Lukan Reige [Terminée]

Equipement :

Les équipements de l’amiral Reige sont révélateurs des facettes de sa personnalité, tantôt pragmatique tantôt nostalgique. Voici un inventaire des équipements les plus couramment utilisés par Lukan ainsi que les plus importants à ses yeux :

* Vibroépée recouverte de cortosis :

Lukan Reige [Terminée] 22032707373926306117845089

Lukan reçut cette épée en cadeau par son père adoptif, le Moff Valin Reige après être sorti diplômé de l’académie impériale d’Anaxès avec les honneurs. En tant que futur capitaine de la marine impériale, Lukan serait autorisé à porter une épée mais surtout, Valin avait conscience des talents d’épéiste très aiguisés de son fils adoptif mais également de l’hésitation de ce dernier quant à l’idée d’emporter l’épée de son père biologique avec lui. Valin fit ainsi fabriquer sur mesure cette vibroépée recouverte de cortosis de sorte à ce qu’elle puisse bloquer le cas échéant un tir de blaster ou une lame de sabre laser, permettant à Lukan de continuer à s’entraîner lors de ses missions à bord de son vaisseau mais aussi de se défendre si les blasters venaient à ne pas suffire. Lukan apprécie beaucoup cette vibroépée qu’il porte encore aujourd’hui et qui lui fut d’un grand secours lors de certaines occasions.

* Sabre en songsteel :

Lukan Reige [Terminée] 22032707373926306117845086

Ce sabre est un héritage de son père biologique, Orson Devis. Si les Devis apprenaient à leurs enfants à manier l’épée et le sabre indifféremment, ce sabre forgé en songsteel est un héritage familial qui s’est transmis de génération en génération et dont Lukan a hérité à la mort d’Orson. Il lui a servi à s’entraîner au sabre depuis la mort de son père jusqu’à l’âge adulte. Il le conserve aujourd’hui sur Bastion mais ne manque jamais une occasion de s’entraîner avec lorsqu’il retourne à la demeure familiale des Reige.

* Épée cérémonielle en songsteel :

Lukan Reige [Terminée] 22032707373826306117845083

Sa vibroépée étant jugée trop dangereuse pour être amenée lors d’événements officiels, Lukan a fait forger cette épée d’apparence très ornementée au point de sembler factice. En dépit des apparences, cette épée très légère forgée en songsteel est tranchante et conçue de sorte à ce que sa pointe puisse transpercer une armure en duracier si elle est maniée par un maître épéiste comme Lukan.

* Une paire de pistolets-blaster DX-77 :

Lukan Reige [Terminée] 22032707373826306117845085

Ces pistolets blaster qu’on retrouve chez certains commandos ont l’avantage d’être à la fois compacts, puissants et de permettre une cadence de tirs à courte portée assez importante. Lukan les a fait modifier afin d’augmenter légèrement leur portée. Faciles d’entretien, ils représentent pour l’amiral de parfaites armes de poing pour un officier. Il les porte dans des holsters relativement peu visibles grâce à sa veste assez longue et à sa cape.

* Tenues :
- Uniforme d’amiral

Lukan Reige [Terminée] 22032707373926306117845087

Cet uniforme d'amiral est la tenue la plus courante de Lukan lorsqu'il est en service, notamment à bord du Chimaera.

- Uniforme de cérémonie

Lukan Reige [Terminée] 22032707373926306117845088

Cet uniforme de cérémonie est principalement utilisé par Lukan lors d’événements de très haut niveau ou auprès de la cour impériale. Confectionné en riches étoffes, il a pour particularité d’avoir été truffé de caméras et de micros dans les apparents « joyaux » qui l’ornementent, avec les dernières technologies de l’Imperial Intelligence, cadeaux de sa mère. Ces équipements de surveillance permettent d’enregistrer autant que de transmettre le cas échéant en temps réel.

- Combinaison

Lukan Reige [Terminée] 22032707373726306117845081

Cette combinaison sert lors d’opérations à la surface ou dans des conditions anaérobies, pouvant être scellée et pressurisée au besoin.

- Tenue d'entraînement

Lukan Reige [Terminée] 22032707373826306117845084

Cette tenue d’entraînement formée d’un kimono peut être complétée par une armure tant dans une logique de protection que pour le lester lors de ses entraînements.

- Une armure intermédiaire, pouvant également être utilisée sur le terrain au besoin.
- Des tenues civiles assez passe-partout, plutôt utilisées sur Bastion.

* Droïde astromécanicien R9-X7 dit « R9 » :

Lukan Reige [Terminée] 22032707373826306117845082

Droïde astromécanicien standard à l’origine, il a différents usages pour Lukan tant dans sa vie civile que militaire. Profondément modifié par la direction technique du Chimaera, il possède un certain nombre d’options supplémentaires en plus de ses fonctions traditionnelles d’astromécanicien : des rétro-fusées pour se propulser sur de courtes distances, une pique électricité, un cutter à fusion, un pistolet-blaster miniature, un compartiment pour loger un pistolet blaster de type DX-77 et un certain nombre d’équipements d’enregistrement, d’holoprojection et de brouillage. Un ajout récent, peu apprécié de R9, consiste à pouvoir y accrocher un Ysalamiri et son dispositif nutritif. Lorsqu’il pilote son vaisseau personnel, Lukan embarque souvent R9 pour lui servir de copilote et d’astronavigateur.

* Ysalamiri :

Lukan Reige [Terminée] 22032707374026306117845090

Depuis qu’il a été témoin des capacités prodigieuses des chevaliers impériaux lors de la Bataille de Bastion, Lukan a choisi d’équiper le pont du Chimaera avec des Ysalamiri dans l’objectif de se protéger de certains pouvoirs de Force que pourraient utiliser les Sith présents dans les forces armées du Consortium et les Jedi figurant dans l’armée républicaine. Lukan en dispose de façon bien répartie sur sa passerelle de commandement et en fait porter un à R9 à proximité de son fauteuil de commandement. Conscient de leur fragilité, ces créatures sont généralement fixes. Leur planète d'origine étant sous contrôle du Consortium Eternel, il est difficile de s'en procurer et de les remplacer, ce pourquoi l'amiral a dû se contenter de ce nombre réduit, sinon quoi il aurait probablement équipé plus largement sa flotte plutôt que le seul Chimaera.

Équipement standard d’un officier de marine impérial : Comlinks hautement sécurisé (à main et accroché à l’oreille), datapad sécurisé, holoprojecteur, etc. Lukan dispose d’un comlink spécialement sécurisé par sa mère avec des codes d’encryptage du BSI pour communiquer avec elle.

Description physique :

Âgé de trente-cinq ans, Lukan est considéré plutôt comme un bel homme dans la force de l’âge, qui correspond tout à fait à des canons esthétiques classiques appréciés dans l’Empire : les cheveux courts, le visage rasé de près aux traits fins et bien dessinés, le corps relativement musclé. Ce physique ne résulte pas tant d’une adhésion aux critères de beauté traditionnels de l’Empire que de considérations pour certaines pragmatiques et pour d’autres nostalgiques. Ainsi, l’amiral possède un physique svelte et plutôt musclé notamment parce qu’il pratique assidûment les arts martiaux et le maniement de l’épée depuis sa plus tendre enfance et parce qu’il a conservé de sa période à l’académie impériale un régime d’entraînement rigoureux en dépit de ses responsabilités croissantes qui lui laissent peu de temps libre. Il garde des cheveux courts et un visage glabre par praticité mais aussi parce que son défunt père avait pour habitude d’avoir une coupe relativement militaire et de se raser de près.

Mesurant un mètre quatre-vingt, Lukan a hérité de son père sa chevelure brune avec des mèches quelque peu bouclées. Ses yeux d’un vert émeraude lui viennent de sa mère et ils sont généralement curieux et bienveillants voire séduisants pour les humaines et proche-humaines qui le rencontrent mais lorsqu’il est en colère, son regard peut s’avérer aussi glacial que celui de l’agent Yage.

Sur le plan vestimentaire, l’amiral privilégie généralement une tenue militaire fonctionnelle et relativement élégante, constituée d’une veste, d’un gilet et d’un pantalon blanc, contractant avec sa chemise à col haut, ses gants et ses hautes bottes noires. Le tout est complété par une cape bleu marine comportant des liserés dorés. Si l’apparence de la tenue est tout à fait standardisée, elle a été conçue pour assurer une mobilité optimale à Reige dont le style de combat à mains nues peut exiger certains mouvements acrobatiques. Elle a aussi été étudiée de sorte à permettre d’accueillir ses blasters et son épée sans que cela ne tranche avec l’ensemble, ce pourquoi les blasters sont généralement peu visibles.

Lorsqu’il s’agit d’événements officiels, en particulier à la cour impériale, Lukan privilégiera une tenue plus cérémonielle pour respecter sa dignité d’amirale et de baron d’Empire. Celle-ci comporte notamment une longue cape plus ornementée dans les tons bleu sombre et pourpre mais dont les joyaux incrustés sont en réalité des caméras et des micros de haute technologie, permettant d’enregistrer notamment les propositions révoltantes ou parfois les menaces qui sont adressées à Lukan lors de ces occasions mondaines. Ce petit ajout technologique, quasiment indétectable, est un cadeau de sa mère, transmis par Cécilia.

Lors d’opérations en dehors d’un vaisseau spatial, Lukan possède aussi une combinaison blanche, simple et très fonctionnelle, qui peut être scellée pour des excursions dans le vide spatial au besoin. Elle comporte un comlink qui peut être attaché à son oreille pour communiquer avec ses subordonnés.

