[Raxus Prime] Chasse au trésor (Larelia Azira) (Terminé)

Occultus incarne :

Sinikka « Sin » Taika – Spécialiste en évaluation

Certains naissent avec des dons, vous savez? Ils sont plus rapides, plus forts, plus intelligents, plus agiles… Moi je suis née avec un talent inné pour déceler la valeur des choses et des êtres. Est-ce que ça vous surprend si je vous dis que je suis devenu riche très rapidement? Mais… La richesse, on finit par s’en lasser. Des possessions qui ramassent la poussière, ça devient vite inintéressant. Vous vous mettez à vous dire que ce serait plus stimulant de continuer le jeu. De remettre en circulation ces trésors que vous avez accumuler pour en trouver d’autres, plus intéressants encore et qui ne vous lasseront peut-être pas. J’ai eu les meilleurs partenaires (dans le sens platonique du terme, dans le genre partenaires d’affaires, quoique…), les meilleurs investisseurs, les meilleurs… Mais il y a une vérité cachée à « avoir le meilleur ». On peut toujours trouver… Mieux!

J’ai donc décidé un bon matin de viser plus grand. Et je me suis retrouvé à m’aventurer sur un terrain de chasse où l’on n’aime pas que les gens s’invitent. Je me suis retrouvé plus ou moins en compétition avec l’APEX. Essentiellement, je me suis retrouvée devant un choix. Bosser pour eux, abandonner leur territoire ou m’entêter et rencontrer un terrain favorable à un décès prématuré. J’ai donc utilisé ce talent pour déceler la valeur des choses et j’ai conclu que bosser pour l’APEX était mon meilleur choix et, dans la foulée, pour prouver ma valeur, j’ai fait faire quelques millions à la grande patronne qui a décidé que oui, c’était une excellente idée de me garder en vie. J’ai trouvé de nouveaux défis, de nouvelles opportunités et même un sens à mon existence dans laquelle autrement je m’ennuie vite. Ce qui nous amène à cette visite surprise sur Raxus Prime. La poubelle de la galaxie.

Il semblerait qu’un des investissements de Zarseen Raynar, qui m’a été identifiée comme étant « La Rouge » (j’imagine à cause de sa couleur de peau, ce serait son genre) l’a contacté pour nous donner le premier choix sur ce que nous pourrions dénicher dans une vaste décharge dont elle était devenue propriétaire. Personnellement, je n’ai aucun problème à me mettre les mains dans quelque chose de peu intéressant si je peux y trouver un trésor. Je monte à bord de mon vaisseau, un YV-865 Aurore-class freighter. Nombreux sont ceux qui trouvent ce vaisseau inélégant mais je le trouve très pratique. Surtout qu’avec une telle apparence, les gens vont le sous-estimer et donc se rendre compte qu’il en a dans le ventre, au final. Et pour aller à la chasse au trésor sur Raxus Prime, il est juste parfait. Je me pose aux coordonnées indiquées, j’ordonne à mon équipe droïde de m’attendre.

Ah oui et aussi de laisser les moteurs tourner et les boucliers relevés. Toujours prête pour un sale tour, dans mon métier. Pour l’occasion, je porte des bottes hautes, une sorte d’uniforme renforcé qui me couvre des pieds jusqu’au cou (il faut bien se protéger dans un tel environnement) une paire de gants qui remontent jusqu’aux coudes et bien sûr, ma fidèle cape. J’ai également un casque avec respirateur au cas où il faudrait aller en environnement plus toxique mais pour le moment, l’air ambiant n’est pas TROP pollué donc je peux m’en passer. Mon flingue dans son holster, une arme qui m’a bien servi d’ailleurs, excellente pour l’élimination de gêneurs, j’attends « La Rouge » en me demandant si je vais vraiment trouver un trésor ou si je perds mon temps. Si je me fie à mon instinct? Je ne serai définitivement pas déçue du voyage. Je vous ai dit que j’avais un talent pour…

Raxus Prime, la décharge de la Galaxie. "Ici que les vaisseaux et les droïdes vont pour mourir" disaient certains guides de voyages, occultant le fait que cette planète entièrement recouverte de déchets, ferrailles et autres épaves sur des kilomètres de profondeurs étaient autrefois une planète tropicale avec des îles et des lagons de toutes beauté... mais ça c'était il y a longtemps, bien avant la fondation de l'Ancienne République.

L'Endless Dream était en orbite, en train de faire, ce que tout vaisseaux faisaient dans les parages : sortir les poubelles. Comment les passagers acceptent le fait que la planète la moins glamour de la Galaxie fassent partie des destinations de la croisière en cours ? Eh bien ce n'était pas vraiment une destination pour les passagers, seulement une étape technique nécessaire. La plupart n'ont sans doute même pas remarqué que le vaisseau était actuellement en orbite autour d'une planète et ceux qui l'ont remarqué ont soit mieux à faire que de regarder une décharge planétaire, soit s'amusent à essayer de reconnaître certains objets au sol à coup de puissants zooms ou tentent de percevoir des formes parmi les monceaux de déchets, un peu comme avec les nuages.

Mais tout ça n'explique pas ce que fait la Zeltrone dans un petit vaisseau en route vers la surface. Tout a commencer quelques semaines plus tôt quand la comtesse hapienne Regiva Varstek a eut les yeux plus gros que le ventre lors d'une partie de sabacc endiablé et se retrouva incapable de payer son dû à la banque du Golden Star, le casino du vaisseau. Elle n'était pas vraiment sans le sous, disons que son "argent de poche" pour la croisière était limité. Du coup, elle n'eut d'autre choix que de payer en nature.

Ça arrivait assez fréquemment avec celles et ceux dont les crédits brûlaient les mains. Certains même ne payaient que de cette manière. Bijoux, animaux exotique, biens rares et/ou luxueux, ressources naturelles, droïdes, esclaves, vaisseaux de toutes tailles, propriétés en tout genre. Une fois, l'Endless Dream avait même acquis plusieurs systèmes stellaires entiers, mais n'en n'ayant pas l'utilité, ils furent revendus à un très bon prix à l'Autorité du Secteur Corporatif.

Bref, pour revenir à la comtesse, celle-ci offrit en guise de paiement la décharge de Roktalar, l'une des plus grandes de Raxus Prime avec presque deux millions de kilomètres carrés de superficie. Céder uniquement pour le prix du m², la comtesse ne daigna pas considérer la valeur de ce qu'il y avait dessus. Après tout, ce n'était qu'un tas d'ordures géant non ?

Oui et non. Certes les piles de déchets ressemblaient à des chaînes de montagnes, taille incluse, mais la nature de ces derniers pouvaient être intéressant. Beaucoup de gens jettent tout ou n'importe qui , qu'il soit défectueux, endommagé... ou tout simplement passé de mode, encombrant ou ne valant plus rien. Donc on peut trouver des choses intéressantes sur place. Certains avaient même trouvés des vaisseaux entiers qui avaient juste besoin d'un gros nettoyage en profondeur et d'une remise à niveau des machines pour repartir. D'autres avaient trouvés des trésors en crédits ou objets rare et précieux dans des épaves sous des tas de ferrailles.

D'après l'historique de la décharge, que Larelia s'était donnée la peine de lire contrairement à son ancienne propriétaire, Roktalar pouvait receler de ce genre de trouvailles. Mais la zone était vaste, son temps limité... et elle n'aurait pas vraiment l'utilité d'un vaisseau de gros tonnage intact sous les décombres ou des possibles montagnes de ressources ou de matériels cachés. Du coup, elle contact Zarseen pour lui demander si elle était partante pour un peu d'exploration peu reluisante, mais prometteuse.

La Mandilienne ne pouvait pas se déplacer, l'APEX ayant besoin d'elle ailleurs. Toutefois, elle avait elle aussi ressenti le potentiel des lieux et détacha une de ses employés pour assister Larelia dans sa tâche. Elle ne donna qu'un nom de code "Sin" et une vague description : Humaine, peau légèrement halé, cheveux blancs... et un point commun avec la Zeltrone.

C'est ainsi que notre Rouge se rendit sur la planète dans un vaisseau aux lignes élégantes, mais sans prétention, accompagnés de quelques droïdes pour les possibles travaux et sa protection. Vêtue d'une combinaison moulante noire laissant peu de place à l'imagination, équipées de protections adéquates aux bons endroits, des bottes et des gants avec surface magnétiques et emportant un respirateur au cas où l'air serait toxique et une arme parce qu'on ne sait jamais, la Zeltrone quitta le vaisseau, s'adaptant à l'odeur pas franchement agréable après une bouffée d'air à plein poumon pour accélérer les choses.

Après avoir grimpée un petit monticule formé par de la ferraille entourant un vieux propulseur, Larelia vit le vaisseau de sa contact un peu plus bas avec une Humaine au cheveux blancs observant les alentours. Elle s'en approcha, ne se privant pas pour jeter un coup d’œil discret, mais appréciateur sur sa silhouette en montrant patte blanche aux droïdes l'accompagnant :

"Vous devez être Sin. Je m'appelle Larelia. Partante pour une chasse au trésor ?"

Occultus incarne :

Sinikka « Sin » Taika – Spécialiste en évaluation

Ainsi donc, voilà La Rouge, comme l’a identifié Zarseen. Je vois… La vue est loin d’être désagréable et, déformation professionnelle oblige, je m’interroge sur sa valeur. Tout ce que je regarde est évalué, c’est systématique. Certains vous diront que je suis insupportable car le temps, comme n’importe quoi d’autre est une ressource. Or je ne le gaspille pas avec des gens sans valeur, ce qui veut dire que je ne voudrai pas leur parler et le leur dirai sans détour. Juste à regarder autour de moi et j’ai déjà commencé le processus d’élimination dans ce qui pourrait être d’intérêt pour l’APEX. Certains diront que c’est une malédiction, de voir le monde uniquement avec une étiquette de prix à côté mais on s’y fait. Croyez-moi, on a bien assez d’une vie pour se refaire une fortune à de nombreuses reprises et apprécier les nombreux trésors existant en cette galaxie.

Je réponds à la présentation de mon interlocutrice par une légère révérence en utilisant ma cape pour rajouter de l’effet. Sinikka Taika, spécialiste en évaluation, que je lui laisse savoir. À elle de tirer ses propres conclusions sur l’éventail de responsabilités à ma charge, c’est une présentation, pas une lecture de mon CV. Je regarde les droïdes qui l’accompagnent. Hum. Pas un mauvais choix mais elle pourrait avoir mieux. Il faudra que je lui fasse une liste. Ce n’est jamais une mauvaise chose d’avoir du choix et c’est encore mieux quand on peut continuer d’améliorer ce qu’on a. Pourquoi pensez-vous que certaines personnes investissent des milliers et des milliers de crédits pour personnaliser leur vaisseau? Parce qu’ils veulent le meilleur. Parce qu’ils savent qu’il faut évoluer. Si vous n’évoluez pas, vous serez désavantagé et tout n’est que compétition en ce bas monde.

Reste à décider par quoi nous allons commencer. La superficie à couvrir est extrêmement vaste et j’ai beau avoir fait mes devoirs, comme on dit, il y a bien trop de zones intéressantes à explorer. J’ai dressé une carte en fonction des informations que j’ai pu trouver mais je doute que ce soit assez. Et puis du reste, c’est SA décharge, à elle de décider par quoi on commence. Je ne suis pas difficile, honnêtement. Ce sera toute une aventure, ça c’est clair. Une chasse au trésor, c’est le cas de le dire. Je pourrais être dans une tour d’ivoire à gérer un portefeuille d’actions ou à aller d’enchères en enchères pour mettre la main sur davantage de possessions intéressantes mais bien franchement, je préfère et de loin le terrain. On s’ennuie extrêmement vite quand tout se fait en pianotant sur un clavier. Et puis du reste, je tiens à rester en forme. Se dégourdir les jambes ne fait jamais de tort.

« Alors, par quoi on commence? J’ai étudié tout ce que j’ai pu trouver comme documentation sur les lieux et j’ai identifié plusieurs dizaines de sites intéressants. Clairement, il va falloir plus qu’un voyage ici pour découvrir tous les trésors qui se trouvent ici. Si tu permets, je vais t’identifier une partie des sites potentiellement intéressants. À toi de choisir, bien sûr. Oh et à ta place, je garderais les moteurs chauds sur ton vaisseau.

Cette planète est dangereuse pour de nombreuses raisons et pas qui est toxique. Un des sites intéressants est un des premiers établis dans cette décharge. Autrement dit, la valeur historique de ce qu’on va trouver à elle seule pourrait rapporter plusieurs milliers de crédits. Un autre date de l’époque de la guerre des clones. Supposément que la CSI aurait fait certaines expériences ici. Enfin, un troisième serait le site où un pirate de l’espace a caché son butin. Une préférence? »

Directement plongée dans le bain et pas uniquement au niveau de l'odeur ambiante, Larelia constata que Sin avait déjà tout prévue. Trois zones à explorer avec potentiellement des choses intéressantes à dénicher. Vue la taille de la décharge, c'était sans doute les trois zones d'intérêt les plus proche. Comme dit plus haut, il existait des pays ou des continents plus petits que cette zone de stockage.

Donc nous avons une région où un pirate aurait soi-disant enterré son trésor, une autre qui fourmillerait de vestiges de l'ancienne CSI et une dernière où le potentiel de dénicher des antiquités était assez énorme :

"Hum... On pourrait commencer par le trésor de notre ami pirate. C'est le plus proche et si c'est du vent, on ne terminera pas la journée sur une frustration ! Les moteurs sont toujours chaud et je vais prendre des dispositions pour scanner les sites."

Elle pianota quelques choses sur son datapad et trois petites détonations se firent entendre. De la zone plus en hauteur où le vaisseau de la Zeltronne était posée, trois petites colonnes de fumée s'élevèrent dans le ciel, se dirigeant vers les trois zones ciblées. L'un des projectile passa près d'elles avant de se séparer, dévoilant son contenu : plusieurs petits droïdes sondes grosse comme des pomelos qui se répandirent en pluie juste à quelques kilomètres, à l'endroit où il y avait officiellement plusieurs collines de déchets divers et variés.

Un autre son se fit entendre, mais ce fut celui d'un moteur. De deux moteurs même, s'avançant vers elles. Deux motojets amenés par les droÎdes de Larelia qui repartirent sans demander leur reste en laissant les engins à la disposition des deux femmes :

"Vue la distance à couvrir j'ai pensée que ça serait plus pratique. Elles sont prévues pour fonctionner dans les pires conditions. J'espère que t'as ton permis... Je peux te porter aussi si tu veux !"

Quoi qu'il en soit, les deux femmes quittèrent les lieux dans un vrombissement énergique. En chemin, Larelia raconta la légende entourant ce trésor. L'Humaine devait déjà la connaitre, mais on ne sait jamais, il peut y avoir plusieurs versions. Le pirate en question était Darok Jar, un Draethos ayant vécu quelques années avant l'avènement de Darth Krayt. Écumant la galaxie avec son vaisseau remplit de coupes-gorges, il est connu pour avoir aborder le yacht du fils du sénateur de Corellia de l'époque qui était un multimilliardaire. La légende veux que, comme tout bon pirate, Darok a cacher son butin quelque part sur Raxus Prime.

En tout cas, la date de "formation" des collines de déchets dans la zone correspondent à cette époque. Maintenant, est-ce qu'il y avait un trésor en dessous ou est-ce que la chose ayant le plus de valeur là-dedans soit un groupe de machines à laver ? Le mystère reste entier. En attendant d'y parvenir, il avait quelques kilomètres à parcourir. De quoi en profiter pour discuter et faire un peu connaissance...

Occultus incarne :

Sinikka « Sin » Taika – Spécialiste en évaluation

On commence par le trésor, donc. Il y presque quelque chose de romantique là-dedans, en fait. Je ne suis pas contre, remarquez. C’est, des trois, celui qui promet d’être le plus intéressant. Un pirate, s’il y a un trésor, ce ne sera pas facile à trouver. Peut-être qu’il y aura des pièges, des trucs plus intellectuels à résoudre pour accéder au butin. Si c’était si facile, ces richesses auraient été récupérées depuis longtemps, non? Alors dans ce cas, c’est à nous de nous montrer plus malines que les autres. De prouver que l’APEX est loin d’employer des imbéciles et que quand il s’agit de quelque chose lié au crime, nous sommes dans notre élément plus que quiconque. Excellent choix, que je lui dis, comme si elle était au restaurant et qu’elle venait de consulter la carte des vins. Quoi? On peut bien s’amuser un peu, non? Je n’ai reçu aucun autre me forçant à faire le contraire.

Cependant, quand elle me propose un moyen de transport, je secoue négativement la tête et je siffle un bon coup. Un de mes droïdes m’apporte ma propre motojet. Du sur mesure pour les environnements hostile, un gouffre sans fond d’investissements par-dessus investissements pour en faire quelque chose de vraiment unique. Joueuse, je lui fais la même proposition, si elle veut être la passagère… Elle est la bienvenue. Quoi? J’aurais pu, par pure provocation, embarquer avec elle sur le même véhicule. Une partie de moi, pragmatique, me dit que ce serait une très mauvaise idée en cas de pépin. Doubler la puissance de feu pour éliminer un obstacle est préférable mais c’est ma prérogative, pas forcément la sienne. Si elle veut monter avec moi… Je la regarde et je lui dis : quoi, tu dois aimer enfourcher des gros engins, non? Je parle, naturellement, de se mettre en selle…

Si vous voulez. Il n’y a que peu de choses de plus grisantes que de faire du motojet. Veut, veut pas, c’est flirter avec la mort. Dans un speeder, dans un chasseur, vous avez beaucoup plus de chances de vous en sortir. Véhicule plus gros donc plus de place pour de la stabilisation gyroscopique, des caméras de détection, des ordinateur performants pour éviter les impacts, les crashs et tout. Souvent, également, ce sont des habitacles fermés donc on réduit les risques de blessure pour le pilote. Un motojet ne donne pas ce genre d’assurance, pas du tout. Une mauvaise manœuvre et on mettra quelques cuillérées de vos restes dans une minuscule boite qu’on enterrera ensuite. C’est l’idéal quand on aime prendre des risques. Et prendre des risques, financièrement, c’est mon job, en tant qu’évaluatrice. Si je me trompe dans mon estimation, on va perdre au lieu de gagner.

Comme je ne suis pas envoyée pour évaluer des choses en dessous des milliers de crédits, autant vous dire qu’il faut avoir de sacrés nerfs. Bref. Nous partons donc, moi sur ma propre machine, potentiellement avec un passager mais quoi qu’il en soit, je profite du trajet pour faire connaissance. Contrairement à Dezira qui aurait lu de facto son dossier, n’étant pas une espionne, je préfère me faire ma propre idée. Je lui demande donc comment elle s’est retrouvée avec ces montagnes de déchets, si elle compte vraiment prendre le temps d’investir pour rentabiliser le tout, quel genre d’opération elle-même et comme elle voit ses risques et bénéfices. Ce qu’elle aime faire de son temps libre, aussi. Zeltron ne veut pas dire être forcément sur le dos les cuisses écartées. Peut-être qu’elle aime les beaux arts, peut-être que c’est une avide collectionneuse de quelque chose d’inusité et de rare.

Je ne connais rien d’elle, après tout. Mais comme avec n’importe quoi… Je l’évalue!

L'Humaine accepta l'idée d'une chasse au trésor dans le sens le plus littéral du terme avant de rejeter le moyen de transport offert par la Zeltrone et faire amener sa propre motojet. Un modèle clairement personnalisé et fait pour progresser dans des environnements peu accueillant. Larelia n'était pas vraiment une experte en mécanique, mais elle savait reconnaître une belle cylindrée quand elle en voyait une. Elle lui proposa même de l'accompagner en tant que passager, avec un petit sous entendu en prime qui fit sourire la Zeltrone, éveillant son caractère joueur. Elle s'approcha, touchant la bête du bout des doigts en longeant la carrosserie :

"Tu sais, la taille sans la maîtrise, c'est juste un nombre !"

Dit elle en souriant avant d’enfourcher la motojet à la place passager. Un autre sous entendu, mais avec un fond de vérité : Que ce soit au lit, avec un vaisseau, une entreprise et dans bien des situations, avoir les attributs les plus gros ou puissant sans en avoir la maîtrise est au mieux inutile, au pire handicapant. Confortablement installée, elle attendit que la pilote ne prenne les commandes avant de foncer à toute vitesse au milieu des montagnes de déchets.

Les deux femmes profitèrent du trajet pour faire connaissance. La Zeltrone raconta comment elle était entrée en possession de cette décharge, parce qu'une noble hapienne ne savait pas gérer sa pulsion de dépenser dans un casino et qu'elle offrit donc cette décharge juste pour le prix du terrain sans prendre en considération ce qu'il y avait dessus. Ce qu'elle comptait en faire était une bonne question. D'habitude, quand l'Endless Dream récupère des possessions matériels de ce genre, son premier réflexe était de les revendre avec un petit bénéfice en bonus.

Mais Larelia, elle, voyait les choses autrement : son entreprise pourrait gagner bien plus d'argent en conservant ces paiements en nature et faire fructifier des investissements bien placé en continuant de les gérer. Certes, une décharge géante n'était pas ce qui lui était venue à l'esprit quand cette idée germa dans sa tête. Pour elle c'était plutôt des blocs d'immeubles convertit en hôtel ou résidence de luxe, des complexes touristique haut de gamme sur des terrains vierges à couper le souffle, des nightsclubs, des cantina et autre établissements du genre qui passait simplement sous la gestion du vaisseau...

Toutefois, cette décharge avait ses avantages. Déjà, plus besoin de payer pour déposer ses déchets quelque part. Ensuite, avec l'évolution des technologie en matière de recyclage, ces montagnes de déchets à perte de vue pouvait être une mine de ressources, dont certaines rares et précieuses, avec un filon permettant de fonctionner pendant des millénaires. Et ça c'est sans parler des potentiels trésors à trouver et/ou à restaurer. Bref, oui elle allait garder cette décharge. Il suffisait juste d'embaucher les bonnes personnes et le bon matériel pour en faire quelque chose de rentable et de qualité.

Puis vint le temps de parler des passes-temps et des hobbies. La Zeltrone parla de sa curiosité naturelle, l'illustrant par certains détails sur tel ou tel objets reconnaissables parmi les monceaux de déchets autour d'elles, mais aussi la boisson, la nourriture, d'art, d'objets de collection et de divertissement. Elle ne mentionna pas la partie "galipettes sous la couette", ou ailleurs même. Après tout, chez presque tout les Zeltrons, avoir une libido sans limite était pour eux aussi naturels que respirer. Et vue la manière dont elle s'était collée à Sin pour lui parler montrait qu'elle n'appartenait pas à la catégorie des Zeltrons prude et asocial, si si c'est très mais ça existe.

Donc pas la peine de mentionner ce qui était une évidence même, à part si sa collègue voulait des détails plus croustillants à ce sujet. Après tout les Zeltrons n'avaient pas de tabou sur le sujet et en parlait comme d'autres parlent de politique ou de championnat sportif. Par contre, il faudrait juste qu'elle s'attende à une "contre-attaque" de questions sur ce sujet à son tour... Après tout, c'est mieux quand on en parle à deux... ou plus, non ?

Puis, ce fut au tour à la Zeltrone de poser des questions sur Sin. Ses goûts, ses passes-temps, sa fonction exacte dans l'APEX et aussi comment elle avait intégré l'organisation au point d'être une collaboratrice de Zarseen. Est-ce que la Mandilienne lui avait aussi fait le coup du costume wookie ? Est-ce que Loktar lui avait sauté dessus pour réclamer des gros calins comme la grosse diva à fourrure qu'il est ?

