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Orfeo d'Erep
Orfeo d'Erep
Epée des Jedi
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Ven 13 Oct - 0:29
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Un, deux, trois, feinte.

Quatre, cinq, six, dégagement.

Sept, huit, neuf, repositionnement.

Passage de l'arme d'une main à l'autre.

Mettre de l'imprévisibilité dans le Shii-Cho.

Dix, onze, douze, contre de septime et riposte.

Repos. Cinq secondes. Pas moins. Surtout pas plus.

Reprise. Encore. Différemment. Plus fort. Plus vivement.

Il était tard. Ou tôt, selon qui regardait le temps passer.

Cela faisait maintenant une bonne heure qu'Orfeo répétait inlassablement l'ensemble de son répertoire de passes et techniques dans la faible lumière de cette salle d'entraînement. Discrète, perdue au fin fond du Temple de Corellia, éclairée presque uniquement à la bougie, elle offrait un repaire de choix au maître d'armes, qui sentait en lui et dans la Force que le temps de la bataille viendrait vite. Très vite. Trop vite. Au détriment de son sommeil. Comme toujours, pour les femmes et hommes de paix qu'ils essayaient d'être. Lui, en tout cas, laissait aux Sith et aux Impériaux le loisir d'aimer la guerre. Son plaisir, bien différent, se trouvait dans la juste bataille.

Quelques jeunes et moins jeunes Jedi Verts étaient parfois passés par hasard à proximité et l'avaient observé en conséquence, mais tous eurent la décence de ne pas s'attarder, sans même forcément savoir qui ils regardaient. Cela convenait au grand ours, qui n'était pas particulièrement d'humeur à causer. Pas de banalités, du moins. Sans doute aurait-il apprécié échanger quelques mots sur une forme ou deux qu'il maîtrisait moins, mais personne, jusqu'alors, n'osa s'y risquer.

Malgré ses cinquante ans déjà passés, Orfeo se révélait encore massif, puissant et endurant. Il devait sa forme exemplaire à une vie dédiée au perfectionnement de soi, ainsi qu'à la génétique on ne peut plus avantageuse des Epicanthix, bien qu'il n'en soit pas un à cent pour cent. A cela s'ajoutait une maîtrise durement acquise de son arme, et l'on trouvait ici le pinacle martial de l'Ordre Jedi. Bien qu'il en soit fier, le natif d'Erep ne prenait pas la grosse tête. Malgré son talent, plus que certain, il avait tant perdu de gens importants autour de lui qu'être le plus doué ne voulait pas dire grand chose. Cela faisait juste de lui un survivant, parfois hanté par les fantômes de ses proches à qui il aurait aimé parler, ne serait-ce qu'une ou deux paroles, juste un petit peu.

De bien tristes pensées, que le Maître Jedi chassait grâce à l'effort. Grâce à la concentration. Grâce à sa passion pour le maniement du sabre. Sentir ses muscles rouler sous sa peau, la sueur détremper le tissu beige de son élégante tenue, voir chacune de ses actions tendre vers le geste parfait et savoir qu'il pourra peut-être servir à protéger ceux qui ne pouvaient le faire seuls, voilà ce qui le tenait éveillé. Même au cœur de la nuit, même dans les ténèbres les plus profondes. Même quand son estomac grondait pour avoir une collation, comme à ce moment précis, entre deux frappes à la précision mortelle.


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Dalek Zar
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Maître Jedi Vert
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Ven 13 Oct - 23:10

Dalek sifflotait l’air d’un morceau de Corellyptica tout en cheminant dans les couloirs du Temple Vert. La matinée avait commencé tôt pour les initiés Jedi qui s’étaient portés volontaires pour son entraînement maison. Le Hapien de naissance se gardait bien d’instaurer une routine. Tantôt il s’agissait d’un parcours d’obstacles, tantôt de duels d’entraînement par groupes.

Ce matin, il s’agissait d’une mise en situation de combat urbain avec trois groupes. Jouant le rôle du Sith ou chevalier impérial ennemi, Dalek menait une troupe d’initiés armés de fusils blasters paralysants de faible puissance à l’assaut du terrain d’entraînement tandis qu’un second groupe était chargé de se défendre avec des sabres lasers d’entraînement. Le troisième groupe observait et les trois groupes recoupaient leurs appréciations à la fin de l’exercice. Grâce à l’Illusion de Force, le maître Jedi pouvait rendre l’exercice d’autant plus réel aux yeux des deux groupes actifs, qui permutaient les rôles au cours de la session. C’était également un bon exercice pour lui puisque les gamins, bien qu’inexpérimentés, pouvaient parfois se montrer redoutables d’inventivité. Le Jedi Corellien était habitué à s’entraîner avec des bretteurs expérimentés comme Allana et Corran mais se faire assaillir par une douzaine de gamins qui apprenaient à vitesse grand V des tas de tactiques aussi originales qu’ingénieuses.

Le bilan qu’ils faisaient à la fin de chaque session était presque aussi important que l’entraînement lui-même. Ils se prêtaient à l’exercice d’analyser leurs performances, de reconnaître là où ils avaient réussi des moments où ils avaient échoué et, plus important encore, à reconnaître ce qui représentait une victoire. Survivre et aider ses compagnons à survivre était une victoire. Mourir héroïquement était une connerie, une connerie magnifique sans doute mais une connerie tout de même. Dalek avait conscience qu’enseigner la prudence et l’auto-préservation à de jeunes Corelliens revenait à demander à une matriarche hapienne de faire preuve de modestie, c’était tout simplement contre-nature. Pour autant, il gagnait du terrain un peu plus chaque jour, puisant dans l’histoire des Jedi des exemples sur l’importance de l’entraide et de préserver la vie et le savoir, y compris les leurs. Si Kenobi et Yoda ne s’étaient pas terrés pendant près de deux décennies sur leurs planètes respectives, l’empereur Palpatine aurait sûrement continué son règne de terreur sur la Galaxie bien plus longtemps.

Après avoir envoyé les gamins à leur classe suivante, Dalek avait pris une douche et s’était changé. N’ayant pas de séance du Conseil Vert ce jour-là, il avait amené ses vêtements de tous les jours, c’est-à-dire une chemise et un pantalon bleu sombre qui lui laissaient une parfaite liberté de mouvement, complétés par une paire de hautes bottes. Comme à son habitude, son sabre laser était attaché au dos de sa ceinture utilitaire, le rendant généralement moins visible que la paire de blasters TX-11 qui se trouvaient dans deux holsters de part et d’autre de sa ceinture à la mode corellienne. Le tout était complété d’une veste de couleur marron en cuir de bantha, cadeau jadis offert par Allana pour son anniversaire.

Son droïde de sécurité, K-6LO, le cueillit justement au sortir des quartiers qu’il utilisait sur place de façon épisodique. K6 semblait inhabituellement préoccupé quand il l’interpela.

- Maître Dalek, pendant que vous utilisiez une quantité inutilement élevée d’eau chaude, certains élèves m’ont demandé de vous prévenir qu’ils avaient vu un Jedi… étrange dans l’une des salles d’entraînement intérieures les plus reculées du temple.

Le Jedi Vert passa une main dans ses cheveux bruns encore humides et pencha légèrement la tête sur le côté en signe de perplexité.

- Des « Jedi étranges », ce n’est pas ce qui manque ici. On est sur Corellia je te signale. Regarde mon beau-frère Corran par exemple, il a été assez fou pour aller chercher Allana seul dans l’espace du Consortium à l’époque. Tu pourrais être plus précis ?

- Ils disent qu’un Jedi qu’ils ne connaissent pas s’entraîne au sabre laser dans cette salle depuis au moins une heure. Ils pensent qu’il s’agit d’un maître compte-tenu de sa maîtrise du sabre et de son âge mais ils avaient trop peur de l’approcher.

- Allons bon ! On reçoit d’autres Jedi de temps en temps, que ce soit ceux de Tython ou parmi les dames et seigneurs Jedi. J’imagine qu’il doit avoir un physique impressionnant pour ne pas oser l’approcher mais tout de même. Non, vraiment, c’est quoi le véritable problème ?

- C’est là que la chose se complique, de manière totalement inutile mais les êtres organiques sont souvent irrationnels. Les enfants n’ont pas peur de lui en soi mais ils s’inquiètent des grognements qu’il émet.

- Des grognements ? Il s’entraîne, non ? Je veux dire, il n’y a qu’à voir Allana quand elle s’entraîne au sabre, on croirait parfois qu’elle fait du shockhall à l’entendre crier ou grogner quand elle frappe.

- Sauf que là, ce n’est pas de sa bouche que sortent ses grognements, semble-t-il mais de son estomac.

