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To the righteous we bring hope. To the tainted we bring fire -Scipio Bélisaire. (en cours).  Empty To the righteous we bring hope. To the tainted we bring fire -Scipio Bélisaire. (en cours).

Sam 30 Juil - 16:23



Equipement :


Sabre-Laser : Une lame parmi les lames de l’Empire. Si les sabre-laser impériaux sont uniformisés, j’attache une certaine attention à ce compagnon qui m’a suivi pendant plusieurs décennies. Je ne sais pas si les objets ont des âmes ou même si je crois en ce genre de théories farfelues, cependant je dois dire que j’y tiens et que celui-ci ne se trouve jamais très loin de moi.

Pique Laser : Si cet objet est avant tout cérémoniel et qu’il n’a à vrai dire qu’assez peu servi, je puis vous assurer qu’il a connu l’opportunité de trancher dans le vif pas moins d’une dizaine d’adversaires dans son existence. Si son style de combat est bien différent de celui imposé par le sabre-laser,  sa capacité à tenir en respect et à distance les ennemis offrent certains avantages notamment face aux utilisateurs d’un sabre-laser double, spécialité de certains assassins.

Armure de chevalier impérial : une armure standard qui n’a rien de bien particulier hormis le port du symbole des champions de l’Empereur.  

Pistolet Blaster : C’est presque avec honte que je dois avouer user de ce type d’arme qui n’a en rien la noblesse d’une épée. Mes expériences m’ont malheureusement appris que dans certaines situations, l’usage d'armes vulgaires permet de sauver des vies. Je suis loin d’être un bon tireur mais je sais me débrouiller un minimum.

La toge des Bélisaire : Tenues traditionnelles portaient uniquement sur Dantooine lorsque je dois officier mes fonctions de patriarches de la famille.  


           

Description physique :


Le physique est une notion bien curieuse. De nombreuses personnes s’attendent à ce que vous soyez toujours impeccable en toute circonstance, qu’importe les événements. Lorsque vous entrez dans le plus prestigieux des ordres de chevalerie de l’Empire, si ce n’est de la galaxie, il faudrait que jamais l’usure de la guerre n’effleure votre être. Parce que vous incarnez quelque chose de plus qu’un simple soldat, parce que vous ne faites plus partie du commun, il faut que vous soyez irréprochable qu’importe les instants. Irréprochable n’est pas synonyme de constamment être propre, bien coiffé mais plutôt adaptable à l’image que les impériaux et les galactiques veulent voir de vous. Plus que mes comparses, jusqu’à mon trépas j’incarnerai le visage d’un ordre millénaire. En plus de devoir assurer les fonctions propres au devoir de premier protecteur de l’Impératrice, de maréchal des chevaliers et des autres responsabilités m’incombant, je me dois de rentrer dans l’archétype du parfait parangon des valeurs impériales. Une tâche forte aise quand depuis ma tendre enfance je les incarne. Ainsi donc, mon physique est l’incarnation de l’image du parfait impérial… ou du moins de l’idée que vous vous en faites certainement.

Je mesure un mètre quatre-vingt cinq, pour un poids oscillant généralement entre quatre-vingt dix et cent kilos à nu. Mon corps répond strictement aux attentes d’un régime prônant des vertus militaristes. Il est sculpté à l’instar des armes ancestrales dans le forge des efforts physiques permanents. Même s’il reste un armement rudimentaire face à une technologie toujours plus innovante, il n’en reste pas moins un atout précieux. Si je n’ai pas eu la chance de côtoyer la société Echani, ma mère m’a donné un goût non négligeable sur la dialectique corporelle et l’enseignement des arts martiaux. Finalement, c’est une philosophie que je me suis approprié et qui m’a guidé tout au long de mon existence et que j’essaye de transmettre.

Ce corps porte les stigmates de cette rigueur physique mais aussi plus généralement de la guerre. Les cicatrices sont nombreuses. Je ne compte plus depuis des décennies le nombre d’entailles dont mon être a pu souffrir. J’aimerai dire que ces dernières viennent uniquement d’ennemis extérieurs à l’Empire, mais cela serait mentir. Les conflits et les combats ont raviné presque chacun de mes membres. Cependant ce que les populaces perçoivent avant tout, c’est cette proéminente balafre qui part du sommet gauche de mon front pour descendre sur ma joue en passant par mon arcade sourcilière. Ce n’est pas celle qui m’a fait le plus souffrir, étant inconscient suite au traumatisme du coup porté, mais c’est celle qui m’a fait comprendre que les apparences n’étaient rien d’autres qu’un doux leurre. La seconde leçon, c’est qu’un bon Sith est un Sith démembré et enterré.

Mon visage ne reflète que rarement mes émotions. S’il marque un air strict la plupart du temps, je suis capable de me montrer plus jovial ou dur en fonction des circonstances. J’ai dû apprendre à dissimuler mes émois assez jeune. Il est difficile d’imaginer aujourd’hui qu’il y a plus de quarante ans, j’étais bien plus fleur bleue et prompt à m’émouvoir trop aisément. Mes yeux ont eu un temps refléter l’azur des cieux, aujourd’hui ceux-ci ont perdu leur innocence et sont devenus jaunes. J’aimerai pouvoir vous affirmer que c’est parce que j’ai développé une vision extraordinaire mais c’est plutôt le contraire. Il s’agirait d’une forme très rare et impressionnante d’hétérochromie. Je n’ai jamais cherché à recouvrir l’ancienne couleur pour la simple raison que je ne voulais pas supporter un artifice de plus, ce que certains m’ont reproché puisque cette couleur jaunâtre ressemblait parfois à celle des utilisateurs du côté obscur. Ma barbe est plus ou moins bien taillée en fonction des occasions. Celle-ci pousse bien trop vite à mon sens et il m’arrive parfois de la raser totalement… ce qui me rajeunit, paraît-il, de plusieurs décennies. De manière générale, je me contente de l’entretenir du mieux possible. Elle a au moins l’avantage de recouvrir une partie de ma cicatrice.  

La tenue que je porte le plus souvent est mon armure de chevalier impérial… c’est presque 90% du temps au damne de mon épouse. Si je devais être tout à fait honnête, il n’y a que dedans que je me sens bien ou alors il faut que je sois nu. Autant dire que l’une des choses est plus acceptable que l’autre. Il m’arrive cependant pour les festivités les plus importantes de me couvrir de tenue plus traditionnelles à l’aristocratie impériale pouvant même être considérées comme pimpantes. Les occasions sont devenues de plus en plus rares et croyez-moi sur parole, c’est tant mieux. Je préfère plutôt ce qui est sobre.

Ma voix est plutôt grave et chaude. J’ai quelques bases de chants. Les personnes sous mes ordres sont étonnées de ma capacité à tonner sans la perdre. Dans les situations sociales lambdas, il est très rare que j’élève le ton ceci dit, l'agressivité ne menant à rien. J’affiche le plus souvent un air assez sévère afin de me rendre plus impressionnant. Je fais peur à ce que l’on dit, et c’est certainement vrai. Cependant ceux qui me connaissent savent que je peux claironner un humour peu terrible. Je joue de ça d’ailleurs et parfois il est difficile de savoir si je suis sérieux ou non. Cela m’amuse un peu dans le fond. Cependant croyez bien que ce n’est nullement ce que je montre la plupart du temps. Même si je demeure plus sociable que ce que mon allure peut laisser paraître, je tente au mieux de conserver un aura secret (ou nimbé de mystère) et relevant de la puissance. Seul moyen de survie politique dans un repère de vipères. La moindre faille peut-être exploité par les ennemis de l’Empire.

             

Description mentale :


L’exercice d’introspection visant à détailler le mental d’un individu reste périlleux à cause de l’exigence demandée. On a souvent tendance à être trop complaisant avec soi-même ou inversement, trop dur. L’équilibre à trouver est digne des plus belles acrobaties de l’Ataru et se serait trop élémentaire s’il restait toujours le même. C’est pourtant un devoir auquel je me suis habitué ; à plus d’une occasion j’ai douté de moi, de ce que je pouvais voir, entendre ou comprendre. Si je n’avais pas comme phare les valeurs de l’Empire, je me serais très certainement perdu dans les dédales du pouvoir ou sur les blessures mentales provoqués par les visions d’horreurs des champs de bataille ou intrigues politiques scélérates. Tous mes choix n’ont pas non plus toujours été les meilleurs, je le crains. Cependant sur le moment de prise de décision, j’ai toujours fait passer la sécurité de la famille impériale et de l’Empire en priorité. Et si mes jugements avaient été si mauvais, je puis vous assurer que je ne serais pas en train d’écrire ses mots à l’instant. Nous chevaliers jouons toujours avec la ligne sensible de ce qui est bien, juste et justifié. Trois mots pouvant résonner comme des synonymes dans le plus heureux des cas ou antonymes comme c’est le cas le plus souvent. Ce n’est donc pas tant une description mentale d’un homme que vous allez avoir ici mais plutôt celui d’une fonction simplement car j’ai perdu le droit d’être un simple sang-mêlé depuis maintenant un certain temps déjà.

Il me semble nécessaire de m’arrêter un temps sur ma famille. Les Bélisaire, qui ont grandement aidé à forger ce que j’allais devenir. Nos origines sont anciennes et nos ancêtres sont altiers d’avoir pu servir au côté des premiers dynastes Fel. Toutefois les déprédations du temps ont fini par avoir raison des liens du sang. Il faut comprendre que cette famille a fourni parmi certains des plus grands généraux, amiraux ou chevaliers de leur temps et que par conséquent l’apprentissage du guerroiement, de la stratégie et de la tactique sont une seconde nature chez nous. S’éteindre en mission ou sur le champ de bataille est un honneur pour nous cependant, il n’est pas difficile de comprendre que cela peut menacer rapidement la survivabilité d’une famille. Face à ces délicats aléas, mes ancêtres ont développé une pratique de l’adoption qui perdure encore aujourd’hui apportant son lot d'avantages et d'inconvénients. La place de patriarche ou de matriarche ne revient guère aux plus anciens mais aux plus méritants et nous sommes chacun mis en concurrence avec les autres. Si dans mon cas, ma lignée familiale est intégrée à cette dynastie depuis cinq générations, pour certains de mes cousins ce n’est pas le cas.

Huit piliers, nombre symbolique de l’infini, caractérisent les principes de notre famille. Le premier est la fidélité que nous devons à l’Empereur et à l’Empire. Le second souhait est la pitié que l’on doit entretenir à l’égard de notre famille. Le troisième est le vœu de majesté, celui de toujours tenir son rang et de ne pas salir la réputation familiale. La quatrième est la vertu, qui rassemble notions de vaillance et d’excellence. Le cinquième est la sagesse et la connaissance des protocoles. Le sixième principe est la pondération, la stabilité prime toujours sur le chaos. L’avant-dernier vœu est la tempérance. Enfin le dernier concerne la  longanimité ou plus simplement l'indulgence à l’égard d’autrui et ne pas chercher à faire souffrir pour le plaisir. Si ces mots sont avant tout là pour incarner un guide de vie exemplaire, ils ont toujours fortement résonné en moi et j’essaye au mieux chaque jour de m’approcher de cet idéal.

