qu’il parvenait à obtenir ce qu’il désirait de personnes qui, au départ, avaient des positions opposées aux siennes. Cependant, il s’agissait d’un très mauvais militaire. Or en ces temps troublés, l’Empire avait besoin d’une figure de proue. Le régime que nous défendions demeurait d’essence militariste. Il fallait être capable de les incarner. Or, il n’était guère à l’aise avec un sabre-laser et abordait l’art de la guerre tel un politicien. Aussi, il ne pouvait convenir en tant qu’Empereur même s’il faisait un conseiller tout à fait capable voire même un excellent Intendant, si jamais notre famille venait à connaitre un malheur.  Qui plus est, il était apprécié par la noblesse et la bourgeoisie, mais aussi par une partie de la société qui voyait en lui, un prince charmant.

Il ne restait plus que moi. J’étais, aux yeux d’Hadrien, quelqu’un qui avait parfois, en dehors du champ de bataille, à contrôler ses émotions au point que ça pouvait lui jouer des tours. Il reconnut, cependant, que j’avais fait un certain travail dans ce « domaine » pour m’améliorer. Il souligna également que j’avais du mal à déléguer mes responsabilités, comme en témoignait mon bref passage sur Viis. Il pointa du doigt mon comportement pour le moins inconscient sur le champ de bataille ainsi que mes déclarations. Cependant, il ne pouvait vraiment reprocher le premier point tant Catherine s’était également comportée ainsi durant des années. En revanche, en ce qui concernait mes propos, il démontra que j’étais bien trop honnête pour une politicienne. À l’inverse d’Alexander, j’abordais la politique comme une militaire. Je n’admettais pas que l’on peut perdre du temps en détails superflus et en palabres inutiles. Pire encore, je ne parvenais pas à faire mien ce jeu d’alliances et de mensonges qu’était la politique. J’avais l’esprit bien trop carré pour cela. Pire, je savais me constituer des ennemis très facilement, mais éprouvais de grandes difficultés à me faire des Alliés. Il prit Alexander en exemple. C’était un vrai politicien. Cela impliquait qu’il trichait, qu’il exagérait, et que d’une main s’il caressait des poupons, avec l’autre il en profitait pour leur voler leurs bonbons. Cela signifiait également qu’il ne fermait jamais aucune option. J’étais, selon lui, incapable d’agir ainsi. Pourtant, cette même honnêteté faisait ma force, car l’on parvenait, sans peine, à mesurer ma sincérité dans mes gestes et dans mes discours. J’avais su, sans m’en apercevoir, fédérer l’armée, malgré mes déboires avec la Jeune École, le peuple et une partie de la haute société, dont la noblesse d’épée et certains jeunes loups de la Bourgeoisie.

Ainsi, au regard d’un tel détail, j’étais la personne la plus adaptée pour hériter de l’Empire. Il me restait encore beaucoup à apprendre bien évidemment, mais il ne doutait pas que certains de mes défauts dans le domaine politique sauraient être gommés avec son aide, mais aussi celle d’Alexander. Aurélien ne fut guère ravi par une telle nouvelle et se contenta de quitter la pièce sans prononcer un seul mot. Pour ma part, j’étais bien trop estomaquée pour croire ce que je venais d’entendre. J’étais parvenue à mes fins. J’étais devenue l’Héritière de l’Empire Galactique. Te révéler ce que j’ai ressenti en cet instant me serait impossible. En revanche, je savais que je voulais partager cette nouvelle avec toi. Hélas ! Je ne pus le faire. De nouvelles responsabilités m’incombaient avec cette révélation, qui fit l’objet de multiples annonces ainsi que de célébrations sur Bastion. J’étais sur les feux de la rampe désormais. Un Nouveau Monde s’ouvrait à moi et il me fallait le conquérir avant de pouvoir revenir à tes côtés. Je dus, par conséquent, rester avec l’Empereur durant les mois qui suivirent. Cela me parut durer une éternité. Pour autant, ce fut nécessaire. Il était de mon devoir de connaitre les tenants et aboutissants de ce « poste » qui à la mort de mes parents ferait de moi l’Impératrice et le Commandeur Suprême des Forces Impériales.


Chapitre V : L'Année des Quatre Empereurs

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"Prenez les armes, et montrez votre valeur, soyez prêts au combat ;
car il vaut mieux pour nous périr en combattant que d’affronter le spectacle de l’outrage fait à notre nation et à notre autel.
"


Je te passerais sous silence les nombreux détails de cette formation tant, sous bien des aspects, cela serait rébarbatif. Pour faire simple, Hadrien s’est chargé de me familiariser avec chaque détail de la gestion de notre régime afin d’être prêtre le jour où je le remplacerais. Ainsi, il me fallut à de nombreuses reprises l’accompagner aux séances du Conseil des Moffs. Que ce soit aujourd’hui ou à l’époque, cette « assemblée » était déjà un véritable nid de vipères dont la mauvaise foi et l’hypocrisie ne cessaient déjà de provoquer mon ire. Mon père ne le savait que trop bien et c’était pour cette raison qu’il tenait à ce que je l’accompagne. Il fallait que je sois capable d’administrer l’Empire avec leur aide quand bien même les représentants de ce Conseil s’opposaient bien souvent à la politique de l’Empereur et à ses réformes. Selon lui, je devais apprendre à me montrer plus « réfléchie » et plus mesurée. Mes avis sur un sujet pouvaient être différents des leurs, mais en aucun cas je ne devais partir en guerre contre eux et entrainer ainsi l’Empire dans une guerre civile. Je devais absolument éviter de radicaliser ma position, mais aussi la leur. C’était une tâche ardue avec laquelle j’allais devoir composer. Nous devions, absolument, donner l’image d’un régime uni pour des raisons évidentes.

Tu te doutes que cela ne me fit guère plaisir et que je dus prendre sur moi-même pour ne pas remettre à leur place certains représentants sous prétexte que leur propos ne me convenait guère ou n’était que de fieffés mensonges. On pourrait dire que je suis devenue plus conciliante même si le terme est un peu fort. Néanmoins, Hadrien, comme tu le sais déjà, n’a jamais su effacer certains traits de mon caractère. Ainsi, il n’était pas rare de me voir taper du doigt sur la table lors d’une séance du Conseil des Moffs lorsqu’une personne tournait bien trop longtemps autour du pot. Je n’ai jamais pu tolérer ce genre de comportement et il m’arrive encore aujourd’hui de demander, d’une voix péremptoire, à mon interlocuteur d’aller droit au but tant son propos m’exaspère.

J’accompagnais également, durant toutes ces années Hadrien lors des visites officielles qu’il effectuait sur diverses planètes de l’Empire et assistais aux célébrations qu’il organisait. Il était impératif, selon lui, que je me fasse connaitre du peuple ainsi que de ses élites. Je devais montrer par ma présence, mais aussi par mon comportement, que j’étais l’Héritière de l’Empire et qu’un jour je serais la dirigeante de ce régime. Aussi, je fus dans l’obligation de me plier, parfois de mauvaise grâce, à certaines obligations propres à ma fonction, ce qui ne manqua pas d’ailleurs de réjouir quelque peu Hélène. En effet, je dus avoir recours, bien malheureusement pour moi, à certains de ses conseils en termes d’esthétisme. Père voulait, absolument, que je me plie au protocole en vigueur au point qu’à plus d’une reprise je revêtis des robes. Je m’en serais bien passée, crois moi. Devoir porter des vêtements aussi peu pratiques n’est décidément pas pour moi. Quant à celui qui a inventé cet élément étouffant qu’est le corset, je n’en parlerais même pas. Tout ceci, et ce peu importent ce que veut bien en dire ma jeune sœur, n’étaient ni plus ni moins que de la torture !

Outre passer mon temps à m’instruire plus en politique et à tenter de m’assagir, je pus, durant toutes ces années, me rendre sur le front à plus d’une reprise. Ayant désormais le titre d’Héritière, je bénéficiais d’un pouvoir plus étendu. Je pouvais non seulement me rendre sur le front avec une flotte, mais j’avais la possibilité aussi de donner mon avis concernant certaines affectations ou certaines nominations. Ainsi, dès mon entrée en fonction, je me chargeais de me renseigner sur un sujet qui me tenait à cœur : les performances des enseignes et des cadets que j’avais croisées à l’Académie et qui, à l’époque, m’avaient fait forte impression. Je compulsais les rapports et n’hésitais pas, parfois, à convoquer ces personnes, pour le moins prometteuse, afin de me faire une idée à leur sujet. Comme tu le sais, je n’avais que faire de leur nom ou de leur titre de noblesse. Ce qui m’intéressait était très simple : leur mérite au combat. En tant que future Impératrice, je disposais d’une flotte qui m’était propre. Je pouvais certes commander l’Escadron de la Mort et remplacer ainsi le Champion de l’Empereur dans ses fonctions, mais j’estimais que c’était une bien mauvaise idée.

En effet, je pensais, tout d’abord, que l’Empire avait besoin de nouveauté. Même si je me plaçais dans la tradition impériale et que j’en étais probablement la meilleure représentante, je tenais à démontrer que mon règne incarnerait un vent de fraicheur sous certains aspects. L’Escadron de la Mort était bien trop associé à l’image de Vador et à celui de quantité de Grands Amiraux. On y trouvait certes l’élite de nos forces armées, mais aussi certains travers propres au népotisme qui gangrénait le régime. Je désirais une flotte où tous avaient le sentiment de pouvoir devenir qui ils voulaient s’ils savaient assumer les conséquences de leurs actes. Pour caricaturer, je désirais qu’au sein de mes forces armées même un garçon de ferme de Tatooine pût, s’il en était capable, obtenir le grade d’Amiral grâce à son mérite. En un sens, l’on pourrait aisément imaginer que cette manière de pensée laisse suggérer que je tenais à créer une nouvelle noblesse. Ce n’est pas totalement faux.  Je n’ai jamais eu d’affection pour certaines dynasties et certains représentants de l’élite impériale. Contrairement à leurs ancêtres, ils n’avaient rien fait pour mériter leur privilège et se complaisaient dans la suffisance et la décadence. D’une manière ou d’une autre, j’espérais bien balayer les vestiges de cette aristocratie vieille et malade. Ma flotte n’était qu’un exemple plus localisé de ce que je comptais faire au sein de la société impériale. Je tenais justement à ce que cette dernière le comprenne et puisse envisager les possibilités que je comptais lui offrir. Je n’avais que faire si mes officiers étaient des aliens, des nobles désargentés, des personnes dont l’identité sexuelle ne reflétait pas la norme, des plébéiens, des anciens hors-la-loi ou même des péripatéticiennes. Seuls le mérite et leurs compétences m’intéressaient. Je comptais faire appel à toutes les forces vives de l’Empire pour le réformer, mais aussi pour obtenir la victoire sur nos ennemis ce que mes prédécesseurs n’ont jamais su faire.

De même, la création d’une nouvelle flotte m’offrait une opportunité : celle de construire ma propre légende. Étant la personne qui mettrait sur pied cette force de combat et qui la commanderait, j’étais sûre de pouvoir me distinguer de mes aïeux et des autres officiers de l’Empire. Si les Augures m’étaient favorables et que je parvenais à remporter des victoires sur mes ennemis grâce à mon escadron, celui-ci ainsi que ses actes seraient, dès lors, rattachés à mon nom. Plus largement, cette démarche m’offrait la possibilité de graver mon nom dans le marbre et d’obtenir, ainsi, ce à quoi mon être tout entier aspirait : une forme d’immortalité. Tout ceci doit te paraitre bien vain, je suppose. Tu n’aurais sans doute pas tort. Toutefois, c’est là le seul moyen que j’ai trouvé pour accorder du sens à ma vie. C’est le seul atout que je possède pour faire en sorte que mon être se distingue et ne soit pas oublié.



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Histoire :




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"Il existe une loi inexorable : qui ne prend aucun risque n'obtient jamais la victoire. "


Une fois cette flotte constituée, il m’a fallu dans un premier temps l’entrainer durant de longs mois, et ce pour des raisons évidentes. Il fallait que cette force de combat soit capable de se mouvoir comme une seule et même entité. Chaque membre d’équipage, chaque vaisseau, chaque chasseur incarnaient un rouage d’une mécanique qui se devait d’être bien huilée. Il suffisait que l’une de ces composantes manque de coordination et tout aurait été fichu. Désirant plus que tout au monde me rendre sur le champ de bataille, je comptais faire en sorte que les hommes et les femmes sous mon commandement soient fins prêts, quitte à devoir me rendre quelque peu impopulaire en organisant de nombreuses séances d’exercices. Il était hors de question que ma flotte se fasse écraser sous prétexte qu’elle était composée d’individualités ! Je ne désirais pas cependant que les membres de cette flotte soient incapables de faire preuve d’initiatives, bien au contraire. Exercer un contrôle pour le moins tyrannique sur mes hommes aurait été contreproductif, tu ne crois pas ? Il y avait certes une hiérarchie à respecter, mais je les encourageais à se montrer créatifs. Mieux, j’essayais de me montrer accessible afin qu’ils n’aient pas peur de me consulter, et ce quand bien même je demeurais leur commandant, soit la Déesse mère une fois une fois déployée dans l’espace ! Même si je tenais à ce que mes hommes respectent mes ordres et apprennent à agir en coopération les uns avec les autres, j’essayais également d’insister sur l’importance que pouvait revêtir la notion de flexibilité surtout dans le domaine spatial. Ce fut long et difficile, mais grâce à mon travail acharné ainsi que grâce à Agrippa qui était désormais devenu mon second, nous sommes parvenus à faire des merveilles et pûmes ainsi partir au combat !

Pendant presque cinq ans, et ce jusqu’au début de l’année 1499, je me rendais fréquemment sur le front. J’essayais non seulement d’acquérir plus d’expériences, mais je voulais aguerrir mes hommes. Au regard de la situation galactique, nous ne participâmes à aucune bataille de grande envergure. Ce fut la plupart du temps des conflits assez localisés qui ne demandaient pas des déploiements conséquents. Jamais, au grand jamais, et ce pour mon plus grand malheur, je n’eus à user mon escadre au complet lors des quelques altercations que j’ai eues avec nos ennemis. La plupart du temps, il ne s’agissait que de simples escarmouches sans grand intérêt. Tu ne seras sans doute pas d’accord avec cette affirmation vu le nombre de vies humaines que ces dernières nous ont couté. Pourtant, lorsque l’on compare ces évènements à l’opération républicaine Lord_Over, on ne peut affirmer le contraire. Nous n’avons fait que jouer à la guerre durant ces quelques années. Ce n’est pas faute d’avoir essayé de convaincre mon père de mobiliser nos forces afin de lancer une offensive de grande envergure sur nos ennemis. Il fallait que nous reprenions la main. La situation actuelle, autant du côté rebelle que du côté sith, était en notre défaveur. Cette guerre de position allait à l’encontre même de nos enseignements guerriers. Nous étions dans l’incapacité la plus totale de la puissance de la flotte impériale, et ce à cause de ces fameuses forteresses stellaires. Aussi était-il impératif de les détruire. Mais encore fallait-il savoir comment. Hadrien voulait à tout prix éviter un sacrifice humain couteux au cours d’une opération qu’il jugeait incertaine. Je n’étais pas de son avis. Hélas ! Ne disposant pas encore de la charge d’Empereur, je ne pus lui prouver son erreur et dus me ranger à ses ordres quand bien même cela ne me fit pas plaisir.

