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Dalek Zar
Dalek Zar
Maître Jedi Vert
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Dim 12 Juin - 19:12
Il aimait Corellia. Avec toutes ses imperfections, cette planète était devenue son monde d’adoption il y a dix ans et Dalek reconnaissait volontiers que la vie lui plaisait ici. Nombre de Jedi recherchaient tantôt un havre de paix à l’image de Tython, tantôt un monde à libérer du joug de tel ou tel politicien corrompu. Ce n’était pas le cas du Hapien. Zar préférait cette fourmilière d’activité avec ses trois ou quatre milliards d’habitants, ses chantiers navals, ses musées, ses casinos… et ses vauriens, surtout ses vauriens. Aux yeux du Jedi Vert, il n’y avait rien de plus satisfaisant que de capturer des canailles qui pensaient pouvoir s’en tirer en toute impunité. S’il n’avait été à ce point réfractaire envers le carcan de la hiérarchie et de la bureaucratie corelliennes, Dalek aurait volontiers rejoint la CorSec. Aussi pinailleurs soient les Maîtres du Conseil Vert au sujet de ses missions – et surtout de ses ardoises – ils lui accordaient tout de même une certaine liberté d’action tant qu’il apportait des résultats.

Aujourd’hui illustrait parfaitement la schizophrénie des dirigeants du Temple Vert, en particulier lorsque Allana n’était pas là pour veiller au grain. Il aurait dû s’agir d’une journée tranquille, pendant laquelle il devait emmener une classe d’initiés âgés entre onze et treize ans pour une sortie pédagogique à l’extérieur du Temple. Sa douzaine d’initiés et lui se trouvaient à bord du Shyrack, à mi-chemin entre le temple Jedi et le QG au sol de la Corporation Technique Corellienne lorsque son comlink avait sonné pour l’informer d’une nouvelle mission. Un braquage était en cours à la Banque Républicaine Corellienne ou BRC, en plein cœur de Coronet City et à seulement cinq minutes de vol de sa position actuelle. La CorSec demandait des renforts Jedi et il était apparemment le seul Jedi à moins de trente minutes de la zone.

Les options ne manquaient pas. Dalek aurait tout à fait pu refuser la mission sous le prétexte évident qu’il devait s’occuper en priorité des initiés dont il avait la charge. Il aurait également pu laisser les gamins sous la surveillance de ses droïdes, K6 et Rex, pendant qu’il se rendait sur le lieu de la prise d’otages, avec relativement peu de risques de se faire taper sur les doigts. Toutes ces options étaient raisonnables et prudentes. Cependant, là où d’autres auraient uniquement observé un dilemme, Dalek contemplait une opportunité. Il emmena les initiés à l’armurerie et les équipa de combinaisons, de jetpacks et de blasters en mode paralysant, en complément du sabre laser d’entraînement que chacun portait sur lui.

À plusieurs kilomètres au-dessus de la banque, Dalek, les douze initiés et les deux droïdes se trouvaient prêts devant la rampe de débarquement du Shyrack.

- Vous êtes sûr que vous n’allez pas vous faire gronder par le Conseil, Maître Dalek ? Demanda Viera, la plus âgée du groupe.

Dalek lui adressa un sourire malicieux.

- Pour me gronder, le Conseil devrait d’abord reconnaître qu’ils m’ont donné des ordres contradictoires. Or, un Corellien préférera toujours se tirer avec un blaster dans le pied plutôt que de reconnaître s’être trompé, expliqua le chevalier avant de s’adresser à l’ensemble du groupe. Je vous l’ai déjà dit mais cette mission n’est pas obligatoire, bien au contraire. Si vous ne vous sentez pas prêts, je préfère que vous restiez à bord du vaisseau, il n’y a aucune honte à être prudent.

Comme il s’y était attendu, aucun des douze initiés ne manifesta l’envie de rester à bord, il n’eut droit pour toute réponse qu’à leurs regards résolus. Huit humains, une Rodienne, un Kel Dor, un Kubaz et une Twi’lek formaient la classe Gurrcat. Il connaissait bien cette classe, pour leur avoir donné cours à de nombreuses reprises. S’il était confiant à leur égard, c’était notamment parce qu’il avait déjà testé leurs performances au combat en conditions contrôlées et échangé avec Kor'a Ven qui leur faisait régulièrement cours elle aussi. Zar n’était pas partisan de la méthode Sith du « marche ou crève » mais il ne considérait pas non plus qu’il rendait service aux gamins s’il ne leur donnait jamais l’occasion de tester leurs aptitudes en conditions réelles.

Le saut à plus de trois kilomètres d’altitude ne fût pas l’étape la plus compliquée, c’était un exercice que Dalek leur avait déjà fait pratiquer au-dessus du temple Vert pour les habituer à utiliser la Force afin de s’orienter dans l’air. L’activation de leurs jetpacks juste avant d’arriver sur le toit leur permit d’éviter d’être repérés par les senseurs du bâtiment, configurés pour ne pas se déclencher au moindre rapace faisant une approche en piqué. A partir de là, ils infiltrèrent la banque en usant des conduits d’aération, qui posèrent davantage de difficulté à Dalek qu’aux enfants, au vu de leur étroitesse.

Le plan était aussi simple que facile à retenir : trop grand pour pénétrer dans le conduit d’aération, K6 avait piraté certains circuits de surveillance depuis le toit avec l’aide de Rex, afin d’accéder à certaines informations vitales, en l’occurrence l’emplacement des otages et celui des braqueurs, et se chargeait de les guider en temps réel. Les initiés s’occupaient de libérer les otages et de les emmener jusqu’au toit pendant que Dalek s’occupait des braqueurs.

Quelque part, les enfants avaient la partie la plus simple. L’un des conduits d’aération menait directement à la salle où se trouvaient les otages, ce qui devrait permettre aux initiés de les exfiltrer sans que les criminels ne s’en rendent compte, si K6 trafiquait les flux des holo-caméras au bon moment. D’ailleurs, Dalek attendit précisément que les otages aient commencé à être évacués pour mettre à exécution sa partie du plan.

Dans cette partie de Sabacc, il avait une main plutôt bonne. Tous les droïdes de sécurité avaient été désactivés, probablement par peur que la police ne les pirate à distance. Les huit braqueurs étaient tous organiques, ce qui lui permettrait d’utiliser certains de ses talents, comme l’Illusion de Force et peut-être la Persuasion si leurs esprits étaient suffisamment faibles. Hélas, la main adverse n’était pas à sous-estimer, du fait que les criminels étaient en possession d’une bombe à forte puissance, qu’ils avaient menacé de faire exploser si les autorités n’accédaient pas à leurs demandes. Non contents de détruire complètement l’immeuble, le souffle de l’explosion pouvait potentiellement affecter une partie du quartier, qui était en cours d’évacuation mais beaucoup trop peuplé pour être vidé entièrement avant la fin du délai laissé par les braqueurs.

Les braqueurs étaient répartis à trois endroits : deux gardaient l’extérieur de la salle où étaient enfermés les otages et qui n’était pas censée avoir d’autre issue, trois étaient occupés à mettre autant de lingots d’aurodium que possible dans des sacs et les deux derniers se trouvaient dans la salle de contrôle avec la bombe.

Dalek était connu sous le sobriquet du « démolisseur » parce qu’il ne faisait pas toujours dans la dentelle et cela lui allait très bien ainsi. Nombre de ses pairs le considéraient au mieux comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, au pire comme un danger ambulant mais qu’on voyait arriver à des parsecs à la ronde. Le Jedi Vert ne contestait pas cette image, qu’il avait cultivée consciemment pour bénéficier d’une certaine latitude. On avait toutefois tendance à oublier qu’il avait été un Sith polyvalent et que ni la fierté ni l’esthétique n’étaient jamais passées avant le pragmatisme dans son mode opératoire.

Usant du Point de Rupture, Dalek analysa la situation pour en trouver un point faible à exploiter en limitant au maximum les chances que la situation leur explose littéralement à la figure. Dans sa combinaison noir de jais, il rampa dans les conduits d’aération jusqu’à atteindre la salle de contrôle dans lequel la Force lui soufflait que se trouvait le point de rupture de cette situation. Une dévaronienne et un humain s’y trouvaient. La dévaroniene était visiblement la cheffe de la bande et elle tenait en main le détonateur.

Le Jedi Vert passa ses options en revue. La persuasion de Force ne fonctionnerait pas nécessairement sur la Dévaronienne. S’il se frayait un chemin à travers le conduit pour les affronter, les deux à trois secondes qu’il lui faudrait pour arriver devant eux leur laisseraient tout le loisir de faire sauter la bombe ou tout du moins de le canarder de tirs de blasters qui pourraient éventuellement tout faire exploser. S’il n’y avait eu qu’une seule personne, il aurait pu utiliser l’Illusion de Force pour lui faire voir des choses mais il avait beau pratiquer pour l’employer sur plusieurs personnes à la fois, il préférait ne pas le tester en conditions réelles aujourd’hui. Pour autant, il lui restait des options.

L’homme n’était pas le point de rupture de la situation mais il était peut-être une clé. A en juger par la familiarité du comportement et des échanges entre les deux, l’homme était à la fois l’amant et le second de la Dévaronienne et… bingo ! Son esprit était facilement influençable. Tout ce qui l’intéressait, c’était l’argent, le sexe et l’adrénaline d’une vie de clandestinité. Dalek utilisa un mélange de télépathie et d’illusion de Force pour faire croire à l’homme que sa compagne le désirait en cet instant précis. Des regards, des gestes aguicheurs... il ne fallut pas grand-chose au sous-fifre pour enlacer la Dévaronienne et commencer à l’embrasser, à la surprise de celle-ci mais qui le laissa faire. Le danger est après tout un aphrodisiaque.

Dalek n’avait pas spécialement envie de les regarder copuler mais le début de leurs ébats avait deux avantages : le premier, c’était bien évidemment qu’ils ne regardaient pas du tout ce qui se passait autour d’eux. Quant au second, c’était que la Dévaronienne avait posé le détonateur de la bombe sur la console de contrôle.

Usant de télékinésie, le Jedi Vert fit flotter aussi discrètement et silencieusement que possible le détonateur le plus loin possible des deux amants. Ce fut seulement une fois celui-ci à bonne distance – et les deux amants en partie déshabillés - que le Jedi passa à l’action.

Jaillissant de la trappe du conduit de ventilation, Dalek commença par tirer un rayon paralysant sur l’homme qui s’effondra de tout son long sur le sol, les fesses à l’air. La Dévaronienne eut à peine le temps de porter la main à son holster qu’elle reçut de plein fouet une décharge de foudre émeraude qui la paralysa sur place l’espace de quelques instants. C’était tout le temps dont Dalek avait besoin pour se projeter dans son esprit. Ce n’était pas un Jedi qu’elle avait en face d’elle mais une horde de quarras qui lui fonçaient dessus pour la dévorer.

Terrorisée par les prédateurs de son monde natal, elle tira sur les illusions jusqu’à ce qu’un tir paralysant de Dalek ne la neutralise. Les deux amants pieds et poings désormais liés, le plus dur était fait. Depuis la salle de contrôle, le Jedi Vert enferma les trois braqueurs dans la salle des coffres et il verrouilla les extrémités de l’étage où se trouvaient les deux braqueurs qui gardaient toujours une salle vide sans le savoir.

S’asseyant dans un des sièges de contrôle, Dalek déverrouilla le protocole de confinement de la banque et ouvrit tous les accès extérieurs avant de contacter la CorSec.

- Officiers, ici le Jedi Dalek Zar. La situation est sous contrôle et les otages se trouvent sur le toit. Les huit braqueurs ont été neutralisés ou enfermés, je vous transfère leurs positions.  Le Jedi grimaça en relevant une odeur nauséabonde. Ah, prévoyez une équipe de nettoyage… un des prévenus s’est pissé dessus pendant l’interpellation.

Mission accomplie, pas de pertes humaines, et… son comlink qui bipe, sur une fréquence du temple Vert. Pourquoi avait-il l’impression que la situation allait prendre une tournure qui sentait aussi mauvais que l’homme avachi dans son urine à quelques mètres de lui.

- Ici Dalek Zar ?
- Jedi Zar ! Comment se fait-il que vous ayez emmené des initiés sur le lieu d’un braquage…

Dalek soupira. A une époque, un investissement minimum pour un gain maximum était la norme. Ici, il pratiquait autant que possible la politique des « dégâts collatéraux minimums » mais les Maîtres Corelliens lui apparaissaient comme d’éternels insatisfaits. Il espérait juste que les vieux gnomes ne le retiendraient pas trop longtemps au temple, il avait fixé un rendez-vous le soir même auquel il aurait préféré être à l’heure. La ponctualité est la politesse des rois.






- … et voilà pourquoi je suis arrivé avec dix minutes de retard, je vous prie de m’en excuser, Maître Ombrelune. Le Conseil Vert est un peu tatillon sur le protocole, même s’ils n’ont jamais pris la peine de l’écrire, s’excusa Dalek avec un sourire contrit.

Dalek venait de raconter le point d’orgue de sa journée à la Maître de l’Ordre. Tous deux étaient assis au deuxième étage d’un établissement qui apparaissait tout à fait banal de l’extérieur mais qui regorgeait de merveilles à l’intérieur. Le Repaire du Mynock était une cantina peu orthodoxe pour différentes raisons : elle se structurait sur deux étages en plus du rez-de-chaussée, tous ouverts sur une scène comme dans une salle de théâtre ou de concert. Cet établissement était réputé pour ses excellents cocktails, sa nourriture typique et peu chère mais aussi et surtout pour la musique.

Le Repaire du Mynock était avant tout réputé auprès d’une communauté d’initiés pour les représentations d’un grand nombre de groupes de blaster-rock qui s’y produisaient à tour de rôle. La plupart étaient des petits groupes qui démarraient leur carrière mais certains choisissaient de continuer d’y donner des concerts même après avoir atteint une certaine notoriété. C’était le cas du groupe Corelliptyca que Dalek affectionnait tout particulièrement et qui donnait justement un concert ce soir même. S’il connaissait ce groupe et cet endroit, c’était grâce à Hal, le petit frère d’Allana. Dalek avait choisi de faire découvrir ce lieu à Arsenicia Ombrelune, qui avait dû visiter les coins les plus touristiques de Coronet City mais probablement pas cet établissement situé en périphérie de la capitale, dans un bâtiment qui ne payait pas de mine vu de l’extérieur.

Leur table au deuxième étage avait deux avantages : le premier, c’était qu’ils occupaient une sorte de box dans lequel ils pouvaient discuter tranquillement et commencer des boissons et de la nourriture via une holoconsole. Le second avantage, c’était qu’ils étaient en mesure d’apprécier la musique mais que celle-ci était moins forte qu’aux étages inférieurs, ce qui leur permettait de s’entendre sans avoir à crier.

Dalek espérait que l’endroit conviendrait à la Maître Jedi de Tython, il savait qu’Allana appréciait aussi cette cantina et que si elle pouvait, elle les y aurait bien rejoints.

- Comment se déroule votre séjour ? J’imagine que vous avez dû voir des choses plus sympathiques que les conduits d'aération d’une banque.


Dernière édition par Dalek Zar le Ven 29 Sep - 22:03, édité 1 fois
Arsenicia Ombrelune
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Pour un verre de brandy [PV Arsenicia Ombrelune][Terminé] Empty Re: Pour un verre de brandy [PV Arsenicia Ombrelune][Terminé]

Sam 25 Juin - 20:48
Ces quelques jours sur Corellia se révélaient riches en enseignements et en plaisirs divers. Les Verts avaient une vision différente de l'Ordre Jedi en de nombreux points et rendaient les discussions aussi bien animées qu'intéressantes. Arsenicia ne se lassait pas de rencontrer les Jedi de l'enclave Corellienne et, il lui semblait, eux commençaient à s'habituer à la croiser. Tout cela n'allait pas durer, bien entendu. Les devoirs de la Maîtresse de l'Ordre l'empêchaient de rester trop longtemps chez les Verts, mais elle étirait le temps autant qu'elle le pouvait.

Cette journée avait commencé de la même façon que sur Tython, par quelques exercices matinaux en solitaire. Ashara n'était pas présente et Arsenicia ne désirait pas courir après sa Padawan. Celle-ci avait des choses à rattraper, même si elle lui avait glissé au détour d'une conversation qu'elle avait hâte de rentrer sur Tython. La ville ne lui réussissait plus autant qu'avant et éprouvait ses capacités à chaque instant. C'était un bon entraînement du point de vue de la Maîtresse Jedi, mais elle avait également bien conscience des limites de son apprentie. Il était tout aussi contre productif de trop les repousser.

Une fois les quelques exercices accomplis, Arsenicia récupéra de quoi manger et se perdit dans la verdure extérieure du temple. Elle comptait assister à quelques cours aujourd'hui, très curieuse de découvrir la façon de faire des Verts avec les Novices. Après quoi, elle avait décidé de se rendre en ville et se perdre dans la foule de touristes. Le soir, compte à lui, était dédié à un Jedi en particulier… et sans doute quelques verres de brandy.

La matinée se déroula donc tranquillement. Ombrelune se fit aussi discrète que son rang le rendait possible, écoutant l'enseignement des Jedi Verts avec intérêt et souriante face à la maladresse de quelques novices. Puis, vers midi, la Fay disparue à bord du Morning Mist pour se changer. Elle troqua ses bures Jedi pour des vêtements nettement plus passe-partout. De son statut de Jedi, il ne restait que le sabre laser à sa ceinture. Le tatouage à son bras gauche était dissimulé sous une veste en cuir noir.

Ses lunettes de style aviateur vissées sur le nez - un cadeau de Cyrène - Arsenicia sortit la motojet de Morning Mist et enfourcha la bécane pour se rendre en ville, se noyant dans la masse.

Ce n'est qu'en fin de journée que les devoirs, en quelque sorte, de la Jedi la rattrapèrent. Même si se rendre dans un bar en compagnie d'un confrère n'était pas une tâche désagréable. Devant le Repaire du Minock, Arsenicia eut toutefois la désagréable surprise d'attendre Dalek pendant dix minutes avant que ce dernier pointe enfin le bout de son nez, un air légèrement contrit aux lèvres. Derrière ses lunettes, la Jedi leva les yeux au ciel, acceptant ses excuses d'un geste, et le suivit à l'intérieur.

De l'extérieur, l'établissement paraissait banal. Mais l'intérieur était tout autre. La scène, impossible de la manquer, était déjà occupée par les instruments d'un groupe de musique. La foule d'habituées s'amassait déjà au rez-de-chaussée, mais également dans les deux étages de la cantina. Ce fut donc avec un certain soulagement qu'Arsenicia suivit Dalek jusqu'à un espace plus calme. Sorte de box, les fauteuils étaient particulièrement confortables et la musique beaucoup moins forte qu'en bas, ce qui leur permettait de s'entendre parler. La télépathie aurait été une possibilité dans le cas contraire, mais Nicia aurait levé les yeux au ciel face à une telle utilisation de ce pouvoir.

Installés, Dalek entreprit alors d'expliquer la raison de son retard à la Maîtresse de l'Ordre. Ombrelune peinait à garder un faciès neutre face aux frasques du Jedi. Ses yeux trahissaient son amusement et, finalement, elle se mit à rire sincèrement.

— Je vois, lui répondit-elle en posant ses lunettes sur la table située à sa droite. Un verre de brandy s'y trouvait déjà, leur première consommation de la soirée. Je ne dirais pas que je suis surprise, ce serait mentir.

