Economie, Commerce, Avenir (Pv Veronica DuCade)

Kuat, gentilhommière de la duchesse de Baux, 02h21

Le firmament des festivités organisées par la duchesse Ophélia de Baux était déjà bien lointain toutefois la noblesse locale semblait profitait encore des réjouissances qui leur étaient proposées ou du moins ce qu’il en restait. De fait l'atmosphère restait suffisamment divertissante pour occuper les esprits sous une douce et chatoyante lumière malgré la fatigue qui s’installait lentement. L'intérêt de la soirée ne se trouvait pas ici. Ce n’était nullement la danse scénique de lady Wadr ni encore les pimpantes affèteries du sieur de Brough. Ce n’était pas non plus la chute anecdotique de ce serveur qui avait renversé un vin rouge, millésime, sur la robe blanche et soyeuse de dame Margareth de Baux, fille de la duchesse. C’est à l’abri des arias symphoniques et des oeillades cancanières que se trouvait les vraies conspirations. Celles dont la nature étaient si hasardeuses qu’elles conduiraient les intrigants directement à leur perte si une seule once de liard devenait visible au yeux du commun.

Ils étaient neuf. Parmi eux, la duchesse elle-même évidemment. L’on retrouvait comme invités de marques plusieurs pontes de l’Empire. Des individus dont énumérer les noms nous conduirait directement six pieds sous terre. De simples invités qui face à la mornitude des fêtes de l’Impératrice s’étaient épris des fêtes kuatii. Des opposants à Aerys Fel ? A n’en point douter. La décadence de Bastion semblait ne plus en finir. D’une certaine manière cela ravissait Hélène Kuati Fel. L’incapacité démiurgique de sa soeur quand aux affaires administratives et protocolaires lui faisait craindre le pire. A peine avait t’elle était couronnée qu’elle avait reçu l’ire d’une partie de la noblesse en arrêtant les festivités plus tôt. Quelle inintelligence.

Dans cette pièce, prodigalité et somptuosité dominées. Les faibles lueurs des chandeliers laissaient paraître des meubles fabriquées à partir du plus beau des ébènes. Soies et levantines les paraient. L’on retrouvait quelques oeuvres ainsi que des travaux d'orfèvreries, une partie provenaient certainement de la manufacture Pigal. L’on observait également quelques acrostoles, manière de rappeler que la famille de Baux avait gagné son siège au conseil d'administration de KDY.

Les conspirateurs étaient déjà réunis depuis une bonne heure et leur réunion prenait fin. Chacun se chargeait de reprendre discrètement sa place sous les lumières de la scène. Ils , et elles, se regarder désormais à peine. Des antagonismes renaissaient afin de maintenir les apparats. C’est au bruit des entrechoc de verres et des accords de violons que se termina ce simulacre.

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Kuat, voie principale pour Kuat City, véhicule de fonction de la Kuat de Kuat 3h34

- Vous semblez bien pensive Majestée.

- Je le suis Gustave, je le suis.

- Quelque chose vous chagrine ? Si je puis faire la moindre chose pour vous seconder n’hésitez pas.

Hélène détournait le regard de la vitrine pour pour le poser sur son factotum.

- Convoquez demain à la première heure l’agent 113. J’ai une mission pour lui.

- Ainsi cela va commencer.

- Je ne sais pas. Rien n’est moins sûr. Il faudrait pour cela que le message arrive à son destinataire. Et rien ne saurait dire, si cela arrivait, que ladite personne se déplace. Nous verrons ce qu’il en résulte.

- Je me chargerai des préparatifs nécessaires.

- Parfait.

Gustave de la Guillotière était un homme simple et peu papotier. Il ne savait pas véritablement ce qui était en jeu. Il le devinait, partiellement, mais ne disait rien. Il n’était pas payé pour cela. Ce bourgeois anciennement endetté avait une dette envers la souveraine de Kuat et il comptait bien la remboursait en la servant de la manière la plus exemplaire qu’il soit. Qu’importe la nature profonde des desseins de celle qui sert, où qu’il aille, il la suivra. Son contrat ne pourrait se rompre que lorsque la fossoyeuse d’âme daignera venir le chercher.

- J’imagine que votre moue n’est pas dû qu’à cela.

- Votre perspicacité est toujours aussi aiguisée. Elle soupira. Je ne crains que certains de mes compères ne sous-estime trop mon aînée.

- Laissez-moi deviner, ils présument qu’au vu de votre statut familiale particulier l’Impératrice sera plus clémente si elle apprenait certaines de vos manigances.

- Exact. Le seul privilège que j’aurai c’est qu’elle vienne me supplicier en personne.

Hélène remarqua une pointe de rosserie dans le regard de son interlocuteur.

Puis-je vous demander votre avis sur mon choix de placer sur le trône Aerys Fel ?

- Majestée, vous ne me payez pas pour que je vous donne mon avis. A moins que cela soit un ordre. J’en ai un, mais pas assez de données pour qu’il soit exact, cela serait donc inutile.

- Vous prenez votre rôle trop à coeur mon cher déplora t’elle.

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Onze jours s’étaient écoulés. L’agent 113 avait contre toute attente réussit sa mission. L’émissaire avait déposé la précieuse missive à l’autre bout de la galaxie. Pour une fois, il méritait amplement son salaire et il ne serait donc pas renvoyé. Ou du moins pas tout de suite. L’heure était désormais au déplacement. Impossible qu’il soit officiel.

Si la vie était un simple jeu d’échec, la souveraine venait de déplacer un pion sur la dernière ligne et venait de le transformer en nouvelle reine. Elle prendrait sa place temporairement, comme elle en avait l’habitude. La véritable reine devenait simple soubrette. Par un adroit jeu de déguisement, Hélène Kuati Fel devenait Irène Ross. Une simple technicienne de surface travaillant au service de sa glorieuse souveraine. Elle quitta sa somptueuse demeure, sous bonne garde, pour se rendre au spatioport. Là, elle monta dans un simple cargo de contrebandiers qui se rendait pour Zeltros. En réalité, les hommes à l’intérieur de ce cargo étaient pour la plupart tout sauf des inconnus. De simples gens qui n'intéressaient personne et dont la vacuité de la vie était immense. Des individus lambdas qui n’avaient qu’autre point commun de soutenir avec zèle leur souveraine et qui croyait transporter l’une de ses agentes pour une mission extérieure. S’ils savaient…

Irène n’était qu’un costume temporaire, après cette mission il disparaîtrait définitivement. Il rejoindrait la centaine d’identités que la souveraine avait emprunté ses dix dernières années. Prudence étant mère de sûreté, la Kuat de Kuat évitait de prendre deux fois la même identité, ceci afin de maintenir suffisamment les pistes brouillées. Il serait actuellement si facile de décoller la tête de son corps.

Les enjeux n’étaient pas moindre et la souveraine en avait parfaitement conscience. Dans le cas où son invité ne viendrait pas, cela lui aura permit de tester la viabilité de son réseau à la conduire en dehors de l’espace impérial sans être vu. Jusqu’ici il n’y avait point eu d’accroc et il n’y en aurait pas.

Le débarquement sur Zeltros se passa sans encombre. C’est une nouvelle sur un destrier mécanisé que la souveraine quitta avec certains proches le spatioport. Direction, la Villa Vénusia, un cabaret/boite de nuit branché où se réunissait principalement la délétère jeunesse zeltronienne. Un véritable nid à hormones. Ce lieu n’était pas choisit au hasard. Il appartenait à un certain Henry Clifford. Un filou comme il s’en faisait peu. Son ancêtre lors du déchirement de la galaxie avait décidé de rester à Coruscant où se trouvait le siège social de son entreprise. Depuis cette famille excellait dans les transferts, de personnes ou marchandises, entre les deux régimes. Une activité à haut risque. Seul l'appât du gain comptait et leurs activités étaient lucratives. Dans les faits le clan Clifford est neutre, en réalité il était partiellement inféodé à l’autorité d’une sous-filiale d’une entreprise dont le gérant Edward Liv était totalement soumis, par les sentiments, à Marietta Glucksburg, puissante actionnaire de l’entreprise de livraison associé à KDY.

Hélène connaissait donc partiellement les lieux et arrivaient en terrain demi conquis, d’autant plus qu’elle était déjà venu signer un contrat ici qui avait provoqué l’ire de feu l’Empereur. Quel endroit merveilleux songeait-elle. Elle profita d’un petit local, connu, pour se changer. Elle ne tarda pas à faire temporairement la queue pour rejoindre la discothèque. Moyen de se détendre au rythme d’une musique pop avant une rencontre importante. Surpris ? Croyez-vous véritablement que c’est la première fois que la souveraine se mêle discrètement au peuple ? Du tout.

Hélène avait toujours su maintenir une image de gentillesse et de sagesse dans le sens où elle était la parfaite jeune adolescente. Pas vu, pas pris. Contrairement à Aerys et Aurélien, Hélène savait comment échapper au couvre-feu sans se faire remarquer. A plusieurs reprises, elle s’était faite attrapée par sa mentor, mais elle a beaucoup plus vagabonder le soir que ce que l’on pourrait croire. Merci Alexander. Derrière la timidité apparente de la jeune femme se cachait une individue bien festive, particulièrement lors de sa dernière année sur Bastion.

Les réjouissances sur le dancefloor ne duraient que quelques dizaines de minutes. Elle quitta la pièce pour rejoindre une pièce dans les étages supérieurs du bâtiment : le salon “Anémone”. Il était évident qu’au vu des grains de poussières sur les meubles, ce lieu n’était guère usité. Tout avait été réglé en liquidité. Se trouvait dans la pièce un bar libre service qui ferait pâlir n’importe quel amateur d’alcool raffiné. Quelques vérifications d’usages furent faites pour être sûr qu’il n’y ai aucun micro. Certains dispositifs brouilleurs furent installés. Il y avait deux entrées. Une de chaque côté. La première était la porte principale qui permettait de rejoindre le couloir. L’autre une porte d’un petit couloir conduisant à un ascenseur discret qu’il fallait prendre dans une ésotérique antichambre. Hélène, ou plutôt Dame Yotch (une autre identité), était passée par la grande porte évidemment. Il restait donc à savoir par où rentrerait son interlocuteur, s’il en venait un. A vrai dire, elle préférait une.

Son immense malle avait été installée dans un coin de la pièce. Elle avait dit à ses hommes de partir. Elle hésita à se changer puis se résigna simplement à retirer une partie de son maquillage. Malgré les clins d’oeil du moelleux divan, elle s’installa au bar et se servit un verre de millésime blanc. Elle observa sa douce robe et inspira son empyreume avant de débuter la dégustation. Bien moins bon que sur Kuat, évidemment.

