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Comprendre pour se protéger [Dalek Zar] Empty Comprendre pour se protéger [Dalek Zar]

Jeu 20 Juil - 15:58
« Wizde'Ris'Hallaster, Chevalier Jedi. »

Je n'en revenais toujours pas. Pourtant c'était établi et acté. J'avais été adoubée, j'avais bu un verre … ou plus … avec Maître Allana Fern il y a deux jours de cela pour fêter l'occasion. Elle m'avait inscrite aux Epreuves avant même d'être venue me voir pour me faire revenir, elle le savait, elle avait raison. Je détestais cela. Savoir que quelqu'un avait eu plus raison que moi sur ma propre personne. Depuis toujours mon Maître m'avait mise en garde sur l'injuste vision que je portais de moi, je m'en demandais toujours plus, mais selon lui ce n'était pas "plus" mais "trop" que j'exigeais de moi. Quand il m'avait annoncé que j'étais prête aux Epreuves alors que j'avais 18 ans, peut-être aurai-je dû simplement me plier à ce qu'il me disait, combien de fois s'était-il trompé par le passé ? Si peu. J'aurai sans hésité sauter dans un trou sombre s'il me l'avait demandée, sans même sonder avec la Force pour savoir ce qui se trouvait en bas, si j'allais survivre à la chute. J'aurai simplement exécuté son ordre parce que c'était lui. Alors pourquoi n'avais-je pas passé les Epreuves à ce moment-là ? Peut-être aurai-je été à ses côtés quatre ans plus tard quand il allait être tué, peut-être aurait-ce été un autre Padawan qui l'aurait sauvé. Je le savais, je ne devais pas penser de la sorte car tout arrivait par la Force et la Force avait toujours ses raisons. N'était-ce pas la Force qui avait mis mon vaisseau à la dérive sur la route de Maître Hallaster alors que j'avais 3 ans ? Je devais me réjouir pour ceux qui avaient rejoint la Force car ils connaissaient désormais une nouvelle vie, différente, apaisée, au sein même de la Force. Le cas de mon Maître était différent. Je m'en jugeais toujours responsable. Il me dirait que c'était injuste de ma part, je le savais, j'étais incapable de m'éloigner de cette pensée.

Voilà pourquoi j'avais passé une petite partie de ma matinée à méditer une fois de plus. J'essayais de trouver des réponses à mes questions mais en vain, je n'en trouvais pas, il n'y avait aucune voix qui me répondait d'une parole magique pour faire s'envoler les sentiments qui m'habitaient. J'étais heureuse de ne pas avoir tué l'homme qui avait tué Maître Hallaster, ni même la femme qui avait orchestré son meurtre et avait tenté de s'en prendre à Maître Fern. Cependant le cas du premier homme était plus compliqué. J'avais ressenti une telle colère à son égard et dans le même temps un tel apaisement. Les deux s'étaient mélangés d'une façon inexplicable. En fermant les yeux je revoyais la scène, de l'extérieur comme si je regardais une holo-projection. Je le maitrisais grâce à la Force, le désarmais de son blaster de la même façon avant de le projeter au sol. Tandis qu'il se relevait j'approchais de lui, la colère me guidait mais elle ne me rendait pas nerveuse, au contraire, tout avait semblé si limpide, tout était d'une évidence parfaite. Tirer mon sabrelaser, l'activer et frapper au niveau de sa nuque. Simple, précis, des gestes que je maîtrisais et que la colère rendait si facile à enchainer. Je pensais que la colère d'un tel moment m'aurait rendue nerveuse, brouillonne mais dans mon esprit à ce moment-là tout était tranquille, une tranquillité furieuse mais une tranquillité quand même. Je croyais que ça serait plus chaotique. Et cela m'effrayait au plus haut point.

Cependant si je pensais parler à Maître Ombrelune de ces sombres émotions que j'avais ressenti, si je me sentais prête à avouer à Maître Fern que j'avais ressenti l'intensité du Côté Obscur, je n'étais pas prête à dire ni à l'une, ni à l'autre, que j'avais "apprécié" ce que j'avais ressenti. Je n'arrivais déjà pas à me l'admettre entièrement à moi-même, je savais qu'il me fallait l'exprimer pleinement pour le rendre réel mais à qui ? A moi-même ? J'avais tenté de discuter avec moi-même de cela mais en vain, j'avais besoin de l'extérioriser avec quelqu'un mais qui ? Tomrik ? Le twilek imbécile ? Non, impensable et pourtant malgré nos rivalités passées, nos différents incessants et notre incapacité à communiquer il était ce que j'avais de plus proche d'un "ami de mon âge". Finalement après y avoir réfléchi, j'avais choisi de rencontre Maître Dalek Zar. Il avait une petite réputation au sein de l'Ordre Jedi et pas franchement reluisante. C'étaient des bruits de couloir sur le Côté Obscur, le fait qu'il avait été un Sith. Rien de vraiment concret, ni d'établi et je m'étais mal imaginée en parler avec Maître Fern : "Votre mari est-il est un ancien Sith ?", je ne voyais pas comment glisser cela dans une discussion. Pourtant Maître Fern m'avait dit qu'ils avaient été Maîtres et Apprentis l'un pour l'autre, quelque chose de bien étrange que je n'avais pas entièrement compris lorsqu'elle me l'avait dit, en collant cela au soi-disant passé Sith de Maître Zar, les choses devenaient … à peine plus claires. Cela impliquait également que Maître Fern aurait été du Côté Obscur un jour et pourtant je ne l'imaginais pas un instant du côté des Sith, pas plus que Maître Zar pour les rares fois où nous nous étions croisés. Si Maître Fern avait été du Côté Obscur elle ne me l'avait jamais clairement dit, je n'avais jamais demandé non plus, ça expliquerait des choses, il faudrait peut-être en discuter un jour. La meilleure façon de savoir n'était-il pas finalement de lui en parler ? C'était ce que j'avais décidé de faire. J'avais appris qu'il travaillait ce matin sur son vaisseau au spatioport, ce fut donc là que je décidais de le rencontrer. Un premier vrai tête à tête avec lui, les autres fois n'avaient que donné lieu à des rencontres temporaires soit en présence de Maître Hallaster ou de Maître Fern, souvent les deux.

Lorsque j'arrivais dans le hangar où était stationné le Shyrack, en bien meilleur état que mon propre vaisseau, Maître Zar semblait en pleine réparation ou modification peut-être, difficile à dire au premier coup d'oeil. J'attendis qu'il eut terminé ce qu'il faisait, j'en profitais pour raviser ma tenue, je voulais quand même être présentable. Je ne portais rien d'original, une tenue Jedi des plus classiques dans des ton beiges clairs, mes cheveux dans une éternelle queue de cheval, je me jurais pourtant chaque jour que je tenterai une tresse le lendemain. Alors que Maître Zar venait de demander un outil à "Rex", que je devinais être son droïde astromecano qui répondit en sifflotant depuis l'autre bout du vaisseau ou il était occupé avec une patte du train d’atterrissage, j'attrapais l'outil en question dans la boite à outils et la tendais au corellien.

« Bonjour, Maître Zar. J'espère ne pas vous déranger. Si je peux vous aider, ça sera avec plaisir. »

Bien que mes paroles étaient prononcés sur un ton chaleureux selon mes propres critères ils devaient sonner plus distants aux oreilles du corellien, cela faisait partie des choses avec lesquelles je vivais quotidiennement. Etre chiss.
Dalek Zar
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Maître Jedi Vert
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Sam 22 Juil - 0:05

Plusieurs jours s’étaient écoulés depuis leur retour de Kashyyyk ou plutôt devrait-il dire depuis la débâcle de Kashyyyk. Le Hapien se réjouissait qu’ils aient eu relativement peu de pertes, même si un Jedi Vert avait perdu la vie sur place. Allana était en vie et actuellement occupée au Temple Vert, ce pourquoi Dalek avait choisi de profiter d’un peu de répit pour se livrer à une tâche primordiale.

Inspecter le Shyrack.

Le fidèle YT 8150 l’avait fidèlement servi depuis l’époque où sa belle-sœur Ellen l’avait aidé à récupérer et que celle-ci avait personnellement modifié à son attention. Il aurait toujours du mal à croire que Corran ait réussi à épouser une femme aussi joviale et inventive quand on voyait le caractère de Gamorréen du frère aîné d’Allana ! Les modifications d’Ellen n’étaient pas les seules que le Shyrack avaient reçues puisque des Wookiees reconnaissants en avaient apporté quelques autres, notamment à son hyperpropulseur et des systèmes de navigation et de contre-mesure qu’il appréciait tout particulièrement… Bon d’accord, aussi idiot que ça puisse paraître, il aimait encore davantage son tableau de bord en bois de Kashyyyk qui était aussi esthétique qu’il était robuste ! Cela lui faisait d’autant plus mal au cœur qu’ils n’aient pas réussi à repousser l’invasion du Consortium mais il n’y avait pas grand-chose qu’ils pouvaient faire à l’heure actuelle. À sa connaissance, l’état-major républicain devrait les contacter dans les prochains jours ou prochaines semaines pour les débriefer plus en détail en vue de préparer la suite des opérations.

A première vue, le cargo corellien lourdement modifié n’avait pas subi de dommages trop importants. La coque avait été un peu noircie par endroits mais davantage à cause des nuages de débris traversés qu’en raison d’impacts directs. Les armes du vaisseau et le générateur de bouclier étaient d’ailleurs opérationnels. Non, un petit coup de nettoyeur à haute pression - que K-6 avait d’ailleurs commencé à passer – et le vaisseau serait impeccable vu de l’extérieur. C’était l’intérieur qui le préoccupait.

En apparence, il n’y avait là-encore rien de cassé ou d’abîmé. Les équipements intérieurs étaient en bon état et tout était bien rangé, davantage par habitude profondément ancrée chez Dalek que par un souci de recevoir du monde. Ayant passé une partie de son enfance comme esclave puis son adolescence auprès d’un guerrier Sith aussi saoul qu’exigeant, Zar avait acquis des compétences aiguisées en matière de nettoyage et de rangement, au point où il admettait être un peu maniaque. Pour quelqu’un que le Conseil Vert surnommait jadis « le démolisseur », l’ironie était mordante.

Non, ce n’était pas l’apparence du vaisseau intérieure ou extérieure qui le préoccupait aujourd’hui. A bord du vaisseau-amiral de l’amiral Tan’ith, Dalek avait assisté au premier rang aux capacités de hacking et de nuisance des intelligences artificielles du Consortium face aux bâtiment de guerre républicains. Rien ne laissait croire que le Shyrack – cible bien dérisoire en comparaison des star dreadnaughts et autres croiseurs républicains – avait été infecté mais le Jedi Corellien préférait prévenir que guérir. Voilà pourquoi il avait requis aussi l’aide de Rex pour analyser un par un les systèmes de software et de hardware du vaisseau, jusqu’à ce qu’il soit satisfait par l’absence de tout « cadeau empoisonné » de la part du Consortium. Après tout, ce n’était pas de la paranoïa quand le risque était réel.

Bien qu’attelé à sa tâche, le maître Vert n’était pas complètement déconnecté de l’instant présent, en particulier lorsqu’il sentit la présence vibrante dans la Force d’une Jedi dont il avait déjà croisé la route mais pas suffisamment souvent pour reconnaître un des anciens initiés à qui il connait cours au Temple Vert. Effectivement, quand il tourna son attention vers l’outil qu’une main bleutée tendait vers lui, il reconnut une ancienne Padawan du temple de Tython avec qui Allana s’était liée d’amitié. Wizde'Ris'Hallaster ! Ce n’était pas tous les jours qu’on croisait une Jedi Chiss et il prenait soin de mémoriser les noms des Jedi que sa compagne appréciait. Elle lui avait souvent confié que Ris, de son prénom, avait un grand talent et qu’elle ferait une Chevalier Jedi remarquable. Il lui semblait que c’était désormais chose faite, d’après ce que lui avait dit Allana et il pouvait en juger par l’absence d’une natte de Padawan.