Ces années furent l’occasion de parfaire mes compétences dans l’art du sabre-laser, mais également celui de la Force. En effet, en plus d’une occasion, il me fallut affronter, en première ligne, des Jedi et des Sith et ce pour au plus grand désespoir de mes gardes du corps. Malgré leurs remontrances ou celles de mon père, je n’en faisais qu’à ma tête et continuais à guider mes hommes sur le champ de bataille, et ce en les accompagnant que ce soit sur terre ou dans l’espace. Entre nous, je crois bien avoir donné des cheveux blancs avant l’heure à certains d’entre eux. Il est vrai qu’en plus d’une occurrence, je me suis mise en danger. Mais la place d’un futur dirigeant et d’un commandant n’est-il pas à la tête de ses troupes ? Hadrien n’a jamais été capable de comprendre cela, contrairement à Catherine. C’est sans doute pour cette raison que je n’ai jamais pu le considérer comme étant un grand Empereur, malgré ses talents d’administrateurs. Il n’était pas taillé pour cette époque et constituait une partie du problème. Le choix de me désigner comme son héritière m’avait surprise et continuait de le faire encore aujourd’hui. Nous n’avions presque rien en commun. Je tenais bien plus de ma mère que de lui. Pourquoi avait-il donc fait ce choix ? Peut-être Hélène pourrait-elle m’aiguiller sur le sujet.

Ces combats et les exploits qui les accompagnèrent me permirent de me faire un nom au sein de nos troupes, mais aussi chez nos ennemis. Du fait de mes prises de risques, ces derniers tentaient coute que coute de me tuer si ce n’est de me neutraliser. Sans grand succès, il faut le reconnaitre. Quoiqu’il y en ait bien un qui m’a posé quelques problèmes. Je me demande d’ailleurs s’il est encore en vie. À l’époque, nous avions dû nous rendre non loin de la planète Chalcedon. Nos troupes étaient en difficulté sur ce territoire républicain. J’avais donc décidé de rejoindre le contingent devant servir de renfort. Te décrire la situation en détail serait inutile tant sous de multiples aspects l’on assistait à une guerre de position qui ressemblait quelque peu à l’ancienne bataille de Jabiiim. Nous n’arrivions pas à progresser de manière conséquente sur le territoire ennemi ce qui était un problème. En plus d’une occurrence, j’ai tenté de mener une percée suivie de quelques escouades, mais tôt ou tard cela a toujours fini par se retourner contre moi. Au cours de ce séjour sur ce charmant planétoïde, j’ai fait la rencontre d’un Chevalier Jedi, prénommé Nathan Marr si j’en crois les services de renseignements. Au départ, je l’avais délibérément ignoré même s’il semblait être l’officier en charge dans le camp ennemi.

Pourtant, petit à petit, il s’avéra être une véritable nuisance dont il était urgent de s’occuper. Ne désirant guère que mes troupes meurent face à un chevalier Jedi, j’avais décidé de m’en charger moi-même. Dès lors qu’un rapport mentionna sa présence sur le champ de bataille, je m’y rendais afin de l’affronter. Le combat qui s’ensuivit, vît le duel de deux volontés. Aucun de nous ne voulait laisser la victoire à l’autre. Nous étions deux êtres obstinés si ce n’est têtu. Je crois bien n’avoir jamais rencontré quelqu’un d’aussi déterminé que cet homme, si du moins je ne te prends pas en compte. Malgré les blessures qu’il parvint à m’infliger, je tenais bon et n’acceptais pas de lui céder le moindre pouce de terrain. Je comptais non seulement le vaincre, mais le renvoyer dans le camp républicain à grand coup de pied aux fesses. Devoir être obligé d’affronter ce Jedi qui, au regard de son titre, n’était que du menu fretin me frustrait grandement. J’avais le sentiment de perdre mon temps !  Pire encore ! Je n’admettais pas que je puisse éprouver tant de difficulté à abattre un simple chevalier ! Que se serait-il passé si j’avais eu affaire au grand maitre de l’Ordre ou à Darth Ankh ? Je ne saurais le dire, mais la réponse n’aurait su me faire plaisir. C’est probablement pour ce motif que depuis ce jour là, je m’entraine avec tant d’ardeur et aussi souvent.

Alors que notre combat faisait rage et que nous en étions venus à oublier notre environnement tant nous étions concentrés, un barrage d’artillerie, probablement d’origine républicaine au regard du degré d’incompétence, nous obligea à rompre notre duel. À vrai dire, il serait sans doute plus adapté d’affirmer que j’ai tenté de prendre l’avantage grâce à cette diversion et que cela s’est retourné contre moi. En effet, à cause de ces explosions de proximité, la gravité étant ce qu’elle est, je fus brutalement expédiée au loin. Bien que mon armure eût encaissé une bonne partie des dégâts, j’étais blessée et il fallut, malgré mes protestations, me rapatrier sur Bastion afin d’être soignée correctement. Je n’avais qu’une jambe cassée et quelques petits éclats de shrapnel ! Il n’y avait pas besoin de faire preuve d’autant de diligence à mon égard. Quelques petits pansements au bacta, et j’étais prête à retourner au combat. Hélas, Agrippa affirma qu’il avait reçu des ordres précis de la part de l’Empereur. Il avait pour mission de veiller sur moi et avait le droit, si la situation le nécessitait, d’ignorer mes « jérémiades » et de me ramener au centre impérial. Tu te doutes que cette expérience reste terriblement frustrante tant elle me reste en travers de la gorge. J’aurais pu prendre l’ascendant sur ce Jedi et j’aurais pu le vaincre sur cette planète, même avec une jambe cassée ! Ce n’était qu’une question de temps ! Je le dominais !

Le pire dans tout ceci, si tu veux tout savoir, c’est que les conséquences de cette altercation m’obligèrent à prendre du repos et à participer à une commission d’étude concernant les développements technologiques et tactiques dans le domaine spatial sur Kuat. Revoir ma sœur me fit plaisir bien évidemment. Toutefois, je me serais bien passé d’avoir à dialoguer avec ces personnes aussi maladroites que stupides que sont les membres de la Jeune École. Je crois bien n’avoir jamais entendu d’inepties au cours de ma vie qu’à cette époque-là. Hélène me sermonna plus d’une fois en privé et en appela au calme fréquemment. Il est vrai qu’à la table des discussions, nous étions à couteaux tirés. Ma sœur jouait les arbitres même si j’ai comme le sentiment que ce duel d’ego la fatiguait grandement tant elle avait d’autres soucis en tête. Je la comprenais ! À sa place, j’aurais éprouvé autant de lassitude si ce n’est plus à devoir fréquenter ces personnes de la Jeune École. Afin de régler définitivement le problème et pour faire avancer les discussions, Agrippa, qui m’accompagnait durant cet « exil involontaire », suggéra d’étudier chaque idée et chaque doctrine d’un point de vue tactique, et ce en se servant de simulations. Ces dernières ne valaient pas la réalité, mais elles permettaient déjà de voir si certains concepts pouvaient être appliqués ou non. Mieux, ces simulations verraient les membres des deux mouvements s’affronter, cette fois-ci de manière constructive. À défaut de pouvoir dialoguer calmement de la théorie, le mieux était peut-être de nous pousser à démontrer en quoi nos « adversaires » avaient tort par le biais de la  « pratique ».

Cette idée sembla convenir à Hélène qui n’avait plus, dès lors, à se soucier de ces verbiages incessants. Mieux, elle pouvait dès à présent dresser un « bilan » de ces affrontements afin d’écarter ou non certaines théories. Quant à celles dont le résultat tactique n’était pas clairement défini, elles demeuraient à l’étude. Bien que j’eusse aimé le dire, cela serait mentir que de dire que les membres de la Jeune École eurent tort sur la toute la ligne ou que j’eus, tout le temps, absolument raison. Je sus leur infliger de multiples défaites, mais ils surent, également, causer des dommages colossaux à mes flottes malheureusement. Ainsi, par le biais de cette idée miraculeuse, nous pûmes continuer à définir le futur visage de la Flotte Impériale, et ce pendant un peu plus d’un mois.

Ces quelques années furent l’occasion, également, de me rapprocher d’une certaine Echani.  J’eus même la chance de me rendre sur son monde d’origine ce qui fut quelque peu dépaysant, je dois le reconnaitre. Pour autant, ce ne fut pas désagréable bien au contraire. En un sens, j’ai été quelque peu surprise d’admettre, en mon for intérieur, que j’aimerais bien passer mes vieux jours sur cette planète, et ce quand bien même ton clan vit au niveau d’un pôle. Je ne saurais comment le dire, mais ces paysages enneigés et gelés ont un, je ne sais quoi, d’apaisant et de merveilleux. Même si la perspective de vieillir dans un monde en paix m’est insupportable, passer mes derniers jours en ta compagnie dans un tel décor serait plaisant. En un sens, ce séjour sur Eshan m’a permis de prendre conscience d’un détail que je n’aurais jamais cru relever. Malgré tous vos duels entre sœurs pour savoir laquelle d’entre vous est la plus forte, il était évident pour moi que vous vous aimiez tendrement et qu’un lien, qui ne saurait être brisé, vous liait les unes aux autres. Cette découverte m’a quelque peu poussé à faire le parallèle avec ma propre famille. Bien que nos parents aient toujours éprouvé de l’affection à notre égard, mes frères et moi n’avons jamais été proches. Quant à Hélène, même si j’éprouve de l’affection à son égard et qu’elle semble faire des efforts pour recréer un simili de vie familiale, nous n’avons, dans le fond, jamais pu partager ce que vous aviez toi et tes sœurs tant, de mon côté, j’avais déjà beaucoup à faire. En un sens, je le regrette et maudis cette vie absurde qui m’a été octroyée. Du fait que mon temps dans cet univers est compté, je ne puis, pleinement, profiter de ceux qui me sont proches à l’exception de toi.

C’est sans doute là toute l’ironie qui caractérise notre relation. Nous sommes toutes deux des combattantes et bien que nous n’appartenions pas au même corps d’armée et ne disposions pas, nécessairement, des mêmes affectations, nous parvenons à nous retrouver et à jouir de moments en privé. Ces quelques années n’ont pas affecté les sentiments que j’éprouvais à ton égard. À vrai dire, ils n’ont eu de cesse de s’exacerber. En un sens, tu es devenu une sorte de drogue dont mon être ne peut plus se passer. Malheureusement, je ne l’ai compris que trop tard et espère pouvoir rattraper ce temps que j’ai injustement gaspillé en ne disant rien de ce j’avais sur le cœur te concernant.  Tu as su t’emparer de la moitié de mon âme et, en dépit des évènements, je ne renoncerais jamais à ta présence à mes côtés. Eh oui ! Malgré tes remontrances à mon égard concernant l’Infanterie, malgré le fait que tu m’aies assommé et évacué, avec l’aide d’Agrippa, de mon Star Detroyer endommagé alors que j’étais sur le point de remporter mon duel avec ce fichu vaisseau républicain, je t’aime et sais pertinemment que chacune de tes actions à mon égard est mue par un profond désir sincère de veiller à mon bien-être. Au regard de mon comportement, je dois sans doute te paraitre bien dysfonctionnelle. Tu n’as pas encore idée d’à quel point…et aborder ce point précis me fait frémir d’avance, mais je m’égare.

L’année 1499 fut l’occasion pour moi de me distinguer sur le champ de bataille. En effet, comme nous l’apprîmes par le biais de nos services de renseignements, l’ancien Empire Ssi-ruuvi comptait, une fois de plus, mener une grande offensive en vue de s’emparer par la force de plusieurs mondes Chiss et Impériaux dans les Régions Inconnues. Pire, ils constituaient une menace directe pour la planète Bakura et nos forces stationnées sur la lune forestière d’Endor. Nous ne pouvions pas les laisser agir. Toutefois, nous ne pouvions pas non plus les anéantir, et ce pour plusieurs raisons. En effet, pour commencer même si nous connaissions les coordonnées de leur planète mère, nous n’avions que des informations fragmentaires à leur sujet. Ils avaient la main mise sur des dizaines de mondes dont l’Empire ignorait leur existence. Au regard de la situation actuelle, il aurait été suicidaire d’envoyer une force expéditionnaire s’occuper de ce problème. Pire ! En les attaquant ainsi, il y avait un risque pour que le régime impérial finisse par mener une guerre sur trois fronts. Bien que nous aurions pu le faire, cela aurait profondément miné nos ressources. Qui plus est, la présence de cet ennemi, non loin de nos territoires, avait un aspect pratique. En effet, cela nous permettait à nos troupes d’acquérir de l’expérience, à nos officiers de développer leur esprit tactique et à nos ingénieurs d’améliorer nos nouveaux équipements qui étaient mis à rude épreuve. Certes, cela coutait des vies humaines, mais cela avait un aspect pratique que l’on ne pouvait ignorer. Nous connaissions actuellement une guerre de position qui ne se résolvait pas pour le moment. Dès lors que cela serait le cas, nos hommes, adepte de la guerre de mouvement, pourraient prendre plus facilement l’avantage sur les ennemis de l’Empire.

Cependant, face à une telle menace, il nous fallait agir promptement. N’ayant aucune véritable capacité militaire, Hadrien décida que la conduite de cette opération était de mon ressort. Bien qu’ayant de l’expérience, j’éprouvais des doutes. C’était là la première opération militaire de grande envergure que je menais. J’avais besoin de confronter mes idées avec une personne de confiance et compétente dans ce domaine. Aussi, sans me soucier de l’avis de mon père voire même de la Cour Impériale, je rendis visite à ma mère et lui demandais de bien vouloir sortir de sa retraite le temps de cette bataille. J’avais besoin de ses conseils ou du moins c’est ce que je ressentais. Peut-être avais-je trop peur de faire un mauvais pas ? Je l’ignore. Catherine dut sentir cela dans mon regard et accepta ma requête même si elle émit quelques conditions. Afin de respecter les termes de son exil, elle n’exercerait aucun commandement et demeurerait à mes côtés sur la passerelle. Elle participerait aux réunions d’état-major, mais n’aurait pas la primauté lors des débats. Même si cela me faisait mal au cœur de voir ainsi cette guerrière de talent être traitée ainsi, j’acceptais ses conditions et l’emmenais avec moi sur Anaxes du fait que la flotte était rassemblée à cet endroit.

Afin de ne pas perdre de temps, nous partîmes aussitôt arrivées en direction de Bakura. Agrippa s’était chargé de toute la logistique afin que nous n’ayons pas à perdre de temps avec des détails secondaires. Ainsi, la durée du voyage nous permit de discuter de la tactique à employer face à nos ennemis. J’avais une petite idée derrière la tête, mais j’ignorais si elle pouvait fonctionner.  Je la partageais bien évidemment avec Catherine qui m’indiqua qu’elle demeurait faisable à condition que mes troupes puissent s’exercer en simulation afin d’être parées à toute éventualité. L’idée était très simple en soi : je comptais laisser progresser nos ennemis au sein du territoire impérialo-chiss et s’emparer de quelques planètes mineures qui n’avaient quasiment aucun habitant ou qui n’étaient que des endroits où l’on « hébergeait » nos prisonniers de guerre.   L’intérêt de cette manœuvre était de les pousser à diviser leur force expéditionnaire. Devant le manque évident de résistance et de troupes dans cette partie de l’espace impérial, nos ennemis finiraient par s’enorgueillir. Nous avions après tout affaire à des prédateurs qui, par le passé, avaient eu bien souvent les yeux plus gros que le ventre et dont le but n’avait jamais changé : ils désiraient obtenir des esclaves.