Une porte s’ouvrit, elle se retourna. La Kuat de Kuat était assez méconnaissable. Son visage était plus diaphane qu’à l’habitude, ses lentilles cachaient la couleur véritable de ses yeux. Elle portait des baskets plates avec un jean, un débardeur noir et une veste en cuir. Ses cheveux étaient attachés par une simple queue de cheval et étaient également plus clair.

- Bien le bonsoir. Malgré les apparences, je vous assure que se trouve présentement Hélène Kuati Fel. Enchantée de vous rencontrez.

La Souveraine impériale se levait de son siège.

Ainsi une personne avait répondu à l'appel d'Hélène: "Je souhaiterai vous rencontrez prochainement, ci-joint vous trouverez les coordonnées nécessaires pour notre rencontre. L'on discutera, d'économie, de commerce mais aussi d'avenir". Un sceau éphémère, celui de Kuat avait été placé. Des termes bien vagues qui ne pouvait qu'obliger au questionnement. Cela aurait pu être une simple farce si l'on ne prenait pas en compte les efforts pour déposer ce message. Apparement, cela avait été pris suffisamment au sérieux. Tant mieux.

A ce moment précis, Hélène se dévoilait dans sa plus grande faiblesse. Si la personne face à elle voulait l'abattre, cela serait possible. Comme si quelques pass pourrait empêcher un tueur à gage d'arrivait ici. Elle était donc, en apparence, sans défense. Elle montrait un léger sourire à son invitée.

Le moins que l'on puisse dire était que cette proposition faisait partie, de l'autre côté de la frontière, des choses les plus improbables et autant dire que personne n'avait envisager une telle offre. Rothana n'était pourtant pas composé simplement d'idéologue absolue : la preuve étant qu'à l'instar de nombreuses grandes entreprises, elle veillait a maintenir certains liens avec le monde criminel, sachant qu'une isolation totale était impossible, il était préférable de pouvoir compter sur le soutien de certains d'entre eux plutôt que de se les mettre tous a dos. Mais lorsque l'invitation de la patronne de Kuat Drive Yard en personne était parvenu jusqu'à son bureau, Veronica était restée fort perplexe : sa première réaction fut même de songer a simplement effacer le message en croyant a un vulgaire canular de mauvais goût. Quiconque disposant du bagage de base sur l'histoire de galaxie savait que les relations entre les deux entreprises, engagé dans un conflit entre les deux puissances dont elles étaient les clientes, entretenaient des relations exécrables, leurs forces de sécurité s'étant même entre-tuer au début de la guerre, lorsque le Consortium avait mis la main sur le Secteur Corporatiste. Toutefois, Veronica s'intéressait naturellement a la situation galactique, et elle savait que l'instabilité que l'Empire avait connu récemment avait offert a sa principale rivale une position de pouvoir inégalée jusqu'ici par celles et ceux l'ayant précédé a son poste.

Bien évidemment, il existait chez la dirigeante de Rothana une certaine méfiance envers le personnage d'Hélène, par le poste qu'elle occupait bien entendu, qui faisait d'elle un requin habile dans l'art de « décapiter quelqu'un sans que cette personne ne s'en rende compte », mais aussi dans sa façon de se comporter et s'exprimer. Elle faisait partie de ses personnes privilégiant l'emploi du vocabulaire soutenu, que Veronica ne croisait que trop souvent a son goût avec la noblesse de son monde. Jedi, elle avait été élevée simplement par son père et ne gouttait donc que modérément a ses excès de « bienséance » qu'elle considérait toujours avec méfiance, voire dédain, car ils n'étaient qu'hypocrisie dissimulant des objectifs bien plus sombre. C'était également l'un des traits les plus communs des hommes tentant de la séduire pour tenter de lui ravir le chantier. Autant dire que le biais de base n'était pas favorable a la Kuati, très loin de là. La question restait donc poser : pourquoi prendre le risque d'aller a sa rencontre s'il n'y avait rien a gagner ? Cela pouvait être un piège grossier, mais elle était Jedi, son interlocutrice ne l'était pas, et si elle était très riche, un assassinat sur Zeltros serait très mal perçu par les autorités, alors que la planète restait le dernier endroit pour mener des négociations dans les crises les plus graves ne pouvant se régler par les armes.

Il restait certes des moyens de faire un meurtre subtil, comme un attentat a la bombe, mais Veronica restait intriguée par cette missive : la réalité, c'est qu'elle voulait savoir ce que sa rivale espérait d'une rencontre comme celle-ci ? Le message restait particulièrement vague et l'héritière DuCade ne savait pas réellement ce qu'elle en espérait. Préparer l'après guerre ? Dans la situation actuelle du conflit, cela paraissait comme une idée absurde, un conflit qui s'étalait désormais sur trois cent ans n'allait pas s'éteindre du jour au lendemain, surtout face au fanatisme se développant dans chaque faction galactique. De ce fait, parler d'économie et de perspective d'avenir n'avait pas l'air très prometteur sur le papier, mais l'on pouvait toujours avoir des surprises… Elle pouvait aussi envoyer quelqu'un la représenter : au moins, s'il s'agissait simplement d'une tentative pour la remplacer, elle pourrait la contourner facilement, certes, une personne serait perdue, mais elle devait parfois réfléchir comme un chef d'état et pas une Jedi et accepter que sa vie était actuellement plus précieuse que d'autre pour la bonne conduite du conflit. Le problème poser par cette possibilité était qu'elle allait insulter Hélène si elle n'y allait pas elle-même et si elle ne s'attendait certainement pas a un entretien cordial, elle ne voulait pas non plus se montrer insultante, ou en tout cas, pas être la première a faire un impair.

Elle se décida donc a s'y rendre elle-même, mais elle n'allait tout de même pas le faire sans prendre quelques précautions. La première fut de porter la fameuse bure Jedi qu'elle ne portait pratiquement jamais afin de pouvoir anonymiser sa silhouette et dissimuler sa chevelure, qu'elle coiffa en une longue queue de cheval visant a dissimuler la mèche blonde qui la rendait si facilement reconnaissable. Comme sa rivale, elle porta des lentilles de contacts pour changer son regard de couleur et préféra le sabre-laser a son épée Jedi, une précaution nécessaire car la galaxie restait un endroit hostile. Enfin, elle se dota d'un masque cérémoniel Jedi ancien dont elle disposait dans sa collection et fabriqua sa fausse identité de Jedi en utilisant son ancienne fonction. C'était une fonction cérémonielle qui n'existait plus depuis plusieurs siècles, mais la connaissance des non-sensitifs sur les Jedi étaient si mauvaise qu'elle ne prenait pas trop de risque en l'utilisant. Diamond Dust serait également du voyage : l'éducation Jedi de Veronica l'exposait a prendre de mauvaises décisions en manquant de décoder le double langage de son interlocuteur : le droïde lui, n'aurait pas cette faiblesse et saurait comprendre ce qui se cachait derrière les propositions d'Hélène, peu importe ce qu'elle était. Profitant des facilités diplomatique accordé aux Jedi en mission, elle put partir vers Zeltross a bord d'un des chasseurs ETA de la compagnie, banaliser afin qu'on ne puisse le rattacher a sa propre personne.

Elle choisit un spatioport modeste pour se poser et, suivit par son petit droïde, se dirigea vers la discothèque a pied, son anonymat protéger par son costume de « Jedi modèle ». Elle fit la queue, mais contrairement a son invitée, décida de traverser discrètement la salle de danse plutôt que de s'y rendre, personne ne se faisait d'illusion sur le fait qu'un Jedi n'était pas ici pour se détendre, mais bien pour affaire. Elle avait toutefois volontairement choisit la porte principale plutôt que la dérobée : elle prenait certes des précautions, mais elle gardait confiance en la Force pour lui souffler un danger potentiel. Lorsqu'elle fit son entrée dans le salon privée, découvrant son interlocutrice au bar se retournant vers elle, elle eue la surprise de découvrir qu'elle était loin d'avoir adopter une allure aussi formelle qu'elle, bien au contraire. Son déguisement était sans doute plus convaincant que le sien, mais Veronica, avec sa particularité capillaire, ne pouvait se permettre ce genre d'accoutrement. Elle abandonna toutefois sa capuche, puis son masque, l'accrochant a sa ceinture non loin de son sabre-laser, mais ne répondit pas au sourire par un autre. Son expression resta neutre, comme l'exigeait une négociation commerciale sérieuse.

« Même dans une tenue aussi banale, vous restez reconnaissable pour quelqu'un d'attentif. Je suis quelque peu en retard, mais cette discothèque semble avoir un certain succès, la queue fut assez longue, j'ose espérer que vous ne m'en tiendrez pas rigueur. Votre proposition était une surprise, et je dois admettre que c'était bien la dernière chose que j'attendais sur mon bureau, mais tout comme vous, je suis une femme très occupée. Je vous propose donc que l'on saute la phase des palabres sans intérêt que vous en veniez directement au fait. Moins longtemps nous resterons ici, et moins longtemps nous exposerons notre sécurité a un risque inconsidéré. »

La formule était quelque peu abrupte, mais Veronica était quelqu'un préférant l'action : même si elle était spécialisée dans la méditation de combat et qu'elle restait davantage une stratège qu'une combattante, elle était habituée, a l'instar de la sœur d'Hélène, a commander et agir sur un théâtre d'opération, ce qui faisait d'elle quelqu'un appréciant les discussion directe et fuyant les faux semblant. Le droïde lui se contenta d'un « Bonjour ! » très audible de sa voie aiguë et peu supportable. Il n'était pas très difficile d'imaginer la réaction d'Aerys face a lui alors qu'elle se montrait déjà particulièrement intolérante face au petit droïde de sa compagne. Mais si un observateur lambda aurait put croire que Veronica, grâce a la Force et au sabre-laser a sa ceinture, disposait d'un avantage de poids dans la négociation, cette dernière n'y croyait pas, au contraire, sa bure de Jedi était aussi une forme de protection : elle savait qu'elle faisait face a quelqu'un sans doute plus habile qu'elle dans la négociation, l'un de ses requins comme il y en avait de nombreux dans la République. Autant dire qu'elle était sur une posture plutôt défensive...

