[Orbite de Wann Tsir] Le prix du devoir (PV Lucius) (Terminé)

Une rencontre qui aurait dû se faire il y a déjà des mois et qui n’avait eu de cesse d’être repoussée. Un insidieux jeu de déveine s’était produit. A chaque fois que la conjecture semblait être parfaite pour une réunion, l’un des deux partis annulait pour des raisons diverses et variées. Certaines pouvaient sembler être plus burlesque que la moyenne. Parfois même, il y avait concomitance des refus offrant une situation qui, pour un observateur extérieur, relèverait du comique. Lucius craignait que cela n’est quelque peu froissé la personne avec qui il allait devoir dialoguer. Le commandeur Suprême de la République Galactique, Maximilian Seidelman. L’un des hommes les plus puissant du régime démocratique qui aurait, selon des ouïes dires, la réputation de ne pas avoir l’Ordre Jedi dans ses bonnes grâces. Le Jedi ne tarderait pas à savoir si cela était avéré ou non.

Il n’était guère rare dans les hautes sphères que des individus n’apprécient que peu ou proue les Jedi. L’on retrouvait ces cas particulièrement dans la classe politique ou dans les conseils d'administrations des entreprises et à raison. Après tout, l’Ordre Jedi était l’un des gardes-fou de la corruption républicaine. Néanmoins, il était plus rare de trouver ce genre de comportement chez les militaires. Bien qu’il existait une certaine rivalité entre les forces régulières républicaines et celles des seigneurs Jedi, cela n'entraînait pas de conséquences néfastes. Si les rumeurs étaient confirmés, cela pourrait s'avérer un problème sur le long terme d’autant plus que dans la mémoire de l’être plurimillénaire, aucune commandeur suprême, depuis l’instauration de ce poste, n’a montré de forte véhémence envers l’Ordre.

Afin de témoigner de sa bonne volonté, le Gen’dai avait accepté les différentes conditions qu’avait imposé son interlocuteur. Certaines lui semblaient bien curieuses cependant ce n’était pas la première fois qu’un individu politique lui imposait un protocole surprenant. En réalité, les modalités de la rencontre avec le Commandeur Seidelmann ne lui serait pas paru si incongru que cela si on ne lui avait pas remarqué. Lucius ne comprenait pas forcément toute la symbolique derrière chaque détail et il n’en avait pas grand chose à faire la plupart du temps. Venir dans le vaisseau de ce militaire n’était qu’un moyen pour ce dernier de le recevoir sur un terrain qu’il connaissait bien. De plus, peut-être était-ce de bonne augure que d’être invité dans le vaisseau de cet homme. Après tout certains considéraient ces engins comme leur deuxième maison.

Le Maître Jedi était partie de Bespin où il était venu prêter main forte au Maître Consulaire Zobaan Baashre. Ce togruta avait suivi une piste concernant un trafic de stupéfiant faisant des ravages dans l’espace républicain. Si la mission avait permis un démantèlement de la plateforme locale sans trop de dommages, ce n’était qu’une branche coupait qui ne tarderait à repousser ailleurs. Malheureusement, la situation s'était terminée en cul-de-sac une fois encore. Lucius allait une nouvelle fois devoir retourner à la case départ, on n'était plus à une tentative près. Toutefois dans tout malheur il y a une chance et son collègue lui en avait appris un peu plus sur l’homme qu’il allait rencontrer. Le togruta lui souhaita bien du courage.

Le voyage en navette jusqu’au vaisseau nommé “Téméraire” se déroula sans accroche particulière, heureusement. Le retard n’était pas vraiment quelque chose que les courtes-vies appréciaient de manière générale. Lucius en avait fait les frais plus jeune. Qu’est-ce qu’un mois lorsqu’on peut vivre des milliers de cycles solaires ? Le Jedi n’était pas vraiment d’un naturel pressé ni expéditif, sauf envers les Sith pour le second adjectif. Il affectionnait prendre le temps d’apprécier l’instant présent et d’échanger avec autrui. Peut-être parfois trop. Il avait dû se soumettre au “Diktat” des courtes-vies et de leur empressement continuel à vouloir absolument obtenir une vérité.

Une fois la permission reçue, la navette s’amarra au navire voisin.

- Nous devons effectuer les procédures standards de sécurité habituelles, même pour un individu tel que vous.

- Bien sûr je comprends. Aucun problème.

L’on faisait rarement le présent à Lucius de passer outre certaines procédures et à vrai dire cela l’arrangeait. L'équité des méthodes permettait de ne pas soulever de velléités inutiles et contre-productives.

Il se retourna vers la capitaine de navette qui l’avait amené.

- Attendez-moi là. Je ne sais pas pour combien de temps j’en ai.

- Bien honorable maître.

Le Gen’Dai crut entendre un des hommes présent pouffer, cependant il n’en prit guère ombrage.

Un homme, probablement d’une quarantaine d’années lui demande de le suivre. Apparemment, l’on avait peur qu’il ne trouve pas le chemin puisque c’était tout bonnement une escorte qui accompagnait le Jedi. Lucius comprenait dès lors qu’il n’était pas vraiment en terrain ami, d’autant plus que l’ambiance militaire semblait dissimuler autre chose qui préoccupait le Jedi. Il souhaitait à ce moment-là que ce ne soit simplement qu’un désir de démonstration de force déplacé.

A peine partie l’escorte fut rejoint par l’officier en second. Celle-ci se chargea uniquement d’échanger certaines trivialités avant de mettre en avant une question de sécurité pour justifier cette situation. Lucius n’y croyait guère et elle l’avait bien compris, néanmoins il était en terrain inconnu et aussi douteuse soient ces méthodes, il se devait de les respecter. C’est dans le silence que le groupe poursuivit son chemin jusqu’à ce que le Gen’Dai brise le bruit des machines pour demander où il se rendait.

La militaire lui répondit:

- Dans le bureau du Commandeur, maître Jedi.

Il la remercia de sa réponse et laisse le silence des engins couvrir le bruit de pas de l’escorte.

Une fois devant la porte l’un des hommes prévint l’hôte du navire de l’arrivée imminente du Gen’dai. Après plusieurs dizaines de seconde, le Jedi entra. L’homme s’approcha de lui alors que son officier en second quittait la pièce et refermait la porte. De part sa taille, l'alien dominait de plus d’un mètre le militaire.

Dire que le commandeur était abrupt dans ses propos était un mièvre euphémisme. Il y avait un problème c’était évident et il n’était pas des moindres. Même pour un être aussi hirsute que Lucius, il était aisé de comprendre la faible congruence du général au protocole. Le membre du conseil n’appréciait pas les manières et tout ce qui allait avec, cependant passer d’un extrême à un autre dans le cas présent témoignait d’un paradoxe. D’autant plus que l’homme face à lui venait de le menacer ouvertement… et vainement. Ce n’est certainement pas la dernière fois que le Sénat viendra emmerder le Gen’Dai pour des broutilles.  

Avant de répondre, "l'invité" prit le temps d’enlever son casque. Non pas pour gagner quelques secondes mais comme signe de respect afin de témoigner de la recherche d’une sincérité et qu’on ne lui reproche pas de se cacher derrière un pseudo-rempart. Il abhorrait faire cela car, par rapport aux standards de la majorité des galactiques, sa tête était difforme et souffraient de nombreux stigmates de guerre. Il tenait son casque dans sa main gauche.

- J’enlève ce casque par signe de respect pour vous montrer que je ne fais preuve d’aucune hostilité quelconque envers vous ainsi que pour pouvoir vous parler de manière directe.

Espérons que son interlocuteur ne fassent pas partie de ces fanatiques qui croient que les Jedi pouvaient d’un simple regard manipuler les esprits, sinon c’est certains qu’il n’allait pas faire long feu.

- Il y a un important contentieux entre nous et il me semble nécessaire de le régler avant d’aborder tout autre sujet d’ordre plus militaire.

Lucius n’avait strictement aucune idée de la raison d’un tel comportement, toutefois il fallait mieux caresser l’animal dans le sens du poil. Avant de poursuivre il fallait déjà commencer à désamorcer la première mine.

- Les intérêts de l’Ordre ne vont nullement à l’encontre de ceux du Sénat et je n’ai aucune raison de vouloir nuire à la République. Autant que vous j’ai le désir de mettre fin à cette guerre et de faire tomber les régimes antagonistes à notre faction. Il serait ridicule pour moi de vouloir nuire à la Démocratie que l’Ordre défend depuis plusieurs siècle.

Je ne pense pas que nous nous connaissons personnellement. Ou en tout cas je n’en ai pas souvenir. Nous n’étions pas sur les mêmes zones de front lors de l’Opération Lord_Over.

Si moi-même, l’Ordre Jedi ou l’un de ses membres, nous vous avons fait du tort, je vous demande pardon. Je suis prêt à vous offrir mon aide si vous me faites part du ou des problèmes que vous rencontrez.

Lucius n’était pas un empathe et encore moins un psychologue. Il allait droit au but, le meilleur moyen d’exorciser un mal était de le faire sortir. Cependant encore fallait-il que son interlocuteur daigne lui offrir la source de sa colère, péremptoire pour comprendre la souffrance d’origine.

Il fallait que ce genre de situation tombe sur Lucius, l’un des Jedi les moins doués dans le domaine. Il avait encore tiré le gros lot et espérait qu’après ses premières paroles il ne se fasse pas chasser violemment de la cabine. Auquel cas cela entacherait certes la réputation de Lucius, mais pourrait sceller le destin d’un homme qui semblait d’une rare sincérité dans les valeurs qu’il défend.

Pour faire sortir le mal, on peut en effet dire que Lucius l’avait débouquer et pas qu’un peu. Dire que le Commandeur Suprême était furieux serait un euphémisme. Le Jedi se demandait même s’il n’allait pas souffrir d’éréthisme tant le coeur de son interlocuteur devait être en train de battre rapidement. Un déchaînement de rage qui n'affectait guère la placidité millénaire du Jedi qui observait son interlocuteur brisait son verre. La colère de Seidelman était vive cependant elle pouvait peut-être être encore raisonnée. L’interruption de la scène par l’officier en second et deux gardes laissa présager le pire au Gen’dai. Elle congédia ses derniers et ferma la porte. Il semblerait qu’elle ait prit la décision de rester ici comme témoin.