J’ai accompli mon devoir impérial en fondant une famille néanmoins je ne suis certainement pas un bon mari et encore moins un bon père. Si je les aime passionnément, j’ai toujours fait passer mon devoir à l’Empire en priorité. J’ai eu la chance d’avoir cinq enfants dont deux sensitifs. Je suis même grand-père actuellement. Il a toujours été difficile pour moi d’équilibrer ma fonction de chevalier à celle de père et je ne pense en tout honnêteté ne jamais y être arrivé. Si depuis ma nomination en tant que champion de l'Empereur il y a une demi-douzaine d’année, je suis devenu le patriarche des Bélisaire, en réalité j’ai laissé les rênes à l’un de mes cousins de confiance même si j’interviens encore pour réguler les conflits inhérents à chaque structure familiale.  

Il parait que je suis un leader né. Je ne suis clairement pas un bon orateur et encore moins quelqu’un qui sait trouver les mots justes dans les situations les plus précaires. Malgré tout, les personnes que je côtoie ont tendance à assez naturellement me faire confiance. Je comble le manque de paroles par des actions concrètes. Je suis quelqu’un d'extrêmement exigeant que ce soit avec autrui ou moi-même et je n’ai jamais hésité à mettre la main à la pâte. Je n’attends rien d’autre que l’excellence de la part de mes subordonnés et ils sont en devoir d’avoir la même exigence à mon égard. Nous sommes le plus puissant rempart des Fel face à l’intraitable bureaucratie impériale et aux services secrets. Lorsque nous échouons, nous mettons en péril l'entièreté de la structure impériale. Je peux me montrer parfois dur mais ce n’est pas sans raison. Quelqu’un incapable de voir ses propres errements n’a rien à faire chez les chevaliers. Je suis intransigeant cependant je considère généralement que les torts de moindre importance peuvent être réparés tant que la volonté y est.

L’autre élément important dans mon rapport avec les personnes sous mon commandement, c’est que je les apprécie. Perdre un de mes compagnons est un véritable crève-cœur dans le sens littéral du terme et ces blessures sont bien plus douloureuses que celles qui sont physiques. Si je devais être honnête, je dirais que chaque personne proche qui disparaît de manière non-naturelle détruit une petit partie de mon âme. C’était bien plus terrible quand j’étais jeune et si je n’avais pas eu la chance d’avoir un compagnon qui fut Jedi, il est probable que ma mort aurait été bien plus prématurée. Ces liens qui se tissent sont précieux mais cela peut parfois être très coûteux et me placer dans une situation de relative faiblesse. Cependant je ne pourrais nier que cela facilite ma sociabilité en me permettant d’être soutenu par un entourage de confiance et solide.

Je suis quelqu’un de droit et c’est assez commun qu’on pointe ma trop grande rigidité comme un défaut. Cependant celle-ci est peut-être un peu usurpée. La plupart du temps je suis les protocoles et je respecte le cadre qu'imposent les lois impériales, néanmoins il arrive parfois de faire face à l’obligation de faire une entorse pour le bien commun. On ne peut malheureusement pas toujours l’emporter à la loyal et il devient alors nécessaire d’outrepasser les règles. Ce qui devient primordial alors, c’est la discrétion cependant l’Empire connaît de bien trop nombreux jeux de fourbes. Si je ne suis incontestablement pas un maître dans le domaine, j’ai appris que pour arriver à ses fins, il faut parfois mettre son honneur de côté. Cependant je rejette avec vigueur le mantra “la fin justifie les moyens” qui est une dangereuse pente vers le côté obscur. J’agis rarement sur un coup de tête et les risques sont toujours calculés (même s’il est impossible de parfaitement connaître les conséquences de ses actes).

Si j’ai des opinions, je n’en parle pas ou peu. Je considère que se taire est préférable au fait de parler dans le vide, attitude qui m’horripile chez mes interlocuteurs. Je ne conseille que si on me demande mon avis, et lorsqu’on le fait je le donne sans prendre de forme. J’use déjà suffisamment de la langue de bois d’ordinaire pour ne pas avoir à le faire avec des personnes proches. Cependant, c’est peut-être car je n’ai pas assez pris d’initiative pour le conseiller, que l’ancien Empereur est mort et j’en tire une responsabilité immense ainsi qu’une profonde amertume. Peut-être que si j’avais été plus insistant ce jour-là, les évènements auraient été drastiquement différents.

Je demeure éloigné des intrigues entre factions de l’Empire tant qu’elle ne menace pas directement ce dernier ou la famille impériale. Mon avis sur les puissances étrangères n’est pas très développé. Si j’éprouve un profond respect pour les Jedi, je considère la République comme le facteur expliquant que le Consortium n’ait pas encore été battu. Ce dernier n’est que poudre de perlimpin et je n’éprouve que dédain envers celui-ci. L’Apex n’est qu’un réseau de bandits qu’il faut surveiller, ses racines devenant de plus en plus profondes. Les mandaloriens obtiennent ma défiance cependant je respecte leur capacité martiale. Quant au Chiss, je dois dire que s’ils sont des alliés solides, la coordination avec eux n’est pas toujours évidente.

Ma vie tout entière a été voué au combat et au service de la famille Fel, néanmoins l’année des quatre (si ce n’est cinq) Empereurs ne m’a pas laissé de marbre. Si la guerre civile a été évitée de justesse, j'ai perdu en quelques mois mon meilleur ami et une personne que je considérais presque comme mon fils, Aurélien Fel, aujourd’hui porté disparu. J’ai été son précepteur et je suis tombé de très haut lorsque la supercherie a été dévoilée. La douleur a été immense. Une personne comme moi ne peut connaître la retraite que dans le trépas, cependant j’ai implicitement remis mon destin dans les mains de l’Impératrice Aerys lorsque son couronnement est venu et que nous devions prêté serment de loyauté. J’ai été, à ma surprise, reconduit dans mes fonctions. Si je n’ai jamais été réellement proche de l'héritière, je ne lui ferais pas l’affront de lui demander de justifier sa décision. J’ai promis de défendre les Fel et je le ferais jusqu’à mon dernier souffle de vie. Je ferais tout mon possible pour m’assurer de la bonne conduite de son début de règne.



         
         

Histoire :



Chapitre 1 : Fulget virtus inaminata

Je suis né sur le monde de Dantooine il y a maintenant presque six décennies, dans un castel non loin de la capitale planétaire Barang dans une période de relative accalmie bien que l’influence des Bélisaire était alors en plein reflux. Mon père était un humain qui portait le même prénom que moi, et ma mère une echani qui avait quitté les siens pour suivre son cœur même j’ai toujours douté de cette version des faits. J’ai été son premier et seul enfant puisqu’elle décida de porter le voile noire du célibat, une tradition familiale. Mon père est mort alors que j’atteignais à peine l’âge de trois ans. Je ne garde aucun souvenir de cette période sauf peut-être les stigmates de ce premier déchirement au cœur, une douleur insondable sur laquelle je n’arrive pas à déposer de qualificatif, ne sachant pas s’il s’agit seulement d’un songe ou bien d’une dure réalité que je n’ai pas digéré à l’époque. S’il n’y avait pas des retranscriptions vidéos ou photographiques de son visage, je pense que j’aurais depuis longtemps oublié à quoi il ressemblait.  

Scipio D. Bélisaire était un officier de la marine. C’est lors d’une opération spéciale que ce dernier périt au conflan de la zone litigieuse du secteur de Moddell. De ce que je sais, il est mort en héros en sauvant la majeure partie de son équipage tout en coulant avec son navire. Je ne garde aucune réminiscence des funérailles, cependant d’après ma génitrice, j’ai pendant de long mois était inconsolable. Ce décès laissa un vide, cependant il permit un rapprochement non négligeable avec une partie de la famille. Si des rivalités existaient déjà à l’époque, les talents diplomatiques de ma mère et ma singulière sensibilité à la force nous ont permis de rester dans les bonnes grâces de la matriarche de l’époque, Marcia E. Bélisaire, ancienne moff de la mission impériale. Notre dynastie ne juge aucunement la race ou l’origine sociale des membres l’intégrant (même si évidement, certains membres étaient, et sont encore, bien dédaigneux à l’égard des nouveaux adoptés) ce qui explique que malgré des différences culturelles et sociales très différentes des moeurs des dynastes de Dantooine, des liens solides se sont rapidement créés.

Inutile de vous préciser que mon éducation était déjà toute tracée, et malgré la disparition de mon paternel, sa trajectoire ne changea pas d’un parsec à la différence que ma mère obtint des coudées plus larges sur le choix des précepteurs. L’ambition était déjà de faire de moi un chevalier impérial, d’autant plus que si à une époque lointaine les Bélisaire chevaliers impériaux pouvait se compter par dizaine, désormais on comptait des intermittences pouvant dépasser une décennie avec aucun membre de la famille dans l’ordre le plus prestigieux de l’Empire.

Dès que cela fut possible, on m’initia à une stricte éducation dont le mantra principal était un esprit sain, dans un corps sain. Je ne compte pas le nombre de professeurs que j’ai eu. Les meilleurs si l’on en croit les mots de Marcia. Mes enseignements étaient aussi bien d’ordre scientifique que littéraire qu’artistique que physique. Mes doigts gardent le souvenir des très nombreux chocs de baguette de bois provoquées à cause de mauvaises réponses. J’étais très loin d’être un grand intellectuel ou un génie ou tout chose ressemblant de près ou de loin à une personne émérite dans ce genre de domaine. J’étais déjà un peu plus capable concernant les enseignements martiaux que ma mère supervisait elle-même d’une main de fer. Par ailleurs, avec le passage des mois, nous ne communiquions presque plus que de cette manière, même si ça se faisait au prix de quelques contusions. Je n’ai jamais eu le temps de développer un orgueil plus développé que la moyenne, certainement parce qu’on m’a fait rentrer l’humilité à coup d’encyclopédie et de poings dans la figure. Pour une raison à l’époque que j’ignorais, mes précepteurs tenaient autant à faire mien les codes de l’aristocratie que celui-ci du bas peuple. Il n’était pas rare que je doive participer aux corvées avec les domestiques ou même que je partage leurs activités dominicales une ou deux fois par mois.  

