Les visites font toujours plaisir, si ce n'est en arrivant, du moins en partant | PV : Darth Ânkh

Distraitement, Akara observait le reflet des lumières sur la paroi lisse et sombre de sa chambre. Des lumières jaune-orangées qui diffusaient une lueur agréable à l'œil, un peu comme de vraies flammes le feraient.

Les mains croisées derrière la tête, les cheveux défaits et les pieds-nus, la jeune Matriarche était plongée dans ses pensées, allongée sur son lit beaucoup trop grand pour une seule personne. Un lit en bois aux couvertures de fourrures, douces et chaudes. La tête du meuble était si finement travaillée - un rituel chamanique y était gravé - qu'il était possible de le qualifier d'œuvre d'art.

Ses songes étaient entièrement tournés vers son clan et son avenir. En effet, depuis qu'Akara était devenue la nouvelle Matriarche de son clan, celle-ci ne vivait plus que pour lui - ou presque - et mettait tout en œuvre pour le protéger et le renforcer. Cela avait commencé rapidement par une amélioration drastique de la forteresse du Clan de la Montagne Dormante.

À quoi bon vivre près d'un volcan si on ne s'en sert pas ? Avait songé Akara en inspectant la Montagne, quelques jours après sa prise de pouvoir.

Cela avait pris un peu de temps - autant pour avoir les finances que trouver les bons partenaires au sein du Consortium - mais elle s'était servit de l'énergie produite par le volcan pour moderniser la forteresse et installer un système de sécurité afin de prévenir toute éruption non souhaitée. Le confort de ses sœurs s'était donc améliorer drastiquement sans que la Montagne se transforme en une base ultra moderne comme il était possible d'en voir partout dans la galaxie. Ce juste-milieu entre les murs de pierres naturelles et la technologie pour assurer survie et confort était, aux yeux d'Akara, le parfait mélange.

Trois petits coups frappés à sa porte firent soudainement se relever la jeune femme et le matelas s'enfonça sous son poids. Son regard volcanique se posa sur la porte qui la séparait de l'agitation de la montagne et au travers de laquelle Akara sentit la présence de l'une de ses sœurs.

" Mère ? Une navette est en approche. "

La changeforme fronça les sourcils. Les visiteurs étaient rares sur Dathomir, qui ne se prêtait pas vraiment au tourisme. Si quelqu'un venait jusqu'ici, c'était donc avec une idée derrière la tête. Il restait à savoir si c'était une idée qui allait causer du tort ou non au Clan.

Lorsqu'elle ouvrit la porte, la changeforme portait une robe noire cintrée au niveau de la taille et pourvue d'une ceinture à laquelle était fixé son sabre laser. Fondue des deux côtés, on devinait à chacun de ses pas le galbe de ses jambes ainsi que ses pieds nus. Les écritures en noir parlé qui y étaient tatoués étaient immanquables, tout comme celle de ses bras, de ses épaules et de ses clavicules qu'un généreux décolleté - aussi bien devant que derrière - mettait en valeur. Pourvue d'une légère traîne et de manches très évasés, l'habit soulignait immanquablement la silhouette fine et élancé de la Matriarche. Celle-ci passa une main dans sa chevelure, ramenant l'ensemble de ses mèches blanches sur le côté droit de son visage.

" La signature du vaisseau en orbite correspond à celle de la Cours Éternelle. "

Joie... Fut la première pensée de la jeune femme, qui se retint de lever les yeux au ciel.

Elle commença à se diriger vers l'extérieur, sa sœur sur les talons. La Reine était imprévisible, sa venue sur Dathomir sans avertir était donc parfaitement explicable. En revanche, Akara se souvenait très bien de la dernière fois qu'elle avait mirait la souveraine. Elle se rappelait sans problème l'inaction de celle-ci. Même si cela s'expliquait facilement, la changeforme le gardait au travers de la gorge et ne se réjouissait donc pas vraiment de la venue de sa légitime souveraine.

La reconnaissait-elle seulement comme telle ? Pas vraiment se dit-elle en arrivant enfin à l'extérieur. La reine n'avait jamais rien fait pour calmer les tensions entre les clans, par exemple. Pourtant, cela aurait été aussi profitable à Dathomir qu'à la souveraine, plutôt que de voir les sœurs de la nuit s'entretuer et ainsi perdre de précieux éléments. Cette pensée, pendant un instant, ramena le visage d'Aldaya sous les yeux de la jeune femme.

Une main en visière, Akara posa son regard volcanique sur la navette qui atterrissait à quelques mètres à peine, foulant l'étendue d'herbe qui séparait la montagne de la forêt. La Matriarche fut rapidement rejointe par une dizaine d'autres sœurs qui formèrent une haie modeste. Cela était peu de choses, mais c'était tout ce que le Clan pouvait offrir à la visiteuse impromptue, le reste de ses membres s'affairant à leurs tâches. Au moment où la rampe descendit enfin, Akara se redressa légèrement puis s'inclina face à la souveraine, comme le voulait le protocole.

" Soyez la bienvenue sur Dathomir, votre majesté. "

Sans attendre, la Matriarche se redressa alors que le vent, léger et chaud, jouait avec sa chevelure et les pans de sa robe. De ses yeux volcaniques, la changeforme sonda la souveraine pendant un cours instant, puis reprit. Sa voix était grave et mesurée.

" Je ne peux que me questionner sur la raison de cette visite impromptue. Pas que cela soit problématique, mais j'aurais souhaité vous accueillir comme il se doit. "

Inspiration tenue:

Darth Ânkh n'était plus revenu sur Dathomir depuis quelques temps. Certes, elle avait inaugurer il y avait peu de temps une nouvelle forteresse stellaire, mais elle ne s'était pas rendue sur la surface de la planète a cette occasion et la dernière fois, ses plans furent contrariée par un conflit entre deux clans rivaux. Ce n'était pas si surprenant, car les Sœurs de la Nuit, comme les Sith, étaient rivale pour s'approprier les maigres ressources de la planète pour la survie de leurs communauté, mais le timing fut particulièrement malheureux. Contrainte de rester en retrait, elle avait certes profiter d'un spectacle aussi instructif que satisfaisant, puisque la guerre était aussi admirable qu'elle pouvait être pédagogue, toutefois, la Matriarche avec qui elle avait arranger ses affaires était morte dans les combats, ce qui fut un contre-temps fâcheux. Il allait falloir faire de nouveau de la politique en négociant avec sa remplaçante, et la souveraine avait jugée a l'époque que cela n'était tout simplement pas le bon moment : elle avait simplement observer les combats puis rejoint son vaisseau afin de se tourner, temporairement, vers d'autres affaires, les arbitrages requérant son approbation étant aussi infini que de l'était son existence.

