Des macarons pour un dessin [PV Isïana Nym]

La Mauve avait dû se retenir de ne pas rire au début à voir Leucinia autant concentrée sur ces macarons. Devrait-elle lui en offrir plus tard ? Elle nota mentalement d’y songer à l’avenir tandis qu’elle avait mené la Mandalorienne loin des regards, enfin surtout de la jeune mariée bleutée.

Elle se détendit en voyant le petit jardin. Elle se rendit compte qu’elle était même relâchée comme elle ne l’avait que rarement été. Était-ce la présence de Leucinia à ses côtés qui la rendait ainsi ? Elle se mit à rougir un court instant à cette pensée. Heureusement pour la Mauve que ça ne s’était pas trop vu et que sur le moment la Miraluka sembla davantage concentrée sur leur environnement que la Twi’lek à proprement dit.

« Oui, paisible en comparaison. Je l’avais remarqué tôt à mon arrivée. Je me suis dit que ça ferait une bonne base de repli si Rummi finissait par me taper sur les nerfs. Et tout le plaisir est pour moi pour l’exfiltration. »

Si elle avait dit cela sous le ton de la plaisanterie, il y avait malgré tout une bonne part de vérité là-dedans. La Chiss avait tendance à facilement agacer la Mauve. Cela dit, elle ne pouvait pas nier qu’en effet, la Bleu ne la laissait que rarement indifférente…

« Oui, Rummi c’est … Rummi … Il n’y a pas besoin de faire de dessin. Enfin. Je veux dire, tu peux la dessiner si tu veux, mais … »

Pourquoi se mit-elle à bredouiller, à rougir de honte et ne plus savoir où se mettre ? Où était donc passé son self-control ? Son charisme naturel ? Elle avait l’impression d’être une adolescente face à son premier crush en pleine panique après une simple bourde !

« Bref. Oui, mon dessin. Je suis ravie de l’apprendre ! »

Oui, voilà, se reconcentrait sur … Elle chassa immédiatement le souvenir du baiser, court, mais qui avait bien existé dans l’arrière-boutique du Cil’la. Ce souvenir se manifesta à nouveau aussi lorsque la Mauve perdit son regard sur les lèvres de la Miraluka quelques secondes. Elle préféra donc observer plutôt le jardin, d’un mouvement de tête un peu trop brusque à son propre goût.

« Oui, oui, il me plaira, je ne m’inquiète pas là-dessus. Tu m’as montré tes talents. J’espère que je pourrais te montrer les miens un jour … »

Une pensée perverse et une image lui traversa l’esprit. Elle se mit à rougir pour de bon mais tâcha de rester la plus naturelle possible. Elle était presque à deux doigts de se jeter sur Leucinia. Elle ne comprenait d'ailleurs pas pourquoi elle ne le faisait pas. Ce n’était pas comme si elle ne l’avait jamais faite en plus. Et pas qu’une seule fois. Mais cette fois-ci, elle avait désespérément la sensation qu’elle allait mal faire et le regretter. Une idée absurde, qu’elle était la première à songer elle-même, mais qu’elle n’arrivait pourtant pas à s’enlever de la tête.

« D’ailleurs, si ça ne te dérange pas, je ne dis pas à le récupérer directement après cette fête. Enfin, sauf s’il est sur Zeltros … Je te donnerai mon adresse pour la livraison ici à Nar Shaddaa. »

Alors, elle ne pouvait pas vraiment donner son adresse exacte, puisqu’elle était secrète. Quand bien même Leucinia ait pu avoir connaissance de la Citadelle, ce dont elle doutait à vrai dire, elle n’était pas censée inviter chez elle toute personne en dehors de l’APEX. Elle avait donc une adresse postale fictive, dans un appartement des quartiers supérieurs de Nar Shaddaa, où elle jetait de temps en temps un coup d'œil pour voir si quelqu’un lui avait laissé un mot. Autant dire qu’elle n’y trouvait que de la publicité papier digne d’un autre âge.

« Cela me fait penser … Tu as ta boutique sur Zeltros. Mais tu vis là-bas, ou ailleurs ? Je ne crois pas t’avoir posé la question la dernière fois. »

Oui, voilà, se concentrer sur une discussion innocente. Elle sentait que ses joues perdaient de leur chaleur et que les papillons dans son ventre avait fini de voler. Elle reporta donc son regard vers Leucinia avec un sourire en attendant les réponses de la concernée.

Dire qu’Isïana était perdue et qu’elle découvrait pour la première fois de sa vie ce qu’était l’adolescence qu’elle n’avait jamais connu, qu’on lui avait volé dès l’enfance, aurait pu très bien résumer le moment présent. Il y avait une ironie douce amer à voir qu’elle qui avait passé quasiment sa vie à apprendre tout ce qui était possible et imaginable pour charmer homme, femme, humain, Twi’lek ou n’importe quel espèce conscient - oui même des droïdes même si elle n’avait encore jamais eu de raison de le faire jusqu’ici - et savait parfaitement quoi faire pour ne pas succomber … était totalement sans défense face à Leucinia.

