Yaim cuy'vaii beskar'gam nuhoye [PV Talus Skirata]

Il y a bien des années que certains Clans Mandaloriens sont liés par des pactes et des alliances. Nous même sommes liés au Clan Eldar. Mais aujourd'hui, c'est à mon tour de sceller un pacte. Pourquoi moi ? Je l'ignore encore. Toutefois, ce fut surtout l'endroit choisi qui attisa ma curiosité. Loin de l'espace Mandalorien, en zone neutre pour être précis : Zeltros. La planète où la fête, les plaisirs de la vie et l'alcool sont les maîtres mots. Je restais sujet à me poser des questions quand à la logique avancée par Sekrei en personne. Aussi étrange que cela puisse paraître, le fait que cette planète fut proposée par la Zabrak ne signifiait qu'assez peu de choses de prime abord. Sauf si, lorsque nous venions à la connaître un minimum, une chose ressortait chez elle : son humour si particulier. Ce choix ne s'était pas fait innocemment, elle le savait qu'en nous envoyant là-bas Eurydice en ferait une jaunisse, tandis que Or passerait son temps le museau – voir même la tête – entre les cuisses d'une ou plusieurs compagnes de Zeltros. Le clan fut réuni et la proposition acceptée. C'est alors qu'on me chargea de m'y rendre, un messager du Clan prenant contact pour sa part avec le Clan en question. Tulgar et Skirata… Nous étions bien loin de chez nous lorsque nous allions nous rencontrer. En espérant que la proposition soit acceptée de leur côté bien entendu.

Plusieurs semaines s'écoulèrent avant qu'un accord parvienne jusqu'à nous. A peine l'avais-je en main, donné par notre Al'verde en personne que j'eu l'ordre de me rendre sur Zeltros. J'ignorais encore le nom de celui ou celle qui viendrait à ma rencontre. Seul le lieu fut décidé, ainsi que le jour et l'heure exacte. Quelques heures plus tard, l'Hildegard était prêt à décoller. Les soutes étaient pleines, et l'équipage impatient. Le Chef du Clan vint à ma hauteur et, prenant mon bras, me salua tout en me souhaitant la réussite de cet accord. Il n'était plus guère homme à se déplacer depuis des mois déjà. Déléguant à ses subordonnés les missions lointaines, allant parfois jusqu'à faire venir ici de potentiels ennemis. Certes, aussi puissant soient-ils, la majorité ne s'en serait pas sortis indemnes, voir même pas vivant… Malgré cela, des dires se faisaient entendre ça et là dans le Clan, allant parfois jusqu'à émettre l'hypothèse que son chemin ne tarderait pas à se terminer ici, et que, dans peu de temps, il s'en irait loin de Concord Dawn.

Ce fut sans un bruit que l'Hildegarde s'envola, quittant peu à peu l'atmosphère de Concord Dawn. Sous nos pieds, nous laissions la magnifique cité de Calyptomena, afin de prendre la direction de Zeltros. Prenant une bonne distance avec notre Clan, le vaisseau passa en vitesse lumière. Quelques heures s'écoulèrent encore, parsemées de bras de fer, de jeux de stratégie holographiques, voir parfois même de discussion philosophiques ; si tant est que savoir qui entre un Wookie et un Taun-taun serait le plus à même de se reproduire avec un Gungan, s'avère être une discussion philosophique… Mais lorsque Or pose une telle question, il est du devoir de l'équipage de lui trouver une réponse tout aussi farfelue qu'il ne l'est.

Finalement, l'atmosphère de Zeltros apparu. Entamant notre descente, le spatioport demanda les informations d'usage. A travers le ciel étoilé, les lumières des cités brillaient de milles feux. Je ne pouvais réussir à déceler l'ensemble des corps qui se mélangeaient dans une danse tout aussi frénétique qu'érotique. Mes yeux se perdaient dans l'espace qui nous séparait alors du sol au moment où Eurydice vient à mes côtés, passant une main rassurante sur ma joue, elle m'offrit un sourire dont elle seule avait le secret. De son autre main, elle me tendit mon casque. Pour une telle mission, il allait de soi que la Beskar'gam soit portée. Sans compter que, comme à son habitude, Yun ne manqua pas de me faire remarquer que je me devais de respecter les préceptes de notre Clan… Alors que c'était la plupart du temps sa personne qui allait à l'encontre des décisions de son père. Mais passons.

- Je suppose qu'il ne sert à rien de vous demander de rester un minimum correct… (Je posais mon regard sur Or, qui se contenta de me sourire bêtement, ayant sans doutes déjà préparé de quoi s'amuser pour les prochaines heures…) Essayez au moins de ne pas faire honte au Clan.

Un "chef, oui chef !" résonna dans mon dos. Je le savais que trop bien ce qui allait se passer. Eurydice, Sekrei et Yun profiterai de la planète pour jouir des plaisirs de la nuit et de la fête, quand à Or… Mon esprit refusa de donner une réponse convenable. Entreprenant ma marche, je sentais quelques visages se tourner dans ma direction. C'était compréhensible, un Shistavanéen ça ne courait pas les rues, encore moins lorsque ce dernier arborait une Beska'gam. Le lieu où nous devions nous retrouver fini par m'apparaître. Un hôtel magnifique, plus haut que la majorité des arbres de Concord Dawn ; Sekrei avait bien fait les choses, une suite réservée à notre simple présence. Luxueusement décoré, un peu trop à mon goût, avec une vue imprenable sur les rues avoisinantes, la suite se trouvait ouverte sur un balcon surplombant de plusieurs centaines de mètres le sol, avec un escalier menant directement sur le toit. Parfois je préférais éviter de connaître la manière dont mon amie avait réussi à obtenir un tel endroit. Revenant sur le balcon, je scrutais l'ensemble de ce qui s'offrait à moi. Distinguer quelque chose ou quelqu'un à une telle distance n'était guère chose aisée. Toutefois, mon casque m'offrit une aide précieuse, Or se trouvait déjà en bien agréable compagnie. A cheval sur une Chironienne, il ne se faisait pas prier pour lui… Tâter le buste… Tout en tenant compagnie à une Zeltronne des plus agréables à l'œil. Le Bothan ne manquait jamais de ressources lorsqu'il s'agissait de s'amuser. Quand aux filles… Je ne les apercevais pas, la foule compacte me paru bien trop compliquée à suivre tant les festivités allaient bon train.

Pénétrant dans la suite, j'entrepris de m'asseoir quelques minutes, fermant les yeux et attendant, patiemment la venue du représentant du Clan Skirata. Durant notre voyage, seul son nom arriva à mes oreilles par holocommunicateur : Talus Skirata… Maintenant, je n'avais plus qu'à l'attendre.

Les négociations et mandaloriens, pour certains ce sont des mots qui ne vont pas très bien ensemble. Pour d'autres, les négociations mandaloriennes sont juste une autre façon de désigner un affrontement entre des mandaloriens, se terminant à chaque fois avec les perdants qui doivent donner aux vainqueurs ce qu'ils veulent. Bien sûr, ces croyances étaient complètement fausses, avec une pointe de racismes. Les mandaloriens sont certains un peuple de guerrier, mais ce n'était pas des sauvages. Comme n'importe qui, ce peuple est capable de mener des négociations, de former des ententes et des alliances. Ces guerriers ne passaient pas leur journée uniquement à s'entraîner ou à se battre. Ils avaient une vie en dehors du combat. Après tout, si ce peuple avait pu mettre en place les fameuses croisades mandaloriennes, c'était grâce à des négociations et des alliances entre les divers clans, sous l'autorité de Mandalore.

En ce jour, une nouvelle alliance mandalorienne potentielle allaient se négocier. Une entente qui amènerait deux clans à agir de concert dans divers medium. Plus précisément, les clans Skirata et Tulgar. Le clan Skirata fait partie des quatre grands clans du protectorat mandalorien, soit ceux disposant du plus grands nombres de membres, sans parler de la puissance, la richesse et l'influence. D'ailleurs, certains affirmaient que le clan Skirata était celui qui disposait des effectifs les plus importants, à cause de sa nature très ouvertes envers les non-mandaloriens de naissance. De l'autre côté, le clan Tulgar était un clan issu de Concord Dawn. Ce clan était connu pour disposer d'une certaine proximité avec la nature et également pour être probablement le clan dont le quartier général était le plus perché de tout le protectorat.

Le lieu de rencontre pour les négociations avait été choisi de concert par les deux chefs de clans, Zeltros. Pourquoi Zeltros? Allez savoir les raisons ayant motivé les deux chefs de clans à choisir une telle planète. Certes, cette planète était complètement neutre, cependant sa réputation de planète de tous les plaisirs pourrait faire un peu tache, pour le côté solennel de ce qui s'y passerait. D'un autre côté, cela ne dérangeait guère les membres du clan Skirata qui avait été choisi pour cette délégation. Ils étaient aux nombres de cinq, quatre mandaloriens de naissance et un par adoption. Parmi eux, pour représenter son clan et lancer les négociations, Talus Skirata.

Alors que le vaisseau mandalorien entrait dans le champs d'orbite de Zeltros, Talus se demandait une fois de plus pourquoi le chef de clan l'avait choisi lui pour cette rencontre. Certes, on lui avait fournit quelques explications, mais cela restait assez vague malgré tout. Tout d'abord, on lui avait dit qu'il fallait quelqu'un de sérieux, un trait que beaucoup de membres du clan partageaient. Également, une personne avec un minimum de talent de négociation, ça réduisait la liste de candidats. Quelques autres éléments c'étaient ajoutés, avant de se terminer avec un dernier argument: une personne qui connait bien Zeltros. Malgré tout cela, il avait resté quelques candidats encore, que Talus avait mentalement éliminés pour diverses raisons. Sa mère avait été exclut car elle négociait avec ses poings. Son père n'était même pas une option par son manque de sérieux. Diverses autres raisons avaient également éliminés le reste de sa famille. À vrai dire, Talus avait presque l'impression qu'un membre du clan avait décidé de lui refiler le bébé, plutôt que le faire soi-même.

Talus fut tiré de ses réflexions lorsqu'on s'adressa à lui pour l'informer que le vaisseau avait commencé sa descente dans l'atmosphère de la planète. Les détails administratifs avec les autorités zeltronne furent rapidement réglées. Talus avait l'habitude de venir sur ce monde de temps à autres, alors il connaissait assez les emmerdements bureaucratique de la planète pour s'en débarrasser rapidement. Le vaisseau se posa dans un hangar libre, chaque membre du clan enfilant son casque avant l'ouverture de l'accès du vaisseau. Leur avancée dans les couloirs du réseau de hangar se fit sans histoire, avant d'enfin déboucher sur une rue passante de la cité zeltronne. Les festivités se déroulaient à perte de vue, comme d'habitude. Déjà, les membres du groupe, excepté Talus retirèrent leur casque, admirant les environs. Le groupe se composait d'un humain, deux frères zabrak, une zeltronne et Talus. Techniquement parlant, la zeltronne était plutôt une hybride et surtout, la première sœur de Talus, Phibaa. Cette dernière attira d'ailleurs le regard de plusieurs passants. Après tout, une zeltronne rejoignant le peuple de guerrier, voilà qui avait de quoi surprendre... Si seulement, ils savaient. Quoiqu'il en soit, le groupe continua sa progression en direction de l'hôtel où la rencontre était prévue. En chemin, zabraks et humain discutaient entre eux de ce qu'ils avaient l'intention de faire lors de leur court séjour sur la planète. Sans surprise, consommer de l'alcool et rencontrer des filles étaient sur leur liste. À moins de deux cent mètres de l'entrée de l'édifice, Talus fit s'arrêter le groupe avant de s'adresser à eux.

