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Allana Fern
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Maître des Jedi Verts
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Sam 30 Avr - 17:57

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Une semaine après le Conclave Jedi

Quelques fois, il faut mieux de prendre du recul sur les choses. Il y a des fois où même, on n’a pas trop le choix et il faut savoir quand prendre du recul pour savoir où l’on est, où l’on se rend et vers où on veut aller. Et encore d’autres fois… on n’a pas trop le choix en fait, la décision s’impose d’elle-même.

Heureusement que personne ne m’a défiée en duel quand je me suis rendue sur Tython pour assister à ce conclave, car je n’aurai guère pu faire preuve de mes talents aiguisés de bretteuse et de duelliste. J’avais bien apporté mon sabre-laser avec moi et je l’avais arboré à ma taille, tout comme j’avais emmené ma paire de blasters DL-44 et mon très ancien sabre-laser de toute jeune Padawan Verte. Oh, j’ai bien su donner le change et la compagnie de Dalek à mes côtés m’a grandement aidée en ce sens. Néanmoins… je n’étais pas aussi débonnaire et insouciante qu’à mon ordinaire, en réalité. J’avais subi un revers, bien que moindre et malgré une mission accomplie. Une tâche nécessaire, mais déplaisante. Á vrai dire, il n’y avait que deux personnes sur Tython et assistant au Conclave qui savaient que le sabre-laser que j’arborais ce jour-là s’était définitivement éteint : Dante et Dalek. Mon arme Jedi avait été endommagée et si elle tenait encore tant bien que mal en un morceau, les dommages internes étaient tels qu’elle n’était plus en mesure d’être activée. Les cristaux viridiens avaient en été détruits au-delà de toute réparation, et ce même avec mes compétences avancées dans les sabres-laser.

Comment en étais-je arrivée là ? Mon adversaire, qui me connaissait bien et qui s’était définitivement perdu dans la folie et les plus profonds abysses du côté obscur, avait réussi à l’atteindre au cours de notre duel sur Drongar et à meurtrir d’un coup bien placé ses fragiles composants, dont les précieux cristaux qui m’accompagnaient depuis mon retour chez les Jedi après m’être infiltrée chez les Sith. J’ai beau m’être battue comme un rancor et être parvenue à le vaincre à l’aide de mon vieux sabre-laser simple de couleur orangée, sans doute aidée par la Force, je n’ai pas plus réussi à sauver mon arme, l’une des rares choses matérielles qui aient une signification forte à mes yeux. C’était une amie avec qui j’ai baroudé aux quatre coins de la galaxie, avec laquelle j’ai été Chevalier Verte, je suis devenue Maître Verte et qui m’a suivie jusqu’ici comme Maître des Jedi Verts. Une amie qui m’a sauvée la peau bien des fois, une extension de mon bras et un lien avec la Force. Même avec sa poignée très amochée sur l’une des faces, perforée jusque dans son cœur cristallin, elle est restée digne jusque dans sa fin.

Chez les Corelliens, les miens étaient au courant. Corran n’a pas manqué de me faire la leçon et de lever les yeux au ciel en soulignant que cela ne ferait que le huitième sabre-laser que je perds. Je me suis vexée évidemment et j’ai protesté, mais je sais qu’il était plus inquiet que réprobateur. Il n’a pas apprécié que je me rende au cœur de l’ombre sans lui, une fois de plus, comme notre père avant moi. Je l’ai laissé derrière moi en voulant l’épargner, j’ai froissé sa fierté, même avec de bonnes intentions. Quelle gueulante nous sommes-nous échangés ! Elle était spectaculaire, même pour nous, et cette fois je ne pouvais même pas compter sur Ellen pour prendre mon parti, puisqu’elle était d’accord cette fois avec Corran et parce que, selon elle, je n’ai pensé à considérer ce qu’aurait voulu mon frère. Hal était tout aussi furibond, et croyez-moi qu’il en faut pour l’énerver entre proches, le p’tit jeune ! En voulant épargner mes frères et endosser seule cette lourde responsabilité, je les ai involontairement blessés. Était-ce vraiment la meilleure façon de faire ? La question grinçante de Corran ne me lâche pas. Il ne critique pas ma décision, il critique plutôt la manière dont je l’ai fait et les gros risques que j’ai pris, osant même me comparer à notre père, une chose qu’il sait que je n’apprécie particulièrement pas. Quant à Dalek… je ne vous en parle pas. Le sarcasme calme et les réparties cinglantes étaient au rendez-vous. Il ne s’est pas privé de souligner qu’en agissant de la sorte et en considérant que le risque que je sois tuée était moins important, je l’avais privé de son droit de décider sur la question. J’ai réalisé la portée de mon erreur en voyant que les hommes de la famille s’étaient ligués d’une même voix pour m’engueuler. Et croyez-moi, pour que Dalek et Corran tombent d’accord sur quelque chose, c’est exceptionnellement rare… tout comme de susciter la colère de Hal. Je veux dire, au Temple Vert, Kor’a n’était pas contente mais la corde familiale était alors encore plus sensible que la corde patriotique.

Bien sûr, nous avons pu nous rabibocher quelques jours avant mon départ avec Dalek vers Tython, mais je sais désormais que mes deux frères et mon compagnon me garderont bien plus à l’œil.

De retour du conclave, je n’avais pas vraiment le temps de me poser mais je l’ai quand même pris. Pour une rare fois, les jours qui suivirent, j’ai pris le temps de réfléchir activement et de me recentrer. J’ai pris le temps de réfléchir non seulement aux derniers événements, mais aussi sur ce que j’ai vécu. J’en suis arrivée à la conclusion que s’il n’y avait malheureusement aucun autre dénouement possible pour Gilad, quelle que soit l’approche prise, il aurait été plus sage d’en aviser au minimum Dalek et de consentir à ce qu’il m’accompagne. Je n’ai pas respecté notre vieil accord, et ça me déplaît. Ce n’est pas parce que j’ai l’instinct de vouloir protéger et préserver les miens que je dois les tenir à l’écart. Que cela me plaise ou non, ils auront toujours leur mot à dire quand cela me concerne en particulier. Un mot que je me dois d’entendre par respect envers eux, que j’accepte de le suivre ou non d’ailleurs. Bref, si j’ai fait ce qu’il fallait faire, aux yeux de mes proches, j’ai merdé dans la façon dont je l’ai fait.

