Une alliance courue d'avance [Heli Fett] (Terminé)

Les choses sont en train de prendre une tournure intéressante. Intéressante dans le mauvais sens du terme, par contre. Selon ce qu’Heli a transmis à Venom, nous avons définitivement une cellule de la Conspiration en train de tirer des ficelles pour un conflit armé entre les vestiges du cartel des hutts et nous d’une part et des vestiges du clan Lone et des mandaloriens d’autre part. Oh oui, ce sont encore des fragments, des petits morceaux d’un tout plus grand mais cette façon détournée de faire les choses, ces anomalies qui s’accumulent… Quelqu’un prépare un sale coup et ce quelqu’un, clairement, nous nargue. Pourquoi je dis ça? Simple. Si c’était juste l’APEX enquêtant de son côté, nous serions encore plus dans le noir. Mais Heli est une mandalorienne. Elle peut aller où un agent normal aurait plus de mal. Et c’est un net avantage dans mon arsenal.

C’est donc pour cette raison que nous, le Triumvirat, lui avons offert un choix simple : S’impliquer davantage dans les affaires de l’APEX. Cela vient avec de sérieuses conditions, évidemment. Et il n’y a pas de jargon légal compliqué à comprendre, oh que non. C’est d’une extrême simplicité. Essentiellement, elle reste une mandalorienne du clan Fett. Mais autrement, nous signons un contrat d’exclusivité avec elle. Elle ne peut travailler pour aucune autre faction que nous. Et si jamais les mandaloriens lui demandent d’agir contre nous, il y a une clause qui stipule clairement qu’elle doit limiter au maximum tout dommages à notre personnel, notre matériel ou nos opérations. Dit autrement : elle nous dit ce qu’elle est supposée faire… Et on va envoyer suffisamment d’explosifs dans le machin pour faire un récit VRAIMENT spectaculaire. Vendre son âme à l’APEX?

Si c’est le cas… Alors c’est la vente d’âme la plus profitable de l’histoire de la galaxie. Parce que bosser avec l’APEX, signer un contrat d’exclusivité, avoir un statut de… Partenaire… Si vous voulez, c’est avoir accès à nos ressources. Matériel. Information. Personnel. Bah la formation, les spécialistes, vous voyez? Oh non, ce n’est pas un accès à 100% comme pour un membre de l’APEX et il y a certains frais à couvrir, minimaux… Mais disons que 75% c’est encore très bien! C’est parfait pour les gens indépendants qui sont plus du genre à tracer leur voie que de suivre un dogme. Comme… Une certaine mandalorienne… Comme… Heli Fett. Après bon, si jamais elle décidait de laisser tomber les mandaloriens pour l’APEX, la transition serait négligeable. Tout ça pour dire que si elle est convoquée devant le Triumvirat aujourd’hui, c’est pour parler affaires. Quoi d’autre?

De la façon dont je le vois : Heli veut protéger les mandaloriens. Mais elle n’a pas le poids politique, l’influence hiérarchique voire la crédibilité tout court pour être prise au sérieuse. Mais… Si exemple elle se retrouve à pouvoir monter sa propre équipe de spécialiste… Si elle bénéficie de notre technologie… Elle va pouvoir enseigner des trucs mandaloriens à du personnel d’élite de l’APEX, ce qu’elle peut partager, et en contrepartie on lui fournit de quoi botter des culs. Spécifiquement, le cul de ceux qui se font manipuler pour œuvrer contre les mandaloriens. Naturellement, nous ne sommes pas encore à la signature du contrat mais… En ce qui me concerne, c’est comme s’il était déjà signé. Et donc, nous attendons Heli à bord d’un Lucrehulk, en orbite de Nar Shaddaa. Pour confondre nos ennemis, je change constamment d’endroit pour mener ce genre d’affaires…

L’heure était venue pour la mandalorienne de retourner dans l’espace de l’APEX pour des affaires, du moins c’est ça la raison officielle. Bien entendu, la chose était plus compliquée que ça, mais c’était bien un détail dont il ne fallait guère se préoccuper aujourd’hui. Il était certain que la sephi vendait son âme à l’APEX, mais que voulez-vous, ils payaient bien et offraient des moyens qu’elle n’avait pas. Dans la vie, quand on voulait avancer et évoluer, il fallait choisir le meilleur parti et celui-ci était l’APEX à ses yeux. Elle ne comptait guère en parler à ses collègues mandaloriens, ils allaient probablement l’emmerder avec cela.

En réalité, Heli doutait que cette vente de son âme allait réellement beaucoup changer dans sa vie. Après tout, ça faisait un moment qu’elle bossait énormément pour eux. Elle les avait été contre les Hutt et a fait de nombreuses missions pour eux. Tant Heli que l’APEX aimaient la liberté, ils étaient fait pour être ensemble et aujourd’hui ils allaient la cimenter, pour le meilleur ou pour le pire.

Le rendez-vous pour cette réunion était sur un vieux vaisseau qui en avait connu des siècles. Le vaisseau avait certainement été modernisé entre-temps, mais il était toujours aussi impressionnant malgré son statut d’antiquité galactique. Elle le contemplait au loin alors que son vaisseau s’en approchait. Elle se demandait son rôle aujourd’hui, mais la question n’allait probablement guère être répondu de sitôt.

Après les vérifications classiques, elle put déposer son vaisseau dans l’un des hangars avant qu’elle ne soit accueillie par quelques personnes pour l’emmener voir Zarseen. La mandalorienne avait l’honneur de pouvoir revoir directement la grande patronne en personne. Elle marcha à travers les couloirs du vaisseau, jetant de temps à un œil par-ci ou par-là par curiosité avant qu’elle ne rejoigne enfin la salle où elle allait pouvoir parler affaire.

Son regard parcourut la pièce alors qu’elle fit quelques pas à l’intérieur. Son regard finit irrémédiablement par se poser sur la géante qui était toujours aussi imposante et qui savait attirer le regard.

Je suis ravi de te revoir. Tu as un beau vaisseau, si je ne me trompe pas, c’est une relique de la guerre des clones, non ?

Dit-elle pour lancer un peu la discussion avant qu’elles ne se mettent à discuter inévitablement des affaires.

« Tu te trompes. Comme tu le sais, nous avons repris les machines de guerre, droïdes et vaisseaux de l’ancienne CSI et les avons modernisés. Mais lui? Il est vieux… Mais pas SI vieux. J’ai détruit la flotte de Groto le hutt avec ce vaisseau. Enfin. Pas moi toute seule et pas juste ce vaisseau mais le coup de grâce a été tiré depuis ce pont de commandement. Je sais, je sais, je le garde par valeur sentimentale… Toutefois…

Tu n’es pas ici pour parler vaisseaux, n’est-ce pas? Je ne vais pas passer par quatre chemins. Tu as du potentiel. J’adore le potentiel. Et là, tu commences à t’enfoncer dans une belle mare de goudron appelée conspiration galactique. J’ai besoin de quelqu’un de fiable pour vraiment espionner les clans mandaloriens. Non. Je ne te demande pas de me ramener les secrets du beskar. Mais j’ai VRAIMENT besoin de savoir ce qui se trame. Si une cellule…

Si une cellule de ces salopards a réussi à s’infiltrer chez vous, c’est qu’il y en a au moins une si ce n’est deux, trois, quatre autres. J’adore le profit. J’adore le chaos. Mais je veux un chaos que je peux contrôler. Et ces emmerdeurs de la conspiration ne jouent pas au même jeu que moi. Ils risquent de sévèrement débalancer les choses avec leurs machinations et je ne compte pas leur donner la chance de le faire. Alors c’est simple.

Tu restes pleinement mandalorienne mais tu deviens apexienne à 75%. Tu bosses exclusivement pour nous. Et nous, c’est le Triumvirat. Tu as accès à une grande partie de nos ressources, technologies, personnel et j’en passe. Mais je jour où le clan machin décide qu’il veut attaquer l’APEX, je veux le savoir avec suffisamment de temps pour monter une défense efficace. Et je sais créer des coïncidences, Heli, ne t’en fais pas avec ça.

Si on t’envoie faire du grabuge, je veux savoir où et quand et te faire détruire des trucs sans valeur. Si un mandalorien un peu trop grande gueule devient dangereux et que ça sert tes intérêts et les miens, je m’attends à ce que tu le fasses disparaitre. Tu vois où je veux en venir avec ma proposition? Je ne veux pas que tu fasses des trucs qui mettraient du doute sur toi, non. Mais en un mot comme en cent : vend-moi ton âme, Heli ».

Ah je sais, on a vu mieux comme argument de vente. Mais je n’ai pas pour habitude de tourner autour du pot. Si je savais qu’elle refuserait de devenir apexienne à 100%, je le lui aurais proposé sans hésiter. Mais si elle marchait avec nous à 100%, ça veut dire que je m’attends à ce qu’elle fasse ce que je lui demande sans poser de question parce qu’elle me fait confiance, même si c’est CONTRE les mandaloriens. Et ça, je doute qu’elle sera un jour capable de le faire. C’est une mandalorienne. Et bosser avec nous à 75% en fait, de toute façon, une traitresse par défaut. Rajouter un 25% qui ne ferait que créer des problèmes éventuels… Si elle le demande, si elle le propose, c’est une chose… Mais voilà. En même temps, on a vu pire comme offre. Bosser exclusivement pour le Triumvirat. Pas d’intermédiaire. Elle fait affaire avec le sommet de la chaine alimentaire.

« Si tu marches avec nous, par contre, ça veut dire que tes implants sont des implants créés dans des installations de l’APEX, sauf ceux qui sont exclusivement mandaloriens. Vois-le comme… Notre garantie. Si tu décides de faire quelque chose de stupide, on les désactive à distance et tu vivras avec le poids de tes conneries. La confiance est une chose, c’est clair. Mais signer un contrat sans petits caractères? C’est la réalité, ici… »

Il est vrai que je ne suis pas ici pour parler de vaisseaux, bien que l’histoire sur l'appareil soit appréciée. On a des affaires à discuter.

Dit-elle avant d’afficher un léger sourire derrière son casque. La petite histoire du vaisseau était plaisante. Sans surprise, l’APEX avait besoin de savoir ce qui se tramait dans l’espace mandalorien afin d’avoir une idée de ce que cette conspiration souhaitait faire car il allait s’en dire qu’elle avait des alliés parmi les mandaloriens, qui ? ça s’était toute la question. Si la mandalorienne allait le découvrir un jour, la certitude était qu’elle n’allait pas les louper… Ou pour le dire autrement : Elle les tuerait. Il ne fallait pas laisser l’occasion à son ennemi de s’en sortir sous une forme ou une autre, non, il fallait l’éliminer. Et si on parlait de tout un clan alors il en payerait le prix ultime : L’extermination jusqu’au dernier.

Le déséquilibre que cette conspiration voulait insuffler dans la galaxie n’était certainement pas au profit de celle-ci. La guerre était une affaire comme une autre, un business qui rapportait gros, en particulier pour les industries militaires et les mercenaires. Maintenir un statu quo militaire était une question cruciale pour les petites entités tel que le protectorat ou l’APEX. Laissons les grands s’en mettre plein la tronche pendant que les petits se remplissent les poches et prospères dans la joie et la bonne humeur.

La proposition de Zarseen était intéressante, peut-être de trop ? Non. Dans toute bonne affaire, chacun devait trouver son compte. Tu donnes et je donne, c’est ainsi que les bonnes choses marchent. En termes de contrat, la chose n’allait guère beaucoup changer pour elle outre le fait qu’elle gagnerait mieux sa vie. Elle ne bossait que très peu avec les autres factions de la galaxie avec l’exception de quelques contrats précis et ponctuels. Lord_Over ou la dernière opération contre l’une des stations impériales n’étaient que des exemples en ce sens.

Vous êtes toujours fidèles à vous même : Généreux avec ceux qui vous intéressent.

Bien entendu ce qu’ils proposaient, ils pouvaient le reprendre. Leur garantie était là. Si la mandalorienne n’était pas spécialement emballée de limiter ses implants qu’à ceux de l’APEX, elle savait qu’elle en aurait d’excellente qualité. Après tout, ils avaient même sorti leur propre gamme spécialement conçue pour eux. D’autre part, ça allait l’aider à pouvoir avancer, évoluer plus rapidement et approcher ses objectifs. Un bien pour un mal, il fallait souhaiter vendre son âme, mais beaucoup le faisaient, non ? Les Vizla se vendaient aux Sith, bien qu’ils prétendaient l’inverse. Un autre clan se vendait aux républicains. Chacun avait ses raisons de s’aligner vers une faction de la galaxie et Heli avait la sienne pour s’aligner sur l’APEX : Ils offraient ce que les autres ne faisaient pas. Peut-être que Heli était davantage une apexienne qu'une mandalorienne.

Je voudrais avoir une précision quand même : Quand est-il des contrats ponctuels que d’autres factions peuvent avoir ? Je ne parle pas d’un contrat qui serait contre l’APEX. Je parle de participer à une opération de mercenaire ponctuel pour une autre faction, je reste une Commando mandalorienne après tout.

Elle doutait que des contrats contre l’APEX allaient voir le jour pour le moment. Les grandes nations de galaxie avaient d’autres jawas à fouetter pour le moment surtout avec le réchauffement du conflit entre la République et le Consortium. La question restait : Qu’allait faire l’Empire dans toute cette histoire ? Observer ou intervenir pour ses propres gains ? Dans tous les cas, les choses devenaient intéressantes dans la galaxie. Il restait à voir ce que le protectorat allait faire pour participer à ces conflits ou s’il comptait continuer son aventure contre les stations impériales pour un client qu’elle ignorait pour le moment.