Oh, elle y avait pensé, et repensé, plus d’une fois depuis leur rencontre sur Zeltros dans la boutique du Cil’la. Était-ce un coup de foudre ? Elle n’y croyait pas et avait réfuté cette idée presque immédiatement. Elle s’était même préparée mentalement au fait qu’elle pouvait potentiellement croiser Leucinia au mariage de Rummi. Et elle trouvait qu’elle ne s’en était pas mal sortie jusqu’ici. Mais maintenant qu’elles n’étaient plus que toutes les deux, c’était uniquement parce qu’elles étaient entourées et qu’elle avait pu garder son calme. Mais le sang lui montait rapidement à la tête depuis. Elle avait par moment des instants de lucidité où elle retrouvait son calme et changeait immédiatement de sujet. Elle ne voulait pas se montrer trop … entreprenante ? Elle trouva l’idée aussi ridicule que la situation.

Elle allait ajouter quelque chose de plus et fut surprise du geste de la Miraluka, réagissant docilement à son geste. A cet instant, elle ne se voyait même pas aller à l’encontre de la moindre chose qu’aurait pu faire la Mandalorienne. Elle cligna des yeux en constatant qu’elle était ainsi allongée sur le banc, tandis que ses lekkus mauves s’amusaient à gigoter dans le vide. Quand avait-elle fini ainsi ? Un son tenta de s’échapper de sa gorge mais il fut arrêté net par le doigt de Leucinia sur ses lèvres.

Elle resta interdite un court instant. Puis son cerveau réussit par miracle à se représenter la scène d’un point de vue externe, en plus de ce qu’elle voyait, à savoir une si belle Miraluka penchée sur elle, d’aussi près. Si ses joues n’avaient pas été encore rouges, elles l’étaient définitivement, désormais. Elle ferma les yeux. Elle constata que ce n’était pas une bonne idée car elle constata que son cœur battait si fort qu’il lui donnait l’impression qu’il allait quitter son corps.

Puis elle sentit les lèvres de Leucinia contre les siennes. Elle se revit subitement au Cil’la pour leur premier baiser. Oh, qu’elle ne regrettait pas d’avoir repoussé gentiment la Miraluka sur le moment. Elle n’aurait pas autant apprécié celui-ci. Et elle était sûre que la Mandalorienne devait songer à la même chose. Elle finit par rouvrir les yeux que lorsqu’elle sentit la pression sur ses lèvres se relâcher. Elle se mordit immédiatement la sienne. Oh qu’elle voulait plus maintenant ! Bien plus !

« Tu n’as pas à t’excuser. C’est plutôt à moi de te remercier … Tu recommences quand tu veux, où tu veux … »

Elle eut un sourire tendre, alors qu’elle se laissait se faire relever, pour continuer à admirer Leucinia, encore plus une fois qu’elle lui prit ses mains. Elle opina doucement ensuite, attendrie par les propos de la Mandalorienne, tandis qu’elle posait délicatement sa tête contre l’épaule de celle-ci. Elle eut même un petit rire cristallin … pour se surprendre ensuite elle-même de sa réaction, comme si un poing invisible lui avait subitement collé une droite … ce qui la fit pouffer de rire une nouvelle fois.

« Non, je ne le prends pas mal. Je sais que je n’en donne sans doute pas l’apparence, c’est tout l’intérêt, mais j’ai mon lot de cadavres dans le placard. Cette tenue n’a pas été achetée spécialement pour l’occasion. Même si j’aurais pu … mais je pourrais t’expliquer ce que je fais dans la vie, exactement … Mais pas ici. Les jardins ont des oreilles, paraît-il. »

Elle conserva son sourire. Elle se sentait si légère subitement. Oh, son cœur continuait à battre la chamade. Mais il y avait un sentiment de libération après leur baiser, comme si toute la pression qu’elle s’était mise avant s’était relâchée.

« Et on s’est mal comprise, je disais cela si jamais … Enfin, bref, oui, je veux bien le voir, évidemment. Et le récupérer bien sûr. Je préfèrerai que tu gardes la modèle chez toi, plutôt que le dessin. »

Elle lui fit un clin d'œil, et vint l'embrasser passionnément ensuite sans prévenir. Oh, elle ne doutait pas que Leucinia allait y répondre favorablement. Elle se permit même de passer une main dans les cheveux de la Mandalorienne. Oh, ses doigts avaient aussi envie de se glisser dans le décolleté de la tenue de la Miraluka. Mais elle préférait se réserver ce plaisir pour … plus tard. Elle en aurait presque regretté de venir habillée comme une mercenaire au mariage de Rummi. Elle se sépara à nouveau ensuite des lèvres de Leucinia, même si elle aurait pu l’embrasser encore vingt-cinq fois, ou plus encore, pour finalement la serrer tendrement dans ses bras en un doux câlin.