À sa grande honte, il fallut deux bonnes secondes à Dalek pour comprendre ce qui tracassait les gamins. Un maître Jedi qu’ils ne connaissaient pas s’entraînait d’arrache-pied dans une salle d’entraînement et il était à ce point concentré sur ses exercices qu’il ignorait consciemment ou non qu’il avait la dalle. Les gamins, comme souvent plus empathiques que leurs pairs plus âgés, voulaient faire quelque chose pour lui mais ils n’osaient pas l’approcher. En d’autres termes, il revenait à Dalek de mettre les pieds dans le plat ou de laisser les grognements du mystérieux bretteur retentir à jamais dans les salles du temple Vert.

Non mais sérieusement, il ne pouvait pas laisser un invité mourir de faim sur ses jambes ! Et l’hospitalité corellienne dans tout ça ? Les Corelliens étaient beaucoup de choses – casse-cous, casse-bonbons, impatients et butés – mais ils étaient tout de même hospitaliers.

Dalek se dirigea aux cuisines et prépara des casse-croûtes de son cru, en l’occurrence des recettes hapiennes à base de pain, de viande et de fromage, qu’il avait adaptées aux ingrédients corelliens. Mettant le tout sur un plateau avec de l’eau en carafe, quelques couverts et deux verres, le Maître Vert prit le chemin de la salle d’entraînement en question.

Lorsqu’il arriva à l’endroit qu’on lui avait indiqué, il constata la présence d’un homme d’âge moyen à la silhouette imposante qui maniait le sabre laser avec la rigueur et l’expérience d’un maître en la matière. Quant à son identité, elle était plutôt simple à deviner. A sa connaissance, ils hébergeaient deux invités notables capables de prouesses au sabre laser : la première était le Maître de l’Ordre, Arsenicia Ombrelune et le second était l’Epée des Jedi, Orfeo D’Erep. A en juger par sa carrure et par son poil, peu de doute sur le fait qu’il était en présence de l’Ours de Tython.

Dalek posa le plateau sur une table située près de l’entrée à côté d’un râtelier et frappa deux fois dans ses mains, non pas pour applaudir mais pour attirer l’attention du maître épéiste.

- Bonjour, Maître d’Erep et bienvenue au Temple Vert si on ne vous l’a pas encore souhaité formellement. Je m’appelle Dalek Zar, je viens en paix.

Il ponctua sa phrase avec un sourire espiègle avant de tendre une main vers le plateau.

- Plus précisément, j’amène avec moi un gage de paix pour calmer la fureur de votre estomac. Mes initiés n’ont pas pu s’empêcher de compatir aux suppliques de votre corps mais sans oser vous interrompre. Je ne saurais ignorer une personne affamée en ces murs donc je vous propose une petite collation et éventuellement un peu de compagnie si cette solitude vous pèse un peu.
Orfeo d'Erep
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Epée des Jedi
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Lun 16 Oct - 17:28
S’il appréciait s’épuiser sabre à la main pour oublier ses tracas, ses soucis, causer en bonne compagnie lui plaisait tout autant, peut-être même plus lorsque l’interlocuteur se trouvait intéressant. Encore plus avec une assiettée de bons produits à partager. Le partage, l’échange, voilà des valeurs qui parlaient à Orfeo. Ainsi, il ne comprenait pas ceux de ses consoeurs et confrères qui gardaient bouche fermée et ne pipaient mot, même s’il respectait leur choix. A ses yeux, rester seul et silencieux ad vitam eternam tenait plus de la torture que du vœu pieux.

Ainsi, lorsque ce fringant Maître Jedi franchit ce seuil que tous les autres avaient fui, le sabre bleu termina son mouvement, et s’éteignit dans  un petit crépitement caractéristique. Bien que mort depuis des années, l’œil pâle d’Orfeo glissa en harmonie avec son frère vers la silhouette du nouveau venu. Les pensées sombres du guerrier n’empêchèrent pas la naissance d’une lueur de curiosité, alors qu’il commençait à essuyer la sueur de son front.

- Hrm ?

Les présentations ne tardèrent pas, et firent immédiatement grandir un sourire sur le visage de l’Ours, comme le feuillage d’un arbre abreuvé et ensoleillé. Cela avait mis du temps, mais voilà qu’il rencontrait le fameux coéquipier, confrère, compagnon de la Maîtresse des Jedi verts. Par la Force, quel heureux hasard ! Et quel heureux Zar, aussi.

- Dalek ? Eh bien, nous nous rencontrons enfin. Allana m’a abondamment parlé de toi.

La peau encore brillante de sueur, Orfeo préféra un chaleureux salut de loin à une poigne franche mais poisseuse. Cela lui faisait manifestement plaisir de faire la connaissance de ce rescapé du Consortium, malgré une méfiance plus que certaine du Côté obscur.

Ses sourcils s’arquèrent quelque peu, et sa barbe frémit alors qu’il enchaîna bien vite.

- Voyons jeune homme, pas de vouvoiement, entre nous. S’il est une étape nécessaire pour apprendre le respect aux apprentis, nous avons dépassé ce stade ! Et puis Maître d’Erep, c’était mon grand-père. Appelle moi donc plutôt Orfeo, d’accord ?

L’imposante Epée des Jedi n’aimait guère qu’on s’enquiquine avec un océan de politesse. Pouvoir les réduire à leur plus simple essence, à savoir le respect, la tolérance et l’adaptation, était un luxe qu’il ne pouvait que rarement s’offrir. Alors si l’opportunité se présentait ici, il n’allait pas la rater, ça non.

A pas tout à la fois las et détendus, il s'approcha de la petite table près de l'entrée, pour observer un peu ce qui s'y trouvait. Des ingrédients humbles, mais de qualité, et toujours plaisants en bouche. Un excellent choix pour un goûter improvisé, à la fois gourmand et simple. De quoi se mettre Orfeo d'Erep dans la poche en deux coups de cuillère à pot !

- Ce petit plateau me ravit, mais chaque chose en son temps. Je dois finir ce que j’ai commencé, sans quoi ces enchaînements me resteront en tête des heures durant. Il n'y a rien de pire quand ça arrive.

Il secoua sa grosse tête en plissant les yeux. Il ne préfèrerait pas se retrouver isolé au milieu d'un champ de bataille plein de Sith plutôt que d'avoir le rythme des katas au sabre dans la tête, non, quand même pas. Mais pas loin.

- Daignerais-tu accompagner ton aîné dans son ouvrage, hum ?

Une discrète tension dans les muscles puissants du Jedi de Tython indiqua qu'il était prêt à reprendre ses exercices, et peut-être même un peu plus selon la motivation de son confrère. Un petit échange de coups, ça n'avait jamais fait de mal à personne, après tout. Progresser, cela se faisait toujours mieux à deux que seul, et apprendre à connaître quelqu'un passait par cette forme de communication, chez Orfeo.


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Maître Jedi Vert
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Mar 17 Oct - 23:09

Le maître de Haut Conseil éteignit son sabre laser lorsqu’il remarqua l’entrée de Dalek dans la pièce et plus étonnant encore, la courte présentation du Jedi Vert suscita un sourire sur le visage d’Orfeo. Il semblait qu’Allana ne s’était pas contentée de parler de lui à Arsenicia, l’Épée des Jedi connaissait également son existence, même si « l’abondance » de ce qu’avait pu raconter sa compagne ne le rassurait guère. Après quelques verres de brandy corellien, la Maîtresse des Jedi Verts pouvait se transformer en inarrêtable pipelette auprès de ceux en qui elle avait confiance. Or, Dalek savait que la Corellienne appréciait beaucoup l’Ours de Tython, qui devait être l’un des rares bretteurs de l’Ordre avec la Maîtresse de l’Ordre à représenter un véritable challenge, son sabre laser à la main.

Visiblement, le Jedi de Tython n’était pas très porté sur le protocole, ce qui ne dérangeait pas le moins du monde le Hapien de naissance. S’il voulait que Dalek le tutoie et l’appelle pas son prénom, c’était tout à fait quelque chose qu’il pouvait faire.

- Va pour le tutoiement, Orfeo mais je ne le prends jamais pour acquis. Quand je suis arrivé ici, ma familiarité m’a valu quelques ennuis dans les premiers temps. Il n’y avait qu’un maître Vert qui ne s’en préoccupait pas, le Zabrak le plus sage et le plus retors que j’ai connu, et un ami regretté aujourd’hui, confia Dalek en songeant à Jaylen Korr.