Je peux comprendre votre approche. Si investir est bien, pouvoir récupérer son investissement en cas de soucis est préférable.

Je pense avoir une bonne base pour pouvoir enquêter au sein du Protectorat au sujet de cette conspiration. Si des éléments dérangeants se mettent sur la route, ma foi, un accident est vite arrivé, n’est-ce pas ?

Faire ce qui était nécessaire pour atteindre ses objectifs : Une chose à laquelle la mandalorienne ne rechigne pas. Si elle souhaitait éviter le meurtre de mandaloriens, elle savait qu’il fallait être prêt de le faire si la situation le réclamait. La vie ne nous offrait que rarement ce que l’on souhaitait et très souvent il fallait prendre ce que l’on nous offrait.

Pour en revenir à l’offre de l’APEX. Si elle souhaitait une clarification concernant des contrats ponctuels avec d’autres dans le mercenariat, elle estimait la proposition juste. Si elle n’appréciait pas tous les points, ils étaient compréhensibles et on ne pouvait que difficilement proposer une alternative souhaitable. Dans le fond, qu’elle aie des implants de l’APEX ou d’ailleurs, le problème était potentiellement le même. Quelle garantie avait-elle que ses implants mandaloriens ne seraient pas désactivés en cas de soucis ou que l’on irait les retirer ? Aucune. Un bon partenariat commençait toujours avec une bonne base claire et honnête, tant que la chose était respectée par tout le monde, les choses allaient bien se passer. La coopération entre la mandalorienne et l'APEX s'annonçait particulièrement intéressante et productive.

« Ça dépend. Tu as le droit d’en faire un certain nombre pour maintenir ta… Couverture… Pour t’assurer de ne pas attirer les soupçons. Mais l’APEX se réserve droit de regard sur toute mission ou contrat que tu accepterais pour d’autres factions, y compris si c’est une mission mandatée par ton clan pour une faction X. Je ne dis pas qu’on va t’empêcher de participer. Mais j’aime autant m’assurer que… Bien…

Ça n’interfère pas avec certaines de mes opérations en cours. Franchement, Heli, tu marches avec nous depuis suffisamment longtemps pour savoir que je suis bien des choses mais une garce je ne suis pas. J’ai confiance en ton jugement… C’est juste une mesure de précaution demandé par des membres du Triumvirat qui n’ont pas ma foi en toi. Honnêtement, c’est une trivialité dans ton contrat. Rien de significatif, dans l’absolu.

Naturellement, si nous te forçons à refuser une mission, tu recevras une compensation monétaire… Tant que tu n’as pas volontairement sélectionné un contrat que tu savais que nous refuserions en bloc. Il ne faudrait pas prendre notre générosité pour de la faiblesse, après tout, n’est-ce pas? Ah oui. Autre détail. Suis-je bête… Si j’ai besoin de toi pour former mes recrues, je m’attends à ta pleine et entière collaboration. Logique, non?

Si nous allons travailler si étroitement ensemble et que tu vas recevoir autant, je m’attends à quelques services en retour, c’est tout naturel. Avoir une guerrière mandalorienne pour entrainer mes troupes, ça va augmenter leurs chances de survie. Tu sais comment je DÉTESTE perdre mes investissements, surtout si ce sont des ressources humaines, pour reprendre le terme. Même si techniquement il y a plus d’aliens et de droïdes…

Paradoxalement, si tu as besoin de formation, sens-toi bien à l’aise de le demander. Si tu veux devenir danseuse du ventre, je suis certaine de pouvoir te trouver quelqu’un de compétent pour t’enseigner tout ça. C’est un autre volet clé dans mes politiques. L’éducation et la formation. On ne saurait sous-estimer la valeur d’un esclave qui sait lire, écrire et compter. C’est fini le temps des esclaves maintenus dans l’ignorance. »

Je suis persuadée qu’Heli n’est pas assez stupide pour volontairement chercher à saboter ses relations avec l’APEX. Wlle va gagner plus avec nous que ce que son clan ne lui a jamais offert. Je veux Heli à mon emploi. Et si cela demande de payer une forte somme, une forte somme je paierai. C’est comme ça que ça fonctionne: où vous payez vos gens de talent ou quelqu’un d’autre va le faire à votre place et vous perdrez de précieuses ressources. Je ne dis pas que je donne une augmentation de salaire au premier connard venu. Mais si c’est justifiable et justifié… Je serais folle de dire non. Les gens ne me croient pas quand je dis que c’est la vision du Triumvirat. Et pourtant, la fuite des cerveaux, elle se fait des autres factions jusqu’à nous. Vous seriez étonnés du nombre de spécialistes en cybernétique nous avons volé aux grandes puissances…

« Bien sûr, si tu as d’autres questions, une demande particulière, rien n’est encore signé. Tu peux dire carrément non, aussi. Mais… Je ne veux pas dire que je te connais… Sauf que si j’avais à parier, tu vas signer ce contrat. Si tu ne le fais pas pour toi, tu le fais pour les mandaloriens, pour empêcher ces connards de conspirateurs de venir mettre un bordel pas possible par chez vous. Mais si j’avais à parier? Tu vas signer parce que tu sais que tu vas t’amuser… »

Elle hocha légèrement la tête, de toute façon ce genre de contrats étaient très rares, mais il était bon de savoir que cela ne posait pas de soucis. Il restait toujours la possibilité de les exécuter sans rien leur dire, mais Heli avait toujours une préférence pour garder les choses très claires et honnêtes, même si ce dernier élément n’était pas toujours apprécié par la galaxie. Quand on bossait en tant que mercenaire ou chasseur de primes, il était important d’avoir la confiance de sa clientèle, de montrer que l’on pouvait compter sur toi pour bien faire le travail et surtout de fournir ce qui était promis.

Ravie de voir que nous sommes sur la même page concernant ça.

Tu sais bien que si vous m’embauchez pour un travail, peu importe sa nature, il sera accompli aussi bien que je puisse le faire. Si c’est un entraînement, je ferai tout mon possible pour offrir la meilleure formation possible. Après tout, il est préférable que le client soit satisfait par le service pour revenir, non ?

Peu importe la mission, le contrat. Si elle l’acceptait, elle faisait le nécessaire pour bien l’accomplir. C’est ce qui faisait la qualité d’un mercenaire ou d’un chasseur de prime mandalorien. Un travail était un travail et tant qu’elle gardait une certaine liberté dans ses décisions d’accepter ou non un contrat, il n’avait guère de soucis. Elle savait que l’APEX n’allait guère lui proposer un contrat qui irait contre ce qu’elle accepterait ou la dérangerait. Tout comme Heli n’était pas suffisamment stupide pour se mettre l’APEX à dos, ceux-ci n’allaient pas rester de saboter leur relation avec une mandalorienne par arrogance, avarice ou toute autre raison stupide.

Merci de la proposition, mais pour le moment je pense me passer d’une formation de danseuse du ventre, aussi alléchante puisse être cette proposition.

Disait-elle d’un ton légèrement amusé. Elle savait que ce n’était qu’un exemple parmi d'autres. Sur l’instant, rien de particulier ne lui vint à l’esprit. Quelque chose lui vint à l’esprit : La cybernétique. Si elle en devenait la cliente privilégiée, il fallait également en apprendre l’usage des différentes pièces.

Je présume que vous offrez des formations pour apprendre à utiliser les nouveaux implants que je pourrais obtenir ?

Il était certain que la cybernétique était devenue un élément important de sa vie. Elle l’utilisait pour optimiser ses chances de succès et de survie et tout comme l’APEX détestait perdre des organiques, elle ne souhaitait pas mourir bêtement. Un mort était inutile, il n’était qu’une charge pour les vivants et du composte pour la nature.

Et une fois cette question répondu, elle resta un instant silencieuse avant de finalement lui répondre. Tout le monde savait qu’elle allait signer le contrat, c’était un fait. Elle était née dans cet espace et avait fait une bonne partie de sa carrière dans celui-ci. Dans le fond elle était autant mandalorienne que apexienne, pour le meilleur ou pour le pire.

Je pense que ce qui devait être clarifié l’est. Où dois-je signer ?

Et une fois que Zarseen lui signifia où le faire, elle allait signer et vendre son âme pour un meilleur avenir, ou tout du moins c’est ce qu’elle espérait. L’avenir allait lui dire si c’était une bonne ou une mauvaise décision.

« Quel dommage. Moi qui t’aurais recrutée pour impressionner mes invités. Une danseuse du ventre mandalorienne. Rare et inédit, à n’en pas douter. Pour ce qui est de la formation pour les implants cybernétiques, définitivement que oui. L’APEX se vante de fournir une formation sur mesure pour ses membres, après tout. Une ressource bien formée est un investissement sur le très long terme. Éducation. Formation.

Deux excellents moyens de faire baisser les pertes en mission. L’équipement aide, bien entendu. On ne lésine pas là-dessus. Mais l’équipement seul ne vaut rien. N’importe quel crétin peut enfiler une armure mandalorienne. Saura-t-il simplement s’en servir? J’en doute fort. Et l’offre de formation commence dès la signature du contrat donc… Cette formalité réglée, tu me diras ce qu’il te faut et je me chargerai du reste, tout simplement. »

Le contrat est présenté à Heli. Pas de jargon incompréhensible, de tournures de phrases douteuses. C’est simple. Ça va droit au but. Ça couvre ce qui est attendu de chaque parti. Et si jamais la mandalorienne veut des éclaircissements avant de signer, Venom est là pour ça. Après relecture, Heli signe et donc je viens de sécuriser de l’expertise supplémentaire pour pouvoir opérer dans l’espace mandalorien. Comme nous, la Conspiration se moque des frontières. Au nombre de cellules criminelles qui opèrent pour l’APEX dans la galaxie… Je puis vous assurer que non, une frontière est juste une ligne sur une carte, rien de plus. C’est la particularité de l’APEX. Une conquête classique et l’annexation de territoire? Non merci. Trop de trouble. Trop d’efforts. Mais… Infiltrer les autres factions, installer des marchés noirs un peu partout, ce genre de choses?

Vous seriez étonnés du nombre de villes, planètes et autres qui sont endettés auprès de nous et dont nous pouvons tirer certaines et parfois toutes les ficelles. Une armée peut être vaincue. Numériquement parlant. Mais le crime? Le crime est éternel. Il y aura toujours quelqu’un de faible pour accepter un pot de vin. Les crédits. Ils sont au cœur de toute chose. Même les jedis en ont besoin. Leurs temples, vaisseaux et autres ne vont pas s’entretenir tout seul et ce personnel doit être payé. Mais bon. Revenons-en à Heli. C’est Heli qui m’intéresse. Le contrat signé, on va pouvoir se concentrer sur son besoin de formation. Une fois que je saurai ce qu’il lui faut, le reste est un jeu d’enfant, en fait. Je n’ai qu’à regarder dans une liste qui serait la personne la plus qualifiée pour l’aider. Ce n’est pas juste d’avoir l’expertise, il faut que le tempérament s’accorde également…

« Alors? Qu’est-ce qu’il te faut? Tout dépendant de ce que tu veux, je saurai à qui faire appel. Comme tu n’es pas une apexienne à 100%, il y a un léger frais à payer pour accéder à notre matériel de formation et nos installations. Une broutille, vraiment. Plus symbolique qu’autre chose, même. C’est plus pour dire que tu veux vraiment de la formation et que tu ne vas pas juste prendre la place de quelqu’un d’autre.

C’est que bon, il y a vingt-quatre heures dans une journée et les instructeurs ne sont pas disponibles en permanence non plus. Donc, quelqu’un qui n’a pas à payer se fiche en général de cette logique. Mais… Personne n’aime jeter ses crédits par la fenêtre. Donc si tu paies ce frais modérateur, c’est que tu es sérieuse et donc que tu mérites ta place. Tu peux payer ce frais par mois ou par année. Pour aujourd’hui, exceptionnellement…

Cela te coûtera un crédit. Rien qui risque de te ruiner. Je t’enverrai la tarification officielle plus tard. »

L’idée de la voir faire une danse du ventre en armure mandalorienne l’amusait, mais ne l’attirait pas pour autant. Le spectacle serait original, à n’en pas douter et beaucoup de gens seraient certainement intéressés par voir une telle chose ! Peut-être même que c’était là une idée de marketing intéressante pour une danseuse. La jeune sephi se perdait bien trop dans les pensées futiles et elle décida de se recentrer sur l’affaire en cours. Après tout, elle allait devoir lire le contrat qui ne possédait pas 25 pages et heureusement ! Si elle connaissait l’importance d’un contrat bien ficelé et clair, elle détestait cette paperasse aussi vitale qu’une arme, quoi que… L’APEX avait le mérite d’être simple dans ces formulations et ne tentaient pas des coups fourrés avec des termes vagues

Une fois que tout semblait bon pour le contrat, l’heure était pour elle de le signer. Hop, elle apposa sa signature, marquant sa validation pour vendre son âme à l’APEX. La bonne nouvelle c’est qu’elle ne ressentait rien de négatif, elle ne mourrait pas, elle n’était pas aspirée par un quelconque trou magique pour l’envoyer droit vers l’enfer.

La question concernant son besoin l’avait poussée à réfléchir un instant. Elle en avait, comme toujours d’ailleurs, mais la question restait de savoir ce qu’elle pouvait demander en cet instant précis. La première idée était de la cybernétique : elle en avait toujours besoin. Plusieurs pièces lui venaient à l’esprit et comme un enfant qui fit une liste de choses qu’il voulait demander en cadeau.