De manière beaucoup plus discrète, l’amiral porte souvent sur lui une montre ancienne héritée de son défunt père. Plutôt que le sabre familial des Devis qu’il conserve sur Bastion, Lukan tend à garder au côté une vibroépée recouverte d’un alliage en cortose, capable le cas échéant de le protéger d’une lame de sabre laser ou d'un tir de blaster.

Description mentale :

L’agent Ellora Yage considère que son fils a hérité d’elle de grandes facultés intellectuelles, qu’elle a aidé à développer pendant son enfance et qui ont permis à Lukan d’exceller sur le plan académique tout au long de sa scolarité. Si elle fut son premier stimulus, elle reconnaît volontiers que la curiosité naturelle de Lukan et sa rivalité amicale avec Galen Reige ont contribué à le pousser continuellement à exceller, un processus qui est désormais si profondément ancré dans sa psyché qu’il continue de se réinventer encore aujourd’hui, notamment dans les stratégies militaires qu’il développe et adapte en tant qu’officier de la marine impériale.

Lukan n’est cependant pas qu’un homme d’intellect, il est aussi un homme de cœur, une chose qu’Ellora affectionne chez lui et redoute à la fois. Orson Devis n’a pas instillé chez son fils qu’un goût pour les arts martiaux et le maniement de l’épée, il lui a aussi inculqué les valeurs qui étaient les siennes : honnêteté, courage, probité et loyauté. Lukan semble avoir toujours vécu en faisant siennes ces valeurs, même si elles lui ont parfois rendu la tâche plus difficile. L’amiral est un méritocrate dans l’âme, ne discriminant pas les individus selon leur espèce, leur sexe ou leur origine sociale mais selon leur personnalité, leurs aptitudes et surtout leur probité. Étant lui-même un modèle en la matière et faisant preuve d’un certain charisme, Lukan suscite non seulement le respect et la loyauté de ses subordonnés mais parfois aussi une forme d’admiration.

Ellora est consciente que son fils est aussi un homme meurtri par la vie. Avoir perdu ses parents à l’âge de onze ans a profondément marqué Lukan et l’a influencé de sorte à vouloir honorer leurs mémoires en essayant de vivre comme Orson et Natasi Devis l’auraient souhaité. En tout cas, c’est l’une des raisons qu’Ellora impute au dévouement qu’il a manifesté dans son apprentissage à l’Institut Thrawn et dans sa pratique des arts martiaux bien longtemps après leur mort. Ce traumatisme fut suivi à l’âge de dix-huit par la perte tragique de sa petite-amie, dans des circonstances qui semblent avoir décuplé le désir de justice de Lukan. Selon l’agent Yage, le souvenir d’Elena Kaine est venu s’ajouter à celui de ses parents dans le panthéon des êtres chers disparus de Lukan. Le jeune Reige a peut-être même fait siens les idéaux de la petite fille d’Armand Kaine dans le sens où il semble non seulement collectionner des talents prometteurs parmi ses subordonnés mais aussi des personnes meurtries par la vie, comme la pilote Karen Sykes ou l’ex-commando Walter Sykes. Même la jeune Cordélia Traeda, métis Hapienne victime des circonstances de sa naissance et de son refus de céder aux avances d’un supérieur vereux, a été prise sous son aile.

Certaines disparitions furent par la suite vécues comme des trahisons, comme la mort apparente de Galen Reige que Lukan retrouva de l’autre côté d’un champ de bataille au sein de forces républicaines. Ellora est consciente que son fils a été tout aussi blessé de la savoir en vie, sous l’identité de sa mère, Natasi Devis, et qu’il a mis du temps à comprendre pourquoi elle avait dû lui cacher qu’elle avait survécu. Un fossé irrémédiable s’était ouvert entre eux et lui mais cela ne signifiait pas que l’affection qu’il portait à sa mère, ni à son frère adoptif, avait disparu pour autant.

En un mot, Lukan est un homme complexe, fidèle à ses principes, fidèle de ce fait à l’idéal réformateur et juste qu’incarne l’impératrice Aerys Fel et fidèle à l’Empire, tout particulièrement dans la forme plus efficace et égalitaire qu’il pourrait prendre un jour. En dépit de ses idéaux, Lukan n’est pas naïf et il semble résolu à faire les sacrifices nécessaires pour mener à bien la vision de l’impératrice. Pour tout son bon cœur et sa soif de justice, Lukan n’éprouve ni hésitation, ni remord quand il s’agit de frapper en plein cœur les ennemis de l’Empire. Il l'a d'ailleurs déjà prouvé, en choisissant de défendre l'Empereur Hadrien face à son parrain, l'amiral Armand Kaine, qui ne survécut pas à leur confrontation.

Histoire :

1. Un (mal)heureux concours de circonstances [1462 – 1465]

Les circonstances de la naissance de Lukan sont recensées comme tout à fait ordinaires dans la plupart des documents de l’Empire, à l’exception de certains rapports hautement classifiés de l’Imperial Intelligence. Sa venue au monde n’aurait probablement jamais eu lieu si le Bureau de la Sécurité Intérieure ne s’était pas intéressé de près à l’amiral Armand Kaine et s’il ne s’était avéré terriblement compliqué de mettre ce dernier hors d’état de nuire. Cette étoile montante des forces impériales à la fin des années 1450 était considérée comme une menace en raison d’un nombre croissants de rapports qui faisaient état de son opposition à la dynastie Fel et à ses ambitions de les remplacer purement et simplement sur le Trône Impérial. Malheureusement, le BSI ne disposait pas d’assez de preuves concrètes pour passer par des voies officielles. Quant aux possibilités d’actions plus officieuses, le BSI les épuisa les unes après les autres, Kaine se révélant trop bien protégé et finalement trop fortement soutenu par des personnages de premier ordre, tant dans les forces armées que parmi les Moffs. Le BSI choisit de changer d’approche et initia l’opération « Morrigan ».

En 1462, l’agent Ellora Yage fut déployée sur Yaga Minor et y adopta l’une de ses identités les plus robustes, Natasi Torn. Âgée de vingt-deux ans, Torn avait la réputation d’être une intermédiaire de plus en plus incontournable entre les officiers de la flotte impériale et les lobbies industriels des chantiers navals du système. La cible de l’agent n’était pas directement l’amiral Kaine, trop difficile d’accès mais l’un de ses subordonnés les plus juniors, le lieutenant Orson Devis. Plutôt bel homme, Orson cultivait certaines qualités qui apparaissaient déjà comme désuètes à bon nombre d’officiers : honnêteté, probité, loyauté et un courage indéniable. Bref, il s’agissait tout à fait du genre d’homme dont la carrière atteindrait vite un plafond de verre dans la flotte impériale en l’absence d’un mentor pour superviser et faciliter son ascension. C’était fort heureusement le cas pour Orson, dont le parrain n’était autre que Kaine. Pourquoi un amiral de noble lignage comme Kaine aurait-il pris un simple lieutenant sous son aile ? Tout simplement parce que le père d’Orson, Wil Devis avait servi Kaine comme aide de camp pendant de nombreuses années et avait d’ailleurs trouvé la mort en sauvant la vie de son supérieur lors d’un attentat. L’attentat avait été attribué à des groupes radicalisés antimilitaires mais la réalité était toute autre puisqu’il s’agissait d’une des premières tentatives de l’Imperial Intelligence pour tuer le problème dans l’œuf.

Lors d’événements mondains qui associaient les politiques, les militaires et les industriels qui avaient pour objet de présenter tantôt les derniers prototypes de chasseurs stellaires, tantôt de nouvelles technologies qui pourraient équiper les bâtiments plus importants de la flotte, Natasi prit soin d’approcher le lieutenant Devis de façon naturelle. Orson Devis représenta un défi pour Torn dans le sens où sa mission ne consistait ni à le compromettre, ni à lui soutirer des renseignements. Tirant parti de ses précédents échecs vis-à-vis de Kaine, le BSI avait choisi une stratégie de long terme, qui consistait à faire de Natasi Torn une composante à part entière de la vie de Devis, de sorte à la rapprocher progressivement mais inexorablement du cercle d’intimes de l’amiral Kaine.

Ce rapprochement se fit par étapes, d’abord sous une forme de concubinage entre Devis et Torn entre 1462 et 1463, qui aboutit sur leur mariage en 1464, au premier rang duquel se trouvait l’amiral. Kaine avait manifesté des doutes à l’égard de Natasi mais l’enquête qu’il avait commanditée ne révéla que les miettes de pain que le BSI avait habilement semées : la perte de ses parents à un jeune âge, une scolarité hachée du fait de cette tragédie, un ex-petit-ami sur Kuat qui n’avait jamais vraiment tourné la page… bref, une légende de grande qualité qui était d’autant plus difficile à détricoter que Natasi Torn était une identité que l’agent Yage avait adoptée à plusieurs reprises depuis l’adolescence et qui avait toujours été préservée.

C’est ainsi que Lukan vit le jour sur Yaga Minor en 1465. L’idée de porter l’enfant de Devis n’avait pas été proposée par le BSI mais à l’initiative de l’agent elle-même, pour cimenter la crédibilité de sa position. Les arguments apportés étaient certainement vrais mais ils étaient incomplets. Il était évident que Devis avait développé des sentiments pour Devis mais aussi et surtout, elle avait nourri à son contact le désir impérieux de laisser quelque chose derrière elle. Tout bon agent de l’Imperial Intelligence savait qu’une carrière dans leur corps était à vie, aussi courte cette existence puisse-t-elle être. Sans surprise, Orson demanda à son parrain d’être également le parrain de son fils, un honneur que l’amiral Kaine accepta. Cette année était d’autant plus joyeuse qu’elle vit la naissance de la deuxième petite-fille de l’amiral, Elena.

