Crédit, party et un autre truc qui finit en "I"... (PV Reisen Shinkansen) [Terminé]

Reisen Shinkansen. Un nom qui, au sein de l’APEX, suscite toutes sortes de réactions. Pour ma part, je préfère me faire ma propre idée des choses. Nous ne vivons pas tous de la même façon. Nous n’avons pas les mêmes valeurs. Il paraitrait que l’argent lui brûle les doigts. Et? L’argent, c’est fait pour être dépensé. Pour ma part, la plupart de mes dépenses sont en fait des investissements, dans diverses ressources humaines au sein de l’APEX mais quand on y pense, c’est SON argent. Est-ce que j’ai à lui dire comment faire ses affaires? Non. Je suis la boss de l’APEX, pas sa planificatrice financière. Ceci dit, une personne qui fait tant parler d’elle attire forcément mon attention. Et après, effectivement, avoir vu ô combien elle peut être dépensière, je me dis que ce ne serait pas un mal de… Comment dire…Acheter sa dette? Lui offrir du crédit, au fond.

Et considérant que ce n’est pas mon genre d’abuser des membres de ma propre organisation (ce serait quand même très con et très cartel des hutts), je ne serai pas du genre à la saigner à blanc en intérêts. Tout ce que Reisen sait, c’est que quelqu’un d’important dans l’APEX veut lui faire une importante proposition d’affaire. Au nombre de compagnies et d’entreprises dans la faction, ça pourrait être pas mal n’importe qui pour n’importe quoi. Mais si on dit « important », ça veut dire rang IV et techniquement supérieur. Sauf que voilà le truc amusant : personne ne considère jamais que le Triumvirat puisse vouloir s’impliquer personnellement. Avec raison, en fait. Hope Summers est plus glacial que le vide spatial, Venom est une IA qui pense en chiffres et en statistiques et ça laisse moi. Et comme en général, je passe par des intermédiaires (Dezira, par exemple), c’est moins…

Évident. Du coup, quand tout ce que vous savez c’est que quelqu’un plein de fric veut vous causer, qu’est-ce que vous tentez de faire? Épater la galerie, bien entendu. Donc Reisen a organisé un super party pour son équipage. Encore de folles dépenses avec de l’argent qui font comme de la neige sur Tatooine. En même temps, c’est une stratégie d’affaire solide. Depuis des temps immémoriaux, la taille d’un événement est ce qui peut faire pencher la balance pour des investisseurs potentiels. Trop petit, vous passerez pour avare ou pas assez riche. Trop gros, vous passerez pour un m’as-tu vu ou un insécure. Jouez vos cartes correctement, faites quelque chose de taille respectable avec du divertissement de qualité et vous marquerez des points instantanément. On dira ce qu’on voudra de la pirate mais un manque de planification ne fait pas partie de ses défauts. J’approuve son initiative.

Comme j’aime voir la réaction des gens « au naturel », c’est évident que je vais me rendre à cette petite fête complètement incognito. Quand vous avez une IA pour vous aider avec tout ce qui est dispositif de sécurité, avoir ma carrure n’est soudainement plus tant que cela un problème. Donc, je vais l’attendre dans l’espace bureau où elle devrait rencontrer son contact. Je peux vous dire un truc. Peu importe qui vous êtes. Si vous ne savez pas que vous allez me rencontrer (et même si vous savez que vous allez me rencontrer) tout le monde réagit de la même façon la première fois : une variante de la gueule de poisson hors de l’eau. Ah bah si, forcément. Géante mandallienne. La plupart du temps, la plus grande créature humanoïde que quelqu’un a rencontré, c’est un wookie. Et le wookie il a l’air petit à côté de moi alors… Et quand ils font en même temps la connaissance de Loktar? Double gueule de poisson hors de l’eau…

Mais bon, assez narrer, voilà la porte qui s’ouvre et la principale concernée qui entre.

« Surprise! »

Rentrer d’un coup de main aussi spectaculaire que peu rentable dans la bordure extérieure, Reisen avait au départ prévu simplement une escale sur l’ancien joyaux de l’Empire criminel Hutt afin de pouvoir se procurer un peu de ravitaillement avant de repartir chasser un plus gros poisson, mais quelque chose lui avait fait changer ses plans entre temps : alors qu’elle se baladait sur la planète en quête de ressources auprès de ses contacts habituels, des vendeurs a la petite sauvette avec des airs louches, Clariss, le « robot a tout faire » du vaisseau l’avait contactée en lui indiquant que quelqu’un souhaitait un rendez-vous d’affaire. Cela parlait de l’aider a régler ses incessants problèmes financiers, mais sans réellement plus de détails. La brune pratiquait depuis le début de sa carrière la technique bien connue de la « fuite en avant » reposant sur deux principes : l’argent n’existe que pour une chose, être dépensée, et doit donc l’être le plus rapidement possible, et lorsqu’il est nécessaire de s’en procurer davantage, il faut partir le rechercher là ou il se trouve, et donc être prêt a accepter de nombreux boulots afin de pouvoir se remplir les poches. Un équilibre précaire, qu’elle maintenait jusqu’ici avec des hauts et des bas, qui s’effondrerait sans doute un jour, mais qu’elle était incapable d’abandonner.

L’affaire méritait toutefois d’être tirée au clair. Pourquoi ?!? Parce qu’il y avait la possibilité d’avoir plus d’argent et donc plus de funs bien sûr ! La personne ne s’était certes pas présentée, mais puisqu’il s’agissait de quelqu’un de plus important qu’elle, ce n’était pas vraiment surprenant au sein de l’Apex, chez qui les formalités d’usage se faisait bien souvent plutôt face a face. Dans le pire des cas, elle avait un Wookie avec une grosse arbalète et un pistolet disrupteur, ou ses jolies fesses rouges pour convaincre qu’il était préférable qu’elle reste en vie, c’était des atouts assez efficaces dans leurs genre. Elle ordonna donc a Clariss de négocier un rendez-vous au sein d’un immeuble qui leur servait de QG : un batiment assez simple non loin du spatioport qui servait plus de nightclub et de lieu de repos que de véritable QG : il y avait bien un bureau pour les « affaires importantes », mais il n’était pas bien grand et il n’était pas si rare que la pirate ne s’y rende même pas lorsqu’elle faisait escale, préférant diriger directement depuis le vaisseau. Oh, vous vous demandez sans doute si le local est a elle, et la réponse est « oui et non », il n’était pas a elle, mais son propriétaire aura bien du mal a réclamer le titre de propriété depuis qu’elle avait abandonner son cadavre refroidit dans le vide spatial…

Puisqu’il s’agissait d’un entretien d’affaire, Reisen avait fait un effort sur sa tenue, peut-être pour se donner un peu de contenance ou une allure de pirate un peu plus « respectable ». Entendons nous bien, elle avait toujours un décolleté des plus plongeant sur la paires d’atouts la plus séduisante de son anatomie, mais a côté de cela, veste écarlate d’une matière assez luxueuse, un trench-coat noir, bleu a l’intérieur décoré de liseré dorée, un magnifique tricorne suivant le même code couleur, un pantalon blanc maintenu par deux larges ceintures et enfin des grandes cuissardes noire, oui, elle avait une certaine allure dans cette tenue et hormis le décolleté, elle avait presque l’air respectable… Si l’on occultait le fait qu’elle avait un œil en moins bien entendu. Pour s’assurer que son équipage ne lui causerait pas de problème, mais serait tout de même présent, elle avait fait préparer une petite fête, avec alcool, stripteaser et teaseuse de plusieurs espèces, parce qu’il en fallait pour tous les goûts, petits plats apprécié par les pirates, soit loin d’être le grand luxe, mais tout de même sympa… Clariss avait l’habitude de gérer ce genre de chose, et Reisen avait laisser le robot choisir selon ses propres goûts, ce qui avait toujours le mérite d’être assez original.