Pendant que les femmes parlaient, les kilomètres étaient dévorés et elles arrivèrent en vue de leur destination où les petites sondes de la Zeltrone étaient déjà à pied d’œuvre en scannant les environs. En apparence, c'était un monticule de déchets comme des milliards d'autres sur la planète. Une petite centaine de mètres de hauteur, principalement composé de ferrailles avec l'épave d'un YX-1080 posée sur l'un des flancs de la colline artificielle, toujours en un seul morceau, mais largement éventré au niveau des soutes. Peut-être la cible de pirates plutôt agressifs, ou une cargaison qui a explosée ou un accident provoqué par la manutention de l'épave à cette endroit. Avec le millénaire de rouille et de passage du temps par dessus, c'était sans doute impossible de le savoir sans faire appel à des archéologues expert en la matière... et qui ferait ça pour une épave sur Raxus Prime ?

Bref, les droïdes avaient déjà trouver quelques éléments intéressants que la Zeltrone s'empressa de dévoiler à Sin :

"Apparemment, la colline est véritablement artificielle. Ce n'est pas juste un gros tas de déchet entassés là. Il y a une structure en dessous que les déchets recouvrent. D'après les rapports officiels, c'est un cargo moyen de classe Helot. Darok Jar avait un vaisseau identique, le "Croc Sanglant". Ça vaut peut-être la peine de jeter un œil... Si on arrive à trouver un moyen d'y entrer... de préférence sans se retrouver avec la montagne sur la tête."

Occultus incarne :

Sinikka « Sin » Taika – Spécialiste en évaluation

Je suis quelqu’un de simple, répondis-je à la zeltrone. J’aime les choses de valeur. Ce qui n’est pas un mensonge, quand on y pense. Je suis née avec le don de pouvoir déceler ce qui peut rapporter gros. Un don… Et une malédiction en même temps car je ne me contente pas facilement des choses, en même temps. Jadis, j’ai eu brièvement une sorte de vie amoureuse… Mais j’ai fait énormément de cœurs brisés à cause de cela. Vous vous mettez en couple avec quelqu’un ayant beaucoup de valeur, pas sur le plan sentimental, bien sûr, je ne crois pas à ces conneries, puis vous rencontrez quelqu’un de plus intéressant donc avec une valeur plus élevée et machinalement, votre couple devient synonyme de pertes car on peut avoir mieux. Et ainsi de suite jusqu’à ce que je me dise que c’était une perte de temps. On peut toujours trouver mieux donc pourquoi… Bien…

Dépenser de l’énergie sur quelque chose qui ne rapporte pas suffisamment. Et oui, j’ai raconté tout ça à la zeltrone parce que si elle n’a pas de tabou sur le sexe, je n’en ai pas sur mon don et ce qu’il m’apporte, les bonnes et les mauvaises choses. J’ai décidé, à la place, de ne plus m’attacher sur le plan des relations sur la durée. Ce qui veut dire que sur le marché, je suis libre, si vous voulez parler avec le jargon du milieu. Pour ce qui est de mes passe-temps, je suis souvent en train de parcourir les différentes ventes aux enchères ou en train de suivre le cours de la bourse… Parfois depuis un site archéologique, une ruine, une épave de vaisseau ou assimilable. Quoi? Certains trésors sont horriblement difficiles d’accès et j’ai les cicatrices pour le prouver. Je pourrais les faire disparaitre avec la technologie moderne… Mais ce sont mes trophées. Un rappel, si vous préférez, en fait.

Quand je me regarde dans le miroir, que je vois ce visage que certains diront enlaidi par de vieilles blessures, je vois un rappel comme quoi ce qui vaut vraiment quelque chose ne s’obtient pas facilement. Une leçon que, plus jeune, je n’ai pas toujours mis en application. Évidemment, la conversation est cordiale et ponctuée de petites anecdotes amusantes et de faits divers qui vont peut-être lui permettre de faire, prochainement, de bons investissements pour son entreprise. Et bien entendu, car nous sommes toutes les deux du genre à être vives d’esprit, je ponctue le tout de double sens et autres artifices du genre. Quoi? Que je sache, elle n’est pas prude, c’est une zeltrone, après tout et une adulte majeure et j’espère vaccinée. Si elle prend offense face à quelque chose que j’ai dit, elle me le dira et c’est tout. Et avec tout ça, nous voilà arrivés sur place. Notre premier site de fouilles.

J’écoute ses explications avec attentions. Je vois, je vois. Un seul truc me dérange. Si c’était si facile de trouver cet amas artificiel, pourquoi alors personne ne s’y est aventuré? Pensez-y. La légende ne date pas d’hier et je ne suis pas la seule personne dans l’histoire de la galaxie capable de passer des heures à mettre en relation le contenu de divers documents. Ce qui veut dire que si je peux le faire, d’autres le peuvent aussi. Et si quelqu’un avait mis la main sur le trésor, inévitablement, il s’en serait vanté ou certaines pièces se seraient retrouvées en circulation. Ce qui veut dire que si c’est le bon endroit, même si nous atteignons notre objectif, il y aura bien plus aux choses que ce que l’on voit. Reste à savoir quel sera notre angle d’approche à tout ceci car je n’ai certainement pas envie que cette opération tourne au fiasco. Cela me mettrait de fort méchante humeur.

« C’est trop facile. Admettons que nous soyons au bon endroit, ce que mes recherches définissent avec une certitude de 93%. Tes sondes n’ont pas mis grand temps à découvrir ce que semble cacher cet amas artificiel. Tu sais autant que moi que si j’ai pu trouver les coordonnées, d’autres ont pu le faire aussi. Alors… Pourquoi le trésor est encore là si c’est si facile? Quelque chose cloche… Le quoi reste à déterminer. »

L'Humaine n'était pas avare en information sur sa personne et tout chez elle semblait tourner autour de la notion de qualité/prix. Pour elle, tout devait avoir une valeur suffisante à ses yeux pour qu'elle s'y intéresse et dès qu'elle trouvait quelque chose, ou quelqu'un ayant une plus grande valeur marchande à ses yeux, elle allait ailleurs. Donc nous avons là une personne capitaliste à l'extrême, pas dans le sens "avoir un goût de luxe indécent ou en vouloir toujours et encore plus à n'importe quel prix", mais dans le sens où tout devait suivre une loi de rentabilité matérielle ou temporelle bien à elle, applicable à absolument tout et tout le monde.

Pour ce qui était du temps libre, elle aimait flâner sur les sites d'enchères et boursier et aussi aller sur le terrain à la recherche d'objet de valeur. Puis la conversation glissa vers des choses plus personnelles, le tout ponctué par des anecdotes amusantes constellées de sous-entendu. La Zeltrone en fit de même, rajoutant qu'elle n'avait rien contre les cicatrices. Après tout, c'était les témoins de se vie et elles racontaient toutes une histoire. Si certaines étaient banale comme une mauvaise chute, d'autres se rapportaient sans doute à des évènements aussi mouvementés qu'intéressants.

Bref, de retour sur le tas d'ordure géant, Sin mentionna qu'elle trouvait tout ça trop facile. Après tout elles n'avaient mit que quelques minutes pour trouver un soi-disant trésor. Elle soupçonnait un piège, ce qui était logique :

"On peut partir sur plusieurs éventualités. La plus simple est qu'il n'y a pas de trésor. Soit ce n'est pas le bon endroit, que c'est un leurre détournant de la véritable cachette ou qu'il n'existe tout simplement pas. Après tout les légendes de trésors sont bien souvent... rien de plus que des légendes."

Elle tourna autour du monticule, continuant son explication :

"Ou alors... le trésor est bien là, mais soit il est hors d'atteinte avec des pièges ou des obstacles, soit il a déjà été raflé il y a plusieurs siècles et tout a été fondu dans le coin pour l'écouler plus facilement, soit il n'a plus aucune valeur de nos jours parce que ce qui était rare ou précieux il y a un millénaire ne l'est plus forcément de nos jours."

Elle arriva au niveau de l'autre épave de cargo, posée à flanc sur le tas de ferrailles :

"Par contre, c'est peut-être pour ça que la soute est éventrée ici. Une tentative d'accéder à l'intérieur du monticule. Les droïdes disent que tout est bien stable, ça ne risque pas de céder avec nous dedans tant que personne ne se décide mettre le bazar dans le coin. Au pire, on trouvera peut-être deux-trois choses sympa là-dedans !"

À ces mots, elle commença à grimper, débutant sur ce qui semblait être une sorte d'appareil de lavage grande capacité, puis un ensemble de poutre en duracier. Elle progressa prudemment en s'assurant que chaque endroit qu'elle touchait était stable et sans risque de se blesser. Une infection à cause d'une coupure sur un objet qui pourrit gentiment ici était la dernière chose qu'elle voulait :

"Tu sais ? La vue serait encore meilleure si tu me suis !"

Dit-elle en taquinant alors qu'elle poursuivait son ascension jusqu'à la soute explosée du cargo. Le chemin d'accès était plutôt simple et sans doute expressément aménagée pour atteindre l'épave dans devoir jouer les alpinistes chevronnés. Progresser dans l'épave serait plus compliqué pour la simple et bonne raison que le sol n'était pas plat. En tout cas, elle remarqua une échelle improvisée faites de soudures à même la paroi pour se déplacer plus facilement dans cet engin fortement incliné :

"On est pas les premières à être venues ! Ils ont aménagés tout un chemin rien que pour nous, la chance !"

Ou pas, car s'il y avait bien un trésor dans les parages, soit ceux qui ont créer ce passage on déjà tout pris, soit sont rentrés bredouilles... soit ils sont toujours là dans un état de décomposition plus ou moins avancé. Au pire, mes droïdes étaient toujours en train de scanner l'intérieur, donc s'il y avait le moindre souci, elles le saurait. Donc pourquoi se focaliser sur les mauvaises options tout de suite ?

Occultus incarne :

Sinikka « Sin » Taika – Spécialiste en évaluation

Je ne suis pas inquiète de trouver une absence de trésor ou de danger, loin s’en faut. Si nous ne trouvons rien de valeur, au strict minimum, j’aurai pu me faire une meilleure idée de ce que La Rouge peut rapporter à l’APEX. Ou de façon plus égoïste, ce qu’elle peut ME rapporter. On me dira que c’est complètement débile de ne pas voir les gens pour leurs qualités, leur beauté, leurs bons côtés… Peut-être. Peut-être. Ça ne rend pas l’expérience moins mémorable ou intéressante et cela fait surtout que je ne perds pas de temps avec ceux qui n’en valent pas la peine. Souvent, je ne m’encombre pas d’une excuse, je mets simplement fin à la conversation en la quittant. Ça me donne une certaine réputation mais ce n’est pas quelque chose d’important à mes yeux. La valeur d’une réputation est négligeable face à ce qu’il y a derrière, véritablement. Très certainement.

La zeltrone a raison, la vue est plus belle, ou tout du moins intéressante en escaladant à sa suite. Une fois au sommet, j’en profite pour regarder notre environnement immédiat. Effectivement, nous ne sommes pas les premières à venir ici et à mon avis, le trésor est encore ici. Je ne dirais pas que c’est une sorte de pouvoir surnaturel qui me le dit mais comme je l’ai mentionné, je n’en suis pas à l’exploration de la première ruine. On finit, à force d’habitude, de remarquer certains schémas qui se répètent. L’accessibilité en soi n’était pas le problème. Ce qui veut dire soit des pièges ou bien des écrans de fumée pour détourner du véritable objectif. La voie immédiatement accessible me fait me dire que nous allons sur la mauvaise voie. C’est comme lorsque vous marchez en forêt. Un sentier fréquemment utilisé ne vous fera pas trouver les véritables trésors des lieux. Oh non.

Trop évident, que je finis par dire. Si je devais évaluer la situation, je dirais que ce passage doit mener directement à l’espace cargo du vaisseau caché sous cet amas de poubelles, expliquais-je. D’après moi, et je commence à regarder le plan fourni par les droïdes, notre point d’entrée est ailleurs. Probablement même pas ici mais plusieurs mètres plus loin. Pensez-y. Un pirate vient sur Raxus Prime pour y enterrer son trésor… Et il le laisserait tout bonnement dans la soute, là ou il est facilement accessible? Plus j’y pense, plus je me dis que le trésor n’est pas ici mais un indice pour nous mener au véritable trésor. Évidement, je n’ai aucune preuve de ce que j’avance. Juste… De la logique et de l’expérience de ce genre d’escapades. Je peux me tromper, je le redis. Et peut-être que je vais me tromper. Mais si j’ai raison? Nous pourrons peut-être réussir où les autres ont échoué…

« Si tu veux mon avis, nous sommes en train de nous faire avoir comme tous les pseudos chasseurs de trésor qui sont venus ici avant nous. C’est trop facile. Trop simple. Un accès direct aux soutes? Allons donc. Si ce pirate était si peu possessif de son trésor, il aurait pu simplement abandonner le tout dans un astéroïde ou le faire mettre dans une voute dans un des nombreux paradis fiscaux de cette galaxie. Non. Non…

C’est un leurre, clairement. Que sais-tu exactement de ce pirate, ô intrigante Zeltrone à la chute de reins affriolante? Quelque chose me dit que c’est avec un œil neuf et un sens du détail minutieux qu’on va mettre la main sur le gros lot. Est-ce qu’il avait un signe distinctif, le croc sanglant? Car jusqu’à preuve du contraire, c’est un cargo qui y ressemble qui est enterré en dessous. Pas forcément ce qu’on cherche… Nuance subtile mais pertinente. »

Pour Sin, tout ça ressemblait fort à un piège. Pour elle, le trésor n'était pas ici. L'accès au vaisseau caché sous les décombres aussi bien dégagé et facile d'accès ? C'était trop simple pour un soi-disant "trésor perdu". La Zeltrone était d'accord. Elle demanda alors sur un ton presque joueur ce que Larelia savait quelque chose de plus sur leur cible :

"Eh bien, ma chère Humaine aux craquantes cicatrices, Le Croc sanglant était un cargo de classe Helot lourdement modifié peint en rouge sang et une peinture en forme de sourire carnassier sur l'avant, d'où son nom. Darok Jar n'était pas le plus subtil des pirates. En fait il était extrêmement agressif et téméraire dans ses tactiques. Tout ou rien, tu vois le genre. C'est sans doute pour ça qu'il a ramassé un tel trésor sans se faire prendre. Il allait dans les endroits les plus improbables et fonçait dans le tas sans réfléchir. Et il survivait uniquement parce que son vaisseau pouvait encaisser des punitions extrêmement sévères, apparemment sans broncher. Certains disaient que c'était un prototype avec un nouveau blindage révolutionnaire, d'autres disaient que le voir vous tomber dessus à toute vitesse provoquait suffisamment la surprise pour que la réponse soit désordonnée et inefficace."

L'ennui avec toutes ses informations, c'est que c'était des râgots, donc la véracité des propos étaient hautement discutable, sans parler des 1000 ans qui sont passé entre temps, rendant encore plus flou la limite entre l'Histoire et les histoires. Assise sur un vieux meuble de cuisine, la Zeltrone continua de réfléchir :

"Donc... Si on part de principe que les histoires de pirates aient un fond de vérité. Le Croc Sanglant était un vaisseau très lourdement armé... Et cette section de la décharge, même si elle couvre la bonne époque, contient uniquement des épaves et des déchets d'origines civiles. Peut-être qu'il faudrait faire comme Darok et fonçait dans le tas sans réfléchir, mais plutôt vers la section "matériel militaire"."

Après tout, même si le vaisseau était à la base un appareil civil, s'il était armé jusqu'aux dents, il aurait sans doute plus sa place dans les parties de la décharge destinées aux armes et autres équipements militaire d'après la bureaucratie locale. Un endroit hautement sécurisé... l'endroit parfait pour cacher un trésor sans trop se fatiguer à mettre en place des leurres et des pièges. Du Darok tout craché quand on y pense !

Maintenant, il fallait trouver la bonne section de la décharge. Logiquement la plus proche d'ici si toute la décharge était segmentée en zones chronologiques. Pour l'entrée, ce n'était pas un problème. Après tout, Larelia était la propriétaire des lieux. Elle pouvait donc aller n'importe où. Mais même avec ça, il fallait toutefois repartir à 0 dans un endroit qu'aucune des deux femmes n'a préalablement analyser. Et il fallait sans doute trouver un vaisseau bien caché dans un gros monticule de ferrailles au milieu de montagnes d'arme et d'épave de chasseurs, croiseur et même plus gros. Il parait même que la zone datant du Premier Empire Galactique abritait l'épave d'un super stardestroyer. C'est dire qu'on pouvait tomber sur à peu près n'importe quoi...

La Zeltrone se leva et entreprit la descente jusqu'à la motojet, non sans taquiner sa comparse humaine en dandinant doucement. Oui elle aimait bien jouer et elle avait l'air d'apprécier ce qu'elle voyait. Comment lui en vouloir ?

Occultus incarne :

Sinikka « Sin » Taika – Spécialiste en évaluation

À la question : ça ne te frustre pas d’avoir analysé la mauvaise zone, la réponse est non. Faire l’acquisition de choses de valeur est rarement simple. Si c’était facile, la galaxie serait remplie à craquer de riches. Or, au vu de la pauvreté qu’on voit un peu partout… C’est loin d’être le cas. Ce qui veut dire que non seulement il faut vouloir mettre des efforts mais en plus, il faut savoir accepter que ça ne va pas fonctionner à tous les coups. Et puis bon, en si agréable compagnie, c’est un mal pour un bien. Cela me permet de passer davantage de temps avec La Rouge. Nous devons nous rendre dans la section militaire… Ce qui veut dire un trajet d’une dizaine de minutes. C’est une planète poubelle dont on parle, pas de deux emplacements directement collés l’un à l’autre. Rappelez-vous ce que je viens de dire sur la facilité. Le succès ne sera que plus savoureux.

Car oui, je n’ai aucun doute que nous allons réussir là où les autres ont échoué. Pour ma part, ce ne serait pas la première fois et ce ne sera certainement pas la dernière non plus. Pendant le trajet, j’en profite pour continuer à converser avec La Rouge. Puisqu’elle aime provoquer… Je me lance dans un captivant récit débordant de sous-entendu, à un point tel qu’on peut se demander : une chasse au trésor, d’accord… Mais on parle d’une personne ou d’un objet précieux? Un autre talent qu’il faut absolument maitriser dans mon domaine : tout ce qui a trait au vocabulaire. Un terme dans un contrat ou une entente fait toute la différence tout dépendamment du sens dont le mot sera interprété. Oh je ne dis pas que ce sera suffisant pour faire réagir ou mettre certaines images dans la tête de ma passagère mais disons qu’elle ne pourra pas remettre en cause ma maitrise de la langue… Hum? Oui.

C’est encore un double sens. Nous finissons par arriver à destination et cette fois, mon instinct m’envoie des signaux plus favorables. Mais par où commencer à chercher, telle est la question. Quelque chose dans ce que Larelia a dit ne cesse de me revenir en tête. Au vu de la réputation de ce pirate avec un vaisseau qui a résisté à énormément d’abus et qui était du genre à foncer dans le tas… Il n’aurait quand même pas… Et en même temps ce serait parfaitement logique. Le vaisseau se serait retrouvé enterré et les débris environnants auraient terminé le travail en s’affaissant et en couvrant toute trace… C’est tellement ridiculement simple que c’en est presque brillant. Tous ne seront pas d’accord avec cette affirmation mais je ne cherche pas à obtenir l’approbation des gens mais bien des résultats. C’est mon travail, après tout. Et comme dans toute chose, je le fais bien.

« Est-ce qu’il aurait osé… Imagine un peu que notre pirate ait décidé de faire comme il a toujours fait. Foncer dans le tas. Dans le cas qui nous intéresse, un tas de débris. Avec les boucliers au maximum et avec ce que tu me dis de la solidité du vaisseau… Il y a des chances qu’il n’aurait pas explosé à l’impact et qu’il se serait creusé une sorte de tunnel dans tout ce foutoir. Ce serait son style, de ce que tu m’as raconté.

Les piles, déstabilisées, se seraient effondrées, remplissant l’embouchure et masquant le tout. Cependant, trouver le point d’impact et l’angle pris par le vaisseau ne sera pas facile à déterminer. Cela dit, comme on sait qu’il faut chercher chronologiquement, ça devrait nous permettre de réduire la zone de recherche, ce qui est déjà un léger plus pour nous. Que sais-tu d’autre sur ce pirate? En en sachant plus sur sa psyché, peut-être y trouverons nous un indice… »

Et c'était repartie pour un trajet en motojet agrémenté d'une conversation agréable remplie de sous-entendu en tout genre ainsi que d'autres effets de style. Ce petit jeu avait l'air de plaire à l'Humaine et la Zeltrone ne se priva pas de s'y laisser prendre. Après tout, avoir un joli corps aux courbes qui donne des idées coquines à la majorité des gens (il y a toujours des personnes qui ont un manque flagrant de bon goût) sans avoir un esprit et un jeu de langue tout aussi attirant, ça serait un peu du gâchis, non ?

Les deux femmes ne tardèrent pas arriver à la zone réservée aux déchets militaires. Après avoir montrées pattes blanches aux différents postes de garde, ce qui prit un certain temps, la nouvelle du changement de propriétaire n'ayant pas été immédiate, Larelia et Sin se retrouvèrent dans un endroit plus "organisé". Il y avait toujours des montagnes de ferrailles et d'autres déchets, mais les épaves étaient bien alignés et les cargaisons les plus sensibles soigneusement entreposées dans des entrepôts en surface ou des bunkers souterrains. Question sécurité, ça ne rigolait pas non plus entre les systèmes de défenses automatisés, les patrouilles de gardes et même des chasseurs passant régulièrement au dessus de leur tête.

L'Humaine eut alors une idée. Et si le pirate était resté fidèle à sa réputation jusqu'au bout ? Au lieu de se poser, est-ce qu'il n'aurait pas crashé volontairement son vaisseau quelque part, profitant de sa résistance que beaucoup disait surnaturelle à l'époque. Enfoncer dans le sol et recouvert par les déchets environnants, c'était presque la cachette parfaite. Elle demanda d'autres informations :

"À part qu'il était bourrin, accroc au ryl et qu'il avait un petit faible pour les Nautolans ? Rien de plus. Il n'était pas bavard et ses histoires viennent surtout d'anciens membres de son équipage, pas de Darok lui-même. Par contre, le fait que cet endroit soit aussi sécurisé peut nous donner un avantage supplémentaire : Un vaisseau qui se crash dans le coin ne devrait pas passer inaperçu et s'il était aussi violent que tu le pense, pas la peine de s'embêter à envoyer des secours. Par contre un évènement de ce genre a logiquement dû être consigné dans des registres. Un petit tour dans les archives ça te branche ?"

Les archives en question n'étaient pas loin, en fait c'était juste le bâtiment à côté qui faisait office de bureau administratif de la section. L'entrée des deux femmes ne passa pas inaperçue et vue les regards tellement insistant de ses messieurs sur leurs courbes qu'elles pouvaient presque les sentir sur la peau, cela faisait un moment qu'ils n'avaient pas vue de membre du sexe opposé dans les parages, qui plus est aussi bien "proportionnés" que la Zeltrone et l'Humaine. Après les présentations en vigueur qui diminua l'intensité des regards (mieux vaut pas trop s'attirer les foudres de la patronne), un jeune Humain, à peine plus de la vingtaine, fit un tour dans les archives. Sa recherche : tout ce qui ressemble à un crash de vaisseau ou une chute d'astéroïde dans ce secteur militaire il y a environ un millénaire.

Vue le temps de la recherche, l'ordinateur devait être presque aussi vieux. Il ne restait plus qu'à patienter...

