Inspection dans les bas-fond [Naïa Mytheiril]

Que signifiait vraiment la vocation d'un chevalier impérial ?

Protéger l'Empereur bien sûr, protéger l'Empire et protéger les interêts de ces deux entités. Mais pouvons nous réellement faire une dissociation entre Empereur et Empire ? Selon la Sibylline, oui. Dans les myriades de missions offertes à ceux qui vouent leur vie à protéger des intérêts, l'adrénaline ne se trouvait pas uniquement dans le combat et la guerre, mais aussi dans des misions s'apparentant plus calme, moins sensationnelle et propice à démontrer ses talents au sabre laser. C'était à ce genre de tâche qu'était habitué celle qu'on surnommait la Sibylline, celles d'infiltrer, de récolter des informations et de démanteler dans la discrétion des organismes crée dans le but de nuire à l'Empire. Aucune importante n'était accordée à qui avait pu fomenter de tels plans ; s'il s'agissait d'ennemis de l'Empire, alors une menace extérieure de plus avait été éliminée, s'il s'agissait de représentants impériaux eux même s'opposant aux politiques intérieures de l'institution qui servent, alors c'était encore mieux.

Ismaire s'obstinait à vouloir purifier l'Empire des microbes qui le ronge de l'intérieur. Et aujourd'hui en recevant l'ordre du jour, son esprit s'était emballé à vouloir deviner ce qu'elle pourrait trouver une fois ce dernier accompli. Des agissements louches dans le Secteur 1313, un pléonasme certains. Malgré l'omniprésence impériale, des choses se tramaient toujours en dessous et Ismaire se devait de se préparer, dans un premier temps mentalement à devoir fréquenter de la vermine, puis physiquement, ne serais-ce que pour paraître présentable.

Elle releva son regard vers la glace qui lui offrait son reflet, se contemplant elle même dans ce miroir. Son haut paraissait bien léger, mais plutôt en accord avec sa nature étrangère : il ne couvrait pas son ventre, laissant visible l'entièreté de ce dernier en plus d'une ouverture au niveau des épaules et du buste, ses manches dépassaient un peu ses mains, permettant à ces dernières de se camoufler sous le tissu mais surtout de cacher les gantelets qu'elle avait dissimulé sous les tissus, au cas où. Pour le reste elle portait un bas serré surmonté d'une longue jupe qui ne couvrait pas ses cuisses, un habit totalement banal pour quelqu'un qui décide de sortir, mais pas pour un chevalier impérial qui rejoint une mission. Camouflé sous les pans de la longue jupe, le manche de son sabre laser demeurait et semblait prêt à être saisi à tout moment. Derrière une tenue aussi simple se cachait alors une façon de s'infiltrer de la meilleure des manières dans des lieux parfois peu fréquentable.

Évidemment Ismaire ne sous entendait pas que l'autorité impériale était mise à l'épreuve en dessous, mais à ses yeux il y avait plus de chance d'obtenir des informations en se faisant passer pour une simple femme qu'en se présentant avec la menaçante armure : nombre sont ceux qui fuiraient à la vue, ne laissant que des preuves mais pas de paroles. Replaçant ses gantelets bien sous les manches de son haut et réarrangeant sa chevelure brune devant son miroir, Ismaire se prépara ainsi à rejoindre le partenaire qui devait se présenter pour cette missive confiée à deux chevaliers impériaux.

MaIs de tous ses camarades, il s'agissait là d'un véritable monument de par sa fonction qui semblait avoir été associé à cette mission portant sur une enquête. Car il s'agissait de Juggernaut qu'Ismaire devait retrouver, bien que l'altercation se voyait légèrement appréhendée. Ismaire rejoint le point de rendez-vous et s'adressant dans un premier temps à sa partenaire pour tenter de briser la glace, en prenant grade à ne pas manquer de respect à un individu de son envergure.

