[Flash back : 3 semaines] Juste trois mots... (pv Dante)

"Jedi", "Ashla", Bogan" ? Alors qu'elle poursuit lentement sa route en direction des archives, Viviane sent quelque chose bouillir en elle. Quelque chose d'étrange. Indéfinissable, et pourtant familier. L'objet cubique qu'elle tient dans la main gauche semble presque brûler d'une étrange énergie, provoquant un fourmillement qui résonne jusqu'à son avant bras. Elle a presque l'impression que l'objet est vivant entre ses mains, chose naturellement idiote, même si elle sait que ces artéfacts sont construits avec la force. Mais en même temps, elle sent aussi une étrange tristesse alors que ses yeux dardent vers le cube. Sa forme indique que c'est un holocron Jedi : à sa connaissance, les holocrons Sith sont de forme pyramidale, pas cubique. Mais la couleur rouge... elle ne peut pas s'empêcher de frissonner. Rouge. Toujours rouge. Elle ne ressent aucune menace ou réel malaise, juste une profonde révulsion envers la couleur, mais elle a tout de même une étrange impression. Dix minutes. L'holocron dure dix minutes, mais sur dix minutes, il n'y a que trois mots audibles : "Jedi"... bien qu'il soit prononcé étrangement, "Ashla" et Bogan. Deux mots qu'elle ne connait pas... et tout le reste est perdu dans un grésillement fort. Même l'hologramme n'apparaît qu'en partie, ne montrant que la moitié de la tête, le torse et un bras. Un haut degré de corruption, au point qu'elle se demande si l'artéfact est réparable ou non, même si pour le coup, ça l'étonnerait...

****Je me demande depuis combien de temps il était dans cette grotte ? Ca devait faire un bon moment pour qu'il atteigne ce degré de corruption.****

Une question qui gronde en elle tandis qu'elle continue son voyage en direction de l'endroit qu'elle connait le mieux au sein du temple. La bibliothèque est un peu une valeur sure pour elle afin de découvrir plusieurs choses, de même que les archives. Habituellement, quand elle revient de ses promenades, sa première escale avant de s'y rendre est surtout la forge ou les laboratoires, mais pour une fois, elle n'a aucune pièce de blaster ou autres vieille arme à donner. La seule chose qu'elle a est cet holocron. Donc, cette fois, la bibliothèque ou les archives sont bel et bien l'objectif de base... Et elle sait même à qui remettre sa trouvaille, même si elle ne peut pas s'empêcher de ressentir une légère appréhension. Après tout... elle sait que le maître archiviste est souvent très occupé. Alors... risquer de le déranger pour un artéfact si endommagé qu'on ne peut même pas savoir qui l'a créé et encore moins ce qu'il y a dedans... Mais qui sait ? Peut être que c'est réparable ? En tous cas, elle peut toujours espérer...

**** Je me demande vraiment ce que ce truc pourrait contenir comme savoir. Depuis le temps qu'il était là, il devait forcément y avoir des tas de choses dedans.****

Elle reconnait enfin ce qu'elle sent bouillonner en elle depuis qu'elle a posée la main sur l'objet : elle est curieuse. très curieuse. Et elle aimerait vraiment en savoir plus. Donc oui, remettre l'objet aux archivistes est la meilleure idée. Cette idée en tête, elle inspire profondément, vérifiant que sa capuche est en place, avant de rentrer enfin dans la grande pièce circulaire qu'elle connait pratiquement par coeur. Les murs clairs, bardés de hautes étagères bleues, quelques tables au centre sur lesquelles elle peut voir plusieurs personnes, certaines plus jeunes qu'elles étudier. Cette vision la fait sourire légèrement : au moins, elle n'est pas la seule à passer du temps à cet endroit. Cela dit, elle a un moment d'hésitation avant de cacher sa trouvaille dans les plus de son manteau, se dirigeant ensuite vers la droite de l'entré. Un simple regard lui indique clairement qu'il n'y aucun archiviste dans les environs... à part bien entendu maître Garvan.

****Oh...*** Mince...****

L'homme est facilement identifiable avec ses longs cheveux platines et sa peau mâte. Apparemment, il est tout aussi occupé que d'habitude et pour le coup, Vivi ne sait pas du tout quoi faire. Une partie d'elle envisage de se diriger vers lui et de juste poser l'artéfact sur le bureau afin que l'homme puisse y jeter un oeil quand il aura du temps. Une autre envisage juste de faire demi-tour, descendre d'un étage pour aller dans les archives à la place et trouver quelqu'un de moins occupé. Mais en même temps... Elle finit par finit par inspirer profondément. Bien qu'elle ait des doutes, l'holocron est peut être important. Un fourmillement étrange envahit son bras un bref moment et elle sent une étrange chaleur dans sa main tandis qu'elle commence à se rapprocher timidement du bureau. Pourquoi elle a si peur ? Elle et Dante se connaissent depuis des années et l'homme n'a jamais montré d'impatience vis à vis d'elle. Peut être qu'elle se sent juste coupable de rajouter une charge supplémentaire alors qu'il est déjà si occupé ? Surement, après tout.. Elle ignore ce qu'elle a dans la main, mais ça lui amène pas mal de questions et si ça se trouve, en amènera tout autant au maître archiviste... et aux autres.

"Euh... Maître G-Garvan ?"

Le soleil s'était levé après moi ce matin, une fois de plus je devrais dire. Prenant l'habitude, peut-être inutile de me lever avant l'aurore, je prenais un peu plus de temps pour méditer, me concentrer et réfléchir à ce que j'avais à faire aujourd'hui. Depuis quelques jours, je lisais ce livre, celui-là même qu'elle m'avait confié. Je me devais de connaître les us et coutumes de sa famille avant de passer à l'étape supérieure. Pour tout dire, je n'étais guère friand de ce genre de lecture. Sans compter que la plupart des mots m'étaient inconnus. Je comprenais sans trop de mal la plupart des échanges que l'on pouvait considérer comme classique ; mais certains termes plus élaborés m'échappaient encore. Elle avait décidée de repartir pour une de ses missions la veille au soir. Une nuit passé seul, dans ma chambre, sans la chaleur de son corps contre le mien… Ce serait me mentir que de dire que la nuit fut agréable. Je sentais que mes traits étaient tirés, et mes muscles endoloris par de nombreux échanges… Vivaces. Après une rapide collation matinale et avoir mit ma tenue habituelle, j'empruntais les couloirs qui menaient aux Archives.

Depuis quelques jours, je passais le plus clair de mon temps là-bas. J'avais le Conclave à préparer, présenter de nombreuses choses à celles et ceux qui y seraient présents, et surtout, réfléchir à mon propre avenir. C'était la tête ailleurs, les mains liées dans le dos et son livre maintenu contre moi que je remontais les longs couloirs vides. Il était encore bien tôt pour croiser le moindre Jedi. Les plus jeunes dormaient encore, quand aux autres… Certains se trouvaient en mission, tandis que la plupart… Préféraient profiter du repos qui leur tendait les bras. La galaxie était en guerre depuis tellement longtemps, que le moindre petit instant de calme se muait en un havre de paix incommensurable. Ma marche finie par me faire arriver à destination. Tiens, les lumières étaient déjà allumées ? Etrange…

Remontant les étagères j'entendis au loin un bruit significatif. Un sourire se dessina sur mon visage. Un des Archivistes était resté à étudier toute la nuit et, comme souvent, s'était endormir sur ses études. Posant une main sur son dos, je le réveillais. Son sursaut, ainsi que ses excuses ajoutèrent au plaisir que j'eu à voir un Jedi aussi studieux ici. Peu étaient ceux qui le faisaient. Outre quelques érudits, la majorité des Padawans qui passaient par les Archives, s'y trouvaient plus par obligation que par volonté. Il s'excusa une bonne demi-douzaine de fois avant de me saluer, et de, sans doute, retourner à sa chambre. Bien. Je me retrouverais seul pour quelques heures encore… Cela me permettrait de continuer à lire ce livre, ainsi qu'à traduire les quelques mots qui m'échappaient.

Ce fut au bout d'une lecture incroyablement intéressante, qui parlait tout autant de l'art de la guerre, que des actes de bravoure, de l'entraide et surtout, de l'apprentissage offerte aux plus jeunes, que je commençais à entendre des bruits de pas dans l'entrée. Chacun à leur tour, ils me saluèrent. La plupart en silence, se contentant de baisser la tête en me voyant. Comparé à d'autres Maîtres, je n'étais nullement à cheval sur le protocole. Me saluer est une chose, être obséquieux, une autre. Etre poli me suffisait. Ma table était, comme à son habitude, particulièrement bien rangée, tout s'y trouvait à sa place. Holocrons à droite, ma lecture devant mes yeux, la lampe qui flottait au dessus légèrement en arrière, et mes études secondaires, mais toujours en cours, à gauche.

Mes yeux se stoppèrent un instant, quelque chose venait d'entrer dans les Archives. Cela ne provenait pas directement du Côté Obscur, mais ça en avait la marque, un artefact Jedi corrompu ici ? La réponse me vint presque immédiatement. Derrière des cheveux de neige, un regard émeraude rempli de questions… Viviane… Je la reconnue presque aussitôt, avant même d'entendre sa voix je sus que c'était elle. Et elle n'était pas seule. Une chose m'inquiétais, n'était autre que la potentielle présence du Maître des Ombres ; mon camarade ne se trouvait guère être des plus patients avec les Padawans, encore moins avec ceux qui se promenaient avec un artefact Sith dans la poche… Sondant les environs, je compris qu'il n'était plus – pour le moment – sur Tython. Tirant sur la poignée d'un des tiroirs de mon bureau, j'en sorti une boîte translucide, parfaitement cubique, et la posa à côté de mon livre, que je pris soin de refermer pour l'y mettre à la place. Mes lectures, et surtout celles-ci, ne regardaient personne.

- Bonjour Viviane. Que me vaut le plaisir de te voir aujourd'hui ?

Cette question, purement rhétorique, ne tarderait pas à prendre une toute autre tournure. Ouvrant la boite, mon regard se glissa dans le sien, et la laissant comprendre ce que j'attendais d'elle, je repris la parole.

- Mais je manque à mes devoirs, assieds-toi je t'en prie. Tu ne vas pas rester debout sans raisons.

A en juger par ce que le maître vient de poser sur son bureau et le regard qu'il lui lance, nul doute que la question qu'il vient juste de lui poser était plus rhétorique que vraiment nécessaire. Un regard simple, dardant d'abord en direction de son visage, puis de la poche de son manteau où est actuellement caché l'holocron. est ce qu'il peut vraiment le sentir ? La réponse lui arrive presque instantanément : bien sur... même si ses sens sont moins performants que ceux du maître, elle peut clairement sentir la présence émanant de l'artéfact. Si bien qu'après un bref moment d'hésitation, elle sourit timidement avant de baisser les yeux, sortant l'objet de sa poche pour ensuite commencer à le diriger vers le réceptacle...Sauf qu'au moment où elle s'apprête à le lâcher, elle sent... quelque chose. "Jedi". "Ashla". "Bogan"... Elle reste figée un moment, observant l'innocent cube rougeâtre dans sa main tandis qu'elle sent à nouveau sa curiosité hurler en elle. Qu'est ce que cet holocron pouvant bien contenir ? Combien de secrets ? Combien de possibilités ? Qui a bien pu le créer et pourquoi est ce qu'il était dans cette stupide caverne ?! Son champ de vision rétrécit peut à peu, lui laissant seulement voir l'artéfact dans sa main gauche, mais presque aussi vite qu'elle a commencée, sa transe est interrompue par la voix claire du maître archiviste, l'arrachant à sa contemplation :

- Mais je manque à mes devoirs, assieds-toi je t'en prie. Tu ne vas pas rester debout sans raisons.