Se redressant légèrement, Nicia retira la veste en cuir qu'elle avait gardé jusqu'ici et la posa sur le dossier de son fauteuil. Le haut blanc qu'elle portait en dessous était d'une grande simplicité et soulignait les muscles de ses bras par l'absence de manches. De plus, il était impossible de manquer ses tatouages, même dans la pénombre de la cantina.

— Ce n'est pas difficile de faire mieux, taquina la Fay en croisant les jambes.

Son pantalon cintré et ses bottes soulignaient quant à eux une silhouette toute en finesse, si souvent cachée sous sa tenue Jedi. Quant à sa posture, elle laissait peu de doute sur le confort actuel de la Jedi. Elle semblait à sa place dans cet endroit, ce qui était étonnant. Était-ce vraiment le cas ? Ou la Fay était-elle trop habituée à faire semblant face à ses interlocuteurs ? Impossible de le savoir.

— C'est agréable d'être ici. Vous avez le sens de l'hospitalité, souligna Nicia avec un sourire. Allana m'a fait visiter le Temple et j'ai pris le temps de discuter ici et là, ou d'assister à quelques cours. Quant à la ville, je me suis transformée en véritable touriste… les pièges à touristes en moins, ajouta-t-elle en levant les yeux au ciel. Il ne me manquait plus qu'une cantina un peu underground pour terminer mon séjour en beauté, complimenta la Fay en levant son verre en direction de Dalek. J'ai une question, reprit-elle. Comment avez-vous trouvé Ashara lors de votre sortie ?


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Arsenicia parle en #00ffff - Fiche de suivi - Predef : Arya Lÿrargent
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Dim 26 Juin - 19:54
À en juger par l’expression sur le visage de la Maîtresse de l’Ordre lorsque Dalek eut fini son explication, l’agacement avait fait place à l’hilarité dans l’esprit de celle-ci, qu’elle ne parvint plus à contenir lorsqu’elle finit par éclater de rire. Quitte à choisir, le Hapien préférait qu’elle s’en amuse plutôt qu’elle lui en tienne rigueur toute la soirée. À l’instar de Dalek, elle avait troqué les robes Jedi qu’elle portait lors de leur rencontre sur Tython pour une tenue plus passe-partout et qui mettait en valeur sa silhouette qui était au moins aussi haute que celle du chevalier Jedi, si ce n’est plus. Le Corellien d’adoption devait reconnaître qu’il trouvait sa veste en cuir très « cool » comme aurait dit Hal, même si elle ne tarda pas à l’enlever pour la mettre sur le dossier de sa chaise. Ce ne sont pas tant les formes de la Fay qui attirèrent le regard du Hapien que ses muscles relativement saillants. Ce n’était pas tant un réflexe d’homme en couple, même s’il était vrai que Dalek n’avait d’yeux que pour Allana à cet égard, mais plutôt le réflexe d’un Hapien qui avait passé les premières décennies de sa vie à voir les femmes comme des ennemies potentielles, qu’elles fussent des nobles Hapiennes ou des guerrières Sith. C’était plus facile de ne pas manifester ce réflexe envers les plus jeunes, telles qu’Ashara, qu’il percevait encore comme une enfant à protéger au même titre que ses élèves initiés. Beaucoup d’hommes et de femmes devaient percevoir la Fay comme une magnifique femme aux longs cheveux d’argent mais la première réflexion qui venait à l’esprit de Dalek, c’était que Maître Ombrelune était une guerrière aguerrie. Même en ce lieu de détente et en dépit de sa posture décontractée, il n’avait pas le moindre doute quant au fait qu’il lui faudrait moins d’une seconde pour activer son arme et en faire usage si elle en éprouvait le besoin.

Dalek ne tarda pas à retirer sa propre veste marron en cuir de bantha, un cadeau que lui avait offert Allana il y a quelques années, avant de la mettre sur le dos de son fauteuil. En dehors de la veste, le Jedi Vert portait une chemise et un pantalon dans des tons bleu sombre, complétés par une paire de hautes bottes. Il ne revêtait presque jamais de vêtements plus courts en public, pour la simple raison que ses diverses cicatrices, en particulier celles de son dos et de son torse, avaient tendance à attirer l’attention sur lui. Son sabre laser était attaché au dos de sa ceinture utilitaire, le rendant peu visible lorsqu’il portait sa veste par-dessus mais laissant clairement voire la paire de blasters TX-11 de chaque côté de sa ceinture. Après tout, Dalek respectait avec zèle cette tradition qui voulait que tout Corellien porte au moins un blaster sur lui après sa majorité.

- Même pas un peu surprise ? Me voilà profondément peiné ! S’exclama-t-il d’un ton presque théâtral. Moi qui suis la personnification même du Jedi Corellien… enfin, pas tout à fait aux yeux du Conseil Vert ou de mon beau-frère mais c’est une autre histoire. En tout cas, je suis heureux que votre journée se soit mieux déroulée que la mienne.

Le Jedi Corellien se fit la remarque que les maîtres du Haut Conseil qu’il avait rencontré jusqu’ici étaient tous différents les uns des autres. Allana était une tornade, tantôt douce, tantôt redoutable mais toujours en mouvement, toujours à chercher comment venir en aide aux autres, qu’ils soient Jedi ou non. Il appréciait cette qualité chez elle, même s’il craignait les problèmes que ça lui attirait souvent. Maître Garvan semblait être un bloc de glace à première vue mais cette impression était trompeuse, il y avait aussi du feu sous la couche de gel et il ne doutait pas que ceux qui avaient le malheur de le mettre au pied du mur en avaient pour leur argent.
Maître Ombrelune ? Il ignorait encore son vrai visage et peut-être ne le verrait-il jamais. Pour le moment, elle lui apparaissait comme un lac aussi profond qu’insondable. Elle était assez âgée pour avoir été Maître Jedi à l’époque de l’opération Lord_Over et son usage de la méditation de combat s’en était trouvée consignée dans les archives de l’Ordre. Cela étant dit, pour toute sa puissance, elle ne cherchait pas à le mettre mal à l’aise, contrairement à la Régente du Consortium Eternel lorsqu’il avait eu la malchance de la croiser sur Kashyyyk. S’il en avait besoin, cela renforçait son sentiment qu’il existait différentes femmes de pouvoir, celles qui l’utilisaient pour oppresser et celles qui l’utilisaient pour protéger. Cela semblait logique, voire acquis, au sein de la République et de l’Ordre Jedi en particulier mais Dalek n’oubliait pas qu’en face des maîtres Yoda, Kenobi ou Skywalker, il y avait aussi eu des Dooku, Jorus C’Baoth ou Pong Krell.

Revenant à l’instant présent au son de la voix de son interlocutrice, Dalek sourit lorsqu’elle lui indiqua que les Corelliens avaient le sens de l’hospitalité. Il n’était d’ailleurs pas surpris qu’Allana lui ait servi de guide pour la visite du temple. L’Ordre Vert n’avait rien à cacher et s’il y avait des choses pour lesquelles l’ordre de Tython et l’ordre corellien pouvaient partager leurs expériences, c’était pour le mieux. Visiblement, la cantina dans laquelle Dalek l’avait emmenée semblait également être à son goût. Toutefois, les banalités prirent fin aussi vite qu’elles avaient commencé pour laisser la place à la véritable interrogation de la Maîtresse de l’Ordre concernant sa Padawan. Le Jedi Vert était rassuré qu’Arsenicia s’inquiète pour sa Padawan. Il était tout à fait enclin à parler avec elle de la jeune Fioro, dans une certaine limite.

- Je suis ravi si cet endroit vous plait, il est effectivement peu connu en dehors d’un cercle de connaisseurs et il a l’avantage de permettre de discuter facilement tout en profitant de la musique , confirma Dalek avec un sourire avant de prendre une expression plus sérieuse. Je comprends tout à fait votre question mais avant d’y répondre et d’échanger plus en détail au sujet d’Ashara, je souhaiterais vous dire certaines choses que, j’espère, vous ne prendrez pas mal. Vous connaissez mon franc-parler depuis Tython et vous savez également que je ne maîtrise pas tous les codes de la déférence hiérarchique qui sont parfois pratiqués dans l’Ordre.

C’était une autre manière de dire qu’il n’était pas passé maître dans l’art de caresser la hiérarchie dans le sens du poil. Le Jedi Vert fit une courte pause, cherchant ses mots tout en sachant qu’il ne saurait probablement pas faire comme ces chevaliers et ces maîtres aux réponses parfaitement policées. Oh et puis au diable les fioritures, il était Corellien d’adoption et notoirement connu auprès du Conseil Vert pour être un indécrottable empêcheur de tourner en rond. Nul doute que sa réputation était désormais faite sur Tython.

- Je vous remercie d’avoir pris Ashara comme Padawan. Cette gamine a beaucoup de potentiel et un fort caractère mais je pense que beaucoup de Jedi auraient été hésitants à la prendre sous leur aile du fait de ce qu’elle vécu récemment. Je pense que c’est une bonne chose que ce soit vous parce que vous avez de l’expérience, aussi bien comme maître mais aussi de la vie en général et je parle de la vie en dehors du temple. À ce titre, cela ne me dérange pas du tout d’échanger avec vous concernant son état d’esprit global. Cela étant dit, je dois vous dire tout de suite que je ne partagerai pas de choses qu’elle m’aura dit sous le sceau de la confidence, surtout si cela ne la met pas en danger. Elle me fait confiance et j’ai cru comprendre que c’était le cas de peu d’adultes dans son entourage. J’entends honorer cette confiance. J’entends que vous soyez maître Jedi, qui plus est maîtresse de l’Ordre et qu’au-delà de votre autorité hiérarchique, que vous soyez capable de me botter le cul jusqu’à ce que je finisse en bouillie , plaisanta à moitié le Jedi Vert. Pour autant, je ne trahirai pas la confiance de la petite, même si ça veut dire encourir votre courroux. Si c’est plus simple, pour reprendre l’expression de certains supérieurs actuels, considérez que je suis un idiot et que je suis prêt à rester un simple chevalier toute ma vie si ça veut dire de ne pas me sentir comme une sombre merde en croisant le regard trahi d’un de ces gosses.

Dalek ne pensait pas que Maître Ombrelune lui demanderait ce genre de compromission mais il ne la connaissait pas suffisamment pour en être certain. Les gens de pouvoir s’habituaient à leurs privilèges, fussent-ils seulement en matière d’obédience et d’accès à l’information. Le pouvoir corrompt, disait le Cornu, et un pouvoir absolu corrompt absolument. Le Hapien n’avait pas beaucoup de boussoles mais les enfants en faisaient partie, que ce soient les initiés dont il avait régulièrement la charge ou les petits Wookies qu’il avait secourus dans le système de Kashyyyk. Il ne serait jamais un de ces Jedi légendaires dont on parlait dans les hololivres d’histoire mais il ne voulait pas les décevoir.

Ashara avait été trahie, qui plus est par son propre maître Jedi et elle était restée profondément meurtrie par l’expérience, dans sa chair comme dans son cœur. Protéger les enfants était une priorité pour Dalek qui passait au-dessus de toute considération individuelle sur son propre sort. Même si elle avait dix-huit ans et qu’elle était désormais une Padawan aguerrie, la jeune Fioro resterait toujours l’une de ses initiées.

Cela étant dit, ce n’était jamais simple de dire à l’une des Jedi les plus influentes mais surtout les plus puissantes de son ordre qu’il ne « coopérerait pas dans la pleine mesure de ses moyens », pour reprendre l’expression consacrée des vieux gnomes du Conseil Vert. S’il devait être mis au placard pour ça, tant pis mais par le cœur noir de la reine éternelle, il ne cèderait pas sur ses principes.

Prenant une profonde inspiration, le Corellien d’adoption prit son verre de brandy en main et en avala une gorgée. Ce n’était pas tant qu’il ait besoin de « courage liquide » comme disaient certains Corelliens mais le breuvage à petite dose faisait une merveille pour ses nerfs. Maintenant qu’il avait dit ce qu’il avait à dire, Zar pouvait répondre plus sereinement à sa question.

- Je pense qu’elle avait besoin de parler à quelqu’un, quelqu’un qui lui soit familier mais qui ne soit pas une importante figure d’autorité pour autant. Je veux dire, Allana est la maîtresse des Jedi Verts, vous êtes son maître et la maîtresse de l’Ordre. Moi, je suis juste Dalek, le chevalier qui lui donnait des cours et qui l’emmenait en sortie avec sa classe.

Réprimant un frisson, Dalek songea que si son comportement jetait un froid dans les relations entre Tython et Corellia, il s’exposerait à une conséquence bien plus terrible encore que celles qu’il venait d’énoncer : Allana pourrait lui demander de faire chambre à part. Ce serait vraiment le pire scénario de tous.
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Mer 29 Juin - 3:23
Les voilà qui entraient dans le vif du sujet. Arsenicia n'avait, en effet, pas perdu de temps pour poser la question qui lui brûlait les lèvres. Elle l'avait toutefois fait sans pression et sans hâte. Son ton était tout ce qu'il y avait de plus amical, tout comme son expression. En cet instant, Dalek avait en face de lui davantage de la femme qu'était Ombrelune plutôt que de la Jedi.

Quant à la réponse du Jedi Zar, elle ne surprit guère Arsenicia. En effet, la Fay se rappelait très bien de la verve du Hapien pendant le Conclave. Elle ne s'était donc pas attendue à ce qu'il tourne autour du pot. Et, en toute franchise, c'était une attitude qui plaisait particulièrement à la Maîtresse de l'Ordre. Son léger sourire, alors qu'elle écoutait Dalek, en témoignait pour elle.

— Vous pouvez parler ouvertement, Dalek, lui indiqua tout de même Ombrelune afin de le dédouaner complètement d'éventuels remords suite à ses paroles.

Ceci fait, l'ancienne amiral s'enfonça un peu plus dans son fauteuil tout en faisant tourner le brandy au fond de son verre.

Le discours du Jedi Zar n'était pas sans rappeler celui d'Allana au sujet d'Ashara. Des mots qu'Arsenicia sentaient sincères et auxquels elle inclina respectueusement la tête en signe de remerciement. Le fait que le Jedi Vert pensait que la Fay était un bon choix de mentor pour la jeune Verte était tout de même rassurant. Après tout, Dalek connaissait particulièrement bien la principale intéressée. Quant à la capacité d'Ombrelune à botter le cul du Hapien jusqu'à ce qu'il termine en bouilli, cela ne manqua pas de la faire rire.

— Vous savez, je travaille beaucoup avec des politiciens et des militaires. Des gens de tous horizons qui ne partagent que trop peu souvent mon goût pour l'honnêteté. Alors n'ayez crainte. Bien que l'idée de vous botter les fesses en duel m'amuse, nous ne devrions pas en arriver là, répondit Arsenicia en terminant sur le temps de la plaisanterie. Puis elle reprit avec un peu plus de sérieux. Je ne vous demanderais pas de trahir la confiance d'Ashara, Dalek. Tout comme je comprends qu'elle ne se sent pas à l'aise de me parler de certaines choses qu'elle pourra vous avoir confiées. Si, un jour, elle veut le faire… elle le fera.

Le verre de brandy bascula en arrière entre les lèvres de la Jedi, qui savoura sa gorgée. L'alcool fort corellien lui réchauffait les entrailles d'une délicieuse façon. Quant à Ashara, Ombrelune avait confiance en la jeune femme pour être capable de lui parler si cela s'avérait nécéssaire. Depuis leur rencontre, la Fay s'était montrée ouverte et il n'y avait pas de raison que cela change. Elle voulait instaurer un climat de confiance tout en sachant pertinemment que cela n'allait pas être évident. Mais Arsenicia était une femme patiente. Elle n'allait pas s'offusquer qu'Ashara préfère parler de certaines choses avec Dalek, temps que cela ne la mettait pas en danger.

— À ses yeux, je pense que vous êtes un peu plus que cela, reprit Nicia d'un ton cryptique. Puis elle reprit plus légèrement. Pour être parfaitement honnête et faire taire vos doutes compte l'intégrité en devenir de votre fessier, je suis contente qu'elle vous ait. C'est important d'avoir quelqu'un à qui se confier qui ne soit pas une… figure d'autorité, si vous me permettez l'expression.

Loin d'elle l'idée de dénigrer la position de Dalek dans l'Ordre, mais la Hapien comprenait certainement où elle voulait en venir.

— Je n'ai toujours connu que des figures d'autorité tout au long de mon cheminement dans l'Ordre, révéla Arsenicia. Et je n'avais pas de famille pour me confier, lui apprit-elle en regardant le fond de son verre. Et vous savez comme moi que les liens ne sont pas aussi resserrés sur Tython qu'ils le sont ici. Alors promettez-moi de toujours être là pour cette gamine, lui demanda-t-elle en relevant ses prunelles turquoise vers l'homme. Je suis son mentor, mais vous êtes sa seconde famille.

Bien sûr, Ombrelune espérait un jour nouer avec la jeune femme une relation solide. Un lien suffisamment fort pour qu'Ashara se sente en confiance, peu importe le contexte. Mais en attendant, elle avait Dalek. Et en cela, la Fay était rassurée.

— Alors, vous sentez-vous suffisamment rassuré pour répondre à ma question maintenant ?


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Dim 3 Juil - 20:03
La Maîtresse de l’Ordre lui avait demandé de lui parler ouvertement et le chevalier s’était efforcé de le faire. L’exercice n’était pas évident quand on se retrouve face à face avec l’une des plus puissantes membres de son ordre, au sens politique comme au sens littéral du terme. Aussi relaxée puisse-t-elle paraître, Arsenicia restait une guerrière impressionnante et une figure militaire réputée notamment pour sa participation à Lord_Over. Bien que les choses soient différentes chez les Jedi, il était parfois difficile de lutter contre certaines vieilles habitudes. Chez les Sith, le respect envers les membres du Conseil Noir devait être absolu, ces derniers pouvant vous exécuter sur le champ par simple caprice. Dalek avait appris que les choses étaient très différentes au sein de l’Ordre des Jedi Verts mais celui de Tython lui était resté nébuleux pendant un certain temps, en dehors du fait qu’il était jusqu’à récemment dirigé par un être âgé d’au moins mille ans.

Dans tous les cas, à en juger par son inclination de la tête, Maître Ombrelune semblait satisfaite de l’honnêteté dont il avait fait preuve. Le Hapien devait reconnaître qu’Arsenicia possédait un certain sens de l’humour et il commençait à suspecter qu’elle était capable d’avoir une sacrée descente. Il n’avait aucune difficulté à l’imaginer en train de se livrer à une compétition du plus grand nombre de verres bus en une soirée face à Allana mais il n’aurait pas su dire qui l’aurait emporté. Au-delà de ces considérations assez triviales, Dalek fut surtout rassuré d’entendre la Maître Jedi lui affirmer que non seulement elle ne lui demanderait pas de trahir la confiance d’Ashara mais aussi qu’elle ne forcerait pas sa Padawan à lui révéler ce qu’elle avait sur le cœur contre son gré. C’était la preuve qu’elle respectait la volonté d’Ashara et aux yeux de Dalek, c’était ce qu’il y avait de plus important.