2. Le temps de l’enfance : de Yaga Minor à Bastion [1465 – 1476]

Les premiers souvenirs de Lukan sont ceux de la maison familiale sur Yaga Minor. Les Devis ne faisaient pas partie des grandes familles de l’Empire mais ils étaient relativement aisés sur leur planète d’origine. L’enfant n’avait ni frère, ni sœur mais il se plaisait à jouer dans le jardin familial sous le regard attendri de sa mère. Son père était une figure souvent absente mais Lukan ne s’en inquiétait pas parce que le capitaine Devis revenait toujours à la maison. Toutefois, comme il le réalisa bien plus tard, ses parents avaient des plans divergents à son égard.

Son père voulait faire de lui un militaire, comme son grand-père et ses ancêtres avant lui. À cette fin, il lui enseigna très jeune les arts martiaux et le maniement de l’épée, deux pratiques transmises de génération en génération dans leur famille et qui ne pourraient que le servir dans une carrière militaire. Il lui transmit également des valeurs, à savoir la loyauté à l’Empire, à sa famille et à ses principes. Son père considérait que l’exemplarité était une valeur incontournable pour un officier parce qu’elle était indispensable pour susciter le respect et la loyauté chez ses subordonnés.

Sa mère avait une approche tout à fait différente. Dès sa plus tendre enfance, elle testa son intelligence, ses facultés de mémorisation et de réflexion en particulier. Lukan prit tout cela pour des jeux pendant ses premières années, jusqu’à son entrée à l’école où il réalisa qu’il avait déjà appris auprès de sa mère des choses que des enfants plus âgés n’avaient pas encore étudiées. Sa scolarité devint rapidement un sujet de dispute entre ses parents qui fut finalement tranché par son parrain, Armand Kaine. Lukan appréciait les vacances qu’il passait parfois chez son oncle Armand, comme il l’appelait à l’époque parce qu’il s’agissait souvent d’une occasion de voir les deux petites-filles de celui-ci, Amélia qui avait deux ans de plus que lui et Elena qui avait son âge. A cette occasion, son parrain lui proposa une partie de Dejarik, un jeu que le garçon avait appris auprès de sa mère et qu’il affectionnait tout particulièrement. La partie dura près d’une heure avant que le garçon ne finisse par la perdre mais l’amiral le félicita pour sa combativité. Deux semaines plus tard, son parrain et sa mère l’emmenaient en visite sur Bastion pour passer un « test d’aptitude ». L’enfant de sept ans ne comprit pas vraiment ce dont il était question mais il se prêta au jeu et apparemment, il passa le test. S’il avait su ce qui l’attendrait ensuite, Lukan aurait tout fait pour échouer.

A son retour sur Bastion, ses parents se disputèrent de plus belle avant que son parrain ne parle en privé à son père. Le lendemain, Lukan apprit qu’il allait changer d’école pour étudier à l’institut Thrawn sur Bastion. Sa mère avait l’air aussi rayonnante que son père lui apparût contrarié. Il s’agissait apparemment d’une école de premier choix pour les enfants de l’élite impériale, qui y étaient formés entre six et quatorze ans, et qui avait le mérite d’offrir une éducation adaptée au niveau de chaque enfant. Elle était très onéreuse et il était très difficile d’y entrer sans recommandation mais son parrain s’était chargé de lever ces deux difficultés. Le seul problème résidait dans le format d’éducation de l’école. Contrairement à son école primaire sur Yaga Minor, l’Institut Thrawn était un pensionnat où Lukan devrait passer la majeure partie de l’année, ne revenant au domicile familial que pour les vacances.

Une semaine plus tard, Lukan arrivait sur Bastion avec une petite valise. Il découvrit une vie bien différente de celle à laquelle il était habitué. Non seulement il se retrouvait privé de ses parents, de ses amis et du cadre familial qu’il avait toujours connu mais en plus, les conditions de vie étaient strictes et encadrées de façon quasi-militaire. Cette transition s’avéra d’autant plus difficile qu’on lui fit rapidement comprendre qu’il n’avait rien à faire dans cet établissement. Moqué par les uns pour ses origines modestes et jalousé par les autres dès l’instant où ses résultats s’avèrent remarquables, le jeune Devis se mit à partager son peu de temps libre à entraîner son corps selon les conseils jadis prodigués par son père et à éduquer son esprit en suivant les leçons rigoureusement inculquées par sa mère. C’est en passant du temps à la bibliothèque qu’il fit la connaissance d’un autre loup solitaire, Galen Reige. Galen était le fils aîné du Moff Valin Reige ainsi que le neveu du capitaine Jan Reige, appartenant à une grande et vieille lignée dont les racines remontaient à l’époque des Vestiges de l’Empire. Bien que peu adepte pour les activités sportives, ce qui lui valait certaines moqueries, Galen était au moins l’égal de Lukan sur le plan intellectuel et probablement en mesure de le surpasser s’il prenait seulement le temps de s’appliquer. En apparence improbable, une solide amitié se noua entre les deux garçons qui cultivaient une saine rivalité qui les amena à s’améliorer mutuellement dans les matières qui leur faisaient défaut. Lukan suscita chez Galen une curiosité pour la chose militaire et les disciplines qui s’y apparentaient tandis que le jeune Reige intéressa son ami à l’histoire de l’Empire et à sa politique. Élève plutôt décrocheur, Galen améliora ses notes de manière exceptionnelle pour se comparer à Lukan et en retour, le jeune Devis fit son possible pour se dépasser. Les garçons occupaient en permanence les deux premières places de leur promotion, loin devant leurs autres condisciples.

Ce changement dans les performances scolaires de Galen attira sur Lukan l’attention du Moff Reige, qui voyait d’un très bon œil la rivalité entre les deux garçons. Lorsqu’il ne passait pas ses vacances chez son parrain, Lukan se retrouvait invité chez le Moff sur Bastion où il fit la connaissance de la petite sœur de Galen, Sera. Handicapée moteur de naissance, la petite fille était adorable et faisait l’objet d’une attention très protectrice de Galen, que Lukan n’avait jamais vu chez lui. Le jeune Devis apprit beaucoup sur l’histoire de l’Empire chez eux, et notamment sur le fondateur de leur famille, l’Amiral Vitor Reige qui avait servi sous le légendaire Grand Amiral Pellaeon mais également sous le premier souverain de la dynastie Fel, l’Empereur Jagged Fel. Les Reige avaient toujours été fidèles à la famille impériale, qui leur apparaissait comme le ciment de l’Empire. Lukan n’en parla pas ouvertement mais il remarqua que son parrain Armand n’avait jamais parlé de l’Empereur et de sa famille avec la même estime.

Le garçon se trouvait d’ailleurs chez les Reige, peu de temps après avoir fêté son onzième anniversaire, lorsqu’il apprit une terrible nouvelle. Ses parents avaient trouvé la mort lors d’un attentat sur Yaga Minor qui avait coûté la vie à une cinquantaine de personnes. Lukan eut beaucoup de mal à réaliser la perte qu’il venait de subir, même lorsqu’il dût faire face aux cercueils vides de ses parents, presque aucune trace de leurs corps n’ayant été retrouvée à cause de la puissance dévastatrice de l’explosion qui les avait emportés. Cet événement reste encore flou dans sa mémoire, comme une sorte de rêve, même s’il se rappelle de la présence de son parrain Armand, d’Amélia et d’Elena, et bien sûr du Moff Reige qui l’avait amené sur la planète, avec Galen. Les larmes étaient venues après, lorsqu’il avait déambulé dans la maison vide et contemplé les affaires de ses parents, finissant par comprendre qu’il ne les reverrait jamais. Elena lui fut d’un grand réconfort et c’est à cette occasion que Lukan réalisa à quel point son amie d’enfance était importante pour lui.

Lukan n’eut toutefois pas vraiment le temps de faire son deuil qu’il se retrouvait devant un choix. N’ayant aucune famille, il avait deux possibilités : la première consistait à devenir un pupille de l’Empire jusqu’à sa majorité, une possibilité offerte par la carrière exemplaire de son père, qui avait reçu la Médaille du Courage quelques années auparavant. La seconde option consistait à accepter l’offre d’une famille de l’adopter, si une telle occasion se présentait. Dans le cas du garçon, deux familles se proposèrent : son oncle Armand bien sûr qui proposa de l’adopter et de façon plus surprenante, le père de Galen. Le Moff Reige lui expliqua que ce n’était pas de la charité mais une reconnaissance de sa valeur puisqu’en plus de ses bons résultats, Lukan était une influence positive pour son fils et que même Sera était plus joyeuse depuis qu’elle l’avait rencontré.

Bien qu’encore bouleversé, Lukan savait que ce choix aurait des conséquences sur son avenir. Son oncle Armand était le choix le plus évident, après tout il s’agissait de son parrain et il le connaissait depuis toujours. Pourtant, le garçon avait une raison de refuser de rejoindre sa famille. S’il devenait le fils adoptif de son parrain, cela ferait de lui « l’oncle » d’Elena et par voie de conséquence, ils ne pourraient jamais être plus que des parents. Lukan ne savait pas encore ce qu’il ressentait pour elle mais aussi fort soit leur lien, il ne la considérait pas comme une sœur. Par contre, il voyait tout à fait Sera comme une petite sœur et, s’il était honnête avec lui-même, Galen était sans doute le frère qu’il n'avait jamais eu. Le garçon accepta ainsi l’offre du Moff Reige et devint ainsi Lukan Reige.

