Nouvelles résolutions [Darth Yenna]

Le Palais Royal était désormais plus calme après une fête organisée dans les moindres détails. Même si Ânkh préparait sa plus grande offensive depuis plusieurs décennie, la Sith n’avait souhaiter laisser aucun signe permettant de croire que quelque chose se préparait et avait maintenu les festivités traditionnelle de la nouvelle année. Elle avait assez attendu et était confiante sur ses chances de réussite, ce qui lui avait peut-être permis d’apparaître comme plus rayonnante qu’à l’accoutumée. Depuis qu’elle régnait, les festivités de la nouvelle année avait plusieurs fois changer, mais depuis quelques décennies, la souveraine avait trouver une formule efficace : la journée était consacrée a une parade dans les rues de la capitale ou elle pouvait observer des chars venant de chaque planète du Consortium présenter les dernières innovations pour lui rendre hommage, puis la soirée consistait en une réception au sein du palais en compagnie du gratin du Consortium. Une occasion pour chaque Matriarche de pouvoir approcher la Reine et formuler quelques doléances ou suggestion qui amusait toujours la souveraine, qui pouvait ainsi estimer lesquelles restaient loyales et lesquelles au contraire voulaient simplement l’utiliser pour tirer avantage d’une situation particulière. Mais elle accordait toujours une oreille attentive et une déclaration chaleureuse, il était nécessaire de ne pas éveiller les soupçons, d’autant plus dans une caste d’individu réputé pour sa paranoïa excessive.

Ce programme pouvait paraître épuisant et ennuyeux, mais Ânkh avait un avantage indéniable sur nombre de ses rivaux : l’éternité. Elle pouvait se permettre de prendre son temps et venait de le prouver en planifiant sa vengeance sur Lord Over pendant vingt ans. Certes, l’ennui restait le pire ennemi de son existence, et ses recherches éternelles pour le chasser menait souvent ses adversaires a la sous estimer, a la croire soumise aux caprices de l’instantané qui gangrenait sans cesse la République et dans une moindre mesure l’Empire, dont les Moffs recherchaient également souvent a obtenir des résultats rapide afin de faire briller leur étoile personnelle. Mais Ânkh disposait du temps nécessaire pour préparer ses plans et les faire exécuter. Elle pouvait attendre encore, laisser l’ennemi s’affaiblir et flétrir alors que son étoile restait sans cesse au firmament, dominant le Consortium comme l’Ordre Sith d’une main de fer si cela s’avérait nécessaire, ce qui arrivait plus souvent qu’on ne pourrait le croire, la patience étant loin d’être la première qualité des adeptes du Côté Obscur de la Force. Dominé par la passion, bien peu était capable de vaincre la mort et sans l’éternité, ils ne pouvaient tout simplement pas échapper a la crainte d’être incapable de perdurer assez longtemps pour achever leur œuvre. En cela, les Matriarches qui choisissaient la voie de la cybernétique pour atteindre l’immortalité avaient plus de chance de comprendre la psychés de la souveraine que nombre de Seigneur Sith.

Vêtue d’une longue robe écarlate au dos nu et au décolleté plongeant, comme dans ses habitudes, la souveraine parcourait les couloirs pratiquement vide du palais d’un pas nonchalant, croisant quelques serviteurs chargé de nettoyer ses immenses couloirs d’or a chaque seconde pour s’assurer qu’ils restaient parfait en toute circonstance. Il était impensable que la divinité de la Reine soit remis en question par le moindre grain de poussière, aussi furtif soit-il, et la punition en cas de manquement pouvait devenir rapidement très sévère, même aux yeux de la souveraine elle-même. Malheureusement pour le petit personnel, Arcanis savait être impitoyable sur nombres de sujets. Mais comme d’habitude, elle avait superviser la sécurité de l’évènement avec zèle et efficacité. Oh, il avait bien fallut la faire renoncer a tout un tas de protocole fantaisiste sur le fait de profiter de l’évènement pour couper quelques têtes, mais rien d’inhabituel, c’était presque devenu un jeu entre les deux femmes. Les siècles passaient, mais Ânkh semblait incapable de se lasser de ses déambulations au sein du Palais, de ses dorures présentant de nombreux symboles ésotériques témoignant de sa divinité, de ses immenses tableaux la représentant a diverses époque de son existence, toujours glorieuse, que cela soit l’arme a la main, devant une foule en admiration ou simplement entrain de poser pour la postérité. Il fallait dire que la modestie était loin d’être sa première qualité…

Elle stoppa sa déambulation dans un balcon surplombant pratiquement tout le palais. La vue sur la capitale était ici imprenable, et elle pouvait observer le peuple profitant des derniers moments de la fête sous un feu d’artifice grandiose et spectaculaire comme seul Hapès savait les faire. Enfin, le peuple, surtout les femmes… Elle n’avait aucun doute sur le fait que quelque part, certaines d’entre elle tirait leur plaisir dans la torture, voire peut-être le meurtre de quelques hommes ayant le malheur d’être au mauvais endroit au mauvais moment… mais ici, c’était une tradition et qui se souciait de la « vie » d’un meuble après tout ? Un instant, la souveraine ferma les yeux, profitant de la fraîcheur de la nuit autant que de la clameur qui provenait de la foule. Elle pouvait déjà imaginer une clameur plus grande encore lorsqu’elle organiserait le triomphe de Ziran, car en cet instant, elle n’imaginait pas un seul instant que sa campagne militaire pouvait échouer : elle avait confiance dans la maîtresse d’arme pour remplir sa mission avec zèle et lui ramener une victoire glorieuse qui serait exploitable pour une longue campagne de reconquête. Son autre plan était plus hasardeux, mais son échec n’était pas vraiment un problème, après tout, il était surtout pensé comme une diversion, elle avait d’autres atout dans sa manche…

En parlant d’atout… Le bruit d’un pas caractéristique qu’elle reconnaîtrait entre mille se fit entendre et la tira de sa rêverie. La souveraine rouvrit les yeux, esquissa un petit sourire et se retourna. De toute les Matriarches, Darth Yenna était jusqu’ici resté assez discrète durant la soirée et la connaissant, Ânkh n’avait pas douter un seul instant qu’elle attendrait de limiter un maximum les autres personnes présente pour venir lui adresser la parole. Elle faisait partie de celle étant présente dans l’entourage de la souveraine depuis très longtemps, ayant trouver sa propre façon d’embrasser l’éternité, plus forte et plus fragile a la fois que la technique de la Reine, mais elle avait fait ses preuves après tout. S’adossant au rebord du balcon, Ânkh adressa un sourire avenant a la modeleuse, dont elle appréciait toujours la conversation, et souvent plus que cela d’ailleurs… Mais ici, la brune tombait particulièrement bien, car il y avait un détail qu’Ânkh n’avait pas encore totalement régler et elle serait sans doute la femme de la situation… Et de façon plus marginale, pouvoir mener une discussion plus légère sur la mode ou les nouvelles recrues de son harem serait une façon parfaite de boucler la soirée.

« Bonne année très chère, j’espère que tu a appréciée le spectacle. »

Aujourd'hui était une journée très spéciale : le passage à la nouvelle année. Pour cette occasion, toutes les Matriarches étaient conviées sur Hapès pour assister à la célébration au Palais Royal en compagnie de la Reine-Mère en personne. Pour nombres d'entre elles, c'était la seule fois de l'année où elles pouvaient l'approcher pour formuler des doléances, proposer des idées, voire même demander des conseils à la Souveraine Éternelle en personne. Mais l'invitation de Yenna était différente. Outre l'invitation toute en tournure protocolaire, car oui, quoi de plus prestigieux à cette époque que de recevoir une invitation par courrier dans une lettre superbement enluminée faite spécialement pour l'occasion ; il y avait un post-scriptum écrit à la main dans une écriture que la Sith reconnaîtrait entre mille et qui inviter à une petite discussion en privé après la cérémonie.

La journée promettait donc d'être longue et il y avait du pain sur la planche. Comme toujours, la Hapienne se leva relativement tôt dans son grand lit en charmante compagnie, ses quartiers et ceux de son harem étant en fait les mêmes. Elle s'extirpa de sa literie avec une discrétion surnaturelle pour ne pas réveiller la ou les autres dormeuses et fonça sans s'arrêter vers la salle de bain pour une douche bien chaude afin de pleinement la réveiller. Après quoi, elle profite du balcon pour un bol d'air frais chargé d'embruns marins et s'enfonce enfin dans la penderie pour trouver une tenue simple à mettre. Une rumeur dit qu'elle ne met jamais deux fois la même tenue. C'est partiellement vrai. Les Hapiennes étant ce qu'elles sont, il est vrai que chaque apparition publique s’accompagne dans une tenue créée spécialement pour l'occasion. Pour la vie de tous les jours en revanche... Eh bien, disons que si elle avait une tenue unique par jour, elle n'aurait pas une penderie aussi grande.

Le reste de la journée fut chargée. Avant le départ, il fallait organiser les derniers préparatifs pour la fête sur la planète et préparer l’Élégance pour le départ. Il y avait aussi la séance d'essayage pour la tenue, bel et bien unique celle-là et surtout la touche finale pour le cadeau à la Reine. Oui, à une époque, il était coutume d'offrir un cadeau à la Reine-Mère. Certaines Matriarches sont encore fidèles à cette tradition, mais elle tend à disparaître. Quand tout fut prêt, tout le monde se mit sur son 31 et s'envola pour Hapès. Enfin presque tout le monde, il fallait bien que quelques personnes restent pour représenter la Sith pendant les célébrations sur Lorell, avec les discours et tout le reste. Le voyage vers le cœur de l'Amas se déroula sans encombre, tout comme l'arrivée au palais où les serviteurs s'affairaient à satisfaire les besoins de toutes les Matriarches présentes.

Comme d'habitude, certains regards se tournèrent vers elle et pas uniquement parce qu'elle portait une robe d'un blanc éclatant aux reflets irisées dansant sous les lumières dont les bordures de chaque coupe étaient serties de petits éclats d'améthyste et d'onyx poli, les couleurs familiales. Ni parce que la dite robe offrait un dos nu, un décolleté plongeant ou qu'elle était généreusement fendue. Non, c'était pour d'autres sujets dont la Sith avait fini par faire abstraction au fil du temps, se contentant de prendre une flûte faite du cristal le plus transparent qui soit, sertit de paillettes d'or et remplie de l'alcool pétillant de référence pour les grandes fêtes au Palais Royal et provenant des réserves personnelles de la Reine. Elle se tourna ensuite vers la source de ces discussions, leva légèrement le verre dans leur direction avec un grand sourire et bue une délicate gorgée avant de poursuivre son chemin. Un magnat des médias avait dit un jour "qu'on parle de vous en mal est affreux, mais il est encore pire qu'on ne parle pas du tout de vous." Et Yenna était très forte pour faire parler d'elle...

Elle se posa sur la balustrade d'une terrasse du Palais, attendant simplement que le flot de Matriarches saluant la Reine et faisant part de leur problème se tarisse un peu, observant tout ce beau monde et le reste de la ville en contrebas où l'avenue principale était fermée à la circulation en prévision de la grande parade à venir. Quand elle arriva, elle s'agenouilla avec une révérence typiquement hapienne et donna son cadeau. Sa doléance ? Rien. Oui certaines Matriarches n'en formulaient pas, soit par respect envers la Souveraine, soit pour bien se faire voir en paraissant ne pas donner un fardeau supplémentaire à la Reine, soit par défi en montrant aux autres Matriarches que contrairement à elles, elles n'avaient pas besoin de l'aide d'une Déesse pour régler leur problème. Yenna est dans le premier cas de figure et puis... il faut dire qu'elle la voit plus souvent que la majorité d'entre elles. Ce qui veut dire qu'elle n'est pas obligée d'attendre la fin de l'année pour lui demander quelque chose...

