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Allana Fern
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Maître des Jedi Verts
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Dim 15 Mai - 0:14
Andara, Andara… que vous dire sur ce système républicain, et plus spécifiquement la planète du même nom ? C’est la plus grosse planète du système planétaire, sans vouloir jouer au jeu de qui a la plus grosse. C’est situé dans la région des Mondes du Noyau. Andara est un peu l’équivalent de Corellia dans le coin, c’est le siège du pouvoir local. C’est un monde franchement riche, qui ne manque de rien et qui concentre sur sa superficie un nombre certains de grandes familles à la ronde, et ce n’est pas pour rien qu’on retrouve sur place la célèbre École du Leadership, qui réunit plus de gamins issus de la Haute Société que toutes les métropoles planétaires du coin. Voilà pour le tableau de ce monde tempéré, assez urbanisé et aux paysages plutôt diversifiés. Je dis ça par ce qu’en dehors des villes et de la capitale Utare, ça reste un monde avec des collines, des lacs, des forêts et des plaines selon le coin où l’on se rend… même si rien ne vaut Corellia à mes yeux.

Vous allez me dire, qu’est-ce que je fiche dans les parages ? Après tout, Andara ne fait pas partie du système planétaire de Corell et donc n’est pas soumis à l’autorité corellienne. Il y a certes une proximité géographique intergalactique notoire, mais quand même. Je ne brille pas par ma diplomatie en haute société, déjà que je galère parfois en séance du Haut-Conseil pour me modérer un peu, et je n’aime d’ailleurs guère la compagnie de ces loustics-là. On ne fait pas partie du même monde, et clairement on n’est pas faits du même moule. En plus, ce ne sont même pas des corelliens alors que sur mon monde natal, j’ai toujours au moins des points d’accroche avec les industriels et les politiciens de Corellia. On parle la même langue, on a une culture similaire ainsi que des codes assez similaires.

Pourtant, si je suis venue ici, c’est bien de mon propre chef et de ma propre initiative.

Je viens moins ici en tant que représentante des Jedi Corelliens qu’en tant que Jedi tout court pour une fois. Je laisse – en partie – au placard la casquette du Maître des Jedi Verts pour m’exprimer en tant que Jedi Verte tout court. Après, si on vient tenter de me mettre des bâtons dans les roues, je saurais leur rafraîchir la mémoire. On peut dire que c’est l’instinct du chasseur qui m’a mise en chasse, comme dirait ma très chère mère. Pour une fois d’ailleurs, je ne viens pas forcément pour résoudre le problème immédiatement par les armes et la manière forte. En tout cas, pas tant que je peux l’éviter. Néanmoins, le contexte qui motive ma venue n’est pas pour autant moins délicat. Je me rends dans un potentiel nid de gundark, et il va falloir que je navigue prudemment dans ces eaux troubles, mais pas moins familières. Je vais renouer avec un type de mission que j’ai toujours affectionné même après que je me sois principalement redirigée dans mes coopérations avec la CorSec vers la branche armée.

Les enquêtes. J’ai toujours été, et reste, une amatrice des enquêtes-type des Inspecteurs de la Corsec.

Il me manque beaucoup d’informations cependant, et l’affaire qui m’a amenée jusqu’ici est encore auréolée de bien des ténèbres qu’il va me falloir décortiquer, comprendre afin de les élucider. Cependant, je ne dis jamais non à un défi, qui plus est quand je l’estime à la fois intéressant et juste. Un élément du dossier a néanmoins retenu mon attention en particulier quand il est parvenu à l’Ordre Jedi, et pour une fois j’ai particulièrement insisté pour être assignée à cette affaire en particulier. Il y a plusieurs raisons à cela ; officiellement, car l’histoire se rapproche en certains points d’une vaste enquête que nous menons avec différentes branches de l’Ordre Jedi : des Jedi qui ont été assassinés. Mes collègues ne s’y sont pas opposés, puisque j’ai été à l’initiative de la dite vaste enquête en cours mais aussi parce que, pour tout mon tempérament abrupt de corellienne, j’ai pas mal de flair pour sentir les entourloupes et j’ai aussi de l’expérience en tant qu’ex collaboratrice Inspectrice de la CorSec. Quand quelque chose m’intéresse, il est de toute manière très difficile de m’en détacher. Là-dessus, je suis comme un chien de chasse : quand j’ai une piste potentielle, je ne la lâche pas avant de l’élucider.

Plus franchement, ce n’est pas le seul point qui m’ait intriguée. Il y a aussi le profil du principal suspect.

Halcyon… un nom que je n’ai pas croisé depuis quelques temps, mais que je n’ai pas oublié pour autant. Une très belle femme humaine, très vive d’esprit, à la beauté… mortelle, le mot est adéquat, puisqu’il s’agit d’une efficace agent vétéran, un limier au service des Renseignements Républicains. Je me souviens bien de cette rousse aux yeux verts, capable de se montrer tantôt très subtile et tantôt très explosive. Elle a ses mystères, et il y a bien des choses que j’ignore sur son passé et que je ne cherche pas spécifiquement à savoir – ça la regarde elle, en premier lieu – mais je n’ai pas eu à me plaindre de notre collaboration passée. Bon, il est difficile de faire confiance aveuglément à une espionne et je ne suis pas un as de la subtilité, mais j’ai quand même eu affaire à une agent efficace et plutôt agréable avec qui travailler. Son côté grande gueule ne m’a pas déplu, bien au contraire quand on connaît mon propre caractère. Alors aussi ai-je été étonnée de voir son nom apparaître dans cette affaire étrange.

Que vient-elle faire dans tout ce foutoir ? En quoi est-elle associée à un meurtre de Jedi ? Je l’ignore, mais je ne peux pas l’ignorer. J’en aurai le cœur net, je dois m’en occuper en personne. Pour une trop rare fois ces derniers mois, je m’exprime cette fois en tant qu’Allana plus qu’en tant que Maître Fern, même si je me suis bien gardée d’en faire montre auprès des interlocuteurs auxquels j’ai eu affaire. Pas de magouille en vue, je ferai mon rapport proprement auprès des autorités républicaines, du Conseil Vert et du Haut-Conseil… mais justement, pas d’entourloupe. Je ferai les choses proprement. Je vais reprendre cette enquête, car les conclusions que j’ai lues ne satisfont pas l’enquêtrice en moi. Après, je n’ai pas la science infuse, pas plus que l’omniscience – et encore heureux, les enquêtes seraient bien moins passionnantes sans cela ! – mais j’ai confiance en mon intuition et ici, mon instinct me pousse à me pencher sur cette enquête. C’est une faveur que je nous fais à toutes deux, en fait. Puis bon, quoi qu’elle ait fait ou non, et ce quoi qu’il en soit… je lui dois bien ça. Une enquête propre. C’est pourquoi j’ai fait valoir mon droit de mener une enquête au nom de l’Ordre Jedi, d’autant plus que nous sommes directement concernés puisque la victime attestée n’est nulle autre qu’un Jedi.

Je me suis plongée dans le dossier dès mon arrivée. J’ai interrogé des témoins, des accusateurs et de bien rares défenseurs. J’ai supporté la compagnie et les bavardages insipides des politicards associés. J’ai établi des notes personnelles, relu tous les éléments à charge, épluché chaque preuve collecté… et j’ai tâché d’étoffer le dossier que j’ai trouvé fort mince qui m’a été fourni. Cela ne me plaît pas du tout. On ne me facilite pas du tout la tâche ici, même si je n’irai pas jusqu’à appeler cela du sabotage. Des dires de l’accusation qui me pressait d’en finir, de quitter les lieux et de les laisser gérer l’affaire, l’agent Halcyon est accusée du meurtre d’un Jedi non corellien qui avait été envoyé sur place. Pour des raisons que j’ignore, les autorités républicaines sont absolument convaincues de ce fait, et j’ai le sentiment pourtant qu’on ne me dit pas tout. On est censés collaborer pourtant, non ? J’ai fait l’effort surhumain de les écouter malgré mes doutes persistants, bridant mon agacement face à leur attitude hautaine.


Une tête très convaincue:


Bon, au final il s’est avéré que c’était plus une perte de temps qu’autre chose mais en même temps, je devais m’attendre à quoi de la part de politiciens et de personnes liées de près ou de loin au pouvoir ? Pas grand-chose de très constructif, même s’il existe des exceptions qui étaient hélas absentes ici.

Me voilà débarquée à la capitale d’Andara, revêtue d’une tunique Jedi majoritairement verte émeraude avec quelques éléments renforcés en duracier teint en brun, mes cheveux auburn attachés comme à leur ordinaire vers l’arrière avec deux courtes queues-de-cheval, ne laissant que quelques m-mèches pour encadrer mon visage sans pour autant obstruer la vision de mes yeux bleus-gris. Je ne suis cependant pas venue les mains vides, en plus de l’équipement standard de Jedi Verte. Je suis venue avec mon nouveau sabre-laser double-lame – laissant l’arme Jedi jumelle de remplacement sous la précieuse garde de R7 à bord du Netreselv – mes deux fidèles blasters corelliens DL 44 et modifiés, ainsi que mon sabre-laser simple de Padawan, que je garde sur moi en cas de besoin.  Je suis fraiche comme un gardon et têtue comme un rancor. Une ombre de sourire m’échappe, même si je ne perds pas de vue la gravité de l’affaire. Tu m'as laissé un sacré paquet de nœuds à démêler…

En même temps Halcyon, si c’est à toi que j’ai affaire, devais-je m’attendre à autre chose de ta part ?

Je ne pense pas, tout comme je pense que tu ne me feras pas perdre mon temps. Ce que je peux te promettre en retour, c’est une enquête rigoureuse afin de distinguer la vérité du fallacieux.  Je prends très au sérieux cette histoire de meurtre et je ne quitterai pas les lieux sans en savoir davantage, mais je ne prends pas pour argent comptant ce que j’ai entendu jusque-là. De ce que je connais de toi, de ce que je me souviens de toi dans nos quelques collaborations, je ne veux pas me fier qu’aux affirmations des autorités. Je me forgerai mon propre avis, pragmatique. On n'est jamais mieux servis que par soi-même.


Dernière édition par Allana Fern le Dim 25 Sep - 21:51, édité 2 fois
Halcyon
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Commandeur du Renseignement Républicain / Membre honoraire de l’escadron Spectre
Commandeur du Renseignement Républicain / Membre honoraire de l’escadron Spectre

[Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé] Empty Re: [Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé]

Dim 15 Mai - 1:54
La galaxie, vaste échiquier sur lequel joue de nombreux groupes, de nombreuses factions. Parmi ces entités, l’une d’entre elle commence à perdre son aura de secret, ce qui est connu de quelques individus comme la Conspiration, avec un grand C. Infiltrés un peu partout, dans les gouvernements, les armées, les ordres de la Force et autre, cette cabale dont les origines sont floues et incertaines et dont l’agenda est tout aussi nébuleux puisqu’apparemment, ce n’est pas ou plus un tout monolithique, est derrière de nombreuses atrocités et autres actes dépourvus de toute morale. Par exemple, tenter de créer l’assassin parfait pour de le laisser en cryogénie pendant des décennies. Quelqu’un comme Halcyon, par exemple. La belle et mystérieuse Halcyon, espionne républicaine dont la renommée n’est plus à faire dans le milieu. Officieusement, une tueuse de « forceux ».

D’utilisateurs de la Force, si vous préférez un terme plus professionnel. Jour après jour, elle lutte contre son instinct, conditionné à vouloir éliminer ceux qui sont tantôt vu comme des sauveurs, tantôt comme les chevaliers de l’apocalypse. Ce n’est un secret que pour peu de personnes. Son aura dérange. Les jedis avec qui elle a travaillé l’ont tous remarqué. Si l’aura d’une personne est comme un lac parfois agité de remous, les eaux de celui d’Halcyon sont tantôt troubles et impénétrables, tantôt claires mais aveuglantes à cause des reflets du soleil. Impossible de vraiment savoir ce qu’il y a sous la surface… Ni pourquoi il y a soudain d’inquiétantes vaguelettes qui vienne troubler la tranquillité de ce lac métaphorique. Et aujourd’hui, consternation : celle qui comme tout bon espion ne doit pas se faire remarquer a assassiné un jedi en pleine lumière, devant témoins. Est-ce que…

Est-ce que finalement son conditionnement a pris le dessus? Halcyon est-elle une traitresse à la République Galactique? Selon les Renseignements Républicains, l’espionne n’était pas en mission dans ce secteur, sur Andara, pour être davantage précis. En fait, l’espionne avait pris quelques jours de congé pour « recharger ses batteries ». Mais pourquoi Andara et pourquoi ce jedi… Ses supérieurs l’ignorent. Une ombre au tableau pour eux, un signe d’incompétence ou de duplicité? Aucunement. Le propre d’un bon agent, c’est de pouvoir disparaitre quand il le faut. Et si Halcyon est encore sur Andara… Ce ne sera pas facile de la coincer. Elle est aussi à son aise en ville qu’en pleine jungle ou dans un désert. Survivre, elle sait faire. Qui plus est, les Renseignements Républicains se sont fait écarter de l’enquête par le sénat, toujours désireux de pouvoir exercer son « contrôle » sur les jedis.

Qu’on ne se leurre pas : le sénat n’a pas grande influence sur les jedis. Mais les politiciens ayant souvent la grosse tête… Bref. Pourquoi cette planète et pourquoi ce jedi? Halcyon sait mais ne donne aucun signe de vie et efface bien ses traces. Même la scène de crime s’avère extrêmement frustrante. Indubitablement, il y a des traces de la présence du jedi… Mais pas de l’espionne. Des témoins l’ont vu, oui. Avec leurs yeux. Mais il n’y avait pas de caméra, rien qui aurait pu enregistrer sa présence. Il n’y a pas d’empreintes de pas, elle n'a pas laissé de cheveux ou autre piste ADN classique… Un vrai fantôme. Encore plus curieux : il y avait deux jedis sur les lieux : celui qui a été assassiné et un autre qui était en train de dormir. Pourquoi en éliminer un et épargner l’autre? De plus les dépositions des témoins se contredisent : certains disent qu’il y a eu un impressionnant duel entre les deux.

Rien sur les lieux ne laisse croire à une telle éventualité : le sabre laser est accroché à la ceinture du jedi mort et il n’y a pas de traces que laisserait cette arme si elle touche quelque chose. D’autres disent plutôt que non, elle a poignardé le jedi avant de lécher la lame couverte de sang de son couteau. Le seul problème : pas de traces de lacérations. Pas de blessure externe visible. D’autres disent qu’elle a fait comme un sith et a étranglé le jedi à distance. Une théorie fumeuse démentie par l’autre jedi déjà sur place : il aurait senti l’utilisation du côté obscur. La police scientifique a exclu l’hypothèse d’un poison ou d’un virus. En fait, selon le médecin légiste… Elle lui a simplement brisé le cou. Crac. Un mouvement et c’était terminé. Ce qui amène à encore PLUS de questions. Comment Halcyon a réussi à prendre par surprise un jedi entrainé? Voilà qui rend perplexe.

Et y a-t-il vraiment eu des témoins? Si non… Pourquoi tous ces gens cherchent à faire leur intéressant? Mentir pendant une enquête est un crime. De toutes les dépositions, il y en a une, marginale et peu impressionnante qui n’a pas retenu l’attention du « détective » local en charge de l’affaire (qui se comporte plus comme un enquêteur de séries B de l’holonet qu’en véritable professionnel). La déposition dit ceci : le jedi a ouvert la porte à une ravissante rousse. Il a fait un geste avec sa main, un peu comme font les jedis pour contrôler les esprits des gens (encore une fois, l’holonet…) et la rousse s’est mise à se comporter comme une courtisane. Le jedi est allé s’asseoir sur le sofa et a demandé un massage des épaules. C’est à ce moment là que la rousse lui a brisé le cou, qu’elle s’est dirigée vers un cadre et qu’elle a ouvert le coffre-fort dissimulé derrière avant de récupérer quelque chose.

Ce qui veut dire que ce témoin a vraiment vu ce qui s’est passé. Mais comme ce n’était pas sensationnel, la déposition moisit au fond de la pile. Et de quoi faire enrager encore plus Allana : le nom sur la déposition. U. N. Owen. Ce qui veut dire que le policier en charge a écrit sans même prendre le temps de faire une vraie identification. U. N. Owen est un jeu de mot sur « unknown », qui veut dire inconnu. Donc, si on récapitule : des gens ont vu quelque chose mais ne s’entendent pas sur quoi. Ce qui veut dire que si les témoins peu fiables ne sont pas derrière cette chasse à l’espionne, quelqu’un d’autre l’est. De plus, pour laisser une piste à quelqu’un qui pourrait la connaitre, elle a elle-même donné aux autorités locales les circonstances exactes du meurtre, sachant que le tout serait enterré sous des dizaines de récits rocambolesques, avec un alias qu’elle a utilisé à plus d’une reprise.

Ce qui veut dire que le jedi mort n’est peut-être pas une innocente victime. Son collègue jure ciel et terre que c’était un jedi exemplaire mais… Un autre enquêteur aurait probablement accepté cela comme étant la vérité vraie. Sauf qu’Allana connait Halcyon. Et quand elle va poser au jedi survivant une question sur le coffre caché… Ce dernier dira ne pas en connaitre l’existence, ce qui est vrai. Pourquoi cacher un coffre-fort, qui plus est de ne pas en parler à son collègue? Qu’est-ce qui se trouvait dedans, exactement? Qu’est-ce qui est en train de se jouer, exactement? Si la jedi verte commence à sentir une vieille connaissance, la migraine, se pointer, c’est parfaitement normal. Paraitrait-il que c’est une spécialité d’Halcyon. Allana voulait une enquête qui allait mettre sont talent à rude épreuve? Oh mais l’espionne lui a donné exactement ce qu’elle voulait…


"Vigilo Confido."
Allana Fern
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Maître des Jedi Verts
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[Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé] Empty Re: [Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé]

Dim 15 Mai - 19:55
Bon, une chose est sûre : c’est bel et bien un sacré bordel. Et le deuxième constat je peux d’ores et déjà faire, c’est que l’histoire empeste vraiment. Déjà, pourquoi les Services des Renseignements Républicains n’ont pas voix au chapitre sur cette affaire ? Après tout, la suspecte est issue de leurs rangs et sert encore, de ce que je sache, leurs intérêts. J’avoue que quelque chose me chiffonne : pourquoi aller si vite en mesure ? Cela ne ressemble pas aux forces républicaines de lâcher leurs bons éléments, en tout cas pas ceux qui pourraient encore leur servir. Pourquoi donc se ruer à bride abattue sur une seule et unique accusation, avec une seule suspecte ? Je n’ai pas encore de réponse à cette question. Surtout que je connais Halcyon sans vraiment la connaître, en fait. C’est quelqu’un dont je garde une bonne impression dans le cadre du travail, avec qui j’ai mené quelques affaires à leur terme par le passé et avec qui j’ai déjà partagé un verre au bar une fois les missions communes accomplies. Après… comme tout le monde, y compris comme moi, il peut y avoir un visage d’elle qu’elle ne montre pas. Des ombres dont je peux ne pas avoir connaissance.

Je ne savais pas à quoi m’attendre quand on m’a annoncée qu’un enquêteur avait été mis sur l’affaire avant mon arrivée et était déjà absolument certain d’avoir résolu l’affaire de ce meurtre. Allons voir ce que ce gaillard a dans le ventre. Qui sait, peut-être qu’il me donnera quelques informations dignes d’intérêt plutôt que des bruits de cour et des insinuations laissées sciemment dans le vague.


[Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé] Detect10

Inspecteur Cole Stanford. Police planétaire d'Andara.


Cole Stanford. C’est l’homme qui me fait face dans le restaurant où il m’a invitée. Un humain, auquel je donnerais une petite trentaine et qui semble plutôt bel homme avec des cheveux brun sombre soigneusement peignés et des yeux d’argent. Il se prête une certaine austérité élégante de dandy avec une courte barbe mangeant son menton, ses joues jusqu’à la base de ses oreilles, complétée par une courte moustache soigneusement ciselée. Sans être une égérie, il dégage un charisme et une aisance en société, tout en étant drapée des vêtements assez standards des détectives privés. Un pantalon en lin, un polo de qualité, une veste à manche courte ainsi qu’un grand complet en tweed cramoisi. Un peu jeune et donc je crains une fâcheuse inexpérience, j’aurai aimé quelqu’un avec plus de bouteille. Pourtant, malgré cette apparence ordinaire, une alarme résonne dans mon esprit. Vais-je vraiment avoir quelque chose de décent à me mettre sous la dent cette fois, et non une énième perte de temps ?


- Il est rare que les Jedi quittent leur ermitage pour s’intéresser aux affaires du bas-monde, surtout pour se mêler d’affaires qui ne les concernent guère.

- Cela se voit que vous n’êtes jamais venu sur Corellia. Nous travaillons de concert avec la CorSec, en particulier pour les enquêtes. En outre, la présente affaire nous concerne directement, Inspecteur.


Il essaye de polémiquer encore sur la présence d’un Jedi dans cette enquête mais je coupe court à ses diatribes avec autant d’amabilité dont je sois capable, soit d’une voix ferme et plus sèche en dépit du sourire aimable qui demeure sur mes lèvres, mes yeux bleus-gris plus sérieux et rivés dans les siens. Nous commençons donc du mauvais pied et avec une perte de temps. Foutreforce, que les Inspecteurs de la CorSec me manquent ! Dommage que je n’aie pas pu en ramener un ou une avec moi sur place. J’aurai eu quelqu’un de compétent pour me seconder. Hélas, il ne faut pas froisser l’égo des politicards sur place, pas plus que de la police planétaire. Bordel, ce que je déteste que la politique s’en mêle !

- Donc, si je résume : à la lumière de vos « investigations », vous êtes convaincu que le coupable est…

- Pardi, l’agent Halcyon ! Qui d’autre ? Vous en connaissez beaucoup de femmes fatales de ce calibre ? Il s’agit juste du chien qui mord la main du maître qui le nourrit, ou plutôt d’une chienne enragée. Me réplique l’Inspecteur d’un ton assuré et arrogant en me jetant un clin d’œil qui se voulait complice.


Sauf que je ne goûte pas du tout à sa blague foireuse et je le lui fais comprendre d’un haussement de sourcil complété par un sourire plus froid, mes yeux bleus-gris plus perçants. Si ma voix reste cordiale, elle n’en est pas moins empreinte d’un tranchant acéré malgré mes propos à la fermeté maîtrisée.  


- Un peu de respect, Inspecteur. Je vous rappelle que tout suspect bénéficie de la présomption d’innocence tant que le procès n’a pas été fait et le verdict rendu par des juges. Comme pour les enquêtes, la justice n’est pas quelque chose qui s’improvise. Mais revenons à notre affaire.

- Quand un clébard a la rage, on l’abat, tout simplement. Pourquoi défendre cette chienne enragée ?

- Je ne la défends pas, Stanford. Je refuse juste d’émettre un jugement précipité sans en savoir davantage. Le gouverneur d’Andara m’a d’ailleurs dit que vous seriez le plus à même de me renseigner.


Ce type m’insupporte, mais je dois rester patiente même si j’ai une folle envie de lui coller une baffe. L’évocation de la recommandation du gouverneur semble flatter l’égo conséquent de mon interlocuteur et l’encourager à se montrer plus bavard. Je m’arme donc de patience pragmatique et écoute ce qu’il daigne m’indiquer, veillant dans mon écoute à sélectionner les informations potentiellement pertinentes dans un océan de palabres vaniteuses et autres détails sensationnels.

Je vais mettre fin au suspense qui, je sens, vous ronge : à ce dîner, j’ai passé une bien mauvaise soirée.

Si je résume les bien maigres perles que j’ai trouvé dans ces bottes de foin verbales : pléthore de témoins, scène en plein jour, mais aucun indice exploitable laissé dans le sillage du crime. Aucune trace de pas. Aucune trace ADN, aucun enregistrement audiovisuel du crime, le sabre-laser ne comporte aucune trace d’utilisation récente, pas de blessure externe, pas d’arme du crime… pas vraiment brillant. Je peste en silence alors que je griffonne des notes au sein de mes espaces à bord du Netreselv. Ça commence donc assez mal. Je ne peux pas mettre ça sur le compte d’un acte ciblé contre des utilisateurs de la Force en général, puisqu’un seul des deux Jedi présents sur place a été abattu, le second est sain et sauf même s’il est maintenant surveillé sous bonne garde avec les autorités locales. Je retiens notamment les remarques du médecin légiste qui s’est occupé d’analyser le cadavre, une femme qui a l’air compétente elle au moins : elle avance avec certitude la piste d’un cou qui a été brisé.

Si cela ne suffisait pas… j’ai beau relire en boucle et attentivement les dépositions des témoins, rien ne va. Comme l’Inspecteur Stanford a bien trop pris son pied à me le raconter avec déliquescence, des uns ont parlé d’un impressionnant duel entre les deux par exemple. Or, rien n’a été dérangé dans la pièce et vu qu’il y avait un autre Jedi dans les parages, elle n’aurait pas eu le temps de tout ranger. D’autres encore ont parlé d’une perforation à l’aide d’une arme blanche tranchante – outre le sadisme évoqué avec délice par l’Inspecteur de l’agresseur qui aurait léché le sang sur la lame coupable – mais là encore, rien ne colle puisqu’il n’y a absolument aucune trace de lacération, de goutte de sang ni de blessure externe. L’option du poison, si étroitement associée aux Veuves Noires et aux assassins, ne colle pas non plus, tout comme celle du recours à un virus. Aucun des arguments de Stanford ne tient.

Je ne dis pas cependant qu’Halcyon n’est pas coupable du crime. Je n’ai rien pour l’attester ou l’infirmer. C’est frustrant et ça fait poindre un début de migraine, mais je ne vais pas baisser les bras pour autant. Je veux trouver la vérité dans cette histoire. Qui a tué ce Jedi, et pourquoi a-t-il été tué ? Personne ne semble vraiment s’y intéresser, ou personne ne veut s’y attarder très étrangement. Pas d’utilisation du côté obscur de la Force aussi, si j’en crois le Jedi avec qui j’ai conversé un peu plus tôt.

En tout cas, ce que je peux dire en l’état actuel des choses : c’est un acte réalisé par un professionnel.

Un tel soin dans les détails ne peut pas être du fait d’un amateur. C’est quelqu’un qui connaît son art… mais qui connait aussi la façon de procéder des autorités. Bon, ça m’éloigne de la théorie que ce crime soit lié aux crimes en série qui sévissent en ce moment et frappent des Jedi de toutes les branches. Cela n’en concerne pas moins un Jedi. L’Ordre Jedi est impliqué… en tout cas quelqu’un de l’Ordre. Quelqu’un de l’Ordre Jedi… cette expression hante mon esprit alors que je fais les cents pas dans la soute que j’ai réaménagée en bureau avec des tableaux interactifs grouillant de notes virtuelles.

Et si le problème n’était pas institutionnel… mais aussi individuel ? Si je change mon angle de vue ?

Un doute me gagne alors que je reviens vers la note concernant le Jedi qui avait été tué. Un collègue que je ne connais guère, qui est issu des rangs de Tython. Je pourrais demander à consulter son dossier au sein des Archives Jedi. Avec mon accréditation actuelle, je ne pense pas que les Archivistes m’opposeront trop de récalcitrance… en justifiant bien ma demande. C’est dans le cadre d’une enquête en cours en plus, qui concerne l’Ordre Jedi dans sa globalité. Je voudrais consulter les déplacements connus qu’il a pu faire, son historique de missions et des éléments de son vivant. Ça va prendre du temps, mais je ne perds rien à envoyer la requête. Je le fais donc depuis mon datapad, en prenant bien soin à remplir le formulaire numérique et à l’envoyer via ligne sécurisée aux Archives du Temple de Tython. Je doute que cela m’apporte beaucoup d’infos cruciales, mais sait-on jamais.

Ça m’emmerde que le travail ait été aussi bien fait du côté du tueur. C’est tellement propre que je ne peux pas exclure Halcyon de l’équation… seulement, je ne veux pas me contenter de savoir qui a fait cela. Je veux aussi connaître pourquoi il ou elle a fait cela. Il doit y avoir une raison, juste ou criminelle. Cela me dérange qu’il y ait autant de témoins dont aucune version ne concorde réellement. J’ai écouté et lu les dépositions, y compris celles qui avaient retenu l’intérêt de l’Inspecteur envoyé sur les lieux. J’ai fait chou blanc. Songeuse, je repense au rapport du médecin-légiste, le plus probable d’entre tous.

Briser le cou d’un opposant… je songe au dernier témoignage qui a été enterré au fond de la pile. Paradoxalement, le plus précis d’entre eux mais aussi le plus problématique, le moins bien identifié.