Toutefois, l’ancienne prostituée n’était pas vraiment préparée a faire face a la cheftaine d’Apex en personne, du haut de son immense stature de géante, qui semblait bien a l’étroit dans son bureau, mais qui s’était installée sans même prendre de gant. Normalement, c’était a elle de recevoir, et elle n’avait pas l’impression d’être en retard, mais… Elle s’était faite doubler, ce qui avait quelque chose d’embarrassant puisque c’était chez elle. Mais en même temps, il y avait quand même une certaine forme de soulagement dans son regard : elle craignait toujours qu’un de ses créanciers lui prépare un sale piège qui la force a devoir recourir a des artifices dangereux pour s’en sortir. Si l’équipe de tournage de « Surprise Surprise » était soudainement sortie du décors, elle se serait sentie humiliée, mais un rire nerveux s’échappa de ses lèvres, peut-être la pression qui s’évacuait, alors qu’elle croisait les bras sous sa poitrine, un réflexe qui était bien évidemment calculer pour la faire paraître plus grosse et tenter d’encourager ses rivaux a loucher dessus plutôt qu’à rester concentrer, qui ne servirait sans doute a rien ici, mais auquel elle était désormais si habituée qu’elle était tout simplement incapable de s’en défaire.

« Eh bien, l’on peut dire que vous savez soigner vos entrées et écourter les présentations. Remarquez, c’est pas pour me déplaire, j’ai toujours penser que les meilleures négociations étaient les plus directes, pas vous ? Mais je vous en prie, asseyez-vous, vous voulez quelque chose a boire ? »

Se dirigeant vers une armoire, elle l’ouvrit sur de nombreuses bouteilles d’alcool plus ou moins douteux et porta bien sur son choix sur une bouteille de rhum. Elle retrouva ensuite son bureau, s’affalant sur son siège en le balançant afin de pouvoir poser ses pieds sur le bureau tous en croisant les jambes, ce qui lui donnait un air nonchalant, mais aussi assez cool, avant de reprendre la parole.

« Vous parliez d’une proposition, vous avez toute mon attention, de quoi s’agit-il ? »

« Ah non, pas de vouvoiement. Je déteste le vouvoiement. Ma mère m’a toujours dit : Zarseen, je suis cheffe de tous les clans. Tout le monde le sait. Mais si je m’attends à ce qu’on se prosterne devant moi ou que je m’attends à ce que mon titre justifie tout, je mérite de me faire battre dans l’arène. Je suis la boss de l’Apex, d’accord. Et? Ou je me rends digne de mon poste en étant proactive, ou je prends ma retraite!

Tout ça pour dire que tu peux me tutoyer, pas de problème, et je ne m’attends pas à ce que tu fasses quelque chose de spécial pour moi. Agis comme tu agirais normalement et on va bien s’entendre. Quant à ma proposition, c’est simple. J’ai demandé à Venom de faire la liste de toutes les personnes face à qui tu as des dettes. Je ferais bien le gag d’arriver avec une brouette pleine de datapads mais ce serait un peu gros, quand même, non? Oh et va pour le rhum, ça me va. »

Sur mon monde natal, je fais partie, dans la chaine alimentaire, des prédateurs. La chasse est quelque chose de pratiquement génétique au sein de mon peuple. Donc, mettre des appâts pour faire venir ma proie est quelque chose de naturel pour moi. Et la proie, ici, c’est la pirate en face de moi. Mais pas proie dans le mauvais sens du terme. Dans l’Apex, si vous voulez que quelque chose se fasse, vous devez titiller la curiosité naturelle des gens. Une proposition d’affaires sans préambule a plus de chances d’être refusée que si vous amenez la personne avec qui vous discutez à se poser des questions : pourquoi est-ce que Zarseen Raynar s’intéresse à mes dettes? Bon, ce ne serait pas la première fois que je m’intéresse à tel ou tel membre de ma faction mais… Des dettes…

Cela veut dire une perte, pas un gain. Donc, cela vous rend de facto moins intéressant. Trop de risques. Ce n’est pas une valeur sûre. Et si ce n’est pas une valeur sûre, on ne va pas investir là-dedans! C’est ce qu’un analyste financier vous dira. Ça tombe bien : je ne suis pas analyste financier. Oui, la galaxie fonctionne avec des tonnes et des tonnes et des tonnes de crédits. C’est très vrai. Sauf que je sais une chose aussi : tout l’argent de la galaxie ne va pas gagner la guerre. Si c’était aussi facile, ce seraient les comptables qui mèneraient les campagnes militaires, pas les officiers. Vous voulez faire quelque chose qui a de la gueule? Il vous faut des gens de talent. Je connais un trandoshan constamment bourré. Mais quand il est saoul, il fait des toiles qui se vendent facilement dans les cinq à six zéros après le chiffre de votre choix. On a une réserve de foies clonés rien que pour lui!

« J’ai envoyé à tous ces messieurs dames une petite note disant que je rachetais ta dette. Enfin. Toutes tes dettes. Félicitations. Ta seule créancière dans toute la galaxie, désormais, c’est moi. Et je me dis : ce ne serait pas sympa que ça reste ainsi? Au lieu de toujours devoir de l’argent à un tas de personne, tu fais une note de crédit, je paie, j’ajoute à ton ardoise et tu bosses pour faire diminuer le tout, petit à petit… Non?

Tu vois, j’aimes ton style. Tu as du potentiel. Tu as du talent. Mais l’argent te brûle les doigts et malheureusement, comme les gens sont très matérialistes, c’est réduire dangereusement ton espérance de vie si quelqu’un venait à décider de rembourser ta dette avec tes organes, admettons. Donc, je te pose la question : tant qu’à avoir des dettes, n’est-ce pas préférable que ce soit face à quelqu’un qui ne souhaite pas ta mort? »

Et là le vrai test commence : est-ce que Reisen sait poser les bonnes questions? On va voir…

Directe, simple, donnant une impression étonnante d’accessibilité, Zarseen lui laissait une bonne impression, et elle acceptait le Rhum, ce qui était une qualité essentielle aux yeux d’une pirate comme Reisen. Cette dernière lui prépara donc un verre tout en réfléchissant a la suite : elle n’avait que très rarement eue affaire aux autorités de l’Apex, qui demandait très rarement des comptes a ceux vivant sous leur juridiction, ce qui avait quelque chose de logique, puisque l’organisation revendiquait être la patrie de la liberté sans entrave non ? Et c’était la première fois qu’elle avait face a elle un membre du Triumvirat en chair et en os. Même si elle n’était pas la fille la plus futée de la galaxie, l’hybride n’était pas assez idiote pour croire que la colosse lui faisant face avait simplement progresser dans la hiérarchie en étant « sympa » et en permettant a ses troupes de la tutoyer : lorsqu’on avait un physique comme celui-ci, l’on s’en servait et il était fort probable que la cheftaine avait distribuer des basses plus souvent qu’à son tour. Peut-être même qu’elle avait pris quelques raclées… Cela paraissait difficilement imaginable en la voyant ainsi, mais l’on était pas chef du jour au lendemain, une leçon que la pirate avait retenue a la dure… Zarseen avait sûrement des tas d’anecdotes croustillante sur sa vie, mais elle n’était pas encore certaine qu’elle accepte de les partager avec elle.

La suite parvint toutefois a l’estomaquer, ce qui était un sacré exploit pour une femme qui avait quand même une moitié d’héritage Zeltron. Elle avait pris la peine de racheter TOUTES ses dettes ?!? Elle fut tentée un instant de contacter Clariss pour lui demander de vérifier, mais ce serait manquer de respect a sa boss et cette dernière semblait plus que sérieuse, elle n’avait donc aucun intérêt a remettre sa parole en doute. Il y avait un avantage comme un inconvénient a travailler pour la même personne : l’avantage indéniable était bien sûr de ne pas devoir jongler entre de trop nombreuses reconnaissances de dettes et ainsi subir moins de pression en même temps. L’inconvénient était qu’elle ne pourrait jamais se permettre de dire non si Zarseen lui demandait quelque chose… Si la perspective de se faire voler des organes ne lui plaisait guère, d’autant plus parce qu’elle en avait déjà perdu un avec son œil, l’hybride avait déjà traité avec quelques emprunteur trop pressé de récupérer leurs mises : un tir de disrupteur ou un « malheureux accident » de speeder était un bon moyen d’éponger une dette… Jusqu’à présent, son instinct lui avait toujours permis d’échapper aux pires conséquences en poursuivant sa frénétique fuite en avant, mais elle savait très bien que cela ne durerait pas et qu’un jour ou l’autre, elle allait tomber dans le piège d’un mec ou d’une nana plus futée qu’elle.

