Visite médical (PV Isiana)

Une autre journée sur le monde de Nal Hutta. Le monde de l'APEX était en pleine effervescence comme à son habitude. Les habitants et les gens de passage vaquaient à leurs occupations. Les affaires battaient leur plein à travers toute la planète. Sur ce monde, comme bien d'autres de l'APEX, c'était les affaires qui dominaient le quotidien de la plupart des gens. Contrairement à d'autres régimes politiques ayant une certaine marge interventionniste dans le domaine des affaires, l'APEX était quelque peu plus laxiste. À tout moment, quelqu'un pouvait en plumer d'autres ou se faire plumer. Les bons échanges pouvaient vous filer sous le nez à la moindre occasion et surtout, on pouvait vous arnaquer à tout moment si vous n'étiez pas prudent. En laissant place à un certain laisser aller, l'APEX permettait ainsi aux plus débrouillards et malins de prospérer, là où les imbéciles et les naïfs finissaient par tout perdre. Rare était les domaines protéger de cette loi du plus fort.

C'est dans cet environnement particulier que chacun devait vivre au jour le jour sur cette planète. L'un des avantages c'est que certaines régulations présentes ailleurs dans la galaxie étaient plus souples ici, voire inexistantes. Si on avait ce que certains désirait et qu'on se montrait malin, s'enrichir pouvait très vite survenir. C'était l'une des diverses raisons ayant amené un certains médecins à venir faire périodiquement un tour dans ce coin de la galaxie. Voilà longtemps qu'il avait pu dénicher un bon emplacement pour son vaisseau médical. Près de certaines grandes rues de l'une des grandes villes de la planète, assez de place pour se poser et décoller sans mal, sans oublier quelques commerces à proximité pour les premières nécessités et du divertissement après une journée bien occupés. Évidemment, ce n'est pas comme si un tel endroit restait magiquement disponible à tout moment, suffit d'avoir un arrangement avec l'individu propriétaire des lieux… ou du moins ce qui s'en rapproche.

Cela faisait maintenant trois jours que Lor Soraaj était arrivé sur Nal Hutta, ayant commencé à voir débarquer des patients peu de temps après son arrivée. La majorité des gens venant le voir était des individus pauvres survivants plus qu'ils ne vivaient sur cette planète. Le médecin soignait leurs maux au meilleur de ses capacités. Fait particulier, si on prêtait attention, c'était que ces individus repartaient à chaque fois sans verser le moindre crédits au médecin, crédit qu'ils n'avaient pas ou en très faible quantité. Le concerné savait parfaitement que certaines rumeurs circulaient à son sujet, mais les raisons étaient plus simples qu'on aurait pu le croire. Premièrement, il était un médecin dans l'âme et considérait donc que c'était son devoir d'aider ceux qui souffrent, même si cela ne lui rapportait rien. Deuxièmement, ces individus étaient de part leur statut étaient pratiquement invisible dans la société, ce qui leur permettaient de voir et d'entendre beaucoup de chose. Des choses pouvant être très intéressantes.

Enfin, cela ne concernait techniquement que les patients. Car, il fallait aussi prendre en compte les clients. Des individus divers qui venaient le consulter pour des traitements médicaux non-vitaux, comme la chirurgie plastique. Ou encore, les individus voulant faire ajouter de la cybernétique à leur corps. Ceux-là, c'était une grosse somme de revenu direct, mais également indirect selon les cas. Lor n'était guère inquiet au sujet de l'aflux de clients et de patients. Grâce à ses supérieurs dans l'organisation, il était devenu l'une des références à aller voir en cas de besoin. Certes, d'autres médecins et expert en cybernétique existaient. Cependant, quand tu es recommandé par des hauts placé, c'est très bon pour les affaires.

C'était désormais la mi-journée. Lor était assis dans la pièce principal du vaisseau, servant à la fois de salle de soin et de bloc opératoire lorsque nécessaire. Comme à son habitude lors de ses jours de travail, il portait sa combinaison kaki et ses multiples poches. Pour le moment, profitant du calme, il était occupé à nettoyer ses différents outils chirurgicaux, après une opération terminé plus tôt aujourd'hui. Il avait eu droit à un zabrak désirant remplacé son bras organique par un bras synthétique équipé d'un canon, fournissant lui-même le dit bras. Lor n'en était pas à sa première pose de membre cybernétique particulière. Cependant, en temps normal, les gens procédaient à la pose pour remplacer un membre perdu ou remplacer une prothèse déjà présente. Rarement quelqu'un venait le voir pour remplacer un membre organique parfaitement fonctionnel pour de la ferraille. Raison pour laquelle le médecin avait longtemps pris la peine d'expliquer au zabrak ce que sa demande impliquait: chirurgie, perte de sang, épuisement majeur, convalescence et douleur fantôme. Encore, c'était uniquement les impacts physique. L'opération avait cependant eu lieu au final.

