Complots ! - PV : Basca

Avant le RP 6 jours et 7 nuits avec Aerys.

Valrar était une planète insignifiante, mais c'était précisément cette caractéristique qui en faisait un refuge idéal pour une retraite galactique. Depuis l'orbite, la planète cachait ses secrets : les océans d'un bleu profond et les forêts luxuriantes d'un vert éclatant s'étendaient à perte de vue sur sa surface, masquant absolument tout ce qui se trouvait en dessous. Il n'y avait que cela, ce qui entraînait un climat uniformément chaud et humide sur toute la planète. À bien des égards, Mazekeen trouvait en Valrar un subtil rappel de sa terre natale, avec ses vastes forêts s'étendant à l'infini et son climat toujours agréable. Cependant, la comparaison avec la région d'Echan où elle avait grandi s'arrêtait là, car l'humidité constante lui rappelait qu'elle n'était pas chez elle.

La maison qu'elle avait acquise servait de pied-à-terre extrêmement plaisant, bien plus confortable que ce qu'elle avait sur Bastion. Elle estimait que son solde devait servir à quelque chose, et en tant que personne peu attachée aux biens matériels, investir dans cette maison était la meilleure décision. Cela lui offrait un espace intime bien plus accueillant que sur Bastion, où elle pouvait notamment retrouver son frère lorsqu'il avait une permission. Et depuis six mois, Mazekeen était loin d'être pleinement occupée, ou utilisée à son plein potentiel. Une situation qui durait depuis trop longtemps à ses yeux et qu'elle comptait bien régler d'une façon ou d'une autre dans les plus brefs délais.

L'empathe avait donc fait appel à sa plus proche amie, si l'on excluait l'Impératrice et sa future épouse. Elle ne connaissait pas Basca depuis si longtemps que cela en vérité, mais la Grande Amirale et elle s'étaient trouvé de nombreux points communs et se comprenaient au-delà des mots grâce à leurs talents respectifs. Elles formaient un duo redoutable et Mazekeen trouvait en son ainé une conseillère avisée et une confidente. Basca était donc déjà au courant de ce qui tourmentait l'Echani depuis un an, alors qu'elle ne pouvait qu'assister à la déchéance d'Aerys et à ses tourments via le puissant lien qui s'était formé unilatéralement entre elles dans la Force

Cette dernière était attendue sur Valrar pour en discuter, mais également pour commencer les préparatifs du mariage impérial. Cela pouvait sembler étrange que Maze y participe de la sorte puisqu'elle éprouver bien plus que de l'amitié pour l'Impératrice, mais l'Echani ne voyait pas les choses ainsi : si elle pouvait participer à rendre son amie heureuse - même lorsque cette dernière refusait de la voir depuis un an - alors elle était heureuse également, tout simplement. Les choses avaient toujours étaient ainsi, l'empathe s'oubliant généralement au profit de son rôle qu'elle prenait particulièrement à cœur. Elle était douée pour écouter, mais sans doute beaucoup moins lorsqu'il s'agissait d'elle-même.

Bien entendu, la perspective de voir Basca réjouissait l'Echani, qui s'était assurée d'avoir tout le nécessaire sur Valrar avant d'inviter son amie à l'y rejoindre. Est-ce que ce monde plairait à la Grande Amirale ? Mazekeen se le demandait.

Lorsque la navette de Basca fut en approche finale, l'empathe sortit à l'extérieur pour l'y accueillir. Son vaisseau allait se poser juste à côté du Dragonfly, dont la carlingue écarlate ne passait guère inaperçue sous la canopée, où la lumière du soleil n'arrivait pas tout à fait à toucher la terre. Valrar était un monde intimiste, où les habitants étaient systématiquement à l'abri des regards grâce à la forêt et où la lumière était toujours tamisée, peu importe l'heure du jour.


Pieds nus comme à son habitude, Mazekeen descendit l'escalier extérieur et marcha paisiblement sur le pont en bois qui enjambait la rivière au milieu de laquelle la maison était construite. Le vent soufflait à peine dans les cimes et seul le bruit de l'eau s'écoulant entre les rochers était perceptibles. Même les animaux et autres batraciens se faisaient discret, apeurés par le bruit de la navette qui se posait. N'étant pas en service, l'Echani ne revêtait pas l'armure des Chevaliers Impériaux. Ses vêtements civils se composaient simplement d'une chemise noire sans manches, mettant aussi bien en valeur sa gorge que les muscles de ses bras, particulièrement lorsqu'elle les croisait sur sa poitrine. Son pantalon, également noir, était légèrement retroussé au niveau des chevilles.

Retrouver la Zeltronne en personne apportait un certain réconfort à l'Echani, un besoin qu'elle n'avait pas encore réalisé.

— Je suis heureuse de te voir, salua Mazekeen en se dirigeant vers son amie dès qu'elle fut à portée de voix.

Avec sa sincérité et sa bienveillance habituelle, l'empathe enlaça la Grande Amiral pendant un bref instant avant de la relâcher.

— Bienvenue dans ma demeure, plaisanta l'Echani, invitant Basca à la suivre immédiatement à travers le petit pont puis l'escalier extérieur pour échapper à l'humidité ambiante. Ton voyage s'est-il bien passé ? Souhaites-tu quelque chose pour te rafraîchir ?

L'intérieur de la maison était résolument moderne, en parfaite harmonie avec ce que l'on aurait pu imaginer en regardant l'extérieur. Les immenses baies vitrées laissaient entrer une abondance de lumière, donnant à l'intérieur des airs de loft, avec une immense mezzanine à l'étage. Même le toit était percé de plusieurs puits de lumière, et d'immenses plantes grimpantes descendaient depuis le plafond. L'atmosphère était sereine, presque zen, et semblait bien correspondre à Mazekeen. Cet endroit lui ressemblait beaucoup plus que ses quartiers de Bastion, ce qui n'était pas étonnant.

Basca souriait d’anticipation, il était si agréable d’envisager les prochaines heures qu’elle éprouvait une forme… d’enthousiasme ! Ce qui était rare pour la Zeltronne habitué à tout anticiper, calculer et maitriser, le petit frisson de la spontanéité soufflait un vent frais dans ses habitudes. D’après ses calculs elle allait arriver…

« Nous sortons de l’hyperespace madame. »

« Excellent, entamez la phase d’approche dès que possible aux coordonnées suivantes. »

« Bien madame »

Le sourire qui ourlait déjà ses lèvres s’étira un petit peu plus et ne la quitta plus pendant toute la phase d’approche. Elle admira, depuis la baie vitrée du cockpit qu’elle avait rejoint, les vastes étendus de la planète aux couleurs émeraudes. Elle était elle-même surprise, en bien de se sentir ainsi, Basca était une femme plutôt chaleureuse, autant que sa fonction de premier plan le lui permettait, mais sa relation avec Mazekeen était… spéciale. Rencontré peu après le push, les deux femmes avaient découvert des atomes crochus étonnants, et c’était aujourd’hui un vrai plaisir que de la revoir.

Quand la Navette se pose, la Zeltronne est déjà en haut de la rampe et descend avec élégance elle est vétue d’une robe de couleur crème au décolleté élégant et à la coupe entre le pratique et le sensuel. Ses bras sont nus, soulignant la musculature fine et athlétique qu’arbore la Grande amirale, une simple bretelle sur son épaule droite la soutenant contre elle. Son dos nue, au-delà d’accentuer le brin d’affolant de sa robe, met également en lumière son physique sportif. Ses hanches larges sont soulignées par la coupe proche du corps et sa jupe possède une coupe en biais, partant de la moitié de sa cuisse droite pour couvrir son genou gauche.

De quoi souligner ses longues jambes effilées sans efforts supplémentaires. Enfin, ses pieds sont ornés de sandales ouvertes aux talons discret mais présents, et un bijoux de cheville à sa jambe droite fait élégamment échos à celui de biceps sur son bras gauche, les deux dans des tons argentés ornés de pierres bleus. Un bleu à lèvre sombre rajoute d’ailleurs une pointe de cette couleur en plus, et un simple crayon autours de ses yeux accentue son regard aussi pénétrant que chaleureux.

Elle avance en ouvrant grand ses bras, la différence étant saisissante avec son uniforme habituel, mais son sourire lui, est le même. Peut-être plus éclatant, hors du cadre du travail. Elle enlace alors son amie, prenant une longue seconde pour savourer ce simple contacte physique si spontané et sincère entre les deux femmes. Puis la relâche délicatement et lui emboite le pas alors que cinq caisses antigraves argenté, de la taille de dressings mobiles, se mettent à suivre la Zeltronne

« Un plaisir de te revoir, cela fait trop longtemps ! Et je dois admettre que ton chez-toi est proprement adorable, j’en suis jalouse, malgré tous mes efforts Bastion semble dégager une aura d’austérité presque impossible à gommer. En tout cas cet endroit est tout à ton image je dirais ! »

Dit-elle en souriant avant de continuer sa réponse.

« Très bien passé merci, et je ne dirais rien contre un jus de fruit locale ou ce que tu auras dans le même genre. »

Basca clignera brièvement des yeux en découvrant l’intérieur, la sensation « d’architecture Mazekeenesque » n’en est que plus flagrante pour la zeltronne, et sa sensibilité lui laisse pleinement percevoir l’ambiance paisible de ces lieux.

« Quel plaisir, je pourrais passer des heures ici tant cet endroit est serein, il n’y à pas de terrain à vendre sur cette planète dit moi ? »

La grande amirale glousse légèrement, un son que peu de personnes avaient entendus.

Si Mazekeen ne connaissait pas la Grande Amirale, peut-être aurait-elle pensé, même un bref instant, que celle-ci cherchait à la séduire. C'était la première fois que l'Echani voyait son amie vêtue d'une robe et il convenait de dire que cela lui allait à ravir. Maze ne chercha donc pas à se cacher derrière une œillade discrète, sachant pertinemment que la Zeltronne saurait saisir avec justesse les sentiments amicaux de Mazekeen à son égard. De plus, il n'y avait pas de mal à trouver une amie particulièrement belle et séduisante, et encore moins à le lui dire. Recevoir un compliment, de temps en temps, était toujours agréable pour le moral et l'égo, même si la plupart des gens aimait se parer de fausse modestie en rejetant ce genre de propos d'un vague « Mais non, tu dis n'importe quoi. ». Mais au fond, cela leur faisait plaisir.

— Tu es magnifique, complimenta donc l'Echani en se séparant de son amie après une brève et sincère accolade.

Pour sa part, Maze avait fait peu d'efforts. Tout d'abord car cela n'était pas dans sa nature malgré une certaine ouverture d'esprit, mais surtout parce qu'elle souhaitait garder ces retrouvailles sous le signe de la simplicité. Seul un maquillage noir autour de ses yeux était présent, sublimant ses prunelles argentées tout en se mélangeant parfaitement avec sa chevelure soignement en bataille.

L'intérieur de la maison était agréablement frais et il y régnait une ambiance particulièrement sereine, à l'image de la propriétaire des lieux. Une odeur d'encens flottait également dans l'air et renforçait cette quiétude reposante.

— Même avec tous les efforts de la galaxie en matière de décoration, le permabéton reste un matériau froid et triste, répondit Mazekeen en invitant Basca à s'asseoir dans l'un des canapés du séjour tandis qu'elle-même se dirigeait vers la cuisine.

L'Echani ne consommait pas d'alcool, son garde manger regorgeait donc naturellement de nombreuses boissons désaltérantes, rafraîchissantes et fruitées. De quoi satisfaire la demande de Basca en lui faisant découvrir une saveur locale. Et tandis que Maze s'affairait à remplir deux verres transparents, elle leva le nez vers la Grande Amirale pour lui répondre, quelques mèches rebelles s'invitant devant ses yeux argentés pour lui conférer un air à moitié rebel qui lui allait si bien.

— Malheureusement non, mais cette maison est grande et les voisins peu nombreux et très éloignés.

Mazekeen avait, bien entendu, parfaitement saisi la nature de la question. Basca n'était pas sérieuse et l'Echani adopta un ton faussement déçu pour teinter sa réponse d'une pointe d'humour. Mais en offrant son verre à Basca, puis en prenant place à côté d'elle, elle reprit plus sérieusement.

— Mais tu seras toujours la bienvenue pour une retraite bien méritée, loin du tumulte de la galaxie.

L'invitation était lancée et, finalement, Mazekeen ne ressentait aucun problème à offrir un double des codes d'accès à la Zeltronne si celle-ci le voulait. Elle la savait sage et respectueuse de l'espace qui était le sien si, sait-on jamais, Basca venait ici sans elle.

— Tu dois aussi goûter ça, je pense que tu vas aimer, reprit l'Echani en attirant dans le creux de sa paume deux petits fruits qui, jusqu'alors, reposaient dans un petit bol en bois sur la table basse du séjour.

De la taille d'un raisin, elle en croqua un sans lâcher Basca des yeux, la chair et le jus sucré venant satisfaire ses papilles alors qu'elle offrait le second à son amie, attendant que celle-ci le prenne. D'une belle couleur rose, comme les pétales d'un cerisier, le goût avait des notes subtiles de vanille et, apparement, de rhum. Maze ne buvant pas, elle ne pouvait qu'attester que du premier point mais faisait confiance à Basca pour l'éclairer sur le second.

— Qu'ai-je manqué dans ta vie dernièrement ? Nous ne nous sommes pas vue depuis trop longtemps, reprit Mazekeen.

La faute à un emploi du temps chargé, et pas celui de la Grande Amirale. Mazekeen n'avait pas arrêté depuis qu'Aerys était monté sur le trône impérial. Celle-ci s'était fait grand plaisir d'envoyer l'Echani aussi loin de Bastion que possible, d'abord au chevet d'Ymir pour environ six mois puis en mission ici et là. Tant et si bien que les contacts des deux amies s'étaient fait par holo, ce qui rendait leurs interactions beaucoup moins agréables aux yeux de la plus jeune. Et même la toute nouvelle nomination de Mazekeen au rang de Maître Chevalier ne l'avait pas conduite jusqu'à Bastion, puisque l'Impératrice s'était contentée de coucher cette promotion sur papier. Quelque chose qui irritait l'Echani au plus au point et qui, c'était certain, ne passerait pas inaperçu aux sens de Basca même si Maze n'en parlait pas.

Basca n’aura fait que sourire au compliment, elle n’avait fait qu’un effort qu’elle réserve au moment ou elle se détend, c’était loin des dîners mondains et des soirée qu’elle organisait pour la mission Impériale. Mais elle s’était prise au jeu de faire un petit plus tout de même, elle se sentait bien et, connaissant Maze, elle le ressentirait sans conteste. Ce que lui renvoie également la Zeltronne devant la sobriété « rebelle » dont elle faisait preuve. Non vraiment, Mazekeen avait ce petit quelque chose de l’adolescence, mais matinée de la sagesse acquis par l’humilité, un savant mélange capable, selon la Grande Amirale, des plus grands exploits, tout en sachant mesurer sa propre fougue.

« Tu es la sobre élégance incarnée Maze. »

Lui réplique-t-elle à son compliment plus que sincère. Son amie n’avait pas « sorti le grand jeu » mais cela lui allait si bien, pourquoi en rajouter ? Elle avait en tout cas parfaitement ressenti le plaisir chez son amie, ce qui la confortait dans son choix. Avant d’acquiescer de façon presque fataliste devant sa déclaration sur le permabéton. Mais bon, il n’était pas simple de faire des forteresse liant le pratique et le beau, surtout dans un monde comme l’empire dont le brutalisme semblait presque dans son ADN. Le début de visite se continue jusqu’à arriver sur la proposition de Basca qui n’avait rien de sérieux, mais trouve un étonnant échos chez la Chevaleresse impériale.

