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Neith Kal
Neith Kal
Ombre Jedi
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Le bon et la brute [PV Orfeo] Empty Le bon et la brute [PV Orfeo]

Mar 21 Nov - 19:05
Une silhouette emmitouflée s'engouffrait dans la végétation de Tython sans que son visage ne soit exposé. Son parcours en lui-même se veut le plus discret possible, ignorée de la faune comme des autres sensitifs, dans l’unique but que sa présence sur la planète abritant le Temple demeure un secret. Car c’était en ce bâtiment que l’Ombre se rendait et sa simple condition faisait qu’elle jugeait plus sage de ne pas voir sa présence s’ébruiter plus que nécessaire. Si sa génétique Corellienne était déjà une base que nombre des Lumineux de la planète académique pouvait commenter négativement, le statut d’Ombre de Neith ne faisait qu’envenimer cette équation dépréciative qu’entretenait probablement nombre de Chevaliers pour les gens de sa caste.

Toutefois, la discrétion de son périple touchait à sa fin. L’entrée du Temple approchait, ses chances de ne pas être remarquée disparaissant puisqu’elle serait à découvert, remarquant quelques Jedis éparses. Une faible présence humaine qui l'arrangeait complètement en vérité. Si les regards sensitifs qui se posèrent sur elle comprirent rapidement la raison de cet accoutrement, cela se fit avec l’inconsidération intrinsèque que Neith attendait… sans en avoir cure. L’unique son sortant de ses lèvres étant celui des inspirations et expirations de fumée dues à la cigarette présente dans sa bouche. Et tandis qu’elle gravissait les marches, désertes, le tableau pouvait rappeler des souvenirs aux plus érudits des spectateurs qui observaient son ascension. En effet, rajoutez une formation serrée de stormtroopers à sa suite et vous obtiendrez un tableau semblable à l’un des jours les plus noirs de l’histoire de l’Ancienne République. Celui ayant sonné son glas.

Mais il n’est ici point question d’instrumentaliser le moindre soldat en armure blanche. D’abord, parce que l’Echani voit l’Armée Clone comme un charnier à la conception dépourvue d’éthique et à la valeur superficielle au combat. Ensuite, parce que les originaux Mandaloriens sont probablement l’unique intérêt qu’elle peut admettre à cette doctrine du nombre et de la profanation génétique. Et pour conclure… parce que la Corellienne se refuse à endosser la responsabilité de vies créées de toutes pièces, alors qu’elle se voit déjà tiraillée par les différentes valeurs des véritables êtres de la Force lorsque des choix cornéliens se posent à elle. Il convient d’ailleurs de préciser que la raison de sa présence sur Tython n’est pour une fois pas empreinte de sombres desseins masqués derrière une intention plus louable.

Guidés par son intuition dans la Force, les pas de Neith la mènent instinctivement vers les terrains d’entraînement. Une unique signature se détachant de toutes les autres, nul doute pour l’ancienne Verte qu’il s’agit là de l’homme recherché. A mesure que la femme ne se rapproche de la zone d’exercice, les vrombissements des sabres-lasers, comme les échos de coups purement physiques, envahissent son audition. Mais s’il est un spectacle dépourvu de pacifisme, c’est celui de cette encapuchonnée que croisent les rares passants, adultes comme enfants. L’Ombre est, en effet, résignée à dissimuler son visage jusqu’au dernier moment.

Et le moins qu’on puisse dire, c’est que la silhouette de l’homme qu’elle découvre n’est pas pour l’attendrir. Si les futurs padawans aperçus lui rappellent sa propre constitution lors de ses débuts dans l’Ordre Vert, il se tient ici, devant elle, cet ours qui trône paisiblement, tel le puits de connaissances martiales et sensitives qu’il représente pour la sensitive. Un paradoxe prêtant à sourire pourrait être fait avec une Echani divertissant la société Hapienne, si leurs motivations respectives ne différaient pas autant. Car Orfeo d’Erep était connu, lui, pour dispenser ses connaissances gratuitement du moment que l’on s’y intéressait sans arrière-pensée.

Ce n’est qu’une fois en compagnie exclusive de l’Epée et des quelques novices que Neith consentit à découvrir son visage, observant la scène avec un aplomb neutre. Ici, tous se rejoignaient dans l’apprentissage de la Force, aucune présence ne semblant se terrer pour observer les agissements du membre du Conseil ou même de qui que ce soit d’autre. Car si la Corellienne n’était pas passée totalement inaperçue, l’on ignorait au moins que c’était elle qui se trouvait en compagnie d’Orfeo à présent. Sa signature sensitive, réduite au silence, en était un signe clair.

« Madame, Madame ! Monsieur d’Erep est occupé avec les autres, vous pouvez nous aider, vous ? »

L’attention de la jeune sensitive fut captée par un duo de jeunes hommes qui semblaient bien pressés de réaliser une démonstration de leur maîtrise du sabre aux yeux d’un expert. Tout du moins de quelqu’un qui s’y connaissait. Alors l’Ombre se constitua un temps comme cible du Soresu pratiqué par les novices. Complètement versés dans la Force, les jeunes bretteurs avaient eu une chance relative de tomber sur une femme pratiquant essentiellement le Vaapad, peu enclin à surpasser le style défensif. Une chance relative, cependant, car ce ne serait pas demain la veille qu’une Echani serait dépassée par de jeunes enfants étrangers à cette culture.

Les chocs entre les trois sabres durèrent une simple poignée de minutes, suffisante à l’ancienne Verte pour relever plusieurs défauts non-inhérents à une simple inexpérience. Si elle ne connaissait que les fondamentaux de ce style, il lui semblait que l’intuitivité des deux jeunes hommes les conduisaient plus naturellement vers une pratique du Niman. Le fin bretteur présent dans la pièce, avait-il déjà relevé ce fait ? Probablement que oui, pour peu qu’il ait déjà pris la peine d’observer ces deux novices en particulier, ce qu’ignorait en vérité l’Ombre. Toutefois, elle ne viendrait pas ici se placer en quelconque moralisatrice. Elle était parfaitement consciente que le chemin qui lui restait à parcourir jusqu’au sommet de l’art de l’escrime n’était guère moindre que celui des enfants présents dans la pièce. Si elle avait fait le voyage depuis Azure pendant son temps libre, c’était autant pour tenter de se renseigner sur la fine lame du Conseil qu’afin de voir ce qu’une encyclopédie vivante de l’escrime pouvait apporter à une être possédant littéralement cet art dans les veines, à défaut d’avoir un degré de pratique à même de sublimer son propre potentiel.

« Maître d’Erep. »

Se fendit-elle simplement, lorsqu’elle eut capté l’attention du Conseiller. S’acquittant d’une courbette de connivence, son sabre laser éteint reposant toujours dans sa paume, l’Echani poursuivit ensuite :

« Loin de moi, l’idée de vous accaparer égoïstement, mais accepteriez-vous de me laisser rejoindre cette assemblée studieuse ? Tout autant que j’ai à apprendre de vous, je pense que ma présence serait une plus-value intéressante pour nos futurs Jedis en herbe. »

En vérité, l’Ombre prudente s’était ici éclipsée, puisqu’elle était en territoire familier et étranger à la foi, laissant donc naturellement place à l’Echani qui ne saurait être indifférente à un face-à-face avec le plus grand bretteur que l’Ordre puisse offrir. Elle demeurait toutefois assez maîtresse d’elle-même pour ne pas forcer la confrontation, et laisser le Conseiller instrumentaliser sa présence comme bon lui semblerait. C’était après tout ainsi qu’elle vivait habituellement.
Orfeo d'Erep
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Epée des Jedi
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Sam 2 Déc - 12:07
Au sein de ce temple de pierre accueillant tous ceux qui souhaitaient trouver leur voie
Vivait un ours dans l'esprit, un maître au cœur plus grand encore que son appétit
Qu'il avait pourtant très massif, bien que dénué de la moindre trace de gras dans le foie.
Guerrier et professeur, il enseignait sans distinction aux experts comme aux petits,
Plus fort, plus dur, plus loin, un vrai paquet cadeau d'arts martiaux, pour fébriles et hardis.
Tout cela oui, mais pour quoi ? Mais atteindre l'excellence dans le maniement du sabre, pardi.

Au milieu d'apprentis ô combien motivés, de tous les niveaux, il profitait sans une once de malice.
Tenir à sa solitude c'était bien, communier avec ces passionnés de sabre l'était plus encore.
Alors malgré un air intimidant par essence, le grand ours était toujours peu ou prou en lice
Pour offrir, en quelques sortes, un cadeau à l'ordre, en faisant de chaque jeune apprenti un Jedi en or.

Bien qu'impressionnant, de stature haute et un œil en moins, le gaillard voyait graviter autour de lui
Elèves de tout âge, jeunes comme vieux, néophytes ou férus, désireux de savoir se protéger d'autrui
Ou de perfectionner une philosophie de vie, celle qui mettait au cœur de leur existence le sabre.
Cela lui plaisait de pouvoir partager sa passion sans mot de trop, un vrai cadeau dénué de palabre.

Mais ce jour, jusque là similaire à tant d'autres passés et à venir, allait voir son cours changer un peu
En cela qu'une petite ombrelle fit son entrée par la grande porte du temple, une idée ferme en tête
Nichée au creux de son esprit comme un joli cadeau laser au pied d'un sapin de dévouement et d'efforts.
D'abord occupé, le maître d'armes ne remarqua pas cette nouvelle lame ayant rejoint les lieux.
Sa présence, toutefois, ne passa pas longtemps inaperçue, puisqu'elle se joignit à la fête
Cet échange de savoirs, cet échange de mouvements capables pourtant de défier jusqu'à la mort.

- Nous avions terminé le cours d'aujourd'hui. Demain, nous verrons l'application de la forme cinq en posture défavorable.
Préparez-vous, hu hu, je ne vous ferai pas de cadeau ! Jeune femme, quant à vous, suivez moi, allons nous mettre à table !


Midi pointait le bout de son nez; le grondement du ventre du maître s'entendait aux quatre coins de l'antique propriété.
En conséquence, il mena son interlocutrice à part, de sorte à pouvoir tout en même temps manger et causer.

- Je vous reconnais, nous nous sommes rencontrés il y a quelques années de cela, pour une affaire personnelle. En quoi puis-je vous aider ?