3. Par des sentiers ardus jusqu’aux étoiles [1476 – 1486]

Les quatre dernières années de Lukan à l’Institut Thrawn se déroulèrent dans une certaine routine, qui avait quelque chose de presque réconfortant en comparaison de la façon dont le reste de sa vie s’était retrouvée sans dessus dessous. L’adolescent n’avait pris que peu d’affaires de son ancien domicile avec lui mais il avait tenu à emporter Le Prince de l’Empire, qui était un ouvrage que sa mère appréciait tout particulièrement et qui traitait de la gestion du pouvoir. De son père, il avait pris un sabre en songsteel que celui-ci affectionnait tout particulièrement et une montre ancienne qui s’était transmise dans la famille de père en fils. Son père adoptif s’était montré plutôt compréhensif et lui avait expliqué qu’il administrerait le domaine des Devis jusqu’à la majorité de Lukan et que celui-ci lui reviendrait. Par contre, il s’était montré intransigeant quant aux résultats scolaires de son nouveau fils, ce qui était sans doute pour son propre bien. Dans cette période un peu difficile, il eut la chance de bénéficier d’un accueil bienveillant de la part de sa nouvelle famille et notamment de membres élargis comme Jan Reige et du meilleur ami de ce dernier, Wilhelm Traeda. Jan veilla à amener régulièrement la fille de Wilhelm, la petite Cordélia, de trois ans sa cadette, au manoir des Reige pour qu’elle apprenne à connaître Galen, Sera et bien sûr Lukan.

Les murmures sur son passage n’avaient pas cessé à l’Institut suite à son adoption, ils avaient seulement changé de ton. Les commentaires moqueurs avaient laissé la place à des qualifications « d’ambitieux », « d’arriviste » et même de « parvenu ». Lukan avait choisi de ne pas y prêter d’attention, préférant se concentrer sur ses études et passer le plus clair de son temps avec Galen. Les deux garçons se firent toutefois une autre amie des plus singulières, Cécilia Madera, arrivée parmi les rares élèves transférés en cours d’année. Se hissant rapidement parmi les premiers de leur promotion, l’adolescente manifestait surtout un humour sarcastique et un mordant qui plurent beaucoup à Galen et qui laissaient Lukan pantois. En dépit du quotidien exigeant de l’institution, le jeune Reige maintint plusieurs correspondances, notamment avec Sera, Elena et Cordélia, la filleule de son oncle Jan, avec qui il s’était rapidement lié d’amitié. Il écrivit également à son parrain, recevant de temps à autres des réponses mais l’amiral s’était fait un peu plus distant depuis son adoption dans la famille Reige.

Sans surprise, Galen, Lukan et Cécilia constituaient le trio de tête de leur promotion lorsqu’ils terminèrent leur formation à l’institut Thrawn à l’âge de quinze ans et tous trois furent acceptés au prestigieux lycée militaire Pellaeon sur Anaxès. L’acceptation de la candidature de leur amie apparût comme d’autant plus singulière à Lukan qu’elle n’était pas issue d’une famille connue ou spécialement riche à sa connaissance. La seule réponse de l’adolescente consistait en un sourire énigmatique et en une phrase laconique faisant référence à des « relations ». Du point de vue de Lukan, soit elle était la fille illégitime d’une personne influente de l’Empire, soit elle était associée à des milieux peu recommandables. Dans les deux cas, il n’était pas sûr de vouloir en savoir davantage.

A son arrivée au lycée militaire, Lukan eut droit à une bonne et à une mauvaise surprise. La mauvaise consistait en la présence de l’aînée des petites-filles de son parrain, Amélia, qui suivait sa dernière année d’étude dans l’établissement et qui sembla se fixer comme mission de faire de sa vie un enfer. La jeune Kaine qui n’était déjà pas très agréable d’ordinaire avec le « gamin » qu’il était à ses yeux, semblait avoir mal digéré son choix de famille d’adoption, bien qu’elle ne manquât pas une occasion de se dire « soulagée » qu’il n’ait pas eu l’audace de vouloir devenir un Kaine. Heureusement, il ne s’agissait pas de harcèlement au sens propre du terme, seulement d’une présence désagréable qu’il fit son possible pour éviter jusqu’au départ de la jeune femme pour l’académie militaire.

La bonne nouvelle concernait une autre Kaine. A sa grande surprise, Elena se trouvait également sur Anaxès, non pas au lycée militaire mais dans un autre établissement d’excellente réputation, qui avait pour objet de former les futurs diplomates impériaux. Lukan passait le plus clair de ses rares permissions en sa compagnie, parfois juste tous les deux mais régulièrement accompagnés de Galen et parfois même de Cécilia. Ces sorties étaient parfois l’occasion de débats passionnés sur l’Empire, dans ses forces et ses faiblesses. L’empire des Fel était-il si ressemblant à celui fondé il y a très longtemps par Palpatine ? Qu’est-ce qui les séparait vraiment de la République dont ils formaient un régime frère, d’une certaine façon ? À seize ans, Lukan concédait volontiers que l’Empire avait ses défauts mais il croyait fermement que le régime pouvait être amélioré de l’intérieur, avec des gens de bonne volonté et en privilégiant la méritocratie à la vieille noblesse élitiste. Galen partageait le diagnostic mais considérait que seule une révolution serait en mesure de réformer l’Empire en profondeur pour en faire une démocratie fondée sur le mérite et l’égalité. Les avis d’Elena étaient généralement moins tranchés que ceux de ses amis mais elle plaidait pour une participation plus importante du peuple dans les affaires politiques de l’Empire.

Le fils adoptif des Reige avait dix-sept ans lorsqu’il avoua ses sentiments à Elena. Elle incarnait à ses yeux ce que l’Empire pouvait compter de plus admirable parmi son élite : quelqu’un d’ouvert, de généreux et de sincère. Contrairement à nombre de hauts citoyens impériaux que Lukan avait eu le déplaisir de croiser, elle ne se complaisait pas dans une charité dédaigneuse, elle s’intéressait aux plus nécessiteux qu’elle et essayait de comprendre leur situation, leur parcours et de leur trouver des solutions. Alors que la jeune Kaine aurait pu se contenter d’une existence facile, elle souhaitait suivre une formation en apprentissage pour intégrer la mission impériale après le lycée. Cette formation durerait trois ans, comme celle de Lukan à l’académie impériale mais à la différence de celui-ci, la jeune femme serait envoyée sur le terrain très tôt pour visiter différents mondes aux confins de l’Empire. Elena avait été tellement heureuse d’avoir été acceptée dans le programme avec un an d’avance qu’ils avaient fêté la nouvelle tous ensemble dans un bon restaurant. Lukan s’était promené avec elle un peu plus tard dans la soirée et ils s’étaient promis de s’écrire régulièrement.

Le jeune Reige venait d’apprendre son acceptation à l’académie militaire d’Anaxès lorsqu’il reçut la visite de son parrain. Bien qu’il le vît généralement une fois par an, lorsqu’ils se rendaient ensemble sur la tombe des époux Devis à Yaga Minor pour l’anniversaire de leur disparition, leurs rencontres s’étaient faites plus rares en dehors de ce cadre solennel. La visite d’Armand le surprit d’autant plus qu’il portait une tenue civile sombre plutôt que son uniforme. Hélas sa visite n’était pas de courtoisie et encore moins le signe d’un heureux événement. Elena avait trouvé la mort avec la majorité de l’équipage de sa frégate, le Gallant, de retour d’une mission humanitaire auprès de colons du système d’Iol, dans une attaque de pirates qui avait mal tourné. Cela n’aurait jamais dû se produire puisque la corvette était censée être escortée par au moins un destroyer Princeps ou deux croiseurs lourds de classe Evocati. Si cela avait bien été le cas pour le trajet aller, le capitaine du Tourment avait préféré poursuivre des pirates plus loin dans le système plutôt que de rester à proximité du Gallant. Si cela ne suffisait pas, le capitaine du Tourment n’aurait droit qu’à une maigre remontrance sur son dossier, étant protégé par son père, le redoutable Moff Brill.

La perte d’Elena brisa le cœur de Lukan mais elle alluma aussi en lui une flamme. Le jeune homme était déterminé à ce que la tragédie qui avait fauché la vie de sa petite-amie ne se reproduise plus. Pour ce faire, il redoubla d’effort dans son éducation lorsqu’il intégra l’académie d’Anaxès. Son seul passe-temps relevait plutôt d’une forme d’obsession : le jeune Reige usa de l’accès aux archives impériales pour rechercher d’autres incidents similaires survenus antérieurement. A sa grande surprise, le cas du vaisseau d’Elena n’était malheureusement pas isolé. Avec l’aide de Galen, qui s’inquiétait de le voir s’enfermer dans une salle de la bibliothèque jour après jour, tous deux découvrirent que des dizaines et des dizaines d’incidents similaires se produisaient un peu partout dans l’Empire, généralement dans l’indifférence générale. Seuls les incidents causés par des officiers dépourvus de contacts haut placés étaient sérieusement punis et ils ne représentaient qu’une part très négligeable du tout.