Elle termina juste à temps pour voir le début de la parade avec ses chars grandioses venant de toutes les planètes de l'Amas, même la sienne. Puis ce fut le tour du feu d'artifice marquant les derniers instants de l'année et les premiers de la nouvelle. Yenna opta pour un autre endroit, un balcon dans le Palais offrant une vue encore plus dégagée et elle ne tarda pas à ressentir une présence familière dans la Force. Vu la puissance d'Ankh, c'était comme un phare dans la nuit et elle un joli petit papillon s'y dirigeant innocemment. Marchant d'un pas élégant, confiant et assuré, mais sans arrogance ou suffisance, la Sith se dirigea vers la Souveraine qui l'accueillit avec un sourire avenant en lui souhaitant la bonne année :

"Bonne année à toi aussi. J'ai beaucoup aimé le spectacle, surtout le feu d'artifice ! Et toi ? Tu as aimé mon cadeau ?"

Dit-elle tout en effectuant une petite enlaçade. Le cadeau en question ? Eh bien... C'était une petite tradition que se faisaient les deux femmes. À chaque nouvel an, Yenna offrait un bijou à la Reine. Un écrin finement ouvragé contenant une pièce de joaillerie unique, fait main par l'une des membres de son harem, artisane joaillière de son état, et uniquement avec des matériaux se trouvant sur sa planète. Cette année, le bijou était une bague en platine avec un traitement particulier lui donnant une teinte cuivré. Elle était gravée de runes sith et surmonter d'un diamant noir. Un cadeau unique pour une Reine unique...

Yenna savait soigner ses entrée. Elles se connaissaient depuis plusieurs dizaines d’années maintenant, mais Ânkh appréciait la compagnie de la modeleuse qui en plus d’être d’une fiabilité sans faille était un esprit aussi acérée que le sien capable de nourrir une réflexion digne d’intérêt. Certes, l’intérêt qu’elle avait porter a ses réflexions fut fluctuant a travers les années, au gré de ses propres centres d’intérêt toujours très variable, mais il y avait des choses sur lesquelles elle savait pouvoir compter sur la Matriarche et Conseillère Noire. L’opération qu’elle avait en tête nécessitait les meilleurs talents pour réussir et il fallait employer les bonnes personnes au bon endroit. Yenna lui avait sembler la personne la plus qualifiée afin de mener cette tâche. Arcanis aurait put l’être, ses compétences particulière de change-forme aurait sans doute été utile, mais… Disons que Ânkh craignait que la nature belliqueuse de sa première garde du corps prenne le dessus et qu’elle décide de faire chanter son sabre-laser plutôt que de faire de la négociation. Il était préférable de garder cette dernière en réserve pour des tâches plus directe dans lesquelles elle trouverait du plaisir a exercer ses compétences favorite. La bonne personne au bon endroit, voilà la responsabilité d’un leader.

Mais pour l’instant, même si cela allait revenir très vite, la souveraine n’avait pas vraiment cela en tête : comme a son habitude, Yenna avait choisit une robe mettant particulièrement en valeur son anatomie, ce qui était compréhensible après avoir été contraint de la restaurer non pas une, mais deux fois, d’abord pour contrer la « délicatesse » de sa mère biologique puis pour venir a bout du vieillissement. Sa méthode fut très différente de celle de la Reine, mais l’on ne pouvait nier qu’elle avait offert des résultats des plus intéressant, en tout cas, c’était agréable a regarder. Ânkh accepta l’accolade avec plaisir, l’enlaçant a son tour de façon plus directe. L’espace d’un instant, elle imagina qu’elle effet elle produirait sur la cour si elle décidait simplement de ne pas laisser parler la Sith, de l’embrasser avec fougue, de déchirer cette robe si belle et sans doute si chère pour l’installer sur la rambarde du balcon et lui faire l’amour sans autre forme de salut… Oui, elle imaginait bien le scandale, encore que bien peu oserait dire tout haut ce qu’ils penseraient de tout ceci par crainte des foudres de la souveraine lunatique… Par pur amusement, elle envoya cette image mentale l’espace d’une seconde a Yenna, puis s’éloigna pour l’écouter.

Son cadeau… C’était une tradition. Oui, cette bague était très réussie, comme chaque année. Yenna savait aussi s’entourer des bonnes personnes. Les années passant, elle comprenait comment fonctionnait le fardeau du pouvoir et la façon de l’exercer le mieux possible. Elle comprenait également qu’il ne fallait pas se laisser enfermer par les traditions et les dogmes afin d’être efficace. Une personnalité originale ce qui expliquait sans doute sa très grande longévité et la raison pour laquelle Ânkh ne s’était jamais lassée de sa compagnie. Aucun défi génétique ne semblait être capable de lui résister, ce qui faisait d’elle un atout unique qui avait une place dans les plans de la souveraine pour de nombreux siècles encore, la mission qu’elle allait lui confier aujourd’hui, si elle était très éloignée de ses compétences habituelle, lui permettrait peut-être de récupérer du matériel intéressant d’ailleurs… Mais pour l’instant, elle observait sa main droite ou elle avait enfiler l’anneau, ses runes Sith si belle qu’il semblait soudainement que l’appellation « Noir Parler » soit un crime envers un langage plus poétique que l’on ne pourrait le croire… Tant d’individu sous estimait l’aspect gracieux et aphrodisiaque du pouvoir.

« Un anneau pour les gouverner tous… Il faudra que tu me fasse rencontrer la femme a l’origine de cette merveille un jour, je suis très curieuse de voir comment elle travaille. »

Une curiosité non feinte d’ailleurs, Ânkh fut toujours curieuse de nombreuses choses et la cour éternelle était souvent rempli de savant, d’artiste et d’ingénieur présentant des nouveautés aussi intéressante qu’insolite a laquelle la souveraine accordait une très grande attention, trop grande au yeux de ses nombreux conseillers a travers les âges, mais nécessaire a ses yeux afin de rechercher de la nouveauté et de surprendre. Se retournant afin de pouvoir contempler le feu d’artifice, elle invita la brune a venir la rejoindre afin de pouvoir l’observer avec elle. Il y avait de nombreuses choses dont elle comptait discuter avec la modeleuse, certaines bien plus futile que d’autres. Mais pour l’instant, elle avait bien l’intention de commencer par le plus important. Comme elle, Yenna s’était sans doute rendu compte que les Sith étaient de plus en plus agité : vingt ans sans offensive majeure avait peser sur leurs nerfs et Ânkh avait conscience de ce point lorsqu’elle avait conçu le plan pour s’en prendre a Kashyyyk. Repartir a l’attaque aurait le mérite de leur donner une occupation et de « purger les faibles » selon l’expression consacré. Elle pris enfin la parole pour s’exprimer.

« Malheureusement, je ne t’ai pas fait venir ici simplement pour passer du bon temps. Très bientôt, nous allons repartir a l’attaque et j’aurais besoin d’un volet de tes compétences qui est loin d’être très répandu dans notre ordre : tes talents de diplomates. »

Elle marqua une pause, elle avait préférer ne pas jouer le suspens, entre elle, avec l’âge qu’elles avaient, cela n’avait plus aucun sens. Elle repris.

« J’ai demander a Ziran de conçevoir très vite un plan pour reprendre Kashyyyk, la première étape d’une contre offensive plus vaste pour reprendre le terrain perdu lors de Lord Over. J’aimerais que tu te rende sur Trandosha afin de négocier avec eux leur ralliement au Consortium. Je sais que discuter avec les Aliens ne te dérange pas, contrairement a l’immense majorité des personnes ici, alors je compte sur tes talents pour les convaincre qu’ils ont tout intérêt a collaborer avec nous. Une fois les négociations terminées, rien ne t’empêchera de te joindre a la fête si tu le désire, les Wookiees sont résistant et obstiné, des excellents sujets de test pour tes expériences, de plus, Kashyyyk est doté d’une faune et d’une flore unique qui pourrait t’offrir de nouveau spécimen intéressant. »

Comment se comportait la Reine Éternelle avec le commun des mortels ? Surement pas comme avec Yenna. En privé, le protocole et l'étiquette si chère aux Hapiens disparaissaient, les conversations étaient plus légères et familières et parfois les rapprochements plus intimes. Beaucoup plus intimes même comme l'illustre cette pensée qu'elle transmit à la Sith concernant une envie soudaine de s'adonner à certains actes à même cette balustrade. Comment Yenna y réagit ? Avec un sourire et la poursuite de cette image mentale : la balustrade qui cède sous les assauts de la Reine, les deux femmes chutant au sol avant d'atterrir comme deux plumes grâce à la Force, se retrouver dans cette situation plutôt embarrassante au beau milieu de la foule et... reprendre là où elles en étaient sous le regard choqué, médusé, voir intéressé, de l'assistance.

L'image mentale ne dura que l'espace d'un instant avant que la discussion ne reprit. Ankh était très satisfaite de son cadeau, au point où elle demanda à rencontrer la conceptrice de ce bijou pour observer sa façon de travailler :

"Tu as déjà rencontré Uleka... Même si ce n'était pas dans son atelier..."

Une autre image mentale, cette fois de la part de Yenna et... En fait, c'était un souvenir d'une des précédentes "vacances" de la Souveraine chez elle. La vision d'une Sephi à la peau bronzée, aux yeux émeraude et aux cheveux rouges démontrant par le geste que son habilité n'était pas uniquement réservée à la joaillerie...

Malheureusement, Ankh n'avait pas convié Yenna pour parler fantasme et souvenir de harem... Du moins pas pour tout de suite. Non, la conversation prit un sens plus sérieux quand la Reine indiqua avoir besoin des talents de "diplomate" de la Maîtresse Modeleuse. Elle enchaîna directement en expliquant qu'elle était sur le point de lancer une contre-offensive pour récupérer les territoires perdus suite à l'opération Lord_Over une vingtaine d'années plus tôt. Elle commencera par Kashyyyk dont elle avait confié l'assaut à Darth Ziran, la Maîtresse d'Armes du Conseil Noir. Un choix tout trouvé, la Sith étant non seulement une excellente combattante, mais également l'héritière légitime de la planète par les liens du sang. Entre sa soif de combat innée et la volonté de récupérer une possession familiale, elle allait être des plus motivées à réussir...

Mais Ankh ne voulait pas que la Sith accompagne sa collègue, mais qu'elle aille plutôt sur la planète voisine des éternels rivaux des Wookies : les Trandoshans. Le but étant de les convaincre de rallier le Consortium. Ils n'allaient sans doute pas dire non à une partie de chasse à grande échelle sur Kashyyyk. Par contre, les faire rallier volontairement au Consortium de manière permanente... Quand on connaît la réputation de ce dernier avec les non-Humains. Là, ça sera plus compliqué... Un défi intéressant. La récompense de la Reine était l'accès aux biosphères des deux planètes pour les recherches de la Modeleuse, de quoi déboucher sur de nouvelles créatures ou applications plus... personnelle :

"Les bruits de couloirs avaient donc raison, on repart en guerre... Tu offres des garanties particulières aux Trandoshans s'ils nous rejoignent ? Il faut dire que le Consortium a une certaine... réputation avec les Xenos qui le précède. D'autant plus qu'ils ont de base un ressentiment plus qu’exacerbé envers les étrangers. Mis au ban de la Galaxie au détriment des Wookies depuis des millénaires... ça n'aide pas."