Alors que j’avais la dizaine, on commença à m’inculquer la notion de libre arbitre et de choix. Il est évident qu’un marmot de dix ans comme moi ne comprenait pas l'entièreté de ce qui se tramait derrière. Au départ, c’était des choses assez simples : commencer plus tôt ou plus tard, choisir un plat à la place d’un autre. Puis petit à petit, les choix sont devenus de plus en plus cornéliens. Ironiquement, bien qu’ayant peu d'appétence pour les cours, ma curiosité se trouvait affligée de devoir supprimer certains apprentissages. Ma détresse était encore plus grande quand on me demanda de choisir mes spécialisations d’armes. Si je devais conserver l’épée, mon second choix se porta sur la lance.

Je n’avais presque pas de temps pour moi mais d’une certaine façon cela me convenait. Je n’ai pas eu à me poser trop de questions et c’est finalement assez naturellement que mon désir de servir l’Empire grandit de lui-même. J’étais parfaitement docile aux ordres mais lentement je commençais à prendre des initiatives de mon propre chef comme par exemple participait en temps qu’observateur aux différents procès qui pouvaient avoir lieu sur la planète.  Je tentais au mieux de respecter les huits valeurs cardinales chaque jours passant : fidélité, pitié, majesté, vertu, sagesse, pondération, tempérance et longanimité.  Si ces mots restaient partiellement nimbés d’un aura brumeux, je m’en sentais de plus en plus proche.

C’est à l’orée de mon seizième anniversaire que je fus convoqué par Marcia. Pendant presque un demi-mois je restais dans la principale demeure des Bélisaire et c’est durant cette période que j’en appris beaucoup plus sur notre famille. C’est en compagnie de cette dernière que se déroula ma cérémonie de passage à l’âge de raison. Un ultime choix s’offrait à moi : partir poursuivre mon parcours initiatique dans l’espace impérial ou rester sur Dantooine. Si ma décision fut prise rapidement, je n’étais pas serein de mon choix. Je quittai les miens et un univers que je connaissais maintenant presque par coeur pour en découvrir un autre. Si déjà mes envies de servir étaient grandes, mon envie de rester avec les miens l’était tout autant.

Fulget virtus inaminata, la vertu immaculée brille de mille feux. "


Chapitre 2 : Odyssée impériale

gé d’à peine 16 ans, je quittais mon monde natal pour suivre un parcours des honneurs pour les quatre prochaines années. Celui-ci était d’ordinaire réservé à la plus fine élite impériale, là où se retrouvaient de nombreux enfants d’aristocrates (comme moi) mais on pouvait y trouver également quelques cas atypiques notamment des boursiers qui étaient présents suite à des recommandations de personnalités importantes. Il fallait également donner quelques gages tangibles et réels pour démontrer que l’Empire est un ardent promoteur de la méritocratie. Je dois bien avouer avec regret qu’à cette époque et malgré l’humilité que mère avait essayé de m’inculquer, je portais un regard assez négatif vis-à-vis de ces personnes aidées. La sélection n’était pas simple, il y avait des tests d’aptitudes physiques, intellectuelles, morales et patriotiques à réaliser. Partir n’était pas synonyme de réussite. Dès le départ, on nous indiqua qu’avoir été présélectionné était un honneur. C’était quelque chose dont je ne pouvais me contenter.

Les épreuves se déroulèrent sur approximativement une semaine, et autant dire que la fraternité tant vantée par les nôtres n’était nullement présente. Je ne pourrais vous décrire l’état d’esprit dans lequel j’étais sur cette période, cependant je ne doute aucunement d'être totalement sorti lessivé de pareil procédé. Si mon admission a été acquise, j’étais déçu de ne pas réussir à m’arroger une place supérieure à celle de dernier admis. Un point de moins et ces portes m’auraient été fermées à jamais et ce n’était pas la seule surprise. Le premier du classement n’était autre qu’un de ces boursiers ce qui ne manqua pas d’attirer les véhémences d’une partie de mes pairs.  Sur plus de deux mille candidats seuls une centaine fut retenue.

Notre parcours des honneurs se déroulait sur quatre ans. Nous commencions par l’université de Coruscant, ensuite nous passions par l’école navale d’Anaxes, pour poursuivre par l’académie militaire d’Ord Mantell. Enfin nous finissions notre parcours par  la cour impériale de Bastion. L’objectif n’était pas tant de d’hors et déjà nous spécialiser dans un domaine que de découvrir la diversité de l’Empire. De plus, ce programme était avant tout placé sous le signe de la martialité et de la discipline militaire. La première année a été la plus douloureuse pour moi. Je n’avais rien d’un érudit et mon point faible était très certainement les exercices de dissertations. Ingurgité du savoir à la pelle n’était définitivement pas pour moi mais j’ai tenu bon en déplaçant ma rage sur les exercices sportifs. C’est toujours douloureux de reconnaître qu’un plafond de verre vous sépare de l’excellence car vous n’avez pas les capacités pour avoir une réflexion suffisamment pertinente sur le long terme. Puis être un génie, ça aurait sonné classieux.

Je n’avais absolument aucun problème de sociabilité. Je n’étais pas vraiment du genre à aller vers les autres, on pourrait même dire d’une certaine manière  que j’étais timide, impressionné par un monde qui n’était pas encore mien. Néanmoins cela ne signifiait pas que tout était rose, bien au contraire. La compétition entre nous avait beau être placée sous le signe de l’honorabilité, il y avait du harcèlement et des coup-bas en tout genre et si j’étais assez neutre sur ce sujet la première année à Coruscant, je me suis bien plus affirmé en deuxième année en prenant parti pour les gens que je considérais comme injustement les plus ciblés ce qui ne m’a pas aidé à avoir que des alliés bien au contraire.

C’est sur Anaxes que mon potentiel a commencé à réellement se développer et que j’ai pris pas mal de place dans le classement. La vie des militaires était clairement faite pour moi. Si la plupart de nos entraînements se déroulaient dans des salles de simulations, nous avons eu la chance à la toute fin de l’année de pouvoir effectuer un vrai premier vol. C’est par ailleurs durant cette période que j'ai pris connaissance de la rivalité entre la flotte et les forces terrestres, puisqu’une année sur deux, notre formation passait d’abord par la case Ord Mantell avant Anaxes. Je garde assez peu de souvenirs de mon passage sur la planète suivante hormis le goût de la boue humide dans la bouche. Là aussi j’étais plutôt pas mal dans la formation et je gagnais encore des places, désignant clairement mon destin vers un chemin spartiate. Chez moi commençait également à se développer une capacité de leader-né ce qui était autant sympathique que très dérangeant. Il n’était pas rare que je sois sélectionné pour être chef d’escouade et donc d’avoir la responsabilité de ramener théoriquement tout le groupe en vie car on n’envoyait pas la moelle de la haute aristocratie sur le front. C’est assez difficile d’expliquer pourquoi ou comment, mais je pense que les gens avaient plus facilement confiance en ma personne car j’étais simplement moi-même et peut-être car j’avais de l’empathie et surtout une bonne carrure. Il est vrai que je prenais soin de mes proches, leurs douleurs étaient curieusement même, tout comme leur joie. C’était comme ça depuis tout petit, j’ai toujours eu l’impression de pouvoir lire dans les émotions des gens et connaître un peu leur état d’esprit du moment, mais désormais cela prenait des proportions bien plus larges. Je pense que la lente évolution de ma conscience concernant le monde environnant y a joué pour beaucoup.

La dernière année se déroula sur le monde de Bastion et c’est là-bas qu’a eu lieu ma rencontre avec l’ordre des chevaliers impériaux et celle-ci ne s’était pas faite sous les meilleures hospices. En effet, c’était un peu idiotement qu’on avait tenté d’assister à une cérémonie impériale sans y être convié. Autant dire que l’on avait vite été redirigé dans nos quartiers. La dernière année visait à nous enseigner l’étiquette, l’art de cour et tout un tas d’autres choses liées à la tenue. C’est également la première fois depuis maintenant trois ans que je revoyais ma mère et plusieurs Bélisaire. Si je pensais que cette année-là allait être un véritable cauchemar, il n’en fut rien bien au contraire. La promotion que nous formions se dispersa bien vite en fonction des résultats des trois années précédentes et on pouvait dire d’une certaine façon que le corps que nous formions était presque dissous. En effet, désormais nous ne nous croiserons que lors des cérémonies impériales.

Mes résultats et ma sensibilité à la Force m'avaient conduit à rejoindre en tant qu’aspirant l’ordre prestigieux des Chevaliers Impériaux (ou IK). Autant dire que le reste de la formation n’était qu’inanité par rapport à ce qui m’attendait. Outre les très nombreux tests patriotiques et culturels sur ce qu’était l’Empire, l’Empereur, notre histoire, nos héros, nos tragédies… Il y avait des questions portant sur la notion de loyauté, d’obéissance, de guerre… Autant je n’avais aucun problème à ne pas trouver de réponses précises sur des questions de métaphysiques, autant sur la question de loyauté, le champ des possibles semblait assez large notamment sur la question de servir d’abord la famille impériale ou d’abord l’Empire. Une nuance majeure qui demandait une réponse. Contrairement à ce que mon image d’aujourd’hui pourrait laisser penser, je n’étais pas le candidat idéal notamment à cause de la gestion de mes émotions, cependant mes capacités physiques parlaient pour moi et je n’avais eu aucun problème à démontrer ma dextérité à faire usage de la Force même si j’en étais encore qu’au balbutiement. Enfin au fil de l’année écoulé j’avais fini par faire disparaître mes doutes et mes appréhensions sur l’Empire, non pas à cause de la propagande, mais tout simplement car avec le recul, je pensais sincèrement que le régime que je voulais servir était le plus apte à apporter la stabilité à une galaxie en proie aux flammes de la guerre depuis plus de deux siècles. Mon patriotisme et ma fidélité n'étaient plus à prouver.

L’heure de l'entraînement était terminée et il était temps de voir ce que j’avais à revendre directement sur le front. Un baptême du feu en quelque sorte. Un des paladins qui nous avait encadré dit avant le départ. “L’avantage c’est que si tu ne fais pas de grosses erreurs, tu deviens écuyer et si tu meurs, tu n’auras même plus de question à te poser sur ton avenir. Allez courage !” Ce n’est pas la première que je me retrouvais sur le terrain, cependant jusqu’à présent je m’étais plutôt cantonné à l’arrière front. Désormais, j’étais bel et bien en première ligne et s’il fallait être totalement honnête je m’en accommoder parfaitement. Je pourrais même dire que j’étais fait pour cela. L’opération se déroula avec peu d’encombre et la défense de station spatiale face aux troupes républicaines fut une réussite. Toutefois les ruines fumantes du champ de bataille laissaient un goût amer en bouche, celle de la perte d’alliés. S’il n’y avait pas de proches, je ressentais une certaine tristesse. Afin de leur rendre hommage, je pris part au ramassage des matricules tout en participant au cérémonial visant à honorer leurs mémoires.