Je le relis depuis la copie numérique qui scintille sur l’un des tableaux adaptés de la soute. Une « ravissante rousse » qui a été invitée par la victime à entrer. Un geste qui évoque un recours à la Force, comme pour la Persuasion de Force. Le changement de comportement de l’invitée, qui s’est mise à se comporter comme une courtisane. L’histoire de la demande de massage des épaules… cette façon de faire ne ressemble décidément à mes chers Jedi de Tython, bien plus rigides que mes Verts. Sans parler du mystérieux coffre dissimulé dans un cadre qui est évoqué, qui a été vidé de son contenu, qui a été retrouvé et qui n’était absolument pas connu du partenaire Jedi de la victime du crime. « Belle rousse », « invitée par le Jedi », « recours non-orthodoxe à la Force », « comportement modifié », « massage des épaules », « coffre caché », « contenu volé » … des mots clés tourbillonnent dans mon esprit alors que je réfléchis à ce dernier témoignage, qui me paraît peu à peu de plus en plus plausible. Sans oublier cette anagramme laissée en guise de signature : « U. N. Owen », qui donne « Unknown ». Inconnu, était-ce vraiment une mauvaise blague laissée par un faux témoin, ou quelque chose de plus ?

Cette déposition-dite inexploitable… plus je l’observe, plus elle m’interpelle. Je connais un peu ma cible potentielle. J’ai déjà vu en partie comment elle fonctionne, tout comme elle sait comment on marche ; Ce genre de petit jeu lui ressemblerait bien… aurait-elle laissé sciemment un message derrière elle ? Est-elle un témoin, la perpétratrice du crime, ou bien une informatrice potentielle ? Pourtant, les rares informations laissées par les Services de renseignement républicains laissent entendre que l’agent n’avait rien à faire sur place. Elle n’était pas en mission. Elle était en repos. Pourtant, elle est venue ici. L’autre Jedi avait l’air perdu sur la question du coffre, il n’en avait pas connaissance. Pourtant, si c’est bien elle que j’ai en face de moi, elle mentionne ce coffre alors qu’elle aurait pu s’en passer. Une chose est sûre : plus le temps passe, plus je pense qu’elle est impliquée d’une façon ou d’une autre. Je prends une décision, en même temps que je saisis mon communicateur et que je passe un appel, résolue.


- Inspecteur Stanford ? Passez-moi le Jedi Fergus Khan. Oui, celui-là même. Préparez-nous une salle. Non, pas une salle d’interrogatoire musclé voyons ! On reste entre gens civilisés quand même. Une salle d’entretien fera très bien l’affaire. Je dois discuter avec lui… oui, je sais que vous l’avez déjà fait mais j’insiste. C’est important. J’arrive dans une demi-heure.


J’ai besoin d’en savoir plus sur ce que les deux Jedi faisaient ici, y compris celui qui a l’air tout à fait innocent dans cette histoire. Peut-être que si je m’y prends bien, il pourra m’en dire un peu plus sur leur agenda, les raisons de leur venue ici, les gens qu’ils ont fréquenté, le caractère de la victime… en gros, des éléments qu’une discussion cordiale entre deux pairs pourrait amener tout naturellement. Qui sait, notre seul proche de la victime présent en sait peut-être plus qu’il ne s’en doute lui-même. Il existe forcément un angle-mort que nous n’avons pas exploité. Dès que j’en saurai assez, j’irais en recherche. Mais avant toute filature et toute chasse, il me faut avoir un élément pour me guider. Un fil que je pourrais suivre.


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Halcyon
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Commandeur du Renseignement Républicain / Membre honoraire de l’escadron Spectre
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[Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé] Empty Re: [Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé]

Dim 15 Mai - 22:32
Si Allana commençait à trouver que cette affaire lui donnait la migraine, elle n’est pas au bout de ses peines. Andara n’est pas Corellia et apparemment, les autorités locales ont tendance à surestimer leur propre importance. La jedi verte a demandé une demi-heure. L’interrogatoire a commencé à peine dix minutes après l’appel quand la police locale a embarqué le jedi dans un véhicule avant de l’amener au poste comme suspect potentiel. Aucune discrétion. Et de le qualifier de suspect ne va clairement pas arranger les choses car là, en haut lieu, Cela commence à s’agiter. L’information a fuité et le sénateur de Corellia a envoyé un message à Allana qui se résume à : mais qu’est-ce que vous foutez, bon sang? Et comment Allana a su que le jedi était en train de se faire interroger, en salle d’interrogatoire et de surcroit pas dans le délai de temps demandé?

Mais parce qu’elle a reçu cette information de la part d’un certain (ou d’une certaine) U.N. Owen. Ce qui veut dire que quiconque est cette personne, elle a l’audace d’en savoir plus que l’enquêtrice principale, soit Allana. Si une note pouvait avoir une empreinte digitale, la corellienne pourrait presque jurer ciel et terre que cela vient d’Halcyon. Elle seule est capable d’avoir plus de culot qu’on corellien. Ce qui veut dire, dans ce cas, qu’elle sait que la jedi verte est impliquée dans l’affaire. Ce qui veut dire aussi que, potentiellement, toutes les communications qu’elle utilise sont compromises. Ce qui, on s’en doute, est particulièrement agaçant. Est-ce que l’espionne est bel et bien l’assassin? Elle serait parfaitement en mesure de tuer le jedi, techniquement. Ce n’est pas quelque chose qui est discuté ou très connu mais… Les quelques jedis qui ont travaillé avec Halcyon…

Et qui ont affronté des utilisateurs du côté obscur avec elle… Font tous état d’une certaine… Aisance… De l’espionne à affronter ce genre de menaces, sans la Force. Donc oui, elle pourrait être la tueuse. Mais alors la persuasion de Force n’aurait eu aucun effet sur elle car cela n’affecte que les esprits faibles. Donc, elle aurait joué la comédie? Ce ne serait pas impossible non plus… Mais quel lien entre elle, le jedi et le coffre caché? Et si elle est innocente, pourquoi se contente-t-elle de « narguer » Allana au lieu de lui donner une véritable piste à suivre? Ou peut-être… Peut-être qu’elle lui a donné une piste. Car au message initial a suivi un vieil article d’une enquête sur laquelle la jedi verte et l’espionne ont travaillé ensemble. Sauf qu’Allana, qui connait parfaitement les détails de cette mission, va remarquer de subtiles erreurs… Dans les dates. Ou tout ce qui est chiffres.

Et si ces chiffres sont pris et mis ensemble… Cela donne des coordonnées. Et pas n’importe quelles coordonnées. Des coordonnées sur cette planète. Mais avant de suivre cette piste… Peut-être faudrait-il aller au secours du jedi en train de se faire interroger, non? Car quand elle va arriver sur place, elle va pouvoir voir que l’interrogatoire a été musclé, même si elle s’était opposée à cette idée. Convaincus qu’il sait où est Halcyon (si Allana a voulu lui poser des questions elle-même, c’est que c’est important) et si désireux de tirer la couverture bien à eux, les policiers locaux ont tenté un coup d’éclat pour montrer à la République l’excellence de leur planète. Donc, essentiellement, ils sont en train de « contourner » la loi pour accélérer le processus. De quoi rendre livide n’importe quel VRAI professionnel comme on en voit dans la CORSEC. Le retour de la migraine?


"Vigilo Confido."
Allana Fern
Allana Fern
Maître des Jedi Verts
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[Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé] Empty Re: [Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé]

Ven 20 Mai - 15:41
 
[Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé] Detect10
Inspecteur Cole Stanford. Police planétaire d'Andara.


Eh bien, cela faisait longtemps que je n’avais pas ressenti une telle envie d’en foutre une à quelqu’un. Vous savez, cette sensation des doigts qui fourmillent, impatients de se crisper en un poing bien solide et de refaire le portrait de quelqu’un ? Je veux dire, ça arrive que je sois en désaccord avec un conservateur extrémiste de Tython, assez souvent même. Ça peut aussi arriver que je me prenne la tête avec Corran, parce qu’on aime bien ça au fond et parce que c’est sans doute notre façon à nous de montrer l’affection fraternelle que l’on se porte. Mais là… l’envie de frapper quelqu’un, ou plus exactement la personne qui me fait face est dévorante et je dois puiser dans tout le calme et l’impassibilité Jedi dont je sois capable pour ne pas la tabasser. Je crois que ça remonte quasiment à l’époque où j’étais infiltrée chez les Sith en tant qu’Eriana, en fait. Pourtant, je suis quelqu’un d’un peu bourru sur les bords mais généralement sympathique. Mais là… Si mes traits sont maîtrisés et que je puise dans ma mince patience, mes yeux bleus-gris sont acérés.


- Pardon. J’ai dû mal entendre. Vous avez fait quoi, là ?

- Allons chère Jedi, je n’ai pas besoin de vous rappeler ce qu’est une arrestation. Vous qui dites si bien connaître le monde des enquêtes criminelles.


Et c’est que l’autre, assis tranquillement dans sa chaise, soutient son regard insolent en plus, ses yeux gris scintillant de fierté toute masculine alors qu’il me dévisage comme s’il ne comprenait pas pourquoi je réagissais de la sorte, un verre de brandy à la main. Pour ma part, j’ai refusé de m’asseoir et je le toise du haut de mon petit mètre soixante et quelques, les bras croisés sur mon torse.


- Mais bien sûr, une « arrestation », évidemment. En fanfare qui plus est… mais par Corell, qu’est-ce qui vous a pris ! Je voulais juste lui parler, pas le faire parler. dis-je en inspirant discrètement pour ravaler mon agacement, avant de préciser à l’attention de notre petit génie de la semaine - Je vais vous le demander pour la dernière fois. Où est le Jedi Khan ?

- Va falloir vous détendre, la Corellienne. Il va bien, il est en vie. Vous êtes solides, vous autres Jedi, et puis il serait dommage de tuer un type qui peut cracher des infos, que dis-je, un suspect.   Déclare l’Inspecteur local d’un ton nonchalant, ponctuant son dernier mot avec un sourire complice qui m’écœure et qui renforce ma pulsion de l’attraper au collet pour de lui en foutre une.


C’est qu’en plus il a l’air vraiment content de lui le bougre, alors qu’en réalité il a totalement surinterprété ma demande et l’a brodée avec la version qui l’arrangeait. Ce n’est pas compliqué pourtant, je demandais juste une salle d’entretien pour discuter tranquillement avec notre seul témoin. Et encore, heureusement que j’ai été informée de l’entourloupe par un tuyau imprévu…


- Il faut être bonne joueuse, voyons. C’est normal d’être frustré quand on se fait doubler. Ça fait mal de recevoir des leçons, mais c’est comme ça qu’on apprend. Il faut qu’il crache le morceau, votre semblable. On a une tueuse psychopathe en liberté. Vous devriez plutôt nous remercier. On a coffré l’oiseau avant qu’il ne s’envole. Il n’y a plus qu’à le faire chanter désormais.

- Vous avez soumis un Jedi à un interrogatoire musclé, sans même l’ombre d’une preuve, sans la présence d’un autre Jedi alors qu’il n’est, à date, qu’un témoin… vous avez une interprétation toute personnelle de la loi républicaine, Stanford. Votre obsession va trop loin.


Pour ne pas dire « incompétence », il faut bien que je reste minimalement polie vu qu’on est dans un monde où les politicards ont la main haute sur la justice, les finances et même la loi on dirait. C’est frustrant de ne pas pouvoir exprimer le fin fond de ma pensée, et lui balancer ses quatre vérités.


- Vous me remercierez, Jedi Fern !  Vous verrez que j’avais raison depuis le début !

- Nous verrons, Inspecteur. Nous verrons.


Il va me falloir tirer de là et récupérer mon pauvre collègue qui n’avait rien demandé. Je ne peux pas le laisser entre les mains de ces imbéciles, qui en plus n’ont pas manqué de s’en vanter haut et fort et de l’accuser à gorge déployée d’être un suspect. Dites-vous que c’est même remonté jusqu’aux oreilles du sénateur de Corellia, qui m’a envoyé un message pas piqué des hannetons pour me demander des comptes. J’ai temporisé ce problème en lui expliquant ma raison d’être sur place, en rappelant le contexte des meurtres en série de Jedi qui ont notoirement tué notre ancien Maître des Jedi Verts en pleine forme et en m’engageant à lui faire un compte-rendu personnel et détaillé de mon enquête, circonstancié, afin de l’assurer que je n’ai pas dépassé de lignes « déraisonnables ». Je n’ai pas envie de me le mettre à dos, on bossait assez bien jusque là ensemble, ça me ferait vraiment bien suer.

Ce qui me rappelle à sa question : comment ai-je su que le seul Jedi survivant était en train de se faire interroger de façon bien trop musclée, pas dans le délai, les conditions et les lieux que j’avais requis ?

Je ne peux pas lui donner tous les éléments. J’ai eu un tuyau d’un informateur. Corell était avec moi. Le mystérieux témoin « U.N Owen », l’ombre que je poursuis et qui reste juste dans mon angle-mort, proche mais toujours hors de vue et de portée… est-ce Halcyon, ou quelqu’un d’autre ? Je ne sais pas, mais il est important que je sache de qui il s’agit, quel est son rôle là-dedans et ce qu’il cherche à faire.

Une amie familière, la migraine, commence à pointer. Seulement, ma journée ne fait que commencer.  


[Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé] Nautol10
Chevalier Jedi Fergus Khan. Ordre Jedi.


Les traits graves, plongée dans la pénombre sécurisante du Netreselv, la nuit est tombée depuis un bon bout de temps alors que le sommeil se refuse à moi. Les rouages de mon esprit tournent en boucle. Ces crétins ont brusqué mon collègue de Tython, derrière son calme il était encore secoué du meurtre de son confrère, outré et choqué de l’interrogatoire dont il avait été victime, et toujours aussi confus.

Fergus Khan, Chevalier Jedi de son état. Un Nautolan dans la fine fleur de l’âge, un Jedi expérimenté connu pour son humeur égale, son humour léger et un grand esprit pacifique, étant lui-même un grand pratiquant de la Forme du Niman en plus du Soresu. Un Jedi Diplomate, un Chevalier de confiance qui avait déjà pas mal de missions à son actif. Il a d’ailleurs un Padawan qui l’attend sur Tython. Un chic type en l’occurrence, et croyez-bien que ce n’est pas un mince compliment de ma part. Une banale mission diplomatique l’avait amené jusque sur Andara, pour accompagner notre victime Jedi. Il n’était pas spécialement un proche ami avec le défunt, mais il l’appréciait et il le respectait clairement.

D’abord très tendu quand il a entendu quelqu’un entrer dans la salle d’entretien – où j’ai insisté avec fermeté qu’il y soit amené – il était assez perplexe de me revoir, et bien moins ouvert, prudent. Je peux le comprendre. J’ai eu tôt fait de clarifier le propos et de lui présenter mes excuses pour le traitement dont il a été victime, en étant très claire que ce dernier n’était pas de mon fait, bien au contraire. Au moins, ma réputation de manque de subtilité et d’incapacité à mentir ne m’a pas desservie cette fois.

Une grande tasse de café a aidé, petit à petit, à débloquer sa langue et à le faire sortir de sa réserve.

Nous avons parlé de beaucoup de choses, mais jamais de l’enquête. Je me suis intéressée à son profil, aux missions qui l’avaient marqué, ainsi qu’à la personnalité du Jedi qui avait été assassiné. Je veux comprendre, en tout cas essayer, qui était cet homme qui a été abattu et que je n’ai pas connu. J’ai pris soin à éviter d’y aller frontalement, préférant des chemins de traverse bien plus détendus. Le Nautolan avait l’air honnêtement surpris du comportement du Jedi que je lui décris selon le dernier témoignage, qui va à l’encontre de ce que lui a pu constater de son caractère. Je le pense honnête… mais qui peut juger de la véritable personnalité de quelqu’un, surtout un être qui n’est pas un proche ? La victime lui avait semblé cependant être un peu plus distante que d’ordinaire, bien moins bavard. Il n'a toujours pas la moindre idée de cette histoire de coffre, et je pense qu’il est sincère avec moi.

Quand il m’a demandé si j’allais le laisser à son sort, je me suis contentée de répondre avec ferveur.


- Un corellien ne tourne jamais le dos à quelqu’un dans le besoin.


En attendant, j’ai refusé qu’il soit gardé au commissariat. Après cette bavure, je n’ai plus confiance en eux. J’ai perdu en retour mon autorisation de quitter la planète – enfin, le Netreselv est cloué au spatioport temporairement, le temps de l’enquête – mais j’ai pu par ce compromis très difficile obtenir la garde de mon pauvre collègue. Puisqu’il n’y avait pas d’autres Jedi présents sur place, je me ferai sa garante. Après tant d’émotions fortes et de brutalités psychologiques, le Jedi Khan s’est écroulé comme une masse de sommeil dans une cabine d’invité, où je l’ai laissé sous la surveillance de R7.

Ça me laisse le temps de réfléchir sur ce qu’il m’a dit et sur ce que je sais pour l’heure de l’enquête.

De ma propre interprétation, je n’ai pas l’impression que notre victime est aussi irréprochable qu’il ne le croit. La mise en scène du meurtre m’interpelle. Ce n’était pas une approche discrète, c’était comme si on voulait qu’il soit fait au vu de tous, en plein jour. Cela ne ressemble pas à la façon de faire des assassins. Quelque chose cloche dans cette histoire, qu’Halcyon en soit responsable ou non. Secouant la tête, je maugrée dans ce bon Vieux Corellien qui m’est si familier dès que je suis plus en privé.


- Saltan valoramosa n telval mord.


Un dicton de chez nous qui signifie grosso modo « La présomption est le premier pas vers une tombe sans fonds ». Une mise en garde contre toute décision impétueuse en enquête, un rare appel à la prudence dans nos croyances. L’erreur dans laquelle l’Inspecteur me semble se jeter à pieds joints. Une erreur de débutant, dirait-on par chez moi, mais clairement, il ne veut pas coopérer et la joue solo.


- Ofax ets burrin tehn…


J’ai un mauvais pressentiment, littéralement. Un très mauvais pressentiment. Je dois explorer plein de pistes à la fois, j’ai un témoin à protéger et je ne peux encore malheureusement pas me dédoubler. Je suis dans une impasse. Je sens que je dois me rendre aux coordonnées codées que m’a transmise le mystérieux UN Owen – que je soupçonne de plus en plus d’être Halcyon elle-même avec le temps et la façon dont elle a encrypté les coordonnées de façon à ce que je sois la seule à pouvoir les décoder – mais je ne peux clairement pas laisser le Jedi Khan tout seul, tant pour sa protection que sa supervision. Mon bon vieux R7 est très efficace et loyal, mais la tâche est trop lourde pour lui tout-seul. C’est frustrant… j’ai la migraine qui monte, mais je sens que je progresse sur le chemin de la vérité.

Je n'ai aucune intention d’arrêter en si bonne voie, il y va de mon honneur et aussi un peu de ma fierté.

Le dernier conseil post-mortem de Jaylen me revient à l’esprit. Ne pas compter que sur moi-même, savoir me reposer un peu sur mes proches, savoir déléguer, mais bien choisir ceux en qui j’ai vraiment confiance… ah, je sais. Puisque notre ami Inspecteur ne veut pas jouer franc jeu et ne joue pas dans les règles, je vais me créer une opportunité tout en restant dans le giron de la loi. Je peux répartir les différents impératifs.

Allez, au point où j’en suis, je ne m’avoue pas vaincue. J’ai encore un atout dans ma manche. Après tout, il me reste encore à jouer la carte « Appel à un ami ».


[***]


Je n’ai dormi que quelques heures ces deux dernières nuits, et encore c’est parce que R7 m’a harcelée pour que je le fasse plutôt que la nuit blanche que j’avais prévue. Mon petit droïde oublie que la Force peut aider de bien des façons, ce qui inclus un petit pouvoir bien utile, à savoir la Stase de Force. J’ai très vite compris l’intérêt de mettre les efforts pour l’apprendre dès que j’étais devenue Chevalier Vert et que je me suis mise à encore plus barouder dans la galaxie que lorsque j’étais Padawan Verte. Si je n’ai pas de blessures à soigner en l’occurrence, en dehors de ma fierté, je peux reprendre des forces presque aussi efficacement que lors d’un sommeil standard, et ce parfois aussi en un temps restreint. Malgré ma lassitude envers l’Inspecteur et envers les politiciens locaux, j’ai le sourire aux lèvres, ragaillardi, alors que je sifflote un air corellien populaire. Des uns diraient sans doute que je complote.

Tout de suite ! Ce n’est pas parce que je suis corellienne et que je ramène un corellien que nous allons forcément conspirer ou faire de la castagne… pas forcément. Quoi que puissent en dire les Impériaux !

Je suis de bonne humeur, car je sais que je vais enfin avoir un équipier digne de ce nom pour m’épauler. Bon, j’ai dû ruser un peu pour le faire venir et le contacter via des canaux inhabituels – merci l’Appel de Force et le Lien de Force – mais il a finalement accepté de se déplacer sans trop poser de questions. Heureusement, Corellia et Andara sont assez proches dont il n’en a que pour une journée de transport.

J’ai dû ruser, et ce à plusieurs égards. Je ne peux pas lever les soupçons des autorités locales ni enflammer plus encore les tensions potentielles entre l’Ordre Jedi et les autorités d’Andara. Je suis certaine désormais que mes canaux et moyens de communications sont surveillés, et je ne serai pas surprise d’avoir été placée sur écoute par mes chers « collaborateurs » locaux. Je suis pressée par le temps et je ne peux pas être partout à la fois en même temps. On me complique la tâche, j’en suis convaincue. Accidentellement ou sciemment, je ne sais pas encore, mais je ne peux pas y être aveugle. Et on essaye aussi de me mettre sous pression, comme le montre ce recours au sénateur de Corellia. Ajoutons à cela que l’on met une pression énorme sur le seul Jedi survivant et que l’on me l’a braqué.

Il faut pourtant que je me rende aux coordonnées indiquées par UN. Owen, tout comme quelqu’un doit rester aux côtés de l’infortuné Jedi Fergus Khan. Quelqu’un qui ne se laissera pas être intimidé, sans pour autant tout dévaster autour de lui, quelqu’un en qui j’aurais suffisamment confiance. Je connais l’homme tout indiqué pour ces prérequis, et c’est lui que j’ai fait venir jusqu’ici au plus vite.

Je ne suis pas restée sans rien faire pour autant. J’ai continué d’éplucher le dossier, de prendre des notes et de préparer la suite. J’ai aussi dû me rendre avec le Jedi Khan au commissariat pour supporter les interminables et fallacieuses palabres de notre « ami » l’Inspecteur, qui semblait tout à fait dévoué à se rendre aussi insupportable que possible et s’était mis en tête que le Chevalier Jedi était un complice. Allez savoir pourquoi. Je ne cherche plus à comprendre la logique de cet individu, qui s’avère malheureusement mieux protégé que je ne le croyais. La main d’un grand du coin le protège, et ça lui donne clairement une impression de toute-puissance sur nous, les étrangers, les Jedi. Pauvre type… Oh, il a bien essayé de réinterroger sans cesse mon collègue pour le briser nerveusement, mais Khan était mieux préparé cette fois et sans faire preuve de la moindre insolence, a tenu bon avec élégance. Je reconnais bien là un Jedi issu du corps des diplomates. J’ai assisté à chaque entrevue, inlassablement, ce qui n’a été visiblement pas du goût de notre cher Inspecteur-génial de la région. Malheureusement pour lui, à ma connaissance, il n’avait pas d’appui légal pour refuser ma présence.

La matinée se termine lentement mais sûrement. Nous serons tranquilles cet après-midi, l’autre énergumène a un entretien de « la plus haute importance » avec un assistant sénatorial local outre la poursuite de son enquête. Je prépare à manger pour trois dans l’espace kitchenette du Netreselv, à l’étonnement du Nautolan Jedi face à ma bonne humeur après le bras de fer verbal et non-verbal de ce matin et se demande comment je peux avoir un tel appétit. Je ris gentiment de sa remarque et me contente de commenter avec un clin d’œil que nous allons avoir de la visite. Il n’a pas l’air très rassuré quand je quitte le cargo, le laissant sous la bonne garde, la bonne compagnie et les bons soins de R7.


[Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé] Corran19
Maître Jedi Vert Corran Fern. Ordre Jedi Vert.


Je me suis rendue jusqu’à un autre quai du spatioport planétaire, où l’ombre d’un cargo corellien se précise dans les cieux, toujours plus proche. Il ressemble un peu au mien, bien que d’une facture plus ancienne, il est clairement plus technologiquement avancé que mon Netreselv. L’avantage d’avoir sa femme qui bosse comme ingénieure à la CTC je présume… Ellen adore tester des trucs sur son cargo. Ah, je savais qu’il ne me poserait pas un lapin… et de ce que je sens dans la Force, il est venu seul. Je lui avais déconseillé de prendre sa Padawan avec lui, je n’ai absolument pas confiance dans les locaux.

Les moteurs s’éteignent une fois au sol et quelques minutes plus, la silhouette haute et charpentée d’un humain s’extirpe de la porte du sas d’accès. Revêtu de robes Jedi vert sombre qui soulignent le teint cendré de ses cheveux blonds coupés à la militaire, les épaules carrées et solides, le Maître Jedi Vert pose presque immédiatement ses yeux brun sombre dans ma direction. Il s’approche bien vite de ma direction, ses traits secs et carrés se détendant légèrement en voyant que je me porte bien. Avec un sourire chaleureux à son égard, je m’avance vers lui et l’étreins brièvement de façon fraternelle.


- Salut Corran, tu as fait bon vol ? Je te remercie d’être venu aussi vite.
- Allana. C’est rare que tu me demandes de l’aide. Qu’est-ce qu’il se passe ?


Tout de suite très sérieux, hein… n’empêche qu’il me retourne le geste un peu plus longuement que je ne l’aurai voulu, avant que je ne m’en dégage. Á en croire ses sourcils froncés et ses bras croisés, il semble s’attendre à moitié que j’ai provoqué un désastre avec mon pathologique manque de tact. Néanmoins, ce n’est pas quelque chose dont nous pouvons discuter ici aussi je le prends par le bras sans rien perdre de mon sourire enthousiaste et je reprends la parole d’un ton plein d’entrain.


- Ah, merci de m’avoir amenée ce bloc de données ! Le Conseil Vert a dû oublier que j’étais en déplacement. Allez viens, après tout ce chemin tu as bien mérité un peu de réconfort. J’ai préparé un bon brunch des familles, tu m’en diras des nouvelles. Comment va ta Padawan ?


Il fallait bien trouver une raison officielle de faire venir mon frère jusqu’ici sans éveiller les soupçons. Ce n’est pas si inconcevable : je fais partie à la fois du Conseil Vert et du Haut Conseil, donc le besoin urgent de me transporter un databloc capital par le biais d’un collègue est tout à fait plausible. Derrière les banalités que nous nous échangeons à voix haute, la véritable conversation est faite par télépathie.


« Et non, avant que tu ne le penses, je ne t’ai pas fait venir que pour cette course. J’ai dû recourir à des voies peu orthodoxes, mes communications sont surveillées. »

« Ah, c’est pour cela que tu as jugé bon de me contacter au beau milieu de la nuit. Les gens normaux dorment à cette heure-là, tu sais. Qu’est-ce que tu faisais encore debout ? »

« J’avais beaucoup de grain à moudre et très peu de temps pour le faire. Je ne t’en aurais pas voulu si tu avais refusé, tu sais. Je suis sûre que Dalek… »

« Et qu'il provoque l’une de ces explosions dont il a le secret ? Hors de question. Bon allez, dis-moi ce qui ne pouvait vraiment pas attendre quelques heures. »

« Oh, trois fois rien. Un meurtre de Jedi, une scène de crime indéchiffrable, un suspect dans la nature et un collègue Jedi porté comme complice par un Inspecteur incompétent. »

« Je vois. J’espère que tu as au moins des pistes. »

« J’en ai, mais pour les creuser, je vais avoir besoin de ton aide. J’ai besoin de quelqu’un de fiable et d’expérimenté pour protéger le témoin Jedi. Ils lui ont déjà fait subir un interrogatoire musclé en mon absence. Est-ce que tu peux me rendre ce service ? »

« J’avais prévu un congé avec Ellen... enfin. Tu me garderas Adea deux-trois semaines en retour. Il est au Netreselv, je suppose. Tu vas me raconter tout l’affaire en détail. »



Ah, Corran. Je savais que je pouvais compter sur lui et sur son sens du devoir développé. Je n’ai pas besoin de lui expliquer en détail qu’il comprend la délicatesse de cette situation. Une fois sur mon vaisseau, nous avons pris le temps de faire le point avec notre collègue Jedi Diplomate qui semblait un peu plus rassuré de voir un autre Jedi nous prêter main-forte. D’un commun accord avec mon frère aîné, nous avons temporairement échangé nos cargos tout comme je lui ai confié la protection du Chevalier Jedi Khan, en le mettant en garde. Nous sommes dans un réel nid de gundarks, ici. Discrètement, j’ai pu rejoindre le vaisseau de Corran et entrer les coordonnées données par le mystérieux UN. Owen à mon intention. J’ai promis à Corran de prendre soin de son cargo et surtout de le prévenir si je me retrouve en danger, auquel cas il m’a avertie que je serais sa priorité… et ça va dans les deux sens. Je refuse de perdre mon frère, même si c’est le plus sérieux et coincé des deux.