« Je dois admettre que c’est une sacré surprise que tu me fait la, et je suis ravie que tu m’est épargnée la brouette, j’aurais cru a une mauvaise surprise d’holo naze du samedi soir ! Mais j’ai trop rouler ma bosse pour croire qu’on vient m’accorder le bon dieu sans confession, du coup, boss ou pas, j’aimerais quand même avant tout que tu réponde a deux questions, juste deux. »

S’exprimant aussi en geste, elle avait fini en faisant un signe « 2 » avec son pouce et son index de la main droite. Car en effet, il y avait bel et bien deux choses qu’elle voulait savoir. La première était la plus évidente a ses yeux, savoir pourquoi s’intéresser a elle. Ce n’était pas qu’elle avait une mauvaise opinion d’elle-même, elle faisait même partie de ses personnes capable de se la ramener, mais en revanche, elle savait également qu’elle avait ses limites et elle voulait s’assurer que la boss n’avait pas surestimée ses compétences. Cela lui paraissait peu probable, mais… L’on était jamais trop prudent. S’emparant de son verre d’un geste aussi rapide que semblant automatique, elle le porta a ses lèvres et bu plusieurs gorgées comme n’importe qui aurait bu de l’eau, la preuve qu’elle était fort accoutumée a la consommation d’alcool, avant de de reprendre la parole afin de pouvoir exprimer sa première interrogation, agitant toujours les bras pour mieux illustrer et donner du poids a ses propos.

« Ma première question est simple : pourquoi moi ? Non pas que je ne me trouve pas géniale, mais face au boss en personne, j’ai l’impression d’être un petit poisson se frottant aux plus gros bonnets. Et même si le bonnet E est super sexy et désirable, parfois, il est hors de portée de mes petites menottes, encore plus lorsque c’est le balcon d’une matriarche Hapienne par exemple. Je veux pas remettre en cause ton jugement boss attention, et je suis super flattée que tu vienne vers moi avec cette proposition, mais je veux comprendre pourquoi tu pense que je pourrais t’être utile. »

Elle marqua une pause, vida soudainement son verre d’un trait, reposa le verre sur son bureau d’un geste brusque et repris la bouteille pour se verser un autre verre avec une habileté presque surnaturelle. Elle aurait put boire a la bouteille, mais quand même, devant la boss, ce n’était pas le meilleur plan du monde… Reisen ne recommença toutefois pas tout de suite a boire. Elle croisa les bras sous sa poitrine, la faisant quelque peu gonfler en même temps, avant de reprendre la parole pour poser la question qui était tellement évidente qu’elle avait préférer la garder pour la fin, cela lui avait sembler plus raisonnable.

« La seconde tombe sous le sens : tu attend de quoi exactement boss ? Parce que si c’est pour de la simple piraterie, j’imagine que tu a des tas de flibustier et de marin d’eau douce prêt a se mettre en quatre pour tes jolis biceps pas vrai ? »

« J’ai un bon instinct pour le talent. Regarde-moi. Clairement, je ne viens pas du coin le plus civilisé de la galaxie. Je viens d’un monde qui résiste encore et toujours aux mandaloriens. D’un monde où le gazon veut ta mort. Alors tu finis par développer un instinct sur la bonne ressource à avoir. Maintenant, demain, la semaine prochaine… Tu le sais et c’est tout. Que tôt ou tard, ça va faire toute une différence.

Alors pourquoi toi? Parce que j’épluche les dossiers de pas mal de monde, c’est une manie chez moi. Là d’où je viens, tout le monde connait tout le monde. Littéralement. Et je vais te dire un truc. Tous les grands cours d’eau ont commencé par un petit filet à un moment ou à un autre. Ok. Peut-être qu’il y a plus impressionnant que toi maintenant. Mais ce plus impressionnant pourrait très bien se faire démolir par l’Empire demain. Mais toi…

Il y a quelque chose qui fait que tu peux continuer à foncer vers l’avant, malgré les dettes, malgré la malchance, malgré un tas de trucs qui, en général, tuent pas mal de monde si on se fie aux statistiques. Vois-le comme… Un pari, si tu ne veux pas me croire sur parole. Je mise sur toi. Je gagne, tant mieux. Je perds… Tu crois vraiment que tes dettes vont faire un trou dans mes finances? Sans vouloir jouer la carte de la vantardise, il va de soi.

Tu es le genre de personne qui ne va pas reculer devant un défi. Qui sait saisir l’opportunité quand elle se présente sous ton nez. J’ai des tas de pirates sous mes ordres, oui, c’est vrai. Certains plus compétents et impressionnants que toi. Sauf que tu vois, la galaxie en a vu des centaines, des types comme eux. En ce moment, je travaille sur un projet plus… Personnel, si j’ose dire. Une petite force d’élite composée de spécialistes de tous domaines.

Ce n’est pas le rang qui détermine ce qu’il me faut. C’est ce petit quelque chose d’unique, de presque insaisissable et indescriptible que les autres n’ont pas. Tu sais à quoi ça me fait penser? À la Force mais sans la côté mystique et codifié. Une sorte d’énergie qui habite certains individus qui autrement seraient bien plus banaux qu’ils ne le sont. C’est pour ça que tu m’intéresse, Reisen. Oh et accessoirement, tu es sacrément bien foutue. Ça aide.

Je ne sais pas si c’est un effet secondaire de cette sorte d’aura, d’énergie ou je ne sais quoi mais jusqu’à présent, pratiquement toutes les personnes que je recrute pour ce projet ont le physique à faire les calendriers et pas celui chaste et conservateur de la mission impériale. J’aime les belles choses, que veux-tu. Alors si tu combines le talent et un joli emballage… Qu’est-ce que j’y peux, je suis une criminelle, pas une sainte. Vraiment pas. »

Alors voilà. C’est dit. Je la veux elle spécifiquement pour un projet spécial impliquant des gens de tous horizons avec ce petit quelque chose, cette étincelle qui fait que Reisen devrait être morte et enterrée depuis longtemps. Ces gens qui sont presque l’anti Force, en un sens. La Force est quelque chose qui peut être canalisé volontairement via, entre autres choses, un rigoureux entrainement. Reisen pourrait vivre mille ans que ce je ne sais quoi serait encore là mais incontrôlé et incontrôlable. Le chaos, l’entropie, en un sens, c’est le moteur de l’APEX. Alors oui, j’ai une certaine fascination pour ce mystérieux phénomène. Si ça implique de racheter les dettes de la pirate et la regarder dilapider sa fortune, soit. Tant que je peux l’envoyer faire des missions ultra improbables et qu’elle revienne avec le butin. Tester les limites de la chance? On peut voir ça comme ça, en quelque sorte…

« Tu réuni une escouade de vengeur pour faire un calendrier de charme alors ? »

La phrase était prononcé sur un ton espiègle, qui prouvait bien qu’elle n’était pas totalement sérieuse, bien plus pour détendre l’atmosphère, mais c’était tout de même la première chose qui était ressorti de l’esprit de Reisen après ce speech. Bon, il fallait dire que l’argument de la boss faisait aussi mouche : collaborer avec tout un tas de personne très bien foutu dans une entreprise spécifique non identifiée, mais potentiellement dangereuse comme très amusante était une perspective qui était capable de ravir Shinkansen qui ne demandait que cela ! Elle ne savait toujours pas exactement ce qu’attendait la boss de ses talents, mais il y avait quelque chose de flatteur a sentir que l’on misait sur elle et l’égo de l’hybride en était sincèrement flatté et gonflé par les paroles de la géante. La pirate repris son verre pour boire quelques gorgées, elle essayait de se représenter le genre de boulot qu’on pourrait lui demander, ou les autres qui faisait parti du plan, imaginant des filles super sexy et des mecs sorti tout droit de salle de musculation, et huilé avec cela… Il y avait peut-être aussi des nanas sexy et musclé, un peu comme la boss en fait, les physiques sculptés avaient aussi leurs charmes et Reisen adorait goutter tout ce qui passait sous ses griffes, c’était un fait, son héritage Zeltron en parti, mais pas seulement…

Des années de frustration sur sa planète natale, promise a un avenir morne a cause de ses différences, mais aussi de tradition qu’elle jugeait dépasser avait sans doute aiguisé son appétit depuis longtemps. Elle avait toujours vu la galaxie non pas comme un océan de vide rempli par des planètes, mais comme un vaste canevas d’opportunité, une promesse éternelle d’aventure, de risque et de danger qui ne pouvait que séduire la fille d’aventure qu’elle avait été et la pirate casse cou qu’elle était devenu aujourd’hui. Elle n’était franchement pas certaine de faire de vieux os, contrairement aux paris que pouvait faire la Boss a son sujet, mais elle était en revanche certaine de ne jamais refuser un défi et se montrer toujours très imaginative pour les remplir, trouvant souvent les solutions les plus originales, a défaut des plus glorieuses… C’était aussi pour cela qu’elle était, bien malgré elle, un sujet de pari permanent. Mais Shinkansen n’oubliait pas les affaires, malgré ses blagues, et après quelques gorgées d’alcool de plus, reposa son verre avant de tendre la main droite a la cheffe, c’était toujours sa façon de conclure les affaires : une solide poignée de main indiquant qu’elle acceptait la proposition, et nul doute que vu les muscles de la boss, elle allait être sans doute très forte.

