Partage de connaissance [PV Ellanora]

Dathomir n’était pas une planète ordinaire dans l’histoire comme dans sa nature : liée a la Force depuis des éons, elle est devenue suite a la destruction de la Confrérie des Ténèbres la patrie des Sorcières, un lieu secret ou la pratique de la Force était intimement liée a celle des esprits. Elle est la première planète en dehors de l’amas de Hapès a avoir rejoint le Consortium, placée sous protectorat lorsque la première sorcière de la lignée Djo épousa Isolder. Pourtant, Darth Ânkh ne s’y était jamais réellement intéressée jusqu’ici : certes, elle avait aidée par pur intérêt les Sœurs de la Nuit a se défaire de leurs cousines lumineuses ainsi qu’offert a la Grande Matriarche une position au sein du Conseil Noir. Mais en dehors de cela, elle n’avait jamais rechercher vraiment a imposer sa volonté sur la planète : elle savait les sœurs attachée a leur autonomies, elle laissa les Sith comme les Matriarches Hapiennes pactiser avec les clans de sorcières sans intervenir, mais fit tout de même installer une Forteresse Stellaire, autant pour les défendre que pour rappeler aux Sœurs de la Nuit qui était la véritable dirigeante, a savoir elle, par sa puissance inégalée.

Toutefois, aujourd’hui, elle était depuis trois cent années dans un conflit dont la destinée était le contrôle total de la galaxie, qu’elle avait elle-même mener dans une impasse stratégique en encourageant et finançant le développement des Forteresses Stellaire. Ânkh avait toujours eue une part d’elle qui croyait aux promesses de la technologie : elle avait largement encourager la noblesse Hapienne a développer et adopter la cybernétique, ce qui lui avait permis d’acquérir une avance considérable dans ce domaine. La souveraine éternelle avait acquis des armes a la puissance destructrices certes, mais ses dernières ne lui avaient toujours pas apporter la victoire et aujourd’hui, elle devait rechercher une autre approche : aucune arme, même la plus complexe et la plus destructrice, ne pouvait égaler, en terme de potentiel en tout cas, la puissance de la Force. Un bijou de technologie était certes moins capricieux et souvent plus direct, mais l’existence de pouvoir comme la tempête de Force était la preuve que le côté Obscur pouvait se montrer également très efficace et elle avait toujours jusqu’ici négliger l’enseignement des Soeurs de la Nuit, une faute alors que durant des siècles avant le début de la guerre, la souveraine avait perfectionner ses connaissances en recherchant moult trésor du Côté Obscur de la Force.

Darth Ânkh s’était donc penché sur Dathomir, lu les rapports sur l’évolution de la situation et fait jouer ses liens de vassalité avec certaines sorcières pour savoir qui était la plus a même de l’aider. Elle avait pris a contre-pied la logique de faire appel a une Matriarche âgée, voire la Grande Matriarche elle-même, c’était une tentative vaine : ses dernières n’avaient plus grand-chose a apprendre, disposait souvent de pacte avec des Seigneurs Sith puissant et avaient tout intérêt a refuser la proposition de la Reine. En revanche, miser sur une jeune Matriarche lui semblait plus prometteur : cette dernière aurait encore des choses a prouver et ne pouvait que difficilement refuser au moins de recevoir la souveraine pour écouter sa proposition. L’idée de la Dame Noire des Sith était simple : un véritable partage de connaissance. Elle apprendrais grâce a elle les pratiques, les rites et la philosophie des Sœurs de la Nuit, et en échange, elle lui offrirait des connaissances sur le côté obscur et la voie des Sith, un moyen d’accroître sa puissance et donc de s’élever dans la hiérarchie des Matriarches. Elle ne doutait pas qu’il ne s’agirait pas d’un long fleuve tranquille, mais peut-être que la sagesse des Sœurs de la Nuit pouvait lui offrir un moyen de gagner la guerre.

Son choix s’était donc portée sur la jeune Ellanora, et après quelques négociations avec son clan, un point de rendez-vous fut convenu sur la planète afin de pouvoir négocier face a face. Comme espérer un spatioport digne de ce nom sur Dathomir relevait tout simplement du miracle, Ânkh s’était contenté d’un rendez-vous en pleine nature et si l’ombre de Star Dreadnought planait au-dessus de la planète, elle s’était rendu sur cette dernière a bord d’un transport de troupe Phakth. La discrétion n’avait jamais vraiment été le point fort de la souveraine éternelle, mais le sifflement caractéristique de l’appareil, qui était encadré de deux chasseurs Djaf, annonçait sa présence sans aucune équivoque. Toutefois, le transport de se posa pas sur le sol : sa trappe s’ouvrit a quelques mètres au dessus et la Reine sauta de cette dernière, se servant de la Force afin d’amortir parfaitement sa chute. Elle était naturelle, se contentant simplement de quelques vêtements pour dissimuler l’essentiel, mais portait ses chaussures a talons improbable dans le décors de Dathomir, mais qui ne semblait nullement la gêner. Alors que le trio de vaisseau retournait vers le Dreadnought, la reine posa son regard vers celle qui l’attendait, attendait de voir la façon dont elle serait reçu.

C’était le Jour J.

Tout le monde savait ce qu’il avait à faire. NE PAS venir mettre les pieds dans cette portion de la forêt qui menait à la plaine. Sauf si on avait le rôle de vigile, mais même les vigiles, outre s’il y avait une menace évidente avait la consigne de garder leur distance. Et quand Ellanora parlait de distance, elle ne rigolait pas.

La nature avait été… aménagée et un buffet avec notamment des « p’tites sandwichs pô d’croûte » avait allait être mis en place juste avant l’arrivée de la Reine.

Mais il restait encore LA plus grande épreuve de préparation à faire. Ellanora prit le temps de faire sa toilette personnelle, mais avant de s’habiller, il fallait mettre au point cette dernière chose.

Un sifflement assez strident retentit. Il venait des lèvres de la Matriarche qui se tenait devant la tanière de Silius. Elle avait un équipement de sécurité et ce qui s’apparentait à un fanon.

-Alllleeeeeez. On se bouge là-dedans. Si tu veux voir la reine, faut te mettre touuuut beaaaau.

Un grognement se fit entendre, puis un hurlement au mot « Reine ». Le rancor était sortit sur ses deux pattes le temps de dire et avait presque renversé l’humaine en lui faisant une grosse léchouille.

-Heureusement que j’avais fait ma toilette…, grogna-t-elle.

Les deux aventuriers se dirigèrent sans plus de commentaire sonore vers le ruisseau le plus proche.
Ellanora mit un petit appareil sur un rocher non loin lorsqu’une petite musique se mit à retentir. C’était celle d’une star d’hologramme bien connue et ça datait… puisque c’était la chorégraphie de bain de Silius depuis leur rencontre.

~I said upside down
You're turning me
You're giving love instinctively
Around and round you're turning me
Upside down
Boy, you turn me
Inside out
And round and round
Upside down
Boy, you turn me
Inside out
And round and round~

Les deux se mirent à danser les pieds dans le ruisseau de façon synchroniser, sautant, pataugeant et se déhanchant au rythme de la musique dont les paroles décrivaient bien les actions et les étapes de lavage.

(Ouais… Pourquoi pensez-vous que presque personne ne prenait au sérieux Ellanora avant son affrontement avec Daria?)

Ellanora arrêta de danser après le premier couplet alors que Sillius se faisait aller le popotin. Puis, elle mit un peu d’argile savonneuse sur le fanon en évitant un sérieux coup de queue de rancor en sautant, puis se mit à frotter le rancor dansant pour que ses écailles brillent de mille feux.

Puis, elle se mit à chanter à tue-tête, avec le rancor qui poussait des petits cris au rythme de la musique. Il n’y avait pas à dire, c’était leur petit rituel avant les grands événements… et lorsque besoin était.

La musique tournait en boucle pour laisser le temps à la Sorcière de faire ce qu’elle avait à faire. À un moment, elle activa la fin de la boucle avec son pied pour que les deux puissent se remettre à danser pour la finale.

Ellanora finissait en sautant dans les pattes du bourreau des cœurs. Elle se pris à nouveau une superbe langue à la tronche… et se jeta dans le ruisseau pour se débarrasser de la bave.

Bien sûr, elle se relava, puis reprit l’appareil.

Les deux se dirigèrent vers le lieu de rendez-vous où le montage du buffet avec notamment des « p’tites sandwichs pô d’croûte » et des spécialités de la région avait débuté. Il avait été supervisé par le bras droit et Aritza afin de s’assurer que tout serait à la hauteur, mais surtout qu’une débile de Sœur n’empoisonne pas le tout. Ellanora le sentirait probablement au goût et elle avait l’habitude, mais elle ne savait pas si c’était une des nombreuses capacités de la Reine et mieux valait ne pas prendre ce risque.

Tout le monde débarrassa le plancher près d’une heure avant le rendez-vous. Il ne restait plus que Silius et Ellanora sur place. Cette dernière avait enfilé une toge courte tissée avec la méthode ancestrale.

Elle attendait patiemment en prenant la peine de se demander pour la première fois…

*Mais qu’est-ce qu’elle veut savoir exactement? J’suis pas la référence…*

Néanmoins, avant que cette réflexion ne puisse prendre fin, un sifflement caractéristique se fit entendre. Ellanora regarda calmement le ciel. Alors que la trappe s’ouvrit à quelques mètres au-dessous d’elle, Ellanora entendit un grognement et se retourna vers Silius.

Il était encore sur le dos à jouer avec des insectes volants et des lianes. Ellanora retint un petit sifflement, puis se râcla la gorge. En une fraction de seconde, le rancor se retrouva sur ses pattes et attentif presque au garde à vous, mais la Reine avait probablement été témoin de son comportement précédent.
La jeune humaine se retourna pour observer une reine sur ses pieds. Rectification : sur ses talons. Ellanora n’osa pas avoir un regard pour ses pieds dévêtus… mais propres.

Néanmoins, elle ne fit pas moins que la plus haute révérence offerte dans son Clan à la Reine. Puis elle s’adressa à celle-ci en planta son regard dans le sien.

-Bienvenue sur Dathomir, Reine éternelle.

L’humaine sentait que son rancor s’impatientait.

*Non, Silius, tu ne viens pas la bousculer ou la lécher de bas en haut, puis de haut en bas…*

-Voici Silius, mon rancor.

Ce dernier s’élança à pleine vitesse pour rejoindre les deux femmes et sans qu’on puisse s’y attendre, réussit à s’arrêter sèchement à quelques centimètres d’Ellanora. Cette dernière ne broncha pas et désigna doucement une petite table avec le buffet qui siégeait à côté et deux chaises joliment décorées avec des fleurs dont les épines toxiques avaient été retirées une par une à l’aide d’un gant spécial.

-Nous pouvons prendre place si vous le souhaitez. Prière de faire gaffe si vous voyez une plante à tige orangée. Elle pourrait essayer de vous étrangler, dit-elle le plus naturellement du monde.

Ce n'était pas du tout une menace, c'était juste... une réalité sur Dathomir.

À côté d'Ellanora, on voyait toujours que la bête prenait sur elle pour ne pas trop embarrasser sa maîtresse.