Le jeune homme poursuivait sa tâche, alors qu'à travers le vaisseau, divers droïdes effectuaient leurs tâches. Tout d'abord, un droïde assassin qui passait de l'intérieur du vaisseau à l'extérieur pour transporter et entreposer certaines fournitures dans la soute du vaisseau. Avec sa force et son apparence squelettique, Lynch était parfait. Assez fort pour faire le travail et assez terrifiant pour dissuader d'éventuel voleur. Son autre droïde, Spark finissait de se débarrasser des résidus organiques et chirurgicale. Dans une autre section du vaisseau reconvertit en salle de repos, un droïde médical veillait sur les patients, prêt à prévenir son maître en cas d'urgence. Finalement, près du propriétaire du vaisseau, un astromecano effectuait des réparations sur une cuve à bacta. Lor s'arrêta d'ailleurs un court moment pour regarder le droïde travailler.

-Alors P3, ça se passe comment, la cuve # 3 sera bientôt en état de marche?

Le droïde répondit dans son langage sans se détourner de sa tâche, encore deux ou trois heures. Excellent, le médecin préférait que toutes ses cuves à bacta soit en état de marche, en cas de problème. Il poursuivit sa tâche, le temps dirait si d'autres patients ou clients viendraient aujourd'hui.

Nal Hutta … Moins Isïana s’y rendait, plus elle se portait mieux. Cela dit, elle ne pouvait pas nier que le monde d’origine des Hutts avait bien changé. De l’avis de la Mauve, il ne manquerait même plus qu’à changer son nom pour effacer définitivement des esprits cette race. Toujours était-il qu’il n’avait plus grand chose à voir aux quelques souvenirs qu’elle avait quand elle s’y était rendue la première fois, bien plus jeune. On voyait aujourd’hui qu’APEX avait su la remodeler à son image.

Et c’était justement en raison de l’APEX, ou plus exactement de Venom, sa supérieur hiérarchique, qu’elle se rendait aujourd’hui sur ce monde que la Twi’lek jugeait nauséabond. Si elle devait citer mot pour mot la leader de la faction droïde de l’APEX, “il était temps que vous vous fassiez réviser, Agent Malva, pour s’assurer que votre fonctionnement est toujours optimal”. Enoncé par n’importe quel être organique, cela se traduisait par un aller simple pour une visite médicale digne de ce nom. Il fallait dire que la Mauve y avait plus ou moins échappé jusqu’ici. Mais sa dernière mission sur le terrain, dans le monde d’Azure au sein du Consortium Éternel, avait été de loin l’un des plus épuisants pour elle. Et c’était sans compter sur celle sur Kesh, quelques semaines plus tôt, où elle aurait pu mourir plus d’une fois…

Isïana n’avait donc pas râlé et avait consulté les données de l’APEX pour savoir les médecins disponibles et, surtout, les plus recommandés. Elle avait déjà Zax comme contact, celle qui lui avait posé sa prothèse qui complétait un petit bout de lekku qu’elle avait perdu quelques années en arrière, mais si elle lui faisait confiance pour la cybernétique et les implants, elle ignorait si elle était douée pour la médecine au sens large.

C’était de là que le nom de Lor Soraaj était ressorti du lot. Coup de bol, il se trouvait à Nal Hutta, autant dire la porte à côté quand on vivait sur Nar Shaddaa entre deux missions. Elle avait donc pris un taxi qui avait quitté la lune pour descendre sur la planète autour de laquelle elle gravitait et l’avait déposé au niveau de l’une des grandes rues d’une des plus grandes métropoles de la planète. Elle n’avait pas retenu convenablement le nom - et s’en fichait royalement comme c’était probablement la dernière fois qu’elle allait s’y rendre - mais trouva au moins l’adresse qu’il fallait. Elle s’étonna des passants. Elle serait attendue à une clientèle plus, disons, fortunée ?

« On verra bien … »

Elle soupira en passant une main dans ses lekkus, et se décida finalement à entrer dans le vaisseau qui semblait correspondre à la définition donnée sur Holonet. Ou en tout cas, sonner pour se présenter. Elle s’observa un court instant. Elle était venue habillée légèrement avec un débardeur noir et un simple pantalon brun. Elle préférait être à l’aise pour ce type de visite et pouvoir surtout se changer rapidement si besoin.