Celle-ci était tiraillée entre deux désirs, ou non plutôt trois souhaits. La première opposition était évidente, le conflit hiérarchique et sentimental. Amitié ou plus, le Jedi ne le savait pas et cela ne l’intéressait pas. Le plus important semblait, en cet instant, que malgré les émotions qui l’a lié à cet homme, elle ne montrait pas d’hostilité envers Lucius, pas encore du moins. Plausiblement car son attention était trop accaparée par la blessure de son supérieur néanmoins, lorsqu’elle avait conduit le Jedi jusqu’au bureau, elle témoignait d’un curieux émoi de gêne et de rigueur militaire.  

Malgré sa présence, cela n’empecha nullement le Commandeur Suprême de faire étalage d’une impétueuse aigreur frénétique. Lucius gardait un visage neutre durant la diatribe du militaire et se concentrer sur le fond, difficilement audible, plutôt que sur la forme. La situation lui paraissait tout simplement ahurissante tant elle ressemblait aux discours haineux d’un anti-sensitifs lambdas et témoignait d’une ignorance affligeante. Malgré les efforts de l’Ordre ses derniers siècles pour faire connaître ses méthodes et son fonctionnement des individus restaient figés sur les anciennes règles abolies il y a plus d’un millénaire et demi. Qu’un individu tel que lui, militaire émérite et homme d’une certaine culture puisse penser cela était quelque chose de douloureux pour le Gen’dai. Des progrès seraient encore à faire dans le domaine de la transparence Jedi.

Puis le sixième sens du Gen’dai se mit en éveil, et une certaine colère monta en lui. Une bestialité qui lui était propre. Il la canalisa sans difficulté et porta son regard sur les deux personnalités face à lui qui semblaient vouloir menacer le Jedi.

- Je ne ferais pas cela si j’étais vous. Menacez-moi si cela vous chante, tirez-moi dessus même. Vous n’y gagnerez strictement rien. Et ne comptez pas sur moi pour répliquer.

Vous souhaitez que je me jette dans un astre, montrez moi la chute de Darth Ankh et je disparaîtrai.

Maintenant que cela est dit, je vais vous répondre.

Lucius observait ses interlocuteurs. Se prendre un ou deux tirs n’étaient pas un souci. Néanmoins si le Commandeur entendait user de son pouvoir pour tenter quoique ce soit, il y aurait un peu de grabuge. Il était peu probable que les deux olibrius face à lui daignent dialoguer calmement. Les courtes-vies et leur croyance en la sûreté car il porte une arme. Ridicule. Le Jedi reprit sur un ton toujours neutre.

- L’Ordre ne kidnappe pas d’enfant. Cette mesure a été interdite il y a fort longtemps. Nous sommes aujourd’hui obligé de nous battre devant des tribunaux pour retirer la garde d’enfants sensitifs battus à leur tortionnaire. Nous avons toujours respecté le choix des parents de ne pas confier leur enfant à l’Ordre. Nombreux sont ceux à franchir le cap une fois l’âge de raison. La liberté de choix est le fondement de l’Ordre. L’on ne peut espérer avoir une belle fleur lorsqu’on arrache un bourgeon.

L’on n’use d’aucun sbires pour arriver à nos fins. Même si votre fille avait suivi un Jedi au temple de Tython, de Corellia ou sur une quelconque enclave, ce qui n’est pas le cas pour votre fille je vous assure, le droit de visite vous aurez permit de la voir. Chaque mois, nous avons des centaines de non-sensitifs qui viennent rendre visite à leur proche.

A qui avez-vous adressé vos protestations ? A qui avez-vous demandé d’enquêter ? Toutes les demandes faites à l’Ordre passent obligatoirement par le Conseil Jedi et sont enregistrés. Je ne vous connais que par votre rang. Jamais je n’aurais eu l’indécence de me présenter à vous si j’avais laissé telle affaire sans réponse.

Le jedi prit quelques secondes avant de reprendre en s’attardant plus sur Maximilian :

- J’entends votre colère qui est légitime. Cependant les faits que vous me rapportez ne sont pas cohérents. L’on a aucun intérêt à vous nuire. La disparition de votre fille et la mort de votre femme sont des tragédies cependant nous n’y sommes pour rien. Je ne comprends pas pourquoi vous n’avez jamais tenté de rentrer en contact directement avec l’Ordre, il aurait été aisé pour un homme de votre stature de demander audience au Conseil ou de faire venir un membre de celui-ci à vous.

Nos archives de membres sont accessibles sur demande. J’ai personnellement fait en sorte que l’Ordre soit plus transparent dans certaines procédures. Je suis désolé que la situation en soit arriver à ce point-ci. Si vous avez effectivement suivi la procédure régulière et que mes collègues ou moi avons ignorer votre demande, je m’en excuse.

Je maintiens que nous n’avons jamais kidnappé votre fille et que nous n’avons rien à voir dans la mort de votre femme. Je peux au moins vous en apportez partiellement les preuves. Laissez-moi vous aidez. Nous n’avons rien à gagner à entrer en conflit.

Le premier élément serait aisément prouvable, le Gen’dai tenait de son côté un registre de chaque individu rejoignant l’Ordre. Un moyen pour lui de se souvenir des personnes s’étant battus pour une noble cause. Un véritable almanach de noms et de personnalités, classé par date de l’entrée d’un novice et qui dépassait les quelques caractères qu’obligeait la forme des registres officiels. Le second point quand à lui nécessiterait une enquête qui serait certainement bien plus compliquée à exécuter.

En espérant que la bonne volonté de Lucius permettrait de sauver un peu les meubles…

Lucius sentait que ses paroles avait réussit à influer sur les sentiments du Commandeur Suprême, sa hargne rageuse semblait laisser place à une morne consternation et du chagrin. Peut-être même de la résipiscence. Néanmoins le Gen’dai savait qu’il n’y avait qu’un pas entre la colère et le désespoir et il devait rester vigilant à ses paroles et à ses actes. Il n’était pas encore sortie du terrain glissant et pentu sur lequel il se trouvait, loin sans faux. L’aide de camp semblait toujours se montrer hargneuse quant à elle mais le Jedi décidait ne pas vraiment faire attention à la verve de ses propos.

L’homme sortit un datapad que le Gen’dai récupéra. On y retrouvait tous les éléments basiques d’une enquête privée, déroulement des faits, présences de suspects, témoins, faits… Une problématique apparaissait rapidement. Une majorité de noms Jedi était inconnu pour l'être plurimillénaire. Pis encore, certains des noms évoquaient de lointains souvenirs à Lucius. Des identités de morts de plus de deux siècles parfois étaient présentes. Sacrebleu. Comment avait-on osé traîner dans la boue de modestes héros. Comment cela pouvait-il être possible. En apparence tout était officiel, certainement trop.

Le meilleur moyen de faire croire à un mensonge et de le déguiser en une vérité si évidente que l’esprit s'anesthésie lui-même de son travail de raison. Maximilian avait toutes les raisons du monde d’être furieux. La brume inauthentique dans laquelle il se mouvait, poursuivant inlassablement sa quête de vérité, ne pouvait que conduire à la démence et à sa perte.

La première question était de comprendre comme le républicain s’était procuré cette liste. Impossible que les données internes à l’Ordre n’aient été corrompu. Les ombres l’auraient remarqué bien trop rapidement. Soit il y avait eu un piratage au sein même de l’Ordre et des individus avaient modifié par la suite certains documents. Soit c’est l’envoi de documents, en lui-même, qui a été piraté permettant ainsi une déformation ou une subversion d’informations. Il est également envisageable que des documents sensibles sénatoriaux eurent été pris pour cible ce qui expliquerait la totale ignorance des Jedi sur le sujet. Il faudrait que Lucius contacte les ombres pour en avoir le coeur net. La seconde question qui découlait de la première était comment autant d’actes ont pu être boursicoté.

Venait ensuite la question du pourquoi s’attaquer à cet homme. S’attarder sur cela maintenant ne pourrait que se révéler parasite tant de nombreuses d’hypothèses fourmillaient dans la tête du Jedi. Républicain, Sith, Impérial, Apexien, traître à l’Ordre ? Voulait-on nuire à cet individu ou voulait-on porter préjudice à quelque chose de plus large échelle ? La seconde réponse semblait pour l’heure plus adaptée. Pourquoi s’embêterait-on sinon à incriminer autant d’acteurs du côté de l’Ordre.

Malgré sa quiétude apparente, le Jedi n’était pas totalement rasséréné de sa plongée en eaux troubles.

-Ces documents sont accablants pour l’Ordre je le concède et je vous crois. Votre sincérité n’est nullement remise en question je vous l’assure contrairement à celle de Lucius.

Néanmoins ils sont partiellement, si ce n’est complètement, faux. L’on cherche à vous et à nous faire du tort. Ces noms n’existent pas ou ne sont plus sur les registres officiels. Faites une demande de procédure là, maintenant, si vous le désirez. Mon aval permettra d’obtenir rapidement les documents. Vous verrez que la liste des Jedi et les noms des sensitifs ne corroborent pas. Laissez-moi également utilisait les moyens de ma modeste navette pour vous prouver notre innocence.

C’était risqué. L’enquête menée par le militaire était clairement détaillée et surement avait-il déjà vérifier les éléments des dizaines de fois. La supercherie aurait bien vite était découverte si en deux recherches et comparaisons de listes le problème aurait été résolu. Il était possible que les outils informatiques de Maximilian aient été piratés. Peut-être même l'entièreté du vaisseau. La navette du Jedi avait l’avantage d’être directement reliée aux bases de données de l’Ordre. Cependant il n’en restait pas moins que cela serait source contre source. L’appui du journal des membres que tenait le Gen’dai pourrait s’avérer crucial cependant encore une fois il s’agissait d’une source Jedi.  

La psychose de cet humanoïde était forte et la défaire serait une tâche ardue. Pointer les premières incohérences serait un début qui permettrait d’ouvrir une faille dans le raisonnement catégorique de cet individu. Cela n’innocenterai pas l’Ordre mais permettrait une remise en question d’un insidieux empirisme.

