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Allana Fern
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Maître des Jedi Verts
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Á travers les cyclones [PV Dalek Zar] [Terminé] Empty Á travers les cyclones [PV Dalek Zar] [Terminé]

Mer 28 Déc - 17:32
Au Restaurant « Le joyau de Corell », Coronet city.

Force… quelles semaines mouvementées ! Je n’ai guère eu le temps de souffler ces derniers temps, encore moins depuis la mission qui m’a menée jusqu’à Andara. Andara… une affaire qui fut aussi une sacré prise de tête. J’admets qu’elle aurait encore pu plus tourner au vinaigre si je n’avais pas daigné faire appel à mon frère Corran, qui m’a aidée à limiter les dégâts faute que je puisse me dédoubler. Nous faisons chacun le chemin du retour sur nos cargos respectifs, d’ailleurs. Le transporteur du Jedi défunt – mais véreux – étant retenu sur place pour enquête approfondie, nous autres corelliens nous sommes portés volontaires pour reconduire notre confrère Chevalier Jedi de Tython jusqu’à Corellia. Je n’imagine même pas dans quel état d’esprit doit être le Jedi Nautolan puisqu’il s’est avéré que l’un de ses amis Jedi était pourri jusqu’à la moelle, et avait violé une jeune fille en abusant de la Force. Et ce n’était pas le seul crime à son actif, il faisait aussi parti d’une mystérieuse Conspiration, cette  organisation à laquelle j’ai eu affaire sur place, et ce n’était que la partie immergée du gros iceberg. Ma suspecte, qui était aussi ma témoin, mon adversaire et mon alliée, m’avait fait tourner en bourrique près d’une semaine durant tandis que je traquais les preuves de sa culpabilité, de son innocence ou des raisons de son implication dans ce merdier, ce qui l’avait poussée à tuer de sang froid un Jedi. U.N Owen… a su comment pimenter ce qui n’était qu’une enquête plutôt routinière.

C’était une sacré affaire, une vraie pelote d’épingles. Halcyon m’avait aiguillée pour démêler le vrai du faux dans toute cette sordide histoire, sans jamais me révéler l’entière vérité. Je sais qu’elle ne m’a pas tout dit. Elle a voulu me protéger, elle ne voulait pas que je devienne une cible principale. L’affaire est si sensible qu’elle est l’une des raisons qui m’a motivée à rentrer seule sur mon cargo, car j’ai des rapports particulièrement délicats à préparer. Un pour le Conseil Vert, un pour le Haut-Conseil puisque l’histoire, et surtout ses implications, relève de nos deux autorités respectives. Comme je l’expliquais à Corran sur mon lit d’hôpital, que nous le voulions ou non, l’Ordre des Jedi Verts a été impliqué dès lors que ces tarés s’en sont pris à Maître Korr, mon prédécesseur. Nous faisons face à trois grandes problématiques : débusquer les Jedi véreux et corrompus dans nos rangs,  tant sur Corellia que sur Tython, évaluer jusqu’où s’étend l’influence de cette Conspiration au sein des instances républicaines, et chercher à connaître quelles seront ses prochaines cibles, surtout chez nous  Verts et au sein des citoyens corelliens en ce qui me concerne plus spécifiquement. Qui plus est, ce n’est comme comme si nous n’avions que cela sur le feu en ce moment ! Il y a d’autres projets communs, comme la réforme de nos enseignements pour les Novices et Novices Verts, ou encore celui des vaisseaux-académie, et sans oublier la menace croissante d’un conflit ouvert. Rien que de penser à tout cela réveille ma migraine ainsi que mes fantômes de douleurs articulaires. J’ai beau être consciente que je suis globalement guérie avec le repos et une Transe de Guérison, certaines douleurs et tensions mettent un peu de temps à partir. Je n’ai aucun doute que mes collègues du Conseil Vert vont me demander de rester affectée à Corellia pour un bon moment et de limiter mes déplacements, et plus encore solitaires, hors du système corellien au maximum.

Pour éviter toute esclandre, j’ai fait une synthèse concise à Arsenicia que je lui ai envoyé par message écrit crypté directement sur sa boîte de messagerie sécurisée de son communicateur professionnel. Cela ne m’exemptera pas de faire un rapport détaillé en personne et à l’oral, que ce soit en présentiel ou en distanciel si je n’ai vraiment pas le choix, face au Haut Conseil et face au Conseil Vert. Ce n’est pas parce que je suis Maître des Jedi Verts que j’échappe à ce devoir, bien au contraire.

Halcyon et moi avons réussi ce qui nous a amenées sur place, même si nos missions ne se recoupaient en rien et que nous n’étions pas tout à fait dans le même camp, cette fois. J’ai trouvé la coupable du meurtre du Jedi, le contexte de l’assassinat de ce dernier, les motivations qui l’ont poussée à passer à l’acte, les circonstances atténuantes, ou tout du moins explicatives. J’ai répondu aux sempiternelles questions du qui, quoi, quand, comment, où, pourquoi, avec qui et en quel but. J’ai un dossier d’enquête complet dans ma tête… même si hélas, l’espionne a effacé toutes mes preuves matérielles. Le satellite qui a voulu me désintégrer en plein jour ? Réduit à l’état de débris.  Le conjuré primordial que j’avais réussi à coincer ? Réduit en cendres par son propre satellite. La complice riche en informations en plus ? Abattue par le conjuré dans un accès de folie monstrueuse. Mes enregistrements sonores et mes précieuses notes écrites ? Détruites par les soins d’Halcyon pendant que j’étais grièvement blessée et inconsciente. Tout ce qu’il me reste, c’est ma mémoire…

    « Rendez vous service : oubliez Andara et ce que vous y avez entendu. J’ai pris la liberté d’effacer la conversation que vous avez eu avec ce forcené. Toutes vos preuves matérielles ne sont plus. Ceci dit, je ne suis pas zélée au point de rajouter dans votre soluté de quoi affecter votre mémoire des événements récents. Je vous aime bien, que voulez-vous. Une faiblesse pour une espionne. Au plaisir de boire un verre avec vous. »


Navrée mon amie. Je t’aime bien moi aussi et j’irai certainement partager un verre avec toi, mais je n’ai aucune intention d’oublier. Je ne peux pas me taire à l’échelle de l’Ordre Jedi, cela nous concerne tout directement. Difficile d’oublier, avec le fichu Don de Force que je me coltine, la sensation des vies qui sont fauchées, la douleur, l’incompréhension, la rage… En ce qui concerne la République, cela ne me concerne pas tant que cela excède l’autorité corellienne. Notre interlocuteur avec la République, quand nous ne sommes pas directement concernés, c’est notre Maître de l’Ordre, Maître Arsenicia Ombrelune. Je dois aussi prévenir notre Grand Maître, Maître Dante Garvan, en particulier pour les Jedi corrompus dont des Ombres Jedi. Je ne connais pas assez bien personnellement notre Maître des Ombres pour m’ouvrir à lui de cette suspicion. Je serai la lanceuse d’alerte pour ce qui nous concerne en tant que Jedi, notre périmètre, puis je considérerai que ma responsabilité est de m’occuper de l’Ordre Vert en première considération, qui est ma priorité.

Il faut que je me renseigne d’ailleurs sur les informations transmises par Halcyon concernant Corellia. Une future tentative de déstabilisation du gouvernement corellien via l’une de nos compagnies phares, la Corellia Chemical Corporation, en tuant d’une traite toutes les têtes dirigeantes de la CCC. Halcyon m’a affirmée, dans ma chambre d’hôpital, qu’elle se sera déjà occupée de la menace le temps que je sois rentrée sur ma terre natale, mais je lancerai quand même l’alerte pour que nos instances gouvernementales puissent mener leur propre enquête. Si cela se trouve, la CCC pourrait ne pas être la seule. Il peut y avoir la CTC, où travaille Ellen par exemple. Je connais assez Halcyon pour savoir que ce n’est pas pour rien que l’espionne m’en a avisée. Il y a anguille sous roche… et je commence à m’interroger sur qui je peux faire suffisamment confiance en dehors de l’Ordre Vert. Si ces conspirateurs ont réussi à infiltrer des sphères gouvernementales et diplomatiques républicaines, qui dit qu’ils ne pourraient pas chercher à saboter de l’intérieur d’autres instances, comme la CorSec, nos meilleurs alliés jusque là ? Je ne veux pas devenir paranoïaque pour autant, mais je m’interroge.

Après, l’avertissement d’Halcyon n’est pas tombée dans l’oreille d’une sourde : si je cherche à fouiner trop loin par moi-même, je vais me mettre en danger et je vais me faire descendre. Pas la meilleure manière de rendre service à mon Ordre en provoquant la mort de son Maître des Jedi Verts à peine un an après son élection, hein ? Donc je vais enquêter, mais on va procéder autrement. Il falloir que je trouve une autre solution, d’autres façons de faire et d’autres moyens d’y parvenir sans me compromettre, en faisant croire à nos ennemis que nous n’allons pas chercher à creuser.

Mais j’ai d’autres problèmes sur les bras pour le moment, plus urgents et bien plus personnels. Enfin sur les bras… façon de parler. A cette pensée, l’une de mes mains se pose sur mon ventre alors que je suis plongée dans une profonde méditation inspirée de la Stase de Force. J’ai laissé les manettes du Netreselv à mon fidèle droïde astromécanicien R7 afin d’avoir le temps de me reposer, d’organiser mes pensées, de faire le point sur ces dernières semaines et de prévoir ce que je vais faire. Même s’il n’y avait pas eu ce petit imprévu, je sais ce que je dois faire : une discussion s’impose avec Dalek, je lui dois bien cela et d’autant plus après la frayeur que je lui ai faite lors que le puissant tir-laser du satellite a cherché à me désintégrer sur l’ordre du magistrat corrompu et enragé, s’abattant à même pas quelques mètres de moi et, sans me tuer, a quand même réussi à me blesser grièvement. Ce n’est vraiment pas passé loin, et je dirais même beaucoup trop près à mon propre goût.  Je dois lui parler, seule à seul. Je dois désamorcer la situation avant toute réunion du Conseil Vert dont il fait désormais parti depuis quelques temps depuis son élection en tant Maître Jedi Vert. Il y a certaines choses que je préfère aborder avec lui en amont avant la réunion du Conseil des Maîtres Jedi Verts.

Alors que je ne suis plus très loin de Corellia, je suis prévenue par R7 de notre approche et quittant ma méditation, j’inspire profondément et envoie un message écrit à Dalek pour l’inviter à me rejoindre à Coronet-city, dans le restaurant -dit « Le Joyau de Corell », puisque je suis toute proche d’atterrir sur Corellia. C’est un bon restaurant, que l’on connaît bien pour sa cuisine savoureuse plaisant aux gourmets, recommandé tant pour les repas d’affaires que des tablées plus familiales.  Dès que j’ai sa confirmation écrite – laconique – qu’il me retrouvera sur place, au restaurant et à l’heure que je lui ai proposée, je m’empresse de réserver non pas une table mais une salle privatisée pour nous deux. Je n’ai pas assez confiance dans les box vu les sujets que nous pourrions aborder, et je préfère être sûre de l’étanchéité sonore des murs car Dalek comme moi savons bien gueuler quand nous nous sentons d’humeur de le faire. Et je gage que cela risque d’être électrique, ici.  

Pourquoi ai-je choisi un restaurant, et pourquoi cette enseigne en particulier ? C’est très simple : c’est un lieu neutre, non affilié aux Jedi ou au gouvernement corellien. C’est un lieu entre habitués, plus propice à nous mettre à l’aise et auquel nous nous rendons souvent en civil, comme ici. Dalek et moi aimons les mets et les boissons du restaurant, nous connaissons bien le chef et le personnel. Un lieu parfait en somme pour une discussion privée que je souhaite avoir avec lui, en tête à tête.

Je suis arrivée sur place une quinzaine de minutes en avance, contrairement à mon habitude d’arriver sur le fil du rasoir. Je me trouve déjà dans la petite salle privatisée avec la réservation à mon nom. Pour donner le ton, je ne suis pas revêtue de mes habituelles tuniques Jedi émeraude. En dehors de mon sabre-laser double-lame principal, j’ai laissé tout élément m’identifiant comme Maître Vert et Maître des Jedi Verts au « vestiaire », comme qui dirait, ou là dans mon cargo surveillé par T7. Je me suis changée directement dans le Netreselv – et j’ai galéré d’ailleurs à trouver un ensemble civile parfaitement à ma taille – et j’ai choisi l’une de mes tenues civiles de prédilection. Par dessus un haut blanc aux manches trois-quart assorti avec des gants blancs courts, j’ai choisi un second haut noir de cuir souple dont le col est en forme de V. J’ai complété la tenue par une paire de pantalon noir confortable, assorti enfin à des bottes de pilote noires. J’ai bien entendu pris ma paire de pistolets-blasters corelliens, mes fidèles DL-44, parce que je suis corellienne et fière de l’être. Bon, j’ai desserré mes hauts et la ceinture de mon pantalon plus que d’ordinaire, mais ce n’est pas quelque chose que l’on remarquerait du premier coup d’œil à moins de très bien me connaître. J’ai aussi légèrement modifié ma coiffure, laissant tomber mes deux catogans habituels pour les réunir en un seul, légèrement relevé, et laissant des mèches de cheveux auburn encadrer mes traits presque à la manière d’un carré mi-long. Un peu de changement parfois ne fait de mal à personne.

Je ne me suis pas assise, je ne tiens guère en place à vrai dire. Je ne suis pas aussi relaxée et sereine que je n’en donne l’air derrière mes traits affables. Je suis encore fatiguée nerveusement, j’ai encore quelques douleurs sourdes, et encore un petit peu secouée par les faits. J’ai beaucoup d’interrogations en tête concernant les semaines et les mois à venir, faisant face à une situation à laquelle je ne m’étais guère préparée, même si je n’y suis pas fermée, je dois bien le reconnaître. Ma propre nervosité, et sans doute la tension de Dalek que je perçois dans la Force, ne m’aident pas. Je devrais m’asseoir sans nul doute, mais le petit être en moi n’a pas l’air de s’en plaindre pour l’instant et aucun autre tracas conventionnel ne vient m’embêter pour le moment. Profitons du répit. Je sens la présence de Dalek s’approcher avant même qu’il ne rentre dans la pièce, alors que je cheminais silencieusement dans le fond de la petite pièce. Je me tourne donc vers lui dès son entrée, mes yeux bleus-gris l’auscultant en silence et s’enquérant de son bien-être comme de sa bonne forme. Ravalant ma propre tension, je m’approche de lui comme je l’aurai fait à mon ordinaire. Un sourire se tisse sur mes lèvres, peut-être un peu plus fatigué que d’ordinaire, mais à l’affection toujours sincère.


- Bonjour, Min Larel. Aussi ponctuel que toujours, à ce que je vois. Tu as l’air d’aller bien, ça me rassure. Tu n’imagine pas à quel point je suis contente de rentrer et de te retrouver. J’entends que tu as beaucoup de questions et de doléances, et j’entends y répondre mais si je devais déjà te résumer, c’était une sacré pelote d’épines doublé d’un nid de vipères.


Dernière édition par Allana Fern le Sam 23 Sep - 16:24, édité 1 fois
Dalek Zar
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Á travers les cyclones [PV Dalek Zar] [Terminé] Empty Re: Á travers les cyclones [PV Dalek Zar] [Terminé]

Sam 4 Fév - 22:49

Le soleil était déjà haut dans le ciel lorsque Dalek s’arrêta devant le miroir de la chambre. Pour l’occasion, il avait revêtu un pantalon et une chemise noirs, complétés par des bottines assorties. À sa ceinture utilitaire étaient pendus une paire de blasters TX-11 tandis que son sabre laser principal était attaché à celle-ci au creux de son dos pour le rendre moins visible. Pour l’occasion, il avait remplacé son habituelle veste marron par un long manteau noir également. Il s’agissait sans doute d’une des tenues les plus sobres qu’on l’ait jamais vu porter, élégante à son sens mais qui reflétait également l’humeur sérieuse du moment. Ses élèves avaient coutume de dire qu’ils avaient davantage de raison de s’inquiéter quand ils le voyaient vêtu d’une tenue « sévère ».

Allana semblait consciente du fait qu’ils devaient avoir une discussion sérieuse suite aux évènements survenus sur Andara et elle semblait d’autant plus consciente de son état d’esprit quand il recoupait le fait qu’elle l’ait contacté par écrit et qu’elle l’ait invité à leur restaurant préféré de Coronet City. Dans des circonstances moins graves, un bon repas aurait sans doute suffi à détendre l’atmosphère mais s’il y avait bien une chose que le Hapien prenait au sérieux, c’était la vie de sa compagne. Parfois, celle-ci avait la fâcheuse habitude de penser que sa vie était moins importante que celle de Dalek, notamment du fait qu’il n’avait pas l’empathie de Force et qu’il pourrait continuer à « vivre » sans elle. Pour une femme aussi intelligente et empathique, elle oubliait parfois de se mettre à la place de l’autre, en tout cas pour ce qui concernait Zar. Elle avait failli mourir et contrairement à ce qu’elle semblait croire, la perdre l’aurait sûrement anéanti et très certainement transformé à jamais.

Veillant à prendre son comlink et son portefeuilles, le Jedi quitta l’appartement et décida de se rendre à pied jusqu’au restaurant. La promenade lui ferait du bien et lui éviterait sans doute de percuter quelque véhicule corellien qui aurait l’impudence de lui refuser une priorité un jour de mauvaise humeur. Pour Allana, il avait non seulement quitté le Consortium et l’Ordre Sith mais aussi rejoint leurs ennemis jurés, à savoir la République et l’Ordre Jedi. Un Ordre Vert dont il avait gravi les échelons depuis le rang de Padawan jusqu’à celui récemment acquis de maître. Le Corellien d’adoption ne regrettait pas ce choix, il avait trouvé un style de vie différent ici, avec Allana mais aussi avec la famille de celle-ci, avec ses élèves du Temple Vert et avec les rencontres qu’il avait fait depuis… Pour autant, sa rencontre fortuite sur Kashyyyk avec la Régente Éternelle l’an passé lui avait rappelé qu’en quittant le Consortium, il s’était mis une cible de la taille d’un Hutt dans le dos. Les Sith ne pardonnaient, ni n’oubliaient les traîtres. Un jour ou l’autre, ils enverraient probablement quelqu’un pour le tuer. C’était un risque dont il était conscient à l’époque où il avait choisi Allana et là encore, il ne le regrettait pas.

