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Jeux de Guerre [PV Silenda] Empty Jeux de Guerre [PV Silenda]

Jeu 2 Avr - 22:17
Dans la guerre, tout est simple, mais la chose la plus simple est difficile. Telles avaient été les paroles de Catherine, lorsque celle-ci m’avait prise sous son aile en vu de parfaire ma formation. A l’époque, ces mots m’avaient semblé pour le moins énigmatiques tant ils représentaient une forme de non sens. Il est vrai qu’à ce moment précis j’étais encore jeune et inexpérimentée. Néanmoins, ce qui me paraissait être simple à réaliser le demeurait, du moins dans le domaine spatial. J’avais eu le sentiment que chaque élément que j’avais pu conceptualiser s’imbriquait parfaitement comme je l’avais souhaité. Hélas ! Entre la théorie et la pratique, il y avait une grande différence et je m’en étais aperçue assez rapidement. Le moindre mouvement au sein d’une escadre, pourtant facile à réaliser sur le papier, pouvait être extrêmement complexe à opérer. Et encore, dans le domaine de l’infanterie, certains objectifs accessibles devenaient tout bonnement impossibles à achever. C’était sans nul doute là toute la beauté de cet art qu’était la Guerre. Pour parvenir à remplir son objectif, il était impératif de se montrer imaginatif. Mieux, il fallait savoir faire fi de cette prétendue difficulté ! En un sens, il serait presque correct d’affirmer que pour remporter une bataille, il fallait atteindre la perfection dans l’exécution d’un plan. C’était sans doute en ces circonstances que l’homme démontrait toute la beauté de son être, et qu’il soulignait la force de son ingéniosité, mais aussi de ténacité ! Plus qu’un chant dédié à la mort, la guerre était une ode à la vie où l’existence de chaque participant brillait de mille feux tant cette dernière était menacée à chaque instant.

Ironiquement, j’avais eu la chance de naître à une époque de batailles terrestres et spatiales épiques, de troubles politiques et de révoltes généralisées et je remerciais ma mère pour cela. En effet, un tel contexte m’offrait la possibilité de me distinguer et de démontrer la supériorité de mon être sur le reste de la galaxie. Mieux ! J’allais pouvoir inscrire mon nom dans l’Histoire. Sur un tout autre point, il y avait également un autre sujet tout aussi passionnant. Ces évènements nous offraient la possibilité d’élargir notre perception de l’humain, de voir d’où nous venions, où nous allions, les soubresauts et les péripéties, les périls et les promesses. Cela demeurait fascinant. Chaque être de cette galaxie pouvait évoluer dans un monde qui connaissait des circonstances exceptionnelles. Nul ne pouvait prétendre ce que l’avenir leur réserverait ni ce qu’il pourrait devenir grâce à son potentiel. Le destin ou le hasard ne pouvait décemment pas nous imposer ses conditions en cette ère, car à mon instar, chaque membre de mon empire pouvait décider de sa destinée et de son futur. Un homme pouvait devenir qui il voulait s’il savait endurer les conséquences de ses actes. C’était tout bonnement remarquable !

Bien qu’étant privilégiée de par mon appartenance à la famille Fel, je n’échappais nullement à cette logique. J’avais dû prendre des décisions et il me fallait désormais endurer leurs répercussions. Grâce à Hélène, j’avais pu reprendre le trône qui me revenait de droit. Cependant, au regard des évènements qui avaient eu lieu et qui avaient conduit à mon retour, ma légitimité et mon assise demeuraient fragiles, et ce pour mon plus grand désespoir. Non pas que j’eusse attaché une quelconque forme d’importance aux relations que je pouvais entretenir avec les différentes composantes de l’Empire. À titre personnel, je n’avais que faire de savoir s’ils m’appréciaient ou non. En revanche, j’avais à cœur non seulement de réformer l’Empire, mais aussi de le guider vers la Victoire. Or, je ne pouvais guère y parvenir si je ne disposais pas d’un large soutien pouvant me permettre d’accomplir ce qui me tenait tant à cœur. Pour parvenir à régler ce léger problème, je n’avais guère beaucoup de solutions. Contrairement à Hélène, je n’étais guère douée pour les manœuvres politiques. Pire encore, je ne les appréciais pas tant j’estimais qu’elles me faisaient perdre du temps inutilement. Nous étions en guerre, que diable ! La résolution de ce conflit devait avoir la préséance.

Aussi au regard de mon incapacité à savoir tirer les ficelles du pouvoir, je comptais, pour régler ce léger problème d’appuis, me reposer, une fois de plus, sur l’art de la guerre. Afin de prouver à tous que j’étais digne de régner, j’escomptais remporter une victoire éclatante sur nos ennemis. Toutefois, pour qu’un tel évènement puisse me permettre d’obtenir le ralliement de la majeure partie de la population impériale à ma cause, il me fallait opter pour un objectif bien particulier. Étant donné les problèmes que je rencontrais à l’heure actuelle sur le plan intérieur, je ne pouvais pas décemment me contenter d’une simple bataille. Non. C’était bien trop « facile ». Même si le succès d’une telle entreprise était salué, jamais celui-ci ne me permettrait d’obtenir ce que je désirais réellement. Par conséquent, il fallait que ce premier acte de mon règne soit fort. Il fallait que celui-ci marque le début d’une nouvelle ère. En somme, mon but devait être quasiment impossible à réaliser. Ce n’était qu’en parvenant à accomplir un tel tour de force que je pouvais espérer asseoir mon pouvoir et initier les réformes que je désirais tant mener.

Or ironiquement, cette guerre, dans laquelle nous étions engagées, m’offrait un moyen de satisfaire une telle ambition. En effet, ce conflit avait été quelque peu bouleversé si ce n’est paralysé par l’émergence des Forteresses stellaires. Ces stations spatiales de combat d’un tout nouveau genre avaient su, de par leur capacité technique, perturber les hostilités entre les diverses factions. Pire encore, dans le cas de l’Empire, cette nouvelle « manière » de combattre nous avait quelque peu désavantagés. Depuis sa création, le régime impérial s’était toujours appuyé sur la puissance de sa flotte. Après tout, quiconque contrôlait l’espace pouvait prétendre contrôler la galaxie. Aussi, le nouvel ordre de Palpatine avait fait le choix de financer la construction d’une multitude de Star Destroyer afin de s’assurer la maîtrise de nombreux systèmes stellaires. Si un problème se présentait, il suffisait d’user de l’un de ces bâtiments de guerre pour le régler. Dans les cas, les plus extrêmes, il suffisait de faire appel à une escadre sectorielle. Cette « tactique » était, sur le principe, réglée comme une horloge et avait su prouver son efficacité. Non seulement elle offrait une certaine mobilité si ce n’est flexibilité, mais en plus elle permettait à une force de combat de bénéficier d’une puissance de feu conséquente. Après tout, un seul Star Destroyer de classe Imperial suffisait à envahir un système planétaire.

L’émergence des forteresses stellaires avait, cependant, changé la donne. Certaines voies hyperspatiales étaient désormais contrôlées par des sortes d’Étoiles de la Mort miniature. Or la localisation et les capacités techniques de ces « superarmes »  entravaient les déploiements que nous pouvions opérer. Afin d’atteindre certains systèmes ennemis, il était impératif, après tout, d’utiliser certains accès. Dès lors, nous étions dans l’incapacité la plus totale de traverser ces zones en toute impunité, et ce, car ces stations spatiales nous faisaient obstacle. Aussi, de par cette donnée, elles nous handicapaient grandement dans notre effort de guerre ce qui, de facto, devait arranger grandement les affaires de la Reine éternelle. Après tout, elle était celle qui avait initié cette « nouvelle » manière de se battre. En un sens, elles étaient devenues le symbole de sa toute-puissance. Que ce soit les Rebelles ou bien nous-mêmes, nous n’avions fait qu’imiter sa démarche en mettant sur pied nos propres stations spatiales de combat. En somme, nous avions joué son jeu. Il était plus que temps de prendre l’initiative et de mettre un terme à son « hégémonie ».

Anéantir une forteresse stellaire m’offrait ainsi non seulement la possibilité de remplir cet objectif, mais aussi de parvenir à légitimer mon pouvoir, du moins durant un temps. Seuls ces bastions incarnaient ce que je recherchais. Pour autant, entre vouloir les détruire et y parvenir, il y avait un monde. Je ne doutais pas que cela fût possible. Cependant, il n’en demeurait pas moins que la tâche demeurait complexe, et ce même si elle était simple à formuler. C’était pour cette raison que, depuis le début de la matinée, je demeurais seule dans mon bureau du Palais Impérial. Depuis mon accession au trône, je n’avais eu de cesse à penser à la réalisation de cette « campagne ». Hélas, je n’avais pu m’y consacrer, faute de temps. J’avais dû endosser mes nouvelles attributions et me familiariser avec mon nouvel environnement ce qui n’avait pas été sans difficulté dans le cas du Conseil des Moffs. Même si, je continuais à avoir d’autres impératifs, j’avais, enfin, l’occasion de vouer ma journée à la résolution ou du moins à la poursuite de ce conflit.

Malheureusement, je ne parvenais pas à être productive, du moins pas entièrement. Cela faisait des heures que j’enchainais des simulations holographiques dans mon bureau au point que j’en venais à ressentir de la lassitude, mais surtout de la frustration. Comment pouvais-je parvenir à détruire ces forteresses stellaires ? Quels moyens me permettraient d’y arriver ? Afin de répondre à cette question, je m’étais intéressée aux capacités techniques des stations impériales afin d’avoir une base d’étude. Cela n’avait rien donné de productif tant je savais déjà tout ce qu’il y avait sur le sujet. Il n’y avait aucune faiblesse apparente si ce n’est l’absence même de mobilité inhérente à ce type de structure. En dehors de ça, elles disposaient d’une puissance de feu pour le moins impressionnante et d’une résistance à toute épreuve. À moins d’avoir un superlaser entre les mains, il était quasiment impossible de parvenir à se débarrasser « facilement » de cet objectif. Aussi, j’avais entré de nouvelles données sur mon datapad afin que l’hologramme géant qui occupait presque l’intégralité de mon bureau mette sur pied une simulation comprenant une Escadre dotée d’un Star Destroyer.

Le résultat de cet « essai » avait été plus que décevant. Même en misant sur la puissance de feu brute, il m’avait fallu sacrifier un Cuirassé et la quasi-totalité de l’escadre pour parvenir ne serait-ce qu’à endommagé la Forteresse. En somme, pour la détruire, il me fallait mobiliser une force d’attaque des plus importantes. En soi, c’était faisable. Après tout, malgré le changement de paradigme que représentaient les Forteresses stellaires, notre logique de guerre reposait toujours sur l’utilisation d’une flotte. Cependant, même si je pouvais ordonner le déploiement d’effectifs pléthoriques, faire ce choix me paraissait être bien sage. Un conflit ne se gagnait pas simplement en détruisant des objectifs. Il fallait préserver ses propres ressources un maximum et faire en sorte que son adversaire les épuise. Or si je désirais poursuivre cette guerre après la destruction d’une forteresse stellaire, j’allais devoir faire usage de celle-ci auquel cas pour faire progresser ma cause et triompher de mes ennemis auquel cas, je n’aurais fait que donner un coup d’épée dans l’eau. Or ce n’était point mon désir. Tant s’en faut.

Ne pouvant m’empêcher de faire les cent pas, j’essayais de trouver une solution à mon problème. Sans succès.  Tous les moyens que j’envisageais étaient bien trop classiques dans leur approche. Je ne pouvais pas user du marteau impérial pour y parvenir. Il fallait que je me montre plus maligne. Aussi, durant un instant, je songeais à organiser une mission d’infiltration dans une forteresse afin de parvenir à en prendre le contrôle. Cependant, une telle entreprise demeurait bien trop hasardeuse. Il y avait bien trop d’inconnues pour ne serait-ce qu’envisagé un tel projet. Qui plus est, il manquait cruellement de panache. Il fallait non seulement que je fasse à nouveau mes « preuves », mais je désirais en même temps défier la Reine éternelle et les Rebelles afin de leur rappeler que l’Empire était très loin d’avoir dit son dernier mot.

M’attardant durant un instant devant la représentation d’une forteresse impériale, je ne manquais pas de froncer des sourcils un long moment avant de sourire ou plutôt de rire. La solution, ou du moins l’aspect qu’elle devait prendre m’étaient fournis, ironiquement, par Darth Ankh en personne. Jusqu’à aujourd’hui, nous nous étions tous concentrés sur ces stations. Non seulement nous avions cherché à les imiter, mais en plus nous n’avions fait qu’user de moyens conventionnels pour en venir à bout. Or, c’était là notre erreur. Bien qu’inspiré des stations Golan et des Étoiles de la Mort, ces forteresses étaient en soi des « innovations » techniques. Ces dernières avaient été conceptualisées dans un certain contexte et dans un objectif précis. Au regard de ce détail, ses constructeurs avaient cherché à la rendre imperméable à toute forme d’agression mobilisant des moyens conventionnels. Mais qu’en était-il si l’on décidait d’innover à notre tour dans le domaine même de la guerre ? Que passerait-il, si une nouvelle arme ou un nouveau genre de vaisseau venait à voir le jour ? Ces forteresses pourraient-elles résister ou bien seraient-elles tout simplement balayées ?

Il me suffisait d’emboiter la démarche d’Ankh même si je ne pouvais m’empêcher de déceler une erreur. Bien que je ne désirais point la sous-estimer, la construction de ces forteresses était en soi une erreur. Une erreur digne d’un Sith. Certes, elles avaient paralysé le conflit actuel, mais il n’en demeurait pas moins qu’à première vue, la Reine éternelle n’avait pas su profiter du « répit » qu’elle s’était octroyée. La faute, sans doute, à sa nature d’être « éternel ». Vraisemblablement, elle ne mesurait pas le temps de la même façon que nous autres. C’était là une faiblesse. À sa place, j’aurais cherché à profiter de mes forteresses pour prendre l’ascendance sur mes ennemis étant donné que je n’aurais pas eu à me soucier de mes arrières. Or, elle ne l’avait pas fait. Pire encore, elle avait laissé ses rebelles la repousser. Elle s’était reposée sur un acquis, et ce durant bien trop longtemps. Elle se croyait être, à l’instar de n’importe quel Sith, la prédatrice ultime. C’était là qu’elle faisait erreur. En étant aussi négligente, elle m’offrait la possibilité de m’adapter, d’évoluer et de mettre sur pied une tactique qui abattrait son royaume tel un château de cartes. N’était-ce pas là d’ailleurs la leçon du code Sith ?

Consciemment ou non, elle avait échafaudé son plan avec ses concepts en tête. Cette donnée pouvait bien causer sa perte ce qui m’interrogeait quelque peu. Pourquoi quelqu’un désirant régner sur la galaxie se serait-il montré aussi négligent ? Cela n’avait aucun sens à moins que ladite personne derrière ce plan n’ait saisi les failles de son raisonnement. Même si je méprisais profondément le Consortium Éternel et ses membres, je ne pouvais pas décemment admettre que ses membres étaient incompétents au point de ne pas suggérer à leur dirigeante ce point en particulier à moins de désirer à tout prix sa chute. C’était une probabilité à ne pas ignorer. Après tout, nous avions affaire à des Siths. Si mon ennemi avait conscience de tout ceci, la question qui se posait, dès lors, était très simple : pourquoi agir ainsi ? La reine n’avait plus rien d’humain sous bien des aspects. En un sens, il paraitrait normal qu’elle ne visualise pas la galaxie à la même échelle que je le faisais. Si c’était le cas, son absence d’humanité et de facto de réaction pouvait me servir. En revanche, si je faisais erreur sur sa nature, la question restait entière. Voulait-elle, conformément au code Sith, nous obliger à évoluer afin de nous obliger à l’affronter dans l’espoir qu’elle puisse affirmer une nouvelle fois sa toute-puissance ? Désirait-elle convertir ses ennemis à des principes Sith sans que nous puissions nous en rendre compte ? Aspirait-elle, tout simplement, à ce que nous nous occupâmes de la proportion non Hapienne de son Consortium afin que celle-ci soit purgée ou soit prête à accepter de la servir fidèlement ? Ou bien était-ce autre chose ? À mes yeux, tout ceci n’avait décidément aucun sens. Tactiquement parlant, je ne pouvais m’empêcher de trouver cette démarche totalement absurde. Politiquement parlant, en revanche, au vu de la nature capricieuse des Sith, cela pouvait avoir une signification même si cela n’en demeurait pas moins stupide. Autant se tirer un coup de turbolaser dans le pied à ce rythme.

Bien que j’avais désormais une idée sur comment aborder ce problème posé par les Forteresses stellaires, je n’étais pas plus avancé. Innover dans un domaine bien précis demandait des capacités tactiques, mais aussi des compétences techniques que je n’avais pas. Je pouvais très bien imaginer différents moyens de détruire ces bases, mais j’ignorais si on pouvait les construire ou  même s’ils allaient fonctionner. Fort heureusement, une personne de ma famille pouvait bien m’aider dans ce domaine. Bien que totalement incompétente en terme tactique, Hélène avait su prendre le contrôle du Chantier naval de Kuat et ce pour ma plus grande surprise. En tant que dirigeante de l’entreprise, elle avait dû se familiariser avec le savoir-faire kuati. Aussi, j’avais bon espoir qu’elle pourrait m’apporter son aide. Bien que j’aimais profondément ma sœur, cela me déplaisait quelque peu que de devoir me reposer sur elle dans cette entreprise. En effet, la rencontrer pour converser d’un tel propos, m’obligerait à traiter avec la Kuat de Kuat pour qui je n’éprouvais aucune forme d’affection. Cependant, je n’avais pas le choix même si je me doutais que ce requin chercherait un moyen de tirer parti de ce qui se tramait dans mon cerveau à l’heure actuelle.

Retournant m’asseoir, je continuais à fixer la Forteresse stellaire du regard. Avant de pouvoir ne serait-ce que converser avec ma sœur à ce sujet, quand l’occasion se présenterait, il allait me falloir compulser des données pour lui proposer des idées « viables ». Or, pour le moment, je n’avais rien à lui soumettre. J’avais besoin de temps. Pour autant, même si cela me déplaisait de le reconnaitre, ces bases n’incarnaient qu’un seul aspect de la guerre qui m’opposait à la Reine éternelle et aux Rebelles. C’était, à ne pas en douter, le plus visible. Cependant, dans l’ombre, se déroulait un tout autre conflit qui était bien plus meurtrier et bien plus terrifiant tant j’avais du mal à comprendre toutes les logiques qui le constituaient. Pourtant, je ne pouvais pas l’ignorer, surtout au regard des derniers évènements. J’avais grandement besoin de me familiariser avec cet univers et avec ses règles. Si je voulais consolider mon pouvoir et espérer survivre, il me fallait appliquer les conseils d’Hélène en la matière. Je devais tirer mon épingle du jeu même si je répugnais à le faire tant je trouvais les méthodes employées détestables. Hélas ! De gré ou de force, j’allais devoir m’y plier auquel cas mon œuvre risquait d’être vouée à l’échec.

Cependant, je ne pouvais le faire seul.  Ouvrir et consulter des rapports écrits par les renseignements ne m’aideraient sans doute pas à y voir plus clair. J’avais besoin de rencontrer un de leurs représentants afin d’être briefé. J’avais besoin de voir une personne compétente, dont la vision était à l’opposée de la mienne et ne correspondait pas à ce que l’on trouvait dans le manuel du parfait petit espion. Il me fallait des conseils, mais aussi prendre des mesures. Bien que la situation tactique au niveau galactique demeurait plus ou moins figée, cela n’était guère le cas dans le monde des renseignements. Même si, je n’avais pas pour habitude d’user de ce moyen, à l’heure actuelle, seule l’armée des ombres à mon service pouvait me permettre de harceler si ce n’est de prendre l’avantage sur mes ennemis. L’Empire ne s’était que bien trop reposé sur ses lauriers et il était temps de le réveiller. Qui plus est, un tel briefing pouvait avoir un aspect pratique et me permettre non seulement de cerner la nature de mes ennemis, mais aussi, par effet ricochet, d’avoir une idée concernant les Forteresses stellaires. Fort heureusement, je connaissais une personne qui correspondait parfaitement à ce que je recherchais même si, encore aujourd’hui, j’avais bien du mal à la cerner tant sa personnalité demeurait quelque peu excentrique. À vrai dire, j’étais dans l’incapacité la plus totale d’anticiper ses réactions. Pour autant, il n’en demeurait pas moins qu’elle était extrêmement compétente. En plus, d’après ce que je pus constater en affichant son dossier sur mon datapad, elle semblait se trouver sur Bastion en cet instant.

Aussi, j’appuyais sur l’interphone de mon bureau et formulais la demande suivante :


« Convoquez dans mon bureau, et ce dans les plus brefs délais, le Commandant Silenda des Renseignements ».

Coupant la transmission, j’ôtais la veste de mon uniforme d’officier de la flotte et retournais m’asseoir. Je disposais sans doute d’un certain temps avant que la Chiss ne me rejoigne. Je comptais donc en profiter pour continuer à réfléchir sur le problème qui continuait à accaparer mon esprit. Qui sait, peut-être avait-elle une idée folle pour infiltrer quelqu’un dans ce guêpier ? Ou peut-être allait-elle s’amuser de me voir me prendre la tête sur un tel casse-tête alors qu’il existait d’autres moyens de remporter ce conflit à ses yeux ? J’étais quelque peu curieuse de connaitre son avis sur la question épineuse qu’était cette guerre ainsi que ses potentielles solutions. Préférant ne pas perdre de temps, je continuais donc mes investigations sur le sujet en attendant que ma mystérieuse interlocutrice finisse par faire son apparition.



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Silenda
Silenda
Commandant de l'Imperial Intelligence
Commandant des Renseignements Chiss
Commandant de l'Imperial Intelligence  Commandant des Renseignements Chiss

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Jeu 2 Avr - 22:49
Profitant d’un rare moment où elle s’autorisait un minimum de repos, ce qui se traduisait nécessairement par une activité autre qui soit viendrait stimuler son intellect ou défier ses prouesses physiques, Silenda était sur le monde capital, à la piscine. Elle portant un ensemble réglementaire fournit par l’Imperial Intelligence prévu pour mettre son identification par grade, si besoin. En situation de crise, entre se changer et sauver l’Empire, elle préférait frissonner à cause de la climatisation que d’arriver plusieurs minutes plus tard, douchée, habillée, peignée et le reste. Et puis bon, il faut être prêt à faire des sacrifices au nom de l’Empire galactique. C’est ce que se disait l’espionne chiss en faisant une nouvelle longueur. Elle était grâce et élégance, aussi bien à son aise sur terre que dans l’eau. Trop chaude, l’eau, d’ailleurs. Elle était habituée à plus froid.

Les mondes chiss ne sont pas réputés pour être des jungles luxuriantes ou de superbes plages de sable blanc, aux eaux turquoise avec un quarante degrés sec. C’était bien pour cela qu’elle ne pouvait s’empêcher de sourire quand elle entendait quelqu’un dire qu’il faisait trop froid. Pas le moins du monde. Et puis bon, l’activité physique lui ferait du bien. Les événements récents avaient été particulièrement éprouvants. Et comme elle ne pouvait raisonnablement se confier à personne, le mieux était encore de laisser les choses se tasser d’elles-mêmes. Oh clairement, cela reviendrait la hanter. Mais plus tard. Pas maintenant. Elle ne pouvait pas flancher maintenant. Elle était de retour en terres impériales, elle devait remettre le masque et l’armure plus que jamais. Ce n’était pas de ses ennemis dont elle se méfiait le plus mais bien de ses alliés. Très certainement de ses alliés. Logique, au fond.

Elle était en train de se dire que c’était anormal. Fortement anormal. Elle, Silenda, qui pourrait profiter pleinement d’un peu de quiétude et d’exercice avant de retourner au front, dans cette guerre de renseignements à laquelle elle prenait part? Impensable. Quelque chose allait forcément venir ruiner le moment. Et comme l’univers aimait lui donner raison de temps en temps, son comlink se mit à bipper. Hum? Communication prioritaire. Elle sortit paresseusement de la piscine, laissant l’eau qui la couvrait s’égoutter sur le sol. Oh. Intéressant. Convocation devant l’Impératrice. Maintenant. Elle demanda au fonctionnaire impérial au bout de la ligne de préciser quel genre de maintenant, expliquant qu’elle était présentement à la piscine donc difficilement présentable. Naturellement, comme dans toute chose, elle enregistrait tout et quand l’autre lui dit : veux pas l’savoir, MAINTENANT!

Elle ramassa le strict minimum, posa ses galons et ses cylindres sur l’espace désigné de son maillot de bain et se dirigea pieds nus vers la sortie. Ah certainement, elle attira pas mal de regards mais… Les ordres sont les ordres et c’est donc ainsi qu’elle se présenta devant l’impératrice avec, naturellement, ses effets personnels dans son sac. « Maintenant » l’avait peut-être empêché de prendre une douche, de se coiffer, de s’habiller, de se rendre en tout point conforme au protocole, d’accord. Mais « Maintenant » ne l’avait pas empêché de ramasser un sac déjà tout prêt. Toujours rester sur le qui-vive, en vue de déplacements rapides. Toujours. Le fonctionnaire qui lui avait parlé changea de couleur en la voyant arriver ainsi et toute souriante, comme si la situation était parfaitement normale, elle salua l’impératrice comme le voulait l’étiquette impériale.


« Votre Impériale Majesté. Commandant Silenda au rapport, en charge de l’Imperial Intelligence par intérim. L’individu blanc comme un linge ayant dit que vous vouliez me voir MAINTENANT malgré ma demande de clarification explique ce manque flagrant au protocole. Qui suis-je, après tout, pour contester un ordre venant de la plus haute autorité de l’Empire Galactique. Pas la peine de le nier, cher fonctionnaire, j’ai enregistré notre conversation… »

Même ainsi « dénudée », Silenda n’en restait pas moins… Silenda.


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Jeux de Guerre [PV Silenda] Empty Re: Jeux de Guerre [PV Silenda]

Mer 27 Jan - 0:01
Attendant patiemment que Silenda se présentât à ma porte, j’en profitais pour lancer une nouvelle simulation holographique. À défaut d’utiliser une flotte, il devait y avoir un autre moyen de parvenir à faire fi de ces forteresses stellaires, mais lequel ? Des missiles balistiques au barradium peut-être ? Cette substance était, après tout, connue pour son potentiel destructeur. Avec suffisamment d’engins, l’on parviendrait sans doute à un résultat, mais cela demanderait, sans doute, des mois de préparation. Et encore, c’était sans capitaliser sur les contremesures de ces stations de combats. Cela pouvait marcher, à condition de brouiller leurs senseurs et de faire une diversion avec une escadre. Mais là encore, le résultat était incertain. Si l’ennemi ne mordait pas à l’appât ou parvenait à repérer notre petite surprise, celle-ci risquait fortement de ne pas fonctionner. Certes avec un nombre conséquent de torpilles et de leurres déployés l’on pouvait sans doute endommager quelque peu certains boucliers voire même une partie du blindage, mais cela demeurait insuffisant.

Il restait bien une autre idée bien plus sournoise dans sa logique. Encore fallait-il trouver un moyen de l’appliquer. À l’inverse des Étoiles de la Mort, les gadgets élaborés par la Reine éternelle demeuraient immobiles. Elles ne pouvaient guère se déplacer. Cela en faisait des cibles rêvées, bien évidemment, mais surtout, si l’on exceptait les forces qui les défendaient, cela les cantonnait à devoir veiller sur un seul cadran à la fois. Or, au regard de leur nombre, cela faisait que trois « secteurs » à surveiller. Leur disposition n’avait pas été choisie au hasard. Chaque faction avait pris soin de les placer sur des voies hyperspatiales d’importance stratégique. Néanmoins, cela voulait également dire que si l’on relocalisait le combat, ces bastions ne serviraient plus à rien.  Une question se posait, dès lors : comment relocaliser le conflit et pousser les autres factions à m’emboiter le pas ? Là était le problème… Devais-je tenter de mener une guerre de course en parvenant à me constituer par des moyens détournés une flotte dans l’espace de l’Apex ? C’était envisageable, mais sans doute dangereux.

En effet, sur le papier l’idée était terriblement tentante. Si l’on exceptait les problèmes de logistique, d’approvisionnement et de sécurité, il y avait un risque majeur pour que le triumvirat de cette nation de criminel finisse par vouloir initier des hostilités à notre égard sous prétexte que nous usions de leur territoire illégalement, mais surtout, car nos attaques répétées sur la République et le Consortium pousseraient nos ennemies à frapper l’Apex qui en représailles voudrait se venger. Or, quand bien même je les considérais comme des nuisibles, je ne pouvais me permettre d’essuyer une vendetta dont la nature pourrait m’échapper totalement. Il me fallait soit trouver une autre solution soit initier une entrevue diplomatique avec ces hors-la-loi dans l’espoir que je puisse obtenir ce que je désirais. Une telle éventualité ne m’enchantait guère tant je n’avais aucun respect pour ces moins que rien. L’idée que je nécessite leur service me paraissait tout simplement invraisemblable. Aussi préférais-je retourner songer à un autre moyen de remédier à mon problème.

Du moins, c’est ce que j’aurais voulu faire, lorsque je fus brutalement interrompu dans ma réflexion par l’ouverture inopinée de la porte de mon bureau. Cette introduction aussi soudaine eut le don de me surprendre. D’habitude, le secrétaire prenait soin de m’annoncer mes visiteurs afin de savoir si je daignais les faire entrer de suite ou non. Or là, cela n’avait pas été le cas. Je ne m’inquiétais pas outre mesure sur le moment. Après tout, s’il s’agissait d’un danger, mes chevaliers impériaux auraient sonné l’alarme et auraient cherché à bouter hors de mon palais cet indésirable. Laissant l’hologramme d’une forteresse stellaire impériale affichée, je levais mon regard vers mon visiteur et manquais tout simplement tomber de mon fauteuil.

Là sous mes yeux ébahis se trouvait mon collaborateur qui, si j’en croyais son teint diaphane, aurait aimé se trouver ailleurs, en cet instant, tant il essayait de se faire petit, et le commandant Silenda…en maillot de bain. Sur le coup, alors que ma subordonnée prenait soin de s’incliner brièvement comme le voulait l’étiquette impériale, je clignais des yeux plusieurs fois tant je n’arrivais pas à admettre ce que j’avais devant moi. Pourtant, je n’hallucinais pas. J’avais bel et bien une Chiss dans une tenue indécente, trempée qui plus est, dans mon bureau ! Pire encore ! Elle agissait comme si cette situation était la plus normale. Elle aurait pu venir dans mon bureau totalement nu qu’elle aurait adapté la même conduite. Je supputais qu’elle devait déjà se réjouir de l’effet qu’elle avait dû susciter auprès des autres membres du personnel sur le chemin la menant jusqu’à mon bureau et qu’elle savourait cela telle l’excentrique qu’elle était.

Et encore, je n’étais pas au bout de mes surprises lorsqu’elle justifia son accoutrement en prétextant que mon secrétaire avait employé le mot maintenant sans prendre la peine d’expliciter plus longuement ce qu’il entendait par là. Il est vrai que je n’étais pas réputé pour ma patience et que l’on pouvait observer mon agacement en certaines circonstances étant donné que je ne manquais pas de tapoter du doigt. Mais, il n’en demeurait pas moins que même si mon collaborateur avait voulu faire du zèle en essayant de souligner une quelconque « urgence » et en restant vague, il n’était pas totalement en tort. Après tout, en temps normal, s’il avait cherché à contacter une tout autre personne, celle-ci aurait essayé de faire un effort malgré l’impératif qui aurait caractérisé mon ordre. Or avec la Chiss que j’avais sous les yeux, se montrer aussi peu précis était assez peu judicieux. Du moins si j’en croyais sa tenue. Si tant est que l’on ait pu nommer cela une tenue.

