Discussions sur Dromund Kaas

« Nous avons l’autorisation de nous poser, nous y serons dans une dizaine de minutes Naomi »

« Merci Susie »

« Et à elle tu ne lui dis rien pour qu’elle arrête de t’appeler par ton prénom ? »

« Nous sommes entre nous et nous nous connaissons depuis bien trop longtemps pour que je vous force à m’appeler N35A »

« Mouai... »

« Quoi qu’il en soit, soyez prêtes, il ne devrait pas y avoir de danger, mais je préfère ne prendre aucun risque »

Julie me fit un signe signifiant qu’elle avait compris et retournait s’occuper de son équipement, Lydie de son côté n’avait pas bougé, silencieuse comme à son habitude, enfin, comme vous l’aurez certainement compris, Susie pilotait le vaisseau. Ledit vaisseau n’avait rien de spécial, un transport militaire « banalisé ». Où allions-nous ? Dromund Kaas. Il y a de cela quelques jours j’ai reçu une communication du Prophète Suprême du Côté Obscur Darth Kairos m’invitant à une entrevue dans sa demeure. Je n’avais pas spécialement envie d’accepter, néanmoins, il avait laissé sous-entendre quelque chose qui m’avait tout de suite intrigué et intéressé, c’était par rapport à la mort de ma première maîtresse et des événements qui avaient suivi.

Une fois posé je prenais la route de la demeure du Prophète Suprême, et ce, même si j’étais en avance, après tout, il valait mieux cela qu’être en retard et je n’allais pas attendre de façon à arriver pile à l’heure. Je ne portais pas mon armure ou encore mon uniforme, j’avais opté pour des vêtements plus simples, plus passe-partout, mais j’avais tout de même décidé de prendre des armes avec moi, ma vibrolame et un blaster se trouvaient donc cachés sous mes vêtements, ils serviraient uniquement à me défendre si la situation l’exigeait, par exemple si les intentions du Prophète Suprême n’étaient pas amicales, je n’étais sûre de rien. Quoiqu’il arrive, j’étais venue avec mes « sœurs », mais je savais pertinemment que si la situation devenait dangereuse, elles mettraient tout de même du temps à arriver, beaucoup trop à mon goût, le reste dépendrait de moi. Si ça se trouve, j’avais pris ces dispositions inutilement, mais je préférais être prudente.

Une fois arrivée devant le palais je me présentais directement aux garde devant l’entrée, dévoilant mon identité et le fait que j’étais normalement attendus. Après vérification je pus enfin entrer, un serviteur vint alors m’accueillir et dès qu’il m’invita à le suivre, je le fis. Je le suivais sans un mot, observant avec attention mon environnement, je profitais autant de la décoration du lieu que de sa configuration, ça pourrait toujours m’être utile. Finalement, le bruit de sabre laser s’entrechoquant me parvint et au vu du calme apparent du serviteur, cela devait être normal. Nous finissons par arriver dans une sorte d’arène où une jeune femme, ainsi que celui qui doit être le maître des lieux, s’affronte.

Je m’arrêtais derrière le serviteur une fois que celui-ci se stoppa et j’observais le duel, ou plutôt, l’entraînement qui se déroulait sous mes yeux. Cela n’avait aucune importance pour moi, mais je restais tout de même silencieuse, après tout j’avais la politesse d’attendre que mon hôte ait terminé. L’élève, ou plutôt la fille du prophète au vu de leur conversation, avait encore des progrès à faire. Pendant que Darth Kairos instruisait sa fille, le serviteur qui m’avait guidé ici s’avança vers son maître pour lui annoncer mon arrivée, quant à moi, je restais là où j’étais.

Je fronçais les sourcils lorsque le serviteur donna le nom que m’avait donné ma maîtresse à Darth Kairos, oui, pour un être synthétique j’étais assez expressive. Ce qui me dérangeait dans ce détail, c’est que je ne me présentais plus que sous le nom de N35A depuis désormais 20 ans, néanmoins, s’il avait fait quelques recherches, oui il devait connaître l’identité que l’on m’avait donnée. Quoi qu’il en soit, le maître des lieux ordonna à tous ceux qui se trouvaient ici de retourner à leurs occupations, tous sauf le serviteur qui m’avait amené ici, deux gardes du corps, le Prophète Suprême et sa fille. Nous allions pouvoir entrer dans le vif du sujet. Il restait juste les amabilités habituelles à passer.

« Je vous remercie pour votre accueil Seigneur Kairos. »

Je disais cela en me rapprochant.

« Maintenant que je suis ici, j’aimerais savoir de quoi vous souhaitiez que nous parlions. »

Je soutins son regard sans broncher, je n’en avais que faire, j’étais là pour une seule information, enfin deux, mais l’une était d’une priorité supérieure. Comme déjà dit, je voulais savoir pourquoi il avait tenu à effectuer cette entrevue, mais cela ne faisait aucun doute que je le saurais prochainement, ensuite, je lui demanderai de s’expliquer par rapport à certains événements passés, dont il avait sous-entendu avoir des informations à ce sujet. Quoi qu’il en soit, il demanda au serviteur et à sa fille de sortir, celle-ci tenta tout de même de convaincre son père de rester avant de se résigner devant le refus de celui-ci.

