Mauvais ticket ! [PV Viveka Eldar] (Terminé)

Tatooïne. Isïana n’avait jamais compris pourquoi cette planète insignifiante avait tant marqué l’histoire. Une histoire de Jedi et Sith il y a une éternité, quelque chose ça. Elle avait toujours trouvé ce monde de sable sans intérêt. Maintenant, elle le détestait.

À l’origine, après son départ de Naboo, elle comptait se rendre sur Rothana, ou Bespin, pour jouer encore un peu son rôle de Manae Qarissa. Une délégataire de HoloVoyage Extérieure, une compagnie créée de toute pièce avec une fausse adresse sur Bespin, plusieurs docks d’un chantier naval orbital de Rothana en sa possession.

Mais entretemps, elle avait eu vent qu’un artefact Sith, très ancien, allait transiter par cette planète. Ou elle avait été déterrée là-bas. Un holocron. Ou un nom comme ça ? Son informateur avait été vague, et Isïana doutait même qu’il sache réellement le concret de l’objet. Mais elle avait une adresse, une bâtisse à la périphérie de Mos Eisley, tout ce qu’il y avait de plus banal. Mais apparemment suffisamment grand pour servir d’entrepôt local. Dans tous les cas, cela correspondrait parfaitement au deal qu’elle avait entamé avec Darth Kairos.

Elle avait prévu heureusement quelques tenues de rechange à bord de l’Améthyste, son vaisseau de fonction. Peu, mais suffisamment pour avoir de quoi s’adapter en fonction du contexte. Ce qui lui servait bien du coup. Pour l’occasion, elle avait enfilé une combinaison noire qui lui allait des chevilles au cou. Très moulante, mais qui la laissait parfaitement maîtresse de ses mouvantes. Des bottes en cuir renforcé, un blaster, et ses trois grenades à la ceinture, et un petit sac à dos pour transporter l’artefact. Car il fallait bien le voler. C’était le but de cette mission, après tout.

Tout allait bien. Tout aurait du bien se passer. Elle devait simplement se faire passer pour une contrebandière, ou une mercenaire, de manière plus générale. Madame lambda, ayant simplement un physique à faire tomber plus d’un sous ses pieds. Effet secondaire de la combinaison moulante, même si le choix n’était pas fait au hasard. Elle avait les codes d’accès, que lui avait fourni Venom le temps du trajet entre Naboo et Tatooïne, elle n’avait qu’à entrer dans l’entrepôt, un peu de discussions sur sa fausse identité, rien de bien méchant.

Sauf que !

Sauf que … une fois l’entrée passait sans première tenue par deux gardes légèrement armés, et un petit détour dans un couloir, la première personne qu’elle rencontra à l’intérieur de l’entrepôt, c’était un mercenaire qu’elle avait plumé il y a quatre ans, sous l’oreiller, pour un boulot pour Farar. Alors, certes, l’Agent Malva avait pris un peu de muscles suite aux entraînements à la sauce Zarseennienne, mais elle restait tout de même facilement reconnaissable. Surtout pour quelqu’un avec qui elle avait couché en lui promettant de devenir sa femme.

Pas de chance, hein ?

Comprenant vite que sa couverture allait être grillée bien avant qu’elle n’atteigne le lieu où était caché l’artefact, surtout au regard injecté de sang de l’humain, elle n’attendit pas une seconde et décrocha son blaster pour lui tirer dessus. Sans parler du bruit qui alerta tout le monde à l’intérieur, un garde venait juste de passer la tête, et ouvrit le feu sur elle. Machine arrière, elle assomma un des deux gardes à l’entrée d’un coup de crosse de son blaster, et bouscula le second, et s’enfuit dans la ruelle, suivie par des tirs de blaster et diverses injures.

Cela aurait pu s’arrêter là ? Quelle idée, même si les tirs cessèrent rapidement pour ne pas attirer l’attention sur eux, une course-poursuite commença. Isïana aurait pu dire qu’elle n’avait jamais couru aussi vite, mais ça aurait été mentir. Cela étant, ce fut clairement essoufflée, sous le regard surpris de quelques passants, qu’elle commença à atteindre le petit astroport où elle avait demandé à TR-36 de faire poser l’Améthyste.