Je me sens plus rassurée déjà, je peux reprendre ma casquette d’enquêtrice. Je sais que j’ai un Jedi de confiance pour m’épauler. Je me doute que nous sommes loin d’être au bout de cette complexe affaire, mais déjà la tâche me parait moins insurmontable. Suivons donc les traces d’UN. Owen.


Dernière édition par Allana Fern le Ven 27 Mai - 22:29, édité 1 fois
Halcyon
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Commandeur du Renseignement Républicain / Membre honoraire de l’escadron Spectre
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[Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé] Empty Re: [Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé]

Ven 20 Mai - 19:39
Les coordonnées ont mené Allana à une autre ville, plus petite et à son arrivée, elle peut détecter une agitation presque palpable dans l’air. À commencer par la présence abondante de forces de l’ordre et de miliciens. Que s’est-il passé ici? À première vue, tout semble tranquille. Paisible. Alors pourquoi ce mouvement de foule? Un droide se charge de diriger les visiteurs vers différents lieux après avoir scanné leurs papiers d’identité. En scannant ceux de la jedi verte, le droïde annonce qu’elle est l’heureuse gagnante d’une loterie aléatoire et qu’elle peut récupérer son prix à une adresse précise. Il n'y a aucune chance dans la galaxie pour que ce soit une coïncidence. Quelqu’un a piraté ce droïde pour s’assurer que quand elle viendrait, peut importe le quand, elle serait dirigée vers le prochain indice. Faute d’avoir meilleure piste, la jedi verte suit les indices.

En chemin, elle apprend des rumeurs locales et des discussions entre les gens du coin qu’il y aurait eu un cambriolage chez un notable du coin. Selon un des domestiques, on parlerait du contenu d’un coffre-fort secret… Si Allana est du genre à croire aux coïncidences, tel est son droit mais là… C’est bien trop gros, quand on s’y arrête. Et parlant de s’arrêter… L’adresse en question n’est pas un bureau officiel du gouvernement, comme on pourrait s’y attendre pour réclamer un prix… Mais… Disons le poliment, un endroit où des adultes peuvent recevoir un peu de confort et d’affection de professionnels qui peuvent ou peuvent ne pas porter de tenue de travail. S’il faut vous le dire en des termes plus clairs : c’est un salon de massage érotique. Voilà. C’est dit. Vous pouvez avoir un massage normal, bien entendu. C’est au choix et à la discrétion du client. Alors là, plus de doute possible.

C’est parfaitement dans les cordes de cet humour… Particulier… Qu’a Halcyon. Qui lors d’une discussion avec une Allana un peu éméchée avait affirmé que la discipline jedi finira invariablement par perdre face à un superbe corps et un massage parfaitement exécuté. Que les jedis peuvent prétendre être des gens calmes avec une maitrise de soi exemplaire mais que sous la surface, ils sont plus tendus que des ressorts. La consommation de l’espionne peut ou pas avoir eu un effet sur son discours. Allana est dirigée vers une pièce en particulier et on lui fait savoir que la masseuse sera avec elle sous peu, de s’installer confortablement. La question étant bien sûr jusqu’où peut-on relâcher sa garde dans une telle enquête. Il y a dans la pièce une petite musique d’ambiance et une douce bruine flotte dans l’air pour empêcher ce dernier d’être trop sec. Certaines personnes ont la peau sèche.

Même la lumière est tamisée pour favoriser la relaxation. Si Halcyon est ici, en tout cas, elle ne s’est pas montré le bout du nez. Quelques minutes s’écoulent, ce qui est somme toute normal… Mais le fait qu’Allana commence à avoir du mal à rester concentrée et se sente… Engourdie… Mais pas d’une façon désagréable… Indique que quelque chose cloche. Et oui, la Force peut aider à se protéger de bien des choses, c’est vrai. Mais stimuli subliminaux et au moins trois types de toxines différentes? Il y a des limites à ce que la Force peut faire. Les yeux veulent se fermer tous seuls… Et quand elle va les rouvrir, elle est sur la table à massage, incapable de remuer un doigt ou un orteil. Et il y a quelqu’un d’autre dans la pièce. Quelqu’un qui… Est en train de lui donner un massage, fort chaste et thérapeutique, mentionnons-le. Quelqu’un que la jedi verte connait…


« Je savais que vous seriez coriace. Une corellienne, après tout, est rarement fleur bleue. Messages subliminaux dans la musique d’ambiance. Stimuli visuels subliminaux. Un poison de contact dans la bruine, un autre en aérosol et autres petits trucs du métier… Soyez sans crainte, il ne vous arrivera rien de fâcheux. Je ne suis pas ici pour vous tuer. Mais même en puisant dans la Force, vous ne vous lèverez pas de sitôt.

Si vous voulez parler, utilisez la télépathie et je vous répondrai. Même garder les yeux ouverts risque de demander toutes vos forces. Je suis à la fois contente et furieuse que ce soit vous qui soyez sur l’enquête. Vous êtes en grave danger, chère Allana. Vous avez mis les pieds dans une affaire qui ne vous concerne absolument pas. Alors… Disons que c’est parce que je suis sentimentale de missions passées… Retournez sur Corellia. S’il vous plait.

J’ai une mission à accomplir et je ne peux pas vous laisser interférer. Et je refuse de vous savoir en danger, victime collatérale de quelque chose de bien plus gros. J’ai l’impression que vous en ferez à votre tête… Donc je continuerai de semer des indices. Contre mon gré, il va de soi. Vous avez le droit à trois questions. Choisissez les bien et je me garde le droit de ne pas répondre. Après quoi, je vous inocule l’antidote et je disparais. Oh…

Et pour ce que ça vaut, vous allez vous sentir légère, si légère… Tant de tension dans ce pauvre corps… Je le redis, chère Allana. Je ne suis pas ici en ennemie et j’espère que notre respect mutuel ne sera pas affecté par cette… Nécessité… Dans l’accomplissement de ma mission. Et non, pour vous éviter de gaspiller une question, elle n’est pas mandatée par les renseignements républicains. Alors allez-y avec la télépathie : je vous écoute. »


"Vigilo Confido."
Allana Fern
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Maître des Jedi Verts
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[Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé] Empty Re: [Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé]

Ven 27 Mai - 17:54
C’est fou quand même comment on a les épaules plus légères quand on délègue un peu ! Je devrais sans doute faire ça plus souvent, tiens. Je sifflote un air populaire corellien alors que je suis aux commandes du cargo corellien de ce cher Corran. Je suis néanmoins attentive aux contrôles, qui ressemblent à ceux du Netreselv sans leur être identiques. Je profite aussi du voyage – court, cela étant dit cela ne sera l’affaire que de deux ou trois petites heures si les systèmes du vaisseau et les coordonnées indiquées par notre mystérieux alias sont avérées – pour réfléchir à l’avancée de l’enquête… ainsi qu’aux raisons de sa non-avancée sur certains points.

Corran sera un choix parfait pour gérer notre énergumène d’Inspecteur local. Je connais mon frère aîné et même si l’on ronchonne régulièrement l’un contre l’autre, j’ai parfaitement confiance en sa compétence en tant que Maître Jedi Vert, tant dans ses aptitudes guerrières que négociatrices. Face aux tempêtes, Corran est comme un roc dans l’océan déchaîné : il est calme, mais très solide. Stanford pourra s’égosiller contre lui et tenter de le provoquer, il ne tombera pas dans ses provocations. Quoi que puisse dire « Inspecteur-génial », mon aîné connait au moins aussi bien la loi républicaine que moi. Le Jedi Khan a qui plus est retrouvé sa stature et sa sérénité : à eux deux, ils sauront gérer les entrevues avec l’animal. Oh, j’aurai aimé être une petite souris pour voir la tête de ce dernier quand il verra mon frère à ma place, tout en apprenant que je n’ai aucune intention de laisser tomber l’affaire. S’il n’arrive pas à gérer deux Jedi, alors qu’en sera-t-il quand l’Inspecteur en aura reçu trois pour le prix d’un ? En outre, le Chevalier Khan et Corran pourront sans-doute grappiller d’autres informations d’intérêt.

N'empêche, j’ai vraiment l’impression qu’un sentiment désagréable m’accompagne que je suis ici.

Bon, revenons à nos moutons et à ces mystérieuses coordonnées. Les pépiements de R7, qui m’assiste en tant que copilote, m’indiquent que nous arrivons bientôt à destination. Vais-je avoir enfin de quoi me mettre sous la dent ? Vais-je trouver l’une des clés qui me manquent autour de cette enquête ? Je l’espère bien. En tout cas, nous nous rendons dans une autre petite bourgade de la planète d’Andara, au spatioport local de laquelle je fais atterrir le cargo de Corran avec la maîtrise de la vieille habituée. Malgré les réticences de mon cher petit R7, je refuse qu’il m’accompagne et lui demande de garder le vaisseau de mon frère et de vérifier que rien ni personne ne vienne l’endommager en mon absence.

Pourquoi notre mystérieux U. N Owen a-t-il voulu que je vienne jusqu’ici ? Pourquoi a-t-il pris toute cette peine pour coder les coordonnées de telle manière que je sois la seule à pouvoir les déchiffrer ? Était-il conscient de ma présence sur place depuis le début ? L’avait-il voulue ? Ou ne faisait-il que s’adapter à l’inconnue dans l’équation que représente mon implication dans l’enquête ? Je ne saurais le dire. Tout est possible, dans l’immédiat. Un florilège de possibilités… et pourtant, une seule vérité. Plus j’y pense, et plus cela me déplaît, plus je me dis que l’insupportable Inspecteur de la police locale a raison sur le seul et unique fait qu’Halcyon soit impliquée dans ce crime pour le moins étrange. Pourquoi tenir à distance les Services de Renseignements républicains ? Leur silence m’étonne assez. Non, je pense qu’Halcyon est impliquée, avec le faisceau d’indices dont je dispose… mais j’ignore jusqu’à quel point. A-t-elle tué ? Est-elle seulement en train d’inspecter ? Ah, un rôle bien complexe. Est-ce vraiment bien elle qui a tué notre collègue de Tython et si oui, pourquoi l’aurait-elle fait ? L’Inspecteur semble refuser de s’attarder sur cette épineuse question, certes, et pourtant essentielle. Plus j’y pense… plus, en réalité, j’ai dû mal à me fier sans hésiter à tous ceux impliqué là-dedans, autorités locales incluses d’ailleurs. Il y a quelque chose qui empeste vraiment au fond de cette affaire. Pourquoi ont-ils placé un tel incompétent sur cette enquête ? Je veux dire, ils ne doivent pas manquer d’enquêteurs compétents sur place, bon pas aussi bons que la CorSec, mais quand bien même ! Quelle main le protège ? Est-ce qu’il ne servirait pas des intérêts tierces, en tâchant de nous piloter de la sorte ? N’essayerait-il pas de saboter mes recherches quand j’approche trop près du sombre but ? Aaah, je ne sais pas ! Il n’empêche que cet appel au sénateur de Corellia pour me dissuader de pousser trop loin mes recherches m’interpelle alors que je sillonne les rues vers l’adresse qui m’a été donnée. C’est comme si ma présence les gênait, en les obligeant à jouer non pas avec leurs propres règles, mais avec les règles des autorités républicaines. Je les empêche de mener leur jeu comme ils l’entendent ; après, il me manque des éléments pour valider cette hypothèse, mais plus le temps, et plus je…

Ah, un rassemblement ? Ça semble agité dans le coin, c’est presque comme un entonnoir. On dirait à s’y méprendre un cordon de sécurité ? Il s’est passé quelque chose dans le coin ? Cela pique ma curiosité. Je dois passer par là pour me rendre où je dois aller, et c’est peut-être lié à ce que je cherche. Un droïde de sécurité vient cependant se présenter à ma rencontre et me somme de sa voix robotique.


- Mesdames, messieurs. Contrôle d’identité. Présentez vos papiers d’identité.


Un contrôle d’identité ? Amusant de voir comment les gens sont répartis dans différentes rues selon leurs papiers. Cela m’intrigue. Pourquoi une telle répartition ? Il s’est passé visiblement quelque chose. Il faudrait que je mette la main sur un officier de police local pour lui demander ce qui nous vaut ce contrôle. Problème, c’est qu’il n’y en a pas des masses et le seul que je vois, il est à l’autre bout.


- Félicitations, madame. Vous êtes l’heureuse gagnante de notre loterie.

- Eh bien, Corell est avec moi. Qu’ai-je donc remporté ? Demandais-je d’un ton léger, malgré mon intrigue.

- Vous pourrez récupérer votre lot à cette adresse. Salutations, madame.


Ah, ça sent le dialogue préprogrammé ça. Il n’a pas répondu à ma question, comme si je n’avais rien demandé. J’ai beau être une cruche en informatique, je sais être logique Ce malheureux droïde a été l’infortunée victime, à ses dépens, d’un piratage informatique pour me donner ces consignes précises. Je n’ai pas remarqué de mouvements suspects des caméras aux alentours. Il est donc probable que quelqu’un en amont ait anticipé ma venue et préparé un rabatteur pour me mettre sur le bon chemin. Bon, je n’ai pas de meilleure option : cela me donne une adresse plus précise, et si j’en crois la présence très marquée de miliciens et des forces de l’ordre, je serais sinon bloquée là un bon bout de temps.

Cela ne veut pas dire pour autant que mon oreille n’est pas attentive à mes alentours, tout comme mes yeux et mes Sens de Force balayent mon environnement en quête d’ennemis et d’indices. Les habitants du coin semblent très agités, et des rumeurs me parviennent bien rapidement avec les ragots. Je surprends ainsi la mention d’un cambriolage aux alentours, et d’un coffre-fort secret qui aurait été forcé et dont le contenu aurait été dérobé par les voleurs. Minute. Encore une histoire de coffre-fort secret ? Ça commence à faire beaucoup quand même. Va falloir que j’aille fouiner dans ce dossier-là aussi. Il faudra que je trouve un moyen de mettre la main sur ce rapport… légal ou non. Au pire, je demanderai un petit coup de main de R7. Il est doué pour fureter dans les bases de données, ça lui fera un petit entraînement et connaissant mon petit compagnon, il sera ravi de pouvoir s’exercer. Cette affaire, plus le temps passe, plus j’ai le sentiment que ça va bien au-delà d’un simple Jedi.

Ah. Je crois que je suis arrivée à bon port. Franchement, c’est tout à fait son type d’humour et malgré le sérieux de la situation, je ne peux pas retenir un sourire amusé au coin des lèvres. J’en étais sûre que la mystérieuse ombre était derrière l’invitation. Un salon érotique, c’est tout à fait toi, Halcyon. Ça me rappelle notre débat arrosé qui de la discipline Jedi ou un corps splendide et des massages exceptionnels seraient prévaloir, ce débat que nous avions eu à la fin d’une enquête commune. Bon clairement, c’est trop bien huilé pour ne pas être un arrangement préparé avec un temps d’avance.  Néanmoins, je ne peux pas reculer. J’ai besoin d’informations, et j’ai besoin d’avoir le cœur net pour savoir si je peux écouter mon intuition. J’ai besoin d’avoir une discussion en personne avec Halcyon. Je dois la trouver avec que Stanford ne mette la main sur elle. Nous devons parler, ici et maintenant.

Franchement, un salon de massage érotique… je n’imagine même pas la tête de Corran s’il était là. Maintenant, j’attends dans la pièce où l’on m’a emmenée que la mystérieuse « masseuse » veuille bien montrer le bout de son nez. Car désormais j’en ai la certitude, c’est bien à Halcyon que j’ai affaire. Sympa le décor d’ailleurs, même si je ne baisse jamais tout à fait ma garde. On met à l’aise les clients et clientes ici, pour sûr. Je remarque bien le soin à la musique d’ambiance, la petite bruine douce, la lumière tamisée avec habileté… tout invite à la relaxation. Mais je n’ai pas le droit de me relaxer, me réprimandai-je en silence. J’ai une enquête à mener et surtout, j’ai des réponses à obtenir, des…

Oh Force. Je dois être plus fatiguée que je ne le croyais. Pourtant, j’ai bien fait une Transe tout à l’heure. Je suis censée avoir récupéré avec cette méditation particulière, malgré mon manque de sommeil flagrant de ces dernières nuits et ma nervosité croissante de ces derniers jours. Il faut que je bouge, mais mon corps me paraît tellement lourd, et mes paupières papillonnent, mes yeux piquent… Besh ! Mon attention vacille… mais je ne sens pas mal, au contraire, je suis de plus en plus détendue. Fern, c’est le moment de piquer un roupillon ! Pourtant, c’est plus fort que moi et je finis par m’assoupir.


[Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé] Banhal10


Quand je finis par reprendre connaissance, je remarque tout de suite que je ne suis plus en position assise dans le fauteuil sur lequel j’avais pris place mais que l’on m’avait placée sur le ventre, allongée sur une surface aussi rigide mais confortable qu’une table de massage. Je n’ai pas le sentiment que mes pieds et mes mains soient liés, et je perçois toujours la Force même si j’ai l’esprit embrumé. Je ne sais pas quel cocktail sensoriel je me suis mangée mais par Corell, c’était quelque chose de costaud ! Bon par contre, ce qui est embêtant, c’est que je ne peux pas bouger d’un cil ou du moindre orteil. Je sens en outre que quelqu’un est en train de me manipuler, dans le sens de me procurer un massage avec une expertise que je ne rencontre que rarement, presque équivalente à celle de ce cher Dalek. Et s’il y a bien quelque chose que j’ai compris avec le temps, c’est que comme tout bon médecin, tout excellent masseur serait capable de vous blesser, de vous meurtrir ou de vous tuer d’un simple geste. Pourtant, malgré mes sens encore embrouillés, ce n’est pas du danger qui émane de cette situation.


- Je savais que vous seriez coriace. Une corellienne, après tout, est rarement fleur bleue. Messages subliminaux dans la musique d’ambiance. Stimuli visuels subliminaux. Un poison de contact dans la bruine, un autre en aérosol et autres petits trucs du métier… Soyez sans crainte, il ne vous arrivera rien de fâcheux. Je ne suis pas ici pour vous tuer. Mais même en puisant dans la Force, vous ne vous lèverez pas de sitôt. Si vous voulez parler, utilisez la télépathie et je vous répondrai. Même garder les yeux ouverts risque de demander toutes vos forces. Je suis à la fois contente et furieuse que ce soit vous qui soyez sur l’enquête. Vous êtes en grave danger, chère Allana. Vous avez mis les pieds dans une affaire qui ne vous concerne absolument pas. Alors… Disons que c’est parce que je suis sentimentale de missions passées… Retournez sur Corellia. S’il vous plait.


J’en étais sûre. Quelqu’un capable de me mettre ainsi hors d’état de nuire sans me nuire réellement… et de me faire tourner en bourrique avec une maestria pareille, nul doute que c’était Halcyon. D’un côté je suis satisfaite de voir que mon intuition était juste sur ce point-là. Naturellement, elle ne me révélerait pas tous ses « petits tours de magie » pour ne pas révéler le secret de sa profession, mais je prends note des éléments dont je devrais me méfier par la suite. Ça me rassure d’entendre qu’elle ne veut pas me tuer, même si je l’avais déduit du fait qu’elle ne m’ait pas encore tuée. Elle aurait très bien pu le faire pendant que j’étais inconsciente. Jedi ne peut dire immortel, omnipotent et omniscient. Au moins, elle a l’air ouverte à discuter, ce qui est bon signe. Elle est très consciente des capacités télépathiques des Jedi, notais-je, tout comme la mention du « grave danger » que j’encoure avec cette affaire. Je suis contente de la revoir, bien sûr, mais pas ravie qu’elle fasse partie de mes suspects. Retourner sur Corellia ? Elle sait pourtant que je ne repartirai pas les mains vides. Je dois faire un rapport complet au Conseil Vert et au Haut Conseil. Je ne peux, et ne veux pas, partir sans connaître la vérité. Je veux comprendre cette histoire. J’attends néanmoins, puisqu’elle poursuit ses propos.  


- J’ai une mission à accomplir et je ne peux pas vous laisser interférer. Et je refuse de vous savoir en danger, victime collatérale de quelque chose de bien plus gros. J’ai l’impression que vous en ferez à votre tête… Donc je continuerai de semer des indices. Contre mon gré, il va de soi. Vous avez le droit à trois questions. Choisissez les bien et je me garde le droit de ne pas répondre. Après quoi, je vous inocule l’antidote et je disparais. Oh… Et pour ce que ça vaut, vous allez vous sentir légère, si légère… Tant de tension dans ce pauvre corps… Je le redis, chère Allana. Je ne suis pas ici en ennemie et j’espère que notre respect mutuel ne sera pas affecté par cette… Nécessité… Dans l’accomplissement de ma mission. Et non, pour vous éviter de gaspiller une question, elle n’est pas mandatée par les renseignements républicains. Alors allez-y avec la télépathie : je vous écoute. »


Une mission à accomplir, mais qui ne soit pas liée à son service auprès des Renseignements Républicains… une initiative personnelle ? Un pot-aux-roses qu’elle aurait découvert, ou auquel elle serait bien malgré elle liée ? Je ne saurais encore le dire, mais me voilà encore plus intriguée. Je suis en danger ? Par qui, par quoi, pour quoi ? Elle ne me donne pas de réponse, juste encore plus de questions. Victime collatérale… est-ce quelqu’un voudrait attenter à ma réputation ou à ma peau ? Ce ne serait pas la première fois, ni la dernière je pense, je remue de sacrés lisiers lors de mes enquêtes. Je ne me suis pas faite que des amis au cours de mes enquêtes en collaboration avec la CorSec. Son discours semble confirmer mes craintes : on veut éviter que j’aboutisse avec mon enquête, et que je découvre une vérité qui dérange pour une raison qui m’échappe encore. Ah, elle me connaît bien, elle sait à quel point je suis têtue. Moi non plus je ne viens pas en ennemie, et j’ai un respect professionnel envers elle. Trop de questions, et je dois m’en contenter de trois… il va falloir que je fasse avec. J’essaye d’être claire, mais elle a mis la dose tellement lourde dans les substances que je suis un peu pâteuse.


« Déjà, clarifions une chose : je ne suis pas venue pour vous tuer si je peux l’éviter… juste pour vous parler. Je veux juste comprendre comment on en est arrivés jusque-là. Je me doute que ce n’était pas un meurtre gratuit. Je veux dire qu’il doit forcément y avoir une raison, voire plusieurs. Quant à mes questions… la première serait : le Jedi, et ce notable qui a été cambriolé, il était à chaque question du contenu d’un coffre mais ces coffres et ces gars… ce ne sont que les fils qu’une plus vaste toile, pas vrai ? J’entends, on a bossé ensemble Halcyon, vous ne faites rien sans raison. Pour ma deuxième question… est-ce qu’il y a d’autres Jedi impliqués dans ce qui ressemble ni plus ni moins à un vaste bordel ? Je ne veux pas tout savoir… oh, j’aimerai bien débrouiller tous ces nœuds… mais si des Jedi trempent là-dedans… ça concerne l’Ordre… et de fait… c’est aussi un peu ma responsabilité alors pour troisième question… comment peut-on arrêter cette toile ? Je n’ai pas besoin de savoir… en détail vos raisons pour le faire… mais si ça menace l’intégrité des Jedi… on doit les arrêter. Cela ne m’arrange pas qu’on se retrouve face à face, sauf pour boire un verre. »


Avec cette petite touche d’humour derrière mon sérieux, j’espère qu’elle comprend que cette situation ubuesque ne me ravit pas plus qu’elle, mais que mon esprit corellien refuse que j’abandonne la partie avant de connaître la vérité, au moins autour des circonstances du Jedi décédé et de ce mystérieux coffre qui l’a mené droit à sa perte… et l’a, peut-être, trempé dans de bien sombres nuées.


Dernière édition par Allana Fern le Ven 27 Mai - 22:29, édité 1 fois
Halcyon
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Commandeur du Renseignement Républicain / Membre honoraire de l’escadron Spectre
Commandeur du Renseignement Républicain / Membre honoraire de l’escadron Spectre

[Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé] Empty Re: [Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé]

Ven 27 Mai - 20:41
« Même avec l’esprit embrumé, vous restez parfaitement lucide, c’est admirable. J’ai vu des agents des renseignements entrainés faire une bien pire performance. Mais vous avez raison. Ces deux individus, et ils ne sont pas les seuls, font partie de quelque chose de plus gros. De bien plus gros. Et non, Allana, je ne peux pas en bonne conscience vous en dire plus. Vous deviendriez une cible et je ne le permettrai pas.

Ce que je peux vous dire, par contre, c’est que c’est une vaste opération de déstabilisation planétaire. Croyez-le ou non, ils veulent faire en sorte que cette planète fera sécession de la République Galactique avant d’en vendre l’allégeance au plus offrant. Je ne peux pas impliquer les renseignements républicains car je ne sais pas qui est fiable. Le sénat n’est pas et ne sera jamais digne de confiance. L’armée, la flotte et les jedis non plus.

Non, Allana. Je ne fais confiance à personne. C’est mon métier. Les jedis encore moins. Plus un groupe dit vouloir œuvrer pour la paix galactique, plus je m’en méfie. Mais je m’éloigne du sujet principal. Chaque membre clé de cette ridicule initiative dispose de certains documents dans un coffre secret. Individuellement, ils ne servent à rien. Une fois rassemblés, j’aurai la liste de toutes les personnes impliquées, les comptes utilisés, etc.

Pour ce qui est de votre deuxième question, oui, d’autres jedis sont impliqués. Avant de disparaitre de la carte pour mener à bien cette mission, j’ai eu la visite d’une ombre jedi d’un certain rang. Désormais décédé, vous m’en verrez navrée mais… Manquer de se faire ouvrir la gorge au sabre laser à trois heures du matin combiné au fait de m’être ainsi levé du mauvais pied ont influencé ma réaction. Et si je devais parier avec vous… Quoi donc…

Une bouteille d’un fin alcool corellien de votre choix… Vous allez prochainement recevoir un message de l’ordre jedi vous disant que vous êtes rappelée à Corellia à cause de pressions du sénateur d’Andara et qu’un jedi natif de la planète va prendre le relais. Vous allez refuser et mystérieusement, une affaire importante va soudainement nécessiter votre assistance de façon urgente. Vous verrez. C’est un classique parmi les classiques.

Je suis une espionne, je sais de quoi je parle. Quant à votre troisième question… Cette toile précise sur Andara, c’est possible. La plus grande toile, la raison pour laquelle je vous supplierais presque de ne pas vous impliquer davantage… J’ai des doutes. Il me reste quatre coffres à atteindre et ensuite, j’aurai ce qu’il faut pour… Comment dire… Faire le nécessaire pour le bien de la République Galactique. Le sale boulot, si vous préférez.

Et tiens, en bonus, votre jedi décédé. Toute cette affaire est venue sur la table à cause de son implication dans l’enlèvement, il y a plusieurs années de cela de la fille d’une personne pour qui j’ai grand respect. Maximilian Seidelman, le Commandeur Suprême de la République. Des événements récents dont vous avez peut-être entendu parler, la tentative d’attentat contre lui, ont ramené à la surface certaines choses enfouies. Et très viles.

Ce jedi est en fait un kidnappeur, un manipulateur et un abuseur. Persuasion de Force, vous connaissez? Les tribunaux sont faits pour les gens ordinaires. Comme la persuasion de Force, selon certaines définitions, suggère une idée, si quelqu’un accepte cette idée, alors il est consentant. Maintenant, imaginez le scénario où une jeune femme se fait influencer via la Force, a une relation sexuelle avec un jedi, s’en souvient et arrive le lendemain.

Que fait-elle? Porter plainte? À qui? À l’ordre jedi? Le symbole éternel de la lutte contre les ténèbres? Au sénat? Aux autorités locales? À qui? Et donc, vivant dans la peur de représailles ou d’être trainées dans la boue, votre jedi a commis plusieurs actes qui le placeraient fermement chez les pratiquants du côté obscur. Un loup déguisé en mouton. Une suggestion n’est que cela, une suggestion. Ce n’est pas un ordre, après tout.

Comme je connaissais son profil de femme et que lui ne me connaissait pas, il a été facile de l’approcher, de le laisser faire son petit manège… Et de l’éliminer. Une faveur pour le Commandeur Suprême. Pour l’ordre jedi. Pour ses victimes. Et non, je n’ai aucun remord. Les remords sont pour les personnes. Je ne suis pas une personne, je suis un monstre. Qui tue sans hésitation pour la République Galactique, pour éliminer d’autres monstres.