« Avec tous le respect que je vous dois, je n'aurais jamais imaginé devoir faire équipe avec Juggernaut en personne. Votre réputation vous précède, c'est un honneur de partager vos cotés aujourd'hui. »

J'étais plutôt habituée à Alca. Ismaire observait Juggernaut avec un léger sourire se voulant amical, celle qu'on surnommait la Sibylline pour ses divers talents dans la discretion et l'espionnage avait un peu de mal à jauger la partenaire avec qui elle devrait enquêter dans les bas-fonds de Coruscant. Il fallait dire que son nom n'annonçait rien de discret, un littéral mastodonte n'est pas souvent associé à la prudence et au silence. L'epicanthix orienta son attention sur son environnement avant de poursuivre, parlant finalement de la mission et des réflexions en amont qu'à pu se poser la jeune femme, les exposant à sa partenaire.

« La source semblait vague, j'ai jugé qu'il valait mieux chercher des informations en se faisant discret. Disons que notre armure a plutôt tendance à faire fuir les gens qui ont des choses à révéler, Ismaire pivote vers Juggernaut, il est étonnant de voir ce que les gens sont prêt à révéler à une femme pour attirer son attention. »

Le ton employé dans ces derniers mots témoignait d'une certaine expérience chez la jeune femme, si elle savait qu'elle se faisait surnommer par certains de ses cadets, elle n'était pas au courant d'à quel point la spécialisation de la jeune femme avait pu être dévoilée auprès de ses ainées. La jeune femme avait déposé toute son attention sur sa partenaire, curieuse de savoir si cette dernière avait ou non préparer une marche à suivre, qui sait, derrière le mastodonte qu'elle représentait par sa réputation se trouvait peut-être une grande espionne.

♬ | TENUE |

ft. Naïa Mytheiril

Inspection dans les bas-fond

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« Lorsque l’on décapite un ennemi, il est impoli d’utiliser plus d’un coup. » -
Souvenir des enseignements de Zeti, Céleste Impériale

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L’épéiste massa son cou, ses cicatrices couvertes par le col en tissu épais qui constituait son « déguisement ». Vêtue d’une tunique blanche à manches longues tombant jusqu’au bas de ses genoux, Naïa portait une jupe asymétrique noire en polymères renforcés, serrée autour de la taille par une épaisse ceinture. Chaussée de cuissardes à talons compensés, elle avait caché son sabre-laser dans les replis de sa jupe. Ses cheveux, remontés en un chignon complexe, étaient recouvert d’un voile blanc, chose commune dans les bas-fonds de Coruscant pour les protéger des vapeurs toxiques. Celle que l’on surnommait le Bouclier d’Ithor avait l’air d’une parfaite citoyenne de Coruscant, la mode impériale privilégiant le blanc et le noir ces derniers temps. Son datapad attaché à la ceinture, elle portait sous ses manches une version légère des bracelets en cortose de l’ordre des Chevaliers Impériaux.

A première vue, rien ne pouvait laisser paraître qu’elle était l’une des bretteuses les plus violentes de la galaxie. Sous son charmant minois et son sourire radieux, Naïa Mytheiril, la Thyrsienne aux yeux clairs, était celle que ses ennemis avaient surnommé l’Equarisseuse. Un personnage aussi solaire que mortel.

Naïa n’était pas familière des missions d’infiltration, mais les ordres de l’Impératrice ne sauraient être discutés. Le manque de Chevaliers Impériaux disponibles sur les derniers prouvait une chose : non seulement, l’ordre était bien occupé, mais surtout, il manquait de nouvelles recrues. Bien que Naïa ait toujours refusé de former des apprentis, elle sentait au-dessus d’elle la pression du Champion de l’Impératrice, qui, sans mot dire, l’enjoignait à former d’éventuels successeurs. Malheureusement, Naïa avait été éduquée par la seule personne dont on pouvait pertinemment dire que ses méthodes d’enseignement étaient aussi brutales que dangereuses. Il était peu probable que des apprentis survivent à la formation que lui avait inculqué l’ancienne Juggernaut. Et Naïa ne pouvait pas se permettre de former des apprentis à moitié … Le taux de survie des Chevaliers Impériaux était l’une des fiertés de son ordre. Elle risquait de faire chuter les statistiques …