Il m’invita alors à le suivre, ce que je fis sans rechigner, il souhaitait probablement discuter dans un endroit plus adapter qu’une arène, ce qui était fort compréhensible, des oreilles indiscrètes pouvait entendre ce qu’il ne les concernaient pas, néanmoins, un bureaux aussi pouvait être une mauvaise idée, car la plus part du temps, c’est dans ce genre d’endroit qu’étaient divulgués d’importantes informations, alors s’il y a bien un endroit à mettre sous écoute, c’est bien celui-ci. Cependant, le Seigneur Kairos avait très certainement pris ses précautions pour éviter que qui que ce soit puisse l’espionner.

Quoi qu’il en soit, après avoir traversé un long couloir, le Seigneur Kairos s’arrêta devant une porte avant de l’ouvrir et d’entrer, les deux gardent du corps me laissèrent alors passer en se positionnant de part et d’autre de la porte. Une fois entré j’inspectais du regard ce qui se trouvait autour de moi. En recherchant dans mes bases de données, il m’était assez aisé de comprendre les objets disposer dans la pièce était certainement lié à l’histoire des Sith, mais cela n’avait aucune importance. Malgré ce que pouvait bien dire le Prophète Suprême, pour moi cette pièce ne faisait que montrer les lubies d’un collectionneur et d’un homme cherchant à afficher ce qu’il possédait.

Le Seigneur Kairos prit alors la parole, il commença parce qui semblait être une introduction pour ses propos et bien entendu, cela ne m’apprit rien de nouveau, rien d’étonnant à ce sujet, il plaçait juste le contexte, cependant, cela m’informait sur le fait que la conversation n’allait pas dans le sens des réponses que je voulais, mais ce n’était pas bien grave, je reviendrais sur ce sujet plus tard, pour l’heure, je l’écoutais attentivement, sans détacher mon regard de sa personne et sans bouger sauf pour pouvoir le suivre du regard, je me tenais droite et j’avais les bras dans le dos.

Oui nous occupions tous deux des fonctions importantes, même si la sienne était techniquement bien plus importante que la mienne, après tout je n’étais que la Générale de la Légion de la Matriarche Aramar. Nous avons des personnes qui nous méprises et des ennemies, à l’extérieur du Consortium, l’Empire et la République, et à l’intérieur, les traîtres et ceux intriguant directement ou indirectement contre nous. Néanmoins, malgré cela, je n’arrivais pas à la voir comme un potentiel allié, après tout, même s’il avait plusieurs fois montré sa fidélité au trône, il n’en restait pas un Sith et donc un être retord, de plus étant capable de voir l’avenir, peut-être se contentait-il d’attendre le bon moment, le bon événement pour montrer son vrai visage. Quoi qu’il en soit, il me fallait d’abord découvrir ce qu’il attendait d’une potentielle coopération.

« Je discerne désormais pourquoi vous avez décidé de programmer cette entrevue. »

Je m’avançais alors un peu plus dans la pièce, les bras toujours dans le dos, néanmoins, je ne fixai plus le Seigneur Kairos comme je l’avais fait précédemment.

« Néanmoins. Il faudrait développé un plus ce que vous attendez de moi. Qu’est-ce qu’une coopération pourrait mutuellement nous apporter ? Après tout, nous servons tout deux le trône de manière différente et même si j’ai bien une ou deux hypothèses, j’aimerais savoir ce vous, vous avez en tête. »

Je m’arrêtais alors et tournais à nouveau mon regard en direction du Prophète Suprême.

« De plus, à part notre divine Reine, l’héritière et les femmes sensitives du Chume'doro, je n’ai aucune confiance dans les Sith, à mon sens, ils sont par nature voués trahir à un moment ou un autre. Cependant, peut-être êtes-vous dans la possibilité d’argumenter sur ma potentielle erreur de jugement ou alors au moins sur le fait que je puisse vous accorder un minimum de confiance. »

En guise de première réponse, le Seigneur Kairos se mit à sourire, légèrement, mais suffisamment pour que je le remarque, il y avait plusieurs façons d’interpréter ce sourire, mais je ne suis laquelle sélectionner et je me focalisais plutôt sur les paroles qui suivirent.
Il commença par me confirmer que j’avais bien raison de me méfier des Sith et qu’il faisait de même, ce qui n’avait rien d’étonnant, sinon je doute du fait qu’il serait encore en vie si cela n’avait pas été le cas. Il avoua également que j’avais raison de me méfier de lui, du moins, c’est ainsi que je le pris lorsqu’il dit qu’il avait en effet déjà comploté, conspirer, etc. Néanmoins, il affirmait que le pouvoir absolu ne l’intéressait pas, ce qui pour moi signifiait que, soit il s’agissait d’un Sith sans ambition, ce qui était… étrange, soit il avait bien compris que pour son propre bien il ne fallait pas se mesurer à la Reine Éternelle.