Le Cornu, comme Zar aimait à appeler le défunt prédecesseur d’Allana en tant que Maître des Jedi Verts, avait été patient avec l’ex-Sith et lui avait laissé sa chance. Cela ne signifiait pas qu’il s’était abstenu de le faire tourner en bourrique et de lui rabâcher mille et une leçons, sur le Code Jedi, sur Corellia et des centaines d’autres notions. Force qu’il était jaloux d’Allana d’avoir pu le revoir après son décès ! Il aurait bien voulu lui parler lui aussi, ne serait-ce que pour le remercier de ce qu’il avait fait pour lui de son vivant. Peut-être devrait-il développer une technique pour rameuter les fantômes de Force ? Ce ne serait pas sans risque mais avec le Point de rupture, de nombreuses voies restaient à explorer.

Il sortit de ses pensées lorsque Orfeo se rapprocha de la table sur laquelle Dalek avait posé les casse-croûtes qu’il avait préparés à l’attention du maître épéiste. Les mets simples eurent l’air de plaire à Orfeo d’après ce qu’il lui répondit mais il semblait que le Jedi de Tython n’en avait pas terminé avec son entraînement. Zar l’aurait volontiers laissé en paix avec de quoi manger et boire à portée de main mais le maître lui proposa de participer à son entraînement.

Dalek avait changé depuis son arrivée sur Corellia, onze ans plus tôt. Non seulement il avait changé de patrie mais il avait aussi changé de religion, abandonnant le confort du Côté Obscur pour apprendre le Côté Lumineux et plus globalement, la voie des Jedi. Pour autant, s’il y avait une chose qui n’avait pas changé chez lui, c’était qu’il aimait toujours se battre. Il appréciait de confronter ses talents à quelqu’un qui était en mesure de non seulement lui tenir tête mais aussi de le mettre en difficulté. C’était ce que faisait Allana à merveille d’ailleurs, et sa compagne n’hésitait pas à le pousser jusque dans ses retranchements. Son beau-frère Corran ne retenait pas non plus ses coups, en particulier depuis que Dalek lui avait demandé.

Sans cet esprit guerrier et sans la motivation de s’améliorer qui le tenait au cours depuis plus d’un an, il n’aurait probablement pas eu le niveau pour faire jeu égal avec la Dame Sith sur Kashyyyk et il ne serait pas devenu maître Jedi non plus.

Orfeo d’Erep était réputé pour être l’un des meilleurs escrimeurs de l’Ordre, une réputation qu’Allana considérait comme tout à fait méritée. Et si Dalek en avait douté, la fluidité et la précision des mouvements que le Jedi exécutait à son arrivée sur place parlaient pour lui. Une telle chance de se mesurer à un épéiste d’exception ne se présentait pas tous les quatre matins et le sang de Dalek bouillonnait à l’idée de voir si ses progrès lui permettraient de tenir quelque peu tête à ce genre de légende.

- Je me vois mal refuser mon aide à un aîné dans le besoin, répondit Dalek avec un sourire espiègle. Ne t'attends pas à ce que j'y aille mollo juste parce que tu es plus âgé, cela dit. Je connais ta réputation et je ne tiendrai pas un quart de seconde si je ne me donne pas mon maximum. Je suis sans doute un singe dans la paume de l'Ours mais j'ai ma fierté.

Le Corellien retira sa veste qu’il plia avant de la poser sur un coin de table. Zar retira ensuite ses blasters TX-11 de ses holsters, il n’en aurait pas besoin. Déboutonnant le premier bouton de sa chemise bleu sombre, le Jedi Vert remonta ensuite ses manches, révélant certaines vieilles cicatrices le long de ses avant-bras. Enfin seulement il détacha son sabre laser de sa ceinture utilitaire et activa la lame bleue.

Se rapprochant à pas lents du centre de la salle d’entraînement, Dalek s’immergea dans la Force. L’Esprit de Bataille et la Protection de Force aiguisaient tant son corps que son esprit, concentrant toute son attention sur ce duel et sur son adversaire. Sans qu’il ait besoin de faire un effort conscient, le Point de Rupture lui soufflait mille et une fissures, toutes aussi petites et éphémères les unes que les autres face à cet adversaire qui avait des trésors d’expérience au combat en comparaison de Zar. S’il choisissait le Soresu, peut-être encaisserait-il quelques coups avant de se faire aplatir comme une crêpe. Non, face à un adversaire aussi puissant et aussi versatile, il serait vite dépassé en défense. S’il voulait avoir la plus petite chance de le déstabiliser, Dalek devait utiliser la forme qu’il pratiquait depuis l’âge de dix ans. La Voie du Dragon Krayt ne serait pas de trop face à l’Ours de Tython.

Une fois arrivé à quelques mètres d’Orfeo, Dalek leva son sabre laser à deux mains au-dessus de tête, à un angle d’environ quarante-cinq degrés. Il patienta le temps d’un battement de cœur, puis d’un second. Au troisième, il attaqua.

Faisant preuve d’une vitesse qui n’était pas caractéristique d’ordinaire des pratiquants du Djem So, Dalek se porta vers son adversaire tout en abattant sa lame bleue avec force. Tel était le premier atout de la Forme de la persévérance : surpasser le raffinement du Makashi, déstabiliser la défense du Soresu, attaquer, encore et toujours, de façon multiple, imprévisible, inarrétable. Le maître Vert enchaîna les coups, verticaux, horizontaux, inclinés, non pas guidés par une chorégraphie prédéfinie mais par son instinct et par les micro-lignes de fracture que lui suggérait le Point de Rupture. Agile comme un lapin, il ne tenait pas en place, forçant son adversaire à encaisser cette première série de coups tout en étant parfaitement conscient que la contre-attaque serait particulièrement rude.

Mais en cet instant, rien d'autre ne comptait que le combat, les crépitements des lames qui s'entrechoquaient, l'œil valide de son adversaire fixé sur lui et sur lui seul.

Dalek ne faisait qu’un avec la Force et qu’un avec son sabre.
Orfeo d'Erep
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Epée des Jedi
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Mer 18 Oct - 14:54
Un voile passa sur le regard de Dalek Zar, alors qu’il évoquait une figure sans aucun doute très importante pour lui. Un Zabrak, peut-être l’ancien Maître des Jedi verts, qui avait accueilli Orfeo il y a bien des années. Un sacré bonhomme, oui. Ce sentiment, le guerrier désormais quinquagénaire connaissait ça. Lui aussi s’était souvent perdu dans des pensées réservées à ces personnes qui avaient façonné sa vie.

- Sûrement un grand homme. Ce sont souvent eux qui partent le plus tôt. Je compatis à ta peine, Dalek. La voie d'un Jedi ne peut s'écrire sans ces pertes, je le crains.

Sa grosse main vint se poser sur l'épaule du plus corellien des hapiens de la galaxie. Un petit soupir suivit. Orfeo avait vu mourir des êtres d'exception durant sa longue vie, et rarement dans leur lit. En ces temps troublés, parmi ses proches, seul son grand-père Dion avait eu l'honneur de s'en aller chez lui, sur les terres de ses ancêtres. Kalel et Kaleb, ses meilleurs disciples, avaient quant à eux péri sous les lames rougeoyantes des engeances du Côté obscur. Des pertes terribles, tant pour leur mentor que pour l’Ordre.

Si Allana ne s'était pas portée garante de Dalek, et n'en avait pas parlé aussi longuement aussi bien, nul doute qu'Orfeo l'aurait lourdement jugé. Aujourd'hui, que nenni. Il faisait confiance en l'avis de sa coconseillère, et le portrait de l’homme qui s’écrivait devant lui le confortait dans cette idée.

Encore plus maintenant que leurs histoires respectives allaient s’entrechoquer au rythme de leurs lames. Définitivement, il n’y avait rien de mieux qu’une bonne bagarre pour faire la connaissance de quelqu’un. Même si les mots de son cadet piquèrent quelque peu l’orgueil du maître d’armes.

- J'ai dit aîné, pas vieillard, jeune ouistiti. Et tu auras intérêt à donner tout ce que tu as, ça oui ! Que tu sois le compagnon d'Allana ou un futur père ne causera aucun regret à mon pied lorsqu'il rencontrera le bas de ton dos.

Dès qu’il fut allumé, le sabre plongea Orfeo dans un état d’apaisement profond. Les vibrations des technologies en son sein répandaient une sensation de bien-être dans les mains, les bras et les épaules de son propriétaire ; dans une situation pareille, ou aucun autre enjeu que le plaisir de croiser le fer prévalait, il ne pouvait en ressortir que du plaisir.

Fidèle à lui-même, le Jedi plongea dans la Force, la laissa entrer en lui, pour communier et ne plus faire qu’un avec elle. C’était une sensation grisante, à cause de laquelle de nombreux apprentis et maîtres avaient vu leurs ailes brûler. Mais pas Orfeo. Avec un mélange d’assurance née de décennies d’un farouche perfectionnement et d’humilité car l’on ne pouvait être qu’un éternel étudiant lorsqu’on passait la porte d’un Temple de la Lumière, il se mit à puiser dans ses émotions pour former le style de combat qui faisait de lui l’Epée des Jedi de sa génération.