Ainsi, Véronica DuCade en personne avait répondu à l’appel de la Kuat de Kuat. Quelle ne fut pas la liesse d’Hélène lorsqu’elle vit sa prétendue némésis de toujours retirer son masque. L’une était une jeune femme en recherche d’aventure l’autre une Jedi. Au moins ce duo allait dénoter par rapport à l’ambiance des lieux. La réputation marmoréenne de son interlocutrice n’était pas usurpée. Il semblerait que les trop nombreux vents hiémaux de Rotana lui aient figés le visage. Et elle venait accompagner d’un petit compagnon.
La Kuat porta sa main au sommet de son nez et se le pinça deux fois.

- Allons allons vous voilà bien pressée ma chère. Ne désirez-vous pas vous désaltérer ou vous changez avant de commencer ? Je possède avec moi un bagage de haillons. Nous avons je dirais approximativement 7 heures pour discuter, rien ne nécessite tel empressement.

La noble partie récupérer son verre et en prit deux gorgées.

Vous semblez accorder une bien grande importance au risque. De mon avis, la situation ici reste préférable à ma planète. Certainement n’est-ce pas le cas pour Rothana et j’en suis fortuite. Nos cultures ont pris des chemins diamétralement opposées il semblerait. Pour le meilleur je le souhaite.

Est-ce qu’Hélène cherchait sciemment à provoquer Véronica ? Oui et non. La légèreté de l’instant, elle le savourait. Une vraie allégresse s’était emparée d’elle, il s’agissait simplement de l’intérioriser pour passer aux choses sérieuses. De toute façon, ce n’était pas comme si la Jedi allait bien pouvoir lui soutirer des informations ou utiliser des farces de Force. Anniah avait entraîné la cadette impériale à résister à ce genre de choses. A 16 et 17 ans, elle avait autant douillé que si on l’avait laissée seule dans le désert de Tatooine. Remerciement chaleureux aux effrayantes simulations de tortures de Myrddin. Elle en cauchemardait encore parfois. Elle se demandait comment elle avait pu conserver intact sa santé mentale… quoique non finalement, elle était assez démente pour diriger le plus puissant empire commercial galactique.

- J’aurai préféré que vous fassiez une supputation sur le pourquoi de je vous ai convié. Les termes étaient suffisants pour tirer quelques hypothèses. Mais passons dessus. Si elle était venue impréparée, il risquait d’y avoir quelques soucis.

Voyez-vous, je suis de ces personnes partisanes d’une fin de guerre entre le République et l’Empire. Les deux régimes n’ont pas grand chose à gagner face à la menace Sith. Comme vous le savez certainement, les frontières économiques respectives de nos régimes ont été temporairement ouverte suite au traité Hinnose-Fel lorsque votre chancelière Nautolan avait eut la chouette idée d’un rapprochement républicano-impériale. Malheureusement l’empereur qui précéda feu ma mère avait sous estimé l’influence de la faction la plus belliciste de l’Empire. Il ne fait absolument aucun doute que ce sont nos propres renseignements qui ont abattu l’un des héritiers Fel.

Bien entendu les traités ont été annulés toutefois vous n’êtes pas, une fois de plus, sans savoir, que frontière de guerre et frontière économique ne riment et ne concordent pas. Les nombreux réseaux clandestins qui existent entre les deux régimes sont impressionnants. Il se pourrait que j’ai renforcé quelque peu cela. Il s’avère également que dans le noyau impérial, en général, la rage anti-républicaine diminue propagande savamment orchestrée. Il est plus facile de rendre docile les élites lorsqu’on les tient par les bourses. Et de fait plus facile de conduire le cheptel populaire là où l’on souhaite.

Elle termina son verre.

En somme, seuls des facteurs économiques pourront aider à rabibocher nos régimes respectifs. Et en tant que producteur d’armes, nous avons le pouvoir de commencer à faire infléchir nos régimes. Moi bien plus que vous, mais votre influence ne serait pas moindre croyez-le. A l’heure actuelle, je pourrais aisément rouvrir les frontières économiques impériales toutefois, sans aucune réponse positive de la République, je ne crains de voir mon avenir politique consumé dans les cendres. Le faire brutalement assurait ma perte.

Techniquement elle n’avait aucun moyen de le faire, toutefois en terme d’influences le noyau libéral était un fervent soutien de la Kuat de Kuat. Politiquement parlant, la pression qu’elle exercerait sur le Conseil des Moffs serait excessivement forte et pourrait bien fonctionner. Son avènement en tant que régente avait renversé l’équilibre des factions et le réseau clientélaire de Kuat n’avait jamais été aussi grand renforçant les velléités contre elle. Certains pensent même que c’est elle qui dirige l’Empire et qu’Aerys n’est qu’une poupée de cire. Pas encore, pas encore…

- La question que vous devez vous poser très chère maintenant, en connaissant mon souhait et sachant que nous allons parler commerce, est comment allons nous pouvoir procéder. Quel moyen Rothana et Kuat ont-elles de former une alliance formelle en évitant l'opprobre respective de nos régimes. Dans mon cas le mien survivrai mais le votre... Ce n’est pas bien compliqué allons, il s’agit d’une méthode qui remonte à belle lurette avant le premier voyage stellaire.

Et qu’attendez vous pour vous désaltérer ? Que je vous serve ? disait-elle en gloussant.

Elle avait laissé quelques indices à son interlocutrice, à elle d’essayer de trouver. Cela serait plus drôle ainsi. Est-ce que cela garantissait que la méthode fonctionnerait. Loin de là au contraire. Au vu de la situation actuelle, Hélène ne se faisait pas vraiment d’illusions.

Face a la légèreté d'Hélène, Diamond Dust se secoua un peu de gauche a droite, un signe pour quiconque était capable de comprendre le « langage corporel » du petit droide de curiosité et de perplexité en même temps. Mais Veronica n'avait pas bouger d'un pouce, elle n'avait certainement pas l'intention de se changer ni même de toucher a un seul de ses alcools. Elle avait le sentiment fort désagréable que la Kuat était entrain de se payer sa tête et c'était franchement le cas. Si elle n'avait pas sa formation de Jedi, elle se serait sans doute emparer a l'instant de son sabre-laser et dans un bond digne des grands pratiquement de l'Ataru, aurait sur l'instant séparer cette tête trop arrogante pour sa propre santé du reste de son corps… Mais la colère n'était pas une bonne conseillère et quelqu'un d'autre prendrait sa place. Peut-être pas quelqu'un d'aussi dangereux ceci dit, la tentation restait présente, mais l'héritière DuCade avait appris dans son enfance a contrôler ce genre de pulsion, ce qui était d'autant plus nécessaire dans le genre de fonction qu'elle occupait. Ainsi, la provocation se brisa contre un mur d'indifférence feinte certes, mais dont le masque était parfaitement efficace.

Elle la laissa s'exprimer et poursuivre ses petites piques sans même faire une seule remarque, se contentant juste d'imprimer les informations dans sa tête. Son interlocutrice, qui avait visiblement un emploi du temps bien moins chargé que le sien, se contenta d'évoquer des banalités. Voulait-elle vraiment la fin des hostilités ? C'était possible, après tout, dans la République aussi, l'on trouvait des partisans d'une fin des combats avec l'Empire pour tenter d'abattre le Consortium, mais aussi de nombreux opposants a cette voie, pour tout un tas de motif. La question était de savoir pourquoi Hélène voulait discuter de cela avec l'une des personnes sans doute la plus hostile a cette idée, pas par conviction, mais par obligation : pour la noblesse Rothanienne, l'Empire était sans doute un adversaire encore plus redoutable que les Sith, qui avaient le mérite de ne pas dissimuler leurs intentions au moins. L'impression que ressentait la Jedi était d'être entrain de discuter a un serpent avançant de façon sinueuse, tentant de la mordre afin de pouvoir lui injecter son venin. Si la guerre cessait par les armes, elle pourrait lancer ses propres soldats, sa horde de corrompu et de criminel en col blanc vers un nouveau marché qu'elle ne pouvait pour l'instant qu'effleurer en utilisant des réseaux hors la loi, comme le faisait les entreprises Républicaine d'ailleurs.

Son propos n'était pas sans fondement, mais il semblait trop ambitieux aux yeux de la Jedi. La propagande peut certes donner des effets, mais l'on efface pas aussi facilement trois cent ans de conflits et de sang. Aucun doute, elle trouverait des soutiens, sans doute en premier lieu le commandement Echani, qui vivait tirailler entre son allégeance actuelle et ses sympathies Républicaine. Mais le noyau de la noblesse impériale, dont l'Impératrice elle-même, avait la réputation d'être anti-républicaine, beaucoup employaient encore le terme rebelle et ils étaient doté d'une fierté les rendant obtus a de nombreux arguments. De l'autre côté de la frontière, l'on trouvait également beaucoup de personnes réfractaire a cette idée, y compris chez les Jedi, qui considéraient l'héritier de Palpatine parfois comme aussi corrompu que le Consortium. Certains politiciens arguait même que si l'on arrivait a supprimer la Reine Éternelle, l'on pourrait toujours négocier le soutien des Matriarches contre les Impériaux… Ce qui semblait fort cavalier et périlleux a la Jedi. Elle évoqua enfin une méthode encore plus vieille que le voyage stellaire pour mettre son plan a exécution en ayant son soutien sans être pour autant détecter par les autres… C'était cryptique.

La seule chose a laquelle Veronica songea sur l'instant était qu'elle voulait lui proposer un mari… Mais elle n'avait pas passer vingt ans a repousser les requins de la République recherchant a s'approprier le chantier pour accepter le premier Kuat venu, c'était proprement hors de question ! Le sentiment de malaise s'accentua un peu plus lorsqu'elle évoqua le verre en gloussant… Réellement, Veronica avait le sentiment de ne pas être prise au sérieux, ce qui lui arrivait assez souvent dans la République elle-même, les hommes d'affaire craignait certes la puissance financière de Rothana, mais considérait souvent que le statut de Jedi de sa patronne la rendait faible dans les négociations… A vrai dire, Diamond Dust était sans doute considérer comme plus effrayant. De toute manière, Veronica ne comptait pas rentrer dans son jeu. Ne bougeant même pas d'un millimètre, elle repris la parole d'une voix aussi froide que le climat rigoureux de sa planète natale qui n'était pas franchement très engageant pour la suite des négociations.

« Vous avez peut-être sept heures devant vous, mais pas moi, je n'ai nullement l'intention de me changer et je n'ai pas soif. Je ne suis pas venu pour participer a un jeu de devinette, mon droïde peut m'en faire lorsque j'en recherche, ce qui est très rare, car mon temps est visiblement davantage compter que le votre, ce qui n'a rien de surprenant, après tout, je dois conjuguer plus de fonction que vous. Si vous n'avez pas des choses plus intéressante a avancer que des vulgaires banalité que je peut trouver dans n'importe quel journal holographique, je retourne immédiatement d'où je suis venu. »

Si elle l'avait invitée simplement pour se payer sa tête, elle n'allait certainement pas rester très longtemps ici… Mais comme souvent, Diamond Dust décida de mettre son grain de sel et pris la parole après avoir pencher une dernière fois vers un détail de la pièce pourtant insignifiant.

