Entre idéalistes de la République (PV Plo Tan'ith) (Terminé)

Nous y étions enfin : la fameuse remise de médailles dédiée à Plo Tan’ith amiral de la République. Le kel’dor avait accueilli les changements avec un certain sang froid. Tout n’avait pas exactement été planifié comme prévu, et ces modifications de paramètres pouvaient très bien servir la cause des conjurés tout comme celle des loyalistes. Depuis son retour de Zeltros, l’amiral avait récupéré un gantelet Sith ayant prétendument appartenu à Darth Änkh qu’il avait acheté aux enchères. Aujourd’hui il le portait sur lui, s’en servant comme d’un bouclier protecteur personnel qu’il activerait si les choses venaient à mal tourner, il était très peu probable que les renégats à la République aient été informés de l’acquisition de l’amiral, et il avait revêtu son uniforme de cérémonie avec des gants par-dessus son gantelet afin de dissimuler celui-ci aisément.  

Le commandeur suprême Seidelman avait insisté pour être présent, tout comme Reginald Paraden en qui, l’amiral Tan’ith avait confiance même s’il regrettait de les exposer ainsi tous les deux au danger. L’absence d’Amélia cependant était une bonne nouvelle, cela signifiait que le commandeur avait du lui confier une tâche annexe importante. Une carte cachée dans sa manche, voici ce que serait Amélia dans cette partie, un as que le commandeur saurait déployer au meilleur moment.  De plus toutes ces modifications de dernière minute laissaient davantage de marge de manœuvre à l’amiral qui, s’il était vigilant, restait assez concentré et serein : après tout si lui-même ignorait ce qu’il comptait faire, comment l’ennemi saurait l’anticiper et le devancer ? Cela donnait à Plo un côté imprévisible.

C9-PO était à ses côtés tout comme les deux clones Talos et Dragger  en qui il avait placé sa confiance également. Il s’aperçut que ce ne serait pas la sénatrice Palenix qui viendrait lui remettre la médaille. Apparemment des affaires urgentes requéraient son attention autre part, voilà qui était embarrassant… Tout comme le fait que son remplaçant serait le sénateur Haldar Krasberg qui n’avait absolument pas la réputation d’être un militariste compatible avec les idéaux portés par des Dospeet Speatec, Ducan ou Palenix elle-même, à dire vrai il en était à l’opposé et Lord_Over avait déjà pris tout ce qu’il avait eu de plus cher, sa flottille, ses soldats, ses amis et sa famille.
C’était particulièrement suspect, si bien que Plo se demanda deux choses : est-ce que tout ceci n’était qu’une façade qu’Haldar Krasberg exploitait pour s’attirer la sympathie d’éléments idéalistes de la République et ensuite les introduire au sein de la conjuration, ou au contraire, est-ce qu’il n’était pas forcé et contraint par quelque d’autre, pris au milieu d’un odieux chantage dont il n’avait pas la force de se défaire ? Plo l’ignorait. Mais il préférait la seconde option, et l’idée d’avoir ce sénateur en face de lui l’inquiétait quant au déroulement des opérations…  Ses paroles concernant le général Hollens n’étaient pas un hasard, essayait-il de lui envoyer un message ? L’amiral répondit avec assurance.

- Un grand homme que l’histoire n’oubliera pas.

A propos du général Hollens, il affichait une sincérité et un respect envers l’homme qu’avait été cet officier vétéran de Lord_Over. L’amiral reprit la parole d’un ton plutôt détendu, et insouciant afin de chercher à déstabiliser le sénateur Krasberg et essayer d’étudier ses réactions.

- Fort heureusement, je suis encore un peu plus jeune que lui, j’aurais le temps de voir la statue que l’on érigera en mon nom quand je partirais rejoindre mes ancêtres. Ce n’est pas demain qu’on me poussera dans la tombe, ça c’est moi qui vous le dis.

Fit-il les yeux scrutés sur le visage du sénateur Krasberg. Il s’empara d’un datapad tendu par son droïde et écrivit quelque chose en faisant mine de voir  un message qui lui avait été transmis.

- De nombreuses félicitations en avance… veuillez m’excuser sénateur.

Il pianota un message dans le traitement de texte du datapad qu’il montra aux deux clones, Talos et Dragger. Le datapad affichait : «  Prévenez ma femme que l’assistant Qamepiy n’est pas présent à au dîner. Probable qu’elle envisage de cueillir les champignons plutôt que d’assister à la remise de médailles. Risque d’orages aujourd’hui, sortez couverts. ». Les clones savaient à qui transmettre l’information : le clan Eldar, ne comprendraient pas le message, mais le clan Eldar en revanche oui : Qamepiy était la désignation de Palenix établie avec Viveka Eldar. Aussi Plo prenait soin d’informer ses alliés qu’il était probable que l’une ou les deux Palenix soient présentes au cours de leur opération de sauvetage de Max Starling. Talos et Dragger s’éloignèrent après avoir effacé le message écrit, l’ayant mémorisé ils le rapporteraient via un autre canal plus direct et cela ne prendrait pas plus de cinq minutes. Les deux clones seraient présents avant que la cérémonie ne débute clairement.

- Vous connaissiez bien le général Hollens ?

