[Teth] Une jungle pas si vierge [PV Rummi]

Une bonne résolution s’impose : ne plus jamais mettre les pieds sur Teth. Elle qui trouvait déjà les forêts de Tython difficiles à explorer en profondeur sans se perdre, elle avait réussi grâce à un miracle de la Force à ne pas tourner en rond pendant des jours dans la jungle de cette planète. Un deuxième miracle en vérité, puisque trouver un endroit ou se poser avec la place de le faire et la couverture nécessaire à ne pas être remarquée relevait là aussi de l’exploit. Le tout, sans être à un mois de marche de son objectif bien sûr. Rappelons qu’elle n’a pas non plus que ça à faire.

Pas que ça à faire de neutraliser une supposée base avancée d’APEX perdue aux confins du territoire Républicain. Mais que voulez-vous, son cœur a beau être Corellien, son âme a été formatée par Tython, donc bien évidemment qu’elle ne va pas contredire les ordres de son Maître. Et puisque la perspective d’une offensive sur Ruusaan mobilise la plupart des Ombres sur secteur et dans les systèmes alentour, il n’en reste qu’une poignée pour vaquer à leurs couvertures habituelles. Ça, en tout cas, c’est la version avec laquelle le Maître des Ombres à justifié auprès de Neith que ce soit elle et pas une autre espionne de l’Ordre qui s’y colle.

Epsilon, par exemple. C’est bien la seule qu’elle ait réussi à croiser à la fois pendant un débriefing professionnel et pendant l’exercice de leurs couvertures respectives. Remarquez, entre une Togruta ingénieure et une Echani instructrice martiale, aucune des deux n’a réellement de raison cohérente d’être ici. Puis, la dernière fois que l’Echani a vu la Togruta, Kashyyk était encore Républicaine. Elle enseignait encore à la cadette des Tara, même. Au vu de la longévité moyenne d’une Ombre en service, donc… le pire peut être supposé. Ça justifierait donc que le Maître des Ombres ne lui ait pas laissé le choix : il n’y a peut-être plus qu’elle qui se renseigne sur les trames de l’APEX.

Alors plutôt que de prendre son engin et son couteau, formulation empruntée à un Ministre Corellien, l’ancienne Verte à préféré emporter tout son attirail classique. Pas de sabre-laser bien sûr, mais son blaster conventionnel et le même, aux salves ionisées. Ainsi que sa paire de vibro-lames. C’est que ses ordres sont clairs : l’heure n’est pas aux prisonniers, mais au nettoyage. Les documents qu’elle pourrait ramasser sur place constitueront suffisamment de gisements d’informations potentielles. Même pour une Echani, opérer seule ne permettrait de toute façon pas de constituer de prisonniers.

Seule, l’était-elle vraiment ? Elle était encore assez loin des coordonnées de leur repaire principal. Mais bien évidemment, des criminels organisés veillaient à disposer… des veilleurs, dans un périmètre conséquent autour de leur complexe principal, afin que l’ordre d’évacuer et de nettoyer puisse être concrétisé avant que les gêneurs ou les rivaux, parfois les deux, ne s’en mêlent. Or, Neith trouva un de ces camps de guet gardé de deux carcasses encore fumantes. Deux victimes d’un armement laser comme le sien. Dès lors, il y eut donc une bonne et une mauvaise nouvelle.

La bonne nouvelle d’abord, c’est que le fait que ce ne soit pas des blessures d’armement Verpine laisse penser à la républicaine que les responsables ne sont pas des Mandaloriens. Protocole oblige, se passer de la Force pour affronter des armures en Beskar, sans arme-laser, c’est du suicide pur et simple. Ses vibro-lames ne feraient même pas une égratignure a l’alliage du Protectorat. Ses blasters ? Elle les manie forcément moins bien qu’eux, en plus d’y être bien plus exposée.

La mauvaise nouvelle ? C’est tout simplement qu’elle n’est pas seule à s’intéresser à ce qui se mijote ici. Une bande rivale, peut-être ? Des ressources humaines en moins pour Apex ? Certainement, Nova n’est pas du genre à s’embarrasser de témoins trop gênants. Le ménage doit être fait et il sera bien fait. Néanmoins, sa progression s’en trouve ralentie puisqu’elle sait maintenant que le danger ne se trouve pas qu’à la destination finale.

Assez rapidement, le danger semble être sous ses yeux. Un deuxième de ces camps de guet neutralisé, avec la responsable qui pille encore ce qu’elle peut y trouver. Tout en veillant à ne pas se trahir, l’Ombre observe ce curieux manège ainsi que la personne qu’elle a sous les yeux. Une Chiss, dont la corpulence laisse supposer que la plastique l’intéresse davantage que la pratique sportive. Néanmoins, là où la sensitive peut se targuer d’un pack abdominal visiblement absent chez la criminelle, cette dernière l’éclipse entièrement en terme de féminité, comme une étoile bien plus massive que la tellurique dont elle baigne sa lumière.

Quel drôle d’oiseau l’Empire envoie-t-il ici, pense alors l’Echani qui n’est pas sans savoir que la faction abrite, en plus de nombre de ses congénères, cette ascendance à la peau bleue et au regard flamboyant. Toutefois, elle a du mal à imaginer une membre de l’Imperial Intelligence en train de s’adonner au pillage à la frontière Républicano-apexienne. Pas sans qu’un commando de Stormtroopers ne soit déjà tombé sur la femme qui ne perd pas une miette du spectacle en tout cas.

Et tandis qu’elle tâche de se faire aussi discrète que possible, cette foutue jungle ou elle ne remettra pas les pieds décide de lui faire payer les jurons maugréés pendant qu’elle se taillait un chemin à la vibro-lame. Un des oiseaux de la faune locale avait bien conscience de la présence de l’Echani, et décida de le faire savoir à toute forme de vie à proximité immédiate en piaillant à tue-tête. Une salve de blaster n’y aurait rien changé : elle était déjà découverte. Quelle couverture adopter face à une parfaite inconnue au milieu de nulle part ? Sans l’initiative de la supprimer, puisqu’un fichu piaf l’avait privée de l’effet de surprise, l’Ombre devrait improviser.


L’hypothèse d’une Apexienne, tout comme ce qu’elle prétendait être, demeurait la plus probable. Le manque d’expérience pratique quant à la psychologie Chiss jouait ici en sa défaveur : avait-elle bien fait de miser sur ce terrain-là ?

Finalement, peut-être qu’elle aurait dû tirer à vue avant que l’oiseau de malheur n’aie le temps de renouveler sa cacophonie. Ça lui aurait évité d’avoir deux blasters pointés dans sa direction avec l’incertitude qu’ils fassent feu ou non. Bien sûr, elle avait les moyens de dévier les tirs et de réduire la Chiss au silence par la suite. Mais le problème, c’est qu’à cette distance, sa déflexion de Force risquait de ne pas suffire. Il était donc inutile d’abattre une de ses cartes si elle n’était pas rentabilisée.