Comme quoi, même avec des années en plus, je peux faire des erreurs. Je reste humaine, et c’est la leçon que je dois en tirer. S’ils peuvent compter sur moi, je ne dois pas hésiter à compter sur eux. C’est donnant-donnant, peu importe mes responsabilités, surtout si cela concerne des affaires de famille. La disparition passée de Gilad a fragilisé notre lien de famille, mais sa mort m’a fait réalisée à quel point il était important que nous restions soudés et que nous nous serrions les coudes dans la difficulté.

Je pourrais d’ailleurs étendre ce constat aux composantes de l’Ordre Jedi. Trop longtemps, et encore de nos jours, nous avons eu tendance à agir chacun de notre côté sans forcément penser à se rapprocher des uns et des autres. Sans doute y aurait-il eu des affaires que nous aurions pu mieux et plus vite réglé si nous avions mieux coopérer. Cela n’aurait pas tout résolu, mais ça aurait arrangé. Je suis consciente des enjeux, des difficultés et des responsabilités que m’ont confié Jaylen et mes pairs. Je suis consciente que je ne pourrais jamais tout mener de front toute seule sans m’épuiser. J’apprends peu à peu mes fonctions, à identifier les priorités, ainsi que quand et comment il me faut déléguer. Je me familiarise avec les différentes positions de ce macrocosme qu’est l’Ordre Vert, à l’image des cinq mondes « frères » du système orbitant autour de Corell, avec Talus, Tralus, Drall, Selenia et Corellia. Il faut que je sois une équilibriste avec les irréductibles indépendantistes, les vieux de la vieilles et les moins vieux qui sont toujours aux abois quant à notre coopération avec Tython et craignent qu’on finisse écrasés par leur culture et des philosophies plus… traditionnelles, conservatrices de certains. Je dois aussi considérer ceux que l’on appelle les « optimistes » - et que leurs détracteurs surnomment les « collaborateurs » - qui veulent qu’on renoue vraiment plus nos liens avec Tython et qu’on s’harmonise davantage avec eux même si, soyons francs, ils représentent une minorité chez les Verts. Heureusement, il y a des voix pragmatiques au sein de chaque faction alors pour l’heure, l’équilibre est bien respecté et nous sommes parvenus à plutôt bien accorder nos violons pour la même partition… même si tout n’est pas parfait et qu’il reste des fausses notes. Les gérer fait partie du taf.

J’avais besoin de prendre du recul, de me recentrer sur moi-même, et de prendre le temps d’y réfléchir. C’était la conclusion à laquelle j’étais finalement arrivée… et pour ça, autant prendre de la hauteur.

Prendre un peu d’air frais, prendre de la hauteur et prendre le temps de reforger ce qui a été brisé… c’est partie pour une excursion solitaire de quelques jours, sans même quitter la terre de mes ancêtres.

Je connais l’endroit parfait pour cela.


Dernière édition par Allana Fern le Lun 2 Mai - 23:36, édité 2 fois
Allana Fern
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Sam 30 Avr - 19:24

[Grotte aux cristaux] Mahn uhl Fharth bey ihn valle [RP Solo] [Terminé] Montag11

Cette fois-ci en revanche, j’ai pris soin de prévenir mon entourage et mes collègues d’où je me rendais, comment je m’y rendais et combien de temps je comptais y passer, voyage inclus. J’ai pris mon comlink avec moi pour rester joignable au besoin, j’ai fait le nécessaire auprès des Conseillers Verts et j’ai briefé Kor’a s’il venait à y avoir une telle urgence qu’il faudrait faire quelque chose avant que je ne rentre. Bon, ce qui est top c’est que comme le conclave est passé, j’ai un peu de répit avant d’avoir une autre réunion du Haut-Conseil. J’embarque avec moi un communicateur avec holoprojection, on ne sait jamais même si ça tomberait pas du tout à pic, mais je croise des doigts pour que rien ne se passe entre temps. Vraiment, une réunion d’urgence du Conseil Vert ou du Haut-Conseil tomberait vraiment mal.

Même si je vais faire de la randonnée, j’ai revêtu mes bures de Jedi Verte habituelles. Pour un petit vol planétaire, j’ai choisi de prendre mon bon vieux cargo corellien le Netreselv. J’ai emporté juste le nécessaire avec moi, de quoi me préparer à manger, du change, mes armes au cas-où, et une mallette contenant tout le matériel dont je vais avoir besoin pour cette excursion importante et particulière. Elle contient tous mes matériaux de rechange pour construire un nouveau sabre-laser double-lame. Pour toute compagnie, je n’ai accepté que celle de mon droïde astromécanicien T7 car il est mon copilote. Dalek ne s’y est pas opposé, était assez fier de moi cette fois et m’a même remerciée, soulagé que je reste sur Corellia. Il a tenu à me prêter son sabre-laser de rechange qu’il dissimule d’ordinaire dans un compartiment secret, refusant que je voyage en ne pouvant compter que sur mon sabre-laser de Padawan et mes blasters. J’ai accepté sans rechigner, comprenant la vraie portée de son geste.