« Maitresse Mazekeen Farron, serait-ce la une invitation à ce que j’aménage chez vous ? »

Lance la Zeltronne avec un sérieux tout aussi absent que celui de l’Echani, mais dont les mèches rebelles la faisaient sourire. Cela dit, elle prenait évidemment pour un réel honneur l’offre qui lui était faite et ferait tout pour se montrer digne de la confiance de Maze. Elle fut un instant prise d’une certaine curiosité, quelque chose qu’elle allait aimer ? Intriguée, la Zeltronne regarde déjà… l’œillade ? La satisfaction de la Chevaleresse en croquant son fruit tout en fixant la Grande Amirale était presque palpable, ce qui ne fit qu’accentuer la curiosité de la rouge.

Cette dernière prend le grain avec élégance avant de le glisser entre ses lèvres, le regard perdu vers le plancher alors qu’elle se concentrait exclusivement sur le fruit qu’elle croqua pour en savourer le jus sucré. Son visage est pratiquement un livre ouvert tant, elle est expressive en cet instant. La curiosité, la concentration, l’analyse puis l’instant de surprise avant que le pétillant ne s’ajoute devant ce que Basca imaginait déjà faire avec ce fruit.

« Humm… Un aspect doux, tendre, une chaire onctueuse avec des saveurs de vanilles et... de rhum. Étonnant ! Ce fruit est alcoolisé ? Ou c’est seulement une propriété de son sucre ? Je vois déjà d’ici quelques petites choses à en faire en cuisine, si tu me laisses l’accès, j’aurais de quoi nous préparer des douceurs avec cela. »

Elle sourit largement à son amie avant de voir une perle de nectar sur ses lèvres qu’elle récupère de son pouce avant de le porter à ses propres lèvres. Le geste avait été si naturel que la Zeltronne ne s’en rend compte presque qu’après-coup légèrement prise de court par sa propre audace. Elle qui était une maîtresse dans l’art de maîtriser ses émotions, la voilà un instant surprise avant de se reprendre et de réponse à la question de Mazekeen.

« Eh bien, des choses plutôt positives, il faut l’admettre, non directement sur la guerre qui semble un bourbier aussi profond qu’un marécage parfois, mais d’autres ordres. Je me demande si je n’ai pas trouvé un potentiel successeur à mon poste, un jeune humain mâle, Lukan Reige, un Amiral prometteur, plutôt talentueux à l’épée, et qui montre des talents dans de multiples domaines. Humilité, élégance, sens tactique, politique, il n’a pas le goût du pouvoir et est quelqu’un de dévoué, mais surtout, il est novateur. Je tenais à le rencontrer, le mettre à l’épreuve, et il en a profité pour me soumettre plusieurs idées, hypothèses et recherches d’amélioration.

Autant dire que dans notre grand Empire qui n’a probablement que son immobilisme comme seul défaut, il représente une brise de fraîcheur et de renouveau. En vérité… il me rappelle un peu toi… ho, il n’a pas tes sublimes yeux ou ton art consommé de la mèche rebelle, mais il a un petit quelque chose qui le différencie. Je pense que correctement guidé, il pourrait être une personne digne du siège dont on m’a fait l’honneur. »

Évidement, elle est sincère dans ses dires, et Maze se rendra parfaitement compte d’une forme… d’affection, que la Zeltronne semble porter envers le jeune Amirale. Romantique ? Probablement que non, mais une sorte de désir de le voir s’épanouir. Peut-être tout simplement une nouvelle manifestation de l’instinct maternel qui semblait être une étonnante facette chez la Grande Amirale.

« Pour le plus important… hé bien, sache que j’ai pratiquement forcé la porte de notre cher Impératrice pour la mettre le nez dans certaines négligences que je ne pouvais tolérer. Son alimentation, en premier lieux, mais également une forme d’isolationnisme et de rejet de certains aspects… politique de sa position. Je me voyais mal laisser cela courir et j’ai donc usé de mon autorité sur Bastion tout en convoquant sa femme. Qui débarqua dans son… corps de guerre vu qu’elle était à l’entraînement. »

Elle repense un instant à cette scène étonnante, ce moment de… drame pratiquement ou l’Impératrice, acculé, avait fini par enfin s’étendre, vider sa colère, sa frustration, sa peine et ses remords. Un moment triste, mais surtout, un moment beau. Maze, dont les talents d’empathie n’étaient plus à démontrer, notera cet étrange mélange de légère tristesse, mais de profond soulagement après une lutte épuisante.

« J’ai du tirer les vers du nez de notre cher Impératrice, Ymiir a été… d’une adorable aide. Si je suis toujours quelque peu perturbé par sa nature artificielle, je ne peux que constater l’amour qui semble lier les deux. Je ne sais pas si c’est à moi de pleinement entrer dans les détails de cette conversation, mais, à minima, je t’incite à aller sur Bastion quand tu aura du temps, et ne pas demander audience avant d’aller voir directement ton amie. Car elle à fait un pas dans une excellente direction et je gage que vous devriez partager quelques instants ensemble plus souvent. »

Déclare la Zeltronne en posant délicatement sa main sur le genou de la Chevaleresse, elle était rassurante dans ses propos et son attitude, et c’était la l’un des avantages d’échanger avec Maze, celui de se faire comprendre au-delà des simples mots. Aerys avait traversé une épreuve terrifiante, mais elle en ressortait gagnante et remontait enfin le puis de ténèbres de son âme. Maintenant… si l’Echani voulait traverser la moitié de la galaxie pour aller lui botter les fesses pour qu’elle avance plus vite… qui était donc Basca pour l’en empêcher ?

Maze avait souri en réponse au compliment, le savourant comme on déguste un bon vin sans en faire trop. Elle avait appris à apprécier son reflet dans le miroir et à le sublimer en certaines occasions, comme celle qui se présentait à elle avec la venue de Basca. Cela pouvait sembler étonnant pour un Chevalier Impérial, mais cela n'était pas surprenant si l'on considérait que l'étiquette et les manières de la Cour Impériale n'avaient plus de secret pour la doublure d'Aerys.

Elles s'étaient ensuite retrouvées dans le salon, l'une à côté de l'autre, savourant leur présence mutuelle. Un léger sourire hourla les lèvres de l'Echani, qui répondit simplement à la question de Basca :  

— Pourquoi pas ?

Oui, après tout, pourquoi pas ? La demeure de Mazekeen était grande, elle vivait seule, et elle appréciait réellement la présence de la Grande Amirale. Proposer cela était naturel, malgré le ton humoristique de la conversation, ce que Basca pouvait parfaitement sentir. Parler avec elle avait toujours été si facile. Même lorsque les mots ou le ton n'étaient pas les bons, la Zeltronne comprenait.

Une Zeltronne a qui, sans totalement s'en rendre compte, Mazekeen jetait une oeillade pleine de sous-entendu. Un observateur extérieur ce serait assurément posé des questions alors que l'Echani croquait le fruit sans lacher Basca du regard, attendant qu'elle se lance elle aussi. Son visage devint alors un livre ouvert et, ramenant ses jambes en position de tailleur, Mazekeen s'amusa à associer les micro-expression qui traversaient son faciès à ce qu'elle était capable de ressentir par son Empathie. Ainsi, avant même que la Grande Amirale s'exprime, Maze avait une bonne idée de ce qu'elle pensait de ce mets local.

L'Echani s'apprêtait à lui répondre lorsqu'une goute de nectar, perdu sur ses lèvres, attira à la fois le regard et le pouce de la Grande Amirale. Le geste était naturel et sans arrière pensée, cela Mazekeen le sentit, mais la caresse sur la peau si fine de sa bouche laissa un long frisson derrière elle, ainsi qu'une légère rougeur sur ses joues. La Chevalier Impériale reprit, toutefois, rapidement contenance même si elle nota le trouble de Basca.

— Pas d'alcool dans ce fruit, mais on peut trouver des boissons artisanales fermentées, répondit-elle finalement. Tu es ici chez toi, continua Maze, alors fais toi plaisir avec la cuisine.

Mazekeen était une grande fervente de la bonne cuisine et était elle-même une excellente cuisinière, bien qu'elle manquait souvent de temps pour laisser s'exprimer ses talents. Elle aimait découvrir de nouvelles saveurs et recettes, ce qui lui était possible en se déplaçant à travers tout l'Empire.

La discussion dérivant vers ce que Basca avait fait ces derniers temps, Mazekeen appuya complètement son dos contre le dossier du canapé, se retrouvant dès lors à moitié allongée, les jambes toujours en tailleur. L'évocation d'un potentiel succésseur fit froncer les sourcils à l'Echani, qui imaginait mal l'Empire sans Basca, ni même que cette dernière planifiait déjà sa retraite. Militairement, c'était toutefois une bonne chose : si l'Empire se retrouvait soudainement amputé de sa Grande Amirale, avoir un remplaçant désigné par celle-ci ne pouvait que faciliter la transition et la reprise des opérations.

— Je ne suis pas prête à te voir prendre ta retraite, lâcha finalement Mazekeen en observant la Zeltronne en-dessous de ses mèches rebelles qu'elle complimenta, faisant légèrement rougir - de nouveau - la jeune femme. Même si c'est une bonne chose d'assurer l'avenir, ajouta-t-elle, moins émotive et la tête davantage sur les épaules.

Prendre sa retraite, dans l'esprit de la guerrière, sonnait autant comme une passation de pouvoir qu'une mort violente. Mazekeen se garda de l'évoquer à voix haute, mais elle était certaine que son amie saurait comprendre ses émotions. Tout comme elle-même parvenait à saisir l'affection de Basca pour ce jeune homme qui avait probablement son âge.

Finalement, la discussion tourna vers le sujet sensible qui troublait Mazekeen : Aerys. Son humeur sembla s'assombrir lorsque son nom fut évoqué par la Grande Amiral. D'humeur joyeuse, l'âme de l'Echani fut soudainement teintée d'un voile de tristesse. Maze était blessée par le comportement de l'Impératrice à son égard, une situation qui durait depuis un an et pour laquelle, malgré ses tentatives, elle n'avait pas trouvé de solution. Toutefois, imaginer Basca forcer le bureau de l'Impératrice parvint à ramener un sourire sur les lèvres de l'Echani. Elle reconnaissait bien là son amie et comprenait l'importance que tout cela avait, ainsi que la difficile discussion que les trois femmes avaient forcément eue.

Sans s'en rendre réellement compte, l'Echani passa la main gauche sous le pan de sa chemise, là où une douleur fantôme se faisait sentir de temps en temps. Le sabre d'Aerys ne l'avait pas transpercée physiquement, mais la douleur que l'Impératrice avait ressentie avait marqué Mazekeen au fer rouge et, de temps en temps, elle éprouvait la même douleur fantome que l'Impératrice.

— Je ne suis pas la bienvenue sur Bastion, répondit Maze en soupirant. Ce n'est pas faute d'avoir essayé. Tu m'as appelé par mon nouveau rang, alors j'imagine que tu es au courant, mais même pour quelque chose d'aussi important, elle a préféré le coucher sur papier que de me recevoir pour m'élever au rang de Maître comme il se doit.

Le ton avait perdu de sa bonne humeur, et, les bras croisés désormais, Mazekeen avait le regard perdu derrière Basca. Sa colère se mélangeait à sa tristesse évidente face à une telle situation. Et ce n'était pas tout : il y avait également une peur sincère et profonde de voir Aerys disparaître pour de bon.

La main de la Grande Amirale, sur son genou, ramena la Chevalresse au présent. Elle offrit un sourire triste à Basca, puis reprit.

— Je suis au courant de tout, Basca. D'absolument tout, reprit Mazekeen, ce qui signifiait que Basca n'avait pas besoin d'entrer dans les détails. Quand mon frère m'a retrouvée pendant le putsch… Il m'a sauvé la vie après que j'aie frôlé la mort deux fois. La première fois parce que ressentir la quasi-mort d'Ymir m'a suffisamment déstabilisée pour que mon adversaire en profite… Et la deuxième, parce qu'Aerys… Elle soupira, ne terminant pas sa phrase, mais la main près de son sein gauche signifiait tout. Leur lien était si fort que si l'Impératrice venait à mourir, il était certain que Maze la suivrait dans la tombe. Elle sait que je sais. Et même si je me suis toujours appliquée à la pousser à me parler, me faire face, pour elle, c'est faire face à un miroir qui va lui renvoyer ses démons en pleine figure. Alors, parce qu'elle n'est pas prête, elle fait ce qu'elle sait si bien faire : elle me repousse et s'assure avec zèle que je ne mette pas un pied sur Bastion.

Cette situation, qui durait depuis un an, ne pouvait toutefois plus durer. Mazekeen et Basca étaient d'accord sur ce point et la venue de la Grande Amirale sur la planète était l'occasion de trouver une solution à ce problème. Avec un faible sourire, l'âme en peine, l'Echani rajouta :

— De toute façon, je crois que Bastion n'est pas le terrain adéquat pour qu'elle me parle. Il faudrait… Il faudrait qu'elle vienne ici, par exemple. Là où elle n'a pas le choix de me confronter et où personne ne verra l'Impératrice perdre pied.

Basca déstabilisée pour la deuxième fois en une seule conversation, voilà une chose que même une agent du renseignement impériale aussi fantasque et agaçante, à dessin, que Silenda n’avait pas réussis. Ce « pourquoi pas » avait légèrement désarçonné la Zeltronne qui ne se serait pas attendue à une réponse si claire, franche et direct. La proposition de revenir quand elle voulait, un double du code en cas de nécessité, mais là, c’était autre chose, c’était offrir une chambre à la Grande Amirale dans le petit sanctuaire de l’echani et Maze était on ne peut plus sérieuse, on ne peut plus naturel devant cette proposition qui touche plus que ce que Basca aurait imaginé.

Bien sûr, elle avait déjà eu nombre de propositions, de relations, d’offre aussi sérieuse que dicté par des instincts plus bas. Mais jamais une de ces propositions n’avaient eu un caractère aussi sérieux et à la fois si évident. Le trouble est, bien entendus, de courte durée chez la membre de la flotte, mais il était bien présent et un sourire aussi chaleureux que joyeux répond tout simplement à la Chevaleresse Impériale. Pour quelqu’un d’aussi empathique que l’Echani, ce n’était ni plus ni moins qu’un remerciement et une acceptation aussi sincère que réjouissante. Pas besoin de mot, pas besoin de conclusion, Basca pouvait d’ors et déjà imaginer quelles affaires elle pourrait amener ici.

Cette pensée n’en est que renforcé quand Maze parle de la cuisine, de façon espiègle la Zeltronne imagine déjà les deux femmes cuisiner de concert ou, au contraire, préparer de petits plats l’une pour l’autre. Une image simple et délicieusement tentante, surtout que l’Echani devait être à croquer vêtue d’un tablier… Mais la n’était pas la question, la n’était pas l’important, du moins pour le moment. Ce n’était pas non plus la notion de remplacement de Basca à son poste qui était important.