Pardonnez ce moment de… Pseudo sentimentalité. Cette discussion arrive à son terme. Mais souvenez-vous de ce que je vous ai dit, chère Allana. Si vous continuez de vous mêler de cette affaire, il y aura des conséquences que vous ne pouvez pour le moment imaginer. Vous allez ouvrir une boite de Pandore que vous ne pourrez plus refermer. Vous avez une famille. Des amis. Des gens qui vous sont chers. Laissez le monstre se sacrifier pour vous.

Et voilà. Antidote injecté. D’ici une quinzaine de minutes, vous serez comme si vous aviez fait une sieste réparatrice. Je vais regretter de dire ces paroles mais… Si vous désirez vraiment mettre votre nez où il ne faut pas, allez donc interroger le magistrat en charge de cette ville, celui dont le coffre-fort secret est désormais vide… Vous vous rendrez compte que, par hasard, il est lié à votre inspecteur incompétent. Au revoir, Allana. »


Un monstre. Ce n’est pas la première fois que la jedi et l’espionne discutent et ce n’est pas la première fois qu’Halcyon utilise ce terme pour se décrire. Chose certaine, si elle avait voulu nuire à Allana, elle avait toutes les chances du monde de le faire. Avec la jedi paralysée temporairement, elle aurait pu causer de terribles dommages au corps de la corellienne. Pourtant, non, elle n’a pas abusé de la situation. Et chose étonnante, elle a répondu aux questions. Mais comme d’habitude, en répondant, elle ouvre la porte à encore plus de questions. C’est ce qui est enrageant avec Halcyon. Plus elle répond, plus elle vous laisse sur votre faim. Une emmerdeuse, diront certains, ce qui n’est pas tout à fait faux… Et pas tout à fait vrai non plus. Car clairement elle en sait plus, beaucoup plus que ce qu’elle dit. Mais elle ne veut pas le dire. Ce n’est pas une question de pouvoir mais de vouloir.

Ce qui veut dire que l’affaire est sérieuse car elles ont déjà eu cette discussion : est-ce qu’un espion garde des secrets ou des informations confidentielles parce qu’il doit le faire ou parce qu’il veut le faire? Il est dit que les espions n’ont aucune loyauté et ne sont pas dignes de confiance, ce qui présupposerait vouloir. Dans ce cas spécifique, elle ne veut pas en dire plus car elle veut sincèrement protéger Allana. Elle sait que la jedi ne va pas lâcher l’affaire. En lui donnant une piste à suivre, elle sait qu’elle va la garder occuper, lui permettant de continuer sa mission… Et quand Allana se remettra en chasse… Elle sera plusieurs longueurs derrière Halcyon. Donc, moins à risque de se retrouvée trop impliquée dans quelque chose de bien plus grand qu’elle. Et comme par hasard, tel que prédit par Halcyon, moins d’une heure plus tard, Allana est informée qu’un jedi natif de l’endroit va la remplacer dans l’enquête et qu’il arrivera dans trois jours…

Qu’Halcyon ait pu prédire ce cas de figure veut dire soit qu’elle est derrière ce scénario, ce qui est hautement improbable… Ou que ce n’est pas la première fois qu’elle voit cette situation…


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Sam 4 Juin - 22:21

[Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé] Banhal11


Oui bah moi, je sens bien que j’ai la langue plus pâteuse que d’ordinaire ! Je dois redoubler d’efforts pour rester intelligible, je sens que je vais avoir un beau mal de tête digne d’une belle gueule de bois par la suite, moi. Bon, j’admets que l’espionne a des doigts de fée car si ça fait mal sur le moment – que voulez-vous, comment voulez-vous que je ne sois pas tendue avec mes nouvelles responsabilités et surtout avec tous ces ineptes locaux autour de cette enquête ! – je me doute que mon dos sera très heureux de cette petite attention inattendue. Cela fait une éternité que je n’ai pas pu bénéficier des massages exquis de mon cher et tendre, puis que comme bien souvent, nous sommes tous deux fort occupés et envoyés aux quatre coins de la galaxie au gré des différentes missions et, pour ma part, également des innombrables réunions.


- Même avec l’esprit embrumé, vous restez parfaitement lucide, c’est admirable. J’ai vu des agents des renseignements entrainés faire une bien pire performance. Mais vous avez raison. Ces deux individus, et ils ne sont pas les seuls, font partie de quelque chose de plus gros. De bien plus gros. Et non, Allana, je ne peux pas en bonne conscience vous en dire plus. Vous deviendriez une cible et je ne le permettrai pas. Ce que je peux vous dire, par contre, c’est que c’est une vaste opération de déstabilisation planétaire. Croyez-le ou non, ils veulent faire en sorte que cette planète fera sécession de la République Galactique avant d’en vendre l’allégeance au plus offrant.


C’est donc bien ce que je commençais à craindre. Si je n’avais pas déjà bossé avec Halcyon et eu des preuves de son sérieux, j’aurais eu un peu de mal à avaler le morceau. Je me serais dite que c’était trop gros pour être vrai. Pourtant… je n’ai pas l’impression qu’elle me mente, elle n’en aurait aucun intérêt d’ailleurs. Je trouverai sinon toujours un moyen de vérifier ses informations, mais ça prendrait du temps. Peut-être que ça commence à être un peu trop gros pour moi d’ailleurs, cette histoire. Un complot local, ça je peux m’en charger s’il faut recourir à des moyens que la diplomatie ne cautionne pas forcément, mais si on part à l’échelle galactique… là, ça commence à sortir de mes cordes. Là, c’est un problème qui à lui-seul pourrait valoir une réunion en urgence avec les Conseillers du Haut-Conseil, et devra être remonté probablement jusqu’au Sénat, être débattu en large et en travers sur Naboo. J’ai le sentiment qu’on n’est pas sortis de l’auberge. C’est très inquiétant en tout cas, surtout avec la position d’Andara au sein de l’espace républicain. Je ne peux pas permettre qu’une telle sédition ait lieu au mépris de la volonté du peuple andarien, surtout si elle est réalisée de manière aussi véreuse. Mais dans ce cas-là, pourquoi elle ne s’en est pas ouverte auprès des Renseignements Républicains ?


- Je ne peux pas impliquer les renseignements républicains car je ne sais pas qui est fiable. Le sénat n’est pas et ne sera jamais digne de confiance. L’armée, la flotte et les jedis non plus. Non, Allana. Je ne fais confiance à personne. C’est mon métier. Les jedis encore moins. Plus un groupe dit vouloir œuvrer pour la paix galactique, plus je m’en méfie. Mais je m’éloigne du sujet principal. Chaque membre clé de cette ridicule initiative dispose de certains documents dans un coffre secret. Individuellement, ils ne servent à rien. Une fois rassemblés, j’aurai la liste de toutes les personnes impliquées, les comptes utilisés, etc.


Ainsi, elle a anticipé ma question… car je suis certaine qu’elle n’est pas télépathe, et puis étant moi-même paralysée de la tête aux pieds, je pense qu’elle ne peut pas lire mon expression ou mes réactions. Les renseignements… c’est un nid d’espions, pire encore que nos Ombres Jedi, et du très peu que j’en sache, ce ne serait pas si surprenant qu’il y ait parfois des agents doubles voire triples. L’armée et la marine… je garde moi-même une mauvaise expérience de la seconde, et il ne me paraît pas aussi absurde que cela de penser que plus on est proche du pouvoir, plus il y a des risques d’être corrompu d’une façon ou d’une autre… disons qu’il faut redoubler d’efforts pour l’éviter, si on veut rester intègre. Donc, elle ne me fait pas confiance… enfin, pas totalement confiance. Pas véritablement confiance… c’est un peu vexant, mais ça peut aussi être pragmatique. Je suis Jedi, elle est espionne. Cela étant dit, je note son insistance sur « Les Jedi, encore moins ». J’ai envie de presser le sujet pour comprendre pourquoi elle ressent cette méfiance particulière et généralisée envers nous, Ordre Vert et Seigneurs/Dames Jedi probablement aussi inclus. « Plus un groupe dit vouloir œuvrer pour la paix galactique, plus [elle] s’en méfie ». J’avoue que nous autres Jedi Corelliens nous ne sommes pas aussi ambitieux… et sommes aussi sans doute plus égoïstes et plus patriotiques puisque nous privilégions toujours les intérêts de Corellia sur ceux de la République quand nous n’avons pas du tout le choix.  Je m’intéresse néanmoins à ses précisions sur les coffres. Si elle a visé le Jedi, cela veut dire qu’il était un membre clé… cette pensée me laisse un arrière-goût aigre et amer dans la gorge, ainsi qu’une profonde indignation. Je déteste que mes pressentiments s’avèrent vrais à certains moments. Elle cherche donc des informations très précises gardées par ses cibles, de quoi causer de réels dommages.


- Pour ce qui est de votre deuxième question, oui, d’autres jedis sont impliqués. Avant de disparaitre de la carte pour mener à bien cette mission, j’ai eu la visite d’une ombre jedi d’un certain rang. Désormais décédé, vous m’en verrez navrée mais… Manquer de se faire ouvrir la gorge au sabre laser à trois heures du matin combiné au fait de m’être ainsi levé du mauvais pied ont influencé ma réaction. Et si je devais parier avec vous… Quoi donc… Une bouteille d’un fin alcool corellien de votre choix… Vous allez prochainement recevoir un message de l’ordre jedi vous disant que vous êtes rappelée à Corellia à cause de pressions du sénateur d’Andara et qu’un jedi natif de la planète va prendre le relais. Vous allez refuser et mystérieusement, une affaire importante va soudainement nécessiter votre assistance de façon urgente. Vous verrez. C’est un classique parmi les classiques.


Cela justifie complètement ma saisie de cette affaire, en tout cas… même si cela n’arrange pas du tout les affaires de l’Ordre Jedi, et plus encore mes collègues de Tython. Si une Ombre Jedi est aussi impliquée… cela réclame une enquête interne et minutieuse de toute urgence. J’ai beau ne pas porter spécifiquement le Maître des Ombres dans mon cœur au sein de mes collègues en raison de nos divergences marquées d’opinions, il va falloir que je l’alerte sur ce point lors d’un Haut-Conseil, avec des preuves à l’appui bien entendu. Non, c’est trop sensible pour qu’on envoie un Jedi « lambda » sur l’affaire, encore plus un natif dont la partialité risquerait d’être amoindrie voire nulle. Je note sa mise-en-garde. Si elle dit vrai, va falloir que je m’y prépare et que je l’anticipe, pour voir s’il m’est possible de contrer cette tentative de contre-attaque des comploteurs ou en tout cas de leur mettre des bâtons dans les roues et de me gagner assez de temps pour conclure proprement cette enquête délicate. J’espère qu’elle se trompe, bien entendu, mais il faut toujours être paré à tout, y compris au pire.


- Je suis une espionne, je sais de quoi je parle. Quant à votre troisième question… Cette toile précise sur Andara, c’est possible. La plus grande toile, la raison pour laquelle je vous supplierais presque de ne pas vous impliquer davantage… J’ai des doutes. Il me reste quatre coffres à atteindre et ensuite, j’aurai ce qu’il faut pour… Comment dire… Faire le nécessaire pour le bien de la République Galactique. Le sale boulot, si vous préférez.


Ah ça, faire le sale boulot… d’une certaine manière, je peux comprendre. Mes mains sont loin d’être aussi blanches que du temps où j’étais Padawan Verte, et ce même après Lord_Over. J’ai tué un nombre certain de personnes, en particulier quand je servais en tant que Sith lors d’une infiltration secrète d’une secte Sith du temps où j’étais une Chevalier Jedi Verte. Alors je n’imagine même pas ce que cela doit être pour elle, avec sa difficile profession d’espionne. Je ne vais donc pas la juger, ce serait être profondément hypocrite et c’est un travers dans lequel je me refuse de verser. C’est contraire à mes principes personnels. Elle a donc rempli sa part de notre marché personnel… je suppose que je ne dois pas m’attendre à plus de précisions. Mais elle me surprend en poursuivant.


- Et tiens, en bonus, votre jedi décédé. Toute cette affaire est venue sur la table à cause de son implication dans l’enlèvement, il y a plusieurs années de cela de la fille d’une personne pour qui j’ai grand respect. Maximilian Seidelman, le Commandeur Suprême de la République. Des événements récents dont vous avez peut-être entendu parler, la tentative d’attentat contre lui, ont ramené à la surface certaines choses enfouies. Et très viles. Ce jedi est en fait un kidnappeur, un manipulateur et un abuseur. Persuasion de Force, vous connaissez ? Les tribunaux sont faits pour les gens ordinaires. Comme la persuasion de Force, selon certaines définitions, suggère une idée, si quelqu’un accepte cette idée, alors il est consentant. Maintenant, imaginez le scénario où une jeune femme se fait influencer via la Force, a une relation sexuelle avec un jedi, s’en souvient et arrive le lendemain. Que fait-elle? Porter plainte? À qui? À l’ordre jedi? Le symbole éternel de la lutte contre les ténèbres? Au sénat? Aux autorités locales? À qui? Et donc, vivant dans la peur de représailles ou d’être trainées dans la boue, votre jedi a commis plusieurs actes qui le placeraient fermement chez les pratiquants du côté obscur. Un loup déguisé en mouton. Une suggestion n’est que cela, une suggestion. Ce n’est pas un ordre, après tout. Comme je connaissais son profil de femme et que lui ne me connaissait pas, il a été facile de l’approcher, de le laisser faire son petit manège… Et de l’éliminer. Une faveur pour le Commandeur Suprême. Pour l’ordre jedi. Pour ses victimes. Et non, je n’ai aucun remord. Les remords sont pour les personnes. Je ne suis pas une personne, je suis un monstre. Qui tue sans hésitation pour la République Galactique, pour éliminer d’autres monstres.


Ça sent le bordel monstre, cette histoire. Je veux dire, je suis la première à dire que les Jedi ne sont pas des saints, très loin s’en faut – quand on connait mon parcours, surtout – mais là on passe quand même à un niveau de putasserie au-dessus ! C’est…abject. Je n’ai pas d’autre mot, abject. Pourtant, je n’ai pas envie de nier ce qu’elle énonce, parce que certaines sont des faits, ces mêmes faits qui auraient très bien pu causer mon propre départ de l’Ordre Jedi du temps où j’étais une jeune Chevalier Vert. Si je l’avais fait pour couvrir une opération secrète pour le Conseil Vert, mes arguments et mes accusations de l’époque n’en étaient pas moins pensés et assumés. Le pire… c’est que c’est malheureusement tout à fait plausible. Nous ne sommes pas des machines, mais des êtres vivants, sensitifs et pensants, qui se prétendent « civilisés ». De telles dérives sont bien hélas possibles, même si je n’accepterai pas de tels individus au sein de l’Ordre Vert. Si je venais à en trouver… ils seraient très fermement sanctionnés, voire bannis si cela était dans mon pouvoir, si les faits étaient avérés. Je dois faire remonter cela au Haut Conseil Jedi. Le pire, c’est que je sens que je vais tomber sur des preuves indéniables, si je creusais davantage ce dossier spécifique. Je ne suis pas d’accord avec le fait qu’elle se considère comme un monstre. J’en ai connu et j’en ai vu, j’en ai fréquenté des monstres de l’autre côté de la barrière. Elle ne leur ressemble en rien, même si elle fait un travail que peu lui envierait s’ils en connaissaient la réalité. Certains se salissent les mains pour veiller sur les autres. La Persuasion de Force ne marche pas sur les esprits forts, alors elle aurait très bien pu le berner à son propre jeu. Cette affaire commence vraiment à être plus importante que prévu, beaucoup plus.


J’aurai aimé pouvoir la contredire sur le côté du monstre, mais vu le remède de rancor qu’elle m’a donné pour m’immobiliser… je ne peux pas mouvoir mes lèvres ou ouvrir les yeux, seulement l’écouter.


- Pardonnez ce moment de… Pseudo sentimentalité. Cette discussion arrive à son terme. Mais souvenez-vous de ce que je vous ai dit, chère Allana. Si vous continuez de vous mêler de cette affaire, il y aura des conséquences que vous ne pouvez pour le moment imaginer. Vous allez ouvrir une boite de Pandore que vous ne pourrez plus refermer. Vous avez une famille. Des amis. Des gens qui vous sont chers. Laissez le monstre se sacrifier pour vous. Et voilà. Antidote injecté. D’ici une quinzaine de minutes, vous serez comme si vous aviez fait une sieste réparatrice. Je vais regretter de dire ces paroles mais… Si vous désirez vraiment mettre votre nez où il ne faut pas, allez donc interroger le magistrat en charge de cette ville, celui dont le coffre-fort secret est désormais vide… Vous vous rendrez compte que, par hasard, il est lié à votre inspecteur incompétent. Au revoir, Allana. »


Et voilà que le cocktail qu’elle m’a fait consommer malgré moi recommence à me faire tourner la tête. J’ai de plus en plus de mal à me concentrer. J’arrive à focaliser assez mes pensées pour organiser et partager une dernière pensée télépathique à l’espionne, d’un ton à la fois très cordial et très résolu.


« Je dirai même plus ; à très vite, chère Halcyon »


Car je n’ai en effet pas l’intention de m’arrêter en si bon chemin. Il est de mon devoir de résoudre cette enquête, en tout cas ce qui concerne Andara. Ce sera déjà un premier gros morceau à digérer. Quant à la plus vaste conspiration… si Halcyon ne veut pas nous impliquer, je ferai mon rapport au Haut-Conseil et nous agirons de notre côté pour remédier ce qui nous concerne : les brebis galeuses qui se terrent dans nos rangs. Je sens que mes pairs Conseillers vont a-do-rer le rapport salé que je vais livrer.


[Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé] Bantes10

Corran Fern, Maître Jedi Vert, Ordre Vert ~ Fergus Khan, Chevalier Jedi Diplomate, Ordre Jedi


Quelques heures plus tard. Spatioport d’Andara. Espace cuisine du cargo corellien Netreselv

Tu sais, Jaylen, tu m’as souvent dit que j’étais une tête de mule, tout comme Dalek a souvent rajouté que le pauvre animal se plaindrait que je suis encore plus entêtée que lui. On m’a régulièrement reprochée de n’en faire qu’à ma tête et de reposer excessivement sur moi-même, de ne pas impliquer davantage mon entourage pour me délester un peu de toutes les responsabilités que j’endosse. Eh bien tu vois, je ne fais pas tant la sourde oreille que cela. Je prends certes mon temps parfois, mais j’écoute toujours. Là, de toute manière, c’est une affaire bien trop écrasante pour mes seules épaules. Je t’ai entendu, mon défunt vieil ami. Tu ne t’es pas époumonné toutes ces années pour rien. Je n’ai pas oublié tes derniers conseils feu mon mentor, et je viens tout juste de les mettre en application.

Mes traits sont fatigués alors que je quitte la petite salle que je réserve aux conférences sur le Netreselv, mais un sourire satisfait étire mes lèvres alors que je rejoins l’espace salon de mon cargo. Une délicieuse odeur chocolatée vient tout de suite me cueillir au vol, m’évoquant notre enfance. La silhouette charpentée aux cheveux blonds cendrés de Corran se trouve en effet aux fourneaux et je m’approche de lui sans un mot. Ce n’est pas pour autant qu’il ne me grille pas, et m’interpelle derechef.


- Quand tu tires ce genre de sourire-là, c’est que tu prépares un mauvais coup.

- « Mauvais coup », tout de suite ! Tu vois le mal partout. Non, j’ai juste pris des dispositions. Qu’est-ce que tu nous concotes de bon ? C’est la recette de la mère-grand ? Cannelle ou vanille ?

- Et est-ce qu’on a un budget crise pour gérer ces… dispositions ? Je ne dis pas ça pour moi. Tu sais comment sont les membres du Conseil Vert quand on retourne de l’une de tes petites escapades parfois onéreuses.

- Ne t’inquiète pas Corran, j’ai été plutôt sage en termes de combine cette fois.

- Je serais curieux moi aussi de savoir ce que vous entendez par « sage », Maître Fern. Nous n’avons pas toujours la même définition de la sagacité. Renchérit une troisième voix quelques mètres plus loin, d’un ton affable doté d’une pointe d’humour derrière son sérieux.  

- Ah Chevalier Khan ! Vous tombez à point nommé. Venez-vous joindre à nous autour d’un chocolat chaud. S’il y a bien une chose que Corran sait faire, en dehors de faire la guerre, ce sont ces classiques de notre enfance. Je vais en outre avoir besoin de vos lumières de diplomate.


Le Nautolan s’avance en effet vers nous. Il m’a l’air plus reposé et plus serein que la première fois où j’avais pu discuter avec lui, au commissariat. Il m’a l’air d’être un type plutôt coopératif, mais je sens dans la Force qu’une certaine méfiance perdure. Peut-être qu’il redoute nos façons de faire ? Etant donné qu’il est l’un des principaux concernés par cette affaire et qu’il s’y connait sans doute bien mieux que moi dans les affres de la diplomatie, il est un interlocuteur de poids… curieux, qui plus est. On va essayer d’appliquer ces bonnes pratiques dont nous avions discuté au cours du dernier Conclave.

Nous sommes donc tous les trois autour de la table, comme une petite table-ronde que je présiderai. Corran est situé sur ma gauche, tandis que j’ai notre collègue Jedi Diplomate sur ma droite, face à moi.


- L’Inspecteur nous a déclaré tout à l’heure que vous êtes rappelée de toute urgence sur Corellia, et qu’un Jedi originaire d’Andara va vous relayer. Si cela est vrai, je m’inquiète du maintien de la neutralité dans cette enquête. Je crains qu’ils ne veuillent l’étouffer et l’enterrer.  

- Ils vont essayer, mais c’est très mal me connaître. Je ne compte pas quitter le sol de cette maudite planète sans avoir résolu cette affaire. Le terrain a beau être plus glissant que prévu, c’est trop important pour qu’on laisse filer une histoire qui va bien au-delà de ce meurtre.

- J’espère que ton heure de silence-radio a au moins été fructueuse. Il vaudrait mieux pour tes arrières, vu que ce cher Inspecteur ne s’est pas privé de clamer à qui bon voulait l’entendre qu’il est, je cite « un ami très proche de son excellence le sénateur d’Andara » Rétorque mon frère aîné avec un grand sérieux qui laisse entrevoir son mépris envers ledit Inspecteur.

- Très fructueuse même ! Ma chasse m’a menée jusqu’à une ville un peu plus loin mais ça, j’imagine que tu le sais déjà avec l’historique de ton cargo et les divers traqueurs que Dalek et toi avez mis en place je ne sais où. J’ai atterri dans un salon de massage érotique ma foi pas mauvais du tout. Ça m’a fait un bien fou, je ne savais pas que mes muscles étaient aussi tendus…

- J’imagine qu’il doit y avoir une bonne raison, hein. Que ce n’est pas juste pour le plaisir, Allana. Commenta Corran d’un ton très sérieux, un brin réprobateur d’ailleurs

- Pas ma faute si c’était le lieu de rendez-vous qu’elle avait choisi. Mais c’était apprécié. Et fructueux. Dis-je en haussant des épaules avant de préciser avec plus de sérieux.

- Ah bah si c’était fructueux, tant mieux. La liberté que vous avez dans votre couple ne me regarde pas, mais j’espère qu’au moins il est au courant car même lui ne mérite pas cela. Répliqua Corran d’un ton à la fois blasé et qui commençait à se durcir et à monter d’une octave.
- Avant que tu ne te mettes à laisser courir ton imagination galopante, c’était on-ne-peut-plus chaste. Il ne s’est rien passé d’autre qu’un échange d’infos. Je tiens trop à sa confiance pour ça. Mais puisque tu veux connaître les détails, sache qu’elle a réussi à me droguer pour m’immobiliser. Et avant que tu ne t’emportes, elle ne m’a pas fait de mal. Elle est méfiante.

- Dis m’en plus alors, histoire que je comprenne ! Parce que visiblement je suis trop lent à comprendre vos trucs d’espions avec vos histoires de massages chastes ! S’agaça Corran.

- Allons, allons Maître Fern et… Maître Fern. Il ne sert à rien de s’emporter de la sorte. Le temps nous est compté si nous voulons comprendre pourquoi mon collègue a été tué. Je gage que non seulement vous avez des informations mais aussi un plan à nous proposer. Voulût tempérer le Chevaler Jedi Khan et sans doute éviter que la discussion n’en vienne à digresser.

- Exact. J’ai remonté le fil et j’ai trouvé notre fameux U. N Owen. Sur place, ...  


Mon sérieux tout à fait revenu, je leur relate donc de manière aussi exhaustive que concise que je le puisse ce que j’ai appris de la bouche-même de notre mystérieux informateur, U.N Owen, qui s’est avéré être ni plus ni moins que notre cible. Après réflexion, je décide de leur parler du complot qui frappe localement Andara et dont les racines sont soupçonnées s’étendre au-delà de cette seule planète. Je me garde cependant de donner autant de détails que je n’en ai livrés à la personne que j’ai contacté quelques minutes plus tôt, parce que je les juge trop sensibles et que j’ai besoin de preuves. Halcyon ne m’a pas tout dit, j’en ai le sentiment, et je n’aime jamais juger sans avoir des preuves. Elle a même anticipé la réaction des administratifs et politiciens de mèche avec la conspiration de ces lieux. J’évoque l’importance du contenu de ces coffres, après lesquels Halcyon semble s’être lancée. Et encore, ce n’est pas le morceau le plus rude à leur faire digérer, et Corran m’en offre la possibilité alors qu’il me demande d’un ton bourru en quoi j’affirme que nous sommes, en tant que Jedi, concernés.

La diplomatie n’étant guère mon fort, je n’y vais pas par quatre chemins et je leur dis la vérité. Á savoir que des Jedi sont de mèche avec cette conspiration plus large, et que cela inclut notre Jedi assassiné. Je leur explique les révélations très écrasantes faites par Halcyon, les raisons de cet assassinat et les crimes commis par notre confrère qui s’était visiblement bien écarté du droit chemin. Avant que le Nautolan ne puisse protester, j’ajoute avec gravité les informations révélées par Halcyon pour lesquelles, je ne doute pas, nous allons trouver bien rapidement des preuves pouvant l’attester. La situation est trop grave pour que nous perdions un temps précieux en spéculations et en hésitations. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser les complotistes provoquer une sécession d’Andara, au risque que nos différents ennemis aient un pied-à-terre en plein cœur du territoire républicain. C’était une occasion en or que nous n’avons pas le luxe de leur laisser en ces temps de guerre froide.


- C’est fâcheux. Si ce qu’elle vous a dit est vrai… nous ne pouvons pas détourner les yeux. Cette affaire ne doit être classée sans suite. Ne vous trompez pas, je ne suis pas enchanté d’être contraint de reposer sur les informations de la meurtrière de l’un des nôtres. Cependant, vérité doit être faite. Et s’il y a des traîtres parmi nous… il faudra agir. Je préférerai néanmoins que nous obtenions davantage de preuves. Cela semble difficile en seulement trois jours. Ils ont été rusés.


C’est alors que mon sourire satisfait revient étirer mes lèvres, voire féroce d’ailleurs quand j’ajoute.


- Je m’en suis occupée. Nous allons jouer les prolongations. Le Jedi natif qu’ils ont choisi pour nous remplacer ne posera pas le pied sur Andara d’ici quatre à six jours.  

- Bon, c’est quoi l’embrouille. J’ose espérer qu’il n’est rien arrivé de fâcheux à ce Jedi

- Aucune embrouille en vue, Corran. Je le jure sur Corell, le Jedi est sain et sauf. Il a juste… rencontré un petit contretemps qui, bien hélas, a retardé son départ de Tython.


Sans rien perdre de mon sourire malicieux, je leur révèle la petite roublardise que nous avons réalisé à quatre mains. Oui, je dis bien à quatre mains puisque j’ai eu une complice pour cette ruse. J’ai bien noté que cher conspirateur fait jouer ses relations et vient m’emmerder en m’imposant l’Inspecteur incompétent, en faisant peser l’influence du sénateur d’Andara qui vient se plaindre au sénateur de Corellia, et de là à l’Ordre Jedi. Il veut me forcer à laisser tomber, de grès ou de force, cette affaire. Sauf qu’il a oublié qu’on peut être deux à jouer à ce jeu-là. Moi aussi, j’ai des relations bien placées et même si je n’aime pas avoir à y recourir, je n’ai pas hésité à y recourir vu la gravité de la situation. C’est pourquoi je me suis isolée dans la salle de conférence avant de me plonger dans une profonde méditation afin de pouvoir recourir en paix à l’Appel de Force, mes communications étant surveillées.

J’étais sûre que ce complot impliquant des Jedi véreux intéresserait beaucoup notre Maître de l’Ordre.