Toutefois, elle n'avait pas renoncer a ses projets pour autant, et admirer le spectacle l'avait même convaincu qu'ils étaient, plus que jamais, nécessaire a ses plans : depuis vingt ans, elle avait considérablement renforcer l'assise défensive du Consortium, et personne n'avait pris le risque de s'aventurer plus en avant dans le territoire du régime, se doutant sans doute du prix horrible qu'ils devraient payer pour chaque centimètres de terrain. Toutefois, Ânkh ne pouvait maintenir un régime créer pour la conquête éternellement sur la défensive : les Sith réclamaient du sang, ils souhaitaient la vengeance pour l'affront qu'ils avaient subit vingt ans plutôt. Les Matriarches Hapiennes souhaitaient retrouver certains territoires perdu, qui leur assurerait de nouvelles ressources économiques afin d’accroître leurs puissances. Et elle-même avait besoin d'un nouveau coup d'éclat afin de ne pas faire croire a ses adversaires comme ses rivaux au sein du Consortium qu'elle s'était affaiblie. Hors, elle allait devoir résoudre le problème qu'elle avait elle-même créer : mettre a genou les forteresses Stellaires, ses édifices monstrueux qui bloquait toute forme d'offensive d'exploitation et de guerre de mouvement depuis désormais plus d'un siècle, un défi technique qui ne serait pas mince, mais elle était une divinité dans les étoiles, et rien ne pouvait résister a l'ambition et la volonté divine.

Cela nous ramenait a Dathomir : puisque les promesses de la technologie ne semblait pas lui offrir d'option satisfaisante a l'heure actuelle, la souveraine avait décider de revenir a une solution qui ne l'avait jusqu'ici jamais déçu : l'étude de la Force. Certes, elle n'avait jamais atteint tous ses objectifs, parfois, elle échouait, ou ratait quelques objectifs secondaires, mais renforcer ses connaissances n'était jamais un luxe et elle espérait que les Sœurs seraient capable de lui offrir de nouvelles connaissances qui, elle l'espérait, lui ouvrirait de nouvelles perspectives pour remporter la guerre. Puisque le clan sur lequel elle avait miser a l'origine avait remporter la victoire, elle avait décider de lui maintenir sa confiance, toutefois, elle ne connaissait pas la nouvelle Matriarche, une jeune femme du nom d'Akara. Du peu de renseignement qu'elle avait obtenu de cette dernière, elle n'était pas une locale, mais une change-forme, ce qui lui offrait déjà un statut singulier. On lui avait aussi parler de quelques ambitions a l'échelle de la planète, mais elle avait choisit de ne pas creuser plus que cela ce genre de question : elle préférait se faire un avis par elle-même, ressentir les choses de façon directe, en négociant avec la Matriarche, plutôt que de se fier aux rapports de ses espions, pas parce qu'elle n'avait pas confiance en eux, mais davantage afin de ne pas se faire d’à priori avant d'avoir put jauger elle-même la nouvelle dirigeante.

De ce fait, elle avait ordonner a son Dreadnought de mettre le cap sur Dathomir sans même se faire annoncer, les cérémonies pompeuses n'étaient pas adaptées aux négociations qu'elle comptait mener sur le monde. Elle voulait un cadre plus intime, aussi surprendre le clan dans sa vie quotidienne, avoir l'occasion de les observer de façon presque naturelle, car sa présence resterait un élément perturbateur pour les sœurs. Son Dreadnought restait un symbole de sa puissance, suscitant autant la fierté que la crainte, car il pouvait autant être l’annonciateur d'une promotion que la punition suite a une disgrâce. Mais il resterait en orbite a une distance respectable, impossible de poser un vaisseau de cette taille, pour se rendre sur la surface de la planète, Ânkh avait pris une des nombreuses navettes de transports portant les insignes royaux, qui permettait a celles qui la recevraient aujourd'hui de ne pouvoir avoir aucun doute sur son identité. La navette se posa avec délicatesse et laissa la silhouette royale sortir seule, elle n'avait même pas pris la peine de sortir accompagner d'une escorte, ce qui était une preuve de confiance autant qu'une façon de ne pas être dérangée par des intermédiaires, ou d'avoir quelqu'un qui lui parlerait sans cesse de sa « sécurité ».

Jusque dans leur tenues, les deux femmes semblèrent soudainement opposée : l'une avait le teint clair, l'autre avait la peau matte. La Matriarche portait une magnifique robe sombre, là ou la Reine portait une jupe blanche et une armure dorée décolleté ainsi que son éternel gantelet Sith. La locale était pied nue, là ou l'invitée surprise portait des chaussures a talons haut. La petite haie d'honneur était certes modestes, mais d'un signe de la main, la Reine indiqua a la Matriarche, que ce n'était pas un problème, ce n'était pas pour cela qu'elle était venue. Son épée Sith se trouvait attacher a sa ceinture et s'approcha a une distance respectable avant d'incliner la tête en signe de salut. Son hôte ne semblait pas particulièrement ravi de la voir, et elle s'interrogeait de façon légitime sur les raisons de sa venue, mais elle ne connaissait certainement pas les accords que la Reine avait passée avec la femme l'ayant précédée. Elle ne doutait pas qu'une fois la proposition sur la table, la jeune Matriarche saurait comprendre les intérêts qu'elle pouvait tirer d'une collaboration avec la couronne, mais elle allait visiblement devoir faire quelques efforts pour convaincre.

« Si j'avais souhaiter un accueil grandiose, j'aurais fait savoir ma venue depuis longtemps, mais je recherchais quelque chose de plus modeste, c'est bien suffisant. Quand aux raisons de ma venue, il s'agit avant tout de finir ce que j'étais venu commencer la dernière fois, avant que le conflit avec vos rivales ne perturbent tout. Mais aussi vous adressez mes félicitations pour votre victoire et votre promotion. Le chemin du pouvoir sur Dathomir est aussi dangereux que celui des Sith, et vous avez prouver que vous disposiez du talent, de la puissance et de l'ambition pour l'emprunter. »

Aussi creuse qu'elle pouvait sembler dans la bouche d'une femme faisant de la politique depuis plusieurs siècles, ses félicitations étaient sincères : Ânkh ne connaissait que trop bien le chemin du pouvoir et tout les obstacles qui se dressaient devant celles et ceux l'empruntant pour ne pas montrer du respect pour ceux qui en triomphait.

« Mais je ne suis pas venu faire du tourisme de façon vaine. J'ai une proposition a vous faire qui pourrait avoir de l'influence sur votre avenir comme le mien et celui du Consortium dans son ensemble, c'est donc une négociation que je recherche, si vous avez quelques instants a m'accorder bien entendu. »

Aussi étrange que cela puisse parraître, Ânkh avait toujours mis un point d'honneur a respecter l'indépendance des sœurs de la nuit, peut-être juste pour agacer les Sith, mais aussi parce qu'elles détenaient un pouvoir que même elle ne comprenait pas totalement. Si la Matriarche lui disait qu'elle n'avait pas le temps, alors elle tournerait les talons et trouverait quelqu'un d'autre, mais la Force lui susurrait qu'elle était la personne la plus qualifiée pour lui offrir ce qu'elle souhaitait.