Occultus incarne :

Sinikka « Sin » Taika – Spécialiste en évaluation

J’eu encore une fois un exemple flagrant de gestion inefficace. Des gardes qui s’ennuient et qui jouent davantage à la brute qu’à faire leur travail, du matériel désuet empêchant un fonctionnement efficace, une surveillance adéquate mais sans plus… Je remplacerais tout ceci par des droïdes de combat, un droïde tacticien ou deux pour la supervision, des B1 pour la surveillance légère et des B2 pour la surveillance plus « musclée » et pour patrouiller les cieux, pourquoi s’encombrer de chasseurs quand on peut utiliser des HMP droid gunship. C’est rapide, quand même lourdement armé et ça n’a jamais besoin de dormir et c’est toujours vigilant. En plus, ça peut transporter quelques troupes, une douzaine, pour un déploiement rapide. Il faudra que je le propose discrètement à La Rouge. C’est son acquisition, peut-être aura-t-elle une objection à mon idée.

Car là, ce serait clairement une présence militaire plus que cette gestion plus… Au mieux… Paramilitaire. Et je dis au mieux avec beaucoup de générosité dans mes propos. C’est frustrant de devoir attendre à cause d’une gestion inefficace. Je suis spécialiste en évaluation, c’est mon travail de voir les défauts et les désavantages des choses et de déterminer si cela vaut la peine d’investir ou non. Dans les clauses de partage des divers trésors, si on peut dire la chose ainsi, qui se trouvent dans cette décharge, je pense que Zarseen devrait inclure une clause d’optimisation des opérations. Techniquement c’est en pleine zone contrôlée par le Consortium Éternel, on ne va pas se mentir, ce qui fait qu’on ne pourra jamais avoir une présence militaire importante ici mais c’est tfacile d’avoir une petite présence armée sur une planète dont le nom doit donner de l’urticaire aux hapiennes.

Pour ce qui est de droïdes civils et d’installations préfabriquées pour pouvoir faire une sacrée opération de recyclage, car je parierais cher qu’on peut récupérer énormément de matériel, il y aura des millions de crédits à fournir mais le rapport coût / bénéfice penche vers le positif plus que le négatif quand vous savez être créatif. Évidemment que je pense à tout ça, c’est dans ma nature. C’est ce dont je discute, nonchalamment, avec La Rouge, en attendant les résultats de la recherche. Pour plusieurs, ce que je raconte ne serait pas très intéressant. Moi? Je trouve que c’est sexy, en un sens, d’entrevoir d’aussi alléchantes opportunités pour le futur. Rien que de penser à tout ce profit, ces risques qui vont permettre à une fortune de fructifier… Je me mords la lèvre inférieure et un frisson d’excitation me parcourt. Un léger rire m’échappe, ce qui me vaut quelques regards curieux.

Excuse-moi, que je lui dis, c’est plus fort que moi. Je vois le monde avec des yeux différents. Et pareille opportunité, que je lui explique, peut amener à un superbe développement et à une très belle croissance. Et, que je rajoute dans le creux de son oreille, rien que pour elle, je ne me donnerais pas le mal de faire autant de projections pour n’importe qui. Mes services se paient à prix d’or… Tu as de la chance que je ne te charge rien. Sinon… Je n’aurais pas eu d’opposition à un paiement en nature, dis en me collant presque contre elle. J’entends le garde déglutir difficilement. Non seulement il n’a pas vu de femmes depuis un moment, des belles femmes par-dessus le marché et en plus, comme bien des spécialistes bossant pour Zarseen Raynar, nous sommes professionnels, oui, mais avec un penchant pour l’hédonisme. Et je doute que La Rouge y soit hostile…

« Et dire qu’il y en a qui disent qu’on ne peut pas rendre les chiffres sexys… Quelle vision réductrice des choses… »

Le temps à attendre que ce petit jeunot, qui serait plus mignon s'il n'avait cette combinaison de travail très flashy, fut relativement long. Heureusement, Sin était là pour apporter une source de distraction plaisante. Au départ, elle ne parlait que de proposition pour rendre la gestion et la sécurité des lieux plus efficaces... ne serait-ce que pour éviter d'attendre en sentant les regards des autres ouvriers directement braqués sur certaines parties de votre anatomie, non pas que ça dérange la Zeltrone. Pas du tout même, mais pour l'instant elle avait mieux à faire et l'endroit ne s'y prêtait pas vraiment.

Puis Sin, poursuivit son jeu. Sa voix devint plus suave au fur et à mesure qu'elle parlait de chiffres et d’opportunité, trahissant une excitation non feinte d'après ses sentiments en exergue. Elle proposa ensuite ses services à Larelia pour développer cette entreprise. Rien à voir avec l'APEX, juste une proposition entre les deux femmes. Jouant le jeu de l'Humaine à la chevelure de neige qui se colla presque à elle pour susurrer l'éventualité d'un "paiement en nature" juste assez fort pour l'ouvrier le plus proche puisse l'entendre, la Zeltrone combla les derniers centimètres la séparant de Sin et lui répondant qu'elle pourrait lui offrir un "paiement en nature" si le travail était à la hauteur de sa réputation et que ce petit extra était, naturellement, proportionnel à la qualité du travail, touchant d'un geste aussi taquin que séducteur, le bras de sa comparse.

La température avait gagné quelques degrés dans la pièce et apparemment, c'était trop pour deux des ouvriers qui préfèreront partir, les mains stratégiquement placés pour cacher une réaction tout aussi naturelle que socialement déplacée dans la galaxie :

"Je crois que pour certains, les chiffres sont devenus un peu trop sexy. Et on vient à peine de commencer l'échauffement !"

Dit-elle d'un ton joueur et d'une voix susurrante juste avant que le petit jeune ne revienne avec un datapad... qui lui était bel et bien moderne et sans doute une possession personnelle. Il révéla qu'il y environ un millénaire, un vaisseau s'était bien crashé dans la zone. Pas de survivants et l'épave irrécupérable car enfoncée dans le sol en dessous d'un tas de pièces détachés pour vaisseaux capitaux qui s'est écroulé après l'impact. Un tas de pièces lourdes et massives au dessus, personne qui s'est approché à la recherche de quelconques survivants. Les indices semblaient corroborer la théorie de Sin. Elle était douée, c'est un fait.

Après avoir remercié le jeune ouvrir d'une bise exagérément sonore qui allait sans doute faire de lui la star de la soirée dans le dortoir des travailleurs, la Zeltrone quitta les lieux avec sa camarade :

"J'ai les coordonnées du crash. Il va encore falloir faire un peu de motojet. Je peux conduire ?"

Occultus incarne :

Sinikka « Sin » Taika – Spécialiste en évaluation

Que ma théorie se soit avérée être la bonne direction à prendre était une chose. Réussir à attendre l’épave, ainsi enterrée, une autre. En même temps, je n’en suis pas à ma première expédition périlleuse pour récupérer quelque chose de valeur. Un petit défi de temps en temps ne fait de mal à personne. Cela permet de rester en forme et de faire travailler ses muscles. Autrement, assis toute la journée, c’est votre derrière qui va grossir, pas le reste. Si nous sommes capables de confirmer la présence de l’épave, pour commencer, même si l’excavation ne se fait pas dans la seconde, nous saurons où chercher et comme dit précédemment, je doute très fortement que le Consortium Éternel veuille venir jouer dans la poubelle galactique. C’est bien trop trivial pour les Siths et carrément insultant pour les hapiennes. Donc… La compétition ne viendra pas de là, en fait.

S’il y a compétition, pour commencer, je précise. Les questions de La Rouge ont été assez vagues pour ne pas attirer l’attention. En fait, la seule chose qui a attiré l’attention de ces messieurs, c’est son physique donc… Ils risquent plus de dire « la zeltrone sacrément bien foutue qui est venue demander je sais plus quoi » que « la zeltrone venue poser une question sur un hypothétique crash de vaisseau ». C’est l’avantage de travailler avec quelqu’un qui est physiquement plus attrayant pour le regard. On vous oublie. Mon physique présentant une certaine musculature et un visage marqué par des cicatrices, ce n’est pas ce qui suscite beaucoup de désir chez des mâles en manque de compagnie féminine quand il y a une zeltrone à côté de vous. Une femme normale serait jalouse. Je ne suis pas normale. Personne bossant par l’APEX n’est normal, en fait. Personne, je vous dis.

Et puis tant que j’ai la possibilité de m’amuser, cela vient éliminer toute pensée négative tournant sur quelque chose d’aussi terre à terre que l’apparence physique. Je suis experte en évaluation. Un joli extérieur ne veut jamais dire un beau trésor à l’intérieur. Quiconque se fait avoir est un imbécile. Si vous saviez le nombre d’individus de la haute société qui pensent avoir entre leurs mains quelque chose de rare, cher, voire unique alors que la valeur totale est négligeable… Mais bon. Nous avons nos informations et La Rouge me demande ce qui constitue, techniquement, une terrible hérésie. Est-ce qu’elle peut conduire… Mon véhicule, personnalisé, révisé de A à Z avec amour? Avec mes configurations, mes profils suivant les situations, tout ça? Demandez à un fan, un vrai et il vous dira que ça et cracher au visage de quelqu’un, c’est pareil. Non. Se faire cracher au visage est moins insultant.

Mais… Dans mon cas, je me dis… À toute situation, une opportunité. Mais oui tu peux conduire, dis-je d’un ton bien trop innocent et « angélique » pour être honnête. Sauf que pour ma part, je viens m’installer derrière elle et nous pas dans la portion prévue pour un passager, pressant mon corps contre le sien et mes mains ne font pas le tour de sa taille. Elles sont plus haut, en fait. Superbes coussins anti impact. Elle voulait conduire? Soit. On va voir comment elle se débrouille en pilotage quand quelqu’un s’amuse, volontairement, à mettre votre concentration et votre contrôle de soi à rude épreuve. Je fais partie de l’APEX. On ne se bat pas à la loyale. Nous laissons ça aux jedis et aux chevaliers impériaux. Tu voulais conduire, que je lui murmure à l’oreille, pendant le trajet, tu dois payer le prix. C’est un deal presque honnête, tu devrais être contente, que je rajoute.

Je ne suis pas exactement pressée d’arriver. Je m’amuse, là…

Honnêtement, Larelia se doutait que Sin refuserait sa demande de conduire sa motojet unique au monde avec tous ses petits gadgets et personnalisations. En général, ces choses là, c'est comme les vibrobrosses à dents, ça ne se prête pas. Donc elle fut étonnée de voire l'Humaine acceptée, mais la surprise passa presque immédiatement. Elle ne la connaissait pas depuis longtemps, mais elle avait eut un très large aperçu de son comportement à la fois joueur et... commercial. Si elle a dis oui, c'est sans doute parce qu'elle attend quelque chose en échange. D'ailleurs son ton innocent cachait quelques choses, mais la Zeltrone aime jouer et elle n'ait pas du genre à reculer. Alors jouons.

Continuant son jeu donc, elle enfourcha le véhicule dans un geste plein de grâce, digne de ces holovidéos avec des top models en tenues légères et des grosses mécaniques. Sin s'installa derrière elle et pas sur la place passager. Elle se pressa contre la Zeltrone avant de l'enlacer, mais pas à la taille. Non, c'était plus haut, plus agréable aussi. Larelia en profita même pour s'adosser doucement contre sa passagère alors que celle-ci lui disais ce qu'elle avait en tête. En effet tout était à base d'échange avec elle et la Zeltrone devait maintenant payer le prix de cet accord "presque honnête".

Au moins, ce petit voyage au milieux des tas d'ordures aurait des avantages. Allumant la machine, Larelia, agréablement harnachée grâce à Sin, fit vrombir le moteur avant de mettre les gaz vers ce site de crash cachant potentiellement un vaisseau pirate et son légendaire trésor. Bien sûr, conduire avec une chipie comme Sin qui profite allégrement de la situation était certes très agréable, mais pas sportif. La Zeltrone se permit toutefois quelques pointes de vitesse dans des endroits dégagés, profitant des effets de la physique sur les mains de l'Humaine lors des accélérations et freinages brusques. Il n'y avait pas de raison qu'il n'y ait que Sin qui s'amuse. D'ailleurs Larelia conduisait plus doucement, histoire de faire durer un peu. Après tout, comme elle le lui rappela, il n'y avait aucune contrainte de temps dans cet accord.

Mais même avec une allure réduite, la distance se réduit toujours et les deux femmes arrivèrent à destination. C'était un tas de ferraille de grande taille comme presque n'importe quel autre tas de ferraille géant du coin, mais celui-ci avait une forme un peu particulière, déformée comme si quelque chose lui avait enlevé, on déplacé un gros morceau, formant les bordures d'un cratère et déformant le terril de déchets pour lui donner une forme plus allongée. Même des rajouts de "matières" ultérieurs, la marque de l'impact n'avait pas été effacée.

La Zeltrone attendit que sa "ceinture de sécurité" tactile se défasse avant de descendre :

"Si tout les voyages étaient aussi agréables, je ferrai de la motojet plus souvent !"

Elle jeta un rapide coup d’œil aux alentours avant de se concentrer sur le tas de ferraille, le premier objet reconnaissable étant un propulseur mit en lambeaux, sans doute celui d'un chasseur. Impossible de dire s'il était déjà comme ça au moment du crash ou si c'était ce dernier qui l'avait déchiqueté ainsi. Les droîdes d'analyses suivirent peu après, commençant a étudier la structure sous toutes ces formes, histoire de confirmer s'il y avait bien un vaisseau correspond au Croc Sanglant en dessous et si oui, s'il était accessible sans devoir le dégager de là.

Mais tout ça allait prendre quelques temps que la Zeltrone occupa par la conversation, assise sur la carcasse d'un hyperpropulseur :

"Au fait ? Ta première mission de "récupération", c 'était quoi ?"

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Sinikka « Sin » Taika – Spécialiste en évaluation

Je devrais peut-être te laisser piloter plus souvent, fis-je remarquer à La Rouge non sans un ton joueur. Évidemment que par nature, je vous toujours chercher ce qui est à mon avantage. Et en un sens, je pense que c’est assez commun à la plupart des êtres vivants qui ont un instinct prononcé pour les affaires. Remarquez qu’elle ne s’en plaint pas, la zeltrone. Je ne l’ai obligée à rien. Si elle l’avait fait, je suis suffisamment intelligente pour ne pas forcer la note. Dans mon champ d’expertise, le calcul de risques est quelque chose qu’il faut savoir faire instinctivement et instantanément. Jaugez mal la situation et en l’espace de quelques secondes, tout peut très mal tourner. Disons que mes mains ne restent pas exactement inactives pendant la balade et que l’absence de protestation voire le « contre-jeu » de Larelia semble indiquer que nous sommes deux à nous amuser.

Nous arrivons sur place et après un commentaire de La Rouge, je lui dis simplement qu’il faut juste avoir les bonnes… Conditions… Pour rendre quelque chose agréable. Trouver l’endroit exact indiqué par les gens en charge du site n’est pas difficile et le temps de laisser les droïdes faire leur travail, le plus productif à faire est d’attendre. Parfois, justement, l’inaction est ce qu’il y a de mieux car cela permet de se faire un certain nombre de réflexions face à la tâche qu’il faudra accomplir. Ceci dit, et ce n’est pas très surprenant, la zeltrone a une question pour moi. Nous échangeons, apprenons à nous connaitre. Cela fait partie du processus de socialisation normal… Ou si vous voulez voir des nuances, le processus de séduction. En voilà une excellente question car la réponse est double, en fait. Il y a l’avant APEX et l’après APEX… Et elle n’a pas exactement spécifié…

« Hum… Tu parles de ma première mission de récupération avant ou après l’APEX? Et j’imagine que par mission de récupération tu entends quelque chose comme ce qu’on est en train de faire, pas une vente aux enchères ou assimilable… Avant l’Apex, C’était une épave d’un yacht stellaire dont l’hyper propulseur avait été saboté et qui avait terminé dans le champ d’astéroïdes de Vergesso. À froid, facile, non? Non.

Parce que figures toi que comme dans bien des choses, les apparences sont trompeuses et ce vaisseau en particulier avait pour passager un type du genre savant fou des moins recommandables. Mettre la main sur ses recherches allait pouvoir rapporter une petite fortune. Évidemment, entre la théorie et la pratique… Disons que le bon docteur n’était plus exactement lui-même quand je l’ai retrouvé… En fait personne ne l’était, non.

On n’insistera jamais assez sur une bonne combinaison environnementale. J’ai récupéré les notes de ce débile… Et je me suis fait un superbe profit en vendant sa recette secrète de canard laqué. J’ai clairement indiqué : données personnelles de feu docteur Fir, récupéré sur l’épave du Gilded Star. C’était un vrai ensemble de données cryptées, les plus protégées de son datapad personnel. Les imbéciles ne lisent pas les petits caractères. Eh non.

Au service de l’APEX… C’était sur Dorumaa. Je peux te dire une chose : les gens vont dire que bon, il n’y a rien de plus terrifiant que la coque d’un vaisseau sur le point de rompre dans le vide spatial. Je dirais que quand tu es à des centaines de mètres de profondeur sous l’eau, la sensation est plus similaire voire pire. J’ai encore la cicatrice en souvenir de ce voyage. Je te montrerai un jour, si tu es si curieuse de la voir… Et toi?

J’imagine que tu as eu toutes sortes de clients à bord de ton vaisseau. Quel serait selon toi le plus intéressant du lot? Disons… Le meilleur et le pire! »

L'Humaine raconta ses premières aventures. Sa première tout court et sa première au sein de l'APEX. D'abord retrouver les données secrètes d'un savant fou dans un vaisseau perdu au milieu d'un champ d'astéroïdes se concluant par une vente très rentable de ses possessions, dont la plus importante, du moins aux yeux du savant, était une recette de cuisine. Larelia ne savait pas ce qui était le plus drôle : que ce savant ait protégé du mieux qu'il pouvait une recette de volaille ou que des gens se sont battus aux enchères pour l'obtenir... s'imaginant que c'était autre chose. Effectivement, peu de gens se donnent la peine de lire les petites lignes. Et on s'étonnent que tant de gens continuent de se faire avoir...

Avec l'APEX, c'était une mission dans une installation sous-marine qui s'est apparemment mal terminée. Sin n'a en effet pas parlée de sa trouvaille, peut-être inexistante ou juste inintéressante, mais plutôt d'une cicatrice qu'elle a eut en souvenir. Et bien sûr que oui la Zeltrone serait curieuse de la voir. Surtout qu'elle a apparemment un truc magique pour les cicatrices qu'elle rajoute. Ça ne les effacent pas, mais ça apprend aux gens à les accepter pleinement, non pas que Sin semble en avoir besoin, mais elle pourrait trouver la procédure agréable, surtout qu'elle est à base de baisers.

Et maintenant, la contre-attaque. L'Humaine posa une question à son tour : Quel était le type de clients le plus intéressant ou le plus insupportable qu'elle ait eu affaire. Une question pas si simple à répondre avec le recul, tant les réponses étaient nombreuses, mais la Zeltrone se prit au jeu :

"Le meilleur type de client n'est pas forcément le plus dépensier, même si c'est un petit plus. Non en fait, c'est le plus facile à vivre. Celui qui ne se plaint pas toutes les deux secondes pour un rien, qui est poli avec les employés. L'exemple le plus récent est Monsieur Ardilana, conseiller royal de Naboo en charge des affaires commerciales. Physiquement séduisant, toujours élégant, toujours respectueux, très généreux sur les pourboires, très bonne conversation, toujours le bon mot d'esprit au bon moment. Une personne bien sur tout les points de vue et qui en plus à le goût des jeux de hasard aux enjeux élevé... et en prime, je sais de source sûr qu'il est très loin d'être mauvais au lit. Bon par contre, il préfère les hommes et rien que les hommes. Comme quoi, personne n'est parfait !

Le pire type de client, c'est... exactement l'inverse. Celles et ceux qui parlent à mes employés comme s'ils étaient leurs larbins, qui s'estiment pouvoir faire tout ce qu'ils veulent parce qu'ils ont des montagnes de crédits, un nom ou une fonction importante et... comment dire... Ces personnes qui ont tout pour être heureux... et qui trouve encore le moyen de se plaindre. Tu vois le genre. La Matriarche Heiran d'Hapès correspond bien à cette définition. Toujours en train de se plaindre, de traiter les gens comme des déchets remplaçables et qui pense, que parce qu'elle a vue une fois la Déesse-Reine regarder vaguement dans sa direction, avoir une espèce d'importance semi-divine... Le pire, c'est que t'es obligée d'encaisser, de t'excuser et de "rester à sa disposition". Par contre ça ne s'applique que durant le cadre du voyage. Le diner d'adieu était un peu trop "chargé" et d'après ce qu'il se dit, elle passe aujourd'hui encore une bonne partie de ses journées aux toilettes. On se venge comme on peux et puis elle sait maintenant quel genre de trône lui sied le mieux !"

La Zeltrone laissa échapper un petit rire. Oui elle pouvait être mesquine et avoir un comportement très maternel parfois. Des conséquences ? Personne ne savait d'où provenait le soudain "problème de santé" de la Matriarche, sauf elle et la médecin Vong présente à bord du vaisseau. Ils savaient juste que c'était une sorte de parasite venant d'un coin paumé de la Bordure Extérieure qui avait prit l'invasion Vong de plein fouet. Non mortel, mais impossible à retirer sans passer par une chirurgie qui laisserait de vilaines cicatrices... Inimaginable pour quelqu'un pensant être la perfection incarnée, sans parler du fait de devoir trouver une explication a leurs présences à sortir lors des diners mondains...

La conversation continua sur d'autres sujets quand les droïdes envoyèrent les résultats de leurs analyses. Un hologramme apparut, montrant le tas de ferraille sous toute les coutures et surtout, ce qu'il y avait en dessous... un vaisseau de classe Helot presque enterré et surtout quasi intact :

"Je veux pas m'avancer, mais je crois qu'on peut dire qu'on l'a trouvé !"

Occultus incarne :

Sinikka « Sin » Taika – Spécialiste en évaluation

Si vous vous demandez, car je ne l’ai pas précisé, oui, j’ai accompli ma mission pour l’APEX avec succès. Simplement, comme le souvenir est particulièrement amer, ce n’est pas quelque chose dont j’aime forcément parler par contre… Vous vous doutez bien que je ne suis pas du genre à aimer le gaspillage ou les dépenses inutiles. Je veux dire… Je suis le genre de personne capable de déterminer la valeur des choses donc avec une vision pareille, tout est une question de coûts et de bénéfices. Donc, si capitaine connard, s’il s’était contenté de la généreuse prime qu’on lui a donné au lui de faire l’imbécile, non seulement nous aurions pu éviter des morts mais aussi gagner un temps précieux qui… Bref. J’ai réussi. Le souvenir est amer. Fin de la discussion, on passe à un autre sujet. Les explications de La Rouge, par exemple, pourquoi pas, ce sera bien mieux.

Son analyse est intéressante et j’apprécie ce genre de pensée sur le long terme dont les bénéfices ne seront pas nécessairement visibles ou perceptibles mais bien réels malgré tout. Nul besoin de tuer quelqu’un ou de le blesser gravement pour faire valoir son point de façon durable. Effectivement, cette représentante du Consortium Éternel va probablement y penser deux fois la prochaine fois… S’il y a une prochaine fois. Tous apprennent de leurs erreurs (ou non) de façon différente. Peu après qu’elle ait terminé son récit, les droïdes reviennent avec les résultats de leurs analyses et j’espère avoir mis dans le mille avec ma théorie. Les coïncidences, bien que je me répugne à l’admettre, existent hélas bel et bien. Il aurait été techniquement possible qu’un autre vaisseau, complètement différent, se soit écrasé ici en lieu et place de celui que nous cherchons activement, après tout. Eh oui.

