Loyauté sans faille [Ymir Köning]

Il y avait de ces moments où la tension se sentait dans l'air, comme si elle devenait soudainement être de matière, palpable par tous ceux qui la ressentait. Certains y étaient indifférents, d'autres l'incarnaient de par leur attitudes, mais pour des individus tels qu'Ismaire, cette tension paraissait peser une tonne sur les épaules d'une femme dont la Force a décidé de la doter d'une empathie hors du commun. La tâche de chevalier impérial nécéssitait souvent d'être l'esclave du carcan qu'était cette tension, que ce soit lorsqu'il fallait charger les troupes contre un ennemi, espionner sans se faire remarquer... Ou comme aujourd'hui, assurer la sécurité de l'Impératrice-consort lors d'une inauguration d'un nouveau bâtiment au sein de Bastion, des formalités qui pourtant étaient source d'une certaine inquiétude pour certains.

L'impératrice-consort n'était pas l'impératrice, mais quiconque voulant poignarder de l'Empire s'en prendrait à elle pour tenter d'atteindre les entrailles de l'institution.

De toute évidence, Ismaire ne serait pas seule pour cette charge mais c'était à elle qu'imcombait la responsabilité d'être dans sa garde rapprochée, le corps sur lequel il faudrait passer pour atteindre l'Impératrice-consort, là où ses autres camarades et autres soldats seraient plus en retrait, du renfort pour ne pas donner à cette inauguration un air de défilé militaire inutile.

En cette occasion un petit groupe de chevaliers rappelés sur Bastion était placé sous le commandement de la jeune femme, l'absence d'un Celeste ou d'un Paladin lui offrait l'opportunité de diriger ceux qui n'étaient pas encore devenus maître dans leur fonction. Ils n'en restaient pas moins efficace, et tandis qu'Ismaire semblait observer depuis la fenêtre qui donnait sur le lieu de la future représentation, elle rappela quelques informations.

« Ça ne sert à rien d'être cinq autour d'elle, d'autant plus qu'elle n'est pas n'importe qui. Moi seule suffira, restez simplement prêt à rappliquer en cas problèmes, elle tourne son attention vers le petit groupe de chevalier impériaux ...Mais il n'y aura pas de problèmes. »

Sourire aux lèvres, la jeune femme salue ses camarades avec le même ton amical qu'elle arbore souvent. Même si elle restait discrète sur sa vie, elle était plutôt gentille et c'est peut-être ce qui poussait les petites mains encore aux balbutiements de leur fonction à l'apprécier.

᠁
...Il est l'heure. Tout avait été mis en place, tout était parfait, il ne manquait plus que l'arrivée de l'impératrice-consort. Ismaire rattacha son équipement avant de s'avancer vers l'Impératrice consort, ne manquant pas une révérence respectueuse à son encontre, ne serais-ce que pour ce titre qui lui octroie un certain respect. La chevalier impériale se redresse avant de procéder aux présentations, croisant ses bras contre son armure qui lui servait à montrer la présence d'une autorité militaire sur les lieux, et quand bien même l'Impératrice-consort saurait se défendre seule et à merveille, le rôle d'Ismaire était de dissuader quiconque de s'en approcher.

« Je suis Ismaire. Je suis en charge de votre sécurité pour cette inauguration, ma dame. »

Malgré le sérieux de sa fonction, Ismaire était loin de l'austérité de certains chevaliers. Son sourire, l'aura qu'elle dégageait semblait montrer chez elle un véritable dévouement dans ses actes et une envie de conforter l'esprit de ceux qu'elle entoure. Ymir Köning était une figure supérieure, ne serais-ce que par son grade et son titre, mais Ismaire ne faisait pas de différence émotionnelle envers les individus, elle serait amicale avec plus de cordialité, compatissante pour prouver sa bonne volonté et son allocentrisme certains.

« Ils n'attendent que vous, ma dame. »

Il fallait maintenant s'y rendre, et du début jusqu'à la fin Ismaire l'accompagnerait.