-Je vous demande l’autorisation de faire venir ici la capitaine Whiteia avec des éléments qui permettront de témoigner de certains soucis de cohérence.

Pourriez-vous me dire comment avez-vous obtenu les preuves ici présentes ?

La situation ne serait pas résolue. Elle pouvait encore dégénérer. Les courtes-vies face à leur démons étaient capables des pires choses. Le Gen’dai ignorait volontairement les piques vénéneuses du protagoniste face à lui. Cela ne pouvait que mettre de l’huile sur le feu. Parler de la gestion de l’Ordre était un sujet de conversation que le Jedi appréciait. Cependant ce n’était ni le lieu, ni le moment.

Il était évident que l’on voulait nuire aux Jedi et à sa personne. Maximilian aurait facilement pu se rendre dans un tribunal républicain pour faire valoir ses droits. Pourtant il ne l’avait pas fait. Pourquoi ? N’importe qui de censé l’aurait fait et il aurait été facilement prouvable que l’Ordre n’avait rien à voir dedans. Quelles influences subissaient-ils ?

Le Jedi reposa le datapad sur le bureau.

Lucius observait le visage du Commandeur Suprême virait au sombre. Son découragement se faisait grandissant. Son regard rappelait au Jedi celui des galactiques sur le point d’abandonner un combat. Leur yeux ne pouvaient que témoigner l’effondrement de certitudes qui n’avait en réalité rien de bien solides. Trouver un bouc-émissaire était toujours plus aisé, n’est-ce pas Ankh ?

Peut-être fallait-il saluer la résistance d’un homme qui ne pouvait que vivre par son travail face au typhon de ses tragédies personnelles. Malgré tout son ressenti, il avait organisé cet entrevu. A cause de menaces ou de pressions, ce n’est pas impossible. La démarche de l’homme était louable car empreinte de sincérité. Il n’était d’évidence pas un roublard mais un individu que le temps avait gâché. Une personne qui s’était enfermée dans une propre boucle vicieuse aidé par des insidieux personnages. De son propre aveu, des éléments ne collaient pas. Ses paroles étaient suffisament clair pour que Lucius y aperçoivent un semblant de peccavi.

Si l’individu face à lui souhaitait vraiment jeter l’opprobre sur l’Ordre Jedi, il l’aurait fait en refusant tout bonnement de croire les sources que Lucius lui proposait. Ce n’était pas le cas. La mine semblait être désamorcée. Les derniers mots du Commandeur attirèrent l’attention du Jedi.

Quelle idiotie de faire une messe-basse devant un Jedi qui voyait ses sens en alerte. A quoi jouait cette curieuse personne ? Jusqu’ici le Gen’dai ne lui avait pas réellement prêtait plus attention que cela. La seule chose véritablement apparente chez ce personnage était son excès de dévouement à son supérieur bien qu’elle ne semblait pas avoir pris le soin de s’occuper de Maximilian. Son attention était-elle trop ciblée sur le Jedi pour songer à cela ? Pourtant elle se tenait désormais à ses côtés. Curieux comme à l’instar de ses paroles. Le Gen’dai plissa des yeux. Sa voix continuait à être monocorde :

- Vous parlez de conspirateurs Officier… il chercha son nom dans la sommaire présentation qu’elle avait faite au moment de leur rencontre Wolf.  

Vous semblez connaître des éléments au dossier qui ne m’ont pas encore été présentés. Puis-je savoir de quoi vous parlez ? Quels sont ces récents évènements que vous abordez avec votre supérieur ?

Il prit quelques secondes de pauses, observant si les deux militaires allaient lui cracher le morceau. Non… décidément. Il allait encore falloir convaincre.

- Si nous ne collaborons pas, je ne pourrais aucunement vous être utile. De toute évidence l’enquête de votre supérieur a été menée avec une rare méticulosité. Cependant de son propre aveu, des incohérences existent.

Aucune enquête n’était parfaite, Lucius ne le savait que trop bien. Lorsque un affreux voile obscurcit votre jugement, vous devenez aveugle à nombres d’évidences. Il y a plus de trois siècles, si le Gen’dai avait prit assez de recul sur son affaire, jamais Ankh n’aurait pu exister.

- Les informations que vous avez réuni et amassé tout le long de votre vie, Commandeur, montre votre implication. Cependant vous êtes bien trop engagés et croyez-moi, je peux connaître un liard de votre souffrance vis-à-vis de cette enquête.

En réalité non, aucunement le Jedi ne s’imaginait ce que Maximilian ressentait. La famille était une notion inconnue pour le Gen’dai. Il voyait que cet homme souffrait mais ne discernait pas ses émotions. C’était une approche froide et compatissante uniquement car la situation le requérait. Il était de toute façon absurde de comparer les émotions de deux individus vivant une même situation. Leur ressenti serait semblable et pourtant si différent, enfin c’est ce en quoi Lucius croyait.

Il porta son regard de nouveau vers l’officier.

- Votre dévotion est tout à votre honneur. Vous percevez certainement autant que moi que cette enquête ne conduit que dans un couloir sans fenêtre ni porte où il est indiquait à la peinture rouge sur le mur du fond que les Jedi sont coupables.

Si l’on, car j’entend offrir la pleine coopération de ceux que je représente, ne remet pas de l’ordre dans ce chaos, les choses n’avançeront pas. Vous avez encore à perdre, bien plus que moi. Que se passerait-il si un Commandeur Suprême serait incapable de coordonner un assaut avec des Jedi qui sont désormais omniprésent sur les fronts ?

Encore une fois je le répète, ce dossier est accablant pour l’Ordre et j’entends votre aigreur. Votre démarche est sincère et si vous n’aviez pas envie de parler, vous m’auriez déjà claqué la porte ou saboté cette entrevue.

Il est évident que je n’ai pas vu tout ce qu’il fallait voir sur ce datapad. Vous parlez de procédure devant la République. Je n’en vois aucune devant la Justice. Et désormais vous me parlez de conspiration. Garder ces informations ne feraient que bloquer futilement une enquête. Il me semble qu’en l’état des choses, cela n’est guère convenable.

Le Commandeur souffrait si elle l’appréciait elle ferait un geste. Lucius avait abordé à dessein l’option du sabotage. Il était évident que quelqu’un dans l’entourage de Maximilien devait jouer un rôle dans l’entretien de cette rage. Volontairement ou non, sentimentalement ou non. Elle était désormais celle qui faisait, au moins durant cet instant, la pluie et le beau temps.

- Je vous en conjure, donnez l’ordre à vos soldats de faire venir ici la capitaine Whiteia, elle pourra nous être utile. et faites exercice de transparence. Auquel cas, nous pourrions pleinement vous offrir notre soutien.

Une mésentente avait eu lieu sur le déplacement de la Capitaine. Lucius indiqua à cette dernière ce dont il avait besoin. Le temps qu’elle rassemble ce qu’il fallait et qu’elle arrive jusqu’au bureau un peu plus d’une demie-dizaine de minutes s’écoulerait.

La suite fut plus compliquée. Lucius avait omis un détail dans son raisonnement ou plutôt dans ses paroles. Un fait simple, presque anecdotique. Terriblement humain bien que le terme courte-vie soit parfaitement adéquate dedans. Et c’est bien peut-être pour cela que le Gen’Dai n’officiait presque plus en tant que diplomate de l’Ordre. Arbitre mais pas diplomate comme lui pestait Thyro Swalter durant le deuxième siècle de cette guerre. Les humanoïdes et leur vision à courte portée. Ne jamais voir plus loin qu’au delà de leur propre individualité. Plus le temps passait et plus Lucius passait pour un extra-univers cela on pouvait le dire. Le Jedi lâcha un soupir, discret ou non tant pis. On parlait de franchise, il y allait en avoir.

- Il y a une mécompréhension. Laissez-moi reprendre point par point certains de vos propos avant de m’attarder sur votre exemple.  

A aucun moment je ne soulignais que vous alliez trahir la République ou que vous n’étiez pas capable de faire votre travail. Certes vous n’êtes pas obligé d’apprécier l’Ordre Jedi ou ma personne. La question n’est nullement posé sur l’amour, l’amitié ou je ne sais quelle autre émotion pittoresque.

Laissez-moi cependant douter de votre capacité à réussir à tenir fermement une coalition composée de républicains ordinaires et de sensitifs. Et je ne parlerai pas des Seigneurs. Sans confiance réciproque, vous n’irez… Le Jedi se ravisa. Nous n’irons qu’au désastre. Inutile de rappeler comment c’est fini Lord_Over Commandeur Suprême. L’incompréhension des différents factions républicaines dans cet assaut à ruiner une chance de pourfendre le Consortium. Sans respect et confiance, les forces républicaines ne sauraient remporter ce conflit. Sinon cela fait déjà plusieurs siècles que tout aurait été terminé. Sans aucun doute votre serment sera honoré, cependant je ne crains que vous ne verrez pas la chute de nos antagonistes si un phénomène de division persistent dans nos forces et ceci qu’importe son origine.

Une façon de faire comprendre, sur un ton neutre, que comme tous ses Jedi trop altiers de leur armée planétaire, de ces républicains orgueilleux et de ces Jedi dédaigneux il échouerait. On hurlait facilement que la Justice ne fonctionnait pas, que la Démocratie non plus. Si la majorité des Républicains arrêtaient de penser à leurs plaies personnelles et orgueil peut-être que la galaxie irait mieux.

- Affublez-moi des termes sagesse ou naïveté, je n’en ai cure. Pour être honnête le sens profond du premier m’échappe. Vous ne me connaissez pas vous avez entièrement raison. Je vous accorde aussi que la question de la confiance, au vu des circonstances, ne joue pas en ma faveur. Cependant votre approche est irrationnelle. Des éléments ne sont pas cohérents et vous gardez votre attention non seulement sur moi mais également sur un ordre composé de milliers de membres dont vous ignorez tout de la gestion. Il n’est pas le mien. Vous dites que sans preuves, l’on se perd en conjecture. Vos preuves n’en sont pas. L’on est déjà perdu dans le marasme des régions inconnues, c’est mon opinion.