C’était un spectacle des plus intéressant qui s’offrait a elle. Il était évident que la jeune Matriarche faisait tous les efforts qu’elle pouvait afin de lui plaire ou, au moins, de ne pas attirer son courroux. Ânkh imaginait sans peine a quel point la tâche pouvait lui semblait complexe, voire même impossible : ses talons haut et le luxe de ses rares vêtements semblait créer une barrière entre les deux femmes, qui venaient incontestablement de deux mondes différents. Pour en rajouter, en se montrant attentive, la jeune Matriarche pourrait constater le secret de la Reine pour marcher sur un tel sol avec ses talons haut : ses pieds ne touchait pas le sol a proprement parler, elle se contentait d’utiliser la Force et la télékinésie sur son propre corps afin de pouvoir léviter a quelques millimètre seulement du sol. C’était presque imperceptible, mais nul doute qu’elle pouvait le faire plus haut si elle souhaitait impressionner son auditoire. Toutefois, ce n’était peut-être pas ce qui inquiétait le plus la jeune femme en cet instant, car il y avait un élément qui semblait bien capable de mettre tout le plan de la jeune pousse en péril : son plus fidèle compagnon, un magnifique et impressionnant Rancor.

Il n’avait pas eu l’air très discipliné, mais avait répondu rapidement a l’appel de sa maîtresse. Ayant passé beaucoup de temps avec de nombreux animaux, particulièrement dans cette incarnation, Ânkh savait très bien qu’il n’était pas possible d’attendre d’eux ce que l’on pouvait attendre de soldat, toutefois, ils étaient des compagnons fidèles, en recherche d’attentions et prêt a tout pour défendre leur maîtres contre les sources de menaces potentielles. D’ailleurs, il savait tout de même être fidèle, puisqu’il fut capable de s’arrêter juste derrière sa maîtresse in extremis, un exploit pour une créature de ce gabarit, mais les Rancors étaient capable de prodige que bien peu étaient capable d’imaginer, l’image d’Epinal les renvoyant sans cesse a cette créature insatiable servant aux Hutts pour se défaire des individus gênant… Sauf qu’aujourd’hui, il n’y avait plus de Hutt… Mais il y avait toujours des Rancors… Un sourire se dessina sur les lèvres de la souveraine, elle les trouvaient ainsi assez attachant et elle avait une affinité particulière avec les animaux. Elle répondit a la sorcière d’une voix agréable, après tout, elle était ici pour négocier avec elle, et si jouer de son aura était parfois utile, vous n’obtenez pas un enseignement en décidant de jouer la carte de l’intimidation… Rarement en tout cas.

« Je vous remercie pour votre accueil Matriarche Ellanora, vous savez recevoir a ce que je vois, tout ceci a l’air très appétissant. Et votre compagnon semble avoir hâte de passer a table, nous ne devrions pas le faire attendre trop longtemps. »

D’un pas gracieux, elle s’approcha du Rancor et se servit de la Force pour lui transmettre une sensation apaisante. Lorsque la créature fut accommodée a son odeur, la souveraine leva le bras et vint grattouiller son menton quelques instants, prouvant qu’elle était bien plus a l’aise avec ce genre de créature qu’on ne pouvait l’attendre de la part d’une femme aussi élégante vivant dans des palais dorés et entourée d’une garde prétorienne adepte de la puissance cybernétique. Darth Ânkh aimait surprendre, elle appréciait pouvoir se trouver là ou on ne l’attendait pas, ne se lassant pas des réactions que cela provoquait chez les autres individus. Lorsqu’elle estima le Rancor comblé, pour quelques instants seulement, le temps que l’appel du ventre se fassent trop pressant pour que cette sensation perdure, la souveraine alla s’installer a la table, prenant garde a ne pas déranger les fameuses plantes qu’elle avait mentionner. Elle observa le menu, mais pensa soudainement que son hôte souhaiterait sans doute présenter elle-même ce qu’elle avait préparer. Elle abandonna donc l’inspection minutieuse pour reporter son attention sur la Matriarche, gardant une partie de son attention sur le Rancor au cas ou celui-ci se ferait de nouveau remarquer…

« Ce sont vos spécialités ou celle de Dathomir ? J’ai autant envie d’y goutter que de vous demander votre recette, juste pour le plaisir d’en faire servir a la prochaine réunion des Matriarches Hapienne, cela pourrait être très surprenant. Et notre jeune ami, vous avez prévu quoi pour lui ? »

Elle pointa un instant le Rancor, avant de reprendre.

« J’imagine que vous ne vous attendiez pas a me voir ici en personne, avec une requête comme celle-ci. Aussi avant toute chose, posez toutes les questions qui vous passe par la tête. Certes, je ne peut pas évoquer des secrets d’état, mais je peut répondre a plus de questions que ne le pensent la plupart de mes interocuteurs. Hélas, le commun des mortels est si prévisible... »

Elle soupira, sincèrement épuisé par les réactions qu’elle provoquait parfois, trop ennuyeuse et prévisible. Mais en la laissant poser ses questions en premier, Ânkh souhaitait installer un climat de confiance qui serait propice a la négociation. Restait a savoir si la Matriarche avait des questions a lui poser, mais il serait étrange que cela ne soit pas le cas...

Leurs mondes n’étaient pas les mêmes, mais Ellanora n’échangerait pour rien sa place avec celle de sa Majesté. Elle voyait sa présence ici comme la preuve qu’elle n’avait rien à lui envier. Certainement, elle avait plus à apprendre d’elle que le contraire. Mais elle pouvait admettre humblement, mais avec certitude qu’elle avait attiré l’attention de la Reine éternelle pour des raisons. Elle ne connaissait pas lesquelles; pas encore. Mais cela lui était suffisant. Et cela avait été suffisant pour son clan également. La présence aujourd’hui de la Reine à la limite de leur territoire rassurait les troupes après des temps troubles.

Ellanora garda un air neutre en constatant que la Reine se faisait littéralement… léviter. Elle comprenait mieux pourquoi les talons n’étaient pas un souci dans cet environnement, mais n’eut pas le temps de se poser plus de questions sur le sujet… puisqu’il y avait Silius à gérer.

Alors que la Reine prononça les mots « compagnon » et « passer à table » dans la même phrase, la production salivaire du rancor se décupla.

*Oupsiiiiiiii*

Alors qu’Ankh approchait Silius, celui-ci eut un léger mouvement de recul et un regard pour sa maitresse, les signes donnés par la Reine et par Ellanora n’étant pas les mêmes, son cerveau était en train de surchauffer. Puis, d’un seul coup, il céda dès que l’être éternelle se mit à lui gratouiller le menton. Sur le dos, les quatre pattes dans les airs, il la regardait avec un air niais en se dandinant.

Ellanora retint un léger petit soupire, puis un léger rire. Elle tentait de laisser ses émotions de côté un petit moment.

Le rancor afficha une mine penaude lorsque la Reine se mit à table, mais celui-ci reprit son sérieux et se remit en alerte grâce à un petit signe ferme, mais non-agressif de sa maîtresse.

Ellanora avait beaucoup trop de trucs en tête pour avoir le temps de se laisser surprendre par la Reine… et encore moins par Silius qu’elle connaissait par cœur.

La jeune Matriarche s’inclina légèrement avant de répondre au premier questionnement de la Reine éternelle, restant debout pour présenter le menu.

-Voici un aperçu de nos spécialités. Nous avons fait une sélection principalement végétarienne et anti-poisons. Vous avez premièrement des tranches de poissons bura fumés sur lit de plantes fauches traitées et craquelin de blé dathomirien. Également un Reckmir, plat typique de Dathomir composé d’un lait végétal dans une sauce épicée, et de Reck, ce qui pourrait s’apparenter à du riz aromatisé aux herbes. Une salade de vigne dathomirienne avec une composition de fruits locaux servis avec une sauce de votre choix; les trois amènent des saveurs différentes que je vous laisserai découvrir. Vous trouverez aussi quelques compositions plus exotiques en bouchées de notre cuisinière. Pour ce qui est des saveurs sucrées, vous trouverez des fruits avec leur coulis sucré ainsi que des galets dathomiriens, ce que vous appelez crêpes, je crois. Et non le moindre, le gateau fugo. Un gateau avec une base simple, mais pouvant être apprêté avec une fève semblable au cacao et une autre rappelant le goût du du maté. Nous avons aussi deux autres versions populaires qu’il nous ferait plaisir de vous faire découvrir lors d’une prochaine visite avec des fruits locaux et notre féka. Les étrangers disent souvent que cela leur fait penser au café. Bien sûr, nous laissons à votre discrétion de tremper ou non votre gâteau dans un alcool local. En termes de boisson, il y a bien sûr du féka, de l’eau extra-planétaire, des infusions multiples, du jus de fruit et quelques alcools de notre clan.

Ellanora fit une courte pause et s'assit avant d’ajouter :

-Nous avons moins de temps à passer en cuisine à cause… de nos contraintes environnementales, mais nous avons tout de même une gastronomie. Avons-nous le temps de faire cela au quotidien? Non. Mais nous savons profiter lorsque les esprits le veulent bien. Et nous avons une planète riche en poisons, mais aussi en saveurs.

Ellanora sourit à son tour.

-Pour Silius, il sait que cela n’est pas prioritairement pour lui. Il a, disons, aussi… d’autres préférences. Et je ne voudrais pas lui retirer le plaisir de la chasse.

Alors qu’Ankh prononçait les mots « le commun des mortels… », Ellanora se mit en alerte immédiate et dégaina avec une vitesse surprenant une dague qu’elle projeta à quelques centimètres de la Reine. Ne croyez pas qu’elle ne savait pas viser : un petit cri retentit derrière la Reine éternelle. La Matriarche ne doutait pas de la capacité de la Reine à se défendre, mais elle doutait que celle-ci sache comment se défendre exactement. Cette petite créature inoffensive se transformait en bête féroce une fois blessée ou proche de sa proie – en l’occurrence les deux femmes et leur buffet – si elle n’était pas traversée de part en part à un endroit précis près de ses voies respiratoires.

En l’espace de quelques secondes, la Reine avait pu voir le côté très lunatique d’Ellanora, d’officielle et solennelle, elle s’était transformée en soldat sans pitié et en ombre avant de passer en mode copine-copine.

-Oh, désolée pour cette interruption, dit-elle en se grattant la tête et en prenant une bouille mignonne.

Peut-être était-ce cela… le fardeau de survivre sur Dathomir, savoir s’adapter, changer rapidement et profiter de tout à une vitesse fulgurante pour ne pas perdre le peu de sanité qui demeurait après autant d’années. C’était ça, Dathomir. S’adapter ou mourir.

Quels gènes totalement sensés permettraient à leur machine génique, ce corps qu’ils occupaient de rester dans un environnement aussi hostile de toute façon?
Ellanora avait bien entendu la question de la Reine, et étrangement une mélodie lui revenait en tête… l’équivalent du Frère Jacques des Sœurs de la nuit…

***

Rejoins-moi là où les esprits
À eux tous unis
Là où deux astres sont réunis
L’un ne pouvant briller sans l’autre
Si ce n’est que par la puissance de son hôte
Rejoins-moi là où les aguerries
À elles toutes unies
Là où deux Sœurs seront réunies
L’une ne pouvant briller tant qu’existe l’autre

***

Mais pourquoi à ce moment?