« Ton projet a l’air intéressant : plus de dette, et une éternité de mission dangereuse et amusante pour ne jamais m’ennuyer, pour quel raison je pourrais dire non ? Le code des pirates, c’est toujours la mort ou la gloire, et si les autres flibustiers sont trop des marins d’eau douce pour refuser des opérations risqué, nous ce ne sera jamais notre cas ! On fera tes jobs, a notre manière, parce que c’est ce que tu vient chercher aussi ici pas vrai, du spectacle du vrai, pas comme ses impériaux qui se mettent en scène de façon ridicule pour faire genre qu’ils sont l’Ordre et la Sécurité ! Je marche, compte sur moi pour le fun ! »

Elle affichait un grand sourire enthousiaste, et l’affaire était dans le sac. Vous trouverez sans doute que c’était très léger de sa part, mais la pirate était comme cela, le feeling avant tout, et foncer tête baissée dans les ennuis lui ressemblait bien. A ses yeux, en posant ses questions, elle avait déjà fait preuve d’une très grande réserve alors que l’offre était très alléchante de base ! Mais alors qu’elle songeait déjà a tout ce qu’elle pouvait faire maintenant qu’elle avait, « en quelque sorte », une carte de crédit illimité, elle se souvint qu’elle devait, a l’origine, organiser une petite fête. Bon, ce n’était pas grand-chose certes, mais la Boss avait l’air d’être plutôt simple et directe et peut-être qu’elle aurait envie de faire connaissance avec quelques membres de l’équipage, Clariss en tête qui était entrain de tout organiser, ainsi que tous les autres flibustiers et marginaux qu’elle avait recruter au fur et a mesure de sa carrière. Son petit équipage avait l’air d’une cour des miracles galactiques certes, mais c’était sa petite famille et mine de rien, elle en prenait soin autant que possible, pas seulement par sentimentalisme d’ailleurs : les capitaines qui négligent trop leurs hommes ne font pas de vieux os, un ambitieux a vite fini de faire un coup d’état pour les passer par dessus-bord…

« Tien, l’on organise une petite fiesta pour fêter notre dernière prise, cela te dit de participer ? C’est pas très standing, mais cela te permettrait de faire connaissance avec l’équipage, et y aura de l’alcool et du personnel débauché pour l’effeuillage bien entendu. Qu’est-ce que tu en pense ? »

« J’en pense que j’accepte ton offre et on va pouvoir discuter de ta première mission officielle, si j’ose dire. À toi de me dire si tu veux la primeur de l’information ou si tu veux que je partage le tout avec ton équipage. Différents leaders, différents styles dans le traitement de l’information. Mais je suis certaine que c’est le genre de défi à ta hauteur car c’est le genre de mission dont le briefing te fait rigoler. »

Il y a toutes sortes de missions, toutes sortes d’opportunités dans la galaxie et c’est toujours de trouver la bonne personne pour la bonne chose. En plus, c’est très thématique avec la piraterie, cela implique un trésor perdu. Vous connaissez beaucoup de pirates qui n’aiment pas une chasse au trésor? L’aventure, tout ça… Et il s’avère que j’ai une liste de ces richesses qui, au lieu d’êtres dépensées, sont perdues quelque part dans la galaxie. Du beau gaspillage, donc, en quelque sorte. Oui, comme dit, l’APEX ne manque pas de… Ressources humaines et de talent pour accomplir ce genre de mission. Mais comme je l’ai toujours dit, c’est une chose d’avoir des gens de talent mais il vous faut avant tout la bonne personne. Et Reisen va faire l’affaire, j’en suis convaincue. Ceci étant dit, je dois participer à une fête donc on en parlera plus tard, suivant ce que préfère la pirate.

Apparemment, le fait que la boss des boss débarque du bureau de la capitaine Shinkansen semble surprendre certains des membres de son groupe mais en même temps, du Triumvirat, j’ai toujours été la plus accessible, le visage de l’autorité de l’APEX. Celle qui sait motiver, galvaniser cette grande famille dysfonctionnelle. Non parce que Hope est nulle pour encourager, elle serait en train de critiquer les défauts de tout le monde et leur « intellect inférieur », Venom est très professionnelle mais elle est plus douée pour les briefings de mission que les relations personnelles donc… Vous m’avez moi, la grande gueule de service et l’inimitable Zarseen Raynar. Les gens peuvent venir me parler sans problème. Je suis comme une superstar mais sans l’ego et les caprices chiants. Si des membres de l’équipage de Reisen ont des questions, je serai heureuse d’y répondre.

Ce n’est pas très connu mais je fais souvent du question réponse pour répondre à des interrogations qui reviennent souvent au sein de l’APEX. Ça aide les nouveaux à ne pas faire de connerie, les vétérans à se souvenir que personne n’est au-dessus de certaines choses et ça empêche les petits cons de dire « je n’étais pas au courant ». En tout cas, côté fête, elle sait y faire, la capitaine pirate. On est loin de l’événement mondain et protocolaire. C’est quelque chose de plus… Comment dire… En phase avec les instincts plus primaires de l’organique. Faire les choses parce que c’est fun et non pas parce que tel code ou telle convenance le demande. Je préfère les gens qui se passent de faux semblants et qui sont qui ils sont. Oh il y en aura toujours qui sont vantards… Mais leur talent leur donne le droit de narrer leurs exploits. Un verre à la main, je profite d’un peu de bon temps.

« Tu sais organiser une fête, Reisen, c’est clair. De la bouffe, de l’alcool et du bonbon pour les yeux. Que demander de plus, vraiment? Les gens s’amusent, parlent, échangent. C’est le genre de fête où les gens sont eux-mêmes. Personne n’a l’air de s’ennuyer ou d’être coincé à ne pas savoir quoi faire. C’est mon truc, ça. Moi, les diners mondains avec des micro portions dans les assiettes, je laisse ça à d’autres! »

« Faut être réaliste, l’on est tous des morts-vivants en sursis. Alors quitte a vivre pas très longtemps, autant en profiter le plus longtemps possible, sans se faire chier avec des barrières idiotes et ridicule. Je recrute mon équipage a l’instinct, peu importe leurs compétences, je recherche juste cette étincelle, cette envie de vivre a fond sans se soucier du lendemain et la volonté de bien faire. Et cela marche pas si mal puisqu’on est arrivé jusqu’ici ! »

Un sourire de satisfaction s’était dessiné sur les lèvres de la pirate. Beaucoup dirait qu’elle ne payait pas de mine et qu’elle n’était rien d’autre que de la gueule, mais cet équipage était le sien et elle en était très fière. Ensemble, ils avaient accompli des choses que bien d’autres ne pourraient jamais imaginer, et les récits de leurs exploits ne pouvaient pas vraiment faire honneur a certaines situations dangereuses qu’ils avaient traverser. L’alcool coulait a flot, les discussions étaient franche, l’on admirait les strip-teaseurs et strip-teaseuse dans leurs numéros d’effeuillage plus ou moins élaborées, l’on flirtait… Il n’était pas très difficile de savoir comment cela allait finir, mais pour l’instant, la pirate laissait la cheffe faire connaissance avec ceux assez brave et/ou (rayer mention inutile selon le cas) assez stupide pour venir lui adresser la parole. Mais Zarseen était quelqu’un d’accessible, qui avait toujours le bon mot pour mettre les gens a l’aise, malgré sa grande taille. Elle n’avait pas de mal a la croire sur les dîners mondain, elle n’imaginait pas une seule seconde la géante se trouver a l’aise dans une soirée de la haute, elle serait plutôt du genre a « mettre les pieds dans le plat ! »