« Il n'est pas difficile de comprendre votre intérêt dans un accord comme celui. Les entreprises mènent des conflits commerciaux, même en période de paix, Kuat prospère car l'Empire dépense bien plus dans l'armement que n'importe lequel de ses régimes rivaux. La destruction du Consortium Éternel vous placerez en très bonne position pour réclamer le Secteur Corporatiste et mettre a mal le lucratif commerce Hapien alors que les Républicains seraient davantage tourner vers la surveillance des anciens systèmes Sith. Vous disposeriez également d'une ouverture sur un marché ou la concurrence est la règle, qui peine a se réguler depuis le début du conflit, particulièrement dans l'armement, ce n'est pas un secret. Nous nous interrogeons légitimement sur les intérêts que nous aurions a sceller un accord avec vous, alors que votre position semble simplement vous permettre, dans les termes que vous proposer, de tenter une annexion sans arme. »

Si la voix du droïde était particulièrement irritante, sa réflexion n'était pas dénuée de fondement… Hélène allait rapidement comprendre qu'il s'agissait d'un interlocuteur sans doute encore plus dangereux que la Jedi l'accompagnant !

Il était évident que la Jedi face à elle n’avait pas envie de se détendre, pas le moins de la galaxie. Les vents hiémaux avaient laissés place à un blizzard hyperboréen. C’est qu’elle gèlerait presque la Kuat de Kuat sur place dis donc. En voilà des manières de procéder. Victoria avait fait enchainé deux erreurs de protocoles. Dangereux oui. Moins que souhait ? Non. Les hordes galactiques avaient cette capacité à réclamer des choses qu’ils n’arrivaient même pas à concevoir. S’il fallait combattre le zéphyr par le zéphyr, Hélène le ferait. Se l’obligerait à descendre d’une cour pour parler à cette péronnelle, mais s’il fallait cela pour qu’elle comprenne, elle le ferait. Enchainer de telles erreurs, impardonable. Et elle réclamait d’être prise au sérieux ? Ma pauvre momichon, tu n’avais décidément pas grand chose pour toi.

Elle entendit les propos du droid, bien trop générique pour être d’un quelconque intérêt. La seule chose un tant soit peu intéressante était sa voix nasillarde. C’était bien la seule chose intéressante ici. De toute évidence, Veronica n’avait ni les talents des Jedi ni ceux d’une politicienne. Ainsi les Seigneurs Jedi n’incarnaient-ils que des êtres difformes uniquement capable de provoquer des tensions aux seins des Jedi et de la République.

Hélène se tenait désormais plus droite qu’avant. Son regard avait partiellement changé. Trêve de calembredaines. Il était temps que l’algide souveraine kuati fasse son entrée. Toutefois elle ne se faisait guère d’illusion.

- Vos propos son plein de bons sens être mécanique. Je me chargerai de débouter les compréhensives inquiétudes tout du long de mon argumentaire.

Quand à vous comtesse DuCade, je vous pris de pardonner ma méprise. Je pensais sincèrement qu’une personne de votre rang possédez à mon instar le don d’ubiquité. apparement vous n’avez pas toute-présence sur Rothana actuellement.

Le ton était strictement neutre mais non-avare de critique. Seul les mots pouvaient témoigner de la suffisance d’Hélène. Chacun marquait une déception. Comment la propagande kuati avait pu faire de cette pintade une rivale digne de ce nom. Il faudrait oublier tout cela bien rapidement. C’était une simple insulte à la Kuat de Kuat. La civilisation éclairée avait simplement quitté Rothana. Certainement le gel avait-il causé des dommages aux cerveaux de ses dégénérés.

- La moindre des politesses lorsqu’on vous invite à boire et de boire comtesse. Je m’en contrefiche de ce que vous prenez tant que vous acceptez ce simple acte qui n’est que sommaire. Je vous passerai ces errements.

Oui, à dessein elle excitait la patience de Veronica. Autre faiblesse avouée. La diplomatie nécessitait cette vertue que trop peu avait. Il n’était pas étonnant que la République soit embourbée dans tel conflit politique à cause de cela. Au moins, cela expliquait pourquoi la perle nitescente du sud galactique ne brillait plus. Pauvre Rothana.

La Kuat se servait un verre de jus de fruit et partit se rasseoir. Malgré les tentations de confort du canapé, elle se tenait droite. Elle était ainsi obligé de lever le regard pour croiser celui de la pécore. Un geste non-dénué de sens. Elle pensait que cela ne lui coûterait mais au vu des premiers échanges avec sa compère. Elle soupirait intérieurement, en même temps qu’espérait-elle ?

- J’imagine que vous avez au moins partiellement deviné la raison de notre rencontre. Un véritable pavillon de gaieté chimérique, c’est un mariage nobiliaire que je viens vous proposer.

Elle aurait utilisé le terme royal, toutefois Veronica n’avait rien d’une souverain de ce rang là. Au mieux elle n’était qu’un busard de la finance maintenant qu’elle avait jaugé son interlocutrice.

Ce n’est pas une ganacherie, croyez-moi. Je viens vous demander d’épouser un autre noble. De Kuat ? Non. Un Kuat ? Oui. Bien que cette partie de ma famille se soit faite ostracisée de la planète qui porte notre nom, nous avons survécu en nous dispersant. Il ne porte aujourd’hui même plus ce nom. Il sera impossible de remonter jusqu’à la lignée Kuat si cela vous rassure. Par ailleurs, il s’agit d’un diplomate d’une lignée tout à fait respectable qui fait partie d’une famille de sang bleu neutre de l’Empire mais qui entretient d’important lien avec les mondes républicains. Sa fertilité est excellente.

Elle prenait deux gorgées de son breuvage orange-carotte-citron. Puis elle continuait à observer la situation.

Vous pensez que je veux annexer Rothana ? Je ne le pourrai que si l’Empire arrive à votre porte par les armes. Ce n’est nullement une ambition. Même si je le voulais diplomatiquement annexer votre monde, la noblesse rothanienne serait vent debout et la distance séparant Kuat de Rothana ne me permettrait pas de stabiliser suffisamment le monde pour qu’il devienne rentable. Pire je ne ferais qu’introduire des ennemis dans mes réseaux commerciaux.

Vous êtes bien trop minable pour réaliser le syncrétisme que je souhaite voir naître à terme. Et je le suis tout autant que vous si cela peut vous rassurez. Ce que je souhaite, c’est qu’un de mes enfants épouse l’un des vôtres lorsque vous en aurez. Ainsi nous lierons de nouveau nos dynasties et enterrons la hache de guerre. Les familles s’entraident après tout.

Une certaine amertume sonnait dans ce propos. Finalement est-ce qu’Hélène n’était pas sans famille jusqu’à son mariage ? Grande question.

- Nous sommes obnubilés par cette guerre. Nous sommes dedans depuis notre naissance. Il n’est pas impossible que rien de bon sorte de nos décisions. Ce sera aux générations à venir de construire la paix si la République et l’Empire enterraient la hache de guerre. Il faut être honnête, au mieux cela sera un armistice qu’il faudra transformer et perpétuer. En nous liant, nous donnerons la possibilité à nos descendants de pouvoir changer les choses.

Elle prit de nouveau une gorgée de sa liqueur.

- Vous parlez, être mécanique, de la régulation économique. A juste titre. Il faut être honnête, la situation actuelle est la graine d’un dysfonctionnement économique. Le seul moyen de pouvoir réguler une économie galactique serait une initiative d’un super-empire commercial qu’il faudra briser. Cela, nous pouvons le créer toutes les deux, ou tous les trois. Commencer à créer ces régulations qui empêcheront la naissance de nouveau secteur corporatiste ou de néo-kuat est péremptoire pour la construction de la stabilité.

Certainement est-ce un projet ambitieux, trop peut-être. Irréalisable ? Je ne sais pas. C’est bien parce que les gens ont rêvés que la régime républicain a survécu à ce cataclysme galactique. Ce que je veux, c’est miser sur une graine d’avenir. Comment cela évoluera ? Aucune idée. Mais je souhaite mettre un terme à cette situation et seule je n’y arriverai pas.

Voilà une sommaire présentation de mon projet. Vous êtes libre de partir désormais si vous le souhaitez. Je n’aurai pour ma part perdu de temps.

Les dés étaient jetés. Avouer un tel projet était dangereux, toutefois, il pourrait difficilement se faire avec une autre famille aristocrate républicaine. Elle trouverait un autre moyen. Et même si Veronica rejeté tout en bloc, ses paroles avaient suffisamment convaincus la Kuat de Kuat pour lancer un autre projet qui méritait d’être bien intéressant.

La tension présente dans la pièce ne faisait qu'illustrer le fait que bien que « noble », Veronica était issu d'une argile fort différente de celle d'Hélène. Élevée comme une Jedi, baignant également en partie dans les valeurs Mandaloriennes grâce aux clones, elle était prompt a rechercher a défaire les faux semblant pour tenter de contraindre les personnes a s'exprimer clairement et ne supportait pas le « savoir-être » de la haute société, qui lui semblait si vain et prétentieux. Par bien des aspects, Hélène faisait face a quelqu'un qui était davantage proche de sa sœur et aurait négocier bien plus facilement avec elle, peut-être aussi parce qu'elle n'était vraiment elle que sur le pont d'un des gigantesques monstres d'acier que son entreprise poursuivait. Pourtant, elle n'était pas dénuée de patience ou de talent de négociatrice en toute occasion, elle retenait depuis des années les Seigneurs Jedi de se radicaliser en faisant preuve d'une patience que l'on pourrait qualifier d'infini face a ses éléments les plus radicaux, elle était également connu politiquement pour suggérer une tentative de rapprochement avec l'Empire, ce qui lui valait l'inimité de quelques maisons noble sur Rothana. Elle avait toujours préférer le chemin de la négociation, mais toute Jedi qu'elle était, Veronica avait aussi ses limites, et un comportement comme celui d'Hélène faisait partie des choses qui lui faisait perdre très rapidement patience.