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Neith Kal
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Ombre Jedi
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Sam 2 Déc - 16:45
À son grand dam, l’espionne était arrivée trop tard. La bonne volonté dont elle aura fait preuve auprès de deux novices aura fait s’éclipser sa propre opportunité de croiser le fer avec l’homme sacré meilleur sabreur au sein de ses pairs. Mais tout n’était peut-être pas perdu : alors que le terrain d’entraînement se vidait des élèves qui avaient été prévenus de l’âpreté de la prochaine leçon, le sabreur retint sa comparse d’une invitation à s’attabler. Naturellement, la jeune femme étant originaire de la planète célèbre pour son soutien aux seigneurs chevaliers, elle ne pourrait refuser une telle invitation. Le ton employé par le bretteur ne laissait d’ailleurs que peu de place à l’essui d’un refus.

Décidément, les membres de l’instante régente des chevaliers républicains savaient apposer leurs décisions avec ou sans animosité dans bien des contextes. Ce ton lui rappelait la fois où la responsable de la politique externe de leur organisation lui avait remis une bouteille particulièrement rare de son alcool favori. Ou peut-être étaient-ce les grondements ursidés de l’estomac du professeur qui dissuadaient la jeune femme de la moindre protestation ? C’est que ce vieil homme en particulier avait une réputation pour le moins territoriale.

Un vieil homme dont la mémoire était pourtant loin de défaillir. Il n’avait pas oublié leur rencontre ultérieure à la perte de la planète des anthropomorphes à fourrure. Malheureusement, si le conseiller cherchait à obtenir de quoi nuire à sa némésis, la jeune femme ne put répondre à ses questions, se contentant de le rediriger vers l’une de ses collègues plus à même d’être renseignée. Avait-il trouvé ce qu’il cherchait depuis le temps ? L’espionne l’ignorait, mais force était de constater qu’on ne lui tenait pas rigueur de son silence ici.

« Et bien, pour tout vous dire... je comptais uniquement mettre cette journée à profit pour renouer avec l’art du sabre présent dans mes gênes. Vous savez comme moi que ma fonction me contraint à m’oublier moi-même, mais il s’agit à mes yeux d’une discipline ne pouvant être négligée. Toutefois, il serait fort malvenu de ma part de refuser une invitation.»

En effet, les circonstances du jour étaient beaucoup plus légères que celles de leur précédente rencontre. Il n’était pas question ici de renseignements sur la meilleure bretteuse ennemie, mais bel et bien de simplement partager un repas. Repas dont les divers effluves assaillirent rapidement l’odorat de la jeune femme, sans pour autant que cela ne la renseigne davantage sur les plats proposés. Si l’aspirante s’avérait être une piètre cuisinière, elle nota ici un autre domaine ou le maître pourrait lui donner moult leçons, si toutefois il en avait l’envie et la patience. Principalement, la patience. Car lorsque votre unique préoccupation est de manger de façon pratique et qu’aucune bouche à nourrir ne vous incombe… votre esprit juge les aptitudes culinaires comme un savoir qui l’encombre. L’espionne, si elle était assez capable pour ne pas faire brûler des pâtes, ne se risquerait probablement jamais à la confection d’une pièce montée. Bien sûr, elle pourrait essayer… mais le caramel s’attacherait davantage à ses doigts qu’aux choux garnis, avec toute la souffrance que cela inclut. Notre épéiste en herbe représentait en somme le parfait contre-argument pour tout individu masculin qui voudrait philosopher sur la place de la femme au sein de la Galaxie.

Ce n’est qu’une fois attablée face au maître épéiste que l’apprentie eut le loisir d’observer les plats présents sur la table. En vérité, elle en reconnut quelques-uns qu’il lui était déjà arrivé d’essayer de cuisiner. L’odeur ne trompait pas : ceux ici présents étaient indéniablement mieux réussis que ses propres tentatives. Toutefois, elle laissera le soin à l’homme, aussi adroit à l’épée qu’au couteau, de présenter ses diverses concoctions et d’en faire bénéficier son invitée à sa guise. Celle-ci, fidèle à sa nature, profiterait de la situation pour exposer les thématiques la préoccupant :

« Au sujet de cette affaire personnelle… avez-vous pu assouvir votre curiosité depuis notre dernière rencontre ? C’est que je n’ai plus eu de nouvelles de mon contact depuis que je lui ai transmis votre désir d’en apprendre plus sur votre némésis. Elle en savait déjà beaucoup selon ses dires...mais peut-être a-t-elle cherché à en apprendre plus...à en apprendre trop. »

Les relations entre espionnes républicaines s’étendaient rarement au-delà du professionnalisme. Tout au plus étaient-elles cordiales. Ainsi, d’un point de vue purement objectif, l’espionne n’avait pas révélé tout ses moyens de disposer d’informations sur cette personne en particulier. Du point de vue de l’adepte martiale cependant, perdre sa collègue, c’était aussi perdre une des rares personnes avec qui les échanges n’avaient pas concerné que leur devoir.

« Et tant que nous y sommes… dois-je considérer cette invitation comme une manière de m’amadouer avant de me demander de nouveaux renseignements ? Je n’ignore pas la défaite qui fut la nôtre il y a de cela un an...et je suis l’une des mieux placées pour surveiller les mouvements des troupes ennemies. »

Naturellement, cette entrevue entre l’épéiste et le bretteur ne relevait que partiellement du hasard, la première ayant connaissance du fait que l’homme s’entraînait régulièrement en ces murs. Mais le second lui, aurait très bien pu chercher à retrouver la trace de la jeune femme, cette situation se transformant alors en heureuse coïncidence.
Orfeo d'Erep
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Epée des Jedi
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Ven 8 Déc - 0:19
Il n'était pas rare qu'Orfeo  amène dans ses quartiers, proches des espaces d'entraînement, des gens désireux de se perfectionner. Des chevaliers aux hauts conseillers, nombreux connaissaient déjà son humble espace de vie. De toute façon, il n'y cachait rien de bien extraordinaire. Ses biens les plus précieux ne quittaient pas les limites du domaine familial, à des années-lumière de Tython, sur Erep. Mais si son petit coin rien qu’à lui tenait plus d'un lieu de réunion que d'une alcôve intime, il était définitivement à son image. L'on pouvait trouver une partie chambre, bien sûr, mais assez humble comparée à l'espace dédié à l'entraînement, à l'étude et à la cuisine. Aiguiser son corps et son esprit semblait être au cœur des préoccupations du guerrier, qui n'entendait rien négliger. Moins académique que le Maître Archiviste, Orfeo n'en restait pas moins un érudit instruit, éduqué, capable de s'en sortir dans bon nombre de situations. Merci Grand-Père Dion pour ce bel héritage !

A lui maintenant de laisser son héritage à son ou ses successeurs. Mais il n'y parviendra pas tant que l'obsession qu'était devenue Darth Ziran dévorera ses pensées. Alors lorsque Neith prit la liberté d'évoquer leurs premiers échanges il y a plusieurs années de cela, l'Ours secoua sa grosse tête borgne pour stopper là la conversation.

- Laissons de côté ces questions frustrantes, d'accord ? Autre chose de plus important nous attend.

L'idée le fit sourire. Un grand sourire.
Pouvoir mener une vie aussi passionnante le ravissait manifestement.
Même s'il accusa difficilement, dans un premier temps, le brin de méfiance de son invitée.

- Vous amadouer ? Non, non, voyons.

Profitant d'une petite pause savamment étudiée pour lui permettre de souffler les émotions qui naissaient dans son cœur et ses tripes, il fit quelques pas jusqu'à la cuisinière pour surveiller ce qui bouillait sur le feu depuis ce matin, lorsqu'il l'avait allumé pour durer. Là était le secret de beaucoup de préparations: du temps et de l'amour. Le premier lui échappait beaucoup trop souvent à son goût. Le deuxième, il en avait beaucoup à donner, à sa manière. Et il ne s'était jamais gêné pour le distribuer par grandes pelletées ! Même si, en tant que symbole d'une utilisation de la Force beaucoup plus matérialiste, il ne faisait pas l'unanimité.

- Nombreux sont les Jedi à considérer le maniement du sabre comme accessoire, anecdotique, le simple et grossier moyen pour nous de faire arme égale avec nos ennemis. Peut-être ont-ils raison, mais je ne suis pas d'accord. Ma relation avec la méditation passe toute entière par le fait de tenir ce petit cylindre de métal dans ma main, de le sentir jusqu'à ne plus le sentir. Jusqu'à ce qu'il soit une extension de mon bras. Faire un avec mon sabre, c'est faire un avec la Force. Cette sensation me guide toujours vers la paix, quand bien même j'utilise le Vaapad.

Pour manier cette forme ô combien complexe, le Jedi devait devenir un presque paria de l'Ordre, dans l'esprit du moins, en cela que canaliser ses émotions pour les utiliser ensuite trahissait quelque peu le code Jedi. Marcher sur la fine ligne entre le Côté lumineux et le Côté obscur demandait une maîtrise de soi exemplaire... et un feu sacré inextinguible dans le regard.

- C'est pour cela que j'entends passer du temps avec tous ceux qui souhaitent développer leur art avec moi. Pour pouvoir aiguiller au mieux chaque combattant vers ce qui saura lui convenir le mieux. Te connaître permettra que nous conjuguions qui tu es et qui tu veux être. Une tâche ardue, s'il en est.

Il n'était nullement question qu'Orfeo s'empare du guidon. Il allait simplement aider à choisir la meilleure voie possible pour que la route en speeder soit la plus claire possible.

- Pour tout te dire, ces paroles sont celles de ma prédécesseure. A l'époque, elle m'a asséné ça, comme ça, avec son calme olympien et un petit sourire malin, sans m'enguirlander pour un sou, quand j'ai demandé à prendre sa place. J'étais bien arrogant, alors. Et beaucoup plus sanguin aussi, hé hé. Me faire languir de la sorte a permis de développer ce qui me manquait encore, à cette époque.

Savoir quand sortir et quand garder à la ceinture le sabre. Faire preuve de mesure en toute circonstance, car le commun des mortels ne pourrait rien faire une fois la colonne de plasma allumée. Connaître le monde, de sorte à devenir la meilleure version de soi-même. Une tâche ardue, mais un chemin nécessaire pour entretenir la flamme intérieure sans basculer dans l'ego et la plus simple des satisfactions.

Même si, dans d'autres domaines, ce n'était pas bien grave d'être content de soi. Comme là, lorsqu'Orfeo présenta à son invitée un choix de plats.

- Alors, aiguillettes de convor ou anguilles naboo fourrées aux herbes, hum ?

Il réduisit le feu au minimum, de sorte à garder chaude la nourriture. Pour aider Neith à faire son choix, une cruche depuis laquelle flottait une belle fumée de chaleur fut apportée à table. L'odeur qui en émanait parfuma instantanément la pièce, tapissant au passage les narines présentes. Elle avait la force d'être douce et puissante à la fois, un bon souvenir de jeunesse même sans avoir été vraiment vécu, en un mot comme en mille: réconfortante.