Et depuis ce jour, les Trandoshans sont perçus comme un peuple barbare et détestable alors qu'ils ont une culture complexe et étonnamment, très spirituelle. Toutes ces chasses, ces traques, c'était uniquement pour s'assurer une place confortable dans leur au-delà. L'avantage de cette information ? Et bien comme tout peuple spirituel, ils sont par définition très manipulables...

"Il y a beaucoup de spécimens intéressants sur ces mondes. Par exemple, j'ai récemment fait l'acquisition d'une graine de Wroshyr en parfaite dormance. Un bois si solide qu'on peut en faire des coques de vaisseaux et son ambre peut faire des bijoux d'exception..."

Vous avez remarqué ? Ankh n'a pas proposé la moindre récompense à Yenna pour ses efforts. Il y a certes ce sous-entendu indiquant la possibilité d'acquérir des formes de vie endémiques rares, mais il ne compte pas vraiment. Après tout, la Souveraine savait que la Modeleuse pouvait avoir accès à ces dernières relativement facilement, que Kashyyyk soit dans l'espace hapien ou pas. Mais quand on se connaît depuis aussi longtemps et intimement, il n'y a pas besoin de promesse de récompense, ni même d'accord verbal formelle. Après tout, on ne dit pas non à une amie...

« Je pense que nous pourrions leurs concéder certains avantages commerciaux concernant les ressources de Kashyyyk, ainsi qu’une certaine autonomie, le temps de trouver et former l’un d’entre eux a devenir Sith pour qu’il s’occupe du reste. En les assurant de ne pas être sous la direction d’une Matriarche, ils devraient être rassuré, ils ont travailler plusieurs fois avec les Sith après tout. Mais j’avoue ne pas avoir encore décider. Généralement, je prend ce genre de décisions quand elle sont nécessaire, car prévoir trop vite peut finir par les rendre inutile. La principale tâche sera sans doute de calmer leur rivalité interne, toujours très complexe avec des individus pour qui l’honneur n’est pas un mot vain. Tu est patiente, observatrice et tu sait faire usage des arguments les plus persuasifs. Tu a toute ma confiance pour agir comme il te plaira. »

Cette confiance n’était ni des paroles en l’air, ni usurpée : Yenna avait fait ses preuves depuis longtemps et Ânkh savait qu’elle pouvait lui confier les tâches les plus complexe. Si elle échouait, elle ne lui en voudrait même pas : cela signifierait que c’était impossible, mais elle doutait la voir incapable de convaincre les lézards de partir combattre leurs rivaux. Les conditions du deal serait peut-être un peu plus problématique, mais elle n’y voyait pas non plus d’obstacle insurmontable. Ziran avait incontestablement la tâche la plus difficile, même si elle était dotée d’une solide puissance de feu pour accomplir sa tâche. Yenna avait fort bien compris pourquoi la souveraine l’avait choisit. Mettre la bonne personne a la bonne place, ajouter un zeste de chaos afin de rendre l’ensemble plus intéressant et imprévisible, sans défi, la vie n’avait après tout aucune saveur… Voilà qui rythmait le quotidien de la souveraine éternelle. La réalité était qu’elle offrait pratiquement une carte blanche a la brune pour offrir aux Trandoshan ce qu’ils désiraient, dans la limite du raisonnable, bien entendu. Arriver a en trouver un assez fort pour devenir Seigneur Sith serait sans doute la meilleure option, il prendrait la tête de son peuple et la loyauté du système envers le Consortium serait alors acquise sans efforts, permettant aux Hapiennes comme aux Sith de pouvoir tirer tous les profits économiques d’une opération comme celle-ci.

Lorsque Yenna évoqua la graine qu’elle venait de récupérer, Ânkh esquissa un sourire amusée : elle n’avait jamais manquer de ressource pour obtenir ce qu’elle voulait, et c’était l’une des clefs de son succès au sein d’un univers aussi concurrentiel que celui des Sith. La souveraine éternelle la savait capable de s’adapter comme un caméléon a de nombreuses situations, ainsi que toujours savoir ou trouver les bonnes personnes pour obtenir ce qu’elle désirait. Cette épicurienne savait même tirer profit du travail pour s’offrir également quelques plaisirs, un trait de caractère qui la rapprochait naturellement de la souveraine éternelle. Si elle n’avait pas vraiment d’avis sur la coque des vaisseaux, la possibilité d’utiliser l’ambre afin de confectionner des nouveaux bijoux en revanche ne tomba guère dans l’oreille d’une sourde. Après tout, ne venaient-elle pas il y a quelques instants d’évoquer le sujet avec cette Sephi magnifique qui avait décidément de nombreux talents et qui était très habile de ses mains pour de nombreuses choses ? La souveraine éternelle repris donc la parole afin d’évoquer ce qui venait de lui passer par la tête, revenant sans transition a une question plus légère.

« Uleka va donc avoir de nouveau du travail. Elle est vraiment très habile de ses mains, la prochaine fois que je passe chez toi, j’espère qu’elle sera présente, je veux la féliciter en personne pour son chef d’œuvre. »

Il n’était pas très difficile d’imaginer la façon dont la souveraine comptait féliciter l’artisane du harem de Yenna… Mais pour l’instant, la souveraine invita la maîtresse modeleuse a la suivre. Maintenant qu’elle avait évoquer le « principal » sujet du jour, il n’était plus nécessaire de rester sur le balcon : assez d’invité étaient parti et le personnel était déjà au travail pour s’assurer que la propreté du palais serait parfaite, comme d’habitude. Prenant la tête, d’une démarche aussi assurée que chaloupée, la souveraine mena son amie dans l’un des nombreux salons du palais ou elle avait fait préparer une table avec un alcool des plus précieux, histoire de finir cette soirée de la nouvelle année avec une boisson digne de l’occasion. Un serviteur vint ouvrir la bouteille dès que les deux femmes furent installée et les servit avant de s’éclipser avec la discrétion d’un véritable professionnel. Après tout, même le personnel devait être a la hauteur des critères divins de la souveraine éternelle. Darth Ânkh s’empara du verre et observa le breuvage avec un regard qui laissait penser qu’elle était entrain d’observer autre chose que l’alcool… Peut-être le décolleté de Yenna en réalité… Mais elle repris la parole en revenant sur la mission, elle avait oublier un détail important qu’elle devait réparer.

« Tu ne sera pas seule sur cette mission ceci dit : j’ai demander au Prophète Suprême du Côté Obscur Darth Kairos de t’accompagner. Il est encore jeune selon nos standards, mais je me suis dit que tu saurais employer ses talents de prescience mieux que Ziran qui aurait sans doute rechercher a le couper en deux a la première occasion. Voir ses efforts pour survivre aurait sans doute été amusant, mais il convient de ne pas jeter trop de chaos dans ce genre d’entreprise malheureusement… Diriger est parfois si ennuyeux... »

La moue a la fin de la phrase était particulièrement exagérée, ce qui prouvait que la souveraine ne pensait pas réellement ce qu’elle affirmait. Toutefois, il y avait quand même une part de vrai, elle aurait vraiment apprécier ce spectacle… Wrath promettait toutefois d’en offrir un peut-être encore plus exaltant...

Comme d'habitude, la Reine avait tout prévu. Des avantages commerciaux, une autonomie politique relative... De quoi garder les Trandoshans sous contrôle le temps qu'un des leurs se révèle être suffisamment puissant dans la Force pour devenir un Sith d'une part et suffisamment digne de confiance pour gérer la planète au nom du Consortium d'autre part. Le but de Yenna sur place serait donc de convaincre les Trandoshans de suivre le Consortium en jouant avec les rivalités internes et leur sens de l'honneur exacerbé. Elle avait carte blanche et ce simple fait en disait très long sur la confiance de la Souveraine envers la Matriarche.

La discussion se poursuivit et la mention de l'utilisation d'une nouvelle ressource pour faire des bijoux intéressa la Souveraine, espérant par ailleurs que la joaillière de Yenna soit présente lors de son prochain séjour pour la féliciter de son travail :

"Son atelier est dans le Domaine. Qui sait... elle pourrait même t'initier aux arts mystérieux de la joaillerie si ça t'intéresse. Justement, elle commence à avoir l'envie d'avoir une apprentie pour l'aider !"

Quoi ? La Reine Éternelle, Déesse parmi les mortels, utiliser ses mains fines et délicates pour faire de l'artisanat comme un de ses milliards de serviteurs de simple extraction ? Oui, c'est presque irréel de voir un noble, qui plus est du rang le plus élevé qui soit, s'abaisser à une tâche manuelle quelconque, mais n'oublions pas que nous parlons d'Ankh et que Yenna la connaît bien. La Souveraine multiséculaire avait l'ennui en horreur et était toujours partante pour expérimenter quelque chose de nouveau, presque n'importe quoi, pour briser cette lassitude et cette routine qui lui pesait tant avec le poids des ans. Un stage d'initiation à la joaillerie pourrait l'intéresser au plus haut point, combinant sa passion pour les bijoux et son envie insatiable d'essayer quelque chose de nouveau. Qui sait ? Elle pourrait même, par ce biais, découvrir un nouveau hobby, comme cet antique roi de l'Amas de Tion, plus à l'aise dans la serrurerie et l'horlogerie que dans la gestion d'un royaume...

Peut-être même que c'était la raison pour laquelle elle aimait passer tant de temps chez Yenna. C'était son amie, certes, mais la relation entre cette dernière et son harem était aux antipodes de ce que l'on voit habituellement chez les Hapiens et pas uniquement du fait qu'il est composé uniquement de femmes et faisant la part belle aux non-Humains. Il n'y avait ni hiérarchie, ni étiquette, ni contrainte, même à l'égard de la Sith. Ce genre de fonctionnement apporte un cadre résolument plus complice et intime, ce qui sied à la perfection pour un harem. Là-bas, Darth Ankh n'était donc plus la Reine Éternelle, ni la Dame Noire des Sith, ni même une noble de haut rang. Elle était juste une "simple" femme, à l'instar de Yenna et des autres membres du Harem, oubliant volontier le temps d'un séjour la routine et la monotonie imposées par le pouvoir, ses besoins et ses envies comblées de la plus naturelle et agréable des manières. Et cela marche assez bien au point où elle révéla même quelques-uns de ses secrets... Saviez-vous, par exemple, que Yenna connaît le vrai prénom d'Ankh ? Comment elle s'appelle ? Désolé, mais si vous voulez le savoir, il faudra gagner suffisamment la confiance de la Souveraine pour qu'elle vous le révèle. Ce n'est pas une information qu'on révèle au premier venu comme ça voyons !

Mais revenons à cette entrevue et changement d'ambiance. Les deux femmes quittèrent le balcon pour retrouver la chaleur du Palais royal, Yenna suivant la Souveraine et sa démarche chaloupée avec une assiduité exemplaire, les yeux bien occupés. Est-ce que la Reine l'a remarquée ? Assurément ! Est-ce que là dérange ? Vu l'absence de réaction, à votre avis ? Elles arrivèrent dans un petit salon à l'image du reste des lieux, d'un luxe indécent. Une bouteille d'un alcool rare et deux verres étaient présents. Il fallait bien finir l'année comme il se doit... Observant l'alcool... ou ce qui se trouvait derrière le verre comme un juste retour des choses, elle mentionna la présence de Kairos pour assister Yenna, un allié plus utile à elle qu'à Ziran, qui ne l'aurait pas supporter. En même temps, elle arrive à supporter qui ?