Mais si elle mourait demain, à quoi tout cela aurait-il servi ? Oui, il avait déjà passé dix années heureuses avec elle et cela aurait suffi à contenter bon nombre d’individus… mais pas lui. Le Hapien de naissance, ancien enfant esclave, ex-guerrier Sith et désormais Corellien d’adoption n’entendait pas se contenter de si peu. Il voulait vivre bien d’autres années et même d’autres décennies avec Allana, il voulait vieillir avec elle, assez longtemps pour avoir plus de cheveux blancs et de rides que Corran ! Dans tous les cas, il ne voulait pas vieillir sans elle. Une Allana ou une Eri’ana, comme elle se faisait appeler à l’époque, on n’en rencontrait qu’une dans une vie ! S’il tolérait voire respectait les femmes – en dehors des Hapiennes et des Sith du Consortium – désormais, il n’imaginait pas faire confiance à une autre femme qu’Allana, pas en tout cas au point de s’ouvrir complètement. S’il la perdait, son cœur s’assècherait plus vite qu’une goutte d’eau sous les soleils jumeaux de Tatooine.

Perdu dans ses pensées, ses jambes l’avaient amené jusqu’aux abords du Joyau de Corell. Prenant une profonde inspiration, le Jedi ne dissimula pas sa présence mais il érigea une barrière autour de ses pensées et de ses émotions. Ce n’était pas tant pour les dissimuler à Allana mais surtout pour ne pas lui faire subir un contre-coup trop vif s’il venait à réagir émotionnellement à ses paroles. De cette façon au moins, pour le début de leur conversation, il ne la troublerait pas.

Entrant dans le restaurant, Dalek salua naturellement le patron mais aussi Orlando, le jeune serveur qui fréquentait les mêmes cercles d’amis que Hal, le petit frère d’Allana. Ce dernier lui rendit son salut avec un sourire aimable et lui indiqua que sa dame était arrivée un quart d’heure en avance et l’attendait dans la salle privatisée qu’elle avait réservée à leur attention.

Elle était ravissante dans sa tenue civile et ses cheveux attachés de façon différente, avec un seul catogan. Le Corellien d’adoption n’avait pas besoin de la Force pour voir qu’elle était fatiguée et nerveuse. Il y avait aussi quelque chose de différent dans sa présence dans la Force, quelque chose qu’il n’avait jamais ressenti chez elle et qu’il ne parvenait pas à définir. S’agissait-il d’un contre-coup de ce qu’elle avait subi ?

Ces pensées disparurent aussi lorsqu’elle se rapprocha de lui, un sourire sincère mais également fatigué aux lèvres, avant de prendre la parole à son attention. La remarque sur sa ponctualité ne le fit pas réagir mais il haussa un sourcil lorsqu’elle indiqua qu’il avait l’air d’aller bien, lui faisant comprendre avec l’ombre d’un sourire que son observation ne manquait pas d’ironie. Après tout, elle avait elle-même frôlé la mort, une nouvelle fois, il y a quelques jours seulement. Effectivement, il avait des questions, il ne savait pas si on pouvait parler de « doléances » pour le reste, après tout ce n’était pas un mot très usité dans le Consortium si on tenait à sa vie… Il pouvait cependant tout à fait imaginer la « sacrée pelote d’épines doublée d’un nid de vipères » d’après les quelques informations qu’il avait eues par Corran.

Dalek l’embrassa sur la joue avec tendresse avant de lui répondre.

- Bonjour Allana. La ponctualité est la politesse des empereurs, après tout. Je me porte à merveille, en dehors de certaines contrariétés… J’aimerais pouvoir en dire de même pour toi mais tu m’as l’air fatiguée. Tu dois me croire bien cruel si tu penses que je vais t’assaillir de questions et de reproches alors que tu sembles au bord de l’évanouissement et ce, le ventre vide. Tout Hapien que je sois, j’ai quand même des manières , lui glissa-t-il avec une pointe d’amusement.

Sur ces paroles, il l’invita à se rapprocher de la table et tira sa chaise pour qu’elle puisse s’y asseoir. Une fois qu’elle fût installée, il retira son manteau et s’assit en face d’elle. Il décida d’ouvrir le bal avec une plaisanterie mêlée d’une petite pique pour détendre l’atmosphère.

- Je tiens cela dit à te prévenir, ma chère Eri. Même si c’était ta dernière volonté, plutôt mourir que de te succéder en tant que Maître des Jedi Verts. Déjà que tu as réussi à m’ensorceler l’esprit avec la maîtrise d’une puissante sorcière de Dathomir pour me persuader de devenir Maître Vert, ne pense pas que je reprendrais tes responsabilités… Je crains que ni le Conseil Vert, ni moi ne puissions coexister à ce niveau. Ils me tolèrent et je les tolère mais ça serait trop nous demander que de cohabiter sans toi pour jouer les juges de paix , la taquina-t-il.

Il patienta quelques instants, le temps qu’Orlando vienne leur apporter les menus ainsi qu’une carafe d’eau fraiche dont il remplit leurs verres respectifs ainsi que des veloutés offerts par la maison pour les mettre en appétit. Dalek ne prendrait de toutes façons pas d’alcool ce midi, il comptait garder les idées les plus claires possibles et surtout son plein contrôle de lui-même. Le Maître Vert but une gorgée d’eau, tout en organisant ses pensées.

- Je mentirais si je disais ne pas être fâché, et ne pas m’être fait un sang d’encre. J’ai cru que mon cœur allait lâcher quand je t’ai sentie blessée et que j’étais incapable de te contacter dans la Force. Tu es la personne qui compte le plus à mes yeux et je ne sais pas comment je continuerais à vivre si je te perdais. Ce n’est pas parce que ma mort ne serait pas « automatique » au moment de la tienne que cela signifie que je te survivrai comme autre chose que l’ombre de moi-même.

A ses yeux, c’était un préambule incontournable à la conversation qu’ils allaient avoir. Dalek savait que les Corelliens jouaient avec leur vie comme d’autres pariaient leurs crédits au Sabacc et il avait adopté le mode de vie corellien dans la mesure du possible. Seulement, il y avait des choses ou plutôt des gens dont il refusait de laisser le hasard décider de leur sort. Allana en faisait partie.

- Commençons par déguster un peu de ce délicieux velouté et par choisir nos plats. Je suis d’ailleurs étonné que tu n’aies pas commandé un apéritif, tu es plutôt du genre à boire un verre de brandy pour te donner du courage. Est-ce que tu es encore sous traitement après tes blessures ? Lui demanda-t-il avec sollicitude, se demandant si elle prenait peut-être toujours des médicaments pour des séquelles dont il n’aurait pas connaissance.
Allana Fern
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Maître des Jedi Verts
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Á travers les cyclones [PV Dalek Zar] [Terminé] Empty Re: Á travers les cyclones [PV Dalek Zar] [Terminé]

Dim 5 Fév - 16:52
Eh bien, nous avons tous deux opté sans grande surprise pour la tenue civile. Je constate d’ailleurs son choix de la sobriété et du sérieux à travers son ensemble sombre, sa chemise et son pantalon noir complétés par un long manteau d’ébène et des bottes assorties. Je distingue la présence de ses deux blasters corelliens, tout comme je devine qu’il doit avoir sur lui son sabre-laser principal. Une question de prudence que moi-même j’observe, et ce y compris et surtout en territoire corellien. Je ne peux pas ne pas remarquer son haussement de sourcil quand je commente qu’il a l’air de se porter, ainsi que l’ombre de sourire qui se dessine sur ses lèvres avec un plissement ironique. Je le connais assez pour savoir qu’il souligne ainsi en silence ce que je ne dis pas par rapport à moi-même. Il semble égal à lui-même pour le moment et vient à ma rencontre, déposant un baiser sur ma joue.


- Bonjour Allana. La ponctualité est la politesse des empereurs, après tout. Je me porte à merveille, en dehors de certaines contrariétés… J’aimerais pouvoir en dire de même pour toi mais tu m’as l’air fatiguée. Tu dois me croire bien cruel si tu penses que je vais t’assaillir de questions et de reproches alors que tu sembles au bord de l’évanouissement et ce, le ventre vide. Tout Hapien que je sois, j’ai quand même des manières.


Sa répartie laisse dans son sillage un léger sourire amusé au coin de mes lèvres. Je note sans grande surprise non plus la mention des « contrariétés », tout comme son constat de mon propre état de fatigue et de nervosité. Je donne volontiers suite à son invitation à rejoindre la table et à m’asseoir, le remerciant d’un signe de tête appréciateur sa galanterie. Nous nous retrouvons bientôt en tête à tête, et je réfléchissais encore à ma réponse que ce cher Hapien de mon cœur décide d’enchaîner.


- Je tiens cela dit à te prévenir, ma chère Eri. Même si c’était ta dernière volonté, plutôt mourir que de te succéder en tant que Maître des Jedi Verts. Déjà que tu as réussi à m’ensorceler l’esprit avec la maîtrise d’une puissante sorcière de Dathomir pour me persuader de devenir Maître Vert, ne pense pas que je reprendrais tes responsabilités… Je crains que ni le Conseil Vert, ni moi ne puissions coexister à ce niveau. Ils me tolèrent et je les tolère mais ça serait trop nous demander que de cohabiter sans toi pour jouer les juges de paix.


Un léger filet de rire m’échappe avant de laisser place à un sourire franchement amusé. Je m’en doutais, et même sans cela, je n’aurais pas même considéré la possibilité avant au moins une décennie de plus connaissant le tempérament de mon compagnon de vie. Il n’a pas le caractère et la patience pour ce genre de discussions, et croyez-moi qu’il en faut face aux discours conservateurs ou assimilateurs de certains d’en face. Un air innocent se meut sur mon visage à la mention de son élévation au rang de Maître Vert, mes mains entremêlées l’une à l’autre. Cela m’avait demandé beaucoup de travail de persuasion et de dossier à remplir, mais le cas de Dalek avait fini par convaincre le Conseil Vert. Malgré son passif et son tempérament, ses accomplissements n’en demeuraient pas moins, autant sur le terrain, auprès de nos Novices Verts qu’au cours du dernier Conclave Jedi. Il avait fait preuve d’une maturité et d’une sagacité dont plusieurs avaient été témoins, qui avaient été remarquées par d’autres que moi. Une prudence demeurerait encore quelques années, mais je n’étais pas inquiète. Le temps ferait son œuvre, j’en étais convaincue. Quant au « juge de paix »… c’était un peu caricatural, mais cela faisait aussi partie de mes fonctions. J’étais l’ambassadrice entre le Haut Conseil et notre Conseil Vert, je présidais ce dernier et je faisais la diplomatie entre le Temple de Tython et le Temple de Corellia, entre l’Ordre Vert et l’Ordre Jedi mais aussi dans nos relations avec les forces républicaines et plus encore les autorités de Corellia.

Orlando, le jeune serveur ami de mon frère cadet Hal et que nous connaissons tous deux bien, s’approche alors de notre table pour nous apporter les menus et une carafe d’eau fraîche, ainsi que d’excellents veloutés offerts par la maison. Je remercie le jeune homme et pour une fois, je ne prête pas attention à la carte des vins. Je commence à parcourir le menu pour faire mon choix, avant de redresser ma tête et de porter mes yeux bleus-gris vers le regard émeraude de Dalek qui poursuivait.


- Je mentirais si je disais ne pas être fâché, et ne pas m’être fait un sang d’encre. J’ai cru que mon cœur allait lâcher quand je t’ai sentie blessée et que j’étais incapable de te contacter dans la Force. Tu es la personne qui compte le plus à mes yeux et je ne sais pas comment je continuerais à vivre si je te perdais. Ce n’est pas parce que ma mort ne serait pas « automatique » au moment de la tienne que cela signifie que je te survivrai comme autre chose que l’ombre de moi-même.


Le contraire m’aurait étonnée. Je l’ai bien senti sur Andara, par le biais de notre puissant lien de Force, même si je suis touchée qu’il s’exprime autant à coeur ouvert avec moi. Je peux comprendre le sentiment. J’avais été inquiète pour lui quand il était tombé sur la Régente Éternelle, et j’aurais probablement autant flippé si cela avait mal tourné. Je considère néanmoins qu’il finirait toujours par se relever, il a la force de volonté pour ce faire et que dans le pire des cas, il ne serait pas seul. Je connais les miens, je connais ma famille. S’il venait à m’arriver quelque chose, ils seraient là pour lui. Cependant, je ne suis pas lui donc je ne peux pas présumer de l’état dans lequel il se retrouverait. Je garde le silence sans le quitter du regard, observant ses yeux verts si vifs et si perçants. L’espace d’un instant, ils me rappellent une autre paire d’yeux verts d’une silhouette humaine, féminine, imprécise et encapuchonnée de Jedi. Je me souviens de ses propos soufflés comme la brise à travers la Force dans l’état de méditation éveillée dans lequel je me trouvais dans la grotte aux cristaux de Corellia.


« Faites attention à vous, et continuez de prendre soin de mon petit garçon. Il est plus fragile qu’il ne le laisse paraître »


Peut-être que je n’avais pas rêvé de cette rencontre aussi fugace qu’inhabituelle ? Tout comme j’ai la conviction que ma discussion avec Jaylen n’était pas le fruit de mon imagination. Je sais que cela ne se reproduira pas, mais ils resterons ancrés dans ma mémoire. Les propos de Dalek me ramènent à l’instant présent, m’arrachant un imperceptible sursaut surpris juste avant que je ne me ressaisisse.


- Commençons par déguster un peu de ce délicieux velouté et par choisir nos plats. Je suis d’ailleurs étonné que tu n’aies pas commandé un apéritif, tu es plutôt du genre à boire un verre de brandy pour te donner du courage. Est-ce que tu es encore sous traitement après tes blessures ?

- En effet, ce serait dommage de le boire froid ! Excuse-moi, cela me faisait penser à quelques chose.  J’ai déjà fait mon choix, mais prends le temps dont tu as besoin. Leur carte est assez variée pour changer un peu nos habitudes au besoin après tout.


Je savoure une ou deux gorgées du délicieux velouté de légumes de saison qui nous a été proposé, qui me réchauffe la gorge et dont la saveur me détend quelque peu. Je relance la conversation.


- Je suis fatiguée, oui, mais je suis bien contente de rentrer au bercail comme je te disais. Un peu de repos sera le bienvenu. Cette mission m’a bien éreintée et ça va te surprendre que je le dise, mais je ne suis pas fâchée d’avoir réquisitionné Corran. Il ronchonne beaucoup, mais ça reste un gars en qui j’ai confiance pour les situations avec de sacré emmerdeurs. En tout cas, je ne suis pas fâchée de laisser ça derrière moi et je ne remettrai pas un pied de sitôt sur Andara.


Ça c’est un fait. Je n’ai jamais aimé les nids de vipères, et la situation n’est pas encore assez éclaircie pour le moment. Les autorités républicaines extérieures ont pris le relai pour calmer l’émotion. Avec un sourire amusé, je poursuis d’un ton plus posé en reposant le bol de velouté pas encore terminé.


- Je suis désolée de t’avoir inquiété. Je n’étais vraiment pas en état de te répondre, c’était pas évident de me concentrer. Si j’ai bien pigé, j’ai eu quelques bonnes fractures aux genoux, aux poignets et aux bras. J’ai eu les tympans vrillés et j’ai été aveuglée par l’explosion, heureusement ça a fini par passer. Un peu de transe de guérison et de soins et tout est revenu dans l’ordre. Tu comprends que je n’étais pas trop en état de répondre et que je n’ai pas fait long feu.


Je ne rentre pas dans les détails, il lui suffira d’accéder à mon dossier médical pour lequel il a normalement des droits en tant que mon conjoint de vie pour savoir ce qu’il veut savoir. Je suis rétablie là-dessus, je n’ai plus que quelques douleurs fantômes et un peu de repos à prendre. Je ne veux juste pas lui mentir. Sans me départir de mon sourire mi amusé mi sérieux, je commente.


- Concernant ta nomination en tant que Maître Vert et au Conseil Vert, tu étais libre de refuser. Tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même, c’est ça de s’être tant distingué dans tes dernières missions, auprès de nos jeunes Verts et au cours du Conclave Jedi. Personnellement, je suis bien contente de voir que le Conseil Vert se renouvelle un peu. Ça apporte un équilibre bienvenu entre les indépendantistes, les modérés que nous représentons et les unionistes ! Et ne t’inquiète pas, je ne suis pas cruelle à ce point. Je compte endosser le manteau encore quelques années avant de passer le relais. Corell seul sait à quoi point nous avons besoin de stabilité en ce moment.


Je prends le temps de savourer plusieurs gorgées d’eau fraîche. J’ai besoin de courage après tout. Je ferme les yeux un instant, me concentrant dans la Force et dans ma propre présence, avant de ressentir cette toute petite présence naissante qui y est nichée. Je ne sais pas comment amener le sujet, pour être franche. Ce n’est pas vraiment mon fort, et je n’ai pas la moindre envie de lui mentir.