Heureusement, la femme aux yeux rouges ne semble pas ouvertement hostile. Elle relève l’un de ses blasters sans même que Neith n’ait besoin d’argumenter ou de négocier. Bien, elles vont peut-être pouvoir discuter alors ? La Chiss semble pour le moins encline à la parlotte dans tous les cas. Alors l’Echani se décide à avancer, laissant son armement reposer sagement à sa ceinture alors que le canon du blaster la maintient en joue. Tout ce qu’elle cherche à faire c’est de s’approcher du cadavre au dessus duquel Rummi ne se tient pas, pour le fouiller à son tour. Et par un heureux hasard, ce Kel’Dor revient à lui lorsqu’il se prend une gifle matriarcale. Il tente bien d’empoigner Neith par le col sous l’effet du réveil brutal, mais une droite plus rapide qu’une étoile filante parvient effectivement à lui faire voir des lumières tournoyant autour de sa tête.



La Républicaine le fixe d’un air grave, hochant la tête en signe d’approbation



Une salve de blaster réduisit le Kel’Dor au silence en traversant le crâne du malheureux. Au contraire, il avait bien fait de se mettre à table...mais les consignes étaient les consignes, pas de survivant. Une fois ce meurtre accompli, l’Echani se redresse, considérant finalement la Chiss qui n’en a certainement pas loupé une miette.


S’il le fallait, ce ne serait qu’une mercenaire en moins au service de l’Ogresse du Triumvirat. Mais derrière cette menace froide, Neith n’avait aucun intérêt à la tuer immédiatement puisqu’elle pouvait lui servir à elle aussi. Aussi la Chiss put-elle voir l’Echani se désintéresser d’elle tout aussi subitement qu’elle l’avait observée.  Ce qu’elle regardait présentement, c’est la boussole récupérée sur le corps de l’alien trop bavard, cherchant le nord-est.


La perspective de reforger les carcasses métalliques avec ses poings et ses blasters serait bien le seul divertissement que Neith puisse trouver dans cette mission. Quoiqu’il puisse y avoir dans la direction indiquée, c’était sa seule piste, elle n’avait donc guère le choix que de s’y rendre et d’aviser ensuite. La Chiss ? Probablement que le fait de voir une Echani lunatique l’aura assez intriguée pour qu’elle décide de la suivre. C’est qu’effectivement, elle paraissait sans doute ne pas être seule sous sa tignasse. Et si ça n’avait pas fonctionné ? Bien Rummi n’a qu’à continuer d’errer dans la jungle pour attirer l’attention sur elle. Mais Neith avait bel et bien l’impression d’entendre le feuillage bouger derrière elle, ce devait donc être sa nouvelle compagne d’infortune qui s’était ralliée à sa cause.


Après l’avoir observée de plus près, l’Echani commençait à trouver cette silhouette familière. Une Chiss aux allures de raton-laveur, même dans l’APEX, elle ne pouvait pas avoir vu ça deux fois. Mais sa mémoire étant plus focalisée sur les informations glanées dans le Consortium depuis son entrevue avec Arsenicia… impossible de se remémorer ou est-ce qu’elle avait bien pu l’apercevoir avant. D’autant que cela ne tarderait pas à être le cadet de leur soucis.

Une clairière, tout ce qu’il y a de plus normal au sein d’une jungle si dense. Sauf que quatre droïdes y effectuaient une ronde dans une formation ne laissant aucun angle mort. Heureusement pour le binôme, un buisson les masquait à leurs senseurs optiques… pourvu qu’ils n’aient pas de filtre thermique actif. Neith attrapa son blaster à ions aussi silencieusement qu’elle le put avant de se tourner vers Rummi.


Mais rien ne se passerait comme prévu. A cause d’un filtre thermique, ou d’un capteur sonore particulièrement efficace. Le quatuor mécanique s’aligna en direction du buisson servant de cachette et ne se fit pas prier pour l’arroser. L'ironie dans tout ça ? C'est que c'est un petit rongeur couinant qui avait trahi leur position. Tant pis pour la discrétion, elles allaient devoir passer en force..

La tension ambiante ne résulte clairement pas que de la raison motivant Neith à être ici. A vrai dire, ce ne serait même qu’une mission de routine si elle n’avait pas été encombrée en route.Encombrée, étais-ce vraiment le mot le mieux choisi ? L’Echani avait au moins fait l’effort de se présenter. Peut-être que l’espoir d’en apprendre plus sur son interlocutrice a traversé son esprit. Mais cet espoir, s’il a germé, a rapidement fané. Le nom de Star Lady ne lui évoque hélas strictement rien. Est-ce dû à une négligence de sa part quant au quotidien rythmant la vie de l’APEX ? Ce n’est pas impossible. Peut-être est-ce une donnée inconnue amplifiée par l’ego qui fait la réputation des Chiss ? Probablement. C’est en tout cas l’option que retient la Républicaine pour ne pas trop froisser son propre caractère. Reste qu’elle devrait rectifier son ignorance… après en avoir fini avec cette mission. Et donc, en premier lieu, avec les droïdekas.

Parlons-en, des droïdes. L’Ombre s’est dévouée comme appât afin que la Chiss puisse les supprimer. Rummi allait donc avoir le beau rôle, avouons-le. A-t-elle saisi cette opportunité ? Absolument pas. Neith est l’une des femmes issues de cette race affectionnant le combat. Inutile donc de préciser sa pensée lorsqu’elle voit que sa comparse d’infortune opte pour une fuite caricaturale. Inutile de préciser sa surprise lorsqu’elle voit la bleue supprimer un premier droïde, puis un autre, avant de fuir de nouveau pour finalement terminer le travail. Pendant ce temps, l’Echani n’a pas tiré au flanc. Elle a fait en sorte de manifester sa présence en rappelant aux tas de ferraille qu’elle savait se servir de ses blasters. Peut-être pas aussi adroitement qu’une Mandalorienne, mais tout de même.

Les mécaniques fumantes témoignaient de l’efficacité de ce binôme. Pourtant, la sensitive ne comptait pas se reposer sur de si maigres lauriers. En effet, une fois la clairière dégagée, la Jedi sous couverture s’est empressée de s’enfoncer plus en avant dans la jungle. Elle avait toutefois omis un détail : la personnalité haute en couleurs de sa camarade. Sa camarade elle-même, en fait.Cette Chiss était vraiment trop bavarde, mais de là à s’écrier alors qu’elles venaient de tomber dans un premier guet-apens… ça devenait de l’inconscience.


Tapie dans un buisson, elle sonda un instant les alentours avant de s’extirper de cette verdure pour rejoindre la star en devenir. Peut-être qu’il fallait la guider avec des compliments comme on guide un lapin avec une carotte ? Non, Neith avait peut-être une meilleure approche..


L’unique précision dont se fendra l’Ombre, c’est d’un sourire invitant autrui à la suivre. Le même qu’elle avait appris à faire quand elle vendait ses charmes contre des informations. Était-ce ça qu’elle attendait de Rummi ? La Chiss lui en avait déjà divulgué davantage qu’elle espérait apprendre en premier lieu. Mais l’aventurière avait révélé malgré elle une faille à l’espionne. Si ce «  joli p’tit cul » était un appât utilisable… ce n’est pas une marchande de plaisir reconvertie qui répugnerait à l’idée de l’utiliser. Sa démarche se fit subrepticement plus aguicheuse, comme pour appuyer les propos dont elle allait se fendre.