♬ | TENUE |

ft. YMIR KÖNING

Loyauté sans faille

S’habituer au rôle de la consort de l’Impératrice était une tâche plus difficile qu’on ne pourrait le croire pour Ymir. Sa vie l’avait conditionner pour la chose de la guerre, son mode de fonctionner, sa façon de raisonner, ses réflexes les plus instinctifs, s’étaient toujours tourner vers les conflits. Elle devait ici pratiquer des exercices civils alors qu’elle n’avait absolument aucune préparation dans ce genre d’évènement. Toutefois, elle avait un avantage sur n’importe quel individu devant soudainement changer de carrière : depuis maintenant plus d’un an, son corps était entièrement de métal et son esprit était numérique, doté d’une puissance de calcul bien plus grande que celle de n’importe quel individu. De ce fait, elle pouvait s’appuyer sur les immenses bases de données auxquels elle avait accès afin d’en tirer des conclusions. L’avantage d’être un soldat, surtout pour un officier supérieur comme elle, était que la guerre nécessitait d’avoir un esprit logique et analytique : de ce fait, tant qu’elle ne tirait pas d’hypothèse erronée sur ses tâches, elle pouvait s’adapter a une vitesse impressionnante et, sans forcément briller, être capable de construire un comportement et un discours cohérent qui au moins ne mettrait guère son épouse dans l’embarras, et c’était ce qui lui importait le plus. Sa nature était déjà assez un problème pour ajouter l’inconfort de devoir assumer son comportement.

Pour le moment, elle devait subir l’assaut renouveler de l’équipe de maquillage du palais. Ils étaient compétent, et elle n’avait aucun grief contre aucun d’entre eux : ils faisaient preuve de patience et s’appliquait comme si elle était réellement de chair et de sang alors que tous savaient que ce n’était guère le cas et qu’un accident serait loin d’avoir les mêmes conséquences que sur un individu « vivant ». Mais il fallait dire que la société qui avait construit son corps artificiel avait fait un travail remarquable : sa peau artificielle était plus vraie que nature, et plusieurs maquilleurs avaient déjà témoigné leur plaisir a travailler sur elle et pouvoir tester des choses nouvelles sur une peau si parfaite. C’était un compliment qu’elle avait du mal a apprécier, car elle n’avait aucun mérite dans cette peau, et cela lui donnait l’impression de perdre davantage de temps encore. Bien qu’elle ne lui offrirait guère une grande protection en comparaison de son propre blindage, sa tenue d’apparat, conçu spécialement pour elle, évoquait toujours une armure, et elle pouvait y accrocher ses désormais deux sabre-laser a sa ceinture, même si elle n’était toujours capable de ne faire usage que d’un seul a la fois. On lui indiqua d’un signe de tête que tout était désormais terminée, et elle s’observa dans le miroir sans réellement ce reconnaître : cette chevelure blonde et ce maquillage ne semblait définitivement pas appartenir a son identité.

Toutefois, une voix la tira de sa contemplation personnelle : un autre paramètre auquel elle devait apprendre a s’adapter : une équipe de Chevaliers Impériaux l’accompagnait pour « assurer sa sécurité », un sujet de blague récurrente dans la légion, les membres de son escouade de commandement, dont plusieurs étaient présent, a bonne distance, pour assister au discours de leur cheffe, observait avec humour qu’aux vu des nombreuses améliorations que le nouveau corps de l’Echani affichait, c’était plus probablement elle qui assurerait leur sécurité en cas de problème plutôt que l’inverse. Ymir observait cette situation avec une certaine circonspection : il lui semblait que lui attribuer des gardes du corps, même si elle était désormais un symbole du pouvoir impérial, était un gâchis de ressource précieuse qui serait mieux employés ailleurs. Au moins, la personne qui était chargée d’assurer sa sécurité semblait agréable et avenante. Avec un soupir, absolument inutile pour une machine, mais témoignant du soin des concepteurs de son corps et du niveau de technicité du transhumanisme, l’impératrice consort quitta son siège et proposa une poignée de main a la jeune femme, dont les données dont elle disposait lui indiquait qu’il s’agissait d’Ismaire Shahin, une chevalière loyaliste, et donc quelqu’un d’infiniment respectable.

