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Dalek Zar
Dalek Zar
Maître Jedi Vert
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Déjeuner exploratoire au Joyau de Corell [PV Dante Garvan][Terminé] Empty Déjeuner exploratoire au Joyau de Corell [PV Dante Garvan][Terminé]

Mar 25 Jan - 19:34
« Amusez-vous bien, Dalek. Amusez-vous bien, tant que vous le pourrez. »

Les dernières paroles que la Régente du Trône Eternel lui avait adressées dans cette cantina de Rwookrrorro l’avaient tout sauf aidé à se détendre. Dalek n’avait pas honte de dire qu’il avait chié en un temps record aux toilettes après le départ de l’androïde mais au moins était-il satisfait de ne pas s’être fait dessus en sa présence. Il n’avait rien été en mesure d’avaler le midi même, ni le soir, à part un verre d’alcool Wookiee qu’il avait regretté d’avoir bu dès l’instant où le liquide – qui devait aussi servir à entretenir les vaisseaux de son propre avis – avait touché sa gorge. Le breuvage avait cependant rempli son office et il s’était endormi vite et, la Force soit louée, sans cauchemarder de ce que la Major du Chume’doro et la régente pouvaient lui réserver comme tortures.

A sa grande surprise, il ne s’était rien produit après sa rencontre avec ISIS. Son vaisseau avait été réparé et modifié comme convenu par les ingénieurs Wookiee dont il avait ramené la progéniture saine et sauve au bercail. Il avait bien sûr passé tout le Shyrack au peigne fin avec l’aide de K6 et de Rex mais il n’avait rien trouvé. De même, il avait pris soin de passer au crible tout ce qu’il portait sur lui au moment de l’entrevue, des fois qu’elle ait pu lui mettre un mouchoir ou autre. Tout ce qui ne pouvait pas être grillé par onde électromagnétique ou lavé à 90°C était directement passé par la case « vide spatial ». On ne plaisantait pas avec une entité capable de savoir instantanément plus de choses que toute une agence de renseignement galactique.

Son retour sur Corellia s’était déroulé sans encombre mais le Conseil Vert n’avait pas été rassuré par le rapport qu’il leur avait fait de sa rencontre avec le bras droit de la Reine. Pire que ça, les vieux lutins n’avaient pas arrêté de lui poser des questions auxquelles il n’avait pas de réponse ! Par les plis infinis d’un Hutt, comment pouvait-il savoir ce qu’elle était venue faire sur Kashyyyk ? Ce n’était pas faute d’avoir posé la question mais à part l’embrouiller et le menacer à demi-mot, la Régente ne lui avait laissé aucun indice. Un de ces trolls avait même osé lui demander pourquoi il ne l’avait pas suivie. Est-ce qu’il y avait marqué « martyre Jedi suicidaire » sur son front ? Heureusement, il n’avait pas eu besoin de recadrer personnellement Maître DuCon – oui, il méritait bien d’être renommé ainsi – parce que ses pairs l’avaient vite remis à sa place.

En revanche, les lutins avaient informé le Conseil sur Tython et il s’avérait que non contents d’avoir reçu un rapport détaillé de la part de Dalek, ils avaient décidé de dépêcher un des leurs sur Corellia pour avoir un « entretien plus poussé sur la situation ». Le Conseil Vert s’était montré aussi avare que d’ordinaire en information, autant dire qu’il ne connaissait presque rien du maître en question à part son nom et son job. Par contre, les maîtres s’étaient montrés très clairs dans leur consigne de ne pas quitter Corellia jusqu’à nouvel ordre, pour « assurer au maximum sa sécurité »… comme s’ils avaient été en mesure d’arrêter l’androïde si elle avait décidé de venir le tuer dans son lit.

Et merde, voilà qu’il se mettait à les imaginer en train de découvrir son corps à côté de son lit, une main tenant son sabre laser, et vêtu de son pyjama avec le logo « Corelliptyca» du nom du groupe de blaster-rock dont Hal l’avait rendu friand après les avoir vus se produire en concert à Coronet City. Une vraie figure de martyre idéal pour inspirer les futures générations…

Dans tous les cas, ce qu’il savait au sujet de son invité, c’était qu’il s’appelait Dante Garvan et qu’il occupait le poste de Maître Archiviste en plus de siéger au Conseil de Tython. De mémoire, Allana l’avait mentionné une fois ou deux mais il n’avait pas de souvenir notable à son sujet. Il avait bien sûr tenté de se renseigner à son sujet mais à part trouver son holoportrait et le fait qu’il était Arkanien, il n’avait pas trouvé grand-chose. Même son âge était un mystère !

Dalek ne comptait pas que cette conversation soit à sens unique, cela dit. Certes, il donnerait au maître Jedi tous les détails possibles concernant sa mission sur Kashyyk et sa rencontre avec ISIS, jusqu’à la marque de ses bottes s’il le fallait. En retour, il espérait que l’archiviste aurait quelques informations à lui apporter ou tout du moins qu’il consentirait à se renseigner sur quelque chose que la Régente lui avait dit. L’androïde lui avait parlé d’une Sith qui serait à ses trousses et dont il aurait « volé l’héritage de son maître ». Le Jedi Vert ne savait pas de quelle ancienne acolyte de Nawara Saren il pouvait bien s’agir, pour peu qu’elle ait dit la vérité bien sûr, mais cela le préoccupait un peu. Après tout, les tarés ne manquaient pas dans les rangs Sith et de son avis, les femmes étaient les pires, surtout quand ils les recrutaient chez les Hapiennes ! Pour peu que celle-là ait décidé d’aller s’en prendre à Allana, ce serait le pompon.

Toutefois, Dalek avait préféré ne pas organiser l’entrevue avec le maître Jedi au temple de Corellia, pour différentes raisons. Tout d’abord, il ne voulait pas montrer ses quartiers à quelqu’un qu’il ne connaissait pas, surtout quand il n’avait pas eu le temps de les ranger au préalable. Au contact d’Allana, le Hapien avait appris à vivre dans un milieu de semi-chaos propre qui lui faisait effectivement davantage penser à un chez-lui qu’un appartement aseptisé.

Ensuite, il ne voulait pas non plus faire ça dans une salle de réunion où ils pourraient être interrompus toutes les deux minutes par des initiés cherchant un endroit où travailler ensemble sur leur exposé ou par des chevaliers désireux de se poser pour un briefing mais trop têtes en l’air pour consulter les tableaux de réservation.

La cantine du temple était également hors de question en raison du tintamarre qui y régnait en permanence. Contrairement aux peuples civilisés de la Galaxie comme les Hapiens, les Corelliens ne mangeaient pas à des plages horaires fixes mais n’importe quand dans la journée, et comme ils ne pouvaient rien faire sans bruit, c’était une vraie catastrophe auditive. Tous les autres endroits étaient hors de questions car voués à la méditation, ou à des entraînements ou encore à des leçons… Vraiment, on ne pouvait quasiment pas avoir la paix dans ce temple.

Voilà pourquoi Dalek avait opté pour un choix beaucoup plus approprié : le Joyau de Corell. Restaurant réputé pour sa cuisine destinée aux fins gourmets, il avait l’avantage d’être régulièrement utilisé pour les repas d’affaires, ce pourquoi des box avaient été aménagés pour pouvoir discuter tranquillement sans être dérangé. Bien sûr, l’ancien Sith avait demandé à Rex de passer le box au peigne fin et d’installer un dispositif de brouillage juste par précaution, ce que le droïde astromécanicien avait fait avec zèle.

Conscient qu’il aurait pu faire un effort en matière de tenue vestimentaire, Zar avait préféré malgré tout ne pas revêtir la tenue traditionnelle Jedi, qu’il n’affectionnait pas particulièrement et qu’il ne trouvait pas pratique. A la place, il avait revêtu une tenue civile fonctionnelle dans les tons bleu sombre avec une veste marron suffisamment longue pour que le sabre laser à sa ceinture n’attire pas trop l’attention.
Assis à la table, le Jedi étudiait le menu avec attention depuis quelques minutes quand une silhouette aux longs cheveux argentés s’avança vers lui. Dalek quitta son siège et inclina légèrement la tête avant de lui tendre sa main.

- Bonjour maître Garvan, je suis Dalek Zar. Je vous remercie d’être venu jusqu’ici. Est-ce que ça vous dérange si nous déjeunons pendant notre entretien ? J’ai une faim de loup et je trouve qu’il est toujours plus facile d’évoquer des sujets difficiles en se consolant avec un bon steak de nerf !


Dernière édition par Dalek Zar le Dim 18 Juin - 18:43, édité 2 fois
Dante Garvan
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Déjeuner exploratoire au Joyau de Corell [PV Dante Garvan][Terminé] Empty Re: Déjeuner exploratoire au Joyau de Corell [PV Dante Garvan][Terminé]

Mar 25 Jan - 19:36
Il était fort rare que l'on vienne me voir dans les archives. Ou plutôt, pour de telles raisons. Depuis quand me trouvais-je être le préposé aux questionnements des Jedi en goguette ? Légèrement agacé par cette nouvelle envolée lyrique dont on me fit part pour me donner cette mission, ô combien inintéressante à mes yeux ; je ne pouvais m'en défaire sans m'apporter un dédain non dissimulé par le Maître qui s'était rendu à mes côtés pour me faire part de cette décision du conseil. Apparemment, le Maître des Ombres avait eu bien trop à faire pour pouvoir s'abaisser à cela. Mais bon. Ce n'était pas comme si les missions se succédaient, et puis, sortir un peu d'ici ne me ferais pas forcément beaucoup de mal. Paraît-il que la pâleur de ma peau viendrait du peu d'exposition au soleil… Voir à la multitude qui brille sur diverses planètes dans la Galaxie. Cela étant, le message était clair et concis. Enfin, assez pour ne pas rentrer dans les détails. Pourquoi donc n'étaient-ils jamais plus précis sur les ordres de mission ? Au moins, je connaissais le visage de mon interlocuteur, ainsi que son rang dans l'Ordre Jedi et surtout, les raisons pour lesquelles c'était moi et non un autre qui se trouvaient être choisi pour cela. Mes connaissances sur les Sith et leur magie avaient sans doute pesé dans la balance. Au moins, si ce dernier s'était détourné sur Côté Lumineux, je le saurais bien plus vite que quiconque.

Ce serait donc en cette matinée que je devrais aller à sa rencontre. Ironiquement, ce fut de sa part que je reçu l'invitation. Apparemment, mon rôle n'était qu'un homme de paille face à un incendie de grande ampleur. Ou pour faire plus simple. Il savait déjà pourquoi je venais, toutefois, Dalek Zar – tel était son nom – ne pouvait connaître l'entièreté de mes capacités et de mon savoir. Encore moins en ce qui concernait les artefacts Sith. Quittant ma couche, je percevais, dans la pénombre percée par quelques rayons de lumières, traversant les rideaux opaques, le corps d'une Twi'lek. Sa peau rosée perlait encore d'une sueur nocturne. Il fallait bien dire une chose, la nuit était pour moi bien loin d'être calme. Tout du moins, pour celui qui était bien plus connu pour ses holocrons et autres écrits ancestraux que pour la multitude de compagnes dans sa couche. Pourtant elle était bien là, hier c'en était une autre, demain… Peut-être encore une différente. A moins, bien entendu que ce ne soit… Un. Peut importe.

La laissant là, encore endormie, je prenais ma tenue habituelle. Puis, après m'être dirigé vers la salle d'eau, entreprit de me laver. Le temps fila rapidement, qui plus est lorsque j'entrais en méditation. Une bonne préparation se trouvait être la principale source du pouvoir de la Force. Je ne pouvais me rendre sur place s'en m'être un minimum préparé. Ce que je fis rapidement au vu de l'heure. Ma tenue étant en place, je vérifiais mon sabre laser, pour une fois, je n'en prenais qu'un, rangeant le second en lieu sûr dans mon appartement. La Twi'lek – dont le nom m'échappait – ne saurait quoi en faire, de plus, à peine serait-elle réveillée, qu'elle filerait le plus rapidement possible. Rare étaient celles qui profitaient plus longuement de ma chambre qu'une nuit. A moins bien entendu que ces dernières n'y soient cordialement invités bien entendu.

Bien heureusement, dans mon malheur, si je puis dire, le lieu de rendez-vous se trouvait non loin de là où je me trouvais. Le Joyaux de Corell. Voilà donc un lieu bien atypique pour une telle rencontre. Je connaissais ce restaurant suite à de nombreuses rencontres plus ou moins fortuites dans ces lieux. Le tenancier, un Botan relativement désagréable pour un patron, n'était pourtant pas des moins discrets concernant ses clients. Rien ni personne ne savait ce qu'il se disait ici. Pour tout dire, jamais personne n'avait vu quiconque y entrer et en sortir par la même porte. Sauf une poignée d'irréductibles, autant qu'irascibles politiciens se considérants bien au dessus des menaces qui pesaient sur eux. Bien qu'il en fut de même pour ma part, Corellia n'était guère un lieu où le meurtre se trouvait de bonne augure, et encore moins une manière de faire assez commune. Espérons que l'homme que j'allais rencontrer respectait cela. Ne pas pouvoir terminer un repas, sous prétexte qu'une partie de la cervelle d'un adversaire flotte dans mon consommé me dégoûte quelque peu. Et oui, je parle en connaissance de cause. Lyren ayant la gâchette facile elle n'acceptait que très peu ce genre de manières. Encore moins lorsqu'il s'agissait de moi.

Sous les lumières vacillantes de Corellia je remontais les ruelles parfois étroites, parfois larges jusqu'à arriver au lieu de rendez-vous. Passant les portes automatiques, je fus invité à rejoindre Dalek dans un box en retrait des autres. Une idée qui ne m'échappait guère. Tout en remontant les tables, je percevais la moindre parcelle de Force qui émanait des clients. Rien. Le vide. Même le plus doué des Sith ne pouvait aussi bien se défaire de son empreinte dans la Force. Elle était partout, en chacun de nous, elle était source de vie, de tout. Arrivant à hauteur du box, une voix me salua, rapidement suivit d'un mouvement de tête accompagnée d'une main tendue. Tout en la prenant, je la serais poliment. D'un âge assez peu avancé, les cheveux sombres, il perçait dans la Force une pointe de colère. Mais si infime que je manquais presque de la discerner. Un ancien Sith ? Etrange. Vraiment. Mais bien plus intriguant qu'inquiétant pour tout dire. Acceptant sa proposition, je m'installais en face de lui. Liant mes doigts sur la table, je pris la parole.


- Bonjour Dalek. Même si le repas se verra particulièrement agréable à déguster, je suppose que vous savez déjà comment ce dernier risque de finir. (Prenant un menu, je continuais, sommairement.) Que pensez-vous de la soupe de Banta aux herbes de Kashyyk, il paraît que c'est un délice.

Derrière cette phrase aux semblants anodins, se dissimulait une question bien plus insidieuse. La réponse de Dalek me permettrait déjà de fixer une idée sur le chevalier qui me faisait face. Quelques informations perçaient à son propos, Chevalier Jedi Vert, ayant de très forts liens avec leur Maître… Toutefois une chose me manquait avant que nous puissions réellement discuter des raisons qui faisaient que je me trouvais ici et surtout, que les Assassins Jedi ne l'aient par encore tué… Quels étaient ses liens avec les Sith et surtout, pourquoi cette colère en lui.

- Et si, avant toutes choses nous venions à lever nos verres à cette rencontre ? Vous n'avez rien contre l'alcool Corellienne j'espère, cela serait ironique.

Demandant au serveur de nous apporter cela, je me contentais de l'observer en silence. La manière dont un homme se tient en dit bien plus sur lui et ses désirs, que la plus longue des phrases. Qui plus est, la Force qui émanait de lui, en dehors de cette pointe de colère contenue, se trouvait être totalement calme, voir même sereine et apaisante. Néanmoins, nous venions de faire connaissance, et la discussion n'ayant même pas encore commencée… J'avais encore bien du temps devant moi pour prendre une décision qui, au final, déciderait de son sort.


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Dim 30 Jan - 1:21
Dalek remarqua la poignée de main polie et ferme du maître Jedi avant que ce dernier ne s’asseye en face de lui. Il ne s’offusqua pas qu’il l’appelle par son prénom, c’était plus confortable pour lui que « Jedi Zar » voire « Dalek Zar », certains maîtres verts s’amusant à user de son nom complet comme pour réprimander un enfant pris en faute. D’ailleurs, Dante le vouvoya lorsqu’il s’adressa à lui, ce que le Jedi vert apprécia en comparaison de la familiarité mêlée de condescendance auxquels il était davantage habitué de la part de ses homologues corelliens.

Le Hapien fronça légèrement les sourcils, non pas par mépris mais par curiosité concernant la phrase assez énigmatique de son interlocuteur vis-à-vis de la fin du repas. Au sens figuré, un repas se terminait généralement par un dessert, parfois par une boisson chaude également mais passé l’adolescence, les Jedi étaient rarement des êtres aussi simples. Il devait y avoir un, deux ou trois sens cachés à cette phrase mais pour tout le bois de Kashyyyk, Dalek aurait bien été incapable de dire si le maître archiviste parlait de paperasse administrative – comme c’était malheureusement souvent le cas au temple vert – ou bien d’une sorte de test visant à déterminer s’il n’avait pas donné quelque information confidentielle aux Sith… pas qu’il connaisse grand-chose de capital en tant que simple chevalier Jedi mais il supposait peut-être qu’Allana lui fasse des confidences sur l’oreiller. Zar n’était pas assez naïf pour croire qu’un magnat de l’information comme devait l’être Dante ne soit pas au courant de leur relation.

Un sourire illumina le visage du Hapien lorsque son interlocuteur proposa de boire un verre, c’était après tout une excellente suggestion.

- J’apprécie votre façon de faire les choses, maître Garvan. Avec plaisir pour célébrer notre rencontre et d’autant plus s’il s’agit d’un alcool corellien. Je ne peux pas dire que j’étais un grand connaisseur avant de m’installer sur Corellia mais j’y ai pris goût. Ils ont des spiritueux forts, reconnaissables mais qui laissent quelque chose de mémorable, un peu à l’image des Corelliens, ne trouvez-vous pas ?