Toujours est-il que l’on manquait cruellement de Chevaliers Impériaux pour être les yeux et les oreilles de l’Impératrice. Les secteurs impériaux étaient vastes, peuplés, et chaque action des Chevaliers était une goutte d’eau dans un océan galactique, donnant l’impression d’un véritable tonneau des Danaïdes. Plus les Chevaliers s’évertuaient à pacifier les secteurs et à traquer les désordres, et plus ceux-ci redoublaient d’intensité. C’était comme si la Force elle-même refusait la stabilité que proposait l’Empire.

Son affectation du jour ne dérogeait pas à cette règle.

Naïa avait été tirée du secteur d’Ithor, où elle supervisait les efforts de terraformation du monde blessé des Ithoriens pour une mission d’infiltration sur Coruscant. Accoudée sur la rambarde d’une des plateformes d’acier du secteur 1313, la jeune femme observait avec attention sa partenaire pour cette mission. Elle ne connaissait Ismaire Shahin que de nom, tous les Chevaliers Impériaux n’ayant pas pour vocation à être connus. Au vu du manque d’informations que possédait Naïa sur cette personne, elle devait officier principalement sur des missions d’espionnage et non d’affrontements brutaux sur le terrain. La demoiselle sourit : chacun menait les combats taillés à sa mesure et l’ordre des Chevaliers Impériaux savait généralement exploiter au mieux les compétences de chacun. Sibylline ne payait pas de mine, mais au vu de son rang, elle devait être parfaitement capable de mener cette mission seule.

« Je vous remercie pour vos mots, Sibylline. J’avoue ne pas tout à faire comprendre pourquoi notre Impératrice a demandé à ce que je sois votre équipière pour cette mission. Mais qui suis-je pour contester les ordres … ? Vous pouvez m’appeler Naïa, cela sera beaucoup moins formel, ne trouvez-vous pas ? »

Elle sourit à nouveau, avant de porter son regard sur les passerelles en contrebas. Les travailleurs des bas-fonds s’agitaient tels des fourmis, créant un spectacle étourdissant par son ampleur. La planète était une ruche surpeuplée, et les bas-fonds du secteur 1313 étaient de ces lieux où un quidam pouvait passer toute sa vie sans jamais voir la lumière du jour. Les grandes lampes artificielles, le vrombissement des machineries des usines et le bourdonnement entêtant des drones constituaient le quotidien des gens qui n’avaient d’autre choix que de vendre leur force de travail dans cette grande cage de métal.

« En tout cas, il est plaisant de ne pas avoir à porter l’uniforme, pour une fois, dit-elle avec entrain. »

Ce n’était pas tous les jours que la Céleste Impériale pouvait porter des bottes à talons, encore moins s’habiller comme elle l’entendait ! Les exigences du décorum impérial exigeaient qu’elle soit en uniforme standardisé lors de ses missions officielles, si bien que la demoiselle avait dû faire des pieds et des mains pour conserver un semblant d’identité dans le choix de son armure. Finalement, les missions d’infiltration permettaient un peu de fantaisie, ce qui était plutôt bienvenu.

« J’ai bien relu le briefing avant ma descente sur Coruscant. Si j’ai bien compris, votre source vous a communiqué des informations sur une anomalie de production dans le secteur 1313. J’avoue ne pas bien comprendre … ce genre d’anomalie est généralement géré par le Bureau des Administrateurs de l’Empire. Pourquoi aurait-on besoin de deux Chevaliers Impériaux pour plusieurs décomptes de production erroné ?