La Fay était d’ailleurs capable de le surprendre. Il ne s’était pas attendu à ce qu’elle lui partage son sentiment selon lequel Dalek représentait davantage aux yeux d’Ashara qu’un simple enseignant. L’ex-Sith s’était attaché à ses initiés, bien plus qu’il ne s’y serait attendu d’ailleurs mais il n’aurait jamais imaginé que les gamins puissent s’attacher à lui en retour. Après tout, il était juste un prof’, un adulte de passage dans leurs vies mais qui n’occuperait pas un rôle aussi marquant et prépondérant que le maître qui assurerait individuellement leur formation pendant une dizaine voire une douzaine d’années. Zar ne fut d’ailleurs pas en mesure de se retenir de sourire lorsque la Jedi de Tython évoqua « l’intégrité en devenir de son fessier » et son sourire ne fit que s’élargir lorsqu’elle indiqua à Dalek qu’il ne représentait pas une figure d’autorité aux yeux d’Ashara. Loin de se sentir offusqué, le Corellien d’adoption partageait son opinion. Il n’avait jamais cherché à incarner ce genre de rôle, il le trouvait même contreproductif pour le type de leçons qu’il essayait d’inculquer à ses classes.

Le Jedi Vert ne s’était pas non plus attendu à ce qu’Arsenicia lui fasse des confidences sur sa vie personnelle. Aussi insolites fussent-elles, il s’en trouva touché par la confiance qu’elle lui manifestait. Il semblait d’ailleurs qu’ils partagent certaines choses en commun. Maître Ombrelune disait n’avoir connu que des figures d’autorité au sein de l’Ordre Jedi et ne pas avoir eu de famille à qui se confier. Dalek avait sept ans lorsqu’il avait perdu tour à tour ses parents, toute confiance dans les adultes puis toute confiance dans les gens tout court, jusqu’à sa rencontre avec Allana. Il comprenait ainsi ce qu’Arsenicia voulait dire et pourquoi il était important d’être là pour Ashara ainsi que d’honorer sa confiance. Bien sûr, il n’aurait pas été jusqu’à avoir la prétention de se considérer comme une seconde famille pour elle mais il ferait de son mieux.

Le Jedi Vert reprit son verre en main et avala une gorgée de brandy, davantage pour se donner un peu de temps pour réfléchir à la manière dont il souhaitait formuler sa réponse qu’autre chose. Maintenant que son interlocutrice avait mis ses cartes sur la table, Dalek se sentait déjà plus à l’aise.

- Je vous remercie de votre compréhension vis-à-vis d’Ashara et pour votre mansuétude à l’égard de mon auguste postérieur , ponctua-t-il avec une pointe d’humour avant de prendre un ton plus sérieux. Je ne sais pas ce que je représente à ses yeux mais je sais qu’elle me confiance et je ne compte pas la laisser tomber, ça je peux vous le promettre les yeux fermés.

Zar fit venir un serveur pour lui commander une carafe d’eau et un plateau à partager comportant une variété d’amuses-bouches, mariant des bâtonnets de légumes avec de la charcuterie et des morceaux de fromage., accompagnés de pain. S’il y avait bien une chose qu’il avait apprise au contact d’Allana depuis son arrivée sur Corellia, c’était de ne surtout pas boire le ventre vide s’il pouvait l’éviter. Il grignota quelques bâtonnets et but une gorgée d’eau pour éponger le brandy avant de reprendre la parole.

- Suffisamment oui mais je ne suis pas sûr que mon impression vous soit d’un grand secours, vous devez déjà avoir glané ce que j’ai ressenti. Son humeur est parfois changeante, dans le sens où j’ai senti qu’elle se refermait sur elle-même, dans ses pensées et, à mon avis, dans ses mauvais souvenirs. L’Ashara que j’ai connue est toujours là, c’est indéniable, qu’il s’agisse de son bon fond, de son humour, sa bonne humeur… mais elle a besoin qu’on soit là pour elle et pas de n’importe quelle façon. J’ai constaté qu’elle n’appréciait pas qu’on la prenne par la main ou qu’on la traite comme une handicapée, selon sa perception en tout cas mais je pense qu’elle accepterait qu’on l’aide à renverser sa situation actuelle de sorte à en faire une force. Dans ce sens, j’ai essayé de la guider par la Force pour l’aider à me repérer dans une foule, à titre d’exemple. Il fit une pause pour avaler un morceau de fromage. Je ne suis pas trop inquiet pour l’apprentissage de nouvelles facultés pour s’orienter et se battre, je pense que vous en oublierez plus que je n’en connaitrai jamais. C’est sa psyché qui me préoccupe davantage. Quoi qu’elle ait traversé, elle en est ressortie profondément marquée, dans son for intérieur comme dans son rapport avec les adultes et les Jedi en particulier.

Dalek considérait qu’il n’avait pas trahi Ashara en exposant la situation en ces termes. Il avait exprimé ce qu’il avait constaté de ses propres yeux et via la Force mais pas en divulguant la teneur de leurs échanges. Cela étant dit, il était curieux de savoir si le sentiment d’Arsenicia au sujet de sa Padawan rejoignait le sien. La Maîtresse de l’Ordre semblait se porter aussi bien que lorsqu’il l’avait vue sur Tython mais il aurait été impoli de ne pas prendre de ses nouvelles.

- Vous avez l’air en forme donc je me garderai de vous demander si vous allez bien mais si vous me permettez la question, est-ce que vous vous habituez à vos responsabilités de Maîtresse de l’Ordre ? Je sais que vous êtes habituée à travailler avec des politiciens et avec l’armée mais ça ne veut pas dire que ce soit toujours agréable, surtout s’il faut passer un bon moment à les travailler au corps pour obtenir des réponses concrètes. Vu le caractère d’Ashara, j’imagine volontiers que ça doit lui taper sur le système de côtoyer ce genre d’énergumènes.

La question et l’intérêt de Dalek étaient sincères, bien qu’ils avaient un sens sous-jacent qu’il n’avait même pas cherché à dissimuler. Arsenicia était incontestablement compétente pour son poste mais est-ce que ces responsabilités ne la lassaient pas ? Et surtout, est-ce que ses responsabilités en tant que maîtresse de l’Ordre ne créaient pas de souci entre elle et Ashara ? Ce n’était sans doute pas le cas mais par sollicitude tant pour la mentor que pour la Padawan, Dalek préférait demander.
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Ven 9 Sep - 23:25
— Avec plaisir, répondit Arsenicia avec un sourire tout en levant son verre de brandy en direction de Dalek lorsque ce dernier évoqua sa mansuétude.

Un léger sourire flottait sur les lèvres de la Fay. Celle-ci n'avait guère besoin d'une promesse pour être certaine que le Chevalier Jedi tiendrait parole. Bien qu'elle ne le connaissait pas particulièrement bien, l'instinct d'Arsenicia était catégorique sur ce point précis. Et la Jedi savait se faire confiance.

Les amuse-bouche commandés par le Vert furent plus que bienvenue. La Maîtresse de l'Ordre tenait l'alcool de façon générale, mais boire le ventre plein était toujours une meilleure idée. Ainsi qu'espacer les verres en buvant un peu d'eau. C'était une technique que la Fay avait apprise sur le tard, au cours de ses pérégrinations au sein de la galaxie. Ses mentors successifs n'avaient jamais été portés sur la boisson et Arsenicia avait développé ses goûts en la matière par elle-même, à force d'essais/erreurs parfois fort regrettables.

Tout en écoutant Dalek, la Maîtresse de l'Ordre se pencha donc en avant pour saisir une brochette de légumes. Elle aimait beaucoup la charcuterie et le fromage également mais préférait d'abord se donner bonne conscience, en quelque sorte, en commençant par les légumes. Les tomates piquées sur la brochette étaient, d'ailleurs, particulièrement savoureuses.

Les retours du Chevalier Jedi confirmaient ce qu'Arsenicia avait déjà conclu. Celle-ci le fit savoir en hochant doucement la tête, les yeux quelque peu dans les vagues. Sa brochette à quelques centimètres de sa bouche, elle prit un court instant de réflexion avant de la terminer, puis de poser le bâtonnet sur le plateau afin de ne pas salir la table.

— J'en suis venue aux mêmes conclusions. Lors de notre rencontre, j'ai agi avec elle exactement comme vous venez de le décrire et cela a plutôt bien fonctionné. Quant à la confiance…

Arsenicia grimaça.

— Celle qu'elle a envers l'Ordre Vert est clairement entachée. Pas brisée, fort heureusement, mais elle m'a clairement dit qu'elle n'était pas prête à revenir sur Corellia et repasser dans le giron des Verts. Qu'elle m'ait accompagné pour cette visite est le maximum dont elle est capable pour le moment.

Mais la Jedi était persuadée que cela changerait avec le temps. Ashara avait un bon fond. Elle était en colère contre son oncle, mais la Maîtresse Jedi ne sentait pas l'ombre du côté obscur au-dessus de cette dernière. Sa façon d'agir et de s'exprimer avec Arsenicia, lors de leur première rencontre, était ouverte et honnête.

— C'est gentil de vous en inquiéter, répondit la Jedi face au léger changement de sujet entrepris par Dalek. Gérer une flotte et gérer l'Ordre Jedi n'est pas si différent, vous seriez surpris, ajouta t-elle. Du moins, temps qu'il n'est pas nécessaire de dialoguer avec les représentants de la République. Ashara n'a pas encore eu la chance, si je puis dire, de voir ce pan de mon travail. Ça ne saurait tarder, ceci dit.

Faisant une pause, Arsenicia se pencha de nouveau pour saisir quelques cubes de fromages à l'aide d'un cure-dent.

— Je ne doute pas un instant qu'elle détestera ça si je la fait s'asseoir dans une salle et écouter une réunion. Quant à obtenir des réponses, brandir mon statut de Maître de l'Ordre m'ouvre bien des portes depuis ma nomination. Pour de très nombreuses personnes au sein de la République, et même en dehors, être dans mes 'bonnes grâces' est bénéfique, expliqua Nicia en mimant les guillemets. Je compte bien faire en sorte de ne pas bombarder Ashara avec ces situations qu'elle jugera 'ennuyeuses' mais je souhaite l'impliquer dans ce que je fais. Elle apprendra, y compris la patience autant que cela lui est possible.

Arsenicia fut incapable de s'empêcher de sourire, amusée.

— Mais comme je le disais à Allana, j'apprendrais également d'elle.

Une gorgée de brandy s'écoula dans la gorge de la maîtresse de l'Ordre. Avec le fromage, c'était un bon mélange jugea t-elle.

— En d'autres termes, je suis plutôt sereine. Ashara m'a choisi en sachant très bien qui j'étais et ce que je fais. Et, comme dans toute relation saine, nous nous ajusterons si nécessaire. Cela vous rassure-t-il ? S'enquit finalement Nicia.


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Dim 11 Sep - 20:06


S’il y avait bien une qualité qu’il fallait reconnaître à la Maîtresse de l’Ordre, c’était son sens de l’humour. Il leva son verre de brandy à son tour lorsqu’elle lui confirma sa mansuétude à l’égard de son postérieur avec un sourire aux lèvres. A l’instar du Hapien, elle piocha dans les bâtonnets de légumes, une sage initiative compte-tenu de l’alcool fort qu’ils buvaient actuellement. Dalek n’était pas sûr que les Corelliens soient capables d’apprécier autre chose que leurs propres breuvages alcoolisés, trouvant généralement les autres alcools tantôt « fades » ou « manquants de caractère ». De rares cépages en dehors de leur système trouvaient grâce à leurs yeux mais les bouteilles de vins correspondantes se chiffraient souvent à plusieurs centaines de milliers de crédits l’unité.

A en juger par le hochement de tête d’Arsenicia, celle-ci partageait son diagnostic concernant Ashara, ce qu’elle lui confirma d’ailleurs de vive voix peu après. Concernant la confiance de la Padawan dans l’Ordre Vert, il avait eu le même écho par Allana et également cette impression lors de ses échanges avec l’intéressée. Compte-tenu de ce qu’elle avait subi avec son précédant maître corellien, le chevalier comprenait tout à fait qu’elle n’ait plus confiance et que la seule vue du temple vert puisse réveiller de douloureux souvenirs.

Le Jedi Zar savait d’avance qu’il était inutile de s’inquiéter mais il fut malgré tout rassuré d’entendre que la Maîtresse de l’Ordre s’acclimatait sans mal à ses nouvelles fonctions. Il imaginait cela dit qu’Ashara ne serait pas très ravie de devoir participer à d’interminables réunions politiques. Il n’aurait jamais imaginé que ce poste ouvrait tant de portes en dehors de l’ordre lui-même mais il était le premier à reconnaître que sa vision de la République était biaisée à bien des égards. Lorsqu’il avait grandi sur Hapès puis suivi l’enseignement Sith, on lui avait appris que le régime républicain était corrompu jusqu’à la moëlle et que les politiciens véreux n’avaient guère d’autre usage pour les Jedi que de les envoyer au front comme de bons petits soldats. En arrivant dans l’espace républicain dix ans plus tôt, Dalek avait découvert une réalité bien différente, tant sur les Jedi eux-mêmes que sur la vie dans les mondes de la République, à commencer par Corellia. Certes, leur système démocratique n'était pas exempt de tout défaut et il préférerait s’embrocher sur son sabre laser plutôt que de siéger quotidiennement à leur Sénat – ses rares visites comme escorte de divers diplomates lui avaient amplement suffi – mais il fonctionnait.

Le Jedi Vert nota qu’Arsenicia approuvait la vision d’Allana, à savoir que le maître avait aussi à apprendre de son Padawan. C’était bien vrai, Dalek avait appris d’Allana – alors sous le nom d’Eri – lorsqu’elle était son apprentie Sith mais il avait aussi appris des choses, sur le monde et sur lui-même en enseignant aux initiés du temple Vert. Il sourit en repensant à ces gamins aux personnalités aussi diverses que les couleurs de l’arc-en-ciel et surtout aux mille et un tours qu’ils avaient pu jouer à leurs différents professeurs. Dalek les avait impressionnés une fois, non pas en évitant leur piège mais en s’y précipitant.

Attrapant une brochette de fromage, le Hapien en picora un morceau avant de lui répondre.

- Oui, je suis pleinement rassuré. Je n’ai jamais douté de vos compétences et je sais qu’Allana vous tient en haute estime mais je voulais m’assurer que vous aviez également… disons le cœur pour être son maître. Vos paroles en disent long sur la réflexion que vous avez eue en la prenant pour Padawan et sur la façon dont vous comptez accommoder son apprentissage à son passé, son caractère et son potentiel.

Le Jedi reposa la brochette et dégusta une gorgée de brandy, son regard perdu un instant dans le vague, avant de poursuivre.

- Je sais que c’est irrationnel mais je me sens en partie responsable de ce qui est arrivé à Ashara. Elle était mon élève, comme initiée peut-être mais j’ai l’impression que j’aurais dû m’apercevoir que quelque chose clochait chez son maître à l’époque. J’ai… relâché ma vigilance depuis que j’ai rejoint les Jedi, je fais davantage confiance et la plupart du temps, c’est à raison mais cette fois-là, c’était à tort. Là-bas, je ne faisais confiance à personne donc je n’avais jamais été surpris par une trahison. Je ne dois pas partir du principe que les Jedi sont fiables juste parce qu’ils sont Jedi… et si je mets un jour la main sur Ethan Fioro vivant, je m’efforcerai de le faire avouer la raison de son geste avant de lui donner le sort qu’il mérite.

S’il y avait bien un crime envers lequel Dalek était d’une intransigeance totale, c’était la violence envers les enfants. Pour en avoir été lui-même victime aux mains d’une matriarche hapienne, il s’était fait le serment de prévenir ce genre de crime et, dans le cas où il serait trop tard, de punir sévèrement les coupables. Les esclavagistes Trandoshans en avaient fait l’expérience il y a quelques temps, même s’il ne leur serait jamais venu à l’esprit de se rendre.

Le Jedi vert prit une profonde inspiration et fit le calme en lui. Cela ne servait à rien de ressasser le passé qu’il était impossible de changer. Le cornu le lui avait dit sur Corellia, mieux vaut agir sur le présent et l’avenir, là où on peut encore avoir une action. Reprenant sa brochette de fromage, le Corellien en mangea un nouveau morceau avant de reprendre.

- C’était une bonne chose qu’elle soit revenue sur Corellia, ne serait-ce que pour revoir sa famille et pour dissocier ce qu’elle a vécu par rapport à son maître du reste de la planète. Elle prendra petit à petit conscience qu’elle peut revenir les voir ou même me rendre visite si elle le souhaite sans se sentir contrainte à repasser par le temple ou en tout cas, sans y être inféodée. Si la confiance doit revenir progressivement, tant mieux mais le plus important à mes yeux, c’est qu’elle se reconstruise.

Le Hapien allait devoir aborder un sujet légèrement délicat, sur lequel il aurait sans doute dû consulter Arsenicia au préalable. Hélas, ce bantha s’était déjà échappé de son enclos. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était en informer la mentor d’Ashara et tenter d’obtenir son assentiment.

- En parlant de bonnes grâces… je voudrais vous demander une faveur. Il ne s’agit de rien de politique ou de militaire, heureusement, mais d’une demande que m’a formulée Ashara et que je n’ai pas souhaité lui refuser. Ce n’est rien de honteux ou de délictuel mais j’aurais dû vous en demander l’autorisation auparavant. Ashara m’a confié qu’elle possédait un don, en l’occurrence le Point de rupture mais qu’elle ne connaissait aucun Jedi qui soit en mesure de lui apprendre comment s’en servir, vous incluse… Je n’en connais pas non plus, en dehors de moi-même. Seriez-vous d’accord pour que je lui enseigne comment utiliser son don ? Lui demanda-t-il avec le plus grand sérieux.

Dalek termina le dernier morceau de fromage de sa brochette puis avala une gorgée de brandy, à l’instar d’Arsenicia. Le mélange était savoureux mais il n’obscurcissait pas son jugement pour autant. Autant la Maîtresse de l’Ordre était visiblement favorable à ce que le Hapien continue de cultiver une amitié avec sa Padawan, autant rien ne garantissait qu’elle accepte qu’il lui enseigne ce type de pouvoir qui reposait en partie sur la destruction de choses… et de gens. Dalek n’avait pas eu de difficulté à l’utiliser en tant que Jedi, c’était un pouvoir neutre après tout mais il avait conscience de l’avoir appris auprès d’un guerrier Sith. Il choisit d’ajouter une suggestion, en guise de bonne foi.

- Si cela vous est plus confortable et si vous êtes d’accord sur le principe, ces leçons pourraient se faire sous votre supervision et peut-être même lors de vos déplacements ensemble pour vous éviter de revenir à chaque fois sur Corellia. Je voudrais vraiment qu’elle soit en mesure de se défendre et en la matière, c’est un atout que j’ai trouvé particulièrement utile dans mon arsenal.

Le Jedi Vert savait que ni Arsenicia ni lui-même ne pourraient être là en permanence pour protéger Ashara et d’ailleurs, la dernière chose dont elle avait besoin, c’était de se sentir dépendante d’autrui, au risque d’en nourrir du ressentiment et de perdre confiance en elle. Pouvoir se défendre par elle-même serait à la fois rassurant pour eux mais aussi une source de confiance en elle renouvelée. En tout cas, c’était ce en quoi il croyait. Il avait failli Ashara une fois et il préférerait encore cirer les bottes d’une matriarche plutôt que de faillir à nouveau.
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Mar 27 Déc - 23:52
(désolé pour le retard éè)

Tandis que Dalek se remémorait quelques brides de son passé en tant que maître et apprenti, Arsenicia fit de même. Elle n'avait certainement pas eu un passé aussi tumultueux que celui du Jedi Zar, mais elle avait tout de même eu son lot de situations plus ou moins désastreuses et d'épreuve en tout genre.