Heureusement ce n’est pas le cas! J’avais raison. Évidemment, comme je l’ai expliqué, je suis douée pour déterminer ce qui aura le plus de bénéfices pour moi. Donc, je me place derrière La Rouge pour voir le datapad et si la balade en motojet lui a permis d’apprécier un certain nombre de choses, là, c’est encore plus prononcé avec moi collée contre elle et si je n’avais pas mon respirateur, je suis suffisamment proche qu’elle aurait senti mon souffle chaud contre son coup. Je suis joueuse. Pas le choix dans mon métier. Quand vous êtes au casino et que sur la table se trouve plusieurs milliers de crédits, que votre fenêtre d’opportunité est minuscule pour ruiner un des joueurs et ainsi avoir le poids nécessaire pour obtenir votre véritable cible, vous avez intérêt à être joueur et pas névrosé. Le stress, dans mon métier, c’est plus présent que vous ne vous y attendriez. Clairement.

« Ne suis-je pas incroyablement chanceuse? Un traitement pour les cicatrices que tu vas me faire découvrir. Ma théorie qui s’avère exacte et le trésor qui nous tend presque les bras… C’est que ça me mettrait presque dans tous mes états… Qui n’aime pas les bonnes nouvelles? Dommage, par contre, que nous soyons sur cette planète à l’air vicié. Autrement j’aurais pu te faire sentir les battements de ce cœur rempli de joie.

Alors dis-moi… Comment s’y prend-on? Je vois quelques points d’entrée qui vont demander un minimum d’excavation, pas mal de consolidation et ensuite descendre en rappel au milieu de tout ce métal rouillé et acéré jusqu’à attendre le grand prix tout en bas. Et encore, descendre est une chose. Remonter avec le trésor, une autre. Si le trésor existe. Est-ce que tu aurais une idée? J’en ai bien une mais elle est incroyablement dangereuse… »

Trop beau pour être vrai ? L'Humaine faisait de l'humour à ce sujet, disant que cette journée serait presque parfaite si seulement elles n'étaient pas sur une poubelle géante, ce qui en dissuaderait plus d'un un peu trop émoustillé. La conversation devint ensuite plus sérieuse, abordant la question de la récupération du trésor, s'il y en avait toutefois un. Rejoindre l'épave sera compliqué, mais en ressortir avec un gros coffre en prime serait encore plus difficile. Sin avait bien une idée, mais elle était dangereuse :

"La vie serait ennuyeuse sans un peu de danger non ? La manière la plus simple, serait de dégager l'épave de là. Si ce vaisseau est aussi résistant que ça, il suffirait de le tirer avec autant de subtilité et de délicatesse qu'un Hutt dans un buffet à volonté. La pile pourrait s'écrouler, mais on a inventer les rayons tracteurs pour faire ça à bonne distance. "

Et si quelqu'un remarquait ce genre d'activité pas très courante ici ? Eh bien on pourrait toujours sortir l'excuse de l'envie excentrique d'une riche qui voulait récupérer un vieux vaisseau pour le retaper. De plus, qui serait là pour discuter les ordres de la patronne des lieux ? D'autant plus que du fait de la position de la planète dans le Consortium Eternel, et donc sous le contrôle des Hapiens, les rapports de puissance homme/femme sont très différente du reste de la galaxie. Ne pas obéir à une femme, même alien, contredire ses demandes ou essayer de la rouler, ce n'était pas vraiment quelque chose de concevable dans l'esprit de la majorité des hommes dans le secteur.

"Mais je suis curieuse : C'est quoi ton idée incroyablement dangereuse ? Le danger pourrait rendre les choses plus... exaltantes... et je rappelle qu'on est en train de faire une vraie chasse au trésor. Niveau excitation, la barre est déjà assez haute. Mais peut-être que si ton idée est convaincante, je pourrais te proposer un endroit tout à fait approprié pour écouter ces adorables battements de cœur..."

Comment se fait-il que les deux femmes ne se sont pas encore arracher les vêtements pour s'adonner à un autre type de "partenariats" vue la manière qu'elles ont de se tourner autour ? Eh bien, pour commencer, Raxus Prime n'est pas vraiment le lieu le plus approprié de la galaxie pour s'adonner à ce genre de chose, qui plus est en extérieur. Ensuite, même si ce petit jeu était aussi plaisant que révélateur sur le fait que ni l'une ni l'autre ne soit manifestement contre l'idée d'une activité plus intime dans leur aventure, elles restent des professionnelles. Le travail d'abord, la réconfort ensuite. Bon d'accord, vue les activités de la Zeltronne, les deux étaient souvent mélangés, mais elle sait encore faire la part des choses quand il le faut.

Mais bon, tout ça ne répond pas à la question : comment sortir le Croc Sanglant de son écrin de bric et de broc ?

Occultus incarne :

Sinikka « Sin » Taika – Spécialiste en évaluation

Il y a une expression qui dit : c’est dans le désir que vient le plaisir. Et dans mon métier, c’est on ne peut plus vrai. Il y a un plaisir presque sexuel dans le fait de convoiter quelque chose et de finalement mettre la main dessus. Vous ne connaitrez jamais le frisson quasiment érotique de remporter in extremis une enchère. Vous ne pouvez pas comprendre, il fait avoir certaines prédispositions que la très grande majorité de cette galaxie n’a pas. Donc oui, certainement, tout ce flirt, tous ces sous-entendus, tout ce jeu de provocations entre nous aurait pu, dû, amener à ces rapports adultes pouvant être tant magiques que cruellement décevants. Mais… Céder si tôt à des bas instincts alors que le trésor nous tend presque les bras? Non, non, non. C’eut été la faiblesse de novices, de vulgaires amateurs. Alors je vais continuer de la provoquer pendant des heures encore.

Je convoite un trésor en ce moment mais je peux bien faire monter en parallèle les enchères sur autre chose, non? Mais c’est pas vrai, direz-vous, vous êtes tous tarés dans l’APEX? Certainement. C’est un critère de recrutement, même. Zarseen dit tout le temps que les gens normaux sont d’un ennui mortel. Ça donne des politiciens dans la République, des fonctionnaires dans l’Empire et des flagorneurs dans le Consortium. Je préfère notre façon de faire les choses. La patronne a confiance en nous aptitudes et nos compétences. Après tout, les grandes gueules incapables d’apporter une contribution digne de ce nom à l’APEX ne font jamais long feu. C’est une puissance galactique, l’APEX, pas un cirque. Les clowns, on ne perd pas de temps avec ça. Mais où est-ce que je m’en allais avec tout ça? Ah oui. À mon idée dangereuse. L’idée du rayon tracteur est loin d’être mauvaise...

« Oh tu sais, je me suis dis que si notre pirate a prévu d’enterrer le trésor ici… Peut-être qu’il s’était dit qu’il faudrait quelqu’un d’aussi fou que lui pour le récupérer… Alors j’aurais vérifié la circuiterie du vaisseau, relancé les moteurs car étonnamment, tout a l’air relativement intact, boucliers à fond, machine arrière toute et BOUM. Le revoilà dans les airs, l’insaisissable vaisseau dans lequel se cache un trésor!

Je me suis dit que ce serait… Poétique. Une manœuvre suicidaire pour cacher le vaisseau. Une autre pour le faire sortir. Et s’il reste de la place en soute, on a encore deux sites à explorer après. Tous les trésors dans le même vaisseau, c’est plus facile à transporter, non? Ça me rappelle la fois où je me suis retrouvée à devoir sortir d’une tombeau appartenant à un jedi, nue, avec pour seul possession un mini détonateur thermique… »

Quoi? Ça ne vous est jamais arrivé de boire plus que de raison avec les gens du coin, vous faire voler toute vos affaires, balancer dans un tombeau et devoir sortir de votre poche secrète un explosif compact et puissant pour pouvoir revoir la lumière du jour, retourner au village, tabasser les sentinelles à mains nues, reprendre vos affaires et vous venger de ces salopards avant de repartir d’une démarche quasi héroïque, trésor dans le sac à dos avec un village en flammes en arrière-plan? Spécialiste en évaluation, je le redis, c’est loin d’être le job pépère que vous vous imaginez si vous vous appelez Sinikka « Sin » Taika. Je ne sais pas comment les autres font leurs petites affaires mais moi, ça implique le terrain et souvent, pas mal de danger. Toute acquisition valant la peine demande une bonne dose de risques de toute façon alors… Je me demande ce que va dire La Rouge…

L'idée de Sin ressemblait, au fond, beaucoup à celle de Larelia : Dégager le vaisseau de son linceul de ferraille. La différence était dans le fait que l'Humaine voulait le faire sans assistance extérieure. Pas de grue ou de rayon tracteur. Non, on grimpe à bord, on allume les moteurs et on fait décoller le vaisseau tout seul comme un grand. L'avantage était qu'il n'y avait pas à s'embêter de trouver une idée pour déplacer le trésor. L'inconvénient ? Est-ce qu'un vaisseau crashé, certes avec une coque très résistance, et qui n'a pas démarré en un millénaire pourrait encore voler et si oui, combien de temps avant que tout n'explose ?

L'anecdote de la chasseuse de trésor sur son tombeau Jedi fit rire la Zeltrone. On aurait presque dit une scène d'un holofilm comique, certes pour un public majeur vue la tenue de Sin à ce moment, ou plutôt son absence de tenue. Manquait plus que les coussins de méditation possédés :

"Mais où est-ce que tu avais cachée ce détonateur thermi... ooh... Il va falloir que je fasse attention alors !"

Dit elle d'une voix aussi taquine que séductrice, mais tout ça ne répondait pas à la question de comment dégager ce vaisseau de là :

"Ça pourrait le faire, mais il y aurait plusieurs points à vérifier avant de le faire décoller. Déjà y accéder. Ensuite voir si les moteurs et toute la machinerie est en aussi bon état que la coque malgré le crash, ce dont je doute. Puis, voir si le dit moteur peut redémarrer après un millénaire à prendre la poussière et la rouille. Dans l'éventualité que oui, est-ce que le vaisseau peut de nouveau voler sans exploser, tomber en morceaux ou chanter en hutt. Et enfin... Tu explores toujours des ruines en étant nue ou c'était une exception ? Non parce que si je veux pouvoir cocher "chasseuse de trésor" dans ma liste de choses à faire, autant y aller jusqu'au bout !"

La dernière partie n'était pas sérieuse, même si ça ne dérangerait pas la Zeltrone que l'Humaine la prenne au mot par défi, loin de là. Maintenant, l'épave. Les droïdes voletant un peu partout offrait une vue du dessus de la colline. Si on ne savait pas qu'il y avait un vaisseau là-dessous, ça serait impossible de le deviner en regardant cette simple image :

"Hum... d'après les rapports, Darok a survécu au crash et il continua ses rapines pendant quelques temps avant d'être arrêtée et publiquement par l'Empire. Ce qui veux dire que s'il s'est crashé avec son vaisseau, il a trouvé le moyen de sortir. Même s'il a rebouché l'accès après son passage, il devrait être possible de le retrouver. La question c'est de savoir par où commencer..."

Occultus incarne :

Sinikka « Sin » Taika – Spécialiste en évaluation

« Mais c’est qu’elle en rajoute, la vilaine… Tu sauras que non, je n’explore pas les temples sans vêtements, en temps normal. Des villageois imbéciles ont profité d’un… Sommeil alcoolisé… Pour subtiliser mes affaires et me balancer dans le tombeau abandonné. Mais ne t’en fais pas, ils ont payé très cher leur imprudence. Et moi je suis repartie plus riche qu’avant par-dessus le marché. »

Je lui dis ça tout en commençant à inspecter la zone. On dira ce qu’on voudra, les droïdes n’ont pas d’instinct. C’est quelque chose propre aux organiques. Oh clairement, ils nous battent à plate couture dans de nombreux domaines mais sans intuition, il y a bien des choses qui vous échappent. Un droïde voit le monde en probabilités. Tant et aussi longtemps qu’il y a une logique, dans ce cas, ils ne verront pas d’anomalie. Et La Rouge m’a donné un indice de taille sans le vouloir. Je parie que ce vaisseau peut encore voler. Et je suis même à peu près certaine qu’avec de meilleurs instruments, les droïdes de la zeltrone auraient découvert ce que je suspecte. Pensez-y. Un pirate de l’espace qui décide d’enterrer son vaisseau sous un tas de débris s’attend à ce qu’on cherche à le retrouver. Pour ce faire, il laisse derrière lui au moins un leurre et quittent le vrai trésor enterré.

Cela veut dire qu’il comptait éventuellement revenir pour y enterrer du butin supplémentaire. Donc, il va falloir un espace relativement large pour pouvoir descendre le tout sans qu’il y ait effondrement. Et si vous voulez empêcher que cela soit visible de l’extérieur, vous devez sceller le tout… De l’intérieur! Voici la théorie. Notre pirate avait avec lui plusieurs droïdes dont un certain nombre spécialisé dans la construction industrielle. Ils auront, lentement mais sûrement, creusé une sorte de tunnel entre le vaisseau et la surface, permettant au pirate de sortir. Impossible autrement de pouvoir prédire la stabilité de ce qui vous entoure. Une fois à l’extérieur, en prenant les pièces découpées ou environnantes et en scellant le tout par soudure, on garde un tunnel habilement dissimulé et si jamais la zone est inspectée, c’est habilement camouflé.

Un droïde qui fait un scan pour trouver une ouverture ne verra rien. Il y a des tonnes de débris métalliques avec des soudures à la grandeur de cette planète. Si le travail est bien fait, vous ne vous rendrez compte de rien : sur le dessus, tout est beau. Ce qui est fait de façon plus grossière est en dessous. Mais pas que ça. Je suspecte que le vaisseau attend encore le retour de son propriétaire. Ce ne sont pas les réacteurs, batteries et autres qui manquent sur cette planète pour permettre à des droïdes de rester fonctionnels. Et toute signature électrique, à cette distance, ne sera pas perceptible aux instruments. Ce sont des droïdes civils qu’elle emploie, que je sache. Enfin, pour trouver l’accès… Encore une fois, la solution est sous notre nez, dans les récits de ce pirate. Nous approchons du but, lentement mais sûrement. Il nous aura fait travailler, le bougre. Tant mieux!

« Maintenant, ô detestable zeltrone qui ose me provoquer avec de vilaines piques, Tu dis qu’il est ressortit de sous les débris… L’emplacement de cette sortie secrète dépend forcément de quelque chose qui soit caractéristique à notre pirate. Un membre artificiel, par exemple. Il aurait perdu le gauche ou le droit? Une date de naissance? Une manie spécifique? Je parie qu’il s’en serait bien servit pour masquer les coordonnées de son tunnel de sortie… »

Un accès caché pour pouvoir revenir sur le vaisseau et stocker plus de butin. C'était ce que sous entendait l'Humaine qui demanda d'autres précisions sur la vie du pirate. Peut-être qu'une particularité pourrait donner lieu à un indice pour localiser cette entrée secrète :

"Moi ? Détestable et vilaine ? Je suis profondément choquée par de tels propos à mon sujet. Si c'est comme ça, je boude ! NA !"

Elle fit la moue et tourna le dos à Sin, jouant son petit rôle de personne outrée, même si c'était clairement surjoué. Non elle ne l'était pas, c'était juste un énième rebondissement dans leur petit jeu. Pendant qu'elle faisait semblant de bouder donc, elle réfléchit aux paroles de Sin pour trouver l'entrée de cette accès secret. Date de naissance inconnu, pas de prothèse et même anti-prothèse. Bien trop de manie pour distinguer les vraies des fausses. À moins que...

Elle regarda les images capturées par les droïdes sondes et remarqua un objet encastré dans le flanc du tas de ferraille qu'elle montra à Sin :

"Ici. Darok avait un faible pour les Nautolans. Pas seulement les jeunes et beaux hommes et femmes, mais tout ce qui les concernaient : leur culture, leur art, leur mœurs... et aussi leur technologie. Tu vois ce gros morceaux couleur bronze avec des gravures ressemblant à des vagues ? C'est un propulseur de frégate nautolane appartenant à leur flotte d'autodéfense. Un long tube qu'on peut facilement scellé et qui passerait totalement inaperçu si on ne connaissait pas les petites manies de notre ami pirate."

Un droïde s'infiltra dans la tuyère, avançant doucement entre plusieurs tas de ferraille jusqu'au fond et là, sur la paroi, un signe qui ne trompait pas. Des marques de soudures habilement camouflés dans la rouille et la poussière, mais toujours visible. Si personne n'avait eut l'idée de voir là-dedans et d'aller jusqu'au bout malgré les obstacles, impossible de deviner son existence :

"Dis moi ô prude Humaine choquée par les taquins propos d'une gentille et adorable Zeltrone ? Ça ressemble à une entrée secrète ça non ?"

Occultus incarne :

Sinikka « Sin » Taika – Spécialiste en évaluation

Voilà pourquoi il est toujours payant de se renseigner sur sa cible et les détails l’entourant. Nombreux sont ceux qui se lancent dans pareille entreprise sans savoir dans quoi ils s’embarquent, sans savoir que le meilleur moyen de protéger un trésor, c’est encore d’envoyer les gens dans la mauvaise direction. Une tactique de diversion souvent mortelle, un endroit truffé de pièges mortels et le tout contribue à faire croitre la légende, attirer les imbéciles et ultimement, ne mener à aucune fin heureuse. Alors que quand vous prenez le temps de vous documenter, vous avez une longueur d’avance sur la compétition et bien sûr, sur les amateurs. De nombreux « professionnels » n’ont de cela que la prétention. Et si vous ne me croyez pas, expliquez-moi, alors, comment il se fait que personne n’a mis la main sur le trésor avant nous, hum? C’est bien ce que je pensais!

Maintenant, qu’en est-il de La Rouge qui surjoue son rôle de boudeuse? Hum… Laissons la faire encore un moment car après tout, cela fait partie du jeu. Et comme elle a fourni une information cruciale qui va nous permettre de trouver le trésor, cela ne fait que me motiver davantage à jouer. Il y a une excitation presque… Sexuelle… Quand vous touchez au but, que vous allez mettre la main sur le trésor ou le gros lot. Votre cœur se met à battre beaucoup plus fort, l’anticipation du succès et du triomphe devient presque palpable… Nous vraiment, vous ne savez pas ce que c’est que de faire l’acquisition « parfaite » avant de l’avoir vécu. Qui a besoin de sports extrêmes pour avoir de sensations fortes quand il y a la bourse, les ventes aux enchères, les expéditions pour trouver des trésors… Gardez vos speeders de luxe et autres jouets tape à l’œil qui ne sont que l’extension d’un éden creux.

Et puisque nous parlons de jouer gros et de prendre des risques… À mon tour de le faire. Je mets une claque sonore sur le postérieur de la zeltrone en lui disant qu’elle mérite d’être punie pour son comportement immature et irrespectueux. Et naturellement, je prends des airs d’aristocrates offensés, surjouant ma réplique. Tout ce que tu mérites, ajoutais-je, c’est une fessée. Et sur ces paroles, je lui tourne le dos avant de me mettre au travail. Ce tube ne va pas se dégager tout seul et il va falloir déblayer pas mal de débris pour arriver à la portion qui nous intéresse. Je ne dis pas de tout déblayer, juste suffisamment pour que ce soit sécuritaire. La précipitation est une des pires choses à faire quand on explore. Un de mes ex rivaux a déchiré sa combinaison pendant que nous explorions une épave dans l’espace. Ce ne fut pas une fin heureuse ou agréable pour lui, dit simplement. Donc : prudence.

Au bout d’un certain temps à se frayer un passage et à s’assurer d’avoir une sortie fonctionnelle en cas de problème, nous avons dessoudé le panneau bloquant l’accès et après des décennies sans voir âme qui vive, nous sommes entrés dans le vaisseau au trésor. Et comme anticipé, impeccablement maintenu et ayant survécu au passage du temps. Avec toutes les épaves environnantes, trouvez de l’énergie est plus facile qu’on ne le croit. Le seul pépin éventuel c’est un système de sécurité demandant une identification. Mais quelque chose me dit que ce n’était pas le genre de notre pirate. L’absence de pièges dans le tunnel est un fort indicateur de la chose, en fait. Autrement, il se serait arrangé pour que personne ne puisse se rendre ici sans connaitre la bonne façon de procéder. Ça me rappelle une expédition sur Alzoc III… Rarement vu autant de pièges pour garder un trésor…

« Je crois que nous avons trouvé notre trésor, en meilleur état encore que mon pronostic… »

Si la Zeltrone jouait son rôle de boudeuse, l'Humaine prit, elle, un air de noble offensée, allant jusqu'à dire que la Rouge devait être punie pour son comportement puérile et impertinent. Et comment ? Eh bien par une tape sur son joli fessier galbé avant de lui tourner le dos pour travailler de son côté :

"Avoue que t'attendais juste un prétexte pour faire ça !"

Choquée ? Offensée ? On parle d'une Zeltrone qui est actuellement en train de jouer avec sa comparse. Ce genre de réaction était prévisible et elle aurait été déçue qu'elle ne se produise pas. Ça voulait dire que le jeu se poursuivait encore et qu'il allait encore un peu plus loin. Donc non, ça ne la dérangeait pas, au contraire, comme le prouve ce petit sourire en coin que l'Humaine ne peut pas voir.

Bref, retour à la seconde activité amusante du moment, la chasse au trésor. Suivant l'experte en la matière, Larelia s'approcha de cet accès mystère. Après un déblaiement partiel de cette tuyère, suffisamment pour se frayer un passage jusqu'à la porte scellée, les deux femmes commencèrent à dessouder le panneau. Un autre indice indiquant qu'elles étaient sur la bonne voie : des traces de soudures antérieures et pas en petite quantité, signe de plusieurs aller et venus ici. Après quelques minutes d'étincelles et d'odeur de métal fondue, la plaque de métal tomba lourdement au sol, dévoilant l'accès... au sas d'entrée du vaisseau qui s'ouvrit sans la moindre difficulté, sans doute grâce à l'énergie fournie par un restant de vieux générateur dans un coin.

Pas de système de sécurité ou autre piège et l'intérieur du vaisseau était comme neuf. Presque à l'horizontale avec une pente imperceptible autrement que l'objet rond roulant lentement d'un bout à l'autre de l'appareil, mais aussi entièrement meublé, protégé de l'environnement extérieur et bien aligné. Soit ces objets étaient fermement fixés au sol lors du crash, soit le pirate avait tout remis en état après s'être creusé son terrier. Elles débarquèrent donc dans la partie commune avec des banquettes, une table holographique et divers objets pour la détente de l'équipage. Une autre porte ouverte mena à la chambre, sans doute celle du capitaine vue la taille et la décoration luxueuse avec une literie à première vue impeccable et bien arrangée.

Mais c'était un vaisseau de pirate non ? Où était le trésor ? Eh bien logiquement dans la soute et ce fut par là que les deux femmes se dirigèrent presque instinctivement. Bon, petite déception de ce côté là. Si jamais vous vous lancez dans une chasse au trésor, vous attendez pas à tomber sur un gros coffre en bois au milieu de plusieurs monticules plus ou moins gros de pièces d'or, de bijoux ou d'autres gemmes. Rien de tout ça ici. À la place se trouvait une myriade de coffres en métal soigneusement disposés pour optimiser l'espace. Tout ce travail juste pour des caisses en métal comme on en trouverait dans n'importe quel cargo ? La Zeltrone en ouvrit un au hasard et là...

"On vient de faire sauter la banque !"

Dans le coffre, le contenu soigneusement rangé n'était fait de métaux précieux. Des bijoux en or, des barrettes des platines, une corne à boire en ivoire gravée avec des dorures et plusieurs puces de crédits :

"Il y avait une rumeur qui disait que sous ses airs bourrins, Darok était un véritable maniaque du rangement. Ça n'avait pas l'air de coller au bonhomme, mais faut croire que c'était vrai. Il a surement fait un inventaire complet de son butin !"