Lukan suivit une formation d’officier de marine pendant les trois années qu’il passa à l’académie impériale mais il insista pour apprendre les bases du pilotage d’un chasseur stellaire. Contrairement à ses établissements précédents, il était plus difficile d’atteindre les premières places du classement, à la fois parce qu’on trouvait l’élite de l’Empire dans leurs rangs mais aussi parce que les relations jouaient un rôle plus conséquent dans la réussite académique. Pour autant, Galen et lui se hissèrent parmi les cinq premiers. Cécilia n’était pas en reste mais elle s’était faite plus discrète à l’académie, ne partageant pas nécessairement les mêmes horaires que les jeunes hommes.

A vingt-et-un ans, les deux Reige sortirent diplômés de l’académie impériale avec les honneurs et le grade de capitaine. Pendant l’été qui suivit, ils connurent plusieurs semaines de paix avant leur affectation, qui représentèrent pour Lukan un dernier moment de calme avant de rejoindre leurs affectations respectives. Le Moff Reige se montra fier d’eux et les enjoignit à servir l’Empire et la famille Fel avec distinction. Les deux frères se firent un serment un peu différent : servir l’Empire pour le changer, l’assainir de l’influence corruptrice de certaines vieilles familles et ressusciter les valeurs fondatrices de l’époque du Grand Amiral Thrawn, du Commandeur Suprême Pellaeon et des premiers empereurs Fel en cultivant une véritable méritocratie, faisant fi de la naissance, du genre ou de l’espèce.

Derriere l'écran :

Prénom/pseudo : Déjà inscrit sous le compte de Dalek Zar

Age : 32

Comment avez vous découvert le forum ? : /

Petit Plus ? : Longue vie à l'Empire !

Histoire (Suite et fin) :

4. Capitaine du Bloodfin [1486 – 1490]

La première affectation de Lukan consista à assurer le commandement du Bloodfin, un destroyer stellaire de classe Princeps qui avait quelques années de service à son actif. Fait étrange à ses yeux, Cécila se retrouva affectée comme lieutenant sur son vaisseau alors que les anciens élèves officiers d’une même promotion étaient généralement dispersés à travers la flotte. Une fois encore, lorsqu’il l’interrogea à ce sujet, la jeune Madera se contenta de lui répondre que le destin en avait sûrement décidé ainsi. Le destin avait bon dos et Lukan suspectait de plus en plus ce dernier d’avoir la forme d’une personnalité influente qui devait avoir un intérêt à garder un œil sur lui. Il aurait pu s’agir de son parrain mais l’amiral Kaine aurait sûrement choisi un vétéran de ses forces plutôt qu’une jeune femme à peine sortie de l’académie.

Le Bloodfin représenta un véritable défi pour Lukan. Il ne s’agissait pas tant des missions à accomplir, qui relevèrent de la chasse tantôt aux contrebandiers, tantôt aux pirates dans les premiers mois qui suivirent son affectation. Non, le réel challenge résidait dans l’état de son équipage. Souffrant d’un manque d’effectifs, d’un manque de motivation et parfois d’actes d’incompétence crasse de la part de certains officiers, il fallut un certain temps à Lukan pour les mener sur la voie de l’excellence, un processus qui ne se fit pas sans heurt. La tâche lui fut grandement facilité par un lieutenant dont il fit rapidement son commandant-en-second, Mylena Kathis. De quatre ans son aînée, le lieutenant Kathis était un excellent officier qui avait deux défauts majeurs aux yeux des prédécesseurs de Lukan : elle refusait catégoriquement les avances de ses supérieurs et elle faisait preuve d’un franc-parler qui froissait l’égo de ces derniers. Sa carrière s’était ainsi rapidement muée d’officier prometteur à officier subalterne affectée à un vaisseau jugé comme une voie de garage pour beaucoup de subordonnés « à problèmes ». Fort heureusement, Lukan considérait son honnêteté comme une qualité et il n’avait aucunement l’intention de lui demander la moindre faveur sexuelle. En revanche, il ne la ménagea pas lorsqu’il fut question de sélectionner le personnel en fonction de leurs aptitudes, de leurs performances actuelles et passées, de sorte à optimiser au mieux les forces vives dont il disposait.

Subsistait le problème de sous-effectifs, pour lequel son salut ne se présenta pas via un recours hiérarchique mais par certaines dispositions encore en vigueur du code militaire impérial. Cécilia lui apprit ainsi qu’en temps de guerre, et en cas de sous-effectifs graves considérés à la discrétion du capitaine, celui-ci pouvait recruter du personnel directement sur des mondes plutôt reculés de l’Empire et compléter leur formation directement à bord de son bâtiment. C’est ainsi qu’il en vint à recruter des talents hétéroclites parmi lesquels on comptait une douzaine de survivants d’Iol qui devaient leur salut à la mission impériale qui avait coûté la vie à sa chère Elena des années plus tôt. Parmi eux, Karen Sykes devint une pilote chevronnée et fut placée par Lukan à la tête d’un escadron de chasseurs TIE. Walter Stark était une autre de ces recrues. Cet ancien commando s’était retrouvé grièvement blessé au cours d’une opération, ce après quoi Lukan avait insisté pour le soigner et le sauver par le biais d’une cybernétisation de son bras droit et du côté gauche de son visage. Bien que n’étant plus apte au service actif comme commando, Stark fut réaffecté comme lieutenant de marine et devint le garde du corps de Lukan.

L’entretien du Bloodfin posa d’autres genres de difficultés mais qui s’avérèrent plus faciles à surmonter que Lukan ne l’aurait cru au premier abord. Cécilia servit d’intermédiaire auprès des autorités militaires et civiles de Yaga Minor, de sorte à faciliter leur ravitaillement et leurs réparations. Le lieutenant Madera réussit même le petit exploit de persuader les lobbies industriels de les équiper dans certains modèles d’équipements flambants neufs afin de pouvoir les expérimenter, tant pour le Bloodfin que concernant les appareils embarqués. Son amie d’enfance haussait les épaules à chaque fois que Lukan demandait comment elle s’était débrouillée et il n’était certainement pas convaincu lorsqu’elle lui répondait que le souvenir de sa mère était encore vivace chez ces requins du complexe militaro-industriel local.

Au terme des deux premières années de Reige au commandement du Bloodfin, le vaisseau et son équipage étaient devenus méconnaissables. Lukan se bâtit une réputation en demi-teinte, considéré avec respect par les uns comme un officier compétent et exigeant envers ses subordonnés, et avec suspicion voire mépris par les autres du fait de son acceptation de personnes de toutes origines, uniquement promues au mérite sans tenir compte des connexions familiales. Il se vit proposer à plusieurs reprises de rejoindre la flotte de l’amiral Kaine mais Lukan refusa à chaque fois, peu désireux de profiter lui-même des connexions de son parrain, en particulier lorsqu’il ne considérait pas avoir accompli de fait d’armes suffisamment remarquable pour l’avoir mérité. Son parrain accepta son refus avec d’autant plus de grâce lorsqu’il apprit que son filleul avait refusé la même offre faite par l’amiral Jan Reige.

L’occasion de faire ses preuves lors d’une véritable bataille arriva pour Lukan en l’an 1489 mais dans le genre de circonstances qu’il eut préféré éviter. Le Bloodfin fut envoyé dans le système de Gravlex Med, dans lequel une petite population prospérait en orbite de la planète éponyme en tirant des ressources de celle-ci et en travaillant à sa dépollution depuis plusieurs siècles. Les habitants avaient signalé des signaux étranges sur leurs équipements, ce pourquoi la flotte avait dépêché le Bloodfin pour enquêter. A l’arrivée du destroyer stellaire, le système solaire était assiégé par une flotte du Consortium Éternel, composée d’une station de combat Sakhmet et de deux croiseurs lourds Neru. Avec une telle puissance de feu et un rapport de un contre cinq en matière de chasseurs stellaires, Lukan n’avait aucune chance de l’emporter dans un affrontement classique, ce pourquoi il commença par envoyer un message à l’amirauté pour les prévenir de l’incursion Hapienne en territoire impérial. Ne pas être en mesure de les vaincre ne signifiait pas que les impériaux ne pouvaient pas leur nuire. Le Bloodfin se livra pendant les trois jours qui suivirent à un jeu de chassé-croisé avec les vaisseaux du Consortium, effectuant régulièrement de micro-sauts en hyperespace à l’intérieur du système. Des pertes se produisirent dans les chasseurs des deux camps au cours d’un certain nombre d’escarmouches entre les escadrons impériaux et Sith. A l’aube du quatrième jour, une flotte impériale menée par l’Amiral Horacio Tarvitz à bord d’un Star Dreadnought Legatus, et flanqué de deux croiseurs Soontir, deux croiseurs Lictor et de trois destroyers Princeps. Plutôt que de risquer la destruction, les vaisseaux du Consortium commencèrent à s’éloigner du puits de gravité de Gravlex Med probablement dans l’intention de sauter en hyperespace. Entrant en contact avec l’amiral, Lukan proposa de ralentir les vaisseaux ennemis en leur faisant barrage. L’Amiral Tarvitz accepta sa proposition en ajustant sa trajectoire, de sorte à ce que le Bloodfin se trouve à portée de feu d’un des croiseurs Neru mais pas des deux autres bâtiments. Leur plan fut un succès partiel, le Bloodfin étant gravement endommagé mais parvenant à retarder l’un des croiseurs Neru qui fut détruit par la flotte de Travitz. L’autre croiseur Neru fut lourdement endommagé en protégeant la station Sakhmet mais celle-ci parvint à quitter le système presque sans dommage.