Il accepta l’outil qu’elle lui tendit avec un sourire de gratitude, avant de répondre d’un ton chaleureux.

- Bonjour Ris, ou devrais-je t’appeler Jedi Wizde'Ris'Hallaster ? La taquina-t-il avec un ton rieur. Mes félicitations pour avoir réussi les épreuves ! Ah et tu peux me tutoyer et m’appeler Dalek, si tu veux bien. Je suis peut-être un maître Vert mais je ne suis ni Maître des Jedi Verts, ni membre du Haut Conseil, ni un vénérable papy de 900 ans. En échange, je t’appellerai Derisha ou Ris selon ta préférence. Est-ce que ça te convient ?

Ils n’avaient pas encore eu l’occasion de véritablement parler seul à seul puisque leurs précédentes rencontres s’étaient produites en présence d’Allana, qui avait beaucoup plus pris la parole que Dalek lui-même. L’ex-Sith comprenait parfaitement la déférence que la Jedi pouvait avoir envers Allana ou encore Arsenicia mais par le postérieur liposucé d’une matriarche hapienne, il ne voulait pas avoir un mur protocolaire entre Ris et lui. Que les initiés de dix ou douze ans l’appellent « Maître Zar » était une chose mais une Jedi qui devait avoir tout au plus dix ans de moins que lui ? Il préférait éviter le coup de vieux !

- Ah et je te confirme que tu ne me déranges pas le moins du monde. Ton aide serait la bienvenue, même si Rex et K6 peuvent s’occuper d’une partie des vérifications pendant que nous discutons. Quelque chose me dit que tu n’es pas venue simplement pour parler mécanique. Suis-moi à l’intérieur, j’ai des rafraîchissements dans la pièce à vivre.

Il se dirigea vers la rampe d’embarquement et fit signe à Ris de lui emboîter le pas. Pour l’occasion, le Hapien n’avait pas revêtu des robes de Jedi Vert mais une tenue civile bleu sombre, complétée d’une ceinture utilitaire à laquelle était accroché le datapad qui lui avait servi à effectuer différents diagnostics. Se dirigeant vers l’espace cuisine, il attrapa deux verres dans le placard puis ouvrit le réfrigérateur dont il sortit une bouteille de jus de pomme almakienne et de la limonade. Sous des abords qui pouvaient paraître froids ou distants au premier venu, Dalek savait que la jeune femme n’était pas dépourvue d’émotions contrairement à ce que colportaient certains sur les Chiss. Non seulement il pouvait le ressentir dans une certaine mesure dans la Force, tout comme le trouble qui semblait préoccuper Ris mais Allana, avec son don d’empathie, avait plutôt bien cerné le caractère de la jeune Jedi.

- Assieds-toi donc et sers-toi ce que tu préfères. J’ai aussi des bières au frais mais j’ai pensé que tu voudrais éviter d’embrumer tes pensées. Si tu es venue me trouver plutôt qu’Allana, j’imagine que ce qui te tracasse n’est pas quelque chose qu’on peut pourfendre avec un sabre laser. Dans tous les cas, ce que tu me diras ne sortira pas d’ici, si tu ne souhaites pas le partager avec quelqu’un d’autre.

Dalek n’était pas sot. La plupart des initiés du temple Vert venaient le voir lui plutôt qu’un maître lambda généralement quand ils avaient fait une bêtise ou qu’ils n’étaient pas sûrs d’avoir fait quelque chose de bien ou de mal. Bizarrement ils avaient un meilleur accueil auprès de lui, le Hapien les écoutant jusqu’au bout avant de parler, plutôt qu’auprès de certains maîtres qui n’attendaient pas d’avoir entendu toute l’histoire avant de pousser une gueulante…

Certes, Ris n’était pas une de ses initiées mais Allana lui avait parlé de lui ou peut-être avait-elle entendu des rumeurs. A moins qu’elle ne soit venue le trouver pour son expertise en matière d’explosifs ou de gastronomie, il y avait de grandes chances qu’elle ait choisi de lui parler en raison de son passif… peu orthodoxe. Dalek n’avait jamais refusé d’en parler et il ne comptait pas laisser sur la touche une protégée d’Allana, surtout si elle faisait la démarche de demander conseil.
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Sam 22 Juil - 15:22
Maintenant que j'étais là, je me surprenais à me demander si j'avais vraiment le droit de venir. Après tout, Maître Zar n'était même pas vraiment du même Ordre que moi, en fait pas du tout, les différences de pensées étaient telles entre l'Ordre Jedi et l'Ordre Vert qu'il était compliqué d'estimer que l'un ou l'autre était une "annexe". En plus de cela, ça serait réducteur et insultant envers "l'annexe". J'avais entendu quelques Padawans sur Tython dire que l'Ordre Vert encourageait l'attachement qui menait au Côté Obscur, j'étais bien placée désormais pour savoir qu'il n'y avait pas besoin d'amour pour ressentir un attachement assez puissant pour flirter avec le Côté Obscur et en goûter ses tentations. Mon problème n'était pas tant de l'avoir fait, j'avais su m'en défendre, m'en éloigner, avant de commettre un geste que j'aurai pu regretter. Mais c'était là que les questions commençaient à se poser, c'était là que les doutes venaient s'installer dans ma tête. Le pire de tous aurait pu être, aurait dû être : étais-je sûre que j'aurai regretté mon geste ? Si j'avais tué l'homme qui avait pris la vie de mon Maître, serait-ce vraiment du regret de l'avoir fait que je ressentirai ? Le doute m'étreignait depuis un petit moment désormais. Je m'en voulais d'avoir voulu le tuer et d'avoir été si proche de le faire mais je m'en voulais également de ne pas avoir réussi à le faire. Alors qu'est-ce qui aurait été le sentiment prédominant si je n'avais pas désactivé mon sabrelaser avant de séparer sa tête de son corps ? Si son cadavre était tombé au sol, encore chaud, comment me serai-je sentie ? Soulagée ? Vengée ? Heureuse ? Dégoûtée ? Terrifiée?Gênée ? Je ne pouvais pas savoir, il n'y avait aucun moyen de le savoir, je savais simplement que dans un cas comme l'autre, je ne devrai pas me ressentir comme je le faisais actuellement.

Cependant avais-je le droit de parler de cela à Maître Zar quand il était d'avantage une connaissance qu'un ami ou un précepteur ? Quand il appartenait à un Ordre qui n'était pas vraiment le mien … ou plutôt que je n'appartenais pas à son Ordre. Quand on savait les bruits de couloir que j'avais entendu sur lui. Rien que des racontars j'en étais certaine, cependant derrière toute part de légende exprimée, il y avait toujours un minimum de vérité. Le tout était de réussir à savoir où commençait la légende et où s'arrêtait la vérité. Je me contentais de la confiance de Maître Fern dans le Jedi Vert, elle me suffisait amplement. Mon Maître m'avait toujours dit qu'il remettrait sa vie entre les mains de Maître Fern avec les yeux fermés, je savais que j'en ferai de même, peut-être pas avec les yeux fermés, j'ai toujours été un peu plus méfiante que mon Maître. Non que je doutais de Maître Fern ou de ses capacités mais disons que contrairement à Maître Hallaster j'avais besoin d'être en "contrôle" même juste en apparence. Ca aidait ma santé mentale à se maintenir. Contrairement à ce moment d'apaisement furieux que j'avais ressenti quand j'avais voulu tuer. D'où ma présence au près de Maître Zar qui travaillait avec ses droïdes sur son vaisseau.

« Je ne m'y suis pas encore faite. »

Je n'étais plus Padawan, j'étais une Chevalier Jedi à part entière désormais mais je ne m'y étais pas encore habituée. Ca faisait à peine quelques jours, ça me semblait encore sur-réaliste mais j'étais consciente de la tâche qui m'incombait désormais, de mes nouvelles obligations, j'espérais que je serai à la hauteur. Je ferai tout pour l'être.

« Derisha sera très bien dans ce cas, Maître Zar. »

Bon d'accord, j'allais avoir un peu d'effort à faire. En dépit de ne pas avoir grandi au sein de la société Chiss, j'en demeurai très attachée à l'honneur et au décorum, sans doute plus que je n'aurai dû faire le faire mais je ne pouvais pas non plus changer du tout au tout. Maître Zar avait bien compris que je n'étais pas venue pour donner un coup de main mais maintenant que j'étais là, ça aurait été de mauvais ton de ne pas proposer, ça aurait été de mauvais ton de ne pas aider tout court. Alors je proposais, sincèrement, prête à l'aider si je le pouvais. J'avais quelques notions de mécanique de part les petites réparations que j'avais pu faire sur mon vaisseau, cependant le principal de la tâche demeurait encore à faire. J'avais fait dans la limite de mes moyens, de mon temps et de mes connaissances. Mon vaisseau volait, c'était tout ce qui comptait pour l'instant, j'aurai le temps de continuer à le réparer ou plutôt le faire réparer pour que tout soit à nouveau fonctionnel.

« Vous voyez juste, Maî … Dalek. Ca ne veut pas dire que je ne vous aiderai pas, au contraire, mais ce n'est pas la raison principale de ma venue. »

Bon, je n'étais peut-être pas encore prête à le tutoyer, d'autant que c'était notre première rencontre réelle lui et moi, notre toute première discussion. Je le suivais à l'intérieur du vaisseau, jusqu'à la partie cuisine. Je m'adossais contre une paroi, m'assurant qu'il ne s'y trouvait aucun interrupteur même si je me serai demandée ce qu'il faisait là et écoutait les paroles du corellien. De mon intonation, je répondis une phrase qui trahissait dans ses mots une certaine honte.

« On ne peut pas le pourfendre avec un sabrelaser mais ce n'est pas pour ça que je ne souhaite pas en parler avec Maître Fern. »

Je me servais un jus de pomme, remerciant au passage Maître Zar d'un petit signe de tête. Je savais que c'était à moi de faire la discussion puisque j'étais venue mais je ne savais pas par où commencer.

« Avez-vous été un Sith ? »

Oups, pour le coup ce n'était pas ainsi que je voulais le formuler, sans quitter mon calme malgré la montée de nervosité en moi, je me repris sans lui laisser une chance de répondre.

« Pardon, Maître Zar, j'ai été particulièrement maladroite en disant cela ainsi. Au sein de l'Ordre Jedi j'ai entendu que vous avez été un Sith par le passé, rien que des on-dit sans réelle explication derrière mais je me suis posée la question. »

Je bus une petite gorgée de jus de pomme, d'avantage pour reprendre une consistance que je n'avais pas perdue en façade mais qui avait fondu intérieurement en réalisant ce que je demandais à Maître Zar. Ma gorgée terminée, je reprenais, sans oser encore rentrer dans le sujet personnel qui me concernait.

« J'apprécierai en effet que cette discussion reste entre nous. Je crois déjà suffisant de ne pas oser en parler avec Maître Fern ou Maître Ombrelune mais je … »

Ne savais pas comment finir cette phrase. Pourquoi n'en parlais-je pas avec l'une d'elles ? En aurai-je même parlé avec mon Maître ?