« Qui sais, peut-être que je cherche en remplaçant pour pouvoir sereinement prendre le poste de Grande Moff ! »

Déclara Basca de façon espiègle. Bien sur, elle n’ajoute rien de plus, son âge, l’espérance de vie plus courte chez les Zeltrons que chez les humains, les affres de la guerre sont des réalités tout ce qu’il y a de plus tangible, et la Grande Amirale savait bien que l’Echani le comprenait également, autant simplement lancer un trait d’humour car la membre de la flotte n’avait aucune vue sérieuse sur le siège de son supérieur. Mais au final, l’important est bien la suite de la discution, et les réactions, les émotions de Maze brise le cœur de la Zeltronne, d’autant plus quand elle voit son amie passer sa main à l’emplacement du…. Elle savait ?

Par les étoiles bien sur que Mazekeen savait ! Ce lien avec l’impératrice était d’une telle force, comment n’avait-elle pas imaginé que la Chevaleresse serait au courant avant elle ? De l’arrogance ? La Zeltronne s’en veut d’avoir eu une tel présomption, elle s’était imaginé qu’Aerys tenait son amie éloignée, car elle ne pourrait pas faire semblant ou mentir devant elle, mais la réalité était tout autre, la réalité, c’est que lorsque l’impératrice s’est frappé avec son propre sabre ce n’est pas une, mais deux personnes qui ont failli mourir.

Basca est soudainement engloutie dans le flot des émotions de l’Echani, la tristesse, la colère, la peur. Un an d’éloignement forcé qui aurait pu nourrir la pire des rancunes. La grande Amirale est proprement stupéfaite de tant de dévotion chez son amie, c’était si admirable de sa part d’avoir réussi à endurer tout cela. Aussi, la Zeltronne remonte ce flot d’émotion, elle était passé maitresse dans l’art de nager dans ces rivières tumultueuses, la sienne, ou celles des autres, et en cet instant elle progressait dans les remous tumultueux des confessions de Maze, percevant tout ce qu’elle disait et tout ce qu’elle ne disait pas avant de fendre les eaux avec aisance et l’étreindre chaudement.

Sa main avait quitté le genou de son amie, maintenant elle l’enlaçait avec tendresse et compassion, la serrant fort contre elle pour lui transmettre, autant physiquement qu’émotionnellement, son soutien indéfectible. La encore les mots était inutile, Basca était là comme une amie sincère qui offrait tout ce qu’elle pouvait offrir, rien de moins. Elle garde un instant l’Echani tout contre elle, désireuse, et soucieuse, de bien faire percevoir à quel point elle comprenait la Chevaleresse, même si c’était faire du zèle avec quelqu’un d’aussi ouvert que Maze. Elle la relâche enfin doucement, mais sans lui lâcher les épaules, gardant une forme de grande proximité en parlant.

« Notre impératrice est une idiote qui mériterait que tu lui remettre les idées en place. Je suis tellement désolée d’apprendre ce que tu à enduré, j’aurais dû m’en rendre compte plus tôt, mais le plus important est qu’elle a commencé à parler, à s’ouvrir sur le sujet. Ymir est au courant, enfin, je suis au courant, elle avance finalement dans la bonne direction et je pense que tu à parfaitement raison en disant que tu dois la confronter. Et, au vu de ta proposition de l’attirer ici, j’imagine que tu as déjà un plan, je me trompe ? Alors s’il te plaît, fait m’en part, car il est impossible pour moi en cet instant de ne pas t’aider, de ne pas vous aider toutes les deux. »

Doucement, Basca se rassied, mais juste à côté de Maze cette fois, restant tout prêt d’elle pour l’entendre expliquer son plan qui, la grande Amirale n’en doutait aucunement, promettait d’être plus que croustillant.

Ce long discours avait laissé Mazekeen la gorge asséchée, mais l'âme un peu plus en paix. Après un an de silence sur ce qu'elle ressentait et ce qu'elle avait vécu, en parler à Basca venait de lui ôter un poids dont elle n'avait pas conscience jusqu'à présent.

Sans un mot, l'Echani retira sa main droite de sous le pan de sa chemise. Tout au long de son monologue, Mazekeen avait occulté ce qu'elle pouvait sentir émanant de la Grande Amirale, mais à présent, elle ne pouvait plus l'ignorer. D'une caresse sur la main de la Zeltronne, elle lui pardonna d'avoir oublié à quel point elle et Aerys étaient liées. Après tout, Basca et elle ne se connaissaient pas depuis si longtemps.

La caresse sur la main de la Grande Amiral se transforma en une prise plus ferme, entre ses omoplates, lorsque la Zeltronne combla l'écart qui existait encore entre elles pour l'étreindre sincèrement. Un câlin. Des années s'étaient écoulées depuis la dernière fois que Mazekeen avait expérimenté une telle chose, ou simplement une telle proximité. La joue contre la poitrine de son amie, Maze ferma doucement les yeux et se laissa envelopper dans ce qu'elle ressentait émanant de Basca. Son étreinte et son soutien, aussi bien physiques que mentaux, permirent à l'Echani de faire taire le flot de ses propres pensées pour mieux se concentrer sur l'instant présent, occultant ainsi les émotions négatives qui, un instant plus tôt, la submergeaient.

Une respiration, puis deux, et Mazekeen se recula en même temps que Basca, pas gênée le moins du monde alors que son visage était collé à l'opulente poitrine de son amie une seconde plus tôt. Puis un rire s'échappa d'entre les lèvres de l'Echani, dont le regard témoignait de sa gratitude.

— Rien qu'une bonne droite ne peut arranger, plaisante la jeune femme, sa bonne humeur retrouvée.

Maze se sentait particulièrement bien dans les bras de son amie et se laissa couler contre son flanc après avoir saisi le bras de cette dernière pour le passer sur ses épaules. De cette façon, l'Echani put poser sa joue sur la clavicule de la Zeltronne.

— Plutôt une ébauche de plan. Je me suis dit qu'en tant que Grande Amirale, tu pourrais m'aider à attirer Aerys loin de Bastion. Peut-être pour une revue de la flotte, quelque chose dans ce genre. C'est toi l'experte, alors je te laisse y penser. Mais l'idée est d'en faire un joli mensonge et de s'assurer que sa navette se pose ici. Pour le reste… J'improviserai. Mais la connaissant, il y aura sans doute des cris, des coups et des mots blessants. Mais j'y suis préparé.

La Zeltronne sourit à la remarque sur la « bonne droite » dont parle Maze, évidemment elle-même ne se serait jamais permise de commettre un tel acte à l’encontre de son impératrice, mais la Chevaleresse était comme une sœur pour elle, une membre de la famille, et une famille pouvait avoir quelques disputent et geste autant malheureux que mérité. Dans le cas présent, il était probablement plus dans la seconde catégorie, et pour des personnes aussi cultivées dans l’expression physique qu’Aerys et l’Echani, le poing allait sûrement être une entrée en matière bien plus éloquente que mille discours.

Elle est, très brièvement, intriguée de voir l’impériale revenir se glisser dans ses bras, la Grande Amirale sourit sans honte cependant, et l’enlace en la gardant contre elle, savourant cette chaleur aussi bien émotionnelle que Physique. Rare étaient les personnes à pouvoir lui procurer une sensation de relation si proche, et plus rare encore les cas ou elle se laissait aller à le ressentir. Alors qu’elles ne se connaissaient que depuis peu de temps en comparaison de leurs vies respectives, l’Echani lui apparaissait comme une amie très proche et sincère. Quelque chose de décidément bien précieux pour la maîtresse de la flotte la plus puissante de la galaxie.

Le plan était au final assez sommaire, mais basé sur des idées solides. Il manquait cependant d’être peaufiné et la Zeltronne s’amuse à voir que Maze se prépare de façon instinctive à cette… confrontation. Venait-elle d’utiliser un terme de combat pour une « discussion » ? Totalement, déjà, car les premiers mots échangés seraient à base de phalange, et ensuite, car il est question de deux femmes issues d’une des cultures guerrières les plus raffinés de la galaxie. Voilà que Basca se prend l’amusement d’envolée dans ses propres réflexions, décidément, l’effet de l’Echani sur elle était…. Dépaysant !

« Voilà qui est bien brouillon mon amie, mais bien suffisant également. Hummm, je devrais pouvoir en effet proposer une inspection de la flotte, mettre en avant un passage de l’impératrice sur un bâtiment qui se serait illustré dans une bataille passée dans le secteur. Ce serait une base de propagande et de respect militaire dont elle est friandes, je rajouterais la une petite pointe de romantisme tout martial et elle viendra ventre à terre afin d’échapper aux affres du pouvoir politique contre la reconnaissance de ses armées. Nous lui indiquerons l’emplacement à la surface du monde d’un mémorial en l’honneur d’une fervente protectrice de l’empire qui mériterait d’être reconnue aujourd’hui plus que tout autre.

Laaaa une pointe d’ironie dans tout ça, que c’est amusant ! Une fois, cela fait, vous n’aurez plus qu’à entamer votre… « discution » et pour qu’elle ne reparte pas je fournirais une de mes navettes automatisé qui repartira sous ton ordre, cela devrait l’empêcher de redécoller aussi sec une fois au sol si l’envie lui en prenait, même si je pense qu’elle sera plutôt à se résigner à « t’affronter ». Le plan vous semble il correct ho Maitresse Chevaleresse impérial ? Je m’en voudrais de ne pas répondre à vos attentes en termes de conseil stratégique avec mes humbles compétences. Haha, me voilà à jouer les bavardes, tu es certaine que tes fruits n’étaient pas dotés de substance pouvant rendre ivre une Zeltronne innocente et chaste ? »

Le gloussement de la grande Amiral raisonne d’une certaine espièglerie et d’un amusant presque… enfantin ! Nul doute que Mazekeen devrait enregistrer ce son, ils pourraient devenir sources de rumeurs légendaires au sein de la flotte impériale.

Basca, par respect envers son Impératrice, n'osait lever la main sur elle, une attitude tout à fait appropriée que Mazekeen comprenait parfaitement. Cependant, Maze, quant à elle, n'avait aucune réticence à en venir aux mains avec Aerys. Pour elle, c'était toujours la méthode de communication la plus efficace pour exposer tous les non-dits qui existaient entre elles. C'était là l'une des différences entre une femme ayant reçu un entrainement Echani et une native d'Echan. Qu'elle fut comme une sœur, ou l'amie la plus proche de l'Impératrice ne changeait pas grand-chose à son regard.

Blottie contre Basca, Mazekeen ne voulait pas encore anticiper sa prochaine confrontation avec l'Impératrice ni réfléchir à ce qu'elle allait lui dire. C'était mettre la charrue avant les bœufs. Avant toute chose, il était nécessaire de mettre au point un plan pour que Aerys soit contrainte de se confronter à elle sans aucune issue possible. Mais au milieu du flot de pensées qui tourbillonnaient dans l'esprit de l'Echani, certaines sensations qui ne lui appartenaient pas se mêlaient. À tel point qu'un léger sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle en comprit la nature précise, osant même passer son bras autour de l'abdomen de son aînée. Comme elle, devina-t-elle, Maze chérissait cette relation qui s'était formée si rapidement et naturellement.

Quant aux ajouts de la Grande Amirale à l'ébauche de plan, ils convenaient parfaitement à Mazekeen. Basca connaissait bien l'Impératrice et savait ce qui était susceptible de l'attirer hors de Bastion. La petite pointe d'humour ne manqua pas d'amuser la Chevalière Impériale qui imaginait très bien Aerys accourir pour échapper au côté barbant de son devoir de dirigeante de l'Empire. Les démonstrations militaires lui avaient toujours plu.

— Plus que tout autre ? Tu enfonces le clou avant même qu'elle ne comprenne de quoi il en retourne, quelle fourberie, s'amusa Mazekeen en levant à peine le nez vers le visage de son aînée, lui chatouillant le menton de son souffle chaud. Ne sous-estime pas son désir de ne pas me confronter, il est imposant. La navette qui la dépose et s'en va est plus que nécessaire, si tu veux mon avis. Elle serait capable de me planter là si elle a l'occasion de trouver une porte de sortie… Il faudra que je pense à poser le Dragonfly ailleurs, d'ailleurs.

Le Dragonfly n'était autre que le vaisseau personnel de la Chevalière Impériale. À bien des égards, il ne correspondait absolument pas à Aerys, qui s'y sentirait forcément à l'étroit en raison de l'absence de fenêtres donnant sur le vide spatial. Cependant, Mazekeen ignorait jusqu'où l'Impératrice était capable d'aller pour lui échapper. Par conséquent, elle préférait se préparer à cette improbable éventualité.

— Cela me semble parfait, Grande Amirale, répondit Mazekeen d'un ton faussement pompeux. Un léger sourire lui échappa, tandis qu'elle se redressait et passait une main dans sa chevelure en bataille. Innocente et chaste ? Ces mots ne vous siéent guère, ma chère, se moqua gentiment Maze dont le sourire trahissait son amusement. Et c'était que ce rire était très mignon ! J'aurais plutôt dit rusée et séduisante.

Un nouveau sourire éclaira le visage de Mazekeen, puis elle se redressa complètement, appuyant son dos contre le dossier du fauteuil. Un bras sur l'accoudoir, elle indiqua l'entrée du pouce. Les caisses anti-gravité avec lesquelles Basca était arrivée s'y trouvaient toujours, flottant à quelques centimètres du sol.

— Puisque la question du piège est réglée… Veux-tu me dire ce que contiennent toutes ces caisses ? Tu ne sais pas voyager léger ? se moqua-t-elle gentiment.

Si proche, Mazekeen était toute blottis contre elle, le visage redressé vers son ainée, son souffle effleurant le visage de la Zeltronne avec des senteurs fruitées de sa dégustation précédente. Il serait simple de la garder ainsi indéfiniment, une sensation de chaleur partagée entre deux femmes tellement habitué à lire les autres qu’elles se surprenaient presque à ne pas être la seul à faire d’effort pour communiquer. Une sensation assez enivrante, un peu ce que devait ressentir chaque Zeltrons dans la même communauté en réalité, et parfois sans doute stupéfait devant la difficulté des autres espèces à se faire comprendre ou comprendre correctement un simple échange.

Pourtant, même avec cette comparaison à l’esprit, les échanges avec la Chevaleresse étaient d’une extrême simplicité. Fluides et élégant, simple et doux, bien plus que le résultat d’une simple empathie travaillé par les deux femmes à l’extrême. Cela traduisait la proximité de pensée et de vision plus profonde qui rendait chaque échange encore plus simple que ce que leurs capacités respectives permettait. Elle opine doucement à la déclaration de l’échanie sur le fait que la navette doit partir. Ainsi, Aerys serait vraiment dans une stratégie de fuite pure et dure. Quel dommage pour une femme comme elle.

La Chevaleresse se redresse alors, quittant la douceur du contact de la Zeltronne qui lui laisse naturellement de l’espace, mais sans s’écarter d’elle. Elle sourit à ce passage de mains dans ces cheveux de neige, une mine rebelle sur cette femme pourtant pleine d’une autorité suprême dans l’Empire. Pour lui répondre, basca continue ce petit jeu qu’elle à lancé, prenant une mine faussement outrée devant les déclarations de sa vis-à-vis echanie. Mine prenant une allure dramatique quand Mazekeen parle de la capacité de la Grande Amiral à voyagé.

« Que te voila médisante envers ma délicate personne ! Rusée et séduisante, comme si j’étais une vile manipulatrice usant de ses charmes. Et tu ajoutes à cela un ton moqueur sur mes possibles bagages ! Sache, que je sais voyager de façon tout à fait légère et que ceci est bien plus que mes simples effets personnels. »

La Zeltronne se redresse et s’approche du premier dressing flottant, car il s’agissait bien la d’un moyen de transport dédié à de nombreuses tenue. L’ouvrant, elle dévoile, non sans une pointe de fierté, un assortiment de robes de mariée absolument délicieuses. Toutes semblent suivre une ligne particulière tout en fleuretant avec de multiples inspirations autres. D’allure résolument élégante et chargée d’une grâce royale, elles portaient systématiquement la marque d’une pointe martiale ou de praticité.