La bataille de Gravlex Med devint la « victoire de Gravlex Med » et fut déformée et amplifiée de sorte à apparaître comme une grande victoire de l’Amiral Tarvitz plutôt que comme une escarmouche. Elle eut néanmoins le mérite d’attirer le regard de Tarvitz sur le jeune Reige, dont il obtint l’affection du Bloodfin à sa propre flotte. Elle attira aussi l’œil du grand public pour la première fois sur Lukan, qui se retrouva invité à différents évènements, en tant qu’accompagnant de Tarvitz.

Lukan apprit beaucoup au contact de cette légende de la marine impériale, tant sur le plan tactique que sur la façon de naviguer les eaux parfois troubles et hostiles de la politique impériale. Tous voulaient s’attribuer les victoires des militaires mais la plupart disparaissaient dès l’instant où ceux-ci essuyaient une défaite, un peu à l’instar de la faveur des concitoyens à l’égard des grands athlètes. Lors de certains de ces banquets, il aperçut de loin l’Empereur Hadrien Fel mais il eut surtout l’occasion de faire connaissance avec la princesse Aerys Fel, qui avait récemment complété sa formation militaire sur Anaxès mais qui serait bientôt déployée dans les régions inconnues.

Lukan prit garde à ne pas perdre de vue les membres de sa famille et si les occasions étaient rares, il profitait de ses permissions et des événements sur Bastion pour rendre visite au Moff Reige, ainsi qu’à Sera qui avait embrassé une carrière dans l’administration impériale et qui marchait sur les traces de son père. Galen était souvent présent à ces occasions mais pour tous ses succès militaires aux frontières de l’Empire, celui-ci lui apparaissait à chaque fois plus renfermé et plus secret.

L’an 1490 marqua un tournant à plus d’un titre pour Lukan. Le début de cette année se traduisit par un épisode des plus sensationnels. Tandis qu’il était en visite à bord de l’Implacable, un autre destroyer stellaire en cours de réparation, pour examiner des véhicules devant être ensuite transférés sur le Bloodfin, Lukan eut la désagréable surprise de voir l’Implacable être l’objet d’une incursion de pirates. Profitant de l’équipage extrêmement réduit lors des réparations, la cinquantaine de pirates s’était infiltrée et avait pris en otage les quelques trois cents impériaux présents à l’exception de deux d’entre eux : Lukan qui était caché à bord d’un des véhicules qu’il inspectait et Cordélia Traeda, qui se trouvait dans une salle de conférence déserte. Contacté par Traeda par comlink, il la guida pour prévenir d’abord l’extérieur de la prise d’otages puis pour organiser une opération ambitieuse de reconquête du vaisseau en libérant les commandos en premier. D’ordinaire, Lukan n’aurait jamais tenté une opération aussi dangereuse sans attendre de renforts mais ayant clairement entendu les pirates signifier leur intention de faire sauter le vaisseau après avoir débarqué tous les équipements jugés intéressants à bord de leurs navettes, le temps jouait contre eux. L’opération fut non seulement un succès mais elle fit prendre conscience à Lukan à quel point la « petite Cordélia », qu’il avait connue enfant sur Bastion, était devenue une commando aguerrie. D'ailleurs, elle lui avait sauvé la vie au cours de cette opération. Il n’était pas encore en son pouvoir de la recruter mais il prit note de s’y atteler dès que ce serait possible.

Quelques mois plus tard, Lukan apprit la disparition de son frère lors d’une opération à la frontière républicaine, au niveau du système de Cona. En dépit de l’insistance de son père et de son oncle Jan, il leur fut impossible d’obtenir les détails. Tout ce qu’ils purent confirmer, c’était que Galen était considéré comme mort. Même l’amiral Travitz, dont il était devenu proche, n’était pas en mesure de lui apporter davantage de détails, expliquant que l’Imperial Intelligence avait mis ce dossier sous scellé pour des questions de secret défense.

Vers la fin de l’an 1490, le capitaine Reige se confronta à son tour aux forces républicaines. L’amiral Tarvitz déploya sa flotte sur plusieurs points stratégiques entre Coruscant et Serapin. Lukan fut déployé dans le système de Serapin sous les ordres du commodore Terana Nodar. Conformément aux craintes de l’amiral, la faction Universaliste avait obtenu gain de cause et déployé une opération d’envergure contre les mondes impériaux limitrophes. Malheureusement la force républicaine était plus importante qu’escompté, avec un croiseur de bataille Avenger, trois destroyers Liberator et trois frégates Hellcat. En face, le commodore Nodar se trouvait à bord d’un Croiseur Lictor et commandait deux destroyers Princeps dont le Bloodfin, deux frégates Vindicator et une corvette Praefectus. La bataille fut sanglante pour les deux camps et provoqua la destruction mutuelle de l’Avenger et du Lictor. Privés mutuellement de leur vaisseau amiral, Lukan persuada les autres capitaines impériaux de profiter de la désorganisation ennemie pour tenter une feinte d’Ackbar. L’effet de surprise fut complet, probablement parce que les impériaux n’utilisaient presque jamais des tactiques militaires d’origine républicaine. Formant une colonne à la tête de laquelle se trouvait le Bloodfin, les impériaux détruisirent ainsi deux destroyers Liberator et deux frégates Hellcat. Le dernier Liberator, lourdement endommagé quitta le système escorté par la frégate Hellcat encore opérationnelle. En tant que vaisseau à la tête de la colonne, le Bloodfin fut très lourdement endommagé et n’était plus en mesure de faire autre chose que d’éviter l’explosion de ses moteurs.

La bataille de Serapin fut relativement modeste en comparaison de celle livrée à Coruscant entre les forces de l’amiral Tarvitz et celles de son homologue impérial mais contrairement à l’absence de victoire réelle d’un côté comme de l’autre à Coruscant, Serapin représentait une victoire bienvenue pour la propagande impériale, si bien que l’amirauté ne fit pas particulièrement la fine bouche concernant l’usage d’une tactique républicaine. Au contraire, l’ironie fut savourée sur Bastion et il fut décidé, sur la recommandation de l’amiral Tarvitz, que Lukan Reige serait élevé au rang de commodore et qu’il recevrait la distinction de Baron d’Empire.

5. Le Commodore ou les frères ennemis [1490 - 1495]

L’Amiral Tarvitz lui confia la tâche de former une escadre qui lui permettrait d’intervenir ponctuellement à sa place sur certains théâtres d’affrontement. Lukan prit ainsi attache avec le capitaine Gilad Wolver, qui était dans la même promotion que lui à l’académie d’Anaxès et surtout qui avait participé avec lui à la bataille de Serapin. Commandant le destroyer stellaire Princeps Judicator, Gilad était un officier très compétent mais qui pouvait se montrer récalcitrant lorsque les décisions de ses supérieurs étaient clairement prises pour des raisons de favoritisme et de vieilles traditions plutôt que par bon sens. Gilad avait apprécié la prise de décision rapide de Lukan à Serapin et était disposé à servir sous ses ordres. C’est grâce à lui que Lukan fit la connaissance de Norena Endicott, capitaine de l’Inexorable et de Maris Kroger, capitaine du Nemesis. A eux quatre, ils formaient le noyau de l’Escadre Reige, autour de laquelle ils recrutèrent plusieurs capitaines de frégates et de corvettes. Ils représentaient une faction principalement de jeunes officiers désireux de rompre avec les traditions militaires les moins reluisantes de l’Empire pour privilégier une approche efficace et pragmatique du champ de bataille.

Lukan n’oubliait pas ceux qui l’avaient servi avec distinction à bord du Bloodfin. Il obtint la promotion de Mylena Kathis au rang de capitaine, celle-ci assurant le commandement opérationnel du Bloodfin lorsque Reige s’occupait de son escadre. Karen Sykes fut promue capitaine d’escadrille, à la tête de l’escadron Sabre, pour lequel Lukan se procura douze exemplaires d’intercepteurs TIE Imperial Knight qu’il plaça sous son commandement. Il recruta également une petite division d’ingénieurs à bord du Bloodfin pour non seulement entretenir ses vaisseaux mais aussi et surtout pour améliorer leurs performances et favoriser l’innovation. Il recruta ainsi le professeur Peter Llwyd comme directeur technique et la professeure Rajana Cheno comme directrice adjointe, les deux ayant des façons très différentes de travailler mais étonnement complémentaires. Pour plus de tranquillité, il fit installer leurs quartiers et leurs laboratoires à bonne distance de ses propres quartiers.

Si les opérations militaires auxquelles participa Lukan entre 1490 et 1493 furent couronnées de succès, une tension croissante était perceptible jusque dans la flotte concernant la famille impériale. Les Moff comme les officiers supérieurs des différents corps d’armée attendaient avec impatience de connaître l’héritier désigné de l’Empereur Hadrien Fel. Toutefois, l’annonce d’un tournoi entre les trois héritiers pressentis n’était pas la seule source d’agitation dont Lukan avait connaissance. En déjeunant avec son parrain de temps en temps sur Bastion, le commodore comprit que la question de la succession intéressait l’amiral Kaine pour d’autres raisons. Armand Kaine lui expliquait que la fin de règne de l’Empereur Hadrien était l’occasion pour l’Empire de changer de direction mais à chaque fois que Lukan lui demandait de quelle façon, son parrain esquivait sa question en lui disant simplement de se tenir prêt et de ne pas s’accrocher trop aux vieilles familles.

