Rencontrer l'autre, c'est se reposer un peu de soi. | PV : Dante

Le soleil n'était pas encore tout à fait couché et teintait le ciel de chaudes couleurs jaunes et orangées. Le firmament s'embrasait sous le regard pensif de la Maîtresse de l'Ordre qui, les bras croisés, avait l'esprit bien ailleurs. Elle ne l'admirait donc pas.

Voilà qu'une année s'était écoulée depuis qu'elle avait quitté le pont de son vaisseau amiral. Une année qu'elle assumait les responsabilités de Maître de l'Ordre. Ces jours avaient été chargés, mais aussi particulièrement intéressants. Cette pensée-ci tira un léger sourire à la sensitive. En effet, quelques années en arrière, elle ne se serait jamais imaginée ici, sur Tython, et dans cette position.

Il y avait tant à faire. C'était un devoir particulièrement stimulant qu'elle avait endossé. Un honneur, aussi. Mais le revers de la médaille se faisait aussi sentir alors qu'Arsenicia se trouvait seule sur cette plage. Ses mains se refermèrent sur ses bras, enserrant son buste, alors qu'elle baissait les yeux vers ses pieds nus. L'eau lui chatouillait les chevilles. Cela lui rappelait d'autres souvenirs certainement peu en rapport avec l'Ordre. Comme une escapade dans la Contrée des Lacs, sur Naboo, avec Cyrène. La jeune femme lui manquait, c'était indéniable, et il lui tardait leurs retrouvailles.

Le soleil avait complètement disparu derrière les montagnes à présent. Le ciel était encore rosé, mais la luminosité était basse. Fort heureusement, le lac n'était pas plongé dans la pénombre pour autant grâce aux quelques torches plantées dans le sol, ici et là, et qui s'allumaient à la nuit tombée.

Dans cette pénombre, Ombrelune se baissa pour remonter encore un peu plus l'ourlet de son pantalon, dégageant ainsi ses jambes jusqu'aux genoux. Puis elle s'avança encore un peu dans l'eau fraîche et claire, la peau couverte de frissons. Comme souvent, elle ne portait pas une tenue de Jedi, mais bel et bien un ensemble qui pouvait aisément la faire passer pour une chasseuse de primes. Sa ceinture avait été laissée dans le sable avec ses sabres laser et ses chaussures, tandis que son haut sombre laissait ses bras nus. Le symbole de l'Ordre Jedi, tatouait dans sa peau, était immanquable. Tout comme les arabesques, situées juste en dessous, qui faisaient le tour de son biceps. Les muscles de ses bras, d'ailleurs, se dessinaient juste sous sa peau claire.

Doucement, Arsenicia dénoua ses bras et vint plutôt les placer dans son dos. Les mains jointes entre elles, elle s'évertua doucement à chasser ses pensées intrusives pour faire lentement le vide. Ses sens s'étendirent alors tout autour d'elle, par-delà le lac et vers le Temple.

C'est ainsi que sa conscience rencontra doucement une autre, qu'elle reconnut sans trop de peine. Le Maître Archiviste aimait-il, tout comme elle, s'éloigner de temps en temps de son royaume ? Ou sa venue ici, à quelques kilomètres du temple, était motivée par autre chose ? La curiosité de la Fay était désormais titillée. Aussi se tourna-t-elle d'un quart lorsque le Jedi franchit la petite butte qui surplombait la plage. Même dans la nuit, son visage était immanquable avec ses longs cheveux blancs qui venaient l'encadrer.

— Bonsoir Maître Garvan, le salua-t-elle en lui faisant face.

Arsenicia et Dante n'étaient pas proches. Leurs contacts se limitaient pour la plupart aux réunions du Haut Conseil. À part cela, ils étaient des inconnus... Mais cela n'empêchait pas Ombrelune d'insuffler un peu de douceur dans la ton de sa voix, ainsi que de la sympathie.

— Comment allez-vous ? s'enquit-elle en faisant quelques pas dans sa direction, l'eau chatouillant ses chevilles.

