[Kwenn] La sith et la police des pauvres (PV Darth Yenna) [Terminé]

Déjà que Kwenn (coordonnées stellaires R10) n’est pas la plus connue, la plus peuplée ou la plus importante des planètes de la zone frontalière que la République Galactique partage avec l’APEX, la « ville » de Kwat est encore plus insignifiante avec ses 538 habitants. À une lettre près, vous obtenez Kuat. Vous imaginez bien l’erreur toute bête qui peut arriver à cause d’un moment d’inattention… Kwat, qui plus est, est sous l’autorité d’un maire corrompu qui a décidé de privatiser les « vraies » forces de l’ordre, avec le budget fourni par la République comme sa propre « force de sécurité personnelle ». Ou comme il le dit : la police des riches. Si vous voulez avoir accès à des « agents de la paix » compétents, vous avez intérêt à avoir un joli compte en banque. Sinon, vous pouvez toujours demander de l’aide à la « police des pauvres »…

Soit un trio de « fonctionnaires » qui forment la police « officielle » de cette ville. Autant dire que c’est une farce méprisante d’un tyran de pacotille qui se pense intouchable. Ironiquement, bien qu’aucun de ces « policiers » ne soit formé dans le domaine de la loi et de l’ordre, ils réussissent malgré tout à être relativement compétents. Il faut dire aussi que les seuls crimes commis sont orchestrés par le maire et ses sbires pour ajouter à sa fortune personnelle donc… La plupart du temps, il ne se passe absolument rien à Kwat. L’excuse qui sert de spatioport est un attrape nigaud pour le touriste paumé qui viendrait s’y poser et il y a en permanence un voleur à la solde du maire pour dépouiller de leurs biens les plus précieux ceux qui ont l’inconscience de se poser ici. Et comme les victimes n’ont plus d’argent, elles ne peuvent pas avoir l’assistance de forces de l’ordre compétentes donc…

C’est la police des pauvres qui prendra le cas en charge… Ces « policiers » sont :

[Kwenn] La sith et la police des pauvres (PV Darth Yenna) [Terminé] 8462010

Candy Kane - Policière sympa, à votre service!

Candy Kane : Ancienne… Professionnelle... Elle a été recrutée dans les forces locales car son costume ressemblait déjà à un uniforme de police. Ressembler étant le mot clé ici car n’importe quelle personne sérieuse ne pourrait pas qualifier pareil accoutrement d’uniforme. Mais… Quand le maire corrompu d’une agglomération paumée décide de jouer les tyrans et de privatiser les vraies forces de l’ordre… La « police » des pauvres est donc plus une farce en fait. Mais bon. Enjouée, voulant toujours aider et… Disons que son intellect ne rendra jaloux personne. Le physique, oh oui, elle suscite l’envie et des envies chez les autres femmes. Elle est celle qui s’occupe de faire la partie terrain : circulation, patrouiller, aider ce vieux monsieur à mettre des produits sur l’étagère en montant dans une échelle et qui a toujours mystérieusement des palpitations quand elle redescend…

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Biggs Fat’So - Médecin légiste autoproclamé

Biggs Fat’So : Médecin légiste autoproclamé et expert scientifique de la police locale. S’il est en apparence plus intelligent que Candy, ladite apparence, elle, laisse grandement à désirer. Certains le comparent plus à l’union impie entre un hutt et un gamorréen mais c’est une autre histoire. Toujours accompagné d’une sorte de lapin, Biggs prétend que ce dernier maitrise la Force et qu’il l’aide à trouver des indices. À part manger des carottes et grignoter ce qui passe à sa portée, l’animal est tout sauf impressionnant. S’il n’est pas en train de manger bruyamment dans son « laboratoire de médecin légiste », on peut le trouver à la cantina à tenter de séduire toute personne de sexe féminin, peu importe l’espèce. Quand les prostituées locales refusent de passer du temps avec lui… C’est dire à quel point la nature ne l’a pas gâté. Il prétend que dans sa jeunesse, il était un grand séducteur.

[Kwenn] La sith et la police des pauvres (PV Darth Yenna) [Terminé] 0192510

Diedrick Picot - « Détective » et « chef » de police

Diedrick Picot : Le « chef » de la police locale et son seul « inspecteur ». Se donnant un genre de détective de série B (ou Z, selon votre appréciation des choses), il insiste pour se faire appeler Dick Tecktiv… Mais comme c’est un nom et un jeu de mots ridicule, personne ne le fait. Il traine toujours avec lui un lecteur de musique pour se donner une ambiance musicale et il n’est pas rare de le voir au bar à embellir les « enquêtes » sur lesquelles il a travaillé. Étonnamment, de cet improbable trio, c’est le seul avec une vraie formation… Bien qu’il n’ait jamais terminé ses études car il a été viré de l’académie de la CORSEC pour des raisons qu’il refuse d’évoquer. De ce qu’il laisse entendre, il aurait découvert « une sordide affaire de corruption qui aurait secoué toute la République Galactique »… Nombreux sont ceux à douter d’une telle affirmation, surtout connaissant le personnage.

Et maintenant, comment est-ce qu’une certaine sith a réussi à aboutir sur cette planète perdue dans cette ville paumée dans des circonstances… Rocambolesques…

Kwenn... Si ce nom vous dit rien, c'est normal. C'est une de ces millions de planètes anonymes dans la Galaxie dont la quasi-totalité des habitants ignore l'existence et ils sont encore moins nombreux à savoir la mettre sur une carte, même vaguement. Certains disent que Tatooine est le trou du cul de la Galaxie, mais au moins, tout le monde connaît ce nom de par les nombreux événements qui s'y déroulèrent au fil de l'histoire. Pour votre culture générale et afin de briller en soirée, sachez que Kwenn est un monde situé à la frontière entre le territoire de l'APEX et la République, à peu près à mi-distance sur l'hyperlane allant de Kashyyyk à Nar Shaddaa.

Maintenant que vous savez où se trouve l'endroit de notre histoire, vous avez sans doute une question : Que ferait une Matriarche hapienne doublée d'un membre du Conseil noir des Sith dans ce trou perdu ? Pour deux raisons principalement. La première est que ce monde oublié a subit de plein fouet l'attaque des Yuuzhans Vongs durant leur invasion galactique il y a un millénaire de cela. Une bataille oubliée sur un monde ignoré, cela voulait dire que les chances de retrouver quelques artefacts intéressants étaient bien plus probable que sur des mondes plus célèbres ayant souffert d'attaque encore plus violente car... personne ne s'est pressé pour venir fouiller les éventuelles épaves et champs de bataille. Mais Yenna maîtrise la technologie vong au point de s'en servir couramment, et même d'utiliser des techniques de modeleur sur son propre corps, pourquoi est-ce qu'elle aurait besoin d'équipement vieux de 1000 ans ? Parce qu'elle cherchait autre chose que ce genre de connaissance et aussi pour éviter que d'autre ayant eu la même idée qu'elle puisse venir se servir, car après tout, quand on a l'avantage sur un ennemi, on fait tout pour le garder.

La seconde raison est plus en rapport avec sa fonction de modeleuse sith. Un monde méconnu signifie également une faune et une flore méconnues. Qui sait ? Sur cette planète, se trouve peut-être une plante qui pourrait être un remède à une maladie décimant des milliards de personnes dans la Galaxie, ou encore un prédateur tellement féroce et puissant qu'un rancor enragé aurait l'air d'un petit agneau attaché à un piquet en comparaison. C'est surtout cet objectif que Yenna visait, car elle savait bien que la probabilité de trouver des vestiges vongs était bien plus faible que trouver une forme de vie locale intéressante. Mais on ne sait jamais ce que la Force vous réserve.

Et c'est ainsi que nous retrouvons Yenna sur Kwenn, dans la petite bourgade de Kwat. Marrant, c'est comme Kuat, la Sith s'imaginer bien le regard hagard des visiteurs qui viennent de se rendre compte qu'ils ont fait une faute de frappe quand ils ont choisi leur destination. Pas de planète à la richesse indolente, pas de gigantesque anneau en orbite, juste un petit bourg pittoresque où tout le monde se connaît et où chaque étranger de passage attire immédiatement le regard, certains avec curiosité, le plus souvent avec méfiance. Mais il y avait aussi autre chose. Il était assez évident de voir que les autorités locales étaient tout sauf intègre. Une intuition tellement forte que la Sith ne se posa même pas sur l'astroport de la ville, mais à l'écart, quitte à faire un peu de marche, et le vaisseau repartit immédiatement après.

Elle ne tarda pas à se diriger vers la première source de renseignement d'une petite ville. L'hôtel de ville ? Non, la cantina ! Elle entra dans le bar, attirant tous les regards comme l'étrangère qu'elle était, sa beauté hapienne n'aidant pas non plus à rester discrète. Elle s'approcha du comptoir, demandant un verre d'alcool fort, ce qui étonna le barman qui devait se dire qu'une femme avec un gabarit comme le sien devait se contenter de rien de plus fort qu'un verre de jus de fruit. Toutefois, le verre fut servi et l'exploit de l'avaler sans une seule toux ou raclement de la gorge attira un peu plus l'attention. Bien sûr, il y avait ceux qui pensaient avoir une chance de la séduire, mais ils furent promptement envoyés dans les roses. Ils le prirent bien et rigolèrent sur l'originalité de la moquerie employée, valant un certain respect de la part des habitués, mais un autre, visiblement le Casanova du coin, fut éconduit sous prétexte que la Sith trouverait un Hutt anorexique en bikini plus excitant. Certain de réussir son coup, il se retrouva la risée de l'assistance et blesser dans son orgueil, le digéra plutôt mal.

Au départ, la tactique de Yenna était simplement de bien se faire voir auprès des locaux afin de briser la glace et d'avoir des informations sur les bestioles du coin et pourquoi pas un guide. C'était bien parti pour faire ça en douceur à base de râteau moqueur, mais le séducteur éconduit ne pouvait pas laisser passer ça. Il revint à la charge en devenant de plus en plus agressif et insultant et leva la main sur la Modeleuse. Bien sûr, Yenna intercepta la gifle et répondit à cette tentative par l'humiliation en vidant son verre sur la tête du malotru avant de le renvoyer au loin comme un père réprimanderait son fils. Cela mit le feu aux poudres et l'humilié revint à la charge avec une bouteille vide, s'apprêtant à s'en servir comme arme, mais fut frapper par un autre homme qui n'attendait manifestement qu'un prétexte légitime pour s'en prendre à lui, sans doute à cause d'une histoire passée.

Cela donna le départ pour une bonne vieille bagarre de bar ou tout le monde se jeta sur tout le monde. Yenna, le barman et un pilier de comptoir qui ressemblait à un de ses clichés de vieux cowboy philosophe dans les films se regardèrent. Les deux hommes haussèrent les épaules, comme si c'était là une situation assez courante et le barman reproposa un verre à la Sith qui accepta. La Hapienne et le cowboy discutèrent au milieu du chaos, la Sith usant de ses réflexes pour esquiver les objets volants dans sa direction et sauva même le vieux cowboy d'une chope qui allait droit vers sa tête, valant un remerciement par un hochement de chapeau. Les deux parlèrent et le cowboy lui indiqua de rester tranquille jusqu'à l'arrivée des forces de l'ordre. Si c'était la police, il faudrait s'acquitter d'une amende pour éviter une arrestation musclée, ce que les clients en train de se battre ne pourraient payer. Par contre, si c'était "la jeune fliquette ou son copain détective", les choses se passeraient plus en douceur pour ces pauvres diables en train de se massacrer à coup de chaises rapiécées, témoins et victimes de nombreuses bagarres.

La porte de la cantina ne tarda pas à s'ouvrir, laissant voir laquelle des deux possibilités allaient en sortir...

La chance, ou la Force, décida qu’au lieu de se ramasser avec une amende salée donnée par les factionnaires corrompus à la solde du magistrat local, ce fut « la police des pauvres » qui soit appelée à intervenir. Entra alors dans la cantina une parodie de flic, une jeune femme dont le physique ne cachait rien de son ancienne profession et qui annonça d’un ton beaucoup trop joyeux pour être celui d’une policière « qu’allez, on se sépare, la bagarre est terminée ». Ailleurs dans la galaxie, fort probablement que personne ne prendrait au sérieux une midinette dans son genre. Mais ici, à Kwat, plusieurs connaissent ou ont connu intimement Candy Kane. Débordante de joie de vivre, sa bonne humeur est contagieuse et pour plusieurs des personnes ici, la seule chose qu’elle a plus gros que son cœur, ce sont ses nich… *Insérez le son d’une claque*

Donc, la… Policière… Commence à poser des questions pour comprendre comment les choses ont commencé et elle va même s’asseoir sur les genoux du casanova pour lui caresser les cheveux tout en le réprimandant. Mais clairement que son attention est tout SAUF sur ce que la fliquette dit. Il est plus occupé à regarder ce superbe décolleté devant lui. Il sourit bêtement, bave un peu, oublie pourquoi il était en rogne et promet comme un petit toutou servile de se tenir sage. Il battrait presque de la queue, tient… Elle prend ensuite quelques témoignages, des photos des dégâts, fait un estimé pour le barman…Oui, elle est capable d’être professionnelle mais… Clairement ce n’est pas une vraie policière, quand même? Ce n’est même pas un uniforme de police, c’est un costume, rien de plus! Et pourtant, tout le monde la traite comme une vraie policière, ce qui pourrait intriguer Yenna.

L’officier Kane s’approche du bar et demande… Une boisson gazeuse avec un sirop de fruit sucré et une cerise confite pour la décoration. « J’aime les bulles », qu’elle dit avec ce sourire que font les gens qui ignorent tout de l’effet qu’ils ont sur les autres. Un des habitués du bar dit quelque chose à son ami qui rigole avant de demander à Candy « Alors Candy, c’est vrai que tu aimes chevaucher? », ce à qui elle répond « oh oui, j’adore enfourcher de gros engins! » Elle parle du motojet de la police des pauvres, dans sa tête c’est très clair. Malheureusement, et Yenna pourra sans problème le confirmer, plusieurs vont davantage penser à l’autre sens du double sens. Une gentille fille mais pas très maline, donc, visiblement. Mais ce physique, par contre… Indubitablement… Indéniablement… Bref. Pendant qu’elle attend son verre, la fliquette en profite pour discuter avec le propriétaire.

Son attention finit par se poser sur Yenna à qui elle pose une série de questions qui ressemblent à des questions qu’un policier poserait… Si et seulement si elle était capable de se souvenir du texte. Au moins, elle a réussi à identifier correctement Yenna comme la victime. Et quand elle reçoit sa boisson… Disons simplement que celle-là… Elle n’est pas très discrète et qu’on peut se demander si elle prend plaisir à ce qu’elle boit ou si elle prend plaisir sous une autre forme car cela peut vite porter à confusion. En même temps, on vous l’a dit : la police des pauvres. Vous ave donc ce qui ne coûte rien, donc, logiquement, le fond du baril. Ou proche du fond du baril. Si Candy le sait, cela ne semble pas affecter sa personnalité. Si elle ne le sait pas… Heureux sont les simples d’esprits? Mais au moins elle est sympa, on va le répéter. Donc ça devrait bien se passer pour Yenna, en théorie.

La personne qui entra fut... une fraîche et pimpante jeune femme aux cheveux arc-en-ciel dans un costume de policier qui était tout sauf réglementaire et qui menait tout ce beau monde par la seule puissance de son décolleté. Avec une joie de vivre et une dévotion pour le moins exemplaire à grand coup de câlins. La Sith trouvait ça bizarre, mais non, cette plantureuse et énergique jeune femme qui avait plus l'air de sortir d'un strip-club de Nar Shaddaa que d'un commissariat faisait bien un travail de policier avec recueil de témoignages et de preuves. Elle finit par s'approcher du comptoir où elle demanda une boisson pétillante sans alcool en s'installant sur le tabouret du comptoir d'une manière bien trop arqué pour être honnête.

Bien évidemment, Yenna, en bonne connaisseuse en anatomie féminine qu'elle est, ne put s'empêcher de faire comme tout le monde et de tourner son regard vers elle. Mais il y avait une différence entre sa manière d'admirer ses courbes toute en finesse et en subtilité et celle du reste des clients qui baver tellement devant elle qu'il faudrait certainement une serpillère pour nettoyer tout ça. Le barman et le vieux cow-boy philosophe semblaient habitués à cette scène et étaient bien les deux seuls hommes du bar à vaquer à leurs occupations sans mater l'agent des forces de l'ordre avec la discrétion d'un Hutt dans un banquet.

Pour en rajouter à l'excitation de ces mâles en rut, la représentante de la loi ne semblait pas non plus être des plus vives d'esprits et elle répondait sans le savoir à des sous-entendus pas d'autres sous-entendus. Son audition améliorée capta une bribe de discussion dans le chahut ambiant, mentionnant que "Candy avait toujours la cervelle aussi vide que son décolleté était plein". Oui, ce n'est pas très sympa, et ce n'était pas le pire. D'autres commentaires, encore moins ragoûtants, laissaient entrevoir l'ancienne profession de la jeune femme. Au moins, la Sith put se faire une idée sur l'origine de cette tenue...

Finalement, après que la policière ne termine son travail avec le barman, elle se tourna vers la victime de toute cette affaire. Yenna lui parla avec le sourire, racontant ce qui s'était passé, se permettant un peu d'humour et faisant un commentaire appréciateur et sincère sur... les cheveux bariolés de l'agent Kane. Elle demanda d'où venait les teintures qu'elle utilisait, est-ce qu'elles étaient naturelles et si oui, venaient-elles de la planète ? C'était une conversation normale, sans commentaires lourdingues sur son anatomie, sans phrases clichés, sans sous-entendu et sans chercher à en provoquer. De son expérience avec les "professionnelles", la Sith savait qu'elles appréciaient ce genre de discussion où on les considérait comme des personnes normales et non comme des jouets vivants ou pire, comme de simple bout de viande.

Peut-être qu'elle apprécierait cette attention ou peut-être que son absence de vivacité d'esprit n'était pas feinte, mais en tout cas, elle venait de briser la glace avec un membre de l'administration locale, ce qui pourrait lui donner de nombreuses informations complémentaires sur ce que la Sith recherchait. Et, soyons honnête, elle n'aurait rien contre un peu plus d'affinité. Mais pas comme l'autre bande de siphonné du bulbe qui continue encore de baver en se demandant si "les tarifs avaient changés" en fouillant dans leurs poches. Non, on parle là de quelque chose d'un tout autre niveau. Mais évidemment, les efforts de Yenna étaient encore malmenés par le destin et cette fois-ci, ce n'étaient pas les clients du bar. Un groupe entra dans l'établissement, avec des vrais uniformes et des armes. Tout le monde se tut d'un seul coup, les visages se fermèrent, intimidés et effrayés. Même le barman devint nerveux et le vieux cow-boy se fit discret en perdant son regard dans son verre sans dire un mot. Il s'agissait sûrement de la "véritable" police de Kwat et les deux seules questions qui viennent à l'esprit sont : qu'est-ce qu'ils veulent et quand est-ce qu'ils partent ailleurs et laisser les honnêtes citoyens tranquilles ?

