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Alerte HNN People: Bal huppé sur Coruscant ! Comme toujours, le Moff von Rosenhart a su s'entourer du gratin de la haute société impériale mais qui est la mystérieuse beauté au bras de l'amiral Reige ?
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Lukan Reige
Lukan Reige
Amiral Impérial
Amiral Impérial

Débriefing au milieu des souvenirs [PV Cordélia Traeda] Empty Débriefing au milieu des souvenirs [PV Cordélia Traeda]

Sam 30 Sep - 12:30

Quitte à s’être rendu sur Bastion pour rencontrer la Grande Amirale Quizan, Lukan avait profité de cette opportunité pour rendre visite à sa famille à la résidence des Reige. Plus exactement, son père avait appris que Lukan était de passage et il lui avait fortement recommandé de lui rendre visite, en insinuant qu’il userait le cas échéant de son autorité de Moff pour l’y contraindre si son fils essayait de prendre la poudre d’escampette pour retourner au plus vite à son bâtiment. Le jeune Reige n’avait pas vraiment protesté, les occasions de rendre visite à son père adoptif et à sa sœur étant malheureusement plus rares qu’il ne l’aurait souhaité.

En arrivant au manoir des Reige, Lukan avait commencé par prendre une douche et revêtir son uniforme d’amiral habituel par précaution. Valin Reige recevait parfois des officiels impériaux à la maison et l’amiral préférait ne pas les croiser en tenue civile s’il pouvait l’éviter. Même sans qu’il s’agisse d’un uniforme d’apparat, son uniforme traditionnel lui offrait aussi une bonne excuse pour porter sa vibroépée au côté ainsi que sa paire de pistolets-blaster DX-77.

Assisté de son droïde astromécanicien R9-X7, l’amiral s’était installé dans le patio et s’attelait à remplir et à signer des documents en souffrance mis de côté par le Moff Reige. En dépit des formalités administratives qui étaient bien simples en comparaison de celles dont il s’occupait dans le cadre de ses fonctions, ses pensées s’étaient mises à vagabonder sur sa légitimité à remplir ces documents. C’était Galen qui aurait dû s’acquitter de cette tâche en tant que fils aîné et il était difficile pour Lukan de ne pas voir son fantôme dans chaque couloir et chaque pièce de cette vaste et somptueuse demeure qui avait été celle de Galen et de Sera bien avant qu’il y élise domicile. Son frère adoptif n’était bien sûr pas mort, loin s’en faut mais il aurait tout aussi bien pu l’être depuis sa défection dans le camp républicain et son acte de haute trahison aux commandes d’un bâtiment de la République. Les tableaux et diverses holoprojections sur lesquels il apparaissait jadis avaient été retirés des couloirs et de toute pièce susceptible d’accueillir des invités à la famille. Même dans les appartements privés des résidents, on ne trouvait plus la moindre trace de Galen que dans les chambres de Sera et de Lukan lui-même.

En dépit du fait qu’ils étaient désormais ennemis, Lukan avait conservé les holos de leur enfance à tous les trois. Il serait peut-être amené à le tuer un jour sur le champ de bataille mais Galen avait été son meilleur ami dès l’enfance et il demeurerait à jamais son frère. Tout ce qu’il souhaitait, c’était de ne jamais recroiser son frère et que celui-ci vise une vie paisible dans la République. Il savait que cela brisait son cœur autant que celui de Sera de le voir mourir face à une flotte impériale.

- Tu as l’air bien songeur, Lukan, l’interpela une voix douce.

Lorsqu’il redressa la tête, l’amiral constata que Sera se trouvait aussi dans le patio, flottant doucement à bord de son fauteuil sur répulseurs. Ses grands yeux étaient remplis de sollicitude et comment souvent, elle arrivait à deviner ce qui le tracassait.

- Je pensais à Galen. Cela fait sept ans depuis la bataille de Trenwyth… je sais que Père serait furieux de l’entendre mais il me manque encore aujourd’hui.
- Il me manque à moi aussi, quoi qu’il ait fait, répondit Sera en posant sa main sur la sienne dans un signe de réconfort. Peut-être le reverra-t-on un jour, qui sait. Parle moi plutôt de ce qui t’amène. Papa parlait d’une entrevue avec la Grande amirale mais il a été avare en détail.[/color]

Lukan lui relata dans les grandes lignes son duel d’entraînement et sa discussion avec Basca à sa petite sœur, en mettant l’accent sur l’intérêt que portait la Grande Amirale pour la mission impériale. L’amiral était fier de sa petite sœur et de son engagement dans l’administration impériale, il l’imaginait tout à fait s’imposer en tant que Moff un jour en remplacement de leur père mais il espérait que la machine impériale ne la broierait pas avant.

Sera rit de bon cœur quand Lukan lui décrivit la façon dont la Zeltronne l’avait vaincu à l’épée. Il était rare ces jours-ci que le baron d’Empire trouve un adversaire à sa hauteur et plus encore, qui lui soit supérieur, en tout cas parmi des personnes non sensibles à la Force. Il ne doutait pas que les chevaliers impériaux soient en mesure de le vaincre s’il perdait l’avantage de la surprise pendant un duel.

- Et toi alors ? Ton travail te plait toujours autant ?
- Oui, il y a beaucoup à faire. Oncle Jan et oncle Wilhelm passent de temps en temps. D’ailleurs, as-tu des nouvelles de Cordélia ? Il me semble qu’elle est toujours affectée sur ton vaisseau mais je n’ai pas eu de nouvelles depuis un moment.
- Moi non plus, figure-toi, répondit sincèrement Lukan en fronçant les sourcils. Elle a été affectée pendant mon absence à une mission qui a toutes les marques d’une opération des renseignements et comme souvent dans ces cas-là, on m’a informé du minimum. Je ne sais même pas où elle se trouve actuellement. J’espère aussi qu’elle va bien. Pour le moment, elle n’a pas activé les moyens de communication d’urgence que je lui avais prodigués donc je suppose qu’elle et ses commandos ne sont pas dos au mur…

Il s’était écoulé plusieurs semaines depuis l’affectation surprise de l’escouade de Cordélia et chacune de ses tentatives d’en savoir plus s’était soldée par un mur bureaucratique infranchissable. Pour un lieutenant ou un capitaine de vaisseau, la hiérarchie pouvait tout à fait adresser une fin de non-recevoir mais un amiral ? La Grande Amirale n’avait aucune raison de réquisitionner cette escouade-là en particulier sans lui adresser un ordre officiel et aucun de ses pairs amiraux n’aurait pu le faire sans que Lukan approuve le transfert en personne. Cela signifiait qu’une autorité parallèle à la flotte était à l’œuvre. Par élimination, les Stormtroopers auraient laissé des traces alors que l’Imperial Intelligence… Hélas, il n’avait strictement aucune preuve. Lukan avait contacté sa mère à ce sujet mais elle lui avait répondu qu’elle ne pouvait rien pour lui, une manière de lui faire comprendre que si le Renseignement était à l’œuvre, c’était quelqu’un d’assez haut gradé qui était à la manœuvre.

Comme par un tour du destin, son datapad l’informa de la présence de ses commandos sur Bastion quelques instants avant que son comlink ne signale une communication entrante de Cordélia. Voyant s’afficher à la fois les visages de la sergent-commando et de ses subordonnés sur l’holoprojection, l’amiral prit une voix de circonstance mais ne prit pas la peine de cacher le sourire rassuré qui naquit sur ses lèvres.

- Sergent, madame, messieurs, je suis rassuré de voir vous sains et saufs. Mon datapad m’indique que vous vous trouvez sur Bastion, j’y suis également. Il ne semble pas que l’autorité qui vous a réquisitionné ait prévu des accommodations pour votre séjour, ce pourquoi je vous propose de me rejoindre à la résidence Reige où je me trouve actuellement. Le sergent pourra ainsi me faire son rapport et vous aurez quartier libre les trois prochains jours avant que nous retournions ensemble auprès de la flotte à bord de mon vaisseau personnel. En d’autres termes, vous êtes mes invités. Un transport va venir vous chercher. Encore une fois, je suis heureux de vous revoir et je vous attends avec hâte.
- Moi aussi, je suis contente que tu ailles bien, Cordélia, glissa Sera en apparaissant dans le champ d’holoprojection à côté de Lukan.

Il ne restait plus qu’à les attendre désormais, ce serait l’affaire d’une demi-heure compte-tenu de leur position mais Lukan préférait ne rien laisser à la chance. Un transport serait non seulement un moyen de les protéger mais aussi de leur permettre d’acheminer leur équipement sans trop de peine. Son vaisseau personnel, le Katana, était capable d’accueillir douze passagers avec couchage donc les quatre membres de l’escouade n’y seraient pas à l’étroit sur le chemin du retour. L’amiral était heureux de voir son amie d’enfance en vie et s’il était honnête avec lui-même, il avait d’autant plus hâte de savoir où diable elle était passée pendant tout ce temps.
Cordélia Traeda
Cordélia Traeda
Sergent Commando de Marine
Sergent Commando de Marine

Débriefing au milieu des souvenirs [PV Cordélia Traeda] Empty Re: Débriefing au milieu des souvenirs [PV Cordélia Traeda]

Dim 8 Oct - 19:05

Débriefing au milieu des souvenirs [PV Cordélia Traeda] Banesc10
I.A. ALIX (en jaune mimosa : #FEF86C - Escouade Delta : Jefferson Palin (adjoint, en gold), Cian Teradoc (en dodgerblue) et Auric Dorja (en écarlate : #ED0000)

Sous des conditions météorologiques de vol optimales, la corvette qui répondait à la désignation de Scipion amorçait sa procédure d’atterrissage sur l’un des quais du spatioport militaire de Bastion, cœur vibrant de l’Empire Galactique et quartier général des centres de pouvoir. Bien qu’elle n’en donnait pas l’air, la dame de fer avait connu un trajet assez tumultueux à son bord, ce qui justifiait l’animation qui prenait place sur le quai vers lequel elle se dirigeait en douceur. Un solide comité d’accueil avait été organisé sur place, composé de plusieurs escouades de dix commandos-marine équipés de leurs sombres armures et suffisamment armés pour se défendre. Ils avaient en effet été prévenus et appelés sur les lieux afin de réceptionner les prisonniers qui devraient être interrogés ainsi que leurs chefs, des officiers qui s’étaient révélés être des traîtres.