Un véritable défis de créateur à n’en point douter de parvenir à marier le rêve et le romantisme du plus beau jour d’une vie de couple, et celui presque austère des coursives des vaisseaux de guerre. Mais tout était la, tout jouait justement sur cette particularité de jouer avec des codes établies impériaux et un peu de fantasy. D’ailleurs, Mazekeen trouvera de nombreux détail résoluments echani dans l’assortiment que la Zeltronne présente avec grâce dans sa robe qui, seulement en comparaison de celles exhibées, faisait soudainement plus classique.

« Tu auras deviné, mais j’ai pu recueillir quelques avis pour la robe de notre chère Impératrice. Voici ma première sélection, toutes ces robes sont issus de mélanges d’influences et de commandes auprès de grands couturiers, des bases pour certains, des produits uniques pour d’autres, mais toutes destinés à permettre à la grande héritière des Fell ne trouver une tenue adaptée cette journée si spéciale. »

Basca sourit, ayant bien entendus invité la Chevaleresse à se rapprocher, la laissant s’extasier devant la qualité des tissus, de la coupe, des choix esthétiques. Bref, elle use de sa tranquillité et d’un magnifique appât pour attirer l’echani juste la ou elle le désire. D’une élégante rotation, elle se retourne pour se diriger vers la seconde caisse antigrave et passe sa main dessus comme si elle s’apprêtait à déballer un cadeau… ou une lingerie fine face à un amant. À moins que cela n’était du qu’a l’imagination de la Chevaleresse devant la sensualité au déhanché ravageur naturel chez la Zeltronne…

« Bien entendus, il y a une chose presque aussi importante que la robe de la mariée à examiner… »

Roucoule la Grande Amirale avant d’ouvrir le second dressing. Elle dévoile alors un nouveau festival de tenue, mais cette fois ci des costumes complets, des chemises et des chaussures ! Il y a même, comble de l’espièglerie, un « mini dressing » avec nœud papillon et cravates. Les coupes sont aussi variées que les envies potentielles de Mazekeen, du strict et élégant, à la coupe plus audacieuse et avant-garde avec un vaste choix de couleur allant des plus vibrantes aux plus discrètes. Nul doute que la Zeltronne avait la une large sélection qui lui avait demandé du temps, mais si elle avait un peu les goûts de l’impératrice, c’était moins le cas de la chevaleresse.

Ainsi, elle était certaine de proposer quelque chose ou l’echani trouverais au moins des pistes intéressantes dans toutes ces tenues. Il y avait même quelques tenues qui étaient d’élégant mixe de robe et de vestes, aussi droites et carré que les costumes, mais avec une jupe longue se mariant à merveille dans un ensemble résolument hors des normes classiques. Évidement le tout est un enchantement d’une qualité rare issue probablement de collections uniques ou préparé à la demande au vue d’essayages.

« Il te faut trouver une tenue pour toi ma chère, et sachant ce que portera potentiellement Aerys, tu vas pouvoir faire quelques essayages en vue de ce grand jour ! Et n’hésite surtout pas à dire si tu aime la coupe d’un des costumes et la couleur d’un autre, je suis absolument certaine que tu seras ravie d’essayer chacun de ces vêtements et trouver les accessoires adaptés…»

Le sourire presque triomphant et goguenard de Basca montre clairement qu’elle avait cette idée de révélation depuis bien avant son arrivé ici. Oui, elle avait monté un petit plan un brin mesquin pour taquiner son amie, mais ne venait-elle pas elle-même de faire appel à la Grande Amirale pour piéger celle dont-elle est la garde du corps ?

Secouant la tête de gauche à droite, ses mèches folles masquant en partie son visage, Mazekeen s'amusait de la réaction de la Grande Amirale. Elle le savait faussement outrée et ne pouvait qu'entrer dans son jeu en se redressant à son tour, suivant Basca près de ces caisses qui n'étaient pas ses propres bagages, disait-elle.

Les bras croisés sur sa poitrine, la Chevalière Impériale attendait sagement de connaître le contenu de ces mystérieuses boîtes, bien loin d'imaginer ce que Basca préparait. La surprise se peignit naturellement sur son visage en découvrant le tissu blanc des robes de mariée, car il ne pouvait s'agir que de cela, ce que la Grande Amirale confirma sans tarder. Curieuse malgré tout, Mazekeen se pencha pour en effleurer le tissu et découvrir par la même occasion les différentes inspirations pour chacune des tenues, reconnaissant sans difficulté de nombreux éléments Echani. Comme pour son propre travail, Basca avait établi cette sélection avec grand soin, devina Maze, et la Zeltronne en tirait plus qu'une pointe de fierté.

« Tu as conscience que faire porter une robe à Aerys relève presque de l'impossible ? La connaissant, elle préférerait son uniforme… » rajouta Mazekeen en dissimulant tant bien que mal la pointe de tristesse au fond de sa voix. Mais Basca, en bonne empathe, n'allait pas le manquer…

L'Echani ressentait de la tristesse en songeant au mariage à venir et il était si facile de se fourvoyer sur la raison de son chagrin. Elle tenait à Aerys plus que tout et cette dernière allait unir son destin à une autre femme… Mais non, ce n'était pas ce qui chagrinait Mazekeen. Au contraire, de cela elle était heureuse. Ce qui tourmentait l'Echani était l'état de sa relation avec l'Impératrice. En l'état, il était évident qu'elle ne serait pas conviée à la cérémonie, ni en sa qualité d'amie, ni même en tant que Chevalière Impériale en service.

Toutefois, les états-d'âme de la jeune femme semblèrent passer inaperçus pendant un instant, car Basca ouvrait déjà l'autre caisse. De celle-ci, elle dévoila un nouveau festival de tenues. En revanche, il n'y avait guère de robes blanches, mais plutôt des costumes, des chemises… En posant ses prunelles argentées sur la Grande Amirale, Mazekeen comprit où celle-ci voulait en venir et ne put s'empêcher de se sentir émue par cette attention, parvenant avec peine à lui offrir un sourire signe de ce nom.

« Tu as l'air convaincue que d'ici là, tout sera arrangé entre Aerys et moi. » fit l'Echani en s'avançant vers le mini-dressing qui s'était déployé dans son salon.

D'une main, elle caressa les étoffes, son sourire triste se muant peu à peu en quelque chose de plus joyeux. L'attention de Basca la touchait, et l'Echani appréciait que celle-ci n'ait pas essayé de l'affubler d'une robe. Peut-être y avait-elle pensé, cela dit, mais qu'une telle pièce n'ait pas fini dans la caisse signifiait que la Grande Amirale commençait à bien la connaître malgré leur relation si récente.

Face au sourire goguenard, toutefois, l'Echani ne pouvait rester sans rien faire. Basca semblait réellement satisfaite d'elle-même et certaine d'embêter son amie. Il était beaucoup plus amusant d'entrer dans le jeu de la Grande Amirale et de la prendre en contrepied que de s'enfoncer dans ses pensées tristes. S'était-elle attendue à ce que Maze refuse d'essayer quoi que ce soit ? Si oui, elle allait être déçue.

« Il y a bien quelques pièces qui me plaisent. » Commença celle-ci en décrochant de la barre le cintre d'une chemise noire et du pantalon cintré qui allait avec. « Tout ça a l'air à ma taille. Dois-je m'inquiéter que tu me regarde à ce point ou tu as simplement fouillé mon dossier militaire ? » poursuivit Mazekeen en commençant à déboutonner sa chemise sans crier gare tout en lui jetant une œillade amusée d'en dessous ses mèches rebelles. La chemise blanche tomba par terre au moment où l'Echani se retournait afin de dissimuler son buste à la Zeltronne, car elle ne portait pas de sous-vêtements. Elle dévoila à la place un dos musclé aux épaules larges. Sa peau claire était barrée ici et là de quelques cicatrices bénignes qui n'étaient plus que de fines lignes blanchâtres.

Passant la chemise qui lui allait effectivement comme un gant, Maze se retourna vers la Zeltronne tandis qu'elle finissait de la fermer, laissant un nombre indécent de boutons ouverts de telle sorte à avoir un décolleté plus qu'agréable à l'œil, celui-ci dévoilant le galbe de ses seins sans être vulgaire. Malgré sa musculature développée, l'Echani avait aussi des formes et avait appris à les apprécier comme à les exploiter par le passé, lorsqu'elle avait dû étudier le fonctionnement de la Cour Impériale afin de pouvoir doubler correctement Aerys. Il fallait donc le souligner : Maze savait être sexy.

« Tu as le compas dans l'œil, ma chère. C'est parfaitement à ma taille. » la complimenta Mazekeen, sans se départir de son air amusé, tout en se surprenant à vraiment aimer prendre la Grande Amirale à contrepied. Elle continua donc dans sa lancée en s'attaquant à son pantalon, qui quitta bien vite ses longues jambes musclées pour finir sa course avec sa chemise blanche. Au moins, cette fois-ci, Maze portait un sous-vêtement, mais la culotte noire pourvue de quelques dentelles ne cachait pas grand-chose malgré tout et semblait même souligner les fesses et les cuisses particulièrement développées de la guerrière, qui se glissa dans le pantalon cintré en se tortillant quelque peu d'une façon très mignonne.

« Qu'en dis-tu ? » s'enquit finalement l'Echani en passant sa main dans ses mèches folles, l'air encore plus rebelle que d'habitude alors qu'elle fixait Basca d'un regard mi-rieur, mi-moqueur.

« Bien entendus que j’en ai conscience, ça à été un défis terrible que de trouver un équilibre entre le martial et l’élégance. Et figure toi qu’elle me l’a fait le coup de l’uniforme, hors, désolée, une tenue d’apparat aussi belle soit-elle n’est pas pour les mariés, elles méritent de l’unique et pas juste leur belle tenue. »

Le petit geste de la main de la grande Amirale semble totalement aller dans le sens qu’elle à balayé cet argumentaire comme totalement irrecevable. Il était presque facile de l’imaginer d’ailleurs en train d’écarter l’idée soumise par l’Impératrice avec cette petite mine assurée. Mais elle vois bien la tristesse de la Chevaleresse, impossible de la rater pour la Zeltronne qui connais trop bien les technique de sa plus jeune amie. C’était subtile, et elle aurait put le rater dans d’autres circonstances, mais pas en cet instant ou toute son attention était tourné vers elle.

La Grande Amirale avait cependant décidée d’enchainer, désireuse de crée une sorte de vision plus positive à son amie qui retrouve un large sourire tout en ne parvenant pas à contenir son émotion. Qu’elle était adorable ainsi. La Zeltronne s’approche d’elle posant ses mains sur les épaules de sa vis à vis pour fixer son regard dans le sien, faisant preuve d’une bienveillance et d’une assurance sans faille face à sa déclaration.

« Je n’ai absolument aucun doute sur le fait que vous vivez une période temporaire de vos vie respective, et aussi désagréable soit-elle, et encore plus le moment ou tout sera libéré, vous n’en serait que plus grande et forte une fois cela derrière vous, j’en ai l’intime conviction... »

Sans autre forme de procès, l’invitée en ces lieux passa ses bras autours de son amie et l’enlaça avec une certaine tendresse. Ces deux la étaient vraiment des femmes ayant trop souffert l’une et l’autre, et malheureusement une bonne partie de cette souffrance venait de l’Impératrice totalement désarmée pour lutter contre ses traumatismes. Elle pourrait lui en vouloir, imaginer que sa dirigeante fuis ses responsabilités. Mais ce serait oublier que tout lui est tombé sur le dos avec la brutalité d’un croiseur qui s’écrase et que rien ni personne ne lui à réellement permis de se ressourcer ces dernières années.

Fort heureusement, elle avait deux atouts majeurs pour cela en la présence des deux femmes enlacés en cet instant. La dirigeante de l’Empire ne se rendait sûrement pas compte, mais elle était entourée de précieux trésors, et la réaction de la Chevaleresse devant le sourire de la rouge quand elle lui présente les tenues avec fierté en est une preuve supplémentaire. L’échanis se permet même une certaine bravade devant son amie, la taquinant par les mots, avant de jouer de son charme avec espièglerie. Ainsi, elle ne lui demandait pas de se retourner ? Intéressant…

« Qui sais très chère, peut-être que j’ai obtenue tes mensurations précise par ces deux méthodes, ou alors que je garde encore quelques secrets dans ma manche. »

Déclare la Grande Amirale sans perdre son sourire et en ne se privant aucunement pour admirer son amie en train de se changer. Si elle n’avait pas demandé un brin d’intimité, ce que la Zeltronne aurait parfaitement respecté, c’est bien qu’elle voulait taquiner son amie. À voir si elle n’allait pas regretter d’avoir entraîné sur ce terrain une représentante d’une des races les plus sensuelles de la Galaxie. Ainsi, la belle rouge admirera la chute des vêtements sur le corps désirable de l’échanis. En effet, elle savait être sexy, c’était un fait indéniable, et la Grande Amirale ne s’en plaindra aucunement en la voyant enfiler le pantalon en se tortillant.

« J’en dis que tu es une espiègle créature, mais que dois-je imaginer devant cette débauche de chaire mise à nu devant mon chaste regard ? J’en serais presque à me poser des questions sur ta vertu ! D’autant plus avec ton choix de sous-vêtement qui laisse imaginer que tu avais en tête de me le dévoiler avant même que je ne pose le pied sur cette planète… quel impunité tu dévoiles la... »

Lance la Zeltronne avec un sourire amusé sur les lèvres. Faisant deux pas vers son amie, la rouge saisit ce qui pourrait être un nœud papillon blanc et le passe autour du cou de son amie comme une sorte d’accessoire même si elle le laisse totalement défait de part et d’autre du décolleté de l’échani. Cela rajoute un détail à la sensualité affiché tout en soulignant un peu plus le coté « rebelle » de la Chevaleresse.

« Hummm… J’avoue que cela te va terriblement bien ainsi, attirant le regarde juste sur ce que tu dévoiles avec orgueil depuis tout à l’heure. Encore que… et si... »

Soudainement inspirée, la Grande Amirale se tourne dans la partie accessoire du dressing ouvert et en prélève une écharpe couleur neige et vient remplacer le nœud papillon, essayant quelques agencements comme enroulé délicatement pour couvrir la gorge, mais laisser le décolleté apparent, ou alors simplement posé sur les épaules, tombant sur le devant avec élégance.

« Mieux en effet, et puis en fonction de si tu à froid une écharpe est une solution à la fois pratique et élégante. D’ailleurs, nous ne sommes peut-être pas encore aux périodes du jour de la vie sous les sapins traditionnels, mais tu peux considérer que tout ce qu’il te plaira sera à toi, un petit cadeau pour célébrer nos retrouvailles qu’en penses tu ? »

Déclare la Zeltronne en souriant largement, à la fois amusée de taquiner son amie, et heureuse de lui faire un présent.

Mazekeen préférait, et de loin, conserver une part de mystère. Elle n'était déjà pas surprise que la grande amirale ait réussi à obtenir ses mensurations, il aurait donc été dommage que la Zeltronne révèle toutes ses cartes. Cette dernière semblait bien trop heureuse en cet instant, avec son sourire triomphant, pour que la chevaleresse tente de lui tirer les vers du nez… Même si, en y repensant à deux fois, cela aussi aurait été divertissant.