La voix de la Zeltrone et ses yeux pétillants trahissaient son excitation et elle se retenait de sauter partout comme un gosse découvrant les cadeaux sous l'Arbre de Vie. Pas très professionnelle ? Sans doute, mais elle a une excuse : C'est son premier trésor après tout. D'ailleurs, elle ne put contenir sa joie très longtemps puisque dès qu'elle croisa le visage de Sin, elle vint directement l'embrasser et dire de ce baiser qu'il était passionné est un doux euphémisme.

Après plusieurs longues secondes, la bouche de la Zeltrone quitta celle de sa comparse avec un sourire avant de tendre sa main :

"On trouve cette liste et on part à la chasse de l'objet le plus atypique ?"

Il y avait une centaine de coffres dans cette soute, sur plusieurs rangées d'étagères. Certains plus petits que d'autres. D'autres rangements au centre de la pièce formant plusieurs piles et le pire ? C'est qu'il y avait une autre soute en face de celle-ci, sans parler de tous les compartiments dissimulés sans doute un peu partout dans un vaisseau de ce genre. Bref, les heures devant elles n'allaient être que catalogage et découverte de trésors perdus multimillénaires et autant qu'elles soient amusantes. Joindre l'utile à l'agréable, c'est toujours mieux.

Occultus incarne :

Sinikka « Sin » Taika – Spécialiste en évaluation

La patronne va être contente. Il y en a pour une véritable fortune. Et la connaissant, si La Rouge lui fait don du butin, le tout va être réinvesti dans cette belle bande de dingues que sont les membres de l’APEX. Le citoyen galactique moyen a encore l’image du monde du crime dirigé par les hutts avec des dirigeants cruels et cupides. Mais de vous à moi, pour une cheffe criminelle, Zarseen Raynar est loin d’avoir la même mentalité que les limaces. Au nombre de mesures sociales en place dans l’APEX, on se demande si on vit mieux chez nous qu’ailleurs. Elle ne prélève quasiment rien sur le butin des membres de la faction et aussi étonnant que cela puisse paraitre, plus souvent qu’autrement, les mercenaires, pirates et autres lui font de généreuses donations. Et le cycle continue car cet argent est réinvesti pour faire de l’APEX une organisation plus forte.

Est-ce que vous saviez, par exemple, qu’indépendamment du butin ou du résultat d’une mission, il y a un salaire minimum obligatoire dans l’APEX? Même les esclaves reçoivent un minimum pour leur donner le goût de s’élever au-dessus de leur condition. Au sein d’une méritocratie, ce sont vraiment les plus talentueux qui se hissent au-dessus de la masse. Je puis vous assurer qu’au début, moi aussi j’étais dubitative et… Et pourquoi je pense à la boss et à ce qu’elle fait de la faction alors qu’une certaine zeltrone vient de m’embrasser passionnément? Bon, on pourrait dire qu’une partie est très certainement lié à cette sensation d’ivresse qu’on a quand on découvre son premier VRAI trésor, je vous le concède… Mais très certainement qu’il y avait aussi une part de désir là-dedans. Ma réaction? Lui murmurer à l’oreille qu’elle en a mis du temps, avant de lui rendre la pareille.

Oh quoi? Je suis une professionnelle. Le boulot va passer avant le reste, oui, ça ne veut pas dire que je ne peux pas faire une courte pause. Et bien honnêtement, c’est encore plus impressionnant que ce que j’avais initialement anticipé. Je m’attendais à ce que le vaisseau soit en parfait état grâce à l’énergie siphonnée des autres épaves environnantes… Je ne m’attendais pas à ce que notre défunt pirate soit à ce point un maniaque de la propreté et de l’organisation. Bipant dans le langage des droïdes, quelques-uns d’entre eux s’affairaient à garder le vaisseau résolument propre et impeccable. Oh et pour répondre à ton affirmation de tout à l’heure, ajoutais-je à l’attention de La Rouge, je n’ai certainement pas besoin d’un prétexte pour te mettre la main aux fesses. Joignant le geste à la parole, elle se rendit compte que cette main baladeuse savait tripoter un postérieur galbé.

Mais bon, nous ne sommes pas là que pour la provocation, n’est-ce pas? Me débarrassant de ma combinaison de protection (parce que les droïdes étaient en train de faire tout un cirque devant autant de saleté), je me dirigeai ensuite vers l’endroit le plus logique pour garder l’inventaire de tout ceci. Le sanctuaire du défunt pirate, sa cabine. Sans doute que le tout serait impeccablement rangé dans son bureau. Un état de conservation remarquable, c’était stupéfiant, vraiment… J’ose espérer que la patronne ne va pas le vendre quand on l’aura ramené… Ce serait scandaleux. Je n’ai aucun attachement pour les choses matérielles mais je sais apprécier le potentiel et les belles choses. J’ai bien quelques recommandations pour le Triumvirat, bien sûr. C’est mon boulot, après tout. Spécialiste en évaluation. Du coin de l’œil, je regarde La Rouge. Si elle rencontre Dezira un jour… Ça promet d’être quelque chose…

« Tu imagines si les deux autres sites sont si grisants à découvrir? »

Ce que la Zeltrone attendait avant de passer à l'action ? Juste le bon moment qu'elle lui répondit d'une manière taquine. Après donc ce baiser et cette petite session de pelotage en bon et dû forme au milieu de petits droïdes de ménage qui étaient paniqués de voir des intrus mettre de la saleté partout, les deux femmes se dirigèrent donc dans la capitaine du capitaine, tout aussi impeccable que le reste du vaisseau. Toutefois, le luxe était plus présent et, confirmant la rumeur, il y avait beaucoup d'objet d'art et de décoration d'inspiration purement nautolanne.

Mais il y avait quelques exceptions. Par exemple la literie sur lequel la Zeltrone venait de se poser, se déplaçant à genoux dans une démarche féline toute en grâce jusqu'aux oreillers alors que sa comparse se demandait si les découvertes sur les autres sites seraient aussi excitantes que celle-ci :

"Ça va faire un paquet de baisers, ce qui ne serait pas pour me déplaire..."

Elle continua sa manœuvre jusqu'à atteindre les coussins avant de s'installer un instant comme un gros chat sans gêne :

"La literie est en soie d'Alderaan... Tu pourrais t'acheter un yacht stellaire avec toutes les options rien qu'en revendant un oreiller ! Mais ça serait faire une croix sur ce qui se faisait de mieux en terme de tissu"

La soie d'Alderaan était déjà un tissu de luxe à l'époque où la planète ressemblait encore à une planète, produite par une sorte de larve très rare, on ne la retrouvait que dans les chambres des riches familles aristocratiques locales et chez ceux pouvant se permettre une telle folie de part la galaxie. En plus d'être rare, la douceur et la légèreté du tissu étaient telle que selon la rumeur, avoir un vêtement fait de cette étoffe offrait la sensation de ne rien porter du tout.

Le prix de la soie d'Alderaan, déjà exorbitant, explosa en même temps que la planète, les étoffes restantes de part la galaxie étant devenues des modèles uniques comme tout ce qui venait de cette planète, des tableaux aux simples objets artisanaux en passant par les princesses. Et avec le temps, les guerres et autres aléas historiques, ces artefacts d'une culture raffinée disparue sont devenus de plus en plus rare, ce qui fait que ceux restant qui n'étaient pas exposés dans des musées, étaient tout simplement hors de prix.

Allongée sur le lit de façon lascive, un choix se posa à la Zeltrone : Table de chevet droite ou gauche ? Laissant à Sin celle qu'elle délaisserait, elle se focalisa sur celle de gauche, ouvrant le premier tiroir pour découvrir un blaster fait de dorure et avec une crosse nacrée et d'autres effets personnels divers et variés. Le second révéla un datapad et sa station de chargement. Pas de mot de passe et en plus d'un journal personnel, une très longue liste du contenu de ses coffres. Le tout par ordre chronologique de lieux d'origines des dit objets, preuve d'un travail de recherche on ne peut plus méticuleux :

"J'ai gagnée ! J'aurai du dire que la perdante aurait un gage... Je t'aurai proposée ce fameux traitement contre les cicatrices..."

Dit-elle en agitant doucement le datapad entre ses mains, dévoilant un des trésors présent à bord, en l’occurrence, une lame Ryyk finement ouvragée avec un manche gravé. La liste dévoilait une série plutôt impressionnante d'objets précieux en tout genre ainsi que les traditionnelles montagnes de puces de crédits et de gemmes et métaux rares. Des bijoux, des sculptures, des objets de luxe ou de collection, des tableaux, des produits issu du braconnage d'espèces rares, sans parler des implants, objet et équipement très haut de gamme. En bref, une pactole avec un bon nombre de 0.

Comment allait-elle partager tout ça. Parce que oui, elle n'allait pas garder tout pour elle, même si cela aiderait grandement pour ses projets ultérieurs, mais elle n'allait pas non plus tout donner à l'APEX. Déjà que toute la partie avec les épaves de la CSI allait leur revenir, la Zeltrone n'ayant pas vraiment besoin d'une montagne de droides ou de plusieurs vaisseaux, elle n'allait pas non plus tout leur donner comme ça. C'est SA décharge après tout. Donc, les négociations promettent d'être... intéressante. À voir si l'APEX est du genre fin gourmet ou goinfre à l'appétit sans fin.

Mais pour l'instant, retour sur la proposition à peine sous-entendue de la Zeltrone de se "détendre" un peu. Après tout les épaves et autres tas d'ordures n'allaient pas s'envoler de sitôt. Elles avaient un vaisseau pirate pour elles toute seule, vaisseau abritant un trésor légendaire et en plus, un lit avec sans doute la parure la plus rare et précieuse de la galaxie. Donc pourquoi se presser au lieu de fêter comme il se doit une telle découverte avec toute cette émotion encore bien présente ?

Occultus incarne :

Sinikka « Sin » Taika – Spécialiste en évaluation

Oh je ne serais pas si certaine, que je lui réponds. Quand comme moi vous avez visité plus d’une tombe, temple, ruine, vaisseau à l’abandon et autre, vous savez qu’il y a toujours une dernière surprise. Le truc le plus précieux qu’on ne veut absolument pas mettre avec le reste. Non, je ne dis pas que ça vaudra plus cher que tout ce qu’il y a là derrière. Mais si vous connaissez les bonnes personnes, un collectionneur qui est un fan fini d’une personne X… Disons que vous allez pouvoir nager dans les crédits. Il existe, curieusement, de riches excentriques prêts à claquer le budget de l’administration d’une petite planète pour le casque porté par untel ou le premier blaster de machin… Donc si elle a eu ce qui est intéressant pour faire l’inventaire, cela veut dire que c’est moi qui ai… Classique. Un double fond. Et en dessous, un clavier avec des symboles nautolans.

Si on regarde la décoration… J’ai ma petite idée donc… voilà. La zeltrone risque de faire le saut car le lit vient de bouger tout seul, révélant un coffre-fort habilement dissimulé. Et dans le coffre… Alors là je serais presque sans voix. C’est une statuette des plus exquise et je devine que la demoiselle ainsi représentée devait être extrêmement précieuse à notre pirate pour qu’il fasse une telle dépense. C’est un peu comme si vous trouvez une arme en songsteel. C’est beau, c’est rare, c’est atrocement cher… Et j’ai envie de dire : je l’ai trouvé, je la garde. Salut beauté… Toi tu vas nous rapporter une véritable fortune. Les riches nautolans. Les collectionneurs. Les fans finis de notre ami pirate. Dans ma tête, je suis déjà en train de préparer la vente aux enchères… Oh que je suis une femme heureuse en ce moment. Pas forcément comblée, je n’en suis pas à mon premier trésor après tout…

Mais heureuse. Je referme le coffre et le lit reprend sa place et je serre la statuette contre moi avant de la poser délicatement sur un meuble. Je vous l’ai dit, je n’accorde aucune valeur sentimentale aux choses. Mais quand je vois une aubaine pareille… Oh oui, on me dira que j’ai un sourire carnassier et calculateur, et après? Mon job, c’est de savoir combien de crédits on va se faire en vendant, en échangeant et en faisant tourner le merveilleux monde de l’argent. Des fois ce sont des objets. Des fois ce sont des choses plus abstraites comme des titres de propriétés. Des fois ce sont des esclaves, parce que oui, le marché des esclaves est extrêmement fort en ce moment. Mais bref. Mais bref. Il n’en demeure pas moins que ce serait quand même dommage de ne pas célébrer pareille découverte. La découverte dans son ensemble. De ne pas profiter de l’euphorie du moment!

« Pour une découverte comme celle-là, combien de déceptions… Et je te ferais remarquer, insolente amatrice, que c’est moi qui ai déterminé que nous ne regardions pas la bonne épave donc j’ai trouvé le trésor. L’emplacement du vaisseau. Alors si gage il y a, j’ai gagné et tu me dois quelque chose. Et pas touche à mes cicatrices. Je ne m’en séparerais pour rien au monde. Ce sont des souvenirs, tu sauras. MES souvenirs.

Et en plus, ça me rend irrésistible. Une cicatrice, c’est qu’il y a une histoire derrière et les gens sont naturellement curieux. Mais bon. Il faut célébrer ta première chasse au trésor. J’ai bien quelques idées… Certaines impliquent de l’alcool, d’autres des détails que ce lit n’est pas sans inspirer. Je te l’ai dit, c’est plus fort que moi, je vois quelque chose, je l’évalue. Et côté chiffres, en dehors de tes mensurations, j’aime mon pronostic… »

Mais ce qu'elle était susceptible la belle Humaine. Après avoir découvert un coffre dissimulé sous le lit d'où elle retira une superbe statuette, elle prit la mouche quant à la réflexion de la Zeltronne, disant que c'était elle qui avait découverte le trésor et que pour rien au monde, elle ne se débarrassera de ses cicatrices. La laissant câliner sa statuette, la Zeltronne s'approcha d'elle doucement et vint l'enlacer à la taille en posant la tête sur son épaule :

"T'as raison... Si t'étais pas là, ce trésor n'aurait sans doute jamais été découvert. Mais je n'avais pas l'intention de gommer tes cicatrices, juste de les observer de très près et d'en savoir le maximum sur elles"

Dit-elle en laissant le datapad accessible d'une main tandis que l'autre passait doucement sur son ventre, devinant déjà une cicatrice à travers le tissu et l'effleurant du bout du doigt :

"Il y a une cave à alcool rare dans la réserve. Un système avec de la carbonite, ce qui veux dire que même après tout ce temps, le contenu de ses bouteilles est tout aussi comestible et goûtu que si on les avaient entreposées là-dedans hier."

Elle se pressa davantage dans son dos, n'hésitant pas à déposer quelques baisers sur son cou avant de remonter sur oreille la plus proche où elle chuchota quelque chose. Trois nombres bien précis aux proportions quasi parfaites et une lettre généreuse. Sin aime les maths et les chiffres, alors autant lui parler dans une langue qu'elle apprécie. La suite du programme n'en n'était que plus agréable encore...

Pendant les quelques heures qui suivirent, les deux femmes explorèrent donc le vaisseau entrecoupé d’un moment des plus intimes dans le lit du capitaine en personne. Un lit recouvert d’une parure en soie d’Alderaan. Pour les trois du fond qui sortent d’une grotte, la soie d’Alderaan était, à l’époque où la planète existait encore, le tissu des rois, des nobles familles locales et aussi des riches exubérant de part la galaxie. Quand la planète se prit un tir malencontreux d’Etoile Noire, le prix de cette soie explosa en même temps, les rares exemplaires ayant survécus en dehors des musées se vendant à prix d’or. Et avec le temps et les aléas de l’histoire, la rareté augmenta, tout comme le prix. Pour donner une idée, en revendant un seul des oreillers présent sur ce lit, vous pourriez vous acheter un yacht de luxe sur mesure à en faire jaser la majorité des adeptes de ce milieu très select.

Mais ce n’était pas le seul trésor présent à bord. Grâce à l’inventaire trouvé, les deux femmes eurent un aperçu des richesses présentes et elles découvrirent même plusieurs incohérences menant à une cache secrète où se trouvait un message du pirate qui les félicita d’avoir percer son mystère et leur révélant son dernier secret : Ce n’était pas un, mais UNE pirate. Une pirate qui put s’offrir une retraite dorée en fondant une famille tandis qu’un imposteur se faisant passer pour lui s’était fait attraper par les autorités. Le genre de révélations historiques qui peut paraître certes insignifiantes comparées à d’autres, mais qui ferait l’effet d’une bombe chez les amateurs et les experts de la piraterie.

Après toutes ces découvertes donc, les deux femmes se rhabillèrent, car oui, elles avaient été nues tout du long, une histoire de plongeon dans un jacuzzi en étant toujours habillées, et vérifièrent que ce vaisseau était toujours en vaisseau et non pas un entrepôt improvisé. Fort heureusement, le vaisseau avaient ses systèmes toujours en bon état et le plein était fait. Il ne resta plus qu’à faire décoller ce vieux pépère et le tirer de là.

De retour au cockpit, Sin se plaça aux commandes et la Zeltrone s’installa dans le siège d’à côté. Contrairement à ce qu’on pense, Larelia n’était pas la capitaine de l’Endless Dream. C’était la gérante du vaisseau et de ses activités, mais pour ce qui était du fonctionnement du vaisseau en lui même et de son équipage, il y avait un commandant dédié :

« Bon, on va sortir en douceur. Il faudra aussi récupérer ta motojet si tu ne veux pas qu’elle fasse partie du décor. Et ensuite, la zone de la CSI, direction sud-est à environ 475 km d’ici. Tu peux pas la louper, il y a la coque d’un Lucrehulk plantée à la verticale et sa sphère de contrôle qui s’est détachée il y a quelques années et qui roulée pas loin. »

Occultus incarne :

Sinikka « Sin » Taika – Spécialiste en évaluation

Cette première trouvaille, cette première partie de la chasse aux trésors, pour être exacte, est sans doute dans mon top cinq. Je sais très bien que les deux autres sites ne seront même pas le quart de la gamme d’émotions que l’on vit quand fait une découverte de cette envergure. Logiquement, donc, cela devrait prendre beaucoup moins de temps que ce premier site car franchement, je ne m’attends pas à trouver des masses de choses utiles sur le site CSI, au mieux des données techniques… Et encore… Et le troisième site est seulement intéressant car il fait partie des plus anciens. Rien qui puisse se comparer au vaisseau pirate que nous allons extraire de sa pile de débris, presque impeccablement préservé. C’est stupéfiant, vraiment et je ne… Du calme, Sin, du calme. Tu as vécu ton moment de triomphe, ton « rush d’adrénaline » de la découverte…

Là il faut redevenir la professionnelle calculatrice et manipulatrice que tu es dans ta vie de tous les jours. Je ne dis pas que je vais nécessairement manipuler La Rouge. Je dis juste que je dois me remettre dans un état mental propre à faire mon boulot. Je ne peux pas constamment me retourner pour regarder dans la direction où le trésor se trouve! Sinon, inévitablement, cela va me ramener sur la séquence des événements des dernières heures… Et là je vais redevenir contreproductive. Et bon, principe professionnel, quand je bosse… Je bosse. Et là si vous vous demandez : Sin, est-ce que tu vas être capable de piloter ce truc? La réponse est… Oui. Et non. C’est une chose de le sortir de son tas de débris, le vaisseau, mais je suis venu avec le mien qui est en ce moment en orbite. Donc je ne vais pas repartir avec celui-là. Je ne peux pas piloter deux vaisseaux en même temps…

Et d’une pression sur un bouton, justement, mon motojet et mon vaisseau vont se rencontrer pour que je puisse récupérer mes affaires et ne rien laisser derrière. C’est beau l’automatisation et le pilotage automatique. Je vais pouvoir me concentrer sur la tâche en cours. Bouclier à fond, marche arrière toute… Bon sang, ce n’est pas un vaisseau, c’est un missile! Je ne m’attendais pas à ce qu’on sorte si vite. Les droïdes n’arrêtent pas de crier… Enfin, autant qu’un droïde peut crier… On peut les comprendre, le calme plat pendant de longues et nombreuses années et tout d’un coup, deux folles en combinaisons environnementales toutes sales débarquent et viennent tout déranger. Alors j’imagine que pareille manœuvre a pu, dans une certaine manière, les surprendre un peu. Mais ne comptez pas sur moi pour m’excuser! Il fallait bien le sortir de son tas d’ordures, ce vaisseau!

Donc… Cap sur la zone où se trouverait alors les vestiges de vaisseaux de la CSI. 1500, plus ou moins, plus tard… S’il reste quelque chose d’utile, ce sera j’espère dans un coffre-fort, un truc du genre. Pour qu’une sphère de contrôle se détache, il faut que le métal ait été sévèrement attaqué… Ce qui veut dire que tout ce qui est ordinateur, consoles et le reste va être complètement mais alors là complètement HS. Et pour le coup, on va utiliser les scanners de mon vaisseau pour se gagner du temps. Plus nous nous rapprochons, plus j’ai la furieuse envie d’aller prendre un bain. Il y a de gigantesques flaques acides ou empoisonnées en bas, tout ce qui est carburant ou liquides divers s’est ramassé dans ces pseudos lacs au fil du temps et clairement que les conditions ambiantes ont fait un carnage sur les épaves. J’ai l’impression que je vais chopper un truc pas net rien qu’en regardant ces tas de rouille…

« Quelque chose me dit que cette fouille va être beaucoup moins fun que la découverte d’un trésor pirate. Si nos combinaisons se font déchirer, je ne sais même pas si on aura le temps de dire merde avant de se faire dissoudre… J’en ai vu des épaves mais là, on vient d’attendre, clairement, un niveau que je n’avais encore jamais vu. Et ce n’est pas une bonne chose, si tu te poses la question. Va-t-on même trouver quelque chose? »

Une chose est sûre, c'est que ce vaisseau en avait encore sous le ventre. Non seulement, il parvint à s'extraire de son tombeau de ferraille où il reposait depuis un millénaire, mais quand Sin mit les gaz, le Croc Sanglant ne se fit pas prier pour partir en trombe. Les droïdes d'entretien étaient en train de biper dans tous les sens alors que la Zeltronne rigolait. Oui elle aimait bien les sensations fortes, et pour une fois que les effets de l'accélération étaient perceptibles, elle en profitait bien.

Le vaisseau avala la distance à toute vitesse et le décor changea radicalement. Des piles de déchets à pertes de vue, comme toujours, mais aussi des étendues d'eaux acides et toxiques d'une couleur verte/jaune presque cliché. Manquer plus que les bulles. Autant dire qu'un bain là-dedans vous débarrasserez de vos problèmes de peau à vie... ainsi que tout le reste. Sin se dirigea vers l'épave du Lucrehulk qui servait de repère local. Planter à la vertical, les bras d'amarrages vers les cieux formant une sorte de totem de métal, sa sphère s'était détachée de sa superstructure il y a quelques années, roulant sur une centaine de mètres en se déformant et semant des débris sur sa course.

Sin utilisa les scanners du vaisseau pour détecter quelque chose d’intéressant dans cet épave, mais comme la Rouge, elle se doutait qu'il y ait quelque chose ici :

"Même s'il y aurait quelque chose, crapahuter dans une sphère à moitié écrasée va être dangereux et pénible, surtout qu'elle a du être allégrement pillée quand elle était encore accrochée au vaisseau. Je voudrais pas que t'ai une cicatrice de plus à cause de mon expédition. En tout cas, causée par autre chose que mes ongles !"

Elle regarda sur le radar du vaisseaux, repérant d'autre cibles potentielles comme par exemple un de ces gros vaisseaux du Clan Bancaire luxueux à l'excès ou un appareil militaire en meilleur état. L'épave la plus reconnaissance était la partie avant d'un cuirassé de classe Providence. Sans doute vide de toutes trouvailles intéressantes, mais au moins il était à peu près à l'horizontale, sur un sol qui ne risquer pas de vous faire fondre et en meilleur état que la sphère :

"Et le bout de cuirassé là-bas ? Si je me souviens bien des cours d'histoire, beaucoup de leurs vaisseaux amiraux appartenaient à cette classe non ?"