Si cette dernière année ne semblait pas assez remplie, elle se termina par le bal des damoiseaux et damoiselles, dernière fois que toute les membres de la promotion du programme Astartes se réuniraient tous ensemble parmi une large foule. C’est durant cet évènement que je fis la rencontre de la jeune Amanda Iulia. Si ce ne fut pas le coup de foudre immédiat nous avons bien sympathisé durant la soirée et avons échangé plusieurs danses ensemble. Tout chez elle était enivrante et sa coquetterie me faisait tourner de l'œil pour être franc. C’est également ce soir-là que je fis la rencontre d’Hadrien, un jeune homme tout à fait charmant qui ne rata pas son entrée. Sa tenue était remarquable sans pour autant tomber dans l’excentricité et s’il fallait couronner un meilleur danseur, c’était bien lui qui mériterait haut la main la couronne. La raison de notre première discussion est très anecdotique, un serveur avait manqué de trébucher et son plateau allait atterrir sur Hadrian. Par réflexe, en usant d’une légère poussée de Force, le plateau tomba par terre sans causer plus de dégâts. C’est ainsi que fut établie notre premier contact, puis nous échangeâmes diverses banalités durant une partie de la soirée avant que ma cavalière ne vienne me chercher pour une dernière danse, mais déjà à ce moment, un début d’une amitié qui était prédestinée solide avait commencé à naître entre lui et moi.  


Chapitre 3 : Ascension d’un Bélisaire

Ma vie d’écuyer débuta sous de curieuses hospices notamment car mon principal mentor n’était autre qu’un ancien Jedi ayant décidé de rejoindre l’Empire à cause d’une défiance accrue envers la République. Je ne le compris pas tout de suite, mais ce n’était pas un hasard si je me retrouvais avec cet individu. Prénommé Aetius, il avait repéré une certaine singularité en moi et c’est peu de temps après que l’on mit à jour un trouble, car à l’époque je le considérais comme tel, d’une faveur de la Force nommée empathie. Pour être parfaitement honnête je n’en avais jamais entendu parler et jusqu’à présent je considérais la Force par un prisme pratique et non spirituel. C’est toujours le cas mais ces expériences m’ont permis de mieux comprendre partiellement le rapport des Jedi avec cette entité mystérieuse. C’est à travers différents exercices visant à renforcer la résistance mentale que cette coquetterie se dévoilait, expliquant les causes des vagues d’émotions qui pouvaient parfois submerger mon corps entier. Naïvement je me questionnais sur la manière de me prémunir de ce phénomène et pour mon malheur, il n’y avait aucune solution hormis couper mon lien avec la Force. Pour être honnête, à l’époque j’étais très frustré. Ma vie ressemblait tout de même plus à une série de réussites puisque j’avais réussi à surmonter les obstacles. On m’annonçait que celui-ci serait impossible à passer et ce sujet me tracassa pendant quelques mois notamment car il remettait en question mon mode de vie. Devais-je continuer à avoir des amis, à être autorisé à aimer, à ne pas devenir ermite pour trouver la paix. S’il était assurément possible de se prémunir des effets indésirables liés aux émotions vives en réduisant leur influence, la perte violente d’un proche pouvait signer mon arrêt de mort et c’est ce qui me posait le plus problème. Comment servir décemment l’Empire si vous êtes capable de mourir à n’importe quel instant ? En pleine mission, cela pourrait donner des résultats catastrophiques et cette peur me poursuit encore aujourd’hui. J’ai longuement hésité sur le choix à faire pour finir par m’ouvrir à différentes personnes sur le sujet dont notamment Amanda. Ce fut peut-être notre première épreuve à deux bien que nous n’étions à l’époque qu’à peine liés par des pieux vœux de fiançailles. Sous ses bons conseils, je me persuadais de poursuivre dans la voie qui commençait tout juste à s’ouvrir à moi. C’était peut-être finalement l’orgueil qui me poussa le plus à m'entêter. J’avais le sentiment un peu plastronneur que je pouvais servir à l’Empire par cette anomalie en lui apportant quelque chose en plus. J’avais au moins comme fierté de ne pas avoir laissé trop transparaître mes doutes pendant ma formation. J’étais plutôt doué sans être pour autant dans le haut du panier. Mon style de combat se développa et se tourna assez naturellement vers le Makashi. Il faut dire que dans ma jeunesse j’avais pas mal pratiqué l’escrime donc ce n’était pas une surprise. On me disait souvent que j’avais un bon esprit de camaraderie et je n’ai jamais connu d’animosité particulière envers mes comparses. S’il y avait des rivalités, celles-ci de mon strict point de vue, restaient plutôt saines. Concernant le domaine de la formation, je poursuivais dans l’armée terrestre plutôt que l’amirauté par simple préférence.

Le passage au rang de chevalier impérial se fit naturellement. Une fois dans le circuit, il était difficile d’en sortir sauf par les pieds devant. Peut-être que c’est un poil exagéré mais soyons réaliste, peu d’entre nous atteignent l’âge pour se retirer car notre dévouement est tel que même blessé ou estropié, tant que nous ne sommes pas jugés inaptes, nous continuons à servir notre empereur par un moyen ou un autre. Je garde en mémoire la grande cérémonie de nomination des nouveaux chevaliers et le visage fatigué du père de Catherine, l’ancien l’Empereur.  Nous étions encore dans la fleur de l’âge et j’étais encore très impressionné par le faste impérial. Pour la première fois, nous nous trouvions réellement avec les tenues officielles, chacun avec un sabre-laser standard et même si j'étais habitué à ce genre de cérémoniels, je restais émerveillé de recevoir un pareil honneur. Cela offrait un bref répit, une pause, un espoir de se dire que l’on pourrait servir efficacement une cause plus grande que soi. Cette pensée empruntait énormément à l’idéalisme, mais lorsque vous n’avez pas le quart de siècle, il est difficile d’être déjà taciturne même si déjà notre formation offrait un avant-goût de certaines des pires horreurs que pouvaient commettre des galactiques, qu’ils soient Sith, Républicains ou même Impériaux. C’est peu après cet événement qu’avec Amanda nous consumâmes notre union. Notre mariage coïncida à quelques jours près avec celui de Catherine Fel et d’Hadrien auquel je fus convié en ma qualité de chevalier impérial mais aussi d’ami.

Mes premières années en tant que chevalier, je me retrouvais principalement sur le front autour des mondes du noyau ou de la bordure intérieure, successivement contre la République ou le Consortium, parfois les deux à la fois même. Si je connaissais vaguement la notion du “moindre mal”, c’est à cette époque-là que j’appris réellement ce que signifiait cette expression. Pour gagner des batailles, il fallait parfois sacrifier des troupes qui s’étaient trop mises en situation de vulnérabilité, accepter de céder du terrain en laissant derrière soi quelques martyrs ayant la foi de mourir au nom d’un plus grand idéal. Je peux consentir à cette idée, d’une certaine manière j’en ai rêvé. Lorsque vous vous liez aux autres et qu’après dix escarmouches, vous vous rendez compte que sur la centaine de personnes sous votre commandement il n’en reste plus qu’une vingtaine et que sur quatre chevaliers impériaux présents il n’en reste qu’un seul, c’est douloureux. Chaque perte est un heurt au cœur et chaque erreur peut vous être fatale. Plusieurs fois je me suis retrouvé dans des situations dramatiques dont une où nous n’avons dû notre salut qu’à l’intervention inopinée d’une flotte dirigée par Catherine Fel en personne. Lorsque vous comptez les morts dans les décombres fumants, irrémédiablement vous vous demandez pourquoi vous êtes en vie et développez un syndrome du survivant. Cependant vous n’avez pas le droit de faiblir, cela serait une humiliation pour les trépassés. J’ai très tôt pratiqué et fait comprendre à ceux sous mes ordres que nous ne nous battons pas pour survivre une journée de plus, mais pour honorer nos vœux de fidélité. C’était mon moyen de tempérer la peur de la mort jusqu’à l'annihiler. L’avantage à terme d’avoir survécu à plusieurs batailles, c’est de réussir à appliquer différentes stratégies militaires et de pouvoir les expérimenter tout en gagnant quelques balafres. Au fur-et-à-mesure j’ai appris à faire dialoguer tactique et stratégie, à développer des plans sur le long terme et à mieux analyser des situations.

Cependant le premier dilemme réellement moral que j’ai dû affronter n’était pas sur le front extérieur mais intérieur. Une classe d’enfants avait été prise en otage par un homme poursuivi par les services de sécurité alors que celui-ci avait volé de précieuses données. Un rejeton d’un moff du conseil se trouvait parmi ces derniers et pour envenimer le tout, l’affaire ne tarda pas à prendre une vaste ampleur médiatique, aussi brève fut elle, qu’il fallait arrêter. Fallait-il laisser vivre cet homme et prendre le risque qu’il s’enfuit avec de précieux plans militaires ou fallait-il sacrifier des enfants. L’espion s’était retranché à l’abri de sniper et l’urgence de la situation exigeait une action rapide. J’ai préféré sacrifier quelques enfants impériaux pour clore l’affaire plutôt que de laisser les choses traîner. On me la reproche et je m’étais mis à dos une partie de l’aristocratie des Moffs, cependant nous ne sommes pas là pour les servir eux mais l’Empereur et l’Empire. Mon choix bien que malheureux était juste et justifié et n’était de toute façon que le premier d’une longue série. Le bien commun nécessite des sacrifices. Soldats, enfants, pauvres, riches, chevaliers, ou même ma propre personne, rien ne doit entraver la sécurité de l’Empire. Je n’ai jamais eu aucun souci à prendre les décisions dans les moments impérieux même si le cœur n’y était pas. C’est peut-être ce qui m’a fait gagner en respectabilité. Mes décisions ne sont pas toujours bonnes, mais elles sont toujours justifiées et j’essaye autant que possible de leur donner un caractère juste, même si cette notion devient rapidement grise, tout comme l’est notre ordre au regard des Sith et des Jedi.

Parmi les sacrifices que l’on fait aussi lorsqu’on rejoint les chevaliers impériaux, c’est l’incapacité à gérer une vie familiale saine, en tout cas pour moi. Au départ tout se déroulait bien, puis avec le temps, un vide s’installe et il devient impossible à combler. Très rapidement je n’ai plus été un bon mari et encore moins un père. Le temps libre devient des miettes et il est difficile de jouer avec tous les impératifs qui incombent aux différentes fonctions. J’aime passionnément ma moitié et la réciproque est également vraie. J’admire la patience d’Amanda et le dévouement qu’elle peut avoir envers moi et je sais qu’elle a sacrifié ses ambitions pour ne pas me faire ombrage. Cependant aussi grande est votre dévotion à l’Empire, celle-ci ne comble pas le besoin d’attention propre à chaque humain. Elle est mon talon d’achilles, celle dont le trépas provoquerait irrémédiablement ma perte. Nous en avons eu des disputes, cependant nous avons toujours fait front commun face à l’adversité. J’aimerai lui rendre le dixième de ce qu’elle a pu m’offrir néanmoins comme elle le dit si bien, ma mère m'a d'abord mariée à l’Empire avant que je ne la rencontre. Je n’ai pas vu naître mon aîné, ni aucun autre de mes enfants. Et avec le temps les choses ne sont pas allées en s’améliorant. S’il y a évidemment des regrets à leur égard bien présents je confesserai qu’à choisir entre ma famille et l’Empire, sachant que la perte de la première entraînerait ma chute, l’option deux l’emporterait très largement. J’ai toujours au mieux essayé de les tenir à l’écart des intrigues politiques mais l’on n’échappe ni à la propagande impériale ni à une certaine forme de célébrité même si à l’époque je restais encore relativement inconnu.  