« Bonjour ? Ce serait pour une visite médicale … »

L'entretien des outils chirurgicaux se passait bien. Le médecin n'avait pas à craindre sur leur fiabilité s'il avait besoin de s'en servir de nouveau prochainement. C'était vital d'avoir en permanence un équipement en parfaite condition. Le moindre imperfection pouvait être problématique dans le cas de certains outils. Par exemple, un scalpel émoussé ne couperait pas la chaire avec la précision désirée et pourrait amener le chirurgie a exercé plus de force que nécessaire, risquant de blesser à divers degré son patient. Évidemment, Lor avait toujours des instruments de rechange, pour parer à toute éventualité, mais ce n'était pas une raison pour négliger le matériel. Il arrivait vers la fin de l'entretien.

Pendant ce temps, Spark avait terminé de se débarrasser des résidus organiques et se dirigeait vers la salle de soin, lorsqu'il entendit des pas, puis la voix d'une femme. C'est en se dirigeant vers l'origine de la voix qu'il tomba sur une twi'lek. Sans attendre le droïde s'adressa à elle.

-Bonjour, madame. Vous venez consulter le docteur? Par ici.

Spark guida la twi'lek jusqu'à la salle de soin, avant d'y rentrer à son tour. Lor était encore concentré sur son entretien, n'ayant pas encore remarqué l'arrivée des nouveaux venus. Le droïde se chargea donc de le prévenir.

-Docteur, vous avez une nouvelle patiente, pour une visite médicale.

-Très bien, merci, Spark. Bonjour, je suis le docteur...

Lor avait commencé à se retourner vers la nouvelle venue alors qu'il commençait à se présenter. Cependant lorsqu'il la vit, son cerveau eu ce qu'on pourrait appeler une légère défaillance. C'était une twi'lek à la peau mauve, vêtu d'un débardeur noir et d'un pantalon brun. La tenue était simple, mais épousait bien les formes et n'enlevait rien à la beauté de la twi'lek. Pendant quelques instants, il tenta de dire quelque chose d'intelligent, mais ce fut plus du baragouin. C'était un petit problème que Lor avait. Il lui arrivait parfois de perdre ses moyens en face de femme dont les charmes étaient loin de le laisser indifférent. Hors, comme la plupart des gens, le charme des femelles twi'lek était loin de le laisser indifférent, même s'il l'était à moitié lui aussi. Il en échappa même son instrument chirurgical qu'il avait en main, qui tomba simplement sur le sol. Cela le fit cependant reprendre ses moyens, alors qu'il se penchait pour le ramasser.

-Désolé. Comme je disais, je suis le docteur Lor Soraaj. C'est donc pour une visite médicale? Prenez place je vous prie.

Lor c'était levé, dévoilant déjà sa taille de 1m70, donc plus petit que la moyenne des hommes du 1m75. Il indiqua la table d'examen à la twi'lek pour qu'elle s'y assoit. Pendant ce temps, P3-R5 c'était arrêté de travailler pour regarder la nouvelle venue. Après quelques instants, le droïde se fit de nouveau entendre. Heureusement que la twi'lek ne semblait pas comprendre le langage droïde. Disons que les propos de l'astromecano était loin d'être innocent. En effet, le droïde avait pu analyser la femme et annoncé ouvertement ses mensurations, sans parler de certaines insinuation sur ce que son maître devrait faire avec elle. Le concerné préféra le regarder et s'adresser à lui.

-Retourne aux réparations P3.

Un jour, cette foutue habitude du droïde allait finir par lui jouer des tours. Sérieusement, Lor se demandait qui avait bien pu programmer ce droïde et en faire un gros pervers. Pour en revenir à la patiente, le médecin la détailla rapidement du regard pour éliminer une multitude de possibilité la concernant. Premièrement, aucune blessure physique visible, de même pour des symptômes de maladie. Deuxièmement, la présence d'une prothèse cybernétique pour remplacer une partie de l'un de ces lekkus. Difficile de dire immédiatement la raison de sa visite, il faudrait voir cela plus en détail. Toutefois, il restait un petit détail à régler avant. Lor fit rouler une petite table à proximité de table d'examen.

-S'il vous plait, veuillez déposer vous armes ici.