« Contretemps TR, prépare à faire décoller le vaisseau. Et ouvre la porte du quai. ».

L’ordre qu’elle envoya sur son comlink fut accompagné d’une validation simple du droïde. Elle jetta un court regard derrière elle, ce qu’elle n’avait pas osé faire jusqu’ici. Et peut-être qu’elle n’aurait pas dû. Juste à ce moment, quatre gardes, dont un Wookie qui aurait pu l’arracher en petits morceaux de viandes, dépassèrent le même coin de rue où elle était moins d’une minute plus tôt, pour pointer des doigts dans sa direction. Eh merde. Plus tard, pour reprendre son souffle.

Isïana reprit sa course, n’hésitant pas à bousculer quelques passants sur le chemin. Elle leva un sourcil. Elle ne savait pas les Sullustéens capable de telles insultes. Mais ce n’était pas comme si elle allait s’y tarder. Alors, le quai, le quai. Merde. C’était quoi déjà ? B-2 ? Ou D-2 ? Elle s’arrêta une seconde en observant les indications holographiques. Elle n’avait pas songé à le retenir par cœur, elle ne s’attendait pas à revenir aussi vite, et surtout ainsi poursuivie.

B-2. Cela devait être celui-là. Elle fit un tour le long d’un couloir, le B donc, pour voir une porte ouverte, là où était indiqué le numéro 2 sur le mur à côté. Parfait ! Et la passerelle était ouverte. Elle ne réfléchit pas une seconde et courut à l’intérieur. Elle souffla en voyant la porte se refermer, et en entendant le vaisseau commencer à décoller. Bon, ça ferait tâche sur son dossier, mais au moins, elle pourrait l’écrire. Il fallait voir le positif dans tout ce négatif …

Hm ? … Étrange, l’intérieur du vaisseau lui sembla soudain peu familier ...

Putain, c’était D-12.

La seule pensée qu’eut le temps d’avoir Isïana, avant qu’elle ne se fasse soulever puis secouer dans tous les sens. Heureusement qu’elle avait mangé léger, et il y a un moment de cela. Sans quoi, la colosse blonde mandalorienne aurait eu une bien mauvaise surprise. De l’extérieur, c’était peut-être comique à voir. Du côté de la Twi’lek, ça ne la faisait absolument pas rire …

« Mais lâche-moi ! »

Connasse. Ce petit dernier mot, fort heureusement, n’échappa pas de la bouche de la jolie mauve. Disons que ça n’aurait pas été très approprié dans un tel contexte, même si ça lui brûlait les lèvres. Après tout, jusqu’ici, elle n’avait été que secouée. Il y avait pire comme agression. Bon. Si on mettait de côté le blaster braqué droit sur elle par l’autre présente. L’Agent Malva semblait bien l’avoir à moitié perçue, mais une fois immobilisée, difficile de passer à côté.

Son regard passa d’une mandalorienne à l’autre, puis vers le sol. Elle avait déjà été soulevée par un Wookie, dans un cadre bien plus pacifique, c’était toujours perturbant de ne pas toucher le sol. A vrai dire, son dernier souvenir en date, c'était Zarseen qui l'avait embarqué de force de son lit pour l’amener sur Mandallia.

Bref. S’expliquer. Se présenter. Évidemment, qu’elle allait le faire. Et sa couverture grillée pour grillée à Tatooïne, autant y aller pour de bon. Elle doutait fortement que les deux femmes face à elle ait un quelconque lien avec sa mission initiale. Ou que ça allait lui poser problème. Après tout, avant de devenir l'Agent Malva, elle avait croisé son lot de personnes ...

