[Kesh] Première mission de la Team Malva : Comme une odeur de Hutt... (PV Isïana Nym) [Terminé]

Depuis la formation de l’équipe de La Mauve, il serait faux de dire que le travail a manqué. Avec les récents événements, cette curieuse résurgence de l’activité des vestiges du cartel des hutts, l’APEX ne veut pas prendre de chances et s’assurer qu’une épidémie ne recommence pas à contaminer la galaxie. Exciser les hutts de la galaxie a été une sanglante guerre après tout. Personne n’a envie de revoir les limaces reprendre le contrôle du crime et défaire ce qui a été fait depuis leur chute. Non, l’APEX n'est pas parfait. Mais clairement, on est à des années lumières de ce que c’était avant. Le plus récent rapport fait état d’activités suspecte du côté de la frontière, spécifiquement sur Kesh. Donc, sur ordre de Venom, une partie de la Team Malva a été envoyé pour enquêter. Spécifiquement, l’agent Malva, bien entendu, Pathfinder (et Sentinelle) ainsi qu’Arsenal.

Selon Venom, l’ajout d’Arsenal à l’équipe est double. En plus d’être une experte en gadgets, elle est aussi très douée pour les situations de combat. Un fait qui n’a certainement pas étonné La Mauve, considérant le physique de l’humaine. C’est toujours bien d’avoir un plan B et dans le monde de l’espionnage, c’est souvent la partie qui arrive quand l’infiltration prend fin, volontairement ou non. Kesh a une forte influence de l’APEX, oui, mais vous savez ce qu’on dit : quand le chat n’est pas là, les souris dansent… Et le pouvoir central de l’APEX est loin de Kesh. Donc si certains ont voulu arrondir leurs fins de mois avec l’argent du vestige du cartel des hutts… Pour le moment, c’est de la spéculation. La Team Malva est envoyée pour une mission principalement de reconnaissance. Il est probable que ce soit une fausse alerte. Il ne faut pas paniquer non plus, c’est bien certain.

De plus, bonus pour La Mauve, Pathfinder et Arsenal s’entendent bien ensemble. Elle ne risque donc pas de devoir gérer deux fortes têtes comme Sabacc et Diva. Il n’y a pas eu d’incident entre les deux, Sabacc étant du genre à être isolée dans une de ses nombreuses planques si sa présence n’est pas directement requise par La Mauve et Diva semble plus jouer un jeu de séduction avec la twi’lek que de la défier ouvertement. Et encore, défier ouvertement serait beaucoup dire. Elle n’est pas exactement irrespectueuse ou irrévérencieuse mais il est clair qu’elle est très… Tactile… Dans son approche avec La Mauve. Et puis bon, il faut être réaliste : cela ne fait même pas un mois que l’agent Malva est à la tête de sa nouvelle équipe. Alors « apprivoiser » toutes ces demoiselles… Ceci étant dit, par contre, il y a un net avantage à cette promotion. Un très net avantage, même.

Pour commencer, Dezira est venue personnellement célébrer cette promotion avec sa protégée. Les célébrations furent… Particulièrement mouvementées. Et là, avant sa première mission « officielle », la belle verte est allé voir La Mauve pour « lui donner une dose de motivation ». La rumeur prétend qu’une chaise serait morte au combat, vaillant sacrifice du mobilier pour permettre aux deux femmes de discuter « passionnément » de la mission à venir. Il est fort possible d’ailleurs que la twi’lek ait encore un petit sourire béat sur le visage. Ce qui est bien certain, c’est une superbe façon de commencer une mission. On ne mettra jamais assez de l’avant l’importance du bon moral des troupes dans une opération. Sans moral, c’est se diriger dès le début vers un échec. Très clairement, ce n’est pas dans les plans de l’APEX que de « condamner » l’agent Malva à l’échec…

Elle avait cru que ce jour n’arriverait jamais, et qu’elle s’arracherait les lekkus avant que la première mission ne lui tombe dessus. Mais non, finalement, après près d’un mois à devoir rattraper son retard sur la situation des Vestiges des Cartels Hutt ; à devoir montrer à Diva qui a la plus grosse … paire de seins tout en évitant que ça ne finisse en galipettes sur le bureau, ce qui n’aurait clairement dérangé ni l’une ni l’autre, et elle ne se faisait pas d’illusions, cela finirait par arriver à un moment ou un autre ; à devoir éviter que Sabacc ne fasse trop la tête ; à profiter de Dezira et des différentes célébrations communes ; à utiliser ses crédits durement gagnés l’an dernier pour embellir son chez elle ; à même devoir supporter une certaine Iiraeka au détour d’une ouverture de boutique sur Zeltros ; et bien d’autres choses encore … oui, enfin, elle avait sa première mission officielle en tant qu’Administratrice de l’APEX.

On était loin des standards de difficulté de ses précédentes missions, mais après tout, c’était normal. Il fallait que l’équipe Malva se rode et cela aurait été idiot de partir directement sur une situation où le doigté était absolument nécessaire. Cela ne voulait pas dire pour autant qu’Isïana sous-estimait la mission de reconnaissance du jour. Non, loin de là. Elle savait bien comment une simple mission de ce type pouvait parfois avoir de grandes répercussions par la suite. Quand il y avait réellement quelque chose à observer. Parfois, ce n’était qu’un faux positif, et il n’y avait rien à se mettre sous la dent. Il y avait de fortes chances que cela soit le cas sur Kesh cette fois-ci. Les rumeurs d’activité suspectes n’étaient pas des plus fiables, mais cela valait tout de même le cas d’y jeter un coup d'œil, ce qu’approuvait la Mauve. Et dans le pire des cas, cela lui permettrait de voir Pathfinder et Arsenal à l’action.

Les deux agentes de la Team Malva avaient en effet été choisies pour cette mission. La cheffe d’équipe n’avait rien eu à redire à Venom quant à ce choix, elle l’aurait fait d’elle-même. Le trio s’était donc retrouvé à Nar Shaddaa à l’astroport où était parquée l’Améthyste, le vaisseau de fonction d’Isïana. Non, elle n’avait toujours pas réussi à se trouver le temps d’apprendre à piloter le transport Kandar. Ou piloter tout court. Pathfinder et Arsenal avaient donc pu découvrir TR-36, le droïde pilote. Oh, nul doute que Sentinelle et lui allaient devenir rapidement les meilleurs amis de la galaxie, et s’échanger des anecdotes croustillantes aussi bien sur Isïana pour le premier, que pour Pathfinder pour le second. La Mauve quant à elle avait fini par ne plus faire attention aux innombrables railleries de TR-36 sur les organiques. Cela lui donnait même un petit charme.

Dans tous les cas, TR-36 faisait parfaitement le travail qu’on lui demandait, et il amena tout ce beau monde jusqu’au spatioport de l’un des continents de Kesh. Un monde à l'affiliation pour le moins … flou. Si elle était sous la sphère d’influence de l’APEX, le pouvoir en place ne le reconnaissait pas non plus totalement. Isïana s’était rendue compte au fil des mois en tant qu’Agente des renseignement de l’APEX que beaucoup de mondes jouaient à cela. Se dire sous l’aire d’influence de l’APEX, c’était s’assurer d’être relativement à l’abri d’assaut des factions voisines qu’étaient la République et le Consortium. Mais à l’inverse, beaucoup faisaient un peu ce qu’elles voulaient, tant qu’elles ne mettaient pas trop le bazar ailleurs. Kesh en était un exemple comme un autre. Mais s’il y avait réellement des activités suspectes des Vestiges des Cartels Hutts sur place … alors là, c’était une tout autre histoire.

Posant enfin le pied sur la planète, la rampe d’accès de l’Améthyste descendue, Isïana put sortir tranquillement accompagnée de Pathfinder et Arsenal. Et Sentinelle, cela allait de soi. Sans même chercher spécialement à se grimer, le trio pouvait passer sans mal pour l’un de ses innombrables petites équipes de mercenaires qui écumaient la galaxie. Pour l’occasion, la Mauve avait pris une tenue très légère à base de chemisier floral à moitié transparent, sans soutien-gorge, et d’une jupe courte qui lui arrivait à mi-cuisse. Sabacc aurait été là, elle aurait fait une remarque, à tous les coups.

« Bon. C’est parti. J’vous paye un verre les filles ? »

Quand on arrivait sur une nouvelle planète, il fallait toujours boire un verre dans la cantina près de l’astroport. On y glanait toujours quelques informations, ne serait-ce que sur l’ambiance locale. Parfois, rien que la différence entre une cantina calme, une cantina agitée ou une cantina où tout le monde se regardait en chien de faïence, cela permettait de savoir tout de suite à quoi s’attendre …

Ni Arsenal ni Pathfinder n’allaient refuser un verre offert par « la patronne » et l’ordre dans laquelle les dames entrèrent prouvèrent une fois de plus que dans la galaxie, le physique compte pour beaucoup. Pathfinder, qui est l’éclaireur du groupe, entre en premier. La jeune femme (littéralement la plus jeune de l’équipe) est loin d’être vilaine au regard mais elle ne peut pas rivaliser avec des beautés comme La Mauve, Diva ou toutes ces ravissantes femmes au service de l’APEX. Cependant, une jolie jeune femme souriante, ça attire l’attention. De la viande fraiche, se disent les prédateurs locaux en se rinçant l’œil sur les formes de Pathfinder mises en valeur par une tenue qui est dans des tons neutres et qu’on imagine sans mal sur les nombreux mercenaires et autres aventuriers de l’espace. Du classique, assurément mais une valeur sûre. Ceci étant dit par contre…

C’est La Mauve qui entre en deuxième et là, ça commence à taper sur les tables et à siffler. Oui, c’est ce genre de clientèle. Il faut dire aussi que la twi’lek ne s’est pas habillée pour être discrète non plus alors… Forcément qu’elle va attirer les regards et causer bien de l’émoi par sa simple présence. Parce que bon, la planète sur laquelle elles se trouvent, ce n’est pas le trou du cul de la galaxie… Disons l’aisselle alors. Et clairement qu’à voir la faune locale, il y a une forte odeur de sueur allant avec cette aisselle de la galaxie. Il y a fort à parier que ces messieurs n’ont pas vu une femme aussi désirable depuis longtemps et que la planète ne doit pas en compter des masses non plus. Clairement, dans ladite cantina, principalement des humains, des hommes… On ne peut pas crier à la diversité galactique, autrement dit. Mais clairement, l’ambiance va vite changer, par contre.

Arsenal entre en dernier et elle est habillée comme une mercenaire endurcie. Armure de combat et tout ce qui va avec. Et la blaster lourd qu’elle pose sur le comptoir du bar, tactique d’intimidation classique, ne laisse pas penser à la rigolade. Faute de cellule énergétiques, ce truc peut probablement assommer quelqu’un sans faire trop d’efforts. Les armures de combat ne sont pas particulièrement moulantes mais elle ne cherche pas à montrer ses formes. Elle cherche à montrer que si quelqu’un emmerde sa patronne, ça va barder. Oui parce que la petite histoire c’est que c’est La Mauve la cheffe, Arsenal est sa garde du corps et Pathfinder est la fille de riche un peu nunuche qu’elle doit former. Et par nunuche, cela veut dire sourire beaucoup, faire des bulles avec sa gommes et rigoler facilement des blagues et des choses. Trois choses que Pathfinder fait au quotidien.