Avec ce genre de confession, la bleue lui tomberait dans les bras si elle était aussi lubrique que ne le supposait l’Ombre. Peut-être plus tard, si elle se révélait intéressante ? L’amas d’Hapès était bien loin de Teth, donc Yael l’ignorerait autant que la double-vie de son ancienne professeure martiale. La Corellienne dans tout ça ? Quand elle disait avoir vendu son âme à Tython, elle ne le signifiait pas qu’à moitié. Ce genre de comportement volage aurait pu lui ressembler si son ascendance féminine n’avait pas veillé au grain. C’est que son père avait une certaine réputation à entretenir avant de s’éprendre de la Chevalière Verte…


Parce qu’il fallait bien partir a la pêche aux informations à un moment ou à un autre. Et aussi parce que discuter permettait de songer à autre chose qu’à la dense étendue de verdure traversée par le binôme. Le silence pesant sur la jungle commençait à être assourdissant lorsqu’enfin un stimulis se présenta au champ visuel de l’Echani. Pour quelqu’un de non-observateur, cela passerait inaperçu. Mais il y avait bien une double-porte en ferraille à flanc de colline non loin des végétaux à leur gauche. Ainsi qu’une paire de silhouettes dotées de tenues de camouflage. Décidément, ces vauriens y mettaient la volonté mais pas les moyens.. Neith n’avait même pas eu besoin de sa vision thermique pour l’instant.


Elle avait stoppé sa progression sans prévenir. Assez promptement pour sentir les obus de la Chiss épouser son dos. Et donc, pour constater une nouvelle fois qu’elle était loin d’avoir les mêmes. Comme si elle avait besoin ça maintenant.. cette fois, ce serait à elle d’abattre les sentinelles. Une salve de blaster pour celle de gauche, une vibro-lame en plein crâne pour celle de droite. A-t-il déjà été précisé que Neith n’a aucune difficulté à tuer, que ce soit ou non sous une identité factice ? Quoiqu’il en soit, il n’y a pas de raison que tout le mérite revienne à la bleue qui l’accompagne.


Le passage était effectivement libre. Peut-être même trop libre, en fait, comme si elles se jetaient droit dans la gueule du loup. Peut-être qu’il s’agissait de la volonté des brigands, mais ce ne serait pas le premier fauve rendu caniche par l’Echani. Elle était venue ici sur ordre du Maître, ni plus, ni moins, alors elle n’allait certainement pas perdre plus de temps que nécessaire. Cependant, les deux femmes allaient vite se rendre compte dès l’ouverture du sas que ce n’était pas normal. Ni cette ouverture sans piratage, ni l’obscurité interne, qui semblait pourtant accueillante, bienveillante.


Une question rhétorique de la part d’une Républicaine dotée de vision thermique. D’autant que jusque-là, elle avait sûrement fait en sorte d’allumer davantage sa camarade que l’inverse, histoire de la garder dans sa poche le temps de la mission. Quoiqu’il en soit, le premier couloir du complexe intra-planétaire ne donnerait pas grand-chose. Si ce n’est une pièce à droite ou un homme se trouvait ligoté. Un otage, peut-être ? La starlette en devenir pourrait remarquer, si elle le voyait clairement, qu’il ressemblait fortement à l’homme qu’elle était venue chercher.

Cette Star Lady est… hautes en couleurs. Pour peu que l’Echani sache s’y prendre, il semble y avoir moyen de lui faire dire tout ce qu’elle sait. Oh, bien sûr, Neith se doute qu’il s’agit là de l’effet provoqué par son simple jeu de hanches sur une personnalité qui ne se cache même pas d’être lubrique. Tous les moyens sont bons pour obtenir des informations si elles peuvent profiter à la République après tout. En revanche, cette histoire d’ancienne gladiatrice l’interpelle. Compte tenu de ce dont elle parvient à subsister, probablement qu’elle la connaît, cette ancienne combattante.. au moins de vue. Peut-être même plus encore, au vu de la notion de couple libre évoquée par la Chiss.

Une notion qui ne trouve pas vraiment d’écho dans l’esprit de Neith. Elle est la première à utiliser ce genre de méthodes pour son propre compte, certes. Mais tout cela n’est que faux semblants pour elle. En réalité, elle accorde visiblement beaucoup plus d’importance à l’union que ne le fait Rummi. Mais que voulez-vous… il faut plusieurs types d’étoiles pour former une Galaxie. En revanche, l’évocation de Zarseen Raynar en tenue légère, se livrant à une rixe boueuse… Neith n’a pas le temps de réfréner son esprit qu’il lui fournit déjà une représentation très réaliste de la scène. Le moins qu’on puisse dire, c’est que cela nuit à l’image qu’elle veut se donner. Même s’il vaut mieux éviter de le lui faire remarquer, par pure incapacité à en assumer les conséquences.

La Corellienne préféra donc recentrer son esprit sur l’investigation du complexe. Les histoires de chiffons, et plus si affinités, cela pourrait se régler ensuite. D’autant que la Chiss sembla clamer que l’homme ligoté au coin d’une pièce était sa cible, en plus d’être le supposé responsable de l’endroit. Au moins, la bleue semblait dotée des mêmes capacités visuelles que Neith, peut-être même plus encore. Leur progression ne serait donc pas entravée par cette obscurité qui devait bien cacher des choses intéressantes.

Hélas, l’Ombre n’aura pas le temps de se poser plus de questions avant d’être témoin du talent légendaire de Star Lady pour… créer des catastrophes. Instinctivement, le «  clic enclenché par sa comparse fit bondir la sensitive à couvert de l’explosion qui s’ensuivit. La notion de couverture étant relative dans un couloir, Neith fut bel et bien repoussée par le souffle de l’explosion pour venir éprouver la résistance d’un mur de duracier contre un plaquage de sa colonne vertébrale. Autant dire que l’édifice n’a même pas tremblé, là ou la Proche-Humaine se souviendra pendant longtemps de cet impact. L’alien, elle, semble toutefois avoir eu bien moins de chance puisqu’elle est… introuvable.

La pièce ou se trouvait l’otage, elle, était méconnaissable. Le prisonnier, bien sûr, s’était volatilisé comme la Chiss. Et naturellement, tout le mobilier avait été réduit à l’état de débris inexploitables. Neith aurait bien pu prendre le temps de fouiller les débris pour essayer de trouver quelconque morceau de papier évocateur mais… oui, elle n’a pas que ça à faire. Particulièrement quand la lumière s’est rallumée. Évidemment qu’un vacarme d’explosion va rameuter dare-dare la cavalerie. De plus, dans l’hypothèse ou l’homme était bien la cible de la camarade d’infortune de Neith… une mutinerie n’est pas ce qui rend des subordonnés le plus raisonnables. L’avantage.. c’est qu’elle peut maintenant initier son ménage sans devoir supprimer en plus un contact dont elle pourrait profiter de bien d’autres façons.