Demanda t’il à Krasberg afin d’engager la discussion et espérer collecter quelques renseignements sur lui pour l’observer et mieux cerner son attitude. Après tout était-il possible que ce même sénateur soit en réalité un droïde réplica également ? Il écarta cette pensée rapidement…

L’amiral se sentit quelques peu mal à l’aise devant les propos du sénateur Krasberg à propos de son propre fils. Il préféra garder respectueusement le silence face à ces paroles déchirantes tout en espérant passer de vie à trépas avant ses propres enfants, ce serait l’ordre naturel des choses. Cependant lorsqu’il évoqua son respect pour ceux qui souhaitaient améliorer la République, Plo se raidit quelques peu comprenant ce que le sénateur pouvait dire derrière ces mots. C’était inquiétant de penser que cet homme pourtant vertueux en apparence pouvait avoir rejoint les conjurés. Que dirait son fils s’il était encore vivant aujourd’hui ? Sans doute désapprouverait-il. Le kel’dor ne pouvait pas avoir confiance en Krasberg, et sa méfiance à l’égard de tout allié des conjurés commençait à jouer avec son cerveau si bien qu’il se demandait s’il ne finirait pas paranoïaque.

- Tout dépend de ce que vous mettez derrière le terme « amélioration » sénateur.

Dans tous les cas, il finirait bien par avoir le fin mot de cette histoire. Plo était prêt à recevoir sa médaille, une de plus à rajouter au autres se disait-il, lui qui n’avait fait que son devoir, au moins cela viendrait renforcer sa position et son crédit au sein de la marine républicaine. Krasberg lui paraissait plutôt étrange, il n’avait à proprement parler aucune raison légitime de rejoindre les conspirateurs. Lui qui avait perdu son fils à la guerre, il avait du sans doute voir le prix que pouvait exiger une victoire. Etait-il devenu un pacifiste abusé ou désabusé plutôt ? Ou brûlait-il de l’intérieur de pouvoir venger son fils même si cela ne le ramènerait pas d’entre les morts ? Plo Tan’ith ne pouvait pas répondre à cette question, et à dire vrai, lui-même ne savait pas comment il réagirait si un jour, l’un de ses trois enfants devait venir à être tué au combat. Il inspira un grand coup derrière son masque, ayant quelques peu le trac d’apparaître en public devant de nombreux politiciens et autres officiers qui auraient leurs yeux braqués sur lui. Il demanda au sénateur.

- Nous devrions y aller non ?

Lorsque la médaille allait lui être remise, l’aide de camp s’interrompit et laissa tomber la décoration sur le sol alors qu’il s’apprêtait à la déposer sur la veste de l’amiral. Il leva ses mains à la gorge et sa réaction surprit l’officier qui recula de trois pas. Il comprit ce qui se passait : il avait déjà vu ce phénomène se produire à une reprise dans sa vie. Lord_Over, lorsque le Consortium et ses séides avaient essayé d’aborder un de ses vaisseaux, Plo avait déjà vu un Sith utiliser ce pouvoir. Ce qui signifiait qu’une chose : un Sith était présent dans la base. D’abord confus en voyant l’aide s’interrompre, il avait cependant remarqué quelque chose filer en direction du podium pour s’y figer. En se penchant dessus, l’amiral remarqua qu’il s’agissait d’un dard, probablement empoisonné et préféra ne pas y toucher de peur d’être contaminé par une substance chimique.

- Voilà comment Hollens est mort…

Murmura Plo Tan’ith tout en observant la scène. L’amiral entendit vaguement le commandeur suprême ordonner de boucler la base impérativement et de la passer en état d’alerte. Désormais ils seraient en état de siège et sans doute qu’une longue enquête allait commencer. Il ramassa toutefois la médaille au sol immédiatement et demanda à C9-PO de prendre le dard entre ses doigts métalliques qui ne subiraient pas le poison et de le ranger dans son compartiment de sa poitrine. Le droïde s’exécuta tandis que l’amiral cherchait à observer à travers la foule tout individu suspect. Visiblement le sénateur Krasberg semblait être tout aussi sous le choc, était-ce parce qu’il s’était attendu à ce que l’assassinat de l’amiral se déroule comme prévu ? Ou était-ce à cause du fait qu’il était le premier surpris par ce qui venait de se produire ?  Ce Sith avait sauvé la vie de l’amiral, et pour Plo sans doute que la femme de Maximilian Seidelman avait du envoyer quelqu’un qui devait encore se trouver dans la base. L’amiral ne souhaitait cependant pas l’identifier, mieux valait se focaliser sur les éléments qu’il possédait déjà pour remonter la piste des conjurés.

- Commandeur !

Héla Plo à l’attention de Maximilian Seidelman. Lorsque celui-ci approcha, il prit la parole.

- Nous devrions profiter de la situation pour étudier les indices à notre disposition : nous avons un corps, une médaille et un dard.

Pour l’amiral, il fallait identifier cet aide de camp, son parcours en bref obtenir toutes les informations le concernant. Resteraient ensuite à analyser la médaille ainsi que le dard et son contenu hypothétique. Mieux valait agir rapidement, sans doute que la base devait compter quelques experts loyaux et fidèles au commandeur dans ses rangs. Plo se retourna vers Krasberg.

- Vous n’avez rien sénateur ?

Fit-il avec un certain sang froid, comme pour essayer d’analyser la réaction du politicien. Plo affichait un air décontracté et un aplomb plutôt déconcertant pour quelqu’un venant de survivre à une tentative d’assassinat ce qui ne manquerait pas de faire écho à ses propos précédents sur la vie ou la mort venant à tout être dans cette galaxie. A l’exception de cette maudite Darth Ankh hélas. Après tout ce serait un bon moyen de départ pour essayer de voir s’il était fiable ou non. L’amiral devait s’assurer des intentions du sénateur.