« Il est parfois plus facile de s'ouvrir à des personnes que l'on connait moins. C'est sans doute un péché de confiance mais Maître Fern a confiance en vous, mon Maître avait confiance en Maître Fern, cela me suffit à vous faire confiance. »

C'était peut-être idiot, ou même crédule, mais ce ruissellement de confiance me contentait, me suffisait à m'ouvrir, si effectivement Maître Zar avait connu le Côté Obscur, s'il l'avait ressenti et vécu comme je vivais la Lumière. Si ce n'avait pas été le cas il ne me restait qu'à m'excuser d'avoir été assez idiot pour croire des racontars et le laisser tranquille, d'autant que je n'étais même pas sûre d'avoir le droit de parler de cela avec lui, peut-être était-ce un sujet que le corellien ne souhaitait simplement pas aborder.
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Sam 22 Juil - 21:33

Dalek acquiesça lorsque la jeune femme lui indiqua qu’elle ne s’était pas encore habituée à son nouveau statut de chevalier Jedi. S’il devait être tout à fait honnête, il n’était pas encore complètement habitué à son propre statut de maître Jedi même s’il s’était efforcé d’endosser les responsabilités qui allaient avec. Le Hapien ne réprima pas le sourire amusé qui fleurit sur ses lèvres lorsqu’elle eut du mal à se départir du « Maître Zar » pour s’adresser à lui. Pour autant, elle fit un effort pour l’appeler par son prénom ensuite, même si elle ne parvint pas à abandonner le vouvoiement. Des petits pas restaient un progrès.

- Cela m’arrive d’avoir raison, Derisha mais j’essaye de ne pas en faire une habitude, répondit-il sur un ton léger. Comme je te le disais, ton aide sera tout à fait appréciée après avoir discuté.

Lorsqu’ils étaient arrivés dans l’espace cuisine du Shyrack, Derisha confirma que sa problématique ne pouvait pas être terrassée d’un coup de sabre laser mais elle lui confia également que ce n’était pas tout à fait la raison pour laquelle elle ne souhaitait pas s’adresser à Allana. Il discerna un peu de honte de sa voix, pourtant il n’y avait pas de mal à demander de l’aide.

Si la question qu’elle lui posa ensuite était directe, elle ne surprit pas le Jedi Vert. Les rumeurs couraient bon train à son sujet et il ne faisait rien pour les décourager. Voyant qu’elle voulait reprendre la parole sans tarder, Zar garda le silence et se contenta de se servir un grand verre de limonade. Elle était nerveuse et il le comprenait tout à fait. La jeune Chiss lui confirma qu’elle avait entendu des rumeurs sur son passé Sith mais qu’elle n’avait aucune certitude et aucun détail à ce sujet. Derisha désirait en effet que cette conversation ne sorte pas du Shyrack et elle préférait ne pas en parler à Allana ou Arsenicia pour le moment.

Se confier à quelqu’un qui n’était pas un proche faisait sens. Lui-même s’était parfois ouvert de certaines choses à Maître Korr, qu’il surnommait affectueusement le Cornu à l’époque, des choses qu’il n’avait pas forcément dites à Allana. Là encore, Derisha avait fait un premier pas qui était tout à son honneur. Faire confiance de cette manière aurait été perçu comme dangereux voire suicidaire chez les Sith mais dans l’Ordre Jedi, il s’agissait plutôt d’une vertu. En l’occurrence, la Jedi avait bien fait de se fier à son instinct et au jugement d’Allana en matière de proches.

Le Jedi Corellien but une gorgée de limonade avant de lui répondre.

- Je comprends tout à fait qu’il soit plus simple de confier certaines choses à des personnes qui nous sont moins proches… et qui ont des expériences plus similaires à ce qu’on a pu vivre. Comme je te le disais un peu plus tôt, j’honorerai ta confiance même si j’y place une condition. Si ce que tu vas me dire peut entraîner un danger, en particulier pour toi-même, je me réserve le droit d’intervenir. J’ai connu notamment des cas d’initiés qui étaient parfois… maltraités par leur famille, et je suis intervenu en conséquence.

Les cas étaient rares mais il lui était déjà arrivé que parmi les jeunes enfants dont il avait la charge dans ses classes d’initiés, certains aient subi des violences au sein du cercle familial, parfois psychologiques, parfois physiques. En dépit de son envie d’exercer une justice toute personnelle, il s’en était remis au système judiciaire corellien dans ces affaires mais il avait choisi d’utiliser ce que les enfants lui avaient confié, pour leur propre bien. Dans le cas de Derisha, il devait s’agir de tout autre chose mais pour avoir connu des situations très variées, dans le Consortium comme dans la République, il n’excluait aucun scénario. La dernière chose qu’il souhaitait, c’était de se réveiller un matin pour apprendre le suicide de Derisha, qu’il aurait peut-être pu éviter s’il était intervenu.

Toutefois, il soupçonnait que la problématique qui les réunissait aujourd’hui n’était pas aussi extrême. Cela ne signifiait pas pour autant qu’elle ne serait pas épineuse, si la jeune femme était venue s’adresser à un ancien Sith.

- Il n’y a pas de mal, en ce qui concerne la question que tu m’as posée. J’ai connaissance de certaines de ces rumeurs mais je ne peux pas te confirmer leur contenu. Ce que je peux te dire en revanche, c’est la vérité telle que je l’ai vécue. J’ai en effet appartenu à l’Ordre Sith par le passé.

Dalek fit une courte pause, tant pour boire une nouvelle gorgée de limonade que pour formuler la façon concise dont il souhaitait présenter la chose.

- Je suis originaire du Consortium. Je suis né et j’ai grandi sur Hapès avant d’attirer l’attention d’un seigneur Sith qui m’a emmené sur Korriban quand j’avais dix ans. J’ai suivi une formation de novice là-bas puis je suis devenu l’acolyte d’un guerrier Sith. Au terme de mon apprentissage, je suis moi-même devenu un guerrier Sith. J’ai quitté les Sith et le Consortium il y a un peu plus d’une dizaine d’années, pour rejoindre la République et l’Ordre des Jedi Corelliens. D’une certaine manière, on pourrait dire que j’ai été séduit par le côté lumineux, ponctua-t-il avec un sourire espiègle.

En l’occurrence, c’était son amour pour Allana qui avait beaucoup joué dans la balance et sans doute aussi sa curiosité. Il avait véritablement découvert une tout autre facette de la Galaxie lorsqu’il avait émigré sur Corellia, au niveau culturel, social et familial aussi. Dalek avait beaucoup changé depuis cette époque mais il ne regrettait rien. En l’instant, il voulait surtout mettre la jeune femme à l’aise.

- Ce n’est pas un secret d’État. Le Haut Conseil comme le Conseil Vert sont au courant ainsi qu’une bonne partie des Jedi Corelliens. Je ne le proclame pas à tue-tête mais je n’ai jamais refusé d’en discuter non plus. Tu serais surprise de connaître le nombre de personnes qui sont venues me trouver précisément pour échanger sur mon expérience. Il s’agit d’initiés et de Padawans curieux mais aussi de Jedi un peu plus âgés qui se posaient des questions après leur premier contact avec les Sith ou bien avec le Côté Obscur, expliqua-t-il d’une voix calme et amicale.

Ouvrant un placard cette fois-ci, le Maître Vert sortit une boîte métallique et l’ouvrit pour révéler des cookies aux pépites de chocolat qu’il posa en évidence sur la table en invitant Derisha à se servir avant de se rasseoir en face d’elle. D’expérience, le chocolat avait beaucoup de vertus, avec les petits comme avec les grands, en particulier lorsqu’il s’agissait de se détendre.

- Quelque chose me dit que c’est aussi ce qui t’amène à moi. Si cela peut te rassurer, je ne vais pas essayer de te tirer les vers du nez, ni te forcer à me dire quoi que ce soit. Nous discuterons de ce que tu te sens assez à l’aise pour le partager. Si je peux te faire une proposition, elle est plutôt de l’ordre de la méthode. Si tu ne souhaites pas me raconter ce que tu as vécu, en tout cas pas de manière aussi directe que ta première question, tu peux procéder en me posant d’autres questions. Je n’ai pas de tabou, en dehors de certaines recettes culinaires que je garde jalousement par devers moi mais ça m’étonnerait qu’elles soient liées au sujet qui t’intéresse, conclut-il avec une pointe d’humour.

Comme pour montrer l’exemple, le maître Vert plongea sa main dans la boîte et en tira un cookie dont il savoura une bouchée. Merveille que le chocolat noir dans ces petits biscuits !
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Comprendre pour se protéger [Dalek Zar] Empty Re: Comprendre pour se protéger [Dalek Zar]

Dim 23 Juil - 9:58
J'aurai peut-être dû me laisser aller à ce petit rire intérieur que j'avais eu. Je ne pensais toujours qu'après coup à ce que je pourrai faire pour me rendre plus sympathique, pour briser mon image de glace. Pourtant avec son trait d'humour le Maître Vert avait réussi à provoquer un petit rire intérieur mais qui, comme à l'accoutumée, ne s'extériorisa pas. Ca faisait partie des raisons qui m'avaient poussée à venir le voir, je ne savais pas encore exactement comment l'exprimer pour être vraiment honnête mais je cherchais les mots et puis il me fallait d'abord savoir si les rumeurs le concernant étaient vrais. Beaucoup de choses étaient exagérés. Si je croyais les rumeurs qui me concernaient …

« Vous avez raison, personne n'aime les Je-Sais-Tout. »

Hélas j'avais mis trop de temps à le comprendre quand j'étais Novice et je n'avais jamais réussi à m'intégrer correctement. Ca avait continué, empiré même, lorsque j'étais devenue Padawan et que je m'étais mise en tête qu'être la meilleure Padawan, un objectif stupide et inatteignable car ce n'était pas une compétition et que j'étais la seule à y participer, serait la meilleure façon de me faire des amis. C'était un cercle vicieux dans lequel je m'étais enfermée. Pas vraiment toute seule. Disons que j'avais franchi la porte de ma cellule poussée par les autres mais que j'avais été celle qui l'avait finalement verrouillée derrière moi. A être la meilleure j'alimentais les apparences d'arrogance et de besoin de supériorité des Chiss, ce qu'on me renvoyait bien sûr en plein visage. Quand je m'en défendais, je le faisais mal mais sans le réaliser en argumentant que si je faisais quelque chose c'était seulement normal de vouloir y être la meilleure possible. Je tâchais de toujours éviter les comparaisons avec les autres mais parfois cela devenait impossible et bien évidemment faire remarquer qu'un autre avait commencé avant moi mais ne s'entrainait pas assez puisque je l'avais déjà rattrapée en capacité n'aidait pas à faire taire ce "besoin de supériorité qu'elle a". Je voulais juste essayer de leurs faire remarquer qu'ils pouvaient faire mieux. Je ne trouvais jamais les mots justes entre vouloir, devoir et pouvoir, je me trompais chaque fois de verbe en m'adressant à eux. Alors je m'étais renfermée et de fil en aiguille en me renfermant j'avais encore plus donné raison aux stéréotypes sur mon espèce. J'avais même finis, au plus mal de ma solitude quand mes hormones commencèrent à me travailler, à me dire qu'en fin de compte je n'avais pas le choix, qu'aucun Chiss n'avait le choix que de dissimuler ses émotions face à cette galaxie qui détestait les Chiss juste parce qu'ils étaient Chiss. Heureusement ces pensées avaient rapidement fini par s'éteindre après discussion avec mon Maître.