Dans cette optique, l’absence de résistance les pousserait à diviser leur force pour frapper les planètes alentours simultanément afin de faire main basse sur le plus d’êtres vivants possible. Dans le même temps, leur force de frappe principale chercherait à pousser son avantage au maximum, au point d’essayer de frapper Bakura. C’était, après tout, le monde impérial le plus riche à porter. Je comptais les intercepter avant qu’ils ne puissent l’atteindre et retarder leur avancée le plus temps possible pour permettre aux autres flottes qui m’accompagnaient de s’occuper puis de détruire les flottilles Ssi-Ruuvi dispersées en charge des razzias ainsi que leur ravitaillement. Une fois leurs missions remplies, ces flottes devaient aussitôt me rejoindre et m’aider à balayer la force ennemie principale. C’était un plan simple qui comportait son lot de risques étant donné qu’il se posait sur la réussite de mes alliés ainsi que sur leur vitesse d’exécution. Concernant mon propre rôle dans cette tactique, je n’éprouvais aucune crainte.  Je n’avais qu’à faire en sorte que mes propres forces tiennent bon le temps nécessaire.

Ainsi, jusqu’à ce que nous puissions atteindre Bakura, j’entrainais mes troupes et enchainais les réunions d’état-major en compagnie de Catherine. Chaque jour était un moyen pour moi de dresser un bilan des capacités de ma force d’intervention. De même, ce laps de temps m’offrit la possibilité d’analyser le problème qu’allait posait notre rencontre avec les Ssi-Ruuvi sous tous les angles possibles. Par mesure de précaution, et avec l’accord de ma mère qui jugea que c’était une excellente idée, j’entrais dans l’ordinateur de bord plusieurs plans de rechange si jamais la situation venait à évoluer et que nous devions recourir à certains types de manœuvres durant la bataille. Il y avait peu de chance pour que ce soit le cas, mais je préférais me préparer au pire. J’étais loin de me douter à ce moment que les Ssi-Ruuvi ne seraient pas les seuls ennemis à affronter.  Qui aurait pu imaginer qu’un membre de la famille impériale se servirait de ce moment précis pour commettre un acte de trahison ? Enfin, je m’égare… Ce fut donc sur ces entrefaites que nous parvînmes sur Bakura et que j’ordonnais aux autres flottes de se disperser et d’attaquer les différentes forces Ssi-Ruuvi dispersées dans l’espace Impérialo-Chiss. Pour ma part, je pris position dans le système stellaire voisin, non loin d’une géante gazeuse, et demandais à ce que l’on active les générateurs de champ gravitique.

Pendant des heures, nous attendîmes que nos ennemis se décident à sortir de l’hyperespace au point que cela me rendit presque folle. Demeurer ainsi dans l’expectative m’était tout simplement insupportable. Catherine dut le sentir, car elle tenta de me changer les idées en abordant, pour ma plus grande surprise, ma situation amoureuse. Elle me posa des questions sur l’Echani qu’elle n’avait pas eu la chance de véritablement connaitre. J’essayais de répondre le plus justement possible à ces dernières. Pour être honnête avec toi, j’étais quelque peu gênée de discuter ainsi d’un sujet aussi privé avec elle alors que jusqu’à présent elle n’avait jamais daigné s’intéresser à ma vie privée. Peut-être avait-elle estimé qu’elle aurait dû se montrer moins dure avec ses enfants et avec moi ? Peut-être espérait-elle rattraper le temps perdu et tisser une vraie relation avec moi ? Je ne saurais le dire. Quoi qu’il en soit ces derniers instants passés avec ma mère ont une saveur particulière et bercent mon cœur d’une langueur monotone.  Je ne l’ai pas dit à Hélène de peur qu’elle ne se sente rejetée, mais, alors que nous discutions, elle me révéla qu’elle était fière de la femme que j’étais devenue même si, selon elle, il me restait encore beaucoup de chemin à parcourir. Toutefois, elle avait bon espoir pour que je parvienne à m’assagir avec le temps. Cette démonstration soudaine « d’affection » me laissa tout simplement sans voix. Pour mon plus grand regret, je n’eus, hélas, pas le temps d’y répondre.

En effet, alors que nous contemplions le vide spatial, nous vîmes sortir de l’hyperespace une multitude de vaisseaux ennemis. L’heure n’était plus aux confidences, mais à l’action ! Cependant, pour le plus grand « malheur » de l’Empire, un proverbe, bien connu, prouva une fois de plus sa justesse. Ce malheur n’arriva pas seul, car alors que j’ordonnais à mes bâtiments de se mettre en position, une transmission flash prioritaire nous fut adressée. Cette dernière n’aurait pas pu tomber plus mal au vu de son contenu : l’Empereur était mort. On me demandait de rentrer sur Bastion le plus vite possible étant donné que j’étais son héritière. Au regard de la situation, je ne pouvais pas me le permettre. J’avais du pain sur la planche. Cette triste nouvelle paralysa durant ce qui me parut durer des siècles la passerelle. Cela serait te mentir que de dire que je n’ai absolument rien ressenti. Même si je n’ai jamais été très proche de mon père contrairement à Hélène, je l’appréciais. Sa mort m’attrista quelque peu même si je ne pouvais pas me permettre en cet instant précis de le pleurer. Ma mère, pour sa part, afficha son expression habituelle et fît comme si de rien n’était. Après toutes ces années, j’ignorais ce que Catherine pensait de lui. Te dire ce qu’elle ressentait me serait tout bonnement impossible.

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"Avant la bataille, je tiens à vous dire ceci ! Qu'importe ce qu'a fait la Dynastie Fel par le passé, tant que mon existence perdurera, c'est l'Empereur qui sera à la tête des armées de l'Empire Galactique à chaque bataille. Il en sera de même pour mon successeur. Jamais les Empereurs de la nouvelle Dynastie que j'incarne ne se cacheront derrière leurs soldats ou ne se mettront à l'abri dans le Palais ! Je peux vous le jurer. Jamais un lâche ne deviendra Empereur."

L’heure n’était cependant pas à la tristesse. Nous avions une bataille à mener même si le cœur n’y était pas. Sachant à quel point le moral pouvait déterminer l’issue d’un conflit, je demandais à m’adresser à toute la flotte. Il était impératif de motiver mes troupes qui, en cet instant, se sentaient vraisemblablement perdues. Il fallait que je les inspire. Ils en avaient autant besoin que moi. Dès à présent, j’étais devenue l’Impératrice. Le sort de l’Empire tout entier était entre mes mains. Je ne devais pas faillir et me montrer digne de la charge que j’avais obtenue quand bien même mon couronnement n’avait pas été encore prononcé. Cette opération et son résultat marqueraient le début de mon règne et je comptais bien faire en sorte qu’il soit le plus éclatant possible ! Aussi, je n’hésitais pas à parler avec mon cœur. Peut-être étais-je en train de dénigrer mon propre père en dénigrant le comportement de certains empereurs et en affirmant à mes troupes que moi et mes successeurs continuerions à nous battre en première ligne, mais je n’en avais cure. Je désirais plus que tout que mes troupes se sentent en confiance avec moi et comprennent que j’avais foi en eux ! Pour ainsi dire, je voulais leur signifier que j’étais prête à montrer mon dos à mes alliées et ma poitrine à mes ennemis. J’étais autant le bouclier que l’épée de l’Empire. Ma place était au-devant du danger !

Ce soudain discours provoqua une réaction à laquelle je ne m’attendais pas. Chaque navire me contacta afin de me prêter allégeance. Mieux, mes alliées m’assurèrent de leur soutien et m’acclamèrent. Durant un instant cela me laissa sans voix jusqu’à ce qu’Agrippa ait une quinte de toux pour me signaler, bien discrètement, que les forces ennemies progressaient dans notre direction. Ne perdant pas une seule seconde, j’ordonnais dès lors à ma flotte de se porter au combat et d’ouvrir le feu. Notre rôle était simple : nous devions juste les retenir, le temps que nos différentes forces d’intervention accomplissent leurs objectifs et nous rejoignent. En termes de vaisseaux alignés, nous avions un léger désavantage étant donné qu’ils étaient plus nombreux que nous. Cependant, nous disposions d’une puissance de feu équivalente si ce n’est supérieur à la leur. Nous pouvions tenir. Ainsi pendant presque trois jours, nous nous contentâmes de harceler les Ssi-Ruuvi avec nos turbolasers et entamâmes des mouvements visant à se replier et à contre-attaquer dès qu’ils faisaient l’erreur de trop avancer. Nous échangions également l’ordre de bataille afin de permettre à chaque équipage de chaque vaisseau de se reposer. Il en fut de même pour moi-même si cela me déplut à plus d’un titre. Hélas ! Catherine et Agrippa veillaient au grain.

Au regard de la situation tactique, nous n’avions pas besoin de faire dans la subtilité. Ce n’était qu’un affrontement brutal entre deux forces disproportionnées. Toutefois, cela n’en demeurait pas moins plaisant ! J’avais véritablement le sentiment d’être à ma place en cet instant ! Bien évidemment, à plusieurs reprises les Ssi-Ruuvi tentèrent de nous obliger à mener un combat rapproché. Malheureusement pour eux, à chaque fois, nous déjouâmes leur tentative en accentuant le feu sur les points les plus fragiles de leur flotte ou en manœuvrant notre flotte de telle sorte à ce qu’à chaque fois que nous attaquions un flanc, ils soient dans l’obligation de repositionner leurs vaisseaux qui, dès lors, se faisaient canarder depuis un tout autre flanc. Nous cherchions à les rendre fous et au vu du nombre d’insultes que nous captâmes grâce à leurs transmissions, nous réussissions. Si seulement ils savaient ce que je leur réservais…  Pour être tout à fait honnête avec toi, j’aurais voulu voir la tête du commandant ennemi lorsque ma flotte au grand complet débarquerait et le prendrait à revers.

Celle-ci fit son apparition à l’aube du troisième jour  et commença aussitôt à encercler l’ennemi, non sans user de toute la puissance de feu qu’elle avait à sa disposition. Nous en étions arrivés à l’acmé de la bataille. Nos ennemis n’avaient plus aucune chance. Nous avions quasiment gagné. Aussi, je me portais de nouveau au combat, et ce en première ligne alors que les bâtiments ennemis cherchaient à se rapprocher de la géante gazeuse sans doute dans l’espoir de nous échapper. Hélas ! Il n’y avait plus aucune échappatoire ! Ils finirent par s’en rendre compte et mue par le désespoir, ils commencèrent à mener des actions suicidaires dont certaines pouvaient potentiellement poser problème. Aussi, alors que mon navire devait faire face à un déferlement de tirs de turbolasers ennemis et alors que nous étions en orbite autour de la géante gazeuse, j’ordonnais à mes hommes de bien vouloir opérer un repli afin de laisser un peu plus d’espace à nos ennemis. Je ne tenais pas à ce qu’ils cèdent totalement au désespoir même si je ne désirais pas qu’ils parviennent à s’en sortir. Il fallait à tout prix que j’évite de les mettre au pied du mur auquel cas leur témérité pouvait bien nous causer énormément de tort. Bien que je demeurai en orbite, j’en fis également de même.  La pression sur mon vaisseau, ainsi que sur les autres commença à faiblir et nous pûmes ainsi respirer un peu alors que les bâtiments ennemis tentaient de battre en retraite de manière désordonnée. Nous n’avions plus qu’à faire donner la chasse. En somme, nous avions gagné.

Plongée sur la carte de la bataille, je manquais perdre l’équilibre alors qu’un tir de turbolaser était parvenu à toucher la superstructure du Star Destroyer. Surprise par cette soudaine percée dans notre défense, je regardais aussitôt Agrippa qui m’indiqua que nous avions subi une avarie au niveau des boucliers pour une raison inconnue. Je lui ordonnais, sans perdre de temps, de se rendre sur les lieux le plus rapidement possible afin d’essayer de régler le problème. Même si la bataille était quasiment terminée, il restait encore quelques vaisseaux Ssi-Ruuvi à neutraliser et ces derniers ne comptaient pas se rendre bien gentiment ! Alors qu’il partait, nous subîmes d’autres tirs de la part d’un rescapé de la bataille. Bouclier ou pas, notre agresseur ne voulait pas nous laisser tranquilles. Nous allions devoir donc répondre à son invitation, malgré la présence de nos alliés. Nous ripostâmes à l’aide de nos propres turbolasers. Malgré la dangerosité de la situation dans laquelle nous étions, j’avais bon espoir que mon vaisseau tiendrait le coup. Après tout, les classes Princeps étaient dotées d’un excellent blindage. Je n’aurais pas pu plus me tromper…

Sans que je ne puisse saisir tout ce qui se passa, le Star Destroyer tout entier rua et trembla. En un très court laps de temps,  de nombreuses explosions se succédèrent. Je visualise encore très bien la scène. Tout se déroulait comme au ralenti. Les hommes, bien que paniqués, essayaient de comprendre les nombreux rapports d’erreurs qu’ils recevaient. J’essayais, pour ma part, tant bien que mal de me relever et de visualiser l’origine du problème. À vrai dire, je n’eus même presque pas le temps de l’apercevoir. À peine, mon cerveau put-il comprendre ce que mon œil avait remarqué que je fus brutalement repoussée par la Force. J’en étais encore à conceptualiser le fait que mon bâtiment avait été coupé en deux et que l’ordre d’évacuation avait été donné. Je n’eus, hélas, pas le loisir de saisir les raisons de l’action de ma mère. Je la vois encore me regarder, un sourire triste sur les lèvres et prononcé des paroles que je n’aurais jamais cru entendre. Je me représente encore en train de tendre ma main dans l’espoir vain de l’atteindre. J’avais sans doute, instinctivement, compris ce qui se tramait… Je me représente encore son être disparaitre dans un éclair aveuglant et dans ce qui m’avait l’air d’être un torrent de flamme alors que je criais et que pour la première fois depuis longtemps je pleurais. Ce qui constituait alors mon univers, disparaissait sous mes yeux et s’effondrait littéralement devant moi alors que ma tête heurtait un mur et que je sombrais dans l’inconscience.

Lorsque je me réveillais, quelque temps plus tard, ma première réaction fut de soudainement me redresser étant donné que les derniers évènements en mémoire me revenaient subitement. Autant dire que ce fut tout sauf une bonne idée au regard de mes différentes blessures. Même Si Catherine m’avait sauvé de la mort, il n’en demeurait pas moins que mon corps avait subi quelques séquelles, dont une qui s’avéra quelque peu handicapante. En effet, si j’exceptais les autres blessures, je notais que ma main gauche était enroulée dans un bandage qui m’irritait quelque peu. D’après ce que je pouvais en voir, et en ressentir étant donné la douleur, il me manquait vraisemblablement au moins deux doigts ainsi qu’une petite partie de la main. Même si cette « souffrance » était quelque peu dérangeante et que la nature de cette scarification m’handicaperait sans doute quelque peu dans un proche avenir, j’essayais, avant tout, de comprendre ce qui m’entourait. Ce ne fut pas sans une certaine difficulté étant donné que je me sentais nauséeuse. Après tout, j’avais reçu un choc violent à la tête et n’étais sans doute pas en état de faire quoi que ce soit. Pourtant, j’étais le commandant de ce navire, ou de ce qu’il en restait.