-Je vais continuer seul à partir d'ici. Pour le reste, vous connaissez les consignes.

-Oui, chef. On évite de faire quelque chose qui pourrait faire honte au clan.

-Et?

-Et, si on fait le contraire, on révèle pas le nom de notre clan et surtout on se démerde tout seul.

C'était un élément important que les membres du groupe savaient. Si tu fous la merde, démerde tout seul avec les autorités. Ce point soulevé, humain et zabraks se retirèrent, laissant Talus seul avec sa sœur. Cette dernière le regardait avec un léger sourire amusé.

-Eh bien ''amuse'' toi bien, mon frère.

-Très drôle. Qu'est-ce que tu comptes faires, Phibaa?

-M'amuser un peu. Si possible, peut-être allez saluer grand-mère. Enfin, on verra bien si elle est chez elle ou si elle est sortie.

-Dans tous les cas, évites de lui dire que je suis ici. Je n'ai pas envie qu'elle cause des problèmes avec les négociations.

La sœur de Talus ne répondit rien, s'en allant plutôt en riant légèrement. Le mandalorien pour sa part se tourna vers l'hôtel. Il était temps d'aller à cette rencontre. Il rentra dans l'édifice et utilisa un des turbo-ascenseur pour atteindre le dernier étage. On ne lui avait donné que peu d'information sur le membre du clan Tulgar qu'il allait rencontrer, juste son nom, Mànàka Tulgar. Talus se dirigea vers la suite prévu, la porte s'ouvrant à son arrivée. Un individu était déjà présent, un Shistavanéen.

-Hum, intéressant.

Talus se tut un court instant, en se rendant compte qu'il n'avait pus s'empêcher de dire cela à haute voix, plutôt que dans sa tête.

-Désolé, c'est juste que c'est la première fois que je rencontre un Shistavanéen.

Le mandalorien prit place en face de son confrère.

-Je suis Talus Skirata. Alors, si on commençait?

L'homme qui pénétra dans la pièce me fit sourire. Sa réaction face à ma race n'était pas étonnante. Les Shistavanéens n'étaient pas connus pour leur volonté à se mélanger avec les autres races, sans compter que la plupart des représentants de ma race passaient le plus clair de leur temps à échafauder des plans tous plus tordus les uns que les autres, toujours dans la même optique, s'enrichir. Voir parfois se faire oublier pour une raison ou une autre. Quand à moi… Je n'eu aucune réaction que l'ont aurait pu considérer comme aussi atypique. Outre les couleurs arborés par le Clan Skirata sur leurs Berskar'gam, mon regard se posait surtout sur l'homme en lui-même. Il ressemblait en tous points à un être humain. Toutefois, mon odora me signifiait qu'il y avait autre chose en lui. Bénédiction ou malédiction, voilà donc une notion qui ne me faisait qu'assez peu réfléchir. Chaque race possède une odeur propre, le fait que la neige va tomber se ressent dans l'air, la pluie aussi… Toute chose dans la Galaxie possède une odeur bien à elle. Je prenais le temps de me souvenir des fragrances qui émanaient du membre du Clan Skirata… Si tant est qu'un jour nous venions à nous recroiser, je saurais à qui j'ai à faire.

Il prit place dans le fauteuil qui me faisait face. Mes doigts griffus appuyèrent sur le système qui dévoilait le bas de ma gueule, ainsi, ce serait bien plus simple de discuter. Pour le moment, si nos casques devaient rester ainsi, alors autant respecter le choix du Skirata. Me penchant légèrement en avant, je croisais mes doigts devant mon museau avant de commencer à parler. Ma voix était, comme à son habitude, calme et sereine, le Chef m'avait confié cette tâche, je me devais d'en être fier et honorable.

- Ne vous excusez pas, la race importe bien moins que ce que nous sommes n'est-ce pas ? (Je fis une pause.) Je vous remercie d'abord d'avoir accepté cette invitation. Même si, je ne vous le cacherait pas, le choix de la planète m'a semblé, de prime abord, assez peu judicieux…

Je laissais s'échapper un petit rire gêné. Se laisser aller à ces plaisirs de la chair et de la vie, voilà une notion qui m'échappait. Non sans être au point de certains Jedi qui vont jusqu'à refuser le mariage, je n'en était simplement pas habitué. Notre Citée sur Concord Dawn ayant pour but principal la culture et l'exportation… Mais passons.

- Si nous vous avons contacté c'est dans l'optique de signer un traité d'entre aide. Personne ne l'ignore, notre Clan n'est en rien aussi puissant que les Grandes Maisons Mandalorienne, et en cela, nous apprécions plus particulièrement les liens qui nous unissent. (Mes mains se délièrent, et je m'enfonçais dans le fauteuil, tentant tant bien que mal de trouver une position convenable à ma queue.) Voilà bien des éons que le Clan Eldar et le notre sont proches et ce, sous divers points. Toutefois, il existe un Clan, une Famille qui semble désireux de réduire notre idéologie à néant depuis bien plus longtemps.

Non sans omettre certains points inutiles, je lui décrivais les origines de notre Clan. Car, bien trop obscures pour les grandes familles Mandalorienne, le Clan Tulgar faisait partie intégrante de ces "Clans Naissants" apparu il n'y a que quelques centaines d'années… Toutes ces explications allant dans une seule direction : le Clan Vizsla. J'essayais d'être le plus concis possible, tout en restant un maximum précis dans mes explications. Enfin, je terminais mes explications…

- Nos Clans respectifs sont, au grand dam de certains, ouvert à ceux n'étant guère Mandaloriens de naissance. Le "sang bleu" recherché par certains nous a valu de nombreuses guerres intestines… Ce qui a causé de trop nombreuses pertes de part et d'autre. Nous vous proposons donc une alliance, qui, je vous le concède s'avère être bien plus intéressante pour l'un des deux Clans… Toutefois, en échange de cette alliance, si vous l'acceptez bien entendu, nous serons à vos côtés le jour où vous en aurez besoin. Et sachez que, tôt ou tard, nous viendrons à combattre ensemble.

Une chose que je préférais éviter de divulguer provenait de certains espions du Clan. Entre la guerre qui faisait rage à travers la Galaxie, les liens étroits qu'entretenaient certains Clans avec le Consortium ou l'Empire, il n'était nullement improbable que, d'ici quelques années, cette guerre vienne jusqu'aux abords de Mandalore. Et ce jour, le Clan Tulgar se tiendrai aux côtés de ses alliés, Les Clans Eldar et Skirata…

Afin de démontrer un plus grand respect à son égard, je fis une chose qu'assez peu de Mandaloriens faisaient face à un inconnu… Je retirais mon casque, dévoilant mon regard jaune, tout autant que les marques laissées sur mon pelage.

- N'oubliez jamais que le Clan Tulgar n'a qu'une parole, et que, en tant que représentant de ce dernier, si nous venions à manquer de respect quand à celle-ci, j'offrirais ma vie à votre Clan.

Cette phrase n'était pas anodine. Le Chef du Clan ne m'en avait pas demandé autant, toutefois, il allait de soi qu'afin que ce traité puisse être accepté par les Skirata, ils avaient sans doute besoin de preuves tangibles…

Talus observait le Shistavanéen, heureusement ce dernier n'avait pas mal pris sa remarque en arrivant. Cela aurait très mal commencé les négociations entre leur clan, dans le cas contraire. Mànàka poursuivit en suite en exprimant des remerciement pour avoir accepter la tenue de cette rencontre, en ajoutant son propre avis sur le choix de zeltros comme lieu de rencontre. Ce n'est pas Talus qui allait le contredire, lui-même se demandant encore comment le choix du lieu avait pu se terminer avec Zeltros. Certes, le mandalorien avait bien quelques suppositions sur la question, mais rien de bien concret, pour l'heure, et surtout rien ne lui apportant la moindre preuve. Le membre du clan Tulgar poursuivit ses explications. Ce que son clan désirait, c'était mettre en place un traité d'entraide entre les clans Tulgar et Skirata. Il justifia la chose en expliquant d'abord, qu'il était évident pour tous son clan n'avait pas la puissance de l'une des quatre grandes maisons mandalorienne. Il faisait évidemment références aux clans fett, ordo, vizla et skirata. À eux quatre, ces clans regroupaient la grande majorité de la puissance du protectorat mandalorienne, aussi bien en terme militaire, politique et économique. Sans oublier le fait que ces clans étaient parmi les plus anciens de leur peuple. Là où nombre de clans mandaloriens avaient été fondés, avant de disparaître, ces quatre clans avaient survécut à travers les millénaires.

Le Shistavanéen s'enfonça dans son fauteuil, en continuant de parler. Talus remarqua au passage que la queue de ce dernier bougeait de temps à autres, fort probablement à la recherche d'une position confortable. Il faut dire que la majorité des espèces intelligentes galactiques n'avaient pas de queue, résultat les sièges étaient rarement prévu pour en accueillir une. Pendant ce temps, Mànàka en profita pour préciser les liens entre Tulgar et Eldar, avant de se pencher sur l'histoire de son clan. Quelques détails intéressants ici et là. Puis, Mànàka s'attaqua enfin au sujet important, le clan Vizla. Ce clan nuisait grandement au clan Tulgar, à cause de leur ouverture aux étrangers. Aucun doute qu'il ferait de même avec les Skirata, s'ils n'avaient pas été une des grandes maisons mandaloriennes.

Mànàka proposait donc une alliance entre Skirata et Tulgar, chacun se tenant prêt à soutenir et aider l'autre quand le besoin s'en ferait sentir. Certes, dans une situation géopolitique comme celle en cours, cela pouvait signifier beaucoup de chose. Après tout, les trois grandes puissances galactiques pouvaient décider d'attaquer le protectorat mandalorien à tout moment. Toutefois, Talus demeurait persuadé que le consortium était le plus susceptible de le faire. La république se bloquait elle-même avec son sénat et l'empire était à une distance plus importante. Après cette proposition d'alliance, Mànàka retira son casque, dévoilant complètement son visage. Il rajouta qu'en cas de manquement à l'alliance, Mànàka donnerait personnellement sa vie au clan Skirata pour racheter son clan.

Talus resta silencieux un moment, réfléchissant. Dans les faits, cette proposition avantagerait davantage le clan Tulgar. Après tout, les Tulgar obtiendraient la ''protection'' du clan Skirata, les autres clans sachant que s'en prendre à eux déclencherait une riposte des Skirata. De leur côté, la puissance militaire des Tulgar était plus limité. Cependant, sur le long termes, cela pourrait être très bénéfique. D'autres clans mineurs pourraient suivre l'exemple des Tulgar, formant une potentielle force alliée redoutable. De plus, cela permettrait de renforcer la position des Skirata sur l'inclusion d'étranger parmi leur peuple. Finalement, avec les bons conseils, le clan Tulgar pourrait peut-être grandir et devenir plus puissant. Certes, le dernier point ne se ferait pas du vivant des deux hommes présents dans cette pièce, mais qu'importe il fallait penser à l'avenir.

-Eh bien, pour commencer, je dois avouer que je suis de votre avis en ce qui concerne Zeltros. C'est un choix de planète plutôt particulier. Personnellement, j'aurais cru que nos chefs respectifs se seraient mis d'accord pour faire cela sur Mandalore, Concord Dawn ou un autre monde du protectorat. Voire sur un territoire des Verpines. Quand on m'a annoncé ou cela aurait lieu, je n'ai pu m'empêcher de me demander si j'avais été choisi pour cette rencontre à cause de la planète ou si la planète avait été choisi à cause de moi.