Pour une rare fois, ce n’étaient pas le pilote et le copilote qui étaient aux commandes de l’appareil, puisque l’un s’était rallié avec les séditieux et l’autre avait été légèrement blessé pendant le soulèvement des loyalistes à l’Empire. Cordélia l’avait relayé pour les dernières heures de pilotage, puisque les dernières portions du trajet relevaient de manœuvres simples. Bien que cela ne soit pas un sujet qu’elle évoquasse volontiers, la sergente-commando avait été formée au pilotage de vaisseaux militaires, afin de pouvoir agir en cas de situation de crise. Outre sa formation initiale à l’Académie d’Anaxes, elle avait entretenu ses connaissances et de maintenu ses accréditations de pilote en suivant, des modules de recyclage de la formation. Bien entendu, la métisse ne saurait effectuer des prouesses dignes des habituels pilotes de ces navires, mais elle pouvait relayer si la situation le requérait. En l’occurrence, ici, ça avait été le cas. Elle parvint à réaliser la manœuvre d’approche et d’atterrissage sans grande difficulté, s’étant déjà exercée sur des simulateurs de vol et des vols d’entraînement sur les pistes de Bastion. Cela ne voulait cependant pas dire que leur journée était terminée, bien loin s’en fallait. Plusieurs impératifs s’imposaient à l’Escouade Delta avant même que ses membres ne songent seulement au repos à venir : livrer les prisonniers aux escouades de commandos Marines qui les attendaient sur place et mèneraient les détenus vers une prison sécurisée de la Marine, dans l’attente de leurs interrogatoires et de leur jugement ; contacter l’Amiral Reige ou, s’il était indisponible, la Capitaine Kathis pour signaler leur retour à la base de Bastion ; faire leur débriefing en conséquence ; pour Cordélia, soumettre le rapport qui allait lui être demandé et répondre aux très probables questions de son mieux ; organiser une réunion avec ses commandos pour débriefer suite à cette opération ; connaître les ordres pour savoir s’ils devaient rejoindre dans les plus brefs délais le Chimaera, se rendre au quartier général militaire de Bastion ou s’ils avaient une permission et, auquel cas, où entreposer leur équipement. D’autres tâches les attendraient également de pied ferme, mais elles seraient moins prioritaires.

Ce fût avec appréciation qu’elle passa le relai aux escouades envoyées par le quartier-général de la Marine pour escorter les prisonniers vers le centre de détention militaire le plus sûr. La tâche était d’autant plus délicate qu’il fallait maîtriser deux groupes foncièrement hostiles les uns envers les autres, le temps que la colère redescende et que chacun soit entendu, les victimes incluses. Dans leur état psychologique actuel, il était impensable de les laisser rentrer chez eux. On lui garantit qu’ils seraient pris en charge et « gardés au frais » le temps que le conseil de l’Amirauté statue sur leur sort. Les blessés et les victimes, directes et indirectes, seraient acheminées vers un centre médical de l’armée pour rejoindre soit l’aile traumatologique soit psychiatrique selon les cas et selon leur état. Les corps des défunts seraient pris en charge par les fonctionnaires habilités à leur manipulation et conduits dans une morgue appropriée, pour identification et, éventuellement, restitution de l’enveloppe charnelle à leurs proches, avertis. Cependant, les dépouilles des infortunés qui avaient reçu la drogue et avaient été tués dans des circonstances troubles seraient minutieusement inspectées et documentées avant d’être rendues. Naturellement aussi, le Scipion gagnerait aussitôt les hangars d’entretien et de maintenance de la Marine impériale, afin de lui aussi subir une profonde inspection, de son intégrité physique comme de ses systèmes informatiques. C’était autant d’éléments qui appuieraient son rapport. Néanmoins, la situation était bien moins grave qu’elle n’aurait pu le devenir : ils avaient évité le pire, empêché une boucherie à bord, évité qu’un vaisseau de guerre ne soit ravi par l’ennemi. Il y avait des morts, il y avait des blessés, il y avait des traumatisés, certes, mais il aurait pu y en avoir bien plus. Froidement, elle en arrivait à ce constat en analysant ce qu’il s’était passé.

Dès qu’ils en eurent la possibilité et furent libérés de leur assignation, et qu’ils eurent salué et échangé quelques poignées de mains fermes avec l’escouade du Sergent-Commando Hosword, Cordélia fit signe à ses trois commandos de la suivre un peu plus à l’écart sur le quai et saisit son comlink, saisissant les caractères appropriés pour la fréquence de l’appel qu’il fallait passer. Elle activa également l’option permettant la captation vidéo en direct en vue holographique. Les traits de Reige eurent tôt fait d’apparaître face à eux, revêtu de son uniforme d’Amiral, à qui ils adressèrent la salutation militaire de respect et de rigueur alors qu’il prenait la parole.


« Sergent, madame, messieurs, je suis rassuré de voir vous sains et saufs. Mon datapad m’indique que vous vous trouvez sur Bastion, j’y suis également. »


Si Jefferson, Cian et Auric ne relevèrent aucun élément inhabituel quant au comportement de leur supérieur, cordial à leur encontre, Cordélia notait plusieurs points dans ce début d’échange. L’Amiral n’avait pas tardé à accepter l’appel et à activer l’holoprojection de son côté, et ne semblait pas vouloir dissimuler le sourire rassuré qui s’esquissait sur ses traits. Sa franchise avait quelque chose de rafraîchissant après les semaines qui s’étaient écoulées, à devoir côtoyer des officiers supérieurs tout à fait infâmes, qui les avaient fait naviguer dans des eaux troubles. Le timbre qu’il avait choisi d’utiliser pour leur adresser la parole était tout à fait professionnel, une approche qui convenait tout à fait à la sergente quand ils étaient amenés à deviser en public. Il se trouvait actuellement sur Bastion… voilà bien une information qui l’arrangeait afin de lui remettre et présenter son rapport. Cela voulait aussi dire qu’ils ne seraient pas appelés immédiatement sur le Chimaera, sans doute stationné au spatioport réservé aux militaires. Elle n’était pas étonnée qu’il sache où ils se trouvaient, en raison de l’interface neurale militaire. S’il se trouvait sur Bastion, il n’y avait pas trente-six mille localisations où il pouvait se trouver en temps de permission, le connaissant. Il lui apporta la réponse alors qu’il poursuivait.


« Il ne semble pas que l’autorité qui vous a réquisitionné ait prévu des accommodations pour votre séjour, ce pourquoi je vous propose de me rejoindre à la résidence Reige où je me trouve actuellement. Le sergent pourra ainsi me faire son rapport et vous aurez quartier libre les trois prochains jours avant que nous retournions ensemble auprès de la flotte à bord de mon vaisseau personnel.   »


La proposition de l’Amiral eût le mérite de surprendre ses commandos, qui s’attendaient moins à ce qu’il leur propose de les accueillir de la sorte que de leur proposer des options de logements temporaires du côté de la base militaire de la Marine locale. Cordélia nota les différentes réactions, dissimulant un sourire amusé face à la manière dont Reige déconcertait ses plus récents membres du personnel. Sans grande surprise, Cian et Auric avaient l’air très étonnés et enthousiasmés par la proposition, l’entrain de son comparse étant peut-être quelque peu modéré par la réserve et la perplexité de la jeune femme. Jefferson était surpris, certes, mais derrière son attitude soigneusement maintenue, il lui semblait déceler aussi un zeste de méfiance. Cela n’était guère surprenant lorsque l’on connaissait la personnalité et le parcours de son adjoint, mais Cordélia estima qu’il ne ferait pas de mal que de leurs apporter quelques précisions. Elle connaissait bien l’adresse du domaine des Reige, pour s’y être souvent rendue depuis son enfance, dès l’époque où son père l’avait officiellement reconnue, en compagnie d’Oncle Jan, et plusieurs itinéraires qui pouvaient y mener. Elle aurait pu recourir à sa propre navette, l’Antarès, mais celle-ci se trouvait à bord du Chimaera actuellement. Cela laissait donc la contrainte, dans ces circonstances, de trouver un espace de stockage à la base pour leur matériel et armures, et de venir les récupérer là-bas par la suite, quand ils retourneraient sur leur navire. Quoiqu’il en soit, la perspective d’une permission de quelques jours était favorablement reçue par l’ensemble de l’Escouade Delta, et Cordélia l’approuvait volontiers. Cian et Auric avaient clairement besoin de se changer les idées après les faits survenus à bord du Scipion, en particulier son dénouement quelque peu complexe, et Jeff apprécierait sans aucun doute la perspective de pouvoir rentrer chez lui et passer un peu de temps avec son épouse et ses enfants. En ce qui la concernait, Cordélia n’était pas fâchée de pouvoir rentrer un peu sur Bastion. Elle n’était pas sûre de la présence de son père et de son parrain sur place, leurs permissions tendaient à rarement coïncider avec les leurs, mais elle prendrait un peu de temps pour visiter sa mère, saluer le Moff Reige et partager la compagnie de Sera, sa meilleure amie, et de Lukan. Sur un plan plus professionnel, il lui tardait surtout de soumettre à Reige son rapport et de lui rapporter, autant que son obligation de discrétion le lui permettrait, ce qu’ils avaient découverts.


« En d’autres termes, vous êtes mes invités. Un transport va venir vous chercher. Encore une fois, je suis heureux de vous revoir et je vous attends avec hâte. »

« Moi aussi, je suis contente que tu ailles bien, Cordélia », glissa Sera en apparaissant dans le champ d’holoprojection à côté de Lukan.


Impeccablement vêtue d’une tenue digne d’une fonctionnaire aux côtés du Moff de Bastion, le visage rayonnant de Sera apparu aux côtés de son frère. Une ombre de sourire vint éclairer les traits austères de la sergente, qui répondit d’une voix cordiale, au sérieux imperturbable.