L'amulette autour du cou de la Matriarche brillait légèrement aussi certainement que l'armure de la reine, qui reflétait les rayons du soleil. En l'observant descendre, juste avant de s'incliner avec respect, Akara se força donc à garder une expression neutre. Si elle n'était pas particulièrement ravie de cette visite, elle ne comptait bien évidemment pas l'afficher plus que de raison.

Face à face, à une distance respectable l'une de l'autre, les deux femmes étaient très différentes. Akara était légèrement plus petite que la Reine, pour commencer, bien que celle-ci fut aidée par ses chaussures pourvues de talons. Comment faisait-elle pour marcher sur un sol meuble avec autant d'aisance ? Voilà une question que quelques filles composant la haie se posèrent. La Matriarche, pour sa part, ne prêta pas une attention supplémentaire à ce détail et préféra étudier le visage de la souveraine. En tant que changeforme, Akara avait apprit à décoder les expressions faciales. Elle fut donc agréablement surprise lorsqu'elle décela de la sincérité sur les traits de la Reine, alors que celle-ci la félicitait pour sa promotion, quand bien même le ton de sa voix pouvait sembler faux aux oreilles des sœurs présentes autour d'elle.

" Je vous remercie, votre Majesté. " Répondit la jeune Matriarche en inclinant brièvement la tête, ses orbes volcaniques disparaissant derrière ses paupières charbonneuses l'espace d'une seconde.

Le ton de la voix se voulait égal, mais il était aisé d'y déceler de la curiosité. Plus que les félicitations de la Reine, c'était bel et bien découvrir les raisons de sa précédente venue qui intriguait présentement Akara.

Les réponses ne tarderaient guère à arriver, semblait-il, car la souveraine enchaîna aussitôt avec la raison de sa visite. Et si la Reine était prête à faire avec les disponibilités du Clan, il était clair pour Akara qu'il était hors de question de faire attendre la divinité.

" Bien entendu. Je vous en prie, suivez-moi. " Répondit Akara, toujours d'une extrême politesse et sans un mot plus haut que l'autre.

La haie se désolidarisa et chacune des filles s'éclipsa rapidement, laissant la Matriarche seule avec la Reine Éternelle. La plus jeune fit alors un geste du bras pour inviter la plus âgée à l'accompagner vers la montagne. Prenant un pas d'avance afin de lui servir de guide, Akara présenta un dos nu au regard, parfois, luxurieux de la souveraine. Sa réputation la précédait en la matière.

Au pied de la montagne, dont le sommet paraissait bien lointain, une double porte en pierre gravée de runes s'ouvrit à leur approche. L'ouverture, commandée par la Matriarche, laissa un filet d'air frais s'échapper de l'intérieur, bien que cela paraissait paradoxal pour un volcan. La porte se referma doucement derrière les deux femmes alors que la changeforme guidait son invité à l'intérieur. Le sol était en pierre sombre, lisse et régulière, tout comme les murs sur lesquels on trouvait peintures et gravures de runes. La lumière des appliques - qui diffusaient une lueur chaude et agréable à l'oeil - se reflétait sur les surfaces. Derrière elle, Akara n'avait de cesse d'entendre le claquement des talons de la Reine, alors qu'elle-même avançait sans un bruit vers son but.

Les deux femmes croisèrent quelques sœurs, mais l'intérieur de la montagne semblait vide en comparaison à l'extérieur. À moins que cela fut une illusion.

Le trajet se fit en silence jusqu'à ce qu'Akara s'arrête devant une porte, toujours en pierre, qu'elle ouvrit sans peine.

" Après vous, votre majesté. "

L'intérieur de la pièce s'offrit alors à la souveraine, tandis que la changeforme refermait derrière elle.

Il s'agissait, sans nul doute possibles, de l'antre de la Matriarche. Ou à son bureau, pour reprendre des termes plus communs. À quelques pas de l'entrée, se tenait une grande table de pierre, rectangulaire, pourvue de six chaises en bois. Les dossiers étaient hauts, des accoudoirs et un coussin offraient une assise confortable. Derrière cette table, un grand espace vide correspondait à une aire d'entrainement - un rack d'armes était visible contre le mur de droite - et de méditation. Le mur de gauche comprenait une collection d'holo-livres, entre autres objets de décorations venus des quatre coins du Consortium. Enfin, il flottait dans l'air un parfum spécifique qui n'était pas sans rappeler la senteur d'un bois après une journée de pluie et d'orage. Il y avait également une note sucrée, comme de la vanille. Le parfum de la Matriarche, sans aucun doute.

Celle-ci s'avança jusqu'à la table qu'elle caressa du bout des doigts, la surface lisse et froide lui tirant un frisson. D'un geste de la main, elle offrit ensuite à la reine de s'asseoir tandis qu'elle-même prenait place en bout de table, à une chaise de distance. Elle croisa les jambes, les mains sur les accoudoirs et dévoila une longue jambe musclée de part sa position.

Sous la lumière tamisée de la pièce, qui laissait la part belle aux ombres, Akara posa son regard volcanique sur la souveraine. La jeune femme maintenait une allure détendue et sure d'elle, mais en vérité elle était bel et bien sur ses gardes et surtout très méfiante.

" En toute honnêteté, je savais que ma prédécesseur avait bien des secrets, mais je n'imaginais pas qu'elle fut en contact direct avec vous... Mais, un instant, je manque à tous mes devoirs d'hôte... " Dit-elle en levant un index face à elle.

Agitant la main au-dessus de la table, une ouverture apparue dans la pierre et révéla le contenu de cette cache à la lumière.

" Souhaitez-vous boire quelque chose ? "

Akara tandis la main droite et saisit une bouteille ainsi qu'un verre, qu'elle remplit de quelques centimètres. Il s'agissait d'alcool, évidemment, dont la provenance n'était pas purement Dathomirienne. La Matriarche semblait avoir des goûts très variés, il suffisait d'observer les différents récipients qui se trouvaient exposés pour le comprendre.

