[Vorpa'ya] Il n'y a guère de plus belle sagesse que celle de l'amitié… [PV Viveka] (Terminé)

L'immensité de la Galaxie ne semblait guère avoir de raisons de dissimuler ses connaissances à celles et ceux qui désiraient les connaître, en prendre le savoir et surtout, les accepter dans leur ensemble. Tout du moins, tel était ma manière de voir les choses. Une fois de plus, et sous couvert des injures proférées par l'équipage – et surtout par Lyren qui semblait de plus en plus apprécier le fait de détruire des bâtiments Impériaux –, nous tentions de quitter une planète en plein système adverse. Les faits furent tels que, une fois n'est pas coutume, nous vinrent à devoir récupérer des informations sur les actes et autres idées Impérialistes passées. Pour tout dire, et être franc surtout, rien n'était encore utilisable. La poignée de scientifiques et surtout, le peu de connaissances qu'ils avaient engendré ne donnaient rien de réellement intéressant pour la République. Encore moins pour moi. Un ramassis d'inepties et de recherches qui ne donneront jamais rien. Ou comment perdre son temps inutilement. Par contre, en ce qui concerne leur armement… Le nier serait mentir, car l'Empire possédait une force de frappe et une puissance de feu assez impressionnante. Unshra poussa un cri de colère, pour ne pas dire qu'il était fou furieux. L'ancien Général Républicain venait de renverser sa bouteille préférée. Le tir nous avait touché, l'Aile Grise tremblait et, toujours aussi calme, je sortais de la salle de méditation afin de connaître l'étendu des dégâts. Chacun se trouvant à son poste tentait de contrer les tirs adverses.

Boucliers activés, il fallait encore quelques secondes pour mettre en place l'hyperdrive. Dès que l'ensemble des données serait rentré, nous n'aurions qu'à faire un saut dans l'hyper espace et au revoir l'Empire. Alors que Lyren activait le saut, un tir nous percuta. Manquant de tomber, je me retins à un des fauteuils du cockpit. Ca sentait mauvais, très mauvais même. La plupart du temps, le vaisseau résistait plutôt bien aux tirs ennemis, sauf que pour une fois, ils ne firent pas dans la demi-mesure. L'éclairage sauta, et, plongé dans les ténèbres, ce fut la lumière d'une flamme, émanant du briquet de Lyren qui nous éclaira. D'après le peu d'informations récupérées sur ce qui restait sur les écrans de l'ordinateur de bord, le saut n'avait pas échoué. Enfin, pas dans le sens où on l'entend. Après avoir quitté l'espace Républicain, notre but était, aussi simple qu'efficace, de nous arrêter sur Coyn avant de faire route vers Tython. Bien malheureusement, Coyn se trouvait bien plus loin que prévu. De plus, l'état de l'Aile Grise ne permettait pas d'entreprendre une nouvelle fois un saut dans l'hyper espace.

Se poser, réparer le bâtiment et ensuite voir pour repartir. Le prix n'en valait pas la chandelle. Mon vaisseau était dans un état pathétique, Lyren rageait de plus en plus alors qu'Unshra se permettait de lui faire comprendre son point de vu. Une gifle, magistrale dans le visage du Républicain calma tout le duo. Approchant d'un écran, je pianotais quelques secondes. A la recherche d'une potentielle planète habitée, où nous pourrions trouver une quelconque aide… Mon souhait, et surtout mes connaissances des cartes galactiques, nous offrirent la solution. Ce qui n'était guère pratique, et ce fut la réflexion d'Unshra qui me le fit remarquer… N'était autre que l'endroit où nous nous trouvions actuellement. En pleine guerre ouverte, atterrir dans un système dirigé par les Mandaloriens pouvait passer pour du suicide. Toutefois, ce n'était pas comme si nous avions d'autres choix.

- Avons-nous assez de puissance pour nous poser ici ? Vorpa'ya est une planète Mandalorienne. Nous y trouverons sans doutes les pièces nécessaires à la réparation du vaisseau.

Leurs regards se croisèrent, éberlués par mon idée. Oui, le Jedi que j'étais désirait se rendre sur une planète potentiellement ennemie. Pire encore, Mandalorienne. Lyren me fit part de ses craintes, ou plutôt, de son dégoût prononcé pour leurs méthodes et cette idéologie quasi-archaïque qu'ils suivaient tous à la lettre. Souriant, je ne dis rien de plus. Préférant éviter un énième débat qui se terminerait, une fois de plus, de la même manière. Tournant les talons, la pilote se fit à l'idée que, pour ma part, rien ne me détournerait de cette décision. Activant le peu d'énergie qui nous restait, nous nous dirigions donc vers Vorpa'ya. Décrivant rapidement la dite planète, cette dernière ressemblait assez à Coyn. Des plaines, quelques montagnes éparses, une atmosphère respirable… Tout ce qu'il fallait pour nous permettre de rester en vie assez longtemps pour la quitter.

Pénétrant dans l'atmosphère, nous nous posions sur un astroport qui ne payait pas de mine. Tout autour de nous des Mando' nous regardaient. Il est vrai que sans Berskar'gam, nous étions rapidement perçus comme des étrangers. Néanmoins, et préférant éviter les combats inutiles, je quittais le vaisseau seul, simplement accompagné de mon droïde. Lyren et Unshra restèrent à l'intérieur, commençant à réparer ce qu'ils pouvaient avec les moyens du bord. La liste en main, il me fallait trouver les pièces manquantes, ou pour tout dire, celles qui furent détruites durant l'attaque.

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*

Passant de vendeurs en vendeurs, je fini par contacter l'équipage via comlink. Il me manquait encore plusieurs pièces… Le communicateur fut rapidement coupé. Trop rapidement. La Force me soufflait des informations… Il fallait que je retourne rapidement au vaisseau. Trouvant l'Aile Grise entourée de Mando' en armures, je m'approchais, lentement, observant leurs mouvements, surpris par leur manque de combativité. Ou plutôt aurais-je du dire, de leur manque de volonté de faire taire une Lyren en furie qui poussait des insultes à qui voulait l'entendre, ajoutant ça et là des "incapable ! Touche pas à ça !"… Les habitants de cette planète me paraissaient bien plus enclin à nous aider qu'à nous dégager rapidement. Excusant les propos de Lyren, et voyant Unshra en pleine discussion avec une Mandalorienne, il lui indiqua ma présence… Une Beskar'gam, une arme de poing… Calmement je m'approchais de celle qui fit de même. Me serais-je trompé sur un point important ? Les Mandaloriens se trouvaient être un peuple de combattants honorables. A moins que certains ne suivent guère le Resol'nare… Ici, cela ne semblait pas être le cas. Prenant la parole, je m'adressais à la Mandalorienne avec une infinie politesse.

- Veuillez excuser le manque de politesse de Lyren. Cette dernière ignore à quel point le respect et l'honneur font partie des bases de votre culture. Mais permettez-moi de me présenter. (Je baissais la tête, poliment.) Dante Garvan. Humble voyageur.

Il n'était pas utile de parler de mon rôle, et encore moins de ma place dans la République. Pour le moment tout du moins. Etre un Jedi ne me permettait pas d'être immortel et invincible. De plus, certains clans Mando' avaient prêtés allégeance à l'Empire. Cela étant, il valait mieux éviter un esclandre et une potentielle crise politique.

Je ne suis pas chef de mon monde natal. La politique ne m’intéresse pas. Diriger mon clan me suffit amplement. Nous contrôlons une portion de Vorpa'ya et cela nous suffit amplement. Aujourd’hui est un jour comme les autres. Les membres de mon clan s’entrainent ou sont aux champs. Vivre sur un monde rural fait que chaque jour vous impose l’exercice physique. Machines ou non, le travail agricole fait partie de nos traditions et de nos valeurs fondamentales. Les Mandaloriens de la ville se moquent de nous mais je ne connais pas un membre du clan Eldar qui ne puisse pas se vanter de ne pas avoir ce petit plus sur les autres clans. Nous sommes encore plus soudés que les autres et surtout, bien plus tolérants. Nous avons un tout petit spatioport sur nos terres car pour nous, l’hospitalité est sacrée. Nous, gens de la campagne, avons un esprit communautaire extrêmement développé, après tout. Il le faut.

À une époque reculée, il fallait marcher longtemps pour trouver âme qui vive. Aujourd’hui, on se dit qu’il faut voler longtemps pour arriver ici. Aussi, quand on m’informe qu’un vaisseau en mauvais état s’est posé (forme polie de dire pratiquement écrasé) au spatioport, j’interromps mon entrainement au tir, m’empare de mes armes favorites, fait signe à mon bras droit, l’imposante Myrianova, de me suivre et avec quelques autres guerriers, nous allons voir ce que veulent ces visiteurs. Correllien, de facture, le vaisseau. Ne me dites pas que c’est cet obsédé de la CORSEC de Dan Vito qui a envoyé des mercenaires me capturer… Chez moi? Ce serait bien trop… Surréaliste. Mais on m’informe rapidement qu’un des occupants est sorti faire un peu de commerce, ce qu’il a le droit de faire mais que ses compagnons sont… Peu coopératifs. Hum. On va leur faire comprendre qu’ils ne sont pas chez eux ici mais en terres mandaloriennes.

Et comme je le suspectais, la grande gueule du groupe réussit à se mettre Myrianova qui la soulève par le col et même avec les pieds au-dessus du sol, elle continue de brailler des insultes. Ça commence bien. Pour le moment, personne n’a posé de gestes hostiles et la situation est relativement cordiale (quoi, vous n’avez jamais assisté à un concours d’insultes mandaloriennes) et finalement celui qui semble être leur chef revient. Traitez moi de parano mais tout chez cet individu me crie : JEDI! JEDI! ~~VENDREDI!~~ mais bon. Si je me suis super bien entendue avec la chef des Jedis verts, j’en déduis que je peux faire de même avec cet individu qui a plus une tête d’érudit que la tête de quelqu’un venu chercher des problèmes. Et puis bon. Son vaisseau a besoin de réparations. Nous allons l’aider. Ainsi va la tradition. Et je suis une progressiste dans l’âme, certes mais ça ne veut pas dire égorger notre héritage.

« Salutations, étranger. Bienvenue sur Vorpa'ya. Je suis Viveka Eldar, cheffe du clan Eldar et Al’verde. Et excuses la fougue de Myrianova, Dante Garvan. On ne saurait trouver plus fidèle bras droit en cette galaxie. Elle est extrêmement protectrice de notre clan. Tu peux la poser par terre, je doute qu’elle essaie de te mordre. Beaucoup mieux. Alors, humble voyageur aux airs de Jedi, qu’est-ce que la République vient faire dans notre coin de galaxie?