Toutefois, il allait bien falloir finir par évoquer cette histoire de mission. Lorsqu’elle estima avoir laisser assez de temps aux autres pour s’y faire, Reisen invita sa supérieure a la suivre au fond de la boite. C’était une situation bizarre, certes, elle s’isolaient un peu, mais en même temps, elle laissait a n’importe qui le droit de venir écouter, pour ceux qui n’écouteraient pas, de toute façon, il y aurait clairement une séance de rattrapage lorsque la mission serait préparer. Trois personnes vinrent les rejoindre, la première étant facilement identifiable puisqu’il s’agissait d’un immense Wookie, avec une arbalète qui ne semblait pas vraiment être présente pour faire des blagues… C’était le videur du coin, et aussi les gros bras, lorsqu’il y avait besoin de muscle pour faire le travail. En second, il y avait donc Clariss, l’ancien sexbot, désormais dénuée de peau synthétique, mais concernant toujours un certain charme, y compris dans sa gestuelle. Et enfin, il y avait Jane Foster. Impossible de savoir s’il s’agissait de son vrai nom, pour Reisen, cela sonnait tellement faux qu’elle n’y croyait pas une seule seconde. Mais Foster était une medic efficace, un peu folle aussi, et une xenobiologiste qui aimait bien expérimenter les rapports inter-espèce de la façon la plus… Intime qu’il soit.

« Bien, je te présente mes principaux lieutenants : Clariss est notre intelligence a tout faire, c’est notre maman a nous, qui veille a ce qu’on ne fasse pas trop de connerie, c’est avec elle que tu a pris rendez-vous, donc tu la connais déjà un peu. Elle, celle qui bave a l’idée de pouvoir observer tes muscles de plus près, c’est Jane, une xénobiologiste, c’est notre médecin de bord, plutôt du genre chaudière, si tu vois ce que je veux dire... »

L’humaine protesta d’un petit cri faussement outré, plutôt pour la forme, mais les regards qu’elle avait jeter sur le corps de Zarseen ne laissait que peu de doute sur ce qu’elle ferait si on lui laissait le champ libre… Ceci dit, la pirate ne pouvait pas lui en vouloir, elle aussi en aurait bien fait son quatre heures. Elle claqua des deux mains afin d’attirer l’attention d’un droïde serveur qui amena une nouvelle bouteille de rhum et cinq verre, aucune raison que le Wookie n’est pas le droit a sa rasade, son verre était d’ailleurs bien plus grand que celui de ses autres camarades… Il s’était lui-même présenter en faisant quelques grognements caractéristique, mais c’était sans doute le genre un peu ténébreux qui préférait laisser parler son arbalète plutôt que son langage… Jane avait essayer de le draguer un temps, mais Shinkansen ne pouvait dire si elle était parvenu d’une façon ou d’une autre a le mettre dans son lit ou pas… Elle bu quelques gorgées de Rhum pour « s’éclaircir les idées » (ce qui était loin d’être le meilleur plan a priori, mais souvenez vous que l’on parle de Reisen et personne d’autre!) pus repris la parole.

« Tu peut y aller pour la mission, ceux qui voudrons écoutez n’aurons qu’à se rapprocher, je suis curieuse de savoir pourquoi tu a besoin de nous ! »

Je fais donc la connaissance des principaux piliers de la pirate et comme je suis bonne joueuse, je dis que si la mission est réussie au-delà de mes attentes, un bonus personnalisé pour chacun des personnes présentes ici. Ce peut être de l’argent, de l’alcool, des armes… Ou moi, dis-je en regardant la xénobiologiste avec un clin d’œil appuyé. On me dira : s’offrir en récompense, il faut le faire, quand même. Ah mais attention. Un, je ne partage pas mon lit avec n’importe qui. Deux, j’ai des besoins comme n'importe qui d’autre. Trois, si vous avez le courage de vous y risquer, je ne vois pas pourquoi je refuserais d’honorer la témérité de certains. Il faut être réaliste. Si votre corps peut servir de motivateur, pousser certains à exceller, à se dépasser, ce serait logique d’en faire usage, non? Je vous l’ai dit. Je suis une cheffe de faction tout sauf orthodoxe.

Au vu du succès de l’APEX, il faut croire que ma stratégie fonctionne! Que la République vende le combat pour le bien galactique, l’Empire son idée de patriotisme et le Consortium son culte à leur reine. Ah et les mandaloriens… Ce que font les mandaloriens. Il serait absolument impossible de diriger l’APEX aussi efficacement autrement. Les gens de talent sont comme… Des artistes. Et la pire chose à faire, c’est d’empêcher l’expression artistique. Vous pouvez dire le contraire, prétendre le contraire, désespérément souhaiter que ce que je dise soit faux. Mais au final? Les résultats parlent d’eux-mêmes. Je viens d’un monde qui ne vit pas selon vos standards et vos normes, de toute façon. Le jour où je serai une conformiste, j’espère qu’un membre de l’APEX mettra fin à cette parodie d’existence. Je suis qui je suis, ma faction est un chaos organisé méritocrate, point final.

Mais bon. La mission! Ah ça, elle va s’amuser, Reisen. Quand nous avons botté le cul des hutts, il y a plusieurs années de cela, les plus malins, ceux qui avaient pris la menace au sérieux, avaient décidé de mettre leur fortune ensemble pour créer un immense vaisseau qui deviendrait une sorte de trésorerie volante dans laquelle ils embarqueraient tous leurs objets de valeur et leurs crédits. Le seul petit problème, c’est que nous avons capturé l’une de ces limaces conspiratrices et dans le vain espoir de sauver son cul dodu, nous a révélé l’existence de ce vaisseau. Ce n’est pas quelque chose de publiquement connu, en fait. Nous avons dû affronter une véritable armada pour mettre la main sur ce vaisseau. Enfin, c’était le plan… Sauf qu’un des hutts a paniqué et a fait un saut en hyperespace pratiquement à l’aveugle. Comme nous n’avions pas Venom à l’époque, comment dire…

Tenter de trouver où le vaisseau avait fait son saut, sans coordonnées précises ni rien, et encore, il n’a pas fait qu’un saut à l’aveugle, il en a fait plusieurs, voilà qui allait s’avérer compliqué. Mais la donne a changé car nous l’avons enfin retrouvé. Et si nous ne faisons rien rapidement, c’est un trou noir qui va mettre la main sur le butin car c’est là que le vaisseau a abouti, dérivant lentement mais sûrement vers un des phénomènes de la nature les plus terrifiants qui soit. Accepter pareille mission demande des couilles assez solides pour résister à un tir de super laser. Réussir un coup pareil, c’est entrer dans la légende. Mais quand les chances de succès sont en bas de 10%, ça en refroidit pas mal. Pourquoi ne pas envoyer une armée de droïdes? Parce que les droïdes ne savent pas improviser et que le vaisseau va s’autodétruire s’il détecte un vaisseau de l’APEX… En se fiant à une base de données très vieille et donc qui n’inclus pas Reisen dans l’équation.

« Je ne veux pas une partie du butin. Je veux le vaisseau au complet avec sa cargaison. Et évidemment, réussir un coup pareil veut dire une très généreuse part du butin. Vous pouvez vous renseigner : Zarseen Raynar, ça c’est moi, est toujours très généreuse quand vient le temps de récompenser. Je suis de celle qui dit que tout travail mérite salaire, des conditions de travail avantageuses et un raison de venir au boulot… »

Alors comme cela les limaces hideuses avaient essayer de se tirer avec la caisse ?!? Pas très étonnant, ils n’avaient jamais été particulièrement bon joueur. Reisen fronça les sourcils, ce qui était rare chez elle, alors qu’elle réfléchissait aux différents paramètres. De loin, ses chances ne semblaient pas très élevé et certain auraient même affirmer que cette mission était comme un aller simple vers un suicide pur et simple : se frotter a un trou noir était très dangereux et seuls les pirates et contrebandiers les plus sûr d’eux, ou peut-être les plus inconscients, plus vraisemblablement une part de chaque, s’y risquait. Shinkansen voyait cela comme un défi : les particularité de son vaisseau lui permettrait de s’approcher assez près pour pouvoir s’engouffrer dans le navire en perdition, mais restait a savoir quoi faire ensuite pour le sauver… Ce qui lui fit réaliser que l’équation n’était pas complète : Zarseen avait omis quelques informations, peut-être pour savoir si la pirate allait simplement foncer tête baissée puis improviser sur le tas, ou simplement parce qu’elle pensait qu’une partie des informations manquantes tombaient sous le sens. Mais l’ancienne prostituée n’était pas suicidaire, et il lui fallait quand même l’ébauche d’un plan pour réussir non ?