Du geste de l’habituée, je conduis le Netreselv. Au fur et à mesure que je m’éloigne temporairement du Temple Vert et de là, de mes préoccupations, je me détends et je prends le temps de savourer le voyage et d’apprécier la beauté du ciel, des terres et des mers de ma planète natale tant aimée. Vraiment, Corellia est une belle planète et elle reste et sera toujours à mes yeux le joyau de la galaxie. J’imagine sans difficulté, les quelques fois où je m’aventure à des séances de méditation, les villes que nous survolons à plusieurs centaines de mètres, avec toutes les présences vivantes que je ressens à l’aide du Réseau de Vie. Je n’en cherche aucune en particulier, m’exerçant juste à mes perceptions et à m’immerger dans la Force, sans chercher une direction spécifique. Je ressens juste l’instant présent. Il y a tant de vie sur Corellia, que les yeux de nos cousins de Tython ont souvent du mal à apprécier en raison du caractère urbain du cœur de la société corellienne. Elle est moins sauvage, peut-être, mais elle a vraiment une immense diversité de paysage, de faune et de flore pour qui la connaît vraiment. Il y a tellement de peuples qui composent la civilisation corellienne, unifiés sous une même bannière, qui cohabitent sur les cinq mondes que sont les Cinq Frères de Corell, avec Corellia en son cœur. Les corelliens ne sont pas que des humains, il y a aussi des Dralls et des Séléniens dans ses ethnies fondatrices, sans compter les nombreux autres êtres vivants qui ont gagné ses terres, tels que des Twi-Leks, des Iridoniens, des Togrutas et je dois très certainement en oublier un nombre certain. Les corelliens sont cosmopolites, sont indépendants, sont d’une grande fierté et d’un grand culot. Cela fait partie de notre richesse, et nous ne pouvons guère rentrer dans un moule véritablement prédéfini.

Je suis une corellienne de nom, de sang, de cœur et de conviction. Je m’assume en tant que telle. Je ferai tout ce qui est en mon possible pour contribuer à protéger nos valeurs, nos peuples, notre avenir. Et pour ça, j’ai besoin de reforger mon arme Jedi non seulement pour me battre mais pour défendre. Mon loyal sabre-laser a atteint ses limites. Peut-être qu’une simple réparation, une simple « recréation » de ce qui a été détruit ne serait pas le plus avisé ? Je me pose la question ces dernières heures. Je pourrais le reforger presque à l’identique, si Force le veut, mais est-ce la chose à faire ?

Je ne saurais le dire, mais cette pérégrination m’aidera sans doute à y plus clair. La Force me guidera.

Ah, j’ai l’air d’une érudite à parler comme ça ! C’est une douce ironie quand on y pense, moi qui aie tant grimacé aux enseignements subtils de la Force, moi qui aie tant fui les tablées des Archives par le passé. Je n’en reste pas moins une combattante, mais je m’amuse de ce constat. Peut-être qu’entre tous mes grains de folie, j’ai acquis malgré tout et malgré moi quelques grains de sagesse en plus ? Peut-être… ce ne serait pas un mal en tout cas. Je reste jeune encore, du haut de mes trente-sept ans.

Je conserve tranquillement avec T7 tout au long du vol, quand il ne me relaie pas aux commandes. Je m’exerce aussi un peu avec le sabre-laser simple de Dalek, qui colle davantage à mes styles de combat qu’au seul sabre-laser simple de Padawan qu’il me reste. Sa poignée ne correspond certes pas à une main féminine alors ma prise est moins bonne que d’ordinaire, mais elle est façonnée selon les deux styles d’art Jedi que nous poursuivons tous deux : la Forme V Djem So, et la forme III Soresu. Mon ancienne arme de jeunesse, malheureusement, n’a été adaptée que pour la seule forme du Djem So, et je le ressens un peu dans mon équilibre. Je suis moins habile qu’au double-lame, mais je m’en sors. Amusée, je repense à la poignée de son sabre-laser chez les Sith, et constate autant les similarités que les subtiles différences avec le réplica que j’ai en main de son arme Jedi actuelle. La prise est similaire, mais la poignée prend aussi davantage en considération la Forme III à laquelle je l’ai moi-même formé. J’en constate aussi des limites, qui sont assez proches de celles que j’ai ressenties avec mon sabre-laser brisé sur Drongar : il y a une forme de combat que je n’ai pas prise en compte en le forgeant. Une que l’on m’a très peu vue pratiquer et utiliser au combat, celle qui est en réalité ma botte secrète, mon atout de la dernière chance, ma carte de dernier secours, un style que l’on enseigne très peu d’ailleurs.

Mm, c’est à prendre en considération. On ne va pas se contenter de faire une réplique de mon sabre-laser brisé. Ma façon de me battre a évoluée depuis l’époque où je l’avais forgé au Temple Vert. Ma façon de penser aussi, ainsi que ma manière d’être et mon lien avec la Force. Je dois prendre en compte ça. Réparer ne suffira pas. Il va falloir que je repense ma poignée, ça va me prendre un peu plus de temps. Les quelques jours que j’ai alloué au voyage ne vont dans ce cas pas être du luxe, au contraire. C’est bien ce que je pensais. Il va falloir que je me forge un tout nouveau sabre-laser double-lame, un qui puisse m’accompagner telle que je suis maintenant et telle que je suis appelée à devenir, dirait-on.

Les cimes enneigées des montagnes corelliennes se révèlent petit à petit à mon regard derrière le cockpit de mon cargo corellien, baignant dans une superbe lumière matinale magnifiée par le halo de nuages d’altitude. Je prends le temps d’apprécier le paysage alors que je veille à mon approche. Je suis toute proche de ma destination, j’ai prévenu les collègues du spatioport local de mon arrivée. Ils étaient assez surpris d’entendre que j’allais me rendre ici, qui plus est parfaitement seule. Pour être tout à fait honnête, cela doit bien faire près d’une quinzaine d’années que je n’y ai pas mis les pieds !

Concentrée, je pilote mon cargo sous les piaillements attentifs de T7 qui surveille ma trajectoire alors que je me dirige vers l’un des sommets les plus élevés de ces montagnes. Une zone qui est difficile d’accès quand la météo n’est pas clémente, mais la Force est avec moi puisque tout est très calme. Je remonte une grande et fine cascade qui sillonne entre les rochers et la neige, mon fil rouge, la suivant avec une distance de sécurité en parallèle jusqu’à ce que le Netreselv perce la couche de nuages et qu’un antique sanctuaire ne se révèle sous mes yeux et sous les capteurs optiques de T7. C’est un lieu très important pour la culture des Jedi Verts, un des rares vestiges survivants de nos ancêtres. Bâti au sommet de la montagne et à même la roche, avec une architecture plus ancienne que l’enclave de Coronet-city, l’enclave gardant l’accès à la vaste grotte aux cristaux de Corelliens m’ouvre les bras.