Dans un premier temps, il engagea le Soresu pour temporiser. La voie de la Résilience se trouvait parfaite pour trouver son rythme dans un combat face à un inconnu. Qui plus était, la forme III offrait à son utilisateur un avantage certain sur la forme V, le Djem So déjà on ne pouvait plus redoutable de son jeune adversaire. Orfeo en profita pour observer sous toutes les coutures cette maîtrise physique qu’il n’avait pas encore faite sienne. Peut-être que Dalek pourrait lui enseigner comment aller plus loin encore sur cette voie, car il lui faudra devenir aussi doué que lui pour espérer un jour triompher des Sith. Le Maître vert maniait son arme de manière peu orthodoxe, dans un style encore mystérieux. Comme s'il se laissait porter par les courants de la Force, à la recherche d'une faille assez grosse pour s'y engouffrer. Impressionnant. Une lueur d’admiration naquit dans le regard de l'Ours pourtant très aguerri.

Cette posture, Orfeo l’adopta également, avec la voie de la Résilience. Il ne servait à rien de lutter contre une montagne en mouvement. Il suffisait d’attendre la bonne occasion, le moment propice, la faille dans le bras puissant pour préparer une riposte adéquate et agir tel le flot furibond d'une cascade, avec la simplicité d'un déluge permanent. Ainsi fonctionnait le Shii-Cho, porté au plus haut.

Enfin, il perçut ce qu'il cherchait, et commença immédiatement un travail de sape. Une dose d'adrénaline et de dopamine vinrent le saisir; qu'il était plaisant de participer à un combat haletant ! Par des frappes vives et droites à sa dextre et à sa sinistre, il referma peu à peu les opportunités d'attaque de son adversaire, jusqu'à réduire au maximum son champ d'action.

De cette manière, en associant Soresu et Shii-Cho, il entendait pousser son adversaire dans ses retranchements, jusqu'à ce que le choix du Makashi se fasse naturellement, seule opportunité d'action pour contrer la prévisibilité de ces deux styles. Et là, seulement là, le piège pourrait se refermer, et le Vaapad agir.

- Beau Djem So ! Si j'ai plus d'un tour dans mon sac pour le contrer, mon niveau n'égale pas encore le tien dans ce style. Même si mes efforts m'aident à tendre vers, petit à petit.

Impossible de ne pas féliciter un grand combattant, même au milieu d’une échauffourée avec lui. Ainsi était l’Ours de Tython, grâce sa passion et aux gens merveilleux qui l’avaient accompagné tout le long de sa vie: expressif, chaleureux et franc.


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Dim 22 Oct - 22:00

Dalek ressentait dans la Force que la compassion exprimée par Maitre d’Erep, non, par Orfeo, était sincère. Plus que dans son geste, il manifestait par son expression et par son aura les propres pertes qu’il avait connues, sans doute plus nombreuses que celles du Jedi Vert au cours de sa plus longue existence. Le Hapien de naissance ne savait pas si la voie d’un Jedi était inéluctablement vouée à connaître ce genre de tourment mais force était de constater que cela arrivait à nombre de leurs camarades, la dernière en date étant la jeune Ashara Fioro qui avait perdu l’usage de sa vue mais qui avait aussi été meurtrie par la trahison de son maître. Quelque part, il était plus simple de vivre la perte d’un proche dont on pouvait chérir le souvenir plutôt que de remettre en question une relation de confiance. Zar s’abstint cependant de lui demander qui il avait perdu, jugeant préférable de laisser le maître choisir s’il voulait partager ce genre de confidence à un inconnu.

Ah, il semblait que la petite provocation du Jedi Corellien avait fait son effet. Pourtant, il n’avait fait qu’éluder à l’âge du maître épéiste mais cela semblait avoir suffi à le piquer quelque peu dans sa fierté. Le Maître Vert n’avait pu s’empêcher d’esquisser un sourire amusé lorsque Orfeo le traita de « jeune ouistiti », c’était sans doute l’insulte la plus gentille qu’on lui ait jamais adressé, si gentille d’ailleurs qu’il la nota dans un coin de sa tête pour en faire usage avec ses initiés. En tous les cas, il était effectivement prêt à donner le meilleur de lui-même et le maître du Haut Conseil semblait disposer à ne pas retenir ses coups. Allana devait lui accorder une certaine confiance, non pas concernant leur concubinage qui était notoire, mais pour s’être ouverte de sa grossesse envers Orfeo.

Dalek ne fut pas tellement surpris de voir son adversaire adopter le Soresu pour contrer son Djem So, c’était l’option de choix pour un combattant tel que l’Épée des Jedi qui devait maîtriser différents styles. Le rythme changea progressivement. Au départ, Orfeo s’était contenté de contenir ses assauts avec des gestes défensifs parfaitement exécutés mais Zar sentait aussi son regard sur lui, la façon dont il observait son style et cherchait probablement des failles, des failles qu’un maître d’armes finirait forcément par trouver. Les frappes commencèrent à pleuvoir, de gauche comme de droite, limitant les opportunités d’attaque de Dalek. Le Jedi Vert reconnut d’ailleurs des mouvements qui n’étaient pas empruntés au Soresu mais à un autre style qui le ramena bien des années en arrière, à l’époque de ses formations Sith comme Jedi : le Shii-Cho.

Le compliment de l’Ours de Tython était d’autant plus appréciable qu’il était sincère et qu’il témoignait d’une certaine humilité. Tout maître du sabre laser qu’il était, Orfeo manifestait toujours une soif d’apprendre et visiblement, il estimait que Dalek pouvait l’aider à affiner quelque peu sa maîtrise du Djem So. Le Jedi Corellien esquissa un nouveau sourire et lui répondit sur un ton enjoué.

- Je peux tout autant te complimenter pour ton Soresu et, si je ne m’abuse, pour ta maîtrise du Shii-Cho. Cela fait longtemps que je n’ai pas vu un bretteur le pratiquer à un tel niveau. Quant à mon Djem So, j’y travaille depuis longtemps mais je suis ravi si je peux t’aider à améliorer ce style. J’ai conscience que tu as d’autres tours sous la patte d’ours mais peut-être que ce ouistiti pourrait encore te surprendre ?

Le Maître Vert n’était pas stupide, il voyait bien que son adversaire était en train de l’amener progressivement dans une dynamique qui enfermerait Dalek et s’il avait été encore le guerrier Sith de jadis, nul doute qu’il s’y serait laissé prendre. Fort heureusement, il avait changé et il avait appris. La Force n’est pas que la puissance, ni l’attaque, elle est avant tout l’équilibre.

En miroir de son adversaire, Dalek modifia ses mouvements. Contrairement à Allana, il avait opté pour ne pas étudier le Vaapad, qu’il considérait trop tentateur pour un ancien utilisateur du Côté Obscur tel que lui. En revanche, il avait choisi d’étudier autant en profondeur le Soresu que le Djem So, de sorte à pouvoir les manier tel un bouclier à côté d’un glaive. Poursuivant leur danse effrénée, le Jedi Corellien mêla attaque et défense dans ses gestes, dévoilant ainsi le nature de son véritable style. Le Point de Rupture était un guide pour Dalek mais il ne lui servait pas qu’à attaquer. Les failles apparaissaient dans la défense de son adversaire mais aussi dans ses frappes, si bien que le Jedi Vert anticipait et contre-attaquait avec toute la célérité et la dextérité dont il pouvait faire preuve.

Immergé dans la Force comme un poisson dans l’eau, Dalek prenait plaisir à se battre pleinement face à un adversaire qui ne le ménageait pas tout en le respectant. Il apprenait déjà beaucoup de ce duel alors s’il pouvait aider le maître Jedi à améliorer ne serait-ce qu’un peu sa compréhension de la Forme V, ce serait en soi davantage un échange de bons procédés qu’un apprentissage à sens unique.

Conscient que son endurance n’égalerait jamais celle de son adversaire, le Corellien s’abandonna davantage à la Force. Il n’avait pas pour stratégie de battre Orfeo, s’en sachant probablement incapable, en particulier lorsqu’il s’agissait de confronter leurs talents respectifs au sabre laser. Non, à l’image d’Orfeo, il se familiarisait avec la façon de se battre du maître Jedi tout en déployant contre lui ce mélange des deux formes qu’il maîtrisait. Tantôt il s’agissait d’un frappe verticale tirée du Djem So, tantôt d’une parade défensive issue du Soresu, suivie immédiatement d’une contre-attaque de la Forme V.

- Mes maîtres ont toujours trouvé difficile de me contenir, Orfeo. Si tu ne veux pas finir ce combat dans un duel d’attrition, je crains que tu ne doives m’en dévoiler un peu plus !