« Oui. Alors. Donc. Isïana. APEX. J’étais … pressée par le temps. Et visiblement, y a qui pro quo … et y a qui pro quo. »

Elle marqua une courte pause. C’était quoi ce charabia de contrebandiers à deux crédits ? Elle avait trop regardé de séries policières ces derniers jours pour passer le temps, il fallait croire. Elle se reprit donc rapidement, enchaînant pour éviter un nouveau secouage de lekkus en règle. On ne le dit pas assez que c'est fortement désagréable comme sensations.

« J’ai un gang local au cul, je suis retournée en vitesse à l’astroport et … Je me suis trompée de quai, du coup. J’ai prévenu mon droïde pilote d’ouvrir la porte et de préparer mon vaisseau à décoller … Avouer que c’est pas de bol que ça tombe pile dans le même contexte que vous ? Et qu'à une lettre près, c'était là où est posé mon vaisseau, et non le vôtre ... »

Elle prit le temps de fixer Viveka, arrêtant sa remarque, levant un sourcil. Celui qui signifiait clairement qu’elle se demandait subitement ce que deux mandaloriennes pouvaient bien foutre dans un coin pommé comme Tatooïne. Enfin, si, elle avait bien vu la personne dans la carbonite du coup. Et le matériel des deux mandaloriennes. Enfin, ce n'était pas comme si elle allait poser des questions, là, tout de suite. Pas folle la Mauve.

« Bon … je conçois que tel quel, ça puisse paraître très tiré par les cheveux, comme vous dîtes les humains, mais j’ai aucun intérêt à vous mentir. Vous avez bien vu que j’étais autant surprise que vous. Voir plus … »

Isïana grimaça à l’idée qu’elle puisse être une prime facile. Non pas pour l’aspect facile. Se jeter droit dans un vaisseau mandalorien, ce n’était pas nécessairement l’idée du siècle. Même si elle n’était pas censée le savoir, après tout ! Non, si elle devait vraiment avoir une prime sur sa tête, ça changerait beaucoup de choses pour la suite de ces missions. Enfin, si elle se sortait déjà vivante de cette situation. Chaque chose en son temps.

Elle opina lentement à la remarque de Viveka. Non, elle n’allait pas tenter sa chance dans le vide spatial. Et non, elle n’allait pas tenter de combattre les deux mandaloriennes. Déjà, si elle était armée en situation de force, elle hésiterait. Alors là désarmée et au contact des deux, sans façon. Elle se massa machinalement la nuque au regard de Myrianova, notant de ne pas trop asticoter la mandalorienne. Et après, certains de ce groupe s’étonnaient d’avoir une réputation de brutes.

La belle Twi’lek mauve suivit donc le mouvement, à l’ordre de Viveka. Elle avait du mal à y voir une invitation, donc appelons un gundark un gundark, non ? Elle observa la nouvelle pièce du vaisseau. La cuisine. Oui, logique. Elle s’installa à un des sièges désignés. Maintenant que l’adrénaline était retombée, Isïana avait retrouvé son calme et son air neutre. Son regard alternait d’une mandalorienne à l’autre, même si elle n’observait réellement que Viveka. Elle avait vite saisi que c’était elle la tête pensante du binôme. La Twi’lek donnait surtout le sentiment de s’interroger à quelle sauce elle allait être mangée. Après tout, elle n’avait encore jamais rencontré de mandaloriens. Encore moins dans un tel cadre.

Elle observa Viveka préparer les verres en silence, ou du moins, elle put voir son dos, tandis qu’elle croisait les jambes de son côté pour se mettre à l’aise sur le siège. Du moins, autant que cela puisse être possible.

Elle prit ensuite son verre, une fois servie. Elle ne but pas tout de suite. Question de principe. Même si elle n’avait pas réellement le choix, si elle tenait à une espérance de vie dépassant les deux minutes, en tout cas, c’était une façon de montrer qu’elle ne buvait pas spontanément ce que lui proposait une inconnue. Enfin, pas dans un tel contexte, en tout cas. Elle eut cependant un petit sourire amusé en voyant les deux mandaloriennes retourner leur verre sur la table. Elles avaient le sens du spectacle au moins.