Le monde revient subitement autours d'elle et elle secoue la tête, essayant de se rappeler ce qu'elle faisait... avant de subitement se rendre compte qu'elle tient encore l'objet dont elle tentait de se débarrasser. Immédiatement, elle le lâche directement dans le contenant précédemment posé par Dante, sentant un étrange déchirement lorsque la chaleur de l'holocron quitte sa main. Toujours cette fascination, bien qu'elle ne comprenne toujours pas pourquoi. Mais d'un autre côté... pour elle qui aime tellement l'histoire... Elle se doute que l'objet est vieux. TRES vieux. Et elle ne peut pas s'empêcher de se demander ce qu'il aurait bien pu lui apprendre si seulement il n'avait pas été tellement endommagé. Après un autre moment d'hésitation, elle soupire, puis sourit de nouveau au maître archiviste avant de s'assoir face à lui, essayant de rassembler ses pensés. Peut être... au moins expliquer où elle a trouvé l'artefact ? Elle sent tout de même une légère appréhension à cette idée : elle l'a trouvé dans la zone boisée des terrains d'entraînement. Un endroit où normalement, les padawan n'ont pas le droit de s'aventurer seuls, même avec les sentinelles présentes. Mais elle...

****Cette forêt est tellement belle... je voulais juste me promener, je pensais pas aller si loin dedans. Stupides écorcheurs et stupides chats Mankas...****

Si seulement les créatures ne s'y aventuraient pas, cette forêt serait un paradis. Malheureusement, à cause d'elles, c'est un endroit potentiellement dangereux bien que dans le cas des chats mankas, les créatures semblent s'être habituées à la présence des Jedi et ne les attaquer que si provoquées... ou pendant la saison des amours.. Le reste du temps, à part quand ils sont affamés, les félins sont généralement dociles et se contentent d'observer. Mais bon... Après une petit moment de silence, elle finit par inspirer avant de murmurer doucement :

"Désolée de... de troubler vos études, maître. Je... enfin, j'ai trouvé cet holocron par hasard et... Je me suis dit qu'il pourrait intéresser les archivistes. Mais v-vous êtes le premier que je vois aujourd'hui..."

Enfin, maintenant qu'elle y fait plus attention, elle se rappelle vaguement en avoir croisé un quelques minutes plus tôt, mais l'homme avait l'air tellement épuisé qu'elle n'a pas eu le courage d'essayer de lui parler. Il avait l'air littéralement à deux doigts de s'endormir debout, si bien qu'elle a préféré poursuivre sa route vers la bibliothèque sans le toucher. Cette idée en tête, elle essaye de rassembler son courage avant de finalement relever la tête tout en repoussant partiellement son capuchon pour s'expliquer avec le maître archiviste, mais à l'instant précis où son regard croise les mires vertes de l'homme... Une pointe de glace semble d'un coup se planter dans son crâne et son souffle s'étrangle littéralement dans sa gorge. elle le sent et elle n'a même pas le temps de dire ou de faire quoi que ce soit pour prévenir l'homme devant elle. A l'instant précis où elle a croisé son regard... le temps a subitement hurlé, semblant ensuite accélérer et à présent, elle ne peut que regarder autours d'elle avec surprise, reconnaissant sans mal l'endroit où elle se trouve. Son coeur, battant originellement un peu trop vite lorsque le phénomène a commencé se calme légèrement en reconnaissant la salle circulaire aux fauteuils rouges parfaitement alignés et à la grande baie vitrée. Même si elle n'a mis les pieds que deux fois dans la salle du conseil, elle a largement eu le temps de noter chaque détail de cet endroit. Mais il y a quelques différences. Son coeur se serre légèrement en voyant la présence d'une nouvelle tenture représentant maître Lucius.

****Il n'y a pas de Mort, il n'y a que la Force*****

Même si la dernière ligne du Code résonne avec force dans son esprit, elle ne peut pas s'empêcher de ressentir ce déchirement. Elle ne connaissait que peu l'ancien maître et nul dans l'Ordre n'est réellement sur de sa mort, mais le fait qu'il n'ait donnée qu'une nouvelle depuis pas mal de temps et que les Ombres ne soient toujours pas parvenues à retrouver sa trace commence à peser sur le conseil. Quelle que soit la période à laquelle sa vision se passe, la décision semble avoir été prise... ou le corps retrouvé. Mais presque immédiatement, ce qui l'entoure devient flou et elle se retrouve à nouveau à fixer ce qui l'entoure... cette fois dans les jardins intérieurs, assise sur la fontaine ce qui la laisse médusée. Le temps est... ****MAIS QU'EST CE QU'IL SE PASSE BON SANG ?!**** Ce véritable cri intérieur semble provoquer une autre transition et elle se retrouve cette fois dans les jardins extérieurs, entourée cette fois de nombreuses personnes... dont maître Ombrelune qu'elle voit, se tenant à côté du... Oh ? Le Conseil Jedi tout entier ?! Rien que ça ?! Un bref instant, le sang se glace dans ses veines : les rares fois où le conseil se réunit dans son intégralité pour discuter avec les membres inférieurs du temple, c'est rarement pour une bonne nouvelle. A nouveau, sa vision se trouble, mais le même nombre de personnes restent autours d'elle. Elle en reconnait certaines, d'autres non. Arsenicia bien sur. Elle reconnait vaguement la padawan de maître Garvan aussi, mais n'arrive pas à se rappeler de son nom. Une autre fille se tient d'ailleurs près de la Fay ce qui laisse à penser qu'il s'agirait de la padawan de cette dernière... qui à sa connaissance n'en a pas encore. Elle se dépêche de prendre note de ce qu'elle voit. Une jeune femme d'environ dix huit ans, mesurant vingt centimètres de plus qu'elle, avec une peau claire, des cheveux bruns courts, mais ce qui attire le plus son attention, n'est autre que la couleur verte délavée et les pupilles non focalisées de la jeune femme... indiquant clairement que cette dernière est aveugle. Non pas que ça la trouble : même si la tenue et l'apparence montrent qu'il s'agit d'une humaine (et probablement corellienne) et non pas d'une Miraluka, n'importe qui peut passer cet handicap avec de l'entraînement. Mais apparemment, ce n'est pas pour ça qu'elle est là : la vision change encore, lui montrant cette fois la bibliothèque, puis à nouveau la salle du conseil mais ce qui attire une fois pour toutes son attention, c'est...

****Maître Garvan ?****

C'est bien lui en effet... mais vêtu d'une bure ce qui, à la base, n'est pas ordinaire : pour ce qu'elle sait de lui, le maître archiviste ne porte jamais le vêtement s'il peut l'éviter, ne l'enfilant que pour les grandes occasions. Et apparemment, sa vision le concerne dans la mesure où elle sent comme une pression l'incitant à ne regarder que lui. Immédiatement, elle se concentre un peu plus sur la scène... ce qui lui permet de voir que la bure est blanche et brune, avec quelques ornements peu visibles et surtout... Oh...

****C'était la même que celle de maître Lucius...****

Et à peine est-elle arrivée à ce constat qu'elle comprend ce qui se passe... Sa vision devenant à nouveau floue, juste à temps pour la ramener à la salle du conseil, montrant ce dernier réuni au grand complet avec... Dante Garvan au centre, une place réservée au grand maître ce qui indique clairement ce qu'elle vient de voir. Son coeur bat d'un coup beaucoup plus vite, surtout en sentant presque la Force "ronronner" autours d'elle. Puis un rugissement, comme un vent déchaîné lui arrive aux oreilles et elle est brutalement tirée en arrière... juste à temps pour sentir un choc la plaquer le dos en premier contre une surface dure et voir à nouveau maître Garvan, vêtu de son armure noire habituelle. Sa tête se met d'un coup à tourner et elle gémit involontairement en plaçant ses mains devant ses yeux, essayant désespérément de calmer la migraine qui commence littéralement à lui labourer le crâne. Une violente nausée l'envahit également, bien qu'elle parvienne de justesse à la contrôler et elle reste les yeux clos, tentant de ne pas montrer le trouble qu'elle ressent. Maître Garvan... va être le... Elle ne sait même pas si elle devrait se sentir honorée d'être la première à l'apprendre ou horrifiée d'avoir mis la main sur ce qui doit probablement être un secret... ou n'a même pas été décidé vu que l'Ordre cherche encore la trace du grand maître actuel ! Immédiatement, elle choisit de ne rien dire sur ce qu'elle vient de voir, même si pour le coup, elle n'est pas vraiment en état de réfléchir plus que ça. C'est une règle de base que son maître lui a impitoyablement enseignée : à moins que ce soit VRAIMENT quelque chose d'extrêmement important, pouvant menacer la galaxie ou entraîner un cataclysme sur une planète en particulier, parler de ses visions à quiconque d'autre qu'au Covenant est généralement à éviter... Bien qu'on lui ait permis d'en discuter au moins avec Arsenicia. Les effets secondaires commencent à se calmer doucement et elle retire enfin ses mains, juste à temps pour croiser à nouveau le regard de l'homme... et grimacer en se rendant compte qu'il n'y a AUCUNE chance qu'il n'ait rien remarqué.

"Euh... dé... d-désolée p-pour ça, maître. Elle... Je... c'était... vraiment inattendu."

Dans tous les sens du terme... sa nausée revient un bref moment, mais elle parvient à nouveau à la calmer, même si le vertige reste quelques secondes de plus avant de disparaître. Détourner l'attention... mais comment ? Elle peut sentir quelques regards autours d'elle, ses joues commençant à chauffer tandis qu'elle baisse sa tête, remontant immédiatement sa capuche pour cacher son visage. Comment est ce que... Ah oui ! Elle relève timidement la tête pour regarder le maître.., Et bien que sentant une légère pointe de froid traverser son ventre, peut être par culpabilité de le laisser dans l'ombre alors qu'il est le premier concerné, elle demande timidement :

"Euh... On... On p-parlait de quoi déjà ?"

Le monde est le temps sont deux choses qui se complètent, tout en étant immuables, elles possèdent toutefois, l'une et l'autre, un début et une fin. Et ce n'est pas la Padawan qui me fait face qui me dira le contraire n'est-ce pas ? Je la connais depuis quelques temps déjà, une jeune Prophète, prometteuse d'après son Maître et surtout, possédant une très grande soif de connaissance, sans compter son don, chose qui, à mon humble avis, peut tout autant s'avérer être une malédiction qu'une aubaine. Comment l'ais-je appris ? La connaissance et la sagesse vont de pair paraît-il, aussi, il n'est pas rare de la percevoir ailleurs, perdue dans ses pensées et… Troublée par le monde qui l'entoure. Je ne suis guère du meilleur conseil que cela puisse être en ce qui concerne ce point. Moi qui suis né avec la Force coulant dans les veines, je n'ai nullement eu cette… Complication étant enfant. Je ne peux que tenter de comprendre ce qu'elle vit, ou plutôt, ce qu'elle perçoit. A peine s'est-elle assise que je ressens un changement dans la Force, une ondée qui se répercute sur la surface de l'eau. La vague qui la submerge, qui semble vouloir l'emporter la fait souffrir, je le ressens. Ses cheveux s'élèvent, comme portés par un vent invisible. Détournant les regards des curieux, mon visage les incite à quitter les lieux, ce qu'ils font sans en demander la raison.