Quand les « forces de l’ordre », les vraies, cette fois, à la solde du magistrat corrompu, firent leur entrée… Disons que tout d’un coup, l’ambiance avait plus l’air d’un enterrement. Fini les commentaires gras sur Candy, finit l’atmosphère relativement conviviale… Yenna n’a pas besoin de la Force pour deviner le ton. La peur. Ceux-là se comportent comme des brutes. Comme ces siths de bas étage qui confondent stupidement peur et respect et qui ne vivent pas vieux, en général. Cette petite troupe armée et à l’attitude désagréable se dirige vers le barman, plus comme si c’était une proie qu’un contribuable. Eux ne font même pas l’effort d’avoir l’air professionnels. Ils commencent à se servir dans les bouteilles du bar en disant que c’est « réquisitionné ». On notera qu’ils n’ont posé aucune question. Ils sont entrés, ils se sont dirigés vers le bar… Et c’est tout.

L’un d’eux ne met pas longtemps à remarquer la… Policière… Et les commentaires désagréables ne tardent pas à fuser. « Oh les gars, on s’est fait prendre de vitesse par la police des pauvres » ou encore « V’la l’agent grosnichons dont les seules cellules grises sont au commissariat » et bien d’autres commentaires insultants, blessants ou franchement indigne de tout gentleman qui se respecte. Sauf que voilà. Est-ce une habile mise en scène et Candy fait juste ignorer les trucs chiants pour pouvoir continuer de mener ce qui doit être une vie de merde sur une planète paumée ou est-ce qu’elle est vraiment aussi… Simple… De tenue et d’esprit? Elle ne semble nullement affectée par ce qu’on lui dit et elle annonce joyeusement qu’elle a déjà résolu l’enquête et que la victime ne semble pas vouloir porter plainte ou que les choses aillent plus loin. Yenna en a vu d’autres…

Celui qui doit être le « chef » de la bande de truand remarque enfin Yenna et il la dévisage de façon fort inappropriée et ne pense certainement pas à son bien… Mais plutôt à ses biens. « Elle n’a pas payé la taxe de bienvenue, que je sache », dit une des brutes, ce à quoi son collègue rajoute « en argent ou en espèce, quiconque entre en ville doit quand même payer ». Ces saligauds prennent un malin plaisir à tourmenter tous ceux qu’ils pensent plus faibles qu’eux et Yenna peut sentir la colère et l’impuissance de plusieurs. Ils voudraient prendre sa défense, ne serait-ce que par politesse mais s’ils font quoi que ce soit… Yenna va repartir. Eux sont coincés ici. Alors c’est donc cela? Personne ne va se porter à la défense d’une puissante sith en visite dans ce trou perdu de façon incognito? Personne? Tous vont la laisser se faire dépouiller de ses biens par des êtres corrompus et malveillants? Non.

Contre toute attente, c’est Candy qui vient à la défense de Yenna et probablement pas comme elle l’aurait imaginé. La fliquette minaude, charme et joue de ses charmes en disant qu’ils peuvent bien faire une exception… Mieux encore. Elle va payer la taxe à la place de Yenna. En nature. Ah. Là tout d’un coup ils semblent plus intéressés que par prendre les crédits des pauvres hères qui ont le malheur de finir dans cette ville. Peut-être que pour la sith un tel… Sacrifice… Est peu de chose et ne la touchera en rien mais en quelque part… « Protéger et servir ». Candy protège Yenna de ces vils prédateurs de la seule façon dont elle sait faire et par laquelle elle peut « gagner ». Ils sont armés et ont de l’équipement de protection. Elle a un costume et un pistolet non létal. Et ce sont des armoires à glace, en plus. Clairement qu’elle ne va pas chercher la confrontation directe…

Le silence tomba d'un coup comme un astéroïde sur une pauvre ville sans défense. La modeleuse avait déjà vu ce genre d'individus à de nombreuses reprises au cours de ses deux siècles d'existence. Étrangement, ils avaient de nombreux points communs, et ce, peu importe le lieu ou l'époque : une arrogance surdimensionnée, cet air autoritaire faisant comprendre qu'ils pouvaient ce qu'ils veulent, où ils veulent et à qui ils veulent, ce regard condescendant... Cet uniforme toujours impeccable ? Bref, sans un mot, ils se dirigèrent vers le bar en allant de leurs petits commentaires fort peu courtois envers la jeune policière aux cheveux arc-en-ciel. L'impolitesse et le manque absolu de décence étaient aussi un point commun de ce genre de force de l'ordre corrompue.

La jeune semblait n'avoir cure de ces remarques comme précédemment avec les clients du bar, même s'il fallait reconnaître qu'ils étaient plus gentillets que ceux de ces agents. Au contraire, elle avoua avoir déjà résolu l'affaire. Le groupe s'intéressa donc à la brune et celui qui était manifestement le chef de la troupe s'avança, ne se priva pas pour reluquer l'étrangère de la tête au pied en s'attardant sans gêne sur son décolleté avant d'annoncer qu'elle devait payer une taxe "de bienvenue" et que, à défaut de crédits, les paiements "en nature" étaient aussi acceptés. La femme aux yeux d’améthyste ressentit toute l'animosité de la clientèle présente dans la pièce contre ces hommes. Un mélange de colère, de crainte et de dépit. La plupart voudraient s'interposer, mais ils s'exposeraient à des conséquences de plus fâcheuses. D'autres avaient simplement abandonnés, espérant juste se faire suffisamment petit pour ne pas être remarqué et laisser couler sans s'interposer.

La seule qui vint à la rescousse de la brune fut la jeune agent de police en costume qui annonça payer la taxe de bienvenue à la place de la nouvelle venue... et en nature. Cette petite était pleine de bonne volonté et avait indéniablement un cœur en or aussi gros que sa poitrine pour venir en aide à une parfaite étrangère et surtout d'une telle manière. En temps normal, la modeleuse aurait laissé faire. Après tout, elle devait être discrète non ? Cependant, elle n'allait pas laisser cette jeune fille entre les mains de ses goujats comme on laisse un bout de viande à une bande de chiens errants parce qu'elle n'avait pas envie de payer une taxe d'entrée dans ce trou miteux. Elle leva la main face à la jeune femme à la fois comme un geste d'interruption et de protection :

"Mes excuses. Personne ne m'avait parlé d'une taxe de séjour dans votre agréable bourgade. Elle s'élève à combien ?
-15 000. On vous fait une offre parce que votre nouvelle amie se dévoue corps et âme à votre protection !"

15 000 ? Pour un bouge comme ici ? C'était tout simplement scandaleux. Même du temps des grosses limaces, les spatioports sous leurs responsabilités n'avaient pas de frais "de protection" aussi élevés. Mais ils avaient l'air d'ignorer qui était leur interlocutrice et à quel point, cette somme exubérante était dérisoire à ses yeux. Elle faisait partie de ce fameux 0.1 % des gens les plus riches. Aussi, elle ne broncha pas à l'annonce de cette somme, ce qui étonna le chef du groupe :

"Et... combien pour se passer des services de ma nouvelle amie ?
-Hum... je dirais... un bon 25 !
-25 000 hum ?"

Le groupe ricana doucement. Ils savaient que ce n'était pas le vrai tarif, mais qui serait capable de sortir 25 000 crédits pour éviter à une femme de joie de faire amende honorable avec la seule ressource à sa disposition ? Mais encore une fois, ils ne savaient qui ils avaient en face :

"D'accord !"

Tout le monde eut le souffle coupé. Le chef pensa même à une plaisanterie. Jusqu'à ce que la brune fasse sa transaction et qu'il ne reçoive la confirmation du montant payé. C'est là qu'il se passa quelque chose d'étonnant. L'escouade des forces de l'ordre officiel, n'ayant plus rien à faire ou à dire face à cette démonstration d'application de leurs propres règles, quittèrent les lieux en sortant la même sempiternelle menace du "ça ira pour cette fois, mais la prochaine fois, on ne sera pas aussi conciliants !". En quittant le bar, on pouvait déjà les entendre rires face à cette somme qu'ils pourraient dépenser plus tard. Étrangement, ils parlèrent davantage d'alcool et d'armes que de s'octroyer les services de "professionnelles". Néanmoins, toute la clientèle souffla un bon coup et le geste de l'étrangère sembla les avoir touchés davantage que les tournées générales précédentes. Même le responsable de la précédente altercation devint plus amical, offrant un verre aux deux femmes :

"Vos collègues sont toujours comme ça ? Ils ne semblent pas très soucieux de la protection de leurs concitoyens... contrairement à vous."

Elle sourit à la policière aux cheveux bigarrés et à l'uniforme minimaliste avant de trinquer avec elle. Le vieux cowboy philosophe s'était éloigné du comptoir pour aller sur une estrade au fond de la pièce, dégotant un instrument de musique à cordes de derrière un rideau et commençant à jouer. L'ambiance était devenue plus agréable alors que la modeleuse passerait une fin de journée conviviale... Si cette milice ne s'amuse pas à lui mettre d'autres bâtons dans les roues en jouant sur sa corde sensible : les jolies filles. Bien sûr, cela ne serait pas un problème de passer par la manière forte, mais ce serait difficile de dégoter des infos si tout le monde fuit à la vue d'un sabre laser et à la vision des membres des forces de l'ordre brutalement remis à leur place. Alors autant continuer de miser sur la tranquillité et un certain pacifisme... pour continuer d'être bien vue par les locaux. En plus, cette pauvre petite serait sans doute horrifiée d'assister à une telle scène. La modeleuse s'en voudrait de remplir cette jolie tête un peu vide de cauchemars et de traumatismes. Elle était si gentille. Elle ne méritait pas ça...

Candy, car c’est son nom, précisa qu’en fait, ce ne sont pas ses collègues. Commença alors une explication étonnamment structurée pour quelqu’un avec la cervelle en apparence inversement proportionnelle à la taille de son bonnet de soutien-gorge. Yenna pu apprendre qu’ici, il y a deux types de police. La police des riches, qui a demandé la taxe de bienvenue à la sith, la milice privée du maire de la ville et plus haute autorité de la planète, le gouverneur planétaire, si on peut l’appeler ainsi. Eux sont armés et équipés par le République Galactique. Candy explique joyeusement comment le magistrat détourne les fonds et les ressources pour son usage personnel et la répression brutale dont sont victimes ceux qui font trop de vagues. Toute cette joie de vivre masque-t-elle des blessures psychologiques que seul un sourire et un rire arrivent à cacher?

Yenna n’aura pas trop le temps de se poser la question car Candy poursuit en expliquant qu’elle et ses deux collègues font partie de la police des pauvres. Une grosse blague créée par le gouverneur. Trois pseudos fonctionnaires qui doivent assurer la loi et l’ordre avec à peu près zéro moyens. Elle raconte qu’elle a été recrutée car elle avait déjà un… Uniforme. Zéro qualification pour le boulot de flic si ce n’est son… Jeu de rôle de fliquette… Mais c’est tout. Baissant la voix pour dire un secret, Candy expliqua à Yenna qu’avant, elle était une péripatéticienne, bien connue des gens du coin d’ailleurs. Oui bon… Ça… La sith l’avait certainement deviné depuis un très long moment. Mais bon. Cette jeune femme qui était peut-être moins simple d’esprit qu’elle ne le laissait paraitre continuait de se donner à fond dans son boulot même si elle savait pertinemment que si… Bien… Que si…

Si un nouvel administrateur planétaire était nommé, elle perdrait son travail de police des pauvres. Mais elle aime aider les gens donc elle fait du mieux qu’elle peut! Disant cela, elle se leva en brandissant le poing triomphalement et de sautiller sur place, ce qui provoqua un double tsunami mammaire du plus bel effet. Ce faisant, elle collecta l’attention de quatre-vingt pour cent de l’attention des mâles dans la cantina. Une statistique au demeurant inutile mais certains aiment ce genre de petits détails. Oui, on peut le dire, Candy Kane est une fille sympa. Ce serait pousser la note que de dire trop pure et gentille pour ce monde, considérant son ancienne carrière mais bon. Vint ensuite une question qui pourrait prendre Yenna au dépourvu… Ou pas, la demoiselle a quand même plusieurs décennies d’existence derrière elle, elle en a vu des choses au cours de sa longue existence…

« Comme vous venez de payer dix mille crédits pour que je ne couche pas avec ces types, est-ce que ça veut dire que je vous dois dix mille crédits? Ou est-ce qu’il faut juste que je couche avec vous? » Oui non, la notion de « je vous ai pris à votre propre jeu, petits mercenaires pas trop malins » ne semble pas avoir traversé l’esprit de la… Policière… En même temps, la logique, si on peut appeler cela de la logique, n’est pas si tirée par les cheveux. Yenna a accepté de payer un supplément pour que Candy n’ait pas à offrir son corps à ces factionnaires corrompus. Elle vit sur une planète où rien n’est gratuit, ou rien ne se fait sans attendre quelque chose en retour. Donc, dans sa tête, Yenna attend quelque chose d’elle, jusqu’à concurrence d’un montant de dix mille crédits. Ce n’est pas l’ampoule la plus brillante, soit, cela ne veut pas dire qu’elle est stupide pour autant…

Candy, puisque c'était son nom, expliqua d'une manière fort détaillée la composition des forces de l'ordre locales. Il y a d'abord la "police des riches". C'est la force de l'ordre officielle de la planète sous le contrôle du gouverneur planétaire, équipée et armée par la République. Mais au lieu d'aider leurs concitoyens, ce sont des mercenaires dont le dirigeant local se sert pour s'enrichir et se maintenir au pouvoir. Et puis, il y a la "police des pauvres", une force de trois personnes sous équipée et servant de blague vivante qui essaie tant bien que mal de prendre son rôle au sérieux.

Nous avons donc une police experte en extorsion et en répression et une bande de joyeux lurons servant à l'origine d'amusement pour le pouvoir local qui décida de prendre son rôle à cœur. La Sith sentait bien que derrière le sourire et l'attitude enjoué de Candy, se cachait quelque chose de plus sombre. Elle avait déjà ressenti ça à de nombreuses reprises, mais pour l'instant, elle ne fit aucune remarque en ce sens, se contentant d'écouter comment et pourquoi la jeune femme fut "recrutée" en terminant son verre. Elle resta discrète quand Candy lui révéla son passé de travailleuse de la rue. Elle l'avait déjà deviné de par les remarques des autres hommes qu'elle croisa, autant dans le bar que de la part des autres miliciens, mais elle joua les étonnées en faisant de grands yeux de surprise, mais ne portant aucun jugement.

Elle sourit et sautillant sur place en levant un poing vainqueur qu'elle ferait tout pour aider la population, même si le départ du gouverneur signifierait la dissolution de la Police des Pauvres, offrant par là même un spectacle tout en rebondissement à l'auditoire présent. Puis vint une question à laquelle même Yenna ne s'attendait pas : Comme elle avait épargnée à Candy de devoir se forcer à payer en nature la taxe de séjour de la Sith, est-ce qu'elle voulait être remboursé ou si elle voulait coucher avec elle ? Il semblerait que, sur cette planète, la volonté d'éviter de voir une autre se forcer à coucher avec quelqu'un pour payer la dette d'une autre ne soit pas très répandue. Mais, la Sith sourit. Si elle voulait se montrer reconnaissante, il y avait bien quelque chose qu'elle pourrait faire :

"J'aimerais bien qu'on passe un long et passionné moment toute les deux, mais je n'aime pas faire ça sous la forme d'un dédommagement. Par contre, Je crois que vous pourriez m'aider autrement. Je suis... une exploratrice. Cette planète n'est pas très connue dans la Galaxie. Du coup, on n'a pas beaucoup d'information, surtout concernant les plantes et les animaux. Quels seraient d'après toi les créatures ou les plantes les plus dangereuses, les plus belles ou les plus étranges ?"

Elle parla d'un ton léger, presque séducteur, s'adressa à la personne et non à l'uniforme qu'elle porte, aussi court et révélateur soit-il. Confidence pour confidence, elle se pencha un peu et chuchota à son tour à l'oreille de la policière :

"Je cherche aussi quelque chose de particulier : Il y a très longtemps, des envahisseurs sont venus sur cette planète avec des vaisseaux et des armes faites à partir de créatures vivantes. Il doit y avoir des champs de ruines ou des débris quelque part, mais je ne sais pas où. Ils sont inoffensifs, mais si le gouverneur arrive à mettre la main sur quelques vestiges encore fonctionnelle... Les gens d'ici vont souffrir davantage. Tu veux bien m'aider ? En échange, plus de dettes et je pourrais demander un coup de main pour que le gouverneur soit "remplacé" par quelqu'un de bien plus sympathique."

Soyons honnête, il y a très peu de chances que Candy, ou qui que ce soit d'autres dans la pièce, aient entendue parler ou vue des vestiges de bataille vong sur la planète. Le temps est doué pour effacer les traces et les probabilités pour que ce petit patelin se trouve à proximité du lieu exact du crash d'épave d'une bataille en orbite, sont plus que faibles. Mais qui ne tente rien n'a rien et au pire, elle aurait la certitude d'avoir des informations sur les formes de vie locales. Est-ce qu'elle allait tenir sa promesse concernant le gouverneur ? Allez savoir, elle pourrait peut-être revenir sur sa décision d'être discrète. Surtout si c'est pour faire plaisir la déterminée et enjouée agent Candy...

Candy ouvre de grands yeux ronds. Une exploratrice? Ça doit très bien payer considérant l’argent qu’elle avait sortit sans sourciller. La jeune fait une moue contrariée en s’excusant de ne savoir pour les plantes et les animaux. Clairement, la demoiselle manque un peu d’éducation… Et comme c’est un trou perdu sans rien d’intéressant autour… Elle connait probablement plus les types de vaisseaux qui se posent que ce qui vit dans le coin, encore moins sur la planète. Elle est sincèrement triste de ne pas pouvoir aider Yenna. Elle n’est pas assez savante. Ou intelligente. Ou éduquée. Mais… Peut-être que Biggs peut l’aider! C’est le policier scientifique de l’équipe! Encore que Yenna pourrait avoir des doutes raisonnables quant à un homme faisant partie de la police des pauvres… Par contre, si la sith ne s’attendait pas à grand-chose sur les vongs…

Elle va être agréablement surprise. « Oh! Ce ne serait pas des… Bongs? Dongs? Kongs? Wongs? C’est quelque chose en ongs… », dit la… Policière… Elle explique à Yenna qu’au palais du gouverneur (encore qu’aucune hapienne digne de ce nom ou sith de ce nom ne qualifierait cette abomination architecturale de palais…), personne ne fait attention à elle. Comme elle doit souvent… Payer en nature les diverses taxes et autres impôts décrétés par le gouverneur… Pas besoin d’expliquer à Yenna que les travailleuses du sexe sont souvent considérées comme des objets et non des personnes. Or, une fois, elle était en train de « faire un massage au gouverneur » et il était en train de discuter d’une nouvelle expédition à envoyer pour trouver un site où il y a eu une bataille contre les… « VONGS! », s’écrie soudainement Candy en se souvenant enfin du nom. Pour la discrétion on repassera…

Toujours est-il qu’elle a entendu une conversation, disait-elle, où il était question d’une nouvelle expédition et qu’il y en avait eu au-dessus d’une demi-douzaine et apparemment, il n’y a pas eu de survivants jusqu’à présent. Quoi qu’il se passe là-bas, peu importe l’escorte envoyée… Et comme elle était derrière le gouverneur, elle a pu voir plein d’informations sur le datapad du gouverneur! Candy n’a certainement pas l’intelligence d’un érudit jedi mais elle a une excellente mémoire et elle récite par cœur les coordonnées qu’elle a vu ce jour-là. Quant à savoir ce qui fait que personne ne revient en vie… Est-ce que c’est lié aux Vongs… Pas forcément… Mais quelque chose a éliminé ces expéditions. Si Yenna décide de consulter les coordonnées… Ce n’est pas SI loin que ça, si on dispose d’un bon air speeder. Maintenant, trouver un bon air speeder dans ce trou perdu… En fait…

C’est facile. Il suffit de se rendre au palais du gouverneur et le convaincre de prêter son air speeder personnel. Ou sa navette personnelle. Si elle essaie de s’y rendre avec le… Véhicule de fonction… De la police des pauvres… Qui est terrestre… Sur répulseurs, mais terrestre… Elle n’ira clairement pas loin. Ou elle pourrait y aller à pied… Mais on parle de quelques jours de marche, dans ce cas. Peut-être que finalement, celle que plusieurs prennent pour une simple cruche peut s’avérer étonnamment utile. Et si elle peut recruter les deux autres membres de la police des membres à sa cause… Même s’ils ne sont que de la chair à canon ou des bras supplémentaires… On est loin d’une escouade d’élite du Chume’doro ou d’une équipe d’archéologues envoyés par l’académie d’archéologie de Coruscant mais… Il faut faire avec les moyens du bord car le pouvoir en place n’est pas fiable…

Pauvre Candy. Elle ne semblait pas s'y connaître en matière de faune et flore locale. Même pas capable de nommer la créature la plus extraordinaire ou la plus dangereuse des environs. Pour ce genre d'informations, le reste de la clientèle du bar se montrerait sans doute plus utile, mais le regard de Yenna s'éclaira quand la policière mentionna une race se finissant en "ong" à l'évocation d'un possible ancien champ de bataille. Cette dernière expliqua avoir entendu le gouverneur local mentionner une expédition sur un champ de bataille des... VONGS ! S'écria la jeune femme qui se rappela soudainement le nom dans une explosion de lucidité qui fut tout, sauf discrète.