« Achetez moi mes droïdes, vous serez pas déçus ! Qu’il a dit. Même pas capables d’empêcher deux greluches de rentrer ici. Bon, toi, là, planquée dans l’angle.. y’a des caméras partout. Ça va être dur de te cacher. Alors fait moi le plaisir de sortir sans te prendre pour une héroïne. »

Note à elle-même, la prochaine fois, elle pensera à prendre son brouilleur magnétique de poche. Il aurait clairement été plus utile dans une de ses poches que dans le débarras de son vaisseau. Par exemple, il lui serait à présent utile pour casser ce visuel que le Kel’Dor dans le couloir avait indirectement sur elle. Dans un soupir, l’Echani consentit finalement à se présenter face à l’alien qui pointait un blaster en sa direction. Rien de gênant à première vue...si elle pouvait user librement de la Force. Le canon de l’arme finit par être pressé dans son dos, lui intimant d’avancer. L’homme semblait la guider plus en profondeur dans le complexe, mais lorsque le binôme passa à proximité d’un premier sas, la Corellienne décida que ce petit jeu avait assez duré. Il ne lui fallut qu’une poignée de secondes pour désarmer le Kel’Dor d’une savante torsion du poignet, avant que la Force ne se montre très persuasive sur lui.


Il obtempéra donc calmement. Malgré tout, Neith jugea qu’un ennemi assommé valait mieux qu’un ennemi conscient et agit donc en conséquence, le traînant à l’écart du passage avant de voir le sas s’ouvrir devant elle mécaniquement. Elle était parfaitement consciente que c’était un nouveau piège… mais après tout, retourner le jeu de ses adversaires contre eux en respectant les règles, c’était un de ses passes-temps. La pièce qu’elle découvrit était beaucoup plus grande que la précédente… mais toute aussi poussiéreuse. Le mobilier qu’elle pouvait apercevoir lui évoquait une salle de chirurgie ou l’on ignorait sciemment les notions de demi-mesure et d’anesthésie. Les tâches de sang séché sur le sol comme sur les murs donnait l’impression d’être dans le repaire d’un de ces scientifiques fous. Une impression renforcée par les cuves de bacta à sa droite, ou reposaient des formes de vie impossibles à identifier en l’état. Pas avec les maigres connaissances dont elle disposait dans le domaine en tout cas. D’autant qu’elle entendit de nouveau un de ces clics qui a tout fait sauter auparavant. Cette fois, en revanche, il semblait venir d’un mur...qui était en réalité un ascenseur remontant sans doute jusqu’à elle. Et puisque le lieu était truffé de caméras auxquelles ils semblaient avoir accès à tout instant, se cacher était inutile...ne restait qu’à plomber ce qui aurait l’insolence de montrer le bout de son nez ou de son museau. L’alien rangé dans le couloir, Rummi ne pourrait pas dire qu’elle l’a tué de façon flippante. Les autres en revanche… ce serait son droit

Son regard d’argent braqué sur l’indicateur d’étage, l’Echani ne se détournait pas de cet ascenseur. Neuvième étage. Elle aurait pourtant juré être en souterrain, mais ce complexe semblait s’enfouir bien plus profondément encore. Dixième. Son bras ne tremblait pas. Alors dès que les portes furent entrouvertes, l’espace exigu de la cage fut mitraillé en règle afin que toute forme de vie ayant l’insolence de s’y trouver regrette d’avoir été au mauvais endroit, au mauvais moment… et surtout face à la mauvaise personne. Non pas que l’Ombre sous-estime Rummi, mais ce n’est pas la Chiss qui semble capable de tuer à tour de bras sans aucun remord, ce n’est qu’un fait. L’Echani ne fait qu’exécuter ses ordres, qui consiste à exécuter tout forme de vie APEX dans cette base.

La bonne nouvelle, qui en est aussi une mauvaise, c’est que l’ascenseur est en panne suite à cette démonstration de force disproportionnée. Le brave pavé de commande n’a pas bronché au premier ricochet de blaster, mais a été neutralisé au second, avant que tout le dispositif ne rende définitivement les armes au troisième. Il y en a certainement eu plus, mais il n’était plus en état de les compter. Le blaster de Neith, lui, a craché suffisamment d’énergie pour que sa cellule se retrouve vide. Passer une jungle au peigne fin en dehors de sa juridiction habituelle n’est pas pour la mettre de bonne humeur.

Elle le sera encore moins maintenant que cet excès de colère lui a rendu la suite plus ardue encore. Par chance, elle n’a qu’à se servir sur les dépouilles fumantes et méconnaissables pour retrouver une cellule d’énergie en état de fonctionner. Ainsi que quelques armes de calibre variable. Ayant déjà un blaster à sa disposition, l’attention de l’Echani est toutefois retenue par une arme lourde que même un Mandalorien en manque de virilité trouverait exagérée. Une arme différente de tout ce qu’elle a jamais pu voir jusqu’ici. Tout naturellement, Neith décide donc de l’emporter avec elle.

Malgré tout, le hasard a bien fait les choses. Les malheureux face à elle n’ont pas eu le temps de répliquer, encore moins de comprendre ce qui leur arrivait sans doute. Donc, ce pseudo-laboratoire n’avait pas été détérioré par une fusillade. Dans un relatif éclair de lucidité, la Républicaine décida d’observer son environnement. Puisque la voie d’accès rapide était bloquée… un minutieux coup d’œil au plafond, puis aux murs, lui permis de rendre tout aussi inopérant tout ce qui ressemblait de près ou de loin à une caméra de surveillance. Avec le répit que cela lui octroyait, l’Echani put donc entreprendre un examen plus détaillé de ce lieu morbide.

Les embryons qui prenaient un bain de bacta, cela dépassait son domaine de connaissances. Mais il y avait bien des gens dans cette base souterraine avec suffisamment de matière grise pour savoir les identifier. Des droïdes, certes, mais aussi des êtres vivants, avec leurs défauts intrinsèques de mémoire. Un défaut comblé par l’existence de divers rapports et autres piles de notes que Neith comptait bien trouver. Puisque la base allait finir à feu et à sang, autant que ces précieux documents coulent des jours heureux à bord du Nightingale avant de pouvoir être exploités.

Et quand bien même l’Ombre n’y connaissait rien en génétique, un détail finit par lui sauter aux yeux. Un caisson cryogénique, similaire à ceux qu’elle avait interceptés vers Daalang. Ce souvenir lui revint, en même temps que le rapport effectué au Maître des Ombres sur l’interception. Son supérieur, fidèle à lui-même, avait pris connaissance des informations de son agente sans révéler quoi que ce soit d’autre à cette dernière. Pas même si une autre Ombre allait être mise sur la piste. Avec la trouvaille qu’elle venait de faire, Neith sentait déjà le fardeau présent sur ses épaules s’alourdir davantage.

Quant au contenu du caisson qu’elle avait sous les yeux, il s’agissait à nouveau d’échantillons ADN. Ceux-ci étaient toutefois moins vendeurs, puisqu’il y avait là une lugubre collection d’organes de la pensée de tous origines. De façon macabre, Neith pu en reconnaître quelques uns d’origine humaine. Un autre avait dû appartenir à un Nautolan. Pour le bien de ce qui lui restait de santé mentale, elle décida de ne pas en faire l’inventaire complet. Un gain de temps considérable dans la mesure ou ce dernier lui manquait : elle devait trouver la salle d’archives ou celle de contrôle afin de les piller, puis la salle du générateur afin de s’offrir une belle détonation d’artifices.