- Tiens, un mélange d'épices dans du vin chaud. Très aromatique et degré d'alcool minimum. Parfait pour accompagner le plat... et s'entraîner au mieux ensuite.

Qui disait vin cuit disait vin avec très peu d'alcool, et donc des capacités toujours aussi affutées ensuite. Nécessaire pour échanger quelques coups par la suite. Sans se blesser ni altérer l'évaluation nécessaire à la progression, qu'elle vienne de soi-même ou d'un maître. A peine avait-il bu une gorgée qu'Orfeo gronda de plaisir et reposa sa coupe sur la table, les joues rougies. Par l'alcool ? Non, du tout.

- Ouh, ça réchauffe l'intérieur, ho ho !

Sentant monter en lui l'excitation d'aider autrui à se perfectionner au combat et le plaisir du goût du vin chaud, il retira sa bure crème, pour l'accrocher à un porte-manteau près de l'entrée de ses quartiers, le décorant presque involontairement à la manière de ces hauts conifères de Kashyyyk, lors de leur grande fête hivernale. Dessous, un maillot de corps clair à l'évidente qualité, sobre, sans fioritures venait tant bien que mal cacher une musculature extraordinaire, massive, solide mais dissimulée par un très léger embonpoint et le tissu pudiquement placé.

Enfin, lorsque le choix de nourriture fut fait, ce dernier se retrouva sous le nez de l'Ombre Jedi, cadeau de maître à élève. Car, il l'entendait ainsi, Orfeo voyait en la jeune femme une chercheuse de savoir, une guerrière en pleine expansion. Pour autant, maintenant à table, il ne laissa guère de temps au temps, et entama les hostilités. Il fallait, après tout. Dans le cycle des choses de l'univers, à moins d'être maintenu, le chaud devenait froid très vite. Il valait mieux donc ne pas trainer.

- Ne perds pas de temps, ça refroidit très vite.

Il enfourna une belle fourchette de convor, avec l'entrain de celui qui savait profiter des petits plaisirs de la vie. Le mélange des saveurs le fit sourire, alors qu'il continua, une fois sa bouche libre.

- Alors, parle moi de toi. Ce que tu as le droit de dire, au moins.


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Neith Kal
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Ven 8 Déc - 18:00
La tanière de l’Ours. Ce dernier n’avait pas laissé l’ombre d’un choix à l’espionne de l’y suivre afin que tous deux ne s’y restaurent. Le caprice d’entraînement de la Corellienne repoussé au futur, cette dernière n’avait pu qu’imaginer avoir de plus sérieuses affaires à traiter avec le Conseiller. Pourtant, alors qu’elle avait fait en sorte de considérer aussi précieusement que possible le temps du bretteur, Orfeo avait balayé toutes ces préoccupations d’un revers de main. Ou plutôt d’un revers de patte. Neith n’était pas la plus frêle des Jedis, loin s’en faut. Et son éducation ne comportait pas la notion de peur masculine. Pourtant, il y avait quelque chose dans son physique, comme dans l’aura qu’il dégageait, qui passait bien l’envie à l’Echani de le considérer comme les Hapiennes considèrent leurs mâles. Si Orfeo était un meuble… ce serait une armoire à glace, littéralement. L’une de ces volumineuses œuvres en bois que l’on retrouve dans les greniers familiaux et qu’on est obligé de déplacer à quatre, minimum. En somme… tout cela signifie qu’elle n’osa plus broncher, jusqu’à ce qu’il n’oriente leur discussion de la manière dont il le souhaitait.  Elle s’attabla donc en sa compagnie, une fois délestée de sa bure qui reposerait sur son dossier.

L’épéiste commença par exposer sa propre vision de l’arme cristallisée. Mais l’espionne douta, un instant. Ces paroles trouvaient un écho particulier dans son esprit, naturellement enclin à la voie de la lame. Aurait-il pu préméditer son discours, en sachant très bien à qui il s’adresserait ? Non, cela coulait bien trop naturellement pour être un ensemble de phrases mémorisées par cœur. Et l’infiltrée apprit effectivement que ces paroles provenaient de la précédente Épée des Jedis, à l’attention même de son interlocuteur actuel, lorsque l’arrogance le tenaillait encore. Songeuse à mesure qu’elle s’imprégnait des paroles du sabreur, l’Ombre s’arracha un rictus en leur trouvant un autre point commun. Une similitude qui découlait bien plus de l’escrime que de la Force, à ses yeux.

« Je vais me laisser tenter par les anguilles. La Force seule sait combien de convors j’ai déjà eu l’occasion de plumer lors de ma courte vie.. un petit écart de régime ne sera pas préjudiciable »

Outre les victimes quotidiennes de la guerre, on sous-estime facilement le nombre de vies animales s’éteignant chaque jour au profit de leur hiérarchie dans l’échelle alimentaire. En ce qui concerne les convors, c’est particulièrement vrai sur Trandoshan. Ça et la viande de Wookie… occasionnellement. Neith ne put réfréner le souvenir de l’un de ses informateurs à la peau de lézard qui avait clamé haut et fort la provenance de son plat principal lorsqu’il l’avait conviée. Autant vous dire qu’elle s’est forcée à finir son assiette..

Heureusement, elle ne froisserait pas son hôte de la sorte ici. Vin chaud ou froid, de l’alcool restait de l’alcool pour une Corellienne. Et celui-ci était l’un des plus parfumés qu’elle eut l’occasion de sentir. Puis de goûter. Car si le cuisinier l’invita à ne pas perdre de temps, elle ne comptait de toute façon pas laisser les mets refroidir. Bien sûr, l’espionne conserva suffisamment de manières pour complimenter le responsable de ce qui se trouvait sur la table, avant que ce dernier ne poursuive la démarche initiée auparavant.

« Si tout le gratin de Tython profite d’une aussi bonne nourriture.. je crois que l’on tiens là l’arme ultime pour lutter contre le Côté Obscur ! »

Un soupçon d’humour autant qu’une façon de botter en touche à son tour, comme le fait le Conseiller depuis le début de cette rencontre. C’est qu’une question aux apparences aussi simplistes suffit à l’embarrasser : qu’à-t-elle bien le droit de dire, au-delà de ce qu’on sait d’elle ? Si la Maîtresse Fay est si bien renseignée sur elle, les hautes instances de l’Ordre non plus ne doivent pas ignorer ses origines. Neith choisit pourtant de considérer qu’il ne s’agissait là que d’une initiative personnelle de sa supérieure, Orfeo paraissant empreint d’une réelle curiosité.

« Auprès de quelqu’un vivant par et pour la lame… je crains que mes traits ne suffisent à en dire bien plus que je ne saurais le formuler avec des mots. Particulièrement quand il est bien des choses dont seule la Force doit rester témoin. »

Un bref duel valait bien mieux qu’une longue conversation. Pourtant, toujours dans le respect de ce devoir qui lui demandait de s’oublier, l’espionne se prêterait volontiers à l’exercice. A plus d’un égard, elle se disait qu’avoir rencontré Orfeo lors de sa précédente vie aurait changé bien des choses pour elle.

« Commençons donc par l’image que mon rôle au sein de la République doit vous donner de moi. Alors même que nous servons Tython directement, beaucoup de Jedis désapprouvent nos méthodes. Souvent les mêmes qui se méprennent sur nos intentions. Notre vision commune du sabre-laser me fait cependant espérer que vous n’êtes pas de cette majorité bruyante. Bien que je dois avouer que je ne déroge pas à la mentalité des autres Ombres... ma façon de le concevoir est différente. »

Sa tante l’avait prévenue d’emblée : les clivages propres à la République ne se limitent pas à ceux de Corellia, internes comme externes. L’immuable désavantage du régime reposait dans le fait que tous ne pouvaient s’entendre sans figure de proue. Au moins, cette liberté d’expression permettait de désamorcer les tensions avant qu’elles n’explosent. Cela, de manière plus ou moins noble.

« Mais si je devais formuler ce qui m’a poussé à devenir ce que je suis aujourd’hui.. je dirais qu’il s’agit d’un banal refus de m’éteindre dans l’anonymat galactique. Une simple volonté de perpétrer le nom que je porte par ma mère. Alors que je le cache pourtant. La vérité est que je vous envie, quand je vois la passion vous animer pour des choses aussi simples que la cuisine, en dépit du poste que vous occupez. »

Sa mère n’a jamais fait en sorte de diriger son esprit vers des loisirs autres que l’escrime. Son père, en revanche…

« Cela me rappelle ce que je pouvais être autrefois. Une enfant insouciante qui dérapait entre deux astéroïdes, pour se prendre une misérable poussière de comète dans l’œil. Une enfant dont la seule préoccupation était de voir son père regagner le foyer pour qu’il puisse l’aider à réparer son vaisseau de la énième collision subie. Quelque part, si je ne m’étais éveillée à la Force, tout cela aurait probablement pu continuer.. »

Elle se désintéressa de son repas pour serrer le poing, laissant volontairement paraître son dégoût pour ce qu’elle s’apprêtait à mentionner

« Mais c’est en étant véritablement confrontée au Côté Obscur que je me suis rendue compte de son aspect néfaste, corrupteur. Disons qu’à mes yeux.. il n’a fait que prendre les plus belles choses de la Galaxie pour les arracher à ma considération. C’est d’ailleurs pour ça que je ne suis pas exempte de son influence… mais je pense que cela m’y immunise suffisamment pour que je puisse le restreindre. »

Les mots de l’Echani entreraient sans doute en écho avec le discours du bretteur pour ce dernier. Car Neith lui présenta son propre sabre-laser, l’allumant un court instant pour que le Conseiller puisse observer la teinte mauve de celui-ci. Elle lui laisserait le soin d’examiner la poignée s’il en formulait le désir, avant de la ranger à sa ceinture. Maintenant qu’elle avait exprimé ses motivations, l’espionne était curieuse de connaître celles d’Orfeo :

« Et vous, Maître d’Erep ? Avant que l’on ne parle du souhait de transmettre votre héritage, ou bien de la fougue d’affirmer votre potentiel.. quel désir est celui qui anime votre lame ? Pourquoi pensez-vous que la Force vous a choisi ? »


Dernière édition par Neith Kal le Lun 18 Déc - 18:52, édité 1 fois
Orfeo d'Erep
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Lun 18 Déc - 2:52
- Je peux te le confirmer, les meilleurs cookies ne se trouvent pas du Côté obscur, hu hu.