« Je dois juste faire un court détour par chez moi avant, mais promis ce soir je passe chez toi. Enfin … où en tout cas, là où tu loges sur Nar Shaddaa … »

Elle se pinça la lèvre. Voilà qu’elle se mettait à s’imaginer - enfin fantasmer serait plus juste - ce qui pourrait se passer entre les deux femmes, un soir, chez Leucinia … Le pincement se transforma se transforma en morsure pour qu’elle évite de perdre à nouveau la tête. Elle leva la tête un court instant et réalisa subitement … mais qui avait pu avoir l’idée de placer un gui au-dessus de ce banc … cela n’avait aucun sens ?

Elle n’aurait jamais pu penser cela possible chez elle, mais la réaction initiale de Leucinia lorsqu’elle avait quitté son visage de celui de la Miraluka pour cesser le baiser lui fit un pincement au cœur comme elle ne l’avait jamais ressenti jusqu’ici. Avait-elle fait une faute ? Elle n’arrivait pas à le savoir sur le moment. Ah, si la Mandalorienne aurait eu un regard, la Mauve aurait pu y déceler un message, aussi foudroyant fut-il. Mais … n’était-ce pas là aussi l’un des charmes de Leucinia ? N’était-ce pas aussi cette petite touche de mystère ? Ce haut du visage indéchiffrable pour la Twi’lek qui était passée l’art dans l’art de lire ce qui se cachait derrière les prunelles de chacun qui avait attiré malgré elle Isïana dans les bras de cette Mandalorienne ? Elle l’ignorait, au fond, et s’en fichait un peu à vrai dire du pourquoi du comment. Elle s’était juste faite à l’idée qu’elle éprouvait des sentiments pour Leucinia et elle avait le sentiment d’avoir merdé, et ça la blessait. Une sensation nouvelle pour elle qu’elle avait encore du mal à pleinement assimiler.

Et pour ne rien arranger, la Miraluka n’avait évidemment aucune attache sur Nar Shaddaa. Elle aurait dû s'en douter. Isïana Nym, tu es une abrutie finie ! Voilà évidemment ce que se martelait la Mauve dans sa tête. Elle avait fait des choses que la morale ou la pudeur réprouve. Et là, elle jouait la sainte nitouche ? Quelle mouche l’avait donc piqué ? Alors, certes, elle voulait se faire la plus belle possible et être dans son meilleur élément pour Leucinia. Une romantique qui s’ignorait ? Oui, cela correspondait bien à la Twi’lek sur le moment. Mais cela, la Miraluka ne pouvait guère le savoir si elle ne lui disait pas. Une abrutie finie, définitivement !

… Mais. Leucinia lui avait donné les coordonnées de son vaisseau avant qu’elle ne se lève. Tout n’était pas perdu ! Elle sentit un poids immense quitter sa poitrine et se rendit compte qu’elle avait cessé de respirer pendant quelques secondes. Elle souffla donc profondément. Elle était … Elle lâcha un petit son surpris au mordillement de l’oreille - plus que du léger coup de bassin - et se mit à rougir à nouveau. Elle souffla plus profondément une seconde fois. Mais la raison était cette fois-ci bien différente !

« Je … Promis, je ne te ferai pas languir ! Et … je ne dis pas non à un repas, avec plaisir ! Et … »

Elle paniquait tellement de dire qu’une bêtise qu’elle se rendit après coup qu’elle avait déjà répondu à tout. Elle marqua donc un silence, toujours enlacée contre Leucinia. Et pour le coup, elle n’arrivait plus sur le moment à se séparer d’elle. Elle attendit donc un peu. Un peu beaucoup. Et si la Miraluka ne la fit pas la première, la Twi’lek s’éloigna doucement des bras de Leucinia.

« Et … je ne te décevrai pas. »

Sur quel point ? Cela, elle laissait à Leucinia le soin de réfléchir. Elle sourit à la Miraluka, lui fit un petit signe de la main et se retourna pour quitter les lieux …

« A ce soir ! »

Ah … et oui … la fête de mariage des Rummis. C’était vrai qu’il y avait cette étape là à passer avant qu’elle rentre chez elle …

Isïana avait pu reprendre son souffle une fois sortie de la fête de mariage. C’était là où elle était bien heureuse d’avoir l’épiderme mauve. Même si cela pouvait se voir d’assez près, au moins, la plupart des convives n’avait pas remarqué qu’elle avait été rouge comme une tomate. Elle avait d’ailleurs pris soin d’éviter soigneusement la Chiss, Larelia, Talus ou n’importe qui qui pouvait la connaître. C’était là où elle était bien heureuse aussi d’avoir des lekkus. Si son espèce avait eu des cheveux, elle serait probablement sortie complètement ébouriffée. Toujours fut-il qu’elle s’enfuit dans l’ombre, comme une déformation professionnelle. C’était là où elle était toujours bien heureuse d’être une espionne au sein de l’APEX. Cela avait clairement ses avantages.

Une fois dehors, elle se rendit compte que la journée locale était déjà bien entamée. Elle n’allait pas avoir tant de temps que cela entre son départ et le fait de retrouver Leucinia. Elle eut immédiatement une bouffée de chaleur en y repensant. Elle secoua vivement la tête, ses lekkus fouettant l’air, sous le regard surpris d’une passante. Elle allait devoir se détendre et faire retomber la pression avant d’aller au rendez-vous donné par la Miraluka. Son cœur n’allait pas y survivre, le cas échéant. Elle en vint même à le maudire, ce cœur. Elle qui s’était interdite de tomber amoureuse de qui que ce soit avait réellement eu le coup de foudre. Le karma. Une plaisanterie de la Force. La destinée. Il était libre à chacun et chacune de choisir la définition qui lui conviendrait le mieux à la situation de la Mauve.