" Puisque vous êtes venus négocier, votre majesté, je suis prête à entendre vos desiderata. "

Pour la plupart des Jedi, mais aussi de nombreux Sith, la Force avait quelque chose de sacré que l’on employait pas a la légère pour les tâches quotidiennes. Änkh avait fréquenter nombre d’entre eux qui s’emportaient face aux jeunes apprentis qui n’hésitaient pas a s’en servir dans leurs gestes de la vie quotidienne, mais elle ne faisait pas partie de cette école. Pour elle, puisque les sensitifs vivaient avec la Force en permanence, il n’y avait aucune raison de ne pas s’en servir de la manière dont on le désirait, de plus, elle s’était bien vite rendu compte que l’on pouvait créer des effets très intéressant en l’employant : par exemple, en s’en servant pour marcher avec ses chaussures a talons sur le sol meuble, ou plutôt a peine a quelques centimètres au-dessus de lui, elle asseyait sa stature divine puisqu’elle se libérait des contraintes imposés par son environnement et surclassait même la nature. C’était une façon d’analyser un geste qui était pourtant purement futile : la réalité était bien plus terre-à-terre a l’origine, Ânkh préférait conserver ses talons hauts et pour cela, elle devait s’adapter aux différents terrains pour ne pas être handicaper par ses derniers. Mais l’interrogation qu’elle suscita chez certaines sœurs l’amusa assez, elle aimait produire ce genre de petit effet.

L’on ne la fit guère attendre en tout cas, la nouvelle Matriarche l’invita a la suivre et la guida vers ce qui était sans aucun doute la forteresse de son clan. La souveraine lui emboîta le pas, observant son dos nue avec une certaine curiosité. Il témoignait d’une activité physique intense, mais était loin d’être désagréable a observer, cela lui conférait un charme particulier que l’on ne trouvait que rarement chez les Sœurs, qui privilégier souvent des tenues pratiques a l’élégance, sans doute la nouvelle promue avait travailler souvent au sein de l’espace du Consortium et avait appris a apprécier le confort que cela pouvait fournir. Une fois dans la forteresse cependant, le décors ressembla davantage a ce que la Reine attendait d’un lieu comme celui-ci, elle apprécia d’un regard expert les peintures et les gravures runiques, toute écrite dans une langue voisine du Noir Parler des Sith, la langue permettant d’employer les arcanes de la Magie Sith dont les Sœurs utilisaient une variante. Si elle en avait eue le temps, elle s’y serait sans doute pencher pour en apprendre davantage sur l’histoire du clan comme des sorcières en général, malheureusement, il s’agissait d’un temps dont elle ne disposait pour le moment guère, devant reprendre de zéro une longue négociation qui fut des plus complexe. Cette fois, elle était déterminer a adopter une approche plus directe.

Lorsqu’Akara l’invita a entrer la première dans une pièce qui était sans aucun doute son bureau, Ânkh vit ses soupçons sur les goûts de la Matriarches se confirmer. La décoration de cette pièce n’était pas seulement Dathomirienne, elle était renforcée par plusieurs pièces provenant des quatre coins de l’espace du Consortium. La souveraine pris place sur l’un des sièges de façon élégante, croisant également les jambes et révélant ainsi son subterfuge, puisque les semelles de ses chaussures ne présentèrent aucune traces permettant d’identifier qu’elles avaient effectivement fouler le sol. Si elle admit qu’elle était surprise d’apprendre que sa prédécesseure traitait directement avec la souveraine, elle conservait une apparence détendue et sûre d’elle même et l’invita même a prendre un verre. Ânkh, versée dans l’art diplomatique bien plus qu’on ne pourrait le croire, ne commis pas l’affront de tenter d’utiliser la Force pour percer son véritable état d’esprit, ce n’était pas vraiment une façon saine d’établir un climat de confiance avec la jeune femme. A la place, elle s’attarda sur les alcools présent afin d’en choisir un. Hésitant entre plusieurs, elle se décida toutefois rapidement avant de reprendre la parole.

« Ce vin est bien originaire de Dromund Kass n’est-ce pas ? Les breuvages Sith ont toujours un goût si particulier, car toute leur préparation baigne dans le côté Obscur de la Force. Je pense qu’il sera parfait pour notre discussion. »

La Matriarche se montra directe, souhaitant connaître les volontés de la souveraine. Voilà qui arrangeait Ânkh qui allait donc pouvoir rapidement exposer l’accord qu’elle avait sceller avec la précédente Matriarche. Elle croisa les bras sous sa poitrine en attendant le verre et ferma les yeux un instant, comme pour se remémorer cette si longue négociation et pour trier les informations qu’elle jugeait pertinente et celle qui au contraire lui semblait superflu. La souveraine éternelle repris toutefois la parole rapidement, d’une voix agréable et poser, ne recherchant guère a impressionner son hôte en laissant s’échapper sa puissance : si elle travaillait dans le Consortium depuis longtemps, elle devait déjà savoir de nombreuses choses a son sujet et il était inutile d’en faire trop : laisser les autres construire votre réputation pouvait parfois s’avérer particulièrement payant dans une négociation, même s’il arrivait également que cette réputation puisse nuire, mais Ânkh était issue d’un peuple commerçant et n’était pas du genre a trahir sa parole, aussi étrange que cela puisse paraître de la part de la Dame Noire d’un ordre réputé pour sa maîtrise de la trahison.

« Depuis Lord Over, nous n’avons fait que renforcer nos défenses. Mais je ressent quelque chose dans la Force, une opportunité qui se dessine pour mettre fin a ce statu-quo et infliger de sérieux revers a nos ennemis. Jusqu’à présent, j’ai fait confiance dans les promesses de la technologie, elles nous ont apporter la sécurité, la supériorité technique sur nos adversaires et assurer notre survie, mais seule la Force est assez puissante pour nous offrir ce qu’il nous manque, c’est-à-dire la victoire. »

Elle marqua une pause, faire un peu de contextualisation ne pouvait pas faire de mal, et cela permettait également d’ouvrir a la Matriarche la vision d’opportunité afin de se mettre en avant, des choses que les Sith savaient généralement saisir sans que l’on est réellement besoin de les motiver…

« Si j’ai acquis de nombreux savoir au cours de ma longue existence éternelle, il se trouve jusqu’ici que je n’ai jamais réellement eue le temps de me familiariser avec votre pratique de la Force, une lacune grave que je souhaite combler aujourd’hui. Après une négociation de longue haleine, j’avais obtenu de la femme qui vous précédez l’engagement qu’elle m’apprendrais votre culture et votre pratique de la Force en échange d’un enseignement dans les techniques les plus anciennes de la Magie Sith. Je viens donc vous proposer de prendre sa place : avec cet échange culturel, je trouverais dans la Force une nouvelle impulsion pour le Consortium, et vous obtiendrez les moyens d’accomplir votre ambition grâce au savoir des Sith. »

Sur la table qui séparait à peine les deux femmes de pouvoir, les bouteilles s'amassaient en nombre. Et, permit toutes les sortes d'alcool, Akara offrit à la souveraine de faire son choix. Ce dernier se porta ainsi sur un breuvage de Dromund Kaas. Celui-ci n'était pas dans les favoris de la jeune Matriarche. Pour elle, la notion de côté obscur était bien abstraite et, très simplement, elle trouvait se vin trop amer. Mais, les goûts et les couleurs ne se discutaient pas, non ?

