Renaissance sombre [PV : Kyne]

« L'objectif est en vue souveraine éternelle. Les hostiles sont neutraliser. Souhaitez-vous vous joindre a l'équipe de sauvetage ? »
« Bien entendu. Faite préparer mon escorte Amiral. Vous avez fait de l'excellent travail, je saurais vous récompenser pour votre fidélité a la couronne. »
« C'est trop d'honneur pour le modeste serviteur que je suis votre majesté. »

L'homme s'inclina avec respect, mais la Reine lui fit signe de se redresser d'un geste élégant. Bien qu'elle était née Hapienne et fut élevée dans la culture du royaume des dizaines de fois, Darth Ânkh savait fort bien que les barrières sociétales de l'amas d'Hapès n'était pas plus justifiée que celle des autres systèmes, qui appliquait de façon moins extrême l'inverse en plaçant l'homme au-dessus de la femme. La Reine Éternelle savait toutefois que le culte du beau sexe servait ses intérêts et sa position, il faisait d'elle une divinité et lui permettait ainsi de pouvoir régner sur ses sujets sans contestation majeure, hormis de ceux qui comprenaient a quel point tout ceci n'était qu'une supercherie destinée a contrôler la masse. Mais lorsqu'elle se trouvait avec des hommes de valeurs, elle veillait a montrer a quel point cette barrière n'était pour elle qu'une illusion, quelque chose qui n'avait pas vraiment d'importance. Il était amusant de constater que la plupart des hommes étaient si formaté depuis leur enfance a se considérer comme des êtres inférieurs qu'ils étaient incapable de comprendre a quel point leur souveraine se moquait de cette considération. Toutefois, ses digressions n'expliquent guère la raison ayant pousser la Reine a se séparer de son vaisseau fétiche quelques instants pour investir le pont d'un modeste Sakhmet.

Kyne Sanguiyn. La change-forme n'avait pas cesser d'occuper ses pensées depuis leurs duels. Un diamant brut que Lucius avait commencer a polir, mais il manquait quelque chose a cette jeune femme pour être pleine et entière. Elle semblait manquer de quelque chose pour s'élever réellement a son réel talent, une motivation digne de son âme, que le vieux rival Jedi de la Reine n'avait jamais su révéler. Elle faisait surveiller discrètement la maîtresse d'arme Jedi, mais lorsque les renseignements lui avait fait part d'un mouvement de poursuite de la part de l'Empire contre la Jedi vers la zone spatiale commune entre les trois puissances en guerre, Ânkh n'avait pas hésiter longtemps avant de décider de mener une opération de sauvetage : déjà parce qu'il était hors de question qu'elle laisse ses ennemis se battre juste devant chez elle sans intervenir, mais aussi parce qu'elle souhaitait sauvegarder Kyne, un être trop exceptionnel pour mourir sous les caprices de l'Empire. Ânkh ignorait pourquoi l'Empire avait choisit de mobiliser un aussi gros bâtiment pour poursuivre un simple vaisseau de transport, mais son instinct lui soufflait qu'en intervenant, elle prenait la bonne décision, le genre d'inspiration qui pouvait créer un tournant en faveur du Consortium dans les prochaines phases du conflit éternel.

Toutefois, le temps de pouvoir se mettre en route après avoir trouver le bon équipage pour faire de cette opération de combat une opération discrète et sans alerter l'état-major entier du Consortium sur ses déplacement, Ânkh était arrivée un poil trop tard : très endommagé, le vaisseau de Kyne était contraint a tenter un atterrissage forcé sur une planète proche, le Destroyer sur ses talons. Puisque sa cible ne pouvait plus lui échapper, l'Amiral avait suggérer de traiter la menace du bâtiment impérial en premier et la Reine avait approuvé d'un signe de tête : la bataille fut brève : pris par surprise, le bâtiment impérial tenta de manœuvrer pour pouvoir aligner un maximum de canon contre son rival, mais était trop lent face a la puissance de la station de combat : après plusieurs salves a pleine puissance et un combat bref entre les deux escadrilles de chasse, le Destroyer se transforma en boule de feu. Ânkh s'autorisa un sourire satisfait : le spectacle d'un navire ennemi détruit, la sensation de ses vies détruite dans la Force, avait toujours quelque chose de rafraîchissant. Son être brillait d'une lueur aussi glorieuse que malveillante, le côté Obscur de la Force lui offrant la majesté digne d'une souveraine divine.

Laissant l'Amiral poursuivre les derniers fuyards et s'assurer qu'aucun impériaux ne pourrait raconter ce qu'il avait vu en ses lieux, elle se joignit a l'équipe de sauvetage charger de récupérer la Change-Forme. La souveraine éternelle fut la première a descendre du transporteur, suivit par des troupes équipés dans une tenues évoquant un lointain passé glorieux, les heaumes stylisés affichant des masques aux motifs de démons d'une culture ancienne. Le vaisseau, trop endommager, se calcinait suite a son atterrissage forcé, mais par miracle, la Jedi s'en était sorti. Se rapprochant d'elle, Ânkh s'agenouilla afin de poser sa main sur son cou pour confirmer ce qu'elle avait déjà ressenti dans la Force : elle était toujours vivante. Il était regrettable que les Jedi et la République soit incapable de prendre soin de leur meilleur éléments, mais cela montrait a quel point ils étaient négligeant et ne méritait pas d'être vainqueur. Elle tourna son regard vers les soldats, qui attendaient, encadrant l'équipe médicale composé de plusieurs médecins et de droïdes médicaux transportant toute sorte de matériel de pointe. Puis elle repris la parole afin de donner ses instructions.

« Elle est toujours vivante. Laisser l'équipe médicale faire son travail et faite la transporter d'urgence sur la station de combat : nous retournons sur Hapès dans les délais les plus bref. »

L'officier approuva de la tête, puis transmit ses ordres d'une façon autoritaire, encourageant son équipe a faire preuve de zèle : s'ils traînaient trop, l'Empire allait rappliquer avec une grosse armada, et Ânkh ne tenait pas a provoquer une bataille rangée tout de suite. Elle resta toutefois aux côtés de la Jedi évanouie afin de pouvoir veiller sur elle et surveiller son état. Que cela soit dans la navette, ou une fois de retour sur la Station Spatiale de combat, dans la sécurité de l'hyper-espace, elle ne la quitta pas d'une semelle. Elle donna ses instructions afin de pouvoir s'assurer qu'elle serait transférer dans ses quartiers, au niveau de l'antenne médicale. Le sarcophage de régénération qui la contenait, habituellement réservé a la Reine elle-même, diffusait du Bacta, ou des substances améliorée avec la Magie Sith, afin de pouvoir accélérer la réparation des tissus et donc de hâter la guérison de façon spectaculaire. Lorsqu'il s'ouvrirait, cela signifierait que son occupante aurait retrouver le monde des vivants et quitter celui de sa conscience profonde. La reine avait pris un très gros risque et faisait un pari, lorsqu'Arcanis l'apprendrait, elle serait très en colère… Mais jamais elle n'avait laisser une personnalité aussi exceptionnel, un atout aussi important pour le Consortium, livré aux aléas de la galaxie sans essayer de s'en faire un allié. Et aujourd'hui encore, elle allait tenter de rallier une âme puissante a sa cause.

Une alarme retentissait dans tout le cargo, terminant de réveiller chaque membre du maigre équipage. Dans sa cabine, Kyne ouvrit brusquement les yeux, sortie de sa méditation par l'agitation qu'elle ressentait plutôt que par le bruit, pourtant agressif. L'équipe avait tenté de passer inaperçue en empruntant ce modeste vaisseau plutôt qu'un navire de la flotte Républicaine, mais cela était visiblement un échec.

Sans céder à la panique qui flottait pourtant dans l'air, Kyne se leva et quitta sa cabine, non sans s'assurer d'avoir ses sabres laser à la ceinture. Elle fit irruption, une minute plus tard, dans le poste de pilotage du cargo. Par la baie, la Jedi aperçue d'abord les étoiles qui avaient repris leur place dans la voûte céleste, puis nota la silhouette d'un destroyer.

― L'Empire nous a trouvé, fit le pilote à la Jedi.

Celle-ci posa la main gauche sur le dossier de son siège, sans lui accorder un regard tandis qu'elle se penchait un peu plus vers la baie. Elle respirait le calme, alors que le pilote ne parvenait plus à garder son sang-froid. Toutefois, cela n'était pas surprenant. Face à la menace que représentait un destroyer, la panique et la peur étaient des réactions ordinaires et naturelles.

― La planète. Nous pourrions nous y cacher, proposa finalement la Jedi.

Voler n'était pas sa spécialité. C'était même pire que cela : Kyne n'était jamais à l'aise dans l'espace, sauf sur un vaisseau digne de ce nom, entourée de soldats. Elle ne le montrait pas - ce qui n'était pas compliqué - mais redoutait le pire. Ce vaisseau n'était qu'une coquille de noix, qu'un insecte face au Destroyer qui se raccrochait irrémédiablement.

Une nouvelle alarme retentit soudainement dans le poste de pilotage.

― Ils envoient la chasse, Général.

Cette fois, Kyne sentit son cœur battre plus vite dans sa cage thoracique. Le stress, qu'elle tentait de contenir, lui fit serrer les poings. Le cargo n'était pas bien armé, et même s'il possédait des boucliers, les chances n'étaient pas du côté des Républicains.

― Foncez vers la planète.

Ce n'était peut-être pas la meilleure décision qui soit, mais Kyne n'était définitivement pas à l'aise dans l'espace. Peut-être que sur la terre ferme, le groupe serait en mesure de faire suffisamment le mort pour que l'Empire cesse la poursuite. Et sinon... Quittant le poste de pilotage, la Jedi se dirigea vers ses quartiers et récupéra son matériel. Mais, soudainement, elle fut projetée contre la paroi de gauche alors qu'un premier tir touchait le cargo. Le choc l'assomma sur le coup.

Lorsque Kyne reprit connaissance, son corps gisait dans la terre. Chacun de ses membres lui faisaient mal et l'odeur du sang emplissait ses sens. Elle tenta de relever la tête, pour inspecter les environs, mais fut incapable de bouger. La douleur la fit s'évanouir de nouveau, alors qu'une ombre approchait dans le coin de son œil.

Lorsqu'elle s'éveilla une deuxième fois, la sensitive ne reconnut pas son environnement, mais apprécia la chaleur qui régnait dans l'habitacle ou elle se trouvait. Elle se demanda combien de jours s'étaient écoulés, mais réfléchir à cela lui fit mal à la tête. À la place, elle tenta de se remémorer ce qui s'était passé. Mais rien de vint. Son esprit était vierge de souvenirs, tout juste avait-elle l'image de son corps meurtrit dans la boue. La panique s'empara du corps de la change-forme, qui se transforma doucement pour revenir à son apparence originelle. C'est alors que l'habitacle s'ouvrit. La lumière éblouie d'abord la Jedi, qui bondit hors de la cuve de bacta. Tel l'animal effrayé qu'elle était, Kyne trouva un coin de la pièce et s'y plaça, les poils hérissés, les crocs découverts.