- Amiral Reige. Je vous confirme que la question des accommodations à notre retour ne faisait pas partie de l’ordre de mission remis par l’autorité requérante. L’escouade vous remercie pour ces aménagements et pour votre accueil. Nous allons rejoindre le transport que vous avez indiqué dès que cette conversation sera terminée, afin de rallier la résidence Reige dans les meilleurs délais. J’ai complété la rédaction du rapport, je pourrais vous le remettre et vous le présenter à notre arrivée, au moment qui vous conviendra.  


Elle estimait que le document était, même dépourvu de ses éléments les plus délicats, trop sensible pour être télétransmis par quelque réseau informatique que ce soit. La sergente tourna brièvement son regard vers l’holoprojection de Sera et lui déclara, d’un ton plus chaleureux.


- Je suis ravie de voir que vous vous portez bien, Sera, et je me réjouis de vous revoir en personne très bientôt. Nous ne tardons pas, Amiral. Traeda, terminé.


Coupant court à la communication, Cordélia se tourna vers ses commandos et les observa. Là où les traits sévères et bourrus de Jefferson étaient quelque peu écornés par un zeste d’amusement, Cian et Auric étaient clairement curieux, pour des motifs bien différents. Traeda temporisa leurs questions en leur indiquant de la suivre et qu’ils devaient rejoindre le transport. Renseignements pris et douane militaire franchie, la sergente donna la consigne de transférer leur matériel sur le transport mandaté par l’Amiral Reige, dont on lui indiqua la voie de départ. L’Escouade Delta se rendit jusqu’au quai souhaité, où une navette de classe Alpha était amarrée et sur laquelle les caissons de leur matériel non transportable aisément – explosifs, armes lourdes, produits médicaux, son drone EPSI en recharge et son droïde astromec, etc. – était chargé. Se faisant connaître et identifier auprès du pilote du transporteur, les commandos Marine montèrent à son bord et, une fois le décollage effectué, Cordélia leur laissa un temps de repos pour se délester de leurs plaques d’armure et pour revêtir leurs uniformes militaires. Quand Auric s’en étonna, Cian lui répondit avant que Cordélia ne le fasse en lui expliquant que le chef de la famille, Valin Reige, était aussi le Moff de Bastion et pouvait recevoir des invités politiques et haut gradés sur place, aussi une tenue formelle était préférable dans le doute. Cordélia approuva de la tête : elle n’avait apporté que peu d’importance à la parenté plus éloignée de Cian à la famille Teradoc, à la célébrité très ambivalente, mais elle était instruite. Une fois ce court repos effectué et leurs uniformes endossés, Cordélia les avait réunis pour une petite séance de débriefing de l’opération, et recueilli leurs propres rapports afin de les étudier par la suite. Ils se reposaient quelque peu dans le sas de débarquement, attendant patiemment leur arrivée au domaine des Reige, quand Auric décida de rompre le silence en demandant.


- Elle était plutôt mignonne, cette « Sera ». C’est l’épouse du boss ?

- Auric ! Elle est bien plus jeune que lui, et si tu avais fait un peu attention, tu aurais remarqué que ses traits ressemblent assez à ceux du Moff Reige. Et puis si cela avait été le cas, ça se serait su. Le mariage d’un officier supérieur, plus encore d’un amiral, ça ne passe pas vraiment inaperçu. Il s’agit de la fille du Moff, Sera Reige. Répliqua Cian.

- La fille du Moff, hein… et puis, comment tu le sais, toi ?

- Parce que je m’informe, moi ! Je prends la peine de me renseigner sur les grandes figures de la société impériale. Tu aurais su qu’elle travaille aux côtés de son père.  Je n’en reviens pas que je dis ça à notre expert de l’information. Rétorqua Cian, piquée.

- Ce n’est pas le genre de données qui m’intéressent d’ordinaire, c’est tout Grommela Auric avant de se tourner vers Traeda - Parlant de ça, elle vous a appelé par votre prénom et elle vous a tutoyée. Vous vous connaissez ?

- En effet. Nous nous connaissons bien. Répondit succinctement Cordélia, écartant la main qu’elle avait posée sur son visage par lassitude entremêlée de fatigue.

- Elles se connaissent depuis qu’elles sont gamines, oui. Commenta Jeff, ajoutant en sentant le perçant regard bleu artificiel de Traeda se poser dans le sien, Ce n’est pas difficile à déduire, je sais me servir de ma tête et j’ai servi sur plusieurs bâtiments. Ce n’est pas la première fois dans la Marine qu’un Traeda travaille avec un Reige.

- Les seuls autres Reige et Traeda qui me viennent à l’esprit, c’est un Amiral, Jan Reige, et un Commodore, Wilhelm Traeda. J’avais vu leurs noms dans un organigramme. Déclara Cian, hésitant un peu avant de compléter avec gêne, Et j’ai entendu des rumeurs, aussi. Certains les appellent les « Inséparables ». Certains bruits laissent entendre d’ailleurs qu’ils sont, je veux dire…  

- Colocataires Compléta Cordélia, Ils habitent conjointement un logement, et ils sont issus de la même promotion de l’Académie d’Anaxes. Quoi que vous ayez pu entendre, ce sont des amis de longue date, rien de plus.

- Darklighter les a déjà croisés en ville, dans un lieu des plus intéressants. Renchérit Jefferson, avec un rare soupçon d’espièglerie dans son sourire bourru en coin.

- Je ne dis pas le contraire. Ils sont colocataires et amis. Insista Cordélia avec fermeté - Je le sais d’autant plus qu’ils m’ont éduquée.  


Cordélia ne baissa pas les yeux, ses sourcils légèrement froncés pour appuyer son point. Cian n’avait pas l’air très convaincue, même si la jeune femme faisait des efforts pour le paraître, et Auric avait un sourire courant jusqu’aux lèvres avant qu’il ne demande, plus sérieux et perplexe.


- Du coup, si ce n’est pas indiscret, sergente. Comment vous êtes arrivée là ? Je veux dire, chez les commandos ? Avec de tels appuis, vous auriez pu aller plus haut.

- Parce que j’en ai décidé ainsi, et j’avais les prérequis. Je suis arrivée là où j’en suis de ma propre volonté. Je suis ici parce que c’est là que je veux être.  


Cordélia était transparente sur ce fait. Elle avait souhaité mener sa propre carrière, ne pas être dans l’ombre de son père et de sa figure paternelle adoptive, ne pas se contenter de suivre leur pas mais définir son propre chemin et marcher à leurs côtés, à son rythme et par sa propre voie. Elle avait certes été influencée par ce qu’ils lui avaient appris, mais elle avait décidé elle-même et elle ne le regrettait pas. Hors de leur giron, bien que bienveillant et compétent, elle avait pu apprendre et expérimenter beaucoup de choses, apprendre auprès de nombreux vétérans. Elle savait que, dans une certaine mesure, il en allait aussi de même pour Reige… pour Lukan. C’était aussi, désormais, la meilleure manière de veiller sur lui et de contribuer au combat.


- Je ne nie pas connaître les Reige. Je ne l’ai jamais nié. Ces liens ne me définissent pas, cependant, pas plus que je ne m’en gargarise ou que je ne l’ébruite. Je les respecte, je les apprécie, mais je n’ai pas besoin de cela pour prouver ma propre valeur.
- Les actes ont plus de poids que le sang. Tu as fait tes preuves.   Conclut Jefferson en se tournant vers elle, un sourire bourru et empli d’aplomb aux lèvres.


Cordélia laissa comprendre à ses commandos, par son ton ferme, qu’elle ne souhaitait pas s’appesantir sur la question car elle estimait l’avoir bien suffisamment abordée. Elle voulait maintenir une ligne de démarcation claire entre sa sphère professionnelle et sphère personnelle. Elle partageait la philosophie de son père et d’Oncle Jan concernant l’importance du mérite. Cian s’hasarda à une dernière question, qui eut le mérite de la prendre un peu de court.


- Si vous me le permettez, sergente. J’ai eu vent de rumeurs aussi, concernant Monsieur Reige… enfin, le « jeune Reige » et vous ! Je sais que vous affectez tous deux une certaine distance, et c’est une bonne chose, je me doute que vous ne vous y adonneriez pas, après ce qu’il s’est passé sur l’Espadon. Mais quand même… des connaissances m’ont dit qu’elles vous avaient vu, le Reek et vous, ensemble, à un bal organisé sur Coruscant.  


Un silence ponctua ses propos, alors que Traeda se trouvait à court de mots. Oh, elle savait très bien à quoi la cadette de l’escouade faisait référence. Elle se souvenait très clairement de l’événement de mondanité en question, l’un des rares auquel elle n’avait pas pu déroger. Son père l’avait vivement encouragée à y participer, car des sujets et des personnes d’intérêt sur des questions militaires s’y trouveraient. Il s’était avéré que Lukan y était aussi invité et que, tout comme elle, il rechignait à s’y rendre malgré une vive incitation du Moff Reige à y assister. Célibataires et trop méfiants pour se méfier respectivement à tout cavalier et toute cavalière, ils avaient choisi de se rendre service en s’y rendant ensemble et faire face à deux à ces mondanités. Ainsi, ils se protégeaient mutuellement de toute sollicitation non-désirée issue du sexe opposé. S’il n’en avait tenu qu’à elle, elle serait venue en uniforme militaire ou mieux, elle se serait fait passer pour une garde du corps. Malheureusement, ses figures paternelles avaient été formelles : la tenue de soirée était obligatoire dans le code vestimentaire du bal du haut gratin impérial. Elle avait espéré qu’ainsi embellie, maquillée et coiffée par les soins minutieux de sa mère, avec une robe de soirée élégante, et en restant discrète, on ne l’aurait pas aisément reconnue. Comment pouvait-elle lever ce malentendu sans écorner quelque peu sa sempiternelle dignité ? Reconnaissant les alentours de la résidence Reige, Cordélia préféra changer net de sujet :


- Nous arrivons, alors préparez-vous. Je le rappelle, tenez-vous bien sur place. L’Amiral Reige a la bienveillance de nous accueillir, respectons son hospitalité. En tant qu’escouade du Chimaera, nous devons donner l’exemple et faire honneur aux Marines.