Je me sens gâtée, c’est comme faire une liste de choses que tu voudrais recevoir et que tu vas envoyer au père jawa pour qu’il vienne te les ramener si tu as été sage.

Bon d’accord, il était peu probable qu’une telle chose arrive, bien que la chose serait amusante. Elle imaginait le jawa porter une fausse barbe blanche descendre sur un monde dans son vaisseau-poubelle et de ramener des cadeaux aux gens considérés comme gentils. Trêve de plaisanterie, il était temps pour elle de dire ce dont elle avait potentiellement besoin.

Plus sérieusement, j’aurais besoin de l’implant qui permettrait de contrôler une escouade de drones.

Un implant spécialisé, mais assez accessible. La chose n’allait pas être difficile pour l’APEX de le trouver et de fournir une personne pour la former. Du moins elle l’espérait car sinon la chose serait plutôt décevante.

Je pense que je devrais pouvoir payer les frais de 1 crédit, bien que ça va laisser un sacré trous dans mes économies.

Disait-elle d’un ton amusé. Il ne restait plus qu’à voir si Zarseen allait pouvoir lui fournir ce dont elle avait besoin.

»Venom? Qui dans les cyborgs avec escouade de drones est à bord ou à proximité? », que je demande. Venom me répond : Lysandra. Et l’IA précise qu’elle n’est pas à bord mais qu’elle peut être à bord dans la demi-heure. Parfait dans ce cas. Ça laisse le temps de prendre un verre, de discuter de tout et de rien. C’est important de juste… Socialiser. Si c’est toujours boulot, boulot, boulot, c’est d’un ennui… Et cela ne fait pas des relations de travail très cordiales. En ce qui me concerne, Heli a demandé quelque chose et je vais lui fournir. Mais je lui garde la surprise de rencontrer Lysandra pour la première fois. Et je parie cher qu’elle va avoir toute une surprise. Les gens oublient souvent que l’APEX est à majorité alien ou que nous attirons l’étrange et l’inusité. Mais bon. Moi ce qui m’intéresse, c’est le niveau de compétence, pas le physique et Lysandra est…

Lysandra – Cyborg rattachée aux renseignements de l'APEX

Certainement dans le top dix, en fait. Le temps passant toujours trop vite quand on est en agréable compagnie, Venom m’informe que la cyborg est arrivée et qu’elle attend la permission d’entrer dans mon bureau. Je donne la permission et… Je laisse Heli faire connaissance avec la principale concernée. Principale concernée qui est plus du type « genki girl » donc enjouée, énergique, que ce qu’on attendrait de quelqu’un qui est ni plus ni moins une espionne au service de l’APEX. Si on fait abstraction de son apparence pour le moins… Exotique… Et encore, moi je ne la trouve pas vilaine au regard, côté personnalité, elle est plutôt attachante, en fait. Excentrique, oui, comme beaucoup dans l’APEX. Mais pas méchante. Un conseil, par contre, ne laissez jamais un gadget technologique déverrouillé à portée de main par contre, elle a tendance à être curieuse.

J’explique à Lysandra qu’elle va devoir former Heli à l’utilisation de l’escouade de drones et les antennes de la cyborg se dressent en même temps que ses yeux se mettent à pétiller. L’idée de jouer les formateurs semble l’intéresser. Mais avant toute chose, et j’insiste, les deux femmes devraient commencer par faire connaissance pour voir si leur profil est compatible. Un mauvais duo apprenti / formateur ne peut pas donner de bons résultats. Et comme il y a une cafétéria à bord… Pourquoi ne pas aller manger un morceau et en apprendre un peu plus sur l’autre? Heli est sociable. Je suis convaincue qu’elle saura trouver un sujet de discussion… Si Lysandra ne le fait pas en premier, il va de soi. D’ailleurs, elle est venue avec sa propre escouade de drones. Ce qui est logique, en fait. Si elle a été convoquée ici, c’est qu’elle a l’expertise pour, après tout. Donc… Voilà.

La première question que pose Lysandra c’est depuis quand Heli est cyborg. Pour certains, c’est une nécessité. Pour d’autre, une obligation. Et pour d’autres encore, un choix. Ce qui est souvent le scénario idéal. Si on vous remplace des morceaux à cause d’un accident, vous pourriez détester vos prothèses jusqu’à votre mort. Ou d’autres le verront comme une seconde chance et seront contents de la saisir. C’est aussi ma façon de voir les choses bien que je sois 100% organique. J’espère qu’Heli est assez ouverte d’esprit pour ne pas s’arrêter au physique inusité de Lysandra. Ce serait superficiel de sa part et surtout très décevant. J’ai des projets pour Heli et je nourris de grands espoirs pour la mandalorienne. L’espace mandalorien ne demande que cela, l’implantation de marchés noirs et autres activités criminelles. Et pour réussir, il faudra, à terme, qu’Heli me pointe les failles du système pour pouvoir s’infiltrer et se développer…

Pour laisser le temps s’écouler, Heli et Zarseen allaient pouvoir profiter d’un petit verre et d’une discussion qui n’allait pas se réduire qu’au travail. La mandalorienne ne refusait pas une telle chose, c’était toujours plaisant de pouvoir penser à autre chose que du travail de temps à autre et c’était d’autant plus vrai que toute cette histoire de conspiration était devenue un réel casse-tête.

Au bout d’un moment, la formatrice arriva au bureau et, tournant la tête, elle put voir cette cyborg à l’allure quelque peu étrange. La chose ne la choquait guère outre mesure, après tout, si on avait vu des Hutt, il était dur d’être choqué par une telle vue. La seule réelle curiosité pour la mandalorienne fut ces antennes qui la poussait à se demander si elle était une forme d’insecte ou non. Enfin, tout cela n’était guère très important car l’essentiel était qu’elle soit compétente et puisse faire correctement son travail. Dans le fond, la sephi n’en doutait pas une seule seconde. Zarseen n’avait pas pour habitude de ramener l’incompétence, bien au contraire ! La compétence était au centre de tout le système.

La mandalorienne la salue d’un signe de tête et laisse la cheffe expliquer la raison de sa convocation. Heli fut étonnée quand Zarseen insista pour que les deux femmes prennent le temps de discuter et d’apprendre à se connaître, ce n’était guère quelque chose qu’elle avait envisagé, mais elle décida de ne pas protester. Elle avait l’occasion d’apprendre à utiliser un nouvel implant alors elle n’allait guère s’en plaindre. Pour la sephi, un entraînement était un entraînement et il n’était guère nécessaire de passer du temps à discuter avant, mais les pratiques de l’APEX n’étaient pas les siennes.

Le duo quitta le bureau pour aller à la cafétéria du vaisseau pour apprendre à se connaître et de voir si la chimie était bonne pour pouvoir faire un tel entraînement. La première question de sa nouvelle partenaire du jour l’avait quelque peu étonnée, mais peut-être qu’elle était curieuse de connaître la raison de sa cybernétisation. Il était vrai qu’une telle chose pouvait en dire beaucoup sur la façon dont l’individu percevait la cybernétique qu’il transportait en lui.

La mandalorienne se rappelait de cet épisode en grimaçant légèrement, on ne pouvait pas dire que l’événement transpirait la joie et l’amusement, bien au contraire. Elle aurait préféré oublier cet épisode qui aurait su la marquer - comme tant d’autres - d’une façon qu’il n’aurait pas été souhaitable. Elle la regarda, affichant un léger sourire avant de décider de lui répondre.

J’ai commencé à sérieusement me cybernétiser après l’opération Lord_Over. J’ai failli y passer et on a dû remplacer un bras. J’ai été introduit à ce domaine par obligation ou nécessité, mais en y réfléchissant, j’y ai vu une opportunité de m’améliorer, de m’optimiser là où la chair ne le permet pas. D’une certaine façon, je suis contente qu’un tel événement ait eu lieu, il m’a permis de devenir la personne que je suis aujourd’hui.

Elle sourit à nouveau légèrement. Dans le fond, elle aimait la personne qu’elle était. Certes, elle n’était peut-être pas la mandalorienne que l’on pouvait s’imaginer, mais elle était ce qu’elle estimait nécessaire et ne le regrettait pas. La cybernétique lui avait permis de devenir une personne meilleure et plus compétente, elle voyait la chose comme un outil ou une arme comme une autre. La question qui se posait pour elle : Pourquoi devrait-elle s’en priver ?

Aujourd’hui j’ai pleinement embrassé ma condition de cyborg. Et toi, qu’est-ce qui t’a amené à devenir une cyborg ?

Lysandra – Cyborg rattachée aux renseignements de l'APEX

Lysandra est une bonne vivante. Un peu comme moi, en fait. Plus petite, plus grise que verte et avec plus de métal que moi dans le corps mais c’est quelqu’un d’agréable. Elle a un fort accent quand elle parle le basique, ce bon vieil accent des bas-fonds qui vous dit que la personne en face de vous a été élevé à la dure. Enfin. Dans un endroit avec un fort écart riche / pauvre. Elle a écouté Heli avec l’appréciation de quelqu’un qui aime une bonne histoire. C’est vrai qu’en effet, un événement autrement tragique peut être le début de quelque chose de bien plus grandiose sur le long terme. Et qu’Heli s’apprécie comme elle est… Tous ne sont pas capables d’accepter leur nature de cyborg. Lysandra hoche la tête, presque solennellement, entièrement d’accord avec une telle attitude. Il y a des choses qu’on contrôle et d’autres qui nous échappe complètement.

Quand c’est à son tour de parler d’elle, Lysandra explique que c’est en partie dû au fait de son hybridation. La galaxie a vraiment le don de produire des choses étranges, parfois. Les traits insectoïdes, elle les tient de son père, un Riileb. De sa mère, humaine, elle a le reste de l’apparence qui fait que le mélange peut causer un inconfort au regard… Mais moins que si c’était l’inverse : insecte majoritairement avec quelques traits humains. Qui dit hybride ne veut pas dire le mélange idéal et donc elle s’est retrouvée avec certains problèmes de santé. Si à la base les implants étaient davantage de nature médicale, elle s’est vite rendue compte du potentiel de la chose et a donc par la suite pleinement embrassé la voie du cyborg. Il n’y a rien d’épique ou de tragique. Juste un besoin qui s’est… Mué en une passion, un style de vie, en fait. Regrette-t-elle son choix? Absolument pas.

Au contraire, cela lui a permis de se faire remarquer et recruter par l’APEX qui lui a donné des implants dignes de ce nom. Et là voilà aujourd’hui, faisant partie des forces spéciales de l’APEX! Si ce n’est pas une fin heureuse à une histoire autrement peu impressionnante… C’est en travaillant pour cette faction qu’elle a aussi développé sa passion pour les drones et les droïdes. Assembler, désassembler, modifier… Oh je crois qu’elles vont bien s’entendre. Voyez-vous… Plusieurs voient un entrainement comme… Un entrainement. Un moyen d’arriver à une fin, si vous préférez. MAIS! Pour que la leçon soit bien retenue, si jamais dans le futur vous avez des questions voire si éventuellement vous avez besoin de renforts, d’un équipier… C’est très important de cultiver les bonnes relations. On ne le dira jamais suffisamment d’ailleurs. Crucialement important je vous dis.

Heli est le parfait exemple. Si notre relation avait été purement affaires, elle ne serait pas en train de parler avec Lysandra. Je ne lui aurais pas proposé ce contrat que je lui ai fait signer. Elle n’aurait jamais été considérée comme candidate viable dans mes projets. Jamais! Et pourtant, regardez-la! Elle est là! Pas complètement une apexienne mais presque! Sur le point d’apprendre, pour la modique somme d’un crédit, à se servir d’un implant extrêmement utile. L’importance des bonnes relations et ce en toutes circonstances. Je ne le dirai jamais assez, c’est certain. Vous ne savez jamais quand la personne en face de vous pourrait avoir LE talent particulier pour vous aider avec un problème donné. C’est vrai. C’est vrai! Vous pouvez argumenter tant qu’il vous plaira, vous savez que j’ai raison! Et donc voilà pourquoi Heli est dans cette cafétéria, s’apprêtant à manger un morceau avec sa future formatrice!

La vie avait parfois une étrange façon de pousser une personne dans une voie qu’il n’aurait jamais choisi volontairement. La cybernétique faisait partie de ces domaines dans lesquels peu de gens allaient s’y aventurer si ouvertement et volontairement, au contraire, il semble que beaucoup y soit poussé de force par la vie pour leur donner une première motivation. Heli avait été dans cette situation et aujourd’hui elle envisageait d’abandonner un jour son enveloppe charnelle totalement pour de la machine : La chair est faible et la machine est éternelle. Une douce illusion dont on pouvait se demander si elle était pertinente à suivre ou non. Le sacrifice risquait d’être bien trop grand, mais était-ce réellement un soucis pour une femme qui se voulait le plus pragmatique possible ? Un débat sans fin à n’en pas douter, mais la question ne posait pas pour l’heure.

Elle écoutait à son tour le récit de sa partenaire du jour dont la vie l’avait également forcée à s’aventurer dans les plaisirs de la cybernétique. L’hybridation à outrance avait visiblement ses effets néfastes, bien que l’on voyait souvent les aspects positifs ou les expériences réussies, il avait toujours cette part d’ombre de ses expériences que l’on avait tendance à cacher ou ignorer pour garder sa conscience de la désagréable réalité.