« Je suis désolée que l’on vous contraigne a m’accompagner pour un évènement aussi banal que celui-ci, d’autant plus que je suis désormais très qualifiée pour me défendre et très difficile a tuer. Mais rassurez-vous, je ne vous poserez pas de problème, je sais que vous ferez votre devoir avec sérieux, comme tous les chevaliers impériaux avec qui j’ai eue le plaisir de travailler jusqu’ici. »

Ymir considérait déjà lorsqu’elle était de chair et de sang que les Chevaliers Impériaux était sans doute le corps impérial le plus prestigieux, et n’avait même jamais dissimuler que de son point de vue, leur existence même rendait l’existence de l’Imperial Intelligence, a la loyauté et la fiabilité beaucoup plus douteuse, aussi dangereuse qu’inutile. Mais elle ne s’attendait pas a être entendue sur ce point, même si aller faire un tour a leur QG le sabre a la main a la tête de la légion ne lui déplairait guère… Quoi qu’il en soit, elle entretenait un immense respect pour les hommes et les femmes qui avaient mis le services de leurs talents si précieux a la défense de l’Empire et de la famille Impériale et dont l’immense tâche nécessitait bien les talents dans la Force qu’ils étaient capable de déployer. Pour cette raison, elle ne prendrait guère le risque de se comporter comme une starlette sans aucun respect pour les personnes chargées de sa protection. Bon, par contre, en cas d’incident, il y avait un risque qu’elle défende de façon active ses propres gardes du corps… Mais ne serait-il pas criminels de ne pas faire usage des talents de son nouveau corps pour préserver des vies impériales ?

Quoi qu’il en soit, le discours qu’elle aurait a construire aujourd’hui ne serait guère très difficile : elle devait inaugurer un nouvel hôpital dont la fonction était de traiter les blessures des soldats qui ne serait sans doute plus jamais en état de combattre, qu’elle soit physique ou psychologique, souvent les deux d’ailleurs. En un sens, elle pensait souvent que le fait d’avoir survécu aussi longtemps a la guerre sans sacrifier sa santé mentale relever de l’exploit, mais il était impossible d’écarter le fait qu’elle était Echani, un peuple pour qui faire la guerre relevait d’une seconde nature. Elle fit signe a la jeune femme qu’elle partait et monta sur l’estrade, allant a la rencontre des officiels : il y avait le directeur de l’hôpital, le chef des travaux, le moff de Bastion qui avait financer la construction pour améliorer son image. Serrer chaque main, trouver une formule de politesse, faire un sourire, Ymir était désormais capable de faire tout cela de façon mécanique, surpassant la révulsion que pouvait lui inspirer tous ses individus sans aucun effort. Lorsqu’elle arriva sur l’estrade, elle observa la foule venu écouter son discours, devinant qu’il s’agissait sans aucun doute de famille de vétéran blessé, voire mort au combat, et qu’elle n’était donc pas devant un public qui était acquis a la cause de l’armée. Au moins inspirerait-elle peut-être un peu de sympathie par son propre état : elle avait sacrifier jusqu’à sa propre vie de mortelle pour la défense de l’Empire alors même qu’elle et ses compagnons d’armes étaient trahi par des chefs félons.

« Monsieur le directeur, Monsieur le Moff, mesdames et messieurs représentant de l’administration impériale et a toute et tous présent aujourd’hui.

J’ai l’honneur d’avoir été choisit pour inaugurer l’ouverture de ce nouveau centre médical qui offrira un lieu de repos et de reconstruction a nos vétérans valeureux. Nous sommes engagé depuis désormais plus de deux siècles dans un conflit avec la République Galactique et le Consortium Éternel qui, chacun a leur façon, veulent mettre fin a notre mode de vie. Chaque jours, des hommes et des femmes valeureuses se battent dans les quatre coins de la galaxie afin de préserver nos traditions et nos valeurs face a un libéralisme forcené et a un régime corrompu. Hors, nos ennemis ne reculerons devant rien pour arracher la victoire, et chaque jours, plus de ses héros ordinaires, animé par le patriotisme et la volonté de défendre leur familles autant que leur patrie, tombe au champ d’honneur.