Je m'illustrais une fois de plus de mes talents verbaux somptueux. Habituée à garder ce sang-froid olympien des Chiss, les questions directes, les remarques désobligeantes, même lancées en pleine face, me laissaient de marbre mais je réalisais quand je les prononçais mes phrases trop agressives. Demander de la sorte à Maître Zar s'il avait connu le Côté Obscur c'était brutal, même selon mes propres standards et je m'en voulais de cette formulation maladroite que je décidais de reprendre en l'expliquant. Je hochais naturellement la tête à la condition posée par Maître Zar, je la comprenais parfaitement mais je savais que ce n'était pas le cas ici. Personne de l'extérieur ne me menaçait qu'il pourrait intimider, influencer ou éliminer d'un coup de sabrelaser. Mon "mal" était plus personnel. D'un certain point de vue sombre et pervers, un coup de sabrelaser pourrait régler mon problème mais si c'était possible de régler mon problème autrement j'apprécierai autant de rester vivante.

« Je suis assez bien placée pour savoir que les rumeurs sont souvent juste des créations, souvent si loin de la vérité qu'elles finissent par l'éclipser entièrement. Moi-même, si je devais être conforme à celles que j'ai pu entendre me concernant je porterai sans doute une dizaine de systèmes d'enregistrements sur moi pour Csilla, le Consortium et des groupements obscurs de Sith d'origines Chiss. J'apprécierai cependant que vous n'utilisiez pas sur moi votre technique de petit doigt Sith qui transforme n'importe quelle personne du sexe opposé en esclave sexuelle dévouée si vous voulez bien. »

Je tentai de terminer sur un trait d'humour, j'en avais entendu beaucoup des rumeurs le concernant, celle-là m'avait toujours fait lever les yeux au ciel, si c'était aussi simple que cela pour le Côté Obscur que toucher quelqu'un avec son petit doigt il n'y aurait pas de guerre. Cependant le sérieux revint alors que Maître Zar prit la parole pour parler de son passé, Hapès en tant qu'homme, de ce que je savais ce n'était pas vraiment le pied, il restait avare en détails sur son récit ma curiosité me poussait à vouloir en savoir plus mais pas en posant de questions. Si un jour j'en apprenais plus, j'en apprendrai plus, quand il déciderait de me le partager, s'il décidait de le faire. Sa dernière allusion était clairement pour Maître Fern, c'était sans nul doute à ce moment-là qu'il était devenu son Padawan mais alors quand Maître Fern me disait "Apprenti et Maître l'un pour l'autre" ? Avait-il était son Maître quand … Attendez voir … Maître Fern avait été du Côté Obscur ? La question me brûlait les lèvres mais je décidais de la réserver à Maître Fern, j'estimais mon amitié pour elle, assez pour ne pas en apprendre d'avantage sur elle par le biais d'une tierce personne, si proche fut-elle de Maître Fern.

En tout cas Maître Zar voyait juste en expliquant pourquoi certains venaient le voir concernant ce qu'il avait vécu par le passé. C'était pour là que j'étais là. Je trouvais ça rassurant que d'autres étaient venus avant moi, je me sentais moins seule, ça n'enlevait rien à ce que je ressentais évidemment mais pour régler un problème, en l’occurrence l'éviter, il valait mieux connaître ce problème. Je ne confirmais pas que ce fut la raison de ma présence, il n'y en avait aucun besoin, de toute évidence Maître Zar l'avait déjà bien compris mais non je ne comptais pas formuler avec aussi peu de grâce que ma première question pendant le reste de cet échange. Je pris donc le temps d'une petite gorgée de jus de pommes pour formuler correctement mes premières questions.

« Je voulais savoir comment s'exprime le Côté Obscur. Pas dans ses formes extérieures, les éclairs de Force, l'absorption de vitalité, mais dans ses formes intérieurs. Savoir ce que l'on ressent quand on s'y adonne. Les sensations, les émotions qui surgissent quand on laisse le Côté Obscur nous guider comme on peut le faire avec la Lumière. »

Je n'étais pas dupe, Maître Zar comprendrait sans mal que je cherchais surtout à confirmer que j'avais bien ressenti le Côté Obscur. En fait je n'avais pas besoin de confirmation à savoir que je l'avais ressenti, ça c'était acquis. Ce que je voulais savoir, et je savais que pour ça il me faudrait m'ouvrir sur ce que j'avais ressenti. Et sur le fait que j'avais aimé ça.
Dalek Zar
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Maître Jedi Vert
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Mar 25 Juil - 20:05

A l’écoute des paroles de la Jedi relatives aux rumeurs et en particulier à celles qui circulaient sur les Sith, Dalek éclata de rire de bon cœur. La République et les Jedi avaient beau être plus ouverts sur l’extérieur sur le papier que leurs homologues du Consortium, cela ne signifiait pas pour autant qu’on n’y retrouvait pas de comportements xénophobes et même de la pure propagande. Le Hapien était également bien placé pour le savoir, il avait entendu tout et n’importe quoi concernant les Hapiens, les Sith et le Consortium en général depuis son arrivée sur Corellia. Certaines rumeurs n’étaient pas si loin de la vérité mais d’autres l’avaient déjà plié en deux de rire.

Le Maître Vert affichait toujours un large sourire aux lèvres quand il lui répondit.

- Nulle crainte à avoir à ce sujet, Derisha. Je crains de n’avoir jamais appris cette technique sur Korriban. On m’a accusé de bien pire ceci dit. Quand je suis arrivé sur Corellia, une rumeur circulait selon laquelle les Sith tiraient leur pouvoir en suçant le sang de jeunes vierges… Je te laisse imaginer les gamins et gamines qui détalaient sur mon passage quand j’avais le malheur d’avoir un jus de tomate ou de pamplemousse à la main ! Toutefois, ça a fonctionne un temps avec les maîtres avec qui je ne voulais pas discuter, j’avais même acheté un accessoire de foire en forme de fausses dents pointues. Inutile de préciser que j’ai fait un carton au festival de Coronet City avec mes canines et ma longue cape.

Il fit une courte pause tout en se remémorant ces évènements vécus quelques années en arrière, en particulier à l’époque où il était Padawan auprès d’Allana. Maître Korr se serait arraché les cheveux parfois s’il en avait eu – heureusement ses cornes étaient solides – mais combien de fois le Cornu n’avait-il pas été obligé de rappeler que Dalek n’était ni un vampire, ni un voleur de vie et encore moins un incube ? Zar devait avouer qu’il ne lui avait pas toujours facilité la tâche, s’amusant à jouer sur les rumeurs en agrémentant sa tenue d’accessoires tout simples mais qui alimentaient la psychose. Sur le long terme, même le Zabrak avait validé sa stratégie puisque ces imbéci… pardon ces pauvres âmes avaient fini par comprendre que le Hapien se fichait royalement de leur tête en alimentant leurs frayeurs.

Le Corellien posa ses yeux verts sur la jeune Chiss et fit attention aux traits de son visage, aux détails de sa tenue Jedi et à sa posture, avec la même attention qu’il aurait accordée à un entretien.

- Si cela peut te rassurer, je ne vois pas une espionne quand je te regarde. Tu veux mon impression ? Je vois une Jedi Chiss qui s’entretient sur le plan physique sans être particulièrement coquette, je perçois aussi un intellect aiguisé et analytique ainsi qu’un esprit réfléchi mais visiblement troublé. Rien d’alarmant en somme chez une jeune femme d’une vingtaine d’années après une vie semée d’embûches et certainement de préjudices au milieu d’une formation exigeante aux arts Jedi.

Son regard ne cilla pas tandis qu’il fixait les yeux rouges de Derisha, tout comme son visage ne se tendit pas. Il n’était pas répulsé par les pupilles et iris caractéristiques des Chiss, qui lui paraissaient plutôt « cool » pour reprendre les termes du frère cadet d’Allana. De son avis, ils étaient plus jolis que les yeux jaune pisse de certains Sith qu’il avait rencontrés. Franchement, s’il avait bien une raison esthétique de ne pas sombrer trop loin dans le Côté Obscur, c’était au moins celle-là…

- Si je peux me permettre un conseil, qui est le reflet de ma propre expérience, c’est qu’on ne peut pas empêcher les gens d’être bêtes, ignares ou tout simplement racistes. Dans le Consortium, j’ai été méprisé tantôt parce que j’étais né garçon plutôt que fille, tantôt parce que mes parents étaient des traîtres. Mon maître Twi’lek me méprisait parce que j’étais humain et Hapien. Certaines Matriarches… bon celles-là avaient peut-être une bonne raison de me détester, j’avais tué l’une d’entre elles et échappé à mon exécution. Quand je suis arrivé sur Corellia, certains m’ont bien accueilli, d’autres m’ont vu aussi comme un Sith infiltré, un espion, et j’en passe et des meilleurs. Ce que je veux dire, c’est qu’il y aura toujours des gens pour te craindre ou te détester, pour l’image qu’ils se font de toi, aussi loin de la réalité soit-elle. C’est mal vu ici de leur mettre une raclée donc mieux vaut les ignorer, ils détestent ça en général. Ton temps est mieux employé avec des gens qui savent voir au-delà d’une couleur de peau ou d’un cliché. Je connais quelques initiés au temple Vert qui seraient surexcités à l’idée de rencontrer une Jedi Chiss, tu sais ? Lui confia-t-il avec un sourire malicieux tandis qu’il repensait aux petits monstres à qui il donnait cours.

Le Jedi Vert se montra patient, ils n’étaient pas pressés après tout. Il lui avait parlé de son passé, elle devait maintenant digérer cette information et décider comment elle voulait rebondir dessus. A sa grande surprise, Derisha se contenta de boire une gorgée de son jus de fruit pour tout temps de réflexion, avant d’exprimer ce qu’elle voulait savoir.

Le Côté Obscur et son expression, son ressenti. Vaste programme !

Tout en considérant sa question, le Jedi Corellien joignit ses mains derrière sa nuque et se rejeta légèrement en arrière sur son siège de sorte à s’étirer. Il garda cette position pendant une poignée de secondes avant de quitter sa chaise. Toujours en silence, l’homme aux cheveux bruns remplit une bouilloire d’eau froide qu’il mit à bouillir avant de préparer dans une théière un mélange de thé noir et d’épices qu’il affectionnait. Lorsque l’eau arriva à bonne température, il prit soin de la verser dans la théière et la mit à infuser sur la table, en veillant à poser deux tasses juste à côté, de sorte à permettre à son invitée d’y goûter également s’il lui en prenait l’envie.

Ce n’est qu’une fois ce petit rituel terminé et assis de nouveau que l’ex-Sith prit la parole pour lui répondre d’une voix songeuse.

- C’est… personnel. Je ne veux pas dire par là que je refuse de te répondre mais littéralement que l’expression du Côté Obscur est propre à chaque individu, ou plus précisément à son tempérament, sa discipline, sa sensibilité aussi. Comparons les deux côtés de la Force à… des boissons. Le Côté Lumineux serait assimilé à une infusion : il faut de la patience, du temps, de la méthode pour l’utiliser correctement et il peut apporter de la chaleur, de la clarté, de l’apaisement aussi. Le Côté Obscur serait plutôt un stimulant ou une drogue : pas besoin d’être aussi méticuleux pour y recourir mais le manque de rigueur, de technique et de discipline est dommageable pour son utilisateur : addiction, aveuglement, paranoïa… et manque cruel de discernement. Le Côté Obscur se nourrit des émotions fortes : peur, colère, haine mais aussi la passion, l’extase, tout ce qui peut créer un pic d’adrénaline, qui peut aller de pair avec les efforts plus importants pour l’organisme.

Sur ces mots, le Jedi Vert jugea sur le thé avait suffisamment infusé et choisit de remplir les deux tasses. Le breuvage ne serait pas de trop pour cette discussion, pour calmer les nerfs autant que générer une douce chaleur dans l’œsophage. Et puis, en toute honnêteté, il adorait aussi sa saveur douce et légèrement pimentée.