Assise dans la cafétéria à manger son gâteau décoré d’un fruit frais préparé pour l’occasion, il apportait une délicieuse fraîcheur au dessert qui lui rappelait une planète tropicale au temps savoureux, un grand contraste avec les planètes gelées comme Hoth où le froid régnait en maître, rendant la vie là-bas misérable pour tout le monde.

Assez parlé de ce brave dessert présent pour les accompagner. Si sa tragique situation l’avait contrainte à se plonger dans la voie du cyborg, Heli se demandait malgré tout si elle avait une réelle limite avec cette voie ou pour le dire autrement : Existait-il une partie de son corps qu’elle ne serait pas prête à remplacer par de la mécanique ? La mandalorienne était curieuse de savoir si la jeune femme exotique avait une limite dans toute cette affaire et dans son évolution personnelle. Après tout, s’il fallait apprendre à se connaître, autant y aller jusqu’au bout n’est-ce pas ! Dans le fond, il n’avait pas de mal d’entretenir de bonnes relations avec cette inconnue, on ne savait jamais si cette relation n’allait pas s’avérer utile plus tard.

Lysandra – Cyborg rattachée aux renseignements de l'APEX

Lysandra confie qu’elle a déjà considéré le transhumanisme. La cybernétique a tellement fait des bonds de géant ces dernières décennies… L’impossible qui devient possible… Les utilisateurs de la Force qui perdent encore davantage de leur prestige… Plus d’une classe de cyborg peut triompher de cette « élite mystique » qui en fait voir de toutes les couleurs à la galaxie depuis des millénaires. En plus, le transhumanisme donne plus ou moi accès à l’immortalité, ce que très peu de siths ou de jedis peuvent prétendre posséder. Voir la galaxie évoluer sur des décennies, des siècles, vivre de nouvelles choses sur la durée… Sans mentir, parfois, elle se demande de quoi aura l’air la galaxie dans mille ans… Et le transhumanisme lui permettrait de le voir de ses propres yeux… Il y a quelque chose de séduisant dans le principe, c’est certain.

L’hybride rajoute que, de toute façon, à vivre dans une galaxie en guerre et à bosser pour l’APEX, elle a depuis longtemps assimilé que la mortalité est quelque chose de bien réel et qu’elle va certainement s’ennuyer de ses parents et amis quand ils vont décéder mais qu’elle ne peut pas laisser ce qui est une partie d’un processus naturel être un poids pour elle. Elle devrait accepter que son corps organique meure un jour juste parce que sinon elle va voir des tas de gens auxquels elle tient mourir au fil des décennies? Non. Ce ne serait pas se rendre service. Au contraire. La galaxie est là, dehors, ne demandant qu’à être découverte. Il serait complètement fou de refuser, éventuellement, cette opportunité. En même temps, au vu de l’attitude énergique de Lysandra, est-ce vraiment étonnant que la possibilité d’une éternité de nouvelles découvertes l’intéresse? Chacun a ses raisons.

Plusieurs voient le transhumanisme comme un moyen de tricher la mort et d’accumuler encore plus de pouvoirs. Mais c’est bien souvent une vision des choses terriblement étroite. Et ces gens-là survivent rarement à leur ambition. Ce qui n’est guère surprenant. Dans l’histoire galactique, il est assez rare de tomber sur un tyran immortel qui va durer très longtemps. On pourrait argumenter sur le cas de la reine éternelle… Mais c’est un collectif de souveraines mortes, ce n’est pas une seule personne donc ça ne compte pas. Bref. Lysandra retourne la question à Heli. Est-ce qu’elle serait prête elle aussi à abandonner son corps organique pour une vie d’aventures et de découvertes? Tous ne sont pas emballés par la cybernétique, encore moins de perdre leur corps et avec ce corps, leur humanité théorique. Oui car plusieurs disent que sans corps organique, l’être n’existe plus…

Mais Heli devra faire attendre un quelque peu sa réponse. À force de bosser pour l’APEX, elle finit par reconnaitre certains visages… Et inversement. Un groupe de pilotes qu’elle a sauvé d’un crash en pleine zone de guerre entre des forces impériales et des insurgés financés par le Consortium Éternel se rapproche d’elle, la remerciant à nouveau pour leur avoir sauvé les fesses et ils lui font cadeau d’une bouteille de brandy corellien que n’aurait certainement pas dédaigné un collectionneur. Elle n’est peut-être pas une apexienne à 100% mais certains la considère comme tel. C’est quand même bien de se sentir apprécier. Fort probablement plus ici que dans son propre clan d’ailleurs. Ce n’est pas pour rien que je parle toujours de ma grande famille dysfonctionnelle. Ah riez, riez, et dites que je ne sais pas les tenir tranquille. Vous essayerez, pour voir, et on en reparlera, c’est une promesse…

La mandalorienne était presque contente d’apprendre qu’elle n’était pas la seule à voir le transhumanisme comme une opportunité intéressante pour la vie. L’immortalité pouvait offrir bien des avantages si on souhaitait voir la galaxie évoluer et découvrir de nouvelles choses. L’exploration, le savoir, assouvir sa curiosité. Tout n’était pas positif et beaucoup de revêts existaient comme la perte progressive de tout son entourage, de ses proches, de sa famille, de ses aimés. Dans le fond, on pouvait se demander si de telles pertes étaient réellement importantes si on était une machine.

Qu’est-ce qui t’empêcherait de choisir la voie du transhumanisme maintenant ?

Une question qui avait le mérite de se poser. Dans le fond, la mandalorienne pouvait se douter que faire un tel pas ne se faisait pas à la légère. Le résultat était irréversible et on ne pouvait plus revenir en arrière si la chose ne nous plaisait pas. Elle-même y réfléchissait, mais n’était pas encore certaine qu’un tel choix était le bon à faire, mais peut-être qu’un jour elle le ferait. La mandalorienne n’avait jamais envisagé cette immortalité comme la possibilité d’explorer davantage la galaxie ou même de cumuler le savoir. Pourtant ses perspectives s’avéraient particulièrement intéressantes pour elle car de cette façon on pouvait devenir un atout indispensable pour bien des gens.

Mais la réponse allait devoir attendre car des connaissances étaient venus pour remercier la mandalorienne. Elle n’avait pas immédiatement reconnu les pilotes en question avant qu’elle ne se souvienne de cette mission qui se démarquait du reste. Elle les remercia pour ce petit cadeau qui n’était pas nécessaire, mais fort apprécié tout de même. La Fett oubliait parfois que ces propres missions et actions pouvaient influencer la vie des gens pour le meilleur ou pour le pire et que derrière chaque personne qu’elle aidait ou tuait, il y avait un individu avec une vie, un entourage et une famille. Elle avait tendance à oublier ce simple petit détail à force de travailler dans ce milieu et le mercenariat, elle avait tendance à voir la chose comme un simple travail, des chiffres et des choses à faire sans se préoccuper outre mesure de son influence en-dehors de ses intérêts. Après cet échange plaisant qui lui rappelait presque qu’elle était davantage une apexienne plutôt qu’une mandalorienne, elle se tournait vers son interlocutrice, petit sourire aux livres. Elle agita légèrement la bouteille de brandy corellien qu’on lui avait offert.

Tu veux boire un verre ?

Si le but n’était pas de finir totalement ivre et torchée, elles pouvaient bien profiter de l’un ou l’autre petit verre pour profiter de cet alcool. En réalité, la mandalorienne n’avait jamais eu l’occasion de boire un tel alcool alors c’était une bonne occasion de le faire.

Lysandra – Cyborg rattachée aux renseignements de l'APEX

La discussion sur le transhumanisme ayant dû prendre une pause, Heli n’aura sa réponse que quand elle commence à remplir les verres avec le brandy corellien. Et le « pourquoi » est incroyablement simple. Lysandra juge qu’elle a encore à découvrir et à expérimenter avec un corps encore partiellement organique et un cerveau « vivant ». Sa crainte, aussi infondée puisse-t-elle être, c’est que le transhumanisme la priverait d’une partie de ses émotions. Pas forcément toutes. Mais il y a des choses que la machine ne saura jamais reproduire parfaitement. Et ce sont ces petites choses qu’elle veut s’assurer de vivre pleinement avant sa conversion, si elle y va avec la conversion. Elle pourrait décider d’aller de l’avant comme elle pourrait changer d’avis, rester mortelle et quand même avoir une vie bien remplie. C’est quand même… Plutôt candide, en fait…

Comme façon de voir les choses. Mais c’est parfois dans une réponse simple qu’on peut trouver la plus grande sagesse. Car c’est un point à considérer. Admettons qu’Heli décide d’y aller avec le transhumanisme… Qu’est-ce qui lui garantit une existence heureuse? À quoi ça sert de vivre éternellement si on n’a pas le bonheur dans sa vie? Je sais qu’en ce qui me concerne, ce serait un gros non. Je préfère mourir de ma belle mort mais heureuse que de vivre pour l’éternité malheureuse. Je pense qu’Heli devrait voir les choses d’une façon similaire mais je peux me tromper. C’est quelque chose que les gens négligent souvent. Ils veulent être riches, ils veulent être influents… Mais tout a un prix. Et parfois, il est bien trop lourd à payer. La solution facile est rarement la meilleure. C’est pour cette raison que je suis toujours prudente dans mes investissements. Comme Heli, tiens.

Les deux femmes boivent leur brandy corellien et je doute que la mandalorienne va trouver à se plaindre. Ils connaissent leur alcool, les corelliens. Je n’aime pas tout ce qu’ils font mais l’alcool… Rien à redire. C’est toujours bien une ambiance un minimum festive. Prendre du temps pour soi, prendre du temps de connaitre l’autre… Je suis contente qu’elle s’entende bien avec Lysandra. Quand elle va commencer son entrainement, cela va faciliter la communication. Et s’il y a des petits trucs en plus… Vous ne révélez pas vos secrets à n’importe qui, que je sache? Bah c’est pareil ici. Former quelqu’un et former quelqu’un en qui vous avez confiance sont deux choses drastiquement différentes. Et puis du reste, on en a vu des amitiés se former autour d’un verre. Au fil des siècles, des millénaires, même. D’ailleurs, la cantina ou le bar (encore qu’on me dira que c’est une cafétéria) c’est…

Un classique dans la plupart des histoires qui entrent dans la légende. Après avoir terminé son verre, Lysandra demande à Heli si elle avait autre chose en tête avant de penser à l’entrainement. Techniquement, elles n’ont en effet aucun impératif, aucune limite de temps. Enfin si. Avant qu’Heli ne meurt de vieillesse. Mais je vois mal Lysandra attendre à ce point, par contre, ce n’est pas trop son genre. Et j’aimerais faire remarquer que les papiers importants sont déjà signés et que la mandalorienne n’est pas en mission. Si elle décide qu’elle veut prendre du temps pour elle… Elle prend du temps pour elle. Point final. C’est la beauté du travail à contrat. L’absence totale d’horaire quand le contrat est terminé. Ah non si je veux qu’elle fasse quelque chose rapidement via contrat, c’est une toute autre chose… Mais je suis certaine que vous avez compris le principe de base.

Heli pouvait comprendre la raison pour ne pas faire le pas pour le transhumanisme dans l’immédiat, on ne savait jamais ce que l’on allait perdre et surtout si cette perte allait nous déranger. Parfois on s’imaginait la chose plus simple qu’elle ne l’était en réalité. Tant qu’un tel changement n’était pas nécessaire, il était peut-être préférable de le laisser de côté et profiter de ce que l’on avait avant de regretter ce que l’on avait plus. Dans le fond, la sephi avait suffisamment de temps devant elle avant de devoir faire le pas vers le transhumanisme. La mandalorienne pouvait peut-être profité encore un moment de sa vie en tant qu 'organique et de continuer à méditer sur la nécessité d’un tel changement.

Même si elle ne touchait pas au transhumanisme pour le moment, ça ne l’empêchait pas de continuer à s’optimiser autour de la cybernétique pour devenir une combattante encore plus dangereuse, n’est-ce pas ? L’escouade de drones allait sans aucun doute lui être très utile pour mieux surveiller les environs. En tant que tireuse d’élite et hackeuse, la collecte d’informations était presque primordiale. Après cet implant, elle verrait vers quoi elle allait se tourner, elle n’y avait pas encore réfléchi et peut-être qu’il n’avait rien qui l’intéressait, l’avenir allait bien le dire.

La jeune femme profita de l’alcool corellien qu’elle appréciait et peut-être qu’elle irait en acheter plus régulièrement, qui sait. Après tout, il fallait savoir profiter des petits délices de la vie, même en tant que mandalorienne. Parfois un verre d’alcool ou de passer un bon moment avec une personne était tout ce que l’on avait besoin pour se détendre et se changer les idées. La vie ne pouvait pas continuellement tourner autour de meurtre, de guerres et d’entraînements, n’est-ce pas ?

Elle sourit légèrement à sa partenaire à sa question, la sephi se prit un petit instant pour réfléchir à la question, mais arriva rapidement à la conclusion qu’elle n’avait rien de prévu en dehors d’apprendre ce nouvel implant. Une fois cela fait, elle pourrait toujours prévoir autre chose, mais pour l’heure non.

Pour le moment non, on peut s’y mettre si tu veux. Je pourrais penser à autre chose une fois la chose faite.

Fort heureusement qu’elle n’avait pas abuser d’alcool sinon l’entraînement n’aurait guère été très productif.

Je te suis.

Disait-elle, laissant à son interlocutrice le privilège de choisir l’endroit pour l’entraînement et de toute façon elle était la mieux placé pour une telle décision.