— Tant mieux, répondit la Jedi alors que Dalek avouait se sentir soulagé. Avoir l'approbation de Jedi Vert pour m'occuper d'Ashara ne peut être que bénéfique pour faire taire les plus réticents à cette idée, expliqua ensuite Ombrelune.

Elle pouvait tout à fait s'en passer, bien entendu, et n'y voyait pas d'inconvénient… Mais en politique, il était toujours préférable d'assurer ses arrières… Ce qu'Arsenicia faisait ici. L'Ordre Jedi n'était pas si différent de la République, même si nombreux de sensitif préféraient penser le contraire. Il n'y avait qu'à prendre l'exemple d'Ethan Fioro. La trahison existait même au sein de l'Ordre Jedi, ce dont Ashara avait été victime et ce que personne n'avait vue arriver.

— Les Jedi - moi la première - ne sont pas exempt de défaut. Il ne faut pas confondre confiance et naïveté. Mais dans le cas d'Ethan Fioro, il semblerait que ce dernier sût cacher son jeu jusqu'au dernier moment. Ça ne sert donc à rien de vous en vouloir, Dalek. Vous n'êtes pas omniscient. Même nos Prophètes ne le sont pas.

Tromper les autres était un art que l'ancien maître d'Ashara semblait avoir parfaitement maîtrisé. Même sa propre nièce n'y avait vu que du feu. Dalek ne pouvait donc pas endosser la responsabilité de cette trahison.

— Si vous devez mettre la main sur cet homme, je compte sur vous pour nous le ramener séance tenante afin qu'il soit jugé comme il se doit, reprit Ombrelune.

Cette fois-ci, le ton était moins léger et le regard beaucoup plus sérieux. Elle ne connaissait pas assez Dalek pour savoir ce qu'il voulait dire exactement part "lui donner le sort qu'il mérite." Les quelques mots de la Maîtresse de l'Ordre était donc un avertissement à faire attention à ne pas franchir la ligne rouge aussi bien qu'une invitation à retrouver cet homme et le traduire devant le Haut Conseil.

Laissant Dalek poursuivre, Arsenicia but une ou deux gorgées de brandy tout en décroissant et recroisant les jambes. Elle ne manqua donc pas de hausser un sourcil au changement de sujet et, surtout, à la demande de faveur du Jedi Vert. Voilà qu'il venait de piquer la curiosité de sa vis à vis, qui lui indiqua de continuer d'un léger hochement de tête. Toutefois, cette faveur n'était pas aussi "grave« que ce à quoi Arsenicia s'était attendue. Sensiblement, ses épaules se détendirent et un léger sourire flotta sur ses lèvres.

— Je m'attendais à pire, dit-elle à Dalek sur le ton de la plaisanterie. Ashara m'avait parlé de son don. Je devais voir pour lui trouver un enseignant, mais elle m'a visiblement devancé, poursuivit-elle. Je ne vois aucun problème à ce que vous lui enseignez à utiliser le Point de Rupture. C'est même une excellente idée. Elle vous connait déjà et vous vous entendez bien…

Arsenicia fit une courte pause, laissant ainsi le temps à Dalek de terminer son propos. Elle reprit ensuite.

— Je crains que suivre nos déplacements ne soit pas le plus aisé. Cela pourra se faire, bien entendu, mais je crois qu'il vous faudra venir sur Tython plus souvent qu'auparavant, conclue Ombrelune avec humour. J'espère que vous êtes près à cela.


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Mer 1 Fév - 0:23

Dalek comprenait ce que la Maîtresse de l’Ordre voulait dire par rapport à l’approbation de Jedi Verts mais il ne considérait pas que son avis ait beaucoup de poids aux yeux du Conseil Vert, à l’exception notable d’Allana. Fort heureusement, la voix de celle-ci comptait un peu plus que les autres, et puis les vieux boucs lui devaient bien un renvoi d’ascenseur pour tous les déplacements sur Tython et les missions compliquées qu’ils lui avaient refilés.

- Pour être tout à fait honnête, l’approbation d’Allana aura beaucoup plus de poids que la mienne auprès du Conseil Vert mais je peux tout à fait aider à répandre la bonne parole.

Le chevalier partageait le diagnostic d’Arsenicia, les Jedi n’étaient effectivement pas exempts de défauts. Il but une gorgée de son verre en écoutant les paroles de celle-ci relatives à la confiance et à la naïveté. Zar n’avait que peu côtoyé Ethan Fioro mais même si celui-ci avait été un acteur talentueux, l’ex-Sith considérait malgré tout qu’il aurait dû être plus attentif. Il venait d’un État où certaines Matriarches et certains seigneurs Sith élevaient la tromperie au rang d’art après tout. Néanmoins, il s’efforça de prendre en compte les arguments de la Maître Jedi.

- Je ne m’avancerais pas sur le terrain de la divination, ce n’est pas du tout mon domaine. Je comprends ce que vous voulez dire mais je serai plus vigilant tout de même. Je n’ai pas oublié la mort de Maître Korr et les autres cas dont nous avons parlé au Conclave. S’il y a des traitres infiltrés parmi les Jedi, sur Corellia notamment, nous ne pouvons pas permettre que d’autres jeunes comme Ashara soient exposés au danger qu’ils représentent. Cela ne veut pas dire qu’il faut être paranoïaque pour autant bien sûr mais disons qu’il y a peut-être certaines précautions d’usage que nous pourrions instaurer.

Dalek pensait en particulier à des pièges qui pourraient attirer la curiosité de Sith mais qui ne retiendraient pas du tout l’attention d’un Jedi. C’était assez cocasse à dire mais à l’époque où il était de l’autre côté, il avait dû passé une certaine partie de son temps à piéger ses « camarades » avant que ceux-ci ne mettent à exécution un plan visant à le doubler, le tuer ou lui faire porter le chapeau pour quelque offense dont il n’était pas – ou pas complètement – responsable. C’était une habitude qu’il n’avait pas eu besoin d’employer ici, en tout cas pas dans un Temple, mais après tout, pourquoi pas ? A minima, il pourrait en parler à Allana et voir ce qu’elle en pensait.

Lorsque la Maîtresse de l’Ordre évoqua le fait de ramener Ethan Fioro pour qu’il soit « jugé comme il se soit », Dalek ne montra pas de réaction immédiate. Il ne fallait pas être doué de l’Empathie de Force ou télépathe pour saisir le sens de la phrase d’Arsenicia. Elle était sérieuse mais il l’était tout autant. Lorsqu’il reprit la parole pour lui répondre, son regard était fixé sur le sien et son ton était égal.

- Loin de moi l’idée de le mettre à genoux et de l’exécuter d’un coup de blaster à l’arrière du crâne, si telle est votre inquiétude. Si je venais à le capturer, je le ramènerais sur Corellia pour qu’il rende des comptes devant le Conseil Vert pour être jugé par ses pairs. Cela étant dit, je ne mettrai pas ma vie en danger, et encore moins celles d’enfants, pour lui faire une fleur. S’il résiste ou qu’il tente de s’en prendre à d’autres personnes aux alentours, j’appliquerai la méthode Kenobi : je le neutraliserai d’abord, en coupant une main ou un bras s’il le faut, et je le ramènerai pour être jugé ensuite. Si je n’avais besoin que d’une seule raison de le ramener vivant, ce serait pour permettre à Ashara d’exorciser ce démon-là.

Dalek ne s’engagerait pas sur l’état dans lequel serait Ethan Fioro lorsqu’il serait ramené devant le Conseil Vert, seulement qu’il serait vivant et doté de ses facultés physiques et mentales pour répondre aux questions. Il ne pardonnerait jamais à ceux qui maltraitaient des enfants et ce n’était pas aujourd’hui qu’il allait changer d’avis à ce sujet. Peut-être que le Jedi avait des circonstances atténuantes, peut-être était-il brisé psychologiquement, peut-être avait-il été ensorcelé par quelque magie Sith, peut-être qu’ils lui avaient implanté un dispositif de contrôle là où le soleil ne brillait jamais ! Bref, il ne pouvait pas présumer mais il protégerait toujours les enfants d’abord, comme les petits Wookiees qui avaient été enlevés par les Trandoshans il y a quelques temps déjà.

Le Jedi Vert prit une inspiration et se détendit, il savait pourquoi il avait réagi ainsi mais c’était le genre de différence culturelle qu’il avait parfois du mal à réaliser.

- Le concept républicain de justice était un peu nouveau pour moi quand je suis arrivé ici, confia-t-il avec une expression mi-souriante, mi-grimaçante. Là-bas, c’est la loi du plus fort qui s’applique et les jugements sont souvent arbitraires. Ceux qui veulent qu’on leur rende « justice » le font par eux-mêmes ou engagent quelqu’un à cette fin. Imaginez ma surprise quand j’ai découvert que les procès ici pouvaient durer des semaines voire des mois, avec des examens de preuves, des débats contradictoires, etc. Quand j’avais dix ans, mon procès avait duré… vingt minutes avant la prononciation de ma condamnation à mort, expliqua-t-il en pouffant d’un rire sans joie.

Faisant tourner le brandy dans son verre, le Corellien songea qu’il y aurait eu matière à écrire des livres en comparant ses expériences respectives dans la Consortium et dans la République. Dommage qu’il soit plus doué à manier les mots à l’oral qu’à l’écrit, il ne s’imaginait pas passionner les foules avec sa prose.

Visiblement, il avait piqué la curiosité d’Arsenicia lorsqu’il évoqua le service qu’il souhaitait lui demander. S’il n’avait pas eu la Force pour lui rappeler la présence éclatante de la Jedi dans la Force, il aurait pu la croire tout à fait dans son élément dans cet établissement, à boire un verre de façon décontractée.

Le Jedi Vert esquissa un sourire quand Arsenicia lui indiqua qu’elle s’attendait à pire, ce à quoi il répondit du tac au tac.

- Si vous préférez une faveur plus personnelle, je peux en profiter pour vous demander des places pour le concert de Corellyptica au Boss Nass Stadium de Theed à l’été prochain, glissa-t-il d’une voix malicieuse.

Dalek se montra attentif à la réponse d’Arsenicia à sa véritable requête, qui lui parût positive. La Maîtresse de l’Ordre était disposée à ce qu’il enseigne la maîtrise du Point de Rupture à Ashara mais il y avait, peut-être pas un hic mais disons une condition. Tython… il aurait dû s’en douter mais bon, ce n’était pas non plus la mort.

- Je vous remercie pour votre confiance et pour l’opportunité que cela ouvre pour Ashara. Je pourrais vous surprendre en matière d’adaptation à vos trajets, je serais même prêt à me rendre sur Naboo s’il le faut, la Force sait que je l’ai déjà fait pour des missions d’escorte par le passé autrement moins agréables. Je viendrai sur Tython s’il le faut, après tout j’y ai déjà survécu une fois ! Peut-être envisageriez-vous de l’aménager un peu cela dit ? Je veux dire avec des lieux un peu hospitaliers pour lui donner un peu de vie, comme un restaurant, un café, une salle de concert, un casino… égrena-t-il sur un ton faussement innocent pour montrer qu’il plaisantait.

Après tout, il pouvait ramener à bord du Shyrack de quoi survivre en matière de nourriture, de boissons et même de musique. Bon, ça ne serait certainement pas du niveau du Joyau de Corell mais il pouvait se vanter d’être un chef amateur accompli ! Ses séjours sur place seraient d’autant moins difficiles à vivre s’il parvenait à les faire coïncider avec les déplacements d’Allana sur place.

Arsenicia était indubitablement une personne intéressante et Dalek pouvait tout à fait imaginer pourquoi elle s’entendait si bien avec Allana. Il espérait qu’elle pourrait faire bouger un peu les choses au Haut Conseil, notamment pour les sujets qui les intéressait.

- En parlant de Tython, est-ce que le Haut Conseil a émis un avis ou des réflexions suite au Conclave ? Enfin, s’il vous est possible d’en parler. Je dois vous avouer que ce n’est pas le genre de sujets dont je parle beaucoup avec Allana mais comme le Haut Conseil semble parfois être une entité très lointaine, vous êtes, avec Maître Garvan et Allana, ceux qui lui donnent une existante concrète et tangible à mes yeux.

Les autres membres auraient pu tout aussi bien être des fantômes. Ce n’était pas de leur faute d’ailleurs, ils devaient tout autant ignorer la plupart des maîtres Verts en dehors d’Allana. Peut-être qu’organiser des temps d’échanges chez les uns et chez les autres à l’image du Conclave aiderait à ce niveau-là. Pour l’heure, Dalek était surtout curieux de savoir si les maîtres de là-bas avaient au moins consacré un peu de leur temps aux réflexions du Conclave, vis-à-vis du grand maître bien sûr mais aussi et surtout sur les autres sujets : les enquêtes et les projets d’académies itinérantes.
Arsenicia Ombrelune
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Mar 21 Fév - 3:00
Arsenicia était toujours aussi à l'aise et ne cachait pas son plaisir en dégustant son breuvage ainsi que les amuse-bouches. Elle en vint même à penser, pendant un très bref instant, qu'il manquait de nourriture aux réunions du Conseil. Amusée, un léger sourire flotta sur ses lèvres avant de disparaître.

Le sujet abordé par Dalek était très sérieux. La Maîtresse de l'Ordre se composa donc un visage en adéquation. Les sourcils froncés, elle hocha doucement la tête tandis que le Hapien évoquait la mort de Maître Korr ainsi que celle des autres Jedi dont ils avaient discuté pendant le Conclave. C'était un sujet délicat pour Ombrelune, d'autant plus que de nombreuses personnes présentes au Conseil se méfiaient de l'instance la plus mystérieuse de l'Ordre : le Covenant. Pourtant, Arsenicia était convaincue que le Covenant était le mieux placé pour espérer entrevoir un peu de lumière dans cette affaire. Dalek ne souhaitait pas s'avancer sur le terrain de la divination mais Nicia restait convaincue qu'elle devait leur en parler.

« Nous sommes d'accord dans ce cas », répondit simplement la plus âgée lorsque le Hapien évoqua ses intentions vis-à-vis d'Ethan Fioro s'il parvenait un jour à le retrouver.

Par la suite, Dalek évoqua sa vie au sein du Consortium et notamment son procès. Arsenicia ignorait exactement de quoi il en retournait - elle ne pouvait pas connaître l'historique de tous les Jedi par cœur - mais grimaça en signe de compréhension. Elle n'était pas surprise, en revanche, et cela se ressentait dans la Force. Ce que le Hapien décrivait était toutefois la partie émergée de l'iceberg. Dans les recoins les plus sombres de la République, les choses ne se passaient pas différemment de ce qu'il avait connu dans l'Amas.

Le sujet dévia par la suite, revenant sur un terrain plus léger qui convenait mieux au cadre actuel.

« Qui sait, peut-être pourrais-je faire jouer mes relations sur Naboo… », répondit-elle sur un ton similaire.

Ce n'était qu'à moitié une blague. Arsenicia avait effectivement des amis haut placés et pouvait sans doute accéder à la requête de Dalek. Peut-être en guise de cadeau pour le grand événement qui l'attendait et dont il ignorait sans doute encore tout. Même Allana ne s'en était pas encore rendu compte alors qu'il avait suffi de quelques secondes à Ombrelune pour comprendre que la Maîtresse des Verts était enceinte.

« Tython ne serait plus aussi dépaysant si nous faisions cela. Ce serait dommage, non ? »

Le ton de la conversation était à la plaisanterie, et Arsenicia ne s'en plaignait pas. C'était agréable de pouvoir se détendre entre deux rencontres officielles, surtout depuis qu'elle faisait partie du Conseil et, encore plus, depuis sa nomination en tant que Maître de l'Ordre.

Elle se demanda un instant comment Dante vivait ses nouvelles fonctions, mais Dalek accapara de nouveau son attention.

« Pas autant que je le souhaiterais », commença-t-elle en croisant ses doigts sur son verre. « En ce qui concerne les académies flottantes, il est assez délicat d'obtenir des entretiens avec les grands pontes de l'armée, même pour moi. Et ce n'est pas une discussion qui se fera en un jour. Concernant les disparitions au sein de l'Ordre... Cela tombe bien que vous en parliez. »

Le sourire de la Jedi se figea pendant un instant.

« J'ai longuement réfléchi à cette question. Le Conclave a décidé de ne pas impliquer tout de suite le Covenant dans cette affaire, mais je reste quelque peu sceptique quant aux raisons de ce choix. J'aimerais donc connaître les raisons qui vous poussent à ne pas être "un grand fan des prophéties", pour reprendre vos mots. Je ne sais pas si le Conseil Vert a des pistes, mais pour moi, face à un tel point d'interrogation, il est approprié de se tourner vers les seuls Jedi capables de mettre en lumière ce qui échappe aux moyens conventionnels. »


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Mar 21 Fév - 23:10

Dalek fit signe à l’un des serveurs et commanda un nouveau plateau à partager, similaire au premier mais avec d’autres spécialités corelliennes, tant en matière de fromages que de charcuterie, le tout toujours accompagnées de légumes, de pain et de fruits. Le serveur remplaça la carafe vide par une autre remplie d’eau fraiche. Viendrait probablement le moment de remplir également son verre de brandy, désormais à moitié vide, mais pour l’heure il voulait à la fois le savourer mais également l’éponger avec suffisamment d’eau et de nourriture.

Arsenicia manifesta un point d’accord avec Dalek au sujet du précédant   et criminel – mentor d’Ashara, ce dont le Corellien lui fut gré. La Maîtresse de l’Ordre s’était toujours montrée respectueuse de l’autonomie des Jedi Verts, contrairement à certains fossiles de Tython, même s’il n’ignorait pas son souhait de rapprocher les deux ordres. Il considérait que ce genre de sujet n’était pas de son ressort. Toutefois si on lui demandait son opinion, plus de coopération serait une bonne chose mais l’intégration mènerait au désastre quand on voyait les différences de mœurs entre les deux.

L’atmosphère s’était considérablement allégée lorsqu’ils avaient évoqué le prochain concert de Corellyptica prévu l’été prochain à Theed. Le Jedi Vert laissa échapper un éclat de rire à l’écoute de la réplique d’Arsenicia.

- C’est bien aimable de proposer ! S’exclama-t-il avec entrain. Cela dit, je ne voudrais pas vous mettre dans une position délicate avec tel ou tel sénateur. J’en connais deux dans la famille d’Allana qui donneraient un bras pour y assister cela dit, son frère cadet qui m’a initié à ce joyeux musical corellien, et sa nièce que vous connaissez peut-être. Le plus compliqué n’est pas tellement le coût des places, c’est plutôt qu’elles partent si vite qu’il est presque impossible d’en acheter lorsqu’ils se produisent dans un grand stade ou une grande salle de concert. Voilà pourquoi c’est un petit privilège que de pouvoir les écouter dans une petite salle comme c’est le cas ici ce soir.

Le Corellien s’était montré ravi lorsque la Maîtresse de l’Ordre lui avait donné la permission d’enseigner la maîtrise du Point de Rupture à la jeune Fioro, même s’il était moins enthousiaste à l’idée de devoir se rendre sur Tython pour ces leçons. Il y avait tellement d’autres endroits plus vivants, même Naboo qui était pourtant un nid de politiciens et de bureaucrates… pardon, un poumon de la démocratie républicaine ! Bref, même à Theed on pouvait trouver d’excellents restaurants et des musées fourmillant de pièces d’histoire intéressantes. Rien que l’architecture de la capitale valait le coup d’œil et puis un Corellien en quête de frissons pouvait toujours louer un bongo et parcourir les profondeurs de ses océans ! Dalek était néanmoins disposé à jouer le jeu concernant Tython, il y avait de bonnes choses à dire au sujet de la planète mère de leurs cousins Jedi.