Une petite plaisanterie, pour détendre l'atmosphère. Le genre dont le grand Ours raffolait. Ce genre d'entretien pouvait parfois s'avérer anxiogène pour les personnalités les moins formelles, les moins à l'aise, et Orfeo d'Erep n'entendait absolument pas braquer cette jeune guerrière en démarche d'amélioration personnelle. Surtout pas si tôt dans leurs échanges. Viendrait peut-être le moment où elle l'enverrait bouler, lorsqu'il lui dirait ce qu'elle ne voulait pas entendre, mais chaque chose en son temps. Un peu d'humour, donc, pour alléger et continuer sur des bases les plus agréables possible.

Nul doute que l'avis qu'il émit ensuite participerait à la bonne ambiance générale.

- Jeune Neith, le maître d'armes que tu as devant toi n'a rien contre les Ombres. J'ai beau avoir une vision quelque peu... personnelle de ce qu'un Jedi devrait être, il n'empêche que je respecte la tâche qui vous a été assignée. Et admire votre dévouement.

Puis, il se tut. Était venu le moment privilégié de son interlocutrice. En plus de déployer ses sens physiques, ouïe et vue en tête de gondole, l'Ours de Tython se permit une petite plongée dans la Force pour saisir les fluctuations qui pouvaient jaillir ça et là. Très peu, au final, et cela n'était pas tant une surprise. Ne pas contrôler ses émotions et sa présence dans la trame de vie qu'était leur Alliée ne pouvait mener une Ombre qu'à se faire tuer. Un choix de carrière fort peu plaisant, s'il en était.

- Hrm.

Ce fut la seule réaction que se permit Orfeo durant la prise de parole de Neith. Mais toute sa réflexion, et son air pensif par la même occasion, furent balayés par les questions finales qui lui furent posées. Eh bien eh bien, ce n'était pas souvent que quelqu'un prenait la peine d'agir d'égal à égal. Pas si tôt dans le processus. Pas comme ça. Cela se révélait... rafraichissant, d'une certaine manière. Assez pour faire rire le principal concerné.

- Ce qu'il en est de moi ? Ho. Ho ho. Ho ho ho ! Ma foi, c'est de bonne guerre. Une petite seconde, toutefois.

Clac, la fourchette transperça une pièce de viande, bien vite portée disparue dans le grand gosier du Jedi. Une belle gorgée de vin chaud vint accompagner l'ensemble, de sorte à étouffer la soif et à humidifier la bouche. Parler, cela pouvait assécher une langue plus vite qu'un séjour longue durée sur Tatooine, ou Géonosis. Et vu ce qu'il allait remuer de son passé, il valait mieux prendre forces, courage et une petite dose d'ébriété, juste ce qu'il fallait.

- Hum, mieux. Bon. Faisons simple, car cela peut l'être. Mes premières années n'ont pas été les plus tendres. Mon père, un Jedi noir, n'avait guère de considération pour moi. Il ne désirait qu'une chose: se venger de mon grand-père, qu'il estimait responsable du trépas de sa femme, ma mère. Le seul responsable, si l'on peut dire, c'est moi. Elle est morte en couches.

Tout cela, Orfeo l'avait appris des journaux même de son père Syracuse, un ancien Jedi renommé, bien parti pour prendre la suite de Dion à la tête de la planète Erep du système Naboo. Un homme bien, que l'obsession avait transformé petit à petit en monstre. Le pauvre homme avait d'ailleurs été arrêté par Dion et des Ombres, avant de faire le moindre mal. Se venger d'un tort imaginaire en frappant du sceau de la mort des innocents, cela n'était bon que pour les fous. Et pour les utilisateurs des ténèbres, bien entendu. Nanth'ri restait fermement gravé dans l'esprit du dernier fils d'Erep.

- J'ai donc débuté confronté au Côté obscur, avant d'être heureusement récupéré par ma famille de sang. Elle m'a donné une éducation, un foyer, de l'amour. Tout ce qu'il faut pour devenir quelqu'un de décent, ce que j'espère de tout cœur être.

Dur dur de se proclamer bonne personne, et Orfeo ne s'y risquerait pas. Trop de colère et de culpabilité dansaient en lui pour qu'il puisse prétendre à ce titre ô combien prestigieux, même parmi les Jedi. Être une bonne personne, cela demandait du temps, de l'amour, du dévouement et une foi absolument grandiose en autrui. Essayer de l'être, c'était déjà une bien belle et bien grande chose. Surtout en ne se trahissant pas soi-même.

- D'abord, j'ai voulu faire plaisir à tous ces gens exceptionnels qui m'entouraient. Cette voie ne me convenait pas, et a fait de moi un bien piètre bretteur. Il fallut un presque miracle, une épiphanie pour remédier à cela. J'ai trouvé ma raison d'être: devenir un chevalier. Jedi, bien sûr, mais aussi dans les valeurs. Noblesse d'âme, courtoisie, charité, loyauté, dévouement, courage, autant de grands mots qu'il m'est devenu nécessaire d'incarner. Depuis, je m'efforce de vivre à la hauteur de cet idéal, tant bien que mal. Pour moi, car cela me réussit, mais surtout pour autrui. Pour que plus aucun enfant n'ait à vivre ce que j'ai vécu, et pour que ceux qui l'ont tout de même vécu ne perdent pas espoir.

Un discours passionné, enflammé, puissant, qui prit fin... avec une moue dépitée.

- Diantre, je n'ai pas fait simple, n'est-ce pas ? Et en plus, ça a refroidit. Pfffff.

En effet, cela avait refroidi.


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Neith Kal
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Ombre Jedi
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Lun 18 Déc - 21:28
L’on dit qu’une épée n’est efficace que lorsqu’on la considère comme l’extension de soi. L’on dit également que la cuisine est une expression de soi, que la personnalité d’un fin gourmet peut se retrouver dans les plats de son cru. Le Maître Bretteur ne déroge pas à la règle. Le simple fumet émanant du centre de la table se veut apte à réchauffer le corps et l’esprit des deux convives. Que dire de l’attitude de l’Ours de Tython, visiblement amusé par la curiosité de son invitée, qui s’était mis à rire de bon cœur. Un cœur qui se révéla à la hauteur du poitrail musclé l’hébergeant.

À son tour, elle observa le silence le plus complet pendant l’oratoire du Conseiller. Son esprit, aux manettes de son corps, la fit cependant réagir instinctivement à ces paroles. Programmée comme une curieuse peste aimant à laisser traîner ses oreilles un peu partout, la mention de Jedi Noir occulta totalement le repas pour Neith, au profit du cuisinier. Au moins, l’un d’eux qui n’aura pas eu le temps de nuire, commenta-t-elle à sa propre attention au sujet de cet ennemi qu’elle redoute plus encore qu’un Seigneur Sith. Le fait que le Côté Obscur puisse atteindre une famille seigneuriale en plein cœur du Noyau Républicain ne rappelle que trop bien à l’Ombre la dangerosité de sa lutte. Ainsi que le tribut qu’elle a déjà payé, tant comme enfant capricieuse que comme espionne assermentée.

Ainsi voit-elle en les paroles de son aîné le récit d’un homme sage, sauvé d’un funeste sort par le ciment familial. Sonder la Force permit à l’Echani de percevoir en l’Ours une humilité qui élevait encore la noblesse de ce récit, tout du moins de son point de vue. Comme quoi, tous les Conseillers de Tython n’étaient pas de vieux obtus aigris. Une certaine frange indépendantiste ferait mieux de revoir sa propagande… mais il s’agit là d’un tout autre sujet. La tirade de l’Épée toucha à sa fin et le cuisinier ne manqua pas de faire remarquer que les assiettes servies avaient considérablement refroidi. La Corellienne jeta un bref coup d’œil à son anguille, avant de sourire.

« Vous n’êtes pas homme facile à suivre ! Même mon statut d’espionne ne me permet pas d’écouter votre récit tout en honorant votre cuisine. »

L’Ombre saisit alors de nouveau ses couverts, découpant un morceau de gymnote pour en attester de son propre chef. Oui, c’était indéniablement froid. Mais la texture fondante de la viande faisait que cela ne lui semblait pas immangeable pour autant. De toute façon, en ce qui la concernait… une Corellienne qui ne finissait pas son assiette avait de sérieuses bases de savoir-vivre à réapprendre. Alors elle s’en acquitterait, sans cette fois négliger la discussion.

« De ma perspective, je peux au moins affirmer que vous êtes l’une des Lumières guidant l’Ordre sur la bonne voie. Toutes ces valeurs vous honorent. Mettre vos compétences au service d’autrui afin d’être en paix avec vous-même… si ce n’est pas là la définition d’un Jedi, j’ignore ce que c’est ! »

Pour ce que cela avait de valeur, de la bouche d’une âme à la luminosité vacillante. Cette définition, elle la tient pourtant de sa défunte mère, véritable Jedi Verte. Bien sûr, l’Ombre apprécierait pouvoir dire que cette conception est demeurée la sienne. Mais l’idéalisme de son esprit a sans doute été réduit en morceaux en même temps que le destroyer Radiant. De cette réalité découlait l’impossibilité de la sensitive de s’épandre sur son passé comme venait de le faire l’Ours. Bien qu’en vérité, elle conserve la possibilité de s’en inventer un énième. Mais la Corellienne n’avait rien à gagner à tromper un homme dont l’honnêteté et la droiture ne faisaient aucun doute. Pas en territoire allié.

« Personnellement.. je dirais que l’étau familial m’a été bénéfique. Vous vous doutez que ma mère fût celle qui..»

Qui portait la culotte, en bon Corellien. Mais ici, ce serait formulé avec un peu plus de retenue. D’autant que Shaan savait se faire entendre en soulignant que la Force et l’escrime ne constituaient pas un épanouissement à eux seuls. Pas lorsqu’on se trouvait entre les griffes d’une Jedi Verte aussi stricte.

«... qui s’occupait principalement de mon éducation. Et cela me confère un idéal à atteindre, à dépasser même. Que l’on parle d’escrime ou de qualités humaines, je la vois toujours comme le modèle et le motif me tenant éloigné d’un destin similaire à votre père. Je dois dire qu’avec la simple éducation paternelle… je ne serai pas là ou j’en suis aujourd’hui. Mais je ne peux décemment en vouloir qu’à un seul d’entre eux puisqu’ils se partagent en quelque sorte la responsabilité de ce que je suis devenue. »

Bien sûr, tous les facteurs externes étaient écartés ici. Ce que l’Ombre laissait cependant entendre était leur décès à tous les deux. Son jeune âge pouvait-il, aux yeux de l’Ours, en faire une des victimes collatérales de Lord_Over ? C’était probable. Neith n’en révélerait de toute façon pas davantage, par principe. Le but de ces révélations avait simplement été de signifier à Orfeo qu’elle comprenait, au moins en partie, l’ampleur de son deuil comme de l’héritage inhérent à ce genre d’événement. Et puisque l’heure était à la nostalgie, l’Echani décida d’outrepasser ses réticences à évoquer une question en particulier. L’homme face à elle n’avait pas semblé s’en offusquer la première fois, alors pourquoi pas retenter une deuxième fois ?