Figée sur sa bouille mignonne, pensive et concentrée, Ellanora sortie de cette transe : Cela avait été l’histoire d’une fraction de seconde.

Elle sortie un calepin et un petit crayon en reprenant son air solennel.

-Que pensez-vous des droits des ASDI? Animaux Sauvages Dotés d’Intelligences, comprenant notamment les Rancors.

Silius poussa un petit cri en saluant de la papatte de façon maladroite.

-Que pensez-vous de l’indépendance de la gestion des Sœurs de la nuit au sein du Consortium éternel et de la responsabilité de la Grande Matriarche?

-Que pensez-vous de la place de celle-ci au sein du Conseil noir et pourquoi les Sœurs de la nuit ne sont-elles pas plus représentées au sein du Conseil?

Si Ellanora n’avait pas lu son calepin pour la première question, elle se contentait de lire celles plus politisées dans celui-ci.

Puis, soudainement, sans crier gare, Ellanora lança son carnet vers Silius en soupirant légèrement, comme tannée. Le rancor l’attrapa avec sa gueule et se mit doucement à le manger, affichant un air voulant dire « Oups. Sorry not sorry ». La jeune Matriarche aurait réussi à être formelle et politiquement correcte près de 15 minutes, c’était déjà un miracle.

Baissant d’un ton, Ellanora prit un air plus grave.

-Avez-vous entendu parler du coup d’État qui se prépare au sein des Sœurs? Avez-vous été informées des agissements de la Matriarche du Clan de la Jungle terrassante?

Son regard était perçant. Les Sœurs avaient peu de règles, mais ne pas respectées celles qui existaient ne pouvait pas passer inaperçu.

-Je n’aspire pas au pouvoir, Reine éternelle, j’aspire à la survie et la protection et servitude des miens; des nôtres. Mais si les rumeurs sont vraies, je n’hésiterai pas à sacrifier le peu d’ombre et d’anonymat qu’il me reste pour empêcher ce qui se trame de se produire.

S’ouvrant dans la Force, Ellanora fut totalement transparente et transperçante pour de brèves secondes, le temps de prouver qu’elle n’était ni là pour jouer un jeu ni pour connaître une ascension déshonorable au pouvoir. Toutes ne partageaient certainement pas son avis, mais Ellanora avait des valeurs ancrées profondément dans ses mœurs. Et si la mort ou tuer ne lui faisait pas peur le moindre du monde, elle ne pouvait s’empêcher de penser aux vivants. À la Force vivante. Aux esprits. Aux filles d’Allya.

Reprenant son air chou et se permettant de se servir d’une bouchée de bura fumé, elle demanda à la Reine, à moitié la bouche pleine…

-Oh et, vos talons, vous les prenez où? Ils dé… Petite pause, puisqu’elle mâchait. … chireeeeent GrAveees!

Mais avant qu’elle puisse remettre une bouchée dans sa bouche, sa main fut englobée par la gueule de Silius qui lui piqua son bout de bura…

Elle retira sa main pleine de salive de rancor de ladite gueule avec une moue boudeuse au visage alors que Silius était fier de son coup.

Retournant son attention vers la Reine, Ellanora afficha un grand sourire.

-Oh et sinon! Vous êtes la bienvenue quand vous voulez au sein de mon clan, faut pas vous laissez vous ennuyer comme ça. La prochaine fois, je vous file un de mes lieux préférer où faire la fête, finit-elle en se réservant une autre bouchée et en dansant doucement, mais avec style sur sa chaise.

Après tout, la salive de rancor rajoutait de la saveur…

« Eh bien quel programme ! Il faut faire honneur a la table et la cuisinière, je vais donc prendre le temps de tout goutter. J’espère que vous n’y verrez pas d’inconvénient, mais je suis vraiment curieuse, les nouvelles saveurs sont si rare après quelques siècles... »

Elle ne mentait pas : vivre plusieurs existences lui permettait de pouvoir expérimenter de nombreuses choses, mais il lui devenait de fait de plus en plus difficile de pouvoir goutter a des nouvelles expériences. La souveraine pris donc chaque plat un par un, et créa une sorte de roue autour d’elle lui permettant de distinguer chacun d’entre eux afin de pouvoir créer une image mentale dans son esprit et y associer chaque goûts. La Matriarche était particulièrement habile, puisqu’elle avait même pris soin de lui promettre d’autres choses si elle revenait, ce qu’elle ne manquerait guère de faire : Ânkh faisait partie de ses personnes qui ne manquait jamais une invitation. C’était l’une des choses qui lui manquait le plus depuis le début du conflit, l’ère de la paix et de la toute puissance de l’argent lui avait ouvert de nombreuses portes et lui avait permis de découvrir tant de choses… Mais après la victoire finale, lorsqu’elle régnerait enfin sur toute la galaxie, alors elle pourrait a loisir de nouveaux se faire inviter partout et faire des nouvelles découvertes. Le chemin serait encore long, il y avait de nombreux gêneurs pour lui barrer la route, mais elle croyait en son destin, et peut-être que cette matriarche Sœur de la Nuit détenait avec son savoir l’une des clefs lui permettant d’atteindre ce but.

Lorsqu’elle attaqua la créature, la souveraine ne bronchera même pas : elle avait anticiper le geste et avait vite compris qu’il ne lui était pas destinée, qu’elle n’avait donc aucun efforts a faire pour l’esquiver. Elle se retourna toutefois sur la créature et l’observa avec attention : la formation dans l’altération du vivant repris le dessus, elle se posa en un instant de nombreuses questions sur sa composition, la façon dont elle pourrait essayer de l’améliorer avec le côté obscur, ce qu’elle pourrait devenir entre ses mains, la façon dont elle pourrait venir hacher ses ennemis… Mais la voix de la jeune femme la tira de ses pensées et d’un geste de la main, elle indiqua qu’il n’y avait aucun problème : elle était chez elle, il s’agissait de ses règles et donc elle ne voyait rien a redire. Même si elle était la souveraine éternelle, elle disposait tout de même de l’éducation et du savoir vivre nécessaire pour laisser de l’espace et de l’autorité a ceux qui l’invitait, cela lui permettait de ne pas les blesser et ainsi d’obtenir plus facilement leur confiance. Mais la guerrière qui lui faisait face semblait quelqu’un d’assez directe, qui ne se laisserait sans doute pas prendre par ce genre d’attention, elle ne doutait pas un seul instant qu’elle comprenait les implications a négocier directement avec la souveraine éternelle en personne.

Les premières questions vinrent, et si la première était sans doute moins importantes, elles soulevaient toutefois toute trois des choses importantes. La Reine soupesa chaque mot de ses réponses, elle allait se prêter a l’exercice sans filtre, c’était bien ce qu’elle avait proposé après tout. Ironiquement, si elle était la moins sérieuse, la première était aussi la plus délicate, sans le sens ou Ânkh était une souveraine a deux couronnes : chez les Hapiens, jamais une créature comme un Rancor n’aurait le moindre droit, les hommes n’étaient que des objets, les aliens des nuisibles ou des danger a exterminer… Mais la doctrine Sith était différente : seule la puissance et l’utilité comptait, le racisme si présent dans l’Empire de Palpatine n’était pas dans le dogme du côté obscur, c’était une déviance issue de la noblesse humaine du noyau galactique. Tout en gouttant a l’un des alcool qu’on lui avait proposé, le savourant tel un grand cru en le laissant circuler dans sa bouche afin de pouvoir en distinguer toutes les saveurs, Ânkh se positionna finalement sur sa réponse et avala lorsqu’elle avait profiter de l’ensemble du goût, preuve de confiance puisqu’elle n’était pas venu avec son goutteur, avant de reprendre la parole.

« La première question est sans doute la plus difficile. Je suis une souveraine certes, mais aussi la Dame Noire des Sith. Là ou la Reine doit embrasser la tradition de son peuple, la Dame Noire elle perpétue un dogme qui n’accepte que la puissance et l’adaptation. Pour le coup, je ne peux pas répondre clairement, mais je suis persuadée que notre ami comprend très bien de quoi nous parlons et qu’il dispose d’un rôle important a jouer dans votre existence. Faite vous votre propre idée sur ce que j’en pense, je n’en dirais pas plus, mais vous êtes assez intelligente pour en tirer la bonne conclusion. » Elle marqua une pause avant de reprendre « Les termes de notre association était très claire et je respecterais toujours ma parole : les Sœurs de la Nuit sont souveraine sur Dathomir et il en sera toujours ainsi. En échange de leur assistance dans le conflit, nous leur offrons une place au sein du Conseil Noir ainsi que la protection de la flotte et de l’armée éternelle si jamais une puissance extérieure venait a menacer ce monde a l’équilibre si particulier. Le Conseil Noir représente de nombreuses sensibilités du Côté Obscur de la Force, et il est nécessaire d’y maintenir un équilibre afin d’éviter que tous ses individus, disposant chacun de leur propres sensibilités, n’en viennent a s’entre-déchirer pour des questions de politique intérieur de l’Ordre Sith. Ceci étant dit, rien n’est gravée dans le marbre, si un jour les Sœurs agrandissent leurs influences au sein de l’Ordre comme du Consortium, il sera sans aucun doute nécessaire de réformer la composition du Conseil afin de refléter ce changement… Les périodes de réformes sont toujours les plus amusantes : j’aime couper la tête de ceux trop obtus, incapable d’accepter le changement, c’est une distraction exaltante, quoi que souvent trop brève. »

Si la Matriarche n’était pas spécialement un modèle de son ordre, Ânkh pouvait également se montrer lunaire et elle venait de le prouver, évoquant un plaisir certain a purger ses opposants lorsque ses derniers se montrait trop véhément. Vu le ton qu’elle avait employé, et alors qu’elle se penchait sur une tranche de Bura et que le Rancor était clairement entrain de compter les bouchées des deux femmes, il était évident qu’elle n’avait même pas dit cela pour faire une menace voilée, simplement qu’il s’agissait pour elle d’une évidence, comme le fait qu’elle respirait pour vivre ou qu’elle avait besoin de boire pour s’hydrater. Mais Ellanora ne fut pas en reste et fini par offrir son calepin en goutter a son Rancor pour aborder un sujet qui la touchait particulièrement : une tentative de coup d’état au sein des Sœurs de la Nuit. Elle recherchait a savoir si les rumeurs étaient fondé et comptait bien protéger son peuple ainsi que leur règle. Afin de prouver son sérieux, elle s’ouvrit dans la Force et la souveraine afficha sa mine la plus sérieuse, montrait qu’elle avait parfaitement reçu le message. Toutefois, elle n’avait pas grand-chose de concret a lui offrir pour le moment, mais… Cela pouvait changer rapidement, elle savait quoi faire pour régler cela.