Toujours fut-il qu’elle interpella un taxi automatique piloté par un droïde pour la ramener chez elle, à la Citadelle de Nar Shaddaa, dans un coin inconnu du public dans les profondeurs de l’ancienne lune hutt. La première chose qu’elle fit une fois à l’intérieur de l’unique pièce - si on omettait le petit coin salle de bain et toilettes légèrement isolés du reste par une vitre opaque - qui composait sa demeure de fonction fut de s’effondrer comme un sac à patates sur son lit en se tenant le visage entre ses mains. Puis elle se mit à glousser comme une idiote. Un bon moment. Son baiser avec Leucinia lui revenait en boucle en tête.

« Pfiouuu … c’est donc ça, être follement amoureuse ? »

Comme si exprimait cela à haute voix l’avait débloqué de la situation, elle retira ses mains et fixa le plafond. Combien de temps avait-elle devant elle ? Un peu moins de deux heures ? C’était amplement suffisant pour qu’elle prenne un bain pour se détendre. Elle fit couler l’eau chaude tandis qu’elle se dévêtit en plein milieu de sa pièce unique, laissant traîner son costume de contrebandière, culotte et soutien-gorge à même le sol. Elle fouilla ensuite dans son armoire où se trouvaient toutes sortes de cosmétiques, produits de beauté, soins et bien sûr huiles parfumées de bain.

Et là … le blocage. Et si l’arôme qu’elle allait choisir était repoussante pour Leucinia ? Elle s’imagina un début de scène mentale où les deux femmes, à moitié nue sur un lit, prête à l’action … et la Mandalorienne qui la repoussait violemment avec un air de dégoût profond. La Mauve blêmit immédiatement à la fin de sa pensée. Oh, non, non ! Elle sortit toutes ces fioles soigneusement étiquetées et les aligna, se plaçant en position accroupie tandis que le bruit de l’eau qui coulait dans sa baignoire lui donnait de plus en plus la sensation d’avoir un contre-la-mort insoutenable derrière elle. Vite, vite, que choisir ? Et puis elle repensa à sa première rencontre avec Leucinia au Cil’la. Elle s’était lavée avec celle-là ! Sans réfléchir plus, la Twi’lek saisit celle qui était parfumée d’un mélange de rose et d’un soupçon de violette, dans un mélange parfumé délicat et puissant. Or, si la première caractéristique lui convenait, la seconde elle n’en voulait pas ce soir. Ah non, non ! Elle versa donc délicatement un peu d’huile parfumé dans l’eau - la baignoire étant déjà au trois quart remplis à force que la Mauve tergiverse ainsi - comme si elle était en pleine opération de création de composé chimique et qu’à tout moment la baignoire allait lui exploser au nez.

« Là, parfait. »

Elle souffla doucement et constata qu’elle avait une goutte au front. Elle avait réellement stressé ? Secouant la tête en se fatiguant elle-même, elle prit le temps de ranger les fioles proprement et s’installa enfin paisiblement dans son bain, coupant finalement le débit d’eau chaude.

De là, son esprit s’éparpilla tandis qu’elle se laissait bercer par l’eau chaude et parfumée du bain. Si une grande partie était toujours stimulée par la soirée qui s’annonçait - elle dut penser au minimum vingt fois à Leucinia en plus d’une demi-heure -, ses pensées dévièrent aussi sur d’autres sujets liés à son travail. Réussir à penser à autre chose que la prochaine heure qu’elle attendait avec impatience lui permit enfin d’apaiser son esprit et la détendre complètement. La Mauve redevenait enfin pleinement la Mauve. Il n’aurait manqué qu’un massage de ses épaules pour que ça puisse être parfait. Elle pensa immédiatement à Leucinia lui faire cela. La Twi’lek soupira et s’enfonça un peu plus dans son bain et commença à faire des bulles avec l’eau parfumée. Définitivement irrécupérable …

« Allez, on se bouge les lekkus ma grande ! »

Elle eut beau dire cela, elle mit quelques minutes de plus avant d’arriver à trouver le courage de quitter le réconfort de son bain qui avait eu le temps de légèrement refroidir. Elle soupira à nouveau et attrapa une serviette pour s’essuyer. Ce qu’elle fit rapidement. L’avantage d’être imberbe. Elle regarda tous les produits de beauté qui traînaient autour du lavabo de la salle de bain. Non, elle verrait ça après. D’abord, la tenue !

Nue et bien sèche des lekkus aux pieds, elle se dirigea vers ses penderies. Elle eut une petite moue en constatant ses vêtements qui trainaient par terre et prit tout de même le temps de le mettre dans sa pile de linge sale. Revenant à sa garde-robe, elle se rendit compte qu’elle ne savait pas encore ce qu’elle avait décidé de porter comme robe malgré le fait que ses pensées avaient erré sur ce sujet pendant qu’elle se détendait dans son bain. Par contre ! La lingerie, cela, elle l’avait en tête dès qu’elle avait proposé à Leucinia de se revoir ce soir.