« Dites-moi, Maître d’Erep. Vous avez évoqué l’ancienne Épée des Jedis comme votre Maîtresse. Mais avez-vous déjà eu des disciples sous votre responsabilité ? C’est que… dans l’ombre d’où je viens, l’on entends rarement les Maîtres se lamenter ou même s’exprimer sur leurs disciples. Alors je me demande quelles peuvent être les réactions lorsqu’une personne à laquelle vous transmettez votre expérience se détourne soudainement de la voie sur laquelle vous espériez le conforter. »

Clairement, elle espérait ne pas voir cette grosse carapace se fendre devant elle. Ni voir ce solide gaillard s’emporter quant à son indiscrétion. C'est qu'elle n'avait pas encore terminé son plat, avec toute cette palabre la poussant à reprendre une bonne gorgée de vin refroidi.
Orfeo d'Erep
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Epée des Jedi
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Mar 2 Jan - 10:34
Une fois son discours achevé, et l'écoute de la jeune Neith rompue par quelques mots de cette dernière, Orfeo planta sa fourchette dans son assiette, de sorte à faire honneur non pas au chef mais aux produits qui s'y trouvaient. Gâcher de la nourriture, cela le révoltait. Manger était nécessaire. Prendre la vie pour alimenter la sienne, acte insignifiant en soi, ne pouvait être répété de manière anodine. Alors à sa manière, l'Ours développait autant d'effort que possible pour faire honneur aux végétaux et animaux morts pour que lui puisse continuer à vivre. Cela passait donc par un infini respect dans la préparation et la consommation de ses repas, et donc par l'absolue nécessité de ne pas les gâcher.

Pourtant, il manqua de s'étrangler lorsque Neith Kal commença à le bombarder de compliments, ou du moins à en poser quelques uns, mais parmi les plus grands possibles. Une gorgée de vin chaud plus si chaud aidant, le maître fit passer le tout tant bien que mal avant de reprendre la parole, interrompant les jolis mots s'ils devaient continuer, les concluant définitivement si leur flot avait déjà pris fin.

- Vous allez me faire rougir, et cela ne sied guère à un Jedi. L'hubris est bien l'un de nos pires ennemis.

Et il en avait, le bougre. Et il le savait, le bougre. Sans être imbu de sa personne, il se sentait fier d'être l'homme qu'il était, d'avoir franchi les obstacles qui s'étaient présentés à lui, et d'être toujours là à la fois pour en parler et pour fleurir dessus. S'il trouvait cela plutôt sain, de s'aimer, Orfeo comprenait aussi que les Jedi ne devaient pas trop s'attacher à ce genre de considération matérielle. Face à cela, et pour ne pas être hypocrite, il convenait donc de limiter au maximum pareil gonflement d'ego.

Idéalement, par la paix intérieure. Sans convoquer de lointains souvenirs, source d'émotions. Comme la perte de parents, le genre d'événement sur lequel personne si ce n'était la Force avait prise. Le Maître d'armes n'en voulait à personne. Simplement, parfois, il rêvait, et parmi ces rêves qui mettaient toutes les étoiles de l'univers dans son esprit, il s'imaginait une vie bien différente parmi les Epicanthix. Sans doute serait-il aujourd'hui Chevalier Impérial, fidèle servant de l'Impératrice Fel ? Une idée qui ne lui déplaisait pas, en soi. Servir un idéal, et œuvrer pour une noble cause, voilà qui lui parlait.

- J'aurais bien aimé connaître ma mère. Avoir quelques souvenirs d'elle. La couleur de ses yeux. L'odeur de ses cheveux. Le rythme de ses pas. Les intonations de sa voix. Oui, j'aurais aimé.

Une pointe de mélancolie, guère plus que la caresse d'une plume de chagrin sur l'âme. Voilà ce qui affecta le guerrier, alors qu'il piochait distraitement dans son assiette de quoi se sustenter. A dire vrai, cela aurait été si Neith Kal n'avait pas prévu de frapper à chacun des points sensibles du vieil Ours. A croire que son don de Point de Rupture ne cessait de s'activer lors de cette conversation.

- Ah, jeune Neith, vous cherchez à me toucher au cœur, aujourd'hui ! Dire que c'était à moi de vous poser des questions...

Pourtant, la nostalgie ne se transforma pas en pierre, ni dans le cœur ni l'esprit d'Orfeo. Ne restait de tout cela qu'une triste douceur, marque d'un deuil bien fait, clos depuis des années et des mois, désormais. Après tout, il n'était pas seul dans cette histoire à avoir perdu des proches. Prétendre détenir ce monopole, directement ou indirectement, serait proprement injuste. Et s'il y avait bien une chose que détestait ce bon gaillard, c'était l'injustice.

Alors il se saisit d'un sursaut d'énergie passager, un peu forcé il était vrai, pour faire avancer l'échange. Par la Force, hors de question de stagner dans ses propres souvenirs ! Une élève avait besoin de lui, et il n'entendait pas lui refuser son aide.

- Je vous réponds dans une seconde, mais mangez, que nous puissions entamer l'entraînement ensuite. Si cela vous convient toujours, bien entendu.

Lui aussi prit un peu de temps pour finir son assiette, avant de satisfaire la curiosité de l'Ombre. Encore une fois, pas de gâchis ! Ni de nourriture, ni de temps, ni de mots.

- Parmi les nombreux bretteurs que comptent l'Ordre, seuls deux d'entre eux ont eu la patience de m'avoir comme maître. Kalel Tombétoile et Kaleb Orius. A croire qu'il faut s'appeler Kal pour me supporter, hu hu.

Un petit rire franchit ses lèvres, mais le cœur n'y était pas.
Il ne réalisa pas que cela correspondait également au patronyme de la jeune bretteuse.
Il aurait pu, sans ce voile qui lui couvrait les yeux, ceux de l'esprit, ceux de l'âme.

- Kalel était mon apprenti. Un jeune homme intelligent, qui se servait de sa tête en toute circonstance. Il est mort avant de finir sa formation. Il aurait été un grand Jedi, bien meilleur que nous tous. Il me manque, ce petit. Kaleb n'avait pas une place aussi intime, mais nous étions très bons amis. Il maniait son Soresu comme personne. L'actuelle Maîtresse d'armes du Conseil Noir l'a terrassé sur Chalacta, il y a quatre ans de cela. C'est suite à cela que je me suis mis à enquêter sur elle. Et que nous nous sommes rencontrés, vous et moi.

Encore une fois, il mit beaucoup d'émotion. Le sujet était sensible, sans être délicat ou explosif. Il faisait vibrer les cordes de l'instrument guerrier, sans pour autant déclencher la tempête que craignait Neith. En lieu et place d'ouragan, une seule et unique larme solitaire glissa de l'oeil borgne, le long de la cicatrice, bien vite essuyée avec un mouchoir.

- Mais assez parlé du passé. Rejoignez moi sur le terrain d'entraînement une fois votre assiette finie, nous avons à nous concentrer sur le présent !

La rupture fut marquée, peut-être un peu trop brutale, mais nécessaire.
Sans quoi il se serait embourbé dans un marécage mental. Heureusement que Neith n'était pas une Sith, il ne lui serait pas bien difficile de lui infliger une terrible Promenade des Souvenirs.

D'un geste décidé, Orfeo repoussa son assiette très bien vidée et se leva. Un instant fut nécessaire pour se remettre de ses émotions, mais rien que quelques pas volontaires ne pouvait soigner. Ils le menèrent très vite hors de la pièce, vers le lieu où l'Echani allait apprendre à maîtriser le Vaapad à un degré qu'elle n'imaginait pas encore.

Les choses sérieuses allaient commencer.
Le fun aussi.


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Mer 3 Jan - 19:10
Pour peu que l’Echani ait souhaité exploiter une faiblesse du Conseiller, il lui fut offert rien de moins que l’embarras du choix lorsque le Maître Bretteur évoqua son propre passé. Bien sûr, fière Echani qu’elle était, retourner les émotions d’autrui contre eux était une bassesse indigne de sa morale. Mais cette Echani étant avant tout au service de la République, entorse devait logiquement être faite à cette éthique si cela servait les intérêts de sa faction. C’est justement à cette fin que la jeune femme avait souhaité questionner l’homme mûr : afin de se voir dispensé un petit aperçu de relation Chevalier-Padawan d’un degré plus sain que sa propre expérience.

Tout en écoutant l’Ours répondre à ses questions sensibles, elle tâchait d’en finir avec cette dégustation qui n’avait que trop duré puisque la fièvre de l’anguille s’était dissipée. Orfeo s’était en effet vu doté d’un soudain regain d’énergie alors que son esprit occulta les souvenirs ressassés pour se focaliser sur la perspective d’un entraînement en bonne et due forme. Une perspective qui ne suffira pas à éclipser la conversation passée dans l’esprit de la passionnée des lames à sa table.

Bien sûr, elle allait tâter du bout des doigts le sommet de l’escrime Jedi et cela la ravissait. Mais l’esprit de la jeune femme conservait une certaine amertume quant à l’interruption soudaine de leur nostalgie. Bien sûr, l’Ours avait préféré couper court, n’ayant pas cette capacité à se déshumaniser aussi facilement que n’acceptait de le faire l’Ombre. Simplement car cela nuisait à ses principes, ce que l’ancienne Verte respectait totalement. Tout de même, elle aurait souhaité pouvoir rebondir sur sa propre situation, aborder pour une fois non pas les engagements pris pour ses missions...mais ce qui était cadenassé dans son âme. Avec un profil comme l’Épée des Jedis, cela lui semblait possible.

Peut-être aurait-elle une autre occasion de le faire. Ou peut-être pas, mais cette passe d’armes serait en tout cas un exutoire. Son assiette honorée, la Corellienne lorgna un instant sur le reste de vin plus si chaud. La cuisson de l’élixir avait évaporé tout ce qui aurait pu altérer son jugement par la suite, alors dans le même souhait de ne pas gaspiller, elle s’en resservit un dernier verre qui trouva son chemin le long de sa trachée en une seule fois. Dotée d’un certain courage par cette descente, elle se leva et emboîta le pas au Maître bretteur. Un homme qui la surclassait tant en stature qu’en expérience. Neith pouvait le deviner rien qu’à son langage corporel. Et sans doute parce que son séjour en Hapès l’a quelque peu influencée, elle se trouva assez audacieuse pour une autre requête.