« Je ne vais pas vous mentir, je ne dispose que de rumeurs a ce sujet. La politique de la couronne est la même depuis le début de notre association, je n’interviens pas dans la gestion interne des Sœurs de la Nuit. Cette règle m’interdit donc d’utiliser mes ressources militaires pour favoriser un clan ou un autre si une tentative de coup d’état venait a éclater. Ceci étant dit, c’est un sujet que je ne peut négliger non plus, et cela ne veut pas dire que je resterais sans vous fournir la moindre insistance. Comme disent les Sorciers Sith et les Prophètes Suprême du Côté Obscur, le Savoir est le Pouvoir, et je vais demander au Chume’Doro de mener sa petite enquête. Ma simple présence risque toutefois de retarder les plans de vos rivales, après tout, pour beaucoup, je vous adoube simplement en faisant acte de présence. »

Le sujet revint toutefois rapidement a une note plus légère, les talons de la reine et le Rancor qui déroba une part de nourriture a sa maîtresse, laissant sa main recouverte de bave. Ânkh s’en amusa, ses traits se détendant aussitôt : elle pris une antre tranche de poisson avec la Force, et s’amusa a la faire léviter quelques instants au dessus du Rancor, juste pour qu’il agite ses mains dans le vain espoir de s’en emparer alors que la souveraine le bougeait toujours au dernier moment. Puis d’un coup, elle abandonna la prise et le morceau fini dans la gueule béante de l’animal qui ne l’attendait pas… Est-ce qu’il profitait du goût au moins ? Mais la Reine afficha une mine attendrit.

« J’adore ce garçon ! Mes talons sont fabriqué sur mesure, dessiner par mon styliste personnel sur Hapès. Je peut vous arranger un rendez-vous si vous souhaitez en avoir adapter a votre morphologie, ne vous vexez pas si vos charmes n’ont aucun effet sur lui : il préfère les muscles saillants aux formes féminines, mais il n’a pas d’égal pour sublimer le corps d’une femme dans cette galaxie et il vous traitera comme une Reine. Votre invitation n’est pas tombée dans l’oreille d’une sourde, j’adore faire la fête et je suis curieuse de voir de quel façon vous organisez les vôtres, donnez moi une date et je viendrez, c’est promis. Maintenant, si vous le permettez, j’aimerais vous poser une question a mon tour. »

Marquant une nouvelle pause et retrouvant son sérieux, la souveraine repris rapidement la parole.

« Le côté Obscur de la Force est très puissant : il permet d’offrir une destruction absolue, de pouvoir modeler la vie selon ses désirs, ouvrir des failles vers une autre dimension ou encore contrôler les esprits de votre entourage de façon si insidieuse qu’il ne s’en rendra jamais compte. Que recherchez vous dans son pouvoir Ellanora ? De quel façon imaginez vous la toute puissance du Côté Obscur ? Ne recherchez pas une réponse pour me satisfaire, ce n’est pas l’objectif ici. Ce que je veux, c’est que vous exprimer avec votre cœur la façon dont vous imaginez le pouvoir dans sa forme la plus naturelle et spontanée. »

Ellanora roucoulait presque de voir la Reine tout essayer. La prochaine fois elle ferait une plus grande sélection, surtout de goûts uniques à Dathomir. Visiblement, cela plaira à l’Éternelle.

Puis, la jeune Matriarche enchaîna par une légère moue. Visiblement, la bonne séance était plus importante pour la Reine qu’elle. Elle comprenait sa réponse, mais même en ayant un rôle politique, Ellanora dirait tout ce qu’elle pense, quitte à en mourir. Elle n’en avait strictement… rien à foutre.

Puis, elle cligna des yeux.

-Excusez-moi, mais n’est pas ce que font les Sith depuis des décennies, s’entre-tuer? Elle arqua un sourcil, consciente qu’elle piquait peut-être un peu avec une vérité, mais elle n’y pouvait rien, justement… c’était la vérité. Elle ajouta :

-Ce changement pourrait arriver plus rapidement qu’on ne le croit, Reine.

Ellanora avait grandement hésité à dire « ma Reine ». Mais cela lui semblait un peu… étrange. Elle n’aurait jamais pensé aussi bien s’entretenir avec la Reine éternelle, qu’elle n’avait justement jamais considérée comme sa reine auparavant.

C’est alors qu’Ella aborda le coup d’État.

Il est vrai qu’une rumeur comme quoi elle s’entendait bien avec la Reine pourrait régler quelques petits soucis… mais pas tous.

Il fallait vraiment aller faire cette fiesta de danse!

Ellanora observa le tour de Silius quelques instants. Oh, la Reine était probablement meilleure qu’elle dans tout ce qui pouvait exister… mais pas pour aimer ce garçon. Son Silius.

Ellanora nota dans un coin de sa tête de reparler du styliste avant que la Reine n’enchaîne.

Il fallait décortiquer. Mais en effet : Ellanora n’avait que faire de plaire ou non. Elle se retenue de ne pas lui dire « Ça tombe bien, je n’ai rien à foutre de votre approbation ». Elle se contenta de sourire.

1. Que cherchait-elle dans son pouvoir?

- Nous sommes les filles d’Allya, et vous devez déjà savoir que notre conception des choses est différente de la vôtre. Les esprits sont avec nous et si j’ai bien compris, ce n’est pas quelque chose de répandu chez les Sith. Vous êtes vous déjà demandées pourquoi toutes les filles qui naissaient sur Dathomir sont sensibles à la Force? Ce qui n’est pas le cas de tous les enfants ayant des parents sensibles à la Force. Je suis persuadée que cette fertilité et cette Force est due aux esprits. Ce n’est qu’entre nos quatre lunes que nous pouvons les voir. Permettez-moi d’ellipser un peu ma réponse à votre première question pour répondre à la deuxième.

2. De quelle façon imaginait-elle la toute-puissance du Côté Obscur?

- Il n’y a rien de tel que le Côté Obscur. Toutes les Forces sont vivantes. Et le Côté Obscur n’est qu’une catégorisation qui limite les possibilités et astuces qui mènent à ce qui nous procure le pouvoir et le savoir : l’adaptation. Je refuse, au même titre que plusieurs de mes Sœurs de catégoriser la chose. Tout n’est pas bien ou mal. Tout respire, vit et est. La toute puissance se traduit par la pérennité. Par l’accroissement et l’amélioration durable. Beaucoup de sociétés gagneraient à revoir leurs fondements les plus fondamentaux, car ceux-ci les amèneront tôt ou tard au pied du mur. Mais beaucoup me trouvent trop rêveuse et tête en l’air par ici, derrière mon honnêteté de fer. Mais elles savent que cela m’est égal.

Ellanora fit une pause et en profita pour manger quelques bouchées et boire un peu. Elle avait faim. Elle s’approcha un peu de la Reine en finissant de mâcher et chuchota :

-Alors … euh… on peut prendre quand ce rendez-vous avec votre styliste?

« D’un côté, c’est presque une tradition. Adas lui-même a fini trahi par son disciple alors qu’il avait vaincu l’Empire Infini des Rakata. Mais de l’autre, les Sith se sont parfois contenté de duel rituel, alors que leurs sociétés ressemblaient bien plus a une société dans tous ses aspects qu’à un dogme religieux radicalisée. Marka Ragnos a été un grand bâtisseur par exemple, fort heureusement, tout ne se résume pas a une destruction aveugle. »

L’inconvénient d’un pouvoir semblant sans limite était qu’il avait tendance a enivrer celui qui entrevoyait toutes ses possibilités sans connaître ses propres capacités. Chez les Sith, la trop grande confiance en soi, l’arrogance et le mépris étaient des défauts très répandu et qui généralement s’aggraver au fur et a mesure de l’âge et de l’accumulation des victoires. Ânkh détestait par dessus tout ses êtres bouffi de leurs propre importance qui connaissait tous la même fin : une mort anonyme face a un rival ou un adversaire plus malin qu’eux… Ou purger par la Reine après une provocation de trop, ce qui arrivait plus souvent qu’on ne pouvait le croire. Darth Ânkh n’était pas vraiment du genre a tolérer qu’on l’insulte, surtout quand la provenance de cette insulte venait d’un individu qu’elle jugeait méprisable. Elle avait tenu a apporter cette perspective afin de bien expliquer a la Matriarche qu’elle ne s’exprimait pas avec n’importe qui : certes, la souveraine était auréolé de son statut, mais cela ne signifiait pas pour autant qu’elle ne faisait pas partie de Sith bouffi de leurs propres importances : elle avait elle-même ses inconsistances et ses colères après tout. Mais elle poursuivait un but et la recherche de l’éternité était l’un des moyens de s’assurer de l’atteindre.

Elle la laissa exposer sa vision du pouvoir, une vision influencée bien entendu par son berceau culturel. Dathomir était presque un cas unique dans la galaxie, une gynocratie doté du pouvoir de pouvoir utiliser la Force de façon unique. Ânkh connaissant sur le bout des doigts l’histoire des Sith, elle n’était pas si surprise de voir les sorcières faire usage des arcanes des esprits d’une façon qui ressemblait a celle de la Magie Sith, mais c’était tout de même quelque chose de différent : jamais un Sith n’arriverait sans guide a reproduire une telle technique, et certains des pouvoirs des sorcières avaient des applications qui laissaient supposer des applications infinie. Il lui faudrait être capable de comprendre une partie de cette philosophie afin de pouvoir maîtriser ses dons si particulier, de la même façon que la Matriarche allait devoir faire un pas vers la vision des Sith afin de pouvoir réellement embrasser la toute puissance du côté obscur de la Force. Mais un sourire amusé se dessina sur les lèvres de la souveraine : une ambition apparaissait souvent comme futile, arrogante ou trop enfantine, trop en dissonance avec la réalité. La souveraine se leva et fit quelques pas afin de pouvoir embrasser de son regard le paysage et ainsi profiter de la vue. Dathomir était aussi dangereuse que magnifique, et c’était cela qui la rendait aussi attirante… Et offrait aussi a la souveraine de l’inspiration.

« Dathomir est un cas unique pour nombre d’érudit, qu’ils soient sensitifs ou non d’ailleurs. Une société inédite forgée par la volonté de la Force qui imprègne cet endroit depuis des temps immémoriaux, des temps que même moi je serais incapable de retranscrire sans prendre le risque de faire de nombreuses suppositions erronées… Les Sith continuent de débattre sur l’existence des Esprits, mais leurs élucubrations ne changent rien aux faits : vous êtes capable de faire des choses qui échappent a leur compréhension, et cette planète si particulière y jouent un rôle. Un mystère qui ne livrera sans doute jamais ses secrets, les millénaires nuisent considérablement aux chances de réussite. »

Elle marqua une pause, se retourna pour de nouveau faire face a la Matriarche en posant ses mains sur ses hanches avant de reprendre la parole.

« Votre vision est intéressante, vous recherchez une forme d’équilibre qui n’existe pas chez les Sith poursuivant un but précis. Côté Lumineux et Côté Obscur sont des appellations commode, autrefois, l’on parlait des lunes de Tython, Ashla et Bogan. Si vous voulez préserver cet environnement, il vous faudra peut-être en consumer d’autre, j’imagine que je ne vous apprend rien, c’est ce que font les prédateurs après tout. La vie est souvent anarchique, l’être conscient veut toujours plus et ne sait que rarement quand s’arrêter dans ses prédations. Si vous voulez vraiment comprendre et acquérir la puissance des Sith, vous devrez être capable d’appeler la partie la plus sombre de votre âme, de laisser aller votre colère et votre haine, de faire appel a la frustration et la rage. Et ainsi, vous pourrez réaliser vos désirs. »

L’air se surchargea soudain en puissance du Côté Obscur, et la Reine ferma le poing en récitant une antique formule dans la langue des Sith. Un portail s’ouvrit non loin d’elle d’où sorti un tentacule étrange venant d’une dimension infernale. La vrille du Côté Obscur était l’un des pouvoirs les plus effrayant de la magie Sith, mais elle la gardait parfaitement sous son contrôle.