Mais avant tout cela… elle devait remettre la main sur Rummi. La bleue n’était peut-être pas douée en apparence, mais pour une Ombre, quiconque est en contact avec le commandement d’une faction rivale est un pion précieux. Et quand ce pion peut être amadoué de façon aussi simpliste que charnelle...le gaspiller serait un véritable gâchis. Bien sûr, le plaisir de l’acte existe, mais il est assez secondaire dans cet esprit autrefois Jedi. L’avantage, c’est que maintenant qu’elle est à l’abri des regards… l’Ombre peut prendre le temps de localiser sa comparse qui n’est en fin de compte pas bien éloignée.

La Chiss, décidément fidèle à l’impression qu’elle a faite à l’Echani, semble avoir attiré l’attention de toute une meute de gardes dont elle est en train de s’occuper avec plus ou moins de peine. La Républicaine est curieuse de voir sa binôme de fortune à l’œuvre. Mais plus que tout, elle va devoir la garder plus sérieusement à l’œil pour le reste de leur collaboration. Et potentiellement lui arracher quelques informations en faisant suffisamment bonne impression. Alors pour peu qu’elle soit assez rapide à retrouver la raton-laveur, ce qui devrait être le cas avec un peu de Vitesse de Force, elle devrait pouvoir arriver à temps pour lui filer un coup de main. Peut-être même lui sauver la mise en arrosant la pièce avec sa nouvelle sulfateuse laser ? En s’écriant quelque chose comme « La cavalerie est là ! » pour marquer le coup ? Cela aurait peut-être le mérite de ne pas laisser la Chiss indifférente… et de détendre un minimum l’atmosphère qui commençait à en avoir besoin.

Neith se souvient avoir trouvé la Force capricieuse plus d’une fois. Par les difficultés qui se rajoutent à ses missions qui sont, il est vrai, beaucoup trop simples en l’état ! Par exemple, la fois ou elle devait intercepter une cargaison d’explosifs destinée à retourner l’opinion publique contre un sénateur, au profit d’un autre qui avait choisi d’orchestrer un drame civil pour évincer son rival. Cette fois, il avait fallu qu’un officier du renseignement républicain soit de mèche dans cette sale histoire, et qu’il ne la reconnaisse comme une Jedi puisqu’il avait particulièrement Corellia dans son viseur.

Autant dire qu’elle avait dû abandonner sa finesse habituelle pour se débarrasser des témoins gênants. Bien sûr, elle avait aussi dû se montrer assez persuasive avec l’agent pour s’assurer que toutes ses potentielles notes la concernant ne s’évaporent dans la nature. Elle avait aussi récupéré le nom de quelques infiltrés qui avaient, dans les mois suivants, faits une malencontreuse chute du haut de leur appartement situé à plusieurs centaines de mètres du sol. Pour les plus chanceux. Pour les autres, la majorité à vrai dire, on se demande toujours quel agent dormant du Consortium Éternel est parvenu à les empoisonner avec une des toxines favorites des Siths. Mais tout cela n’est pas le sujet du jour.

Aujourd’hui, justement, Neith peut s’estimer chanceuse. L’Echani peut considérer que la Force lui sourit. En effet, peu après qu’elle ait localisé la Chiss et établi son plan d’action cavalier, une détonation a retenti dont la Républicaine se demande comment elle n’a pas fait s’effondrer tout le complexe. Bien sûr, elle a surtout été soulagée de ne pas s’être trouvée trop proche de son origine, sans quoi… elle y serait sans doute passée. Cet évènement la persuade néanmoins de presser davantage le pas jusqu’à ce qui se révèle être une salle de repos des gardes. C’est alors qu’elle tombe nez à nez avec une patrouille de gardes qui lui donne l’occasion d’entrer en scène comme escompté.

Le silence qui suit l’explosion est alors remplacé par un ballet d’acier dont les pas sont tantôt des ricochets métalliques, tantôt des chairs transpercées. La situation ne révèle pas que les pauvres soldats sont en infériorité numérique par rapport à l’Echani solitaire qui les mitraille. La puissance de feu avec laquelle ils auraient pu espérer répliquer, cependant, est clairement moindre que celle d’une sulfateuse laser. Alors qu’elle termine ce nettoyage, l’Ombre ne peut s’empêcher de se questionner sur le nombre de gardes armés qu’il reste véritablement dans l’enceinte du repaire. Les droïdes, c’est une chose, mais le vivier humain ou alien de l’endroit ne doit pas être intarissable. Et à elles deux, le ménage réalisé est déjà conséquent.


Avoua la Républicaine qui se mura dans le silence en contemplant l’état de la salle de repos. Ce silence risquait fort d’être mal interprété par Rummi, mais il signifiait deux choses. La stupeur de voir les dégâts causées par une seule explosion et donc, une seule personne. Mais aussi la crainte réelle et probablement fondée que le toit ne finisse par s’écrouler sur leur tête lors de la prochaine catastrophe. Inutile de dire que cette perspective n’enchante pas Neith, qui voit de nouveau ses plans contrariés quant au sort du malheureux qui vient d’être assommé par un casque volant parfaitement identifié.


Neith connaissait déjà la réponse à cette dernière question avant même de la poser. Elle était probablement l’une des mieux placées pour se représenter ce que ça pouvait faire d’irriter Zarseen Raynar, sans jamais l’avoir rencontrée directement. Et puisqu’il était préférable pour sa couverture que cette rencontre ne se fasse jamais, mieux valait ne rien commettre d’inconsidéré. Sinon, les corps de la Chiss et de ce témoin gênant joncheraient déjà le sol.


Avec son tempérament joueur habituel, par souci de la garder dévouée à sa cause, l’Echani s’approcha brièvement de la raton-laveur. L’observa de haut en bas, puis inversement. Et lui offrit un baiser qui, s’il n’était pas des plus enflammés, avait le mérite d’illustrer cette « autre chose » qu’elle pourrait ramener. Maintenant qu’elle s’était assurée que Rummi resterait motivée pendant leur séparation et surtout qu’elle ne filerait pas en douce, Neith put lui tourner le dos et partir explorer les sous-sols de son côté, en arborant un sourire espiègle a l’attention de son interlocutrice.

Pendant ce temps, la diminution drastique des effectifs militaires locaux n’était pas passée inaperçue. Le personnel scientifique, moins concerné par cette débâcle, s’était retranché dans les profondeurs du complexe, dans un bunker sécurisé, avant d’actionner leur plan d’urgence en cas d’invasion. Qu’elle soit de forces issues d’APEX ou d’une superpuissance galactique. Car ce qui se tramait ici n’était certainement pas éthique. Mais la perspective de pouvoir modeler directement des clones entraînés au combat sans devoir justement les entraîner, et donc disposer d’une armée virtuellement infinie sans faiblesse cybernétique, était l’objet des recherches locales. Parce que Kamino est peut-être inaccessible pour cette petite entreprise, mais ça ne veut pas dire que leur savoir ne peut pas être égalé, voire dépassé. Pour protéger ce secret organique, donc, c’est une armée mécanique qui se réveille dans les profondeurs du complexe. Et le temps qu’elle se mette en branle, les quelques unités arpentant les couloirs en tant que vigies vont converger vers la dernière position connue des fauteuses de troubles. Ce qui reste de troupes conscientes s’est réfugié dans la salle de commandement, en espérant pouvoir demander de l’aide…mais à qui ?