Elle eut un pic de stress en se demandant quelle heure il était. Mais un regard furtif vers l’holo-horloge la rassura immédiatement. Elle avait encore du temps devant elle. Elle alla donc prendre directement l’ensemble de lingerie qu’elle allait porter ce soir ! Et, quoi de mieux que d’opter pour une des créations de Leucinia que la Mauve avait acheté au Cil’la ? Cela avait été une évidence même ! Et si l’ensemble Obsidian aurait été parfait si c’était la Twi’lek qui avait accueilli la Miraluka, Isïana trouva qu’elle n’était pas la plus adaptée pour se rendre à un rendez-vous. Ce fut donc pour ça qu’elle attrapa sans la moindre hésitation l’ensemble Eterna.

Elle repensa à la phrase que lui avait dit la dessinatrice à l’époque. Oui, quand la Mauve optait pour cette lingerie, elle avait bien du mal à s’en séparer. Le tissu était si doux et léger qu’elle en oubliait presque qu’elle la portait. Et surtout, elle appréciait le support qu’elle apportait sa poitrine. Et justement, la Twi’lek plaça convenablement chacun de ses seins là où ils devaient être après avoir commençait à bien l’enfiler. Elle termina en s’assurant l’ajustement de la fine largeur de tissu au niveau de son bas-ventre mais également la broderie qui remontait à mi-cou. Indécise quant au fait de s’assurer qu’elle était bien en place, elle fit un détour vers la salle de bain. Elle fut accueillie à nouveau par l’odeur parfumée du bain et se rendit compte qu’elle avait oublié d’évacuer l’eau. Ce qu’elle fit avant de se tourner vers le grand miroir en se tortillant dans tous les sens.

« Hm … ça m’a l’air d’aller. »

Elle repartit à nouveau vers ses penderies. Et … là. Deuxième blocage. Elle ne pouvait décidément pas partir simplement avec cet ensemble de lingerie. Même si Isïana était sincèrement curieuse de savoir qu’elle aurait été la réaction de Leucinia si elle venait sonner à sa porte ainsi simplement vêtue. Elle secoua à nouveau ses lekkus. Non, ne recommence pas à fantasmer la Mauve, ce n’est pas le moment !

Elle eut une petite moue alors qu’elle passait ses doigts le long des cintres de sa garde-robe, regardant ses robes les unes après les autres. Son souhait était qu’un inconnu qui la verrait dans la rue ne réagirait pas particulièrement au fait qu’elle portait de la lingerie fine sous sa robe, mais que Leucinia qui l’avait créé capterait immédiatement que c’était le cas. Cela impliquait donc qu’elle porte une robe qui n’avait pas un décolleté trop plongeant. Ou qui serait d’une forme qui s’allierait parfaitement avec l’Eterna ?

« Mais oui ! »

Où l’avait-elle rangée celle-là ? Cela faisait une éternité qu’elle ne l’avait pas mise en plus, cette robe. Il fallait dire qu’elle n’était pas des plus discrète - ce qui ne convenait pas à la plupart de ses missions - et était plus contraignante qu’autre chose - ce qui faisait qu’elle ne s’embêtait pas à l’enfiler dans la vie de tous les jours. Mais là, c’était une grande occasion ! Son premier rendez-vous avec Leucinia ! Evidemment qu’elle allait sortir sur son trente-et-un la Mauve !

« Ah oui, c’est vrai … »

Elle avait oublié qu’il y avait des accessoires avec. Car si la robe blanche fendue complétée ici et là d’armature dorée était assez simple à enfiler - autant que pouvait l’être une robe en soi qui était un dos nu et n’avait aucune fermeture éclair - et remontait jusqu’au cou, il y avait également deux sortes de bracelets dorés à porter assez bas au niveau des épaules qui étaient agrémentés de larges bandes de tissus. Elle leva un sourcil surpris en constatant qu’elle avait du mal à les monter jusqu’en haut, coinçant assez haut au niveau des bras. Etait-ce parce qu’elle avait pris du muscle depuis le temps, grâce aux entraînements fournis par Zarseen ? Elle se dirigea lentement - là elle ne pouvait plus se dépêcher sous peine de se vautrer les pieds dans les tissus - vers le miroir de la salle de bain pour voir le résultat.

« … C’est différent. Mais ce n’est pas si mal. Et c’est parfait, ça donne l’impression que je ne porte qu’une robe unique. »

Il y avait bien un peu de broderie de l’ensemble de lingerie qui dépassait un peu sur les côtés, mais la Mauve prit le temps de décaler légèrement l’Eterna pour se cacher sous les armatures dorées. La Twi’lek bougea un peu et constatant qu’elle n’était pas plus gênée que cela, elle opta donc pour cela. Toujours à la salle de bain, du coup, elle prit le temps de se saupoudrer très légèrement de maquillage au niveau des joues, à peine perceptible et qui surtout n’allait pas altérer trop la douceur de sa peau et conclut par un peu de rouge à lèvre et de mascara.