Occultus incarne :

Sinikka « Sin » Taika – Spécialiste en évaluation

Alors là c’est clair que ça a dû être pillé, pillé et repillé au travers les siècles. Déjà à la fin de la guerre des clones, je suppose que l’empire avait dû retirer le gros des systèmes essentiels. Il faut dire que bon, à ses débuts, la technologie se valant, pourquoi pas. Au fil des années, ils avaient dû être moins regardant sur ce qu’ils jetaient mais ils avaient probablement retiré arme et systèmes permettant de passer en vitesse lumière. Donc… Contrairement au vaisseau pirate, je ne m’attendais pas à trouver un compartiment secret avec un trésor séparatiste à l’intérieur. Personne n’est chanceux à ce point deux fois dans la même journée. Le lucrehulk, bien que l’élément le plus visible, est probablement effectivement l’endroit le moins intéressant, je suis d’accord avec la zeltrone. Son choix n’est pas mauvais en se basant effectivement sur une analyse historique mais…

Je lui fis remarquer que les lucrehulk servaient de vaisseau amiral également. N’importe qui avec une notion d’histoire le savait aussi et donc cette épave aussi avait dû être pillée de tout élément utile. Je soupire en passant une main dans mes cheveux. Ne serait-ce que parce que c’est stable, on pourrait en effet commencer par ça. Mais je le dis de façon audible. Je m’attends à être déçue. Et à sa remarque sur une potentielle nouvelle cicatrice, je lui réponds à la blague que ce n’est pas à elle de choisir ma future cicatrice, que je suis une grande fille, que je peux le faire moi-même! Et il va falloir faire preuve de prudence car je ne fais confiance à rien dans cette décharge. Au moins, la patronne a eu le génie de me fournir un tas d’anciens codes d’accès séparatistes. Si par miracle on trouve quelque chose qui fonctionne… Ce sera toujours utile pour ne pas se faire abattre, en fait… Quoi?

Je ne m’attends certainement pas à trouver quelque chose qui fonctionne. Sérieusement, contrairement au vaisseau trésor, qui lui a été enterré et préservé sur la durée par une équipe complète de droïdes d’entretien et mécanos, ces épaves n’ont reçu aucune maintenance et ça tient du pur miracle qu’il reste encore quelque chose d’utile. Ou reconnaissable. À part leur poids en ferraille… Et encore… Bon allez. Il va falloir sortir et évidemment, l’équipage… Si on peut appeler ça un équipage… Se met à bipper en signe de protestation et tente de nous barrer le passage. Écoutez-moi bien, que je leur dis. Je sors. Vous restez dans mon chemin, il y aura des conséquences. Ils battent vite en retraite et je sors en grommelant que je n’ai pas le temps pour ces conneries. Première nouvelle en commençant à fouiner dans l’épave : il n’y a RIEN d’intéressant. C’en est presque déprimant, en fait.

La plupart des panneaux ont été retirés ou éventrés et les composantes pillées. Cependant, je ravale un commentaire sarcastique. Penses-y Sin. Le genre de composantes qui se trouve à portée de main est insignifiant. Donc pourquoi s’être donné le mal de ne laisser que la structure de métal? Qu’est-ce qui peut nécessiter désespérément et à ce point la plus petite parcelle d’électronique? Je le fais remarquer à Larelia d’ailleurs, qui n’a pas tardé à me rejoindre. Je ne suis pas une experte dans le recyclage de vaisseau mais clairement, cela n’a pas été effectué de façon professionnelle ou méthode. Quelque chose ou quelqu’un voulait mettre la main là-dessus… Mais j’ignore franchement dans quel but. C’est bien ma chance, que je lui dis. Je pars à la chasse au trésor et je me retrouve à la place avec un mystère étrange sur les bras. Je suis spécialiste en évaluation, pas détective!

« Pourquoi j’ai l’impression qu’on va se retrouver dans les ennuis? Il y a des signes qui ne trompent pas. Quand mes épaules se crispent comme ça, ça veut dire que je vais regretter d’avoir quitté le confort de ce vaisseau… Et en général, dans une aventure à la Sin, c’est pas mal dans ce genre de cas que je me retrouve sois menacée par une arme ou à devoir courir pour ma vie. Comment est ton cardio? Des fois que… »

Sin opta pour la moitié d'épave plus facile d'accès positionna le vaisseau de tel sorte à ce que les deux femmes puissent sortir avec leur combinaison de protection. Les droïdes n'étaient pas d'accord. Ils disaient que cela allait encore une fois tout salir. Oui pour ceux qui le ne savent pas, la Zeltrone comprend le binaire, les successions de bip, flip et flop qui composent le langage des droïdes. Elle promit qu'elles ferraient attention et conseilla de modifier la configuration du sas de décontamination, histoire de ne laisser passer aucunes méchantes poussières et autres toxines.

La première chose qu'on se dit, c'est que c'est grand, même s'il en manque un sacré morceau. Toute la partie arrière en fait. Mais en plus, le fait que leur point d'arrivée, ce qui était une des baies où se trouver une rangée de canons anti vaisseaux était parfaitement vide, rajouter à la taille de l'engin. Pas de coursives ou de grosses machineries qui brisent la vue. Juste un sol, un plafond et des parois porteuses ça et là pour tenir tout ça. Ce vaisseau avait dû être détruit pendant un combat. Il y avait des traces d'impacts, des trous aux bords à la fois fondus et tordus et des marques de brûlures un peu partout que même plus de mille ans d'exposition à l’environnement de Raxus Prime n'a pas encore effacée. Mais le plus impressionnant était la fissure béante marquant la fin abrupte de l'épave :

"Hum... il a dû perdre sa partie arrière en plein combat. S'il avait été découpé ici, les bords seraient bien nets et rectilignes. Là on dirait qu'un géant à cassé le vaisseau en deux comme on casse une branche. C'est tout tordue et broyé."

Sin fit remarquer qu'il manquait absolument tout. Le plus petit composant électroniques avait été récupérés, même des composants banals comme les portes manquaient à l'appel. Honnêtement, ce n'était pas étonnant pour un vaisseau qui est présent dans une décharge depuis aussi longtemps. On pouvait même s'étonner que la superstructure et la coque soit toujours là en un seul morceau et pas réduit en un tas de ferraille informe. L'Humaine avait un mauvais pressentiment au point où elle demanda si les performances physiques de la Rouge ne se cantonnées pas que dans un lit :

"Mon cardio est excellent si tu veux tout savoir. Je pourrai même te prouver que mon endurance est optimale si on retourne dans le vaisseau maintenant... Blague à part, c'est vrai que ce dépouillement est suspect. C'est comme si on voulait s'assurer que ce vaisseau ne puisse jamais quitter cet endroit autrement qu'en pièces détachées. Et t'as vue comment il est posé sur sa pile de déchets, de façon bien visible ? Comme un trophée. La tête de rancor au dessus d'une cheminé. Un Providence coupé en deux dans un combat qu'on exposerait comme un trophée et avec une telle réputation qu'on fait en sorte qu'il ne puisse plus jamais voler de quelque manière que ce soit... Il n'y a pas beaucoup de vaisseaux qui cochent toutes ces cases... On a un moyen de connaître son nom dans cet état ? Un numéro de série ou un élément distinctif quelconque ?"

C'était Sin l'experte, autant en expertise qu'en histoire. La Zeltrone avait certes une culture générale plutôt étendue, mais son domaine d'expertise ne concernait pas les vaisseaux. Les activités récréatives à bord à la rigueur, mais pas les moyens de différencier un vaisseau standardisé d'une même classe qu'un autre autrement par le nom peint sur la coque. En espérant que l'instinct de la jeune femme soit plus liée à l'ambiance pesante plutôt qu'à une vraie menace comme un gang de ferrailleurs, des bestioles sauvages ou la coque qui décide que c'était le bon moment pour s'écrouler, ça serait bien...

Occultus incarne :

Sinikka « Sin » Taika – Spécialiste en évaluation

Je me contentai d’un regard qui lui disait clairement que j’étais en mode professionnel et que ce n’était pas le temps pour les blagues puériles. Pour preuve, mon flingue était dans ma main, maintenant, et pas dans son holster. Je commence à inspecter les lieux à la recherche d’un indice tangible, de quelque chose. Pourquoi mettre ce vaisseau en évidence, enfin, ce reste de vaisseau, s’il n’y a rien, absolument rien de récupérable dedans? C’est on ne peut plus visible. Il manque presque un signe lumineux disant « épave ici, trésors garantis » pour que ce soit encore PLUS suspect. Pourquoi se donner tout ce mal, tous ces efforts? Et non, plus de mille ans plus tard, impossible que des droïdes de la CSI soient encore en état de fonctionnement. Cette planète est le cauchemar pour toute machine digne de ce nom. Et oui, je sais, je sais ce que vous allez dire.

Le matériel militaire est fait pour durer, etc. Soyons réalistes. Pas dans ces conditions. Le seul moyen pour que ce soit possible, c’est si vous êtes sous terre et là il vous faudrait une source d’énergie fiable, de quoi pouvoir brancher les droïdes pour être rechargés, ensuite avoir une sorte de fonderie pour pouvoir utiliser le métal environnant pour des châssis et autres… Et franchement, vous pensez vraiment qu’il y aurait une base séparatiste secrète sur cette planète… Qui a vu naitre la CSI… Qui a été le centre d’intérêt de Dooku pendant un certain temps… Qui au subit au moins une attaque de la République de l’époque… Qui a tout le métal du monde pour se préparer une armée en secret… Qui… Non. Non. C’est de la paranoïa. Je veux dire, pensons-y. À la fin de la guerre des clones, l’armée droïde a été désactivée. Oui, certaines enclaves ont refusé le code de désactivation mais ce sont…

Des cas marginaux. Et je le redis. Plus de mille ans plus tard, franchement, ce n’est pas comme si la CSI allait renaitre de ses cendres. S’il y avait une installation ici, pourquoi attendre en standby pendant plus d’un millénaire? Dans quel but? Et sans tenter de reconquérir la planète ou des sections de cette dernière? Cela se saurait s’il y avait eu des attaques étranges et inexpliquées… Ou pas, en fait. Cette planète est un danger mortel à elle toute seule. Il n’y a ni loi ni ordre, à peine de présence vivante. Les gens qui y viennent sont pour la plupart là illégalement. Qui va se rendre compte si quelqu’un venait à disparaitre? Non, Sin, voyons. Ce n’est pas rationnel. Tu es une professionnelle. Tu laisses ton imagination s’emballer c’est tout et… C’était quoi se bruit? Je me retourne brusquement mais il n’y a rien. J’hallucine des trucs en plus maintenant. Super…

« Je ne sais pas pourquoi mais cet endroit déclenche un millier d’alarmes dans ma tête. Et tout autant de scénarios. S’il y avait un signe distinctif, il serait à l’extérieur. Et on l’aurait vu en scannant l’épave. Un numéro de série… Sur la coque, j’en doute, trop facile de se faire détruire. Les systèmes principaux en ont, par contre… Et ils ne sont plus présents pour qu’on puisse regarder. Pourquoi, d’ailleurs, c’est aberrant…

Plus j’essaie de trouver une explication logique, plus je me perds en théories ridicules et je déteste ça. Et j’ai l’impression qu’on nous observe, comme si on venait de tomber dans un piège qui attend juste le bon moment pour se refermer. Ton instinct de zeltron ne te dit rien? Tes talents empathiques ne détectent aucune présence? J’ai exploré suffisamment de ruines et j’ai eu mon lot d’embuscades et de pièges pour savoir quand le danger est proche… »

Sin prit son arme, ce qui voulait dire que les choses étaient sérieuses. Pas le temps pour les blagues. Dommage, la Zeltrone en avait encore plein en réserve. Elle rajouta que s'il y aurait un signe distinctif quelconque, il serait à l'extérieur. Le numéro de série caché dans un coin de la superstructure ? Il ne fallait pas y penser. Ceux des équipements ? Ça aurait pu le faire si tout n'avait pas disparus, ce qu'elle trouva aberrant. Peut-être pas tant que ça. Sur Raxus il y avait des millions de vaisseaux qui se faisaient intégralement désossés tout les ans. Alors qu'on trouve un vaisseau où il ne reste plus que le squelette, c'était en fait assez commun. non ce qui était aberrant, c'était justement que la superstructure était toujours là après un millénaire et quelques à rouiller. Pourquoi s'être arrêté de le désosser ? Soit ce vaisseau avec une sale réputation auprès des ferrailleurs, soit il y avait autre chose.

L'Humaine sentait le piège à plein nez, elle avait l'impression d'être observer et demanda à la Zeltrone si elle ne pouvait pas sentir quelques choses :

"Hum à part toi... Rien. Mais bon ça ne marche qu'à une distance assez proche et..."

Larelia ne put terminer sa phrase. Un son métallique grinçant se fit entendre sous ses pieds et la plaque au sol céda, entraînant la Rouge dans sa chute. Elle tomba sur le sol plus bas, qui céda aussi sous le poids soudain et elle termina sa chute deux étages plus bas, le tout dans un vacarme assourdissant. La Rouge resta au sol avec un acouphène lui vrillant les tympans. Elle avait mal partout, mais sa chute en plusieurs étapes lui avait épargnée des blessures plus importante. Toute groggy et sonnée, elle se leva avec difficulté et jeta un coup d'oeil vers le haut, observant le trou d'où elle était tombée :

"Je vais bien... je crois. Si t'as un moyen de me faire remonter, je prends !"

Bien sûr, impossible de remonter par ses propres moyens, la hauteur entre chaque étage étant trop haute pour sauter, sans parler des arrêtes de métal tordues et tranchantes pointant vers le bas, empêchant de remonter. Il y avait une coursive qui permettrait de poursuivre le chemin à travers la superstructure, mais s'éloignant de la coque pour s'enfoncer dans les entrailles de la superstructure. elle remarqua aussi qu'il faisait plus chaud et plus moite. La visière de sa combinaison se recouvrait de buée et la coursive était recouverte par endroit d'une sorte de matière organique ressemblant à du papier mâché, mais ce n'était pas ça qui lui faisait peur :

"Je ressent plusieurs individus pas loin. C'est très agressif et affamé... c'est des émotions structurées et construites. Ce ne sont pas des animaux, mais des individus conscients. Ça reste diffus, donc assez loin, mais ma petite entrée n'est sans doute pas passée inaperçue..."

Et autant dire que si ces individus étaient comme tout le monde, ils ne seraient pas du genre à accueillir les intrus à bras ouverts, surtout ceux qui sont passé en faisant un trou au plafond... En attendant, la Zeltrone prit son arme en main, écoutant les indications de Sin pour retrouver son chemin et se déplaçant en douceur et avec une vision nocturne pour ne pas se faire repérer par les occupants des lieux.

Occultus incarne :

Sinikka « Sin » Taika – Spécialiste en évaluation

Je savais que mon instinct ne me jouait pas des tours, qu’il y avait quelque chose de louche. Vous ne faites pas mon métier sans justement avoir un instinct pour le danger. Pas d’instinct? Vous vous laissez emballer, aveugler par l’excitation de la découverte, l’excitation tout court? Vous crevez. Raxus Prime est bien plus dangereuse qu’on ne le penserait. Mais c’est un dépotoir, direz-vous. C’est une planète poubelle, direz-vous. Mais c’est justement quand les gens et les êtres n’ont rien, quand il n’y a aucune structure que le vrai danger guette. Et quand vous remarquez une anomalie comme cette carcasse de vaisseau, toutes les alarmes du monde devraient se déclencher dans votre tête. Et quand le sol se dérobe sous les pieds de La Rouge, je ne peux que me demander : accident ou acte délibéré? Et ce n’est pas de la paranoïa. Pourquoi cette section, hum?

Pour descendre la rejoindre, il me faudrait une bonne vieille corde, un jetpack ou sauter… Et si je saute, je me blesse gravement ou je me tue. C’est clair. Réfléchis, Sin. S’il y a effectivement des formes de vie cachées plus bas dans ce truc, elles ne seront certainement pas du genre sympathique. Et encore là, quelle espèce vivante pourrait vivre dans ce merdier et survivre? Ce n’est pas comme si on pouvait chasser, pêcher ou faire de l’agriculture. Il n’y a rien à manger à moins de trouver des vivres dans certaines des épaves et encore. Je ne comprends pas comment il pourrait y avoir quoi que ce soit, précisément ici. Merde, comme je vais tirer La Rouge de ce merdier? Ce n’est pas comme si… Mais attendez une minute… Si, en fait. J’ai une solution facile! Il y avait au moins un jetpack dans l’inventaire du pirate! Je m’en souviens car je me suis dit que c’était curieux, en fait.

Un jetpack, ce n’est pas forcément quelque chose de méga précieux ou dispendieux, par comparaison à ce qu’on a trouvé. Mais en même temps, si vous considérez son aspect pratique, cela peut en faire un trésor, oui. Je cours jusqu’au vaisseau, jusqu’à la soute et heureusement, il reste du carburant. Je m’assure que mon moyen d’aller rejoindre la rouge fonctionne et je vais affronter le danger. Et oui, je sais me servir de ces trucs. La première fois a été désastreuse. Je le reconnais. Mais la première fois est souvent désastreuse, peu importe le contexte. Le temps de la rejoindre par contre, quelques minutes au moins se sont écoulées et effectivement, en arrivant à son niveau… On dirait une structure organique. Ce qui est d’autant plus curieux car je ne vois pas, logiquement, ce qui pourrait expliquer ça. Tous les sens à l’affut, j’essaie de déterminer ce qui pourrait bien nous menacer ici.

J’élimine la possibilité de simples ferrailleurs psychopathes. Ça n’a pas le profil. J’élimine aussi des droïdes détraqués à cause de la matière organique… Mais quoi alors? Hum… Je tends l’oreille et… J’hallucine, c’est sûr. Lala, que je lui dis, tu entends ce que j’entends? Passez suffisamment de temps dans l’APEX et le son ou la voix d’un droïde de la CSI est pratiquement gravé dans vos mémoires. Et là, clairement, quelque chose a ordonné à des droïdes B1 de faire quelque chose car la machine a répondu « roger roger ». Ok. Un, comment est-ce qu’un droïde B1 pourrait être encore en fonction? Deux, si c’est possible, nous sommes quand même sur une planète dépotoir, qui contrôle le tout? Les droïdes de la CSI étaient notoirement connus pour leur manque d’initiative. Ce qui veut dire qu’il leur faut un commandant. Et clairement, je n’ai pas bien entendu mais ce n’était pas un ordre en basique…

« Ça va? Rien de cassé? »

Essayant toujours de se remettre de sa chute, avec son cerveau qui abritait une rave party particulièrement violente, Larelia observa les alentours à la recherche d'un possible accès pour remonter à la surface au milieu de la tôle froissée, mais rien du tout. Sin ne donnait aucun signe de vie. Est-ce qu'elle l'avait plantée là pour se barrer avec le vaisseau remplit de butin ? Non. Déjà parce qu'elle savait que l'Humaine n'était pas de ce genre là et aussi parce qu'elle n'avait pas entendu un bruit de moteur quelconque.

Est-ce qu'elle allait mourir là ? Coincée dans une carcasse de métal au milieu d'une montagne de déchets sur une planète recouverte de montagnes de déchets ? Non. Ceux qui pensait que la Zeltrone n'était juste qu'un entrejambe chauffé à blanc doué de parole apprenait bien vite que le cerveau derrière ce regard de biche n'était pas là que pour la déco. Elle avait une balise d'urgence en cas de besoin pour qu'on vienne la récupérer et coup de bol, cette superstructure métallique agirait comme une antenne géante, boostant l'intensité de son signal.

Étrangement, ce n'était pas la première fois que Larelia se trouvait dans une situation vaguement similaire. Il y avait cette fois sur Fondor il y a une dizaine d'années, où pendant une randonnée en montagne, elle et une charmante Twi'lek à la peau cendrée s'étaient un peu éloignée du groupe pour profiter à leur manière de ce paysage bucolique pour faire le plein d'air pur. Malheureusement, si la Twi'lek avaient deux arguments très convaincants, et on ne parle pas de ses lekkus, elle avait un sens de l'orientation pitoyable, aggravée par l'obscurité. Résultat, elles avaient tournées en rond pendant des heures pour arriver au campement sous les rires du groupe. Mais bon, elle au moins avaient désormais de la compagnie dans ce duvet froid.

Mais heureusement, elle n'eut pas besoin d'en arriver là. Un bruit de propulseur se fit entendre. Trop petit pour un vaisseau, c'était ceux d'un jetpack. En levant les yeux, la Rouge vit Sinikka la rejoindre dans le trou avec un jetpack qu'elle avait vue dans la soute de butin du vaisseau pirate. Ce n'était pas en soi un modèle unique ou historique, mais c'était le modèle très haut de gamme de l'époque. Elle demanda immédiatement si ça allait :

"Ça va... mais je crois que c'est moi qui va avoir besoin d'un massage..."

Immédiatement après, la jeune femme entendit un bruit en provenance des entrailles de l'épave. Des bruits mécaniques, des voix électroniques et des voix organiques... Enfin plutôt des sons étranges formant un langage tout aussi mystérieux que reconnaissable :

"Des Géonosiens ?'

Au moins, ça expliquait l'allure organique de la coursive devant elles : c'était l'entrée d'une ruche. Ils devaient être là depuis un moment. Il y avait des tas de questions en suspens comme le pourquoi de leur présence et le comment ils avaient réussit à réactiver des droïdes millénaires, mais la réponse devra attendre une certaine distance de sécurité :

"Dis-moi que ce jetpack ne sert pas qu'à la frime et qu'il a assez de puissance pour porter deux belles plantes comme nous ?"

Parce que si ce n'était pas le cas, le seul moyen de sortir était à travers la ruche. Et il y a fort à parier que les résidents n'apprécient pas les étrangers. Sans parler du comité d'accueil qui approchait. La prochaine fois, elles joueront du côté des lacs d'acides toxiques !

Occultus incarne :

Sinikka « Sin » Taika – Spécialiste en évaluation

Je lui réponds que si elle était moins lourdement équipée, en désignant du regard ses formes, oui, le jetpack suffirait à nous faire remonter toutes les deux. Dans l’état actuel des choses, blague à part, je ne le risquerais pas. Oh j’aime l’adrénaline et les situations périlleuses. Pas suicidaires. Bon. Rationalisons. J’ai clairement entendu des cliquetis assimilables au langage géonosien. L’aspect organique des lieux confirme ce que je suspecte. La question à un million : d’où ils sortent et qu’est-ce qu’ils font là? Je veux dire… Ça se saurait s’il y avait des géonosiens ici. Enfin. Si quelqu’un survit pour le raconter. Comme dans bien des situations, en fait. Admettons que personne ne sait qu’ils sont ici. C’est quoi leur plan de match? Nous sommes dans une gigantesque décharge et les géonosiens sont très doué pour la construction. Donc…

Pourquoi ne pas avoir réparé une épave et partir d’ici? Ce n’est pas comme s’ils avaient colonisé des dizaines de mondes, ce ne sont pas des Killiks. Honnêtement, je pense que la réponse à cette question va nous donner une bien meilleure idée de ce que nous allons affronter. Pour le moment, des droïdes. Enfin. Je suppose qu’il a longtemps, on pouvait appeler ça un B1. Clairement, les habitants du coin ont une forge de fortune et peut-être des capacités industrielles minimales car ce n’est certainement pas le châssis d’origine, ça. Pas plus d’un millénaire plus tard, quand même… Encore que bon, l’APEX a bien découvert dans des conditions parfaites un super vaisseau sur Bheriz… Mais là on parle de Raxus Prime et son super environnement. Et autre indication très claire que nous ne sommes pas face à du matériel d’origine : ce n’est pas l’insigne séparatiste qu’on voit.