- Oh non, je ne suis plus sous traitement. J’aurais juste de petits examens médicaux de routine à faire une fois au Temple Vert, mais je vais bien. Non, j’ai juste pas envie d’alcool. Ça ne me fera pas de mal de lever le pied pendant quelques temps. Rien de grave hein, avant que tu ne te mettes à t’imaginer le pire, je suis en bonne santé. C’est juste que… disons que c’est lié à quelque chose que je voudrais voir avec toi, un petit quelque chose assez important.
Dalek Zar
Dalek Zar
Maître Jedi Vert
Maître Jedi Vert

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Dim 12 Fév - 12:41

Allana avait ri à sa plaisanterie concernant les chances que le reste du Conseil Vert et lui puissent coexister sans elle, ce qui avait détendu un peu l’atmosphère. Pour une raison qui lui échappait, sa compagne afficha une expression indéchiffrable tout en le fixant avec intensité lorsque Dalek lui avait relaté ce qu’il avait ressenti lorsqu’elle était passée à deux parsecs de la mort sur Andara. Pour autant, elle sembla reprendre ses esprits lorsqu’il lui proposa de commencer leur repas. Visiblement, elle avait déjà décidé de son plat, ce pourquoi il posa les yeux sur le menu.

Pour autant, le maître Vert était attentif aux gestes et aux paroles d’Allana. Elle lui confirma son état de fatigue et que, pour une fois, elle était disposée à se reposer. Zar ne l’aurait pas dit à voix haute mais il était rassuré que Corran l’ait accompagnée. Son beau-frère était peut-être l’un des hommes les plus rigides et coincés que Corellia ait jamais portés mais il était fiable et il n’hésiterait pas à se mettre en danger pour protéger sa sœur. Dalek était bien placé pour le savoir, c’est comme ça qu’il avait réussi à le capturer dans l’espace du Consortium, il y a de cela plus d’une décennie.

Il choisit de ne pas l’interrompre, savourant lui aussi une gorgée du délicieux velouté tout en consultant la carte. Le Hapien était tenté aujourd’hui par le filet de poisson noir, servi avec une purée de carottes au gingembre. Il but une gorgée d’eau tandis qu’elle s’excusait de l’avoir inquiété et qu’elle entreprit de lui expliquer les blessures qu’elle avait reçues sur Andara, sans en détailler la liste. Il ne manquerait pas de la consulter plus tard, Dalek sachant qu’avec le retour d’Allana, son dossier médical sur Corellia serait bientôt mis à jour avec les données reçues de l’hôpital Andarien.

Le Jedi Vert ne put s’empêcher de mi-sourire, mi-grimacer lorsqu’Allana lui rétorqua que personne ne l’avait obligé à accepter son élévation au rang de maître et qu’il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même pour s’être distingué. Si Dalek avait toujours fait preuve d’un certain engouement à enseigner aux initiés depuis qu’il était devenu chevalier Jedi, il était bien forcé de reconnaître qu’il avait redoublé d’ardeur dans ses entraînements depuis sa rencontre avec la Régente. Ce sentiment d’impuissance l’avait en premier lieu paralysé avant de devenir une puissance source de motivation, au point qu’il avait demandé son aide à Allana mais aussi celles d’autres maîtres, comme Corran ou Kor’a. Il avait renforcé tant ses aptitudes au sabre laser qu’étendu sa maîtrise de la Force. Quant à son implication au conclave sur Tython… il n’avait pas voulu refuser l’invitation de Maître Garvan. Bien sûr, il aurait pu tout à fait s’y rendre en gardant le silence pendant le silence mais comme le disait si bien son défunt maître Sith, y avait-il seulement un moment où il arrivait à fermer sa grande gueule ? Pas quand il avait quelque chose d’intéressant à dire… ou quelqu’un à énerver, les deux allant parfois de pair.

Le renouvellement du Conseil Vert n’était sans doute pas une mauvaise chose en soi non plus. Dalek comprenait ce qu’Allana voulait dire vis-à-vis de l’équilibre à apporter entre ceux qui voulaient prendre leur indépendance complètement vis-à-vis de Tython, ceux qui voulaient se fondre dans l’Ordre de là-bas et ceux qui avaient encore la tête sur les épaules, c’est-à-dire la faction modérée d’Allana à laquelle Zar souscrivait. A prendre une totale indépendance, ils perdraient des ressources et des contacts tandis qu’à se fondre dans l’ordre de Tython, ils perdraient leur voix et leurs particularités. Franchement, à voir partir dans des positions absolues, ces gens ne se rendaient pas compte qu’ils ne faisaient guère mieux que les Sith…

Dalek fut rassuré lorsqu’elle lui indiqua ne plus être sous traitement médical, même s’il lui resterait des examens de routine à faire au temple. En revanche, il s’inquiétait de la voir exprimer un tel rejet envers l’alcool. Ce n’était pas du tout son genre de s’abstenir. Il y avait certes des périodes où elle faisait preuve de davantage de modération mais l’abstinence pure et simple ? C’était quelque chose d’inimaginable chez elle, qui devait forcément avoir une cause médicale ou psychologique. Il n’imaginait pas qu’elle ait pris une cuite mémorable sur Andara du peu qu’il savait de son excursion sur place, surtout en compagnie de Corran, alors le Jedi supposa que cela avait à voir avec les examens qu’elle devait réaliser et qui lui demanderaient peut-être d’être complètement à jeun. Cela expliquerait le « petit quelque chose » auquel elle faisait référence, en admettant bien sûr qu’il ne s’agisse pas qu’une condition médicale plus grave qu’elle aurait simplement essayé de lui cacher dans un premier temps pour ne pas l’effrayer.

- J’ai aussi fait mon choix pour le plat. Tu avais l’air d’avoir la tête dans les nuages tout à l’heure, je ne pensais pas que tu t’étais décidée si vite. Je te confirme que je vais prendre un plat différent de l’ordinaire, ce serait dommage de ne pas goûter aux différentes saveurs qu’ils proposent.

Il prit le temps de déguster quelques gorgées de soupe, avec un peu de pain, supposant qu’Orlando viendrait bientôt prendre leurs commandes. Même dans une pièce privatisée, le jeune serveur avait un talent particulier pour se montrer lorsqu’on avait besoin de lui. Ce talent était d’autant plus remarquable que Dalek avait vérifié l’absence de micros et de caméras, qui auraient pu expliquer son sens du timing. Il s’agissait sans doute d’une compétence aiguisée du service. A peine eut-il pensé à lui que la porte s’ouvrit pour laisser apparaître le serveur. Celui-ci renouvela la corbeille de pain et proposa de prendre leur commande s’ils avaient choisi.

- Je prendrai le filet de poisson noir corellien, avec sa purée de carottes. Nous prendrons également une bouteille d’eau pétillante pour accompagner le repas, merci Orlando.

Le serveur prit également la commande d’Allana et prit la corbeille vide avec lui avant de disparaître aussi discrètement qu’il était apparu. Dalek reporta son attention sur la Maîtresse des Jedi Verts et tapota la table de son index.

- Je ne vais pas te passer un savon, si c’est ce qui t’inquiète. Au moins, tu y es allée avec Corran, je suppose que je devrais déjà en être content. Ce à quoi je voudrais que tu songes, c’est que l’Ordre Vert a déjà perdu un leader il y a peu et que ça serait très dommageable qu’il en perde un second, surtout si vite. En dehors de mon chagrin personnel, ta disparition jetterait sûrement les Jedi Corelliens dans la tourmente. Le Cornu avait préparé sa succession en te choisissant mais à ma connaissance, tu n’as personne sous la main qui soit à la fois suffisamment responsable, suffisamment puissant mais aussi et surtout suffisamment capable de rassembler les tendances sous un même leadership. Il y a de fortes chances qu’un schisme se produise si tu viens à disparaître, avec une partie de l’Ordre qui rejoindrait Tython et une autre qui prendrait son indépendance.

Dalek prit une gorgée d’eau pour désaltérer sa gorge et lui donna quelques secondes pour préparer la suite de ses arguments.

- Tu es à la tête de l’Ordre Vert et tu es au Haut Conseil, personne ne le conteste et personne ne te dira ce que tu dois faire ou non. Ma requête, qui en est simplement une, c’est de lever aussi le pied sur la façon que tu as de t’exposer. De ton propre aveu, Andara était un nid de vipères dont tu n’avais pas estimé l’étendue avant de te rendre sur place. A l’avenir, il serait préférable soit de ne pas intervenir directement, soit d’y aller avec davantage de Jedi.

Voilà, il avait posé à la fois ses arguments et sa recommandation. Allana pourrait en faire ce qu’elle voudrait mais en tant que conjoint et en tant que membre du Conseil Vert, il considérait qu’il était de son devoir de ne pas laisser passer cet évènement sous silence sous prétexte qu’il s’était bien terminé. Longtemps paranoïaque par expérience, Dalek voyait rarement la main du hasard mais plutôt celle de quelqu’un de malin et de mal intentionné. On ignorait toujours qui avait tué Jaylen et les autres Jedi qui avaient disparu un peu partout. Le maître des Jedi Verts faisait une cible parfaite pour quelqu’un souhaitant déstabiliser l’Ordre Jedi dans son ensemble.

Il préféra ne pas épiloguer sur les blessures qu’elle avait reçues et la façon un peu désinvolte avec laquelle elle avait indiqué avoir guéri. En revanche, il choisit de rebondir sur ses propos par rapport au Conseil Vert, avec humour mais aussi avec un sérieux sous-jacent.

- Je plaide volontiers coupable pour avoir été trop zélé dans mes contributions à l’Ordre Vert et à l’Ordre Jedi en général. On ne m’y reprendra plus, glissa-t-il avec un sourire espiègle. Mais encore une fois, cette recomposition du Conseil Vert et de l’Ordre Vert en général ne fonctionne que parce que tu lui donnes l’impulsion nécessaire et cela prendra effectivement des années avant que les mentalités ne changent autant que la doctrine. Je suis navré si je me répète mais si je suis ici, c’est par toi et surtout pour toi. Je ne dis pas que je plaquerais tout du jour au lendemain s’il t’arrivait quelque chose. Je pense que j’aurais encore assez de bon sens pour vouloir veiller sur Hal, Ellen, Kayla, Adea et même ton rancor de frère ! Mais concernant l’Ordre, avec toute la bonne volonté du monde, je n’aurais ni l’envie, ni la légitimité pour prendre cette place. Corran serait trop rigide pour les diriger, et Kor’a pas assez ferme à mon avis. Jaylen savait ce qu’il faisait quand il t’a confié les rênes.

La Galaxie était en pleine tourmente et effectivement un peu de stabilité ne ferait pas de mal. Toutefois, il ne souhaitait pas monopoliser la conversation autour de l’Ordre Vert ou des Jedi en général. Dalek tendit sa main au-dessus de la table et prit délicatement celle d’Allana. Il était prêt à entendre ce qu’elle avait à lui dire.

- Je te connais, Allana. L’amour du brandy corellien t’est aussi chevillé au corps que la passion de l’ingénierie l’est pour ta belle-sœur, ou encore que ma propre passion pour le blaster-rock corellien que je partage avec ton petit frère et ta nièce. Il y a quelque chose, de petit je ne sais pas, mais quelque chose d’important, c’est certain. Quelle que soit la condition dans laquelle tu te trouves, je suis là et j’y reste. Que ce soit une tumeur ou bien des séquelles de tes missions passées, on affrontera ça ensemble, aussi longtemps qu’il le faudra. Je sais que je suis incroyablement têtu mais une fois que je suis résolu à faire quelque chose, je m’y tiens. Tu peux tout me dire sans tourner autour du pot, si je t’ai acceptée comme Jedi, tu ne crois pas que je pourrais accepter tout ce que tu pourrais m’annoncer ? Ponctua-t-il avec un sourire désarmant.
Allana Fern
Allana Fern
Maître des Jedi Verts
Maître des Jedi Verts

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Ven 17 Fév - 23:31
J’allais aussi varier un peu mes classiques, tout en prenant un plat typique de la cuisine corellienne. Moi, chauvine ? Certainement pas, juste amatrice des bonnes choses ! Je vais prendre des pâtes de sarrasin à la corellienne assortie de nuggets de nerf et d’oignons. J’ai bien faim, je dois l’admettre. J’aime beaucoup leur steak de nerfs avec des petits légumes rissolés, mais là j’ai très envie de pâtes. Je sais que cela me calera bien, surtout j’ai un sacré appétit ces derniers temps et plus encore depuis que je suis consciente de ma récente condition. Je sais que je mange littéralement pour deux alors je veille à bien me nourrir et j’essaye de résister face aux pulsions gustatives qui peuvent survenir ou au contraire je me force à manger face à la nausée. Je ne cherche pas à nier son constat et fait simplement remarquer après une gorgée de velouté.


- C’est assez idiot. Quand je suis retournée à la Grotte aux Cristaux, pour trouver des cristaux et reforger mon sabre-laser, j’ai croisé le regard d’une silhouette vague. Je me faisais la réflexion que ses yeux verts me rappelaient les tiens. Après, j’étais dans une méditation éveillée. Tu sais qu’on peut avoir des sortes de visions dans cette transe, c’est difficile à expliquer. Je ne l’ai pas bien vue, comme une ombre que tu apercevrais du coin de l’œil. C’est idiot, je te l’avais dit.


Je me souviens bien de cette escapade dans la Grotte aux Cristaux. Je me rappelle les quelques mots échangés avec le fantôme de mon défunt mentor, Jaylen. Je n’ai jamais su m’expliquer pourquoi j’avais croisé l’autre silhouette que je mentionne, ni qui elle était vraiment. Je ne m’attarde cependant pas sur la question et change très rapidement de sujet, écoutant mon conjoint alors qu’il passe commande auprès du jeune serveur que nous connaissons bien. Lui aussi change de son menu habituel je constate, vu qu’il a demandé du poisson noir corellien et de la purée de carottes. Ce n’est pas un mauvais choix et puis, comme moi, il mange local, meilleur moyen d’avoir des aliments frais. Je note avec appréciation que Dalek a commandé, non pas de l’alcool, mais de l’eau pétillante. Cela me mettra plus à l’aise vu la bizarrerie que je me traîne depuis un moment de ne pas supporter l’odeur même de l’alcool. Ce qui me fait de la peine quand je pense à l’excellent brandy qu’on a. Je remercie à mon tour avec amabilité Orlando et lui soumets également ma commande. Quand nous sommes seuls dans la pièce privatisée, je laisse Dalek poursuivre tout en savourant le velouté.


- Je ne vais pas te passer un savon, si c’est ce qui t’inquiète. Au moins, tu y es allée avec Corran, je suppose que je devrais déjà en être content. Ce à quoi je voudrais que tu songes, c’est que l’Ordre Vert a déjà perdu un leader il y a peu et que ça serait très dommageable qu’il en perde un second, surtout si vite. En dehors de mon chagrin personnel, ta disparition jetterait sûrement les Jedi Corelliens dans la tourmente. Le Cornu avait préparé sa succession en te choisissant mais à ma connaissance, tu n’as personne sous la main qui soit à la fois suffisamment responsable, suffisamment puissant mais aussi et surtout suffisamment capable de rassembler les tendances sous un même leadership. Il y a de fortes chances qu’un schisme se produise si tu viens à disparaître, avec une partie de l’Ordre qui rejoindrait Tython et une autre qui prendrait son indépendance.


Et même s’il m’avait passé un savon, j’aurai tenu mes positions de toute manière. Je ne mentionne pas le fait qu’à la base, je devais être seule sur ce qui ne devait être qu’une mission d’enquête à la base. Et puis, de toute manière, j’ai amené Corran assez vite dans ma mission quand j’ai compris que je n’avais pas assez de bras pour gérer tous les éléments de la situation. Je ne suis pas masochiste à ce point-là, et je ne vais certainement pas tendre le bâton pour me faire battre, façon de parler. Cela étant dit, je conçois tout à fait les arguments qu’il m’oppose et je ne cherche pas à les contester. Je suis plus songeuse quand il mentionne Jaylen, ce qui me ramène à ma curieuse dernière discussion avec ce dernier. Avait-il vraiment préparé sa succession et recommandé le successeur le plus approprié ? Je comprends l’intérêt en termes de politique interne, et je peux concevoir l’argument de la puissance dans la Force. Au combat et au sabre-laser, incontestablement je fais partie des meilleurs et à l’heure actuelle, je représente la plus fine lame de l’Ordre Jedi Vert. Quand je repense cependant à ma confrontation amicale d’entraînement avec Arsenicia, je réalise cependant que j’ai encore un immense chemin à parcourir sur les arts et les voies de la Force. Il me faut aussi m’assagir encore sur le plan des responsabilités, même si je fais de mon mieux pour aller dans cette direction. A mon sincère étonnement, je ne pensais pas que je serais capable de rallier autant de voix sous une même bannière. C’était un pari risqué de Jaylen, un qui porte ses fruits et que je dois faire fructifier. Je suis consciente que ma nomination est aussi un message envoyé à nos cousins de Tython. Une proclamation qui réaffirmait notre autonomie autant que notre coopération en bonne intelligence avec nos homologues d’un autre monde. Nous tenons à cet équilibre et ce respect entre eux et nous. Si cela venait à être irrémédiablement menacé, même si ce n’est pas l’option que je privilégie, je n’ai pas peur de me salir les mains et de recourir au schisme si nous estimons notre essence menacée. Pour l’heure, j’ai réussi à temporiser et à canaliser les ardeurs des indépendantistes et autonomistes sur la question, car j’estime que ce résultat serait délétère pour l’Ordre Jedi dans son ensemble.


- Tu es à la tête de l’Ordre Vert et tu es au Haut Conseil, personne ne le conteste et personne ne te dira ce que tu dois faire ou non. Ma requête, qui en est simplement une, c’est de lever aussi le pied sur la façon que tu as de t’exposer. De ton propre aveu, Andara était un nid de vipères dont tu n’avais pas estimé l’étendue avant de te rendre sur place. A l’avenir, il serait préférable soit de ne pas intervenir directement, soit d’y aller avec davantage de Jedi.