Elle expliqua que plusieurs expéditions eurent lieu, mais aucune n'en revint et elle parvint même à citer les coordonnées qu'elle avait vues. Cette jeune fille se révèle décidément être pleine de surprises. C'est à quelques heures de Kwat avec un bon speeder. Le souci, c'est qu'elle n'a pas de bon speeder sous la main et il y avait aussi la raison de la disparition des précédentes expéditions. Une créature vong ? Improbable, voire impossible. Aucune création vong ne peut survivre aussi longtemps et elles sont d'ordinaires asexuées, empêchant toute prolifération indésirable et tout comportement qui n'auraient pas sa place sur un champ de bataille. Vous imaginez deux mâles qui s'affrontent pour les faveurs d'une femelle au lieu de charger l'ennemi ? Et le peu de créations pouvant se reproduire sont conçu dans le but de détruire tout sur le passage par la seule force du nombre telle une vague sans fin. Le seul fait qu'un petit patelin comme Kwat soit toujours là, aussi proche des vestiges, un millénaire et demi plus tard, était la preuve écartant l'existence d'une telle présence.

Peut-être un prédateur local qui fit des vestiges du champ de bataille son territoire de chasse. Ou une meute de prédateurs. Ou autre chose comme des plantes au pollen toxique saturant l'air local d'un nuage empoisonné. Comme Candice ne pouvait fournir aucunes informations sur la faune et la flore locale, tout était possible. Mais, comme dit précédemment, il faudrait un bon speeder pour rejoindre cet endroit et Yenna n'en avait pas sous la main. Oh, elle pourrait faire le trajet directement en vaisseau, mais même si la discrétion de sa présence avait déjà pris un coup, autant ne pas en abuser surtout face à un gouverneur qui connaît l'importance de ces lieux. À moins que...

Candy lui coupa l'herbe sous le pied, expliquant qu'elle pourrait utiliser le speeder du gouverneur si elle parvenait à le convaincre. C'était une bonne idée et la Sith sourit chaleureusement à la policière arc-en-ciel comme preuve de son approbation :

"Je pourrai rejoindre cette fameuse expédition qu'il prépare. Je connais les Vongs bien mieux que la plupart des gens. Il serait fou de refuser une telle expertise. Même si l'idée d'aider cette personne ne m'enchante pas vraiment..."

S'infiltrer dans une expédition pour récupérer ce qu'elle voulait et effacer toutes les traces de son passage ? C'était une tactique souvent usitée par la Modeleuse. Comme elle ne ressemble pas au cliché de la Sith qui détruit et tue tout ce qu'elle voit avec des yeux mordorés et une attitude détestable, elle peut sans problème s'intégrer dans un groupe et jouer le jeu jusqu'au dernier moment. Tuer tout le monde ? Pas forcément, elle peut simplement disparaître sans laisser de traces dans une nature sauvage qui lui obéit sur le bout des doigts. Pourquoi tuer des scientifiques qui ne font que leur travail ? En revanche, si c'est un groupe aux motivations moins... nobles. Oui, elle peut toujours faire en sorte que cette même nature sauvage soit plus agressive à leur égard. Et ça tombe bien, il y a apparemment un prédateur qui rôde dans ces vestiges et qui sait, elle pourrait même convaincre le gouverneur de l'accompagner...

"Tu pourrais me conduire au palais du gouverneur ?"

Candy fronce légèrement les sourcils avant de retrouver son sourire. Cela ne dure vraiment pas longtemps mais Yenna est quelqu’un d’observatrice. Il y a quelque chose derrière ce masque de « naïveté ». Mais quoi? À première vue, rien qui la menace. Mais il y a définitivement quelque chose. Les causes peuvent être nombreuses. La plus évidente est gouverneur égal mauvais donc toute personne allant voir le gouverneur est mauvaise. En même temps, ce n’est pas une logique si erronée que cela. Les gens qui vont voir le magistrat local ne sont pas des bonnes personnes. Si Yenna veut aller le voir, cela voudrait dire que sa gentillesse est uniquement en surface pour avoir ce qu’elle veut. Mais bon. La « policière » fait son travail comme elle peut et diriger les gens vers les endroits qu’ils désirent atteindre fait partie de ses fonctions. Ceci étant dit, par contre...

La policière explique qu’elle ne peut pas se présenter comme ça au palais. Sinon… Elle va devoir faire beaucoup de faveurs. Pas besoin d’élaborer davantage sur ce que des brutes qui usent de cruauté de par leur statut privilégié vont trouver comme excuse pour prendre avantage de Candy. Elle dit la chose avec la même légèreté que le reste. Mais même sans être sith, Yenna est capable de percevoir la peur. Candy ne veut pas aller au palais du gouverneur si elle peut l’éviter. Mais elle connait quelqu’un qui peut l’amener… Et Yenna se retrouve plus ou moins à suivre la « policière » et à admirer la vue de ce postérieur extrêmement bien moulé et mis en évidence par ce qu’elle porte. Comment quelqu’un qui doit souffrir de malnutrition réussit à garder de pareilles courbes… C’est un mystère pour la science. Yenna est une scientifique mais intéressée par le rare et l’inusité donc… Bref.

Après un court temps de marche, la sith se retrouve devant le QG de la police des pauvres. On dirait un ancien atelier de réparation de speeder ou peut-être un entrepôt pour véhicules, à en juger par la grande porte de garage. À l’intérieur… Ah oui. La police des pauvres. On voit que les personnes qui y travaillent gardent les lieux propres. Mais… Les signes d’usure sont nombreux et de dire que certaines choses tiennent avec du ruban adhésif et de la bonne volonté est bien peu dire. Candy annonce qu’elle est rentrée et la première chose que va voir Yenna est l’union impie entre un hutt et un gamorréen. La chose… L’individu… L’homme se présente. Biggs Fat’So : Médecin légiste autoproclamé et expert scientifique de la police locale. Et son lapin qui maitrise la Force et qui a des visions. Candy maugrée à voit basse que tout ce que le lapin fait, c’est manger des carottes… Mais bon.

Puis soudainement, les oreilles aiguisées de la sith entendront le genre de musique qu’on entend dans une mauvaise série policière / détective. Si jamais Yenna a eu la (mal)chance d’écouter ce genre de chose. Dick Tecktiv… Chef de la police des pauvres et inspecteur. Yenna assistera à quelque chose de rare : Candy qui semble exaspérée. « Non, tu t’appelles Diedrick Picot et tu es une grande gueule qui prétend avoir été viré de l’académie de la CORSEC après avoir soi-disant découvert une affaire de corruption si terrible qu’elle aurait secoué toute la République Galactique. Le chef de police se râcle la gorge en disant à Candy qu’il va laisser passer cette insubordination… Pour cette fois… Car il doit d’abord aider cette ravissante demoiselle. Entre Biggs qui la regarde en oubliant presque de respirer et ce pseudo séducteur, de dire qu’elle a les deux tiers de la police des pauvres sous son contrôle ne serait pas exagéré.

Candy explique pourquoi Yenna est ici. Elle veut aller au palais du gouverneur. Et là, c’est la douche froide car les deux autres s’exclament en même temps « LE GOUVERNEUR!? » Mais ils se ressaisissent vite et Diedrick annonce qu’en tant que chef de la police des pauvres, il va escorter Yenna jusqu’au palais du gouverneur. Oh et si jamais Yenna se demande si le lapin a quelque chose de spécial? Peut-être. Difficile à dire à froid mais ce genre d’animal qui survit dans un climat où il n’a pas lui d’être? Peut-être. Mais ce n’est pas important. Elle a un gouverneur à rencontrer… Le trajet sera court et sans surprise les gardes à la porte de cette monstruosité architecturale (c’est vraiment très laid et plus porté sur le contenant que le contenu) semblent plus loucher sur les formes de la sith qu’autre chose mais… Elle aura son audience. Et rien que d’être ici lui donne l’impression d’être sale. Il y a quelque chose de malsain dans l’air…

Candy semble d'un coup plus réfractaire quand Yenna demanda à aller offrir ses services au gouverneur. Elle ressentait la tension chez la jeune femme, son rythme cardiaque poussée une petite pointe de vitesse et ce regard qui traduisait un passé des plus désagréables avec la dite personne. Mais elle allait accomplir son devoir d'aider le peuple, mais précisa qu'il fallait demander des faveurs aux gardes pour entrer au palais, dans un terme qui en disait long sur la nature des faveurs en question. C'est ainsi qu'elle se leva et proposa à Yenna de la suivre jusqu'au QG de la Police des Pauvres.

Et elle la suivit en appréciant la vue, mais pas seulement. Yenna posa des questions sur tel ou tel commerce qu'elles croisaient et usait un peu de phéromones pour relaxer la policière. C'était sa seule alliée sur place, autant ne pas la perdre parce que voir le gouverneur ramenait un lot de mauvais souvenirs à la surface et associait la visiteuse comme étant du même acabit moral. Elle montra un intérêt réel aux réponses de Candy qui répondait à ses questions jusqu'à arriver au Quartier Général de la Police des Pauvres : un entrepôt reconditionné à la va-vite avec de l'équipement à la hauteur du taux d'intérêt qu'éprouvait l'autorité pour cette force de l'ordre lui servant de blague vivante de mauvais goût.

La Sith rencontra les deux autres collègues de Candy, deux hommes. Le premier avec une certaine corpulence était l'expert scientifique, accompagné d'un lapin qui, selon lui, pouvait utiliser la Force. La Modeleuse se pencha sur le dit animal qui l'observa avec ses grands yeux noirs en la reniflant comme un lapin. Était-il vraiment sensitif ? Yenna eut sa réponse et garda sa réponse pour elle. Pour ne pas décevoir son propriétaire ou au contraire pour ne pas lui donner raison, ce qui chamboulerait l'ordre de chose dans cette petite équipe ? Peut-être qu'un jour, elle révélera la réponse à quelqu'un. Mais en attendant, une musique perça le silence. Une vieille musique de polars avec un saxophone à la mélodie mélancolique. Il ne manquait plus que le noir et blanc, la nuit pluvieuse et le détective en imper et sa cigar.... ah non, lui, il était là. Le chef de la Police des Pauvres se présenta sous un faux nom, ce qui fit réagir Candy qui donne un rapide aperçu de son passé. Un ancien de la CorSec qui aurait découvert un complot si grand qu'on l'aurait foutue dehors. Entre ce pseudo Don Juan mythomane et l'expert qui n'a pas cligné une seule fois des yeux en sa présence, sans parler de la policière en costume parce que ses anciens clients avaient des fantasmes sur les uniformes... Voilà donc la Police des Pauvres au grand complet et oui, cela ressemblait à une blague.

Mais la Sith savait que Candy y mettait vraiment du sien pour rendre service à la population et les autres, malgré leur défaut, n'avaient pas l'air de mauvais bougres non plus. La policière annonça que Yenna voulait voir le gouverneur, ce qui provoqua une réaction unanime confirmant la mauvaise réputation de cet individu. Et Yenna expliqua ses intentions :

"Le Gouverneur à découvert des vestiges d'un ancien champ de bataille datant de la Guerre Vong non loin d'ici. Il faut s'assurer qu'il ne mette pas la main sur ce qu'il y là-bas. Inutile de dire ce qu'il pourrait faire s'il trouve des artefacts encore en état de marche. Rien qu'avec sa milice, il est une plaie pour cette planète. Avec de l'équipement vong, la vie de Kwat va devenir un véritable enfer. Plus rien ne pourra l'arrêter lui et ses sbires. Ce n'est pas par gaieté de cœur que je tiens à le rencontrer, mais ironiquement, il est la seule personne qui peut faire en sorte de me conduire à ces ruines. Je pourrais voler son speeder, mais je ne tiens pas à me mettre Candy sur le dos en accomplissant un acte criminel."

Indiquer des intentions louables pouvait permettre de se ranger cette force de l'ordre de son côté et aussi les rassurer sur le fait qu'elle n'est pas là pour compliquer davantage la vie des habitants de la planète, bien au contraire. Elle avait dit quoi, déjà ? Rester discrète non ? Bon et bien, c'était définitivement raté. Tout ça pour ne pas rendre une fille triste. Un jour, ça la perdra. Un jour, mais pas aujourd'hui. Quoi qu'il en soit, Diedrick proposa d'escorter Yenna au palais et les revoilà de nouveau en marche dans les rues. Étrangement, le temps avait l'air de tourner à l'orage, un prémisse de ce qui allait suivre ? Ils ne tardèrent pas à rejoindre le "palais". Avec des guillemets. Car oui, dire que cette bâtisse était un palais faisait mal à Yenna. Même si elle était à part dans sa vision des choses concernant les Hapiennes, il y avait des limites à l'affront architectural qu'elle ne pouvait pas tolérer.

Les gardes ont les regards baladeurs insistants, mais ils ne tardèrent pas à donner leur autorisation d'entrer. À cause d'une pause innocemment suggestive de la Sith ? D'un regard séducteur ou d'un petit sourire en coin ? Aller savoir. En-tout-cas, les deux personnes entrèrent dans la résidence d'un dictateur de bas étage qui s'imaginait jouer dans la cour des grands avec une décoration ostentatoire à la limite du vulgaire où aucun effort n'était fait pour harmoniser les couleurs et le style de chaque pièce. Du mobilier naboo traditionnel mêler à du mobilier impérial contemporain ? Il n'y a qu'un monstre sans âme et sans goût qui peut faire ça... Pas étonnant que cet endroit lui donne une sale impression. Impression qui gagna en puissance jusqu'à son bureau où il était là, dos au groupe, semblant regarder le paysage par la fenêtre. Bon d'accord, le paysage de nature sauvage était une bonne chose, mais à part ça. La politesse élémentaire, non ? Il ne se donna même pas la peine de se retourner, ni même de parler.

Bon redevenons sérieux. Oui, il y avait une impression de plus en plus négative dans l'esprit de la Sith et pas à cause du mobilier. Elle connaissait bien, cette empreinte dans la Force. Celle de la douleur et de la peur de toutes celles et ceux qui passèrent dans ces couloirs, mais aussi autre chose... la mort. En entrant dans le bureau, la Modeleuse et le détective comprirent tout de suite que quelque chose n'allait pas. Ils s'approchèrent du bureau du gouverneur qui semblait les ignorer royalement et Diedrick interrompit Yenna qui allait retourner le fauteuil pour le faire à sa place. Une histoire d'empreinte. Le fauteuil pivota, dévoilant le gouverneur, mort, un coupe papier en plein cœur. Un coup précis et violent, l’œuvre d'un professionnel. Mais ça, la Sith ne dit rien si ce n'est une remarque sarcastique :

"Voler le speeder, ce n'était pas une si mauvaise idée, maintenant que j'y pense..."

La police des pauvres est peut-être une grosse blague bien nulle mais « l’inspecteur » montre qu’il a vraiment étudié à la Corsec. Qu’il connait son affaire. Tout de suite, il appelle le reste de son équipe et s’assure que personne ne touche à la scène du crime. Il demande ensuite aux gardes dans le corridor qui a rencontré récemment le gouverneur. Les deux soldats le regardent avec incrédulité. Personne. Le gouverneur était dans son bureau et de mauvaise humeur car sa pute préférée… Sa secrétaire, est-il rapidement précisé, ne s’est pas pointé au travail car elle est malade. Il annonce aux gardes que le gouverneur a été assassiné et que personne ne doit déranger la scène de crime. Mais les gardes, opportunistes, décident d’appeler leur supérieur. Le chef de la police des riches. Le leader de cette bande de brutes sadiques. Le bras droit de feu le gouverneur, en fait.

Diedrick explique que le gouverneur ayant été assassiné, il est primordial de trouver le coupable. Il y a un assassin en liberté et rien n’indique que le gouverneur était la seule cible visée. Il va falloir faire vite. Mais le chef de la police des riches semble avoir une autre idée en tête. Si le gouverneur est mort… Il serait logique que son remplaçant soit son bras droit… Donc lui. Ce qui veut dire qu’en tant que nouveau gouverneur, il ne voit pas de besoin pour une enquête criminelle. Son prédécesseur s’est étouffé en avalant de travers pendant son repas. Une regrettable tragédie mais la vie continue. Yenna peut facilement sentir la colère gagner Diedrick. Le policier des pauvres refuse catégoriquement cette façon de faire. Il y a eu un meurtre. La loi républicaine doit être appliquée. Il y aura enquête et il va s’en charger. Après tout, si la police des riches ne veut pas le faire… Automatiquement...

Cela passe par la police des pauvres. Le nouveau gouverneur autoproclamé offre un sourire mielleux à Diedrick en disant que bon, pourquoi ne pas régler cela à l’amiable. Une somme rondelette pour mieux équiper la police des pauvres, un bâtiment en meilleur état et on ne parle plus de cette affaire. Et Diedrick explose. Hors de question, il peut aller se faire voir avec son pot de vin. D’accord, il a été expulsé de l’académie de la Corsec. D’accord, il travaille pour une grosse blague bien nulle dans un métier et un poste que personne ne respecte. Mais tant et aussi longtemps qu’il sera membre des forces de l’ordre, de la police des pauvres, la loi républicaine sera appliquée. Suite à ces paroles, la brute en chef ne fait même plus semblant. Il déclare que son premier décret en tant que nouveau gouverneur et de dissoudre la police des pauvres. Au chômage les trois idiots et bon débarras.

Également, comme ce sont toujours les étrangers les coupables, Yenna est placée aux arrêts, sera fouillé et interrogée. Diedrick se place entre Yenna et les gardes et il dégaine son arme. Un pistolet blaster ne fait pas le poids contre une armure digne de ce nom. Mais la sith s’y connait un minimum en arme. Clairement une arme personnelle et encore très populaire chez les corelliens. Un DL-44 heavy blaster pistol. Une arme qui fait du dégât entre les mains de quelqu’un qui sait s’en servir. La police des pauvres est peut-être composée de « bras cassés » aux yeux du commun des mortels mais Yenna a pu voir qu’au moins deux d’entre eux ont plus de valeur et de bon sens que bien des gens. Le corellien sait qu’il risque d’y laisser sa peau, considérant que d’autres gardes sont venus avec le nouveau tyran local. Six contre un. Même un bon tireur risquerait d’y laisser des plumes. Mais Diedrick semble prêt à mourir pour protéger Yenna. Sens de la justice ou « galanterie exagérée »?