Vêtus de noir, les cheveux encore plus rebelles qu'à l'accoutumée, l'Echani attendait le verdict de son aînée.

« Tu sais, à avoir vécu en caserne pendant des années, j'en oublie toute notion de pudeur, rien de plus. » plaisanta l'Echani tout en sachant pertinemment que Basca verrait au travers de ses propos aussi clairement qu'à travers du cristal. « Mais dois-je déduire que cela t'a plu ? » contre-attaqua t-elle ensuite afin d'éviter de répondre à la question. Ses joues, définitivement plus rouges qu'à l’accoutumée, trahissaient toutefois ses véritables émotions. Elle savait attaquer Basca sur un terrain sur lequel elle n'était pas tout à fait à l'aise.

La laissant approcher, Maze récupéra peu à peu le contrôle de son rythme cardiaque tandis que la Zeltronne s'amusait à agrémenter sa tenue d'un accessoire, sans aucun doute à la recherche du plus adéquat. L'Echani se contentait de cette tenue simple, mais elle devait l'avouer, elle appréciait l'attention de Basca à son égard, raison pour laquelle elle la laissait faire sans rechigner outre mesure.

« Si cela peut te satisfaire, sache que tu es la première à me voir ainsi depuis très longtemps. » lui répondit-elle alors que la Zeltronne passait autour de son cou ce qui semblait être un nœud papillon blanc.

Mais l'accessoire disparaît bien rapidement au profit d'une écharpe blanche. « Je préfère quand elle est simplement posée sur mes épaules. Comme ça, oui. » précisa Mazekeen alors que la grande amirale dénouait justement l'objet pour le laisser tomber sur le devant, tout simplement. « Penses-tu qu'il fera froid pour le mariage ? Une date est-elle seulement arrêtée ou même cela est encore à discuter avec la principale intéressée ? » s'enquit l'Echani en plongeant ses mains dans les poches de son pantalon, adoptant de fait une attitude mi-chic, mi-décontractée qui lui allait à ravir sans s'en rendre compte.

« Pour moi ? » s'étonna ensuite l'Echani en posant ses prunelles sur les vêtements qui s'alignaient sous son regard. « Je… » Commença-t-elle avant de baisser la tête un instant, son regard disparaissant derrière ses mèches rebelles. Pourquoi était-elle touchée à ce point par ce simple geste ? « Merci. » Souffla-t-elle finalement en relevant la tête.

Ôtant les mains de ses poches, la chevaleresse fit un pas vers Basca et l'entraîna dans une étreinte, ses mains se nouant naturellement derrière la nuque de la Zeltronne.

Inspirant longuement le parfum de son amie, Maze s'écarta au bout de quelques secondes. Un sourire canaille s'était glissé sur ses lèvres entre-temps, et elle demanda alors : « Mais toi, que vas-tu mettre ? » Son regard se glissa sur les tenues qu'elle lui avait offertes, puis elle ajouta en plongeant ses prunelles dans les siennes. « Accepterais-tu d'être ma… partenaire pour cette journée ? Et ma cavalière pour la soirée, il en va de soi. »

Aucune résponse si ce n’est un sourire. Bien entendus, cela en disait plus long qu’une dissertation de 18 pages avec thèse antithèse synthèse pour une empathe aussi talentueuse que Mazekeen. Elle avait apprécié, mais sans mot dire, laissant un voile de mystère en ne disant rien à haute voix. Même si les mots étaient presque secondaires pour les deux femmes aux talents semblants entrés dans une sorte de résonance. Résonance qui se fit plus flagrante devant la déclaration de la chevaleresse quant à la dernière fois ou elle se serait ainsi révélée.

« Me satisfaire ? Si j’admets y trouver une forme de présent rare, je suis avant tout désolée de l’apprendre. Tu es une femme superbe au corps élégant qui devrait en jouir dès qu’elle en a le désir. Comment crois-tu que je paraissais encore si jeune ? »

Lance au débotté la Zeltronne qui lâche sa petite bombe sans aucun temps d’arrêt, aucune hésitation avant d’ajuster les accessoires qui semblent meubler la conversation autant que magnifier la jeune echani.

« Ce sera sur le monde echani, un monde plutôt frais de mémoire, une cérémonie entre l’intimiste et le public, Aerys désirait tout garder isolé, mais, même si je trouve l’image séduisante, je l’en ai dissuadé. Mais loin de partir sur quelque chose de grandiloquent, elles ont trouvé un équilibre entre la pudeur délicate et la vibrante déclaration d’autorité, un excellent mélange si je puis dire. Donc oui, la discussion est plus qu’avancée sur le sujet même si une date n’est pas encore arrêtée sauf erreur de ma part, et tu sais que j’en commets bien rarement. »

Déclare la Grande Amirale avec un sourire espiègle sur le visage. C’était une forme de fanfaronnade, mais porté par l’assurance de ceux qui travaillent d’arrache-pied. Son plaisir s’agrandit devant l’étonnement de Mazekeen, ainsi donc un « simple » cadeau comme celui-ci la touchait autant ? Était-ce car elle en recevait rarement ? Ou plutôt la nature bien trouvé ? La Zeltronne pourrait se lancer des fleurs, mais elle ne percevait pas exactement la raison de cette émotion… étonnant ! À moins que justement la Chevaleresse ne saisissait pas non plus le pourquoi ?

Tiens donc voilà quelque chose d’intrigant pour l’esprit de la Grande Amirale qui ne vois pas arriver l’étreinte. Avait-elle été déstabilisée à ce point ? À moins que l’echani n’ai fait que suivre une pulsion si vive qu’elle aura prit de court la faculté de lecture de la Zeltronne ? Dans tous les cas, elle se reprend avant même que sa légère surprise puisse être remarquée et sourira en retour bien qu’elle notera le choix de positionnement des bras de son amie. Elle-même posera naturellement ses mains sur la taille de sa vis-à-vis avant de la laisser s’écarter délicatement.

Puis Mazekeen affiche de nouveau son air canaille, mais rien qui ne puisse déstabiliser la Grande Amirale. La Chevaleresse pensait réellement déstabiliser son invitée en lui demandant la tenue qu’elle allait portait ? Presque goguenarde, la Zeltronne s’apprêtait à répondre quand l’echani plonge son regard dans celui de Basca et… provoque un frisson le long de sa nuque ?…. Non… elle n’allait pas… Basca Quizan, maîtresse diplomate, Zeltronne aguerrie, initié à l’art de l’echani, cheffe d’entreprise intergalactique, Grande Amirale de la plus puissante flotte de toute la galaxie !…. Rougit brièvement.

L’invitation de la Chevaleresse renvoie, même très brièvement, la femme d’âge mûr au niveau de celui d'une adolescente, au point que quelqu’un d’Empathique comme la Chevaleresse ne put aucunement rater la réaction émotive de son amie. Depuis combien d’années n’avait-elle pas été prise ainsi de cours ? Et encore plus, voir ses joues devenir un peu plus rouges encore ! L’empire était rigide, froid et efficace, et elle, Zeltronne assumé, mais affûté à l’extrême aussi bien dans sa maîtrise que dans la connaissance de ses désirs, n’avait presque jamais été dans cette situation. Encore moins récemment ! Cependant, un raclement de gorge lui permet de reprendre contenance avant d’enchaîner…

« Eh bien… il semble en effet logique que tu puisses voir dans quelle tenue je serais après tout. »

Se déplaçant avec élégance elle avait maintenant bien à l’esprit de rendre la pareille à son amie, et ainsi elle ouvre le dernier des cinq dressings qui étaient sortis de son vaisseau. Dedans, se trouvent plusieurs tenues « spécialisées » de la Zeltronne, maillot, tenu de marche, vêtements echani, mais toujours avec une élégance propre à une garde-robe riche, et alors que Basca se dirige plus loin encore, soudainement sa robe tombe au sol. D’un levé de jambe gracieux, elle libère ses pieds et Mazekeen verra alors la splendeur du dos musclée de son amie seulement vêtu par une culotte que d’aucun décrirais comme…. Zeltronne.

Quand elle se tournera vers le dressing, dévoilant son profil affolant sans aucune honte à la Chevaleresse, elle constatera le simple soutien discret présent sous la poitrine de la Grande Amirale qui décroche d’un emplacement spécifique une splendide robe bleu nuit. La coupe est proprement sublime et fait sur mesure pour Basca à n’en point douter qui s’habille alors sans chercher aucunement à dissimuler ses formes, ou seulement pour les rendre encore plus suggestives. Et en ça, la Zeltronne était plutôt talentueuse… Cependant, même alors qu’elle se rhabille, il devient finalement presque difficile de savoir à quel moment la Grande Amirale était le plus à couper le souffle.

Rangeant délicatement sa tenue « du jour » elle avance d’une démarche assurée, des talons d’un blanc de nacres aux pieds, des bijoux tout assortie, une coupe, aussi gracieuse qu’affolante, mettant en avant les courbes désirables, mais… mais avec un quelque chose de martial… comme si une base echani avait été utilisé dans le design. Ainsi, même sa musculature roulant sous sa peau rouge semblait à l’honneur, ses cuisses élancés et pleines de danseuses, ses hanches de femme faites, son ventre musclé habilement suggéré, sa poitrine arrogante presque affiché, ses épaules de combattante, et sur son visage, l’autorité d’une chef de guerre… mais qui souriait de façon canaille… Tant de chose raconté en une seul tenue qui sautent aux yeux de la Chevaleresse.

« Tu m’excuseras de ne pas avoir repris entièrement le maquillage, mais je doute que me regarder faire aurait été la chose la plus intéressante pour les deux heures qui allaient suivre… me trompe-je ? »

Elle jouait, elle jouait clairement de ce « flash » qu’elle venait d’infliger à son amie sans aucune once de vergogne. S’en était presque déloyale tant, la Zeltronne avait eu cette allure parfaitement décontractée et naturelle alors qu’elle était presque dévêtus. Elle saisit d’ailleurs une nouvelle écharpe, légèrement plus fine, mais d’un blanc aussi éclatant que celui qu’elle avait déposé sur les épaules de Mazekeen et les déposent alors sur les siennes de la même manière que sur la Chevaleresse. Elle se penche alors et susurre quelques mots à l’oreille de l’échani avant de déposer un bisou aussi doux que brûlant sur la joue de son amie...

« Ainsi… nous voila assorties très cher. »

Était-ce donc cela le secret de la jeunesse éternelle ? Mazekeen fut bien incapable de s'empêcher de rougir avant que la Grande Amirale enchaine sur les préparatifs du mariage qui allait bon train. Ce dernier se tiendrait donc sur Echan, ce qui n'était pas si surprenant. Toutefois, la Chevalière ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe de tristesse et de jalousie tandis que la Zeltronne expliquait tout ce qui avait déjà été discuté. Dans une meilleure vie, Maze aurait également été présente. Ou, tout du moins, elle était certaine qu'Aerys en aurait parlé avec elle à un moment ou à un autre. Mais elle avait manqué tout cela et même la perspective de retourner sur sa planète natale n'arrivait pas tout à fait à enchanter l'Echani. Cette dernière, cependant, se fendit tout de même d'une proposition en accompagnant le tout d'un léger sourire.

« La connaissant, elle aimerait vraiment une cérémonie intime. Peut-être dans un second temps, après celle qui est déjà prévue et les festivités. Penses-y. »

Par la suite, Mazekeen ne saisit pas tout à fait la raison de son propre émoi. Sans doute était-elle plus marquée qu'elle ne le pensait par son isolement de cette dernière année. Cela fut sûrement l'une des raisons pour laquelle l'Echani enlaça ensuite la Zeltronne, ses mains se nouant dans sa nuque avec tant de naturel que ce geste lui échappa complètement. Elle ne s'en rendit compte qu'en sentant le trouble de la Grande Amirale en même temps que les mains de celle-ci sur sa taille. En revanche, parvenir à déstabiliser suffisamment Basca pour la faire rougir était un exploit digne d'être raconté. Mazekeen ne s'était pas attendu à y parvenir, mais savoura cette petite victoire avec un sourire en coin. Et si la rougeur, sur les joues de la Zeltronne, ne se voyait pas tant que cela, il était impossible pour une empathe de ne pas percevoir l'émoi soudain de la Grande Amirale. Pendant un bref instant, Basca était renvoyé à l'état d'une adolescente que l'on invitait à son premier bal. Et cette sensation plaisait beaucoup à Mazekeen sans qu'elle sache poser des mots sur ce sentiment.

Esquissant finalement un sourire, l'Echani ne détacha guère ses prunelles de la silhouette qui s'offrait à elle. Toutefois, celle-ci ne s'attendait guère à soudainement découvrir le corps de son amie si peu vêtue, car il était évident que la culotte qu'elle portait alors ne cachait pas grand-chose. Voir rien du tout, mâchant le travail à Mazekeen qui n'avait même pas besoin d'imaginer à quoi pouvait ressembler le corps de la Zeltronne sous ses vêtements.

Le rouge aux joues, la Chevalière détourna finalement le regard avec pudeur avant d'en voir trop, bien incertaine de la façon dont son corps comme son esprit allaient réagir si jamais elle devait en voir davantage de la plantureuse silhouette de Basca. Mais, quelque part, c'était déjà trop tard et il était évident que la Zeltronne trouvait beaucoup de plaisir en « tourmentant » Mazekeen.

Mais en regardant la Grande Amirale une fois celle-ci vêtue, l'Echani dû se rendre à l'évidence. Son amie était magnifique, même si cela, elle le savait déjà, mais elle ressentait également autre chose. Quelque chose de plus subtile qui n'était pas là avant, ou auquel elle n'avait jamais fait attention jusqu'ici : du désir. Physique, bien sûr, mais surtout mental. Elles s'accordaient si bien, si naturellement, que cela en devenait une évidence.

Quelque peu effarouché par sa « découverte » tout comme du fait qu'il était évident qu'elle n'était pas passée inaperçue auprès de Basca, Mazekeen se redonna un minimum de contenance en se raclant la gorge.

« Non, tu as raison. » avoua t-elle en admirant la femme qui se trouvait devant elle, ses prunelles argentées allant et venant sur sa silhouette pour en admirer les courbes aussi bien que la coupe de la robe. Celle-ci était magnifique, mais Basca la sublimait, et cette pensée n'échappera certainement pas à la cheffe de guerre.

Lorsque celle-ci se pencha vers la guerrière, Maze retint son souffle un instant avant d'inspirer longuement le parfum de la zeltronne. Elle esquissa alors un sourire, tout aussi canaille, et réajusta l'écharpe de sa partenaire avant de se reculer d'un pas.

« M'accorderais-tu cette danse ? » lui demanda-t-elle alors en inclinant très légèrement le buste tout en lui offrant sa main.

Quelque part dans le salon se trouvait une télécommande. Et grâce à la Force, Mazekeen lança un système de son astucieusement dissimulé. Les enceintes se mirent alors à jouer un air délicat au tempo lent : un slow, une danse digne de deux adolescentes.

Oui elle jouait, elle jouait terriblement de cette situation comme rarement elle l’avait fait dans sa vie. Elle avait connu mille conquêtes, mille amantes et amants, mais cet instant était bien loin de simple attirance charnels, de stimulation intellectuels ou d’échanges émotionnels. Non, en cet instant, c’était un tout, un ensemble de toutes ces choses, un moment rare dans la vie pourtant bien remplie de la Zeltronne qui semblait avoir quelques années de moins ce qui, de façon évidente, se voyait à son sourire aussi éclatant qu’élégant.