- Si je devais formuler cela différemment, le Côté Obscur est une spirale d’autodestruction à celui qui n’y prend pas garde. C’est une forme de désinhibition, c’est pourquoi y sont tout particulièrement susceptibles les personnes qui refoulent certains aspects de leur personnalité, qui nourrissent des jalousies, des rancœurs, des peines aussi. Celle ou celui qui utilise le Côté Obscur se tourne de plus en plus vers lui-même : pourquoi eux et pas moi ? Pourquoi suis-je celui qui souffre ? Pourquoi ne suis-je pas mieux considéré ? Plus haut placé ? Bref, il y a mille et un chemins qui mènent au Côté Obscur.

Le Hapien savoura ensuite un morceau de cookie puis souffla doucement sur sa tasse avant de boire une petite gorgée. Voilà ! Le savoureux mariage du biscuit agrémenté de pépites de chocolat avec le breuvage qui libérait ses arômes. Mentalement, il nota que ce serait une des choses qu’il devrait perfectionner puis transmettre à sa fille quand elle grandirait : une vie bien remplie est une vie au cours de laquelle on apprécie les bonnes choses.

Il retourna ensuite son attention sur Derisha et lui adressa un sourire compréhensif.

- Tu n’es pas la première Jedi à avoir ressenti le Côté Obscur et, tu me corrigeras si je me trompe, pas non plus la première à avoir aimé ça. C’est la nature même du Côté Obscur que d’être séduisant, rassurant, réconfortant puisque c’est ainsi qu’il gagne du terrain, en faisant s’exprimer toutes les émotions les plus euphorisantes. Le problème, c’est que l’utiliser et d’autant plus l’utiliser de manière débridée a un coût, sur la psyché, d’autres diraient l’âme. Le risque de s’y abandonner, c’est de se dénaturer au fur et à mesure jusqu’à devenir une personne presque méconnaissable, de corps comme d’esprit.

Dalek avait vu des personnes comme ça à l’académie de Korriban. Des novices se laissaient complètement consumer par le Côté Obscur, enivrés de ce nouveau pouvoir. Les plus chanceux mourraient assez vite, causant leur propre trépas en défiant quelqu’un de plus puissant qu’eux ou en ayant l’impudence de s’en prendre à leurs professeurs. Les moins chanceux devenaient de la chair à canon et trouvaient la mort dans une circonstance ou dans une autre. Rares étaient les êtres dévorés par le Côté Obscur qui parvenaient à survivre et à s’épanouir. À sa connaissance, les plus endurants étaient généralement ceux qui étaient conscients des dangers du Côté Obscur et qui prenaient leurs précautions dans son apprentissage et dans son utilisation, ne serait-ce que pour ne pas finir ni complètement taré ni sous la forme d’une vieille carcasse toute ridée et avec un visage si creusé qu’il en faisait peur.

Le Maître Jedi sirota tranquillement sa tasse, attendant de voir comment la jeune femme appréhenderait ces informations et les prochaines questions ou informations qu’elle comptait lui partager. Il n’y avait rien d’irrémédiable à ce qu’elle avait dû traverser mais tant qu’il n’en saurait pas plus, il ne pourrait pas formuler un diagnostic.
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Mar 25 Juil - 22:22
« Je me demande si je n'aurai pas été mieux avec une rumeur sanglante comme celle-là me concernant. »

Je pouvais imaginer que cela avait dû lui être pratique pour ne pas être approché et interrogé par des curieux en série. Mes origines avaient souvent eu le don de m'apporter mon lot d'ennuis et de curiosité malsaine. Des novices qui voulaient savoir ce que ça faisait de ne jamais rien ressentir, si seulement ils avaient pu avoir raison. Ne rien ressentir n'était pas vraiment une solution viable à mon problème actuel, à ce que je ressentais et qui me déchirais mais alors que je tentais de recoller les morceaux de ma psyché correctement ça ressemblait beaucoup à une solution. Autant que les alcools que je servais sur Utaruun. Je n'avais jamais cédé à l'alcool, je ne voyais que trop bien ce que cela donnait à l'arrivée avec les clients. J'étais quand même consciente que les choix qui semblaient les meilleurs, dans une situation comme la mienne, étaient souvent les plus faciles et les plus dangereux. Alors je me méfiais. Et je faisais finalement ce que je faisais le mieux pour aller mieux : intellectualiser. J'aimais que les choses soient simples, rationnelles, clairement compréhensibles. Si mon cerveau pouvait le comprendre alors tout allait bien. Cependant c'était loin d'être évident de comprendre une émotion, un ressenti, surtout quand on ne savait pas vraiment ce qu'on devait ressentir. C'était là tout le sujet de mon interrogation, ce que j'avais ressenti était-il vraiment le Côté Obscur ?Si je me fourvoyais depuis le début ? J'avais été tellement calme et dans la maîtrise. Une maîtrise et un calme effrayants et diaboliques certes mais tellement tranquille et apaisée. Je m'étais sentie en paix, comme lorsque je méditais. Maître Zar me tira de mes pensées en parlant de mon propre vécu.

« J'ai toujours vu cela comme un supplément de formation. »

C'était la vérité. Chaque fois que j'avais droit à des remarques, des critiques, je tâchais de retenir mes enseignements et de les appliquer. Même quand me faire sortir de mes gonds avait fini par devenir une sorte de jeu pour les Padawans. J'avais fini par craqué une fois et je m'en étais voulue pendant un long moment d'avoir cassé le nez à Tomrik. J'étais bien consciente que c'était une mauvaise chose, que j'avais mal agi mais ce jour-là était un jour de moins bien. Un de ces jours où on se sentait peu en forme sans trop savoir pourquoi, j'avais voulu simplement m'isoler dans les archives Jedi pour lire en attendant le retour de mon Maître, je n'avais pas forcément non plus appréciée qu'il ne m'eut pas emmenée avec lui même si ça n'était que pour "une mission de dialogue". Alors quand Tomrik m'avait provoquée j'avais résisté, presque aussi longtemps que d'habitude, presque assez longtemps pour qu'il finisse par s'en aller, agacé de n'avoir eu aucun résultat une fois de plus. Sauf que ce jour-là ma patience avait trouvé ses limites et il avait obtenu ce qu'il espérait, plus encore même. Je l'avais défiée en combat d'entrainement, une première pour nous, ce dernier avait été à sens unique, j'avais déversé sur lui une dizaine d'années de frustration et de patience contrôlée. Je m'en voulais encore d'avoir agi de la sorte. Pourtant quand j'y repensais, ce jour-là je n'avais pas ressenti ce que j'avais ressenti quand j'avais voulu tuer le meurtrier de mon Maître. Ca avait fait beaucoup de bien, j'avais été trop loin en lui cassant le nez, mais j'avais su m'arrêter, me maîtriser, le combat terminé j'avais retrouvé mon calme et j'étais retournée aux Archives, consciente que mon Maître allait me tirer les oreilles. Après la mort de mon Maître, quand j'avais failli tuer le pêcheur, le calme n'était pas revenu immédiatement, la colère avait continué de bouillir, de me murmurer à l'oreille de "finir le travail". C'était différent et je le savais. Je ne serai pas là si ça n'était pas le cas.

« Souhaitez-vous que je participe à l'un de vos cours ? »

La question était sincère, l'humour du Maître Vert m'avait échappé cette fois, prise dans mes pensées. Pourtant l'offre était sincère s'il voulait de ma présence à l'un de ses cours. Nos Ordres n'étaient pas entièrement en accord mais un Initié, un Padawan, demeurait d'importance pour les Jedi, pour la sécurité de la Galaxie et la pérennité des Jedi.

Jedi. Pas Sith. Je me lançais alors et demandais à Maître Zar ce pour quoi j'étais venue le trouver ici. Je savais que ce que je demandais n'était pas évident, comme la Lumière se ressentait de façon différente je ne doutais pas que ce fut aussi le cas pour le Côté Obscur mais je souhaitais quelques pistes, même vagues pour m'aider. Je regardais donc le corellien faire un thé tandis que je restais à mon jus de pomme, remarquant que je n'avais pas bougé depuis que j'avais récupéré mon verre. J'étais toujours adossée contre la paroi du vaisseau, les fesses à demi-posées sur une tablette qui devait sûrement avoir un usage, je n'avais pas l'esprit à regarder, pas même à me laisser tenter par un cookie. J'écoutais sa réponse, sentant ma respiration se ralentir comme si je m'apprêtais à retenir mon souffle. Chaque mot qu'il prononçait s'enregistrait dans ma mémoire. En silence et sans vraiment m'en rendre compte mes lèvres répétaient chaque mot qu'il était en train d'édicter. Je le regardais sans cligner, sans dévier du regard, l'expression de mon visage neutre malgré toute ma concentration comme en témoignait les mouvements de mes lèvres.

Quand il termina en concluant au mille et un chemins menant au Côté Obscur, mon regard se reporta finalement sur le fond de mon verre de jus de pomme que je vidais d'une lente et longue gorgée, on aurait pu croire le verre plein. Je réfléchissais en même temps, mon esprit occupé à cogiter, se souvenir de ce que j'avais ressenti, pourtant je n'en avais aucun envie mais je m'y efforçais. Je n'avais pas l'impression que c'était ce que j'avais ressenti, je m'apprêtais à partager cela avec Maître Zar quand il reprit la parole. Si je levais d'abord les yeux vers lui, mon regard se baissa quand il parle d'avoir apprécié. Il mettait dans le mille et s'il avait eu un doute en disant cela, ma façon de regarder le sol du vaisseau, qui mériterait un petit coup de serpillière une fois les réparations terminées, allait forcément lui confirmer ce qu'il avait deviné. Je finis par relever la tête, une longue minute avait filé depuis que le Vert avait fini de parler. Mes lèvres s'entrouvrirent. Aucun son n'en sortit. Elles se refermèrent. Je m'approchais d'un évier, en pleine réflexion et lavais mon verre, mécaniquement, comme si ce geste m'aidait à réfléchir. Puis finalement après ce long silence, je me tournais à nouveau vers Maître Zar.

« Je ne comprends pas. Je pensais que reconnaître le Côté Obscur serait … aisé. »

Péché de jeunesse peut-être ou d'une trop grande assurance, mon Maître m'avait mis en garde contre cela mais ça faisait si longtemps, je croyais que ça appartenait au passé. Le Côté Obscur était-il si vicieux et insidieux que cela ?

« Ce jour-là, j'avais une telle colère en arrivant mais finalement quand j'ai ouvert la porte tout est devenu si calme et si tranquille. Je me sentais apaisée, aussi tranquille que lorsque je médite. Les gestes étaient simples et naturels, soulever, désarmer, projeter, lever, frapper. Tout a coulé si naturellement, il n'y avait plus aucune colère, elle s'était envolée, remplacée par ce calme si méthodique, si organisée. »

Je secouais doucement la tête, sortant de ce souvenir que je venais de rêver éveillée.