La remarque de Dalek ne se voulait pas moqueuse mais lucide. Tout inférieur qu’il était par rapport à Orfeo en matière de maîtrise du sabre laser, le Corellien avait élevé de manière presque égale sa maîtrise et surtout sa combinaison du Djem So et du Soresu dans ce ballet qu’il dansait avec son adversaire avec une énergie renouvelée. Si l’Ours de Tython comptait le vaincre, il allait devoir lui montrer davantage ses griffes !
Orfeo d'Erep
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Epée des Jedi
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Ven 27 Oct - 13:04
En miroir de ses propres compliments, Dalek « le Ouistiti » Zar en lança lui aussi quelques un à son confrère. Dire qu’Orfeo les prit avec grand plaisir tenait de l’euphémisme. Son Shii-Cho, parfois moqué, était une de ses plus grandes fiertés, et entendre un aussi bon duelliste reconnaître l’amour qu’il mettait dedans fit gonfler son gros cœur d’ours. Après tout, ce n’était que le fruit d’un perfectionnement long de nombreuses années, l’art de toute une vie qu’il tentait de sublimer. Pas de quoi en faire un plat, n’était-il pas ? Auprès de ses disciples, l’Epée tentait d’enseigner ses techniques jusqu’au plus haut niveau, mais il ne fallait pas se le cacher, la Forme I n’attirait que peu de bretteurs.

Difficile à rendre efficace à bas niveau, la voie du Sarlacc n’excellait réellement contre aucun autre style. Ses forces ? Un avantage certain contre les groupes d’ennemis, ainsi qu’une imprévisibilité sauvage à même de surprendre les plus chevronnés des combattants, hormis peut-être les utilisateurs du Makashi, plus flegmatique.

- Je m’en suis fait une spécialité, oui. Il se complète à merveille avec l’agressivité du Vaapad, si l’on sait en retenir les appels les plus sombres.

Au combat, l’équilibre était  à trouver avant tout, pour pouvoir ensuite le transcender. Une erreur des Sith, aux yeux du maître d’armes, se trouvait dans leur envie de lancer leur speeder à vitesse maximale sans lui laisser le temps de chauffer. Même s’il ne pouvait se vanter de grandes aptitudes techniques dans le domaine, Orfeo trouvait la comparaison limpide. Lui, maître des rythmes des combats et de sa propre personne, savait aujourd’hui très vite atteindre ce point de rupture (rien à voir avec le pouvoir) nécessaire pour être au sommet de ses capacités tout au long d’un combat. Parfois, il fallait se donner à fond, parfois il fallait se retenir. Qui menait la danse parvenait à la victoire. Et il avait l’impression que Dalek savait faire de même, à son grand étonnement. Un étonnement mâtiné de plaisir, car se confronter à un digne adversaire ne manquait jamais de le réjouir. Il le fit partager sans se prier.

- Ce n’est pas un peut-être, c’est une certitude, mon fringant ami.

Le temps cessait d’exister pour Orfeo, lorsqu’il s’offrait ainsi à la Force, surtout en de pareilles conditions de sécurité. Ce n’était qu’après qu’il payait le prix de ses efforts, avec des muscles vermoulus, des contusions, une fatigue exacerbée et, presque à chaque fois, une faim pantagruélique.

Alors mener un combat d’attrition ne le gênait pas plus que ça. Il sentit cependant que Dalek espérait plus que ça, plus qu’un échange s’éternisant jusqu’à épuisement. Le membre du Conseil était d’accord. Il préférait une fulgurance épicée sur la pointe de la langue qu’une longueur doucereuse sur le palais.

- T’en dévoiler davantage, donc ? Très bien, très bien.

Était donc venu le temps de sortir les piments. A table !

Conservant une base de Soresu pour dévier autant que faire se pouvaient les techniques agressives du Djem So de son adversaire, Orfeo profita des failles repérées plus tôt dans l’affrontement pour placer des frappes nettement moins prévisibles avec son Shii-Cho. Faisant ensuite mine d’être en difficulté, il para une attaque, deux attaques, trois attaques en garde médiane, propice à la défense, avant d’abaisser subtilement sa lame en garde basse, bien plus piégeuse. Là, il dévia encore une frappe, avant de puiser dans la Force. Fort d’une énergie mystique, il prit appui sur son pied fort pour pivoter et porter une frappe du coude sèche mais puissante au plexus de Dalek. Quand on ne pouvait attendre une ouverture, il fallait la créer !

Maintenant en position de force, il concentra son attention sur un point précis, et frappa aussi vivement qu’un serpent. Le Sun Djem, effectué avec la simplicité de celui qui avait intériorisé son art, vint s’arrêter à un cheveu du sabre de Dalek, marquant de fait la fin du duel.

- Ha ha ! Merveilleux ! Merci mon garçon, merci !

L’Ours ouvrit grand ses bras, joyeux, souriant, l’œil pétillant ! Sa lame bleue disparut en chuintant, et le manche mêlant phrik et electrum regagna sa juste place à sa ceinture. Il était désormais bien sorti de sa morosité initiale. La promesse d’un en-cas derrière aidait très certainement à cela, en plus.

- Vraiment, il va falloir me montrer ces mouvements. Vois-tu, en mûrissant (pour ne pas dire en vieillissant), j’apprécie particulièrement allier contrôle et puissance, ce qui est difficile à retrouver dans le Vaapad, soyons honnête. Tandis que ce Djem So me semble tout à fait approprié pour le compléter comme il se doit ! Les deux facettes de l'attaque, la sauvage et la réfléchie. Tout est bon à apprendre pour protéger ceux qui ne peuvent se défendre seuls.


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Dalek Zar
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Maître Jedi Vert
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Dim 10 Déc - 19:17

Les formes I et VII ? Voilà une combinaison qu’il ne se souvenait pas avoir déjà vue auparavant, en tout cas à ce degré de maîtrise. Le maître vert était conscient de leur différence de niveau avant de commencer ce duel, bien sûr de part la réputation de l’ours mais aussi en l’ayant regardé s’entraîner quelques instants. Toutefois, c’était tout autre chose d’en prendre la pleine mesure avec une arme à la main. Il se surprit à envier les initiés de là-bas d’avoir un maître bretteur de sa trempe pour leur enseigner le maniement du sabre laser. Cela ne l’empêcha pas d’aiguiser ses sens pour donner le meilleur de lui-même.

Il était flatté que le membre du conseil le prenne suffisamment au sérieux pour lui montrer davantage de sa puissance plutôt que de le faire languir. Son adversaire enchaînait les mouvements de forme III et de forme I avec l’aisance d’une anguille, si bien qu’il fut surpris de le voir sembler reculer quelque peu face à ses assauts agressifs de la forme V. Le maître vert aurait dû se douter qu’il s’agissait d’un piège mais pris dans l’instant présent, il avait surtout voulu asséner au moins un coup avant de mordre la poussière. Il n’aurait pas dû sous-estimer sa guigne naturelle ! Le coup de coude de l’ours porté à son plexus solaire lui coupa le souffle suffisamment longtemps pour que son opposant porte son sabre laser à un cheveu du sien, dans une position qui ne lui aurait pas permis de se défendre. Prenant une profonde inspiration, le maître vert était bien obligé de reconnaître qu’il avait perdu sans aucune ambiguïté et il rangea précautionneusement son sabre laser désactivé à sa ceinture. À en juger par son expression et ses bras grands ouverts, le maître bretteur ne semblait pas triomphant mais plutôt guilleret, comme si leur entraînement lui avait changé un peu les idées en plus de dérouiller un peu ses muscles.

- Je ne suis pas sûr que merveilleux soit le mot que j’aurais employé, répondit-il d’une voix légèrement essoufflée avant de sourire. Je dois te remercier aussi, cela dit. Par ce froid matinal, c’était non seulement un bon moyen de s’échauffer mais j’ai appris pas mal de choses pendant notre duel.

Le maître vert se montra attentif aux paroles de l’épéiste tout en trouvant rafraîchissant son enthousiasme apparemment inextinguible quand il parlait de combat au sabre laser. Lui-même n’avait jamais réfléchi à ce degré de détail au sujet des formes de combat, il s’était contenté d’essayer de combler les lacunes en matière de défense de la forme V en apprenant au mieux la forme III. Combien de fois sa compagne l’avait-elle aiguillonné lors de ses premières années d’apprentissage au sujet de ses failles ?

- Je serais ravi de te montrer mes mouvements même si je ne sais pas si je peux t’apprendre grand-chose. De mon côté, je n’ai pas appris la forme VII quand j’étais de l’autre côté parce que j’étais déjà un maniaque du contrôle et que je ne voulais pas laisser mes émotions prendre le dessus sur la logique. Et puis ici, la même raison s’appliquait toujours mais avec en plus le risque de la tentation du côté obscur. Je suis peut-être sevré mais pas idiot au point de me croire immunisé. C’est comme un plateau de fruits de mer dont on ignore la fraîcheur : ce n’est pas parce qu’ils ont l’air appétissants qu’il faut risquer l’intoxication alimentaire.