Mon premier coup d’éclat si l’on peut nommer cet évènement ainsi (je dois dire que l’usage de ce terme me dérange un peu car on croirait que c’était voulu) fut lors des préparatifs d’une festivité célébrant la troisième année de noces de l’Impératrice Catherine et d’Hadrien. Les choses avaient été faites en grande pompe pour le déplaisir de la concernée d’autant que celle-ci était enceinte de son premier enfant, tandis que toute l'aristocratie impériale se précipitait déjà vers Bastion. De nombreux chevaliers impériaux avaient été dépêchés pour assurer la sécurité de l’héritière. Lors d’un de nos tours de garde, je sentais que quelque chose n’allait pas avec une consoeur que je connaissais depuis assez longtemps. J’avais le sentiment de ne pas parler à la même personne et plusieurs signes n’ont fait qu’aggraver mes suspicions, notamment lorsque j’abordais certains souvenirs dont elle ne gardait aucune réminiscence. Il me fallut un certain temps pour comprendre que ce à quoi je parlais n’était rien d'autre qu’une marionnette vidée de toute conscience et obéissant simplement au dernier ordre qui lui avait été murmuré : créer une fausse alerte pour détourner l’attention et c’est ce qu’elle tenta de faire. Son objectif était de faire sortir l’impératrice de la pièce sécurisée où elle se trouvait. Je refusai cette idée, cependant elle désactiva tout de même les sécurités et me menace avec son sabre-laser, nous échangeâmes quelqu’un coup et je mesurais toute l’ampleur de sa chute. Prenant rapidement l’ascendant, il ne fut guère compliqué de la neutraliser cependant je n’étais pas au bout de mes peines. Alors que je m’approchais de la porte pour tenter de voir si tout allait bien, je fus violemment propulsé par une poussée de Force venant de mon dos. Je mis quelques secondes à comprendre la situation et à terre, je pouvais observer Catherine Fel croiser le fer avec le Sith. L’héritière avait beau arrivée sur la fin de son cycle de grossesse, elle se battait comme une lionne et je compris rapidement par sa position qu’elle s’était mise entre l'assassin et moi pour me couvrir. Bien que déboussolé, je me joignis au combat dans un combat qui avait en réalité peu à voir avec le registre épique bien que les médias le décriront de la sorte. En termes de style de combat et de force brute, le personnage nous dépassait largement. Bien que je parvins à lui couper un bras, dans un dernier mouvement celui-ci rapprocha dangereusement son épée Sith de Catherine qui avait baissé sa garde. Mon seul réflexe fut d’user de mon propre corps comme barrage et sa lame percuta partiellement mon visage.

Je ne saurais dire comment se termina le combat, étant inconscient. Cependant à mon réveil, les premiers mots prononcés furent : Où est l’héritière de l’Empire ce qui ne manque d’amuser quelque peu Hadrien Fel qui se trouvait à mes côtés ainsi qu’une céleste. J’appris que Catherine avait donné l’estocade finale tandis qu’on n’avait rien pu tirer de ma consoeur qui semblait être rongée par un mal inconnu mais l’hypothèse d’un lavage de cerveau semblait la plus plausible et le processus semblait impossible à contrecarrer. Deux autres confrères ont été retrouvés morts faisant craindre à un complot ayant des racines plus profondes et l'événement avait fuité sur l’holonet, probablement à cause d’un valet ou d’un invité. J'ai reçu les honneurs de l’Empire par la visite de l’Empereur en personne qui félicita mon action. Intérieurement j’avais envie de rétorquer que je n’avais fait que mon devoir, ce qui était vrai. Ce dernier décida de m’affecter directement à la garde de la famille impériale.

Les années suivantes n’étaient pas des plus calmes, même si je ne me rendais plus aussi souvent sur le front qu’auparavant les intrigues de cour donnaient énormément de fil à retordre tout en se montrant épuisantes. C’est durant cette période que les leçons d’étiquettes et de protocoles furent les plus utiles. Sur le front, vos soldats vous regardent avec admiration, la noblesse et les moffs eux vous jettent le plus souvent un regard dédaigneux et n'apprécient guère que vous vous mêliez de leurs affaires alors qu’ils sont en tort. Combien de complots arrêtés ? Des menaces de destitution ? de tentatives avortées de tirer avantage d’un Empereur jugé relativement faible sur le plan politique ? Derrière chaque sourire peut potentiellement se cacher un poignard. Les perfidies de la République et du Consortium se dévoilaient à plein potentiel et elles étaient strictement égales. Rajoutez à cela les intrigues des moffs et cela offre des situations parfois explosives. Sur le champ de bataille, il n’y aucun tribunal qui vous empêchera de tuer un ennemi ou un allié qui vous trahit. A la cour, faire tomber une enflure prend du temps et sans l’usage des bonnes formes, peut provoquer un tollé qui sera bien plus grave que de laisser ladite personne en place. Cela revient de nouveau à accepter la théorie du moindre mal.

Un an avant le couronnement de Catherine,  pour les services rendus et pour mes qualités de chevalier et de combattant, avec la bénédiction de l’Empereur son champion me fit paladin.


Chapitre 4 : Que votre fureur soit mienne

Obtenir le rang de paladin a changé beaucoup de choses, alors que je dépassais tout juste la trentaine. Je n’étais pas le premier de l’ordre à obtenir ce titre aussi jeune, néanmoins cela revêtait une forme d’exceptionnalité. S’il ne change pas mes habitudes de vie, je peux cependant affirmer que mon statut en fut bouleversé. Pour rappel, les Bélisaire ont une doctrine bien particulière qui veut que le chef de famille soit celui avec le plus haut rang. Je me retrouvais donc propulsée à ce titre et par la même occasion, je devenais le maître incontesté de Dantooine, fonction impossible à occuper au vu de mes occupations actuelles. Il fallut que je me rende sur mon monde natal en personne pour participer à des cérémonies plutôt futiles au vu des charges qui m’incombaient. Considérant que mon oncle, qui était jusqu’à présent le moff planétaire, avait une gestion efficace de la planète agricole, je lui donna l’autorité  de continuer à poursuivre son mandat avec l’approbation de l’Empereur. Même si j’avais passé plus de la moitié de ma vie sur ce monde, j’en étais aujourd’hui totalement déphasé et j’étais bien loin d’en connaître les réalités. Si je gardais la mainmise sur les questions de justice exceptionnelle ou les nominations de nouveaux Bélisaire, je le faisais en m’appuyant sur des proches conseillers et membres notables de ma famille. C’est d’ailleurs à ce moment que je compris que le nom que je portais n’était pas tant un emblème familial qu’une forme de philosophie de vie.

Quelques mois s’écoulèrent avant la mort de l’Empereur ce qui permit de laisser place à l’avènement de Catherine Fel, nouvelle impératrice. Comme le voulait la tradition un ost fut organisé par les chevaliers impériaux pour célébrer l’arrivée d’un nouveau titulaire de l’autorité suprême de l’Empire. Genou à terre, nous rendions hommage à la nouvelle impératrice tout en renouvelant nos vœux de loyauté au couple impérial. Si les célébrations étaient de mise, la monarque semblait bien pressée de repartir en campagne. Assez rapidement, l’Empire se rapprocha d’une dyarchie, ou d’une triarchie si vous incluiez le grand moff dans l’affaire. Les affaires civiles revenaient à Hadrien tandis que la souveraine légitime préférait s’occuper des questions militaires. Si d’apparence le couple formait une dyade parfaite, leurs proches pouvaient sentir une forme de malaise. Les deux avaient des manières drastiquement différentes de concevoir l’exercice du pouvoir et leur façon de vivre était tout autant opposée. Je n’ai personnellement jamais eu une grande proximité avec l’impératrice qui restait quelqu’un d’assez secrète et distance hormis avec les personnes directement sous son commandement. Il n’est pas improbable non plus que ma proximité avec Hadrien ait été un obstacle. Pourtant, cela n’a pas empêché ma nomination parmi les tuteurs d'Aurélien, le premier né.

En tant que paladin j’étais désormais amené à gérer des groupes entiers de chevaliers. Si mon rang me permettait d’avoir des fenêtres de tirs plus larges, en pratique c’était plus compliqué car le statut fait que vous êtes bien plus surveillé par vos antagonistes. La traque des ennemis de l’Empire en son sein était compliquée et la prudence était toujours de mise. Afin de répondre à certaines nécessités, je me spécialisais dans l’usage de la pique laser pour faire face aux assassins Sith. L’allonge que cette arme, malgré la faiblesse de sa poignée, permettait de déconcerter bien des adversaires et offrait un style assez unique. Afin de répondre au mieux à mes devoirs de garde du corps, je renforçais mes différents styles de combat. Partant du niman, je tentais de réussir à aussi bien maîtriser un style très offensif comme le reverse shien qu’un style purement défensif comme le soresu. Le premier visait à défaire en un coup des adversaires tandis que le second offrait la possibilité de faire face à un barrage de tir. Néanmoins, c’est à travers la pratique du makashi que je dévoilais tout mon potentiel de duelliste. C’était quelque chose de fait pour moi et j’ai un temps hésité à faire usage d’une poignée recourbée avant de renoncer car cela briserait les règles d’usage des chevaliers impériaux. Je ne voulais pas être une exception mais au contraire incarner la norme. Jamais contre un entraînement, la nécessité de rester proche de la famille impériale m’obligeait le plus souvent à rester sur Bastion m’offrant la possibilité de plus aisément m'entraîner avec les jeunes recrues et percevoir le potentiel de la prochaine génération. Progressivement je suis devenue un modèle pour la jeune génération et j’avais l’impression de devenir un modèle. Certains disaient que c’était à cause de mes cheveux blancs qui me vieillissaient plus que de raison.


         

Derriere l'écran :



Prénom/pseudo : Bel ou Scipio.

Age : Ma blague sur le calcul est trop longue.

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Dernière édition par Scipio G. Bélisaire le Ven 19 Aoû - 12:07, édité 2 fois
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To the righteous we bring hope. To the tainted we bring fire -Scipio Bélisaire. (en cours).  Empty Re: To the righteous we bring hope. To the tainted we bring fire -Scipio Bélisaire. (en cours).