« Merci pour le verre. »

Elle le leva dans leur direction, et le vida d’une traite également. Non pas pour imiter les deux mandaloriennes, même si cela pouvait donner l’impression. Non, c’était tout simplement parce qu’elle était bien déshydratée après la course-poursuite sur Tatooïne. Tout simplement !

Et justement, voilà que Viveka lui demande de raconter son anecdote récente. Elle ne put retenir un haussement de sourcils à la remarque finale de la mandalorienne, et aurait pu rire à la réaction de sa comparse, si elle n’était pas trop intriguée. L’aider ? Oh elle n’allait pas cracher dessus, non, il ne fallait pas rêver. Mais, elle avait du mal à saisir l’intérêt de la chose pour les deux mandaloriennes. Une bonne baston ? Sans doute que ça suffirait à Myrianova, mais l’Agent Malva avait comme un doute pour Viveka. Mais après tout, qu’est-ce qu’elle avait à perdre ? Rien n’interdisait dans le cadre de sa mission, de ne pas faire appel à des tiers. Et même si c’était le cas, qui allait s’en plaindre ? Pas elle, en tout cas.

« Comment j’en suis arrivée là, donc ? … Hm ... »

Isïana fit mine de réfléchir. Comme le ferait n’importe qui qui tentait de synthétiser des évènements récents et chaotiques pour les remettre un peu en ordre. Tout en le faisant, elle remarqua finalement qu’elle se sentait un peu étrange. Une envie d’être franche, de bien raconter son histoire, comme si c’était important. Elle fronça les sourcils, et observa son verre vide. Un sérum de vérité ? Peut-être. Peut-être pas. Si c’était le cas, en tout cas, ce n’était pas le pire qu’on ait pu lui faire avaler. Elle eut un flashback d’une fois où elle s’était mise à raconter dans le moindre détail ses différentes pratiques sexuelles. Un moment de gêne absolu. Tiens, elle n’avait pas raconté cette anecdote à Dezira. Peut-être une prochaine fois.

Pour l’heure, Tatooïne. Elle n’avait pas grand chose à cacher sur le sujet, donc elle ne s’inquiéta pas trop du sérum de vérité. S’il y en avait vraiment eu un dans le verre qu’elle avait bu. Mais elle en était quasiment certaine.

« Pour faire simple, j’ai un artefact ancien à récupérer. Enfin. Récupérer. Voler, quoi, corrigea-t-elle en haussant les épaules. J’ai un client fortuné qui s’y intéresse beaucoup, à ce type d’artefacts. Ce sont des rigolos, le gang qui le détient, c’est simplement pour le protéger le temps que je ne sais pas qui le vende. Je comptais simplement m’introduire à l’intérieur en me faisant passer pour une merco’ qui bosse avec eux. Faux papiers et compagnie. Le seul hic, c’est que je suis tombée sur un ex. »

Elle fait un geste vague de la main à ce dernier mot, comme si ce n’était vraiment pas important. Même si ça l’était. Mais pas pour elle. Du moins, ça l’était, pour l’histoire. Mais parce que c’était un ex. Bref, le sérum de vérité pouvait peut-être se montrer utile pour les deux mandaloriennes, mais pouvait aussi introduire ce type de détails inintéressants à souhait.

« Enfin, bref, j’ai déjà couché avec plus d’une fois, donc, il m’a facilement reconnu, ce con. Et comme on ne s’était pas quitté en très bon terme. Ha ça non. Je lui ai volé son blaster, la moitié du contenu de sa carte de crédit, sa poubelle volante pour me tirer de sa planète de merde et … je ne sais plus. Peut-être son doudou ? Ou le string de son ex d’avant qu’il gardait ? J’sais plus.

Mais tout ça pour dire, qu’il en voulait à mon cul. Mais pas pour de la baise, ce coup-ci, mais plus pour me dépecer, quoi. Donc après l’avoir flingué, d’façon il méritait bien ça, ce connard. Forcément, l’alerte a été donnée. J’ai donc quitté l’entrepôt où il cache l’artefact, pour retourner à mon vaisseau et les distancer, et … bah c’étaient vous à la place. »

Elle conclut en désignant les deux mandaloriennes de la main, d’un mouvement ample qui regroupa aussi la cuisine, pour désigner le vaisseau. Elle croisa les bras sous sa poitrine, une fois son petit monologue explicatif terminé. Elle n’avait certes pas tout dit. Mais elle avait dit la vérité, ça c’était sans équivoque. Et cela correspondait à ce qu’elle avait déjà dit après avoir été secouée dans tous les sens.