Le Clan Eldar en est un de gens francs et honnêtes. Mentir ou omettre revient au même pour nous. Par tradition, nous accueillons les étrangers sur nos terres. Notre bonne volonté n’est pas infinie, par contre. Tâches de t’en rappeler. Allez viens. Venez tous. On raconte mieux le ventre plein et après un verre ou deux. Écoutez tous! Faites passer le mot : nous allons faire un banquet pour montrer comment le clan Eldar accueille ceux qui viennent sur ses terres! »

Il n'était guère simple de rester impassible devant tout ce qui se passait. Lyren, dont les pieds qui flottaient dans l'air, Unshra tentant de se retenir de rire… Mais quelle équipe avais-je donc récupéré. Certes, le fait est que, avoir recruter des pilotes dans une cantina ne fut pas ma plus intelligente des décisions, toutefois, ils s'avéraient être particulièrement doués pour deux choses. Piloter et se faire des ennemis. A peine avais-je terminé de parler, sans non plus rentrer dans les détails de ma présentation que les ordres furent donnés par la Mandalorienne. Polie, particulièrement bien élevée, les us et coutumes des Mando' se reflétaient dans ses manières. Outre le fait qu'elle sous-entendait ce que j'étais réellement, elle n'en tenait guère rigueur. Peut importait. D'une manière ou d'une autre, je n'étais nullement son ennemi, juste un voyageur de passage parmi tant d'autres, un de ceux qui, bien malgré moi, se trouvait être obligé de s'arrêter sur sa planète pour y trouver les pièces manquantes à la réparation de mon vaisseau. Envoyant mon droïde vers Unshra, ce dernier récupéra les pièces et, tandis qu'il montait dans le vaisseau pour les y déposer, Lyren tenta une réaction bien stupide. D'un mouvement discret de la main, je la repoussais vers l'arrière. Désolé ma chère. Toutefois, je ne peux décemment pas te laisser frapper impunément cette Mandalorienne. Elle me fusilla du regard, comprenant ce que je venais de faire, allant même jusqu'à me faire part de son mécontentement… Celui-ci s'exprimant par un geste que je qualifiais de… Déplacé.

- La République est ici par pur hasard. Notre vaisseau fut prit pour cible par des tirs ennemis. Notre saut en hyperespace nous a amené jusqu'à votre planète. De plus, je ne peux aller à l'encontre de votre hospitalité. Merci beaucoup pour cela noble Al'verde.

La suite de ses propos me laissa impassible. Nous n'étions pas du genre à nous laisser inviter sans autres formes de discussions. Bien malgré moi, je ne pouvais faire autre qu'accepter cette invitation. En dehors du fait que, pour le bien-être de mon équipage il était préférable que nous restions en vie ; Unshra s'était déjà empressé de se diriger vers la géante Mandalorienne pour lui demander quel type d'alcool ils servaient sur leur planète. Voilà ce qui arrive lorsque l'on engage des alcooliques à son bord. Laissant quelques ordres au droïde qui commencerait les réparations, seul ; je pris soin de vérifier que l'ensemble du vaisseau ne pourrait être visité durant notre absence. Pour ne pas dire "piller". Peu de choses étaient connues sur Vorpa'ya. Quelques brides d'informations récupérées ça et là, et même pour moi, cette planète restait encore bien trop secrète pour être connue dans la Galaxie. Les Mandaloriens n'étaient en rien ouvert aux échanges. Que ce soit avec la République ou l'Empire. Précisément, l'endroit et le moment me permettraient sans nuls doutes de m'informer un peu plus sur les tenants et les aboutissants de cette planète.

C'est ainsi que je suivis le gros de la troupe. Parmi les habitants de cette planète, et les membres de ce clan, se trouvaient donc leur Chef, l'Al'verde, Myrianova la seconde de cette dernière, des guerriers, et bien entendu, des Mando' tous plus doués dans le maniement des armes les uns que les autres. Leur clan me paru réellement ouvert et potentiellement progressiste. Lorsque la nuit tomberait, je devrais retourner au vaisseau, enregistrer les premières informations me paru crucial pour l'élaboration d'un holocron d'informations concernant Vorpa'ya et ses habitants. Ce qui suivit notre arrivé ne fut qu'une suite logique d'évènements qui nous mena à lever nos verres à la grandeur du peuple Mandalorien. Preuve en est faite de la volonté de l'ex-Républicain à se mettre debout pour déclamer un discours, remplis d'injures envers l'Empire et de borborygmes incestueux. Qu'avais-je donc fait à la Force pour mériter pareil traitement… Le repas alla bon train et je ne pouvais perdre Lyren de vue. Son sang chaud mélangé à l'alcool ne tarderait pas à déclencher une bagarre. Ou pas. Au lieu de cela, elle se mit à chanter, des chants étranges… C'en était presque touchant de la voir ainsi.

Prenant de la distance avec la fête et les invités. J'appréciais le calme qui se dégageait du lieu. La sympathie de ses habitants et surtout, la manière dont les Mando' travaillaient le Beskar. Pour preuve, je me mis à admirer une armure, une Beskar'gam. Un travail d'orfèvre, dont personne dans la République pouvait se targuer d'être capable. Sentant une présence arriver derrière moi, je me retournais. Les bras dissimulés par les manches de ma bure, croisés sur le torse, et le visage souriant, presque amusé par cette idée de me prendre au dépourvu.

- Il est rare pour les Mandaloriens de tenter de prendre un adversaire à revers. Toutefois, et comme vous le savez déjà, cela s'avère inutile face à un Jedi… (Faisant une pause, je m'approchais d'elle.) Je tenais réellement à vous remercier pour votre hospitalité. Cela étant, dès que le vaisseau sera réparé, nous prendrons congé.

M'attendais-je à avoir un flot de questions ? D'insultes peut-être même ? Ni l'un ni l'autre. Le temps possédait les réponses. Ainsi, lui seul serait capable de me faire part de ce qui allait en être. Le temps, et l'Al'verde.

Certains se mettent plus dans l’ambiance festive que d’autres. L’un d’entre eux demande à Myrianova quel alcool on boit. Ah ça, il l’a choisi, la personne à demander car c’est probablement celle qui fait le plus la fête et elle commence une rapide énumération des nombreuses préparations alcoolisées qui existent ici. Plus encore, comme nous sommes un clan très festif, tous les prétextes sont bons pour profiter de la vie après une mission réussie. Souvent, certains clans oublient que l’honneur et tout ça, c’est bien mais que bon, si on ne prend pas le temps de célébrer, la fois suivante où on se rassemble, c’est pour les funérailles d’un des nôtres. On ne va pas se mentir. Nous menons des vies dangereuses mais c’est justement ça, être Mandalorien! C’est pour cette raison que notre nombre est relativement petit, après tout. Et c’est parfait ainsi. Mais je m’égare.

Si le Jedi s’attendait à de l’hostilité de notre part, il va être déçu. Nous sommes un peuple fier mais un clan pour qui l’hospitalité est sacrée avant tout. Et puis bon, on peut très bien faire la fête ce soir et se croiser sur le champ de bataille et se taper sur la gueule. Un n’empêche par l’autre. Nous finissons par arriver dans une grande aire ouverte dédiée aux festivités et bien vite, d’autres membres du clan viennent accueillir nos visiteurs. Même la pilote à la grande gueule marmonne un merci quand elle se fait offrir une assiette de viandes grillées. Le dénommé Unshra fut introduit à notre maitre brasseur qui ne fut que trop heureux de discuter alcool et techniques de fermentation. Il ne faudra guère longtemps pour que la fête commence à battre son plein et cela se poursuivra tard dans la nuit. La fête se termine quand le chef dit que c’est le cas ou quand plus personne ne tient debout.

Je remarquai bien vite que leur chef, le Jedi, ne semblait pas trop prendre part aux festivités. Oh il a posé des questions et il a répondu aux nôtres mais… Je le vois qui se dirige à l’écart. En fait je ne suis pas la seule. Myrianova a beau être bruyante et agressive, elle n’en demeure pas moins une guerrière d’exception. Je n’ai aucune difficulté à le traquer d’ailleurs : j’ai plusieurs implants pour m’aider. Mon profil est assassin, après tout. Ce qui fait que je le suis sans forcément chercher à ne pas me faire repérer. J’ai assassiné suffisamment d’utilisateurs de la Force pour savoir que ce qu’il me dit est faux. Sauf que bon, on ne va pas forcément le crier sur tous les toits. Je me contente de le regarder avec un sourire en coin. Fort heureusement pour lui, il a plus l’air du type qui regarde plutôt que du type qui touche à tout. L’armure d’un Mandalorien est sacrée. S’il y avait touché, il y aurait eu de graves conséquences. Traditionnaliste ou progressiste, c’est pareil.

« Permets moi de douter de la première partie de tes paroles, Dante. Pour le reste, je ne vois pas l’urgence de partir. Qui viendrait t’attaquer ici? Tu es mon invité, sur mes terres. À moins de vouloir déclencher une guerre de clans, aucun Mandalorien n’aurait la folie de tenter quelque chose d’hostile contre toi. Qu’importe. Les miens t’aideront si tu en as le besoin. Ce serait déshonorant de laisser quelqu’un dans le besoin.

Je ne peux m’empêcher de me demander, par contre, si c’est volontaire ou non que d’insulter l’hôte de ces lieux en allant t’isoler à l’écart. Je sais que la République et le Jedis n’ont pas les mêmes traditions que nous mais quand on fait la fête, c’est pour célébrer l’esprit de communité et de coopération. S’isoler est très mal vu. Est-ce que tu vas revenir à la fête volontairement ou est-ce que je dois demander à Myrianova de te transporter comme une poche de grains et te ramener de force? »

La nuit était déjà bien avancée, et sans mes yeux habitués à la pénombre, peu de choses se seraient laissées percevoir. Toutefois, même les paupières baissées, rien ne pouvait fuir mes connaissances. Encore moins la femme qui s'était approchée de moi. Je l'écoutais me parler, me faisant part d'une part de compliments, voir même d'une proposition agréable. Malgré le fait qu'elle venait d'attiser ma curiosité concernant le fait que certains Mando' s'avéraient bien plus sournois que je ne l'aurais pensé. Pour tout dire, et d'après les écrits Jedi, ces derniers s'imposait leur code d'honneur, et en deçà, ajoutaient à leurs manières de faire le respect du combat avec autrui. Tout portait à croire que chacun prenait ce qu'il désirait dans ce code. Hérétiques à leur propre solde ou progressistes en herbe… Peut importait. Il n'était pas rare de voir que de telles réactions ressortaient ça et là. Nous même Jedi possédions quelques mouvements que je considérais comme étant… Déplacés car ne considérant les ordres du Conseil que partiellement intéressant. Les Jedi Verts se trouvaient en être une très bonne représentation. Certes, je n'en avais cure, et sans un Ordre direct, il ne servait à rien de les confronter. Ils faisaient le bien, protégeaient l'Ordre et la Justice dans la Galaxie. C'est tout ce qui comptait à mes yeux. Chacun considérait la Justice à sa manière. De son propre point de vue.