L’amiral Tan’ith avait suivi avec son droïde le Commandeur Suprême dans une pièce adjacente. L’homme ayant tenté d’assassiner le kel’dor avait été rapidement identifié comme étant un membre d’équipage de l’amiral Dospeet. Plo conserva le silence en écoutant les premières paroles de l’aide de camp qui l’avait qualifié de traitre à la République. C’était de toute évidence un fanatique à la solde de l’amiral Dospeet qui selon Plo, avait du à un moment ou un autre s’acoquiner avec une autre personne que la sénatrice Palenix. Dans quel but ? Probablement augmenter ses chances de devenir le futur Commandeur Suprême, cela dit cet autre acteur dans cette conspiration semblait avoir pris soin de bien rester sous les radars. Quoiqu’il en soit devant le petit jeu de l’aide de camp –ou plutôt théoricien du complot-, l’amiral Tan’ith resta particulièrement calme et attentif. Il était inutile de trop s’énerver sur lui : il n’était qu’un exécutant, pas un planificateur, sans doute avait-il été manipulé depuis le début et n’avait qu’un minimum d’informations sur la situation. Cependant peut-être qu’il détenait quelques petites pièces de ce vaste puzzle ? Plo avait l’intuition qu’il n’était pas envoyé ni par Palenix, ni par la présumée décédée épouse de Maximilian Seidelman qui avait sans doute été présente dans l’assemblée et lui avait sauvé la vie. L’amiral fut un peu surpris d’apprendre que le poison qui lui avait été destiné dans ce dard était de nature à cibler exclusivement les kel’dor. Ce n’était clairement pas quelque chose de très commun. Aussi il réfléchit puis s’exprima d’un air grave.

- Mon espèce n’est pas très répandue dans l’espace républicain. Depuis la conquête de Dorin mon monde natal, la majorité des miens sont sous le joug de l’Empire. Ceux qui ont conçu ce poison ont visiblement des moyens financiers et techniques importants et des connaissances poussées sur notre biologie... Une analyse plus poussée pourrait nous permettre d’identifier le concepteur de ce poison et l’industrie l’ayant manufacturé non ? De là on pourrait remonter une nouvelle piste à mon avis.

Soupirant derrière son masque respiratoire, l’officier écarta également l’hypothèse que cet aide de camp puisse être envoyé par l’Apex. Ses soupçons se portèrent sur d’éventuels industriels du complexe militaro-industriel qui eux, pourraient avoir eu un intérêt à vouloir tuer Plo pour venger la mort de Dospeet le belliciste. Quoiqu’il en soit, l’amiral avait pris conscience qu’il était devenu une cible dangereusement menaçante pour les intérêts des conjurés, et très probablement que cela signifiait que la sénatrice Palenix, plus calme, plus calculatrice et patiente avait peut-être perdu en crédibilité auprès de ses supérieurs pour que ces derniers agissent de manière si rapide et impulsive.

- Qu’est-ce qui vous fait dire que la sénatrice Palenix serait une traitresse selon vous ? D’autre part, avez-vous une opinion particulière à l’égard du général Hollens ? Qui vous a fourni ce poison ?

Déclara le kel’dor calmement en s’approchant de l’aide de camp mais en conservant une confortable distance avec lui. Soit ce jeune homme était un fanatique, soit quelqu’un au cerveau reconditionné pour agir auquel cas il serait peut-être manipulable et susceptible de s’énerver rapidement tout en lâchant sans s’en apercevoir des informations capitales pour l’enquête de l’amiral Tan’ith. Ce dernier était presque fier d’être devenu si encombrant qu’on cherchait à l’éliminer de plus en plus fréquemment. C’était le signe qu’on allait dans la bonne direction selon le kel’dor qui conservait un certain flegme dans cette situation critique. Pour l’heure il souhaitait obtenir ces renseignements de la part de son assassin raté et afin de le mettre en confiance, Plo avança un argument destiné à jouer sur son égo et sa loyauté envers Dospeet pour obtenir ce qu’il désirait, un coup de bluff qu’il utilisait parfois au sabbac et qui pouvait fonctionner si l’ennemi était certain de ses chances de succès.

- Si vos employeurs cherchent à me tuer et que vous êtes convaincu qu'ils y arriveront, vous pourriez obtenir ma mort si je sais dans quelle gueule me jeter non ? Ainsi votre regretté Dospeet serait vengé…

Restait à voir comment s’en sortiraient Talos et Dragger avec Viveka Eldar pour récupérer Starling qui, lors de sa capture, avait peut-être entendu certaines choses. Il n’aurait pas été étonnant que Palenix fasse preuve d’une arrogance si importante qu’elle aurait pu la torturer en lui révélant des informations sur ce complot et le décès de son propre père tout en étant convaincue que jamais la jeune femme ne puisse sortir du coma artificiel dans lequel elle serait jetée, ou puisse défaire les entraves du reconditionnement mental qu’on cherchait à lui imposer.

L’aide de camp parlait aisément et ne manqua pas d’égratigner la réputation de la sénatrice Palenix, ce qui fit quelques peu sourire le kel’dor derrière son masque d’indifférence. Il remarqua cependant que l’aide de camp n’avait pas vraiment répondu à la question : il n’avait pas apporté d’éléments particuliers ni un début de preuves que Plo ne connaissait pas. Définitivement, ce garçon devait être manipulé. Concentré il semblait avoir quelques informations véridiques même si elles étaient aussi teintées de mensonges, notamment sur l’association de Plo Tan’ith avec la sénatrice Palenix. Le jeune homme semblait cependant quelques peu dément, il était clair que son témoignage devrait être pris avec des pincettes. Ce qui était quelques peu dérangeant était le fait que selon lui, Hollens et Starling senior devaient tremper dans cette affaire. L’espace d’un instant, Plo se demanda si le père Starling avait vraiment été tué ou si sa mort n’avait pas été simulée… Après tout son décès avait été gardé particulièrement secret par les services de renseignements de la République. Il lui faudrait creuser cette piste avec l’aide du commandeur suprême quand le moment viendrait.