"Ne sois pas sévère avec Kairos. Trouver de bons conseillers est rare ces temps-ci !"

Certes, il était plus jeune que les deux Sith, mais puissant et sa loyauté envers la Reine était sincère et ce n'était pas vraiment le cas de tous les membres du Conseil Noir. Certes, ils ne font pas un pas de travers par crainte de la colère de la Souveraine, mais il n'y a que deux fins possibles avec ces gens-là : soit ils meurent plus ou moins vite, soit ils vivent assez longtemps pour voir cette crainte s'estomper peu à peu, remplacer par l'irrépressible envie d'assouvir l'ambition suprême. Ce qui signifie beaucoup de travail supplémentaire pour corriger le parvenu, réaffirmer son autorité... sans parler de la surcharge de travail du petit personnel qui n'en demandait pas tant et qui va devoir nettoyer tout ça.

Yenna prit son verre en main, observant son contenu comme un expert analyserait une toile, le faisant tourner avec douceur et fluidité pour libérer ses odeurs et trempant enfin ses lèvres avec avant d'en boire une légère gorgée chargée d'arômes que son cerveau interprétait avec brio. Un très alcool et un très bon millésime que l'on trouvait là :

"Je vois que tous ces débats, concernant l’œnologie, n'ont pas été inutiles !"

Dit-elle en souriant avant de boire une nouvelle gorgée qu'elle prit le temps de déguster. Un alcool pareil n'est pas fait pour être vidé d'une traite. Ce faisant, elle observa Ankh avant qu'une question ne lui hante l'esprit :

"Ce n'est pas ton couturier habituel qui a fait cette robe. Le style est différent. Une nouvelle lubie vestimentaire ?"

Telle étaient les deux femmes : discutant d'un sujet sérieux comme la prise d'une planète à des sujets plus léger en un instant. L'essentiel avait été dit et un plan pour monter une telle opération ne pouvait émerger dans la seconde, surtout si son allié n'était pas présent. Donc, pour l'instant, on profite de la situation : deux bonnes amies autour d'une excellente bouteille refaisant leur petit monde...

La joaillerie… l’idée était bien moins farfelue que l’on ne pouvait le croire. Déjà parce que la Reine n’était pas très originale dans ce domaine et aimait les bijoux, particulièrement les Diamants puisqu’à l’instar de son âme, ils sont « éternel », mais aussi toutes les pierres capable de la mettre en valeur tout en étant magnifique pour elle-même, mais aussi pour des raisons plus pratique : en bonne alchimiste Sith, Ânkh était toujours a la recherche de matériaux plus résistant pour concevoir ses artefacts et la joaillerie pouvait lui offrir des nouvelles propriétés qu’elle n’avait pas soupçonner jusqu’ici, lui permettant donc de créer des armes et des reliques plus puissantes et surtout plus résistante : elle avait retenu le sort funeste du Talisman de Muur, détruit par le Point de Rupture et souhaitait autant que possible délivrer ses propres créations d’un sort aussi funeste. Autant dire que la proposition fut accueillit par la souveraine avec enthousiasme : si elle n’obtenait pas ce qu’elle attendait, ce n’était pas si grave : elle aurait tuer l’ennui durant quelques temps et serait capable de se fabriquer elle des bijoux magnifique et de prouver qu’elle était parfaite, même dans ce domaine. Après tout, elle avait une image a entretenir, si elle se lançait, c’était bien entendu pour exceller, Ânkh ne se contentait pas d’être la seconde.

La remarque sur Kairos dessina un sourire amusée sur ses lèvres. Ce n’était pas tant qu’elle le sous-estimait ou n’avait aucune considération pour sa loyauté et ses services. Certes, son appréciation des prophètes suprêmes du Côté Obscur de la Force était parfois lunaire, car elle savait très bien de quoi ils étaient capable pour parvenir a leurs fins et que leurs « prophétie » se réalise, toutefois, elle savait que l’actuel prophète suprême avait la tête sur les épaules. Mais il y avait chez Ânkh cette âme d’enfant capable de s’amuser de spectacle particulier, et l’idée d’imaginer Kairos se plier en mille pour échapper au sabre-laser de Ziran avait quelque chose de particulièrement séduisant. Soit, elle avait imaginer d’autres stratagèmes pour s’offrir un peu de spectacle, mais tout en s’amusant a faire tourner l’alcool au fond de son verre, elle pris tout de même le temps de répondre afin de pouvoir expliciter le fond de sa pensée, même si elle était certaine dans le fond que Yenna avait déjà saisi ce qu’elle voulait dire par cette remarque pleine d’ironie.

« Oh, je ne souhaitais pas lui retirer du mérite : il faut savoir faire preuve de nombreuses qualités pour atteindre le poste de Prophète Suprême du Côté Obscur et il s’est montré loyal et capable. Mais avec son talent a survivre a tout ce qui pourrait le menacer, je dois admettre qu’il y a quelque chose d’amusant a l’imaginer se contorsionner pour éviter la lame de Ziran. Mais tu me connais, j’ai apporter quelques touches de distraction, sinon le spectacle ne serait pas assez amusant a regarder et notre attaque manquerait cruellement de panache. »

Parce que c’était aussi un aspect de la personnalité d’Ânkh, il fallait forcément qu’un moment ou un autre, elle glisse un élément qu’elle nommait souvent « l’élément artistique » pour donner un peu de piquant a ses entreprises. Le goût du risque, le refus du conventionnel et du convenu, la nécessité d’avoir du désir et de la passion, en clair, une forme d’art qu’elle revendiquait sans aucun problème, elle ne faisait pas que tuer l’ennui, elle rendait les évènements assez unique pour mériter d’être dans les livres d’histoire pour quelque chose de plus que leur simple importance a l’échelle de la galaxie. L’on compilait l’histoire de la galaxie sur des dizaines de milliers, tellement que de nombreux évènements semblaient se ressembler tellement qu’ils n’étaient que les échos revenant sans cesse réécrire les mêmes histoires avec des noms différents. Ânkh voulait donner a son histoire quelque chose d’unique, quelque chose qui mériterait que l’on s’en souvienne pas seulement parce que cela avait percuter le destin de milliards d’individu, mais aussi parce que l’on avait jamais fait cela de la façon dont elle s’y prenait. Mettre du chaos artistique dans ses propres plans faisait partie de ses habitudes. L’on ne refait pas les manies d’une âme de plusieurs siècles.

Mais les discussions s’orientèrent sur des sujets plus léger comme le vin, mais surtout la robe de la Reine. Oui, pour une fois, elle n’avait pas fait appel a son styliste fétiche et Yenna qui la connaissait par cœur n’avait pas manquer de le remarquer. Buvant quelques gorgées d’alcool avec délectation, Ânkh fit quelque peu durer le suspenses, puis claqua des doigts, comme si elle avait prévu que cette question vienne depuis le début de l’entretien. Une jeune femme sorti de l’ombre et s’inclina devant les deux invités de marque de la table comme l’exigeait le protocole en ses lieux, mais Ânkh l’invita d’un geste a se redresser pour pouvoir les regarder de façon bien plus naturelle. Elle était brune et sa peau était couverte de tatouage sublime, ce qui avait poussée la Reine a s’offrir ses services comme membre de la garde du Harem. Elle s’était montrer rapidement très débrouillarde, pas seulement comme garde : elle faisait des tatouages, de la peinture sur corps, de la musique traditionnelle et était également très gourmande au lit… Elle était certaine que Yenna la trouvait a son goût, raison pour laquelle elle avait choisit dans cette soirée de mettre en valeur un autre de ses talents : celui de styliste de mode. Certes, elle appréciait toujours son styliste officiel, mais il fallait bien changer un peu de temps a autre non ?

Spoiler:

« Voici Aoi, Aoi, je te présente Darth Yenna, notre Maîtresse Modeleuse et une très vieille amie. Aoi est une des plus récente garde du harem, mais ses talents sont aussi multiple qu’agréable. Elle est a l’origine de ma robe pour cette soirée, j’ai penser qu’elle te plairait autant que je l’ai trouver sublime. »

Ankh précisa le fond de sa pensée envers Kairos, rajoutant qu'avec les capacités du membre du Conseil Noir à se sortir de toutes les situations, le voir se dépatouiller avec Ziran aurait été intéressant à observer. Elle précisa également que, comme à son habitude, elle distillera quelques petites "surprises". La fameuse "Ankh Touch" comme on dit dans le milieu. Son obsession de rester dans l'Histoire sans qu'on ne lui fasse de l'ombre amena toute sorte d’excentricités au fil de son histoire. Elle était curieuse de voir ce que la Souveraine avait prévu cette fois-ci, mais vous connaissez Yenna : à ses yeux, les meilleures surprises de son amie étaient celles qu'elle lui réservait dans l'intimité...

La discussion dériva sur la tenue de la Reine. Yenna la côtoyait depuis longtemps pour connaître ses goûts vestimentaires et le style de ses différents stylistes officiels se succédant depuis des décennies. Le style de cette robe était une grande première et forcément, en bonne Hapienne, la Matriarche voulut en savoir plus. Ankh avait apparemment pris cette éventualité et compte et claqua théâtralement des doigts pour faire sortir une de ses suivantes de l'ombre. Comment elle était ? Eh bien un point commun entre les deux Sith étaient qu'elles avaient du goût en matière de femme. Cette garde du Harem, Aoi, était donc très belle, dotée de nombreux talents parfois inattendu, d'une loyauté sans faille, d'une passion ardente au lit et avaient ses petites particularités la rendant elle aussi unique.

Après les salutations que Yenna rendit respectueusement, la Matriarche se leva et eut quelques mots avec Aoi en lui tournant autour. Des banalités en sommes et non, ce n'était pas un requin tournant autour de sa proie, plutôt comme une experte en arts analysant une toile de maître dans les moindres détails avec tout le respect dû à l’œuvre. Le but n'était pas de la mettre mal à l'aise ou de l'intimider. C'était même tout l'inverse. Le rapprochement, la discussion presque familière... Tout était fait pour la mettre en confiance et la faire se sentir apprécié, ce qui était le cas. Quand Yenna aime quelque chose ou pas, vous le savez tout de suite et Ankh, joueuse comme elle l'était, savait comment s'y prendre pour obtenir l'approbation de son amie. À la fin, la Matriarche était dans le dos de la garde du Harem, les mains massant doucement les épaules, la tête posée sur l'une d'elles, chuchotant quelques mots à l'oreille ressemblant à une demande de tenue et une proposition de vacances avec un sourire et un regard taquin lancé à la Souveraine :

"Tu crois qu'elle pourrait venir la prochaine fois que tu prendras des vacances chez moi ? Je suis certaine que ma styliste aimerait la rencontrer ! Et je pourrais en profiter pour une petite commande !"

Dit-elle en souriant avant de déposer un baiser sur le front de la jeune femme. Une marque de respect également tombée en désuétude avec le temps avant de se réinstaller, laissant une place si Aoi voulait rester et si la Reine n'y voyait pas d'inconvénients bien sûr :

"Elle me rappelle Shina. Le même regard, le même sourire, la même passion pour les tatouages... Elle me manque..."