Je le contemple quelques minutes durant, dessiné par la lueur dorée de Corell. De vastes et solides piliers le portent et le distinguent du pic de la cascade en partie gelée qui se déverse à ses pieds. Composé de plusieurs bâtiments anciens, on distingue l’entrée principale qui mène à la grotte aux cristaux soigneusement gardée par plusieurs de mes compatriotes, où nous emmenons nos Novices lorsqu’ils sont prêts à chercher leur premier cristal, un lieu où Corran a mené Adea il y a quelques années, un lieu où j'ai emmené Dalek par le passé, un lieu où nos Padawans et nos Jedi Verts qui en ont besoin…

Jedi Verts dont je fais partie en ce jour, qui me guidera vers de nouveaux cristaux compatibles avec ma présence dans la Force et dont l’exploration, je l’espère, aiguillera aussi mes propres réflexions.

[Grotte aux cristaux] Mahn uhl Fharth bey ihn valle [RP Solo] [Terminé] Bansan12

Un jour plus tard

Nous y sommes.

J’ai un peu bousculé mon planning originel, mais ce n’est pas un mal parfois de prendre son temps. Après tout, j’avais eu un voyage de plusieurs heures dans les pattes, ou plutôt dans les bras pour atteindre l’enclave annexe nichée dans les cimes des montagnes corelliennes. J’ai passé un peu de temps à échanger quelques mots avec mes collègues gardiens de ce lieu aussi fragile que précieux, à partager des nouvelles de l’enclave principale mais aussi plus généralement de l’Ordre Jedi au complet. Ils étaient bien entendu au courant de ma nomination en tant que Maître des Jedi Verts, mais ils étaient apparemment contents que je me déplace en personne pour me porter à leur rencontre également. J’en ai aussi profité pour prendre un peu de repos, m’exercer et aussi, je l’admets, un peu méditer.

Il fallait que je sois dans de bonnes dispositions pour la dernière et ultime étape de ce petit voyage.

Devant moi reposent les deux parties ouvertes et creuses du manche cylindrique d’un sabre-laser, dont la longueur trahit l’appartenance à la tradition des double-lames. Elles sont accompagnées des autres composants essentiels au fonctionnement de cette « arme civilisée » tant appréciée par Maître Obi-Wan Kenobi : un système d’activation, une lentille, la cellule d’alimentation à l’exception des cristaux. Dans le meilleur des cas, j’ai aussi préparé un set jumeau de composants afin d’enfin écouter un vieux conseil de Dalek et de m’en faire un exemplaire jumeau, si bien entendu j’avais tout ce qu’il fallait. J’ai porté un soin particulier au manche quand je l’ai construit à l’aide de la petite forge présente à l’enclave annexe, en utilisant ce qu’il me restait comme matériaux d’alliage de duracier et de cortose. D’une sobre couleur d’argent clair, liseré de minces bandes sombres pour améliorer ma prise du manche, ses extrémités sont légèrement relevées et légèrement creusées en deux fentes siamoises… en tout cas, c’est ce à quoi il devrait ressembler une fois qu’il sera assemblé, et je suis très soigneuse là-dessus. Je vérifie une dernière fois le nombre et l’état des composants, avant de les ranger une fois satisfaite de mon inspection avec une délicatesse qui pourrait surprendre, au sein de la mallette.

Il est temps désormais d’aller chercher le cœur palpitant de ce sabre-laser endormi : ses cristaux.
Allana Fern
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Maître des Jedi Verts
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Dim 1 Mai - 13:25

[Grotte aux cristaux] Mahn uhl Fharth bey ihn valle [RP Solo] [Terminé] Grotte10

Cela me fait drôle de remettre les pieds dans cette grotte tout à fait fascinante, qui mêlait à la fois la familiarité à l’étrangeté, la sécurité à l’imprévisibilité. La Force est puissante dans ce sanctuaire des Jedi, palpitante, vibrant dans chaque pierre et dans chaque amas de cristaux qui la composent. La lumière vibrante des cristaux endémiques rappelle beaucoup un coucher de notre chère étoile, Corell, irisant la pénombre d’un doux flamboiement aux nuances en grande majorité orangées et dorées. Ici et là, des yeux alertes peuvent remarquer la présence de couleurs moins communes de cristaux au sein de cette immense grotte, à l’instar de variantes plus azurées ou émeraudes, plus ou moins vives.

Ce ne sont cependant pas mes yeux qui vont m’aiguiller. Non, la Force guidera ma main et mes pas. Assez naturellement, je me laisse être plongée dans la méditation active qui nous oriente en ces lieux, récitant un mantra d’une voix posée dans l’écrin de mes pensées afin d’atteindre l’état de méditation éveillée.


”Le cristal est le cœur de la lame. Le cœur est le cristal du Jedi. Le Jedi est le cristal de la Force. La Force est la lame du cœur. Tous sont entremêlés : le cristal, la lame, le Jedi. Nous sommes un."


Mon cheminement solitaire dans ces grottes, que j’avais parcourues à de nombreuses reprises du temps où j’étais une turbulente Padawan Verte ou une fougueuse Chevalier Verte tant j’avais brisé de sabres-laser, se fait entendre par l’écho de mes pas sur la roche ou un reflet fugace sur un cristal. J’entends vaguement à distance le son de l’eau qui s’écoule, sans doute d’une source souterraine. Je ne prononce aucun mot, mes mains sont dépourvues de toute arme, l’une d’entre elle se contentant de tenir la mallette que j’ai apportée avec moi et mes pas sont assurés, sereins. J’ai confiance en moi, j’assume ma personnalité, et je me sens plutôt en phase avec la Force Vivante. Inspirant profondément, je laisse mes perceptions ressentir la Force qui nous entoure avec force, sans être oppressante pour autant même si cela peut impressionner et désorienter les esprits des apprentis.