Sauf qu’on ne saurait remettre son intellect en doute, ça c’est certain. Elle est maline, la petite. Très maline. Et douée dans ce qu’elle fait. Elle a étudié les plans de la cantina, du spatioport et de plusieurs endroits de la planète et elle a déjà prévu des plans d’évacuation en conséquence. Rien n’indique qu’il va y avoir des ennuis mais Pathfinder s’assure toujours que si elle rentre dans une pièce, elle est capable d’en sortir. Autrement, elle va refuser d’entrer, c’est aussi simple que cela. Évidemment, par contre, la scène est préparée pour que ce soit La Mauve qui fasse la conversation. Et ça, pour savoir causer, elle sait. Donc à elle de montrer de quoi elle est capable et de manipuler tout ce beau monde à son avantage. Enfin. À l’avantage de l’APEX. De la mission. Surtout qu’en cas de réussite, Dezira lui a promis une belle surprise. Considérant que la dernière « surprise » de Dezira était elle, torse nu, de la mousse sur les seins dont elle s’est servi pour « nettoyer » le pare-brise du vaisseau de fonction de La Mauve…

L’ambiance de la cantina la plus proche de l’astroport de Kesh ne surprit en aucun cas la Mauve. Même si elle-même n’avait que peu fréquenté ces établissements de la Bordure Extérieure, elle avait suffisamment cotoyé d’hommes et de femmes qui, eux, le faisaient régulièrement, pour s’attendre à un tel accueil.

Le fait que des regards se dirigeaient déjà vers Pathfinder était un premier signe. Il y avait du mâle en manque dans le coin. Alors, certes, la jeune humaine était quand même mignonne et c’était normal que des regards se tournent vers elle. Mais pas de là à produire une telle réaction en temps normal.

Celle quand ce fut elle, l’Agent Malva, alias « la patronne » sur Kesh, qui passa le seuil de la porte était déjà plus logique. Oui, cela ne l’étonnait pas qu’on la siffle et qu’on tape sur la table en la voyant arriver, avec sa tenue. Pour dire poliment, elle imaginait bien certains la prendre pour une fille de joie. Ce que la Mauve pouvait très bien faire, soit dit en passant, mais ce n’était pas son objectif du jour.

Elle entra donc en faisant comme si elle ne l’avait pas remarqué. Ce qui, bien sûr, n’était pas crédible le moins du monde, à moins d’être sourde et aveugle à la fois. Mais la patronne se devait d’ignorer ces regards pervers et salaces qu’on lui jetait ! C’était dans ces moments-là où la Mauve était à la fois heureuse qu’on aime autant son corps, et qu’elle le regrettait à la fois. Parce qu’elle saisissait également que les belles Twi’leks, voir les belles femmes, par ici, ça ne courait pas les rues.

Mais fort heureusement, et comme prévu, Arsenal calma les ardeurs de certains. De tous, l’Agent Malva en doutait. Mais le blaster plaquait sur le comptoir, en général, ça faisait bien son petit effet. Elle eut presque l’impression que le barman s’était fait dessus. Mais c’était peu probable. Il fallait être solide mentalement pour se supporter de tels animaux en guise de clientèle. Pas étonnant que les femmes n’étaient que peu présentes dans cette cantina. Et pas étonnant non plus qu’elles faisaient toutes les trois offices de spectacle. Et il y en aurait, cela va de soi, même s’il ne serait probablement pas du goût de ces messieurs.

S’installant au comptoir sur un tabouret, laissant Pathfinder et Arsenal l’entourer, elle adressa au barman l’un de ses sourires charmeurs dont elle avait le secret. Autant dire qu’elle l’avait dans sa poche en un rien instant. Et sa voix mielleuse n’allait pas aider à ce qu’on lui résiste.

« Salut mon mignon, les filles et moi, on te prendra ce que tu as de meilleur. Pas la pisse classique que tu sers en temps normal … Non, inutile de me regarder comme ça, j'préviens simplement que si tu veux être payé, pas d'blagues du genre. »

D’un clin d'œil, elle attrapa une pièce de crédits flambant neuve, d’une propreté et d’un montant qui ne devaient que peu se voir par ici. Il y avait clairement trop pour la consommation des trois agentes de l’APEX réunies. En tout cas, au prix normal de consommation locale. Ce n'était pas dit que si elles étaient dans un quartier huppé Coruscanti, ce serait la même histoire. Autant dire que le pourboire allait être conséquent.

Attendant qu'elles se fassent servir, elle jeta un coup d’œil négligemment, en apparence, vers les autres clients. Elle fit mine de discuter de tout et de rien avec ses deux acolytes, pour donner le change. Ce qui n'était guère compliqué à vrai dire. Pathfinder et Arsenal étaient tellement naturelles que ça pouvait en être presque effrayants pour l'Agent Malva parfois.

Finalement servie, elle renifla l'odeur de son verre avant d'oser boire une gorgée, puis reprit la discussion avec le barman.

« Sinon, je me demandais, il y a quoi de sympa à faire par ici ? Qui vaille la peine, j’m’entends bien. Et j'parle pas d'cul, j'préviens tout d'suite. On risque de devoir rester quelques jours par ici et paraît que y a pas mal d’activités en c’moment par ici, c'est vrai, ou on m'a mytho ? »

Elle joua avec une autre pièce de crédits qu’elle fit tourner entre ses doigts avec une certaine agilité, tandis qu’elle croisait les jambes. Le barman était-il corruptible ? Elle allait vite le savoir ? Est-ce que le fait qu’un trio de belles mercenaires qui visiblement avait pas mal de crédits en poche après probablement une mission brillamment remplie allait attirer certaines personnes qui intéressaient l’équipe Malva ? Elle allait vite le savoir également !

Ah, l’appât du gain. Le point faible de tant de gens dans cette galaxie… Apparemment, le barman ne fait pas exception à la règle. Une jolie alien bien exotique et pleine aux as? Il en voudrait plus des comme ça dans son établissement. Donc si la jolie madame pose des questions, tout en louchant de façon éhontée sur les attributs de la belle, il va quand même répondre. La promesse d’un autre généreux pourboire est un incitatif suffisant. Il parle entre autres choses de combats clandestins qui ont lieu en ce moment. « Y a un mec qu’est arrivé sur Kesh y a un moment et on dirait qu’il utilise ce genre d’événement pour se recruter des gardes du corps ou un truc dans le genre. » Il ajoute ensuite que c’est sympa à regarder, les paris sont très intéressants et qu’avec une carrure comme celle d’Arsenal, elle pourrait participer à quelques combats pour se faire des crédits.

Évidemment, si Arsenal se contente de regarder le barman avec hostilité, cela fait partie de son personnage, et que Pathfinder se contente de faire la novice impressionnée, il y a un membre de l’équipe auquel personne ne fait attention : Sentinelle. Le petit droïde se fait discret et transmet les informations qu’il entend à Venom en se servant des relais locaux. Évidemment, c’est encore trop tôt pour déterminer qui est derrière ces combats et le but réel mais le timing de l’apparition de cette activité avec les premiers rapports parlant de problèmes potentiels sur Kesh concorde. Les trois espionnes ne sont pas nées de la dernière pluie et auront aussi pris note de cette information. Arsenal ne dira rien, son rôle c’est d’être la présence intimidante et de laisser La Mauve se charger de la discussion. Même Pathfinder est plus là pour faire la distraction secondaire. Chacune utilise ses forces.

Le barman continue de faire une liste d’activités mais il n’y a rien vraiment d’intéressant. Clairement, le « circuit des étoiles », une sorte de course dans l’espace de Kesh, ne saurait impressionner un tel trio. L’APEX dispose des meilleurs pilotes de la galaxie et son grand prix n’a absolument rien à envier à cette compétition locale. Les quelques autres établissements qu’il recommande (hôtel, restaurant, casino, « centre de détente ») seraient peut-être d’un certain intérêt pour des touristes mais pas pour elles. Le casino pourrait fournir une piste… Mais probablement plus pour du menu fretin pensant pouvoir s’en mettre plein les poches pendant que leurs supérieurs ne regardent pas. Un autre élément qui pourrait avoir une certaine importance : apparemment, un quartier de la ville a récemment été mis en quarantaine et l’accès est interdit. Pathfinder se redresse légèrement.

C’est un signe préétabli pour La Mauve de se renseigner davantage. Une telle quarantaine, surtout sur une planète du trou du cul de la galaxie, n’a clairement pas les moyens de mettre en place pareille procédure efficacement. Et s’il y a bien un endroit où les gens ont tendance à trop en dire, c’est dans une cantina. Or, quand elle est entrée, Pathfinder avait chargé Sentinelle de prendre quelques photos et vidéos. Personne ne semblait inquiet ou morose. Une épidémie nécessitant des mesures de quarantaine a un terrible impact sur le moral. Ce qui veut dire que quoi qu’il se passe, on dirait que même la faune locale ne croit pas l’excuse officielle. Ce qui veut dire qu’un quartier entier est bouclé parce que quelqu’un avec de l’influence, du fric ou les deux a fait pression pour. Sachant où c’est, Sentinelle a fait ses recherches et de ce qu’il peut voir, beaucoup de vaisseaux qui décollent et se posent… Dans une zone en quarantaine non prévue pour ce genre de trafic aérien…

Parfois, les occasions se présentent d’elles-mêmes, sans forcer…

Sans grande surprise, le barman céda à l’appât des crédits ou du physique d’Isïana. Ou probablement aux deux de l’avis de celle-ci. Elle n’eut aucun mal à avoir la confirmation, elle s’imposa toute seule rapidement. L’homme n’arrêtait pas d’avoir son regard attirait vers le buste de la Mauve qui dépassait du comptoir. Dire qu’ils se pensaient tous discrets en faisant cela !

« Des combats clandestins ? Hm. Pas mal, pas mal comme divertissement, je reconnais. T’entends ça ? »

Elle leva son verre vers Arsenal, laissant à l’agente de l’équipe Malva le soin de réagir … comme elle l’aurait fait naturellement en fait. Elle acquiesça également à l’annonce de ce fameux “mec” qui recrutait pendant les combats. Un réel début de piste aux yeux de la Twi’lek, même si elle pouvait tout aussi bien ne mener nulle part. Mais c’était là toute la difficulté de la mission d’Isïana. Elle partait de rien. Mais cela restait tout de même très prometteur.