Elle fit un signe au Wookie qui tira un petit hologramme de sa poche. S’en saisissant d’un geste élégant, Reisen le déposa sur la table du club et l’activa afin de montrer une carte de la galaxie. Première interrogation ? Ou se situait le trou noir. Il y avait plusieurs amas possible, certains plus facile d’accès que d’autre : si le vaisseau Hutt avait fini proche de l’Amas de Hapès par exemple, les chances frisaient le zéro absolu, car en plus de tous les risques encouru par la mission de base, il fallait ajouter le fait de danser le tango avec la flotte Hapienne, toujours a cran lorsqu’il s’agit de défendre son espace aérien.. Pas pour rien que personne ne s’y était risqué jusqu’ici. Mais bon, elle doutait que cela soit pile cette option, le Consortium Éternel aurait sans doute déjà mis la main dessus depuis longtemps dans ce cas. La Gueule serait peut-être le choix le plus intéressant pour elle, c’était proche du secteur, pas d’intervention des forces galactiques, donc une certaine latitude pour mettre en place un plan… Mais elle en doutait également, les choses étaient malheureusement rarement aussi simple, toutefois, elle serait fixée une fois qu’elle aurait interroger la Boss sur la question.

L’autre question importante était simple : quel type de vaisseau les Hutts utilisaient pour dissimuler leur butin ? S’il s’agissait vraiment de leur trésor combiné, peu probable que cela rentre dans un vulgaire cargo… Le plus probable était qu’il s’agisse d’un énorme vaisseau capital, le genre qui pourrait contenir son petit vaisseau pirate, mais il fallait qu’elle le chasse. Si le vaisseau était plus petit que le sien, elle pouvait toujours essayer de le remorquer en utilisant des réacteurs plus puissant ou en demandant a la Boss si elle pouvait lui fournir un gros générateur hyper-spatial, mais un Mandalorien, c’était hors de prix au marché noir et elle ne s’attendait pas a voir quiconque en avoir sérieusement un, même la boss de l’Apex, mais juste un poil moins performant pouvait faire l’affaire : entrer, faire l’opération de bricolage, rejoindre le pont, programmer des coordonnées de saut… Oui, c’était encore le plus simple. Mais une fois encore, il lui manquait des données et pour cela, il lui faudrait bien poser la question. Tant de questions, c’était ennuyeux… Tout en réfléchissant, elle souffla en pensait qu’elle préférerait que le boulot soit toujours simple et amusant. Pour se consoler, elle s’empara de son verre qu’elle bu cul sec ! Vu sa constitution, elle ne risquait pas de finir saoule de toute façon… La joie d’être Devaronienne et Zeltronne en même temps.

« Ok, cela a l’air périlleux et digne de notre réputation, mais il manque des données : déjà, il dérive ou ce vaisseau ? Parce que les amas de trou noir, y en a plusieurs dans la galaxie, et il vaudrait mieux pour tout le monde que cela ne soit pas celui d’Apex. Ensuite, il ressemble a quoi ce vaisseau ? Il est équipé comment ? Si l’on a besoin d’un matériel particulier pour la mission, tu le fournit ou l’on se démerde ? Et puis en y pensant même si c’est a priori peu probable, y a encore des trucs vivants la dedans ? Ou au moins des droïdes de sécurité qui vont nous canarder ? Pas que je ne suis pas intéressée, mais j’ai besoin de mettre toutes les chances de mon côté, si tu vois ce que veux dire... »

« Les huts ne sont pas exactement très… Comment dire… Imaginatifs. Ils sont partis en ligne droite et ils se sont rendus au bout de la carte galactique connue. Coordonnées spatiales W11. Je ne savais même pas qu’il y avait un trou noir dans ce secteur, je ne savais même pas qu’il y avait quelque chose dans ce secteur, point. Je dois reconnaitre qu’il leur fallait du cran en tout cas. Il faut être désespéré pour tenter ça.

Pour ce qui est du vaisseau… Relique me vient en tête. Quelque chose que tu peux sortir d’un livre d’histoire. Du temps où les hutts avaient un empire, de gigantesques flottes, etc. Alors accroches toi… C’est un Azalus-class Hutt dreadnaught. Oui. Je sais très bien que c’est à tomber sur le cul. Et ça vaut une fortune. Donc je le veux. Dans la théorie, il est équipé comme tous les vaisseaux de sa classe, je te sortirai les documents d’archive.

C’est armé, c’est armuré, c’est fait pour durer et ça a de sacrés réacteurs si je me fis aux plans que j’ai étudié. Curiosité du machin, par contre, fortement automatisé. Apparemment son propriétaire craignait tellement une mutinerie que ça peut se piloter pratiquement tout seul, tu imagines. C’est pour ça que ça intéresse aussi Venom. Pareille automatisation n’est pas fréquente chez les hutts et elle veut voir leur technique. Elle est curieuse, notre IA…

Quant à ce que vous allez trouver… Des squelettes de hutts, c’est sûr. Des êtres vivants, ça me surprendrait. Des droïdes de sécurité, c’est encore possible, je n’ai pas la liste de ce qu’il y a à bord. Mais il faut se dire une chose : la plupart ont dû manquer de batterie depuis longtemps et s’il en reste, ils n’ont pas eu de maintenance depuis au moins une décennie. Donc même fonctionnels, je dirais que c’est une menace négligeable. »

Elle fait bien de poser des questions. Clairement, son pire ennemi, c’est le trou noir. Pas ce qu’il y a à bord. Mais là, au moins, elle a des réponses à tout ce qu’elle a demandé, ce qui devrait… La rassure, j’imagine. Je précise aussi que si certains sont volontaires pour se faire irradier par le trou noir, Hope veut faire des tests donc… Elle paie bien pour ses cobayes. Ou s’ils ont la possibilité de lui ramener des échantillons… Oui bon je le mentionne parce que sinon elle va me faire la gueule mais je vois mal la pirate ou son équipage s’irradier volontairement. Par contre, ramener de quoi permettre à la blonde humaine de faire ses analyses, c’est déjà plus crédible. Elle va râler que ce n’est pas un sujet vivant… Mais elle sera bien forcée de s’en contenter. Elle n’est pas si difficile à gérer quand vous savez comment vous y prendre, je vous rassure. Une chance, d’ailleurs…

Si jamais mon interlocutrice a d’autres questions, je vais y répondre du mieux que je peux. C’est la moindre des choses. Personne n’aime une mauvaise surprise à cause de renseignements fautifs ou trop légers. J’en sais quelque chose, je suis souvent celle qui doit envoyer une deuxième équipe pour sauver la première équipe parce qu’un connard a omis de préciser un détail. On prend ses précautions, à force. Et on encourage les autres à être prudent. Cela évite des problèmes… Et parfois toute une humiliation. Si c’est la faute du client, je peux vous garantir que je suis impitoyable et que je facture des pénalités absolument abominables. Si c’est de ma faute, je donne d’importantes compensations. Tout le monde peut faire des erreurs, après tout. Mais il faut savoir les assumer, par contre. Sinon, vous allez recommencer… Et risquer ainsi de perdre de bons éléments…

« Oui je sais, c’est toujours moins amusant quand il n’y a pas de truc vivants a dézinguer, mais l’on aura déjà bien assez a faire avec le trou noir, alors pour une fois, je vais pas faire la fine bouche sur le manque de fun ! »

Elle répondait aux protestations du Wookie qui n’aimait jamais lorsqu’on ne lui offrait pas une bonne opportunité de pouvoir faire un carton avec son arbalète, et les droïdes n’étaient pas ses cibles favorites, mais Reisen trouvait cela plutôt rassurant en réalité : la mission contenait déjà bien trop de paramètre délicat pour ajouter en plus une résistance vivante et organisée… Bon, il restait la poisse qui amènerait une équipe rivale voire pire, une survie improbable de l’équipage, ce qui ne serait pas totalement a écarter étant donner la malchance légendaire de Shinkansen, mais cette dernière décida, pour le moment du moins, de ne pas en parler. Elle allait plutôt se jeter tête baissée dans les emmerdes comme elle le faisait si bien d’habitude et qui avait forgé sa réputation, celle d’une femme aussi belle que casse cou qui survivait toujours de la façon la plus improbable qui soit. C’était sans doute pour cela qu’on la mettait sur cette opération, mais même Reisen Shinkansen ne pouvait réaliser de miracle : il y avait encore quelques détails a régler afin de pouvoir réussir cette opération, d’autant plus après avoir appris le modèle du vaisseau, qui interdisait le remorquage qu’elle avait envisagée de prime abord.