Comme cette dernière affirmation devait fort probablement intrigué le Shistavanéen, Talus porta les mains à son casque, déverrouillant les joints d'étanchéité, puis le retirant, avant de le poser sur la table. L'Al'Verde dévoilait à son tour son visage, son regard et surtout ses cheveux rouges. Il se gratta la tête un court moment, en replaçant un peu sa coiffure. Il pointa ses cheveux du doigt un court instant.

-Contrairement à ce que certains pensent, ce n'est pas de la teinture, mais ma couleur naturelle. Mon père est zeltron. Allez savoir pourquoi, que ce soit dû à la génétique, la Force ou autre, le rouge a fini dans mes cheveux plutôt que ma peau. (un court silence) Je comprends très bien votre sentiment sur le fait d'accueillir des non-mandaloriens de naissance parmi nos clans. Mon père n'est pas seulement zeltron, c'est un adopté. Avant de rencontrer ma mère, qui elle est mandalorienne de naissance, c'était un contrebandier, né et élevé sur zeltros. Les hasards de la vie les ont fait se rencontrer et il a fini par adopter notre culture et notre mode de vie.

Talus se tut un autre court moment, avant de reprendre.

-Cela ne me surprend pas d'ailleurs que vous ayez des troubles avec les Vizla. Ils sont vraiment problématique et surtout emmerdant avec leur histoire de sang bleu et de pureté. Une position ridicule, un bon guerrier c'est un bon guerrier, peu importe sa race et ses origines. De plus, il ne faut pas oublier qu'à l'origine les premiers mandaloriens étaient les Taungs, une race aujourd'hui éteinte. Ils ont bien adopté des étrangers dans leurs rangs, alors pourquoi changer les choses.

Un autre court silence.

-Pour ce qui est de votre proposition, c'est intéressant. Toutefois, avant de m'exprimer davantage sur la question, j'aimerais que vous me parliez un peu plus de votre clan. Le mien en sait peu sur les Tulgar, excepté quelques menues détails, comme votre cultivation de la terre, vos talents en commerce et le fait que vous êtes probablement l'un des clans dont le quartier générale est le plus perché de tout le protectorat.

Il existait bien d'autres médiateurs dans le Clan, et surtout, des bien plus doués dans les arts de la paroles. Je ne pouvais expressément expliquer ce choix. Mais les faits se trouvaient là, et tandis que je fini d'expliquer les tenants et les aboutissants de cette proposition, je gardais en tête que, au centre de la cité de Calyptomena, notre Chef attendait des nouvelles de cette proposition. Il ne m'était pas permis d'échouer. Ni pour le Clan, ni même pour moi. Cela en allait de mon honneur. Faire une promesse sur la tombe de mon père, et surtout la tenir, voilà ce qui importait. Devenir un paria, ou pire encore, retomber aux griffes de qui que ce soit… Autant préférer la mort que le déshonneur. Non sans attendre sa réponse, je fini par trouver un moyen de placer ma queue d'une manière convenable. Certes, il me fallu m'avancer sur mon fauteuil, et le torse en avant, les crocs saillant lorsque je parlais, cette position pouvait passer pour menaçante pour quiconque ignorait les raisons de cette rencontre, malgré tout… Je me ravisais et tout en reprenant un position très peu confortable, écoutais les paroles prononcés par l'Al'verde qui me faisait donc face.

Mes babines esquissèrent un sourire, effectivement, choisir Zeltros… Voilà une idée bien saugrenue. Cette planète était bien plus connue pour ses fêtes que pour les traités qui s'y étaient vu signés. Ironiquement, j'imaginais déjà le nom de notre potentielle collaboration… Le Traité de Zeltros. Voilà qui fait assez peu sérieux, qui plus est pour des Mandaloriens qui se respectent. Maintenant, je n'ai nullement l'idée de donner mon avis sur ce choix. Et quoi qu'il en soit, le traité, avec ou sans nom, importe surtout dans ses écrits. Apparemment je n'étais pas le seul à ne considérer Zeltros que telle que cette planète apparaît… Une zone de plaisirs, dénuée de violence et étrangement neutre dans une Galaxie en guerre.

M'imitant, Talus Skirata enleva son casque, dévoilant un visage partiellement humain. Des cheveux de feux qui retombaient de part et d'autre de son visage. Un regard brillant d'une lueur à la fois blasée et intelligente. Un coup musculeux, et des traits marqués par les combats plus que par les discussions. Je finissais par croire que nos chefs respectifs avaient envoyés deux guerriers au lieu de leurs médiateurs habituels… Tout en laissant retomber mes bras sur les accoudoirs du fauteuil, je l'écoutais m'expliquer les raisons de la couleur si particulière de ses cheveux. Enfant d'une Mandalorienne et d'un Zeltron. En voilà un mélange bien atypique. Presque autant que de voir un représentant de ma race portant la Berskar'Gam n'est-ce pas ?

Je ne pouvais que l'envier dans ses propos, connaître ses parents, quels qu'ils soient, est une bien noble chance que je ne pouvais espérer un jour. Mon peuple pouvait vivre longtemps, c'est un fait mais… Pas aussi longtemps que je le ferais. Je verrais mes amis, mes frères et sœurs… Même Eurydice allongés dans la terre, alors que mes pattes continueront à fouler le sol durant bien des années. Le silence fugace me tira de mes sombres pensées. Au moins, nous commencions à avoir bien d'autres points communs, comme les Vizsla. Ce Clan, même si je n'irais pas jusqu'à leur porter une haine peu commune, n'avait rien de bien appréciable dans ses actes. Tuant et pillant les peuples qui ne se soumettaient pas à leurs désirs. Par ailleurs, notre Chef craignait, à demi-mot que tôt ou tard une guerre vienne à éclater suite à leurs actes. Dans le temps présent le Mandalore se trouvait bien discret sur ce point. Tout vient à point à qui sait attendre dit-on…

Talus Skirata termina en expliquant ce qu'il savait sur mon Clan. Pour ainsi dire, peu de choses…

- Il est vrai que mon Clan n'est guère très expressif quand à ses actes. Nous sommes ouverts aux étrangers et aux non Mandaloriens depuis des siècles… Et paradoxalement, nous préférons la sagesse du silence à la violence de certains actes… Mais si tel est votre désir, je vous expliquerai qui sont les Tulgar.

Non sans rester obscur sur certains détails, je considérais comme malvenu de lui mentir. C'est ainsi que je les décrivais la plupart de nos us et coutumes, nos choix quand à la construction – effectivement – bien atypique de notre Citée, que dans la Galaxie peu de monde pouvait se targuer de posséder de telles capacités de pilotages, en dehors des utilisateurs de la Force bien entendu, jusqu'à ce que je vienne à parler d'une chose en particulier. Nos liens originels avec les Vizsla et surtout, pourquoi Asmodéus quitta ce Clan et sous quelles conditions…

Un grognement s'échappa de ma gueule alors que je repensais à leurs actes ignobles et au choix qu'ils lui imposèrent… Et les raisons qui firent que, jusqu'à lors, lorsqu'un membre du Clan donne sa parole, s'il venait à ne pas la tenir, il le paierait de sa propre vie. Je terminais mes propos sur certains points plus léger, comme le fait que nous avions appris à faire des alcools de sable relativement agréables. Sans compter quelques douceurs dont les cuisiniers du Clan gardaient les recettes secrètes depuis des générations, ne les dévoilant que d'aînés en aînés.

- J'espère avoir le plaisir de vous voir un jour poser le pied à Calyptomena, notre capitale. Nombreux sont les Tulgar n'ayant jamais croisé de représentants du Clan Skirata. Cela en serait un insigne honneur.

Talus était bien curieux d'en savoir plus sur le clan Tulgar. Comme de nombreux petits clans, ce clan était pour ainsi dire passer sous le radar. À cause de cela, peu de détail le concernant étaient connus. Maintenant qu'il avait un Tulgar sous la main, il pourrait en savoir plus. Restait à voir ce que le Shistavanéen voudrait bien lui dévoiler. Cela pouvait être peu comme beaucoup. Talus doutait cependant que son homologue se montre peu bavard sur la question. Après tout, dans cette rencontre pour une alliance, c'était le clan Skirata qui était en position de force, alors les Tulgar avaient intérêt à satisfaire un minimum leur confrère. Mànàka commença donc à s'exprimer. Il affirma que son clan était ouvert aux étrangers et aux non-mandaloriens depuis des siècles, mais qu'ils n'avaient pas un tempérament autant pro-combat que bien d'autres clans. Le Shistavanéen poursuivit en parlant des us et coutumes du clan, de ses choix de construction. Lorsqu'il mentionna les talents de son clan en pilotage, Talus sourit légèrement, imaginant les petites surprises qu'il pourrait faire voir aux Tulgar sur ses aptitudes de pilotes. L'Al'Verde savait qu'il existait de meilleur pilote que lui à travers la galaxie, mais il n'en restait pas moins un pilote doué. Ses aptitudes dans la Force ne devait pas nuire, c'était certains. Mànàka continua en parlant des anciens liens avec le clan Vizla.

C'était visiblement un sujet sensible pour les Tulgar, au vue des réactions physiques du Shistavanéen. En effet, ce dernier grogna pendant qu'il en parlait. Puis, le mandalorien poursuivit sur des sujets plus joyeux, comme la distillation d'alcool de sable et de diverses douceurs réalisés par le clan, dont les cuisiniers conservaient férocement le secret. Le Shistavanéen termina en lançant une invitation à venir un jour faire une visite dans la capitale du clan. Talus en prit note mentalement.

-Eh bien, pour ce genre de visite, se sera à voir. Disons que je suis quelqu'un d'assez occupé. J'en profiterais certainement pour essayer ces fameux alcools des sables.

Le mandalorien se tut un court instant.

-Autrement, je ne vois guère de raison de rejeter cette proposition d'alliance. Chacun de nos clans a à y gagner. Certes, dans votre cas, les avantages se verront à court termes et longs termes, alors que pour mon clan, cela prendra plus de temps, mais qu'importe. Comme me dit parfois mon père, pour s'aérer l'esprit, rien de mieux qu'un bol d'air frais, sauf un bon verre d'alcool. Nous sommes sur zeltros, alors autant en profiter pour aller prendre quelques verres pour célébrer le tout. Je connais un endroit tout près d'ici avec des alcools très appréciables.

Le duo put quitter la chambre d'hôtel, Talus servant de guide au Shistavanéen. Le mandalorien avait choisi de ne pas remettre son casque, le gardant plutôt sous son bras. Tandis que le duo marchait, quelques zeltrons et zeltronnes saluaient directement Talus, ce dernier leur répondant poliment. Après quelques minutes de marche, ils arrivèrent à au bar. Enfin, cela faisait davantage bar de plage car il n'y avait aucun mur, juste un plafond pentu et des pilier fins pour le soutenir. Une multitude de table et de chaises et quelques places au comptoir du bar. Talus pris place au bar, laissant le Shistavanéen s'asseoir avant de faire signe au barman. Chacun des mandaloriens passa sa commande, le barman effectuant les mélanges devant eux en chantonnant. Le duo eu à peine le temps de trinqué que Talus sentit une soudaine pression sur son épaule, jetant un œil derrière lui, il vit Phibaa. La sœur du mandalorien avait un grand sourire, elle devait sûrement profiter de ses charmes de zeltronnes pour se faire payer des verres.

-Alors, déjà fini, Talus?

-En effet, Phibaa.

Talus se tourna vers Mànàka afin de pouvoir faire les présentations.

-Mànàka Tulgar, voilà ma soeur, Phibaa.

La jeune mandalorienne s'adressa au Shistavanéen dans une autre langue, prononçant quelques mots que Talus ne comprit pas, mais se doutant de quelques petites choses.

-Tu as appris à parler Shistavanéen? Qu'est-ce que tu as dit?

-Juste des salutations de base. Je connais juste quelques mots dans leur langue c'est tout.