Ânkh était une femme assez instruite pour savoir que les Gurlanins étaient, dans leur véritable forme, des sortes de chats plus gros et plus impressionnant que les félins servant d'animaux de compagnie. Dans d'ancienne culture, ils étaient considérer comme les messager des dieux, on leur accordait parfois le don de disposer de neuf vie, et ils exerçaient toujours une grande fascination sur les population, même aujourd'hui encore, les félins se glissaient dans de nombreuses œuvres culturelles dans toute la galaxie, même sur Hapès, de nombreuses matriarches rivalisaient afin de pouvoir disposer du plus beau félin de compagnie, une façon de montrer sa supériorité sur leurs rivales. Messagers des Dieux… Si Darth Ânkh avait été superstitieuse, elle aurait put considérer qu'il s'agissait de son destin, de pouvoir disposer d'un être comme Kyne dans sa garde rapprochée. Mais elle ne l'était pas, et elle savait bien que l'intérêt qu'elle portait a cet être singulier depuis longtemps dépassait le simple cadre d'ancienne croyance, ou même de l'intérêt que le Consortium pouvait tirer de son retournement. C'était comme une sorte de jeu, une façon d'offrir un défi a sa vie éternelle qu'elle jugeait souvent trop monotone. La déesse avait besoin de défi, mais aussi d'amusement, sous peine de manquer d'élan et de ne pas toujours prendre les décisions les plus ambitieuses dans la poursuite du conflit.

Toutefois, il y avait quelque chose qui clochait. De leur première rencontre, Ânkh avait compris que son adversaire était dotée d'un esprit résolument offensif : elle avait toujours répondu par l'attaque face aux tentatives de la divinité des étoiles de la contraindre a la défense, même lorsque le rapport de force semblait cruellement en faveur de la souveraine éternelle. Hors, elle faisait face a un félin qui se trouvait en position défensive, les poils hérissés et les griffes dehors. Clairement, elle était perdue, ne semblait même pas reconnaître la personne lui faisant face, et recherchait sans doute tous les échappatoires potentiels. Certes, elle savait que sa posture effrayait, mais il y avait quelque chose qui clochait dans la Force, quelque chose qui n'était pas naturel : certes, le sarcophage avait soigné ses blessures physiques, mais la Force ne mentait pas : son aura était différente, elle était comme blessée, quelque chose qu'elle ne pourrait pas guérir en faisant usage de ses connaissances dans la magie Sith, ou plutôt d'une façon si cruelle qu'elle ne ferait que la briser définitivement et la priver de toute chance de la faire adhérer a son point de vue sur la Force. L'attaque impériale et le crash n'avait visiblement pas épargner Kyne, qui avait perdu une partie d'elle-même très importante.

*Inutile d'avoir peur : nous t'avons secouru suite a une attaque de l'Empire Galactique, tu n'a plus rien a craindre désormais.*

Pour prouver sa bonne foi, la Reine écarta les bras, prouvant qu'elle n'avait aucune arme sur elle. Ce n'était pas totalement vrai : elle portait tout de même son gantelet de protection et sa puissance dans la Force était une arme en soit, mais elle avait fait en sorte de contrôler son aura afin d'éviter t'étouffer Kyne. Rare était les individus capable de soutenir cette dernière lorsqu'ils étaient sensible a la Force, et dans son état actuel, elle se sentirait sans doute encore davantage menacer, ce qui n'était pas du tout dans les plans de la souveraine éternelle. Elle lui adressa un sourire qui se voulait a la fois chaleureux et compatissant, ce qui n'était pas simulé : elle s'inquiétait réellement pour sa santé et voulait l'aider dans la mesure de ses moyens, sinon elle ne l'aurait pas fait bénéficier de son propre sarcophage de reconstruction physique. Mais elle avait besoin d'en savoir plus sur son état avant de pouvoir prendre les mesures appropriées pour pouvoir l'aider. S'agenouillant afin de pouvoir placer son visage a sa hauteur, elle s'adressa de nouveau a elle par télépathie, sachant qu'il s'agissait d'un mode de communication plus naturel pour son espèce.

*Comment te sent-tu ? La Force indique un trouble, une blessure, mais je ne peut pas identifier précisément celle-ci. Elle n'est pas physique, sinon mon sarcophage aurait traiter les blessures et cela ne saurait être seulement la peur, je connais la sensation qu'elle créer dans la Force mieux que n'importe qui dans la galaxie.*

Elle attendait une réponse, même si elle avait déjà plusieurs idées en tête : tendre la main était un bon moyen de faire baisser la tension et tenter de gagner sa confiance. Il faudrait qu'elle arrive a lui faire adopter de nouveau une forme humaine afin de pouvoir lui faire quitter ses quartiers, critère Hapien oblige, mais chaque chose en son temps. Pour le moment, l'important était de savoir ou elle en était afin de pouvoir adapter sa réaction selon son état. Le reste était accessoire.

Dos à un coin de la pièce, Kyne n'en menait pas large. Où se trouvait t-elle ? Que c'était-il passé ? Pourquoi n'arrivait-elle pas à s'en rappeler ? La change-forme dénuda ses crocs une nouvelle fois, grognant, feulant sur l'humaine qui s'approchait d'elle, les mains écartées de son corps. Même l'usage de la télépathie pour la calmer fut un échec, et la Gurlanin se ramassa sur elle-même, prête à bondir pour se défendre... ou s'enfuir.

Empire Galactique ? Ce nom raisonnait en elle et elle parvenait à comprendre ce dont il s'agissait. Étrange, et la Gurlanin se redressa sensiblement. Pourquoi l'avait-on attaqué ? Cette question restait sans répondre dans l'esprit endommagé. Est-ce que cette personne le savait, puisqu'elle l'avait sauvé ? Elle était si belle et son aura, dans la Force, avait quelque chose de protecteur de par sa puissance. Son sourire, également, se voulait chaleureux et apporta un peu de réconfort à la change-forme, dont le poil retrouvait une densité plus ordinaire après avoir été gonflé par la peur. Pour autant, Kyne continuait de montrer les crocs à intervalle régulier.

Comment se sentait t-elle ? Kyne pencha la tête sur le côté, marquant sa réflexion. Face à la sollicitude de la personne qui lui faisait face, et qui se trouvait maintenant à sa hauteur, Kyne s'assit. Sa queue s'enroulant naturellement autour de ses pattes. Elle adopta un port altier, son poitrail velu en avant. Ses prunelles volcaniques, dont les iris retrouvaient enfin une taille normale, sondaient sa sauveuse. L'usage de la télépathie par la femme, dont elle ignorait encore l'identité même si une sensation de déjà vue persistait, la rassurait.

Je n'ai pas peur, répondit la Gurlanin avec fierté, même si cela était un mensonge. Qui es-tu ? Préféra t-elle demander, plutôt que de répondre aux questions qui lui été posées. Tu m'es familière dans la Force. Nous nous reconnaissons ainsi entre nous, poursuivit-elle en faisant référence aux membres de son esprit. Tu n'es pas Gurlanin, mais nos routes se sont déjà croisées.

Mais impossible de s'en souvenir. Kyne se releva, contourner la femme et fit quelques pas dans la pièce. La lumière faisait briller son poil lustré et soulignait les muscles de son corps. Peut-être que son étude pourrait l'aider à comprendre ? Le regard volcanique se posa sur les murs et les meubles richement et finement décorés. Il devait s'agir des appartements de cette personne, car Kyne nota la présence d'un lit. Malheureusement, même en étudiant attentivement les détails de son environnement, la change-forme ne se souvenait toujours pas. Elle se tourna donc vers la femme au teint halé, tournant comme un lion en cage.

Je me sens perdue. Je sens la Force autour de moi, je sens que contrôle mes facultés, je sais parler, marcher... Mais je me souviens à peine de cette attaque dont tu me parle. Le reste n'est que néant.

*J'ai une multitude de nom, de surnom et de titre. L'on me nomme Reine Mère, Reine Éternelle, Dame Noire, Divinité dans les étoiles. D'autre sont moins flatteurs, mes ennemis me considère comme une catin, une destructrice, un concentré de haine sans aucune forme de prévenance pour qui que ce soit. Le seul véritable nom qui ai de l'importance est Ânkh, tout le reste est totalement superflu.*

Qui pouvait se vanter de comprendre ce qu'il y avait réellement dans la tête de la Reine Éternelle ? ISIS était sans doute la personne la connaissant le mieux. Elle, mieux que personne, avait compris que le pire ennemi de sa souveraine était cette forme d'ennui qui menaçait a tout moment d'étreindre son âme. Cette tirade avait quelque chose de révélatrice, et elle était honnête dans sa description : Ânkh se moquait pas mal des titres ronflants qu'on lui associait, autant que des insultes de ses adversaires : elle n'était qu'une femme a l'espérance de vie illimité tentant de trahir l'ennui de la nature ironique de l'existence. Beaucoup pensaient porter le poids d'un héritage, avoir la nécessité d'accomplir une destinée, l'histoire de la galaxie était truffée de ses exemples « d'élu » devant ramener l'équilibre dans la Force, assurer la domination des Sith, ou de grands conquérants persuadé d'accomplir une œuvre bénéfique pour la galaxie sans assumer qu'ils essayaient avant tout de pouvoir assouvir leurs propres désirs de gloire. Pour la reine, tout ceci n'avait aucun sens : au fond, sa personnalité propre était simple, et peut-être même effrayante pour quelqu'un a ce niveau de responsabilité : elle était une sorte d'enfant éternel essayant de trouver le moyen de pouvoir tromper l'ennui et s'amuser, et qui menait une expérience pour savoir quel forme de gouvernement était la plus puissante dans la galaxie.