- Mm la Galaxie regorge de planètes dépaysantes pour qui sait où aller. Concernant Tython, je trouve cela dit dommage de ne pas l’ouvrir au tourisme. Sans donner accès à la majeure partie du Temple, le simple fait d’organiser des visites guidées de certaines parties de la planète, que ce soit des ruines, de la flore ou de la faune sauvage pourrait amener des visiteurs. Oh, je sais que vous n’avez pas forcément envie d’être dérangés outre mesure mais ça aurait deux vertus majeures : la première consisterait à éviter au temple d’être entouré de rumeurs et accusé d’être une secte fermée comme vers la fin de l’ancienne république. Un culte transparent et pacifique, en d’autres termes « les Jedi qui vous veulent du bien ». L’autre vertu, ce serait évidemment une manne financière, en particulier s’il y a de petites taxes de séjour et de douane, voire l’ouverture de quelques restaurants et hébergements. On peut considérer comme dommage de perdre ce côté… rustique mais l’ordre là-bas aurait plus à y gagner qu’à y perdre, à mon humble avis.

Dalek avait énoncé ces idées sur un ton léger mais il était à moitié sérieux. Tython aurait beaucoup à gagner à s’ouvrir davantage aux citoyens républicains, pour des raisons de transparence et de cohésion avec le reste de la République. Certes, les mondes dirigés par une dame ou un seigneur Jedi étaient sans doute habitués à les côtoyer au quotidien, encore qu’ils étaient sans doute relativement peu accessibles au quidam moyen. C’était la grande différence avec Corellia, dont le Temple Vert n’était pas si loin de Coronet City et surtout dont les membres, qu’ils soient Padawans, chevaliers ou maîtres, étaient complètement intégrés au reste de la population. Même les initiés étaient monnaie courante, surtout quand c’était Dalek qui arrangeait leurs visites de musées ou de parcs dans la capitale corellienne !

Enfin, il ne s’attendait pas à ce que le Haut Conseil, ou en tout cas sa majorité, soit enclin à ouvrir leurs portes ou ne serait-ce que leur planète, à ce genre de tourisme. Certains évoqueraient des raisons sécuritaires – et n’auraient pas tout à fait tort – tandis que d’autres, sans l’avouer ouvertement, rechigneraient à redescendre de leur piédestal de mysticisme et de supériorité. Des Jedi avec le melon étaient monnaie courante malheureusement, sur Corellia comme sur Tython.

Il laissa de côté ses plans d’un hôtel cinq étoiles avec jacuzzi et restaurant gastronomique sur Tython pour concentrer son attention sur la réponse qu’Arsenicia lui apporta sur les suites du Conclave. Il aurait dû se douter que les choses n’iraient pas bien vite mais il espérait vraiment que le projet d’académies flottantes verrait le jour.

- Pour ce qui est des académies itinérantes, nous allons aussi tenter de nous renseigner du côté des autorités corelliennes d’une part, et directement auprès des constructeurs de la CTC de l’autre. Il n’y a pas de garantie non plus qu’ils nous écoutent mais si on essaye de les approcher par différentes portes, une d’entre elles finira peut-être par s’ouvrir.

Dalek se montra tout particulièrement attentif lorsqu’Arsenicia évoqua les disparitions au sein de l’Ordre Jedi. Elle était d’avis qu’il fallait impliquer le Covenant pour améliorer leurs chances de résoudre ce mystère. Le Jedi Vert fit tourner son brandy dans son verre avant d’en boire une gorgée, lui laissant ainsi le temps de la réflexion avant de répondre.

- J’ai effectivement prononcé ces mots lors du Conclave et j’ai le souvenir d’avoir expliqué pourquoi je n’en étais pas fan de façon générale. L’Ordre a connu des bouleversements à cause de prophéties mal interprétées, comme celle de l’Elu vers la fin de l’Ancienne République mais aussi comme celle qui avait donné lieu à un massacre de Padawans sur Taris, encore des millénaires plus tôt. Cela étant dit, je n’ai pas proposé de ne pas recourir au Covenant, c’est Maître Garvan qui a suggéré de ne pas leur en parler dans un premier temps si ma mémoire ne me fait pas défaut. J’ai posé des questions sur la meilleure manière de faire appel à leurs dons, en leur demandant par exemple de se concentrer sur les cibles potentielles et sur les menaces internes à l’Ordre. Je connais peu le mode de fonctionnement des prophètes donc je serais bien en peine de dire s’ils auraient déjà assez d’informations aujourd’hui pour discerner quelque chose. Pour autant, je pense qu’aucune piste ne doit être fermée et aucune source d’information écartée. A dire vrai, j’avais supposé que le Haut Conseil prendrait une décision à ce sujet.

Dalek regrettait de ne pas avoir abordé ce sujet avec Allana. Il s’agissait de quelque chose d’important et de personnel pour le Jedi Vert dans le sens où le Cornu avait aussi péri dans des circonstances obscures. Le Jedi Zar voulait faire la lumière sur sa mort et éviter que d’autres ne subissent le même sort, Allana la première.

- En tant que Maîtresse de l’Ordre, avez-vous une certaine marge de manœuvre pour recourir au Covenant le cas échéant ? Ou bien pour en parler au Grand Prophète, si vous le considérez comme fiable ? Je dois vous avouer qu’en dehors d’Allana, Maître Garvan et vous-même, je suis très peu familier avec les membres du Haut Conseil.

De mémoire, le Grand Prophète dirigeait le Covenant et les autres membres du Conseil avait chacun leur spécialité, un bretteur réputé comme Épée des Jedi, un maître guérisseur, un maître des Ombres, etc. Hélas, ils n’avaient pas encore de maître en charge du tourisme, à moins que la fonction ne puisse être assurée par le maître diplomate ? Le sujet n’était sans doute plus très propice à l’humour mais la pensée l’amusa quelque peu.
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Mar 4 Avr - 4:26
La conversation avait dévié vers des sujets beaucoup plus sérieux que l'ouverture de Tython au grand public et le développement du tourisme sur la planète Jedi. Arsenicia avait subtilement changé de posture dès que Dalek avait commencé à parler des académies itinérantes. Elle s'était redressée légèrement, attentive aux informations délivrées par le Hapien.

Le constat était toutefois le même que du côté d'Arsenicia : il n'y avait pas vraiment d'avancement, seulement des pistes de solutions. Cela n'était pas grave, en revanche, il fallait simplement davantage de temps.

En ce qui concernait les interrogations d'Ombrelune vis-à-vis du Covenant, Dalek fut moins prompt à répondre. La Fay le vit faire machinalement tourner le liquide qui se trouvait dans son verre, ce qui lui laissa quelques précieuses secondes pour trouver une réponse satisfaisante à la Maîtresse de l'Ordre. Cette dernière était réellement intéressée par ce que l'homme avait à dire et patienta, mimant même le geste du Vert en jouant avec le brandy au fond de son propre verre avant de le terminer cul sec et de le déposer avec un peu de vigueur devant elle. Ce n'était sans doute que le premier de la soirée, mais Arsenicia avait décidé de patienter un peu avant d'en demander un autre.

En premier lieu, Dalek ne manqua pas de souligner qu'il avait déjà donné ses réponses lors du Conclave. Cela avait échappé à la Fay, mais le Hapien n'en avait pas pris ombrage et expliqua de nouveau sa position. Cependant, les exemples qu'il offrait dataient de plus d'un millénaire et voir davantage, laissant ainsi Arsenicia dubitative. Cette dernière n'oubliait pas ces erreurs connues, la plus connue ayant presque conduit à l'annihilation de l'Ordre Jedi en son temps, mais trouvait d'autre part que baser sa méfiance sur quelque chose s'étant déroulé il y a si longtemps quelque peu extrême.

Cela dit, c'était Dante qui s'était fermement opposé à l'utilisation du Covenant, ce que Dalek précisa tout en rappelant que lui-même se demandait plutôt comment ou vers qui orienter les dons des Prophètes.

« Le Covenant peut se concentrer sur l'intention de découvrir quelque chose, un peu comme nous pouvons le faire nous-mêmes lorsque nous méditons. Leur intuition est toutefois beaucoup plus exacerbée que la nôtre, et leur capacité à voir des choses beaucoup plus… intenses et précises. C'est comme vous avec l'Esprit de Bataille et moi avec la Méditation de combat. Principe semblable, portée bien plus grande. » expliqua Arsenicia, sentant que cela pouvait peut-être aider Dalek à démystifier un peu cet ordre dans l'Ordre. « Le Haut Conseil n'a pas encore statué sur la question. » déplora ensuite Ombrelune en faisant signe à un serveur qui passait par là afin d'avoir un autre verre. Le temps que sa commande arrive, la Fay reprit en changeant subitement de ton pour quelque chose de beaucoup moins familier. « Les Jedi nommés à des rôles aussi importants que celui de chef du Covenant, Armurier, Maître d'Armes et j'en passe le sont par une assemblée relativement éclairée. Si ces Jedi sont là, c'est qu'ils sont fiables et ont à cœur d'aller de l'avant, parfois malgré quelques différends avec les uns et les autres. Pensez-vous que je serais à la place que j'occupe si je n'étais pas fiable ? » lui demanda-t-elle en remerçiant le serveur d'un sourire lorsqu'il lui apporta son verre.  « Peut être gagneriez vous à rencontrer mes pairs du Conseil lors de votre prochaine visite sur Tython. Je pourrais vous introduire auprès d'eux si vous le souhaitez. »

Un léger soupir échappa à Arsenicia.

« Je pourrais recourir au premier cercle de surveillance sans en aviser le Haut Conseil ou le Grand Prophète. Mais ce serait aussi une excellente façon de m'attirer l'inimitié des uns et des autres. » répondit la Fay. « Ce n'est pas différent de la politique Républicaine, en vérité. Je dois simplement choisir qui je suis prête à me mettre à dos et connaître d'avance les personnes susceptibles de me soutenir dans cette décision, voir qui sont les plus à même de me pardonner dans un laps de temps relativement court. » expliqua Arsenicia en portant son verre à ses lèvres.

Elle ne doutait pas un instant que Dalek desterait tout cela.

« Mais je ne suis pas seule à la tête de l'Ordre et ce Haut Conseil existe pour quelque chose. Avant d'agir de mon propre chef il me faudra remettre le sujet sur la table. À votre avis, quel pourrait-etre l'avis d'Allana sur la question ? »


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Sam 17 Juin - 22:23

Si la Maîtresse de l’Ordre avait savouré son verre, elle n’en avait pas moins démontré une bonne descente lorsqu’elle l’avait terminé d’un seul trait. Le Jedi savait suffisamment interpréter son langage corporel pour remarquer qu’elle s’était quelque peu redressée lorsqu’ils étaient passés des sujets légers comme les concerts du groupe de blaster-rock aux problématiques plus sérieuses discutées lors du Conclave. Elle s’était montrée attentive lorsque Dalek avait pris le temps de se rappeler de ses arguments et réserves concernant le recours au Covenant, ainsi que de formuler les limites de ses propres connaissances en la matière.

Le Jedi Corellien se montra tout aussi attentif lorsqu’Arsenicia lui apporta ses réponses, se contentant de grignoter quelques morceaux de fruits en l’écoutant. Ses explications sur le fonctionnement du Covenant lui apportaient un éclairage apprécié, et en particulier la façon dont elle l’illustrait avec certains autres pouvoirs de Force comme l’Esprit de Bataille. Il ne chercha pas à cacher sa déception lorsqu’elle lui apprit que le Haut Conseil n’avait pas encore pris de décision à ce sujet. Comment douze personnes pouvaient-elles prendre autant de temps ? Que le Sénat de Naboo soit lent à mourir avec ses centaines ou milliers de parlementaires représentant autant de mondes, il pouvait tout à fait l’entendre mais douze clampins assis en cercle ? Même le Conseil Vert était plus rapide ! Certes, Allana était là pour leur secouer un peu les puces… Ah, il avait peut-être mis le doigt sur le problème. Sans Grand Maître, le Haut Conseil avait peut-être du mal à se décider, faute d’un modérateur pour arbitrer ou trancher les débats ?

Dalek grimaça intérieurement lorsque Maître Ombrelune sembla s’offusquer du fait qu’il ait pu mettre en doute la fiabilité des membres du Haut Conseil. Il pouvait tout à fait comprendre qu’elle en soit outragée, à la fois pour ses collègues et pour elle-même. Il avait clairement fait une bourde dont il devrait s’excuser et pour laquelle il devrait sans doute expliquer son raisonnement. Ce n’était pas qu’il remettait en cause les compétences des membres du Conseil mais toute son expérience passée lui soufflait que ces instances dirigeantes étaient des lieux d’intrigue, de jeux de pouvoirs et d’ego. Une personne pouvait être « fiable » dans le sens de fidèle à l’Ordre tout en privilégiant ses propres intérêts par rapport à ceux des gens qu’elle percevait comme ses rivaux. Cela étant dit, il n’allait pas s’aplatir non plus. Il ne connaissait pas assez le reste du Conseil pour avoir une foi aveugle en eux et il y avait eu trop de morts étranges pour ne pas susciter un certain degré de suspicion. Il prendrait cela dit davantage de soin à garder ce genre d’opinion pour lui.

Les paroles suivantes de la Maîtresse de l’Ordre confirmèrent une partie de ses suspicions. Il y avait bien un certain degré de politique à la tête de l’ordre et de fait, des cartouches à griller pour activer les bons leviers tout en sacrifiant un certain capital politique. Par le cœur noir de la Reine éternelle, qu’il détestait cette tambouille politicienne… Hélas, on ne pouvait guère espérer mieux, quelle que soit l’organisation.

Il prit son verre de brandy et termina également le fond d’un trait, manière figurative de prendre son courage à deux mains.

- Je suis désolé si je vous ai offensée, ce n’était pas mon attention. Je ne remets pas en cause les compétences de vos pairs, je ne les connais d’ailleurs pas assez pour émettre un jugement à ce sujet. C’est… une déformation professionnelle. Là d’où je viens, quoi que les gens de pouvoir professent en public, leur intérêt personnel prévaut toujours sur l’intérêt collectif. La voie du Sith est en particulier une pyramide de cadavres qu’il faut gravir, en tout cas pour ceux qui sont intéressés par la perspective de gravir les échelons. La Maîtresse des Assassins, la Maîtresse d’Armes, le Prophète Suprême… ils ne sont pas arrivés à leur poste en étant simplement les meilleurs à leur job, même s’ils le sont sans doute, autrement ils ne l’auraient pas gardé bien longtemps. Même si leurs rôles sont clairement distincts, cela ne signifie pas qu’ils se fassent confiance, puisque chacun veut être le plus proche de la Reine Éternelle… quand ils ne veulent pas tout simplement la détrôner.

Il fit une courte pause pour voir une gorgée d’eau cette fois-ci, sa gorge étant parcheminée d’avoir tant parlé mais aussi par les souvenirs que cette conversation ravivait.

- Au modeste barreau de l’échelle que j’occupais, je n’avais confiance en aucun Sith et en aucune personne en général. Mon maître a essayé de me tuer, l’acolyte qu’il avait prise pour me remplacer a essayé de me tuer… les quelques acolytes que j’ai moi-même formés ont essayé tôt ou tard de m’assassiner ou tout du moins de me nuire. À ma connaissance, seul le seigneur Umbra privilégiait une méthode différente, préférant cultiver la loyauté des guerriers qu’il mettait à son service. Après la mort de mes parents quand j’avais sept ans, je n’ai jamais fait vraiment confiance à quelqu’un jusqu’à ma rencontre avec Allana. Les seuls êtres que je considérais comme fiables étaient les droïdes de mon maître que j’avais reprogrammés et dont je vérifierais périodiquement les systèmes.

Dalek avait parlé de la confiance plus tôt dans leur conversation, du fait qu’il avait quelque peu abaissé sa garde depuis qu’il avait rejoint l’Ordre Vert. Cela ne signifiait pour autant que deux décennies passées dans le Consortium s’étaient effacées de sa façon de penser comme par magie. Il voyait les femmes autrement que sur Hapès mais encore aujourd’hui, il devait surmonter au quotidien sa méfiance voire son aversion quand il apercevait une femme qui ressemblait à une Hapienne.

- Je pense que vous êtes fiable mais je vais être transparent avec vous. Je connais la théorie du fonctionnement de l’Ordre Jedi, que j’ai apprise en arrivant dans la République, je veux dire en désapprenant la propagande Sith à ce sujet… mais je ne sais pas comment le maître Armurier, le Maître d’Armes, le Grand Prophète et tous les autres ont été choisis. Plus important encore, je ne connais pas leurs expériences, leur psyché, leurs traumatismes enfouis, leurs démons… Je ne connais pas leur vision de la Force, de la République ou encore de la Galaxie. Ce que je connais, c’est l’ambition des hommes, leur foi parfois aveugle dans le fait qu’ils aient raison, qu’ils soient plus sages que les autres. Les Sith en sont truffés, les Jedi ont aussi eu leur lot, comme Jorus C’baoth pour citer un maître Jedi des temps passés qui a retenu mon attention. Je suis plus ouvert aujourd’hui mais j’ai tendance à douter de tout et de tout le monde parce que j’ai vu le pire chez les gens. Certains pourraient dire pareil de moi d’ailleurs, mon arrivée ici a engendré un paquet de problèmes et de débats à l’époque. Maître Korr m’a fait confiance et Allana s’est portée garante pour moi.

Son arrivée sur Corellia n’avait pas été un long fleuve tranquille, loin s’en faut. Nombreux étaient les Jedi Verts qui avaient été sceptiques à son sujet et qui s’étaient opposés non seulement à ce qu’il reste mais aussi à ce qu’il soit formé aux arts Jedi. C’était grâce à Allana mais aussi et surtout grâce au Cornu s’il avait eu droit à une chance de faire ses preuves. Il s’était efforcé de ne pas les décevoir.

Ses yeux verts étaient plongés dans ceux de son interlocutrice quand il reprit la parole, avec l’ombre d’un sourire espiègle cette fois-ci.

- En tous les cas, je serai ravi de pouvoir rencontrer certains des membres du Conseil si vous vous proposez de me les présenter et si ça pouvait se faire à l’occasion d’un repas, ce serait encore mieux. Un diplomate Corellien avait écrit dans ses mémoires que la meilleure manière d’apprendre à connaître quelqu’un, c’était soit de l’affronter… soit de manger avec lui. Qui sait, peut-être que j’arriverais à les persuader de prendre une décision, au moins sur les options de restauration de Tython.

Après cette parenthèse de légèreté, Dalek se concentra de nouveau sur la problématique qui les préoccupait concernant le Covenant et les disparitions de Jedi. Le Jedi Vert y voyait désormais plus clair sur le fonctionnement des prophètes mais il était partagé quant à la meilleure façon de procéder.