« Maître d’Erep. L’occasion de m’exercer au Vaapad est déjà un don exceptionnel de votre temps. Toutefois… »

Elle marqua une pause, pesant et mesurant ses mots avant qu’ils ne sortent instinctivement. Une demande si cavalière devait au moins avoir un minimum de forme, pour que leur discussion retrouve le cachet qui aurait dû être le sien jusque-là.

« L’art de l’escrime est dans mes gênes. Or, je sais que vous vous situez sur un sommet que le brouillard de son altitude dissimule à ma vue. Accepteriez-vous donc d’exaucer le souhait d’une espionne trop curieuse de mesurer le chemin qui lui reste à parcourir jusqu’à l’excellence qu’elle entends offrir au noble art pratiqué ? »

En d’autres mots moins alambiqués, de croiser le fer avec elle. Probablement qu’il ne faudrait même pas trois chocs pour que Neith ne fasse un vol plané, mais ce serait toujours plus significatif pour elle que trois jours de découverte orale. Elle avait beau entretenir sa constitution aussi assidûment que son devoir le permettait… l’Ours de Tython était une véritable force de la nature.

« Je comprendrais que vous refusiez, mais pour être honnête.. cette pensée m’anime depuis que j’ai posé le regard sur vous. Pas par orgueil, mais par simple curiosité. »

Sa main droite se posa de nouveau sur le manche de son arme de sensitive. Puis, sa main gauche en fit autant, parce qu’elle allait en avoir besoin. Et quand bien même elle n’en soit pas une prodige, son esprit bascula dans la Force pour ressentir son environnement. Les fluctuations de son esprit, ainsi que de celui du Conseiller. Ses intentions, mais aussi ses réactions au positionnement de son élève. Elle n’avait plus à être reprise sur de sommaires détails depuis bien longtemps, contrairement aux élèves, mais son style la trahissait. Un style plus proche de l’instinct sauvage que de la rigueur académique. Un bruit d’ignition se fit entendre. Et la couleur de sa lame suffit de nouveau à trahir son état d’esprit. Comme attendu d’une Ombre, son cristal reflétait le numéro d’équilibriste auquel elle s’adonnait continuellement entre le Lumineux chéri et l’Obscur nié. Une vision que la Force trouvait donc parfaitement à sa place, lorsque l’Echani daignait parler en lieu et place de son Alliée dont elle pensait comprendre les voies.  Cette petite démonstration signifiait à ses yeux qu’elle en disait bien plus sur son niveau de Vaapad que n’aurait pu le faire une dissertation.

« Alors… puisque je dois me fier à votre expertise, comment débute-t-on ? »

Naturellement, elle n’excluait pas l’option de le voir fondre sur elle à tout instant. Ses appuis étaient plus ou moins préparés à un contre, mais s’il y a bien un style qu’elle s’interdirait d’utiliser face au preux, c’est le Reverse Shien. Celui-là, elle le gardait strictement pour prendre la vie des Siths avec le même déshonneur éprouvée en leur âme.

Depuis combien d’années n’avait-elle plus livré un duel honorable ? Depuis que la Force l’avait séparée de son élève sans doute.
Orfeo d'Erep
Orfeo d'Erep
Epée des Jedi
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Ven 12 Jan - 16:43
Neith Kal était une Ombre, et en tant que telle elle était habituée à dissimuler sa présence dans la Force, ainsi que ses émotions. Pourtant, peut-être parce qu'elle se sentait plus en confiance ici que, par hasard, au sein du Consortium, une légère frustration transparut dans ses gestes. Un agacement, une impatience fugace, difficile à saisir pour quelqu'un qui, comme elle ou comme Orfeo d'Erep, ne savait pas lire les expressions du corps comme un langage à part entière. Cela ne dura pas, mais fit hausser un sourcil de curiosité au maître instructeur. Sans doute faudra-t-il creuser certains points ultérieurement, lors d'une prochaine rencontre. Car après ces premiers échanges, il ne doutait absolument pas que l'Echani revienne un jour auprès de lui. Cette petite avait l'âme d'une guerrière. Et la mission d'une Epée des Jedi était de former les meilleurs d'entre eux.

Les former, mais aussi les écouter. Car comme il l'avait dit un peu plus tôt, Orfeo ne pouvait pas faire atteindre l'excellence en modelant les gens à sa convenance. Cela passait d'abord par une nécessaire et difficile introspection. Et l'introspection impliquait aussi l'oreille attentive d'une personne de confiance, un rôle que l'Ours appréciait occuper.

Ce qu'il entendit, cependant, lui fit plisser le nez et retrousser les lèvres, comme s'il venait de croquer dans un citron entier. L'acidité de l'agrume lui avait toujours plu, mais impossible d'échapper à cette réaction papillaire proprement épidermique. Les circonvolutions inutiles de l'Ombre le firent quelque peu grincer des dents. Mettre les formes, c'était un devoir honorable. Flatter l'encolure d'un homme qui n'avait comme mérite que l'expérience, c'était inutile et, il le pensait, déplaisant.

Pour autant, il décida de faire preuve de diplomatie. Leur relation n'en était qu'à ses balbutiements, hors de question de brusquer cette jeune camarade qui ressemblait par bien des aspects à un gualaar sauvage.

- C'est très élégamment tourné, mais quelque peu pompeux, jeune Neith. Vous n'êtes pas avec un sénateur corrompu à entourlouper, une matriarche à qui l'on ne peut dire non ou à cette noblesse impériale totalement imbue de sa petite personne. Je ne suis qu'Orfeo d'Erep, et lorsque cinquante ans tu auras, tu seras sans doute aucun à mon niveau.

Sans doute avait-il une appétence naturelle pour le maniement du sabre, mais sa place et ses compétences, il les devait en tout point à l'entraînement, aux épreuves et à une hygiène de vie de haute qualité. Cela, tout le monde pouvait y prétendre au sein du Temple de Tython. Il n'était question que de choix, de volonté et d'abnégation. Certains préféraient passer leur vie à étudier des livres pour se trouver, lui avait choisi une passion bien différente, mais qui ne manquait aucunement de la profondeur de ceux qui se plongeaient dans la Force. Car lui aussi le faisait, à sa manière, ce qui se ressentit lorsqu'il enchaîna avec une question rhétorique vibrante.

- Cela étant dit, comment refuser à une Echani le plaisir d'un duel ?

Il ne pouvait pas. Là était la réponse. Alors il prit avec un calme olympien le cylindre de phrik et d'électrum ouvragé à sa ceinture, symbole d'une vie dédiée à cet art, et le porta à la verticale devant lui, à quelque centimètres de son plexus solaire.

- Montrez moi ce que vous savez faire. Et n'hésitez pas à y aller à fond, surtout. Vieux, je le suis. Croulant, pas encore, hu hu.

Son petit rire mutin précéda d'une seconde à peine le crépitement bleuté d'une lame merveilleuse, qui vint séparer en deux le visage barbu du maître martial. Une arme emplie de noblesse, témoin de la noblesse de celui qui savait s'en servir. Le sourire d'Orfeo, lui, dépassait largement de chaque côté de la colonne de plasma.

Le Soresu avait beau être la position de défense par excellence, la posture d'ouverture qu'Orfeo adopta tint plus du maître escrimeur que du gardien inébranlable. Tout en légèreté, en finesse et en économie de ses moyens, l'Ours de Tython - ironiquement bien moins animal que l'Ombre dans ses gestes - salua Neith en mélangeant le classicisme du Makashi avec ce qu'il avait jadis appris des coutumes échanies. Une réinterprétation moderne mais respectueuse.

Son premier coup était ainsi joué. La balle était désormais dans le camp adverse.


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Neith Kal
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Ombre Jedi
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Sam 13 Jan - 9:53
La réplique du Maître bretteur validait cette considération aussi vieille que la Galaxie : les Echanis sont plus doués pour manier l’épée que la plume. Même parmi ses consœurs, l’idolâtrie de Neith pour l’escrime la plaçait parmi les plus ferventes pratiquantes, celles dont la paume semblait indissociable de leur lame, soit-elle en duracier, en cortose ou en phrik. Ainsi, les louanges interprétées comme déplacées par l’Ours n’étaient que le témoignage du profond respect éprouvé envers un homme comme envers un symbole par une enfant de l’épée boudant les lettres. Le charme par le langage, on lui avait enseigné cela sur Tython, pas sur Corellia.

Le message fût cependant assez clair, mais ô combien difficile à mettre en œuvre. L’utilité de Neith reposait littéralement sur le fait de savoir fausser les apparences afin d’obtenir ce qu’elle voulait, au premier comme au second degré. Voilà donc que l’Ombre avide de renseignements cède sa place à la Corellienne avide d’escrime, la plus à même de ses facettes d’offrir un aplomb sauvage pendant ce duel, typique de ses origines. Toutes ses origines. Loin se situe l’époque ou on la rangeait dans le sac des Padawans Verts, cette passe d’armes serait l’occasion d’un rafraîchissement spirituel. Peu à peu, son sérieux, tranché par un éclat de parme, se mue en plaisir instinctif.

Un plaisir qui se voit renforcé par la façon dont Orfeo initie ce duel. Un œil non-averti notera un Makashi peu conventionnel. Un œil Echani en revanche, reconnaît là leur propre art martial combiné au style du fleuret. L’intention fut interceptée d’une aisance relative, les styles respectifs étant aux antipodes de l’expérience de leurs utilisateurs respectifs. Les quelques secondes de crépitement furent l’occasion pour la native de Corellia de s’interroger sur la provenance de ce savoir-faire entre les mains de l’Ours. Mais elle demanderait plus tard, n’ayant pas le luxe de palabrer de façon candide face au Maître.

La Force, conseillère avisée, était pourtant insuffisante si l’on souhaitait exploiter tout le potentiel du Vaapad. Contrairement aux acrobaties de l’Ataru ou a l’impénétrabilité du Soresu, ce style demande également et principalement un travail moral. Accueillir sa propre part d’Obscurité afin de retourner l’agressivité adverse contre lui. Une des rares choses que le Lumineux a su rendre plus efficient que l’Obscur Juyo, mais aussi la preuve par l’escrime que cela n’est pas aussi binaire que Jedis et Siths le perçoivent.

L’Echani en est la preuve. L’amour du combat ? Quand celui-ci est valeureux, elle l’éprouve plus que quiconque. Et puisque son propre mental lui permets de ne pas laisser cette passion la déborder, elle demeure apte à en tirer le meilleur. Pourtant, face à Orfeo, elle ne peut se défendre qu’en passant elle-même à l’attaque. Le choc de leurs sabres est rapidement suivi d’un pas en arrière de l’élève qui revient à la charge sur l’un des angles morts habituels du Makashi enseigné dans l’Empire, probablement remanié par des générations d’Echani, tantôt moins, tantôt plus capables que la Corellienne.