Il lui restait toutefois a aborder la question d'une certaine familiarité que ressentait Kyne a son égard. Cette simple question rendait encore plus évidente la méfiance qu'elle pouvait ressentir, mais aussi le fait qu'elle ne l'ai pas attaquer sur le champ : la mémoire de l'ancienne élève de Lucius devait être gravement endommagé, ce qui expliquait pourquoi elle n'avait qu'un vague sentiment de familiarité, mais aussi la sensation de blessure que son aura laissait dans la Force. Puisqu'elle se baladait maintenant dans la pièce, retrouvant le comportement naturel de port altier des espèces félines, Ânkh se redressa également et pianota quelques instants sur le panneau de contrôle de son sarcophage de régénération afin que ce dernier se referme. Elle avait plusieurs façon de répondre a cette interrogation, elle pouvait bien sûr mentir en prétendant ne jamais l'avoir rencontrer, tout dire, au risque de se la mettre a dos, ou encore orienter plus ou moins son discours pour gagner des points… Tout cela répondait a un équilibre subtil, elle devait gagner sa confiance, ce qui signifiait qu'il lui fallait un minimum de franchise, mais si elle disait tout, elle risquait de la perdre immédiatement. Toutefois, elle avait un atout dans sa manche : elle s'était déplacée spécialement pour lui sauver la vie là ou ses anciens camarades avaient visiblement décider qu'elle n'en valait guère la peine. Pourquoi ? C'était une véritable question, mais également une aubaine pour la Reine… La réponse était pourtant cruellement simple : parce qu'ils ne savaient pas où elle se trouvait lors de l'attaque, alors que la Reine, elle, le savait.

*Nous nous sommes effectivement déjà rencontrer et nous avons même croiser le fer ensemble. Rien de personnel, nous étions simplement deux êtres défendant des intérêts opposés. Mais tu a quelque chose en plus, quelque chose que l'on ne retrouve pas chez de nombreux individu. Alors, lorsqu'un ennemi commun s'en est pris a toi, j'ai pris la décision de venir a ton secours. Ce sarcophage est l'une de mes possessions, mais aussi une fierté de mon peuple : il est capable de réparer n'importe quel blessure physique, on lui prête même des capacités pour rajeunir l'apparence d'une personne en effaçant les défauts physiques liée a l'âge. Mais malheureusement, il n'est pas capable de réparer les blessures que peuvent subir notre âme, il s'agit d'un talent bien plus spécifique que seule la Force peut nous apporter.*

Faire preuve d'honnêteté lui semblait pour le moment la meilleure chose a faire, mais ne pas trop en dire était également appropriée. C'était une forme de mensonge par omission dont les sensitifs furent toujours très friands dans l'histoire, mais au moins, elle ne pourrait jamais l'accuser d'avoir menti. Toutefois, même si elle lui demandait des détails sur son passé, Ânkh n'aurait en réalité pas grand-chose a lui dire : en dehors de la propagande républicaine et des impressions qu'elle avait ressenti lors de son duel avec elle, la Reine Éternelle divine des étoiles n'avait pas beaucoup d'information sur Kyne avant son accident. Cette question avait-elle de l'intérêt ? Ce n'était pas certain, bien sûr, elle pouvait apporter quelques réponses, mais elles ne l'aideraient sans doute pas a retrouver le chemin de la mémoire, c'était toujours un processus long, qui ne pouvait être simplement stimuler par des lectures et témoignage. En revanche, elle pouvait lui proposer son aide, cela allait nécessitait quelques aménagement, mais Ânkh savait s'y prendre et elle jugeait que Kyne était assez forte pour être capable de se débrouiller dans un univers aussi concurrentiel et brutal que celui du Consortium Éternel. Il fallait juste la guider afin qu'elle puisse se construire une nouvelle vie, le reste viendrait tout seul.

*Avant que tu ne me pose la question, je peut en tout cas t'assurer que tu n'est pas prisonnière ici. Les personnes qui s'occupent de ce vaisseau ne savent pas qui tu est vraiment. Je ne peut pas réparer ta mémoire immédiatement, mais je peut t'aider a te construire une nouvelle vie qui te permettra de travailler sur son retour. A la fin, ce sera a toi de choisir si tu souhaite retourner vers ta vie d'avant ou poursuivre avec nous, a condition que tu accepte mon aide bien entendu.*

Ânkh, ce nom lui suffisait. Pourquoi en avoir plus d'un ? Kyne pencha la tête sur le côté, observant sa vis-à-vis à la peau halée. Elle comprenait que ses adversaires se plaisent à la surnommer d'une façon péjorative, alors qu'ils ne la connaissaient pas vraiment. Elle comprenait également que d'autres titres soient là pour flatter l'ego de la reine. Mais cela fonctionnait-il ? La change-forme avait de grands doutes là-dessus.

Se relevant, Kyne s'approcha de quelques pas et tourna autour de la Reine Éternelle, sondant sa personne aussi bien physiquement que mentalement, à travers la Force. Elle n'y voyait pas grand-chose, inévitablement, la puissance d'Ânkh lui empêchait d'aller plus avant. Se retirant finalement, Kyne s'éloigna de son pas gracieux et silencieux, poursuivant l'exploration de la chambre.

Son attention fut de nouveau accaparée par la Reine Éternelle lorsque celle-ci confirma qu'elles s'étaient déjà rencontrées. Kyne coucha les oreilles sur le côté, attristée et agacée par son incapacité à se souvenir de cette rencontre ou, vraisemblablement, la Reine et elle s'étaient opposés dans un duel au sabre laser. Songer à cette arme, en revanche, permis à Kyne de se rendre compte qu'elle la connaissait et se souvenait des mouvements à effectuer sous une forme bipède. Étrange, son identité était-elle moins importante que savoir se battre ? Ou savoir se battre était plus fort ? Était-ce son identité ?

Tu m'as sauvé parce que j'ai de la valeur pour toi, résuma Kyne en posant sur Ânkh un regard volcanique. Elle n'était pas en colère, ni déçue. Sa voix était juste égale. Elle constatait et comprenait que ses talents de change-forme étaient utiles à celui qu'elle servait. À moins qu'Ânkh ne parlait pas uniquement de sa capacité de métamorphose ?

Visiblement, Ânkh et elle n'étaient pas dans le même camp autrefois. Mais elle l'avait sauvé, tandis que ses anciens alliés n'avaient rien fait. Que ce soit vrai ou non, Kyne le sentait et le comprenait ainsi. En temps normal, sans doute ce serait-elle senti triste, mais elle ne ressentait plus d'attachement pour ce camp dont elle ignorait le nom, elle ne pouvait donc pas leur en vouloir. Elle ne pouvait que remercier Ânkh.

Qui est cet ennemi commun ? Et le camps d'où je viens ? S'enquit la change-forme.

Construire une nouvelle existence ? Elle n'avait pas vraiment le choix de le faire si elle continuait à vivre. Mais un peu d'aide dans une galaxie en guerre était forcément bienvenu.

Observant Ânkh, Kyne s'assit de nouveau sur son séant et se concentra sur son propre corps. Si elle n'était pas prisonnière, elle pouvait sortir de cette chambre, mais elle ne tenait pas à ce qu'on découvre sa nature de change-forme pour le moment. Se concentrant donc davantage, la Gurlanin se mit à imaginer une forme d'emprunt, dont le point de départ était l'exemple qu'elle avait sous les yeux. Lentement, comme fait d'un métal liquide, le corps velu de Kyne perdit sa couleur, puis ses formes. Elle se redressa sur ses pattes, qui devinrent des jambes, tandis que se formait son buste et ses bras. Son museau se raccourcit également, sa tête prenant des traits humains. La forme ressemblait beaucoup à la silhouette de Ânkh, que Kyne commença à déformer pour un résultat propre à elle. Elle ne pouvait certainement pas se balader sous les traits de la Reine, même si l'idée était amusante pour causer du trouble.

La silhouette prit des épaules, perdit un peu de ses formes. La taille demeurait la même, mais les traits du visage devinrent moins nobles et plus durs, comme taillé au burin. Ses cheveux perdirent en longueur et, plutôt que d'être noir, devinrent blanc comme la neige. Quelques taches de rousseur vinrent ensuite ajouter un peu de naturel sur ce visage aux traits parfaits. Peut-être l'étaient-ils un peu trop ? Les Humains n'étaient pas parfaitement symétriques, songea Kyne. Mais Ânkh saurait lui dire. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, les mêmes prunelles volcaniques toisaient cette dernière.

― Peux-tu me parler de la personne que j'étais ? Demanda t-elle à voix haute, testant la sonorité de ses cordes vocales. Elle se racla la gorge et déglutit. Sa voix était un peu rauque et son ton était monocorde. Rien de surprenant à cela, s'entendit-elle penser, elle n'avait jamais était douée pour faire passer des sentiments dans sa voix.

La réflexion n'était pas dénuée de vérité, oui bien sûr, elle avait de l'intérêt pour elle, mais pas forcément de la façon dont elle pouvait le croire, ou en tout cas, c'était loin d'être la seule raison, davantage un bonus non négligeable. Beaucoup ne parvenait pas a comprendre que derrière ses plans complexes tissé sur des siècles parfois, Ânkh était un être capricieux luttant sans cesse contre son pire ennemi : l'ennui. Et pour lutter contre l'ennui, il lui fallait s'entourer de personnalité intéressante capable de rendre son quotidien plus joyeux et amusant. Kyne avait cocher des cases dans cette catégorie, et elle était convaincu qu'elle ferait une compagne de route parfaite pour ses conquêtes. Elle n'ajouta cependant pas de commentaire sur ce point : il était nécessaire de la laisser apprendre et ce faire une idée de la façon dont la Reine fonctionnait, de qui elle était réellement. Ainsi, elle finirait par comprendre a la fin du chemin, lorsque tout serait enfin clair. Pour l'instant, il était logique qu'elle choisisse la solution la plus pragmatique et évidente, et cela prouvait que malgré son altération mémorielle, elle était toujours capable de faire usage de ses capacités cognitive sans problème.

Elle lui demanda des détails sur l'ennemi commun et le régime d'où elle venait elle-même, une façon de pouvoir rapidement visualiser l'idée générale. Il était difficile de savoir exactement a quoi une personne perdant la mémoire tentait de se raccrocher. Ânkh n'en avait pas croiser tant que cela dans sa très longue vie, et n'en avait jamais côtoyer sur la durée. Mais elle était assez bien équipée pour pouvoir répondre a ses questions de façon illustré aussi bien que par la parole. Elle attira a elle une petite télécommande et s'en servit pour faire apparaître un panneau holographique. La lumière de la pièce baissa alors qu'une carte de la galaxie envahi cette dernière. D'un geste élégant, la Reine zooma d'abord sur la zone concernant l'Empire Galactique. L'insigne, le portrait actuel de sa dirigeante, ainsi que des images de ses personnalités importantes et de ses armées, s'affichèrent. Pour un sensitif, rien de très difficile a suivre, mais la Reine n'était pas quelqu'un recherchant particulièrement a perdre ses interlocuteurs. Elle pris donc également la peine d'expliquer les choses a sa façon, transmettant également son point de vue sur les points qu'elle présentait, une façon de se présenter un peu également, c'était avec ce genre d'échange que l'on pouvait faire connaissance et briser la glace, en apportant des marques de confiance.