L'holocron se retrouvant posé dans la boite, je referme cette dernière, et, appuyant sur un bouton, scelle son ouverture. Quelque chose de néfaste s'en échappe, comme un savoir interdit, ou même demandant à être oublié par nos contemporains. Où Viviane a-t-elle trouvé un tel artefact ? Et surtout… Pourquoi le Maître des Ombres, ainsi que les membres de sa caste, ne l'ont pas détruit ? Il n'est guère personne à laisser passer de telles choses, et cela m'intrigue. En quelques minutes à peine, Viviane passe de calme à troublée, de Padawan à visionnaire… Pragmatique et patient, je ne peux que constater les faits, ressentir sa douleur, et surtout, être présent pour elle. Les membres du Covenant, même s'ils n'ont que peu ma confiance, m'ont déjà offert quelques prédictions justes et avisées. Ces derniers n'avaient toutefois pas prévu, ni même distingué la mort de centaines de Jedi durant la mission où je perdis bon nombre de mes amis, voilà sans doute pourquoi je restais toujours dubitatif vis-à-vis de leurs prémonitions.

Une voix fluette, remplie d'un mélange de trouble et d'une pointe de tristesse s'élève alors. La jeune Padawan est donc revenue de sa vision. Elle s'excuse ? Mais de quoi ? Il s'agit d'un Don qui ne se contrôle pas totalement, elle est encore jeune, et le chemin à parcourir est encore long, très long même. Nous avons tous vécus des choses qui firent de nous ce que nous sommes désormais, elle devrait apprendre à comprendre, à reconnaître les faits, et surtout, à se faire confiance. Levant la main, je prends la parole avec beaucoup de calme, mon ton est presque paternaliste, il ressemble, à s'y méprendre à celui que j'ai avec Aliana depuis quelques temps maintenant…

- Ne t'excuse pas. Certaines choses ne nous sont guères contrôlables, tu le comprendras avec l'âge.

Mon index presse un bouton, et, presque aussitôt un droïde s'approche de mon bureau, un plateau entre les mains. Sur ce dernier se trouve deux tasses, une théière provenant directement des artisans Coynites dont une légère fumée s'échappe du cou, et enfin, quelques biscuits, souvenir d'un voyage sur une lointaine planète. Prenant les tasses, ainsi que l'assiette contenant les mets, j'en dépose une devant Viviane, dont je perçois encore les tremblements. Les regards se détournent une nouvelle fois, certains Jedi n'ayant, semble t-il, pas compris qu'il était temps pour eux de quitter les lieux. Le liquide ambré coula dans les tasses, ajoutant à la couleur mordorée, une douce odeur fleurie. Me servant à mon tour, je reposais la théière avant de congédier le droïde qui laissa le plateau sur le rebord de mon bureau.

- J'ignore si tu apprécies le thé autant que moi. Toutefois, je te conseille de le goûter, cela ne pourra que t'être bénéfique.

Ce thé provenait de plantes sélectionnées par des Wookies, il provenait directement de Kashyyyk, et en dehors de son goût si particulier, ses propriétés thérapeutiques n'étaient plus à démontrer. Il calmait, et surtout, permettait de mieux se concentrer sur les choses. Et en de pareils cas, c'était plus que bienvenu. Pour répondre à sa question, j'éludais, sur l'instant tout du moins, le fait qu'elle venait d'arriver, un holocron en main…

- Tu es arrivée, et m'a dit que tu souhaitais me parler. Avances-tu sur tes recherches dans les archives ou as-tu besoin de mon aide ?

Au vu de son état, je ne souhaitais pas le moins du monde la brusquer. Créer un blocage… Voilà une chose dont le Covenant me renverrait en pleine figure à la moindre occasion. Patience est mère de sagesse.

Ordinairement, qu'on lui parle d'un ton aussi paternaliste l'aurait surement mise légèrement en colère, sans même qu'elle ne sache pourquoi. En fait, elle s'est depuis longtemps rendue compte que depuis qu'elle a atteint l'âge de quinze ans, ses réactions ont de moins en moins de sens et certaines choses qui lui plaisaient ou ne lui faisaient ni chaud ni froid autrefois l'impatientent désormais plus qu'autre chose. Mais chose étrange, quand c'est maître Garvan ou Arsenicia, ses réactions sont bien plus mesurées, se cantonnant à une simple chaleur dans les joues et à baisser ou détourner la tête instinctivement sans même en comprendre les raisons. Et c'est précisément ce qui se passe quand le futur grand maître lui indique calmement de ne pas s'excuser en lui précisant que certaines choses ne sont pas contrôlables, chose dont elle est douloureusement consciente. Si d'après lui, elle apprendra ça en grandissant, elle se souvient des avertissements du Covenant à ce sujet : la Divination avec un grand D est totalement différente de la version plus "basique" qui peut être déclenchée à loisir par un Jedi assez puissant. C'est par nature un pouvoir capricieux qui s'active plus selon la volonté de la Force que par celle de son hôte, même s'il est possible avec assez de discipline et d'entraînement de l'empêcher un moment de s'activer. Oh, bien sur, certains prophètes peuvent l'utiliser quand ils veulent, mais ça prendrait des années d'entraînement et d'études ininterrompues. Donc, c'est sur qu'elle n'en est pas encore là, si bien qu'elle comprend facilement ce qu'il tente de lui dire. et à nouveau, elle sent une vague pointe de froide culpabilité lui vriller l'estomac en se rappelant de ce qu'elle vient de voir. Elle connait les règles, mais... il est le premier concerné ! Le sujet de cette vision ! Est ce qu'elle a vraiment le droit de le garder dans l'ombre ? A peine cette question lui arrive en tête, est-elle suivie par la réponse : oui... Après tout, le temps est chaotique et la vision qu'elle a eue n'est peut être qu'un futur plus "probable" que les autres. Savoir que maître Lucius est mort ou en tous cas, reconnu comme tel dans un futur proche la remplit d'une étrange amertume, à tel point qu'elle remarque à peine le claquement de main et l'arrivée d'un droide portant un plateau. Impossible cependant d'ignorer la douce odeur fleurie et la présence de biscuits lorsque ces derniers sont placés devant elle.

- J'ignore si tu apprécies le thé autant que moi. Toutefois, je te conseille de le goûter, cela ne pourra que t'être bénéfique.

Oh ? Pour ça, il n"a pas à s'inquiéter, même si elle se sent étrangement troublée en se rendant compte que même alors qu'ils se connaissent depuis des années, le maître archiviste ne connait pas ses goûts. En même temps... elle se rend subitement compte que même si elle s'entend très bien avec lui et n'hésite pas à lui parler quand elle le doit(ou le désire), elle est loin d'être aussi proche de lui que d'Arsenicia ce qui explique cette ignorance. Mais elle ne bronche pas, se contentant de sourire timidement avant de lui offrir un discret "merci", puis de saisir la tasse posée devant elle. L'odeur est... étrangement familière, mais paradoxalement inconnue. C'est un peu comme le thé ou les tisanes qu'elle boit de temps à autres pour aider avec ses insomnies, mais il y a quelque chose d'autre qu'elle ne connait pas et sitôt qu'elle en avale une gorgée, elle sent l'étrange pression laissée par sa vision refluer légèrement, manquant de la faire soupirer de soulagement. La migraine a également disparue et elle commence à retrouver ses marques, se rappelant de pourquoi elle a amené l'holocron, d'où elle l'a trouvé et surtout... de pourquoi en parler serait une mauvaise idée, même si en même temps... elle se doute qu'elle n'a pas vraiment le choix. Si bien que lorsque Dante répond à sa question, elle soupire un bref moment, buvant une autre gorgée avant de répondre :

"J'ai trouvées de vieilles ruines... j'ignore de quand elles datent, mais... vu leur état et du fait qu'elles... qu'elles étaient enterrées tout au fond d'une caverne... Enfin, j'y ai t-trouvé cet holocron. Il était juste posé sur une sorte de stèle."

Dommage que les signes sur la stèle soient totalement illisibles d'ailleurs. Mais pour le coup, une autre question flotte en elle : la caverne étaient extrêmement facile à trouver : elle l'a trouvée par hasard en moins de deux minutes après être arrivée dans la zone. Hors, elle est sure d'une chose : rien ni personne n'avait mis les pieds dans les ruines depuis des siècles. Aucune empreinte de chat manka, de déchiqueteur ou d'humain. Hors, les sentinelles patrouillent constamment dans la forêt. Comment est ce qu'elles auraient pu manquer un trou pareil menant en plus à un tel secret ? Cela n'a aucun sens ! Mais ce n'est pas le sujet, si bien qu'elle se contente de fermer les yeux à nouveau, rassemblant ses pensés comme elle le peut avant de poursuivre !

"Je ne sais pas pourquoi où comment, mais... il s'est actionné sitôt que j'ai posée la main dessus. J'ai ressentie aucune présence ou quoi que ce soit autours de moi, juste cet holocron et... Bah, il est lourdement endommagé en tous cas. Sur dix minutes d'enregistrement, il n'a prononcé que trois mots et l'hologramme n'apparaissait qu'à moitié. Je me suis dit que... les archives pourraient être intéressées par ce qu'il pourrait offrir et... J'ai décidé de l'amener."

Elle se rappelle soudainement qu'elle a oublié de fouiller les ruines avant de partir et manque de se taper le front d'une main, se contentant finalement de boire une autre gorgée. Bien sur, quelle idiote ! Si ça se trouve, les ruines avaient d'autres secrets à lui offrir et elle n'a même pas pensé à regarder autours d'elle en partant ! Son coeur manque d'un coup plusieurs battements en se rappelant de son niveau d'imprudence en y pénétrant : sitôt qu'elle a vu l'artéfact, elle s'est presque ruée vers lui sans même prendre la peine de regarder autours d'elle avant ! S'il y avait eu une forme de vie hostile ou un quelconque piège, elle se serait littéralement ruée dessus tête baissée ! Tu parles d'une idiote !

"Euh... Les trois mots... Le premier ressemblait à "Jedi", mais... la prononciation était... étrange. Les deux autres... Je ne les ai p-pas compris."

Mieux vaut ne pas parler de son inconscience passée et se concentrer sur le sujet. Déjà qu'elle risque de faire sermonner pour s'être rendue seule dans cette maudite forêt, inutile de rajouter en plus des raisons au maître Archiviste de prolonger le dit sermon ou pire, de rapporter sa bêtise au Covenant... Ou au conseil !