Des boucles d’oreilles dorés récupérer dans un tiroir, des chaussures à talon blanche et dorés - elle n’avait qu’une paire qu’elle avait acheté spécialement pour la porter avec cette robe justement - et un sac à main blanc immaculé plus tard, elle était enfin prête pour aller retrouver Leucinia. Du moins, après s’être assurée trois fois qu’elle n’avait rien oublié !

Ah si ! Elle ne voulait pas partir les mains vides ! Elle allait apporter une bouteille d’alcool ! Les Mandaloriens aimaient bien boire, non ? Elle alla chercher dans sa mini-cave à vin ce qu’elle avait de meilleur. Ce qui paradoxalement était plutôt difficile à définir. Elle y rangeait là que d’excellentes bouteilles. Le prix de chaque bouteille avait au minimum trois zéros après le premier chiffre. Il s’agissait soit de cadeaux, soit de boissons qu’elle avait volé lors de missions précédentes. Oh ! Elle trouva finalement une idée. Elle avait un sirupeux de Zeltros. Cela ferait l’affaire !

« C’est parti ! »

Prenant le minimum d’affaires vitales dans son sac à main, elle sortit finalement de chez elle, héla un taxi - encore piloté par un droïde - pour l’amener au point de rendez-vous. Maintenant qu’elle voyait le paysage de Nar Shaddaa défilait devant ses yeux, si tant était que l’on pouvait dénommer cela un paysage, le stress revient chez Isïana. Et si Leucinia lui en voulait de ne pas avoir profiter tout de suite ? Et si elle commettait une bourde culturelle ? Elle avait quelques notions mandaloriennes par ses contacts récents avec certains d’entre eux. Le plus flagrant était Talus, avec qui elle avait couché un soir sur Corellia. Mais ça n’était pas pareil, là il s’agissait d’un coup d’un soir sans promesse de lendemain ni même de se revoir un jour. Tout l’inverse de ce qu’elle ressentait pour la Miraluka. Elle voudrait la revoir le lendemain. Et encore un autre jour de plus. Et ainsi de suite aussi longtemps que possible.

« Nous sommes arrivés à destination. »

La voix robotique la sortit de ses pensées et elle se rendit compte qu’en effet, il y avait un vaisseau qui se trouvait non loin de là. Elle ne reconnut pas le modèle. Il fallait dire qu’Isïana et les vaisseaux spatiaux, ça faisait deux. Mais elle reconnaissait qu’il était magnifique. Et ne semblait à première vue pas pour toutes les bourses vu sa forme atypique.

« Merci. »

Elle paya le droïde et sortit du taxi dont elle s’éloigna pour s’approcher du yacht stellaire de Leucinia. Le taxi s’envola quelques instants après une fois que la Mauve fut suffisamment éloignée. Cette dernière se dirigea vers ce qui ressemblait le plus à une rampe pour monter à bord. Elle chercha ce qui s’approchait le plus d’une sonnette et allait appuyer pour se manifester quand on lui l’ouvrit. Elle s’immobilisa alors qu’elle avait l’index tendu.

« Ah. Merci. C’est Isïana ! »

Si elle s’était attendue à la voix de Leucinia, la Mauve fut finalement déçue d’entre la voix d’une IA. Bon, c’était que la Mandalorienne était occupée et n’allait pas tarder. Ce n’était pas une punition pour la faire poireauter, hein ? Non, la Miraluka ne lui avait pas renvoyé ce type de personnalité. Elle renifla doucement. Hmmm, ça sentait bon !

« Hein ? Pardon. Ah oui, bien sûr. »

Elle acquiesça à l’IA et se laissa diriger vers le bar. Elle en profita pour déposer le sirupeux de Zeltros sur place, bien en évidence pour quand la maîtresse des lieux se manifesterait à elle. N’osant pas faire comme chez elle - bien que c’était ultra tentant - elle attendit simplement debout en indiquant à l’IA qu’elle n’avait pas soif, se plaçant contre le bar. Les secondes et les minutes qui suivirent parurent durer plusieurs vies pour la Twi’lek. Elle se rendit d’ailleurs après coup qu’elle s’était crispée et que les jointures de ses doigts avaient blanchi.

Puis, enfin, elle la vit ! Elle se retourna et sa bouche s’ouvrit en silence alors qu’elle admirait - mater, oui, mater, clairement - aussi bien Leucinia elle-même que la tenue de la dessinatrice. Elle rougit immédiatement en comprenant rapidement comment elle l’avait enfilé. Elle connaissait parfaitement ce type de robe. Et elle trouva que sa propre tenue faisait bien pâle figure en comparaison.

« Je … tu … tu es la plus belle femme qu’il m’ait été donnée de rencontrer jusqu’ici … Oh. Euh. Et j’ai apporté une boisson. »

Oui, vite changer de sujet ! Elle se retourna d’un coup - manquant de se vautrer - pour attraper fébrilement la bouteille de sirupeux qu’elle tendit en direction de Leucinia. Tandis que son regard ne savait trop où se poser entre les yeux de la Miraluka, son chignon, sa poitrine ou n’importe quelle partie de l’anatomie de la Mandalorienne.