Comment Lor savait-il que la twi'lek était armé? Facile, sur un monde comme Nal Hutta et sa lune, Nar Shaddaa, tout le monde était armé. C'était un truc constant. Les seuls gens qui ne l'était pas était soit des esclaves... et encore certains avait au moins une arme de fortune... les autres étaient des gens riches ou puissant qui pouvaient tout simplement se payer des gardes du corps. Hors dans le cas de cette twi'lek, si elle était de la deuxième catégorie, elle serait sûrement aller ailleurs ou aurait ses garde avec elle. En la voyant, c'était également évident qu'elle n'était pas une esclave. En bonne santé à première vue et aucun moyen apparemment pour la repérer ou la contrôler. Finalement, une belle twi'lek comme elle, impossible qu'elle ne soit pas armée, notamment pour dissuader les pervers ou les esclavagistes.

Isïana acquiesça poliment à Spark. S’il y avait bien une chose que la Twi’lek avait appris à travailler pour Venom, c’était de se comporter avec les droïdes comme avec des êtres organiques. Cela évitait des mauvaises surprises dans le futur ! Elle n’aurait même pas été surprise que la membre du Triumvirat n’ait pas déjà informé ces droïdes de qui elle était. Elle suivit donc le droïde médical, supposa-t-elle, jusqu’à la salle de soin, y entrant donc en silence pour ne pas déranger. Elle n’eut au final pas à manifester sa présence car Spark s’en chargea à sa place, ce dont elle n'allait pas se plaindre.

« Bonjour. Docteur ? »

Elle avisa Lor avec une perplexité manifeste face à son baragouinage. La prenait-elle pour quelqu’un d’autre ? Avait-elle un truc sur le visage ? Elle tourna même brièvement la tête pour s’assurer qu’une chose incroyable ne s’était pas déroulée dans son dos. Mais non. Oh ! Elle comprit quand elle le vit lâcher son instrument médical. Elle eut un sourire en coin, et charmeur au passage. Encore un de plus qu’elle ne laissait pas indifférente. Cela l’amusa. Ce n’était pas souvent qu’elle produisait cet effet sans qu'elle ne fasse aucun effort de son côté. Elle ne venait que pour une visite médicale, pas pour charmer un docteur parfaitement inconnu.

« Il n’y a pas de mal docteur, enchantée. Et oui, en effet, pour une visite médicale. »

Elle vint donc s’installer sur la table d’examen, plaçant convenablement ses lekkus convenablement comme si elle se recoiffait. Elle tourna la tête vers P3-R5 en l’entendant piaillait son binaire dans sa direction. Elle ne réagit pas plus que cela, ne comprenant en effet rien au langage droïde. Elle patienta donc simplement en l’ignorant et eut un petit sourire à la demande de Lor.

« Bien sûr. »

Dans un mauvais holofilm érotique de fin de soirée, elle aurait sorti une arme de son décolleté ! La réalité était bien plus pragmatique et elle attrapa dans l’une des poches de son pantalon un poignard possédant une vibrolame, qui était soigneusement rangé dans un petit fourreau pour éviter tout incident. De l’autre, elle sortit une petite grenade étourdissante. Elle posa ensuite les deux sur la petite table à proximité. Une fois fait, elle lui fit un discret clin d'œil taquin. Oui, elle s’amusait uniquement pour voir sa réaction.

« Je m’étonne cependant que ce n’est que maintenant qu’on me le demande, cela dit. Si j’avais voulu faire du grabuge, je l’aurai fait avant d’entrer. »

Elle haussa les épaules puis observa l’intérieur des lieux au passage. Elle n’avait pas relevé, mais le fait qu’un droïde était en train de faire des réparations n’était pas très rassurant. Elle espérait également que le fameux docteur n’allait pas faire un mauvais geste non plus. Ce serait ironique, non ?

« Mais donc, oui, une visite médicale. Je ne m’en suis pas occupée jusqu’ici, mais il est temps que je m’en occupe avant que le Triumvirat ne m’engueule. Et je préfère éviter d’avoir Zarseen qui m’y amène de force après une mauvaise plaisanterie de la part de Venom. »

Elle sourit. Même si cela ne lui rappelait pas que des bons souvenirs, tiens ! Mais oui, à première vue - et probablement à seconde vue - la visite était plus du contrôle qu’autre chose. La prothèse synthétique sur son lekku était parfaitement fonctionnelle et d’une qualité rare, elle avait une bonne alimentation - quoique bien chargée en protéines comme elle avait pris du muscle depuis maintenant de nombreux mois - et si elles avaient des blessures superficielles, elles avaient toutes disparues naturellement ou par des soins esthétiques. Il n’était guère étonnant que Lor ait bugué en voyant une femme telle qu’Isïana débarquait dans son cabinet mouvant !