Le Thé ! En dehors de quelques mets raffinés, rien n'arrivait à égaler ce liquide aussi incroyable qu'apprécié. Je ne pouvais cacher un certain plaisir lorsque j'en buvais quelques gorgées. Certes, ce dernier ne m'était, de base, pas forcément destiné, toutefois, je ne pouvais décemment refuser d'en boire. Cela aurait manqué de respect envers Viviane, et surtout, envers moi-même. Ne m'étais-je pas fait la promesse de toujours profiter de ce fin nectar dès que cela m'était possible ? Si… Prenant un des biscuits entre deux doigts, je le trempais dans le thé, tout en écoutant les explications de la Padawan. Amusante jeune femme. Elle ne goûtait pas aux joies de l'adolescence, et préférais plutôt courir dans les bois, fouiller dans les archives et surtout, se retrouver à faire face aux remontrances du Covenant suite à ses actes. Combien de fois étaient-ils venus me voir, me demandant si elle étudiait à mes côtés ? Un bon nombre de fois. Ma réponse se trouvait toujours être la même. Il est malvenu de déranger un étudiant durant ses recherches. Et ils repartaient aussi vite qu'ils étaient venus, passablement rassurés qu'elle soit présente. Même si la plupart du temps, ce n'était nullement le cas. Etais-je trop peu protecteur avec l'avenir de l'Ordre, ou était-ce l'inverse ? Elle se devait d'apprendre par elle-même, et aussi étrange que cela puisse paraître, il arrivait que certaines choses, ne puissent s'apprendre dans les livres ou les holocrons.

J'écoutais attentivement son histoire, les explications ainsi que les raisons qui firent qu'elle était venue me voir. Ainsi, cet holocron qui ne cessait de briller dans la boîte qui se trouvait être son lieu de villégiature pour les prochains jours, fut trouvé dans une grotte ici même ? A proximité du Temple ? Voilà une chose bien étrange. Les traqueurs ne l'avaient pas repérés, pas plus que les droïdes de vérifications, et surtout, chose qui m'étonnais et quelque part, m'inquiétait, il avait échappé à la vigilance des Ombres. Mais Viviane souleva un point intéressant. Il ne s'était activé que lors de sa rencontre avec sa peau… La stèle pouvait être un catalyseur, empêchant l'holocron de s'activer seul. Une technologie aussi avancée ne pouvait être dissimulée sans raisons, plus j'y pensais, plus cet holocron attisait ma curiosité. Pour être franc, je dirais même qu'il semblait m'appeler. Rien de bon ne pouvait en émerger. Il resterait dans ce coffret jusqu'à ce que je trouve un moyen de le désactiver, et surtout de l'étudier sans que personne ne risque quoique ce soit. J'ignorais encore ce qu'il contenait… L'objet avait donc réagit au contact de la Force qui parcourait les veines de Viviane. C'était déjà un point important.

Sa décision fut la bonne, le dissimuler lui aurait valu une nouvelle salve de remontrances inutilement longues et acerbes. Je doutais qu'elle en méritait autant. Quand au fait de le déposer devant le Maître des Ombres… Ce dernier se serait contenté de le détruire sans chercher plus loin. Manque de connaissances… Et agir sans savoir, est une preuve d'échec en soi. Plusieurs mots ainsi qu'un hologramme incomplet ? Je posais ma tasse sur le bureau, juste devant moi. Liant mes doigts devant mon visage, juste au niveau de mon menton, mon regard se plongea dans celui de Viviane. Calme, comme l'est la mer avant l'orage…

- Tu as bien fait de l'amener ici. Tu ne mérites nulles remontrances, bien au contraire, ta soif de connaissance mériterait même des remerciements.

Poussant légèrement l'assiette contenant les biscuits dans sa direction, je l'invitais à se servir. Concrètement, notre discussion pouvait durer un moment, donc autant prendre des forces, surtout après ce qui lui était arrivé. Entre sa vision et surtout, cette trouvaille… La Padawan devait sans doute avoir le ventre vide. Le Covenant passant le plus clair de leur temps enfermé à méditer, cherchant à obtenir des réponses à des choses qui ne sont pas encore arrivées… Ils manquent cruellement de savoir-vivre.

- Tu me disais donc que trois mots furent prononcés, le premier n'est autre que ce que nous sommes… Quand aux autres ? Serais-tu capable de les répéter ?

Pour l'hologramme, c'était secondaire. Si ce dernier se trouvait effectivement en trop piteux état pour que quelqu'un puisse reconnaître quoique ce soit… Nous devions surtout nous pencher sur les mots, et leur potentiel sens. J'attendais la réponse de Viviane, plus nous aurions d'informations sur cet holocron, mieux nous pourrions diriger nos recherches. Prenant la théière, je fis le service, sifflotant presque, passablement amusé par ce qu'il se passait aujourd'hui. D'une journée ô combien morose et habituellement calme, cette dernière s'était muée en une chasse au savoir… Que je venais de toucher du bout des doigts…

- Tu as bien fait de l'amener ici. Tu ne mérites nulles remontrances, bien au contraire, ta soif de connaissance mériterait même des remerciements.

Si ce n'était pas pour l'extrême discipline insufflée en elle par l'Ordre depuis son arrivée, Viviane aurait surement soupiré de soulagement. Elle ne peut cependant rien faire pour la légère chaleur qui envahit ses joues en se rappelant à nouveau de son manque de précaution, bien qu'elle préfère ne rien en dire, juste au cas où. Puis... Bah, elle se doute que ce n'est que partie remise : Maître Garvan ne dira peut être rien sur le sujet, mais elle se doute que son maître aura surement deux mots à lui dire en apprenant où elle était et elle parvient de justesse à retenir une grimace à cette idée. Oh, elle n'est pas stupide : elle sait que personne au temple, et encore moins son maître ne lèvera jamais la main sur elle, sauf si elle commet quelque chose de vraiment horrible. Non, ce dont elle se passerait volontiers, ce sont les lonnnnnngs discours sur les responsabilités, sur le fait que la curiosité en elle-même n'est pas dangereuse, mais qu'il faut savoir la tempérer... et le pire _son coeur et son estomac se contractent à cette idée_, la facilité avec laquelle son maître est capable de la faire se sentir horriblement coupable en quelques mots.

****Les Sith se servent du côté obscur et du sabre laser... Mon maître pourrait facilement faire se rendre n'importe qui juste d'un regard. Je jurerai que sa langue est plus dangereuse que le sabre qu'il porte à la ceinture !****

Le mouvement d'une assiette remplie de biscuits dans sa direction l'arrache à sa contemplation et elle se rend compte qu'effectivement, même en ayant bu son thé, elle n'a encore rien mangé... et son estomac ne tarde pas à le lui faire remarquer par une petite crampe, suivie d'un grondement. Avec un timide sourire, elle saisit un biscuit de la main gauche tout en buvant une autre gorgée de thé de l'autre, remerciant doucement le maître tout en rassemblant ses pensés. La question que lui pose l'homme lui fait relever la tête et elle se retrouve à revivre l'instant où elle a saisit l'artéfact. Un cube écarlate, posé négligemment sur une stèle gravée dont les signes étaient totalement illisibles. Un premier mot par l'hologramme mutilé : "Jedi". Ou quelque chose qui y ressemblait. Le mot était... si étrangement prononcé, comme si ce n'était pas un mot composé de deux syllabes, mais plutôt...

"Jedi"... Mais on aurait dit... que c'était prononcé en deux mots. Pas un mot de deux syllabes, mais... Plutôt deux mots l'un après l'autre."

Une nouvelle gorgée, suivie de près par un coup de dent dans le biscuit qu'elle tient, Une pause de quelques instants qui lui permet de rassembler ses souvenirs. Elle se rappelle des deux autres mots. En fait, ils sont étrangement familiers. Elle est sure de les avoir entendus quelque part, mais en même temps, ils ont résonné étrangement en elle. Pourquoi ? Comment, elle l'ignore. L'enregistrement était horriblement parasité, mais ces trois mots étaient suffisamment audibles et étrangement faciles à retenir, bien que le premier soit étrange. Maître Garvan a l'air de très bonne humeur d'un coup, servant une deuxième tasse de Thé avec un léger sourire, une aura presque lumineuse autours de lui.

"Le deuxième mot... Je crois que c'était "Ashla".

La tasse de thé fumante est posée devant elle et elle réfléchit un moment, essayant de comprendre pourquoi le troisième mot a fait naître chez elle un frisson d'anticipation. Le même frisson qu'elle ressent maintenant en y repensant. Elle saisit un second biscuit qu'elle porte à ses lèvres, croquant un petit morceau tout en reprenant sa concentration. Le dernier mot. "Bogan". Probablement le plus facile à retenir, le plus facile à identifier. Et elle ne sait pas pourquoi, mais cette facilité est ce qui a le plus résonné en elle quand elle l'a entendu. "Jedi" ou quel que soit le mot, elle ne l'a pas encore réellement compris. Ashla, elle a du le tourner plusieurs fois avant d'être sure, en dépit de l'extrême familiarité qu'elle a ressentie en l'entendant. Mais Bogan... Il n'y avait aucun doute. Non seulement c'était familier, mais le mot était probablement le plus clair de tout l'enregistrement. En fait, maintenant qu'elle y repense, elle se souvient d'un coup que c'était le seul mot à ne pas avoir le moindre parasite. Inconsciemment, son regard darde en direction de la boîte contenant l'artéfact et elle sent à nouveau ce déchirement en elle, mais aussi cet étrange désir d'en savoir plus. Et cette déception. Tant de connaissances... Qu'est ce que cet holocron peut bien contenir pour avoir été caché avec autant de prudence ? Pourquoi elle l'a trouvé si facilement alors qu'apparemment, Jedi comme créatures passant à côté pendant des années ne l'avaient jamais vu ?! Est ce que c'est la Force qui l'a mise sur le chemin ? Est ce que c'est juste la chance ? Tant de questions se bousculent en elle qu'elle a presque l'impression que son pouvoir s'est activé pendant qu'elle était distraite et la nargue désormais avec diverses possibilités sans lui en montrer aucune ! Mais un simple regard vers Dante lui indique que non, le temps est toujours silencieux. IL lui en a montré assez pour aujourd'hui apparemment et elle sent une étrange frustration l'envahir alors qu'elle prononce le dernier mot dans un simple murmure, à peine assez fort pour être entendu par l'homme devant elle :

"Bogan..."

Le thé avait ce petit quelque chose de réconfortant pour la personne qui le buvait. C'était un sentiment qui rassurait, calmait les esprits et permettait de se reposer sur quelque chose d'autre que l'esprit. Nos cerveaux fonctionnaient toujours trop, le thé, offrait cet inconcevable laps de temps qui, derrière une couleur ou une autre, nous permettait de respirer. Je prenais plaisir à en consommer, il s'agissait peut-être pour moi d'une mauvaise habitude, toutefois, au vu de la réaction de Viviane, cette dernière semblait être du même avis que moi. Tout en la regardant déguster thé et gâteaux, je réfléchissais. Ses ajouts concernant notre Ordre ne pouvait signifier qu'une chose, ses pouvoirs grandissaient, et avec eux, les craintes qu'ils pouvaient amener. Je me devais d'en discuter avec son Maître. Même si, connaissant cette personne, la plupart des informations concernant Viviane ne devraient pas lui être dévoilées. Certains de mes pairs manquent cruellement de pédagogie avec leurs Padawans. Tout être vivant est unique en son genre et son existence, nous devons donc, nous autre Maîtres, apprendre à faire avec, à nous… Adapter à ces derniers, ce n'est nullement à eux de le faire, mais bel et bien à nous. La jeune femme qui se tenait devant moi, le ventre grondant quelque peu, me fit sourire, elle me rappelait ma sœur… La couleur de cheveux en moins, et le caractère bien plus calme en plus ; mais ces dernières possédaient un point commun, elles se rendaient là où leurs esprits les menait. Non pas où qui que ce soit pouvait les attendre, mais à l'endroit, à l'instant même où la Force leur indiquait d'être.