Il y a bien longtemps, à une époque où Ankh était littéralement une autre femme, Yenna avait une suivante du nom de Shina, membre de son harem, un vrai rayon de soleil qui lui avait été arraché dans un attentat au speeder piégé. Sa mort et la vue de sa dépouille dévorée par les flammes avaient éveillé chez la Sith une colère peu commune qui ne se dissipa qu'à la vue du corps de la Matriarche responsable, le visage et la gorge à moitié dissous après un baiser fatal, devant toute l'Assemblée des Matriarches. La terreur absolue dans ses yeux alors qu'elle baragouinait pour appeler à l'aide, la soudaine réalisation que c'était la fin et que sa dernière image était celle du visage de Yenna au-dessus d'elle, ne disant rien, le regard et le sourire le plus carnassier qu'on puisse imaginer sur cette frimousse... Cela valait bien la sanction d'Ankh pour s'en être prise ainsi à une autre Matriarche et en public.

Aujourd'hui encore, cet acte avait des répercussions. Que ce soit la réputation suicidaire de vouloir s'en prendre à Yenna via son harem à la soudaine mode des implants cybernétiques anti-bactérie nécrosante chez les Matriarches. Ankh l'avait boudée, presque ostracisée, pendant un demi-siècle avant que les relations entre elles ne se réchauffent jusqu'à devenir ce qu'elle est aujourd'hui. Noyant ses pensées moroses dans la gorgée qu'elle venait d'avaler avec hâte, elle reposa son regard sur la Souveraine, sa bonne humeur apparemment revenue aussi vite qu'elle était partis :

"Qui dit nouvelle année, dit résolutions qu'on ne tient presque jamais à prendre... Des idées ?"

Ânkh en avait-elle réellement voulu a Yenna pour cette acte de bravoure ? Non, c’était théâtral, avec une mise en scène parfaite, le genre qu’elle aurait put faire elle-même dans une situation similaire, la partie Sith de son être avait admiré une telle minutie dans l’acte de vengeance. Mais diriger le Consortium d’Hapès était une tâche plus complexe encore qu’être la Dame Noire des Sith : il fallait être capable de jouer l’équilibriste entre les maisons nobles et trancher dans le vif pour s’imposer par la force, une méthode respecté des cultistes du côté obscur, était perçu comme une faiblesse par les matriarches. C’est davantage pour cette raison qu’elle avait sanctionner la brune et refuser de la recevoir pendant cinquante ans : il fallait sanctionner un acte qui n’était culturellement pas acceptable au sein de l’amas, lui offrir une leçon autant que veillez a ce que les esprits oublient l’affront, la majorité d’entre eux au moins. Trente ans était un minimum, c’était le temps du renouvellement d’une génération et Ânkh n’aurait jamais put faire moins. Elle avait rajouter vingt ans pour faire bonne mesure, mais cela lui avait coûter plus qu’elle ne l’aurait jamais admit. Fort heureusement, tout ceci était derrière elle aujourd’hui, mais le sentiment de perte et la blessure était toujours présente dans le cœur de la modeleuse, une blessure que la souveraine était l’une des rares personnes de la galaxie a pouvoir comprendre.

Après tout, même si elles n’avaient pas emprunter le même chemin, les deux femmes avaient toutes les deux appris a tricher avec la mort et vivaient donc des expériences similaires. Peut-être était-ce l’élément qui les rapprochaient le plus de façon intime, le fait d’être capable de comprendre leurs ressentis parce qu’elles pouvaient vivre les mêmes choses. Combien d’individu exceptionnel avait-elle elle-même perdu au cours des siècles, parce que contrairement a elle, ils n’avaient pas emprunter le chemin de l’immortalité, ou rencontrer un trépas trop rapide avant de pouvoir choisir de le prendre ? Bien trop a son goût, et il lui arrivait également de ressentir le vague a l’âme a propos de cette question. Même pour certain de ses ennemis d’ailleurs, la disparition de Lucius l’avait touché plus qu’elle ne voulait bien l’admettre, et certain membres du Chume’doro se demandait si elle n’avait pas choisit la République pour sa prochaine offensive comme un moyen de refermer cette blessure en démontrant a la nouvelle génération qu’elle n’était pas prête a prendre la suite d’un être aussi exceptionnel. Peut-être que cela avait joué… Difficile a dire, mais en cette nouvelle année, Ânkh n’avait pas vraiment envie de songer a ce genre de chose.

D’un geste, elle invita Aoi a prendre place, elle avait vu juste et ne voyait aucun intérêt a priver son amie de sa présence. Cette dernière trouva un sujet intéressant et amusant pour chasser son vague a l’âme, les bonnes résolutions… Oui, c’était une sorte de tradition aussi désuète que vaine, des promesses que l’on ne respectait généralement pas. La souveraine éternelle en avait parfaitement conscience et l’exercice avait quelque chose d’amusant. Il y avait des centaines de bonnes résolutions qu’elle pouvait essayer de prendre en étant certaine de ne pas les respecter. Comme dire qu’elle essayerait d’être plus sage, alors que le décolleté de son amie lui donnait furieusement envie de ne pas l’être… Ne rien faire de très offensif durant l’année, c’était clairement mort aussi avec la préparation de l’attaque pour Kashyyyk. Demander a Ânkh d’être raisonnable était également a peu près du même tonneau que de demander a Ziran d’être capable de formuler des phrases complètes lorsqu’elle s’exprimait a quelqu’un de plus bas qu’elle dans la hiérarchie. Remplissant de nouveau les verres des trois femmes en utilisant la Force tout en gardant un air songeur et amusée, la souveraine répondit

« Il y a des réponses plus simples que d’autre. Tu en veux une ? Essayer de rendre Arcanis aimable. Le genre de bonne résolution impossible a réaliser, mais toujours amusante. Je l’imagine déjà dire qu’elle n’a pas de temps a perdre avec ce genre de frivolité… Exquis. »

Les yeux de la souveraine trahissait l’amusement réel qu’elle ressentait a cette idée. Mais elle repris rapidement tout en saisissant son verre plein.

« Essayer d’être sage ? Cela rendrait la vie trop ennuyeuse. Une nouvelle année de guerre statique ? Est-ce vraiment une bonne résolution d’enfermer Ziran dans une cage ? Il faudrait quelque chose apportant un peu de piquant, peut-être ayant l’air infaisable, mais qui donnerait envie d’essayer… Ce sont toujours les défis les plus exaltants, le paradoxe entre l’attractivité et l’impossibilité a atteindre l’objectif. »

Elle pris l’air de réfléchir, il y avait bien plusieurs idées, mais elles n’étaient pas forcément très séduisante… Elle commença pourtant a les énumérer comme une gamine entrain de rechercher a établir une liste de cadeau de noël.

« Me faire construire un vaisseau encore plus gros pour épater la galerie ? Juste une question d’argent, Trouver la plus belle créature de l’univers ? Pourquoi me clonerais-je moi-même ? Détruire une forteresse stellaire ? Hum… Cela pourrait être amusant… Affronter en duel l’Impératrice ou un des dirigeants Jedi ? Une perspective excitante, je tien peut-être quelque chose... »

Son regard brûla du feu du désir, elle s’y voyait déjà…

« Et toi alors ? Des résolutions pour cette année ? »

Oui, on sait, personne ne tient ses résolutions du nouvel an. On les prend sur l'instant, sous le coup de l'euphorie de la fête et un petit peu sous l'influence de l'alcool, il faut l'avouer. Certains s'y tiennent sur des objectifs certes modestes, mais valorisants : intégrer une association caritative, se mettre au sport pour perdre du poids, arrêter de consommer telle ou telle substance. Cela rajoute du crédit à cette tradition, mais c'est un peu comme les femmes de chambre portant réellement une tenue de femme de chambre comme le fantasme le véhicule : il paraît que ça existe... mais personne n'en a jamais vu en dehors des soirées à thème et des nuits pimentées...

La Souveraine se mit à énumérer des résolutions en commençant par une aussi réalisable que l'organisation d'une partie fine dans la salle du Conseil Jedi : Rendre Arcanis aimable. Oui, sa fidèle garde du corps et dirigeante du Chume'doro n'était pas reconnue pour sa gentillesse. Elle était froide, impitoyable, d'une loyauté absolue, exécutant chaque ordre d'Ankh sans la moindre once d'hésitation. Certains disent que cette loyauté est due au simple fait que la mystérieuse femme était raide dingue de la Reine. C'était étrangement romantique, mais imaginer quelqu'un comme Arcanis partageant un moment tendre et intime avec la Reine était comme voir un Hutt se débarrasser de sa fortune au profil d'une ligue anti-esclavage. Impossible et pourtant Yenna serait prête à tous pour voir ça.

Ankh poursuivit, amusée par ce petit jeu et énuméra d'autres résolutions impossible à tenir comme maintenir la paix ou encore "d'être sage" avec des arguments imparables comme l'ennui ou le fait de gérer une Ziran tournant dans sa cage avec une frustration grandissante. Puis, les résolutions furent plus enfantines comme un vaisseau gigantesque, trouver la plus belle créature de la Galaxie, détruire une forteresse stellaire ou affronter l'Impératrice ou le Grand Maître du Conseil dans un duel des plus épiques. L'amusement et le désir dans le regard, elle retourna la question à Yenna, voulant connaître ses résolutions pour l'année à venir :

"Comment ça, je ne suis pas la plus belle créature de la Galaxie ?"

Dit-elle avec une fausse indignation, un ton et une expression exagérée tels que même la suivante d'Ankh ne put s'empêcher de rire. Un peu humour ne peux faire que de bien pour chasser définitivement ces vagues pensées que les deux Sith eurent un peu plus tôt, avant que Yenna ne reprenne, non pas sans avoir bu une nouvelle gorgée de son verre :

"Tu devrais quand même garder l'idée du clone. Comme ça, tu pourras en profiter pendant qu'elle fait tout le travail administratif long et ennuyeux à ta place. On pourrait parcourir la Galaxie ensemble pour cocher toutes les cases de ce fameux ouvrage "un milliard d'endroits où faire l'amour avant de mourir" que tu m'as offert il y a deux ans et prendre des vacances d'une durée indéterminée !"

Puis, comme Ankh, elle s'amusa à lister ses résolutions comme une gamine faisant sa liste pour le Jour de Vie :

"Je pourrais me lancer dans plusieurs projets qui attendent depuis un moment. Achever la construction de la super station spatiale en orbite de Lorrell qui servira de porte d'entrée à la planète et au cœur de l'Amas. Avoir le harem le plus exceptionnel de tous les temps au point où même toi, tu voudras abdiquer pour l'intégrer. Séduire la fille adorée de la Matriarche Sellian juste pour faire rager de colère et de désespoir cette homophobe notoire. Prendre le contrôle de Zeltros avant que tu n'ais l'idée saugrenue d'en confier la conquête à Ziran qui la purgerait par les flammes plutôt que de voir un peuple entier s'amuser sous son autorité et lui faire des avances et des compliments sur ses courbes. Oh ! Et aussi terminer ce super projet secret que je ne dois rien dire parce que c'est une surprise pour ton anniversaire ! Oups..."