« Le circuit des étoiles ? Hm. On sort d’une course-poursuite près de Kessel. Ils sont vraiment toujours aussi collants ces intercepteurs Tie Hunter des consortieux. Donc, ouais, non on va passer là-dessus. »

Un honteux mensonge comme Isïana savait si bien leur donnait consistance. C’était d’autant plus amusant aux yeux de la Mauve qu’elle ne savait nullement piloter. Bien entendu, la Mauve au physique ravageur se faisait passer pour la pilote ! Il n’y avait qu’une contrebandière qui était au commande d’un vaisseau pour pavaner ainsi, non ?

Elle opina ensuite à nouveau aux nombreuses suggestions du barman, tout en buvant. Elle en venait presque à regretter d’avoir donné un tel montant. Elle devait rester concentrée sur le flot d’informations et faire le tri. Elle garda le casino dans un coin de la tête, mais elle ne comptait y aller qu’en dernier recours, si d’autres pistes tombaient à l’eau. Les casinos, c’étaient très bien pour les espionnes, mais quand tu avais déjà une cible à surveiller ou chercher. Ce qui n’était, en tout cas pour le moment, absolument pas le cas.

Isïana tiqua directement à l’évocation d’un quartier en quarantaine, en même temps qu’elle vit Pathfinder se redresser légèrement. Sans même parler de la difficulté de maintenir efficacement un tel dispositif sur un monde aussi perdu que Kesh, ce qui intrigua dans un premier temps la Mauve, c’était le fait que cela n’avait pas été communiqué aux visiteurs. C’était pourtant l’un des premiers points quand on savait que l’on accueillait des touristes, de dire “n’allez pas ici”. Elle se doutait que Pathfinder, via Sentinelle, allait en savoir plus sur le sujet, mais elle préféra éviter d’attirer trop l’attention du barman à ce sujet. Elle termina du coup son verre, invitant subtilement aussi bien la cadette de l’équipe qu’Arsenal à faire de même.

« Merci du tuyau, on fera attention. Allez les filles, on se bouge. »

Elle jeta un rapide coup d'œil aux clients puis elles quittèrent la cantina, promettant bien entendu qu’elles repasseraient. Dans la réalité, peut-être, peut-être pas, tout dépendrait de l'avancée de l’enquête. Déjà, une chose était sûre. Elle n’irait pas les loger ici pour la nuit. L’idéal aurait été de dormir à bord de l’Améthyste mais le vaisseau n’était pas fait pour cela. Enfin, techniquement, la Mauve pouvait trouver la place pour. Il aurait suffit qu’elle partage son lit avec Pathfinder et qu’Arsenal dorme sur un des sièges du cockpit du vaisseau. Étrangement, elle se disait que ni l’une ni l'autre ne devait être très motivée à l’idée. Enfin, la première peut-être, mais Isïana allait éviter de faire jaser et faire naître des rumeurs au sein de l’équipe dès le premier jour de mission !

Dans tous les cas, pour l’instant présent, elle attendit de s’éloigner suffisamment de la cantina, marchant dans une avenue qui devait être la seule réellement touristique de la capitale, faisant mine de regarder les boutiques, pour inviter Pathfinder à lui exposer ce qu’avait pu récolter Sentinelle. Elle ne put qu’approuver que les locaux ne semblaient guère se préoccuper de la quarantaine. Ce qui impliquait qu’elle n’était en rien pour cause médicale. Le fait que Pathfinder put lui préciser que des vaisseaux décollaient malgré tout de ce quartier censé être verrouillé confirma à la Mauve qu’il y avait une seconde piste qui s’ouvrait à l’équipe Malva. Et celle-ci semblait bien plus prometteuse que la première.

« Parfait, parfait. On va rentabiliser notre temps et aller directement jeter un coup d'œil à cette fameuse quarantaine de plus près. Je suis curieuse de voir quelles sont les justifications, et à quel point elle est respectée. Et si Sentinelle peut jeter un coup d'œil discrètement. Pourquoi se priver ? »

L’Agent Malva avait hésité à séparer aussi Arsenal de l’équipe pour qu’elle aille enquêter seule du côté des arènes de combat, car elle ne voulait pas non plus trop ignorer cette piste non plus. De plus, il était fréquent pour un groupe de mercenaires qui devaient se supporter en permanence se délite une fois arrivée sur une planète. Mais c’était là toutes les limites de leur fausse histoire. Cela aurait forcément intrigué si Arsenal qui jouait la garde du corps d’Isïana et Pathfinder cessait de … eh bien faire la garde du corps, justement. Les arènes de combat attendraient donc !

Arsenal n’est pas nécessairement la personne la plus bavarde de l’équipe de l’Agent Malva (encore que personne n’est plus taciturne que Sabacc) mais le fait qu’elle vérifie son arme et fasse craquer ses jointures indique sans l’ombre d’un doute qu’elle est prête à se battre et à défendre La Mauve contre tout danger. Pathfinder, pour sa part, prend un nouveau morceau de gomme, petit rituel auquel elle tient quand elle s’apprête à faire ce qu’elle sait faire de mieux. Pour le moment, aucun talent particulier n’est requis. Il faut juste se rendre jusqu’au quartier en quarantaine et voir si on peut y entrer facilement ou non. En fonction de ce qu’elles découvriront, cela va orienter la suite des opérations. C’est définitivement étrange, de cela on ne saurait le contester. Ce n’est clairement qu’un prétexte… Et mal monté en plus car c’est juste… Grotesque, en fait.

Une quarantaine qui n’est pas annoncée partout, des touristes et des visiteurs ignorants de la situation, de l’activité qui n’a pas lieu d’être… Peut-être que pour les gens du coin, c’est suffisamment impressionnant. Mais pour les apexiennes, cela pue l’excuse foireuse. Et elles sont bien déterminées à découvrir ce qui se passe. Sentinelle, en mode furtif, survole la zone, transmettant diverses informations à sa « contrôleuse ». En arrivant devant l’entrée du quartier en quarantaine, le trio peut voir des barricades. Qui pointent dans le mauvais sens. Pensez-y. Si le quartier est en quarantaine, vous voulez surtout empêchez les gens de sortir plus que d’entrer. Le risque de contamination est dedans, pas dehors. Là, le tout est placé pour empêcher les gens d’entrer. Et évidemment, ce n’est pas la seule erreur grossière ou imbécilité prouvant la fausse nature de cette mystérieuse quarantaine. Quoi d’autre…

Les gardes ne portent rien pour se protéger le visage. Ce sont des « miliciens » et leurs casques ne sont clairement pas fait pour se prémunir contre une infection virale. En plus, Au lieu de surveiller activement, ils semblent jouer aux cartes. De la nourriture est exposée à l’air libre. Une odeur d’alcool bon marché est même perceptible. Pendant une quarantaine, aucune force de sécurité sérieuse ne ferait preuve d’un tel relâchement. S’il fallait qu’une telle chose se produise dans l’APEX, Hope Summers exigerait probablement qu’on exécute les fautifs. Bon, dans l’APEX, ce sont les droïdes de Venom qui font ce genre de travail mais vous comprenez le principe. Très clairement, cette fausse quarantaine a été organisée avec le même talent qu’une classe de primaire tentant de se faire sa saynète maison. Mais bon. Il faut jouer le jeu et le trio d’espionnes se retrouve devant les gardes.

Celui qui semble être leur chef indique de façon « officielle » que personne ne peut entrer dans le quartier, quarantaine, dangereux virus, etc. Cela impressionne les bouseux mais pas des mercenaires endurcies. Un des « gardes », aux traits porcins, s’approche et regarde La Mauve pratiquement en bavant disant à son supérieur qu’ils pourraient se laisser convaincre de leur donner l’accès en échange de quelques… Faveurs. Les yeux plus gros que le ventre et pensant probablement que son « statut » de pseudo force de l’ordre le protégerait, il commet l’erreur de vouloir toucher la poitrine de la twi’lek. La seconde suivant, un long hurlement de douleur suivit d’un bruit sourd se fait entendre et Arsenal indique clairement que s’il retente le coup, elle lui casse le bras. En même temps, des mercenaires qui se fichent éperdument des milices locales, ça ne date pas d’hier. Et il l’avait bien cherché donc…

Plus les pas de la Mauve les menaient au quartier en quarantaine de Kesh, plus celle-ci était de plus en plus perplexe. Elle avait approuvé d’un hochement de tête silencieux le survol furtif de Sentinelle. Avoir une vue aérienne serait un atout non négligeable dans ce type de situation. Cela étant Isïana n’eut guère besoin de l’aide du petit drone de Pathfinder pour cerner que quelque chose ne tournait définitivement pas rond.

La jolie Mauve ne put s’empêcher de lever un sourcil en voyant l’orientation des barricades. En un instant, elle put analyser ce qu’elle avait déjà deviné. Ce n’était pas un quartier en quarantaine dont il s’agissait, mais bien d’un quartier verrouillé. Les raisons pouvaient cependant varier quant à son origine, et c’était là où l’équipe Malva devait résoudre le mystère. C’était même trop gros pour que ça ne soit pas lié, au moins indirectement, à la raison de la présence d’Isïana et ses deux agentes sur la planète. Paranoïaque qu’elle était, elle trouvait même que c’était tellement évident, qu’elle ne pouvait s’empêcher à un guet-apens. Cela dit, qui s’embêterait à faire cela sur un monde aussi perdu que Kesh ?

« Salut ! »

La Mauve laissa tomber ses pensées pour se concentrer sur l’action. Après tout, leur avancée avait fini par les faire arriver face aux gardes postés à l’entrée du quartier bouclé. D’une rapide observation, elle tourna naturellement le regard vers ce qui s'apparenterait au plus haut gradé des gardes, le laissant baragouiner son texte.

« Ouais, c’est ce qu’on nous a dit, mais … »

Elle s’interrompit en voyant l’un des hommes gardant l’entrée s’approcher d’elle en lâchant des sous-entendus que tout le monde avait compris. Même Pathfinder, non ? Immobile, bien qu’ayant froncé les sourcils à être ainsi interrompue, la Mauve ne put retenir un sourire moqueur face au pervers ainsi intercepté par Arsenal. Elle ignora ainsi complètement le peloteur en manque, pour revenir au pseudo-chef de la bande.

« Mais, comme j’allais indiquer avant d’être impoliment interrompue, nous voulions simplement nous renseigner sur quel type de virus il s’agissait. »

Elle marqua une pause avec un sourire en coin, un brin provocateur, alors qu’elle faisait semblant d’épousseter le haut de sa tenue, dans une légère ondulation de sa poitrine, en plus de narguer l’homme intercepté par Arsenal.

« Cela étant, s’il suffit de quelques, j’cite, faveurs, pour passer, j’imagine qu’il ne doit pas être, si, dangereux que ça, ce virus non ? Moi c’que j’vous propose avant que les choses ne dégénèrent, parce que, hein, on vous connaît nous autres, hein les filles ? »

Elle marqua une très légère pause, désignant des deux doigts aussi bien Arsenal et son jouet du moment, que Pathfinder qu’elle espérait profiter de cette discussion comme diversion pour envoyer Sentinelle un peu plus en avant pour fouiner dans le quartier. Elle attrapa quelques crédits qu’elle glissa entre ses doigts.