Aux réactions de son escouade, elle se doutait que le sujet n’était pas tout à fait clos, mais ils acceptèrent de suivre ses ordres et ils reprirent leur professionnalisme après cette parenthèse.

Une fois dehors, Cordélia devançait légèrement ses commandos, aisément identifiable avec ses longs cheveux blancs qu’elle avait détachés, sa grande taille, sa carrure à la fois svelte et assez charpentée, ses traits altiers et un peu plus fins que les Impériales. Elle portait l’un de ses uniformes les plus courants, un sobre uniforme noir liserée d’argenté, avec un col en argent qui protège son cou, des épaulières et un heaume qui sont renforcés par des plaques d’armure. Une longue et épaisse jupe noire recouvre ses jambes, juste assez fendue à mi-cuisse pour lui permettre de se mouvoir et de se battre sans difficulté. De hautes et solides bottes noires complètent l’ensemble, de ses genoux jusqu’à ses pieds, avec un léger talon compensé.  Bien qu’elle ait laissé la majorité de ses armes avec le reste de leur matériel, sa vibroépée offerte par son père et Oncle Jan reposait, ceinte dans son fourreau à sa taille, avec un pistolet-blaster et, dans l’une de ses bottes, une petite dague dissimulée. Elle préférait toujours être un peu armée, et elle savait que ses commandos avaient observé une prudence assez similaire par habitude.


Débriefing au milieu des souvenirs [PV Cordélia Traeda] Cordyr10


Avisant Reige et Sera, ils s’arrêtèrent à une petite distance respectueuse d’eux. Cordélia s’avança devant ses commandos, alors qu’ils saluaient tous leur supérieur d’un salut militaire.


- Amiral, Madame. L’Escouade Delta vous salue. Nous sommes arrivés au plus tôt, comme convenu. Notre affectation temporaire exceptionnelle est terminée. Aucun d’entre nous n’a été blessé lors de la mission, aussi sommes-nous opérationnels. Nous vous remercions cependant pour votre hospitalité, et nous engageons à ne pas la déshonorer.  


Même si elle ne l’admettrait pas à voix haute, par souci de discipline, il lui semblait étrange de respecter le protocole militaire en étant à la résidence Reige, un lieu qui lui était bien plus associé à la sphère personnelle que professionnelle. Néanmoins, il y avait un protocole à observer et ils le respecteraient, jusqu’à ce que l’Amiral Reige n’y mette fin de lui-même. Derrière ses traits maîtrisés et ses yeux artificiels, elle était ravie de revoir Lukan et Sera, et voyait aussi une belle opportunité pour ses commandos : Jefferson pourrait peut-être mettre plus d’eau dans son vin concernant son extrême méfiance et très relative appréciation des familles nobles en général, Auric pourrait en prendre de la graine et Cian se sentirait plus en confiance avec une consoeur, et elle ne doutait pas qu’elle pourrait bien s’entendre avec Sera.
Lukan Reige
Lukan Reige
Amiral Impérial
Amiral Impérial

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Sam 16 Déc - 22:29

L’amiral Reige avait décidé de mettre à profit le temps de trajet de Cordélia et de ses commandos pour proposer à sa sœur de décorer la maison pour l’occasion. Leur père avait quelque peu délaissé les fêtes comme Noël une fois ses trois enfants devenus adultes et que la « magie » du Père Noël et de ses cadeaux s’était estompée. Pour autant, Galen, Sera et Lukan avaient continué à s’offrir des cadeaux même après l’adolescence, ainsi qu’à Cordélia et à leurs parents et oncles respectifs. Hélas, le domaine des Reige avait été de moins en moins décoré pour l’occasion avec le temps, et ce d’autant plus après la disparition de Galen.

Aujourd’hui, non seulement ils recevaient des invités en cette période de fêtes mais en plus Cordélia revenait saine et sauve parmi eux. Autant leur faire profiter de la pleine hospitalité des Reige dans un décor quelque peu festif. Voilà pourquoi Sera et lui, aidés par R9-X7 et quelques autres droïdes domestiques, entreprirent de décorer les pièces principales et le grand hall, accrochant des décorations de Noël, certaines en forme de cadeaux miniatures, des boules de Noël, de grandes guirlandes… il manquait un sapin mais il était encore temps d’en acheter avant le réveillon.

Une fois qu’ils eurent terminé, Reige alluma un feu dans la cheminée du petit salon où ils aimaient s’installer pour lire et discuter avec son frère et sa sœur. Il donna pour consigne à R9 et aux droïdes d’intendance de le prévenir quand leurs invités seraient arrivés, et de les délester de leurs bagages ainsi que de leurs manteaux qui seraient amenés jusque dans les chambres individuelles qui étaient en train d’être préparées à leur attention.

Sera prit place dans un fauteuil près du feu avec un livre et commença à se plonger dedans tandis que Lukan s’installait au piano. Cela faisait des années qu’il n’avait pas joué de cet instrument, dont sa mère biologique lui avait enseigné les rudiments et dont il avait poursuivi l’apprentissage après son adoption par les Reige, en sa mémoire. Ce piano était d’ailleurs un cadeau offert par le Moff Reige pour son quinzième anniversaire si sa mémoire ne lui faisait pas défaut. Plutôt que de jouer un morceau classique, l’amiral s’essaya à un morceau plus récent et très doux que Sera affectionnait particulièrement.

Ses doigts se mirent à parcourir les touches tandis qu’il fermait les yeux, replongeant dans ses souvenirs. Il se rappela, près de vingt ans plus tôt, d’un Noël au cours duquel il avait joué ce morceau pour Cordélia, Sera, Galen et Elena. Son parrain était encore en vie à cette époque, pas encore disgracié pour sa tentative de coup d’État que Lukan avait contribué à faire avorter. Sa tendre amie était encore en vie elle aussi, si jeune et si gaie. Sa peine s’était atténuée avec le temps, passant d’une plaie ouverte à une douleur sourde et lancinante lorsqu’il se laissait aller dans les méandres de sa mélancolie. Voilà pourquoi il tenait tout particulièrement à célébrer le retour de Cordélia, plus encore que la fête de Noël en elle-même, parce qu’il ne prenait plus pour acquis le fait de retrouver ses proches chaque année. Les horreurs de la guerre lui avaient appris que chaque instant passé ensemble était un cadeau qu’il convenait de chérir.

- Cela faisait longtemps que tu n’avais pas joué ce morceau, Lukan, constata Sera d’une voix douce.
- C’est vrai, trop longtemps sans doute.

Un silence confortable s’installa quelques instants entre eux, avant que Sera ne reprenne la parole pour évoquer la communication de tout à l’heure avec Cordélia.

- Cordélia avait l’air en forme. Je n’ai pas l’habitude de la voir se comporter de manière aussi formelle avec toi mais j’imagine que c’est normal compte-tenu de votre rapport hiérarchique. Est-ce que tu as prévu oncle Jan et oncle Wilhelm qu’elle était de passage ?

Lukan se détourna des touches pour faire face à sa petite sœur et lui adressa un sourire espiègle.

- Bien évidemment. Je leur ai envoyé un message holonet dès que nous avons rompu la communication. Ces deux vieux briscards me trucideraient s’ils venaient à apprendre que je leur aurais caché la venue de leur « Cordy adorée » sur Bastion, voyons. Je ne sais pas s’ils sont stationnés à proximité du système mais si tel est le cas, ça ne m’étonnerait pas qu’on les voit rappliquer rapidement.

- J’imagine que c’était l’autre idée que tu avais derrière la tête quand tu les as invités à passer quelques jours, n’est-ce pas ? Rétorqua-t-elle avec un petit éclat de rire.

-  On ne peut rien te cacher, Sera. Je n’ai pas les coordonnées Holonet de sa mère mais connaissant le personnage et son réseau d’informateurs, ça ne m’étonnerait pas qu’elle l’apprenne assez rapidement. J’ignore si elle se déplacerait jusqu’ici cela dit. Sa relation avec oncle Wilhelm n’est pas mauvaise, bien au contraire… mais ils n’étaient pas exactement du même avis sur le choix de carrière de Cordélia.

Ils furent interrompus dans leur conversation par les droïdes qui les prévinrent de l’arrivée des commandos. Lukan et Sera sortirent de la maison pour se porter à leur rencontre. Lukan avait conservé son uniforme d’amiral de tous les jours, composé de son ensemble blanc au-dessus de sa chemise noire, mais il avait laissé sa cape bleu marine derrière lui.
Tous paraissaient en bonne santé, comme il l’avait constaté sur l’holoprojection mais il était toujours rassurant de le constater de visu. Au salut militaire des commandos, l’amiral Reige le leur rendit et accueillit ses paroles d’un hochement de tête.

- Sergent, madame, messieurs, je vous remercie d’avoir fait le déplacement promptement. Je vous présente ma sœur, Sera Reige, qui travaille comme fonctionnaire impériale sur Bastion.

- Enchantée de faire votre connaissance, enchaîna-t-elle à destination de Jeff, Auric et Cian, et bien sûr heureuse de te revoir, Cordélia.

- S’il en était besoin, je vous confirme votre réaffectation immédiate sous mon commandement et celui de ma flotte. Je vous félicite d’être revenus en vie et en bonne santé, et je n’ai aucune inquiétude quant à votre conduite ici. J’espère juste que la prochaine fois que ce genre d’affectation vous tombe dessus, j’en serai dument informé par l’autorité à l’origine de cette réquisition… mais en tous les cas, quel que soit le déroulé de votre mission et son dénouement, je m’engage à ce que vous soyez protégés de toute répercussion administrative, légale ou judiciaire de quelque nature que ce soit, sur mon autorité.

Lukan fit une courte pause, le temps de sortir son datapad et de leur envoyer formellement leur instruction de permission en bonne et due forme. Il avait toujours été du genre à faire les choses dans les règles et ce n’était pas aujourd’hui qu’il allait en être autrement. Assumer un commandement, c’était aussi être responsable pour ses subordonnés.

- À compter de cette minute, vous êtes officiellement en permission, ce qui signifie que le protocole militaire n’est plus nécessaire, Cordélia. Madame, messieurs, je ne me permettrais pas de vous appeler familièrement sans votre permission donc laissez-moi simplement vous réitérer que vous êtes les bienvenus chez nous, au même titre que votre sergent qui a arpenté ces couloirs depuis l’époque où elle était haute comme trois pommes, glissa l’amiral avec un sourire.