J’avale avec résolution ce qu’il me reste de verre d’eau d’une traite, mes yeux bleus-gris rivés sur lui. Évidemment que personne ne me dira ce que je dois faire ou dire, en tout cas pas en dernier mot. Je suis une femme libre et fière, et j’assume mes opinions. Je grimace cependant avec déplaisir quand il suggère que je ne dois plus intervenir directement ou de ne plus m’y rendre seule. C’est un des points que j’affectionne le moins avec mes nouvelles attributions : je suis bien plus entravée et, ironiquement, je dois faire encore plus attention à mes arrières comme à mes manières. M’exposer, allons ! C’est un bien grand mot. C’est juste que je ne suis pas l’un de ces Maîtres casaniers. Je suis une femme d’action, je suis une corellienne qui aime voyager et qui aime contribuer concrètement. C’est sans doute un peu égoïste de ma part. Je sais néanmoins qu’il n’a pas totalement tort là-dessus.

Je sens que je n’aurais pas gain de cause sur ses propos suivants, vite redevenus sérieux derrière son humour. Je m’amuse quand même sur sa déclaration qu’on ne l’y reprendrait pas. Je ne suis pas très convaincue, connaissant son implication auprès de nos Novices et ses idées très pertinentes sur les vaisseaux-académies. Je le connais, l’ami Dalek. Il est difficile à motiver parfois mais quand il daigne s’intéresser et s’impliquer dans quelque chose, il ne le fait pas à moitié et ira jusqu’au bout. J’aurais aimé pouvoir le contredire concernant le Conseil Vert, mais je sais qu’il ne fait pas erreur pour les personnalités des autres membres du Conseil. J’étais le meilleur compromis, de ce que j’ai compris, même si j’ai encore bien des choses à apprendre sur le métier et que je reste encore plutôt jeune. J’espère juste que je parviendrai moi aussi, quand le temps sera venu, à identifier un ou plusieurs héritiers pour le poste et que j’aurais eu le temps de les former au moins en partie. Mais il y a le temps, je suis arrivée il y a peu comme Maître des Jedi Verts, je dois déjà me familiariser au rang. Un instant, je me penche vers lui et effleure brièvement l’une de ses joues avec la main avec affection. Je le sais et je ne vais pas lui demander l’impossible. Je suis déjà contente qu’il se soit intégré au sein de ma famille, qu’il y ait trouvé sa place et qu’il ait réussi à tisser des liens solides en leur sein. C’est alors que je sens sa main venir chercher la mienne et se poser sur elle, la saisissant avec délicatesse.


- Je te connais, Allana. L’amour du brandy corellien t’est aussi chevillé au corps que la passion de l’ingénierie l’est pour ta belle-sœur, ou encore que ma propre passion pour le blaster-rock corellien que je partage avec ton petit frère et ta nièce. Il y a quelque chose, de petit je ne sais pas, mais quelque chose d’important, c’est certain. Quelle que soit la condition dans laquelle tu te trouves, je suis là et j’y reste. Que ce soit une tumeur ou bien des séquelles de tes missions passées, on affrontera ça ensemble, aussi longtemps qu’il le faudra. Je sais que je suis incroyablement têtu mais une fois que je suis résolu à faire quelque chose, je m’y tiens. Tu peux tout me dire sans tourner autour du pot, si je t’ai acceptée comme Jedi, tu ne crois pas que je pourrais accepter tout ce que tu pourrais m’annoncer ? Ponctua-t-il avec un sourire désarmant.


Force, il utilise ce sourire-là ! Il sait utiliser de son charme avec parcimonie, même avec moi qui le connaît très bien depuis les années. Cependant, je sens aussi qu’il est sincère dans ses propos. Il pense ce qu’il dit, et je n’ai pas besoin de la Force pour le déduire. Nous nous connaissons assez.


- J’aime ce côté têtu chez toi. Il fait partie de ton charme ! Allons, il n’y a pas que le brandy ! J’aime tout ce qui est corellien. Je dois juste lever le pied un moment, et mon corps me l’a fait comprendre. Je vais bien. Tu m’auras dans tes pattes encore quelques décennies. Et ne t’inquiète pas, je compte t’en parler maintenant. J’ai voulu qu’on soit là aussi pour cette raison.


Il faut bien un cadre approprié à ce genre de discussion… et le restaurant s’y prête tout à fait bien. Droyt, je ne sais vraiment pas m’y prendre pour ce genre de choses-là. Ma mère n’a pas été très causante sur cette période de sa vie, et jamais il ne m’est venu à l’esprit de demander à ma belle-sœur comment elle s’y était prise pour l’annoncer à Corran. Je laisse sa main posée sur la mienne, me contentant de tourner juste assez mon poignet pour que mes doigts s’entrelacent avec les siens.


- C’est un petit quelque chose d’important, d’assez important pour que j’accepte de me mettre en retrait sauf survenue d’une urgence considérable. Tu m’excuseras, je ne suis pas très douée avec mes mots et encore moins sur ces choses-là. Écoute, je… j’attends un enfant. Je l’ignorai jusqu’à ma courte hospitalisation sur Andara. On va être parents, enfin, si tu le veux aussi...


Ma voix est plus hésitante sur mes derniers mots, quelqu’un qui me connaît aussi bien pourrait le déceler aisément derrière l’aplomb de mon ton. Ma nervosité n’est pas feinte, je suis face à une situation inédite pour moi, pour laquelle je n’ai aucune expérience réelle. Je n’ai pas été là quand Hal est né, trop occupée par les missions de l’Ordre Vert. Je n’ai pas plus été là quand Adéa est née, et durant la jeunesse de Kayla, mes relations avec Corran étaient distantes et assez tendues. Ma mère Karen, pour ses qualités, n’avait pas beaucoup la fibre maternelle même si elle nous aime tous trois. Mon père… je ne sais pas. Mes relations avec lui ont été compliquées dès mon Noviciat. Mes grands-parents me saoulent plus qu’autre chose, donc je ne veux pas me tourner vers eux. Est-ce que je serai capable d’être une bonne mère, avec ce passif ? J’ai envie d’essayer, mais je ne suis pas très confiante en moi pour le coup. Ne risquai-je pas de reproduire les mêmes erreurs que mes parents ? Mais je sais que c’est une immense responsabilité, une qui vous engage tout au long de votre vie. J’en suis consciente, contrairement à ce que l’on pourrait penser. Je serai plus sereine si nous la portions ensemble, c’est sûr, mais j’assume mes responsabilités dans tous les cas. Je ressens cette vie en devenir dans la Force, étroitement liée à ma présence pour l’heure. Je m’y suis déjà attachée.


- Si tu le veux aussi. Je ne t’y obligerai pas, et je respecterai ton choix. J’ai bien vu avec mes parents ce que ça pouvait donner, je ne veux pas suivre leur exemple. Je suis nerveuse, ce n’était pas prévu et j’avais pris mes précautions, mais la Force avait d’autres plans visiblement. Je peux sentir sa présence dans la Force tu sais. Si tu te concentres, tu devrais pouvoir la percevoir toi aussi.
Dalek Zar
Dalek Zar
Maître Jedi Vert
Maître Jedi Vert

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Dim 2 Avr - 21:27

Le Jedi Vert écouta attentivement les propos de sa compagne. Quoi qu’elle puisse dire, il était rare qu’elle dise des choses « idiotes ». Incroyables, oui, défiant toute raison, assurément mais idiotes ? Non, il en entendait certes de la part de certains maîtres Verts mais même un peu alcoolisée, il était rare qu’Allana profère des paroles sans intérêt. En l’occurrence, la Maîtresse des Jedi Verts ne lui avait pas raconté en détail cette escapade dans la Grotte aux cristaux de Corellia ou en tout cas, il n’avait aucun souvenir qu’elle lui ait parlé d’une silhouette. Dalek expérimentait parfois des visions, lorsqu’il usait du Point de Rupture pour d’autres choses que des situations immédiates mais il était rare qu’il se retrouve confronté à ce genre d’apparition.

En l’occurrence, ce genre de lieu et de transe était propice aux apparitions. Si elle avait vu quelqu’un dans cette grotte, c’était probablement un Jedi. Quant aux yeux qui lui rappelaient les siens… un Jedi aux yeux verts ? Il connaissait des vivants mais des morts ? Aucun ne lui venait en tête.

- Aucune vision n’est anodine et par conséquent, je ne la qualifierais pas d’idiote. Tu as vu quelqu’un dans cette grotte, probablement un Jedi défunt. Je ne te serais pas d’un grand recours pour l’identifier cela dit. Je n’ai pas le souvenir d’avoir connu un Jedi décédé aux yeux verts… Tu me diras, ma mère avait les yeux verts. C’est l’une des rares choses à son sujet dont je me rappelle, ça et sa voix. C’est l’un des rares avantages d’une mort violente je suppose, je l’ai souvent revécue en cauchemar. Son sabre laser était bleu. Enfin bref, je m’égare. Pour en revenir à ton Jedi inconnu, peut-être que tu devrais méditer à son sujet ? Il n’y a pas un autre détail qui pourrait t’aider à deviner de qui il s’agit ?

Zar n’était pas un homme superstitieux mais il avait appris avec le temps que la Force ne laissait jamais une grande place au hasard. Si Allana avait eu cette vision, c’était soit parce que cette énergie qui les reliait avec un dessein à son sujet, soit parce que la personne qui avait réussi à conserver un minimum d’individualité dans ce maëlstrom qu’était la Force avait un message à lui faire passer. Peut-être que cela ne mènerait à rien mais Allana avait l’habitude de méditer régulièrement de toutes façons donc pourquoi ne pas en profiter ? Le Jedi Vert nota quand même intérieurement de jeter un œil aux archives pour identifier les Jedi Corelliens aux yeux verts décédés cette dernière décennie.

Allana l’avait laissé parler sans l’interrompre, ce dont il lui était reconnaissant. A en juger par la grimace qu’elle avait esquissé quand il lui avait suggéré qu’elle ne pourrait plus s’exposer de cette façon avec ses fonctions actuelles, son argument avait fait mouche. Dalek en souhaitait en aucun cas la brider. Il savait mieux que personne que la Jedi Corellienne était le genre de femme qui s’épanouissait au mieux lorsqu’elle se trouvait sur le terrain, à enquêter, à agir, plutôt qu’à tailler le bout de gras dans une antichambre ou une réunion du conseil. Tout ce qu’il souhaitait, c’était qu’elle exerce cette liberté avec un peu plus de modération et de prudence, soit dans ses choix de mission soit dans le choix des personnes qui l’accompagnaient. Le Hapien mesurait tout à fait l’ironie que ce soit lui, qu’on surnommait encore volontiers « le démolisseur » ou « Mr. Catastrophe », qui préconise la prudence mais il s’agissait de son point de vue de bon sens.

Il savait aussi qu’elle n’était pas indifférente à son inquiétude, à en juger par sa main portée à sa joue. D’ailleurs, elle ne semblait pas non plus insensible à son charme, à en croire la façon dont elle reconnut par ses propres mots. Il ne put s’empêcher de hausser un sourcil lorsqu’elle lui rétorqua qu’il n’y avait pas que le brandy. Certes, elle affectionnait d’autres alcools corelliens mais ce n’était pas la question. Visiblement il y avait bien une annonce à faire et qui justifiait l’abstinence de tout alcool pendant quelques temps. Tout en la laissant entrelacer ses doigts avec les siens, Dalek resta concentré sur Allana, son visage, sa voix, chaque geste aussi qui pourrait lui en dévoiler davantage.

Il croyait s’être préparé à tous les cas de figure, aux scénarios des plus bénins aux plus terribles. Après tout, il s’était assez documenté aux archives sur toutes les conditions médicales qui pouvaient survenir chez les Jedi et qui étaient difficiles à soigner, qui servaient d’excellents arguments envers ses classes d’initiés pour leur faire comprendre qu’ils ne devaient pas négliger leur santé, ni leurs blessures aussi minimes puissent-elles paraître.

Pour autant, il n’avait pas imaginé ce scénario-là. Son visage devait être un livre ouvert tant la nouvelle le prit par surprise, une chose qui n’était pas courante. Un enfant, leur enfant, était en route.

Jamais Dalek n’avait imaginé devenir père un jour. Dans sa vie antérieure, sa méfiance, voire sa paranoïa, envers la gent féminine était telle qu’il prenait des pilules contraceptives masculines pour éviter précisément que ce cas de figure se produise. A l’époque, il éprouvait une peur irrépressible à l’idée qu’un enfant de son sang puisse subir ce qu’il avait enduré aux mains d’une noble Hapienne, ou pire encore, devenir l’instrument servile et brisé de ces matriarches. Parmi les Sith, un enfant aurait pu devenir une arme contre lui et c’était une raison supplémentaire pour ne rien laisser au hasard. Tuer des enfants avait toujours été une ligne rouge pour Dalek alors se retrouver un jour à devoir affronter son propre sang avec un sabre laser rouge à la main ?

La situation était différente lorsqu’il avait déserté le Consortium. Les Jedi n’avaient pas d’intérêt particulier à lui vouloir du mal et ils n’avaient pas non plus pour habitude de réduire leurs enfants en esclavage, ni de leur faire assassiner leur maître ou leurs parents pour prouver leur loyauté. Il savait qu’Allana prenait une forme de contraception mais Dalek avait cessé de prendre également la sienne parce que cette peur avait progressivement disparu au fur et à mesure qu’il s’était habitué au mode de vie corellien.

Ils n’avaient pas vraiment eu pour projet d’avoir un enfant auparavant mais ne l’avaient pas vraiment exclu non plus. C’était juste quelque chose qui paraissait difficilement compatible avec le caractère et le mode de vie d’Allana. Quant à Dalek… avait-il jamais souhaité devenir père ? Oui, c’était un rêve qui l’avait parfois effleuré, en particulier ces dernières années. Au contact des enfants de Corran et d’Ellen, et au contact de ses propres initiés aussi, il lui était déjà arrivé de se demander ce qui se passerait s’il venait à élever un enfant qui serait le sien. Pourtant, il n’avait pas imaginé que ça puisse être autre chose qu’un fantasme passager. En réalité, s’il devait être honnête avec lui-même, il ne savait pas s’il était capable d’être un bon père. Il ne gardait que très peu de souvenirs du sien, exécuté quand il avait sept ans. Darth Umbra était ce qui s’était rapproché le plus d’un mentor dans sa jeunesse, puisque son propre maître était davantage un contre-exemple qu’un exemple à suivre mais il ne ressentait pas de piété filiale pour le seigneur Sith.

Prenant une profonde inspiration, le Jedi Vert garda sa main entrelacée avec celle d’Allana mais il leva légèrement son autre main, tremblante, légèrement au-dessus de la table, vers le buste d’Allana. Il avait honte de le dire mais il était tellement décontenancé qu’il avait besoin de ce geste pour se concentrer. La Force avait quelque chose de familier, voire de réconfortant dans ce genre d’instant. Il y avait une certaine ironie à user du Réseau de Vie qu’Allana lui avait enseigné mais cette faculté avait l’avantage de lui apporter cette précision supplémentaire dont il avait besoin.

Et c’est ainsi qu’au creux de la puissance lumineuse d’Allana, il la sentit. Elle était si petite en comparaison, si fragile mais intense aussi, comme une petite flamme qui ne demandait qu’à croître et à enflammer le monde. Elle était Allana, il ressentait sa force, son impétuosité, sa présence aussi… mais elle était également lui. Il y avait aussi de sa propre présence chez elle et quand il établit le contact par la Force avec douceur, en effleurant son esprit, il la sentit réagir, curieuse, réceptive.

Dalek ne sut pas combien de temps s’était écoulé avant qu’il ne sorte de cette pseudo-transe dans laquelle la nouvelle et sa propre concentration l’avaient plongé. Le Corellien ne s’en rendit compte que lorsqu’il porta une main à sa joue humide. Des larmes avaient coulé sans qu’il ne s’aperçoive et il les sécha de sa main libre. Il prit une nouvelle inspiration et regarda sa main libre, paume ouverte vers lui et il fléchit ses doigts, qui ne tremblaient plus. Lorsqu’il relâcha sa respiration, il posa ses yeux verts vers Allana et esquissa un léger sourire qui devait paraître bien étrange avec son regard ému.

- Tu peux te vanter d’être la seule personne dans cette Galaxie capable de me laisser complètement sans voix. Je m’étais préparé, enfin je croyais l’être, mais cette nouvelle-là, je ne l’avais pas vue venir. Je…

Il prit encore une inspiration. Force qu’il aurait voulu que les mots lui viennent aussi facilement que d’ordinaire ! Le Jedi Vert s’humecta les lèvres et cligna des paupières, cherchant à exprimer ce qu’il avait déjà du mal à formuler dans sa tête. Ce n’était pas le moment de perdre ses moyens, ni de la laisser croire qu’il prenait cette situation à la légère. Voilà pourquoi il commença par se mordre la lèvre inférieure et à serrer son poing libre jusqu’à ce que la douleur l’aide à se concentrer. Là seulement, il reprit la parole d’une voix plus posée.

- Il y a dix ans, je n’aurais pas pu l’envisager, je n’aurais même pas voulu l’imaginer. Je n’étais pas capable de faire assez confiance à une femme pour abaisser ma garde et encore moins pour avoir un enfant ensemble, un enfant qui aurait pu être asservi, qui aurait pu être endoctriné, qui aurait peut-être fini par me tuer pour me remplacer. Je ne sais pas si je suis un exemple à suivre, tu connais mon passé. J’avais sept ans quand mes parents sont morts et la plupart des adultes qui m’ont élevé par la suite m’ont… disons que je me suis senti mieux après les avoir tués, que ce soit ma maîtresse hapienne quand j’avais dix ans ou mon mentor Sith quand j’en avais dix-huit. J’ai changé, je veux croire que j’ai changé, grâce à toi, au Cornu, à Ellen, Corran, Hal, aux enfants… Je ne vais pas te mentir, j’ai peur. D’une façon que je n’avais pas connue depuis longtemps, je suis terrorisé. A l’idée de ne pas être à la hauteur, à l’idée de ne pas arriver à la protéger, et mille autres scénarios que mon esprit tortueux peut imaginer. Malgré ça… j’en ai envie aussi. Je l’ai senti et je veux apprendre à la connaître, je veux la voir naître, je veux l’élever, avec toi. Je ne sais pas quel genre de parent je serai, la première chose qui me vient à l’esprit, c’est de mettre la main sur tous les holo-livres de la bibliothèque de Coronet City sur le sujet. Et demander conseil à Ellen. Ah, ça suppose bien sûr que Corran ne me tue pas en apprenant la nouvelle, termina-t-il avec un brin d’humour.