*L'Empire Galactique est notre ennemi commun, c'est un régime ancien qui a connu une ascension fulgurante, puis une chute brutale avant de faire sa mue pour prendre sa forme actuelle. C'est une sorte de monarchie constitutionnelle, dirigé par un Empereur et un groupe de gouverneur, les Moffs, qui forment une sorte de noblesse intellectuelle. Sa dirigeante actuelle, Aerys Fel, est stérile, et plutôt du genre bornée. Elle a survécu a une tentative de putsch, et nous avons recueillit le candidat malheureux, qui pourrait servir nos plans. C'est une tacticienne qui a fait ses preuves dans l'espace, mais une piètre administratrice. Il convient toutefois de ne pas sous estimer l'Empire : c'est une société militariste en économie de guerre permanente avec une fâcheuse tendance a contre-attaquer lorsque l'on attaque ses intérêts.*

Elle lui laissa un peu de temps pour digérer les informations, puis changea le focus de l'hologramme pour zoomer sur la République Galactique. Une fois encore, les informations changèrent pour afficher l'image du Chancelier Suprême, des deux figures de proues de l'Ordre Jedi, ainsi que de sénateurs influents et des différentes armées qu'elle pouvait aligner sur le champ de bataille.

*La République Galactique était ton foyer. C'est un régime qui se prétend démocratique, et entend défendre le droit des peuples a disposer d'eux-mêmes. Un verni bien utile dissimulant une réalité peu reluisante : la représentativité parlementaire offre une légitimité faible, et la corruption rampante rend les séances du sénat curieuse, elles sont davantage la lutte d'intérêt privé de personnage puissant que la défense du peuple. Elle bénéficie du soutien de l'Ordre Jedi, le plus ancien rival des Sith, dont tu faisait parti. Ils se prétendent gardien de la paix, mais la République a fait d'eux des généraux a la tête de leur armée de clone, fabriqué a la chaîne pour soutenir l'effort de guerre sans avoir besoin de prendre des mesures aussi extrêmes que celle de l'Empire.*

A la fin de son exposé, Ânkh eu le droit a un spectacle des plus particulier : Kyne changea soudainement de forme afin de prendre une forme humaine, plus adapté a la vie en société. Au moins, elle n'aurait pas besoin de lui demander, mais le plus amusant fut qu'elle l'utilisa d'abord elle-même comme modèle. Pendant quelques instants, la Reine eue donc l'occasion de pouvoir s'observer elle-même avant que les traits ne changent de nouveau. Guerrière née, Kyne choisit un physique plus dur que celui de la Reine, avec des épaules plus carrés et des charmes moins marqué, visant peut-être a tenter de se créer une apparence plus crédible, mais elle ne manquait toutefois pas d'une certaine harmonie et faisait son petit effet. Elle lui demanda ce qu'elle savait sur elle sans aucune pudeur, ce qui n'était guère très surprenant étant donné qu'elle venait d'une espèce féline qui n'avait pas besoin de vêtement. En réalité, la Reine n'aurait pas grand-chose a dire sur Kyne, mais elle pouvait tout de même lui donner quelques informations afin de lui permettre d'en savoir plus sur elle-même et peut-être de comprendre certaines choses qu'elle faisait instinctivement. Encore une fois, c'était également une bonne façon de montrer qu'elle lui faisait confiance. Comme elle avait pris la parole pour le faire, d'une voix assez grave et rugueuse, Ânkh décida d'en faire autant.

« Les Jedi avaient fait de toi leur épée. Tu était de loin la personnalité la plus habile au sabre-laser de ton ordre, a l'exception peut-être de ton ancien maître, un Gen'Dai du nom de Lucius, qui est aussi une vieille connaissance. En dehors de la mise en scène de la propagande républicaine, je ne peut pas dire grand-chose a ton sujet : je me souvient nettement d'une femme déterminé, une vraie guerrière capable de manier le sabre-laser d'une façon plus dangereuse encore que je ne le fait dans cette incarnation, et qui n'a pas reculer face a ma puissance dans la Force, ce qui fait de toi un être remarquable aux yeux de la galaxie. Tu a également un frère, qui vit avec nous, chez les Sith, mais je ne connais pas la nature exacte de votre relation. »

Empire Galactique, République, des noms qui faisaient écho dans l'esprit de la Change-Forme et lui laissaient une nette impression de déjà vue sans qu'elle soit en mesure d'en dire davantage. Tout cela tenait davantage de l'intuition que du savoir et, même en ayant les visages des têtes de proues de ces régimes sous les yeux, Kyne ne fut guère plus avancée. Elle ne pouvait se fier qu'aux explications de la Reine Éternelle, qu'elle écouta parler sans l'interrompre.

Ainsi, elle avait été une Jedi. Cela ne la surprenait pas et elle se souvenait vaguement de ce qu'ils représentaient, mais le savoir ne la touchait pas. C'était une information parmi tant d'autres et elle ignorait encore ce qu'elle allait en faire. Kyne ne se sentait pas attacher au camp dépeint par Ânkh.

Forte de toutes ces informations, Kyne décida qu'il était temps pour elle de trouver une forme bipède. Il était, pour l'instant, hors de question qu'elle se promène sous sa véritable forme, il s'agissait là d'un secret qu'elle tenait à garder pour elle, pour le moment en tout cas.

Une fois debout sur ses deux pieds, Kyne fit quelques pas dans la pièce. Le sol était froid et lisse, l'air ambiant fit foisonner sa peau nue et se dresser la pointe de ses seins. La chair de poule, se souvint-elle en se tournant vers la Reine, qui fit entendre sa voix pour la première fois. Kyne la trouva jolie, mélodieuse. Elle aurait pu l'écouter pendant des heures, songea t-elle en enroulant ses bras nus autour de son buste. Il lui fallait des vêtements, l'absence d'une pilosité suffisante ne lui permettait pas de rester au chaud.

Ainsi, elle était l'Épée des Jedi ? Ce titre lui plaisait et elle sentit des picotements aux bouts de ses doigts. Des doigts et des mains qui savaient manier le sabre laser, se dit-elle en regardant ses paumes. Kyne releva le regard à la mention d'un mentor, Lucius, mais son visage demeura impassible, tout comme son regard : le nom ne lui disait pas grand-chose, mis à part ce qu'elle savait depuis peu : Il était le grand-maître de l'Ordre. La mention d'un frère, en revanche, la fit sourciller et la Gurlanin pencha la tête. Les Gurlanin étaient justement connus pour leur sens de la famille et du lien, leur capacité de télépathe d'exception les aidant à nouer des relations très fort. Si ce frère existait bel et bien, elle ne ressentait pas la moindre attache via la force, même pas une petite connexion instinctive. Cela l'étonnait, malgré son amnésie.

― Ce frère, depuis quand se trouve-t-il dans ton camp ? S'enquit-elle.

Kyne se rapprocha doucement du panneau holographique dont la Reine Éternelle s'était servi quelques minutes plus tôt. Elle lui avait parlé de l'Empire et de la République, mais pas du camp qu'elle dirigeait.

― En me concentrant un peu, je sens la présence de non-sensitif. Ce vaisseau n'est pas rempli d'utilisateurs de la Force et tu ne m'as pas parlé du camp dont tu es visiblement à la tête. Il y a les Sith, mais quoi d'autre ? Pourrais-je... visiter ?

« Je ne connais pas très bien ton frère, mais pour ce que j'en sais, il est avec nous depuis sa plus tendre enfance, bien que cette expression ne soit pas très appropriée lorsque l'on parle d'une enfance dans le domaine des Sith. »

Il était évident que le terme « tendre » ne s'appliquait pas lorsque l'on parlait des Sith : ses derniers étaient brutaux et sans pitié pour leurs opposants, et formaient leur semblable avec plusieurs méthodes pédagogique certes, mais qui était toute centrée sur le culte de la puissance brute et de la violence : une enfance Sith était une enfance dangereuse et beaucoup ne survivaient pas dans cette sélection naturelle ou seul les plus forts, les plus rusés et les plus brillant, a moins qu'il ne s'agisse des plus cruels, pouvait survivre. Darth Ânkh ne dissimulait pas la nature des Sith, elle faisait partie de l'ordre, en étant son représentant le plus puissant, et connaissait l'intérêt de la terreur, une arme dont elle savait habillement se servir, comme de la puissance brute. Elle savait mobiliser sa colère et sa haine pour gagner en puissance et devenir ainsi un avatar de la puissance la plus sombre de la galaxie. Mais contrairement a beaucoup de ses semblables, elle n'avait pas oublier d'où elle venait, son rang au sein de la société Hapienne, et n'avait pas abandonner tout au culte du Côté Obscur de la Force. La doctrine Sith était une doctrine de rébellion, la destruction des chaînes imposé par l'existence, mais en se laissant dominer par le côté Obscur, trop de Sith finissaient par ne devenir que ses esclaves et devait donc être manœuvrer pour rester utile au Grand Plan sans mettre en péril l’œuvre du Consortium Éternel.

Observant Kyne, Ânkh remarqua bien la chair de poule sur sa peau, sa poitrine pointant davantage n'étant qu'un signe parmi tant d'autre perceptible pour tout ceux sachant décoder les mystères du langage non verbal. Toutefois, la change-forme ne s'en plaint guère et préféra poser son regard sur l'hologramme. Elle s’imprégnait du lieu et sonder la Force afin de repérer les autres formes de vie du vaisseau. Elle la laissa faire, il n'y avait aucun intérêt a tenter de lui dissimuler, il était un bon signe qu'elle montre une curiosité pour son entourage, car cela prouvait qu'elle n'avait pour l'instant en tout cas aucune intention de rejoindre les siens et comptait bien rester avec elle. Elle transmit ses observations de vive voix, exprimant le vœu de pouvoir visiter. Ânkh décida de changer l'hologramme afin de pouvoir mettre le focus sur le territoire du Consortium. Son propre visage, celui d'ISIS et de la princesse héritière firent leur apparition, mais bien entendu, la Reine n'allait pas se contenter d'illustrer l'état qu'elle dirigeait d'une main ferme depuis plusieurs siècles : une explication s'imposait afin que Kyne puisse comprendre rapidement les rouages de ce dernier. Elle ne rentrerait pas dans les détails, qui serait superflu a ce stade, mais serait assez explicative pour permettre a la change forme de se faire une idée.