« Mais du coup, si vous voulez m’aider, on pourra se partager la récompense quand on aura l’artefact, si vous voulez. J’suis très ouverte, comme femme. Si, si je vous assure. Et je ne parle pas que de l’ouverture de mes cuisses. C’est trop cliché ça. Je parlais de l’esprit ! »

Elle se tapota le front de l’index, pour illustrer ce qu’elle disait. Et soupira intérieurement. Qu’est-ce qu’elle détestait parler ainsi. Le plus triste, c’était que c’était son tempérament naturel, une fois désinhibée. Ce n’était pas pour rien qu’elle évitait de trop abuser de l’alcool. Et ne pas en boire trop en mission. Pour le coup, le jus de fruits vitaminé, elle approuvait tout à fait !

Mais peut-être sans sérum de vérité, la prochaine fois ?

Des fois, Isïana se disait qu’elle avait vraiment le don de se retrouver dans situations pas possibles. Le genre où quelqu’un ferait une biographie sur elle, une partie du public sortirait que ce n’était pas crédible du tout ! C’était probablement pour ça que Zarseen l’avait recruté après tout.

Bon le rire de Viveka, évidemment, ne lui avait guère plu. Mais elle avait conscience qu’elle aurait eu la même réaction, à rôles inversés. Mais n’empêche, son égo était piqué à vif. Il fallut cependant la remarque rapide de la mandalorienne pour lui indiquer qu’elles allaient faire demi-tour, pour calmer la Twi’lek. En plus de l’intriguer, cela allait de soi. L’aider ? Vraiment ? Son discours avait si bien marcher que cela ?

Viveka, et Myrianova par extension, lui laissait tout ce qui tournait autour de l’artefact. Et elles, elles récupéraient la prime sur le gang. Car oui, il y en avait une. Elle n’avait pas spécialement fait attention au montant, à vrai dire, elle n’était pas venue pour cela de son côté. Peut-être qu’elles repartiraient avec de l’équipement aussi ? Même si Isïana en doutait. Ce n’était pas une bande de bouseux, le gang en question, mais pour avoir vu l’armurerie des deux occupantes du vaisseau, elle doutait qu’elles trouvent mieux que ce qu’elles avaient déjà en leur possession.

Le temps du trajet retour, Isïana resta donc sagement assise là où elle s’était assise. Elle sentait que les effets du sérum de vérité allaient petit à petit disparaître, et était bien contente qu’on ne lui ait pas trop posé de questions compromettantes. Aussi bien professionnelles, que personnelles d’ailleurs.

Elle écouta donc l’idée de plan de Viveka. Simple. Efficace. Elle ne pouvait qu’approuver. Par expérience, elle avait pu constater que plus une stratégie était simple et ne nécessitant que peu de variables, plus elle avait de chance de réussir. Et elle faisait confiance aux mandaloriennes pour faire facilement du ménage dans le gang. Elle faisait confiance aux mandaloriennes tout court là-dessus, pas nécessairement Viveka et Myrianova. Cela dit, elle n’avait encore jamais eu l’occasion de voir des mandaloriens à l'œuvre, ça allait être une première pour elle !

« Bien compris. Je n’ai pas fait attention s’ils ont un lance-roquette à portée de main. Il doit bien y avoir un véhicule léger, mais ça m’étonnerait qu’il y ait quelqu’un dedans en permanence. Je ne serais même pas surprise qu’il l’ait sorti pour vérifier que je ne me sois pas planquée ailleurs sur la planète. »

Elle opina également à la dernière phrase de Viveka. Elle aimait bien le terme. Elle se leva finalement pour sortir du vaisseau. Elle avait ses armes avec elle, toujours, dans sa tenue. C’était parti pour la seconde manche !