Ils ne pouvaient rester des inconnus. Encore moins depuis le Conclave et la tenue prochaine d'élections pour le poste de Grand Maître, encore vacant. Si Dante était élu, lui et la Fay allaient travailler ensemble beaucoup plus souvent. Il était donc important de remplir un peu le fossé qui semblait les séparer.

— Vous aussi, vous venez profiter de la paix de ce lieu ?

Les mains jointes dans son dos, Arsenicia s'était tourné complètement vers le Maître des Archives. Sa présence dans la Force était d'un grand calme, semblable à ce qu'elle pouvait voir de ses propres yeux. C'était là une aura agréable et qui se mêlait parfaitement à la tranquillité du lieu.

- Bonsoir Maître Ombrelune, je vous retourne la question…

— Je vais bien, merci.

Elle esquissa un sourire.

- Il m'est toutefois aussi agréable qu'étonnant de vous voir ici Maître Ombrelune.

Dante était un parfait inconnu en dehors des réunions du Conseil. Un état qu'Arsenicia regrettait, même si elle ne le montrait pas. Cette entrevue impromptue était donc peut être l'occasion qu'elle attendait pour nouer un lien un peu plus fort avec son confrère. Pour s'ouvrir et le voir se dévoiler un peu. Quel homme se cachait derrière ce visage de marbre et cette chevelure enneigée ? Qu'aimait-il ? Que détestait-il ? À quoi rêvait-il ? Temps de questions sans réponses. Tant d'interrogations auxquelles Ombrelune aimerait, un jour, avoir une réponse.

— Un peu de solitude permet de se retrouver soi-même, répondit la Maîtresse de l'Ordre d'un ton légèrement cryptique, bien que ses paroles furent très claires. De temps en temps, cela est nécessaire.

Sur Tython plus que partout ailleurs, Arsenicia était avant tout la Maîtresse de l'Ordre. Ses semblables s'adressaient à elle de cette façon et venaient généralement la quérir pour une question ou une autre au sujet de l'Ordre. Rare étaient ceux qui connaissaient personnellement la Fay et qui, de ce fait, s'inquiétaient réellement de savoir comment elle allait. Cela ne la dérangeait pas, mais c'était la raison pour laquelle elle avait besoin de s'éloigner de temps en temps. Pour prendre du temps pour elle et non pour les autres.

Doucement, surtout, afin de ne pas mouiller le bas de son pantalon, Arsenicia se dirigea vers Dante. Ils étaient aussi grands l'un que l'autre et la Fay n'eut aucune difficulté à accrocher ses prunelles bleutées.

— Ce dont vous semblez avoir besoin également. Ou, tout du moins, c'est ce que vos pas semblent vouloir dire. Voulez-vous vous joindre à moi ? Lui proposa-t-elle en s'éloignant d'un pas, puis en s'asseyant à même le sable frais.

Plutôt que d'être en tailleur, Ombrelune étendit ses longues jambes devant elle. Le buste légèrement penché en arrière, elle plaça ses mains sensiblement derrière elle pour soutenir sa position confortablement.

— Il me serait agréable de découvrir l'homme derrière le rang, si cela vous semble acceptable, lui proposa-t-elle en relevant les yeux vers lui. Et vous pourriez commencer par m'appeler par mon prénom. J'aime croire qu'il n'y a qu'Arsenicia, ici, et nulle place pour le Maître de l'Ordre.

- Je n'ai, malheureusement, guère peu de choses à vous faire part me concernant, Arsenicia.

La Fay eut une petite moue circonspecte avant de voir naître sur son visage un léger sourire. Au moins, ce soir, acceptait-il de l'appeler par son prénom. C'était une petite victoire en soit, mais si Dante n'allait guère plus loin que cette déclaration, la conversation allait rapidement tourner court. De plus, les fluctuations de la Force entre eux soulevaient un léger inconfort quant à sortir ainsi du carcan de l'étiquette pour Dante. Le but d'Arsenicia n'étant pas de le rendre mal à l'aise, elle n'allait pas insister davantage auprès de lui.