- Je vous remercie de m’avoir expliqué la façon dont les prophètes procèdent, c’est désormais plus clair. De ce que vous m’avez indiqué, le Haut Conseil risque d’être lent pour statuer sur cette question mais y a-t-il vraiment besoin d’une résolution à ce niveau ? Si je comprends bien, il ne s’agirait pas d’envoyer les prophètes sur le terrain mais de leur demander de se concentrer sur un sujet différent de méditation, en l’occurrence les morts et disparitions Jedi suspectes. A mon sens, c’est une question qui devrait rentrer dans les prérogatives du Covenant. Deux options sont alors possibles : que vous demandiez au Grand Prophète de consacrer une partie de ses gens à l’exploration de cette question… ou bien que vous le court-circuitiez comme vous en évoquiez la possibilité. Nous en revenons à ce que j’entendais par « fiabilité » mais que je devrais plutôt appeler une… tendance à se montrer coopératif. Est-ce que le Grand Prophète accepterait de répondre favorablement à votre demande de consacrer ses prophètes à cette recherche ou bien jugerait-il que ses ouailles auraient mieux à faire de leur temps ?

Zar fit signe au serveur de lui apporter également un second verre de brandy. Il ne comptait pas finir la soirée en étant saoul mais à petite dose, l’alcool aiderait peut-être à trouver quelque solution à ce problème compliqué.

- Si je devais émettre un avis, je pense qu’Allana serait pragmatique. S’il y a une chance pour le Covenant offre des pistes intéressantes, elle appuierait une motion pour faire appel à leurs services. Peut-être d’ailleurs est-ce en soi une piste ? Si le Haut Conseil reste indécis sur cette question et si le Grand Prophète vous refusait son aide, pourquoi ne pas faire appel aux Jedi Verts qui ont le don de divination ? J’imagine qu’ils seraient moins nombreux et sans doute moins efficaces que le collectif du Covenant mais ça serait mieux que rien.

Le Conseil lui apparaissait un peu comme ce plateau de charcuterie : des pièces différentes qui formaient un tout homogène mais où chacune avait sa place. Dommage qu’il leur manquât le verre de brandy pour aider à faire passer le tout. Dalek ne désespérait pas que les choses puissent avancer cela dit. Depuis qu’il avait rencontré Arsenicia et Dante, il avait l’impression que le Haut Conseil était une entité moins monolithique qu’il ne l’avait imaginé. Et puis, quitte à se rendre sur Tython pour donner des cours à Ashara, pourquoi ne pas en profiter pour rencontrer d’autres maîtres du Conseil ? Peut-être que d’autres le surprendraient également, en bien, il espérait…

Des maîtres du Conseil ? Le surprendre agréablement ? Il était conscient d’avoir sans doute épuisé son quota de chance avec les trois maîtres sympathiques qu’il connaissait déjà. Peut-être que c’était le brandy qui le poussait à cet élan d’optimisme ? On avait pourtant vu plus étrange, entre Allana devenue Maître des Jedi Verts, un conclave formé de Jedi variés sur Tython, la perspective d’assister à un concert de Corellyptica sur Naboo… Ce soir, tout semblait possible, l’espoir avait parfois du bon.
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Ven 7 Juil - 2:36
Sans prononcer un mot, Arsenicia balaya d'un geste de la main les paroles de Dalek. Bien qu'elle ait été légèrement émue, il était vrai, elle n'en était pas offensée pour autant. Par conséquent, il n'y avait rien à pardonner.

De plus, tandis qu'il continuait à parler, Arsenicia réalisa que le passé de Dalek jouait contre lui lorsqu'il s'agissait d'accorder sa confiance à autrui. Bien qu'elle ait tendance à le négliger plutôt qu'à l'oublier, cela était dû en partie à leur rare interaction, mais surtout parce qu'il avait depuis longtemps prouvé qu'il était digne de confiance. Le passé de Dalek en tant que Sith, aux yeux de la Jedi, était similaire au passé de future matriarche de sa propre épouse.

« Je suis navrée. » Prit-elle le temps de lui dire. « J'oublie d'où vous venez et à quel point votre passé rend le présent difficile, parfois. Je suis pourtant bien placé pour le savoir… » Lui dit-elle en grimaçant.

Elle se remémorait encore les premiers pas de Cyrène dans la société républicaine. Elle comprenait à quel point cela avait été long et fastidieux de changer de mode de fonctionnement pour s'adapter à une société complètement différente, sans aucun doute plus tolérante à bien des égards, mais tout de même confrontée aux mêmes obstacles.

Arsenicia se montra donc naturellement très intéressée lorsque Dalek décida de poursuivre de lui-même, éclairant la lanterne de la Maîtresse de l'Ordre. Cette dernière avait du mal à imaginer naviguer au sein d'un Ordre où il était impossible de compter sur quelqu'un. Être constamment seule, même entourée... Ne jamais baisser la garde... Cela devait être épuisant à bien des égards.

Ensuite, lorsque le Hapien évoqua la tentative de meurtre de son ancien mentor à son encontre, elle ne put s'empêcher de faire le parallèle avec sa jeune et nouvelle apprentie. Ashara et Dalek partageaient malheureusement cette triste similitude. Elle n'osa pas lui poser directement la question, mais c'était sûrement l'une des raisons pour lesquelles Dalek était si préoccupé par la jeune aveugle.

Ses explications terminées. Arsenicia ne savait pas quoi répondre. Pouvait-elle seulement trouver des mots à la hauteur ? Elle n'en était pas certaine. Toutefois, le silence ne fut guère long, Dalek reprenant, et la Jedi n'y pensa plus. Et tandis qu'il continuait, la Fay n'avait pas besoin de le questionner pour savoir comment son arrivée sur Corellia avait été perçue. Sans doute n'avait t-il pas reçu un accueil très différent de celui qu'il aurait reçu sur Tython si les choses avaient été différentes.

« Ce sera avec plaisir dès votre prochain voyage sur Tython. À moins que je n'emmène l'un des Conseillers avec moi lors d'un futur voyage sur Corellia. » répondit Arsenicia non sans lever les yeux au ciel, sensible à l'humour du Hapien. « Et je reste une Conseillère moi-même. Si vous avez des questions, ne vous gênez pas, posez-les. » l'invita-t-elle ensuite. « Concernant le Covenant… Plus j'y pense, plus l'idée de le rencontrer à mon retour sur Tython devient concrète. À l'heure où nous discutons, peut-être le sait-il déjà et a-t-il mis ses prophètes au travail. Lui et moi nous entendons généralement bien, et il a à cœur le bien de l'Ordre tout entier. Ce n'est pas un mauvais bougre », ajouta-t-elle.

Vint ensuite la réponse de Dalek concernant Allana et son avis sur la question. Sans prendre en compte l'amitié qui s'était nouée entre Arsenicia et l'intrépide Verte, la Fay ne doutait pas de la justesse des mots de l'ancien Sith.

« En effet, solliciter l'expertise des Prophètes d'ici pourrait nous permettre d'aborder le problème sous un angle différent, apportant ainsi des réponses complémentaires », approuva Arsenicia en levant son verre vers le Jedi Vert. Il était agréable de bénéficier de conseils différents de ceux qu'elle entendait d'ordinaire. Cela renforçait sa conviction que leur collaboration serait bénéfique pour l'Ordre. « J'en parlerais à Allana. » conclut-t-elle avec un léger sourire.

« Vous feriez un bon Conseiller. » lâcha soudain Arsenicia. « Du genre différent, celui qui donne des coups de pied dans la fourmilière et fait bouger les choses. J'apprécierais cela. » Elle resta pensive un moment, laissant ses paroles résonner dans l'air. En vérité, ses pensées s'étaient brièvement tournées vers Allana. Elle considérait que la Jedi Verte aurait été une excellente Grand Maître si seulement elle avait été plus ouverte envers l'ensemble des Jedi.

Arsenicia était consciente que ce biais existait des deux côtés. Les Jedi Verts tendaient à prioriser Corellia, tandis que ceux de Tython se concentraient principalement sur leurs pairs. Elle pensait que cela aurait été bénéfique de voir ces notions s'atténuer davantage, et quoi de mieux pour y parvenir que d'avoir un Grand Maître Corellien ? Cela apporterait une perspective nouvelle et une ouverture d'esprit plus large au sein de l'Ordre Jedi. Cela permettrait de briser les barrières et de favoriser une compréhension mutuelle plus profonde entre les différentes branches au sein des Jedi.

Arsenicia se demandait donc si, à l'avenir, une telle évolution serait possible, et si elle y jouerait un rôle. Elle n'était pas prête à enterrer Dante, bien sûr, mais était consciente qu'il y avait de grande chance qu'elle survive à son confrère, comme à beaucoup d'autres Jedi. Mais c'était là le lot de ceux dont l'espérance de vie était plus longue que la moyenne et Arsenicia était en paix avec ce fait depuis longtemps.


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Dim 9 Juil - 22:49

La Maîtresse de l’Ordre pardonna vite les paroles de Dalek si celui-ci devait en croire le geste de la main qu’elle lui fit après ses excuses, ou bien considérait-elle qu’il n’y avait pas eu sujet à offense en premier lieu en dépit de sa réaction. Le Hapien n’était pas surpris par sa réaction, il en avait discuté avec Jaylen quelques temps après son arrivée dans l’espace républicain. Ce n’était pas qu’une question de culture, de dogme, de régime politique, c’était aussi une question de… mœurs ? De société peut-être ? Ni la République, ni le Consortium n’étaient des entités homogènes mais la façon de penser et d’agir d’un Sith – en tout cas s’il voulait survivre jusqu’à l’âge adulte – devait s’adapter à certains principes de réalité. Ces principes étaient différents pour les Jedi, comme il l’avait découvert à la fois en tant que Padawan mais aussi en enseignant à des initiés.

Le Jedi Corellien était cependant curieux quant à la phrase d’Arsenicia, qui sous-entendait qu’elle avait connu un cas similaire. Dégustant un petit morceau de fromage, il décida de rebondir dessus.

- Il n’y a pas de mal. C’est une question d’ajustement et ce genre de conversation est un bon exercice pour moi, encore aujourd’hui. Je ne parle de façon aussi ouverte qu’à un petit nombre de gens, qui me connaissent assez bien pour ne pas en prendre ombrage. Pour les autres… disons que même à l’époque où j’étais là-bas, j’avais appris à fermer ma « grande gueule » comme disait mon défunt ivrogne de maître, et ce n’était pas comme si mon opinion importait à beaucoup de gens. Cela dit, j’ai beaucoup appris au contact des initiés, c’était un sacré choc culturel de voir qu’ils étaient élevés… différemment, et je dis ça dans le bon sens. Vous disiez que vous étiez bien placée pour le savoir. Connaissez-vous quelqu’un qui est dans un cas similaire, si ce n’est pas indiscret ?

Après tout, ce n’était pas comme s’il existait un « club des transfuges anonymes » ou alors personne n’avait songé à l’y inviter. Dalek n’avait jamais fait mystère de son passé dans le Consortium mais il ne le criait pas non plus sur tous les murs. A l’époque de son départ, il avait maquillé sa mort tant bien que mal, en étant tout à fait conscient que sa mascarade fonctionnerait seulement un temps. Quelques jours, quelques mois, quelques années s’il avait de la chance ! Dix ans s’étaient écoulés depuis cette époque mais tout espoir que son dossier soit toujours classé comme « défunt » avait volé en éclats le jour où il avait eu la malchance de croiser la Régente Éternelle dans une cantina de Kashyyyk. Son principal espoir d’être laissé tranquille, c’était si le Consortium estimait – à raison – qu’un vulgaire ex-guerrier Sith ne détenait aucune information vitale, ni aucune compétence particulière susceptibles de leur nuire outre mesure. Par le cul liposucé d’une vieille matriarche, il n’était pas quelqu’un d’important !

Zar avait préféré alimenter la conversation, bien évidemment parce qu’il était un indécrottable bavard selon son beau-frère, mais aussi pour ne pas susciter de gêne de la part de son interlocutrice. Son passé était moche, bien moche, mais il l’avait surmonté. Il avait tué la dame hapienne qui l’avait martyrisé, il avait tué le guerrier Sith qui avait voulu le tuer, il avait laissé derrière lui une vie de guerrier somme toute assez quelconque mais aussi assez creuse. Il n’était pas consumé par une ambition dévorante et, la plupart du temps, il arrivait à dormir la nuit. Ses nuits étaient parsemées de cauchemars, certes mais quand ses démons revenaient le hanter, il les affrontait en face et il les tuait à nouveau.

Le Hapien sourit lorsqu’elle évoqua un prochain voyage sur Tython voire la possibilité de ramener un membre du Haut Conseil avec elle.

- Vous devriez les faire sortir de Tython plus souvent. Il me semble que l’escapade de Maître Garvan sur Corellia lui a été bénéfique, en tout cas si j’en juge par son appréciation du restaurant où je l’avais emmené. Si vous avez un autre gourmet parmi les Conseillers, Corellia est l’endroit tout trouvé. Le Jedi marqua une courte pause, inclinant légèrement la tête sur le côté. J’ai tendance à oublier que vous êtes une Conseillère. Je veux dire, intellectuellement, je sais que vous êtes Maître de l’Ordre Jedi mais à l’instar d’Allana ou de Dante, vous correspondez peu au stéréotype du vieillard à barbe blanche ou du petit être vert rabougri que je m’imagine siéger au Haut Conseil, avoua-t-il en toute franchise avec une pointe d’humour. Comment êtes-vous élus, comme conseillers, je veux dire ? Y a-t-il un suffrage de l’ensemble des Jedi de Tython ? Ou bien une sélection par vos pairs du Conseil ?

Dalek était sincèrement curieux sur le processus, qui n’impliquait probablement pas de liquider son prédécesseur ou d’être nommé par la Reine Éternelle pour services rendus. Il prêta attention aux propos d’Arsenicia concernant le Covenant, buvant une gorgée de son nouveau verre de brandy. Visiblement elle commençait à trouver un début de solution au dilemme qui la tiraillait, ce qui était positif. Ne connaissant pas le maître dédié à ce sujet, il se fierait au jugement de Maître Ombrelune.

Il esquissa un sourire lorsqu’il lui indiqua qu’elle parlera de sa suggestion concernant les prophètes corelliens et il trinqua à sa santé lorsqu’elle leva son verre.

- Je ne pense pas qu’Allana refusera et c’est vrai que ça pourrait vous apporter d’autres pistes. Une autre chose que j’ai apprise, c’est que la diversité est une richesse et parfois une force. Aujourd’hui, elle vous offre une alternative. Cela ne veut pas dire que demain, elle ne vous posera pas des problèmes. La Force m’en soit témoin, c’est parfois compliqué de naviguer entre les partis pris politiques rien que dans l’Ordre Vert alors je n’imagine même pas sur Tython… Je crois savoir que vous êtes partisante d’une plus grande intégration mais les Corelliens sont farouchement attachés à leur identité et à leur autonomie. Les forcer à choisir pourrait créer un schisme qui ne serait bon pour personne, à l’instar de la Confédération corellienne de l’époque de Thrackan Sal-Solo face à l’Alliance Galactique. En dépit des efforts déjà fructueux d’Allana pour améliorer la coopération entre Tython et Corellia, je pense qu’il faudrait des décennies sinon des siècles pour aboutir à quelque chose de plus concret. Vous le verrez peut-être advenir, moi sans doute pas, plaisanta-t-il en faisant référence à leurs espérances de vie différentes.

Le Jedi Vert avait levé son verre d’eau en écoutant Arsenicia reprendre la parole et il manqua de s’étrangler lorsqu’il lui indiqua qu’il ferait un bon Conseiller. Toussant un peu avant de reprendre sa respiration, le Hapien envisagea l’espace d’un instant l’éventualité extrêmement improbable qu’il puisse siéger au Haut Conseil. C’était un euphémisme de dire qu’il serait différent des autres, probablement aussi différent que serait un Shyrack lâché parmi un vol de majestueux oiseaux lanternes. Cela dit, la considération et la confiance que lui manifestait Arsenicia, même dans ce cas très hypothétique, le toucha.

- Merci, lâcha-t-il quand il eut repris son souffle. Je n’en suis pas aussi sûr mais ça me touche que vous le pensiez. Je me dis plutôt que les autres Conseillers me verraient comme un sacré casse-pied et demanderaient ma démission sous trois jours… c’est mieux que d’exiger ma tête, cela dit. C’est cependant impossible, n’est-ce pas ? Je veux dire, même si j’étais assez puissant dans la Force et assez compétent dans un domaine spécialisé, il me semblait que parmi les Jedi Corelliens, seul le Maître des Jedi Verts pouvait siéger au Haut Conseil… et je vous le dis tout de suite, jamais je ne chercherais à remplacer Allana à ce poste. Elle est le ciment qui unit l’Ordre Vert, c’est un rôle que je ne pourrais jamais entièrement remplir, j’ai conscience de mes propres limites en la matière.

Il se souvenait de la salle du Conseil sur Tython qu’ils avaient eu la permission d’utiliser pour le Conclave. Jamais il ne siégerait au Haut Conseil, il ne pensait d’ailleurs pas en être digne mais qu’un de ses membres le considère comme potentiellement adéquat pour le job illustrait véritablement la différence entre les Jedi et les Sith. De son point de vue, jamais un membre du Conseil Noir ne viendrait trouver un Seigneur Sith pour le nommer au Conseil à moins d’avoir un intérêt personnel à cela ou bien pour piéger la dite personne. Là-bas, le pouvoir était acquis par la force au moins autant que par le mérite. Ici, chez les Jedi en tout cas, c’était surtout ce que la personne pouvait apporter au collectif, c’était plutôt un don de soi.
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Mar 11 Juil - 0:41
Dalek n'était pas conscient de l'existence de la personne qui partageait la vie de la Maîtresse de l'Ordre, celle qui connaissait la femme derrière le titre. Cependant, le passé du Jedi Vert présentait des similitudes avec celui de l'Amirale, bien qu'il y ait également de nombreuses différences entre ces deux individus issus de l'Amas.

Lorsque le Jedi Vert posa la question sans détour, l'ancienne Amirale répondit simplement : « Mon épouse. »

Elle ne ressentait aucune gêne à aborder ce sujet, car son mariage n'était pas un secret, bien que peu de Jedi soient au courant en raison de leurs responsabilités respectives. Il était rare qu'elles aient l'occasion d'être ensemble, surtout depuis qu'Arsenicia était devenue Maître de l'Ordre.

« Tout comme vous, elle avait ses propres raisons de quitter le Consortium avant qu'il ne soit trop tard. De la même manière qu'Allana vous a guidé sur la voie du Jedi, j'ai été celle qui l'a guidée pour qu'elle puisse construire sa vie dans la République. Comme vous, elle a dû désapprendre ce qu'elle avait appris et affronter ses traumatismes. » Un léger sourire se dessina sur le visage de la Jedi lorsqu'elle eut terminé d'expliquer. « Lorsque j'étais Amirale, je l'ai prise sous mon aile, et aujourd'hui, elle commande la flotte que j'ai dû abandonner en assumant mes nouvelles responsabilités au sein de l'Ordre. » conclut-elle.

L'ancienne Amirale se rappelait avec précision les premiers pas de sa femme dans le système Républicain, puis au sein de l'Armée. Ce fut un changement particulièrement difficile pour elle après une vie où tous ses caprices étaient satisfaits. Elle se souvenait d'une jeune femme perdue, qu'elle avait dû guider avec patience pour qu'elle s'épanouisse. Au fil du temps, une solide amitié avait grandi, puis un amour profond. Cependant, il y avait eu des moments difficiles où Arsenicia avait été sévère avec sa cadette pour l'aider à surmonter ses travers. Peut-être qu'elle n'avait pas vécu les mêmes épreuves que Dalek, mais tous deux portaient des cicatrices indélébiles.

Puis, peu à peu, la conversation dévia vers les autres Conseillers. Arsenicia ne put s'empêcher de sourire à la première question de Dalek, un nom parmi tous les autres surgissant dans son esprit.