N’y tenant visiblement plus, Sera prit Cordélia dans ses bras avec un large sourire aux lèvres et lui embrassa successivement les deux joues. Lukan opta pour une poignée de main avec Jefferson et Auric, puis un baise main courtois pour Cian. Il prit Cordélia dans ses bras, d’une manière moins ostentatoire que sa petite sœur mais tout aussi chaleureusement, songeant qu’un câlin n’avait jamais tué personne. Une fois l’étreinte passée, il fit signe aux droïdes de prendre leurs affaires.

- Si vous le permettez, les droïdes vont amener vos affaires dans les chambres qui ont été préparées à votre attention. Vous pouvez conserver vos armes et votre équipement, le manoir est aux dernières normes anti-feu. Je vous prierais cela dit de ne pas les utiliser en intérieur pour éviter tout incident. Le domaine dispose d’un stand de tir et d’un terrain d’entraînement que vous êtes libres d’utiliser à votre guide même si, je le répète, vous êtes en repos. Vous disposez chacun d’une chambre individuelle dotée d’un lit double et d’une salle de bain attenante avec toilettes. S’il y a des choses qui vous manquent, n’hésitez pas à vous adresser à n’importe quel droïde, ils ont été informés que vous étiez nos invités. Pour l’heure, j’imagine que vous devez être affamés donc je vous propose de déjeuner avec Sera et moi. Est-ce que cela vous convient ? Vous êtes libres de refuser si vous avez d'autres plans ou si vous souhaitez vous reposer.
Cordélia Traeda
Cordélia Traeda
Sergent Commando de Marine
Sergent Commando de Marine

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Lun 18 Déc - 16:45

Débriefing au milieu des souvenirs [PV Cordélia Traeda] Banesc10
I.A. ALIX (en jaune mimosa : #FEF86C - Escouade Delta : Jefferson Palin (adjoint, en gold), Cian Teradoc (en dodgerblue) et Auric Dorja (en écarlate : #ED0000)


Cordélia reconnût sans aucune difficulté les droïdes de service qui se présentèrent à eux à leur arrivée au portique du manoir des Reige. Après leurs salutations et leurs questionnements soigneusement intégrés dans leur programmation, les droïdes eurent tôt fait d’identifier Traeda. Elle n’était pas exactement un visage inconnu sur place, pour y avoir passé une grande partie de son enfance et de son adolescence quand elle n’était pas avec Oncle Jan et/ou son père à leur appartement, ou avec sa mère dans sa maison close. Alors que les droïdes relevaient également l’identité de ses trois commandos, Cordélia restait consciente de la curiosité croissante des plus jeunes, aussi évidente que Jefferson ne se faisait plus réservé, son regard ne trahissant que l’impression d’un constat qu’il se voyait confirmer ici. La métisse n’était pas habituée à ce que sa sphère privée coïncide, même temporairement, avec sa sphère professionnelle de relations. Il y avait une distance, bien que légère, qu’elle tenait à maintenir avec ses subordonnés, tout comme il y avait un visage, implacable, d’elle-même qu’elle ne voulait pas montrer à Sera et qu’elle espérait de tout cœur n’avoir jamais à lui révéler, de son vivant et par-delà la tombe.


Elle fût tirée hors de ses réflexions, alors qu’elle s’était détachée des discussions entre les trois autres Marines, par l’apparition prochaine de deux silhouettes depuis le parvis du manoir. Elle les reconnût sans aucun mal, puisqu’il s’agissait des deux héritiers Reige encore en vie, ou tout du moins encore légitimes. Lukan avait choisi de revêtir l’un de ses uniformes, ce qui confortait sa propre initiative de demander à ses commandos d’endosser le leur à la place de leur armure. Sera semblait bien se porter, soigneusement apprêtée et sobrement habillée sur son siège flottant qui remplaçait les jambes qui ne pouvaient pas la porter, ses yeux aussi vifs qu’à son habitude. L’habitude ayant le pied plus céleste que la pensée, des saluts militaires furent bientôt échangés, une scène qui devait surprendre Sera, très peu habituée à ce qu’ils se montrent aussi formels.


- Sergent, madame, messieurs, je vous remercie d’avoir fait le déplacement promptement. Je vous présente ma sœur, Sera Reige, qui travaille comme fonctionnaire impériale sur Bastion.

- Enchantée de faire votre connaissance, et bien sûr heureuse de te revoir, Cordélia.


Les yeux se tournèrent vers la jeune femme, qui avait près ou prou le même âge que Cordélia à quelques mois près, bien qu’elle parusse plus jeune que la militaire. Sans doute ses traits plus doux devaient y jouer, même si son regard ondin trahissait la maturité indue à la fonctionnaire impériale qui assistait le Moff de Bastion dans ses fonctions, et apprenait le métier à ses côtés. Auric était clairement sous le charme, et si cela ne semblait guère plaire à Cian, la cadette semblait d’autant plus motivée à faire la connaissance de Sera. Dans un monde militaire essentiellement masculin, il ne serait pas de mal à Cian d’avoir de la compagnie féminine, plus que ne le serait jamais Cordélia. La sergente adressa un sourire affectueux à Sera, qui laissait clairement transparaître l’entrain qu’elle ressentait à revoir celle qui était une sœur de cœur. Elle ne s’étendit cependant pas davantage pour l’heure, puisque Lukan reprenait la parole.


- S’il en était besoin, je vous confirme votre réaffectation immédiate sous mon commandement et celui de ma flotte. Je vous félicite d’être revenus en vie et en bonne santé, et je n’ai aucune inquiétude quant à votre conduite ici. J’espère juste que la prochaine fois que ce genre d’affectation vous tombe dessus, j’en serai dument informé par l’autorité à l’origine de cette réquisition… mais en tous les cas, quel que soit le déroulé de votre mission et son dénouement, je m’engage à ce que vous soyez protégés de toute répercussion administrative, légale ou judiciaire de quelque nature que ce soit, sur mon autorité.


Il était temps en effet d’adresser les formalités, afin de pouvoir s’en délester dès que possible tout en ayant l’esprit tranquille qu’elles aient été bien complétées. Une certaine tension semblait quitter les épaules des commandos lorsqu’ils reçurent la confirmation que leur transfert temporaire était bien terminé et qu’ils étaient réassignés à leur bâtiment habituel, auprès du personnel et des militaires auxquels ils étaient familiers, en particulier les deux plus jeunes. Cordélia nota la petite pique que leur supérieur glissa à travers ses propos concernant les circonstances inhabituelles de leur réaffectation temporaire – pour ne pas dire « réquisition » - effectuée sans son aval ni même sa connaissance, validée en son absence et celle de son adjointe. Ces quelques paroles de reconnaissance du travail effectuées furent néanmoins appréciées. Les garanties légales, administratives et judiciaires étaient également une bonne nouvelle, considérant la nature de la mission à laquelle ils avaient été affectés et des adversaires auxquels ils avaient été opposés par l’Intelligence Impériale. Ce gage de confiance était aussi apprécié. Cela rassura néanmoins Cordélia, qui savait que l’agent des renseignements impériaux qui les avaient réquisitionnés avait choisi leur escouade en partie parce que sa propre réputation la précédait concernant les… difficultés qu’elle avait rencontrées avec des officiers corrompus. De ce qu’elle avait compris à demi-mots, en outre, de la bouche de l’officier de l’ombre, c’était que les cibles du Bureau impérial du renseignement étaient très bien placées dans les chaînons impériaux, et qu’ils n’avaient eu affaire qu’à des sous-fifres au déjà fort potentiel de nuisibilité. Ses yeux azurés se déportèrent quelques instants, successivement, sur Lukan et Sera à cette pensée. Elle ne se serait jamais pardonnée qu’une erreur puisse gâcher leur avenir respectif, sans parler du père adoptif de Lukan, le Moff Reige, une figure plus exposée politiquement. Le pouvoir de l’information pouvait être terrifiant, employé à de mauvaises intentions, et briser bien des carrières mais aussi et surtout des foyers, et des vies d’honnêtes citoyens de l’Empire.


- À compter de cette minute, vous êtes officiellement en permission, ce qui signifie que le protocole militaire n’est plus nécessaire, Cordélia. Madame, messieurs, je ne me permettrais pas de vous appeler familièrement sans votre permission donc laissez-moi simplement vous réitérer que vous êtes les bienvenus chez nous, au même titre que votre sergent qui a arpenté ces couloirs depuis l’époque où elle était haute comme trois pommes. , glissa l’amiral avec un sourire.


Elle reçut, sans doute comme ses pairs, la notification de réception sur leur datapad respectif de leur instruction de permission, permettant de confirmer leur repos octroyé de quelques jours. La mention de son prénom par Lukan l’extirpa de ses réflexions et la ramena au temps présent. L’emphase mise sur la mention de permission indiquait aussi sans doute que Lukan ne souhaitait pas qu’ils parlent du travail pour le moment, et que donc son rapport pourrait attendre un peu. Elle l’avait déjà écrit à chaud, elle pourrait le relire sans doute à froid en soirée, avec plus de recul, pour voir ce qu’elle pourrait compléter, préciser et se remémorer les points saillants.


- Oh, vraiment ? « Vous vous connaissez bien » en effet, avec Cordélia.   Commenta Jefferson d’un ton bourru, à peine écorné par des yeux bleus-gris amusé.

- En effet, Lukan et moi « nous connaissons bien » Répliqua Cordélia d’un ton à la fois ferme et posé, haussant un sourcil à l’attention de son adjoint.

- Aussi bien que vous ne connaissez le coin, on dirait. Renchérit Auric, interrompu par une légère tape derrière la tête de Cian.

- En tout cas, je vous remercie pour votre accueil, monsieur Reige, et il me tarde de faire votre connaissance, Sera. Je suis Cian, et l’impertinent ici présent est Auric. Déclara Cian en remerciant leurs hôtes avec politesse, puis en se tournant vers Sera.