Neith n’a en effet pas l’orgueil de se considérer comme la meilleure escrimeuse qui soit. Bien évidemment, c’est l’Epée des Jedis qui le lui rappellera en premier lieu en parant sa réponse. D’un œil extérieur, cette danse ressemblait sans doute au combat de David contre Goliath. Mais là ou l’expérience du Maître se voyait, c’est que son enveloppe trahissait moins l’épuisement que celle de sa disciple d’un temps. C’est que l’homme faisait, à défaut du double de sa taille, le double de son poids, un ajout de force pure à son affinité supérieure avec la Force. Loin d’être découragée, Neith comptait autant sur son adresse avec sa lame incandescente que sur le bénéfice de la mobilité pour continuer de résister à l’Ours puis de réussir à le surprendre. Et pour compenser les maigres défenses offertes par le Vaapad, il y avait mieux que d’emprunter d’académiques bases au Soresu ou au Niman par exemple.

Les arts Echanis, ancrés dans son cervelet. L’ajout de l’Epicanthix à sa première mouvance n’était pas passé inaperçu. Et puisqu’elle avait été sommée de se donner à fond, ne pas y recourir aurait été insulter le bretteur lui faisant face, qui en avait certainement vu d’autres. Sa mère se serait offusqué de cette réinterprétation brouillon car non-conforme aux traditions...mais après tout, le simple fait de les lier à l’escrime et à la Force leur retirait toute notion d’héritage pour se tourner vers l’innovation. Une voie que la jeune Echani, non-contente d’être parvenue au bout du chemin purement corporel, explorait pleinement. Alors même si son second sabre-laser était encore attaché à sa ceinture, elle opposerait bien deux armes à l’Ours de Tython : son sabre-laser déjà éclairé, tenu dans une main qui n’était qu’une infime partie de l’arme physique à sa disposition.

Vint le moment parfait pour passer à la vitesse supérieure : peu à peu, la posture de l’Echani s’était abaissée au gré des coups qu’elle devait esquiver et non parer. La Force bouillonnait en elle comme rarement, si bien que son Vaapad s’en trouvait renforcé par rapport à sa prestation initiale. Cet état étant le plus propice à ce que sa fougue et son audace de Corellienne ne renaisse en grandes pompes, sa réponse n’en serait pas moins osée. Viser le poignet d’Orfeo était trop risqué et contre-productif. En revanche, le bretteur dominait largement l’Ombre lors des passes d’armes comme de par son simple gabarit. Et puisque sa mobilité le lui permettait, après un énième choc entre leurs lames de plasma, l’Echani vit un boulevard s’offrir à elle entre les deux jambes de l’Ours ou elle s’engouffra d’un véritable plongeon de Force.

Le but de la manœuvre ? Un mouvement Echani que lui avait appris sa mère afin de faire ployer les plus têtus de ses adversaires (ou courtisans) une fois que le duel n’était plus nécessaire à ses yeux. Un genou, c’était un os articulé doté de muscles capables de plier. Alors lorsqu’on les frappait de sorte à les stimuler, le geste s’effectuait naturellement. Néanmoins, Neith considérait son adversaire comme au-delà de la norme, alors elle l’avait plutôt fait par instinct pour tenter de se sortir du cul-de-sac ou elle reculait lentement.

Concéder du terrain, même chèrement, ce n’était pas dans sa philosophie et elle devait amèrement reconnaître que c’était une des rares façons pour elle de remettre la balle au centre. Néanmoins, une nouvelle fois par respect de l’Ours, elle ne prit même pas le temps d’observer le résultat de son mouvement ni de se figer dans le dos du bretteur : elle revint immédiatement face à lui, après avoir marqué de ce geste la fin de la première phase du duel : après le Makashi, ce serait au tour du Vaapad d’être magnifié par le summum des Arts Echanis. De même, elle avait pu faire illusion mais cela ne durerait qu’un temps. Ainsi, le crépitement de sa seconde lame de plasma signifiait à Orfeo qu’il devrait, en plus du Vaapad et de cet art martial particulier, affronter un mélange enrichi par la vélocité du Jar’Kai. l’Ombre prendrait cette fois l’initiative, cherchant à bloquer la lame du Maître de sa main droite tandis que la gauche viserait un point vital de cette épaisse carcasse, avant d’inverser la répartition par une botte du troisième tiers qui conférait plus de célérité aux coups portés.  
Orfeo d'Erep
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Epée des Jedi
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Ven 19 Jan - 15:51
Merveilleuse, Neith Kal était proprement merveilleuse ! Vive comme un éclair, mordante comme un chat de Manka, aussi réactive que pouvait l'être une guerrière échani formée comme elle le devait à son art, elle virevoltait autour d'Orfeo, qui ne pouvait qu'apprécier ce ballet. Cela lui évoquait des souvenirs vieux de plusieurs années, lorsqu'il croisait le fer avec Nova Meridan, compatriote de la petite Ombre face à laquelle il se battait en ce moment. Trêve de souvenirs, cette dernière profitait pleinement de sa vivacité face à un adversaire plus lourd, plus massif qu'elle, et elle avait bien raison de le faire. Tout avantage était bon à prendre, et seuls les bretteurs incapables de sortir de leurs dojos s'en offusqueraient. Pas l'Ours de Tython, qui avait vécu Lord_Over, des duels contre l'obscur et la vie des vrais gens aux quatre coins du secteur républicain. Sauf qu'un point échappait encore à l'Ombre, et un de taille justement: cette dernière n'importait que peu, en réalité. L'expérience jouait en la faveur du demi-Epicanthix, bien sûr, mais la profondeur de sa connexion avec la Force comptait tout autant, comme la multiplicité des formes de combat avec ou sans sabre et la diversité des adversaires rencontrés tout au long de sa vie. En théorie moins mobile, l'Ours se révélait en fait capable de puiser dans ses réserves pour concurrencer en ressort Neith.

L'opposition que son élève du jour lui offrit ne devait toutefois pas être prise à la légère. Si tel avait été le cas, le maître aurait mordu la poussière en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, à coup sûr. Et tout fier qu'il se trouvait d'avoir atteint ce rang, cette compétence, Orfeo n'oubliait toutefois pas qu'une légende (il ne se considérait pas comme tel) pouvait être vaincue par un néophyte. Alors avec un écart de niveau encore plus réduit entre la jeune Neith et lui, tout pouvait arriver s'il ne se donnait pas à fond !

D'abord sur la réserve pour s'économiser et étudier les mouvements de son adversaire, vint le moment pour lui de rendre les coups, et de la plus belle des manières à son oeil. Jailli de sous ses bures, un second sabre en bois de Brylark trouva sa place aux côtés du fastueux électrum, pour offrir au Jar'kai déployé en face un reflet saisissant. La forme changea, elle aussi, pour épouser l'amour du combat d'Orfeo et un état d'esprit bouillonnant. Son Vaapad, la forme qui lui avait permis de finement compléter son Shii-Cho, allait se confronter à celui de l'Echani.

Toutefois, une différence majeure existait entre eux. Neith maniait l'art de son peuple avec maestria. Orfeo, lui, se faisait l'héritier de celui des Wookiees, le Wruuushi, réputé pour sa physicalité. L'objectif ? Pas écraser son adversaire, non. Ce serait bien là une pensée de Sith. S'amuser, d'abord. Enseigner grâce à cela, ensuite. Apprendre. Offrir. Avec les bons gestes, les bons mouvements, la bonne attitude. Faire face à une autre manière d'utiliser la Forme VII ne pourrait que l'enrichir.

Vaapad contre Vaapad, donc. Jar'kai contre Jar'kai.

Un échange de fulgurances à mi-chemin entre la lumière et l'ombre.

Fidèle en amitié comme au combat, l'Ours agrémenta ses frappes d'une pincée de Shii-Cho, de sorte à canaliser au maximum les bouillonnements et débordements observés. Elle avait du potentiel, cette petite, au point de faire poindre le regret qu'elle soit devenue Ombre. Peu partageaient autant cette passion du combat, même parmi les Corelliens. Ces derniers aimaient l'adrénaline, se dépasser et briller à leur manière. Il lui aurait fallu un ou une Echani, à qui transmettre ses sagesses. Quelqu'un qui pouvait comprendre en profondeur son ressenti.

Mais point de regrets, il y avait trop de travail à abattre pour cela !

Et de sabres, et de bottes, et de paumes.

Avec une ou deux lames, le gaillard grisonnant opérait avec la même efficacité, le même rythme, la même puissance, cédant à la défense une vitesse de frappe accrue typique du Jar'kai. Associé au Vaapad, cela aurait pu ressembler au style d'un Seigneur Sith, s'l n'y avait cette maîtrise, ce jeu d'équilibriste qui n'affaiblissait pas le Jedi capable mais le renforçait dans ses convictions. Sans émotion, sans chaleur, sans amour, l'univers cesserait de tourner, et c'était cette même énergie qui donnait à la Voie du Vornskr toute sa puissance. Mais pour cela, il fallait s'accepter, une tâche sacrément difficile à tout point de vue. La glace Jedi était l'ennemie du Vaapad. Le brasier Sith était l'ennemi du Vaapad. Le Vaapad demandait d'être humain, tout simplement.

Cela, Orfeo tenta de le montrer à Neith, sans le dire, à grand renfort d'expressions faciales libérées, de rires de joie, de grognements tantôt d'effort, tantôt frustrés. Car ceux qui ne savaient utiliser que la technique finissaient définitivement par basculer du Côté obscur. Pour l'éviter, il fallait sentir son cœur battant, vibrant à chaque instant, à chaque moment.

Encore capable de tenir un bout de temps à ce rythme, l'Ours laissa toute latitude à son élève de mettre fin au combat au moment souhaité. Si elle venait à se surmener, il le verrait de toute façon, et prendrait les dispositions nécessaires pour clore cet échange jusque là si enthousiasmant.


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Neith Kal
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Ombre Jedi
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Ven 19 Jan - 17:43
Il ne s’agissait pas encore d’une ambition formulée clairement par la bretteuse d’argent. Pourtant, la race dont elle est issue comporte nombre d’individus qui paieraient des fortunes pour croiser le fer avec leur propre sainte-trinité : Le Champion Impérial, l’Épée Jedi ou l’Épéiste Noire. D’aucun pourraient penser que l’affiliation Républicaine du partenaire de Neith lui offre la manière la plus sûre de s’y confronter. Ceux-là même argumenteraient que des trois titres utilisés, celui attribué à Orfeo est le seul comparatif à un objet plutôt qu’à un individu. A ceux-là, elle répondrait bien sûr de venir se mesurer à l’Epicanthix comme elle le fait présentement pour voir si l’objet ne leur botte pas le fondement avec toute la classe d’un praticien de haut-niveau, un véritable sommet de l’escrime.