Cela étant dit, il entrevoyait volontiers une aiguille intéressante dans cette botte de foin qu’était le style de l’ours. Le maître vert n’avait pas approfondi sa maîtrise de la forme I parce qu’il n’en voyait pas l’intérêt mais son camarade d’entraînement lui avait illustré un aspect tout à fait attractif : son imprévisibilité.

J’ai appris la forme V comme forme principale dans ma première vie, si j’ose dire. C’est une forme agressive et efficace qui a l’avantage de guillotiner l’opposition avant qu’elle n’ait le temps de vous embrocher. Ici, j’ai appris la forme III parce que, et je suis le premier à le reconnaître, ma défense était une vraie passoire. Je me reposais sur le point de rupture pour anticiper les coups mais ça ne suffisait pas, comme le cornu me l’a démontré ensuite à mon arrivée ici. Je pense que si je devais prendre une bonne résolution à l’issue de ce duel, et je m’engage à la prendre, c’est d’approfondir ma connaissance de la première forme de combat au sabre laser. Même avec le point de rupture, j’avais un mal fou à anticiper tes mouvements, tu étais… comme un torrent, une force de la nature dont je n’arrivais pas à dire où elle allait se précipiter.

Les dernières paroles du maître épéiste l’avaient également amené à réfléchir. Oui, tout était bon pour apprendre à protéger ceux qui ne pouvaient pas se défendre seuls. C’était une bonne maxime et d’une certaine façon, il essayait d’appliquer dans les leçons qu’il donnait à ses classes d’initiés.

- C’est parfois un angle mort avec les initiés d’ici, le fait d’apprendre à protéger les autres. Ce n’est pas qu’ils ne veulent pas le faire, bien au contraire mais pour eux, c’est très… abstrait. Ils s’imaginent défendre la veuve et l’orphelin en arrivant pile au bout moment, armés de leur sabre laser et de leur courage. Bien sûr, c’est le genre de situation qui peut arriver. Toutefois, j’essaye aussi de leur apprendre des choses plus pragmatiques : se défendre pour être en mesure de continuer à protéger les autres plutôt que de périr d’une manière sans doute glorieuse mais qui n’aidera pas grand monde ensuite. Je m’évertue aussi de les guider avec des entraînements en simulation de combat réel pour qu’ils sachent comment combattre les uns en soutien des autres, comment protéger les angles morts respectifs. Ils ont généralement le cœur à la bonne place, ils ont juste besoin d’apprendre à faire fonctionner leurs méninges aussi, résuma le maître vert en haussant les épaules, un sourire affectueux aux lèvres en passant à ses gamins, comme il les appelait en privé.

Ses paroles auraient peut-être eu davantage d’effet si son estomac n’avait pas choisi exactement cet instant pour se rappeler à son bon souvenir. Entre l’entraînement plus tôt dans la matinée et cet exercice bien physique avec le maître bretteur, il devait bien reconnaître qu’il avait carrément la dalle. Pas vraiment le genre à en rougir, le maître vert éclata de rire devant l’ironie de la situation : il était venu ici parce que le maître épéiste était perçu comme mort de faim par ses gamins et c’était son propre ventre qui le trahissait le premier.

- Si ça ne t’ennuie pas, je propose qu’on casse la croûte. Je suis prêt à beaucoup de sacrifices pour l’ordre et pour mon prochain mais comme a coutume de dire un illustre chef cuisinier du coin : la bouffe, c’est la vie.

Joignant le geste à la parole, le maître vert enfila de nouveau sa veste et se dirigea vers le plateau qu’il avait posé sur une table près de l’entrée. S’emparant d’un des nombreux sandwichs qu’il avait préparés un peu plus tôt, il croqua dedans à pleines dents, savourant les saveurs sous ses papilles.
Orfeo d'Erep
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Epée des Jedi
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Ven 22 Déc - 13:34
Une fois le vigoureux échange achevé, et l'éclat des lames remplacé par celui des regards, les deux hommes purent prendre le temps d'échanger un peu plus en profondeur sur des questions de technique et de vision du monde. Deux sujets avec lesquels l'Ours de Tython, féru de cela, ne pouvait que résonner. A cela pouvait s'ajouter la cuisine, la forge et, dans une moindre mesure, la musique. Particulièrement le chant. Mais avant cela, politesse oblige, il remercia encore Dalek avec cette chaleur toute orféienne qui le caractérisait depuis longtemps.

- De rien, mon cher petit, de rien. Et merci à toi, j'en avais bien besoin aussi.

Le Jedi Vert parla, et parla bien. D'abord, de son ressenti, de ses observations sur son propre style et le combat qu'il venait de mener, puis concernant les valeurs qu'il appliquait au quotidien, lors des cours octroyés aux jeunes du Temple de Corellia. Tout un tas d'informations qui ravirent on ne pouvait plus le grand gaillard qui les reçut.

- Ah, avec pareilles nouvelles, je ne peux qu'avoir hâte de découvrir la prochaine génération de Jedi Verts ! Le plus important, je pense, reste de ne pas oublier pourquoi nous agissons. Pas la gloire. Pas pour écrire l'histoire. Pas pour soi, non. Pour tout le monde. Même ceux que nous combattons parfois. Même les Sith. Après tout, dans "compassion" subsiste le maître mot de leur code.

Être sans émotion, ce n'était pas être vivant. Chercher à ne pas être vivant, c'était chercher à se différencier de la Force. Chercher à se différencier de la Force, c'était faire preuve d'un orgueil sans commune mesure. Et l'orgueil, comme chacun savait, menait inexorablement vers le Côté obscur. Un peu de passion, mesurée, évitait les frustrations et ne tuait personne.

La preuve, tant elle fit vibrer la voix d'Orfeo lorsque le temps du repas fut enfin évoqué.

- Oh ça c'est bien parlé ! Mangeons et causons, mon cher Dalek !

D'une main ferme, habituée, il saisit un bon gros sandwich au lard de bantha et crudités diverses. Il faisait confiance aux Corelliens pour préparer de bonnes choses, et c'est à l'aveugle qu'il mordit dans le pain. Si une ombre de méfiance avait subsisté dans le coeur du bretteur, elle serait désormais partie bien loin. La frugalité du repas ne le dérangeait pas non plus. Chaque instant demandait de s'adapter, et ce n'était pas dans une salle d'entraînement que l'on devait exiger un banquet. Du pain, de la viande et des légumes, dans un format simple à consommer, c'était tout bon.

Comme ce qu'il entendit de la bouche de Dalek, concernant ses formes préférées au sabre. Cela témoignait d'une véritable écoute de soi, nécessaire et souvent boudée au profit de l'étude forcenée des pouvoirs de la Force. Comme si être un peu plus manuel que philosophe était une tare !

- Ta prudence est toute à ton honneur. Nombre de Jedi a voulu prendre le chemin de l'agressivité avec le Vaapad, sans mesurer à sa juste valeur la dangerosité inhérente à cette forme. Beaucoup en ont souffert, bien malheureusement. Je ne la recommande guère, sauf quand les profils s'y prêtent vraiment. Comme le mien. Je l'ai trouvée dans une recherche d'équilibre. Seul, le Shii-Cho ne me permettait pas d'exprimer l'entièreté de ma personnalité. Pendant longtemps, vois-tu, l'Epée que tu as devant toi n'a été qu'un élève moyen, pour ne pas dire médiocre. Techniquement bon, mais sans vraie âme. Il m'a fallu trouver ma voie.

Un exercice délicat, demandant à se confronter à la vie réelle pour trouver la réussite. Ceux qui s'enfermaient dans leurs dojos en quête d'une perfection factice étaient des maîtres admirables, mais à qui il manquait tout un pan de leur art. L'expérience participait beaucoup au perfectionnement. Une expérience qu'Orfeo pouvait voir dans les yeux de Dalek, qui avait dû surmonter un grand nombre d'obstacles tous plus corsés les uns que les autres pour en arriver là.

- Comme tu as su le faire avec le Djem So et le Soresu. Je réitère d'ailleurs, malgré ton humilité: c'était merveilleux, mon garçon !

Cela forçait le respect, définitivement.


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Dalek Zar
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Maître Jedi Vert
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Dim 31 Déc - 17:38

D’après les paroles de l’Ours de Tython, il semblait que celui-ci avait apprécié leur passe d’armes, aussi courte soit-elle. Celui-ci semblait également curieux à l’égard des initiés Corelliens. Dalek se retrouvait assez dans la philosophie d’Orfeo, l’idée de ne pas se battre pour la gloire ni pour soi même mais pour les autres.