Lor se concentrait fortement pour éviter de laisser de nouveaux ses pensées vagabonder à cause de la nouvelle venue, une twi'lek. Cette dernière avait d'ailleurs réagit à son baragouinage avec un léger sourire charmeur. Était-il naïf au point de croire que sa maladresse avait eu un effet charmeur chez la jeune femme? Absolument pas. Elle devait plutôt avoir trouver la chose amusante. Peut-être également routinière. Après tout, c'était pratiquement un consensus galactique que les femmes twi'lek étaient parmi les femmes les plus belles de la galaxie. Certes, certains pourraient argumenter que les falleens ou les zeltronnes étaient bien plus belles, et l'argument ne manquait pas de mérite et était compréhensible. Il n'empêche, parmi les plus belles de la galaxie, au minimum. Si quelqu'un disait que l'une de ces 3 races n'avaient pas de femmes magnifiques, soit cette personne mentait, soit elle avait des goûts bizarres. Pour en revenir à la twi'lek mauve, elle confirma qu'elle venait belle et bien pour une visite médicale. Elle prit place sur la table d'examen en repositionnant ses lekkus, avant de porter son regard vers P3-R5, les bips du droïde ayant attiré son attention. Heureusement, la femme ne semblait pas comprendre le langage droïde, au vue de son absence de réaction, alors pourtant qu'il venait d'énoncer hauts et forts ces mensurations et un commentaire pervers en plus.

Ensuite de quoi, elle accepta de retirer les armes qu'elle avait sur elle. Arme qui se résuma à une vibrolame et une grenade étourdissante, qu'elle fit sortir de poches différentes de son pantalon. Le médecin attendit cependant un instant, car il n'était pas rare que certains patient ait d'autres armes, mieux dissimulés. Comme une lame dissimulée dans une manche ou une botte, notamment. Dans ses premières années, il se souvenait avoir espéré voir des cas de femmes faisant surgir des armes de sous leur robe ou encore de leur décolleté... les jeunes années. Puis, la réalité avait pris place, démontrant des faits simples: les armes dans le décolleté c'était stupide car d'énorme risque de se blesser et les armes sous la robe, ça peut-être assez encombrant. La twi'lek répondit ensuite qu'elle était quelque peu surprise que cela ne soit que maintenant qu'on lui demande d'enlever ses armes, comme quoi elle aurait déjà pu causer des problèmes si elle l'avait voulut.

-Vous auriez pu essayer, en effet. Cependant, vous auriez eu de fortes probabilités d'être intercepté avant de monter à bord. J'ai aidé beaucoup de gens dans ce coin, de la galaxie. Résultat, je sais qu'il y a des types qui se poste à proximité pour s'occuper d'éventuels attaquant. Certains parce que je les ai soigné eux ou leur famille. D'autres parce que ça leur donne une excuse facile pour dépouiller quelqu'un sans conséquence. Sinon, c'est aussi bien pour votre sécurité que la mienne. Quand j'ai débuté, j'ai eu droit à de mauvaise expérience à cause de patients gardant leurs armes sur eux. Un doigt tranché à cause d'une vibrolame... heureusement c'était un doigt de mon bras mécanique. Une fois, une grenade activé accidentellement, une chance que c'était une grenade flash et non un détonateur thermal. Bref, plus d'exception depuis.

Lor avait volontairement omis de mentionner qu'en cas de problème, ses droïdes étaient en mesure d'éliminer les menaces. Le médecin se prépara tandis que la twi'lek dévoilait raison de sa venue. Sa dernière visite du genre remontait à un moment, et l'une des dirigeantes du triumvirat, zarseen l'avait encouragé à faire une telle visite. Au vue de sa manière d'en parler, aucun doute que la femme s'en serait passer si elle n'avait pas été plus ou moins obligé de le faire. Lor n'était nullement offenser par la chose. Après tout, on préférait généralement ne pas avoir besoin d'aller consulter un médecin, car cela signifiait qu'on allait mal ou une personne dont on est proche.

-Je peux comprendre, vu la taille et la masse de muscle qu'elle possède, zarseen a tout ce qu'il faut pour se montrer brutale. Autant éviter de l'avoir fâchés. Par contre, j'ignorais que Venom avait un sens de l'humour. Enfin bon, ce n'est pas le sujet.