Il fallait donc absolument cet hyperdrive afin de pouvoir offrir une puissance supplémentaire a ce vaisseau antique : même si Zarseen vantait ses réacteurs, Shinkansen ne s’attendait pas a pouvoir simplement s’installer aux commandes et le faire dévier de sa trajectoire sans lui filer un coup de boost. Il lui fallait également savoir de combien de temps elle disposait encore pour accomplir cette opération : si c’était réellement urgent, elle aurait moins de temps pour se préparer, elle devrait donc faire vite pour réunir ce dont elle avait besoin. Trouver un spécialiste pour pirater les codes Hutts ne serait pas très difficile, elle en avait une liste longue comme le bras dont certains lui devaient des petits services et d’autres se mettraient ventre a terre devant elle si elle leurs faisaient miroiter de les accepter dans son lit en échange du service rendu… Même pour les radiations du trou noir, elle avait une idée ! Certes, elle n’enverrait pas son équipage a la mort de cette façon et personne n’était assez dingue pour se proposer comme volontaire, mais… L’Apex avait des ressources et elle pouvait donc rendre service d’une façon ou d’une autre. Se calant sur le dossier du fauteuil en croisant les bras derrière la tête, ce qui mettait en valeur son décolleté, Shinkansen repris.

« On oublie donc le remorquage de ce truc, c’est pas envisageable. Une idée du temps qu’il lui reste avant de finir dans le trou noir ? Est-ce que tu dispose d’un hyperdrive Corellien ? Je vais en avoir besoin pour offrir assez de boost a cette antiquité pour lui faire quitter l’attraction en hyper-espace. T’inquiète pas pour les codes Hutt, je connais plein de mecs capable de m’en débarrasser, pour ton histoire de radiation, on ira pas nous mêmes, mais si tu a quelques prisonniers a jeter la dedans, je peut toujours les jeter a proximité a l’intérieur d’une torpille. En calculant bien la trajectoire, on doit pouvoir les irradier sans les faire plonger dedans… Si cela rate tant pis, c’est pas comme s’ils avaient de valeur de toute façon pas vrai ? »

Elle commence a songer aux noms de ceux a qui elle va demander de participer a cette folie. Il allait falloir faire gaffe a son saut hyper-spatial, car si elle finissait elle-même dans le trou noir, elle aurait l’air idiote, mais elle n’aurait pas le temps de s’en rendre compte. Elle ferma un instant son œil et souffla, cela n’allait pas être une partie de plaisir, mais elle avait envie de savoir ce qu’il y avait dans ce vaisseau. L’avantage d’y aller la première, c’est qu’elle allait pouvoir découvrir tout ce que ses salopards de Hutts avaient dissimuler a leurs yeux durant tant d’années. Elle ne les aimaient pas, comme beaucoup de monde dans l’Apex, et autant dire qu’elle tirait une certaine satisfaction dans les perspectives de cette mission. Se redressant, elle rouvrit son œil avant de laisser son regard se déplacer dans la boite. Bientôt, la fête allait laisser sa place a l’orgie et il fallait en tenir compte. Elle se tourna vers Zarseen et repris alors.

« Boss, désolée, mais je crois qu’ils vont pas se retenir beaucoup plus longtemps avant de passer a l’orgie là… On peut aller ailleurs si tu préfère, mais je te garanti qu’on va te le ramener ce vaisseau, cela me donnera l’impression de couper les couilles des Hutts, une perspective que je trouve assez réjouissante d’ailleurs... »

« Un hyperdrive corellien? Quel modèle, quelle année tu veux? Parce que bon, c’est l’APEX, hein. J’ai des contacts jawas partout dont un qui travaille avec des ughnauts pour se faire les épaves spatiales. Sans compter les vaisseaux capturés, certaines… Acquisitions… À la CEC… Plus les paiements de dettes… Dis moi ce que tu veux et Venom va regarder dans l’inventaire. Mais oui, en théorie, j’ai ce que tu veux.

Ensuite, je ne suis pas du genre à sacrifier ainsi mes prisonniers. Ce n’est pas une affaire de principes, c’est une affaire de pragmatisme. J’ai des droïdes, par contre, que tu peux déployer. Pourquoi tu penses qu’on en a autant? Pour que les organiques, avec une espérance de vie nécessairement plus courte, puisse simplement profiter de la vie. Beaucoup plus simple ainsi, si tu veux mon avis. Et en plus ils obéissent aux ordres.

Non, les prisonniers, je les garde car on peut toujours monnayer ce genre d’individus. Amis, ennemis, famille… Sais-tu que certaines femmes lésées par certains coureurs de jupons sont prêtes à payer des fortunes pour castrer elles-mêmes le salaud qui les a plantés là? Tu ne sais jamais qui va faire une offre, c’est le plus amusant. Une part de mystère, tout ça… Hope va râler, c’est sûr mais bon, hein, c’est le vaisseau qui m’intéresse. Pour ce qui est du temps... Maximum d'ici la fin du mois, selon nos estimés les plus optimistes. Une semaine, si c'est le scénario le moins optimiste. »

Et puis bon, soyons honnêtes, dans la théorie, Reisen ne fera rien de stupide, comme tenter de garder certaines choses pour elle et se jouer de moi mais… Certaines personnes ne peuvent s’empêcher de faire des choses stupides. Alors avec plusieurs paires d’yeux à bord… Ce sera plus compliqué pour elle de faire quelque chose de vilain qui ferait de la peine à sa patronne préférée. Pour ce qui est des radiations, les machines peuvent enregistrer et récolter toutes sortes de choses alors… Là non plus, je ne m’en fais pas trop. J’ai mentionné l’histoire de radiation parce que Hope voulait que ce soit abordé. Dans mon plan de base, ce n’était même pas sur la table. Et ça lui apprendra, à cette arrogante blonde, à ne pas participer aux briefings. Non mais, je vous jure, des fois… Elle oublie que je suis membre du Triumvirat et non pas sa subordonnée…

« Pour ce qui est de ton orgie, je ne te retiens pas. Vas t’amuser, profites de la vie, qui suis-je pour t’en empêcher de toute façon? Tu as ta mission, tes réponses et un tas de ressources que tu n’aurais pas autrement à ta disposition. J’ai envie de dire : ça se célèbre, tout ça. C’est ce qui est sympa de l’APEX : ne pas se casser la tête et profiter de la vie… Quand on l’a mérité. Et toi, quelque chose me dit que tu l’as mérité. »

Est-ce que je vais participer à cette orgie… Je pourrais me laisser convaincre. Un bon chef de faction doit faire des activités avec ses subordonnés, autrement il a l’air de cet être abstrait dans sa tour d’ivoire qui regarde tout le monde de haut. Et dans mon cas, ce n’est certainement pas le but visé, ça non. Je suis une femme du peuple. J’aime voir ce que l’APEX fait. Rencontrer les gens de talent à mon service. Apprendre à connaitre ceux qui ont su s’élever au-dessus de la masse. Contrairement à Venom, par choix, et Hope, par nature. Ce n’est pas pour rien que les gens disent que l’APEX, c’est moi. Je suis le visage de la faction, celle que tout le monde voit et que tout le monde connait! Donc oui, ce serait parfaitement mon genre de faire la fête avec Reisen et son équipage… Et leurs invités… J’aime les gens qui savent profiter de la vie. Qui sont festifs…

« Un classe 1, le genre que l’on trouve sur les croiseurs Thunderbolt. Je sais, dit comme cela, c’est de la folie, mais l’attraction d’un trou noir, c’est pas n’importe quoi non plus et il va me falloir le maximum de puissance brute a l’allumage pour avoir une chance d’arracher cette épave a ce piège mortel, c’est ce qui me semble le mieux pour cette tâche. Et comme tu voudra pour les prisonniers, je pensais juste a essayer de trouver une solution qui arrange tout le monde. Pour moi, l’important, c’est la satisfaction du client si tu voit ce que je veux dire… »