Tout ceci allait sérieusement compliquer les choses. Le gouverneur était mort et l'inspecteur Picot ne tarda pas à passer à l'action en délimitant la scène du crime, appelant le reste de son équipe et procédant aux premiers interrogatoires. Tout se passait bien jusqu'à l'arrivée du chef de la sécurité qui, voyant là l'opportunité en or, prit les devants, s'imposa comme le successeur du gouverneur et ne tarda pas à vouloir faire taire cette enquête à base de pots-de-vin. La reconnaissance de la police des pauvres comme une véritable institution, de l'équipement digne de ce nom, un vrai quartier général... Mais le détective n'était pas du genre corruptible et il refusa tout net. C'est alors que vinrent les menaces. La dissolution de la police des pauvres, l'accusation de Yenna comme étant la véritable meurtrière, car, après tout, les étrangers sont la source de tous les maux, c'est bien connu.

Il n'en fallut pas plus pour que Diedrick sorte son arme et met en joue l'équipe de sécurité du nouveau gouverneur, prêt à faire parler le blaster au nom de la justice, même si c'était la dernière chose qu'il ferait dans sa vie. Six contre un. Un vieux blaster contre des fusils modernes. Chances de survie ? Quasi nulle, même si Diedrick se révèle être un pro de la gâchette. C'est à ce moment-là que la discrétion n'était plus à sa place et que la Modeleuse se décida à intervenir. Elle aurait pu juste regarder tout le monde s'entretuer et achever les survivants, mais le bain de sang était inutile et réduirait à néant tous ses efforts pour atteindre ce fameux champ de bataille. Elle posa sa main sur l'arme du détective, l'incitant à la baisser avec un regard appuyé. "Pas ici. Pas maintenant" avait-elle l'air de lui dire dans cet échange visuel. Puis, elle s'approcha du nouveau gouverneur avec la démarche gracieuse et féline caractéristique des Hapiennes.

"Monsieur le Gouverneur. Je suis certaine qu'il y a là une terrible méprise. Vous ne voudriez pas que votre premier jour soit marqué par une telle erreur.
- Quelle erreur ?
- L'inspecteur Picot ne fait que son travail avec un professionnalisme rare. Dissoudre la Police des Pauvres serait peu avisé, surtout connaissant la popularité de cette dernière auprès du peuple.
- Vous... avez raison.
- Vous pouvez lui confier le corps de votre prédécesseur et donner un accès total au système de surveillance. Comme ça, vous pourrez prouver qu'il s'agit d'un regrettable accident aux yeux de la population, ce qui fera taire les détracteurs. Les mauvaises rumeurs se répandent vite, vous savez...
- Je... dois reconnaître que votre jolie frimousse cache une intelligence rare. Je suis d'accord avec votre proposition.
- Hmm... charmeur. Je suis donc au-dessus de tout soupçon ?
- Évidemment. Tout ceci... était sous le coup de la colère. Veuillez m'excuser.
- C'est tout pardonné. Nous pouvons donc partir ?
- Bien sûr... Au travail, Picot ! Tirez tout ça au clair, j'attends votre rapport !"

Un dialogue véritablement surréaliste, tant pour les gardes du nouveau maître des lieux que pour le détective. Ce dernier, toutefois, pouvait observer un léger geste de la main de Yenna quand elle parlait, usant secrètement de la Force pour rendre le chef de la sécurité exceptionnellement réceptif à ses suggestions. Il finit par donner des ordres, les gardes baissèrent les armes et quittèrent la pièce, ne pouvant faire autre chose qu'obéir aux ordres avec ce regard médusé. Une fois seuls dans la pièce, la Sith se tourna vers Diedrick avec un petit sourire :

"Vous devriez demander à Biggs de venir récupérer le corps pour une autopsie. La mise en scène m'a l'air un poil trop théâtral pour être vrai. Candy pourrait interroger le personnel et vous pourriez analyser tout ça en profondeur pour envoyer le coupable derrière les barreaux dans les règles de l'art."

Non, ce n'était pas des ordres, ni des suggestions, seulement des conseils que Diedrick pouvaient suivre ou non. Quoi qu'il en soit, lui et la Police des pauvres avaient maintenant carte blanche pour tirer cette affaire au clair...

L’inspecteur regarde la scène avec moins d’étonnement que l’on pourrait s’attendre considérant qu’il vit dans un trou perdu sur une des planètes les plus insignifiantes de la République Galactique. Et évidemment, il ne va pas vouloir passer de commentaires devant les gardes ou le nouveau gouverneur autoproclamé. Ceci dit, après avoir appelé le reste de son équipe et invité Yenna à l’accompagner au centre de sécurité, une fois seuls, il ferme la porte et profite du fait que l’endroit n’est pas surveillé pour poser dire quelque chose. « J’ai déjà vu des jedis verts faire quelque chose de similaire quand j’étais sur Corellia. Vous êtes qui ou plutôt quoi au juste? » Puis il se ravise en disant qu’ultimement, il ne veut pas savoir, que ça ne va rien lui apporter de plus. Sans être nécessairement résigné à son sort, il a la présence d’esprit de se dire que… Bien…

Trop en savoir pourrait être mauvais pour sa santé. Il commence à regarder les enregistrements mais… Il ne semble pas y avoir grand-chose de concluant au sens où soudainement, au moment de l’assassinat présumé, le système de surveillance arrête de fonctionner, les données deviennent corrompues et l’enregistrement n’a simplement jamais repris après. Rien de concluant sur qui a commis le meurtre… Mais il faut quand même de l’équipement intéressant pour causer autant de dommages dans un système sans se faire repérer. Entre temps, le reste de l’équipe est arrivé et Candy a commencé à interroger les gens présents mais… Soit son décolleté est trop déconcentrant pour eux, soit ils n’ont vraiment rien vu et donc ne se souvienne de rien car il n’y a rien à se souvenir. Ce qui naturellement est d’autant plus curieux. Qui a fait le coup et pourquoi? Et comment?

Le médecin légiste ne gagnera jamais de concours de beauté mais il est catégorique. Le coupe papier n’est pas la cause de la mort. Pas assez de sang, tout ça, tout ça… Quelqu’un a assassiné le gouverneur, pris son temps pour faire… Quelque chose… Et ensuite a maquillé le crime. Biggs suggère un poison synthétique qui se serait ensuite complètement dissous dans l’organisme, le coup de « couteau » cachant le point laissé par le dard ou l’aiguille responsable de l’injection. Il cite plusieurs études de médecine légale… Ainsi que plusieurs de ses séries policières préférées. Si c’est bien le cas, ce n’est pas impossible… Pourquoi maquiller le crime? L’administration locale a à peu près zéro chance d’informer la République de ce qui s’est passé et Yenna a bien vu l’empressement de l’opportuniste à prendre le fauteuil déjà vide de celui qui a le pouvoir sur cette misérable planète…

Cette prudence quasiment excessive, dans ce cas… Pourquoi? Assassiner un minable, maquiller le crime… Il n’y a rien d’intéressant ici. Bon, le gouverneur avait accumulé une coquette fortune mais rien qui puisse rivaliser avec une très longue liste de personnes bien plus fortunées. Cette planète est tellement insignifiante. Rien dans la faune, la flore ou le sous-sol n’a d’intérêt (minéraux, métaux, etc.). Le seul endroit potentiellement intéressant est ce pourquoi Yenna est ici, l’ancien champ de bataille vong et encore, il faut connaitre son affaire et savoir de quoi il retourne. Oh par précaution, vérifier si des données ont été effacées est probablement possible. Bon, la police des pauvres dispose de moyens limités mais apparemment, étant moins nuls qu’ils n’y paraissent… Peut-être que quelqu’un pourra trouver un indice. Sinon… Est-ce que le meurtre a même rapport avec la soudaine arrivée de Yenna sur cette planète?

L'inspecteur ne fut pas étonné de voir Yenna usée de ses pouvoirs de suggestion, pas plus qu'il ne se donna la peine de poser des questions à ce sujet. Ce qui était une bonne chose. Peut-être croyait-il que la Sith soit en réalité une Jedi en mission ou une utilisatrice de la Force vagabonde, comme on en voit souvent dans les holos. Quoi qu'il en soit, le reste de son équipe se mit au travail et la récolte d'indices et de témoignages ne fut pas des plus concluants. Le traditionnel "personne n'a rien vu ou entendu". Du côté de l'autopsie, par contre, Big-F et son "collègue" lagomorphe firent une découverte : le coup de poignard dans le cœur masquait la véritable cause de la mort, un empoisonnement. Tous les symptômes concordent, mais aucune trace de la dite substance dans les veines ou d'une piqûre sur son corps. Il en vint rapidement aux hypothèses que la substance s'était déjà dissoute dans l'organisme et que les traces de l'injection ait été "détruites" par le coup de poignard.

Le mystère s'épaississait donc. Pourquoi maquiller le crime de cette manière ? D'habitude, on essaie de faire croire au suicide, mais là, on voulait faire croire que la méthode d'exécution était différente de la véritable. Peut-être était-ce le contraire, cette fois-ci ? Le gouverneur avait décidé de mettre fin à ses jours en optant pour une méthode rapide et indolore et une autre personne décida de masquer ça en poignardant son corps pour faire croire à un meurtre ? La Sith exposa cette théorie, mais cela ne disait pas l'identité du coupable. Bien sûr, il y avait son bras droit, qui prit immédiatement la place du Gouverneur, mais Yenna rappela à Picot à quel point il avait l'air surpris en voyant le gouverneur dans cet état. C'était un opportuniste de première et une personne aussi détestable qu'on pouvait se l'imaginer, mais sur ce coup-là, il n'y était peut-être pour rien. Il aurait donc simplement profiter de l'occasion pour prendre la place de son ancien employeur. De plus, pour le peu qu'elle avait vu de lui, Yenna le voyait mal employer une méthode aussi subtile que le poison pour parvenir à ses fins, sans parler du fait d'être assez malin pour brouiller les pistes après...

Dans ce cas, pourquoi se donner tant de mal ? Kwenn était un petit monde insignifiant, absent de la grande majorité des cartes stellaires. La quasi-totalité des gens venant ici le fait parce qu'ils avaient fait une faute d'orthographe et repartent aussitôt l'erreur constatée sans même se donner la peine de rester quelques heures. Le seul intérêt stratégique de la planète était sa proximité avec la frontière de l'APEX, pouvant en faire une porte d'entrée discrète pour l'organisation dans la République. Mais cela ne ressemblait pas à un coup de Zarseen et ses comparses, même si la particularité de l'APEX était justement d'employer les méthodes les moins orthodoxes possibles et imaginables, mais la Sith avait l'intuition que cette piste était à écarter. Alors quoi ? Quel pourrait être l'intérêt de tuer le petit caïd local sur un monde ne valant rien ou presque ? La seule chose intéressante du coin, hormis la plastique de Candy, c'était les vestiges du champ de bataille vong... Et si...

"Et si tout ça n'était qu'une diversion ?"

La principale figure d'autorité locale assassinée. Tout le monde dans les parages allait avoir les yeux rivés sur cette affaire. Oubliant tout le reste, laissant le champ libre pour une opération discrète. Un pillage des ruines en toute impunité, sans avoir le gouverneur sur le dos. La seule personne qui, comme Candy l'avait dit, avait un intérêt pour ces lieux au point d'organiser des expéditions régulièrement même si elles ne revenaient jamais. Yenna ne perdit pas de temps et demanda si un registre des étrangers venant sur la planète était consigné quelque part. Cette fameuse "taxe de séjour" devant bien-être comptabilisé dans un quelconque registre, non ? Elle posa ensuite des questions sur les liens entre les locaux et le champ de ruines. Est-ce qu'une personne s'y intéressait autant que le gouverneur ? Le but était de trouver un suspect, local ou extérieur qui pourraient bien monter un coup pareil.

Ensuite, il faudrait autre chose... aller sur les vestiges de la bataille. Peut-être que le... ou les responsables étaient déjà en train de s'activer. Mais il fallait un véhicule assez rapide et le speeder de fonction de la Police des Pauvres... disons que Yenna avait déjà vu des speeders sur Tatooine dans un meilleur état... En revanche, ils pourraient maintenant réquisitionner le speeder du gouverneur comme pièce à conviction ou pour appréhender plus rapidement un possible suspect qui pourrait mettre les voiles à tout instant. Le nouveau gouverneur serait sans doute d'accord de contribuer une fois de plus à l'enquête...

Le commentaire de Yenna fut entendu, certainement. Trouver le registre fut un peu plus compliqué que prévu. Apparemment, le gouverneur… Enfin, ex gouverneur, avait été une ordure de première de son vivant mais la classique erreur « je laisse des preuves compromettantes dans mon ordinateur de travail » n’était pas quelque chose qu’il avait fait. Une fouille en règle de ses quartiers avait été nécessaire et il s’avéra qu’il y avait peut-être plus au tyran local. Toute cette paranoïa et ces fausses pistes pour trouver le ou les éléments compromettants… Mais grâce au « lapin forceux » du médecin légiste, la vérité fut révélée aux yeux de tous et le datapad tant convoité fut trouvé. Principalement, la liste des victimes venait de la République, rien qui sorte vraiment du lot…. Mais du côté de ceux qui s’étaient intéressés au champ de bataille, là il y avait quelque chose d’intrigant. Quoi, demandez-vous?

Selon le registre, le nom de la personne n’était pas formellement identifié. Juste la mention « Saruna ». Sauf que si Yenna fait travailler sa mémoire, étant proche du sommet du gouvernement du Consortium, elle aura entendu d’intéressantes rumeurs sur quelqu’un ou plutôt quelque chose portant ce nom. Saruna LLC, insignifiante compagnie de cosmétiques du Consortium dont les locaux avaient été ciblés par un raid violent et brutal de la part du Chume’doro. En même temps, avec ces gens-là, quand est-ce qu’une volonté fanatique d’exterminer l’ennemi n’est pas de mise? Peut-être que cela n’avait aucun rapport mais c’est le nom qui revenait de façon plus ou moins régulière soit pour financer une expédition ou prendre part à une expédition. Pourquoi une compagnie appartenant au Consortium Éternel viendrait sur une planète républicaine paumée pour un vieux champ de bataille…

Difficile à dire voire impossible pour le moment. La police des pauvres suspecte, à tort, que Saruna est une personne. Donc leurs soupçons les amènent à chercher dans les bases de données limitées à leur disposition et sans surprise, rien de concluant ne sera trouvé. Mais comme indiqué, Yenna étant quelqu’un avec beaucoup plus d’éducation et de moyens… Elle sera probablement plus utile que ces trois personnes qui ont toute la volonté du monde mais pas de moyens. Ceci dit, il n’y a pas que des désavantages à être la personne la plus intelligente dans la pièce et celle qui réfléchit le plus. Candy, voyant que Yenna semble en pleine réflexion, l’invite à s’asseoir avant de passer derrière elle et de commencer à lui masser les tempes. Oh et une masse se presse contre Yenna, aussi, un intéressant coussin de tête. Bon d’accord, dans des circonstances ordinaires, bien…

Toucher une sith de haut rang ou une matriarche hapienne… C’est un rendez-vous avec la mort. Notez l’utilisation de circonstances ordinaires. Yenna est tout sauf ordinaire et Candy est tellement… Pure serait une exagération. Disons plutôt qu’elle n’a aucune malice. Elle veut sincèrement aider Yenna avec son effort de réflexion. La façon utilisée est terriblement contreproductive… Mais est-ce que la sith aurait le cœur de lui dire que ce n’est pas à l’enquête qu’elle pense en ce moment? Quant au speeder du gouverneur, l’inspecteur est en train de le préparer. Si une expédition sur ce vieux champ de bataille est nécessaire, la police des pauvres viendra. Mal armée, mal équipée, soit. Mais son devoir est de protéger les gens de cette planète. Bon, quelqu’un semble prendre la chose trop au pied de la lettre… Ce ne sont pas des soldats ou des miliciens… Mais ils ont du cœur, ça c’est certain!

Prévoyant, ou paranoïaque, ou les deux, l'ancien gouverneur n'avait laissé aucun dossier compromettant derrière lui. Pas de dossier sur son ordinateur, pas de transactions financières suspectes ou des voyages réguliers dans des lieux incongrus... Il semblait également être le seul maître à bord dans ses affaires. Pas de partenaires, juste des pions qui ne savait, au mieux, qu'une fraction du plan d'ensemble. Dans l'ensemble, il était malin, fallait le reconnaître. Ce ne fut qu'après une fouille minutieuse de ses quartiers qu'un datapad fut trouvé, contenant le nom des personnes avec qui il faisait affaire. Principalement des chefs d'entreprises républicains. Un ancien sénateur aussi, qui avait encore une influence certaine dans le secteur. Une célébrité adepte des safaris... étrange pour une planète censée n'avoir aucune créature sortant du lot. Mais en soit, rien de bien intéressant...

Un nom finit toutefois par sortir du lot... Saruna. Ce nom disait quelque chose à la Sith qui fit travailler sa mémoire... aidée par une Candy qui se désigna volontaire pour un massage des tempes de la Hapienne, en se serrant bien fermement contre son dos. C'était... très agréable, mais ça n'aidait pas vraiment son effort de réflexion. Elle s'appuya doucement contre elle, bien plus confortable que la chaise où elle était assise et ne voulant pas chasser la policière qui ne voulait que lui rendre service et l'aider, même si la méthode n'était pas la plus efficiente. Quoi que... En effet, en sentant le parfum de la jeune femme, Yenna parvint à extirper un souvenir de sa mémoire. Saruna LLC. Une entreprise hapienne donnant le cosmétique.

Une petite entreprise, rien à voir avec le mastodonte dont elle avait la propriété et qui ne la considérait même pas comme un rival potentiel. Peut-être qu'un jour, la Ur Xan aurait finit par racheter Saruna, mais ce jour-là n'arrivera pas avant longtemps... d'autant plus que le siège social de la société avait été victime d'un raid de la part du Chume'doro. C'était Ankh qui lui avait dit ça... dans une situation assez similaire à ce que vivait Yenna actuellement. Sauf que c'était la Sith qui avait le rôle de la masseuse, que les lieux étaient beaucoup plus appropriés pour ce genre d'activité et qu'il y avait beaucoup moins de tissus. Quant à la suite... Bref, la Reine Éternelle n'entra pas davantage dans les détails sur les raisons de cette opération. Il faut dire que les deux femmes avaient autre chose en tête à ce moment...

La brune tourna la tête pour déposer un baiser sur la joue de Candy pour la remercier de son support, chuchotant que la prochaine fois, c'est elle qui aura droit à un massage avec une voix on ne peut plus séductrices et un clin d’œil aussi ravageur que son sourire. Le speeder du gouverneur était également prêt, rendant le champ de ruines accessible en un temps raisonnable. Mais est-ce qu'il était bien sage de se rendre maintenant dans les vestiges de ce champ de bataille alors que le soleil commençait à se coucher ? Les nuits pouvaient être dangereuses dans le coin, même si aucune créature dangereuse ne se trouvait apparemment dans le coin. Donc... Où allait-elle passer la nuit ? Elle n'avait pas prévu de rester en ville aussi longtemps et son vaisseau était loin. Peut-être que le saloon proposait des chambres pour les rares voyageurs de passage. Il faudrait qu'elle se renseigne...