Alors que j’essayais vainement de me relever pour m’enquérir de la situation, Agrippa se manifesta comme par magie devant mes yeux et me demanda de bien vouloir me reposer. Lui aussi semblait avoir subi quelques blessures, mais de ce que je pouvais en voir, il semblait en bien meilleur état que moi. N’ayant que faire de ma santé et ayant en tête des soucis plus pressants, je lui ordonnais de bien vouloir m’aider à me relever et de m’expliquer ce qu’il s’était passé. Devant une telle demande, il ne manqua pas de soupirer même s’il comprenait les raisons de mon comportement. La vie des hommes de ce navire était sous ma responsabilité. Qui plus est, je voulais comprendre ce qu’il s’était passé en détail. Comment cette bataille, que nous avions remportée, avait-elle pu nous conduire dans une situation pareille. Enfin, même si je n’en disais rien la disparition soudaine de Catherine sans que je ne puisse rien y faire ne manquait pas de me chagriner quelque peu. Pendant un peu plus de la moitié de ma vie, elle avait été un modèle ainsi qu’un repère. La voir ainsi s’évanouir sans mes yeux était tout simplement détestable. Je me haïssais pour mon impuissance. Une fois de plus, le destin avait décidé de se jouer de moi.

Alors que nous essayons de nous déplacer dans les quelques coursives encore en état, Agrippa m’expliqua, d’après les données qu’il avait pu recueillir, que notre bâtiment avait perdu soudainement ses boucliers, qu’il avait subi, ensuite, un tir d’une rare violence qui avait mis à mal sa superstructure et initié une succession d’explosions secondaires. En somme, le vaisseau avait été purement et simplement coupé en deux. Enfin, il me révéla qu’une autre salve, bien moins puissante, avait frappé la passerelle et décimé tout le monde à l’exception de ma personne et d’Agrippa. Du fait que nous étions en orbite d’un astre, ce qu’il restait du Star Destroyer avait pénétré dans l’atmosphère de la géante gazeuse et s’était ensuite crashé à la surface.  Cet atterrissage de fortune avait mis à mal une fois de plus le reste de la superstructure et avait conduit à d’autres explosions et incendies. Des sections entières de la notre moitié de vaisseau s’était retrouvée coupée. Pire encore ! Des hommes étaient bloqués dans certaines d’entre elles. Pour ne rien arranger, le gaz ou la substance qui constituait l’atmosphère ambiante attaquait le blindage de la coque et des portes anti-explosions. Pour faire simple : nous étions dans un cercueil. Hélas ! Nous ne pouvions nous en échapper. Le hangar à vaisseau avait disparu avec la moitié avant du vaisseau. Quant aux capsules de sauvetage, la plupart avaient été utilisées avant que le Star Destroyer ne rentre dans l’atmosphère. Elles n’avaient pas la puissance nécessaire pour nous permettre de quitter cet astre.

Nous étions coincés et notre seul espoir était que quelqu’un vienne nous sauver. Encore aurait-il fallu que nos alliés sachent que nous étions encore en vie. Nous n’avions aucune balise de détresse en état de marche. Nous étions livrés à nous-mêmes et devions espérer qu’un plan de secours était ébauché par nos alliés à la surface. Comme j’étais naïve. Agrippa me fît, également, un rapport concernant le nombre d’hommes encore en vie à bord de mon bâtiment. D’un équipage de 50 000 hommes, il ne restait plus qu’un peu moins de 4000 hommes. Les autres étaient soit morts, soit portés disparus. Cette donnée me fît quelque peu grincer des dents. Agrippa me révéla qu’il avait réussi avec les rares survivants des différentes équipes médicales à constituer une sorte d’infirmerie pour les blessés. Il avait également pris soin de dresser une zone dans laquelle les morts avaient été entassés. Dans les deux cas, il m’interdit de me rendre dans ces lieux. Sans doute avait-il peur que je ne craque. Il avait probablement raison. À moins qu’il ne voulût m’épargner ? Je ne saurais le dire. Il m’avoua à demi-mot que nous manquions de ressources médicales et que, de ce fait, nous ne pouvions malheureusement porter assistance à certains de nos hommes. De ce fait, une forme de triage avait été créée ce qui n’était pas sans me déplaire bien que j’en compris les raisons.

Afin de ne pas s’appesantir sur le sujet, il me révéla également que deux points le tracassaient : celui des hommes coincés dans les quelques coursives que nous avions et l’état du blindage. Il ne savait pas trop comment s’en charger pour sa plus grande honte. Ce soudain aveu me poussa à lui afficher un sourire triste. Même si j’étais dans un état pitoyable, je comptais bien faire ma part et l’aider. J’avais ma petite idée sur comment parvenir à aider mes hommes et gagner du temps face à cette purée de pois qui menaçait de tous nous tuer. Lui demandant de bien vouloir continuer, je réquisitionnais quelques Stormtroopers encore en état. J’allais avoir besoin de bras pour la suite des évènements ! Ainsi durant les heures si ce n’est jours qui suivirent, j’utilisais mon sabre-laser si ce n’est parfois la Force pour libérer les hommes coincés dans les différentes coursives du vaisseau. Je me retrouvais, également,  à essayer de remettre en fonction avec les quelques droïdes astroméchano que nous avions encore, les portes anti-explosions en état. J’allais même jusqu’à faire de la soudure avec d’autres équipes afin de renforcer avec le duracier à notre disposition certaines allées. À défaut de pouvoir repousser ce gaz corrosif, nous pouvions gagner du temps et tous les moyens étaient bons pour y parvenir. Je travaillais sans relâche et perdais la conception du temps au point qu’Agrippa m’obligeait parfois à prendre quelques instants de repos, ce qui n’était pas sans me tourmenter. Les cris d’agonie des hommes couplés à mes souvenirs revenaient me hanter. C’était tout bonnement insupportable. Mais ce n’était rien comparé à ce que nous tous savions :

En effet, chaque heure qui passait amenuisait l’espoir que nous entretenions de voir des secours arrivés. Ces heures finirent par se transformer en jour. Cette donnée faillit me rendre folle et poussa de nombreux hommes à en finir. Ils avaient cédé au désespoir et ne souhaitaient pas vivre plus longtemps dans ce qui allait devenir très certainement leur cercueil. Je les comprenais même si je ne manquais pas de trouver tout ceci détestable. Voir des hommes de valeur, des militaires mourir d’une manière aussi saugrenue me rendait furieuse. J’avais le sentiment que le destin se moquait de moi une fois de plus.  Nous n’étions que des pions qu’Il manipulait au gré de ses caprices. Nous n’étions rien pour lui. À mes yeux, ces hommes et ces femmes, qui avaient juré de combattre à mes côtés, auraient dû mériter de mourir les armes à la main. Or ce droit leur avait été tout simplement refusé par un coup du sort des plus méprisables. Aussi, pour ne pas songer à mes états d’âme, je continuais à travailler sans relâche sans me soucier un seul instant de ma propre santé. Alors que je luttais pour que nous puissions continuer de vivre, à côté mes hommes ne cessaient de mourir, faute d’oxygène, de ressources médicales et d’aide. Nous étions obligés de nous rationner. Pouvant faire usage de la Force, je n’hésitais pas à me priver de mes rations ce qui ne manquait pas d’agacer Agrippa qui se faisait du souci pour moi. Il est vrai que physiquement comme mentalement, j’étais exténuée et que j’avais le sentiment que les murs de cette prison qu’était devenu mon bâtiment se refermaient sur moi. J’avais besoin d’air et luttais contre une sorte d’angoisse contre laquelle je ne pouvais rien faire. Aussi, je gardais tout ceci pour moi.

Au bout de ce qui nous sembla être une éternité, nous entendîmes quelqu’un s’arrimer à la carlingue de notre épave. Ce bruit, si strident et grinçant, fut comme une douce mélopée pour nous. Les secours étaient enfin arrivés ! Après tout ce temps. Nous allions enfin pouvoir quitter cet astre qui cherchait à nous tuer et qui était parvenu à tuer depuis mon réveil, 1500 personnes. J’étais à bout, tout comme mes hommes même si j’essayais de ne rien laisser transparaitre. Hélas ! Au lieu d’un allié, nous eûmes droit à la visite du Grand Maître de l’Ordre Jedi en personne. Alors que nous étions confrontés à la Mort, la Force avait décidé de prouver, une fois de plus, qu’elle avait un sens de l’humour des plus particuliers. Instantanément, je me crispais et activais mon sabre-laser. Bien que brisée et épuisée, je ne comptais pas me rendre sans combattre. Je n’avais probablement aucune chance contre lui, mais il était hors de question de le laisser profiter de la situation.  Mieux ! Je parviendrais à le retenir le temps que mes hommes puissent parvenir à prendre possession de son vaisseau.

Alors que j’en étais à me demander comment me battre dans cet espace aussi réduit et que j’éprouvais une certaine forme d’angoisse, Agrippa posa sa main sur mon épaule et me demanda gentiment de bien vouloir rengainer mon sabre. Si Lucius avait cherché à nous nuire et à nous combattre, il aurait déjà vraisemblablement usé de son arme. Or, il ne l’avait pas fait. Il semblait être venu pour une tout autre raison. Nous ne perdions rien à l’écouter. Reconnaissant la justesse de ses arguments, malgré ma colère, mais aussi ma peur, je désactivais mon arme et lui demandais de bien vouloir s’expliquer sur les raisons de sa présence ici. Sa réponse à ma requête ne manqua pas de me laisser pantoise au point que non seulement je ne relevais pas son commentaire concernant ma conduite déplorable, mais qu’en plus Agrippa dut prendre la suite des opérations. Le Chef de l’Ordre Jedi était venu nous AIDER. Cet ennemi, cet allié des Rebelles s’étaient déplacés jusqu’ici pour nous sauver. J’étais tout simplement abasourdi.  Mieux ! Je ne parvenais pas à y croire.  Quelque chose clochait. Ce n’était pas possible. Cela n’avait rien de censé ! Pourquoi Lucius prenait-il le risque de sauver celle qui allait devenir la dirigeante d’un régime qui lui ferait la guerre ? Il aurait eu mieux fait de m’abandonner sur cette planète ou de me prendre en otage. Or, ils n’envisageaient aucune de ces deux options. N’accordant aucun crédit aux Rebelles, cette conduite digne d’un bon samaritain me poussa à me montrer méfiante.

Et j’eus raison de le faire ! Il ne pouvait nous sauver, mais qu’à une seule condition : Ce vaisseau, qui n’était pas le sien selon lui, ne pouvait transporter qu’une cinquantaine de personnes, pas plus. Il nous fallait faire un choix déplaisant et il s’en excusait. Ce problème de dernière minute ne manqua pas de mettre le feu aux poudres. Même si je n’activais pas mon sabre-laser, je laissais exprimer ma colère. Il était absolument hors de question de laisser 2450 personnes à bord de cette épave. Ça serait les condamner à une mort horrible qu’ils n’avaient absolument pas méritée. Je ne pouvais pas décemment accepter cela. Je ne pouvais pas et ne le devais pas. Ces hommes devaient mourir au combat ou auprès de leurs proches à un âge avancé. En aucun cas, ils n’avaient mérité de moisir dans ce cercueil volant sans pouvoir rien faire. Cette fin était ignominieuse et inacceptable. Il y avait forcément un moyen de l’éviter. Il pouvait très bien repartir sur Bakura et chercher d’autres vaisseaux pour nous porter assistance. À cela, il répondit par la négative répondant que notre temps dans cette épave était compté et que la situation actuelle ne lui permettrait pas d’agir comme il le voulait. Cette réponse, tu t’en doutes bien, me fit hurler de rage. Je n’arrivais pas à tolérer que l’on puisse laisser 2450 hommes pourrir ici, seuls et abandonnés dans un endroit que nul ne retiendrait. Je ne pouvais pas décemment donner cet ordre. Je refusais de le donner et laissais mes émotions prendre le dessus. Les larmes aux yeux, je lui indiquais que je préférais attendre la mort ici avec mes hommes pendant qu’il procèderait à l’évacuation. Nous avions tenu quelques jours, nous pouvions encore tenir un peu et attendre son retour, cette fois-ci avec un tout autre vaisseau. Après tout, c’était à la portée du premier abruti que de voler un vaisseau de transport. La preuve sur Corellia c’est même devenu un sport. En tant que Jedi, il n’aurait pas trop de mal à faire ce qui devait être fait. Du moins, c’est ce que je pensais et je n’hésitais pas à le lui dire. Avant même qu’il ait le temps de répondre, nous fûmes brutalement interrompus par un soudain bruit assourdissant. Mon cerveau eut à peine le temps de l’entendre que je sombrais une fois de plus dans l’inconscience la plus totale.

Lorsque je me réveillais, je fus surprise de constater que j’étais non seulement dans un lit, mais sur une tout autre planète. Où étais-je ? Que s’était-il passé ? Telles étaient les questions qui m’obsédaient jusqu’à ce qu’une personne, à laquelle je ne m’attendais pas, fasse son apparition dans ma chambre. Hélène était en chair et en os sous mes yeux. À moins de rêver, c’était tout bonnement impossible. La seule explication concernant sa présence en ces lieux aurait été d’affirmer que j’étais sur Kuat. Or, cela ne pouvait être le cas à moins que… l’on n’ait décidé de me se passer de mon avis concernant une certaine histoire à bord de l’épave d’un Star Destroyer. Au départ, ma sœur échangea les formules banales d’usage et s’enquit de ma santé. Sur le coup, la question me semblait totalement hors de propos étant donné que les récents évènements me revenaient en mémoire. Cependant, je devais bien avouer que physiquement parlant je me sentais bien. J’en avais même oublié ma blessure à ma main gauche, et ce bien que les sensations, que je ressentais, n’étaient plus les mêmes.

La Kuat de Kuat enchaina rapidement avec ce que je qualifierais, les affaires en souffrance. Elle commença, tout d’abord, par me révéler que j’avais purement et simplement été déposée par notre frère ainé. Il avait profité du décès de notre père et de la bataille pour prendre l’avantage. Au vu des ressources mobilisées, cela devait faire un certain temps qu’il prévoyait son putsch. Sur le moment, bien que je sentis poindre ma colère contre cet acte de haute trahison, je ne manquais pas d’accuser le coup. Si j’avais été plus perspicace, j’aurais pu prévenir cette tentative d’assassinat et empêcher l’Empire de tomber entre les mains de cet incapable notoire. Bien évidemment, il n’était sans doute pas le seul derrière cette conspiration, mais à l’heure actuelle, elle ignorait totalement l’identité de tous ceux qui s’étaient alliés à mon frère pour me faire tomber. Ils étaient vraisemblablement nombreux. Pour découvrir toutes les ramifications de cette affaire, du temps lui serait nécessaire. Aussi me demanda-t-elle de lui faire confiance. N’étant pas vraiment en état et ne désirant guère précipiter l’Empire dans une guerre civile, et ce pour des raisons évidentes, je me pliais de mauvaise grâce à sa demande. Je ne lui étais d’aucune utilité. Pire ! Je n’étais pas dans mon élément. Actuellement, j’étais plus une gêne qu’autre chose. Je ne disposais d’aucun soutien, d’aucun allié à l’exception d’Hélène. J’allais devoir me conformer à sa manière de faire même si elle me déplaisait.