-Laisse moi deviner, les seuls autres mots que tu connais, ce sont des insultes.

-... Non... Euh, ce sont... Ce sont des éléments de cultures... de culture locale.

Le ton, la manière de le dire et les émotions dans la façon de parler de la mandalorienne démontrait sans mal que Talus avait vu juste. Pour lui, cela n'avait rien de bien surprenant, Phibaa avait cette petite manie. À proprement parler, sa sœur était capable d'insulter les gens dans au moins trente langues différentes.

-Au fait, Tal, j'y pense. Grand-mère est passé, il y a pas très longtemps.

-Quoi?! Seule?

-Non, elle était avec Jekk.

Le mandalorien ne put s'empêcher de prononcer un léger juron en mando'a.

-T'en fais pas, avec un peu de chance, tu ne la croiseras peut-être pas. Sur ce je vous laisse, j'ai quelques gars qui veulent me payer des verres.

La sœur de Talus s'éloigna rapidement, laissant un frère songeur sur la suite.

Les explications données, j'écoutais avec une oreille attentive les paroles de Talus. Sans doute trahi par le mouvement de ces dernières, je me retenais toutefois de démontrer trop de sentiments quand à l'écoute de l'acceptation de la part du représentant du Clan. Il était venu ici en tant que porte-parole du Clan Skirata, et donc, sa voix faisait écho au Chef de son Clan, concrètement, ils parlaient comme un seul homme. Respectueusement, je baissais la tête, le remerciant de bon cœur et surtout, avec la franchise propre à mon Clan. Il m'étira un sourire, chose rare, qui dévoila mes crocs lorsqu'il parla de l'alcool de sable. Comment expliquer à un non initié la force que possédait une telle boisson ? Le seul moyen connu était bel et bien de le lui faire goûter. Imitant le geste à la parole, je me levais de mon fauteuil, remettant mon casque sur la tête. Je suis Mandalorien avant tout. Et même ici, je représentais mon Clan, il en était ainsi, et je me devais de respecter les préceptes propres à ceux qui nous dirigeaient.

Tandis que nous quittions la pièce, je vérifiais rapidement l'absence d'espions. Nulle paranoïa, plutôt une vieille habitude tirée de mes quelques années passées à rester enfermé. Parfois, les pires choses peuvent donner naissance à des mœurs encore plus étranges. Suivant mon guide, je remarquais une chose… Atypique. Laisser son visage à la vue de tous, alors qu'il arborait la Beskar'gam ? Etait-ce moi qui me trouvait bien trop protocolaire, ou lui, qui préférait éviter de suivre à la lettre les principes même des Mandaloriens ? Afin de respecter son choix, et tout en continuant à marcher à travers les ruelles animées de Zeltros, je m'obligeais à faire de même. Une certaine inquiétude me traversa l'esprit. Voici bien longtemps que je n'avais pas fait de même face à des non Mandaloriens. Plusieurs minutes de marche, la tête haute et poliment je percevais mon homologue saluer quelques habitants. Tout portait à croire que ce n'était vraiment pas chose rare que de le voir ici… Voilà une bien étrange idée que de venir dans un tel endroit, par plaisir tout du moins.

Nous prenions ainsi place au bar. Ou plutôt dans ce qui me paru être un moyen détourné d'éviter de payer un emplacement car, en tout et pour tout, il s'agissait d'un amas de bric et de broques montés à la va-vite pour permettre à quiconque le désirait de s'y arrêter pour y boire un verre. La commande passée, je m'amusais à voir le barman faire d'amples gestes, exécutant sa chorégraphie bien huilée devant des badauds qui passaient régulièrement, attisant leur curiosité. Tout portait à croire que ce n'était nullement notre présence, Mandaloriens, qui les attiraient, mais l'attrait du barman et de ses cocktails aux milles couleurs. Le verre posé devant moi. Le liquide dorée fit quelques mouvements avant de stagner, laissant le second, d'un beau vert émeraude remonter jusqu'à la surface du verre. Levant nos verres, je ne pu m'empêcher de sourire, et, afin de marquer la signature – quoique verbale – de ce nouveau lien qui unissait nos clans, prononcer quelques mots en Mando'a.

A peine avions nous porté nos verres qu'une femme s'approcha alors. Très belle femme par ailleurs, pas encore au niveau de Eurydice, mais je ne pouvais nier une certaine beauté naturelle chez elle, ainsi qu'une volonté de jouer de ces charmes et de ses courbes à chacun de ses pas. Quelques présentations rapidement écartées par Talus, je souris poliment à la jeune femme. Ses mots en Shistavanéen manquèrent de me faire tomber de ma chaise. Pour ainsi dire, cette langue, ou plutôt celle de ma race se trouvait assez compliquée ; la plupart du temps composée de grognements et autres aboiement bestiaux. Malgré cela, elle croisait le basique et le Shistavanéen avec une certaine aisance. Outre le fait que sa salutation se faisait un peu trop familière, je lui répondis de la même manière. N'hésitant pas à la complimenter sur sa plastique.

Leurs échanges ne me concernant en rien, je détournais le regard et le laissait parler. Faisant tourner le cocktail dans le verre, j'osais enfin en apprécier les volutes et le plaisir qu'il m'offrait. Cela faisait longtemps que je n'avais pas bu. Et même si cela ne me manquait pas le moins du monde, c'en était toujours agréable. Non sans le vouloir, je ne pouvais m'empêcher d'entendre leurs paroles, détournant le regard du barman, je posais une main distraite sur mon casque, perplexe. Comment allait notre Chef ? Je devrais rapidement reprendre la direction de Calyptomena afin de lui faire mon rapport. Espérons que tout aille bien pour lui… Mon oreille gauche fit un mouvement rapide, comme un spasme incontrôlable à l'écoute du juron poussé par Talus. Saluant la sœur de Talus qui prenait congé, je remarquais que mon homologue venait de passer de particulièrement enjoué à songeur, presque sombre. Ne pouvant laisser un silence se ressentir trop longtemps, la poignée de minutes qui s'écoula entre le départ de Phibaa et le moment où je me décidais à prendre la parole, sembla durant une éternité.

- La famille est parfois la chose la plus complexe à comprendre dans ce monde… (Je plongeais une griffe dans le cocktail avant de la porte à mes babines.) Et pourtant, c'est une chose que certains ne peuvent comprendre car ils en sont défaits.

Vidant mon verre d'une traite. Je commandais un second service. Tant qu'à être ici, autant en profiter un minimum n'est-ce pas ? Alors que le barman reprenait son spectacle burlesque, faisant voler bouteilles et verres, je me décidais à reprendre la parole.

- Votre aïeule semble vous poser quelques soucis d'ordre pratique… Si l'endroit vous dérange, nous pouvons partir. Après un dernier verre bien entendu. Je ne suis nullement contre l'idée de quitter cette place. Et puis, cela me ferait peut-être du bien de me dégourdir un peu les pattes… Ces fauteuils ne sont vraiment pas fait pour ceux de ma race.

Pousser une petite pointe d'humour, voilà qui ne me ressemblait guère en public. Quelque chose ou quelqu'un me donnait l'envie de le faire. Donc pourquoi s'en empêcher. Paraît-il que l'ivresse donne des ailes à celui ou celle qui sait s'envoler à ses côtés.

Talus réfléchissait à ce qu'il ferait mieux de faire pour la suite. Si sa grand-mère était dans le coin et qu'elle le voyait, la situation risquait de devenir inutilement compliqué, voir problématique. Le mandalorien adorait la zeltronne âgée, cependant elle avait certaines manies qui avaient tendance à causer des problèmes ou à mettre ses petits enfants dans des situations très gênantes. Le Skirata passait mentalement en revue ses options disponibles, lorsque Mànàka le tira de ses réflexions en lui adressant la parole. Le Shistavanéen parla de la famille comme quelque chose de fort complexe, ce qui était assez vrai. Puis, il termina son verre, en commanda un autre et repris la parole. Il fit une rapide remarque au sujet de la grand-mère, avant de proposer d'aller ailleurs, après avoir pris un autre verre. Le Shistavanéen en profitant pour glisser le fait que les fauteuils disponibles n'étaient guère adapté pour sa race. En même temps, il faut dire la majorité des espèces intelligentes de la galaxie n'avaient pas de queue.

-En même temps, ce n'est pas très surprenant. Il y a peu de race à travers la galaxie qui possède une queue. Alors forcément, la majorité des civilisations ne pensent pas à adapter leurs sièges.

Un court silence de Talus avant qu'il reprenne.

-Pour ce qui est de ma grand-mère, disons que je ne suis pas certains que le terme soucis soit le bon. Un des problèmes selon moi, c'est qu'elle est... comment dire... très zeltronne. Elle veut s'amuser constamment, elle peut se montrer insouciante et elle a très peu de filtre. Le nombre de fois où elle a mis ses petits-enfants dans l'embarras en posant des questions inappropriées et au mauvais moment... Par contre, en ce moment, c'est plus sa manière d'agir qui pourrait être problématique. La connaissant, si elle vous voit, sa première envie va être de vous caresser. De vous caresser comme on le ferait avec un animal de compagnie. Tout ça car elle serait curieuse de savoir si les Shistavanéens ont un pelage doux. Et non, je n'exagère pas, je l'ai vu faire ça avec un wookie, une fois. Heureusement qu'il était complètement saoul et qu'il semblait penser qu'elle tâtait ses muscles. J'avais eu peur qu'il se fâche et veuille lui arracher les bras.

Le mandalorien avala la moitié du contenu de son verre.

-Quant à Jekk, c'est son animal de compagnie. Un vornskr, pour être exact. Elle l'a ''trouvé'', il y a longtemps, sur un vaisseau de contrebandier, alors que le proprio emmenait ma grand-mère pour y faire une ''visite''.

On pouvait aisément comprendre le vrai sens des sous-entendu de Talus. Traduction, la zeltronne l'avait volé à un contrebandier qui l'avait amené sur son vaisseau, en pensant la mettre dans son lit.

-En gros, pendant que le contrebandier l'a laissé seul pour leur préparer quelques boissons, elle s'est promené dans le vaisseau. Des bruits bizarres l'ont attirés dans le compartiment de stockage. Là, dans une cage trop petite, elle a trouvé une pauvre bête canine, pratiquement agonisante. Ma grand-mère a toujours détesté la cruauté envers les animaux. Du coup, elle a ouvert la cage et elle est partie avec l'animal... allez savoir quand le contrebandier s'en est rendu compte. Après ça, ma grand-mère a été trouvé un vétérinaire qui lui a annoncé qu'elle venait de lui amener un vornskr, presque un bébé. Apparemment, à moins de lui donner des soins appropriés et un endroit pour le loger, il aurait fallut l'euthanasier. Au lieu de cela, grand-mère a décidé de le garder. Le vétérinaire a soigné le vornskr et lui a surtout amputé la queue, ça réduit leur agressivité. Parait que grand-père a été extrêmement surpris de la voir revenir et se faire annoncer qu'ils avaient désormais un animal de compagnie et qu'il s'appelait Jekk. Enfin bon, c'est une brave bête, assez protecteur envers ma grand-mère et puis, ça lui fait de la compagnie depuis que grand-père est mort.