Cette « mise en scène » ne manqua pas de me faire soupirer longuement et me fit presque regretter ma démarche. Hélas ! C’était la seule personne à ma connaissance et à ma disposition qui disposait de ce que je recherchais en cet instant. Aussi, j’allais devoir me contenter de cela même si je risquais de ne pas être au bout de mes surprises avec mon interlocutrice. Quand bien même, je me méfierais d’elle à cause de son appartenance aux Renseignements Impériaux, je ne savais trop à quoi m’attendre de sa part. Et cette entrée, quelque peu tonitruante, en était sans nul doute le parfait exemple. Me pinçant brièvement l’arrête du nez, je fis signe de la main à mon secrétaire de partir, ce qui pour lui fût sans nul doute une source de soulagement. Je pus, dès lors, fixer du regard Silenda tout en arquant un sourcil.


« Votre sens du timing est, semble-t-il, bien plus développé que votre sens des convenances. J’admets certes avoir signifié à mon secrétaire que je désirais vous rencontrer dans les plus brefs délais et au regard de certains de mes défauts, il aura sans doute voulu bien faire en vous ordonnant de venir urgemment en ces lieux. Cependant, je ne puis m’empêcher de m’interroger. Certains, à ma place,  verraient dans votre démarche une offense si ce n’est une absence totale de respect. Dès lors, une telle action, que l’on pourrait aisément qualifier de folle et d’imprudente, vous vaudrait d’être enfermé dans une geôle. » Je fis une pause délibérée dans ma diatribe et continuais de la scruter du regard. « Or, vous n’êtes pas folle et si vous étiez imprudente vous ne seriez très certainement pas commandant des Renseignements Impériaux. D’où mon interrogation. Serait-ce un moyen de jouer sur votre réputation auprès de vos collègues ? Ou bien désiriez-vous me distraire dans mes fonctions étant donné mon désamour pour le protocole en vigueur en agissant aussi impunément ? Ou pire encore, joué avec les limites afin de déceler jusqu’où vous pourriez aller ? »

Je ne pus m’empêcher de sourire en abordant cette dernière phrase tant sous certains aspects, cette conduite avait quelque chose d’amusant d’un point de vue tactique. Après tout dans la vie comme en pleine bataille, si une action est idiote ou folle, mais que cela marche c’est qu’elle n’était pas idiote. De même, pour obtenir la victoire il était nécessaire de prendre des risques auquel cas l’on ne remportait jamais rien. En un sens, l’on pouvait retrouver ces dimensions chez la personne qui était en face de moi. Peut-être touchais-je du doigt ce qui lui avait permis de s’élever au sein des Renseignement Impériaux et fait d’elle un agent aussi peu « commun ». Si  l’Empire avait eu autant de femmes et d’hommes aussi audacieux qu’elle, nous aurions, très certainement, repris l’avantage sur nos ennemis si ce n’est conquis la galaxie. C’était quelque peu rafraichissant de voir une telle personne même si cela pouvait également être épuisant dans certains cas. Devoir gérer de tels électrons libres n’était généralement pas de tout repos. En revanche, converser avec eux pouvait s’avérer stimulant tant ils avaient une approche peu conventionnelle. Or c’était ce que je recherchais en cet instant.

« Un jour, votre conduite vous jouera très certainement des tours. À force de trop vous amuser avec le feu, vous finirez par vous brûler. Le Conseil des Moffs n’est pas aussi indulgent que moi et je ne suis pas non plus éternelle. Enfin trêves de plaisanteries et prenez place. » Je lui désignais le fauteuil en face de mon bureau alors que je me relevais pour me saisir de la veste de mon uniforme. « Peut-être serait-il de bon ton de vous couvrir quelque peu ? À moins que votre sac ne comprenne une douche sonique, je doute que vous ne puissiez vous sécher de manière décente. »

Je lui lançais mon vêtement et retournais m’asseoir non sans m’amuser de la situation. Même si je tenais à éviter qu’elle ne mette de l’eau partout, je désirais, en même temps, lui faire « endurer » en partie si l’on pouvait dire les conditions de sa tenue. Lorsque l’on prenait des risques, il fallait savoir aussi en assumer les conséquences. Néanmoins, je ne désirais pas paraitre rancunière, d’où mon geste. Qui plus est, j’estimais ne pas avoir à perdre de temps à devoir attendre qu’elle se rhabille ou qu’elle se sèche. Si elle estimait que ma demande était urgente au point d’appliquer à la lettre les consignes de mon collaborateur, je pouvais, sans peine, traiter de la question qui me turlupinait depuis déjà un certain temps. Sans plus tarder, j’entrais donc dans le vif du sujet.

«Trêve de politesse. Si je vous ai fait mander, c’est pour une raison bien précise.» Je pointais du doigt l’hologramme de l’une de nos forteresses stellaires qui miroitait au-dessus de nos têtes. « Étant donné que nous en avons fini avec les répercussions du Coup d’État de l’an passé, je songeais à la reprise du conflit avec nos ennemis et à l’inévitable problème que posaient leurs forteresses stellaires. Au regard des dernières décennies, il parait évident que des moyens conventionnels ne peuvent être envisagés, surtout si nous désirons obtenir l’avantage sur nos adversaires en conservant nos ressources opérationnelles. Je ne peux décemment sacrifier impunément une bonne partie de la flotte dans le vain espoir que cela suffira à détruire un de ces bastions. Cela serait me tirer une balle dans le pied. »

Je marquais une pause.

« D’où votre convocation en ces lieux. Bien que vous ne soyez pas de la flotte, je sais que vous avez, commandant, un esprit que certains qualifieraient de fantasque, mais qui en terme militaire serait défini de « peu orthodoxe ». Or c’est ce dont j’ai besoin en cet instant. Il me faut une vision totalement opposée à la mienne et surtout complémentaire. En effet, je n’ignore pas qu’en ce moment une guerre à laquelle je ne suis guère habituée fait rage dans les ombres. Je ne puis l’occulter quand bien même je ne saisis guère les impératifs de votre « monde ». Je demeure une militaire. Mon combat s’effectue en plein jour à l’aide de moyens « classiques ».  De ce fait, ma perception en est forcément affectée et m’empêche d’avoir un tableau d’ensemble. Car à défaut de pouvoir frapper cet objectif qui m’obnubile, je ne peux ignorer la possibilité de frapper nos ennemis à l’aide de moyens détournés. Si j’en ai l’opportunité, il est impératif que je la saisisse, ne croyez-vous pas ? » Il s’agissait surtout d’une question rhétorique « J’ai bien eu quelques idées, mais leur réalisation me parait somme toute limitée. Cependant, et j'en mettrais sans nul doute les trois derniers doigts de ma main gauche à couper, que vous avez quelques suggestions à faire en la matière ?»




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Commandant des Renseignements Chiss
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Mer 27 Jan - 0:39
Pour toute réponse aux interrogations initiales de l’impératrice, Silenda regarda à droite puis à gauche, se pencha vers l’avant et dit sur le ton de la confidence : c’est un secret, ponctuant le tout d’un clin d’œil et d’un de ses énigmatiques sourires. Quand Aerys lui donna sa veste, Silenda s’en saisit et la plia proprement avant de la poser sur le bureau. Je n’ai pas froid, précisa-t-elle, mon monde natal est bien plus… Impitoyable en termes de température. Quant à mettre de l’eau partout, elle sortit de son sac une bonne vieille serviette et s’en servit pour s’éponger sommairement, tout en écoutant ce que celle qui commande à l’empire galactique avait à dire. Et c’était fortement déconcentrant car Silenda était, selon certains, aussi belle qu’exotique et mystérieuse. Et les chiss savent merveilleusement bien combiner les trois. Tout aussi certainement, bien…

C’était nécessairement une tactique. Aerys parlait, Silenda écoutait et disait peu qui puisse fournir quelque information pertinente. Rien de ce que l’impératrice avait dit ne semblait l’inquiéter. Elle était ici en tant que professionnelle et si elle repartait en tant que prisonnière ou cadavre, ce ne serait pas faute d’avoir collaboré. Tout est dans le détail, finit-elle par lâcher, presque de façon aléatoire. Donner un sens précis aux sens. Aux mots. Aerys venait de terminer son exposer et c’était les premiers mots qui quittaient la bouche de la chiss. Une référence à retardement à ce que le secrétaire avait dit? Ou est-ce que cela faisait partie de quelque chose de plus élaboré, dont son arrivée peu orthodoxe était le préambule? Ce n’est pas avec une guerre classique et en affrontant pareille chose, dit-elle en pointant du doigt l’hologramme de la forteresse stellaire, que vous gagnerez.


« Savez-vous ce qui est universel, dans cette galaxie, chère impératrice? La culture populaire. S’il y a bien une chose capable d’unir les opinions des citoyens galactiques, toute faction confondue, c’est bien la finale d’une série populaire disponible sur l’holonet. Peu importe que ce soit une production impériale, républicaine ou du Consortium. Quoi que, l’APEX nous bat à plate couture dans tout ce qui est divertissement.

L’opium du peuple, majesté. Vous voulez faire passer une réforme particulièrement impopulaire? Faites la après que la bande annonce de la prochaine saison de beauté hapienne désespérée sorte sur l’holonet. Le quidam moyen sera trop occupé à tenter d’analyser tous les petits détails et secrets qui pourrait lui donner un indice sur ce que la matriarche Norelenilia va faire pour contre les machinations de sa rivale de toujours.

Vous l’avez dit vous-même. Les états-majors modernes sont trop ancrés dans des dogmes classiques. Qui ont fait leurs preuves, oui. Mais qui manquent d’imagination. C’est pour cette raison que vous avez besoin d’ambitieux projets comme le Projet IDA. Imperial Defensive Advantage. Ou comment utiliser les populations civiles ennemies pour faire la guerre à notre place. L’escarmouche dans l’espace de Lanteeb? C’est de moi, ça.

Des chasseurs et bombardiers TIE télécommandés à distance et pilotés par des joueurs de Epic Space Battle Simulator DX. Et c’est fou comme de simples civils peuvent prendre leur jeu au sérieux et piloter avec plus de brio qu’on s’y attendrait. Les forces républicaines? Décimées. Le plus beau? 94% des joueurs impliqué dans cette escarmouche… Sont des républicains. Qui ont attaqué sans le savoir leurs propres forces. »


La chiss posa un datapad sur le bureau de l’impératrice avec les données de cette petite expérience. Et il était vrai que les joueurs avaient tenté des manœuvres que le diktat militaire des écoles de pilotage n’aurait jamais osé considérer. Certes, la guerre ne se gagnerait pas avec des subterfuges du genre… Mais si Aerys était un minimum à la hauteur des attentes de Silenda, elle verrait l’objectif derrière le Projet IDA. Aerys voulait conquérir des mondes. Silenda, des cœurs et des esprits. Créer de façon insidieuse un sentiment pro impérial. Implanter des agents dormants par d’habiles tactiques de manipulations. C’était pousser le « du pain et des jeux » vers de nouveaux extrêmes d’une rare… Quoi, au juste? C’était déloyal. Vicieux. Impensable. Scandaleux. Mais… Bien exécuté, redoutablement efficace. Les masses sont comme de la glaise, dit la chiss en souriant. Il suffit de savoir sculpter pour avoir un résultat digne de ce nom…


"Ne me pose pas de question et je ne te dirai pas de mensonge."
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Mer 24 Fév - 17:37
Mon interlocutrice avait pris soin de m’écouter tout du long sans prendre la peine de m’interrompre ou de véritablement réagir à mon propos. Non qu’elle semblait être désintéressée parce que j’avais à dire. Après tout, je n’avais fait qu’énoncer des évidences et elle aurait sans doute pu deviner d’elle-même les raisons de sa convocation. Elle était des Renseignements Impériaux. Aussi devait-elle avoir songé à ce qui allait se passer en cours de route. Du moins c’est ce que je me disais en la fixant du regard. L’on ne pouvait décemment venir dans le bureau de la dirigeante d’une faction aussi puissante que l’Empire en maillot, se sécher devant elle, sans s’être préparé un minimum à une telle éventualité. Ce que j’avais pris innocemment pour une tentative de tester les limites de ma patience pouvait être en fait un moyen détourné de gagner du temps afin que la Chiss puisse rassembler ses esprits sans que je ne me doutasse de rien. Je n’aurais su infirmer ou confirmer cette hypothèse qui venait d’émerger en mon for intérieur. Quand bien même, ma subordonnée semblait quelque peu fantasque, elle demeurait mystérieuse. A vrai dire, je ne savais trop à quoi m’attendre de sa part. C’était, lorsque l’on y repensait à tête reposée, plutôt normal si l’on considérait son appartenance aux services de renseignements. L’on ne survivait pas dans ce métier sans être capable de camoufler ses véritables intentions.

Mais dans ce cas quelles étaient-elles ? Quelles sombres pensées agitaient le cerveau de celle que j’avais sous les yeux ? La Force aurait pu vraisemblablement me donner un indice à ce sujet mais je m’y refusais pour différentes raisons qui m’étaient propres et car au regard d’un tel esprit, il y avait peu de chance pour que je ne puisse, ne serait-ce, que saisir le moindre élément. Au regard de la guerre qui faisait rage dans la galaxie, et même si je ne m’y étais pas véritablement intéressée, je supposais que mes agents avaient été formés afin de pouvoir résister à l’examen mental d’un Jedi ou pire encore d’un Sith. Ce qui les rendait terriblement dangereux d’ailleurs au point que certains de mes Chevaliers Impériaux n’aimaient guère les personnes de ce service qui, en certaines occasions au cours de notre Histoire, ont eu une loyauté des plus…troubles. Peut-être était là un pré requis pour devenir un agent efficace. Je ne le saurais sans doute jamais tant leur secteur d’expertise me déplaisait au plus haut point bien qu’en tant que tacticienne, je reconnaissais la valeur des informations que cette agence pouvaient me fournir sur mes ennemis une fois que j’étais sur le champ de bataille.  Il était en effet parfois, des plus pratiques, de connaître la personne que l’on affrontait.

Ironiquement, ses premiers mots cadraient avec ce que je pensais. Tout était effectivement dans le détail. Or une donnée que ce soit dans son domaine ou dans le mien pouvait être exploitée au point d’apporter un avantage crucial sur un champ de bataille. Mais était-ce ce qu’elle voulait signifier ou bien avait-elle sa déclaration avait-elle un tout autre sens ? Je n’en avais aucune idée sur le moment et ne m’en inquiétais guère à vrai dire tant j’attendais la suite de ses propos, qui ne tardèrent pas. En effet, elle commença par énoncer une évidence avec laquelle j’étais, malheureusement d’accord après ces heures intensives de réflexion. Si l’on avait pu remporter cette guerre via des moyens classiques, l’on ne serait très certainement pas retrouvé dans cette situation à l’heure actuelle. Qui plus est, attaquer frontalement une de ces forteresses stellaires ne me permettrait sans doute pas de gagner. Je ne pouvais lui donner tort même si cela m’agaçait quelque peu. Ces terribles infrastructures étaient un symbole. Or dans un conflit, la destruction d’un symbole pouvait parfois bien plus que 10 victoires éclatantes. Me résoudre à ne pas caresser l’idée de parvenir à rayer de la carte ces stations spatiales de combat m’était impossible. Cependant à  l’inverse de mes prédécesseurs, je ne comptais pas me complaire dans une série d’attaques suicidaires pour parvenir à obtenir ce que je désirais tant. C’était non seulement infructueux mais aussi terriblement stupide. Mais de par ma nature, je ne pouvais résister à la tentation de relever un tel défi tactique. J’étais ainsi faite même si je prenais soin d’éviter de m’emporter.

Joignant mes mains, je la laissais poursuivre ensuite sa diatribe non sans sourciller quelque peu au regard de certains éléments qu’elle présenta. A vrai dire, j’en venais même à grincer des dents tant je ne parvenais pas à croire ce qu’elle me présentait. Je l’avais convoqué dans mon bureau pour que l’on puisse converser d’option tactique et elle me parlait de culture populaire ?! Durant un bref instant, j’en venais presque à penser qu’elle se moquait éperdument de sa personne avec son exposé. Néanmoins je la laissais poursuivre, en prenant soin d’éviter de l’interrompre. Après tout, l’on ne devenait décemment pas commandant des Renseignements Impériaux en énonçant des absurdités. Il devait absolument y avoir un raisonnement sous jacent derrière son propos, qui me fît froncer les sourcils de minutes en minutes tant une partie de son argumentaire me semblait profondément détestable. Pourtant je ne préfère rien en dire et demeurais attentive jusqu’à ce qu’elle posât un datapad sur mon bureau dont je me saisis immédiatement afin de le lire.

Néanmoins, avant de le faire, je lui pontais du doigt un chariot détenant plusieurs breuvages non loin du bureau où nous siégions en cet instant :


« Peut-être voudriez vous, vous servir un rafraichissement le temps que je parcoure le compte rendu de votre expérience ? N’hésitez pas, j’en ai sans doute pour quelques minutes. »

Je n’étais certes pas très reconnu pour ma patience mais ma fonction d’Impératrice m’avait appris que parfois il était nécessaire de faire preuve de savoir vivre afin d’éviter que l’on ne pensât que je sois un sagouin incapable de témoigner la moindre once d’hospitalité à son hôte. Je n’étais certes pas aussi accueillante que ma sœur et me contentait de l’essentiel mais à mes yeux il s’agissait déjà d’un effort non négligeable de ma part quoiqu’en disaient les Moffs. A croire, parfois, que ma « brutalité » et mon absence totale de « considérations » pour les convenances et le protocole était le centre de leur conversation. M’installant plus confortablement sur mon fauteuil, je me plongeais dans la lecture du datapad en essayant d’aller, toutefois, le plus vite possible afin de ne pas faire attendre très longtemps mon interlocutrice.

Bien qu’une partie de son exposé m’ait fait grincer des dents, la lecture de ce rapport se révéla quelque peu passionnante sous certains aspects. En effet, si j’exceptais le coût matériel de cette opération, je devais bien reconnaitre que certaines manœuvres initiés par ces fameux joueurs « républicains » étaient étonnantes si ce n’est audacieuces. A vrai dire, je ne pus m’empêcher d’adopter une mine songeuse en examinant de près les détails de cette escarmouche et de me demander si Silenda savait qu’elle venait de m’apporter une solution à un problème auquel tout logisticien se retrouvait confronté lors de son existence. Un sourire carnassier apparut sur mon visage tant les opportunités tactiques me semblaient être infinies. Bien que le procédé choisi me semblait profondément haïssable tant il était vicieux, il fournissait une solution à ce que tout logisticien cherchait à préserver : le savoir et l’expérience d’un combattant.

Le Consortium ainsi que la République en partie étaient parvenues à régler ce soucis en cybernétisant très lourdement une partie de leurs troupes. De facto, en étant numériser et en étant sûre de ne point mourir au combat, ces hommes conservaient leurs savoirs mais apprenaient également de leurs erreurs. Or, au sein de l’Empire nous n’étions pas véritablement capable de contrer cela tant la société que je dirigeais n’aimait guère les êtres fait de métal. Ce que le commandant me montrait ne valait certes pas un véritable combat mais cette méthode pouvaient permettre non seulement à certains de nos soldats de s’aguerrir et d’obtenir de l’expérience  même s’ils n’auraient jamais le sentiment de mettre leur vie en danger ce qui pouvait, potentiellement les limiter sous certains points, mais aussi d’étudier, par l’ajout massif de « joueurs » l’émergence de nouvelles solutions tactiques dépourvues de toute influence extérieure mais de logique. A cela, l’on rajoutait le fait que nos ennemis se tuaient entre eux sans se douter de rien et l’on obtenait quelques gains intéressants, bien que limité. Je ne pouvais pas décemment croire que les services de renseignements républicains ne verraient pas une telle entourloupe sur le long terme.

Je déposais le datapad sur mon bureau et rassemblais mes pensées avant de prendre la parole une nouvelle fois.


« Ce que vous évoquez est vieux comme le monde si l’on peut dire. Bien que je ne sois très certainement pas une politicienne dans l’âme, je ne sais que trop bien, en tant que militaire, l’importance que revêt, en certaines circonstances, la propagande. C’est bien pour cela d’ailleurs que lors d’allocutions officielle l’on définit une stratégie de communication et l’on se met en scène. On essaie de faire ressentir aux auditeurs un large panel d’émotions qui puisse servir une cause. C’est  l’essence même de la politique que de manipuler les masses pour parvenir à ses fins. » Je joignais mes mains « Peu importe le nom que vous et moi lui donnions, il n’en demeure pas moins que les effets d’une telle stratégie sont limités. Calibrer une œuvre fictionnelle pour vanter les mérites d’un régime pour que nos citoyens mais aussi ceux de nos ennemis puissent succomber à son message est une pratique somme toute commune en temps de guerre. Notre guerre dure depuis si longtemps que si je n’étais pas Impératrice, je crois bien que je ne pourrais pas ouvrir la moindre nouvelle galactique, peu importe sa provenance, sans avoir un édito ronflant sur la façon de procédé de tel ou tel régime.  Si le Soft Power fonctionnait, l’on aurait gagné cette guerre depuis bien longtemps tant cette dimension se base sur une acculturation lente et progressive. Or les années se sont écoulées et rien n’a absolument changé si ce n’est peut-être certaines frontières et l’état d’esprit des troupes mobilisées qui, en plus d’éprouver une certaine lassitude, ont du se radicaliser. Nos armées comme celles de nos ennemis et comme, oserais-je le dire, sommes venues au monde dans une galaxie en guerre et avons été conditionnés par une société faisant massivement usage de la propagande. »

Je croisais mes jambes et reprenais ma respiration avant de continuer.

« Je ne vous le cacherais pas votre projet IDA ne me plait guère à titre personnel. Utiliser la population civile ennemie pour faire la guerre à notre place me paraît déplacée à plus d’un titre tant je n’affectionne guère ce genre de méthode. Nous sommes une puissance militariste de base. Nous ne nous dérobons pas devant un combat. Je préfère affronter de loin mon ennemi de face comme il se doit et lui démontrer ma supériorité. Mais il s’agit là de considérations personnelles. Au regard de ce qui s’est passé il y a de cela plusieurs mois, je ne peux demeurer aveugle à certaines réalités même si leur nature me répugne. Aussi, croyez bien commandant que malgré ma nature de militaire sans doute borné, j’essayerai de demeurer ouverte à vos suggestions et à vos idées même si en l’occurrence j’admets être assez peu convaincu par votre projet. A moins que vous ne m’ayez exposé que la première étape d’un plan plus global ? Après tout, malgré la franche réussite de votre petite manœuvre, elle ne nous fera sans doute pas gagner la guerre. Pire encore ! Bien que je ne sois pas vraiment familiarisé avec les méthodes de vos services, il me paraît assez évident qu’elle ne pourra être usité que durant un certain temps avant qu’elle ne soit éventé par les services de renseignements ennemis. Plus l’on utilise une tactique, plus il y a de chances pour qu’elle soit déjouée. Se posera alors une question à laquelle je ne peux répondre. Mais peut-être le pourrez-vous ? Rendront-ils publics le démantèlement de cette opération ou non ? S’ils devaient le faire, votre tentative d’influer les populations ennemies pourraient bien se retourner contre nous et les pousser à nous haïr d’autant plus. En résumé, c’est un risque à double tranchant que nous pourrions payer cher, même si je serais prête à accueillir en personne ces rebelles s’ils venaient à décider de contre-attaquer. »

Je pointais du doigt une nouvelle fois la forteresse stellaire non sans sourire.

« Pourtant, malgré les risques futurs que votre opération pourraient causer, j’y vois un bénéfice certain. Ce simple jeu apporte de nouvelles considérations tactiques au programme. Vos joueurs ne sont pas influencés par des dogmes. Mieux encore ! Du fait qu’ils ne risquent pas leur vie, ils tentent de nouvelles manœuvres et tirent des leçons de leurs échecs. De cette émulation, pourrait bien naître de nouvelles idées qui pourraient enrichir nos Ecoles de Guerre ce qui n’est pas négligeable. A vrai dire, conceptualiser un tel jeu pour nos citoyens pourrait être aussi opportun même s’il faudra éviter de rendre cette simulation trop réelle pour eux afin que votre opération ne soit pas éventée. Plus que susciter des vocations, cela pourrait nous aider à renouveler nos méthodes de combat. Or c’est exactement ce dont nous avons besoin en ce moment. Si des moyens classiques avaient marché, nous aurions gagné cette guerre depuis longtemps. Nous avons besoin de sang neuf, d’idées nouvelles dépourvues de préjugés ou de valeurs surannées. Et puis… » Je fis une pause et lui fit un clin d’œil  « Il serait bien possible que je m’adonne moi-même à un tel divertissement pour une fois ».

Je repris un air beaucoup et éteignis l’hologramme pour afficher à la place une carte de l’espace rebelle.

« Bien que je sois sans doute ignare en la matière, je ne me tromperais pas en affirmant que l’on pourrais qualifier vos activités de « tentative de déstabilisation » de l’ennemi. Faire combattre nos ennemis à notre place est une chose mais comment espérez vous les convaincre du bien fondé de notre cause ? Vous comptez user de messages subliminaux ou de méthodes de conditionnement si ce n’est d’hypnose car la seule méthode d’user d’un tel jeu serait de porter des casques interactifs ? Ou le but serait-il tout autre ? Ou bien est ce que tout ceci n’est qu’une première étape ? Peut-être désirez-vous créer, je ne sais comment, un phénomène de société à partir de ce loisir auquel le régime rebelle ne pourrait rien faire du fait de sa nature ? Il serait quelque peu cocasse qu’un régime se basant sur la liberté veuille soudainement censurer des œuvres… et à moins d’avoir recours à l’accusation de haute trahison et donc d’avoir des preuves de collusion, ces mesures autoritaires pourraient bien se retourner contre eux. Ou serait-ce autre chose de bien plus pernicieux ? Ne l’oubliez pas, je n’ai sans doute pas votre talent en la matière contrairement à ma sœur cadette. Aussi peut-être fais-je abstraction d’un élément essentiel ? Car j’admets qu’au final, je ne vois toujours pas comment ce que vous proposez pourrait nous permettre de convertir ces gens à notre cause. A moins d’être totalement inconscient, ils ne devraient pas éprouver de l’attachement pour notre régime ou pour moi-même. Ils ne savent que trop bien que je compte en finir avec eux et que je ne leur accorde aucune légitimité. Cela ne doit pas les mettre dans d’excellentes dispositions, ni faciliter votre travail… Aussi je vous prierais de bien vouloir éclairer ma lanterne, commandant. »


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Mer 24 Fév - 19:33
Alors là, Impératrice, je ris. Ha. Ha. Ha. C’est ainsi que répondit Silenda avant de se lancer dans un exposé sur pourquoi est-ce que leurs rivaux avaient certes des chances de découvrir, éventuellement, la nature profonde du Projet IDA… Mais pourquoi ce ne serait pas quelque chose qui serait découvert à court terme. Elle commença son exposé avec le Chume’doro, faisant remarquer qu’Arcanis était une fanatique qui préfèrerait causer l’extermination de quasiment toute la population du Consortium Éternel pour s’assurer qu’il ne reste que des loyalistes. Les protectrices de la reine étaient du genre à agir, à préférer l’offensive à la subtilité. Et on pouvait difficilement argumenter avec les résultats observables. Elle enchaina ensuite avec les assassins siths, qui ne sont pas une agence de renseignements puis avec les inquisiteurs siths, davantage une police interne.

Aucune de ces institutions, continua-t-elle d’expliquer, étayant son argumentaire avec des exemples concrets issus de rapports d’opérations que l’impératrice avait ou n’avait pas lus, n’est réputée pour sa créativité et son innovation. Aucune de ces entités ne cherche vraiment dans le divertissement du peuple, encore moins les siths. Le véritable obstacle serait ISIS…Et encore, l’IA régente avait ses limites et ses lacunes malgré tout. Le Consortium Éternel était plus difficile à influencer, oui, de par leurs mentalités et doctrines mais cette « protection » pouvait être contournée si on savait s’y prendre. Non. Le problème, s’il devait survenir, viendrait de la République Galactique. Enfin. Quand ils auraient réorganisé leurs services de renseignements, bien entendu. Une position de libre est la porte ouverte pour le chaos, les vieilles rivalités et toutes sortes de bassesses…

Et Silenda se perdit dans une longue tirade sur l’ex directrice des renseignements républicains, Ruusaan, en parlant comme de sa Némésis, sa plus grande rivale, racontant le récit de leurs affrontements les plus épiques, de leurs opérations les plus audacieuses narrant… C’était la première fois en fait, de mémoire d’impératrice, qu’Aerys voyait Silenda si passionné par quelqu’un. En ce sens que c’est une chose d’avoir un adversaire. Mais avoir un adversaire qui vous force à vous torturer l’esprit pour gagner, à repousser toutes vos limites? Une guerrière comme Aerys savait ce que c’était de trouver en l’Ennemi un rival digne de ce nom. Mais ensuite, elle n’eut que du venin pour le reste des services de renseignements républicains. La grande faiblesse de la République Galactique, impératrice, c’est qu’ils ne seront jamais unis autre part que sur papier. Définitivement.

À cause de la très vaste diversité existant dans la République, le Projet IDA y avait ses racines les plus profondes et les mieux implantées. Un terreau fertile pour essayer les plus audacieuses tactiques de manipulation. Et l’espionne s’assura de mettre en évidence tout, absolument tout ce qu’Aerys détestait des espions. Cherchait-elle à provoquer ou à être l’antagoniste dans cette histoire? Ou essayait-elle de dire à sa façon que personne, non personne, n’accepterait de croire que l’impératrice ait autorisé pareil projet? Car Silenda prit quand même la peine de dire, très calmement, qu’elle avait étudié l’impératrice et qu’elle avait cherché à utiliser l’antithèse de ses stratégies pour lui offrir des résultats qu’elle n’aurait jamais obtenu autrement. Et oui. Clairement, le jeu n’était qu’une étape, qu’une portion. Un fragment de quelque chose de plus vaste dont elle avait le secret.


« Vous savez ce qui est le plus beau dans cette histoire, impératrice? Une partie du projet est financée par vos ennemis. Si vous saviez ô combien les gens sont prêts à dépenser pour pouvoir changer les couleurs sur leur vaisseau virtuel… Ou rajouter une décoration dans le cockpit… Oui, oui, vous allez désapprouver, c’est particulièrement vicieux et nous nourrissons l’addiction à notre jeu de pauvres civils galactiques. Je sais.

Et ce n’est que le début. Nous avons recruté des gens de talents pour un groupe de musique pour accompagner un clip que nous sommes en train de produire. Nous préparons toutes sortes de produits dérivés pour faire entrer le Projet IDA dans les domiciles de nos ennemis et avec toutes sortes de moyens passifs, nous allons collecter toutes sortes de données. Et plus le projet prendra de l’ampleur? Plus les fans le défendront avec férocité. Oh oui.

Le Projet IDA ne va pas gagner la guerre. Certainement pas. Mais considérant que ce sera une initiative à termes qui va générer des revenus, qui va nous fournir des données passives venant de populations civiles qui ne sont pas nécessairement des plus prudents et des plus discrets, considérant le phénomène culturel que nous allons créer… Le temps qu’une industrie compétitive s’installe, APEX exclu, nous aurons tout ce qu’il nous faut.

Et ensuite la partie amusante commence. Comme vous l’avez si bien déduit. De la manipulation mentale. Rien de drastique. Mais cela va nous permettre de cibler les maillons faibles et donc d’avoir de nouveaux points d’entrée en des endroits où nous ne pourrions pas aller normalement sans une patiente infiltration. Des opérations coûteuses. Onéreuses. Et vous allez détester, absolument détester, ce Projet. Car il est votre antithèse.