Ma sœur me révéla ensuite les détails de mon transfert sur Kuat. Autant te dire que cela me fît froncer les sourcils. Sachant que je n’accepterais jamais un tel marché avec Lucius, Agrippa m’avait assommé à l’aide d’un rayon paralysant. Il avait compris que, de par ma nature profonde, je ne pouvais concevoir une telle fin pour mes hommes. Ces derniers l’avaient également remarqué. D’après les dires de mon second, selon Hélène, ils avaient été quelque peu touchés par ma réaction, mais, contrairement à moi, ils avaient saisi la situation et accepté leur destin. Aussi, même s’ils n’éprouvaient guère le désir de mourir, ils avaient trouvé un moyen de nominer une cinquantaine de personnes à partir de plusieurs critères. D’un côté, ils voulaient permettre à ceux qui le méritaient de continuer à vivre, car certains avaient des devoirs à remplir auprès de leur famille notamment. D’un autre côté, en revanche, ils n’aspiraient pas à ce que leur sacrifice soit vain. Quelqu’un devait continuer le combat pour eux. Cette fameuse personne se devait de trouver les responsables de cet acte ignominieux et les traduire en justice coute que coute. Mieux, elle devait continuer de combattre en servant les principes pour lesquels quantité de ces soldats avaient décidé de donner leur vie. Cet « homme idéal » n’était autre que moi.

Cette manière de voir les choses me révolta à plus d’un titre. Non pas que je méprisais leur sacrifice ou leur volonté de voir leur commandant « en vie ». Ce n’était guère le cas. Non. En revanche, je détestais l’idée que je puisse avoir été désigné de la sorte. Je croyais en la méritocratie. Or, je n’avais pas mérité que l’on me sauve. Mon absence d’anticipation et mon incompétence avaient condamné ces hommes à une mort certaine. Ma place aurait été avec eux, dans cette épave. Vraisemblablement, ils n’étaient pas d’accord avec moi et ironiquement je leur en voulais pour cela. Chacun d’entre eux avait plus le droit à la vie que moi. J’avais tout perdu ou du moins presque tout. Il y avait peu d’espoir pour que je puisse reprendre les rênes de l’Empire sans le précipiter dans une guerre civile qui le condamnerait à sa perte. Mon existence était désormais dénuée de sens et ne pouvait rien apporter de bon. Qu’avaient-ils espéré en préservant ainsi ma vie ? Je l’ignorais ou plutôt je n’arrivais pas à l’accepter. Ce sacrifice volontaire que je n’avais su empêcher me pesait sur la conscience. Je ne pouvais pas l’accepter. C’était inconcevable. Quand bien même il fut trop tard pour espérer pouvoir changer cet état de fait. Intérieurement, j’étais dans le déni le plus total.

Hélène souligna également, sans que je ne lui pose la question, que le Grand Maître de l’Ordre Jedi avait pris soin d’offrir aux hommes restés sur place le repos qu’ils avaient amplement mérité. Lucius avait veillé à ce qu’aucun d’entre eux n’ait à souffrir. Cette nouvelle éveilla un sentiment de colère tel que devant mon regard, ma sœur ne put s’empêcher de faire un mouvement de recul. Même si je comprenais que l’alternative n’était guère enviable, je ne pus m’empêcher aussitôt de maudire le Jedi et de le traiter de meurtrier. Quand bien même il n’en était rien. Non seulement je n’avais pas eu mon mot à dire dans ce sauvetage, mais la vie de ces soldats avait été retirée sans que je puisse y faire quoi que ce soit. IL avait profité de la situation et assassiné MES hommes. N’importe quel abruti aurait pu tous les sauver en faisant usage de ces neurones, mais cela n’avait pas été son cas visiblement. Il avait mis un terme à leurs existences de la manière la plus détestable qui soit. En un sens, je ne peux m’empêcher d’assimiler le Grand Maître de l’Ordre à cette figure allégorique qu’est le Destin. Celui-ci n’avait eu de cesse de se jouer de moi jusqu’au bout et continuait de me renvoyer à ma propre impuissance. Je haïssais cela.  Lucius venait de se faire un ennemi qui n’aurait de cesse de lui demander des comptes pour l’acte répréhensible qu’il avait osé commettre sur des vies impériales qui avaient été placées sous MA responsabilité.

Souhaitant probablement changer de sujet, ma sœur prit soin de me signaler que les survivants, ainsi qu’Agrippa, étaient également ici sur Kuat et qu’ils étaient tous logés au niveau du chantier orbital pour plus de sécurité. Avant même que je ne puisse ouvrir la bouche, elle m’indiqua que je ne pouvais pas les voir et que pour l’instant il était impératif que je reste dans cette demeure. Actuellement, l’Empire pensait que j’étais morte. À ses yeux, il valait mieux que cette situation persiste, car cela lui offrait bien plus de marge de manœuvre. Aussi, je devais rester bien sage dans cette maison de campagne. Il en allait de la sécurité de mes hommes également, selon elle. Bien que je trouvais l’idée d’être consigné ici telle une prisonnière, je ne m’élevais pas contre sa décision. Elle avait raison. Actuellement, revenir parmi les vivants n’était pas une éventualité à moins de vouloir causer des problèmes tels que la survie de l’Empire serait en jeu. Or ce n’était guère mon désir. Trop de monde était déjà mort à cause de moi de manière absurde. Je ne tenais pas à rééditer cet exploit détestable. Néanmoins, ma sœur me souligna que si je me déguisais suffisamment bien, notamment en portant une robe, je pouvais me changer les idées et visiter cette planète pour laquelle elle avait tant œuvré. Devant mon regard pour le moins éloquent, elle comprit très vite que je n’avais pas le cœur à accepter son offre. Bien qu’il n’en fût rien, j’étais dans une sorte de prison dorée. Sortir n’y changerait rien. J’étais une guerrière à qui l’on demandait de bien vouloir se reposer pendant un certain temps. Autant dire que cela allait contre ma nature profonde, surtout au vu de mon état d’esprit actuel. Sur ces entrefaites, Hélène m’annonça qu’elle devait partir sur Bastion afin de remplir les obligations pour lesquelles on l’avait nommé en ces circonstances exceptionnelles. Selon elle, cela nous serait d’une grande aide et participerait à l’élaboration d’un plan qui permettrait de « sauver l’Empire ».

J’étais désormais seule. Seule avec moi-même. Au regard de la situation, je trouvais cela détestable. Je ne pouvais pas m’empêcher de ruminer les derniers évènements. Mon état d’esprit alternait entre le chagrin, le désespoir et la colère pure. Je ne savais sur quel pied danser tant j’avais le sentiment que le monde dans lequel j’avais évolué, MON monde, avait été balayé d’un revers de la main. Je me retrouvais en terra incognita sans pouvoir ne serait-ce qu’agir. Je ne pouvais qu’affronter mes souvenirs qui, par ailleurs, n’hésitaient pas à se manifester à moi dès que je fermais les yeux. Pire ! À chaque fois que je repensais aux révélations d’Hélène, j’avais le sentiment que l’on transperçait mon cœur, si ce n’est mon âme, avec l’aide d’un couteau. Hélas ! J’étais loin de me douter que la douleur que j’éprouvais irait en s’accentuant.

En effet au lendemain du départ d’Hélène, je sentis une perturbation dans la Force dont l’ampleur manqua de me couper le souffle. Au début, je ne comprenais pas ce dont il était question jusqu’à ce que petit à petit mon instinct fît la lumière sur cette horrible vérité. En manquant défaillir, je niais qu’un tel évènement ait pu avoir lieu. Ce n’était pas possible. C’était tout bonnement impossible. Pourtant à chaque seconde qui passait, cette donnée, transmise par la Force, parvenait à faire son chemin dans mon esprit. Cette longue prise de conscience fut douloureuse étant donné que cette souffrance gagnait en intensité à chaque instant jusqu’à ce que je réalise pleinement que ce que j’avais ressenti était la vérité. J’eus peur, durant un bref instant, de conceptualiser cette pensée afin d’éviter qu’elle ne devienne réelle. Pourtant, je dus le faire pour mon plus grand désespoir : Ymir était morte. J’ignorais comment, j’ignorais où, mais elle était décédée. Son existence avait rejoint les étoiles. Celle que j’aimais plus que tout au monde avait disparu à son tour et je n’avais pas été à ses côtés. Je n’avais pu lui dire à quel point je tenais à elle. Je n’avais pu lui révéler que je souhaitais qu’elle pût partager mon existence. Hélas ! Je n’en avais jamais eu le courage et désormais je le regrettais.  J’avais tout perdu et j’étais toute seule désormais.



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Ven 24 Jan - 17:05

Histoire :



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"Je suis morte, j'ai subi mon destin. C'est le regret, le chagrin de ton absence, ma noble Ymir, et le souvenir de ta douceur qui m'ont ôté la vie."

Cette réalisation eut un effet pour le moins pervers. En effet, dès que je formulais de manière cohérente le fait que tu aies disparu, une partie de mon âme me fut littéralement arrachée. Jamais au grand jamais je n’avais ressenti une telle douleur. Mon monde s’était définitivement effondré. Je n’étais plus capable de fonctionner ou du moins c’était le ressenti que j’avais à cet instant. Ta mort m’obsédait et le torrent de larmes que je versais, ainsi que mes plaintes, n’aurait su retranscrire toute la souffrance que j’éprouvais tant je t’aimais et tant je regrettais mon absence de courage lorsqu’il était question de mes sentiments pour toi. Ta disparition soudaine eut des répercussions que je n’aurais sans doute pas crues possibles. Avec l’annihilation d’une partie de mon âme ainsi que de ton être, un profond sentiment de vide si ce n’est de manque s’installa. Rien ne pouvait le combler à l’exception d’une chose qu’il m’était désormais impossible de faire. À quoi bon conquérir l’Univers si l’on est tout seul ? Il est vrai que je souhaitais inscrire mon nom dans l’Histoire et que je voulais réformer l’Empire, mais je n’en avais plus la possibilité. On m’avait déposé. Je n’avais plus aucun soutien. Ma mère était morte. TU étais morte. Je ne pouvais prendre les armes sans condamner l’Empire à la nuit pour des raisons évidentes. Or, je ne le désirais guère. Quel choix me restait-il ? Mon existence était désormais vite de sens. Je pris donc la seule solution qui me paraissait logique. Avec le peu de dignité qu’il me restait, je voulus mettre un terme à ma vie. Qui pouvait bien se soucier de ma disparition désormais ? J’étais officiellement morte après tout. Je n’éprouvais plus qu’un seul désir : celui de te rejoindre et de mettre un terme à cette douleur insoutenable qui ne cessait d’assaillir mon cœur et mon âme. Ainsi, mue par mes émotions, sans prendre la peine de réfléchir plus que cela, je pris mon sabre laser, l’apposais en dessous de mon sein gauche et activais la lame avant de m’effondrer et de tomber dans une forme d’inconscience que j’espérais éternelle cette fois-ci…

Quelle ne fut pas ma surprise de me réveiller au bout d’un certain temps dans une sorte de salle médicale. Visiblement, l’on avait daigné sauver ma vieille carcasse inutile. Comme je l’appris bien plus tard, c’était un chevalier impérial affecté à la protection d’Hélène, prénommée Anniah, qui m’avait porté assistance. Ce fut d’ailleurs pour cette raison ainsi que sa loyauté qu’elle fut nommée Céleste après mon couronnement, mais je m’égare. Pour en revenir à ce que je disais, je repris conscience dans une salle un peu trop immaculée à mon gout. Sur le moment, outre éprouver une sorte de gêne lorsque je respirais au niveau de ma blessure, je ne pouvais m’empêcher de m’insurger contre ma situation. À quoi bon vouloir me maintenir en vie ? J’avais fait mon choix.  À croire que le destin se moquait une fois de plus de mon existence en me refusant le repos éternel. Tu te doutes bien que je ne comptais pas accepter cet état de fait bien gentiment. Rien de ce que pouvaient dire les serviteurs de ma sœur n’aurait su me faire changer d’avis. Hélas ! Cette dernière avait du les prévenir de mon caractère, car, alors que je tentais de me mouvoir, je notais que des sangles m’empêchaient d’effectuer ne serait-ce qu’un simple mouvement. Pire encore, je n’avais pas accès à la Force.
Maugréant contre la personne me faisant subir tous ces mauvais traitements, je notais que mon lit n’en était pas un. J’étais dans une sorte de caisson. Pour autant, il n’y avait pas de Bacta ce qui me surprit quelque peu. Il est vrai qu’au vu de la nature de mes « blessures » cette substance aurait eu assez peu de chances de me soigner. Qu’avaient donc pu utiliser les ingénieurs Kuati pour m’arracher aux bras de la Mort ? Je n’aurais su le dire et à vrai dire je n’en avais cure. Je ne voulais pas vivre. Pas sans toi. Même après ce « sauvetage », je n’éprouvais qu’un seul désir : celui de mourir. Le manque que provoquait ta soudaine disparition m’était insupportable. Sans toi, ma vie n’avait plus de sens. Tu étais mon roc et sans toi j’étais perdue.

Plongée dans mon chagrin, je ne remarquais pas instantanément la présence d’un homme qu’il me semblait avoir déjà croisé. Celui-ci, au vu des propos qu’il tint, ne semblait vraisemblablement pas m’apprécier. À vrai dire, ce fut réciproque. Ce sinistre personnage, du nom de Myrddin, osa non seulement que j’étais dans l’incapacité la plus totale de diriger un empire au vu de mon inaptitude à réussir un suicide, mais il alla jusqu’à prétendre que si Hélène l’ordonnait, il pourrait mettre un terme à ma vie sans éprouver la moindre difficulté. Ces paroles, tu t’en doutes, ne manquèrent pas d’embraser ma colère. J’étais certes prête à mourir et n’étais vraisemblablement pas en forme, mais j’avais suffisamment de ressources pour le tuer. Qu’il osât simplement essayer de poser la main sur moi, il verrait ce qu’il lui en couterait. Ne savait-il pas que les tigres les plus féroces et les plus dangereux étaient ceux qui sentaient poindre leur propre fin ? À trop vouloir jouer avec moi, il finirait par s’en mordre les doigts.

Cependant, avant que je ne puisse faire un commentaire sur sa conduite déplorable, il m’annonça une nouvelle qui ne manqua pas de m’abasourdir. Au début, j’ai cru qu’il s’agissait d’une blague de mauvais gout. Ce Myrrdin était, après tout, des plus antipathiques. Je n’avais guère confiance dans ses allégations et il dut bien le sentir, car il afficha sur un écran une image à laquelle je ne m’attendais pas. Bouchée bée, je regardais longuement le contenu de cet écran. De la même façon que mon cerveau procéda avec ta mort, il eut du mal à conceptualiser ce qu’il avait sous les yeux jusqu’à ce que je le formule à haute voix. TU étais vivante. Te voir en si piètre état me chagrinait, bien évidemment, mais tu respirais encore. C’est tout ce qui importait. Tes hommes, ou du moins ce qu’il en restait, s’étaient réfugiés sur Kuat et t’avaient sauvé d’une mort certaines. Je ne les remercierais jamais assez pour cela et aurais, vraisemblablement, une dette éternelle envers eux. Tu étais là, sous mes yeux. Qui plus est, il y avait encore un espoir pour que tu puisses continuer à vivre. Bien que mon âme ne se remette sans doute jamais de ce qu’elle avait subi, la part restante de mon être était heureuse de te retrouver.