Je ne m’étais pas trompée, cette fois ! Arsenicia m’a prêtée une oreille particulièrement attentive, plus encore quand j’ai évoqué les Jedi véreux et que j’ai glissé dans notre conversation le nom d’Halcyon. Force soit louée, elle n’a pas mis en doute mes informations et m’a tout de suite proposée son aide. En retour, je lui ai livré tout ce que je savais à date, afin que nous soyons sur un pied d’égalité. Elle m’a confirmée l’existence d’un ordre de mission « urgent » qui me rappelait sur Corellia tout comme la demande d’envoi du Jedi natif sur Andara pour me relayer. Cependant, elle m’a aussi encouragée à poursuivre mon enquête et a accepté ma requête d’avoir un petit peu de temps supplémentaire pour résoudre cette affaire, au moins son volet local. Elle m’a livré son propre plan pour me l’octroyer. Arsenicia m’a assurée qu’elle allait personnellement s’occuper de retarder un peu le départ du Jedi, puisque ce dernier allait décoller de l’Enclave de Tython et tenait à emprunter son vaisseau personnel. Si son plan a abouti, et puisque je n’ai pas encore entendu parler de ce Jedi elle a dû y parvenir, elle aura pris tout son temps pour discuter longuement avec le Jedi natif et s’arranger pour que son petit compagnon droïde aille provoquer un léger sabotage dudit vaisseau. Pas trop grave pour ne pas blesser le Jedi évidemment, mais juste assez embêtant pour qu’il soit contraint de le réparer avant de décoller. Evidemment, je n’espérai pas obtenir une semaine complète, mais j’espérai obtenir deux ou trois jours.

« Passe-lui le bonjour et ne t’inquiètes pas si elle a des méthodes bizarres, c’est normal. »

Je lui en dois une belle, c’est sûr. Même un ou deux jours en plus, je serais déjà plus que contente ! Je repense aux propos d’Halcyon quand elle me mettait en garde quant au fait de m’impliquer personnellement davantage dans l’enquête et la traque de cette vaste conspiration. Je repense à cette métaphore de la Boîte de Pandore qui ne pourrait être refermée, des conséquences que je ne pourrais apparemment pas imaginer pour le moment. Elle évoquait mes amis, mes personnes chères, et ma famille… mes yeux bleus-gris se posent quelques instants sur Corran, qui croise mon regard, surpris. Je n'ai aucune intention qu’il lui arrive quelque chose ici, mes nièces ne me le pardonneraient jamais, pas plus qu’Ellen. Et je ne laisserai quelque chose arriver à Dalek. C’est tout bonnement hors de question… mais je n’abandonnerai pas Halcyon. Des gens compétents, on n’en croise pas en traversant la rue.


- Bon, c’est quoi la suite des opérations ? Me demande Corran sans détour.

- Je vous confie l’Inspecteur Stanford. Il va vouloir taper la discute avec vous, Chevalier Khan. Je compte sur vos talents de diplomate pour supporter son verbiage, et le faire parler si vous en avez le courage et la patience. Corran vous accompagnera, pour votre sécurité.

- Il faut bien que quelqu’un se dévoue

- Je vais pour ma part faire ce que je fais de mieux, à savoir enquêter. J’ai une piste à suivre, ainsi qu’une petite discussion à avoir avec un magistrat. Que la Force soit avec nous.


Le timing va être crucial, tout comme notre coordination, si nous voulons désamorcer ce complexe complot.
Halcyon
Halcyon
Commandeur du Renseignement Républicain / Membre honoraire de l’escadron Spectre
Commandeur du Renseignement Républicain / Membre honoraire de l’escadron Spectre

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Sam 4 Juin - 23:31
À plusieurs kilomètres de là, Halcyon soupire. Maudite Conspiration et son emprise tentaculaire… Elle a l’impression de se battre face à une tâche presque impossible. Comme… Vouloir vider un lac avec une cuillère. Techniquement, si le lac est plus comme un gros trou d’eau, c’est possible car l’eau enlevée ne revient pas. Mais c’est horriblement long. Au moins, elle pourra mettre un terme à leurs projets ici. Dans l’intervalle entre sa rencontre avec Allana et maintenant, elle a mis la main sur deux autres coffres. Ce qui veut dire qu’il lui en reste deux et ceux-là ne seront pas faciles à obtenir. Mais bon. Elle devrait pouvoir garder plusieurs longueurs d’avance sur la corellienne. Le but est d’impliquer au minimum la jedi verte. Le moins elle s’en mêle, le mieux ce sera. Une sombre détermination sur le visage, son communicateur sonne…

Et son expression se radoucit aussitôt. Comme c’est mignon. Vhell qui prend de ses nouvelles. Inhabituel venant de la mandalorienne mais elle a bien vu que la jeune femme faisant des efforts concernant la nature atypique de leur relation. Halcyon est donc sincère : elle est en plein travail et ne peut pas parler longtemps. Ce qui est vrai. Elle lui dit de ne pas s’en faire, que c’est presque trivial pour elle. Là c’est sujet à interprétation. Obtenir deux coffres, c’est comme faire de l’espionnage industriel, en un sens. C’est effectivement trivial pour elle. Omettre de mentionner que les conspirateurs vont commencer à paniquer et tenter de l’éliminer par tous les moyens possibles… Veut dire que trivial ne s’applique peut-être pas à cette portion des événements à venir. Mais… Ils sont à venir, ils ne sont pas présents donc elle n’a pas menti. Tout est toujours une question d’interprétation.

Et parlant d’interprétation, pour Allana, il n’y en a qu’une. L’homme qui s’est fait voler son coffre par Halcyon est sans doute le plus machiste, le plus sexiste, le plus misogyne et le plus désagréable individu qu’on puisse humainement concevoir dans une enquête. Déjà en commençant, le serviteur qui a ouvert la porte (oui, un serviteur) a dit à Allana qu’elle s’était trompée d’adresse, que l’escorte en cosplay de jedi, c’est sans doute pour le conseiller qui vit deux maisons plus loin. Et par maison, on veut bien dire manoir. Autrement dit, Allana s’est plus ou moins fait traiter de prostituée par le majordome. Ce qui commence bien l’entretien avec le maitre des lieux. Maitre des lieux qui a éclaté de rire en la voyant et en demandant si c’est une blague, que la place d’une femme n’est pas de brandir un sabre laser mais de se rendre utile à des tâches adaptées à leurs compétences.

Les choses auraient pu s’arrêter là si madame la femme du notable n’était pas venue rajouter son grain de sel en critiquant les habits, la coiffure et l’allure générale d’Allana, allant jusqu’à demander si elle était enceinte ou juste en surpoids. Clairement, toute cette hostilité et cette humiliation n’ont qu’un but : la pousser au faux pas pour pouvoir l’écarter de l’enquête. Avec le délai dans l’arrivée du jedi natif de la planète et avec l’inspecteur « coincé » avec le frère d’Allana… Clairement que si elle commence à fouiner, elle risque de trouver des choses incriminantes dont autrement elle ne se serait jamais doutée. Quelle malchance qu’elle soit venue en visite ici la veille et que quelqu’un ait eu l’idiotie de révéler le vol du coffre… À la moindre erreur, à la plus petite brèche de protocole, ils vont se jeter sur elle comme des requins, criant à l’outrage et ayant une excuse pour s’en débarrasser.

Mais… C’était sans compter sur le fait qu’un certain U.N. Owen, peu avant qu’Allana arrive sur place, a envoyé un dossier bourré de questions incriminantes à poser. Du grand Halcyon. Sachant qu’Allana ne lâcherait pas le morceau, elle a quand même aidé, à sa façon…


"Vigilo Confido."
Allana Fern
Allana Fern
Maître des Jedi Verts
Maître des Jedi Verts

[Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé] Empty Re: [Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé]

Sam 18 Juin - 17:19
Andara. Le lendemain.

Je n’aime pas la politique, et tout ce qui s’en approche de près ou de loin. Je n’aime pas davantage les politiciens, et tous ceux et celles qui s’en approchent de près ou de loin. C’est limite l’instinct qui parle, ici. Je ne peux pas avoir confiance en ces gens-là, même ceux et celles qui n’ont pas un mauvais fond – et encore, comment en avoir la certitude ? – n’y échappent pas. Tu ne peux pas leur faire confiance, tout comme tu ne peux pas les croire sur parole. Vous allez me dire, je ne peux pas davantage avoir confiance en les espions, les maîtres par excellence de la furtivité, de l’élimination et de la duplicité. C’est vrai, mais ces derniers ne s’en cachent pas et j’ose dire, ça fait partie du job. Les politiciens en revanche… ça fait sans doute partie du jeu, mais après on s’étonne que les gens se méfient d’eux. Je veux dire, j’ai tellement entendu parler et constaté de mes propres yeux de ces magouilles et autres histoires fumeuses à leurs propos ! Il y avait des calomnies d’ennemis dans le lot, c’est tout à fait vrai, mais aussi, plus nombreux encore, des faits avérés. Ces gens-là, enfin les véreux du lot, sont souvent protégés par le pouvoir. Ils leur sont indispensables… en tout cas, c’est ce que ces diables prétendent. C’est une des nombreuses raisons pour lesquelles je n’ai pas voulu et j’ai été inapte à embrasser la voie de la Diplomatie. J’essaye déjà de me dépêtrer avec ma mission d’ambassade auprès du Haut-Conseil, alors m’engager dans une carrière diplomate ou politique. C’est une vocation que je n’ai pas et des talents auxquels je m’estime tout à fait inepte. On ne fait hélas pas toujours ce qu’on veut et des fois, faut bien retrousser ses manches et s’y coller. Ça ne veut pas dire que je le fais de gaîté de cœur.

Je me répète que c’est un passage obligé, et la seule piste qu’Halcyon ait daignée me laisser à suivre. Je dois me coltiner cette entrevue avec ce type pour glaner des informations, de grès ou de force. Fin de force, on s’entend, pas à l’aide de la Force ou de la force ! Mais si j’ai besoin d’être sournoise ou roublarde, je ferai de mon mieux pour l’être. En fait, ça très mal commencé dès mon arrivée sur place. J’ai appris de mes bourdes passées et surtout, je m’efforce d’appliquer les leçons de Jaylen en la matière. Théoriquement, j’ai une assez bonne idée des impairs que je dois absolument éviter. Après, il me reste la pratique, et je gage que mon interviewé du jour ne sera pas forcément très coopératif.

Cependant, je dois absolument le faire chanter. Et au moins, UN Owen a eu la sympathie de ne pas m’envoyer en plein dans la gueule du loup sans être minimalement armée pour assurer l’expédition.

Comme je disais, cela part donc d’un très mauvais pied alors que je me présente au pas du portail du manoir d’où a été volé le fameux coffre. Déjà, rien qu’à avoir l’architecture de la bâtisse, on peut avoir un reflet du caractère et des aspirations du bonhomme. Je vais divulgacher un peu votre plaisir, mais je résumerai en c’est très ostentatoire et ça reflète l’excellente santé financière de ses propriétaires. Eh bien ! La Force n’est pas très conciliante avec moi puisqu’elle m’a refilé un type encore pire que le détective incapable. Faut pas que je joue aux cartes moi en ce moment, je risquerais de me ruiner ! Faisons un petit jeu des sept familles, vous voulez bien ? Ce sera rapide, il n’y a que trois cartes ici. Dans la famille De Truvaire, je demande… le majordome ! Un mec pédant et méprisant au possible, à l’attitude suffisante, qui m’a regardée de haut avant de me balancer le plus naturellement du monde.


- Tu as dû te tromper d’adresse, fille de joie. L’escorte déguisée en Jedi, c’est pour le conseiller. Tu le trouveras deux maisons plus loin.


Serrant les dents quelques instants pour éviter de proférer des injures bien ressenties, je décide de mettre ça sur le compte d’un manque notoire d’éducation. C’est un employé, il n’a sans doute pas été prévenu de mon arrivée prochaine. Je brûle honnêtement d’activer mon sabre-laser pour lui faire comprendre que ce n’est pas un jouet et qu’il a affaire à un véritable Jedi, et non pas une escorte payée pour lui faire compenser une virilité que son maître n’a sûrement pas pour être désespéré à ce point. Déjà, le tutoiement quand c’est avec ce ton-là, ça ne me revient pas du tout. On n’a pas élevé les cochons ensemble que je sache, il n’est même pas corellien et un semblant de respect est le minimum. Je veux dire, je ne suis pas chiante là-dessus et je tutoie aisément mon entourage quand il m’est sympathique et qu’on traite d’égal à égal, mais là, cet homme a déjà des chevilles bien enflées. Ça promet pour la suite. Je décide néanmoins de rester pragmatique et de garder des traits maîtrisés et une expression sinon affable au moins cordiale, même si mes yeux bleus-gris doivent être plus acérés. Je me contente d’extirper mon badge holographique Jedi officiel, afin d’attester mon identité.


- Allana Fern, Maître des Jedi Verts. Je vous ai appelé tout à l’heure et nous avons convenu d’un rendez-vous avec votre maître concernant l’affaire des cambriolages en série. Le magistrat de Truvaire est un homme occupé et moi aussi, alors ne perdons pas plus de temps.  


L’homme rechigne à me faire entrer mais hélas pour lui, mes papiers sont parfaitement authentiques et en règle. Je me suis renseignée sur le bonhomme avant de venir ici, et j’ai pris soin de prendre rendez-vous selon la procédure habituelle. Il grommelle encore ici et là, mais il consent enfin à fermer son clapet et à m’ouvrir la voie avec des manières tellement appuyées qu’elles sont fausses et railleuses. Eh bien, si le majordome est le reflet de celui qui l’emploie, voilà une sacrée mise en bouche.


[Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé] Magist10
Ludwig De Truvaire – République, Magistrat d’Andara


Dans la famille de Truvaire, je demande… le père ! Venons au principal intéressé, le magistrat Ludwig de Truvaire. Que puis-je vous dire à son propos ? C’est un homme puissant, issu d’une vieille famille noble d’Andara. Si sa maison ne fait pas partie des plus puissantes familles de la planète, elle n’en est pas moins très liée et donc a de proches contacts avec le pouvoir et d’autres puissants de la République. Son dossier indique qu’il a eu de bonnes notes lors de sa scolarité dans le plus prestigieux établissement d’Andara et a suivi de brillantes études supérieures dans les études de droit Républicain. Ce n’est pas un arriviste au sens le plus commun du terme puisqu’il témoigne de nombreuses années d’expérience au barreau en tant que juriste, et qu’il semble avoir traité un nombre certain d’affaires. Il a d’ailleurs été élu magistrat sur Andara la même année où le gouvernement a changé de dirigeant. Bien qu’agent de la fonction publique, il bénéficie ainsi des privilèges et de la rémunération élevée d’un statut de haut-cadre, d’une fonction à laquelle il a été nommé à vie, après avoir renouvelé son serment autour des valeurs de compétence, d’impartialité, d’indépendance et de neutralité judiciaire. Il a épousé à un jeune âge une héritière de bonne famille, Rosalynn, qui lui a donné pas moins de quatre enfants composés d’un seul garçon à son désarroi, contre trois plus jeunes filles. Deux de ces dernières ont d’ailleurs été mariées à de hauts pontes de la finance et de la politique planétaire. La dernière, n’étant encore âgée que de dix ans, est encore trop jeune pour être mariée à un bon parti et ainsi renforcer la vivace toile de relations et de jeux d’influence dont fait partie la maison Truvaire.

On pourrait avoir l’impression que j’ai ici affaire à un énième homme de pouvoir comme les autres. Sauf que ce tableau reluisant a aussi des ombres, qu’ils ont bien tenté d’étouffer d’ailleurs. Des trafics d’intérêt et d’influence, des pots-de-vin acceptés en toute discrétion, des « services » rendus à son entourage au sens large du terme, et quelques scandales avec de très, voire trop, jeunes filles d’espèces variées, bien qu’avec des préférences marquées pour les humaines et humanoïdes. L’homme a bien entendu toujours clamé son innocence et crié à qui veut bien l’entendre que ce n’étaient que des ramassis de mensonges, et il n’a jamais été inquiété par la justice d’ailleurs. Les affaires étaient souvent étouffées sous la forme d’un « non-lieu », interrompus sous la forme d’un chantage pour pousser les victimes à renoncer à leurs poursuites, ou dont le silence avait été… disons, fortement encouragé dirons-nous pour rester un peu politiquement correcte. Un corrompu, quoi.

Physiquement, je pense qu’il pourrait rentrer dans la catégorie du bel homme dans nos sociétés modernes. Un humain qui ne se distingue ni par sa carrure ni par sa taille du haut de sa taille moyenne, mais qui prend clairement un grand soin de son apparence et de ses traits. Ses cheveux bruns mi-longs sont coiffés avec loin vers l’arrière pour à la fois draper son cou mais laisser son visage dégagé sur un front large, aux épais sourcils trônant au-dessus d’yeux sombres que l’on pourrait qualifier de petits. Un nez assez quelconque, voire quelque peu disgracieux, avec des lèvres minces que tente d’enjoliver une courte barbe taillée avec le plus grand soin, coupée de façon triangulaire au niveau du menton. Ses habits sont clairement réalisés sur-mesure, d’un coup d’œil je les estime être de grande qualité, sans doute confectionnés par un maître tailleur réputé, arborant des couleurs à la pourpre pompeuse.

En tout cas, on ne peut clairement pas dire qu’il brille par ses manières et par son comité d’accueil puisqu’en me voyant, le seigneur des lieux se fend d’un éclat de rire aussi sonore que dédaigneux.


- On dit que les Jedi sont d’habiles négociateurs, mais j’ai sous-estimé leur sens de l’humour il semblerait. Une femme Jedi… quelle présomption ! Quel est ce sacrilège, femme ? Où va donc la galaxie ? Il va de soit que la place d’une femme n’est pas de brandir un sabre-laser mais de se rendre utile à des tâches adaptées à leurs compétences.


Là tout de suite, j’ai une violente envie de meurtre qui remue doucement dans les abysses de mon âme, ces profondeurs sur lesquelles je veille avec le plus grand soin à ne pas laisser remonter. Pourquoi fallait-il que mon sens du devoir et mon goût des enquêtes me poussent à accepter cette mission ? Voilà que maintenant, je dois me coltiner un mec qui rentrerait facilement dans le haut du classement des types les plus machistes, les plus sexistes, les plus misogynes et les plus désagréables de la galaxie. Je suis un peu à fleur de peau ces derniers jours, ce qui ne me rend pas la tâche bien aisée pour garder un relatif sang-froid et puiser dans une patience pragmatique de plus en plus fine à chaque minute. Je bouillonne et je fulmine intérieurement, il a réussi à insulter les trois facettes principales de ma personnalité à savoir, la femme, la Jedi et la corellienne. Ce n’est pas un mince exploit de sa part. La quatrième, qui ne m’a jamais vraiment quittée malgré mon retour chez les Jedi, « Eri’ana », m’inspire de bien vilaines tentations derrière le masque de calme et d’indifférence cordiale que je revêts. Je ne suis pas étonnée d’avoir affaire à un type aussi abject, et je crois bien que c’est le plus triste dans cette histoire, que de constater que des critiques que j’avais soulevée quinze ans plus tôt étaient d’actualité.


« Petit rappel amical, on n’est plus chez les Sith donc le meurtre est fortement déconseillé. Je comprends mieux que personne la tentation d’expédier ad patres des individus des plus abjects, mais ce n’est pas bien vu. Parfois on n’a pas le choix, mais là cela me parait plus prémédité qu’autre chose. S’il te plaît, si tu devais en venir à de telles extrémités, couvre au moins tes arrières en trouvant une bonne raison. Ou fais comme les gens civilisés, engage des chasseurs de primes. » recommande dans mon esprit la voix de Dalek, à la fois compréhensive mais ferme.


Cela m’emmerde de le reconnaître, mais je sais que mon cher compagnon n’a pas tort et je sais que je ne me rendrais pas plus service que je ne nous rendrais service en cédant à cette soif de sang, bien qu’assez justifiée et provoquée par mon interlocuteur. Et puis doytr, je ne suis pas aussi sanguine d’ordinaire, il faut que je me ressaisisse. Je ne suis malheureusement pas aussi habile de mes mots et aussi diplomate que des pairs tels que Maître Ombrelune, Maître Garvan ou le Diplomate Jedi Khan. Cela ne veut pas dire que je suis dos au mur pour autant. J’envoie un message télépathique pour rassurer mon cher hapien et le remercier indiciblement, commentant avec une certaine lassitude.


« Je sais, mais il y a vraiment des baffes qui se perdent. »

« Je sais. Je te rappelle que c’est toi qui m’as appris à faire preuve de retenue. »


Je prends quelques instants pour canaliser mes émotions à vif et retrouver totalement mon sang-froid et une relative sérénité. Ce type veut clairement que je pète les plombs, il ne serait pas aussi provocateur sans cela. Je ne suis pas douée avec mon verbe, il va falloir donc que je procède autrement car je n’ai aucune pirouette verbale qui pourrait désamorcer et renverser la situation à mon avantage. Je ne lui donnerai pas le plaisir d’obtenir ce qu’il veut, c’est moi ici qui suis venue obtenir des infos. Que disait Jaylen, déjà ? Ah oui. Réfléchis avant de parler et d’agir. Qu’est-ce que tu y gagnerais à laisser parler tes poings ou ta frustration ? Qu’est-ce qui te serait le plus utile, non seulement à court terme, mais aussi à moyen et à long terme ? Quel est ton objectif ? Qu’est-ce que tu veux obtenir ? Qu’est-ce qui te serait le plus profitable et qu’est-ce qui servirait le plus les intérêts de Corellia et de l’Ordre Vert, voire de l’Ordre Jedi ? Cette série de questions, à laquelle je trouve vite mes réponses, m’aide à retrouver tout à fait mon calme et à ignorer la tentation d’en venir à des moyens tranchants. Je ne vais pas lui donner ce plaisir de craquer. Bien malgré moi, je suis moins libre de mes gestes, faits et dires que par le passé. Je représente les Jedi mais surtout l’Ordre Vert et Corellia par mes décisions. J’ai bien envie de le faire chier tout en obtenant ce que je suis venue chercher ici. Et qu’est-ce qui ferait le plus chier ce magistrat abject ? Je vous le donne en cent comme en mille : trouver et mettre à jour la vérité sur cette conspiration locale, proprement et légalement, et ne rien lui donner contre moi. Je maintiens donc un masque de calme et de cordialité, même si mes yeux ne reflétaient pas mon sourire.


- On n’a pas toujours ce qu’on veut, mais on a toujours ce qu’on mérite. Plaisir de vous rencontrer, monsieur de Truvaire. L’Inspecteur Stanford m’a parlé de vous.  


Ce n’est techniquement pas un mensonge, même si ce n’est pas tout à fait vrai. Le détective n’est pas au courant de ma visite du jour, mais il m’a parlée en large et en travers de son « immense » réseau de relations et n’a pas manqué de souligner qu’il comptait parmi ses amis le présent magistrat, sans doute dans l’optique de m’impressionner ou de m’intimider, de se faire passer pour plus important qu’il ne l’est en réalité. Je ne saurais le dire.


- Ah, vous êtes donc son assistante envoyée par les Jedi. Je comprends mieux. Vous apprendrez le métier à ses côtés, pourvu que vous sachiez garder la place qui vous est dévolue.  


Est-ce que ce type a entendu qui j’étais et quelle fonction j’occupais au sein de l’Ordre Jedi ? Non, ne répond pas, laisse couler. Il n’attend que cela, que tu te jette sur lui pour l’égorger ou que tu t’emportes afin de te discréditer. Tu dois être responsable, Allana. Respire, laisse couler. Cet insignifiante personne n’en vaut pas la peine et sans doute par son attitude cherche-t-il à combler une insécurité personnelle.


[Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé] Rosaly10
Rosalynn De Truvaire – République, Noble d’Andara


Nous allions débuter tant bien que mal l’entrevue dans le salon de l’insolent personnage lorsqu’une tierce personne vient se joindre à nous, prenant place dans le fauteuil juste à côté de celui de son mari. Il s’agit d’une belle femme, dont le maquillage dissimule l’âge réelle tout comme il masque les rides de son visage lisse et ovale. Ses sourcils sont impeccablement taillés, et son mascara noir souligne des yeux bruns assez ordinaires, encadrés par des cheveux châtains longs et réunis en une seule tresse liserée de fils d’or. L’humaine porte une robe élégante, d’un haut couturier, et me dévisage fortement, comme si elle voulait me jauger et me juger, de la tête, aux vêtements et ce jusqu’à mes pieds. Dès qu’elle ouvre la bouche, son ton suffisant et son regard hautain annoncent la couleur de ses propos.


- Il semblerait que j’aie placé mes espoirs trop hauts quand il m’a été annoncé que mon époux s’entretiendrait avec un représentant des Jedi, qui plus est une femme. Si les Jedi m’ont été souvent présentés comme des moines et ermites, je ne pensais pas qu’ils auraient aussi peu de bon goût. N’avez-vous jamais appris que pour ce genre d’entrevue il faut savoir s’habiller, Jedi… Fern, je crois ? Que c’est barbare. Votre nom même manque de raffinement. Votre coiffure ne vaut pas même d’être qualifiée d’un commun, elle me semble aussi archaïque que votre secte reculée. Quant à votre allure… prenez-vous seulement soin de vous ? Votre carrure n’est pas séante à une dame, au point de m’interroger, Jedi : l’hideuse bedaine que vous dissimulez sous vos robes et votre tunique, est-elle dû au surpoids que cause l’excès de bonne chère ou est-ce les affres de la grossesse ?


Eh bien, la mission sur Drongar était un jeu d’enfant en comparaison. J’ai du sacré haut-niveau ici en termes de perfidie et de langues de vipères. Le Diplomate Jedi Khan s’en serait en temps normal sans doute bien mieux sorti que moi, mais en sa qualité hélas de témoin et de suspect, il est en désavantage. Je me fais violence pour éviter qu’une remarque bien acerbe et tranchante n’échappe à mes lèvres, je sais que ces illustres représentants dignes de la famille Adams n’attendent que cela, que je craque et provoque un outrage, ce qui arrêterait net mon enquête et ternirait l’image de Corellia en diplomatie. Prudence est donc mère de sûreté dans le cas présent, même si cela n’est pas du tout mon forte. Je résoudrai cette enquête, même si je dois marcher sur ma fierté pour y parvenir puisque je me vengerai sur les droïdes sondes d’entraînement au niveau maximal une fois de retour à bord du Netreselv, quand j’irai me défouler un peu au sabre-laser pour évacuer la pression autant que la frustration.

Je décide donc de ne pas faire cas de ses propos et de tourner mon attention sur son époux, le sujet de ma visite en ce jour et l’un des objets, l’une des rares pistes dont je dispose pour mon enquête. Je ne saurai tolérer de ma part le moindre faux-pas, tant la situation ici est complexe et très délicate. Ils sont plus agressifs puisqu’ils sont acculés, j’en ai la conviction. Si je suis patiente, ils trébucheront et perdront de leur superbe. Imaginant donc une réunion du Conseil Vert, j’endosse la posture digne de ma condition de Maître Jedi Vert, au-delà même de celle de Maître des Jedi Verts, gardant mon dos droit mais non pas crispé, mes bras posés sur les accoudoirs du siège et mes pieds posés sur le sol. Je me contente d’un signe de tête courtois en guise de salutation cordiale à l’épouse, puis prend la parole.


- Madame. Monsieur, je vous remercie d’avoir accédé à ma requête d’entrevue. Je sais combien votre temps est précieux, aussi ne vais-je pas en perdre davantage. Comme l’Inspecteur Stanford vous l’a peut-être indiqué, j’ai été missionnée pour enquêter sur le meurtre de l’un de mes pairs et au fil de nos recherches, il s’est avéré que des liens existent entre notre enquête et le cambriolage dont vous avez été victime. En effet, le défunt a été cambriolé dans des conditions très similaires aux vôtres, et d’après mes renseignements, le contenu d’un objet spécifique a été dérobé, un coffre. J’ai été informée que l’on avait également forcé votre coffre et dérobé son contenu.


Je verrais bien sa réponse à cette première question. Elle ne fait pas partie du dossier envoyé par mon informatrice et autre protagoniste de cette affaire, le mystérieux U.N. Owen dont je suis la seule, dans la situation présente, à connaître l’identité réelle. Un témoin, une suspecte, et une coopératrice en une seule et même personne. Il y a plusieurs éléments sur lesquels je peux le cuisiner pour qu’il me livre les informations dont j’ai besoin pour désamorcer ces conspirateurs, mais il faut que je choisisse avec soin la première botte que je vais lui délivrer, un peu comme si j’ouvrai un duel de sabre-laser.