« C’que je propose, donc, c’est qu’on paye simplement un p’tit passage, on a des amies à voir dans c’quartier. D’quoi vous payez mieux que votre piquette dégueux, là. Ou d’vous tapper des filles qui risqueraient pas d’vous casser un bras. Ou deux. Ou le troisième d’ailleurs. C’était presque mignon, l’cri d’pucelle de l’autre, l’autre soir. »

Elle avait ponctué ses propos d’un clin d'œil à Arsenal, en ricanant, puis se retourna à nouveau vers le chef du groupe de miliciens, reprenant un air bien plus sérieux.

« Marché conclu ? »

Les échos d’une discussion avec Zarseen semblent remonter des brumes du temps. Je ne fais jamais confiance aux milices locales, avait-elle un jour dit la grande verte à La Mauve. Un jour que Zarseen était débarqué sans s’annoncer pour embarquer La Mauve et aller boire un verre. Vous vous y faites, à force. Ou pas du tout. Sabacc continue de résister encore et toujours à l’envahisseuse verte qui débarque dans ses planques pour venir lui faire la conversation. Comme arme de jet, par contre, ils ne sont pas si mal, avait dit Zarseen, pour en revenir à la patronne. Et oui, imaginer Zarseen Raynar s’adonner au lancer de miliciens a quelque chose de comique. Le fait demeure que les forces locales sont en général d’un niveau de corruption épouvantable. Donc même si on les a payés pour faire quelque chose… L’appel des crédits est souvent le plus fort.

Dans le cas présent, ce pourrait aussi bien être deux gardes corrompus et cupides qu’un piège. Sentinelle a identifié un lieu où l’activité est particulièrement intense. Un spatioport improvisé dans le « quartier en quarantaine ». Donc quelqu’un n’a pas les moyens de masquer tout ce transit via le spatioport officiel, forçant à ce genre d’improvisation. Ce qui veut dire que la mission de la Team Malva, enfin, d’une partie de la Team Malva, n’en devient que plus justifiée. Qui est en train d’essayer d’opérer au nez et à la barbe de l’APEX? Le trio commence son exploration des lieux. L’endroit est étonnamment désert. Si c’est effectivement une fausse quarantaine, où sont les habitants du quartier? Ils ne se sont pas volatilisés, quand même? Toute cette histoire devient de plus en plus curieuse. En même temps, s’il avait que ce soit une mission banale et ennuyeuse… Sans défi…

Alors qu’elles ont parcouru un peu plus de la distance avant d’arriver à destination, Sentinelle informe l’agent Malva que l’entrée par laquelle elles sont venues a été fermée. Cela ressemble définitivement de plus en plus à un piège. Si on leur coupe toute retraite, si on veut les forcer à continuer d’avancer, c’est que quoi que ce soit qu’elles vont découvrir, quelqu’un les a attiré ici. Pas elles spécifiquement mais une équipe envoyée par l’APEX. Arsenal demande si elle doit faire sauter quelque chose pour leur donner une porte de sortie. Pathfinder fait remarquer que si la décision lui revenait, déclencher le piège semble plus « pratique ». Si les vestiges du cartel des hutts sont impliqué, c’est le moyen le plus direct de le savoir. Évidemment, la décision finale revient à la cheffe de groupe. Personne ne remet en cause l’autorité de la twi’lek. Si elle a été nommée cheffe d’équipe…

C’est qu’elle a les qualifications requises. Entre une agente expérimentée comme Arsenal qui n’a AUCUN problème à se salir les mains ou à causer des dommages collatéraux si nécessaire et l’enthousiasme de la petite dernière dans le monde de l’espionnage, qui sait, peut-être que La Mauve considère son propre juste milieu. Quiconque opère ici, que ce soit la théorie de Sabacc à propos des vestiges du cartel des hutts ou un autre ennemi, a clairement décidé qu’il voulait attirer l’attention de l’APEX sans trop attirer l’attention. Autrement, ce ne serait pas un trio d’espionnes qui serait ici mais une flotte de guerre. Donc, ce ou ces individus ont un objectif précis en tête et cela implique de transporter d’importantes quantités d’on ne sait pas quoi pour le moment. Des armes pour équiper la population locale et causer un soulèvement contre l’APEX? Une nouvelle drogue pour inonder le marché? Autre chose? À La Mauve de le découvrir…

Isïana avança dans le fameux quartier en quarantaine comme si elle était amplement convaincue que le soudoiement des gardes seraient une réussite. Y croyait-elle ? Non. Pourquoi ? Elle n’avait aucune assurance que cela puisse être réellement le cas. Et paranoïaque qu’elle était, la Mauve considérait systématiquement que c’était un échec à moyen ou long terme. Cela fait longtemps que ses jolies petites fesses auraient finis dans un cercueil sinon ! Et elle procédait ainsi, bien avant que Zarseen ne la prenne sous son aile. Ou sous l’aile de Loktar ? Parfois, c’était un peu difficile à définir clairement.

Dans tous les cas, elle ne put que remarquer l’absence de population rapidement, ce qui ne put qu’éveiller davantage ses soupçons. Il se passait bien quelque chose. Elle était de plus en plus intriguée par la chose. L’annonce par la suite de Sentinelle d’un spatioport improvisé en plein cœur du quartier continua à la faire réfléchir tandis que les trois femmes avançaient. Un spatioport non répertorié signifiait en général plusieurs possibilités. Cela pouvait être des criminels, ou en tout cas des individus qui souhaitaient rester discrets des autorités, et transiter incognito. Cela pouvait être aussi bien les pilotes eux-mêmes, que des passagers, d’ailleurs. Ou alors, il s’agissait de marchandises. Et étrangement, la Mauve avait tendance à privilégier cette hypothèse. Cela s’accordait d’ailleurs bien avec l’idée d’une fausse quarantaine et l’absence de population. Après tout, moins il y avait de monde pour mettre le nez sur des objets illégaux, ou volées, plus on augmentait les chances qu’un trafic reste non détecté. Mais cela restait qu’une hypothèse pour le moment, il convenait pour l’Agent Malva de la confirmer, ou de l’infirmer le cas échéant.

Elle sortit de ses pensées et de son observation par la remarque de Sentinelle. Isïana acquiesça simplement, comme si elle en prenait note, sans être particulièrement surprise. Ce qui était entièrement le cas.

« Prévisible. J’ai bien fait de ne leur donner que le minimum et ne pas les menacer. Avec de la chance, ils nous prendront pour des débutantes. Et pas dans l’immédiat, non, Arsenal. Agissez comme si nous ne savions pas que c’était un piège grossier. »

Étaient-elles observées ? Ecoutées peut-être ? Elle l’ignorait. Écouter, elle n’y croyait pas trop. Cela aurait réclamé beaucoup trop de moyens. Quand on voyait le budget alloué à la “sécurité” du quartier, clairement, ils n’allaient pas mettre des micros à chaque coin de rue. Observer était déjà plus envisageable. Placer des caméras à des positions clés, faire une patrouille de drones pouvaient être mis facilement en place. Mais elle imaginait Pathfinder et Sentinelle aptes à les repérer, et aucun des deux n’avaient émis un avis allant dans ce sens. Restait l’hypothèse finale d’un milicien ou deux positionné ici et là, en “deuxième ligne” après les miliciens à l’entrée.

« Avançons jusqu’à la périphérie de ce spatioport improvisé que nous a signalé Pathfinder. On avise ce qu’on y trouve. Et en fonction, tu pourras nous faire une petite sortie du tonnerre, Arsenal. »

Elle fit un clin d’oeil à la femme musclée du trio, puis elle reprit ensuite rapidement son sérieux à mesure qu’elles approchaient de la lisière du spatioport caché, ou en tout cas, dès que du bruit ou des voix commencèrent à se faire entendre. Et dès que ce fut l’une des deux possibilités, Isïana dégaina son pistolet blaster. C’était maintenant que les choses sérieuses allaient vraiment avoir lieu. A priori ?

Effectivement, des voix se font entendre. Plusieurs voix, mêmes. Des soldats? Des ouvriers? Autre chose? Difficile à déterminer. Ce n’est pas comme s’ils portaient des uniformes distincts permettant d’identifier leur fonction. On ne parle pas d’une puissance organisée comme la république ou l’empire, on parle d’une opération clandestine sur un monde paumé. Ce qui est sûr c’est que ce petit monde ne parle pas en basique. C’est clairement la langue des hutts. Et malgré le fait que Zarseen tente de pousser pour que le basique soit utilisé dans le monde du crime, des décennies d’utilisation font du huttese une langue dure à éliminer. Éventuellement. Mais dans l’instant, cela n’est indicatif de rien outre que ce sont des criminels ou des gens des bas-fonds. Et dans les deux cas? Rien de bien rassurant pour le trio. Car cela veut fort probablement dire : des ennuis.

En fait non. Correction. Ce sont des ennuis car à peine le trio s’est mis à couvert pour observer qu’elles se font tirer dessus. « Elles sont là, les trois femmes que les miliciens ont laissé entrer! » Aucun doute possible. Leur présence a été révélée par ce duo d’incompétents. Cela n’a rien de surprenant mais disons que l’embuscade est coriace. Enfin. Embuscade. Six olibrius qui arrive par derrière et un peu plus d’une douzaine devant elles. Ceux qui les prennent à revers semblent avoir couru depuis un autre secteur ou alors ils ont dû emprunter les égouts ou assimilables. Le temps qu’ils se mettent en position est un temps que la Team Malva a pour faire des trous dans les rangs ennemis qui les attaquent devant. En tout cas, Arsenal ne se fait pas prier pour ouvrir le feu et elle n’est peut-être pas la plus discrète ou la plus subtile… Mais ce qu’elle utilise a toute une puissance de feu.

En même temps, c’est un peu son rôle dans l’équipe, non? Servir de cible évidente et faire le plus de dommages possibles. Massive comme elle est, La Mauve peut s’en servir comme d’une sorte de bouclier humain. Pathfinder annonce que elle et Sentinelle vont s’occuper de l’arrière. Il y a un peu de nervosité dans la voix de la jeune femme, ce qui n’est guère surprenant. De par sa fonction dans l’équipe, être l’éclaireur du groupe, en général, elle ne se fait pas tirer dessus. Et Sentinelle utilise une arme électrique : dévastatrice contre les machines, moins contre les humains donc… Elle peut neutraliser des ennemis mais pas tuer aussi efficacement qu’Arsenal, c’est bien certains. En même temps, l’ennemi n’est pas exactement d’une grande intelligence non plus. APRÈS avoir commencé à tirer, ils tentent de faire croire à l’Agent Malva que si elle se rend, aucun mal ne lui sera fait. Allons donc.