Bien évidemment, je tentais dès lors de me défaire de ses liens pour aller rejoindre ta cuve et j’ordonnais à Myrddin de bien vouloir me libérer. Celui-ci ne voulut rien entendre et insista sur la durée que nécessitait ma convalescence dans ce caisson au vu de la blessure que je m’étais infligée. Malheureusement pour lui, j’étais bien trop obnubilée par ta survie. Je n’avais que faire des limites de mon propre corps. Aussi, je tentais d’user de mes capacités physiques pour quitter ce qui était devenu, à mes yeux, une prison. Au diable mon corps et ses scarifications ! Rien n’aurait su m’empêcher de te rejoindre. Quand bien même, Mandalore, Lucius et Darth Ankh se seraient retrouvés sur ma route, je les aurais balayés d’un revers de la main afin de pouvoir être à tes côtés. Le reste était secondaire. L’Empire, ma santé, Hélène, la guerre. Rien de tout ceci n’était important. Toi, en revanche, tu l’étais. Ce qu’il restait de mon âme aspirait à retrouver celle qui était la seule à pouvoir l’apaiser. Hélas ! Alors que je me débattais pour sortir de ce maudit caisson, le serviteur de ma sœur usa d’une commande qui délivra, dans mon corps, un sédatif puissant qui me plongea encore une fois dans l’inconscience la plus totale.

Lorsque je me réveillais, non sans mal, je fus quelque peu surprise de constater, au bout d’un certain temps, qu’une personne dont j’ignorais l’identité était présente dans ma chambre. Si j’en croyais l’arme que ce mystérieux quidam pointait sur moi, il ne venait pas pour une visite de courtoisie. Étant encore bien trop groggy à cause des produits de Myrddin, je ne pouvais guère m’opposer à ses projets. En un sens, en cet instant, j’avais le sentiment d’être prisonnière de mon propre corps ce qui n’était pas pour me plaire. J’essayais de bouger, de réagir. Je refusais de mourir sans combattre. Je rejetais cette possibilité, car je désirais plus que tout te retrouver. Hélas ! Je n’avais pas mon mot à dire. J’étais bien trop faible pour espérer contrer cet énigmatique opposant. C’était du moins ce que je croyais jusqu’à ce que sans trop savoir comment, je vis son corps s’effondrer sur le sol. Derrière lui, sans que je ne le remarque, se dressait Myrrdin qui n’était pas peu fier de s’être débarrassé de cet indésirable. S’il ne m’avait pas drogué, j’aurais très certainement pu m’en charger moi-même. J’avais trouvé cela détestable que d’être à la merci de quelqu’un sans pouvoir faire quoi que ce soit. J’espérais bien ne plus jamais avoir à revivre une telle expérience de ma vie, et ce pour des raisons évidentes que j’ai déjà explicitées. En revanche, il n’en demeurait pas moins que j’avais une dent contre cet homme malgré ce qu’il venait de faire.

Celui-ci remarqua que j’étais réveillée et se rapprocha de mon caisson. Étant donné, que je n’étais pas encore pleinement réveillée et que, de ce fait, je ne pouvais l’interrompre ou me débattre, il en profita pour me faire plusieurs annonces. Tout d’abord, il m’indiqua que je devais remercier Hélène. Elle avait réussi à mettre sur pied un plan qui lui permettrait de me remettre à la tête de l’Empire même si selon lui c’était du gâchis. Il était impératif que je me plie aux demandes de ma sœur et que je cesse de faire l’enfant. Pour l’instant, je ne pouvais pas encore quitter la planète, ni même me montrer en public. Elle avait besoin de temps pour rassembler ses soutiens ainsi que les miens. De même, elle rassemblait autant de données que possible afin d’identifier tous les conspirateurs. De ce que je compris, elle prévoyait de faire un gigantesque coup de filet le moment venu afin d’empêcher toute velléité sécessionniste. C’était un raisonnement judicieux même si, par bien des aspects, cette attente pouvait se retourner contre elle. Toutefois, je n’avais aucune objection à formuler même si ce cuistre me demanda d’être « une gentille fifille ».

Il m’annonça ensuite que l’on avait opéré sur moi une régénération cellulaire avancée afin de réparer les dommages que j’avais causés avec mon sabre-laser. Au vu de la gravité de mon geste, mon corps avait besoin de 15 jours pour récupérer pleinement ses facultés. Mon comportement n’étant pas des plus coopératifs, il avait décidé de me plonger dans une sorte de coma artificiel pendant une dizaine de jours. Il me prévint également que même si grâce à cette technologie j’étais désormais en vie, mon geste avait eu des conséquences qui n’étaient pas négligeables. Outre une nouvelle cicatrice, je subirais fréquemment des douleurs fantômes abdominales, des nausées, des pertes d’appétit et de l’anxiété. Il était impératif que je sois suivie. Néanmoins, il ne se faisait aucune illusion quant au fait que je ne comptais pas « obéir » aux ordres du médecin.  Cette prise de conscience le conduisit à faire un commentaire acerbe et à souligner qu’il ne comprenait pas pourquoi Hélène prenait des risques aussi inconsidérés pour une personne qui de toute évidence ne le méritait clairement pas.

Ne désirant guère apporter de l’eau à son moulin, j’ignorais son dernier commentaire et lui ordonnait de bien vouloir me conduire à Ymir ce qu’il refusa sous prétexte que ma convalescence devait durer encore cinq jours. Il me briefa, néanmoins, sur ton état de santé qui, je le crains, n’était pas au beau fixe. Selon Myrddin, ta survie n’était permise que grâce à certains appareils. Sans eux, tu ne pouvais espérer respirer. Ta situation était telle qu’espérer te remettre sur pied était quasiment impossible. Il est vrai que te voir dans un aussi piètre état me faisait mal au cœur, mais je comptais te sauver. Aussi, à défaut de pouvoir te rejoindre, je demandais à Myrddin de transmettre une requête à Hélène : je voulais qu’elle mette tout en œuvre pour te sauver. J’étais prête à tous les sacrifices pour que tu puisses te tenir à mes côtés à nouveau. Le cout en crédit m’importait peu. S’il le fallait, j’étais même prête à te donner mes organes ! Ta vie ou en l’occurrence ici ta survie était au centre de mes préoccupations. Hélène, au regard de ses moyens technologiques et financiers, était la seule personne dans cette galaxie capable de satisfaire ma demande. Aussi, j’insistais très lourdement auprès de son serviteur pour qu’il lui transmette ma doléance. Ce qu’il fit, non sans faire preuve d’une certaine mauvaise grâce.

Le quinzième jour finissant par arriver, Myrddin me libéra de mon caisson, non sans prendre la peine de demander à un robot médical de m’ausculter. Vraisemblablement, j’étais guérie même si l’on me rappela les effets secondaires avec lesquels j’allais devoir composer désormais. Je les écartais d’un revers de la main et demandais à pouvoir te rendre visite. Ma santé, mes cicatrices et la prothèse que l’on comptait m’installer pouvaient bien entendre, ce qui n’était pas mon cas. Maugréant dans sa barbe, Myrddin me mena dans une autre partie de cette installation et me fit pénétrer dans une tout autre salle. À peine fus-je rentrée que mon regard se porta directement sur la cuve qui contenait ton corps. Non sans une certaine émotion, je m’en approchais et posais délicatement la main sur la vitre. Ton corps était irrémédiablement brisé. J’ignorais ce qu’il s’était passé ni ce que tu avais subi, mais le résultat était évident : tu avais souffert. Te voir dans un tel état… Te voir aussi vulnérable me faisait mal au cœur bien que je fus ravi, également, de pouvoir me tenir à tes côtés. Tu semblais si fragile et pourtant si paisible en même temps. Peut-être avais-tu obtenu la mort que tu désirais tant. Une mort sur le champ de bataille en compagnie de tes hommes. Pourtant, je trouvais que tu méritais mieux en un sens. Ton décès sur le champ de bataille n’était dû qu’au caprice d’un homme qui voulait m’évincer. En un sens, tu étais morte par ma faute. À cause de mon incompétence et de mon rang, tu avais été également ciblé par ce ridicule capo. Je m’en voulais et m’en veux toujours de t’avoir ainsi condamné à un sort aussi peu enviable. J’espère que tu pourras me pardonner.

Pendant que je ne pouvais m’empêcher de laisser mes larmes rouler le long de mes joues, le serviteur d’Hélène en profita pour m’expliciter ce que tu avais affronté. La 501e légion était tombée dans un piège fomenté par  mon frère ainé et ses alliés. Ils avaient sacrifié des hommes compétents sous prétexte qu’ils pouvaient m’être loyaux et que tu en faisais partie. Ainsi, pour pouvoir se débarrasser de potentiels opposants qui n’auraient su accepter le règne de ces usurpateurs, ils avaient condamné à la mort en vous envoyant sur Cato Nemoidia. Ces révélations ne manquèrent pas, tu t’en doutes, de renouveler le feu qui alimentait encore ma colère. C’en était trop. Je ne pouvais pas accepter cela. Autant ma vie n’avait aucune importance, autant la tienne ou celle de l’Empire étaient primordiales. Sacrifier autant d’hommes compétents et de ressources pour s’assurer du pouvoir était une aberration digne de feu Darth Sidious. Une telle conduite n’était pas digne d’un Empereur. Que l’on puisse traiter avec autant de légèreté les composantes du régime impérial, et ce afin de satisfaire son propre intérêt m’était tout bonnement insupportable. Mon frère, ainsi que ses alliés, était parvenu, par leur tentative d’usurpation, à devenir tout ce que j’avais toujours méprisé et combattu. Si Hélène avait un plan pour se débarrasser de lui, j’étais prête à me plier à ses demandes. Il était hors de question de laisser un tel incapable gouverner l’Empire à moins de désirer que celui-ci ne coure à sa perte ce qui n’était guère mon cas.

Alors que je trépignais de colère, je sentis quelque chose de froid me toucher la main et constatais, non sans une certaine surprise, que ton droïde était là également. Ton tas de ferraille avait également survécu ! J’ignore comment, mais il avait su réchapper de cet enfer sans la moindre égratignure contrairement à toi. J’aurais préféré que ce soit le contraire, vois-tu. Pourtant sur le coup, en le voyant, je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir un sourire triste et de le caresser. En cet instant, il devait probablement éprouver les mêmes émotions que moi. Après tout, l’un comme l’autre nous étions terriblement attachés à toi. Même si le cœur n’y était pas, je lui ai promis que tu irais bien et que tu serais bientôt remise sur pied et qu’il pourrait de nouveau continuer à t’accompagner et à me pourrir la vie comme il savait si bien le faire jusqu’à présent. Je ne pouvais pas te laisser disparaitre. Pas ainsi. Tu méritais amplement de vivre. J’étais prête à tous les sacrifices pour ne serait-ce que te voir sourire à nouveau. Je t’aimais et rien n’aurait su changer cet état de fait. Si pour te ramener, il me fallait descendre en Enfer et souffrir le martyre, j’y étais résolu. Je comptais non seulement te sauver et te protéger, mais je comptais aussi rendre justice à toi, mais aussi aux hommes que nous avions perdus. Il était hors de question de laisser l’Empire être perverti par les ambitions égoïstes de certains.

J’étais déterminée à prendre ma revanche. Ainsi pendant près d’une semaine, je m’entrainais sans relâche afin d’habituer mon corps à la nouvelle prothèse que j’avais reçu et qui remplaçait la partie de ma main qui avait disparu. Je tentais de donner le meilleur de moi-même afin de pouvoir retrouver toute ma vigueur. N’ayant aucune idée des épreuves qui m’attendraient, je désirais pouvoir faire face à n’importe quelle situation. S’il me fallait pour reconquérir mon trône, affronter tous ceux qui se dresseraient sur ma route au sein même du Palais Impérial, j’y étais résolu. Aussi, je continuais à m’exercer en faisant abstraction de mon environnement et en me remémorant certaines étapes de ma vie. Mon assassinat, mon entrainement, mes moments passés avec toi, ma nomination en tant qu’Héritière, ma dernière bataille et mes ennemis. Tout ceci me revenait en tête et me permettait, ironiquement, de me ressourcer, de renforcer ma détermination. J’étais prête à faire ce qu’il fallait.

Durant ce court laps de temps, j’eus l’honneur de recevoir la visite de quelques assassins visiblement au courant de ma survie. J’ignorais comment ils avaient bien pu le découvrir. C’était cependant le cadet de mes soucis même si une part de mon esprit s’inquiéta pour Hélène, mais aussi pour toi. Ma sœur jouait un jeu dangereux même si visiblement elle avait des alliés qui pouvaient la protéger. En revanche, ce n’était pas ton cas. Tu demeurais vulnérable. C’est sans doute pour cette raison que je passais toutes mes nuits en ta compagnie et celle du droïde. Tant que je le pouvais, je voulais veiller sur toi afin d’éviter qu’un autre ennemi ne vienne terminer ce que mon frère ainé avait commencé. Je te rassure, ces visites inopportunes que nous reçûmes ne furent guère un problème. À vrai dire, elles s’avérèrent fort pratiques tant elles me permirent de m’adapter à ma nouvelle prothèse. Je n’eus aucun mal à me débarrasser d’eux. En un sens, ironiquement, ces « adversaires » m’aidèrent à remonter la pente et à me reconstruire. Ne l’oublie pas, tout comme toi je demeure une combattante. Or, jusqu’à présent, je n’avais pas eu de prise sur la situation. C’était sur le point de changer. Du fait de leur incompétence, ils n’avaient su m’achever tant que je demeurais vulnérable. Ce n’était désormais plus le cas. Ils allaient devoir affronter un être qui comptait bien incarner le Courroux de l’Empire. Ils avaient été trop loin et avaient marché, volontairement, sur la queue d’un Dragon Krayt. Ils allaient devoir faire face aux conséquences de leurs actes.