- L'Ordre tel que tu le connais désormais n'a pas toujours été ainsi… Vois-tu, il y a des siècles, nous portions ce nom, nous n'étions pas des Jedi… Mais des Je'daii…

Posant ma tasse dans sa coupelle, je pris quelques secondes, le temps n'était guère agréable avec ma mémoire depuis quelques semaines, sans compter que l'ensemble des informations engrangées faisaient que, parfois, tout se mélangeait. Heureusement pour moi, ce qui importait vraiment se trouvait, comme qui dirait, archivé dans les tréfonds de mon cerveau. Eludant certaines informations secondaires, je fis un bref résumé de l'Ordre Je'daii à Viviane, afin qu'elle puisse comprendre la portée de sa trouvaille. Peu, voir aucunes reliques ne nous était parvenue jusqu'à maintenant. Entre leur destruction suite à l'Ordre 66, et les Purges Jedi, les guerres qui nous opposèrent aux Sith, ainsi qu'aux Mandaloriens… Seules les connaissances oratoires parvenaient jusqu'à nos jours. Dommage, vraiment, Personnellement, je comprenais l'intérêt que portaient certains membres de l'Ordre à nos origines, même si l'avenir ne s'écrit pas dans le passé.

Les explications étant désormais misent en place, je resservis du thé, son odeur agréablement délicate, monta jusqu'à mon nez, toujours souriant, mes doigts prirent un des biscuits, et tout en le portant à ma bouche, mon regard se porta presque instinctivement vers la boite qui contenait l'artefact abîmé. Une chose attirait l'attention, une sorte de sensation, comme une volonté propre de corrompre quelque chose, pas forcément de manière néfaste, mais plutôt comme un besoin de survivre au travers de quelqu'un, ou peut-être même de quelque chose. Après avoir déposé le reste du biscuit sur le rebord de ma tasse, en parfait équilibre, j'entendis le mot prononcé à demi-mot. A peine audible, comme si le prononcer se trouvait être une malédiction en elle-même. Une interdiction qui pouvait jeter l'anathème sur quiconque avait osé le prononcer à haute voix.

- Les jumelles de Tython.

Croisant les doigts devant ma bouche, mon visage se fit plus sérieux, presque trop si Viviane aurait eu l'envie de le comparer à mon sourire habituel. Le regard dans le vide, je me pris à parler plus que de coutume. Trop même, d'après mes propres principes…

- Là où il y a de la Lumière, il existe aussi les Ténèbres. Ashla représentait la Lumière, là où Bogan… Se trouvait être le berceau des Ténèbres. Cette dernière était le lieu de vie de nombreuses familles, mais ce fut avant qu'elle ne devienne… Une prison pour celles et ceux ayant embrassé le Côté Obscur. D'anciens Jedi me racontaient, lorsque je n'étais encore qu'un Novice, que, quelque part dans la Galaxie, des personnes vénèrent les Lunes de Tython comme si elles étaient des Divinités liées à la Force…

Mon sourire revint soudainement sur mon visage, et le thé, porté à mes lèvres, me fit reprendre mes esprits. L'évocation de mon passé n'était pas une chose habituelle, encore moins lorsqu'il s'agissait de cette période lointaine. Ironiquement, le fait que Viviane, Prophète en devenir, se trouvait attirée par ces deux lunes démontrait une chose, la différence qui existait encore les deux facettes de la Force était si infime, que même Padawan, elle pouvait déjà la sentir. Prometteuse ? Sans nuls doutes. Pouvais-je avoir des craintes pour elle ? Que le Côté Obscur vienne à l'embrasser ? Je l'ignorais encore. Mais nous y veillerons, l'Ordre, son Maître, moi-même…

- Mais dis-moi Viviane, savais-tu qu'autour de Tython ces lunes tournent toujours ? Et surtout, qu'elles sont parfois, le lieu d'entraînement de certains Jedi.

Sous-entendant plusieurs choses, j'attendais de voir sa réaction, sa surprise peut-être ou toute autre chose… Mon but n'était pas de l'inquiéter, de l'apeurer sur ce don qu'elle semblait vouloir fuir. Néanmoins, si les lunes l'appelaient, c'est que quelque part, quelque chose ou quelqu'un, l'attendait. La Force est bonne conseillère, mais seule la connaissance de nous-même nous permet d'avancer.

L'ambiance est... calme, sereine... complètement détendue. L'odeur du thé et des biscuits aide à se recentrer en dépit du léger malaise qu'elle a ressenti en prononçant le dernier mot. "Bogan"... Un mot étrange, facile à retenir, facile à comprendre, mais qui... porte quelque chose de sinistre, de presque menaçant. Lorsque c'était l'holocron qui le prononçait, la voix, dépourvue des parasites qui infestaient le reste était plus froide, plus lourde... Comme si la "sentinelle" devenait soudainement plus froide, plus sinistre. Un léger frisson l'envahit à cette idée, mais avant qu'elle ne puisse y réfléchir d'avantage, la voix de Dante s'élève, ce dernier lui indiquant ce que pourrait être le premier mot. "Je'Daii"...

- L'Ordre tel que tu le connais désormais n'a pas toujours été ainsi… Vois-tu, il y a des siècles, nous portions ce nom, nous n'étions pas des Jedi… Mais des Je'daii…

Les... Je'daii ? Elle tente de réfléchir, mais elle ne se souvient d'aucune leçon sur le sujet. Dante lui-même semble également réfléchir à quelque chose avant de se remettre à parler, lui donnant quelques informations sur le sujet. Informations qui enflamme quelque chose en elle au fil du temps. Quoi ? Elle l'ignore. Mais en tous cas, elle peut sentir cette étrange sensation de chaleur s'éveiller en elle à mesure qu'elle écoute. Un Ordre qui... étudiait les deux côtés de la Force ? Comment ? Pourquoi ? Est ce que ça fonctionnait au moins ? Ou est ce que... D'après ce que lui explique vaguement le grand maître en devenir, oui, ça a bel et bien fini par mal tourner. Quelque chose _bien qu'il ne s'étende pas sur le sujet_ qui mena à la fin de l'Ordre Je'Daii et à la création de deux Ordres : Jedi et Sith. Cela dit, quelque chose lui dit que ça n'a pas été aussi "direct". Mais pour le coup...

****Nos deux Ordres... Vivaient ensembles avant ? Nous étions carrément un seul Ordre ? Qu'est ce que... Bon sang, comment ?! Comment est ce qu'une telle harmonie a pu se briser comme ça ?! On se bat depuis des millénaires,, on s'est pratiquement entretués jusqu'à la totale extinction pendant tout ce temps alors qu'à un moment... POURQUOI BON SANG ?!****

Une partie d'elle brûle littéralement. Elle a tant de questions en tête qu'elle a presque l'impression que son crâne va exploser. Une autre ne peut que se refroidir en sentant une étrange mélancolie l'envahir. C'est comme une famille qui s'entre-déchirerait, mais à un niveau considérablement plus haut. Plus le moindre lien, en dehors d'une profonde haine. Son regard darde subitement vers l'holocron en se rendant compte avec choc de ce qu'elle avait précédemment dans la main, cette dernière se mettant à picoter. Un holocron Je'Daii... Ou en tous cas, datant plus ou moins de cette époque. Même si Dante n'insiste absolument pas, elle peut comprendre facilement le poids de ce qu'elle a découvert. Combien de... Bon sang, combien d'artefacts de cette période existent encore dans la galaxie au juste ? Entre les massacres que les deux Ordres ont perpétrés... Car oui, elle sait, à son grand regret que l'Ordre Jedi a bel et bien massacrés énormément de Sith... Et pas simplement l'Ordre lui-même...

****Le peuple Sith méritait tellement plus que ça... Après tout, il y en avait forcément quelques 'un alignés au côté clair avant. Quel gâchis...****

Les massacres commis par les deux groupes, mais aussi les différents conflits avec d'autres peuples ou civilisations, diverses catastrophes... Peu d'artéfacts sont désormais encore accessibles et s'il en restent, la plupart doivent être extrêmement bien cachés ou entre les mains de riches imbéciles n'ayant aucune ou peu d'idées de ce qu'ils ont. Mais la guerre... La guerre fait tellement de mal... Toutes ces victimes dans les deux camps... Elle peut presque sentir une sorte de lamentation en elle alors qu'elle se rappelle une fois de plus qu'avant d'être en conflit, les deux groupes ne faisaient qu'un.. Pourquoi ? Une telle harmonie n'a pas pu être brisée du jour au lendemain ! Quelque chose a forcément du se produire, mais quoi ? A nouveau, la voix de Dante l'arrache à ses pensés, l'homme parlant des "jumelles de Tython... Et alors qu'elle relève les yeux, elle sent d'un coup une sorte de froideur envahir son corps en voyant le regard devenu vide de l'homme semblant la toiser. Elle connaît maître Garvan depuis huit ans. En fait, en dehors d'Arsenicia, il est pour ainsi dire le quatrième Jedi qu'elle a vu, derrière une guérisseuse et Maître Lucius. Aussi loin que remontent ses souvenirs (bien qu'elle ne se rappelle que très vaguement de son arrivée au temple), elle l'a toujours vu avec un léger sourire et un air accueillant. Bon, il a toujours une aura étrangement impressionnante, mais c'est la première fois qu'elle le voit avec un air aussi sérieux et surtout, sans son sourire.

- Là où il y a de la Lumière, il existe aussi les Ténèbres. Ashla représentait la Lumière, là où Bogan… Se trouvait être le berceau des Ténèbres. Cette dernière était le lieu de vie de nombreuses familles, mais ce fut avant qu'elle ne devienne… Une prison pour celles et ceux ayant embrassé le Côté Obscur. D'anciens Jedi me racontaient, lorsque je n'étais encore qu'un Novice, que, quelque part dans la Galaxie, des personnes vénèrent les Lunes de Tython comme si elles étaient des Divinités liées à la Force… Mais dis-moi Viviane, savais-tu qu'autour de Tython ces lunes tournent toujours ? Et surtout, qu'elles sont parfois, le lieu d'entraînement de certains Jedi.

Les lunes de Tython... Les FICHUES LUNES ! Un bref moment, Vivi a envie de se traiter de parfaite idiote. Huit ans qu'elle vit sur Tython. Huit ans qu'elle passe ses nuits à méditer, à contempler les étoiles et naturellement, les deux lunes vu qu'elle est quasiment incapable de dormir. Si la rouge l'a toujours rendue nerveuse autant que fascinée à cause de son léger dégoût pour la couleur, l'argentée l'a toujours mise en confiance. Mais jamais, en huit ans a-t-elle pensé à se demander si les deux astres qu'elle passait tant de temps à contempler avaient des NOMS ?!

".... Je ... C-ce t-temple est m-mon foyer d-depuis huit ans et... J'ai jamais songé à me d-demander comment s'appelaient les d-deux lunes que je p-passais mes n-nuits à contempler... T-tu p-parles d'une imbécile..."