Lucius prenait une pause observant ces interlocuteurs. Il aurait aimé que les secondes s’écoulent plus vite tant son numéro d’équilibriste lui paraissait précaire.

- Votre exemple est somme tout parfait. Si vous étiez un Sith effectivement je refuserai de prime abord toute collaboration. Mon vigoureux fiel contre les Sith est connu et reconnu. Le partage de documents confidentiels serait non envisageable. Cependant je ne doute pas que certains collègues parviendraient à m’ouvrir les yeux sur la procédure à suivre.

Bien que les Sith soient mes ennemis naturels et que rien ne me ferait plus plaisir que de les neutraliser pour plusieurs siècles, et malgré mon étroitesse d’esprit quant à la croyance en une rédemption de leur part, il m’est arrivé de reconnaître mes torts. Il aurait été si facile de penser que certaines horreurs sur les mondes conquis récemment ne soient que l’origine des Sith. Pourtant une Jedi, en collaborant avec des autorités étrangères a réussit à prouver il y a quelque années que c’était de la faute de certaines compagnies commerciales républicaines.

Le Jedi soupira une nouvelle fois.

J’aimerai que les Sith et leur sous-fifres soient tous des ordures. Cela me faciliterait la tâche. Cependant ce manichéisme est une utopie. En terme d’intrigues et de conspirations me visant, bien plus sont venues du camp que je sers que celui d’en face. Cruelle ironie non ?

Vous savez, j’ai été dans une situation similaire à la vôtre dans la forme. On m’a dupé, on m’a laissé me complaire dans le fait que mes croyances étaient les bonnes, car il m’était difficile d’accepter une abrupte réalité. J’ai chuté de très haut et j’ai vu l’Alliance Galactique se disloquer car je ne regardai pas là où il fallait. Oui ce régime était archaïque et lépreux cependant la menace venait de Hapès et je n’ai pu que subir cet effondrement à l’instant le plus critique. Il vaut mieux faillir avant l’action et poser un genou à terre que de se ramasser par terre au pire moment. Aucun de ces cas n’est agréable. L’un évite juste d’avoir des conséquences moins néfastes.  

Maintenant, permettez moi d’introduire une nuance. Vous, vos hommes, les Jedi et moi sommes dans le même camp. Jusqu’à ce que vous agissiez ouvertement contre nous, ce qui ne reste que de la pure hypothèse je l’espère, je n’ai aucune raison de vous considérer comme un ennemi. Nous sommes aux moins alliés de circonstances. L'on a aucun intérêt à se tirer dans les pattes. Je vous crois lorsque vous parlez de conspirations. J’ai suffisamment été traité de fou en combattant un système corrompu pour me permettre de vous affubler de ce terme Commandeur.

Lucius aurait aimé trouver les mots pour calmer les ardeurs du coeur d’un homme meurtrie, pris pour cible pour d’obscures raisons. A défaut de pouvoir lever des montagnes par des discours, il agissait. A sa manière. Certainement pas la meilleure, cependant il y avait une réalité que le Commandeur ne prenait pas en compte. Que personne ne prenait en compte à l’exception d’une rare poignée d’individus. Le Jedi était détaché de la réalité des courtes-vies. Au cours des millénaires, il avait vu des régimes naître et s’effondrer. La seule certitude qu’il avait acquis était le fait que le mal était éternel et qu’il pouvait prendre bien des formes.

Le Gen’Dai observait l’officier en seconde bander la main de son supérieur. Ce n’était pas trop tôt. Lucius ne maîtrisait pas la Guérison de force et ce n’est pas avec ses grosses paluches qu’il pourrait faire un bandage digne de ce nom. Chacun sa tâche et Lucius n’était guère un guérisseur, que ce soit pour des plaies physiques, mentales ou spirituelles.

Il était évident que celle que le Jedi pensait neutre au début jouait contre le Jedi, envers tous les éléments qu’on pourrait lui proposer.  Lucius était un vieux Jedi qui prônait la raison au sentimentalisme non pas vraiment par choix mais par obligation. Il ne comprenait pas forcément grand chose aux “fonctionnements” des courtes-vies.

La situation était simplement trop stratosphérique pour Lucius. On parlait devant en littéralement en l’insultant, il en avait l’habitude son répertoire d’insulte en était le fanal, mais que se soit le plus haut gradés de l’armée et sa seconde, on ne lui avait pas fait encore. Les joies de vivres plusieurs millénaires. Il se souvenait de l’époque où un certains padawan tenait un bingo des injures utilisées pour qualifier le paladin. Le temps passe et les choses ne changent pas vraiment.

La réaction de Maximilian au propos de sa consoeur fut digne d’un sketch. Tragique peut-être. Il n’en restait pas moins que le Jedi avait l’impression que cette réunion n’était qu’une farce. Il ne servait à rien de convoquer des gens pour avoir des réponses si l’on était pas prêt à les entendre. Bien plus que l’énervement, c’était la lassitude qui s’éprennait de lui.

Lucius plissait des yeux face à la situation quand il vit le commandeur tournait de l’oeil. Il se précipita vers lui pour lui apporter sous le regard foudroyant de l’officier Wolf. Elle, elle risquait d’avoir de très sérieux ennuis si elle continuait à se montrer aussi menaçante envers le Jedi. Le Gen’dai déplaça le corps du supérieur dans la pièce juxtaposée au bureau de Seidelman qui n’était autre que sa chambre. Il le déposa sur le lit doucement en sentant bien le regard accusateur de la militaire qui était aussi empli de rage que de désarroi.

Par télépathie il joignit la Capitaine Witheia “Dis-moi, est-ce que tu pourrais occuper un peu les hommes qui t’escorte et aller chercher la boîte de thé présente dans la cabine.”

Elle lui répondit indirectement en formulant ses pensées. Ouaip, même si je ne comprends pas grand-chose à la situation et que j’ai l’impression d’être une prisonnier de guerre, TOUT va TRES bien"

“Ne t’inquiètes pas je t'expliquerai tout”

“Y’a intérêt Lulu, j’ai l’impression d’être traité comme un vulgaire débris. J’te jure. Heureusement qu’on venait juste de quitter le hangar.”

“Merci”.

- Juste du surmenage dit-il en regardant l’officier Wolf.

Il était temps de rentrer dans le vif du sujet. La diplomatie avait toujours ses limites et là, elles étaient atteintes. Le Gen’dai rejoignit la salle principale et attendit que l’officier Wolf daigne se déplacer et fermer la porte.

- Vous parlez de méthodes de Force insidieuses. Il est vrai que nous les Jedi avons quelques trucs et astuces pour obtenir certaines informations quand nous le voulons. Nous pouvons potentiellement également provoqués certains maux. Nous pouvons user de pouvoirs aisément. Cependant l’on se refuse à cela pour une question d’éthique. Et j’image que vous n’en avez strictement rien à faire de ce que je dis.

Il arrive parfois que l’aide que l’on apporte à autrui devienne poison. Je ne sais pas qui vous êtes. Cependant votre rôle est trouble, soit vous jouez la carte de la docilité, soit l’on pourra se retrouver devant un tribunal militaire. Menacer un Général Républicain sur fond justement d’infondement, guère certains que cela ne soit apprécié par vos supérieurs. Cela permettra à n’en point douter de résoudre également cette affaire au vu de votre très faible désir de collaboration.

Le Gen’Dai l’observait attentivement

- Vous pouvez mettre fin à cette entrevue. Je serai ravi de voir comment vous allez gérer un homme qui pourrait vous détestez autant qu’il me déteste. Soit tout se règle ici entre trois individus, soit nous nous retrouverons devant les hautes instances. Et au vu de votre verve vis-à-vis de ces dernières, je puis dire que je pars avec un très sérieux avantage. Posez-vous les bonnes questions au nom de la Force.

Allez-vous laisser votre destin, et celui de votre supérieur, aux mains d'Institutions ou désirez-vous garder le contrôle ?

Lucius n’en avait strictement rien à foutre du Tribunal Militaire ou de toute ces autres farandoles. Ce qu’il voulait s’était qu’une enquête, une vraie, faite par des autorités et cogérée par l’Ordre, soit ouverte. Si c’était là, le seul moyen d’obtenir ce qu’il voulait il l’aurait. Les ombres s’agiteront de toute façon bien assez rapidement pour organiser une contre-enquête de leur côté.

Comme il n’avait de cesse de le répéter, ils avaient tout à perdre. Comment réagirait les instances républicaines en voyant que leur Commandeur Suprême était un fanatique de complots ? Qu’il était capable de s’effondrer pour ce genre de théorie farfelue ? Qu’adviendrait-il de lui et donc de sa seconde ? Des factions au Sénat avait tout intérêt à le renverser pour des raisons politiques. L’Ordre Jedi lui même ferait son propre lobbying à n’en point douter.

Lucius avait conscience de jouer quitte ou double sur ce coup là. Cependant il était évident que ce n'était pas qu'un seul homme qui était visé. Loin de là. Il obligeait l'officier face à lui à prendre une décision qui impacterait autant sa vie que celle de son supérieur.

Et bien l’on pouvait dire que l'officier Wolf ne manquait guère de vocabulaire pour apostropher le Jedi. Au moins elle était honnête, ce qui n’était pas pour déplaire au Jedi au contraire. Ce genre d’avanies ne risquait pas de blesser Lucius qui en avait vu d’autres. Désormais elle semblait prête à discuter.

Elle dévoilait quelques filament de sa brève histoire. Un lien avec les Jedi, la prison. Elle offrait sans quelconque forme de polissage son lien avec son supérieur. La question était de savoir s’il relevait de la loyauté ou du fanatisme. S’ensuivit ensuite la rengaine habituelle de la faute du système, une question sur laquelle le Jedi n’avait pas vraiment d’opinion arrêtée. Chaque système apporte son lot de victimes.

Le Jedi exécuta les ordres de la militaire docilement. Il n’était plus à cela près de toute façon et si cela permettait que la femme continue son discours, il fallait s'exécuter. Néanmoins le Gen’dai ne comprit pas vraiment sa référence à la prise de haut. Ce n’est pas de sa faute s’il était plus grand qu’elle. Puis ensuite il se rappela de certains complexes. Fichtre que l’âge n’aidait pas. Malgré ses menaces, il semblait bien qu’un changement de position s’opérait lentement. La question était de savoir si c’était car les arguments de Lucius tapaient juste ou simplement qu’il l’exaspérait tellement qu’elle avait envie d’en finir. Dans les deux cas, la situation se débloquait.