Ils ne savent pas qui elle est mais ils savent qu’elle est la cheffe du groupe. Comme si après avoir subi des pertes, ils vont vraiment leur donner l’option de se rendre. La question à se poser c’est est-ce que c’est là une force d’attaque ennemie ou est-ce les rebuts qui étaient déjà dans ce quartier et qui pensaient se faire des proies faciles avant que ceux du spatioport improvisé ne débarquent en force? Difficile à dire. Ce qui est facile à dire par contre c’est que La Mauve a pu abattre au moins trois ennemis sans grande difficulté. La qualité de cette force d’attaque est discutable. Cela sous-entend-t-il que c’est simplement pour tester leurs aptitudes de combat? Une hypothèse pas si farfelue quand on y pense. Envoyer des effectifs faibles, analyser la stratégie ennemie et contrer en conséquences? Un esprit paranoïaque comme celui de La Mauve ne manquera pas de considérer cette possibilité…

Isïana, comme le reste de l’équipe Malva présente sur Kesh, n’eut pas longtemps à attendre avant de voir qu’elles avaient attiré l’attention. La Mauve nota cependant que cela parlait en Huttese. Cela tombait bien, elle arrivait à le comprendre. Alors, si elle devait le parler, elle n’aurait pu que baragouiner quelques mots, et il ne fallait pas lui demander de faire de la prose non plus. Mais pour de la conversation ordinaire, elle pouvait aisément capter les mots importants dans une phrase. Est-ce que cela lui serait utile ? Elle aurait tout le temps d’y repenser plus tranquillement quand les tirs de blaster arrêteraient de fuser dans leur direction.

« On repassera pour l’accueil. »

Elle ne se fit donc pas prier pour riposter tout en laissant le soin à Arsenal de nettoyer les rangs devant elles, approuvant l’initiative de Pathfinder de surveiller l’arrière. Elle ne prit même pas la peine de répondre à l’invective de l’un de leurs adversaires. Se rendre ? Et puis quoi encore ? La supériorité numérique c’était une chose. L’utiliser efficacement en était une autre. Et on pouvait repasser. Certes, l’Agent Malva avait eu le temps de performer le tir au pistolet blaster en plus d’un an au service direct du Triumvirat, même si elle-même ne s’était que peu retrouver à combattre sur le terrain, mais de là à dégommer les criminels comme s’il s’agissait d’un entraînement contre des rats womps, il y avait tout une galaxie ! C’était beaucoup trop facile à son goût, en effet.

« Je n’aime pas ça … On bouge ! »

Ce n’était toujours jamais bon de rester sur sa position quand on commençait à se faire encercler. Bien entendu, se mouvoir sous un feu nourri n’était pas une bonne stratégie non plus. Elle attendit donc que les effectifs adverses fassent à elles se soient considérablement affaiblis pour avancer un peu plus en amont vers le premier vaisseau posé sur l’astroport improvisé du quartier. L’intérêt était triple : avoir une meilleure protection, utiliser les canons si jamais l’un deux en avait car elle faisait confiance à Sentinelle pour les pirater et les retourner contre leurs opposants et surtout avoir un moyen de repli rapide. Et avec un peu de chance, peut-être obtenir quelques informations supplémentaires sur place.

« Arsenal, ouvre la voie. On couvre tes arrières si besoin avec Pathfinder. »

Isïana attrapa le détonateur thermique à sa ceinture dans sa main libre. A tout moment, elle serait prête à l’envoyer si jamais un nouveau groupe se ramenait en rang d’oignons. Elle avait été prise un brin de court par le fait qu’elles avaient été rapidement détectées, sans quoi, elle n’aurait pas hésité à s’en servir très vite.

Arsenal ne discute pas les ordres. L’agent Malva lui a dit ce qui était attendu d’elle et elle fonce vers l’avant, flinguant ceux assez stupides pour s’exposer. Utilisant une tactique que n’aurait pas dédaigné Zarseen Raynar elle-même, elle s’empare d’une plaque de métal qui traine et qui a à peu près les dimensions d’un bouclier anti-émeute et elle s’en sert pour charger l’ennemi. Disons simplement que le camp d’en face ne s’attendait pas à se faire charger par une folle qui se met à courir comme si c’était un speeder lancé à pleine vitesse. Pour ouvrir la voie, elle ouvre la voie, prouvant une fois de plus que son physique n’est pas juste là pour la décoration. Déboulant dans le spatioport improvisé, les trois femmes prennent par surprise les personnes présentes, mix de personnel technique pour l’entretien des vaisseaux, quelques pilotes et un petit groupe de gardes.

Tous armés, bien entendu. Et ceux-là sont plus coriaces que les guignols de l’embuscade. Ce qui veut dire qu’elles se sont plus ou moins jetées dans un cul de sac avec déjà des ennemis à l’intérieur. En même temps, si elles réussissent à prendre le contrôle d’un de ces vaisseaux… Pathfinder plonge à couvert et elle se met au travail pour tenter de donner au groupe un avantage. Arsenal, pour sa part, continue de tirer sur l’ennemi histoire de couvrir tout le monde. Elle a un boulot et elle sait très bien le faire. Être la cible la plus visible, être la plus méchante et la plus agressive du lot et donc s’assurer de ramener l’agent Malva en vie au QG. Elles ne vont pas se rendre sans combattre et l’ennemi est en train de s’en rendre compte à la dure. Pathfinder est en train de pirater aussi vite qu’elle le peut tout système utile à portée de main pendant que Sentinel relaie des informations en temps réel.

Apparemment, l’ennemi ne compte pas lâcher facilement le morceau. Le drone a repéré plusieurs Bantha-II cargo skiff modifiés pour un usage militaire et à leur bord, un tas de « méchants » bien mieux armés que ce qu’elles ont rencontré comme résistance jusqu’à présent. Pathfinder annonce qu’elle a déverrouillée toutes les caisses d’armes présentes et elle en indique une en particulier à Arsenal qui l’ouvre et se met à rire avant d’en sortir le contenu. Un Mark II medium repeating blaster cannon. Une fois déployé bien… Elle allume tout ce qui bouge en rigolant comme si c’était son anniversaire avant l’heure. Tous ceux qui ne se mettent pas à couvert se font faucher comme du blé. Cela devrait aider à tenir à distance les troupes au sol. Tout véhicule avec un blindage digne de ce nom, par contre, c’est une autre histoire. Pour le moment, elles tiennent bon et leur position.

Pathfinder indique à la twi’lek qu’elle a accès aux données d’inventaire. Qu’est-ce qui a été amené et quand et… L’inquiétant dans l’histoire c’est qu’il y a eu plusieurs caisses d’armes. Bien assez pour équiper une petite armée. Le genre à pouvoir prendre une grande ville pas trop défendue. Donc on ne parle pas du connard du coin qui a des envies de grandeur et qui décide qu’il va garder ce trou perdu comme son domaine personnel. Oh non. On parle de quelque chose de beaucoup plus sérieux, un secret pour lequel l’ennemi va certainement chercher encore plus à les tuer par tous les moyens possibles. Le niveau d’emmerdement vient de monter de quelques crans. Reste à savoir si l’Agent Malva veut régler ça comme une grande fille ou si elle se risque à tenter de demander des renforts. Jusqu’à présent, elles ont donné une excellente performance. Reste à voir si cela va se maintenir sur la durée…

Isïana n’aurait pas pensé à cette façon de procéder de la part d’Arsenal, mais elle ne pouvait qu’admettre son efficacité redoutable. Elle l’assista d’une rafale de son pistolet blaster pour dissuader certains de leurs opposants de leur tirer dessus. Puis une fois arrivées à destination, elle activa son détonateur thermique pour laisser une jolie explosion dans leur sillage de quoi retarder les derniers poursuivants, le temps que leur compte soit réglé pour de bon.

Mais finalement en voyant le second accueil qui leur fut adressé, elle se dit qu’elle aurait finalement dû le garder cet explosif, voir de rebrousser chemin. Elle allait donner de nouveaux ordres mais tout en se mettant à nouveau à couvert derrière la barricade improvisée, elle put rapidement se rendre compte qu’Arsenal comme Pathfinder étaient déjà en pleines actions. Parfait. Isïana appréciait ce type d’attitude, et surtout en plein combat !

Elle avisa rapidement les environs du spatioport improvisé, et surtout les bâtiments annexes. Une tour de contrôle, ou ce qui s'y rapprochait le plus, la Mauve supposant qu'il devait à l'origine sans doute s'agir d'un immeuble de bureaux reconvertis lors de la quarantaine du quartier. Des entrepôts, peut-être déjà d'origine dans ce qui semblait être une petite zone industrielle. Il pouvait s'agir de meilleurs abris à court terme, mais à long terme, cela signifiait s'enfermer encore plus en espérant tenir un siège. Ce qu'elle ne pouvait pas du tout faire, loin de là. L'idée était donc exclue.

Tout en continuant à réfléchir à la suite des opérations malgré le feu nourri, la Twi’lek n’apprécia guère dans un premier temps l’information donnée par Sentinelle. Plusieurs esquifs Bantha-II qui rappliquaient n’étaient pas du tout bon signe. Bon, le fait d’utiliser de telles antiquités l’étonnaient un peu, mais c’était le type de matériel qui avait su montrer son efficacité au fil des siècles, surtout avec du monde armé jusqu'aux dents à l'intérieur. Et puis, elles étaient sur Kesh, un des énièmes coins perdus de la galaxie.

« Une idée du nombre ? … D’accord, peu importe. »

Elle avait posé la question avant que Pathfinder désigne l’une des caisses à proximité de leur position que la jeune femme venait de déverrouillées et qu’Arsenal s'était fait un plaisir coupable à vider de son contenu pour mettre en place le canon blaster sur son trépied. Le rire de la grosse brute de l’équipe était un brin perturbant mais la Mauve en avait vu d’autres, ou entendu d’autres dans le cas présent, et elle se concentra à nouveau sur la jeune tech’ de l’équipe Malva qui lui détailla rapidement ses découvertes en fouillant l’inventaire du vaisseau.

« Autant ? … Je comprends mieux. Bon, on est bloqué. Pour de bon ce coup-ci. Je n'ai pas confiance dans tous ces toits, je veux que Sentinelle surveille notre tête. »

Dans le même temps, elle en profita pour envoyer un mot crypté de son communicateur holonet à l’adresse de Venom. Enfin, un mot. Plus exactement, le signal que la mission avait pris une tournure toute autre que prévue et qu’il fallait l’envoi rapide et massif de renforts sur sa position. Bon, déjà, à peine quelques heures après leur départ original de Nar Shaddaa. Mais d’un autre côté, ça prouvait bien qu’il y avait quelque chose sur Kesh, et pas des moindres, non ?

La principale question maintenant pour la Mauve était de savoir si le trio de l’équipe Malva allait tenir avant l’arrivée des renforts. Ou si Pathfinder allait réussir à les faire monter à bord du vaisseau qu'elle essayait de pirater, et surtout, en un seul morceau, d’ici là.