La pensé, résonnant un peu trop haut dans sa tête pour être restée silencieuse ne l'interpelle même pas, beaucoup plus préoccupée par ce qu'elle vient d'apprendre... Et surtout par le fait que maître Garvan, un homme qu'elle connait certes depuis longtemps, mais dont elle ne sait au final que très peu de choses en dehors de son rang et de certains de ses traits de caractères vient en fait de lui parler d'une période où il était encore un padawan.. Un honneur qui, elle se doute n'a du être offert qu'à peu de monde ! Mais quelque chose lui dit qu'elle ne devrait surtout pas commenter, si bien qu'elle choisit de ne rien dire. Mais d'un coup, la fin de la phrase lui tourne dans la tête et elle relève vivement les yeux, plongeant malgré elle son regard dans celui de l'homme. Est ce que c'est son imagination, ou... Le sourire est de retour à sa place, mais pendant un bref instant, elle a eue l'impression qu'il ne parlait pas des lunes pour rien. En fait, on aurait même dit qu'il sous entendait quelque chose, mais quoi ?

"A-attendez... Elles ont une atmosphère respirable ?"

Peut être pas la meilleure question à poser, mais... Elle s'est toujours imaginée les deux astres comme des lieux stériles, morts et désolés. Apprendre qu'il est possible de s'y rendre et même d'y vivre a quelque chose de surprenant pour elle. Mais le regard précédent lui revient en tête et elle baisse cette dernière, se cachant dans l'ombre rassurante de son capuchon. Elle ne sait toujours pas pourquoi, mais elle en est quasiment sure : Dante a voulu lui dire quelque chose. Mais quoi ? Une chose lui arrive soudainement en tête et elle soupire, murmurant doucement : :

"Je suppose que...B-Bogan est la lune rouge ?"

Je portais la tasse à mes lèvres tout en observant la jeune Padawan qui se trouvait devant moi. Ses yeux changeaient, passaient parfois du clair à une teinte plus foncée, pour quiconque ne faisant nullement, ou que très peu attention à ce genre de choses, cela n'aurait sans doute pas eu le moindre intérêt, mais je ne suis pas quelqu'un de commun paraît-il… Elle me parla alors des lunes, me demandant si leur atmosphère était respirable ou non, et surtout, si Bogan était la planète rouge… Peut-être était-ce un tantinet cliché, mais c'était bien le cas, le fait que la planète fut modifiée, dans sa structure même pour devenir une planète prison, se devait d'y être pour beaucoup. Je ne retenais qu'assez peu les raisons qui firent que l'Ordre choisi cette dernière – en dehors du fait qu'elle représente le Côté Obscur bien entendu –, seulement, je restais surtout perplexe quand aux véritables buts visés sur cette dernière. Si Lucius était encore là, j'aurais sans doute pu lui demander l'autorisation de m'y rendre, en tant qu'observateur bien sûr. Car, que nous soyons les protecteurs de la Justice dans la Galaxie, ne faisait pas pour autant de l'Ordre des Saints blancs comme neige. Preuve est faite qu'il m'était bien arrivé de prendre la vie à plusieurs reprises… Qu'ils soient Sith, ou non.

- Respirable ? Pour certaines races, oui. Toi par exemple, tu peux tout à fait y respirer sans soucis.

Tout en faisant tourner le thé dans la tasse qui se vidait à chacune de mes gorgées, je réfléchissais à une réponse correcte à fournir à Viviane. Au fond de moi, j'espérais vraiment qu'elle ne se rende ni sur l'une, ni sur l'autre des lunes. Pourtant, son Maître m'en avais déjà fait part, sa Padawan, lorsqu'elle avait quelque chose en tête, ne pouvait se contraindre à tout faire pour réussir dans son objectif. Persévérance ou obsession, tout n'est qu'un point de vue diront-nous. Le temps ne pouvait être mieux choisi pour qu'elle s'y rende. Toutefois, pour en décider ainsi, cela n'incombait nullement qu'à ma personne. J'avais du travail en retard dans les archives, des holocrons à traiter et surtout, étudier celui que Viviane m'avait ramené. Sans oublier que l'endroit décrit se devait d'être retrouvé, cartographié, et étudié. Afin de savoir s'il présentait le moindre risque pour les Padawan, voir pour n'importe quel Jedi un peu trop curieux.

Instinctivement, je portais une main vers la boite qui contenait le dit holocron. Mes doigts tremblèrent, une sensation désagréable remonta jusqu'à mon échine, une source inépuisable de haine se déversait dans mes os, jusqu'au creux même de ma chair. Il me fallut quelques secondes pour reprendre mes esprits, cette vague de colère, insatiable, ressemblait à s'y méprendre à un Rancorr affamé cherchant une proie quelconque. Les liens qui unissaient cet holocron et Bogan ne faisaient aucuns doutes. Mon esprit vogua dans la Force à la recherche du Maître de Viviane… Au bout de plusieurs secondes je fini par laisser l'idée de côté, une telle demande ne pouvait être faite seulement par la télépathie. Il me fallait me rendre sur place et lui en parler en personne. Si Viviane se rendait seule sur Bogan, ou peut-être même accompagnée par un Jedi peu expérimenté, elle risquait bien plus que la mort. La prison n'accueillait qu'assez mal les visiteurs un peu trop curieux.

- Bogan est devenue une prison depuis bien longtemps. Pas un lieu de villégiature Viviane.

Mon ton fut plus tranchant, presque sec. Involontairement, je ne pouvais dire autrement, je lui intimais, à demi-mot, de ne pas s'y rendre sans y être préparée. Trop de pertes inutiles furent reprises durant toutes ces années. A mes yeux, une vie, quelle qu'elle soit, était tout aussi importante qu'une autre. Voilà pourquoi j'évitais de les prendre inutilement. La théière se leva et, tout en tenant le couvercle d'une main, je versais le thé qui commençait désormais à refroidir dans la tasse de Viviane. Après l'avoir reposée, je repris la parole, sur un ton bien plus léger.

- Cette dernière est parfois utilisée comme lieu d'entraînement pour certains Padawans, il me semble savoir que certains Chevaliers y ont même passés leurs examens…

Laissant ma phrase en suspend, je laissais la jeune femme en tirer les conclusions qui allaient de pair avec mes propos. Elle était vive d'esprit, assez pour comprendre mes sous-entendus. Désormais, les clefs se trouvaient entre ses mains, elle voulait se rendre sur Bogan ? Qu'à cela ne tienne… Seulement, Viviane devait faire ses preuves, et surtout, me démontrer qu'elle méritait de s'y rendre, en étant prête à assumer les potentielles conséquences de ce qui s'y trouvait peut-être…

- Respirable ? Pour certaines races, oui. Toi par exemple, tu peux tout à fait y respirer sans soucis.

Ah, oui, en effet, certaines races ne peuvent respirer où les humains le peuvent, et vice-versa. Elle a une nette tendance à oublier ça, en grande partie à cause du fait qu'elle n'a jamais rencontré de membres des races en question. Soudainement, maître Garvan pose sa main sur l'écran contenant l'holocron et sans même savoir pourquoi, Vivi sent deux sensations contradictoires l'envahir. Une légère impression de tiraillement dans la poitrine... Non, en fait, les sensations sont indéfinissables, en dehors de l'étrange froid qu'elle ressent subitement. C'est comme... Un instinct. Une pression... Une tension qui n'était pas là une seconde plus tôt et vient juste d'apparaître lorsque l'homme a mis la main sur l'objet. Elle ne comprend pas ce qu'elle ressent, mais en tous cas, elle a l'étrange impression que quelque chose a changé... et pas en bien. Mais quoi ? Dante n'a apparemment pas changé de comportement, même s'il a eu un étrange éclat dans le regard un bref instant. Mais d'un coup, il se remet à parler et sa voix... a clairement changée. Là où avant, elle était calme, affable et accueillante elle est désormais plus sèche et froide.,

- Bogan est devenue une prison depuis bien longtemps. Pas un lieu de villégiature Viviane.

Elle ne peut pas s'empêcher de se crisper pour le coup. Pourquoi est ce qu'il lui dit ça ? Est ce que... Il croit vraiment qu'elle a l'intention d'y aller ? Cette stupide lune la trouble rien qu'en la regardant, alors aller dessus... Le maître la ressert en thé, mais elle ne bronche pas, plus préoccupée par sa réaction, mais aussi... par autre chose. Elle n'a pas l'intention d'y aller, mais... En même temps...

****Est ce que c'est si horrible ? Et Ashla... J'ai passées tant de nuits à regarder ces lunes.****

D'une certaine manière, Bogan est étrangement fascinante. Elle a beau haïr le rouge, elle ne peut pas s'empêcher de trouver cette sphère magnifique et curieusement rassurante en dépit du trouble qu'elle lui inspire. Même si elle préfère de loin observer Ashla, son regard revient toujours tôt ou tard sur Bogan et maintenant qu'elle sait que les deux lunes sont habitables, elle ne peut pas s'empêche d'être curieuse. La voix de Dante l'arrache à sa contemplation, ce dernier ayant plus ou moins repris le ton affable qu'elle lui connait :

- Cette dernière est parfois utilisée comme lieu d'entraînement pour certains Padawans, il me semble savoir que certains Chevaliers y ont même passés leurs examens…

Est ce que c'est son imagination ou... Est ce qu'il croit vraiment qu'elle va... L'idée la ferait presque pouffer de rire, bien qu'elle parvienne sans savoir comment à garder son sérieux. A moins que ce soit le choc. Est ce qu'il vient juste de laisser entendre qu'elle pourrait s'y rendre si elle souhaitait passer son examen ? Même avec son entraînement, ses études diverses et son désir de connaissances, elle n'est pas suffisamment stupide ou arrogante pour se croire prête à monter en grade. Oh bien sur, elle sait qu'elle a déjà l'âge d'y prétendre, mais ce n'est certainement pas le moment ! Rien ne sert de courir, il faut partir à point et elle est ABSOLUMENT certaine qu'elle n'est pas DU TOUT prête !

"Pour être honnête... Je p-pensais pas vraiment aller sur B-Bogan, même si... j'avoue qu'elle me... Je sais pas comment l'expliquer maître. Je suis... confuse quand je la vois. Sa couleur me r-répugne et me remplit de... p-pas de peur, c'est p-pas... la bonne émotion. Non, en fait, j'ai plus l'impression d'un v-vague danger quand je la r-regarde trop longtemps. Mais un d-danger lointain qui est t-trop distant pour réellement être mortel. Juste... p-présent. Mais en même temps, elle me fascine des f-fois et... mon r-regard revient toujours vers elle sans savoir pourquoi..."

Une gorgée de thé tiède franchit ses lèvres alors qu'elle ferme les yeux un instant, essayant de se recentrer. Comment expliquer ça ? Ashla lui est plus... indifférente qu'autre chose, bien que sa lumière l'attire et la rassure quand elle est particulièrement troublée. Un peu comme le lac près du temple qui la relaxe tellement que le temps ne se s'est jamais mis à "Hurler" quand elle y était et ce, depuis son noviciat.

"J'avoue que si j'avais le c-choix, j'irais plutôt sur Ashla..."