J'ignorais si sa phrase était une pointe d'ironie ou juste une constatation concrète sur les difficultés vécues par certaines races dans la galaxie. Effectivement, nous étions qu'assez peu à posséder ce genre "d'attributs" physiques. Toutefois, il allait pourtant de soi que, sur cette planète tout du moins, toutes les races pouvaient s'y trouver. Mais peut importait. Je trouvais toujours un moyen de m'assoire, d'une manière ou d'une autre. Les tabourets par exemple, se trouvaient être un moyen efficace de reposer mes pattes sans avoir à souffrir d'un dossier inutilement dur et inconfortable pour ma queue…

La description faite de la mentalité de la grand-mère me tira un léger sourire, mes babines dévoilèrent mes crocs et, sans doute que dans d'autres circonstances, un tel acte aurait pu passer pour une volonté de dégoût, voir même de dédain envers cette femme. Vouloir me caresser ? En voilà une idée bien saugrenue, qui plus est, à travers ma Beskar'gam, cela se serait trouvé être… Presque impossible. Sauf si elle tentait de me gratter la tête en me disant une ineptie dans le genre de "gentil toutou, tu remue la queue si je te gratte sous le cou ?" Donc sans commentaires, je continuais d'écouter Talus parler. Il me fit part d'une anecdote qui ne manqua pas de me surprendre. Les Wookies n'étaient pas connus pour être particulièrement violent, pourtant, leur propension à frapper avant d'agir n'était pas une nouvelle qui venait d'apparaître sur les Holonews. Bien heureusement pour elle que, effectivement, ce dernier se trouvait bien assez soûl pour ne pas réagir. Un Wookie en colère est bien trop violent et puissant pour être maintenu au sol par quiconque…

Cette anecdote me rappela la première fois où je mis les pieds à Calyptomena, un enfant âgé d'à peine une décennie s'était approché de moi, et après m'avoir longuement regardé m'avait tendu un os. Avec du recul, je me disais, encore aujourd'hui que pour lui, cet acte se trouvait être tout à fait amical. Ce fut sa mère qui le fit reculer, tout en s'excusant. Les enfants ont cette capacité à accepter tout le monde, sans a priori ni jugements d'aucune sorte. Je m'étais même approché de lui, alors que je ne portais pas encore la Beskar'gam, et sans même avoir été adopté officiellement par le Clan, je me baissais, et lui tendis la patte pour prendre l'os. La fierté dans son regard me toucha grandement. Tant et si bien que je continuais à le revoir. Nous avions fini par obtenir nos armes ensemble. Cet enfant est devenu comme un frère pour moi… Ou presque. Alors si la grand-mère de Talus venait à moi, avec le désir de savoir si mon pelage se trouvait aussi doux qu'elle l'espérait… Je réagirais comme je l'avais fait avec cet enfant. Souriant, je la laisserai faire. Par contre, si elle désirait connaître la différence de taille entre mes deux "extrémités"… Ce serait nullement la même manière de faire.

Le terme "Vornskr" me fit manquer de m'étouffer avec mon verre. Un mélange de mélancolie, de rage et de peur monta dans mon esprit. Je pouvais presque ressentir la chaleur de la peau de ces saletés, tout comme leur souffle sur mon pelage… Non… Je ne devais pas être comme eux, pas comme ceux qui ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Accepter les choses, accepter le fait que tout le monde peut changer. Même la pire créature de la Galaxie mérite qu'on lui donne une chance… Voilà ce que mon père m'avait inculqué. Aider son prochain. Mais avant tout, protéger son Clan et sa famille. Talus continuait de parler tandis que mon verre s'était vidé. Déposant quelques crédits sur le bar, je compris que sa grand-mère, tout aussi particulière soit-elle possédait un bon fond. Seul un grand cœur se trouvait capable de flouer un contrebandier d'une manière aussi amusante, et sauver un animal maltraité en même temps. D'une certaine manière, elle forçait le respect.

- Je sais que trop bien ce que l'on peut ressentir lorsque l'on se retrouve seul. (Je fis une pause, avant de me lever de ma chaise, et me tendant vers l'arrière, je fis craquer mes lombaires, tout en étendant ma queue.) Parfois avoir quelqu'un sur qui nous pouvons compter, quelle que soit sa race, s'avère être une aubaine.

Prenant mon casque entre les mains, je plongeais mon regard doré dans les yeux de Talus. Nous venions de mettre en place une alliance qui ne pourrait avoir de réelles suites que si les deux Clans venaient à prendre en considération les us et coutumes de l'autre. Et je préférais vraiment en savoir plus sur le Clan Skirata en d'autres endroits. Mais comme le dirait Or, quand tu es à Zeltros, fait comme les Zeltrons. Bercé dans le Resol'Nare par mon Clan, le fait de s'amuser sans penser au lendemain comme le faisaient les Zeltrons m'échappait encore… Mais comme Talus semblait connaître plus que convenablement les lieux, autant en profiter n'est-ce pas ?

- Si nous sommes sur Zeltros autant un profiter un minimum vous ne pensez pas ? Je ne vais pas vous cacher que les parties fines proposées ne me sont pas vraiment plaisante… Mais si vous avez une idée de l'endroit où nous pourrions profiter de l'instant, je vous suis avec plaisir.

Qu'aurais-je donné pour profiter de quelques heures de massage… Pouvoir ressentir des mains délicates sur mon pelage, caresser mon dos… Bref. Profiter des joies d'être en vie. Finalement, j'en parlais à Talus, lui proposant mon idée… Et puis… N'étais-je pas presque nu déjà ? Voir même, pour utiliser une blague de Yun : "complètement à poil" ?

Talus termina son verre après avoir évoqué le cas de l'étrange animal de compagnie de sa grand-mère. La plupart des gens trouvaient étrange qu'une personne puisse décider d'avoir une telle créature comme animal de compagnie. Ce n'était pas totalement faux, cependant les faits demeuraient, sa grand-mère l'avait fait et Jekk était une brave bête. L'avenir nous dirait comment les choses se passeraient quand l'animal vieillirait, voir s'il survivait à sa maîtresse. De son côté, Mànàka évoqua l'importance d'avoir quelqu'un sur qui compter, pour ne pas être seul. La manière dont il en parlait laissait à penser que le Shistavan devait avoir eu une certaine période pendant laquelle il n'avait eu personne. Ce genre de chose pouvait arriver à tout le monde. Cependant pour les mandaloriens, il y avait toujours le clan. À proprement parlé, aucun mandalorien n'était vraiment seul, à moins d'avoir commis une faute amenant son exclusion du clan. Il faut cependant dire que ce genre de mesure arrivait peu souvent. Il était plus fréquent que la faute mérite une élimination pure et simple.

Mànàka le regarda directement dans les yeux, avant de reprendre. En fait, il voulait profiter un peu des divertissement disponible sur la planète. Bref, profitez des plaisir que Zeltros avait à offrir, ce qui ne manquait absolument pas. Il avait même quelques idées en temps, notamment un massage. De plus, même si le Shistavan ne dit rien sur le sujet, Talus n'avait aucun doute qu'il voulait en profiter pour connaître un peu plus intimement certaines autochtones. En soit, cela ne serait pas très difficile à trouver. Comme les représentants de l'espèce de Mànàka était peu nombreux à venir sur ce monde, il ne devrait pas avoir à trouver une ou plusieurs partenaires recherchant de ''l'exotisme''.

-Je connais bien un endroit, grand-père m'y a emmené à quelques reprises. C'est un peu difficile à décrire comme endroit. Je dirais que c'est comme si un architecte fou avait décidé de combiner une plage, une piste de danse, une boîte de nuit, un magasin de fruits et légumes et une boutique d'article de salle de bain. L'alcool y est bon, toujours des gens à rencontrer et la musique... on dirait juste un mixte de plusieurs chanson connus combiné en une seule.

Les deux mandaloriens purent commencer à se mettre en marche, Talus se chargeant de guider le Tulgar. Encore une fois, Talus échangea quelques paroles avec quelques locaux. L'avancé se passait plutôt bien quand le jeune homme entendit un bruit caractéristique qu'il reconnut entre tous, des bruits de pas nombreux, lourd et approchant à toutes vitesses par derrière. Talus eut à peine le temps de commencer à se retourner qu'une ombre noir arriva dans sa vision du coin de l'œil. Un simple ''merde'' lui échappa du coin des lèvres, avant que la masse noir le percute, l'envoyant au sol. Le mandalorien était dos au sol, alors que ce qui l'avait percuté se retrouvait au-dessus de lui. C'était un Vornskr, plus grand que la moyenne de son espèce, de peu mais quand même. Avant que Talus puisse réagir, la grande créature ouvrit sa gueule, dévoilant ses dents pointus. Puis, le vornskr fit sortir sa langue et commença à léger frénétiquement le visage de Talus. Ce dernier commença à pousser des grommellements contrarier. Il faut dire que la bave de ces créatures étaient visqueuses. De plus, comme tous les animaux, la créature ne se brossait pas les dents, donc haleine horrible. On pouvait de plus remarquer un détail important chez la créature, elle n'avait pas de queue. Quiconque connaissait un peu les vornskrs savait que leur couper la queue faisait baisser drastiquement leur agressivité naturelle. Entre deux coups de langues, Talus réussit à prendre la parole.

-COUCHER!

Le vornskr s'exécuta dans la seconde, mais se coucha sur Talus, qui était du coup également écrasé sous le poids de la bête maintenant. Il soupira agacé.

-Pas sur moi!

La bête sembla enfin comprendre, se releva et s'écarta. Le mandalorien put enfin se relever tentant d'enlever des filets de bave de son visage. Au final, un zeltron lui tendit une serviette. Cependant, on pouvait voir sur le visage du natif qu'il faisait des efforts monstrueux pour ne pas éclater de rire. Talus s'essuya le visage alors que le zeltron s'en allait, retournant à ses affaires. Une fois décrasser Talus regarda le vornskr, maintenant assit et l'observant en silence. Malgré son air doux, le mandalorien savait parfaitement que la créature pouvait être très dangereuse. Il se souvenait très bien de la fois où un étranger avait eu la mauvaise idée de frapper sa grand-mère. Avant que Talus puisse intervenir, Jekk l'avait fait... et disons que ça avait été sanglant. L'agresseur avait survécut, mais avait perdu quelques morceaux. Talus se doutait bien de ce qui risquait de suivre, maintenant que Jekk était là. Parmi la foule de gens allant et venant, une zeltronne se faufila entre plusieurs personnes en avançant dans la direction de Talus et du vornskr. La femme arborait la même apparence gracieuse et jolie des zeltrons, avec quelques signes d'âges ici et là. Quelques rides à proximité des yeux et des coins de la bouche et quelques mèches grises. Dès qu'elle aperçut Talus, elle afficha un grand sourire, s'approchant et venant lui faire l'accolade.

-Talus, mon chéri, tu aurais dû me prévenir que tu venais me rendre visite.

-En fait, c'est pas tout à fait pour cela que je suis là, grand-mère.

-Ah, pourquoi alors?

Talus porta son regard vers Mànàka, ce qui attira le regard de sa grand-mère à son tour. Autant faire les présentations.

-Grand-mère, voilà Mànàka Tulgar. Mànàka, ma grand-mère, Meera Nyx. Voilà Jekk. Grand-mère, c'est pour lui que je suis sur zeltros.

-Ah... C'est ton amoureux?

-Quoi?! Non, on est là pour un accord entre nos clans.

Je me devais de rendre une image présentable à mon homologue Mandalorien. Lui dire que Zeltros était une seconde maison pour moi, et que passer le plus clair de mon temps bourré, voir endormi sur une poitrine faisait partie intégrante de ma vie… Ce n'était pas possible. Voilà pourquoi je me devais de rester le plus froid et distant possible avec les plaisirs que m'offrait habituellement cette planète. Au moins, le massage ne serait pas des plus déplaisant, si tant est que l'endroit choisi ne soit pas un de ceux que je fréquentais habituellement. Ce genre de "massages" ne devait pas être fait devant autrui. Ou tout du moins pour ma part ce n'était pas le cas. Mon pelage couvrait la majorité de mon corps, c'est un fait, toutefois, le fait de porter des habits n'y était pas non plus pour rien. Une certaine pudeur était de mise. Et puis… Quitter ma Beskar'gam n'était pas non plus acceptable. Encore moins durant un tel accord.