Ayant assisté au tournoi, Lukan constata que la princesse Aerys s’était illustrée au cours des différentes épreuves et le commodore approuva intérieurement la décision de l’Empereur de la nommer comme successeure. Par l’intermédiaire de son oncle Jan et étonnamment de Gilad qui était bien en cour, Reige eut l’occasion de recroiser l’héritière impériale dans de plus petits comités, celle-ci commençant à former un cercle d’officiers autour d’elle. Lukan se garda de partager ces réunions avec son parrain, conscient de la position ambiguë voire négative de l’amiral Kaine vis-à-vis de la famille impériale. Le commodore apprécia la volonté d’Aerys de vouloir réformer notamment les rangs des forces armées pour promouvoir au mérite et sans tenir compte des relations ou du pedigree des individus. Lorsqu’il s’en ouvrit à l’amiral Tarvitz, ce dernier était plutôt en accord avec ces positions réformatrices mais il lui confia qu’il y croirait le jour où elles se concrétiseraient, argumentant du pouvoir de nuisance du Conseil des Moffs tel qu’il l’avait vu depuis des décennies.

L’année 1494 marqua une nouvelle série d’affrontements avec les forces armées républicaines qui mobilisa la flotte de l’Amiral Tarvitz. Lukan fut mobilisé avec son escadre dans le système de Trenwyth. En comptant le Bloodfin qui officiait comme vaisseau amiral, le commodore disposait pour cette opération de cinq destroyers Princeps, trois croiseurs lourds Evocati, deux frégates Vindictor, deux frégates Centurion et six corvettes Praefectus. Cette escadre était de taille plus que respectable mais contrairement à Serapi, les forces républicaines étaient aussi présentes en grand nombre dans le système : quatre destroyers Liberator, trois croiseurs Thunderbolt, cinq frégates Hellcat et cinq corvettes Corsair. Ce n’était pas une égalité parfaite mais ils n’en étaient pas loin. A l’arrivée des impériaux dans le système, la flotte républicaine était déjà en chemin pour le monde de Trenwyth. Cette bataille fut la plus étrange et la plus difficile à mener pour Lukan, dans le sens où le commandant adverse semblait anticiper ses manœuvres, non seulement comme s’il connaissait les tactiques impériales sur le bout des doigts mais aussi comme s’il connaissait Lukan lui-même, jusqu’à un certain point en tout cas. La raison de cette impression de familiarité lui apparût de façon d’autant plus horrifiante lorsque le vaisseau amiral adverse établit le contact par holocom. Le capitaine du destroyer républicain n’était autre que son frère, Galen. Le choc de voir son meilleur ami en vie n’était surpassé que par l’incongruité de le voir ainsi vêtu d’un uniforme républicain. Son frère ne parut pas particulièrement surpris et lui demanda de retirer sa flotte du système, s’il ne souhaitait pas être détruit. Lukan avait mille et une questions au bord des lèvres mais ses priorités étaient sa mission, ses subordonnés et la dignité de l’Empire. La bataille dura des heures, le commodore mettant à profit toute son expérience mais aussi les suggestions des autres capitaines, qu’il consulta régulièrement. Galen était peut-être un génie en stratégie militaire mais il était aussi peu enclin au travail d’équipe, ce qui pouvait leur conférer un léger avantage dans un affrontement où il était nécessaire de coordonner un certain nombre de vaisseaux. Les impériaux parvinrent à repousser les républicains du secteur, au prix de certains sacrifices. Lukan ne sut pas s’il était contrarié ou soulagé de voir le vaisseau amiral républicain quitter le système avec ce qui restait de leur flotte.

De retour sur Bastion après cette opération, Lukan partagea cette nouvelle aux autres membres de sa famille. Son père et son oncle en furent choqués, ne comprenant pas pourquoi Galen avait déserté l’Empire. Sa petite sœur Sera en fut la plus affectée, éprouvant une grande affection pour Galen. Lukan ne pouvait faire que des suppositions à ce stade mais il songea que le choix de son frère prenait peut-être ses racines dans sa volonté de réformer l’Empire mais dans son manque de foi dans les institutions actuelles. Galen s’était toujours montré dubitatif envers des réformes en profondeur qui ne s’accompagneraient pas d’un changement radical de régime. Peut-être soutenait-il désormais la République dans l’idée de renverser le régime impérial actuel, d’une façon similaire à ce que l’Alliance Rebelle avait jadis fait à l’Empire en assassinant Palpatine ? Dans tous les cas, le Moff Reige choisit de renier purement et simplement Galen. Cet événement n’eut qu’un impact relatif sur le standing des Reige dans les grandes familles impériales, du fait que d’autres membres s’étaient illustrés, que ce soit Jan dans la flotte impériale et Valin dans l’arène politique mais aussi plus récemment Lukan lui-même dont l’ascension était observée avec intérêt.

L’an 1495 marqua un nouveau tournant pour Lukan et une bataille qui ne l’opposa ni à la République, ni au Consortium Éternel. L’amiral Tarvitz s’étant absenté pour une opération dans les régions inconnues, Lukan avait reçu pour consigne de baser son escadre à proximité de Dubrillion et de patrouiller les voies hyperspatiales environnantes. C’est là-bas qu’une navette de classe Alpha vint trouver le Bloodfin avec à son bord une personne qui refusa de se nommer mais dont les codes d’identification étaient haut placés dans la hiérarchie militaire impériale. A la demande de Cécilia, qui semblait moins surprise que lui, Lukan attendit dans une salle de réunion leur mystérieux visiteur. Son arrivée dans la pièce lui apprit deux choses : il s’agissait d’une femme et sa seule présence était complètement impossible parce qu’elle était morte il y a près de vingt ans. Natasi Devis se trouvait pourtant en face de lui, en chair et en os, avec ses cheveux auburn coiffés en chignon et ses yeux verts qui le fixaient avec résolution. Lorsque sa mère demanda à Cécilia de se retirer, son amie d’enfance s’exécuta après l’avoir saluée, sortant un peu Lukan de sa torpeur. Cécilia connaissait sa mère et avait manifestement une relation hiérarchique avec elle, cette même Cécilia qui était apparue à l’Institut Thrawn peu après la disparition de ses parents, cette Cécilia qui semblait avoir des relations suffisamment haut placées pour les suivre, Galen et lui, au lycée militaire Pellaeon sur Anaxès. Avant même que Natasi ne le lui dise, Lukan avait déjà compris que sa mère et Cécilia travaillaient pour l’Imperial Intelligence, même s’il se maudit pour ne pas l’avoir réalisé plus tôt. Loin d’être venue lui expliquer pourquoi elle avait fait croire à sa mort, sa mère avait fait ce chemin pour lui parler de tout autre chose : un coup d’État contre le trône impérial était imminent, orchestré par nul autre que l’amiral Kaine. Elle lui en apporta des éléments de preuve qui n’auraient pas tenu devant une cour de justice mais qui étaient suffisants pour causer un doute sérieux.

Après s’être concerté avec ses capitaines, Lukan choisit de se fier aux éléments de sa mère et mena son escadre vers Bastion, après avoir envoyé deux navettes : une à destination de son oncle Jan pour le mettre au courant, et une à destination de l’amiral Tarvitz dans les régions inconnues. Ce n’était pas le genre de message qu’il pouvait risquer de passer par l’holonet avec le risque d’interception par d’autres vaisseaux qui seraient à la solde de son parrain. Lorsque l’escadre arriva dans le système de Bastion, la flotte de l’amiral Kaine était déjà là et comme Lukan l’avait craint, ses forces étaient beaucoup plus nombreuses que celles dont le commodore disposait. Tout ce qu’il pouvait espérer, c’était de gagner suffisamment de temps pour que son oncle et l’amiral Tarvitz arrivent. Il disposait toutefois d’un allié dans le secteur qu’il pouvait contacter par des moyens non surveillés : son père, qui était Moff de Bastion.

Il paraissait inconcevable que la capitale de l’Empire et en particulier le palais impérial soient rendus ainsi vulnérables mais comme le lui apprit sa mère, Armand Kaine avait préparé son coup de longue date. Il ne s’agissait pas tant d’une traîtrise à grande échelle sur la planète que de quelques saboteurs qui connaissaient très bien l’infrastructure du palais, celle des générateurs de boucliers ainsi que les emplacements des batteries de turbolasers. Le timing de l’opération de Kaine fut presque parfait, les bombes à ions placées à la surface offrant juste la fenêtre de tir nécessaire pour que les vaisseaux de l’amiral en orbite fassent feu pour mettre une partie du bouclier planétaire et les turbolasers situés à proximité du palais hors d’usage . Valin Reige fut surpris et furieux d’apprendre la trahison de Kaine mais il était aussi content de pouvoir compter sur les vaisseaux de Lukan en plus de la petite flotte stationnée en orbite de Bastion qui avait le mérite d’exister mais qui était bien peu préparée à affronter un adversaire de la trempe de Kaine. Le commodore devait reconnaître que ce plan était à l’image de son parrain : il permettrait de frapper la famille impériale de plein fouet mais laissait relativement sauf tant la population de la planète que le Conseil des Moffs, dont on savait que l’allégeance était aussi mouvante que les sables de Tatooine.