Nous ne pouvons que nous montrer humble devant les morts et honorer leurs mémoires. Mais d’autres survivent, en subissant les tourments que la guerre est capable d’infliger. Nous sommes fier a juste titre de notre tradition martiale, mais cette dernière nous imposent, chacun d’entre nous, a rendre a celui qui a offert sa santé pour la patrie une juste réparation pour ses blessures. Cet établissement sera a la pointe de cette réparation, offrant des services de reconstruction, de rééducation, de soin pour les blessures physiques comme les syndromes mentaux, que nous dissimulons trop souvent dans la crainte de paraître comme faible. En soignant et préservant nos blessés de guerre, nous valorisons leur expérience qui pourra être utile a l’Empire, tout en payant notre juste contribution au noble sacrifice qu’ils ont consenti pour la patrie.

Je veillerais personnellement a l’évolution de ce centre, afin que ses idéaux soient respecté et préservé, et que nos soldats, peu importe leurs corps d’origines, reçoivent les mêmes soins et les mêmes égards. Et j’aimerais maintenant que nous offrions les applaudissement les plus chaleureux au directeur du centre qui vous détaillera les ambitions de celui-ci. »

Elle applaudit la première pour encourager les autres. Il faudrait maintenant écouter le discours de tous les officiels avant de couper le cordon et casser la bouteille sur le mur comme l’exigeait la tradition… Heureusement qu’elle n’avait jamais manquée de patience...

Un point commun touchait Ymir Köning et Ismaire Shahin, celui d'avoir été formé à tout sauf les représentations civiles. Avant d'être consort, l'une était avant tout militaire, et l'autre partageant la même fonction martiale était plutôt dans l'ombre, Sibylline était dans les ténèbres et pas sous le feu des projecteurs. Elles vivaient certes dans deux mondes différents, mais une fois l'une en face de l'autre, l'on ne pouvait que constater que malgré les allures sophistiquées de la représentations, ces deux là avaient plutôt leur place sur le terrain que sur l'estrade d'un hôpital. Cependant tel était les contraintes de l'image publique de la consort, et les contraintes du chevalier impérial. Mais malgré tout, elle préférait largement accompagner un individu comme Ymir, respectable et - ironiquement -, plus humains que d'autres. Une fois l'une en face de l'autre, Ismaire fit signe à ses camarades de se disperser, certainement pour couvrir un plus grand terrain, en collaboration avec d'autres soldats impériaux.

Un premier temps étonnée de la poignée de main offert par Ymir, Ismaire finit par l'accepter en se redressant. Si Ymir disposait d'autres moyens de pouvoir la cerner, certainement à travers ce qui faisait d'elle une véritable machine à tuer et impossible à tuer, Ismaire ne pouvait cerner plus que par les intuitions la femme qu'elle avait en face d'elle. Un vrai coffre fermé, à l'instar de son propre esprit. Évidemment, si l'impératrice l'avait choisit pour femme, Ismaire ne douterait pas des choix de celle à qui elle a prêter allégeance, mais sa méfiance naturelle, bien que camouflée derrière une empathie dont elle ne pouvait s'empêcher de faire preuve, lui intimait presque de se méfier de tous les impériaux. Sans méprise, Ymir était loin d'être la personne dont il fallait le plus se méfier, en plus d'apparaître comme un affront, ce serait certainement une erreur monumentale, cependant Ismaire n'avait absolument aucune confiance en tout ceux qui l'entourent. Que ce soit sa propre légion, et les officiels qu'elles allaient aujourd'hui rencontrer.

Il semblerait qu'au fond d'elle les évènements concernant l'avènement raté d'Aurélien l'ait profondément convaincue dans ses propres idéaux. Elle était loyaliste, fidèle et prête à endiguer n'importe quelle menace à l'intégrité de l'Empire, même s'il s'agit des personnes les plus proches de l'impératrice elle même ou de son épouse.

Ismaire afficha finalement un sourire amical à l'encontre de la consort à qui elle serrait la main, commentant sa remarque.

« Je n'ai aucun doute sur vos capacités, madame. »

Dit-elle simplement, sur un ton rempli d'un certain respect. Évidemment, Ymir Köning n'avait pas réellement besoin de quelqu'un pour la protéger, et tous savaient très bien qu'elle ne ferait qu'une bouchée de l'inconscient ayant pour but de s'en prendre à elle. Mais que ce soit par la volonté de l'impératrice, ou les formalités impériales, il était plus professionnel de paraître accompagné de chevaliers impériaux prêt à donner leur vie, de quoi mettre en lumière cet ordre. Auprès de l'impératrice-consort, précisément deux pas derrière elle pour couvrir ses arrières, elle s'approchait jusque l'estrade, observant le signe de la femme à son encontre, restant à l'entrée de cette dernière pour ne pas apparaître en même temps qu'elle, comptant se placer dans l'un des coin arrières de cette dernière, de quoi être non-loin. Après quelques minutes, elle salua respectueusement le directeur de l'hôpital ainsi que le moff ici présent, ayant profité de l'attention offerte à Ymir pour se placer au fond de l'estrade, à quelques mètres derrière Ymir, discrètement.