Pour quelqu’un qui n’a pas l’habitude de se faire tirer dessus, Pathfinder s’en sort plutôt pas mal. Il faut bien se le dire, en général, elle se tient à distance, hors de vue, fait le repérage et les opérations de reconnaissance. Son équipement n’est pas fait pour le combat. Mobilité est le mot d’ordre donc on oublie les armures légères. Elle porte des vêtements renforcés mais encore une fois, le but est de pouvoir se fondre facilement dans la masse ou dans son environnement. En ce moment, elle fait tout son possible pour tenter de prendre la contrôle d’un des vaisseaux au sol en espérant qu’elles vont pouvoir quitter les lieux avant que la soupe ne devienne vraiment trop chaude. Cela a le désavantage, par contre, de demander de rester statique. Au même endroit. Donc une cible fixe. Dit autrement, une proie facile pour un sniper ennemi. À n’en pas douter.

Oui parce que l’ennemi ne compte pas que sur de la vulgaire chair à canon. Il y en a qui savent tenir une arme par le bon bout, vous voyez. Une chance qu’elle a un drone pour veiller sur elle car si Sentinelle ne l’avait pas avisé qu’elle était dans la ligne de mire d’un tireur ennemi, elle serait probablement morte. Par contre, elle n’est pas assez rapide pour se mettre à couvert et le tir lui traverse clavicule et les tissus allant du côté gauche. Pathfinder s’effondre en poussant un cri de douleur. Au moins, l’avantage est qu’elle est tombée du bon côté des barricades improvisées. Arsenal arrose l’endroit d’où provenait le tir et nul besoin d’être précis quand vous pouvez mitrailler tout ce qui se trouve devant vous. L’éclaireuse se relève péniblement, sert les dents et de son bras valide, elle continue de tenter de forcer le verrouillage électronique du vaisseau le plus proche. Ah bah si.

Puis le bruit de plusieurs véhicules se fait entendre et les renforts ennemis commencent à arriver. Six par esquifs. On parle d’une trentaine de soldats supplémentaires. De nouveau on leur ordonne de ce rendre mais cette fois, par contre, l’avantage du nombre et de l’armement est du côté de l’ennemi. Arsenal laisse entendre un juron en disant qu’il est hors de question qu’elle se rende. Si elle doit mourir aujourd’hui, ce sera les armes à la main, en emportant le plus de salopards possibles avec elle. Pathfinder pour sa part n’a pas bonne mine. Elle n’a pas vraiment perdu de sang à cause de sa blessures, c’est certain mais vous prenez quelqu’un qui n’est pas habitué au combat, vous le mettez sur le champ de bataille et il manque de crever… Oui, ce sera déstabilisant pour ladite personne. La jeune femme lutte pour que sa main « valide » ne tremble pas mais… C’est difficile.

Usant d’un langage qui aurait fait rougir bien des baroudeurs, Arsenal fouille dans les caisses d’armes à proximité avant de dénicher… Un lance-roquette. Bon, elle n’a pas un stock infini mais sa réponse est, justement, une roquette qui percute le véhicule de tête et qui le fait exploser de façon plutôt spectaculaire. Arsenal ne compte pas négocier. Si c’était la stratégie de l’Agent Malva… C’est foutu. Arsenal a décidé pour le groupe. En même temps, infliger des dégâts à l’ennemi, c’est son boulot… Elle a le temps d’exploser deux autres véhicules avant que l’ennemi ne se réorganise plus ou moins convenablement. Tenir jusqu’à ce que les renforts arrivent… Il y en a au moins une qui est prête à tenter le coup on dirait bien. On ne peut pas reprocher à l’experte en armement de l’équipe d’avoir froid aux yeux, c’est bien certain… Et si elle attire l’attention sur elle, cela donne des options à la twi’lek…

Décidément, rien ne se passait comme Isïana l’avait prévu. Mais c’était justement dans ces moments-là qu’on attendait d’elle de pouvoir réagir du mieux possible pour poursuivre la mission, ou à défaut, l’arrêter avant qu’il ne soit trop tard. Mais en l’occurrence, l’équipe Malva se trouvait quelque part entre les deux. Elles étaient beaucoup trop engagées désormais dans le combat pour faire machine arrière, mais elles ne pouvaient pas non plus continuer convenablement la mission.

Du moins, c’était ce qu’elle pensait avant que les évènements s’enchaînent. Tout d’abord la blessure de Pathfinder n’arrangea en rien la situation. Délaissant un temps le combat, surtout en constatant qu’Arsenal s’occupait à la perfection de nettoyer l’endroit, elle se rapprocha de la jeune femme en esquivant les quelques tirs de blaster qui pouvaient fuser dans leur direction. Elle imaginait sans mal l’état de choc, ou en tout cas la confusion et la douleur, de Pathfinder. Sauf qu’elle était un élément majeur dans la stratégie de la Twi’lek pour s’enfuir du spatioport ennemi. Elle avait donc besoin d’elle en état de penser. Elle s’attela de ce fait à lui procurer les premiers soins avec un médikit. Elle comptait surtout sur les stimulants pour éviter que l’hackeuse de l’équipe ait les mains tremblantes. Ce n’était jamais bon signe.

Le bruit des esquifs en approche sonnait la fin aux yeux d’Isïana. Elle réfléchissait déjà à quoi dire à leurs opposants pour qu’elles soient faites prisonnières et non abattues sur place. Tant qu’on était en vie, il y avait toujours moyen de s’échapper. C’était probablement la phrase qui résumait plus la vie de la Mauve. Au juron d’Arsenal, elle se doutait bien que ce serait compliqué de la convaincre de se rendre. A cela, elle s’y attendait totalement.

Par contre, elle fut prise de court quand Arsenal sortit un lance-roquette d’une des caisses d’armes proches et visa l’un des esquifs ennemis. L’explosion de la cible mit tout de suite les choses au clair. Elles allaient devoir se battre. Jusqu’à ce qu’elles sortent vainqueures. Ou qu’elles meurent l’une après l’autre.

« Bon … »

Isïana soupira intérieurement. Au moins, les renforts ennemis ne s’étaient pas attendus à une défense aussi virulente de la part d’Arsenal. Le chaos régnait dans les rangs face à eux et ils avaient déjà perdu la moitié de leurs véhicules avant que la riposte ne se présente. De son côté, la Mauve avait du coup récupérer le canon laser anti-infanterie qui avait fait des ravages entre les mains de l’imposante femme pour protéger celle-ci entre deux tirs de lance-roquette.

Mais la Twi’lek avait conscience que cette stratégie ne durerait qu’un temps. Et elle se trouvait vraiment à court d’idées. Elle se remit ainsi à l’abri quand les tirs fusèrent à nouveau dans leur direction.

« Pathfinder, on en est où pour le piratage ? »

Elle espérait que la jeune femme avait pu reprendre ses esprits pour terminer sa tâche. Elles ne tiendraient guère longtemps le cas échéant. Il restait également la question de rappeler Sentinelle. Elles n’allaient pas repartir sans lui. Surtout que …

« Mais oui ! »

Elle leva la tête vers le ciel. Elle ignorait où était Sentinelle pour le moment, mais elle l’avait fait par réflexe. Elle fouilla dans les caisses d’armes pour trouver ce qu’elle cherchait. Des détonateurs thermiques.

« Pathfinder ! Tu penses que l’on peut attacher cette série de détonateurs thermiques à Sentinelle, pour qu’il les déclenche au-dessus de ces types pour les lâcher sur eux ? »

Oui, Isïana essayait d’improviser Sentinelle en bombardier. Il n’avait visiblement pas été encore repéré et restait de ce fait un atout non négligeable. Il restait maintenant à savoir si cette stratégie était fiable ou non…

Pathfinder n’est peut-être pas habituée à se faire tirer dessus mais on ne pourra pas dire qu’elle n’essaie pas de contribuer au succès de l’équipe. Une fois sommairement soignée par l’agent Malva, elle serre les dents et se remet au travail. Elle va l’avoir, ce maudit verrou, même si c’est la dernière chose qu’elle fera de sa vie. Elle fait le vide, ne se concentre que sur sa tâche. Comme elle est à couvert, elle court moins de risque de se prendre un tir perdu. Et avec Sentinelle qui redouble de vigilance, cela va aider grandement à ne pas avoir de surprise. Chose certaine, une telle concentration de forces hutts est anormale. Non parce que ce n’est pas très subtil d’avoir peint le logo de la faction sur les véhicules. Ni de parler en huttese quand la langue du crime galactique a fait un cent quatre-vingt degrés vers le basique. Définitivement des forces au service des hutts, oui.

Arsenal, de son côté, continue de tirer sur tout ce qui bouge et quand elle n’a plus de roquettes, elle découvre avec un grand rire une caisse avec un lance-grenade. Elle a de quoi s’amuser un moment, c’est bien certain. L’ennemi ne va pas toucher à un cheveu de l’agent Malva si elle a son mot à dire sur la question. Clairement, elle n’a nullement peur de se prendre un tir ou d’être plus exposée que les deux autres. Si les troupes hutts ont le nombre, elles n’ont pas le courage, la discipline ou l’expertise du trio d’apexiennes. D’accord, on ne parle pas d’incompétence totale mais disons que des troupes impériales, par exemple, auraient été clairement un défi considérablement plus problématique. On peut en apprendre beaucoup « sur le tas ». Mais un entrainement formel aura toujours de la valeur et du mérite malgré tout. La Mauve peut se sentir rassurée d’avoir une telle protectrice avec elle.

Quand la twi’lek propose son idée, Pathfinder donne un signal à Sentinelle pour qu’il vienne chercher les détonateurs qu’il devra ensuite transporter. Pour un petit droïde pas du tout fait pour le combat, il faut reconnaitre qu’il avait du courage en tout cas. S’envolant derechef, il commence à larguer les explosifs sur les forces hutts qui sont totalement prises par surprise. À peu près en même temps, Pathfinder réussi à donner accès au vaisseau à l’équipe. Dans la confusion, le trio sprinte pour sa vie jusqu’à l’intérieur dudit vaisseau. « Est-ce que quelqu’un est doué en pilotage », demande Arsenal. Effectivement, se sortir de cette situation délicate va demander une certaine expertise. Sentinelle, qui est rentré in extremis dans le vaisseau, pépie quelque chose et Pathfinder informe qu’il a entendu comme un grondement. Il fait jouer ce qu’il a entendu. Le sourire d’Arsenal en dit long.