- J’ai étudié avec soin votre dossier avant de venir vous rendre visite. Vous avez une carrière remarquable dans la magistrature, et de nombreuses affaires à votre actif. La rapidité avec laquelle vous avez gravé les échelons de votre hiérarchie n’a d’égale que le record que vous détenez en matière de relaxe pour un large nombre d’affaires criminelles et de délits d’initié. Ce n’est pas une mince prouesse, mais cela a dû vous attirer de nombreux ennemis. Ce coffre contenait-t-il des dossiers susceptibles de les intéresser ? D’après les constatations des enquêteurs sur place, ils l’ont spécifiquement visé. Étant de réputation un magistrat brillant et surtout brillamment connecté à vos pairs les plus estimés, je ne doute pas que vous ayez des éléments déterminants à m’apporter dans mon enquête.  


Au lieu de le tuer lui et son épouse, c’est un peu le non-dit qu’il fallait lire entre mes lignes. Ma question n’est pas innocente. Il est soupçonné en effet de corruption puisqu’il a accepté des pots-de-vin en échange d’acquitter de notoires criminels au sein de l’espace républicain, ou de gens bien placés qui avaient été saisis dans leurs affaires crapuleuses. Cependant, plutôt que d’y aller à la manière brute que j’affectionne d’ordinaire, j’essaye d’être sensiblement plus subtile cette fois. Je foule un mince fil suspendu au-dessus du vide ici, et je dois faire fi des rafales de leurs provocations à mon égard pour atteindre mon but : qu’ils me donnent des renseignements pertinents, et révéler cette conspiration. Mon ton est maîtrisé, cordial et non pas accusateur, je m’efforce à la distance et la neutralité. Je ne peux pas les laisser m’atteindre, même si je dois dire, l’insinuation de l’épouse que je sois aussi charnue qu’une femme enceinte, pour une raison obscure, ne quitte pas tout à fait mes pensées. Bien sûr, cette insolence ne me laisse pas de marbre, mais je ne les laisserai pas m’abattre pour autant.
Halcyon
Halcyon
Commandeur du Renseignement Républicain / Membre honoraire de l’escadron Spectre
Commandeur du Renseignement Républicain / Membre honoraire de l’escadron Spectre

[Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé] Empty Re: [Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé]

Sam 18 Juin - 18:46
Que le combat commence, donc. Dès qu’Allana mentionne « délit d’initié », monsieur le magistrat devient écarlate en s’insurgeant d’insinuations méchantes et mensongères, que c’est de la pure calomnie répandue par ses rivaux et qu’il n’a toujours voulu que les biens des citoyens de cette planète. Son épouse serre doucement sa jambe avant de lui murmurer quelque chose. Le bien, se corrige-t-il, mais trop tard, ce lapsus est très révélateur. Si Allana avait encore des doutes sur la conspiration dont a parlé Halcyon… La véhémence de cette réaction est suspecte. Ce n’est pas comme si, après tout, c’était la première fois que la chose était soulevée. Pas besoin d’être un grand jedi pour sentir l’hostilité dans la pièce. Et pas besoin de lire creux dans les pensées pour remarquer autre chose. La présence irrégulière de gardes armés à proximité de la pièce. Plus encore…

Le majordome est armé. Bon, peut-être qu’il fait aussi garde du corps, passe encore. Le maitre des lieux est armé. Pas trop surprenant avec son discours de femmes à la cuisine. C’est pour les types avec des couilles les gros flingues! Mais le fait que la dame de la maison soit armée? Est-ce que son mari sait? Si oui, est-ce une garde du corps? Son assassin personnel? Autre chose? N’est-ce pas là une drôle de réaction considérant que vous recevez simplement la visite d’une jedi? Ce n’est pas comme si elle s’était pointée avec une armée non plus… Elle vient juste poser des questions sur un vol et on la reçoit comme si un conflit armé était prévu… Qu’est-ce qui se trame ici? C’est l’inspecteur Stanford qui vous a parlé du coffre, demande le maitre des lieux sur un faux ton de conversation. Allana est testée. Si Stanford fait partie de la conspiration et qu’elle dit oui, ce sera un mensonge et donc…

Ils sauront qu’Allana ment. Elle ne peut pas dire qu’elle l’a appris d’Halcyon mais… Oui… Quand elle est arrivée sur place, il y avait des gens qui en parlaient à voix plus ou moins basse… Donc elle peut très bien utiliser ce fait à son avantage. Si le maitre des lieux pose cette question, c’est sans doute qu’il veut contrôler la fuite le plus possible. Un coffre secret ne va pas faire de bien à sa réputation si ses opposants politiques décident de s’en mêler… D’ailleurs, peu importe sa réponse, elle va sentir quelque chose de dérangeant. Le majordome semble avoir une satisfaction malsaine qui n’est pas sans rappeler certains siths après un massacre. Ce qui veut dire que c’est probablement lui qui fait le sale travail pour monsieur le magistrat. Et il se croit subtil mais il regarde un peu trop la jugulaire d’Allana pour que ce soit quelque chose de sain. Est-ce qu’ils ont vraiment prévu de l’éliminer?

Ce serait complètement fou. Attaquer une jedi verte de cette puissance? Tout cela parce qu’elle a mentionné un coffre secret? Tout cela pour protéger leurs petites manigances? Oui, assurément, si le plan de vendre cette planète au plus offrant est découvert, se faire lyncher par la foule hostile sera le moindre de leurs soucis. Mais de là à utiliser leur petite armée privée pour tenter de tuer Allana? Quand Halcyon l’a presque supplié de ne pas intervenir davantage, elle ne mentait certainement pas. Allana est assise sur une poudrière. Une mauvaise parole et tout risque d’exploser. Et comme on le sait, la corellienne n’est pas exactement une grande diplomate. Donc ce sera d’autant plus difficile pour elle de garder le contrôle de la situation. Loin d’être impossible, attention, on parle quand même d’une femme qui a survécu au frère et à la sœur Vito et à leur incroyable stupidité…


"Vigilo Confido."
Allana Fern
Allana Fern
Maître des Jedi Verts
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Mar 26 Juil - 22:27

[Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé] Banrph11

Rosalynn & Ludwig De Truvaire – République, Noble & Magistrat d’Andara

Andara. Le lendemain.

Que le combat commence, en effet. Je ne suis clairement pas à mon avantage dans un duel verbal, mais je ne suis plus tout à fait la toute jeune pousse de Maître Jedi Verte que j’étais quelques années plus tôt. J’ai roulé ma bosse et bien malgré moi, j’ai dû travailler sur mes défauts et mes écueils. Je ne les ai pas entièrement résolus, c’est vrai, mais je suis au moins un peu mieux armée tant que mes nerfs ne me jouent pas des tours. Nous jouons donc ici un deux contre une, et je fais face à un tandem. Mon sang de corellienne me donne assez de sang pour leur tenir tête, mais je n’ai pas n’importe qui en face. Derrière mon expression maîtrisée et cordiale, j’observe leur attitude et leurs réactions avec attention. Je peux égaler mon désavantage et mon manque de diplomatie en m’adaptant à leur comportement et je ne me priverai pas d’exploiter la moindre faille qu’ils laisseront entrevoir lors de cet échange.

Oh ? Á croire que je ne suis pas aussi rouillée et à l’état brut que je ne le pensais. On dirait que ma petite ouverture a percé leur défense. Monsieur devient rouge comme une tomate face à ma pique, forte des informations que j’ai pu obtenir aux côtés des renseignements apportés par mon alliée. Intéressant qu’un magistrat s’emporte de cette manière, on dirait que la remarque a fait mouche. Je ne dois pas crier victoire trop vite, mais c’est une passe intéressante et j’ai hâte de voir comment elle va évoluer. Je prends garde donc à maintenir une expression égale alors qu’il s’époumonne, véhément.


- Insinuations méchantes et mensongères ! Ce n’est que pure calomnie répandue par mes rivaux, je n’ai toujours voulu que les biens des citoyens de cette planète !


« Les biens des citoyens de cette planète… » Oh le beau lapsus. Quelle générosité, monsieur le magistrat, il n’en fallait pas tant. Je n’en attendais pas tant de votre part. Non franchement c’est presque trop beau, je n’ai même pas eu à aller le chercher ou à chercher à le provoquer. Mes yeux bleus-gris ont une teinte quelque peu amusée derrière le sérieux qu’ils affectent. C’est qu’en plus il confirme tout seul comme un grand les soupçons de corruption qui pèsent sur lui. Je vais avoir de quoi creuser encore plus, c’est génial il me donne encore plus de quoi avoir à me mettre sous la dent. Avant que je ne puisse creuser cependant, je remarque que son épouse serre avec douceur sa jambe et lui murmure quelque chose d’une voix si basse que je ne peux pas entendre. Le magistrat de Truvaire reprend son aplomb et après avoir raclé sa gorge pour se donner une dignité, rectifie avec fermeté.


- Mm, le bien de cette planète évidemment.


Je n’ai même pas besoin d’en rajouter une couche en fait pour le moment, il s’est mis un bâton dans les pieds tout seul. Je me contente ainsi d’un sourire posé et d’un hochement de tête assertif. « Évidemment… », dommage que sa femme l’ait empêché de creuser davantage sa propre tombe, ça aurait été amusant à observer. Je note cependant mentalement cet argument à charge supplémentaire, qui semble entériner l’affirmation d’Halcyon concernant l’implication du magistrat et possiblement de son épouse dans la conspiration locale contre laquelle nous luttons toutes deux chacune de notre côté. Si Halcyon a décidé d’agir en solitaire dans les ombres, je peux aussi poursuivre mes propres objectifs, assez proches des siens pour ce point-ci, en plein jour par mon rôle de Jedi Vert. J’avoue que j’ai eu envie de retourner le couteau dans la plaie en répétant le « évidemment » mais j’ai résisté à la tentation en me rappelant le sérieux de ma mission et la délicatesse de cette situation…

Fort épineuse et brûlante situation, d’ailleurs. On dirait bien que je suis sur des charbons ardents, qui n’attendent qu’une erreur de ma part pour s’embraser afin de mieux me brûler vive sur place.

J’avoue que mon côté corellien, qui aime autant jouer avec ses cibles que les défis, adorerait voir jusqu’où ils pourraient trébucher et chercherait à les provoquer en ce sens. Pourtant, le coup de main que m’a apporté Maître Ombrelune me rappelle aussi qu’on attend mon retour sur Corellia, et qu’on s’attend aussi à mon assiduité aux séances du Haut-Conseil. C’est donc pas le moment de faire l’andouille et à risquer de se brûler une main en voulant trop jouer. Je dois hélas la jouer bien plus fine. Surtout, je n’ai pas l’impression que l’ambiance soit très relaxée ici, surtout depuis leur lapsus. Même sans les mises en gardes sourdes la Force et les ressentis qui me parviennent, diffus, de l’Empathie de Force, il me suffit d’observer de mes propres yeux pour entériner la même déduction silencieuse.

Force, on m’a réservée un plus beau comité d’accueil que je ne le pensais ! Ça ne manque pas de gens armés dans la baraque, notamment les gardes… mais pas seulement. Tu crois que je ne t’ai pas vu, cher majordome outrecuidant et malpoli ? Je sais que tu es armé, toi aussi. Ton attitude te trahit, tout comme celle du maître des lieux d’ailleurs. Un coup d’œil me fait remarquer la présence pour le second d’un pistolet-blaster miniature, subtile mais avec un œil attentif décelable sous son manteau, tout comme un holster caché masquant un blaster pour le majordome. C’est plus surprenant que l’épouse soit tout autant armée, puisqu’à ma connaissance, je ne suis pas entrée dans le domaine d’une mafia. Enfin, pas officiellement on s’entend. C’est suspect bien entendu, et je compte bien redoubler de prudence. Je compte bien ainsi refuser toute consommation, liquide ou solide, que l’on me proposerait. On va éviter de se faire empoisonner ou droguer, j’ai réappris ma leçon d’Halcyon. Ça ne m’étonne pas trop de les voir armés en soi, à échelle individuelle… mais en groupe, et ainsi hostiles ? C’est moins courant, surtout dans le contexte d’une simple visite de courtoisie d’une Jedi. Je suis seule, j’ai pris rendez-vous, je suis venue sans appuis, et je n’ai pas fait preuve d’hostilité pour le moment.

J’ai du mal à discerner le rôle de l’épouse, la dénommée Rosalynn… que cache-t-elle sous ses atours ? Serait-elle une beauté fatale ? Une alliée du magistrat, qui le sert ou dont les intérêts sont proches des siens ? Je suis sur mes gardes bien entendu, et croyez-bien que je considère déjà du coin de l’œil mes différentes options de sortie si les choses venaient à prendre une mauvaise tournure. Ce ne serait pas mon premier rodéo, même si je suis davantage habituée à des lieux moins bien famés qu’ici. Tous ces éléments préoccupants renforcent cependant ma conviction : j’ai eu raison de venir jusqu’ici, la pèche pourrait bien être foisonnante si je prends garde à ne pas me faire bouffer par de gros poissons. Ils sont bien trop sur le qui-vive pour ne pas être impliqués d’une façon ou d’une autre dans l’histoire.

Oh, me voilà très curieuse. Allez, montrez-moi donc ce que vous avez dans le ventre, chers ennemis.

Brisant le silence sans doute gênant pour eux, monsieur le magistrat finit par poser une question.


- C’est l’inspecteur Stanford qui vous a parlé du coffre ?


Son ton de conversation sonne faux à mon oreille. J’ai beau ne pas être douée avec les sous-entendus et habile sur le langage, je sais quand même non seulement entendre mais surtout écouter. C’est important quand tu mènes des enquêtes, surtout quand tu bosses main dans la main avec la CorSec. Avant même de bien parler, on t’apprend très vite à savoir bien écouter dans le métier. J’ai donc le sentiment qu’il me met à l’épreuve. Il veut rattraper son désavantage, il veut me faire trébucher. Tentative somme-toute grossière d’ailleurs, si vous voulez mon avis, à laquelle même quelqu’un comme moi est « sensible ». J’ai plusieurs cartes en main que je peux jouer ici, à différents degrés de risques et différentes notions de culot. Est-ce que je joue à risque, ou est-ce que je fais une manœuvre sécurisée ? Le problème est que dans cette partie de cartes, je n’ai que des ennemis, aucun allié, et que je ne cerne pas l’intégralité de leur main respective. Je ne m’affole pas pour autant, il en faut plus pour cela. Je n’ai pas oublié les leçons passées de Jaylen en la matière, je veux y faire honneur. Je suis censée représenter les Jedi Corelliens, après tout. Je ne me laisserai pas être intimidée ou écrasée ici. Je dois réfléchir vite, mais réfléchir bien. Je pourrais jouer au bluff et mettre le tout sur le dos de l’Inspecteur, mais ce jeu est très risqué, surtout dans une situation aussi explosive. Si la Conspiration est aussi étendue que ne l’affirme Halcyon, il aura des moyens de vérifier mes affirmations et donc d’apprendre que c’est un mensonge… et donc de me discréditer complètement. Stanford n’est pas encore informé de ce cambriolage, en tout cas pas par les canaux officiels. Il n’était pas présent sur place, son attention accaparée par Corran et le Jedi Khan. Mauvaise décision, même du temps où j’étais une jeune pousse verte de Jedi Corellienne, j’aurai pu prendre cette décision. J’ai appris cependant de mes galères et de mes erreurs, j’ai un peu plus de recul et de sang-froid que par le passé. Je ne peux pas cependant dire que je tiens cette information d’Halcyon, cela desservirait mes intérêts et les siens.

Le mensonge ne m’aidera pas ici. L’arme la plus efficace est celle qui s’approche le plus de la vérité.


- Je ne le tiens pas de l’Inspecteur Stanford. Tout crime ou délit fait du bruit dans les premiers jours où il a été commis. C’est d’autant plus vrai quand il frappe une personnalité connue, locale, et encore plus qu’il ressemble à un autre crime violent. Le voisinage, excité par la perspective d’un instant de gloire éphémère, se montre très agité, loquace et avide en détails croustillants. Le quartier était très ému, et je dois dire, vraiment très peu discret dans ses bavardages.


Information qui ne sera, là encore, pas bien difficile à vérifier. Les clameurs ont été fortes peu après le cambriolage, et les résidents du quartier en parlaient plus ou moins discrètement, certains gueulaient. L’information, enfin la rumeur de la présence d’un coffre a fuité si bien et si fort que les autorités se sont empressées de leur mieux, de juguler tant bien que mal les ragots. Du contrôle de l’information sous prétexte d’un souci du retour à l’ordre public… que c’est commode. Les gens ne sont pas aussi cons que les autorités aiment le faire croire, on sous-estime trop souvent le bon sens populaire.  C’est un peu comme si je faisais de ma source un arbre dans une vaste forêt, un individu au sein de la foule. Ma voix est aussi détendue et cordiale qu’à mon ordinaire, je suis loin d’être encore dans les cordes.

Cela ne veut pas dire que je suis tirée d’affaire pour autant, le poisson n’a pas encore tout à fait mordu à l’hameçon. On verra bien qui craquera le premier entre lui et moi. Personnellement, son attitude m’encourage à continuer à prendre sur moi, j’ai moins l’impression d’être venue pour rien jusqu’ici. Il faut donc bien que je poursuive mon enquête sur ces mystérieux coffres, qu’Halcyon tient tant à atteindre par effraction. En tout cas, va falloir que je fasse vraiment gaffe. Je n’aime pas beaucoup ce sourire de satisfaction arboré par le majordome, surtout quand on le sait armé. Je ne suis pas intimidée, je me prépare juste à la possibilité que la discussion puisse tourner au vinaigre. Avec un sourire cordial, je me permets de commenter à l’intention du majordome sur un ton léger :


- Eh bien, mon cou vous fascine on dirait.  Je suis flattée, mais sachez que je ne suis ni intéressée, ni disponible. Je suis très satisfaite de ma vie de couple.


Une touche d’humour peut désamorcer bien des situations, tout en lui notifiant que je suis consciente de l’attention particulière qu’il accorde à ma jugulaire et qu’il n’est pas bien discret. Si j’avais été un peu plus espiègle et si j’avais le cul un peu moins assis sur une poudrière, je ne me serai pas privée d’ajouter qu’il devrait réfréner ses ardeurs. Hélas, je dois être sage donc je garderai ça pour moi. On peut dire que c’est un petit rappel cordial, pour montrer que je ne suis pas dupe sans être agressive. Enfin cordial… autant que j’en sois capable. Pour rappel, je ne suis pas une diplomate de nature.

Je ne leur conseillerais cependant pas de s’en prendre à moi. Outre le fait que je sache bien me défendre et que je sois passablement agacée, cela m’octroierait le droit à la légitime défense d’une part, et d’autre part ça pourrait leur attirer de grosses emmerdes avec l’Ordre Jedi, les Jedi Verts et Corellia. Je ne garantis pas non plus l’effet que cela aurait sur mon frère Corran ou pire, sur Dalek. Á eux de voir s’ils veulent vraiment rompre le fragile et tendu équilibre entre nous quatre. Je ne suis pas une idiote non plus, j’ai noté toutes les informations dont je dispose sur un fichier soigneusement sécurisé que j’ai confié à R7, avec des instructions précises s’il m’arrivait quelque chose de fâcheux.


- Je peux comprendre que vous soyez tendu monsieur le magistrat. Être victime d’un cambriolage n’est jamais agréable, surtout quand on perd quelque qui nous est cher. Je veux mettre la main au collet de cet élusif criminel et comprendre pourquoi l’un de mes collègues a été tué. Toute précision que vous pourriez m’apporter serait d’une aide précieuse pour notre enquête.


Le passage en force ne m’aidera pas ici, je dois d’abord essayer de le convaincre. Je suis tout à fait conscience de la poudrière sur laquelle je suis assise et je n’ai pas l’intention de mourir si jeune. S’ils osent après tenter de s’en prendre à moi… on ne pourra pas dire que je n’ai pas fait preuve de patience et que je n’ai pas cherché à éviter les hostilités. Je me tiens cependant prête à réagir au cas où.


Dernière édition par Allana Fern le Mer 27 Juil - 9:29, édité 1 fois
Halcyon
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Commandeur du Renseignement Républicain / Membre honoraire de l’escadron Spectre
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Mer 27 Juil - 0:35
Alors que monsieur le magistrat s’apprête à répondre, un serviteur affolé entre et murmure quelque chose à l’oreille de la dame de la maison. Cette dernière fronce les sourcils mais ne semble pas réagir davantage. Quand elle en fait part à son mari, par contre, ce dernier entre dans une colère noire, attrapant le pauvre serviteur par le col et le secouant comme un cocotier en vociférant que « les deux derniers coffres doivent être protégés à tout prix et ce peu importe les sacrifices nécessaires ». Pour faire bonne figure, il jette même un joli vase innocent par terre qui se brise sous l’impact. Il quitte ensuite la pièce avec le majordome et quelques gardes, laissant Allana avec la dame de la maison. Apparemment, Halcyon a réussi à mettre la main sur deux autres coffres en un temps record et les conspirateurs sont en train de sévèrement paniquer, comme elle a pu le voir.

Sauf que ladite dame de la maison, elle… Ne semble pas taillée dans la même étoffe. Oh non. Ce regard est bien trop calculateur. Et après tout, le proverbe ne dit-il pas que derrière chaque grand homme se trouve une grande femme? Pour le moment elle ne dit rien. Elle reste assise, croise les jambes et commence à boire une tasse de thé qu’une domestique lui verse. Le traitement du silence? Une jedi enquêtrice comme Allana connait. Ne rien dire et laisser le suspect mariner dans son jus pour le pousser à craquer en premier. Sauf que l’adversaire, dans ce cas-ci, est coriace. Il en faudra bien plus pour faire réagir une jedi et cela, cette femme doit bien le savoir. Alors à quoi joue-t-elle? Finalement, elle finit par briser le silence, demandant à Allana ce qu’elle connait de la politique locale de cette planète, de sa position dans la République Galactique, ce genre de choses. Hum…

À première vue, des questions somme toute classiques. Mais l’éclair vert n’est pas dupe. Elle sait très bien que de nombreuses conversations où des éléments sécessionnistes ont décidé de poser un geste ou d’exposer leur rhétorique ont commencé ainsi. Plus souvent qu’autrement, même, cela commence par le traitement injuste de la République de telle ou telle planète et le fait que son pouvoir local est muselé par des politiques trop strictes et ceci et cela. Si d’ailleurs Allana a déjà rencontré Alix Reagan un officier de la Corsec et le genre de femme avec une langue acérée, ladite corellienne en a fait un « drinking game » sur ce que les mondes de la République reprochent à la République. Vous passez une demi-heure dans une cantina corellienne à écouter les gens se plaindre autour d’un verre et votre fois vient de vaillamment décéder sous l’océan d’alcool que vous aurez ingurgité.

Tout cela pour dire que si la dame de la maison commence avec ce genre de questions… Il n’y a plus de doute possible. Elle trempe très profondément dans l’affaire, d’une part, et son mari a beau être le visage public, le vrai danger, c’est elle. Calmement, elle enchaine ensuite en demandant à Allana où se trouve la personne qui est en train de s’emparer de tous les coffres. Qu’un serviteur l’a vu entrer dans un certain… Établissement… Et donc que ce n’était pas sa première visite ici. Donc, par extrapolation, aucune jedi n’irait dans un tel lieu pour le simple plaisir de la chose, ce qui sous-entend une rencontre. Et avec qui d’autre que la personne qui se mêle de ce qui ne la regarde pas cela pourrait-il bien être? La force commence à crier « attention » à Allana. Si une partie des gardes a quitté la pièce, le trio qui vient d’arriver porte des armes de corps à corps. Spécifiquement, quelque chose capable de résister au moins un certain temps à un sabre laser.

La question qui se pose est la suivante : quel « honnête » politicien a dans son personnel des gens préparés à combattre les jedis?


"Vigilo Confido."
Allana Fern
Allana Fern
Maître des Jedi Verts
Maître des Jedi Verts

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Mer 27 Juil - 13:21

[Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé] Banrph11

Rosalynn & Ludwig De Truvaire – République, Noble & Magistrat d’Andara

On dit souvent que les plus silencieux sont les plus imprévisibles, et de là, les plus dangereux puisqu’ils sont moins faciles à cerner que leurs compatriotes plus expansifs et généreux en palabres. Regardez, chez mes parents, j’aurai clairement dit contre toute attente que ma mère était bien plus létale et sournoise que mon père. Ce dernier avait beau être un Jedi Vert, la première était une chasseuse de primes qui savait fort bien utiliser ses charmes en plus de ses méthodes parfois expéditives. Corran, Hal et moi en sommes les preuves vivantes puisque sans cela, nous ne serions même pas nés.  Je n’ai pas beaucoup eu affaire aux milieux les plus aisés de la société mais de ce que je me souviens de mes expériences de missions communes avec Jaylen, il me disait toujours qu’il ne faut jamais sous-estimer les épouses et toujours se garder de juger sur les seules apparences si l’on voulait vivre longtemps. Je ne perds ainsi jamais tout à fait de vue notre bonne dame ici présente, alors qu’un serviteur vient lui adresser quelques mots que je ne suis pas en mesure d’entendre. La dame de la maison fait preuve d’un sang-froid dont ne peut clairement se targuer son volubile époux, qui se met à vociférer.


- Les deux derniers coffres doivent être protégés à tout prix ! Et ce peu importe les sacrifices nécessaires !


Eh bien, la situation doit être vraiment grave à ses yeux pour qu’il s’épanche de la sorte, au point de perdre le contrôle de ses nerfs au point de secouer comme un prunier un serviteur puis de fracasser un malheureux vase qui n’en demandait pas tant. Quelqu’un n’est pas content visiblement, et vient de parfaitement se trahir sous mes yeux sans même que je ne le lui demande. Tant d’obligeance sans même que je ne le la lui demande, c’est fort aimable ! Je garde une expression maîtrisée, laissant un air intrigué poindre sur mes traits de l’air de celle qui ne sait pas à quoi il fait référence mais qui serait très intéressée d’en savoir davantage à ce propos. Après tout, il vient presque de me faire un aveu indirect de l’existence d’un lien très important entre les différents coffres et même sans les informations que m’a donné Halcyon, à ce point j’aurai pu déduire qu’il y avait anguille sous roche.

Bon, la mention des « sacrifices nécessaires » me fait hausser d’un sourcil. Jusqu’où ces tarés sont-ils capables d’aller pour masquer leurs magouilles et autres complots ? Toi, mon gaillard, tu vas te faire coffrer à ce rythme là et même ton grand ami Inspecteur ne pourra te venir en aide si tu continues de la sorte. Il n’y a pas que des pourris sur cette planète, et je gage qu’avec un peu de temps, mon enquête pourra piquer la curiosité d’un autre Inspecteur ou d’une autre Inspectrice un peu plus intègre, ou sinon au moins plus intéressé à provoquer ta chute. Mais il quitte bientôt la pièce, accompagné par le majordome et quelques gardes. Que magouille-t-il ? Va-t-il se mettre en sécurité quelque part – auquel cas je ne doute pas de pouvoir le pister et lui mettre la main au collet dès que je me serai honorée de mes obligations ici – ou va-t-il tenter de prendre contact avec un de ses alliés, ce qui m’intéresse aussi ? Que c’est excitant d’essayer de deviner ce qui tourne dans les méninges de ma personne d’intérêt. On me refuse cependant ce petit plaisir lorsque le magistrat nous quitte et que je me retrouve seule face à son épouse. Intrigante épouse en réalité, et ce à bien des égards si j’en crois un instinct naissant.

Je fais face avec aplomb, mais sans hostilité affichée, à son regard d’ébène des plus calculateurs. Nous sommes donc entre dames désormais. Parce que si j’en crois la moindre résistance à la pression de son mari quand il se retrouve dans les cordes, elle n’est pas une pièce anodine de cet échiquier. Si son époux correspond à la pièce du roi, je me dis qu’elle doit occuper au moins la place d’un cavalier ou d’un fou, si ce n’est même d’une reine. Je serais très vite fixée dans tous les cas. Je ne m’offusque en aucun cas du traitement initial du silence qu’elle me fait, attendant avec pragmatique patience qu’elle cède en première. L’un de mes surnoms n’est pas le « Rancor » pour rien, je suis particulièrement têtue et je ne lâche jamais une potentielle proie si je peux en faire autrement, surtout aussi bien engagée.

Si l’on me reproche parfois mes gueules de bois, je suis aussi et surtout une sacrée tête de bois.


- Que connaissez-vous de la politique d’Andara et de sa position dans la République Galactique ?  