Lysandra – Cyborg rattachée aux renseignements de l'APEX

Ah… C’est le moment de passer aux choses sérieuses! À première vue, avoir un implant cybernétique est simple. On l’installe et hop, nouvelle fonction. En vérité, c’est bien plus complexe. Ce n’est pas instantané. Cette nouvelle compétence, ce nouveau talent, comme toute chose, doit être cultivé, développé. On donne un nouvel implant à Heli… Elle va savoir s’en servir comme quelqu’un qui ouvre la boite et qui cherche les instructions d’assemblage. Autrement dit : certainement pas avec maitrise ou expertise. Les implants cybernétiques ont souvent été comparés à une version artificielle des pouvoirs de la Force. Complètement faux, il n’y a aucun équivalent un pour un. Mais sur la forme, je comprends la comparaison. Un jedi ou un sith doit s’entrainer pour maitriser un pouvoir. Avoir une maitrise de la Force, ne veut pas dire POUF! Je sais faire ça!

Donc, Heli a besoin d’apprendre, de se familiariser avec un implant, un programme, un tout cohérent qu’elle ne connait que de nom. Lysandra charge un programme d’entrainement, de la bonne vieille réalité virtuelle afin de permettre à la mandalorienne de se familiariser avec l’escouade de drones. Contrôler un drone n’est pas exactement complexe. En contrôler trois en même temps, donc recevoir des informations de trois « entités » en même temps peut être bordélique à gérer. C’est comme… Avoir des voix dans sa tête, schizophrénie en moins. Et les contrôler, c’est aussi voir à travers leurs yeux, en se concentrant et en accédant aux bonnes propriétés de l’implant… C’et indubitablement plus complexe que ce que le commun des mortels envisage. Si en plus la machine à l’autre bout a sa petite personnalité en plus, alors là, vous allez être servit. C’est loin d’être simple.

Lysandra explique que les premières fois, c’est normal d’éprouver étourdissements, migraines ou saignements de nez. La pratique permet de devenir plus efficace. De diminuer les désagréments qui peuvent venir avec l’implant. En même temps, quand on y pense, c’est un peu normal. Si c’était si simple d’avoir un implant et de l’utiliser, tout le monde deviendrait cyborg. Mais comme avec toute chose demandant de l’effort… Ce n’est guère surprenant que les gens se concentrent davantage sur le négatif que sur le positif. Dès qu’il faut faire des efforts, la moitié de la galaxie commence à siffloter et à regarder ailleurs. J’exagère… Mais pas tant que cela. Bref. Dans cette simulation, Heli va commencer par contrôler des drones extrêmement basiques puis commencer à augmenter la mise avec des machines de plus en plus complexes. Se familiariser avec l’implant, la technique, tout ça.

Si Heli s’attendait à entrer dans la simulation et ressortir un quart d’heure plus tard en étant devenu une pro de l’escouade de drones, Alors elle rêve en couleur. Pourquoi pensez-vous que je lui ai assigné Lysandra? Parce que c’est une professionnelle et qu’elle sait enseigner cet implant plus rapidement que les autres. Cela ne va pas se faire en quinze minutes, c’est évident mais cela peut se faire avec une relative célérité. Reste à voir si Heli est une bonne élève ou non. Je sais qu’elle s’entend bien avec Sabacc mais… Si un jour cette femme est forcée d’enseigner quoi que ce soit, ce sera une catastrophe. Avec les commentaires acerbes qu’elle peut sortir des fois? Même pas en rêve. Non, Lysandra est clairement plus indiquée pour la formation. Elle est patiente, c’est un atout, et très sympathique. À part son physique particulier, il n’y a pas de raison de ne pas se sentir en confiance. C’est une professionnelle!

Le moment était venu pour Heli d’apprendre à utiliser son nouveau jouet pour contrôler jusqu’à 3 drones en même temps ! Elle-même n’était pas certaine de savoir dans quelle mesure la chose allait être simple ou difficile, mais sachant à quel point le contrôle d’un seul pouvait s’avérer chiant par moment, elle ne doutait pas que la chose risquait d’être corsée par moment.

La mandalorienne avait la chance d’avoir la meilleure personne pour l’aider à maîtriser ce bout de technologie capricieux. Il serait probablement plus correct de dire que les drones seraient bien plus capricieux que l’implant lui-même, mais ce n’était qu’un simple petit détail de taille. L’avancée technologique avait l’avantage de faciliter l’apprentissage et Heli était plongée dans une simulation pour apprendre à utiliser les drones. Bien entendu, le but n’était pas de la jeter en pâture pour les drones les plus complexes et capricieux que le marché avait à offrir, mais de commencer doucement et petit !

La première tâche de la sephi fut de se familiariser avec des drones extrêmement basiques. La chose semblait aisée à première vue, mais le flux de données de plusieurs machines, savoir les contrôler, ordonner tout en étant capable de comprendre et interpréter chaque information fournis n’était pas aussi aisée qu’on l’aurait souhaité. On ne pouvait pas juste rajouter des lignes de codages et améliorer la capacité de calcul pour faciliter la gestion des informations comme on pouvait le faire pour un robot, il fallait apprendre à le faire et se familiariser avec.

C’est en ce sens que Heli débuta l’entraînement. Elle essayait de se familiariser avec les différentes informations que chaque drone pouvait lui fournir en temps réel. La chose n’était pas aussi aisée, il fallait s’entraîner à percevoir le plus important, mettre des priorités au détriment d’autres informations. Il fallait s’apprendre à savoir trier les informations utiles des inutiles, de ne pas saturer son cerveau d’informations sans intérêt.

Une fois qu’elle avait le sentiment que cette partie était maîtrisée, elle tentait de corser la chose. Il était bien beau de savoir plus ou moins lire les informations, mais encore fallait-il être capable de contrôler ses drones. Elle débuta en donnant des ordres avec une drone à la fois et progressivement rendit cette partie plus complexe pour mieux maîtriser la technologie.

Le temps passait encore et toujours inlassablement alors que Heli se sentait suffisamment à l’aise pour contrôler ses trois drones très basiques. Elle semblait plutôt bien maîtriser cette base et sa nature de hackeuse devait probablement l’aider dans la concentration et l’exploitation d’informations rapidement sur le tas. La mandalorienne était prête pour la suite qui, il ne fallait pas douter, serait probablement beaucoup plus difficile. On pouvait voir cette première situation comme une mise en bouche.

Lysandra – Cyborg rattachée aux renseignements de l'APEX

C’est facile de réussir le niveau zéro… Oh bon, ça va. Le niveau un. Heli s’en sort bien. C’est quelque chose qui est fait pour être simple. Abordable. Progressivement, elle doit apprendre à maitriser des drones de plus en plus complexes… Et les personnalités allant avec. Pour le deuxième niveau, c’est relativement simple. Au lieu de simples drones d’entrainement, elle doit faire exécuter un certain nombre de tâches à des droïdes de maintenance. Comment envoyer des ordres clairs un à la suite de l’autre aux bons droïdes, comment vérifier à distance ce qu’ils font, tester la force de sa connexion… On ne dirait pas mais c’est très technique, en fait. Il y a beaucoup d’éléments à prendre en considération. Oh je ne doute en rien qu’elle sera capable de le faire. Simplement, cela peut être étourdissant. Contrôler ces machines ne veut pas juste dire…

Je donne un ordre et démerdez-vous. Oh non. C’est plus complexe que cela. En soi, ce n’est pas une mauvaise chose. Apprendre dans un environnement contrôlé, commencer à gérer les subtilités… Oh rien ne vous empêche de donner un ordre et de laisser vos drones faire, absolument pas. Les droïdes disposent d’une bonne autonomie et, en général, ils sont capables de prendre des décisions logiques sans avoir besoin d’assistance. Mais il peut se produire une situation où leur programmation est confrontée à quelque chose auquel cette dernière ne sait faire face. Le contrôleur devient d’autant plus crucial dans ce genre de situations. Là on commence simple. Mais imaginez que les trois droïdes se retrouvent dans une situation de combat… La vitesse de traitement d’informations devient cruciale. Pour ce deuxième exercice, d’après moi, Heli va bien s’en sortir. Le troisième, en revanche…

Toujours des droïdes civils. Mais cette fois, une tâche beaucoup plus complexe. Chaque droïde est en charge d’un système spécifique. Il y a une série d’étapes minutieuses et précises à suivre. Plus d’une seconde de délai dans la transmission et il faut tout recommencer de zéro. Se rappeler de qui fait quoi est une chose. Savoir lire les étapes, se rappeler de qui fait quoi, transmettre le bon ordre au bon droïde et immédiatement envoyer le suivant alors que le premier vient tout juste d’être formulé… Oh oui, c’est une augmentation significative de la difficulté, c’est certain. Mais le but est surtout de montrer que ce n’est pas parce qu’on pense comprendre le principe que cela fait de nous des experts. Si c’était le cas, il y aurait énormément d’experts… Mais ce n’est pas le point ou ce qu’il faut retenir. Comme narré plus tôt, c’est une chose d’avoir un nouvel implant, oui.

Mais d’en comprendre les subtilités… C’est ce qui différencie le bon cyborg du mauvais cyborg. Le mauvais cyborg voit un implant, se le fait installer et se dit qu’il sait donc s’en servir par défaut. Le bon cyborg se fait poser un implant et lit le manuel d’instructions. Je vous pose la question : si se faire remplacer un membre par une prothèse cybernétique nécessite de la réhabilitation, pourquoi se faire poser un nouvel implant ne demanderait pas de la formation? Bah voilà. Non mais je suis curieuse de voir comment Heli va s’en sortir. Ah mais parfaitement, j’assiste à la simulation. Venom aussi. Voir comment une mandalorienne s’adapte, c’est quelque chose qui peut rapporter des informations intéressantes. Tout le monde réagit différemment, c’est vrai. Mais. Chaque faction a sa façon de faire les choses et souvent, vous allez en prendre les plis, les tics et autres…

Son entraînement continue et cette fois elle doit se pencher sur un exercice plus compliqué. Elle n’est jamais opposée à un défi alors elle le relève avec plaisir. Elle profite pour se familiariser avec les différents ordres possibles, qu’est-ce qui passe et qu’est-ce qui ne passe pas. Comment est la connexion, le délai entre l’ordre et son exécution. Elle estime toujours utile de savoir où elle se situe avec ça, connaître les limites des choses pour pouvoir agir dans les meilleures conditions et surtout de savoir prendre les meilleures décisions. Bien entendu, cela peut prendre du temps avec son lot de succès et d’échecs.

Une fois cette première familiarisation faite, elle décide de commencer l’exercice tranquillement. On donne des ordres, on laisse les droïdes agir et on les surveille pour voir ce qui se passe. Si un problème survient, on regarde si la machine sait réagir correctement. Parfois elle loupe des problèmes, mais ce n’est pas grave, on recommence. Les échecs arrivent par moment, mais elle tente d’en apprendre la leçon et recommence. Le début est toujours le plus difficile car il faut savoir s’y habituer, trouver ses marques, mais une fois que la chose est faite, l’activité semble simple.

Ce dernier exercice n’était pas le plus difficile, il n’était pas toujours le plus simple pour l’esprit qui - par moment - avait la fâcheuse tendance à se fatiguer. La concentration et l’attention pouvaient s’avérer difficile par moment. La mandalorienne ne savait que trop bien qu’il était important de savoir son esprit se reposer pour pouvoir correctement travailler.

La prochaine étape serait de loin la plus difficile pour le moment, bien que la mandalorienne avait eu tendance à corser les choses avant pour elle-même afin de s’entraîner. Maintenant elle allait devoir gérer des droïdes avec un rôle spécifique et des étapes minutieuses à devoir suivre. Chaque chose demandait à être bien planifié et donné au bon ordre. Il fallait précisément savoir où on allait, comment gérer chaque droïde et de qui avait besoin de quoi comme ordre.

Avant qu’elle ne commence, elle décide d’étudier les différentes étapes et de qui devait faire quoi. Elle savait que l’intérêt allait être relatif car encore fallait-il savoir l’exécuter, mais cette base était importante. Une fois qu’elle avait le sentiment de plus ou moins savoir par où aller, elle débuta l’entraînement.

Sans surprise, les choses ne se passaient pas comme prévu. Les échecs étaient nombreux. On se trompait dans l’ordre des étapes, de qui devait faire quoi ou bien un oubli dans les étapes à suivre. Les erreurs étaient nombreuses et la mandalorienne les commettait probablement toute au moins une fois. La frustration se faisait ressentir par moment de par sa propre erreur, mais elle se reprit rapidement pour recommencer. Bien entendu, réussir les étapes d’un droïde ne rendait pas la chose plus simple, bien au contraire ! Il fallait ensuite réussir les étapes de l’autre et ensuite de l’autre. Le tout avec le bon timing et le bon ordre. La chose était difficile et longue à faire et à maîtriser, mais c’était également un excellent exercice. De cette façon, elle pouvait espérer avoir à terme une bonne maîtrise de son implant. Bien entendu, savoir faire ça ne garantissait pas de savoir gérer les drones dans toute les conditions possibles et imaginables, bien au contraire, mais ça offrait une bonne base.

Et après ce qui semblait une éternité avec quelques pauses entre tentatives pour laisser son esprit souffler, elle semblait avoir trouver son rythme et la maîtrise de la chose. Son esprit semblait s’adapter à un tel exercice, de savoir gérer beaucoup d’informations en même temps. Toute la question qui restait maintenant était : Que lui réservait sa professeur ?