- Ma vie n'est en rien palpitante, je ne peux vous le dissimuler. Elle n'est faite que de connaissance et d'apprentissage. Les choses les plus simples sont parfois les plus agréables à accueillir.

Dante ne parlait pas particulièrement fort, mais la quiétude du lieu rendait sa voix très claire. Et il était assis à seulement quelques pas. Il suffisait à Arsenicia de tendre le bras pour espérer le toucher, mais tel n'était pas son intention bien entendu.

Elle le laissa poursuivre, la tête baissée. Le sable filait entre ses doigts gantés aussi certainement que la vie s'étiolait à chaque seconde qui passait. Parler de lui ne semblait pas être chose facile pour l'archiviste et la Fay ne comptait pas le presser. Elle souhaitait réellement apprendre à le connaître, mais elle ne pouvait forcer l'homme à se dévoiler. Peut-être, dans d'autres circonstances, cela allait être plus aisé.

« Depuis combien d'années êtes-vous le Maître des Archives ? » Commença doucement Arsenicia, pas plus fort que lui. « Chaque Jedi est important. Mais tous les Jedi ne peuvent pas occuper la place qui est la vôtre. En cela, à mes yeux, vous n'êtes pas simplement un Jedi parmi tant d'autres. » tenta-t-elle d'expliquer en choisissant ses mots avec soin. « Mais je peux concevoir que vous ne voyez pas les choses de la même façon. Cela dit, ne voyez pas là une quelconque forme d'élitisme. Nous avons simplement une responsabilité supplémentaire à accomplir auprès de nos pairs. »

Accompagné par le froissement du tissu, Arsenicia ramena ses pieds vers elle et redressa sa posture. Elle s'assit en tailleur et, copiant Dante, laissa ses doigts plonger dans le sable frais.

« Je n'ai jamais dit non à un Jedi qui souhaite partager quelques expériences. Y a t-il quelque chose qui attire votre curiosité ? » lui demanda-t-elle en croisant ses prunelles. « Vous parliez d'apprentissage. J'ai moi-même passé de très longues années à étudier puis à enseigner. Quels sont les sujets qui vous intéressent le plus ? »

Les yeux de chat faisaient preuve d'une douce curiosité. Du genre inoffensif, ce n'était que la preuve de l'intérêt d'Arsenicia pour le parcours de son collègue. La réponse de ce dernier paraissait évasive, comme s'il prêtait lui-même peu d'intérêt à la question. C'était sans doute le cas, pensa la Jedi, tout en décelant à travers ses mots la curiosité qu'il avait toujours ressentie depuis son entrée dans l'Ordre. Bifurquer sur son intérêt pour l'apprentissage en général était donc tout naturel, un terrain qui plaisait également à la plus âgée. Mais ne sachant par quoi commencer ou ce qui l'intéressait réellement, Arsenicia s'enquit de la question et, sagement, attendit la réponse de son confrère.

Ce dernier sembla se détendre. Sa position aussi bien que son allure s'érodaient pour laisser apparaître un peu de l'homme derrière le titre. Alors qu'il regardait les étoiles, Arsenicia le regardait, lui. Et, pour la première fois sans doute, elle sembla le voir pour qui il était vraiment.

Un léger sourire naquit de nouveau sur ses lèvres alors qu'il lui retournait sa question. Ses prunelles se firent ensuite pensives tandis qu'elle levait le nez vers les étoiles à son tour. Sa longue crinière brune caressait à peine ses épaules, dévoilant une nuque gracile et l'éclat d'une chaîne argentée cachée sous ses vêtements.

« Une chose plus que toutes les autres, oui », répondit la Fay dans un souffle.

Son regard demeurait braqué vers les étoiles et avait perdu de son éclat. Un masque mélancolique s'était sournoisement glissé sur ses traits, s'y attachant, avant qu'elle ne reprenne doucement.