Tout au long de l'inauguration, la jeune femme restait en arrière gardant un oeil constant sur chacun des individus présents, bien que pour certains des plus sophistiqués en ces lieux trouveraient inapproprié la présence d'une militaire. Pourtant ces mêmes individus seraient bien avantagé si quelque chose se déroulait, car c'est à elle qu'incomberait la tâche de les protéger, auprès de l'impératrice-consort et de ses autres collègues.

Ismaire déglutit cependant, en entendant le discours de la consort, comme si la vocation de cet hôpital la touchait personnellement. Ses iris taillée dans le jade se posèrent sur l'Echani, et son esprit semblait perdre pieds devant tant de réflexion. Évidemment, son pygmalion lui-même fut tâché par les maux de la guerre, et qui désormais s'était perdu dans les méandres des traumatismes, la laissant seule. Mais il n'était pas le seul qui subissait tant de dommages, nombre de ses camarades étaient soumis à ces aléas auxquels ils étaient tous préparés. Un instant d'inattention, pourtant Ismaire reprit rapidement ses esprits quand son regard se tourna vers la foule, remplie à majorité de famille de vétéran ou de morts, évidemment il serait osé de perturber un évènement tel que l'inauguration d'un hôpital, d'autant plus qu'elle remarquait d'un regard les armures rouges de ses camarades dans la foule, prêt eux aussi à intervenir au moindre suspect. Mais les applaudissements à la suite du discours de Ymir semblaient témoigner d'une certaine solidarité et non d'une animosité, ces applaudissements qu'elle partagea, et qu'elle poursuivit lorsque les autres officiels mettaient fins à leur propre discours.

« Très beau discours, madame. »

Bien que dans le respect de l'écoute des dernières paroles des officiels, Ismaire se permit de complimenter à nouveau la consort alors que la patience devait tenir pour les deux femmes, après tout l'inauguration était un moment d'attente plus que de détente, et la plupart des individus venaient pour voir les figures populaires comme Ymir, plus que celles qu'ils voient habituellement. Il faut dire que le moff de Bastion n'est pas aussi prestigieux que l'impératrice-consort elle même. Les mains liées dans son dos, Ismaire observe devant elle en attendant la fin officielle de cette inauguration, elle n'était pas certaine des suites de cette représentation : devra-t-elle accompagner la consort dans l'hôpital, dans la foule pour parler avec les familles ? Certainement.

♬ | TENUE |

ft. Ymir Köning

Loyauté sans faille

Son discours fut bien reçu par le public, ce qui lui apporta une forme de soulagement, du moins ce qu’un esprit numérique était capable d’y associer : décevoir des familles de vétérans lui aurait fait beaucoup de peine alors que depuis qu’elle était entrée dans l’armée, elle faisait tout son possible pour obtenir plus d’argent pour l’équipement et la formation des soldats. L’Empire avait fondé sa puissance sur ses immenses flottes de Star Destroyer afin de dominer l’espace, mais avait toujours négliger les autres secteurs de l’art de la guerre, ce qui avait toujours été perçu comme une grave erreur par Ymir, un des rares sujets de dispute qu’elle pouvait avoir avec son épouse… Mais elle n’avait pas encore lâcher l’affaire et désormais, il ne faisait que peu de doute qu’elle abandonne un jour cette idée fixe : l’homme de troupe avait besoin d’un meilleur équipement, de véhicules plus performant, de marcheurs plus résistant et mieux armée, d’une artillerie mieux préparé, en clair, de pouvoir répondre aux défis posés par les armées des deux autres super-puissance engagé dans cette guerre de position. Et pour l’instant, elle craignait toujours que malgré toute la bonne volonté des soldats et la puissance de feu écrasante de la flotte impériale, cela ne suffise pas a remporter la guerre.