Et c’est pour cela qu’il est parfait. Parce que personne ne pourra jamais l’associer à Aerys Helena Fel. Je serai la méchante de l’histoire, rien que pour vous. C’est pour cela que nos ennemis risquent de moins voir ce qui se trouve devant eux. Car ce n’est pas quelque chose qui cadre avec vos valeurs. Avec qui vous êtes. Mais je m’emporte, je m’emporte alors que les phases subséquentes sont encore en projet… Oh et j’oubliais presque… Non merci pour l’offre de boisson. Désolé, je me laisse souvent emporter par le travail… »


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Dim 22 Aoû - 15:21
La réponse de Silenda à mes propos ne manqua pas de me faire arquer un sourcil tant je n’étais pas nécessairement d’accord avec elle concernant l’évaluation de la situation au sein du Consortium Éternel. Bien qu'assez peu à l’aise en la matière, je savais, ne serait-ce que par réputation, que les membres historiques de l’Amas de Hapes étaient perçus comme des maîtres dans l’art de la manipulation et de l’assassinat. Aussi, devant une telle menace, le Chume’doro s’était-il plus ou moins adapté ou du moins avait appris à se montrer inventif dans la surveillance des duchesses et autres célébrités qui côtoyaient la cour de ce que l’on nommait autrefois la Reine Mère. Bien que je fusse d’accord concernant le fait que les membres de cette garde étaient des fanatiques entièrement dévouées à leur souveraine, j’estimais que mettre au point une telle machination dans un tel nid de vipères risquait probablement de se retourner contre nous ou pire d’inspirer leur déesse au caractère quelque peu fantasque. Or, une telle idée ne me réjouissait guère bien au contraire. N’étant qu’assez peu à l’aise dans ce domaine, je craignais que la riposte initiée par notre tentative de déstabilisation ne me prenne pas surprise. Pour autant, je ne pouvais pas me résoudre à demeurer dans l’apathie. Il fallait bien que nous accomplissions quelque chose capables de modifier la situation présente. Mais était-ce le moyen le plus adéquat en ce qui concernait le Consortium ?  Je n’en étais pas si sûre.

Les Assassins et Inquisiteurs Sith, en revanche, ne me posaient aucun problème.  Par bien des aspects, sur le plan tactique, ils demeuraient prévisibles. De ce fait, une personne aussi bien versée dans l’art du subterfuge que Silenda arriverait sans doute à les manipuler à sa guise. Après tout, leurs « us et coutumes » faisaient qu’ils éprouvaient un certain attrait pour la « compétition ». Les pousser à s’entredéchirer dans un tel « jeu » afin de déterminer le meilleur ne seraient pas un problème. Leurs intérêts immédiats, bien souvent, obscurcissaient leur jugement ce qui, en l’occurrence, était à notre avantage.  Ils se laissaient bien trop gouverner par leur instinct et leur désir. C’était un fait que nul ne pouvait contester même s’il fallait éviter de les sous-estimer par mesure de précaution. Demeurait cette faction que les Rebelles nommaient « République Galactique » et avec laquelle j’étais bien plus à « l’aise » étant donné qu’il s’agissait de notre ennemi héréditaire.

Pour ma plus grande surprise, alors que je m’attendais à avoir un contre-argumentaire de la part de la Chiss, celle-ci se perdit dans une diatribe dont la teneur m’étonna quelque peu. Outre la passion qui caractérisait son discours, elle se livra à un véritable exposé de ses multiples confrontations avec l’ancienne directrice des renseignements. Sur le moment, cet aparté ne manqua pas de m’agacer tant j’estimais que mon temps était précieux et que je n’avais que faire d’une ancienne ennemie aujourd’hui disparut. L’heure n’était pas à la nostalgie. Pourtant, même si cela m’exaspéra, je n’eus pas le cœur d’interrompre le Commandant tant je percevais quelque chose qui, encore aujourd’hui, me faisait défaut. Silenda avait réussi à obtenir ce que je recherchais en tant que tacticienne à savoir un adversaire doué qui pouvait faire jeu égal avec moi. Visiblement, cette Ruusaan avait été une partenaire de choix pour mon « invitée » au point de la marquer. J’en venais presque à croire qu’elle en était venue à la considérer comme une amie.

Cette idée si tant est qu’elle fût avérée aurait pu être perçue, par certains comme synonyme de trahison, ne me semble guère absurde. Bien au contraire. Peut-être était-ce ma vision romantique de la guerre et de l’existence en général... Mais je comprenais ce qu’elle devait ressentir. Si votre Némésis était votre égal en tout point et qu’il se comportait en gentleman, il n’y avait aucune surprise à ce que l’on puisse l’apprécier et le considérer comme un ami. Au-delà même des considérations politiques ou philosophiques qui pouvaient nous pousser à nous battre, je savais que l’on pouvait éprouver du respect pour un ennemi si ce n’est de l’affection tant ces joutes procuraient à l’un comme à l’autre beaucoup de plaisir. Hélas ! Jusqu’à présent, je n’avais pas eu cette chance. Certes, j’avais trouvé le bonheur en compagnie d’Ymir, mais son domaine d’expertise était aux antipodes du mien dans le domaine tactique. Aussi le lien qui nous unissait n’avait rien à voir avec celui qui semblait relier Silenda à cette Ruusaan.

À ce propos, je ne pus m’empêcher de me questionner quant à la teneur des sentiments de mon commandant. Savoir si elle aimait son ennemi ne m’intéressait pas. Non. Je me demandais ce qu’elle ressentait maintenant qu’elle avait survécu à son adversaire qui avait disparu dans les limbes de l’échiquier galactique. Était-ce de la tristesse ? De la frustration ? De la lassitude ? Je n’aurais su le dire, n’ayant jamais expérimenté une telle situation. Quoi qu’il en soit, cela devait être probablement désagréable que de se dire que la seule personne qui vous faisait obstacle vous procurait un tel challenge et un tel sentiment de plénitude ait purement et simplement disparu. Presque, l’on pourrait dire que son existence n’avait presque plus de sens tant désormais celle-ci se révélerait amère et sans surprises. Cette pensée, des plus déplaisantes, ne manqua pas de me faire frissonner sur l’instant. J’espérais bien ne jamais avoir à vivre cela même si, à l’inverse de Silenda, ou du moins le pensais-je, je disposais d’une âme sœur capable d’égayer mes journées.

Son ton changea du tout au tout lorsqu’elle aborda la question des services de renseignement rebelles qu’elle semblait tenir en bien piètre opinion. Sur l’instant, je me demandais même si l’état déplorable de ces services ne la révoltait pas au point qu’elle éprouva le désir de se rendre sur place afin de les réorganiser tant elle trouvait cela honteux. Au vu du regard fantasque de Silenda c’était une possibilité que je n’écartais pas même si je savais qu’un tel acte n’aurait rien d’une trahison chez elle. Sur l’instant, cette pensée m’amusa terriblement tant je me représentais les mines déconfites de l’État Major Rebelle face à cet ouragan bleuté qu’était mon commandant qui se ferait sans doute une joue de leur apprendre ce qu’était véritablement une agence de renseignements. Bien que le tout me fit quelque peu sourire, je gardais cette pensée pour moi et me concentrais sur les propos de mon interlocutrice qui en arrivait, enfin, aux éléments clés de son argumentaire.

Elle commença par évoquer la division ou plutôt la diversité qui caractérisait ce régime qui contrairement à nous n’était pas uniforme. Il s’agissait, en effet, de plusieurs entités agrégées autour d’une idée, d’un régime dont je ne reconnaissais pas l’existence. De facto, autant sur le plan militaire que sur le plan de l’espionnage, cela constituait autant une force qu’une faiblesse. C’était évident. Aussi de par ce constat, elle estimait que son projet avait bien plus de chance de réussir à naitre ce que je ne pouvais nier quand bien même je n’étais guère versée en la matière.  Pour autant, son second argument ne manqua pas de me faire froncer des sourcils et me poussa à me redresser sur mon fauteuil tant je le trouvais particulièrement douteux. Je n’étais guère étonnée à l’idée qu’elle ait pu m’étudier. C’était dans la nature de l’Imperial Intelligence que d’espionner tout et tout le monde même si je trouvais cela profondément détestable et pensais que c’était la cause de la méfiance que cette agence suscitait au sein des rangs de l’armée. L’on ne pouvait décemment pas faire confiance à quelqu’un qui vous espionnait en permanence et qui faisait usage des informations, parfois, selon ses intérêts et non ceux de l’Empire.

Cependant, alors que je me pinçais l’arrête du nez et soupirais, j’estimais que conceptualiser une tactique opposée à la nature même de celles que j’employais était dangereux.  Non seulement cela signifiait que l’Imperial Intelligence ou Silenda dans un accès de folie pourrait m’atteindre une nouvelle fois en employant des procédés dont je n’imaginaires pas la teneur, mais aussi cela signifiait aussi que ces idées avaient un vice de forme. En effet, ce n’était pas parce qu’elles étaient contraires à ma nature qu’elles étaient nécessairement bonnes. Parfois, du moins dans le domaine tactique conventionnel, j’écartais certaines options, car les gains qu’elles m’offraient étaient minimes si ce n’est dérisoire. Aussi raisonner ainsi pouvait être potentiellement dangereux.

En revanche, l’argument suivant répondit à une autre de mes préoccupations à savoir le coût d’une telle opération.  Vraisemblablement, celui-ci devait être amorti grâce à des achats que le jeu devrait fournir. Contrairement à ce que la Chiss laissa échapper, dilapider ainsi l’argent rebelle et nourrir l’addiction de leur citoyen ne m’émouvait guère. S’ils étaient assez sots pour dépenser des fortunes dans un tel loisir, grand bien leur en fasse. Au moins, leur argent servirait la cause impériale et non rebelle. Cependant, même si ces ressources finançaient l’idée de Silenda, il n’en demeurait pas moins que l’argent serait tracé tôt ou tard. Comment comptait-elle se prémunir d’une telle chose ? En graissant la patte de certains officiels ? C’était une possibilité, mais je doutais que face à un agent chevronné cela ait des chances de succès.

J’allais lui poser la question lorsque la suite de son discours me fit tout bonnement écarquiller les yeux. Elle… avait… RECRUTER UN GROUPE DE MUSIQUE ?! Je la savais fantasque, mais je ne m’attendais pas qu’elle ait l’audace de proposer une option aussi… clinquante et déplacée pour une opération des renseignements. Moi qui croyais que la discrétion était une valeur sacrosainte au sein du monde l’espionnage, je me trompais visiblement. Quoi qu’il en soit, je peinais à croire que mes oreilles avaient entendu. Elle espérait espionner nos ennemis, les dilapider de leurs crédits et de leurs informations en ayant recours à un tel procédé ?! Soit, cela tenait de la folie, soit du génie. Pour ma part, je trouvais cette idée tout simplement grotesque et absurde. Je savais bien qu’un politicien avait un jour dit que « Plus c’était gros et mieux cela passait », mais tout de même, il y avait un monde ! Nos adversaires n’étaient pas si idiots. Cela ne pouvait pas décemment marcher !  

Je me relevais de mon fauteuil, prête à m’insurger devant une telle bêtise qui ne manquerait pas de nous ridiculiser, pour mieux me rasseoir avant même d’avoir pu prononcer un son. Visiblement, ma subordonnée avait su ménager ses effets, car, suite à la présentation de ce stratagème, elle m’en révéla les tenants et les aboutissants qui ne manquèrent pas de m’estomaquer, de me laisser sans voix et de me pousser à me rasseoir. Ce qu’elle venait de me confesser, vis-à-vis du projet IDA, était soit démoniaque soit purement génial. Je n’aurais su le dire. Si son groupe venait à avoir du succès, au-delà même des renseignements que ces « produits dérivés » fourniraient et des opérations qu’elle faciliterait grâce à des personnes qui feraient l’objet de diverses manipulations, ce projet constituait les prémices d’une entreprise ambitieuse qui me faisait littéralement peur au point que j’en venais à blêmir et demeurait silencieuse pendant de longues minutes tout en regardant fixement mon interlocutrice.


« Savez-vous seulement ce que votre petit projet provoquera ou l’occultez-vous volontairement afin que j’en mesure pleinement l’ambition ? » Je tapais du doigt sur le bureau. « Si j’excepte les considérations monétaires que vous m’avez présentées, ainsi que la dimension absurde que revêt l’idée de mettre sur pied un groupe musical, comprenez-vous seulement quelles répercussions aura votre plan ? Nous parlons, dans le cas éventuel d’un succès planétaire, de vendre à des milliards de personnes des objets qui les espionneront. Nous évoquons, par conséquent, ici une collecte de données à grandes échelles d’une large partie de la population si vous parvenez à créer un phénomène culturel à l’aide de ces jeunes talents.  Pour faire simple, nous les contrôlerons pour certains d’entre eux, nous les surveillerons et nous connaitrons tout d’eux. En d’autres termes, pour citer une entité d’un antique auteur de l’Ancienne République, vous prévoyez tout bonnement de créer un véritable Big Brother au sein de la société rebelle au service de l’Empire ?!  Est-ce bien là l’idée sous-jacente derrière votre petit projet ? Cela serait comme créer un second service de renseignement ! Je vois bien le potentiel que revêt un tel projet, bien évidemment, mais je ne peux nier qu’il pourrait se révéler néfaste pour nous.»

Je soupirais longuement et tentais, durant quelques secondes, de mettre de l’ordre dans mes idées avant de reprendre.

« Ne craignez-vous pas qu’en élaborant un tel système, vous n’inspiriez, sur le long terme, nos ennemis ? Ne redoutez-vous pas qu’ils tirent parti d’un tel stratagème, ou de ses bases, pour renforcer l’adhésion de leur population à leur idéologie ? D’ailleurs, qui vous dit que votre groupe de musique aura du succès ? Le talent ne fait pas tout surtout dans un domaine aussi volatile que celui de la musique. De même n’y a-t-il pas un risque vis-à-vis des personnes que vous avez choisi ? Qui ne nous dit pas qu’à terme ces futures « célébrités » ne se retournent pas contre nos intérêts ? Il est vrai que j’ignore leur profil, mais je doute qu’il s’agisse d’espions issus de nos rangs. Au-delà même des promesses que revêt votre idée, il n’en demeure pas moins que sa mise en œuvre reste des plus hasardeuses et sujette à de nombreux obstacles qui peuvent la faire échouer à tout moment. À choisir, abattre une Étoile Noire en faisant pénétrer une torpille dans une bouche d’aération me parait bien plus réaliste. Je sais bien que toute opération militaire, aussi bien préparée soit-elle, est un acte de foi en quelque sorte. Mais comment pouvez-vous être aussi confiante ? Cela me dépasse. »

Je fis une pause volontaire afin de me relever afin d’aller me servir un verre d’eau et revenais avec celui-ci quelques instants plus tard.

« De plus, au-delà même des réserves que j’éprouve vis-à-vis de ce projet que je n’affectionne guère tant je le trouve ridicule en ce qui concerne sa partie musicale et de votre avis vis-à-vis des services de renseignements rebelles, je n’arrive pas à m’imaginer que nos ennemis peuvent être si sots. Cela me parait être assez peu crédible… à moins que vous n’espériez jouer la montre en espérant protéger ce groupe à l’aide de politiques républicains, soucieux de leur cote de popularité, envers qui vous exercerez un chantage ou proposerez les « services » de ces artistes, ce que je n’apprécie guère pour être tout à fait honnête avec vous … ou à moins que… » J’écarquillais les yeux devant l’option qui, soudainement, se dévoilait à moi. « Ne me dites pas que… Non…  Je sais que quelques instants auparavant, je parlais de déstabilisation de gouvernement, mais de là à imaginer que votre projet prendrait cette formule au pied de la lettre. Vous ne souhaiteriez pas jouer la montre afin de récolter un maximum de renseignements pour ensuite dévoiler l’opération impériale au grand jour aux services de presse galactiques afin de provoquer une crise institutionnelle qui affaiblirait grandement les rebelles nous permettant, ainsi, d’en tirer parti ? »

Je me mordais la lèvre par réflexe.

« Si tel est votre véritable but… Si c’est là votre réelle intention, je crois que je vous qualifierais volontiers de terrifiante. Il faut, tout de même, être sacrément retorse et avoir un bon grain de folie pour conceptualiser une opération de cet acabit afin d’obtenir un tel résultat. C’est tout bonnement stupéfiant. Je vous confesserais volontiers que face à un ennemi de votre espèce, je ne pourrais jamais l’emporter. Je comprends mieux pourquoi vous affirmez que personne ne pourra jamais associer mon nom à la réalisation d’une telle entreprise. C’est effectivement aux antipodes de ce que j’accomplirais. À vrai dire, cela ne me serait même pas venu à l’esprit tant l’art de la manipulation m’est étranger. Bien évidemment, vous ne serez pas surprise en apprenant que j’exècre un tel procédé. Hélas ! » Je lui montrais ma main à laquelle il manquait deux doigts. « Comme me l’ont appris les récents évènements, je ne peux pas me payer le luxe de raisonner en stricte militaire. Même si ces options stratégiques me paraissent être déplaisantes, si je désire faire en sorte que l’Empire triomphe, il me faut y avoir recours. Il appartiendra à la postérité de juger de nos faits et gestes si nous finissons par obtenir la victoire. Cependant, au-delà de ces considérations pour le moins prosaïques, je réitère ma question : qu’est-ce qui vous fait croire que votre opération a une chance de succès ? Je ne peux pas décemment croire que l’état des services de renseignement ennemis soit la seule donnée jouant en votre faveur dans ce calcul. Il doit bien y avoir autre chose non ? »


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Silenda
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Commandant des Renseignements Chiss
Commandant de l'Imperial Intelligence  Commandant des Renseignements Chiss

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Dim 22 Aoû - 22:24
Clairement, l’impératrice n’était pas quelqu’un qui aimait inclure cette petite variable qu’on appelle le chaos dans sa philosophie. Certains dirons la chance ou le hasard. Silenda était plus du genre à se dire que l’ordre avait été inventé pour expliquer quelque chose de naturel qu’on ne peut et ne pourra jamais comprendre. Sa vision du chaos englobait un grand nombre de choses… Dont l’absence d’intelligence. Et le choix de mots était voulait. On peut parler de l’intelligence au sens classique du terme ou de son application plus « professionnelle ». Ce qui a trait à l’information, aux renseignements, dans le contexte d’espionnage. Si vous savez que quelque chose existe, vous pouvez tenter de l’anticiper, de vous y préparer. C’est un fait. Par exemple, si vous savez qu’une flotte ennemie va attaquer un de vos systèmes, vous pouvez mobiliser vos propres forces.

Vous pouvez tenter de saboter la flotte ennemie avant qu’elle arrive à destination pour faire baisser le nombre de vaisseaux. Vous pouvez tenter d’annuler l’invasion. Mais ultimement, dans l’ordre « naturel » des choses, la flotte ennemie ira de l’avant avec son idée et vous serez envahi. Toute la préparation du monde ne vous protégera pas de pertes ou de dégâts, fussent-ils négligeables. Même en sachant, on ne peut pas l’empêcher complètement. Une partie de la chose se produira quand même, peu importe le succès ou l’échec de cette dernière. Ceci dit, si vous ne savez pas qu’une chose existe, comment vous en protégerez-vous? Cela lui rappelait un autre coup de maitre de sa part. Un petit secret très, très secret. Un virus avait été développé pour infecter une planète et voir en combien de temps et sur quel pourcentage du territoire ennemi, se comptant en systèmes, ce dernier agirait.

Le plus vicieux? Le virus était absolument inoffensif et ses effets si génériques que l’identifier aurait été horriblement compliqué. Se sentir un peu fatigué, dans une galaxie en guerre, n’est pas nouveau. Éternuer, tousser un peu, cela peut arriver. Pas le plus petit mal de tête ou de gorge. La chose la plus inoffensive qui soit. Mais Silenda l’avait fait. Elle avait infecté la République Galactique avec son virus. Et personne ne s’en était jamais rendu compte. Pourquoi? Parce que quand quelque chose est tellement fondamentalement ancré chez les gens ou banal, plus personne ne le remarque. Un groupe de musique. Un jeu vidéo. Un site sur l’holonet. Plus personne ne fait attention, vraiment, à ces choses car c’est pratiquement codé génétiquement. Société galactique veut dire Pop Culture, médias sociaux, divertissement… Un groupe de musique, s’il n’est pas ouvertement subversif…

Que ce soit dans sa « culture » ou ses textes sera ignoré par le système mais adoré par la population. La galaxie est conditionnée à un certain nombre de choses et elle ne s’en rend pas compte. Mais Silenda, oui. Alors pour répondre à la question d’Aerys, elle fit quelque chose de parfaitement Silenda. Elle lui sourit sans lui répondre avant de pousser vers l’impératrice le datapad avec le résultat de son expérience avec le virus. Ce virus qui avait infecté la République Galactique et dont personne ne s’était rendu compte. Elle posa un autre datapad (c’était comme si elle avait anticipé cette convocation toute sa vie…) qui était le même projet mais pour le Consortium Éternel, tester si eux le remarquerait. Et donc, dans ce silence seul, dans ce regard amusé, Aerys pourrait pleinement voir ô combien la personne devant elle était incroyablement redoutable. Elle fit le tour du bureau pour murmurer directement à l’oreille de l’impératrice.


« La bonne question à se poser, impératrice, c’est combien de prototype réussis y-a-t-il eu avant IDA? Combien d’expériences ont été menées en secret, sans que personne ne sache, avec des cobayes dans l’Empire Galactique et ailleurs? Vous n’avez aucune idée de qui sert dans vos rangs. Et c’est parfait, j’adore garder ma part de mystère. IDA va fonctionner. Ce n’est pas une promesse. C’est un fait. Pour le reste… C’est un secret… »


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Jeux de Guerre [PV Silenda] Empty Re: Jeux de Guerre [PV Silenda]

Ven 5 Nov - 22:28
J’attendais, avec une curiosité non feinte, la réponse de Silenda à mon interrogation. Comment pouvait-elle être aussi confiante ? Je n’arrivais pas à le comprendre. Je savais, par expérience, que certains militaires et certains Moffs se montraient particulièrement zélés dans la présentation de leurs idées devant un officier supérieur ou même devant moi afin que leurs interlocuteurs ne puissent mettre en doute leur parole. Après tout, qui irait remettre en question une personne dont la confiance en son projet semble inébranlable ? Qui n’accepterait pas un concept défendu par une entité dont l’assurance est telle qu’elle parvient à elle seule à vous rasséréner ? Il s’agissait d’un comportement humain basique. À partir de l’instant où un individu détenait suffisamment de charisme, il pouvait quasiment tout obtenir de son auditoire.

Or, jadis, en tant que simple princesse impériale, l’on m’avait formé à me montrer extrêmement prudente. Du fait sans doute de mon caractère principalement qui me poussait à prendre des risques inconsidérés. Cela dit, ces mises en garde avaient du bon notamment dans la direction des affaires de l’Empire tant cela m’obligeait à y réfléchir à deux fois avant de prendre une décision. Silenda n’était pas la première interlocutrice à venir dans ce bureau avec un projet soi-disant révolutionnaire. Pas plus tard que le mois dernier, j’avais dû prendre mon mal en patience et écouter les aberrations d’un homme des plus expansifs, dans le domaine militaire. Celui-ci m’avait soutenu mordicus, pendant plus d’une heure, que notre victoire sur les Rebelles et le Consortium Eternel passerait par le financement de son projet avant-gardiste qui consistait en l’élaboration d’anneau stellaire gigantesque émettant des ondes ioniques telles qu’elles viendraient à bout des forteresses stellaires et de n’importe quelle défense planétaire. Ce fut, à ne pas en douter, l’entrevue la plus éprouvante de cette période tant j’avais du faire preuve de patience et éviter de causer un incident en qualifiant mon locuteur d’imbécile tant son projet était une absurdité sur le plan opérationnel quand bien même il était extrêmement confiant et prévenant à son sujet !

Aussi, désormais, devant ce genre de comportement, j’évitais de me laisser bercer d’illusions.  C’était, après tout, le propre de la politique que de prétendre une chose officiellement puis que de faire l’exact inverse officieusement. J’attendais donc que la Chiss me donne des preuves de ce qu’elle avançait. Même si elle semblait enjouée, sa seule parole ne suffirait pas à me convaincre. Il me fallait des garanties ce qu’elle fît d’une certaine façon en glissant un datapad vers moi. Vraisemblablement, elle s’était attendue à ce que je me montrasse dubitative. Elle avait donc pris soin de préparer cette entrevue avec une certaine minutie et une forme de théâtralité propre à son espèce. Bien que ce geste et son sourire me fissent arquer un sourcil, j’appréciais la démarche. En un sens, cela me changeait de tous ces prétendants qui défilaient dans ce bureau en arguant haut et fort qu’ils détenaient la solution miracle.

Me saisissant du dit appareil, je parcourus avec attention son contenu qui bien que très complet, si j’en croyais le nombre de pages répertorié, avait le mérite de comporter une synthèse me permettant de me faire une idée globale de ce dont il était question. Au fur et à mesure, que je faisais défiler les lignes sur mon écran,  je ne pus m’empêcher de froncer des sourcils tant un élément de ce rapport me semblait particulièrement détestable. Ainsi, sans attendre une quelconque autorisation de ma part, elle avait pris l’initiative de tester son petit projet. Non que cela fût condamnable, bien au contraire. Je préférais de loin avoir des officiers capables et ayant une certaine indépendance d’esprit. Cependant, la nature de son entreprise me faisait bouillonner de colère même si, en l’occurrence, j’ignorais si ce sentiment devait être dirigé contre mon interlocutrice ou contre moi-même pour m’être montrée aussi négligente en omettant la non-utilisation de certaines armes.

En l’occurrence, ici, Silenda n’avait fait usage que d’un simple virus dont les effets étaient bénins afin de me démontrer que tout élément perçu comme « commun » par une société était de facto ignoré par celle-ci. Par conséquent, il n’y avait eu aucune répercussion fâcheuse. Cependant, quand bien même ses données étayaient son argumentaire, l’idée qu’elle ait pu ainsi employer une arme bactériologique me semblait des plus détestables. Elle avait franchi une limite que je ne désirais en aucun cas transgresser. Contrairement au Consortium Eternel, je ne comptais pas à m’abaisser à user de telles armes. Aussi, je comptais bien la réprimander à ce sujet. Même si la galaxie était en guerre, nous ne pouvions pas user de certains artifices qui mettraient en cause notre honneur et notre légitimité. Je comptais bien gagner cette guerre, mais grâce à mes troupes, mes vaisseaux et mes turbolasers et non grâce à des gaz ou des maladies.  En aucun cas, je ne céderais à la tentation d’user de ces indicibles horreurs qui feraient de ce conflit un véritable cauchemar pour mes soldats et qui m’empêcheraient, par extension, de me regarder dans un miroir ou de converser avec Ymir.

Alors que ma colère bouillonnait en moi, je me saisis du second datapad et notais que mon interlocutrice comptait user du même procédé sur la population hapienne ce qui ne fit que m’exaspérer d’autant plus. Pire encore, au regard du taux de cybernétisation qui touchait une partie de la population du Consortium, son projet n’avait aucune véritable chance d’apporter des données concluantes, et ce pour des raisons évidentes. Un cyborg ne pouvait pas contracter de rhume. C’était tout bonnement impossible. Aussi, se servir d’un tel procédé pour obtenir un rapport quant au niveau de vigilance dont pouvait faire preuve le Consortium semblait tout bonnement hors de propos. Au-delà même de sa nature, que je jugeais exécrable, ce projet devait être adapté en tenant compte des spécificités du Consortium… surtout lorsque l’on savait que ce régime vérifiait de très près ce qui touchait à la biologie. Une nouvelle souche d’un virus, aussi bénin soit-il, serait très rapidement répertoriée par les hapiennes tant elles étaient soucieuses de préserver leur apparence et surtout la pureté de leur ADN.

Je m’apprêtais donc à réagir aux actions menées par mon interlocutrice jusqu’à ce que celle-ci vienne murmurer à mon oreille. Sans que je ne le remarque et pour ma plus grande surprise, elle s’était glissée derrière mon bureau et rapprochée de ma personne alors que j’étais en train de parcourir ses datapads comme si de rien n’était. Si l’on exceptait le manquement au protocole, dont je me fichais éperdument, et le danger que son corps, si proche du mien, pouvait représenter, ce furent ses paroles qui me marquèrent le plus sur l’instant. En effet, ces dernières me firent blêmir tant leur contenu me laissait présager le pire vis-à-vis de mon règne, mais surtout vis-à-vis de cette mystérieuse Chiss. Elle était dangereuse. Et encore, c’était un euphémisme. Ses mots étaient aussi acérés que des couteaux et étaient parvenus à transpercer, sans mal, cette confiance et cette fierté qui cimentaient cette armure impénétrable qu’avait été ce qu’il restait de mon âme. Par les mouvements insidieux de sa langue, elle avait réussi à faire naître en moi un sentiment que tout commandant, sur le champ de bataille, ne pouvait se permettre d’afficher : le doute.

Si j’en croyais sa logorrhée, elle avait, possiblement, mené un tel projet au sein de l’Empire sans que personne, que ce soit les autres agents des services de renseignement ou même mes chevaliers impériaux, ne soit au courant. Elle affirmait, sans l’ombre d’un doute, qu’elle avait tissé sa toile dans ce régime que je prétendais dirigée et, par extension, qu’elle détenait le pouvoir de transformer cette réalité en un claquement de doigts, car j’ignorais lequel de mes subordonnés m’était véritablement loyal. En somme, elle sous-entendait  pouvoir faire la pluie et le beau temps en fonction de ses desiderata sans que je ne pusse avoir mon mot à dire…sans que je ne pusse même faire quoi que ce soit pour lutter. Et alors que je prenais conscience de cette réalité, seconde par seconde, pendant ce qui me parut durer une véritable éternité, mon teint ne cessa de pâlir.

Silenda me faisait peur. Véritablement. J’avais le sentiment d’être aussi démunie que l’enfant que j’étais lorsque l’on avait tenté de m’assassiner pour la « première fois ». Je ne pouvais pas  battre un tel adversaire. Hélène y parviendrait sans doute. Mais pas moi. J’étais totalement démunie. Toutes mes flottes, tous mes turbolasers, toutes les poitrines que je pouvais aligner ne faisaient pas le poids face à cette femme. Non. Face à ce monstre. Face à cette Hydre. Sans que je ne le remarque, ma main mutilée retranscrivait mon état d’esprit.  En effet, elle tremblait… tout comme le reste de mon être. La voix, le regard et la nature des mots de la Chiss avaient provoqué un frisson glacé le long de ma colonne vertébrale qui ne semblait pas cesser. J’étais prise au piège. J’étais la proie et elle la prédatrice.

Devant cette frayeur dont je ne parvenais pas à me défaire tant elle me paralysait, une partie de mon âme m’implorait de céder à la tentation et d’utiliser mon arme ou la Force afin de non pas préserver l’Empire, mais de me sauver moi. Je l’entendais presque me murmurer à l’oreille d’une voix désespérée « Elle est trop dangereuse pour que tu la laisses vivre. Détruis-la ! Débarrasse-toi d’elle avant qu’il ne soit trop tard ».  Mon instinct de survie m’intimait d’agir et il m’était excessivement difficile de ne pas y résister, quand bien même ce qui me restait de raison me sommait de ne pas écouter cette voix et de me calmer sous prétexte que si cette Chiss avait voulu me tuer, elle l’aurait fait bien avant lorsque j’étais encore vulnérable sur Kuat, car vraisemblablement elle avait dû être au courant de ma survie suite aux évènements regrettables de l’année 1499. Aussi, pourquoi voudrait-elle m’abattre maintenant ? Cela n’aurait eu aucun sens.

Ce fut non sans une grande difficulté que je parvins à me calmer après de longues minutes et ce en fermant les yeux et en calquant mon attention sur les mouvements de ma cage thoracique. Inspiration et expiration, c’était là les seules notions qui m’importaient, le temps que je reprenne le contrôle de mon corps et que je puisse mettre de l’ordre dans mes idées. Cependant, en dépit de tous mes efforts, une petite voix pressante continuait de me susurrer à l’oreille et me commandait d’ôter la vie de cette Chiss avant qu’elle ne puisse commettre d’autres impairs. Elle était la personnification même de tout ce que je détestais. Elle n’était que Chaos.