L’aide de camp semblait avoir subi un lavage de cerveau car il affirma qu’il n’existait pas de Max Starling au procès. Voilà qui troubla quelques peu Plo qui s’interrogea si c’était un mensonge ou la vérité… Après tout ce n’était pas la première fois que quelqu’un avait tenté de se faire passer pour Max Starling. Et ça, Reginald Paraden pourrait le confirmer vu ce qui s’était déroulé…

- On a du trafiquer sa mémoire ou lui faire subir quelque chose… Je recommande de lui faire une prise de sang pour être certain qu’il n’est pas sous l’emprise d’épice ou de phéromones…

Du côté des mandaloriens, les choses semblaient avancer d’une meilleure manière. On l’informa qu’il y avait eu du nouveau. La mission d’exfiltration s’était bien déroulée, Max Starling était en sécurité et le directeur de l’hôpital avait été appréhendé par Viveka. Plo grimaça, il connaissait la mandalorienne suffisamment pour savoir que ça avait du faire mal. Elle était cependant efficace et sur ce point, elle avait l’admiration de l’amiral Tan’ith. Elément intéressant il semblait y avoir des dossiers médicaux sur plusieurs noms la majorité d’entre eux étaient des officiers ayant participé à l’opération Lord_Over, et en un sens, c’était troublant d’y trouver Amélia Wolf, à moins qu’elle n’ait été à un moment une cible éventuelle pour les conjurés, ce qui n’était pas fondamentalement idiot. Plo avait encore l’impression de ne pas sortir du brouillard avec tout ça… Il inspira un coup et s’exprima d’un ton désolé.

- Mes excuses, je dois m’éclipser quelques minutes… je dois boire quelque chose de frais.

Il quitta la pièce. Sans doute qu’avec le verrouillage de la base il ne pourrait pas quitter les lieux avant que le commandeur n’ordonne la levée du blocus et de l’état d’alerte. Une fois à bonne distance avec son droïde le suivant silencieusement sur ses talons, Plo s’assura d’être seul puis reprit la parole via son comlink crypté afin de donner ses directives à voix basse.

- Bien. Excellent travail, sortez au point de rendez-vous avec le colis et l’invité bonus. Faites une copie de ce que vous avez pu trouver et commencez le décodage. J’essaie de vous rejoindre le plus tôt possible.

Il se dirigea vers le mess ou il s’approcha du comptoir et pris une bouteille ne contenant aucune trace d’oxygène qu’il acheta avec ses crédits. Il sortit sa paille, et commença à siroter la boisson rafraichissante et légèrement alcoolisée pour essayer de s’éclaircir les idées. L’officier réfléchissait intérieurement : il y avait un dossier le concernant après tout. Aussi il se demanda si ceux-ci n’étaient pas en lien avec le conditionnement mental afin de mieux s’avoir comment s’y prendre. En tout cas ça devait être une chose capitale et d’une grande importance sinon le directeur de cette clinique n’aurait pas pris le temps d’en faire des copies pour un usage personnel. Cependant Plo était quelques peu troublé, après tout il avait séjourné dans cet hôpital pendant sa convalescence après le procès au cours duquel il avait frappé Dospeet. Est-ce qu’ils avaient fait quelque chose à son cerveau ?

Cette perspective l’angoissait intérieurement : s’il avait été altéré ou conditionné, possédait-il encore son libre arbitre ? N’était-il qu’un pion piloté par un joueur sur une partie d’échecs galactique ? Ou était-il encore capable d’agir de son propre chef ? Pire encore, est-ce qu’il s’en rendrait compte ? Tout ceci lui donna mal à la tête alors qu’il regarda son droïde de protocole. Au final il ne serait qu’un droïde organique et vivant si c’était le cas. Il s’assit à l’une des tables du mess et attendit tout en sirotant sa boisson, que quelqu’un vienne le rejoindre ou que le verrouillage de la base soit levé.

Lorsqu’il écoutait Reginald grommeler et s’exprimer d’un air sombre, Plo fut satisfait d’avoir eu le nez suffisamment creux pour avoir deviné que ce poison avait un lien avec son monde natal. Il s’exprima soudainement avec un certain fond de satisfaction sans pour autant être surpris de cette révélation.

- Je m’en doutais, on ne trouve pas aisément du poison pour kel’dor en dehors de Dorin. En général, les gens qui cherchent à nous tuer préfèrent les méthodes les plus génériques : poignard, explosifs, blaster… Les plus créatifs et renseignés attaquent aussi notre masque respiratoire quand ils savent que l’oxygène est un gaz hautement toxique pour nous.

Il regarda un instant l’amiral Paraden en terminant sa boisson comme s’il cherchait à lire quelque chose dans ses yeux. Mais il ne décela rien d’inhabituel chez lui. Plo réfléchissait : Dorin était sous domination impériale, aussi il serait aisé d’accuser l’Empire d’avoir manigancé un coup contre lui. Cependant l’amiral Tan’ith s’interrogea quelques peu : pourquoi diable l’Empire chercherait à se débarrasser de lui ? Plo n’était pas entièrement hostile à l’Empire et à un rapprochement avec la République Galactique, ne serait-ce que d’un point de vue stratégique, logistique et pragmatique : cela contraindrait le Consortium à devoir combattre simultanément sur deux fronts à la fois et limiterait les pertes autant pour la République que pour l’Empire. La position du kel’dor sur cette question était cependant mitigée : il ne savait pas vraiment sur quel pied danser avec eux et ne savait pas non plus s’il pouvait réellement leur faire confiance pour combattre à leurs côtés. Mais si une alliance était impossible avec les impériaux, au moins Plo n’était pas fermé à l’idée de conclure au moins une trêve avec eux, ainsi que coordonner quelques assauts avec eux, chacun de leur côté galactique.