Jeu 18 Aoû - 12:26
(suite) Chapitre 4 : Que votre fureur soit mienne

L’entrainement d’Aurélien Fel commença à cinq ans et il fallait dire que le gamin était terriblement téméraire certainement trop déjà pour son jeune âge. Et parfois difficile à canaliser avec une tendance à ne jamais savoir s’arrêter. Il serait certainement doué dans le domaine, mais encore fallait-il qu’il sache mieux jauger les choses. C’était un sentiment étrange que de voir grandir un enfant qui n’était pas le mien. J’avais certainement passé en cinq ans plus de temps avec lui qu’avec mon propre sang à l’exception notable peut-être de Lissandre, mon deuxième enfant, qui tentait de rejoindre l’ordre des chevaliers impériaux et que j'entrainais aussi régulièrement que possible, élément factuel peu apprécié de ses frères et soeurs. S’il était hors de question de lui offrir un traitement de faveur, il ne fallait pas non plus que celui-ci déshonore le nom des Bélisaire.

Les années s’écoulèrent et à vrai dire la majeure partie de la décennie 1470 a été assez calme si vous omettez les attentats, les tentatives d’enlèvements et toutes les conspirations visant la famille impériale ou l’empire. Celle-ci s’était désormais bien élargie puisque Catherine pouvait compter sur une progéniture assez nombreuse. Quatre enfants, trois sensitifs, la question de la succession était donc très largement assurée. Ce qui restait cependant étonnant, c’est que malgré les jeunes âges du quatuor, l’on pouvait aisément discerner quatre personnalités pour le moins très différentes. Si les deux frères avaient noué un lien assez important, Aerys semblait être plus en retrait de la famille. Quant à la petite dernière, j’avoue avoir eu une pensée sarcastique lorsqu’elle s’est retrouvée à me morver dessus alors que la Force n’avait pas pris le temps de s’attarder sur elle. Aurélien incarnait la force du lion, Alexander la ruse du renard, Aerys la persévérance de l’aigle tandis qu’Hélène était l’affabilité… d’une loutre. La surveillance des descendants de Catherine et Hadrien était une priorité pour deux raisons. La première évidente était la pérennisation de la famille impériale, la seconde était d’éviter de créer des émotions pouvant faire sombrer les monarques vers le côté obscur ; évènement qui s’est produit à plusieurs reprises chez certains anciens Fel.

L’année 1480 fut marquée par une vague de tentatives d'assassinats contre les princes et les princesses. Si certaines furent tuées dans l’oeuf, comme c’est le cas pour celles d’Hélène et Aurélien, la tentative d’enlèvement d’Alexander failli aboutir. Cependant le pire concerna la seule princesse pouvant hériter. Cette dernière reçut une balle provenant d’un sniper et manqua de passer l’arme à gauche. La nouvelle ne tarda pas à ébranler l’Empire et mit à jour les autres tentatives de la scélérate République, écorchant encore un peu l’image des Fels. Il fallait que des têtes tombent et rapidement trouver comment des actions avaient pu être opérées autant en profondeur en plein sur la capitale impériale Bastion. Il s’est rapidement avéré que ces tentatives de déstabilisation visaient à permettre à la République de lancer une vaste offensive sur le Consortium sans être inquiétée par des manœuvres impériales qui échouèrent à capitaliser une percée tant sur le front Sith que républicain. Une enquête fut menée afin de déterminer si les actions républicaines avaient reçu un coup de pousse de la part de certains impériaux et la réponse fut malheureusement oui.

L’instruction menée fut longue, plus de trois ans. S’il avait été facile de trouver ses cimes, les racines furent bien plus compliquées à déterrer. Plusieurs personnalités importantes étaient impliquées parmi un moff du conseil soucieux de réveiller le militarisme de l’Empire par la perte d’un enfant. Remonter le fil fut long et âpre, semé d'embûches et parfois il nous a fallu passer outre certaines lois impériales. C’était notamment le cas lors de certains interrogatoires. L’ancienne champion de l’Empereur supervisait l’enquête et dévoiler la vérité conduisit à sa perte lors de l’explosion des appartements dudit moff alors qu’elle était en chemin pour l’appréhender personnellement. L’homme avait péri avec elle et une centaine de victimes ont été à déplorer laissant un goût amer en bouche. J’avais contribué à l’enquête et sa conclusion était des plus injustes. Si une menace avait été évacuée, combien en restait-il d’autres ?

En 1484, alors âgé de 43 ans, sous les conseils d’Hadrien, Catherine Fel décida de me nommer champion de l’Empereur. Une nomination à laquelle je ne m’attendais pas personnellement mais qui ne surprenait pas vraiment mon entourage. C’était une forme de consécration suprême cependant, sans vouloir remettre en question l’autorité de l’Impératrice, il y avait peut-être des choix plus judicieux et avisés. La nouvelle fut bien accueillie par les populations de l’Empire, comme dans 99,9% des cas certainement. J’incarnais désormais le nouveau visage, celui qui par ses paroles dirigeaient la plus puissante garde de notre régime. Les responsabilités qui m’incombaient étaient  bien plus grandes. Ce n’est pas tant des actes extraordinaires (bien qu’il y en eu quelqu’un) que la régularité à laquelle j’accomplissais mon devoir qui avait été décisif dans le choix de Catherine. Cependant cette position nouvelle ne m’offrit pas vraiment le luxe de plus la côtoyer.

Il n’y eu pas d'événements marquants jusqu’en 1488, année où l’on découvrit l’infertilité d’Aerys et la véritable nature de la dernière enfant Hélène qui n’était autre qu’une bâtarde. Le scandale secoua la maison impériale et s’amplifia rapidement provoquant une grave crise de légitimité qui entraina l’abdication de Catherine au profit d’Hadrien qui récupèra tous les pouvoirs le temps qu’un héritier soit trouvé. Ce qui devait être à l’origine qu’une simple forme de régence se perpétua. Si mon supérieur et ami ne montrait en public aucune rancœur, en privé la question était beaucoup plus douloureuse. Contre mon avis, il décida de procéder à l’adoption de la jeune Hélène faisant d’elle une Fel. Ironiquement, ce dernier avait toujours été bien plus proche de cette enfant que de ses véritables descendants. Cependant cette action marquait par le sceau de l’affection et de la raison continua d’écorner l’image des Fels en offrant une image d’un empereur trop sentimental pour gouverner. Sur mes conseils, il se décida finalement à la marier avec un puissant noble de Kuat. Un choix pragmatique car le plus gros producteur de vaisseaux de l’Empire avait tendance à des velléités indépendantistes ostentatoires.

Si les complots sont permanents, il existe des périodes où ces derniers sont bien plus nombreux et puissants particulièrement lors des périodes où la famille Fel s’affaiblit ; d’autant que l’Empereur montrait une volonté réformiste importante même si très rapidement il fut confronté aux dures réalités du légalisme impérial et surtout aux véhémences du conseil des Moffs. Malgré les difficultés, cet homme garda le cap tant bien que mal et c’était un honneur de servir une personnalité comme lui. Même s’il ne s’attribuait pas cet adjectif, je pense qu’Hadrien était idéaliste, peut-être trop pour sa fonction. On ne pouvait lui retirer que c’était un travailleur acharné qui veillait sur les siens. Je ne comptais plus le nombre de complots déjoués, les tentatives ratées, les attaques sur la famille impériale. Avec les années, les trois héritiers devinrent adultes et la question de la succession commença à sérieusement se poser. Il n’y avait qu’une couronne et si Catherine avait anciennement soutenue Aerys, son soutien ne valait objectivement plus grand chose. Face à la délicatesse du choix à faire, à une polarisation grandissante des débats dans l’Empire, l’Empereur se mit à consulter les différentes entités de l’Empire, les chevaliers, les moffs, le peuple laissant parfois s’ébruiter des fausses informations. Pour avoir suivi tout cela de près, je puis dire que ce choix était un véritable enfer puisqu’aucun n’était parfait. Aurélien était bien trop conservateur et xénophobe. Son évolution avait été à mon sens tragique car j’ai été l’un de ses tuteurs, cependant mon rôle se bornait à l'entraîner pas à l’éduquer. Aerys était quant à elle bien trop martiale et avait montré trop peu d'intérêt pour les choses régaliennes. Quant à Alexander, il manquait de cet aspect martial  bien que déjà ses talents d’intriguant étaient déjà développés et qu’ils possédaient le soutien d’une partie de l'aristocratie et de surtout de la bourgeoisie. Souhaitant ne pas cliver plus l’Empire, Hadrien décida d’organiser une série d'épreuves afin de confirmer qui héritera de notre glorieux régime.

En 1493 furent organisées trois épreuves pour départager les trois cadets impériaux. Si celles-ci ne me concernaient pas directement, je fus tout de même convié à la première et dernière épreuve. Concernant les duels, j’étais même là en tant qu’arbitre et les résultats m’attristèrent quelque peu. Le manque de talent d’Alexander lui offrait un véritable talon d’Achilles. Quant au match nul qui suivit entre Aerys et Aurélien, si ce dernier n’avait pas trop sous-estimé son adversaire, le combat aurait pu se terminer assez rapidement. Au lieu de cela, il s'éternisa. Aerys était une excellente bretteuse cependant si l’aîné n’avait pas cette arrogance crasse qui lui était propre, certainement aurait-il réussi à la surpasser et même à me surpasser malgré son jeune âge. De mon point de vue de mi-echani, les jeux étaient déjà conclus. Alexander était bien trop couard et la lâcheté était à mes yeux quelque chose d’impardonnable. Ses bottes ne visaient pas tant à vaincre qu’à blesser volontairement. Aurélian sous-estimait bien trop ses adversaires féminins ce qui était un problème majeur face à un régime dirigé par des femmes. Je soupçonnais que ses graves déviances idéologiques soient liées à l’adultère de Catherine. Enfin, Aerys était la plus courageuse et la plus persévérante, cependant ses émotions prenaient bien trop le pas sur sa conduite. Elle était bien trop dans le sentimentalisme et contrairement à ce que l’on pourrait je pense que parmi les trois, c’était elle la plus émotive malgré son stoïcisme. L’histoire me donna raison.

Je n’assistais pas à la seconde épreuve cependant les retours ne m'étonnèrent pas. Je fus cependant convié à la troisième épreuve en tant que principal garde du couple impérial. La soirée ne m’intéressait guère et j’avais le sentiment que l’Empereur semblait bien plus intéressé par sa fille adoptive, qui surprenament gérait d’une main de fer Kuat, que par ce qui se déroulait entre les trois concurrents. Il fut amusant de voir cette dernière lui faire la remarque, la jeune princesse avait énormément changé et il était assez triste de voir que par une crasse grâce, ses enfants étaient touchées par les bénédictions de la Force et donc les faisait entrer dans l’ordre de succession puisqu’elle était une Fel à part entière juridiquement parlant. C’est sans surprise qu’à la fin de la soirée Aerys fut proclamée héritière mettant ainsi un terme au débat du futur titulaire du titre impérial. Néanmoins ce choix était loin de faire l’unanimité.