" En effet, il l'est. " Confirma toutefois Akara en saisissant délicatement la bouteille, ses ongles cliquetant contre le verre foncé.

Elle saisit un verre à pied de son autre main et servit délicatement le breuvage, ne souhaitant pas en perdre une seule goûte sur la table de pierre. La coupe en métal était finement scierait de motif indubitablement Dathomiriens et prouvait, encore une fois, que la Matriarche avait du goût en la matière.

Une fois remplie, Akara déposa la coupe face à la souveraine, de sorte qu'elle n'ait qu'à tendre la main. Elle se rassit ensuite, saisissant son propre verre, et le porta à ses lèvres en écoutant attentivement les propos de la Dame Noire. Le ton utilisait par celle-ci était posé et n'appelait pas Akara à se méfier plus que nécessaire.

Celle-ci opina du chef. Elle comprenait la mise en situation de la souveraine et se doutait déjà de où elle voulait en venir. Mais la changeforme ne comptait pas la couper et laissa Ânkh poursuivre.

Ainsi, Akara ne s'était pas trompée. La matriarcale garda le silence un instant, en pleine réflexion, tout en faisant tourner le liquide dans son verre. Elle fixait la reine de son regard volcanique, une reine qui semblait être bien au courant de ses prétentions envers Dathomir.

" Nos pratiques impliquent d'adhérer, à défaut d'y croire vraiment, à une vision de... de la Force différente de celle des Sith. "

La changeforme n'avait jamais aimé nommer le pouvoir des Esprits par ce nom. Quant à la pratique que les sorcières avaient... Elles se perdaient dans ce que les Jedi et les Sith nommaient côté Lumineux et Obscur de la Force. Utiliser les dons des Esprits, c'était accepter que cette dualité n'eût pas lieu d'être.

" Les notions de côté obscur et de côté lumineux sont le langage des profanes. Si vous voulez apprendre des soeurs de la nuit, il vous sera nécessaire d'ouvrir votre esprit à nos pratiques ancestrales. D'accepter, pour reprendre des termes qui vous sont plus familiers, que la l'ombre ne peut exister sans la lumière et vis versa. "

La matriarche bue une gorgée, puis reposa le verre sur la table de pierre.

" En d'autres termes, j'accepte votre marché. Montrez-moi et je vous montrerais. "

L’évocation des différences culturelles entre les Sœurs et les Sith ne surpris guère la souveraine, qui jonglait déjà entre la culture des Sith et celle du Consortium de Hapès avec une certaine habileté. Cela lui avait appris une leçon essentielle : toutes les religions galactiques prétendaient connaître la réalité universelle, les sectes de sensitifs ne faisant guère exception a cette règle, mais aucune d’entre elle n’incluait tous les cas possible, chacune favorisait un aspect en méprisant ou diabolisant les autres. Les Religions n’étaient rien d’autre que des armes servant a satisfaire autant qu’à contrôler le peuple. Beaucoup de sensitifs suivent également les dogmes sans jamais se poser de question, ne faisant que rechercher la certitude et la sécurité. Ils sont des « bienheureux » qui vivent dans l’ignorance et s’y complaisent, incapable d’accepter qu’une autre réalité que celle que leur dicte leur clergé existe, et ce sont peut-être les individus qu’Ânkh méprise le plus, alors qu’elle était elle-même une divinité parmi les étoiles. Elle n’avait que trop conscience de la nature d’une religion pour lui accorder le moindre crédit véridique, sans pour autant lui nier son rôle utile dans le domaine artistique ou administratif par exemple. Une position paradoxale qui pouvait incarner la vie entière de la souveraine éternelle.

Pour cette raison, l’affirmation de la Matriarche ne la troubla pas outre-mesure, alors qu’elle dégustait avec lenteur le verre de vin que lui avait proposer cette dernière. Il était évident que les sœurs suivaient un autre dogme, une autre pratique de la Force, et elle avait déjà discuter en partie de cet aspect avec l’autre Matriarche. Cet aspect ne la dérangeait pas, ce ne serait pas la première fois qu’elle se pencherait sur une autre culture de la Force que celle des Sith. Elle faisait confiance a son ouverture d’esprit, mais peut-être aussi, ironiquement, a son esprit critique sur le dogme Sith lui-même, afin de pouvoir être capable de comprendre la façon dont ses femmes appréhendait l’usage de la Force et de pouvoir la reproduire au nom de ses plans de conquête galactique. Peut-être était-ce de l’arrogance, mais il fallait admettre que la position divine de la souveraine, son absolutisme lui permettant de voir la moindre de ses volontés accompli dans les délais les plus brefs, n’encourageaient pas vraiment a la retenue ou a la modestie. Ceci étant dit, si elle était digne et élégante, elle ne faisait pas preuve d’arrogance face a la jeune femme a qui elle venait demander du soutien, ce qui était tout de même prometteur.

« N’ayez crainte, je ne suis pas venu demander votre aide pour simplement refuser en bloc les notions que je recherche. Le chemin de la connaissance est une perpétuelle remise en question de nos acquis. Qu’importe notre âge, notre vécu, nous apprenons toujours de nouvelles choses et je ne compte pas gâcher cette occasion. Ceci étant dit, pour obtenir le savoir que je vous offre en contre-partie, vous devrez vous aussi garder l’esprit ouvert et utiliser mes termes. Mais vous êtes jeunes, vous avez de l’ambition, cette pièce témoigne que la galaxie est loin d’être quelque chose que vous ignorez, je ne doute pas de votre réussite. »

Elle reposa délicatement le verre et croisa de nouveau les bras sous sa poitrine. Elle devrait en effet faire le même effort qu’elle pour être capable de comprendre les pouvoirs de la Magie Sith, apprendre de nouveaux mots de pouvoirs et être capable de puiser dans la Force pour leur donner une consistance propre, en suivant les doctrines les plus extrêmes et douloureuses des Sith… Mais il allait d’abord falloir qu’elle définisse quelque chose que seule Akara pouvait lui dire : que recherchait-elle réellement dans les connaissances des Sith ? La Magie Sith offrait des possibilités pratiquement infinie, un pouvoir puissant capable même d’altérer les règles de la nature. Face a cela, la seule limite était sans aucun doute l’imagination, mais aussi la puissance de la volonté de plonger dans ses arcanes… Ânkh ferma un instant les yeux, elle semblait comme s’imprégner de l’empreinte de la Force des lieux, respirant plus fort, ses traits affichant un air serein, comme si elle était soudainement chez elle. Une attitude qui pouvait paraître étrange, mais qui lui ressemblait bien, il était rare qu’elle affiche une expression anxieuse par exemple. Elle rouvrit les yeux et repris la parole afin de pouvoir mieux orienter ses réflexions.