Talus me décrit un endroit des plus atypiques. Se pouvait-il être possible qu'un tel cloaque existe ? Des lieux sordides sur Zeltros, ça se trouvait partout, à chaque coin de rue, voir même tout le long de ces dernières, mais jamais encore je n'eu le plaisir – coupable peut-être – de me retrouver dans un tel… Bordel ? Mon museau captait une odeur nauséabonde, une que j'aurais préféré ne jamais sentir. Peut-être étais-ce juste une impression, avec toutes les odeurs qui volaient dans l'air, j'avouais sans problèmes que mon museau, et mon odorat plus précisément, aussi aiguisé soit-il, était mit à mal avec tous ces mélanges.

Nous nous mîmes en route, passant de rues en ruelles, Talus échangeant par moment quelques mots avec des Zeltrons, et d'autres personnes qui semblaient le connaître. Tandis que pour ma part, je restais sur mes gardes. L'odeur ne cessait de revenir jusqu'à mes narines. Ca commençait à bien faire. Bien entendu, je n'allais pas dégainer mon blaster en pleine rue. Entre le risque de toucher quelqu'un et celui de totalement ruiner notre nouvelle alliance, je me devais de ne compter que sur mon corps et mes réflexes naturels. A peine avais-je senti la présence, que cette dernière apparue. D'un bond, j'esquivais sur le côté, avant de me rendre compte que l'animal ne me prenait pas pour cible. L'instinct de survie et ce que j'avais vécu m'avaient rendu quelque peu… Paranoïaque vis-à-vis de ces bestioles… Un Vornskr, un peine plus grand que la moyenne se mettait à… Lécher Talus ?! Calmant mes réflexes, j'entendis le cri du Mandalorien, intimant à l'animal d'aller se coucher.

Sous d'autres auspices, la scène pouvait passer pour comique. Un Mandalorien, vaincu par un Vornskr baveux et malodorant. Car oui, l'odeur nauséabonde provenait bel et bien de l'animal. Sans compter que son haleine allait de pair avec sa propre odeur corporelle. Pour une fois, j'enviais les êtres dont l'odorat était bien moins développé que le mien. Sans que je n'eu le temps de faire, ni même de dire quoique ce soit, les choses semblèrent s'accélérer. Une femme fendait les flots humanoïdes et une voix monta jusqu'à mes oreilles. Cette dernière, je l'avais déjà entendue. Pas en prononçant des mots… Ou si, mais pas de pareils… Peut importait, j'étais juste attentif aux échanges.

Un sursaut de ma part à l'écoute de la question, et me reprenant rapidement, je m'approchais, puis, le poing droit sur le cœur, la tête légèrement baissée, je saluais la femme avec autant de respect qui lui incombait.

- C'est un honneur pour moi que de vous rencontrer…

Je ne pu terminer ma phrase...

Talus observait la situation pour l'heure. Disons qu'il n'avait pas prévu l'arrivée soudaine de sa grand-mère et de son vornskr. Certes, il savait que le risque était possible, mais l'avait jugé très faible. Mais bon, c'était fait et maintenant il fallait manœuvrer avec cela. Toutefois, plus vite cela serait réglé, mieux se serait. Il préférait éviter que sa grand-mère déclenche un incident. De plus, le mandalorien avait pu sentir quelques émotions négatives provenant de Mànàka, lorsque Jekk avait surgit. Difficile de dire si cela avait été dû à l'arrivée soudaine de la créature ou bien si le shistavanéen avait un problème avec les vornskr. Au moins, pour le moment, les choses étaient tranquilles, mais impossible de savoir si cela durerait bien longtemps. Les présentations ayant commencé, Talus pourrait tenter de trouver une excuse pour s'éclipser avec son confrère mandalorien et laisser sa grand-mère retourner à ses affaires. Toutefois, les choses ne se passèrent pas exactement comme Talus l'avait espéré. Le shistavanéen avait à peine eu le temps de commencer à s'adresser à la zeltronne que cette dernière s'éloigna de son petit fils pour venir poser une main sur le torse de Mànàka et l'autre sur sa tête, commençant à le caresser.

-Ah, c'est assez doux quand même.

Talus réagit aussitôt en saisissant la femme sous les aisselles, la soulevant, pour la faire ensuite s'éloigner du shistavanéen. La grand-mère regardant son petit-fils, toujours soulever par ce dernier, ses pieds ne touchant même pas le sol.

-Euh, pourquoi tu fais ça, Talus?

-Ce serait plutôt à moi de demander ça, grand-mère. Tu ne peux pas t'amuser à faire ce genre de truc, chaque fois que tu croises le représentant d'une espèce poilue. Certains pourraient le prendre très mal. La dernière fois, avec le wookie, j'ai cru qu'il allait t'arracher les bras.

-Il ne faut pas dramatiser non plus.

C'était un problème avec la vieille zeltronne. Comme les membres de son peuple, elle pouvait se montrer insouciante et rechercher à s'amuser de toutes les manières possibles. En fait, par moment, Talus, sa mère, ses frères et ses sœurs étaient obligés de lui faire la morale. Une situation où la personne âgée se comportait comme une enfant. Pendant ce temps, Jekk c'était à son tour approcher du shistavanéen. Ayant vu sa maîtresse l'approcher, la créature voulait sûrement dire bonjour à son tour. Ce qui pouvait signifier quelques coups de langue. Talus préféra agir immédiatement pour éviter de faire escalader tout le foutoir. Il poussa un sifflement, en reposant sa grand-mère. Le vornskr réagit en le regardant. D'un geste de la main, le mandalorien fit venir l'animal jusqu'à lui, avant de le faire s'asseoir, avant de commencer à lui caresser la tête. C'était une petite chose que Talus trouvait particulier avec Jekk. L'animal avait pour ainsi dire une hiérarchie propre avec les membres de la famille. À la tête, sa maîtresse dont les ordres étaient prioritaires. En second, c'était trouvé le défunt grand-père de Talus. Quant au mandalorien, il était le suivant. Le reste de la famille, c'était plus compliqué, l'animal semblant obéir plus quand il en avait envie. Du point de vue de Talus, ses aptitudes dans la Force avait peut-être une incidence sur la chose. Quoiqu'il en soit, Talus reporta son attention sur Mànàka.

-Désolé, pour ça.

Ma phrase fut suspendue par une réaction, que je ne pouvais expliquer autrement que par la consommation excessive d'alcool. Les mains de la femme se posèrent sur mon pelage, non sans même prendre le temps de me demander mon avis. Pour tout dire, je ne pu ouvrir la gueule – je suis un Shistavanéen après tout, la bouche, est proche aux autres races plus humaines –, et je me contentais de constater avec un certain étonnement que la femme, malgré son âge passablement avancé, connaissait certains points… Que l'on pourrait qualifier d'agréable. Non sans laisser échapper un léger grognement de frustration lorsque Talus la souleva, je me retins de sourire lors de leurs échanges verbaux. Cette femme n'était pas complètement ivre, pas totalement non. En fait, elle était même plutôt sobre, et naturelle. Elle semblait réagir à l'instinct, tel un enfant qui découvre le monde. Sans jugement, juste avec beaucoup de curiosité. Je souris. Très amusé.

L'image que j'imaginais actuellement, était celle de l'aïeule de Talus, frottant le torse d'un Wookie, comme si celui-ci était un gentil animal de compagnie, et non pas un géant de plus de deux mètres, fait de muscles et de rage… C'en était réellement amusant. Cette femme ne manquait pas de ressources. Toutefois, lorsque mon regard croisa celui de l'animal, me sang sembla partir en sens inverse. Mes muscles se raidirent et je sentis mes doigts se contracter, prêts à dégainer une arme en ma possession, voir même à lui arracher la gueule à mains nues. Mon père avait raison, peu importe les années, une peur reste une peur, même si cette dernière est enfouie le plus profondément du monde dans notre esprit, elle reste là… Le sifflement de Talus me tira de cette torpeur paralysante. Si j'étais totalement franc avec moi-même, j'aurais pu prendre cet acte pour une insulte. Beaucoup considérant ma race comme n'étant que de gros chiens marchant sur leurs pattes arrières… Bien heureusement, je savais que Talus ne faisait pas partie de ceux là.

Tandis qu'il s'excusait, non sans que je cherchais encore à comprendre ses raisons, je levais la main en signe de remerciement. De plus, je ne voyais rien de mal dans la réaction de sa grand-mère. C'en était même touchant quelque part.

- Ne vous en faites pas. Il y a eu des réactions bien moins sympathiques à mon égard durant des années…

J'hésitais à m'approcher du Vornskr… Pour plusieurs raisons, mais principalement, il s'agissait de réussir à passer outre cette peur panique qui m'avait paralysé. Ensuite, je me devrais de faire face à mes démons tôt ou tard. Malheureusement, ce n'était pas encore le moment. La preuve en fut faîte par l'arrivée d'une certaine Zabrak de ma connaissance. Ou plutôt d'une Zabrak portant sur son épaule un Bothan ivre mort qui semble vouloir aller… Comment dire ça poliment… Faire couler son amour entre les proéminentes montagnes pectorales d'une Zeltronne à la cuisse légère… Sekrei fut concise – comme à son habitude – ils retournaient au vaisseau, car au vu de l'état d'Or, il en était plus que temps. Après avoir salué, non sans beaucoup de politesse Talus et sa grand-mère, elle jeta un œil au Vornskr, me fixa quelques secondes, lança un "tu es bien calme…", et parti sans rien ajouter de plus. Or, quand à lui, continuait ses divagations sexuelles tout en tentant, en vain – heureusement pour lui – de toucher les fesses de Sekrei.

- Je conviens qu'il en est à mon tour que de m'excuser auprès de vous pour le manque de tenue de mes compagnons de voyage… Ces derniers ne savent nullement se tenir convenablement sur Zeltros…

L'ironie se trouvait non loin de moi, et sous couvert d'une tenue ne dissimulant presque rien, me sauta dans les bras en hurlant mon prénom… Chacun son tour de tomber sur une personne que l'on pourrait qualifier de… Gênante… Les cheveux blonds, la poitrine tout aussi incroyablement développé que son QI était bas, et surtout… Une capacité innée à me mettre mal à l'aise devant n'importe qui. Pourquoi aujourd'hui ? Pourquoi maintenant ?

Voilà ce qui arrivait lorsque l'on décidait de faire confiance à quelqu'un d'autre pour trouver un endroit adéquat… Pour signer un traité avec un autre Clan Mandalorien… Le seul mot qui s'échappa de ma gueule fut une insulte, ou plutôt, un râle dans ma langue natale… En basic ? Merde !

Talus était maintenant dans l'attente de voir comment Mànàka réagirait au comportement de sa grand-mère. Elle venait quand même de le caresser comme si c'était un simple animal de compagnie. Disons que les réactions pouvaient être multiples. Que ce soit de s'offenser et de partir ou encore de s'énerver maintenant et de passer à l'attaque. Le mandalorien espérait surtout que le Shistavanéen garderait son calme. Disons que Talus espérait ne pas devoir retourner auprès de son clan et leur annoncer que les accords avaient été gâchés à cause du comportement irresponsable de sa grand-mère non-mandalorienne. Si un tel événement arrivait, il pouvait être certains que ça irait mal pour lui. Heureusement, Mànàka ne sembla pas s'offusquer de ce qui venait de se passer. Tant mieux, cela éviterait bien des complications pour tout le monde. Les choses prirent ensuite une légère tournure inattendu alors qu'une zabrak et un bothan débarquèrent, visiblement du clan Tulgar. Le bothan était visiblement saoul et soutenu par la zabrak. Le duo retournait apparemment sur leur vaisseau, probablement pour permettre au bothan de cuver un peu. Talus remarqua d'ailleurs qu'il tentait de toucher les fesses de la zabrak. Mieux valait pour lui de ne pas y parvenir. Les mandaloriennes étaient connus pour avoir du caractère, alors Talus n'avait aucun doute sur la réaction de la femme si jamais le bothan atteignait son objectif.