Gracieusement, Basca tend sa main et vient la déposer dans celle de son amie. Bien des fois, elle avait été invitée à danser, mais rarement, voir jamais, elle avait autant apprécié une invitation. Accordant la direction de la danse à Mazekeen, la grande Amiral se rapproche et dépose délicatement son autre main sur l’épaule de la Chevaleresse. Sous les aires rebelles de l’échani, la Zeltronne percevait une image de « gentilhomme », romantique. Décidément, il devenait évident pourquoi elle et Aerys s’entendaient si bien, ce petit charme tout respectueux et un brin rêveur qu’elle pouvait avoir était tout bonnement délicieux.

Dès le premier pas il devient alors évident que les deux femmes sont des danseuses de talents, gracieuses et souples, élégantes et charmantes, le sourire de Basca ne va qu’en étant plus lumineux encore alors qu’elle suit à la perfection la danse dans laquelle l’entraîne Mazekeen. Loin de simplement se laisser porter, la Grande Amirale se révèle être une excellente cavalière. Mais pas seulement à cause de ses talents physiques, pourtant évidents, mais dans cet instant de flottement ou elle laissait son esprit être lue par sa partenaire, et échangeant avec elle par la même occasion.

Ainsi, les deux empathes étaient en train de faire bien plus que simplement danser, bien plus que juste effectuer des pas appris par cœur de façon synchronisé. Non, elles échangeaient, elles « discutaient ». L’art de l’echani prônait le partage par le combat, les mouvements chorégraphiés permettant alors de cerner une personne, ses émotions, ses peurs, sa mentalité. Que dire alors de ces deux femmes, initiées dans cet art et dont l’esprit était déjà si proche ? La danse était une autre forme de combat, ni plus ni moins…

Et toutes les émotions que ressentait Basca en cet instant étaient presque enivrantes, elle se voyait adolescente, fragile et inexpérimentée alors qu’elle était une femme mature, forte et experte en bien des domaines. Mais, alors que son cœur s’accélère, elle dévoile de plus en plus ses ressenti, sa barrières permanente, aussi habilement construite que délicatement dressé, s’ouvrait doucement. Mazekeen avait clairement accepté son attirance pour la Grande Amirale, et cette dernière était en train d’ouvrir ses portes à cette acceptation, de la laisser venir à elle comme elle ne l’avait peut-être jamais fait…

Les paupières se ferment doucement, les corps se rapprochent imperceptiblement et quand Basca rouvre les yeux, c’est avec le goût de lèvres enivrantes sur la bouche qu’elle fixe son amie. L’échange… ce partage d’émotion… ce baisé… il avait été si doux… si entier, si tendre et si puissant que la Zeltronne en avait presque le tournis. Elle détourne doucement le regard, comme intimidée ou honteuse, mais impossible pour elle de dissimuler ce sourire éclatant et gêné sur son visage, impossible de cacher à quel point elle venait d’aimer cet instant maintenant que ses portes étaient entrouvertes pour la Chevaleresse…

« Tu es… une excellente danseuse, il faut bien l’admettre... »

Les seuls mots que Basca Quizan parvient à formuler… ou désire formuler. Car après tout, l’échange entre les deux femmes était si fort, que les mots en devenait plus un accessoire élégant, le bijou d’une conversation bien plus profonde autant partagé par leurs corps que par leur empathie...

Mazekeen vivait pour l'Empire. Son devoir passait avant toute chose. Quand était-ce la dernière fois qu'elle avait fait quelque chose pour elle ne manqua-t-elle pas de se demander en invitant la Grande Amirale à danser avec l'art et la manière d'un gentleman. Peut-être était-ce réellement la première fois, se dit-elle en refermant sa main cybernétique sur celle de la zeltronne, l'autre se posant naturellement sur la taille gracile de cette dernière.

L'Echani aimait beaucoup danser avec un partenaire. Et Basca se révélait en être une d'exception, alors qu'elles exécutaient leurs pas en parfaite synchronisation sans même prendre la peine de s'accorder de vive voix. De toute façon, elles n'en avaient pas besoin.

Mazekeen avait appris la danse sur le tard afin de remplir ses prérogatives de doublure, mais se débrouillait désormais mieux que l'impératrice en personne et prenait d'ailleurs grand plaisir à guider Basca dans ce duel fort différent de ceux qu'elle avait l'habitude de livrer. Les pas s'enchaînent avec une aisance déconcertante, Maze se sentant même assez à l'aise pour faire tourner la zeltronne sur elle-même avant que sa main libre ne revienne naturellement se poser sur sa taille.

Mais cette danse n'était pas qu'une simple chorégraphie. Leur conversation se passait de mot. Mazekeen souriait doucement en ressentant les émotions de sa partenaire qu'elle sentait s'ouvrir à elle pas après pas. Elle n'en tirait aucune satisfaction, la chose lui semblant tout simplement d'un naturel affolant. Par conséquent, l'Echani ne se rendit même pas compte qu'elle fermait les yeux, ni même que leurs corps se rapprochaient alors qu'elles continuaient à performer une danse de plus en plus intime. C'était en sentant la poitrine de Basca contre la sienne que Mazekeen se rendit compte de leur promiscuité, mais elle ne fit rien pour s'en extraire. Au contraire, elle pencha naturellement la tête sur la droite et accueillit le souffle de son amie contre ses lèvres comme si c'était la chose la plus naturelle au monde.

Leurs lèvres se rencontrèrent enfin, lentement, tendrement, et les deux femmes, soudainement, n'étaient plus que deux adolescentes. La poigne de Mazekeen, sur la taille de Basca, se raffermit sensiblement sans pour autant devenir désagréable, et encore moins douloureuse. Puis, elles s'éloignèrent tout aussi doucement, après un instant, et l'Echani rouvrit les yeux. Elle découvrit avec tendresse la timidité de la Grande Amirale ainsi que la gêne qui se dégageait de son sourire, et elle laissa échapper un léger rire, poursuivant simplement leur danse comme si c'était la chose la plus naturelle du monde.

« C'est parce que j'ai une partenaire tout aussi talentueuse. » répondit-elle à leur façon tandis que la main qui reposait sagement sur la taille de Basca remontait jusqu'à la joue de celle-ci, la poussant faiblement à croiser le regard argenté de l'Echani.

Mazekeen esquissa un sourire avant de se pencher de nouveau sur les lèvres de la zeltronne, bien que le terme n'était pas tout à fait adéquat. En effet, avec ses chaussures à talon haut, Basca était un peu plus grand que la guerrière et forçait celle-ci à se hisser légèrement sur la pointe des pieds d'une manière absolument mignonne.

Ce second baiser avait le goût de la découverte plutôt que de la timidité du premier, les doigts de l'Echani allant se perdre naturellement dans la nuque de la zeltronne plutôt que de retourner sagement sur sa taille. Il était aussi plus profond et Mazekeen laissait filtrer pour la première fois toute la sensualité qui l'habitait en tant que femme. Cet échange particulièrement agréable dura un certain temps, assez pour qu'elles cessent de danser et se perdent dans l'instant, cherchant à se découvrir plus intimement mentalement alors que leur baiser restait plus ou moins sage. Mais lorsque l'Echani sentit qu'il dérapait, elle fut celle qui mit fin à l'échange, ses doigts revenant alors naturellement caresser la joue de sa partenaire. Elle n'avait pas peur, mais elle ne voulait pas tout gâcher pour une histoire d'une fois. Basca était chère à son cœur et comprendrait tout cela en un battement de cil.

« Une femme telle que toi mérite que l'on se batte pour elle », fit Mazekeen dans un murmure. « J'aimerais beaucoup que tu me laisses te courtiser comme il se doit. »

Le deuxième baisé est un délice, un nouvel échange mais cette fois-ci sans la mince barrière de la timidité du premier. Il était plus profond, plus intense, plus… sensuel. Les mains de la Zeltronne se glisse de part et d’autre de la nuque de Mazekeen, désireuse de sentir sa peau, ses cheveux, entre ses doigts alors que leur lèvres s’exploraient mutuellement. Le souffle brûlant de la grande Amirale se mélangeant à celui de l’Echani étant en train d’enflammer les sens de la rouge. Il y avait longtemps que son cœur ne s’était pas autant emballé pour un simple baisé, et, elle se laissait déjà happé par l’envie d’aller plus loin. Seulement la Chevaleresse s’écarte, laissant les lèvres de la Zeltronne chercher brièvement à retrouver leurs consœurs avant qu’elle ne saisisse la situation la seconde d’après.

« Te laisser me courtiser ? Se battre pour moi ? Tu me donne un coup de jeune ma chère, très bien, je t’autorise à me faire la cours de la manière dont tu l’entendra, et j’y répondrais de la façon dont je le jugerais approprié. »

Glissa la Grande Amirale en caressant la joue de son amie en échos de sa propre caresse. Cette dernière penchera même la tête pour câliner la main entre son visage et son épaule d’une façon absolument craquante. Pour la l’Echani il était évident que la Zeltronne était touché par cette situation et très loin d’être déçu qu’elle n’ai pas dérapé. Au contraire même, un peu comme si elle trouvait dans le geste de la Chevaleresse quelque chose de flatteur ou de particulièrement séduisant. Voilà qui semblait avoir encore amélioré l’humeur, pourtant déjà excellente de Basca. Cette dernière s’écartant doucement de Mazekeen avant d’embrasser la maison du regard.

« Et si tu me faisait visiter ? J’ai l’impression qu’une éternité d’évènements délicieux viennent de se passer sans même que je n’en connaisse plus que ce simple salon. Sans compter que je suis particulièrement curieuse de découvrir comment la Maitresse Chevaleresse Impériale vie en ce lieux qui semble tout bonnement idyllique. »

L’humeur de la Grande Amirale était tout bonnement excellente, si elle affichait tout de même une contenue pleine d’élégance, sa joie était évidente pour l’Empathe. De même que le sourire proprement éclatant qu’elle affichait semblait, pour quelqu’un pouvant en saisir la porté, un véritable joyaux de beauté.

Du baiser qu'elles venaient d'échanger, il ne restait qu'une légère rougeur sur les joues de Mazekeen ainsi que quelques étoiles au fond de ses prunelles argentées. Il était tentant de se laisser aller et de goûter à tous les délices que la Grande Amirale pouvait proposer, mais la chevalière tenait davantage à préserver sa relation avec cette dernière qu'à la consumer dans une seule brève étreinte. Maze n'était pas issue de la noblesse, mais elle empruntait avec tant de doigté les codes de celle-ci qu'il lui était sans doute possible de tromper aisément ceux qui ne la connaissaient pas. Quant à Basca, celle-ci semblait apprécier ce petit côté gentleman et accepta de laisser Mazekeen lui faire la cour.

Souriant tendrement, l'Echani sentait clairement que cette situation convenait à la Grande Amirale et, surtout, que cette dernière était heureuse qu'elle ait pris ce tournant plutôt qu'un autre. Les deux femmes étaient sur la même longueur d'onde, comme souvent. La balle était désormais dans le camp de Mazekeen, qui réfléchissait déjà à ce qu'elle allait proposer à Basca afin de rendre son séjour inoubliable. Mais avant, il était temps de montrer à la Dame le reste de la maison ainsi que sa chambre, où elle pourrait déposer ses affaires.

Soulevant doucement la main qu'elle tenait encore dans la sienne, l'Echani l'effleura de ses lèvres en regardant Basca par-dessus ses mèches rebelles, puis la relâcha tout aussi délicatement avant de s'écarter d'un pas. La bonne humeur de la Zeltronne était communicative, cela va s'en dire, et l'Echani indiqua les caisses anti-gravité d'un élégant mouvement du poignet.

« Commençons la visite par ta chambre, dans ce cas. Tu pourras y laisser tes affaires et te changer, si tu le désires. »

La robe était magnifique et la femme qui la portait la sublimait, songeait Mazekeen. De ce fait, il était fort dommage de l'abîmer ou même la salir avant le grand jour. Tirant tendrement Basca derrière elle, avant de relâcher sa main afin de ne pas la presser, la chevalière la précéda dans l'escalier qui permettait d'accéder à la mezzanine. Celle-ci était tout bonnement immense et bordée par une barrière en verre. Plusieurs bibliothèques s'y alignaient, dissimulant astucieusement de nombreuses pièces fermées derrière elles.

« Voici ta chambre. » annonça Mazekeen en ouvrant une porte qu'elle tint élégamment ouverte pour l'Amirale, avant de la suivre à l'intérieur.

Il y régnait une douce odeur semblable au parfum de l'Echani, preuve qu'elle avait passé du temps à préparer la visite de son amie. La pièce était d'une belle taille et deux des quatre murs étaient de grandes baies vitrées, ce qui signifiait que la chambre était sur l'un des coins de la maison. Le lit était fait à la perfection, il n'y avait pas un plit dans les draps blanc et le matelas, même sans s'y allonger, avait l'air particulièrement confortable. Comme au salon, le bois était omniprésent, chacun des meubles étant fait de ce matériau. Il en résultait une pièce chaleureuse, baignée d'une douce lumière malgré la forêt opaque à l'extérieur.


« Comme je te le disais, tu es ici chez toi. Sens-toi libre de refaire la décoration si tu en as envie. » sourit l'Echani en faisant quelques pas dans la pièce. « Tu as aussi ta propre salle de bain. » indiqua-t-elle en désignant une porte close qui s'ouvrait sur le côté. « Et si tu fais un cauchemar cette nuit, ma chambre est au bout du couloir. » termina Mazekeen avec une pointe d'humour.

Elle devait bien l’admettre, et a moins que sa mémoire ne lui fasse défaut, Mazekeen était la première à avoir « ralentis » les choses devant l’autorisation pourtant clair de la Zeltronne d’aller plus loin. Mais peut-être était-ce pour le mieux ? Être ainsi courtisé, retrouver une certaine candeur dans la séduction, voilà qui n’était pas pour lui déplaire même si elle sentait ses hormones retrouver une acné toute adolescente. Rendant chaque sourire que la chevaleresse lui adressait, elle lança une commande vocale avec que chaque dressing anti-grave ne se referme et commencent à cuivre les deux femmes. Visiter la chambre en premier lieux, voilà qui était logique, adapté pour une invitée et… une parfaite occasion de taquiner un peu plus son amie.

Même si pendant un instant elle admira la pièce avec une certaine appréciation, embrassant l’endroit d’un regard approbateur et plus que satisfaite alors qu’elle dépassait son hôtesse qui lui tenait la porte. De quelques ordres, donnés pourtant avec infiniment plus de douceur que sur le pont de son navire, elle place les dressing de façon ordonnée. Celui transportant les affaires de la grande Amirale prit place avant de s’ouvrir et de présenter avec plus de choix possibles les différentes tenues disponibles révélant qu’elle avait clairement de quoi porter une tenue différente par demi-journée et pourtant ne pas avoir fait le tour de son dressing.

Mais pour le moment, la Zeltronne était encore à la contemplation des lieux, passant avec élégance le long des baies vitrées, la lumière se reflétant superbement sur sa tenue et ses bijoux, elle sourit de façon amusée devant le lit impeccablement fait. À l’impériale même, pourait être un adjectif tout à fait approprié. Retournant son regard vers Mazekeen elle affiche une légère surprise remplacée rapidement par un plaisir évident. S’approprier cette chambre ? La Chevaleresse lui offrait vraiment toute une pièce de la maison, et elle appréciait grandement le geste. Suivant son geste, elle regarde la porte close menant à la salle de bain, puis laisse un rire joyeux et cristallin échapper de ses lèvres quand il est question de cauchemar.