C’est comme un miroir de ce que j’ai ressenti sur Drongar ou sur Dromund Kaas. La Force n’est pas écrasante, électrique, intimidante ici. Sans aller jusqu’à dire qu’elle est apaisante, elle n’est pas hostile. C’est une sensation que j’aurais du mal à décrire, n’ayant guère un vocabulaire assez étendu pour la rendre avec justesse par des mots. Je le dis et je le répète, je ne suis pas du tout une Jedi érudite. C’est une sensation à la fois d’être accueillie, observée avec minutie, interrogée, presque avec curiosité… et là est le piège. Il faut rester concentré pour ne pas perdre de vue son objectif, et de fait son chemin.

On ne dirait pas depuis l’entrée mais même si ce n’est pas Illum, la grotte reste quand même immense.

C’est alors qu’à l’instar d’une brise légère, la Force me porte l’écho distant d’une présence familière, dont la disparition brutale et soudaine m’a déchiré le cœur il y a presque an maintenant… déjà un an. Je ne m’arrête pas de marcher pour autant, tout en portant une partie de mon attention sur cette présence qui s’approche tranquillement de ma position, sans pourtant faire le moindre bruit que ce soit. Je n’entends aucun son de pas, pas plus que le moindre souffle, ce qui m’interpelle quelque peu. Pourtant, je ne peux pas me tromper sur cette aura des plus familières… il s’agit de la sienne.


« Ah, te voilà enfin Allana. Je suis content de te voir même si tu as pris ton temps. »


Ce n’est pas mon esprit qui a l’air de dérailler, et je n’ai pas le sentiment qu’il s’agisse d’une Illusion de Force. Je n’ai bu aucune goutte d’alcool et je n’ai rien consommé qui me fasse halluciner. Je ralentis mon pas alors que la présence se précise encore et qu’une grande silhouette apparaît à mes côtés. Du coin de l’œil je l’aperçois sans mal, identifiant sans aucune difficulté malgré le halo azuré et son aspect transparent la carrure charpentée et digne d’un Iridonien en armure que je connaissais bien. Il a l’air plus jeune que dans mes derniers souvenirs de lui, son apparence ici me rappelle mon Apprentissage. Il n’y aucun moyen de me tromper cependant sur sa présence désormais, tout comme sur sa voix.


« Je m’attendais à ce que tu viennes ici beaucoup plus tôt. Je me rappelle d’une époque où tu devais remplacer ton sabre-laser presque tous les ans »


Yep, pas moyen de me gourrer, c’est bien lui qui vient me faire un brin de causette à l’improviste, sans doute sous l’apparence d’un Fantôme de Force. Comment il s’y prend, pourquoi ici et maintenant ? je l’ignore. Tout ce que je sais, c’est que ce n’est pas une occurrence fréquente, mais il y a déjà eu des précédents connus et recensés. Son apparition impromptue me surprend, mais agréablement. Je ne connais personne d’autre qui serait capable de me sortir ce genre de chose de cette façon. Je ne prends pas mal sa boutade amicale et, un sourire en coin, je lui réplique d’un ton espiègle et chaleureux.


- Tu exagères, ils tenaient au moins deux-trois ans en moyenne. Le dernier en date a même tenu plus de dix ans, tu sais. Je suis contente de te voir, Jaylen. Ça faisait un moment.

« Cheminons un peu ensemble. Je suis fier de toi, et du fait que tu aies accepté de prendre ma succession comme Maître des Jedi Verts. »


Habile choix de mots, mon ancien mentor… il est vrai que dans votre situation, il vous semblerait difficile de marcher plutôt que de flotter. Je me garde cependant de lui partager ce trait d’humour, surtout quand il a l’air aussi sérieux. Par habitude quand je l’entends prendre ce ton-là, je l’écoute avec attention tout en laissant la Force guider mes pas. Si je ne ressens plus ses émotions comme par le passé puisque notre Lien de Force a été brisé après son trépas, j’entends dans sa voix sa fierté donc je ne mets pas en doute sa parole. Jaylen n’a jamais été friand des mensonges entre nous, l’Iridonien préférant davantage taire ce dont il ne voulait pas me parler ou écarter habilement le sujet. J’admets que ses mots me font du bien au moral, surtout que nous n’avons pas pu avoir de réelle passation.


- Ce n’est pas toujours facile, mais je fais de mon mieux pour en être digne.

« Il serait bien par contre que tu prennes un peu moins de risques qu’une jeune Padawan écervelée, surtout si tu veux éviter de te faire passer un savon quand tu m’auras rejoint de l’autre côté. »


Oh, il est sérieux et là je le reconnais bien, son habituel ton posé mais de ferme réprimande. Ah, ça faisait longtemps… ou peut-être pas si longtemps. Jaylen n’avait rien à redire sur mes résultats en missions, mais il grommelait face à mes prises de risques surtout quand j’agissais en solitaire. Cela faisait un moment qu’il ne m’avait pas sortie le coup de la « jeune Padawan écervelée », cela me rappelle des souvenirs pour le coup et cela m’arracherait presque un sourire bon-enfant. Bon après, il ne dit pas ça en l’air, même si je me demande comment il s’y prendrait pour m’engueuler dans l’Après. Après, si c’est bien lui, il a une mémoire d’éléphant sur ces choses-là. Il n’oublie jamais alors s’il en a la possibilité et s’il l’estime nécessaire, il ne s’en privera pas et ce quel que soit l’âge que j’aurais. Sur ce point et sur d’autres, Jaylen a été davantage une figure paternelle pour moi que mon propre père.