- Nous attaquer, guère peu de monde je le conçois. Malgré cela, il ne serait pas étonnant que notre présence, et la mienne plus précisément vienne à poser quelques soucis. (Je fis une pause. Dévoilant mon sabre laser d'un mouvement du bras qui déplaça légèrement ma bure). L'honneur et l'hospitalité des Mandaloriens force le respect, et je ne saurais vous être assez redevable pour votre aide.

Ce qui en suivit me laissa légèrement perplexe. Pour tout dire, les mots portés par la question posée me firent lever un sourcil. Circonspect. Quelque peu effectivement. Jamais le fait que je prenne de la distance n'eue d'impacts sur mes confrères et consoeurs. Toutefois, et preuve est faite que chaque peuple à ses us et coutumes et que, à mon grand dam, les Archives se trouvaient être réellement incomplètes… Voilà donc une chose que j'ignorais sur les Mandaloriens. L'éloignement est une insulte à leurs yeux. Est-ce le cas pour tous les clans ? Cela restait encore à voir. Actuellement, c'était le cas, Viveka m'en fit part avec une pointe d'ironie dans la voix. Je ressentais dans ses manières et ses gestes qu'un simple questionnement, bien loin de l'envie de dégainer le blaster. Bien au contraire. Cette dernière me paru plus ouverte et compréhensive que certains Jedi de ma connaissance.

- Vous m'en voyez désolé noble Al'verde. Je n'ai, envers votre peuple et votre clan aucunes volontés d'être désagréable ou déshonorant. Bien au contraire. Si vous êtes d'accord et pour me faire excuser. Accepteriez-vous de m'accorder une danse ? Vos rythmes semblent assez motivants pour que l'ensemble de mon équipage vienne à y prendre plaisir.

Il était vrai que depuis bien longtemps je n'avais pas vu Unshra et Lyren aussi joyeux. L'un et l'autre semblaient avoir trouvé en un membre du clan une charmante compagnie. Pour le premier, ce fut la garde du corps, la géante en armure, pour l'autre… Un Mando' plutôt jeune. Trop pour elle à mon humble avis. Tendant ma main vers l'Al'verde, souriant, j'attendis sa réaction autant que sa réponse. Elle n'était guère désagréable à regarder. Bien au contraire, je ne pouvais le nier. Cela étant, j'entendais avant même que cela n'arrive, les compliments – ou l'ironie, tout dépend de la manière dont cela sera présenté – contenus dans les propos de mes camarades. La soirée ne tarderait pas à persister longuement dans la nuit, l'alcool coulerait à flots et, il fallait bien le dire, agir ainsi était une nouvelle manière de penser pour moi. Loin des holocrons, des livres et autres écrits. Si peu de temps m'éloignait de la dernière fois que j'eu à danser avec si agréable compagnie, toutefois, et cela faisait bien longtemps, je le faisais avec, je ne peux le nier, un beaucoup de plaisir.

À la bonne heure! Le Jedi comprend son erreur et accepte de revenir faire la fête. Et s’il veut danser, qui suis-je pour lui dire non? Je ne vais quand même pas briser nos traditions d’hospitalité. Qui se soucie que ce soit un Jedi? Oui, la tradition est importante pour nous. Cela dit, étant plus progressiste, je refuse de m’accrocher à de la rancune qui n’a plus lieu d’être depuis des siècles. Si nous nous croisons sur le champ de bataille en tant qu’ennemis, ce sera autre chose mais ce n’est pas le cas ici ce soir. Nul besoin, par conséquent, de venir gâcher l’ambiance avec de la politique. En fait je dirais, s’il y a bien une chose qui pourrait gâcher la soirée, c’est bien la politique. Ce concept a été inventé pour semer zizanie et discorde dans les conversations, je n’y vois aucune autre application pratique. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé, il va sans dire. Ah ça non!

Il me tend la main et je la prend avec force. Je ne suis pas une fleur fragile républicaine, je suis une mandalorienne bien badass et évidemment que nous rythmes sont entrainants. Il faut que ça bouge, il faut qu’on dépense de l’énergie. Quand je regarde ces trucs tous tranquilles et pas trop grouillants que le reste de la galaxie appelle « danse »… Une fois, il a fallu s’infiltrer dans une demeure d’impériaux et ils avaient un bal. Je pensais que j’allais mourir d’ennuis à les regarder faire. C’est quoi ce genre de danses où il faut compter les mesures et je ne sais quoi encore? Par chez nous, on se laisse porter par le rythme et personne n’en est mort, que je sache. Enfin. Ce n’est pas tout à fait vrai. Avec la forte présence d’alcool et d’armes en tout genre, il est plausible que ça est déjà été fatal. Pas ici en tout cas et c’est tout ce qui compte, je dirais. Pourquoi se casser la tête, au juste?

On va voir s’il sait bouger, le Jedi en robe parce que ça danse et pas qu’un peu en ce moment. C’est un rythme entrainant qui raconte l’histoire d’une grande chasse, un épisode de la saga de notre clan. C’est important la tradition orale. Quand j’entends ces horreurs si populaires dans le reste de la galaxie avec des histoires d’amour ultra clichées ou une musique tellement commerciale qu’on dirait qu’ils ont un algorithme qui crée les paroles et le refrain tout seul… Non merci. En fait, la société galactique est souvent… Étrange. Limite, par moment, autodestructrice. Ils ne sont pas bien, les gens, c’est fou. Moquez vous de nos armures et de nos coutumes mais ici on sait encore profiter de la vie. Et ici, il n’y a pas ces inepties de « c’est l’homme qui mène la danse ». Comme le remarque l’autre homme de son équipage, c’est le plus fort des deux partenaires qui mène la danse.

Il aurait peut-être dû choisir un autre partenaire que Myrianova, aussi… Mais bon, il a fait son choix et il est trop tard pour changer d’avis. Ça fait rigoler plusieurs spectateurs en tout cas. C’est que bon, elle n’est pas exactement réputée pour sa douceur, la Myrianova… Mais bon, je danse, le Jedi danse et une fête qui ne se termine pas avec tout le monde épuisé, ce n’est pas une bonne fête. Quand on célèbre on célèbre, on ne fait pas semblant. Tout pour nous, Mandaloriens, tourne autour des principes de l’honneur et du combat. Enfin, ça dépendra toujours de l’interprétation que vous en faites mais bon. Ce qu’il est important de retenir, c’est que si le Jedi s’attendait juste à une expérience culturelle plutôt sympa, il va avoir le sympa… S’il est un peu masochiste, aussi. Pourquoi pensez-vous que bien des gens préfèrent ne pas festoyer avec nous? Parce que ça ne devrait pas avoir un prérequis de cardio, une fête!

Voilà comment donc les Mando' faisaient la fête. C'en était… Agréable. Des rythmes endiablés, des sonorités de plus en plus vivent et pouvant presque être considérés comme accablantes de mouvements de plus en plus puissants. C'en était entraînant. Vraiment. Et toutes ces chansons, ces rires et ces litres d'alcool me changeaient de mes habituels holocrons et du calme dont j'avais prit l'habitude depuis bien longtemps. L'Al'verde n'était guère une piètre danseuse, je ne pouvais que le concevoir. Certes, cela en était bien différent des danses Républicaines, bien trop calmes, même pour moi. Cela étant, je ne pouvais contenir un certain plaisir à danser ainsi. Qu'aurait donc pensé le Grand Maître de me voir me "trémousser" de cette manière ? Sans réelles vergogne et surtout, sans la tenue qui devait sied à un Maître Jedi. Heureusement pour moi, ce dernier devait se trouver bien loin. Elle me tirait sur le bras, allant presque à me broyer les os. Si tant est que mon bras gauche puisse encore en avoir. J'allais et venait sur les rythmes et les chants. Leurs voix s'élevaient vers les cieux étoilés, des chants dont seuls quelques mots perlaient à mes oreilles. Le Mando'a, une langue qui se trouvait être bien plus compliquée qu'elle n'y paraissait. Même pour moi, cette dernière se trouvait être encore bien trop inconnue pour être parlée. Guerrière. Chasse. Mandalore… Voilà les quelques mots que je pouvais comprendre.

Toutefois, j'étais bien le seul à ne pas être capable de les répéter sans erreur. L'alcool devant très certainement aider, Unshra et Lyren se tenaient non loin de moi, bras dessus, bras dessous. Chantant – ou hurlant plutôt – des mots qu'ils ne devaient guère comprendre. Heureusement, la joie, l'alcool et la musique aidant, nous ne pouvions faire autrement que de prendre du plaisir. Ce fut au bout de plusieurs heures, ou peut-être moins, le temps se trouvant être paradoxal lorsque l'Al'verde m'entraînait dans ses pas de danse, que je fini par réussir à m'arrêter. Chose rare pour ma part, j'entrepris de vider une chope de leur alcool natal. La chaleur qui monta jusqu'à mes oreilles, eu pour effet de me faire rougir. Lyren arriva à côté de moi, et, le sourire éclatant ne pu se retenir de me faire part d'une de ses boutades si bien senties. Il est vrai qu'un Jedi qui boit, cela ne se voit pas tous les jours. Encore moins en ce qui me concerne. Tendant une chope à ma dite camarade de voyage, elle ne tarda pas à la prendre, la vidant d'un coup sec avant d'en prendre une seconde qu'elle vide tout aussi rapidement. Il fallait bien l'avouer, Lyren tenait aussi bien l'alcool qu'elle pilotait. C'était indéniable.

Soudain un cri me surpris. Poussant un râle de désarroi, et secouant la tête de gauche à droite, je compris – trop tardivement – que Unshra venait de passer de l'autre côté de l'alcool… Ses mots, tenant en une simple question :"et ça, c'est du nougat ?" Signifiait bien trop de choses pour quelques mots. A chaque fois c'était la même chose. Il présentait ses prothèses et mettait au défi quiconque de le vaincre au bras de fer. Chose qui, au vu de la qualité de ses dernières, se trouvait être assez ardu. Mais apparemment, et une fois n'est pas coutume, il ne tarderait pas à trouver un adversaire à sa taille. Ou plutôt, une adversaire. La géante Mandalorienne avait prit place juste devant lui. De l'autre côté d'une table qui, j'en doutais vraiment, réussirait à supporter le poids de ces deux là. Non sans prendre une seconde chope, je m'approchais d'eux. Tendant la seconde à l'Al'verde, j'attendais de voir comment ces deux-là allaient réagir face à face. Lyren avait pour habitude de tenir les paris lors de ce genre "d'évènements". Toutefois, et malgré leur hospitalité, je n'étais pas sûr et certain que ses manières seraient tolérées ici…

- Si vous me permettez un conseil, en dehors de bien vouloir accepter ce verre. Il serait peut-être plus judicieux de nous reculer de quelques pas. Ces deux là risquent de poser quelques soucis d'ordre pratique…

Une idée me vint. Quoique étrange au vu de ma qualité de bretteur, je désirais en savoir plus sur l'Al'verde, et surtout sur ses connaissances dans le maniement des armes. L'honneur et la force des Mandaloriens n'étaient plus à faire, bien au contraire. Cela étant, avoir la chance d'en affronter l'un de leur représentant… Voilà qui me semblait être une chose des plus intéressantes en soit. Mais allait-elle l'accepter ?