« Ce vaisseau n'est pas Sith, il est dirigé par un serviteur de la Monarchie Hapienne, dont je suis la monarque. Le Consortium Éternel est divisé en deux factions distinctes : l'Ordre Sith, qui impose a ceux vivant sous sa domination ses pratiques religieuses, et le Consortium de Hapès, qui a profiter de la guerre pour étendre son influence a plusieurs secteurs galactiques. La Monarchie Hapienne est un système matriarcal de droit divin : les femmes sont les seules a disposer d'un véritable statut et les Hapiens considèrent la Reine comme une divinité dans les étoiles. Homme comme femme, notre espèce se caractérise par une perfection physique hors du commun, même le plus disgracieux des Hapiens sera considérer comme séduisant selon les critères des autres espèces. Mais les Hapiens, contrairement aux Sith, sont également des êtres racistes, se considérant comme supérieur, et discriminant les espèces aliens. Une prétention ridicule, mais utile : il est bien plus facile de conduire un peuple convaincu d'avoir un destin dans les étoiles. »

Elle marqua une pause, puis repris rapidement.

« Si tu veux visiter le vaisseau, il te faudra une tenue appropriée, même si j'ai l'habitude de me déplacer avec des tenues extravagante, les plus dénudées dissimule tout de même l'essentiel et au moins, tu n'aura plus froid. Il te faudra également un nouveau nom et ajuster ton apparence afin qu'elle puisse correspondre aux critères de perfection des Hapiens. Puisque tu m'a utiliser comme modèle, tu devrait pouvoir porter certaine de mes tenues, il n'y a plus qu'à faire ton choix ! »

Attirant la télécommande a elle, elle éteignit l'hologramme, faisant revenir une lumière plus forte dans la pièce, puis se servit de la pièce pour faire bouger l'un des murs afin de révéler un impressionnant dressing contenant de nombreuses tenues : l'on y trouvait autant de tenue de soirée, robe sophistiquée, toute sexy, mais certaines plus habillée que d'autre, que de tenue évoquant davantage une guerrière, de nombreuses inspirations différentes : certaines évoquant des maîtres d'arts martiaux, des robes Sith, ou encore des samourai rappelant davantage les premiers Jedi de Tython il y avait de cela des milliers d'années. Une collection impressionnante de sous vêtements s'y trouvait également, une preuve que la Reine prenait soin de son apparence dans les moindres détails. Elle repris la parole afin de compléter cette démonstration visuelle.

« Si tu recherche des accessoires, je dispose également de nombreux bijoux de toute sorte qui saurons rehausser les charmes que tu t'est construit devant moi. Les hommes présent ici ignore ta nature et ton origine, pour eux, tu est l'une des Dames de Compagnies, des femmes que je garde auprès de moi afin de me servir dans toute sorte de tâche, qu'elle soit d'ordre protocolaire ou militaire. Ainsi, ils ne devraient pas te poser trop de question, en savoir trop sur les activités des agents du trône peut mener tout droit vers des sorts encore moins enviable que la mort, Arcanis, la première de mes gardes du corps, sait se montrer imaginative dans les châtiments qu'elle inflige a ceux qui menace ma sécurité. »

Sans réelle surprise, Ânkh ne savait rien de ce frère, pour ainsi dire. Cela ne troubla pas Kyne, qui hocha lentement la tête en signe de compréhension. Ce lien de parenté était une chose qu'elle comptait bien explorer dès qu'elle en aurait l'occasion. Elle comptait sur la Force pour la guider, pour lui livrer ses intuitions et lui faire découvrir la vérité.

La change-forme tiqua à l'utilisation de cet adjectif "tendre" et même la souveraine souligna qu'il n'était pas très adéquat. Kyne se demanda alors ce qui l'attendait vraiment une fois sortie de ce vaisseau. Était-elle suffisamment forte pour survivre dans le monde des Sith ? En observant les paumes de ses mains, elle supposa que oui, mais une part de doute subsistait. Une chose était certaine, elle refusait de s'abandonner à la facilité, de devenir ce que les légendes dépeignaient parfois sur les Sith.

S'approchant du projecteur holographique, Kyne noua ses bras autour de sa poitrine et observa sagement les trois visages qui lui étaient présentés. Elle reconnue aussitôt la souveraine qui se tenait à ses côtés et passa donc rapidement aux suivants. Aucune intuition ne lui vint pour révéler leur identité, pas un seul murmure de la Force.

Ne souhaitant couper la parole à la Reine, Kyne garda pour elle-même qu'elle avait deviné que le vaisseau n'était pas Sith. Tout était bien trop beau, trop raffiné pour cela. Elle pouvait se tromper, bien sûr, mais elle imaginait plus les Sith avec des vaisseaux pratiques, sans fioritures inutiles. Cependant, l'architecture était à l'image de la race Hapienne : parfaite. Kyne avait noté une grande beauté chez Ânkh et comprenait désormais pourquoi. L'ancienne Jedi comprit également qu'elle devrait s'adapter à ce physique particulier si elle voulait vraiment passer inaperçu et s'intégrer plus facilement à cette culture matriarcale. Enfin, Kyne hocha la tête à la notion du racisme, ce qu'Ânkh n'était définitivement pas selon les critères de la change-forme. C'était une bonne chose et l'ancienne Épée des Jedi comprenait bien pourquoi la puissante femme entretenait ce mœurs.

Ne pipant pas mot, Kyne laissa la Reine éteindre l'hologramme puis, à l'aide de cette petite télécommande, faire bouger l'un des murs de la chambre. Kyne y risqua un œil et découvrit avec surprise une immense pièce remplit de vêtements, allant de la tenue pratique de combat à la tenue de soirée avec plus de vides que de tissus.

Kyne se força un sourire afin de notifier la joie qu'elle ressentait en sachant qu'elle resterait près de sa sauveuse encore un moment. Ce statut de Dame de Compagnie lui convenait, même si elle en ignorait les devoirs. En aurait-elle d'ailleurs ? Ânkh lui en donnerait-elle ? Une chose qu'elle était curieuse de découvrir.

― Je vais peut-être en avoir pour un petit moment... Mais tu peux profiter de ces quelques instants pour me trouver un nouveau nom ? Proposa Kyne en s'approchant du pas de la porte. Par-dessus son épaule couverte de quelques taches de rousseur, elle posa son regard volcanique sur la Reine Éternelle. ― Tu es celle qui me donne une seconde existence, il me semble juste que tu sois celle qui me baptise

Elle eut un nouveau sourire entendu puis pénétra dans l'immense dressing, échappant au regard de la Reine Éternelle. Presque sur la pointe des pieds, Kyne entra plus avant dans la pièce, son regard se posant tout autour d'elle. Elle était un peu gênée de pénétrer ainsi dans l'intimité d'Ânkh et se surprit à rougir en s'approchant des très nombreux ensembles de sous-vêtements. Il y avait vraiment de tout : culottes, strings, dentelles, tissu, matière synthétique... Kyne avança sa main, hésita, puis saisit finalement des dessous noirs, qu'elle jugeait à la fois pratiques et sexy. Elle enfila le bas et s'approcha d'un miroir de plein pied dans lequel elle s'observa sous toutes les coutures.

Sa sauveuse lui avait clairement dit que la société Hapienne plaçait la beauté physique sur un piédestal, elle devait donc s'y plier. Et ainsi, ces sous-vêtements lui iraient parfaitement se dit-elle.

Se concentrant sur la silhouette qu'elle voyait dans le miroir, Kyne s'inventa de nouvelles courbes, beaucoup plus attrayantes. Elle commença par les épaules qui devinrent moins carrés. Ce fut ensuite au tour de sa poitrine de s'alourdir afin de remplir le soutien-gorge qu'elle plaça contre ses seins, mais n'enfila pas. Elle en caressa la peau délicate et se surprit à apprécier l'image que le miroir lui renvoyait tandis qu'elle se mettait légèrement de profil. Elle se concentra à élargir ses hanches et rendre ses fesses plus bombées, sans tomber dans l'outrance. Mais était-ce possible avec Ânkh comme modèle ? Elle restait, au final, plus petite que cette dernière mais sa silhouette avait gagné en beauté.

Satisfaite de son physique, elle s'approcha du miroir et corrigea les trais de son visage pour les rendres plus harmonieux, moins durs. Kyne se refusa toutefois à changer la coloration de ses pupilles et de sa chevelure, qui lui plaisaient ainsi.

Définitivement séduite par son reflet dans le miroir, Kyne s'en éloigna et entreprit de trouver une tenue qui saurait mettre ce corps en valeur sans aller dans l'outrance. Les tenues trop tape à l'œil n'étaient, d'ordinaire, pas sa tasse de thé. Cependant, Hapès était définitivement le lieu ou la banalité la rendrait aussi visible que si elle portait un néon rouge au-dessus de sa tête.

Fouillant plusieurs minutes sans rien trouver, Kyne s'arrêta subitement lorsque sa main entra en contact avec le tissu léger mais résistant d'un kimono jaune. La ceinture qui venait avec était noir et quelques broderies, représentant des motifs floraux, sublimaient les pans du vêtement. Sans plus attendre, la change-forme ôta l'habit de son support et l'enfila comme s'il s'agissait de ses propres effets. Elle frissonna au contact du tissu froid, mais s'approcha de nouveau du miroir pour nouer correctement la large ceinture autour de sa taille.

Il lui manquait quelque chose, songea t-elle en penchant la tête sur le côté. Ses mèches blanches lui chatouillèrent alors l'épaule et, haussant un sourcil, Kyne se dit qu'elle pouvait tenter de les coiffer. Avisant justement tout le matériel nécessaire dans un coin de la pièce, la change-forme entreprit de brosser puis nouer une partie de ses cheveux en un chignon tressé tandis que l'autre partie de ses mèches retombaient sur sa nuque et encadraient son joli visage. Elle termina en noircissant le contour de ses yeux, faisant ainsi ressortir l'orangé volcanique de ses pupilles.

Repassant devant le miroir alors qu'elle s'apprêtait à rejoindre Ânkh, Kyne s'arrêta et s'observa une dernière fois. Il manquait quelque chose, se dit-elle en passant sa main le long du tissu qui frottait agréablement contre sa poitrine et son épaule. Cela eu pour effet de faire glisser le pan droit du kimono et dévoiler bien plus de peau que nécessaire. Mais cette épaule nue et cette clavicule avaient toutes deux quelques choses d'attirants, ce fut pourquoi Kyne s'empressa de faire glisser l'autre pan du vêtement afin de révéler son autre épaule. Mais désormais, il manquait quelque chose pour habiller cette peau laiteuse et cette gorge invitante.

Grommelant, Kyne laissa une nouvelle fois son regard balayer la pièce à la recherche d'un collier. Son choix s'arrêta sur un pendentif gros comme la moitié de la paume de sa main, une pierre de lave taillée. Glissant le bijou au creux de sa gorge, elle en attacha agilement la chaîne argentée et laissa la pierre retomber contre sa poitrine. Le contact était froid et la fit frissonner tandis qu'elle se dirigeait enfin vers la sortie.