Marquant une pause pendant que le maître archiviste passait commande auprès du serveur, Dalek en profita pour réfléchir un peu plus à sa question. Le Jedi vert avait laissé manigances et complots derrière lui quand il avait quitté les Sith, précisément parce qu’il s’était lassé des couteaux dans le dos et de la compétition incessante sur l’échelle de l’ordre. Il aurait pu chercher à louvoyer et à esquiver sa question mais ce n’était pas ou plutôt ce n’était plus son style.

Le Hapien ne savait pas où cet entretien les mènerait, ni ses ramifications sur sa possibilité de quitter l’espace corellien s’il en avait besoin, ou encore si cela affecterait sa position dans l’ordre vert. Allana lui avait dit du bien de cet homme et sa première impression était positive, il s’y fierait en étant honnête, même s’il lui fallait bien avouer qu’il espérait des questions un peu plus claires au fur et à mesure.

- La soupe de bantha est bonne mais j’ai tendance à lui préférer le potage de potimarron, c’est plus léger pour enchaîner avec une viande et ça laisse une petite place pour un dessert, commenta-t-il avant de reposer le menu.

Zar avait ses habitudes dans ce restaurant, ce pourquoi il avait une idée assez précise de ce qu’il allait commander. Un bon filet de nerf avec des petits légumes, il n’y avait que ça de vrai pour le requinquer !

- Hélas, je crains que votre supposition m’échappe. Généralement, je termine mes repas avec un dessert et un thé au jasmin, je trouve que cette boisson est une merveille pour la digestion. Si vous vous inquiétez pour l’addition, sachez que je vous invite tout naturellement, c’est après tout à mon initiative que nous sommes ici… Sur un plan moins terre à terre, je compte coopérer avec vous mais le Conseil Vert a été particulièrement avare en détails sur votre mission. Les quelques mots que j’ai eu droit en guise de briefing étaient littéralement « un entretien plus poussé sur la situation ».

Dalek pouvait difficilement être plus clair quant à ses intentions. Maintenant, il ne restait plus qu’à espérer que le conseil Jedi sur Tython avait été plus explicite dans les prérogatives de Dante, sinon quoi ils n’allaient pas beaucoup avancer. Enfin, ce n’était pas pour déranger particulièrement le Hapien, il avait l’habitude avec le Conseil vert et puis cela lui donnait l’occasion de déjeuner et de boire en bonne compagnie. Peut-être même serait-il en mesure d’abattre certains des préjugés qu’on attribuait aux Jedi de Tython, qui sait !
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Dim 13 Fév - 15:54
Je levais donc mon verre à ce "repas". Plutôt que de considérer le Jedi qui se tenait devant moi comme un potentiel ennemi, je préférais le voir comme un compagnon avec qui je partageais un repas des plus sympathiques. Pour tout dire, il était rare que je vienne à sortir des Archives, qui plus est pour m'enfermer dans un quelconque réfectoire afin d'y chercher un repas préparé par avance par un cuisinier lambda. Plutôt que cela, je préférais le faire moi-même. Avoir des connaissances en cuisine s'avérait être parfois pratique, qui plus est, mon palet était ce qu'il est, je ne pouvais m'arrêter à ingurgiter des aliments, juste pour intégrer les nutriments dont mon corps avait besoin pour subsister. Autant lier l'utile à l'agréable n'est-ce pas ? Les paroles de Dalek me firent sourire. De prime abord, je me devais d'être professionnel, et surtout, rassurant, ma mission était simple au final. Toutefois, diriger immédiatement la discussion vers sa terminaison n'était pas dans mes habitudes. Le bénéfice du doute s'imposait une fois de plus à mes échanges avec autrui. J'opinais du chef afin de répondre à sa question portant sur les Corelliens. Je ne pouvais lui donner tort, autant pour le vin que pour ses pairs. Corellia possédait une vaste et relativement éclectique communauté. Mais tous possédaient un trait de caractère bien à eux, une sorte d'arrogance mêlée à un humanisme intransigeant. Etre fier de soi, tout en désirant aider les autres… Le parallèle avec les Sith était mince, si tant est que l'on oublie ce dernier point.

Je jetais un œil au menu. Comme souvent, je restais simple dans mes choix. Une bouteille d'un vin Corellien dont je connaissais les teintes. Une robe vermeille, aux reflets violine, un tanin puissant qui ne laissait personne indifférent… En un mot plutôt qu'en mille, excellent. En cela, je fis le choix d'accompagner cette magnifique bouteille d'un repas conseillé par le Chef. Ce dernier faisait une soupe de poisson-lune à s'en tordre les entrailles. Pour la suite du repas, cela dépendrait surtout de mon compagnon du jour…

J'écoutais avec un certain amusement les propos de Dalek, il semblait prendre notre repas pour un simple échange entre Jedi, sans les fioritures habituelles, ni les messes basses pleines de sous entendus. Il me parlait d'une soupe de potimarron, un chois inhabituel pour un Jedi qui l'était tout autant à mes yeux. Ce dernier prenait plaisir à parler apparemment, et même si diction, assez peu soutenue, je dois bien le concéder – chose qui me changeait des Maîtres Jedi que je côtoyais habituellement –, démontrait un certain détachement envers la hiérarchie et, peut-être même, son rôle au sein de l'Ordre.

Le fait même qu'il désirait m'inviter me tira un sourire, ce n'était pas comme si le repas n'était pas réglé par avance. Non sans ajuster – grassement – le Chef, afin que ce dernier évite d'ajouter quoique ce soit dans nos repas. Le poison se trouvait être monnaie courante dans certains établissements, même si, la plupart du temps, les morts se trouvaient être découvert bien plus tardivement. Devoir expliquer la présence d'un cadavre empoisonné dans son établissement, voilà qui serait assez mal venu n'est-ce pas ? Sa dernière phrase démontra une chose, le Conseil de Corellia était resté bien plus vague pour lui que pour moi. Entre la différence de Rang, et surtout, les raisons qui avaient faites que ce fut moi et non le Maître des Ombres qui fut envoyé ici… Ne laissaient qu'assez peu de troubles quand aux conditions de cette discussion. Mon homologue agissait subrepticement, personnellement, j'étais plus là, pour discuter et valider, ou non, les doutes qui planaient sur Dalek.

Alors que je me préparais à parler, un serveur vint jusqu'à nous ; un jeune humain aux cheveux sombre et aux yeux rouges. Du sang Chiss coulait dans ses veines sans doute… Mais peu importait ses origines, tant que son travail se trouvait relativisé par ce que le Chef des lieux lui imposait. Il prit la commande sur un datapad, nous proposa quelques amuse-gueule et nous laissa reprendre notre discussion. J'attendais qu'il soit assez loin pour reprendre la parole, peu d'oreilles indiscrètes osaient se glisser dans de telles discussions, toutefois, nous n'étions jamais assez prudent.


- La coopération a mené vers de grandes et violentes guerres mon cher Dalek. Toutefois, ce repas n'est pas là pour mener de quelconques recherches… Sinon vous seriez face à quelqu'un d'autre. Aussi, je ne peux que vous assurer d'une chose. Tant que vos actions restes celles qu'elles sont maintenant, vous ne risquez rien.

Je fis une pause alors que le serveur revenait avec les amuse-gueule, la bouteille de vin Corellien, et des couverts. Il nous fit part de prendre un peu patience, le Chef préparant notre repas. Acquiesçant, je le remerciais.

- Toutefois, je n'ai guère envie que nous nous perdions en discussions inutiles. Si je suis ici c'est pour vous, et surtout, pour savoir si l'Ordre peut réellement vous faire confiance ou non. (Un silence se posa soudainement, je restais calme, comme à mon habitude, avant de reprendre. Toujours aussi laconique.) Et je réitère mes propos, je suis ici pour discuter, pas pour vous tuer. Si tel était le cas, l'Ordre aurait fait appel à quelqu'un d'autre.

Afin d'appuyer mes dires, je lui souris, pris mon verre en main, le leva dans sa direction, et en bu quelques gorgées avant de le reposer.


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Dim 13 Fév - 23:16
Lorsque le maître Jedi leva son verre, Dalek leva également le sien en retour. Le maître archiviste avait l’air de quelqu’un d’authentique, ce qui n’était malheureusement pas un mot qu’il aurait employé pour qualifier la plupart des Jedi de Tython qu’il avait rencontrés, ni même certains des plus âgés qu’on pouvait trouver sur Corellia. Passé un certain âge, le Hapien avait l’impression que les Jedi obéissaient non seulement à une sorte de hiérarchie mais aussi que la moindre interaction entre pairs avait un ou plusieurs degrés de lecture cachés. Les Sith n’étaient pas exempts de ce genre de chose non plus mais monter les échelons n’avait jamais été une grande préoccupation de Dalek, déjà à cette époque. Cela s’expliquait de manière très simple : plus on gravissait l’échelle des Sith, plus on s’exposait à de nombreuses et longues vibrolames dans le dos. Chez les Jedi, Dalek suspectait que ce n’était pas tant une question d’être tué par ses rivaux mais plutôt de se conformer à une sorte de moule voire de rôle de plus en plus calibré pour espérer arriver à siéger parmi les pontes d’un des conseils Jedi, voire du haut conseil. En ce qui le concernait, les fesses de Dalek étaient beaucoup plus confortablement installées sur le rembourrage d’un fauteuil du Shyrack.

Maître Garvan avait acquiescé au portrait que le Jedi Vert avait esquissé des Corelliens et de leurs spiritueux avant de se plonger dans le menu. Dalek avait déjà une idée précise de ce qu’il allait commander mais il était curieux de voir ce que l’autre Jedi allait prendre. Ses propos suscitèrent souvent un sourire chez son interlocuteur, ce qui l’aurait préoccupé chez un autre interlocuteur mais il ne ressentait pas d’hostilité chez le maître archiviste. Ce n’était pas une absence d’émotion non plus, certains Jedi se barricadant derrière une muraille immatérielle pour dissimuler ou réprimer ce qu’ils ressentaient. Non, sans être un livre ouvert, Dante Garvan lui apparaissait comme un être calme mais capable d’apprécier les choses, qu’il s’agisse d’une plaisanterie ou d’une bonne bouteille de vin.

Dalek donna sa commande à Orlando, le jeune serveur qui vint prendre leur commande. Orlando Wood travaillait dans ce restaurant depuis un peu plus de deux ans et si le Hapien le connaissait aussi bien, c’était parce qu’il fréquentait les mêmes cercles d’amis que le frère cadet – et le plus sympathique – d’Allana. Étudiant malheureux en ingénierie, le jeune Wood s’était pris au jeu de ce qui n’était qu’un job étudiant à l’origine et il avait basculé sur une formation en restauration sur le conseil de Hal. Orlando était parfois chahuté pour ses yeux rouges, son grand-père étant un émigré Chiss, si bien que Dalek avait parfois prêté un coup de main à Hal pour « dissuader » les quelques racistes du coin de lui chercher des noises. Ce n’était pas grand-chose mais le jeune homme était toujours aux petits soins quand il s’agissait de réserver une table pour Dalek, comme pour Hal.

La phrase du Jedi relative à la coopération arracha un sourire amusé au Hapien, sourire qui se mua en une moue quelque peu désabusée lorsqu’il réalisa que le Conseil Vert avait encore entrepris de le mener en bateau avec leur briefing des plus brefs. Quand ces fichus lutins verts comprendraient-ils qu’ils pouvaient lui dire les choses clairement plutôt que de le mettre à chaque fois devant le fait accompli ? Par le fétichisme exhibitionniste de Darth Talon, ils n’avaient vraiment aucune honte…

- L’absence de coopération aussi a souvent été source de conflits, maître Garvan. Si j’interprète correctement vos propos, si j’avais été considéré comme une menace sérieuse par Tython, je serais attaché à une chaise avec une lumière crue braquée sur le visage en face d’une Ombre Jedi de l’autre côté de la table, dans le cas bien sûr où ils auraient voulu m’interroger plutôt que de me tuer tout simplement. C’est plutôt rassurant, contrairement aux facultés de communication atrophiées de mes propres supérieurs…

Dalek ne comptait pas retenir ses coups concernant le Conseil Vert. Si les vieux mynocks avaient décidé de le laisser sciemment dans le brouillard, il n’y avait pas de raison pour se retenir de leur casser du sucre sur le dos. Le Jedi Vert s’interrompit le temps qu’Orlando leur serve les amuse-gueules et la bouteille de vin corellien, qu’il déboucha avant de le faire goûter au maître Jedi, qui le remercia. Une fois le garçon de service reparti, Dante se montra très clair quant à ce qu’il attendait de leur entrevue et ce que le Hapien pouvait en attendre. Plutôt que de répondre immédiatement, Zar prit le temps d’observer la robe du vin dans son verre avant d’en boire une gorgée qu’il garda quelques secondes en bouche. Pas de doute là-dessus, c’était un excellent choix.

- Je vous remercie pour votre honnêteté. Je compte l’être également avec vous. J’espère toutefois que vous me pardonnerez mon franc-parler, j’ai l’impression que ce n’est pas vraiment la norme dans l’Ordre Jedi. Comme vous devez peut-être déjà le savoir, je me préoccupe peu de ce que le Conseil Vert pense de moi et quant au Haut conseil… c’est pour moi une entité aussi distante que la façon dont Coruscant peut apparaître à un Tatooinien. Je respecte les principes du code Jedi, je suis ancré dans le côté lumineux de la Force et mon allégeance va à Maître Fern, à l’Ordre Jedi et aux citoyens de la République. Je vais là où le Conseil Vert m’envoie, ce qui était le cas de la mission qui m’a été confiée dans le système de Kashyyyk. Je ne m’attendais pas à y rencontrer le croque-mitaine en synthéchair dans une cantina pendant que mon vaisseau était en cours de réparation, s’exclama Dalek en réprimant un frisson avant de boire une nouvelle gorgée de vin.

Le Hapien chassa le sourire malsain de la Régente de ses pensées et se laissa aller à déguster quelques amuse-gueules avant de reporter son attention sur le maître archiviste. Il se serait effectivement attendu à ce qu’on lui envoie une Ombre pour l’interroger si le Conseil de Tython avait eu un doute à son sujet, ce qui pourrait sembler tout à fait raisonnable d’un point de vue extérieur. Les Jedi pouvaient très bien penser qu’un ex-Sith pouvait retomber du côté obscur et se remettre au service du Trône Éternel. Dans l’absolu, ce n’était pas impossible mais c’était complètement suicidaire. Le Trône ne pardonnait pas la moindre trahison – qu’elle soit réelle ou imaginaire – et nul doute que tout « repenti » serait tôt ou tard envoyé au casse-pipe. Dalek en était tout à fait conscient

- Je ne veux pas vous faire perdre votre temps mais j’apprécierais beaucoup si, une fois que vous aurez déterminé si l’Ordre peut me faire confiance ou pas, vous preniez un petit moment pour échanger sur d’autres sujets. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut rencontrer un maître archiviste et j’aurais quelques questions, certaines sur l’histoire en général et d’autres un peu plus personnelles. Pour être précis, ma mère faisait vraisemblablement partie de l’Ordre mais je n’ai jamais connu sa véritable identité. Je n’ai su qu’elle était Jedi que le jour où elle a dégainé son sabre laser face aux troupes du Chume’doro venues la tailler en pièces. Je me dis qu’il y a peut-être des informations sur elle dans les archives de Tython.

Dalek avait fait la paix avec cet événement traumatisant de son enfance. Il avait sept ans quand sa mère était morte sous ses yeux après tout, terrassé par les tirs de disrupteurs de ces fanatiques du Chume’doro. Il se rappelait qu’elle avait essayé de le protéger et qu’elle maniait un sabre laser à lame bleue avec dextérité. Tout ce qu’il avait découvert par la suite, c’était que « Taryn Espara » était un nom d’emprunt et qu’elle n’était pas vraiment Hapienne. En dehors de ces éléments, il n’avait connaissance que de la condamnation posthume de sa mère pour espionnage et haute trahison pour le compte de la République. Si maître Garvan pouvait dénicher des éléments dans ses archives, Zar lui en serait reconnaissant mais il avait conscience qu’il s’agissait sûrement de chercher une aiguille dans une botte de foin.

Le sourire revint aux lèvres du Hapien lorsque le jeune Orlando leur apporta leurs entrées. Se frottant les mains, Dalek le remercia chaleureusement avant de déguster une gorgée du délicieux potage de potimarron qui avait été servi devant lui. Avec un petit morceau de pain, il s’agissait d’un de ses péchés mignons. Là encore, le Hapien savait qu’il ne faisait pas preuve de manières irréprochables mais son éducation dans la noblesse avait pris fin brusquement quand il avait sept ans et autant dire que ni Dame Galney ni son maître Sith n’avaient pris soin de lui inculquer quoi que ce soit en la matière. Ce n'était pas comme si Nawara Saren avait jamais eu des manières d’ailleurs.

Une pensée traversa brusquement l’esprit du Jedi Vert, qui reposa sa cuillère avant de s’adresser à Dante.