« Je note que tu prends grand soin du bien-être de tes invités au point de pouvoir donner de ta personne, j’en suis fort aise ! »

Amusée, Basca s’approche de la quantité improbable de tenue mise en avant par le dressing multifonction. À noter d’ailleurs que la teinte avait changé pour se rapprocher des couleurs ambiantes, de quoi avoir une pièce assortie quelque soit la circonstance. Elle se dévêtit avec élégance, prenant grand soin de la tenue et voici le retour de la Zeltronne dans une tenue délicieusement révélatrice avant qu’elle ne choisisse une nouvelle robe. D’un ton vert pastel avec des pointes de bleus, elle adapte bijoux et chaussures qui se révèlent tout aussi élégant, mais plus « sage » même si la sensualité évidente de la Grande Amirale est toujours là, elle est dans un ensemble plus détente.

« Comment…. Tu pensais réellement que j’allais porter deux fois d’affilée la même tenue pendant ce séjour ? Tu m’as invité ici pour que je me détende et profite, alors, profitons…. En continuant la visite bien sur. »

Dit-elle en faisant passer son index le long de la mâchoire de la Chevaleresse en un geste qui avait du provoquer des crises cardiaques dans bien des situations. Et devant le bref déhanché qu’imprime Basca à sa démarche, Mazekeen pourrait même douter que la nouvelle robe élégamment moulante était plus sage que les précédentes finalement...

Il était aussi agréable qu'intéressant de voir Basca prendre possession des lieux, par exemple en disposant ses dressings portatifs comme elle le voulait. Le contenu intéressa peu Mazekeen bien qu'elle y jeta un œil. L'echani préférait nettement observer la zeltronne découvrir la pièce qui était la sienne, sourire face à ce lit parfaitement au carré ou même perdre son regard par delà les baies vitrées. En la regardant faire, Maze en vint même à se poser quelques questions futiles, comme par exemple est-ce que Basca était du genre à faire son lit le matin ou non. Des interrogations de la vie quotidienne, sans importance, mais qui donnaient de la substance à leur relation.

« Tous mes invités n'ont pas droit à un tel traitement. Tu es une élue. » répondit Mazekeen en nouant ses mains dans son dos. Elle tentait de ne rien laisser paraître, mais avec la Zeltronne cela était peine perdue. Elle ne fit donc aucun effort pour retenir le petit sourire qui vint fleurir sur ses lèvres.

Mazekeen perdit toutefois son sourire lorsqu'elle avisa Basca s'approcher de ses dressings pour en sortir une nouvelle tenue. L'echani fut alors partagé entre sa curiosité, et à celle-ci se mêlait une pointe de désir, ainsi que son raffinement. Elle venait de déclarer à la grande amirale qu'elle comptait lui faire la cour, ce n'était donc pas pour se rincer l'œil cinq minutes plus tard. Les mœurs de la zeltronne étaient certainement très différents et peut-être même que Basca voulait que Maze la regarde, mais cette dernière voulait faire les choses à sa façon. Elle détourna donc la tête, son regard argenté se perdant parmi les arbres qui bordaient la maison. Dans sa vision périphérique, elle devina tout de même la silhouette en sous-vêtement de son amie et sut de nouveau poser les yeux sur elle au moment où cette dernière s'était changée.

La robe qu'elle portait était magnifique et assurément plus sage, mais un tel vêtement pouvait-il vraiment l'être en possession de Basca ? Maze l'avait déjà vue dans son uniforme et ce dernier n'arrivait pas à éclipser sa beauté ni même sa prestance, au contraire.

« Je devrais aller me changer également. Comme ça, tu sauras où venir te réfugier si tu fais un mauvais rêve. »

Consciente de jouer avec le feu, Maze précéda Basca dans le couloir et traversa ce dernier. En passant devant une porte entrouverte, elle indiqua une immense salle de bain où un grand bain à remous trônait fièrement en plus d'une douche plus ordinaire.

Pour rentrer dans sa chambre, Mazekeen précéda cette fois-ci son invité, mais lui tint la porte malgré tout. L'espace de la chevalière impériale était un peu plus grand que ne l'était celui de Basca, ce qui n'avait rien de très surprenant. Deux murs étaient vitrés, indiquant que la chambre était dans l'autre coin de la maison, et le mur blanc qui faisait face au lit était décoré de quelques étagères. Celles-ci servaient de support à des livres, mais surtout à quelques lames de belles factures. Un bureau, juste en dessous et sur lequel étaient posés quelques datapad, était décoré de photos où Mazekeen apparaissait plus jeune. Certaines dataient même de l'époque où elle était membre de la 501ᵉ Légion et l'armure blanche des Stormtrooper apparaissait dans le cadre.

À gauche du lit, également fait au carré, se trouvait les portes de la penderie. Mazekeen l'ouvrit et pénétra à l'intérieur, l'espace le permettant, pour sélectionner un nouveau pantalon ainsi qu'un haut sans manches. Elle se dévêtit sans pudeur, s'habilla et suspendit les vêtements pour le mariage avec grand soin.

Sa nouvelle tenue était certainement plus passe-partout que celle de Basca, et plus pratique, mais soulignait à merveille la silhouette athlétique de l'echani. Les muscles de ses bras se dessinaient à chaque mouvement : ses coups de poings devaient être violents et ses câlins très rassurants.

« Il n'y a pas grand-chose à dire sur cette pièce, ce n'est qu'une chambre. Je l'aménage tranquillement. » elle indiqua les sabres d'un geste. « Et maintenant impossible de te perdre. » rajouta Maze un brin moqueuse. « On continue la visite ? » demanda t-elle en frôlant Basca lorsqu'elle s'approcha de la porte.

« Tu m’en vois ravie en ce cas ! »

Répondit simplement la Zeltronne quand elle apprit être une « élue ». La remarque était plutôt rhétorique, elle se doutait bien qu’elle était plutôt chanceuse d’être ainsi… taquinée ? En se voyant proposer de rejoindre la chambre de la chevaleresse en cas de « cauchemars ». Elle s’imaginait cependant déjà rendre visite à son amie, ayant terriblement envie de rendre la monnaie de son crédit à la petite bravade de l’Echani. Mais l’heure était avant tout à la suite de la visite, et Mazekeen avait également à désir de se changer. Quoi de plus normal après tout, elle préférait réserver la tenue choisie pour le mariage pour le grand jour, autant le ranger soigneusement dès maintenant.

Mais tout de même, le ton utilisé, les termes, étaient provocateur ! Un mélange d’espièglerie canaille mâtiné d’honneur chevaleresque. La façon dont elle avait détourné le regard avait particulièrement plus à la Grande Amirale. Est-ce que cela allait l’empêcher de continuer à « jouer » en se dévoilant parfois de trop ? Peut-être que oui, ou peut-être pas. Basca n’avait de pudeur que celle des convenances, elle était fière de son corps et n’avait aucune honte à le dévoiler, elle ne le faisait cependant que si elle en éprouvait le désir elle, et aucunement pour les autres… même si en cet instant avoir senti, même brièvement, le regard de Mazekeen sur ses formes avait été comme une friandise.

Malheureusement, la Zeltronne avait une certaine gourmandise, mais saurait se contenir pour faire durer ce délicieux moment de séduction. Ainsi, dans la chambre de la Chevaleresse, elle jettera peut-être un coup d’œil à l’intérieur du dressing, mais se concentrera avant tout sur la pièce et non sur l’Echani en train de se changer. Cela ne l’empêcha pas de dévoiler un regard pleinement appréciateur en vue de la nouvelle tenue, la musculature de Mazekeen, sa force physique évidente, mais aussi sa maîtrise martiale qui imprégnait chacun de ses gestes. Réellement les Echanis était un peuple superbe à la culture riche pour qui Basca éprouvait un profond respect.

D’ailleurs… ce devait être doux que de se perdre dans ses bras, éprouver, ne serait-ce qu’un instant, le sentiment d’être protégée… d’être à l’abri. Une émotion que la Grande Amiral n’avait que très rarement ressentie en dehors de ses propres efforts, ayant toujours compté sur son expérience, son talent et sa détermination pour se construire l’avenir qu’elle désirait. Et hors de cela, elle savait parfaitement relâcher la pression colossale qu’elle se mettait sur les épaules, s’aménageant des moments où elle se savait tranquille et ou elle pouvait prendre soin d’elle. Mais un instant de relâchement, non de son fait, mais dans les bras de quelqu’un… voila qui était… tentant.

Revenant au présent elle repassa la phrase que venait de lui dire Mazekeen à l’esprit en une fraction de seconde, nul doute que son amie Empathe ai ressentie ce moment… pensif. Déjà grâce au pouvoir de la Chevaleresse bien sûr, ou même à leurs étonnantes proximités à elles deux, mais surtout, car la Zeltronne ne ressentait aucunement le besoin de canaliser ses émotions et ses pensées en cet instant. Souriant largement à son amie, elle se laisse porter par une inspiration soudaine, et quand l’Echani la frôle, la Grande Amirale va simplement lui prendre le bras afin de se joindre à sa marche, et ce, d’une façon très naturel avant de rebondir sur sa question.

« Me voilà rassuré de connaître le doux sanctuaire ou tes bras… sauront calmer mes cauchemars. Continuons je t'en prie oui. »

Peut-être se sentait-elle trop en sécurité ? Elle avait retenu une belle tirade qui aurait venté le physique autrement avantageux de la Chevaleresse. Pourtant, Mazekeen n’en aura raté aucune miette, la façon dont les mains de la Zeltronne s’étaient resserré sur ses bras dessinés, ce petit sourire appréciateur, cette façon adorable que l’ainé avait de se laisser mener… Oui, définitivement, Basca était… appréciatrice.

Mazekeen jouait avec plus maligne qu'elle. De cela, elle en était persuadée. Être taquine et bravache semblait être inscrit dans les gênes de la Zeltronne (ce qui était peut-être vraiment le cas). Cela était loin de déplaire à la Chevalier Impérial qui, bien au contraire, s'amusait beaucoup de leur petit jeu tout en savourant leur soudain rapprochement. Ces quelques jours étaient pleins de promesses, elle n'en doutait pas, notamment parce qu'elle ne manqua pas les émotions qui flottaient à la surface de l'esprit de la Grande Amirale. Cette dernière aurait la chance, tôt ou tard, de profiter de la sécurité de ses bras… Mazekeen le souhaitait aussi, mais voulait simplement prendre le temps de faire les choses correctement… Autant que possible avec une Zeltronne, tout du moins.

Basca à son bras, Maze sourit doucement. Une légère rougeur habillait ses joues habituellement pâles tandis qu'elle guidait son invité. Elle lui fit visiter le reste du palier, ce dernier se composant d'une autre chambre que l'Echani pensait éventuellement transformer en bureau. Après tout, elle ne comptait pas accueillir une colonie chez elle et n'avait pas beaucoup d'amis suffisamment proches pour les accueillir chez elle.

De retour au niveau du salon, Maze entraîna finalement Basca vers une nouvelle partie de la maison qu'elle n'avait pas encore vue. Elle avait glissé sa main dans sa poche, celle de la Grande Amirale toujours posée sur son bras. Déambuler ainsi avec elle était tout à fait naturel, ce dont l'Echani n'avait jamais douté. Leur alchimie était évidente depuis le premier jour.

Du salon, elles passèrent une porte et arrivèrent dans ce qui était à l'origine un immense garage. Mazekeen l'avait réaménagé selon ses goûts et ses besoins en une salle d'entraînement, mais sans omettre une partie atelier où elle pouvait prendre soin de son équipement. Son armure écarlate reposait d'ailleurs dans un coin de la pièce, en évidence sur un support prévu à cet effet. La partie du sol prévu pour l'entraînement était recouverte de tatami, de sorte à ne pas se blesser inutilement, et un droïde d'entraînement au sabre laser était disposé près de cet air spécifique. Son blindage comportait quelques trace noir, démontrant avec évidence des coups reçus par la maîtresse des lieux à l'aide d'un sabre d'entraînement. L'arme, d'ailleurs, reposait juste à côté sur un petit support mural. Il était en tout point semblable au véritable sabre de l'échani. Enfin, plusieurs poids et altères s'alignaient contre un mur entièrement recouvert de miroir, donnant l'impression que la pièce était immense. Loin d'être une coquetterie de la part de Mazekeen, ces miroirs lui permettaient d'observer ses propres mouvements lorsqu'elle s'entraînait afin de mieux se corriger en cas de besoin.

« Et voilà, cela conclut la visite intérieure. Sans surprise, c'est la première pièce dont je me suis vraiment occupé en prenant possession des lieux. » expliqua Mazekeen en passant une main dans ses cheveux en bataille. « Je te montrerais l'extérieur quand la nuit tombera, ce sera plus agréable. » poursuivi t-elle en faisant référence à la chaleur et à l'humidité qui régnaient en journée. « Nous pourrons même manger dehors si tu t'y sens suffisamment à l'aise. » proposa-t-elle. La dernière chose qu'elle souhaitait  été de voir son invité inconfortable.

Qu’il était rare qu’elle se fasse ainsi conduire… encore plus au bras de quelqu’un. Après tout, elle était l’incarnation de la première puissance militaire galactique navale. Voir, galactique tout court. Elle était celle qui donnait les ordres, celle qui passait en avant, celle qui dirigeait, celle qui écrasait ceux qui la sous-estimait ou qui éconduisait ceux-là voyant comme un trophée, quand ce n’était pas humilier. Bref, il était bien rare de voir la Grande Amirale de la flotte impériale se laissait conduire par quelqu’un d’autre qu’elle-même, y comprit dans le cadre d’une simple visite. C’était en sensation rafraîchissante et loin d’être désagréable. D’autant plus quand elle admirait la douce rougeur sur les joues de Mazekeen, cette dernière était si forte, si sur d’elle, une guerrière si accomplie, que la voir ainsi était tout bonnement adorable.

La Zeltronne se retenait de lui pincer les joues avec amusement, mais son sourire malicieux ne laissait aucun doute quant à son plaisir évident, inutile d’être empathe pour voir cela. La suite de la visite se passe sans plus de mésaventure, enfin, pas plus que ce qui était déjà en cours à l’encontre de la chevaleresse impérial avec de petits commentaires ou simplement une curiosité tout à fait légitime. Le tout jusqu’à arriver à ce qui devait être le véritable cœur d’une maison echani, la salle d’entraînement. Examinant tout ce qui l’entour elle assimile le plus de détails possibles, la position, l’orientation des choses. C’était fonctionnel, sobre, efficace. Certaines ne verraient pas l’élégance dans un tel agencement, la beauté pratique d’un tel lieu, mais pour la Zeltronne qui était une guerrière accomplie, et initié aux arts echanis, c’était une évidence.

« Sans surprise en effet, j’aurais même été choquée d’apprendre que ce ne soit pas la première chose que tu aménages chez toi, votre culture est d’une telle richesse notamment dans ce domaine, tu seras peut-être intéressée d’apprendre que j’ai mes propres salles d’entraînements dans mes différents appartements. J’ai prit goût à de telles installations, si propice au recentrement sur soi, si dédié à un mode de vie noble. »

Souriante en passant devant chaque détails, que ce soit l’établie, l’armure, le droïde ou les armes, sans jamais monter sur le tatami afin de respecter ce lieux, elle bascule soudainement de "langue". Bien qu'elle parlait toujours en Basic, sa gestuelle entière avait changé pour refléter les façon si clair et pur de communiquer des Echani. De façon tout à fait délicieuse d'ailleurs, elle affiche ce qu'on pourrait appeler un "accent" très légère que Mazekeen devinera sans peine être voulue. La Grande Amirale voulait souligner sa propre différence malgré un respect profond et évident pour cette culture.