Cependant, il était difficile de philosopher le ventre vide. Ce pourquoi les deux hommes se mirent à déguster les sandwichs préparés un peu plus tôt par le Jedi Corellien. Une fois quelques bouchées englouties, il était déjà plus facile de se concentrer sur leur conversation. Zar prêta attention aux propos du maître épéiste concernant le Vaapad et la façon dont cette forme de combat au sabre laser avait perdu bien des Jedi. Orfeo se confia également sur son propre apprentissage du sabre laser et la raison pour laquelle il avait choisi la forme VII pour compléter sa maîtrise du Shii-Cho. Il fut d’ailleurs touché par son honnêteté concernant ses difficultés à trouver sa voie. Ce n’était pas un Sith qui aurait reconnu ce genre de faiblesse, soit-elle révolue depuis des lustres. Son compliment au sujet de l’usage de Dalek des formes III et V lui fit d’autant plus plaisir, arrachant un sourire aux lèvres du Hapien de naissance.

- Cela ouvre des questions intéressantes. Si l’élève de jadis avait été naturellement très talentueux, se serait-il autant démené pour se dépasser et trouver justement sa voie ou se serait-il reposé sur ses lauriers ? J’ouvre ce débat parce que j’ai les deux types de cas parmi mes élèves. Certains sont des bosseurs qui mettent plus de temps à apprendre des enchaînements mais qui y mettent tout leur cœur. Ceux-là, je les encourage et les pousse à ne pas abandonner. D’autres sont très doués et prennent trop d’assurance, ce pourquoi j’orchestre généralement des circonstances en entrainement où cette confiance les perd. L’humilité n’est jamais innée, elle peut être acquise tôt ou tard mais chez ceux qui en sont dépourvus, c’est une faille qui peut s’avérer fatale.

Dalek parlait d’expérience. Le guerrier Sith qui l’avait formé était si sûr de sa maîtrise du sabre laser, de son contrôle de son environnement proche grâce au Point de Rupture. Si sûr de sa supériorité sur son acolyte aussi, ainsi que de sa faculté à manipuler son monde. Et puis un beau jour, la chute avait été rude. Dalek ne l’avait pas tué dans son sommeil, ce qui aurait été une méthode valide. Non, il l’avait affronté en combat singulier dans des circonstances qu’il avait rendu aussi justes que possibles. Ce n’était pas par altruisme, ni par considération pour cet ivrogne qui ne retenait guère ses coups. Non, l’acolyte Sith de l’époque l’avait fait pour se prouver qu’il avait bel et bien surpassé son maître, tant au sabre laser que dans sa maîtrise du Point de Rupture.

-Concernant le Vaapad, Allana avait proposé de me l’enseigner mais j’ai refusé pour les raisons que j’ai indiquées un peu plus tôt. Le Shii-Cho m’intrigue beaucoup après t’avoir vu l’utiliser à un tel niveau et je compte bien m’y atteler. Peut-être explorerai-je aussi le Makashi, je connaissais un seigneur Sith qui était redoutable avec cette forme de combat au sabre laser, et très élégant dans sa façon de se battre. J’étais admiratif les quelques fois où j’ai été témoin de son usage mais je considérais à l’époque que ce n’était pas assez pragmatique pour mon usage du sabre de tous les jours. Je me dis que face au Shii-cho que tu emploies et au Niman d’Arsenicia, la forme II pourrait peut-être m’offrir quelques respirations. Qu’en penses-tu ?

Pour avoir affronté à des intervalles rapprochées la Maître de l’Ordre et le maître épéiste, Dalek se rendait bien compte de la différence de niveau entre ces titans et lui, notamment en matière de maîtrise du sabre laser. Le Corellien n’avait pas été faignant cette dernière année mais ses progrès, aussi bons soient-ils, étaient encore insuffisants pour lui permettre de tenir plus de deux minutes face à ce genre de pointure. Il avait conscience qu’il devrait s’améliorer davantage, non seulement dans sa maîtrise de la Force mais aussi dans celle du sabre laser. Sinon quoi, cette jeune dame Sith qu’il avait croisée sur Kashyyyk, Darth Wrath, aurait sûrement sa peau la prochaine fois qu’ils se croiseraient.

- Je poursuis également un autre but dans mon amélioration de mes compétences au sabre laser, plus pressant. Allana est une excellente bretteuse et une meilleure Jedi que je ne le serai jamais. Pour autant, elle sera plus vulnérable dans les mois à venir. Je veux être en mesure de pouvoir la protéger en même temps que moi-même, face à tous types de menaces : utilisateurs de la Force, chasseurs de primes, mercenaires, commandos… Je suis habitué à travailler avec elle et j’ai déjà mené un bon nombre de missions d’escorte mais je pense que je dois aller un cran au-delà si je veux être paré à toutes les éventualités.

Sa compagne faisait confiance au maître d’Erep, ce pourquoi Dalek avait choisi de lui accorder sa confiance également. Cela ne l’avait pas empêché de dénicher toutes les informations disponibles à son sujet dans les bases de données républicaines auxquelles il avait accès mais depuis la mort du Cornu, c’était son mode opératoire pour tous les Jedi et en particulier les maîtres Verts comme les maîtres du temple de Tython. Il pensait pouvoir se fier à Arsenicia, Dante et Orfeo désormais mais les autres ? Ils pouvaient être les meilleurs gens au monde sans être immunisés aux tentatives de corruption, de chantage ou de conversion. Étant originaire du Consortium, il connaissait leurs méthodes sur le bout des doigts même sans les avoir toutes employées lui-même. Il s’était assez fait railler comme ça à l’époque pour son refus net de s’en prendre à des enfants. Fort heureusement, Darth Umbra avait été compréhensif et plutôt tolérant envers ce travers, tant parce que le seigneur Sith connaissait son passé que parce ce qu’il devait savoir que Dalek se retournerait contre lui s’il le poussait un peu trop dans ses retranchements.

Dalek se rendit compte qu’ils n’étaient plus tout à fait seuls et esquissa un sourire avant de prendre la parole à destination des nouveaux venus.

- Ne restez donc pas sur le pas de la porte ! Après tout le souci que vous vous êtes faits pour Maître d’Erep ici présent, au point d’aller trouver K6, la moindre des choses est de venir lui dire bonjour et lui souhaiter de bonnes fêtes. Nous sommes bientôt à l’époque du Jour de la Vie, ou de Noël selon les cultures.

Trois initiés, deux filles et un garçon, âgés de dix à douze ans, entrèrent précautionneusement dans la salle d’entraînement. Dalek leur montra Orfeo et prit son ton d’enseignant.

- Je vous présente Maître Orfeo d’Erep, qui siège au Haut Conseil Jedi sur Tython en tant qu’Épée des Jedi et qui vient de rosser avec panache et élégance votre enseignant ici présent. En dépit de son surnom « d’Ours de Tython », il ne mord pas et ne griffe pas non plus, en tout cas tant que vous ne ressemblez pas trop à un sandwich, plaisanta Dalek en montrant son propre casse-croûte avant de se retourner vers son invité. Orfeo, je vous présente quelques uns des élèves de la classe Gurrcat dont je m’occupe.

- Je suis Viera Capstan, j’aspire bientôt à devenir Padawan, commença la plus âgée, une humaine d’environ douze ans aux cheveux roux coupés au carré et aux yeux verts.

- Je m’appelle Athéna Rar, enchantée de faire votre connaissance, Maître d’Erep, poursuivit une Twi’lek d’environ dix ans, en hochant la tête, faisant bouger ses lekkus bleutés en rythme.

- Et moi, c’est Villian Dynes mais tout le monde m’appelle Vil. C’est cool de vous rencontrer, maître d’Erep ! S’exclama l’humain de onze ans à la peau cuivrée et aux yeux noisette avec un large sourire aux lèvres. Est-ce que vous aussi, vous intervenez lors de prises d’otages avec vos classes d’initiés sur Tython ? Demanda-t-il avec enthousiasme.

Évidemment que Vil allait ressortir cette histoire ! Le gamin avait été surexcité il y a environ un an lorsque Dalek était intervenu au cours d’une prise d’otage dans Coronet City avec une douzaine de ses initiés les plus âgés avec lui. Ce n’était pas sa faute si le Conseil Vert l’avait missionné, alors tout Chevalier Vert qu’il était, pour secourir des otages alors qu’il se trouvait en sortie scolaire avec sa classe. Le Conseil n’avait évidemment pas vérifié son agenda avant de lui transmettre ses ordres, ils avaient juste regardé sa localisation… et confié au « Démolisseur » ce genre de mission peu dangereuse pour lui-même mais toujours compliquée pour éviter les pertes humaines. Il se rappelait d’autant mieux de cette opération non seulement parce qu’il avait eu droit à une engueulade du Conseil Vert mais aussi parce qu’elle l’avait mise en retard pour rejoindre Arsenicia par la suite.