Naïa était loin de se douter qu’il ne s’agissait pas de la seule anomalie. De nombreuses anomalies de production s’étaient déclarées dans le secteur 1313. Si ces cas pouvaient paraître isolés, mis en ensemble, ils dressaient une situation des plus intrigantes. Les machines des usines avaient augmenté leur temps d’activité de 5% en l’espace de quelques semaines … et pourtant, la production n’avait pas augmenté. Quelqu’un semblait pousser les machines de quelques usines à produire plus … mais cette production ne se retrouvait pas dans les caisses destinées à l’armada impériale. Un observateur peu attentif aurait pris ça pour un rattrapage de production, mais pour des investigateurs avisés, il s’agissait d’un pattern trop régulier pour être innocent. La production complémentaire était détournée. Pourquoi ? Dans quel but ? C’était ce que les deux Chevaliers Impériaux allaient devoir découvrir.

Mais où était la source de Sibylline ?

Ismaire s'était accoudée à l'instar de Naïa, observant les divers passants, la plupart ouvriers. Le secteur 1313 ne lui était pas inconnu, nombre de missions avait lieu ici, ne serais-ce que pour démanteler des gangs criminels ou des anti-impériaux qui l'ouvrent trop. Affichant un sourire sur son visage, l'Epicanthix tourne son attention vers sa supérieure en entendant son étonnement quant à son affection. Il est vrai qu'habituellement je peux m'occuper de ce genre de situation seule, ou avec un jeune chevalier destiné à l'espionnage. Songea-t-elle avant de répondre de vive-voix à la Céleste.

« Il est vrai qu'il n'est pas habituel de vous voir au sein de ce genre de mission, je vous pensais plutôt rattachée aux unités s'occupant des affaires extérieures, dit-elle en observant sa partenaire, avant de poursuivre, …mais j'imagine qu'il y a des raisons pour nous faire collaborer. »

Se redressant doucement, elle observe sa supérieure avant de s'avancer vers la sortie de la passerelle, cherchant du regard la plateforme ascenseur censée servir à descendre dans ces rues malfamées. Son sourire s'élargit lorsque la Céleste fit remarquer tout le confort de ne pas porter l'uniforme.

« C'est un des avantages de ce genre de mission, l'uniforme peut paraître très intimidant, même si parfois c'est là notre but, pour soutirer des informations il faut parfois faire preuve d'originalité. Je trouve votre tenue très sophistiquée, c'est d'un style que j'apprécie. »

Ismaire se permit de commenter la tenue de sa supérieure, non pas pour la flatter mais bel et bien par pure sympathie. Pour pouvoir collaborer, elle allait devoir s'entendre avec elle, même si en vérité tout dépendait plutôt de Naïa elle même, Ismaire elle n'avait pas de mal à s'éprendre d'empathie pour quelqu'un, même lorsqu'elle vient de le rencontrer. Rejoignant la plateforme ascenseur, elle fait signe à Juggernaut de la suivre avant de l'activer pour descendre encore plus bas, visiblement elles devaient aller voir quelque part avant de rejoindre les usines concernées par les anomalies.

« Les administrateurs ne prennent pas le risque de confronter des pirates qui détournent des marchandises. Même si pour se frotter à l'Empire il faut avoir un certain courage. J'imagine que celui qui est à l'origine de ça possède de quoi faire briller nos sabres, d'où l'interêt de notre présence. Un simple administrateur n'aurait pas le courage de descendre ici, ils sont parfois mieux en haut. »

Malgré la pointe de jugement dans ses mots, elle ne s'exprimait pas avec méchanceté, prenant ce constat comme un fait : les administrateurs impériaux préféraient largement rester derrière leur grande machine plutôt que de descendre sur le terrain. Ils n'étaient certainement pas formés pour cela, là où Naïa et Ismaire l'était. Une fois la plateforme arrivée à destination, Ismaire observe sa supérieure en prenant un air assez inquiet, elle prenait certains devant par habitude mais oubliait parfois qu'elle n'était pas avec un jeune chevalier.