« La Magie Sith est l’un des arts les plus anciens de la Force, et ses possibilités sont infini : tricher avec la mort, insuffler ou modifier la vie, la destruction physique, l’altération de la technologie, l’on peut même ouvrir une connexion avec le Néant, exactement comme je le fait devant vous. Mais elle peut aussi guérir les blessures et améliorer votre protection. Les Jedi prétendent qu’elle insulte l’équilibre naturel, mais c’est parce qu’ils sont trop couard pour comprendre a quel point au contraire elle permet de la transcender. Mais la Magie Sith dépend de la puissance de votre désir, nous avancerons donc toujours a votre rythme. »

Elle claqua des doigts, et la tentacule se rétracta dans le portail qui se ferma aussi sec, l’air retrouva sa nature normale et la Reine revenant au repos. Elle tira avec l’aide de la télékinésie un petit datapad de sa ceinture et afficha un petit hologramme représentant un calendrier.

« Choisissez une date ou vous pourrez venir sur Hapès, et je vous arrange le rendez-vous avec mon styliste sans aucun problème. »

Ah ! Ce festin. Ellanora avait si faim, bon, elle avait à peu près des manières, mais celles-ci étaient celles d’un Clan sur Dathomir, pas d’un repas diplomatique avec un Reine. Le pire dans tout cela, c’est, qu’en vrai, elle n’en avait que faire. Elle n’était pas de ceux qui pensaient que tout devait être parfait et qui affirmaient qu’ils savaient tout et tout faire. Elle était simple, directe, efficace, entêtée et anticonformiste.

Alors que la souveraine se levait pour répondre à la jeune matriarche, celle-ci releva enfin la tête de son assiette, la bouche pleine. Elle avala un peu tout rond.

-J’irais même plus loin concernant les secrets de Dathomir. Chaque Clan a des mystères que les Sorcières de ces Clans ne connaissent pas en entier et le partage entre Clan est assez tabou également. Certains Clans choisissent de demeurer très petit. Et ils ne sont pas pour autant moins craints.

Ellanora pencha la tête.

Elle ne se souvenait pas un jour d’avoir connu la haine comme le décrivait la Reine Éternelle.

-Et pourquoi devrions-nous avoir besoin d’haïr pour aller au bout de nos désirs ? Je ne reconnais rien au sein de mon ressenti, au plus profond de mon âme, qui soit ce que vous décrivez. La haine, je la connais très peu. La colère, je sais qu’elle prend une énergie immense et qu’elle m’épuise rapidement alors que mon devoir est de perdurer et d’être endurante et prête à toute éventualité continuellement. Ne serait-ce donc pas de manquer à mon devoir envers mon Clan ?

Alors que l’air se faisait lourd, la Sœur de la nuit regrettait d’avoir mangé aussi rapidement. Cela lui donnait une légère nausée. Silius s’approcha et lui lécha doucement la main (restait-il quelques miettes ou essayait-il simplement de la réconforter face à son mal soudain). L’animal eut tout de même un petit mouvement de recul face au tentacule. Ellanora, pour sa part, observait simplement le tentacule avec beaucoup d’attention. C’était intéressant de voir une telle créature, même pour elle, qui avait déjà vu de nombreuses choses fouler le sol de Dathomir.

Puis, elle se concentra sur la Reine. Tout avait l’air… si facile autour d’elle. Comme ces pubs sur les écrans des autres planètes. Ces femmes qui réussissent tout grâce à une crème hydratante. Mais, clairement, ce n’était pas la réalité. Alors que devant elle, tout était vrai, n’est-ce pas ? Ellanora ne doutait nullement de la puissance de la Reine éternelle, mais les illusions, c’était le truc des Sœurs de la nuit, non ? En plus, son Clan était lui-même très reconnu sur Dathomir pour les illusions.

Ellanora voyait enfin à quel point elles étaient différentes. Même la plus puissante des Sœurs de la nuit ne ressemblerait jamais à la Reine. Cette facilité était incompatible au vécu sur Dathomir. Ou était-ce peut-être simplement elle qui n’était pas à la hauteur ?

Ellanora eut un léger bug en sortant de ses pensées, voyant le calendrier devant elle. Elle avait déjà oublié qu’elle avait posé « la question styliste » à Darth Ankh. Machinalement, elle appuya sur la date du jour. Puis, comprenant soudainement ce dont il s’agissait en répétant les paroles de la Reine dans sa tête, elle afficha un petit sourire gêné. Silius lui fit une grosse léchette de bas en haut puis de haut en bas, l’air de dire « Eh oh, un peu de tenue ! Elle est passée où ta tête ? ». Comme si les rôles sur la prestance avait été échangé.

Pour se rattraper (à peine…), elle enchaîna.

-À quoi bon vous déranger une deuxième fois, hein ? Autant en profiter… non ?

Elle était visiblement hésitante, mais en même temps, on parlait d’Ellanora.

« L’énergie qui est fournie par des sentiments aussi fort que l’amour, la haine et la colère représente des réserves immenses qui, canalisées correctement, permettent d’accomplir des prodiges. Si vous vous épuisez dans ses émotions, peut-être est-ce que parce que vous ne canalisez pas cette énergie correctement, vous n’êtes pas capable de la focaliser afin de la modeler tel que vous le désirez. Ce n’est pas surprenant ni un problème : la plupart des acolytes ou même des anciens Jedi changeant d’affiliation font face au même obstacle. Je vous apprendrez a retenir cette énergie et la focaliser sur ce qui vous importe le plus, afin de la transformer en réserve renforçant votre puissance plutôt qu’en faiblesse facile a exploiter, ce n’est pas aussi difficile que cela en a l’air, juste un peu de pratique, et aussi du vocabulaire, mais la langue Sith n’est guère aussi complexe que la plupart des prétentieux l’enseignant le prétendent. »

Ses informations étaient intéressante car elles offraient a la souveraine des détails qu’elle aurait besoin de connaître pour guider la Matriarche dans la maîtrise des arts sombres. De la même façon qu’elle devrait faire un pas vers sa propre façon de voir les choses pour apprendre a mieux connaître et maîtriser les pouvoirs des Sœurs de la Nuit, Ellanora devra également se faire violence et se rapprocher de la pensée et philosophie des Sith afin d’être réellement capable de manipuler leurs pouvoirs. C’était ce qui échappaient le plus aux esprits cartésiens lorsque l’on parlait de la Force : la simple pensée rationnelle n’était plus suffisante, les croyances, la philosophie et la tradition jouait un rôle très important dans la pratique d’une discipline dans laquelle les émotions jouaient un rôle capital. Ânkh ne se faisait pas plus de soucis que cela et son comportement trahissait sans problème la confiance qu’elle accordait aux capacités de sa future élève : elle n’avait jamais échouer a enseigner des connaissances aussi basiques, mêmes aux esprits les plus rétifs. Même si la Matriarche disposait d’un grand pouvoir, elle souhaitait apprendre, sinon, elle n’aurait sans doute guère accepter le marché que lui offrait la souveraine. Tout serait question de temps et de travail, comme a l’accoutumée.

Curieusement, la démonstration du pouvoir des Sith, de leur véritable puissance, avait perturbé la sœur de la nuit. Ânkh fit le choix de ne pas essayer de fouiller son esprit a la recherche de son trouble : si elle souhaitait l’exprimer, il n’y avait aucun problème, dans le cas contraire, elle finirait bien par deviner en observant son comportement le nœud du problème : ce n’était pas la première fois qu’elle faisait face a une attitude comme celle-ci, bien au contraire, souvent, cela venait de personne qui semblait soudainement avoir une révélation ou penser en détenir une sur la véritable nature de la souveraine éternelle. Mais Ânkh ne répondait jamais a ce genre de question, de ce côté là, l’on pouvait dire qu’elle agissait tel une enfant entretenant le mystère. Ce que beaucoup oubliait, c’était que la souveraine était avant tout une âme recherchant sans cesse de nouveaux moyens de tromper l’ennui… Même si cette fois, elle était présente sur Dathomir pour une raison plus sérieuse, l’espoir de trouver une clef qui lui ouvrirait la possibilité de mettre fin a la guerre de position et de repartir a la conquête de la galaxie. Mettre fin a son propre piège… Après tout, qui était mieux placé qu’elle pour clore l’ère des forteresses stellaires, elle qui l’avait volontairement ouverte ?

La jeune matriarche s’était tellement perdue dans ses pensées qu’elle cocha sur le datapad la date du jour pour son rendez-vous avec le styliste. La souveraine laissa un rire amusé s’échapper de ses lèvres devant l’excuse qui sentait l’improvisation de la jeune femme. Elle ne pourrait pas lui permettre de le voir aujourd’hui même car c’était matériellement impossible : le vaisseau ne voyagerait pas assez vite pour réaliser ce prodige, toutefois, il était possible de programmer la rencontre pour le lendemain, a condition que rien ne retienne Ellanora sur Dathomir durant ce laps de temps. Elle nota deux trois détails sur le datapad avant de le fermer pour croiser les bras et d’observer l’environnement et le Rancor qui en profitait pour faire l’intéressant. Leurs relations étaient vraiment amusante, presque attendrissante si l’on ne tenait pas compte que le Rancor était une créature de muscle et de graisse capable de vous dévorer sans réaliser de gros efforts simplement parce qu’il avait un « petit creux ». Malheureusement, il serait préférable qu’il ne soit pas du voyage pour son bien être. La souveraine repris donc la parole afin d’exposer les soucis que posait le fait de partir tout de suite, mais aussi les avantages.

« Malheureusement, au vu du temps imparti, le vaisseau ne sera pas sur Hapès avant demain si nous partons tout de suite, mais le faire présenterait un avantage certains, nous pourrions profiter du voyage pour vous enseignez votre première leçon. Si vous maintenez, j’appelle immédiatement le transport pour qu’il vienne nous chercher, mais il faut vous assurez que vous pouvez vous absenter pour soixante douze à quatre vingt seize heures minimum et votre ami ne pourra malheureusement pas venir. A vous de voir. »

Canaliser.

La chef de Clan était plutôt distraite et disparate. Mais c’était ainsi au plus profond d’elle-même depuis toujours. Elle n’empruntait jamais le chemin tout tracé. La langue ou la linguistique n’était pas un souci à proprement parlé. Ellanora avait étudié plusieurs dialectes de la planète. Des clans qui se séparent, ça crée des cultures différentes au bout d’un moment… et des expressions différentes, et des environnements différents, et des besoins différents… et des différends. Ahahah. Hrm. Pardon.