« Sans doute un sujet qu'un érudit tel que vous trouvera très terre à terre », déduisit Arsenicia d'elle-même. Mais peut-être se trompait-t-elle ? « Je suis orpheline de père et de mère, mais également de peuple. J'ignore tout de ce que je suis et malgré mes nombreuses recherches, ou celles de vos prédécesseurs, cela demeure une énigme. »

Malgré tout, Arsenicia n'était pas triste. Comment l'être alors que ce qu'elle cherchait, elle ne l'avait jamais connu ? Elle souhaitait assouvir sa curiosité, mais pas combler un vide inexistant. Elle n'en avait pas besoin pour savoir qui elle était. C'était donc bien un désir terre à terre, presque un caprice. Qu'allait penser Dante ?

Sa seconde question, quant à elle, fit disparaître toute trace de mélancolie du visage de la Jedi. Son regard se teinta même d'une lueur bien particulière tandis qu'un léger remous dans la Force faisait sourire la Jedi.

« Je suis une femme mariée, alors, la réponse est oui », lui répondit-elle avec, cette fois-ci, une œillade espiègle. Toutefois, son air trouva rapidement davantage de sérieux. « Je pense que savoir s'arrêter est nécessaire. Pendant longtemps, j'ai pensé à l'inverse. Comme si être un Jedi me plaçait au-dessus du commun des mortels et, par conséquent, m'enlevait le droit d'être... moi-même. Je m'étais réduite à mon rôle, que j'endossais à toute heure du jour et de la nuit. Mais ce n'était pas sain. Est venu un temps où il a été nécessaire de lever le pied. Comment aider les autres si je suis incapable de m'aider moi-même, mmh ? »

La question n'attendait évidemment pas de réponse.

« Tython n'est pas le lieu adéquat pour apprendre à laisser de côté le Jedi qui est en nous. Tout, ici, nous rappelle notre devoir. »

Cela rappela soudainement à Arsenicia sa conversation avec Dalek, dans ce bar de Corellia. Ce dernier avait émis l'idée - bien que ce fût surtout une blague - d'ouvrir Tython aux visiteurs. L'idée en elle-même n'était pas mauvaise, quoique étrange aux yeux de la Maîtresse de l'Ordre. Cette planète était un sanctuaire, mais voir les Jedi s'ouvrir sur l'extérieur était bénéfique aux yeux d'Arsenicia.

« Je ferais toujours passer mon devoir et mes obligations avant le reste, cela est écrit. Mais... m'ouvrir à quelqu'un d'extérieur à l'Ordre, me marier... Cela m'a appris que je pouvais aussi être simplement Arsenicia, et que j'en avais le droit. »

Cela faisait un moment qu'Arsenicia ne s'était pas ouverte de la sorte. Et, quelques semaines plus tôt, elle n'aurait jamais envisagé de le faire avec Maître Garvan. Mais voici que la Force les avait tous deux réunis en ce début de soirée, les faisant s'asseoir face à face dans le sable encore tiède à échanger sur des sujets définitivement personnels.

Le léger sourire de Dante poussait la Fay à s'ouvrir, de même que la quiétude qu'elle percevait dans la Force. Ce moment semblait suspendu hors du temps.

Une fois qu'elle eut évoqué son désir de retrouver son peuple et les bienfaits de son mariage, Arsenicia retomba dans le silence. C'était maintenant au Grand Maître de prendre la parole, s'il le souhaitait, et la brune lui accorda tout le temps nécessaire pour rassembler ses pensées. Après tout, d'après ce qu'elle connaissait de cet homme aux cheveux d'argent, il n'était pas enclin à s'ouvrir facilement et à se livrer. Le simple fait qu'il ait accepté de s'asseoir avec elle constituait déjà un grand pas en avant.

Derniers mots prononcés par Arsenicia, Dante semblait chercher leur signification. Elle pouvait presque les entendre résonner dans sa tête, aussi clairement que s'il les avait exprimés à voix haute, juste avant qu'il ne les approuve. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il en dise davantage, mais elle fut surprise de le voir poursuivre en évoquant ses propres doutes à propos du mariage, avant de révéler, sans la nommer, la présence d'une personne particulièrement chère à son cœur.