« Orfeo d'Erep, notre Épée, aime particulièrement nous faire déguster des spécialités de sa planète et d'ailleurs. C'est un ami de longue date et je ne doute pas un instant que vous vous entendrez. Je me ferai un plaisir de vous le présenter dès que possible. »

Puis, tandis qu'il évoquait les stéréotypes associés aux Conseillers auxquels il pouvait penser, la Jedi ne put s'empêcher de sourire et ajouta malicieusement :

« Vous savez, bien que je n'aie pas de barbe, je ne suis plus si jeune. »

Tout était relatif, bien entendu. D'un point de vue proche-humain, Arsenicia avait dépassé depuis longtemps la fleur de l'âge. Mais pour sa race, bien qu'elle en ignorait quasiment tout, elle sortait de l'adolescence. De ce qu'elle en savait, suite au test qu'elle avait effectué sur sa personne, elle avait encore de très très nombreux siècles devant elle avant de pouvoir se qualifier de vieillard.

« En général, les Conseillers sont sélectionnés par l'ensemble du Haut Conseil parmi les Maîtres Jedi. C'est un processus de vote où la majorité l'emporte », lui répondit-elle d'abord. Puis elle ajouta : « En réalité, il n'y a pas de règle stricte, et un Jedi qui possède les capacités nécessaires pourrait être invité à siéger même s'il n'a pas le rang de Maître. Dans mon cas, je n'étais pas encore Conseillère lorsque j'ai été choisie pour devenir Maître de l'Ordre. De plus, dans certaines situations, l'avis de tous les Jedi peut être sollicité. C'est ce que nous avons fait pour nommer un nouveau Grand Maître. »

Arsenicia était consciente que l'intégration de l'Ordre Vert, ou du moins un rapprochement plus étroit, nécessiterait une approche délicate, et elle ne s'attendait pas à des changements majeurs avant plusieurs siècles. Elle n'était pas naïve : elle savait que Allana retournerait à la Force d'ici là.

Enfin, la réaction de Dalek aux dernières paroles d'Ombrelune suscita amusement et compassion chez la Jedi. Elle tendit la main par dessus la table pour lui tapoter doucement le dos, lui laissant le temps de reprendre son souffle.

« Vous mettez le doigt sur ce que je considère comme un problème. » répondit tout d'abord Arsenicia une fois Dalek remis de ses émotions. « Imaginez qu'une place qui vous sied à merveille est vacante au sein du Haut Conseil. Je sais alors que vous êtes l'homme de la situation, mais parce que vous êtes de Corellia, je ne peux pas proposer votre nom ? Me forçant à me rabattre sur un second choix qui ne sera pas aussi bon ? » expliqua-t-elle en faisant tourner le brandy au fond de son verre. « Cette scission au sein de l'Ordre - ou devrais-je dire ces deux Ordres qui coexistent - me donnent des nœuds au cerveau. »

Avalant une gorgée, Arsenicia sembla chercher ses mots quelques instants.

« Cette séparation est l'une des grandes faiblesses de l'Ordre, et tôt ou tard, elle sera exploitée. Soit Corellia sera attaquée et l'Ordre Vert ne pourra ou ne voudra plus nous apporter son soutien... soit un autre monde de la République sera attaqué, et Corellia devra alors décider entre venir à notre aide ou protéger ses propres intérêts avant tout. »

Une autre gorgée suivit, comme pour se donner le courage de continuer.

« Bien sûr, une problématique similaire existe auprès des Seigneurs Jedi. À l'époque, j'ai soutenue ces Jedi et je les soutiens toujours, mais avec le recul que m'offre mon nouveau rôle, je me rend compte du casse tête que tout ceci représente. »


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Ven 14 Juil - 22:16

La curiosité de Dalek était définitivement piquée lorsqu’Arsenicia lui confia que la personne qui se trouvait dans une situation similaire à la sienne n’était autre que son épouse. Une femme. Une femme du Consortium. Il ignorait tout de son passé donc il serait mal placé pour la juger mais il pouvait imaginer que la désertion avait dû être rude. Déjà que pour lui, le choc culturel avait été violent quand il était arrivé sur Corellia, qui était plutôt une planète assez ouverte… mais une Hapienne ? Passer d’une situation d’être supérieur, pour ne pas dire d’une élite, à devenir l’égale des hommes ? Arsenicia avait dû avoir une sacrée patience et un réel doigté pour être parvenue à la faire s’intégrer dans l’espace républicain.

Le Hapien s’efforça de ne pas afficher trop ostensiblement sa surprise sur son visage mais il n’avait certainement pas réussi à ne rien montrer. C’était juste trop gros. Une Hapienne dans l’espace républicain, qui dirigeait une flotte. Au moins, elle avait dû trouver un nouveau sens à sa vie, à la fois auprès de la Maître de l’Ordre et dans ses fonctions dans l’amirauté. Par les processeurs diaboliques de la Régente Éternelle, il aurait voulu être une petite souris pour voir ça !

Il but une gorgée de brandy pour retrouver une contenance et lui donner quelques précieuses secondes avant de répondre.

- Vous avez beaucoup de mérite. Je veux dire, il m’a fallu un certain temps pour ne pas voir toutes les femmes comme des ennemies, pour ne pas dire des esclavagistes cruelles avides de pouvoir. Je sais que toutes les femmes du Consortium ne sont pas ainsi mais mon expérience, sur Hapès puis au sein de l’Ordre Sith ne m’ont pas fait rencontrer des représentantes les plus… sympathiques du sexe féminin. Je n’ose même pas imaginer ce que votre épouse a dû ressentir en arrivant dans un espace où les hommes ont les mêmes droits que les femmes… et parfois même davantage, compte-tenu de la condescendance, du sexisme et du paternalisme dont certains hommes font preuve ici. Elle a eu de la chance de vous rencontrer, comme j’ai eu de la chance qu’Allana ait été mise sur ma route. Je serais curieux de faire sa connaissance un jour, je veux dire, si elle discute avec des hommes. Au vu de ses responsabilités dans la flotte, je suppose que son premier réflexe a peut-être été de faire place nette parmi les hommes de son entourage ? Se hasarda Dalek d’un ton curieux.

Le Jedi Vert ne portait pas de jugement sur la femme qui partageait la vie d’Arsenicia mais il pouvait imaginer la façon dont elle s’était peut-être adaptée à la vie dans la République. Une flotte est composée de vaisseaux, et un vaisseau est avant tout une boîte de conserve où l’officier supérieur choisit qui a le droit ou non de servir à bord. Tout comme Dalek ne laisse pas monter n’importe qui à bord du Shyrack, il imaginait que l’épouse de la Maître Jedi avait dû cultiver auprès d’elle des gens de confiance et surtout des gens qu’elle pouvait tolérer. Cela ne signifiait pas nécessairement qu’il n’y avait pas d’hommes parmi eux mais probablement que tous les énergumènes aux comportements misogynes ou tout simplement irrespectueux avaient dû prendre la porte – ou plutôt la soute – assez vite. C’est ce qu’il aurait fait à sa place en tout cas. Une idée lui vint d’ailleurs à l’esprit.

- Je ne sais pas si la cuisine de là-bas lui manque mais si tel est le cas, j’ai en stock un certain nombre de condiments, des sauces et des épices notamment, en provenance de Hapès. L’un des frères d’Allana est assez doué pour… récupérer ce genre de choses.

C’était un petit geste mais si elle avait le mal du pays, une saveur familière pouvait l’apaiser un peu. Dalek ne regrettait pas grand-chose du Consortium et il était capable de reproduire un certain nombre de recettes avec des ingrédients disponibles dans le commerce mais de temps en temps, il utilisait ces condiments et ces épices dans ses préparations. Il cultivait d’ailleurs quelques herbes de chez lui dans le jardin du Temple vert.

La conversation avait bifurqué sur les autres membres du Haut Conseil, ce qui avait suscité un sourire chez la Maître de l’Ordre. Visiblement l’Épée des Jedi était un bon cuisinier, Dalek ne se souvenait pas de l’avoir déjà rencontré mais Allana avait déjà évoqué son nom. Un homme qui aime la gastronomie ne peut pas être un si mauvais bougre au fond !

- Avec plaisir pour le rencontrer. Je suis toujours curieux des cuisines d’autres mondes et ce sera l’occasion de lui faire goûter aussi des spécialités d’ici… Quand vous dites que c’est un ami de longue date, est-ce que ça veut dire plutôt un ami de dix ans, vingt ans… cinquante ans peut-être ? Demanda le Hapien avec une pointe d’humour, s’interrogeant sur l’âge du peut-être vénérable conseiller Orfeo d’Erep.

Le Jedi Vert ne put s’empêcher de rire lorsqu’Arsenicia lui répliqua avec un sourire qu’en dépit de son absence de barbe, elle n’était pas si jeune.

- Veuillez pardonner ma franchise mais les espèces ne sont pas égales entre elles en matière de jeunesse et de longévité. J’ai entendu parler d’espèces qui sont encore de jeunes bambins à cinquante ans passés… quand d’autres ont une espérance de vie qui ne dépasse pas les quarante printemps. Sauf erreur de ma part, vous faites assez jeune en dépit de l’âge plutôt avancé que vous auriez eu si vous aviez été humaine. Tout est une question de point de vue, comme le disait l’illustre Obi-Wan Kenobi. J’imagine que votre épouse se fiche éperdument d’avoir quoi, la moitié de votre âge biologique ? Vu la tournure des évènements galactiques, je doute de mourir de vieillesse de toutes façons. Tant que je meurs libre et entouré des miens, ça me suffit.

Dalek écouta avec attention les explications de Maître Ombrelune concernant la sélection des Conseillers sur Tython. L’usage voulait donc qu’un suffrage indirect permette d’élire un conseiller, avec une majorité simple semblait-il, même sans qu’il s’agisse forcément d’un maître. Il ne connaissait pas beaucoup d’exemples en la matière, si ce n’est peut-être celui d’Anakin Skywalker mais il remontait à un passé très lointain et qui ne faisait pas vraiment matière de cas d’école quand on savait que le Chancelier Suprême – et Seigneur Sith incognito – le leur avait mis dans les pattes sans leur laisser vraiment le choix. Ce qui était intéressant, c’était leur flexibilité. Après tout, ils avaient bien élu leur Grand Maître actuel via un suffrage universel direct.

- Au sujet de l’élection du Grand Maître, lorsque vous dites « tous les Jedi », est-ce que cela signifie tous sans exception ou bien dans un certain cadre ? Par exemple, tous les Jedi confirmés, c’est-à-dire les Chevaliers et les Maîtres, ou bien tous les Jedi présents au Temple de Tython au moment du vote ? Je demande ça parce que j’ai conscience que même ici, les communications à distance inter-sectorielle ne sont pas toujours fiables ou rapides donc je n’imagine même pas pour un vote.

Dalek s’était remis d’avoir avalé de travers lorsqu’Arsenicia avait dit qu’il ferait potentiellement un bon Conseiller, suffisamment en tout cas pour prêter l’oreille à ce qu’elle lui répondit ensuite. Maître Ombrelune exprimait avec clarté une difficulté que posaient les règles actuelles, à la fois relatives aux Jedi Verts, et par rapport à la spécialisation des membres du Haut Conseil. Le Jedi Vert ne s’était jamais vraiment penché sur ce type de sujet, probablement parce qu’il avait considéré que la diversité était une prérequis républicain fondamental. Il décida de s’en ouvrir à Arsenicia, après avoir également bu, après qu’elle ait fini de parler cette fois-ci, une gorgée de son verre.

- À mon sens, il y a là deux sujets distincts : la nomination de personnes au Haut Conseil d’un côté et l’intégration ou non des différentes factions Jedi dans une hiérarchie verticale et davantage centralisée de l’autre. Pour ce qui est du Haut Conseil, vous l’avez dit vous-même, les règles sont assez flexibles. Si vous vouliez changer les règles actuelles pour autoriser un second représentant des Jedi Corelliens au Haut Conseil et que l’Ordre Vert y consent, cela deviendrait une possibilité, non ? Pourraient siéger d’office le Maître des Jedi Verts et un autre représentant des Jedi Verts, un adjoint par exemple ou quelque chose comme ça.

L’autre sujet était beaucoup plus compliqué en comparaison. Les Sith avaient beau avoir plusieurs branches, toutes répondaient au Conseil Noir et in fine à la Reine Éternelle. Les Jedi avaient des pratiques différentes et une histoire, à la fois longue et récente, qui expliquait à la fois l’existence d’un ordre Corellien séparé et l’émergence de Dames et de Seigneurs Jedi pour protéger et diriger des mondes qui auraient été sinon perdus face au Consortium.

- Je voudrais dresser un parallèle avant de vous donner mon opinion. La République est un régime démocratique où des mondes très différents les uns des autres ont choisi de s’unir et où ils ont tous voix au chapitre, par le biais de représentants que sont notamment les sénateurs. C’est quelque chose qui m’a beaucoup étonné quand je me suis rendu sur Naboo, au cours d’une mission d’escorte, parce que le Consortium n’avait pas d’équivalent. La République a ses travers mais je crois qu’elle a fait de sa diversité une force.

Le Jedi Vert fit une courte pause, le temps de gober un petit morceau de fromage et de boire une gorgée d’eau pour le faire descendre. Ses idées n’étaient que ça, des idées mais peut-être que sa perspective, différente de celle d’un citoyen républicain de naissance, apporterait un autre angle de vue à Arsenicia.

- Corellia fait partie de la République parce que tel est son choix. Elle a son autonomie en raison de son histoire et son statut particulier date de l’époque de la fondation de la première république il me semble. Pour le meilleur ou pour le pire, l’Ordre Vert et les Seigneurs Jedi ont leurs particularités et leur autonomie vis-à-vis du Haut Conseil. Comme ni vous, ni Maître Garvan n’êtes des dictateurs, vous n’avez pas tenté d’asseoir votre domination sur les Jedi Corelliens, ni sur les Seigneurs Jedi, comme l’aurait fait la Reine Éternelle. Plutôt que de prendre exemple sur l’ancien Ordre Jedi et sur les Sith d’aujourd’hui, en termes organisationnels j’entends, pourquoi ne pas copier le modèle républicain ?

Le principe même de ce qu’il allait proposer était probablement grotesque mais parti pour parti, autant profiter de l’inspiration prodiguée par le brandy et la musique ambiante du concert de Corellyptica en contrebas. Au pire des cas, ce serait simplement un sujet de plaisanterie à écarter d’un geste de la main. Au mieux… peut-être un début de solution à un problème qui dépassait ses humbles compétences en matière de diplomatie.

- Le conclave était une bonne idée et vous avez pu constater que sont venus des Jedi Verts comme des seigneurs Jedi, puisque je me souviens de Maître Lÿrargent que vous nous aviez présentée. Pourquoi ne pas créer une instance qui réunirait des représentants des Jedi de Tython, des Jedi Corelliens et des Seigneurs Jedi, à l’instar du Sénat républicain ? Sans avoir besoin de centaines de membres, cette assemblée pourrait justement se réunir régulièrement pour discuter des sujets d’intérêt commun et de coordination, un peu comme nous l’avons fait au Conclave mais de façon plus officielle. Cela ne retirerait rien à l’autorité du Haut Conseil sur l’Ordre mais tout en ayant l’avantage de montrer une ouverture et un esprit de travail en commun pour répondre à des problématiques auxquelles le conseil, seul, ne peut pas répondre. Je ne sais pas pourquoi ça n’existe pas déjà, peut-être pour des raisons politiques antérieures mais… vous êtes Maître de l’Ordre, vous êtes en bons termes avec les Seigneurs Jedi et c’est aussi le cas avec l’Ordre Vert. On est une grande famille, avec des divergences et des engueulades mais une famille qui se réunit, c’est une famille dont les liens se renforcent et perdurent. En tout cas, c’est ce que j’ai appris sur Corellia.

Arsenicia Ombrelune
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Pour un verre de brandy [PV Arsenicia Ombrelune][Terminé] Empty Re: Pour un verre de brandy [PV Arsenicia Ombrelune][Terminé]

Dim 20 Aoû - 21:38
La surprise de Dalek, suite à la 'révélation' d'Arsenicia, était compréhensible. Et impossible à manquer, également, malgré les efforts du Hapien pour garder une expression plus ou moins neutre. La Force le trahissait et la Fay était habituée à ce que cela surprenne. Et le Jedi Vert n'avait pas tort : passer d'être supérieure à qui tout était dû à une personne lambda voir, pire, inférieur à un homme… Cela avait été rude, très rude, et les stigmates s'en voyaient encore aujourd'hui : le pont de Cyrene était uniquement composé de femmes… et la belle Amirale n'avait pas la langue dans sa poche, remettre à leur place ses collègues du sexe opposé n'était pas un problème.

— Elle discute avec des hommes, oui, répondit Arsenicia en esquissant un sourire, ce sera un plaisir de vous la présenter si l'occasion se présente, continua-t-elle. Effectivement, elle a fait place nette. Face à une situation de vie ou de mort, il n'est pas vraiment nécessaire de s'embarrasser de la misogynie ou de l'ego des uns et des autres.

Arsenicia se rappelait clairement de l'habitude qu'avait prise Cyrène. Plus la jeune femme grimpait en grade, plus elle avait pris des mesures pour s'assurer que ses ordres soient transmis efficacement. La Hapienne ne se souciait guère de l'ego masculin en général et certainement pas en situation de crise. Cela avait suscité de nombreuses réactions, mais avec le temps, les rumeurs s'étaient apaisées d'elles-mêmes, d'autant plus que les membres aliens avaient tout autant leur place aux côtés de l'Amiral Solaris.

— Ainsi, sa flotte est dirigée par des minorités : des femmes et des aliens. Ce genre de situation est plutôt rare dans la République.

Reprenant la conversation, Dalek évoqua la cuisine d'Hapès. Ombrelune resta silencieuse, laissant ses pensées vagabonder tandis qu'elle se souvenait des discussions avec son épouse, où celle-ci évoquait les plats de son enfance. Il y avait certainement des aspects positifs dans ce qu'elle en disait, et doucement, Arsenicia approuva :

— Cela lui ferait certainement plaisir. C'est très gentil de votre part, dit-elle avec un sourire. Par ailleurs, je n'ai jamais eu l'occasion de goûter des plats de là-bas. Je serais heureuse de pouvoir corriger cela.

La conversation bifurqua par la suite, revenant sur un terrain beaucoup plus sérieux. Toutefois, comment parler des Conseillers sans évoquer Orféo, dont l'amour pour la bonne cuisine était sans doute aussi prononcé chez lui que chez Dalek. Les lèvres d'Arsenicia s'étirèrent doucement en songeant au vieil ours. Pour elle, Orféo était l'un de ses meilleurs amis, mais aussi un rempart, un mur. Aussi bien dans la Force que par sa stature, il avait toujours été une présence rassurante pour la Fay, qui savait pouvoir compter sur lui.

— Un tout petit peu plus qu'une vingtaine d'années. Nous avons combattu ensemble pendant l'opération Lord_Over, notamment sur Nanth'ri, le monde aujourd'hui sous la garde de Dame Lÿrargent.

Amusée par l'humour de Dalek vis-à-vis de son âge, Arsenicia ne cachait pas son sourire. Cela avait été différent par le passé, lorsque la Fay s'était rendue compte qu'elle ne changeait pas aussi vite que ses camarades. Elle en avait été longuement angoissée avant d'accepter que les choses étaient ainsi, qu'elle leur survivrait sans aucun doute et qu'elle ne devait pas en être attristée.