C’est plus… Insectoïde. Clanique, peut-être. Si les géonosiens vivent en clans. En ruches? Je ne suis pas experte sur la question. Ce que je sais c’est que si jadis leur allégeance était à la CSI, je ne suis pas certaine que ce soit encore le cas donc… Difficile de bluffer un truc à ce niveau. Quoi qu’on ait fait pour les reprogrammer, ça reste con comme un B1. Le modèle de base. Pas celui remis au goût du jour par l’APEX. Autrement Hope les aurait tous envoyés à la fonderie la plus proche. Ils nous disent de ne pas bouger, que nous serons mises aux arrêts, tout ça… Mais comme dit précédemment, j’ai amené avec moi d’anciens codes datant de la CSI… Au cas où… Et donc je joue le jeu que nous sommes ici pour une inspection et que nous sommes envoyés par le haut commandement séparatiste. Et comme je le suspectais, il y a des choses qui n’ont pas été effacées chez ces droïdes… Excellent.

Confus, ces curieuses machines nous indiquent qu’elles vont nous conduire à la reine. Qu’elle saura quoi faire. Donc… Nous avons potentiellement les droïdes de notre côté, si jamais les choses dégénèrent et… OUAH! Je ne sais pas si c’est possible la consanguinité chez les géonosiens et toutes les tares qui viennent avec mais les premiers qu’on voit sont incroyablement moches, même pour l’espèce. Essaie d’avoir l’air hautaine et suffisante, on va essayer de te faire passer pour la nouvelle apprentie de Dooku, que je lui dis. Ces machines, si elles ont un calendrier interne, ne semblent pas s’en servir… Et ne semblent pas savoir que la guerre est terminée depuis longtemps. En même temps, bon, je suppose que quiconque vit ici a plus prioritaire que de mettre les droïdes à jour côté programmes, non? Si c’est effectivement une ruche… Elle manque cruellement de drones…

Sin décida de jouer la carte du bluff et utilisa un vieux code séparatiste. Croyez-le ou non, mais même après plus de 1000 ans à la décharge et de modifications faites avec les moyens du bord, les B1... ou plutôt ce qui était des B1, ne les attaqua pas. Non, à la place, ils se contentèrent de les mettre en joug et d'ordonner de ne pas bouger avec une voix remplie de parasite. L'Humaine poursuivit son jeu en prétendant que les deux femmes étaient des membres hauts placées dans la hiérarchie de l'ancienne CSI et qu'elles étaient là pour l'inspection.

Et ça marcha... enfin en partie. Les droïdes ne les laissèrent pas se promener, libre de leurs mouvements, mais ils décidèrent de les conduire à leur reine. Au moins, c'était mieux que l'exécution sommaire. Maintenant, si elles pouvaient éviter de finir leur vie en devenant des incubateurs pour la futur générations de drones, ça serait bien aussi. Il y avait tout un tas d'histoire sur les Géonosiens. L'existence même des reines avaient pendant longtemps était une légende et bien entendu, la culture populaire a eut plus d'un millénaire pour s'accaparer de l'idée et de l'adapter à sa sauce. Maintenant, on ne compte plus les histoires et les holos avec une sorte de reine insectoïde qui ont une certaine manie d'implanter leurs œufs ou leurs larves dans des hôtes vivants qui finissait soit par exploser à l'éclosion, soit lentement dévorés de l'intérieur, soit rendu à l'état de véhicule, la larve prenant le contrôle tandis que la conscience de l'hôte devient prisonnière de son propre corps. La fiction a tendance à beaucoup exagérer et si c'était le cas là aussi, ça ne serait pas pour déplaire à la Rouge.

Bref, les deux femmes furent escortées à l'intérieur de la ruche. La température et l'humidité grimpèrent au fur et à mesure qu'elles s'enfoncèrent. Cet endroit avait une belle taille, mais était curieusement très peu peuplé et les occupants organiques du coin étaient... disons pas au mieux de leur forme. En même temps un millénaire de consanguinité dans l'environnement surchargés en produit toxique de Raxus Prime, ça laisse des traces et pas qu'un peu. Les drones étaient chétifs, parfois avec des malformations ou une couleur très pâle. Sin conseilla à la Rouge de prendre un air hautain et suffisant, histoire de rentrer dans le rôle.

C'était jouable et d'un coup, la Zeltrone se tint droite comme un I, toisant du regard les quelques drones posant les yeux sur elles et jouant de son empathie pour amplifier la sensation d'être en présence d'une personne se sentant éminemment supérieure à son entourage. Elle avait fréquentée assez de matriarche hapienne, de sith et d'autres individus de ce genre là pour savoir exactement comment se comporter, aussi bien verbalement que physiquement. Et puis, croyez le ou non, mais certaines personnes aiment se sentir dominées à ce point.

Elles arrivèrent dans ce qui était la salle des machines avec un générateur secondaire fonctionnant toujours, fournissant chaleur, ventilation et un peu d'électricité. Il y avait une sorte de statue d'une forme bipède avec quatre bras tenant des bâtons lumineux dont colorés en vert par une substance dont il valait mieux sans doute ignorer la provenance. La reine était... bah à peu près comme ses drones en fait. Pas au mieux de sa forme avec une peau pâle, un abdomen flasque pondant difficilement un œuf ça et là qui, eux-aussi, n'était pas vraiment des plus frais. Elle reposait contre un ordinateur à l'écran encore allumé et quand elle remarqua la présence des deux invités, elle se redressa mollement en poussant un léger râle de douleur.

Un B1 lui fit un résumé de la situation, mais la créature semblait... ailleurs, jetant un regard vide en direction de la statue qui, au fut de la disposition de l'autel sous ses pieds, était sans doute un élément de culte, déifiant un des plus tristement célèbre commandant militaire de l'histoire galactique. La reine retourna ensuite son regard vers les deux femmes et ses yeux semblèrent animés par autre chose... la faim :

"Nous regarde pas comme ça espèce de cafard dégénéré !"

La voix de la Zeltrone était froide, sans la moindre émotion, ce qui pouvait être bizarre... mais elle s'y connaissait en jeu de rôle. En plus, ses facultés empathiques étaient en action, instillant la méfiance et la peur. Pour la Géonosienne, ce n'était pas une Zeltrone toute mignonne et qui serait d'avis que pour apporter la paix dans la galaxie, l'amour libre serait la solution. Non à ses yeux, c'était sans doute une personne qui pourrait la tuer pour un oui ou un non, comme ça, pour voir.

Il n'y restait plus qu'à voir si la tentative d'intimidation avait fait son effet... Dans le bon sens du terme. Si elle était intimidée, les deux femmes pourraient partir d'ici sans problème. Dans le pire des cas, elle ne sera pas contente et Sin sera obligée d'utiliser sa botte secrète...

Occultus incarne :

Sinikka « Sin » Taika – Spécialiste en évaluation

Rappelez moi de ne jamais mettre La Rouge en rogne. Elle sait y faire pour intimider. Moi je sais que c’est du bluff… Mais quand même! Il y a changement radical et il y a… Ça. Mais en même temps, j’ai proposé le rôle donc… Voilà. Nous finissons par arriver devant la reine et honnêtement? Mon plan initial était simplement de retourner les droïdes contre les géonosiens et de les exterminer. Mais là? Je ne suis pas du genre à éprouver de la pitié au quotidien mais… Sérieusement, si je devais commettre un massacre, ce serait pour abréger leurs souffrances, quoi. Encore que bon. Je sais reconnaitre une opportunité quand j’en vois une, aussi. Les géonosiens modernes n’ont plus grand-chose à voir avec les géonosiens du temps de la CSI. Ceux-là se sont donc transmis leurs secrets de génération en génération… Ce qui veut dire, potentiellement, un avantage.

Pour l’APEX, j’entends. De plus, Hope adorerait étudier les mutations causées par l’environnement de Raxus Prime et la consanguinité chez les géonosiens. Mieux encore, elle voudra faire de cette poignée d’individus une ruche fonctionnelle. À cause des hutts, il existe des planètes que malgré nos meilleurs efforts, nous n’avons pas encore réussi à dépolluer… Ces géonosiens ont au moins une forme de résistance à un environnement toxique donc… Quand je vous disais que j’excelle dans mon travail. La reine géonosienne, qui n’a plus l’habitude que les proies qui arrivent devant elle soient en état de la défier, est très vulnérable à la manœuvre de la zeltrone. Je me penche et murmure à l’oreille de Larelia que je viens d’avoir une idée. Pour un observateur, c’est plus comme un conseiller qui suggère quelque chose à son supérieur, en fait. On va voir ce qu’on va voir.

« Ce que la très redoutable Darth Ruĝa veut dire c’est que vous devriez tous être d’une infinie gratitude face à cette inspection surprise. Elle a été envoyée ici par le Comte Dooku et le Général Grievous lui-même. Nos ordres sont d’évaluer l’état de votre colonie et de vous rapatrier en espace contrôlé par la CSI. Déjà, je dois noter dans mon rapport l’état déplorable de vos droïdes et le faible nombre de drones. »

À la mention de Grievous et comme quoi elle pourrait quitter cette planète maudite, je pense que la reine a sur le visage quelque chose qu’elle n’a pas dû avoir souvent : de l’espoir. Jusqu’à présent, le plan fonctionne. Ce ne sera pas difficile de convaincre Zarseen d’envoyer des vaisseaux et des droïdes pour récupérer ce petit monde et les relocaliser sur une planète de l’APEX où nous pourrons leur révéler la vérité sur la galaxie et prendre soin d’eux. Je me fais pousser une conscience? J’espère que non. Ce serait bien le comble, dans mon métier. Comment voulez-vous être impitoyable à la bourse, sinon? Je précise ensuite à la reine qu’elle doit nous remettre toute donnée militaire classifiée ou importante pour qu’elles soient remises au haut commandement. Oh oh… Là, la reine est agitée et ne veut pas céder ce que son nid garde depuis si longtemps.

« Vous oseriez défier le conseil séparatiste, dans ce cas? Dois-je vraiment confirmer à Darth Ruĝa votre insubordination et votre insolence? Pensez-y. Votre futur en dépend. Vous nous remettez les données et je me montrerai clémente dans mon rapport. Votre nid sera relocalisé et vous aurez une vraie chance d’avoir un futur. Autrement, que ce soit nous ou les droïdes envoyés par le général Grievous, vous serez exterminés. »

Lala, j’espère vraiment que tu peux être la plus convaincante et la plus terrifiante possible pour éviter que ça finisse en bain de sang. Je déteste le gaspillage et les pertes inutiles et massacrer ce petit monde serait un gâchis au vu de ce qu’on peut en tirer. D’une façon ou d’une autre, les données de cet ordinateur seront à l’APEX… Et je préfère et de loin la méthode qui nous rapporte le plus à tous et à toutes, en fait…

Prendra, prendra pas ? Pendant quelques instant, la proposition faite par Sin avait l'air de passer par une des oreilles de la reine géonosienne avant de ressortir par l'autre. Est-ce qu'elle avait seulement compris ? Vue son état physique, il n'était pas idiot de penser que le cerveau avait aussi été touché après ces siècles d'environnements toxiques et de consanguinité. Mais elle semble avoir comprise et une poussée émotionnelle positive commença à émaner de son être. Du moins pour un temps. Parce que dès que l'Humaine arrêta de parler de quitter cet endroit et de réquisitionner toutes les données importantes, la matriarche s'assombrit, commença à montrer les crocs et siffler d'un ton menaçant.

Sinikka joua à son tour la carte de la menace en parlant d'extermination pour cause d'insubordination. La Zeltrone joua aussi le jeu, amplifiant les sentiments tout sauf rassurant à son égard, adoptant un sourire et un regard de prédateur ayant trouvé son prochain dîner et en mettant la main à la ceinture au niveau de sa lampe torche. C'était une simple lampe, mais la coque en métal d'un gris rutilant, sa position comme reposant dans un fourreau et le fait que Larelia avait été annoncée comme une Sith... Il ne fallait pas avoir l'imagination débordante pour faire la rapprochement avec un objet bien plus dangereux qu'une banale lampe.

Adoptant une pose plus agressive, prête à bondir sur sa cible, elle fixa la Géonosienne avec un regard de défi. "Un prétexte, c'est tout ce qu'elle attend" pourrait on lire dans son langage corporel. Le bluff allait-il continuer ? Les deux femmes se regardèrent dans les yeux pendant plusieurs secondes avant que, finalement, la Reine ne décide que ne pas tenter le sort. Sans doute avait-elle peser le pour et le contre dans la proposition de Sin pendant ce toisement de regard et l'opportunité de quitter enfin cet endroit était manifestement plus important que de risquer un découpage en règle avec un sabre laser.

Bougeant son corps à la chétif et grotesque, la Géonosienne s'écarta de la console encore en état de marche, acceptant le marché proposé par Sin. La Zeltrone se "calma" de son côté, mimant quand même une certaine déception devant cette occasion manquée de faire un bain de sang. En réalité, elle était la première étonnée à ne pas voir la situation dégénérée. Mais bon, Sin pouvait maintenant voir ce que cachait les entrailles intimes de cette console tandis que la Rouge faisait le tour du propriétaire en ayant une mine constamment entre l'ennui et le dégoût puisqu'il ne fallait pas encore quitter la peau du personnage.

Honnêtement, ça aurait été un miracle si la ruche aurait tenue une décennie de plus. La superstructure de la coque était profondément atteinte par endroit et les réparations géonosiennes avec les moyens du bord étaient à peu près aussi utile qu'un pansement sur une prothèse chromée. Les parties aménagées, style géonosiens mis à part, étaient également en sale état et c'était les quelques drones qui restaient qui allait y changer grand chose. Elle finit par s'approcher de "l'autel" consacré à Grievous, vénéré par les locaux qui devaient voir en lui une sorte de sauveur qui allait les tirer de ce mauvais pas. Dommage que son cruel manque de civisme l'ai terrassé à la fin de la Guerre des Clones. Elle termina par la partie couveuse où des œufs à des stades variés de décomposition étaient exposé, mais curieusement sans odeur, à moins que ce soit justement leur odeur qui composait la personnalité olfactif de l'endroit...

Elle se rapprocha de Sin après un petit tour dans la partie atelier où des droïdes étaient entretenus plus par débrouillardise que véritable compétence mécanique et vint se poser à côté d'elle devant la console avant de reparler avec sa voix faussement froide et menaçante :

"Alors ?"

Occultus incarne :

Sinikka « Sin » Taika – Spécialiste en évaluation

Le plan avait fonctionné. Je ne dirais pas contre toute attente mais disons simplement que si les choses avaient mal tourné, cela aurait été carrément de génocider la ruche locale. Je conçois que bon… On ne peut pas parler du truc le plus prospère qui soit mais quand même. Je n’aime pas particulièrement tuer. Je suis une spécialiste en évaluation. Mon but est de générer des profits, pas des dépenses. Et je sais très bien que si je revenais de mission avec un génocide sur les bras, même à très petite échelle, Zarseen serait furieuse. Je ne dis pas que l’APEX ne va pas commettre un massacre si c’est ce que le client demande. La guerre, c’est la guerre et l’argent se moque souvent des litres de sang dans lequel il baigne. Sauf que voilà. Nulle part dans les paramètres de ma mission est-ce qu’un tel extrême a été jugé acceptable. Donc… Évitons. Clairement.

Bonus intéressant, je devrais pouvoir contacter la patronne directement à partir de cette console, en utilisant notre nouvelle acquisition volante comme lien et donc j’envoie les données à l’APEX ainsi qu’une demande d’évacuation en spécifiant d’envoyer un vaisseau séparatiste et des droïdes. Avec de la place pour 150 000 droïdes comme passagers, on devrait pouvoir évacuer la ruche au complet sans la moindre difficulté. Il faudra juste penser à utiliser un modèle avec systèmes de survie et atmosphère respirable à bord. Oui bon, le gros de la flotte n’emploie aucun organique donc ces systèmes sont en général remplacés par quelque chose de plus utile à des machines. Plus d’armes, d’équipements, de systèmes défensifs… Vous comprenez le principe. Ce serait con de gaspiller de l’espace avec quelque chose qui ne sert à rien. La patronne n’aime pas le gaspillage, en fait…

Enfin. À la question de La Rouge, ma réponse est : c’est trop tôt pour se prononcer mais à première vue, cela pourrait être prometteur. Je retourne vers la reine géonosienne, lui fait savoir qu’elle a quelques heures pour rassembler ses drones, ses droïdes et tout ce qu’elle veut amener avec elle pour l’évacuation. Je me fais la porte-parole de la « sith » qui m’accompagne mais clairement, c’est moi en vérité qui tire les ficelles. Des années de pratique, je vous dis. Ultimement, nous revoilà à la surface, dans le vaisseau du pirate et dès que la porte est fermée, je me laisse tomber dans le premier fauteuil venu. Je tuerais presque pour un massage, que je dis à Larelia. Je déteste ce genre de pari ou des vies sont en jeu, que je finis par rajouter. Le fait que par réflexe je touche une de mes cicatrices indique qu’il y a une histoire derrière et pas forcément quelque chose que je veux raconter.

En tant que zeltrone, elle ne manquera pas de le remarquer. Je suis experte pour laisser voir aux autres ce que je veux qu’ils voient. Mais il y a des choses qu’on ne peut pas aussi facilement dissimuler. Plus qu’un site à visiter, que je dis pour essayer de changer de sujet. De passer à autre chose. Est-ce que ça va fonctionner, je ne sais pas. C’est une diversion particulièrement… Primitive. Sans subtilité. Clairement pas mon style. Et Larelia est loin d’être née de la dernière pluie. C’est comme dans bien des domaines. On ne devient pas parmi les meilleurs sans avoir des squelettes dans son placard. Il y a des chances que La Rouge en ait aussi un ou deux dans le sien mais honnêtement, je n’ai pas envie d’aller regarder. Allez Sin. Ressaisis-toi. Tu es une professionnelle. Tu ne vas pas laisser le passé t’entrainer par le fond. Concentre toi sur la mission et tout va bien aller…

Bon, la ruche géonosienne allait avoir un nouveau chez elle, Sin avait accès à d'anciennes données de la CSI et Larelia n'allait pas servir de garde manger ou d'incubateur, voir les deux. C'était une bonne chose. C'est donc sans le moindre problème et avec même une escorte symbolique que les deux femmes sortirent de la ruche et voir de nouveau le soleil et les montagnes de ferrailles. Elles avaient empruntées un autre chemin à travers la superstructure pour revenir à leur niveau de départ et il ne resta plus qu'à rejoindre le vaisseau, en faisant attention ne pas retomber sur une plaque de métal aux fixations hasardeuse.

Le duo revint dans le vaisseau où les droïdes avaient relancés un dispositif de décontamination dans le sas. Un jet d'une fumée blanche à l'odeur légèrement chlorée envahit la pièce avant que la dernière ne soit baignée d'un bref flash d'UV. La porte s'ouvrit dévoilant l'intérieur du vaisseau et la première chose que la Zeltrone fit, fut de se débarrasser de sa tenue de protection qu'elle confia aux droïdes. Ces derniers exprimèrent leur mécontentement sur l'état de propreté de la tenue, mais ils étaient également heureux d'avoir enfin des choses à faire après une si longue période à suivre la même procédure d'entretien en boucle.

Sin s'installa dans un fauteuil, disant être prête à tuer pour un massage, suivie par la Zeltrone qui passa derrière elle, jetant un oeil à un bas-relief qu'elle n'avait pas eut le loisir d'observer en détail et représentant une scène religieuse, manifestement mon calamari d'après la silhouette des personnages :

"Je te rappelle que c'est MOI qui s'est offerte une chute de trois étages sur le dos ! Donc moi la première pour un massage !"

Dit-elle en rigolant sur un ton taquin. C'est vrai qu'elle n'aurait rien contre un massage, avec des huiles médicinales et parfumées pour apaiser la douleur et résorber les hématomes. Avec de la musique traditionnelle mirialanne en prime ça serait parfait. Toutefois, la Zeltrone ressenti que sa comparse n'était pas au mieux de sa forme. Elle n'aimait pas risquer des vies comme ça, sans savoir si ça allait marcher. Aucune place au hasard dans sa vie, tout devait être calculé, avec quelques coups d'avance de préférence.
La Rouge remarqua qu'elle passe la main à l'endroit où se trouve une cicatrice sous le tissu. Un "souvenir" de la fois où justement, elle avait laissée le hasard décider pour elle ? Peut-être, mais elle n'allait pas lui demander. Ce genre de chose, il ne faut pas insister ou demander. Si elle voulait en parler, elle le ferrait d'elle-même. Vider son sac aide à aller mieux, c'est vrai, mais pour ça, il ne faut pas que quelqu'un le renverse à votre place...

Elle se décala un peu pour se mettre dans le dos de l'Humaine et commença à lui masser ses épaules d'un geste expert et délicat. Ses capacités empathiques étaient également de la partie, essayant de remonter le moral de sa partenaire par un flot de sentiments apaisants et agréables. De quoi aider à chasser ses idées noires de la tête. L'effet fut immédiat et au goût de Sin vue le relâchement musculaire qu'elle sentait sous ses doigts :

"Respire doucement. Ferme les yeux. Oublie le monde extérieure. Il n'y a plus que toi et moi. Oublie toutes ces mauvaises choses qui accaparent tes pensées. N'écoute que le son de ma voix."

Elle commença ensuite à fredonner un air étrangement apaisant, en rythme avec le flux de pensées positives enlaçant son esprit et le geste des mains sur son épaule s'aventurant peu à peu sur son cou ou ses bras. Combien de temps ça a duré ? Un petit moment. Il faut dire que d'un côté comme de l'autre, la notion du temps se perd un peu dans ce genre d'activité. Car oui, ce n'était pas juste un petit massage en fredonnant, les capacités empathiques actives et la concentration requise faisaient que la Zeltrone aussi se coupa un instant du monde extérieur. Pourquoi faisait-elle ça ? Eh bien elle sentait la détresse émotionnelle de sa partenaire, bien plus profonde par ces récents évènements et amenant tout son long de mauvais souvenirs qu'elle ne le laissait apparaître. C'était un geste amicale, presque familier, pour une personne qu'elle ne connaissait que depuis quelques heures, mais il y a parfois des personnes avec qui le courant passe plus facilement que d'autres.

Et vous connaissez les Zeltrons : Ils font toujours tout pour que vous passez un bon moment en leur présence...

Occultus incarne :

Sinikka « Sin » Taika – Spécialiste en évaluation

Oh que ça fait du bien… Elle sait y faire côté massage, ça je ne lui conteste certainement pas l’expertise. En même temps, je ne peux pas dire que je suis étonnée. Les zeltrones sont notoirement connues pour être des expertes pour vous aider à vous sentir mieux. Et en effet, mes pensées plus sombres décident de prendre des vacances, me permettant de me détendre et d’apprécier le moment. Je ne mentirai pas, ça fait du bien de pouvoir laisser de côté ce qui vient vous hanter la nuit. Pas de façon systématique mais plus souvent que je ne le voudrais. Je ne sais pas combien de temps passe et bien franchement, ce n’est pas ce qui est le plus important à mes yeux en ce moment, loin de là. Ultimement, je vais mieux. Beaucoup mieux. Et une bonne action en attire généralement une autre, n’est-ce pas? Mais à ma façon, bien entendu. Quoi? Ça reste une bonne action.

Pour faire une histoire courte, grâce à une attaque surprise impliquant des techniques de corps à corps, nous avons maintenant changé de place et de position. La zeltrone se retrouve couchée sur le canapé (moi et les noms de meubles, de toute façon…) et c’est à mon tour de lui faire un massage. Je n’ai pas son expertise, je n’ai pas de pouvoir d’empathes et je n’ai pas de super chants apaisants mais j’ai ma propre technique, beaucoup de volonté et je connais une super chanson à boire dans une langue qu’elle ne connait pas mais qui a une sonorité calmante. Ne posez pas trop de questions, ça ferait bien trop d’aventures à raconter d’un seul coup de toute façon. Il suffit de dire que je ne suis peut-être pas zeltrone mais je ne serai pas la seule à avoir été transformée en guimauve. Ça et une sorte de gel, aussi, pour ses bleus, ecchymoses et courbatures. Vous faites mon job, vous en avez besoin.