Lysandra – Cyborg rattachée aux renseignements de l'APEX

Heli est douée et elle progresse bien. Sauf que sa formatrice décrète une pause. Pourquoi? C’est peut-être une simulation mais le corps a quand même des besoins et la déshydratation est un danger bien réel. Il faut aussi se sustenter. Reprendre des forces. Heli peut trouver curieux que l’apexienne insiste pour prendre une collation… Mais quand elle retourne dans la simulation, elle comprend vite pourquoi. Car la prochaine étape va clairement, très clairement, mettre ses nerfs et sa patience à TRÈS rude épreuve. Même avec des tâches complexes, il est relativement facile de gérer les droïdes civils quand ils travaillent ensemble. Là? Elle doit gérer un trio de droïdes qui REFUSENT de travailler ensemble. Ils se rentrent dedans, se font obstacle, arrêtent leur tâche et s’engueulent…

C’est le chaos, quoi. Alors déjà, se faire obéir. L’escouade de drones n’impose pas la volonté du cyborg sur des machines complexes. Plus le droïde est « évolué », plus il est difficile de le faire « obéir ». Nombreux sont les exemples de ces machines qui ont évolué au-delà de leur programmation, développant des traits proches de l’organique. Ce n’est pas étonnant qu’après, ils ne se laissent pas marcher sur les pieds. L’APEX en regorge, de ces droïdes. Donc Heli donne un ordre. Un droïde le conteste. L’autre veut donner son avis. L’autre n’obéit juste pas. Est-ce que ses nerfs seront mis à rude épreuve? Oui. Est-ce que trouver le moyen de se faire écouter sera ardu? Oui. Est-ce qu’elle s’attendait à ce genre de difficultés en choisissant son implant? Fort probablement pas. Mais… Au risque de me répéter… Si c’était facile… Tout le monde le prendrait, cet implant, au fond. Donc… Ce ne doit pas être SI facile que ça, dans l’absolu. Force est d’admettre que non. Du tout.

Ceci dit, en ce qui me concerne, je me dis qu’Heli va quand même réussir. Parce que c’est une mandalorienne? Non. Parce que c’est une tête dure. Une sorte de rebelle culturelle à son peuple. Donc si elle est encore vivante et pas trop amochée à cause de l’opinion véhémente d’un type plus extrémiste de son clan au regard des traditions et de ses fréquentations (celles d’Heli)… Elle va réussir à se faire obéir de ces droïdes capricieux. Encore une fois, ce ne sera pas facile. Mais « échec » ne semble pas trop faire partie de son vocabulaire. Donc je ne m’en fais pas. Est-ce qu’elle risque de laisser entendre une multitude de jurons… C’est pratiquement garanti. Mais bon. Mieux vaut des jurons qu’un abandon, vous n’êtes pas d’accord? Et tôt ou tard, il fallait bien qu’elle se retrouve face à quelque chose qui lui semble impossible. N’était pas cyborg moi-même, et bien…

Je ne pourrais pas vous le décrire mais Lysandra m’a expliqué un jour que comme l’implant relaie énormément de données, si ces dernières sont conflictuelles ou se retrouvent corrompues parce que la machine ne collabore pas, cela peut vous donner un terrible mal de crâne. Apprendre n’est pas toujours facile, de cela il ne fait aucun doute. Mais la victoire n’en sera que plus douce. Elle a choisi un implant complexe et donc la formation l’est également. Au bout du compte, elle sera contente d’avoir pris le temps d’apprendre. Vous vous imaginez le bordel si elle avait juste décidé de prendre son implant et d’aller l’essayer direct sur le terrain? Courir à la catastrophe ne commence même pas à décrire la situation. Et là dites-vous que ce sont, encore une fois, des droïdes civils. Imaginez quand va entrer la partie militaire avec simulation de champ de bataille? Là elle peut prendre le temps de se concentrer. Plus tard, par contre…

Heli ne refuse pas la pause imposée par sa formatrice, si elle ne sait pas en cet instant ce qui va l’attendre, elle se doute que cette décision ne sort de nul part et gratuitement. Elle profite de ce moment pour laisser son esprit respirer et reprendre quelques forces pour la suite qui, à n’en pas douter, sera particulièrement corsée. Une fois cette pause faite, elle peut continuer et c’est là qu’elle réalise pourquoi la pause était nécessaire.

Si gérer plusieurs drones simples et peu développés en termes de personnalité pouvait déjà être délicat, maintenant on ajoutait des personnalités fortes et des refus de travailler ensemble ! Il était nécessaire de savoir - en bon chef d’équipe - faire travailler ensemble les différents éléments. Comment ? Heli n’en n’avait strictement aucune idée. Il fallait réussir à s’imposer comme chef et réussir à fédérer les drones, mais encore que l’on parlait de drones civils. Elle réalisait à quel point il pouvait être délicat si elle se mettait à gérer des machines de guerre sur un champ de bataille. Elle ne savait que trop bien à quel point un champ-de-bataille pouvait être chaotique avec tant d’éléments à savoir gérer et organiser.

Si les gens avaient tendance à voir les machines comme de simples outils ou appareils que l’on pouvait commander à loisir, elle savait que des droïdes particulièrement intelligents s’apparentaient à des organiques métalliques avec leur personnalité, leurs envies et peut-être même d’une certaine façon leurs rêves. Si on gardait à l’esprit la question du transhumanisme, on pouvait comprendre la nécessité de traiter ces droïdes comme des êtres intelligents dotés d’une conscience et non comme une machine à laver.

C’est une approche théorique car après il avait la pratique de savoir fédérer ces drones. Elle essaye de lancer la chose, de donner des ordres pour qu’ils se mettent à travailler. La chose semble fonctionner initialement, peut-être trop facilement ? Peut-être bien, mais rapidement les choses dégénèrent. Un petit sabotage qui mène à se foutre de la gueule du perdant, engendrant rapidement une situation chaotique. Maintenir le contrôle se montre difficile tant les engueulades, sabotages et autres rendaient le travail d’équipe presque impossible. Dans des conditions normales, elle aurait purement et simplement refusé qu’une telle équipe se forme car la synergie n’y était pas, mais ici on était là pour apprendre.

Une éternité semblait s’écouler alors qu’elle tentait vainement de faire travailler correctement ces drones. Son approche était clairement mauvaise et la frustration commençait à se faire ressentir. Elle décida de faire une pause pour retrouver un certain calme, mais également pour réfléchir à une autre approche afin de s’assurer du succès de la “mission”.

Elle opta pour une autre approche. Si essayer de les faire travailler ensemble par une approche classique de chef d’équipe, peut-être qu’il fallait jouer sur d’autres aspects. La fierté pouvait être un bon moyen d’encourager les gens, tant les organiques que les machines.Si on pouvait s’interroger sur les émotions qu’un droïde pouvait ressentir ou non, certains pouvaient ressentir une forme de fierté. Après tout, quel robot voudrait avoir le sentiment d’être inutile ou que l’échec d’une opération était de sa faute ? L’échec comme la réussite était du ressort de tout le monde alors vouliez-vous être un looser ou un gagnant ?

Cette approche avait un premier résultat mitigé, s’ils semblaient se calmer un peu, ils continuaient encore à se crêper les circuits. A chaque échec, la chose était mise sur le dos de tout le monde, peu importe qui avait échoué son action. Lentement, mais sûrement le message semblait passer et elle avait réussi à les faire travailler ensemble pour accomplir correctement la mission. Allaient-ils devenir les meilleurs amis ? Non. Allaient-ils retravailler ensemble à l’avenir ? Espérons que non ! Mais pour cette occasion, ils avaient réussi et la patience de la mandalorienne avait été aussi usée qu’un vaisseau abandonné depuis plusieurs millénaires sur une planète. Elle maudissait presque les machines qui s’apparentaient comme des organiques, le travail n’en devenait que plus difficile avec eux. Il était bien plus simple d’appuyer sur un bouton pour qu’il s’exécute !

Lysandra – Cyborg rattachée aux renseignements de l'APEX

L’exercice avait été éprouvant. Et terriblement frustrant. Mais ultimement, Heli semble s’en être bien sortit. En tout cas, sa formatrice est en train de réviser les enregistrements avec un air pensif. Elle analyse la performance de la mandalorienne. Oui quoi, vous ne pensiez quand même pas qu’elle n’était pas évaluée, quand même? Ce n’est pas un jeu vidéo, c’est une formation avancée concernant la maitrise d’un implant spécialisé. Je ne lui ai pas assigné une experte pour le plaisir de la chose. Lysandra finit par décréter qu’Heli n’est pas prête pour le prochain niveau. Elle doit revoir ses bases et refaire le précédent exercice, cette fois armée d’un savoir qu’elle n’avait pas et donner une meilleure performance. Est-ce que ça fait mal à l’orgueil? Si vous n’êtes pas capable d’accepter une critique constructive, oui. Si vous désirez sincèrement apprendre?

Non. C’est mieux de se faire dire maintenant qu’elle a des lacunes à corriger que sur le champ de bataille. Heli a le reste de sa journée pour relaxer, planifier comment elle veut faire les choses pour sa « reprise » et cette fois réussir à impressionner l’apexienne. Il ne fait aucun doute qu’elle a les compétences pour ce faire. Enfin. Aura les compétences nécessaires. Si Heli ne l’avait pas encore réalisé, cet implant demande une solide phase de préparation avant de passer à l’exécution. Et puis bon, se changer les idées est rarement une mauvaise chose. Prendre du recul pour mieux avancer est admirable, après tout. Ce que fait Heli de son restant de journée la regarde. En ce qui concerne Lysandra, elle vient me faire un rapport sur les progrès de la mandalorienne et où il y a de la place pour l’amélioration. Un rapport complet et dans la majorité favorable à Heli Fett, même.

Le lendemain, et sans grande surprise pour personne, Heli recommence la simulation qu’elle a échoué et cette fois, elle s’en sort considérablement mieux. Ce qui veut dire qu’il est temps de passer à la suite. Des drones militaires. Pourquoi est-ce plus compliqué? Parce que les rapports sont plus complexes. Le matériel militaire est loin d’être comparable à celui du domaine civil. Sans parler du fait qu’il faut rajouter toute la dimension quand tirer et où. Le flot de données à lui tout seul a de quoi désorienter un opérateur jusque là aguerri. Et là, dites vous bien qu’il n’y a pas de situation de combat. Mais cela ne veut pas dire que ce sera facile pour autant. Les drones ne sont pas dissidents ou indisciplinés, non. Mais ils communiquent sur des distances plus grandes à propos de choses qu’Heli ne peut pas gérer. Établir des règles pour mieux filtrer des données, voilà qui lui serait utile. Très utile.

L’exercice, sur le plan psychologique, est brutal. Apprendre chaque drone, chaque modèle, chaque particularité… Anticiper d’éventuels problèmes de comportement… Ultimement Heli s’en sort, sans surprise. Trois drones militaires qui collaborent. Quelle nouvelle horreur sera déclenchée sur la tête de la madalorienne? Car oui, une victoire ici ne veut pas dire une victoire dans le prochain module. Et elle a de quoi s’inquiéter. Si cela devient toujours de plus en plus difficile… Pour le moment, par contre, c’est le cadet de ses soucis. Lysandra vient de l’inviter à prendre un verre et la première question qu’elle lui pose c’est : « Est-ce que tu as identifié tes lacunes. » Car oui, si Heli veut progresser, elle doit déterminer ce qu’elle veut changer. Si elle veut s’améliorer, ce n’est pas juste de contrôler des drones, cela passe aussi par sa fortitude mentale et sa détermination, bien sûr…

Après cet exercice, Lysandra lui annonça qu’elle allait devoir recommencer car elle n’était pas prête. Si sur l’instant elle en était légèrement irritée, elle accepta son destin. Après tout, il était préférable de s’assurer que l’on maîtrisait bien la chose plutôt que de la réussir sur un coup de chance. Si on prenait l’entraînement au tir, il était préférable de s’entraîner jusqu’à réussir de toucher systématiquement la tête de la cible plutôt que de s’arrêter parce qu’on avait eu la chance de la toucher une fois. Réussir une fois était bien, s’assurer que l’on pouvait répéter le résultat était mieux.

La mandalorienne profite du reste de la journée pour se détendre et méditer sur la question. L’entraînement ne s’était pas si mal passée pour une journée, bien qu’elle fut fatigante. Elle ne s’était pas attendu à ce que la maîtrise d’un tel implant allait être si éprouvante et pourtant elle en avait une poignée d’artifices en elle.

Le lendemain, la jeune Fett reprit son entraînement en pleine forme et recommença son épisode d' hier. La chose se passait largement mieux, une meilleure approche sur l’aspect social, mais également sur la gestion des informations. Il était souvent plus facile de filtrer les informations quand on savait sur quoi on devait faire attention et ce qui n’était pas aussi important.

Une fois cette étape terminée, l’heure était venue de continuer avec des drones de combat. Le domaine dans lequel elle était le plus à l’aise. ça ne voulait pas dire que la chose serait aisée, mais elle pourrait probablement mieux gérer les choses. Tout d’abord, elle apprend le modèle des drones, savoir qu’elle drone fait quoi, qu’elle est la spécificité. C’est la base quand on est à la guerre : Connaître ses alliés comme ses ennemis. Si vous voulez gérer une équipe, c’est la base. Fort heureusement pour elle, les drones ont un comportement bien plus acceptable et rendent la gestion sur cet aspect plus aisé.