Yenna fit part d’un point que dans leur enthousiasme les… Policiers… N’avaient pas considéré. Partir en pleine nuit sans avoir le matériel nécessaire pour pourrait s’avérer désastreux. Enfin. Désastreux était peut-être exagéré. Disons plutôt risqué. Oui, la faune locale n’était pas particulièrement dangereuse. Enfin. De ce qu’on sait dans le coin. Mais admettons qu’il y ait vraiment quelque chose de dangereux sur les vestiges de cette bataille ancienne… Alors y aller quand on ne voit rien ou mal n’est pas très intelligent. Et donc, y aller le lendemain était plus sage. Plus… Logique. Naturellement, quand la chose fut rapportée au nouveau gouverneur, qui en plus d’être une brute imbue d’elle-même semblait vouloir mettre son nez partout pour se donner des airs, il ne se gêna pas pour insulter la police des pauvres. Ceci dit, un détail capta son attention.

Le fait que Yenna n’avait pas d’endroit où dormir. Oh bien sûr, flairant une opportunité, il proposa d’un ton mielleux de faire rester la ravissante femme qu’elle est au « palais », dans une chambre réservée aux dignitaires. Chambre qui était probablement truffée de caméras espionnes et que le détestable individu comptait utiliser pour se rincer l’œil. Comme si Yenna était assez stupide pour se faire avoir par un truc pareil. Par contre, son « plan » fut soudainement déraillé par une proposition considérablement plus intéressante. Quelle proposition, demandez-vous? « Ah mais elle peut venir dormir chez moi, c’est important la solidarité féminine! » Candy, bien sûr. Et bon, d’un point de vue logique, jamais la minuscule demeure de la policière ne pourrait rivaliser avec la chambre offerte à Yenna. C’est parfaitement vrai. Mais il y a d’autres avantages à accepter l’offre de Candy.

Pour commencer, pas de caméra espionne donc pas de voyeur. Ensuite, un petit appartement veut probablement dire que le lit fait aussi office de sofa. Ce qui veut dire dormir dans le même lit que la policière. C’est quand même un avantage intéressant. Et enfin, la compagnie en elle-même. Candy est si gentille, si volontaire, si prête à aider… Cette personnalité si… Ensoleillée? Contraste drastiquement avec l’attitude globalement paranoïaque qui sévit dans les hautes sphères du Consortium Éternel. Oh ce n’est pas forcément le cas pour Yenna et son entourage immédiat mais pour le reste… « Et en bonus, je pourrai t’aider à te laver le dos sous la douche, c’est toujours fatigant cet endroit qu’un ne peut pas atteindre! » Ah. La promesse d’une douche avec Candy est aussi un argument de poids dans la balance. On ne saurait sous-estimer le nettoyage de cet endroit dans le dos.

Évidemment, « monsieur le gouverneur » fait grise mine avant de dire de façon méprisante à Candy que jamais ses quartiers minables ne pourraient rivaliser avec l’opulence du palais du gouverneur. Si par opulence on entend « machins ostentatoires et autres répliques de qualité douteuse qui on juste l’air de valeur sans l’être », absolument. Une petite ellipse temporelle plus tard, par contre, devinez où est Yenna et avec qui. Pour un appartement si petit, il est étonnamment propre, on pourrait presque se faire aveugler par l’éclat de propreté qui se dégage des lieux. Considérant l’ancienne profession de Candy, on aurait pu s’attendre à quelque chose de moins… Ordonné… Mais non. On pourrait manger sur le plancher. Si on exclut la mini salle de bain composée d’une toilette, d’une douche et d’un évier avec miroir, le reste est une seule pièce. Salon, chambre à coucher, salle à manger, cuisine… Loin, très loin du luxe que connait Yenna…

Bon, le nouveau gouverneur avait plutôt mal pris le fait que l'enquête ne serait pas résolue en 40 minutes comme dans toutes les holoséries policières. Mais il ne perdit pas le nord pour autant et proposa à Yenna de l'héberger dans sa demeure avec une grande chambre confortable, sans doute truffée de caméra. C'est là que Candy arriva à la rescousse en proposant à la Sith de l'héberger à son tour. Certes, le luxe ne serait pas au rendez-vous, mais elle aura de la compagnie et une promesse de lavage de dos sous la douche. En réalité, Yenna n'avait pas eu besoin de cette proposition pour faire son choix, mais c'était un bonus non-négligeable. Nous retrouvons donc les deux femmes chez la policière, un petit studio bien ordonné. Le manque de luxe ne dérangeait pas la Hapienne. Il est vrai que les autres Matriarches n'oseraient même pas poser les yeux devant une habitation de si bas standing et l'idée même d'y passer une nuit leur donnerait des boutons, mais pas Yenna.

Déjà, elle a passé toute son enfance dans une ferme. Une ferme hapienne, certes, mais ce n'était pas non plus un palace. Ensuite, il y avait le dortoir des apprentis sur Korriban, un endroit où la notion de confort et de luxe est des plus minimales ; et pourtant après une journée d'entraînement, s'affalait dans cette banquette avait des avant-goûts de paradis... Et puis il ne faut pas oublier qu'elle voyage beaucoup et les hôtels 10 étoiles, oui ça existe, ne sont pas vraiment près des endroits où elle se rend. Alors, le camping, l'hébergement chez les locaux, elle y est habituée. Certes, elle ne pourrait pas se passer de son palace au confort indécent, mais elle ne rechignait pas à passer quelques nuits dans une chambre plus... classique dirons-nous. Surtout, si la compagnie est agréable...

Et la compagnie du moment était on ne peut plus agréable. Candy lui fit la visite de son humble demeure et les deux ne perdirent pas de temps à se glisser sous la douche. L'eau chaude coulant sur son corps, les mains savonneuses de Candy sur son dos et d'ailleurs, les rôles ne tardèrent pas à s'inverser, la Sith offrant à son tour son assistance dans la toilette de la policière. Elle aussi avait un endroit du dos difficilement accessible seul et puis, une chevelure aussi bariolée doit avoir un traitement tout particulier pour rester en bonne santé malgré ses teintes artificielles. Et non, il ne se passa rien de plus sous la douche. Oui, c'est surprenant, mais Yenna sait se tenir. Il n'y a eu qu'un gros bisou de remerciement sur la joue pour la remercier de son aide et aussi un gros câlin dans le dos quand elle sentit un relâchement de la policière. Sa bonne humeur et sa positivité ne cachant pas le fait que la journée fut tout de même compliquée. Elle méritait un peu de soutien et de réconfort, quelque chose qu'elle ne devait pas avoir souvent la majorité des gens pensant juste à profiter d'elle et de sa plastique.

Le reste de la soirée fut donc placé sous cet objectif. Déjà le repas, une bonne vieille soirée pizza. Honnêtement, ce n'étaient pas les meilleures pizzas que la Sith avait mangées. Elles étaient même plutôt dans la partie basse de son classement, mais ça restait mangeable et elles n'auraient pas de cuisine à faire ce soir. Et puis, voir Candy se régaler était quelque chose de mignon à voir. Ensuite, elles passèrent la soirée à discuter, faire connaissance. Candy raconta ses meilleures anecdotes au sein de la Police des Pauvres et Yenna raconta quelques récits de ses aventures, occultant juste assez de détail pour ne pas lever de soupçons sur sa véritable activité. Au fur et à mesure, la confiance s'installant, Candy commença un peu à vider son sac sur ce qu'elle pensait réellement de tout ça, sur l'enquête, sur la ville, ses habitants, ses collègues, sur sa vie. Ce n'était pas vraiment un portrait positif des choses et Yenna l'écouta sans rien dire, usant un peu de la Force pour adoucir les pensées de la Policière. Puis elle tint sa promesse et lui fit un massage, glissant ses mains sur son dos, les épaules, les bras, les jambes, les reins, la nuque, débloquant toutes ces tensions à une Candy ronronnant de bien-être.

Et puis le coucher. Un seul lit, juste assez grand pour deux personnes en se serrant bien, mais ça ne dérangea pas Yenna qui s’endormit avec une absence remarquable de tenue avec Candy dans ses bras. Elle n'avait pas prévu de pyjama. D'ailleurs ce type de vêtement est absent de sa penderie. Un détail qui fait que le nouveau gouverneur et ses caméras devaient encore se mordre les doigts que la Sith ne passe pas la nuit chez lui. Il y avait bien un peignoir de bain l'accompagnant depuis sa sortie de la douche, mais ce n'est pas la meilleure tenue pour dormir, surtout s'il est humide. Mais la Policière ne sembla pas dérangée par ce détail et les deux dormirent d'un sommeil doux et réparateur dans les bras l'une de l'autre. Ce fut Yenna qui se leva la première, quittant le lit avec la discrétion d'une ninja sith pour ne pas réveiller Candy et la bordant correctement avant de partir vers le coin cuisine. L'odeur des œufs brouillés, puis du chocolat chaud ne tardèrent pas à embaumer la pièce. Il fallait un petit-déjeuner copieux pour prendre des forces. C'était une journée chargée qui attendait la Police des pauvres et puis... Combien de fois Candy a eu comme cadeau pour sa gentillesse un petit-déjeuner prêt à être engloutis à son réveil ?

Ce n’est pas parce que les gens ont des vies simples qu’ils sont systématiquement « inférieurs ». Candy est ce cas classique d’une bonne personne née avec un main de merde dans une partie de poker galactique où plusieurs trichent aux dépens des autres pour gagner. Et même si elle n’a pas grand-chose, même si elle ne peut pas prétendre au luxe, elle offre à Yenna ses maigres ressources avec une sincérité rare dans cette galaxie qui est souvent plus sombre que lumineuse. Et le fait que la sith la traite comme une personne en retour aide beaucoup. Comme on l’a mentionné, Candy n’est pas aussi « cruche » que certains veulent le croire, pas aussi « innocente » qu’elle le laisse paraitre. Yenna sait reconnaitre un masque quand elle en voit un et si la jeune femme n’a pas l’intellect le plus aiguisé qui soit, elle est clairement plus observatrice qu’elle n’y parait.

C’est le genre de personne qui, avec une vraie éducation, avec une vraie chance dans la vie, pourrait être utile à bien des gens. Au lieu de cela, elle perd sa vie et son potentiel sur une planète paumée dont 99% de la galaxie n’a jamais entendu parler. Au moins, pour une soirée, pour une nuit, elle aura eu de l’agréable compagnie et une oreille attentive en la personne de Yenna. Et il faut dire que même si elle est beaucoup plus « simple » et certainement moins raffinée que les personnes que va fréquenter Yenna quotidiennement, avoir quelqu’un qui dit les choses franchement, sans mensonge, duplicité ou agenda caché… Ce doit être un agréable changement pour la sith. Cette sincérité dans les remerciements que Candy lui donne devant le déjeuner qu’on lui a préparé… C’est qu’elle en a la larme à l’œil, la jeune femme. Elle vit seule, vous vous doutez bien que…

Personne n’a dû lui préparer quoi que ce soit depuis longtemps. C’est si… Adorable, en quelque part… Yenna n’a pa eu besoin de lui faire un cadeau hors de prix. Juste les petites choses du quotidien et elle est heureuse. C’est ce qu’il y a de bien avec les gens qui ne naissent pas avec une cuillère en argent dans la bouche. Ils sont capables, souvent, de se satisfaire des choses simples de la vie. Une matriarche hapienne va s’acheter un tableau d’un grand maitre et regarder le coucher de soleil ainsi capturé par l’artiste. Candy va regarder un vrai coucher de soleil et s’en extasier. Et encore une fois, Candy offre son corps à Yenna en guise de paiement. En guise de gratitude. Non, ce n’est pas, comme on le dirait si vulgairement, « une salope ». C’est juste que c’est toujours ainsi qu’elle a agit dans sa vie. Dans un autre environnement, elle pourrait désapprendre ce mauvais réflexe.

Mais pas sur cette planète paumée où c’est ce qui lui permet de survivre. Et autre agréable surprise. À la question « qu’est-ce que Candy utilise pour avoir une aussi belle chevelure », la réponse est une plante locale qui n’a pas vraiment de nom scientifique car plusieurs la considèrent juste comme… Une forme de mauvaise herbe. Le truc qui pousse et qu’on arrache parce que c’est indésirable. Oh d’accord, la sith n’aura pas trouvé de grosse bestiole rare et inconnue mais elle a au moins trouvé un végétal qui fait un shampooing maison du tonnerre! Et c’est Candy qui a découvert les propriétés du truc! Pas mal pour une ancienne… Spécialiste du corps à corps charnel… Le petit déjeuner terminé, Candy insiste pour faire la vaisselle et le ménage. Yenna est son invitée après tout… Et puis bon, la voir chantonner une « chanson à la mode » tout en se dandinant… La sith voudra-t-elle vraiment se priver d’un tel spectacle?

Un petit-déjeuner copieux. Il fallait bien reprendre des forces pour cette journée. Candy insiste pour faire le ménage et la vaisselle. Ce n'est pas le travail d'une invitée après tout ! Une chose est sûre, Yenna ne s'en plaint pas, observant la Policière à la tâche, se trémoussant en chantonnant une chanson que la Sith n'avait jamais entendue. Cela lui laissant le temps de s'habiller et de prendre des notes sur cette fameuse plante dont la jeune femme parla, le secret de sa chevelure. Une simple plante que tout le monde prend ici pour de la mauvaise herbe. Peut-être qu'elle tenait là ce fameux spécimen digne d'intérêt. Certes, ce n'était pas un dangereux prédateur, ni une nouvelle source d'alimentation ou de médicament, mais c'était tout de même intéressant. Sans surprise, les Hapiennes sont très intéressées par les produits d’hygiène et de beauté. Alors, un nouveau shampooing... Sûr qu'il va attirer la curiosité. Un nouveau produit que sa compagnie va vendre par cargo lourd entier. En plus, si c'est une "mauvaise herbe" pour les habitants du coin, personne ne va se plaindre de la voir ramasser ces plants. Ils vont trouver ça étrange, mais ce n'était pas comme si elle voulait récupérer une plante sacrée ou piller un champ.

Mais revenons à nos banthas et à Yenna qui observe toujours Candy se dandiner en passant le balai. Elle l'avouait, elle l'aimait bien. Elle l'aimait beaucoup même. Son caractère, sa joie de vivre malgré un passé peu reluisant, ses charmes plus que certains... Elle serait presque tentée de lui proposer de l'accompagner sur Lorell. Changer de vie pour le meilleur et le meilleur. Un monde où elle ne sera pas obligée de vendre son corps pour vivre, un monde où elle pourrait suivre des études et faire le métier de son choix, un monde où personne ne lui manquera de respect et où tout le monde appréciera ses qualités... Mais, est-ce que voudrait partir ? Certes, elle n'a pas une vie que la Sith estime qu'elle mérite, mais elle aimait rendre service aux gens. Elle aimait son métier. Serait-elle prête à quitter ses collègues, les laisser affronter le Gouverneur seul ? Aura-t-elle la conscience tranquille en sachant les souffrances de son "peuple" pendant qu'elle passe ses journées à vivre dans un luxe et dans une considération jamais vu ici ? Peut-être que si la situation sur place s'améliorerait drastiquement....

Bref, Yenna vint enlacer Candy dans le dos, déposant un baiser dans le cou et se dandiner à son rythme. Beaucoup de barrières entre les deux femmes étaient tombées depuis la veille. Enfin, il n'y en avait déjà pas tant que ça, mais vous voyez le tableau. Mais Yenna n'oublia pas qu'elle avait autre chose à faire ici maintenant, trouver l'assassin de l'ancien Gouverneur et tout semblait avoir un rapport avec une société hapienne ayant attiré le regard inquisiteur d'Arcanis et du Chume'doro et les vestiges d'un champ de bataille datant de plus d'un millénaire et demi. Après quelques minutes de dorlottage et chercher une des chaussures de l'uniforme de la Policière qui avait disparue sous le lit, les deux femmes reprirent la direction du QG de la Police des Pauvres. Le speeder était fin prêt, reconverti en véhicule d'intervention avec un logo dont Biggs affirma que c'était l’œuvre de son animal et un détective vérifiant son arme, sans doute pour la huitième fois depuis le début de la journée. Tout était prêt, il ne restait plus que les deux retardataires.

À partir de là, c'était la grande inconnue. Impossible de savoir ce qu'ils trouveraient dans les vestiges. Peut-être une division de sécurité corporative hapienne suréquipée, peut-être rien du tout. Peut-être des indices, même léger, ou la confirmation que le site était libre de toute menace, ce qui laisserait à la Sith tout le loisir d'en siphonner les éléments les plus intéressants et de détruire le reste. Impossible à dire tant qu'ils ne s'y étaient pas rendus. Et c'est ce qu'ils firent. Les deux hommes à l'avant, les deux femmes à l'arrière pour quelques heures de route. Qu'est-ce qui serait le plus difficile pour la Sith ? Ignorer les regards du légiste dans le rétroviseur ou résister à l'invitation de Candy de venir contre elle pour "rendre le trajet plus confortable" avec le légiste qui regarde dans le rétroviseur ? Elle n'eut cependant pas le loisir de choisir puisque la Policière finit par s'imposer et Yenna suivit le mouvement avec un sourire non feint. Quant au légiste ? Difficile de regarder avec ce rétroviseur se déplaçant sans cesse, suivant les mouvements discrets du doigt de la Sith. Toutefois, elle resta un minimum professionnel en demandant des informations sur l'endroit. La disposition du terrain, ce genre de chose. Ce serait quand même bien de ne pas arriver en terrain totalement inconnu, mêmes avec des informations très sommaires. Et après ? La Sith se contenta de profiter du trajet avec un oreiller des plus confortable...

Sans surprise, les informations sont fournies sont on ne peut plus fragmentaires. Personne ne vient dans ce secteur, il a une sale réputation en plus. Même le gouverneur, qui pourtant a financé pas mal d’expéditions, ne semblait rien avoir conservé… Ou alors la personne qui l’avait assassiné avait également récupéré les données qui auraient pu permettre d’y voir plus clair et aura oublié ou manqué un datapad. Ce n’est pas impossible non plus. Le manque d’informations pourrait être un irritant pour la sith… Si bien entendu le coussin de tête n’était pas si confortable. Mais dans ces conditions, il fallait juste accepter le fait que si tout se passait toujours comme prévu, la vie serait bien moins passionnante. Et qu’est-ce que serait l’existence sans un peu de piquant? Candy sortira la sith de sa réflexion en disant qu’elle l’envie, en fait. Qu’elle aimerait aussi…

Pouvoir voyager. Aller ailleurs. Quitter cette planète. Du trio de la police des pauvres, elle est la seule à être née ici. Elle fait ce qu’elle fait parce qu’elle veut aider, c’est certain… Mais aussi parce qu’elle en avait marre de vendre son corps. Elle a fait ce qu’il fallait pour survivre mais voilà : elle en a marre de survire. Elle voudrait vivre, elle aussi. Force est d’admettre que c’est souvent pendant un trajet en véhicule que les conversations les plus inusités ou les plus personnelles ont tendance à se produire. Biggs intervient dans la conversation en disant qu’effectivement, quel avenir y-a-t-il pour cette ville? Passer d’un tyran à un tyran encore pire et la République Galactique qui se moque de ce qui se passe… Diedrick renchérit sur le fait que les valeurs républicaines sont hélas devenues de simples slogans publicitaires plutôt qu’une réalité. Pour trois « bouseux » d’une planète paumée…

Ils ont compris une réalité que des millions refusent de voir. La conversation n’aura pas le temps de devenir plus « dépressive » car le speeder arrive en vue du champ de bataille… Enfin, ce qu’il en reste… Et la zone est ceinturée par ces fortifications préfabriquées qui sont déployées en même temps que les bases militaires pour une occupation rapide. C’est du matériel républicain, ce qui suggère alors que « Saruna » était peut-être une fausse piste ou une coïncidence. En tout cas, ce sont bel et bien des soldats clones en armure qu’on voit. Le speeder s’arrête devant « l’entrée » et les soldats leur font savoir que c’est une zone interdite et qu’ils doivent faire demi-tour. Les sentinelles sont rejointes par une femme officier qui leur sort le même discours. Seulement voilà. Pour le quidam moyen, ce sont juste des militaires faisant leur travail… Mais certains ne sont pas dupes. Yenna le voit.