« Ceci étant dit, j’ai besoin de savoir ce que vous recherchez le plus dans le pouvoir des Sith. Les individus comme nous, capable de nous plonger le plus profondément dans l’art de la magie, ne sont limité que dans leur propre imagination, ou leur propre volonté. De quel manière imaginez vous le pouvoir suprême ? Avant de répondre, sachez qu’il n’y a pas de piège, je vous demande juste votre propre point de vue sur la question, sans aucune forme de jugement. J’ai simplement besoin de le savoir pour mieux vous offrir en échange de vos services ce qui vous correspondra le mieux. »

Il était évident que la Reine était prête à ouvrir son esprit aux pratiques des sœurs. Sinon, venir était inutile. Pendant un instant, donc, Akara se sentit stupide. Elle s'efforça de ne rien laisser paraître, préférant sourire légèrement aux propos tenus par la souveraine afin de cacher son trouble. Elle opina finalement, parfaitement d'accord. Bien que les notions des sœurs de la nuit étaient fermement ancrées en elle, la change forme était prête à élargir ses perspectives et ouvrir son esprit aux pratiques des Sith et du "côté obscur".

La question qui suivit était légitime. Après avoir laissé Ânkh s'imprégner de l'emprunte du lieu, Akara posa son coude sur la table de pierre, venant soutenir son visage de deux doigts. Elle observait la reine, pensive. Devait-elle être honnête, une notion chère aux sœurs ? Ou devait-elle garder une partie de la vérité pour elle seule ? Car il s'agissait de la Dame Noire en personne, face à elle.

Quelques instants supplémentaires furent nécessaires à la change forme pour se décider.

" Les sœurs de la nuit tiennent beaucoup à leurs traditions. Moi aussi. Mais je pense également qu'il est nécessaire d'évoluer pour survivre dans cette galaxie. " Commença la matriarche. " Vous l'avez vu de vos propres yeux : Dathomir n'est pas unie. Je veux que cela change. J'ai commencé à travailler en ce sens… mais… un jour, je vais devoir affronter la plus forte d'entre nous. Ce jour-là, je veux être la mieux préparée. Je veux garnir mon arc de plusieurs cordes. J'aimerais également être à même de comprendre les Sith, sur qui vous régnez comme vous régnez sur nous. Et quoi de mieux que d'apprendre leurs mœurs pour cela ? "

Soudainement assoiffée, Akara termina tranquillement son verre et le reposa doucement sur la table de pierre, sans un bruit. Elle croisa ensuite les bras sous sa poitrine, comme la reine éternelle.

" Et vous… Je ressens une forme d'ennui mêlé à de la curiosité. Vous n'avez pas besoin des pouvoirs des sœurs pour asseoir votre domination, même depuis Lord Over... c'est indéniable. J'en déduis donc que vous êtes ici, aussi, pour le simple plaisir d'en apprendre davantage, non ? "

« L’ennui est un ennemi terrible, plus tenace que le Jedi le plus irritant de la galaxie… Mais je ne viens pas seulement ici combler ma soif de connaissance et de nouveauté. Je recherche aussi une étincelle, quelque chose qui me permette de sortir du statu-quo, je ne vous ai pas menti simplement pour flatter votre égo. Régner sur le Consortium et écraser les oppositions internes au sein des Sith est une chose, conquérir la galaxie en est une autre, et je sais qu’il va me falloir de nouveau me montrer imaginative pour l’emporter, l’Empire et la République ne resterons pas éternellement les bras croisés pendant que nous renforçons nos positions défensives, et je veux reprendre l’initiative. »

Ânkh faisait preuve ici de réalisme, elle savait bien qu’elle ne pourrait pas éternellement rester en défense, d’autant plus que cela risquait d’encourager ses deux rivaux a se liguer contre elle. Elle avait besoin de remporter une victoire décisive, insuffler de nouveau un souffle d’espoir et de conquête a ses deux peuples qui, l’un comme l’autre, se montrait intolérant a l’échec. Certes, elle pouvait toujours s’imposer par la force brute en suivant les plans d’Arcanis pour une purge bien ordonné, mais si elle devait sacrifier les plus belles forces vives du Consortium pour cela, elle ne faisait que retarder une défaite qui apparaîtrait alors comme inévitable… Alors certes, peut-être que cette aventure Dathomirienne serait vaine et qu’elle ne découvrirait pas une clef capable d’offrir une réponse au défi incroyable que représentait les forteresses stellaires, planétoïdes artificiels qu’elle avait elle-même soutenu largement afin de défendre ses frontières, mais… Si elle n’essayait pas, elle ne le saurait jamais et elle avait envie de savoir. Elle avait fait preuve de plusieurs siècles de patience, ce qui était déjà un exploit pour la souveraine éternelle, dans un sens, il n’y avait rien de surprenant a la voir aujourd’hui rechercher a acquérir de nouvelles connaissances… Il était d’ailleurs plus surprenant qu’elle ne recherche a le faire qu’à l’instant !

De ce fait, même si ce n’était pas dans le même but, les deux femmes recherchaient en quelque sorte la même chose : un pouvoir qu’il était plus ou moins possible de matérialiser de façon rationnelle. Ceci étant dit, la question qu’avait poser la Reine attendait une réponse plus… Fantasque. Elle s’attendait a voir la sorcière parler davantage d’application directe de la Force, de la recherche de puissance brute, ou de moyen de plier les esprits a sa volonté, alors que la Matriarche recherchait simplement par l’intermédiaire du côté obscur a gagner de la puissance certes, mais aussi du charisme. Ce qu’elle voulait, c’était devenir une icône capable de fédérer son peuple, elle craignait que la division ne provoque l’extinction des sorcières. En soit, c’était un plan qui pouvait être séduisant, mais qui serait sans doute semer d’embûche : l’on ne pouvait venir a bout d’une histoire entière de rivalité et de trahison par la seule volonté : il fallait être capable de s’imposer par la Force, mais aussi d’être capable de faire usage de tact, diplomatie et séduction… Jusqu’où cette femme serait-elle capable d’aller pour réaliser son ambition ? Elle avait déjà atteint un poste prestigieux, mais certains Sith prometteurs n’étaient pas capable de s’élever davantage lors de l’instant décisif… Un sourire se dessina sur les lèvres de la souveraine, cela promettait d’être une expérience intéressante.

« Apprendre la philosophie Sith pourra vous aider, jusqu’à un certain point, mais cela dépend de la façon dont vous compter unifier les différents clans de sorcières. Il existe bien des façons d’accomplir ce but, certaines que les Sith rejetterais sans même leur offrir une once de considération. Il vous faudra donc trouver votre propre voie, un compromis entre la solution idéale selon la situation politique de Dathomir, et votre propre personnalité. Croyez en ma longue expérience, il est préférable d’être le plus possible soit-même lorsque l’on dirige, c’est de cette façon que l’on impose le respect, ce qui ne signifie pas que la manipulation n’a aucune place la dedans bien entendu… »

Elle marqua une pause avant de se redresser, se levant soudainement de son siège avant de poser ses mains sur ses hanches et de reprendre la parole.