Je ne vous raconterai pas le nombre de sueurs froides qu’Aerys à fait subir aux chevaliers impériaux chargés de sa protection. Si sa progression était pour le moins exemplaire et qu’elle semblait s’épanouir de mieux en mieux dans son statut d’héritière, son manque de vision politique sur le long terme m’inquiétait. L’hardiesse est une force mais elle peut être le premier pas dans une tombe. C’est le problème des individus ayant vécu dans le pourpre, moi compris. L’on a trop tendance à penser que les choses sont définitivement actées et que rien ne pourrait perturber l’avenir. La situation dans l’Empire se crispait lentement et autant dire que la mort de l’héritière pourrait bien mettre le feu au poudre. Cependant les sermons ne servaient pas à grand-chose.

Chapitre 5 : L'année des quatre empereurs

L’année 1499 fut marquée par le sceau de la tragédie la plus terrible qui soit. Il y avait des signes annonciateurs notamment le silence. Lorsque les intrigues se suspendent et que plus rien ne remonte, vous pouvez être certains que des choses terribles se trament dans les ombres. L’inquiétude me vint lorsque les rapports des renseignements impériaux semblaient plus éparses et moins précis. Il existait une tension immortelle entre eux et nous et il fallait bien dire que nos rapports étaient souvent très loin de l’amicalité. Il était loin de se montrer très généreux mais disons que là c’était pire que d’ordinaire. L’agitation du petit peuple était importante et des informations me venaient du moff de Dantooine qui me parlait de vents de mauvais augures sans toutefois réellement savoir ce qui se tramait. Ce genre de moment est terrible car vous savez que quelque chose ne va pas mais vous êtes bien incapable de mettre la main sur la raison de ce malaise. Il est impossible de le capturer et dès que vous pensez avoir compris et remonté le fil de laine, vous vous rendez compte qu’un immense labyrinthe se dresse face à vous. On dit que la tragédie frappe toujours trois fois. La première pour faire intervenir les émotions, la seconde pour invoquer le jugement et la troisième pour finalement cueillir une âme.

Je garderai jusqu’à ma mort les derniers mots de l’Empereur refusant que je l’accompagne dans sa mission diplomatique, narrant que mon devoir était ailleurs et que tout irait bien. J’aurais dû ce jour-là plus insister. Je n’aurais certainement pas eu à vivre avec tant de honte et de regret. Et pourtant, je suis là, à vous écrire ses mots. Personne ne comprit ce qui se déroula et à vrai dire seul Kuati Fel Hélène a peut-être réussi à comprendre l'entièreté de ce qui s’est déroulé. Au moment des tragédies, j’étais sur Bastion pour une revue des forces de chevaliers impériales. Alors que j’étais en pleine inspection avec à mes côtés deux paladins, un premier coup invisible mais violent vint prendre place au niveau de mon ventre. Un deuxième manqua de me faire déglutir, un troisième m'offrait le tournis, un quatrième me coupa le souffle tandis que le dernier, le plus important, me fit chuter. J’avais le sentiment que mon corps s’embrassait et que mon esprit s’éteignait. Si mes sens et mon esprit n’étaient plus en état de fonctionner, je savais que le couple impérial ainsi que quelques chevaliers s’étaient violemment éteints, laissant place à un vide presque absolu qui manqua de m’engloutir. Machinalement, je ne prononça que quelques mots appelant à l’état d’alerte maximum chez les chevaliers impériaux.  

Je ne pourrais dire ce qui s’est déroulé par la suite mais le temps de sommeil fut long, bien trop long. Mon salut n’est dû qu’à cette rage folle de vouloir être certains qu’Aerys était vivante et que l’Empire était sauf. Tel un mort-vivant je me réveillai dans une salle médicale. Bien que largement affaibli, il était hors de question de rester sur le banc de touche. Ma première action fut de foncer récupérer mon armure et de me rééquiper, qu’importe si ma démarche restait encore chancelante. Une céleste m’expliqua rapidement la situation. La mort du couple impérial, la mort de l'héritière. Le couronnement d’Aurélien à venir. Malgré une tête endolorie par la migraine, les rapports des Bélisaires de Dantoine était pour le moins inquiétants. Les Moffs prenaient position autour des deux prétendants et l’Empire se transformait rapidement en une forme de poudrière. Des premières preuves bien trop évidentes d’un complot resté si longtemps secret étaient tombées dans nos mains et accuser directement Aurélien Fel de complot. Et puisque l’expression disait jamais deux sans trois, une fois de plus, la bâtarde Hélène Kuati Fel réclama la régence et avait commencé sa route vers Bastion accompagné de la majeure partie de la flotte kuati.

Rapidement les factions se dessinaient. Aurélian avait le soutien de la haute aristocratie, de l’armée terrestre et des partisans les plus conservateurs de l’Empire. Alexander profitait de son immense influence sur les mondes du noyau et de l’appui de nombreux moffs, des rumeurs allant jusqu’à dire que le conseil des moffs en personne l’approuvait ce qui jamais ne se vérifia pour son plus grand malheur. Il avait de plus comme atout l’avantage d’avoir le soutien des autorités de Bastion et par conséquent de contrôler la capitale. De son côté Hélène avait rallié à elle de nombreux amiraux ainsi que divers chefs d’entreprises et autres intellectuels. Ainsi cette division en trois créa un immense malaise tout en laissant les Chevaliers Impériaux estomaqués de la situation. L’inquiétude grandissait concernant le maintien de l’unité de l’Empire.

Dans une telle configuration vous vous doutez bien que l’ordre dont j’étais à la tête ne pouvait rester éternellement neutre et que de part notre statut de gardien de l’Empire, nous nous retrouvions presque faiseur d’empereur. J’ai largement consulté les célestes et les palatins sur la marche à suivre, ce n’était pas une décision aisée à prendre et le moindre errement aurait pu être fatal. Cependant, la prise de contact la Kuat de Kuat changea la donne. Ne croyez pas qu’au départ elle avait mon amicalité, bien au contraire. Je la soupçonnais de vouloir placer sa première fille à la tête de l’Empire et d’étendre son influence à travers une régence. Les détails qu’elle m’offrit sur la survie de l’héritière ne désarmèrent pas mes soupçons puisque Aerys était entre ses griffes. Si j’avais connu la douce Hélène, je savais le tour de force qu’elle avait réussi sur sa planète. En peu de temps elle était devenue une personnalité extrêmement influente de l’Empire et je la soupçonnais d’être beaucoup plus ambitieuse que ce qu’elle laissait paraître. Cependant comme moi, elle se doutait que le mal était plus profond et qu’il fallait l’expurger définitivement. Je fis pars de mon attention de rallier la régente aux miens, Bélisaire et chevaliers impériaux. La plupart se rangèrent de mon côté. Néanmoins, il était hors de question de ployer le genou face à la nouvelle venue, une simple haie d’honneur suffirait. L’accueil de la régente se passa sans aucun incident et je dois bien confesser qu’en voyant sa démarche, son regard ainsi que son allure, elle était bien la seule des quatre enfants Fels a pouvoir prétendre diriger quoique soit. Certes elle avait une réelle expérience néanmoins, Hélène possédait quelque chose que les autres n’avaient pas et qui était peut-être la marque des grands de l’histoire.

Les débuts furent extrêmement tendus entre la nouvelle couronne impériale et l’Ordre des chevaliers. Il était évident que ses manœuvres n’avaient pas pour unique but de protéger l’Empire et que plus les jours passaient, plus les tensions devenaient importantes.  Nous nous sommes assez violemment confrontés notamment lors de la première partie de son court règne sur ses intentions réelles et autant dire que les propos de sa part étaient acerbes. De mon point de vue, la Kuat tentait tant bien que mal de minimiser l’importance du rôle que ses frères avaient eu dans les complots visant à la chute d’Hadrien, Catherine et Aerys. C’est alors que je compris que son ambition réelle n’était pas tant de sauver l’Empire que de sauver sa famille et ceci à n’importe quel prix. Elle n’en dit rien derrière son langage insoutenablement soutenu, mais c’était finalement une assez grande évidence. Bien que je restais contre sa manière d’aborder la situation et ses méthodes pour le moins drastiques qui pouvaient conduire droit dans la gueule du côté obscur (heureusement elle n’était pas sensitive) je concéda finalement à faire de mon ordre son bras armé avec certaines conditions. Nous ne faisions que signer une trêve et dès qu’Aerys serait sur le trône, si Aurélian et Alexander avaient des choses à se refuser il n’échapperait pas à l’échafaud. De plus, je réclamai que la régente ne s’occupe pas des affaires propres à l’Ordre, élément qu’elle accepta.

Les vingt jours suivants furent éreintants pour tout le monde. Il fallait cibler les principales figures d’influences de chaque camp et établir leur culpabilité tout en se méfiant de nos propres alliés. Les chevaliers impériaux n’étaient pas immunisé à la traîtrise cependant, pour l’instant il valait mieux souffler des fausses informations et isoler plutôt que de procéder à des arrestations pour ne pas ébrécher un semblant d'unité. L’on pouvait dire ce que l’on voulait d’Hélène Kuati Fel, sa capacité à offrir de l’espérance était impressionnante et assez rapidement elle siphonna les partisans des deux camps antagonistes. Elle était redoutable et je portai vers elle autant d’admiration que de crainte sur la suite des évènements. Jamais de mon vivant une personne n’avait concentré autant de pouvoir qu’elle. Mettant une partie de notre éthique de côté, nous avons dû mettre les mains dans le cambouis pour la soutenir du mieux que nous pouvons tout en veillant en même temps à ne pas sombrer dans les limbes et certains ne sont jamais revenus de cette courte période d’interrègne. Finalement le rideau tomba et un grand coup de filet fut ordonné lors du retour d’Aerys sur le trône légitime. Plusieurs milliers de personnalités importantes furent conduites devant des tribunaux exceptionnels où les jugements étaient déjà rendus d’avance puisque les juges avaient été nommés par la régente en personne. Cependant Aurélien Fel disparut juste avant son jugement.

Alors que l’Empire semblait enfin pouvoir connaître une liesse intense, la régente tenta de rapidement s’éclipser de la capitale. Alors qu’elle s’apprêtait à quitter les lieux, je l’interpella.