Au-delà de son appartenance à une espèce cultivant le secret et l’art du complot, son sourire, particulièrement malsain, donnait suffisamment d’indications quant à sa véritable nature. Elle ne désirait pas le pouvoir ou du moins pas la forme de pouvoir que j’exerçais. Elle n’avait pas décidé le régime que je dirigeais par conviction. Elle semblait avoir rejoint les services de renseignements de l’Empire par opportunisme afin de satisfaire ses diverses appétences. En un sens, nous étions les faces opposées d’une même pièce tant nous étions similaires dans ce domaine…tout en étant, pour autant, des plus différentes. En effet, la nature profonde de mon âme réclamait à corps et à cris de mener un conflit qui serait éternel face à un adversaire des plus talentueux. Mère avait perçu cette irrésistible appétence que j’avais pour le combat et avait eu tôt fait de tenter de la canaliser afin d’éviter qu’elle ne cause à moi ou plus largement à l’Empire des conséquences pour le moins fâcheuses. En somme, je me caractérisais par ce que l’on surnommait la nature incorrigible des tacticiens.

Silenda semblait de son côté se définir par un amour insatiable de l’intrigue qui la poussait à conceptualiser son environnement immédiat comme un plateau d’échec au sein duquel elle tissait sa toile le tout poussé par un irrésistible désir de relever un défi jugé impossible ou d’affronter un esprit tout aussi sage que le sien qui lui permettrait d’entamer une danse aussi belle que mortelle. Cependant là où mon champ d’expertise réclamait de l’ordre et de la discipline, le sien réclamait le plus de chaos possible. Là où le mien était officiel et se faisait à la lumière du jour, le sien était officieux et se menait dans les ombres. Aussi, était-elle mon opposée et par extension une menace des plus inquiétantes. Si j’avais vu juste, sa « loyauté » n’était qu’une façade et elle n’agissait que selon son bon plaisir. De ce fait, il n’était pas totalement exclu qu’un jour, cet agent ne décidât de se retourner contre moi, non pas par défiance, mais par ennui. Son esprit était, à ne pas en douter, sa meilleure arme, mais aussi son plus grand fléau. Son âme n’était que pure anarchie, là où le mien n’était que pure discipline.

En sa compagnie, j’allais devoir me montrer très prudente tant j’avais désormais le sentiment d’être dotée d’un détonateur thermique activé dont j’ignorais totalement le moment de l’explosion. Il me fallait agir avec moult précautions. Pour le moment, me passer d’une telle intelligence était impossible au regard du conflit qui agitait la galaxie, mais tôt ou tard la neutraliser deviendrait un impératif pour la sureté de l’État. Or, au vu de son esprit pernicieux, il n’était pas totalement exclu qu’elle ait déjà prévu une telle éventualité. Aussi se débarrasser d’elle risquait d’être des plus complexe surtout pour moi. Même si je la tuais sur-le-champ, il n’était pas impossible que lorsque le moment serait venu elle ait laissé des instructions pour couvrir ses arrières. La couper de son assise ne serait décidément pas une mince affaire et pour y parvenir se montrer imaginatif et peu conventionnel ne serait pas du luxe ce qui, vu son domaine d’expertise, était tout bonnement impossible pour moi… Je n’étais pas une intrigante et encore moins une manipulatrice. Je ne disposais pas d’armes adaptées pour faire face seule à cette menace. J’étais démunie et cela me déplaisait au plus haut point.

Déglutissant non sans difficulté, je parvins à ouvrir à nouveau les yeux et posais aussitôt ces derniers sur Silenda. Je n’avais pas oublié ses paroles ni son sourire. J’étais même presque certaine qu’elle était fière d’avoir eu un tel effet sur ma personne. Il est vrai que je me sentais honteuse de m’être laissée ainsi déstabiliser. Aussi, je sentais poindre à nouveau ma colère. Je n’avais guère appréciée son petit manège et je comptais bien le lui faire savoir. Agrippant fermement l’un de mes accoudoirs, je fis pivoter mon fauteuil, reculais un peu pour m’éloigner de la Chiss, me relevais, la fusillais du regard et adoptais aussitôt un ton froid et péremptoire.


« Il me semblait pourtant vous avoir prévenu au début de cet entretien.  À force de vouloir jouer avec le feu, l’on finit tôt ou tard par se brûler…Commandant. Peut-être que pour vous, tout ceci n’est qu’une mascarade, un jeu destiné à vous divertir…mais pour moi, il en est tout autrement. Mon esprit n’est certes pas aussi aiguisé que le vôtre et est bien incapable de mettre au point de telles machinations. Cependant, il sait encore percevoir une menace, quand bien même celle-ci serait elle voilée. Or, d’après vous, quelle réaction un tel comportement génèrera-t-il ? Vous le savez n’est-ce pas ? Après tout, tels certains de vos congénères m’ayant trahi, vous connaissez tout de ma vie au point que mes actions en deviennent prévisibles. Mais quand bien même, le seraient-elles, leurs conséquences et ce qu’elles impliquent n’évolueraient pas dans leur nature intrinsèque. » Je fis une pause délibérée dans mon discours et la toisais d’un air menaçant « En effet, prenez l'exemple du Dragon Krayt. Vous savez que c’est un prédateur et que le titiller ne vous conduira qu’à vous exposer à son courroux qui prendra la forme de dents et de griffes particulièrement acérées. Aussi, son comportement est-il prévisible. Néanmoins, cela n’empêche pas de multiples chasseurs ou personnes en mal de sensations fortes de le faire… Pour quels résultats bien souvent ? L’éveil d’une bête sauvage et la transformation de certains êtres vivants en tas de chair sanguinolents ou en nourriture bon marché. Bien évidemment, un excellent giboyeur disposerait avec soin des pièges, car il aurait anticipé les réactions du monstre. De ce fait, il parviendrait à triompher d’une telle altercation et survivrait. Mais…dans le cas qui nous occupe… vous avez su provoquer l’ire dudit dragon sans prendre la peine de vous prémunir de celle-ci par le biais d’artifices quelconques. De ce fait…vous connaissez la suite logique… Il sortira de son antre, fera face à son ennemi » Je me rapprochais un peu plus de Silenda. «  Et il l’abattra de ses griffes afin d’anéantir cette « menace » ! »

Sans sourciller, je tendis ma main mutilée et convoquais aussitôt la Force pour détacher le sabre-laser qui pendait à mon ceinturon. Celui-ci répondit à mon appel et se glissa dans ma paume comme si de rien n’était et par instinct autant que par habitude j’appuyais sur le bouton d’activation. Une odeur d’ozone envahit subitement la pièce alors qu’une lame blanche au bruit caractéristique apparaissait. A peine mon arme fut-elle activée, que je la dirigeais vers la gorge de mon interlocutrice sans éprouver une once d’hésitation.

« Le manquement au protocole est une chose…mais les menaces en sont une toute autre. Au vu de mes « actes passés » avec le représentant d’une certaine famille, vous saviez que je chercherais à laver un tel affront ! Vous l’auriez fait devant mes chevaliers impériaux qu’ils vous auraient déjà ôté la vie afin d’assurer la Sureté de l’État et, car vous avez osé tenir des propos dont la nature séditieuse ne saurait être remise en question et qui de facto font de vous une ennemie de l’Impératrice régnante, mais aussi une menace potentielle. Or, mes subordonnés tiennent à ce que je demeure en vie. Aussi, ils ont tendance à faire un peu de zèle avec ceux qui défient l’ordre établi aussi ouvertement. Il ne me faudrait d’ailleurs que presser un bouton sur ce bureau afin de les faire venir régler le problème sans que je n’aie à me salir les mains avec votre sang. De même, je n’ai, dans votre cas, même pas à me soucier qu’ils se méfient de mon alignement dans la Force si je vous exécutais tout de suite et maintenant tant la nature de vos propos ainsi que votre CV me disculpent très largement. »

Je penchais ma tête sur le côté en sourcillant quelque peu et en adoptant un air des plus irrités.

« Pourtant, au-delà de la nature de vos propos et du tracas que pourrait potentiellement me procurer votre mort auprès de certains membres de l’Empire qui aurait tôt fait de véhiculer des portraits peu élogieux à mon encontre faisant le parallèle avec l’un de mes lointains ancêtres tristement célèbres et ayant été au service de Palpatine, je ne peux m’empêcher de m’interroger sur la nature de vos actions quand bien même la tentation de mettre un terme à votre existence est grande, commandant. Instiller de la paranoïa chez votre dirigeante pour lui faire perdre pied en lui faisant croire que le régime qu’elle dirige peut s’écrouler de par une simple déstabilisation, jouer sur son ignorance et son incompétence, oserais-je dire,  dans le domaine de la manipulation  pour ainsi lui faire comprendre qu’elle est piégée dans une toile où plutôt un nid de vipères dont elle ne peut s’évader et au sein duquel elle n’a que des potentiels ennemis ou saboteurs afin de faire naitre en elle un sentiment de terreur en saupoudrant le tout d’un projet ayant eu recours à une arme bactériologique et en sachant éperdument qu’elle est vulnérable, car ses atouts ne se reposent non pas sur la Force, ni sur son sabre-laser et encore moins sur son titre, mais sur l’usage de ses vaisseaux, de ses stormtroopers, de ses turbolasers et des quelques amiraux qui l’ont accompagné depuis son ascension… tout ceci ne pouvait aboutir qu’à une seule réaction de sa part… »

Mon ton commençait à monter dans les aigus, sans même le remarquer alors qu’un sentiment de colère et de frustration, mais aussi de profonde tristesse s’emparait de moi et que mes épaules étaient agitées de soubresauts. J’étais en train de craquer, sans même m’en apercevoir.

« …de MA PART. Au regard de mon enfance, de mon adolescence et des récents évènements que j’ai vécus, VOUS SAVEZ que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour ANÉANTIR dans l’œuf toute forme de menaces aussi insidieuse à mon encontre si je venais à en avoir connaissance, tant ce sentiment d’épée de Damoclès située au-dessus de ma tête me serait intolérable ! J’en viendrais MÊME À AVOIR RECOURS À UN BOMBARDEMENT ORBITAL  si cela me permet de pouvoir EXISTER un peu plus longtemps et de DIRIGER l’Empire dans cette GUERRE qui est IRONIQUEMENT ma seule échappatoire ! Car dans le fond, le CHAMP DE BATAILLE est le seul ENDROIT dans ce maudit univers où je me SENTE en SÉCURITÉ tant il s’agit du SEUL LIEU où les gens sont les plus HONNÊTES les uns envers les autres. OH,  je vous arrête TOUT DE SUITE ! Je SAIS très bien que mon existence n’est que passagère dans cette galaxie, que je ne laisserais probablement rien derrière moi tant je suis, à l’inverse de vous, une aberration de la nature incapable d’avoir un enfant et qu’ENFIN comme mes propres PARENTS je MOURRAIS prématurément ASSASSINE justement non pas de la main d’un Sith, de Darth Ankh, d’un Jedi ou même d’un rebelle, mais de la main d’UN IMPÉRIAL probablement de votre SERVICE d’ailleurs ou commandité par UN MOFF. Aussi croyez-vous vraiment que je n’éprouve pas le désir ILLUSOIRE de réduire en CENDRES cette RÉALITÉ dont j’ai désespérément conscience et qui me fait HORREUR. De m’en PRÉMUNIR, car je SAIS que je suis DÉMUNIE contre elle contrairement à ma propre DEMI-SŒUR. C’est à croire que je suis la SEULE avec celle qui est chère à mon cœur à VOULOIR véritablement ÉCRASER nos ENNEMIS et non à désirer PERDRE son temps en machinations aussi GROTESQUES que DANGEREUSES pour le régime. Je ne prétends pas être l’Impératrice IDÉALE et encore moins être la SOLUTION à ce CONFLIT, mais j’espère BIEN parachever l’œuvre que l’on m’a CONFIÉE et améliorer, si je le puis, de manière SIGNIFICATIVE le régime dont j’ai LA CHARGE. Si cela ne VOUS CONVIENT PAS et que vous AVEZ un MEILLEUR candidat à proposer, qu’IL VIENNE M’AFFRONTER AVEC SES FLOTTES. S’il PARVIENT à me faire PLOYER le genou, j’accepterai, de mon PLEIN GRÉ, de tout simplement « ABDIQUER ». TENEZ-LE-VOUS POUR DIT ! Mais, POUR L’HEURE, je me vois au regret de vous dire que vous allez DEVOIR COMPOSER AVEC MOI ET MOI SEULE. »

Je la regardais fixement, tenant toujours mon arme braquée sous sa gorge même si, du fait de ma colère, ma main tremblait quelque peu sans que pour autant je n’en tienne compte. Mon âme n’était en cet instant qu’un maelstrom d’émotions au sein duquel le chaos semblait régner en maître. Cette diatribe, que je venais de délivrer à mon interlocutrice, était probablement la meilleure preuve de mon instabilité émotionnelle. Je n’en pouvais plus et ne tolérais plus que l’on s’amuse ainsi avec mes nerfs. Je savais bien que je n’étais pas la personne la plus responsable, ni probablement la plus compétente, mais à l’inverse de mes frères, j’avais reçu l’approbation de mon père pour prendre sa suite et espérais bien mener à bien la tâche que l’on m’avait confiée.

Aussi que l’on me mette ainsi des bâtons dans les roues et que l’on me menace alors que je n’avais encore rien entrepris de significatif me faisait tout bonnement enrager. J’avais conscience que les services de renseignements n’avaient pas apprécié la purge que mes chevaliers impériaux avaient initiée suite à mon accession au trône afin de débarrasser ce nid de vipères de tous les traitres qui avaient participé au Coup d’État de l’année 1499. Cependant, j’espérais que l’on daignât me laisser l’opportunité d’agir. Hélas ! Il semblait que cela fût impossible ! Je ne demeurais qu’un jouet entre les mains du destin ou, ici en l’occurrence, entre les mains de marionnettistes et autres conspirateurs en goguette et j’en avais plus qu’assez.

Si mes adversaires et certains de mes subordonnés désiraient, d’emblée, m’acculer, ils allaient être surpris. Première leçon de tactique militaire : éviter de mettre dos au mur son ennemi sans lui laisser une échappatoire auquel cas celui-ci peut vous occasionner de terribles dommages. Or, je comptais bien leur apprendre cette dure réalité. Je n’étais pas une conspiratrice et encore moins une politicienne. En revanche, j’étais une duelliste. Une guerrière dont l’âme chantait les louanges de la guerre. Et quand bien même mes armes n’étaient pas les plus adaptées pour faire face à ce genre de menaces, elles n’en demeuraient pas moins destructives et pouvaient permettre de ramener un peu d’ordre dans ce chaos ambiant qu’était ce guêpier nommé Bastion.

Je repris la parole en adoptant un ton cassant non sans avoir quelques tics au niveau de mes lèvres tant tout ceci m’agaçait au plus haut point.


«  Une question demeure cependant: pour quelles raisons avez-vous agi ainsi ? Au regard de votre sourire, vous y avez pris du plaisir, c’est indéniable et c’est tout bonnement INACCEPTABLE. Cependant, à moins que vous ne soyez totalement suicidaire ou inconsciente, je ne puis décemment croire que vous avez commis tout ceci pour votre seul amusement et sans avoir une idée des conséquences de vos actes. Était-ce un test ou bien une mise en garde détournée à mon encontre, moi qui suis dans l’incapacité la plus totale d’appréhender le monde dans lequel vous semblez vous complaire avec délectation ? »

Je soupirais longuement.

« Mon instinct me commande d’abréger votre existence, car…la perspective de vous laisser en vie et agir à votre guise me terrifie tant vous représentez une menace que je ne puis ignorer. Cette même peur dont vous êtes l’unique responsable me pousse également à penser que tel le serpent pernicieux que vous semblez être, votre mort ne changerait rien au problème, car, dans votre folie, vous l’auriez prévue et qu’elle ne ferait que précipiter d’autant plus ma mort si ce n’est la fin de l’Empire. Et je ne prends même pas en compte le fait que le représentant de l’Ascendance n’appréciera qu’assez peu que je traite ainsi l’une de ces homologues même si celle-ci n’est plus au service des Aristocra. Ma raison, elle, me recommande de vous conserver en vie et de vous autoriser à faire une démonstration de vos talents en vous laissant mettre en branle IDA afin que nous puissions déstabiliser nos adversaires et permettre ainsi à l’Empire de prendre l’avantage dans ce conflit qui n’a que trop duré. Car OUI, au-delà des considérations qui font qu’en cet instant je puis décider de votre vie ou de votre mort sans avoir de comptes à rendre à qui que ce soit, je mesure la justesse de votre raisonnement en ce qui concerne les bénéfices qu’une telle opération pourrait occasionner au vu du compte-rendu fourni par vos datapads… Bien que…l’usage d’armes bactériologiques, même aussi bénignes, pour prouver vos théories me semble des plus EXÉCRABLES au point que je prendrais soin de rappeler à TOUS que le recours à de telles ABOMINATIONS est PROHIBEE par la loi impériale que J’INCARNE à l’heure actuelle. À moins que je n’en DÉCIDE autrement, vos services n’en feront PLUS JAMAIS l’usage…sous peine d’être purement et simplement démantelés par MES chevaliers impériaux quand bien même cela viendrait à PROVOQUER la disparition ou la trahison d’agents compétents. PERSONNE et je dis bien PERSONNE n’est au-dessus des lois que le CONSEIL DES MOFFS ET MOI-MÊME ÉDICTONS. Me suis-je montrée assez CLAIR ?»

Je la regardais droit dans les yeux sans ciller et affichais un sourire sans joie.

« Dites-moi…commandant…que me conseillerez-vous de faire à votre sujet ? Je serais CURIEUSE d’entendre votre opinion à votre PROPRE sujet quant-à votre CONDUITE quelques instants auparavant. Que pouvez-vous dire pour votre PROPRE DÉFENSE ? Qu’est-ce qui pourrait me POUSSER à ne pas vous CHÂTIER pour votre manque de LUCIDITÉ ? »



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Silenda
Silenda
Commandant de l'Imperial Intelligence
Commandant des Renseignements Chiss
Commandant de l'Imperial Intelligence  Commandant des Renseignements Chiss

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Sam 6 Nov - 0:33
Malgré tout ce qui se passe, un mot s’échappe des lèvres de Silenda. Un mot qui veut dire bien plus que ce que le dictionnaire lui confère comme sens. « Fascinant. » Pas d’exclamation. Pas d’inflexion particulière. Pas de changement dans le ton. Mais ce demi sourire énigmatique, par contre… Ce n’est pas quelque chose de provocateur, de moqueur ou de malsain. C’est… Différent. En fait, si Aerys est en mesure de le percevoir, ce qui pourrait être compromis au vu de son instabilité émotionnelle, c’est que pendant ce bref moment, pendant cet instant où elle a prononcé le mot unique, elle a vu Silenda sans son masque. Sans son armure. Une seconde à peine, clignez des yeux et vous le manquerez… Mais pourtant ô combien réel. Et soudain le masque est de retour. Ce petit air narquois. Même menacée par un sabre laser, Silenda ne semble pas inquiète.

Elle ne supplie pas pour sa vie. Elle ne tremble pas comme une feuille. Elle ne semble même pas avoir peur. Elle n’a pas bronché, elle n’a pas reculé instinctivement… Non. Elle pourrait mourir dans l’instant mais elle ne semble pas s’en formaliser. Pas le moins du monde. Mourir ne lui fait pas peur. En fait… Elle serait probablement plus irritée de laisser derrière elle des projets inachevés qu’autre chose. Mais elle n’a définitivement pas peur. Et c’est potentiellement le plus effrayant dans l’histoire. La personne la plus puissante de l’Empire Galactique pointe contre sa gorge un sabre laser… Et cela ne la fait absolument pas broncher. Qui est cette femme? Est-elle folle? Comment peut-elle regarder la mort en face avec une once d’amusement? L’analogie d’Aerys est pertinente… Et son sourire risque de provoquer encore plus le dragon. Mais Silenda refuse d’être autre chose que…

Silenda. Elle continue de jouer son rôle, elle continue d’être ce personnage qui agit au sein de l’Empire Galactique, l’énigmatique chiss qui dès qu’elle donne une réponse suscite une dizaine de questions… Est-ce qu’elle sait que l’impératrice ne va pas la tuer? Peut-être. Ce serait étonnant. Silenda ne maitrise pas la Force, ne peut pas voir dans le futur. Et comme elle a déstabilisé la souveraine impériale, un comportement rationnel n’est plus nécessairement dans les cartes. Et pourtant, malgré tout… Elle. Continue. De. Jouer. Son. Rôle. Qu’est-ce qu’il va falloir pour la prendre par surprise, pour la faire réagir? Car quand Aerys l’a menacé de son arme, elle n’a même pas semblé surprise. Avait-elle prévu, anticipé, une telle réaction? Est-ce que celle qui dirige l’Empire Galactique est si prévisible? Et pourtant elles sont là, face à face, seules dans cette pièce, sans témoins.

Une espionne chiss en maillot de bain devant l’impératrice dans une belle tenue digne de son rang. Qui a peur de qui? Silenda a retenu chaque petit détail, que ce soit dans les gestes de l’impératrice ou dans ses paroles. Elle est restée silencieuse, calme, posée. Alors que l’impératrice, elle, est déstabilisée. Émotive. Vulnérable. Certainement un avantage à exploiter… Mais si exploitation il y a, cela ne prend pas la forme à laquelle on s’attendrait. Enfin, après ce long discours, le droit de parole lui revient à nouveau. Toutefois, à quoi l’espionne va répondre? Que dira-t-elle? Va-t-elle tenter de rassurer l’impératrice ou va-t-elle la déstabiliser encore plus? Ce ne serait certainement ni sage ni avisé mais si Silenda a bien prouvé une chose, c’est qu’elle ne joue pas selon les mêmes règles que les autres. En est-elle capable? Peut-être. Peut-être pas. Impossible de prévoir, avec elle...


« Oh je suis presque certaine qu’Ymir König est au-dessus des lois ou que vous lui autorisez certaines… Latitudes. Je serais étonnée qu’elle en profite ou elle en abuse mais je n’achète pas votre prétendue règle universelle. C’est le propre des règles : elles ont des exceptions. Mais nous ne sommes pas ici pour parler de cela, n’est-ce pas? Je vois à cette petite veine qui tressaute que c’est un terrain qui vous rendrait inconfortable.

Si vous aimez beaucoup parler, autant vous rendre la pareille, non? De quel manque de lucidité parle-t-on, au juste? Chaque mot, chaque syllabe, chaque inflexion de ma voix a été parfaitement volontaire. Choisie. Calculée. Mesurée. Un manque de lucidité impliquerait quelque instant de folie de ma part. Je puis vous assurer que je suis parfaitement consciente de mes paroles et de mes actes, pensées et faits et gestes, bien sûr.

À quoi vous attendez-vous, chère impératrice? Que j’implore votre pardon, que je promette de me repentir, peut-être? N’y comptez absolument pas. Mais si vous n’avez pas encore compris ce principe, il serait temps de le faire. Les gens comme moi existent pour que les gens comme vous puissent avoir de jolies mains blanches et puissent bien dormir la nuit. Détestez-moi. Méprisez-moi. Souhaitez ma mort avec chaque fibre de votre être, même.

Mais à la fin de la journée? Je vais retourner à mes machinations et mes complots. Avec la certitude inébranlable que je fais ce que je fais car c’est un mal nécessaire. Mais vous, la personne la plus puissante de l’empire, allez vous coucher en continuant de craindre le monstre que vous voyez en moi. Vous ne me voyez pas comme une personne. Je suis votre opposé. Votre antithèse sur bien des points. Vous ne me comprenez pas. Non. Mieux.

Vous ne me contrôlez pas. Et cela vous fait peur. Au fond de vous, c’est ce que vous voulez. Le contrôle. Votre perte de ce dernier me le prouve. Derrière le masque de l’impératrice se trouve de fascinantes, fascinantes choses. Vous me demandez si vous avez été assez clair, la réponse est oui. Vais-je obéir? Telle est la question. Comment saurez-vous si je dis la vérité ou non? Et c’est ce qui est le plus intéressant, n’est-ce pas? Affronter l’incertitude!

Quant à ce que je vous conseille de faire, excellente question. Si vous me jugez comme une menace si dangereuse, éliminez-moi. Annihilation du risque avant qu’il ne devienne problématique. Nous utilisons beaucoup cette méthode au sein de l’Imperial Intelligence. Très efficace. Nous avons évité bien des ennuis à l’Empire Galactique ainsi. Et si vous voulez me châtier, châtiez-moi. Est-ce que cela me dissuaderait de recommencer?

Vous ne pouvez pas me faire peur. Vous ne pouvez pas m’intimider. Plus vous allez chercher à me contrôler, plus vous vous enfoncerez dans ma toile car vous agiriez alors comme le commun des tyrans et des dictateurs. Pour soigner votre ego blessé vous allez punir autrui. Mais vous ne le ferez pas. Pourquoi? Parce que vous voulez le contrôle. Parce que vous voulez prouver un point. Parce que vous refusez de continuer d’avoir peur.

N’avez-vous encore rien compris, impératrice? Vous avez besoin de moi. Non, non, pas parce que je surestime ma propre importance. Parce que des gens comme moi vous permettent de voir le monde sans romantisme. Avec la froide et cruelle réalité du monde. Je ne fais pas ce que je fais contre vous. Vous ne croyez pas un mot de ce que je vous dis, ça ne change pas les faits. Je suis la mise en garde. Je suis le vaccin. Ne voyez-vous pas?

Il est inévitable que tout système soit corrompu. Gangrené. En apparence, tout est beau. Sous la surface… Pas tant que cela. Comment un corps développe-t-il une résistance à la maladie? Avec un vaccin. Une petite dose de la maladie pour habituer le corps à ce qu’il doit affronter. Je suis votre vaccin, impératrice, pour vous prémunir contre ce qui autrement vous affaiblirait. Vous allez refuser de me croire. Je me trompe? Oui? Non?

En ce moment, vous ne pensez pas clairement. Vous essayez désespérément de reprendre le contrôle. Je vous ai déstabilisé. Je vous ai fais peur. Je ne suis pas aveugle. Vos tremblements. Le ton de votre voix qui monte. Votre expression faciale. Vous voulez me tuer, en ce moment. Chaque fibre de votre être vous le crie. Votre honneur le demande. Je suis un monstre et les monstres doivent être éliminés. Mais vous oubliez un petit détail. »


Contre toute attente, Silenda s’avance, suffisamment pour que le sabre laser laisse une marque bien visible sur sa gorge. Rien que le bacta ne pourra régler, elle ne s’est pas collée à la lame non plus. D’un ton conspirateur, elle jette de l’huile sur le feu des incertitudes de l’impératrice. En quatre mots, elle pourrait presque mettre échec et mat son « adversaire ». Et quels sont ces quatre mots? Je suis votre monstre…




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Ven 1 Juil - 18:24
Continuant de menacer Silenda de mon sabre, je ne manquais pas de tiquer en apercevant l’air narquois qu’affichait cette femme, et ce en dépit de la situation dans laquelle elle se trouvait actuellement ! Cette réaction peu commune au vu de cette dernière ne manquait pas de m’agacer au plus haut point et d’attiser encore plus le sentiment de furie qui s’était emparé de mon être. Pourquoi agissait-elle ainsi ? Cela n’avait STRICTEMENT aucun SENS ! Pourtant ! Au regard du personnage que j’avais sous les yeux, je me doutais qu’il y avait une raison derrière tout cela. Personne, à l’exception de nos ennemis, ne pouvait se permettre d’attirer le courroux de l’Empire sur soi et d’afficher un tel sourire ! C’était inconcevable…à moins…

… à moins d’avoir conscience d’avoir toutes les cartes en mains en cet instant et ce malgré les pouvoirs que j’avais à ma disposition en tant qu’impératrice, mais aussi également en tant que sensitif ! Elle savait forcément que l’assise de mon pouvoir était encore fragile suite au Coup d’État et quand bien même j’éprouvais la plus grande des méfiances à l’égard des services de renseignement, je ne pouvais me passer d’eux ou les démanteler. Du moins pas pour le moment. Aussi, je venais à terrasser celle qui en ce jour suppléait le directeur des renseignements, je risquais de m’attirer l’ire de ces derniers et provoquer, de manière inexorable, ma chute ainsi que celle de l’Empire. Je ne savais que trop bien d’à quel point les Moffs se feraient une joie de se liguer avec eux pour me défaire de mes prérogatives. Derrière leurs simagrées et l’air poli qu’ils affichaient, je savais qu’en réalité, ils me détestaient profondément pour ce que j’incarnais et pour ce que j’avais déjà fait par le passé à l’un des leurs. Je ne pouvais pas l’ignorer.  

Par conséquent, stratégiquement parlant, je ne pouvais me permettre d’antagoniser plus de personnes sous peine de donner naissance à une coalition qui se liguerait contre moi. Pourtant, le fait qu’une telle éventualité puisse voir le jour m’exaspérait d’autant plus. Pourquoi n’étais-je entourée que par des personnes qui n’avaient que leurs propres intérêts à l’esprit et non ceux de l’Empire ? J’en venais presque à regretter le temps où l’Empereur pouvait disposer de son personnel comme bon lui semblait. Comme cela aurait été plus simple de gérer ceux qui me barraient la route. Cela aurait été nettement plus pratique de pouvoir disposer de TOUS les pouvoirs pour mener à bien mes réformes… Mais qui sait peut-être un jour, obtiendrais-je la légitimité pour organiser l’Empire tel que je le souhaitais. En attendant, j’avais d’autres soucis à régler, dont celui de la Chiss qui se tenait là juste sous mes yeux. Qu’allait-elle dire pour sa défense ?

Le début de sa plaidoirie fut, pour le moins déplacé. Osait-elle affirmer que j’oserais accorder à Ymir des privilèges qui n’auraient pas lieu d’être ? C’était bien mal connaître ma compagne et surtout bien mal me connaître ! En tant que soldat, mon Echani était habituée à suivre les ordres et à respecter les règles ! Quand bien même, venait-elle se plaindre parfois de certains officiers ou de l’allocation de certains budgets, je ne lui autorisais pas plus de latitude qu’à un autre, et ce même si ses remarques étaient fondées. Elle n’avait, à la mesure, que l’opportunité de pouvoir s’adresser plus facilement à moi contrairement aux autres, rien de plus ! En revanche, et c’était là où le bât blessait et où je parvins à me retenir de justesse de lui planter ma lame dans sa gorge, c’est qu’effectivement une personne dans tout l’Empire, à l’exception des politiciens véreux et machiavélique et des services de renseignement, il existait une personne capable de faire plier ses propres règles pour son avantage personnel. Cette entité n’était autre que moi-même ! Je savais très bien que pour sauver mon âme-sœur, j’étais prête à violer tous les protocoles établis et à faire tout ce qui était en mon pouvoir pour obtenir gain de cause. Aussi, qu’elle puisse voir juste dans ce domaine m’énervait au plus haut point. Je ne pouvais lui présenter de contre-arguments et elle n’en attendait aucun ce qui était d’autant plus agaçant !

On arriva finalement à la partie qui m’intéressait le plus : le motif de sa démarche. Comme je l’avais aisément deviné, malgré son côté fantasque, elle avait, à l’instar de tout membre des services de renseignements, calculé le moindre de ses paroles et de ses gestes. Quand bien même, elle semblait prendre beaucoup de plaisir, elle n’avait pas agi de manière irréfléchie, ce qui en un sens était pire. En effet, l’ayant présagé précédemment, elle savait qu’elle avait toutes les cartes en mains et qu’elle pouvait agir à sa guise. Si j’agissais contre elle et décidais de séparer sa tête de son corps, je ne ferais pas que non seulement récolter des problèmes, mais, pire encore, je lui donnerais entièrement raison. Si je laissais ma colère me dominer au point de plonger ma lame dans son corps, dès lors, je ne vaudrais pas mieux que tous les tyrans qui m’ont précédé. Or quand bien même, la propagande rebelle me qualifiait de la sorte, je n’étais pas un tyran et encore moins un dictateur. Je désirais certes élaborer une société juste basée sur l’Ordre et la Sécurité, mais je ne voulais pas devenir Palpatine même si la latitude de ses actions en tant qu’Empereur me rendait parfois envieuse.