Elle ne releva même pas la pique sur l'ubiquité, qui n'était selon elle qu'une chimère. Seule ISIS, la régente du Consortium Éternel, pouvait prétendre a une telle présence de part sa nature numérique et le lien de commandement absolu qu'elle exerçait sur la Flotte Éternelle. C'était sous estimer toutes les fonctions de la Rothanienne, son rôle en tant que détentrice du pouvoir de la méditation de combat, tout ce qu'elle faisait pour assister les Seigneurs Jedi, les séances du Sénat qu'elle essayait de suivre avec son ambassadeur, ses responsabilité de Jedi… L'ubiquité qu'évoquait Hélène était une ubiquité de façade, basé sur la confiance que l'on pouvait entretenir pour les plus fidèles suivant et comme elle, Veronica avait confiance en ceux a qui elle avait offert des responsabilités… Mais cette confiance avait toujours une limite. La noblesse était un milieu impitoyable rythmé par les trahisons ou les manœuvres souterraines, et Veronica était convaincue que même elle n'avait pas les moyens d'assurer cette ubiquité dont elle parlait, au moins pas totalement. Mais la critique ne provoqua aucune réaction chez la Jedi, dont le visage restait de glace, attendant enfin le plat de résistance qu'elle souhaitait depuis le début de la rencontre.

Ceci étant dit, elle ne s'était pas totalement tromper sur la raison de l'invitation, ou en avait pressenti l'élément central : organiser un mariage avec un membre de la famille Kuat. En cet instant, la disparition de Ruusaan représentait un poids encore plus important pour la Jedi, qui aurait put préparer la rencontre avec elle et tenter d'en savoir plus sur la situation familiale complète de la famille Kuat, dont la guerre avait permis plus facilement la disparition de certaines partie de l'arbre généalogique. Cette partie, la plus évidente, puisqu'il s'agissait de la plus grande faiblesse de la Rothanienne, n'était toutefois que la face visible de l'iceberg. Elle évoqua le fait qu'il était impossible de remonter sa lignée jusqu'aux Kuat, ainsi qu'une fertilité excellente, des arguments très facilement usité par les maisons nobles, que l'on trouvait principalement dans le Consortium de Hapès, dans les marchandages entre les Matriarches pour entretenir les Harems, mais pas seulement. Dans la haute noblesse, les mariages arrangés afin de maintenir la pureté du sang et rester dans l'entre-soit était toujours monnaie courante et même si cette pratique était sans doute plus faible dans la République, a cause de la diversité de ses régimes, les nobles de Rothana l'utilisait toujours. Elle ne fut de ce fait guère surprise de l'entendre dans le discours de sa rivale, même si ce n'était pas très convaincant pour l'encourager a dire oui.

La suite de son argumentaire semblait en tout cas réellement en faveur d'un rapprochement entre la République et l'Empire, et assez réaliste sur les conséquences d'un tel rapprochement. Pour leur génération, né dans le conflit, élevé dans la haine de l'autre, cela ne pourrait être qu'un armistice méfiant, ou chaque partie observerait l'autre avec un œil très, trop critique. Mais pour une nouvelle, les cartes seraient rebattu, les jeunes ne se laisseront pas dicter leurs conduite par les anciens, qui finiraient par s'éteindre. Hélène parvint a surprendre la Jedi sur un point : elle était capable de réfléchir a des conséquences se trouvant au-delà de sa propre existence, ce qui était très rare chez les individus du monde des affaires, qui préférait toujours réfléchir a leurs profits personnel. Elle espérait voir ses enfants et ceux de Veronica s'unir afin de pouvoir donner naissance a une nouvelle génération capable de mettre au conflit… C'était donc un plan sur pas moins de trois générations qu'elle essayait de mettre en branle. Il pouvait être le témoin d'un génie brillant comme d'un fou dangereux, peut-être les deux a la fois, et la perspective restait séduisante si elle n'était pas entravée de très nombreux doute, mais c'était une base sur laquelle la Jedi acceptait d'au moins négocier et discuter. Hélène venait au moins de gagner le fait qu'elle n'allait pas immédiatement tourner les talons et partir en se sentant insultée.

Revenant sur la tirade de Diamond Dust, elle expliqua être bien consciente des préoccupations du droïde, mais qu'un processus de régulation était vouée a l'échec si la menace n'apparaissait pas, a moins qu'elle ne recherche a défendre l'idée qu'il était nécessaire d'avoir un grand groupe avant de le mettre en échec. C'était une théorie qui se tenait si l'on tenait compte de l'histoire de la galaxie, mais qui pouvait être rapidement mise en échec selon l'évolution des événements. Mettre en branle un plan aussi long, avec autant de variable inconnu, relevait pratiquement de l'impossible. Mais petit à petit, Veronica commençait a comprendre pourquoi elle avait fait appel a elle et a personne d'autre :la seule chose qui pouvait pousser quelqu'un a se lancer dans un plan aussi long et complexe que celui-ci était la foi aveugle envers l'objectif, et quel personne était mieux placée qu'un Jedi pour avoir la foi ? Le droïde fut le premier a reprendre la parole, pour lui, c'était un plan avec énormément de variable qu'il avait du mal a appréhender : non pas qu'il soit incapable de mettre en place des plans complexes, mais autant de variable inconnu… Cela ne lui plaisait pas des masses.

« Cela ne manque en effet pas d'ambition, l'aspect le plus remarquable de votre projet reste sa durée : trois générations au total pour aboutir a un résultat que votre espérance de vie, en tenant compte du caractère très exposé de votre poste comme de celui de ma propriétaire, ne vous permettra sans doute pas de voir arriver a terme, ce n'est pas très courant chez les mortels. Je ne soulèverais même pas les immenses problèmes que tous le monde aura a résoudre, le plus important d'entre eux étant bien entendu de trouver un moyen d'éliminer de façon définitive la Reine Éternelle, Créer les conditions d'une paix durable est un objectif noble, mais un dénominateur commun si faible peut-il aboutir pour autant a un succès ? Même en admettant que les enfants des deux familles puissent se marier, rien n'indique que les conditions du projet serons réuni, a moins d'une planification très méticuleuse et assez souple pour supposer une adaptation a de nouvelle contrainte impossible a prévoir a l'heure actuelle. Il faudra aussi que les enfants acceptent de poursuivre les projets de leurs aînés, là ou la jeunesse humaine est si prompt a la rébellion. La probabilité de réussite d'une tel entreprise me semble très faible c'est pratiquement... »
« Un acte de Foi. »

Veronica coupa le droïde, qui se retrouva surpris et tourna sa boule sur sa propriétaire, dans un air qui semblait aussi désabusé que réprobateur. Sortant enfin de sa posture défensive, preuve qu'elle avait changer d'état d'esprit, Veronica décroisa les bras et pris place sur un tabouret du bar, sans pour autant prendre une boisson, puisqu'elle n'avait toujours pas soif. Ce qui étonnait le plus la cheffe de la maison DuCade, c'était la manière dont la jeune femme évoquait la famille. C'était une notion qui pouvait lui parler a elle qui, ayant assister aux nombreuses disputes entre son père et sa mère, savait que lorsqu'ils avaient besoin l'un de l'autre, ils se mettaient côte a côte sans faillir. Mais de ce qu'elle connaissait de l'histoire de la famille Fel, des éléments sortant de façon assez public pour atteindre la République, la solidarité familiale n'avait pas vraiment jouer a plein, non sensitive, Hélène avait sans doute subit le dédain d'une partie de sa famille, sans compter sur le fait qu'elle était bâtarde ce qui n'arrangeait rien…

« Votre projet est un acte de Foi, et vous attendez a ce que nous faisions aussi preuve de Foi. C'est pour cette raison que vous êtes venu vers moi davantage que vers quelqu'un d'autre, parce que les Jedi ont Foi en la Force. Nous ne discutons pas d'une affaire ordinaire, ou nous plaçons simplement de l'argent sur la table : vous voulez mon assistance pour créer les conditions d'une paix durable sur trois générations. J'imagine que vous avez quelques garanties a nous proposer, des moyens de prouver que votre projet comme vos intentions sont honnête. Mais au final, pour nous lancer dans un projet aussi ambitieux que celui-ci, nous devrons faire preuve de Foi, de la conviction absolu qu'il s'agit de la meilleure chose a faire pour la galaxie, que cela permettra de mettre fin a la guerre, et d'offrir a nos enfants et nos petits enfants la chance de construire une paix durable sur des bases plus saines.

Savez vous pourquoi je ne me suis jamais mariée ? Je n'ai pas manquer de proposition, comme vous pouvez vous en douter. Mais j'ai sonder l'esprit de tous mes soupirants : chez chacun d'entre eux, il n'y avait que l'ambition de s'emparer du chantier afin d'accumuler une fortune colossale en m’évinçant après la noce, certain me chantaient l'amour alors que mon apparence physique les révulsaient de tout leur être, ou qu'ils n'avaient que haine et mépris pour ma condition de Jedi. Ceux qui vous ont élever furent prudent, ils vous ont appris a fermer votre esprit a l'influence de la Force, une nécessité dans votre milieu, mais elle me prive de la meilleure option dont je dispose pour juger de votre sincérité.

Bien évidemment, nous devrons discuter de nombreux détails concernant la manière de mettre en place un tel projet. Diamond Dust a raison, cela ne peut pas être laisser au hasard. Mais au-delà des garanties que nous pouvons avoir sur le fait d'assurer mutuellement notre sécurité, j'ai besoin que vous me donniez une bonne raison d'avoir foi en vous. Et votre homme, a-t-il vraiment envie d'épouser une femme comme moi ? »

Hélène avait rechercher a discuter avec un Jedi, c'était maintenant chose faite. Restait a savoir ce qu'elle pouvait répondre face a un tel discours, mais elle avait gagner au moins de l'intérêt de la part de la Dame, tout n'était pas perdu.

Tout aurait pu se finir à cet instant. Mais par la force des choses, Véronica semblait être une personne plus lucide que prévu. Les gens étaient souvent plus ouvert d’esprit lorsqu’on leur présentait un projet qui les dépassait. Véronica était loin d’y voir quelques choses d’exceptionnel mais pour le commun des mortels, c’était une divination et non un acte visionnaire. Le peuple était tellement bercé dans ses idéaux mystiques qu’il ne voyait pas plus loin que le bout de son nez. Cela était de même pour les goguenardes aristocraties souvent imbues de leur privilège dynastique.

Finalement, contre toute attente, Hélène parvient à décrocher à sa rivale une tirade. Elle coupa même son droid. Pour une frigide c’était pas mal. Elle l'écoutait d’une oreille. La kuat de kuat se concentrer à comment présenter la suite des choses et modifier ses plans au fur et à mesure des paroles de son interlocutrice. Elle savait que les négociation à venir risquaient d’être âpres et rien n’était gagné d’avance. Hélène n’en avait que trop bien conscience. Le poisson avait mordu à l’hameçon, bien que le terme ne soit pas totalement approprié, il fallait désormais le ferrer. Il était grand temps de voir ce que la DuCade avait dans le ventre.