Le changement de posture est subtil chez Diedrick mais clairement, sa main est prête à dégainer. Biggs, qui conduit, est prêt à faire marche arrière à toute vitesse. Le casque des « soldats clones » peut bien « synthétiser » une voix mais il y a juste ce qu’il faut de distorsion pour qu’une oreille attentive le remarque. Mais le plus gros indice que quelque chose cloche? C’est Yenna qui va le remarquer. Que ce soit les sentinelles ou l’officier, oui, tous parlent le basique. Un basique « républicain ». Mais il y a une trace d’accent qu’on ne retrouve que sur Hapes. Les troupes ont l’air républicaines. Mais c’est facile récupérer une armure sur des soldats morts. Ou de détourner une cargaison d’équipement. Ce sont des hapiennes et celles en armures se font passer pour des hommes. Ce sont des membres du Consortium Éternel. Pas des soldats de la République Galactique. Et l’officier a commis une autre erreur. Elle a reconnu Yenna. Et le regard n’était pas amical…

Quel est le meilleur plan d’action? Jouer le jeu et partir, tenter de revenir plus tard… Ou autre chose?

Les paroles de Candy convainquirent Yenna de lui proposer un changement de vie drastique à la fin de cette mission. Pour les autres aussi. Rien ne les retenait ici après tout et ils avaient droit à une vie meilleure. Mais pas le temps d'en rajouter davantage. En effet, le speeder arriva sur le site des vestiges et découvrirent quelque chose que Yenna ne s'attendait pas à voir : des troupes de la République. Ils avaient une petite installation en préfabriqué et une sentinelle les arrêtent, leur faisant le discours habituel de la zone interdite d'accès avec l'invitation très appuyée de faire demi-tour. Yenna tiqua aux phrases du soldat et de son officier qui vint se mêler à la discussion. Ce n'était au niveau des phrases, mais de leur intonation avec un accent presque dissimulé qu'elle avait reconnue.

C'étaient des imposteurs et la femme jouant le rôle de la gradée reconnut la Matriarche avec un regard mauvais. Une de ces Hapiennes qui considèrent Yenna comme une anomalie de par son ouverture d'esprit et sa tolérance à l'égard des non-hapiens et des hommes ? Se sentait-elle provoquer de voir Yenna si confortablement installée au lieu de montrer un semblant de sérieux face à la situation ? Quoi qu'il en soit, la Sith remarqua la disposition des soldats, plus nombreux à se diriger vers le véhicule. Une attaque de front serait suicidaire pour les trois Policiers. Yenna pouvait gérer la dizaine de soldats et leur officier, mais elle n'était pas seule et elle n'allait pas risquer la vie de Candy en prime. Elle fit l'effort de se redresser et joua un rôle de touriste ayant trouvé des amis avec lesquelles passer du bon temps dans les espaces sauvages hors de la ville. Elle s'excusa du dérangement auprès des soldats et demanda à Biggs de faire demi-tour, dans le calme.

Le speeder n'alla pas très loin, assez pour disparaître de la vue des soldats et la Sith indiqua un rocher où se garer derrière. Elle fit part de ses impressions. Ce n'était pas des soldats de la République. Elle imita même l'accent de l'officier qu'elle définit comme étant hapien. Une imitation aussi parfaite pouvait laisser des soupçons sur les origines de la Brune, qui, conjugué avec ce que savait l'inspecteur sur sa maîtrise de la Force pouvait donner une idée plus précise sur sa véritable identité. Mais là, c'était une question de survie. Elle rajouta même qu'elle avait été reconnue et que cela pourrait jouer en leur faveur. En effet, la Maîtresse Modeleuse dans les parages d'un site de fouilles vong, ce n'est clairement pas un hasard, et il vaudrait mieux ne pas se trouver sur son chemin. Du coup, ils devraient être, en ce moment-même, en train de disposition pour mettre les voiles le plus vite possible. Yenna n'avait pas vu de vaisseau. Il y avait donc une fenêtre de quelques heures devant eux pour agir avant qu'ils ne quittent les lieux avec leurs trouvailles.

La Sith proposa un plan : profiter de la panique et de la précipitation dans le camp en pleine opération d'évacuation surprise pour se rapprocher discrètement par la direction la plus improbable, le chemin le moins praticable pour leur speeder. Elle savait que l'inspecteur avait une expérience du combat, mais elle se doutait bien que ce ne fût pas le cas de Candy à qui elle donna des instructions précises. Se mettre à l'abri ? Non. Rejoindre le vaisseau de Yenna et prévenir son occupante de la situation. Des renforts idéales pour nettoyer la base pendant que la Sith et Diedrick attiraient le feu. Quant à Biggs, elle savait qu'un scientifique trouverait le moyen de semer la pagaille dans la base grâce à l'arme la plus puissante de tous, comme le dirait l'assistante de la scientifique en chef de l'APEX : la SCIENCE !

Bien sûr, elle était ouverte aux suggestions et aux idées. La Police des Pauvres était aussi libre de refuser de l'aider et de partir loin d'ici une fois qu'ils auront pleinement compris que Yenna est une Sith, parce que là, plus la peine de faire semblant d'être une exploratrice se promenant au mauvais endroit au mauvais moment. Mais elle n'avait pas envie d'effrayer ses compagnons d'infortune et encore plus de terroriser Candy avec cette révélation. Donc, si quelqu'un avait une meilleure idée, qu'il n'hésite pas à l'exprimer, sinon, il va y avoir un sacré show son et lumière mystique, accompagnés de hurlements et d'explosion dans pas longtemps...

Diedrick dégaina son arme et la point vers Yenna, aussi futile puisse être le geste. « Vous êtes une sith », fit-il observer, plus un constat qu’une accusation. Puis le détective rangea cette même arme en soupirant. « J’ai vu des jedis commettre des actes moralement répréhensibles. Côté obscur, côté lumineux, c’est l’usage qu’on en fait qui est bon ou mauvais », rajouta-t-il d’un ton… Usé. Un ton que Yenna avait entendre chez bien des vétérans. Ceux qui en ont trop vu. Biggs fit sobrement remarquer qu’en ce moment, ce n’est pas la République qui est en train d’aider cette planète, c’est cette sith venue d’un autre monde. Qu’il ne peut peut-être pas prétendre à l’intellect des grands savants de la capitale républicaine mais qu’il est capable de faire un calcul simple. Et il fait confiance à Yenna. Étonnamment, pour Candy, le fait que Yenna est une sith…

Semble la laisser complètement indifférente. « Ce n’est pas une jedi qui se serait offerte pour écouter mes problèmes, il n’y en a pas ici », fit-elle savoir avec un haussement d’épaules. Certains pourraient les qualifier d’opportunistes. De traitres à la République Galactique. Mais la triste réalité des choses était que la République les avait abandonnés, avait abandonné Kwenn avant qu’eux ne considèrent abandonner la République. Si Yenna pense que son plan peut fonctionner… Soit. La police des pauvres va l’aider. Car en aidant la sith, en faisant en sorte que ces ennemis de la République quitte cette planète… Peut-être qu’enfin quelqu’un de haut placé va décider de faire quelque chose pour cette planète paumée. Et si on veut leur sortir la carte de la trahison… Se constituer prisonniers à Yenna est aussi une option. Si elle est quelqu’un d’important… Elle pourra les gracier et…

Les avoir à son service, peut-être? Mais avant que le plan puisse aller plus loin, les trois républicains se figent soudainement avant de tomber, comme des dominos, sans connaissance. Yenna n’aura pas eu le temps de réagir, son attention tournée vers autre chose mais elle entendra un son caractéristique qu’elle n’a pas entendu depuis longtemps : le bruit d’une paire de geta sur le sol rocheux. Et ses narines percevront aussi un parfum qu’elle connait bien. En théorie, une alliée. Mais son improbable présence ici pourrait aussi présager des ennuis. Et si la sith avant encore un doute, cette ombrelle si caractéristique, ce tatouage, ce kimono… Cet accoutrement n’est portée que par une personne de sa connaissance : Maeva, la Matriarche du Clan Blood Venom. Mais qu’est-ce qu’une dathomirienne viendrait faire sur une planète perdue? Maeva ne sait même pas piloter!

Occultus incarne :

Maeva – Matriarche du Clan Blood Venom

« Yenna. Cela faisait longtemps. Je ne pensais pas que nos chemins se recroiseraient loin de mon monde natal et en ces circonstances. Comme tu t’en doutes, je ne veux pas être vue et donc… Tes compagnons étaient gênants. Je ne sais pas ce que tu viens faire ici et cela te regarde. Mais il y a une renégate de mon clan derrière ces fortifications et je viens lui donner la sentence qui est celle de tous les traitres…

Que dirais-tu que nous travaillons de nouveau ensemble? Comme la fois où une rivale t’a fait t’écraser sur Dathomir et que nous avons affronté ensemble le clan de la neige éternelle? Ce que je déteste les montagnes et le froid… Comme incitatif, je te fournirai l’antidote pour ton entourage. Un gage de ma bonne foi, si tu préfères. D’une manière ou d’une autre, une traitresse va mourir aujourd’hui et je vais récupérer les poisons qu’elle a volé. »

La révélation fut... plutôt bien prise. À l'évidence, vivre sur un monde oublié par la République ne développait pas une grande affinité envers les idéaux républicains. Diedrick semblait en avoir une fois encore trop vue, Biggs disait que le fait qu'une étrangère les aident suffit à prouver qu'elle du bon côté et Candy portait plus d'importance à Yenna qu'à son affiliation. Tout va bien pour le meilleur des mondes alors ? Presque, car maintenant, il fallait s'occuper de ces Hapiens pillant le site de fouilles. Il fallait discuter d'une stratégie commune avant que les trois policiers ne s'évanouissent d'un coup. Un remous dans la Force se fit sentir, autant qu'un parfum flottant dans l'air et le son caractéristique des geta sur le sol. Une seule personne correspondait à cette description, mais elle se trouvait sur Dathomir, dans un clan très réticent à l'idée même qu'une des leur quitte leur planète. Comment c'était possible ? Ils n'avaient même pas de vaisseau...

Et pourtant, cette silhouette dans un kimono, cette ombrelle... Oui, c'était bien elle, la Matriarche du clan Blood Venom en personne. Il y a quelques décennies de ça, une mésaventure conduisit Yenna à effectuer un atterrissage non voulu sur Dathomir. Oui, c'était un crash sous l'impulsion d'une rivale. Elle se retrouva sur les terres du clan Blood Venom qui était en guerre avec le clan de la Neige Éternelle. Son arrivée fortuite sema le trouble dans l'équilibre des forces et c'est Maeva, qui fut la première à aider Yenna pour s'attirer son soutien, sans doute par peur que son ennemie ait la même idée. Au final, les deux femmes s'entendirent bien et la Modeleuse aida l'Empoisonneuse dans sa guerre. Des remerciements chaleureux plus tard et Yenna quitta Dathomir avec un intérêt renouvelé pour les Sœurs de la Nuit, ce qui l'amena à créer un partenariat avec l'un des autres clans qui dure toujours aujourd'hui.

Donc, Maeva se retrouve à traquer une traîtresse jusqu'ici et cette dernière était dans le groupe sur le site de fouille, sans doute l'officier dont le visage rappelait maintenant quelque chose à la Sith. Elle demanda à ce qu'elles fassent à nouveau équipe. Elle se moquait bien de ce que Yenna voulait, tout ce qui l'intéressait, c'était de punir la traîtresse et récupérer ce qu'elle avait voler :

"Maeva... C'est bien le dernier endroit où je m'attendais à te croiser. Je veux bien t'aider en souvenir du bon vieux temps. Je pense que ta traîtresse se fait actuellement passer pour un officier de la République. Ma venue a un peu déranger leur planning et ils doivent être en train de préparer leur départ à l'heure qu'il est. Tu te rappelles l'attaque du camp de chasseurs de rancors ? Je propose qu'on recommence... Mais sans la tempête."

Une attaque où les deux Forceuses s'attaquèrent à une position ennemie alors qu'une tempête de neige était en train de se lever. Profitant que le camp ne se prépare davantage à affronter le froid et la neige qu'un assaut ennemi, les deux femmes s'avancèrent dans le camp et éliminèrent ses membres tout en libérant les rancors passif. Seulement, voilà, la tempête était plus forte que prévu et déclencha une avalanche sur les hauteurs du camp. Les deux femmes purent se mettre à l'abri in extremis dans une tente où elles restèrent ensevelies quelque temps, le temps que la météo se calme et un peu plus longtemps : Meava est du genre frileux et elle déteste le froid. Il fallait bien la garder au chaud après tout, sans parler du fait que Yenna était très curieuse de voir jusqu'où allait ce tatouage...

Bref, la situation était plus ou moins similaire ici. Un camp d'une dizaine d'individus, un traître dans les rangs et un ultimatum. Sauf qu'ici, à la place d'une tempête, c'était un vaisseau qui pouvait arriver à tout moment et permettre à toute l'équipe de fuir avec les vestiges vong glaner sur place et sans doute les poisons de Sœur de la Nuit. En parlant de poison, elle se rappela de la véritable cause de la mort de l'ancien gouverneur, un poison injecté en plein cœur, la marque d'injection camouflé par un coup de poignard. Un poison qui disparut du corps de la victime en un temps record. Avec le recul, un poison dathomirien pouvait être le parfait suspect... Yenna se demanda un temps si c'était Maeva ou la fameuse traîtresse la responsable, que ce soit pour faire disparaître ses traces ou faire taire un témoin gênant.

Mais la Maîtresse Modeleuse ne se donna pas la peine de poser la question. Après tout, quelle importance ? Elle se mit alors en route vers le site, non pas sans avoir remis les trois agents dans le speeder, histoire d'éviter qu'un quelconque prédateur puisse venir profiter de leur sommeil pour les croquer. Yenna se demanda encore comment la Sœur de la Nuit arrivait à progresser dans un environnement pareil avec des chaussures en bois quand elles arrivèrent à proximité du camp. Comme l'avait supposée la Sith, les "Clones" étaient en train de plier bagage et un vaisseau devait maintenant arriver d'une minute à l'autre. Elle repéra l'officier et la montra à Maeva, confirmant l'identité de la traîtresse. Il ne resta plus qu'à décider d'un plan d'action.

Elles pouvaient faire comme sur Dathomir et user de la subtilité, mais cette fois-ci, il n'y avait pas de tempête en vue pour détourner l'attention. Elles pourraient aussi foncer dans le tas. Deux puissantes utilisatrices de la Force face à une dizaine de soldats en armure et une autre sensitive, c'était largement faisable et encore plus simple si elles avaient l'effet de surprise et si elles frappent vite et fort. Avec un peu de chance, ils n'auraient même pas le temps de comprendre quoi que ce soit avant que ce ne soit terminer... Elle laissa la Matriarche décidée de la suite, mais uniquement en échange de graine de ces fameux plants de thé de son clan. La dernière fois, elle avait refusé, mais là, elles étaient sur un pied d'égalité...

Occultus incarne :

Maeva – Matriarche du Clan Blood Venom

Un sourire vient jouer sur les lèvres de Maeva. Des décennies plus tard, Yenna n’avait toujours pas abandonné cette idée. Au sein du clan Blood Venom, plus important encore que les rancors se trouve le monde végétal et ses merveilles. Les sœurs de la nuit faisant partie de ce clan sont d’abord des assassins de premier ordre capable d’empoisonner comme personne d’autre et ensuite des utilisatrices de la Force. Pas qu’elles ne savent pas maitriser la Force, lui s’en faut, loin de là. Disons simplement qu’elles sont plus… Subtiles… Que d’autres… Dans leur connexion à la Force. Pour le clan, partager la recette de leurs poisons ou remèdes est aussi impensable que pour un mandalorien de révéler les secrets de la forge du beskar. Ce n’est donc pas étonnant que ce soit Maeva…

Qui soit ici. Pour Maeva, en revanche, son plan de thé est sacré. C’est une conviction personnelle, pas un secret du clan. Ceci dit, elle ne ferait aucune promesse. Yenna avait autant besoin d’elle que l’inverse. La sith ne serait pas ici sinon. Les vongs, encore? Même à l’époque, Yenna en parlait avec une certaine passion. Maeva dit que si elle doit sacrifier ses graines de thé pour avoir le choix sur comment mener l’assaut, elle laisse volontiers le choix à la sith. Il n’y a pas de mauvais sang entre elles. Juste de la taquinerie. Ce moment… D’intimité partagée… Aidé de certaines herbes aux propriétés particulières… Oh oui, le clan Blood Venom fait bien plus que des poisons. Yenna avait partagé quelque chose avec Maeva que peu ont pu partager. Et pour cette raison, elle a son respect. C’est important le respect. Et l’honneur. Pour le clan. De l’honneur chez les sœurs de la nuit… Vraiment?

On aura tout vu, diront certains. Pour Maeva, en tout cas, il ne fait aucun doute : la subtilité est la meilleure approche. Si en effet on parlait d’une douzaine d’individus donc dix soldats, sa traitresse et probablement l’hapienne en charge de cette opération, c’est donc parfaitement envisageable. Au plus, il y aura deux sentinelles pour surveiller le périmètre « au cas où », sa traitresse ou l’hapienne en chef pour diriger les opérations et le reste en train de préparer les caisses. Et n’allez pas stupidement penser que les geta, le kimono et l’ombrelle vont la gêner dans une opération d’infiltration. Yenna a entendu Maeva parce que Maeva voulait qu’elle l’entende. Oh et malheur à quiconque se dirait que c’est « juste » une ombrelle. Non seulement elle dissimule l’arme laser de la matriarche mais en plus, même sans s’en servir, c’est une arme redoutable si bien maniée. Vous êtes sceptique?

Demandez à cette infortunée sentinelle qui git désormais inconsciente au sol. : Pas mal pour une « simple » arme en bois, non? Les deux sentinelles gardant le périmètre ont été éliminées avant que Yenna ne puisse dire « There is no synonym for cinnamon ». Oh il reste bien assez d’ennemis pour que la sith montre ce qu’elle sait faire. Et effectivement, si on enlève le casque des « clones », ce sont définitivement des hapiennes, il n’y a aucun doute sur la question. Bon, ce n’est pas comme si quelqu’un n’en était pas certain du début mais quand même. Toute preuve est bonne à avoir en main. Et si jamais Yenna est du genre à prendre des holos de choses compromettantes… Et qu’elle voulait s’attirer la faveur, par exemple, d’une certaine major du Chume’doro… Ce serait un bon moyen de procéder. Hypothétiquement. Non ce qui est le plus important en ce moment c’est qu’elle montre à Maeva qu’elle n’est pas rouillée et qu’elle sait encore neutraliser son monde.