Malgré la drôle d’atmosphère le Gen’dai sentait que quelque chose ne tournait pas rond. Plus le dialogue avançait et plus la situation lui paraissait déplaisante. Elle lui parlait de deux conspirations plausiblement liées. Ces propos étaient intéressants toutefois ils semblaient bien extrêmes. Personne pas même Darth  nkh ne jouait avec les trois factions. Au contraire, cette dernière perdait lentement mais indiscutablement de son influence quoique l’on veuille en dire. Toute ascension connaît une descente et si la situation galactique se maintenait dans un statut quo c’est bien que chaque puissant n’arrivait plus à arracher l’espace d’une faiblesse à un ennemi… du moins pour le moment.

Elle parlait de Plo’. Un nom vaguement familier pour Lucius, un amiral Kel’dor qui avait aussi servi lors de l’opération Lord_Over. Ainsi donc un véritable jeu d’intrigue s’opérait d’hors et déjà. Il semblerait que le Gen’dai était le carton d’invitation des Jedi pour se mêler à de sombres réjouissances. Pourquoi parlait-elle de l’Empire alors que c’est dernier n’avait pas participé à Lord_Over. Le régime impérial à l’époque avait certes offert un certain soutien, officieux cependant rien de bien mirobolant pour être souligné. L’Empereur de l’époque était quelque peu favorable à la République et son régime était paralysée par ses tentatives de réformes… Hadrien Fel,  aurais-tu osé cacher des choses à l’un de tes plus anciens amis ? Espèce de vieux renard. A moins que les services de renseignements aient agit de leur propre chef.

Alors que le mystère s'épaississait, un frisson parcoura l’échine du Gen’dai. Cette terrible sensation. Elle éveilla en lui ses plus bas instincts. Immédiatement ses sens se mirent en alerte. Comme si une créature herbivore avait senti une menace peser sur lui. Cette amnésie antérograde qui s’était présentée devant lui n’avait rien de naturel.

Une marionnette voilà ce que Lucius avait devant lui. Une masse corporelle diligentée par un maître-arlequin lié au Consortium Eternel et aux Sith. Sa véhémence devenait somme toute logique et ceci malgré son passé. Cela ne pouvait être qu’un drône vivant, si elle le voulait elle aurait pu depuis bien longtemps faire tomber son supérieur et trahir le régime en faisant essuyer d’immenses pertes. Pourquoi.

- Je vous prie de m’excuser pour les torts que certains des miens ont pu vous faire subir alors que vous étiez jeune. Votre ressenti par rapport à l’Ordre est légitime.

Alors que le Jedi parlait, il prenait appui dans le plus pur des éthers et puisait lentement de l’énergie dans Force.

- J’ai une question. Simple. Est-ce que vous sentez que quelque chose a changé récemment en vous ? Une sorte de creux je dirais. Une envie irrésistible impossible à combler ne parsèmerait pas entièrement votre être ?  

Une lumière nitescente désormais perceptible entourait le Jedi. L’halo voyait son intensité se renforcer à vu d’oeil.

-Je vous prie de m’excuser pour ce qui va suivre.

Dès lors la lumière se faisait aveuglante. Lucius convoquait l’Ether brut de la Force qui se diffusait dans la pièce qui devenait scintillante et baignait dans des étincelles.


La scène se termina dans un flash lumineux. Face au Gen’dai se tenait toujours l’officier. La lumière de Force chassait aisément les manifestations obscures moindres. Restait donc à savoir si le lien obscur associé à l’officier Wolf était rompu. Si ce n’était pas le cas, et qu’elle était bien une marionnette, alors la folie allait temporairement s’emparer d’elle. Si la Lumière de Force n’était pas assez puissante pour faire s’estomper certaines manifestations, elle l’était pour au moins les révéler et montrer l’évidence même. La question serait de savoir désormais comment la personne face à lui allait réagir. Si elle ressortait étourdie, c’était la victoire. Sinon, le côté obscur qui sommeillait en elle prendrait la relève sur sa conscience.

- Officer Wolf, vous me semblez bien pâle, vous sentez-vous bien ?

Cette militaire était certainement le bout d’une longue pelote de laine qui n’attendait qu’à être tiré comme l’aurait dit Kyne.

Le Gen’Dai observait l’officier en seconde bander la main de son supérieur. Ce n’était pas trop tôt. Lucius ne maîtrisait pas la Guérison de force et ce n’est pas avec ses grosses paluches qu’il pourrait faire un bandage digne de ce nom. Chacun sa tâche et Lucius n’était guère un guérisseur, que ce soit pour des plaies physiques, mentales ou spirituelles.

Il était évident que celle que le Jedi pensait neutre au début jouait contre le Jedi, envers tous les éléments qu’on pourrait lui proposer.  Lucius était un vieux Jedi qui prônait la raison au sentimentalisme non pas vraiment par choix mais par obligation. Il ne comprenait pas forcément grand chose aux “fonctionnements” des courtes-vies.

La situation était simplement trop stratosphérique pour Lucius. On parlait devant en littéralement en l’insultant, il en avait l’habitude son répertoire d’insulte en était le fanal, mais que se soit le plus haut gradés de l’armée et sa seconde, on ne lui avait pas fait encore. Les joies de vivres plusieurs millénaires. Il se souvenait de l’époque où un certains padawan tenait un bingo des injures utilisées pour qualifier le paladin. Le temps passe et les choses ne changent pas vraiment.

La réaction de Maximilian au propos de sa consoeur fut digne d’un sketch. Tragique peut-être. Il n’en restait pas moins que le Jedi avait l’impression que cette réunion n’était qu’une farce. Il ne servait à rien de convoquer des gens pour avoir des réponses si l’on était pas prêt à les entendre. Bien plus que l’énervement, c’était la lassitude qui s’éprennait de lui.

Lucius plissait des yeux face à la situation quand il vit le commandeur tournait de l’oeil. Il se précipita vers lui pour lui apporter sous le regard foudroyant de l’officier Wolf. Elle, elle risquait d’avoir de très sérieux ennuis si elle continuait à se montrer aussi menaçante envers le Jedi. Le Gen’dai déplaça le corps du supérieur dans la pièce juxtaposée au bureau de Seidelman qui n’était autre que sa chambre. Il le déposa sur le lit doucement en sentant bien le regard accusateur de la militaire qui était aussi empli de rage que de désarroi.

Par télépathie il joignit la Capitaine Witheia “Dis-moi, est-ce que tu pourrais occuper un peu les hommes qui t’escorte et aller chercher la boîte de thé présente dans la cabine.”

Elle lui répondit indirectement en formulant ses pensées. Ouaip, même si je ne comprends pas grand-chose à la situation et que j’ai l’impression d’être une prisonnier de guerre, TOUT va TRES bien”

“Ne t’inquiètes pas je t'expliquerai tout”

“Y’a intérêt Lulu, j’ai l’impression d’être traité comme un vulgaire débris. J’te jure. Heureusement qu’on venait juste de quitter le hangar.”

“Merci”.

- Juste du surmenage dit-il en regardant l’officier Wolf.
Il était temps de rentrer dans le vif du sujet. La diplomatie avait toujours ses limites et là, elles étaient atteintes. Le Gen’dai rejoignit la salle principale et attendit que l’officier Wolf daigne se déplacer et fermer la porte.

- Vous parlez de méthodes de Force insidieuses. Il est vrai que nous les Jedi avons quelques trucs et astuces pour obtenir certaines informations quand nous le voulons. Nous pouvons potentiellement également provoqués certains maux. Nous pouvons user de pouvoirs aisément. Cependant l’on se refuse à cela pour une question d’éthique. Et j’image que vous n’en avez strictement rien à faire de ce que je dis.

Il arrive parfois que l’aide que l’on apporte à autrui devienne poison. Je ne sais pas qui vous êtes. Cependant votre rôle est trouble, soit vous jouez la carte de la docilité, soit l’on pourra se retrouver devant un tribunal militaire. Menacer un Général Républicain sur fond justement d’infondement, guère certains que cela ne soit apprécié par vos supérieurs. Cela permettra à n’en point douter de résoudre également cette affaire au vu de votre très faible désir de collaboration.

Le Gen’Dai l’observait attentivement

- Vous pouvez mettre fin à cette entrevue. Je serai ravi de voir comment vous allez gérer un homme qui pourrait vous détestez autant qu’il me déteste. Soit tout se règle ici entre trois individus, soit nous nous retrouverons devant les hautes instances. Et au vu de votre verve vis-à-vis de ces dernières, je puis dire que je pars avec un très sérieux avantage. Posez-vous les bonnes questions au nom de la Force.

Lucius n’en avait strictement rien à foutre du Tribunal Militaire ou de toute ces autres farandoles. Ce qu’il voulait s’était qu’une enquête, une vraie, faites par des autorités et cogéré par l’Ordre soit ouverte. Si c’était là, le seul moyen d’obtenir ce qu’il voulait il l’aurait. Les ombres s’agiteront de toute façon bien assez rapidement pour organiser une contre-enquête.

Comme il n’avait de cesse de le répéter, ils avaient tout à perdre. Comment réagirait les instances républicaines en voyant que leur Commandeur Suprême était un fanatique de complots ? Qu’il était capable de s’effondrer pour ce genre de théorie farfelue ? Qu’adviendrait-il de lui et donc de sa seconde ? Des factions au Sénat avait tout intérêt à le renverser pour des raisons politiques. L’Ordre Jedi lui même ferait son propre lobbying à n’en point douter.

Les Sith et leur capacité à nommer des situations, c’était pour le moins surprenant. Il y avait une certaine banalité dans leur originalité. Au moins l’on pouvait dire que cela dissonait avec un langage politiquement correcte. L’on voyait bien que l’individu derrière l’officier était une redoutable prédatrice. Il était peu probable que son intervention soit le fait que d’un simple hasard. Elle souhaitait apparaître. L’avait-elle prévu, peut-être pas. Cela signifiait qu’elle surveillait de près la militaire.