La perfection de ses manières tranchait avec l’absence de celles d’Auric, un manque compensé par sa spontanéité dès lors qu’on s’y fût habitué. Cordélia ne s’y attarda pas tandis que Sera s’approchait d’elle, le sourire aux lèvres. Se baissant juste assez pour être suffisamment à sa hauteur, la militaire accueillit bien volontiers son étreinte sororale, qu’elle lui retourna. Elle fût un peu plus prise de court par la double-bise sur ses joues, à laquelle elle aurait dû s’attendre connaissant Sera, mais elle la laissa faire et lui fit à son tour la bise à l’une de ses joues.


- Je suis contente de te voir, Sera. Tu as l’air en forme. Ça fait trop longtemps que je n’ai pas pu passer te voir et qu’on n’a pas pu passer un peu de temps ensemble.


Son ton était plus chaleureux qu’à son ordinaire, empreint d’un sincère regret. Le temps avait filé si vite entre les missions, la réquisition spéciale et les déplacements spatiaux que les jours s’étaient filés en mois depuis leur dernière étape sur Bastion. Certaines étapes étaient si courtes qu’elle n’avait pas eu le temps de passer au manoir Reige, et était restée au quartier général. Elle se redressait tandis que Lukan, qui avait entretemps serré la main de Jefferson puis celle d’Auric avant de saluer d’un baisemain cordial Cian, se tournait vers elle avant de s’approcher. L’habitude étant difficile à contredire ainsi en public, elle s’apprêtait à proposer une poignée de main à son vieil ami quand ce dernier la surprît en venant, sans hésiter, la prendre dans ses bras. Ce n’était pas dans le genre de Lukan de se montrer aussi démonstratif hors du cadre privé. La métisse se souvint alors qu’ils se trouvaient en permission, et donc que tout protocole était levé. Après quelques instants d’hésitation, elle lui retourna le geste, de manière pas moins chaleureuse, mais un peu plus réservée. Sa réserve, héritée de son père, revenait vite en public. Elle sentait les regards intrigués et/ou amusés de ses commandos en retour, mais Traeda décida de s’efforcer de ne pas en faire cas cette fois. Elle devait laisser le casque de Marine de côté.


- Si vous le permettez, les droïdes vont amener vos affaires dans les chambres qui ont été préparées à votre attention. Vous pouvez conserver vos armes et votre équipement, le manoir est aux dernières normes anti-feu. Je vous prierais cela dit de ne pas les utiliser en intérieur pour éviter tout incident. Le domaine dispose d’un stand de tir et d’un terrain d’entraînement que vous êtes libres d’utiliser à votre guide même si, je le répète, vous êtes en repos. Vous disposez chacun d’une chambre individuelle dotée d’un lit double et d’une salle de bain attenante avec toilettes. S’il y a des choses qui vous manquent, n’hésitez pas à vous adresser à n’importe quel droïde, ils ont été informés que vous étiez nos invités. Pour l’heure, j’imagine que vous devez être affamés donc je vous propose de déjeuner avec Sera et moi. Est-ce que cela vous convient ? Vous êtes libres de refuser si vous avez d'autres plans ou si vous souhaitez vous reposer.


Une fois leurs affaires prises par les droïdes pour être conduites dans leurs chambres assignées, l’offre de partager le déjeuner fût assez promptement acceptée par les commandos, Jefferson inclus. Cordélia ne doutait pas que le vieux Marine irait rendre visite à sa famille dans la soirée ou le lendemain, mais puisqu’ils se trouvaient éloignés de leur monde natal et de leurs familles, il n’en allait pas de même pour Cian et Auric. Elle apprécia la bonne volonté apparence de Jeff, qui faisait ici des efforts même s’il n’allait pas être aisé de le dérider. Peut-être qu’en présence d’autre militaires de la Marine, il arriverait à accepter de baisser un petit peu sa garde ? Constatant que Sera fût vite approchée par Cian, qui regorgeait de curiosité à son égard, et que Jefferson discutait avec Auric tout en leur emboîtant le pas, Cordélia gagna la hauteur de Lukan.


- Je suis contente de vous revoir, Sera et toi, mais tu es sûr que cela ne dérangera pas ton père ? Je sais qu’il est souvent très occupé. J’espère qu’il se porte bien. Vraiment, merci de nous accorder cette parenthèse. Nous en avons tous besoin, je crois.


Elle marqua une courte pause, alors qu’ils cheminaient dans ces couloirs familiers qu’ils avaient foulés, en large et en travers, depuis de nombreuses années. Ses yeux artificiels ne pouvaient pas ne pas remarquer l’absence de certains tableaux et holoprojections d’une certaine personne, qui avaient été retirées quelques années plus tôt mais qu’elle n’avait jamais oublié, comme eux.


- Je te prie de les excuser, ils ont été curieux dès qu’ils ont vu Sera lors de ton appel. Ils n’ont pas l’habitude qu’on m’adresse la parole de manière aussi informelle. Á croire qu’on a très bien joué le jeu, en public ; peut-être un peu trop bien joué le jeu. Bon, Jeff s’en doutait un peu, mais il n’en a pas fait grand cas. J’ai réussi à contenir leur curiosité jusque-là, mais je ne suis pas sûre que cela va durer. Surtout si mon père et Oncle Jan viennent nous rendre visite. Je ne n’ai pas pu prendre de leurs nouvelles depuis un moment.


L’opération en coopération avec l’Intelligence impériale, « entourée de ténèbres », avait en effet imposé un silence radio pendant plusieurs semaines, tant leur vigilance devait rester élevée. Ils avaient été plongés en plein cœur d’un équipage litigieux, à deux pas d’une guerre civile entre son personnel et ses officiers dirigeants, ces derniers s’étant avérés séditieux et véreux.  


Ils étaient parvenus dans une grande salle à manger, où Cordélia se souvenait des nombreux repas qu’ils y avaient partagés, en plus ou moins grandes tablées. La décoration qui avait été apposée lui soutira un rare sourire attendri, et quelque peu mélancolique. Souvent le Moff Reige les avait invités, son père et elle, à passer du temps au manoir en journée comme en soirée. Elle avait de nombreux souvenirs de repas avec Lukan, Sera, le chef de famille Reige, son père Wilhelm et Oncle Jan… sans oublier, Galen et Elena, dont les fantômes, à leur manière respective, hantaient encore leur mémoire et semblaient imprégner, de leurs souvenirs, les lieux. Un généreux feu de cheminée illuminait, de sa lueur douce et de sa douce chaleur, la pièce.


- Je m’attendais à ce qu’on te rejoigne sur le Chimaera, j’imagine que ton père n’y est pas tout à fait étranger ? Il devait être heureux de te savoir dans les environs. Il en va de même avec ma mère, tu sais comment elle est. Si j’ai le malheur de m’arrêter sur Bastion sans passer la voir, nul doute qu’elle enverrait l’une de ses « Demoiselles » me chercher.


Un léger filet de rire échappa à ses lèvres austères, alors que le masque militaire tombait petit à petit. Les « Demoiselles » en question étaient des droïdes réplica-humains que sa mère avait à son service à la maison close, et qui aidaient à son bon fonctionnement aux côtés des courtisanes et du personnel. Elles remplissaient de nombreuses fonctions au besoin, qu’elles fussent protocolaires, de protection rapprochée pour quelques-unes d’entre elles ou de divers appétits. Jusque lors, Cordélia avait réussi à éviter que la tenancière de l’un des plus réputés établissements du quartier des plaisirs ne lui en assigne une, amicale joute de longue haleine.


- Comment tu te portes, toi ? Je n’étais pas inquiète vu que Walter veillait sur tes arrières et que tu es bien entouré, mais j’imagine que tu ne t’es pas ennuyé non plus.
Lukan Reige
Lukan Reige
Amiral Impérial
Amiral Impérial

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Jeu 28 Déc - 18:43

Lukan ne put s’empêcher d’être amusé par les échanges entre Cordélia et son équipe. Visiblement, leur amie d’enfance ne s’était pas épanchée auprès de ses commandos sur les liens étroits qu’elle entretenait avec la famille Reige. Jefferson et Auric ne se privaient pas pour taquiner là où Cian paraissait plus posée.

Leur invitation à déjeuner fut acceptée à l’unanimité, ce qui signifiait probablement que l’amiral avait vu juste quand il avait supposé que les commandos devaient être affamés. Tandis qu’ils se dirigeaient vers la salle à manger, Cordelia marcha à ses côtés et le remercia pour l’hospitalité. Reige secoua la tête avant de lui répondre, un sourire aux lèvres.

- Tu es ici chez toi, je pensais que tu le savais depuis le temps. Après tout, tu es un peu la fille qu’Oncle Jan n’a jamais eue. Je peux te confirmer sans crainte que mon père ne sera aucunement dérangé de t’héberger et qu’il en va de même pour de courageux commandos de marine qui ont risqué leur vie à maintes reprises au service de l’Empire. Si tu m’avais posé la même question à propos de ton cousin, j’aurais sans doute eu une réponse un peu différente, glissa-t-il sur un ton complice.

L’officier impérial patienta le temps que son amie mette ses idées en ordre. Celle-ci avait l’air de contempler les tableaux et diverses décorations par holoprojection. Il imaginait volontiers ce qu’elle pouvait chercher mais qu’elle ne trouverait guère ici, en tout cas pas dans les couloirs et pièces communes. Galen était un peu comme un fantôme qui hantait ces lieux, au détail près que son frère était bel et bien en vie, pour autant qu’il le sache.

Elle lui demanda d’excuser ses subordonnés pour leur curiosité mais il n’y voyait aucun mal. Lukan comprenait tout à fait que Jeff, Auric et Cian puissent se montrer curieux à son égard et à propos de sa vie personnelle, l’amiral n’en faisant guère étalage à bord du Chimaera. Son patronyme était évidemment connu, en particulier sur Bastion mais les Reige n’avaient jamais manifesté de façon ostentatoire leur richesse ou leur pouvoir. En l’occurrence, Lukan considérait que ce pouvoir n’était pas directement le sien mais celui exercé par son père. Sa propre influence découlait principalement de son rang dans l’amirauté et de sa réputation.