Deux à zéro, ce n’est pas le meilleur des scores…

Entre la Matriarche hapienne et la Matriarche des Soeurs de la Nuit, se trouvait une rivalité certaine, mais une rivalité amicale. Elles cherchent toujours à prouver qu'elles sont meilleures que l'autre, protègent leurs "secrets" ou ne les dévoilent qu'aux prix de certaines épreuves. Mais elles ont aussi un grand respect l'une pour l'autre, elles se retrouvent toujours avec le sourire, toujours prêtes à s'aider l'une l'autre. Et puis cette rivalité pouvait prendre une forme plus agréable dans leurs petits moments en tête-à-tête... De l'amitié ? Certains pourraient qualifier cela ainsi, d'autres diront que ce n'est qu'un partenariat mutuellement bénéfique. La vérité de la relation entre les deux femmes est plus complexe pour n'être résumé qu'avec si peu de mots, mais c'est sans doute une bonne base. Bref, tout ça pour dire que, sans surprise, Maeva refusa encore une fois de partager les secrets de ses plants de thé. Cela ne provoqua pas de la colère ou de la déception chez la Sith. Ce n'était qu'une taquinerie de plus que la Modeleuse prit avec le sourire. Si elle y tenait tant que ça, pourquoi elle n'avait pas volé quelques graines de thé à l'époque ? Il y a deux raisons à cela : Tout d'abord, il est irrespectueux de voler quelque chose à une personne qui vous a sauver la vie. Ensuite, elle n'avait plus de place pour des échantillons supplémentaires, son escapade imprévue sur Dathomir ne l'ayant pas empêché de mener une petite collecte génétique çà et là sur les plantes et animaux qu'elle voyait.

Quoi qu'il en soit, la Dathomirienne s'occupa des sentinelles du camp avec précision et rapidité. Yenna avait déjà vu son ombrelle à l’œuvre et l'habilité de sa propriétaire de s'en servir pour autre chose que se protéger du soleil. Un examen rapide des corps prouva qu'il s'agissait effectivement d'Hapiennes déguisées et la Sith ne se priva pas pour récupérer tous les "éléments à charge" qu'elle pouvait tandis que son alliée la taquinait une nouvelle fois sur le fait qu'elle avait ouvert le score avec un 2-0. Yenna sourit en prétextant que si elle avait un sabre laser, le score serait déjà à égalité avant même qu'elle n'ait le temps d'ouvrir son ombrelle, car oui, Yenna n'avait pas son sabre laser. C'est le genre d'arme qu'on remarque facilement et, à la base, elle s'était mise au défi de rester discrète. Mais qu'à cela ne tienne, elle n'avait pas vraiment d'un sabre laser pour faire des dégâts et elle le prouva. Avec discrétion et fluidité, la Sith se glissa dans le camp en profitant du terrain et de la Force pour se déplacer sans être remarqué. Elle entra dans le petit entrepôt en préfabriqué. Elle y retrouva de nombreuses caisses rempli d'artefacts vongs. Son coup d’œil expert détermina que rien ne serait récupérable de ces vestiges, ce qui était un bon point. Tout ça pour rien à part faire le bonheur des collectionneurs d'antiquités exotiques ? Peut-être était-ce simplement le but de cette opération, un banal pillage d'artefacts archéologiques, mais Yenna savait qu'il suffirait d'une seule trouvaille en assez bon état pour être exploitable pour rendre cette opération beaucoup plus lucrative.

À l'intérieur de l'entrepôt, se trouvaient quatre Hapiennes, une faisant l'inventaire et donnant des ordres à trois autres qui étaient en train de préparer les caisses à être transporté dans le vaisseau qui n'allait pas tarder à montrer le bout de son fuselage dans le ciel. Elles avaient, elles aussi, une armure de clone, mais les casques étaient posés dans un coin, le trouvant sans doute superflu à l'intérieur... Elles n'étaient pas très loquaces, chacune concentrée sur sa tâche. Yenna sortit de sa cachette, surprenant les quatre femmes, mais elles ne purent rien faire de plus. Usant de la Force, elle appliqua une pression soudaine et violente sur la gorge de ses cibles, coupant leurs voix en même temps que leur respiration. Elle ne perdit pas son temps et profita de sa poigne de Force pour briser la nuque des quatre cibles, les tuant sur le coup. Un simple "4-2" fut envoyée mentalement à son alliée pour la mettre au courant de la situation avant qu'elle ne fouille dans le datapad de feu la responsable de l'inventaire. Rien que des artefacts sans intérêts en dehors de leur importance archéologique. Yenna n'aurait donc rien trouvé de particulièrement intéressant dans ce champ de ruines, sauf en faisant une fouille en profondeur peut-être, avec des équipes complètes et de l'équipement lourd, mais ce n'était pas le but de sa venue...

En revanche, elle remarqua autre chose. Une caisse à l'écart, scellée avec la mention de ne pas y toucher. Forcément, Yenna allait l'ouvrir et elle fit sauter le verrou avec la Force pour en voir le contenu. Un artefact vong en parfait état de marche ? Non. Par contre, c'était une bonne nouvelle pour Maeva... enfin presque :

"J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle... La bonne nouvelle, c'est que j'ai retrouvé tes jouets. La mauvaise, c'est que la moitié de la caisse est vide et que plusieurs fioles sont plus ou moins entamées..."

Ce qui était vraiment une mauvaise nouvelle. Seulement la moitié des poisons et autres substances de Maeva était présente sur place. L'autre partie pouvait se trouver ailleurs sur le camp, ou ailleurs tout court. De plus, les flacons entamés indiquent une utilisation de ces substances par la traîtresse, mais quelque chose ne va pas. Cette fiole par exemple, avec ce liquide vert intense qui luisait doucement. C'était une des huiles que Meava utilisa avec Yenna pour l'aider à "ouvrir son esprit" lors de leurs petites discussions privées. D'une part, ce n'était pas un poison mortel et d'autre part, la quantité prélevée était très faible pour une utilisation "normale" de la substance. Une collecte d'échantillon fut la première hypothèse qui vint à l'esprit de la scientifique. Elle repensa alors à cette histoire avec Saruna, une société cosmétique. Certes, on parlait ici de poisons et pas de maquillage ou de produits de beauté, mais une telle entreprise possède toute l'expertise et l'équipement nécessaire pour synthétiser n'importe quelle substance chimique, que ce soit du fard à paupières ou une neurotoxine militaire... Un double jeu de la part de la corporation hapienne ? Des produits de beauté d'une main et des armes chimiques de l'autre ? Était-ce à cause de ça que le Chume'doro attaqua l'entreprise ?

Des hypothèses pour l'instant, mais si des preuves concrètes étayer ces hypothèses... Maeva allait vraiment être en colère...

Occultus incarne :

Maeva – Matriarche du Clan Blood Venom

De dire que Maeva serait en colère est dire bien peu de choses. Yenna n’est pas à proximité et elle peut sentir la froide colère qui émane de la dathomirienne. Quelqu’un va mourir et ce ne sera pas une mort plaisante. Pendant de longues secondes, rien… Puis un message mental. « Cinq à quatre. Et j’ai ma traitresse. » Donc trois morts de plus. Cinq plus quatre… Neuf… Et il y avait une dizaine de personne dans le camp… Égalité volontaire ou Maeva est courroucée au point de vouloir en finir rapidement pour pouvoir avoir une… Discussion…Avec cette traitresse à son clan? Seule Maeva sait et pour le moment, elle est occupée à ramener par les cheveux ladite traitresse jusqu’à l’endroit où se trouve Yenna. L’absence de sons et ces yeux exorbités avec les mains plaquées sur la gorge indique que la matriarche a utilisé une de ses toxines.

La traitresse n’est pas au bout de ses souffrances, c’est absolument certain. Et Maeva n’est pas du genre à lâcher le morceau facilement. Elle peut être d’une infinie patience quand elle veut avoir quelque chose. Et si la torture classique ne l’intéresse pas, ne prenant aucun plaisir à briser des membres, elle peut vous faire vivre un véritable enfer avec ses toxines. Nul besoin d’utiliser quelque chose qui laisse des traces, n’est-ce pas? C’est un peu dommage quand même d’avoir eu la mauvaise idée de donner une raison de plus à la matriarche de se montrer particulièrement… Zélée… Dans son travail d’extraction d’informations. Et effectivement, le fait qu’il manque des quantités conséquentes dans la caisse ne fait que la mettre davantage en colère. Elle indique poliment à Yenna qu’elle aimerait être seule pour son… Tête à tête… Avec sa traitresse mais qu’elle est… Bien…

Parfaitement libre de traquer, trouver et éliminer l’hapienne manquante. Avec un peu de chance, et une et l’autre auront terminé ce qu’elles avaient à faire AVANT l’arrivée du vaisseau. Cela dit, Si Yenna a effectivement été reconnue c’est… Trop facile. N’importe quelle hapienne avec un minimum de cerveau n’aurait pas juste demandé une évacuation, elle aurait trouvé un moyen de quitter les lieux avant le retour de la sith. Est-ce que cette hapienne manquante cache quelque chose de plus sinistre ou est-ce, tout simplement, un classique parmi les classiques, l’arrogance qui triomphe sur le reste? Pour rappel, s’il manque des quantités dans la caisse et qu’aucun vaisseau n’est passé récupérer les hapiennes avant… De deux choses l’une : l’ennemi « manquant » a en sa possession ce qui manque et les vraies découvertes de ce site… Ou alors le tout a déjà été utilisé sur place?

Mais bon. Yenna est quelqu’un avec beaucoup d’expérience. Qui en a vu des vertes, des pas mûres et bien d’autres encore. S’il y a quelque chose à trouver, elle le trouvera. Et puis bon. Si jamais, et c’est un gros si, elle a besoin d’informations sur Saruna LLC… Certes, elle n’est pas sur une base personnelle avec Arcanis (personne ne l’est de toute façon) mais comme elle a une certaine proximité avec Ankh, si Ankh ordonne à Arcanis de collaborer avec Yenna… Arcanis collaborera. Car on ne va pas se le cacher : la compagnie est morte, mise en pièces par le Chume’doro. Plus de comptes. Plus d’actifs, plus rien. Alors qu’est-ce qu’il y avait de si intéressant ici? Pourquoi faire venir une dathomirienne traitresse avec des poisons et des toxines sur l’ancien sith d’une bataille vong? Il manque au moins une pièce au puzzle et une grosse. C’est trop… Net. Trop propre. Toute cette évacuation…

Sacrifice des pions pour la reine? Peut-être. Si oui, où est la reine? Si non, où est l’hapienne manquante, les toxines manquantes et indubitablement le vrai trésor récupéré ici?

La Sith sent d'ici la colère monter chez son alliée et ça ne s'arrangea pas avec la suite. Voir Maeva venir dans l'entrepôt avec sa consœur mal en point par l'effet d'une toxine ne laissait que peu de place à l'imagination pour le traitement qu'elle allait lui infliger. Ce sera long, ce sera douloureux. Il n'y a rien de pire que la colère d'une femme trahie par celle qu'elle considérait comme sa sœur... D'ailleurs, ce n'était pas pour rien qu'elle demanda à Yenna de sortir de la pièce pendant cette confrontation déchirante. La Sith s'exécuta en emportant le datapad avec elle pour voir si elle pourrait en tirer autre chose plus tard. Elle remarqua l'absence d'une dernière personne parmi les victimes du duo et deux sons la tirèrent de cette réflexion. Le premier fut le bruit d'un vaisseau s'approchant, le second, celui d'une motojet démarrant en trombe. La Modeleuse pesta en voyant le vaisseau passer bien au-dessus du camp, sans doute pour récupérer la fuyarde plus loin, hors de portée. Elle usa de la Force pour activer les défenses des fortifications pour tirer sur l'engin fonçant en trombe vers l'horizon ou sur le vaisseau, mais sans précision, les tirs n'étaient là que pour faire joli, même elle toucha le vaisseau sans lui faire de dégâts...

Dans un geste de frustration, elle broya le support du canon et envoya la pauvre arme voler à travers le camp dans un hurlement de rage. C'était une erreur de débutant. Elle aurait dû sortir de l'entrepôt une fois ce dernier sécurisé, sachant que Maeva n'aurait d'yeux que pour sa cible une fois qu'elle aurait mise sa main dessus. Maintenant, la fuyarde pouvait aller n'importe où avec de nombreux échantillons de poisons et autres substances des Sœurs de la Nuit. Soufflant quelques secondes pour se calmer, la Modeleuse remarqua l'autre préfabriqué du site, sans doute le bâtiment servant à la fois de centre de commandement et de zone de vie pour l'équipe. À défaut d'avoir la fugitive et personne à interroger, elle pouvait trouver des informations. Si elle avait de la chance, la panique et la précipitation avaient épargnées des données d'être injustement effacés, des datapads se faire réinitialisé ou des documents de partir en fumée.

Elle rentra dans le bâtiment, débouchant dans une salle de stockage de matériels en tous genres. Ils étaient là depuis un petit moment et le logo de Saruna était omniprésent. Oui, mais les armures clones alors ? Ce n'était pas la première fois qu'une entreprise hapienne faisait une opération en se faisant passer pour autre chose. Sur une planète républicaine, c'était sans doute la procédure habituelle de la société, les civils ayant bien compris de ne jamais fourrés leurs nez dans les affaires de l'armée, peu importe la faction. Prenant une direction au hasard à une intersection, la Sith déboula dans la zone de vie. Des couchettes dans un coin, une cuisine de l'autre, une zone commune entre les deux. Une porte menant à des douches et des sanitaires et une autre menant sans doute à la réserve de nourriture. Ce qui étonna la Modeleuse était le confort spartiate des lieux. Les Hapiennes restent des Hapiennes et elles portent un grand soin à leur confort personnel, de la plus humble roturière à la Reine Mère en personne. Hors là... C'était sauf cosy et confortable. Même l'appartement de Candy était mieux loti dans ce domaine, c'est dire. Certes ce bâtiment n'était que temporaire, mais la faible qualité des installations indiquent que cette structure n'était pas destinée aux Hapiennes, plutôt à leurs esclaves ou prisonniers. Une hypothèse confirmée quand Yenna passa une porte, voyant une grande chambre plus richement décorées et beaucoup mieux équipée. La chambre de la chef d'équipe à n'en point douter... Convertie en chambre pour invitée vu les affaires çà et là, typiquement dathomirienne.

Yenna ne se priva pas pour tout fouiller dans les moindres recoins. Chaque tiroir et placards consciencieusement vidés, les meubles déplacés, chaque document ou appareils scrutés de près. Elle découvrit via une photo de groupe que les femmes présentes étaient toutes des employées de Saruna. C'était sans doute comme ça qu'elles découvrirent l'existence de ce lieu si la compagnie étudiait la planète depuis un moment avant de voir de Chume'doro tout détruire. Quelques correspondances personnelles dont elle pourrait remonter la trace jusqu'à leur destination pour obtenir des informations, mais rien de plus. Yenna se décida d'aller dans l'autre partie du bâtiment, non sans se gêner pour se servir auparavant dans les réserves de nourriture pour une petite collation. Après tout, ce n'est pas comme si quelqu'un allait se plaindre... Dans le centre de contrôle de l'avant-poste. Le son d'une balise de détresse activée était la principale source sonore. Heureusement, les ordinateurs n'étaient pas effacés, la fuyarde préférant maximiser ses chances de survie plutôt que les secrets de sa mission. Sûrement une débutante, là aussi, ce qui rendait la réussite de sa fuite encore plus frustrante... La Sith entreprit de faire une copie des données : des logs de recherches, l'inventaire intégral de tout ce qui avait été extrait des vestiges depuis le début de l'opération, et même des communications avec son commanditaire qui, hélas, avait bien pris soin de masquer son identité et l'origine de ses transmissions.

Des informations très maigres, mais exploitables. Yenna sortit de la salle, non sans avoir initialisé l'effacement de toutes les données. Elle avait sa copie, aucune raison que l'originale survive plus longtemps. Maeva n'était pas encore sortie, sûrement en train d'achever son "tête-à-tête" avec sa traîtresse dans le hangar. La Sith prit son mal en patience, observa les fouilles du Sith en attendant que la Matriarche montre le bout de son nez. Peut-être qu'elle remarquerait un dernier détail, mais elle savait qu'il n'y avait plus rien à faire ici. Elle pensa à Candy et aux autres, toujours endormis dans leur speeder. Espérons que Maeva soit d'humeur a donner l'antidote à la substance qu'elle leur a donnée...

Occultus incarne :

Maeva – Matriarche du Clan Blood Venom

Est-ce que ce qui a été laissé derrière l’a été car il est de peu d’importance? Est-ce quelque chose de délibéré? Ou est-ce vraiment quelqu’un qui a priorisé sa vie plutôt que de purger les données? Mystère. Mais encore une fois, il manque des données. Il manque la partie importante. Ce qui veut dire que quiconque soit cette personne, elle avait des consignes que les autres n’avaient pas. Le curieux dans l’affaire c’est que ce n’est pas celle qui était déguisée en officier, celle qui dirige car c’est Yenna qui l’a tué. Donc si elle n’était pas en charge de la mission, qui a donné ces ordres particuliers, pour le moment théoriques, à l’hapienne? Des questions, des questions, toujours plus de questions. Et aucune réponse en vue, malheureusement. Ce qui est certain c’est que Saruna LLC cherchait quelque chose dans ces « ruines ». Ça c’est évident.

Quelque chose qui doit ou peut probablement se combiner avec les poisons du clan de Maeva. Une sorte de synthétiseur vong, peut-être? Mais qu’est-ce que cela aurait de si particulier? Qu’est-ce qui a été trouvé ici ou, plus spécifiquement, Saruna LLC savait qu’elle trouverait ici pour risquer une telle opération d’une part, qui a commencé avant sa dissolution et qui a continué après cette dernière? Ce n’est pas comme si quelqu’un avait oublié d’envoyer un mémo et que des agents étaient restés derrière. Quelqu’un a donné l’ordre que les fouilles se poursuivent à tout prix. Malheureusement, la réponse à la question n’est pas évidente. La traitresse du clan de Maeva ne sait pas grand-chose et celle qui pourrait parler a réussi à prendre la fuite. Une navette avec un hyperdrive pourrait être n’importe où à l’heure qu’il est. Une navette républicaine, fait-il le mentionner.

Soit cela fait partie de ce qu’elles se sont procurées pour leur mission, soit la fuyarde avait de vrais alliés républicains. Dans un cas comme dans l’autre c’est loin d’être optimal. En tout cas, Maeva a terminé son interrogatoire et sans surprise, elle n’a pas laissé de survivante derrière elle. En fait, sans doute a-t-elle récupéré quelque chose dans la caisse de matériel volé car le mieux qu’on puisse dire c’est que la traitresse semble avoir été… Dissoute. Il ne reste rien et clairement que Maeva ne l’a pas mangé ou enterré. Et oui, elle compte repartir avec ce qu’il reste de substances qu’on lui a subtilisé. Mieux vaut moins que rien du tout. Comme il y a peu de chances qu’elle puisse récupérer le reste, elle ne voit pas de raison de s’attarder ici, si ce n’est pour fouiller les affaires de la défunte traitresse. Après quoi, elle compte bien rentrer sur Dathomir, préférant ce climat à ici, clairement.