Allana Fern
Allana Fern
Maître des Jedi Verts
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Á travers les cyclones [PV Dalek Zar] [Terminé] Empty Re: Á travers les cyclones [PV Dalek Zar] [Terminé]

Mer 12 Avr - 22:38
Si Dalek ne se privait pas de me railler quand je l’avais bien mérité, il avait cette vertu de savoir écouter sans juger immédiatement. Je n’ai en effet pas parlé de ces expériences que j’ai ressenti dans la Grotte aux Cristaux, à qui que ce soit. L’une de ces visions et la teneur de nos discussions sont trop personnelles, et l’autre était bien trop étrange. Je n’ai jamais vraiment aimé ce que je ne pouvais pas expliquer, ce qui échappe à ma conscience.

Qu’ai-je donc vu, dans cette transe particulière, à ce moment particulier, dans ces lieux particuliers ?

Un sourire empli de mystère erre sur mes lèvres alors que je garde le silence, tout en l’écoutant avec attention. Sans doute ai-je croisé, brièvement, le chemin de feu mon mentor et de cette Jedi inconnue, tous deux décédés et partis vers la Force. Les deux m’ont investie de responsabilités, l’un envers l’Ordre Vert et envers mes proches, et l’autre envers quelqu’un de mon cercle rapproché. Je partage son constat, surtout que le regard émeraude de l’inconnue était très pénétrant, particulier. Je me serais souvenue d’un tel regard si j’avais croisé un Jedi qui était doté d’yeux similaires, à l’instar de Dalek. Dommage qu’on n’ait pas plus d’informations à son sujet pour l’heure, je n’ai aucun moyen de croiser le peu que j’ai aperçu de cette silhouette qui était restée, en partie, dans l’ombre.

Hélas, à ma connaissance, je ne suis pas en mesure de partager ce que j’ai vu et entendu dans cet état spécifique, sinon le relater avec mes mots et, de fait, avec une marge réelle d’imprécision. Méditer ? Je ne sais pas si cela m’apporter quelque chose. Je ne suis pas une Prophétesse, pas plus qu’une érudite après tout. Je me suis forcée à m’aguerrir à l’exercice, mais ce n’est pas mon forte. J’hausse donc légèrement des épaules tout en terminant ce qu’il me restait de soupe, avec appétit. D’autres détails qui pourraient m’aider à l’identifier ? Guère, sinon ses rares et succinctes paroles… et les éléments que m’a indiqués indirectement Dalek. J’ai une hypothèse, qui expliquerait ses propos. Cependant, je ne veux pas m’avancer dessus, surtout qu’elle serait un sujet sensible pour le Hapien.


- J’ai une piste, mais je n’ai pas assez d’éléments à mon goût pour l’étayer. Je ne sais pas si ça m’apportera grand-chose, mais je tenterai de méditer dessus. Je trouverai le temps.


Après tout, si elle est bien qui je pense qu’elle pourrait être, elle m’a demandé de veiller sur son garçon et m’a avertie que ce dernier était plus fragile qu’on ne le pensait. Je pense qu’il est plus sage de temporiser pour le moment plutôt que de se mettre martel en tête et filer au galop dans ce qui pourrait être un cul de sac au final. Autant attendre qu’on se soit davantage informés sur elle, qui elle était, car l’information doit bien se trouver quelque part entre nos deux Ordres de la Force de tradition Jedi. Le problème était de savoir où. J’estime qu’il est plus prudent de garder aussi pour moi les propos que j’ai échangés avec le fantôme de Jaylen, car ils n’apportent aucune information d’intérêt pour le bien de l’Ordre Vert et de l’Ordre Jedi en général. Un sourire posé orne mes lèvres, songeur. C’est une discussion que nous aurons, assurément, le moment venu et le contexte propice.  

Son attitude à lui en tout cas me donne la force nécessaire pour me lancer et amener le sujet délicat du jour, tout comme ses doigts entrelacés avec les miens. J’essaye de le faire avec autant de tact que possible, soit infinitésimal en ce qui me concerne puisque je suis assez piètre en la matière.

Pour une rare – et même exceptionnelle, dirais-je ! – fois, son visage reflétait une immense surprise. Ses émotions étaient vives, et même confusément mêlées les unes aux autres comme sacré pelote de laine. Je ne jugeais pas, j’attendrais le temps qu’il faudra, et je patienterai. Je me concentre en retour sur mes propres boucliers mentaux pour réduire l’intensité des émotions que je perçois. Dans le pêle-mêle confus, je distinguais un écho de peur. Je ne peux pas savoir à coup sûr ce qu’il a cause, mais je peux supposer plusieurs raisons car je connais son passé aussi bien qu’il connaît le mien. S’en prendre à des enfants est l’un des seuls tabous qu’il n’a jamais pu bafouer, même en tant que Sith. Un temps, et encore un peu de nos jours, ils représentent l’une de ses cordes les plus sensibles. Moi-même nerveuse, je ne dis mot et je ne fais aucun geste. Je l’observe en silence, attentivement. Je lui laisse le temps et l’espace dont il aurait besoin. Je lui laisse le temps d’assimiler la nouvelle. Je sens qu’il garde ses doigts entrelacés avec les miens, cela me rassure un peu de voir qu’il ne s’éloigne pas.

Je ne m’inquiète pas alors qu’il tend une main, tremblante, vers mon buste. Je sais qu’il ne me veut pas de mal, je peux le ressentir à travers la Force. J’acquiesce tranquillement pour lui signifier mon accord, et le laisse sonder ma présence avec l’aide de la Force. Je ne cherche pas à affirmer mon aura dans la Force pour cacher celle de notre enfant, je l’ai invité à ressentir sa présence. Il avait besoin de s’en assurer par lui-même, tout comme je l’avais fait après que Corran m’a tendu le rapport des analyses de l’hôpital d’Andara en guise d’annonce de la nouvelle. Je n’en menais pas large, pour être franche, alitée que j’étais, alors que j’ai eu une violente prise de conscience par rapport aux risques que j’avais encouru sur Andara, que j’avais fait encourir à une petite vie innocente. Ce n’était pas plus mal, ironiquement, que Dalek et moi fussent éloignés à ce moment sur Andara, mon esprit était très troublé par des émotions puissantes, parfois contradictoires. Cela ne tombait pas au bon moment, loin s’en faut, mais je ne voulais pas lui refuser le droit d’être pour autant. J’en avais envie. Le trajet d’Andara jusqu’à Corellia m’a permis, après mon hospitalisation de courte durée, d’apprivoiser cette nouvelle réalité et de faire connaissance avec la petite présence en devenir. Sa conscience n’est pas encore très marquée, mais je peux la ressentir et ressentir les embruns d’émotions qu’elle perçoit, en des échos, comme sa curiosité et sa réceptivité envers la Force. J’avais donc de fortes suspicions que l’enfant ait hérité de notre sensibilité à la Force mutuelle et même si je n’avais pas de certitude, j’avais le sentiment que j’avais affaire à une demoiselle en devenir. Quelques années plus tôt, j’aurais nourri de vives inquiétudes face à cette situation, au vu de l’inimité passée de Dalek envers la gente féminine, mais mon esprit était désormais tranquille quand je vois ses interactions avec dames ou jeunes femmes, et plus encore avec Ellen, Kayla et Adéa.

C’est alors que je me rendis compte que plongé dans sa transe, il pleurait sans s’en rendre compte. Je ne savais pas comment les interpréter, je n’avais pas l’impression de ressentir de tristesse mais l’incertitude demeurait. Je tâchais d’amenuiser au maximum ma propre nervosité, et je n’avais pas assez confiance en ma propre contenance pour être sûre que ma main n’allait pas trahir mon anxiété. Je crois que c’est la première fois que je le vois et le perçois aussi déstabilisé. Je l’observe avec attention reprendre ses esprits, peu à peu, puis esquisser un léger sourire avec un regard ému.


- Tu peux te vanter d’être la seule personne dans cette Galaxie capable de me laisser complètement sans voix. Je m’étais préparé, enfin je croyais l’être, mais cette nouvelle-là, je ne l’avais pas vu venir. Je…


Un maigre sourire, espiègle mais aussi embarrassé, se tisse sur mes lèvres en retour. En temps normal, je ne me serais pas privée pour renchérir sur une autre répartie, mais je garde le silence ici ainsi que mon sérieux. Je vois bien qu’il cherche ses mots, contrairement à son habitude, et ses réactions reflètent bien son propre trouble. Je n’apprécie pas qu’il se fasse mal, bien entendu, mais je peux comprendre aussi qu’il ait besoin de se recentrer avant de poursuivre d’une voix plus sûre.


- Il y a dix ans, je n’aurais pas pu l’envisager, je n’aurais même pas voulu l’imaginer. Je n’étais pas capable de faire assez confiance à une femme pour abaisser ma garde et encore moins pour avoir un enfant ensemble, un enfant qui aurait pu être asservi, qui aurait pu être endoctriné, qui aurait peut-être fini par me tuer pour me remplacer. Je ne sais pas si je suis un exemple à suivre, tu connais mon passé. J’avais sept ans quand mes parents sont morts et la plupart des adultes qui m’ont élevé par la suite m’ont… disons que je me suis senti mieux après les avoir tués, que ce soit ma maîtresse hapienne quand j’avais dix ans ou mon mentor Sith quand j’en avais dix-huit. J’ai changé, je veux croire que j’ai changé, grâce à toi, au Cornu, à Ellen, Corran, Hal, aux enfants… Je ne vais pas te mentir, j’ai peur. D’une façon que je n’avais pas connue depuis longtemps, je suis terrorisé. A l’idée de ne pas être à la hauteur, à l’idée de ne pas arriver à la protéger, et mille autres scénarios que mon esprit tortueux peut imaginer.


J’acquiesce sans mot dire, tant pour indiquer que je comprends et que je le laisse poursuivre. Oui, je connais son passé, et je l’ai accepté comme il est arrivé dans ma vie, comme nos chemins se sont croisés. Je sais qu’il a eu une enfance compliquée, si ce n’est chaotique, et qu’à mon instar mais pour des raisons divergentes, il n’a pas eu vraiment de figures parentales. Cependant, ce passé ne définit pas l’entièreté de l’homme qu’il est devenu, il ne l’entrave pas plus qu’il ne le conditionne. « Le Cornu » … sa mention m’arrache un sourire plus triste et plus mélancolique. J’aurais aimé qu’il soit encore parmi nous, et bénéficier un peu plus longtemps encore de ses conseils et de son écoute. Je comprends sa peur, elle trouve des échos chez moi quant à ma propre aptitude à être mère, à réussir à protéger et à guider cet enfant dans les années compliquées que la galaxie traverse désormais. Je n’ai pas autant d’imagination que lui, je pense, mais mes craintes n’en demeurent pas moins réelles.


- Malgré ça… j’en ai envie aussi. Je l’ai senti et je veux apprendre à la connaître, je veux la voir naître, je veux l’élever, avec toi. Je ne sais pas quel genre de parent je serai, la première chose qui me vient à l’esprit, c’est de mettre la main sur tous les hololivres de la bibliothèque de Coronet City sur le sujet. Et demander conseil à Ellen. Ah, ça suppose bien sûr que Corran ne me tue pas en apprenant la nouvelle.


Derrière le brin d’humour qu’il s’autorise au terme de ses propos, j’entends bien tout son sérieux sur la question. Un immense soulagement me gagne en entendant sa réponse. Je sens que nous sommes tous les deux les nerfs à vif, c’est assez déstabilisant pour moi malgré les boucliers mentaux que nous maintenons tous deux pour atténuer les retours du profond Lien de Force que nous partageons. Un sourire crispé étire mes lèvres à la mention de mon frère aîné, alors que je lui apporte des précisions.


- Ne t’en fais pas pour Corran, il sait. Il l’a même su avant moi pour te dire ! Vu que j’ai perdu connaissance sur place, c’est lui qui a géré les procédures à ma place à l’hôpital. Il a parcouru le rapport médical, et a bien insisté pour que je lise dès mon réveil. Il ne te l’a pas dit car je préférais le faire moi-même, de vive voix. J’ai encaissé le plus gros de la gueulante, tu devrais bien t’en sortir la prochaine fois qu’on ira chez eux. J’espère qu’Ellie me donnera quelques tuyaux.


Mon frère aîné est, après Dalek, ma personne-référente en cas de grave souci de santé, s’il faut prendre une décision me concernant en mon nom quand je ne suis pas en état de le faire. En l’absence du second et en la présence du premier, Corran a donc été le premier informé par les guérisseurs de mon état et de ma condition. Je laisse sciemment échapper une grimace mi-amusée mi-tendue quand je mentionne la gueulante. Dalek sait de quoi je parle, il a déjà été témoin indirectement ou directement de mes prises de bec bruyantes avec mon frère aîné. On a tous deux du coffre, c’est un trait qui s’est transmis tant du côté de ma mère Karen que notre défunt père. Après, clairement, si j’avais su que j’étais enceinte, j’aurais délégué la mission à quelqu’un d’autre ou bien j’aurai été accompagnée par plus de Jedi Verts dès mon départ de Corellia. Enfin, je ne peux pas réécrire le passé, je ne peux qu’écrire au présent et tirer les leçons qui s’imposaient du passé.


- Tu sais, je ne sais pas non plus quel genre de parent je serai. Je sais juste ce que je ne veux pas être comme parent. Je veux être pleinement là pour elle, je veux l’élever dans la tradition corellienne mais surtout, à tes côtés. Ma famille et ma patrie restent mes priorités.


Á demi-mots, je pense à mes propres parents en l’occurrence. J’essaye de ne pas les juger et de me mettre à leur place, mais quand même. Il est hors de question que je reproduise l’erreur de laisser mes grands-parents avoir une trop grande influence sur notre enfant à venir, ils ont tendance à être des corelliens très traditionnels, voire limite sectaire sur certains aspects. Cela va me demander par contre de me mettre plus en retrait dans mes activités de Jedi, dans le sens que je vais devoir modifier mon statut en tant que Jedi « active » pour les missions et au sein des forces armées. Il sera plus sage que je me place en tant que « réserviste » pour les missions trop périlleuses, à moins d’une urgence exceptionnelle, au moins le temps de ma grossesse et les premières années qui suivront. Je pourrais assumer mes responsabilités de Maître des Jedi Verts, et cela va me forcer à me poser un peu et à accepter de déléguer davantage et de coordonner, et de consentir à moins intervenir directement. Je ne dis pas, là-non plus, que cela va être facile quand je connais ma propre nature. Mais il faut faire des choix, et là, je sais clairement où se sont mes priorités en tant que Corellienne.


- Tu m’aurais dit quelques années plus tôt que je voudrai être mère un jour, je t’aurais sûrement ri au nez. Je t’aurais probablement sorti un truc du genre que je ne suis pas faite pour cela, que je n’ai pas le temps pour ça, que je ne suis pas un exemple, que ce serait irresponsable et égoïste dans le contexte de guerre en approche rapide. Admettais-je avec un brin d’ironie.


Eri’ana l’aurait certainement pensé, si j’étais restée dans l’Ordre Sith, cette situation ne se serait jamais présentée je pense. Je ne l’aurais jamais accepté, pour ma propre sécurité et ma propre survie. L’Empathie de Force ne me l’aurait jamais pardonné, on aurait retourné l’enfant contre moi et je n’aurais pas été en mesure de le protéger. Néanmoins, je veux bien consentir à ma mère qu’il est important de prendre le temps de vivre, aussi. Je vais prendre le temps de nous laisser vivre un peu. Nerveusement, je repense à ma propre imprudence quand j’ai combattu, amicalement, Arsenicia sans la moindre retenue. Je prends conscience que c’était un peu risqué, vu ma condition, vu comment on s’est toutes deux lâchées sur les techniques de Force en une belle démonstration en plein air à laquelle Dalek n’a pas pu assister car il se trouvait dans Coronet-city avec la jeune Padawan d’Arsenicia, une ancienne de chez nous, Ashara Fioro. Le duel avait néanmoins été enregistré par mon cher droïde R7. Je ne peux pas m’empêcher de ressentir une grande satisfaction envers ce duel.  Je tâche de reprendre mon sérieux et poursuit bientôt mon propos d’un ton plus posé, puis amusé.


- Je ne dis pas que ça va être simple, mais on en a tous deux envie.  Ça va demander des aménagements du côté des Verts et du Haut-Conseil, mais elle en vaut la peine. Je verrai dès que possible avec Arsenicia et Dante pour les prévenir de cette petite adaptation de plans. Puis bon, ce ne sera ni la première fois ni la dernière fois que je ferai râler un membre du Haut-Conseil.


Je me demande comment vont réagir les deux confrères dont je suis la plus proche au sein du Haut-Conseil quand ils apprendront la nouvelle. Vu la double-casquette de guérisseuse du Maître de l’Ordre, nul doute qu’elle m’aurait sermonnée pour mon imprudence. Bah, nous verrons bien.
Dalek Zar
Dalek Zar
Maître Jedi Vert
Maître Jedi Vert

Á travers les cyclones [PV Dalek Zar] [Terminé] Empty Re: Á travers les cyclones [PV Dalek Zar] [Terminé]

Dim 18 Juin - 18:41

Dalek absorbait chaque information tout en conservant ce lien avec leur enfant à naître. Il n’aurait pas dû être surpris que Corran soit déjà au courant, sachant que le frère d’Allana se trouvait effectivement avec elle là-bas. Un léger sourire fleurit sur ses lèvres lorsqu’elle lui raconta que celui-ci l’avait bien enguirlandée lors de son réveil à l’hôpital.