À l’issue de cette semaine et après être venue te saluer une dernière fois, en ayant espéré que lors de nos prochaines retrouvailles tu serais plus en forme, j’embarquais sur un Destroyer Kuati au sein duquel j’eus le plaisir de retrouver Agrippa et certains de mes hommes. Les revoir, en aussi bonne forme, me mit du baume au cœur. Mon second semblait être mal à l’aise en ma présence du fait de certains évènements passés. Lui et moi eûmes une longue conversation durant le trajet qui nous mena sur Bastion. Il s’en voulait d’avoir dû agir ainsi et d’avoir dû « sacrifier » ainsi nos hommes. Toutefois d’après lui, et ce pour son plus grand malheur, il n’y avait pas d’autres choix. Je n’étais pas d’accord avec cette conclusion, mais ne lui en voulais pas. Comme je l’appris assez rapidement, il avait pris soin de me neutraliser pour deux raisons. Tout d’abord, il avait voulu éviter qu’une telle décision, que j’étais incapable de prendre ou d’accepter, pèse sur mes épaules. Ensuite, il avait promis à Catherine, il y a fort longtemps, de veiller sur moi en toutes circonstances quitte à devoir me neutraliser  si j’étais dans l’incapacité la plus totale de prendre une directive sous prétexte qu’elle me répugnait ou qu’elle allait contre mes principes. Même si je demeurais quelque peu furieuse, je ne lui en voulais pas même si je pris soin de le pardonner afin de lui ôter cette culpabilité qui semblait le ronger. Il n’avait guère apprécié devoir agir contre sa future « souveraine » et son commandant même si cela avait été pour le bien de celle-ci. Il en profita d’ailleurs pour m’expliciter qu’il avait pris soin de recueillir les plaques des hommes que nous avions perdus. Quelque peu émue par ce geste, je l’en remerciais et lui demandais de bien vouloir me les fournir une fois que cette sombre histoire serait terminée. Je comptais bien rendre hommage à mes soldats même si leur destinée me déplaisait et me poussait à me haïr et à mépriser le Grand Maître de l’Ordre Jedi qui aurait des comptes à rendre.

Nous arrivâmes en orbite autour de Bastion aux environs du 25e jour avec une partie de la flotte d’intervention Kuati. La planète capitale semblait en pleine effervescence. En effet, de ce que je compris par le biais des nouvelles fournies par l’Holonet, la régence d’Hélène devait arriver à son terme. En cette occasion, le nouvel Empereur serait couronné et son règne pourrait commencer. En entendant cela, je ne pus m’empêcher d’afficher un sourire macabre. Visiblement, ma sœur avait un sens de l’humour des plus particuliers. J’ignorais comment, mais elle espérait visiblement profiter de la situation afin que je reprenne la main, probablement, le jour de l’investiture de l’Usurpateur. En termes de symbolique, c’était un geste fort qui ne manquait pas d’ironie. J’appréciais l’idée si tant est que j’eusse bien anticipé le raisonnement de la Kuat of Kuat. Après toutes ces années, elle continuait de me surprendre. Par bien des aspects, je continue à penser qu’elle aurait pu faire une bien meilleure impératrice que moi. À vrai dire, elle aurait sans doute pu profiter de cette situation et obtenir le pouvoir absolu sans trop d’efforts. Pourtant, elle ne l’avait pas fait. Malgré nos nombreux sujets de discorde, malgré le fait que je n’ai jamais pu être véritablement proche d’elle, elle m’était loyale et faisait tout ce qui était en son pouvoir pour me rendre le trône qui me revenait de droit. Elle s’était mise en danger pour moi, mais aussi pour l’Empire. Ce geste, si désintéressé par bien des aspects, me touchait grandement. Pour être honnête avec toi, même aujourd’hui, j’ignore encore comment la remercier. La dette que j’ai contractée auprès d’elle est bien trop grande pour que je puisse espérer la rembourser. Aussi je m’efforce d’essayer de veiller sur elle et de la protéger tant le monde qu’elle côtoie est encore plus impitoyable que le champ de bataille.

Le trentième jour, Hélène me fît descendre en toute discrétion sur Bastion et m’hébergea dans sa suite afin de finaliser les derniers préparatifs qui, selon elle, allaient être tout simplement majestueux. Elle avait tout prévu, et ce jusqu’au moindre détail. Je n’avais qu’à respecter ses instructions. Toutefois, avant de me les donner, elle m’arracha une promesse des plus détestables. Au regard des évènements et de la situation politique, elle me demanda d’épargner notre frère ou plus exactement de laisser la Justice Impériale faire son œuvre. Je ne devais, en aucun cas, mettre un terme à son existence même si c’était ce que je désirais le plus au monde. Outre ternir mon règne et mon âme, les chevaliers impériaux risquaient non seulement de s’opposer à moi, mais en plus les Moffs et différentes familles qui composaient l’Empire risquaient de mal percevoir ce geste qui aurait de terribles répercussions. Du moins c’est ce qu’elle affirma et j’admets lui en avoir un peu voulu étant donné qu’elle avait amplement raison. Aussi de mauvaise grâce, j’acceptais sa requête et lui jurais de ne pas utiliser le sabre que l’on m’avait rendu pour le tuer une bonne fois pour toutes. Je laisserais la Justice Impériale faire son travail et respecterais les lois en vigueur ainsi que le verdict de cette institution.

Satisfaite par ma réponse, elle me briefa sur la suite des évènements en même temps qu’elle me préparait pour ce jour qui incarnerait, à ses yeux, mon retour triomphant et le premier jour de mon règne. Étant entièrement focalisée sur ses paroles, je la laissais faire usage de différents artifices afin de rehausser ma beauté sans émettre la moindre protestation. Pourtant, crois-moi, il y aurait eu matière à ce que je me plaigne ! Décidément je ne comprendrais jamais que l’on puisse accorder tant d’importance au maquillage, aux bijoux, à la chevelure et à la tenue. Si cela n’avait tenu qu’à moi, j’aurais simplement revêtu un simple uniforme. À mes yeux, la simplicité était synonyme d’efficacité. Nul besoin de trop en faire. Hélas ! N’étant pas encore Impératrice et étant entre les mains d’une personne affectionnant tout particulièrement le protocole et ayant pour quelques heures encore la charge de l’Empire, je devais me plier à ses caprices.

Pendant qu’elle s’affairait tout autour de moi et que je me faisais la réflexion que j’aurais voulu t’avoir à mes côtés en cette occasion, ma sœur me signala que l’organisation de mon couronnement avait été millimétrée. Outre le fait que les célébrations devraient encore durer une semaine durant laquelle il y aurait notamment des défilés militaires, cette journée devrait débuter tout simplement par une assemblée des nobles au sein du Palais Impérial où elle donnerait ses dernières recommandations et désignerait le nouvel Empereur qui s’assiérait sur le trône qui aurait été surélevé pour l’occasion sur une estrade. Ensuite devaient avoir lieu les célébrations d’usage lorsqu’un nouveau souverain prenait le pouvoir à savoir des félicitations et la présentation d’hommage et de serment d’allégeance par les membres des différentes grandes familles impériales. Une fois cette étape terminée, nous devions nous rendre au niveau de l’Allée des Reines où suite aux célébrations de la foule, de l’armée et des nobles, l’Empereur serait officiellement couronné et ferait un discours pour l’occasion. Le tout se conclurait, le soir, par un bal et un gigantesque feu d’artifice au cours duquel les sujets de la Cour pouvaient, en conformité avec la coutume, offrir des cadeaux à leur souverain. Quel était mon rôle dans tout ceci ? Ironiquement, je n’avais pas grand-chose à faire comme tu le verras. Je devais juste me laisser faire et assimiler les différents détails de cette journée afin de donner l’illusion que c’était moi qui donnais le tempo. Il me fallait également me familiariser avec le discours que je pouvais modifier afin qu’il me corresponde un petit peu plus même si Hélène affirmait qu’elle avait sans doute parfaitement retranscrit ma pensée dans son texte. Bien évidemment, elle prit soin de souligner que toutes ces célébrations étaient retransmises dans toute la galaxie.

Le moment venu, avant que les convives n’arrivent, Hélène me fît entrer par une porte dérobée dans la salle du trône et me demanda de m’asseoir dedans tout en veillant à ce que le dossier de ce dernier soit retourné. Personne ne devait se douter de rien jusqu’au dernier moment. Ce n’est que lorsque tout serait en place que je pourrais faire pivoter mon trône et scruter, de haut, l’assemblée ainsi que mon frère tel une sorte de Dieu ayant le droit de vie et de mort sur ses sujets. N’ayant rien à redire sur le procédé que je trouvais fort éloquent, j’attendis patiemment mon heure pendant que ma sœur s’affairait et que les différents invités se rassemblaient dans la salle. J’ignore combien de temps je dus attendre, mais je suppute qu’il fallût attendre un certain nombre d’heures. Bien que je demeurais toujours furieuse contre les usurpateurs, j’éprouvais également un peu de stress ainsi qu’une certaine forme d’anxiété. Sur le coup, je mis sur ça sur le dos de la blessure que j’avais reçu. Après tout, Myrddin m’avait prévenu que cela pouvait arriver. Cela ne pouvait être que ça.

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"Par ce signe, tu vaincras !"

Alors que j’étais plongée dans mes pensées, j’entendis Hélène prononcer son discours dans lequel elle indiquait qu’elle s’apprêtait à remettre le pouvoir qu’elle avait reçu des instances impériales à son légitime détenteur. Alors que mon frère montait les escaliers pour rejoindre le trône et que celui-ci était sur le point de se tourner vers l’assemblée, elle en profita pour donner son dernier ordre en tant que Régente de l’Empire à savoir l’arrestation de tous les traitres que l’Empire avait en son sein. Ainsi, au moment même où le trône, dans lequel j’étais, se retourna, ma sœur en profita pour passer les menottes autour des poignets de mon frère ainé sans que celui-ci n’ait eu le temps de réagir. Une vive émotion traversa la salle devant un tel geste et en constatant que j’étais, contre toute attente, bel et bien en vie. Je ne te mentirais pas en disant avoir ressenti un certain plaisir en voyant certains visages devenir livides en m’apercevant. De même, je ne te ferais pas l’affront de prétendre que je n’ai pas éprouvé le désir d’user de mon sabre-laser pour mettre un terme à la vie d’Aurélien que je ne manquais pas de toiser du regard avec une certaine forme de dédain. Scrutant la salle, je vis plusieurs chevaliers impériaux ainsi que des Stormtroopers s’affairer et arrêter de nombreux nobles, dont certains proclamaient haut et fort qu’ils étaient innocents et qu’ils étaient les victimes d’une sombre machination contre laquelle ils n’avaient pu s’élever.

J’étais désormais l’Impératrice. Même si mon couronnement n’avait pas encore eu lieu, mon règne allait pouvoir véritablement commencer d’ici quelques heures. J’allais pouvoir enfin mener à bien certains projets et conduire l’Empire à la victoire. Cela ne serait guère facile, mais j’avais bon espoir de parvenir à mes fins. Mon but premier était de conduire certaines réformes, mais surtout de reprendre l’avantage sur les Rebelles et sur le Consortium Éternel. Nous nous étions reposés sur nos lauriers durant bien trop longtemps. Il était temps que cela change et que l’on réveille la machine de guerre impériale. Elle seule pouvait offrir à la galaxie un avenir stable et sûr. J’en étais toujours persuadé. Malgré ce qui s’était passé, mes aspirations n’avaient guère changé. J’essayerai d’inscrire mon nom dans les Étoiles, et ce en m’emparant notamment de cet univers. C’était là le seul moyen qu’il me restait de satisfaire cet appétit qui rongeait mon cœur et mon âme depuis que je t’avais perdu. Du moins, c’est ce que je pensais. Peut-être étais-je dans l’erreur ? Cela ne m’aurait pas étonné tant mon instinct me susurrait que rien ne pourrait assouvir cette faim dévorante. Mais c’était là le seul chemin qui s’offrait encore à moi. Seules les guerres, la conquête et la victoire seraient en mesure de contrecarrer ce soudain appétit insatiable. Pour cela, il me fallait un ennemi. Un adversaire redoutable et puissant capable de me faire oublier ce vide qui me rongeait. Or à l’heure actuelle, nos ennemis avaient en leur sein de potentiels rivaux qui pouvaient s’avérer formidables.

La suite des évènements se déroula sans la moindre anicroche même si la foule fut quelque peu surprise et émue de retrouver une personne qui aurait dû être morte. Cette journée ainsi que la semaine qui s’ensuivit fut quelque peu particulière. J’avais beau avoir récupéré mon trône et être devenu Impératrice, le cœur n’y était pas. J’aurais voulu t’avoir à mes côtés. J’aurais voulu partager ces moments qui signifiaient tant pour moi avec la personne pour laquelle j’éprouvais le plus d’affection dans cette galaxie. Hélas ! La Force en avait décidé autrement. Cela me pesait quelque peu, je dois bien le reconnaitre tant cela n’avait pas la même saveur. Pour la première fois de ma vie, même si Hélène demeura à mes côtés durant les deux premiers jours des festivités, j’avais véritablement le sentiment d’être seule. Je n’étais pas à mon aise et je devais me conformer au programme défini par Hélène ainsi qu’au Protocole ce qui n’était guère plaisant. Néanmoins, j’acceptais de donner le change et d’afficher une mine sereine tout en essayant de m’habituer à ces nouvelles fonctions.

Si cela peut te faire sourire, sache que la chancellerie impériale fut quelque peu embêtée par mon soudain retour. En effet lorsque vint le moment de passer en revue les présents que les nobles avaient offert au nouvel Empereur, il fut évident que ces derniers avaient été prévus pour contenter Aurélien et non ma personne. Du moins c’est ce que j’avais cru jusqu’à ce que je reçoive deux cadeaux qui m’étaient exclusivement dédiés. Le premier, me fut offert en mains propres par ma petite sœur et n’était ni plus ni moins qu’un adorable petit chaton qui portait le doux nom de Scipion . Le second, en revanche, fut des plus détestables et avait failli provoquer un arrêt cardiaque chez les membres des services de renseignement étant donné qu’il émanait de la Reine éternelle. Vraisemblablement, il n’était pas piégé. Cependant, son contenu était des plus perturbants. Je n’en dirais pas plus sur le sujet, car il semble aussi t’être adressé. À croire que cette fichue bonne femme, dont j’avais juré la perte, avait pu entrevoir ma réussite et ma montée sur le trône en dépit des évènements initiés par Aurélien.

Avant de partir, Hélène prit soin de me prévenir. Désormais, j’allais devoir m’habituer au monde de la politique et à celui des intrigues. Si je désirais conserver mon trône, c’était un impératif que je ne saurais ignorer, car elle ne serait pas toujours là pour me porter assistance. J’allais devoir aiguiser mon intellect et apprendre à ne pas raisonner comme une militaire en permanence. Cela serait dur et sans doute quelque peu détestable, mais j’allais devoir faire ce sacrifice qui pouvait me permettre de remporter des victoires tout aussi significatives à l’intérieur même de l’Empire. Il suffisait, selon elle, que j’évite de faire preuve de mauvaise volonté. Ne désirant guère arguer plus longtemps sur un tel sujet, je me contentais d’opiner de la tête et de la remercier pour tout ce qu’elle avait fait en la prenant dans mes bras. Je lui demandais également, avant de la laisser disparaitre, de bien veiller sur toi. Ce qu’elle fît si j’en crois ce qu’elle m’a annoncé à savoir ton retour auprès de moi d’ici quelques jours.