- L'affrontement, si tant est que l'on puisse appeler cela ainsi, qui nous fait face m'a donné une idée Noble Al'verde. Accepteriez-vous de m'affronter en duel ? Mon but n'est pas de nous mutiler, bien loin de là. Toutefois, se serait un immense honneur que de pouvoir faire face à une Mandalorienne. Qui plus est, à une chef de Clan.

Portant la chope à mes lèvres, j'avalais quelques gorgées du liquide puissant et corsé. Devant mes yeux, Unshra semblait avoir trouvé une adversaire à sa taille, soutenu par Lyren qui ne cessait de lui hurler dessus des conseils tous moins avisés les uns que les autres. Néanmoins, seule la réponse de l'Al'verde m'intéressait. Non pas que mon sabre laser me démangeait les doigts, mais plutôt que, pour une fois depuis bien longtemps, le désir du combat revenait.

Alors là, j’espère qu’ils ont un bon réparateur de prothèse… Si c’est bien une prothèse… Parce que franchement, il ne sait pas dans quoi il s’embarque. Rarement j’ai vu quelqu’un plus fort que Myrianova. Bon évidemment, il y a Zarseen Raynar, la cheffe de l’APEX mais clairement, celle-là, c’est une ligue à elle toute seule… Mais bon, c’est purement accessoire car ce n’est pas ce qui retient le plus mon attention. Sa proposition de duel, beaucoup plus. Il est sérieux là? Je n’ai clairement pas peur, attention. J’ai une pique de Magnaguard de l’ancienne Confédération des Systèmes Indépendants, une relique arrachée à l’ennemi il y a une éternité de cela… En combat à mains nues en plus! Il faut que je vous raconte l’histoire, ça vaut la peine, quand même. En passant, je dis oui à Dante, je veux juste lui raconter l’histoire au passage, quoi.

Mon lointain ancêtre, Vartran Eldar, était le genre de mandalorien qui se dit que ce n’est pas parce que la galaxie est en guerre qu’il va s’empêcher de faire son inénarrable tournée de ses cantinas favorites. Le seul problème c’est que bon, la CSI avait conquis une des planètes sur laquelle il aimait bien se rendre et un jour qu’il était en train de boire un verre, des droïdes sont débarqués pour un contrôle d’identité. Le clan Eldar est moins à cheval sur l’histoire de ne pas montrer son visage mais disons que Vartran n’était pas du genre à montrer sa belle gueule ténébreuse à n’importe qui non plus. Quand les B1 lui ont dit d’enlever son casque, il a dit non et quand ils ont tenté de le forcer, il les a démolis avec un tabouret. Alors ils ont envoyé les B2… Qu’il a transformé en pièces détachées avec le même tabouret, légèrement cabossé. C’est qu’ils étaient faits solides à l’époque, ces trucs!

Finalement, à force d’envoyer à la ferraille des droïdes, ils ont envoyé un Magnaguard. À ce stade-ci des choses, le fidèle tabouret n’était plus que vestiges épars sur le plancher. Comme tout bon mandalorien, il s’est battu avec ce qu’il avait sous la main : ses gantelets renforcés! Et c’est comme ça que la pique a fini dans ma famille. Tu veux te battre, Dante, j’accepte le défi. J’espère que tu offriras une meilleure performance que ton compagnon de route. À entendre les rires et les vivats, je sais très bien qui a gagné. Même pas besoin de regarder. Myrianova a encore triomphé. Moi, je vais chercher la pique et quand les autres membres du clan apprennent qu’il va y avoir un duel, avec toute l’efficacité qu’on leur connait, ils nous donnent de l’espace. Première blessure au torse, que je lui dis. Ainsi sont les duels du clan Eldar. Il accepte. Il refuse. C’est à lui de voir. Pas à moi.

Ah c’est clair que tout le monde est super curieux de voir ce qui va suivre. Ce n’est pas tous les jours qu’on a la visite de jedis et encore moins qu’on peut se faire un duel amical. Loin de moi de dire que je n’aime pas en affronter un sur le champ de bataille. Simplement, ce n’est pas nécessairement agréable de devoir juste tuer la personne en face de vous. Tout le plaisir du combat passe, justement, dans la stratégie et cette… Danse… Avec son adversaire. Bien sûr, mon clan scande mon nom mais c’est un peu normal : ils ne connaissent pas Dante donc… Ils vont acclamer leur champion. Championne, dans ce cas-ci. Et s’il pense qu’il va l’emporter facilement… Même sans mes implants, je reste une guerrière formidable. Et c’est quelque chose qu’il va découvrir bien assez vite. On n’atteint pas mon rang et ma notoriété en se tournant les pouces, c’est moi qui vous le dis.

« Prêt? »

Ce qui me fit le plus plaisir lorsqu'elle accepta, fut sa manière de le faire. M'expliquant les choses, ou plutôt la manière dont elle reçu cette arme, sans omettre la moindre petite information, cette femme, l'Al'verde de ce Clan ajoutait à mon intérêt déjà bien existant pour les Mandaloriens et leurs coutumes. Son histoire me fis sourire, chose assez rare, qui plus est lorsqu'on attise ma curiosité du savoir. Quand à Unshra… Comment dire. Sa prothèse aurait très certainement besoin d'une petite mise à jour lorsque nous serons de retour sur Coyn. J'entendais les rires et les râles, les uns provenant de moqueries de Lyren et des Mandaloriens, quand aux autres… De Unshra qui venait de se frotter à bien plus fort que lui. Encore que, rien ne laissait douter du fait que l'animal n'était pas homme à perdre aussi facilement. Sans doutes allait-il demander une revanche, et une autre, et ainsi de suite, jusqu'au moment où Lyren s'en mêlerait à sa façon. Le laissant assommé sur le sol, la marque de son poing sur la joue. Bref. Ces deux là égayait la vie d'Archiviste que je menais aussi clairement que les soleils de Tatooine.

Toutefois, dans l'immédiat j'avais un duel à mener. La Mandalorienne ne semblait vraiment pas femme à se laisser faire. J'espérais beaucoup de cet affrontement, certes, mes capacités dans le maniement du sabre laser ne se trouvait guère au même niveau que Lucius, néanmoins, jusqu'à présent aucun duel ne m'avait coûté la vie. Ironiquement, si cela aurait été le cas, cette pensée se trouverait aussi futile qu'inutile. Décrochant ma bure, et, après l'avoir déposée sur une table, ma main se posa sur mon sabre laser. Une pensée me vint alors, n'utiliser que ce dernier ou… Oui. Un seul suffisait. Ce n'était pas un combat à mort, mais bel et bien un duel amical. Sans compter qu'une promesse reste une promesse. Quand à mon katana. Outre le fait qu'il était fait d'un matériau extrêmement résistant, je ne tenais nullement à l'abîmer plus qu'à mon habitude.

Prenant la position de combat Jedi, le sabre porté à hauteur du visage, j'appuyais sur le bouton qui déclencherait l'allumage de ma lame. Cette dernière, de sa couleur argentée éclaira mon visage. Dévoilant un peu plus le sourire qui se dessinait sur mes lèvres tandis que l'affrontement ne tarderait pas à avoir lieu. Dans quelques minutes, ce dernier ne serait qu'un souvenir. Repoussant le calme de mon esprit à son paroxysme, je fis le vide, ne me concentrant uniquement que sur l'Al'verde. Plus rien n'existait autour de nous, ou plutôt, je dépassais leur présence. Les cris s'élevaient dans la foule, clamant le nom de la Mandalorienne. Tandis qu'au milieu des cris, un souffle parvint jusqu'à moi. "Amusez-vous bien patron". La voix de Lyren perla jusqu'à mes tympans, telle une goutte de pluie coulant sur une vitre de transparacier. Merci…

- Honneur aux dames.

Je m'apprêtais à contrer la moindre de ses attaques, toutes plus violentes les unes que les autres… Et je ne fus pas déçu. Vitesse, technique, force… Les Mandaloriens se trouvaient être de fantastiques combattants. Vraiment intéressants. Plus je l'affrontais, plus cette dernière m'intriguait. Comment allait-elle vouloir terminer ce combat ? Première blessure au torse a-t-elle dit ? Bien. Il sera juste dommage d'abîmer le corps d'une femme avec un sabre laser… Par pur fair-play, je n'usais jamais de la Force contre elle. Même si, chose que personne n'ignore, les Mandaloriens ne craignent rien. C'en était, à mes yeux, un manque de respect que d'utiliser la Force pour un duel amical. Et puis, je n'avais pas non plus envie de dévoiler l'ensemble de mes cartes. Quiconque un tant soit pu intelligent, ne pouvait ignorer les faits… Un potentiel ennemi peut se cacher n'importe où… D'un bond, je remis une bonne distance entre nous.

- Il est fort agréable d'affronter un adversaire de votre trempe. Vous m'en voyez honoré. Vraiment. (Non sans rester sur mes gardes, je continuais à lui parler.) Je comprends mieux pourquoi votre clan vous respecte autant… Viveka Eldar.

Il serait de mauvais goût d’utiliser mes avantages cybernétiques et comme ils ne sont pas forcément connus, ce serait mettre de l’avant une carte que je préfère garder pour plus tard. Et puis du reste, y aller à l’ancienne, ça ne fait jamais de tort. Comme je le dis souvent, trop se fier aux avantages conférés par la technologie ou une faculté X, c’est se rendre aveugle à tout ce qui fait la versatilité du champ de bataille. J’ai peut-être perdu un œil, qui a ensuite été remplacé, mais je ne suis pas aveugle pour autant. Une chance que cette pique permet de résister efficacement aux sabres laser parce que mon équipement conventionnel n’est pas fait pour ce genre de combat. Pour commencer, en général, je ne suis pas si près de l’action. Je suis plus tireuse d’élite. Mais encore là, cela ne me dérange pas outre mesure. Il faut savoir s’adapter aux situations, après tout.

Nous échangeons plusieurs coups qui sont bloqués de part et d’autre. Son arme est plus maniable que la mienne mais je sais profiter d’une allonge dont il ne dispose pas. Et même si techniquement pareille arme ralenti l’exécution des mouvements, je m’en sors suffisamment pour que le combat ne se termine pas en dix secondes, montre en main. Je ne comprendrai jamais pourquoi certains ne voient pas la nécessité d’un combat amical. Vraiment. Quand on y pense, c’est essentiel. Taper sur des étrangers pendant une mission je veux bien mais ce n’est pas pareil. On n’a pas vraiment le temps d’admirer la technique, on lutte pour sa vie. Et je puis vous assurer que c’est vraiment dommage. Certains de mes adversaires, aujourd’hui décédés, avaient des styles vraiment fascinants à étudier. Mais bon. On peut se lamenter sur ce qu’on n’a pas ou se concentrer au contraire sur ce qu’on a.