Néanmoins, une partie de son exposé m’arracha un rire mauvais. Était-elle à ce point naïve en affirmant à tue-tête que j’avais les mains blanches ? Contrairement à ce qu’elle pourrait penser, j’avais conscience de ma véritable nature. Catherine m’avait mise en garde vis-à-vis de celle-ci afin de ne pas la laisser me dompter et se mettre en travers de mes actes.  En dépit de tous ses grands airs, je savais QUI j’étais. Et le pire ? C’est que cela ne me dérangeait aucunement ! Je savais que selon certains critères, je n’étais qu’une dirigeante belliciste qui ne pensait qu’à la gloire et à l’inscription de son nom parmi les étoiles ! J’avais connaissance qu’en dépit des apparences, il n’y avait rien de noble chez moi ! Aux yeux de certains peuples, je n’étais qu’une bouchère dont l’appétit vorace n’aurait de cesse de la contrôler, et ce même si elle parvenait à annexer l’entièreté de la galaxie. Si l’on avait dû m’accorder un surnom, au vu de ma véritable nature, cela serait sans doute celui d’ « Impératrice des conquérants ». J’avais constamment soif de bataille et de défi ! Même en cet instant, ma nature capricieuse m’intimait de prendre mon vaisseau et de partir combattre mes ennemis où qu’ils se cachent. Je voulais écrire une véritable épopée dont les louanges seront chantées pendant des éons. Voilà qui j’étais et je m’en contrefichais ce qui, aux yeux de l’éthique et de la morale de certaines civilisations, était pire encore !

Aussi, si elle croyait me déstabiliser en invoquant une raison aussi saugrenue, elle se trompait lourdement. Cependant, elle démontra, non sans que je tique une fois de plus, la justesse de son raisonnement. Que je détestasse son service était une réalité,  toutefois, au-delà de la teneur de mes sentiments, je ne pouvais m’élever contre ses affirmations. Tout pouvoir digne de ce nom avait besoin des services de renseignement ! C’était une réalité avec laquelle j’avais du mal à composer et avec laquelle je luttais constamment tant ma nature profonde réprouvait leurs actes. En un sens, un rebelle aurait affirmé que je faisais un caprice, car ce département m’empêchait de triompher de mes ennemis à la loyale sur un champ de bataille, et ce afin de démontrer à tous la supériorité de mon être et de ma cause à toute la galaxie. Un souverain impérial était bien plus légitime, surtout aux yeux de la population et de l’Histoire, en parvenant à infliger des défaites cuisantes lors de combats titanesques où tout pouvait se jouer en un instant !

Je nécessitais le soutien des services de renseignement que je ne pouvais atteindre directement et il y en avait une multitude même si ma morgue et mon orgueil se refusaient à le reconnaitre explicitement. À l’inverse de Silenda, ici présente, je ne pouvais me rendre dans certains territoires avec mes flottes ce qui me dérangeait terriblement. Elle, en revanche, si elle le désirait, elle avait largement l’opportunité de tuer une matriarche hapienne sur Hapès ! Cette réalité me rendait folle de rage tant je ne pouvais accepter que l’action d’une seule personne, dotée des outils adaptés, pouvait faire plus de ravages en trichant de manière éhontée que moi ! Il n’y avait rien de glorieux là dedans et pourtant, elle obtenait des résultats. C’était terriblement dérangeant à reconnaitre et à accepter. Néanmoins, il me paraissait évident que je n’allais pas lui reconnaître cette victoire.

Elle était effectivement mon antithèse et en cela je la haïssais. Même si je comprenais ma véritable nature, je ne pouvais saisir l’inverse de celle-ci tant elle me semblait inaccessible et insaisissable ! Toutefois, elle se trompa quelque peu en affirmant que je désirais le contrôle. Il est vrai qu’en tant qu’impériale, je croyais fermement en l’Ordre et la Sécurité soit, pour faire simple, en une société basée sur le contrôle. À l’instar de tout militaire, j’accordais une grande importance aux règlements qui régissaient l’armée. Cependant, malgré le fait que je désirais contrôler la galaxie afin de la mettre sous la botte de l’Empire, j’aspirais grandement à me battre. Or, toutes batailles, qu’elles fussent spatiales ou terrestres, avaient son lot d’incertitudes. Ce n’était, en un sens, qu’un chaos généralisé que tout tacticien essayait de maitriser à son avantage. Certes, l’on mettait sur pied des plans et des stratégies, mais aucune bataille ne suivait le plan prévu. Tôt ou tard, la situation finissait par évoluer et par prendre un tournant inattendu. Le but était, dès lors, de parvenir à en tirer parti ! C’était pour cela que je désirais ardemment affronter un ennemi aussi talentueux que moi ! Je voulais que le conflit qui nous opposerait, bien naïvement, soit insoluble au point de durer éternellement, et ce afin d’éprouver constamment ce frisson de plaisir, que seul un combat ardemment mené et ô combien serré pouvait m’offrir ! Je désirais le contrôle sans pour autant le vouloir en cette situation. Telle était ma véritable nature ! Telle était le motif des mises en garde respectées de ma mère tant elle savait qu’un tel comportement, une telle passion pouvaient tout m’arracher en un instant. J’étais dangereuse pour moi-même et plus largement pour l’Empire. C’était pour cela qu’Agrippa constituait un garde-fou précieux sur mon bâtiment. Il en allait de même pour Ymir d’ailleurs dans une moindre mesure.

En revanche, elle obtint gain de cause sur un autre point ce qui me tracassa d’autant plus. Elle avait vu à travers moi. Elle avait su au regard de ma réaction et de mon propos, que les personnes de son espèce, ceux qui par le passé avaient voulu m’éliminer enfant et avaient mené un Coup d’État, me terrifiaient, car j’ignorais comment prévenir leurs attaques. Même si je savais que la vie des différents empereurs était mouvementée et parfois brève comme celle de mes parents, le fait d’être constamment une cible et de ne pas avoir confiance en qui que ce soit m’angoissait au plus haut point. Je n’étais pas une Sith ! Je ne voulais pas avoir à me soucier de ce genre de manigances et elle le savait pertinemment. Mon désir était d’incarner à la fois l’épée et le bouclier de l’Empire  c’est-à-dire celle qui menait l’offensive sur le front et qui présentait sa poitrine à ses adversaires pour protéger les siens. Tel était mon leitmotiv ! Or, je devais avoir confiance dans les hommes et les femmes qui me suivaient ! Sinon à quoi bon diriger et vouloir changer les choses si elles demeuraient aussi incertaines ? Je ne voulais pas d’un Empire où quelque chose de pourri y régnait, et ce quand bien même je parvenais à mener mes réformes à bien. Je ne pouvais pas l’accepter !

De plus, en dépit de la nécessité de l’existence de ce corps qu’était les renseignements, je ne pouvais me parvenir à me résoudre à offrir ma confiance à des personnes qui en un claquement de doigts pouvaient m’étriper sous prétexte que je ne servais pas leurs intérêts. Cela m’était impossible par essence. Cela me tracassait autant que cela me terrifiait ce qui m’exaspérait d’autant plus tant j’essayais de me départir de cette crainte qui n’avait eu de cesse de me suivre tout au long de ces années. Comment pouvais-je y parvenir ? Quelle solution pouvais-je trouver pour ce problème ? Demander à mes chevaliers impériaux de les surveiller constamment ? Non. Cela risquait d’attiser les tensions et de provoquer tôt ou tard ma chute. Pourquoi, n’avais aucun allié digne de confiance dans ce monde de vipère ? POURQUOI ?

L’absence de réponse à cette question et la constatation d’une telle réalité ne firent qu’exacerber mes sentiments au point que je resserrais mes doigts sur la paume de ma main. Ma peur m’intimait d’en finir ici et maintenant, avant que cela ne devienne trop problématique. En un claquement de doigts et sans avoir à me soucier de mes chevaliers impériaux, je pouvais décréter un ordre similaire à celui de l’Ordre 66 et tuer ce tracas dans l’œuf ! Le peu de raison que je détenais encore m’intimait absolument de me calmer et de penser non pas à mon existence, mais à celle de l’Empire comme me l’avaient appris pendant toutes ces années Catherine et Aldering. Même si ma mortalité m’angoissait, je ne devais pas céder à mes impulsions sinon je ne valais pas mieux, comme l’avait dit Silenda que certains tyrans. Pourtant, quelle arme pouvais-je avoir à ma disposition pour me prémunir de ces personnes ? Comment pouvais-je triompher de ce danger face auquel je ne savais combattre tant les armes employées m’étaient étrangères et provoquaient un sentiment de répulsion en moi.

Alors que je débattais en mon for intérieur pour savoir quoi faire, la Chiss, pour ma plus grande surprise, s’avança vers moi au point que le bout de ma lame toucha sa gorge et y déposa une marque. Son action, ainsi que les propos qu’elle tint, ne manquèrent pas de me faire écarquiller les yeux et de me faire reculer d’un pas par instinct, tant cette bonne femme était dérangée et tant, contrairement à moi, elle était parvenue, avec un culot incroyable à démontrer un point ce qui était d’autant plus terrifiant. Son geste, pour le moins si soudain, provoqua également une autre réaction mue par mon intuition, mais aussi mon effroi. Je levais subitement ma lame afin de l’abattre sur son cou avant de m’arrêter à quelques millimètres de son cou, par je ne savais quel prodige.  La respiration erratique et la main tremblante, je demeurais paralyser un long moment l’air totalement confuse. Je ne savais pas quoi faire ni encore moins comment réagir. Tout était brouillé en moi. Il suffisait qu’un sentiment émerge en moi pour que celui-ci soit balayé d’un revers de la main par un autre. J’étais totalement perdue, et ce pour mon plus grand désespoir.

Alors que je luttais pour tenter d’émerger à nouveau, je me remémorais les leçons que m’avait prodiguées Aldéring dans ma jeunesse à la suite de la tentative d’assassinat sur ma personne afin de m’apprendre à gérer les quelques crises d’angoisse que j’avais alors pu connaître. Fermant les yeux dans un effort surhumain en priant pour que la Force me protège, je me mis à réguler quelque peu ma respiration. J’inspirais et j’expirais pendant un long moment, le temps que tout revienne en ordre ou du moins partiellement. Un esprit agité n’était pas prompt à raisonner ni à prendre des décisions avec suffisamment de clairvoyance. Seule une âme parfaitement apaisée le pouvait même si en cet instant, je doutais parvenir à un tel état de plénitude.

Rouvrant les yeux, je me concentrais à nouveau sur la Chiss. Il m’était désormais évident que je ne pouvais pas la battre ni la comprendre. Malgré le fait que j’étais une combattante qui mettait sa vie constamment en danger sur-le-champ de bataille en allant en première ligne, je ne parvenais pas à saisir qu’une tierce personne ait pu, de la sorte, mépriser sa propre vie et se mettre en danger et ce en jouant ainsi avec le feu et l’instabilité de mes sentiments en cet instant. Sa mort en cet instant n’aurait aucun sens, aucun objectif si ce n’est de soulager ma peur ! En somme, une telle décision aussi irréfléchie à mes yeux n’était que l’incarnation la plus parfaite qui soit de Silenda : elle n’était que pur chaos ! J’aurais eu beau réfléchir et tenter de me prémunir de ses armes, j’en serais incapable. C’était un fait et je ne pouvais MALHEUREUSEMENT PAS le NIER…ce qui était terriblement FRUSTRANT ! Cependant, je ne comptais pas renoncer au combat aussi facilement. Si elle croyait avoir raison sur toute la ligne, elle se trompait lourdement ! Aussi, je n’hésitais pas à reprendre la parole en adoptant un ton cassant.


« Croyez-vous VRAIMENT qu’à la fin de la journée, je dispose de jolies mains blanches ? Seul un ignorant incapable d’aller plus loin que le bout de son nez oserait penser de la sorte ! Quoique vous puissiez dire, j’ai du SANG sur les mains et cela n’ira pas en s’arrangeant ! Ma véritable nature est par essence monstrueuse, car je la connais à la perfection et que même si j’ai connaissance de celle-ci je ne fais rien pour la changer, car je n'en ai cure ! Pensez-vous VRAIMENT qu’un être qui aspire à combattre aussi souvent que possible, à conquérir la galaxie et à mener une bataille qui ne connaitrait pas de fin au nom de la splendeur de l’art de la guerre ne soit pas une abomination cauchemardesque dont les mains sont recouvertes de sang ? Ma mère savait ce que j’étais par essence et elle m’a mise en garde tant un tel comportement pourrait me couter la survie du régime impérial ! C’est pour ce motif que je dispose de garde-fous ! Aussi, gardez vos jugements de valeur pour vous ! Ils n’ont pas lieu d’être ici tant ils sont erronés. »

Je la fixais un long moment du regard, et ce afin de parvenir à mettre de l’ordre dans mes idées et à me calmer ce qui n’était pas une mince affaire au regard de ses derniers propos. Il avait fallu faire appel à toute ma retenue pour ne pas céder à la tentation et la tuer sur-le-champ tant ce simple mot avait suffi à m’angoisser. L’espace de quelques secondes, Silenda s’était métamorphosée en hydre face à laquelle j’étais prise au piège. Un tel sentiment avait été des plus détestables ! Laissant encore mon rythme cardiaque se stabiliser pendant de longues minutes, je repris la parole.

« Il est de notoriété qu’un régime finit tôt ou tard par s’effondrer et ce que ce soit à cause de la gangrène et de la corruption qui le caractérise ou encore pour d’autres raisons. Rien n’est éternel. C’est une vérité universelle que nul ne peut contester ! Quand bien même, je suis particulièrement arrogante, je ne crois pas un seul instant que le régime que je parviendrais à instaurer dans la galaxie soit immortel ! Je n’ai qu’un seul souhait : le faire durer le plus longtemps possible ! Et indépendamment de ce que vous semblez croire, bien souvent c’est l’incapacité de ces régimes à évoluer qui est la cause de leur chute ! Aussi, c’est pour cela que je compte inscrire mon nom parmi les étoiles en établissant un Empire qui n’éprouvera aucune crainte à l’idée de se réformer ! Je désire incarner un exemple pour les générations d’empereurs futurs afin que tous puissent relever les défis qu’ils devront affronter ! Il est vrai, cela dit, qu’une approche parfois peu orthodoxe a été nécessaire au maintien de tel ou tel régime, mais votre explication n’est en aucun cas la seule ! »

J’abaissais quelque peu ma lame, afin de reprendre peu à peu le contrôle sur mes sentiments et sur notamment ma terreur qui demeurait toujours très vivace, et me pinçais l’arrête du nez.

« Mon monstre ? » Je laissais éclater un rire sans joie. « Si vous étiez réellement mon monstre, je vous contrôlerais ! Si vous étiez réellement sous mes ordres comme le stipule pourtant la hiérarchie en vigueur, je n’éprouvais aucune méfiance et aucune crainte à votre égard. Vous êtes DÉFINITIVEMENT un monstre, mais face auquel je ne peux strictement rien. Vous agissez à votre guise comme si tous ces codes et règlements n’avaient aucune importance. Aussi comment puis-je avoir confiance en vous ? » À l’énonciation de cette simple phrase, un frisson me parcourut le dos. « Vous n’obéissez à rien ni à personne si ce n’est potentiellement à votre Directeur. Mon honneur me commande effectivement de mettre un terme à votre vie pour prémunir l’Empire et ma personne de vos machinations ! Cependant, ma raison m’en empêche. Un autre finirait tôt ou tard par vous remplacer et il pourrait bien avoir les dents plus acérées que les vôtres ! De même, vous tuer ne ferait que vous donner raison sur une partie de votre propos, ce qui, je dois le reconnaitre, me fait tout simplement HORREUR ! Alors que faire ? D'un côté, vous êtes une menace que je ne peux pas ignorer, et de l’autre vous incarnez un atout aussi difficile cela soit à reconnaitre. »

J’éteignais mon sabre laser, non sans jeter un coup d’œil méfiant à la Chiss et m’asseyais sur mon fauteuil avant de soupirer. Je savais  pertinemment, pour mon plus grand désespoir, que mon interlocutrice se refuserait à me présenter une quelconque solution. Elle préférait de loin entretenir le doute ! Aussi, j’allais devoir me débrouiller par moi-même pour mettre sur pied des contremesures qui assureraient la pérennité de mon existence. Et j’avais bien une idée ou du moins un début. Je n’étais pas sans savoir que les chevaliers impériaux et les services de renseignements ne s’appréciaient guère. Or, même si je ne pouvais ordonner à mes subordonnés de les surveiller, et ce afin d’éviter une catastrophe, je pouvais toujours réinstituer, en secret, une fonction qui avait vu le jour lors des débuts des Vestiges de l’Empire. Mais encore fallait-il trouver une personne compétente et surtout loyale. Cela n’allait pas être une mince affaire. Mais l’heure n’était pas encore à ça. Je devais gérer la Chiss. Ici et maintenant !

Me mordillant les lèvres, j’essayais de trouver une solution au problème qui m’accaparait jusqu’à ce que des propos tenus par mon humble demi-sœur me reviennent en mémoire. Elle m’avait conseillé, il y a de cela récemment, d’évoluer et ce pour mon propre bien afin de ne pas avoir à hériter d’une situation similaire à celle du Coup d’État de l’année 1499 et qui pourrait condamner l’Empire une bonne fois pour toutes. Selon ses mots, pour triompher de ceux qui agissaient dans l’ombre que ce soit dans le monde de la politique ou dans celui des renseignements, il me fallait m’approprier leurs stratagèmes. Après tout, quelle meilleure arme y avait-il que de convertir son ennemi à sa propre cause ? D'utiliser ses propres connaissances contre lui ? Bien que cela ne me plaisait guère et que je ne pouvais ignorer le danger latent incarné par la Chiss, je ne pouvais pas me débarrasser d’elle. Avec de la chance peut-être détesterait-elle tout autant que moi la proposition que je m’apprêtais à lui faire.


« À défaut de pouvoir me débarrasser de vous et au vu de votre plaidoirie, il parait évident que vous savez que vous avez toutes les cartes en mains en cet instant. Pourtant, en AUCUN CAS, je ne puis laisser PASSER un TEL COMPORTEMENT ! Aussi, bien que cela me répugne et afin que JAMAIS PLUS cette situation ne puisse avoir lieu, je vous ordonne de bien vouloir m’enseigner les ficelles de votre art afin d’être en mesure de le comprendre quelque peu ! Je ne tiens pas à finir assassiné comme mes parents. Oh ! Je mesure à quel point vous côtoyez d'aussi près peut être dangereux et vous octroiera de multiples occasions de mettre un terme à vie. Cependant, ironiquement, vos compétences et surtout votre culot teinté d’honnêteté en un sens font de vous la personne la plus qualifiée pour une telle charge. Après tout je sais d’ores et déjà que vous êtes un détonateur thermique enclenché… Toutefois, je doute que pour vous débarrasser de moi, vous employiez une de ces sessions... Même pour une néophyte comme moi, cela apparait comme trop prévisible. Bien évidemment, vous n’avez pas voix au chapitre. »

Je la laissais digérer la nouvelle, quelques instants avant de reprendre.

« J’ai, également, une autre demande à vous faire bien que vous octroyer une telle mission ne m’enchante guère. Cela dit, si je venais à rencontrer un terrain favorable à un décès prématuré à cause des manigances d’une tierce partie ce que notre conversation m’a fait pleinement saisir, je présume que vous seriez la seule capable de survivre à un tel changement de pouvoir du fait de votre savoir-faire indéniable dans le monde des ombres. Aussi, si un tel cas venait à se produire, je vous demande de bien vouloir mettre en sécurité Ymir Koenig quitte à devoir la plonger dans un long sommeil le temps que la situation se tasse. Je ne veux pas la voir mener une vendetta en mon nom ni la voir mourir sottement. »



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Silenda
Silenda
Commandant de l'Imperial Intelligence
Commandant des Renseignements Chiss
Commandant de l'Imperial Intelligence  Commandant des Renseignements Chiss

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Ven 1 Juil - 20:06
« Oh j’ai volontairement ponctué mon discours de choses fausses. Vous qui dites vouloir comprendre comment fonctionnent les espions, en voici un parfait exemple : vous prenez la parole et mélangez au vrai le faux pour donner l’impression à votre interlocuteur qu’il y a des failles dans votre raisonnement. L’illusion d’une faiblesse. Et quand votre victime fonce sur la brèche… Le piège se referme. Car vous avez raison.

Vous n’avez certainement pas les mains blanches. Et si vous n’avez pas de contrôle sur moi, je reste votre monstre par choix. La solution facile serait de donner plus de pouvoirs aux chevaliers impériaux pour être une épine encore plus importante dans notre flanc… Mais vous leur demanderez si cela fonctionne aussi bien que prévu. Pas si intouchables que cela. Autrement, je n’en aurais pas poussé un au suicide. Vérité? Mensonge? Qui sait…

Car si vous désirez vraiment apprendre… Rien de mieux que par un exemple. Et je le dis en toute candeur, si je vous apprends quoi que ce soit, c’est parce que JE le veux et non pas parce que VOUS l’ordonnez. Mais si cela vous aide à dormir la nuit… À vos ordres, ô impératrice. Peut-être qu’il y a moyen de faire quelque chose de vous après tout! Je pensais devoir passer le reste de ma carrière à faire le nécessaire dans votre dos. Pour l’Empire.

Évidemment, une telle leçon ne se fera pas ici. Trop d’oreilles indiscrètes. Et trop de chevaliers impériaux fanatiques qui vont voir d’un mauvais œil le fait que je vous ai empoisonnée pour vous aider à comprendre comment fonctionne le merveilleux monde de l’espionnage. Car si vous voulez vraiment apprendre… Dans ce cas, ne vous attendez à aucun traitement de faveur. Autrement ce n’est pas un vrai apprentissage. »


De la pure provocation. Encore. Tout ce qu’elle dit est fait pour faire réagir Aerys et elle se délecte des réactions de l’Impératrice. Mais au travers de toute cette extravagance, celle qui commande à l’Empire capte un autre message. Subtil. Si subtil en fait qu’Aerys ne pourra le déceler que si elle arrive à faire le calme dans son esprit. Certes, c’est une façon fort peu orthodoxe de faire les choses… Et on ne saurait s’attendre à autre chose de la part de Silenda… Mais le fait qu’Aerys ait ouvertement reconnu ses lacunes et le besoin pour l’Imperial Intelligence semble avoir modifié quelque chose dans l’attitude de Silenda. Un test, peut-être? Pour mettre en évidence le fait que l’Impératrice et ses idéaux doivent coexister avec la vicieuse réalité de ceux et celles qui font le sale travail dans l’Empire? Les chevaliers impériaux ne sont pas connus pour leur grande subtilité.

Ceci dit, Aerys peut quand même compter une victoire à son actif. Silenda a accepté de se conformer à une de ses demandes. Non sans une petite pointe de provocation, mais cela est attendu du personnage, après tout. Ceci étant dit… Il reste une requête à prendre en considération. Celle concernant Ymir. Et si depuis le début, l’espionne a été espiègle voire moqueuse… Là elle est parfaitement sérieuse. Et le changement d’attitude est brutal. Car Aerys n’avait encore jamais vu le visage « professionnel » de Silenda… Et il ne fait aucun doute que rares sont ceux qu’elle interroge qui doivent avoir le courage de dire « non ». Quelque chose dans la requête de l’impératrice a suscité cette réaction. Mais quoi? Difficile à dire, d’une part, et d’autre part, il serait étonnant qu’elle veuille développer vraiment sa pensée. Si c’était le cas, ce serait bien une première, à n’en pas douter…


« Quant à votre deuxième requête, je ne promets rien. C’est le mandat d’un chevalier impérial, loyal et fiable, pas d’une vipère, une espionne comme moi. Je vais évaluer si Ymir vaut la peine que je me donne ce mal pour elle. Si elle passe le test, votre volonté sera faite. Si elle échoue, je vous ferai un rapport détaillé sur le pourquoi je refuse d’honorer cette requête. Maintenant, impératrice, nous avons un sujet important à discuter.

Que pensez-vous de ces calendriers sexys de vous que vend l’APEX dans la galaxie? On aura beau crier que c’est faux, faute de preuve, nous partons perdants… »


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Jeux de Guerre [PV Silenda] Empty Re: Jeux de Guerre [PV Silenda]

Sam 5 Nov - 17:48
Je continuais à regarder mon interlocutrice d’un air mauvais tant, par bien des aspects, elle ne me faisait penser qu’à un serpent qui ne cherchait qu’à instiller son venin dans l’Empire pour mieux le corrompre. Je savais qu’un mal pouvait être parfois nécessaire pour permettre à un régime de survivre si ce n’est d’évoluer, mais je ne pouvais m’empêcher de me demander si c’était là la meilleure solution. Par bien des aspects, j’eusse préféré avoir à ma disposition des hommes et des femmes qui m’étaient loyaux et qui n’hésitaient pas à commettre des actes et prononcer des paroles qui pourraient certes m’offenser, mais dont le bienfondé n’aurait pu être nié tant ils auraient été dénués d’intérêt. Les chevaliers impériaux incarnaient cet aspect, mais en un sens, ils n’étaient pas assez retors. Ils étaient aussi limités que moi si ce n’était plus. Nous étions des militaires. Quand bien même, nous fûmes capables de prouesses martiales, notre perception de notre environnement était bien plus limitée que l’on ne pouvait le croire. Nous ne pouvions prendre en compte tous les facteurs d’un problème dès lors que celui-ci n’était plus propre à notre champ de compétence.

Portant ma main vers mon  menton et adoptant une mine songeuse, je me demandais s’il ne faudrait pas tôt ou tard rebâtir les renseignements impériaux afin d’hériter d’une structure qui serait enfin fiable et dévouée à l’Empire ce qu’elle n’avait pas su être jusqu’à présent si on examinait les évènements de l’année 1499. Peut-être valait-il mieux commencer avec une petite structure dans un endroit au sein duquel les renseignements n’avaient aucune influence. Restait cependant le problème de la formation de ce nouveau personnel. Sans cet élément ô combien vital, je ne pouvais espérer construire un tel projet à moins de passer par des intermédiaires. Il devait bien y avoir sur Mandalore des vétérans clones des renseignements à la retraite prêts à jouer les enseignants contre monnaie sonnante et trébuchante…

Sinon, il restait toujours une autre possibilité, mais en soi elle demeurait bien plus dangereuse et bien plus incertaine. En un sens, elle risquait également de mettre mon existence en danger si jamais les chevaliers impériaux venaient à en prendre connaissance et à analyser mes décisions de manière fort peu judicieuse…  Restait tout simplement à espérer, bien que cela me fasse horreur, que la Chiss soit une enseignante capable. Celle-ci, d’ailleurs, avait repris sa diatribe comme si aucune altercation n’avait eu lieu entre nous deux quelques instants auparavant. Son sang froid était tout aussi fascinant que terrifiant. Quel être monstrueux pouvait bien se cacher derrière cette peau bleue et ces yeux rouges ? Je doutais obtenir un jour la réponse à cette question tant elle serait sans doute à mille lieues de ce que je pourrais comprendre ou même envisager. Cependant, ne pas pouvoir savoir à qui j’avais affaire me contrariait tant une partie de la sécurité de mon régime dépendait de personnes qui avaient un pédigrée similaire au sien ce qui ne manqua pas de me faire soupirer.

Si je désirais réussir à comprendre ce monde, j’allais devoir m’y confronter, et ce même si cela ne me plaisait guère tant cette tâche me ferait perdre du temps qui pourrait être mieux employé à la sauvegarde de l’Empire et à la destruction de ses ennemis. De même, j’éprouvais un certain inconfort à l’idée de me mettre ainsi un danger. Non qu’affronter la mort pût véritablement m’effrayer, mais en l’occurrence, à l’inverse d’une bataille spatiale, j’ignorais la direction du coup qui mettrait fin à mon existence. J’allais devoir évoluer dans un monde où les alliés n’en étaient pas véritablement et où les ennemis pouvaient se métamorphoser en alliés pour une durée plus ou moins variable selon les intérêts de chacun. En soit, cela se rapprochait beaucoup de la politique, domaine envers lequel je n’éprouvais aucune forme d’affection tant j’étais bien trop militaire dans l’âme pour tolérer les écarts de conduite de certains ainsi que les compromis que j’étais obligée de faire pour mener à bien mes projets. En cela, j’en venais à regretter de ne pas disposer des pouvoirs politiques de la Reine Eternelle ou de l’Empereur Palpatine. Tout aurait été bien plus simple.

Quoi qu’il en soit, même si je n’avais pu m’empêcher de regarder d’un air sévère la Chiss, un point de son exposé avait su capter mon attention tant il semblait similaire à un principe tactique, ce qui me poussa à réagir.


« Le début de votre propos n’est pas sans me faire penser à mon domaine de prédilection. Si j’ai bien saisi ce que vous êtes en train de me dire, du moins selon la logique qui est la mienne, vous prenez soin de faire des erreurs tactiques plus ou moins monstrueuses tout en démontrant, cela dit, que vous êtes un officier capable d’effectuer des manœuvres navales afin de leurrer votre ennemi ? Le but étant de le pousser à prendre confiance en lui voire à éprouver un sentiment de supériorité à votre égard sans pour autant éveiller sa méfiance, pour qu’il daigne faire ce que tout officier sans imagination et sans une once de réflexion ferait en ces circonstances à savoir attaquer les failles de votre formation qui, en réalité, n’en sont pas ? » Je fis une pause délibérée dans ma question et adoptais une mine songeuse pendant quelques instants « En terme militaire, un tel bluff peut effectivement marcher tant il permet de prendre entièrement le contrôle d’une bataille avant même qu’elle n’ait lieu. Cela dit, elle dépend beaucoup du comportement du commandant ennemi. Bien qu’en cela, nous soyons tributaires des éléments que vos services nous fournissent, ils n’en demeurent pas moins que nous autres officiers de la Flotte sommes en mesure d’entrevoir la personnalité de l’ennemi grâce à ses faits d’armes passés ou grâce à la formation de ses forces et à ses réactions lors des débuts d’une bataille. Mais qu’en est-il dans le domaine des renseignements ? Je me doute que vous devez avoir des dossiers sur quantité de personnes, mais dans une situation où vous n’auriez pas à votre disposition ces fameux dossiers, comment faites-vous pour cerner la personnalité de votre « ennemi » ou « interlocuteur » afin de déterminer l’usage ou non de votre tour de passe-passe ?  J’admets qu’en soi, malgré l’animosité certaine que j’éprouve toujours à votre égard, cela me rend un tantinet curieuse

Avant qu’elle ne puisse me répondre, je levais temporairement la main pour lui signaler que je n’avais pas encore terminé. Je n’avais pas oublié le reste de ses propos. Bien au contraire. Et en un sens, cela m’effrayait autant que cela m’amusait. En dépit de mes sentiments à son égard, je ne pouvais lui nier une certaine clairvoyance même si cela me faisait horreur de le lui reconnaître. Elle savait que j’estimais ne pouvoir me fier aux renseignements impériaux, tout comme elle avait saisi que je cherchais une solution pour « réformer » cette infrastructure afin qu’elle me soit fidèle et non composée de traitres. Pour autant, elle faisait une erreur d’appréciation. Mais eu égard à ce qu’elle m’avait révélé plus tôt, cette erreur pouvait être volontaire afin de me pousser à dévoiler mon jeu. Je n’aurais su véritablement le dire même si, au vu de mes déclarations passées et de mon comportement, à l'instar de certains empereurs, j'aurais pu effectivement agir d’une telle manière. Aussi, je ne pus m’empêcher une nouvelle fois de réagir. Non pas pour lui dévoiler ce que je comptais faire, mais pour lui dire ce que je ne ferais pas. En revanche, l’une de ses remarques ne manqua pas de raviver quelque peu ma colère qui se manifesta par l’air mauvais que j’adoptais au début pour lui marquer ma désapprobation.