- Ma foi, cela va sans doute te surprendre mais pour une fois, je suis sur la même longueur d’onde que lui. Cela me rassure qu’il ait été là pour toi. Peut-être qu’on devrait songer à toujours l’adjoindre à tes missions en extérieur, ne serait-ce que par mesure de précaution, suggéra le Hapien d’un ton taquin en sachant que cela hérisserait le poil de sa compagne.

Il acquiesça simplement de la tête lorsqu’Allana lui confia qu’elle ignorait tout autant que lui quel genre de parent elle ferait. Lorsqu’elle évoqua les traditions corelliennes, le Maître Vert grimaça intérieurement en imaginant sa fille élevée à la façon des matriarches. Oui, les traditions corelliennes avaient définitivement du bon en comparaison des mœurs hapiennes. Un sourcil haussé en signe d’amusement, Dalek esquissa un rictus avant de lui répondre.

- N’aie crainte, je ne compte pas du tout l’élever dans la tradition hapienne. Il faudra marcher sur mon cadavre froid avant de faire de ma fille une misandre à l’ego surdimensionné accro au pouvoir et à la cruauté. Les valeurs corelliennes me conviennent tout à fait, en particulier la façon dont tu te les appropriées ou même dont ton frère et Ellie élèvent leurs enfants. Je veux qu’elle soit forte, indépendante mais aussi consciente de ses responsabilités… et oui, d’accord, elle pourra être aussi tête brûlée que sa maman, mais à condition que je puisse me charger des aspects culinaires et… diplomatiques de son éducation, en particulier pour ce qui est de faire des étincelles, détailla Zar avec un sourire malicieux aux lèvres.

Une nouvelle petite démolisseuse pour prendre la relève, ne serait-ce pas un cadeau pour la Galaxie ? Armée jusqu’aux dents mais avec finesse et bon goût, elle serait la terreur de ceux qui se mettraient sur son chemin. Les Corelliens étaient de toutes façons un peuple appréciateur des blasters en général mais Dalek veillerait tout particulièrement à lui transmettre tout ce qu’il savait du maniement des armes, blanches, énergétiques, à projectiles… et bien sûr des explosifs. Il avait déjà quelques jouets en tête pour lui faire travailler sa mémorisation et sa dextérité. Qu’elle soit douée de la Force ou non, elle saurait se défendre et il gageait qu’Hal l’aiderait également dans ce domaine. Pour autant, il avait l’impression qu’elle était réceptive à son approche, ce qui tendait à induire au moins une sensibilité. Nul doute qu’Allana ferait tôt ou tard tester son taux de midichloriens mais ce n’était pas si important aux yeux du Hapien. Si elle était sensible à la Force, cela ne ferait qu’une corde de plus à son arc mais également des précautions à lui enseigner pour éviter qu’elle ne soit séduite par le Côté Obscur, en tout cas avant qu’elle ne soit en mesure de faire un choix en toute connaissance de cause. Jedi, Sith, Chevalier impérial… différentes voies s’offraient à elle en matière d’ordres mais là encore, ce serait un choix pour le futur, relativement éloigné de préférence.

Il sourit de nouveau lorsqu’elle lui partagea le chemin qu’elle avait aussi parcouru sur la question de la parentalité ces dernières années et caressa délicatement sa main de sa main libre, l’autre n’ayant pas quitté l’abdomen d’Allana depuis qu’il l’avait posée.

- Si on devait attendre la fin de la guerre pour avoir un enfant, le bon moment ne viendrait jamais. Ni toi ni moi n’étions prêts à l’époque, je pense que nous le sommes davantage aujourd’hui. Tu es une bonne tante pour tes nièces, je pense que tu feras aussi une super maman. Le plus dur, ce sera de rester en vie pour la voir grandir, ponctua-t-il avec une légère grimace en repensant à sa propre expérience.

Il avait sept ans quand il avait appris que sa mère était Jedi, le même jour où il l’avait vue mourir sous ses yeux, son sabre laser à la main, face aux assassins d’élite du Chume’doro. Dalek se concentra de nouveau sur l’instant présent lorsqu’elle reprit la parole pour évoquer les aménagements de son quotidien que cette grossesse et cette future naissance allaient engendrer.

- Nous n’avons jamais été particulièrement attirés par la simplicité, commenta-t-il avec une pointe d’amusement. Je pourrai te décharger de certaines tâches du côté du Conseil Vert si tu veux, je peux bien faire ça. Pour le Haut Conseil, je ne pourrai pas faire grand-chose, il faudra qu’ils s’habituent à ce que tu sois consultée à distance et surtout que tu laisses de côté les missions pendant quelques temps.

D’autres pensées et perspectives lui vinrent d’ailleurs à l’esprit. Enceinte, Allana deviendrait plus vulnérable, pendant un temps tout du moins. Il en irait de même pour leur enfant lorsqu’elle serait née. Il nota intérieurement de prendre attache avec Corran et Hal à ce sujet mais aussi à sonder R7, Rex et K6. Comme lors de missions d’escorte, le Hapien allait imaginer divers pièges, traquenards, fausses pistes, de sorte à ce que toute personne qui voudrait s’en prendre à sa compagne et à leur fille s’expose au mieux à la capture, au pire à des mutilations, blessures et autres répercussions plus ou moins létales. Il n’oubliait pas les menaces voilées de la Régente Eternelle sur Kashyyyk, ni les disparitions et morts suspectes de Jedi dans la République. Les filles et fils de Gundark l’auraient amplement mérité.

- Il va falloir commencer à réfléchir à vous protéger, toi et elle. Je ne suis pas assez fou pour imaginer pouvoir te garder sous cloche mais tu vas devenir une cible alléchante au fur et à mesure de ta grossesse, et notre fille aussi par la suite.

Dommage qu’elle ne puisse pas naître directement armée et casquée du ventre de sa mère, comme l’avait fait cette déesse d’une mythologie dont il avait entendu parler autrefois. Cela aurait été bien pratique… quoique, on parlait de la fille d’Allana. Il ne serait qu’à moitié étonné si la petite naissait effectivement avec un blaster greffé à chaque main, songea-t-il avec un sourire attendri.
Allana Fern
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Maître des Jedi Verts
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Á travers les cyclones [PV Dalek Zar] [Terminé] Empty Re: Á travers les cyclones [PV Dalek Zar] [Terminé]

Ven 30 Juin - 17:34
Sans faillir aux attentes de Dalek, j’esquisse une moue désapprobatrice quand il mentionne la possibilité de m’adjoindre mon frère aîné à chacune de mes missions extérieures à Corellia et aux mondes des Cinq Frères. Oh, il peut sourire comme cela comme il veut, mais ça ne prendra pas avec moi. Hors de question qu’on m’impose Corran contre mon grès ! Je tiens à mon autonomie et à notre santé mentale, vu nos caractères et méthodes différentes. Á sa taquinerie, une grimace aux lèvres, je fronce des sourcils et répond sérieusement.


- Sahsahlah. Min min volgoth noh petchuck !


Que vous pouvez traduire littéralement par « je ne veux pas qu’il y ait de mauvais sang entre nous », dans la langue basique, et « une chose est sûre, nous ne tomberons pas d’accord sur ce point ». Je ne dis pas que Corran et moi ne pouvons pas collaborer ponctuellement sur une mission ou une opération commune – Andara en est une excellente preuve – mais tous les jours ? C’est mort, jamais. Je grognonne pour la forme, sachant bien par notre lien de Force, son ton taquin et son sourire que c’est autant sérieux qu’une pique amicale. Allons, il ne faut pas nous imposer un tel enfer ! Bon j’exagère un peu sans doute, mais c’est de bonne guerre et ça dure depuis près de deux décennies.


- N’aie crainte, je ne compte pas du tout l’élever dans la tradition hapienne. Il faudra marcher sur mon cadavre froid avant de faire de ma fille une misandre à l’ego surdimensionné accro au pouvoir et à la cruauté. Les valeurs corelliennes me conviennent tout à fait, en particulier la façon dont tu te les appropriées ou même dont ton frère et Ellie élèvent leurs enfants. Je veux qu’elle soit forte, indépendante mais aussi consciente de ses responsabilités… et oui, d’accord, elle pourra être aussi tête brûlée que sa maman, mais à condition que je puisse me charger des aspects culinaires et… diplomatiques de son éducation, en particulier pour ce qui est de faire des étincelles.


Je constate bien le sourcil haussé en signe d’amusement de mon équipier de longue date, puis son rictus alors que j’écoute avec attention ses propos tout en remplissant nos verres d’eau respectifs. Un sourire espiègle étire mes lèvres quand il mentionne la tradition hapienne que tous deux refusons. Le contraire m’aurait étonnée, en même temps. Je suppose qu’il y a certains griefs qui ne s’estomperont jamais avec le temps… surtout au vu des cicatrices qu’il porte encore maintenant. « Forte, indépendante, tête brulée mais consciente de ses responsabilités » … c’est comme ça que Jaylen m’a élevée et instruite depuis mon Initiation au Temple Vert, et surtout comme sa Padawan. C’est notre cher Cornu qui m’a mis du plomb dans le crâne et sauvé la vie un nombre incalculable de fois. Et je sais qu’Ellen et Corran sont proches de cet esprit, qu’ils ont transmis à mes deux nièces. Je laisse un franc éclat de rire me parcourir quand il mentionne les aspects culinaires et « diplomatiques » de son éducation. Il veut surtout en faire l’héritière de l’Homme aux Ardoises d’Or, le Démolisseur. Je n’y suis pas fermée, la ruse et la débrouillardise sont de solides alliées.


- Que veux-tu, on est corelliens ou on ne l’est pas ! On ne fait pas les choses à moitié, par chez moi ! On a tous le sang chaud, d’une manière ou d’une autre. C’est notre culture, notre façon d’être. Si un Ordre plurimillénaire n’a pas réussi à nous changer, nul ne le fera. Puis tu sais, elle a de qui tenir niveau grands-parents. Mon père était une sacrée tête de mule, et je ne parle pas de ma mère. Tu sais de quoi je parle, tu l’as déjà rencontrée plus d’une fois ! Mes grands-parents paternels sont têtus eux-aussi, mais ils ont croisé plus têtus qu’eux chez les jeunes !  


Je rigole de bon cœur. Ah ça, les parents de mon père n’ont pas été gâtés entre ma mère, mes frères et moi ! Á croire que maman nous a à tous les trois transmis son fichu caractère de corellienne et de chasseuse de primes, belle, fière et surtout d’électron libre en puissance ! Je suis fière d’être sa fille, tout comme Hal et même Corran, même s’il ne le dirait pas ouvertement. Elle n’a pas forcément été une bonne mère dans ma jeunesse, pas un exemple à suivre, mais par Corell, quelle femme ! Ses choix ne seront pas forcément les miens, mais elle force mon respect et une certaine admiration. Je peux comprendre pourquoi et comment elle a fait tourner mon père en bourrique, plus jeunes. Je ne sais pas si elle fera une meilleure grand-mère pour notre petite, elle n’a pas beaucoup la fibre maternelle même si la famille lui tient à cœur. Je sais qu’elle sera là, d’une façon ou d’une autre, bien que plus distante et plus éloignée, aussi longtemps que Corell veillera sur elle et lui prêtera la vie. D’abord très méfiante envers Dalek, en raison de sa nature de Hapien, elle l’a vite adopté et intégré dans notre cercle familial quelque peu atypique. En tout cas, je compte bien faire tenir à carreaux mes propres grands-parents paternels. Leur philosophie plus sectaire ne sera pas celle de notre fille. Notre fille… ma fille. Cette notion, assez étrangère de prime abord, étrange, est plutôt douce. Que tu me causes des soucis et des tracas en ce moment, mais la Force en soit témoin, que j’ai hâte de faire ta connaissance. Je dois encore m’adapter et m’habituer à ta présence, mais je serai là pour toi.


- Quel dommage que Jaylen ne soit plus des nôtres… le connaissant, il aurait adoré faire sa connaissance et nous aurait sorti un truc du genre « Enfin, pas trop tôt ». Je l’entendrai presque déjà. Commentais-je d’une voix plus douce, maîtrisée mais encore mélancolique.


Affligeant sans doute de voir que je pense en premier à mon ancien mentor qu’à mon propre père… on voit lequel a été le plus impliqué à mes côtés. Enfin, là n’est pas le sujet et je ne vais pas laisser mes nerfs plus sensibles dans ma condition dicter mes propos et ma conduite. J’adresse un sourire à la fois assuré et confiant à mon cher et tendre. Je ne doute pas que nous en ferons une bonne corellienne dans tous les cas, et que nous veillerons tous deux sur elle, qu’elle soit sensible à la Force ou non, quelle que soit la voie qu’elle choisira de parcourir. Nous serons tous les deux à ses côtés. Je ne laisserai personne lui dicter ce qu’elle devrait faire, aucun conservateur, d’ici comme de Tython. Je la présenterai bien entendu à certains collègues de Tython et nul doute qu’elle m’accompagnera certaines fois, mais j’escompte bien que son éducation soit faite par les corelliens, et par les Jedi Verts si elle venait à hériter de notre sensibilité à la Force… ce qui risque d’être le cas, de ce que je ressens émaner de sa présence. Je n’ai aucun doute sur le fait que Dalek voudra la former lui-même, avec mon appui pour que je lui transmette aussi mes propres compétences et connaissances.

Mes inquiétudes s’apaisent alors qu’il caresse l’une de mes mains de la sienne, son autre main reposant sur mon abdomen depuis qu’il l’y avait posée avec délicatesse, déclarant en souriant.


- Si on devait attendre la fin de la guerre pour avoir un enfant, le bon moment ne viendrait jamais. Ni toi ni moi n’étions prêts à l’époque, je pense que nous le sommes davantage aujourd’hui. Tu es une bonne tante pour tes nièces, je pense que tu feras aussi une super maman. Le plus dur, ce sera de rester en vie pour la voir grandir


Ce… n’est pas faux, considérant l’évolution de la situation actuelle et surtout sa dégradation en l’espace de quelques mois seulement au cours de l’année 1500 qui vient de s’écouler. Le bon moment… est-ce qu’il y a vraiment un bon moment, à notre génération ? Je ne pense pas, en effet, mais nous en avons tous deux envie et nous sommes davantage prêts, comme mon cher le dit si bien. Nous n’étions pas prêts, psychologiquement, quelques années plus tôt bien que plus calmes. Dalek devait s’intégrer à la société corellienne et à l’Ordre Vert, et je devais finir ma propre réintégration après ma mission d’infiltration de secte Sith qui nous avait, ironiquement, réunis. Nous avons tous deux des responsabilités croissantes au sein de l’Ordre Vert, et étions souvent partis en missions sur des mondes très éloignés l’un de l’autre. Or, tout aussi ironiquement, mes responsabilités actuelles me contraignent à me poser davantage sur Corellia et sur Tython, tout en restreignant mon champs d’action pour ma propre sécurité et pour les intérêts des deux Ordres Jedi. Cette liberté me manque et pas qu’une seule fois… mais maintenant qu’elle est là, c’est un mal pour un bien et j’ai envie, pour une fois, de faire preuve d’un peu d’égoïsme en acceptant ce rôle de mère.


- Je vais lever le pied, ne t’en fais pas. Arfan ne me laissera pas faire autrement, de toute manière. Tu sais comment il est, notre bon vieux Maître Sato. Kor’a sera de son avis, pour une fois, comme Corran. Je ne sais pas si je serais une super maman, je ferai de mon mieux et j’ai une bonne idée du genre de mère que je ne souhaite pas être. Cela me guidera un peu. Et puis tu sais, vu comment les Novices t’adorent, je suis sûre que tu seras un très bon père également.  On peut dire en tout cas que nous avons tous deux une excellente raison de rester en vie, maintenant.


Il faudra bien que je fasse avec quelques lignes directrices, mais au moins je ne suis pas seule. Je ne suis pas la seule mère au sein de l’Ordre Vert, loin s’en faut. Des pères et des mères, c’est courant chez nos Jedi corelliens, cela fait partie de nos valeurs. Avoir la possibilité d’être Jedi, d’aimer et de fonder une famille fait partie de nos droits plurimillénaires, et de notre fierté. Je serre avec douceur sa main dans la mienne en comprenant, entre les lignes, qu’il fait référence à sa défunte mère. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’il n’ait pas à revivre ça, et que notre fille ne connaisse pas une telle tragédie à son tour. Il finit par se ressaisir et commenta avec un zeste d’amusement.


- Nous n’avons jamais été particulièrement attirés par la simplicité, commenta-t-il avec une pointe d’amusement. Je pourrai te décharger de certaines tâches du côté du Conseil Vert si tu veux, je peux bien faire ça. Pour le Haut Conseil, je ne pourrai pas faire grand-chose, il faudra qu’ils s’habituent à ce que tu sois consultée à distance et surtout que tu laisses de côté les missions pendant quelques temps.


Sa proposition est loin de tomber dans l’oreille d’une sourde. Je pourrais en effet lui confier certaines tâches internes qui n’ont pas besoin de mon aval immédiat, comme j’ai dû parfois déléguer des choses à certains membres du Conseil Vert, notamment Layli et Kor’a, les plus posées d’entre nous. Je n’aime pas la perspective, mais je ne vais pas avoir le choix. Je ne peux pas être partout en tout temps. Un sourire affectueux et reconnaissant aux lèvres, j’approuve d’un signe de tête et reprends.