- Je ne vous ai même pas demandé comment vous souhaitiez procéder. Est-ce que vous voulez me poser des questions ou vous allez plutôt m’évaluer au cours d’un échange plus informel ? Je n’ai pas de préférence dans les deux cas mais je ne connais pas trop les codes en la matière. A part Maître Korr, qui était vraiment un bon gars, et bien sûr Maître Fern, la plupart des maîtres verts ne sont pas très friands d’échanger individuellement avec moi.
Dante Garvan
Dante Garvan
Grand Maître Jedi
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Dim 27 Fév - 11:16
Le serveur faisait des allers-retours dans la salle, tantôt vers nous, tantôt vers d'autres tables. Notre discussion allait et venait de la même manière. Passant des échanges plus formels à d'autres plus lambdas. Il ne pouvait en être autrement, je le concède. Trop d'oreilles indiscrètes pouvaient se trouver non loin de nous, sans même faire face à un moindre coup porté sous couvert d'une discrète – et malencontreuse – chute, je restais sur mes gardes. Autant par principe que par habitude. J'écoutais calmement les propos de Dalek. Ce jeune Jedi montrait un mélange de respect et de lassitude envers le Conseil Vert, chose que je ne pouvais nullement lui retirer. Le Conseil, pour la plupart, était rempli de vieux sages qui passaient le plus clair de leur temps à divaguer sur telles ou telles décisions plus ou moins importantes, oubliant ce qui faisait d'eux ce qu'ils étaient réellement. Moi-même, en avais-je fait les frais durant mon apprentissage. Mon Maître ayant réussi à me faire voir la Force et l'Ordre bien différemment de ce qu'ils voulaient, encore maintenant je suis considéré comme un électron libre. Le Maître Archiviste qui ne sort de ses bouquins et autres holocrons que pour une chose, partir dans telle ou telle mission suicide dont personne ne veut. Amusant n'est-ce pas ? L'ironie est telle que, à leur différence, je connais ma place dans l'Ordre, et plus encore, je n'ai rien à prouver quand à mes capacités, autant dans la Force, que dans le maniement du sabre laser…

Il n'est pas rare de trouver quelques Padawan osant, à demi-mot, les propos que Dalek venait de proférer envers ses supérieurs. Toutefois, il n'y avait ni animosité, ni irrespect, juste un Jedi qui exprimait ses sentiments et son point de vue sans filtre. Peut-être était-ce moi qui lui démontrait un semblant de confiance assez fort pour que ce dernier réagisse ainsi, ou peut-être pas… Qui sait… Quoi qu'il puisse s'agir, Dalek démontra une certaine inquiétude envers les actes dont pouvaient être capable l'Ordre. Personnellement, je préférais éviter de connaître les manières de faire de mon homologue Ombre… Il nous arrivaient, effectivement de travailler de concert, malgré cela, après avoir récupérer les artefacts, je le laissais s'occuper des possesseurs… Prendre une vie, voilà un choix que je préférais éviter, si tant est qu'aucunes autres possibilités ne furent, ne serait-ce qu'imaginable. Tuer ou être tué… Voilà un point de vu bien étriqué pour un Jedi.


- Je constate que vous être particulière intelligent Dalek. Toutefois, la lumière n'est plus guère utilisée depuis bien longtemps… Une injection semble bien plus appropriée et moins… Classique je dirais. (Je pris quelques amuse-gueule avant de continuer de parler.) Les Maîtres ne sont guères très explicites avec leurs subordonnées, je le conçois, c'est une tare que nombreux possèdent en eux… A tort ou à raison, je n'en fais pas partie…

Dalek continua ses explications, démontrant à quel point nous étions proche, psychologiquement parlant. Ce dernier me fit part de son lien – apparemment particulier – avec le Maître Fern. Et ce, tout en mettant en avant les difficultés avec lesquelles l'Ordre actuel manquait d'informations concernant Corellia et ses Jedi Vert. Il est autant remarquable que malheureux que, alors que nous servons tous la même cause, qu'autant d'écarts se fasse ressentir dans l'Ordre. Je ne critiquais nullement le Conseil, mais plutôt sa manière de gérer les choses. Avoir un Maître Jedi Vert au sein du Conseil est une chose, connaître leurs volontés, une autre. Un jour tout cela devrait changer…

Ses propos me poussèrent à ressentir quelque chose en lui. La Force, la marque d'Obscurité qui se distinguait chez de nombreux Sith, voir même chez les Sœurs… Me paru absent chez Dalek. Bien au contraire, une marque bien plus lumineuse l'éclairait. Dalek était, pour moi, comme une étoile naissante. Sa lumière ne pouvait baigner qu'une infime partie de la Galaxie, de l'espace qui l'avait vue naître, mais plus tard, dans quelques années, cette dernière pourrait être perçue par delà les mondes et l'obscurité qui s'étendait au firmament. Et comme dans toutes choses, il ne peut y avoir que lumière ou obscurité. Autre chose me paru briller, une chose que moi-même je ressentais depuis peu… Depuis… Hoth… Je souris.

Changeant avec aisance de discussion, cette dernière parti sur un tout autre sujet. Sa mère. Les archives recélaient de nombreuses informations, et faire de telles recherches ne seraient pas impossible, longues et compliquées, mais guère impossibles. Cela risquerait de prendre beaucoup de temps avec si peu d'informations. Si ce repas portait les fruits de l'allégeance réelle au Côté Lumineux… Alors je ferais cela pour lui. Aucun enfant ne mérite dans l'absence d'un parent. Aucun… J'acquiesçais tandis que le serveur apportait les entrées. Suivant les conseils du Corellien, j'avais choisi la même chose que lui. L'odeur sucrée monta jusqu'à mon nez, c'en était presque poétique, il était rare pour moi que de m'arrêter à manger ainsi, calmement, la plupart du temps, je me nourrissais assez mal, même si j'aimais partager un repas de temps à autre, mon travail dans les archives ne me permettait qu'assez peu de profiter de la vie…

Portant une cuillère à mes lèvres, je soufflais légèrement sur le liquide orangée d'où s'échappait une fumée opaque. Le liquide coula le long de ma langue, éveillant mes papilles à une caresse pleine de douceur. Faisant une nouvelle fois la même chose, j'écoutais les propos de Dalek. Ainsi donc, même en de pareils cas, il ne manquait pas d'audace. Il connaissait pourtant les aboutissants de cette discussion, néanmoins, il n'en restait pas toujours aussi franc et presque insultant… Tout du moins pour un Maître lambda…


- C'est un tort qu'ils ont, je ne peux vous le cacher. Vous êtes une personne… Atypique. (Je n'avais pas utilisé le terme "Jedi" volontairement…) Il m'est pourtant agréable que de constater avec quelle aisance vous vous adressez, et sans simagrées à un de vos supérieurs…

Plongeant ma cuillère dans le liquide, je la fis tourner à plusieurs reprises, avant de m'arrêter subitement. Prenant le morceau de pain apporté avec la dite soupe, je regardais Dalek, amusé.

- Dites-moi, comment mangez-vous ce pain ? Brisé en divers morceaux éparpillés dans cette agréable soupe ou le trempez-vous simplement avant de le porter à votre bouche ?

La question semblait anodine pour beaucoup. Mais une fois encore, aucun de mes mots n'étaient choisi innocemment. Il le savait, ou tout du moins s'en douterait rapidement. En fait, mon idée était déjà précise sur la manière dont je le présenterait au Conseil, ou plutôt… Dont je le défendrais…


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Dalek Zar
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Maître Jedi Vert
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Dim 27 Fév - 13:53
Le compliment prit d’autant plus Dalek par surprise qu’il semblait sincère et livré avec cet aplomb caractéristique du maître archiviste, qui le faisait apparaître sympathique aux yeux du Hapien. Il appréciait plus que tout sa franchise, le maître ne niant pas que les Ombres Jedi pouvaient procéder à des interrogatoires mais apportant aussi un éclairage sur l’utilisation de « sérums de vérité » et autres substances visant à abaisser les défenses de la personne interrogée. Aussi humain soit-il, ce n’était pas non plus un cas de figure qui avait beaucoup d’attrait pour le Jedi Vert.

- Merci pour le compliment, maître Garvan… et pour l’éclaircissement sur les techniques actuelles, ajouta-t-il avec une pointe d’amusement. J’avais effectivement l’impression que vous n’étiez pas du genre à garder vos subordonnés dans le flou. En tant que maître archiviste, j’imagine que vous êtes davantage conscient que nombre de nos pairs de l’importance de la finesse et de la fiabilité d’une information, en particulier lorsqu’il s’agit d’envoyer des gens sur le terrain sur la base de cette information. Je serais moins critique avec les Jedi de terrain d’ailleurs, qu’ils soient chevaliers ou maîtres, les duos fonctionnent généralement bien entre un maître et son apprenti parce qu’ils reposent sur une confiance et une compréhension mutuelles. En tout cas, c’est ce que j’ai constaté ici. La difficulté des « maîtres de salon » comme j’appellerais certains membres du Conseil Vert qui ne quittent plus guère le temple, c’est peut-être qu’ils sont déconnectés de cette réalité du terrain et tellement focalisés sur des préoccupations globales qu’ils en viennent à compartimenter des informations qui n’auraient pas lieu de l’être.

Dalek ne considérait pas que les vieux gnomes cherchaient sciemment à saboter ses missions mais à force de marcher sur des œufs avec lui, ils lui compliquaient souvent la tâche. Ce matin encore, il ne leur aurait rien coûté de lui donner un peu plus de détails sur l’objet de la venue de Maître Garvan, ce qui aurait permis au Hapien de préparer quelque chose. Sans être maniaque, Zar était un homme organisé et il manifestait ce besoin de préparation avant chacune de ses missions, à la fois dans le choix de ce qu’il emmenait avec lui à bord du Shyrack mais aussi en matière de recherches sur la ou les planètes qu’il serait amené à visiter. Les gens du noyau et de la bordure intérieure avaient parfois tendance à croire que leurs coutumes et le basic s’appliquaient partout dans la Galaxie alors qu’on y trouvait un foisonnement de traditions, de mœurs et de langages différents. Une poignée de main était généralement perçue comme un signe bienveillant mais il connaissait une demi-douzaine de cultures où les locaux la prenaient soit pour un challenge, soit pour une insulte. Hélas, il ne pouvait se préparer que vis-à-vis des choses dont il avait connaissance et le Conseil Vert se montrait parfois bien avare en renseignements.

Heureusement qu’il y avait Allana. La Maître Vert était à la fois source d’un grand réconfort quand elle se trouvait sur Corellia mais elle obligeait aussi les gnomes à davantage de transparence, et pas seulement à l’égard de Dalek. La mort du Cornu était vraiment la pire chose qui ait pu arriver à l’Ordre Vert depuis que le Hapien l’avait rejoint, donnant plus de boulot à la Corellienne et ôtant une voix pragmatique au Conseil Vert. Hélas, sa moitié était régulièrement absente, de par ses obligations sur Tython au Haut Conseil. D’ailleurs, Dalek avait appris plus de choses sur les Jedi de là-bas depuis qu’Allana s’y rendait que depuis son arrivée première sur Corellia. Les Jedi Verts recevaient peu d’informations sur leurs pairs de Tython ou en tout cas, peu redescendaient jusqu’aux simples chevaliers parmi lesquels le Hapien se comptait.

En dehors des maîtres du Conseil Vert et du Dr. Vondar qui l’avaient interrogé sous toutes les coutures par rapport à son passé, peu de gens étaient au courant pour la mère de Dalek. L’ancien Sith se sentait relativement en confiance avec le maître archiviste pour en parler, se fiant à son intuition le concernant. Il se dégageait de lui une humanité et une simplicité qui éveillaient une forme de camaraderie chez le chevalier Vert. Il s’agissait peut-être d’un homme de peu de mots mais chacun était clair et précis, avec cependant différents niveaux de lecture qui rendaient l’échange d’autant plus stimulant pour Dalek. Par certains aspects, il lui rappelait un peu Darth Umbra qui était de loin le Sith le plus cultivé qu’il ait eu l’occasion de rencontrer et l’un des seuls qui se soit vraiment intéressé à ses interlocuteurs. La comparaison s’arrêtait cependant là entre le Seigneur Sith qui avait toujours de multiples complots sur le feu et le maître Jedi qui découvrait et préservait des savoirs Jedi parfois millénaires.

Lorsque le maître archiviste évoqua son caractère atypique et la façon dont il ne semblait pas avoir de difficulté à s’adresser à un maître Jedi, Dalek ne put s’empêcher de sourire. Les gnomes l’avaient affublé d’un certain nombre de qualificatifs tels que problématique ou entêté mais il se souvenait surtout des exclamations parfois colorées qu’ils avaient exprimées en recevant le rapport – et les diverses factures – liés aux dommages causés lorsque le Jedi se retrouvait justement obligé « d’improviser ». Le Hapien était le premier à le reconnaître, il ne faisait pas dans la dentelle mais s’il causait des dégâts matériels parfois conséquents, c’était toujours dans le but de limiter voire d’éviter tout simplement de perdre des vies.

- Si vous me permettez, vous m’apparaissez également comme un maître atypique et ce dans le bon sens du terme. Toutefois, je m’exprime avec le même niveau de langage à l’égard de mes autres supérieurs… à l’exception de maître Fern, envers laquelle je reconnais volontiers être plus familier en privé. J’admets tout à fait que je ne rentre pas tout à fait dans les cases et qu’on ne verra jamais mon portrait sur un poster de recrutement pour l’ordre, ça n’a jamais été mon objectif d’ailleurs. Je suis ici parce que Maître Fern et Maître Korr m’ont montré qu’il y avait une voie Jedi que je pouvais suivre, que ça ne se ferait pas dans la facilité mais que je pouvais apporter quelque chose. Aujourd’hui, c’est ce que j’essaie de faire, quand je suis sur le terrain ou quand j’explique aux gamins du temple comment ils peuvent tirer parti des expériences de ceux qui sont venus avant eux. Le grand défi, selon moi, ce n’est pas d’avoir des petits moines soldats bien conditionnés sur le terrain mais des gens stables, à la fois à l’aise avec leur nature et leurs convictions mais aussi capables de s’adapter à des événements inattendus. Je ne compte pas le nombre de Jedi que j’ai vu tomber du côté obscur par le passé, non pas suite à la torture mais parce qu’ils ne savaient tout simplement plus pourquoi ils se battaient. L’autodestruction est un chemin sur lequel il est très facile de tomber quand on n’a plus de compas pour indiquer le nord.

Dalek se demanda si c’était le vin qui lui déliait autant la langue ou si c’était simplement parce qu’il avait pour une fois l’occasion de formuler à voix haute des réflexions qu’il ne partageait guère qu’avec ses droïdes. Allana en était tout à fait consciente après tout, même s’il était difficile de changer les façons de faire parfois millénaires de l’ordre Vert. Le collectif était important mais il ne fallait pas négliger l’individu parce que c’est lui qui est faillible au final, que ce soit un choix qui coûte la vie à un Jedi ou bien qui l’entraîne dans les bras des Sith. Mille et un chemins vers la corruption existaient mais il suffisait d’être tenté par un seul pour y succomber. Dalek avait l’avantage de venir des Sith donc à défaut d’avoir tout vu, il conservait une expérience intime de leurs façons de faire et de leurs travers. Voilà pourquoi, même il le pouvait, jamais il ne troquerait la confiance, l’amour et l’amitié qu’il avait trouvée contre les faux-semblants, les illusions de pouvoirs et les luttes incessantes côté Sith. C’était peut-être simpliste voire désuet aux yeux de beaucoup mais il avait décidé de la manière dont il voulait mener sa vie et on n’employait pas pour rien l’expression « têtu comme un Hapien ».

La question relative au pain le ramena au temps présent et le Hapien porta une main à son menton, considérant à la fois la réponse au sens littéral mais aussi les possibles sens divers et variés que le maître archiviste avait pu saupoudrer. Après tout, la question en apparence innocente pouvait en soi constituer une réponse à la question de Dalek, à savoir que l’échange se poursuivrait de façon informelle ayant notamment pour objectif d’évaluer sa personnalité.

- Il existe différentes façons de le manger sur Corellia. A Coronet, il est courant de le rompre frais en petits morceaux mais du côté de Kor Vella, le pain est apporté sous forme de petits croutons comme ils s’en servent aussi avec des soupes de poisson. Sur Hapès, il s’agissait d’un pain plus riche mais également éparpillé frais dans la soupe. En ce qui me concerne, j’ai pris la mauvaise habitude depuis l’enfance de le tremper directement. Les esclaves sur Hapès ne savent pas combien de temps ils auront pour manger avant d’être appelés pour une nouvelle tâche donc il était de coutume de manger au plus vite pour ne pas passer la journée l’estomac vide. Et puis le pain était souvent bien dur donc le tremper dans la soupe le ramollissait un peu, confia le Hapien de façon assez détachée.

Dalek avait fait la paix avec son passé d’esclave sous le joug de Dame Galney, puisse-t-elle rôtir éternellement dans l’autre monde, mais cela ne signifiait pas qu’il n’en avait pas gardé certaines habitudes qui lui avaient d’ailleurs été utiles pendant ses premiers temps chez les Sith. Le fait d’être constamment sur ses gardes et de manger vite l’avaient prémuni contre des attaques qui avaient touché nombre de ses condisciples sur Korriban. Il lui avait fallu un temps assez long avant de prendre le temps d’apprécier ce qu’il mangeait. C’était un plaisir très simple mais ce petit luxe de déguster un repas, sans avoir à craindre qu’on retire son assiette ou qu’on l’attaque, avait quelque chose de plaisant bien qu’encore un peu surréaliste parfois. Nombre de gens ne réalisaient pas la chance qu’ils avaient de vivre libres au sein d’une démocratie et sur une planète peu directement touchée par la guerre qui continuait de sévir entre les trois superpuissances.

Le Jedi Vert profita du silence confortable pour porter quelques cuillérées de soupe à ses lèvres et tantôt un morceau de pain trempé. Ce n’était guère élégant mais Force que c’était bon !
Dante Garvan
Dante Garvan
Grand Maître Jedi
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Mar 15 Mar - 17:52
Mais quel sympathique, autant qu'étrange Chevalier Jedi que voilà. Il ne pouvait être autrement que de cette manière d'être, Dalek Zar… Ancien membre des Sith, ayant trouvé le chemin de la Lumière. Voilà donc une histoire bien étrange que l'on pourrait trouver dans les contes pour enfants. Notamment, la partie concernant sa manière de parler de Corellia et de ses supérieurs. Je perçu une pointe d'agacement lorsqu'il en décrivit quelques uns… Plus nous parlions, plus je constatais que les Conseils étaient bien commun en divers points. Ne serait-ce que sur celui qui offrait aux jeunes Chevaliers assez peu de considération. Pour tout dire, je me mettais souvent contre les décisions globales prises par le Conseil. Encore plus depuis le départ du Grand Maître. Certains Maîtres ne considéraient leurs subordonnés qu'avec peu de respect, chose ironique pour des Jedi. Seulement, avant d'être Jedi, la plupart provenaient de races guerrières, dont seules la force et le courage démontrait l'appartenance à l'Ordre. Entre ceux qui prenaient leur place pour acquise, et les autres qui, quand à eux, la considérait comme une chance immense de pouvoir faire changer les choses… Il y avait un pas de géant. Dalek voyait juste, ce dernier possédait un certain œil avisé et acéré pour distinguer les différences, même infimes qui existaient entre ces deux mondes nourris pourtant au même sein.