En terrain ennemi, la solitude avait ses avantages. L’absence de tierce personne avec des arrières à surveiller était la première venant à l’esprit de Neith. Un esprit sans doute influencé par la remarque absence de finesse de sa partenaire. Dans tous les cas, ne pas avoir de regard directement posé sur elle lui permettrait d’user un minimum de la Force. Pas en déplaçant les objets encombrant son passage ou en illuminant son sabre-laser, non. Elle n’a pas oublié la présence de caméras pour scruter le moindre centimètre carré du complexe. D’autant qu’elle parvient maintenant à sentir un petit groupe loin d’elle, mais proche de Rummi qui semble avancer dans leur direction. Peut-être est-ce la salle de commande.. ou bien simplement une énième patrouille.

De toute façon, elle n’a guère le temps de suivre la présence de la Chiss et d’extrapoler sur ses mésaventures. C’est à elle qu’est revenue la tâche de nettoyer des sous-sols emplis de droïdes remis au goût du jour. Pour cela, il a déjà fallu trouver un ascenseur, férocement défendu par une dizaine de droïdekas qui venaient de l’emprunter. Le couloir étant entièrement bloqué par leurs champs de force, l’Echani ne doit son salut qu’à une seule chose. Son blaster à ions, bien sûr, mais surtout l’aide de ces fissures fragmentant les boucliers des droïdes. Un sabre-laser s’y logeant aurait peut-être suffit à les neutraliser, mais l’arme à ions aura eut le même effet à force d’insistance. Parce que l’organique n’allait tout de même pas reculer face au mécanique.

C’est une fois le passage libéré que le premier imprévu se présentera à elle. L’ascenseur était hors d’état de fonctionner. Les portes refusaient de s’ouvrir puisqu’il semblait s’être mis en sécurité. Et avant que Neith puisse songer à en chercher un autre, le mécanisme de la cage s’enclencha pourtant, révélant cette fois un binôme de droïdes Magna qui rencontrèrent leur égal à l’épée, puisqu’ils s’y mirent aussitôt à deux contre une. A ce petit jeu là malheureusement, elle ne pouvait recourir à la Force sans risquer d’éveiller les soupçons de tout surveillant posté devant les caméras. Echani ou non, le tout-venant Galactique ne pouvait pas se défaire si facilement de tels droïdes.

Le désavantage avec ce genre d’ennemis, c’est qu’ils ne sont pas biologiques. Et qu’il est donc impossible de les remarquer quand ils sont tapis au coin d’un mur. L’un d’eux, un troisième modèle rejoignant ses deux camarades, aurait pu profiter de cette surprise pour neutraliser la moitié de l’effectif menaçant la base. L’Ombre n’a eu guère d’autre choix que de révéler ses réflexes hors-normes pour garder la tête sur les épaules, au risque de trahir ce qu’elle est vraiment. L’avantage, c’est que pour rester cohérente avec cette première démonstration, elle en usa également afin de se défaire des deux premiers droïdes. Cette seconde confrontation fut celle lui faisant réaliser qu’elle risquait de ne pas pouvoir tenir ses engagements de la sorte.

Sensitive ou pas, s’il y avait véritablement un effectif de droïdes capable de s’emparer d’une grande ville sur le point d’investir le complexe, défendre ce dernier en solitaire était une entreprise risquée. Neith aurait voulu prendre en compte Rummi dans son équation. Dès lors, cela aurait été beaucoup plus aisé. Cependant, sans qu’elle ne se l’explique, elle doute encore de la véritable fiabilité de la Chiss. Heureusement, les Ombres valent leur réputation d’avoir une imagination à toute épreuve. Or, cette Ombre là est aussi Corellienne. Bon nombre de membres de cette caste de Jedis à part savent faire preuve d’une finesse réfléchie. En temps normal, la Républicaine n’y fait d’ailleurs pas exception. Mais dans ce cadre ou elle n’a pas à se soucier des répercussion de ses actes ? Clairement qu’elle ne va pas se priver d’employer les grands moyens.

Cette décision est prise au moment ou la sensitive lorgne sur une des pièces encore inexplorées qui se trouve être une armurerie. Après l’avoir arrachée des pièces des quelques droïdes qui voulaient la défendre, l’Echani inspecte l’arsenal. Par chance, ils avaient une quantité non négligeable d’imploseurs, qui donnèrent à l’espionne une idée spectaculaire. A croire que la Chiss commençait à déteindre sur elle. Mais quelle meilleure façon de purger un effectif de droïdes que de faire exploser  le générateur d’énergie, ainsi que les réserves de carburant, s’il y en avait ? Ainsi, après avoir récupéré ce qui l’intéressait dans l’armurerie, Neith attendit qu’une patrouille B1 sans doute défectueuse passe devant l’armurerie ouverte sans même l’inspecter avant de se mettre à chercher ses deux prochains objectifs. L’ennui, c’est qu’elle n’avait pas de plan des lieux et que les rencontres qu’elle pourrait faire désormais ne seraient pas chaleureuses. Des tas de ferraille, même en menaçant de les concasser, ne risquaient pas de lui révéler gentiment l’emplacement de ce qu’elle cherche. Si d’aventure, elle pouvait retrouver quelconque être organique, cela dit..


Le son caractéristique de plusieurs blasters la prenant pour cible se fit entendre. Une énième patrouille de droïdes venait de la trouver sans qu’elle puisse les anticiper. A croire qu’elle commençait à rouiller, perdue au milieu de cette jungle. Cependant, bien malgré eux, les droïdes lui ont révélé l’existence d’un endroit a même de l’intéresser : la salle des serveurs. Elle n’a plus qu’à se débarrasser des énièmes empêcheurs de tourner en rond qu’elle croise et à ouvrir la première porte qu’elle remarque. La bonne nouvelle est qu’elle la trouve du premier coup. La mauvaise est que son blaster à ions choisit cet instant pour surchauffer et ne plus faire ce pourquoi il a été conçu. L’Ombre n’a plus qu’à espérer qu’un plan se trouve quelque part dans cette salle. Il est bien connu que pirater des serveurs d’APEX, c’est le genre de chose qui se fait en un claquement de doigt.