Mànàka s'excusa rapidement pour la conduite de ses compagnons. Voilà quelque chose de plutôt particulier. D'un autre côté, le Shistavanéen n'était probablement jamais venu sur cette planète, autrement il tiendrait un discours quelque peu différent. À peine le duo fut-il partit qu'une autre femme arriva en sautant dans les bras de Mànàka. Une humaine aux cheveux blonds et une décolletés très ouverts et plongeant. Le Shistavanéen échappa d'ailleurs une grossièreté à cause de la situation actuelle. Apparemment, lui aussi avait droit à une personne étant parfois une source d'embarras pour lui. Les deux différences majeures étant cependant l'âge et le fait que le Shistavanéen avait probablement une relation amoureuse avec sa source d'embarras. Charnel au minimum.

-À ce que je vois, vous avez également droit à votre cas particulier.

Le mandalorien préféra évité d'être plus direct dans ses propos, autant éviter de laisser la femme ou sa grand-mère comprendre qu'il était question d'elle et de comment elles pouvaient être embarrassante par moment. D'ailleurs, la vieille zeltronne ne sembla même pas avoir prêtée attention aux paroles de son petit-fils. En fait, elle avait plutôt son regard fixé sur la blonde, le tout en donnant quelques caresses à Jekk, qui pour sa part la regardait directement.

-Autrement, inutile de vous excuser pour vos compagnons. C'est Zeltros, tout de même. Marchez dans n'importe quelle direction et en moins cinq minutes vous allez voir des gens en train de boire, de danser, de se baigner ou de s'envoyer en l'air en pleine rue. Les phéromones des zeltrons, ça peut rendre n'importe qui euphorique. Amener un politicien ici et vous pourriez avoir en quelques heures assez d'histoires et d'images ''croustillantes'' pour ruiner sa carrière à tout jamais.

-Bah, mon chéri, il faut bien s'amuser un peu dans la vie. En plus, c'est dans ta nature, n'oublie pas que tu es à moitié zeltron.

-Je ne dis pas le contraire, grand-mère. Cependant, un peu de sérieux de temps à autres, ça en fait pas de mal non plus.

Jekk profita de la discussions entre les deux individus pour se rapprocher de Talus, qui commença à lui caresser la tête. Le vornskr réagit en s'assoyant et en haletant légèrement.

Bien, au moins la compagnie de la blondinette ne sembla pas poser le moindre soucis à Talus, plus encore, ce dernier semblait amusé par cette arrivée ô combien impromptue. Pour tout dire, la voir ici n'apporterait rien de bon. Bien au contraire. La dernière fois qu'elle était arrivée de cette manière, nous avions eu droit, avec le reste de l'équipage, à un combat de boue entre elle et Eurydice. Comme souvent, Or ne tarda pas à vouloir enregistrer cet instant, et une bonne partie des badauds qui passaient s'arrêtèrent pour se rincer l'œil. Mais, heureusement pour moi, Eurydice n'était pas là aujourd'hui, enfin, pas dans les environs. La blondinette – dont le nom m'échappait encore – continuait à me caresser, tout en me lançant des regards toujours plus ambiguës les uns que les autres. Elle fini par se tourner vers la grand-mère de Talus, et lui lança une petite phrase dont elle seule avait le secret…

- L'avantage avec lui, c'est qu'il a deux queues…

Merci le grand moment de solitude et de honte. J'ignorais si Talus avait entendu cette petite réflexion passablement malaisante ou non. Tout ce que je pouvais convenir dans un pareil moment, fut qu'il ne tenait nullement pour responsable l'état d'ivresse dont faisait acte mes comparses… Merde… Pourquoi étais-je donc ainsi ? Il était temps que je me reprenne et surtout, que j'arrête de traîner sur Zeltros. Avoir des années à retrouver est une chose, perdre mon avenir en de telles idioties, une autre. Tandis que je réussissais à me débarrasser de ce parasite aux cheveux blonds – on remercie le fait qu'un autre de ses compagnons de soirées passait au même moment –, je me tournais vers Talus.

Il se tenait accroupi, caressant l'animal au pelage noir. Mon sang continuait à bouillir. Trop de souvenirs douloureux remontaient dans mon esprit alors que l'animal remuait la queue, content d'obtenir quelques caresses. Je ne pouvais pourtant, faire pareil. Mes mains tremblaient et même mes griffes semblaient désireuses de se planter dans cette chair, afin de pouvoir éventrer cet animal du malheur qui fut, pour moi, une source de souffrance et de cauchemars durant bien des années. Pour ne pas dire des siècles. Toutefois, ce n'était ni le moment, ni l'endroit. Non, je me devais de rester calme.

Devoir rentrer à Calyptomena, la tête basse, et annoncer que le traité fut rejeté car, sous le coup de la colère, j'ai démembré à mains nues l'animal de compagnie du représentant des Skirata… Je doute que le Chef n'accepte la moindre excuse. Dans le meilleur des cas je serais banni du Clan, dans le pire… Non, rien ne sert de s'imaginer de telles choses. Je restais donc en retrait. Attendant que tout cela ne se calme. Préférant observer les gens qui passaient tout autour de moi. Diverses races, divers peuples se mélangeaient… Si seulement la galaxie pouvait être ainsi. En Paix. Une bonne fois pour toute. Plus de guerres, plus de morts… Et enfin le calme pourrait revenir. Utopiste que je suis… La guerre est le propre de l'être.

- Si je puis me permettre, le fait d'être Zeltron ne semble pas vous plaire plus que cela…

Cette question ne pouvait paraître autrement que de pure curiosité. Il n'y avait ni condescendance, ni ironie dans ma voix. Juste un besoin de connaissances. Moi-même n'étais-je pas une race bien particulière dans la Galaxie ? La preuve en était de mon pelage qui, à mon grand dam, semblait commencer à s'éclaircir… Serais-ce l'âge ? A moins qu'autre chose ne soit en train d'agir en moi… Saisissant un verre au passage, je le tendis à la grand-mère de Talus. Etant un peu plus grand qu'elle je du baisser les yeux pour pouvoir l'observer, et surtout, m'adresser à elle sans lui manquer de respect.

- Vous saurez que mon pelage est encore plus doux dans certaines parties bien moins visibles de mon corps…

Une petite boutade, sourire aux bords des babines. Juste pour connaître sa réaction, même si, considérant son manque de tact, j'en avais déjà une petite idée… Dommage pour elle, ma Beskar'gam l'empêcherait de vérifier mes dires.

Talus continuait d'observer la situation, devant en plus de cela devoir garder un œil sur sa grand-mère et sur Jekk. La première, car la zeltronne risquait de faire n'importe quoi. Au moins, l'histoire de caresser le Shistavanéen, c'était fait. Toutefois, la connaissant, elle pouvait encore avoir quelques mauvaises idées dans son sac. Pour ce qui est de Jekk, Talus avait bien ressentit que Mànàka n'était pas à l'aise en sa présence. Le pourquoi demeurait cependant un mystère pour lui. Peur des vornskrs en général? Inconfort devant l'idée de voir un tel prédateur se comporter comme un animal de compagnie? Le fait qu'ils sont tous les deux des canidés et un aspect encore sauvage du Shistavanéen voyait en cela un ''rival''. Enfin bon, tant qu'on évitait un bordel monumental. Pendant ce temps, la jeune blonde continuait de caresser Mànàka, avant de se tourner soudainement vers la vieille zeltronne, avant de lui dire ouvertement que l'avantage du Shistavanéen, c'est qu'il avait deux queues. La remarque fit rire légèrement la zeltronne, Talus pour sa part haussa juste légèrement un sourcil. Certes, il tentait d'éviter les stéréotypes, mais comme beaucoup de gens, il avait bien entendu ces histoires, comme quoi, plus une femme à des formes généreuses, plus elle est bête. Disons que dans le cas présent, cela semblait être proche de la vérité. Trop de sang qui se perdait dans les formes et trop peu pour atteindre le cerveau. La zeltronne s'exprima ensuite à son tour sur le ''sujet''.

-Bah, vous savez, c'est pas le nombre qui compte, c'est ce qu'on peut faire avec. Vous auriez dû voir le grand-père de Talus. Certains soir, nous-

Préférant éviter d'avoir à attendre ce qui risquait de suivre, le mandalorien émit un léger sifflement, en l'entendant, Jekk réagit immédiatement en venant frotter sa tête contre les jambes de sa maîtresse. Cette dernière s'interrompit aussitôt, pour offrir des caresses à son compagnon poilu. Voilà une petite astuce que Talus avait mis au point il y a un moment déjà. Ça évitait parfois des problèmes. Le vornkr fixait sa maîtresse, tapant même de la patte alors qu'elle commençait à lui gratter le torse. Vint ensuite une question de Mànàka, au sujet des origines en partie zeltronne de Talus. Le concerné regarda son confrère mandalorien.

-Je n'ai aucunement honte d'être à moitié zeltron. Cela à ses petits avantages ici et là. Le seul détail qui m'emmerde légèrement c'est la perception des autres sur ce fait. Beaucoup de gens croient que parce que je suis à moitié zeltron, j'ai forcément un tempérament joueur et insouciant, en permanence. Je n'ai aucun mal à avouer que je m'y adonne en effet, mais pas constamment. Je reste mandalorien avant tout. Je ne vais pas me mettre à faire n'importe quoi n'importe quand. C'est pour cela que je considère qu'il y a les moments où il faut faire preuve de sérieux et de professionnalisme et les moments où on peut bien s'amuser et se détendre autant qu'on veut. Il faut faire la part des choses en sommes... Et puis bon, pas toujours reposant de devoir être la personne la plus mâture, alors que certains aînés en sont presque incapable.

La dernière remarque concernait évidemment la vieille zeltronne. Toutefois, si cette dernière avait entendu, elle ne s'en souciait pas une seule seconde. Lorsque le Shistavanéen lui tendit un verre, elle l'accepta sans hésiter. D'ailleurs, elle s'étouffa même légèrement avec le breuvage en entendant la remarque de celui-ci.

-Amusant, un wookie m'a dit exactement la même chose une fois. Il y avait aussi eu ce gars, un type avec apparemment des origines mixtes que j'air rencontré lors d'un... hum... finalement, je vais pas en parler, pour bien faire comprendre la chose, j'en aurais pour une bonne heure d'explication, car c'est plutôt compliqué au final.

Pendant ce temps, Jekk sembla perdre de l'intérêt pour ce qui se passait autour de lui. Le vornkr se coucha sur le sol, les pattes avant croisées et la tête sur les pattes. Visiblement, il avait décidé de faire un somme en attendant que toute cette situation prenne fin. Talus jeta un rapide regard à la créature. Un problème de moins à gérer. Il regarda rapidement la blonde, puis ensuite Mànàka.

-Au fait, tout les deux, ça fait longtemps?