Sa phrase à mon égard pouvait tenir en un mot : pragmatique. Je ne prenais aucunes décisions sur le vif, chose que l'on me reprochait souvent d'ailleurs, car mon cerveau répondait plus souvent aux interrogations que mon arme. La preuve en fut faite lors de ma visite sur Zeltros et ma rencontre avec un Seigneur Sith. Rencontre ô combien intéressante pour ma part. Celle-ci démontrait que tous n'étaient pas aussi violents et désireux de détruire l'univers. Une partie d'échec en trois dimensions aurait pu devenir une véritable partie de plaisir en sa compagnie ; mais je m'égare. Aussi, c'était en apprenant à connaître autrui que l'on apprend à se connaître soi-même. Bien heureusement que ce fut moi, et non le Maître Assassin qui fut envoyé à sa rencontre. Ce dernier étant un peu trop… Expéditif… Pour ce genre de mission. Dalek Zar possédait un potentiel des plus élevé, autant dans la Force, que dans la verbe. Pourquoi toujours devoir perdre des Jedi pour si peu ? Il fut Sith ? Certes, c'est un fait. Malgré cela, il me semble qu'il ait fait amende honorable et le lien dont il parle avec le Maître Fern démontre bien une chose… L'amour qui le fait tenir debout n'est ni vain, ni faussé par le Côté Obscur.

Car oui, pour n'importe qui d'autre, le ton que le Chevalier utilisa serait passé pour commun. Mais pour une oreille habituée, c'en était autre chose. Une certaine vibration, un octave à peine audible, mais bien plus aiguë… Toutes ces petites choses démontraient qu'un lien bien plus… Physique que celui de Maître et Padawan s'était institué entre eux. C'en était… Touchant. Je relevais certains points bien moins important dans les fluctuations de sa voix, une certaine douleur, puis une once de fatigue… Morale je dirais. Avait-il connu ce chemin ? Peut-être était-ce trop douloureux pour lui de le montrer. Bien. Je me devais de respecter son silence, sans compter que ce n'était nullement le sujet du jour. Si tant est qu'il désire en parler, je doutais fortement que ce soit vers moi qu'il se tourne. Alors qu'une femme se trouve à ses côtés tous les soirs…


- Il est vrai que sortir de sa position est une notion compliquée pour beaucoup. Elle démontre toutefois qui nous sommes vraiment. N'est-ce pas lorsque l'animal est acculé au mur qu'il montre réellement sa force ?

Je laissais cette question en suspend, tout en continuant de l'écouter. Il m'expliquait alors les différentes façons de manger sur Corellia. Brisé, trempé entièrement… Alors voilà donc le véritable visage de Dalek Zar… D'enfant brisé, il avait fini par reprendre une forme complète… Mais non sans douleurs et sans volonté. Bien. Ce repas, quoique n'étant encore qu'à ses débuts, m'offrait déjà de nombreuses réponses aux questions qui me seraient posées par le Conseil. Nous pouvions lui faire confiance. La Force et mon instinct vibraient sur la même ligne, l'un et l'autre étaient, chose rare, en accord sur son cas. Le Maître Fern serait sans doute satisfaite de cette décision de ma part. Je doutais que le Conseil ne soit au courant de leurs liens, et tant que cela ne les empêchent nullement de suivre leurs rôles respectifs… Alors à quoi bon remonter cela ?

L'imitant, je me pris à retrouver mes plaisirs d'enfance auprès de mes parents. La chaleur de la soupe dans ma bouche, le bruit des gouttelettes qui retombaient dans le bol, et surtout… Cette mauvaise habitude que mon père avait de me faire rire, faisant des grimaces et poussant des grognements ; tout ça dans le but de me faire remonter la soupe par le nez à force de rire. Je ne pu retenir un petit sourire amusé. Tant de souvenirs agréables, et malheureusement, qui semblaient échapper à Dalek. Je pris la serviette qui se trouvait posée à ma gauche, et, tout en la portant à mes lèvres, je les essuyais avec une certaine tenue. Force est d'admettre que certaines habitudes des repas avec les autres Maîtres – dans un silence de cathédrale –, ne pouvaient disparaître aisément. Même si ces repas se faisaient des plus rare… Il fallait toujours respecter une certaine tenue.


- Je vous félicite Dalek, vos conseils avisés concernant cette soupe m'offrent un plaisir des plus agréable. Néanmoins, nous avons tout notre temps n'est-ce pas ? L'esclavage se doit d'être un souvenir, plus un avenir. Certaines choses ont marqué nos esprits, tout autant que nos vies… Ce sont ces dernières qui font ce que nous sommes maintenant, nullement l'inverse.

Le destin, les choix, le passé et l'avenir… Voilà trois notions qui s'entremêlent tandis que nos continuions de manger. Je ne doutais pas que Dalek avait compris mon allusion le concernant… Il m'était aussi sympathique d'intelligent. Le Maître Fern savait s'entourer de nobles personnes…


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Dalek Zar
Dalek Zar
Maître Jedi Vert
Maître Jedi Vert

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Sam 9 Avr - 18:10
Dante était un homme de peu de mots mais il n’en avait guère besoin de plus pour exprimer des notions intéressantes et relancer la discussion. Le Jedi Vert fit tourner légèrement le vin dans son verre tout en réfléchissant à ce que représentait pour un Jedi le fait de sortir de sa position. Était-ce réellement une fois qu’on y était contraint qu’on dévoilait sa force ? Chez les Sith, cela était vrai d’une certaine façon : la force était indispensable pour survivre dans un premier temps puis pour atteindre une forme d’autonomie, si ce n’est d’indépendance. Pour ceux dont la force était de mesure égale à leur ambition, ils pouvaient même atteindre des sommets… jusqu’au jour où ils se heurtaient à quelqu’un capable de surpasser leur force. Parmi les Jedi, la notion lui apparaissait différente. Il s’agissait d’être en phase avec soi-même mais également de faire preuve d’assez d’empathie pour faire passer les autres avant soi-même. Allana avait fait preuve de cette fortitude à l’époque où il l’avait mise au pied du mur, lui expliquant qu’il savait qui elle était en réalité mais également lorsqu’il lui avait demandé de décider de la vie ou de la mort de son frère Corran. Allana avait fait le choix d’épargner Corran, sans savoir si Dalek la punirait pour cette décision. D’une façon assez ironique, elle avait acculé Dalek du même coup, l’obligeant à choisir entre la femme qu’il aimait et son allégeance à l’ordre Sith. Pour toute la haine et la méfiance qu’il avait cultivée envers les femmes sur sa planète natale depuis l’enfance, il aimait suffisamment Eri pour se résoudre à laisser sa vie d’avant derrière lui.

Un sourire aux lèvres en repensant à cette anecdote, le Hapien fit un signe discret à Orlando qui vint resservir leurs verres et les ravitailler en pain frais. Le serveur leur annonça que s’ils le souhaitaient, la préparation de leurs plats principaux allait être lancée en cuisine, de sorte à ce qu’ils aient peu de temps à patienter lorsqu’ils auraient terminé leur soupe. Dalek l’en remercia et ne manqua pas de lui rappeler qu’il souhaitait une cuisson saignante pour son filet de nerf.

- Je suis d’accord que c’est le dos au mur qu’un nexu montrera sa vraie nature. C’est une leçon que je croyais avoir appris très tôt mais que je n’ai complètement assimilée qu’après avoir rencontré Maître Fern. De l’enfance à mes premières années en tant qu’adulte, j’ai considéré que je devais être adaptable pour survivre et toujours me montrer suffisamment fort, suffisamment malin, suffisamment efficace pour être considéré utile, tout en prenant garde de ne jamais être perçu comme le meilleur dans aucune de ses catégories. Dans le Consortium, le dernier et le premier ont un unique point commun : ils ne vivent jamais bien longtemps. Le moins doué sera purgé pour incompétence et le plus doué finira par être assassiné par ceux qui le jalousent ou qui jalousent sa position. J’étais un guerrier parmi tant d’autres, qui remplissait diligemment ses missions mais sans coup d’éclat, sans avidité excessive et sans m’en gargariser dans la première cantina venue. Maître Fern… Eri’ana quand je l’ai rencontrée, était à des années-lumière des femmes que je connaissais parmi les Sith et le Consortium en général. C’est la première personne à qui j’ai véritablement accordé ma confiance. Le jour où j’ai testé son allégeance, ce qu’il y avait au fond de son cœur, j’avais tout prévu, tout calculé… jusqu’au moment où j’ai compris que c’est moi qui m’étais retrouvé au pied du mur, à devoir choisir entre elle et la vie j’avais toujours connue. C’est elle qui m’a fait faire ce premier pas vers la lumière. Au plus noir de l’obscurité, son amour pour son frère a surpassé son conditionnement et son ressentiment et en même temps, mes sentiments pour elle ont effacé l’importance que je vouais à ma vie confortable, à mon ordre et à mon gouvernement. Je n’ai jamais regretté ce choix, pas même quand la Régente Éternelle se trouvait à un mètre de moi et que je savais qu’elle pouvait me tuer en l’espace de quelques secondes. Le problème d’un certain nombre de Jedi, c’est que pour toutes les épreuves qu’ils ont passées, ils n’ont jamais été confrontés à ce qui se trouvait véritablement au fond de leur cœur, le bon comme le mauvais. C’est un problème pour les plus jeunes, qui peuvent facilement se perdre comme pour les plus vieux, qui finissent par voir la justice et le bien comme systématiquement alignés sur ce qu’ils pensent. Dooku et Jorus C’Baoth étaient de ceux-là, des maîtres Jedi brillants de ce que j’ai lu, intellectuellement comme dans la Force, et qui ont pourtant sombré en un claquement de doigts.

Dalek s’était intéressé à l’histoire de l’Ordre Jedi après son arrivée sur Corellia, pas seulement de façon générale – les récits épurés étaient d’un ennui mortel après tout – mais aussi et surtout sous le prisme des individus. Un millénaire et demi plus tôt, on trouvait des figures très intrigantes dans les premiers cercles de l’Ordre : le pluri-centenaire Yoda bien évidemment mais aussi Dooku, Mace Windu, Obi-Wan Kenobi ou encore Qui-Gon Jinn. C’était en s’intéressant à ces biographies que le Hapien avait compris que pour toute leur rigueur de l’époque, les Jedi n’étaient pas individuellement aussi homogènes que les récits voulaient les faire paraître. Certains s’étaient mis en marge de leur ordre sans pour autant sombrer du côté obscur comme Thracia Cho Leem, ou avaient choisi de quitter l’Ordre pour des raisons idéologiques comme le chevalier Bardan Justik qui était opposé aux conditions de traitement des soldats clones.

Le Hapien sourit de plus belle lorsque le maître archiviste le complimenta concernant le choix de la soupe. C’était une nourriture simple mais nourrissante, et d’autant plus appétissante lorsqu’elle était préparée par un chef aussi talentueux que celui du Joyau de Corell. Dalek aurait difficilement pu dire qu’il vivait piteusement sur Corellia quand on voyait la diversité gastronomique rien qu’à Coronet City et la diversité des loisirs et des lieux culturels qu’offrait la capitale de Corellia. Toutefois, son sourire se fit plus mélancolique lorsque Dante lui indiqua qu’ils avaient tout leur temps. Était-ce réellement le cas, d’un certain point de vue ?

- Je suis ravi que la soupe soit à votre goût. Quant au fait d’avoir tout notre temps… oui et non. Si nous parlons de l’instant présent, nous pouvons volontiers déjeuner à notre aise sans se préoccuper d’être interrompus par quelque rendez-vous à honorer. S’il est question de la vie en général, comment le savoir ? Je ne suis pas un prophète Jedi, je mène mon existence en tirant parti de mes expériences passées, de mon analyse de la situation présente et de mon intuition. Pour toutes mes facultés, pour toute ma sagacité, pour toute ma maîtrise de la Force, rien n’aurait suffi si la Régente Éternelle avait décidé de m’ôter la vie ce jour-là sur Kashyyyk. Je serais mort dans cette cantina, pas mécontent de ma vie dans son ensemble mais avec tellement de choses que je n’aurais pas pu accomplir et en laissant derrière moi les quelques personnes qui me sont chères. Ce n’était pas la première fois d’ailleurs. J’avais dix ans le jour où j’ai été condamné à mort par un tribunal hapien pour le meurtre de ma Maîtresse et je ne dois ma survie qu’à l’amusement et l’opportunisme d’un Seigneur Sith. Chaque jour vécu depuis cette date est du bonus. Je ne suis plus un esclave, je ne suis plus un Sith mais chacune de ces expériences m’a forgé. Je peux apprécier pleinement ce moment avec vous parce que je sais à quel point il est précieux, c’est pareil avec les petits au temple vert. Le jour où je ne serai plus, certains se souviendront de mes leçons, des sorties en douce que je les emmène faire au musée des beaux-arts de Coronet ou à l’holo-cinéma. Quand ils penseront aux Jedi, les petits Wookiees que j’ai secouru sur Kashyyyk se souviendront peut-être de moi. Je suis juste une étoile parmi des milliers d’autres, je ne sais pas quand je m’éteindrai mais la lumière que j’aurai fournie, j’espère qu’elle en guidera quelques-uns. Par exemple, peut-être vous souviendrez-vous de moi comme d’un incorrigible bavard ? Termina-t-il avec un sourire malicieux aux lèvres.

En dépit du temps conséquent pendant lequel il avait parlé, Dalek avait également pris soin de finir son assiette, dans laquelle il ne restait plus la moindre trace du potage de potimarron. L’assiette était si bien nettoyée et saucée qu’on aurait pu la croire propre. Presque tout le pain avait disparu également, à l’exception de quelques miettes qui étaient inévitablement tombées sur la nappe. Orlando ne tarda pas à venir les débarrasser et leur indiquer que leurs plats seraient servis d’ici quelques minutes tout au plus.

- Si je peux me permettre une question, vous êtes-vous déjà senti mis au pied du mur ?
Dante Garvan
Dante Garvan
Grand Maître Jedi
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Ven 6 Mai - 16:31
Dalek Zar… Faisait de plus en plus naître en moi un certain intérêt, il forçait tout autant le respect pour ses actes, que pour sa verbe et sa franchise. Peut-être me répétais-je à qui voulait l'entendre, mais je me devais de le noter, le Conseil aurait cette version, la seule et unique à laquelle je tiens et je crois. Ce Chevalier, dont on m'a envoyé faire la rencontre, dont on m'a demandé de sonder l'esprit… N'était plus le Sith qu'il prétendait avoir été. Ce dernier était bel et bien mort, avait disparu dans les limbes de l'esprit. Car devant moi, je ne voyais qu'un fier Jedi, certes, un peu trop bavard, toutefois, il se trouvait être prêt à tous les sacrifices, si tant que ceux-ci viennent à éclairer la vie d'autrui. Je l'écoutais avec une certaine attention, notant dans mon esprit les grandes lignes, ce qui me semblait important, et surtout, le nom que portait le Maître Fern lorsqu'elle se trouvait aux côtés des Sith… Je ne la connaissais qu'assez peu, l'ayant croisé que plus régulièrement lors des réunions interminables du Conseil qu'en dehors. Cela étant, je constatais une chose, l'attachement dont Dalek semblait faire part à son égard… N'avait rien d'obscur comme pouvaient encore le prôner, et le penser, certains anciens Jedi au sein de l'Ordre. Le Maître Skywalker, pour ne citer que lui, avait démontré l'inverse à plusieurs reprises. La confiance, les choix, tout s'accordaient à dire que le Chevalier qui se trouvait devant moi aurait donné sa vie pour la femme qu'il aimait, qu'elle avait fait naître en lui une chose qu'aucunes autres femme n'auraient jamais pu faire apparaître. Nombreuses furent celles qui vinrent dans ma couche, mais aucune n'avait eu la force et, peut-être même la volonté de m'offrir ceci…

Une lumière brillante dans les ténèbres, le maître Fern fut le phare qui éclairait maintenant la vie de Dalek. Voilà une métaphore bien trouvée, mais qui, j'en doutais, risquerai de ne guère plaire au sein du Conseil. Plus il parlait, plus je considérais que son lien avec cette dernière devait rester – actuellement – sous silence, ce serait à eux, et non à moi d'en faire part au Conseil. Sur cette idée, je repris l'écoute de son histoire, son vécu, ses échanges, ses décisions, et sa volonté d'avancer malgré toutes les souffrances… Une phrase qu'il prononça m'attira plus qu'une autre ; il parlait de ce qui se trouvait au fond de notre cœur. Ce qui s'y trouvait, démontrait le chemin que nous avions emprunté hier, celui que nous empruntions aujourd'hui, et sans doute, celui qui nous emprunterions demain me répétait mon Maître. Seulement, cela ne se vérifie pas toujours. Certaines personnes, tout aussi puissantes, courageuses ou fortes soient-elles, ne sont pas capable de suivre ce chemin, lui préférant un autre, bien moins tortueux, plus simple, plus… Facile. Le Côté Obscur n'est pas aussi aisé à emprunter que la plupart des Jedi le pense. L'abnégation, l'acceptation de perdre ce qui fait de nous des êtres vivants… Voilà ce qu'il en coûte. Dalek n'était pas prêt, au moment où il avait rejoint le Consortium à faire de tels choix. Par pure folie, ou juste par espoir… Les raisons le regardaient, et je n'aurais nullement l'audace de lui poser la question.

La Justice et ses travers… Elle est aveugle, oui… Mais subjective surtout. Relevant mon bol jusqu'à mes lèvres, je dégustais le reste de la soupe qui s'écoulait alors dans ma gorge. Imitant mon comparse, le pain se vit tremper dans le fond du récipient et, le portant à son tour jusqu'à mes lèvres, apprécia ce mélange de délicatesse et de douceur dans cette pointe d'amertume. Il répondit à deux de mes questions en même. La première n'était autre que celle que je lui avais posée, concernant le temps qui filait devant nos yeux, inlassablement. L'autre… Tenait en un mot. L'espoir. Voilà ce qui lui avait permit de tenir jusqu'à présent. Ce n'était autre que ce sentiment incommensurablement puissant. De plus, cette étoile qui se trouvait devant, qui éclairait la pièce de sa grandeur qui ne cessait de m'apparaître, nous nous souviendrons de lui comme d'un Chevalier émérite, courageux et fidèle à l'Ordre. Les holocrons seraient les témoins de son histoire, j'en tiendrais personnellement l'écriture.