« Tu n’as pas assez conscience des conséquences potentielles que ta disparition pourrait amener. »


J’allais objecter, une main sur la hanche, lorsque la Force qui imprègne la Grotte aux Cristaux semble se porter en écho à ses propos et m’inspire des images qui, elles… ne sont pas très inspirantes et incarnent à peu près tout ce que je veux éviter. Hallucinations ou non, ce n’est pas quelque chose que je veux voir advenir. En des flashs rapides, je vois les répercussions d’un schisme qui aurait été engendré entre l’Ordre Vert et les autres composantes de l’Ordre Jedi, anéantissant tous les efforts de médiation, d’ambassade et de diplomatie que j’avais engagé, et que Jaylen avait menés avant moi. J’y entrevois des images de mes proches aux pensées plus radicalisées, ce qui inclut de façon très surprenante pour moi mon frère aîné Corran, alors à la tête d’une faction indépendantiste et autonomiste. Je suis désarçonnée de voir la pétillante Adea, ma chère nièce, être tout autant affectée, ainsi que de constater que dans ces visions aussi chaotiques qu’évanescentes, Dalek est la voix modératrice au sein de mes proches, même s’il y devient bien moins regardant sur sa propre vie.


« Si je peux te donner un conseil, c’est de ne pas compter que sur toi-même. Tu peux aussi te reposer sur tes amis, sur tes proches… et sur tes alliés, tant que tu prends garde à bien choisir ces derniers. Tu risques sinon de mourir bêtement comme moi au détour d’une ruelle ou pire, de mourir d’épuisement. Ce qui serait une façon très pathétique de mourir. »


Ses propos, bien plus graves et presque empreints de regret, m’interpellent alors que nous poursuivons notre progression dans les entrailles de la grotte aux cristaux. Je tourne ma tête vers sa silhouette translucide, irréelle, le dévisageant de mes yeux bleus-gris tout en me mordant les lèvres pour retenir la question qui brûle de m’échapper. La question qui dérange, la question pressante qui concerne l’assassinat dont il a été la victime, l’injustice subie par l’Ordre Vert que je veux résoudre. Oh Force que je brûle de lui poser cette question ! Et pourtant, c’est autant la Force que mon instinct qui scellent mes lèvres. Sans savoir pourquoi, je sens que ce n’est pas plus le moment que l’endroit. Et de façon moins avouable, j’ai peur qu’en posant la question il ne disparaisse prématurément. Je me retrouve, ironiquement, dans une situation similaire que celle où nous nous étions vus pour la dernière fois de son vivant, lui et moi, dans la cantina du Havre de Mynock pour partager un verre… le dernier. Il me connaît, il abordera de lui-même le sujet s’il veut en parler, j’espère qu’il le fera cette fois. Pourtant, telles ne semblent pas être les intentions de l’esprit de mon ancien mentor, qui poursuit.  


« Si tu prends ta vie trop à la légère, l’Ordre Jedi pourrait se retrouver vite de nouveau au bord de l’anéantissement. Adea se retrouverait comme Luke Skywalker il y a un millénaire et demi, à la différence qu’il n’y aurait pas que deux Sith à ses trousses, mais des centaines. »


Une moue se glisse brièvement sur mes traits. Ça va, j’ai compris Jaylen. Le message est bien passé, a bien été retenu et enregistré, pas besoin d’en rajouter une couche. Merci de me rappeler à quel point notre responsabilité est écrasante et à quel point je dois réfléchir plus qu’avant à chaque décision. C’est un coup bas de m’attaquer de la sorte par le biais d’Adea, il sait que je suis sensible à la famille et que j’adore ma nièce, et que je suis consciente de la grande affection et admiration qu’elle me porte. Sans doute fait-il ça car il sait que, sur certains points, je me reconnais plus jeune en ma nièce. Non, je veux me battre pour que non seulement Adea, mais aussi nos enfants et nos jeunes soient en sécurité.

Et ce même… et ce même si je dois faire des choix difficiles et porter la culpabilité liée à ces choix. Et ce même si je dois souffrir pour atteindre ce but, même si je dois subir les répercussions de mon Don. Je ne peux pas m’empêcher de penser à Gilad, que je n’ai pas pu… que j’ai dû, de ma propre main… inconsciemment, je baisse légèrement le regard et mes yeux bleus-gris se ternissent. Comme s’il avait entendu mes pensées, j’entends Jaylen essayer de m’apporter quelques mots, fermes, de réconfort.


« Tu ne pouvais pas faire autrement. Tu as fait ce qu’il fallait, Allana. S’il y avait encore eu une once d’humanité en lui… c’est ce qu’il aurait voulu que tu fasses. »

- Ihn Corellisi nyeve min bhiq suman ehin nyiad. Dis-je d’un ton résolu, peiné.


« Un corellien ne tourne jamais le dos à quelqu’un dans le besoin », comme nous disons nous autres corelliens… et j’ajouterai, encore plus quand il s’agit de Jedi Verts ou d’un corellien.

C’est une question d’honneur, tant patriotiques que familial. C’est pour ça que j’ai répondu à l’Appel de Force qui m’était parvenu… et qui venait sans doute de Gilad. Ce n’était pas un appel au secours… mais une supplique. J’ai mis du temps à le comprendre sur Drongar, je ne l’ai réellement compris qu’en le confrontant. Cela n’a été clair et limpide que lorsque nous avons laissé parler nos lames-laser… c’était ma responsabilité. J’entends ce que me dit Jaylen par-delà la Force, mais la culpabilité ne s’estompera jamais tout à fait, pas plus que le chagrin que je ressens malgré moi, tout comme l’écho de douleur du Lien rompu. Néanmoins, je crois que j’avais besoin d’entendre ces mots que mon entourage me répète depuis. Je voulais l’entendre lui-aussi, me rassurer en ayant son avis… et ce malgré mon assurance habituelle. Je sais que ce moment est évanescent, que cette discussion est éphémère, mais elle me réconforte. Je sais que cet instant n’est pas appelé à durer ni même à se répéter, alors je profite, je me laisse guider.