Lor s'approcha de la twi'lek. Il commença par la prendre par un poignet, appliquant ses doigts sur l'intérieur du poignet pour mesurer manuellement sa fréquence cardiaque. Rien d'anormal de ce côté, à première vue. Puis, il commença à alterner les outils médicaux pour certains examens de bases. Appareil pour mesurer la pression, petit maillet pour les réflexes. Vient ensuite l'écoute des poumons et de la respiration de la twi'lek.

-La fréquence cardiaque, la pression artérielle, les réflexes et l'état des poumons sont très bien. Continuons. Désolé, si jamais vous trouver que j'ai les mains froides.

Lor poursuivit l'examen médical en tâtant du bout des doigts le cou de la twi'lek, doucement, à la recherche de rigidité ou d'anormalité. Il remonta tranquillement, pour venir les appliquer sur les côté de la mâchoire, puis sur les tempes. Suivirent les contours et la pointe des oreilles. Finalement, le début des lekkus de la femme mauve.

-Rien de bien majeur à rapporter. Toutefois, j'ai pu sentir des tensions au niveau de votre cou. Des muscles moins souples qu'ils devraient l'être normalement. À force cela pourrait vous donner des douleurs quand vous tournez la tête et des limitations dans la mobilité. En général, c'est une mauvaise posture, que ce soit dans la vie de tous les jours ou au lit. Je montrerai quelques exercice simple à faire pour éviter cela. Bon, maintenant. Quelques questions d'ordres médicales.

Il y avait deux choses importantes à noter dans les paroles que Lor avait prononcé pendant son compte rendu. Première, en plein milieu, il avait changé de langage, utilisant désormais le rhyll, langue natale des twi'leks et il ne semblait pas s'en être rendu compte. Il poursuivait dans ce langage d'ailleurs. Ensuite, son ton était devenu très neutres quand il annonça qu'il passait aux questions médicales. Le médecin activa un petit datapad pour prendre des notes.

-Alors, avez-vous attraper un quelconque virus ou maladie, à votre connaissance, dans le dernier mois en cours? Avez-vous parfois des incommodément de santé revenant régulièrement, sans raison apparente, comme de la toux, congestion nasale ou des problèmes de digestion? Avez-vous eu au cours des 3 derniers mois une blessure que vous considérer comme sérieuse ou ayant nécessité des soins importants? Avez-vous eu récemment un ou des partenaires amoureux dont vous auriez des doutes sur leur santé générale?

P3-R5 se fit à nouveau entendre lorsque cette dernière question fut posé. Les propos du droïde se résumant plus ou moins à demander à son maître si c'était vraiment une question médicale, ou pour savoir s'il risquait d'attraper quelque chose de la twi'lek. Vraiment, par moment ce droïde et sa perversité... C'était sa patiente en ce moment, alors hors de question de s'adonner à ce genre de chose. Après, les choses pouvaient être très différentes. À voir.

-Également, ce qui concerne votre prothèse de lekku. Vous désirez un entretien?

Isïana se contenta de hocher la tête en silence à l’explication de Lor concernant les mesures de sécurité du coin. Elle restait malgré tout en partie dubitative par les propos du médecin, mais elle n’était pas là pour faire des remarques à ce sujet. Pas plus qu’elle ne l’était par rapport à la question de savoir si Venom avait ou non un sens de l’humour. Elle ignorait si quelqu’un aurait été de toute façon en mesure de le savoir.

Puis commença l’auscultation proprement dite. La Twi’lek se laissa docilement faire, ce qui était tout ce qu’il y avait de plus normal avec un médecin, à première vue. Même si elle restait vigilante à tout geste déplacé, ce qui était une habitude pour la Mauve depuis de nombreuses années maintenant avec tout inconnu.

Elle eut un léger sursaut malgré tout lorsqu’elle sentit qu’il toucha ses lekkus. Elle cligna des yeux lorsque le langage natal des Twi’leks vint se glisser au milieu. Elle-même n’avait que des bases, apprises quand elle était enfant avant d’être vendue par sa famille quand elle avait six ans. Et qu’elle n’avait plus jamais utilisé depuis. Autant dire qu’elle avisa Lor de la même manière qu’elle avait fixé P3-R5. « Mais qu’est-ce qu’il me raconte celui-là ? » aurait pu se lire dans le regard d’Isïana.