Ellanora plaça ces informations dans un coin de sa tête. Ce n’était probablement pas la meilleure chose à faire, mais c’était celle qu’elle pouvait faire pour le moment. Il y a de ces changements, dont l’on connaît l’importance et la nécessité, mais qu’on ne saurait appliquer. À tout le moins… appliquer immédiatement. Elle qui avait pourtant tellement l’habitude de devoir s’adapter et changer. Confrontée à certains changements, elle ne pouvait toujours pas agir. Cela la mènerait probablement à sa perte tôt ou tard. Mais que faire ? Avait-elle peur ? Certainement. Pouvait-elle l’admettre ? Certainement pas. Être de nature positive ne voulait pas dire ne pas être tourmentée. Mais ça, les esprits le savaient. Ils savaient ce qui se logeaient dans le cœur des filles d’Allya.
Peur de ne pas avoir le temps, car le temps… ça ne s’achète pas, si ?

Déconnexion.

Les consignes de la Reine déboulaient de sa bouche. Ellanora sortit un manuscrit et y nota quelque chose avant de le mettre dans un socle présent sur le Rancor.

Elle mit une petite tape sur le popotin de celui-ci.

-Allez Silius, ramène la nouvelle.

Le rancor ne manqua pas de la lècher de haut en bas et de bas en haut avant de filer à toute vitesse.

-SILI…

Ellanora s’interompu et se retourna vers la Reine avec une couche épaisse de bave de Rancor. Elle passa son bras sur son visage et soupira doucement.

-Je n’ai pas choisi la créature la plus facile à amadouer sur cette planète.

Elle prise une petite serviette pour se débarrasser le plus possible. Puis… osa. Parce que bon, après tout, c’était Ellanora.

-On vous surnomme la Reine éternelle… mais vous avez déjà eu peur de mourir ? De ne pas avoir le temps ?

Elle fixa le sol quelques instants, enviant la Reine, pour des raisons qu’elle pouvait à peine mesurer. Peut-être pas celles qu’on pourrait croire… puisque… qu’est-ce qu’elle en avait à faire, elle, du pouvoir ?

« Sans doute un jour, au début du chemin. L’on ne recherche pas a tromper la mort si l’on ne la craint pas, d’une certaine façon. Mais aujourd’hui, je ne la crains plus. Manquer de temps en revanche peut être une crainte toujours forte lorsqu’un projet réclame un timing précis. C’est sans doute très différent du sens de votre question, mais il m’arrive d’avoir la sensation que le temps file trop vite, ce qui est très ironique, car l’essentiel de mon existence consiste a rechercher a tromper la lassitude et l’ennui que peuvent apporter l’immortalité. »

C’était la réponse la plus honnête qu’elle pouvait fournir. Certes, elle n’avait pas tout dit, elle devrait également faire l’effort de réfléchir et tirer ses propres conclusions au fur et a mesure qu’elle allait fréquenter la souveraine, mais il s’agissait déjà d’une information intéressante en soit que la souveraine n’offrait guère a tout le monde. Elle n’aurait pas put s’exprimer ainsi face a une Hapienne par exemple, car admettre pouvoir ressentir la peur, de quelques façons que ce soit, était une entorse a son statut de divinité absolu. Peu importe dans quel situation elle se trouvait, pour les sujets de son espèce, elle devait incarner une perfection ultime, un pouvoir incontestable et impossible a prendre en défaut. C’était parfois lassant et épuisant, et parfois au contraire terriblement exaltant et satisfaisant. Toute chose avait deux face, il n’y avait pas de bonne ou de mauvaises choses comme les Jedi et même les Sith le pensait. Certes, l’immortalité lui offrait de nombreux avantages, le plus précieux étant de pouvoir construire des plans basé sur l’usure du temps de ses adversaires, mais elle venait aussi avec ses inconvénients, il lui était de plus en plus difficile de tromper l’ennui et de trouver de nouvelles expériences capable de satisfaire la soif de connaissance inépuisable de son âme.

Un sourire amusé s’était toutefois dessinée sur les lèvres de la souveraine en observant le rancor partir : l’animal était très joueurs et, si l’on oubliait le fait qu’il s’agissait d’une montagne de muscle capable de venir a bout de nombreux obstacles, il semblait être avant tout un gros bébé recherchant l’attention de sa maîtresse en permanence. Les animaux étaient des créatures plus simple, mais souvent également plus fidèle que bien des espèces conscientes, ils veulent de l’attention et des preuves d’attachement et en offre en retour, raison pour laquelle la souveraine elle-même appréciait souvent s’en entourait même si, dans cette incarnation, elle n’a pas résister a l’envie de leur offrir des améliorations… Yenna avait sans doute une influence certaine sur certaines de ses inclinaisons, même si une reine choisissait souvent les compétences de son héritière selon ce qu’elle estimait comme ses besoins les plus vitaux pour l’avenir. Darth Ânkh se retourna toutefois et chassa les pensées parasite en levant la tête vers la direction ou se trouvait théoriquement son vaisseau. En faisant usage de la Force, elle pouvait connecter son esprit a l’équipage afin de transmettre ses instructions, réclamant le retour du transport séance tenante pour un voyage vers Hapès. Toutefois, elle se retourna dès la communication télépathique terminé afin de reprendre la parole.

« Vous avez déjà voyager dans un Star Dreadnought ? C’est très grand et il est facile de s’y perdre, je peut vous faire affecter un membre d’équipage ou un droïde pour vous servir de guide selon vos aspirations. Comme vous êtes mon invitée, vous serez logée dans les quartiers réservés pour ses derniers et vous pourrez aller vous relaxer au Harem si cela vous intéresse, l’on y trouve de quoi se divertir de bien des façons différentes, certaines plus surprenante que d’autre, mais que voulez-vous, il faut des compétences exceptionnelles pour être capable de tromper mon ennui. Il faudra que l’on passe dans l’immense garde robe également, il vous faudra une tenue plus fastueuse pour tenir votre rang dans la cour Hapienne, mais chaque détail en temps utile, le transport ne devrait pas tarder. »

En effet, une lueur dans le ciel caractéristique d’un vaisseau pénétrant l’atmosphère était déjà apparu. Le moins que l’on puisse dire était que le personnel au service de la souveraine était réactif. Il fallait dire que travailler au service de la personne la plus puissante de la galaxie, et sans doute la plus lunatique aussi, devait exercer une pression énorme sur le personnel l’entourant, encourageant le zèle, ce qui n’était pas toujours une bonne chose, car cela pouvait mener a faire des erreurs de précipitation. Après tout, le zèle lui-même n’est pas une excuse face a l’échec...

La voix de Dame Noire formait un écho de pensées dans la tête de la Sœur de la Nuit.

Le côté lumineux cherche à transcender la peur de la mort en ne faisant qu’un avec la Force, le côté obscur peut prolonger la vie. Et la neutralité dans tout cela ? Ironique, mais aussi paradoxal de chercher à prolonger sa vie pour déjouer l’ennui. Cette perception devait pourtant être très individuelle, surtout en constatant les différentes durées de vie présente dans la galaxie… Cela semble changer selon si on est un Twi’lek, un Wookie… ou encore un Hutt. Quoi que dans le dernier exemple, si on faisait mal son boulot, la durée de vie pouvait rapidement être raccourcie. Oups…

Spontanément, la Sœur osa (bis) :

- Mais le business funéraire par chez vous, il doit bien manger des pissenlits par la racine, non ? Autre ironie… Vous avez des rites funéraires ? Ici, ils sont riches et variés. Ça vous intéresse ?

Elle cligna des yeux, un peu crédule.

La peur de la mort était une motivation puissante au sein de Dathomir, mine de rien. Cette planète pouvait pousser ses ressortissants aux retranchements de leurs limites. Mais à quoi bon se battre tous les jours si c’est pour tôt ou tard mourir de toute façon ? Comment venger ses êtres chers face à une planète comme celle-ci ? La vengeance était-elle satisfaction ?

Les voyages spirituels étaient choses communes au sein de certains clans, favorisant cet équilibre entre la vie et la mort et leurs significations.

Puis, l’épisode Silius arriva, la sortant de ses pensées tourmentées sur la mort. Ironique, puisqu’elle la guettait tous les jours sur cette planète.

Ellanora porta son attention sur Darth Ankh.

- Non, je n’ai jamais voyagé dans un tel vaisseau.

Tenir son rang dans la cour Hapienne. Ellanora pâlie. Elle qui n’était déjà pas très bronzée… Elle avait du mal à tenir son rang dans un milieu comme Dathomir. Qu’est-ce que ce serait ?

- Je… euh… hm.

Un petit soupire et elle retrouva sa capacité à former des phrases compréhensibles.

- Des conseils pour ne pas être mangée toute crue au sein de la cour Hapienne ?

Les protocoles. Elle regrettait tout à coup de ne pas s’y être mise avant.

- Je suis peut-être effrontée de vous le demander, mais vous me semblez bien plus apte à me répondre qu’un droïde ou qu’un membre d’équipage.

Ellanora avait un sentiment étrange. Elle voulait être poto avec la Reine éternelle. Faire des tresses, toussa toussa. Mais c’était l’émotion et non le pouvoir qui l’intéressait. Preuve : elle la défendrait si cela était nécessaire. Ce qui est complètement stupide puisque la Reine atomiserait n’importe quel adversaire du niveau d’Ellanora. Mais n’était-ce pas dans la diversité des perceptions que l’on combattait le mieux l’ennui ?

« Chez les Sith, être croque mort peut être une bonne idée vu le taux de mortalité a cause des trahisons et des rivalités… Pour les rites funéraires, cela dépend, ce sont ceux des Sith ou des Hapiennes qui vous intéresse ? Dans les deux cas, il y en a plusieurs, je pourrais vous en détaillez quelques uns si le cœur vous en dit. Et oui, les vôtres m’intéressent, l’on apprend beaucoup d’une culture en observant comment elle rend hommage a ses défunts. »

Ânkh avait étudiée durant sa très longue existence de nombreuses cultures et savait fort bien les choses les plus importantes a observer pour ce faire une première idée, et en effet, les rites funéraires et les enterrements étaient souvent l’un des moyens les plus efficace de comprendre l’état d’esprit d’un peuple. Bien évidemment, cela ne suffisait pas pour comprendre un individu, car après tout, la culture d’une civilisation était une chose, mais tous les individus la composant ne respectait pas strictement cette dernière, mais selon la façon d’honorer les morts, l’on pouvait deviner de nombreuses choses : les barrières morales, l’avancement de la technologie, des mœurs, voire parfois si la culture en question préférait se tourner vers la guerre ou au contraire préserver la paix… Il fallait bien entendu confirmer par un travail approfondi, l’étude des rites funéraires seuls ne suffisait pas a établir la carte d’identité d’une civilisation, mais elle offrait des indices solides qui, généralement, se confirmaient lorsque l’on entrait dans la phase des études approfondi du peuple dont on observait les coutumes spécifiques. Pourquoi ? Parce que la mort est le plus grand dénominateur commun de toutes les espèces, et qu’elle touche un domaine intime ou le mensonge devient pratiquement impossible.