« Je croyais le Côté Obscur impulsif, violent, chaotique, désorganisé … Ce que j'ai ressenti était tout le contraire, le plus grand calme, la tranquillité la plus absolue. Je me sentais en paix. »

Je prononçais cette dernière phrase comme un aveu d'un crime terrible. J'avais touché, goûté au Côté Obscur et ça n'avait pas été ce que j'avais imaginé. Je ne l'avais pas dit, pas encore, à voix haute mais j'avais aimé cela. Cette sensation de paix si grande et tranquille alors même que je m'apprêtais à commettre le pire des crimes en prenant une vie.
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Mar 25 Juil - 23:41

Dalek songea que la jeune femme avait dû rencontrer bien des difficultés avec ses pairs. Bon gré mal gré, il n’avait commencé sa formation Jedi qu’à vingt ans passés et après l’esclavage enfant et sa formation Sith, ce n’était pas quelques brimades corelliennes qui lui avaient fait peur. Cela étant dit, il n’y avait pas eu que des comportements déplacés. Certains Jedi, persuadés que Dalek était vraiment resté un Sith, avaient pris sur eux de « s’occuper de la menace qu’il représentait », sans en référer d’ailleurs au Conseil Vert. Heureusement que le Cornu était intervenu à l’époque, sinon le Hapien aurait probablement tué un des malheureux, certes en situation de légitime défense mais en laissant un Jedi sur le carreau malgré tout. Les choses n’étaient pas allées aussi loin heureusement.

Elle était clairement perdue dans ses pensées mais elle avait rejailli assez longtemps à la surface pour entendre le commentaire et la question sous-jacente de Dalek concernant ses initiés. De son point de vue, ce serait une bonne expérience tant pour les gamins que pour elle-même. Son sourire et son expression étaient sincères quand il lui répondit.

- J’en serais ravi et honoré. Cela va peut-être te surprendre mais rares sont les chevaliers qui donnent de leur temps pour enseigner aux plus jeunes, en dehors des heures obligatoires qui leur sont parfois exigées. J’étais un des rares chevaliers Verts à m’y coller de plein gré parce que ces enfants… j’aurais voulu être l’un d’entre eux. Peut-être que si ma mère n’avait pas été assassinée par le Chume’doro, j’aurais connu la République et les Jedi plus tôt. Elle était Jedi, du peu que j’en sache, lui confia-t-il d’une voix un peu plus songeuse avant de se reprendre. Enfin, tout ça pour te dire que ton temps, ton expérience, leur seront précieux. Je m’efforce de leur faire découvrir des choses qui ne sont pas dans le curriculum corellien : la culture, la vie des citoyens de Coronet City, d’autres espèces, d’autres cultures… je n’ai pas envie qu’ils soient dans une petite bulle qu’un jour, les difficultés, les Sith, l’inconnu tout simplement, pourraient faire éclater. Je considère qu’on est mieux armés dans la vie quand on sait un maximum de choses. Une des raisons sans doute les moins connues pour lesquelles certains maîtres verts m’appelaient « Mr. Catastrophe » , plaisanta-t-il avec un sourire.

Dès l’instant où ils avaient commencé à parler du Côté Obscur, Dalek avait observé attentivement la jeune femme, guettant ses réactions pour pouvoir intervenir si elle venait à se sentir mal. Il ne pensait pas qu’elle serait un danger pour elle-même mais ce genre d’expérience pouvait avoir des symptômes physiologiques – nausées, frissons, perte de connaissance – lorsque les personnes réagissaient mal. Là encore, ces cas étaient rares mais Derisha lui semblait à la fois attentive à ses paroles tout en étant un peu étrangère à elle-même et au reste de son environnement. Preuve en était qu’elle n’avait pas touché aux cookies, seulement à son verre de jus de pomme auquel elle se raccrochait, tout comme aux paroles que Zar lui prodiguait à en juger par les mouvements de ses lèvres.

Il la regarda vider ce qui lui restait de jus de fruit. A en juger par sa réaction lorsqu’il évoqua le fait qu’elle ait pu aimer avoir ressenti la présence du Côté Obscur, ses yeux baissés étaient toute la réponse dont il avait besoin. Le Jedi Vert ne dit pas mot lorsqu’elle se déplaça jusqu’à l’évier pour nettoyer machinalement son verre, une manière sans doute de se concentrer sur ses pensées. Les paroles qui suivirent ne l’étonnèrent guère, le Côté Obscur se manifestait rarement de la façon dont les gens l’imaginaient. Le Hapien écouta et analysa avec attention l’expérience qu’elle lui partagea. La colère qu’elle avait ressentie puis le calme qui avait suivi, méthodique, et la paix.

Dalek quitta sa propre chaise et se rapprocha d’elle jusqu’à arriver à portée de bras. Il se contenta de poser brièvement sa main sur l’épaule de Derisha, dans un geste qui avait vocation tant à la soutenir qu’à l’aider à rester ancrer dans l’instant présent.

- C’est un travers courant. Quand on pense au Côté Obscur, on imagine un individu fou de rage, la bave aux lèvres ou bien un personnage sadique avec un sourire de tueur en série. Le Côté Obscur est protéiforme, il a autant de manifestations qu’il y a d’êtres dans la Galaxie. Le temple Jedi enseigne beaucoup de choses mais la plupart de ses professeurs n’ont pas une expérience intime du Côté Obscur. Certains l’ont affronté, d’autres l’ont ressenti mais rares, très rares, sont ceux à avoir vécu avec.

Sans se rasseoir, le Hapien attrapa de nouveau sa tasse de thé et en savoura une gorgée. La Force ne l’avait pas quitté depuis le début de son apprentissage sur Korriban, plus de deux décennies auparavant mais son visage avait changé. Les Sith lui avaient appris le Côté Obscur, un Côté Obscur qu’il avait désappris en émigrant sur Corellia. C’était le Côté Lumineux qu’il lui avait fallu apprendre à reconnaître et à apprivoiser.

- Quand j’étais Sith, je croyais que le Côté Lumineux était une facette faible, laxiste, indisciplinée de la Force. Je pensais aussi que c’était, à l’image que je me faisais des Jedi, quelque chose de rigide, étroit, impossible à utiliser de manière adéquate, au combat par exemple. Que pouvait-il bien m’apporter ? J’avais la puissance, j’avais la concentration, j’avais le pouvoir de foudroyer mes adversaires ou de les étrangler d’un geste de la main. Un bout de la réponse, je l’ai eu le jour où, Padawan depuis quelques temps, j’ai guéri une de mes blessures avec la Force. Ce n’était pas quelque chose de grave mais j’ai utilisé la Force non pas pour détruire mais pour soigner.

Il but une nouvelle gorgée de thé. Le Jedi Corellien n’était pas doué pour soigner, il n’avait pas vraiment persévéré et il suspectait qu’il ne pourrait jamais devenir un guérisseur comme l’étaient certains de ses collègues mais l’image lui était restée. La Force n’était pas qu’un instrument de destruction ou de domination. C’était aussi un moyen de protéger, de préserver, de sauver.

- Les Sith ont un code eux aussi, vieux de plusieurs millénaires. Il a quelques variantes mais en général, il dit ceci : La paix est un mensonge, il n’y a que la Passion. Par la passion, j’ai la puissance. Par la puissance, j’ai le pouvoir. Par le pouvoir, j’ai la victoire. Par la victoire, je brise mes chaînes. La Force me libérera.

Ces mots, qu’il avait prononcé sans émotion, lui étaient venus aussi naturellement que s’il les avait appris hier. Le Code Sith n’était pas un secret, on en trouvait des retranscriptions dans les archives de Corellia comme dans les archives de Tython. Il s’en était assuré à l’époque où il avait justement préparé des plans de cours en prévision de question sur l’Ordre Sith et le Côté Obscur en général. Les mots étaient importants pour comprendre la quintessence du Côté Obscur, capturée dans cette maxime, en miroir du Code Jedi pour le Côté Lumineux.

- Derisha, ce que tu as vécu était manifestement le Côté Obscur mais comme tu le comprends désormais, il n’est pas si simple à identifier. Il t’a brièvement libéré de tes chaînes, des chaînes de ta conscience, de ton empathie, de ta retenue. Cette fois-là, tu affrontais cet ennemi mais une autre fois, il aurait pu s’agir d’ennemis différents. Les archives ne le disent pas mais c’est peut-être cette plénitude, cette certitude d’agir par nécessité, qui a guidé le bras d’Anakin Skywalker le jour où il a attaqué le Temple Jedi qui l’a vu grandir et massacré des centaines d’enfants, avec son propre sabre laser, commenta-t-il d’une voix volontairement calme et analytique, conscient du tranchant de ses mots.

Dalek n’était pas en train de la réprimander et il ne souhaitait pas la choquer. Il avait choisi cet exemple connu du massacre du Temple Jedi de Coruscant à l’époque de la chute de l’ancienne république parce qu’il illustrait justement comme un Chevalier Jedi émérite, héroïque même pendant la Guerre des Clones avait pu passer de héros à criminel de guerre du jour au lendemain. La chute, ou plutôt la glissade, avait sans doute été beaucoup plus lente et progressive si on en croyait d’autres évènements antérieurs recensés dans les Archives mais le constat restait le même. Le Jedi parmi les mieux intentionnés et les plus distingués pouvait sombrer du Côté Obscur. Personne n’était immunisé, pas même le légendaire Luke Skywalker, personne. C’était une tentation, un scénario, un risque avec lequel il fallait apprendre à vivre et à se prémunir.

- Chez toi, le Côté Obscur a servi d’anesthésiant à tes sentiments, j’ai l’impression. Il a ôté ce qui te gênait : la colère, le doute, la gêne. Tu étais libre, libre de te battre pleinement, libre de tuer peut-être, sans te soucier des conséquences, de remords, de limites, sinon ta propre volonté. C’est grisant de ne pas avoir de limite, de ne pas rendre de comptes, aux autres ou à soi-même. C’est plus facile que de peser chaque décision, chaque impact de nos actes, sur soi-même comme sur les autres, et devant la loi. Prends une profonde inspiration, Derisha et ressens la Force. Ce moment que tu as vécu n’est pas le moment présent. Il ne faut pas l’oublier mais il ne faut pas le laisser te paralyser non plus. Tu sais maintenant à quoi t’attendre, tu as vu l’un de ses visages et tu peux t’armer pour t’y préparer. Le Côté Lumineux est toujours avec toi, lui aussi si tu lui prêtes l’oreille. Et surtout, le plus important, c’est que tu n’es pas seule. Maître Fern est là, je suis là également et je pense que nous ne sommes pas les seuls. C’est un autre avantage qu’ont les Jedi et le Côté Lumineux : tu n’es pas obligée de porter tes fardeaux seule, d’être constamment sur tes gardes. Tu as des gens qui sont là, sur qui tu peux compter. Comme le disait un illustre Jedi, parfois le bonheur, c’est simple comme un cookie, ponctua-t-il avec une pointe de légèreté en lui tendant l’un des biscuits en question.
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Mer 26 Juil - 8:11
Etait-ce une invitation sincère de la part du Maître Vert de venir rencontrer ses initiés pour leurs consacrer un peu de mon temps ? J'étais consciente que mon espèce attisait bien des fantasmes, pas sexuels sauf chez certains fétichistes étranges que j'avais pu rencontrer, mais sur notre relation au sentiment, la nature de nos yeux, de notre peau. J'en avais entendu des histoires sur tout ce qui me concernait, du sang-froid caractéristique de mon espèce à la couleur de mes yeux, tout y était passé, même concernant mes cheveux noirs aux reflets bleutés. Ce qui était différent surprenait toujours, soulevait des questions, plus encore lorsque vous apparteniez à une espèce "traditionnellement" liée à l'ennemi. Alors je savais que les Initiés auraient des questions qui iraient dans cette direction. Je savais aussi que si personne ne prenait le temps de discuter, d'échanger avec eux, comment pourraient-ils apprendre et dépasser leurs préjugés ? Je savais que je devais aider à dépasser tous ces quolibets. En attendant d'y parvenir, il fallait bien que quelqu'un commence à faire le premier pas vers l'amélioration de la situation. Ca commençait avec soi-même. Ne pas toujours attendre qu'un autre montre l'exemple mais devenir l'exemple.