« Mon cou. Hm. J’ai enchaîné quelques mauvaises nuits ou à dormir sur un fauteuil. Je tâcherai de faire plus attention à l’avenir. »

Elle avait au moins compris vaguement qu’il y avait une histoire de cou et de lit, et le reste de son cerveau avait compris plus ou moins le sens des propos du docteur, même si elle était persuadée d’en manquer une partie du sens. Heureusement pour elle qu’il alternait entre Ryll et Basic.

Puis il laissa tomber totalement le second. La Twi’lek aurait pu sans doute arriver à suivre une conversation simple et basique. Mais ici avec du jargon médical, elle devait s’avouer complètement perdue. Elle resta silencieuse un court instant, avant de soupirer.

« Vous pouvez repasser au Basic, s’il vous plaît ? Je ne parle pas vraiment le Ryll. »

Elle attendit que Lor s’exécute, quitte à expliquer pourquoi elle ne maîtrisait pas la langue natale de sa race avant, puis opina pour répondre ensuite. Elle avait définitivement rien compris aux questions.

« Donc. J’ai bien attrapé un rhume il y a … trois semaines, il me semble ? Je n’ai rien de particulier concernant la liste que vous venez de me dire. Hm … j’ai été blessée plusieurs fois au cours des trois derniers mois, mais rien que l’on pourrait considérer comme un blessure grave, en tout cas. Euh … pour les partenaires sexuelles, j’avoue que je ne me suis pas trop posée la question. En tout cas, récemment, a priori, non, rien de particulier je pense. »

Elle était un peu perplexe de la dernière question. Mais elle n’était pas étonnée non plus. Le cliché de la belle Twi’lek qui changeait de partenaires dans sa couche comme de robes étaient monnaie courante et les maladies sexuellement transmissibles pouvaient vite arriver. D’où la prévention qu’elle comprenait. Et avec sa propre profession, cela pouvait lui arriver, même si cela était de plus en plus rare depuis qu’elle travaillait comme agent de renseignement de l’APEX, paradoxalement. A vrai dire, sa dernière fois pour le cadre d’une mission remontait à celle qui avait valu sa promotion, quand elle s’était faite passée pour l’amante d’un scientifique impérial, pour récupérer une technologie droïde novatrice. Mais cela remontait déjà à quelques mois maintenant.

« Pour ma prothèse, c’est gentil, mais ça ira. Je préfère voir ça directement avec celle qui l’a conçue et me l’a posée, si ça ne vous dérange pas. »

Elle marqua un nouveau silence, puis elle pencha légèrement la tête sur le côté. Elle était malgré tout assez curieuse de la situation.

« En tout cas, je suis surprise que vous parliez le Ryll aussi bien, ce n’est pas fréquent. Avez-vous des Twi’leks parmi vos proches ? Il y a un autre point qui m’intrigue. J’imagine que vous êtes un médecin itinérant ? »

Elle faisait évidemment référence au vaisseau comme lieu de cabinet médical pour sa deuxième question. Le fait qu’il y avait pas mal de droïdes, donc un astromécano, lui donnait cette impression également. Même si de nos jours, les droïdes pouvaient être utilisés pour des fonctions différentes de celles qui leurs avaient été attribués à l’origine sans que ça ne choque plus grand monde.

Lor avait donné ses premières observations médicales et posés les questions de base que tout bon médecin se devait de poser lors d'un examen médical de routine. Certes, certaines questions, notamment celle liées à la vie sexuelle du patient, pouvaient être plus problématiques chez certains. Toutefois, cela n'avait rien de pervers et cela n'était liés à aucune idée préconçue. Sa patiente actuelle était peut-être une twi'lek, les femelles de ce peuple très attirante et donc avoir tout ce qu'il faut pour avoir une sexualité épanouie, mais cela n'était nullement liés à l'interrogatoire. C'était de la base, peu importe la race, plus de relations sexuelles signifiait plus de risques de se faire transmettre quelque chose de nuisible. Tout ce que le médecin espérait c'est que la twi'lek mauve ne réagirait pas en se montrant extrêmement offensé. Il était médecin, il posait ce genre de question pour faire une évaluation des risques de santé de sa patiente.

Pendant l'auscultation physique, il avait remarqué un léger sursaut lorsqu'il était venu tâter les lekkus de la jeune femme. Rien de bien méchant en somme. Elle était peut-être légèrement chatouilleuse de cette région. Lor avait eu l'occasion de constater que bien des twi'leks pouvaient être chatouilleux sur certaines zones de leurs lekkus. Lorsqu'il fut mention des tensions au cou, la femme mentionna quelques mauvaises nuits, ainsi qu'avoir dormit quelques fois sur un fauteuil, plutôt qu'un lit. Ensuite, elle lui demanda s'il pouvait recommencer à parler en basics, car elle maîtrisait mal le rhyll. Oups, Lor l'avait encore fait. Il répondit en utilisant le basics.