C’est aussi très bien de varier le type d’adversaire qu’on affronte. Il y a une différence de style entre un jedi et un mandalorien et cela se sent dès les premiers échanges. C’est vrai que ce n’est pas tous les jours qu’on affronte des utilisateurs de la Force, aussi… Si tel était le cas, sans doute serait-ce un peu moins dépaysant qu’en ce moment. Encore une fois je ne m’en plains pas. Tout défi est une bonne chose, en fait, pour se permettre de se dépasser. Je ne dis pas que c’est toujours possible… Mais Ça ne m’empêche pas d’essayer! Je me demander qui va réussir à verser le premier sang. Enfin. Premier sang. On s’entend pour dire qu’avec une telle arme, on n’obtient pas grand sang… Mais vous avez compris le principe. Et la même chose peut se dire de l’arme que je manie. Pas trop de chance que ça arrive non plus j’ai envie de dire. Mais c’est sans importance. On se bat, là. Franchement.

Nouvelle passe d’arme, nouvel échange. Je dois dire que je l’ai senti passer celle-là. Quelqu’un de moins expérimenté arait très certainement été déséquilibré par un coup pareil, ce qui aurait créé toute une ouverture pour le coup menant à la victoire. J’encaisse, plutôt, mais je vous le dis. C’est le genre de coup qu’on n’aime pas devoir encaisser trop souvent. Certains diraient que ce serait la moindre des politesses de laisser gagner mon adversaire. Ne partageant pas cet avis, je continue de l’affronter avec le sérieux qu’un tel duel demande. Le laisser gagner? Allons donc. Ce n’est pas une recrue insécure qui a besoin d’être réconforté face à ses compétences. C’est un jedi de haut niveau. Par-dessus le marché, il ne devrait pas rentrer au temple en pleurnichant s’il perd : où serait ce mythique contrôle des émotions, sinon? Et si je perds? Ce ne sera pas par faute de talent mais bien par manque de vigilance.

On apprend énormément de ses erreurs…

Ce combat revêtait plus une notion d'amusement, voir peut-être même de dépassement de soi que d'un combat à mort qui se serait terminé par la disparition de l'un ou de l'autre. En ce qui me concernait, je n'en avais aucune envie. Retourner à la Force est une chose, le faire ainsi, une autre. Et puis trop de connaissances m'échappaient encore. Trop de savoir m'étaient inconnus. Pour tout dire, je regrettais parfois de ne pas avoir une vie aussi longue que certaines races. Pire encore, je regrettais de ne pouvoir être immortel. Tant de connaissances, de nouvelles choses dont j'ignorais encore l'existence. Mais le sujet n'était pas celui actuel, ce combat, ou devrais-je même dire ce duel me plaisait réellement de plus en plus. Cette femme, Mandalorienne de surcroît m'offrait des passes d'armes impressionnantes. Certains coups fusaient si vite que le regard non habitué n'aurait pu décemment comprendre ce qu'il se déroulait devant lui.

Tantôt face à moi, tantôt dans mon dos, je percevais les regards de mon équipage se poser sur moi, étudiant les fais et gestes du Jedi qu'ils accompagnaient jour après jour depuis notre rencontre. Jamais encore ils ne m'avaient vu ainsi, le sabre à la main, et le sourire aux lèvres. Presque amusé par ce jeu. D'un mouvement bref et incroyablement puissant, j'enchaînais plusieurs attaques. Une telle force déployée aurait eu tôt fait de pousser un adversaire dans ses derniers retranchements, voir carrément le faire chanceler. Ou, dans le pire des cas, le faire tomber à ma merci. Sauf qu'il ne s'agissait nullement d'un adversaire comme les autres. Coriace, avec une volonté de fer et une capacité inné pour le combat. Intéressant. Distinguer ses attaques avant même qu'elles n'arrivent, les contrer au moment précis où ces dernières arrivaient sur moi, et, plus délicat encore, réussir à utiliser la force cinétique utilisée pour la renvoyer contre son adversaire. Les livres nous apprenaient de nombreuses choses, tout comme les holocrons, mais la pratique reste ce qu'elle est. Et cette dernière me faisait malheureusement défaut. Ne jamais montrer ses faiblesses ou ses doutes. Mon Maître me l'avait ô combien de fois répété cette phrase. Son rôle dans l'Ordre, le nombre de chasses et ma décision firent de moi ce que je suis désormais.

Nous ne pouvions décemment réussir à vaincre notre adversaire sans user d'un stratagème pouvant être considéré comme irrespectueux, voir violer le code des duels. Me servir de la Force ne pouvait être une chose que j'acceptais de faire. Pas plus que me servir de mon second sabre. Non. Bien au contraire. L'honneur des Mandaloriens m'imposait une chose. Fiers combattants n'acceptant que peu la défaite, et encore moins la lâcheté. De plus, sur cette planète, je représentais l'Ordre Jedi. Nous étions encore trop peu pour pouvoir nous considérer comme une manne puissante qu'attendait la Galaxie pour la libérer du joug des Sith et du Consortium. Nous étions Chevaliers, Padawan ou Maîtres. Hommes et femmes qui combattaient pour la lumière et la justice. La Justice… D'un revers du sabre, je repoussais son arme, une nouvelle fois. Ce coup manqua de me faire reculer. Chose que je fis, de moi-même. Reprenant mon sabre tel qu'au début du duel, je fixais le regard de la Mandalorienne. Calme. Presque trop.

- Nous sommes parvenus à un duel qui sied un peu trop à mes attentes. Toutefois… (Mon sabre s'éteint, et, délicatement, je le range à sa place.) Je ne saurais vous vaincre. Votre puissance mérite respect et honneur Viveka Eldar. Ma sagesse me fait comprendre qu'il y a des combats que l'on ne peut gagner sans y laisser plus qu'une égratignure.

Mes mains se portèrent sur les sangles croisant mon torse, mes doigts pinçant le cuir noir, les attaches se défirent, dévoilant ma peau pâle. Ouvrant les bras, je m'adressais à la Chef Mandalorienne.

- Première blessure au torse… Et que la Chef soit acclamée par son clan. Avec tous les honneurs qui lui sont dus.

Ah bon? On arrête de se taper dessus? Remarquez que je m’amusais bien, moi. Le combat est évidemment une part de notre culture. C’est le dépassement de soi, confronter ses faiblesses et en faire des forces, apprendre de ses erreurs pour ne plus les répéter… Il y a bien plus à un affrontement que de la simple violence. Malheureusement, les gens ont tendance à oublier cette réalité pourtant évidente. Et j’ajoute que bon, techniquement, la façon dont il met fin au duel est peu orthodoxe et que dans un clan plus traditionnaliste, cela aurait fait d’un rien une montagne en disant que c’était faire montre de faiblesse, etc., etc. mais ici, oui, on respecte (plus ou moins) la tradition mais on essaie surtout d’innover. D’inclure dans notre mode de vie des éléments venant de partout. On peut apprendre des autres. Énormément. C’est sûr et certain.

Donc, s’il veut mettre fin au duel, on met fin au duel. Je lui fais quand même une blessure au torse, rien de bien méchant mais tant qu’à… Voilà. Un beau « V » sur le torse. Rien que le bacta ne guérira pas. Et pas des tonnes. Le kolto aussi ou tout autre agent soignant. Voire la guérison de Force en fait, quand on y pense. Le clan est content, l’équipage de Dante moins car ils avaient parié contre moi et maintenant, certains de mes frères et sœurs d’armes sont plus riche qu’avant. Pas de beaucoup, franchement, on ne veut pas les dépouiller de leurs avoirs. Mais un petit peu quand même. Ça vous apprendra à parier contre les mandaloriens. Les jedis ne sont pas formés pour la guerre. Nous oui. Gardiens de la paix serait plus exact et le combat n’est pas systématique chez eux contrairement à nous. Donc oui, avec ou sans la Force, nous pouvons en triompher. Je ne dis pas qu’ils sont nuls.

Je dis que leur réputation, et celle des siths et des chevaliers impériaux est surfaite. C’est tout. On me dira qu’on peut dire la même chose des mandaloriens et je suis parfaitement d’accord, soit dit en passant. Ça n’a l’air de rien mais bien franchement, avec toutes les rumeurs qui circulent, démêler le vrai du faux devient presque un travail à temps plein et je n’ai certainement pas le temps pour ça. Bref. Nous retournons à la fête et les discussions et les rires reprennent avec encore plus d’intensité. Et si une certaine mandalorienne, miraluka de surcroit, de ma connaissance était là, je lui aurais demandé de prendre des photos pour ensuite faire des dessins de diverses scènes. Mine de rien, c’est une as du crayon. Clan Skirata, par contre. Dommage. Pas que ce soit un mauvais clan. Simplement, elle ne passe pas suffisamment nous voir… Sauf quand une certaine forgeronne est là.

Mais je m’égare. Les réjouissances continuent jusqu’à très tard dans la nuit et je finis par raccompagner dans les quartiers des invités, c’est-à-dire une vraie de vraie maison avec tout le confort allant avec. Certains sont moins en état de marcher que nous. Quoi, tu ne pensais quand même pas qu’on allait te faire dormir dans ton vaisseau? Le déjeuner est à huit heures. J’espère que vous avez un bon appétit. Et il y a un remède ancestral contre la gueule de bois dans une jolie bouteille ouvragée pour un souffleur de verre du clan. Ça peut vous être utile. Pourra vous être utile demain matin, précisais-je. Ceci fait, je retourne à mes propres quartiers. Moi aussi j’ai besoin de dormir, voyons! Myrianova m’attend. Nous discutons encore un moment. Évidemment qu’elle est méfiante, celle-là. Mais en même temps, bon, la prudence ne fait jamais de tort. C’est pour ça que je dors avec une arme sous mon oreiller…

Le combat se terminait alors ainsi. Viveka me marqua le torse, comme il était convenu avant que le duel ne commence, d'une magnifique marque à la façon dont on marquerait son bétail. Amusé, je la remerciais. Non pas que le fait qu'une Mandalorienne vienne à accepter la victoire ainsi, mais plutôt de son ouverture d'esprit. Certains clans, et je le savais de part mes recherches, n'auraient guère acceptés une telle réaction de ma part. Le Clan Eldar, et je l'ajouterai aux archives lors de mon retour, semblait bien pour enclin à l'ouverture que d'autres. Allant jusqu'à faire part de sa sympathie pour d'autres peuples. Les Coynites n'étaient peu différent d'eux en somme. Respectant les valeurs guerrières et n'utilisant leur arme que pour un affrontement, aussi, une arme sortie, doit être utilisée avant d'être rangée. Principe et valeurs guerrières Coynites que je ne doutais pas retrouver ici. Mais peu importait. Les sangles enserrant mon torse retrouvèrent leurs attaches respectives. Remontant ma tenue sur mes épaules, je vis l'arrivée d'Unshra et de Lyren, passablement éméchés, et surtout, libéré de certaines contraintes financières. Voilà les risques encourus lorsque l'on pari.