Ceci dit, dans son énervement, il est possible qu’elle ait négligé un détail insignifiant à ses yeux mais pas pour Yenna. Réveiller un certain trio qui est en train de dormir à cause, justement, de la dathomirienne? Ce pourrait être une bonne idée… Si l’hapienne lui rappelle, elle le fera, non sans irritation. Maeva est normalement calme. Posée. Mais elle déteste qu’on touche à ses affaires. L’incident du biscuit aux épices n’est pas à prendre à la légère et c’est une erreur qui fut commise une seule fois. Si Maeva n’offre pas, c’est qu’elle ne veut pas partager et se servir est pratiquement signer son arrêt de mort. Que voulez-vous, chacun a ses manies, ses petites faiblesses et la matriarche n’y fait pas exception. Elle est de chair et de sang, pas une machine. Et donc, elle est, comme tout le monde, esclave de ses émotions jusqu’à un certain point. C’est ainsi, tout simplement…

Évidemment, Maeva est en colère et évidemment, elle n'est pas très loquace quand elle est ainsi, mis à part vous lancez des regards noirs quand vous lui adressez la parole, ce que fait Yenna en lui rappelant sa promesse de lui fournir l'antidote pour réveiller les membres de la Police des Pauvres encore plongés dans un sommeil artificiel non loin de là. La Sœur de la Nuit se contenta de grommeler et de lui lancer la fiole contenant le précieux produit. Un geste témoignant du respect pour les deux femmes. Vous avez déjà vu, vous, des Sith en colère tenir néanmoins leur parole ? Mais la Modeleuse n'en reste pas là. Elle s'approche doucement et... offre un délicat massage des épaules à sa consœur dathomirienne, du genre trop précis et efficace pour être l’œuvre d'une simple personne ayant des doigts de fée. Le but n'était pas uniquement d'offrir un semblant de relaxation à une femme pouvant tuer de mille manières différentes, mais également de la mettre dans un état plus propice pour la discussion.

Une discussion à quel sujet ? Eh bien à tout ce qu'il venait de se passer. Yenna proposa une alliance de plus longue durée entre les deux Sith. Elle disposait de moyens que la Soeur de la Nuit n'avait pas. Elle pouvait remuer des montagnes avec son réseau de contact s'étendant dans la Galaxie telle une toile d'araignée afin de retrouver la moindre piste concernant la voleuse et les produits de la Matriarche. Son identité, son emplacement et son but parviendront tôt ou tard à ses oreilles et une fois cela fait, elle viendra personnellement chercher Maeva sur Dathomir et l'amener avec elle pour récupérer ses biens et se venger. En échange ? Quelque chose à la mesure d'un tel service aux yeux de Maeva. Yenna n'exige rien de particulier. Elle sait que la Matriarche trouvera quelque chose à la hauteur des efforts fournis à offrir. C'est la base des alliances saine et réciproquement profitables qui durent dans le temps. Les Sith sont peu friands de ce genre de partenariats, préférant les bénéfices immédiats et n'hésitant pas à mettre une lame dans le dos si cela leur est plus profitable, mais Yenna était de ces rares Sith avec une vision à long terme et sachant qu'une alliance avec un clan de Dathomir était une ressource précieuse à ne pas gaspiller pour des histoires d'ego et de paranoïa. Et la réciproque était également vraie...

Le reste de la discussion ne concerne que les deux femmes et Maeva finit par disparaître comme elle était venue, dans un souffle de vent. Désormais seule, Yenna quitta le camp pour se diriger vers un certain speeder à l'écart derrière les rochers. Les trois membres de la Police des Pauvres étaient toujours là, ronflant comme si c'était la meilleure sieste de leur vie. L'antidote est un bâtonnet d'encens dont la fumée odorante chatouilla les narines des dormeurs, les tirant peu à peu de leur torpeur. Tout le monde se réveilla et de l'antidote, il n'en resta qu'un petit morceau de bois calciné sans utilité, Maeva ayant prodiguée la dose exacte sans un gramme de plus. Puis, ce fut le moment des explications et Yenna ne leur cacha rien de cette affaire qui gagna en complexité d'une manière des plus désagréables pour la Sith et qui laissa, pour l'ensemble du groupe, plus de questions que de réponses.

Son enquête étant finie, Yenna n'avait plus de raison et de rester et pouvait alors laisser Kwenn derrière elle. Néanmoins, elle se rappela des paroles des policiers qui avaient révélé n'attendre plus vraiment quelque chose de la planète ou de la République et elle leur fit une proposition : faire leurs bagages et partir avec elle. Ils seraient libres d'aller refaire leurs vies sur un des mondes gérés par la Sith. Intégrer une force de police digne de ce nom ou repartir à zéro dans un tout autre domaine. La Modeleuse leur laissera de quoi partir du bon pied, peu importe leur décision. Elle les laissa réfléchir à cette demande, lourde de conséquence alors qu'elle venait de remarquer quelque chose non loin : une touffe de végétaux divers où l'une des plantes ressemblait à la description faite par Candy de son ingrédient secret pour ses shampooings. Au moins, elle ne repartait pas les poches vides et elle eut une autre idée en prélevant ses échantillons : le territoire de l'APEX n'était pas loin, vraiment pas loin. Il y avait peut-être un moyen de relever un peu le niveau de vie local dont la République semble ignorer royalement. Une planète pratiquement inhabitée, un nouveau gouverneur corruptible trempant sans doute déjà dans des affaires louches dont on pourrait en tirer profit... Zarseen pourrait trouver ce lieu très intéressant. Une porte dérobée de plus menant au territoire de la République et à ses ressources... Oui, elle allait lui en parler à son retour. Mais pour le moment, elle revint vers le speeder avec ses échantillons. Elle avait une réponse à entendre...

Occultus incarne :

Maeva – Matriarche du Clan Blood Venom

Les détails de l’entente entre Maeva et Yenna… Ne regardent que Maeve et Yenna. Et donc, avec un trio de « policiers » réveillés, informés des événements récents et devant la proposition de Yenna, il est l’heure de faire des choix. Pour l’ex membre de la CORSEC… Ses idéaux face à la République Galactique sont définitivement morts. Des troupes corporatives du Consortium Éternel opérant en toute impunité en sol républicain. Une planète entière sous le joug d’un despote avec une corruption endémique contre laquelle il n’y a aucune contre-mesure. Un monde aux portes de l’APEX laissé virtuellement sans défense. Est-ce que se refaire une vie dans le Consortium éternel serait une si mauvaise chose? Si c’était pour servir les intérêts d’une matriarche typique… Oui. Mais le détective n’est pas stupide. Il voit bien que Yenna n’est pas votre sith typique.

Donc oui. Il accepte l’offre. Protéger et servir. S’il peut continuer d’être un policier… Non. S’il peut enfin être un vrai policier… Mourir en faisant son devoir aurait soudainement tellement plus de sens que maintenant… Non? Pour le médecin légiste, le choix n’est pas trop difficile non plus. Il sait qu’il n’est plus jeune. Qu’il est plus près de la tombe que bien d’autre. Et que le fait qu’il se soit tant négligé venait, entre autres, d’une absence de but. Mais… Ce que contrôle Yenna doit être relativement vaste. Et fort probablement que l’esprit scientifique, l’esprit de la découverte brûle bien plus fort là-bas qu’ici. Se remettre en forme. Commencer un nouvel emploi. Travailler encore quinze ou vingt ans mais dans quelque chose qu’il aime… Et qui sait. Peut-être se trouver une charmante épouse, couler des jours heureux? Le pour déclasse largement le compte. Lui et son lapin acceptent.

Ce qui en laisse une. Celle qui devrait sauter de joie devant une telle occasion… Mais c’est celle qui fait le plus grise mine. Oh elle ne doute pas qu’elle pourrait facilement refaire sa vie sur un monde contrôlé par Yenna. Retourner aux études. Faire quelque chose qu’elle aime. Être plus qu’un succulent duo cuisses et poitrines. Mais… Elle s’est… Attachée… À Yenna. Un phénomène commun quand le monde vous traite comme de la merde, de développer des sentiments pour quelqu’un qui vous tend la main au lieu de vous marcher dessus. Seulement voilà : Candy n’est pas stupide. Disons qu’elle accepte. Elle va dans le Consortium Éternel. Elle sera une étrangère en terre étrangère. Et... Ne plus revoir Yenna? Car elle est réaliste : si Yenna est aussi puissante, influente qu’elle le comprend… Qu’est-ce qu’elle aurait à faire d’une personne venant du trou du cul de la galaxie?

Sur des millions de « sujets », pourquoi la sith prendrait le temps d’aller la voir elle, spécifiquement? Qu’est-ce qu’elle a de si spécial qu’elle ne peut pas trouver chez des milliers de femmes? Si elle reste ici… Oui, elle aura toujours une vie de merde. Mais elle gardera le souvenir de Yenna sans la savoir si près… Et pourtant si loin. Elle ne veut pas rester ici. Mais elle va moins souffrir… Non? Il reste à voir ce que la principale concernée, Darth Yenna, a à dire : qu’est-ce que Candy peut lui offrir que des milliers d’autres femmes dans la galaxie ne peuvent. Qu’est-ce qui la rendrait unique ou intéressante parmi toutes ces autres femmes que peut trouver la sith? Une question pertinente quand on considère l’énorme changement que cela représente. Tout abandonner quand il n’y a à peu près rien derrière n’est pas si difficile. Abandonner l’espoir, par contre, est une tragédie…

Le groupe ne mit pas trop de temps pour réfléchir. Diedrick fut le premier à annoncer accepter la proposition de Yenna. Il pourrait devenir un véritable agent de police à résoudre des affaires complexes ou, au contraire, intégrer un petit commissariat de quartier ou de campagne. Les affaires seront moins passionnantes, la carrière plus tranquille, mais cela ne changera rien à son badge ou son uniforme, ni à son sentiment du service et du devoir accompli quand il rentrera chez lui le soir, peut-être tardivement après que sa supérieure le lui en ait donner l'ordre après une énième nuit blanche sur une affaire. Biggs annonça également accepter la proposition de la Sith. Il trouvera bien un laboratoire où son esprit scientifique sera mis à l'épreuve. Peut-être même au sein de la mégacorporation de la Modeleuse où il pourra trouver de quoi stimuler sa créativité et se reprendre en main.

Il ne reste plus que Candy qui, s'est un peu mise à l'écart du groupe. La Modeleuse sentait le tiraillement dans son esprit et elle s'installa à côté d'elle pour en savoir plus. Elle ne savait pas quoi faire. D'un côté, elle voulait quitter la planète, mais elle se retrouverait dans un monde inconnu, entouré d'inconnus et sans aide. De l'autre, si elle restait, plus de Police des Pauvres et sans doute un retour à sa vie d'avant, la seule chose qu'elle savait faire... Par-dessus tout, ce qui lui ferait le plus de mal serait de ne plus voir Yenna qui aurait sans doute mieux à faire que de lui consacrer du temps. Il semblerait que la jeune policière ait développé un attachement particulier envers la Sith et si vous pensez que Yenna allait en profiter pour enfoncer le clou pour la détruire complètement par pur sadisme... C'est que vous n'avez toujours rien compris ! Elle la prit dans ses bras et lui fit une proposition plus personnelle : pourquoi ne pas vivre chez elle ? Elle pourrait suivre des études à domicile auprès des meilleurs enseignants à portée de main de la Matriarche, profiter d'une vie qu'elle n'avait jamais connue mais qu'une personne avec une telle joie de vivre malgré l'adversité mérite de savourer.

Comment Candy a régit à cette proposition ? Et bien à voir les étoiles dans ses yeux et la manière dont elle sauta au cou de la Sith pour la remercier en la couvrant de bisous... plutôt bien. Les faits étaient donc actés : la Police des Pauvres venait de s'auto-dissoudre et ses membres demandèrent un transfert permanent dans une autre région de la Galaxie, loin des gouverneurs corrompus et d'une République plus douée pour parler qu'agir. Le retour fut bien plus joyeux et les trois membres se séparèrent le temps de préparer leurs bagages. Yenna était évidemment avec Candy. La pauvre allait avoir besoin d'aide pour rassembler ses quelques affaires dont elle ne voulait pas se séparer dans son unique valise... Tout le monde se rejoignit à l'astroport. Le vaisseau de la Sith apparut et se posa en ignorant toutes les procédures et les autres demandes d'autorisations.

Évidemment, le nouveau gouverneur se montra. Ignorer ses directives ? Comment ces étrangers osaient-ils ? Il enragea davantage quand il vit la Police des Pauvres monter à bord et exigea des explications dans un langage fort peu élégants. Les membres répondirent, sans la moindre crainte dans la voix ou le regard. Même Candy y mit son grain de sel et, face à une nouvelle déferlante d'insulte, la jeune femme aux cheveux arc-en-ciel, ancienne prostituée de son état comme l'avait si bien rappeler son interlocuteur, répondit avec un direct du droit en plein dans le nez du gouverneur sous le regard médusé de l'assistance et les grognements appréciateurs de ses anciens collègues. Bien sûr, il n'allait pas se faire humilier par une fille de peu de vertus devant ses hommes. Il s'apprêta à la frapper et... vola en arrière sur une plusieurs mètres. Il se releva, le nez en sang et la tête prise de vertige suite à ce vol plané et remarqua Yenna faire un simple non du doigt en agitant l'index de gauche à droite et son autre main semblant crépiter d'étincelles. Tout le monde grimpa dans le vaisseau, Diedrick étant le dernier et se permettant de faire un autre genre de signe du doigt en direction du gouverneur. L'engin ne perdit pas de temps et quitta les lieux à toute vitesse, mettant un sacré bazar dans l'astroport.

Le voyage vers le Consortium prit quelque temps et Yenna en profita pour faire un rapide cours sur les us et coutumes locales sur les planètes qu'elles gèrent. Fort heureusement, sa vision de la politique et de la société était très différente de celui de ses paires. Pas de xénophobie ou de misandrie, ce dernier point étant une bonne chose pour les 2/3 de l'ancienne Police des Pauvres qui n'avait sûrement pas envie de se retrouver avec autant de droits qu'un meuble vivant. Elle parla plus en détail avec Candy et la pilote du vaisseau, membre du harem de la Matriarche, pour lui expliquer son cas un peu particulier. Non, juste parler. Étrangement, plus Candy avait de détails, plus elle se montrait curieuse et vint la question de ce qu'elle voudrait faire. Suivre des études oui, mais dans quel domaine précisément ? La jeune femme se montra intéressée par le domaine artistique. Le mannequinat peut-être... ou pourquoi pas du cinéma ? Après tout, même parmi les Hapiennes, elle disposait d'une silhouette très "photogénique" selon ses dires. Les deux autres femmes étaient d'accord sur ce point et... après tout, pourquoi pas ?

Le bilan du voyage de la Sith sur Kwenn était en demi-teinte. Certes, elle avait trouvé un nouveau composé pour faire des shampooings, de nouveaux amis et une très charmante aspirante actrice qu'elle gardera sous son aile et qu'elle présentera à sa grande "famille". La reprise du contact avec un clan dathomirien était également une bonne chose. Malheureusement, ce dernier fait découle des points négatifs de ce voyage : Des artefacts vongs fonctionnels et des substances secrètes des Sœurs de la Nuit se promenaient librement dans la Galaxie. Il fallait les retrouver avant que quelqu'un n'ait la bonne idée de s'en servir, à fortiori à l'encontre du Consortium. Yenna n'avait pas prévu de s'occuper d'une telle chose en mettant le pied sur Kwenn et se concentrer dessus allait mettre ses autres projets en suspens. Mais pour l'instant, elle laisse ça de côté, préférant satisfaire la curiosité de moins en moins timide de Candy en la dorlotant doucement et... Est-ce que ce lapin se baladait avec de la nourriture provenant de la réserve du vaisseau en la faisant léviter devant lui ?? Nan, sa vision lui avait joué un tour, n'est-ce pas ? N'est-ce pas ?

Tout est bien qui finit bien, non? Trois bonnes personnes mais qui ont été malchanceuses dans la vie vont avoir droit à un meilleur futur. Grâce à la bonne entente entre Yenna et l’APEX, Kwenn ne sera pas laissée à elle-même car la faction criminelle va y étendre son influence et garder un œil sur la zone. Une porte de plus dans la République Galactique. Yenna peut se sentir fière d’avoir fait une bonne action. Elle gagne un enquêteur qui si pour le moment n’est pas le plus compétent est du genre tenace. Elle gagne aussi un scientifique dont le physique laisse à désirer certes mais dont l’esprit est moins émoussé qu’il n’y parait. Et enfin, elle gagne une future actrice de cinéma et quelqu’un qui a su attirer son intérêt. Tant pis pour la République si elle n’a pas su faire bon usage de ses ressources. Si Zarseen était là, elle féliciterait la sith : le talent, ça se paie!

Du côté du Consortium Éternel, bien que sa relation avec le clan Blood Venom n’ait jamais été remise en question, c’est une bonne chose de l’avoir… Revitalisée. Yenna sait que le moment venu, elle pourra compter sur Maeva. Tant qu’elle vient la récupérer, la dathomirienne n’étant pas extrêmement douée avec la technologie moderne. Mais côté (al)chimie, par contre… Elle ne donne pas sa place. Si le Clan doit prendre les armes aux côtés de Yenna, alors elle pourrait compter sur un contingent d’assassins d’élite qui n’ont rien à envier aux meilleurs assassins siths. Également, avoir trouvé des « vestiges » de Saruna LLC sur Kwenn va lui permettre de gagner des points avec Arcanis, la redoutable Major du Chume’doro. Un exploit dont peu peuvent se vanter. Conséquemment… Tout est bien qui finit bien, non, pour en revenir à la question de départ. Pas tout à fait, hélas…

À plusieurs années lumières de là, un vaisseau se pose dans le hangar d’un autre vaisseau et en descend l’hapienne qui a pris la fuite avec les choses importantes dans leur « avant-poste » sur Kwenn. Réussir l’exploit d’échapper à un membre du conseil noir n’est pas quelque chose dont plusieurs peuvent se vanter. À bord, les échantillons récupérés de la caisse de la traitresse dathomirienne et « l’artefact » vong récupéré dans les vestiges du champ de bataille. Bien que le logo soit en grande partie effacé, sur le sol du hangar, on peut encore lire SARUNA LLC. La « survivante » se rend ensuite jusqu’à une salle de conférence plus vers le centre du vaisseau, son « trésor » entre les mains. Il y a des gens très impatiens d’avoir son rapport… Et ces mêmes gens seront indubitablement très critiques face à ce qui s’est passé. L’opération aurait dû rester secrète, idéalement.

Si on considère les « complications » sur Azure… La dernière chose dont certains individus ont besoin c’est que le Chume’doro décide de remettre son nez dans l’affaire. Saruna LLC a été dissoute et une partie de son personnel a échappé à une purge brutale d’Arcanis et de ses subordonnés parce que la Reine Éternelle a eu son mot à dire sur la question… Mais si cet incident arrive aux oreilles du Major… Et un membre du conseil noir sur Kwenn? Pourquoi? Darth Yenna était là par hasard? Le plus simple serait de lui faire oublier toute cette histoire. Comme elle n’a pas pu voir « l’artefact », si les débris de la navette et les fragments d’un « artefact » vong sont découverts, peut-être qu’ils pourront l’orienter dans la mauvaise direction. Personne ne veut la voir interférer avec le projet « Lotus ». Pour le moment, la consigne est donnée. Suspension des activités jusqu’à nouvel ordre. Tout vient à point à qui sait attendre… Et Saruna LLC renaitra de ses cendres…

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