Face au sourire du grand maître, Arsenicia ne pouvait rester de marbre. Ses propres lèvres se fendirent d'une mimique similaire tandis qu'elle sentait la Force s'agiter doucement autour de l'ancien Archiviste, au rythme de son cœur battant. Chaque être vivant vivait l'amour différemment. Passionné ou platonique, il y avait toutefois une chose qui ne changeait jamais : la façon qu'avait la Force de pulser et briller autour de ceux qui était la proie de sentiments si forts.

Une pensée fugace, plus forte que les autres, attira l'attention d'Arsenicia. Bien que Dante la rejeta rapidement, la Fay s'arrêta sur celle-ci.

« J'y ai pensé. Faire venir Cyrène ici. » préçisa t-elle. « L'Ordre est enveloppé d'une aura mystérieuse qui nous rend trop souvent… » Elle chercha ses mots un instant. « Inaccessible. Ironiquement, alors que nous avons pour vocation de protéger les êtres de cette galaxie… Sur ce point, nous aurions beaucoup à apprendre des Jedi Verts, bien plus proches de la population que nous ne le sommes. Cela faciliterait bien des choses… »

Sur ce dernier point, Arsenicia était très familière avec la situation. En travaillant quotidiennement avec des individus non sensibles à la Force, elle avait souvent été confrontée à leurs interrogations ainsi qu'à leur crainte à l'égard d'elle et de ses pouvoirs.

« La différence effraie. » Conclut-elle plus gravement avant de reprendre. « C'est moi qui vous remercie. Il m'est toujours agréable d'apprendre à connaître mes pairs. »

Au cours de ses voyages, Arsenicia s'était rendue compte de l'aura de mystère qui entourait l'Ordre et les utilisateurs de la Force en général. Rien de surprenant, alors que les différentes sociétés de la galaxie se tournaient de plus en plus vers la cybernétique. Cela, au moins, était concret et pouvait être expliqué, tandis que la Force… Y être sensible ou non dépendait de la quantité d'un micro-organisme précis dans le corps d'une personne, mais même cela restait abstrait. Comment une chose si petite pouvait conférer des pouvoirs magiques ? Car, pour le commun des mortels, c'était de cela dont il s'agissait… Lorsque les sensitifs n'étaient pas simplement des charlatans. Une image fort peu reluisante tandis qu'il était encore plus compliqué d'apaiser les craintes d'autrui.

Tython n'avait jamais été vraiment fermée, le Temple Jedi comprenait même des quartiers pour les invités. Mais d'un autre côté, l'Ordre n'avait jamais lancé d'invitation ou fait quelque chose pour briser cette aura de mysticisme. Venir sur Tython, alors, était comme déranger des moines ou crier dans une église : cela ne se faisait tout simplement pas. Que Dante approuve l'idée était donc suffisant, aux yeux d'Arsenicia, pour aller de l'avant avec cette idée. Restait alors à lancer une première invitation.

— Tython est grande, répondit la Fay, une pointe de tendresse dans le regard en voyant Dante s'allonger dans le sable. Sa chevelure argentée cascadait tout autour de son visage soyeux. Et nous sommes en guerre. Il serait tout à fait logique d'accueillir ici des gens, des réfugiés, par exemple.

Laissant cela flotter dans l'air, la Fay leva de nouveau le nez vers les étoiles. Un sourire étira de nouveau ses lèvres à l'entente des quelques mots de l'Archiviste, qu'il chuchotait à peine dans la pénombre.

— Je l'espère aussi, répondit-elle.

Il y avait d'autres choses dont elle voulait discuter, mais le moment était si paisible qu'il lui semblait désormais mal choisi. Cela pouvait attendre un autre jour ou, au pire des cas, la prochaine réunion du Conseil. Pour le moment, elle souhaitait profiter également.