La chevalière impériale la félicita pour son discours et elle inclina la tête en guise de remerciement. Elle improvisait encore dans cette catégorie, alors que la jeune femme assurant sa protection avait sans doute déjà entendu des dizaines, voire des centaines de discours de ce genre et maîtrisait donc bien mieux les codes de ses derniers. D’un geste, elle l’invita a la rejoindre a la tribune d’honneur ou elle pris place et croisa les bras en se préparant a écouter les autres discours. Il y aurait d’abord le directeur du centre, puis le Moff, et enfin l’un des médecins en chef qui expliquerait le sens de son travail. A leurs fonctions, il n’était pas très difficile de deviner a quel genre de discours les deux femmes allaient assister : le directeur irait sans doute dans la mesure, vantant les mérites de l’institution et insistant sur le sens important de sa mission sans prendre le risque de faire de la politique, le Moff insisterait sur l’importance du financement de l’état et en creux la raison pour laquelle son rôle était plus important que celui des autres participants alors qu’il n’avait pas fait grand-chose, et enfin le professeur tirerait la couverture a lui en tentant de démontrer dans un langage subtil que ses deux prédécesseurs n’avaient d’intérêt que pour financer son salaire car il était un génie qui révolutionnerait le domaine médical.

« Maintenant, nous allons devoir supporter le concours d’égo entre nos personnalités si indispensable a l’Empire alors qu’elles n’entendrons jamais un seul tir de blaster. »

Un soupir lasse s’échappa des lèvres artificielle de la consort. Elle s’était exprimée de façon assez basse pour s’assurer que seule son interlocutrice serait capable de la comprendre, ce qui était assez simple lorsque toutes les fonctions de son corps était une machine répondant a un réglage modulable. Ymir avait mise a profit sa très longue rééducation pour apprendre a maîtriser nombre de fonction de son corps, et même avec un esprit numérique, c’était plus complexe que simplement activer une fonction : sans les données de référence, elle fut contrainte de fonctionner par la méthode empirique, un mélange d’expérimentation et de recherche qui lui avait fait briser pas mal de poignée de porte par exemple… Fort heureusement, tous ses problèmes étaient derrière elle désormais comme elle venait de le prouver a l’instant.

Le discours du directeur n’offrit aucune surprise a l’épouse d’Aerys, mais il avait au moins le mérite de ne pas le mettre lui-même trop en avant : il était trop dépendant des autres pour décider de réellement mettre son égo en avant. Ironiquement, Ymir était la seule qui n’aurait jamais parler d’elle durant le discours, alors que son propre état lui aurait permis d’insister sur le tire larme et de faire dans la dramaturgie. Elle ne voulait pas être plainte ou pleurer, elle recherchait au contraire a inspirer le respect et montrer a ses familles que le sacrifice de leurs proches ne serait ni vain, ni oublié. Si elle avait aussi facilement deviner la teneur du discours du directeur, c’était sans doute parce elle avait déjà assister plusieurs fois a ce genre d’évènement en accompagnant son épouse lorsqu’elle était encore la princesse héritière, et donc même si elle-même ne maîtrisait pas l’art oratoire, elle savait comment la plupart des officiels impériaux peu inspiré se comportait par défaut dans ce genre de cérémonie. Dire qu’après avoir couper le cordon et jeter la bouteille d’alcool sur le mur, il faudrait encore faire le tour de toutes les pièces pour faire des images pour les holos de la propagande impériale… Vraiment, elle aurait préférée être partout, sauf ici.

« Puisque nous avons un peu de temps devant nous, puis-je savoir ce qui vous a amener au service de mon épouse dans le corps le plus prestigieux de l’Empire, ou c’est une information classé secret défense ? »

Elles étaient condamnées toutes deux a supporter les platitudes absolues du discours des officiels, alors Ymir s’était dit qu’il serait peut-être plus intéressant d’essayer de faire connaissance avec sa garde du corps d’un jour. Peut-être seraient-elles amener a faire de nouveau équipe un jour, alors cela lui semblait plus constructifs d’entretenir une conversation potentiellement plus enrichissante.

Loyauté sans faille [Ymir Köning]

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