Elle savait qu’en apparaissant de la sorte, elle perdrait sa marionnette. Cela voulait-il dire qu’elle l’avait prévu. Peu probable, ou du moins pas sur le long terme. Cette rencontre avait été quelque peu surprise. Cependant il était probable qu’au vu du lien que la Sith entretenait avec son fétiche, elle avait eu quelques heures pour réfléchir à la situation. Ce n’était donc probablement pas un geste irréfléchi. Ainsi, la prestidigitatrice souhaitait finalement que la vérité soit révélée, au moins partiellement.

Il est axiomatique, pour tout esprit libre de dogmes souhaitant s’approcher de la spiritualité démocratique, qu’il n’existe pas plus de vérité politique, philosophique ou juridique qu’il n’existe de truismes historiques ou religieux. L’on peut au mieux espérait approchait l’authenticité. Il faut bien l’avouer, la vérité était un idéal et dans la réalité il s’agit bel et bien d’une substance bien plus dangereuse que des liquides explosifs. Néanmoins, il existe une vérité factuelle : les faits d’observation forment des évidences et nier ces évidences peut devenir plus dangereux encore. Renoncer à la recherche de cette vérité revient à laisser la place à l’obscurantisme qui ne peut qu’être néfaste puisqu'il laisse béant une plaie. Le courage de vérité était nécessaire et ceci malgré la brutalité de l’essence de cette dernière. Une mine est une mine, c’est une arme pouvant être mortelle mais qui peut être déminée.

- Si j’étais le seul acteur décideur de cette guerre, croyez bien qu’elle serait terminée. Malheureusement je n’en suis qu’un électron, certes un peu plus gros que la moyenne. Le coup fatal à Darth  nkh arrivera quand il arrivera.  

Restait à savoir quand une ouverture serait envisageable. Il était peu probable que la marionnettiste joue contre les hapiens et  nkh. Dommage. La Sith avait soigneusement évité l’interrogation du Jedi. Tant pis, il était de toute façon peu probable que Lucius fasse une véritable concession.

- Comme vous le souhaitez. Après tout je ne saurai vous chassez de ce corps d’un coup de Force. Il sera marqué par votre corruption. Quelle forme cela prendra, c’est vous la plus à même de me le dire. Je ne connais pas assez cette Amelia.  

Il faudrait bien plusieurs minutes au moins pour que Lucius ne parvienne à rompre ce lien de Force. Aucune forme d’hostilité trahissait les propos du Jedi.

- Vous parlez de conversation, je parlerai là d’un trop bref échange. Vous avez mal-interprété certains de mes propos. En aucun cas vous me menacez, ce qui est rare pour que je le souligne. Votre Ordre n’est pas des plus distingué je le crains. Je vous demandais humblement ce que vous pouviez proposer en échange d’une non-ingérence autre que des fulminations.

Votre intuition ressemble fort à un désir. Si c’est le cas, sachez que je l’exaucerai volontier. Et au risque de vous décevoir je n’apprécie que peu jouer les transmetteurs de messages.  

Il était probant que cette personne connaissait bien Maximilian. Et qu’elle en savait long sur les sentiments de l’officier Wolf pour le Commandeur Suprême. Elle ne faisait pas de mal à la militaire car elle savait que cela impacterait le haut-gradé. Son ambition n’était ni de nuire directement à cet homme ni d’handicaper sur le court terme les forces de République. Il y avait là quelque chose de personnel et d’inquiétant. On cherchait délibérément à isoler le Commandeur Suprême. On se chargeait de lui faire perdre la raison mais pas suffisamment pour qu’il commette l’irréparable. Voilà pourquoi Amelia était une cible parfaite.  

De plus l’aura de Force rappelait de vague souvenir au Gen’dai. Rien de concret c’était certain. Etrangement le Jedi gardait assez bien en souvenir les auras de Force de ses némésis. Le souci était de savoir précisément ce qu’Amelia savait ou non et à quel point sa mémoire aurait été détruite avant qu’elle ne renaisse en marionnette. Elle avait mené son enquête et la pauvre avait finit par tomber dans la gueule du loup.

Tout avait débuté avec l’enlèvement de sa fille. Il était donc envisageable que cela soit un membre proche de sa famille. Il était évident que sa fille ne pouvait être la coupable. Son enlèvement devait certainement être lié à sa sensitivité, sinon l’on aurait pas autant cherché à incriminer les Jedi. Si cette Sith était bien derrière cette manigance, alors elle pouvait appartenir à une secte. La question était donc de savoir si la mère était-elle même sensitive ou non ou si quelqu’un de la famille de Maximilian l’était. L’un des points les plus nébuleux de l’enquête menée par Maximilian restait le suicide de sa femme. D’autant plus qu’à fois qu’il pouvait prétendre avançait d’un pas quelqu’un lui coupait l’herbe sur le pied. Une personne qui ne pouvait que forcément le connaître…

- Veuillez m’excuser de ce délai d’attente. Il me fallait faire un point avant de me lancer dans le sordide jeu que vous proposez. Les ravages de l’âge narrait le Jedi en laissant échapper un petit rire.

Ce n’est pas très équilibré mais je tente ma chance. Après tout, vous êtes une Sith, l’audace et les paris sont dans votre nature, n’est-ce-pas madame Seidelman ? Bien que cela ne soit peut-être plus votre identité, c’est vous qui êtes derrière une partie des maux de votre mari.

Restait à savoir si le Jedi avait raison et à quel point elle était une menace.

Ces Sith et le basic, incapable d’apprécier les subtilités de la langue ou du moins le peu qu’en avait le Gen’dai. Au moins elle n’avait pas infirmé son identité ce qui offrait une sérieuse piste au Jedi. Restait donc à connaître la relativité de la sériosité de cette piste désormais. Ces “rouges”, toujours à nimber leur phrase de mystère. Et dire que le Jedi n’était venu ici que par formalité, le voici dans une nouvelle intrigue… non deux. Quelle super nouvelle. Au moins cette Sith a été à peu près honnête dans sa démarche ce qui ne laissait rien présager de bon.  

L'autre question était de savoir si le Gen’dai parviendrait à faire avaler “cette vérité” au commandeur et surtout à la lui faire digérer. Déjà qu’il était considérait comme un traître, cela n’allait pas certainement aider son cas.

Amelia était inconsciente. Les séquelles physiques disparaissaient. Pour les troubles mentaux cela serait plus long. Malgré tout l'officier en second restait une preuve que le côté obscur l’avait habité. Si Lucius parvenait à briser son lien avec la Sith sous le nez de Maximilian et ses hommes, alors l’on pourrait difficilement remettre en cause sa sincérité. On ne peut pas mentir au caméra après tout. Cependant, Lucius n’aurait pas ce plaisir de suite. Il semblerait que l’aide de camp se réveille plus vite que prévu. Un désagrément de plus. Elle ne mit pas longtemps à beugler. L’envie de lui mettre une claque pour l'assommer traversa bien trop rapidement l’esprit du Jedi pour qu’il songe à cette alternative.

Le Jedi fixait avec un regard détendu Amelia et passait sa main devant son visage.

- Officier Wolf, détendez-vous et souvenez-vous. Je suis venu à la demande de Maximilian Seidelman. Lui et vous avez échangé avec moi sur le fait que l’Ordre soit responsable des tragiques évènements de sa vie. Votre supérieur est tombé de fatigue. Vous étiez en train de discuter avec moi de votre défiance envers la Justice, de votre enquête personnelle pour aider le Commandeur et vous me surnommez la conserve. Puis vous avez été pris d’un violent mal de crâne et de vertiges, vous vous êtes assises et vous êtes servies de l’eau.  

Il était en temps normal difficile d’influencer sur les esprits des gradés militaires à cause de leur profonde conviction. Cependant dans le cas présent, Amelia avait subit de plein fouet les affres d’une domination étrangère ce qui avait considérablement affaibli ses barrières psychiques laissant une large faille pour le Gen’dai. A cela s’ajoutait le fait qu’elle doutait énormément ce qui laissait une marge de manoeuvre plus grande au Gen’dai. Il fallait éviter qu’un fâcheux incident diplomatique n’arrive. C’est la troisième fois en peu de temps qu’un “allié” menace Lucius avec une arme. L’ivresse des courtes vies.

- Vous rangez votre pistolet et vous continuez à vous sentir fatigué officier Wolf. Vous êtes épuisés, vous en prenez conscience et vous songer à prendre du repos.  

Alors que le Gen’dai terminait sa phrase, la porte s’ouvrir laissant passer plusieurs soldats  ainsi que la capitaine Witheia. Lucius se retourna et les observait. Si l’autre énergumène s'excite la situation allait devenir une véritable poudrière. La stupéfaction se lisait sur le visage de sa vieille amie, et pilote, se demandant ce qui se déroulait ici. Quelques secondes défilent. Les hommes de l’officier observait la scène béat et attendaient l’avis de leur supérieur certainement étonnés de ne pas remarquer la présence du Commandeur Suprême.  

- Le commandeur Seidelman est partit se reposer dans sa chambre, il ne se sentait pas très bien.  

Il ne restait plus qu’à espérer qu’Amelia acquiesce ou qu’alors l’hôte de se navire daigne se réveiller.

Le commandeur était donc de nouveau debout. En forme ? Certainement pas. Sa peine s'observait aisément. Il était évident aux yeux de l’être plurimillénaire qu’il usait du singulier langage cinétique des Lorrdiens pour parler à sa seconde et à ses hommes. Certainement avait-il pesé chacun de ses mots et ses gestes. Il congédia ses soldats. Lucius s’hésita à en  faire de même avec sa comparse néanmoins, Maximilian ne se semblait pas vouloir désirer son départ. A défaut de faire confiance aux Jedi, le Commander Seidelman accorder un certain crédit de sincérité à Lucius. C’était toujours cela de réussit néanmoins l’affaire n’était pas pliée pour autant. Les apparences étaient sauves et la situation potentiellement explosive avait finit par disparaître.