Presque comme si c'était écrit, le serveur revint vers nous, nous expliquant que nos repas ne tarderaient pas à nous être servis. Tout en le remerciant, je lui souris. Il m'était vraiment sympathique comme garçon, brave et serviable, chose rare en ces temps troublés… Alors que je le regardais partir, la question de Dalek me tira un rictus de douleur qui disparu presque aussi vite qu'il était apparu. Sans un œil avisé et habitué à me voir, peu, voir personne n'aurait pu le distinguer se jouer de mon sourire habituel… Se sentir au pied du mur… Est-ce vraiment une question ou n'est-ce, finalement, qu'une volonté d'obtenir une affirmation ? Si tel était son désir, alors je lui offrirais ma réponse…


- L'être… Je fus déjà mis au pied du mur… Bien trop souvent à mon goût.

Le regard las, je tirais un de mes gants, dévoilant la prothèse qui m'avait été offerte par l'Ordre après avoir perdu mon bras. La garder ainsi, visible et dénuée d'un semblant de chair humaine, était un choix personnel. Celui de ne jamais oublier qui j'étais, d'où je venais, et surtout, ce que j'avais fait. Mes erreurs passées, et ce qu'elles m'avaient coûtées. Levant la main devant mes yeux, dissimulant à moitié mon visage, ce furent mes mots qui répondirent alors à la question de Dalek.

- Vous être le second au sein de l'Ordre à voir ceci… (Bougeant quelques doigts, les mouvements accompagnées par les cliquetis habituels, je fini par remettre mon gant.) Ce son, nombreux l'ont déjà entendu, mais peu en connaissent son origine. Maintenant, vous faites partie de ceux-là.

Ma voix se fit plus sombre, plus lourde. Le poids des années, de mes actes me rattrapait alors. Le visage de mon Maître, ce qu'elle avait fait pour me permettre de vivre, la mission, les morts, Coyn… De nombreuses choses me revinrent. Je souris alors, me remémorant les entraînements avec les guerriers Coynites, mes retrouvailles avec Anya… Et de nombreuses choses… Dalek se trouvait mériter ma confiance, assez pour que je lui confie ce… Secret qui n'en était pas vraiment un. Je me souviendrais toujours d'un enfant qui, un jour, me demanda pourquoi ma main était si froide. Il regarda alors ma prothèse, me souris, et après avoir mit la sienne dedans, n'eu pour réaction que de constater la différence de taille… La franchise d'un enfant, qu'y a-t-il de plus beau dans la Galaxie ?

- La question ne serait-elle pas si je le fus ou non, mais comment… Voyez-vous Dalek, celles et ceux qui ont vécu pareilles choses ont un point commun. La seule chose qui leur importe, c'est la vie. Nullement ce qu'on pense d'eux, ni même ce qu'ils font, ils ne pensent qu'à la vie, à ce qu'elle leur apporte, et surtout, à ce qu'ils peuvent lui apporter en retour.

En parlant de retour, le serveur revint sur les entre faits avec des plats fumants, dont l'odeur agréable montait jusqu'à mon nez. La suite du repas me paru encore plus intéressant que l'entrée. Tout comme la discussion qui prenait, bien malgré elle, une tournure relativement plus intimiste.


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Dalek Zar
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Maître Jedi Vert
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Ven 20 Mai - 20:55
Dalek s’était montré à visage découvert parce que son instinct – et peut-être la Force – lui avaient soufflé qu’il pouvait avoir confiance en Dante. Ce dernier avait sans doute autant de facettes que de casquettes, entre ses responsabilités aux archives de Tython et celles au Conseil Jedi mais il se dégageait de lui une sincérité non feinte. Le Jedi Vert était sincèrement curieux d’en apprendre plus que le maître archiviste.

Le sourire qu’adressa Maître Garvan au serveur se mua en un bref rictus de douleur lorsqu’il entendit la question que le Hapien lui posa quant au fait d’avoir été mis au pied du mur. Sa réponse ne surprit pas particulièrement le Jedi Zar, même si on aurait pu s’attendre à ce qu’elle soit négative compte-tenu de ses responsabilités d’archiviste. Dès l’instant où Dalek avait posé les yeux sur lui, il avait eu le sentiment que son interlocuteur ne correspondait pas au stéréotype courant du « rat de bibliothèque ».

L’ancien Sith observa avec attention la façon dont son interlocuteur retira le gant de sa main droite, révélant un membre entièrement mécanique et dépourvu de la synthéchair qui recouvrait habituellement les membres artificiels. Aux yeux de Dalek, ce n’était pas la cybernétisation partielle du maître Jedi qui était importante, après tout il avait connu toutes sortes de cyborgs dont un apprenti Sith qui avait réussi l’exploit de se couper la moitié des orteils du pied droit en essayant de manier un sabre laser à double lame sans entraînement préalable… Non, l’important c’était la façon dont cette perte affectait le Jedi et le choix qu’il avait fait de la garder visible, perceptible même avec les sons des servomoteurs et le cliquetis des doigts, de sorte à ne pas l’oublier.

Dalek fut touché d’apprendre qu’il faisait partie des rares personnes à qui Dante avait montré sa prothèse. Il comprenait tout à fait le caractère intime de ce genre de blessure, qui dépassait sa simple nature physique. Il y avait une histoire derrière cette mutilation, une souffrance qui était perceptible dans le regard turquoise et jusque dans la voix du maître Jedi.

La question du « comment » était tout à fait pertinente mais elle n’avait de sens que si la personne en face avait vécu ce genre d’événement et, plus important encore, si elle l’avait accepté. Nombre de gens avaient expérimenté un moment aussi fondamental mais s’évertuaient à le nier, ce qui les rongeait souvent de l’intérieur. Dalek avait fait le choix d’accepter les siens, d’accepter d’avoir été maltraité, torturé et sans doute endoctriné, tout comme il avait accepté de renoncer à sa vie d’avant pour essayer autre chose, se raccrochant à ce fil mince mais solide et brillant qui le rattachait à Eri à l’époque, un lien qui n’avait fait que se renforcer depuis.

Le Jedi Vert attendit patiemment qu’Orlando leur ait servi leurs plats, salivant aussi discrètement que possible devant le filet de nerf saignant qui venait d’être posé devant lui dans une belle assiette, accompagné de petits légumes fumants et d’une sauce légèrement épicée. Il se garda de se ruer sur ce mets d’aspect délicieux et se contenta à la place d’enlever sa veste, qu’il accrocha au dossier de son siège. Il entreprit ensuite de déboutonner les trois premiers boutons de sa chemise bleu nuit. Il ne s’agissait évidemment pas d’une question de chaleur excessive dans le restaurant parfaitement ventilé, ni de se dénuder. Dalek souhaitait montrer son appréciation pour la confiance de son interlocuteur en lui partageant quelque chose de similaire, en tout cas sur le plan physique. Le haut du torse du Jedi comportait des cicatrices, certaines fines et d’autres beaucoup plus vilaines. Il en comptait bien davantage que ce qui était visible, sur son torse bien évidemment mais aussi dans son dos.

- Vous avez été forgé, vous aussi et je gage que si vous n’avez pas plus recouvert votre prothèse de synthéchair que je n’ai fait effacer mes cicatrices, c’est parce que vous ne voulez pas oublier. Ni oublier ce que vous avez vécu, ni oublier ce que vous en avez appris. Le bon comme le mauvais. Ma Maîtresse hapienne et le guerrier Sith qui m’a formé étaient différents en presque tout à un détail près : ils étaient vaniteux. Aucune tâche, aucune ride ne devait enlaidir la peau de Dame Galney et aucune cicatrice ne devait subsister sur le corps de Nawara Saren parce que rien ne devait laisser croire qu’il était vulnérable, lui qui se glorifiait de sa maîtrise du point de rupture. Nul besoin de s’améliorer, nul besoin de changer puisqu’ils étaient déjà… parfaits. La vie n’était pas importante pour eux, seulement leur paraître, le pouvoir qu’ils exerçaient de façon réelle ou imaginée. Ils étaient bien évidemment aveugles à leurs propres défauts et à leurs propres faiblesses, en particulier vis-à-vis d’êtres qu’ils méprisaient.

Dalek reboutonna les boutons de sa chemise et prit quelques instants pour formuler ce qu’il voulait dire au Jedi. Ce genre de sujet était aussi complexe que douloureux à aborder, même lorsqu’on avait fait la paix avait soi-même. Le Jedi Vert acceptait pleinement ce qu’il avait subi et il vivait avec mais la souffrance était toujours là, comme une plaie béante qu’on pouvait cautériser mais qui ne se refermerait jamais vraiment. Allana l’avait aidé à tourner une autre page de sa vie, ce pourquoi il lui serait toujours reconnaissant. Il y avait cependant des choses qu’elle ne pouvait seulement qu’imaginer parce qu’en dépit du don d’empathie qu’elle possédait, il était difficile de comprendre ce qu’on n’avait pas vécu.

- Je suis honoré par la confiance que vous m’accordez. Si vous souhaitez m’expliquer le comment, de ce bras notamment, que ce soit aujourd’hui ou un autre jour, je vous écouterai. Si vous ne souhaitez pas m’en parler, cela ne changera pas non plus l’estime que je vous porte. Vous l’avez dit tout à l’heure, c’est un souvenir, pas un avenir. Cette souffrance, cette expérience, elle fait partie de vous, elle vous a rendu différent de ce que vous étiez à l’origine mais elle ne vous définit pas. Certains des Sith que j’ai rencontré l’étaient en revanche, ils étaient définis tantôt par leur haine, tantôt par leur souffrance et cela les avait rendus puissants dans la Force pour certains… mais aussi assez vides, de mon modeste point de vue, ou plutôt creux. Darth Umbra disait qu’ils étaient plutôt bien en cour parce qu’ils étaient plutôt faciles à manipuler mais aussi faciles à asservir, tant leur existence ne finit par tourner qu’autour d’une seule chose.

Inhalant la délicate odeur de la viande parfaitement préparée mêlée à celle des légumes toujours fumants, le Hapien commença par découper un morceau du filet qu’il porta à ses lèvres. La texture de celui-ci était comme dans son souvenir, tendre et goûteux. Orlando revint d’ailleurs à leur table pour leur servir un autre vin, offert par la maison. Le patron savait que Dalek était un client régulier et surtout qu’il lui apportait de nouveaux clients, si bien qu’il faisait parfois des gestes commerciaux tout à fait appréciés.

- Puisque nous en sommes aux confidences et que, si ce n’était pas déjà le cas avant, vous êtes désormais tout à fait conscient du lien qui m’unit à Allana Fern, peut-être me permettrez-vous une question aussi intime mais d’une autre nature ? Avez-vous quelqu’un de spécial qui partage votre vie ?

Vu le caractère, la culture et puis, en toute honnêteté, le physique du maître archiviste, il avait du mal à l’imaginer en célibataire endurci comme l’étaient certains traditionnalistes de Tython. Il était bien sûr possible que Dante soit seul non par respect des principes Jedi parce qu’il avait perdu quelqu’un qui lui était cher mais la raison était en ce cas tout à fait différente. Il n’imaginait pas non plus que son bras artificiel dissuade les conquêtes, féminines comme masculines selon quels étaient ses goûts.

Mm ce vin se mariait effectivement à merveille avec le plat, constata-t-il avec satisfaction. Il ne manquerait pas de le faire goûter à Allana la prochaine fois qu’il l’emmènerait dans ce restaurant.
Dante Garvan
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Grand Maître Jedi
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Dim 22 Mai - 17:07
Ce repas, non, cette discussion, et la rencontre qui se faisant actuellement me plaisait de plus en plus. Je ne pouvais nier le fait que Dalek était un personnage fort intriguant. Je venais de lui confier une chose, un secret que peu de personnes se targuaient de connaître. Même mon équipage ne pouvait dissimuler leur étonnement, ou tout du moins feindre un semblant d'étonnement lorsqu'on leur posait la question. Mais Dalek, je savais pouvoir avoir confiance en lui. Si la Maître Fern avait fait de lui une partie de sa vie, ce ne pouvait être sans raisons. Tandis que le serveur déposait les assiettes devant nous, je me pris à apprécier humer l'odeur qui en émanait. Un mélange d'épices et d'une délicate touche de vin. Voilà qui enchantait avant même d'avoir goûté, mes papilles. Un gourmand n'est pas toujours un gourmet… Relevant les yeux, je fus quelque peu surpris de voir le Chevalier se déshabiller en plein repas. Je préférais qu'il garde cela pour Maître Fern. Certes, il était bel homme, et je n'aurais eu aucune gêne à l'inviter dans d'autres circonstances, mais là… N'était-ce pas un peu déplacé ? La réponse vint presque aussitôt.

Sur ce torse passablement glabre se trouvait plusieurs cicatrices. Des marques, non pas de combat, mais d'esclavagisme. Certains êtres se trouvaient marqués par leurs propriétaires, indiquant de cette manière à quiconque aurait l'idée de poser la main dessus, que c'était chasse gardée. Moi qui ne tuais qu'en cas d'ultime décision, agir ainsi sur un être vivant… M'échappait encore plus en ce qui concernait les races intelligentes de la Galaxie. Au vu des marques, celles-ci ne devaient pas dater de la nuit dernière, mais bel et bien de sa formation de Novice Sith. Une preuve se fit lorsqu'il parla. Je l'écoutais, attentivement. La vanité. Une chose qui ne donnait qu'assez peu de bonnes choses au final. La plupart du temps, celles et ceux qui tombaient dans le gouffre de la vanité, s'affairaient à réduire à néant l'ensemble des efforts de ceux qui, eux aussi, tentent d'obtenir cette réussite. Dalek en était peut-être un des rares survivants…

Continuant ses explications, il me parlait de ses anciens Maîtres. De ce qu'ils étaient, de qui ils étaient. Je ne pouvais qu'imaginer ce qu'ils lui avaient fait subir. Autant physiquement que moralement. Nous portions tous notre fardeau sur nos épaules. Qu'il s'agisse de notre passé en tant que Sith, ou du fait d'enjamber des cadavres à chacun de nos pas… Pour ma part, je ne pouvais concevoir l'idée même de n'avancer sans garder la tête haute. Mon Maître m'avait formé, avec une certaine volonté de faire de moi son successeur, moi qui avais détourné son apprentissage d'Ombre, pour devenir l'Archiviste que je suis aujourd'hui… Son pardon ne m'était pas acquis, car elle n'avait pas à le faire. Dalek ne méritait guère plus ce dernier. Qu'avait-il fait de mal au juste ? Il n'était qu'un pantin, un enfant manipulé par les adultes… Une poupée que l'on jette au feu pour voir si elle brûle bien ou non.

Le mépris vient de pair avec la crainte d'être dépassé par autrui. L'être méprisant, ne le fait qu'envers ceux qu'il sait être capables de faire mieux. Il écrase, brise et force à ramper ceux qui deviendront un jour plus fort que lui… Punir avant l'acte. Afin d'éviter de perdre ce qu'ils ont mit tant de temps à obtenir ? Voilà qui rejoignait leur vanité. Dalek continua de parler, exprimant son désir d'en savoir un peu plus sur les raisons de la perte de mon bras. Avant d'ajouter quelques mots sur le passé, le présent et l'avenir de chacun. Acquiesçant, je ne pouvais lui donner tort, moi qui partageais les mêmes principes…

Prenant en main mes couverts, je plantais la fourchette dans les légumes. Moi qui ne mangeait qu'assez peu de viande, il n'était donc pas étonnant que je vienne à commencer par ces derniers. Mélange parfait entre le croquant et le fondant, leurs saveurs dansaient sur mes papilles. Effectivement, le chef était un fin cuisinier et ne manquait pas de m'étonner à chacune de mes bouchées. Essuyant mes lèvres avec la serviette, je m'exécutais, expliquant, sommairement, les raisons de la perte de mon bras.


- Il y a des années, j'ai fait la rencontre d'un guerrier Sith, je ne saurais dire s'il était Chevalier ou Maître… Mais ce dernier sembla prendre plaisir à me faire subir cela… (Reposant ma serviette, je terminais mes explications.) Comme vous pouvez le constater, il n'y a rien de grandiloquent.

Non, cette perte ne possédait aucune puissance historique, il s'agissait là d'une volonté de blesser, de faire souffrir un Padawan, sans autres raisons. Pour moi, telle était la raison de cet acte. Jusqu'à présent, je préférais penser ainsi. Anya l'avait fait passer de vie à trépas, et quelque part, je lui en était reconnaît. Qui saurais les réponses qu'il aurait pu me fournir, et encore moins la manière que fut ma réaction. Peut-être même serais-je tombé du Côté Obscur, et sa victoire, se serait vue totale. Le repas continua ainsi, sous le couvert de quelques minutes de silence. Chacun appréciant ce qui se trouvait devant nous, et préférant le faire en respect.

Mes dents serrèrent ma fourchette lorsqu'il me parla aussi ouvertement de mes échanges avec autrui. Car oui, je n'étais nullement ignorant de ses liens avec Maître Fern, mais qui étais-je pour les juger ? Si leur amour était sincère, alors ce dernier ne pouvait que renforcer leur lien avec la Force. Elle était vivante, évoluait avec le temps et… Il était bien temps de faire une croix sur les idées révolues d'un passé qui l'était tout autant. La réponse était fort simple. Ou pas. Des corps, pour une nuit, j'en avais vu passé durant ces années… Mais une seule femme avait fait battre mon cœur avec tant de puissance. Je préférais en oublier une autre…

Sans doute Dalek avait-il remarqué la fraction de seconde où je m'arrêtais de manger, bloquant mes dents sur la fourchette, et donc le crissement presque inaudible poussait sans doute les Shistavanéens à se boucher les oreilles, mais je me fis violence pour rester aussi calme qu'à l'accoutumée. Sans me dépareiller de mon sourire, le laissant même aller à une plus franche nature, je devais avoir "les yeux qui brillent" pour citer Lyren…


- Vos liens n'engagent que vous, n'en déplaisent aux détracteurs et autres conservateurs de l'Ordre. (Je pris mon verre, faisant tourner le liquide devant mes yeux, appréciant la robe vermeille, il me fit penser à elle, dansant devant les flammes, quittant l'acier pour la soie…) Une femme m'a offert ce que vous partager avec le Maître Fern. Ou plutôt, je le suppose. Seulement, à votre différence, ce lien que nous partageons est… Délicat.