Il ajouta ensuite qu’il était fidèle à la Reine et au vu de ce qu’il en dit, pour cela je pouvais légèrement le croire, pas entièrement, il restait un Sith, mais au vu de ce qu’il en dit, il était suffisamment clairvoyant pour comprendre sa place et ce qu’il devait à la Reine, nous étions tous ses serviteurs et débiteurs après tout, même si peu s’en rendaient compte. Néanmoins, je ne servais pas uniquement la Reine, je servais également ma Matriarche et s’il était peut-être réellement fidèle à la Reine, rien n’était sûr concernant le fait qu’il ne tenterait rien d’hostile envers ma maîtresse.

Dans un sens, j’avais obtenu la réponse à si je pouvais ou non lui faire confiance. Non, il était préférable de surveiller mes arrières et ceux de ma maîtresse, néanmoins, nous pouvions probablement bien établir une « coopération », tout dépendrait de ses attentes pour celle-ci. Il en venait d’ailleurs désormais à cette proposition et si je n’étais pas forcément d’accord avec tout ce que le Seigneur Kairos avait bien pu dire, ce que je retenais de plus important dans ses paroles et que j’estimais fort correct, il était important d’avoir des alliés. Dans le cas présent s’il était question d’alliance, il serait nécessaire de parvenir à mettre en place des termes qui la rendrait utile au Prophète Suprême afin d’éviter toute possible trahison de sa part, et cela tout en faisant en sorte que d’une manière ou d’une autre cela soit majoritairement bénéfique à ma maîtresse. Du moins, avant de pouvoir statuer sur ce sujet, il m’était nécessaire de continuer d’écouter le Sith.

Les suppositions du Seigneur Kairos étaient vraies sur certains points, de par ma nature de réplica-humain, certains ont pensés pouvoirs faire de moi ce qu’ils voulaient, ce qui devint d’ailleurs de plus en plus rare au fur et à mesure que j’avais gravi les échelons. Ma loyauté sans faille envers ma matriarche et la Reine Éternelle avaient sûrement fait penser à certains que cela ne servait à rien de tenté de négocier avec moi, notamment encore une fois de ma part ma nature de réplica-humain qui avaient dû leur faire supposer que cela était issu de ma programmation et que je ne pouvais pas aller à l’encontre de cela. Pour revenir à la proposition du Prophète Suprême, il souhaitait simplement que nous échangions des informations l’un et l’autre. Cette proposition ne me semblait pas mettre en danger ma maîtresse dans un premier temps, en vérité, il y avait fort à penser que cela nous serait bien plus profitable qu’au Seigneur Kairos, il avait avoué posséder un réseau d’espions et d’informateurs, ce qui n’était pas mon cas, même s’il est vrai que je pusse obtenir certaines informations plus précises et de manière plus aisée que ses agents.

Il était désormais temps de répondre, je fis un pas en avant et commençait donc.

« Vos propos ne m’incitent en rien à pouvoir réellement vous faire confiance, n’importe qui peut affirmer être fidèle à la Reine Éternelle ou ne pas rechercher plus de pouvoir que ce vous avez déjà. Vous pouvez très bien mentir, ou alors c’est que vous manquez fortement d’ambition, ce que je trouve fortement étrange de la part d’un Sith, à moins que vous ayez compris que vous ne puissiez pas aller à l’encontre de la volonté et des pouvoirs de notre divine Reine. »

À la fin de cette phrase, je fis quelques pas à travers la pièce observant une nouvelle fois les objets exposés ici et là, avant de m’arrêter alors que je tournais le dos au Seigneur Kairos.

« Néanmoins... »

Je me retournais alors vers lui et retournais me placer devant lui.

« Si je ne suis pas sûr de pouvoir vous faire entièrement confiance, je pense qu’une coopération est belle et bien possible. Je suis parfaitement en accord avec vous, il est important d’avoir des alliés et je pense pouvoir accepter votre proposition d’échanges d’informations. Cependant, sachez que je privilégierais toujours ma maîtresse et les intérêts de la Reine à vous. »

Je gardais ensuite le silence pendant quelques secondes avant de me détourner et reprendre.

« Seigneur Kairos, je dois vous avouez être venu vous rencontrer en éprouvant peu d’intérêt pour ce dont vous pourriez bien me parler, ma principale motivation était que dans votre message vous aviez sous-entendu que vous possédiez des informations concernant la mort de la matriarche Linda Aramar, mère de la matriarche Elya Aramar mon actuelle maîtresse. »

Si je voulais avoir une réponse, autant faire venir cela sur le tapis. Quoi qu’il en soit, si durant la conversation précédente le Prophète suprême avait pu remarquer que j’avais été relativement peu expressive, gardant principalement un visage neutre, comme on pouvait l’attendre d’un être non organique, j’étais désormais plus expressive, mon visage exprimait, une légère tristesse, mélancolie, curiosité et même peut-être un peu de colère par moment.