Lyren me posa la question qui lui brûlait les lèvres. Pourquoi avoir réagit ainsi ? Elle qui avait parié gros sur ma victoire. Souriant, je lui expliquais mes raisons. Le résultat m'importait qu'assez peu, seul le cheminement se trouve utile à celui qui désire apprendre. Sans doutes que ma réponse revenait à lui dire, tacitement, que j'avais envie qu'elle se fasse délester de quelques crédits, mais était-ce important ? Unshra, saoul et un peu trop avenant au goût de Lyren, passa son bras mécanique désarticulé par-dessus ses épaules. Son bras de fer avec la géante Mandalorienne avait laissé quelques traces, pas assez pour que ce ne soit pas réparable, juste que, pour ce soir, un seul bras lui serait utile. Lever un verre pour le vider dans sa gorge pouvait se faire à une main. Un lui fit part d'une chose que je doute oublier un jour. L'argent ne vaut rien pour celui qui sait où se trouve la véritable valeur des choses. Tout en les regardant me précéder je me rendis compte à quel point je ne les connaissais que trop peu.

Que ce soit l'un ou l'autre, ils restaient toujours dans une sorte de mutisme lorsqu'ils venaient à être mit en avant. Ou plus encore lorsqu'une question concernant leur passé se trouvait posée. Unshra, ancien soldat Républicain… Voilà donc qui tu es réellement. Tandis que nous reprenions les festivités, les verres se vidant maintes et maintes fois ; Lyren se débarrassait de l'étreinte de son compagnon de voyage, préférant aller chanter auprès de la géante Mandalorienne. Apprendre à vivre, sortir des archives et découvrir les choses "sur le terrain"… Me paru si familier et si lointain à la fois que je pris plusieurs minutes avant de lever mon verre, debout devant la table. Et, chose n'étant pas coutume qui sembla presque faire peur à mes compagnons, je me mis à élever ma voix dans l'assemblée.

- A Viveka Eldar ! Championne du Clan Eldar !

Des voix s'élevèrent à leur tour, scandant le nom de la chef Mandalorienne. Tous levèrent leurs verres dans sa direction. Unshra m'offrit un clin d'œil complice, comprenant ma volonté. Une fois de plus, j'avais compris une chose, mon désir de connaissance s'agrandit alors. Pouvions nous réellement nous considérer comme "amis" après ce duel ? J'en doutais encore… Et al question perdura durant jusqu'à tard dans la nuit. Si tard que les premières lueurs de l'aube parvinrent jusqu'à mes yeux. Sans que nous ne puissions dire la moindre chose, Viveka nous invita à la suivre jusqu'à des maisonnées respectueusement grandes. M'expliquant qu'il s'agissait du quartier des invités, après m'avoir indiqué notre demeure, je poussais la porte, et pénétrant dans la pièce éclairée par des supports accrochés sur les murs, mes bras déposèrent un Unshra complètement ivre et endormi sur une sorte de canapé aux couleurs du Clan Eldar. Vu son état, le lendemain matin serait ô combien douloureux.

Quoique la bouteille dont venait de me parler Viveka se trouvait non loin de lui, avec son habitude ancestrale, la première chose qu'il ferait en se levant, serait de vouloir vaincre le mal par le mal. Et quoi de mieux que de descendre d'une traite la première bouteille venue. Que ce soit de l'alcool ou… Du lait de Bantha caillé.

Lyren était monté à l'étage, me laissant quelques secondes, seul. A mon tour je gravis les marches qui me menèrent à une seconde chambre, juste en face des escaliers. Détachant une dernière fois, pour aujourd'hui tout du moins, les sangles de ma veste, et après l'avoir déposée sur le lit, mes bras s'étirèrent. La Force venant à moi, la marque sur mon torse disparue presque instantanément. Voilà donc une bonne chose de faite. J'espérais seulement que Viveka ne le prendrait pas mal… On frappa à la porte. Ouvrant cette dernière délicatement, je sentis le parfum de Lyren, ou plutôt l'odeur de ces bâtons qu'elle fumait sans cesse. Sans gène d'aucune sorte, elle pénétra dans la chambre et se laissa tomber sur le lit.

- Putain ta chambre est superbe Dante, j'aurais du prendre celle-ci en fait.

Que ce soit l'ivresse ou juste l'envie d'être ici, l'idée qu'elle soit sur mon lit me poussa à lui répondre, platoniquement.

- Nous pouvons échanger si tu le désires. Ce n'est nullement un problème pour moi.

Elle me regarda, tira plusieurs bouffées sur son bâton, souris et me fit part des raisons qui la poussèrent à venir me voir. Que pensais-je des Mandaloriens ? Et plus précisément de ce Clan un peu trop amical à son goût. Telles étaient ses questions. Mes réponses furent bien simples. Rien. J'observais, apprenais, mais ne jugeais jamais. Leurs mœurs guerrières prévalaient sur une quelconque envie de nous tuer durant notre sommeil. Idée que la jeune femme ne semblait pas partager. Si tel fut leur envie, pourquoi ne l'avaient-ils pas fait plus tôt ? Interloquée, elle sourit, se leva du lit et s'approcha de la porte, tout en sortant de la pièce, ajouta une phrase qu'elle seule osait proférer.

- T'es vraiment un drôle de Jedi, Dante. Finalement, je crois bien que l'autre crétin n'a pas tort lorsqu'il dit que croiser ta route fut la meilleure chose qui lui soit arrivée. Aller, bonne nuit.

Drôle de Jedi ? Peut-être. Il était connu que, par le passé notre Ordre eu dans ses rangs divers Guerriers, Maîtres et Chevaliers. Certains plus ouverts que d'autres. Mais tous portés par la volonté de protéger la Justice et la Liberté dans la Galaxie. Prenant place sur le sol, en position de méditation – la nuit étant bien trop avancée pour que je puisse trouver le sommeil –, je pris le temps de faire le point sur cette journée et sur tout ce que nous avions vécu jusqu'à lors. Quelque chose vint alors à moi à travers la Force. Un trouble. Une sensation désagréable. Qui me quitta presque aussitôt. Un visage, les courbes d'une femme m'apparurent. Distinguer les informations dans la Force, voilà donc un lien qui m'échappait. Lors de mon retour, je rendrais visite aux Prophètes, eux sauront peut-être de quoi il en retourne…

* *
*

Sentant la caresse des rayons du soleil sur mon visage, j'ouvris les yeux, le temps s'était écoulé inlassablement. Me relevant, et après un rapide passage dans une salle où l'eau me tira de ma méditation, j'entrepris de rejoindre mes compagnons. A l'oreille, je sus déjà ce qu'il se passait. L'ivresse du soir venait de laisser la place à une douloureuse migraine chez Unshra, obligeant presque – de manière contractuelle – Lyren à hurler des insanités dans ses oreilles pour le pousser à jurer de plus belles. La bouteille vidée sur mon conseil, le remède paru faire son effet sur les deux énergumènes. Prenant mon comlink, je donnais des ordres à M4-Y8, afin qu'il prenne les dispositions pour terminer les réparations entamées la veille sur l'Aile Grise.

Dans quelques à peine, nous quitterions cette planète. Du coin de l'œil, je perçu Unshra qui observait la bouteille vide avec un certain intérêt. Le breuvage, malgré une odeur âcre, possédait effectivement une capacité à chasser les démons de l'alcool. Peut-être que Viveka accepterait de nous en céder une… Nous verrons bien au moment du départ. Reprenant la direction du vaisseau, je me rendis compte qu'énormément de choses s'étaient passé en une nuit. Outre le bras d'Unshra pendant sur son flanc, la présence de Lyren dans ma chambre me fit prendre conscience d'une chose. Cet équipage devenait un peu plus chaque jour ma famille…

Saluant les Mandaloriens que nous croisions, certains répondirent avec un sourire, d'autres, sans même dissimuler leur désintérêt pour notre présence, mais tous le firent. Sans exception. Honneur et respect du Resol'Nare. Arrivés devant le vaisseau, M4 en plein travail, je lui fit part de mettre cela de côté pour quelques minutes, le temps qu'il répare le bras d'Unshra. Un Mandalorien vint nous chercher, leur chef nous attendait. Quelle heure était-il ? Nous avions été invités à sa table. Impossible de refuser une invitation. Sans compter que l'estomac se faisait sentir, mais pas que lui… Il me fallait m'entretenir avec Viveka sur un point bien plus important. Si une guerre éclatait dans la Galaxie, accepterait-elle de nous prêter main forte ?

Le reste de la soirée s’était bien passé et je pu regagner mes quartiers tranquille, par la suite. Myrianova insista pour que nous laissions quelques sentinelles pour surveiller la maison des invités et je savais pertinemment que même si je ne donnais pas la consigne de le faire, ils le feraient quand même. Le clan protège le clan. Après, bon. S’ils avaient voulu faire quelque chose en traitre, attendre aurait été en effet logique mais sérieusement, je vois mal comment ils s’y prendraient. Il y a toujours des patrouilles ici. Nous sommes un peuple guerrier vivant avec une fière tradition militaire. Certainement que nous observons la discipline et ce qui est de facto nécessaire pour un fonctionnement intelligent. Non, ce serait céder à une paranoïa facile que de se mettre à les suspecter. Je dormais quand même avec une arme à proximité, ça c’était bien certain.

Mais je ne dormis pas mal cette nuit là car il y avait des étrangers au village. Même que le lendemain, comme à l’habitude, j’étais debout avant l’aube, à m’entrainer et à me maintenir en forme. Myrianova vint me rejoindre et je ne pus s’empêcher de lui passer un commentaire. Alors, pas d’assassins jedis dans la nuit, venus pour nous tuer dans notre sommeil? La colosse en armure laissa entendre un grognement mécontent. Ah parce que tu aurais voulu une attaque nocturne? Des fois, je me dis que tu aimes trop te battre pour ton bien. L’entrainement se poursuivi pendant une bonne heure puis nous nous sommes rendus aux cuisines communes du clan où la nourriture pour les grands repas étaient préparés. Bien sûr que la cheffe de clan allait participer. Ce serait montrer le mauvais exemple, sinon, et cela ne fait jamais un clan fort, prospère ou encore, bien sûr, honorable.