« Je... Ce n'est pas à moi de diriger l'opération ou de donner des ordres puisque vous êtes ma supérieure.. ni même d'avoir la prétention de croire que vous n'êtes pas adepte de ce genre de mission... mais, voyez ça comme des conseils... N'utilisez pas forcément votre vrai nom, avec l'habitude les pseudonymes sont parfois plus efficaces. Ma source est assez bavarde, mais elle ne doit pas en savoir plus que notre fonction. Il faut la rejoindre, elle ne souhaitait pas en dire plus par message interposés. Et... Ismaire tourne son attention vers Naïa ...j'espère que vous n'avez pas de souci avec les cantinas. »

Même lorsque le jour brillait en haut de la planète-capitale, le secteur 1313 lui était plongé dans un brouillard et dans les ténèbres, assombrit par la grandeur de tout ce qui se trouvait au dessus. Le sol était humide, comme s'il venait de pleuvoir et les murs pourrissaient sans que personne ne s'en préoccupe ; quelque soit l'institution au pouvoir, ce secteur était oublié. Plusieurs individus trainaient dans les rues infâmes de ce secteur, tous avec des têtes différentes : des aliens en tout genre, des ouvriers humains qui n'ont que les cantinas pour oublier leur condition. C'est d'ailleurs vers celle ci que Ismaire s'avançait, passant à travers les quelques gens qui se trouvaient là, et tentant d'esquiver avec Naïa les plus ambitieux des hommes qui tenteraient de s'en prendre à elles.

Le regard vigilant, Ismaire passe finalement la porte du bâtiment, soudainement envahie par la musique et les brouhahas des cantinas. Une odeur d'épice mélangée à une odeur nauséabondes de l'entassement que représentait cet endroit parvint rapidement aux narines de la jeune femme qui tente de se frayer en chemin sans perdre sa supérieure de vue. Arrivé non loin du bar, elle pivote vers Naïa alors qu'une silhouette se présente derrière elle en lui glissant quelques mots à l'oreille.

« Par ici, au fond à droite, » susurre la voix, tandis que la silhouette d'un homme, vraisemblablement humain se présente et semble être connu par Ismaire.

Ismaire fronce son regard alors que l'homme s'éclipse vers l'endroit qu'il lui avait susurrer. La chevalier tourne son attention vers sa supérieure, elle semble hocher positivement la tête comme pour confirmer implicitement qu'elles allaient rejoindre la fameuse source. Elle l'invite à la suivre vers une sorte d'alcôve réservée par certains clients pour être plus au calme : elle ne cachait pas vraiment la vue des autres individus, mais le brouhaha empêchait globalement d'entendre les mots qui étaient prononcés au sein de ce carré privé. Ismaire se fraie alors un passage, rejoignant l'alcôve et s'y installant en conviant Naïa à s'asseoir à ses cotés si elle le souhaitait, en face de l'homme qui s'était présenté à elle.

Source anonyme (#E1C182)

« Aucune oreille indiscrète, tu es certain ?
— À toi de me le dire. »

Le regard d'Ismaire se perd sur le monde présent dans la cantina, la musique avait reprit et certaines prestations semblaient se préparer pour attirer l'oeil, comme un concours de coincidence appréciable. La jeune Epicanthix tourna finalement son attention vers l'homme, écoutant ce qu'il avait à ajouter maintenant qu'ils étaient tous tranquille.

« Tous le monde sait que les usines présentes ici fournissent l'Empire, et même si la plupart bossent et ne pose pas de questions, certains profitent du fait que le 1313 n'est pas très bien apprécié pour faire n'importe quoi. C'nest pas qu'une question d'anomalie, et les ouvriers eux-même trouvent ça bizarre de produire autant, sans être payé plus. »

L'homme observe un instant Naïa, puis Ismaire. Il attrape le verre qu'il s'était fait servir au préalable avant de boire un coup et de continuer.