Le mois qui sépara mon couronnement de ton retour à mes côtés me permit de m’habituer à mes nouvelles fonctions. Ainsi comme ma sœur l’avait stipulé, je laissais la Cour de Justice Impériale s’occuper des tenants et aboutissants de la conspiration d’Aurélien. Je n’intervins que pour fournir mon témoignage lorsque celui-ci me fut demandé. Je pus profiter de mes nouvelles fonctions pour rendre hommage aux hommes que nous avions perdus à bord de mon Star Destroyer, mais aussi sur Cato Nemoidia. J’aurais aimé pouvoir faire plus au regard de leur sacrifice. J’ignore si ma culpabilité vis-à-vis de ces morts pourra un jour disparaitre. Je pus également procéder à quelques promotions parmi les hommes qui m’avaient accompagné au combat, mais aussi à des nominations politiques. Ainsi, j’acceptais de bonne grâce de nommer un Kuati dans le domaine de la culture notamment. Bien évidemment, ces récompenses touchèrent de larges parts de la société impériale et je cherchais à récompenser autant la loyauté que le mérite. J’allais même jusqu’à m’ingérer dans les affaires des renseignements impériaux afin de procéder à quelques avancements bien mérités. Enfin, ce mois me permit de remettre un peu d’ordre dans les affaires intérieures à l’aide du Conseil des Moffs et put entreprendre certaines réformes vis-à-vis même du poste d’Empereur en promulguant une charte qui visait à empêcher les mauvais comportements. Concernant les autres affaires en souffrance, je ne pus véritablement commencer mon œuvre. Je ne tenais pas à m’aliéner le Conseil des Moffs dans son ensemble. Je préférais procéder avec prudence. Après tout, j’étais sur un tout nouveau champ de bataille, il me fallait donc du temps pour jauger mes nouveaux « partenaires de jeux ». J’ai également, en privé, commencé à conceptualiser un moyen de reprendre l’initiative face à nos ennemis, mais je dois reconnaitre que j’aurais bien besoin de tes lumières.

Tu me manques. Je sais bien que ton retour ne devrait plus trop tarder, mais ton absence n’en demeure pas moins intolérable. J’ignore ce que tu penseras de tout ceci. Peut-être m’en voudras-tu de t’avoir arraché aux griffes de la Mort ? Je n’en sais rien. Je suppute que mon geste te paraitra égoïste et par bien des aspects il l’est. Je n’ai aucune excuse valable. L’idée de te perdre m’était tout simplement insupportable et ta soudaine disparition m’a fait comprendre à quel point je tenais à toi. Plus qu’un soldat, tu es mon âme-sœur. Tu es celle qui est parvenue à embellir l’enfer qu’était ma vie. Sans toi à mes côtés, mon combat perdrait de son sens. À quoi bon conquérir l’Univers si ce n’est pour le partager avec celle pour qui mon cœur serait prêt à endurer 1000 tourments ? Je veux demeurer à tes côtés et souhaite te permettre de connaitre une gloire sans pareille à tel point que personne l’ayant expérimenté ne pourrait y survivre une seconde fois. Tu méritais mieux que de disparaitre au cours d’une bataille absurde ne crois-tu pas ? Qui se serait souvenu de toi, excepté ma petite personne ? Je sais très bien que la mort n’est rien, mais vivre ou être vaincu et sans gloire c’est mourir un peu plus tous les jours. Qu’importe par quelles transformations, tu seras passé, mes sentiments envers toi n’auront pas changé à ton retour. J’espère que la lecture de ce modeste texte te permettra de me comprendre, de voir à quel point je tiens à toi et à quel point je ne saurais envisager l’avenir sans toi. À cause de mon incapacité à formuler mes sentiments de manière cohérente, j’ai gaspillé mon temps en ta compagnie et ai bien failli le regretter. Je ne compte pas répéter la même erreur. Aussi, si tu désires encore de moi après tout ceci, je t’en fais la demande : Ymir voudrais-tu siéger à mes côtés et devenir officiellement, non seulement l’Impératrice consort, mais également ma femme ? Accepterais-tu de lier, à la vue de tous, ton âme à la mienne afin que nos cœurs puissent battre à l’unisson jusqu’à l’heure de notre glorieux trépas ? Souhaiterais-tu devenir ma  partenaire et me rejoindre dans cette valse aussi belle que mortelle que seront nos vies ?

Prend ton temps pour aborder ma demande, je ne voudrais nullement te brusquer. Quoi qu’il en soit, sache que peu importe ta décision, je t’aimerais, et ce pour l’éternité.

PS : Je te prierais de ne point faire part de cette demande à ton droïde.



Dernière édition par Aerys H. Fel le Dim 9 Fév - 21:00, édité 6 fois


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Sam 8 Fév - 3:23

Psychologie (Suite & Fin) :




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"C'est cela l'amour, tout donner, tout sacrifier sans espoir de retour. "

Qu’en est-il de mon comportement dans la sphère privée ? Il est vrai que je n’ai point abordé cet aspect de ma vie pour l’instant. Non seulement je ne pense pas que cela vous concerne, mais, en plus, je considère qu’il n’y a rien d’intéressant à vous dévoiler sur le sujet. Néanmoins, je suis prête à faire un effort et à vous faire, ainsi, quelques confidences qui, je l’espère, resteront entre nous. Je ne doute pas un seul instant que votre attrait pour cette question est lié au raisonnement que voici : à l’instar de nombreuses personnes dans cette galaxie, vous considérez que mes relations privées ainsi que certains de mes problèmes plus intimes peuvent impacter sur la direction d’affaires galactiques. Vous n’auriez pas totalement tort même si je pense qu’une telle lecture a forcément ses limites. Enfin, là n’est pas la question, me direz-vous.

Lorsque le masque tombe et que je me retrouve seule ou en compagnie des êtres qui sont les plus chers à mon cœur, mon comportement ne change pas foncièrement. Du moins si on le compare à la personne que j’étais il y a de cela quelques années. En effet, il n’est pas rare, en privé, de me voir laisser pleinement exprimer ma colère et ma frustration. En tant qu’Impératrice, je suis dans l’obligation d’avoir une certaine retenue avec mes interlocuteurs même si ma patience a des limites. Ce n’est qu’en privé que je peux pleinement m’exprimer, et ce sans éprouver la moindre crainte. Bien évidemment, Hélène et parfois dans une moindre mesure Ymir n’hésite pas à me faire la leçon concernant mes réactions qui leur paraissent bien trop excessives. Je ne saurais leur donner tort à ce sujet. Cependant, j’éprouve dans ce genre d’occasion le besoin de me relâcher. Je ne pense pas nécessairement à mal et essaie de faire en sorte que mes proches ne souffrent pas de ces explosions de colère. Hélas, je n’y parviens pas toujours.

Fort heureusement, Ymir ne semble pas m’en tenir rigueur et me propose de laisser libre cours à mes sentiments lors d’un duel. Je dois reconnaitre que ce procédé est d’une grande aide tant il me permet d’opérer une véritable catharsis. Mieux encore ! Cette solution m’offre la possibilité de m’exprimer pleinement avec celle que je considère comme étant mon âme-sœur. Je n’ai jamais été très à l’aise avec les sentiments qui m’animaient et ai toujours eu beaucoup de mal à trouver les mots justes pour qualifier ce que je ressentais en mon for intérieur. Pour ainsi dire, je suis dans l’incapacité la plus totale d’exprimer clairement les émotions qui m’animent pour une autre personne. Je ne suis pas Hélène. En un sens, je possède la même lacune que quantité d’Echani. Il m’est plus facile de converser avec une autre personne par le biais du combat et non par le biais d’un dialogue. Ironique n’est-ce pas ?

Par bien des aspects, je me demande si ce défaut inhérent à ma personnalité ne symbolise pas l’essence de mon être. Je suis quelqu’un qui aspire au combat. Je ne vis que pour cela. Le reste me parait secondaire. Il n’y a que sur le champ de bataille que j’ai le sentiment d’être à ma place. D’être chez moi. C’est durant ce genre d’occasion, face à un adversaire ô combien talentueux, que je me rapproche le plus de ce que l’on nomme le « bonheur » ! Je suppose qu’il en est de même pour Ymir, bien que je puisse en être sure. À vrai dire, je ne lui ai jamais posé la question. Peut-être le faudrait-il. Tel Icare, en un sens, je souhaite me bruler les ailes dans cet astre resplendissant qu’est la gloire éternelle. Ce sentiment s’est d’ailleurs accru suite à certains évènements de l’année 1499. C’est peut-être pour cela, également, que j’évite de me retrouver seule avec moi-même ou que je refuse de profiter d’un quelconque instant de répit. Pourtant Dieu sait qu’Hélène insiste pour que je passe du temps avec elle et le reste de ma « Famille ». Hélas ! Je ne le puis.

Non pas, car je n’aime pas Hélène ou ses enfants. Rien ne saurait être plus éloigné de la vérité. Mes rapports avec ma petite sœur sont, à vrai dire, pour le moins compliqué. À mon instar, elle incarne deux entités fort différentes. Elle est à la fois la Kuat de Kuat et une membre de ma famille. Au regard de ce détail, il me faut différencier les deux personnes même si elles partagent le même corps. Ainsi, je n’éprouve qu’une affection limitée pour la dirigeante du  Chantier Naval de Kuat qui incarne, par bien des aspects, ce que je déteste le plus dans la société impériale. Je comprends qu’elle essaie de faire fructifier son entreprise, mais j’ai bien souvent le sentiment qu’elle cherche à le faire aux dépens de l’Empire. Cette petite effrontée, qui n’a jamais connu les affres d’un champ de bataille, n’est rien de plus qu’un membre de la noblesse de robe. Elle ignore tout de la vie et elle se complait dans une forme de décadence que je n’apprécie guère. Pire encore, du fait de son « prétendu » rang social, elle s’exprime de manière pompeuse ce qui n’est pas sans m’agacer. Telle une diplomate, elle n’hésite pas à enrober ses formules de paroles mielleuses dépourvues de la moindre sincérité. Pire, elle tourne sans arrêt autour du pot ce qui me frustre grandement. Ce n’est pas faute de lui avoir dit de se comporter autrement en ma présence. Je n’avais pas de temps à perdre en simagrées avec une personne dont les paroles reflétaient à quel point, elle pouvait être pédante. Quant à ses idées politiques, je n’en parlerais même pas tant elles sont à l’opposé des miennes. Certains nobles n’ont d’ailleurs pas hésité à la rejoindre. Elle est mon ennemie sur l’échiquier politique.

En ce qui concerne ma sœur, en revanche, je n’ai pas peur de dire que je l’aime même si je ne lui témoigne pas mon affection comme une humaine normale devrait le faire. Depuis sa tendre enfance, elle a toujours été bien trop énergique à mon gout. Pire, son amour envers ma personne a toujours été quelque peu débordant au point que parfois j’ignore comment réagir. Je tiens à elle-même si je ne le lui dirais probablement jamais en face. Même si je garde à l’esprit qu’elle est également mon ennemie et que tout ce que je pourrais lui dire pourrait être utilisé contre moi, elle bénéficie de mon entière confiance au point que je n’hésite pas à m’enquérir de son opinion concernant certaines questions. Si jamais je devais échouer dans mon œuvre et mourir sur le champ de bataille, c’est à elle que reviendra la direction de l’Empire le temps que ses enfants soient en âge de gouverner. Je la tiens en haute estime et lui suis redevable. Je ne pourrais jamais rembourser cette dette, je ne le sais que trop bien. Ainsi, je ferais ce que je peux pour la protéger et pour la préserver. Elle représente, à mes yeux, ce que l’Empire aura de meilleur à offrir une fois cette guerre terminée. Ce ne sont pas des militaires comme Ymir ou moi qui profiteront de ce Nouveau Monde dont nous aurions permis la naissance. Non. Ce sera à Hélène et à d’autres de façonner ce royaume de l’Espoir qui ne connaitra plus jamais l’hiver.

Concernant Ymir, je ne saurais quoi vous dire. Elle est mon alter ego, mon âme sœur. Il s’agit de l’être que j’aime le plus dans cet univers. Son existence m’est précieuse. Je n’aurais de cesse d’éprouver de l’affection pour cette guerrière venue d’un tout autre monde. Elle m’est tout simplement indispensable. Sa « première mort » m’a fait prendre conscience de tout ceci de la plus cruelle des façons. À l’époque, j’avais eu le sentiment que la moitié de mon âme m’avait été arrachée. Pire, cela avait créé un manque dont je ressens encore les effets aujourd’hui malgré sa résurrection. Je ne regretterais jamais cette décision même si j’ignore, encore aujourd’hui, ce que pense Ymir de tout ceci. Je ne pouvais pas et ne peux toujours pas la laisser mourir. L’idée même qu’elle puisse disparaitre à nouveau m’est tout simplement insupportable. Sans elle à mes côtés, je crois bien que je serais dans l’incapacité de mener jusqu’au bout mon projet. Elle ne peut pas mourir avant moi. Pour éviter cela, je crois bien que serait capable de réduire la galaxie en cendres. Malgré la dangerosité d’un tel raisonnement, je ne peux nier que mon âme, ou ce qu’il en reste, demeure profondément attirée par l’éclat de son être.

Si je lui révélais une telle information, je sais qu’elle me réprimanderait. Pire ! Elle essaierait de me faire entendre raison. Elle pourrait bien y arriver ceci dit. En terme militaire, même si nos domaines d’expertise sont fort différents, j’ai toujours prêté une oreille attentive à ses propos. Du moins à certains d’entre eux. En effet, à mon instar, l’Echani semble éprouver de la frustration et de la colère quant aux décisions prises sur le terrain et au budget alloué à l’Infanterie. Je ne compte plus les fois où elle m’a reproché cet état de fait. Je la laisse faire même si cela m’ennuie quelque peu. Je sais qu’elle a raison, mais je ne puis lui donner entièrement satisfaction. Aussi, afin de lui changer les idées, j’essaie de lui proposer des duels lorsque nous sommes en privé. À défaut d’être la meilleure des compagnes, j’essaie d’être là pour elle et de lui apporter le « soutien » qu’elle m’offre en retour. Ce soutien se montre parfois beaucoup plus démonstratif d’ailleurs.

En effet, à l’exception de mes crises de colère, Ymir doit souvent composer avec une parcelle de mon être qu’elle seule parvient à éveiller. La passion que j’éprouve à son égard ne saurait être quantifiée, au point que je n’hésite pas à faire preuve d’une certaine avidité lors de nos rares moments ensemble. Je n’hésite pas à faire preuve d’une certaine fougue qui n’est pas sans me surprendre moi-même. Cette dernière n’a pas été en s’améliorant suite aux évènements de 1499. Ce manque a fait de moi une personne quelque peu insatiable. Bien qu’elle ne s’en plaigne guère, j’admets ressentir de la culpabilité à me comporter ainsi avec elle. Les mauvaises langues pourraient voir dans cette relation ô combien fusionnelle et passionnelle l’allégorie d’une soupape de sécurité. Ils n’auraient pas totalement tort ceci dit ce qui me déplait. Ymir représente bien plus à mes yeux qu’une simple amante ou un simple objet sur lequel relâcher mon ire. Aucun mot, aucun geste ne saurait qualifier avec justesse ce que j’éprouve pour elle et ce qu’elle incarne. Tout ce que je puis dire, c’est que je ressens un amour ardent pour elle qui ne connaitra jamais de limites. Plus que la perspective d’un combat, je ne souhaite qu’une seule chose : me perdre dans l’océan de ses yeux.



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Aerys Helena Fel Empty Re: Aerys Helena Fel

Dim 9 Fév - 20:57
Et bien après presque 1 an et demi 2 ans d'attente, on a enfin ta fiche !

Pavé César !

Puisses ton destin être funeste !
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Aerys Helena Fel Empty Re: Aerys Helena Fel

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