C'était, toutefois, plus facile à dire qu'à faire. En acceptant de lier sa vie à Cyrène, Arsenicia savait qu'elle souffrirait de sa disparition un jour ou l'autre, à moins qu'elle ne perde la vie dans ce conflit avant la belle brune. Malgré son âge et son expérience, la Jedi n'était certainement pas aussi sereine face à la mort que l'avait été Maître Yoda, plus d'un millénaire auparavant.

— Effectivement, nous ne sommes pas égaux face à la mort. Mais elle viendra, tôt ou tard, répondit Arsenicia.

Sans doute pas de façon naturelle, songea la Jedi. Voilà des années, elle avait mené quelques expériences sur quelques cellules et son sang. Elle en avait conclu qu'elle vivrait bien au-delà de quelques siècles. À moins d'être fauchée par la guerre, peut-être serait-elle encore là dans des milliers d'années. Un chiffre vertigineux, même pour elle.

Revenant à des sujets plus sérieux, Dalek évoqua l'élection du Grand Maître.

— Tous les Jedi à partir du rang de Chevalier, répondit-elle. Les Verts y compris. Cela ne se voit pas immédiatement et je fais de mon mieux pour que cela reste ainsi, mais les Verts restent des Jedi et d'un point de vue strictement hiérarchique, je suis la supérieure d'Allana et la vôtre, ajouta-t-elle en balayant ses propos d'un geste de la main. Cependant, une telle vision ne correspond pas à tous et je préfère voir tout cela comme un partenariat que j'essaie de garder aussi solide que possible.

Laissant Dalek dérouler le fil de ses pensées après qu'elle eut manqué de le voir s'étouffer avec son propre verre, Arsenicia posa son menton sur son poing fermé et écouta attentivement.

Pour ce qui concernait le Haut Conseil, il n'avait pas tort. Il s'agissait plus d'un cadre établi que de véritables règles et la possibilité de changer tout cela selon les besoins de l'Ordre restait ouverte. Quant au parallèle entre le fonctionnement des Jedi et celui de la République, il était effectivement pertinent. Plus Dalek s'exprimait, plus Arsenicia voyait où il voulait en venir et se maudissait intérieurement pour ne pas y avoir pensé plus tôt. Cependant, elle n'était Maître de l'Ordre que depuis peu.

— Vous voyez, vous feriez un excellent Conseiller, répondit-elle sincèrement. À naviguer dans la politique Républicaine, je crois que je suis biaisée. Je connais ses travers et je veux à tout prix les éviter en unissant l'Ordre, comme jadis, poursuivit-elle. C'est une excellente idée et cela faciliterait sans aucun doute nos communications et notre coordination. Ai-je le droit de vous nommer le jour où je présenterai cela ou dois-je me taire ? Reprit-elle sur le ton de l'humour.


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Arsenicia parle en #00ffff - Fiche de suivi - Predef : Arya Lÿrargent
Dalek Zar
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Maître Jedi Vert
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Pour un verre de brandy [PV Arsenicia Ombrelune][Terminé] Empty Re: Pour un verre de brandy [PV Arsenicia Ombrelune][Terminé]

Lun 11 Sep - 22:56

Dalek prêta attention aux confidences d’Arsenicia relatives à son épouse. Au moins, l’amirale qui partageait sa vie ne méprisait pas les hommes au point de ne pas leur adresser la parole mais il ne fut guère surpris de savoir qu’elle avait fait place nette autour d’elle. Le Hapien comprenait tout à fait que la moitié de la Maître Jedi ne supporte pas les hommes incapables d’exécuter ses ordres, et en particulier en situation de combat. Zar ne la connaissait pas du tout donc il ne pouvait pas dire comment il aurait réagi s’il avait dû servir à ses côtés mais si la Maîtresse de l’Ordre s’était attachée à elle au point de se marier avec elle, l’amirale hapienne ne devait pas être une si mauvaise bougresse… ou alors elle était peut-être diablement douée pour la bagatelle. Le Jedi Corellien écarta très vite cette pensée de son esprit, non pas qu’elle suscitait chez lui le moindre désir mais plutôt tout l’inverse. Aussi belle et aussi sainte une Hapienne puisse-t-elle être, sa réaction première serait toujours un nœud à l’estomac et ce brandy était trop bon pour le vomir.

Le Chevalier Vert ne put se retenir de s’esclaffer lorsqu’Arsenicia lui dit que sa flotte était dirigée par des minorités, en l’occurrence des femmes et des aliens.

- C’est plutôt rare partout, j’aurais même dit ! Les trois principaux régimes ont leurs racismes et discriminations propres. Les impériaux ne prennent pas la peine de cacher leur humano-centrisme et je pense qu’à part leur impératrice, être une femme est un handicap et pire encore quand il s’agit d’une non humaine. Les Matriarches Hapiennes méprisent les hommes mais les non humains ne sont pas beaucoup mieux lotis… ce sont des outils bons à être envoyés se faire tuer, sauf s’ils disposent de talents qui les rendent incontournables. La République n’est pas la pire dans le lot mais Force ! Je peux tout à fait imaginer que votre épouse soit plus à son aise sur son vaisseau que dans un dîner de politiciens sur Naboo. Imaginez ma tête la première fois que j’ai vu un de ces vieux dégueulasses donner du « mon petit » à Allana ou essayer de lui peloter les fesses. Franchement, je m’étais attendu à ce que le gars y perde littéralement la main voire la tête, pas juste se prendre un coup de genou « accidentel » dans les noisettes.

Dalek affichait un sourire nostalgique en repensant à cet épisode qui marquait un de ses souvenirs les plus sympathiques sur Naboo, davantage en tout cas que sa mission d’escorte pendant laquelle il était tombé sur un groupe de mercenaires et pendant laquelle il avait fini par faire équipe avec un guerrier Mandalorien. Sirotant une gorgée de brandy, il secoua la tête lorsque la Maîtresse de l’Ordre lui indiqua que c’était gentil de sa part de proposer des épices et autres condiments.

- C’est normal. Après tout, nous sommes deux émigrés loin de Hapès et c’est sans doute l’aspect de notre culture le plus agréable et le plus inoffensif. Je n’ai pas beaucoup de souvenirs de mes parents mais je me rappelle que ma mère aimait bien cuisiner. Quand je cuisine, il m’arrive de fermer les yeux en respirant les arômes de ces épices et ça m’aide à me souvenir… de sa voix, de son rire parfois. J’espère que je découvrirai un jour qui elle était en réalité mais j’ai bien peur de ne jamais trouver cette aiguille dans la botte de foin que représentent les archives Jedi, commenta Dalek en haussant les épaules. Enfin, tout ça pour dire que ça lui rappellera peut-être aussi quelques bons souvenirs, à votre épouse je veux dire et quant à vous, ça vous fera découvrir quelques petites merveilles culinaires. Vous devriez venir dîner à la maison avec elle à l’occasion, Allana et moi pourrions vous préparer nos spécialités.

Dalek était un gourmet non repenti mais que les fesses liposucées de la Reine Eternelle soient éternellement flasques s’il renonçait à une occasion de partager un bon repas en bonne compagnie. Aussi grande soit sa haine contre les matriarches de Hapès, le Jedi Vert ressentait une réelle curiosité pour cette femme qui avait quitté le Consortium et qui avait refait sa vie, et vraiment réussi à construire quelque chose, dans la République. Il n’avait pas le souvenir d’avoir rencontré d’autres Hapiens qui se soient bien insérés dans la société républicaine depuis son arrivée ici dix ans plus tôt.

Le Corellien dégustait un morceau de carotte tout en écoutant Arsenicia lui confier qu’elle connaissait le fameux maître D’Erep depuis un peu plus de vingt ans, et le fait qu’ils avaient combattu côte à côte à l’époque de l’opération Lord_Over. Il connaissait Nanth’ri de nom mais de mémoire, il n’y avait jamais mis les pieds.

- Lord_Over… Je crois que je devais avoir douze ans à l’époque. J’étais à l’académie de Korriban depuis deux ans il me semble. Je me rappelle que le sujet était officiellement tabou mais les novices en parlaient quand même entre eux. Les professeurs et la plupart des seigneurs Sith étaient soit outrés, soit inquiets. Rares étaient ceux qui l’avaient pris avec philosophie. Je sais que c’est une bataille qui a eu beaucoup d’importance, pour la République comme pour le Consortium, pour des raisons différentes bien évidemment mais c’est le seul souvenir que j’en garde. Ça et le fait que le seigneur Umbra avait ri en apprenant la nouvelle parce que pour lui, un échec signifiait des têtes qui roulaient, et des têtes qui roulaient offraient des places vacantes à ceux qui avaient encore la leur sur les épaules. Il a toujours eu un humour un peu particulier mais l’histoire ne lui a pas donné tort. Un autre bon point pour l’Ordre Jedi : on n’exécute pas ceux qui ont été vaincus sur le champ de bataille ici, on leur donne l’occasion d’apprendre de leurs échecs et de s’améliorer.

Dalek ne prenait pas la chose avec légèreté. Il savait que cette opération avait fait beaucoup de morts dans les deux camps, seulement à l’époque, cela ne l’avait pas touché. Il n’était pas attaché à ses condisciples Sith et encore moins à ses professeurs. Ceux qui avaient été envoyés au front et n’étaient pas revenus… et bien, comme disait Darth Umbra, ça laissait plus de place pour les autres et moins de poignards à surveiller dans son dos.

Le Jedi Corellien but une gorgée d’eau tandis que Maître Ombrelune lui répondait qu’ils n’étaient pas égaux devant la mort, lorsqu’il avait évoqué qu’ils n’avaient pas la même longévité. Le Hapien ne savait pas si c’était tout à fait juste. Ils n’avaient pas la même espérance de vie, pas la même chance dans la vie non plus mais la mort n’était-elle pas justement une notion qui ne discriminait pas quand elle frappait ? Jeunes comme vieux, hommes comme femmes, humains comme non humains, êtres conscients comme animaux… Le sujet était toutefois trop pesant pour cette soirée, ce pourquoi il choisit de ne pas commenter davantage ce sujet.

A la place, il grignota un morceau de saucisson et quelques frites en écoutant Arsenicia lui expliquer comment se passait l’élection du Grand Maître de l’Ordre. A partir des chevaliers, cela faisait un paquet de monde. Sa tête s’inclina de quelques degrés sur le côté lorsqu’elle évoqua le fait que techniquement, elle était la supérieure d’Allana et la sienne sur le plan hiérarchique, même si elle ne souhaitait pas exercer ce type d’autorité et envisageait plutôt sa relation avec l’Ordre Vert comme un partenariat. Le Jedi Vert s’immergea dans la Force et fit léviter un petit morceau de saucisson autour duquel il fit graviter des morceaux de carotte pendant quelques instants.

- Vous avez choisi une bonne approche avec le partenariat, et je ne dis pas ça seulement parce que c’est plus agréable de travailler ainsi. Vous avez été amirale de la flotte et vous naviguez la politique républicaine depuis des lustres alors le constat que je vais faire ne va pas vous surprendre. Les Jedi Verts font techniquement partie de l’Ordre, comme les Dames et Seigneurs Jedi, ce qui les place encore une fois techniquement sous l’autorité du Haut Conseil et in fine, de la vôtre. Cependant, si vous veniez à donner un ordre à Allana qu’elle n’était pas en mesure d’appliquer parce que ce faisant, cela reviendrait à trahir les Jedi Corelliens… qu’est-ce qui se passerait ? Pire encore, si le Haut Conseil ordonnait aux Jedi Corelliens l’arrestation du Maître des Jedi Verts, par exemple pour refus d’obtempérer ? À qui les Jedi Verts obéiraient-ils ? Je n’ai pas besoin d’une minute de réflexion pour vous répondre que dans tous les cas, l’autorité hiérarchique fondrait comme neige au soleil et ça serait le chaos ici, en tout cas pour un temps mais la confiance serait perdue à jamais.

Dalek était bien placé pour le savoir. Dix ans après son arrivée sur Corellia, il était désormais accepté par une bonne partie des Jedi Verts mais d’autres le verraient toujours comme un étranger, un ex-Sith. Alors comment ces Corelliens voyaient-ils des Jedi si éloignés, aussi bien géographiquement que de leur mode de vie ? Ce n’était pas dans le Consortium qu’il avait goûté de la propagande sur les Jedi de Tython. A Corellia aussi, certains les voyaient comme des sortes de moines ascètes à l’ancienne mode de Coruscant, « coincés du cul » selon les uns, « aveugles aux réalités » pour les autres. Ces préjugés n’étaient pas vrais, ou en tout cas pas pour la majorité des gens mais ils avaient la vie dure.

- Cela ne signifie pas que vous êtes dépourvue d’influence ou d’autorité mais si je peux me permettre un modeste conseil, ce n’est pas votre titre de Maître de l’Ordre qui a le plus de poids ici. Ce sont vos actes. Vous avez combattu à Lord_Over avec un beau passif militaire derrière vous, vos talents dans la Force et au sabre laser ne sont plus à démontrer, vous vous démenez aux quatre coins de la Galaxie pour essayer de faire avancer les choses... Et si cela ne suffisait pas, le fait qu’Allana vous tient en haute estime est connu aussi. Et puis, vous avez pris Ashara sous votre aile, une Corellienne. C’est une somme de petites choses mais à mes yeux, voilà vos meilleurs atouts pour gagner le cœur des Jedi Verts parce que c’est là la seule façon dont vous les rallierez à votre cause. Preuve en est, vous avez bien gagné mon estime ! Ponctua-t-il avec un sourire.

Zar était sincère et il espérait que la Maîtresse de l’Ordre ne s’offusquerait pas de ses propos. Plus d’un Corellien aurait explosé à la seule idée d’être sujet à l’autorité d’un Maître Jedi de Tython – il en connaissait en tout cas quelques uns parmi les maîtres Verts – mais Dalek comprenait la position compliquée dans laquelle se trouvait Arsenicia. Elle était censée gérer tout ce beau mélange culturel qu’était l’ordre Jedi, hélas aussi homogène que de l’eau mélangée à de l’huile avec une petite goutte de pétrole pour mixer le tout… Il n’était pas aveugle au point de ne pas voir qu’Allana était toute aussi attachée à l’autonomie Corellienne que le Jedi Vert moyen mais fort heureusement, le Cornu avait distillé en elle l’importance de travailler main dans la main avec Tython, une politique qu’elle avait poursuivi après la disparition de Jaylen.

Dalek s’esclaffa à nouveau lorsqu’Arsenicia répondit à son idée d’assemblée qu’il ferait un bon conseiller. Visiblement, l’idée ne lui était pas venue mais il faut dire que quand on a le nez dans le guidon, c’est difficile de regarder une situation sous un œil neuf. La principale valeur ajoutée du Jedi Corellien, à son humble avis, c’était justement d’apporter une perspective différente à ce nœud gordien que représentait l’équilibre politique Jedi. A la dernière question de la Maîtresse de l’Ordre, posée sur le ton de l’humour, Zar se contenta de lever son verre avant de s’incliner avec une révérence trop exagérée pour être honnête.

- Voyons, d’un point de vue strictement hiérarchique, répondit-il en reprenant ses mots de tout à l’heure, je n’ai aucun droit de refuser un ordre de la toute-puissante Maîtresse de l’Ordre… même si d’un point de vue strictement hiérarchique, je n’ai pas non plus le droit de refuser un ordre de la Maîtresse de mon ordre… donc si je devais recevoir deux ordres contradictoires provenant de deux maîtresses d’ordres respectifs, je crains que mon simple cerveau n’explose tels les circuits d’un droïde antique face à un paradoxe. Ce serait digne d’une tragédie de l’ancienne république : le destin du pauvre Dalek déchiré face au devoir ! S’exclama-t-il avec une détresse presque convaincante.

Le Chevalier Vert se retint de rire de ses propres bêtises mais il affichait un sourire amusé aux lèvres, ravi que cette conversation soit plutôt détendue même en abordant des sujets aussi sérieux que l’avenir de l’Ordre Jedi. Faisant tourner le liquide ambré dans son verre, il en but une petite gorgée avant de reprendre avec un peu plus de sérieux.

- Je vous crois suffisamment habile pour parvenir à vos fins sans mon aide mais si vous me demandez si j’accepterais de me joindre à cette joyeuse bande si d’occasion vous veniez à constituer cette instance de coordination, oui, je serais des vôtres. Je ne suis pas persuadé que je serais dans le top 10 des Jedi les plus sages de cette assemblée, ni dans le top 20 des plus influents, et encore moins du top 30 des plus puissants. Ce que je peux apporter, c’est le coup de pied dans la fourmilière que vous évoquiez tout à l’heure, ça et le fait que je peux aider à mettre les gens d’accord, généralement contre moi, souvent sans qu’ils ne s’aperçoivent que c’était précisément le but recherché. Jaylen appelait ça mon talent pour « l’esprit de contradiction » ou plus familièrement, mon « talent d’emmerdeur-né » , expliqua-t-il avec une pointe d’affection dans la voix en repensant au Cornu.

Dalek avait cessé son petit exercice de lévitation un peu plus tôt et avait d’ailleurs soigneusement dévoré chaque petit morceau de nourriture pour contrecarrer l’effet de l’alcool corellien. Il n’était pas ivre mais il savait qu’il avait suffisamment bu pour que sa langue soit davantage déliée qu’à l’ordinaire, ou peut-être était-ce parce que son interlocutrice l’avait mis à l’aise. Comme Allana, Arsenicia avait un don pour parler aux gens et pour leur donner envie de les aider.

- J’ai envie que vous réussissiez, vous et Allana, à faire marcher les Jedi à l’unisson , confia-t-il avec sincérité. Je pense que cette idée vous serait venue avec le temps donc ne vous flagellez pas trop. Je persiste cependant à penser que vous trouveriez de meilleurs Conseillers que moi, même si je dois reconnaître que l’idée a un attrait que vous allez trouver bien singulier, lui dit-il avant de lui confier la suite à voix basse. La perspective que des dames Sith et des matriarches hapiennes fassent une crise cardiaque en apprenant qu’un ancien esclave Hapien condamné à mort et traître à l’Ordre Sith intègre le Conseil Jedi me remplirait d’une certaine satisfaction, bien enfantine je sais mais il faut apprécier les petits plaisirs de la vie.  

Le bonheur, c’est simple comme un cookie ou comme une matriarche esclavagiste qui éructe de rage. Il ne savait probablement pas ce dans quoi il s’était hypothétiquement embarqué – et il présumait qu’Allana allait encore soupirer quand il lui partagerait les idées que son imagination avait dégottées – mais était-ce un mal en soi ? L’Ordre Jedi offrait des opportunités qu’il n’aurait jamais connues, ni même recherché chez les Sith. Quand la survie et faire profil bas ne sont plus des priorités absolues au quotidien, la vie ouvre un champ étonnant de perspectives. Il était satisfait de sa vie de Chevalier Vert sur Corellia et de sa relation avec Allana mais il mentirait s’il disait qu’il n’était pas curieux de ce que l’avenir leur réservait, et notamment l’Ordre Jedi mené par Arsenicia. Avec une Hapienne dans sa vie, elle aimait nécessairement prendre des risques.

Il ne lui restait plus qu’à espérer que ces risques n’incluaient pas des dangers pour la vie de Dalek ou pire, pour sa santé mentale. Conseiller… non, mieux valait ne pas y penser. C’était comme finir au Conseil Vert, jamais les vieux gnomes ne l’accepteraient comme l’un d’entre eux, n’est-ce pas ?
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