Hélène était beaucoup plus jeune que son ainé. Plus de dix ans. Ses traits n’avaient rien d’effrayants. Pourtant sous ses trait angéliques se trouvait une véritable menace pour n’importe quel être galactique. La cadette impériale avait connue les pires sévices durant sa plus grand jeunesse. Sa résilience et sa patience étaient d’or. Elle avait montré des capacités d’adaptation exceptionnelle sur Kuat et pendant la régence. Il y a dix ans, personne n’aurait misé un seul kopeck de crédits sur sa bouille. Aujourd’hui, elle était souveraine du plus vaste empire commercial galactique. Plus jamais elle ne laisserait le destin dicter sa manière d’être. Sa croisade contre celui-ci était perpétuelle et elle ne comptait pas se faire déclasser par cette chimère.

Véronica parla d’un acte de Foi. Chose bien trop mystique pour la nymphette impériale qui vouait un culte à la Raison. Etait-ce mieux ? Non, on remplaçait une religion par une autre. Il fallait bien que la souveraine de l’anneaux gardent des croyances sinon elle serait tombée dans la plus terrible des maussaderie depuis bien longtemps. Chacun placer ses espoirs là où il pouvait. La situation était assez comique finalement. L’universalité des propos d’Hélène avait finalement touché la corde de la dame des glaces. Hélène n’était pas le moins venue du monde vers Véronica car elle était Jedi. Toutefois, elle ne contredirait pas cette affirmation. C’était là, la force d’Hélène, touchait les gens. Libre à eux d’interpréter ses dires comme ils l’entendaient.

Elle avait raison quand elle disait qu’elle ne parlait pas d’une affaire ordinaire et la comtesse avait parfaitement compris l’enjeu de la négociation : la paix. Elle écoutait attentivement les propos de sa pairs. L’acte de foi absolu la dérangeait quelque peu. C’était quelque chose de trop dogmatisme. Il allait falloir une grande souplesse pour pouvoir parvenir à ce dessein. Le résultat final devait être un absolu, le parcours non. Toutefois cela témoignait du grand intérêt de son interlocutrice au moins.

Evidemment elle avait certaines réserves. A juste titre. Se lancer dans tel projet sans filet de sécurité était folie. Déjà que la chose était périlleuse. Le suicide n’était pas vraiment dans nin d’Hélène ni de Véronica.

Cette dernière expliqua les raisons de son célibat. Elle avait eu le choix. Elle était chanceuse. Plus que la Kuat de Kuat. Quoiqu’au final sont mariages avaient été prolifique. Et à défaut de s’aimer le couple s’était montré particulièrement souder lors des diverses épreuves qu’il a connu. Une simple transition pour ouvrir les négociations en somme.

La Force est un outil merveilleux que je ne connais que trop peu. Vous avez de la chance de pouvoir manier ce flux qui n’est rien d’autres que du mysticisme pour moi. Néanmoins, il serait dangereux de vous reposer uniquement dessus. Les intentions du genre humains sont bien plus dangereuses que qu’elles peuvent laisser paraître. L'Histoire nous l’a appris.

Je pourrais vous offrir l’accès à la porte de mon esprit. Mais rien ne saurait vous dire que demain, ma pensée la plus sincère a été cruellement modifié. Je n’ai pas survécu jusqu’ici en ayant un fil rouge défini et vous non plus je présume d’ailleurs. Nous sommes toutes les deux biens loins d’être des incarnations d’intégrité. Toutefois, si cela peut vous rassurer ce projet je compte le mener à bien contre vents et tempêtes. L’importance est le résultat.

Pour votre plausible futur époux, il s’agit d’un homme de 32 ans. Est-ce qu’il s'amourachera de vous ? Aucune idée. Ce n’est qu’une chimère à mes yeux. Je n’ai connu que l’amour familial sur à la fondation de ma lignée. Mon mari n’est pas l’homme dont je rêvais mais nous avons appris à nous tolérer et nous apprécier. C’est un amour platonique vivifiant. Il arrive tout de même à me surprendre après dix années de mariages. Il sacrifiera son être pour la cause. Il est dévoué au parti de la paix de l’Empire et ses capacités de raisonnement dépasse de loin les intérêts les plus primaires.

Est-ce que lui voudrait l’épouser ? Il n’aurait pas le choix. Son sang était nécessaire pour ce projet et il servait des ambitions bien plus grandes que ses minables et éphémères sentiments humains.

Nous allons devoir, vous et moi, procéder à certains sacrifices pour assouvir nos ambitions. Il vous faudra consentir à épouser un homme qui n’aura pas forcément d'intérêt pour vous. Si cela peut vous rassurer, il n’a rien d’un intriguant malgré ses habiletés diplomatiques. C’est bien pour cela qu’il n’a jamais réussi à se hisser jusqu’au conseil des moffs malgré ses ambitions.

Bien entendu, l’acte marital sera le produit d’un échange. Dans deux jours, le parlement de Kuat votera l’abolition des droits de réclamations de la Couronne Kuati sur Rothana.

Oui, ce vote aurait eut lieu même si Veronica avait choisit de partir. De quoi suffisament lui faire poser de question sur les plans de la Kuat de Kuat. Elle avait toujours un plan de secours. Jamais elle ne perdait véritablement une bataille.

Ainsi, je n’aurais plus le droit de revendiquer vos terres et votre planète. Ni moi, ni mes successeurs.

Il y avait une arnaque ? Évidemment. Toutefois, il était certains que la foudre des nationalistes Kuati s’abbaterait sur Hélène qu’importe. Elle n’en parlait même pas, ils n’étaient rien pour elle.

Etant donné que c’est un projet commun, je souhaiterai que vous me fassiez part de vos souhaits mais également de ce que vous avez à proposer. Je pose la première condition. Résiliation éternelle de toute revendication de la couronne Kuati sur votre monde contre un mariage.

Désormais c’est à vous de poser une condition et de quémander quelques choses. Après tout c’est censé être un projet commun ? Seul le résultat final de notre rencontre pourra faire office de témoin de mon acte de foi je ne le crains.

La kuat avait encore des cartes en main, toutefois, elle devait également laisser un peu de champs libre à sa partenaire de négociations. Elle et son être organique avait certainement des choses à dires. De plus il s’avérait bien souvent qu’il était plus facile d’usurper autrui lorsqu’ils ont voix aux chapitres.

Veronica n'était pas dupe : elle savait fort bien qu'elle adressait la parole a un serpent qui dissimulait sans doute quelque chose derrière ses projets. Si ses intentions étaient réellement sincère, elle savait aussi qu'il lui serait nécessaire de se défendre et parfois rappeler a l'ordre Hélène si elle tentait trop de mordre sur son pré-carré, pour peu qu'elle accepte de s'associer a elle, ce qui n'était pas gagner. Mais ne pas offrir une chance a la paix serait une faute pour sa nature de Jedi, d'autant plus qu'elle avait depuis longtemps montrer qu'elle pouvait dépasser le clivage natif de son monde afin de pouvoir négocier les conditions d'une paix avec l'Empire. Toutefois, il restait de très nombreux obstacles et l'un des plus grands restait l'immense différence de valeur entre les deux femmes. Veronica était le pur produit de l'opposition entre les nécessités de sa fonction et le dogmatisme de son ordre religieux : difficile de défendre la paix et la préservation d'un équilibre naturel lorsque vous étiez l'un des plus grands marchands de canon de la galaxie. Rothana avait prospérer durant la guerre, et avec Corellia, il était devenu le principal fournisseur d'armement de la République, se diversifiant dans de nombreux domaines, y compris la cybernétique et les forteresses stellaire.

Hélène ne faisait pas face a ce problème, autant dire qu'en y ajoutant le milieu hostile dans lequel elle avait sans doute évoluer depuis sa naissance, elle avait sans doute obtenu l'esprit aussi aiguisé que celui des Matriarches Hapienne, dont la principale qualité était d'imaginer l'immense somme de complot possible qu'un interlocuteur pouvait avoir créer contre elle avant même que celui-ci y est pensé. Et pour la Jedi, qui était habituée certes a des négociations difficile, mais ou elle disposait toujours d'un certain poids grâce a la puissance économique de son chantier et de son importance dans la République, ne pouvait ici employer ses armes. C'était la raison pour laquelle elle était tant restée sur la défensive : elle était animée d'un certain sentiment de vulnérabilité, sans pouvoir s'appuyer sur ses réseaux pour deviner les véritables intentions de son adversaire potentielle et interlocutrice, elle ne pouvait que conjecturer. La disparition de Ruusan était d'autant plus dommageable pour elle, puisque l'appui de la directrice du Renseignement lui permettait de pouvoir faire disposer a la République d'un filet de sécurité. Maintenant, elle devait faire sans et plonger dans l'inconnu, sachant que ses décisions ne pesaient pas seulement sur le chantier.

Ses paroles sur la Force étaient vraie et fausse en même temps : elle était d'accord sur le fait que des personnes n'en disposant pas pouvant s'avérer plus dangereuse encore, les Mandaloriens et les Matriarches Hapiennes, même s'ils brillaient dans des catégories fort différente, en était la preuve. Toutefois, elle semblait sous estimer a quel point la Force pouvait révéler a un individu la vraie nature de quelqu'un si elle était employer a ce dessein. L’entraînement pour isoler son esprit était efficace, assez pour bloquer un Jedi, mais les Sith disposaient de bien des façons d'obtenir ce qu'ils souhaitaient, et il y avait quelque chose de terrifiant dans cette perspective. Elle imaginait toutefois qu'elle devait le savoir, c'était un danger auquel sa position l'exposait naturellement après tout et elle avait raison sur la conclusion : elles n'étaient certainement pas des modèles d'intégrité. Elle semblait toutefois déterminer a atteindre son objectif, peu importe les moyens qu'elle devrait employer pour cela, ce qui la rendait dangereuse a plus d'un titre, mais pouvait également être contre-productif pour atteindre son but. La question était de savoir si elle serait capable de servir de contre-poids pour lui éviter ce genre de désagrément, mais Veronica en doutait : Hélène avait sans doute vécu trop de chose pour accepter une associée a part égale.