Ce n’est peut-être pas la salle de commande, depuis laquelle ce trou à rats bénéficie d’un semblant de direction, mais probablement que l’Echani y trouvera son compte. Le colis de sa comparse serait trop difficile à emporter sans devoir la tuer et donc, se mettre à dos l’alien qui dirige le joyeux rassemblement de désœuvrés qu’est l’APEX. Par chance, autant que pour leur sécurité, les sales affaires traitées ici semblent détournées du sonar de Venom, puisque Neith ne reconnaît en rien cette interface comme habituelle. Le système informatique local semble avoir été développé par les mêmes gens qu’elle supprime à tour de bras depuis son arrivée ici. L’un de ceux capable de la renseigner sur les codes d’accès est-il seulement encore en vie ?Pour cela faudrait-il qu’il reste encore l’esquisse d’un scientifique qui a eu la chance de ne tomber ni sur une Chiss à l’adroite malchance ni sur une Echani rompue au meurtre de sang froid.

L’avantage avec un complexe relativement étroit, c’est que la place allouée aux recherches est moindre que l’espace occupé par la sécurité protégeant les dites recherches. La prétendue salle des serveurs est donc en vérité...la salle du serveur. Ce dernier ne proposera à son hôte ni en-cas ni rafraîchissement, mais bien tout ce qu’il abrite, à savoir une poignée de disques-durs que l’Ombre aura tout le loisir de confier à un droïde qui les analysera. Pas aisément, certes, mais beaucoup plus efficacement qu’une adepte de l’escrime plus à l’aise avec le contenu d’une servante d’atelier qu’avec des lignes de codes. Cela pourrait bien être plus croustillant encore qu’une pile de dossiers poussiéreux ramassés au petit bonheur la chance.

Car cette dernière n’a toujours pas décidé de sourire à la Républicaine. Une nouvelle patrouille droïde se manifesta en ouvrant les hostilités, sans aucune considération pour la banque de données virtuelle qui produisit quelques étincelles avant de rendre l’âme. Une implosion moindre que ce que Neith comptait provoquer, mais qui lui prémâchait tout de même le travail. Les programmes ambulants ne lui causèrent pas plus de problème que cela, mais l’espionne sentait bien qu’elle n’allait plus avoir la forme d’en envoyer des dizaines à la casse. Combien de droïdes une telle infrastructure pouvait bien abriter ? La réponse ne l’intéressait pas plus que ça en vérité.

Sa préoccupation immédiate était de trouver la salle du générateur, puis le chemin vers sa comparse d’infortune et enfin, la route jusqu’à la sortie, dans cet ordre. Un périple dont elle ne s’acquitterait pas sans peine. Frôler les murs à gauche. A droite, confisquer l’arme d’un soldat mécanique pour l’abattre lui et son binôme. Car son blaster, s’il était encore à sa ceinture, refusait toujours de fonctionner. Ce manège dura de longues minutes, jusqu’à ce qu’enfin l’alimentation locale n’apparaisse sous ses yeux. A vrai dire, même sans plan des lieux, la rater aurait été impossible, avec l’énorme pictogramme indicatif.

Une fois les explosifs en place, la détonation ne dépendrait plus que d’un petit bouton sur lequel Neith se ferait un plaisir d’appuyer une fois sortie de cette usine à problèmes. Avant cela néanmoins, il lui fallait regagner la salle de commandes. L’occasion d’un itinéraire pas très touristique, mais relativement calme, qui sera toutefois interrompu par une unité de B1 remis à niveau. Passons donc sur leur nombre et le déluge de feu désormais habituel dont l’Ombre sera la cible. Cette fusillade en particulier connaîtra une fin prématurée puisque ses opposants semblent soudainement plus intéressés par un prétendu exercice d’évacuation que par l’intruse. Décidément, leur réputation défectueuse n’est pas déméritée..mais tout de même.

Enfin, un signe familier se manifestera à la sensitive. Une voix devenue familière, à travers un haut-parleur vers lequel son regard se porte instinctivement. Ses pensées s’agitent alors. Un sourire éclaire ses traits quant elle peut enfin reconnaître quelque chose entre ces murs. Effectivement, la Chiss aura bien mérité un petit quelque chose en plus, pour cette énième démonstration à point nommé. Or, ce que retient surtout l’Echani, c’est le commentaire sur l’intégrité de ses vêtements. En dehors de tout self-control habituel, la voilà qui peste, râle, sur ces maudits tas de ferraille qu’elle porte responsable de sa déconvenue. Cela ne serait pas arrivé si elle n’avait pas du pratiquer un Ataru intensif sans sabre.. et sans recours à la Force.


Annoncera-t-elle simplement à l’attention du haut-parleur, et donc de la caméra, probablement utilisés par la Chiss pour converser à distance. Bien sûr, Rummi ne peut pas l’entendre ici, mais peut-être l’aventurière sait-elle lire sur les lèvres. En tout cas, elle n’aura pas pu rater ce qu’entends l’Ombre par vue plongeante, tandis qu’elle se penche en sachant pertinemment ce qu’elle fait. La couture de son pantalon a peut-être abdiqué, mais ce n’est rien par rapport aux atouts que recèle son débardeur. Des atouts dont elle se doute que quelqu’un ne perds pas une miette, depuis la salle des commandes.

Qui est justement sa prochaine destination. La zone est vaguement nettoyée, et elle a certainement récupéré toutes les informations à sa disposition. Pour cette première tâche, un feu d’artifices improvisé sera une route bien plus sûre qu’une inspection minutieuse. Ainsi, d’un trajet agrémenté de mauvaises rencontres devenues habituelles, la sensitive retrouve finalement sa camarade à la peau bleue. Elle constate alors que la pièce a été le théâtre d’un autre de ces affrontements rocambolesques dont Rummi semble avoir le secret. Le colis, nom donné à l’otage constitué prisonnier, semble d’ailleurs ne pas s’en être tiré indemne cette fois.


Alors, une nouvelle fois, la Républicaine usera de son charme hypnotisant la Chiss. Ses bras trouveront calmement un appui sur les épaules de la femme dont elle s’est approchée afin d’enserrer sa nuque. Son regard pétillant s’accompagnera d’un sourire mielleux, tandis qu’elle présentera son détonateur à sa camarade d’infortune.

Enfin, sur cette foutue planète engloutie par un enfer végétal, la sensitive trouva un peu de réconfort. Une tranquillité sous la forme d’un langoureux échange avec sa camarade d’infortune. La pauvre Chiss ne se doutait malheureusement pas que l’Echani en face d’elle était tout aussi compétente en baroud qu’en simulation. Au moins, leur longueur d’onde sembla s’accorder sur la suite directe des évènements : décamper afin de profiter d’un spectacle artificier. Quant à la suite des évènements.. leur semblant d’amour circonstanciel risquait de se cristalliser en une de ces expériences sans lendemain. C’est que la contrebandière n’attends visiblement que cela, et l’espionne doit de toute façon la cuisiner un peu sur ses propres découvertes.

Néanmoins, la première chose que fera Neith en dehors de la base est de prendre une profonde bouffée d’air. Un air pur, dépourvu de vapeurs d’huiles et de relents mécaniques dont elle commençait véritablement à saturer. Ensuite, prise d’un éclair de lucidité, elle retrouvera la belle bleue qui semble avoir eu la même idée qu’elle. Appuyer sur ce détonateur de concert avant de savourer les déflagrations qui projettent des pièces détachées à des hauteurs surprenantes. A se demander s’ils n’avaient pas bel et bien prévu un feu d’artifice là-dedans..