Et elle ne peut pas s'empêcher de sourire légèrement. Un sourire gêné en se rendant compte de l'ironie qu'elle ressent. Ashla était après tout la "prison" de ceux qui "baignaient trop dans la lumière et devaient renouer avec l'obscurité". L'idée qu'une Jedi puisse donc désirer s'y rendre a quelque chose d'horriblement ironique quand elle y pense. Une autre chose lui vient en tête, mais elle se surprend à hésiter. Est ce que maître Garvan a VRAIMENT voulu laisser entendre qu'elle pourrait demander à passer l'examen de chevalerie ou est ce qu'elle imagine juste des choses ? L'idée est... curieuse, mais si elle se trompe... Elle n'a pas vraiment envie de passer par une idiote ! Mais peut être... Finalement, elle baisse la tête avant de murmurer, assez fort pour être entendue :

"Mon maître dit que... je s-suis pas prête à tenter l'examen... et p-pour le coup, c'est q-quelque chose sur q-quoi on est d'accord t-tous les deux."

Elle arrive à peine à parler aux gens, même à ceux qu'elle connait depuis des années et qu'elle apprécie. Bon sang, même avec Arsenicia, la personne qu'elle aime et respecte le plus, pratiquement sa seconde mère (et ses joues brûlent légèrement à cette pensé, chose qu'elle cache en gardant la tête baissée sous sa capuche), son bégaiement est toujours là, juste moins fort. Avec en plus ses prophéties totalement incontrôlées qui s'activent n'importe quand et ses insomnies dues à la peur de dormir... elle serait probablement une guerrière totalement inepte si elle essayait maintenant !

"J'ai encore... B-beaucoup de choses à corriger avant de tenter ça..."

Derrière un silence empli de respect et d'inquiétude, je percevais encore et toujours cette sensation propre à Viviane, la jeune femme, à peine sortie de l'enfance ne cessait de m'étonner. Sa curiosité continuait de dévoiler une multitude de facette de son être, de son esprit. Je voyais ses yeux bouger, regardant tantôt dans le vide, tantôt au-delà de ce que l'être vivant moyen percevait. Ses mots, tels des murmures à mes oreilles, tremblotaient à chacune de ses syllabes. Je comprenais son inquiétude, et c'était volontaire, je ne laisserai jamais partir une Padawan de cette manière. Encore moins lorsque cette dernière se trouvait être aussi prometteuse. Pour ainsi dire, en dehors d'Aliana peu de Padawan m'intriguait autant que ne le faisait Viviane. Elle possédait en elle ce petit quelque chose dont mon Maître m'avait un jour parlé. Cette expression, cette vivacité d'esprit qui fait que, malgré notre désire de voir cet enfant suivre nos pas, nous savons pertinemment qu'elle prendra sa propre route, fera ses propres choix et, sans nous tourner totalement le dos, finira par quitter le nid et notre apprentissage. Tel est le but de tout Padawan qui se respecte.

Elle parlait de danger, quelque chose que l'on ignore nous fait peur, et la peur… Mène du côté Obscur de la Force. Il n'y a pas de vie sans danger m'a-t-on apprit durant mon enfance. La vie est ainsi faite, faite de dangers, d'apprentissages, de connaissances, de combats aussi… Et un danger qui n'en est pas un, qui ne semble jamais pouvoir nous atteindre n'en est pas vraiment un. Nous construisons des murs pour nous protéger de ce dont nous avons peur… Mais nous devrions peut-être construire des ponts, ceux-ci nous permettraient de pouvoir apprendre plus de choses. Ouvrir notre cœur et non dégainer nos armes… Voilà ce que Viviane devait comprendre par elle-même. Ce danger, aussi présent soit-il, n'était là qu'au travers de ses yeux. Qu'à travers sa conscience même de son existence. Il n'existait qu'à travers elle…

Mon esprit fut prit d'un nouvel étonnement, passager, certes, mais assez présent pour que je m'arrête de boire mon thé une fraction de seconde. Ashla ? En voilà une décision des plus atypiques. Malgré sa réponse, je la comprenais. Botan tenait entre ses mains un savoir qui ne se dévoilait qu'à celles et ceux qui le méritait. Ashla… Offrait les choses différemment, elle représentait ce qui existait au-delà de la lumière, au-delà du Côté Lumineux. Elle représentait la perdition au travers de la lumière, rendant aveugle les Jedi ayant volés trop près des cieux, bien trop curieux, ou peut-être même avide de Force. Ce choix était compréhensible. Pour tout dire, face à une telle question, ma réponse n'aurait sans doute guère été différente. Afin de mieux percevoir les ténèbres, il faut s'en éloigner.

- En es-tu vraiment sûre ?

Ma question faisait écho à ses paroles, elle disait douter d'elle, de ses capacités à passer l'examen, à devenir un Chevalier… Mais était-ce vraiment un manque de connaissances ? Ou plutôt une inquiétude intrinsèquement liée à ce qu'elle vivait à chaque instant ? Son Maître était venu me voir à de nombreuses reprises, nous nous étions entretenus à son propos. Viviane était prometteuse, trop peut-être ; mais son plus grand désir se trouvait être aussi son plus grand doute. Elle-même. Savoir se faire confiance, oser avancer sans douter de soi. Ne serait-ce qu'ouvrir une porte dans son esprit et tenter de comprendre les faits, ce que nous sommes et surtout, ce dont nous sommes capables. Moi-même par le passé je doutais encore de savoir aimer, d'en être encore capable, et pourtant, aujourd'hui, je me rends compte que c'est le cas, que nous nous aimons, et surtout, que cet échange est réciproque… Alors Viviane… Quel est ce secret que tu gardes sous cette capuche et dont tu crains tant ?

- Aucun Padawan ne fut réellement prêt à affronter son examen de passage au rang de Chevalier… Et sais-tu pourquoi Viviane ?

Je reposais ma tasse devant moi, et croisant mes doigts, je lui souris, mon regard perçant à travers le tissus de sa capuche, cherchant ce regard admiratif et plein de questionnement qui la distinguait des autres Jedi.

- Car chaque Padawan est unique, chaque Chevalier mérite sa place. Et tous ont un point en commun. Ils suivent la Force. Et elle seule, la Force qui se déplace, qui se transforme… Qui vit…

Allait-elle comprendre où je voulais en venir ? La Force n'était pas fondamentalement bonne ou mauvaise, la Force était telle qu'elle était, ni plus, ni moins.

C'est une chose à laquelle elle a toujours été ouverte, en tous cas, depuis ses quinze ans. Une chose qu'elle a toujours su, même avant que son maître ne le lui dise : être chevalier Jedi demande bien plus que des connaissances. Bien plus que des compétences dans la manipulation de la Force. Si certains affirment qu'elle a les deux choses en question, il lui manque la troisième d'après elle : le mental. Après tout, un chevalier qui est incapable de parler aux autres sans ressentir de la crainte au point de bafouiller ? Un chevalier qui souffre de terreurs nocturnes au point d'être totalement incapable de dormir sans utiliser la méditation et/ou, dans les pires cas, un traitement ? Un chevalier qui redoute tout simplement d'être vu, au point de cacher son visage en quasi-permanence ? L'idée est tellement risible que ça n'en est en fait même pas drôle. Si bien que quand maître Garvan lui demande si elle est sure de ce qu'elle vient de lui dire, elle se contente d'acquiescer légèrement de la tête, sans rien dire de plus. Elle connait ses limites et dans l'immédiat, elle sait qu'elle n'a aucun moyen de les passer. Tant quelle sera comme ça, devenir chevalier est hors de sa portée, un point, c'est tout.

****Même en terme de combat, j'ai encore de sacrées difficulté aussi. je connais la théorie, mais m'entraîner seulement en observant les autres... J'ai l'impression de stagner. Si seulement mon maître acceptait de me former à autre chose qu'au maniement de la Force...****

Oh, certes, ces leçons sont précieuses (et très utiles), mais s'entraîner au sabre laser juste en observant les autres de loin n'aide vraiment pas à gagner en compétence. sans même parler du fait que sa forme de choix, le reverse Shien n'est que peu utilisée. Elle ne comprend d'ailleurs toujours pas pourquoi elle a fini par choisir ce style alors qu'elle songeait originellement à copier Arsenicia avec le Niman. Elle n'a pas vraiment la carrure pour des attaques lourdes et n'a absolument pas la formation (ni le désir) de devenir une Ombre, rang qui semble le plus à même d'utiliser cette version de la forme IV. C'était comme... un instinct. Un souffle qui lui indiquait que ce style la mènerait plus loin dans ses études et surtout, dans son désir d'empêcher un massacre. Un outil de massacre servant à en empêcher un. car oui, le reverse Shien est principalement un style de fonceur, quasiment sans défense et visant juste à attaquer l'ennemi avec vitesse et puissance. Beaucoup de points faibles à corriger donc.

- Aucun Padawan ne fut réellement prêt à affronter son examen de passage au rang de Chevalier… Et sais-tu pourquoi Viviane ? - Car chaque Padawan est unique, chaque Chevalier mérite sa place. Et tous ont un point en commun. Ils suivent la Force. Et elle seule, la Force qui se déplace, qui se transforme… Qui vit…

La voix de maître Garvan la sort de ses pensés, son regard croisant accidentellement celui de l'homme, même au travers de l'ombre lancée par son capuchon. Un regard insistant, semblant chercher quelque chose. Et comme souvent quand elle parle à l'homme, elle sent un léger tiraillement, lequel est horriblement familier. Tout comme son maître, la manière du maître-archiviste d'enseigner est souvent de dire quelque chose à demi-mot, puis de laisser son interlocuteur deviner le reste. Une manie souvent irritante, surtout pour elle pour qui préfère les leçons plus "directes". Mais paradoxalement, elle sent toujours l'étrange impression d'apprendre nettement plus vite de cette manière, comme si devoir deviner quelque chose ou en tous cas, le déduire logiquement l'aidait à l'appréhender plus efficacement... Ce qui est surement le cas... Puis bah, au final, pour elle qui adore étudier et apprendre... surtout apprendre en fait...

"Est-ce que vous v-voulez dire que... Chacun apprend à son rythme Ou..."

Elle se surprend à hésiter un peu : quelque chose lui dit que ce n'est pas ça que l'homme cherche à lui dire. Et s'il y a bien une chose qu'elle a apprise depuis qu'elle est là, c'est quand son instinct dit quelque chose, le suivre est généralement le meilleur plan possible. Cette idée en tête, elle inspire avant de fermer les yeux un moment, avant de se recentrer, essayant de comprendre ce que le maître-archiviste essaye de lui dire. La Force... Qu'est ce que la Force réellement ? C'est une question à laquelle elle n'a jamais trouvée de vraie réponse en dépit du nombre astronomique de fois où elle l'a posée. Certains en parlent juste comme un pouvoir qui serait à leur disposition. D'autres, comme maître Garvan en parlent comme quelque chose de vivant. Elle-même... S'est souvent arrêté au fait que ses pouvoirs lui permettaient de traverser les brumes du temps et de voir ce qu'elle ne devrait pas voir. Mais en ce qui concerne la Force... C'est alors qu'elle se rappelle subitement d'une phrase qu'elle a entendue un jour. Elle ne se rappelle plus où, ni qui l'a prononcée en sa présence. Juste que ça avait fait naître un profond malaise :

"Ni ombre, ni lumière... Seulement..."