Son commentaire sur son mari potentiel ne manqua pas de refroidir Veronica d'ailleurs. Elle ne pouvait vivre de la même façon que sa rivale : le dogme Jedi imposait tout de même certaines choses, et faire souffrir quelqu'un volontairement dans une longue torture ne faisait pas vraiment parti de ses plans. La façon dont elle parlait de son propre mari n'était pas particulièrement rassurante, même si elle était présentée de façon a en parler comme des associés. L'amour était visiblement quelque chose qu'elle ne connaissait pas et qu'elle ne recherchait pas a connaître, préférant chasser toute forme de faiblesse potentielle. Ironiquement, elle se rapprochait ici des Jedi les plus traditionnels, qui prônaient encore l'absence d'attachement afin de pouvoir incarner le dogme. C'était une ligne rouge que Veronica ne pouvait tout simplement pas franchir, d'autant plus lorsqu'elle songeait aux nombreux obstacles qu'il allait déjà subir en vivant sur une planète lui étant hostile et en devenant une sorte de maître de maison sans aucune responsabilité, puisque personne ne lui accorderait la moindre confiance… Elle ferma les yeux un instant, recherchant a imaginer la scène, mais aussi a trouver la paix dans la Force, avant de répondre.

« Vous avez raison sur un point : nous ne sommes toutes les deux pas des modèles d'intégrité. Mais si je peux accepter de le rencontrer, je ne peux pas épouser un homme qui n'aurait aucun désir de vivre le reste de son existence avec moi : les limites qu'il devra subir seront déjà assez cruelle comme cela, s'il n'a pas une chose capable de le motiver, cela reviendrait a lui infliger une torture volontaire et me rapprocher du Côté Obscur de la Force. Voyez vous, c'est un don, mais aussi une malédiction. Je dois essayer d'agir en marchant sur une corde au-dessus d'un précipice en permanence. Mais vous avez sans doute une certaine idée de ce problème, votre sœur vit dans le même paradigme, vous devez donc comprendre ma position. »

Elle aurait put ajouter qu'elle avait également l'exemple de la gestion des Sith pour comprendre a quel point elle ne pouvait pas prendre ce risque, mais elle n'enfonça guère cette porte ouverte qui aurait été inutile, peut-être même que son interlocutrice n'y aurait accorder aucun crédit, déjà qu'elle trouverait sans doute cet argument niais et faible. Elle évoqua un vote a Kuat pour renoncer au droit de succession sur Rothana, mais elle ne fut guère dupe sur la démarche : si en même temps elle épousait un Kuat, il serait très facile d'activer de nouveau une revendication sur l'union par le mariage, l'un des plus anciens casus-belli de l'histoire. Même si cette renonciation semblait partir d'une bonne volonté, Veronica était bien consciente qu'il s'agissait de chose qui ne durait jamais très longtemps, les ambitions et les intérêts prenaient toujours le pas. Le plus étonnant était toutefois qu'elle semblait décider a accomplir ce vote quoi qu'il se passe aujourd'hui, c'était peut-être une manière de montrer qu'elle était déterminée, mais cela semblait également cacher quelque chose que la dirigeante de Rothana ne pouvait percevoir, mais qui était sans doute très inquiétant. De la manière dont elle présentait cela, le mariage représentait une concession contre le renoncement des revendications, mais si elle comptait réellement les faire voter, cela n'avait pas vraiment de sens, et Veronica était également bien placer pour savoir que ce n'était que des paroles sur lesquelles le mariage lui-même offrait une opportunité unique de trahir a la première occasion.

« Pour installer une réciprocité, il faudrait que je vous demande de divorcer afin d'épouser en seconde noce l'un des miens. Mais je ne suis pas certaine de trouver un seul DuCade volontaire pour cette entreprise, et de plus, cela exposerait votre chantier a une véritable guerre civile. Pas une exigence saine pour un échange. Mais je peut vous proposer une sorte de test, un moyen de savoir si nous pouvons mutuellement nous faire confiance sur un intérêt que nous pouvons partager en commun, quelque chose qui menace nos deux empire commerciaux comme les causes que nous défendons. »

Après tout, pour installer un climat de confiance, rien de tel qu'une affaire commune sur laquelle travailler et qui empoisonnait la vie des deux dirigeantes depuis bien trop longtemps. Diamond Dust projeta un hologramme affichant l'organigramme officiel de la société Blastech, le plus important fabriquant d'arme pour fantassin de la galaxie, et un des empires commerciaux les plus important au monde. L'on trouvait des armes Blastech dans l'Empire, mais également dans la République et dans l'Apex, et peut-être même dans le Consortium Éternel auprès de certains Seigneurs Sith recherchant des armes plus exotiques pour équiper leurs troupes. Cela faisait des années que les services secrets recherchaient un moyen de faire tomber l'empire de société écran de Blastech sans jamais réellement oser s'y attaquer de peur de voir une fourniture d'arme se tarir en pleine période de guerre, mais la société serait de toute façon un obstacle au plan d'Hélène. Pour Veronica, c'était aussi une bonne façon de gagner du temps et tester autant la résolution que la motivation de sa rivale. Elle repris la parole en exposant son problème.

« Blastech joue sur tous les tableaux depuis trop longtemps. Elle se nourrit de la guerre entre toutes les puissances en vendant ses armes a n'importe qui grâce a l'usage de société écran. Si nous avons réellement l'intention de fabriquer une paix durable, il nous faut d'abord briser les intérêts de ceux qui veulent voir la guerre se poursuivre sur un équilibre sanglant afin d'accumuler un profit infini. Aider moi a mettre en déroute une grande partie du réseau de société écran de Blastech de sorte a les chasser du marché Républicain une bonne foi pour toute, et alors je pourrais me faire une meilleure idée sur votre fiabilité. Si cela ne va pas plus loin, nous aurons toutes les deux écarter ensemble un rival commercial, l'affaiblissement de Blastech vous profitera naturellement sur le marché intérieur, et nous serons quitte. Mais si les choses se déroulent bien, j'accepterais de rencontrer votre prétendant. Cela me semble honnête. »

L'objectif pouvait paraître quelque peu limité, trop terre a terre, mais c'était plus un test pour permettre a Veronica de tester la résolution d'Hélène et son honnêteté ainsi que gagner du temps pour réfléchir plutôt qu'une fin en soit. Quoi qu'il en soit, la balle était désormais dans le camp de la Kuati.

Est-ce qu’Hélène menait la valse ? A n’en point douter. La cour des grands étaient un endroit périculeux. Bien qu’Hélène soit beaucoup plus jeune que son interlocutrice, elle avait une expérience que jamais cette dernière ne pourrait acquérir. Une vie de lutte intense. Certes, l’agreste femme face à la souveraine d’un immense empire commercial avait dû connaître son lot de maux. Mais rien d’aussi outrecuidant que ce qu’à connut Hélène. Ce n’était nullement un concours de savoir qui avait ou non le plus souffert de sa position. C’était un simple propos réaliste. La vie sur Kuat était autrement plus difficile que sur Rothana et les conditions pour être majesté bien pire. En moyenne c’était 13 complots par jour de découvert rien que sur la planète. Bien évidemment certains ne sont que superfétatoires et ne pourraient jamais être réalisés mais ils existaient et valaient donc la peine d’être mentionné. Inutile d’aborder les complots extérieurs qui eux sont légions. Pour survivre à ce bourbier, Hélène avait sacrifié une majeure partie de son humanité. Elle ne vivait plus dans le présent mais toujours dans la projection future. Chacun de ses actes, chacunes de ses actes, ses prises de paroles, ses mouvements, même sa respiration. Rien n’était laissé dans les mains du hasard. Bien évidemment la chance avait une part entière de responsabilités, la kuati ne l’oubliait pas. Toutefois elle faisait tout pour réduire ce facteur.

Ohhh Véronica pouvait bien se perdre dans des conjectures, cela arrangeait Hélène. Elle connaissait la nature du projet, le fond elle ne pourra l’apercevoir qu’au moment de son trépas. Allait-elle la tuer ? Oh non. La mort n’a souvent aucun intérêt. Finalement, actuellement la petite comtesse se retrouvait prise dans le piège de la Kuat de Kuat. Rien n’est plus dangereux que ses propres demandes. C’est elles qui nous font tomber. Continuez ainsi, laisser la souveraine Kuati voir les failles de votre jeu. Faites l’étalage de vos forces et de vos faiblesses. Montrez votre vraie nature. Vous n'observerez qu’une chimère de votre côté. Appâter en invoquant la paix était toujours un moyen d’obtenir l’attention de ces moines combattants. Néanmoins, Hélène était sincère. Elle était une fervente croyante de l’irénisme, cette paix perpétuelle si cher à son coeur. Toutefois les moyens utilisés pour atteindre ce noble objectif serait bien moins honorable. Mais on n’obtient rien en ne sacrifiant rien en retour. Elle l’avait apprit à son plus grand damne. N’est-ce-pas Aerys ?

La souveraine était d’humeur plus gaie. Elle ne le montrait pas mais actuellement elle s’amusait beaucoup. Et ce n’est certainement pas les paroles de son interlocutrice qui allait la calmer. Derrière la façade de cristal que lui avait imposé Véronica, Hélène jubilait déjà. Parce qu’elle avait gagné ? Non. Tout simplement car il y avait une petite compétition. Elle était certaine de la remporter, la marquise ne voyait pas assez loin. Elle était bien trop ancrée dans le présent. Elle commença par répondre la question du mariage.

Vous avez tort. L’amour, le véritable, est quelque chose de capricieux de part sa nature volage. Il est cruel car incontrôlable. Il n’est pas raison et échappe donc à nos capacités de raisonner. Hors si nous manquons de raison, nous sommes condamnés à échouer. Cet homme se sacrifiera aisément pour la cause. Il n’aurait pas le choix de toute façon. Et je ne doute pas un seul instant qu’avec vos efforts consentis tout les deux, vous arriverez à créer une relation d’amour platonique. Une amitié scellée par l’acte marital. Au pire vous récolterez l’ennui, au mieux la plus sincère des relations. C’est un prix risible à payer qui ne saurait vous conduire sur le côté obscur. Il y a plus de 1500 ans c’est l’amour, le véritable, qui fit sombrer celui qu’on nomma prétendument l’élu et qui fit naitre cet hideux régime.

Oui, elle crachait sur les fondements de l’Empire, cette racine corrompue merdique que montraient fièrement les conservateurs. Quelle horreur, qu’on rouvre le bûcher pour ces sorciers et sorcières venue de temps sombre. Elle ne jugea pas utile de réagir sur les propos de sa soeur. Elle s’était bien assez souciée d’elle, qu’elle sombre ou non, cela serait simplement une modification dans les plans d’Hélène. Les liens du mariages et l’abandon de revendications seraient une lourde perte. Mais il y avait tellement plus à gagner. Outre la conquête d’un nouvel espace de marché, évident, les liens par le sang pouvait entraîner certaines surprises. Puis bien évidement, il restait un ou deux tours dans le sac de KDY.