On pouvait penser que les mandaloriens, ce peuple énigmatique, mangeaient des choses étranges au goût étrange et aux propriétés étrangement étranges. Mais non. oeufs, bacon, crêpes, gaufres, pain doré, fruits frais, saucisses à déjeuner, jambon, céréales, etc. Bien sûr, tout était local. Aucun produit d’importation. Cela faisait partie de la tradition. J’avais intégré toutes sortes de recettes intéressantes venues d’ailleurs mais la règle restait la même : tout doit être fait localement. De nouvelles cultures avaient été introduites en serres pour éviter une contamination par de la flore étrangère mais sinon… Je suis d’accord, la tradition est importante. Mais nous sommes des progressistes malgré tout. À force, la tradition étouffe, la tradition provoque la stagnation et on se concentre sur une gloire passée au lieu d’aller la chercher, cette gloire, d’en créer une nouvelle. Mais bon. Disons que…

Il est trop tôt pour de la philosophie. Et en plus, le repas est prêt donc je demande qu’on aille chercher nos invités et qu’on envoie un mécano ou deux pour aider avec les réparations. Évidemment, à heure fixe, nous commençons à manger, ce qui fait que le jedi et son entourage arrivèrent un peu après le début du repas. En un sens, c’est plus facile pour eux car si on avait attendu, il y aurait eu tout le gênant questionnement sur leurs gueules de bois et les folies de la veille. Non, là ils arrivent et naturellement, la conversation évolue pour les englober également. Et oui, évidemment qu’ils vont dire que ça ne goûte pas pareil. Si on enlève les rehausseurs de saveur et tout le chimique, il est possible que ça goûte différemment. Et non, je ne suis pas une fanatique radicale du bio. Au contraire, nous avons fait certains croisements spécifiques pour protéger nos espèces les plus faibles.

Nous arrivions tous trois, précédés par un Mandalorien en armure. L'homme était grand, trapu, et semblait boiter légèrement. Le souvenir d'un combat qui s'était mal terminé pour lui. Personne ne dit rien sur ce point, pas même Lyren qui, pour une fois, su tenir sa langue. Pour tout dire, elle était encore sous le coup de ce qu'il s'était passé la veille au soir. Notre discussion, ainsi qu'une nuit très certainement sans rêves, avait du avoir raison de son habituelle volonté à lancer des piques bien senties à qui veux l'entendre. Unshra faisait des cercles dans le vide avec sa prothèse, vérifiant sans nuls doutes que les réparations faites par le droïdes correspondaient à ses attentes. Pour ma part, je restais silencieux, attendant de pouvoir discuter avec la Chef du clan. Mon idée la concernant ne m'avait pas quittée durant notre marche. Plus encore, elle s'affinait à chacun de mes pas, me donnant de plus en plus réflexion. Finalement, une table immense s'ouvrit devant nos yeux. Effectivement, le premier repas du jour se devait d'être aussi copieux que le dernier… Et peut-être même autant que les autres. Les Mandaloriens nous virent, et poliment nous saluèrent tour à tour. Les discussions allaient bon train, quelques boutades concernant les terminaisons nerveuses se situant au fil des cheveux d'Unshra, rapidement répondues par une grande claque dans le dos et une énième pinte levée. Le Mandalorien m'invita à le suivre. Leur Chef devait très certainement m'attendre à sa table. Parfait. Cette discussion, pour le moment tout du moins, ne concernait nullement mon équipage. Force est de constater qu'actuellement, ils ont bien d'autres sujets à échanger. Comme la différence notable entre les aliments qu'ils consomment habituellement – liquide et alcoolisés pour la plupart – et ceux qui nous étaient présentés.

Saluant Viveka d'un mouvement du buste vers l'avant. Je prenais place en face d'elle. Ici, personne n'était mis à l'écart. Vieillards, femmes, enfants, tous se trouvaient attablés sans distinctions d'âge ou de rang. Les Mandaloriens semblaient réellement plus ouvert dans leur Clan que la plupart des Républicains… Guerres de classes et d'intellectuels. Je trouvais ça particulièrement agréable. On me déposa une chope remplie d'un liquide noirâtre, l'odeur qui s'en échappait, à la fois âcre et délicate, me réchauffa le cœur. Une assiette tendue, de la viande – du Bantha peut-être –, des crudités… Bref… Tout ce qu'il fallait pour nous nourrir copieusement.

- Je vous dois d'amples remerciements Viveka. Vous êtes une hôtesse hors du commun, je ne peux le nier. (Goûtant le liquide qui s'avéra brûlant, je repris, d'un ton plus bas.) Je souhaiterais m'entretenir avec vous. Ici ou plus tard, comme il vous conviendra… D'un sujet d'une certaine importance.

Mon sabre tinta à ma ceinture. Un enfant, à peine plus âgé que d'une décennie venait de tenter de le prendre. Ceci n'est pas un jouet… Heureusement, mon sourire, ainsi que mon regard amusé le contenta. Il commença à me poser des questions, intrigué par ma tenue tout autant que par mon arme. Si je n'étais pas Jedi, ce serait sans aucuns regrets d'aucunes sortes que je rejoindrais les rangs de Viveka, combattre aux côtés de ces hommes et femmes remplis d'honneur et de fierté… Me paru quelque chose de fondamental. Toutefois, nous nous étions retrouvés ici par la force des choses, ou plutôt, car la Force nous y avait conduit. Le fait est avéré que lorsque la Force décide d'une chose, c'est qu'il y a une raison…

- Qu'est-ce donc que cette boisson ? Mes connaissances en nourriture se limites à ce que l'on nous sert au Temple… Et les aliments Coynites…

Tant mieux, nos invites sont arrivés pas trop amochés. Quoi? Ce n’est pas moi qui ai parié contre eux, mon portefeuille est intact. Mais… Certains n’apprennent jamais. Nous sommes très « joueurs » dans le clan. Quand chaque combat pourrait être votre dernier, pas le choix que de trouver satisfaction dans les petites choses simples. Son équipage se mêle aux miens et lui vient s’asseoir à ma table. Je n’aurais pas eu de problème à ce qu’ils viennent tous à ma table, remarquez. Ce n’est pas moi qui les ai envoyés ailleurs. Sans doute a-t-il présumé que ce serait mieux ainsi. Enfin bon, le voilà installé et il semble vouloir parler sérieusement. Quoi, si tôt? Je sais que techniquement les jedis n’ont pas le sens de l’humour mais quand même. Les mandaloriens oui! Enfin. Dans une certaine mesure. Mais là n’est pas la question. Il veut parler? Soit. On va parler.

Pas de problème pour moi. Enfin. Quand les petits auront satisfait leur curiosité. Je n’ai pas d’enfants mais un enfant dans le clan est l’enfant du clan. Tout le monde s’occupe des jeunes. Ça leur donne une vision plus vaste. Différentes valeurs, différents tempéraments, différentes idéologies… Oh à la fin de la journée, c’est le fils d’untel ou la fille d’untel. Mais bon. Je les chasse d’un geste de la main. Allez, ouste, le jedi veut me parler que je leur dis. Ils nous laissent et vont s’amuser ailleurs. Tant mieux. Je me sers à boire et j’écoute sa question. Je lui explique que c’est notre version du caf qu’on boit ailleurs dans la galaxie. Le truc, par contre, que je lui explique, réside toujours dans quantité vs qualité. Les variétés industrielles donnent plus de tasse par pot… Mais la richesse et l’arôme ne sont pas là. Enfin. Pas selon moi. Et comme ici tout ce qu’on mange on le produit, ça fait partie…

Bah ça fait partie de la mentalité, du clan, tout ça. Et je lui donne un petit cours rapide sur notre gastronomie. Après quoi, je lui fais goûter ceci et cela pour voir ce qu’il aime ou non. Après tout, c’est quand même le premier repas de la journée, quoi. Mais je ne suis pas dupe. Je me doute de ce dont il veut parler et je mettrais ma main au feu (la prothèse, ça fera moins mal) que cela aura un caractère politique. J’espère pour lui qu’il n’espère pas nous recruter dans sa guerre. Il y a déjà les Skirata qui bossent pour la République. Alors, pour tester un peu l’eau, je lui parle de notre clan, comme quoi nous ne sommes pas un clan comme les autres. Déjà, nous n’avons aucun intérêt à devenir plus gros, plus important. Un chef peut facilement parler avec deux cent personnes, connaitre leurs noms. Leurs visages. Il ne peut pas le faire rendu à deux milliers d’individus. Certainement pas.

Avec un implant, peut-être. Mais pas naturellement. C’est le côté famille, le fait que nous soyons soudés qui fait la vraie force du clan. Et tous, nous sommes unis derrière un objectif : le dépassement de soi. Et le dépassement de soi ne se mêle pas de politique. Penses-y, que je lui dis. Si le plus grand guerrier dans la pièce, est un jedi, c’est lui que je dois affronter. Si dans la pièce d’à côté, c’est un sith, même principe. Mais si je suis allié à l’un, je ne peux pas tester mes limites avec l’un ou l’autre. Et ça, c’est contre notre philosophie. Je lui raconte ensuite quelques faits d’armes du clan contre divers groupes et factions à travers le temps. Et toujours, nous sommes apolitiques. La seule exception est si on doit se battre pour les mandaloriens. Nos frères et sœurs des autres clans. Sauf le clan maudit, le clan Lone. Mais je parle, je parle, que je lui dis. Et toi, de quoi tu voulais parler?

Viveka parlait, encore et encore. M'expliquant les us et coutumes alimentaires de son Clan. Toujours priorisé la qualité à la quantité. Nourrir les gens le mieux possible, et cela, dans le respect de ce qu'ils cultivaient ici. Le respect d'autrui, une notion qui manquait à bien trop de peuples et de politiciens. Qu'ils soient Moff ou Sénateurs, parfois seul l'appât du gain leur importait. C'en était incompréhensible pour un Jedi, mais pas pour moi. La bibliothèque m'avait ouvert de nombreuses portes, offert bien des questions sur la galaxie. Tout un chacun agissait à sa manière, selon ses désirs et parfois même ses pulsions. Que ces dernières soient violentes, élitistes ou purement désintéressées. Nous continuions à parler, et mon esprit imaginait leur vie. Ils se délectaient de peu, tout en restant de fiers guerriers. Son Clan et les Jedi pouvaient se ressembler en de nombreux points ; se contenter de peu, n'agir que lorsque cela s'avérait nécessaire. Les enfants prendraient un jour la suite de leur Clan, tout comme les Padawan remplaceraient tôt ou tard les Jedi retournés à la Force. C'était ainsi, l'univers n'était qu'un immense cercle qui se répétait à l'infini.

Nous continuions à parler gastronomie, et je dégustais de nombreux mets, tous plus agréable en bouche les uns que les autres. Des fruits, des légumes, quelques douceurs même faites mains par un membre de leur clan. Un monde entier de saveurs s'ouvrait à mon esprit intellectuel, tant de connaissances qui m'échappaient. Je ne désirais qu'une chose à ce moment précis, pouvoir posséder un holocron vierge et y rentrer l'ensemble des informations que je pouvais puiser ici, afin de les ajouter à la bibliothèque pour les générations futures. Tant d'informations et de savoir qui s'ajoutaient à mon cerveau. Languissant d'en savoir plus, je restais toutefois calme en ces circonstances qui n'auraient pas manqués de me faire passer pour un fou. Qui plus est si l'on me considère comme ce que je suis, un Jedi. Toutefois, il était temps de reprendre le cours de notre discussion et la diriger vers quelque chose de moins… Légère.