Il devait s’agir probablement d’un conjuré impérial désireux de profiter des échecs de la cellule républicaine pour essayer de gagner en influence. C’était ce qui paraissait être le plus logique pour Plo. Ce dernier fut rapidement informé qu’il avait reçu l’autorisation de quitter la base parmi les premières personnes. Il ne se fit pas prier davantage, remercia le commandeur et salua l’amiral Paraden et le sénateur Krasberg avant de prendre congé. Il emprunta un speeders et fit plusieurs détours avant d’arriver à proximité du lieu de rendez-vous. Là l’officier de marine retrouva les mandaloriens du clan Eldar, ainsi que Dragger et Talos. Après une rapide entrevue, Plo se tourna vers Viveka et Myrianova. Il les remercierait plus tard et préféra d’abord les saluer à la mandalorienne par une poignée de main, en attrapant le bras des deux femmes jusqu’au cou. Oui l’amiral Tan’ith avait voulu s’imprégner de quelques éléments culturels mandaloriens afin de faciliter ses relations avec eux. Plo saisit le datapad avec les différents dossiers que lui tendit la mandalorienne.

- En effet, je pense que j’aurais besoin de le faire parler. Vous ne serez pas de trop en m’aidant Viveka.

C9-PO suivit l’amiral qui s’approcha du directeur de cette clinique, les photorécepteurs braqués sur le malheureux prisonnier. Tan’ith s’exprima d’une voix claire et franche.

- Peut-être que je peux vous aider monsieur le directeur… ? Je n’ai pas vraiment pu entendre votre nom.

Il regarda les deux mandaloriennes et les deux clones avant de se tourner à nouveau vers le directeur. L’amiral soupira et reprit la parole d’une voix toujours claire mais un peu plus menaçante.

- Mais avant ça, je dois avoir quelques réponses à des questions épineuses. Je présume que vous savez ce pourquoi vous êtes ici, et que c’est en lien avec les recherches que vous meniez, et surtout vos associés comme la sénatrice Palenix. Dites moi tout ce que vous savez et je vous laisserai peut-être repartir, sinon je laisse mes amies s’occuper de vous.

La menace était assez claire : s’il refusait de tout dire maintenant, il aurait à traiter avec Viveka Eldar qui serait moins tendre que l’officier. En attendant, il lui resterait probablement encore quelques dossiers à exploiter dans le pire des cas. Sans doute qu’il irait voir Max Starling après ça afin de s’assurer de son état de santé.

Les paroles du directeur ne plaisaient pas vraiment à l’amiral, mais ce qui le surprenait était encore le fait que Palenix se soit vraisemblablement opposée à l’idée d’utiliser Starling pour l’assassiner. Elle qui devait haïr le kel’dor pour le nombre de bâtons qu’il avait pu mettre dans les roues de son complot, la voilà qui préférait ne pas utiliser cet option qui lui permettait de garder les mains propres.

- Des politiciennes principalement, ou peut-être des services secrets… Mais je n’ai pas de nom qui me vienne en tête malheureusement. La cheffe de l’Apex ?

Zarseen Raynar en voudrait à Plo Tan’ith ? Ou avait-elle été contactée par le supérieur de Palenix pour tenter de jouer la « nettoyeuse » en envoyant des tueurs à ses trousses ? Si c’était le cas pourquoi ne pas envoyer un droïde ou quelqu’un d’autre qu’une simple enseigne ? De surcroit cela ne résoudrait pas l’équation : Zarseen Raynar serait une exécutante dans cette hypothèse, pas la tête derrière le souhait de liquider Plo. En vérité il pensa immédiatement à l’ex-femme de Maximilian Seidelman, mais cela ne faisait pas vraiment de sens vu qu’elle avait été à l’origine de la suite d’évènements ayant conduit à cette conclusion. Ce ne serait pas un bon calcul de la part de quelqu’un qui jusqu’à présent s’acharnait à ne pas attirer l’attention sur elle. Par la suite il y avait bien Amélia Wolf, mais si cette dernière trempait dans ce complot, alors elle aurait déjà liquidé le commandeur suprême depuis un moment compte tenu de leur lien particulièrement proche.

Cependant, peut-être qu’un reconditionnement avait été réalisé à postériori de certaines actions de l’amiral. Il préféra écarter cette théorie tant elle semblait quelques peu capillotractée. Il n’avait aucune piste. L’amiral se tourna vers le directeur avec un dernier coup à jouer, il fallait impérativement le convaincre.

- Vous avez conscience que nous vous avons capturé n’est-ce pas ? Si votre employeur est si effrayant que ça, c’est sans doute à cause de ses méthodes qui doivent vous terrifier pour préférer vous faire casser la gueule par deux mandaloriennes que de collaborer avec nous.

Il marqua une courte pause et reprit.

- Votre absence ne passera pas inaperçue, tout comme la disparition de Starling de la clinique. Si je vous relâche, votre maître vous retrouvera, vous torturera et vous exécutera. Que l’on soit bien d’accords : si je vous relâche, vous êtes mort.

Sa voix était neutre, comme s’il annonçait quelque chose qui allait de manière inéluctable se produire aussi naturellement que les soleils jumeaux se lèvent chaque jour sur les terres désertiques de Tatooine. Plo se caressa le menton quelques peu et ajouta.

- Je pense vous connaitre suffisamment cependant pour deviner que vous n’êtes pas quelqu’un de suicidaire. Vous pensez probablement être dans une impasse qui se terminera par la mort. Mais c’est faux. Vous êtes à un carrefour : si vous refusez de me répondre, votre employeur suspectera votre trahison et peut-être même votre complicité dans mon enquête dans le pire des cas, et dans la meilleure des hypothèses, votre incompétence à ne pas vous faire capturer l’amènera à vous éliminer pour être certain que ça ne recommencera pas.

Nouvelle brève pause le temps pour le directeur de comprendre et assimiler ce qu’il énonçait comme une vérité absolue.