« Je garderai mes distances car je suis mort. Les morts ne doivent pas influencer les vivants… mais sache que je serai toujours là pour veiller sur toi, et que si un jour tu as vraiment besoin, je serai là. » Ajouta-t-il d’une voix calme et ferme, son regard posé sur moi.


Je sais, tant à sa voix qu’à son regard, qu’il pense ce qu’il dit. Cela ne peut pas être une hallucination ou une illusion, il est impossible de le recréer avec autant de détails, je n’ai pas autant d’imagination. Alors en ayant écarté toute possibilité logique, je dois être pragmatique et me résoudre à l’impossible… en tout cas, à l’improbable. Á l’instant où mes doutes et mes incertitudes se dissipent, la Force cesse de guider mes pas et je m’arrête là où je me trouve. Je me retrouve vraiment en plein cœur de la grotte aux cristaux, menée dans un recoin qui étincelait avec la lueur d’un soleil estival sur Corellia.


- Ne t’en fais pas pour moi. J’ai été à bonne école, tu m’as appris à me débrouiller. Tu as bien mérité un peu de repos après tout le boulot que tu as abattu.


Un sourire complice et plein d’aplomb s’est tissé sur mes lèvres, orné d’un amusement et d’une affection respectueuse qui ne me quittent pas. Mort ou vif, la déférence que je lui porte demeure préservée. Ses leçons seront toujours dans mes pensées, et son souvenir restera toujours vivant dans mon cœur. Je pense que je suis enfin prête à accepter mon deuil à son égard et à aller de l’avant, même si je compte élucider tout le mystère autour de son trépas et des assassinats suspects sur des Jedi. Mon attention est portée sur la silhouette translucide du Cornu qui m’observe avec bienveillance. Après un peu de patience, il daigne se dérider et j’entends un rire chaleureux qui m’avait manqué. Quitte à ce que nos chemins se séparent pour un bon bout de temps – mes proches y comptent bien et je n’ai aucune intention de mourir de sitôt, j’ai tant de choses à faire – autant se quitter avec la gaité.

C’est alors qu’il me fait signe d’aller vers l’amas de cristaux alors qu’il reste immobile là où il se trouve. Avec une humilité que je ne montre que très peu, j’incline ma tête en une révérence respectueuse, un salut qu’il me retourne puisque nous ne nous pouvons pas échanger une ferme poignée de mains.


« Ol'val, Allana. Mahn uhl Fharth bey ihn valle »

- Mahn uhl Fharth bey ihn valle, Jaylen. Ol'val.


“Au revoir, que la Force soit avec toi. » Du Vieux Corellien, ou Olys Corellisi dans mon pays.  Cela ne me surprend pas de sa part, et j’admets que j’aime entendre notre langue maternelle. Cette formule me rappelle la double-allégeance qui est la notre en tant que Jedi Verts, envers les Jedi et envers Corellia. Oui, pourvu que la Force reste avec nous… nous allions en avoir besoin. Je sais, sans vraiment le savoir, qu’il ne sera plus là lorsque je me retournerai. Je le laisserai partir. Et Jaylen m’a rappelée quelque chose que j’ai tendance à oublier parfois, à savoir que je ne suis pas seule. Mais j’admets que savoir que bien que toujours hors de portée il veille toujours sur moi m’apporte un peu de réconfort. Ma résolution se renforce, mes idées se font plus claires. Je sais vers quels cristaux je vais me tourner.

J’ai embrassé cet héritage et ces responsabilités. Je tiendrai le gouvernail, je ferai l’ambassade, je serai à l’écoute des Jedi Corelliens. Je guiderai l’Ordre Vert dans les temps troublés qui s’annoncent.  

Toujours guidée par la Force, je m’avance vers l’amas et l’effleure avec délicatesse de mes doigts. Quelques instants plus tard, je me retrouve avec quatre cristaux dont deux dans chaque main. Mes yeux bleus-gris les observent avec curiosité et attention. Leur lueur ambrée pulse sur mes paumes endurcies par les combats, comme s’ils n’attendaient qu’à résonner avec ma présence dans la Force.

Je sais ce qu’il me reste à faire.

Je m’assois, jambes croisées en tailleur, sur le sol de terre et de roche. Rangeant délicatement deux des quatre cristaux, je sors les composants nécessaires pour façonner et donne vie au sabre-laser : les parties du manche, le système d’activation, la lentille, la cellule d’alimentation… et deux des cristaux. Tout est bon. Tout est au complet. Il ne me reste plus qu’à l’assembler et l’aligner avec grand soin. Je ferme les yeux et laisse la Force me draper de son voile chaleureux. Je ne pense qu’à l’arme que je veux façonner, et focalise mes sens sur la tâche délicate à réaliser et sur chacun des composants.

Sous mes paupières closes, je sens les différents composants être portés par la Force qui répond à mon appel. Je les perçois qui s’alignent, petit à petit, avec une délicatesse que je ne démontre que rarement. Ma concentration est absolue, la moindre erreur commise pourrait très bien me coûter mes mains. L’échec n’est pas acceptable, je respecte l’arme que je m’efforce de construire avec déférence. Les pièces du manche sont alignées, alors je les assemble avec la plus grande minutie que je puisse, encore scindées en deux afin de laisser la place, en leur cœur, aux cristaux jumeaux qu’ils vont accueillir. Là. Totalement concentrée sur le processus, je laisse les deux cristaux jaune ambré flotter dans les airs et je prends le soin de les aligner autant à ma présence qu’à la Force, avant de les déplacer avec une grande précision jusqu’à ce que chaque partie du manche accueille l’un des deux cristaux. Tel le chef d’orchestre que je ne suis que très peu d’ordinaire, j’assemble ensuite avec soin la poignée afin que le manche soit complet et que, théoriquement, mon nouveau sabre-laser double-lame soit fonctionnel.

Ça y est. Tout est en place. L’arme nouvellement forgée descend jusqu’à reposer sur ma paume.