Elle fit quelques mouvements caractéristiques avec ses sourcils en souriant d’un air entendu. Pour elle, tout cela n’était qu’un job comme un autre et elle comptait bien s’en acquitter en satisfaisant le plus possible la boss, qui ne s’était sans doute pas tourner vers la pirate la plus folle de tout le secteur pour ne pas avoir quelque chose de flamboyant. Shinkansen avait une réputation a défendre et elle comptait bien montrer pourquoi elle était toujours là et pourtant tant d’individu l’avait affublé de surnom loufoque ou pariait sur ses chances de réussite, voire de survie : elle déjouais tous les pronostics, affronter l’attraction d’un trou noir n’était a ses yeux qu’un nouveau défi digne d’être relevé. Il y a toutefois toujours cette question de temps en jeu et Zarseen fini par apporter cette information, qui restait sur une fourchette large, mais serré si l’on tenait compte de l’estimation la moins optimiste. Hors, il était évident que la pirate devait travailler avec cette fourchette. Pourquoi ? Pour plusieurs raisons, mais la principale étant que si elle choisissait une fourchette plus large, elle risquait d’arriver dans le secteur en constatant que le vaisseau avait déjà été digéré par le trou noir, ce qui serait aussi frustrant qu’humiliant, et il y avait déjà bien assez de chieurs l’humiliant dans la galaxie pour leur donner du grain a moudre.

Ceci dit, elle ne pouvait pas partir la fleur au fusil dès le lendemain. Pourquoi ? Parce qu’après une orgie, il y avait toujours la gueule de bois et absolument personne ne serait d’attaque pour une opération. C’était aussi pour cela que Reisen n’aurait jamais put s’intégrer ailleurs que dans l’Apex : aucune organisation gouvernementale n’aurait accepter retarder de vingt quatre heure une opération juste pour une partie fine, il n’y avait bien que l’organisation criminelle pour cela. Zarseen n’avait même pas imposer de date a vrai dire, elle avait juste donner assez d’élément pour en choisir une et l’hybride devait se débrouiller avec cela. Mais c’était aussi cette liberté qui les rendaient plus efficace dans leurs travaux : ils pouvaient choisir le meilleur moment sans crainte et en cas d’attaque d’une puissance étrangère, de toute façon, c’était les armées droïdes qui étaient censé faire le gros du boulot avec les sociétés militaires privés… Autant dire que Shinkansen dormait sur ses deux oreilles de ce côté. Vous la trouvez irresponsable ? Vous avez sans doute raison, mais cela fait partie de son charme après tout. Elle se lève alors, sachant que ses devoirs de « maîtresse de maison » l’appelait en tant que Capitaine, mais elle glissa tout de même une dernière chose.

« Si tu peut l’avoir pour disons 48 heures, ce serait parfait ! Demain je fais le tour de mes contacts pour chopper rapidement un hacker et l’on part dès que l’on a l’hyperpropulseur. Oh et si tu veux participer a la fête, n’hésite pas, plus on est de fou, plus ont rit, puis après tout, c’est toi la boss, tes chez toi partout non ? »

Reisen se dirigea vers une scène qui se trouvait au centre de la pièce, sauta dessus de façon agile et gracieuse et s’accrocha a la barre de pole dance au milieu. La jeune femme afficha un sourire radieux avant de frapper d’un coup sur le sol avec le talon de sa botte afin d’attirer l’attention le temps qu’elle le pouvait encore. Si elle avait attendu quelques instants de plus, vu la température soudainement extrême dans la salle, cela aurait sans doute été trop tard… Mais maintenant, tout le monde était tournée vers la Capitaine. Elle allait essayer d’être concise et brève, mais elle n’avait aucun doute sur le fait que tout le monde ne l’écouterait pas jusqu’au bout : quand vous êtes sur le point de conclure, vous n’abandonnez pas aussi facilement le « planter du bâton » après tout !

« Bien les gars, aujourd’hui on fête un évènement spécial, on est sponsorisé directement par la boss Raynar ici présente qui prend en charge nos frais contre quelques boulots bien senti ! On démarre dans quarante huit heure, mais ce soir, c’est un peu notre soirée, alors j’attends de vous que vous montriez a la boss qu’on accueille tout le monde dans nos fêtes de la même façon, et qu’on s’éclate jusqu’au bout de la nuit ! Quiconque ne fini pas nu sera passé par dessus bord ! A l’abordage ! »

Joignant le geste a la parole, Shinkansen s’empara de son chapeau de capitaine et le jeta dans la pièce… La nuit allait être longue...

« Vendu. Venom est au courant, elle va s’assurer de te faire livrer le nécessaire. Neuf, en plus, petite chanceuse. On peut dire ce qu’on veut sur l’usagé, quand c’est retapé avec amour par des vrais professionnels, parfois, c’est mieux que ce qui sort des usines. Et pour la petite fête… Au vu de mon espèce, ce serait lui faire déshonneur que de refuser! Profiter de la vie. C’est la devise non officielle de l’APEX! »

Ah non mais c’est vrai quoi. Contrairement à la plupart des chefs de faction, je ne me considère pas comme dans ma tour d’ivoire, au-dessus de tout le monde et somme toute inaccessible, si on peut dire les choses ainsi. Je bois avec les membres de l’APEX. Je me bats aux côtés des membres de l’APEX. Je m’entraine avec eux. Je visite leurs commerces, leurs usines, le QG des compagnies militaires privées… Honnêtement, si les factions adverses voulaient m’assassiner, elles ne manqueraient pas d’opportunités. Je suis très proche de ma grande famille dysfonctionnelle. Sauf qu’il ne faut pas perdre de vue une chose : je dirige un empire criminel. Il y a plus d’assassins, de mercenaires et autres spécialistes du genre ici que n’importe où ailleurs. Et ce qui est génial quand vous êtes moi et que vous inspirez les troupes, c’est qu’elles vous sont extrêmement loyales, en fait.

Donc si vous décidez de me faire la peau… Vous êtes mieux d’envoyer la crème de la crème de la crème sinon ils vont détecter votre tueur avant qu’il n’arrive à proximité de ma personne. Donc oui, je vais aller faire la fête avec l’équipage de Reisen. Profiter de la vie, voilà ce qu’il faut faire. Autrement, à quoi bon vivre? À quoi se résumerait l’existence? Et puis du reste, il y en a plus que vous ne le pensez qui voudraient tenter un round avec la grande Zarseen Raynar. J’ajoute que ces gens vont mettre leur vie en danger, prochainement. Inspirer la loyauté avec un souvenir inoubliable, voilà une excellente façon de motiver ces messieurs dames. S’il y a bien une chose que j’ai importé dans l’APEX, c’est ma vision très communautaire des choses. Par chez nous, le clan, c’est super important. On vit ensemble. On meurt ensemble. Oui, l’APEX ne sera jamais… Bah…

Honorable et d’une loyauté sans faille mais si vous savez vous entourer des bonnes personnes, si vous savez faire les bons investissements, alors toute opposition sérieuse va s’effondrer devant vous, se casser lamentablement la gueule. Alors pour les chanceux et les chanceuses qui vont passer un moment plus… Personnel… Avec moi… Disons qu’en général, par la suite, trahir n’est pas quelque chose qui leur passerait par la tête. Et c’est tant mieux. Je passe d’ailleurs une excellente soirée dont les détails, évidemment, resteront confidentiels. Cela ne vous regarde pas de toute façon. Oh et contrairement à bien d’autres, moi, le lendemain, je suis fraiche comme une rose. Pas de courbatures, de mal de tête ou autre. J’ai même le temps de convoquer une rencontre avec le reste du Triumvirat, avec Venom, principalement. Hope étant peu intéressée par ce genre de choses.

« Mesdemoiselles, dans quarante-huit heures, nous mettront la main sur le trésor perdu des Hutts. Non seulement nous allons mettre la main sur un sacré capital mais en plus, avec un peu de chance… Nous aurons aussi l’endroit de tous les arsenaux restants et donc les ressources militaires qui s’y trouvent. La guerre approche d’un nouveau tournant, les prédictions de Venom sont formelles. Et quand cela se produira…

Disons simplement que je veux que l’APEX soit prête… »

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