Alors que le vaisseau se rapprochaient des deux femmes pour pouvoir se poser, la matriarche demanda des conseils pour éviter de ce faire dévorer par la cour Hapienne. Un mince sourire se dessina sur les lèvres de la souveraine, qui appréciait en réalité cette question car elle prouvait que la sorcière ne sous estimait pas les Matriarches Hapiennes. Nombre de Sith se comportaient comme des Seigneurs face aux Matriarches qu’ils considéraient avec dédains et mépris, et certains avaient payer cette attitude du prix le plus élevé que l’on puisse imaginer… Si Ellanora était assez maligne pour comprendre que ses femmes étaient dangereuse et qu’il convenait de s’en méfier comme la peste, alors elle avait déjà fait preuve davantage de bon sens que la plupart des Sith que la souveraine avait connu durant sa très longue vie et c’était un très bon point pour elle. Ceci dit, peut-être qu’elle disposait d’un avantage sur les praticiens des arts noirs sur le fait d’être née et d’avoir vécu dans une société matriarcale, il était donc plus naturelle pour elle de considérer les femmes comme un danger mortel que pour nombre de Sith qui comparaient leurs influence a peu près en faisant usage du taux de testostérone… Ce qui n’était pas la meilleure technique pour se rendre compte du caractère retord, fière et manipulatrice des dirigeantes des plus grandes maisons noble du Consortium de Hapès.

« Pour la tenue, l’on a déjà un plan pour régler cela. Vous êtes une étrangère, mais vous êtes une femme, et vous n’êtes pas laide, cela devrait les encourager a faire preuve, non pas de respect, mais d’une sorte d’indifférence favorable. Garder la tête haute, répondez sans les insulter, même si certaine tentent de vous provoquez, et vous ne devriez pas avoir de gros problème a la cour. En cas de besoin, je ferait une piqûre de rappel pour rappeler qui commande, ne vous inquiétez pas pour cela. »

Elle pourrait lui faire un cours entier sur le protocole Hapien, mais… Rien qu’en l’observant, elle doutait franchement qu’elle ne retienne le quart des informations qu’elle pourrait lui transmettre a ce sujet : déjà parce qu’elle semblait avoir du mal avec les traditions de son propre peuple, mais aussi parce qu’elle préférait la nature sauvage et les animaux, et ses derniers ne s’embarrassaient guère d’un protocole alambiqués, ils avaient une vie simple qu’ils étaient tout a fait capable de préserver. Lorsque le vaisseau fut posé et que la trappe s’ouvrit, la souveraine monta la première puis invita la sorcière a la suivre. La navette de transport de la souveraine n’était bien évidemment pas comme les autres : elle était, comme son Dreadnought, richement décorée et un trône s’y trouvait afin qu’elle puisse y prendre place. Elle lui demanda si elle accepterait de lui servir de guide plutôt que de faire appel a un membre d’équipage ou a un droïde… La Reine soupesa le pour et le contre et finalement, cela lui semblait acceptable, ce n’était pas comme si elle avait grand-chose a faire jusqu’au retour au sein du Consortium de Hapès.

« Ma foi pourquoi pas ? Vous ne risquez pas de voir quelqu’un vous faire une réflexion de travers et cela m’occupera quelque peu l’esprit jusqu’à l’arrivée sur Hapès. Un lieu que vous souhaiteriez visiter en premier ? »

Ellanora écoutait attentivement Darth Ankh. Elle était bonne élève, mais ne souhaitait pas non plus se faire atomiser.

- Nous sommes relativement informées des rites Sith. Certains ont mis le pied tro… euh, assez longtemps sur Dathomir.

Elle souria à pleine dent en faisant une petite pause. Elle avait la gueule d’un ange pendant un bref instant, maquillant un peu ses pensées. Si les Sœurs de la nuit et les Hapiennes avaient un point commun… c’était celui de ne pas apprécier la gent masculine pour autre chose que ce qu’ils étaient : des reproducteurs. Et des casse-pieds lorsqu’ils venaient de sociétés patriarcales comme la plupart des Siths.

- Les rites Hapiens sont donc ceux dont je parlais et qui m’intéresse. Vous êtes la première Hapienne que je croise sur Dathomir. Concernant nos rites, ceux-ci varient beaucoup selon le clan. Non pas parce que l’idéologie derrière varie, mais plus parce que la géographie n’est pas la même et… par exemple, enterrer quelqu’un en montagne peut s’avérer plus ou moins compliqué. Le statut de la personne est aussi important. Il n’y a pas de différence entre les sœurs, sauf avec le décès d’une matriarche. Mais bien sûr, le statut considère également ce qui a mené à la mort. Les traitresses ne sont pas aussi bien traitées, si vous voyez ce que je veux dire. Nous avons aussi des rites qui sont faits pour mener à la mort. Ça évite d’accumuler des faibles au sein des clans.

Ellanora se détendit d’un cran face aux paroles d’Ankh. Elle n’approchait pas la mort par con…damnation sociale. Elle prit même comme un compliment le « vous n’êtes pas laide ». De la part d’une Hapienne, non ! De Darth Ankh, elle-même, ce n’était vraiment pas si mal !

Elle resta planter là jusqu’à ce que la Reine l’invite à avancer.

Les yeux de la Sœur de la nuit s’émerveillèrent lorsque Ankh lui demande « un lieu que vous souhaiteriez visitez en premier ? ». On aurait dit une enfant à qui on venait de montrer une sucette royale.

- Je vous avoue ne pas savoir exactement ce que contient cette navette par rapport à votre vaisseau principal, mais j’ai quelques idées. Premièrement… alors, loin de moi l’idée de vous cacher des choses, mais c’est tout là le principe de surprise. J’aimerais passer par votre ménagerie. J’aimerais voir si elle est disposée à accueillir certaines créatures particulières. Je ne doute pas de vos connaissances, mais j’aimerais pouvoir transmettre certains savoirs aux responsables. Sinon, ils risquent de mourir comme des mouches au soleil. Ce serait dommage si ce sont de bons serviteurs. Ensuite, j’aimerais, si vous m’en faites l’honneur…

Elle fit une grande révérence, étrangement réussie et non-maladroite. Mais bon, elle allait parler de plantes. Et les plantes, c’est important.

- J’aimerais passer par la section botanique pour agrémenter ma collection. Bien sûr, avec votre accord préalable.

Elle déplia un sac avec une centaine de petite fioles contenant des plantes… toutes plus impressionnantes les unes que les autres.

- Je vous avoue également avoir un intérêt particulier dans l’étude de certains holocrons, mais je ne voudrais pas me montrer trop demandante.

Elle fit une pause en croisant les bras, un doigt contre la bouche, elle réfléchissait intensément.

- J’ai aussi entendu parler de quelque chose, de part notre ancienne Matriarche. On appelle ça… il me semble, un spa et hammum… non, hammam ! Voilà. Il semblerait que Darth Ziran a décrit cela comme étant « une tuerie ». Cela semble si intéressant à observer !

On pouvait comprendre que la Matriarche ne savait pas trop si Ziran était littérale ou non dans son propos à l’ex-matriarche… Ellanora n'était pas stupide, mais il y avait décidément un goufre entre leurs cultures.

« Sur la diversité, il y a au moins un point commun : chaque lignée de noble organise ses propres rites funéraire comme bon lui semble. Bien évidemment, plus la Matriarche est issue d’une lignée puissante et influente et plus la cérémonie sera importante, incluant davantage d’invité afin de pouvoir exposer sa puissance et rappeler que même la mort ne saurait affaiblir une lignée d’Hapès. Toutefois, le destin du corps est très variable a cause d’un point essentiel de la culture Hapienne : la génétique. Une société ayant vécu en vase clos durant quatre millénaires et présentant des individus fait pour répondre a des critères précis cultive l’art du secret dans le domaine génétique, de ce fait, la conservation des cadavres sont rare, même pour des Matriarches. L’incinération ou la désintégration reste donc la norme, car elle fait disparaître les secrets génétiques, qu’il s’agisse davantage ou de tare cachée, en même temps que la défunte, et cela maintien la véracité du démenti. C’est encore plus vrai pour les hommes, qui sont des valeurs marchandes : si l’on découvrait un défaut chez l’un d’entre eux, c’est tout le harem d’une matriarche qui verrait soudainement la valeur de tous ses mâles s’affaiblir, hors, les meilleurs reproducteurs représentent des fortunes et nous sommes a l’origine un peuple de marchand, donc très attaché a la valeur de nos possessions. »

Elle n’aurait sans doute pas fait une explication de texte aussi complète a quelqu’un d’autre que la sœur de la nuit, mais ses dernières vivant également dans une société matriarcale, elle devait être capable de comprendre certains problèmes auquel les Hapiennes devaient faire face dans la gestion des rites mortuaires et des successions. Après s’être assuré que les deux femmes étaient bien installé dans la navette, cette dernière décolla prestement afin de rejoindre le Star Dreadnought. Ce voyage ne prendrait que quelques minutes tout au plus, en sachant que le plus long serait sans aucun doute les manœuvres nécessaire afin de pouvoir rejoindre les hangars. Bizarrement, il n’y avait que peu d’anxiété au sein du Dreadnought, ce qui était rare pour un vaisseau de cette taille. La recherche du travail accompli bien entendu, mais l’on y trouvait aussi de la joie si l’on prenait la peine d’essayer de ressentir les émotions des membres d’équipages, ce qui permettait sans aucun doute de localiser le Harem… Ellanora répondit sur la question de l’ordre de la visite en faisant plusieurs propositions : pour quelqu’un ayant la réputation d’être plutôt en recherche d’une vie amusante, elle privilégier tout de même ce qui pouvait l’assister, puisque la botanique et la ménagerie étaient les deux lieux dans lequel elle serait incontestablement le plus a l’aise.

« Pour les deux premiers, ce qui se trouve dans le Dreadnought n’est qu’un échantillon, particulièrement pour la botanique, après tout, les vaisseaux spatiaux ne sont pas les lieux les plus adapté pour la culture des plantes. Lorsque nous serons au palais, vous pourrez toutefois y passer le temps qu’il vous semblera nécessaire. Pour les Holocrons en revanche, il faudra faire preuve d’un peu de patience : j’aurais besoin davantage de vous cernez pour choisir ceux qui vous rendrons le plus service, mais aussi a vous préparez a l’étude. Sachez que je ne dit pas cela pour rabaisser vos compétences, mais parce que la consultation d’un holocron Sith est une tâche dangereuse qui demande une préparation minutieuse : les anciens Sith sont des êtres grincheux, parfois misogyne, convaincu d’être supérieur a tous leurs confrères et qui feront payer chèrement chaque bribe de connaissance que vous essayerez de leur arracher. »

Après l’effort, tout de même le réconfort, puisque la sœur de la nuit évoqua un intérêt pour le Hammam, ce qui ne serait pas vraiment un problème, c’était même un lieu idéal afin de poursuivre une discussion intéressante tout en se relaxant. Ceci dit… Elle évoqua bien le fait qu’elle tenait cela… De Ziran ?!? Était-ce un propos de seconde main ? Ziran semblait si droite dans ses bottes, elle n’avait même jamais prêter attention a ses formes, qu’Ânkh l’imaginait comme une sorte de nonne des ténèbres, répétant des litanies de la Haine en la vénérant comme une déesse, car en revanche, elle avait bien compris que la maîtresse d’arme lui vouait un respect bien plus profond que celui qu’entretiennent habituellement les Seigneurs Sith envers le Seigneur ou la Dame Noire… Alors l’imaginer se relaxer dans un hammam semblait si décalé de sa personne que cela en devenait drôle. Ânkh en ria a gorge déployé alors que la navette faisait les manœuvres afin de pouvoir se poser dans le Dreadnought. Mais comprenant que son invitée allait sans doute ce demander pourquoi elle était soudainement dans cet état, elle repris la parole afin de pouvoir s’expliquer.