Buvant quelques gorgées, je constatais sans étonnement que ce vin accompagnait avec perfection le repas. Offrant une délicate amertume en bouche qui relevait les épices des légumes et de la viande encore fumante. Seulement, le repas, en plus d'être agréable allait peut-être me permettre de prendre une décision qui changerait bien plus que ma propre vie. Elle verrait mon avenir chamboulé pour toujours…

- Seriez-vous prêt à tout sacrifier par amour Dalek ? Aller jusqu'à quitter tout ce que vous avez pour pouvoir vivre avec l'être aimé ?

La question n'était pas du tout anodine… Elle était Mandalorienne, moi Jedi… L'un de nous devrait faire un choix. Et jamais je ne pourrais lui demander une telle chose.


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Ven 27 Mai - 13:01
Dalek s’appliquait à découper de fines tranches de filet pour le faire durer aussi longtemps que possible, alternant entre viande et légumes pour exploiter au mieux le mélange des saveurs offert à ses papilles. De la même façon, il alternait entre l’eau et le vin, moins pour une question de saveur mais parce qu’il savait à quel point il était important de s’hydrater. Si Allana appréciait parfois de consommer de l’alcool sans modération, le Hapien était tout à fait conscient de la façon dont le vin émoussait les sens et il ne souhaitait guère perdre trop de sa concentration, ni de ses réflexes. Comme les médicaments, le vin était pour Dalek un poison qui avait ses vertus mais aussi ses dangers. Et puis, il n’oubliait pas la façon dont il avait piégé son défunt mentor Sith bien des années auparavant : grâce au vin que Nawara Ven avait bu à outrance. À l’époque, il aurait été facile pour le Hapien de tuer le guerrier Sith dans son sommeil mais il avait préféré l’affronter en combat singulier dans les conditions de son choix, ce qui lui avait permis de s’assurer qu’il avait bien surpassé le Twi’lek qui l’avait formé aux arts Sith.

Le Jedi Vert but une gorgée de vin et reposa son verre pour écouter attentivement les propos du Maître archiviste. Il n’était guère surprenant que ce soit un Sith qui lui avait coupé son bras – c’était une pratique courante dans cet Ordre servant autant à désarmer qu’à déstabiliser l’adversaire – mais il y avait peut-être quelque chose de plus profond que la seule cruauté d’un guerrier Sith derrière cette mutilation. Certains de ses anciens collègues se seraient volontiers livrés à ce genre d’acte par pur plaisir mais Dalek imaginait que tout Padawan ou peut-être jeune Chevalier que devait être Dante à l’époque, il manifestait déjà un grand potentiel dans la Force. Cette mutilation aurait pu être un premier pas vers un basculement du Côté Obscur, c’était une pente ô combien glissante que nombre de Jedi avaient empruntée.

- Vous êtes là, c’est déjà une victoire en soi. Vous auriez pu mourir lors de ce genre de confrontation ou vous auriez pu rejoindre le Consortium, soit de votre plein gré soit au terme de séances de torture physique et psychologique. Si vous me permettez une comparaison, il existe une espèce d’oiseaux sur Hapès qu’on appelle les Bliz. Leurs œufs sont un mets particulièrement apprécié, par les Hapiens comme par de nombreux prédateurs. Sur une douzaine d’œufs, seuls deux ou trois attendront l’âge adulte. Les choses sont peut-être différentes chez les Jedi mais je pense que peu d’entre eux atteignent le rang de Maître, en particulier lorsque leurs missions les amènent à rencontrer des Sith. Peut-être n’étiez-vous pas seul, peut-être avez-vous de la chance mais le résultat est là : vous avez survécu et l’Ordre dispose d’un Maître Jedi expérimenté pour gérer et étoffer les trésors de connaissances du temple de Tython.

Il était infiniment plus facile de détruire que de bâtir. Les Sith en charge des académies dans le Consortium pouvaient être considérés comme ayant des tâches particulièrement ingrates puisqu’en dépit du « prestige » associé à leur chaire, il était de notoriété publique que ce n’était pas à ce genre de poste qu’un seigneur Sith pouvait espérer monter en grade. À son souvenir, on y expédiait soit les vétérans devenus trop vieux pour avoir une grande utilité au front et certains arrivistes qui étaient consciemment mis sur une voie de garage mais qui ne pouvaient guère refuser « l’honneur » qu’on lui faisait. Seul le Gardien du Savoir avait un réel pouvoir de par son siège au Conseil Noir mais sa tâche était d’autant plus ingrate qu’il devait préserver des savoirs au sein d’un ordre qui s’employait à dévaster tout sur son passage et qui gardait jalousement son savoir.

Le Jedi Vert remarqua la réaction de Dante lorsqu’il évoqua le lien qui l’unissait à Allana et qu’il l’interrogea sur la présence d’une personne aussi importante dans sa propre vie. Le Hapien se demanda s’il avait pensé à quelqu’un en particulier mais surtout il espérait que ça ne soit pas une personne qu’il ait perdue, comme cela pouvait être le cas dans leur profession. En dépit de son crissement sur la fourchette, son sourire se fit plus franc avant qu’il ne lui réponde, son regard se fixant d’ailleurs sur le contenu de son verre de vin.

- Ah je vous confirme que j’envoie paître de façon plus ou moins polie les Jedi conservateurs qui veulent me dire qui je dois mettre ou non dans mon lit et encore davantage qui je dois garder dans mon cœur. Mille cinq cents ans se sont écoulés depuis la chute de l’ancien Ordre mais certains n’ont toujours pas l’air d’avoir réalisé qu’aimer des gens peut bien davantage ancrer dans le Côté lumineux que mener une vie monacale aussi désertique affectivement parlant que les sables de Tatooine.

Visiblement, le Maître archiviste avait quelqu’un dans sa vie mais avec une relation différente de celle que Dalek entretenait avec Allana. Il était curieux d’en savoir plus sur cette mystérieuse femme qui avait fait chavirer le cœur du Jedi et surtout sur ce qui rendait leur lien si « délicat ». Il s’abstint de commenter dans un premier temps, se demandant s’il fallait creuser davantage ou se contenter de cette marque de confiance qui était déjà beaucoup. Dante le surprit en posant une question à laquelle il ne s’était pas attendu. Tout sacrifier par amour ? Mm pour une fois qu’il avait peut-être quelque chose à apporter à son interlocuteur particulièrement érudit, Dalek serait ravi de lui partager son expérience.

- C’est une question fondamentale devant laquelle j’aurais sans doute ri il y a quinze ans parce que je ne connais rien à l’amour et parce que je ne faisais confiance à personne et encore moins aux femmes. Et pourtant, ce choix que vous évoquez, je l’ai fait il y a dix ans. J’ai tout laissé derrière moi, ma place dans la société, mon ordre, mon gouvernement, pour la femme que j’aimais. Corellia et l’ordre Vert étaient très différents de ce que j’avais connu dans le Consortium, sur Hapès comme sur Korriban… mais je ne l’ai jamais regretté. C’était difficile au début, pas vraiment de renoncer aux choses matérielles mais plutôt de changer mes habitudes, de rompre avec le Côté obscur, d’adopter d’autres… pratiques aussi.

Le Jedi Vert avait le sentiment que la question n’était pas innocente. A en juger par la façon dont le regard du Maître Jedi s’était troublé en fixant le liquide carmin dans son verre, c’était peut-être une question qu’il s’était personnellement posée, eu égard à la femme qui avait capturé son cœur. Dalek essaya de lui apporter des éléments concrets pour alimenter sa réflexion.

- Selon moi, la première question à se poser est la suivante : est-ce que je regretterai ce choix ? Est-ce que je serai plus heureux en l’accompagnant plutôt qu’en restant seul dans un cadre familier et confortable ? Ce n’est pas une promenade de santé de tout plaquer du jour au lendemain, surtout si le lieu d’arrivée vous est hostile en premier lieu mais est-ce que le fait de se réveiller à côté d’elle tous les matins n’en vaut pas la peine au final ? Le facteur décisif, c’est l’amour et j’aurais tendance à dire que ça se décide et se construit à deux. Par exemple, dans le cas de votre dame, si vous décidiez de la rejoindre… disons dans l’APEX ou dans l’Empire, est-ce qu’elle serait également prête à vous faire entrer dans sa vie, à bâtir quelque chose au grand jour avec vous ? Si c’est le cas et que vous y êtes prêt, ma réponse ne va pas être très Jedi mais… foncez. Si la vie est courte, la vie à deux l’est encore plus, en particulier compte-tenu des probabilités déjà faibles de trouver une personne qui vous comprenne et qui vous aime pour ce que vous êtes.

La moitié de son filet et de ses légumes avait déjà disparu de son assiette mais ce repas n’était pas enrichissant que par la qualité des plats. Maître Garvan était visiblement un homme aux multiples facettes et il avait cette franchise, moins brutale sans doute que celle de Dalek mais tout à fait appréciable chez un Jedi. Le Hapien supposait que sa moitié n’était probablement pas Sith mais il y avait une myriade de possibilités, dans l’Empire, l’APEX ou même chez les Mandaloriens. Après tout, il avait entendu parler à l’époque de la guerre des clones d’une romance entre une Chevalier Jedi et un commando clone, qui aurait abouti sur la naissance d’un enfant élevé sur Mandalore d’ailleurs.

- Si je puis me permettre, il faut aussi relativiser le fait de tout quitter selon là où il s’agit d’aller. Je reconnais qu’en quittant le Consortium pour la République, j’ai coupé tous les ponts pour des raisons évidentes… mais tous les départs n’ont pas besoin d’être aussi absolus. Si mon beau-frère Corran quittait l’ordre Vert et Corellia pour aller vivre chez les contrebandiers de Nar Shaddaa par exemple, ça n’empêcherait ni Allana ni moi de le voir. C’est pareil pour vous. Je ne sais pas si les conservateurs vous renieraient si vous veniez à quitter Tython mais je ne crois pas trop m’avancer en disant que vous seriez toujours le bienvenu ici, pour Allana comme pour moi. J’aurais même tendance à dire qu’Allana serait particulièrement ravie de vous avoir à mi-temps pour l’Ordre Vert si ça peut vous permettre de garder un pied dans l’ordre. Comme disait Maître Kenobi, « seuls les Sith sont aussi absolus », non ? Termina-t-il avec un sourire malicieux.
Dante Garvan
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Grand Maître Jedi
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Sam 11 Juin - 17:43
Ma question n'était effectivement, pas si anodine. Si elle acceptait que nous continuions ce chemin ensemble, main dans la main, qui serait celui qui en pâtirait le plus ? Elle ou moi… Dussé-je ne jamais pouvoir lui demander de quitter son Clan, sa famille, pourtant, je ne pouvais pas non plus faire de même. Au sein de l'Ordre, peut-être n'étais-je que le Maître Archiviste, toutefois, je me refusais de quitter ce rôle, non pas celui de Jedi, mais celui de Mentor. Anya était bien trop intelligente et indépendante pour ne pas comprendre, elle qui avait plus d'une fois décidé de prendre son envol pour diverses missions sans mon aide, après tout, elle était Chevalier désormais, il me fallait donc accepter cela aussi, les Novices que j'eu à mes côtés n'étaient guères particulièrement motivés par prendre la poussière au sein des Archives. Pour tout dire, la plupart d'entre eux qui se trouvaient envoyé là-bas, l'étaient par obligation, voir par punition. A croire que mon rôle n'était rien d'autre qu'une immense punition qui incombait aux Jedi qui manquaient de combativité… Les idées reçues ont la vie dure.

Concrètement, et alors que Dalek m'exprimait son point de vue, je constatais qu'il utilisait son propre vécu pour décrire ses propos. C'est vrai que, de base, ce repas était fait pour cela, savoir si l'Ordre pouvait lui faire confiance ou s'il n'était qu'un Sith infiltré. Au de sa manière de parler, chaque seconde qui s'écoulait me confortait dans mon idée de base… Ce n'était pas le cas. Aussi, j'avais fait mes propres recherches le concernant, Aliana fut d'une aide assez importante. Elle ressentait les choses différemment, et surtout, comprenait les gens d'un point de vu purement extérieur. Elle était une Sith de naissance, mais une Jedi d'adoption… Alors pourquoi ne pouvais-je pas faire confiance à Dalek ? Il avait trouvé la force de quitter le Consortium pour rejoindre la femme qu'il aimait. Par amour il avait tout abandonné, tout ce qu'il avait connu pour la rejoindre… Seulement, une chose différait entre nos décisions. Cette demande provenait de Maître Fern, non pas de lui. Comment prendrait elle cette décision de ma part ? Aussi drastique soit ce choix, devais-je vraiment choisir ? Etait-ce aussi impossible que d'aimer quelqu'un qui n'est pas Jedi lorsque nous le somme ?

Mon assiette se vidait au fur et à mesure, j'étais mon confrère Jedi. Ses propos me firent sourire. Ce n'était pas très Jedi ? Nous étions tous différents, chacun ayant des valeurs distinctes les uns vis-à-vis des autres. Si certains choisissaient de rejoindre les Ombres, d'autres préféraient rester Chevalier ou Maître, afin de profiter d'une certaine liberté de mouvement, alors que d'autres, bien moins portés sur les armes, observaient depuis Tython. Nous étions bien tous différents Dalek, il avait raison sur ce point, et aussi sur un autre. Il était rare, dans l'immensité de la Galaxie, de trouver une telle personne. Reposant mes couverts dans une assiette vide, et presque aussi propre qu'avant qu'elle ne nous soit apportée – Dalek m'avait donné goût à ce mélange de pain et de sauce –, mes doigts enlacèrent le pied de mon verre. Le vin coula dans ma gorge et il me fallu quelques secondes pour comprendre ce qu'il venait de me dire. Ce n'était pas tant l'ivresse fournie par ce liquide qui me faisait cet effet, mais plutôt un choix que je venais de faire. Je pouvais accepter les deux points. Elle portait l'armure, moi l'épée. Nous étions… Complémentaires en quelque sorte. L'épée et le bouclier, liées ensembles devant le monde.


- Maître Kenobi fut un homme particulièrement sage en son temps, et je doute que nous trouvions quelqu'un qui le soit tout autant dans nos rangs… (Je me levais poliment.) Veuillez m'excuser un instant.

Quittant la table, je demandais au serveur où se trouvait la pièce que je cherchais. Ainsi, je laissais Dalek seul quelques minutes, il me fallait faire le point sur plusieurs choses. Mon esprit était ainsi, prendre du recul sur les faits, les étudier et enfin, prendre une décision, le tout en un minimum de temps pour ne pas perdre l'opportunité qui s'offrait à moi. La pièce trouvée, et la raison pour laquelle je m'y étais rendue faite, je me retrouvais devant un lavabo, l'eau qui s'y écoulait résonnait dans le silence. Mon visage, émacié par tant de questions me paru quelque peu, fatigué. De nombreuses choses revenaient, et quelque part, j'avais l'impression que les scènes que j'avais vécues se déroulaient devant mes yeux, dans ce miroir qui me renvoyait une image… La mienne. Notre amour était-il limité par nos rangs respectifs ? J'en doutais. Je lui avait sauvé la vie, et elle avait fait de même en me montrant que l'amour pouvait être sincère… Ces mots, je ne les avais plus prononcé depuis des années. Néanmoins, elle avait réussi à me les faire prononcer à nouveau… Souriant, je passais mes mains sous le droïde qui flottait à côté des lavabos, le souffle qui projeta sécha presque instantanément mes mains. Quittant la pièce, je reviens auprès de Dalek, et après m'être excusé, me rassis calmement.

- J'espère ne pas avoir été trop long… Mais vous savez ce que l'on dit non ? Telle est la voie…

Je me retins de rire. Cette phrase était celle d'un ancien Mandalorien dont elle m'avait parlé à maintes reprises. Tout en prenant cette décision, je me dis qu'il me fallait aussi faire une chose, si nous devions continuer ensemble, une chose incombait à notre couple ; en apprendre plus sur ce que nous somme aux yeux de tous.

- Dites-moi Dalek, vous êtes Corellien il me semble… Vous parlez donc cette langue couramment ou pas ? Je vais devoir moi aussi apprendre une nouvelle langue d'ici peu… Elle devrait être étonnée que je puisse la comprendre durant certaines de ses… Réactions… Quand à ce repas, je vous concède que le chef est vraiment exceptionnel !

Voilà donc une chose que je ne faisais que rarement, parler autant. Blaguer. Sourire bêtement même. C'était donc ainsi que j'allais réagir désormais, entre l'amour d'une femme et le rôle de Jedi… Concilier les deux ne me semblait plus aussi… Improbable. Nous devrions faire des concession, apprendre à concilier nos vies, nos missions et notre couple. Servant de l'eau dans nos verres respectifs, je me pris à me laisser aller à chantonner. Hum… Qu'allait donc penser Dalek ? Le Maître Archiviste est-il saoul ? Non, juste amoureux.


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Dalek Zar
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Maître Jedi Vert
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Dim 26 Juin - 17:17
Tandis que Dante s’excusait quelques instants, probablement pour un besoin naturel inhérent au vin qu’il avait consommé, le Jedi Vert réfléchit tout en finissant son plat. Il ne semblait pas qu’un Jedi ait marqué l’Ordre comme Obi-Wan Kenobi l’avait fait en son temps, tant par son parcours que par ses contradictions. Beaucoup évoquaient la chute d’Anakin Skywalker, le côté rebelle de Qui-Gon Jinn mais Kenobi ? Il ne manquait jamais de sourire quand on évoquait le mentor de Skywalker comme un « Jedi parfait ». Pour Dalek, il représentait bien sûr un exemple à suivre mais quand on s’intéressait un peu en profondeur au personnage historique, le Hapien ne le percevait pas comme le parangon du Jedi conservateur. Après tout, Kenobi avait défié le Conseil pour former Skywalker, il avait parfois usé de ruses et de manipulations au cours de la guerre des clones pour bénéficier à la République, il avait aussi aimé plusieurs femmes, n’en déplaise à ceux qui avaient préféré expurger l’existence de Siri Tachi ou de Satine Kryze de sa biographie. Obi-Wan Kenobi était présenté comme un homme charmant et un habile négociateur mais aussi quelqu’un avec ses démons, que ce soit les êtres chers qu’il avait vu mourir sous ses yeux que la perte de Skywalker. Continuer à avancer en ayant vécu tout ça, c’était là la véritable force du caractère de ce Jedi pour Dalek. Honnêtement, le chevalier Vert n’était pas certain de pouvoir faire de même s’il venait à perdre Allana demain.