« L’entrepôt n’est pas trop compliqué à comprendre. Imaginez une vaste salle, avec à l’intérieur un vaste espace rectangulaire. La grande partie centrale est bourrée de caisses en duracier, ou alors de matériaux locaux. J’ai même cru voir des paniers en osier, c’est pour vous dire. Et c’est pas mal en désordre. Ne vous attendez pas à des rangées bien alignées.

Le toit est assez haut, on pourrait presque faire atterrir un chasseur sans problème, si le toit était amovible, et il y a quatre petites grues disposées aux quatre angles. Je ne suis pas sûre, mais il me semble qu’il y a quelques passerelles en hauteur, accessibles par des échelles sur les murs latéraux. Ou, via des jetpacks. Et les grues, c’est ce qui délimite les deux zones. Cela sera plus clair le moment venu, 'vous inquiétez pas.

La face nord abrite une grande porte, c’est par là qu’est acheminée la marchandise, en fait. Si le véhicule du gang est encore présent, il sera probablement à ce niveau là, sur la zone hors stockage de marchandises. Et le gros du gang traîne par là. Ils ont installé des tables et chaises pliables.

Autre chose importante à savoir, il y a trois couloirs. Deux latéraux, qui permettent d’accéder à la zone de stockage proprement dit. C’est là qu’il y a vraiment des patrouilles à l’intérieur. Et un au sud, reliés au deux. C’est là par où je suis arrivée la première fois. Et par où on repassera, du coup.

Les couloirs menant à des petites salles inutiles pour nous, mais peut-être qu’il pourra y avoir quelqu’un à l’intérieur, on ne sait jamais. Je précise au cas où. »

Tout était dit. D’une certaine façon, Viveka pouvait remercier sa méfiance initiale vis-à-vis d’Isïana et le sérum de vérité. Il aurait été très probable qu’en temps normal, l’Agent Malva n’ait pas donné autant d’indications à une inconnue.

Elle n’avait plus qu’à admirer le travail, et ensuite, aller récupérer l’artefact placé quelque part dans tout le bazar de l’entrepôt. Ce qui n’allait en réalité pas être le plus difficile de la mission. Le plus compliqué pour Isïana, c’était le gang. Mais si les deux mandaloriennes s’en occupaient … une balade de santé, a priori, non ?

[Plan de l’entrepôt] (au cas où je n’aurai pas été très claire)

Rester avec Myrianova. Isïana leva la tête vers la mandalorienne citée. Etrangement, ça ne sonnait pas comme rassurant de prime abord, mais la Twi’lek se contenta de hocher la tête. Et ce n’était pas le grognement agacé de la concernée qui améliora l’idée de l’Agent Malva qu’elle allait quand même faire attention à ne pas prendre un "coup perdu" aux côtés de Myrianova.

« Compris, je la suivrais sans soucis. »

Ce qu’elle fit, après avoir en effet observé un court instant ce que faisait Viveka. Du moins, essayer, donc. Un modèle de camouflage. Il faudra qu’elle demande à Dezira ou Zax, tiens à son retour à Nar Shaddaa. D’abord Dezira …

Et elle pensa à Zarseen. A cause de Myrianova. Franchement, comment pouvait-on trouver la géante mandalienne sauvage à côté de cette mandalorienne ? Zarseen serait même d’une totale sensualité à côté. Bon. Peut-être pas. Mais en tout cas, Isïana aurait accepté bien plus facilement une danse avec sa patronne avec la mandalorienne. Sauf si Zarseen lui proposait une danse en plein milieu de Mandalia. Là, non, il ne fallait pas déconner non plus ! Une danse avec Dezira par contre ...

Le retour de Viveka fit sortir la Twi’lek de ses pensées. Elle manqua de peu de sursauter, d’ailleurs. Un regard. Enfin, façon de parler quand on a deux mandaloriennes casquées face à soi. Donc, un … mouvement de casque et l’agent Malva comprit qu’il n’y avait plus qu’à avancer.