- Il en va de ma santé mentale et de ma forme, hein? Je dois travailler pour deux, maintenant. Ça va finir par me rentrer dans le crâne. Écoute, je veux bien. Je te laisserai m’aider sur certaines tâches, comme le projet des vaisseaux-académies si tu veux. J’ai les mains prises avec l’enquête sur les meurtres de Jedi et les autres projets. Puis bon, comme tu disais, je vais devoir prendre soin de moi autant que de l’Ordre… et il en va de même pour toi, d’ailleurs. Crois-en mon expérience, elle aura autant besoin de sa mère que de son père quand elle sera là.


J’ajoute ce dernier commentaire avec un sourire plus amusé, bien que sérieux. Je ne vais pas être la seule à devoir me ménager désormais. J’entends ses arguments autour du besoin de renforcer notre protection, tout en respectant aussi mes besoins de bouger et ma soif de liberté minimale.


- Il va falloir commencer à réfléchir à vous protéger, toi et elle. Je ne suis pas assez fou pour imaginer pouvoir te garder sous cloche mais tu vas devenir une cible alléchante au fur et à mesure de ta grossesse, et notre fille aussi par la suite.


C’est bien l’une des difficultés principales, mais pas la seule. Elle vient se rajouter à celle préexistante de mon statut de Maître des Jedi Verts et de représentante de l’Ordre Vert auprès du Haut-Conseil de Tython, siégeant parmi ses pairs. Outre l’Ordre Jedi et les Jedi Corelliens, j’ai aussi des responsabilités auprès du gouvernement corellien et de l’armée terrestre des forces républicaines. Je commence à avoir pas mal de casquettes associées à mes anciennes fonctions et les actuelles, que je vais devoir ajuster par rapport à ma grossesse et mon futur rôle de mère, outre la guerrière et la figure dirigeante des Jedi Verts. Mes traits se font tout de suite plus sérieux alors que je réfléchis.


- « Me garder sous cloche », comme tu dis, est impossible. Cela me rendrait folle à moyen ou long terme. Je vais ajuster le périmètre d’action de missions, comme je te disais, et peut-être me contenter d’interventions directes limitées aux Cinq Frères pour le moment. On n’est pas à l’abri de situations extraordinaires et urgentes, mais je peux déjà ajuster ce point. Je limiterai les missions en solitaire autant que possible, et me ferait accompagner dans tous les cas, au moins jusqu’à terme et jusqu’à ce que je sois jugée apte à reprendre un service militaire actif. J’ai de quoi m’occuper en termes de gestion sur Corellia, et je peux m’impliquer plus dans l’enseignement des Novices et des Padawans Verts. Sinon, je vais voir avec Dante, Arsenicia et Orfeo les points sur lesquels je peux progresser dans ma maîtrise du sabre-laser, du combat et des arts de la Force. Ils sont plus expérimentés que moi, je gage qu’il y a des choses qu’ils peuvent m’apprendre, et inversement. Cela fait longtemps que je n’ai pas pris le temps de progresser de mon côté, et Jaylen disait bien qu’il ne fallait pas que je repose trop sur mes acquis. Je vais finir par l’écouter. On trouvera aussi un moment pour que je t’aide à t’améliorer sur certains points aussi. Est-ce que tu as des suggestions, de ton côté ? Au moins, on va avoir le temps de discuter un peu désormais…


Mon ton est mi sérieux mi amusé. C’est sûr, ma permanence sur Corellia risqué de durer un petit moment, et n’acceptera comme exceptions qu’urgences et impératifs liés aux réunions du Haut-Conseil de Tython. Je vois le bon côté des choses, sur le plan personnel : on va avoir du temps pour nous, enfin !


- Parlant de ça, est-ce que tu voudras qu’on aille ensemble quelque part sur Corellia ? Je pensais au sanctuaire de la Grotte des Cristaux, comme Corran m’a parlé de tes récents progrès au maniement des sabres-laser Après, je ne dis pas non à une excursion plus… civile.
Dalek Zar
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Maître Jedi Vert
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Á travers les cyclones [PV Dalek Zar] [Terminé] Empty Re: Á travers les cyclones [PV Dalek Zar] [Terminé]

Dim 9 Juil - 21:27

Il fallait évidemment qu’elle réponde en vieux corellien. Dalek se contenta de hausser les épaules avec un sourire malicieux. Ils pouvaient être d’accord sur le fait qu’ils n’étaient pas d’accord. Cela n’empêcherait pas le Hapien de solliciter le frangin d’Allana si le besoin s’en faisait sentir. S’il y avait bien un terrain d’entente entre lui et Dalek, c’était la santé et la sécurité de l’être cher qu’ils avaient en commun. La maître des Jedi Verts pesterait, elle rouspèterait, elle leur passerait peut-être le pire savon de leur vie mais le simple fait qu’elle respire encore pour le faire serait la preuve qu’ils avaient bien fait. Allana était capable de se défendre, Force elle était incontestablement la Jedi la plus puissante de l’Ordre Vert mais elle restait de chair et de sang. Parfois, elle oubliait qu’elle était importante non seulement en tant qu’individu mais aussi pour le leadership et la stabilité qu’elle apportait à l’ordre Jedi de Corellia. La perdre si peu de temps après la mort du Cornu aurait des conséquences désastreuses et potentiellement fratricides pour les Jedi Corelliens, de l’humble avis de Dalek.

Son éclat de rire était rafraîchissant aux oreilles de Zar. Il l’écoute avec attention lorsqu’elle évoqua les Corelliens mais surtout sa propre famille, qui comportait des individus assez… originaux, faute de meilleur terme.

- Je confirme que vous avez le sang chaud dans ta famille. J’ai le souvenir qu’à l’époque où tu m’avais présenté, ta mère avait peu apprécié de s’apercevoir, après avoir posé sa main sur ma cuisse, que le manche rigide qui se glissa contre son poignet n’était autre que mon sabre laser prêt à être allumé si elle ne l’écartait pas très vite, répliqua Dalek avec un sourire taquin. En comparaison, l’accueil de tes grands-parents étaient un peu plus froid.

L’ex-Sith avait moins de patience envers la gent féminine à l’époque, en particulier lorsqu’elle s’aventurait trop près de son espace vital à son goût. La mère d’Allana n’était pas une mauvaise personne en soi mais elle pensait pouvoir séduire n’importe quel mâle proche-humain hérétosexuel de la Galaxie, fusse-t-il le conjoint de sa propre fille. Il s’était avéré qu’elle voulait vérifier que Dalek était digne de confiance mais elle avait malgré tout été vexée d’avoir été repoussée sans le moindre état d’âme.

Le Jedi Corellien acquiesça sobrement de la tête lorsque sa conjointe commenta que leur fille n’aurait pas l’occasion de connaître le Cornu. Une bien triste perte, et ce d’autant plus que Dalek aurait adoré le voir se faire mener par le bout du nez par cette gamine qu’il imaginait aussi moins aussi ingérable que sa Corellienne de mère.

- Je ne sous-estimerais pas le Cornu à ta place. Je suis sûr qu’il a dû laisser des enregistrements de ses cours exprès… et puis, il serait bien capable de réapparaître comme un fantôme de Force simplement pour éviter que notre fille ne s’écarte du « droit chemin ». Peut-être que ce serait un bon moyen pour le traîner au grand jour, le Jaylen !

Dalek n’était pas indifférent à la mort du Zabrak, à qui il devait beaucoup. Cela ne l’avait pas empêché de rendre sa vie difficile par moments et de le pousser parfois dans ses retranchements. À l’exception d’Allana, Jaylen Korr avait été le seul maître Jedi Vert à qui il ait véritablement obéi pendant les premières années passées sur Corellia et dont il ait pleinement respecté le jugement. Le Cornu, comme il l’appelait affectueusement, n’avait rien à envier au légendaire Yoda quand il s’agissait d’assigner des missions et des tâches qui s’avéraient être des coups fourrés enveloppés de coups fourrés avec une petite couche d’emmerdes sur le dessus. Dalek avait beaucoup appris à son contact, sur la voie du Jedi comme sur lui-même. Qu’est-ce qui est le plus important ? Le Code ? Les ordres du Conseil Vert ? Ma satisfaction personnelle ? Aucun des trois. Le plus important, c’est de pouvoir vivre avec les conséquences de ses actes. Le Code Jedi et les consignes offrent des repères, un cadre mais un vrai Jedi ne s’en sert pas comme prétextes. Dalek l’avait compris lorsqu’il avait fait son rapport après une mission au cours de laquelle il avait complètement ignoré les ordres préétablis mais quand même été remercié par que la population avait été épargnée du cataclysme. Il espérait parvenir à transmettre cette façon de penser à leur enfant au moins à moitié aussi bien que le Cornu l’aurait fait lui-même.

Dalek esquissa un sourire lorsqu’Allana parla de « lever le pied » mais son expression se fit plus songeuse lorsqu’elle évoqua le fait qu’elle pensait qu’il ferait un bon père.

- Je ne suis pas inquiet pour le genre de mère que tu feras. Tu as toujours été là pour tes nièces et même si tu t’inspires de contre-exemples, je peux sentir déjà tout l’amour que tu lui portes. Pour ma part… je me souviens à peine de mes parents. Je ne sais pas ce qu’est un bon père. Tu connais mon enfance à partir de mes sept ans : esclave, initié Sith, acolyte puis guerrier… avec son lot de contre-exemples : dame Galney, Nawara Saren… Il n’y a que le seigneur Umbra qui était un exemple mais je ne peux pas appeler ça une figure paternelle. Le Cornu a peut-être été ce que j’ai eu de plus proche d’un père, pas que je ne le lui aurais jamais avoué de son vivant, cela dit.

Il y avait bien eu une occasion, peu de temps après l’élévation de Dalek en tant que chevalier Jedi. Le Hapien était venu trouver le Zabrak et lui avait offert une bouteille d’un bon brandy corellien, recommandé par Allana. Jaylen n’avait pas posé de question et s’était contenté de l’inviter à s’asseoir pendant qu’il débouchait la bouteille. Ils n’avaient pas beaucoup parlé ce soir-là, seulement bu leurs verres respectifs et contemplé les lumières de la ville à distance. Ils n’avaient pas eu besoin de mots pour que le maître des Jedi Verts sache que Dalek était reconnaissant de la chance qu’il lui avait accordée. De même, Dalek n’avait pas eu besoin que Jaylen lui dise qu’il était content de l’avoir parmi eux. En dehors des évènements de société, on ne partage volontairement un repas ou un verre qu’avec une personne qu’on apprécie et c’était là tout le sens de ce verre. La bouteille était encore aux deux-tiers remplie quand il était rentré dans ses quartiers et le Hapien était loin d’être saoul mais il s’était senti guilleret ce soir-là, parce qu’il s’était senti accepté par quelqu’un qu’il respectait.

La main d’Allana sur la sienne le ramena au temps présent. Il était rassuré qu’elle accepte de déléguer certains dossiers, comme les vaisseaux académies.

- Oui, tu risquerais de t’emmêler dans tes tâches et de finir épuisée. Je sais que je dois faire attention à moi aussi, ne serait-ce que par égard à ton petit problème d’empathie et maintenant, pour penser à son futur aussi. Comment veux-tu que nous procédions pour les vaisseaux-académies ? Je peux demander un rendez-vous à la Corporation Technique Corellienne en demandant à Ellen de me recommander un contact mais nous avons besoin d’une approche. Souhaite-t-on leur exprimer de but en blanc notre projet et notre besoin de vaisseaux ou bien plutôt faire quelque chose de plus graduel ?

Au moins, Allana n’était pas aveugle quant au besoin de repositionner le périmètre et l’étendue de ses émissions, en particulier au niveau du système solaire corellien dans un premier temps. Il était cela dit rassuré de savoir qu’elle pouvait compter sur des collègues fiables et de bon conseil même sur Tython, comme ceux qu’elle venait d’évoquer. Il était d’accord que le fait qu’elle devait continuer à s’entraîner, tout comme il l’avait fait lui-même tout au long de l’année passée. La peur avait été l’un de ses moteurs premiers après sa rencontre avec la Régente Éternelle, avant de céder la place à une volonté d’être de taille face à tout ce qui se présenterait.

- Je pense aussi qu’on doit se renforcer. Tu es la Maîtresse des Jedi Verts, tu es notre Yoda et notre Luke Skywalker en plus sexy et avec une meilleure résistance à l’alcool. Tu es déjà très forte mais tu sais comme moi que tu as encore une bonne marge de progression, en particulier auprès de personnes expérimentées comme tes collègues du Haut Conseil. J’ai progressé aussi l’année passée mais je veux pouvoir faire mieux. Si je suis tout à fait honnête, ça n’a pas grand-chose à voir avec mon nouveau titre de maître. Je n’ai pas oublié la frousse que m’a infligée cette fichue cyborg sur Kashyyyk et je sais que je suis encore un petit poisson par rapport à l’élite Sith, sans même parler du Conseil Noir. Si je veux avoir une chance d’être un atout plutôt qu’un poids à tes côtés, et de protéger notre fille, je dois aussi devenir plus fort encore. Je veux m’améliorer dans la maîtrise du sabre laser et ma maîtrise des illusions. Il y a des pouvoirs nouveaux que je souhaiterais aussi acquérir, la Vague de Force par exemple mais aussi la Ballistikinésie. Comme tu l’as sans doute deviné, je voudrais faire davantage de dégâts que ce que me permettent mes pouvoirs actuels.

En dépit de son sobriquet de « démolisseur », Dalek avait axé sa formation sur le maniement du sabre laser et sur l’acquisition de certains pouvoirs renforçant ses talents de guerrier. Il n’avait pas eu besoin de pouvoirs particulièrement destructeurs puisqu’il pouvait user du Point de Rupture et recourir à des explosifs ou différentes armes au besoin. Cette façon de combattre lui avait suffi, tant comme guerrier Sith que comme chevalier Jedi. Hélas, cette méthode ne serait pas suffisante s’il devait être confronté à de puissants seigneurs Sith, en particulier s’il voulait pouvoir venir en aide à Allana. Cela ne signifiait pas qu’il allait abandonner ses blasters ou ses détonateurs thermiques, seulement qu’il devait diversifier son arsenal.

Dalek était ravi qu’Allana lui proposer de passer du temps tous les deux. Il n’était pas opposé à ce qu’ils fassent un tour à la grotte aux cristaux mais une escapade civile pourrait leur faire le plus grand bien, surtout tant qu’ils étaient encore tous les deux. Quelque chose lui disait que les occasions se feraient plus rares après la naissance de leur petite.

- Avec plaisir pour se rendre à la grotte, cela pourrait me servir pour me construire un nouveau sabre laser. Je dispose de mes deux sabres identiques mais un sabre différent avec un nouveau cristal pourrait m’aider à mieux me battre avec deux lames. Pourquoi ne pas commencer par une excursion civile, cela dit ? Cela fait longtemps et ça te détendrait. Peut-être un tour à Coronet city ?
Allana Fern
Allana Fern
Maître des Jedi Verts
Maître des Jedi Verts

Á travers les cyclones [PV Dalek Zar] [Terminé] Empty Re: Á travers les cyclones [PV Dalek Zar] [Terminé]

Lun 24 Juil - 18:32
Dalek était têtu, au moins autant que moi, c’est dire ! Même s’il ne rajoute rien, à son sourire malicieux et à la façon qu’il a de hausser les épaules, je sais qu’il campera tout autant sur sa position que moi sur la mienne. Qu’il ne s’étonne pas par la suite si j’exprime mon mécontentement de mille et une manières s’il me colle Corran sur le dos en tout temps. J’entends bien leur avis, mais je ne compte pas sacrifier le peu de liberté qu’il me reste. Je sais que mes responsabilités depuis un an me forcent à être plus prudente et devraient me pousser à consentir d’accepter d’être un peu plus accompagnée en mission, mais je suis très têtue.

Je préfère changer de sujet, sentant que nous allions sur le précédent droit dans une impasse. Son sourire taquin attise chez moi un sourire franchement amusé alors qu’il raconte une anecdote passée autour de ma mère, quand je les avais présentés l’un à l’autre. Je prends le parti d’en rire, comme à l’époque, nullement vexée : je sais comment elle est, ma mère Karen. Sulfureuse comme toujours, et susceptible pour pimenter un peu le cocktail ! Le souvenir, quelque peu salace, m’amuse beaucoup. Je n’étais pas beaucoup inquiète à l’époque, connaissant l’ouverture d’esprit de la chasseuse de primes autant que le propre caractère de mon cher et tendre, et ce plus encore à l’époque.


- Bah, mes grands-parents... à leur âge, ils ne changeront pas. En même temps, à quoi aurais-je du m’attendre de la part de deux corelliens de souche ? Je me rappelle encore de la tronche qu’ils ont tirée quand je leur ai annoncé que j’étais avec quelqu’un. De vraies montagnes russes émotionnelles pour eux ! La joie, d’abord, d’apprendre que je daigne enfin me caser, que je rentre dans le « droit chemin ». Et quelle stupeur de voir que l’heureux élu n’est pas corellien, mais Hapien ! J’ai vraiment cru qu’ils allaient nous faire une crise cardiaque ce jour-là.  


Dans la mouvance un peu sectaire dans laquelle ils se reconnaissaient, il était requis qu’un corellien n’épouse qu’une corellienne, préférablement du bon côté de la loi, et bien vu que des Jedi Verts se marient au sein de l’Ordre Vert. Disons que je n’ai pas coché beaucoup de cases sur ce point, mais ça ne m’a pas particulièrement ému. Je revendique comme mes parents le droit d’aimer et de partager avec qui je veux, dans les modalités que l’on veut, mon partenaire et moi, et de faire ce que je veux.

Un doux sourire, un brin amusé, se tisse sur mes lèvres à la mention de Jaylen, et au respect que lui porte Dalek, que j’entend autant dans sa voix que dans ses propos.