« L’on ira, avec plaisir même, cela fait partie des petites choses qui rendent la vie bien plus agréable qu’elle ne l’est. Mais pardonnez-moi, vous tenez vraiment cette information de Darth Ziran ? Elle ne vit donc pas dans une sorte de temple glauque avec le crâne de ses ennemis vaincu assembler en autel a ma gloire ? »

Le ton de la voix de la souveraine était volontairement humoristique, mais la question restait sur la table. Après quelques légère secousse provoqué par la gravité artificielle du hangar du Dreadnought, la navette se posa finalement et lorsque la trappe s’ouvrit, Ânkh invita la sœur de la nuit a la suivre a l’intérieur de celui-ci. Une haie d’honneur de membre du Chume’doro attendait les deux femmes, même pour quelque chose d’aussi trivial, le protocole était respecté a la lettre, une manie d’Arcanis… Mais Ânkh ne fit aucun commentaire négatif, bien au contraire, elle eue un mot amical pour chacune de ses gardes du corps, les fidèles parmi les fidèles sur qui elle pouvait se reposer avec une confiance aveugle. Elle allait donc commencer par lui faire découvrir la vaste ménagerie du vaisseau, car pour le coup, le voyage jusqu’à Hapès serait bien plus long.

La diversité des rites funéraires hapiens étaient intéressantes. Ellanora ne trouvait pas étrange que les hommes soient des possessions.

-Il est vrai qu’il gagnerait sûrement à Dathomir de conserver quelques bons mâles pour la reproduction et servir les Matriarches. Ce qui est moins sûr est qu’il survivrait dans les conditions dathomiriennes…

Elle eut un soupir las, comme déçue que cela soit moins facilement applicable sur sa planète.

Avant même de s’installer, Ellanora put ressentir un à travers la Force un sentiment quelque peu étranger. Cela lui prit quelques secondes avant d’identifier formellement la chose. ‘’Ah. Oh. Okay’’, pensa-t-elle avant de se couper de cette portion libertine du vaisseau. Même si ‘’Sweet Dreams are made of this…’’, ce n’était peut-être pas le moment. Évitant un faux pas, Ellanora était pleine d’assurance, tout d’un coup. ‘’Mwahah ! Je l’ai venu venir, mwahahah…’’ et continua de papoter doucement et respectueusement. Alors quand Ankh se mit à rire à gorge déployée… Ellanora prit une expression de gêne énorme, cherchant le pot ou le tapis, histoire de pouvoir se cacher dans leurs fleurs.

-Je… euh… hm. Tiens cette information de notre ancienne Matriarche qui la connaissait bien. Après, j’ai peu de détails. Je n’ai jamais vu de hammam.

Ellanora était persuadée qu’elle se retrouverait devant une scène de violence où elle pourrait tirer des apprentissages. Un genre de ''Venez vérifier'' pour ceux qui auraient la référence...

Les quelques secousses de la navette cachèrent le court tremblement de la jeune femme. Ou pas. Ça lui apprendrait à parler de ce qu’elle ne connaissait pas…

En voyant Darth Ankh saluer et être gentille avec ses serviteurs, Ellanora figea un peu. Ne rien dire, ne rien faire ? Dire coucou ? Les signes de tête, c’était bien perçu chez les hapiens ? Une fois la haie finie (Bon sang, ce qu’elle était longue !), la sœur de la nuit s’approcha légèrement et avec précaution d’Ankh (elle ne voulait pas qu’un garde du corps la poignarde).

-Si on croise des gens, le silence est d’or ? Je ne voudrais pas paraître impolie.

Elle fit une pause.

-Oh et on va où ? Y’a une carte du vaisseau ?

Genre c’était une attraction touristique ?

-Pas que euh… enfin. C’était peut-être bête comme question.

Elle se gratta la tête. Chasser un troupeau de rancors lui paraissait plus naturel que cette situation. À chacun sa logique et ses habitudes ?
Elle faufila sa main dans l’une de ses pochettes et en exirpa ce qui semblait être un cachet. Il s’agissait en fait d’un mélange d’herbes qui permettaient de se détendre légèrement et de façon naturelle. Ellanora considérait que c’était nécessaire vu les quantités de cortisol qui venait d’imploser en elle. Avantage ? Ça avait un goût de menthe.

-Une pastille à la menthe ?

Par chez elle, prendre quelque chose sans en offrir aux présents était impoli, donc il lui fallait proposer.

« Honnêtement, je pense que cette Matriarche s’est payée votre tête : vous verrez bien assez tôt ce qu’est un hammam et vous comprendrez. Ou alors, elle a voulu vous faire une boutade que vous avez pris au premier degré ? Peu importe, ce n’est pas vraiment important. »

La souveraine haussa les épaules, mais elle était franchement amusée de ce qui ressemblait soit a une plaisanterie, soit un quiproquo… Ziran dans un Hammam… Autant imaginer Yenna rentrer dans les ordres et jurer l’abstinence sexuelle. L’image était amusante, mais elle était convaincu que sa meilleure amie commencerait par réduire les portions de tissu de son uniforme et qu’elle ne tiendrait sans doute pas plus d’une semaine avant de transformer sa chambre en mini-harem… Mais il était temps de reprendre son sérieux : elle avait un vaisseau a faire visiter et du temps a tuer pendant le trajet, et la matriarche Sœur de la Nuit semblait tout de même quelque peu intimidée par cette longue haie d’honneur, a moins que cela ne soit la perspective de devoir saluer des Hapiens qui l’inquiétait, puisqu’elle posa une question a ce sujet. La souveraine arqua un sourcil interrogateur l’espace d’une seconde, elle n’avait pas imaginée qu’Ellanora, qui semblait pleine d’assurance, lui venant sans doute de sa jeunesse, se montre soudainement aussi hésitante et craintive de commettre un impair : après tout, elle était avec la Reine, elle ne risquait donc pas grand-chose, Ânkh pouvant retourner chaque situation a son avantage. Toutefois, elle pris tout de même le temps de répondre afin de pouvoir rassurer cette dernière et aussi répondre a plusieurs de ses interrogations.

« Contentez vous de hocher la tête en retour, si l’on vous fait une révérence, faite de même. En répondant par le même signe de salutation, vous ne prendrez aucun risque et vous serez toujours bien reçu quoi qu’il arrive. Pour les plans, ils ne sont pas affiché directement, cela faciliterait trop la vie a une équipe d’abordage : en réalité, chaque membre du personnel en connaît une partie selon ses fonctions, ou peut-être guidé par le GEMINI du vaisseau en cas de besoin. Mais vous n’avez guère a vous souciez de ceci, puisqu’il vous suffit de me suivre. Nous commencerons par la ménagerie, je pensais que ce serait l’endroit qui vous intéresserez le plus, il aura le mérite de vous connectez a quelque chose de familier. Et non merci. »

D’un signe de tête, la souveraine indiqua a la jeune femme de la suivre, elle tourna a droite une fois le hangar derrière elle et mena la sœur de la nuit dans un ascenseur qu’elle programma avec la Force pour se rendre a l’étage de la ménagerie. Fort heureusement, aucune musique d’attente dans ce dernier, après tout, malgré ses dorures et les uniformes assez fantaisiste de ses officiers, représentant bien les traditions Hapienne du luxe, du raffinement et de la perfection génétique, ce vaisseau restait avant tout un vaisseau de guerre, même s’il était également le symbole de la toute puissance de la souveraine éternelle. Si Ellanora avait du mal a contenir ses désirs, alors parcourir le vaisseau serait sans doute une source de supplice, chaque officier et sous officier semblait tout droit sortir d’un concours de beauté et était beau a se damner, qu’il s’agisse d’un homme ou d’une femme, comme si Ânkh avait rechercher au sein de son vaisseau spatial de combat a chasser toute forme d’imperfection en cultivant le meilleur de la société Hapienne avec un soin qui confinait a une tendance maniaque qui pouvait être presque effrayante si l’on ne se souvenait guère qu’elle provenait d’une individu doté de plusieurs siècles d’expérience et se réincarnant a chaque mort de son « corps physique ».

L’ascenseur fini par atteindre sa destination et Ânkh repris la tête, se déplaçant avec ses talons haut comme s’il s’agissait de vulgaire chaussure de ville faite pour être confortable avant d’être belle. Après quelques couloirs a croiser des gardes, des droïdes affairés a quelques tâches subalterne diverses et des pilotes en pleine discussion sur des manœuvres spatiale, les deux femmes finirent par rejoindre la ménagerie, qui n’était guère loin du centre du vaisseau abritant les appartements de la Reine et le harem. En constatant que la souveraine en personne s’était déplacé jusqu’à eux, les gardes s’inclinèrent avant de se mettre au garde a vous. Ânkh prononça un « repos » rapide afin de permettre aux deux gardes de se redresser et l’une d’entre elle pianota sur le panneau de commande de la double porte afin de leurs permettre d’entrer. Ellanora put constater qu’il s’agissait d’une pièce immense aménagé pour ressembler a une sorte de jungle miniature. Cela restait un peu a l’étroit, mais chaque créature évoluait a peu près librement, encadré parfois par des soigneurs lorsqu’il fallait amener les repas, et des dresseurs pour éviter les bagarres. Un petit groupe de quatre molosses chiens des enfers s’approcha, et Ânkh leur jeta un regard digne d’une femme regardant son chien favoris avec fierté. Les molosses s’allongèrent devant elle en imitant une moue de « chien battu », ils étaient aussi ridicule qu’intimidant.

« Ne sont-ils pas mignon ? Vous êtes ravie d’avoir retrouver maman n’est-ce pas ? Faisons les courir ils adorent cela, prenez un morceau de viande sur le présentoir a votre droite et lancer-le le plus loin possible, vous verrez. »

Partage de connaissance [PV Ellanora]

Partage de connaissance [PV Ellanora]

Re: Partage de connaissance [PV Ellanora]

Re: Partage de connaissance [PV Ellanora]

Re: Partage de connaissance [PV Ellanora]

Re: Partage de connaissance [PV Ellanora]

Re: Partage de connaissance [PV Ellanora]

Re: Partage de connaissance [PV Ellanora]

Re: Partage de connaissance [PV Ellanora]

Re: Partage de connaissance [PV Ellanora]

Re: Partage de connaissance [PV Ellanora]

Re: Partage de connaissance [PV Ellanora]

Re: Partage de connaissance [PV Ellanora]

Re: Partage de connaissance [PV Ellanora]

Re: Partage de connaissance [PV Ellanora]

Re: Partage de connaissance [PV Ellanora]

Re: Partage de connaissance [PV Ellanora]

Re: Partage de connaissance [PV Ellanora]

Re: Partage de connaissance [PV Ellanora]