-Désolé, ça m'arrive parfois d'alterner sans m'en rendre compte. Donc, si vous ressentez des tensions dans le cou, il y a un exercice simple que vous pouvez faire, afin de détendre les muscles du cou.

Le médecin s'éloigna de deux pas de sa patiente, croisa les bras, puis effectua quelques mouvement de cou. Plus précisément, il se mit à incliner la tête vers la gauche, comme s'il tentait de venir toucher son épaule avec son oreille. Puis, il répéta le geste vers la droite.

-Quelques fois par jour, une dizaine de seconde de chaque côté. Simple et efficace.

Pour la suite, la femme répondit aux autres questions médicales que Lor lui avait posé. Donc, un rhume récemment. Aucune blessure grave, mais elle mentionna plusieurs blessures mineures au cours des 3 derniers mois. Il en prit note sur son datapad. En ce qui concernait ses aventures amoureuses, elle ne semblait pas vraiment inquiète. Le médecin prit note mentalement de proposer un test sanguin à la patiente, si elle désirait plus de certitudes. En ce qui concernait sa prothèse de lekku, elle refusa poliment sa proposition d'y jeter un œil, préférant confier l'entretien à la personne l'ayant fabriqués et posé. C'était son droit, certains préférait confier ce genre de travail à la même personne, rien de bien nouveau. Ensuite de quoi, la femme inclina légèrement la tête avec de le questionner à son tour. Déjà, elle était surprise qu'il maîtrise aussi bien la langue natale des twi'leks, demandant s'il avait des twi'leks parmi ses proches. Puis, elle lui demanda s'il était un médecin itinérant. Elle n'était la première à lui demander ce genre de chose et elle ne serait certainement pas la dernière. Lor rit légèrement avant de répondre.

-Des twi'leks parmi mes proches, c'est le moins qu'on puisse dire. Je n'en ai pas l'air, mais je suis à moitié twi'lek, par ma mère. Il y a aussi ma sœur, qui contrairement à moi à beaucoup héritée de ce côté de la famille. J'ai donc eu droit au rhyll et au basic dès ma naissance. Elle m'a aussi appris le langage des lekkus... bon évidement, à moins de répliquer avec mes mains, compliquer de m'exprimer avec ce langage.

Lor se tut un court instant avant de reprendre.

-En fait, j'ai une double spécialité. Je suis également expert en cybernétique. Le droïde qui vous a guidé, Spark, c'est moi qui l'ai conçu, pièces par pièces. Il y a aussi Lynch, mais je doute que vous l'ayez croisé, il est occupé avec autre chose. Sinon ma véritable clinique et mon entreprise sont situé sur une planète de l'espace républicain. J'ai acheté et fais modifier ce cargo pour en faire un vaisseau médical. Je ne voulais pas limiter les soins que je peux apporter à une seule planète. Ainsi, je peux me rendre sur des mondes comme celui-ci pour aider les nécessiteux ou pendant les situations de crises. Il y a peu, j'étais allé offrir de l'aide pour soigner les rescapés de la bataille de Kashyyyk. Toute aide était la bienvenue dans ce genre de moment, aussi bien pour les troupes que pour les refugiés.

Lor prit quelques notes de plus sur son datapad avant de revenir sur l'examen médical de la jeune femme. Certes, il aurait pu également mentionner le fait qu'il effectuait parfois quelques boulots de contrebandier et d'informations pour l'APEX, mais il évita de le faire. Après tout, il ne connaissait pas cette femme pour le moment. Comment être sûr que cela ne risquait pas de lui nuire s'il en parlait. Certes, si elle travaillait pour la république, le médecin ne serait guère inquiet. Comme il refilait régulièrement des informations utiles à la république, le médecin savait qu'en retour les autorités faisaient en sorte de détourner le regard. Cependant, si elle travaillait ou était partisane de l'empire ou du consortium, cela pourrait être plus problématique.

-En ce qui concerne l'aspect médical, si vous le souhaitez je peux examiner les blessures mineures dont vous avez fait mention. Également, un test sanguin peut être effectués si vous voulez être certaines de n'avoir aucun problème de santé préoccupant qui ne se soit pas encore manifesté, madame... oups... je me rends compte que j'ai oubliés de vous demander votre nom.

Visite médical (PV Isiana)

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