Nous venions donc d'en apprendre un peu plus sur l'autre. Mon père me répétait toujours la même chose, plus tu en sais sur quelqu'un, plus tu en sais sur toi. Chaque personne agit différemment avec autrui. Talus réagissait avec un mélange de tact, de savoir-faire et surtout, de dépit vis-à-vis de son aïeule. Cette dernière ne semblait en rien dérangée par les mots de la blondinette qui commençait à se désintéresser de moi. Heureusement. Le Vornskr se mit à agir comme un véritable animal de compagnie. Se roulant presque sur le sol, réclamant caresses et gratouilles. Si je n'étais pas aussi évolué, j'aurais pu prendre cette réaction pour une insulte à ma race. Pourtant, je ne pouvais le faire, ignorant encore à quel point certains représentants des Shistavanéens pouvaient être stupide. Du peu que j'en avais apprit sur ma race, quelques uns s'étaient rangés, devenant presque des animaux de compagnie, d'autres ayant choisi le chemin tortueux des chasseurs de primes. Apparemment, peu s'étaient ouvert au respect du Resol'Nare et d'un code de conduite en général.

La grand-mère de Talus commença à parler de son mari… Avant d'être promptement interrompue par son petit-fils. Sans doute allions nous avoir une nouvelle fois droit à des précisions quand à la taille, la grosseur, voir même la manière dont se servait le grand-père de mon comparse durant leurs labeurs… Me frottant les yeux, passablement gêné, et désireux de ne pas laisser transparaître quoique ce soit, je restais silencieux. Ma question sembla trancher dans le vif, et Talus m'offrit quelques explications quand à sa place dans le monde, plus encore lorsqu'il s'agissait du sang qui coulait dans ses veines.

Je ne pouvais aller à l'encontre de ses propos. Et ce, pour plusieurs raisons. Principalement, car je n'étais que depuis peu "de retour" dans le monde, et que mes connaissances sur les us et coutumes actuelles m'échappaient encore, et ensuite, car je ne pouvais juger autrui. C'en était ni mon rôle, ni ma volonté. Je percevais pourtant une pointe d'agacement dans sa voix. Ce ne devait pas être facile tous les jours d'être un sang-mêlé. Encore moins lorsque vos ancêtres se trouvent être bien moins évolués psychologiquement que vous… De vrais enfants poussés par leurs pulsions sexuelles et nourris à grands coups d'alcool. Quelque part, je le plaignais.

Chose qui démontra une nouvelle fois à quel point les deux membres de la même famille se trouvaient être différents, fut les propos de la Zeltronne. Ses propos ne laissaient qu'assez peu de doutes quand aux tenants et aux aboutissants de son histoire. Chose dont je me passais bien volontiers… Apparemment je n'étais pas le seul… Talus me posa une question qui de prime abord se trouvaient innocente, mais servait plus d'excuse pour éviter d'entrer dans les détails scabreux de l'histoire de sa grand-mère.

- Avec ? Elle ? (Merde… Son nom m'échappait toujours…) Nous dirons que nous nous sommes connu d'une manière… Commune sur Zeltros. Je ne suis pas homme à courir après les proies… Mais parfois mon instinct me pousse à faire de telles choses…

Eviter de rentrer dans les détails… Voilà qui n'aurait servit à rien. Car bon, à quoi l'information aurait pu servir à Talus ? Qu'une énième personne apprenne que je me suis réveillé un matin, entre elle, une Twi'lek à la peau bleutée et… Un blurrg de petite taille couché au pied du lit… Non, je préférais éviter de raconter cette histoire. Or prenant déjà un malin plaisir à la raconter à qui veut l'entendre. Sans compter sur la quantité incommensurable de fois où elle est venue d'ajouter à une nuit déjà bien torride… L'homme à des vertus que seuls les êtres qui désirent les connaître peuvent en goûter les plaisirs.

- N'y voyez rien de personnel, mais je préfère lui échapper tant qu'il en est encore temps. Cette dernière se trouve être particulièrement envahissante… Et entreprenante, même au milieu de la rue.

Ce n'était pas tant sa présence qui m'inquiétait, que celle d'Eurydice non loin. Dans quelques minutes, les deux femmes recommenceraient à s'écharper avant d'entreprendre de savoir laquelle des deux est capable de me faire "trembler la patte" le plus vite. Et je suis poli… Non sans esquiver son regard, je me glissais subrepticement dans une ruelle que je connaissais que trop bien. Au vu de la direction prise, il n'y avait qu'un seul endroit où Talus pouvait me mener. Alors autant prendre un raccourci. Reprenant à voix basse, j'expliquais une chose à mon pair Mandalorien.

- La présence de plusieurs hommes ne la dérange guère… Aussi, si elle comprend que nous nous connaissons alors… Ce ne sera pour elle qu'une nouvelle victoire à ajouter à son tableau de chasse…

Tandis que je prononçais ces mots, son prénom me revint… Vénus ! Comme pouvais-je l'oublier… Il rimait avec… Quelque chose…

Talus observait la suite des choses, de même que sa grand-mère, tandis qu'à leurs pieds, le vornkr semblait s'être enfin endormit, sa respiration devenant plus calme et rythmé. Chacun attendait la réponse de Mànàkà, mais pas pour les mêmes raisons. Pour Talus, ça lui permettait de détourner le sujet et d'éviter d'entre des choses qu'il préférait éviter de savoir. Pour sa grand-mère, c'est tout bonnement parce qu'elle avait bien envie d'entendre les détails les plus savoureux possibles. Le Shistavanéen s'exprima enfin, Talus pouvait sentir de l'hésitation chez lui. Quelle pouvait en être la raison? Une première rencontre aux circonstances gênantes peut-être? À moins qu'il ait oublié un ou des détails importants? Quoiqu'il en soit, les propos de Mànàkà révélèrent tout d'abord qu'ils c'étaient connus sur Zeltros, de manière assez ''classiques'' selon les critères de ce monde. Probablement une soirée bien arrosé et le réveil le lendemain avec une compagnie dont on avait aucun souvenir. C'était le genre de chose qui arrivait quotidiennement à des étrangers en visite. Pour sa part, Talus n'avait jamais eu ce problème. Il faut dire que l'héritage zeltron avait fait en sorte que la perte de souvenir dû à l'alcool, cela lui était impossible. La question dans le cas du Shistavanéen c'était de savoir si sa copine avait été dans la même situation ou si contrairement à lui, elle avait été parfaitement lucide? Lorsqu'il évoqua le côté gênant que pouvait avoir la blonde et son côté envahissant, Talus ne put s'empêcher d'échanger un léger regard compréhensif avec l'alien. Ce dernier avait bien eu l'occasion de voir que la vieille zeltronne partageait certains de ces traits. Sauf que contrairement à lui, Mànàka tentait parfois de s'en cacher visiblement. Les paroles qui suivirent intriguèrent légèrement Talus… Fallait-il comprendre que la blonde risquait de leur proposer une séance au lit à plusieurs? Le mandalorien préféra éviter de trop se poser la question. De toute façon, même si c'était le cas, peu de chance qu'il accepte de faire ce genre de chose. Talus allait rajouter quelques mots, mais sa grand-mère le devança en s'adressant directement à lui, avec son éternel sourire.

-J'y pense, tu devrais venir à la maison pour le repas de ce soir. Je prépare un bon rôti et des fruits de jogan flambés comme dessert. D'ailleurs, tes cousines seront présentes toutes les deux, tu pourras en profiter pour leur raconter tes derniers voyages.

-J'aimerais bien, grand-mère, mais je suis un peu occu-

Il arrêta sa phrase, alors que la vieille zeltronne tenta de le pousser légèrement pour le faire avancer, direction sa résidence. Sans surprise, Talus ne bougea pas d'un centimètre. Déjà que la différence de taille et de masse entre son aïeule et lui étaient importantes, on pouvait ajouter à cela le poids de sa Beskar'Gan. Toutefois, la dame âgée ne s'avouait pas vaincu. Dans ces moments-là, il était impossible de lui faire changer d'avis. Le mandalorien préféra éviter d'éterniser les choses, autant éviter que la zeltronne se blesse en continuant d'insister. Il s'adressa donc à Mànàkà, en utilisant le mando'a cette fois, langue que sa grand-mère ne comprenait pas.

-J'aurais bien continué la discussion autour d'un verre, mais il va falloir que je la suive. Autrement, elle va continuer et risquer de ce faire mal, ce que je veux éviter.

Le mandalorien se mit alors en marche, la zeltronne cessant enfin de le pousser, venant plutôt à sa hauteur pour se tenir à son bras. Ils commençaient à s'éloigner, quand Talus réagit au fait que Jekk était encore couché au sol, à dormir. Le membre du clan Skirata poussa un sifflement, réveillant le vornskr. Ce dernier regarda rapidement autour de lui, voyant sa maîtresse s'éloigner. Sans attendre la créature se mit à courir pour les rejoindre, avant de prendre les devants. Le trio disparaissant rapidement parmi les groupes d'habitants de la planètes et de visiteurs.

Vénus nous avait enfin quittée, et je pensais pouvoir être libre de mes mouvements pour un bon moment encore. Mais ce fut sans l'arrivée d'Eurydice derrière Talus… A ses côtés se tenait un Oz semblant passablement ivre et éreinté, sans doute avait-il tenté de fatiguer la Chironienne d'une manière ou d'une autre… Sans succès apparemment, d'un mouvement du bras, elle me fit comprendre qu'ils retournaient au vaisseau. Chose qui, de prime abord, m'étonna quelque peu… Mais c'était leur choix.

Tout autour de nous la fête continuait de battre son plein. Les gens allaient et venaient çà et là, ne cessant presque jamais de danser, de rire, voir même de… Copuler au milieu de la rue. Détournant mon regard un peu trop précis sur ce que je pouvais voir, et surtout, sur ce qui pouvait dépasser par endroits… J'écoutais distraitement les paroles de la Zeltronne. Venait-elle d'inviter son petit-fils à un repas de famille ? En voilà une idée qui ne semblait guère enchanter Talus. Je souris. Rien que l'idée de les imaginer les trois autour d'une table, tentant de manger alors que la grand-mère de mon homologue racontait ses exploits avec moult adjectifs et peut-être même mimant des actes tous plus… Dérangeants durant un repas, me tira un petit rire amusé.

Celui-ci fut rapidement éclipsé par Talus qui, la voix agacé, me fit part de son départ imminent. Tout autant pour protéger sa grand-mère d'elle-même que les autres d'elles… Apparemment, il n'était pas rare que cette dernière vienne à créer quelques soucis d'ordre pratique sur Zeltros. Loin s'en faut de l'imaginer choquer qui que ce soit sur cette planète d'une manière ou d'une autre, mais de ce que je pouvais en comprendre en lisant entre les lignes… Ce fut déjà le cas par le passé. Il me salua à peine, chose qui, sous d'autres conditions serait passé pour une insulte. Mais pas dans de pareils cas. Je me contentais de faire de même. Le poing sur le torse et baissant la tête, croisant une fraction de seconde le regard du Vornskr.

Me voilà donc de nouveau seul sur Zeltros. Au milieu du stupre et de la décadence. Plus j'y regardais, moins je n'y trouvais d'intérêt. De toutes façons, ma mission s'était soldée par une victoire, en demi-teinte à mes yeux, mais tout de même intéressante. Nos Clans s'offraient une aide non négligeable et commune. Remettant mon casque sur ma tête, je pris la direction du spatioport. Bien, dans quelques heures je pourrais annoncer la nouvelle à notre chef… Et à mon père. Appuyant sur l'holocom intégré à mon armure, je vis l'image de Sekrei s'afficher, le visage habituellement grave de la Zabrak ne m'étonna guère plus que de coutume…

- Nous rentrons à la maison. La mission est réussie. Et tant qu'à faire… Dis à Or qu'il devra nettoyer la totalité du vaisseau s'il régurgite quoique ce soit sur le sol !

Avant que je n'éteigne, j'entendis un bruit significatif… Bon, ce n'était pas la première fois que ça arrivait. Mais ce coup-ci, j'empêcherais les droïdes de nettoyage de faire leur boulot. Ca lui apprendra à connaître ses limites…

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