- Il l’a fait pour moi, après Drongar, dans la grotte aux cristaux. Il m’a aidée à y voir un peu plus clair dans mes doutes après l’affrontement contre le vieux, et m’a bien rappelé comme toi qu’il fallait que je ne fasse pas l’andouille désormais. Cependant, comme il m’a dit, il est mort et « les morts ne doivent pas influencer les vivants ». J’aimerai qu’on le laisse tranquille autant que possible, il a le droit de se reposer après ses longs et loyaux services pour l’Ordre Vert. Aussi ai-je préféré ne pas en parler jusqu’à maintenant, et aussi ça restera entre nous, entre ces murs.


Évidemment que je préférerai, égoïstement, qu’il soit encore parmi nous et puisse encore me conseiller dans mes moments de doutes ou d’incertitudes. Bien sûr que j’aurai préféré lui laisser ma place encore quelques années, ou au minimum faire la passation correctement avec lui, et qu’il puisse connaître notre fille quand elle serait née ! Bien entendu… et son absence me serre le cœur en écho au lien de Force qui a été brisé, mais il compte sur moi et je dois prendre la relève désormais. Il a dit qu’il sera toujours là pour moi et que si un jour j’en avais vraiment besoin, il serait là… je vais tout faire pour retarder ce jour autant que faire se puisse, et mieux, éviter qu’il ne se produise. J’adorerais le revoir et lui reparler, mais je dois prendre mes responsabilités, j’ai pris mon envol.  Je me sens plus sereine et un peu plus légitime désormais, après quelques mois de prise de poste.


- Cela dit, je continuerai d’éplucher ses archives et les holocrons qu’il a laissé derrière lui. Qui sait, j’ai peut-être raté quelque chose en les parcourant jusque-là. Ajoutai-je avec plus de légèreté.


Je ne commente pas, me contentant d’un sourire mélancolique et compréhensif. Jaylen a été ma principale figure paternelle, aussi je sens davantage son absence que celle de mon propre père à cet égard. Je sais qu’il avait une place toute particulière dans l’entourage restreint de mon compagnon, mais je respecte aussi sa réserve sur ce sujet. Nous ferons de notre mieux pour honorer sa mémoire, et entretenir son souvenir auprès de notre petite en devenir. Il continuera de vivre à travers ce qu’il nous a laissé, tant en termes d’anecdotes que d’enseignements mais aussi en bons conseils.


- Eh bien on va apprendre tous les deux ! Á nous deux, on devrait s’en sortir je pense. Si Corran et Elly y sont parvenus, alors pourquoi pas nous. Affirmai-je avec aplomb.


Je sais que mon mentor préférerait me voir avec cet état d’esprit qu’avec la frustration et la lassitude qui m’avaient gagnées peu après son trépas. Je ne dois pas perdre tout mon optimisme et tout mon entrain, ils font partie de moi et m’aideront à avancer envers et malgré tout. Je me rappelle un peu de Darth Umbra, même si j’ai eu bien moins affaire à lui que Dalek. Je ne vais pas m’en plaindre.  

« Petit problème d’empathie » … son expression m’arrache un sourire amusé malgré le grand sérieux de notre discussion. Oui, nous devons aussi maintenant penser à son futur à elle aussi, même s’il nous amènera sans doute à prendre des décisions difficiles ne serait-ce que pour lui permettre de naître et de grandir dans les meilleures conditions que nous pourrons, dans cette galaxie instable.


- Demande un rendez-vous à la CTC. Tu peux passer par Ellen, elle saura vers qui nous orienter. Mm, le temps presse mais il ne faut pécher par excès de précipitation, surtout avec des Corelliens si nous voulons négocier des délais et des tarifs respectables. Autant ne pas nous faire plumer, même si ça passera mieux entre corelliens qu’avec les Jedi de Tython. Déjà, il va falloir définir ce qu’on veut précisément, et comment adapter les exemples que nous avons dans notre littérature à la technologie et à l’ingénierie actuelles. Même une cruche comme moi peut le deviner. Échanger avec eux nous aidera, je pense, à connaître ce qu’il est possible de faire. Je te conseillerai de bien préparer en amont le dossier, aussi complet que possible, et de bien te renseigner sur le sujet. Ça passe mieux quand ils ont un connaisseur en face, d’expérience. Tu me tiendras au courant de comment se sera passé cette première approche, et si tu as besoin que j’interviennes. J’ai beau être depuis peu en poste, j’ai des contacts à faire jouer au besoin. Et toi, comment procéderais-tu ?


Ce sera aussi l’occasion de le tester un peu, pour voir si le légendaire « démolisseur » s’est quelque peu assagi – bien que je n’en doute guère. Une fois ce dernier sujet conclu, nous pourrons revenir sur notre sujet de base et, je l’espère, laisser en veilleuse les sujets « Ordre Vert » jusqu’au lendemain. J’approuve en ce qui concerne les entraînements à poursuivre, et je me contente de commenter.


- C’est plus sage. Je pourrais t’enseigner la Vague de Force à l’occasion, si tu le souhaites. Pour la Ballistikinésie, Arsenicia sera un excellent professeur. Crois-moi, elle sait fort bien s’en servir, j’en sais quelque chose ! Quant au sabre-laser… tu as bien progressé. Je pourrais m’entraîner avec toi. je n’ai pas grand-chose à t’apprendre vu que tu ne manies pas le double-lame. Je pense que tu gagnerais à aller rendre visite à Orfeo, notre Épée des Jedi. Il n’y a guère qu’Arsenicia et lui qui peuvent rivaliser avec moi. Ce n’est pas un compliment que j’accorde facilement.


Sur ces derniers conseils, nous revenons un peu sur des sujets plus civils et conjugaux, à savoir la perspective d’une sortie en couple prochainement. Mon côté pragmatique avait pensé à la Grotte aux Cristaux – la région est vraiment très belle en plus à parcourir, même si on y accède par les airs – mais un tour à Coronet-city peut être très sympa aussi. Un sourire enjoué aux lèvres à la perspective de ce petit congé à deux, sur Corellia mais un peu éloigné du temple, j’ajoute deux autres options :


- Bonne idée ! Je peux te proposer aussi les Plages d’Or, que tu connais déjà un peu, et l’Île de Vreni que tu ne connais pas encore. Je m’y étais rendue une fois, il y a longtemps. C’est assez touristique mais on y dort et mange bien, il y a une chouette forêt et une plage très sympa.


Bon j’y étais venue dans un cadre moins sympathique, puisque c’était pour une mission où j’accompagnais Jaylen en tant que Padawan Verte encore toute jeune pousse. J’étais encore trop jeune pour en profiter réellement – je n’étais pas majeure, ça excluait certaines choses et Jaylen veillait quand même un peu au grain – et la mission d’escorte n’était pas très intéressante, mais au moins j’avais découvert le coin et comprit pourquoi il plaisait autant aux voyageurs et vacanciers.
Dalek Zar
Dalek Zar
Maître Jedi Vert
Maître Jedi Vert

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Dim 10 Sep - 19:18

Dalek se contenta de sourire lorsqu’Allana évoqua ses grands-parents. Il était vrai que ces deux-là étaient des cas assez particuliers, et c’était peu dire lorsqu’on connaissait les parents de sa compagne ! Son sourire s’élargit lorsqu’elle évoqua la stupeur qu’avait provoqué chez ses grands-parents l’annonce que l’homme choisi par leur petite fille n’était non seulement pas Corellien mais un Hapien. S’il se permettait un peu d’humour noir, la cerise sur le gâteau ça aurait été de provoquer une vraie crise cardiaque chez les deux ultra-conservateurs aux tendances presque consanguines. Heureusement que ni le père d’Allana, ni son frère n’avaient suivi non plus leur pratique de se marier seulement entre Jedi Corelliens, c’est-à-dire quasiment entre cousins… il n’imaginait pas les ravages que cela aurait pu avoir sur les générations futures.

Le Jedi Vert n’avait pas caché qu’il était un peu jaloux que le Cornu se soit montré à Allana dans la grotte aux cristaux alors que le Maître Zabrak ne lui était pas apparu de cette façon. Certes, ils n’étaient sans doute pas aussi proches mais ça lui aurait vraiment fait plaisir de revoir une dernière fois Jaylen. Il avait même préparé quelques répliques pour l’occasion : Qu’est-ce que ça fait de ne plus avoir les pieds sur terre ? Est-ce que la Force est vraiment équilibrée de l’autre côté ? Est-ce que les bons petits plats corelliens ne te manquent pas trop ? Ils ignoraient tant de choses sur la façon dont les Jedi vivaient cette sorte d’au-delà dans lesquels certains maîtres avaient réussi à conserver leur individualité pendant quelques années, parfois quelques décennies.

Dalek se laissa aussi aller à une pointe de légèreté.

- Si tu avais encore le moindre doute sur le fait d’être « l’élue », en tout cas pour guider les Jedi Corelliens, le voilà ton signe ! L’exclusivité d’avoir une apparition du Cornu, un peu comme Obi-Wan Kenobi est apparu à Luke Skywalker après sa mort. Je ne chercherai pas à le harceler, je ne suis pas trop sûr de savoir comment je m’y serais pris de toutes façons… mais tu ne m’ôteras pas de l’esprit qu’il a bien préparé son coup. Tu as parfaitement endossé le rôle… et même moi je suis au Conseil Vert maintenant. S’il m’avait prédit ça quand je l’ai rencontré, je lui aurais ri au nez.

Le maître Vert esquissa un sourire plus doux lorsqu’Allana lui affirma que tous les deux, ils arriveraient à s’en sortir avec un gamin. Oui, si Corran y était parvenu, il n’y avait pas de raison que Dalek ne le puisse pas non plus. Après tout, il avait déjà de l’expérience avec les enfants d’Ellen et de Corran, ainsi qu’avec ses propres classes d’initiés. Il y aurait certes la question des armes de destruction olfactive avec les couches mais rien qui ne puisse tenir en comparaison de la puanteur de certains Sith dont la chair était parfois en décomposition ! Et puis, il connaissait deux droïdes qui étaient totalement dépourvus d’odorat et qui seraient ravis d’être désignés volontaires d’office pour se charger de ce type de besogne. Zar nota dans un coin de son esprit de préparer un petit programme auxiliaire pour K6 et Rex à ce sujet.

Dalek hocha la tête à la réponse d’Allana relative à la Corporation Technique Corellienne. Recourir à sa belle sœur était l’option la plus sûre. Son point relatif à la précision de leurs besoins vis-à-vis de ces vaisseaux était pertinent.

- Tu as raison en ce qui concerne le cahier des charges. J’en discuterai déjà avec Ellen pour connaître son opinion et prioriser nos besoins. Nous avons besoin d’appareils assez grands pour héberger sur de longues durées des initiés, des Padawans, des chevaliers et des maîtres. Ces appareils doivent avoir à la fois de la place pour leurs leçons mais aussi pour dormir, manger, et s’entraîner de façon plus ou moins groupée. Pour autant, ils doivent être relativement rapides, maniables et bien armés de sorte à pouvoir s’en sortir s’ils sont attaqués, même seuls… peut-être une capacité de charger quelques chasseurs stellaires à bord en plus des armes intégrées ? Ce sont les premières idées qui me viennent à l’esprit.

Le Maître Vert acquiesça avec un sourire lorsque sa compagne lui proposa de lui apprendre la maîtrise de la Vague de Force à l’occasion. Il en serait effectivement ravi. Cela dit, il ne fût pas en mesure d’empêcher ses lèvres de sourire plus largement et plus malicieusement lorsqu’elle évoqua la Ballistikinésie. Il avait déjà évoqué l’apprentissage de ce pouvoir étonnant avec la Maîtresse de l’Ordre de Tython et il était très curieux de voir comment il se traduirait dans un combat réel ou même pour des usages d’ordre pédagogique. Pouvoir asséner des petites boules de gomme à toute vitesse pourrait avoir une utilité avec quelques maîtres de son cru, surtout s’il arrivait à le faire discrètement pendant des séances du Conseil Vert. Oh oui, cela rendrait ces réunions beaucoup plus tolérables…

Le Hapien sortit de ses pensées lorsqu’Allana évoqua une autre personne pour s’améliorer au maniement du sabre laser.

- Orfeo ? Je ne crois pas l’avoir croisé sur Tython quand je m’y suis rendu. L’épée des Jedi… c’est l’équivalent de la Maîtresse d’Armes côté Sith, c’est bien ça ? L’épéiste reconnu comme le plus puissant et spécialisé dans le maniement du sabre laser. Si tu le tiens en si haute estime, j’imagine que ça doit être un dieu de la guerre avec une lame à la main mais tu crois qu’il accepterait de me donner des leçons ? Je veux dire, j’ai eu de la chance jusqu’ici avec les maîtres du Haut Conseil en dehors de toi que j’ai rencontrés, comme Dante ou Arsenicia mais j’ai beau être Corellien maintenant, je sais que la chance finit par tourner un jour ou l’autre. Tu es sûre que ce n’est pas le genre de Jedi à me couper la tête d’abord et à poser des questions ensuite ? Demanda-t-il avec une grimace en mimant le geste de sa décapitation avec une de ses mains.

Le Haut Conseil Jedi de Tython demeurait une sorte d’énigme pour le Jedi Corellien. A l’époque de son arrivée sur Corellia, une époque plus simple à bien des égards, il était facile de considérer les maîtresses et maîtres Jedi de là-bas comme des Yoda ou de vieilles personnes aux longues barbes blanches et dont les poils sortaient des oreilles. Et puis il en avait rencontré certains. Allana ne correspondait bien sûr pas à ce stéréotype mais on pouvait volontiers considérer qu’elle était un cas particulier en tant que Maîtresse d’un Ordre Corellien affilié à Tython mais avec son degré d’autonomie pour ne pas dire d’indépendance.

En dépit de ses longs cheveux argentés, Dante Garvan n’était pas non plus un vieillard, en tout cas pas dans son apparence et surtout, pas dans sa tête. Maître archiviste à l’époque où il avait fait sa connaissance sur Corellia, Maître Garvan était un homme raffiné et pragmatique, doté par ailleurs d’un bon goût en matière de cuisine qui relevait encore davantage l’estime que Dalek lui portait. C’était Dante qui avait bouleversé le premier l’image qu’il se faisait du Haut Conseil et de ses membres, et ce pourquoi il avait été ravi d’apprendre son élection comme Grand Maître. Un gardien de la connaissance ne semblait pas être un mauvais choix, surtout quand son regard était tourné vers le présent et l’avenir plutôt que le passé.

Arsenicia Ombrelune était la seconde personne du Haut Conseil qu’il ait rencontré et là-encore, ses préjugés avaient été chamboulés par la Maîtresse de l’Ordre. Elle n’était pas jeune au sens humain même si elle l’était sans doute au regard de l’espérance de vie de son espèce mais elle n’était pas non plus la conservatrice aux mœurs poussiéreux qu’il avait imaginée. Puissante tant dans la Force qu’un sabre laser à la main, elle dégageait quelque chose de charismatique qui lui permettait d’imaginer très facilement son passé en tant qu’officier supérieur de la flotte républicaine. Elle avait sans doute l’un des jobs les plus ingrats de Tython, à se coltiner les politiciens à longueur de journée mais elle était à la hauteur de la tâche et, plus important encore à ses yeux, elle s’occupait bien d’Ashara en tant que mentor, ce qui le rassurait vis-à-vis de la jeune Corellienne. Sa principale et sans doute seule inquiétude à l’égard de la Maître Jedi, c’était peut-être de savoir dans quel état elle ramènerait Allana à la maison après une de leurs sorties alcoolisées dans une cantina…

Visiblement, sa proposition d’une excursion civile semblait plaire à Allana s’il en croyait son sourire enjoué et ses propres suggestions de sites à visiter. Il connaissait effectivement les Plages d’Or mais pas du tout l’île de Vreni. Il savait que c’était un lieu touristique réputé pour son grand théâtre en plein air mais qu’on y trouvait aussi une forêt remarquable et une plage qui n’avait rien à envier aux Plages d’Or. Il se souvenait être tombé sur une référence relative à cette île en se documentant sur la vie du maître Jedi Corran Horn et qu’il s’était noté de la visiter sans jamais avoir eu l’occasion de le faire.

- L’île de Vreni m’intrigue, j’aimerais bien qu’on y aille ensemble. Et puis, même si c’est touristique, je connais un ou deux moyens pour faire place nette autour de nous le cas échéant… suggéra-t-il avec un sourire taquin en agitant sa main comme pour persuader un être invisible avec la Force.

Entre la persuasion de Force et les illusions, il aurait été relativement simple de se retrouver avec moins de monde sans créer de panique. Un faux cul-de-sac ou un panneau illusoire « en travaux » pouvait suffire à leurs besoins. Certes, ce n’était pas une utilisation très sérieuse de la Force mais elle ne ferait de mal à personne et cela pouvait même sécuriser les lieux. C’était comme ça qu’il s’y prenait avec la classe d’initiés quand il les emmenait seul en excursion. Avoir relativement peu de monde autour d’eux – et en particulier peu de monde en train de les observer comme des animaux de foire – aidait les gamins à être plus à l’aise. Ce n’était généralement pas les locaux qui posaient des problèmes, mais plutôt les touristes peu habitués à voir des Jedi dans leur habitat naturel… Sachant que contrairement au Consortium, il serait mal vu de simplement forcer les passants à se soumettre devant les utilisateurs de la Force ou bien à les malmener un peu pour leur faire peur, Dalek s’était adapté. Bien sûr, c’était le genre de chose qu’il avait demandé à ses ouailles de ne pas répéter s’ils ne voulaient pas que les sorties avec lui s’arrêtent du jour au lendemain. Ses gamins étaient doués pour garder un secret quand c’était dans leur intérêt, songea-t-il avec un élan d’affection. De vrais corelliens après tout, quelle que soit leur espèce ou leur passif. Un peu comme les Mandaloriens, être Corellien était avant tout une appartenance, une culture et puis une sacrée propension à s’attirer des ennuis.
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