Son super projet secret ? Les dernières rumeurs sur Yenna parmi les Sith racontent qu'elle passe énormément de temps sur Korriban et d'autres vieux mondes sith à organiser des expéditions dans des tombeaux et des anciennes ruines couvrant ces planètes. Rien d'étonnant pour un Sith ? C'est vrai, mais au lieu de chercher des techniques de Force oubliées ou des artefacts anciens, Yenna récupère des échantillons génétiques. Pour quelles raisons ? Créer une nouvelle variante de sithspawn qui réduirait le puissant terentatek à l'état de chiot inoffensif ? Comprendre biologiquement les raisons de la puissance des anciens Sith pour pouvoir s'améliorer à son tour ? Dans tous les cas, la réponse sera dévoilée le jour de l'anniversaire de la Reine, un autre grand événement mondain que Yenna ne rate jamais.

La Matriarche termina sa tirade en même temps que son verre et posa à Aoi la même question sur ses résolutions, l'écoutant avec attention et de telle manière à laisser une vue dégagée de son décolleté à la Souveraine tout en lui lançant çà et là des petits regards faussement innocent. Il faut dire qu'avec le temps, elles se connaissaient très bien. Aussi un jeu mêlant séduction, subtile ou non, et taquinerie se mit en place qui se poursuivait en quasi-permanence jusqu'à ce que l'une craque et franchisse la ligne pour le plus grand plaisir de l'autre. Une variante personnelle de la corruption sith en quelque sorte, ironiquement plus saine et plus plaisante...

« Il faudrait que l’on te clone aussi alors. Tu imagine si nos clones profitent qu’on se la coule douce dans la galaxie pour nous renverser ? On serait contrainte de limiter leur espérance de vie par mesure de sécurité, mais avec nos intelligences, elles seraient peut-être capable de briser cette limite… C’est… Amusant... »

Ânkh afficha un sourire amusée face a cette idée. La souveraine, toujours aussi irresponsable, était capable d’imaginer cela : une gigantesque guerre civile contre leurs propres clones… Toutefois, la guerre ne lui laissait pas vraiment ce plaisir : si le Consortium entre-déchirait, alors l’Empire et la République en profiterait pour le balayer. C’était ce que l’on pouvait appeler dans le langage courant des « tueurs de fun », une catégorie irritante de la vie galactique dont la souveraine avait absolument envie de se défaire. L’avantage était qu’elle travaillait justement sur un plan pour tenter de renverser la table dont Kashyyyk n’était que la première étape : si toutes les pièces se mettaient en place comme elle le désirait, alors il y aurait bientôt des choses bien plus amusante que commenter les bonnes résolutions du nouvel an a faire, cela, elle pouvait le promettre a sa vieille amie sans aucune hésitation. Toutefois, elle ne pouvait écarter le risque que cela ne marche pas : le Grand Plan lui avait appris que même la planification la plus rigoureuse pouvait s’effondrer a cause d’un imprévu de dernière minute, elle préférait donc rester prudente et garder la surprise sur ses véritables intentions.

Yenna évoqua plusieurs idées amusante pour ses propres résolutions. A l’idée de laisser Ziran s’occuper de Zeltross elle-même, Ânkh éclata franchement de rire tant elle semblait saugrenue. Certes, cela pourrait peut-être lui permettre de s’ouvrir de nouveaux horizons… Mais cela semblait aussi très peu probable. La jeune femme risquait plutôt de s’entourer de robot pour la purger par les flammes, et cela n’intéressait pas plus Ânkh que Yenna, pour des raisons sensiblement différente ceci dit : pour la souveraine, la neutralité de Zeltros avait ses intérêts : elle permettait de garder quelques contacts avec les puissances rivale, mais aussi de les espionner afin de collecter des informations. L’Empire comme la République comprenait également très bien cette nécessité, ce qui expliquait pourquoi cette planète si particulière continuait de prospérer dans la fête alors que la galaxie était plongée dans la guerre éternelle depuis trois siècle déjà. Oh, il y avait bien dans chaque régimes des individus qui voyaient cette indépendance comme une insulte et rêvait sans aucun doute de la transformer en tas de cendres, mais les vrais décideurs, ceux qui détenaient réellement le pouvoir, savait a quel point une décision comme celle-ci serait mortifère pour leur service de renseignement.

« Ne t’inquiète pas, je ne laisserais pas Ziran s’occuper de cela. Zeltros est trop utile pour nos projet, je n’ai aucun intérêt a la voir perdre sa neutralité. C’est un grand terrain de jeu aussi relaxant que stressant, ou tout les coups sont permis. L’on devrait en faire un show d’holo-réalité un jour, je suis persuadée que ce serait distrayant pour le peuple, avec tous les clichés du porno et de l’espionnage bien entendu. »

S’il y avait une chose que la souveraine éternelle avait retenu dans le domaine de l’organisation de spectacle, c’était qu’il était très difficile de faire croire au peuple que la réalité était réelle. Les clichés du divertissement étaient si solidement ancré qu’il était souvent nécessaire de les reproduire pour que les masses y adhèrent et les acceptent comme la réalité. C’était plutôt un avantage dans sa situation, cela l’aidait a cultiver son image divine, mais cela pouvait parfois être pénible de devoir toujours faire la même chose. Parfois, elle se demandait si elle avait vraiment choisit le bon métier, gouverner était ennuyeux dans ce genre de situation. Fort heureusement, cette activité avait aussi de nombreuses activités stimulante bien plus amusante pour lui permettre de se divertir. Rien de tel qu’une petite purge d’opposant Sith pour retrouver le goût a la vie… Ou profiter de son harem, cela fonctionnait bien aussi en terme général… Faire des plans de conquête aussi… En clair, des choses assez réjouissante. Mais pour le moment, restons concentrer sur ce dîner du nouvel an voulez-vous ?

La souveraine eue la courtoisie de ne pas interroger plus en avant son amie sur son cadeau surprise. Bien sûr, elle avait entendu parler de la rumeur, mais elle n’avait pas envie de gâcher la surprise. Non pas qu’elle ne trépignait pas d’impatience en réalité, bien sûr qu’elle avait envie de savoir, mais la frustration de l’attente faisait parti des plaisirs d’une surprise et déroger a cette dernière ne serait pas sport. Avec Yenna, elle avait passer le stade de la triche depuis des dizaines d’années après tout. L’interrogation se porta soudainement sur Aoi qui, un peu surprise de se retrouver intégrer aussi naturellement, pris le temps de réfléchir un minimum sérieusement aux différentes possibilités qui s’offraient a elle. Bien entendu, la souveraine ne manqua guère l’opportunité de pouvoir plonger son regard dans le décolleté de son amie, et lui fit remarquer qu’elle avait reçu cinq sur cinq le message a sa façon, en caressant sa jambe sous la table de son pied droit nue, ayant quitter sa chaussure pour l’occasion… Simple et efficace. Toutefois, l’autre femme fini par trouver une réponse convaincante, évoquant des ambitions en terme artistique : apprendre des techniques de tatouage, réaliser une peinture sur toile grandiose a la gloire de la Reine, perfectionner sa peinture sur corps ou encore mettre la main sur des tissus encore plus précieux pour concevoir une robe encore plus somptueuse que celle de la Reine en cet instant.

C’était des banalités dans un sens, ce que l’on pouvait attendre d’une femme dans sa situation. Mais Ânkh ne la blâma guère pour autant, elle jetait quelques regards sur elle, mais qui visait a envoyer un message a Yenna : pourquoi ne pas en faire le « clou de la soirée ». Elle pouvait être une friandise très agréable pour conclure ce nouvel an, offrir un peu de piquant a la fin d’une soirée déjà fort amusante et agréable...

L'imagination d'Ankh s'enflamma quand Yenna mentionna la possibilité de garder le clone pour s'en servir comme moyen d'échapper aux exigences du devoir et de profiter de la vie à la place. Elle imagina que Yenna ait également un clone et que, pendant l'absence des originales, les copies en profitent pour prendre définitivement leur place, provoquant ainsi une guerre civile dans le Consortium que la Reine jugea comme "amusante". La Matriarche sourit également, pas pour la perspective d'une guerre meurtrière, mais parce qu'elle aimait bien voir son amie quand elle avait ses petites fulgurances imaginatives quand elle se mettait en quête d'un moyen de tuer l'ennui :

"Si c'est moi qui m'occupe de nos clonages, je leur graverai une loyauté absolue envers nous au niveau génétique. Leur cerveau sera aussi brillant que les nôtres, mais totalement incapable, ne serait-ce que d'imaginer penser à nous trahir. J'ai une réputation d'excellence à maintenir ! Par contre... Les Matriarches pourraient découvrir que ce sont des clones et donc entrer en conflit ouvert avec nos copies. Ainsi, Ankh 2 et Yenna 2 nous apporterons la justification tant attendue de purger le Conseil de Matriarches au nom de la sûreté de l’État. Pour Arcanis, ça sera le plus beau jour de sa vie. Et on les remplacera par de nouvelles Matriarches, loyales, plus ouvertes d'esprit et vraiment digne de ta confiance."

Yenna ne tenait pas les autres Matriarches en grande estime, ce n'était un secret pour personne et la réciproque était vraie. Trop conservatrice, trop enfermé dans leurs carcans d'une soi-disant supériorité qui n'était qu'illusoire, désormais plus machine qu'organique pour la plupart, ce qui est ironique quand on les entend encore parler de "beauté naturelle et de supériorité génétique". Donc, non, Yenna était partisane de celles et ceux qui souhaitaient un "grand nettoyage" du Conseil des Matriarches, mais pas pour les mêmes raisons. La discussion porta ensuite sur l'intérêt que Zeltros avait aux yeux de la Reine et que pour l'instant, sa "purge par Ziran" n'était pas au programme. Zeltros était le paradis de l'espionnage, mêlant intrigues, complots, trahisons audacieuses, manœuvres diplomatiques épiques et parties de jambes en l'air dantesque. De quoi faire une bonne émission de télé-réalité pour Ankh :

"Ce qui est ironique, c'est que les Zeltrons ne font pas de porno. C'est la Galaxie qui a importé ça chez eux ! Quel est l'intérêt du porno dans une société où l'amour libre est la norme et où le mot "non" n'est que prononcer rarement quand il s'agit de s'amuser ?"

Pas de porno chez les Zeltrons ? En effet. Pour beaucoup, le fait que les Zeltrons ont une culture hédoniste avec le sexe en pilier central et majeur est connu, mais bien peu s'imagine les véritables implications de cet état de fait ou au contraire en font trop. Un monde où c'est une orgie permanente à même la rue ? Non. Un monde où la pornographie est un art sacré et tout public ? Non plus. Le but même de la pornographie est de satisfaire une pulsion chez son public. Dans un monde comme Zeltros, où l'amour libre est la norme, où il n'a jamais existé aucune forme de tabou autour de la sexualité et où, en simplifiant grossièrement, "personne ne dira jamais non à une partie de jambes en l'air", l'intérêt d'un tel média est inexistant. Faire la chose en vrai sera toujours mieux que la voir sur un écran... :

"En-tout-cas, si tu changes d'avis ou si la Galaxie décide de choisir un autre monde neutre pour devenir le nouveau paradis des espions et ainsi délaissée Zeltros, je veux mon nom tout en haut de la liste des personnes à qui elle pourrait être attribuée. En fait non... Je ne veux QUE mon nom sur cette liste et c'est non négociable !"