- Vil, je ne pense pas qu’il y avait de prises d’otages sur Tython. Si tu avais été un peu plus attentif aux cours de Maître Ven, tu saurais que Tython est très peu urbanisée et beaucoup moins peuplée que Corellia. Comme les Jedi n’ont pas souvent l’habitude de prendre les gens en otages, les risques que cela se produise sur Tython sont aussi faibles que celles de te voir sauter un goûter quand tu es en bonne santé, expliqua patiemment Dalek.

Zar espérait qu’Orfeo ne tiendrait pas rigueur aux enfants d’avoir été inquiets pour sa santé et curieux quant à leur entraînement. Ils avaient bon fond et ils figuraient parmi les plus dégourdis de sa classe, sans doute la raison pour laquelle ils étaient toujours fourrés ensemble.
Orfeo d'Erep
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Epée des Jedi
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Dim 7 Jan - 13:38
- Hrm... que voilà beaucoup de choses à penser.

Et la chose se révélait plaisante, très plaisante.
Sans avoir pensé un seul instant que Dalek Zar pouvait être un Jedi ennuyant, Orfeo n'imaginait pas que leur échange se ferait aussi aisément. Quelques mots suffirent à creuser un peu le statut d'apprenti et les missions du professeur, en prenant appui sur le vécu de chacun. Leur vision s'accordait, dans l'ensemble, ce qui rassura davantage le maître bretteur sur la position de l'ancien disciple noir. S'il avait un jour suivi la doctrine du Côté obscur, le passé se trouvait loin derrière. Assez pour former de jeunes gens. Assez pour devenir père.

- Disons que chaque élève est unique, et nécessite des dispositions adaptées. Comme tu le dis, le doué a besoin d'apprendre l'humilité, tandis que celui en difficulté a besoin d'encouragement. Le dynamique nécessite d'être canalisé tandis que celui qui n'agit que pour faire plaisir au maître doit apprendre à travailler pour lui-même. Les profils sont innombrables, et notre mission est de montrer à chacun les voies qui s'offrent à eux, à travers l'éducation, l'enseignement... et un coup de botte aux fesses de temps en temps, hu hu.

Son sandwich fini, Orfeo mit une petite tape amicale sur l'épaule de Dalek, avant d'ajouter très vite:

- Et cela concerne tes élèves, comme les miens, comme toi et comme moi.

Nul ne cessait jamais d'apprendre. Vivre rimait avec apprendre. Cela ne prenait fin qu'avec la mort, et encore. Un Jedi transcendait parfois cet état pour continuer son chemin vers le savoir. Même à son niveau, après avoir été sacré Épée des Jedi, meilleur combattant de l'Ordre entier, il se considérait comme un élève. Il lui restait tant de choses à découvrir. Cette simple pensée l'emplissait d'une joie farouche, créant dans son sourire et sur son visage des remous palpables. Presque aussi palpables que ceux de désaccord, nés de la suite de l'échange avec "le Démolisseur".

- Mon ami, l'humilité est une bonne chose. Se dévaloriser ne l'est pas. Allana est une Jedi exemplaire, nous sommes amplement d'accord. Rien ne t'empêche de l'être également, Dalek. Rien.

Cette fois-ci, Orfeo garda sa main sur l'épaule du Maître vert, de sorte à maintenir un contact avec lui. Son unique oeil plongea dans le regard de son compagnon de duel. Il était essentiel qu'il comprenne qu'idolâtrer quelqu'un, ce n'était rendre service à personne. Ni à soi, ni à la source d'admiration. Surtout que dans toute cette histoire partagée, le récent Jedi était revenu du Côté obscur, ce qui n'était pas rien. Admiratif, tant dans la contemplation de ce courageux acte de rédemption que dans l'assimilation des habitudes et aptitudes, il refusait de voir un mauvais jugement obscurcir la situation.

Pour autant, il n'insista pas pour préférer se concentrer sur son domaine d'expertise. Le sabre était tout de même beaucoup plus simple que les méandres de la psychologie humaine, même s'il y touchait forcément aussi.

- Pour revenir sur cette question, j'allais en effet te conseiller le Makashi. Le sabre en main, tes instincts sont bons. Tes réflexes aussi. Cependant, j'ai la sensation que tu te reposes sur eux. Il n'est pas un secret que tu bénéficies du Point de Rupture. Il t'aide sans aucun doute, mais te dessert à la fois. Ta confiance en lui est trop grande. Apprendre la structure du duel avec la Forme II t'offrirait un cadre parfait pour intégrer ce pan technique qui te fait peut-être encore défaut. Je... oh ! Venez donc, venez donc. Mon sandwich a été dûment consommé, vous ne risquez rien de mon estomac !

Orfeo ne pouvait pas affirmer avec fermeté être un homme à enfants. Pourtant, les bouts de chou qui pointèrent le bout de leur nez firent fondre la posture professorale du vieil Ours. Avec beaucoup de plaisir, et un sourire gigantesque, il pratiqua devant les enfants une révérence typique du système Naboo.

- Viera, Athéna, Villian, je vous salue.

Aux explications de Dalek sur les prises d'otage tythoniennes, le Jedi hocha simplement la tête. A dire vrai, et il ne le mentionnera pas car faire apprendre aux élèves les exceptions avant les généralités rendait confuses les secondes, il était très rarement arrivé que des apprentis sous pression craquent et fassent de bien mauvais choix. Rien de définitif, encore heureux, mais ces moments de détresse ne faisaient définitivement pas partie des préférés du maître Jedi.

Contrairement à cette petite rencontre, hautement sympathique !

Il était toujours bon d'échanger avec les frères et sœurs d'armes de demain, fussent-ils d'ailleurs, et de rencontrer ces adultes en devenir. Car ces néophytes ne se trouvaient pas si loin que ça de la chevalerie et de la maîtrise, à échelle de leur longue vie. Bientôt, très bientôt, en un clignement d'oeil pour les moins attentifs, ils allaient être grands, avec tous les avantages et surtout toutes les contraintes que cela engendrait. Orfeo avait hâte de côtoyer cette nouvelle génération. Ce n'était qu'ainsi qu'une alliance solide verrait le jour. Même si jusqu'à ce jour glorieux où les deux ordres ne feraient plus qu'un (il avait foi en cette idée), il allait falloir se contenter du minimum syndical, à savoir ce genre de moment.

- Merci pour votre sollicitude. Votre cœur est à la bonne place, vous ferez des merveilles à n'en point douter. Mais attention, que mes compliments ne vous montent pas à la tête. Avoir bon cœur n'empêche pas de travailler dur. L'un et l'autre vont de paire. Entendu, mes jeunes compagnons ? Hum ?

Ce n'était pas grand chose, mais le Maître d'armes se sentit... enfin entier, depuis son arrivée sur Corellia. Cela lui avait manqué. Il ne s'en était pas rendu compte, mais le poids des responsabilités et de la culpabilité l'étouffaient petit à petit, ces dernières semaines. Entre Kashyyyk et la formation martiale des jeunes Jedi de plus en plus présente, le pauvre homme n'avait guère de temps à se consacrer. Un bon combat, un bon repas, un bon échange... cela avait suffi à le remettre d'aplomb, pour un moment. Quand les choses n'allaient pas et que les ténèbres l'encerclaient, allumer pareil feu intérieur ne pouvait que ramener la sérénité à sa juste place.

Il serait bien resté plus longtemps, mais une vibration dans sa bure attira son attention. Un message à l'attention des conseillers. Une rencontre devait se faire pour discuter de la guerre. Sur l'Helios Ascendant, navire de guerre de l'amirale Solaris. Dalek était invité, également, mais Orfeo avait encore à rencontrer de vieux camarades et à se préparer avant la réunion.

- Merci Maître Zar. Votre compagnie a su chasser mes démons, et réchauffer mon âme. Si cela ne vous dérange pas, je vais prendre congé. L'on m'attend pour des activités... moins agréables qu'échanger avec de valeureux Jedi Verts. Mais je tiens à ce que nous continuions notre discussion plus tard, d'accord ? Il me reste encore quelques arguments en faveur du Makashi, hé hé.

Il s'inclina avec chaleur, d'abord devant son partenaire de combat puis devant les apprentis. Enfin, il s'éloigna à grands pas vers la sortie de la salle d'entraînement. Arrivé à l'ouverture, il la franchit... mais fit tout de même un petit pas en arrière pour offrir à ses nouvelles connaissances un salut de la main, bien moins protocolaire et nettement plus amical !


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