- Ils n’ont rien fait de mal et ce serait plutôt à moi de m’excuser si je t’ai mise mal à l’aise en t’enlaçant tout à l’heure. Notre amitié n’est pas un secret d’État mais nous avons toujours fait preuve de formalité en public à bord du Chimaera. Oh, je me suis permis de prévenir ton père et mon oncle que tu étais de passage, je pense qu’on peut s’attendre à les voir débarquer avant la fin de notre séjour ici, termina-t-il comme s’il venait tout juste d’y penser, avec ce sourire espiègle aux lèvres qui lui était coutumier avec ses proches.

La mission à laquelle Cordélia et ses commandos avaient participé était un peu comme le dragon Krayt au milieu de la pièce mais ils auraient tout le temps pour en discuter. Cordélia lui confia d’ailleurs qu’elle avait supposé que son escouade le rejoindrait directement à bord du Chimaera. La référence qu’elle eut pour sa mère, l’une des plus célèbres courtisanes de Bastion, le fit sourire.

- On ne peut rien te cacher. Oui, mon père m’a demandé de rester un peu pour les fêtes et pour m’occuper de certaines formalités administratives. Si tu considères que ta mère est un cas spécial, rappelle-toi pour qui travaille la mienne et le laps de temps pendant lequel elle m’a fait croire qu’elle n’était plus de ce monde, lui souffla-t-il dans un murmure teinté d’ironie.

Sans entrer dans les détails, Lukan s’était confié à Cordélia quelques temps plus tôt quant au fait que sa mère biologique, Natasi Devis, avait survécu mais qu’il ne l’avait appris que vingt ans plus tard, ainsi que le fait qu’elle travaillait pour les renseignements impériaux. Il ne lui avait pas révélé sa véritable identité mais il l’avait prévenu de garder une certaine prudence à l’égard du lieutenant Cécilia Madera.

C’était bon de l’entendre rire et de la voir se laisser un peu aller dans ce cadre plus privé. Puisqu’elle lui demanda comment il se porta, l’amiral décida de lui résumer les derniers évènements sur un ton léger.

-Pendant que tu vaquais à ta mission secrète, j’ai été convoqué par la Grande amirale Quizan dans ses appartements sur Bastion, avec pour seule consigne de venir avec une tenue d’entraînement et une épée. Nous nous sommes affrontés au cours d’un duel d’entraînement à l’épée et je peux te dire qu’elle est très douée, je pense que tu trouverais en elle un adversaire tout à fait à ta hauteur. Nous avons discuté ensuite, notamment de mes idées pour améliorer la marine impériale. Je t’en parlerai plus en détail mais disons qu’en matière de formation et de liens avec les chevaliers impériaux, nous avons du pain sur la planche…

Lukan invita Cordélia et les commandos à s’asseoir et attendit que Sera soit installée à sa place avant de s’absenter un court instant. Il profita de ce laps de temps pour demander aux cuisines de lancer la préparation du repas, et surtout il ramena avec lui quelques paquets qu’il distribua respectivement à Cordelia ainsi qu’aux commandos. Celui de Sera l’attendait dans sa chambre mais il préférait qu’elle ait le temps de le découvrir par elle-même plutôt que quelqu’un ne lui gâche la surprise avant qu’elle n’ait eu l’occasion d’en prendre pleinement connaissance.

- Ce sont des cadeaux de Noël qui s’accompagnent d’une petite histoire et qui, je vous rassure, n’appellent pas de cadeaux en retour. La famille Reige compte des coursiers parmi leurs ancêtres. On raconte que l’un d’entre eux avait été assigné comme responsable du courrier civil et militaire dans les tréfonds de l’Empire, proche des régions inconnues. Dans le cadre de cette mission, le lieutenant Reige aurait rencontré un mystérieux artisan qui avait fabriqué des jouets par milliers mais qui n’avait pas de moyen de transport pour les apporter aux enfants. Le lieutenant lui aurait proposé un marché : il aiderait l’artisan à apporter les cadeaux, en échange de quoi il demanderait aux enfants de recourir à son service de courrier pour demander des cadeaux au « Père cadeaux ». Le lieutenant n’était bien sûr pas désintéressé et souhaitait avant tout améliorer sa performance pour obtenir une meilleure affectation. La légende veut que leur partenariat ait si bien marché qu’ils couvrirent tout un secteur entier de cadeaux, les enfants devenant plus sages et leurs parents faisant la paix entre eux. Ce serait le commencement de la légende du « père Noël », à en croire la tradition familiale. Nous n’avons pas de preuve que ce soit vrai mais dans les archives, on trouve effectivement un Jasper Reige qui se serait marié avec une institutrice sur un monde très éloigné de Bastion et qui y aurait passé sa vie.

L’amiral ponctua ce récit par un court chant de Noël en cœur avec sa sœur Sera. En quelques phrases, la chanson parlait d’un matelot perdu qui avait trouvé un sens à sa vie via des actes désintéressés envers des enfants et envers une femme qui avait fini par le rendre heureux à son tour.

Les cadeaux n’étaient rien de très compliqué ni de très coûteux parce que Lukan ne voulait pas mettre ses invités mal à l’aise, ni les faire se sentir pauvres. Il les avait d’ailleurs achetés avec sa propre solde. A Cian, il avait acheté un datapad civil dernier cri qui lui permettrait de se tenir au courant des informations les plus récentes à bout de l’espace impérial, la sachant friande de potins. A Auric, il avait pris un kit d’entretien cybernétique compact qui faciliterait la gestion de ses pièces cybernétiques et le test de ses défenses. Quant à Jefferson, il lui avait offert une bouteille d’un excellent scotch dont Cordélia lui avait parlé.

En ce qui concernait Cordélia, le cadeau était plus personnel. Il s’agissait d’une dague en songsteel incrustée de deux rubis respectivement à la base de la garde et au niveau du pommeau. Le métal était léger et luminescent, et présentait par ailleurs une résistance très forte, notamment face à une lame de sabre laser, quasiment équivalente à celle du phrik et du cortosis. Lukan savait que Cordélia n’était pas une femme très portée sur les bijoux mais elle pratiquait le sabre et les arts martiaux quotidiennement, ce pourquoi il espérait que cette dague lui servirait.

Les droïdes ne tardèrent pas à arriver avec l’entrée, constituée de foie gras avec des petits toasts tout chauds. Le tout était accompagné par un vin blanc pour ceux qui en étaient friands.

- Mes amis, je vous souhaite un excellent appétit, les salua-t-il en levant son verre à leur attention.
Cordélia Traeda
Cordélia Traeda
Sergent Commando de Marine
Sergent Commando de Marine

Débriefing au milieu des souvenirs [PV Cordélia Traeda] Empty Re: Débriefing au milieu des souvenirs [PV Cordélia Traeda]

Mer 31 Jan - 11:54

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I.A. ALIX (en jaune mimosa : #FEF86C - Escouade Delta : Jefferson Palin (adjoint, en gold), Cian Teradoc (en dodgerblue) et Auric Dorja (en écarlate : #ED0000)


Lukan ne devait pas être habitué à ce qu’elle ait des échanges plus informels avec les membres de son escouade. Ils étaient bien plus sérieux en opération ou dans un contexte professionnel. Traeda n’était guère surprise de ne pas voir ses équipiers décliner l’offre d’un repas. Ils avaient pu manger à bord, mais la nourriture proposée en opération n’avait souvent rien à voir avec celle que l’on pouvait consommer une fois de retour à la maison. En outre, vu la désaffection que leur portait le capitaine du Scipion, ils avaient surtout consommé des repas peu nourrissants ou peu appétissants. Elle-même ne se sentait pas encline à refuser l’invitation, également séduite par la perspective de passer du temps avec des proches ainsi que de se changer les idées.

La présence de Sera avec eux limiterait l’inclination qu’ils auraient à parler du travail.


- Les probabilités que je prenne contact avec lui sont infinitésimales.  


Il y avait une différence entre le fait de savoir quelque chose et celui de réaliser quelque chose. En dépit du très bon accueil que lui avaient toujours réservé les membres de la maison Reige et leur domesticité, la métisse n’avait jamais vraiment oublié son premier contact avec une famille de la petite noblesse impériale, celle avec laquelle elle partageait à moitié son sang par son père. Elle était très jeune quand son père, alors capitaine de Marine, avait révélé son existence ainsi que sa ferme intention d’assumer sa paternité et de la reconnaître officiellement comme sa fille. Plus de vingt ans s’étaient écoulés depuis ce mémorable esclandre familial, mais celui-ci lui avait laissé une forte impression, plus qu’elle ne voudrait bien l’admettre et surtout à voix haute. Il n’en restait pas moins vrai qu’elle se sentait plus à son aise auprès des Reige que des Traeda, à la notoire exception de son père de sang dans ce dernier cas. La mention de Jan eût le mérite de laisser erreur un léger sourire affectueux sur les lèvres de la sang-mêlé humain et hapien. Elle ne nierait pas qu’elle considérait Jan comme son deuxième père, et la mention lui fit plaisir. Elle supposait que le père adoptif de Lukan et chef de famille, le Moff Valin Reige, espérait encore que son plus jeune frère consente à se poser et à trouver une dame respectable à marier. Hélas, il était un aussi irréductible célibataire endurci que le Commodore Traeda, et il ne serait guère aisé de lui faire changer ses habitudes sur ses fréquentes mais courtes liaisons féminines. Cordélia avait beaucoup de respect envers le Moff Reige, qu’elle avait connu en même temps qu’elle n’avait fait la connaissance de Galen, Sera et Lukan, par l’intermédiaire d’Oncle Jan.

La mention de son cousin, faite sur un ton complice par Lukan, eût le mérite de l’amuser. Elle ne savait que trop bien à quel cousin il faisait référence. Ses relations avec Léandre Traeda, le fils du Moff Elric Traeda – son oncle biologique, frère aîné de son père Wilhelm – étaient mauvaises et glaciales, et ce d’aussi loin qu’elle puisse se souvenir. Ils ne s’étaient pas revus depuis – Cordélia n’avait aucune intention de croiser le chemin du Lieutenant-Colonel Stormtrooper de sitôt –  et ce d’autant moins qu’ils servaient deux corps d’armée différents. Outre sa bâtardise et son métissage avec du sang Hapien, Léandre n’avait jamais accepté qu’elle ait été reçue dans la Marine et qu’il ait été recalé, avant de faire sa carrière dans l’Infanterie. Du peu qu’elle en savait – malgré elle – il était plutôt compétent à son office et au combat. Hélas, aussi longtemps que vivrait le Moff Traeda, elle doutait que leurs relations s’améliorent, si elles s’amélioraient un jour. Cordélia estimait, pour sa part, qu’il s’agirait d’une perte de temps. Elle avait fait son deuil sur la branche paternelle de sa famille il y a déjà des années.