Elle rigola avant d'écouter avec attention les résolutions d'Aoi en taquinant la Souveraine avec ses poses faussement innocentes mettant ses formes en valeur. Message parfaitement compris pour Ankh qui s'amusait à y répondre en glissant délicatement un pied sur la jambe de la Modeleuse. Les résolutions du membre du Harem étaient plus terre-à-terre, mais cela ne leur donnait pas moins d'importance. Au contraire, c'étaient celles qui auraient le plus de chance d'aboutir. La Souveraine échangea des regards avec Yenna dont la signification ne lui échappa pas. Une proposition de conclure cette soirée de la meilleure des manières et en bonne compagnie. Yenna répondit avec un sourire et en se blottissant doucement contre Aoi. En bon membre du Harem, la jeune femme savait parfaitement décrire le langage corporel de sa Souveraine. Elle devina donc ce qu'elle avait en tête et vu l'aura de Force l'entourant et sa main glissant doucement sur la cuisse de Yenna pendant qu'elle achevait la liste de ses résolutions, elle n'avait rien contre, bien au contraire.

Aoi et Yenna se fixèrent avec ce mélange de bienveillance et de désir dans le regard avant que les lèvres ne finissent par se rencontrer et leur étreinte se resserrer, laissant suffisamment de place sur le canapé pour Ankh, quand elle en aura marre de les regarder sans en profiter. Après tout, une friandise n'est que plus meilleure quand elle est partagée...

La nuit fut longue et torride, le plaisir fut présent et les trois femmes avaient visiter la plupart des pièces des appartements gigantesques de la souveraine éternelle pour finir épuisée dans la chambre de cette dernière. Le sommeil avait fini par s’emparer de leur esprit lorsqu’elles s’étaient enlacée ensemble dans ce lit gigantesque et le lendemain, Ânkh fut la première a retrouver connaissance, admirant les lueurs du soleil d’Hapès, bien plus intense que n’importe quel autre de la galaxie. Elle avait le sourire aux lèvres, même si elle savait son plan risquée, elle était ravie de pouvoir reprendre l’initiative et jouer avec les forces galactique comme quelqu’un manipulant les pièces d’un jeu d’échec. Ânkh avait-t-elle un vrai projet pour la galaxie, ou tentait-t-elle simplement de s’en emparer pour se divertir ? C’était une question difficile a dire, les deux étaient une réponse possible et la souveraine ne recherchait pas particulièrement a offrir de certitude a quiconque. Toutefois, Yenna avait un avantage sur l’immense majorité des individus côtoyant la souveraine : même Arcanis, pourtant d’une espèce disposant d’une longue espérance de vie, finirait par disparaître, trahi par la chair. D’une autre façon qu’elle, Yenna était parvenu a vaincre la mort, et cela lui permettrait d’être la témoin privilégiée d’une longue partie de l’existence d’Ânkh, deux complices uni par un destin plus proche qu’on ne pourrait le croire.

Quittant a regret ses deux partenaires de la soirée, la souveraine ouvrit l’un de ses nombreux dressing et se saisit d’une robe de chambre transparente, puis posa une main délicate sur l’épaule de modeleuse en cheffe afin de la tirer ses ses songes. Elle posa un doigt sur ses lèvres pour lui dire de ne pas faire de bruit : Aoi dormait toujours et elle ne souhaitait guère perturber son sommeil, la pauvre n’avait pas l’habitude de faire l’amour avec une telle intensité. Pour son honneur, elle avait tenue jusqu’au bout, mais elle aurait besoin de bien plus de temps pour récupérer que les deux Sith. Magnanime, la souveraine éternelle la laisserait dormir le temps qu’elle le désirerait, elle pourrait retourner vaquer a ses occupations plus tard. Elle laissa Yenna sortir doucement des bras de Morphée, puis choisir une tenue pour se couvrir quelque peu avant de sortir de la pièce. Bien entendu, elles auraient besoin d’une douche, bien que Ânkh songeait déjà a s’offrir un bain en compagnie de certaines de ses servantes pour pouvoir se relaxer, mais elle souhaitait avant tout aborder un dernier sujet avec la modeleuse, quelque chose dont elles n’avaient guère eue le temps de parler avant de s’amuser. C’était important dans un sens, et pas vraiment dans un autre, mais elle faisait assez confiance a la brune pour avoir accepter de lui rendre ce service.

Elle la mena jusqu’à un balcon situé au sommet du palais, ou la vue sur Hapès était des plus splendide. Si quelqu’un se demandait pourquoi Ânkh ne s’était jamais lassée du palais, il était fort probable qu’admirer cette vue lui apporte une réponse des plus satisfaisante. Elle posa ses bras sur la rambarde, profita du soleil et observa un temps l’activité toujours en ébullition du palais, puis, avec le sourire, se tourna vers Yenna avant de reprendre la parole.

« J’ai commencer a faire transférer certaines ressources que tu a demandée sur le site dont nous avions discuter la dernière fois. A vrai dire, cela me semble encore prématurée, d’autant plus alors que nous allons repartir a l’offensive, mais je vais faire confiance a ton instinct. Si tu pense que nous avons besoin de ceci, alors cela mérite d’être fait. »

Créer un lieu de retraite pour échapper a la vindicte des poursuivants si le Consortium Éternel venait a perdre la guerre… Puisqu’elle était aussi immortelle, Ânkh comprenait tout a fait que Yenna souhaite préparer « l’après » dans le cas le plus défavorable. Mais allait-elle la rejoindre dans cette retraite si cette hypothèse se présentait ? Elle n’y avait toujours pas vraiment songer pour dire vrai. Elle avait confiance dans son plan, aussi périlleux soit-il, et elle ne voyait pas vraiment comment recommencer après avoir investi tant d’effort pour tenter de conquérir la galaxie. Si elle échouait, cela signifiait qu’elle ne disposait pas des qualités nécessaire pour atteindre son objectif et dans ce cas, alors il serait nécessaire que quelqu’un prenne la relève. Avec ses compétences, sa puissance et sa maîtrise de la génétique et des arts sombres, Ânkh n’avait aucun mal a considérer la maîtresse modeleuse comme une candidate idéale pour prendre sa suite. Mais elle savait aussi parfaitement que la brune allait tout faire pour tenter de la convaincre de venir avec elle, pour des raisons aussi pragmatique que personnelle. Elle attendit de savoir si elle avait besoin de quelque chose en plus, ou si elle voulait ajouter un commentaire, tout en continuant a profiter du spectacle du réveil du palais et de la machinerie parfaitement réglée de son personnel l’entretenant depuis des millénaires sans fausse notes.

Comment était la nuit ? Très, très, très courte. Mais les événements délicieux et torrides menant à cette perturbation du rythme circadien de la Modeleuse valurent bien ce petit désagrément qu'était un sommeil peu réparateur et quelques tensions musculaires qui ne s'étaient pas encore dissipées. Comme toujours, chaque nuit avec Ankh étaient à l'image des deux femmes, passionnées, gourmandes, intenses. Peu de gens étaient capable de tenir un tel rythme et un tel abandon à la luxure, mais même une servante expérimentée, une Modeleuse au corps optimisé et une déesse éternelle avaient leurs limites et elles finirent par se laisser vaincre par le plus terrible ennemi de ces moments de passion immodérées : la fatigue des corps.

C'est une légère caresse sur son épaule qui la tira de son sommeil, ouvrant les yeux sur le visage angélique d'Ankh avec son regard unique et son petit sourire dont elle avait le secret. Cette dernière ne perdit pas un instant pour faire signe à la Modeleuse de se taire en désignant une Aoi qui dormait encore profondément, la servante n'ayant pas les mêmes capacités de récupération que les deux Sith. Avec l'habilité digne des plus grands ninjas, témoignant d'une expérience conséquente dans l'exercice de s'extraire d'un lit sans réveiller les autres occupantes, et ce, peu importe à quel point les corps sont entremêlés, Yenna quitta la couche éternelle en prenant bien soin de bordée Aoi bien comme il faut. Il ne faudrait pas qu'elle attrape froid dans ce grand lit désormais vide...

Puis, comme si elle était chez elle, la Modeleuse se glissa dans une des penderies de la pièce pour enfiler une robe de chambre tout aussi transparente que celle d'Ankh, mais dans une colorie violacée. Elle connaissait parfaitement cette partie du palais et sa grande proximité avec la Reine lui permettait de fouiller dans ses affaires sans conséquence autre qu'un compliment taquin et séducteur sur son choix de tenue. Les deux femmes se rendirent sur un des balcons de la demeure royale, révélant une vue qui était l'une des préférées d'Ankh. Quelques instants d'observation plus tard, la Reine se retourna et passa directement sur un thème plus sérieux que leur précédente activité en mentionnant l'apport de ressources à un endroit particulier, même si ce choix lui paraissait un peu prématuré vue la nature des événements en devenir.

Quel était ce projet. Tout simplement LE grand projet qu'Ankh avait confiée à son amie. Dans les instants de légèreté, Yenna s’amuse à le surnommer le "Grand Plan B" et il ne vise ni plus ni moins qu'à assurer la pérennité du Consortium et des Sith dans le cas où le Grand Plan de la Reine échoue. Après le retour de son ostracisme d'un demi-siècle de la cour hapienne pour avoir tuée la Matriarche Solaris en public d'une manière aussi graphique qu'expéditive, Yenna revint changée. Plus sage, plus tempérée, plus "jedi" s'amusaient même à dire certains Sith à l'époque. Elle arriva avec une révélation certes évidente, mais que personne n'osait formuler à l'oreille de la Reine par peur de connaître une fin désagréable : elle pouvait perdre. Son Grand Plan pouvait échouer. La probabilité de voir une flotte impériale ou républicaine dans le ciel d'Hapès, de voir Per'Agthra devenir un QG d'occupation des forces ennemies ou tout simplement un champ de ruines, étaient très faibles, mais pas inexistantes.

La Souveraine lui confia alors un projet depuis longtemps abandonné avec la mise en application de son Grand Plan et de lui redonner vie : préparer un plan de retraite en cas d'échec. Cela se traduisit, dans la grande mode des Sith, à trouver un monde secret et en faire une nouvelle base d'opération où les survivants se regrouperaient, recomposeraient leur force à l'abri des regards pendant des décennies, voir des siècles ou davantage avant de fondre à nouveau sur la Galaxie. Mais Yenna était consciente de ce qu'elle appelait le Cycle Éternelle. Les Sith gagnent du pouvoir, tentent d'envahir la Galaxie, y arrivent parfois, mais se font inévitablement battre, forçant les survivants à se cacher avant de revenir. Ainsi pouvait se résumer les sept derniers millénaires ; depuis le Second Schisme des Jedi qui mena à la création de l'Ordre Sith jusqu'à nos jours.

Yenna expliqua à Ankh qu'elle voulait briser ce cycle. Toutes ses "excentricités", tant du point de vue hapien que sith, forment une nouvelle voie à explorer qui, selon elle, pourrait permettre d'éviter les erreurs commises jusque-là et que les Sith continuent pourtant à perpétuer. Faire toujours la même chose en espérant qu'un jour, le résultat change... c'est la définition de la folie aux yeux de la Modeleuse et une preuve que plus personne ne comprend la raison d'être-même du Code Sith que l'on s'évertue de répéter par cœur à la première occasion sur Korriban : une ode au changement, un rejet de la stagnation.

C'est avec ces arguments que Yenna parvint à convaincre Ankh. La preuve d'une confiance en son amie malgré son récent retour et une approbation à demi-mot de ses constatations. Il était évident que si le Grand Plan échoue et que Yenna se retrouve aux commandes de la solution de repli, elle mettra forcément en application cette nouvelle voie d'une manière globale et non isolée dans son coin comme elle le fait actuellement d'une manière qui irrite et agace tant la plupart des Sith et des Matriarches. Un aveu que les Sith avaient besoin de changement. Peu importe si Yenna réussit ou échoue de son côté : la volonté d'essayer autre chose était préférable à l'immobilisme et ce simple fait était plus respectueux du cœur même de la philosophie sith que tous les Darth ayant terrorisé la Galaxie en leur temps et aujourd'hui encore pour une banale soif de pouvoir.