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Robe portée par Isïana | Lingerie portée sous la robe

Isïana aurait pu sursauter lorsqu’elle sentit le contact de Leucinia contre elle, précédé de cette odeur de parfum si agréable. Mais à la place, elle avait l’impression de fondre. Le baiser dans son cou lui procura un tel frisson de plaisir qu’elle ne put guère le dissimuler. Elle se mordit la lèvre quand ce fut au tour de sa joue d’avoir les attentions de la Miraluka. Mais au moins, cela lui avait permis de lui faire perdre son appréhension. Bon, à contrario, la Mauve était en feu, disons-le clairement …

Puis Leucinia attrapa la bouteille et toute cette tension sexuelle s’envola comme un ballon crevé. La Mauve cligna des yeux, surprise. C’était donc ça que ressentaient toutes ses cibles qui succombaient à son charme ? … Elle comprit subitement mieux pourquoi ensuite ils réagissaient tous comme ça quand elle les abandonnait après sa mission terminée. Elle en aurait presque eu un peu de pitié. Presque.

« Pourtant, tomber dans tes bras, c’est très tentant. »

Elle avait eu un sourire en constatant que ses propos avaient plu à Leucinia. Elle répondit au baiser avec une impatience évidente. Il fallait dire que mademoiselle ne laissait guère indifférente la Mauve et elle dut même prendre sur elle-même pour ne pas dévorer la Miraluka !

Elle se contenta donc d’acquiescer à sa question sur le fait de savoir si elle avait faim. Après le départ de la fête de mariage des Rummis, où elle n’avait au final que picorer quelques hors-d’œuvre, elle n’avait pas pris le temps de grignoter grand-chose, l’esprit trop absorbé par sa préparation au dîner avec Leucinia. Dîner ? Rendez-vous ? Rencard ? La Mauve jugea que c’était probablement les trois à la fois.

« Il faut dire que ça sent bon depuis que je suis entrée ! »

Elle aurait pu aisément ajouter une phrase du style “mais tu es de loin celle qui est la plus délicieuse ici”, mais elle réservait ses phrases - qu’elle jugeait elle-même de bien mauvais goûts - pour son travail. Elle ne voulait guère dire cela à Leucinia. La Miraluka méritait bien mieux que cela aux yeux de la Twi’lek.

Elle vint donc docilement s’asseoir à l’invitation de Leucinia, un sourire toujours aussi présent sur ses lèvres. Heureusement qu’elle ne s’holoenregistrait pas, elle aurait sans doute été gênée si elle se voyait ainsi dans le futur. Elle secoua vivement la tête, lorsque sa compagne ne regarda pas dans sa direction, et en profita pour jeter à nouveau un coup d'œil sur la décoration qu’elle avait déjà eu l’occasion d’observer le temps que la Mandalorienne n’arrive.

« Merci ! »

Elle récupéra son verre qu’elle fit légèrement tourner tout en humant ses arômes. La Mauve n’était pas une experte en la matière, mais, à force, elle en avait suffisamment bu pour se faire une petite expérience. Il n’avait pas l’air mauvais. D’un autre côté, vu le prix qu’elle avait payé la bouteille …

« Santé ! »

Elle porta son verre à ses lèvres après l’avoir levé en direction de Leucinia pour en prendre une petite gorgée. Pas mal. Elle n’aurait su dire si elle valait vraiment la quantité de crédits qu’elle avait dû dépenser pour l’acheter, mais au moins, il était bon. Elle tourna la tête pour voir ce qu’en pensait la Miraluka et dut retenir un petit rire en voyant le verre posé et une main posée sur sa joue. Elle eut un nouveau sourire qui fut vite remplacé par leurs lèvres posées l’une contre l’autre. Elle ferma les yeux tout en profitant du moment qui lui sembla tristement court. Mais elle approuva le timing. Elle allait finir par zapper le repas, si elles continuaient ainsi !

« Je suis curieuse de découvrir ce que tu as pu nous préparer ! Cela fait longtemps que tu cuisines ? »

Et elle était sincère là-dessus, pas uniquement parce qu’elle avait faim. Elle connaissait sa compagne pour ses talents de couturière, pour ses talents de guerrière - logique quand tu as affaire à une Mandalorienne de son calibre -, mais par contre, pour la cuisine, c’était tout un nouvel univers à découvrir qui s’offrait à elle !

« Je vais avoir la pression, quand ça sera à mon tour de t’inviter. »

Elle eut un petit sourire en coin et un clin d'œil, alors qu’elle rebuvait une gorgée de vin de son côté. Car c’était évident que la Mauve allait embarquer Leucinia chez elle ! Bon, cela allait nécessiter deux ou trois autorisations avant, mais elle pourrait retourner tout Nar Shaddaa s’il le fallait pour ça !