- Je n’ai pas d’animosité particulière contre vous, et que vous le vouliez ou non, je suis votre meilleure chance de survie. Aujourd’hui, c’est bien vos informations qui peuvent vous permettre d’avoir une chance de pouvoir continuer à vivre. Quoiqu’il en soit, elles ne constitueront aucune porte de sortie pour échapper au sort que vous réservera votre maître. Autant tenter de me donner les moyens de l’emporter avant qu’il ne vous atteigne ? J’ai déjà survécu à plusieurs de ses actions…

Le directeur devait avoir compris ou était son intérêt, aussi l’amiral conclut par une question simple venant apporter une touche finale à son argumentaire de vente.

- Laissez-moi donc reformuler ma question : vous voulez vivre ou mourir ?

« Vous vous pensez tellement en position de force… Vous n’avez aucune idée de ce que vous affrontez. Vous me prenez pour un idiot, amiral. Vous ne pouvez pas me protéger. Pas de ces gens-là. Du bluff. Voilà ce que c’est. Vous êtes si désespéré d’obtenir des réponses que vous êtes prêt aux tactiques les plus éculées pour réussir. Je ne dirai rien. Je suis mort de toute façon. Même si j’avais un procès, bien…

Je serais condamné et exécuté. Dites-moi, amiral, vous avez des enfants dans les forces militaires de la République Galactique, n’est-ce pas? Deux. Je le sais, j’ai des dossiers sur eux. Vous ne les avez pas lus mais… Avez-vous considéré que quelque chose a pu leur arriver? Les savez-vous en sécurité? Qui peut dire si leurs pensées sont les leurs? Si d’un simple signal, votre petite vie de famille deviendra un cauchemar infernal? »

Le directeur de l’hôpital était peut-être un piètre combattant et un individu absolument méprisable mais il avait quand même un diplôme en psychologie et il tentait de pousser Plo à bout, lui faire voir suffisamment rouge pour que l’amiral l’élimine de ses propres mains. Suicide par police interposée pour reprendre l’expression consacrée. Il commença donc à partager plusieurs théories qui bien que probablement toutes fausses, pouvaient contenir un grain de vérité. Pire. Devait contenir un grain de vérité. On peut inventer toutes sortes de choses. Mais il faut quand même se baser sur un élément tangible. Et ce n’était pas difficile pour le père de famille dévoué qu’était Plo que d’imaginer toutes les horreurs que décrivait le directeur de l’hôpital. Comment ses enfants, « reprogrammés », pourraient causer la tragédie dans la famille Tan’ith. L’horreur…

Il faisait tout pour pousser l’amiral à bout. Et même si le kel’dor le savait, c’était un homme intègre pour qui la famille était très important, il y avait des sujets avec lesquels on ne plaisantait pas. Et clairement, le directeur de l’hôpital savait parfaitement ce qu’il faisait. Ceci dit, Plo n’était pas seul, n’est-ce pas? Il y avait deux clones… Et des mandaloriens. Dont une cheffe de clan avec une solide tête sur les épaules. Cheffe de clan qui attrapa l’administrateur par la gorge, le coupant en pleine phrase. Est-ce que l’amiral t’a demandé de lui parler de ce genre de scénario? Alors commence à collaborer un peu plus. L’humain tenta de reprendre son souffle, se rendant compte que se jouer de l’amiral alors qu’il était bien entouré serait plus difficile qu’anticipé. Ce qui le sauva, par contre, fut le fait que l’espionne républicaine était en train d’émerger de son coma artificiel.

« Si vous voulez, amiral, pendant que vous vous occupez de l’espionne, nous pouvons continuer de discuter avec le directeur de l’hôpital. Je n’ai peut-être pas de sérum de vérité sur moi mais j’ai de l’alcool mandalorien. Recette de clan. Je vous garantis que ça en a délié, des langues. Et je sais que c’est un peu évident à dire mais c’est clair qu’il va tout faire pour tenter de trouver une porte de sortie. Il se sait condamné….

Et sinon, nous, mandaloriens, savons comment faire parler nos traitres. Il faudra se montrer plus… Délicates… Avec ce type mais la justice des clans est parfois brutale et les traitres ont toujours ce qu’ils méritent. L’honneur est très important pour nous, après tout. Contrairement à un certain clan que je refuse de nommer à voix haute. Et s’il ne veut vraiment pas parler? Au moins nous aurons essayé. Votre espionne saura peut-être réussir, elle? »

Plo Tan’ith fut quelques peu stupéfait de voir le directeur se montrer particulièrement véhément et presque menaçant. Ses paroles irritèrent l’amiral qui garda son sang froid lorsqu’il aborda les questions de sa famille. L’officier avait sous-estimé le médecin et en dépit de son diplôme de psychologie il avait cru que le mettre en situation de danger le calmerait et le rendrait plus perméable aux suggestions du kel’dor. Il serra le poing tandis que derrière son masque, la mâchoire de l’amiral se crispait. Il s’était approché d’un air sombre non pas pour le tuer mais pour faire expérimenter quelques peu la douleur au directeur de l’hôpital, après tout les kel’dors n’étaient pas foncièrement intimidants par leur carrure mais plus par leur apparence particulièrement exotique. Cependant nombreux étaient ceux qui oubliaient les courtes griffes non rétractables que possédaient les représentants de cette espèce. L’envie de plonger une de ses griffes dans l’œil droit de l’humain afin de lui faire comprendre qu’il avait franchi une ligne à ne pas transgresser avec l’amiral, il s’était avancé mais fut coupé dans son geste par la cheffe du clan Eldar qui s’interposa directement et l’ étrangla quelques secondes. L’amiral s’immobilisa préférant laisser faire Viveka qui semblait s’être plus agacée que lui, mais aussi pour ne pas qu’elle prenne comme une offense son intervention.