“Vous quittez déjà les festivités ? Cela ne vous ressemble guère.”
“Je tourneboule votre interrogation à votre égard. N’êtes vous pas censés protéger mon aînée.”
“Je ne crains que mon heure n’arrive à sa fin.”
“Est-ce là toute la gloriole que vous tirez de ne pas avoir sauvé Hadrien Fel ? Personne n’aurait pu prophétiser les orageuses tribulations que l’Empire allait connaître. Vous vous êtes délibérément apparentés à la restauration impériale, il va falloir en assumer les conséquences. Votre devoir ne fait que s’inaugurer je le crains.”
“Et vous qu’allez vous faire ?”
“J’ai un autre empire à administrer voilà tout. Au déplaisir de se remémorer ces événements. ”

Son dernier sourire n’en était pas, et il était évident que désormais la cadette de la famille Fel et moi-même ne serions plus dans le même camp. C’était comme ça que j’interprétais le sens de ses dernières paroles qui avait toujours cette manie d’être obscure. Si elle avait assainit l’Empire. Malgré le déroulement des évènements, je ne pouvais m’empêcher d’avoir une certaine affection pour elle. La disparition d’Aurelien l’avait marqué et même si de mon avis ce dernier n’était pas mort, elle avait trop bien conscience d’avoir échoué. Cependant l’Empire était assainie même si désormais ce dernier portait la marque de Kuat.

Les festivités, imposées par la cadette, se poursuivèrent jusqu’à la traditionnelle cérémonie d’hommage rendu par les chevaliers à leur nouvelle impératrice. Notre ordre n’avait pas été épargné par cette querelle dynastique. Quelques-uns des miens furent mis à pied pour avoir soutenu les mauvais partis. D’autres ont été pardonnés. Enfin pour ceux ayant participé à cette grande conspiration, seule la mort les délivra et c’est personnellement que je me chargeais de leur sentence. Alors que je posais genou à terre, je tendais le fourreau de mon sabre à l’Impératrice. Mon regard plongea dans le sien quelques instants avant que je ne décide finalement d’incliner la tête vers le sol. Je n’ai jamais été soulagé et aussi apeuré de toute ma vie que lorsqu’elle ci-prit l’arme de mes mains avant de me consacrer une nouvelle fois champion et de reposer mon compagnon devant moi. Ce n’était que la quatrième fois après tout… Catherine, Hadrien, Aurélien (même si la cérémonie ne fut pas totalement officielle) et maintenant Aerys.

“Nous, chevaliers impériaux, gardien des Empereurs et Impératrices Fel depuis la genèse d’un ordre nouveau, jurons loyauté et fidélité à Aerys Héléna Fel, impératrice légitime, souveraine des mondes du noyau, protectrice des régions inconnues, gouverneure des contrées du sud galactique et maîtresse de l’Ouest. Que vos mots guident nos sabres et que vôtre volonté soit nôtre.

Je me relevais.  

"Gloire à l’impératrice Aerys Fel."

Ces mots furent repris par l’ensemble des chevaliers impériaux présents.

Chapitre 6 : Le mal ne meurt jamais

La première année de règne d’Aerys Fel fut relativement calme et la prédominance de sa cadette en tant que conseillère se renforça. De mon côté, je poursuivais encore les enquêtes sur certains félons ayant échappé à la justice impériale cependant il fallait bien avouer que jusqu’à la disparition subite d’Hélène, les choses avançaient peu. Si certains gardaient espoir que son coeur bat encore quelques parts, je puis vous assurer que non. Pour être franc, cela ne m’étonnerait pas qu’elle ait orchestré sa propre disparition. J’ai ressenti sa disparition, un lien de force coupé, doucement. Nous n’avons jamais été proches au sens conventionnel du terme, néanmoins notre collaboration et notre proximité durant l’interrègne nous a obligé l’un et l’autre à faire confiance à quelqu’un que nous mésestimions mutuellement. Par sa disparition et sa mort encore non rendue officielle, sa jeune fille se trouvait désormais double héritière à la fois de l’Empire et de Kuat. Autant dire que cette enfant serait certainement le plus puissant des empereurs ayant existé si jamais elle parvenait à atteindre l’âge de raison. Sa jeunesse en fait la cible privilégiée de l’ensemble de la galaxie et il conviendra d’assurer son salut. Il faudra également tempérer les fougues de l’Impératrice. Dans une telle situation, la Dynastie Fel ne survivrait pas à une nouvelle régence. Un vide est de nouveau présent et il ne tarderait pas à se combler.

Sa disparition permet de rapidement envoyer aux fers Alexander Fel et je me chargeais en personne de cette tâche. Son procès fut expéditif et il apparut rapidement que sa responsabilité avait été gigantesque. La peine de mort fut la sentence cependant d’autres pommes pourries se trouvaient dans l’Empire et il fallait les défaire. Il était grand temps de mettre un terme à ses histoires pour que le règne d’Aerys Hélèna Fel puisse réellement commencer. Il était trois à s’être lancés dans la course au trône, désormais il n’en restait plus qu’une. Ainsi, par la plus grande des ironies les Fel n’avait jamais été aussi puissant tout en étant aussi vulnérable. Aerys Fel avait comme atout la légitimité, la volonté des grands conquérants et l’hardiesse de la réforme. Peu pourrait s’opposer à elle dans l’état actuel des choses. Néanmoins, elle se retrouvait terriblement seule et sans administrateur capable, les Moffs ne tarderont pas à reprendre de leur influence. Son union avec Ymir est en cela une terrible fatalité. Mon estime pour cette général echani avec qui je partage nombre de points communs est grande même si je ne l’ai qu’assez peu côtoyé et que son côté cybernétique me laisse relativement sceptique. Si j’ignore cet état de fait qui est un point négatif, d’un point de vue purement pragmatique, elle n’est ni une noble correspondant aux critères de Bastion, ni une administratrice et encore moins une diplomate. C’est une excellente militaire, mais de mon piètre avis ce n’est pas ce dont l’Empire a besoin ; j’ai bien trop retenu durant les décennies à servir les Fels que les Empereurs et Impératrices n’ont généralement pas le droit de se laisser aller aux privilèges de l’amour.

Finalement, une des vieilles comptines des Bélisaire ne prit son sens que maintenant. Celle-ci prenait place dans un monde fantaisiste où régnait sur un trône une vieille famille illustre. Selon la légende, seuls les membres de cette dernière pouvaient s’installer sur ce dernier à cause d’une malédiction. Il rendait fou n’importe qui et c’est pour cette raison que la noblesse du royaume décida de laisser une unique famille échoir de cette responsabilité. Cette famille se languissait du pouvoir et alternait entre période de splendeur et période de déclin. Les rivalités en son sein étaient nombreuses et elle devait sans cesse se battre pour maintenir son influence. Cette histoire ne connaît pas de fin véritable.

Je prie pour que vous trouviez une conclusion satisfaisante votre majesté.


Dernière édition par Scipio G. Bélisaire le Jeu 25 Aoû - 17:56, édité 1 fois
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Ven 19 Aoû - 12:38
Et c'est une fiche terminée. Very Happy

Les dialogues d'Hélène ont été fait pas l'ancien joueur du personnage.

J'espère que la lecture sera agréable et j'attends vos retours.
Darth Ânkh
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Mer 24 Aoû - 20:53
Officiellement bienvenue sur le forum !

Voilà une fiche maîtrisé et rondement mené ! Je dois dire que j'ai pris plaisir a la lire, le personnage est bien construit et l'on sent que le contexte a été lut et maîtrisé. Elle a vraiment frôler la validation directe, malheureusement, nous avons convenu a l'unanimité qu'il manquait juste un détail concernant l'une des particularités d'Aerys qui mériterait un peu de développement : son épouse Ymir.

Après tout, l'Impératrice a volontairement choisit une femme, elle-même Echani et devenu récemment entièrement cyborg, ce qui n'est pas sans créer des remous au sein de la cour impériale. Il nous a sembler dommage qu'elle ne soit même pas mentionnée une seule fois, d'autant plus qu'elle était présente lors des épreuves pour déterminer l'héritier du trône. Ce petit détail réglé, la validation sera assuré. Bien entendu, si tu a des questions, n'hésite pas a venir nous en parler !


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Jeu 25 Aoû - 18:23
J'entends Artémisia me crier dessus au loin. Sad

Avec un peu plus de sérieux, je vous remercie des compliments. Smile

J'ai modifié l'avant dernier paragraphe de l'histoire comme suit en faisant un rajout (en gras ici) :
Sa disparition permet de rapidement envoyer aux fers Alexander Fel et je me chargeais en personne de cette tâche. Son procès fut expéditif et il apparut rapidement que sa responsabilité avait été gigantesque. La peine de mort fut la sentence cependant d’autres pommes pourries se trouvaient dans l’Empire et il fallait les défaire. Il était grand temps de mettre un terme à ses histoires pour que le règne d’Aerys Hélèna Fel puisse réellement commencer. Il était trois à s’être lancés dans la course au trône, désormais il n’en restait plus qu’une. Ainsi, par la plus grande des ironies les Fel n’avait jamais été aussi puissant tout en étant aussi vulnérable. Aerys Fel avait comme atout la légitimité, la volonté des grands conquérants et l’hardiesse de la réforme. Peu pourrait s’opposer à elle dans l’état actuel des choses. Néanmoins, elle se retrouvait terriblement seule et sans administrateur capable, les Moffs ne tarderont pas à reprendre de leur influence. Son union avec Ymir est en cela une terrible fatalité. Mon estime pour cette général echani avec qui je partage nombre de points communs est grande même si je ne l’ai qu’assez peu côtoyé et que son côté cybernétique me laisse relativement sceptique. Si j’ignore cet état de fait qui est un point négatif, d’un point de vue purement pragmatique, elle n’est ni une noble correspondant aux critères de Bastion, ni une administratrice et encore moins une diplomate. C’est une excellente militaire, mais de mon piètre avis ce n’est pas ce dont l’Empire a besoin ; j’ai bien trop retenu durant les décennies à servir les Fels que les Empereurs et Impératrices n’ont généralement pas le droit de se laisser aller aux privilèges de l’amour.

J'espère que ces quelques lignes suffiront. Pour préciser un peu plus, Scipio sait que de toute façon Aerys H. Fel n'écoutera probablement pas son avis sur la question maritale donc il cherchera à se montrer le plus neutre possible vis-à-vis d'Ymir Konig. Si en tant que protecteur de l'Impératrice il a une défiance naturelle envers la consort, en tant que militaire de terrain il respecte énormément la générale. De plus le Bélisaire est restait finalement assez distant des affaires familiales des enfants Fel, que se soit le très mauvais tournant d'Aurélien sur son conservatisme xénophobe, sa prise de conscience trop tardive qu'Alexander était un intriguant très puissant ou encore la scandaleuse vie sentimentale de l'héritière. Je dirais même presque d'une certaine manière qu'il ne connait pas réellement Aerys et par conséquent encore moins sa consort.

Dites-moi si cela suffit ou si vous préférez que je fasse un peu plus de prospection sur ce sujet là. Je vous remercie du temps que vous avez pris pour la lecture dans tous les cas. C'était un sacré exercice. Razz
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Ven 26 Aoû - 15:17
Pas la peine d'en faire plus ce sera largement suffisant ! Fiche validée ! Amuse toi bien !


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