Aussi, elle se mit au travail. Trouvant un monde idéal dans les confins de la galaxie en commençant à construire des infrastructures alors que son ascension chez les Sith reprit de manière fulgurante jusqu'à déboucher aux événements menant à son kaggat et à sa place au Conseil Noir. Avec les ressources et les moyens d'une telle position, elle continua davantage, toujours dans le plus secret. Seules Ankh, Yenna et sa Loge sont au courant du véritable projet de la Maîtresse Modeleuse. Même les autres membres du Conseil noir étaient maintenus dans l'ignorance, car le risque de voir un individu talentueux, mais obnubilé par la quête du pouvoir, ruiné tous ces efforts était trop grand. La trahison et l'ambition sont après-tout les maîtres mots chez les Sith.. Yenna était donc l'excentrique de service préférée de la Reine Éternelle, détournant un maximum l'attention sur ses véritables objectifs. Qui se douterait que Yenna était celle qu'Ankh avait désignée pour assurer l'avenir de l'Ordre Sith et du Consortium si les choses tournaient vraiment mal ?

Pour revenir à l'annonce de la Reine, Yenna se contenta d'un simple sourire, s'approchant d'elle dans cette robe de chambre complètement ouverte et enlaçant Ankh en glissant ses mains sous le tissu de sa tenue, l'ouvrant au passage avant de maintenir une douce mais ferme étreinte de leur corps chauds et doux dont le contact éveilla quelques réminiscences de la nuit passé. Elle approcha sa bouche d'une des oreilles de la Souveraine, profitant de ce long câlin dont elle en apprécia chaque seconde pour mentionner plus directement cette fameuse affaire à l'abri des indiscrets :

"L'offensive est, au contraire, une excellente opportunité d'agir. Toute l'attention sera accaparée par le front. Tout le monde regardera Ziran et Kashyyyk. Personne ne remarquera ces transferts et au pire, ils prendront ça pour un déplacement de ressources pour l'effort de guerre. Mon seul regret est que tu n'es pas fait preuve d'un peu plus de patience. Je vais devoir faire accélérer la construction de la station Avina et faire appel à des sous-traitants. Elle est la clé de voûte de la phase finale de notre opération, et il faut absolument qu'elle soit prête si jamais le moment de s'en servir arrive. Ce qui a des chances d'arriver plus tôt que prévu maintenant..."

Elle mentionna ce regret avec un faux ton de reproche, taquine, fixant la fixant dans les yeux. Mais ce ne fut en réalité qu'un prétexte pour lui voler un délicat et tendre baiser avant de glisser la tête à l'autre oreille et de poursuivre :

"J'ai également besoin de ton aide sur un point. Tu connais Kivel, l'apprentie prophétesse zygerian dont Darth Kairos m'a confiée l'éducation parce qu'il n'arrivait à rien avec elle ? Une prophétesse exclusivement dédiée à cette tâche serait le système d'alarme parfait si notre opération doit hélas aboutir. Mais ce transfert d'apprentie n'est que temporaire et à cause de son appartenance à l'ordre des Prophètes, il n'y a que toi qui puisses le rendre définitif et convaincre Kairos de tirer définitivement un trait sur elle sans éveiller les soupçons. Tu pourrais faire passer cela comme une "récompense" pour notre mission sur Trandosha... si on réussit. Je vais sans doute bientôt rencontrer le Prophète Suprême d'ici peu et je lui suggérerai cette éventualité. Ta décision aura moins l'air de tomber de nulle part et il continuera de penser que je fais ça uniquement parce qu'elle a d'autres "talents". Même si ce n'est pas faux..."

On trouve en effet une des apprentis prophètes de Darth Kairos à la Loge de Yenna. Pourquoi ? Eh bien parce que même si Kivel a effectivement le don de prophétie, elle avait de très sérieuses difficultés pour s'en servir de façon consciente. En temps normal, Kairos aurait sûrement vu cela que comme de la faiblesse et l'aurait éliminé, mais les personnes ayant le don de prophétie se font plus rare que d'habitude ces temps-ci, ce qui rend l'élimination de la Zygerian peu logique, pour l'instant. Il mit alors en question la méthode d'éducation et finit par demander de l'aide à Yenna qui avait une méthode d'enseignement différente. Peut-être que cela serait suffisant pour que la jeune femme fasse enfin des progrès. Ce fut effectivement le cas et elle commença à progresser à un rythme lent, mais régulier. Les quelques minutes de prescience devinrent des heures et l'intégration de Kivel au mode de vie du Domaine et Yenna et de sa Loge fait qu'elle commence à craindre maintenant le jour où elle sera obligée de repartir pour Yavin IV. Yenna n'avait pas prévu qu'une Prophétesse soit impliquée dans son projet, mais elle avait une opportunité en or sous ses yeux qu'elle ne reverrait sans doute jamais, même avec quelques siècles de plus au compteur. Et elle comptait bien la saisir. Tout le monde y gagnerait.

Il ne restait plus qu'à attendre la décision de la Reine qu'elle dorlotait doucement sous le soleil matinal alors que son estomac commençait à se manifester. Après une telle nuit, les réserves d'énergie de la Modeuleuse étaient au plus bas. Il fallait donc recharger les batteries avec un petit-déjeuner gourmand et généreux. Oh et aussi une bonne douche ou non... un bain. Un bain dans le harem d'Ankh en sa compagnie et une matinée au petit soin, chouchoutée par le harem de la Souveraine. Et voilà que son esprit glisse encore d'une idée à l'autre sans véritablement de rapports entre elles. Est-ce que c'était ce qu'Ankh vivait ? Son esprit à la recherche de la moindre source d'amusement pour tromper l'ennui ? Où était-ce simplement l'envie de passer du bon temps avec sa douce et tendre amie qui prenait le pas sur le reste ? Au fond, elle se moquait bien de la réponse... Des câlins d'Ankh et davantage encore, du chocolat chaud avec de la chantilly et un bon bain chaud ! C'étaient ses nouveaux objectifs de la matinée !

« De toute façon, si quelqu’un pose une question, je peut lui répondre en lui arrachant la langue ou en séparant sa tête du reste de son corps. La violence est toujours un mode de communication efficace face a l’excès de zèle. Que veut-tu, la patience n’a jamais été ma qualité première… Parfois, je me demande comment je suis parvenue a maintenir aussi longtemps dans l’ombre les préparatifs du grand plan. Je me suis certes amusée, mais j’ai aussi ressenti la frustration de devoir ronger mon frein et faire des courbettes a des incapables. Même s’il a compris trop tard, Lucius avait au moins le mérite d’avoir l’esprit vif et une conversation intéressante… Parfois, il me manque, les adversaires de valeurs sont toujours trop rare dans cette galaxie. »

Ânkh afficha un air qu’elle montrait rarement : la mélancolie. En effet, il lui arrivait parfois de songer au passé, elle n’était pas assez arrogante pour ne pas se rendre compte qu’elle n’avait tout a fait parfaitement, mais il lui arrivait également de regretter certaine période passé, des adversaires valeureux ou des alliés intéressant. Lucius, son meilleur ennemi depuis trois siècles, avait disparu sans laisser de trace et curieusement, cela avait plonger la souveraine dans une sorte de colère sourde mélangé a de la mélancolie : il était gratifiant d’appartenir a une élite, celle qui avait vécu l’ouverture du conflit, mais il pouvait être frustrant de constater que cette dernière était toujours plus réduite. Le pire, c’est qu’elle n’avait pas les moyens de se livrer a ce que son cœur lui dictait le plus : essayer de le venger. Elle n’en avait pas le temps, même si elle semblait irresponsable et erratique, la gestion du Consortium lui prenait l’essentiel de son temps, hors, régler l’enquête d’une disparition prendrait des mois, temps qu’elle ne pouvait se permettre de prendre. De fait, la brune était privée de sa vengeance et de pouvoir corriger celui ou celle qui l’avait privé du duel de sa vie, et cela pour une personnalité tel que celle de Ânkh, c’était quelque chose d’insupportable.

Aussi se laissa-t-elle volontiers dorloter dans les bras de sa meilleure amie. Yenna avait trouver sa propre voie pour tromper la mort, et même si elle était plus jeune, la savoir avec une telle longévité en faisait un pilier solide sur lequel elle pouvait s’appuyer en cas de besoin. Il était rare qu’elle affiche des sentiments comme la tristesse, car après tout, cette dernière était souvent perçu comme de la vulnérabilité, mais les deux femmes avaient dépassé ce genre de considération depuis de nombreuses décennie. Elle prêta une oreille attentive a la seconde demande de Yenna, qui n’avait en soit rien de réellement complexe : il suffisait de signer un ordre de transfert pour la Prophétesse. Kairos risquait de mal le prendre, mais elle pouvait toujours lui trouver quelque chose en compensation, comme un investissement pour aider a la formation de ses recrues et au fait d’améliorer la détection des prophètes, un problème récurrent depuis le début du conflit, les Sith ne recherchant malheureusement pas forcément ce type de profil. Dans le pire des cas, l’argument d’autorité pouvait suffire, mais Kairos faisait parti des fidèles et le mettre en colère n’était peut-être pas le meilleur plan, même si la souveraine éternelle ne s’était pas encore forgée réellement un avis sur le fait de savoir s’il était réellement un prophète talentueux ou un charlatant avec une armée d’exécutant : avec les prophètes du Côté Obscur, l’on est jamais sûr de rien…

« Il n’y a rien de plus simple, je vais te préparer un ordre de transfert a effet immédiat, de cette façon, il n’y aura a priori aucune questions a poser : la volonté de la Dame Noire est absolue, et ceux qui veulent la contester savent qu’ils n’existent qu’une raison de le faire. Dans le pire des cas, tu peut toujours dire que ceux qui s’interrogent sur cette décision doivent interroger Arcanis. Elle saura faire une réponse des plus élaborées tout en étant définitive. Mais j’ai quelques idées pour apaiser ses griefs, ce ne sera pas si difficile, investir pour faciliter la recherche des prophètes potentiels devrait satisfaire Kairos, il sera gagnant dans l’échange et nous pourrons ainsi poursuivre les préparatifs sans qu’ils ne se posent trop de questions. Veille juste a bien vérifier qu’elle ne joue pas les ingénu pour lui faire des rapports, et n’oublie pas, si tu a des doutes, une tête coupée ne parle plus, sauf entre les mains d’une sœur de la nuit peut-être, mais elles ne sont pas très bon marché. »

Prenant Yenna par les épaules, la souveraine éternelle fini par l’attirer hors du balcon et saisit avec la Force une cloche afin de pouvoir appeler un domestique. Elles allaient pouvoir s’installer a une table afin de pouvoir manger un petit déjeuner copieux et retrouver ainsi des forces. Le bain viendrait après, il aiderait a la digestion et la relaxation, elle avait déjà tout prévu. Est-ce qu’elle donnait l’impression de se soucier encore des sujets pourtant important dont elles venaient toute deux de discuter ? Absolument pas, mais c’était la façon de vivre de la souveraine éternelle : sauter du coq a l’âne sans transition et rechercher toujours a vaincre son pire ennemi : l’ennui !

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