« Pousser un chevalier impérial au suicide ? Voyez-vous ça ? Savoir si un tel acte peut être votre œuvre, ou non, m’indiffère TOTALEMENT. Non que je ne crois pas les Renseignements Impériaux capables d’agir ainsi. Après tout, certains éléments de vos services ont participé au Coup d’État qui visait à mettre un terme à mon existence. Aussi, que ce soit vous ou vos congénères, je vous crois volontiers capable des pires BASSESSES. Seule la nature de vos intérêts diverge entre les différents membres de votre organisation. Certains sont personnels, d’autres, cependant, sont plus louables pour des raisons évidentes que je ne citerais pas. En revanche, ce qui m’importe, si, DU MOINS, un tel acte a pu avoir lieu, c’est son MOTIF. Mais encore, quelle RAISON serait valable pour justifier que mon Champion et moi-même n’ayons pu nous prononcer sur le sort de cet individu ? La sureté de l’État ? L’absence de confiance envers mon champion ? Envers moi ? La crainte qu’une tierce personne ne puisse s’emparer de l’information lorsqu’elle me serait communiquée ? Ou, PIRE ENCORE, le désir de ne pas entacher le trône avec une sordide histoire afin que celui-ci et le Conseil des Moffs puissent nier cette dernière en soulignant leur méconnaissance des faits si jamais celle-ci venait à éclater au grand jour ? J’ose espérer que cette explication n’est pas la véritable raison auquel cas je goûte assez l’idée d’être dépeinte comme une incompétente ou une imbécile. Et je pense ne pas trop m’avancer en affirmant que les Moffs n’apprécieront pas non plus cela, car après tout, je ne suis pas la SEULE, à RÉGNER, sur l’Empire. Enfin, une autre question me taraude sur ce sujet, si du moins une telle information était VRAIE : pourquoi me la révéler en cet instant ? Vous désirez à nouveau me faire peur en me démontrant que même l’un de mes « précieux » chevaliers n’est pas à l’abri de vos manigances et me pousser ainsi une nouvelle fois dans mes retranchements ? Cherchez-vous à me prouver que la notion même de sécurité que j’avais jusque là n’était une illusion que je ferais mieux d’oublier ? Ou bien désireriez-vous savoir si, du fait de ma nature profonde, je chercherais à défendre avant tout les chevaliers impériaux sous prétexte que je ne puis sentir les personnes de votre service et ainsi légitimer le fait que certaines missions soient faites dans mon dos ? »

Je la regardais droit dans les yeux avant de reprendre.

« Contrairement à ce que vous pourriez croire et même si à l’inverse de ma demi-sœur, je ne suis pas capable de me mouvoir avec aisance dans le milieu politique, je ne suis pas totalement stupide. Il est vrai que lors de mon retour sur le trône, j’ai envisagé d’assainir totalement vos services. Cependant, Hélène avait su suffisamment bien œuvrer pour que je ne puisse commettre un tel acte mû par une envie de vengeance. Oh, je ne vous mentirais pas en vous affirmant ne pas ressentir une telle tentation. Cependant, du fait que quelques mois ont passé, je perçois le tout avec un peu plus de clarté. Se débarrasser des renseignements, dans ce contexte de guerre, aurait été une erreur monumentale que j’aurais sans douter payée de ma vie. Vous êtes, comme vous l’avez vous-même stipulé, un mal nécessaire bien que cela m’en coûte de devoir vous tolérer au sein de l’Empire. De même, je ne ferais pas l’erreur de donner plus de pouvoirs aux chevaliers impériaux. Leurs pouvoirs actuels sont similaires aux vôtres, sous de nombreux aspects, à ceci près qu’ils doivent me rendre des comptes. Leur accorder bien plus de latitudes serait une erreur tant mes frères et sœurs d’armes seraient perçus comme les agents d’une police politique devant exécuter la volonté d’une seule personne à savoir moi. Après tout, certains des membres de cette institution estiment, de base, devoir servir l’Empereur, car j’incarne l’Empire. De ce fait, leur donner les pleins pouvoirs risquerait de me causer pas mal d’inimitiés de la part des Moffs, des officiers, des soldats et même des citoyens qui verraient d’un mauvais œil l’interventionnisme constant et sans subtilité de cette garde prétorienne. À terme, cela pourrait diviser l’Empire et provoquer ma chute si ce n’est donner naissance à un régime où les chevaliers impériaux seraient des commissaires politiques fanatiques. Je ne désire pas cela quoique vous puissiez en penser. Il est vrai que je tends naturellement vers la notion d’Ordre, mais transformer ainsi une telle organisation qui pourrait en venir à agir ainsi me dégoûte. Je ne désire pas réformer l’Empire pour obtenir un régime à ma gloire et devant me rendre un culte et une loyauté absolue sous peine de mort. Je ne suis nullement une déesse et ne le serais jamais. Je ne suis pas bête au point de croire ma propre propagande. »

Je repris ma respiration et continuais ma diatribe.

« Je ne suis pas non plus totalement sotte. Je sais très bien que certains de mes prédécesseurs ont ordonné aux chevaliers impériaux de se mêler des affaires des Renseignements Impériaux. En soi, c’était une erreur. Je comprends les raisons d’une telle décision, mais je sais aussi de quoi il en retourne. Je ne suis pas dupe. Les chevaliers impériaux ont les mêmes défauts que moi. Beaucoup d’entre eux sont des militaires. Ils ne disposent donc pas de la même vision de la galaxie que les renseignements. Pire encore, ils ont pour leitmotiv la traque et l’anéantissement des traitres et la préservation de ma personne. Ce sont certes des objectifs louables, mais en l’occurrence, ils ne pourraient analyser de manière judicieuse certains de vos actes qui, si l’on s’en référait à une approche simpliste, peuvent être parfois assimilés à de la trahison. Après tout, comment un chevalier pourrait-il comprendre qu’un agent des RI rejoignant les Rebelles ou encore le Consortium n’est en fait qu’une taupe et non un traitre ? Il l’ignore et à moins de faire capoter la mission…il ne pourrait pas le savoir. Aussi, non, les chevaliers impériaux ne pourront pas s’immiscer impunément dans vos affaires. Tout comme moi, ils ont une fâcheuse tendance à vouloir se débarrasser des moustiques à coup de Turbolasers. Or, l’on ne peut affirmer que cela soit la meilleure conduite à adapter, ni la plus efficace et encore moins la plus subtile. »

En revanche, je n’excluais pas l’idée que j’avais eue concernant la mise en place d’un garde-fou viable vis-à-vis des menaces que pouvaient incarner les Renseignements Impériaux mais cela risquait de me prendre beaucoup de temps. Pire encore cela pouvait bien signifier la fin de mon règne. Ironiquement, les leçons que Silenda acceptait « gracieusement » de me fournir allaient m’aider dans la mise en œuvre d’un tel projet, même si ce n’était qu’une toute partie du problème. Néanmoins, pour le moment, je préférais remiser tout ceci dans un coin de ma tête. Cela ne servait à rien d’échafauder des plans sur la comète si l’on ne maitrisait pas encore les bases. Aussi j’en revenais aussitôt aux derniers propos qui ne manquèrent pas de me faire froncer des sourcils momentanément.

« Vous avez eu mon dossier entre les mains. Vous savez très bien que je n’ai jamais eu droit à un traitement de faveur de la part de ma mère lorsqu’elle s’occupa de mon entrainement. » En évoquant, ce souvenir, je ne pus m’empêcher de déposer mon regard, non sans éprouver une certaine tristesse qui pût se lire sur mon visage,  sur une photographie que j’avais prise d’elle située sur mon bureau, alors qu’elle s’entrainait à bord de son navire. « Je vous fais « confiance » pour la mise en œuvre d’un tel projet même si disparaitre au nez et à la barbe de mes chevaliers impériaux ne risque pas d’être toujours évident. J’y parvenais, plus jeune, en certaines occurrences, mais ils finissaient toujours par le remarquer, passé un certain laps de temps. » Bien évidemment, il y avait certains moments où ils me laissaient plus « tranquille », mais je ne tenais absolument pas à aborder la question. «  En revanche… il reste un dernier problème vis-à-vis de cet entrainement. »

Par instinct, du fait du soudain malaise que je ressentais, je ne pus m’empêcher de tenter de me réinstaller plus confortablement sur mon fauteuil. Ce que j’allais proposer me terrifiait surtout au vu de mon interlocutrice. Ses yeux rouges et sa conduite d’il y a quelques minutes me poussaient à vouloir me taire tant mon idée avait des aspects suicidaires. La partie rationnelle de mon cerveau savait que si Silenda avait voulu me tuer, elle l’aurait probablement déjà fait. De même, cette même partie savait que cette idée, si elle était appliquée, ne me rendrait pas vulnérable pour autant. Cependant, elle me gênait. Non parce que je sacralisais l’élément dont je voulais me priver, mais parce que la Chiss demeurait un monstre face auquel j’étais certes démunie, mais face auquel je tenais, malgré tout, à disposer de tout mon arsenal. Par un effort de volonté, je déglutissais et reprenais la parole tout en essayant d’avoir l’air assuré même s’il n’en était rien.

« Outre le protocole qu’il serait de bon ton de jeter aux orties lors de nos séances, il y a un élément qui pourrait leurrer votre enseignement si ce n’est l’abréger… » Je repris ma respiration afin de me donner du courage. « Ma sensibilité à la Force. Je suppose que vous y songerez en temps voulu. Toutefois, il parait évident qu’il faudra en tenir compte. Bien que je ne sois pas spécialisée dans l’art et la manière d’investir un esprit, je demeure tout à fait capable de ressentir certaines impressions si, bien évidemment, je le désire. Comme, cette entité est également susceptible de me prévenir d’un « danger » s’il venait à se manifester…»

Mon anxiété fut toutefois balayée lorsqu’en dépit de ce que j’aurais cru, Silenda accepta de se pencher sur le cas d’Ymir. Elle n’acceptait pas de la protéger, mais elle ne disait pas non pour autant. Je savais qu’en dépit de toutes les belles promesses que mes chevaliers impériaux pouvaient me faire, je ne survivrais pas longtemps. En vérité, il y avait même peu de chances pour que je puisse dépasser la cinquantaine. Or, même si je disparaissais, je ne voulais pas qu’Ymir se suicide, soit la cible de mes ennemis qu’ils fussent impériaux ou non, ou pire encore, ne se mette à échafauder une croisade en mon nom ce qui, inexorablement, la conduirait à sa perte. Je désirais sa survie, et ce même si cela l’amenait à devoir me haïr. Aussi, savoir que la Chiss acceptait de s’intéresser au moins à son cas me rassurait jusqu’à un certain point. Elle n’était pas tirée d’affaire. Loin s’en fallait. Pour autant, c’était, en soi, un pas dans la bonne direction même si, ironiquement, je comprenais les réserves de Silenda. Elle avait raison d’être pragmatique même si, à mes yeux, Ymir méritait d’être sauvée. Hélas ! Je n’étais pas objective en la matière. Aussi, j’acceptais que mon interlocutrice puisse mener son investigation afin de savoir si l’Echani méritait ou non que le Commandeur sacrifie de son temps et de sa personne pour la sauver d’un mauvais pas. Aussi, je me contentais d’opiner d’un signe de tête avant de hausser un sourcil lorsque j’entendis le commandeur énoncer son désir d’aborder d’une affaire des plus importantes.

M’apprêtant à l’écouter, j’en profitais pour porter à mes lèvres le verre d’eau que j’avais laissé sur mon bureau et ne pus m’empêcher d’avaler de travers et de rougir jusqu’aux oreilles en entendant les propos de la Chiss. Je reposais aussitôt mon verre et tentais de calmer ma toux qui dura quelques secondes. Puis, je regardais à nouveau Silenda, non sans surprise, avant de me pincer l’arrête du nez et de soupirer longuement. Cette entrevue me rendait de plus en plus lasse tant elle prenait un aspect inattendu et ô combien futile.


« Vous tenez absolument à aborder un tel sujet ? » Je la regardais un long moment avant de soupirer à nouveau. « Je tiens à spécifier que je n’ai pas à prendre position sur un tel sujet de manière officielle si tant est que cette fameuse entreprise existe ce dont je doute. Il est vrai qu’en temps de guerre, les propagandes de nos ennemis ont tendance à dépeindre les dirigeants auxquels ils sont opposés de manière assez peu flatteuse. Ce sont les aléas d’un conflit armé et, bien que je ne m’en mêle pas, je suis prête à parier que nos hommes ont dû s’occuper par exemple de dépeindre avec moult détails les courbes de la reine éternelle ou celui du chancelier suprême que ce soit de manière avantageuse ou non. Cela dit au regard du peu de rapport que nous entretenons officiellement avec cette sordide organisation qu’est l’Apex, je doute que mon explication soit la bonne. Qui plus est, si l’on était honnête ne serait-ce que deux secondes, je n’ai absolument rien d’une égérie. Je suis loin d’être la femme la plus charmante de l’Empire. Ne serait-ce qu’au sein de la famille impériale, ma demi-sœur a été particulièrement bien dotée par la nature. Aussi, je ne saisis pas les raisons qui les pousseraient, si tant est encore une fois que votre mauvaise blague soit vraie, à émettre de tels calendriers ? » Je commençais à tapoter du doigt, par instinct, étant donné que j’avais le sentiment que Silenda me faisait perdre mon temps. « Mais SOIT ! Si vous tenez à tout prix à avoir un commentaire à ce sujet, je vous dirais ceci. Si j’ai bien tiré un enseignement de la politique lorsque j’étais une princesse, c’est bien que lorsque vous niez avec véhémence une rumeur ou un fait, celle-ci n’en devient que plus crédible. Le seul moyen d’étouffer l’affaire est de jouer avec elle. » Je ne pus m’empêcher de faire une grimace et de grincer des dents. «  En d’autres termes, vos services peuvent très bien prétendre par exemple que l’Empire, bien que flatté par ces clichés, soit attristé que le modèle originel n’ait été sollicité pour participer à ce shooting comme vous pouvez très bien affirmer le contraire en soulignant que le modèle originel est flatté que son corps, pourtant si meurtri,  puisse avoir été ainsi magnifié par l’entremise d’un autre membre du Beau Sexe ayant des attributs bien plus qu’avantageux. »


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Silenda
Silenda
Commandant de l'Imperial Intelligence
Commandant des Renseignements Chiss
Commandant de l'Imperial Intelligence  Commandant des Renseignements Chiss

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Sam 5 Nov - 20:16
« Vous parlez énormément pour dire très peu de choses utiles, est-ce qu’on vous l’a déjà dit ou est-ce que vos conseillers, moffs, amiraux et généraux ont trop peur pour le faire? Pour nous sauver du temps, je vais ignorer la majeure partie de ce que vous venez de débiter pour me concentrer à l’essentiel. Soit votre introduction au monde de l’espionnage. Et le fait que vous maitrisiez la Force est insignifiant. »

Quelle insolence, diraient certains et Silenda sait très bien que l’impératrice pourrait exiger son exécution pour cet épouvantable manquement au protocole. Elle pourrait le faire. Probablement qu’elle devrait le faire, même. Mais s’il y a bien quelque chose de constant chez Silenda, c’est le fait qu’elle fait ce qu’elle fait avec un but précis en tête. Un objectif précis en tête. Pour la toute première leçon, pas besoin de quitter la pièce, songe la chiss. Elle a l’exemple parfait pour Aerys. Oh bien sûr, avant toute chose, par impertinence ou par une forme de « sadisme amical », elle prend la peine de livrer ses conclusions sur l’histoire de calendriers sexys de l’impératrice. Mais comme bien des choses avec Silenda, les diversions sont nombreuses et le personnage difficile à saisir. Et c’est ainsi qu’elle aime les choses : être une énigme aux yeux des autres.

« Petit discours d’introduction. Vous avez correctement identifié une des réalités de l’espionnage. Comme une bataille spatiale, il s’agit d’attaques, de contre-attaques, de tentatives de diversions et autres. Vous seriez étonnée du nombre de personnes incapables de voir ce parallèle. D’un point de vue stratégique, nous avons souvent le luxe de faire toutes les recherches nécessaires avant de lancer une opération. Cependant…

Quand nous manquons de temps, l’instinct est notre plan de secours. Les gens sont beaucoup moins complexes qu’on le croit et peuvent être regroupés en grandes catégories. Donc, si nous n’en savons pas assez sur une cible, nous y allons de déductions et nous nous fions à l’instinct. Est-ce efficace? Parfois oui. D’autres fois non. Le point à retenir c’est que le fait que maitrisiez la Force vous donne une prédisposition supplémentaire.

Et un handicap de plus. Comme tout outil, s’y fier trop souvent peut se retourner contre vous. Le chevalier impérial que j’ai poussé au suicide, par exemple. Si la Force vous averti du danger, pourquoi ne vous a-t-elle pas prévenu de sa trahison? Pour illustrer mon point, un petit exercice. Je vais vous montrer la vidéo surveillance d’une salle réservée aux exécutions où se trouve un traitre. Est-ce que j’attendais ce moment depuis un certain temps? Peut-être. »


Pianotant sur sa tablette, sortit du sac contenant ses maigres effets apportés à la piscine, l’impératrice peut effectivement voir une salle. Où se situe-t-elle, aucune idée. Dans la pièce, un garde et trois « condamnés ». Silenda fournit à Aerys les dossiers des trois potentiels traitres. Tous ont été arrêtés par « mesure préventive » et tous ont plusieurs preuves circonstancielles pouvant en faire des traitres de première catégorie. Un officier de la flotte accusé de désertion et d’avoir vendu le reste de son groupe de combat pour survivre. Un agent des douanes qui aurait accepté des pots de vin pour aider à soigner une cousine malade. Un assistant quelconque d’un moff ou de l’entourage d’un moff qui aurait falsifié des données pour mieux faire paraitre son « maitre ». Dans les trois cas, cet acte de trahison, supposé ou non, a conduit au plus plusieurs dizaines d’impériaux à la mort. C’est le point commun dans tous ces cas. De nombreuses victimes impériales…

Destruction des vaisseaux par l’ennemi, empoisonnement de masse avec des vivres contaminées ou prise de décision qui a mené à une épouvantable explosion dans une usine impériale, causant une réaction en chaine meurtrière… Oui, Aerys a déjà dû condamner des gens à mort ou exécuter des gens elle-même et assurément tué des gens. Mais ici, l’exercice est différent. Clairement que Silenda ne viendrait pas perdre son temps en futilité. Bien qu’elle la regarde d’un air impassible, l’humaine sait que la chiss, aussi horripilante soit-elle, cherche vraiment à l’aider. C’est surréaliste, en un sens, mais ce n’est pas moins vrai. Si Silenda la soumet à cet exercice, c’est qu’il y a un sens caché. Et cela répond un peu à la question d’Aerys : les preuves sont circonstancielles. Ce qui veut dire qu’elle doit trouver le coupable avec quelque chose ayant la solidité d’un château de cartes. Et pourtant…


"Ne me pose pas de question et je ne te dirai pas de mensonge."
Aerys H. Fel
Aerys H. Fel
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Dim 5 Fév - 17:59
La réponse à ma diatribe fut loin d’être plaisante et ne manqua pas de me faire lever les yeux au ciel pendant que je continuais à taper du doigt l’un des accoudoirs de mon fauteuil. Toutefois, bien que le ton et les commentaires de mon interlocutrice parvinrent à attiser, à nouveau, le feu de ma colère, j’essayais tant bien que mal de m’abstenir de réagir tant je savais que lui faire une quelconque réprimande ou remarque ne servirait à rien. Aussi, je la laissais continuer comme si de rien n’était bien que je ne partageais pas son avis sur la futilité de mes propos étant donné justement que j’avais formulé ces différentes hypothèses afin d’obtenir une réponse à mes questionnements. Hélas ! La Chiss avait préféré faire fi de mes propos pour se concentrer sur ce qui l’intéressait le plus à savoir mon introduction au monde de l’espionnage.

Cette manière de procédé ne me semblait pas des plus judicieuses tant, justement, Silenda avait préféré écarté du revers de la main les questions que je me posais et qui auraient pu me permettre d’y voir plus clair. Même si je ne préférais rien en dire, ne serait-ce que par fierté, j’étais quelque peu perdue et éprouvais le sentiment qu’en dépit de mes efforts et autres tentatives, je n’obtiendrais jamais une quelconque forme de réponse de sa part. Ironiquement, j’avais la vague impression d’être face à un maître Jedi tant elle pouvait affirmer tout et son contraire et ce sans problèmes. Même si, en l’occurrence, jamais ô grand jamais un Jedi ne se serait montré aussi insolent. Parvenir à apprivoiser cette créature ô combien démoniaque risquait d’être long et fastidieux si tant est que je puisse y parvenir ce dont je doutais. En comparaison, j’avais sans doute bien plus de chances de parvenir à conquérir la galaxie…

Quoi qu’il en soit, j’écoutais mon interlocutrice me livrer ses différentes impressions sur cette sordide affaire de calendriers en adoptant à la fois un air passablement irrité mais aussi gêné. Silenda tenait, visiblement à jouer avec mes nerfs et surtout ma patience qui avait été bien échaudée au cours de cette entrevue. Toutefois, pour ne pas lui accorder la victoire, j’essayais de museler, en mon for intérieur ma colère et la laissais continuer afin que cette histoire soit rapidement oubliée. Peu m’importait de savoir si mon impérial fessier était exposé dans un quelconque bout de papier à l’autre bout de la galaxie. J’avais été élevée en partie par une Echani. Aussi, je n’avais pas le même rapport aux autres que le commun des mortels. Certes, je pouvais rougir et je n’aimais pas que l’on puisse discuter aussi impunément de mes courbes en ma présence à moins que ce ne soit Ymir mais je ne comptais pas faire une syncope sous prétexte que mon image était ainsi utilisée. Durant mes classes à bord du Star Destroyer de Catherine, j’avais connu ce que certains nommaient les affres des douches communes. Aussi, je n’étais pas une jeune jouvencelle tournant de l’œil à l’idée qu’on ait pu voir un morceau de sa peau.

N’ayant au final rien à dire à ce sujet, nous finîmes, après un laps de temps qui me parût durer une éternité, par aborder cette fameuse introduction au monde de l’espionnage. Dès qu’elle le fît, je réajustais ma position sur mon fauteuil afin de l’écouter plus confortablement mais aussi, surtout, plus attentivement. Le premier point qu’elle évoqua ne manqua pas, aussitôt, de me faire hausser un sourcil pour le moins évocateur. J’étais certes une véritable incapable dès qu’il était question de manœuvre politique et de manipulation, mais il paraissait assez évident de voir les similitudes entre ce qu’elle avait présenté et les réalités tactiques auxquels nous autres officiers étions confrontés sur le terrain. Aussi, croire qu’un certain nombre de personnes ne puisse parvenir à voir ce parallèle me paraissait difficilement crédible. Certes, l’on ne pouvait nier la présence de quantité d’incompétents dans nos rangs mais cela demeurait plus ou moins négligeable. De ce fait, j’en venais, du fait de nos échanges passées, à me demander si tout ceci n’était pas encore une fois une contre vérité afin que je prenne confiance en moi ou plutôt afin que je me crois plus « maline » que l’impérial moyen et ce pour me pousser à l’erreur ou encore pour m’amadouer un court instant pour mieux attaquer ensuite. Désormais, je m’attendais à tout de la part de ce serpent aux yeux rouges.

Je la laissais donc continuer comme si de rien n’était. Sa seconde précision fut conforme à ce que je savais en général des renseignements, et ce à quoi j’avais été confrontée en opérations extérieurs lorsque je n’étais encore qu’une princesse. Il est vrai qu’en prévision d’une mission, des recherches étaient menées afin de fournir de nombreux renseignements à l’état major ou aux officiers concernés par ladite mission. Il s’agissait d’une assisse qui en soit était des plus précieuses car, quand bien même nous connaissions tous notre domaine de prédilection, certains éléments pouvaient nous faciliter la tâche ou au contraire la complexifier si nous ne les connaissions pas. Dans le cas où, effectivement, nous n’avions pas le temps d’obtenir des informations, nous usions de nos connaissances personnelles sur le sujet, de ce que nous percevions sur le terrain et bien évidemment, nous usions de notre instinct…du moins dans une certaine mesure dans mon cas étant donné que dans mon champ d’expertise celui-ci pouvait me jouer des tours du fait de ma nature intrinsèque.

Jusque là, je n’avais aucun problème de compréhension et n’étais guère surprises par ce qu’avançait Silenda. En revanche, je fus bien plus étonnée par une partie de la suite de son propos. Il est vrai qu’au regard de mes talents, je ne m’étais jamais interrogée sur cela et que j’avais, par bien des aspects, une vision simpliste des individus. Toutefois, je ne pus m’empêcher de m’interroger sur son affirmation. La nature humaine était-elle si prévisible ? Si peu complexe ? En un sens, elle l’était si je m’en référais à ce que je savais des hommes et des femmes sur le champ de bataille. Mieux encore, je savais, parfois, comment motiver mes troupes ce qui laissait tendre à supposer que toucher la corde sensible d’un soldat n’était guère difficile car au fond sa « psyché » n’était pas véritablement complexe. Tout n’était qu’une question de moral après tout dans mon domaine, du moins en partie. Il était vrai, que lorsque l’on s’attardait sur le comportement de certains Moffs du passé, certains traits ou certains intérêts devenaient « apparents » ce qui donnait lieu à une certaine redondance.

Mieux encore ! Cela permettrait de les comprendre plus facilement car en dépit de leur nom ou de leur âges, ces individus se comportaient de la même manière car leurs intérêts étaient les mêmes : cupidité, ambition, jalousie. Peut-être n’avait-elle pas tort aussi en affirmant que les hommes et les femmes pouvaient être regroupés en grandes catégories mais encore fallait-il être capable de discerner de manière judicieuse leur nature intrinsèque. Or, cela ne pouvait pas être aussi facile. De même, je ne pouvais occulter qu’un individu pouvait être gouverné par plusieurs principes qui pouvaient rendre sa conduite plus ou moins imprévisible. Aussi, je ne pus m’empêcher de douter quelque peu de tout ceci et me promis, en mon for intérieur, d’aborder à nouveau ce sujet après qu’elle eût finit son introduction.

Introduction dont un point ne manqua pas de me laisser pousser un grognement tant l’idée qu’elle évoqua m’était connue. Je savais très bien que mes prédispositions étaient parfois trompeuses. En vérité, elles m’étaient même, en certaines occurrences, d’aucune utilité du fait que je ne pouvais me servir de la Force pour percer à jour les intentions ou les pensées d’une personne. Je ne le savais que trop bien. Les membres du Conseil des Moffs étaient, de loin, le parfait exemple en la matière. Ils étaient, pour la plupart, des politiciens expérimentés qui savaient camoufler leurs pensées en présence d’un sensitif. J’ignorais comment ils étaient parvenus à obtenir de tels réflexes mais je savais, en revanche, que la Force, bien qu’elle puisse m’être d’une grande aide, n’avait pas réponse à tout surtout lorsque l’on considérait que j’étais avant tout une duelliste et non une Jedi ou une Sith.

Lorsqu’elle choisit d’aborder l’affaire du suicide de ce chevalier impérial, une partie de son argumentaire me poussa à froncer des sourcils et à vouloir réagir. Cependant, j’en vins, assez rapidement à fermer ma bouche mais surtout à ne pas partager cette information avec elle…si tant est qu’elle fût dans l’erreur. Au regard de ce qu’elle avait affirmé plus tôt, elle désirait peut-être encore jouer avec moi ou obtenir une confirmation quant à la manière que nous autres utilisateurs percevions la Force. Contrairement à ce que Silenda avait pu avancé, nous autres chevaliers impériaux, pour la plupart, n’étions pas capable de percevoir les dangers distants. Certes, certains pouvaient ressentir dans la Force que quelque chose se tramait mais en aucun cas leur perception n’irait plus loin à moins d’avoir une vision de l’avenir ce qui n’était pas, bien souvent, d’une grande aide du fait que ces aperçus du futur avaient un sens cryptique. En revanche, nous étions tous en mesure de percevoir un danger lorsque celui-ci apparaissait… du moins la plupart du temps. Aussi, par exemple, si quelqu’un cherchait à m’assassiner en cet instant en m’enfonçant une vibrolame dans le dos, je pouvais peut-être le percevoir et esquiver in extremis le coup. Cela n’allait pas plus loin que ça. Cette entité, contrairement à ce que certains idiots pouvaient croire, ne nous rendait ni omniscients ni omnipotents.

En revanche, je lâchais un commentaire afin de la « rassurer » sur mon appréciation personnelle de la Force.


« Ne me prenez pas pour une Jedi ou une Sith, commandant. Je ne vanterais pas les mérites de la Force. Je ne sais que trop bien à quel point celle-ci peut s’avérer des plus limités. »

Instinctivement je venais à porter ma main au dessus de mon sein droit et à serrer le poing. C’était à cet endroit que, jadis, un agent Bothan m’avait blessé et avait, par la même occasion, tué l’enfant que j’étais. Bien que je fusse déjà une sensitive, je n’avais rien ressenti quelques instants avant le tir. La Force n’avait pas réponse à tout et elle ne pouvait me protéger efficacement. Le récent coup d’Etat l’avait également amplement démontré. Seule une analyse pertinentes des acteurs et une meilleure gestion de ceux-ci me permettraient de me prémunir de ceux qui chercheraient à intenter à ma vie. Or, c’est ce que je comptais obtenir grâce à l’enseignement de Silenda ou du moins je l’espérais.

Je la laissais donc continuer son exposé comme si de rien n’était et préférais ne pas m’attarder sur le sous entendu qu’elle formula. Je m’étais laissé avoir une fois. Je ne comptais par perdre pied une seconde fois en osant penser que ce monstre pouvait avoir toujours un coup d’avance. Certes, certains comportements pouvaient être prévisibles. En revanche, je n’osais pas croire qu’elle ait pu deviner qu’au cours de cette entrevue, je puisse émettre le désir d’en savoir plus sur le monde des espions. Au regard, de son grade, il pouvait très bien s’agir d’un programme d’entrainement pour recrue.

Je me contentais donc de me taire et la laisser me présenter son fameux exercice qui eut le mérite de titiller ma curiosité. Qu’allait-elle me présenter cette fois-ci ? J’obtins très vite la réponse en consultant la tablette que la Chiss me tendit. L’on pouvait y apercevoir 3 personnes qui étaient surveillés par ce qui semblait être un garde. Une fois, la tablette visionnée, Silenda m’apporta, en silence, les dossiers des trois condamnés que l’on voyait apparaitre. A première vue, ces hommes étaient tous des traitres ou des criminels. En effet, le premier, si j’en croyais ce que je lisais, avait déserté et avait vendu le reste de son groupe de combat, ce qui sur le coup me fît pousser un reniflement de mépris. Le second n’était qu’un agent des douanes qui avait accepté des pots de vin causant ainsi la livraison de vivres contaminés. Enfin le dernier avait, tout simplement, falsifié des données dans le but d’étouffer une affaire qui entachait le CV de son supérieur hiérarchique.

En somme, les actes de chacune de ces trois personnes avaient causé la mort de plusieurs dizaines de citoyens impériaux. C’était l’évidence même. Aussi, du fait de leurs crimes, chacun avait été mené dans une salle réservée aux exécutions par mesure préventive. Cependant, d’après Silenda, seule l’une des personnes présentes sur cette tablette était un traître ce qui m’interloquait quelque peu et me poussa à réfléchir longuement à la question et aux preuves qui m’étaient présentés. Certains de ces dossiers pouvaient être associés à de la négligence et non à de la traitrise si l’on était véritablement honnête. C’était par exemple le cas de ce fameux agent des douanes. Effectivement, ses actes avaient conduits à la mort de citoyens impériaux. Cependant, il n’avait agi que pour sauver la vie d’une cousine prétendument malade. Il avait délibérément accepté de fermer les yeux sur certaines marchandises. Même si une bombe avait été entreposée parmi ces vivres, il n’aurait pas été véritablement pu être accusé de trahison. En revanche, il était vrai que son cas demeurait préoccupant car il pouvait, si l’un de ses proches se trouvait dans une telle situation à nouveau, se métamorphoser en traître en acceptant de fournir des informations ou en piégeant certains convois. En cela, il n’était qu’un maillon faible qui pouvait s’avérer dangereux.