« Je comprends cette démarche. La Galaxie est grande, elle parvient toujours à nous surprendre. Je me souviendrai toujours de ma première rencontre, lorsque j'étais initiée, avec un Kel Dor. »

C'était alors un Chevalier Jedi, j'étais une jeune Initiée de six ans, entourée par d'autres Initiés dont l'âge avoisinait le mien. La rencontre avait été pour le moins surprenante puisque le Jedi avait remplacé au pied lever notre éducateur pour un cours de méditation. Inutile de dire qu'à six ans nous étions peu attentifs, même moi, à la méditation qui ressemblait beaucoup trop à une sieste à notre goût. Etrangement pourtant nous avions tous été d'une très grande attention durant ce cours là, il fallait dire qu'en plus de l'aspect intimidant de son visage masqué, le Kel Dor était grand et large d'épaule, autant l'un que l'autre.

« Je n'ai pas connu mes parents, du moins j'étais trop jeune pour m'en souvenir, tout ce que je sais d'eux est à travers un holo-enregistrement du vaisseau qui m'a amenée dans l'espace républicain. Mon père voulait m'envoyer au Consortium,mon grand-père dans l'Ascendance, ma mère me confier à l'Ordre Jedi. »

Je n'avais pas besoin d'être Chiss pour parler de cela avec un certain détachement, j'avais parfois l'impression de me souvenir de ce jour-là mais ce n'étaient pas des souvenirs nets. Des bruits, l'odeur d'ozone après un tir de blaster, le flash de la capsule d'évacuation quand elle a explosé. Mais j'avais le sentiment que c'étaient là des invention de mon cerveau, en regardant les enregistrements j'avais conclu à cela, de ma position je n'avais pas pu voir l'explosion de la capsule, ni même juste son rayonnement lumineux. Et de toute façon je ne connaissais pas ces personnes qui s'étaient battus pour mon avenir. Tout ce qui me restait d'eux était un blaster à ma ceinture, trois livres sur la culture chiss dans mon vaisseau et un cristal de sabre-laser que je portais en collier à mon cou, caché sous ma chemise en raison de son rouge grenat.

Rouge grenat, un rouge intense et sombre, puissant. Alors que Maître Zar parlait du Côté Obscur et ses diverses facettes, je ne pus qu'y penser même distraitement et rapidement. Je venais de fabriquer mon premier sabrelaser, perdu à jamais dans la bouche d'un cannok j'en ai encore un peu honte je dois le dire. J'avais mis le cristal hérité de ma famille, pensant que ça serait une bonne façon de me souvenir d'où je viens, après tout j'avais toujours fait preuve de curiosité envers Csilla et la culture Chiss, j'en parlais les deux dialectes, j'avais trouvé des chiss avec qui converser pour parfaire ma diction. Cependant j'avais vite changé de cristal quand ma lame éclaira la pièce de sa lueur rouge sombre. Toutes les têtes s'étaient tournées vers moi au niveau de l'établi où je me trouvais. Finalement mon Maître m'avait emmenée chercher un autre cristal, que je soupçonnais toujours qu'il avait lui-même mis au fond de cette grotte dans laquelle je n'avais rencontré aucun obstacle sinon mes propres peurs. Une grotte noire, profonde, avec une faune inoffensive et pourtant bruyante, ces bruits de la nuit. Mais j'y étais entrée et j'en étais ressortie avec le cristal jaune.

« Ce n'était pas exactement l'image que j'avais du Côté Obscur, la bave aux lèvres ça semble excessif mais je pensais qu'il y aurait beaucoup plus de rage, de fureur. »

J'avais été surprise et je voulais éviter que ça put être à nouveau le cas. La prochaine fois … il n'y aurait pas de prochaine fois. C'était hors de question qu'il y ait une prochaine fois. Ca ne se reproduira plus. Pour cela j'écoutais attentivement Maître Zar, me fermant à ce qui m'entourait même si je ne le devrai pas, pour me focaliser entièrement sur ses enseignements. J'étais Chevalier Jedi, j'avais accompli les Epreuves, mais j'avais encore tant à apprendre. Il y avait toujours à apprendre. Je l'écoutais me raconter sa propre expérience, sa réalisation avec le Côté Lumineux de la Force quand il s'était soigné. Par bien des aspects un tel discours serait jugé comme intolérable sur Tython et au sein de l'Ordre Jedi car le corellien admettait que les deux facettes de la Force avaient leurs avantages. C'était évident que c'était le cas sinon il n'y aurait pas de guerre entre Sith et Jedi depuis des milliers d'années. Même si je n'avais aucune intention de découvrir le Côté Obscur, je comprenais ce qu'expliquait Maître Zar, il ne fallait jamais sous-estimer un adversaire, il fallait connaître son adversaire pour pouvoir l'affronter et lui survivre. Cela était dangereux toutefois, il pourrait devenir tentant à certains de dire qu'il fallait étudier les deux facettes de la Force pour être plus sage mais l'équilibre était une chose si fragile que la balance finirait inévitablement par pencher d'un côté ou de l'autre.

Entendre le Code Sith, bien que ma curiosité m'avait poussée à le lire et l'étudier, surtout récemment pendant mes mois d'errance sur Tython, était surprenant. C'était une chose de le lire, c'était autre chose d'entendre quelqu'un le réciter, même avec le détachement dont faisait preuve le Maître Vert. En écoutant la suite de ses paroles, je regrettais cette main réconfortante qu'il avait posé sur mon épaule parce que ses paroles, mises en garde contre ce qui était arrivé, me touchaient plus que mon visage neutre ne le laissait voir. Je restais apparemment de marbre. Apparemment. J'avais suivi le Côté Obscur sans m'en rendre compte et le parallèle qu'il faisait, s'il était vrai, n'en demeurait pas moins désagréable pour ne pas dire carrément douloureux.

« Peut-être oui. Quand tout devient si facile, pourquoi ne pas le faire ? »

J'avais eu un sursaut au bon moment pour sortir de ma torpeur apaisée et désactiver mon sabre-laser. Je n'avais pas osé corriger Maître Zar quand il avait parlé d'ennemi, ce n'était pas un ennemi mais un homme qui voulait fuir sa vie et la planète, mon Maître était justement sur la planète à cause d'un conflit qui appauvrissait un village au profit d'un autre. Il voulait juste s'en sortir, on lui avait payé une belle somme pour le faire, il était désespéré, ni plus ni moins. Il n'avait présenté pour moi aucun danger, il n'en était aucun. Il n'était pas innocent mais pas un ennemi non plus.

« Je ne peux pas dire à Maître Fern que j'ai … »

Je m'arrêtais dans ma phrase pour prendre le cookie tendu. Je n'arrivais toujours pas à le dire, à l'admettre tout haut. J'avais aimé, adoré ressentir cette paix, cette félicité bouillonnante, j'avais aimé la simplicité avec laquelle j'avais pu agir mais l'admettre à Maître Fern ?

« Elle a tellement confiance en moi, me voit tellement meilleure que je crois l'être vraiment. Mon Maître et elle s'appréciaient tant, je ne peux pas la décevoir ainsi. »

Je ne le voulais pas, pas après toute la confiance qu'elle avait témoigné en choisissant de me chercher sur Utaruun, de m'inscrire aux Epreuves avant même de savoir que j'allais revenir, de m'avoir fait confiance pour la défendre dans le bar. Non, elle en avait trop fait pour moi, par la confiance qu'elle m'accordait, pour que j'entache cela de la sorte. Elle méritait mieux, bien mieux de ma part.

« Le cookie est délicieux. »

Ce n'était pas pour le flatter mais il était bon et il faisait un bien fou, même en le mangeant aussi machinalement que je le faisais, mes pensées encore un peu confuses de tout ce qui avait été dit sur le Côté Obscur.

« Peut-on s'en prévenir ? Existe-t-il un moyen de s'en tenir à l'écart sans risquer de le ressentir à nouveau ? »

Après tout le corellien avait connu le Côté Obscur, il en était revenu pour découvrir la Lumière, peut-être avait-il un moyen, une technique pour ne plus entendre son appel, pour ne plus ressentir son attrait. Je ne me leurrais pas, si c'était aussi facile ça serait enseigné dès le début de la formation Jedi mais il devait bien y avoir des trucs et astuces, non ?
Dalek Zar
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Maître Jedi Vert
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Dim 10 Sep - 21:48

Tout en dévoilant une partie de son passé, Dalek avait l’impression de découvrir une par une les pièces du puzzle qu’était la jeune Chevalier Jedi. Derisha lui semblait d’accord avec la démarche qu’il avait entreprise ou tout du moins, elle la comprenait. Le Corellien prêta attention lorsqu’elle évoqua sa propre rencontre avec une Kel Dor à l’époque où elle était encore initiée.

- C’est tout à fait ça. Je tiens à te prévenir, tu risques de faire face à une myriade de questions de la part des initiés. Si je devais me hasarder à des exemples, je pense que certaines filles vont te demander comment elles peuvent devenir aussi « cool », garçons comme filles vont te bombarder de questions sur les Chiss, Csilla et j’en passe. Et surtout, tu risques d’avoir un certain nombre de demandes pour savoir si tu cherches un ou une Padawan, termina-t-il avec un sourire. Je ne dis ça ni pour te flatter ni pour te faire peur mais tu vas leur apparaître littéralement comme une Chevalier Jedi athlétique, mystérieuse, ayant été formée en dehors de Corellia. Je ne peux pas te garantir qu’il n’y en aura pas certains avec des préjugés mais je peux te dire avec une assez bonne certitude que la grande majorité seront suspendus à tes lèvres. Si cela peut te rassurer, nous préparerons ta leçon ensemble et je serai présent mais cela peut être une bonne expérience pour toi de donner cours à une classe.

Sirotant son thé, le maître Vert écouta attentivement la jeune femme lui confier qu’elle n’avait pas connu ses parents et que ses connaissances à leur sujet se résumait à un enregistrement holographique qui se trouvait à bord du bâtiment qui l’avait achevée jusque dans la République. Visiblement sa famille avait eu des avis très divergents sur l’avenir de Derisha entre le Consortium, l’Ascendance Chiss et la République mais il semblait que ce soit sa mère qui ait eu le dernier mot puisque la jeune femme avait grandi dans l’Ordre Jedi.

- Il y a des gens pour qui leurs parents, leur famille, sont un ancrage, un refuge, un poids parfois. Maître Fern est de ceux-là. Je ne sais pas ce que mes parents voulaient pour moi, je me rappelle assez peu d’eux pour être honnête. J’avais sept ans quand ils sont morts. Mon père était un officier de la marine du Consortium donc peut-être qu’il aurait voulu que je suive sa voie. Il ne savait visiblement pas que ma mère était Jedi. Moi-même, je ne l’ai su que le jour où je l’ai vue brandir un sabre laser à lame bleue avant de se faire décimer face aux troupes d’élite de la Reine Éternelle. Je pense qu’elle avait infiltré Hapès mais à quelle fin, je ne saurais pas le dire. Aujourd’hui encore, je ne connais pas son véritable nom, juste la fausse identité qu’elle utilisait quand elle a épousé mon père.

Il fit une courte pause, sirotant une nouvelle gorgée de la boisson chaude tout en rassemblant ses pensées. Parfois, il était difficile de formuler précisément ce qu’il avait envie de dire et surtout de faire passer un message qu’il espérait utile pour la jeune femme. Son instinct lui soufflait que son expérience récente avec le Côté Obscur n’était peut-être pas le seul sujet qu’elle avait besoin de discuter, mais que les autres étaient peut-être plus difficiles à identifier.