Véronica rétorqua qu’Hélène devait divorcer. C’était presque mignon. Le divorce se traduirait par la mort de son mari. Et alors elle pourrait de nouveau être en concubinage. Un accident est si vite arrivé. Cependant, au vu de l'efficacité de celui qui partageait en théorie sa couche, les deux ne partageant pas la même chambre, la Kuat de Kuat y perdrait beaucoup. Et pas dis que les DuCades soient des gens très efficaces qui puissent survivre assez longtemps.

Vous savez ce n’est pas tant pour le chantier que vous devriez vous inquiéter que pour le pauvre homme que vous balanstiquerai dans la fosse aux lions. Je ne suis pas certaine qu’il y survivre le pauvre. Mais poursuivez je vous prie, vous semblez avoir une autre idée derrière la tête. Je suis toute ouïe.

Le droïd se mit à projeter certaines informations. Blastech, tiens donc. Joli coup. L'intérêt d’Hélène est suffisamment important pour qu’elle ait un haussement de sourcil. Bien évidemment, il cette manie de blablater Jedi qui consiste à tourner autours du pot avant d’en venir au fait. Vous n’êtes décidément pas très doué en négociation Veronica. Vraiment pas. Intérieurement la Kuat de Kuat soufflait.

Pour accéder à ma requête de mariage qui m’obligerait à perdre des revendications sur vos territoires, vous me demandez de m’attaquer à Blastech. Elle faisait mine de réfléchir, non pas pour gagner du temps mais bien parce que cela lui semblait tellement risible. Un mariage contre la destruction d’un empire commercial… il fallait qu’elle se retienne de glousser. Elle porta sa coupe à gorge pour se remettre de son émoi interne.

Je ne procéderai pas à la destruction de l’entreprise. KDY a trop d'intérêt dedans. Néanmoins sa vassalité sera obtenue et je ferais bien évidement en sorte qu’elle reste dans son pré-carré. Il est évident que cette entreprise est un obstacle sur notre chemin. Toutefois, cela mettrait en péril mon statut dans l’Empire. Ma soeur ne me laissera impunément pas faire. Son esprit est quelque peu étriquée sur certains sujets.

Je suis prête néanmoins à participer à la manoeuvre. Lancer une attaque en bourse sera aisé. Mais hors de question de me lancer dans une guerre financière sans garantie. Il conviendra à vous de lancer l’offensive dans l’espace républicain. Et pas moindre. J’entends bien évidemment l’utilisation de commissions d’enquêtes et j’en passe. Je pourrai vous apporter une modeste aide en faisant fuiter les preuves de ce que tout le monde, de censés, sait déjà. Si Blastech est sous le feu de la hargne républicaine, il est certain que la tempête va forcer les sièges impériaux de l’organisation à s’agiter. Je frapperai à ce moment là. C’est ma condition pour la rédaction de ce traité.

C’est désormais à votre tour de faire une proposition.

Cette réponse froide et sans aucune humanité ne surpris pas vraiment Veronica, mais la mis encore davantage sur ses gardes, si cela était toutefois possible. Elle savait que les origines de l'Empire était un débat agitant toujours la haute société de ce dernier, entre ceux regrettant le « bon vieux temps » et ceux au contraire dénonçant Palpatine comme une erreur de jeunesse et une horreur qu'il ne fallait surtout pas reproduire, mais pour Hélène, tout ceci ressemblait juste… A une donnée comme une autre. D'autre part, elle faisait preuve d'un raccourcit historique évident en faisant porter sur Anakin Skywalker et Padmé Amidala la seule responsabilité de la naissance de l'Empire. L'aveuglement des Jedi, causer par une doctrine bien trop radicale, s'étant enfoncer pendant mille ans de paix dans un intégrisme idéologique total a tel point qu'ils furent incapable de voir le mal se glisser juste sous leurs nez, en était la preuve flagrante. Pour Veronica, l'ordre n'était pas devenu plus faible avec les idéaux de Luke Skywalker, Darth Caedus en était la preuve, après tout, la plupart avait bien compris que Jacen Solo franchissait le pas, le débat avait davantage porter sur la manière de le stopper, tenter de le sauver ou l'éliminer définitivement pour prévenir la menace.

« Vous avez peut-être l'esprit aussi acéré dans l'intrigue que celui d'une Matriarche Hapienne, mais l'histoire des cultes de la Force et leur philosophie ne semble pas être ancrée dans votre culture. Ma position ne changera pas : si votre candidat n'a aucun intérêt pour ma personne, il rentrera chez lui et il n'y aura pas de mariage, ce n'est pas négociable. »

Si elle pouvait accepter des concessions dans certains domaines, il y en avait d'autre ou elle ferait preuve d'intransigeance et celui-ci en faisait partie. Veronica ne plaisantait pas avec ce genre de risque, car elle devait gérer cela au quotidien depuis des années et qu'elle devait maintenir un équilibre des plus précaires qui pouvait vaciller a chaque instant. Mais la réplique de la dirigeante de Kuat laissait présager l'absence évidente d'empathie pour la situation de sa sœur impératrice, qui avait pourtant choisit le mariage d'amour malgré tous les obstacles se présentant sur son chemin, le premier, non des moindres, étant qu'elle avait épouser une femme et non un homme, se mettant a dos le milieu le plus conservateur de l'Empire. Quel relations unissaient les deux femmes ? Veronica se surpris a vouloir en cet instant rencontrer Aerys pour percer ce mystère, mais si sa rencontre avec Hélène avait déjà un fort taux d'improbabilité, rencontrer l'Impératrice en dehors d'une bataille spatiale était quelque chose de bien plus improbable encore. Elle ferait toutefois le bonheur de sa mère, qui serait sans doute ravie de pouvoir tester ses talents et sa détermination face a la première des Amirales de l'Empire, l'Impératrice en personne.

Elle laissa passer la remarque sur sa famille, comme elle l'avait elle même préciser, elle n'avait nullement l'intention de lui demander de divorcer et si elle sous estimait les membres de sa famille, ce n'était pas le problème de Veronica. Elle pourrait avoir des surprises, les DuCade étaient nombreux et certains étaient sans doute bien plus dangereux que Veronica, délié des obligations liée a la moralité des Jedi. Ce qui guidait la Dame de Rothana, c'était avant tout la prudence : comment s'adapter face a un serpent ? C'était la raison pour laquelle elle avait amener la question de Blastech sur le tapis : elle voulait la voir a l’œuvre, savoir comment elle procédait et se débrouillait, avant de prendre une décision. Car parler de paix était une chose, mais il fallait voir de quel genre de paix l'on parlait. S'il s'agissait de construire une galaxie aseptisée vide de sentiments et d'émotion, alors autant laisser le Consortium Éternel l'emporter puis s’entre-déchirer entre ses deux composantes. Le comportement d'Hélène posait également de nombreuses questions sur le fonctionnement du pouvoir au sein de l'Empire, les ambitions de cette dernière et le pouvoir réel de l'actuelle impératrice… Veronica n'était pas dupe, aux yeux de son interlocutrice, elle n'était qu'un pion dans un jeu plus vaste, restait a savoir si elle pouvait tirer quelque chose de cela sans perdre son honnêteté.

Parler de Blastech avait au moins un mérite : focaliser la conversation sur quelque chose de concret. Le sort qu'Hélène comptait réserver a la compagnie au sein de l'Empire importait peu a Veronica… Ou plutôt, il n'importait pas si l'on restait uniquement dans la manœuvre en elle-même : tout ce qui intéressait la noble de Rothana, s'était débarrasser la République de cette verrue qui se nourrissait sur le dos du conflit depuis trop longtemps. La Kuati évoqua des procédures standards et demanda a Veronica de prendre sa part dans l'action, mais il était évident que la Jedi n'avait pas parler de ce point sans avoir un plan préalable a proposer, ou du moins une conduite des actions. Toutefois, ce n'était pas vraiment son domaine de prédilection, mais plutôt celui du droïde. Diamond Dust, trop heureux de pouvoir de nouveau se faire remarquer, repris donc la parole afin de pouvoir exposer la façon dont il concevait sa propre action. Une action naturellement encadré par le grand légalisme de la République, ou il ne fallait négliger aucun texte de loi afin de pouvoir atteindre son objectif, sous peine de voir la procédure frappée de nullité et définitivement enterrée. Le droit était parfois une chose plus complexe et posant bien davantage d'entrave que la Force…

« Il est évident que cette procédure nécessitera un fort volet administratif. Ses sociétés écrans sont connu et soupçonner depuis fort longtemps, et nous avons déjà ficelé des procédures d'enquête au Sénat qu'il ne pourra pas refuser, même avec l'appui de certains mondes ayant intérêt a profiter de la situation. Si vous disposez de preuve capable de les incriminer, elles seront utile dans la presse a scandale : les médias sont des outils formidable et la constitution garanti la liberté d'expression, même si le Sénat tente d'ouvrir une enquête sur les sources de ses derniers, il sera rapidement bloquer juridiquement, nous y veillerons. Vous devrez toutefois prendre garde aux Renseignements, eux seront a l’affût et passerons sans doute au-dessus des lois, mais c'est une évidence, je suis certain que vous le savez déjà. »
« Nous ferons notre part, dès que je rentrerais, je demanderais a notre Sénateur et a nos services juridique de lancer les premières banderilles d'un nouvel assaut légal. Ce ne sera pas le premier, mais avec votre concours, il sera couronné de succès. Le sort de Blastech m'importe peu en dehors de son départ de la zone de commerce Républicaine. Faite-en ce que vous voulez, je m'en moque. »

Le ton de la Rothanienne sur la dernière réplique fut … Glacial. Difficile de dire pourquoi, alors qu'elle savait que cette attaque allait mettre au chômage des milliers, voire des millions de personnes… Reprenant son masque en main et le décrochant de sa ceinture, elle repris alors la parole rapidement.

« A moins que vous ne souhaitiez évoquer autre chose, je pense que nous n'avons plus rien a nous dire pour le moment. Accomplissons cette tâche, et je reviendrais ensuite vers vous pour la suite. Si je ne vous recontacte pas, considérer que je n'ai pas été satisfaite du déroulé de l'opération et donc qu'il n'y aura pas d'accord au-delà de ce marché gagnant gagnant pour nous deux. »

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