J’admets que je ne m’y attendais plus à celle-là. Intriguée par son ouverture, j’accepte cependant son invitation tacite et évoque ce dont j’ai été briefée au Conseil Jedi et ce que j’ai appris de mon côté, notamment par la bouche du Jedi Diplomate Fergus khan, bien plus grand connaisseur que mon humble personne et que je remercie en silence de m’avoir un petit peu mieux préparé à ce combat. J’admets que dans mes préparations, je m’étais un peu plus affûtée sur les aspects de l’enquête que des aspects politiques un peu moins directement liés aux réponses que je cherchais. Bon, ce n’est pas l’exposé le plus complet de cette galaxie, mais on va dire que je connais les grosses bases au moins. Néanmoins, je sens vite que la question était davantage de l’ordre de la question rhétorique car elle se lance alors dans de grands discours parsemés d’éléments classiques des sécessionnistes. J’entends les habituelles complaintes envers la République et des accusations de traitement injuste du pouvoir républicain vis-à-vis des mondes qu’il fédère – ce qui n’est pas dénué de toute vérité, il est vrai, mais cela ne veut pas dire pour autant que c’est aussi caricatural qu’ils ne le présentent – et de la remarque que le pouvoir local se sent muselé par des politiques galactiques qu’ils jugent bien trop sévères.

0n en a même fait un jeu de boisson dans les bars de ma bonne vieille Corellia, pour vous dire !

Je prends néanmoins sur moi pour rester patiente, même si ce genre de discours me lasse et m’assomme. Elle n’a pas vraiment une bonne interlocutrice niveau sensibilité à ces questions, pour le coup, même si je reconnais volontiers que comme tous les autres régimes politiques, la République n’est pas parfaite et a ses propres zones d’ombres. J’ai trop de bouteille en tant qu’enquêtrice pour prétendre le contraire et l’on peut me qualifier de corellienne patriote, je ne suis pas hypocrite. Et surtout, je n’ai plus l’ombre d’un doute désormais : cette femme est impliquée, et elle est dangereuse. Mon intuition croissante est très vite confirmée par les propos que la dame m’adresse peu après.  


- Mais dîtes-moi, où se trouve la personne qui est en train de s’emparer de tous les coffres ? Ne jouez pas l’innocente, l’un de mes serviteurs vous a vue entrer dans un certain… établissement. Ce n’est pas votre première visite ici. Donc, par extrapolation, aucune Jedi n’irait dans un tel lieu pour le simple plaisir de la chose, ce qui sous-entend une rencontre. Et avec qui d’autre que la personne qui se mêle de ce qui ne la regarde pas cela pourrait-il bien être ?


Oh, j’ai donc bien affaire à la personne d’intérêt majeure avec elle. Cela m’intéresse même si je ne perds pas une once de sang-froid. Je l’observe avec ce même intérêt et cette même cordialité alors qu’elle énumère sa déduction, un sourire égal aux lèvres, mes yeux bleus-gris insondables. Mon sourire se fait même un peu plus amusé quand je la vois hésiter sur le terme à utiliser quant au lieu où je me suis rendue, tout comme je savoure son propre aveu à demi-mot qu’elle m’a espionnée. Oh, tant d’innocence m’attendrit alors qu’elle se conforte dans les préjugés habituels adressés aux Jedi. Il faudrait tellement qu’elle vienne voir comment on fait les choses, nous autres Jedi Corelliens. Serait-elle choquée par nos mœurs ? Outrée ? Oh Force, je me délecte d’avance de la tête qu’elle tirerait. Je n’ai jamais dit que c’était ma première visite en ville et tout à fait, j’ai mené mon enquête de mon côté.


- Ah, si seulement je le savais ! Je pourrais retourner dans mes pénates bien plus tôt. « Un certain établissement… ». J’ai visité bien des bâtiments ces derniers jours dont, appelons un bantha, un bantha, un salon de massage. Vous saviez d’ailleurs qu’ils avaient une option non-érotique ? C’est celle que j’ai prise et par Corell, Force ce que j’en avais besoin, ils savent vraiment appuyer là où ça fait du bien. Entre femmes, je vous recommande de vous y rendre de temps à autres ! Ou demandez à votre majordome, il doit avoir une dextérité sans pareille si j’en crois le modèle de blaster qu’il porte à sa ceinture. On parle d’un connaisseur ici. Je ne sais pas pour votre homme, mais le mien fait des massages extraordinaires. Malheureusement, nous sommes souvent en déplacement de part et d’autre de la galaxie, alors on fait avec ce que l’on a sur place. Même si on ne manque jamais de rattraper le temps perdu quand nous sommes en poste sur Corellia, et ce à bien des égards.


On va voir si elle est plutôt du côté prude de la Force ou si ce n’est qu’une façade. Dans le meilleur des cas, ça m’aura donné la possibilité de l’emmerder un peu depuis le temps que je me retiens et que je m’efforce d’être aussi sage qu’un Jedi de Tython… enfin, autant que j’en sois capable. Au pire des cas, ça la déstabilisera un peu ou ça l’aura surprise. Je remarque la présence des trois nouveaux gardes, cette fois bien armés. Oh ? On dirait qu’ils ont de quoi jouer avec moi sans casser leur arme trop tôt. Mais venez donc, je vous en prie. On dirait qu’ils ont des vibrolames, et l’un d’entre eux, le chef, a une espèce de vieille pique. Je doute qu’elles soient en cortose, ça coûte une fortune ce petit truc et même auquel cas, j’ai toujours mes blasters au besoin. Pas folle la guêpe ! Je me redresse et m’étire sans empressement, me plaçant de façon à avoir en vue autant les nouveaux-venus que mon hôtesse. Un sourire qui n’est pas reflété dans mes yeux bleus-gris attentifs aux lèvres, je lance d’un air débonnaire.


- C’est dommage, vous étiez sur une si belle lancée. Au moins, ça n’a pas été une totale perte de temps malgré tous ces désagréments. Je sais maintenant que vous trempez dans des affaires pas très nettes et que ces délits sont bien liés. Et je suis certaine d’une chose : vous et votre mari savez ce que contiennent ces coffres et donc pourquoi le criminel les cible spécifiquement. Je gage d’ailleurs que l’Inspecteur Stanford le sait également, à en croire votre époux. Et maintenant des gardes spécifiquement équipés pour faire face à des Jedi… vous savez, à ce rythme on va vraiment finir par croire que c’est un complot. Savez-vous ce que vous risquez tous deux, légalement parlant ? Recel d’informations dans le cadre d’une enquête officielle, entrave à un agent diligenté par l’Ordre Jedi dans le cadre de ses missions, et maintenant menaces et violences sur un agent de République galactique ? L’amende risque d’être salée, bien plus que vous ne pourrez jamais payer.


Après tout, comment pourront-ils défendre le fait d’avoir des gardes spécifiquement équipés pour combattre des Jedi, sachant que les Jedi sont d’étroits alliés de la République et font partie de ses défenseurs les plus fameux et sachant qu’Andara est très loin des frontières avec Hapès et les Sith ? Oh, je m’en frotte les mains d’avance, et je suis absolument enchantée de pouvoir passer à l’action. Un peu plus et j’allais commencer à avoir des fourmis dans les jambes. Mon sabre-laser vient naturellement gagner ma main droite et les deux lames-laser jaillissent en projetant leur éclat doré, tandis que ma main gauche reste libre pour le moment, des fois que je doive recourir à la Force.


- Eh bien, quelle escalade. Allons, n’ayez pas les yeux plus gros que le ventre et ne vendez pas les dents du rancor avant de l’avoir tué. Notre conversation n’est pas terminée. Rendez-vous sans discuter et tout ira bien. Laissez ces gens m’attaquer et je devrais recourir à la manière forte. Le voleur court toujours et plus vous me faites perdre de temps, plus il aura de l’avance sur moi et moins j’aurais de temps pour intervenir avant qu’il n’y ait plus de victimes. Ne me forcez pas la main, madame. Nous sommes entre gens civilisés alors réfléchissez-bien, et décidez-vous vite.


Ce ne sont pas ces trois guignols qui vont m’impressionner, moi, l’Éclair Vert. Ils seront une petite mise en bouche, le parfait petit exercice dont j’ai bien besoin après avoir été aussi patiente. De toute manière, j’ai bien repéré maintenant la présence qu’elle dégage dans la Force ainsi que celle de son époux, je pourrais les retrouver s’ils ont l’impolitesse de se carapater entretemps. Eh quoi ? J’ai respecté la procédure, on ne pourra pas m’en tenir rigueur cette fois !
Halcyon
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Commandeur du Renseignement Républicain / Membre honoraire de l’escadron Spectre
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Mer 27 Juil - 15:42
La dame de la maison ne perdit en rien son air calme. Contrairement à son mari, elle avait dû apprendre à rester de marbre en toutes circonstances, comme le demande l’étiquette et tous les protocoles complexes de la noblesse ou des gens importants. Qui joue avec qui, au juste? Car si elle compte faire quelque chose de stupide, elle n’en donne pas l’impression. La Force peut mette en garde mais à moins de voir le futur, et encore, ce n’est pas toujours fiable, impossible de dire ce que sera vraiment sa prochaine action. Elle ne compte pas attaquer elle-même, bien entendu. Au mieux, Allana peut suspecter quelque chose de louche. Des propos sécessionnistes, on en entend plein la République, jusqu’au sénat, même, ce n’est pas illégal. Elle a peut-être de quoi impliquer le mari mais la femme… Moins.

« Et qui a dit que ces messieurs sont là pour vous faire du mal spécifiquement. Un sith, un jedi, un chevalier impérial. C’est facile pour eux de s’infiltrer, de venir de l’autre bout de la galaxie, de faire leur basse besogne et de disparaitre aussi vite. Non. Ces hommes sont là uniquement pour ma protection. Tant que vous ne leur donnez pas une bonne raison d’agir… Ils n’auront pas de raison d’attaquer, n’est-ce pas?

Cette discussion est terminée et avec elle votre visite. Je dois aller calmer mon pauvre mari avant qu’il ne fasse quelque chose de stupide. Vous qui semblez en couple, vous savez ce que c’est. Ces gardes, en fait, sont pour s’assurer que vous allez quitter de vous-même les lieux. Si vous refusez, alors vous êtes ici illégalement et ils ont droit de défendre la propriété. Tâchez de ne plus revenir ici, voulez-vous? Cette allure, vraiment… »


Sans attendre de réponse d’Allana, la dame se lève et va rejoindre son mari. Les gardes ont clairement la main sur leurs armes respectives, s’attendant à ce qu’Allana résiste. Le mari aurait peut-être ordonné quelque chose de stupide. La femme est bien trop maline pour faire une telle erreur. Elle connait très bien la loi, apparemment et sait s’en servir. C’est pire que son mari qui fait juste utiliser son poids politique comme une massue pour avoir ce qu’il veut. Les gardes, donc, normalement, vont escorter la jedi verte jusqu’à la sortie voir hors des limites de la propriété du magistrat. C’est la chose logique à faire, tant et aussi longtemps qu’Allana ne résiste pas. Pour clarifier, dans une situation normale, dans un scénario normal, c’est très simple : la corellienne fait juste s’en aller. Sans plus. Ceci étant dit, il peut encore arriver quelque chose d’imprévu, non? Oh que oui.

Alors qu’elle est escortée à l’extérieure, Allana peut entendre un cri, féminin, assurément et qui semble appartenir à la dame de la maison. Plusieurs tirs se font entendre et les gardes à l’extérieur se regardent avec confusion. Un autre, blessé, tient son bras dont le biceps a été perforé par un tir de blaster avant de dire que le magistrat a perdu la tête et qu’il est en train de tirer sur tout le monde et qu’il a déjà abattu quelques gardes, le majordome, trois serviteurs et sa propre femme. Voilà un revirement de situation pour le moins particulier… Techniquement, Allana est sur le point de partir et s’attarder veut dire qu’elle serait là illégalement. Et donc, les gardes ont eu ordre d’utiliser la force si nécessaire pour lui faire quitter les lieux. Mais clairement, un crime grave est en train de se produire et le temps que les autorités arrivent, le nombre de morts aura certainement augmenté. Donc…

Que va faire Allana? Y aller avec la loi et la République ou avec ses principes et sa position en tant que jedi?


"Vigilo Confido."
Allana Fern
Allana Fern
Maître des Jedi Verts
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[Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé] Empty Re: [Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé]

Sam 10 Sep - 21:54


[Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé] Banrph11

Rosalynn & Ludwig De Truvaire – République, Noble & Magistrat d’Andara

Je me suis faite avoir comme une bleue ! Je savais que je n’étais pas douée en diplomatie et que je suis particulièrement inepte en politique, mais je me suis faite avoir en beauté. Non mais je n’aime pas cette femme, elle ne m’inspire rien de bon, mais je dois reconnaître quand même qu’elle maîtrise admirablement son art. Si la Force m’a mise en garde contre quelque chose, je ne sais pas quoi et pour une fois, je n’ai pas déduit correctement la nature de la menace visiblement. La dame de la maison est restée parfaitement calme et stoïque, avec une prestance que je n’aurais probablement jamais. Après, j’ai pris soin d’enregistrer la conversation sur mon datapad avec son option dictaphone, comme je le ferai pour chaque entrevue afin de compléter mes notes en réécoutant plus tard et comme preuve.

Je ne saurai pas dire ce qu’elle m’inspire, en dehors d’un dédain instinctif que je dissimule de mon mieux envers ces gens des classes aisées, hauts sur leurs nuages et dont la chute est souvent rude. Personnellement, elle me semble être une beauté froide, à laquelle on ne saurait faire confiance. Je sens que quelque chose ne tourne pas rond et que mes deux hurluberlus sont liés, d’une façon ou d’une autre, à la vaste conspiration que je commence à entrevoir, mais elle ne me donne aucune prise pour la prendre sur le fait. Pas de preuves, pas d’aveu, pas de procès. C’est aussi simple que ça. Je peux éventuellement incriminer son époux, mais elle me file entre les doigts comme de l’eau pour l’heure. Les propos sécessionnistes et séditieux, c’est malheureusement chose courante ces dernières années, et je gage que nos chers autres régimes galactiques doivent y faire face eux aussi, d’une manière ou d’une autre. Songeuse, je repense aux propos de l’époux alors que l’on me force à quitter les lieux.


« Les deux derniers coffres doivent être protégés à tout prix ! Et ce peu importe les sacrifices nécessaires ! »


Quelque part, cette phrase me perturbe. Elle évoque bien l’existence de deux autres coffres – qu’Halcyon doit traquer dans sa chasse imperturbable – mais je m’interroge sur la question des sacrifices nécessaires. La formulation me dérange, car il y a plusieurs interprétations possibles et aucune d’entre elles n’est rassurante. Est-ce qu’il serait prêt à tuer pour garder son secret ? Serait-il prêt à essayer d’abattre des envoyés de l’Ordre Jedi pour ce faire ? Ou s’en prendre à toute personne qui est au fait ou trop proche de ce qu’ils cherchent à dissimuler à tout prix ? Je ne saurais pas le dire.


« Que connaissez-vous de la politique d’Andara et de sa position dans la République Galactique ?   »


Qu’est-ce que j’en connais ? Pas plus que ce sur quoi j’ai été briefée avant de partir en mission, je le crains. Je pourrais essayer de m’y pencher, mais je risque de manquer de temps. Les choses s’accélèrent, j’en ai le sentiment. Que je le veuille ou non, d’ailleurs. Je pensais que l’époux serait mon plus redoutable adversaire, mais il semblerait qu’en termes de subtilité l’épouse mène haut la main.


« Et qui a dit que ces messieurs sont là pour vous faire du mal spécifiquement. Un sith, un jedi, un chevalier impérial. C’est facile pour eux de s’infiltrer, de venir de l’autre bout de la galaxie, de faire leur basse besogne et de disparaitre aussi vite. Non. Ces hommes sont là uniquement pour ma protection. Tant que vous ne leur donnez pas une bonne raison d’agir… Ils n’auront pas de raison d’attaquer, n’est-ce pas ? Cette discussion est terminée et avec elle votre visite. Je dois aller calmer mon pauvre mari avant qu’il ne fasse quelque chose de stupide. Vous qui semblez en couple, vous savez ce que c’est. Ces gardes, en fait, sont pour s’assurer que vous allez quitter de vous-même les lieux. Si vous refusez, alors vous êtes ici illégalement et ils ont droit de défendre la propriété. Tâchez de ne plus revenir ici, voulez-vous ? Cette allure, vraiment… »


Je ne me suis pas débattue. Pas que cela ne m’ait jamais traversé l’esprit, ce serait mentir, mais j’ai serré ma mâchoire et j’ai réfléchi aux conséquences potentielles que mon impulsivité aurait sur l’Ordre Jedi Vert. Cela ne veut pas dire que j’ai dit mon dernier mot pour autant. Ça me laisse juste un peu de temps pour réorganiser mon plan suite à ce très habile contre et contretemps fort bien ficelé. Son motif est presque imparable, à première vue donc à moins qu’il n’y ait un incident extérieur m’obligeant à intervenir, je ne peux pas poursuivre mon enquête ici sans créer un esclandre. Il vaut mieux pour l’instant prendre du recul et accepter de reculer de quelques pas, si je veux avancer par la suite. J’ai déjà quelques pistes à exploiter, et un profil féminin à inspecter avec minutie pour en trouver la faille, et de fait pouvoir revenir ici mieux armée. Sa remarque sur mon allure ne me fait guère d’effet, j’avoue ne pas être très regardante sur ce point même si sa mention précédente sur mes supposées rondeurs ne quitte jamais tout à fait mon esprit, même si je tâche de l’y archiver dans un recoin obscur. Je pourrais m’occuper de ces gardes, et ce serait sans doute un excellent défouloir pour mes nerfs, mais je ne veux pas gâcher les efforts de mes coéquipiers, pas plus que ceux de ma chère consoeur.

Faisons donc mine de nous en aller, et réfléchissons comment nous pouvons débloquer la situation. Si mon instinct est juste, je n’aurais même peut-être rien à faire pour voir une nouvelle opportunité.

Je me fige ainsi que les soldats qui m’escortent alors qu’un cri féminin perce jusqu’en dehors de la maison. Des tirs se joignent bientôt aux cris, tétanisant les gardes qui m’encadrent, confus, comme s’ils ne savaient pas quoi faire. Un garde blessé se rue hors de la maison, droit dans notre direction.


- Le magistrat a perdu la tête ! Il est en train de tirer sur tout le monde ! Il a déjà abattu quelques gardes, le majordome, trois serviteurs et sa propre femme !


Bon, on dirait que cela me force un peu la main là ! Je pourrais éviter les emmerdes en estimant que cela ne me concerne pas et que je les laisse se démerder entre eux. Après tout, on pourrait dire qu’elle n’a que ce qu’elle mérite. Après, ce n’est moralement pas très acceptable et ça ne colle pas avec mes principes. Les deux derniers coffres, à protéger à tout prix… je n’aime pas la consonnance de tout ça. Je n’ai pas besoin de réfléchir longtemps avant de déduire que le temps que les soldats se bougent le cul et appellent les secours, le magistrat devenu fou finira par tuer tout le monde avant de se tuer. Et cela me ferait chier qu’il puisse sortir par la grande porte sans payer pour ses magouilles et complots. Non, il me le faut vivant et si je peux éviter d’avoir trop de morts sur les bras, ça m’arrange. Dans des histoires de complots de grande ampleur comme ici, on ne peut malheureusement pas éviter des dommages collatéraux, surtout quand les conspirés préfèrent la mort plutôt que l’infâmie d’être pris sur le fait. Non, ce serait une décision trop clémente et trop facile que de le laisser mourir de la sorte.

Trop facile cette tangente, magistrat ! Je ne vous laisserai pas vous dérober des bras de la justice. Je prends une courte inspiration, bras croisés sur mon torse et rétorque d’une voix calme mais ferme.


- Bon, vous comptez rester plantés encore longtemps ainsi ? Si on ne fait rien, votre maître va se tuer tout seul. Par Corell, que l’un d’entre se bouge le cul et appelle les secours !  


Une évidence que je n’aurais même dû leur rappeler, s’ils étaient correctement formés ! L’un d’entre eux finit par se ressaisir et attrape son appareil de communication. Sentant les yeux méfiants de ses comparses sur moi, je poursuis sur le même ton.


- Vous ne faites pas confiance, hein. Eh bien, que plusieurs d’entre vous viennent avec moi pour me garder à l’œil, alors. Votre premier devoir est de protéger votre maître, y compris de lui-même ! Ce n’est dans l’intérêt de personne qu’il meure, alors il n’y a pas de temps à perdre !


Je ne vais pas me faire que des amis, mais je suis une femme qui, tout en observant relativement les préceptes de l’Ordre Jedi, reste une corellienne de cœur et de sang, et qui vit selon ses principes. Je suis prête à me salir les mains, et je ne peux pas laisser ce témoin/complice-clé passer à trépas. Sinon mon enquête ne rimera à rien, je n’aurai aucun moyen de prouver l’innocence du Jedi Diplomate et j’aurai fait tous ces efforts, toute cette implication pour rien. J’assumerai les conséquences. Je pense que la maxime que nécessité fait loi s’applique ici et puis, face à l’évidence, les lois ne sont-elles pas des guides qui aiguillent nos propos et nos actions plutôt que de simples injonctions serviles à suivre ? Je n’ai pas peur de l’illégalité, si cela me permet d’éviter qu’un pire désastre encore ne survienne. Je ferai preuve de ma bonne foi en sauvant cet homme au mépris de ma propre sécurité. Je compte bien respecter le devoir d’assistance à personne en danger, y compris si le danger provient d’elle-même et que cela peut permettre de faire avancer mon enquête et nous mener, chacun, sur la bonne voie.

Sur mes gardes et flanquée de plusieurs soldats qui semblent consentir tant bien que mal à ce compromis qui fait plus ou moins consensus, je me précipite dans le domicile. Plutôt que mon sabre-laser double-lame, j’ai choisi pour l’heure de saisir dans une main mon arme Jedi de rechange que j’avais forgée à l’époque où j’étais Padawan Verte afin de libérer l’une de mes mains au cas où j’ai besoin de recourir à la Force. Dans l’idée, je veux l’assommer, que ce soit par un tir paralysant de blaster ou bien en faisant usage de la Foudre Émeraude, mais je ne peux pas prévoir comment réagiront les soldats. Comprendront-ils que ma préférence d’une arme moins létale démontre que j’ai l’intention non pas de tuer si je peux l’éviter, mais de lui éviter en revanche d’être tué par sa connerie ?

Je ne sais pas. Je ne réfléchis pas davantage et je fais ce que je fais de mieux, à savoir que j’agis.

Je ne fais pas cas des corps qui gisent dans la bâtisse, des uns diraient que je manque d’humanité. Non, c’est que je me protège de ma propre Empathie par ce masque pragmatique d’insensibilité apparente. Je fais tout pour me détacher des perceptions de souffrance que je ressens dans la Force pour me rendre droit au but, plongée dans la Force pour ressentir au mieux mon entourage et mon environnement. Je suis, après tout, en terrain hostile et ces soldats pourraient se retourner contre moi. Ce n’est pas dans leur intérêt de me tuer, cependant. Ils auraient des emmerdes non seulement avec l’Ordre de Tython, mais aussi et surtout avec l’Ordre Vert, et je suis la seule en l’instant à pouvoir mettre fin à sa folie meurtrière. Il y a de fortes chances qu’il réoriente son hostilité, sa haine sur moi dès qu’il m’aura en vue. Je pourrais agir pour l’assommer, si les soldats ne le font pas eux-mêmes.

Je grimpe quatre à quatre les marches qui mènent à l’étage, avant de tomber nez à nez avec le fou furieux qui vient d’abattre traitreusement deux de ses propres hommes. Mes yeux gris-bleus se posent un instant, sans satisfaction et sans attendrissement particulier, sur le corps de la femme qui gît et que je reconnais aussitôt. Elle n’a pas vu le coup venir. Je pose les yeux sur l’homme et somme avec calme.


- Lâchez votre arme. La police a été prévenue. Elle est en route.


Mes yeux bleu-gris ne le quittent pas des yeux, alors que je me fais violence contre mon propre instinct, une intuition obscure qui me hurle aux oreilles de m’enfuir et me mettre en sécurité. Je n’ai aucun respect pour un fou-furieux qui tue sa propre femme et son majordome, ses propres complices malgré mon propre manque d’appréciation de son épouse. Je n’ai pas encore allumé mon sabre-laser, je ne veux pas le provoquer pour le moment. Il faut que je tente de gagner du temps, au mépris de ma propre sécurité. Je ne vais pas le titiller davantage, le terrain est beaucoup trop glissant pour l’instant.


- Reprenez votre calme. Respirez. Reprenez vos esprits, magistrat, avant que vous ne perdiez absolument tout ce qui vous est cher de votre propre main. Il n’est pas encore trop tard.


Je tente d’instiller, très modérément, un peu de Persuasion de Force dans mes mots pour tenter d’infléchir sa soif de sang et pour réussir à l’atteindre à travers le brouillard de sa colère. Je ne mens pas pour autant. Je ne cherche pas à le manipuler, je le mets sincèrement en garde. S’il continue comme ça, il va vraiment tout perdre et ce sera de sa propre faute. Je ne le laisserai pas mourir. J’ai besoin qu’il parle et même si c’est une raclure, il doit être jugé, y compris pour ce crime-ci.
Halcyon
Halcyon
Commandeur du Renseignement Républicain / Membre honoraire de l’escadron Spectre
Commandeur du Renseignement Républicain / Membre honoraire de l’escadron Spectre

[Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé] Empty Re: [Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé]

Dim 11 Sep - 2:17
Me calmer!? ME CALMER? Hurle le magistrat fou. Les imbéciles, poursuit-il, ils ont vidé le contenu des coffres restants pour le mettre en sécurité au même endroit et cette maudite espionne a réussi à s’en emparer! Le plan est foutu! JE suis foutu! Le reste de sa tirade est confus. Très confus. Tantôt il parle de la place de sa planète dans un nouvel ordre galactique, ensuite il part sur une tangente d’oppression et de contrôle par la République Galactique puis il dénonce l’hypocrisie criminelle des jedis… À quoi tout cela peut bien rimer? Quel nouvel ordre galactique? Si Andara changeait de régime? En tout cas une chose est bien certaine : c’est d’apprendre qu’Halcyon a le contenu de tous les coffres qui lui a fait perdre la raison. Le calmer sera… Difficile. Chose certaine, dans un tel état, la persuasion ne fonctionne pas comme anticipé. Il a l’air encore plus agité.

Un des gardes qu’il a abattus remue faiblement mais il se prend rapidement un tir en pleine tête. Des incapables et des traitres, vocifère le politicien. Une immense toile de mensonges! Son discours prend ensuite des accents de théorie du complot et clairement, c’est encore plus déroutant qu’avant. Il parle des enfants d’Andara, de sacrifices pour la cause, de la solution ultime contre les utilisateurs de la Force… Rien de ce qu’il dit n’a de sens logique. Ou alors, cela s’inscrit dans un contexte que n’a pas Allana. Et sans ce contexte, il s’agit simplement des propos déments d’un forcené psychotique et potentiellement suicidaire. Si je meurs, finit-il par dire, vous mourrez avec moi! Et avant que la jedi ne puisse se poser de question, c’est la voix d’Halcyon qu’elle entend dans son comlink qui lui dit de sortir du bâtiment MAINTENANT. La corellienne connait l’espionne. Elle sait comment elle est.

Enfin. Elle croit savoir comment elle est. On ne sait jamais, avec les espions. L’urgence dans sa voix est tout sauf feint. Jamais auparavant Allana n’a senti de… Panique? Chez Halcyon. Alors peut-être est-ce parce que la Force lui a soufflé de le faire ou parce qu’il est hautement anormal de voir l’espionne si… Expressive… Mais la jedi verte ne s’attardera pas. Malheureusement, sortir de force le magistrat ne sera pas exactement possible puisque ce dernier a commencé à tirer dans tous les sens. Entre fuir et s’entêter, bien que ce soit moins « honorable », le second choix est le plus stratégique. Et une chance qu’Allana a quitté précipitamment les lieux car quelques instants plus tard, un rayon lumineux crève les cieux, s’abat sur la demeure du magistrat et clairement, c’est un tir venu d’une arme laser basée dans l’espace. Un satellite, peut-être? Mais cette précision…

Cela veut dire qu’il fallait quelque chose pour guider le tir. Est-ce quelque chose que le magistrat avait sur lui? Ou était-ce quelque part dans une des pièces? Cela… Elle ne le saura sans doute jamais. Les preuves. Les coupables. Les survivants. Disparus. Allana est en vie, pratiquement par miracle. Quelques gardes, grièvement blessés. Lutter pour rester conscient sera un défi pour la jedi verte. Pareil impact, la violence de l’explosion… Cela a le don de sonner et pas qu’un peu. Mais au travers de sa vision floue… Est-ce l’espionne qu’elle voit en retrait? Ou est-ce une hallucination? Si c’est bel et bien l’espionne, pourquoi tourne-t-elle les talons, pourquoi quitte-t-elle les lieux? Le bruit des sirènes, peut-être? Les bras de l’inconscience se tendent vers la corellienne. Oh si elle s’y aventure, elle va se réveiller plus tard pour se battre un autre jour. Mais… Comme d’habitude avec Halcyon…

Chaque réponse génère une question… Et les boucles se retrouvent souvent bouclées, oui… Mais toujours par le biais de victimes. Espionne ou faucheuse? Difficile à dire, parfois…


"Vigilo Confido."
Allana Fern
Allana Fern
Maître des Jedi Verts
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Dim 25 Sep - 16:09

[Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé] Magist10
Ludwig De Truvaire – République, Magistrat d’Andara

Disparus, sont les traits altiers du magistrat d’Andara. Il ne reste ici qu’une coquille vide regorgeant de colère, un simple homme qui sombre de plus en plus dans la folie. La rage déforme les traits autrefois élégants du petit noble, qui pour peu aurait la bave aux lèvres. Je sais, c’est un tableau bien moche. La tension est écrasante et je sens que les soldats sont tendus derrière moi. Malgré le sentiment de danger imminent croissant, je me fais violence pour ne pas allumer mon sabre-laser à lame simple. L’allumer signifierait la fin des négociations diplomates, et le début des négociations musclées. D’ordinaire, je n’aurai pas hésité vu le fou-furieux en face moi, mais les besoins de l’enquête retiennent ma main tandis que l’option dictaphone de mon datapad continue d’enregistrer nos propos. Ne soyez pas con, enfin, pas plus con que vous ne l’êtes déjà magistrat. Je vous ai déjà laissé assez de chances.