- Ca ne me dérange pas en soi, je n’y étais juste pas préparée. Je n’ai pas l’habitude d’amener mes équipiers “à la maison”, comme tu sais. Effectivement, c’est quelque chose que je n’ébruite pas en général, considérant ton actuel niveau de responsabilités.


Reige avait bâti sa réputation non seulement pour son efficacité de commandement et pour ses stratégies redoutables, mais aussi par le respect qu’il portait à son personnel et à son équipage, et en particulier avec la gente féminine. Il leur laissait des possibilités de promotion égales et équitables avec les membres masculins de son personnel, militaire et civil, et restait intègre. Et la dernière mission « réquisition » lui avait souligné que même des gens intègres et honnêtes pouvaient voir leur réputation être salie malgré eux et elles pour servir les intérêts d’autrui. Elle laissa néanmoins sa gravité s’estomper et se muer peu à peu vers la légèreté et la familiarité.


- Je ne suis pas surprise, ça te ressemble bien. Je te remercie, je serai contente de les revoir, et ils n’ont pas leur pareil pour animer une tablée. Ce sera aussi l’occasion de tordre le cou à une rumeur qui est parvenue jusqu’aux oreilles de l’escouade.


Lukan n’aurait guère de difficulté à déduire quel genre de rumeur elle mentionnait, il connaissait assez bien ses deux figures paternelles ainsi que leur mode de vie assez atypique, résolument célibataires dans leur cinquantaine d’années, colocataires et proches amis de longue date. Si le Commodore Traeda était plus austère et réservé dans son attitude, surtout au travail, Oncle Jan était plus espiègle et se plaisait à rire gaiement de la situation et se montrer malicieux, au désespoir de son colocataire qui se damnait à clarifier les choses plutôt qu’à les embrouiller. Le sourire espiègle de Lukan, qu’il ne laissait jamais entrevoir en public, détendait l’atmosphère.

Disons qu’elle commençait à bien connaître les membres de la famille Reige, et que cela lui paraissait être une solide probabilité que la demande provienne du Moff Reige. Il n’y avait guère que Valin et Sera qui pourraient, sans doute, faire déroger à ses habitudes son ami. Cordélia l’écouta donc avec attention, sachant que ses équipiers discutaient de leur côté. Elle ressentit une certaine compassion concernant les formalités administratives. Á son grade militaire et à son rang social, elle en avait bien moins que lui à gérer et la quantité dont elle devait s’acquitter lui suffisait déjà amplement en tant, surtout, que cheffe d’escouade. Face à son murmure teinté d’ironie, Cordélia lui répondit à voix basse, un mince sourire compréhensif.


- On peut dire qu’elles ont chacune leur originalité toute particulière.


Cordélia n’insista pas davantage, il n’était pas de son caractère de se mêler de points relevant de la vie privée, et ce encore moins en dehors du cadre du boulot. Les secrets de Lukan étaient les siens, même si cela expliquait quelque part l’attitude du lieutenant Madera. Elle n’était pas hostile à la lieutenante, mais faisait toujours preuve d’une certaine prudence depuis le jour de son entretien avec Lukan. Ses propos ultérieurs l’avaient confortée dans cette décision.

Cordélia l’écouta avec attention, appréciant le timbre plus familier de leur discussion. La Grande Amirale Quizan, ni plus ni moins ! Ce n’était en soi pas si étonnant, en considérant le titre et les responsabilités de Lukan, mais cela n’en restait pas moins intéressant. Elle était un profil intéressant d’officier non-humain, à son instar, qui avait atteint les sphères les plus hautes de l’Empire malgré le racisme qui sévissait encore dans le régime. C’était une figure, disait-on, proche de l’Impératrice. Un adversaire habile à l’épée, sans doute autant qu’avec ses mots. Elle avait visiblement laissé une bonne impression à Reige, et la curiosité de Traeda s’aiguisa plus encore à la mention des améliorations potentielles que voudrait apporter Lukan à la Marine. Elle n’avait pas une très haute opinion des Chevaliers Impériaux, en tant qu’utilisateurs de la « sorcellerie », mais elle n’était pas fermée à revoir ses positions si on lui prouvait le contraire.


- Je me demande ce que tu as en tête, mais ça m’intrigue. Il est vrai que nous les voyons peu à bord. Je ne les connais pas assez pour me prononcer à leur encontre. Enfin, laissons le travail pour l’heure, Sera risque d’encore nous réprimander sinon.


Ou de dire qu’ils étaient décidément incorrigibles, c’était aussi une possibilité. Ils n’eurent cependant pas le loisir de poursuivre leur conversation pour l’heure, ils étaient invités à prendre place autour de la grande tablée. Cordélia s’installa à sa place habituelle, proche de Sera, et échangea quelques mots avec son amie et Cian, puis avec Auric et Jefferson. Elle temporisa ou esquiva les questions qu’elle jugeait trop indiscrètes ou personnelles, et leurs échanges cessèrent avec le retour de Lukan… qui n’était visiblement pas revenu les mains vides, à la surprise partagée des Commandos. Elle s’étonna tout autant du fait que Sera ne semblait pas en avoir, mais connaissant Lukan, elle supposait qu’elle ouvrirait le sien plus tard, en privé. Amusée, elle écouta l’histoire de Noël racontée par son ami d’enfance. Elle la connaissait déjà, le père adoptif de Lukan, messire Valin la leur avait contée quand ils étaient enfants. Elle ne comptait cependant pas en dévoiler la chute aux nouveaux auditeurs, chacun étant libre d’y porter du crédit ou non. L’imaginaire se mêlait à la réalité, plus encore en cette période de l’année. Il était bon parfois de se laisser un petit peu rêver, non, quand on en avait le luxe ? Elle ne se joignit pas aux chants de Noël, estimant qu’elle n’avait pas une voix assez juste pour cela, et se contenta de fredonner en de simples murmures les paroles qu’elle connaissait bien. C’était un chant populaire, bien connu dans la galaxie, et Cian comme Auric se prêtèrent au jeu. Malgré la précision de Lukan, Cordélia comptait bien lui offrir un présent en retour et prévoyait déjà de se rendre en ville pour le trouver. Ils avaient été tant occupés par leur profession qu’ils n’avaient guère eu le temps d’anticiper ces fêtes, et de là, d’acheter des présents à leurs proches. Il faudrait qu’elle en trouve aussi pour son père, Oncle Jan, le Moff Reige ainsi que Sera.

Une fois de plus, elle pût constater que Lukan connaissait bien son équipage et avait pris soin de se renseigner de son côté pour cerner les goûts de chacun. En tout cas, ici, il avait ciblé juste. Cian était enchantée par le présent qu’elle avait reçu, et Auric se proposait déjà de l’aider à le calibrer. Auric était satisfait aussi par le kit, pour lequel il trouverait un usage pratique au quotidien. Quant à l’alcool offert à Jeff, il fit mouche également et même le plus bourru de ses Commandos n’était clairement pas insensible à cette petite attention. Il se joignit aux remerciements de ses militaires, et Cordélia s’attendait déjà à une avalanche de questions.


Satisfaite et contentée par ces constats, Cordélia profita de la liesse environnante pour ouvrir le sien, tandis que l’attention des convives était encore détournée. De quoi pouvait-il s’agir ?

Intriguée, la cyborg déballa avec délicatesse l’emballage, un soin que lui permettait désormais sa bonne maîtrise de sa prothèse cybernétique remplaçant l’un de ses bras. Une arme blanche, élégante mais qui pourrait aussi tout à fait lui servir au quotidien dans le cadre de son travail… Lukan l’avait bien cernée, plutôt que de choisir un bijou ou une robe qu’elle n’aurait guère portés. Ignorant l’attention de ses Marines sur le présent, Cordélia inspecta avec attention la dague en la tenant avec soin : le métal était clair, léger et luminescent, et lui rappelait le songsteel dont était forgée sa vibroépée, et serait tout autant capable de résister à l’une des armes de ces infâmes sorciers présents au sein de la République et du Consortium d’Hapès. Elle nota également la présence, comme embellissement d’une arme déjà fort belle, de deux rubis, l’un à sa garde, et l’autre à son pommeau. S’il n’y avait guère de doute que ses équipiers, à commencer par Cian, la taquineraient sur un présent aussi raffiné, ils ne verraient guère la référence implicite que faisaient le choix de ce métal et de ces pierres précieuses précises. Outre la praticité de l’un et l’élégance des autres, elles faisaient surtout référence d’une part à sa chevelure particulière, et surtout de l’autre à la couleur de ses yeux naturels dont elle s’était départis au cours de sa formation à l’Académie de la Marine d’Anaxes. Ils étaient alors carmins, d’une même pourpre que celle de sa mère courtisane, et tout aussi affectés par la pénombre.

Le cadeau était ainsi bien plus personnel, et l’attention la touchait sincèrement.


- Merci, Lukan. J’en prendrai soin.


Son regard laissait néanmoins sous-entendre qu’elle escomptait bien lui rendre la pareille à la première occasion venue, quand ils seraient en privé. Ils n’eurent guère le temps de s’appesantir sur le sujet que les droïdes approchaient avec les mets d’entrée, en guise de mise en bouche.

L’humeur festive gagna bientôt les convives, alors que chacun et chacune répondaient avec entrain ou cordialité au toast initié par Lukan, Cordélia incluse. Le vin blanc, d’un très bon millésime, se mariait à merveille avec le foie gras et les petits toasts. Cela rappelait de bons souvenirs à Cordélia qui, plus le temps passait, appréciait à leur juste valeur cette convivialité.
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