Un frisson particulièrement violent l'envahit en prononçant ces mots. Elle ne se rappelle toujours pas qui les a prononcés devant elle, mais... elle se rappelle juste sa voix. C'était étrangement froid et rêveur. Comme un homme... ou une femme en transe qui sortirait ses mots du plus profond de son être. elle secoue d'un coup violemment la tête, éjectant involontairement sa capuche et montrant au passage son visage, mais elle est trop nerveuse pour réellement s'en rendre compte. En fait... plus elle y réfléchit, plus elle a l'étrange impression d'avoir entendu ça bien avant d'avoir rejoint le temple. Peut être un simple cauchemar ? Après tout, les dix jours de coma qu'elle a enduré avant de se réveiller et de faire la connaissance d'Arsenicia n'ont laissés que peu de souvenirs, en dehors du blanchiment prématuré de ses cheveux et de ses insomnies. mais elle se rappelle très vaguement avoir rêvé pendant cette période. La main qui tenait précédemment l'holocron se met à picoter légèrement, mais elle n'y fait pas attention, plus préoccupée par les pensés qui commencent à se bousculer dans sa tête.

****Je'Daii... Ashla... Bogan... Est ce que... est ce qu'il serait possible qu'un jour...****

Son coeur brûle littéralement. Et pas seulement en fait. ses yeux se rouvrent lentement, le visage de Dante lui sautant aux yeux, une seule question lui arrivant en tête, franchissant ses lèvres et quittant enfin la prison où elle les avaient enfermés depuis la première explication de l'homme devant elle :

"Si la F-Force est neutre...pourquoi tant de haine ? Pourquoi est ce que... nos deux Ordres... Je... je ne comprend pas : Si nous étions frères et soeurs à un moment, pourquoi cette guerre ? Pourquoi cette... d-destruction ? Tous ces morts depuis... plus de quarante millénaires ?"

Le thé commençait à refroidir et le travail qui m'attendait ne cessait d'augmenter. Je percevais dans les paroles et la gestuelle de Viviane que de nombreuses questions la taraudaient encore. Toutefois, ces dernières devraient attendre encore un peu. Non pas que je m'attendais à une discussion de plusieurs heures, seulement, elle devait être attendue par son Maître… Son message télépathique ne laissa aucun doute. Et à quoi bon mentir en disant que la jeune Jedi ne se trouvait pas ici ? Sa présence en ces lieux n'était pas un secret, si elle ne s'entraînait pas, elle se trouvait soit aux Archives, soit quelque part sur Tython. Versant le restant de thé dans nos tasses respectives, je l'écoutais attentivement. Elle était réellement, prometteuse, ses questions portaient sur des sujets que la plupart des Padawans n'avaient même pas encore perçu.

Car oui, la Force n'était pas coupée en deux parties distinctes, elle n'était qu'une seule et unique chose, comprenant une multitude de faits, d'existences, de vies et de morts, d'êtres et d'objet. La Force était un tout unique et existant, non pas parce que nous pensions qu'elle existe, mais vraiment parce qu'elle Est quelque chose de tangible. Mon Maître, et son Maître avant lui, et cela depuis des siècles… Nous avions compris et appris ce qu'était la Force, et surtout, ce qu'elle représentait. En perpétuel mouvement, tel des atomes qui ne cessaient de se déplacer pour éviter de disparaître dans le vide de l'inertie. Et si cette homéostasie ne donnait, finalement, que la disparition de tout. Durant un temps, les Jedi pensaient que l'absence des Sith était bénéfique… Anakin prouva l'inverse. Aujourd'hui encore, de nombreux Jedi considéraient les Sith comme néfastes ; peut-être se trompaient-ils amèrement, peut-être pas… Pour ma part… Je préférais garder mon avis là où il se situait, dans mon impénétrable esprit. Viviane me fixa, comme si elle attendait quelque chose de moi, une réponse réelle, non pas une énième élucubration et une volonté éventée d'éluder son besoin de savoir avec un échange vide de sens…

- La Force est une Vie Viviane. Comme toute chose vivante, il lui arrive de donner naissance à quelque chose différent.

Mes mains s'ouvrirent alors devant elle, d'un côté je fis apparaître une petite sphère de lumière bleutée, signe de la Lumière de Force, dans l'autre quelques éclairs vert. De cette manière, je représentait la dualité de la Force même. D'elle, il était possible de créer toute chose, mais aussi de la détruire. Voilà pourquoi les deux facettes de la vie se retrouvaient dans la Force. Mes mains se refermèrent alors, tandis que la petite sphère se mit à voleter autour de Viviane, comme une luciole qui s'amusait, jouant avec la Padawan.

- Vois-tu, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise choses. Tout n'est que sujet à interprétation… A comparaison. (Je m'enfonçais dans mon fauteuil, las…) Les êtres vivants sont ainsi. Ils ne peuvent comprendre ce qui les effraie. Les sentiments effrayaient les Jedi par le passé, et ceux qui les ont acceptés, n'ont pu trouver de limites.

Petit à petit, je faisais venir à nous plusieurs holocrons qui serviraient à répondre aux questions de Viviane. Au nombre de cinq, et n'étant encore jamais sortis des Archives, ils seraient les réponses à ses questions. Les deux premiers répondraient à ses questions sur Ashla et Bogan, les trois autres… Traitaient de l'histoire des Jedi, tandis que, parmi ces derniers, j'avais glissé un très ancien holocron, un de ceux qui aurait du être détruit il y a bien longtemps ; la genèse des Jedi, écrite par un Sith. Me levant, les mains appuyées sur mon bureau, je fermais les yeux. Passant de l'autre côté de ce dernier, ma main se posa délicatement sur l'épaule de Viviane, me voulant rassurant envers elle, je prononçais quelques mots avant de m'éloigner.

- Le savoir, tout aussi dangereux soit-il, permet au Jedi qui le désire de connaître son chemin… Passe une bonne journée Viviane, ton Maître t'attend.

Maître Garvan a toujours été pour elle une source de vague paradoxe. Un homme avec lequel elle pouvait se confier presque aussi surement qu'avec Arsenicia. Un homme qui ne la jugeait jamais, ne la disputait jamais et n'hésitait généralement pas à répondre à ses questions, même à celles auxquelles certains autres maîtres auraient pu tiquer légèrement. Mais paradoxalement, ça a toujours été pénible sur certains autres points... en particulier sa manière de toujours dire les choses qu'à moitié ou de façon totalement détournée, la laissant ensuite essayer de coller les morceaux de ce qu'il venait de lui dire pour enfin avoir une réponse éventuelle. Certes, ça lui permet vraiment d'apprendre. Mais c'est tout de même rageant. Si bien que lorsqu'il décide de lui répondre directement au lieu d'utiliser sa méthode habituelle, elle reste surprise un bref instant lorsque le maître archiviste s'exprime de manière directe : la Force est une vie... et comme toute vie, elle peut donner naissance à quelque chose de différent. Une description qui est rapidement illustrée par un simple mouvement de Dante, lequel lève les deux mains, l'une d'elle s'illuminant d'une douce lumière alors que l'autre se nimbe d'éclairs verts. Le... L'éclair d'émeraude ? Elle en a vaguement entendu parler une fois comme étant une capacité que l'ancien Ordre "tolérait", mais en dehors de ça... elle sent un bref pic d'irritation en elle : encore une chose pour laquelle son maître la daigne indigne. Tant de choses à apprendre, mais en dehors de ces stupides prophéties, elle n'apprend quasiment rien ! La voix du maître l'arrache subitement à ses pensés, ce dernier semblant subitement pris d'une étrange fatigue, s'affalant dans son fauteuil alors que quelques holocrons commencent à voler dans leurs direction :

- Vois-tu, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise choses. Tout n'est que sujet à interprétation… A comparaison, les êtres vivants sont ainsi. Ils ne peuvent comprendre ce qui les effraie. Les sentiments effrayaient les Jedi par le passé, et ceux qui les ont acceptés, n'ont pu trouver de limites.

Vivi ne peut pas s'empêcher de frissonner un moment. Pour elle dont les émotions sont du genre "corrosives", elle sait ce qui se passe quand on se laisse aller. De nombreux Jedi en ont fait les frais et son maître indique d'ailleurs souvent que d'après lui, c'est l'une des causes principales, avec leur stagnation et leur stupide extrémisme de la chute de l'ancien Ordre lors de l'ordre 66. Les émotions en elles-mêmes ne sont pas bonnes ou mauvaises : ce sont juste des parties d'eux qui ne devraient pas être ignorées. Mais pour le coup, elle ne peut pas s'empêcher de se demander ce qui se serait passé si elle avait vécu pendant cette période. Ce temps où l'Ordre faisait tout pour étouffer les émotions de ses membres afin d'éviter le côté obscur, sans jamais se douter que pour la plupart d'entre eux, ils ne faisaient que précipiter leur chute.

****Quelque chose me dit que je ne veux pas le savoir...****

Cette pensé gronde en elle avec force. Au moins, elle n'aura pas à le découvrir. A moins que quelqu'un ne parvienne un jour à inventer une machine à remonter dans le temps ou que la Force permette un truc du genre ? L'idée la fait presque pouffer de rire : la Force peut faire beaucoup de choses, mais remonter le temps, surtout aussi loin ? Il y a quand même des limites ! Quant à une machine... Si l'idée est souvent reprise dans certains livres, aucune chance que cela arrive en vrai. La lumière qui flottait autours de la main de Dante vole désormais autours d'elle comme l'une des innombrables lucioles présentes dans le jardin intérieur et elle ne peut pas s'empêcher de sourire légèrement. Même s'il n'y a aucune chaleur ou quoi que ce soit en dehors du pouvoir qui la maintient, elle se sent étrangement détendue en sa présence. Elle se pose un bref moment sur le bout de son nez et elle ne peut pas s'empêcher de glousser légèrement. C'est... étrangement familier. comme un "boop" qu'on lui faisait quand elle était petite. La lumière disparaît juste après alors que la voix du maître reprend alors que les holocrons qui lévitaient plus tôt viennent se poser devant elle. Elle en compte cinq et à en juger parle regard de Dante, elle y trouvera surement beaucoup de réponses Si bien qu'après une brève hésitation elle finit par les cacher dans les poches de son manteau, non sans écouter les dernières choses que lui dit le futur maître Jedi avant de s'éloigner :

- Le savoir, tout aussi dangereux soit-il, permet au Jedi qui le désire de connaître son chemin… Passe une bonne journée Viviane, ton Maître t'attend.

"Le savoir tout aussi... Dangereux" ? Qu'est ce qu'il veut dire par là ? Mais elle n'a pas le temps de le lui demander : la dernière partie de la phrase lui arrive en tête et elle se rend compte avec horreur qu'elle est en retard pour ses leçons, si bien qu'elle prend juste le temps de lancer un rapide :"Oh... Euh Merci maître Garvan... b-bonne journée à vous aussi" Tout en remettant sa capuche sur ses cheveux avant de rapidement se diriger vers la sortie... essayant de ne pas penser au sermon de deux heures qui l'attend au sujet de son retard... Même si la curiosité au sujet de l'holocron qu'elle vient d'abandonner ainsi que des cinq qu'elle porte à présent sur elle commence déjà à bouillonner.

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