Isïana écouta attentivement les explications de Leucinia tandis qu’elle buvait une gorgée du sirupeux qu’elle avait apporté. Et au moins, se concentrer sur la boisson et les paroles de la Miraluka, lui permettait d’éviter de songer à autre chose de déplacer. Elle se surprit à sourire. Sans s’en rendre compte, la question posait innocemment ici était souvent un angle d’approche pour en apprendre sur ses cibles d’espionnage. On pouvait facilement apprendre des habitudes de quelqu’un en lui demandant s’il cuisinait, et si oui, quoi. Comme quoi, son subconscient était toujours à l'affût !

« Viveka ? Vraiment ? Je ne l’aurai pas pensé. Je l’ai déjà rencontré au détour d’une mission sur Tatooine l’an dernier. Elle avait l’air sympathique. Plus que l’armoire à glace qui l’accompagne en tout cas. »

Elle souffla un court rire au souvenir entre deux gorgées pour ensuite se mettre subitement à rougir aux propos de Leucinia lorsqu’elle avait glissé ses doigts contre les siens. Elle manqua de bredouiller une réponse sur le moment, sur le coup de l’émotion, mais resta silencieuse une seconde. Elle adressa un sourire resplendissant à sa compagne en retour.

« C’est vrai, c’est vrai. De toute façon, je ne pourrais jamais faire pire qu’une ration de survie ! »

Elle disait cela mais elle avait pu réchapper jusqu’ici à devoir y goûter. Le palais de la Mauve était exigeant il faut dire ! Même si elle-même savait cuisiner, elle n’avait jamais rien fait de réellement élaboré. Soit on avait cuisiné pour elle, soit elle n’avait pas eu les moyens, soit enfin quand ça avait été le cas, elle préférait profiter des talents de chefs dans restaurants étoilés.

« Et. Bon appétit ! »

Il était temps de commencer à manger et les deux femmes ne se firent pas prier ! Il fallait dire que la présentation faite par Leucinia lui avait mis un peu plus l’eau à la bouche. Isïana apprécia aussi bien l’alcool que le repas en lui-même comme la Miraluka put s’en rendre compte. Ce n’était pas ce qu’elle avait mangé de mieux, elle n’allait pas mentir. Mais le fait que ça soit le premier repas en compagnie de sa compagne, faite par elle-même. Oh, la Mauve allait s’en souvenir toute sa vie !

Et elle n’avait pas fait exprès - comment aurait-elle pu de toute façon ? - mais elle fut agréablement surprise de constater que le sirupeux s’accordait parfaitement à la viande préparée par Leucinia. Certes, la Twi’lek avait fait attention à prendre un alcool qui pouvait passer avec à peu près tout, mais c’était de la chance que ça se marie aussi bien. Un signe du destin, à n’en pas douter ! D’ailleurs un signe que la nourriture convenait aux deux : ni l’une, ni l’autre, n’échangeait le moindre mot ! A l’inverse, cela faisait cogiter intérieurement … mais étrangement, toute l’appréhension de la Mauve s’était envolée de son côté. Elle se montra bien plus détendue, souriant simplement quand elle remarquait que la Miraluka perdait son regard - façon de parler - sur elle.

« Hm ? »

La petite voix d’Isïana avait ajouté intérieurement « Un problème ? » lorsqu’elle vit Leucinia se levait subitement pour la contourner en silence. La Twi’lek cligna même des yeux, restant bêtement la main droite tendue avec sa fourchette qui piquait un morceau de canard. Elle se tourna à moitié en finissant sa bouchée puis son regard s’illumina de compréhension. Le dessin ! Elle avait presque fini par l’oublier !

« Woah ! »

Il n’y avait aucune exagération dans la réaction de la Mauve. Elle était sincèrement impressionnée par le résultat. Elle n’avait que peu l’occasion de se voir elle-même nue. Pas étonnant que tout le monde tombait sur son charme, hein ? Une chaude chaleur commença à l’envahir et la proximité, le contact même, de la Miraluka contre elle n’aida pas à se calmer. Elle eut un frisson en sentant le baiser sur son cou et manqua d’en échapper le dessin. Cela aurait été sacrilège.

« C’est un travail magnifi-QUE ! »

La dernière syllabe partit dans les aigus au mordillement de son oreille. Si on était dans un holoanimé, de la fumée se serait échappée de ses oreilles, justement ! Trop de pression ! Son cœur se mit à battre la chamade. Que c’était vile d’attaquer ainsi son point faible dans un tel moment ! Elle posa le dessin sur ses genoux pour fixer le visage de Leucinia quand elle se plaça face à elle. Surtout ses lèvres qui ne demandaient qu’à rejoindre les siennes.

Elle crut entendre des sons de la bouche de la Miraluka. Mais c’était peut-être son imagination. Elle avait simplement observé un mouvement des lèvres de sa compagne. Mais les voyant s’approcher, elle ferma les yeux et répondit au baiser tandis qu’elle venait croiser ses mains dans la nuque de Leucinia. Tu n’allais pas t’éloigner de si tôt aurait pu entendre cette dernière.

Et le repas ? Quel repas ? Ah le dessert ! … Oui, Isïana le tenait en mains !