Néanmoins la distance de communication rend les choses parfois plus difficiles. Les aléas de la guerre et leurs imprévus, elle les connaît et sait comment réagir à leur encontre. ça ne veut pas dire qu’elle peut avoir une réponse à tous les soucis dans l’immédiat, mais elle sait que les choses arrivent et qu’il faut savoir être capable de s’adapter. Les choses ne se passent que trop rarement comme prévu dans un conflit. Si les flux de données peuvent être conséquents et lourds, son expérience dans le domaine militaire lui facilite la tâche pour filtrer les informations. ça ne veut pas dire que la chose est aisée ni qu’elle ne fasse pas d’erreur, mais elle se sent plus à l’aise. Une fois qu’elle a trouvé ses marques, elle se débrouille avec.

Néanmoins cet exercice était encore simple. Elle n’était pas à gérer les drones dans une réelle situation de champ de bataille où les choses seraient bien plus difficiles et délicates à faire. Avant de continuer, elle Lyssandra l’invite à un verre qu’elle accepte. Elle agrippe son verre et en prend une gorgée, réfléchissant au passage sur la question qu’elle venait de lui poser. Ses lacunes ? Une bonne question, elle voyait l’un ou l’autre élément qui pouvait poser souci chez elle, mais était-ce des lacunes ? Dur à dire.

Je trouve difficile de savoir comment filtrer les informations quand on ne maîtrise pas un domaine. Je me suis sentis plus à l’aise pour filtrer les données avec les drones de combat que les drones civils car le militaire, je le connais. Quand tu es dans une équipe, il est important de connaître les capacités de tes alliés, de savoir ce qu’ils font ou vont faire. L’esprit peut avoir un peu de mal à suivre les choses, mais je trouve rapidement mes marques.

L’aspect social est probablement mon plus gros point faible. Si on peut apprendre et s’adapter sur le flux de données, c’est plus difficile de savoir comment approcher des conflits entre plusieurs drones. Quel axe choisir pour les faire travailler ensemble ? Surtout quand la frustration se fait ressentir et que l’on préférerait les éliminer plutôt que de débattre avec.

Elle affiche un léger sourire, amusé et reprend une gorgée de son verre.

Tu voyais autre chose ?

Demande-t-elle, curieuse de savoir si Lyssandra voyait un autre souci ou élément à pointer du doigt. Heli n’était que l’élève dans cette histoire, présente pour apprendre à gérer un implant pour savoir l’utiliser à la perfection dans des zones de conflits.

Lysandra – Cyborg rattachée aux renseignements de l'APEX

Lysandra approuve avec l’analyse d’Heli. Elle aurait rajouté une petite touche d’impatience sur laquelle il faudrait travailler mais sinon, en dehors de l’aspect « social », la mandalorienne s’en est très bien sortit. Il y a dix modules au total. Chacun plus difficile que le précédent. Heli en a déjà complété quatre. Six sont obligatoires. Les quatre autres servent au perfectionnement. Minimalement, donc, il lui en reste deux. Libre à la mandalorienne de faire les autres ou non, ils ne sont pas obligatoires. Le prochain module va mettre Heli dans une situation où elle doit gérer trois drones militaires qui ne s’entendent pas entre eux, un peu comme l’exercice avec les drones civils. Sauf que cette fois, considérant les conditions de champ de bataille, flatter des égos n’est peut-être pas la stratégie la plus optimale qui soit, ce qui ne devrait être une surprise pour personne.

Et là c’est plus complexe que ne pas s’entendre entre eux. Le scénario l’envoie « récupérer » une mission compromise alors que le gros de l’escouade de droïdes à été détruite. Il reste le sergent droïde en charge, un survivant d’une autre unité et un soldat de l’escouade d’origine qui refuse de faire une charge suicidaire. Oh oui. Les droïdes de l’APEX ne sont pas des esclaves. Enfin. La très grande majorité. Alors ils peuvent refuser un ordre, comme un organique. Je dis ils peuvent, pas que ce sera sans conséquence. Reprendre en main une opération qui a résulté en de nombreuses pertes n’est pas facile, surtout quand il ne reste que des survivants et pas de troupes « fraiches ». La mission, par contre, est presque terminée, il fallait juste un nouveau commandant. Je ne dis pas que dans sa vie de tous les jours, elle devra s’improviser commandant sur le terrain. Ceci dit…

Être capable de travail dans des conditions qui ne sont pas optimales est crucial. Normalement, on choisit on escouade de drones. Mais admettons que ses drones soient détruits et qu’elle doive intervenir rapidement? Devant l’absence de choix, il faut savoir être proactif. C’est aussi nécessaire que fondamental. Et si vous vous demandez quel est le dernier scénario obligatoire… Je vais vous vendre le punch. Elle choisit son escouade… Mais là ELLE se retrouve à se faire tirer dessus et elle doit coordonner son propre sauvetage. Oui parce que jusqu’à présent, elle a toujours pu commander dans des conditions relativement optimales. Mais il se passe quoi si elle doit dépendre des autres? Elle a dit elle-même ne pas exceller dans le social… Cela s’étend peut-être à la confiance en général. Mais bon. Comme dit, nous ne sommes pas encore rendus à cet exercice.

Elle doit réussir celui en cours avec les droïdes qu’elle doit rallier pour un dernier assaut et terminer la mission. ENSUITE on pensera au prochain. Et cela implique qu’elle réussisse du premier coup. Je pense que c’est possible, elle a su bien se débrouiller jusqu’ici. Bon d’accord, un exercice à reprendre mais c’est à cause de sa faiblesse, le social. Donc c’est « excusable », en quelque sorte. Tout le monde a au moins une faiblesse de toute façon alors… Nous ne sommes pas là pour la juger mais pour la former, il y a une énorme différence dans le principe de la chose. Je ne lui aurais pas assigné Lysandra si je voulais des jugements gratuits et mesquins. Je ne peux m’empêcher de me demander comment les mandaloriens forment les leurs à l’usage de cet implant. Chaque faction doit avoir sa propre façon de faire les choses, ce serait logique… Si l’implant a une fonction standard, sa conception, en revanche…

Il était vrai que la patience ne faisait pas toujours partie de ses plus grandes vertus, surtout quand les gens en face se montraient particulièrement stupides ou imbuvables. Il était souvent plus aisé d’en parler et de remarquer les lacunes plutôt que de les retravailler. L’important était de faire l’effort pour s’améliorer et c’est bien ce que la mandalorienne comptait faire. Le prochain exercice allait se montrer plus difficile que le précédent car maintenant il fallait trouver un moyen de motiver des machines à aller terminer une mission suicide après des pertes affreuses.

Malheureusement on ne pouvait guère trop jouer sur l’aspect mandalorien car ils ne l’étaient pas. La bonne nouvelle était qu’ils étaient proches de la fin et il serait fort malheureux d’arrêter si proche de la fin n’est-ce pas ? La mandalorienne ne savait que trop bien que la chose ne serait pas aussi aisée que ça et qu’il allait probablement falloir jouer à l’exemple pour savoir les motiver, pourvu que la chose était possible. Si un organique pouvait être galvanisé, la chose était moins sûre pour les machines.

Elle n’était pas encore totalement certaine de l’approche à avoir, mais elle verrait sur le moment. Une fois que la simulation pouvait commencer, elle était confrontée à ces différentes unités qui n’étaient pas emballées pour débuter une telle opération. On ne pouvait pas leur en vouloir, on était tous arrivé à un moment donné dans une telle situation et pourtant il était important de ne pas faiblir quand on était si proche du but.

Elle pouvait jouer sur son aura de mandalorienne, bien que la chose aurait un effet un peu plus limité sur une machine. Quoi que, ils connaissaient les compétences martiales du peuple, ça devait permettre de créer une certaine confiance. Heureusement l’opération était proche de la fin et on pouvait jouer sur ça également. Le succès était à portée de main et s’arrêter maintenant signifiait que le sacrifice de l’équipe était en vain. Et une des pires choses que l’on puisse faire : abandonner si proche du but après tant de sacrifices.

Une approche qui montrait un certain effet pour qu’ils acceptent après une longue discussion. Si on espérait qu’une telle chose se faisait en un claquement de doigt, on se trompait ! Mais l’essentiel était que le résultat était satisfaisant et qu’elle avait réussi du premier coup.

La mandalorienne était loin de savoir ce que sa prof allait lui préparer comme suite, pourvu qu’elle estimait la sephi apte à continuer la suite !

Lysandra – Cyborg rattachée aux renseignements de l'APEX

Heli a réussi l’exercice à sa façon. Est-ce que c’est nécessairement la meilleure ou la seule façon, non. Est-ce important? Non. La question à se poser c’est si elle a accompli l’objectif et la réponse à cette question est oui. Est-ce que cela a pris du temps, naturellement. Et c’est une importante leçon. Prendre le temps de faire les choses. Ce n’est pas toujours possible. Ce n’est pas toujours la meilleure chose à faire. Mais est-ce que vous savez combien il y a de petits cons avec des implants, là, dehors, qui ne savent pas s’en servir ou qui s’en servent n’importe comment? Bah voilà. Heli n’est pas une apexienne mais c’est une mandalorienne formée par l’APEX et je préfère encore manger un bombardier à la fourchette que d’envoyer sur le terrain avec un de NOS implants quelqu’un qui ne sait pas s’en servir. On va avoir l’air de quoi, sinon, je le demande?

Heli, peut-être parce qu’elle est mandalorienne ou juste parce qu’elle a une tête sur les épaules, comprend la nécessité de prendre le temps de bien faire les choses. De se former correctement. Car ultimement, tout peut se jouer sur une question de technique. Il était un poil meilleur que vous avec ses implants. Game Over. Mais bon. Sa formatrice lui confirme qu’elle a réussi l’exercice. Elle peut donc passer à l’exercice final obligatoire, les quatre autres après sont optionnels, du renforcement pour augmenter son niveau de maitrise. Mais le dernier module obligatoire, par contre? C’est du sport. Et elle doit s’en douter car la première étape et des CHOISIR son escouade, chose qu’elle n’a jamais fait jusqu’à présent. Si on lui donne toutes ces possibilités, toute cette versatilité, ce n’est certainement pas par bonté d’âme, oh que non. Il y a une intention derrière. Toute une intention, même…

À peine la simulation est commencée qu’elle se fait canarder de toute part. Le temps qu’elle prenne ses repères, elle va se rendre compte que son escouade est complètement éparpillée. Elle est en territoire hostile avec plus d’ennemis à combattre qu’elle ne peut affronter seule, elle est clairement sur la défensive sans possibilité d’une vraie riposte et mandalorienne ou non, personne ne fait le malin devant une gatling laser. Elle doit donc rassembler son équipe. Utiliser une stratégie pour diminuer la pression sur elle. Monter une contre-attaque contre une force supérieure en nombre. Survivre. Et enfin, se rendre au point d’évacuation sans perdre de drone. Ah c’est du costaud. Et si elle se pose la question, nous avons récolté des données de centaines de champs de bataille pour faire cette simulation. Si elle pense pouvoir faire comme dans un jeu vidéo, trouver le « pattern » des ennemis… Non.

C’est une simulation particulièrement brutale. Extrêmement difficile. Elle teste non seulement le cyborg et sa maitrise de ses implants mais aussi son sang froid et sa capacité à opérer dans les pires situations. Dans un monde idéal, toutes les missions sont faciles et se terminent bien. Dans la réalité… Des situations merdiques, il y en a plus qu’on le pense et échouer est une triste réalité mais une réalité quand même. Même les meilleurs implants et le meilleur matériel peuvent échouer à procurer la victoire. Ah oui. Autre chose. Dans les simulations précédentes. Toute blessure était plus comme un vilain choc électrique. Là, ce sont de vraies conditions de champ de bataille. Elle se prend un tir, elle va avoir MAL. Ah c’est fini la récré et les gants blancs. C’est l’examen final et on ne fait pas graduer n’importe qui, oh que non. Mais c’est une mandalorienne… Alors elle appréciera le challenge.

Le dernier module allait être difficile, très difficile mais la mandalorienne serait certaine d’avoir une bonne maîtrise de son implant. Tout d’abord, elle devait choisir le type de drone qu’elle voulait avoir avec elle pour l’aider dans cette tâche. Le contraintes de l’implant rendait la chose limitée, mais elle opta pour un droïde de combat. Un tel choix ne suffisait pas puisqu’il fallait encore savoir quel type et l’armement qu’il aurait pour la soutenir dans une telle situation. Le choix se porta sur un droïde assassin similaire à un humain, il fit le taff se disait-elle. Un bon choix ? Peut-être que la suite allait le dire.

L’armement serait simple : Un fusil de précision. Si le choix était nombreux, le fusil de précision offrait un soutien à distance non négligeable qu’il était utile d’avoir. La combinaison avec son rôle d’assassin permettait à ses droïdes de pouvoir apporter un soutien non négligeable à distance pour éliminer les éléments les plus problématiques à bonne distance sans craindre des représailles. Le pari était risqué, mais c’est bien pour ça qu’elle était mandalorienne.

Une fois le choix validé, elle était envoyée dans la simulation où les choses sérieuses commencèrent immédiatement .L’environnement était urbain, un ville en ruine quelconque qu’elle ne reconnaissait pas. Les tirs nourris et la pression que les ennemis lui mettaient la forçaient à rester sur la défensive. Si elle tentait de répliquer de temps à autre, l’intérêt restait très limité et s’il pouvait offrir un très léger répit pour une courte durée, il disparaissait aussi vite qu’il était apparu.