Les petites sandales qu'elle avait dans les pieds étaient confortables et lui permettaient de ne pas faire de bruit, même si elle aurait aimé être pieds nus. Tranquillement, elle s'appuya contre le cadre de la porte. Son dos rencontra la surface froide, mais le vêtement cacha les frissons de sa peau. Les pans s'écartèrent pour révéler une longue jambe fuselée et glabre. Sans le vouloir, la pose adoptée par l'ancienne Jedi était aussi sexy qu'invitante, des traits de caractère qu'elle n'avait pas dans son ancienne vie.

Alors, comment me trouve-tu ? s'enquit-elle timidement

« Soit, comme tu voudra. »

Elle hocha la tête et la laissa entrer dans la pièce pour faire connaissance avec une partie de son immense garde robe ainsi que de quelques uns de ses accessoires de maquillage et d'une fraction de sa collection de bijou. Par caprice, ou peut-être simplement par soucis d'entretenir sa réputation d'éternité, Ânkh avait pris l'habitude depuis de très nombreux siècles de toujours garder ses tenues ainsi que les dons qu'on lui faisait. Bien entendu, certaines n'avaient guère résister a l'épreuve du temps, mais il restait qu'elle avait su entretenir la plupart des parures qu'elle avait obtenu et que cela représentait une place non négligeable qu'elle partageait entre ses différentes demeures ainsi que ses vaisseaux. Elle pouvait ainsi s'adapter a n'importe quel situation et avoir toujours la bonne tenue au bon endroit, renforçant ainsi son image de perfection. En revanche, cela augmentait mécaniquement les frais de fonctionnement du palais royal, mais Ânkh était immensément riche et avait les moyens de pouvoir se permettre ce caprice et cette excentricité. Maintenant, elle était curieuse de savoir ce que Kyne allait choisir comme tenue parmi cette grande collection tout en recherchant a adapter son apparence afin qu'elle corresponde a l'idéal Hapien de la beauté. Un exercice avec lequel elle n'était certainement pas familier, mais cela ne faisait qu’accroître la curiosité de la Reine.

Après tout, même si elle avait perdu la mémoire, jusqu'ici, la jeune femme avait dédié sa vie a une perfection martiale, qu'elle avait d'ailleurs fort bien incarner, mais qui ne serait pas suffisant pour survivre dans l'univers de la monarchie Hapienne, par nature impitoyable. Elle allait devoir apprendre a dompter la colère qu'allait lui infliger inévitablement les Sith comme les Matriarches Hapiennes et leurs schèmes afin de pouvoir accroître leur influence. Elle ne manquerait pas de travail, les Dames de Compagnies ne servaient pas seulement a accompagner la Reine et accomplir des fonctions protocolaires : d'une façon différente du Chume Doro, elles restaient des agents du trône, ce que les loyales suivantes d'Arcanis ne pouvaient obtenir par la force de leur autorité, notamment chez les Sith, les Dames de Compagnies pouvaient l'obtenir en faisant preuve d'une plus grande imagination et liberté dans leur méthode d'approche. Mais avant de pouvoir la laisser s''ébattre dans ce monde si particulier, Ânkh allait devoir lui apprendre a le connaître et a comprendre son fonctionnement. Cela passerait par raviver une partie de ses connaissances dans la Force, mais aussi lui apprendre a connaître son propre corps et savoir de quel façon elle pouvait en faire une arme : il y avait mille et une façon de tuer, séduire et tromper après tout.

La Change-forme tarda un peu, mais fini par revenir vêtu d'un Kimono jaune qu'Ânkh n'avait plus porter depuis plusieurs vies. A vrai dire, elle trouvait qu'elle le portait mieux qu'elle ne l'avait jamais. Elle avait pris soin de modifier de nouveau sa morphologie, rendant son visage plus doux, et accentuant ses formes féminines afin de pouvoir davantage ressembler a la Reine et correspondre a l'idéal Hapien de la beauté. Contrairement a de nombreuses régions galactiques, ou l'idéal féminin consistait a fait du corps de la femme une sorte de clone masculin ou les formes disparaissait au profit d'une silhouette longiligne, Hapès vivait dans l'expression de la féminité supérieure, ce qui signifiait que les attribut physique de l'appartenance au beau sexe étaient porté en très haute estime. Il y avait quelque chose d'émouvant a l'observer ainsi, la pose se voulait lascive, séductrice, mais la couleur de ses joues et son langage corporel trahissait un certain inconfort, elle n'avait clairement pas l'habitude de vivre ainsi en exposant son corps, même si elle n'avait guère hésiter a le faire en montrant un décolleté généreux, laissant ses épaules nues, ajoutant ce magnifique collier afin de pouvoir couvrir son cou qui donnait a cet instant tant envie a la Reine de s'y glisser avoir de pouvoir le couvrir de baiser…

Mais il ne fallait pas brûler les étapes.

« Séduisante, forte et fragile a la fois, il y a quelque chose de spécial a te voir ainsi. L'on a envie autant de t'embrasser que de te protéger. Tu devra apprendre a être plus a l'aise, mais pour un premier essai, je le trouve très réussi. »

D'une démarche chaloupée parfaitement maîtrisée, elle s'approche de la jeune femme et dépose une douce caresse sur sa joue, plongeant son regard dans le sien. Change-forme ou pas, il restait qu'une fois sous forme humaine, Kyne transmettait comme n'importe quel autre être de cette espèce des émotions par son regard et son non-verbal. Le simple fait qu'elle ai eu de nouveau recours a la télépathie pour lui demander son avis prouvait qu'elle n'était pas a l'aise avec son état. Pour répondre a cela, Ânkh avait choisit cette fois de garder la parole, puisqu'il lui semblait que sa voix plaisait a la change forme, et d'adopter une attitude a mi-chemin entre une attitude protectrice et une attitude de séduction, une dualité qui incarnait finalement bien la figure de la Reine Éternelle depuis plusieurs siècles. Même Lucius, l'être qui la connaissait sans doute le mieux a l'exception d'ISIS, n'avait jamais compris réellement ce qui l'animait, peut-être n'avait-il jamais réellement chercher non plus, il était sans doute davantage occuper a savoir la manière dont il allait essayer de l'éliminer. Mais elle devait lui révéler son nouveau nom après tout, et elle avait eue l'idée d'un qui lui irait comme un gant. Elle recula de quelques pas, puis l'invita d'un geste a avancer quelque peu, une façon solennelle de rendre sa décision, mais Ânkh aimait se mettre en scène et il s'agissait après tout d'un moment important dans la vie de la change forme, une renaissance auprès de la figure divine des étoiles.

« Aujourd'hui, nous célébrons la naissance d'une nouvelle icône de perfection, martiale comme physique. Ton étoile va étinceler a mes côtés, et monter au firmament afin de pouvoir vivre libre de toute entrave. Les félins sont les messagers des Dieux, je t'apprendrais a délivrer mon message tout en maîtrisant enfin ta véritable nature. Sekhmet, tel sera ton nom et ton identité désormais, et nul ne l'oubliera jamais, car a n'en a pas douter, il marquera l'histoire de la galaxie a jamais. »

Elle marqua une légère pause, le temps de lui laisser digérer la tirade, qui révéler qu'elle avait des plans pour elle et qu'elle ne manquerait pas d'occupation, puis repris la parole.

« Si tu te sent prête, nous pouvons partir a la visite du vaisseau. Je te montrerais les principaux points d'intérêt, puis nous irons sur le pont afin que puisse rencontrer l'homme qui dirige le bâtiment. Garde la tête haute, n'oublie pas qu'ils sont tes serviteurs dévoué et ne remettrons jamais en question ton autorité en tant que femme. »

Elle ne se rendait pas compte de sa beauté, ni de l'attrait qu'elle pouvait avoir. Kyne était naïve concernant ces choses-là et elle ne parvint pas tout à fait à décrypter le regard de la Reine Éternelle lorsqu'il s'attarda sur sa gorge ainsi dévoilée. Elle préféra donc ne rien dire, bien que la rougeur de ses joues la trahissait invariablement. Et cette teinte s'accentua davantage lorsqu' nkh prit la parole, utilisant des mots que Kyne n'avait, lui semblait-il, pas l'habitude d'entendre lorsqu'on parlait d'elle. Séduisante… Fragile… Ces adjectifs la firent froncer les sourcils, sans un mot, et éclipsa le dernier qualificatif utilisé par la souveraine.

Merci, répondit-elle par la pensée. Même si ce n'était pas un sans-faute, Kyne pouvait être satisfaite de ce premier essai… Elle le devait.

Quelque peu interdite, elle observa attentivement la Reine Éternelle s'approcher. Sa démarche avait quelque chose de spéciale, ses hanches se balançaient en rythme à chacun de ses pas, presque comme une simili-dance. La change-forme allait devoir étudier cela si elle voulait être au point, ce serait une étape obligatoire pour survivre au sein du régime.

Levant les yeux vers Ânkh, Kyne se laissa approcher et toucher par cette dernière. Le contact était doux et très délicat, quelque chose de surprenant en sachant qui était la personne en face d'elle. Mais la change-forme apprécia fortement et, si elle avait été sous sa véritable apparence, aurait sans doute ronronner. L'attitude adoptée par Ânkh éclipsait complètement son rang ou même son rôle dans la galaxie aux yeux de Kyne, qui se coulait volontiers dans son ombre en l'absence de souvenirs de son passé. Peu lui importait qui elle avait été en cet instant précis.

Avant de pouvoir appuyer davantage le contact, Ânkh se recula. Kyne se surprit à être déçue mais ne laissa rien paraître de sa déception, préférant voir ce que la Reine Éternelle lui réservait à présent. Et elle ne fut guère déçue, tandis qu'elle faisait quelques pas vers la souveraine suite à son invitation.

Darth Ânkh savait parler, savait mettre les choses en scène. Kyne l'écouta, absorbée par son talent oratoire, et se surprit à sentir l'émotion étreindre sa poitrine et enserrer sa gorge. La change-forme porta la main à son coeur tandis que la Reine prononçait son nouveau nom, et il lui plut aussitôt. Ces deux syllabes claquaient dans l'air comme un fouet et la change-forme s'en saisit mentalement, embrassant sa nouvelle vie, abandonnant l'ancienne sans regrets. Mais comment aurait-elle pu ? Elle ne s'en souvenait pas, pas vraiment.

Mais plus qu'un simple nom, nkh lui révélait avoir des plans pour elle, des projets. La gurlanin était, plus que jamais, curieuse d'en savoir plus. Elle avait hâte, comme une enfant apprenant à marcher. Mais elle allait devoir prendre garde aux chutes, car elle marchait désormais parmi les requins… Et pour le moment, Sekhmet n'était qu'un petit poisson… Un poisson-pilote.