« Les renforts sont arrivés », indique-t-elle simplement. Apparemment, le SOS n’aura pas mis trop de temps à se rendre à destination. Le bruit qu’a entendu Sentinelle est le son caractéristique d’un HMP droid gunship. Venom ne met pas de gants blancs, visiblement. Un trio de ces machines de guerre pourrait dévaster le quartier. Après tout, on parle de cibles civiles, pas de cibles militaires. Cela va donner un certain avantage à La Mauve. Avec des troupes au sol pour aider, si elle veut aller au fond de son investigation, les forces des hutts ne seront pas capables de résister face à des machines conçues dans un seul but : tuer. C’est le propre d’un droïde de combat, après tout. En tout cas, comme première mission d’équipe, on aura vu moins mouvementé. En même temps, une mission tranquille aurait sans doute grandement ennuyé Arsenal qui semble être la seule qui a apprécié la « baston »…

Il y en a une, ou deux, qui n’allaient pas être très ravies quand Isïana irait faire son rapport. Oh, non, ça, clairement pas. Avec tout ce qu’avait dû filmer Sentinelle, ce n’étaient pas les preuves qui manqueraient pour témoigner de la présence des sbires des Hutts. Enfin, encore fallait-il qu’elles quittent Kesh pour cela. Ce qui n’était pas encore chose faite, malgré les efforts de Pathfinder. La Mauve tacherait de mettre une bonne note aussi bien pour la jeune femme que pour Arsenal pour leur efficacité dans cette mission.

Elle ne put retenir un sourire en coin, et un air de satisfaction, quand elle commença à entendre les bruits d’explosions des détonateurs thermiques lâchés par Sentinelle. La Twi’lek imaginait bien le petit droïde vouloir réitérer l’expérience plus tard …

« Allons-y ! »

Elle n’attendit pas de confirmation de la réponse de Pathfinder et Arsenal, quand la première avait indiqué qu’elle avait réussi à débloquer un des vaisseaux de l’astroport clandestin. Elle piqua l’un de ses meilleurs sprints, et songea de remercier Zarseen pour le programme physique entamé il y a plusieurs mois maintenant. Elle aurait été à bout de souffle l’an dernier, là où aujourd’hui, elle put directement se diriger vers la cabine de pilotage et …

« … c’est une bonne remarque. »

L’Agent Malva devait avouer que dans sa stratégie de repli, cela impliquait un quelconque pilotage automatique, et n'appuyait que sur quelques boutons. Ou même que Pathfinder pirate l’informatique à bord pour cela. Mais dans tous les cas, cela ferait une meilleure protection, le temps que les renforts arrivent !

Et, en parlant des banthas, les voilà qu’ils arrivaient au pas de course ! Ou plus exactement, en vol plané. Elle reconnut sans mal le bruit des appareils de guerre d’APEX, lointains vestiges remis au goût du jour, d’une guerre passée qu’on n’évoquait plus que dans les hololivres d’histoire désormais.

« La prochaine fois, je préciserai peut-être à Venom la quantité de troupes à ramener en renfort. Mais je ne vais pas m’en plaindre, ils vont nettoyer l’endroit. Avec un peu de chance, certains se rendront peut-être. »

Restait à savoir quoi faire maintenant. Elle avisa Arsenal et Pathfinder un instant en silence. Elle sourit intérieurement, avant de finalement donner ses ordres.

« Je vais appeler TR-36, pour qu’il vienne nous chercher ici. Pathfinder, tu restes ici avec moi. Arsenal … si tu veux t’amuser encore un peu, tu peux accompagner les droïdes pour les assister. Aucun geste risqué, par contre, ne va pas te blesser inutilement. Quant à Sentinelle, il peut te suivre pour nous permettre d’avoir une vue aérienne de l’évolution de la situation. »

Elle attendit que ses demandes soient bien comprises et acceptées. Elle pensait surtout à la plus jeune de l’équipe Malva. Elle l’imaginait bien vouloir continuer à aider, mais elle avait déjà fait suffisamment à ses yeux pour le moment. Et elle restait blessée malgré les premiers secours. Elle préférait la garder avec elle à l’abri. Surtout que maintenant que l’adrénaline était retombée, la Mauve souffrait elle-même d’un début de fatigue, ce qui signifiait que ça serait sans doute pire pour Pathfinder.

Isïana s’autorisa un petit soupir de soulagement. Bon, ça ne s’était pas si mal passée, pour la première mission de l’équipe Malva, non ?

Arsenal refuse la proposition de l’agent Malva. Son job, c’est de la protéger, elle et l’équipe, pas d’aller s’amuser avec les troupes au sol. Et puis du reste, des fois qu’il y aurait un petit malin, quelqu’un va devoir surveiller le vaisseau, non? Pathfinder n’est pas en état de le faire, avec l’adrénaline qui a redescendu, elle dodeline de la tête et dit d’une voix endormie qu’elle est encore en pleine forme et qu’elle n’est pas sur le point de roupiller. Ce qui clairement est un mensonge. La pauvre a probablement tout donné de ce qu’elle pouvait donner. Normalement, Pathfinder n’est jamais exposée au danger. Elle est plus celle qui garde les autres hors du danger et est hors de la zone d’opération. Elle sait se battre, elle a une formation de base. Mais se faire tirer dessus, être blessée de la sorte… C’est traumatisant pour une non combattante. Clairement que si!

Et Arsenal n’est pas aveugle de toute façon. Elle sait bien que La Mauve n’est pas non plus en état de plein éveil et en alerte. Et Sentinelle n’est pas un droïde de combat donc il ne pourra pas défendre grand-chose. Non. Elle va rester avec les autres membres de la Team Malva et laisser les forces droïdes de l’APEX sécuriser la zone. Ensuite, si on a besoin d’elle, elle interviendra, tant que cela ne contrevient pas à son principal objectif. Et puis du reste, quand la grande patronne de l’APEX vous dit : Arsenal, t’as intérêt à protéger le cul de La Mauve sinon tu vas devoir t’expliquer à moi… Vous n’avez pas envie de risquer de voir ce qui va arriver en cas d’échec. Elle est sympa, Zarseen. Mais comme tout le monde, si elle se fâche… Ce n’est pas forcément quelque chose que vous voulez voir. Correction. C’est quelque chose que vous ne voulez pas du tout voir. Loin s’en faut d’ailleurs.

Quelques minutes plus tard, un super droïde tacticien de l’APEX, accompagné de deux droïdes commandos, entre dans le vaisseau et se dirige vers l’agent Malva avant de lui dire que le Triumvirat veut lui parler. Enfin. Deux membres du Triumvirat (on devine bien qui sera absente, trop occupée à snober tout le monde dans son laboratoire). Au début, tout ce que La Mauve voit, c’est le museau de Loktar. On entend ensuite le rire de la grande patronne qui rigole puis c’est son visage qui domine la caméra. Un deuxième « écran » montre Venom qui, principalement incorporelle, peut se permettre se genre d’artifice. Commence alors une discussion qui, selon ce que la twi’lek va dire, va orienter la suite de la mission en cours. Techniquement, elle a accompli son objectif : elle a prouvé la présence de vestiges du cartel des hutts sur la planète. Les preuves ne manquent pas…

« Alors comme ça, les choses ont été un peu plus explosives que prévu? En même temps, on ne sait jamais ce qui nous attend dans ce genre de mission. De ce qu’on m’a dit, vous leur avez mis toute une raclée? Le nombre de morts dans le camp ennemi est significatif, dit le rapport préliminaire. C’est du bon travail, considérant que techniquement, seule Arsenal est vraiment… Faite, si on peut dire ça comme ça…

Pour le combat. Donc pour la suite… Tu as accompli ta mission. On sait que les vestiges du cartel des hutts sont ici. La question à se poser c’est est-ce que tu veux rentrer au bercail et on laisse l’investigation aux renforts de Venom ou tu es curieuse et tu veux avoir le fin mot de l’histoire? Il n’y a pas de mauvaise réponse. Tu as une blessée sur les bras, de ce qu’on m’a dit donc c’est tout aussi logique de vouloir partir. Qu’est-ce que tu préfères? »

Isïana avait simplement acquiescé à la réponse d’Arsenal. Il n’y avait nul besoin de commenter, et elle ne le fit donc pas. Tous les arguments donnés étaient recevables. Elle ne prit pas non plus la peine de rétorquer à Pathfinder qu’elle n’était absolument pas en état de faire quoi que ce soit d’utile pour le moment. Tout le monde, à part peut-être elle, en était parfaitement conscient.

La Mauve attendit donc que la situation évolue d’elle-même, dans un calme olympien. Elle en profita pour se reposer pendant ces quelques minutes. C’était bien peu, mais c’était toujours ça de pris. Elle grignota aussi une petite ration pour se redonner un petit boost d’énergie, au cas où.

Ce fut donc un peu plus éveillée qu’elle reçut le super droïde tacticien de l’APEX, et sa petite escorte. Elle leva un sourcil un brin intrigué en apprenant que le Triumvirat voulait lui parler directement, surtout de cette façon, mais elle se contenta d'acquiescer.

« Très bien, allez-y. »

La perplexité, la confusion, l’agacement, ou peut-être un mélange des trois, furent les sentiments d’Isïana sur le moment en ne voyant qu’un museau. On se fichait d’elle ? Puis la compréhension arriva au rire de Zarseen. La Mauve soupira. Loktar qui faisait encore sa diva ! Mais finalement, elle put voir les deux cheffes sur trois du Triumvirat. Elle eut un petit moment de stress. Qu’est-ce qu’il pouvait bien se passer pour que les deux prennent la peine de venir directement lui parler ainsi ?

Elle opina en silence, pour ne pas interrompre la grande Verte à l’évocation de la situation un peu plus explosive que prévu. Cela avait été … littéralement le cas, à vrai dire. Les locaux allaient s’amuser à devoir tout nettoyer et réparer derrière. Sans parler de ramasser les différents corps. Mais l’équipe Malva serait bien loin de tout ça le moment venu, donc ça ne la concernait pas vraiment, après tout !

« En proportion, oui, ils ont pris une raclée. Je préconise de rentrer, l’Améthyste est en route pour nous récupérer. En effet, Pathfinder est blessée. Rien de grave, mais elle aura besoin d’un soin approfondi à notre retour. Ne serait-ce que pour un contrôle.

Sincèrement, Zarseen, même si je suis curieuse, il n’y a pas besoin que je sois présente jusqu’à la fin. J’aurai bien l’occasion de le savoir via le rapport final. Comme tu l’as dis, ma mission était de savoir si les vestiges des cartels hutts étaient implantés sur Kesh. La réponse est oui. Fin de la mission.

Donc à moins que vous m’ordonniez, toi ou Venom, de rester sur place pour une quelconque raison, oui, j’aimerais rentrer sur Nar Shaddaa. »

Zarseen rassura donc La Mauve en lui confirmant qu’elle pouvait rentrer et bercail et Venom se contenta de préciser que bien que la mission ait dévié de son paramètre d’origine, qui préconisait une approche plus… Subtile… On ne peut certainement pas argumenter avec les résultats. C’est une façon détournée de dire qu’il n’y aura pas de réprimande. Considérant ce qu’il y a eu en dégâts, il est possible que pour maintenir son emprise, ce soit l’APEX qui doive sortir de l’argent de sa poche. En même temps, l’on pourrait aussi argumenter que la planète abritait clairement des vestiges du cartel des hutts, retirant de ce fait toute responsabilité à la faction criminelle qui n’est pas connue pour sa position très tendre face à ceux qui fournissent aide et assistance à ses ennemis. Autrement dit, Ce que la Team Malva a découvert peut servir politiquement.