J’écartais donc très rapidement le dossier de cet homme, en prenant le parti d’expliquer toutefois les raisons de mon choix le concernant.


« Bien que les accusations à l’encontre de cet homme soient des plus graves, je ne puis l’accuser de traitrise. En revanche, il s’est montré négligent et facilement corruptible. Aussi, même si j’estime qu’il n’est pas un traitre, il pourrait très bien le devenir un beau jour si ces circonstances venaient à se reproduire ou si nos ennemis ont conscience que ce maillon faible peut leur servir de pions. Néanmoins, pour pleinement occulté la menace, di j’avais été à votre place, j’aurais sous doute ordonné une enquête approfondie pour vérifier qu’il n’ait pas déjà, par le passé, commis des écarts du même acabit ou encore que sa cousine était bien « malade ». Simple mesure de précaution. »

Je me saisissais à nouveau des dossiers deux autres condamnés et tentaient de les parcourir non sans froncer des sourcils en lisant celui de l’officier. Quelque chose clochait. En dépit de tout le mépris que la conduite de cet homme pouvait m’inspirer, un point me semblait curieux. Qu’il soit incompétent, couard et lâche, était un fait indéniable. Pire encore, le fait qu’il ait pu vendre le reste de son groupe de combat le rendait, effectivement, coupable de traitrise. Mais, un point clochait car sa conduite me paraissait peu compréhensible. J’en fis aussitôt part au commandant.

« En parcourant le dossier de cet officier, une donnée me semble quelque peu étrange. Il est vrai que je le qualifierais volontiers de traitre et de pleutre. La vente du reste de son groupe de combat et sa désertion font effectivement de lui, en raison des lois en vigueur, un renégat de la pire espèce. Cependant, à moins que vous n’ayez été le chercher à l’autre bout de la galaxie, jamais un officier de la flotte ayant à cœur de survivre ne serait revenu dans l’Empire. Pas avec moi aux commandes. Ses relations ou son nom ne l’aurait pas sauvé de la mort au vu de son passif. C’est un fait. Aussi, pourquoi un déserteur serait-il revenu dans l’espace impérial en ayant connaissance de cela ? C’est illogique. A moins que n’ayons des données brutes en provenance du champ de bataille, je botte en touche pour ce qui le concerne car rien ne colle à mes yeux. »

Je repris ma lecture pour le troisième individu. Cette affaire, à l’inverse de la précédente, me confrontait à un monde dans lequel j’évoluais depuis peu et qui avait justement, pour habitude, d’agir de la sorte. Aussi, savoir qu’un énième subalterne d’un Moff ait voulu falsifier des données pour étouffer une affaire qui risquait d’entacher la responsabilité de son maître ne me surprit guère. En vérité, ce cas m’offrait même un sentiment de familiarité qui m’arracha un sourire tant cela m’amusa. Le cas de cette énième personne était intéressant car, à l’inverse du précédent, il était bien plus facile à saisir. Visiblement, il s’était fait prendre la main dans le sac. Or, même s’il était coupable d’avoir falsifié des données, il paraissait évident qu’il avait accepté d’agir par loyauté envers son maître ce qui était admirable en un sens. En revanche, se posait la question de savoir si c’était la première fois qu’il opérait une telle falsification ou non. Pire encore, un point de cette affaire n’avait pas été abordé alors qu’il me semblait crucial.

« Cet homme est bien évidemment coupable des charges qui lui sont reprochées. Cependant, rien ne semble indiquer qu’il soit un traitre. Si je me laissais guider par mon fameux instinct, j’en viendrais à m’intéresser au pédigrée du Moff qu’il sert et qui, pour sa part, pourrait être un traitre. Si une telle bévue a pu être commise par celui-ci et qu’il n’a jamais cherché à en répondre, l’on peut supposer qu’il n’en est pas à sa première « erreur ». Il pourrait très bien avoir pu commettre pire par le passé et avoir ordonné à son assistant de couvrir ses traces. L’accusé, ici, n’est qu’un pion sacrifiable. Un instrument au service d’un autre homme qui, pour le coup, pourrait être le véritable traitre alors qu’il n’est pas sur le banc des accusés. Toutefois, s’il s’avérait que le Moff soit innocent, l’on pourrait effectivement accuser ce simple subalterne de s’être rendu coupable de trahison. Cela dit, une telle loyauté envers son « maître » est des plus admirables, je dois le reconnaître. Si son dossier atteste d’une quelconque compétence, il serait fort regrettable que l’Empire se passe d’un homme aussi fidèle et utile. Le gracier pourrait, possiblement, nous allouer ses services et, plus important encore, son dévouement à moins qu’un élément, dont je n’ai connaissance, ne rende une telle stratégie invalide. »

Bien que j’eusse tenté de trouver le véritable traitre dans le lot, j’avais le sentiment que l’exercice de la Chiss était peut-être bien plus retors qu’il n’y paraissait. Ainsi, il n’était pas impossible que je me sois lourdement trompée. Cependant, j’admettais de pas véritablement pouvoir faire mieux. A mes yeux, le cas numéro 1 n’était pas un traitre, le numéro 2 l’était mais sa conduite n’avait aucun sens et le numéro 3 n’était soit qu’un pion dont le maître pouvait être effectivement un traitre soit un homme dont la loyauté envers son maître le poussait à commettre l’irréparable. En méditant sur la complexité de cet exercice, je soupirais et regardais la Chiss :

« Je suppute que j’ai faux sur toute la ligne ? Non que cela serait étonnant vu mon incompétence dans ce domaine. Au point où j’en suis, j’en viendrais presque à croire que le traitre apparaissant sur votre tablette est en réalité non pas l’un des accusés mais le garde étant donné qu’il est le seul à faire ce qu’il doit faire et qu’aucun dossier le concernant ne m’a été remis… Ce n’est pas comme si, à un tel poste, cet homme pouvait capter différentes informations pour mieux les transmettre à nos ennemis après coup… »


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Silenda
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Commandant de l'Imperial Intelligence
Commandant des Renseignements Chiss
Commandant de l'Imperial Intelligence  Commandant des Renseignements Chiss

Jeux de Guerre [PV Silenda] Empty Re: Jeux de Guerre [PV Silenda]

Dim 5 Fév - 19:55
Pour la première fois depuis le début de cette rencontre, Aerys a droit à un vrai sourire de la part de la chiss. C’est subtil. Clignez des yeux et vous le manquerez. Mais pendant un court instant, le masque est tombé. Et s’il y a eu d’autres moments de sincérité avant, car Silenda fonctionne par… Niveaux, strates, couches, utilisez le terme que vous voudrez, c’est celui qui est le plus sincère. Il serait étonnant qu’elle soit vraiment surprise des conclusions d’Aerys. Il est évident qu’elle a vu plus impressionnant dans sa carrière qu’une déduction exacte par une néophyte. Rappelons, cependant, que la chiss est loyale à l’Empire Galactique et non à la personne assise sur le trône impérial. Donc, ce pourrait être un premier pas, même petit, vers sa collaboration, à défaut de sa loyauté. Difficile à dire avec Silenda. Cela fait partie du personnage.

« Pour clarifier sur l’officier de la flotte, il n’est pas revenu de son propre chef. Nous l’avons capturé. Mais en dehors de ce détail, vos conclusions sont intéressantes. Dans l’absolu, c’est une affaire terriblement triviale, vraiment, mais c’est une bonne introduction. La situation est réelle. Ces personnes existent. Elles peuvent être amenées devant vous si tel est votre souhait ou nous pouvons procéder à l’exécution immédiatement.

Vous avez correctement identifié le traitre même s’il s’agit plus d’un processus d’élimination qu’une solide conviction avec des preuves. Le traitre est le garde. Vous me direz qu’en un sens c’était évident. L’absence de dossier, le soin pour ne pas attirer l’attention sur lui… Et c’est précisément le but. Dans le cas actuel, c’est un simple garde. Mais parfois il s’agit d’un gouverneur, d’un moff, d’un général, d’un amiral et j’en passe.

S’il s’agissait de nos rivales dans le Chume’doro, la conclusion aurait été simple : exécuter le traitre et les trois autres personnes présentes dans la pièce. Arcanis adore ordonner des purges et si la reine éternelle ne lui avait pas ordonné de ne pas le faire… Elle aurait probablement ordonné le massacre du trois quarts du Consortium Éternel pour loyauté insuffisante. Mais vous avez correctement identifié comment en faire des ressources utiles.

Une mauvaise conception de l’espionnage est que systématiquement, nous préférons éliminer nos cibles. C’est faux. Un individu mort ne révèle rien. Si nous nous sommes trompés, les conséquences peuvent être catastrophiques. Ceci étant dit, Dans ce cas particulier, peu importe si je suis d’accord ou non, vous choisissez le sort de ces quatre personnes. Faire le nécessaire est un peu le principe directeur de l’Imperial Intelligence.

L’autre leçon à retenir, et vous l’aurez facilement deviné, c’est qu’en cherchant un traitre, on peut se retrouver à découvrir encore plus de cas à traiter séparément. L’officier renégat. L’agent des douanes. L’assistant du moff. Notre traitre a été en contact avec chacune de ces personnes. Donc ils sont autant de suspects pour déterminer s’il y a quelque chose de bien plus gros à l’œuvre. Il y aura toujours de quoi faire dans l’espionnage. »


Qu’est-ce que Silenda a voulu dire par « Il y aura toujours de quoi faire dans l’espionnage »? Le choix des mots n’a pas été fait au hasard. Une interprétation facile pourrait être : il y aura toujours des suspects à surveiller. Mais ce serait une conclusion tellement facile à tirer… Non, il doit y avoir autre chose. Silenda offre une quinzaine de minutes à Aerys pour choisir quoi faire de chacune des personnes de l’exercice précédent. Le délai passé, elle lui donne un nouveau problème. Un problème, dit-elle, qui pourrait être fictif ou bien réel. Dit-elle cela pour confondre Aerys? Pour mettre un sentiment d’urgence? Encore une fois, Silenda ne dit jamais rien pour rien. La situation est la suivante : un agent vétéran est à bord d’une navette qu’il a volé à l’ennemi pour ramener un échantillon d’un virus artificiel. Pendant le transit, le virus s’est répandu dans le vaisseau.

À cause du virus, la navette s’est arrêtée. Elle n’ira pas plus loin tant que le virus sera à bord ou qu’un potentiel hôte est présent. L’agent est derrière un champ de force. Si on détruit le virus en l’irradiant, l’agent, qui est dans une partie saine, sera épargné mais la mission sera un échec car le virus sera perdu. Ou alors, on peut éliminer l’agent dans la partie saine, priver le virus d’un hôte et comme aucun être vivant ne subsistera à bord, la navette va reprendre sa route vers l’installation médicale la plus proche. Est-ce quelque chose de commun comme système? Certainement pas au sein d’une flotte de guerre voire une flotte marchande. Mais là, on parle d’une navette venant d’une installation secrète produisant des armes virales dangereuses. Un tel système est donc une affaire de vie ou de mort, en quelque sorte. Qu’est-ce qui est le plus important? La mission ou la personne qui a causé l’échec de la mission?

Le virus, même libéré dans la navette, peut ensuite être contenu, analysé et des millions d’impériaux ne seront plus à risque si un antidote, un remède, si vous préférez, peut être créé. En même temps, récupérer l’agent pourrait aussi sauver des millions d’impériaux s’il réussit dans ses prochaines missions. On parle d’un agent vétéran décoré. Et termes d’échec, c’est la deuxième fois qu’une mission est compromise dans une carrière de plus de trente ans. Dans un scénario idéal, un vaisseau impérial vient récupérer la navette et on sauve les deux. Mais si Silenda soumet ce problème, c’est que ce n’est pas une option possible. Et contrairement au scénario précédent, il n’y a pas de troisième option secrète. Noir ou blanc. Zéro ou un. Oui ou non. Aussi… Improbable, en un sens, que cela puisse être, parfois le choix est tout simplement manichéen. Un plan de bataille peut être adapté au cœur du combat. Aerys peut facilement trouver une faille, avoir un éclair de génie, tourner les choses à son avantage.

Quelle est la bonne décision quand dans les deux cas, ultimement, c’est un échec?


"Ne me pose pas de question et je ne te dirai pas de mensonge."
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Dim 2 Juil - 18:51
Fixant du regard Silenda, j’attendis, non sans une certaine impatience, la réponse à son fameux problème épineux. Il n’y avait aucun doute, du moins à mes yeux, que mon approche de la situation n’avait été guère brillante. En vérité, cette énigme qu’elle m’avait soumise me faisait prendre davantage conscience de mon ignorance vis-à-vis de certaines réalités. Plus que de l’ignorance, j’éprouvais des difficultés à faire en sorte que mon esprit se conforme à ce type de raisonnement. J’étais une militaire, une femme d’action et une guerrière. Je n’étais pas une politicienne contrairement à ce que mon titre pouvait laisser suggérer. J’étais encore moins une manipulatrice comme ma chère sœur ou la Chiss. Or, en cet instant, l’on me demandait d’aller contre ma nature profonde et de faire preuve de flexibilité afin de pouvoir imiter ces dernières. Cependant, cela me semblait quelque peu illusoire. Au-delà de ma profonde aversion pour ce genre de comportement, j’avais le sentiment de me confronter à un monde qui ne reposait sur aucune certitude, sur aucun élément tangible. Tout ne semblait être que chaos et perpétuel changement. Rien ne semblait être ce qu’il était censé incarner. Pire encore ! Chaque situation, chaque visage, chaque action, chaque donnée devenait une illusion qu’il fallait percer à jour.

Mais comment y parvenir ? Ne serait-ce que par ce simple exposé, Silenda me faisait comprendre que ce monde, ô combien intangible à mes yeux, regorgeait d’ennemi ou parfois d’alliés qu’il m’était, pour l’heure, impossible d’identifier.  Mais ce n’était sans nul doute pas l’élément le moins rassurant. En effet, la Chiss me faisait comprendre à travers chacun de ces exemples que chacune de ces données pouvait avoir plusieurs niveaux de lecture, plusieurs interprétations. Mais, dès lors, se posait encore cette simple question : comment pouvais-je espérer réussir à y voir clair dans ce niveau de vipères et à ne pas devenir paranoïaque ? J’avais, après tout, conscience de mes propres limites dans ce domaine. Même, si je faisais des efforts, je savais que jamais au grand jamais je ne parviendrais à égaler Silenda ou même Hélène. J’avais, à l’instar d’Ymir, bien trop de difficultés pour m’exprimer sur certains sujets et à identifier correctement certains de mes sentiments. Or, comment pouvais-je prétendre discerner les intentions d’autrui si j’étais bien en peine de mettre un mot sur les soubresauts qui pouvaient parfois agiter mon âme ? Cela me semblait tout bonnement ubuesque.

Alors que je continuais à attendre, je crus noter un sourire de la part de mon interlocutrice qui me ramena quelque peu à la réalité. Quelque peu interloquée par cette réaction, je clignais des yeux et en vins à voir que rien n’avait changé sur son visage contrairement à ce que j’avais cru. Peut-être s’agissait-il d’un témoin de ma lassitude ainsi que de ma fatigue nerveuse. C’était sans doute le plus probable. J’imaginais assez peu le commandant des renseignements impériaux, une Chiss de surcroit, sourire ainsi au cours d’un tel entretien. Cela n’avait strictement aucun sens, quand bien même, mon interlocutrice était une personne des plus excentriques. Aussi, je la laissais reprendre la parole, non sans froncer des sourcils et l’écoutais attentivement.

Ainsi, ces personnes n’étaient pas fictives. Toutes les données qui m’avaient été présentées étaient tangibles ce qui me poussa d’autant plus à m’inquiéter, non pas vis-à-vis de l’agent des douanes ou de l’assistance du Moff, mais au sujet de l’officier de la flotte. De par le patronage que j’exerçais sur l’Académie navale d’Anaxès, je me serais attendue à avoir eu vent d’un tel scandale. Or, cela n’avait pas été le cas ce qui était aussi étrange qu’alarmant. Pourquoi n’avais-je reçu aucun rapport à ce sujet ? Pourquoi ne m’avait-on pas alerté ? Pourquoi apprenais-je ceci que maintenant ? La seule explication était que certains hommes ou femmes avaient voulu étouffer l’affaire afin d’éviter d’attirer mon attention. Il est vrai que si j’en avais pris connaissance plus tôt, j’aurais sans nul doute fait tomber quelques têtes au vu de la gravité de la situation. Je ne pouvais décemment pas tolérer qu’un officier déserteur puisse ainsi vendre son groupe de combat à l’ennemi. Il devait forcément y avoir une donnée quelque part et je comptais bien la trouver, le moment opportun.

Quoi qu’il en soit, il semblait que j’avais réussi, contre toute attente,  à identifier le traitre, et ce par l’entremise d’un processus d’élimination. À l’énonciation de ce fait, je me comptais de hocher légèrement la tête en guise d’approbation. J’avais tout simplement décidé de raisonner d’une manière classique comme l’on pouvait le faire parfois sur le champ de bataille. En effet, il n’était pas rare qu’un officier doive procéder par élimination dans la conception d’un plan de bataille, et ce afin de pouvoir devancer la progression de l’ennemi et ainsi entraver la réalisation de ses objectifs. Ce n’était pas la meilleure manière de déduction, mais elle demeurait terriblement efficace et avait fait ses preuves à plus d’une reprise.

Il était vrai qu’en un sens Silenda avait tout fait pour ne pas attirer mon attention sur cet homme. Cependant, j’avais effectué suffisamment de combats pour connaître un tel procédé. Le principe même de la diversion ne s’appliquait pas qu’au monde de l’espionnage, bien au contraire ! En vérité, ces propos n’étaient pas sans me rappeler un principe que Catherine m’avait inculqué, il y avait de cela fort longtemps et qui tenait en cette simple maxime : « Attaque ton ennemi quand il n'est pas préparé, apparais quand tu n'es pas attendu ». Cela dit, même si je parvenais à comprendre et à appliquer ce concept sur le champ de bataille, j’éprouvais de grandes difficultés à l’appliquer en politique contrairement à d’autres. Aussi, le fait que des gouverneurs, des moffs, des généraux voire des amiraux puissent ainsi se jouer de moi m’inquiétait quelque peu tant je n’étais pas assez perspicace ni clairvoyante contrairement à la Chiss.

Celle-ci à ma grande surprise, comme en témoigna mon haussement de sourcil, alla plus loin que je ne l’aurais cru dans son exposé. En effet, Silenda me mit à l’épreuve d’une manière assez peu conventionnelle en me demandant de statuer sur le sort de ces quatre personnes ce qui n’était pas sans me faire grimacer. Non que prononcer une condamnation à mort me gênât outre mesure. Loin s’en fallait. En revanche, j’éprouvais quelques scrupules à l’idée de me subsister à la loi impériale en me faisant ainsi juge juré et bourreau. Je pouvais, en certaines occurrences, le faire, mais cela demeurait très circonscrit à la chose militaire. Afin d’éviter de m’attirer des inimitiés supplémentaires ou de passer pour un tyran, j’évitais autant que faire se peut d’intervenir dans le domaine judiciaire. Hélas ! Malheureusement pour moi, j’allais devoir le faire.

Néanmoins, cette « petite épreuve » ne manqua pas de me faire pleinement saisir à quel point les Renseignements Impériaux pouvaient faire fi des lois et des principes qui pouvaient constituer la base d’un régime politique. Je n’affectionnais qu’assez peu une telle réalité, mais pouvais-je les blâmer pour cela ? Après tout, est-ce que certaines circonstances ou certains individus pouvant mettre en danger l’Empire ne nécessitaient pas que l’on se salisse les mains ? C’était très probablement le cas. Mon frère ainé, maintenant porté disparu, était sans doute le meilleur exemple qui soit. Ce traitre avait voulu usurper le trône, avait tenté de me tuer, avait assassiné mère et avait sûrement un rôle dans le meurtre de père. Aussi afin d’empêcher cet apparatchik de commettre de tels actes, il aurait été nécessaire de s’affranchir de la loi pour le mettre hors d’état de nuire, et ce de manière définitive. En somme, la question n’était peut-être pas de savoir si les Renseignements impériaux avaient le droit ou non de se salir les mains, mais plutôt de savoir en quelle occurrence, cette manière de procéder était-elle légitime et quand ne l’était-elle pas. Tout était probablement une question d’équilibre même si je me doutais que ce n’était aussi simple. Toutefois, je savais que jamais au grand jamais, je ne comptais imiter le Consortium Éternel qui, d’après Silenda, n’hésitait pas à purement et simplement exécuter les personnes mis en examen par le Chum’edoro. J’étais certes une partisane de l’Ordre, mais je ne comptais aucunement mettre en place un régime de terreur.

Quoi qu’il en soit les propos de Silenda me firent adopter une mine songeuse et me renvoyèrent à l’une des questions que je m’étais posées quelques instants auparavant. La Chiss affirmait qu’au cours d’une enquête de ce type, il était monnaie courante de déceler plusieurs irrégularités qui pouvaient mener, en soit à d’autres enquêtes. Or, bien que je pusse comprendre qu’au nom de la sécurité de l’Empire, l’on puisse mener d’autres investigations afin  de déterminer si oui ou non tel ou tel élément incarnait une menace pour le régime que j’incarnais, je ne parvenais toujours pas à saisir comment l’on parvenait à ne pas devenir paranoïaque. Il était impossible, par essence, que chaque personne ayant commis une petite entorse à la loi soit un traitre en puissance. Certes, il était impératif que chacun et chacune respecte les règles de notre société, mais je n’étais pas assez sotte pour croire que tout le monde était, au sein de l’Empire, blanc comme neige. De même, il restait une donnée qui découlait de mon questionnement et qui m’inquiétait quelque peu. Comment était-il possible de séparer de manière judicieuse l’ivraie du bon grain sans pour autant perdre des ressources, ou pire encore du temps ? Après tout les moyens de l’Empire n’étaient pas illimités. Aussi y’avait-il de fortes chances pour qu’une simple vérification fasse perdre du temps aux agents sur le terrain, qui dès lors, n’auraient pas le temps nécessaire pour se charger d’une autre menace qui, pour sa part, pourrait frapper à loisir le cœur de l’Empire et ainsi atteindre ses objectifs… En somme, je ne parvenais pas à saisir comment l’on pouvait parvenir à un tel degré d’efficacité même s’il paraissait logique que la perfection, dans ce domaine, soit impossible à atteindre.

Comme convenu la Chiss me laissa décider du sort de chacune de ces personnes sur un datapad. Pour certains, le verdict fut assez simple à prononcer. En effet, eut égard au protocole militaire, l’officier de la flotte ayant déserté et vendu son groupe de combat serait déchu de son rang et purement et simplement exécuté. Aucun pardon ne serait formulé à son égard au vu de l’ampleur de sa traitrise. Néanmoins, j’adjoignis une simple recommandation au dossier à savoir celle qu’un membre de la police militaire puisse enquêter pour savoir comment cet homme avait pu atteindre un tel rang au sein de la marine impériale et pour connaître les raisons qui faisaient que cette affaire avait été étouffée au point que je n’en entendisse pas parler jusqu’à présent. Si le ménage devait être fait au sein de l’Académie navale, je comptais bien le faire moi-même.

Au sujet du traitre, je préconisais son arrestation ainsi qu’un interrogatoire des plus poussés afin de pouvoir obtenir quelques informations concernant sa mission, mais aussi ses contacts. Je laissais, toutefois, aux personnes des Renseignements, en charge de cette affaire toute latitudes concernant les moyens à employer ou ses conditions de détention. En somme, ils pouvaient le torturer je n’en avais cure. Pire encore, s’ils estimaient que ce traitre n’avait plus aucune information à partager ni aucune utilité, je les autorisais à se débarrasser de lui de la manière qui leur seyait.

Venait ensuite le cas de l’agent des douanes. Le concernant, j’étais plus circonspecte. Il me fallait un peu plus de données à son sujet. Aussi, recommandais-je à un service de police local appartenant possiblement à la police des douanes de se renseigner à son sujet. Le but était très clairement de savoir si sa cousine était « véritablement » malade et si c’était bel et bien la première fois que cette personne acceptait un pot de vin. Si tel était le cas, je préconisais une convocation en bonne et due forme auprès d’un personnage officiel et suffisamment gradé des services de renseignement sur place, pour lui signifier qu’il avait été attrapé la main dans le sac, mais qu’au vu de ses états de services afin cet incident, l’impératrice acceptait de le gracier et lui octroyait une aide financière supplémentaire étant donné qu’il semblait avoir une personne à charge. Mon but à travers cette décision était assez simple. En effet, en faisant ainsi preuve de clémence, j’espérais le pousser, par reconnaissance, à se montrer d’autant plus loyal à l’Empire au point peut-être de le motiver à se montrer vigilant dans son travail et ainsi devenir une source pour les Renseignements Impériaux.

En revanche, si cet homme n’en était pas à sa première traitrise, que sa cousine n’était pas malade ou bien qu’elle ne servait que de simple « excuse » pour camoufler ses actes, j’autorisais les autorités locales à prononcer la peine adaptée à son ou ses crimes et recommandais fortement à ce qu’on interdise à cet homme de pouvoir retrouver un emploi dans le domaine des douanes. De même, j’ordonnais qu’un droïde puisse, dans ce cas de figure, consulter les archives des douanes afin de pouvoir compulser ses « crimes passés » pour vérifier qu’il n’ait pas permis à nos ennemis de mener des opérations sur le sol impérial. Si tel était le cas, en revanche, j’autorisais son exécution, après avoir obtenu le plus d’informations de sa part et accordais même l’aide des chevaliers impériaux dans la traque de nos adversaires afin de régler ce problème avant que ces derniers n’aient le temps de mener une énième opération qui pourrait fragiliser notre régime dans ce secteur.

Il ne restait plus que l’assistant du Moff. Par réflexe, au vu de la complexité de cette affaire, je ne manquais pas de caresser de mes doigts la mâchoire ainsi que mon menton. Dans ce rapport, il demeurait une inconnue à savoir la « responsabilité du Moff ». Bien évidemment, pour prendre ma décision, je pouvais faire sans et espérer, bien naïvement, que celle-ci nous permette d’y voir plus clair. Que ce soit à la demande de son supérieur ou à son initiative, il n’en demeurait pas moins que factuellement cet homme était coupable. Pour autant, je me voyais mal le déchoir de son rang ou le condamner à une quelconque peine. Peu importe l’option, cet assistant avait fait preuve de loyauté envers son « maître ». Pouvait-on l’accuser pour cela ? Au regard des conséquences, certains répondraient par l’affirmative, mais ce n’était pas mon cas. Une telle fidélité ainsi que ses « talents » de falsificateurs pouvaient s’avérer des plus précieux en ces temps troublés. À moins que cet homme ne soit un ennemi de l’Empire ou ne cherche à soutenir son maître dans le but de le déstabiliser, j’optais pour une grâce à son encontre ainsi qu’une offre de poste au sein de la capitale impériale ou au sein des Renseignements impériaux.

Sans prononcer un mot, je rendis le datapad comportant chacune de mes décisions à Silenda et en profitais pour consulter le second datapad qu’elle me tendit. Celui-ci contenait un problème qui pouvait se référer autant à une situation fictive que réelle. Cette spécification ne me surprit guère. Il était monnaie courante, au sein de l’École de guerre, de baser certains scénarios stratégiques fictifs sur un fond de réalité. Aussi, savoir si la situation présentée était tangible m’importait assez peu à l’inverse du propos mis en avant. Si j’en croyais ce que je lisais, un agent des plus compétents serait parvenu à substituer à nos ennemis un échantillon d’une arme bactériologique. En soi, c’était une bonne nouvelle. Cependant l’agent chimique était parvenu à se répandre à l’intérieur du vaisseau causant ainsi son arrêt total. Pire encore, celui-ci ne reprendrait pas la route tant qu’un seul être vivant serait à bord ou tant que ladite arme y serait. En somme, par le biais de cet exercice, Silenda me demandait d’effectuer un choix des plus binaires : soit je sauvais l’agent et détruisais l’arme bactériologique, soit j’acceptais de sacrifier cet espion pour faire main basse sur cette dernière. Je n’avais pas d’autres alternatives.

Par réflexe, je réajustais ma position sur mon siège et m’enfonçait un peu plus à l’intérieur, et ce dans l’optique de pouvoir au mieux soupeser les options qui s’offraient à moi. Par essence aucune des deux ne me satisfaisait. Hélas ! Je ne pouvais pas, à l’inverse d’un champ de bataille, trouver la solution qui me permettrait de renverser le cours des évènements. Je ne pouvais pas non plus demander à Silenda de me conseiller en la matière. Que son problème soit réel ou fictif, il n’en demeurait pas moins qu’il s’agissait d’un test. Mais, dans ce cas, quel était le but de celui-ci ? Quel objectif visait-elle ? Je n’en avais aucune idée car dans les deux cas, il me fallait prendre une décision difficile. De ce que je pouvais en juger, il n’y avait pas de bonnes réponses.  L’on me demandait tout simplement de prendre la décision que je jugeais être la moins catastrophique sauf qu’en l’occurrence je bottais en touche et ce à cause notamment de mes considérations personnelles.

En effet, par essence et au regard de mes conceptions, je préférais tout naturellement sacrifier la vie de l’espion afin de préserver la souche du virus, pour pouvoir la ramener en laboratoire, l’étudier et ainsi mettre au point un vaccin qui immuniserait mes milliards de sujets. Toutefois, je ne pouvais occulter le fait que les services de renseignements de nos ennemis avaient peut-être eu vent de cette opération et conseilleraient ainsi à leurs responsables politiques d’abandonner tout projet visant à déployer cette arme sur le sol impérial étant donné qu’ils en viendraient à penser que nous avions réussi à développer des contremesures adaptées. Si tel était le cas, le sacrifice de l’agent aurait été vain. De même, au travers de cette décision, je me passais également des services d’un subalterne très compétent qui, de par ses talents, aurait pu déjouer de nombreux complots contre la couronne impériale et qui, par ses actions lors de diverses missions, serait parvenu à sauver des millions d’impériaux. Peut-être même aurait-il était en mesure de faire basculer cette guerre à notre avantage.

D’un autre côté, si je préservais la vie de cette personne et faisait le choix d’anéantir la souche de ce virus, il y avait un risque non négligeable pour que nos ennemis finissent par avoir vent de cet échec et ne décident de déployer une arme qui tuerait de nombreux de citoyens impériaux et qui fragiliserait non seulement la défense de nos frontières, mais pousserait également certains mondes à se révolter contre l’Empire. Pire encore, certains au sein de la Cour impériale, pouvaient y voir une opportunité pour tenter, une nouvelle fois, de me renverser, et ce en influençant la vindicte populaire en mettant en cause mon incapacité à protéger les frontières de l’Empire. Dès lors, cette situation risquait de faire rentrer le régime impérial dans une profonde crise politique qui l’affaiblirait et qui mettrait en péril notre effort de guerre. Pire encore ! Une telle situation pouvait bien conduire au déclenchement d’une guerre civile si nos ennemis et certains moffs au sein de la Cour s’y prenaient bien. En somme, j’avais le choix entre parier sur l’avenir ou jouer la sécurité.

Ironiquement, ce n’était pas bien différent de certaines situations sur le champ de bataille où il fallait parfois décider de la vie ou de la mort de ses hommes même si, à mes yeux, il était plus pertinent de faire en sorte de préserver le plus possible l’existence des soldats sous mon commandement et ce notamment pour des raisons pratiques.