― Je suis prête, dit-elle à voix haute. Et elle n'était pas uniquement prête à visiter le vaisseau. Non, ces trois mots signifiaient bien davantage, tel l'acceptation de son nom et du futur qui se profilait pour elle.

S'approchant ensuite de la souveraine, Sekhmet se souvint de la démarche si particulière de cette dernière. Tandis qu'elles quittaient les appartements, la change-forme se décida à l'imiter. Il n'y avait pas de meilleur modèle pour apprendre, non ?

Puisqu'elle était prête, Ânkh se retourna et pris la tête afin de pouvoir la guider dans le vaisseau. Visiblement, son discours, sa manière de faire, son charisme, impressionnait l'ancienne Jedi qui semblait se couler dans son nouveau rôle sans aucun problème, embrassant même avec enthousiasme la nouvelle vie qui s'offrait a elle. Les obstacles risquaient parfois de la faire vaciller, mais la Reine ne doutait pas un instant qu'elle les surmontent afin de s'élever dans la hiérarchie du culte de l'Ombre ou de la Monarchie Hapienne : après tout, les forts étaient née pour dominer les faibles et Sekhmet faisait clairement partie de la première catégorie. Elle lui montrerait le chemin, l'aiderait a se construire une force nouvelle capable de lui permettre d'accomplir les missions qu'elle lui confierait, de trouver un véritable sens a son existence, loin des idéaux vains des Jedi. Mais pour cela, elle devrait elle aussi jouer sa partition et prouver une fois de plus qu'elle était capable d'être un très bon mentor, un idéal a atteindre et un modèle a la fois. Un défi qu'elle relèverait sans connaître le doute, car les divinités n'ont pas le luxe de faire preuve d'une émotion si humaine : elles doivent être en toute circonstance dans le contrôle.

Il y avait tellement de chose que la Reine devrait monter a sa nouvelle suivante, tant de domaine qu'elle allait devoir lui faire expérimenter. Dans le fond, davantage que l'aider a retrouver la mémoire d'un passé qu'elle avait l'intention de rendre sans intérêt, elle voulait remplir sa vie de nouvelles sensations, de saveurs interdites aux Jedi pourtant si essentielles a la vie, lui apprendre a devenir pleine et entière, de goûter a des plaisirs qu'elle ne soupçonnait pas, mais aussi d'être capable d'être l'incarnation de la mort. Mine de rien, la première porte qu'elles atteignirent était quelque peu un symbole de tout cela, l'un des lieux les plus dangereux et pourtant en même temps les plus sécurisé de la monarchie. Les personnes qui y évoluaient bénéficiaient, ironiquement, d'un statut de privilégié, mais elles devaient, homme comme femme, être capable de faire preuve de compétence bien plus grande que le rôle qu'on leur attribuait afin de pouvoir maintenir leur position. Si Ânkh pris la parole en pointant d'un geste élégant la grande porte dorée, elle ne s'arrêta point, preuve qu'elle ne souhaitait guère pour l'instant s'y attarder, même si elles pourraient y revenir plus tard si cela venait a être nécessaire. Le temps ne manquait pas après tout avant le retour sur Hapès.

*Ici, tu trouvera une fraction de mon harem personnel. Toutes les hautes personnalités Hapienne en dispose, mais celui de la Reine est bien entendu le plus prestigieux. Les apparences peuvent être trompeuse : l'homosexualité est plus répandue qu'on ne le croit dans la monarchie Hapienne, et pour beaucoup de Matriarche, l'entretien d'un Harem constitue davantage la culture d'un matériel génétique sain et pur pour la reproduction qu'une source de plaisir charnel. Pour cette raison, les hommes vivants dans les Harems sont généralement bien traité. L'on trouve aussi des femmes, bien qu'elles jouent un rôle de gardienne pour surveiller et entretenir les mâles. Mais chaque personne vivant dans le Harem dissimule des compétences bien plus grande que leurs simples fonctions. Nous aurons toutefois l'occasion d'y revenir plus tard*

Elle avait préférer la télépathie afin de s'assurer que personne ne remarqueraient qu'elles étaient entrain de communiquer. Après tout, pour les membres d'équipages, tout ceci devait être très familier pour la jeune femme. Le decorum du vaisseau était en tout cas a la hauteur de la réputation d'Hapès : l'on trouvait les symboles royaux, ainsi que les armes de la Matriarche a qui il appartenait a l'origine sur toutes les portes, les murs étaient recouvert d'inscription retraçant la longue histoire de l'amas, justifiant la nécessité de ne plus jamais laisser les hommes obtenir le pouvoir ou la supériorité de la race Hapienne sur toutes les autres, l'on trouvait également des textes a la gloire de la Reine Éternelle ainsi que l'histoire de la lignée de la Matriarches. Lorsque les deux femmes croisaient des membres d'équipage, ils s'écartaient avant de se mettre a genou et de baisser la tête avec beaucoup de déférence et de respect, mais a moins de faire face a un gradé, Ânkh ne détournait même pas le regard : il s'agissait d'une soumission naturelle face a une puissance qu'il ne pouvait ni comprendre, ni réellement approcher, simplement l'admirer et la servir, y compris en sacrifiant leur propre vie si cela s'avérait nécessaire, c'était ainsi que l'on entretenait sa réputation divine.

Quoi qu'il en soit, Sekhmet voulait pouvoir admirer la démarche chaloupée de la Reine, elle en avait parfaitement l'occasion, d'autant plus que dans une tenue ne dissimulant pas grand-chose, son fessier restait particulièrement bien mis en valeur. Après avoir emprunter un ascenseur antigrav, les deux femmes arrivèrent sur le pont, ou les hommes du rang s'inclinèrent tandis que l'Amiral se mis au garde a vous. Un droïde a l'allure féminine, le GEMINI, se retourna également sans dire un mot. La Reine fit un signe de la main afin de pouvoir indiquer a tout le monde de se remettre au travail, puis interrogea l'officier.

« Rapport de situation Amiral. »
« Aucune trace de poursuite, ma Reine. Nous sommes parvenu a quitter les lieux de l'escarmouche sans être poursuivit par l'ennemi et nous sommes désormais en sécurité. Dois-je prendre des mesures particulière pour notre retour sur Hapès ? »
« Rien de plus que d'habitude, notre départ devait être discret, mais notre arrivée n'a nullement besoin d'être dans l'ombre. Je tenais toutefois a ce que vous puissiez voir pour qui vous avez mis en jeu l'intégrité de votre vaisseau et la vie de votre équipage. Sekhmet est l'une de mes plus brillantes Dame de Compagnie, et sa perte aurait représenter une blessure profonde pour moi comme le Consortium. Soyez assurer que votre intervention sera récompensée a sa juste valeur. »
« Je n'ai fait que mon devoir votre majesté, c'est pour moi un immense honneur de pouvoir venir en aide a vos agents en toute circonstance. »
*Tous ses hommes savent ou se trouve leur place. Même en les traitant d'égal a égal, l'éducation Hapienne est si fermement ancrée en eux qu'aucun ne songerait a un seul instant qu'il puisse nous arriver a la cheville. Tu peut choisir de les remercier ou bien de tourner les talons et repartir, cela n'a aucune importance, mais je tenais tout de même a te montrer le pont. A tu des questions ?*

Comme si elle allait mettre la tête sous l'eau, Sekhmet pris une grande inspiration avant d'emboîter le pas à la Reine Éternelle. Sa reine, désormais, songea t-elle en étudiant sa démarche d'une œillade discrète. L'ancienne Jedi ne réalisait pas encore toute l'ampleur de ce qui l'attendait. Elle avait été la plus jeune membre du Conseil des Jedi, la meilleure bretteuse de son Ordre, mais sans ses souvenirs et ses capacités, l'avenir était bien incertain pour elle au sein de l'Ordre Sith. La protection de la Reine Éternelle lui offrait une certaine quiétude, mais posait également une cible dans son dos. Des personnes envieuses se bousculeraient bien assez tôt pour la faire tomber et prendre sa place dans le cercle rapproché d' nkh. La change-forme frissonna, mais pas de froid cette fois-ci. Elle redressa le museau, sortant de ses pensées, et entreprit de calquer sa démarche sur celle de la Reine. Les hanches de cette dernière se balançaient en un rythme hypnotique et sa tenue - qui aurait été indécente sur n'importe qui d'autre - n'aidait pas l'ancienne Jedi à se concentrer. Celle-ci ne ressentait pas de désir pour ce corps, mais admirait sa beauté, un peu comme une œuvre d'art. Oui, Ankh était une œuvre d'art vivante, de quoi la flatter songea Sekhmet.

Ses yeux suivirent le mouvement de la Reine et se posèrent sur la porte dorée, qui disparus bien trop tôt au coin d'un mur. Le décorum du vaisseau était à la hauteur de la réputation d'Hapes, mais cette porte avait quelque chose de différent, de tape à l'œil. Sekhmet se demanda ce qui se cachait derrière et Ankh s'empressa de répondre à cette question muette.

Ainsi, il s'agissait d'un harem ? Sekhmet sentit sa bouche s'assécher. La première chose qui lui vint à l'esprit fut les images d'un lieu de débauche, ou les gens se baladent nus et copulent les uns avec les autres. Le plaisir de la chair était une chose inconnue à l'ancienne Jedi, qui sentait bien son inexpérience vis-à-vis de ces choses-là Sans doute, un harem n'était pas qu'un lieu ou le sexe coulait à flot, il devait y avoir d'autres utilités à une telle chose. Dans une société ou la culture du corps, ou le physique était si important, exhiber un harem était sans doute une façon de montrer son pouvoir déduisit la change-forme. La voix mentale de la Reine compléta bien assez tôt, permettant ainsi à Sekhmet de mieux comprendre la mentalité Hapienne en matière de reproduction. Sa curiosité restait, toutefois, très vive et la gurlanin avait hâte d'en savoir davantage sur ce lieu de perdition.

Suivant toujours à un pas de distance, Sekhmet observait du coin de l'œil les membres d'équipages, ces derniers mettant un genou à terre au passage de leur Reine. Encore une chose que la change-forme ne connaissait pas, n'ayant jamais, il lui semblait, côtoyer d'altesse royale. Ce ne serait pas plus pratique de simplement s'incliner ?

Sekhmet n'eut guère l'occasion de pousser sa réflexion, car les deux femmes arrivaient sur le pont. Lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, la change-forme se sentit soudainement sous les feux des projecteurs, et cela devait être le cas. Fort heureusement, il lui était d'une facilité déconcertante de garder un faciès sérieux afin de ne pas montrer qu'elle était mal à l'aise, surtout dans sa tenue actuelle. Bien que plus habillée que celle de la reine, montrer autant de peau n'était, il lui semblait, pas dans ses habitudes.