- Ce n’est pas un mal de t’accrocher à ce que tu sais de ta famille, ni de vouloir en apprendre davantage à leur sujet. Bons ou mauvais, vivants ou disparus, ils sont une partie de toi comme le sang hapien dans mes veines est une partie de moi. Je déteste les matriarches hapiennes avec vigueur, j’ai tourné le dos à l’Ordre Sith et au Consortium mais je ne hais pas mon père, ni ma mère. Je garde aussi de bonnes choses de la culture et de la cuisine hapiennes. Pour autant, je me suis ouvert à une autre culture dans la République et j’ai une nouvelle famille. Tu appartiens à deux mondes, deux cultures différentes mais tu n’es pas obligée de faire table rase de tout ce qui se rapporte aux Chiss. De la même façon, tu n’es pas non plus toute seule ici. Je vais sans doute t’apparaître comme un holo rayé à force de me répéter mais tu as des gens sur qui compter. Ce n’est pas parce que tu es devenue Chevalier Jedi que tu dois prendre ton bâton de pèlerin et te vouer à une vie solitaire au service de tous les pauvres hères qui croiseront ta route. Preuve en est du nombre de Jedi qui ont des amis, des proches et des conjoints ! L’Ordre qui interdisait toute forme de relation a heureusement cessé d’exister en même temps que la très vieille république il y a mille ans.

Comme souvent, Dalek parlait sûrement trop. Son défunt mentor Sith le lui répétait à loisir qu’il ferait mieux de fermer sa grande gueule et les professeurs à l’académie de Korriban l’avaient formulé d’une façon plus polie mais pas moins claire. Il ne savait pas si c’était parce qu’il avait dû passer trois années de sa vie à surveiller le moindre de ses mots quand il était esclave, ou bien si c’était d’avoir failli être exécuté par un tribunal hapien qui l’avait fait prendre que la vie était trop courte pour la fermer mais dans tous les cas, il s’était toujours efforcé de partager son avis, dans les cas où cela ne risquait pas de causer sa mort de façon imminente en tout cas.

Heureusement, il savait aussi écouter et c’est en croquant dans un cookie qu’il prêta l’oreille aux remarques de la jeune Jedi par rapport au Côté Obscur. Elle avait visiblement été surprise que le Côté Obscur ne se traduise pas par un torrent de rage et de haine. Derisha avait compris le danger que représentait cette pente glissante mais il ressentait aussi son hésitation, sa honte peut-être à partager son expérience avec Allana. C’était tout à fait normal qu’elle ait peur de la décevoir mais elle ignorait qu’elle n’avait aucun souci à se faire en la matière. Était-ce le rôle de Dalek de le lui expliquer ? Était-ce vraiment son secret à partager ? Avant d’être son Padawan, Dalek avait été son professeur… pour lui enseigner les voies du Côté Obscur. Allana lui expliquerait sans doute mieux que lui mais si elle n’osait pas lui demander, sa compagne n’aurait jamais l’occasion de le faire.

L’appréciation simple et sincère de Derisha vis-à-vis du cookie suscita un sourire satisfait sur les lèvres de Dalek. Comme il l’avait cité un peu plus tôt, parfois le bonheur était simple comme un cookie.

- Je suis ravi qu’il te plaise. N’hésite pas à en prendre d’autres. Crois-moi, ils font plus de bien que tu ne le penses.

Certains ascètes Jedi avaient tendance à négliger l’aspect simple mais puissant que pouvaient avoir la nourriture, les boissons, la musique ou même simplement la compagnie sur la psyché d’une personne. Être bien dans ses bottes, c’était parfois être bien dans sa peau. Cela ne signifiait pas qu’il fallait se tuer sur le moindre repas comme un mort de faim mais apprécier les petits plaisirs de la vie était quelque chose d’important aux yeux de Dalek, et en particulier quand on avait déjà subi des privations dans sa vie.

Comme toutes les questions pertinentes, celle de Derisha n’était pas simple. Joignant ses mains devant lui avant de les frotter doucement, paume contre paume, il décida de commencer par le plus simple avant de s’aventurer sur des chemins plus tortueux.

- Il existe une façon radicale et souvent définitive : couper complètement son lien avec la Force. Cela a pour avantage de te prémunir contre la possibilité de ressentir le Côté Obscur à nouveau mais l’inconvénient, comme tu l’imagines, c’est qu’il te devient également impossible de faire appel au Côté Lumineux et de façon générale, d’utiliser la Force. Ce n’est pas la solution que tu recherches mais je tenais à l’évoquer parce que c’est une chose que tu pourras trouver dans les archives, en particulier dans l’histoire d’Ulic Qel-Droma, un Jedi tombé du Côté Obscur il y a quelque chose comme cinq mille ans.

Derisha serait en mesure de faire ses propres recherches à partir de ce nom. Qel-Droma était une figure enseignée chez les Jedi comme chez les Sith mais avec des prismes différents. Chevalier Jedi, seigneur de guerre puis seigneur Sith, il avait eu de multiples expériences même si la vie de sa vie avait été marquée par un repentir difficile, qui s’était conclu par sa mort.

Dalek esquissa un nouveau sourire avant de reprendre la parole.

- En dehors de cette solution, il n’existe pas de technique particulière pour se prémunir du Côté Obscur ou plus exactement, il n’en existe pas une seule. En revanche, il y a des moyens, devrais-je dire des exercices qui peuvent y aider ou en l’occurrence, aider à ne pas céder à la tentation du Côté Obscur. Tu connais le Code Jedi et j’ai récité le Code Sith tout à l’heure. La clé réside tout simplement dans ta façon de percevoir le monde, dans ta façon de percevoir les autres et surtout, de te percevoir toi-même.

Le Jedi Vert posa sa tasse et quitta son siège pour se rapprocher de Derisha. Avec délicatesse, il prit ses mains dans les siennes, l’une après l’autre puis il se contenta de la regarder avec calme.

- Le Côté Obscur t’a apporté l’illusion de la paix intérieure mais comme beaucoup de ses promesses, c’est un mensonge. Le Côté Lumineux peut t’aider, simplement en ressentant ton environnement et en prenant le temps de la réflexion, certains te diraient même, le temps de méditer. Je voudrais que tu prennes un instant pour ressentir la Force autour de toi, juste pour t’y immerger comme tu t’immergerais dans l’eau pour prendre un bain.

Enseignant par l’exemple, Dalek s’immergea dans la Force et usa notamment du Réseau de Vie que lui avait enseigné Allana pour ressentir son environnement. Il y avait bien sûr eux deux à l’intérieur du Shyrack mais il pouvait ressentir la présence d’autres personnes dans le spatioport, s’affairant à leurs tâches sur différents appareils. Il ressentait aussi des animaux, de petits rongeurs qui y avaient fait leur nid, des plantes qui parvenaient à pousser à travers le permabéton du spatioport. Il ressentait l’amusement des uns, la frustration des autres, parfois la fatigue… autant d’êtres vivants indépendants mais reliés dans ce canevas inextricable de la Force.

- Il existe différentes façons de se prémunir du Côté Obscur. Pour moi, le premier pas a été de trouver l’amour, ou plutôt de le découvrir. Cela sonne sans doute très cliché mais la confiance, l’affection, l’altruisme, la dévotion, qui sont autant de facettes de ce sentiment, m’étaient étrangers depuis l’enfance. Un utilisateur du Côté Obscur peut être amoureux cela dit mais généralement, c’est un repoussoir parce que le Côté Obscur n’est pas partageur. Il se nourrit de la peur, de la colère, de la haine, de la passion mais le calme, l’amour romantique comme familial, la réflexion, l’empathie sont autant d’extincteurs sur ses flammes. Cela peut sembler simple mais ce n’est pas facile.

Dalek se plongea dans la Force, isolant une présence en particulier. Il avait ressenti une famille à l’intérieur du spatioport, formée de quatre twi’leks. Deux parents et deux enfants. Il essaya de servir de conduit pour que Derisha ressente leur présence à travers lui, l’amour qui les unissait, l’agacement d’un enfant qui n’avait pas son jouet, la lassitude attendrie de l’un des parents, la somnolence de l’autre enfant qui n’allait pas tarder à s’endormir…

- Se prémunir du Côté Obscur, c’est avant tout penser aux autres mais c’est différent de s’oublier face aux autres, je dirais que c’est un équilibre. Pour prendre soin des autres, il faut avant tout prendre soin de soi mais il ne faut pas se recentrer complètement sur soi. Pour prendre mon expérience personnelle, enseigner aux initiés a été cathartique à plusieurs niveaux. D’un côté, je me voyais dans ces enfants même si je n’avais pas vécu ce qu’ils vivaient, et d’un autre côté j’ai découvert qui ils étaient en tant qu’individus. J’ai appris leurs prénoms, leurs goûts, leurs sujets préférés… mais je n’aurais pas pu leur apprendre grand-chose si je m'étais senti mal dans ma peau.

Le Maître Jedi cessa d’utiliser le Réseau de Vie mais il garda les mains de Derisha dans les siennes. Il ne les serrait pas fort, elle aurait très facilement pu les retirer si elle l’avait souhaité mais il voulait qu’elle s’appuie sur son contact si elle le désirait. À défaut de le voir sur son visage, il avait ressenti qu’elle avait été touchée par sa main sur son épaule. Il ne savait pas ce qu’elle avait connu, comme marque d’amitié ou comme marque d’affectation, certains mentors étant parfois distants avec leurs apprentis. Là aussi, la ligne d’équilibre devait être trouvée entre un contact qui aidait et un contact non désiré. En la matière, il comptait sur la jeune femme pour tracer la ligne dans le sable au besoin.

- Le premier pas, c’est d’affronter tes démons, c’est… à défaut d’un meilleur terme, comme une thérapie. C’est un exercice que tu peux faire seule mais pour lequel je te recommanderais d’être accompagnée, par une personne avec qui tu te sens à l’aise, en confiance. Maître Fern pouvait t’y aider et ce d’autant plus parce que c’est un exercice auquel elle s’est elle-même pliée… lorsqu’elle est revenue du Côté Obscur.

Le mynock était sorti de sa soute mais Dalek avait le sentiment qu’Allana ne lui en tiendrait pas rigueur. Elle préférerait que Derisha soit au courant si cela voulait dire qu’elle n’hésite pas à venir lui demander son aide.

- Elle était Chevalier Jedi, à peine plus jeune que toi lorsqu’elle a infiltré l’Ordre Sith. Je lui laisserai le soin de t’en dire davantage sur cette opération mais sache simplement qu’elle a connu cette tentation et qu’elle a glissé sur cette pente pendant un moment. Il a fallu un… électrochoc, auquel je ne suis pas tout à fait étranger, pour qu’elle revienne du Côté Lumineux. C’est pour ça que je peux t’indiquer sans le moindre doute qu’elle ne sera pas déçue, ni ne te jugera si tu le racontes ce que tu as vécu. Au contraire, elle pourra partager avec toi ce qu’elle a ressenti, en tant que Jedi qui a été au contact du Côté Obscur et sur une période assez longue. C’est d’ailleurs une autre leçon que je voudrais te transmettre, une leçon de vie à défaut d’une leçon Jedi. Une personne à qui tu dois cacher qui tu es, ou une facette de qui tu es, afin d’être son amie ou d’avoir son estime, ce n’est pas une amitié qui en vaut la peine.

La force d’une amitié se mesure dans l’épreuve, pas dans la facilité, lui avait dit autrefois le Cornu et il avait bien raison. Dalek ne savait pas si ses enseignements aideraient Derisha à surmonter ce qu’elle avait vécu et à se préparer à la prochaine fois où elle serait confrontée au Côté Obscur mais il ferait de son mieux pour lui apporter son aide.
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