Malgré tout les efforts de l’homme qui se tenait face à lui, ses yeux trahissaient son illusoire jeu. Les humains narrent que les yeux sont le reflet de l’âme. C’était souvent vrai. L’on pouvait observer la défaille du Commandeur mais également toute la bravoure de sa volonté. C’est généralement dans leur impotence que les courtes-vies tirent leur force. Les ressources de ces êtres ne cesseront de surprendre, autant positivement que négativement, le Jedi.

- Votre empressement à de quoi surprendre Maximilian. Le ton était donné, le Gen’dai montrait une proximité nouvelle faisant voler l’usage du protocole. Mais on en attend pas moins d’un homme tel que vous.

La seule chose que je demande. Et ce n’est pas une négociation. C’est que vous preniez un peu de thé. C’est une version revisitée Naris-bud, plus amer que l’original. Il serait idiot que de vous perdre encore une fois. Un faible éclat de malice pouvait s’observait dans l’antiquaille regard du Gen’dai.  

La Capitaine Witheia sortie de ses affaires un thermos et des tasses. Lucius servit le breuvage et en proposa une tasse à son interlocuteur. Ce thé avait la réputation de réchauffer les âmes et d’offrir un modeste regain d’énergie. Dans l’état où était l’homme face à lui, cela ne lui ferait guère de mal.

- Si cela peut vous rassurer, et cela ne le fera je le regrette, la seule erreur dont s’est rendue coupable Amelia Wolf est d’avoir cédée à une trop vive curiosité. Elle est tombée sous le joug d’un ou plutôt d’une Sith. Elle était devenue de son pantin. Il faudra par ailleurs que je coupe le lien encore existant qui existe entre elle et la marionnettiste mais je diverge. En somme, elle avait suffisamment éraflé la vérité sur l’identité de votre tourmenteur pour en subir les conséquences.  

Seul un passage au temple pourrait potentiellement lui faire revenir sa mémoire et défaire les miasmes du côté obscur, cependant rien n’était vraiment garantie. Si le lavage de cerveau n’avait pas été effectué par d’insidieuses techniques obscures alors cela serait inutile.

Lucius sentait les vapeurs de son thé et en prit une gorgée. Il ne comptait pas dévoiler de suite la plausible identité de cette Sith. Il vallait mieux que Maximilian arrive de lui-même à cette possibilité. Il était évident qu’Amelia n’avait pas joué directement contre la République ou tenté de faire du mal au Commandeur. Au contraire. Il devrait comprendre de lui-même. Si Lucius lui lançait la béotienne vérité, il aurait toute les raisons de ne pas le croire. L’on ne peut faire accepter la véracité d’un fait à autrui que si son interlocuteur se décide à ouvrir son champ de vision. Dans le cas présent le Gen’dai n’en était pas certain ou du tout moins  pas encore. A lui de se poser les bonnes questions désormais.

- D’après ce que je viens tout juste d’apprendre. Amelia n’était que la pièce de la machination Sith. Un moyen de s’assurer pour la marionnettiste d’avoir une emprise importante sur votre personne et de vous surveiller.  

Le Gen’dai disséminer quelques indices dans ces paroles afin de faire réfléchir le Commandeur.

Néanmoins outre ce complot, il semblerait qu’un autre soit ourdit contre des vétérans de Lord_Over. Cependant je n’en connais pas encore assez pour en percevoir la nature exacte bien qu’il me paraisse peu probable qu’il soit de nature Sith ou Hapienne au vu de la nature du premier. Certainement pourriez-vous éclairer ma lanterne.  

La capitaine Witheia attendait passivement. Malgré sa retenue, l’on pouvait voir, à cause de mimiques, qu’une certaine impatience naissait chez elle.

Le Gen’dai observait et écoutait avec attention le Commandeur Seidelman tout en songeant à la situation actuelle. La question qui le taraudait était assez simple : trouver un moyen de recentrer la conversation sur le fait que sa femme puisse être responsable d’une partie de ses malheurs. Il ne pouvait évidemment pas lancer cette hypothèse aussi simplement au risque de froisser son interlocuteur. Cela serait donner un coup de pieds dans le frêle château de brindilles qui avait permis la stabilisation de la situation.

Le paysage restait bien dense pour le Jedi qui ne voyait nullement l’horizon au-loin. Il lui manquait beaucoup trop de cartes en main pour pouvoir en tirer des hypothèse solides. Il ne fallait pas perdre de temps en axiome incohérent. Il se pourrait que le contexte présent soit plus critique que ce qu’il ne pouvait paraître. Il faudrait définir avec précaution les priorités de recherche d’autant plus que, si effectivement, il y a plusieurs complots, il faudrait séparer les éléments propres à chacun afin de ne pas nuire à l’efficacité de l’enquête.

Lucius entendait le râle du militaire sur Lord_Over. Des premiers éléments plus intéressants concernant les intrigues apparaissaient. L’officier suprême de la République avait déjà esquisser un lien entre les différentes victimes, des survivants de la plus grande opération républicaine du XIVe siècle.

Vint ensuite un propos sur la militarisation de la République. Un sujet fâcheux, particulièrement pour un régime démocratique. Les premières décennies de la République ont été particulièrement critique quand aux pouvoirs des militaires dans des institutions se voulant plébéiennes. Il fallut attendre l’Union Sacrée Santharienne pour neutraliser les mouvances militaristes ainsi que la production des armées clones. Toutefois, cela n’avait pas empêché certains mondes républicains de sombrer dans la dictature militaire du moins jusqu’à ce la Cour Suprême arrive à faire reconnaître son pouvoir.

Le Jedi écoutait les craintes de son interlocuteur dans le plus grand calme. Des inquiétudes propre aux courtes-vies un peu trop “guilleret” pour la galaxie dans lequel l’on vivait à l’heure actuelle. Elles étaient aussi bien d’ordre universel que local. Cet homme s’inquiétait pour le bien de la République mais aussi pour le bien de ses hommes. Certainement avait-il compris tout le poids qui reposait sur ses épaules, poids qui en a fait craquer plus d’un. Le poste de Commandeur Suprême était très volatile puisqu’il dépendait à la fois du Chancelier et du Sénat où les querelles d’influences pouvaient facilement briser des carrières. De fait le plus puissant officier de la république devait être par nature consensuel et le restait.

- Si vous doutez, c’est que vous défendez les valeurs républicaines. L’absolutisme de la démocratie n’existe pas sinon c’est un régime autoritaire. Des trois superpuissances, le notre est certainement celui qui suit le plus la raison.

Il apparaît évident que nous ne pourrons gagner cette guerre en génocidant nos ennemis. Les institutions républicaines et l’Ordre Jedi n’y survivraient pas. C’est bien pour cela que Lord_Over a finalement était un échec. Cela n’a pas été la victoire que l’on se plaît à décrire. Néanmoins pour un individu tel que moi il y a eu un avant et un après. Malgré la petitesse de cette victoire, il s’agit de la première offensive victorieuse républicaine. Un filament d’espoir dans la barbarie galactique.

De son propre aveu la chancelière de l’époque, Elpi, savait que les objectifs n’étaient clairement pas atteint. Cette garce, et les mots sont pesés, aurait bien aimé voir le Consortium pourfendu. Pour le meilleur et le pire, elle avait échoué.

- Beaucoup de gens prennent pour acquis le fait que la République survivra quoi qu'il arrive. A l’heure actuelle, je ne pense pas qu’une des trois superpuissances actuelles s'effondrera par une intervention extérieure mais bien par un ennemi de l’intérieur, rongé par propre corruption.

Vous n’êtes pas ce genre d’hommes qui prennent pour argent comptant la situation. Vous remarquez avec justesse la pente rugueuse sur laquelle vous vous trouvez. Beaucoup ne l’ont pas vu. Cela vous offre un avantage non-négligeable malgré le lot de maux apporté. La clairvoyance est toujours à double tranchant.

Il apparaît que nous avons affaire à deux machinations distinctes. La première serait donc d’après vos dires liée à Lord_Over et toucheraient les survivants de l’opération mais aussi les autres régimes. J’aurai besoin de connaître les détails que vous avez en votre possession.

Pour ma part, je peux déjà vous présenter les incohérences pour les enquêtes concernant l’Ordre que je représente.

- Enfin ! s'exclama Witheia avec un sourire jaune. Elle présentait un datapad au militaire. Vous trouverez tout ce dont vous avez besoin ici. Listes de membres, activités et j’en passe.

- Du peu que j’ai pu voir. La Sith rencontrait ne semble pas avoir de lien avec Lord_Over. Elle cherchait autre chose. L’attitude d’Amelia vis-à-vis de votre personne était curieuse. Elle était protectrice, bien plus qu’elle ne l’aurait dû. La marionnettiste ne cherchait pas à vous faire de mal mais plutôt à vous préserver malgré l’utilisation de méthodes malsaines.

Les questions que je me pose est la suivante : Connaissez vous une Sith qui serez suffisamment attachés à vous pour vous protéger en souhaitant votre isolement ?

Je n’y connais pas grand chose en terme de sentiments humains, mais si Amelia s’est montrée aussi docile pour suivre les ordres de sa marionnettiste, il est évident que les deux partages des sentiments communs.

Parfois il fallait raisonner par l’absurde pour arriver à la réponse que l’on voulait. C’était le cas présentement. Mettre en évidence des flagrances contradictoires étaient le meilleur moyen de déchirer le voile d’une illusion. La réaction du commandeur suprême ébaudit  l’intérieur le Jedi. Le Gen’dai aimerait parfois pouvoir transmettre le tiers de ses connaissances d’un simple claquement de doigts à des individus. Cela les tuerait certainement. Mais dans le cas où cela ne détruirait pas leur psyché, le processus permettrait de montrer les choses sous un autre jour. Lord_Over était partie d’une trahison Sith et d’une collaboration entre un “rouge” et des acteurs haut-placés républicains. Enfin, ce détail semble déjà définitivement être tombé dans l’oubli. Pauvre mémoire longue, les courtes-vies et leur défaillance.