Après tout, il n’avait qu’à être plus rapide à agir. Maintenant que Viveka l’avait maîtrisé et prenait la situation en main, Plo Tan’ith réalisa que Max Starling avait été tirée de son coma.

- Bon courage.

Fit-il à l’attention de Viveka en se détendant et en inclinant respectueusement la tête dans sa direction. L’officier se dirigea en direction de la jeune espionne républicaine et s’avança après avoir retiré sa casquette de sa tête pour la mettre sous son bras. Il fut quelques peu ému de la voir ouvrir les yeux et reprendre le contrôle de son corps qui avait été une prison. Sa voix douce s’éleva.

- Starling.

Il s’était approché d’elle et essayait de voir quel était son état d’esprit. Sans doute serait-elle quelques peu confuse, dans le brouillard après cette expérience. Plo avait su bénéficier de son aide lors de son procès, aussi pour l’officier il était tout naturel d’avoir réussi à la tirer de ce guêpier dans lequel il l’avait entrainée. C’était la moindre des choses. C’était une question d’honneur mais aussi de régler la dette que le kel’dor avait à l’égard de la jeune Max Starling. Il ajouta d’une voix sur le même ton.

- Ravi de vous revoir. Vous revenez de loin, comment est-ce que vous vous sentez ?

Maintenant il incombait au kel’dor de veiller sur la jeune femme. Lord_Over avait déjà emporté son propre père, qui fut l’ami de Plo Tan’ith, aussi l’amiral s’assurerait qu’elle ne manque de rien.

La réaction de la jeune Max Starling avait été celle à laquelle pouvait s’attendre Plo, il est vrai qu’au début cela lui parut dangereux. Cependant ce fut un soulagement pour le kel’dor de voir qu’elle semblait avoir abandonné l’idée que l’amiral puisse être un sosie utilisé pour la manipuler. Plo savait qu’il n’aurait eu aucune chance contre elle s’il avait du se battre au corps à corps contre elle. Et son bouclier portatif n’aurait pas été d’une grande aide dans cette configuration. Néanmoins elle apprit plusieurs choses à l’officier après que celle-ci l’eut relâché de son étreinte amicale.

Max Starling révéla que la dernière tentative d’assassinat qu’il avait subie était imputable à Réplicalenix. Visiblement la sénatrice Palenix s’entendait pas vraiment avec sa doublure robotique si bien qu’un schisme opérationnel s’était façonné au fil des échecs des conjurés pour éliminer Plo Tan’ith. C’était plutôt flatteur, si bien que Plo se demanda s’il n’y avait pas là une opportunité à exploiter : creuser ce désaccord entre l’original et la copie était une bonne ouverture pour scinder le groupe de conspirateurs en deux. Diviser pour mieux régner en résumé. Restait ensuite à faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre au bon moment pour rafler la mise. L’officier se demanda si Palenix oserait l’approcher pour s’assurer de l’élimination de sa copie si jamais le droïde devenait trop encombrant et trop peu discret dans ses méthodes. Cette information était des plus intéressantes.

- Je comprends mieux du coup, fort heureusement j’ai pu survivre à cette tentative. J’ai pu récupérer des fichiers grâce à nos amis du clan Eldar, reste à voir ce que l’on pourra en tirer.

L’amiral Tan’ith jeta un regard vers le directeur de la clinique, et reprit calmement.

- Si je devais agir contre elles, je pense que nous devrions le faire de manière simultanée. Je pense que Palenix saura neutraliser son double s’il dépasse certaines limites, elle doit avoir le moyen de contrôler le droïde, je pense à une forme de sécurité ou quelque chose du genre… Quoiqu’il en soit, si ces deux-là s’amusent à se saboter ou se mettre des bâtons dans les roues nous pourrions exploiter  la situation à notre avantage. La tentative de Réplicalenix de me tuer ne passera pas inaperçue aux yeux de la sénatrice. Peut-être pourrions-nous compter sur la sénatrice pour supprimer une menace elle-même…

Plo Tan’ith était plutôt satisfait du travail accompli jusqu’à présent. Avec Max Starling rétablie et sur pieds, l’amiral venait de jouer un joli coup de maître contre ses ennemis tout en ayant récupéré un allié fidèle et fiable pour la cause qu’il servait. La République avait encore une chance de s’en tirer, restait désormais à l’officier de profiter de l’ouverture créée pour battre le fer tant qu’il était encore chaud, comme au cours de Lord_Over, il fallait poursuivre son avancée. Il demanda à l’espionne.

- Vous avez beaucoup échangé avec la sénatrice je présume, et si vous êtes au courant pour son double robotique, vous savez autre chose sur ses projets, opérations en cours, complices ou localisations ? J’avoue que prendre l’idée de prendre l’initiative plutôt que d’attendre et déjouer passivement leurs tentatives de me tuer ou de nuire à la République me plait de plus en plus…

La jeune espionne n’était pas dans son état normal. Elle se concentrait pour s’exprimer de manière cohérente alors que son corps essayait de purger les drogues qui lui avaient été injectées. Certes le plan de sauvetage de l’amiral était quelques peu osé, et chez les renseignements, un espion capturé était un espion mort. Fort heureusement pour Max, l’infanterie et la marine avaient une conception différente dans la gestion des hommes et femmes capturés ou sur le point de l’être.

- Et c’est parce que vous êtes une loyaliste que je ne compte pas vous laisser tomber.