Lorsque le maître archiviste revint s’asseoir, son visage paraissait plus souriant, plus lumineux aussi. Peut-être que son absence ne se résumait pas à un soulagement de sa vessie mais aussi à une petite séance d’introspection ? En lisant entre les lignes, le Jedi Zar comprenait que le maître du Conseil était taraudé par un dilemme qui pouvait avoir de vastes conséquences, tant pour la dame de son cœur que pour lui.

Heureusement que le Hapien n’était pas en train de boire, il pouffa de rire lorsque le maître Jedi cite une réplique Mandalorienne pour parler de son excursion aux toilettes.

- Je ne suis pas certains que nos amis Mandaloriens parleraient tous des commodités en ces termes… même si j’en connais plusieurs qui rouleraient par terre de rire en l’entendant, probablement après vous avoir frappé pour la bonne mesure, répliqua le Corellien d’adoption avant de boire une gorgée de vin.

Dante semblait effectivement bien guilleret et il ne semblait pas s’agir de la seule action du vin. L’archiviste lui demanda s’il parlait corellien, ce qui était en soi une question assez singulière quand on connaissait le nombre de locuteurs relativement peu élevé du Vieux corellien dans le système. La véritable question se fit beaucoup plus claire lorsque Maître Garvan évoqua le fait qu’il devrait apprendre une nouvelle langue sous peu, ce qui signifiait pour Dalek que son interlocuteur avait fait un choix : celui d’aller la retrouver. Ce que cela signifierait pour sa situation dans l’Ordre demeurait bien sûr un mystère mais ce n’était pas le plus important. Ce qui comptait, en cet instant précis, c’était de célébrer une perspective heureuse.

- Corellien d’adoption mais Corellien tout de même, c’est vrai. Le Vieux corellien ou l’Olys Corellisi pour les puristes, n’est plus beaucoup parlé dans le système. On trouve davantage de locuteurs sur des planètes où des Corelliens ont jadis bâti des colonies, c’est le cas sur Socorro de mémoire. Pas mal de Corelliens hors-la-loi utilisent aussi cette langue, par sentiment d’appartenance et surtout pour être moins facilement compris par des étrangers. De fait, certains agents de la CorSec l’ont appris pour plus facilement les pister… et donc j’en connais suffisamment pour me débrouiller. Un dicton en vieux corellien qui pourrait vous plaire, c’est « Aanor ishiia zals », cela signifie « l’amour triomphe de tout ».

Dalek ne savait pas si ce dicton était une vérité absolue mais il lui servait de crédo au même titre que le Code Jedi. Le Jedi Vert fit signe à Orlando de se rapprocher et il lui demanda de leur ramener deux coupes de son meilleur champagne. Le jeune homme s’exécuta avec un sourire, en profitant pour débarrasser Dalek de son assiette désormais vite et parfaitement saucée. En moins de temps qu’il n’en fallait pour dire « vieille esclavagiste hapienne pleine de fiel », le serveur était revenu avec les coupes qu’il disposa respectivement devant chacun d’entre eux.

- Je ne souhaite pas vous inciter à la boisson, Maître Garvan mais il me semble que nous avons quelque chose à célébrer. Si je ne m’abuse, votre dame est une Mando’ad ? J’en ai croisé un du clan Skirata sur Naboo il y a quelques temps, plutôt sympathique pour un fils de Mandalore. Vu votre culture, je ne pense pas que vous aurez du mal à vous faire apprécier des locaux mais l’apprentissage de la langue reste un challenge. Je me débrouille aussi mais moins bien qu’en corellien. J’aime surtout leurs insultes, elles sont très orientées sur la bêtise et sur le comportement plutôt que sur la physionomie. Chakaar, di’kut, pour ne citer que ceux-là. Comment vous êtes-vous rencontrés, si ce n’est pas indiscret ?

Peut-être s’était-il complètement trompé en interprétant les propos du maître archiviste. Après tout, il pouvait parler d’un proche Jedi qui avait ce dilemme… ou bien il était possible que Dante ait bien une dame dans sa vie mais qu’elle ne soit pas Mandalorienne. Dalek n’avait pas peur du ridicule et il se fiait à son instinct. Il ne restait plus qu’à voir si le maître Jedi lui confirmerait ce qu’il avait supposé à voix haute et s’il voudrait lui en parler un peu. Le Hapien avait conscience d’être encore un étranger pour son interlocuteur mais il espérait que Dante savait déjà qu’il était quelqu’un de confiance.
Dante Garvan
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Grand Maître Jedi
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Mer 29 Juin - 19:37
Il m'était bien rare de faire de l'humour, je n'étais nullement apte à faire ce genre de choses, préférant la franchise au sarcasme ou à ces manières. Toutefois, il m'arrivait de le faire, tantôt par inadvertance, et l'on riait autant de moi, qu'avec moi, que bien plus rarement, où, lorsque cela arrivait, je me trouvais le faire de manière bien volontaire. Pour cette phrase, je ne savais nullement vers quelle pointe me tourner. Dalek ria, manquant presque de s'étouffer avec son verre. Avais-je réellement fait de l'humour ? Ou était-ce juste un état second, suite à cette décision que je venais de prendre, une de celles qui change votre vie bien plus que vous ne l'auriez pensé à l'instant même de votre naissance ? Je me retins de lui répondre, amèrement, j'en connaissais une qui, au vu de son caractère n'aurait sans doute guère prit cette phrase avec humour. Sans doute m'aurait elle offert un de ses regards sombre qui, je ne peux le nier, me fait quelque chose. Mon cœur bat plus fort, ma pression sanguine augmente… Toutes ces sensations qui font naître en moi une chaleur physique et morale. Seulement, ma question demeurait désireuse d'obtenir une réponse. Chose que fit Dalek avec une certaine ouverture d'esprit. Ce Chevalier dissimulait bien des connaissances derrière cet air débonnaire et amusé. Bien plus qu'un simple Chevalier, Dalek Zar serait un Maître hors pair, dont la bonté serait une conseillère bien plus avisée que la plupart de mes connaissances.

Donc le Corellien ne semblait pas être une langue oubliée, ni même impossible à apprendre. Voilà donc une nouvelle qui m'enchanta. D'un mouvement discret de l'index, j'usais de la Guérison de Force, effaçant toute forme d'ivresse inutile en moi, laissant jusqu'à la moindre parcelle de mon système digestif, absorber les reste de l'alcool, ce dernier se trouvant être bien plus fort que je ne l'aurais cru de prime abord d'ailleurs. Il m'expliqua de nombreuses choses. Allant jusqu'à me parler de la CorSec. Adopter un enfant, devenir un être faisant partie intégrante de sa vie et de son monde, l'accompagner sur le chemin qui s'offrait à lui. Donner une clef avant de le laisser déployer ses ailes pour que, lorsqu'il sera prêt, le laisser prendre son envol. Dalek avait connu cela auprès des Corelliens. J'apprendrais à être un Jedi, un homme dont le cœur fut ravi par une Mandalorienne. Je resterais Jedi, elle Mandalorienne. Nous deviendrons les enfants de deux peuples que de nombreuses choses opposent. Nous serons… Des adoptés.

Le serveur s'approcha de nous et j'entendis Dalek commander une bouteille de leur meilleur cru, ainsi que deux verres. Ne laissant nullement transparaître la moindre once d'étonnement, je restais toutefois surpris que, après un tel repas, il soit encore capable de rester assit sur sa chaise sans en tomber ivre mort. Après tout, ici nous étions des invités, nullement des Jedi. Certes, je ne me devais de ne pas oublier ma mission principale, toutefois, et afin d'en savoir réellement plus sur l'homme qui me faisais face, mon esprit se devait d'être toujours aiguisé. Enlevant les assiettes vides, le serveur revint en quelques secondes à peine, les bras chargés. Une magnifique bouteille au goulot doré, surélevé par un système de fermeture automatisé, et deux verres ; deux magnifiques coupes dont le tintement, lorsque leurs pieds touchèrent la table, résonnèrent à mes oreilles avec une certaine harmonie.

Levant nos verres pour fêter une quelconque raison, j'écoutais les paroles de Dalek avec un intérêt certain. Ses mots n'étaient pas choisis, ils étaient franc, son corps lui-même démontrait une ouverture d'esprit et une volonté d'en apprendre plus. La confiance ne se trouvait jamais totalement acquise. Mais tant qu'à mourir au combat, autant le faire aux côtés de quelqu'un en qui nous avons confiance disait mon Maître… Si nous devions tomber au combat, alors espérons que nous le fassions aux côtés l'un de l'autre. Prenant mon verre, je le levais, souriant. Et alors que les coupes tintèrent à l'impact, je portais la mienne à mes lèvres. Une histoire bien… Atypique je dirais…


- Nous dirons que notre rencontre s'est faite de la manière la plus simple qui soit. Nous nous sommes retrouvés ensemble, au bon endroit, au bon moment…

Lui devais-je réponse ? Elle qui préférait rester silencieux sur qui elle était, sur ce qu'elle faisait vraiment, allant jusqu'à retirer son armure avant de poser le pied sur Coyn… Avais-je le droit de dévoiler ainsi qui elle était ? Par amour ? Par respect ? Sans nom, Dalek ne pourrait avoir d'autres informations sur elle que celles que j'acceptais de lui fournir… Alors soit.

- Excusez mon accent, mais en de pareils moments, un seul terme me vient. Une expression qu'elle semble affectionner tout particulièrement. K'oyacyi !

Piètre prononciation je devais bien l'avouer. Lire et apprendre dans les écrits n'offraient qu'une piètre pratique. Tout aussi sage que je sois aux yeux des autres Jedi, je restais un homme limité dans la pratique. Je me devais de parler plus souvent dans sa langue, surtout si je souhaitais être accepté parmi les siens. Mandalorien par la main, Jedi par le cœur. Je resterais sur Tython, je poursuivrais le chemin tracé par la Force, mais seul l'amour guidera mes pas lorsqu'elle sera à mes côtés… C'en était bien plus qu'une décision, c'était… Une promesse.

- Je vous envie quelque part Dalek… Ce que vous ressentez pour le Maître Fern me paraît vraiment sincère. Tout comme le choix difficile que vous avez fait.

Cette dernière phrase, tout aussi anodine soit-elle, lui indiquait qu'à mes yeux il se trouvait être un Jedi et non plus un Sith comme pouvaient le craindre le Conseil. D'ici peu, nous aurions besoin de Chevaliers tels que lui pour protéger la Paix dans la Galaxie. Et peut-être même, un Maître tel que lui.


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Maître Jedi Vert
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Dim 3 Juil - 20:55
Le Maître Archiviste trinqua volontiers avec Dalek mais ses yeux semblaient plus vifs qu’il y a quelques instants. Avait-il recouru à quelque technique pour drainer l’alcool de son sang ? C’était bien possible mais le Jedi Vert n’irait pas jusqu’à poser la question. En ce qui le concernait, le secret de son état alerte résultait non pas dans la Force mais dans la modération d’un côté et dans le fait d’avoir mangé et bu de l’eau en parallèle, permettant à son organisme de ne pas s’enivrer trop vite. Déformation professionnelle aussi bien que personnelle. Dans son ancienne vie, finir ivre mort pouvait résulter en une mort très rapide, c’était un état de vulnérabilité qui avait d’ailleurs mis son défunt mentor Sith en difficulté. Quant à sa vie actuelle de Jedi, il avait vu assez de Corelliens rouler sous la table après avoir bu pour ne pas avoir envie de suivre le même chemin. Boire un peu, c’est bien, boire trop, c’est pas rigolo. Motto simple mais qu’il avait inculqué à ses initiés, en leur rappelant bien évidemment qu’ils ne devaient pas boire avant leur majorité mais bon… quitte à enfreindre les règles, autant qu’ils sachent le faire de façon relativement responsable.

Dalek esquissa un sourire lorsque Dante lui indiqua que sa rencontre avec sa compagne s’était faite en se retrouvant ensemble au « bon endroit, au bon moment ». Il pouvait volontiers le croire mais il ne voyait rien de « simple » dans cette équation. Dans une galaxie aussi vaste que la leur, rencontrer une personne susceptible de vous aimer tenait du petit miracle du point de vue de Dalek, pas si petit que ça d’ailleurs quand on vient de l’espace du Consortium. Après un instant d’hésitation, Maître Garvan lui porta un toast en Mando’a, confirmant à demi-mot que sa moitié était bien Mandalorienne. Et bien, il n’allait pas s’ennuyer ! Dalek aurait volontiers pris la forme d’un petit vrelt pour assister à l’introduction du Maître Jedi auprès de sa belle famille !

Le Jedi Vert fut davantage surpris lorsque son interlocuteur lui indiqua qu’il était quelque part envieux par rapport à Dalek. Il était vrai que ses sentiments pour Allana étaient sincères mais Dante ne ressentait-il pas des sentiments aussi forts pour sa compagne ? Peut-être y avait-il un sens plus profond à ses propos, qui se rapportait moins à sa relation avec Allana qu’au choix de tout quitter qu’il avait fait par amour pour elle.

Dalek porta son verre à ses lèvres et savoura une petite gorgée de champagne avant de prendre la parole à son tour.

- Par expérience, rien n’est simple quand il s’agit d’amour. Peut-être que les circonstances de votre rencontre sont fortuites mais elles ont résulté en quelque chose de concret, quelque chose de fort. Comparez-ça à deux vaisseaux d’origines très différentes arrimés l’un à l’autre par nécessité. L’arrimage peut durer un temps mais pour choisir de cheminer ainsi liés sur la durée, il faut un attachement fort et réciproque. Je suis heureux pour vous, d’avoir trouvé la bonne personne.

Le chevalier ferma brièvement les yeux, plongeant dans ses souvenirs de la langue mandalorienne à la recherche d’une phrase qui conviendrait à cette situation et qui pourrait servir d’encouragement à son ami, car il le considérait comme tel, pour sa vie à deux.

- Mon accent est sans doute pire que le vôtre mais quelques mots qui m’ont paru justes, même sans être Mandalorien : « Aliit ori'shya tal'din ». De mémoire, cela signifie que la famille ne se résume pas aux liens du sang. J’ai perdu mes parents quand j’avais sept ans mais j’en ai retrouvé une avec la famille de Maître Fern. Je ne peux pas vous garantir que votre belle famille sera tendre avec vous dès le départ mais je ne pense pas qu’elle vous tiendra rigueur d’où vous venez si vous êtes réglo avec eux et que vous prenez bien soin de votre compagne. Et puis, qui sait, peut-être fonderez-vous une famille à votre tour ?

Ce n’était pas quelque chose qu’Allana et lui envisageaient dans l’immédiat mais ce n’était pas non plus une perspective à laquelle Dalek était fermé pour autant, plus aujourd’hui tout du moins. En passant du temps avant les enfants de Corran et d’Ellie, et même avec ses initiés, le Jedi Vert devait reconnaître qu’il y avait un certain attrait à l’idée d’élever des enfants, aussi diaboliques puissent être ces petits lutins parfois. Sa principale crainte, pour lui qui peinait à se rappeler ses propres parents et qui n’avait eu que des adultes cruels dans son entourage en grandissant, c’était de ne pas être un bon père.

Ce fut Orlando qui le sortit de sa rêverie en venant leur demander s’ils prendraient des desserts. Dalek se laissa tenter par un moelleux au chocolat et commanda un thé pour l’accompagner, en précisant qu’il n’y avait pas besoin de se presser. Il revint ensuite à Dante et haussa les épaules.

- Je ne suis certainement pas à plaindre. J’ai trouvé une femme qui m’aime pour qui je suis, et ce en dépit de tout ce que je traine derrière moi et de la cible qui est dessinée dans mon dos. J’ai abandonné mon ancienne vie pour elle, c’est vrai et je pense que je serais capable de mourir pour elle sans regret. Je ne sais pas si c’est très Jedi, ça dépend des traditions je suppose mais c’est ce que je suis. En dehors de ça, j’essaye d’apporter ma contribution à l’ordre, aussi modeste soit-elle. Des chevaliers comme moi, il doit y en avoir des centaines. Votre rôle est plus essentiel, Maître Garvan. Préserver et enseigner le savoir, et en particulier l’histoire, ce sont autant de choses essentielles pour éviter de le répéter. Et puis, si vous avez fait tout ce chemin jusqu’ici, c’est que vous avez un certain sens du devoir… je gage qu’à terme, vous vous retrouverez avec encore davantage de responsabilité, que vous le vouliez ou non, termina-t-il avec une pointe d’humour.

Après tout, c’était ce qui était arrivé à Allana. Sa compagne n’avait sans doute jamais imaginé qu’elle serait amenée à succéder au Cornu à la tête du Temple Vert. Et pourtant, au décès de Maître Korr, c’était elle qui avait endossé le manteau de Maîtresse des Jedi Verts. Ce n’était sans doute pas son ambition, ni son envie mais elle l’avait fait par devoir, envers son ordre et envers son défunt mentor. Il l’admirait aussi pour ça même si, la Force soit louée, Dalek n’imaginait pas qu’on frappe à sa porte en lui collant une place au Conseil Vert !
Dante Garvan
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Grand Maître Jedi
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Mar 13 Sep - 16:31
Les propos de Dalek me firent chaud au cœur, voir même peut-être naître en moi une certaine inquiétude. Rencontrer sa famille, son Clan, et surtout, obtenir leur aval concernant notre amour… En voilà une chose qui ne tarderait pas à poser de plus amples questions sur l'avenir. Qui plus est, lorsque je manquais de m'étouffer à l'entente de la famille. Le liquide passa de travers et je l'avalais avec difficulté, ma gorge me brûla un peu, et tandis que je m'essuyais les lèvres à l'aide de ma serviette, je continuais d'écouter ses propos. Plus ou moins, je devais bien le dire. Ceci étant dit, je ne pouvais nier que, tôt ou tard, la discussion viendrait à être mise en avant. Seulement, deux choses me faisait réfléchir plus que de coutume. Déjà, comment allions nous l'éduquer, si cet enfant était sensitif ? Deviendrait-il Jedi comme son père ? Ou choisirait-il la route de sa mère, laissant de côté la Force pour porter l'armure ? Toutes ces questions devraient être discutées en amont de sa naissance. Ne serait-ce que pour préparer son avenir. Que ce soit pour l'un ou l'autre des choix, cela devait être une décision prise en commun… Plus tôt l'apprentissage commençait, mieux cela serait.