Un seul vigile. Le second était probablement parti au petit coin. Ou ailleurs. Ce n’était pas comme si c’était important, de toute façon. Le plus important, c’était que celui qui restait, passée les insultes très imagées à l’attention d’Isïana, manqua de peu de se faire dessus, puis probablement aurait aimé détaler en courant vers une autre ruelle sans demander son reste. D’un autre côté, à sa place, la jolie Twi’lek mauve aurait probablement réagi de la même façon. A la place, il aurait un beau bleu. Et probablement le nez cassé. Son réveil ne risquerait pas d’être agréable, ce qui fit arracher un petit sourire sadique chez Isïana.

Celle-ci suivit un instant Viveka du regard lorsqu’elle s’éloigna vers les hauteurs de l’entrepôt, puis continua à suivre Myrianova. La Twi’lek ne put lever un sourcil surpris, si ce n’était perplexe, face à l’attitude de la mandalorienne. On se serait cru dans un scénario de holosérie de fin de soirée sur une holochaîne que personne ne regarde.

Mais elle était efficace, ça, Isïana ne pouvait pas nier. Enfin. Elles étaient efficaces. Isïana aurait pu simplement se placer contre l’entrée où étaient gardées les marchandises, bras croisés, à regarder, que ça aurait été pareil. Enfin. Vu les traces de brûlure sur les murs, au final, rester derrière Myrianova était peut-être une bonne chose finalement. Elle avait senti une forte chaleur près de son lekku droit à un moment, mais après vérification une fois le combat terminé, le tir de blaster n’avait que frôler son organe sensible.

Et aussi rapidement que ça avait commencé, les tirs cessèrent. Isïana observa le résultat, et siffla doucement d’approbation.

« Propre. »

Quoi ? Elle savait adapter sa communication aux individus avec elle. En l'occurrence, un seul mot, c’était amplement suffisant pour complimenter Myrianova, non ? Les quelques membres du gang survivants s’étant rapidement rendus, Isïana n’eut aucun mal à fouiller l’entrepôt rapidement. Elle aurait pu demander à un des individus sur place où était caché l’artefact. Mais bon, elle préférait laisser les deux mandaloriennes continuer à s’amuser aux chats et à la souris. Même si elle doutait qu’un des bandits allait tenter quoi que ce soit contre elle, mieux valait rester prudente.

Il ne fallut que quelques minutes pour que finalement l’Agent Malva trouve ce qu’elle était venue chercher. Une caisse-mallette en duracier renforcé, qui dénotait facilement du reste des marchandises présentes. Sans parler de la peinture rouge et des nombreux messages d’avertissements et de précautions. Isïana l’ouvrit, pour voir à l’intérieur un petit objet pyramidale rouge et noir, soigneusement entourré de mousses protectrices. A priori c’était bien ça. Sans une sensibilité à la Force, cela aurait pu être une pâle copie, qu’elle n’aurait pas pu le savoir, mais au moins, c’était bien l’objet qu’elle était venue chercher. Elle referma la mallette et l’embarqua avec elle, rejoignant Viveka et Myrianova.

« J’ai ce qu’il me faut. Merci. »

Elle observa les deux mandaloriennes, puis les membres du gang qui s’étaient rendus, se demandant probablement à quelle sauce ils allaient se faire manger. Ou même pourquoi deux mandaloriennes de ce calibre avaient pu débarquer ici.

« Je vous laisse avec vos nouveaux amis, je mets ça à l’abri. Mais si vous voulez boire un verre après, avec plaisir mesdemoiselles. »

Elle attendit la réponse de Viveka, positive ou négative, pour se diriger vers son vaisseau, mettre l’artefact à l’abri. Et avoir une longue discussion avec TR-36, le droïde pilote de l’Améthyste qui du coup devait se demander pourquoi Isïana avait mis autant de temps à le rejoindre. Ou alors, le connaissant, avait dû se renseigner auprès des autres droïdes depuis, et se préparait à vanner la Twi’lek pour plusieurs jours ...