« L’initiation que j’ai subie a été l’une des plus rudes épreuves de ma vie, mais un enseignement d’une richesse presque sans égale, une vision du monde, une philosophie si nuancé, si élégante que l’on pourrait presque dire que j’en suis tombée amoureuse. D’ailleurs, je me demande, est-ce dans un but d’échange que tu conclues par cette pièce très chère Mazekeen ? Ou seulement un pur fruit du hasard ? »

Lance la rouge en laissant ses doigts passer sur des bâtons d’entraînements, comme une sorte de provocation à l’encontre de son hôtesse. Elle avait d’ailleurs délibérément évité le sujet du repas, la Zeltronne était purement dans l’instant, rien d’autre.

La salle d'entraînement de Mazekeen était un sanctuaire où elle se sentait à l'aise, en confiance, et aimait passer beaucoup de temps. Plus que n'importe quel soldat soucieux de son entraînement et certainement davantage que la moyenne chez les Chevaliers Impériaux. L'art du combat coulait dans les veines de l'Echani, fière représentante de sa race et de sa culture.

Voir Basca avancer dans la pièce vêtue de cette magnifique robe avait quelque chose d'irréel. Cette tenue ne convenait pas à un tel endroit. Mais d'un autre côté, en observant davantage la silhouette de la Zeltronne, Mazekeen trouvait une certaine beauté dans cette dualité. Derrière sa tenue de haute couture, Basca était une femme entraînée. Cela se voyait à sa façon de se mouvoir et de se tenir. Ses muscles se dessinaient sous le tissu qui la couvrait lorsqu'elle marchait et, maintenant qu'elle se tenait à quelques pas de l'Echani, celle-ci les voyait se dessiner dans son dos.

Ensuite, quelque chose changea subtilement dans la façon de se mouvoir de la Grande Amirale. Mazekeen le reconnut immédiatement, son visage s'illuminant d'un sourire sincère. Elle se mit à bouger ensuite, s'accordant aux pas de la Zeltronne avec une aisance qui trahissait l'entraînement d'une vie. Entendre Basca révéler que son initiation à l'art Echani avait été l'une des choses les plus difficiles de sa vie arracha même un léger rire à Mazekeen. Elle se souvenait trop bien de sa jeunesse sur Echan, avec son frère et sa sœur. Une tranche de vie qu'elle décida de révéler tandis qu'elle s'approchait de son amie.

« Les terres de mon clan, sur Echan, sont bordées de montagnes. Petite, je m'y entraînais avec mon frère et ma sœur. En grandissant, j'ai pris l'habitude de m'y rendre seule et d'escalader les plus hauts sommets avec un minimum d'équipement. C'était… la belle vie. »

Elle ne regrettait pas cette époque, mais elle lui manquait parfois. Tout était beaucoup plus simple à ce moment-là.

« Et nous y passions des semaines, loin de tout, dans l'unique but d'apprendre à vivre. »

Sans rien de superflu et de la façon la plus saine qui soit. Il y avait de fortes chances qu'un étranger y voie une forme de maltraitance de la part des parents Echanis, mais Mazekeen y songeait avec le sourire. C'étaient de bons souvenirs.

Elle s'arrêta finalement à deux pas de Basca, les mains jointes dans son dos. Maze esquissa un sourire en avisant les doigts de la Grande Amirale caressant ces bâtons d'entraînement.

« Je rêve de te voir te battre dans cette tenue, ma chère Grande Amirale », taquina l'Echani. « Je suis certaine qu'une femme telle que toi en est parfaitement capable. »

Basca répond au sourire de son amie, il était bon de voir qu’elle appréciait le geste, et fut intéressée d’apprendre cette petite part de la vie que Mazekeen lui partagea. Des montagnes donc, la fougueuse et farouche guerrière avait donc connus les affres de l’escalades, du camping en haut altitude avec le minimum pour survivre. La Grande Amirale se fait rapidement une image très romanesque avec une echani les cheveux aux vents en contemplant les vastes paysages d’Echan… Soudainement quelque chose la surprend, voir la trouble, mais cela est rapidement effacé par l’amusement devant le défis lancé par son hôtesse.

« Est-ce bien fair-play de me demander cela ? A moins que ce ne soit la une sorte de fantasme que tu nourrissais depuis longtemps sans oser l’admettre ? »

Bien entendus, que c’était la Zeltronne qui avait provoqué en premier, mais il était bien plus amusant de renvoyer la balle non ? D’un geste élégant, elle prend un des bâtons, le soupèse doucement avant de l’envoyer avec une forme de nonchalance, mais non dénué de force. La Chevaleresse n’aura aucune difficulté à rattraper le baton, Basca n’avait pas fait un lancé piégé, mais quand l’Echani portera de nouveau son regard sur la rouge, cette dernière n’a plus ses chaussures et salue le tapis avant d’y monter dessus et d’enchaîner des mouvements vifs et souple.

Mazekeen reconnaîtra sans peine des mouvements d’échauffement, mais ponctué de ce qui pourrait s’apparenter à des pas de danse envoûtant, la Grande Amiral prenant un malin plaisir à tournoyer pour jouer du volant de sa jupe, dévoilant ses cuisses toniques et, si elle laisse trop son regard s’attarder, peut être plus. Avec un sourire aussi éclatant que ça posture, Basca fait un petit geste provocant de la main pour l’inciter à approcher, mais seulement pour lancer juste après un contre joueur et facétieux. Que ce soit par son empathie, ou la lecture de la gestuelle de la Grande Amirale, cette dernière semblait tournée vers un jeu espiègle aussi taquin qu’élégant.

« Tu sais, j’ai soudainement songé à quelque chose, je n’ai jamais mis le pied sur Echan, malgré toute mon admiration pour votre culture, votre peuple, malgré ma curiosité, je n’ai jamais foulé le sol de votre monde natal. Pourrais-tu m’en parler ? Je suis certaine qu’une femme telle que toi en est parfaitement capable. »

Glousse la Grande Amirale en prenant un malin plaisir à reprendre les accents des paroles de Mazekeen. Le tout en faisant bien entendus virevolte son bâton et enchaînant les attaques et les parades avec la grâce d’une véritable echani, mais un echani qui jouait avec les points de vue qu’elle offrait à sa partenaire d’affrontement...

Les lèvres de Mazekeen s’étirèrent en un léger sourire en coin. Par-dessous ses mèches rebelles, elle jeta une œillade amusée à la Grande Amirale. « À la guerre comme à la guerre », répondit-elle à la provocation, sa voix teintée de ce léger accent exotique qu’elle ne prenait pas la peine de masquer. Elle ne comptait pas en dire davantage, mais en tant qu'empathe, il était certain que le plaisir éprouvé par l’Echani n’allait pas passer inaperçu, du moins pas totalement. Car Maze devait se l’admettre : elle appréciait l’idée de voir Basca la défier dans cette tenue si peu conventionnelle, mais qui lui allait si bien.

Observant les gestes de sa partenaire, Mazekeen détailla chacun de ses mouvements. Sa façon de saisir le bâton d’entraînement, avec fermeté, témoignait de son habitude. Celle de le soupeser également, car il était important de connaître le poids et le point d’équilibre d’une nouvelle arme. L’envoi soudain, quoique avec une certaine nonchalance dans le mouvement du poignet, amusa la guerrière qui réceptionna l’arme sans la moindre difficulté. Elle fit un élégant moulinet du poignet, comme elle en avait souvent l’habitude avec son sabre laser. Le bois fendit l’air avec plus de résistance, ce qui était normal.

Relevant ses prunelles argentées vers Basca, Maze vit celle-ci ôter ses chaussures, saluer le tatami puis y monter. Sa connaissance des coutumes Echani était parfaite jusqu’ici, tirant un sourire à la native d’Echan.

Déjà pieds nus, Maze emboîta le pas à la Grande Amiral, la rejoignant sur le tatami. Il était froid sous ses pieds mais offrait une surface qui ne glissait pas, parfaite pour une passe d’arme relativement tranquille. Rien à voir avec les entraînements drastiques que Mazekeen s’infligeait à l’extérieur de sa demeure, sur des terrains beaucoup moins favorables et sous une température indécente.

« Je constate que tu connais parfaitement tes bases, quoique tu les personnalises à ton goût », lâcha-t-elle en s’échauffant de la même manière, moins les mouvements superflus.

Tout était optimisé dans la façon qu’avait Mazekeen de se déplacer et de manier son bokken. Elle démontrait une aisance hors du commun, son corps se joignant à celui de Basca dans ce qui pouvait effectivement s’apparenter à des pas de danse, mais qui n’en était clairement pas pour les regards avertis. C’était là l’art Echani dans sa plus pure démonstration, jusqu’à ce que les deux femmes se retrouvent face à face.

« Et qu’aimerais-tu savoir ? » répondit Mazekeen en opposant son bokken à celui de la Grande Amiral sans la moindre difficulté.

La vibration se fit sentir jusqu'à son épaule, mais la prise de l’Echani ne faiblissait pas. C'était là une différence fondamentale avec un sabre laser, où ce genre de choc était moins violent peu importe la force des deux sabreurs qui s’affrontaient. Être capable d’y résister, en revanche, était une nécessité et assurait une prise ferme et puissante en tout temps.

Les quelques passes suivantes démontraient le talent de Basca. Son entraînement était excellent. Un œil extérieur n’y verrait que du feu mais Mazekeen décelait encore quelques lacunes faciles à corriger. En revanche, son style était unique. La façon qu’elle avait de jouer avec ses atouts était peu commune, voire amusante pour l’Echani qui ne se laissait pas avoir par ce qu’elle avait sous les yeux. Une guerrière comme elle ne pouvait se laisser distraire par une ruse aussi simple, bien qu’agréable à l’œil.

« J’imagine que tu sais que notre peuple est gouverné par des femmes »,

L’aisance qu’avait Mazekeen était presque surnaturel alors qu’elle s’évertuait à ne pas utiliser ses pouvoirs.

« En tant que Chevalier Impérial, je suis presque une anomalie, en quelque sorte, lorsque je combats », reprit-elle, changeant de sujet. « Nous préférons les armures légères, ou pas d’armure du tout. Moins de restrictions de mouvements. Celle des Chevaliers est tout l’inverse, même si elle s’est améliorée au fil du temps. Toutefois, je le vois comme quelque chose de positif. Être capable de se mouvoir parfaitement en la portant signifie que je suis meilleure. »

Une fierté certaine transparaissait dans ces mots. Maze avait toujours été fière de ses origines, de ses capacités. Savoir se battre d’égal à égal avec l’un de ses semblables en portant l’armure écarlate signifiait beaucoup à ses yeux. Plus que ce qu’un non-initié aux techniques Echani pouvait supposer.

« Tu ne m’as jamais dit pourquoi tu aimais tant notre culture. Qu’est-ce qui t’a séduite ? »

« Je ne fais que m’exprimer au travers de votre langage »

Répliquera la Zeltronne à la remarque sur ses bases dans l’art Echani, avant que le véritable échange ne commence. Dès le premier enchaînement, cela est évident pour la Grande Amirale, Mazekeen est une combattante redoutable et d’une rigueur incroyable. L’expression de son corps est un véritable bonheur à admirer et ressentir dans les vibrations qui remontait le long de ses bras. Une sensation qu’elle connaissait fort bien pour ne s’entraîner et ne se battre qu’avec des armes solides. Que ce soit le bâton ou le sabre, elle avait toujours un poids dans la main avec lequel elle devait composer.

« Qu’aimerais-tu m’apprendre ? »

Une question pour une question, Basca était curieuse, c’était indéniable, de culture Echani, d’Echan, de vision de ce qu’une native qu’elle connait bien peut lui dire certes, mais également ce que choisirais de transmettre Maze. Le choix serait presque plus important que ce qu’elle dirait ensuite, et elle était très friande d’en apprendre autant de façon si claire avec son amie. Enchainant les passe avec souplesses, les deux femmes communiques et Basca ressent… tiens donc… Maze est à ce point un livre ouvert pour elle que, presque d’instinct, elle se rend compte d’un ou deux défaut qu’elle arbore.

Subtile, mais la chevaleresse constatera alors que la Zeltronne s’adapte au fur et à mesure de la passe d’arme. Combien d’heures avait-elle passé à assimiler l’art Echani au point de pouvoir réagir aux micros réactions de sa partenaire de combat ? Ou alors était-ce une situation unique issue seulement du fait de la profonde empathie des deux femmes ? Ce que découvrit Maze en tout cas, c’est que l’échange qu’offrait la Zeltronne était aussi vibrant et sincère que tout ce qui s’était déroulé avant, mais en encore plus fort, les deux femmes dans une sorte de symbiose peut-être ?

En tout cas Basca jouait de ça tout en s’ouvrant à sa partenaire qui se met à sourire en échos de la fierté qu’exprime Mazekeen face à la rigueur de son entraînement en armure. Cela, la Grande Amirale le comprit parfaitement, les années entières qu’elle avait passé à s’entraîner à l’art echani et à en saisir la culture lui avait évidemment montré la prédominance des armures légères, voir, de leurs absences. Maze avait dû travailler dur, crée presque sa propre voie pour rivaliser avec ses sœurs sur le plan martial pur, une prouesse digne de louanges.

« Vous avez un teint renversant vous autres echanie » taquina la Zeltronne à la question de ce qui avait séduite Basca. « Ce que j’ai avant tout aimé est ce que nous expérimentons en ce moment même, comment un peuple si taiseux pouvait être à ce point riche en franchise, en communication, en échange, en partage ? Cela frappa ma sensibilité et j’en devins plus que curieuse. Cela s’accompagna à merveille avec un autre point, mon désir de savoir me battre au même niveau que notre élite guerrière, comprendre ce que cela faisait d’être en première ligne, savoir réagir à cela, tel était mon désire, mais j’en apprit tellement plus. »

La Grande Amirale continuait d’enchainer les attaques, les parades, glissant sur le tapis avec souplesse et élégance. Son corps tonique ne portait aucunement son âge, et elle réagissait avec la rigueur qu’exigeait cet art. Ceci étant dit, elle continuait de jouer de ses autres atouts, pour déconcentrer ? Cette théorie s’évapore rapidement, une combattante de son calibre aurait depuis longtemps découvert que cela ne servait à rien face à quelqu’un comme Mazekeen, alors quoi ? Hé bien… la forme de communication la plus pure chez les Echani étant le combat, pourquoi la Zeltronne ne pourrait pas en profiter un peu pour parader ?

C’était bien peu orthodoxe, c’était certain, mais n’était-ce pas là une jolie façon de lier la franchisse des bâtons qui s’entrechoque, et des gestes délicats et riche en autant de « mot » que l’art Echani lui-même ? Si elle avait visiblement parfaitement accepté la cour de la Chevaleresse, elle ne se priverait pas non plus de témoigner de ses propres désires et aspirations. Pour le moment d’ailleurs, Mazekeen savait parfaitement que Basca était, malgré le sérieux de ses mouvements, plus en train de provoquer gentiment que de pousser son art au paroxysme, c’était un échange, riche, intéressant, et la Grande Amirale ne cachait pas sa curiosité que l’empathe percevrait forcément, elle attendait plus de réponse à sa question…