Écoutant l'amiral, Sekhmet apprécia sa sollicitude et son sens du devoir. Si tous les officiers d'Hapès étaient aussi dévoués, cela devait être fort pratique. Ne pas remettre en question leur place dans la "chaîne alimentaire" était une preuve d'une bonne éducation, d'un respect total des règles établies. Et que ses règles soient juste ou non, il importait peu à Sekhmet. Devait t-elle le remercier d'avoir fait son travail ? Il était payé pour cela, que ce soit en crédit sonnant et trébuchant ou par le simple honneur de servir sa Reine. Mais, pour autant, la change-forme ne pouvait oublier qu'il avait placé la vie de son équipage en danger pour elle seule, un calcul que Sekhmet n'était pas certaine de faire si elle se trouvait dans sa situation un jour.

― Vous et votre équipage avez fait un excellent travail, Amiral, prononça Sekhmet en joignant ses mains dans son dos.

Elle jugeait que ces simples mots étaient suffisants car ils soulignaient l'effort sans pour autant dire merci pour une tâche qui, de toute façon, lui incombait.

Les soldats sont-ils payés pour leur service à la nation ou sont-ils récompensés par le simple honneur de servir ? S'enquit Sekhmet par la pensée. Et les courtisans ou même les membres d'un harem, comment font-ils pour subvenir à leurs besoins ? Est-ce la couronne qui s'en charge en échange de leurs services et loyautés ? Demanda t-elle ensuite en songeant à sa propre condition.

En songeant aux services qu'elle pourrait rendre, Sekhmet se rendit compte de l'absence d'arme à sa ceinture. Elle n'avait pas fait attention jusqu'ici, mais en notant la présence d'un blaster à la ceinture de l'amiral, elle s'était rendue compte de l'absence de sa lame.

Qu'est t-il arrivé à mon sabre-laser ? Je me rends compte que je me sens bien nue, sans mon arme.

*L'entretien des armées est laisser a la libre appréciation des Matriarches qui les commandent, tant qu'elles accomplissent les objectifs fixé par la couronne. Certaines offrent en effet une solde a leurs soldats, d'autre se contentent de leur assurer un certain train de vie en dehors du service. La couronne entretien ses propres troupes et payent ses soldats, Hapès a toujours été une nation de marchand et les affaires doivent continuer a fonctionner pour tous. Le Harem fonctionne de façon plus subtil : ce sont les propriétaires qui doivent totalement entretenir celle et ceux y vivant en permanence, pour les Matriarches comme la Couronne. Voit cela comme une sorte d'élevage destiné a produire le meilleur matériel génétique : tant qu'un individu vit dans un harem, il bénéficie d'un confort qu'un être de sexe masculin ne pourrait jamais espérer en dehors de celui-ci, avec pour seul obligation en retour de veiller a entretenir sa perfection physique entre les mains des servantes de la couronne ou des Matriarches. Mais ils ont également d'autres utilités.*

L'amiral inclina la tête en signe de gratitude face au compliment de Sekhmet. Cette dernière avait fait preuve d'habileté afin de pouvoir répondre au soldat sans avoir besoin de le remercier pour un geste qui était naturel et qui n'appelait aucune forme de réciprocité : son rôle, comme celui de tous les mâles, était de servir la grandeur de la couronne Hapienne, y compris au prix de leur propre existence. Mais l'ancienne Jedi pouvait constater a quel point, pour une Monarchie Absolue, Ânkh régnait en réalité sur un système largement décentralisé : la couronne exerçait bien entendu son emprise sur les Matriarches, mais ses dernières disposaient tout de même d'une autonomie non négligeable du moment qu'elles servaient fidèlement la divinité suprême. Les complots n'étaient pas rare sur Hapès et les Sith avaient fait l'amère expérience que leur seul puissance dans la Force n'était pas suffisante pour leur permettre de s'imposer naturellement sur la noblesse plusieurs fois millénaire du Consortium. L'affrontement entre les deux piliers du Consortium était un jeu dangereux ou ils étaient loin de toujours s'imposer, mais au final, leur rivalité servait aussi les objectifs de la Reine, jusqu'à un certain point en tout cas. Lorsque les choses dégénéraient trop, Ânkh disposait de toute façon de bien assez d'instrument pour couper des têtes.

La change-forme s'inquiéta soudainement de l'absence d'arme a sa ceinture. L'expression qu'elle employa, sur le fait qu'elle se sentait « nue » sans elle, était fort amusante : elle avait sans aucun doute d'autre raison de se sentir « nue », mais cela témoignait du fait qu'un chat ne ferait jamais un chien : Sekhmet avait toujours eue une préférence pour le maniement du sabre-laser, et il était logique qu'elle ressente le besoin d'un porter un sur elle en permanence. Si Ânkh lui préférait depuis désormais fort longtemps l'épée Sith, meilleur symbole d'un pouvoir divin a ses yeux, il restait qu'elle fabriquait toujours des sabres-lasers, et certaines de ses incarnations étaient de véritable virtuose dans le maniement de cette arme. Elle savait donc quoi faire pour combler cette faiblesse, mais il faudrait retourner vers ses appartements avant. D'une simple pensée, elle ordonna a l'une de ses servantes de se rendre dans sa collection de sabre-laser et d'en prendre un précis, qu'elle lui imposa avec une image mentale très détaillée, avant de répondre a sa nouvelle Dame de Compagnie toujours par la pensée, mais avec un ton qui trahissait tout de même un certain amusement alors que son regard se portait de nouveau sur ses formes.

*Quelque chose me dit que tu a de nombreuses raisons de te sentir nue… Mais pour le sabre-laser, je crains que ton arme précédente n'ai été détruite dans le crash. Fort heureusement, je ne manque pas de sabre-laser. Quittons le pont et retournons vers mes appartements, je vais arranger cela tout de suite.*

Elle reprend alors la tête et indique d'un signe de tête a son invitée de la suivre vers l'ascenseur. Les hommes s'agenouillent de nouveau le temps que les deux femmes quittent le pont, puis le chemin repart en sens inverse, toujours de la même façon. Ânkh reste droite, accordant son regard avec parcimonie aux membres d'équipage et avance d'un pas décider vers ses appartements, sachant qu'elle rencontrerait sa servante en route, cette dernière connaissant l'itinéraire qui serait emprunter par la Reine. Elle se retrouvèrent ainsi devant la grande porte du Harem alors qu'une jeune femme brune vétue d'une tenue assez simple, une coiffure au carré et quelques bijoux pour signaler sa condition de suivante, attendait. Elle s'inclina en tendant le sabre-laser, et Ânkh le pris en la félicitant et lui offrant congé. Une fois que la jeune femme fut partie, elle se retourna sur Sekhmet et lui tendit la poignée de l'arme, disposant d'une finition Electrum, comme tous les sabres-lasers de la Reine. Elle semblait toutefois d'une facture ancienne, ce que ne manqua pas de confirmer la souveraine éternelle en prenant la parole a voix haute cette fois.

« Voici l'un de mes sabres-lasers personnel, je l'ai employé au combat il y a plusieurs siècles maintenant, en 1233, il a faucher la vie de l'un des plus fins bretteurs de son époque, un Jedi Bothan du nom de Suar Kre'Frey, qui m'a donner du fil a retordre. C'est l'un des plus beaux sabre-laser que j'ai construit durant mon existence infinie, je te le confie, a toi de lui offrir une seconde jeunesse et de lui offrir de nouveau les victoires qu'il mérite. »

Sitôt ses questions posées, sitôt Sekhmet obtenait une réponse détaillée et très claire de la part de la reine éternelle. Elle en apprenait ainsi davantage sur le système qui régissait Hapès et dont elle faisait désormais partie.

Les armées que dirigent les Matriarches ressemblent à des milices privées, expliquées ainsi. Une puissante Matriarche - ou plusieurs - pourrait tenter un coup d'État si ses forces étaient suffisantes, commenta l'ancienne Jedi. Cela fait partie du jeu d'Hapès, c'est cela ?

Quel jeu dangereux songea Sekhmet. Mais cette dernière ne fut pas en mesure de pousser la réflexion plus avant. Le ton de la reine trahissait un certainement amusement, aux dépens de la nouvelle dame de compagnie bien sûr. Loin de s'en formaliser - et ne saisissant pas tout le sous-entendu - Sekhmet fut déçue d'apprendre que son ancienne arme avait été détruite dans le crash. Mais, comme une bougie en pleine obscurité, Ânkh révéla posséder une collection de sabre laser et donc pouvoir palier au problème, à condition de quitter le pont. Sekhmet ne se le fit pas dire deux fois et suivit de nouveau la reine, laissant l'amiral seul avec son équipage.

L'itinéraire de retour ne changea pas de l'allée et Sekhmet fut en mesure de se familiariser davantage avec le vaisseau, jusqu'à ce qu'elles arrivent face à la porte du harem. Sekhmet ne put empêcher son regard de s'y poser et la Force de se lancer de l'autre côté, la curiosité l'appelant. Ce qu'elle sentit de l'autre côté l'ébranla et la fit rougir, un rouge qu'elle tenta de maîtriser tant bien que mal en respirant un grand coup. Sekhmet détourna alors le regard vers la servante, vêtue bien plus simplement qu'elle-même… Ou du moins dans une tenue un peu moins tape à l'œil. Mais ce fut le sabre laser qu'elle tenait qui attira l'œil de la change-forme. L'arme éclipsa la suivante et l'ancienne Jedi ne se rendit même pas compte de son départ.

Sekhmet prit l'arme avec délicatesse et fit lentement tourner le manche entre ses doigts. Le revêtement en electrum en sublimait les courbes, des courbes qui étaient gravées de motifs et d'arabesques. L'ancienne Jedi n'approcha pas davantage l'arme de son visage et préféra, au contraire, l'éloignement de son corps pour pouvoir l'activer. Le vrombissement caractéristique du sabre laser emplit aussitôt le couloir tandis que la lueur sanguine de la lame éclairait le visage de la gurlanin, qui fit quelques moulinets agiles avec l'arme. La poignée légèrement recourbée convenait parfaitement à la bretteuse, qui sentit une certaine assurance s'emparer d'elle tandis qu'elle éteignait le sabre laser. Elle avait hâte de s'entraîner avec.

― J'en ferais bon usage, votre majesté, répondit Sekhmet avec déférence. ― Vous avez ma parole. C'était également la première fois qu'elle s'adressait à Ânkh par son titre et la vouvoyait. L'étiquette voulait qu'on s'adresse ainsi à une divinité, non ? En publique tout du moins. Il y avait fort à parier que Sekhmet continuerait à être d'une familiarité étonnante lorsqu'elle parlerait via la télépathie.

J'aimerais voir ce qu'il y a derrière cette porte.

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