Le tout était couronné par les droïdes éparpillés partout qu’il fallait réunir ou utiliser intelligemment tout en étant mis sous pression. Fort heureusement, son armure encaissait les petites erreurs de jugement qu’elle pourrait faire, si elle en faisait. Comme pour beaucoup de choses, l’armure était un outil utile de dernier recours et non un joker que l’on pouvait utiliser à tort et à travers sans faire l’effort d’avoir les bonnes compétences.

Elle ordonna aux droïdes de converger vers le même endroit : derrière les lignes ennemies. La mandalorienne savait que la chose allait prendre un peu de temps car le milieu urbain en ruine rendait les déplacements fort délicats. De plus, elle devait s’assurer qu’ils ne se faisaient pas choper en cours de route.

La sephi essayait de garder un œil sur ce que chacun des droïdes faisaient pour savoir aider en cas de besoin tout en changeant régulièrement de couverture pour quelque chose de meilleur quand la pression se fit trop grosse. De temps en temps, elle tirait en direction des ennemis pour se soulager ou les forcer à rester vaguement sur la défensive.

Les tirs de blasters et gatling rendaient la situation particulièrement difficile. D’une certaine façon, cette simulation lui rappelait Lord_Over, bien que le contexte et tout un tas de détails étaient différents. Dans les deux cas, nous avions un combat intense qui ne pardonnait pas la moindre erreur. D’ailleurs, à cette époque, elle s’était montrée bien trop téméraire et en avait payé un lourd prix.

Après ce qui semblait être une éternité, les droïdes étaient arrivés à destination en évitant les troupes ennemies sur les routes, éliminant les quelques éléments isolés tant que cela était pertinent. Le temps était venu pour les droïdes de s’avancer vers elle pour éliminer les éléments les plus dérangeants et notamment les commandants. Ces droïdes pouvaient servir tout autant d’éclaireurs que de soldats, un point fort utile qu’il était agréable de souligner.

Progressivement les droïdes firent leur travail, éliminant les premiers éléments lourds et dangereux afin de réduire la pression sur Heli dont l’armure avait encaissée quelques tirs entre temps. La pression d’un endroit se réduisait rapidement alors qu’il se renforçait dans d’autres directions. La sephi profitait de cette réduction de pression et la couverture de ses droïdes pour se rapprocher de ses propres machines.

Si cette partie était déjà particulièrement stressante et fatigante, elle était loin d’avoir fini puisque ça ne représentait que la première phase. Il fallait maintenant se replier et s’en sortir tous, sans exception. Le repli allait se faire graduellement avec chaque droïde couvrant l’autre pour qu’il puisse se reculer. La chose allait prendre son temps car il fallait s’assurer que le recul se faisait dans le meilleur moment, mais il ne devait pas trop traîner pour éviter l’ennemi de les encercler. Le timing était primordial dans une telle situation et Heli parvint à l’avoir. Elle utilisait également les bâtiments en ruine et autres débris pour disparaître momentanément de la vue des ennemis afin que le groupe puisse prendre de la distance.

Finalement le groupe avait réussi à s’en sortir, bien que l’un ou l’autre dégât était visible. Dans une telle situation, il était rare de s’en sortir sans prendre le moindre tir quelque part, mais l’important était que tout le monde était vivant. Elle sentait son esprit en bouilli après cet épisode intense. Elle avait appris à apprécier l’utilité et la polyvalence d’un tel implant et même si dans sa situation actuelle, elle ne pouvait pas exploiter tout son potentiel, elle était convaincue de le faire à l’avenir. Maintenant il restait à voir ce que pensait sa prof de cette performance.

Lysandra – Cyborg rattachée aux renseignements de l'APEX

Est-ce qu’Heli a fait un sans-faute, non. Est-ce qu’elle s’en est très bien tiré, oui. Suffisamment en tout cas pour que sa formatrice juge que ce soit un succès et non un échec. Enfin, enfin, six modules ont été réussis et donc sa « certification » est une affaire de signer le bon formulaire. Mais les formations supplémentaires, demandez-vous? Heli peut les compléter à sa guise si elle en a envie. Si elle a sa certification, cela ne lui coûtera absolument rien. Mais si elle échoue son module, c’est-à-dire la formation que vient de faire la mandalorienne, alors il faudra payer de sa poche. L’APEX n’a pas de problème à amortir les coûts mais il ne faudrait pas prendre la générosité de la faction. Un échec est un échec et le fardeau financier va désormais vous incomber. Oh et vous payez rétroactivement donc tout autre service devient facturable.

Mais comme Heli a réussi, ce n’est pas le futur qui l’attend. Non. Elle a certainement plus de maitrise de son nouvel implant que des gens qui n’ont pas fait la formation. Je vous le redis, vous pouvez être autodidacte comme vous voulez, lire les instructions ne fait jamais de tort et cela pourrait vous sauver la vie ou celle de vos équipiers. Ça aussi c’est une réalité à considérer. Bref. Les quatre modules supplémentaires sont là pour l’aider avec toute fonction que Lysandra n’aurait pas exploré en détail. Quand on connait le coût initial de tout ceci… Ce n’est guère étonnant que plusieurs veulent passer leur examen pour sauver de l’argent. Bref. Lysandra fait part de ses observations à la mandaolirnne. C’est quand même comique quand on y pense, une mandalorienne sur le territoire de l’APEX. Notre « manque d’honneur » ferait en sorte que les mandaloriens nous évitent comme la peste.

C’est ce que j’aime d’Heli. Elle est pragmatique. Elle ne se casse pas la tête souvent et c’est souvent ce qu’il faut pour avancer dans la vie. Avoir une certification de l’APEX. Cela risque de faire jaser au sein de son clan. Mais j’ai confiance à la sephi pour s’assurer que les choses ne dégénèrent pas. Enfin bon. Heli est de retour dans mon bureau et je regarde son score et les notes de son formateur, histoire d’avoir une vue d’ensemble. Devinez qui a le verdict final? C’est moi. Et j’ai déjà fait échouer des candidats proches de la note de passage. Le strict minimum est inacceptable si le potentiel est là. Il ne devrait pas avoir la note de passage, il devrait avoir plus! Bref, voici Heli, dans mon bureau, qui doit attendre avec une certaine impatience La confirmation favorable de ses efforts… Ah je sais qu’à sa place, moi je serais nerveuse. Tout est question à interprétation quand on y pense.

« Lysandra me dit le plus grand bien de ton entrainement et de ce que je lis, je suis d’accord avec elle. Excellent travail, bien que je ne suis guère étonnée. Pour les quatre modules complémentaires, c’est gratuit, cadeau de la maison. Tu peux les faire ici quand tu veux mais c’est de la formation libre, sans formateur. Si tu as ta certification, c’est que tu es dans la cour des grands. Si jamais tu as besoin de conseils, tu peux aussi…

Demander! Prendre rendez-vous pour approfondir ceci et cela. Chose certaine, tes proies ou tes adversaires ne vont pas s’attendre à ce que tu débarques avec un nouveau jouet à ta disposition. C’est tellement important l’effet de surprise… J’en sais quelque chose, j’ai longtemps été une chasseresse et une guerrière au sein de mon peuple… Et toi, comment as-tu trouvé la formation? Commentaires constructifs seulement, bien entendu. »

Cette dernière épreuve, bien qu’éprouvante, fut réussie et validée par sa professeure du jour. Bien entendu, ça ne voulait pas dire que la mandalorienne pouvait se contenter de ne plus rien faire, oh que non. L’entraînement se faisait régulièrement et il fallait continuellement peaufiner ses compétences pour être capable de répondre à toutes les situations possibles. Dans l’immédiat, elle allait se contenter de la certification, mais sans aucun doute chercherait-elle à continuer sa formation plus tard.

Elle remercia Lysandra pour ces cours fort utiles et finit au bureau de la grande patronne. Il allait s’en dire qu’elle serait curieuse de savoir comment les choses se sont passées, mais également pour juger la prestation de la mandalorienne. Si elle était confiante de ce qu’elle avait accompli, on ne savait jamais ce qui avait dit ou ce qu’elle pensait de tout ça. Inévitablement, une certaine anxiété se faisait ressentir en elle, comme toujours quand on devait écouter l’avis d’une autre personne qui allait évaluer votre prestation.

Elle fixait la grande patronne en attendant son verdict et quand il tomba, elle se sentit soulagée sans qu’elle ne le montre. Elle ne se préoccupait pas trop de ce que pouvait penser son clan sur cet implant et cette formation, même si elle était convaincue qu’une bonne partie pourrait comprendre sa position. Après tout, le clan Fett était connu pour son pragmatisme. Elle dit dans un ton amusé.

Moi qui espérait pouvoir dire que c’est de la merde !

Elle se raclait ensuite la gorge pour reprendre un peu son sérieux.

Plus sérieusement, si la formation était intense, elle était très instructive et productive. Si c’est le standard pour tous les implants et pour tout le monde, je dois avouer que c’est plutôt impressionnant.

Il était vrai que les formations de qualités étaient plutôt rares, mais l’APEX savait s’y prendre pour les implants. D’un autre côté, ce n’était pas étonnant puisque c’était un domaine qu’ils maîtrisaient beaucoup.

Pour les autres modules, ça attendra un peu. Actuellement je n’ai que des drones qui me servent que pour l’observation, mais je compte étendre davantage mes… modèles.

Il fallait dire que c’était chaque chose en son temps et surtout, elle devait également réfléchir à ce qu’elle voulait d’autre qui pouvait lui apporter un réel intérêt. Elle avait quelques idées, mais elle devait s’y pencher dessus sérieusement. Même avec ses drones de surveillance, l’implant lui serait fort utile. Après tout, 3 drones étaient mieux qu’une, même si l’objectif n’était que d’observer. De cette façon, elle pouvait couvrir plus de terrain plus rapidement pour trouver la bonne cible, surveiller plusieurs points en même temps et d’autres possibilités.

« Sage décision. Prends le temps de te familiariser avec ce que tu as et ensuite fais les modules supplémentaires. Trop vouloir en faire trop vite peut avoir des conséquences désastreuses. Tu le sais. Je le sais. Et avec le temps, on apprend l’importance de la modération. Si je me fie au rapport de ta formatrice, tu as un grand potentiel. Et tu es mandalorienne donc naturellement obstinée. Tu vas corriger tes…

Points à améliorer. Faiblesses est un mot si désagréable… Évidemment, si jamais tu as d’autres besoins en implants et en formation, n’hésite surtout pas à venir nous voir. Tu fais presque partie de la famille à 100% alors… Si tu as besoin d’acheter de nouveaux droïdes, penses à nous? Si on ne le produit pas et qu’on ne le vend pas… Je suis persuadée que pour une modique somme, on peut le voler pour toi. Pas très mandalorien mais… »

Je souris à Heli avant de lui proposer un verre d’alcool. Et du bon. C’est sûr que vous dites à un mandalorien « j’avais besoin d’un nouveau droïde et l’APEX l’a volé pour moi », cela va faire un esclandre. Sûr à 99%. Les mandaloriens sont très pointilleux sur l’honneur. Souvent plus que sur le pragmatisme et c’est une de leur pire faiblesse. L’honneur fait faire des choses prodigieusement stupides parfois. C’est pour cela que j’aime bien Heli. Le pragmatisme avant l’honneur. On ne s’entendrait pas si bien sinon. Oh je vais lui donner quelques jours le temps de vraiment se familiariser avec son nouveau jouet et ENSUITE je pourrais vouloir utiliser son talent pour une tâche sans lien direct avec le bordel qui implique les mandaloriens. Seulement voilà : là, on boit. On se détend. La galaxie ne va pas exploser parce qu’on décide de prendre un verre, quand même…

Quel dommage qu’elle soit mandalorienne et pas 100% apexienne. Tout ce talent… Je trouve qu’elle le gâche là où elle se trouve. Un talent qui n’est pas apprécié est un talent qui ne pourra jamais atteindre son plein potentiel. C’est quelque chose que je sais depuis toute petite et c’est pour cette raison que je suis à la tête d’une méritocratie. Oh j’ai les enregistrements de sa formation, je sais apprécier le talent quand je le vois. Et pour une solitaire, Heli a beaucoup de talent. Prétendre avoir ce qu’il faut est une chose. L’avoir en est une autre. C’est aussi la différence fondamentale entre le parleur et le faiseur. Heli est une faiseuse. Et c’est parfait ainsi. Il en faut pas mal dans la galaxie. Donc… Je trinque avec elle à une formation réussie. Je ne suis définitivement pas mandalorienne et encore moins sa cheffe de clan mais des encouragements, ça fait toujours plaisir, c’est clair…

Nous passons encore un moment ensemble, à discuter de tout, à discuter de rien. Vraiment, juste profiter de la vie entre deux missions pour elle et deux réunions ou tâches importantes pour moi. Ça aussi c’est très important. Faire une pause. Se relaxer. Changer d’air. La galaxie est en guerre, c’est vrai. Mais l’apocalypse n’est pas à nos portes que je sache. Quand le conflit va s’intensifier, et il va s’intensifier, ce sera une toute autre histoire. Alors autant profiter de ce qu’on peut quand on le peut. Naturellement, comme toutes les bonnes choses ont une fin, je la raccompagne à son vaisseau, on se laisse sur une petite boutade et je retourne à mes obligations de cheffe de faction. Toujours faire du temps à son agenda pour ses investissements. C’est comme ça qu’on garde de bonnes relations. Chose certaine, j’ai hâte de voir ce qu’Heli va découvrir d’autre… Qui n’aime pas une bonne histoire autour d’un verre!

Une alliance courue d'avance [Heli Fett] (Terminé)

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