Certes, Viveka me l'avait clairement exprimé, son Clan ne désirait aucunement s'instiguer dans une guerre ouverte. Malheureusement, si une telle chose venait à éclater dans la Galaxie, tous les peuples seraient prit à partie. Civils, comme militaires. Et toutes les forces armées de la Galaxie ne pourraient rivaliser éternellement avec une coalition en l'Empire et les Sith… Pas plus de quelques mois, voir une poignée d'année. Tout aussi puissante soit son Clan, ils risqueraient d'être défaits rapidement. Voilà pourquoi je lui exprimais mon idée. Rejoindre les rangs de la République, de manière non officielle si elle le désirait. Des Mandaloriens s'étaient déjà rendus à nos côtés durant les précédentes guerres, d'autres préféraient se lier avec l'Empire. Chacun ses choix. Continuant mes explications, je lui fit part de ma crainte concernant la destruction de ma planète d'adoption : Coyn. Les Coynites, bien que de valeureux guerriers n'étaient pas en capacité d'affronter des croiseurs Impériaux. Bien loin de là. Ma demande était simple. Si Viveka l'acceptait, son rôle, ainsi que celui de son Clan serait de protéger cette planète. Nul investissement plus important que cela, pas de combat ouverts au sol, ni même dans l'espace. Pas d'affrontement direct. Et si cela venait à atteindre leur planète, ils auraient, une nouvelle fois, une place sur laquelle s'installer.

Regardant le fond de ma tasse, je ressentis une nouvelle fois cette sensation étrange dans la Force. Comme une vague de chaleur qui me traversait de part en part. Les Mandaloriens possédaient une force incommensurable, et sans leur aide, je doutais qu'une telle guerre puisse se terminer sur une victoire de la République. Bien entendu, pour ma part, la politique n'était en rien un intérêt conséquent, plus encore une obligation tacite due à mon rang qu'autre chose. Et cela, je ne m'en cachais pas. Le Conseil le savait, Lucius le savait. Profiter des connaissances du monde, voilà mon but, ainsi que pouvoir les faire perdurer à travers les âges tel que mes prédécesseurs l'ont faits. Personne par la guerre ne devient grand… Je ne suis pas un guerrier, je suis un sage… Un Jedi.

Quel que serait sa réponse, positive ou non, je la respecterais. La chef du Clan Eldar avait été claire avec moi, ils n'accepterait pas de se lancer dans une guerre, quelle qu'elle soit. Néanmoins, je ne parlais pas réellement de guerre, mais de protéger un peuple, des valeurs, et surtout, des vies…

- Qu'en penses-tu Viveka Eldar… Cela serait un honneur pour moi de pouvoir un jour te considérer comme étant ma sœur d'arme…

« J’en pense que je ne peux accepter pour deux raisons. La première est politique. Coyn est affiliée à la République Galactique. La protéger nous amènerait sur le terrain glissant de la politique. Il y a une différence entre faire des missions pour une faction et s’impliquer massivement dans une faction. Et c’est une différence qui compte pour beaucoup quand la guerre fait rage au travers la galaxie au grand complet.

La seconde est familiale. Je dis non pour moi. Ma famille, mon clan, doit participer à la décision. Chacun d’entre eux me fait confiance, certainement mais ils ne me suivent pas aveuglément. S’ils sont d’accord pour défendre ta planète, la majorité aura parlé. S’ils sont du même avis que moi, ma réponse n’aura pas changé et restera non. Et je ne suis pas très diplomate. Je ne m’excuserai pas de faire ce que je juge nécessaire. Ça non. »

Protéger une planète demande une logistique considérable. Une flotte, pour protéger en orbite. Des installations défensives au sol. Un plan. De la synergie entre les différentes forces de combat qui seront impliquées. Du temps. De l’investissement. Et nous ne sommes pas un clan de plusieurs centaines voire milliers d’individus comme les Skirata. Nous sommes quoi? Deux cent, en forçant? Et je suis contente de garder le clan aussi petit. Pourquoi? Parce qu’en tant que cheffe, je peux connaitre tout le monde. Mémoriser deux cent noms, deux cent visages, c’est bien plus facile que deux mille. Et ce n’est pas juste une question mathématique, non. Il y a le lien de proximité, aussi. Les plus gros clans ne sont pas aussi familiaux que nous. Pas aussi soudés. Ils sont loyaux entre eux mais certains membres ne savent même pas qu’untel existe car il y a TROP de gens.

Vorpa'ya est notre planète, notre foyer. Et nous la défendrons jusqu’au dernier Eldar. Je ne veux pas que mon clan ait une autre planète. Je ne dis pas que Coyn n’est pas une belle planète. Mais ce n’est pas notre planète. Le clan a été fondé sur Vorpa'ya et normalement, il mourra sur Vorpa'ya. Et vous pouvez nous traiter de tous les noms, ça ne changera rien. C’est notre foyer. Nous n’en voulons pas un autre. Nous n’en avons pas besoin. Pour la plupart d’entre vous, grands voyageurs de l’espace, c’est une vision très limitée des choses. Peut-être. Peut-être. Mais je sais une chose. Le clan Eldar est à son plus fort quand il est chez lui. Et les mandaloriens ne craignent personne. Les puissances galactiques se succèdent et toujours nous survivons au passage du temps. Bonne chance pour amener les mandaloriens à l’extinction, je vous dis. J’espère que vous êtes déterminés.

« Vorpa'ya est notre foyer. Si le clan doit mourir, il va mourir ici. Je sais que nombreux sont ceux d’entre nous qui ne voulons pas d’une autre planète. Ce ne serait pas notre planète. Le temps de l’apprivoiser, de nombreuses générations auront passée. La saga du clan sera entachée par un grand drame. Si nous ne sommes pas capables de défendre Vorpa'ya, pourquoi serions-nous capables de défendre un autre monde?

Peut-être que pour toi, un jedi, habitué au sacrifice et aux voies mystérieuses de la Force… Enfin, à ce qu’on dit… Ce que je dis n’a que peu de sens ou de valeur mais pour nous, c’est la première chose qui va alimenter le débat. Allons-nous aider Coyn en prévision de la perte de notre foyer? Voulons-nous vraiment politiser le clan, même par extension? Nous sommes restés neutre pendant longtemps. Nous comptons le rester encore longtemps. »

Sa réponse fut, malgré mon espoir, nullement celle que j'aurais pu espérer. Bien entendu, je comprenais avec une certaine logique ses raisons. En deçà du fait que je ne pouvais être autrement que déçu, je ne pouvais que respecter son choix et sa décision. Les Mandaloriens et plus encore Viveka et son Clan se trouvaient être un peuple ô combien fier et respectueux de ses traditions les plus ancestrales. Tout en restant parfaitement silencieux je l'écoutais, patiemment. Aussi, elle laissait pourtant une possibilité d'accéder à ma proposition, seul l'ensemble de son peuple aurait raison de cette décision. Néanmoins, cette dernière restait bel et bien persuadé que, dans l'état actuel des choses, rien ne pourrait changer. Je ne m'attendais guère à une autre réponse, Viveka ne m'avait rien laissé apparaître d'autre. Durant la soirée, j'avais pu les observer, eux et leurs coutumes. Esprits combattants, tout autant qu'individualistes. Protéger leur peuple, leur famille, sans pour autant interférer dans les combats politiques et imperméables qui régissaient depuis bien longtemps les échanges entre l'Empire et la République.

Nous avions tous nos principes, nos valeurs. Pour l'Ordre, il s'agissait des écrits ainsi, ainsi que le Côté Lumineux de la Force. Devoir respecter la Justice et la Paix dans la galaxie… Les Mandaloriens, même si leurs principes rejoignaient les nôtres en de nombreux points, se différenciaient sur autant. Le Resol'Nare, ensemble de principes régissant leur peuple… Je me devais donc de respecter cette décision. De plus, Coyn était une planète bien lointaine de Mandalore. Et, aussi fiers combattants soient-ils, le fait que Mandaloriens et Coynites soient capables de cohabiter sans s'entretuer n'était en rien une possibilité sans nuls doutes. Mettre deux Rancors dans la même pièce ne fera pas d'eux des amis, ni même des alliés…

Enfin, elle m'expliquait que son peuple était fier, fier et fougueux. Mourir sur leur planète au lieu de fuir, tel aurait été leur choix si quelqu'un le leur imposait. Ils combattraient jusqu'à la mort. Les Mandaloriens de Viveka meurent, mais ne se rendent pas. Voilà donc une notion qui forçait le respect. Un Jedi ne meurt jamais réellement, il retourne à la Force, ne faisant qu'un avec elle. Sa dernière phrase me fit agréablement sourire. Le désir de neutralité. Voilà un fait qui ne pouvait perdurer. Si la guerre venait frapper à leur porte, ni elle, ni personne ne pourrait présenter les choses ainsi. La République accepterait leur décision, non sans continuer à garder un œil, et, pourquoi pas une aide potentielle sur leur planète. Quand à l'Empire et au Consortium… Ils se contenteraient de réduire leur planète à néant, sans dire un mot, et sans perdre inutilement des soldats sur un champ de bataille. La capacité des Mandaloriens lors des combats n'était pas surfaite, moi-même j'en avais eu une représentation. Unshra aussi d'ailleurs.

- Je respecte ta décision Viveka Eldar. Je la respecte autant que je te respecte. Mais sache que, et tu en as ma parole, quelle que sera ta décision le jour où la guerre frappera à ta porte, tu auras à jamais un allié dans la République. Et plus précisément au sein de l'Ordre Jedi.

Je me levais, et exécutant une révérence remplie de politesse, la saluait.

- Ce repas fut tout aussi agréable que ton hospitalité. Toutefois, je ne peux en abuser. Mon vaisseau doit être prêt à décoller désormais. Puisses-tu rejoindre un jour le chemin des étoiles. Que la Force soit avec toi Viveka, Chef du Clan Eldar.

Prenant congé de la Chef Mandalorienne, je retournais vers l'Aile Grise. Y retrouvant Unshra et Lyren qui s'y trouvaient déjà, ils m'expliquèrent les réparations faites et que, désormais, l'Aile Grise serait bien plus résistant que par le passé. Avant que le vaisseau ne décolle, je fis part à l'un des Mandaloriens, un homme d'un certain âge au regard perçant, d'offrir un objet de ma confection à Viveka. En gage de mon respect pour elle ; l'holocron contenait de nombreuses informations concernant Coyn et son peuple. Peut-être qu'un jour elle aurait l'envie de s'y rendre, et pourquoi pas, de m'y retrouver. Ce serait à moi de l'inviter à boire, et à de profiter des festivités Coynites. Le sas se ferma, et me rendant dans la salle de méditation, je m'assis à même le sol, prenant le temps de faire le vide dans mon esprit. Le décollage se fit sans accros, seul une injure d'Unshra se fit entendre. Tout portait à croire qu'il reviendrait ici pour prendre sa revanche au bras de fer avec cette géante Mandalorienne…

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