Je me redresse, observant le manche avec minutie et guettant la moindre imperfection, tant physique que dans l’alignement dans la Force et à ma présence. Je ne décèle aucune avarie particulière, et croyez pourtant que je commence à avoir l’œil pour ce genre de chose. C’est mon huitième sabre-laser. Me plaçant au centre de la petite cavité intégrante de la cave aux cristaux où je me trouve, plaçant mes deux mains sur le manche du double-lame, j’en enclenche fermement l’activation pour le tester.


[Grotte aux cristaux] Mahn uhl Fharth bey ihn valle [RP Solo] [Terminé] Sabrea10


Aussitôt, les deux lames ambrées jaillissent dans un sifflement, éclairant de leur lueur dorée la pénombre relative qui m’entoure. J’écoute leur grésillement, elles sont parfaitement stables. Aucune dissonance ne me parvient dans la Force, et je ressens avec encore plus de finesse l’aura des cristaux. Effectivement, ils répondent mieux à ma présence actuelle que ceux que j’avais eu toutes ces années. J’ai changé. Mon style de combat a changé, ainsi que mon lien avec la Force. Ce sabre saura y répondre. J’apprécie la poignée argentée, qui prend en considération cette fois non seulement ma prédilection pour la Forme V du Djem So et ma maîtrise de la Forme III Soresu, mais aussi le troisième style que j’ai appris à maîtriser au cours de ces dix dernières années en tant que Jedi Verte accomplie : la Forme VII, connue sous différents noms : « Voie du Vornsk » ou « Voie de la Férocité », avec ses deux variantes que sont le Juyo et le Vaapad. Pour ma part, j’ai choisi de me former et de maîtriser celle du Vaapad. J’accepte la part d’ombre qui est en moi et plutôt que de la laisser me submerger ou de l’ignorer, je décide de l’exploiter en la canalisant, j’accepte la furie de l’adversaire ainsi que ma passion du combat.

C’est une forme dangereuse, très peu enseignée au sein des différentes composantes de l’Ordre Jedi, y compris chez les Jedi Verts, car elle peut dangereusement rapprocher ses utilisateurs vers le Côté Obscur. C’est un équilibre délicat à maintenir, je l’admets. Jaylen a d’ailleurs très longtemps refusé qu’on me l’enseigne, malgré mes demandes fréquentes, mon talent indéniable au sabre-laser et mon intérêt pour cette forme de combat et ce n’est qu’à mon retour de la secte Sith et après ma période de probation et de reconstruction qu’il a accédé à ma requête à la condition de m’y former lui-même et de superviser attentivement cet apprentissage. J’ai fini par comprendre ses réticences initiales, mais j’ai fini par apaiser ses craintes au fil des années. Je ne laisserai jamais ma part sombre me surpasser.

C’est une arme dangereuse, que je n’utiliserai en situation réelle qu’en dernier recours. C’est ma botte secrète, aussi est-ce quelque chose que je n’ébruite guère dans mon entourage même assez proche.

Comme je m’y attendais, lorsque je me retourne, il n’y a plus de traces de la présence de Jaylen. Son aura dans la Force s’est estompée, comme si le Fantôme de Force n’avait jamais été présent… pourtant, c’est aussi la Force qui me souffle qu’il a bien été là et que je n’ai pas rêvé de notre échange. Il a été là, il était là… et il n’est plus là. Mon deuil est toujours présent, mais bien moins écrasant même si, chose qui m’amuse, comme à son habitude il ne m’a pas apporté toutes les réponses. Je dois chercher moi-même, car je respecte sa volonté de ne plus s’impliquer dans les affaires des vivants. Je me doute que notre prochaine discussion risque fort d’être dans de très nombreuses années, quand mes cheveux auburn auront perdu de leur flamboyance et auront viré vers un blanc de vieillesse. En attendant, je ferais de mon mieux pour que ne pas plus le déranger dans son repos plus que mérité.

Toujours guidée par la Force, je m’éloigne de l’amas de cristaux et mes pas errent dans les innombrables couloirs et cavités de la grotte aux cristaux soigneusement veillée par les Jedi Verts. Je quitte petit à petit l’état de méditation éveillée dans lequel j’étais plongée pour cette petite quête à la fois très ordinaire, très basique pour tout Jedi et pourtant, essentielle. Il faut parfois revenir aux bases.

Sans doute encore en partie dans les brumes de la méditation active, j’ai l’impression de voir une silhouette encapuchonnée inconnue qui attend, à quelques mètres de la sortie de la cave aux cristaux. J’ai du mal à distinguer ses traits, sinon une silhouette humaine, féminine et Jedi. Sa présence est très brouillée, diffuse dans la Force, à l’instar d’un écho sur la roche ou une circonvolution sur l’eau. Je suis sûre que je ne la connais pas, pourtant j’en connais des gens, de Corellia comme d’ailleurs. Sous les ombres de son capuchon, je ne distingue qu’une paire d’yeux verts perçants qui me murmure de faire attention à moi, et qu’elle aimerait que je continue de prendre soin de son petit garçon.

Je n’ai pas le temps de m’interroger sur sa présence que je suis tirée hors de mon état méditatif et qu’elle a disparu sans laisser de traces. L’ai-je vraiment entendue ? Je n’en ai aucune certitude. Avant de quitter les lieux et de retourner auprès des miens et de mes pairs, je me retourne une dernière fois. Le nouveau sabre-laser accroché à ma ceinture, valise dans une main, je m’incline légèrement avec respect avant de murmurer quelques paroles en Vieux Corellien d’une voix posée et déférente.


- Doaba ol'val tru.


Cela veut dire “Paix et Espoir” dans ma langue natale. C’est tout ce que je peux leur souhaiter, et nous souhaiter vu les temps agités qui s’annoncent à l’horizon. Une chose est sûre : je me battrai. La sécurité des corelliens et les intérêts de l’Ordre Vert seront ma priorité, et nous coopérerons avec les autres composantes de l’Ordre Jedi tant qu’ils nous respecteront et que cela respectera nos coutumes.

Il ne me reste plus qu’à regagner mes confrères et consœurs, retrouver mes proches, désormais.

[Fin du RP]
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