Neith est dépassée, c’est un fait. Quand bien même la Force ne se serait penchée sur son berceau d’Echani, et si l’Ours avait donc consenti à y renoncer afin que ce duel ne soit un minimum équitable, cela ne changeait rien. Comme toute chose en cette Galaxie, leur Alliée savait récompenser ceux en faisant usage avec parcimonie. Si c’était indubitablement le cas pour le bretteur, son apprentie, elle, en faisait usage avec bien moins de retenue. Mais que voulez-vous. Tout dans sa vie l’avait formatée à apprécier ce goût du risque, qu’elle vivait sur l’instant en se livrant à ce numéro d’équilibriste au-dessus d’un ravin aux pointes acérées. Au plein milieu d’un cyclone, qui plus est, parce que ce ne serait simplement pas aussi grisant sans cela.

Ne pas perdre de vue la Lumière est donc autant un de ses objectifs que d’offrir au Maître Épéiste un défi à la hauteur de ses attentes. Les lueurs de leurs sabres respectifs l’aident platement à cette fin, mais l’Ombre doit bien reconnaître qu’elle n’avait jamais senti la passion du combat nouer son estomac à ce point. Son faciès n’est déjà pas parmi les plus expressifs, mais avec la concentration qu’elle s’impose, autant dire qu’aucune émotion ne filtre, si ce n’est l’ardente flamme de la passion qui émane de son regard. Vaapad contre Vaapad. Jar’Kai contre Jar’Kai. Et, dans une réinterprétation malvenue du conflit encore récent dans l’esprit des deux partenaires, Eshan contre Kashyyk. Pouvait-on dire que cette fois, l’issue en serait plus heureuse ?

Évidemment, la volonté de triomphe pur est exempte de leurs esprits. Cet exercice ne constitue pour l’Ombre qu’un dialogue, visant à corriger les mésententes éventuelles cultivées par ses mots. Le fait qu’Orfeo se tienne en tout temps à son niveau théorique, la surclassant ensuite par la pratique. Ce subtil apport de Shii-Choo au Vaapad. Ce duel au sommet aurait pu ressembler à une banale et puérile querelle entre Siths. Mais toute l’âme qu’y conféraient les deux Jedis plaçait cet instant bien au-delà de ça. L’Ours avait exaucé le vœu de l’Echani de témoigner du sommet lui étant encore inatteignable dans sa discipline pourtant fétiche. Bien des constats réalisés par son esprit l’aurait poussée dans les bras du Côté Obscur, si elle ne savait museler sa propre fougue par l’humilité. Le bretteur lui-même l’avait dit : le temps serait un professeur capable de combler cet écart.

Sur l’instant néanmoins, le temps risquait surtout de jouer contre l’apprentie bretteuse. Oh, bien sûr, elle a tâché de faire durer cette parade autant qu’elle put le supporter. Mais le fait est que ce mot est bien choisi. Le spectacle d’une équilibriste est réussi lorsque les difficultés auxquelles elle se soumets s’estompent et qu’elle se relève ensuite triomphale en saluant la foule. Pas lorsqu’elle s’accroche désespérément à la corde en suppliant le public de l’aider. Alors peut-être que l’Ours trouvera cela trop bref à son goût… mais après une énième rencontre avec leurs consœurs de saphir, les lames d’améthyste se voient regagner leurs fourreaux.

Elle n’est pas exténuée au point de s’écrouler sur elle-même, mais l’on voit bien que son corps atteint ses limites actuelles. Ce qui l’a fait arrêter néanmoins est un point de rupture. Pas ce don qu’on lui attribue et dont elle n’aurait tiré aucune satisfaction de l’utiliser ici, non. Celui de son esprit, qui aurait probablement glissé de manière irréversible dans la Passion si elle s’y était adonnée davantage. Il était hors de question pour une Ombre d’offrir un tel spectacle à un Conseiller Jedi. Et évidemment, une Echani ne pouvait offrir un tel dénouement à un partenaire duelliste. Alors en premier lieu, se produisit un fait suffisamment rare pour le souligner. Neith s’abandonna à la méditation, le temps de retrouver sa psyché Grise habituelle. C’est qu’elle s’était aventurée dans les profondeurs de la conjonction entre Escrime et Force comme jamais auparavant. Puis, comme libérée d’un poids, elle se releva tout bonnement comme s’il ne s’était rien passé, ses prunelles d’argent renouvelant avec la silhouette d’Orfeo. La sensitive finira pourtant par se trahir seule. Elle qui est si habituée à contrôler la moindre expression, le moindre sentiment ou le moindre geste, laissa poindre un ricanement, avant de faire enfin éclater un rire profond. Un de ceux que l’on dit à se taper le cul par terre, sur Corellia.

« Eh eh eh. Ah ah ah ! Incroyable. Je trouvais ma mère âpre dans le domaine, mais vous êtes encore d’un tout autre niveau. »

Merys avait croisé le fer avec sa fille plus que quiconque ne se targuerait jamais de l’avoir fait dans la Galaxie. Mais a cette époque, l’apprentissage avait de loin pris le pas sur le simple plaisir de la chose, pourtant inhérente à leur race. Neith oserait-elle affirmer que son ascendance s’est ironiquement davantage oubliée qu’elle-même ? Non, ce degré de toupet ne ressemblait pas à ce qu’elle voyait comme sa vraie nature, au milieu de tous ces visages encombrant son esprit.

« Si on m’avait dit un jour que je trouverai un homme capable de me tenir la dragée haute sur tout le plan martial.. oh ! Loin de moi l’idée de ne pas respecter votre titre comme il se doit. Mais sans être Hapienne, ma mère n’avait pas une très haute estime du genre masculin. Cela a sans doute déteint sur moi plus que je ne m’en rends compte. »

Son silence fut l’occasion d’une prise de conscience. Elle avait suffisamment parlé de sa mère pour la journée à son goût. La prochaine évocation risquait bien d’être accompagnée d’un flot de larmes et d’un torrent de jurons pour la caste Sith dans son ensemble. Un spectacle affligeant face à un Conseiller, en somme. Néanmoins, il restait une question relative à sa propre race dont elle était curieuse de connaître la réponse.

« D’ailleurs, Maître d’Erep. Ce petit ajout à votre Makashi était totalement volontaire. J’en apprécie le message, comme tous les autres véhiculés par votre prestation. Mais vous comprendrez que je sois curieuse quant à l’identité de ma congénère vous ayant enseigné nos coutumes ? »

Peut-être que cette fois, la curiosité ne serait pas qu’à sens unique. Soit. Au vu de l’importance d’un duel dans sa culture, et de l’usage principal de la botte qu’elle avait elle-même utilisé… quelques concessions étaient toutes indiquées.

« Oh. d’ailleurs.. pour peu que vous n’en connaissiez pas déjà les rouages, je pourrais m’engager à vous les enseigner, une autre fois, si cela vous intéresse. »
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Epée des Jedi
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Lun 25 Mar - 18:11
Le duel prit fin de la manière la moins spectaculaire qui soit. La meilleure, dans le cas présent. Neith Kal se désengagea, de sorte à ne pas laisser son coeur et son âme s'imprégner des ténèbres. Orfeo marchait sur un chemin parfois difficile à arpenter entre l'obscur et la lumière, mais cette jeune femme ô combien extraordinaire avait préféré transformer un sentier de terre battue en lame de rasoir, à la fois fine et tranchante. Une préférence ? Peut-être plutôt une conséquence d'un passé que le Maître d'Armes ne pouvait qu'estimer tortueux, agité et manifestement compliqué.

Pour autant, à sa manière, il essayait toujours de détricoter ce qui semblait inextricable. Avec lui, le mot d'ordre était amour, bonhommie et simplicité. Des plaisirs, des idées, de la philosophie. Et à ceux qui le jugeaient parfois pour cela, il n'avait qu'une chose à répondre: bien sotte était la personne à associer clarté et superficialité. L'eau d'un lac pouvait se trouver limpide tout en abritant mille secrets, mille cachettes, mille créatures merveilleuses.

En tout cas, au rire et aux premiers mots de l'Ombrelle, comme il allait aimer l'appeler, Orfeo d'Erep répondit:

- Homme, femme, deux bras, quatre bras, pas de bras, cela veut tout et rien dire lorsqu'on en vient à ce genre d'art. Il faut avant tout apprendre à se servir de ce que l'on a, et de prendre du plaisir à ça. Concilier cette conviction avec les préceptes Jedi n'est pas chose aisée, mais lorsqu'on y arrive... je vous promets, jeune Neith, que là naissent les vraies légendes.

Puis, il baissa la tête, car il souhaitait bien montrer qu'en aucun cas il ne se considérait ainsi. Beaucoup de chemin restait encore à parcourir avant de mériter pareils louanges, pareille réputation. Du chemin encore une fois, des exploits bien entendu, et surtout une grandeur d'âme dont il ne pouvait que rêver éveillé.

- J'en suis encore loin, cela dit, hu hu. Mais cela me ravit de vous voir si satisfaite.

S'il ne désirait en aucun cas s'appeler "légende", il prit pour lui cette petite réussite d'avoir en même temps fait rire et repoussé dans ses retranchements l'encor jeune Jedi. Associer bons moments et progression martiale, difficile d'espérer mieux lors d'une presque première rencontre. Pour matérialiser cela, il se contenta d'une petite inclinaison du buste, tout à la fois très humble et éminemment fière.

- Quant à l'art martial de votre peuple, l'on m'a permis d'y toucher lors de ma grande odyssée à travers les étoiles, il y a plusieurs années de cela. Une consœur de talent à défaut de renom, sans doute à dessein, m'a en ce temps enseigné des rudiments. De quoi tenir face à quelque combattant aguerri, mais pas assez pour qu'un maître plie. Nova Meridan, c'est son nom.

Une grande femme, discrète et puissante, le genre à voyager aux quatre coins de la galaxie pour porter secours à ceux qui en avaient besoin. Peu de gens étaient capables d'un tel dévouement, même au sein d'un ordre aussi vertueux que celui qu'abritait Tython la verdoyante. Tout sacrifier pour les autres, voilà une belle manière d'envisager la vie, le credo et la mort.

- Cela dit, je doute qu'elle prenne ombrage de me voir progresser encore un peu. Alors si le coeur, et l'énergie, vous en dit, nous pouvons envisager cela, ma chère.

L'Ours posa ses poings sur ses hanches, définitivement ravi par la tournure qu'avait pris cet échange.


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