Devant ce simple constat, je ne pus m’empêcher de soupirer et fixais à nouveau Silenda du regard avant de prendre la parole :


« Bien qu’elle ne m’enchante guère, je ne vois qu’une solution : le sacrifice de l’agent et la récupération de cette arme bactériologique. Aussi compétent soit-il, je ne puis me permettre de parier de manière aussi hasardeuse sur l’avenir notamment quand celui-ci pourrait occasionner de graves répercussions sur la vie de nos concitoyens et sur la stabilité de l’Empire. Personne n’est irremplaçable dans le fond, que ce soit cet agent ou moi-même bien que cela ne constitue en aucune façon une raison pour sacrifier de manière déraisonnable sa vie ou celle d’autrui. Il faut savoir se montrer judicieux même si pour être tout à fait honnête, c’est bien plus facile à dire qu’à faire. Même maintenant, je me demande si j’ai effectué le bon choix. J’ai préféré privilégier la sécurité que me fier aux probabilités. Mais, comment savoir si l’inverse n’est pas préférable en certaines circonstances ? Comment le déterminer ? »

Je fis une pause délibérée et adoptais un air grave en pensant à un détail que j’avais occulté jusqu’à présent.

« De même comment être sûre et certain que l’agent acceptera de mettre fin à ses jours dans cette situation ? Comment être sûre qu’il ne préfèrera pas détruire l’échantillon et trahir l’Empire pour rejoindre nos ennemis ? Mais toutes ces interrogations sont presque secondaires à côté de la question qui occupe mon esprit depuis de longues minutes. Comment peut-on faire confiance à autrui si je me fie à votre vision du monde ? Si chaque personne a un agenda personnel, cela me parait tout bonnement impossible. Or, je doute que se montrer paranoïaque soit la solution. Ce n’est pas une manière de vivre et encore moins de gouverner. Aussi comment déterminer mes véritables alliés ? Comment est-il possible de séparer de manière judicieuse l’ivraie du bon grain ? Comment puis-je par moi-même me prémunir des traitres ?»


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Silenda
Silenda
Commandant de l'Imperial Intelligence
Commandant des Renseignements Chiss
Commandant de l'Imperial Intelligence  Commandant des Renseignements Chiss

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Dim 2 Juil - 20:28
Silenda consulta ce que l’impératrice avait préconisé pour chacun des responsables dans ce premier test qu’elle lui avait fait passer. On ne pouvait pas dire que cela manquait de nuance ou de flexibilité sur la plupart des individus visés, en tout cas. Ce qui était intéressant, c’est que cette façon de voir les choses, sur certains égards, avait des similitudes avec la sienne. Pour Silenda, au risque de se répéter, la galaxie est un vaste plateau de jeu où chaque pièce peut avoir plus qu’un rôle, plus qu’une fonction. Elle ne se déplace pas de la même façon sur l’échiquier de partie en partie, pour ainsi dire. Quant aux interrogations de l’impératrice, elles étaient parfaitement légitimes. Et si l’idée d’une chiss en maillot de bain discutant d’une certaine forme d’éthique ou de philosophie semble loufoque, la teneur du discours, en revanche, ne l’était absolument pas.

« Répondons dans le désordre, si vous le voulez bien. Vous me demandez comment faire confiance à autrui en regardant le monde à travers ma vision. La réponse est simple : vous ne pouvez pas. Est-ce de la paranoïa pour autant? Non. Vous êtes militaire de cœur alors utilisons un exemple intéressant : un soldat qui entretient son arme. Il sait que son arme est en bon état de fonctionnement. Il l’a nettoyé. Il l’a calibré. Mais…

Avant chaque bataille, il va quand même s’assurer que son arme fonctionne. Il ne va pas assumer qu’elle va correctement fonctionner car elle fonctionnait la dernière fois. Ou parce qu’il l’a entretenu le matin même. Ce n’est pas de la paranoïa. C’est de la vigilance et du gros bon sens. Voyez ceux qui vous entourent comme des armes ou des outils. Toujours garder en tête qu’ils pourraient mal fonctionner. Toujours vérifier que tout est en ordre.

Prenez-moi en exemple. Vous n’avez aucune idée de ma loyauté en dehors de ma parole. Je suis une loyale impériale. C’est ce que j’affirme. Vous ne me faites pas confiance, avec raison, pas parce que je suis une espionne. Mais parce que vous avez un bon instinct. Vous savez que je suis dangereuse. Potentiellement instable. Un vrai bon traitre compétent est plus rare que vous ne le pensez. Des égoïstes, des profiteurs, cela il y en a des légions!

Une solution clairement imparfaite à un problème terriblement complexe. Moi je vous dirais : ne jamais faire confiance, toujours se faire sa propre idée. Et vérifier régulièrement si l’arme continue de performer comme elle devrait. Simple? Peut-être? Réducteur? Pas vraiment. Insatisfaisant comme réponse? Fort probablement. Mais il y a quelque chose de merveilleux avec la simplicité. Bien moins de risques de se perdre ou de s’y perdre. Ceci étant clarifié…

Si cela peut vous… Rassurer… Ou vous consoler. Ou peut-être vous inquiéter… Vous et moi arrivons à la même conclusion. Sacrifier une vie pour en sauver des millions. Ce serait moi dans cette navette, vous n’auriez pas besoin de vous poser la question. J’aurais pris ma propre vie sans sourciller. Je sais quelle est ma place, mon rôle dans la vaste machine impériale. Je sais aussi qu’un outil qui ne performe plus doit être retiré de la circulation.

Je ne peux m’empêcher de me demander, par contre, et ne le prenez pas mal, si votre réponse aurait été la même si Ymir avait été dans cette navette. À choisir entre sa vie et la vie théorique de millions. Libre à vous de me répondre ou non. Vous êtes l’impératrice, après tout. Et concernant si l’agent va faire son devoir, s’il va accepter de donner sa vie pour l’Empire et l’impératrice… Pourquoi ne pas lui demander vous-même? »


Est-ce que Silenda est en train de bluffer? Est-ce que la situation est vraiment réelle? Ou est-ce un simulacre plus vrai que vrai auquel Aerys va participer? Cette personne à qui l’impératrice va parler, qu’elle va voir mourir en direct, en la regardant droit dans les yeux… Statistiquement, il est pratiquement impossible que ce scénario spécifique se soit produit exactement au moment où Silenda en avait besoin. Elle n’aurait… Non. Elle n’aurait quand même pas orchestré tout ceci, volontairement sacrifier la vie d’un agent d’expérience juste pour forcer Aerys à un choix? Non. Non ce n’est pas son genre. En tout cas, ce n’est pas ce que l’instinct de l’impératrice suggère. Donc c’est forcément une simulation. Ou est-ce quelque chose de récent? Une journée en arrière? Peut-être deux? Mais encore là, comment Silenda aurait pu deviner qu’Aerys la convoquerait et que la discussion prendrait cette tournure?

Pourquoi quelque chose de si simple ne fait que générer encore plus, toujours plus de questions?


"Ne me pose pas de question et je ne te dirai pas de mensonge."
Aerys H. Fel
Aerys H. Fel
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Impératrice
AdministrateurImpératrice
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Sam 4 Nov - 20:27
La réponse de Silenda à ma principale préoccupation ne se fit pas attendre. Les quelques mots qu’elle prononça furent même particulièrement déplaisants à mon sens et me firent automatiquement froncer des sourcils et serrer les accoudoirs de mon fauteuil au point que mes jointures en devinrent blanches. Ainsi, selon elle, je ne pouvais pas faire confiance à autrui. Elle excluait sans éprouver, ne serait-ce que l’ombre d’un doute, cette option. C’était une vérité à ses yeux. Sa vérité. Pour ma part, cette conviction me semblait bien nébuleuse et surtout ô combien dangereuse. La Chiss dût, toutefois, ressentir mon appréhension à ce sujet et eut la bonne idée d’expliciter plus en détail son point de vue sur la question qui, si j’en croyais la nature de notre échange jusqu’à présent, allait être assez peu orthodoxe. Je n’en doutais pas un seul instant.

Pourtant…ironiquement, son raisonnement s’avéra être moins détestable que j’aurais pu le croire. Du moins en terme purement militaire. Il était vrai que chaque soldat y compris moi-même devait, pour accomplir son devoir mais aussi survivre, avoir recours à une arme. Celle-ci devait être en parfait état. A défaut de pouvoir correctement la nettoyer selon les circonstances, il était impératif qu’elle soit au moins correctement calibrée et fonctionnelle. Quand bien, une telle vérification avait pu être effectuée la veille, il fallait en refaire une le lendemain par acquis de conscience. Jusque là, j’étais d’accord avec la logique de son exemple. Il était question purement et simple de vigilance et de rigueur. Si j’appliquais cette logique au commandement d’un navire, Silenda disait également vrai. Ou du moins en partie. Si j’exceptais la notion même de loyauté, il était impératif lorsque l’on dirigeait un bâtiment de guerre de surveiller les performances de chaque membre de son équipage. Pour ce motif, des exercices étaient très souvent réalisés afin qu’il n’y ait pas de temps mort. L’objectif ? Maintenir un haut niveau de préparation et de professionnalisme dans un environnement militaire. Il était plus judicieux de bénéficier d’un personnel parfaitement formé et prêt à affronter toute éventualité que de simplement avoir confiance en leurs capacités ou même en l’entrainement qu’ils avaient bien pu recevoir à l’Académie. Pire encore, si ces personnes ne subissaient aucun exercice, leurs aptitudes s’émoussaient et elles devenaient, fatalement, indolentes.

Sur ce point, je n’avais rien à redire. En revanche, un point semblait échapper à Silenda mais peut-être me l’expliciterait-elle par la suite. Après tout, elle ne semblait pas avoir fini. Aussi poursuivit-elle son exposé, que je suivais avec moins de réticence comment en témoigna probablement le fait que je décontractais inconsciemment ma mâchoire même si un élément me fît automatiquement tiqué. Non car je n’étais pas d’accord mais plus car je n’affectionnais pas me mot qu’elle avait employé. Néanmoins, je n’en dis rien. Quoi que fût mes pensées sur le sujet, je n’ignorais pas que je raisonnais également ainsi en certaines circonstances. Les soldats, les pilotes, les servants de turbolasers, les navires, les sous officiers et officiers…tous n’étaient que des outils dont je faisais usage sans éprouver la moindre réticence. Sur un vaisseau, il était monnaie courante de dire que le commandant était similaire à un Dieu ou même à l’Empereur car il incarnait l’autorité suprême. Aussi, d’un point de vu purement logique, tel un général sur un plan de bataille, c’est lui qui décidait de la répartition des ressources, c’est lui qui donnait les ordres, c’est lui qui déplaçait tout ce petit monde comme des pions sur un échiquier. C’était un fait. Le nier m’aurait été impossible. Toutes mes flottes n’était qu’un moyen, en un sens, de parvenir à mes fins. Un outil que j’employais pour instaurer ce qui me tenait à cœur.

Pourtant, il y avait une nuance à apporter à son propos. Nuance qu’elle ne semblait pas prendre en compte alors qu’à mon sens elle était cruciale. Mes subordonnés étaient certes des outils mais il n’en demeurait pas moins qu’il ne fallait pas faire l’erreur de les dépourvoir de toute humanité. Au-delà même de leurs rêves, de leurs aspirations, de leurs désirs, ils étaient des êtres vivants. De ce fait, en tant que tels, même si à la fin ils étaient utilisés comme des ustensiles, il était impératif de veiller à en user de manière chirurgicale et ce pour des raisons évidentes mais en plus, indépendamment, de cette réalité, il me paraissait, pour ma part, nécessaire de ne pas les traiter comme de simples outils. Oui, sur le champ de bataille, je pouvais me montrer fière et véhémente tant je n’avais que des tactiques et la victoire à l’esprit mais ce n’était pas une raison suffisante pour les traiter TOUJOURS comme de simples machines et les ignorer.

N’importe quel commandant ou officier un tant soi peu compétent l’affirmerait. Il y avait une notion importante. L’équilibre. La confiance est un élément essentiel de la cohésion d’un équipage. Celui-ci forme une sorte de grande famille qui se serre les coudes lorsque cela se passe mal. Certes, nous avons tous nos vices et nos vertues mais la guerre c’est aussi accepter de combattre pour sa vie mais aussi pour celle de son camarade quand bien même serait-il un salaud. Pour qu’un équipage fonctionne de manière optimale, une confiance mutuelle devait absolument être instaurée. C’était la condition sine qua non. Trop de méfiance ou de froideur dans leurs rapports entre les subordonnés ou même entre les soldats et les officiers pouvait être préjudiciable et conduire à la paranoïa ou à une atmosphère de suspicion constante au sein de l’unité voire pire…à l’impression, pourtant véritable à la fin, qu’ils n’étaient tous que des données sur un bout de papiers et qu’en l’occurrence leur existence était dispensable. C’était le meilleur moyen d’obtenir une mutinerie... c’était le meilleur moyen d’être seul face à l’adversité… C’était le meilleur moyen pour être vaincu. A moins de n’être que des droides, la logique de Silenda ne pouvait pas totalement s’appliquer…même si une confiance aveugle ne pouvait être de mise. Peut-être était-ce, cela, le véritable comportement à avoir ?

C’était là une toute autre question car la Chiss en revint à aborder le fait que je ne lui faisais aucunement confiance. En soi, c’était un euphémisme. Effectivement, elle était dangereuse. Elle me terrifiait. Encore, là, face à elle, j’étais quelque peu angoissée et ne parvenais pas à totalement me détendre. Ses raisonnements, ses plans adoptaient des méthodes qui étaient bien trop étrangères pour les saisir totalement. Pour faire simple, elle était un agent du Chaos…là où moi j’étais un agent de l’Ordre. De ce fait, il était naturel pour moi de me méfier de ce que je ne comprenais pas et de ce qui par extension pouvait se transformer en danger envers ma personne mais également envers l’Empire. Ce fut d’ailleurs à ce moment précis que Silenda dédramatisa la situation. Selon elle, trouver des vrais bons traitres était excessivement rares.

Cette révélation me poussa à m’esclaffer tant cette pensée s’avéra être quelque peu incongrue et originale. Nous parlions de confiance et de moyens pour s’éparer l’ivraie du bon grain au sein de la société et des rangs de l’armée. Je me posais des questions quant à savoir comment identifier un traitre et elle…elle…osait affirmer que trouver un véritable et excellent parjure était presque aussi rare que gagner le jackpot à GalaxieMilliards. Voilà qui était…amusant. Aussi, je ne pus réprimer un petit rire. Nous autres dans l’armée, nous nous plaignons d’obtenir des soldats d’élite et de bons officiers…et Silenda à côté…certifiait que ce même problème se posait mais dans son secteur d’activités vis-à-vis des personnes qu’elle traquait ! C’en était cocasse ! C’était comme si nos pilotes ou mes servants de turbolasers se plaignaient que leurs étaient pas assez mobiles. Ce commentaire était hilarant. De ce fait, j’essayais de retenir mon fou rire.

Pourtant, ironiquement, si tant est que son propos soit similaire à une revendication ou à une plainte que j’aurais pu résumer par - « je vous traque, faites tout de même un effort que diable ! » - je la comprenais car j’éprouvais la même chose sur le champ de bataille quand je commandais une flotte. Jusqu’à présent, j’avais toujours ardemment désiré qu’un ennemi talentueux se présente à moi afin que nous puissions combattre d’égal à égal dans une lutte qui ne connaitrait jamais de fin. Peut-être était-ce qui manquait à Silenda…une sorte d’alter ego qui la pousserait dans ses retranchements, qui utiliserait les mêmes armes qu’elle…qui…la comprendrait totalement en s’adonnant aux mêmes pratiques qu’elle avec tout autant de plaisir et de talent. Cela dénotait aussi d’une certaine forme de solitude… Mais avais-je vu juste ou bien tout ceci n’était encore qu’une mise en scène ? A moins que ne sois totalement hors sujet ce qui était très probable me connaissant. Moi, comprendre Silenda ? AH ! J’avais plus de chance de prendre le thé avec Darth Ankh et de la laisser m’attirer dans son harem.

Dès lors, je me reconcentrais sur son propos qui, une nouvelle fois, insista sur le fait qu’il ne fallait jamais faire confiance mais au contraire se faire sa propre idée. Cette réponse me parut être très insatisfaisante comme elle le devina aisément. En vérité, j’étais même en désaccord avec elle mais pas non plus hostilement opposée à son exposé. C’est juste que sa vision manquait…d’équilibre. Sans doute à cause de son secteur d’activités. Il est vrai que dans l’ombre une guerre bien plus sournoise, dangereuse et sanglante s’y déroulait. Dans une telle réalité, même sa propre respiration pouvait être un ennemi… Par conséquent, qu’elle ait un avis aussi tranché paraissait normal finalement. Malgré cet état de fait, nous pouvions, semblait-il, effectivement obtenir les mêmes conclusions sur un sujet quand bien même nos méthodes étaient différentes. Mais n’était-ce pas normal en un sens ? Mon interlocutrice, de ce que je pouvais en juger, était fort probablement loyale à l’Empire, ou du moins l’espérais-je car après tout, la concernant, je ne parvenais à avoir que deux certitudes : celle d’en avoir aucune tant tout n’était que jeu d’apparences et de mensonges et celle qu’elle était éminemment dangereuse.

En dépit de cela, en partant du principe qu’elle soit effectivement loyale à l’Empire et non à moi-même, nous partagions un objectif très simple : la survie et la victoire de l’Empire. Or pour que celui-ci existe, il fallait non seulement défendre ses fondements à savoir son identité mais surtout…son peuple car sans citoyens il ne pouvait y avoir de société et par extension de régime politique. Sans eux, je n’étais rien. Sans eux, cette faction que j’aimais de tout mon cœur n’aurait aucun sens et n’aurait pas d’avenir. Aussi, il paraissait tout à fait logique de préserver le plus de vie possibles. C’était un simple calcul. Cruel mais simple. Et on le retrouvait dans tous les échelons de la société. Un médecin était obligé, en situation de crise, d’effectuer ce que l’on nommait du triage pour sauver le plus de vie en sacrifiant ceux qui étaient mourrant ou avaient de fortes chances de l’être. Un amiral devait parfois abandonner des chasseurs à leur triste sort et ce afin que sa flotte, soit plusieurs milliers de personnes, ne soient pas tués. Il en allait de même ici.

Pourtant, Silenda évoqua une possibilité…une possibilité qui me fit froid dans le dos et qui me coupa net la respiration. Une possibilité dont la réponse était si simple…et si complexe en même temps. Avais-je une réponse à formuler ? Possiblement. La Chiss voudrait-elle l’entendre ? Je l’ignorais..mais il me semblait, néanmoins, important de m’exprimer à ce sujet. Après avoir pris cette décision, après avoir menacé le commandant…après lui avoir demandé une faveur, peut-être était-il juste que je me dévoile un tant soi peu à ce sujet. Cela aurait été faire preuve de courtoisie ce dont je n’avais pas été capable jusqu’à présent. Aussi, je fermais temporairement les yeux et sentis mon cœur se serrer, avant de les rouvrir et de prendre la parole.


« Pour être honnête je l’ignore. Si Ymir avait été dans cette navette… » Je soupirais « Je sais qu’elle aurait voulu que je prenne cette décision. C’est un fait indéniable. Je la connais. Elle est prête à accepter le sacrifice ultime pour accomplir son devoir…et en un sens, elle a déjà démontré qu’elle en était capable. Mais moi serais-je capable de le lui ordonner ? Je ne sais pas et préfère ne pas savoir. Si je ne le faisais pas…je la trahirais…elle et l’Empire. Si je le faisais… »

Je frissonnais rien qu’à l’idée d’émettre une telle éventualité tant elle m’arrachait le cœur…tant elle m’était insupportable. Si cette situation venait à se produire, je savais que je serais au pied du mur et que je paniquerais. Refuser le sacrifice d’Ymir était une trahison de tout ce qu’elle cherchait à incarner et de tout ce en quoi elle croyait. Elle m’en tiendrait rigueur, c’était évident. Refuser son sacrifice et intervenir sous prétexte qu’il s’agissait de ma femme était aussi un moyen de prouver mon hypocrisie. Après tout, en tant qu’Impératrice, j’ordonnais à mes sujets de partir au combat et d’accepter de sacrifier leur vie, leur avenir, leur famille et ce afin de bâtir un monde meilleur, de défendre des principes qui à mon sens étaient supérieurs à la notion d’existence. Or…si je refusais de le faire, je démontrais que je n’étais pas aussi dévouée à la cause que mes citoyens, que j’étais différente d’eux, que j’estimais que la vie d’une seule personne valait bien plus que la pérennité de milliards de citoyens et du régime politique au sein duquel ils évoluaient.

De l’autre côté, si…si…si j’acceptais de donner un tel ordre. Je mourrais. C’était là, la seule et unique vérité. Ordonner à Ymir de mourir pour l’Empire de cette manière, sans qu’il n’y ait d’échappatoire ou d’espoir de survie, me condamnerait moi. Le peu d’âme qui me resterait partirait en éclat. Jamais, je ne supportais l’idée d’avoir assassiné par mes mots celle que je considérais être mon âme sœur. Cela m’était tout bonnement intolérable. J’avais conscience que cette fois-ci, je ne passerais pas à l’acte car Ymir m’avait clairement fait comprendre, depuis, que ce n’est pas ce qu’elle avait souhaité pour moi….Mais il n’en demeurait pas moins que je deviendrais une coquille vide qui aurait sacrifié son bonheur et son avenir. Car…quand on y repense… quel intérêt y avait-il à combattre la galaxie toute entière, à la conquérir et à instaurer une ère de paix si l’on ne pouvait pas partager tous ces moments avec l’être aimé ? Il n’y en avait aucun, du moins à mes yeux.


« Si je le faisais…je préfère vous le dire afin que vous puissiez songer à la suite des évènements…je me condamnerais et détruirais mon âme. Je prononcerais la sentence. Je l’exécuterais. J’assisterais à ses derniers instants...et alors qu’elle disparaitra, je mourrais. De manière métaphorique…mais je mourrais. Plus rien n’aura d’importance. L’Empire, Darth Ankh, les rebelles, la dynastie impériale… Je ne me sentirais plus concernée. L’idée d’avoir le sang d’Ymir sur mes mains me hanterait et me rendrait folle…folle de rage…folle de chagrin car j’aurais tué la lumière de mon existence…ma raison de vivre. J’abdiquerais et disparaitrais dans la nuit. » Une douleur située en dessous de mon sein gauche, se rappela à mon bon souvenir à cet instant et aussitôt j’y apposais ma main en grimaçant. « J’espère que cette éventualité, que vous avez soulevé, ne verra jamais le jour…pour son propre bien, celui de l’Empire…et dans le fond…le mien. »

En revanche, un point de son exposé m’avait troublé et me faisait peur. Non. Il me terrifiait tant ce qu’il sous entendait laissait présager à quel point mon interlocutrice n’était pas humaine. Non. Je fronçais des sourcils. Cela ne pouvait être pas être possible. Personne, pas même ces fameux prophètes pouvaient se montrer aussi précis vis-à-vis de l’avenir. Personne. C’était une coïncidence. Ou du bluff. Ou tout simplement, la preuve que le commandant savait s’adapter et retomber sur ses pattes. J’avais conscience que les analystes du renseignement et certaines machines passaient la plupart de leurs temps à essayer d’estimer la suite logique de certains évènements via des variables, des hypothèses ainsi que tout un tas de probabilités. Le Consortium Eternel via sa flotte Eternelle, était réputé pour agir de la sorte. Cependant, que ce fut cette flotte ou bien les membres des services de renseignements, ils sous estimaient grandement l’élément humain dans leurs équations. La logique était une chose. La théorie était une chose….mais la pratique…la réalité…l’âme humaine en étaient d’autres. Non seulement je ne croyais pas qu’il soit possible d’anticiper ainsi les tenants et aboutissants d’une situation donnée dans ses moindres détails…mais en plus je niais catégoriquement cette possibilité tant l’idée que mes moindres faits et gestes…mon destin…puisse être ainsi décidé à l’aide d’une suite de chiffres et de données rentrées dans un ordinateur.

Néanmoins, je croyais qu’il était possible d’anticiper certaines réactions ou certains stratagèmes de la part de son ennemi au point que celui-ci ait le sentiment d’être englué dans une toile d’araignées…même si une inconnue demeurait toujours. Quoi qu’ait imaginé mon interlocutrice, jamais au grand jamais un plan ne survivait à la réalité. Il en allait forcément de même ici. D’une manière ou d’une autre la Chiss, devait soit être en contact avec l’extérieur via un quelconque implant, soit elle me faisait croire qu’elle avait tout prévu dans les moindres détails alors que dans les faits, elle comptait de base, profiter de notre rencontre, pour me jauger et me présenter certains problèmes qui, en l’occurrence pouvaient être très actuels. Après tout, dans le cas présent, un voyage en vaisseau, selon la position du pilote, prendrait des heures si ce n’est des jours entiers. Aussi, avait-elle sans doute occupée par cette affaire avant que je ne la convoque. Elle était venue avec son propre agenda et par sa maîtrise de toute cette situation, elle se faisait passer pour omnisciente et omnipotente. Mais il n’en était rien. J’en étais persuadée. Elle n’était pas la Force incarnée. Elle espérait probablement me déstabiliser mais je ne me laisserais pas prendre au piège. Pas cette fois-ci. Tout ceci n’était qu’un masque. Une illusion. J’ignorais comment elle le faisait, j’ignorais comment m’en prémunir car elle utilisait des méthodes avec lesquelles je n’avais jamais été à l’aise… J’en étais convaincue…

…l’autre éventualité aurait été bien trop angoissante…et bien plus improbable. Néanmoins, en dépit de mes convictions sur ce sujet, son habileté à retomber sur ses pattes, à user de la situation à son avantage et ce malgré son évolution me laissait pantois et me faisait frissonner d’effroi tant elle mettait en exergue une redoutable intelligence que j’étais bien en peine de saisir ou de comprendre tant nos domaines d’activités étaient diamétralement opposés. Elle continuait de m’intimider car j’ignorais totalement comment elle parvenait à réussir un tel tour de force et ce sans ciller. J’en revenais encore au point essentiel : elle n’était vraiment pas humaine et tenait plus d’une arme voire d’un prédateur sur le point de bondir sur sa proie. Pourtant, plus qu’un côté bestial, ses yeux cachaient une logique froide et implacable mise au service de l’Empire mais employée par un cerveau excentrique. Comment lutter contre cela ? Comment, même en ayant conscience que tout ceci, n’était qu’une posture destinée à déstabiliser son interlocuteur, était-il possible de reprendre le contrôle de la situation face à…ça ?! Je l’ignorais… pour le moment. Je déglutis donc et tâchais de reprendre un peu de contenance avant d’amorcer la suite.


« Que nous le contactions ou non m’importe peu. Ma question portait sur un tout autre domaine. Cet agent ne sera pas le premier ni le dernier à donner sa vie pour l’Empire. D’autres sous mon commandement l’ont d’ailleurs fait très…récemment. Je m’interrogeais surtout sur un point plus terre à terre : qu’avez-vous prévu, VOUS, dans le cas où votre homme refuserait de se plier à votre ordre et de sacrifier sa vie ? Il parait évident qu’il ne reviendra pas ici s’il le faisait. Vous affirmiez que faire confiance à autrui était pratiquement impossible…donc vous ne pouvez être à 100% sûre qu’il se pliera à vos ordres, qu’importe ce que cette personne peut vous raconter…qu’importe ses actes passés et ses convictions. Votre…outil si fonctionnel jusqu’à présent, aura peut-être quelque soucis à cet instant précis… Que faites-vous dans ce cas pour vous prémunir des conséquences d’une telle éventualité et parvenir, malgré tout, à remplir votre objectif ? Je serais curieuse de l’entendre. »


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Silenda
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Commandant de l'Imperial Intelligence
Commandant des Renseignements Chiss
Commandant de l'Imperial Intelligence  Commandant des Renseignements Chiss

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Dim 5 Nov - 0:16
Silenda semble très intéressée… Trop intéressée? Par la confession de l’impératrice concernant Ymir. Vient-elle de la mettre en danger? Oh certes, c’est une combattante aguerrie. Capable de remporter bien des combats. Si l’adversaire se bat à la loyale. Et ce n’est clairement pas le genre de la maison. On parle de quelqu’un qui a volontairement infecté des millions voire des milliards de gens avec un virus non mortel juste pour prouver un point. Imaginons qu’elle veuille prouver un point. La faiblesse de l’impératrice et son incapacité à diriger l’Empire Galactique. Ce serait une terrible chose. Ymir ou l’Empire. Le choix qu’Aerys ne veut pas faire… Et qu’elle a avoué à voix haute devant une manipulatrice née et pour reprendre l’image d’Aerys, un agent du Chaos. S’il arrive quelque chose à Ymir, Aerys ne pourra que se demander si elle en a été l’architecte…

Et Silenda ne dit rien sur le sujet. C’est dans le silence qu’elle est infiniment plus dangereuse. Ce sourire énigmatique… Se moque-t-elle d’Aerys? Trouve-t-elle intéressant son romantisme et la tragédie qui se jouerait sous ses yeux? À quoi pense-t-elle, pourquoi ne dit-elle rien, elle DEVRAIT dire quelque chose… Mais non. Pas un son. Juste un sourire. Ce qui renforce ce qu’Aerys pense déjà. Cette femme est dangereuse car elle n’arrive absolument pas à la lire. Alors qu’à l’inverse, elle semble savoir exactement sur quel bouton appuyer pour faire réagir Aerys, au risque de se répéter. Oh sans doute que l’impératrice, les nerfs à vif, pourrait lui ordonner de répondre. Mais chaque fois qu’elle perd son sang-froid, elle s’enfonce un peu plus dans la toile de l’espionne. Silenda écoute. Décortique. Analyse. Souris. Toujours indéchiffrable. Toujours à l’affût. Toujours…

Oh? La voilà forcée de répondre car l’impératrice lui pose une question sur l’entretien de ses propres outils. Une excellente question, naturellement! Et toute question mérite une réponse, non? La réponse initiale de Silenda est la suivante : « Que fait-on avec un outil qui ne performe plus? » Une question en guise de réponse? Mais attardons-nous à cela. Un outil qui ne performe plus, ne fonctionne plus, on peut tenter de le réparer pour lui donner une « seconde vie ». On peut le donner, on peut le jeter, on peut… Est-ce à cela que Silenda veut en venir? Que si un agent, un outil, ne performe plus de façon optimale, il va rencontrer un « terrain favorable à son décès prématuré »? Est-ce que cela inclus Silenda elle-même? Mais gardez vos suppositions pour vous car l’espionne s’apprête à répondre. La voilà avec une mine (faussement) songeuse plutôt qu’avec son petit sourire en coin…


« Que faire avec un outil qui ne performe plus… Surtout avec de tels paramètres… Mais on s’en débarrasse, chère impératrice! Et à distance, ce n'est pas beau la science? Et il y a tant de façon de le faire. Un implant, si c’est un cyborg, une capsule de poison, des nanomachines pour détruire toutes les molécules d’oxygène de son corps, le code d’autodestruction de la navette…Et encore, c’est une toute petite sélection. Oui, chère impératrice. On. S’en. Débarrasse.

Et si un jour je deviens obsolète, je me filmerai en train de prendre ma capsule de poison et je vous enverrai la vidéo. Vous boirez un coup au fait de ne plus avoir ce dangereux monstre sous votre lit, qui a soudainement un intérêt potentiellement malsain pour votre femme, au vu de ce que vous êtes prête à sacrifier si vous deviez ordonner sa mort. Allez, impératrice, avouez le : vous préfèreriez que je sois morte plus que vivante, dangereuse comme je suis?

Blague à part, soyez sûre d’une chose. Vous n’aurez jamais besoin de me dire que mes services ne sont plus requis. J’aurais pris ma vie, en bonne impériale, avant que vous ayez à le faire… »


"Ne me pose pas de question et je ne te dirai pas de mensonge."
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