« Mais je crois qu’une démonstration directe sera plus efficace que la moindre de mes paroles, êtes vous prêtes a commencer tout de suite ? Si oui, quittons cette pièce pour un endroit plus ouvert, la magie Sith peut se montrer… Destructrice parfois. »

La matriarche avait vu juste. Au moins en partie. La reine, dans son éternité, s'ennuyait. Cela pouvait paraître dérisoire alors qu'elle avait un empire à diriger. Mais, après une courte réflexion, Akara vint à la conclusion que, depuis tout ce temps, faire fonctionner le Consortium devait être une affaire parfaitement rodée. De quoi laisser assez de temps libre à la souveraine. Trop de temps libre, visiblement. Mais, plutôt que de gaspiller ce temps, la reine l'employait à s'instruire. À apprendre et grandir. Encore une fois, Akara ne pouvait que saluer cela. Avec une longévité comme celle de la femme qui se trouvait assise face à elle, la matriarche aurait employé son temps de la même manière.

« Je vois. » Répondis laconiquement la changeforme, avec un léger sourire entendu.

Bien sûr, la soif de puissance des Sith était bien présente. Renforcer son propre pouvoir pour renforcer le Consortium. La matriarche acquiesça doucement à cela, comprenant parfaitement que pour gagner cette guerre, la souveraine avait besoin de nouvelles armes. De nouveaux pouvoirs et talents. Et, quelque part, il en était de même pour Akara. Pas à la même échelle, bien entendu. Mais, si Akara souhaitait davantage de pouvoir, c'était bel et bien dans le but d'unir Dathomir et donc, comme la souveraine éternelle, gagner une guerre et assurer la paix.

« Sur ce point, nous sommes d'accord. » Répondit la matriarche en se levant gracieusement. « Je dirigerai Dathomir comme je dirige ce clan. En étant moi-même. »

La confiance était une notion importante pour les sorcières. Le clan était la famille. Et trahir sa famille était inenvisageable. Même une sœur qui décidait de quitter Dathomir pour explorer la galaxie gardait sa place au sein de son clan. En restant elle-même, Akara s'était attiré le respect de ses sœurs, suffisamment pour devenir la matriarche de son clan sans avoir besoin de défier qui que ce soit. Et cela restait une exception dans la façon de faire des sœurs de la nuit, preuve de la force de la changeforme.

« Je suis toujours prête. » Poursuivit Akara en passant devant la souveraine afin de la guider à l'extérieur de la pièce.

La matriarche savait exactement où elle souhaitait emmener la reine. Alors, plutôt que d'emprunter le même chemin qu'à leur arrivée, Akara s'enfonça dans les tréfonds de la montagne endormie. L'air devint plus frais à mesure qu'elles parcouraient les nombreux couloirs, pareils à labyrinthe dont la changeforme connaissait chaque recoin. Elles finirent ainsi par arriver face à une imposante porte de pierre gravée de nombreux motifs. Malgré leur taille et leur poids apparent, les deux portes s'ouvrirent à l'approche de la Matriarche, puis se refermèrent derrière les deux femmes lorsqu'elles eurent traversé.

De l'autre côté de l'ouverture, la température avait grimpé de quelques degrés. Les murs droits et lisses avaient laissé place à un tunnel taillé dans la roche. Par endroits, on distinguait encore les coups de burin. Le dallage du sol avait également disparu au profit d'un sol naturel, avec ses aspérités.

« Je me souviens encore de franchir cette porte, une hache à la main, pour traverser la première des trois épreuves des sœurs de la nuit. Je n'étais qu'une enfant. »

Une lueur, au bout du tunnel, guidait les deux femmes comme un phare en pleine nuit. Depuis son épreuve, Akara était souvent revenue ici. Mais elle n'avait jamais imaginé se rendre au cœur de la montagne en compagnie de la Reine Éternelle.

Malgré la chaleur qui rendait son front humide, la matriarche ne semblait pas en souffrir. Lorsque les deux femmes arrivèrent enfin dans l'immense caverne, Akara jeta un regard circulaire à celle-ci. Sous ses pieds, à plusieurs dizaines de mètres, bouillonnait un lac de lave. La chute était aussi mortelle que douloureuse. Et face à elles, des dizaines de piliers en pierre de taille variés. La changeforme sauta gracieusement sur le plus proche, se tournant ensuite vers nkh. Malgré la chaleur et le bouillonnement de la lave, le calme était agréable.

« C'est ici que les aspirantes passent leur première épreuve. Sur le plus haut de ces piliers sont déposés des cristaux. Pas assez pour le nombre d'aspirantes, bien entendu. Le but est d'arriver jusqu'en haut, de récupérer un cristal et de regagner la surface. La façon dont les aspirantes s'y prennent pour parvenir à ce but en dit long sur leur personnalité et leurs capacités. »

Lors de sa propre épreuve, Akara était d'ailleurs arrivée parmi les premières. Le cristal qu'elle avait récupéré se trouvait toujours dans le manche de son sabre laser.

« Cet endroit a vu d'innombrables combats, parfois d'une rare violence. Je pense que c'est l'endroit idéal pour ce que nous voulons faire. »

La souveraine suivit les pas de la Matriarche qui accepta sa proposition. Au moins, elle allait pouvoir savoir de quel bois cette dernière était réellement constituée. Akara guida la silhouette divine dans de sombres grottes, un dédale labyrinthique qui a lui seul devait représenter un obstacle conséquent pour un envahisseur potentiel. Elle imaginait volontiers que chaque clans de sorcière entretenait ses propres secrets et que, de ce fait, en cas de conflit, ils étaient capable de surprendre leurs rivales en les guidant dans des pièges mortelles. C’était ingénieux, en soit proche des tombeaux de Korriban qui étaient piégé par leur propriétaire de leur vivant afin de s’assurer que leurs repos serait éternel et leurs secrets préservé dans leurs morts. Mais lorsque la société Sith entrait en guerre civile, ce qui était fréquent au vu de leurs idéologie, ses tombeaux devenaient également des armes de guerre et l’on pouvait y guider des adversaires afin de leur tendre un piège souvent mortel, car il n’y avait pas grand-chose de plus effrayant dans la galaxie que la colère d’un vieil esprit Sith que l’on troublait dans son repos… La colère de la souveraine éternelle, bien entendu, mais c’était un autre sujet qui était ici totalement hors de propos.