De quoi? D’un paquet de petits miracles en pots, quoi d’autre? Quand vous devez partir précipitamment pour vous rendre à une vente aux enchères à l’autre bout de la galaxie, vous avez intérêt à avoir quelque chose de facilement transportable sous la main. C’est juste logique. Bon, ce n’est pas le genre de truc que fera des miracles mais dans la situation actuelle, je pense que la zeltrone va grandement apprécier le fait que ça va lui éviter d’avoir mal partout au niveau du dos demain. Si elle sait y faire dans le thérapeutique, pour apaiser les tourments de l’esprit, je sais y faire pour apaiser les tourments du corps. Et comme c’est La Rouge dont on parle, je décide de rendre mon massage un peu moins chaste parce que franchement, quand une telle opportunité vous tend les bras… Il serait franchement idiot de s’en priver. Tu sais quoi? Une sieste nous fera le plus grand bien, que je finis par dire.

Non, rien d’indécent, une vraie sieste. Je mets les coordonnées du dernier site dans l’ordinateur de bord et comme ça, quand on décidera de s’y mettre, nous serons déjà sur place. Honnêtement, l’épisode avec les géonosiens a été bien plus éprouvant que je ne l’aurais imaginé. Alors… Je ne prends pas de chances. Un peu de repos est une sage précaution puisqu’on ne sait pas ce que le dernier site nous réserve. Je préfère prendre davantage de temps en préparation et être plus alerte que de foncer tête baissée et être en désavantage si un problème se présente. C’est ce qui fait la différence entre une professionnelle dans mon genre et tous ces amateurs qui se prennent pour des grosses pointures. Pas de planification, c’est le plus sûr chemin vers l’échec d’une mission. Et vous savez quoi? Ce n’est pas mon genre d’échouer une mission. Alors là vraiment pas.

« Je mets une alarme ou on se réveille quand on se réveille? »

Le massage se poursuivit dans cette ambiance propice à la détente et à la chasse aux mauvaises pensées. Les doigts de la Zeltrone glissèrent sur la peau de Sin avec une infime délicatesse parsemée de quelques pressions bien placée pour défaire ces nœuds tendant les muscles du cou et des épaules de sa comparse. Les mains finirent même par passer sous le tissu pour faciliter leur tâche, reprenant une précédente douce taquinerie au niveau des quelques cicatrices présentes dans le coin.

Combien de temps ça a duré ? Plusieurs minutes à vue de nez et vue l'état de Sin, elle était pleinement satisfaite de ce traitement. Toutefois, l'Humaine n'était pas du genre à "perdre le contrôle" trop longtemps. Elle parvint à se saisir de Larelia qu'elle fit basculer sur le canapé tout en prenant la place de la masseuse. Chacune son tour et Sin décida qu'il était temps de s'occuper des courbatures de la Zeltrone due à sa précédente chute avec de la crème apaisante dont l'odeur doucement mentholée se répandit dans la pièce.

Ce fut au tour de la Rouge de devenir une guimauve sous les gestes de sa partenaire. Elle n'était pas masseuse, mais elle savait compenser ses lacunes par sa motivation et un certain enthousiasme. Elle poussa même la chansonnette tout en continuant ses gestes qui devinrent peu à peu moins professionnels et plus intimiste, mais la Zeltrone ne dit rien si ce n'était qu'un regard complice et un sourire malicieux en direction de Sin, la laissant faire en profitant de ce petit instant de bien-être.

Les minutes défilèrent et finalement, Sin s'arrêta en proposant une petite sieste pour récupérer pleinement des derniers évènements. Un sous-entendue pour se retrouver à nouveau dans un lit pour s'amuser ? Non, les deux femmes commençaient à se connaître mine de rien. Larelia se redressa en s'étirant paresseusement, affichant son approbation en l'invitant à la rejoindre alors qu'elle prenait la direction de la chambre. Sin demanda s'il fallait mettre une alarme ou si elles laissent leurs corps se réveiller d'eux-même :

"On se réveille mieux quand on a pas un son assourdissant dans les oreilles."

Dit-elle en se débarrassant des couches de tissus n'ayant pas sa place dans un lit, chaussures en tête, avant de rejoindre le dit-meuble dans un mouvement félin, attendant que Sin la rejoigne. L'Humaine installée, la Zeltrone vint se blottir contre elle avant de se border avec sa comparse. Puis, elle l'embrassa doucement avant de la fixer avec un regard taquin :

"Bonne sieste !"

Maintenant que cette histoire de ruche géonosienne était derrière elles, elles pouvaient reprendre leur petit jeu. Et puis c'était Sin qui avait commencée avec son massage. Mais pas tout de suite. Non, les deux femmes s'endormirent dans les bras de l'autre, un sommeil de plomb évacuant la tension et la fatigue de leur crapahutage. Quand la Zeltrone ouvrit un œil quelques heures plus tard, Sin n'avait pas bougée d'un poil. D'une manœuvre experte, elle parvint à s'extraire du lit sans déranger sa partenaire avant de la border plus convenablement et de lui déposer une bise sur le front.

Elle se dirigea vers le coin cuisine du vaisseau et trouva une réserve de denrée préservée dans un petit bac de carbonite. Tant que l'alimentation électrique du vaisseau tenait la route, ce qui se trouvait à l'intérieur pouvait être préserver presque indéfiniment. Elle parvint à trouver de quoi préparer une boisson chaude aromatisée et mit tout en route avant de faire un tour dans le cockpit. Le vaisseau avait fait tout le trajet durant leur sommeil et ça faisait déjà un moment qu'il était à destination. Dehors, des montagnes de déchets, comme toujours, mais plus éparses et petites. On pouvait même voir par endroit le sol couleur ocre. Non ce n'était pas une zone nouvellement convertie en décharge, c'était même le contraire. C'était une des parties les plus anciennes de la décharges et avec le temps, les équipes de recyclage et de récupération avaient réussit à abattre un boulot titanesque pour traiter la zone... qui allait sans doute recevoir de nouvelles montagnes de déchets dans un futur plus ou moins lointain.

À proximité, il y avait l'épave d'un vaisseau de grande taille. Un cargo vue la configuration. Il manquait des morceaux et il était couvert de rouille, mais on pouvait voir par endroit des morceaux de peinture jaune et un logo partiellement visible que la Zeltrone ne connaissait pas, pas plus que le modèle de l'appareil, sans doute une société qui avait disparue depuis plusieurs millénaires. Un petit son la ramena à la cuisine. La boisson était prête. Elle remplit deux tasses, posa le tout sur un plateau et revint dans la chambre. L'odeur de la boisson commença à se répandre dans la pièce alors que la Zeltrone attendit patiemment que Sin se réveille... en espérant que ce soit avant que la boisson refroidisse.

Occultus incarne :

Sinikka « Sin » Taika – Spécialiste en évaluation

Je me suis réveillée quelques instants après La Rouge, si vous vous posez la question. Quand je suis en mission, j’ai le sommeil assez léger. Ça évite les mauvaises surprises, du genre : coucou, on vient tenter de t’assassiner pendant que tu dors. Ce n’est pas le cas ici mais les vieux réflexes, quoi. Pendant qu’elle s’en va à la cuisine, je fais ce que je fais tout le temps que je suis en mode « professionnelle ». Je révise toutes les données à ma disposition. Intérieurement, je m’en veux pour cette histoire de ruche géonosienne. Oui, c’est vrai, rien dans les données étudiées ne laissait présager l’existence de cette « colonie ». Mais je ne veux pas une deuxième mauvaise surprise du genre. Même pas en rêve. Et disons que comme je me suis aussi débarrassée de mes vêtements pour dormir, je n’ai pas pris le temps d’enfiler quoi que ce soit avant de prendre mon datapad.

L’odeur d’une boisson chaude arrive vite à mes narines et je lève la tête seulement quand j’entends la zeltrone entrer dans la pièce. Comme à tous les réveils, on dirait que j’ai mis le doigt dans une prise électrique, avec les cheveux en bataille, tout ça. Certainement, soigner son apparence est important. Mais une chevelure bien peignée ne vous protège pas d’une embuscade ou d’un tir ennemi. Une patiente planification, oui. Je pose mon datapad pour prendre ce qu’elle me tend et je la remercie d’un sourire. Quoi? Je suis un minimum civilisée, quand même. Je suis même très civilisée, vous saurez. J’ai fréquenté les casinos les plus exclusifs et les enchères les plus triées sur le volet. S’il faut jouer ce rôle, je le joue. Mais nous sommes sur Raxus Prime. Où le luxe, en dehors de cette découverte providentielle dans laquelle nous nous trouvons n’existe certainement pas. Oh que non.

Tu sais masser, tu sais cuisiner, tu sais faire… En fait… Qu’est-ce que tu ne sais pas faire, que je lui demande avec un regard amusé. Je prends une gorgée, laisse entendre un « hum… » appréciateur et je continue de consulter mon datapad. Ou tout du moins, c’est ce que je serais en train de faire si La Rouge n’avait pas décidé de s’inviter, elle et ses charmes, dans ma bulle. Bon bien avec de tels arguments… Je terminerai plus tard. Pas le choix. Que dis toujours Dezira quand elle décide de jouer les aguicheuses? Ah oui. Quand la perfection te tend les bras. Oh toi… Que je dis avec un air faussement indigné. Je lui souris. Techniquement, nous ne sommes pas pressées par le temps. Zarseen me fait suffisamment confiance pour ne pas interférer dans mes affaires. Tant que je ramène des résultats, du pognon et des investissements. Ce pourquoi elle me paie.

« Veux-tu bien me dire comment les zeltrons font pour faire quoi que ce soit si vous êtes toujours en train de jouer les aguicheurs et les aguicheuses? Je devrais être en train d’étudier des données pour nous permettre de trouver la meilleure opportunité, mais non. Je dois prendre un délicieux breuvage avec une ravissante zeltrone que se colle à moi sans aucun respect pour mon espace personnel. Je suis à plaindre, vraiment. Oh oui.

Comment puis-je faire mon travail dans ces conditions? Je ne peux pas. Tout simplement. Comment vais-je l’expliquer à Zarseen? Boss, je n’ai pas pu performer au meilleur de mes capacités car j’ai été dérangée par une vile diablesse? Tu as même la peau rouge pour aller avec les vieux mythes de démons et autres superstitions imbéciles. Puis-je te rappeler que nous sommes des professionnelles? Enfin. Moi, au minimum. Toi… Je ne sais pas. »

Qu'est ce que la Zeltrone ne savait pas faire ? Des tas de trucs ! Utiliser la Force, donner des cours d'astrophysiques, réparer un moteur, différencier deux peintres au style très proches... la liste est encore très longue. Par contre, chouchouter les gens, ça elle savait faire. C'était son métier à la base et si, effectivement, il y avait une grosse partie autour de l'art de faire des choses sous la couette, il n'y avait pas que ça. Vous ne pouvez pas savoir combien de gens ne veulent pas seulement d'une partie de jambes en l'air incandescente avec une Zeltrone. Non la très grande majorité ne veux qu'une chose : être chouchouter.

Massage, petites attentions, mots doux, gros câlins. Certains, surtout ceux ayant un emploi difficile, que ce soit au niveau du stress, des responsabilités ou qui doivent maintenir une sévérité de façade, ne rêvent que de ça. Que d'un endroit calme où ils peuvent tout laisser derrière et où une main tendue les attends et où une voix tendre leur susurre à l'oreille "Mets-toi à l'aise, je m'occupe de tout". Et dans ce rôle là, Larelia pouvait être la femme parfaite.

"Je n'ai pas la prétention de savoir tout faire. Je suis sûr que tu sais plein de trucs que j'ignore... Tiens, dans les enchères par exemple, comment différencier quelqu'un qui veut vraiment un objet ou celui qui veux juste te faire miser toujours plus pour avoir le champ libre plus tard ?"

Grande question s'il en est. Le temps de la réponse, Larelia s'installa sur le lit, puis se rapprocha contre Sin, se blottissant contre elle. Sin joua encore une fois les outrées, mais elle n'était pas en colère et elle demanda comment les Zeltrons pouvaient réussir quoi que ce soit en se tournant toujours autour sans cesse. Elle prétexta qu'elle devrait être en train de travailler au lieu de se faire chouchouter ainsi, allant même jusqu'à comparer la Rouge et ces êtres démoniaques, incarnations de la luxure et des plaisirs les plus bestiaux dans le folklore de certaines cultures :

"Étrange... Je croyais que la grande différence entre les amateurs et les professionnels était la capacité à pouvoir travailler en faisant abstraction de toutes "perturbations extérieures". Tu es très loin d'être une amatrice alors... tu veux donc dire que je te fais tellement d'effet que j'arrive à déconcentrer la grande experte alors que tu es sur le point de découvrir des choses extraordinaires ? Je prends ça comme un compliment !"

Elle parla en laissant sa main effleurer la peau de l'Humaine du bout des doigts avant de déposer un baiser sur la joue de Sin, puis sur son cou, et sur son épaule aussi. Les Zeltrons sont très tactiles vous savez. Une société entièrement tournée vers l'amusement, surtout le plus intime, est par nature prompte aux rapprochements et autres contacts. Les concepts de sphère privée et autre bulle intime, tout ça ça n'existe pas, tout comme ceux de la timidité et la pudeur :

"En fait, c'était pour te remercier de m'avoir sauvée tout à l'heure. Preuve que je ne suis pas si démoniaque que ça non ? Après si tu veux que je joue les démones de luxure de tes vieux mythes, c'est possible... Et je peux te garantir que la seule chose que tu voudras, c'est que ça ne s'arrête jamais, pas une seule seconde..."

La voix devint plus suave, les gestes plus doux encore et surtout de plus en plus localisés en se rapprochant de certaines parties bien précises de son corps. Elle observa les effets de sa petite démonstration "diabolique", juste un poil d'empathie pour accroître le temps d'un instant l'intensité de quelques coupables envies lui traversant l'esprit en même temps que cette douce odeur presque imperceptible, mais dont chaque inspiration provoque d'agréable picotements au niveau du bas-ventre. Juste quelques secondes avant que tout ne finisse par se dissiper :

"Mais tu as raison... restons un minimum professionnel... Je ne voudrai pas que tu ai des ennuis avec Zars par ma faute. Hum... J'ai déjà vue ce logo, l'épave devant laquelle on est possède le même... C'est quoi ? Une société ? Un gouvernement ? Moi ça ne me dis rien..."

Dit-elle en désignant le dit symbole sur le datapad de sa comparse.

Occultus incarne :

Sinikka « Sin » Taika – Spécialiste en évaluation

Je lui fais les gros yeux mais ça ne dure pas longtemps. Je reconnais ce logo, en effet. Et c’est celui d’une compagnie qui a eu une longue histoire de scandales, de changement de noms et j’en passe. Et ce n’est pas une compagnie que j’aime car j’ai souvent eu de mauvaises expériences avec ce qu’ils ont laissé derrière… Czerka. Mais c’est un vieux, très vieux logo, ça. Ancienne République, assurément. Et disons ancienne, ancienne république, plusieurs centaines d’années avant la guerre des clones. Hum… De ce que je peux voir, avec de la chance, ce ne sera pas un piège mortel ou un cauchemar à explorer. On dirait… Probablement un vaisseau personnel style yacht stellaire ou assimilable. Le genre de truc que les riches et les puissants achètent… Mais qui est d’une flagrante inutilité. C’est joli mais c’est incapable de se défendre alors l’intérêt…

Toutefois, du côté des collectionneurs… Si en plus cela appartient à l’infâmement célèbre Pollard Seario… Déjà au moment où Raxus Prime a commencé à servir de dépotoir, ce vaisseau n’était pas tout jeune… Mais bon. Les riches ont tendance à faire l’acquisition de trucs ultra dispendieux et de les jeter comme de vulgaires détritus quand ils s’en lassent. Ce qui semble être le cas ici. En même temps je ne m’en plains pas. C’est nous que ça va enrichir. Si… Bien entendu… Madame la zeltrone arrête de me provoquer constamment! Je vais lui prouver que je suis une professionnelle! Je mets mon masque impassible et je refuse de réagir. Sauf que bien sûr, c’est une invitation à la provocation que de tenter de prouver que je peux lui résister… Ce qui nous fait perdre quelques minutes supplémentaires… Mais ultimement, j’ai résisté! AH! Tu ne t’attendais pas à ça, La Rouge!

On ne triomphe pas de Sin si facilement! Oh que non! Et maintenant que j’ai ma petite victoire, je suis prête à repartir explorer! Les droïdes nous redonnent nos combinaisons en protestant que nous pourrions faire plus attention. Mais oui c’est sûr, tu ne veux pas venir prendre ma place? On va voir comment TOI tu t’en sors, que je réplique avant de vérifier mon équipement et de sortir. Et je n’aime déjà pas l’endroit. Pourquoi? Facile. Les anciennes sections sont bien entretenues. Maintenues. Cataloguées. Donc, si vous mémorisez la configuration des lieux, tendre une embuscade est hyper facile. J’ajoute que ce ne serait pas la première fois qu’un salopard attend que je fasse le travail à sa place pour tenter de piquer le trésor. Et là, vraiment, je n’aime pas ça. Il devrait y avoir au moins une présence de machine, un droïde, une droïde sonde, quelque chose pour surveiller les lieux...

Et je ne vois rien. Donc je vérifie mon arme et je dis à La Rouge de rester sur ses gardes. J’ai un mauvais pressentiment et j’aimerais bien repartir d’ici sans me faire trouer la peau. Me faire tirer dessus? Aucun problème. Me faire tirer dessus en lâche? Ça a le don de me mettre de très mauvaise humeur. Si l’exploration des lieux se passe normalement… Je pense que je vide toute la réserve de chocolats et d’alcools fins du vaisseau en prenant le bain moussant le plus décadent que ce repaire d’un pirate célèbre a connu, que je dis à ma comparse zeltrone. Mais je sais très bien que cette démonstration d’excès n’aura pas lieu car j’ai une de mes cicatrices qui gratte et elle ne gratte que quand les emmerdes vont se pointer. Je ne le dis pas à Lala, bien sûr. Pour ne pas l’inquiéter. Mais… Foutue empathe… Il y a un faible risque qu’elle se rende compte que je suis peut-être plus soucieuse que j’en ai l’air…

Czerka... Qui ne connaît pas Czerka ? Cette entreprise multi-millénaire était une institution à elle toute seule au même titre que la République Galactique ou Mandalorien. Aujourd'hui encore, elle était la troisième mégacorporation la plus importante de la Galaxie. Elle fabrique de tout, du couvert de cuisine le plus banale au vaisseau de guerre en passant par les droïde, les datapads, la nourriture, les vêtements et tout le reste. Une entreprise tellement vieille que son logo avait changé à de multiples reprises au cours du temps. Pas étonnant que la Zeltrone ne reconnaisse pas celui-là, il datait d'une époque où Raxus Prime n'était pas encore la décharge galactique qu'elle est aujourd'hui.

Elle cessa son petit effet sur Sin qui s'en tira en prenant des airs victorieux. La Zeltrone ne répondit qu'avec un sourire en coin et un regard de prédateur :

"Tu crois ça ? Vous autres Humaines êtes tellement craquantes quand vous croyez avoir le dessus !"

Elle en profita pour voler un rapide baiser avant de se mettre en tenue. Normalement, on ne devrait rien trouver de bien excitant dans le coin. Avec les millénaires, tout ce qui avait de la valeur avait dû être récupérer depuis longtemps, comme avec l'ancien vaisseau de la CSI de tout à l'heure. Mais cette fois, le vaisseau était encore en assez bon état, au moins il était entier. Vue l'était de la carlingue, il avait vraisemblablement passé un bon moment sous des décombres, ce qui le préserva de l'environnement local.

Mais il avait aussi été dégagé depuis quelques temps déjà et sans doute vidé de tout ce qui avait de la valeur. Juste une coquille vide donc ? Sans doute, mais Sin était douée pour découvrir des choses là où les autres ne voyait rien. En tout cas, il n'y avait rien d'après les capteurs du vaisseau. Rien d'organique ou rien qui ne ressemble à un signal de communication émit par un droïde ou un quelconque système de surveillance. Après tout, pourquoi se donner du mal à surveiller une coque vide dont la seule valeur était son poids en métal ?

Bref, le vaisseau se posa au sol et les deux femmes sortit. L'Humaine conseilla de rester sur ses gardes. Elle était soucieuse et ça se ressentait, même si elle tenta de faire de l'humour pour garder la face, parlant de s'organiser une petite fête à base d'alcool, de chocolat et de bain moussant si tout se passait bien :

"Si tout se passe bien, je te montrerai ce que veux vraiment dire le mot "décadence". J'espère que t'as rien de prévue dans les prochains jours !"

Les deux s'approchèrent donc lentement de l'épave dont la porte de la soute était grande ouverte et dévoilant, un immense espace vide avec des cloisons plus ou moins démontées. Peut-être que Sin avait raison de se méfier. En effet, on pouvait voir une lueur au fond de la soute. S'il y a de la lumière, c'est qu'il y a du courant et s'il y a du courant, ça veux sans doute dire qu'il y a avait quelqu'un. Quelques pas de plus et le pied de la Zeltrone heurta quelque chose au sol, dissimulé par une couche de poussière. Elle le dégagea et le montra à Sin : Des armes de poing et des outils. Vue l'état et la couche de poussière, c'était là depuis un moment. En revanche, pas de corps, organique ou mécanique :

"C'est drôle, c'est comme si leurs propriétaires les avaient lâchés avant de partir en courant."

Des marques d'impact de tirs étaient également visible sur l'entrée de la soute. Quelque chose en sortant qui les avaient terrifiés ? Un animal qui avait fait de l'épave sa tanière ? La Zeltrone ne ressentait rien. Mais tout à coup, de la fumée commença à sortir de la soute, la lumière devint plus vive, plus rougeoyante alors qu'une silhouette monstrueuse et difforme apparut peu à peu suivi d'une voix sombre et caverneuse :

"Je suis le terriiiiiiiiible Morguuuuus, Seigneur de ces lieux ! Disparaissez de ma vue ou subissez ma terrible colèèèèère !!!!!"

Deux traits de flamme volèrent vers l'extérieur, suffisamment haut pour ne pas blesser les deux femmes, mais assez proche pour ressentir la bouffée de chaleur. Bien évidemment, la surprise fit son petit effet, mais à moins de ne jamais avoir assister à un concert théâtrale au possible avec décibels illimités, costumes gothiques, maquillages affriolant et chanson à base de combat épiques et de hordes de démons, l'effet retomba très vite face au duo qui était on ne peut plus incrédule, ce qui fit réagir la "chose" :

"Hemhem J'ai dis : JE SUIIIIIIIS LE TERRIIIIIIBLE MORGUUUUUUUUUS ! LA MORT INCARNÉE, LA VOIX DU NÉANT, VOTRE PLUS GRAAAANDE PEUUUUUR ! FUUUUYEEEEEEZ PAUVRES FOUUUUUS !"

Deux nouveaux traits de flammes jaillirent, mais l'un d'eux se coupa, ce qui provoqua une série de marmonnements dans une voix plus aigu et robotique, suivit de plusieurs coups contre du métal. Puis, ce fut l'explosion et un "aaaaaah" suivit d'un choc lourd qui se fit entendre. Les lances-flammes se turent et la fumée commença à se dissiper :

"Tu crois qu'on devrait voir si le Terrible Morgus n'est pas blessé ?"