Pour Dalek et Allana, la question ne se posait nullement. Ses parents se trouvent être Jedi, leur enfant suivrait sans doute le même chemin, rejoignant les rangs de Corellia auprès de leur Ordre protecteur. Tout portait à croire que le serveur savait reconnaître deux personnes en pleine réflexion, car; lorsque le silence venait à s'imposer entre nous, ce dernier réussissait, non sans que je ne puisse comprendre comment, à intervenir, relançant la discussion d'une manière ou d'une autre. Chose assez commune aux yeux du peu de personnes qui me connaissaient, je déclinais l'invitation à prendre un quelconque dessert. Le sucre n'étant pour moi qu'une manière détourner de quitter la réflexion pour un plaisir aisée, trop peut-être. Sans compter que je ne courrais guère après ce genre de choses. Un thé me suffisait. C'était une chose dont le manque pouvait me rendre incroyablement étrange. Les Archives se trouvaient être un lieu de perdition pour quiconque se trouvait buveur de ce magnifique breuvage fait d'eau et de plantes. Car en dehors des holocrons et autres parchemins recouverts d'informations concernant les Jedi, nombreuses étaient les recettes ancestrales dévoilant les secrets de fabrications de divers thés… Mais passons, le thé commandé, j'écoutais Dalek reprendre la parole. L'écoute facile de toutes ces années passées auprès des Padawans me facilitait les choses.

Ses propos me touchèrent, je ne pouvais le nier, néanmoins, je n'étais guère plus utile à l'Ordre que le Novice venant de commencer son apprentissage. Nous faisions tous partie intégrante d'un Tout. Nous étions tous unis dans la Force, et cela semblait être une chose qui restait encore oubliée par de nombreux Jedi. Dans la Force nous étions unis, sans elle, nous n'étions plus que des montagnes de chair. Nos actes importaient plus que nos paroles… Quelle que soit notre place dans ce monde. Ce n'était pas la marque que nous laisserions après notre mort qui importait, mais celle que nous laissions, même imperceptible, durant notre vie.


- Que ce soit en amour, ou dans la Force… Vous êtes important aux yeux de tous Dalek.

Je pris quelques secondes, le temps pour le serveur de déposer nos thés, rapidement faits d'ailleurs, ainsi que le dessert de Dalek, avant de reprendre.

- La préservation du savoir n'a nul intérêt si personne ne l'écoute. De tout temps, il exista des guerriers et des sages. Les uns ne peuvent vivrent sans les autres…

Prenant la tasse par la anse, je portais le liquide mordoré à mes lèvres, laissant l'odeur légèrement acidulée danser dans mes sens. Et bien, le thé ici semblait être servit au cas par cas… Intéressant. Portant cette dernière à mes lèvres, je laissais couler un peu du liquide encore brûlant dans ma bouche, ceci étant fait, je pris un peu de temps pour l'apprécier, laissant Dalek comprendre mes propos sous jacents.

- Le devoir passe par la volonté d'agir Dalek. Il ne faut guère oublier qu'afin d'être entendu, il faut parfois accepter l'évolution des choses. Et peut-être même le changement.

De Sith, il se trouvait désormais Jedi. D'adolescent, il était devenu homme et compagnon… Un jour, Dalek Zar serait un Maître respecté et écouté par ses pairs. J'en portais l'espoir. Pour ma part… Le fait que le Conseil souhaitait me rencontrer n'augurait que peu de choses. Avec le retour de la Maître de l'Ordre au sein du Conseil, je gageais sans trop me tromper que, d'ici peu, un changement se ferait sentir sur Tython.

- Ce thé est excellent. Il m'est assez rare de pouvoir en goûter d'aussi bons, en dehors de ceux des Archives cela va de soi.


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Dalek Zar
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Maître Jedi Vert
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Mar 27 Déc - 18:02

Dante lui apparût légèrement décontenancé lorsque Dalek évoqua la façon dont il s’entendrait avec sa belle-famille, à en juger par la façon dont il avala de travers une gorgée de son verre. Le Hapien devait avouer que s’intégrer à une belle-famille Mandalorienne serait sans doute un défi au moins aussi complexe à relever qu’envers une famille Corellienne. Toutefois, il n’y avait pas de raison pour que le Maître archiviste ne puisse pas la surmonter, entre son érudition et sa force. Il espérait cela dit ne pas lui avoir coupé l’appétit, puisque son interlocuteur choisit de se passer de dessert, pour ne prendre qu’un thé.

Le Jedi Vert sourit aux paroles de Maître Garvan lorsque celui-ci lui indiqué qu’il était important aux yeux de tous. D’un certain point de vue, cela s’entendait et Zar acquiesça lorsque le Jedi de Tython développa sa pensée vis-à-vis de la préservation du savoir. Oui, de tout temps, il y avait eu des Mace Windu pour brandir le sabre laser et des Yoda pour transmettre leur sagesse. A savoir si les uns ne pouvaient vivre sans les autres… Yoda et Kenobi avaient davantage survécu que Windu ou Kit Fisto donc il partageait le constat de Dante jusqu’à un certain point.

Dalek attaqua son moelleux au chocolat avec une certaine gourmandise mais prit garde à ne pas le dévorer d’une seule bouchée. Son thé infusait doucement et ses effluves chatouillaient ses narines avec un doux parfum de jasmin.

- Concernant mon importance aux yeux de tous, je ne suis pas assez confiant en moi-même pour le confirmer mais pas assez insolent non plus pour m’opposer à votre sagesse. Je me contenterais de reformuler mon propos en disant que si l’un de nous deux devait survivre à une nouvelle purge Jedi telle que celle de l’ordre 66, il vaudrait mieux que ce soit vous qui formiez la future génération de Jedi à la fois aux techniques mais aussi au savoir et à la sagesse de leurs ainés.

Posant sa cuiller, le Jedi prit délicatement la théière et versa le liquide ambré dans sa tasse. Après avoir savouré une gorgée avec satisfaction, il poursuivit son propos.

- Ce n’est pas tant la préservation du savoir qui vous intéresse ici que sa transmission, et je partage tout à fait votre constat. Il faut intéresser les apprenants pour que le message se diffuse et perdure dans le temps, et de manière plus générale, il faut susciter la curiosité, l’envie d’apprendre. A ma modeste échelle, c’est ce que j’essaie de faire ici avec mes classes d’initiés. Je ne veux pas leur faire apprendre par cœur des centaines de doctrines ayant traversé les âgés, je cherche à leur faire trouver la ou les quelques leçons de vie qui résonneront le plus avec leur personnalité, leur expérience, leurs besoins aussi. Une petite fille timide a trouvé son inspiration dans la vie et les épreuves de Nomi Sunrider là où j’ai mis du plomb dans le crâne d’un garçon un peu trop sûr de lui en lui racontant les victoires et les déboires d’Ulic Qel-Droma. Il y a toujours eu des guerriers et des sages mais ce que vous savez aussi bien que moi, c’est que souvent ils ont du mal à vivre les uns avec les autres lorsqu’ils ne comprennent pas leur complémentarité. Moi-même, je ne l’ai pleinement compris qu’assez tardivement, grâce à la patience de feu Maître Korr mais ce que j’ai appris à son contact, je le garderai en mémoire jusqu’à la fin de mes jours.

Le Zabrak n’avait pas eu sa langue dans sa poche et Dalek lui en avait certainement fait voire des vertes et des pas mûres mais Jaylen avait toujours pris le temps de lui expliquer, par les mots ou par l’exemple, pourquoi il prenait telle ou telle décision. La confiance s’était bâtie entre eux sur une compréhension mutuelle et Zar considérait qu’avec le temps, le Zabrak avait aussi appréhendé la logique derrière les actions et les réflexions – parfois très brutes – du Hapien. L’ancien Sith était un sceptique dans l’âme quand il était arrivé sur Corellia et il apportait dans ses bagages tout un lot de préjugés sur les Jedi dont quelques-uns qui avaient fait s’écrouler de rire le Maître Vert à quelques reprises. Si son souvenir évoquait toujours du regret chez le Hapien, Dalek pouvait dire aussi qu’il le faisait toujours sourire. Loué soit ce fils Zabrak de Corellia qu’il avait eu la chance de connaître. Il espérait qu’un jour, il aurait l’occasion de le dire à son fantôme de Force.

Dalek avait presque fini son dessert lorsque Dante exposa son avis sur le devoir et la nécessaire évolution des choses. La vie était un changement permanent, il n’y avait bien que certains Jedi – et beaucoup de Sith – pour croire que des doctrines et des régimes pouvaient durer éternellement. Le Jedi Vert était l’exemple même de ce que décrivait le Maître archiviste. Pour vivre et même simplement survivre, il avait changé. Enfant libre Hapien puis esclave, il était devenu tour à tour novice Sith, acolyte puis guerrier Sith avant de changer de camp pour suivre la voie des Jedi comme Padawan, et désormais comme Chevalier vert. Il ne savait pas s’il deviendrait maître un jour mais il ne retournerait pas chez les Sith. Que lui réserverait la Force à l’avenir ? Il l’ignorait tout à fait mais il n’avait pas peur de devoir changer tant qu’il pouvait préserver ceux auxquels il tenait.

- Si vous me permettez une boutade, maître Garvan, « accepter l’évolution des choses » n’est pas vraiment une doctrine suivie chez les Jedi comme chez les Sith. L’évolution s’y fait davantage par la contrainte que par anticipation d’après mon expérience… mais je suis tout à fait d’accord et je m’emploie à l’appliquer. J’ai appris jeune que stagner, se reposer sur ses lauriers, accepter une situation sans combattre, c’est mourir, plus ou moins vite. Si je ne m’étais pas rebellé contre ma maîtresse Hapienne, je serais mort esclave avant d’avoir atteint l’âge adulte. Si je n’avais pas anticipé la trahison de mon maître, je serais également mort comme ses précédentes acolytes… et si je n’avais pas été ouvert à la perspective de changer de camp, une partie de moi serait sans doute morte avec Maître Fern. Je reste lucide pour autant. Ce n’est pas moi qui vais changer ni l’Ordre Vert ni l’Ordre Jedi dans son ensemble. Si j’arrive déjà à ouvrir quelques jeunes esprits à la perspective du changement, je considérerai déjà avoir accompli mon modeste rôle. J’imagine que vous avez une problématique similaire au temple de Tython avec les Archives. Le plus compliqué, c’est de trouver l’équilibre entre ne pas lutter contre le courant du changement mais parvenir à rester fidèle à ce qu’on est.

Son dessert terminé, Dalek prit une bonne gorgée du thé dont il apprécia l’arôme et le goût. Versant à nouveau le liquide dans sa tasse, il savait d’avance que la boisson un peu plus infusée apporterait un goût légèrement plus fort que les gorgées précédentes. Il acquiesça aux paroles de l’archiviste et lui confia un petit secret.

- Ils se fournissent dans une petite boutique à deux pas d’ici, qui vend différents thés en vrac. Si vous êtes intéressé, je vous y emmènerai après le repas. Je m’y approvisionne régulièrement pour stocker à la fois mon vaisseau et celui de Maître Fern en thé et en infusions. Croyez-le ou non, je peux passer des semaines en transit dans l’espace s’il le faut mais je ne peux décemment pas le faire sans une nourriture comestible et sans des boissons qui méritent d’être bues. J’essaye aussi d’enseigner ce genre de bon goût aux plus jeunes, au grand plaisir de leurs parents mais un peu moins des maîtres qui jugent l’addition un peu trop salée à leur goût, expliqua le Jedi Vert avec un sourire amusé aux lèvres.

Le repas touchait sans doute à sa fin mais le Chevalier Vert avait passé un moment beaucoup plus agréable que ce qu’il avait anticipé avant de venir. Loin de faire face à un inquisiteur, il avait le sentiment d’avoir eu un échange fructueux et plaisant avec un Jedi qui défiait par sa nature les idées reçues qu’il avait sur les maîtres du temple de Tython. C’était la première fois qu’il songeait qu’il aurait bien voulu être un initié de ce temple s’il avait eu l’occasion d’apprendre auprès d’un maître comme Dante.

- Le vent du changement souffle dans la Galaxie, c’est certain mais dans votre solitude aux Archives, lorsque vous siroterez une bonne tasse de thé, n’oubliez pas que vous n’êtes pas seul et puis, si vous avez besoin d’une bonne excuse pour avoir de la compagnie, vous n’avez qu’à nous commander une cargaison de thé en feuilles, suggéra Dalek d’un ton espiègle en levant sa tasse à la santé de son interlocuteur.
Dante Garvan
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Grand Maître Jedi
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Sam 1 Avr - 18:32
L'importance même d'un échange, est que ce dernier apporte une notion de complétion entre les personnes, qu'ils ne soient que deux, ou une multitude, je considère que le repas a fini par apporter quelque chose de plus que ce dont j'avais la charge. Le Conseil, dans son infinie bonté, ironie mise à part, et surtout dans sa perpétuelle inquiétude que le cas Skywalker ne se représente une nouvelle fois, m'avait donc envoyé rencontre cet "ancien Sith" de leurs paroles, afin que je remonte l'information sur ses réelles motivations à joindre ses forces à l'Ordre Jedi. Etrangement, je ne fus pas un membre de l'Ordre Vert qui fut en charge de cela, mais moi, Archiviste de Tython. Cela n'avait donc qu'un apport des plus insignifiant à mes yeux. Nous ressentions les choses, et une fois de plus, je faisais tout autant confiance à mon instinct qu'à la Force. Dalek se trouvait être un Jedi en qui nous pouvions avoir confiance, il nourrissait un minimum de sentiments pour les Sith, c'était un fait, mais aucuns n'allaient dans leur sens. Bien au contraire je dirais. Nous buvions le thé, terminant ainsi un repas des plus agréables, tout en parlant de choses et d'autres. Il me présentait alors son point de vue sur le mouvement, sur les changements inaliénables de la vie. Je l'écoutais avec un certain intérêt. Ses propos rejoignaient les miens sur de nombreuses choses, dont le fait que suivre le mouvement se devait d'être fait, toujours en respectant qui nous sommes au fond. Ne pas s'oublier au travers de la vague, de crainte de devenir une toute autre personne…

- Les êtres vivants aiment à porter des masques, qu'ils soient volontaires ou non. C'est ainsi qu'ils se protègent.

Car oui, une fois de plus, les choses allaient dans ce sens, nul être vivant ne pouvait le nier. Etre soi, se représenter en tant qu'être unique et personnel, en voilà une notion bien atypique. La société Corellienne ne faisait pas exception, pas plus que les membres du Temple. Nombreux saluaient, respectaient leurs pairs, pour rendre une certaine image, un respect à demi gêné. Les paroles du Chevalier prirent alors une toute autre tournure, présentant une nouvelle facette de sa personne, dans ses yeux, je pouvais distinguer sa souffrance, tout comme dans ses gestes, son ancienne vie, avant même qu'il ne devienne l'homme qu'il est désormais, lui avait coûté bien plus qu'une âme ou un lien dans la Force. Les Sith l'avaient blessés, moralement. Restant silencieux, je me contentais de sourire lorsqu'il me fit part des échanges commerciaux entre le restaurant et un vendeur de thé non loin d'ici. Connaissant que trop bien ce genre de vendeurs… Je me doutais que leur commerce ne s'arrêtait pas à ces plantes aromatiques. Néanmoins, la République se devait de gérer ses propres soucis, nous n'étions pas ici pour les empêcher de vendre toute sorte de plantes.

Ma tasse se vidait, et plus j'observait le liquide qui disparaissait au fond de cette dernière, plus le temps me paru filer vite. Il ne me tarderait plus à devoir quitter les lieux, ma mission étant remplie, d'autres choses pressaient au Temple, et les Archives ne se rangeraient pas toutes seules. S'accorder un peu de temps, le prendre pour profiter des choses simples de la vie n'étaient pas des notions que l'on m'avait inculquées durant ma formation. Fierté d'être un Jedi, de faire partie intégrante de l'Ordre, et surtout, de retourner à la Force, le sabre à la main, voilà ce que l'on m'avait apprit. Peut-être était-ce pour cette raison que j'appréciais Dalek, il était l'autre facette de la pièce qui me représentait. Là où l'Ordre primait sur ma vie, il avait fait le choix de l'amour… Il aimait la vie, et elle le lui rendait bien. Il me tarderait le jour où je le croiserais dans les couloirs du Temple, arborant avec autant de gêne que de fierté la bure de Maître. Le Conseil serait bien avisé que de l'y inviter. Ne serait-ce que pour… Changer leurs points de vus étriqués. Arsenicia serait sans doute d'accord avec moi, nous avions besoin de "sang neuf" au sein du Conseil.

Levant une main, je fis signe au serveur de venir à notre table, après avoir sortir une plaquette de ma bourse, je la lui tendais. Ainsi qu'une seconde, en lui faisant comprendre que cette dernière était pour lui personnellement, afin de le remercier pour sa gentillesse et sa discrétion. Le repas était réglé, Tython n'était nullement à plaindre en terme de crédits… Mais je préférais agir ainsi, il en allait de mon propre choix. Ne serait-ce qu'envers ce serveur, il méritait amplement ce geste de ma part. Ceci étant fait, ma chaise recula et, poliment, je me levais. De ma hauteur, je pouvais distinguer l'ensemble du restaurant, du serveur qui me regardait, hébété, jusqu'aux clients de l'autre côté, assis autour d'une table, jouant aux cartes, en trichant sans doute, mais tous semblaient heureux et satisfaits de se trouver ici. Moi-même, je ne pouvais le nier, j'y appréciais l'endroit. Tendant une main vers Dalek, je repris la parole, avec un sentiment qui n'était, habituellement, guère celui que l'on ressentait en me voyant de prime abord : la joie.


- Ce fut un plaisir que de partager ce repas avec vous Dalek. Vous ferez mes amitiés à Maître Fern.

Prenant la direction de la sortie, je m'arrêtais un peu avant de passer la porte. Revenant sur mes pas, je croisais mes bras dans mon dos, et, mon sourire habituel sur les lèvres, je terminais sur une phrase qui ne manquerais pas de faire sourire le Chevalier Vert, et ce, avant de partir pour Tython.

- Vous serez toujours le bienvenue aux Archives, mais n'oubliez pas une chose, le thé noir est la clef pour que l'on vous ouvre les portes de celles-ci.


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