Toutefois, ses longs tunnels finirent par aboutir a une double porte qui s’ouvrit devant le passage des deux femmes de pouvoir afin de mener a des cavernes bien plus naturelle, mais également bien plus dangereuse : la température avait pris quelques degrés, et la Reine avait ressenti tout de suite la présence de la lave, un élément qui lui était très familier. Un sourire se dessina sur ses lèvres, discret, mais qui indiquait que l’endroit lui plaisait. Si elle passait le plus clair de son temps sur Hapès, dans le palais en compagnie de la cour, pour diriger le Consortium, elle était toujours particulièrement a l’aise dans les endroits chauds et aride, ou elle semblait retrouver sa maison. Les lueurs créer par la lave dans la caverne se reflétait sur son corps, exaltant encore ses courbes conquérantes alors que sa démarche restait toujours aussi cadencée et parfaite, ne ressentant aucune gène face a ce changement d’atmosphère. Pendant que la Matriarche expliquait la fonction de cette pièce, qui sembla tout a fait appropriée a la souveraine éternelle, cette dernière se pencha sur la lave et tendit la main vers elle, provoquant des remous dans le Lac : La Force répondait a sa suprême volonté et même la lave se soumettait devant sa puissance, voilà ce qu’était le réel pouvoir de la Dame Noire.

« En effet, la souffrance, la colère, la rage et le triomphe sont perceptible. Cette lave a une histoire a raconter, de part les innombrables corps des déchues qu’elle a dévorer dans sa chaleur impitoyable… Ce sera un cadre parfait. »

La Reine ferma les yeux, croisant les bras sous sa poitrine, réfléchissant au meilleur moyen de débuter sa leçon… Peut-être que le mieux était de présenter les différentes disciplines de la Magie Sith. L’avantage était qu’elle n’aurait pas besoin de provoquer le déclic chez la Sorcière, les Dathomiriennes savait se servir des arcanes Sith de façon innée, un don aussi rare que de valeur dans une galaxie en guerre. Elle semblait un instant presque prendre conseil auprès de l’âme de la caverne, si cette dernière en disposait d’une bien entendu. Toutefois, elle fit tout de même une petite introduction, afin de pouvoir illustrer du mieux possible son propos, mais aussi permettre a sa nouvelle élève de bien comprendre sur quel chemin elle était entrain de s’engager.

« Pour les Sith, la manipulation de la Force n’est pas un accompagnement des Forces naturelle, il s’agit de la représentation brute de leur volonté. La Magie Sith est la transcendance de cette idée : en s’y plongeant, l’individu refuse d’être limité par les barrières naturelles, ils repoussent les lois scientifiques afin de prouver qu’il dispose du pouvoir de réaliser le moindre de ses fantasmes. Bien entendu, tout ceci n’est que théorie est traditions, mais elle explique la nature parfois particulière de ses pouvoirs. La première forme de magie Sith, et sans doute l’une des plus répandue, est la Violence Physique. »

Fermant le poing, la Reine ouvrit un passage dimensionnel vers le néant, et une tentacule en sorti pour lécher les bords du lac de lave. Quelques pierres se désintégrèrent sur son chemin, mais la souveraine restait impassible et poursuivit son explication.

« La Violence Physique incarne le désir de destruction brute, la recherche de puissance destructrice absolue. Cette vrille en est l’une des formes les plus puissantes. Je n’y ai que peu recours dans ce corps, elle est utile, mais je préfère souvent les formes plus subtile de la Magie Sith. Passons a l’Altération de l’Esprit. »

La Reine se glissa dans l’esprit de son élève. Pas d’une façon agressive, mais pour créer l’image d’une femme sublime, blonde et grande qui vint se coller a la change-forme dans le plus simple apparat. Lorsqu’elle se pencha vers elle pour l’embrasser, l’illusion se dissipa, et lorsque la sorcière retrouva ses esprits, le tentacule avait disparu depuis fort longtemps. Ânkh, impassible, repris son récit.

« L’Altération de l’Esprit est une discipline complexe, qui nécessite d’être capable de s’infiltrer dans l’esprit d’autrui, d’altérer ses sens et de l’influencer. Cela peut être aussi subtil qu’invasif, aussi plaisant que douloureux, et de nombreux Sith comploteurs et diplomate en font usage, ainsi que quelques maniaques. Passons a l’alchimie. »

La Reine leva le bras ou se trouvait son gantelet Sith et ferma le poing. Un bouclier de Force puissant se déclencha autour d’elle et il semblait particulièrement solide. Pour le prouver, elle souleva une colonne de lave par la pensée pour la fracasser contre elle-même, et cette dernière s’écarta sur le bouclier pour incinérer le sol a côté de la souveraine.

« L’Alchimie est l’art de la transmutation. Mon épée Sith et mon gantelet par exemple en son le produit. L’on s’en sert aussi bien pour faire de la protection que pour maudire un objet, ou encore créer un artefact de contrôle capable de forcer l’obéissance de créature sauvage. C’est souvent grâce a elle que les Sith trichent avec la mort en liant leurs âmes a leurs reliques, ou leurs holocrons, mais ce n’est pas une technique fiable, alors je ne l’ai guère retenue. »

S’emparant de son épée Sith, elle vint trancher elle-même sa joue, laissant une fine trace de sang s’échapper de cette dernière quelques instants. Puis rangeant son épée et glissant sa main sur la plaie, elle fit cicatriser cette dernière en un rien de temps, ne laissant aucune trace de la coupure, son secret afin de maintenir son corps parfait et désirable en toute circonstance.

« L’Altération du Vivant est l’une des disciplines les plus complexes. La technique de soin est l’une des plus simple, mais l’on peut altérer des formes de vies afin de créer des nouvelles espèces. J’en ai fait ma spécialité dans cette incarnation, et il me semble que quelques espèces issues de ses recherches vivent sur Dathomir, même si je ne sais pas comment elles sont arrivées jusqu’ici. Je n’ai pas amener ma ménagerie de monstre jusqu’ici, mais si vous venez sur Hapès, je pourrais vous en présenter quelques uns. »

Il ne restait plus qu’une seule discipline a présenter. Elle remarqua un squelette au fond de la grotte, sans doute une sœur ayant échouée a son test. Tendant le bras vers lui, elle récita une formule dans la langue des Sith et le squelette s’anima soudain, retrouvant sa posture de combat typique.

« La Nécromancie est la dernière discipline de la Magie Sith, elle permet de soumettre les morts a sa volonté. Elle est puissante et dangereuse, mais convient a ceux recherchant une armée a moindre frais ainsi que recherchant a semer la terreur chez leur adversaires, il y a-t-il un destin plus cruel que devenir le pantin de son adversaire après sa mort ? »

D’un geste, la souveraine abandonna sa prise et le squelette tomba en poussière. Elle retourna son attention sur la sorcière, puis repris.

« Voilà tout ce que je peut vous offrir… Reste a savoir ce qui vous intéresse le plus... »

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