Fort heureusement, ils n’étaient pas dépourvus d’alliés. L’Empereur Hadrien dépêcha en renforts les forces stationnées sur la planète, incluant une part significative de ses chevaliers impériaux qui furent déployés tant dans des chasseurs stellaires que dans les vaisseaux fidèles à l’empereur. Ayant eu peu d’interactions avec les utilisateurs de la Force, Lukan fut impressionné par la façon dont ils fluidifièrent la coordination entre les bâtiments de guerre et avec la chasse. La bataille se prolongea suffisamment longtemps pour que les flottes de son oncle Jan et de l’amiral Tarvitz arrivent dans le système de Bastion et à trois contre un, ils ne firent qu’une bouchée des forces de Kaine qui furent poussées pour certains à la reddition. Son parrain choisit la mort, déclenchant la destruction de son vaisseau plutôt que d’être capturé. Cet événement marqua d’autant plus Lukan qu’après un certain nombre de demandes de le rallier que le commodore avait ignorées, l’amiral Kaine lui avait envoyé un dernier message pour lui dire qu’il était fier du militaire qu’il était devenu mais qu’il regretterait toute sa vie de ne pas avoir profité de cette occasion de changer l’Empire.

A trente ans, sur décision de l’Empereur et avec l’assentiment de l’amirauté, Lukan intégra les douze amiraux de l’Empire. S’il se sentit honoré par la confiance de sa majesté impériale et celle de ses pairs, Reige eut préféré des conditions moins sombres et moins fratricides pour son accession à ce rang. Il se vit confier un Star Dreadnought Legatus récemment sorti des chantiers navals de l’Empire qu’il baptisa le Chimaera. Ce nom célèbre n’était pas seulement un hommage aux officiers d’exception qui l’avaient commandé, tels que les Grands Amiraux Thrawn et Pellaeon, il était aussi aux yeux de Lukan le symbole d’un changement possible dans l’Empire. Il croyait en l’Empereur mais surtout il avait foi dans la princesse Aerys. La première chose qu’il fit consista à réaffecter la majorité de l’équipage du Bloodfin sur le Chimaera. Quant à la seconde, il demanda à être approvisionné en Ysalamiri sur le pont du Chimaera. S’il avait été impressionné par la performance des chevaliers impériaux, Lukan mesurait désormais le danger que pourraient poser les Sith et les Jedi s’il venait à en rencontrer dans les flottes adverses.

6. Amiral de l’Empire [1495 - 1500]

La bataille de Bastion fit réaliser à Lukan la fragilité du trône impérial mais plutôt que de considérer les moyens d’exploiter cette faille, l’amiral s’interrogea sur la manière de mieux protéger la famille impériale et surtout de ne pas rompre la chaîne de succession tant qu’un héritier n’était pas désigné. Voilà pourquoi la protection de l’Empereur Hadrien et celle de son héritière, Aerys, devinrent des priorités absolues aux yeux de l’amiral Reige et des membres de ce qu’on appelait sa « faction ». Surnommé « le Reek » en raison de son tempérament d’apparence calme et imperturbable en temps normal mais de sa capacité à se battre comme un beau diable lorsque la situation l’exigeait, Lukan rallia tous les officiers talentueux et loyaux, après une vérification de leur passif et de leurs motivations, dans sa flotte, sans manifester de filtre concernant leur richesse, leur sexe, leur espèce ou encore leurs connexions à des personnalités. Cécilia, et à travers elle, sa mère, lui furent d’une aide précieuse pour s’assurer que les personnes approchées étaient bien ce qu’elles paraissaient être, tout du moins autant que l’Imperial Intelligence puisse s’en assurer. Leur screening n’était pas parfait mais c’était un tri très utile après l’identification des compétences.

Lukan eut l’occasion de discuter à plusieurs reprises avec sa mère, en particulier de la mission qui avait été confiée à celle-ci concernant l’amiral Kaine. Reige comprenait pourquoi elle avait approché son père et pourquoi elle s’était fait passer pour morte lorsque l’occasion s’était présentée. Elle aurait véritablement dû mourir au cours de l’incident qui avait coûté la vie à son père mais l’Imperial Intelligence avait identifié l’attentat juste à temps pour la sauver… mais seul leur agent était prioritaire, pas Orson Devis. Natasi Devis – qui préférait ne pas lui révéler sa véritable identité – lui confia qu’elle avait fait le choix de placer Cécilia auprès de lui pour pouvoir le protéger et pour suivre l’homme qu’il deviendrait à travers des yeux humains plutôt que les rapports froids du BSI. La présence de Cécilia avait permis de déjouer plusieurs tentatives d’assassinats sur Lukan, dès l’époque où celui-ci était devenu commodore.

En 1496, l’amiral eut connaissance d’une opération qui avait failli coûter la vie de Cordélia Traeda, la filleule de son oncle Jan avec qui il s’était lié d’amitié lorsqu’ils étaient enfants et qu’il avait revue périodiquement, notamment après qu’elle soit devenue commando. Un officier corrompu avait tenté de tuer la Sergent commando avec les membres de son escouade et les personnels en support de son équipe, tentative à laquelle Corélia avait réchappé mais au prix de lourdes pertes chez ses subordonnés et amis. Lukan et son oncle Jan firent peser leur influence au sein de l’amirauté pour que le supérieur de la jeune Traeda soit traduit en justice et écope d’une sérieuse punition, et s’arrangèrent pour que les survivants de son opération soient réaffectés. C’est ainsi qu’il envoya Cécilia auprès d’une Cordélia convalescente pour lui annoncer la bonne nouvelle. Hélas, le lieutenant Madera aimait jouer avec ses nerfs, si bien que lorsque Cordélia fut amenée à bord du Chimaera, elle ignorait que Lukan serait son futur supérieur. L’amiral lui expliqua qu’il avait déjà songé à la recruter par le passé et qu’au regard de ses accomplissements et de ceux de ses hommes, il serait ravi de la compter parmi les commandos du Chimaera. Sans surprise, la jeune femme s’avéra à la hauteur de la tâche et son unité ne tarda pas à être considérée comme une unité d’élite à bord du Star dreadnought. Lukan en vint d’ailleurs à apprécier sa présence et le point de vue différent qu’elle apportait à certaines opérations.

Les événements prirent une tournure grave en 1499, avec la menace imminente d’une attaque d’envergure par les Ssi-ruuvi sur l’espace impérial. L’Empereur Hadrien avait confié à la princesse Aerys le soin de diriger l’opération militaire. Hélas, sa majesté impériale s’éteignit pendant que la princesse était au front. Le discours courageux d’Aerys Fel toucha le cœur des nombreux officiers présents, femmes comme hommes, humains comme aliens, un effet qui ne surprit pas Lukan mais qui le conforta dans l’idée que la princesse Aerys – non, l’impératrice Aerys désormais – était le leader dont ils avaient besoin. Lukan avait divisé ses forces selon les ordres d’Aerys pour s’occuper des forces de combat dispersées des Ssi-ruuvi dans un premier temps avant de rassembler sa flotte dans le système de Bakura. Malheureusement, il apprit une fois sur place que la jeune impératrice aurait trouvé la mort et elle n’était trouvable nulle part.

Il s’en suivit une période d’instabilité pendant laquelle Aurélien Fel, l’un des frères aînés d’Aerys, prit de facto les rênes de l’Empire. Ayant préféré rester en retrait tant que le sort d’Aerys Fel n’était pas considéré comme certain par ses sources, Lukan fut toutefois contacté par la sœur adoptive de l’impératrice, Héléna Fel, qui le fit venir avec un entourage réduit sur Kuat pour tester sa loyauté. Connaissant la proximité de la Régente avec la princesse Aerys, Lukan choisit de lui faire confiance et ne fut guère déçu lorsqu’il découvrit par la suite que la princesse était vivante. L’amiral eut le plaisir de voir Aerys Fel être couronnée impératrice à la place de son frère aîné qui avait tenté d’usurper le trône en la faisant assassiner à Bakura.

L’Empire est toujours en guerre mais l’espoir est revenu dans le cœur de nombreux impériaux, l’espoir d’un empire plus juste, d’un empire plus moderne, d’un empire plus éclatant aussi. Lukan est prêt à faire sa part et peut-être que s’il y parvient aux côtés de l’Impératrice Aerys, son frère Galen réalisera enfin la futilité de son ralliement à la République.

La fiche est terminée et prête à être examinée par le staff.

Re-bienvenue sur le forum !

Une fiche de bonne facture dans l'ensemble qui n'a poser finalement qu'un seul soucis : l'abondance d'Ysalamiri dans ton équipement. Actuellement, Myrkr est détenu par le Consortium Éternel, ce qui éloigne considérablement les impériaux de leur habitat naturel. Au vue de leur fragilité, seul une fourniture régulière avec des contrebandiers te permettra de t'en procurer, hors, un ravitaillement aussi peu sûr ne permet pas de pouvoir en équiper toute une flotte. En disposer sur le pont de ton vaisseau, régulièrement remplacé en cas de perte, est possible, mais pas plus, d'autant plus qu'il convient de faire un équilibre en comparaison des Implants de Négations des Cyborgs, disponible en très petite quantité puisqu'il s'agit d'un implant prototype.

Une fois ce détail modifié, la validation sera assurée. Nous restons a ta disposition en cas de questions bien entendu.

Merci beaucoup pour ce retour. J'ai modifié la partie équipement et la fin de la partie histoire pour indiquer que seul le pont du Chimaera était équipé de Ysalamiri plutôt que l'ensemble de sa flotte, et en expliquant les raisons dans la partie équipement. N'hésitez pas s'il y a d'autres points à modifier. Wink

Merci pour la modification. Je valide la fiche de ce pas, amuse toi bien avec ton gros joujou !

Lukan Reige [Terminée]