- Me calmer !? ME CALMER ? Les imbéciles, ils ont vidé le contenu des coffres restants pour le mettre en sécurité au même endroit et cette maudite espionne a réussi à s’en emparer ! Le plan est foutu ! JE suis foutu !


Á en croire ces propos, c’est mal barré pour le calmer. Je ne suis pas sûre de remplir mon objectif de le sortir manu militari vivant d’ici. Mes traits restent impassibles, je ne laisse rien entrevoir de mes réactions. J’essaye de suivre tout ce qu’il me chante mais avec une telle agitation, ce n’est pas chose aisée. Il me parle de la place d’Andara dans un nouvel ordre galactique, puis vire sur un délire d’oppression et de contrôle exercé par la République, avant de dénoncer une soi-disant hypocrisie criminelle des Jedi. J’avoue que j’ai un peu de mal à suivre : je sais que les Jedi ne sont pas des saints, ni des gens irréprochables, mais j’ai du mal à tisser l’entièreté des liens au-delà des maigres informations que m’a donné Halcyon avec récalcitrance. De quel nouvel ordre galactique parle-t-il ? Est-ce dans une perspective sécessioniste ? Est-ce un complot pour changer la République de l’intérieur ? Cela n’a ni queue ni tête, pour être franche, en tout cas dans mon esprit. Et même ma tentative de calmer le jeu avec l’appui d’un petit zeste de Persuasion de Force n’a pas eu l’effet escompté. Ça valait le coup d’essayer mais clairement, il n’est pas très réceptif, il est très énervé.


- Des incapables et des traitres ! Une immense toile de mensonges !

« Ke’dem… Aliha sel valle volgoth ? » Ne peux-je m’empêcher de songer.


Je n’arrive vraiment plus à le suivre, rien de ce qu’il dit ne fait sens. Plus le temps passe, plus j’ai le sentiment d’avoir désormais affaire à un fou-furieux qui a pété un câble et qui devient un danger autant pour lui-même que surtout pour les autres. Cela m’emmerde : j’ai de plus en plus envie de le tuer, de le mettre hors d’état de nuire une bonne fois pour toutes afin qu’il ne soit pas une nuisance pour les autres. Quelle absence de courage, même pas capable d’assumer ses actes comme un grand garçon. Non, il est obligé de nous faire un tintamarre comme un gamin, et de piquer une grosse colère. S’il n’avait pas d’arme, là encore, ça irait, mais c’est qu’il est armé en plus cet espèce de maudit Sylop. C’est ce que cet abruti déchu, déséquilibré et taré, il est en train de creuser lui-même sa propre tombe.


- Les enfants d’Andara… les sacrifices pour la cause… la solution ultime contre les utilisateurs de la Force… !  


Est-ce que cela a un maigre lien avec les rares informations que m’a données Halcyon ? Quoi qu’il en soit, je suis un peu perdue et clairement, je ne suis pas la seule dans le cas à en croire la tête des gardes. Il va vraiment falloir que je réécoute à tête plus reposée ses propos décousus, comme ceux de son épouse. De quelle cause parle-t-il ? Cette fameuse cause serait-elle cette machination, cette conspiration si vaste et étendue que je n’en effleure encore que la surface ? Cette conspiration qui s’en serait prise à nos plus éminents Jedi, tout en faisant sombrer à leurs sirènes certains de nos confrères et consœurs ? Je suis assez inquiète aussi par la mention des sacrifices pour la cause et de la solution ultime contre les utilisateurs de la Force. Là, ça ne me plaît pas du tout, je dois creuser davantage. De quelle cause est-il question ? Quelle cause valait que l’on sacrifie des enfants, et que l’on sacrifie des gens tout court ? J’ai du mal à distinguer la folie de la vérité dans son discours décousu. Où se trouve le mensonge, où se trouve la vérité ? Ce divin nectar dont je raffole d’ordinaire dans les enquêtes, dans sa complexe toge de paradoxes, ici me semble aussi aigre, amer que difficile à saisir. Il me manque des clés de lecture. Il me manque un contexte que je n’ai pas, j’en ai de plus en plus le sentiment. Une clé de lecture qui me permettrait de décrypter les propos confus de cet être enragé, psychotique, potentiellement suicidaire, qui me permettrait de distinguer le véridique du fallacieux, la vérité du mensonge, le délire des faits. La Force commence à gueuler de plus en plus, m’ordonnant de décamper sans attendre, mais je suis si près du but, si proche de la vérité trouble, à portée de main…


- Si je meurs, vous mourrez avec moi !

« Sortez du bâtiment, MAINTENANT ! »


J’ai bien entendu, c’est la voix de mon alliée espionne qui retentit dans les haut-parleurs de mon communicateur personnel. L’aurait-elle piraté d’une façon ou d’une autre ? Je n’ai pas le temps de lui demander des comptes à rendre sur ce point. L’urgence et la panique que je perçois dans sa voix me semblent tout à fait sincères, authentiques, ce qui sonne étrange de la part d’un agent vétéran comme elle… mais pas moins véridiques. Surtout quand ils entrent en écho avec les hurlements de mise en garde de la Force et m’intiment le même conseil hurlant et brûlant, à savoir : barre-toi, maintenant !


- Bhesj, chumani ! Maugréais-je en corellien, la mâchoire serrée avant de faire volte-face et de vociférer aux gardes médusés dans le même idiome puis en langue basique - Koccic sulng ! Tirez-vous de là maintenant, si vous tenez à votre peau !


Certains hésitent, mais heureusement la majorité entendent autant l’urgence que mon grand sérieux dans ma voix, je ne plaisante absolument pas. Je ne peux pas arrêter ce fou-furieux, je n’en ai pas le temps si j’en crois la gueulante de plus en plus ressentie qui émanait de la Force. Je n’ai pas le temps d’aller dans la dentelle. Et pour ceux qui traînent la patte et veulent me barrer la route alors que je suis la dernière à sortir, je les prends par le cou à ma manière en recourant à une intensité modérée à la Vague de Force pour les faire sortir du lieu non pas les pieds devant, mais la tête en première. Ils vont vociférer sans doute mais si mon intuition est juste, ils me remercieront quelques instants plus tard. Je n’ai vraiment pas le temps de prendre des pincettes ici. Je dois agir, si je ne veux pas crever ici. L’instinct de survie, plus impérieux que d’ordinaire, me contraint à prendre cette succession de décisions sans demander leur avis avant que je ne me précipite hors de cette baraque de tarés, laissant derrière moi les corps des infortunés, les cris de victimes, ponctués par les tirs du forcené. Je serre les dents, la douleur est lancinante dans la Force, elle lacère mon âme mais je ne m’arrête pas, mes doigts sont crispés, enfoncés dans ma paume jusqu’au sang alors que j’ai raccroché en hâte mon sabre-laser.

Ce n’est pas le choix honorable mais l’honneur ça va bien deux minutes et ça ferme sa grande gueule quand c’est une question de survie et quand on est la seule tête sensée du lot. C’est stratégique, c’est pragmatique. C’est le choix qui s’impose. Je n’aiderais pas Corellia ni les Jedi en crevant de la sorte. Un instinct plus nébuleux me refuse le droit de mourir, décrète que je n’ai pas ni le luxe ni le droit de périr.

J’ai à peine eu le temps de m’éloigner de quelques pas qu’un sifflement terrible vrille mes tympans, terriblement familier et pourtant très inattendu en pleine ville. Une lumière intense, incendiaire, brûle et aveugle mes yeux bleus-gris qui y sont sensibles par nature, et le souffle puissant d’une explosion me projette, à toute vitesse, droit devant moi. Je ne dois qu’à des réflexes ancrés par des décennies d’expérience dans ma conscience le fait que mon corps se contorsionne pour que mes genoux, mes poignets et mes bras accusent le coup à la place de mon dos, de mon ventre ou de mon cou. Le choc est quand même brutal même avec ce petit exploit, et la douleur vivement ressentie jusqu’aux épaules. Je ne vais pas mentir, j’ai mal, je sens que les articulations ont pris cher et j’ai cru entendre quelques bruits de brisure qui n’annoncent guère de bonnes nouvelles. Si je n’étais pas sensible à la Force…

Je sais ce qu’il s’est passé, des années d’expériences sur différents conflits armés me l’ont fait reconnaître entre mille : un tir d’arme-laser, provenant droit des cieux, aussi puissant que précis. Des cieux… non, de plus loin, on n’a entendu aucune sirène d’alarme. Ça vient… ça venait de l’espace. Un satellite ? Mais pourquoi, alors ? A-t-il été piraté ? Par qui, pourquoi, comment ? Trop de questions tournent dans ma tête, embrumée déjà par la douleur intense et, je dois l’admettre, une belle frayeur.

Mais cette précision… cette précision… pourquoi cette précision… comment cette précision… ?

J’ai du mal à garder les idées claires. Mes pensées sont confuses. La douleur engourdit mon esprit. Mes tympans, vrillés, sifflent en de terribles acouphènes. Rien que la Force ne puisse guérir avec une bonne Transe de Guérison si j’en ai encore la force, ou une Guérison de Force avancée s’il y a un Jedi Guérisseur dans le coin… mais j’en doute. Je ne vois pas bien, tout est flou et enfumé autour de moi. Les sirènes de plus en plus proches me tympanisent les oreilles, enflammant une vive migraine. Je n’arrive pas à bouger d’un iota, affalée sur le côté. Reposer sur ma hanche gauche et la face latérale extérieure de ma jambe senestre… c’est tout ce que j’ai réussi péniblement à faire. Je respire mieux. Mes poignets sont inutilisables. Mes bras sont immobiles et brûlants de douleur, jusqu’aux coudes même si la douleur irradie jusqu’à mes épaules. Ce n’était pas très engageant, tous ces craquements. Ça fait un mal de chien, mais je m’en remettrai. Je m’en remets toujours. Je m’en remettrai à la Force.

Mes yeux presque aveugles, rougis par la lumière et l’explosion, les paupières plissées avec effort dévisagent un fantôme qui erre dans le coin de ma vision. Une silhouette sombre, une tignasse rousse… je connais ce visage, aussi confus soit-il. Mais que ferait-elle ici ? Ma voix souffle dans un murmure.


- Owen…


J’ai encore assez de présence d’esprit pour ne pas l’appeler par son nom, juste par ce cognomen obscur… on ne pourra guère faire sens de mes propos. On va mettre ça sur le compte du traumatisme physique. Il a bon dos, le choc. Très bon dos… excellent dos, très bien doté… vraiment, un bon dos.

Ce fantôme bien vivant, cette silhouette mouvante, évanescente, glisse furtivement droit vers l’horizon confus. Elle s’éloigne. Est-ce bien elle… ou est-ce ma tête qui commence à dérailler ? Je crois que je commence à dérailler… oui… la douleur… que faut-il que je fasse ? Besj… je n’ai pas fini ma journée, moi ! Koccic sulng… bordel, faites-moi taire ce boucan, il y a des gens qui veulent réfléchir en paix ! Faites-moi taire cette douleur… ça me fait chier que ces Guerfels s’en tirent ainsi, FoutreForce ! C’est trop facile, c’est trop faible, c’est trop lâche… des faibles, et des lâches ! Pas de dignité, aucun honneur… et ça ose se dire Républicain ? Eh bien, elle a une bonne bouille la République, maintenant. Ma vision s’obscurcit, j’invective, je persifle, je vocifère et je maugrée dans mon esprit. Besj, bouge-toi Fern ! Bouge-toi le cul, t’es pas la seule à terre ici, t’as des blessés plus graves que toi. Bouge-toi !

Bouge-toi. J’essaye de me mouvoir, mais rien à faire, la douleur vive me paralyse tout à fait. J’ai encore une carte à jouer tant que je suis consciente. Je dois me relever. Les secours arrivent. Témoigner… en ai-je encore la force ? Si seulement ma carcasse pouvait bien daigner répondre aux injonctions de mon esprit… ah. Il me reste une carte à jouer. Une carte que je n’aime pas jouer, mais s’il le faut, je… non. C’est l’impression que je ressens vaguement à travers la Force alors que je me concentrais pour me plonger dans les arcanes du Crucitorn, un pouvoir de Force délicat à apprendre et difficile à exploiter, dangereux aussi malgré son appartenance aux pouvoirs-dits « neutres ». Je peux contraindre mon corps à me foutre la paix et à se mouvoir même de mauvaise grâce. Non. Ma concentration se détricote face à cette injonction répétée qui émanait de la Force sans faire de réel sens. Je survivrai. Je vais certainement devoir rester sur le banc de touche un moment, mais je survivrai. Dans la nébuleuse des plus confuses de mon esprit, une voix familière s’immisce, s’enquière, s’inquiète.


« Allana ? Allana ! Qu’est-ce qu’il se passe ? »


C’est trop demandé que de vouloir la paix ? Je reconnais cette voix, je comprends l’inquiétude de ce cher hapien, mais je ne peux pas lui répondre. Tout effort de concentration quelconque ne fait qu’accroître encore plus ma migraine et ma fatigue.

« Réponds-moi ! Allana ! »

Désolée min larel. Je t’entends bien, comme Corran qui commence aussi à s’inquiéter par télépathie. C’est gentil de vous inquiéter pour moi, mais vous allez devoir prendre votre mal en patience.

Et à peine ce constat fait, que l’inconscience me saisit à bras le corps.


[Andara] Ténébreuses Menées [Pv Halcyon] [Terminé] Corran19

Maître Jedi Vert Corran Fern. Ordre Jedi Vert


Quelques heures plus tard. Hôpital public d’Andara.

Je reprends lentement connaissance, en n’ayant absolument aucune idée du laps de temps qui s’est écoulé. Clairement, je ne suis plus avachie sur l’herbe, mais allongée sur une surface toujours rigide, mais un peu plus moelleuse. La douleur est bien plus amoindrie, plus en sourdine. Je me sens plus en état de pouvoir ensuite me plonger dans une Transe de Force, une fois sûre que je suis en sécurité. J’ai encore un sacré mal de crâne cela dit, et un peu de difficulté à me mouvoir comme je le voudrais. Une autre voix masculine, familière, se fait entendre juste à côté de moi alors qu’elle converse en corellien.


- Ne t’inquiète pas, et reste où tu es. Je suis avec elle. Elle va bien, rien de grave. Elle est un peu cabossée comme un vieux speeder, mais ce n’est rien qui ne saurait être réparé.


Ça ressemble bien à mon frère aîné, tout ça. Je m’offusque en pensée d’être comparée à un vieux speeder, ce que je laisse percevoir dans la Force alors que mes paupières s’ouvrent petit à petit. Je sens que son attention se reporte vers moi, sans pour autant qu’il ne mène sa conversation à sa fin.


- Non, ce n’est pas la peine de venir. Je la ramène au bercail dès que possible et oui, je la garde à l’œil. Je resterai avec elle d’ici là. Je te tiendrai au courant.


Pour parler de moi de la sorte, c’est Corran, pour sûr. Ma vision se précise petit à petit, identifiant nettement les traits de l’aîné de la famille Fern. Le Maître Vert a l’air de bien se porter lui, certainement mieux que moi en tout cas. Je n’ai pas besoin de lui demander à qui il parlait, j’en ai ma petite idée alors qu’il met fin à la conversation et tourne ses yeux sombres vers moi. Ses traits sont impassibles pour un œil non averti, mais je le connais assez pour savoir qu’il n’est pas très content et qu’il était inquiet. Peut-être se demande-t-il pour la millionième fois ce que l’on va bien pouvoir faire de moi. Il laisse échapper un profond soupir, sans prendre la peine de me masquer sa lassitude. Sans doute sait-il qu’avec le Don dont je suis affublée et le Lien qui nous unit, je pourrais le déduire sans difficulté. Et clairement, il a envie que je la ressente, l’étendue de sa lassitude autant que son affection inquiète. Je ne détourne pas pour autant mes yeux bleus-gris, alors que je le salue en corellien puis en Basic.


- Ol'val, Corran. Tu as l’air de bien te porter, si on oublie toutes ces cernes.

- On se demande bien à cause de qui. – Réplique-t-il d’un ton dont l’impassibilité était trahie par la lueur de reproche dans son regard.


Je me redressais avec une certaine peine et un sourire qui faisait mine de feindre l’ignorance. J’allais mettre de l’eau dans mon vin et m’excuser de l’avoir inquiété avec plus de sérieux lorsqu’il se penche vers moi et me prend dans ses bras. Quand il poursuit, sa voix est autant lasse que chaleureuse.


- On aura tout le temps du trajet pour avoir une discussion en bonne et due forme. Oh bien sûr, je ne manquerai pas de te faire la leçon pendant les trois mois à suivre. Pour le moment, je suis rassuré de voir que tu vas bien. Et avant que tu ne me le demandes, le Jedi Khan est en sécurité à bord du Netreselv, qui est verrouillé. R7 garde un œil sur lui.

- Je n’en attendais pas moins de toi répliquai-je à la fois d’un ton léger et sérieux, impliquant une réponse à double-sens tant pour les réprimandes à venir que ses précautions, avant de demander - C’était un tir d’arme-laser, n’est-ce pas ?

- Cela correspond en tout point, selon les rapports. Tu n’as pas l’air étonnée.

- On a assez baroudé dans les zones litigieuses, toi et moi, pour reconnaître à l’oreille un tir-laser. Il y a peu de menaces qu’on ne peut détecter que peu de temps avant impact.

- L’hypothèse la plus probable est que ce soit l’œuvre d’un satellite en orbite. Ils sont en train d’inspecter leurs réseaux pour identifier celui d’où est serait parti le tir-laser.  

- Sait-on ce qui a guidé le tir ? Pour avoir à la fois cette précision minutieuse et cette puissance de feu, cela suppose une assistance extérieure… ou un repère pour guider le tir.


Je regardais Corran, mes traits redevenus aussi graves que les siens alors qu’il m’avait relâchée et me tendait un verre d’eau. J’en prends une longue gorgée pour adoucir ma gorge, avant d’ajouter.


- Je t’avoue qu’au vu du timing, la deuxième option semble la plus probable. Ça pourrait être quelque chose que le magistrat avait sur lui, ou quelque chose installé dans l’une de ses pièces. Je ne l’ai pas vu activer quelque chose, mais il aurait très bien pu le faire en amont, avant que je n’essaye de le maîtriser et de l’évacuer de force. Avec un compte à rebours, ça s’envisage. Dans le cas moins probable d’une assistance extérieure, on aurait pu avoir une I.A ou un pirate informatique de haut-vol, mais ça ne colle pas. Je ne pense pas que ce type était assez haut-placé pour mériter une intervention aussi… éclatante, faute de meilleurs mots. Honnêtement, pour ce seul incident, je penche plutôt vers une action opportune d’un forcené suicidaire devenu fou-furieux une fois dans l’impasse. Sa femme aurait été dans le coup, sinon. Elle était plus maligne que lui. Il a précipité sa fin, non seulement pour essayer de me tuer alors que je m’approchais trop de la vérité, mais aussi pour anéantir tout témoin, toute preuve et tout complice présents chez eux. Rien d’exploitable sur place ?

- Non. Tout a été anéanti. Les survivants se comptent sur les doigts d’une main, toi incluse. Et ils ne sont pas tous sortis d’affaire. Ils sont tous immergés en cuve de bacta.  

- Ils ont tout fait disparaître, alors. Les preuves, les coupables, et la majorité des survivants. Je vais être franche avec toi, Corran. Ce n’était que la partie immergée de l’iceberg.  J’en ai la conviction : ce n’est que le début. On n’a fait que racler la surface du bousin. Ça va être un travail de longue haleine, un travail de dératisation commun, à faire de concert avec Tython. La République devra s’occuper de son lot de vermines, mais nos Ordres ont aussi leur lot de nuisibles à éliminer.

- Tu veux dire…  

- Je ne peux pas t’en dire plus pour l’heure. C’est un sujet pour le Haut-Conseil et pour le Conseil Vert. Il y a trop à défricher et à éclaircir pour l’heure. C’est encore trop confus.

- Et pourtant, c’est assez net pour qu’on essaye de te tuer en plein jour. Répliqua Corran d’un ton plus sec.


J’aimerai pouvoir lui retorquer quelque chose, mais lui comme moi, on a trop le souvenir de mon mentor à l’esprit. C’est une blessure encore trop fraîche, que l’assassinat nébuleux de Jaylen et que le lavage de cerveau soigneux qu’a subi notre père avant que je n’achève les souffrances de ce dernier.


- N’oublie pas où sont tes premières priorités. En tant que Fern et en tant que Maître des Jedi Verts, nos priorités sont avant tout la sécurité des nôtres et la sécurité de Corellia. Nous sommes alliés à la République et aux Jedi de Tython, mais nous sommes corelliens avant tout.

- Je ne l’oublie pas, justement. Et c’est bien pour ça que cette affaire me préoccupe.  Ces gens ont été capables de faire intervenir le sénateur de Corellia lui-même pour tenter de me barrer la route. Ils ont été en mesure de solliciter des gens pour m’assigner une mission d’urgence et pour forcer l’Ordre de Tython à envoyer quelqu’un d’autre. Que cela nous plaise ou non, les Verts sont déjà impliqués. On a été impliqués dès lors qu’ils ont abattu Maître Korr. J’ai beau être une quiche en politique, mais je sais que si on laisse faire, d’autres corelliens mourront. Et ce n’est pas quelque chose que je peux accepter. Il faut arrêter la saignée avant que ça ne vire en gangrène et en nécrose.  


Je ne peux lui révéler tout ce qu’Halcyon m’a confié. Je ne pourrais sans doute m’en ouvrir qu’en Haut-Conseil ou en Conseil Vert, et à Arsenicia et Dante sur certains points très sensibles. Je ne cible absolument pas l’espionne dans mes propos, mais plutôt les acteurs de cette large conspiration. On en pâtira et autant j’aurai pu l’ignorer, mais ces crétins ont déjà commencé à nous attaquer, leur coup d’éclat le plus brillant étant de nous arracher mon prédécesseur et mentor en l’assassinant. D’ailleurs, c’est un très mauvais coup de leur part parce qu’ainsi, ils nous forcent à quitter notre neutralité. Pour le coup, ils rallient d’une même voix les différentes factions au sein des Jedi Verts pour ce seul sujet. Corran reste silencieux un long moment, avant de soupirer et de me tendre une enveloppe :


- Avant toute chose, tu vas me faire le plaisir de lire ceci.

- Dois-je comprendre que je ne quitterai pas la pièce sans cela ?   Répliquai-je avec légèreté et un brin d’humour pour essayer de détendre l’atmosphère, mais sans succès. Force, j’en avais bien besoin pourtant auprès tant de tensions et de pressions et de menaces sur ma vie.


Je prends le pli avec un soupir, grommelant en pensée qu’une séance de massage – même chaste – ne ferait pas de mal pour détendre un peu Corran. Qu’est-ce qui peut être aussi terrible dans ce pli, après avoir réchappé au tir d’une arme-laser lancé depuis un satellite directement depuis l’espace ?  Mes doigts, bien qu’encore un peu raides et endoloris, ouvrent le pli et déplient la feuille qui y était rangée. Je parcoure bon grès mal grés les lignes et les chiffres qui y sont présents, avant de perdre de ma superbe. Perplexe, je fronce des sourcils et repense aux remarques désobligeantes de la femme du magistrat sur mon physique, à mon dégoût soudain pour l’alcool et à mon très bon appétit de ces derniers temps. Inspirant profondément, je pose le pli sur la tablette de mon lit et ferme les yeux, m’immergeant dans la Force en une simple méditation. Plutôt que de me diriger vers l’extérieur, je tourne mes perceptions vers ma propre présence dans la Force et… c’est là que je réalise. C’est là que je percole enfin.

Ah.

Ce n’est pas ce que j’avais prévu. Oh Force, ça va me faire encore d’autres discussions très… intéressantes à avoir dans les prochains jours, et mois. Comment je vais annoncer ça à mes collègues, et avant toute chose, au principal intéressé ?
Halcyon
Halcyon
Commandeur du Renseignement Républicain / Membre honoraire de l’escadron Spectre
Commandeur du Renseignement Républicain / Membre honoraire de l’escadron Spectre

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Dim 25 Sep - 19:34
Dans l’espionnage, tout est une question de saisir l’opportunité quand elle se présente. De savoir analyser le terrain, les routines établies, évaluer les points faibles et profiter de ces derniers pour arriver à un objectif. Une dernière visite en personne avant de quitter la planète et de retourner dans sa toile de secrets serait la moindre des politesses, non? C’est que parfois, elle peut être sentimentale, Halcyon. La présence de l’autre jedi est un problème mais… Il y aura toujours un moment où il ne sera pas là. Et elle en profitera donc pour venir faire son petit tour. Habillée en infirmière, elle s’est teint les cheveux et porte des lentilles de contact spéciales pour altérer la couleur de ses yeux et donner une empreinte rétinienne différente. C’est que voyez-vous, si on pose la question, elle n’était pas ici. Faute de preuves physiques, tout ça… De la visite, donc.

« Bonjour Allana. Je me suis dit que ce serait la moindre des politesses que de passer vous voir avant de partir. Vous devinez que ma mission est accomplie. J’ai obtenu ce que j’étais venu chercher. Je ne suis guère étonnée non plus des… Dommages collatéraux mais bon. Une guerre qui se fait dans l’ombre fait ses victimes différemment. Pour ce qui est du satellite, soit dit en passant, vous ne trouverez que des débris.

Félicitations, en passant. Indirectement, vous avez mis fin aux plans des conspirateurs pour cette planète. Avec leur plan torpillé par mes actions et un des plus influents pions à l’échelle locale désintégré, tenter quelque chose de nouveau leur prendra au moins une décennie. Beaucoup de planification, se reconstruire un réseau local… Ils vont choisir une autre cible. La guerre secrète continue et c’est ma responsabilité, non la vôtre. Ceci dit…

J’ai trouvé dans les coffres des indications que quelque chose d’insidieux se prépare sur Corellia. Courtoisie professionnelle, je me suis dit que vous seriez intéressée. Corellian Chemical Corporation. C’est par cette compagnie qu’ils vont tenter de déstabiliser le gouvernement corellien en coupant toutes les têtes dirigeantes d’un seul coup. Soyez sans crainte. Le temps que vous repreniez du mieux, j’aurai déjà neutralisé la menace. Oh et…

Rendez vous service : oubliez Andara et ce que vous y avez entendu. J’ai pris la liberté d’effacer la conversation que vous avez eu avec ce forcené. Toutes vos preuves matérielles ne sont plus. Ceci dit, je ne suis pas zélée au point de rajouter dans votre soluté de quoi affecter votre mémoire des événements récents. Je vous aime bien, que voulez-vous. Une faiblesse pour une espionne. Au plaisir de boire un verre avec vous. »


Sans laisser de temps à la jedi verte pour répondre, l’espionne est déjà partit. Quand Corran va revenir, Halcyon sera déjà loin, très loin, se préparant à neutraliser une énième menace. Allana n’est pas dupe et la Force est son alliée. Clairement, si Halcyon s’est assurée d’effacer sa conversation enregistrée, c’est qu’elle est sincère dans ses paroles. Elle tente de protéger la corellienne. Mais si tel est le cas, pourquoi lui avoir dit pour la CCC? Qu’est-ce que la rousse a bien pu vouloir dire, sans le dire, à Allana? Elle lui dit de ne pas chercher à en savoir plus sur la Conspiration mais elle lui a quand même clairement dit que Corellia était dans la ligne de mire de cet ennemi invisible. Une mise en garde, peut-être? De se méfier de ses collègues, de ses supérieurs voire de ses alliés de la CORSEC? Peut-être. Clairement elle sait quelque chose. Mais pour en savoir plus…

Le plus simple serait encore d’en discuter autour d’un verre…


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