D’une voix langoureuse, avec une étincelle dans le regard, la républicaine murmurera ces derniers mots en exhalant exagérément à l’oreille de sa partenaire. Suite à quoi conservera-t-elle l’une de ses mains liées à celle que la Chiss n’utilise pas afin de se faire guider. Mais aussi et surtout pour mettre la navigatrice en confiance, lui roucoulant de temps à autres à l’oreille afin de la provoquer. Le colis aussi nommé otage, s’il avait le malheur de geindre, serait sûrement ramené au silence par une Echani qui apprécierait enfin avoir le calme pour travailler. Pour peu que travailler une Chiss au corps en soit réellement un.


Ponctua-t-elle d’un clin d’œil évocateur, relâchant enfin la main de la bleue tout en faisant glisser ses doigts le long de sa cuisse. Avant qu’elle ne se mette à l’aise, l’Echani ne se privera pas de profiter du déhanché maintenant habituel de la pilote qui ignore la présence espionne à son bord.

Le temps d’un instant, peut-être d’une nuit, perdue au milieu d’étendues verdoyantes, la voilà à se demander si elle ne peut pas s’abandonner à une autre sans remords. La seule personne qui pourrait lui faire des reproches à ce sujet, non-contente de la rejeter, ignore de toute façon tout de cette fausse vie que mène la sensitive. En plus d’être au courant d’un passé ouvertement sulfureux.


Toutes ces pensées seront balayées de son esprit à la vision de la ratonne prête à en découdre. Neith lui adressera un sourire équivoque, la bretelle de son débardeur chutant de son épaule par un hasard parfaitement contrôlé. Puisqu’elle venait de lui tendre un nouveau filet de manière ouvertement provocatrice, la républicaine allait laisser sa partenaire s’y engouffrer et initier leur danse sulfureuse.

Subitement, Neith s’était mis à soupçonner un ancêtre Corellien, sûrement lointain chez la Chiss. Pourquoi ? Parce qu’initialement, elle n’entendait pas réellement critiquer le vaisseau de Rummi, seulement indiquer qu’il était tout de même moins rutilant qu’elle. Cela dit, pour ne pas la froisser davantage, elle aura accepté la visite guidée sans broncher. Un tour gratuit des technologies d’APEX, ça ne se refuse pas.

Avant tout cela néanmoins, une autre démonstration de la vie de la contrebandière s’imposerait. Plus précisément, l’accueil serait fait par l’un de ses partenaires mécaniques visiblement révolté d’avoir été confiné à bord. Outre la dispute opposant machine et organique, la dernière subit des attaques au taser qui ont le mérite de faire relativiser sur son impulsivité. Qu’un droïde essaie cela sur l’Echani à sa suite et il se transformerait immanquablement en ballon dans une brève partie de football galactique. Probablement avec un trou noir en guise de cage, au mieux un vide-ordures.

La scène de ménage ne durerait qu’un temps. Ou deux, puisqu’elle concerna successivement deux droïdes ? Peu importe. Ce qui ennuie la républicaine est que sa seule cible survivante est derrière des barreaux…qu’elle ne pourra sans doute pas fracasser à mains nues. Sans avoir le temps de songer davantage à la solidité de la prison, la sensitive se verra finalement offrir un tour du propriétaire de ce vaisseau qu’elle n’aurait définitivement pas cru aussi aménagé. De la soute aux rangements, des réacteurs au cockpit, le spationef offre un confort qui pourrait donner envie à bien des Ombres d’en faire leur modèle par défaut, en lieu et place de la Black Widow. Elle qui sait habituellement restée composée se sera tout de même fendue de plusieurs sifflements d’une agréable surprise au gré de ses découvertes.

C’est dire à quel point tout cela dépasse l’austérité dont elle se souvient quand elle pouvait encore mettre le nez dans l’organisation ou la mécanique d’un vaisseau. Entre la praticité paternelle et l’austérité maternelle, son Nightingale manque clairement de fantaisie comparé au Blazing Destiny. Déjà qu’il n’y avait pas grand-chose à voir dans son YT, la présence de sabres-lasers et d’autres gadgets de sensitive serait complexe à justifier. Exploser un tas de ferraille à mains nues sous la colère, c’était dans ses cordes. Mais un élu de la Force, sans y recourir elle-même, c’était impensable.


Naturellement, même vétuste, son vaisseau demeurait son vaisseau, un souvenir familial bien dans son jus. Probablement qu’elle n’en changerait jamais et qu’il lui survivrait même. En revanche, elle était sincère dans son désir d’acquisition. Après tout… nombre d’ingénieurs républicains seraient intéressés par une dissection de ses technologies et autres atouts cachés mentionnés par Rummi.

Parlons d’atouts cachés, c’est le moment que choisira la bleue pour se montrer particulièrement avenante. L’Echani voit sa partenaire lui roucouler en face, lui adressant instinctivement un clin d’œil aguicheur alors qu’elle laisse sa main être guidée vers le début d’une séance de détente. Elle qui avait décidé de ne plus penser à rien d’autre qu’à cela, pour une fois, verra son plan jeté à la poubelle. Sa main finira effectivement par rencontrer des bijoux de famille, qu’elle imaginait avec bien moins de relief. Autant dire qu’elle n’arrive absolument pas à masquer sa surprise, ce qui se voit particulièrement dans la façon dont elle observe alors la ratonne.


Probablement que la Chiss aura deviné à sa simple intonation un certain refroidissement chez sa partenaire parfois audacieuse auparavant. Mais le fait est là, Neith pensait courtiser une femme. Et avec la protection dont bénéficient ses poumons, c’est indéniable qu’elle en a une en face d’elle. Pourtant, la sensation ressentie par sa paume lui rappelle bien d’autres souvenirs. A deux, à quatre..parfois plus. Presque machinalement, son corps se crispe. Voilà que le semblant de feu qu’elle avait fait en sorte d’attiser se fait balayer par un courant glacial. Pour peu qu’il lui reste un semblant de réelle empathie sous ce nom, elle culpabiliserait presque d’avoir allumé la Chiss à tort. Tout de même, peu fière du refus qu’elle est obligée de formuler comme de ce fragment de passé qui rejaillit, elle sera obligé de détourner le regard de sa partenaire pour fixer une paroi du vaisseau. Au moins le temps de renvoyer ses souvenirs d’où ils viennent et de chercher ses mots. Quel pitoyable portrait d’elle-même renvoyait-elle à présent, songeait son habituelle fierté.


Voilà qu’elle se trouvait fine, obligée de rentrer la queue entre les jambes, quand bien même elle en soit la seule dépourvue. Au moins, elle avait un minimum d’informations à rapporter de cette mission. Mais si elle avait modifié sa profession de couverture, c’était bien parce qu’elle s’était en quelque sorte juré de ne plus avoir affaire à ça. Le seul avantage qu’elle pouvait trouver ici, c’était de ne pas encore s’être délestée de ses affaires. Ainsi, la source de la déception de la bleue aurait le mérite de décamper plus rapidement de sa tanière.


C’était bien la première fois que sa propre raison passait outre sa résignation pour la république. Le retour serait au moins l’occasion d’y songer.