Quand on y pense, l’APEX a tendance à ne pas chercher à étendre ses frontières. Plus de planètes veut dire plus de territoire à défendre. Elle préfère un principe de… Partenariat… Avec les planètes neutres à proximité. Ce qui est moins problématique en général. Pas de besoin de laisser une flotte ou une garnison sur place veut dire des ressources à investir ailleurs. Les dépenses de guerre sont rarement populaires car elles ne servent qu’en cas d’attaque et ne mettent pas de nourriture sur la table. Oui, l’APEX n’a pas vraiment de classe très pauvre, de par le fait que des logements abordables existent pour tous, avec une qualité minimale standardisée par Venom… Mais il y a des gens moins fortunés que d’autres et un investissement pour eux veut dire de meilleures conditions, point final. On ne peut pas manger un blaster, s’il faut dire les choses autrement. Mais bon… La Mauve…

Elle a la confirmation de sa hiérarchie que malgré la tournure particulière des événements, le Triumvirat considère que c’est un succès. C’est une bonne chose. Elle a eu la permission de rentrer à la maison. C’est aussi une bonne chose. Et naturellement, comme par hasard, Dezira lui envoie une série de photos qu’on ne peut qualifier que d’honteuse provocation, disant qu’elle a décidé de se refaire une garde-robe et qu’elle aurait besoin de l’opinion de sa protégée. Considérant que le message arrive quelques secondes après qu’elle ait terminé avec le Triumvirat, il faudrait être fou pour croire à une simple coïncidence. Un incitatif de plus pour que l’Agent Malva rentre au QG. Si elle n’a pas le fin mot de l’histoire pendant le debriefing qu’elle aura avec Venom, la « conclusion » devrait arriver peu après. L’Améthyste arrive, récupère la Team Malva et c’est le retour à la maison qui commence.

Sans trop de surprise, une fois hors de danger et avec des soins minimaux, Pathfinder est beaucoup plus bavarde et elle a repris des couleurs. Arsenal lui dit qu’elle a besoin de s’entrainer davantage, ce à quoi la jeune femme répond qu’en temps normal, elle n’aurait jamais dû se faire tirer dessus. Ce à quoi Arsenal répond que ce n’est pas une excuse et l’avis de la twi’lek est demandé. On ne peut pas vraiment parler d’un virulent débat mais il est certain que si La Mauve veut implanter de nouvelles politiques au sein de son équipe, pour éviter, exemple, que certaines de ses subordonnées soient moins « vulnérables » que d’autre… Elle peut. C’est son équipe. Sa responsabilité. Et si elle juge que c’est nécessaire, alors c’est nécessaire. À moins que ce soit particulièrement extravagant, elle sait qu’elle aura le soutien de sa hiérarchie. Et on peut difficilement trouver meilleure boss que Zarseen. Bien que techniquement ce soit Venom sa patronne… Mais bon.

« Je concède que la situation nous a échappé, Venom. Maintenant, comme vous le verrez dans le rapport. Les Hutts nous ont également tendu un piège. Il n’y a pas eu besoin de beaucoup fouiller pour trouver l’anomalie sur Kesh. Le tout était de venir fouiner sur place. Mais je prend note de retarder notre intervention pour conserver au maximum la subtilité à l’avenir. »

Mélange de sarcasme et de vérité ? C’était sans doute un peu le cas. Ce n’était guère l’Agent Malva qui avait choisi que la situation se déroule ainsi. Et ce qui était fait, était fait. La mission était remplie et pas grand monde n’allait s’en plaindre. Sans doute pas les habitants de Kesh eux-même qui voyaient là la disparition d'indésirables qui monopolisait tout un quartier de la capitale. En tout cas, ils n’allaient pas s’en plaindre au Triumvirat, cela aurait été sacrément culotté de leur part !

« Merci. Je tâcherai de faire en sorte que l’équipe Malva continue à remplir ses objectifs minimums. Et à terme qu’ils le soient tous. Encore merci de la confiance que vous m’avez accordée en créant cette équipe. »

Certains crieraient à la lèche-botte. Ce n’était nullement le cas d’Isïana. La Twi’lek pensait réellement chacun de ses mots. On lui avait sous les pattes des équipières difficiles, mine de rien, et la première sortie de l’équipe Malva aurait pu très mal se passer. Et vu le nombre de profils comme elles, qui devait se compter sur les doigts de la main, cela restait un pari de la part du Triumvirat. Un pari réussi pour le moment, en tout cas, et la Mauve s’en félicitait.

Elle leva un sourcil quelques instants, surprise, voyant qu’elle venait de recevoir un message de Dezira à peine quelques secondes après la fin de la discussion avec le Triumvirat. Sa mentore était-elle déjà au courant de la réussite de sa mission ? Cela ne l’étonnait guère, après tout. Elle ne le fut pas plus quand elle put ouvrir les photos qu’elle lui avait envoyées. Mais elle ne put réprimer un léger rougissement aux joues. Heureusement que ce n’était pas un message holographique. Bonjour la honte devant les autres !

Puis, l’Améthyste arriva finalement. Isïana, Arsenal, Pathfinder et Sentinelle changèrent donc de vaisseau pour monter à bord de la navette d’APEX. Bien entendu, TR-36 ne put s’empêcher de faire une remarque acide sur la discrétion de l’équipe d’Isïana, surtout vu l’état des pistes d'atterrissages de l’astroport clandestin.

« Va te mettre un chargeur de batteries ioniques où je pense … »

La réponse de la Mauve eut le mérite de prendre de court le droïde pilote qui en bredouilla quelques bits. Elle le délaissa d’autant plus alors qu’il se reconcentra sur le décollage de l’Améthyste. L’équipe Malva ne sera guère restée longtemps sur Kesh, mais elle était plus qu’impatiente de s’en éloigner. Et elle ne risquait plus d’y refoutre les lekkus.

Une fois tout le monde plus reposé, notamment Pathfinder qui avait repris du poil de la bête, vint donc cette discussion du manque d’entraînement au combat de la jeune femme. Pour le coup, Isïana était partagée. Elles avaient toutes les deux raison, à leur façon.

« Je suis d’accord avec Arsenal, un entraînement plus poussé ne ferait pas de mal à chacune. Enfin, Arsenal exceptée. Et possiblement Sabacc également, c’est à réfléchir. Je suis aussi d’accord avec toi, Pathfinder. Tu n’es pas censée te faire tirer dessus. Mais il ne faut pas non plus te reposer que sur Arsenal. Ce sera quoi l’excuse, pour une mission où elle ne sera pas avec nous ? »

Il n’y avait aucune remontrance ou pique de la part de la Mauve envers la jeune femme. Il s’agissait d’une réelle rhétorique pour la pousser à y réfléchir. Oui, jusqu’ici, elle avait pu s’en sortir discrètement, avec l’aide de Sentinelle. Mais à l’époque, elle opérait toute seule. Désormais, elle était envoyée sur le terrain avec une équipe, et cela pouvait déraper à tout moment. Au moins, et là-dessus Isïana était satisfaite et elle la complimenterait en privé ensuite, Arsenal l’avait bien compris, elle.

« En tout cas, vous aurez mérité une bonne journée de repos à notre retour ! »

Arsenal propose de developer un plan d’entrainement pour l’équipe, Sabacc inclus. Pour deux raisons : un, la blonde sait se défendre, oui, mais est-ce qu’elle est vraiment prête si elle n’a pas plusieurs mètres de béton armé entre elle et le danger? Et deux, entendre Sabacc râler et rouspéter à devoir suer comme tout le monde? Rien que pour ça, aux yeux d’Arsenal, cela en vaut largement la peine. Bon, certes, quand on regarde Rumee, par exemple, clairement, elle a déjà une base solide et on pourrait débattre sur la nécessité d’impliquer Diva dans toute l’affaire mais Arsenal reste convaincue qu’il faut s’assurer que tout le monde sans exception a une base solide. La pire des choses c’est de se faire attaquer sans être préparé. C’est son rôle, aussi, que d’assurer la sécurité de l’équipe. Et pour Arsenal, avant de considérer une option technologique…

La première et la dernière ligne de défense, c’est encore ses poings. Enfin, pas que les siens, précisons-le. Le corps est une arme. Et comme pour n’importe quelle autre arme, il faut en prendre soin et s’assurer d’être versé dans son maniement. Pathfinder considère l’argument avant de suggérer qu’elle donne quelques bases en survie, des trucs et astuces pour survivre sur divers mondes qui techniquement n’appartiennent pas à l’APEX mais où son influence est très forte. Et dans le même ordre d’idée, Diva pourrait enseigner des trucs de séduction / manipulation de base, Rumee irait de sa propre expertise, Sabacc aussi… Plusieurs formations de base dans divers sujets pour s’assurer de couvrir le plus d’éventualités possible. On pourrait alors argumenter sur les dangers d’avoir trop de facettes généralistes à sa personne mais l’hyper spécialisation n’est guère mieux…

Donc, la conversation, pendant une partie du trajet, est sur définir ce que chaque membre de l’équipe, La Mauve incluse, peut apporter aux autres. L’agent Malva sait très bien que certaines membres de son équipe seront plus difficiles à convaincre que d’autre (Sabacc, Sabacc et… Sabacc) alors que d’autre, comme Rumee, seront très enthousiastes. Oui, c’est une équipe très hétéroclite mais cela ne veut pas dire pour autant qu’elle ne peut pas travailler avec une certaine harmonie. La récente mission l’a prouvé. Techniquement, Arsenal et Pathfinder sont extrêmement différentes. Pas que de physique au d’âge mais également de rôle. Pourtant, malgré une complication au plan initial, tout s’est très bien terminé, considérant que personne n’est mort. Personne n’a été gravement blessé. Non on a certainement vu bien pire, bien plus catastrophique comme première mission…

La Mauve peut être fière d’elle. Ce qu’elle a accompli n’est pas donné à tous. Et assurément que derrière, en coulisse, Zarseen est très contente. Venom est plus critique car elle a été programmée ainsi. Mais ni l’une ni l’autre n’ont fait de reproche à la twi’lek. Est-ce qu’il y a plus à l’amélioration? Oui. Comme dans toute chose. Mais elle n’a pas perdu la faveur du Triumvirat. Elle n’a pas perdu la confiance de sa hiérarchie. Et c’est quelque chose dont tous ne peuvent pas se vanter. Certains ont commis des fautes épouvantables, en commettent et en commettront. Que La Mauve, qui soit partit d’une situation où les cartes étaient contre elle jusqu’à ce qu’elle a obtenu de Zarseen à la force seule de son mérite et de son talent… Il y a de quoi en inspirer des milliers. L’agent Malva est une des nombreuses preuves que le talent, bien exploité, est le meilleur investissement qui soit…

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