Il fallut un certains temps pour que le raisonnement s’opère dans l’esprit du Lorrdien. Il fallait espérer que ses schémas d’hypothèses seraient justes ce qui n’était pas certain. Auquel, l’Ordre mènera son enquête de son propre côté. La science mathématique a cela de aisé qu’à un problème il y a la plupart du temps une seule solution. Dans le cas présent, il pouvait y en avoir une pléthore. De nombreuses que le Gen’dai n’avait pas envisagé d’ailleurs et ne pourrait pas de toute façon. Les premiers propos du commandeur suprême semblait indiquer qu’il était sur la bonne voie. Il semblait y avoir deux affaires distinctes, les séparer étaient péremptoire pour comprendre ce qu’il se passait.

- Amelia ne s’est probablement pas laissé contrôler. Elle a dû subir un apurement de l’esprit si je puis le dire ainsi. Néanmoins malgré la puissance d’un contrôle mental, il est difficile d’avoir une bonne emprise sur son sujet si on lui donne des ordres contradictoires à sa volonté profonde. Votre seconde souhaite à tout prix vous protégez. Lui demander de surveiller chacun de vos faits et gestes ne peut que valider ce ressenti profond. Cela n’a fait que renforcer son dévouement intérieur. Elle connaît l’identité de la Sith en théorie. Cependant rien ne dit qu’elle en aura souvenir.

Lucius avait hésité à employer le terme fanatique, car c’était uniquement cela. Néanmoins la situation exigeait de ne pas tergiverser dans des conceptions abstraites. Il y avait un sujet bien plus brûlant à l’heure actuelle.

- La question de pourquoi apparaitre maintenant est simple. Si la situation avait dégénéré, des ombres seraient venues et auraient découvert la vérité. Il s’agissait pour la Sith d’un moyen de tenter de me dissuader d’intervenir. Une expectance qui ne se réalisera pas. Dès lors que la rencontre fut prévu, un sablier s’était renversé. Ce n’était plus qu’une question de temps je présume. N’oubliez pas que cette rencontre s’est faite au dernier moment sans passer par des canaux véritablement officielle. Je me demande par ailleurs si nos difficultés à nous rencontrer ne viendraient pas de là.

Le Gen’dai se raclait la gorge avant de reprendre

- J’ai émis une hypothèse quand à son identité. Il semblerait que nous en arrivions au même point. J’ai supposé qu’il s’agissait de votre femme, elle n’a ni contesté ni acquiescé. L’information doit tout de même être prise avec des pincettes.

Au vu de la manière dont cette Sith a réussi à vous maintenir dans une bulle, elle n’a pas agit seule ce qui peut indiquer qu’elle fait partie d’une secte. Il est peu probable qu’elle soit affiliée au Consortium d’après le peu que j’ai pu entrevoir.  

Il n’est pas non plus à exclure le fait qu’elle puisse tirer parti de la situation. Elle a sacrifié un avantage pour en récupérer un autre. S’il s’agit bel et bien de votre femme, elle est certaine désormais d’attirer votre attention. Vous allez être confrontés à de dangereux choix et vos principes risquent de rentrer en contradictions. Le doute est autant un catalyseur qu’un inhibiteur. Je gage que vous ferez les bons choix.

Avec votre accord, j’aimerai que l’Ordre s’occupe avant tout de cette affaire. N’étant pas d’ordre politique, contrairement à ce que j’entrevois de la seconde machination, nos agents jouiront d’une marge de manoeuvre plus large. Je comprendrai néanmoins vos réticences bien qu’un travail de collaboration sera péremptoire pour démêler ces sordides affaires. Cette histoire touche autant votre personne que notre Ordre.

Une manière sobre de demander de récupérer l’enquête ou au moins d’ouvrir le champ à une large coopération.

Le Jedi écoutait le Commandeur palabrer sur la vertu du devoir. Une lame à double tranchant. Rien n’est pire qu’une fidélité sans fondement mais là encore le Jedi devait accorder le bénéfice du doute à son interlocuteur. Après c’était bien lui qui était le plus à même de répondre à cette question. Rien ne servait de se lancer dans une surenchère d’interprétations. Seul le temps permettra de voir s’il était digne de sa présomption en attendant, le Gen’dai observerait les choses, comme il le faisait depuis longtemps.

Trop certains diront. Lucius n’était pas vraiment le personnage à inverser le cour des choses, il détestait d’ailleurs qu’on lui prête ce rôle. Etait-ce une confiance aveugle vis-à-vis d’un optimiste du libre arbitre ? Certainement, l’être plurimillénaire connaissait la capacité des courtes-vies à s’autodétruire bien que cela s’appliquait, après réflexion, à n’importe quel organisme vivant et pas forcément conscient d’ailleurs. Il est juste de dire que le non-interventionniste de Lucius avait causé des travers mais l’inverse était tout aussi vrai.

Le Gen’dai était un peu déçu de la recherche des torts de Maximilian. Ces courtes-vies toujours à chercher à qui donner la faute. Ce n’était pas cela l’important mais de trouver une solution. Ce genre de comportement pouvait exaspérait Lucius à un point. L’orgueil était vraiment le péché primordial, comme quoi déjà à une époque pleine de croyances superfétatoires certains percevaient déjà quelques soucis du moins pour les humains.

- Je comprends ce que je vous demande est lourd. L’heure n’est pas de chercher à qui la faute. Les torts sont de par nature, toujours partagés. Un problème ne vient jamais que d’une personne ou entité, sinon ce n’est pas un problème. Des enquêtes indépendantes seront menées pour déceler les failles.

J’entends le fait que vous souhaitiez encore diriger l’enquête et je perçois vos signes d’ouverture. Je ne souhaite pas faire d’ingérence dans votre enquête. Néanmoins j’émet une réserve quand à votre capacité de la mener sereinement. Vous êtes terriblement impliqués dedans et oui, je le dis sans aucune concessions ou arrière-pensée, vous risquez de manquer d’objectivité et surtout de recul.

Si vous ne souhaitez pas la confier à l’Ordre, les renseignements républicains me semblent être un bon compromis et un terrain neutre. Cette affaire vous dépasse tout autant que moi. Je devrai même dire ces affaires.

Nous n’avons aucun intérêt à nous mettre des bâtons dans roues. Il nous faut agir avec célérité et prudence jusqu’à comprendre l'entièreté de la menace qui pèse.

Donner l’affaire aux renseignements républicains pouvaient être une erreur. Plus vous multipliez les acteurs plus le risque de cafouillage est grand. Néanmoins l’union fait la force et ils en avaient grand besoin actuellement. Négocier avec Maximilian serait une âpre tâche toutefois il fallait qu’il fasse de plus grandes concessions. Il n’était clairement pas l’homme de la situation tout comme Lucius. La subtilité de certains rouages leur échappait c’était une évidence.

-La tâche que vous occupez incombe que votre concentration soit orienté vers le champ de bataille et la planification. Ces enquêtes ne feraient que vous distraire et vous ne pourrez pas les mener correctement à bien. Non seulement vous risquez de fragiliser votre position vis-à-vis du Sénat, de vos hommes, mais nous n’aurons jamais le fin mot de cette histoire.

Je vous en prie, Maximilian, il faut que vous lâchiez prise.

Est-ce que le Gen’dai instituait le doute chez Maximilian ? Il le faisait consciemment toutefois il n’y avait pas d’arrière pensée derrière. Il s’agissait bien plus de venir en aide à une personne en détresse dans le cas présent. Les militaires étaient parmi les personnes qui se montraient les plus durs envers les autres mais aussi envers eux-même. Le moule dans lequel ils vivaient n'aidait pas. Combien Lucius avait-il vu d’homme s’effondrait sur le champ de bataille, leur croyances détruites sur l’autel de la bestialité de la guerre. Combien de clones passaient une vie misérable après leur service rendu ? Même pour ces êtres artificiels la question de l’abandon était importante.

- Si cela peut vous rassurez, mon détachement n’est pas exemplaire. Il est certainement devenue si important que mon lien avec les galactiques s’éloignent de plus en plus. Il s’agit chez moi bien plus d’une philosophie qui régente ma vie. Si je puis me permettre, entre courtes-vies vous n’avez déjà pas la même vision, parfois même au sein d’une seule espèce, alors parlez de mon cas, c’est à vous donner des maux de crânes violents. Le Jedi émit ce qui semblait être un semblant de rire.

- Vous avez le droit de lâcher prise. Cela signifie que vous avez compris vos limites. Et lorsque vous percevez celles-ci, vous êtes alors en moyen de les repousser. Et il n’y a pas besoin de d’acheter ces foutaises de livres de développement personnel pour comprendre cela. La plus grande bataille que nous menons c’est contre nous même. L’ego aveugle. En abandonnant vous ne retirez rien à vos mérites, brillant militaire, homme de convictions, bon diplomate. Il s’agit tout bonnement de sacrifiez votre souverain désir de contrôle et donc de faire le choix d’accepter une partie de sa vulnérabilité. Ce n’est pas abandonné, c’est se résigner temporairement. La nuance est forte, rien ne vous empêchera de continuer à aider à l’enquête comme les Jedi le feront et de la faire avancer.

A la question, est-ce que je me suis résigner. Le jedi souffla un grand coup. Malheureusement, oui sinon je serais mort depuis longtemps. Chaque jour qui passe est une douleur et cela durera jusqu’à ce que les Sith et Hapès soient vaincus ou alors que la Force décide de me prendre.

L’heure n’était pas encore pour Lucius de se lancer dans une offensive contre les Sith. Il lui faudrait encore un peu de patience pour cela. Les préparatifs finiraient bien par arriver à leur terme, dans un an, dix ou cinquante.

- Si vous incarnez une menace pour l’Ordre, j’empêcherai cela. Toutefois je ne crains que les rouages républicains aient raison de vous avant que je ne puisse intervenir. Je pourrais vous rendre amnésique, avec l’aide de mes pairs, mais cela n’aurait intérêt à mes yeux. Voiler la réalité ne vous fera que gagner du temps et ne solvera en rien le problème. Vous avez de la ressource Commandeur. Il vous faudra puiser dedans. Si vous craignez vraiment trop de sombrer, une Ombre Jedi pourra vous surveiller si vous le souhaitez. Mais je pense sincèrement que vous êtes capable de réussir à être objectif. Sinon nous n’aurions pas cette discussion.