« Bref, ça cause pas mal dans les milieux ouvriers. Y'a plusieurs rumeurs disons. »

Volontairement vague, son comportement semble chercher à attiser une certaine attente chez ses interlocutrices.

♬ | TENUE |

ft. Naïa Mytheiril

Inspection dans les bas-fond

La Céleste Impériale n’était pas dupe des intentions de l’Impératrice. Si elle était présente dans cette mission, c’était que les renseignements impériaux avaient décelé quelque chose qui nécessitait bien du renfort. Pourtant, malgré le fait que Naïa soit la supérieure d’Ismaire et que le protocole supposait qu’elle dirige elle-même l’opération, la Chevalière Impériale savait qu’elle n’était pas à son avantage dans les missions d’infiltration. Ce n’était absolument pas son métier et elle n’était pas stupide au point de prendre le commandement d’une mission qu’elle n’avait pas participé à concevoir. Dans ce genre de cas, l’expertise d’Ismaire prévalait largement sur celle de Naïa.

« Mes prérogatives sont essentiellement celles de planter la lance impériale dans le cœur de nos ennemis … N’ayant pas l’habitude de ce type de mission, je vous fais une entière confiance pour prendre le commandement. Et ne vous inquiétez pas, j’ai l’habitude des cantinas. »

Naïa répondit au compliment d’Ismaire sur sa tenue avec un sourire éclatant. Les Impériaux n’étaient pas spécialement prodigues en matière de compliments lorsque cela sortait du cadre professionnel. Toujours est-il que Naïa était une personne de bonne composition et qu’au vu des qualités d’Ismaire en matière d’infiltration, elle s’effacerait derrière elle, comme le voulait le bon sens. Suivant son binôme au travers des plateformes et des ascenseurs, Naïa finit par arriver devant les portes blindées de la cantina identifiée par Ismaire.

Une cantina comme les autres quoi …

Conduites dans une alcôve par leur contact, les deux femmes purent profiter des assises confortables en cuir synthétique vieilli agencées autour d’une table en acier. Naïa ferma les yeux quelques instants, afin de ressentir plus fermement les flux de la Force dans ce lieu. Comme pour toutes les cantinas, la Force était ici en tension. Qu’il s’agisse de la musique, des esprits échauffés ou encore des épices dans les plats, tout contribuait en ce lieu à tendre les liens de Force, pouvant transformer le moindre esclandre en bagarre générale. La Force agissait selon des principes encore mystérieux, mais au travers de ses yeux hérités des Miralukas, la jeune femme était capable de sentir qu’une simple vibration trop discordante dans la Force pouvait transformer cette cantina en cauchemar de violence.

Leur contact n’était pas ce que l’on pouvait appeler un homme hors du commun. Il avait le visage d’une personne ordinaire, le genre de personne qui pouvait être les yeux et les oreilles des services de renseignement sans éveiller le moindre soupçon. L’Empire Galactique avait besoin de ce genre de personnes … Si seulement ces dernières savaient à quel point l’édifice impérial tenait sur la participation de tous à la stabilité intérieure …

Naïa écouta attentivement l’homme ménager ses effets de suspense. D’ordinaire, elle lui aurait fait signe d’abréger … ce n’était pas un holofilm que l’on tournait, mais une mission importante pour l’Empire Galactique. Mais Ismaire était à la manœuvre, et elle savait parfaitement gérer ce genre de situation. Elle arriverait sans nul doute à lui tirer tous les vers du nez.

« Je vous en prie … continuez s’il vous plait. Nous sommes curieuses … » dit-elle avec un sourire solaire.

Au moment où Naïa dit ces mots, elle projeta ses sens dans toute la cantina, afin de déceler d’éventuelles oreilles indiscrètes. Il était peu probable que quiconque les ait reconnues, mais le contact avait quant à lui peut-être été suivi. La prudence restait de mise …

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