Plo n’avait cependant pas la moindre idée de comment il serait capable d’expliquer l’enlèvement du directeur de la clinique. Sans doute que les mandaloriens avaient su effacer leurs propres traces, ou que Drag et Talos en ont été capables. Mais pour l’heure, le plus urgent était encore d’exfiltrer Max Starling et la mettre hors de danger le temps pour elle de se reposer et revenir dans la partie en forme. Dans tous les cas, s’il refusait de parler, alors le directeur en question aurait droit à un petit séjour quelque part avant d’être relâché. Les conjurés ne tarderaient pas à le récupérer et essayer d’estimer s’il avait parlé ou non. Et l’amiral savait que plus il le garderait captif longtemps, plus les conspirateurs estimeraient que leur serviteur avait finalement craqué ou collaboré avec l’officier. Surtout s’il n’avait que des marques très superficielles de blessures, imputables à l’enlèvement. Le directeur le savait sans doute : il devait parler. Car tenter de convaincre ses employeurs de sa loyauté et de son silence serait mission impossible. Surtout après les multiples mises en échec que leur avait infligé l’amiral Tan’ith, ce qui les pousserait à une paranoïa exacerbée.

- Nous verrons les détails plus tard. Nous allons garder le directeur de la clinique avec nous quelques temps avant de le relâcher... En attendant, économisez vos forces et ne tirez pas trop sur la corde. Nous ne vous avons pas fait sortir de ce guêpier pour que vous cassiez votre pipe entre nos doigts une fois dehors.

Il cherchait à remettre Max en position confortable avant d’inviter celle-ci à se regrouper avec les autres. Talos et Drag encadraient le directeur qui était menotté d’une façon à avoir les poignets et ses chevilles dans le dos, presque écartelé sans l’être. C’était une position très inconfortable contraignant son corps à garder une position tendue mais qui ne le tuerait pas. Tout au plus aurait-il quelques courbatures et crampes mais rien de bien dangereux pour un homme adulte. Plo reprit la parole.

- Je sais que ma question peut paraître naïve pour une espionne de votre trempe mais… Vous avez des gens en qui vous avez une totale confiance pour vous garder ?

Son regard, dissimulé par son masque se posa sur le Clan Eldar et il reprit.

- Car l’autre solution serait de vous expédier sur Mandalore, sans doute l’un des derniers lieux dans cette galaxie ou les conjurés ne pourraient vous atteindre. Du moins jusqu’à ce que vous vous rétablissiez et puissiez vous défendre par vous-même en cas de problème…

Restait aussi à étudier en détail les fichiers qu’il avait pu récupérer. Peut-être qu’Amélia Wolf saurait jouer de ses relations pour trouver un endroit isolé et difficilement localisable ou entreposer le directeur de la clinique afin de le faire un peu moisir et prendre froid le temps qu’il se décide à parler ? Ou plutôt à se suicider en se faisant abattre par son employeur dès sa sortie de sa détention. Il ne fallait pas non plus lui rendre son séjour trop agréable… Plo espérait bien trouver un coin tranquille, hors de portée des conjurés pour l’isoler, l’affamer un peu et le laisser prendre un peu d’humidité pour qu’il réfléchisse un peu.

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HRP: Désolé du délai, entre les bouleversements IRL, et peu de temps libre pour réfléchir à une réponse correcte j'ai eu du mal à écrire. Mais ça revient et je suis parvenu à retrouver différents créneaux pour pouvoir reprendre ce rp. ^^

Plo écouta très attentivement le récit du directeur de la clinique et au fil de son récit, sa mine ne fit que s’assombrir : les militaires de haut-rang avaient pu être ciblés par ces thérapies de lavage de cerveau, mais aussi très probablement des personnalités politiques… Il soupira tandis que les muscles de sa mâchoire se contractaient. Plus il avançait dans son enquête, plus cette conspiration paraissait tentaculaire. Qu’importe : il attraperait puis arracherait chacun des tentacules de cette créature. Un par un, il les neutraliserait… Plo Tan’ith écouta la suite du récit, il apparaissait évident qu’il aurait pu être l’un de ces élus, mais il s’y était rendu trop peu souvent et était convaincu d’avoir déjà été toujours en pleine possession de ses moyens lors de ces rendez-vous.

- STOP.

S’écria l’amiral quand Max Starling se jeta sur le directeur pour l’étrangler. Il s’interposa et la regarda droit dans les yeux pour l’empêcher d’aller plus loin. La voix grave de l’officier résonna.

- Il nous a déjà dit ce qu’il savait, on n’en tirera pas plus… Sa mort n’arrangera pas ce qu’il a fait.

Puis il la relâcha, avant de se retourner vers le directeur, le poing serré sa voix était tremblante de rage à son égard, une rage froide et contenue qui ne demandait pas grand-chose pour sortir, tenue en laisse par la partie de son cerveau qui gérait tout ce qui relevait non pas de l’émotionnel, mais du rationnel. Sa voix était pleine de mépris et menaçante. Il allait l’envoyer en camp agricole pour un petit moment.

- Vous ne réalisez pas ce que vous venez de faire… et en dépit de ce que vous venez de dire, vous irez quand même travailler la terre… Si mes partenaires estiment que vous n’êtes pas un bon cultivateur, alors ils pourront sans doute vous relâcher pour que vous puissiez vous expliquer auprès de vos anciens employeurs secrets. Je suis convaincu qu’ils seront particulièrement compréhensifs après les renseignements que vous m’avez donnés et vous donneront sans doute une promotion.

C’était bien entendu ironique. L’amiral décocha un coup de poing dans le nez du directeur et dut se retenir d’en mettre un deuxième.

- Et ça c’est de ma part pour ce que vous avez fait.

Les mandaloriens pouvaient disposer de lui désormais. Plo leur donna la consigne de le libérer d’ici un mois s’il ne faisait pas du bon travail. Sans doute qu’il finirait par se faire attraper par les conjurés qui se chargeraient de le faire payer pour avoir parlé sous la torture s’il montrait peu d’entrain à accomplir son nouveau travail de cultivateur. Du moins s’il ne pouvait pas être très efficace en qualité de fermier… De quoi le motiver à faire de son mieux pour ne plus jamais revenir en territoire républicain.